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Inégalités de genre et conduites d'affrontement des femmes (coping behaviour) dans l’insécurité alimentaire.

Le cas de deux villages au Nicaragua

Photo 1: Doña Marta et deux de ces filles en train d’égrener le maïs , Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, septembre 2008)

Présentation de la thèse en vue de son édition – Mai 2011

Thèse de doctorat soutenue par Helena Marsellés (Février 2011)

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Cette thèse porte sur les moyens d'existence (livelihoods) et la sécurité alimentaire dans deux villages vulnérables, isolés, affichant de hauts taux de pauvreté et présentant des différences démographiques et agro-écologiques (un en montagne et l’autre sur la côte pacifique). La recherche étudie le rôle des facteurs intra-ménage, notamment ceux relatifs au genre, dans la sécurité des moyens d'existence (livelihood security) et de ce fait dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et de leurs membres. Une attention particulière a été portée aux conduites féminines dans leurs réactions face aux pénuries alimentaires (coping behaviour).

Ce travail s’appuie sur des méthodes qualitatives – principalement des observations, des interviews de groupe et individuels relevant des sciences sociales et anthropologiques –, et des méthodes quantitatives – provenant des sciences de la nutrition (notamment des rappels 24 heures, des enquêtes de diversité alimentaire et des mesures anthropométriques). Certaines informations ont été rassemblées pour l’ensemble des ménages des villages, tandis que des enquêtes approfondies avec des visites répétées ont été réalisées auprès des mêmes 30 ménages.

La recherche (503 pages), réalisée en 5 ans dont deux ans dans les villages, a comporté la collecte et l’analyse de très nombreuses informations quantitatives (50 000 données) mais aussi qualitatives, avec de nombreux entretiens avec les villageois(e)s. Ce travail constitue une contribution nouvelle aux questions de sécurité alimentaire chez les ruraux pauvres au Nicaragua et plus largement en Amérique Latine. Les résultats illustrent l’importance qui doit être accordée au question de genre dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, tant au niveau des actions à mettre en œuvre – sur quel levier agir pour être efficace – que sur leur évaluation – quelles populations doivent être suivies dans les phases de préparation et d’évaluation des résultats.

"Toutes les six secondes, un enfant meurt à cause de problèmes liés à la malnutrition. La faim reste la plus grande tragédie et le plus grand scandale au monde".

(Jacques Diouf, directeur de la FAO, 2010)

Photo 2: Aleyda portant du bois pour cuisiner, Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, septembre 2007)

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Sommaire

II – Une recherche réalisée auprès de communautés rurales vulnérables ayant des problèmes d’insécurité alimentaire ..……… page 5

III – Une méthode à la fois quantitative et qualitative …….……… page 6

IV – Résumé des principaux résultats ………….………………………..… page 7

V – Résumé en anglais ………………….……………………………..………..… page 12

I – Un cadre théorique constitué par une intégration de différents modèles théoriques complémentaires …………………………………...… page 4

Comment les femmes et les hommes de ménages ruraux pauvres du Nicaragua gèrent-ils leurs moyens d’existence pour atteindre la sécurité alimentaire et quels sont les rôles conférés aux femmes dans celle-ci ?

Tel est l’objet de cette recherche conduite de 2005 à 2011 dans le cadre de cette thèse de doctorat

Photo 3: Doña Jimena, accompagnée de deux de ses enfants, faisant le tri des haricots pour le dîner , Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, septembre 2008)

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I – Un cadre théorique constitué par une intégration de différents modèles théoriques complémentaires 

Ce cadre théorique intègre des dimensions clés des approches : moyens d'existence [1], sécurité alimentaire et nutritionnelle, 'droits d’accès’[2], conduites d’affrontement [3], genre et dynamiques unitaires versus dynamiques intra-ménage. Un examen complet de la littérature de base sur les moyens d'existence, sur la sécurité alimentaire ainsi que sur la vulnérabilité et la pauvreté a donc été nécessaire pour définir ce cadre.

Celui-ci, prenant le rôle du genre explicitement en considération, montre comment les contextes de vulnérabilité associés à des facteurs de risque influencent les stratégies de vie des ménages et leurs processus de prise de décision visant à atteindre la sécurité alimentaire. Tant au niveau du ménage qu’au niveau individuel, des stratégies sont développées et des décisions sont prises pour développer et maintenir les moyens d'existence (livelihood) à travers le portefeuille de moyens d'existence (livelihood portfolio).

La justification du choix du ménage comme unité d'analyse est due au fait que celui-ci fonctionne en tant qu’unité de partage des ressources et qu’unité de consommation. Dans le contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du ménage, examiner les relations et les rôles du genre dans la répartition des tâches, l'attribution des temps, la distribution des aliments et les prises de décision dans le ménage, est essentiel.

[1] De la traduction de l’anglais de ‘livelihoods’. Une des premières définitions des moyens d’existence, qui est aussi la plus citée, est qu’ « ils englobent les capacités, les avoirs (y compris ressources matériels et sociales) et les activités requis pour gagner sa vie » (adapté de Chambers et Conway, 1992).

[2] De la traduction de l’anglais d’"entitlements". Il peut aussi être traduit par ‘droits d’accès’. Le concept d'"entitlement" est l'axe de l'"entitlement approach" de Sen (1981). D’après l’auteur, « Les "entitlements" recouvrent ce qu’une personne peut produire, acheter ou emprunter, compte tenu de ce qu’elle possède et de ce que les règles sociales et étatiques lui permettent de faire avec cela ».

[3] De la traduction de l’anglais de « coping behaviour » ou encore “Coping Strategies”. “Coping strategies are bundle of people’s responses to declining food availability and entitlements in abnormal seasons or years” (Davies, 1993).

Photo 4 : Une petite fille- Grimaldi- avec des haricots noirs mis à sécher au village Cañas de García – Tola (H. Marsellés, août 2008)

L’intégration de différents cadres théoriques nous a permis d’avoir une vision plus systémique et aussi plus approfondie des causes qui mènent aux situations d’insécurité alimentaire et de malnutrition au niveau intra-ménage.

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II – Une recherche réalisée auprès de communautés rurales vulnérables ayant des problèmes d’insécurité alimentaire

La recherche a été conduite auprès de ménages de deux villages, Los Llanitos et Cañas de García, situés dans des zones d’accès difficile, constamment affectés par des adversités climatiques, affichant de hauts taux de pauvreté et présentant des problèmes de sous-alimentation et de dénutrition.

Les deux villages ont été choisis par leurs différences démographiques et agro-écologiques :

Cañas de García se trouve dans la plaine côtière. Les moyens d’existence de sa population sont surtout basés sur l’agriculture, la pêche et l’élevage.

Los llanitos, particulièrement pauvre, est situé dans une zone de montagne et sa population est indigène (indienne). L’agriculture, l’émigration dans le pays voisin – le Honduras - pendant la saison de la récolte du café ainsi qu’un peu d’artisanat constituent les principaux moyens d’existence de ses habitants.

Situation des villages étudiés :

Photo 5 : Une maison de Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, Décembre 2007)

Source: Map Design Unit of de World Bank

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La meilleure manière de répondre à notre question de recherche était de réaliser une combinaison des démarches quantitatives et qualitatives (Chung, Haddad et al, 1997).

Nous ont permis d’élucider les aspects de comportement dans les processus d’adaptation dans un contexte déterminé de moyens d’existence, ce qu’on appelle les “conduites d’affrontement” (coping behaviour)[1].

Les enquêtes qualitatives étaient appropriées pour apprécier les perceptions et les points de vue des personnes interviewées sur leur sécurité alimentaire ou sur les facteurs qu’elles considèrent comme étant responsables de ces problèmes. Elles nous ont aussi permis de connaître les relations intra-ménage – en particulier celles de genre – pour ce qui concerne la sécurité alimentaire. Cette information détaillée nous a permis d’interpréter les résultats quantitatifs en augmentant leur signification et leur valeur.

Les méthodes qualitatives utilisées, provenant des sciences sociales, ont été : l'observation directe ou participante, les entrevues avec des informateurs clefs, les entretiens semi-directifs, les discussions de groupe, et les études de cas.

Combinées avec les méthodes quantitatives, les méthodes qualitatives des sciences sociales aident à éclairer les raisons qui sont derrière les situations d‘insécurité alimentaire et nutritionnelle qui prévalant dans les ménages; elles permettent aussi de visualiser et saisir l'influence des aspects de genre dans ces situations.

Photo 6 : Femmes au puits d’eau du village, Cañas de García – Tola (H. Marsellés, août 2008)

III – Une méthode à la fois quantitative et qualitative

Ont été utilisées pour la collecte des données socioéconomiques. On a eu aussi recours à des méthodes quantitatives provenant des sciences de la nutrition (notamment des rappels 24 heures, des enquêtes de diversité alimentaire et des mesures anthropométriques) pour avoir des données nutritionnelles et de consommation alimentaire.

Les méthodes quantitatives

Les méthodes qualitatives

[1] Dans notre recherche, ces conduites d’affrontement (coping behaviour) incluent tant les stratégies d’adaptation (adapting strategies) que les stratégies et mechanismes d’afrontement (coping strategies et coping mechanisms).

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Résultat 1

Les résultats montrent que si les femmes sont généralement plus limitées que les hommes dans leur capacité à générer leurs moyens d'existence, leur place à l’intérieur du ménage est plus associée que celle des hommes à la sécurité alimentaire du ménage et au statut nutritionnel des enfants de moins de 5 ans. Ainsi, la sécurité alimentaire des ménages s’améliore avec l’importance du patrimoine des femmes et en particulier avec la possession du bétail. La sécurité alimentaire est également liée au capital humain des femmes et progresse avec leur éducation, leurs compétences et expériences alors qu’elle décroît avec leur âge. La sécurité alimentaire d’un ménage tend également à augmenter avec l’implication des femmes dans la gestion des ressources (y compris financières) et les prises de décision intra-ménage.

Au niveau intra-ménage, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sont associées à des facteurs liés au statut de la femme dans le ménage

À l’intérieur du ménage, plus grande est le pourcentage d’argent gardé et administré par la femme, moins les enfants sont susceptibles de souffrir de malnutrition chronique

IV – Résumé des principaux résultats

Photo 7 : Doña Virginia allaitant sa fille Francisca, Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, juillet 2008)

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Résultat 2

Les femmes et les filles sont les victimes de la vulnérabilité des moyens d'existence (livelihoods), ce qui se traduit par une insécurité alimentaire et nutritionnelle accrue. Etant toujours les dernières à se servir, les repas des femmes dépendent « de ce qui reste dans la poêle » : elles mangent souvent moins que les autres et ont les plus mauvaises portions ; en plus des femmes adultes, cette habitude s’applique aux filles à partir d’un certain âge.

Des différences statistiquement significatives apparaissant entre les deux sexes dans la suffisance protéique pour tous les groupes d’âge au dessus de cinq ans et toujours au détriment du sexe féminin. Ce désavantage semble s’accentuer dans les moments de plus grande pénurie alimentaire (tels que les périodes de soudure).

A l’intérieur d’un ménage, l’insécurité alimentaire est vécue et affecte différemment les différents membres en fonction de leur genre

A la campagne, les hommes mangent plus que les femmes, en ville ils mangent pareil, mais ici nous ne pouvons pas manger comme les hommes, nous sommes des pauvres

(doña Teresa, femme rurale nicaraguayenne)

En voyant que nos enfants ont mangé, nous nous sentons satisfaites, c’est comme si nous-mêmes, nous avions déjà mangé

(groupe de femmes du village de Cañas, Nicaragua)

Photo 8 : Doña Sorayda et sa famille, Cañas de García – Tola (H. Marsellés, août 2008)

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Résultat 3

L’éventail d’options concernant les conduites d’affrontement (‘coping behaviour’) dépend d’un ensemble de droits d’accès (entitlements), lesquels sont moindres dans le cas des femmes par rapport aux hommes (moins d’accès à la terre, moins de travail rémunéré et moins de capital humain et financier). Les femmes ont donc moins d’options et, cependant, leur rôle dans toutes ces conduites d’affrontement, est déterminant même s’il est souvent discret.

Le rôle des femmes dans les conduites d’affrontement de l’insécurité alimentaire de leurs ménages – même s’il est souvent discret – s’avère décisif

Arrivé le moment où il n’y a plus rien à manger à la maison, c’est la femme qui se débrouille pour « tenir le coup ». Quand les conduites d’affrontement mis en œuvre par les ménages – normalement basées sur le travail masculin – échouent, les femmes ont toujours des « idées » pour donner quelque chose à manger à tout le monde. 

- La création et l’entretien du réseau social concernant la sécurité alimentaire ;

- La pratique d’activités génératrices de revenus et d’aliments, notamment via l’élevage d’animaux de basse-cour ;

- La gestion de la nourriture – et du budget destiné à celle-ci – auxquels les ménages ont accès (en « cachant un peu d’argent », en planifiant pour que la nourriture dure le plus longtemps possible, en réduisant les quantités cuisinées et consommées, en cherchant à cuisiner des aliments servant juste à « remplir l’estomac » et en adaptant les quantités servies d’après leur estimation des besoins de chaque membre du foyer).

Dans les ménages enquêtés, les femmes développent leurs propres conduites d’affrontement de l’insécurité alimentaire, les plus remarquables étant :

Photo 9 : Doña Bernarda et deux de ses enfants, San José de Cusmapa (H. Marsellés, août 2008)

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Résultat 4

Certaines conduites d’affrontement déployées par les ménages étudiés face aux pénuries alimentaires sont prévues à l’avance – stratégies d'affrontement ('coping strategies') – et d’autres ne sont pas planifiées – mécanismes d’affrontement ('coping mechanisms').

L‘étude des conduites d’affrontement à l’insécurité alimentaire doit forcement inclure une étude intra-ménage selon le genre.

Ces conduites d’affrontement suivent un ordonnancement basé sur des calculs soigneux et répétés au sujet des coûts et des conséquences à long terme de chaque option. Ainsi, sauf pour des conditions d’extrême crise alimentaire, les ménages donnent la priorité à la conservation de leurs moyens d'existence à long terme pour leur sécurité alimentaire.

Dès qu’il y a un déficit alimentaire, il y a une combinaison de réponses diverses, consistant à la fois en la modification de la consommation du ménage et dans une démarche pour trouver des revenus alternatifs (soit de la part de l’homme, soit de la part d’autres membres du ménage : femme, enfants).

Ceux-ci essayent de combiner le rationnement alimentaire et la génération de revenus avec l’utilisation de leur capital social. Ainsi, une fois que les ménages ont réussi à avoir des revenus alternatifs– même s’il ne s’agit que d’un travail journalier – l’emprunt de nourriture est très habituel parce que les emprunteurs sont sûrs de pouvoir payer la dette dans la période stipulée.

Quand les revenus alternatifs ne sont pas possibles, face au risque de ne pas pouvoir rembourser une dette, on continue à rationner les aliments et en même temps on commence à se déposséder des petits animaux ; à un moment donné, seront aussi vendues d’autres ressources accumulées auparavant, en s’efforçant toujours d’éviter de perdre les ressources productives.

Le séquençage et la combinaison des conduites d’affrontement les plus habituelles dans les villages étudiés du Nicaragua

Photo 10 : Doña María avec son « petit bétail », Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, septembre 2008)

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Photo 11 : Doña Esperanza portant un ‘ayote’ et du bois pour cuisiner, Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, décembre 2007)

Dans ce séquençage des conduites, l’intervention des différents membres du ménage dans ces conduites peut ne pas se passer en même temps. Ainsi, par exemple, l’homme va avant la femme chercher un travail à l’extérieur de la ferme familiale, mais la femme rationne sa consommation alimentaire bien avant l’homme. La même chose vaut pour les conduites qui sont appliquées en même temps ; par exemple la femme peut rationner sa consommation en même temps que le mari cherche un emploi à l’extérieur ; le mari est habituellement rationné ensuite, mais tous les deux – homme et femme – le sont avant qu’un animal soit vendu ; pour les enfants, ils seront rationnés seulement quand les autres mécanismes d’affrontement ('coping mechanism') auront été épuisés.

Comme pour d’autres conduites d’affrontement (coping behaviour), la conduite consistant en la réduction de la consommation alimentaire ne concerne pas tous les membres du ménage au même stade de la pénurie. Pour les femmes, cela commence généralement bien avant d’avoir utilisé d’autres mécanismes d’affrontement alternatifs ; pour les hommes, c’est après en avoir employé quelques-uns ; et pour les enfants, c’est presque toujours après en avoir épuisé beaucoup.

Photo 12 : Doña Socorro en train de traire sa vache, Cañas de García – Tola (H. Marsellés, août 2008)

La modification de la consommation alimentaire des femmes est l’un des premiers mécanismes d’affrontement (coping mechanism), voire le premier

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This thesis is about livelihoods and food security in two villages which are vulnerable, isolated and demographically and agro-ecologically different. This research studies the role of household factors, mainly those pertaining to gender, in livelihood security and, consequently, in food and nutritional security of households and of their members. There is a focus on female coping behaviours during food shortages.

This work is based on qualitative methods –mainly observations, group and individual interviews based on social and anthropological sciences –, and on quantitative methods –coming from nutrition sciences (in particular “24 hours recalls”, food diversity surveys and anthropometric measures). Information was gathered for all the households in the villages, whereas detailed inquiries were done for the same 30 households.

Results show that, if women have a more limited ability to generate livelihood, their position in the household is more associated to household food security and to the nutritional status of children of less than 5 than that of men. Thus, household food security improves with the heritage of women and especially with the possession of cattle. Food security is also linked to female human capital and improves with their education, abilities and experiences whereas it decreases with their age. Household food security also tends to rise with the percentage of revenue managed by women and with their involvement in the management of household resources (including financial resources) and intra-household decision making. The essential role that women play in coping behaviour against food scarcities is also revealed.

Women and girls are also vulnerable to an increasing food and nutritional insecurity. Being always the last to be served, women’s meals depend on “what is left in the saucepan”: they often eat less than others and they usually get the smallest portion. Apart from the adult females, this rule also applies to girls after a certain age. Significant statistical differences appear between both sexes as to protein adequacy for groups above five years old and always to the advantage of males. This seems to increase during times of greater food shortage (such as the “joining” periods).

This study illustrates the importance that must be accorded to gender issues in the fighting against food insecurity, in both the action plans to be implemented (which strategies are efficient) and in their monitoring and evaluation (identifying the target groups that should be tracked in the analysis of the results).

Key words : gender, Nicaragua, food security, livelihood, coping strategies, livelihood strategies.

Gender inequalities and coping behaviour in food and nutritional security. Cases of two Nicaragua villages

V – Résumé en anglais

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Cette recherche s’est déroulée dans le cadre d’une coopération internationale, d’abord avec des partenaires nicaraguayen(ne)s : les spécialistes du PSSA de la FAO au Nicaragua et ceux du MINSA et de l’INTA, partenaires de ce programme; les professeures nutritionnistes de l’UNAN (Université Nationale Autonome du Nicaragua) à Managua; le personnel de l’ONG locale UNICAM et plus de cent habitant(e)s des villages étudiés. En même temps, la thèse est en cotutelle entre AgroParisTech (ex-Institut National Agronomique Paris-Grignon ) en France et l’Université de Lleida en Espagne.

Le jury de la thèse a été pluridisciplinaire :

—  Mme Eve CROWLEY, Docteur en Anthropologie, directeur adjoint de la division de l'équité et de l'emploi rural de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation;

—  Mme Martine PADILLA, Docteur en Économie, Professeur, Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier; —  M. Jean-François HUNEAU, Docteur en Nutrition humaine, Professeur à AgroParisTech; —  M. Jean VINCENT, Docteur en Sociologie, Professeur émérite à AgroParisTech (directeur de la thèse);

—  Mme Isabel DE FELIPE BOENTE, Docteur en sciences économiques, Maître de conférences à la Universidad Politécnica de Madrid (Espagne); —  M. Antoni COLOM GORGUES, Docteur en Agronomie, Maître de conférences à l’Universitat de Lleida (Espagne).

Une collaboration internationale

Photo 13 : Une charrette tirée par des boeufs sur le chemin qui va à Cañas de García – Tola (H. Marsellés, décembre 2007)

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Helena MARSELLES CULLERES

DOCTEUR en SCIENCES SOCIALES et NUTRITION HUMAINE (AgroParisTech, ex-Institut National Agronomique Paris-Grignon ), Paris – France.

Master of Science en "Développement Rural et Projets" (Centre International de Hautes Etudes Agronomiques - Institut Agronomique Méditerranéen), Montpellier – France.

Ingénieur Agronome (Ecole Supérieure d’Agronomie - Université de Lleida), Lleida – Espagne.

e-mail : helena_marselles@yahoo.fr

Photo 14 : Doña Marta en train de dépulper du café, Los Llanitos – San José de Cusmapa (H. Marsellés, juillet 2008)