inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse...

8
: 01 : 01 inform:action Bulletin aux adhérent.e.s. Edition : Fédération des Services CFDT Directeur de la publication : Olivier Guivarch CPPAP : 1009 S 07027 Conception et impression : Inckôo 75017 Paris Supplément du magazine fabriqué selon les normes environnementales de développement durable. janvier-février-mars 2017 Supplément à Inform’Action n° 296 cfdt-services.fr HÔTELLERIE - TOURISME - RESTAURATION SOMMAIRE éDITO DU CôTé DES SECTIONS VIE DES BRANCHES P endant des années, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ont cru que leur modèle économique était inébranlable : on aura toujours besoin d’hôtels pour apporter un service d’hébergement, on aura toujours besoin de restaurants, parce que la cuisine c’est une affaire de professionnels et le client est forcément obligé de se rendre à l’endroit où le service est produit. Depuis quelques années, tout ce système est agité, l’arrivée du numérique n’est plus à considérer comme un phénomène exotique. Après l’hôtellerie, c’est au tour de la restauration d’être touchée par l’uberisation : Super Marmite, Foodora, Ubereats, Mycuistot, Deliveroo, Vizeat… Ces nouveaux acteurs viennent inonder le mar- ché de la restauration. Pour que la recette prenne forme, il suffit d’avoir de forts entrepreneurs alliés au numérique, des consom- mateurs souhaitant vivre une autre expérience de consommation et on obtient des plates-formes ou autres modèles touchant les particuliers entre eux (C to C). Ce nouveau modèle vient percuter toutes nos habitudes et tous les modes traditionnels de restauration. Dorénavant, le client cherche un produit qualitatif et moins cher, il ne veut plus des serveurs parfois peu aimables, des temps de services trop long et des plats souvent décevants. Ce même client a le réflexe du numérique l’utilisant au quotidien pour tous types de consommation. Les professionnels du secteur crient à la concurrence déloyale dont certains demandent à la force publique de mettre fin à ce nouveau système. Il faut se rendre à l’évidence, la transformation du secteur, avec l’arrivée du numérique, est en marche et rien ne pourra l’arrêter. Bien que la mode soit au protectionnisme, on n’évitera pas l’ube- risation dans le secteur des HCR : l’offre et la demande sont au rendez-vous. C’est bien un nouveau modèle économique qui est en train de prendre forme, de la production au service, en passant par les modes de vente utilisant le numérique. Bien entendu, syndicalement, nous sommes également bousculés Laurent Bigot Secrétaire national en charge du pôle Oriane Le Boudic-Jamin Secrétaire fédérale Baudouin Bokongo Secrétaire fédéral Angela Alberteau Assistante Doudou Konaté Secrétaire fédéral ÉDITO : Entre tradition et innovation

Transcript of inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse...

Page 1: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 01: 01

inform:action

Bulletin aux adhérent.e.s.

Edition : Fédération des Services CFDT

Directeur de la publication :

Olivier Guivarch

CPPAP : 1009 S 07027

Conception et impression :

Inckôo 75017 Paris

Supplément du magazine fabriqué

selon les normes environnementales

de développement durable.

janvier-février-mars 2017

Supplément à Inform’Action n° 296

cfdt-services.fr

Hôtellerie - tourisme - restauration

sommaire

• édito

• du côté des sections• Vie des branches

Pendant des années, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ont cru que leur modèle économique était inébranlable : on aura toujours besoin d’hôtels pour apporter

un service d’hébergement, on aura toujours besoin de restaurants, parce que la cuisine c’est une affaire de professionnels et le client est forcément obligé de se rendre à l’endroit où le service est produit.

Depuis quelques années, tout ce système est agité, l’arrivée du numérique n’est plus à considérer comme un phénomène exotique. Après l’hôtellerie, c’est au tour de la restauration d’être touchée par l’uberisation : Super Marmite, Foodora, Ubereats, Mycuistot, Deliveroo, Vizeat… Ces nouveaux acteurs viennent inonder le mar-ché de la restauration. Pour que la recette prenne forme, il suffit d’avoir de forts entrepreneurs alliés au numérique, des consom-mateurs souhaitant vivre une autre expérience de consommation et on obtient des plates-formes ou autres modèles touchant les particuliers entre eux (C to C).

Ce nouveau modèle vient percuter toutes nos habitudes et tous les modes traditionnels de restauration. Dorénavant, le client cherche un produit qualitatif et moins cher, il ne veut plus des serveurs parfois peu aimables, des temps de services trop long et des plats souvent décevants. Ce même client a le réflexe du numérique l’utilisant au quotidien pour tous types de consommation.

Les professionnels du secteur crient à la concurrence déloyale dont certains demandent à la force publique de mettre fin à ce nouveau système. Il faut se rendre à l’évidence, la transformation du secteur, avec l’arrivée du numérique, est en marche et rien ne pourra l’arrêter.

Bien que la mode soit au protectionnisme, on n’évitera pas l’ube-risation dans le secteur des HCR : l’offre et la demande sont au rendez-vous. C’est bien un nouveau modèle économique qui est en train de prendre forme, de la production au service, en passant par les modes de vente utilisant le numérique.

Bien entendu, syndicalement, nous sommes également bousculés

laurent Bigot

Secrétaire national en charge du pôle

oriane le Boudic-Jamin

Secrétaire fédérale

Baudouin Bokongo

Secrétaire fédéral

angela alberteau

Assistante

Doudou Konaté

Secrétaire fédéral

éDito

: entre tradition et innovation

Page 2: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 02

Du côté Des sections

Le syndicat CFDT Services des Bouches-du-Rhône et l’ensemble des salariés du

restaurant situé à Aix-en-Provence s’élèvent contre le projet de la

direction de mise en franchise du site.

La direction de la société Casino Restauration poursuit sa poli-

tique implacable de mise en location-gérance des derniers établissements sur la filiale des cafétérias ayant des consé-quences sociales.

La cFdt conserve sa troi-sième place aux dernières élections professionnelles

avec 20,67%. Elle est la seule organisation syndicale à être représentative

sur l’ensemble des établissements régionaux. Nous attendons maintenant les

résultats du second tour où l’on devrait obtenir des sièges sup-plémentaires dans les CE.

Les salarié.e.s de la société Eurodisney ont renouvelé leur confiance à la CFDT lors

des élections professionnelles qui viennent de se terminer.

Les résultats accordent une large avance pour la cFdt qui obtient 25,03% des voix, tandis que la CGT obtient 16,08%, l’UNSA :

15,26 %, la CGC : 13,98% et la CFTC : 13,70%. Six autres syndicats, dont Force Ouvrière, ont été disqualifiés, puisqu’ils n’ont pas franchi la barre des 10%.

On ne peut que se féliciter de ce résultat qui renforcera la CFDT lors du calcul de la représentativité au

sein de la branche professionnelle espaces de loisirs.

Un grand bravo à toute l’équipe CFDT pour le travail réalisé et un grand merci aux salarié.e.s d’Euro-disney qui ont fait le choix d’une organisation syndicale engagée, indépendante et qui obtient des résultats.

: casino restauration

... entre tradition et innovation

: euroDisney

: sodexo

Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

éDito

par ce nouveau sujet qui s’invite dans les réunions entre les mili-tants d’entreprises.

La Fédération des Services prendra toute sa place dans les débats et souhaite être acteur dans ce qui nous paraît le plus important : les modes de régulation.

L’épisode de la récente manifes-tation des chauffeurs VTC contre Uber en est l’illustration parfaite. Selon l’Observatoire de l’uberisa-tion, 50% de l’hôtellerie est uberisé et 30% pour la restauration.

Un autre bouleversement est en train de prendre forme, il s’agit de l’offre d’une restauration au sein même d’un hypermarché. Ce qui, dans certains endroits, comme les centres commerciaux, peut être économiquement dévastateur. La Fédération des Services suit également ce sujet de très près, en lien avec les équipes CFDT du commerce.

La résistance au changement pourrait être une posture tentante pour une organisation syndicale et qui obtiendrait un écho auprès aussi d’un certain public. Notre

objectif reste constant : assurer un revenu décent pour l’ensemble des travailleurs n’étant pas for-cément lié à un contrat de travail classique, ainsi que la garantie d’une protection sociale.

Un défi syndical s’offre à nous pour ces prochaines années, nous obligeant à réinterroger nos pra-tiques et revendications syndicales. La petite phrase « réinventons le syndicalisme de demain », souvent utilisée ces dernières années, trouve aujourd’hui tout son sens. :

laurent Bigot

Page 3: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 03

Du côté Des sections

élections

au siège, la cFdt confirme sa pre-mière place en obtenant 59,60% des voix (CFE-CGC : 36,77% et FO : 3,64%).

Première place également confir-

mée au sein d’ibis Gie avec un résultat de 55% (FO : 23,4%, CGC : 11,5%, CGT : 6,6%, CFTC : 0,5%, ASS/IDF : 0,6% et CNT : 1,7%).

Ces résultats viennent renforcer notre représentativité au sein du groupe, démontrant que les

salariés font aussi confiance à la CFDT.

restructuration

Pendant ce temps, toujours chez Accor, le projet Booster se poursuit : le démantèlement des

enseignes hôtelières du groupe continue.

Cette restructuration n’a que pour seul objectif de confier la quasi-totalité des enseignes à une entité qui sera composée d’établissements managés.

La société SSP est le leader de la restauration sur sites de transports. Elle gère des

restaurants, bars, food-courts à travers 125 aéroports et 270 gares à travers le monde. En France, SSP compte 2 400 salariés répartis sur 245 points de vente. Lors des élections profession-nelles qui se sont déroulées le 17 janvier sur Paris IDF, la cFdt est devenue la première organisation syndicale.

Malgré une campagne difficile orchestrée par certains syndi-cats à l’encontre de la CFDT, les salariés lui ont fait confiance en votant massivement pour des militant.e.s CFDT qui ont pour seul but de se tourner vers eux afin de répondre à leurs préoccupations quotidiennes de travail.

Regroupant des enseignes comme Hippopotamus, Bistrot Romain, Maître

Kanter ou encore quelques grandes brasseries parisiennes, comme La Coupole ou Bofinger, le groupe Flo s’est construit une réputation majeure dans le secteur de la restauration.

Malheureusement, le groupe part à la dérive : le chiffre d’affaires

a baissé de 10% l’an dernier, les pertes ont grimpé à 12 millions d’euros sur neuf mois, la dette s’est enfoncée au-delà de 70 millions d’euros.

L’issue, il y a quelques semaines était incertaine, aujourd’hui, elle est inévitable : le groupe est mis en vente.

Déjà, depuis des mois, le groupe

cédait certains restaurants en franchises, plongeant les 5 000 salariés des 300 établissements dans une très grande inquiétude.

La direction, peu bavarde sur le sujet, a été interpellée par les représentants CFDT au comité de groupe, exigeant des infor-mations précises sur le devenir du groupe qui aura forcément des conséquences sur l’emploi.

: select service Partner

: Groupe Flo

: Groupe accor

Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Page 4: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 04 Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Après les élections pro-fessionnelles où la CFDT a obtenu un record his-

torique au sein du groupe, la plaçant comme la première organisation syndicale repré-sentative, la section syndicale organise une grande campagne

de syndicalisation. En effet, il s’agit maintenant de tenir les engagements de cam-pagne : maintenir la proximité auprès des salariés du groupe.

L’objectif étant également d’aug-menter le nombre d’adhérents,

« c’est une façon aussi de com-battre l’isolement ressenti par certains salariés travaillant dans les hôtels » explique Christophe, le délégué syndical central, qui part avec un atout de taille au regard du nombre de salariés ayant donné leur voix à la CFDT.

: louvre Hôtels

Du côté Des sections

Suite à l’appel intersyndical CFDT-CGT-FO, une cinquan-taine de salariés Fram se

sont mobilisés pour dénoncer la dégradation de la situation sociale et économique de l’entreprise.

Réuni à Toulouse, ce rassemble-ment intervient un an après le rachat du groupe par LBO France (Karavel), qui a éclaté Fram en trois entités : Fram SAS, Air Assist et Fram Affaires.

Depuis, l’activité économique n’a pas repris, aucune stratégie n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois.

La section CFDT propose à la direction de renouer avec le dia-logue social pour trouver des solutions. Celles-ci doivent préserver des conditions de travail dignes pour les salariés qui seront au cœur des enjeux de la remise sur pied de Fram.

: transat France / tui

: Fram

La section CFDT de Transat France, entreprise rachetée par TUI, négocie la mise en

place d’une UES et d’un CCE.

Suite à des réunions dans des délais

très courts et des désaccords, la direction de TUI et leurs syndi-cats ont signé unilatéralement un accord pour la mise en place du CCE qui n’a été pas été négocié dans de bonnes dispositions.

Les syndicats de Transat France (USAPIE et CFDT) ont donc initié une action en justice afin d’obtenir l’invalidation de l’ac-cord, forçant ainsi une nouvelle négociation.

Page 5: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Du côté Des sections

Concernant la négociation sur le télétravail, la CFDT avait saisi le groupe de

concertation national paritaire télétravail sur les obligations de l’employeur quant au matériel. Or, celui-ci ne s’est réuni que début janvier (au lieu de septembre). Le collège employeurs veut un accord destiné aux TPE qui, pour des raisons économiques, ne peuvent mettre en place le télé-travail lorsque ce dernier est à l’initiative de la demande.

Pour la CFDT, ces objectifs sont obtus, voire malvenus. Comment prouver l’initiative ? Négocier pour une catégorie d’entreprises

n’est pas le rôle de la branche. Comment mettre des barrières pour que cette disposition ne soit pas détournée par les entreprises qui ont les moyens de fournir le matériel ? La CFDT attend le retour de la concertation et des éclaircisse-ments pour envisager la poursuite des négociations.

Sur les négociations relatives aux salaires, le collège patronal a été interpellé en décembre par la Direction générale du travail.

En effet, cela fait plus de 3 ans qu’il n’y a pas d’accords dans la branche.

Les entreprises du voyage ont commencé à aborder la négo-ciation en peignant le contexte difficile du secteur, quoique sans données chiffrées officielles. Ils ont également indiqué que, d’après le rapport du SETO, 37% des employés (22 entreprises) sont aux minima conventionnels (27% des effectifs du SETO).

La CFDT a regretté le manque d’information et rappelé l’obli-gation de la branche en cette matière, via le rapport d’acti-vité, et énoncé des arguments en faveur d’une revalorisation décente des minima (voir article page 7).

: casinos Barrière

: Hôtels cafés restaurants

élections

Les salariés du plus important casino du groupe Barrière ont accordé leur confiance à la CFDT.

avec 34% des voix, elle est deve-nue l’organisation syndicale principale en triplant son score.

Ce résultat est d’autant plus méritoire qu’il est à mettre en perspective avec la liste d’union

CGT et FO, qui n’a réuni à elle seule que 35% des suffrages et perdu près de 30 points.

Félicitations à Marc-Ange et toute son équipe pour le travail accompli, ainsi qu’à Béatrice et Agnès pour l’accompagnement de la section.

Excellents résultats également au casino de Lille où les salariés ont massivement donné leur

confiance à la section CFDT lors des élections des représentants du personnel de l’entreprise.

Avec plus de 66% des suffrages pour le Comité d’entreprise (CE) et 71% des suffrages pour les délégués du personnel, l’équipe CFDT a donc reçu une reconnais-sance de son travail au quotidien avec les salariés, mais aussi une responsabilité plus importante pour sa nouvelle mandature.

Lors de la dernière réunion de négociation au sein de la branche, les organisations

patronales ont remis sur la table le projet d’accord sur le com-plément d’heures et les temps

de coupure pour les salariés à temps partiel.

Les employeurs n’arrivent toujours pas à motiver leur projet sauf à avoir beaucoup plus recours à

des emplois CDD au détriment des CDI.

Le point de divergence se situe surtout sur le temps de coupure où ils proposent une durée allant

Vie Des BrancHes

: agences de voyages

: 05

Page 6: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 06 Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Vie Des BrancHes

salaires

Sur la revalorisation des salaires, en décembre, l’intersyndicale (hors CGT) avait proposé une aug-mentation générale de 1,75% car les employeurs ne se départissent pas de leur proposition à 1%.

Le collège patronal indique qu’il ne bougera pas de sa position.

Pour la CFDT, cette attitude et cette proposition sont indécentes

et relèvent plus d’un manque d’intégrité dans la négociation qu’un défaut de possibilités socio-économiques.

En effet, toutes les conditions sont réunies pour une augmen-tation significative des salaires, qui serait une juste mesure après des années d’efforts pour les salariés et le secteur. La CFDT a annoncé qu’elle ne saurait accepter une si faible revalorisation, elle ne sera pas

signataire de la proposition à 1%.

Formation ProFessionnelle

Concernant la formation profes-sionnelle, pour la CFDT, l’accord de branche de 2005 est complè-tement obsolète et ne permet pas d’avoir une vision et des objectifs adaptés aux besoins de formation des salariés de la branche. Il faut rédiger une nouvelle trame

en proposant des abondements pour les formations prioritaires et adapter les modalités de forma-tion aux spécificités des casinos. Pour cela, un diagnostic est nécessaire et sera réalisé avec l’OPCA FAFIH.

La CFDT a annoncé qu’elle serait particulièrement attentive aux salariés qui sont souvent laissés au ban pour la formation  : les travailleurs de nuit et les saison-niers, notamment.

Un accord sur l’augmenta-tion des salaires minima de branche a été signé en

décembre dernier.

Le salaire minimum brut de base du coefficient 100 est porté à

1 481,67 € pour 151,67 h par mois.

La valeur du point (VP) est aug-mentée et fixée à 4,872 € à comp-ter du 1er octobre 2017.

Actuellement, un référentiel de

branche, pour déterminer les emplois concernés par les critères de pénibilité, est actuellement négocié. Ce qui simplifiera la mise en œuvre du compte personnel de prévention et de pénibilité au sein des entreprises de la branche.

Concernant la négociation sur la revalorisation des salaires, la CFDT la qualifie

de lamentable. Pour le collège patronal, la question du pou-voir d’achat n’est pas un sujet préoccupant et leur proposition ressemble plus à une provocation :

le niveau 1 de la grille, qui était à un centime au-dessus du Smic, revient au Smic… La CFDT voit dans l’attitude patronale une indécente manœuvre pour ne pas obtenir de signature afin de laisser la négociation dans les entreprises, sauf que ce n’est

pas non plus dans ces lieux que les augmentations explosent (ex : proposition de 0,8% chez Compass).

Les prochaines négociations sont prévues pour le 2 juin 2017 : pénibilité, frais de santé, Perco.

: casinos Jeux

: Hôtellerie de plein air

: restauration collective

... Hôtels cafés restaurants

jusqu’à 5 heures pour un temps partiel.

Situation inacceptable pour la CFDT car une telle mesure vise-rait à rendre impossible pour un salarié d’avoir un autre contrat

de travail. à défaut d’accord, il est impor-tant de rappeler qu’il n’est plus possible, pour un salarié à temps partiel, d’avoir une coupure de plus de 2 heures, comme le prévoit le Code du travail.

En effet, l’article L3123-16 du Code du travail prévoit que l’horaire de travail d’un salarié à temps partiel ne doit pas comporter plus d’une coupure par jour ou que celle-ci ne doit pas être supérieure à 2 heures.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.cfdt-services.fr

Page 7: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 07Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Vie Des BrancHes

: actualités

l’emPloi saisonnier Un sujet de négociation s’in-vite dans différentes branches professionnelles : l’emploi des saisonniers.

En effet, la loi travail oblige l’ou-verture d’une négociation sur la question de la reconduction des contrats saisonniers d’une saison à l’autre et de prendre en compte l’ancienneté des salariés.

Les secteurs professionnels concernés sont les HCR (hôtels cafés restaurants), le tourisme social et familial, l’hôtellerie de plein air, les organismes de tou-risme et les espaces de loisirs, d’attractions et culturels.

La Fédération des Services sou-haite étendre cette négociation à d’autres sujets comme les condi-tions de logement, les conditions de travail et l’aménagement du temps de travail, les conditions de vie et la santé au travail…

les salaires ne Décollent Dans les aGences De VoyaGes !

Cela fait plus de quatre ans que la branche ne remplit pas son rôle en matière de rémunérations, que ce soit en termes de négociations loyales, de diagnostic ou d’accords. Le principal argument opposé par les employeurs est le contexte économique difficile.

Pourtant, le nombre d’agences de voyages augmente (4 276), le CA reste stable d’après le panorama de branche, voire il augmente selon certains chiffres Insee.

D’ailleurs, les volumes d’affaires des groupes que nous connais-sons sont positifs et l’activité réalisée en France fait des profits significatifs, mais qui sont pollués

par les redevances et autres frais de siège qui obstruent le résultat final. De plus, le rythme soutenu de rachats d’agences de voyages confirme que nous sommes dans un secteur attractif pour les actionnaires.

Les salaires dans la branche sont à 100% éligibles pour le CICE et la grande majorité bénéficie de la déduction Fillon.

Amener les salaires à un niveau convenable ne sera donc pas une menace mais bien une opportu-nité pour toutes les entreprises de la branche qui emploient des salariés jeunes, qui ne restent pas dans la branche par manque d’attractivité.

à l’heure où les indicateurs redé-marrent (croissance, Smic 1%, « frémissement » de l’activité touristique), les entreprises des agences de voyages doivent pro-poser une rémunération correcte.

Ainsi, la CFDT propose une aug-mentation de 2,5% (1,5% de rattra-page + 1% en 2017 = 0,6% par an de retard) pour tous les niveaux et n’admettra pas de propositions sous ce seuil.

restauration collec-tiVe : les BénéFices Des entrePrises PleuVent Pour les actionnaires, les salariés resteront au sec

Avec un chiffre d’affaires avoisi-nant les 8 milliards d’euros et des bénéfices substantiels distribués aux actionnaires, le secteur de la restauration collective se porte bien.

Pourtant, la principale force de service, les 110 000 salariés de la restauration collective, sont les éternels oubliés du partage de ces

bons résultats qui n’engendrent ni d’amélioration de leurs conditions de travail ni de réelle progression de leur pouvoir d’achat.

La cFdt veut combattre cette injustice. Pour cela, elle portera pour 2017 les revendications suivantes :

• pour une meilleure grille de classifications : la grille de classifications de la convention collective nationale ne per-met pas une évolution rapide en termes de qualification et de rémunération, notamment pour le niveau 1 (niveau Smic) ; près de 40% des effectifs de la branche sont alignés à ce niveau avec, pour certains, une ancienneté de 20 ans ; cette situation est inacceptable quand on sait que ce niveau d’entrée est en principe réservé pour les salariés n’ayant aucune qualifi-cation ; la CFDT exige que les salariés étant au niveau 1 passent automatiquement au niveau 2 dès un an d’ancienneté ; cela traduira la reconnaissance de

leur montée en compétences, et leur permettra de gagner en qualification et d’augmen-ter sensiblement leur pouvoir d’achat ;

• pour une amélioration du pouvoir d’achat : la CFDT revendique une véritable aug-mentation des salaires de la grille de la convention collec-tive ; cette exigence tient aussi du fait que, dans les grands groupes du secteur (Sodexo, Compass, Elior), beaucoup de négociations salariales n’ont pas produit de résultats accep-tables ; il faut en finir avec la trappe aux bas salaires, qui consiste à maintenir les rému-nérations au plus près du Smic afin de permettre aux entre-prises du secteur de bénéficier d’importantes remises, de la part de l’état, sur les cotisations sociales ; la CFDT veut obtenir également la revalorisation des primes conventionnelles qui ont très peu évolué depuis 2012 (prime d’ancienneté, prime d’activité continue, prime

Page 8: inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · n’émerge, à part la baisse de la masse salariale et la précarisation des emplois. La section CFDT propose à la direction de

: 08 Fédération des services cFDt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 296 • janvier-février-mars 2017

Vie Des BrancHes

... actualités

service minimum, prime de détachement temporaire) ;

• pour de meilleures conditions d’emploi des salariés inter-mittents du scolaire : la CFDT demande que cette catégorie de salariés, a fortiori ceux à temps partiel, bénéficie des mêmes dispositions convention-nelles, plus avantageuses, que les autres salariés de la branche (temps de travail minimum de 24h, prime de coupure, heures complémentaires...) ;

• pour la mise en place d’un fonds d’action sociale pour la restauration collective : la CFDT souhaite que l’ensemble des salariés bénéficie d’une aide financière ponctuelle lorsqu’ils sont confrontés à une situa-tion personnelle difficile ; ce système existe dans le secteur de la restauration rapide et des hôtels cafés restaurants ; il n’est pas normal que la branche de la restauration collective ne dispose pas aujourd’hui d’un tel dispositif contribuant à faire diminuer la précarité ;

• pour une meilleure protection sociale : la CFDT demande

l’ouverture de négociations obligatoires sur la prévoyance et la complémentaire santé au niveau de la branche de la restauration collective ; les salariés sont en droit de bénéfi-cier des meilleures prestations, quelle que soit l’entreprise dans laquelle ils travaillent ; ils ne doivent pas pâtir des effets du système concurrentiel qui génèrent de l’inégalité d’une société à un autre, en particulier pour les petites entreprises.

ouVertures Des cercles De Jeux

Le 6 août dernier, dans un pro-jet de loi relatif au statut de Paris, le gouvernement français a annoncé l’expérimentation, dans la capitale, sur une durée de 5 ans maximum, d’une nouvelle catégorie d’établissements de jeux sous forme de sociétés com-merciales, visant à se substituer aux cercles existants.

Suite à la sollicitation de l’inter-syndicale (CFDT, CFTC et CFE-CGC), les trois organisations syndicales ont été reçues au ministère de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des

Collectivités territoriales par M. Berges, directeur adjoint du cabinet du ministre Jean-Michel Baylet.

Peu d’informations ont été four-nies, M. Berges indiquant que, bien que ce soit le ministère de l’Aménagement qui porte le dossier et le présentera au Sénat dès le 7 novembre, l’ensemble des dispositions sur les clubs dépen-dait du ministère de l’Intérieur.

L’intersyndicale a déjà une ren-contre de programmée avec ce dernier le 29 novembre prochain.

Néanmoins, les trois organisa-tions de salariés ont exprimé leurs points d’alerte et obser-vations de salariés de casinos : mise en garde contre le régime des clubs qui ne doivent pas devenir des casinos déguisés avec des règles allégées (concur-rence déloyale), impact sur les salariés des casinos, pertinence de l’offre de jeux (notamment sur le poker qui est le principal jeu des parties clandestines) et autres propositions et demandes d’informations concernant la fiscalité, le statut, la formation du personnel et la sécurité dans

ces nouveaux clubs.Nos observations seront remon-tées au ministre.

Selon le ministère de l’Aménage-ment du territoire, les premiers clubs pourraient ouvrir pour une période de test sur Paris, début 2018.

Les trois organisations s’engagent donc à avoir des éclaircissements lors de l’audience au ministère de l’Intérieur et à les partager avec leurs adhérents.

Nous sommes mobilisés afin d’accompagner au mieux les salariés dans ce projet de loi aux contours nébuleux.

Si obtenir l’information est la première des étapes pour se positionner, notre cap sera de défendre les conditions de travail de nos salariés, leurs compé-tences et le modèle français des casinos.

Nous pensons également aux salariés qui seront les travailleurs de ces clubs et ferons notre pos-sible pour qu’ils ne subissent pas un dumping dans ces nouvelles structures.