Infos Retraités - Snes-Fsu Paris...°29 septembre 2017 et, en 2018l :15mars, 14juin, 3 et 18...

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10 Janvier 2019 S3 de Paris 3 rue Guy de Gouyon du Verger 94112 ARCUEIL Cedex . Tél : 01 41 24 80 52 - Courriel : [email protected] - Site Internet : http:// www.paris.snes.edu Sommaire : 1. Édito. 2. Sorties. Conférences. Rencontres. CR visite CERCIL à Pithiviers et Orléans 3. Perte de Pouvoir d’Achat 2018-2020 Monsieur Darmanin n’a pas le temps : Communiqué du groupe des 9 du 18/12. 4. Reste à charge zéro. PariSnesInfos n°407- Imprimerie Spéciale Snes - Directeur de la publication : Ketty Valcke - CP : 0210 S 07186 - hebdomadaire - Prix : 1 €- Abonnement : 4€ Édito Le mouvement des gilets jaunes parti de la contestation de l’augmentation des taxes s’est élargi, et, au centre des revendications émergent celles du rétablissement de l’ISF, de l’accès aux services publics, de l’augmentation des salaires et des retraites. Toutes ces demandes traduisent un besoin aigu de justice sociale et les moyens d’expression employés de même que le soutien qu’ils rencontrent illustrent l’exaspération d’une partie de la population à l’égard de la politique du Gouvernement. Ces revendications, non seulement le SNES les partage, mais il les porte dans ses combats depuis plusieurs années. Le choix du Président de la République de favoriser les plus riches et ceux qui bénéficient de la mondialisation au détriment de toute une partie de la société et des territoires est violemment dénoncé. Certes, Le creusement des inégalités, fruit des politiques libérales pratiquées par les différents gouvernements n’est pas récent, mais les premières mesures du Président sur la fiscalité, les retraités, la baisse des APL… ont aggravé les choses. Malheureusement, les annonces du Président ne sont pas à la hauteur des enjeux et confirment le maintien de la même ligne politique : le refus de faire payer les riches et des mesures non financées qui se traduiront par des ponctions sur les services publics, par un assèchement des ressources de la protection sociale ou par de nouvelles taxes. Par ailleurs, rien n’a été annoncé pour les chômeurs, les jeunes et les agents de la Fonction publique. Emmanuel Macron entend poursuivre sa politique libérale par la réforme du système des retraites, du financement du chômage et de la réorganisation de l’Etat. Il faut noter que parmi les mesures annoncées, l’annonce de l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités percevant une pension inférieure à 2.000 euros par mois mérite d’être explicitée. Il ne s’agit pas d’une limite de pension à 2.000 euros mais de la prise en compte de l’ensemble des ressources du foyer c'est-à-dire revenu fiscal de référence et revenu foncier*. Les retraités éligibles à cette mesure devront continuer à payer jusqu’en juillet, date à laquelle ils seront remboursés et, selon la ministre du travail qui a le sens de l’humour, « ils toucheront un gros chèque ou un gros virement au 1er juillet ». Au regard des pensions qui restent bloquées en dessous de l’inflation pour tous les retraités y compris les plus pauvres, cette mesure d’annulation reste dérisoire. D’autant que le niveau de vie des retraités par rapport aux actifs est de 96,7% et que la baisse de leur pouvoir d’achat sera de 4 à 5 points pour les années à venir selon les annonces du COR en décembre 2018. Le SNES-FSU constate que les mobilisations* répétées des retraités ont conduit à rétablir en partie la vérité sur leurs conditions de vie. Il dénonce le matraquage idéologique poursuivi par certains sur les retraités privilégiés, ainsi que le mépris du Président de la République, de son gouvernement qui refusent de recevoir les représentants de 17 millions de citoyens. En dépit du dénigrement de l’action syndicale, la FSU et le groupe des 9 ont décidé de poursuivre leurs mobilisations et invitent les retraités à se montrer en participant aux initiatives du mois de janvier. Robert Jacquin *revenu fiscal : célibataire : 22.580 €, couple : 34.636 °29 septembre 2017 et, en 2018l :15mars, 14juin, 3 et 18 octobre, 18 décembre. Jeudi 31 janvier 2019 MANIFESTATION DES RETRAITÉS dans le cadre de la journée nationale d’action initiée par le Groupe des 9 modalités et lieu non encore définis Infos Retraités

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S3 de Paris – 3 rue Guy de Gouyon du Verger 94112 ARCUEIL Cedex . Tél : 01 41 24 80 52 - Courriel : [email protected] - Site Internet : http://www.paris.snes.edu

Sommaire : 1. Édito. 2. Sorties. Conférences. Rencontres. CR visite CERCIL à Pithiviers et Orléans 3. Perte de Pouvoir d’Achat 2018-2020

Monsieur Darmanin n’a pas le temps : Communiqué du groupe des 9 du 18/12.

4. Reste à charge zéro.

PariSnesInfos n°407- Imprimerie Spéciale Snes - Directeur de la publication : Ketty Valcke - CP : 0210 S 07186 - hebdomadaire - Prix : 1 €- Abonnement : 4€

Édito Le mouvement des gilets jaunes parti de la contestation de l’augmentation des taxes s’est élargi, et, au centre des revendications émergent celles du rétablissement de l’ISF, de l’accès aux services publics, de l’augmentation des salaires et des retraites. Toutes ces demandes traduisent un besoin aigu de justice sociale et les moyens d’expression employés de même que le soutien qu’ils rencontrent illustrent l’exaspération d’une partie de la population à l’égard de la politique du Gouvernement. Ces revendications, non seulement le SNES les partage, mais il les porte dans ses combats depuis plusieurs années. Le choix du Président de la République de favoriser les plus riches et ceux qui bénéficient de la mondialisation au détriment de toute une partie de la société et des territoires est violemment dénoncé. Certes, Le creusement des inégalités, fruit des politiques libérales pratiquées par les différents gouvernements n’est pas récent, mais les premières mesures du Président sur la fiscalité, les retraités, la baisse des APL… ont aggravé les choses.

Malheureusement, les annonces du Président ne sont pas à la hauteur des enjeux et confirment le maintien de la même ligne politique : le refus de faire payer les riches et des mesures non financées qui se traduiront par des ponctions sur les services publics, par un assèchement des ressources de la protection sociale ou par de nouvelles taxes. Par ailleurs, rien n’a été annoncé pour les chômeurs, les jeunes et les agents de la Fonction publique. Emmanuel Macron entend poursuivre sa politique libérale par la réforme du système des retraites, du financement du chômage et de la réorganisation de l’Etat.

Il faut noter que parmi les mesures annoncées, l’annonce de l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités percevant une pension inférieure à 2.000 euros par mois mérite d’être explicitée. Il ne s’agit pas d’une limite de pension à 2.000 euros mais de la prise en compte de l’ensemble des ressources du foyer c'est-à-dire revenu fiscal de référence et revenu foncier*. Les retraités éligibles à cette mesure devront continuer à payer jusqu’en juillet, date à laquelle ils seront remboursés et, selon la ministre du travail qui a le sens de l’humour, « ils toucheront un gros chèque ou un gros virement au 1er juillet ».

Au regard des pensions qui restent bloquées en dessous de l’inflation pour tous les retraités y compris les plus pauvres, cette mesure d’annulation reste dérisoire. D’autant que le niveau de vie des retraités par rapport aux actifs est de 96,7% et que la baisse de leur pouvoir d’achat sera de 4 à 5 points pour les années à venir selon les annonces du COR en décembre 2018.

Le SNES-FSU constate que les mobilisations* répétées des retraités ont conduit à rétablir en partie la vérité sur leurs conditions de vie. Il dénonce le matraquage idéologique poursuivi par certains sur les retraités privilégiés, ainsi que le mépris du Président de la République, de son gouvernement qui refusent de recevoir les représentants de 17 millions de citoyens. En dépit du dénigrement de l’action syndicale, la FSU et le groupe des 9 ont décidé de poursuivre leurs mobilisations et invitent les retraités à se montrer en participant aux initiatives du mois de janvier.

Robert Jacquin

*revenu fiscal : célibataire : 22.580 €, couple : 34.636 €

°29 septembre 2017 et, en 2018l :15mars, 14juin, 3 et 18 octobre, 18 décembre.

Jeudi 31 janvier 2019

MANIFESTATION DES RETRAITÉS dans le cadre de la journée nationale d’action initiée par le Groupe des 9

modalités et lieu non encore définis

Infos Retraités

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Sorties Conférences

Vendredi 18 janvier

Musée des Arts et Métiers :

Sur mesure, les 7 unités du monde

RV : 13h45

Dans la cour d’entrée, devant la statue 66 rue Réaumur (M° Réaumur-Sébastopol ou Arts et Métiers)

Visite guidée de l’exposition, suivie des Trésors du Musée Durée 2h Participation inférieure à 10 € à partir de 10 personnes Inscription nécessaire :

Anne-Marie JACQUIN : 06.61.48.56.07 Claude SMADJA : 06 12 53 24 08

[email protected]

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De la première cellule

à la biodiversité actuelle :

Quelques mécanismes de l’évolution

14h

S4-SNES, 46 avenue d’Ivry (M° Olympiade, Porte d’Ivry)

Conférence de Marie-France Heilbronner L'idée est de préciser le sujet abordé lors de la très intéressante sortie au Musée de l'Homme concernant l'évolution. Comment l'information portée par l'ADN peut-elle être modifiée d'un point de vue moléculaire ? Quel impact ces modifications peuvent-elles avoir sur un organisme ? Quel peut-être le rôle de l'environnement dans la sélection de certaines caractéristiques au sein de populations ? L'exemple de l'évolution humaine servira de ligne directrice. Le propos s'adressera volontairement en priorité aux collègues qui n'ont pas suivi de près les avancées scientifiques dans ce domaine.

Lundi 18 février

Les arbres remarquables de France :

de la biologie aux traditions

14h S4-SNES, 46 avenue d’Ivry (M° Olympiade, Porte d’Ivry)

Conférence de Georges Feterman Ces arbres d'exception peuvent être très vieux, ou très gros. Ils sont souvent liés à une légende, ou à l'histoire de France. Ils ont franchi les siècles, peut-être parce qu'ils ont des qualités génétiques particulières, mais surtout parce que les hommes ont décidé, au fil des générations, de les préserver. Ils constituent un formidable patrimoine culturel et biologique qu'il devient désormais nécessaire de protéger .

Lundi 1er avril

En mars

Musée de l'aviation au Bourget sortie organisée par Martine Gèze

Musée Zatkine

sortie organisée par Annette Krakowski

consulter le site du S1-Retraités de Paris :

http://www.paris.snes.edu/s1retraites/

Bonne année à Tous

COMPTE-RENDU de la visite au CERCIL à Pithiviers et Orléans. Mardi 4 décembre 2018, en partenariat avec le SNES, nous sommes allés visiter le CERCIL (centre d’études et de recherches sur les camps d’internement du Loiret). Ce fut une journée riche d’informations mais aussi d’émotion.

Le matin un car nous attendait pour emmener notre groupe de 25 personnes sur le site du camp de Pithiviers. Un mémorial mar-que l’entrée du camp, les bâtiments, à l’exception de l’infirmerie ont disparu et le lieu est aujourd’hui occupé par des logements sociaux. Mais la gare où sont passés les internés est toujours là. Elle doit être réhabilitée et transformée en Mémorial. Nathalie Grenon, directrice du CERCIL nous a guidés sur ces lieux chargés de mémoire dont le cadre général a peu changé.

Nous avons pu ainsi prendre conscience du travail de recherche extraordinaire effectué par le CERCIL pour sortir de l’oubli ce lieu et cet épisode criminel de notre histoire. Contrairement à ce que l’on pense souvent, la population de Pithiviers a été largement solidaire des internés, en aidant leurs familles, mais aussi en aidant les internés à s’échapper. 700 évasions ont été recensées, surtout au début, lorsque les victimes de la « rafle du billet vert » de mai 1941, des hommes, juifs étrangers, travaillaient parfois à l’extérieur du camp. Un gros travail a également été mené sur les pages les plus horribles de l’histoire du camp, notamment quand les gendarmes français ont séparé à coups de crosses les femmes de leurs enfants, et lorsque, après la déportation des femmes, les enfants de tous âges ont été livrés à eux-mêmes, y compris les bébés. La petite Aline, âgée de trois ans, dont le CER-CIL a fait son symbole, fut de ceux-là. Puis les enfants du camp furent déportés à leur tour et aucun ne revint.

L’après-midi c’est la fondatrice et présidente du CERCIL, Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay, Ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, assassiné par la Milice de Vichy en juin 1944, qui nous fit visiter le Musée-Mémorial installé à Orléans. Outre un centre de recherches le CERCIL est aussi un musée riche de témoignages vidéos, photographiques, documents divers, très argumentés et analysés. Notre seul regret est d’avoir manqué de temps pour approfondir notre visite car le train de Paris nous attendait.

Beaucoup d’entre nous se sont promis de revenir.

Yves Blondeau (ADVR)

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La CSG et la loi de financement de la Sécurité Sociale en-trainent des pertes de pouvoir d’achat pour les retraités Nicole Vitorge a fait une étude en % de la pension de re-traite mensuelle:

Perte de 2018 : 3,9% x 12 = 46,8% (2,2% d'inflation et 1,7% CSG) presque la moitié d'un mois Cette perte est définitive et donc induit une perte pour 2018, 2019 et 2020 de : 3 x 46,8 =140,4%) 140,4% d'un mois de pension en 2020.

Perte de 2019 : 1,4% : différence entre inflation et revalorisation) 1,4% x 12 = 16,8% cette perte est définitive et induit une perte pour 2019 et 2020 de : 2 x 16,,8 = 33,6% soit 33,6% d'un mois de pension en 2020 qui s’ajoutent aux pertes précédentes

Perte de 2020 1,5% x 12 = 18% d'un mois de pension

Total en trois ans le pouvoir d'achat de la pension aurait perdu 16% (3,9x3+1,4x2+1,5) soit : 140,4 + 33,6 + 18 = 192% d'un mois de pension c'est à dire presque 2 mois de perte Pertes résumées dans le tableau ci-dessous :

:

pension mensuelle

perte finale en en 2020

3000 € 5760 €

2500 € 4800 €

2000 € 3840 €

1600 € 3072 €

Perte de pouvoir d’Achat des pensions 2018-2020

Rassemblement de 5.000 retraités : M. DARMANIN n’a pas le temps !

Le groupe des 9 organisations nationales de retraités s’est réuni le 19 décembre afin de tirer le bilan du rassemblement du 18 décembre organisé par leurs structures de l’Ile de France, 5.000 personnes se sont retrouvées devant l’entrée du Ministère de l’Economie et des Finances, porte qui est restée obstinément close, les services de M. DARMANIN, Ministre de l’action et des comptes publics, ayant fait savoir au représentant de l’intersyndicale que le ministre n’était pas disponible.

De ce fait, les retraités mobilisés ont déposé devant le Ministère deux sapins de Noël : L’un richement doté, avec comme cadeaux la suppression de l’ISF, l’abandon de l’Exit Tax, la mise en place de la « flat tax », le CICE, etc. L’autre, desséché et racorni, avec comme « cadeaux », la CSG, la CASA, la non revalorisation des pensions, etc.

Les retraités ont manifesté leur colère dans de nombreuses villes, devant les préfectures, les permanences des élus. Nous avons tous pu constater qu’ils étaient nombreux et ne sont pas prêts à accepter la paupérisation programmée dans les couloirs des ministères.

Les 9 organisations ont donc décidé de poursuivre et de programmer de nouvelles actions :

Un courrier de demande de rencontre au président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui a programmé, le 23 janvier 2019 une réunion sur le thème des pensions de réversion.

Une délégation des 9, le 24 janvier 2019 rencontrera Gille LE GENDRE, président du groupe La République en Marche à l’Assemblée, qui a accepté de nous recevoir. Une rencontre avec les sénateurs a également été sollicitée ;

Une journée d’action nationale le 31 janvier 2019, date à laquelle tous les retraités auront reçu les notifications de leurs retraites et auront ainsi pu faire le bilan des promesses gouvernementales, de l’application du prélèvement à la source, de l’impact de la taxe d’habitation et de la CSG, etc.

Dans les villes, les villages, les retraités seront invités à rendre à M. MACRON ses cadeaux déposés au pied de leur sapin de Noël : « Reprenez vos cadeaux ! Rendez-nous notre pouvoir d’achat ! ».

Dans le même temps, les représentants locaux des 9 seront encouragés à mener une campagne de réunions publiques régulières dans les villes, les communes, sur le thème du pouvoir d’achat et d’aller à la rencontre de la population, afin de dresser un tableau de la situation générale des retraités.

Les retraités seront également encouragés à adresser leurs doléances par mails, par lettre et tout autre moyen auprès de leurs représentants locaux et nationaux ainsi qu’à la presse locale.

Les annonces du président de la République n’ont en rien dissuadé les retraités d’abandonner. Ils continuent, certains que leurs revendications ont rencontré un large écho, tant auprès des gilets jaunes que de l’ensemble de la population.

Paris, le 19 décembre 2018

Communiqué du Groupe des 9 après le rassemblement du 18 décembre à Bercy :

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Reste A Charge Zéro versus 100 % Sécu en matière de santé

Le candidat Macron s'était engagé à mettre en place d’ici 2022 « la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé ». On trouve la transposition de cet engagement dans l'article 33 de la loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) qui a été définitivement adoptée par les députés en 2nde lecture le 3 décembre. Reste à charge zéro (RAC Ø) : un panier de soins minimal La réforme se fera par étapes sur 3 ans mais, à l'arrivée, on sera loin d'une prise en charge à 100 % de tous les soins dentaires prothétiques, de toutes les aides auditives et de tous les équipements optiques. L'article 33 traduit en effet dans la loi les grands équilibres issus de la concertation qui a été menée sur le RAC Ø entre les pouvoirs publics, les assureurs et les professionnels/industriels des secteurs concernés. L'accord sur lequel a débouché cette concertation en juin dernier porte par exemple sur la définition d'un panier « 100% Santé ». La ministre a beau prétendre que ce panier comprendra « des équipements et des soins de qualité répondant à l’ensemble des besoins de santé », le RAC Ø ne portera de fait que sur une gamme restreinte de soins et de prothèses réservée aux populations qui n'auront pas les moyens de se payer des produits de meilleure qualité. Par ailleurs, l'article 33 ne précise pas les lignes de partage entre l'assurance maladie obligatoire et les contrats de complémentaires santé responsables. Actuellement la Sécurité Sociale rembourse très mal les équipements optiques, dentaires ou auditifs (seulement 4 % des dépenses en optique par exemple) alors qu'elle est la seule à garantir une couverture solidaire. Ce sont les complémentaires santé qui pallient les insuffisances de l’assurance maladie obligatoire mais dans le cadre d'une couverture très inégalitaire, avec des prestations différentes selon le contrat souscrit et des cotisations indépendantes du revenu qui augmentent avec l'âge. On aurait donc aimé que la Sécurité Sociale réinvestisse les champs qu’elle a désertés depuis des dizaines d’années mais ce ne sera pas le cas. Une fois de plus, ce sont les complémentaires santé qui seront mises à contribution, ce qui va nécessairement augmenter les tarifs de leurs contrats, notamment de ceux qui sont les moins couvrants aujourd'hui. Aller vers le 100 % Sécu pour la santé Au chantier RAC Ø, indûment intitulé « 100 % Santé » par le gouvernement, le SNES-FSU oppose la notion de « 100 % Sécu » en matière de santé. Partant du double constat que les complémentaires santé évoluent dans un univers concurrentiel qui va à l'encontre des logiques de solidarité et que la Sécurité Sociale est au contraire la seule à même de garantir l'égalité de tous face aux aléas de la vie, le congrès du SNES a réaffirmé en 2018 son exigence d'une Sécurité Sociale qui rembourse à terme 100 % des soins médicaux prescrits. Une prise en charge à 100 % ne pouvant se faire du jour au lendemain, il faudra se fixer des étapes intermédiaires : 80 % pour commencer ou s'inspirer du statut local d'Alsace Moselle qui permet à la Sécurité Sociale de mieux couvrir les dépenses de santé moyennant une cotisation salariale supplémentaire de 1,5 % (qui paraît bien dérisoire par rapport aux tarifs pratiqués par les complémentaires santé sur le reste du territoire français). Mais la décision d'enclencher le processus doit être prise dès maintenant. Ce qui suppose d’engager rapidement une réflexion avec les mutuelles pour redéfinir le rôle des complémentaires.

Monique Daune

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