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INFO 431 BOGHNI « NON au 19 mars » VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention : 1/ La ville de BOGHNI A 264 mètres d’altitude, BOGHNI est une commune de Kabylie, située à environ 38 km au Sud-ouest de TIZI OUZOU, à 15 km à l'Ouest d'OUADHIA et à 13 km à l’Est de DRA EL MIZAN. Climat méditerranéen avec été chaud. Histoire Période Romaine De l'année 287 de J.-C. à 297, l'Afrique septentrionale fut déchirée par des révoltes dans lesquelles un peuple qu'on appelle QUINQUEGENTANEI joua le principal rôle. Il fallut, pour en venir à bout, la présence de l'empereur Maximien Hercule et l'intervention d'assez nombreuses troupes, romaines ou étrangères. Période ottomane 1515 1830 La période turque est marquée par un état perpétuel de guerre entre les Turcs et les Kabyles, notamment la tribu des Iflissen (les Flissa). Afin d’obliger les Kabyles à se soumettre à leur pouvoir, les Turcs implantèrent aux environs de 1594 des garnisons dans des bordjs (forteresses) à la périphérie des montagnes de Kabylie. Elles étaient situées à BOUIRA, BOGHNI, DRA-EL-MIZAN, les ISSERS, BORDJ MENAIEL, BORDJ SEBAOU et TIZI OUZOU. Ces bordjs n’abritent qu’un effectif réduit de soldats. En 1767, les tribus des Iflissen (les Flissa) se sont mis en état d’insurrection contre les Turcs par un refus de payer l'impôt. Le Pacha Mohamed Ben Osman fait marcher contre eux 1 100 hommes de milice turque commandés par l’Aga, les Iflissen se soulèvent alors de façon sporadique. Ils font défaire l’Aga qui perdit plus de 300 hommes. Le pacha Mohamed Ben Osman, que cet échec avait rendu furieux, envoya l’année suivante (1768) un camp plus nombreux et en donna le commandement au bey de Constantine. Malgré ce déploiement de forces, les Turcs furent encore battus, l’aga a été tué ainsi que 1 200 hommes. Les succès obtenus par les Iflissen propagèrent la révolte à toute la Kabylie. En 1796, dans la vallée kabyle de BOGHNI, où la guerre entre les kabyles et les turcs avait sévi plus qu'ailleurs, Bey Mohammed fait construire sans poudre le fort de BOGHNI, aux environs duquel s'élève le poste de DRA EL MIZAN ; il put, sur les terres enveloppant le bordj, installer une tribu de nègres affranchis, les « Abids », qu'il appela de la Mitidja, et qui, n'existant que par lui, restèrent tout à sa dévotion. Plus tard, l’endroit gardera l’ appellation, par référence à cet épisode, de Tighilt Laabid (le col des nègres), aux alentours de l’actuelle AÏN ZAOUÏA (ex PIRETTE à 10 km à l’est de la ville de DRA EL MIZAN).

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INFO 431 BOGHNI

« NON au 19 mars »

VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention :

1/ La ville de BOGHNI

A 264 mètres d’altitude, BOGHNI est une commune de Kabylie, située à environ 38 km au Sud-ouest de TIZI OUZOU, à 15 km à l'Ouest d'OUADHIA et à 13 km à l’Est de DRA EL MIZAN. Climat méditerranéen avec été chaud.

Histoire

Période Romaine

De l'année 287 de J.-C. à 297, l'Afrique septentrionale fut déchirée par des révoltes dans lesquelles un peuple qu'on appelle

QUINQUEGENTANEI joua le principal rôle. Il fallut, pour en venir à bout, la présence de l'empereur Maximien Hercule et

l'intervention d'assez nombreuses troupes, romaines ou étrangères.

Période ottomane 1515 – 1830

La période turque est marquée par un état perpétuel de guerre entre les Turcs et les Kabyles, notamment la tribu des Iflissen (les Flissa). Afin d’obliger les Kabyles à se soumettre à leur pouvoir, les Turcs implantèrent aux environs de 1594 des garnisons dans des bordjs (forteresses) à la périphérie des montagnes de Kabylie. Elles étaient situées à BOUIRA, BOGHNI, DRA-EL-MIZAN, les ISSERS, BORDJ MENAIEL, BORDJ SEBAOU et TIZI OUZOU. Ces bordjs n’abritent qu’un effectif réduit de soldats.

En 1767, les tribus des Iflissen (les Flissa) se sont mis en état d’insurrection contre les Turcs par un refus de payer l'impôt. Le Pacha Mohamed Ben Osman fait marcher contre eux 1 100 hommes de milice turque commandés par l’Aga, les Iflissen se soulèvent alors de façon sporadique. Ils font défaire l’Aga qui perdit plus de 300 hommes. Le pacha Mohamed Ben Osman, que cet échec avait rendu furieux, envoya l’année suivante (1768) un camp plus nombreux et en donna le commandement au bey de Constantine. Malgré ce déploiement de forces, les Turcs furent encore battus, l’aga a été tué ainsi que 1 200 hommes. Les succès obtenus par les Iflissen propagèrent la révolte à toute la Kabylie.

En 1796, dans la vallée kabyle de BOGHNI, où la guerre entre les kabyles et les turcs avait sévi plus qu'ailleurs, Bey Mohammed fait construire sans poudre le fort de BOGHNI, aux environs duquel s'élève le poste de DRA EL MIZAN ; il put, sur les terres enveloppant le bordj, installer une tribu de nègres affranchis, les « Abids », qu'il appela de la Mitidja, et qui, n'existant que par lui, restèrent tout à sa dévotion. Plus tard, l’endroit gardera l’appellation, par référence à cet épisode, de Tighilt Laabid (le col des nègres), aux alentours de l’actuelle AÏN ZAOUÏA (ex PIRETTE à 10 km à l’est de la ville de DRA EL MIZAN).

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C'est une des plus importantes forteresses implantées par les Ottomans en Kabylie

C'est vers 1720 que le gouvernement d'Alger nomma un officier du nom d'Ali KHODJA, pour surveiller la Kabylie et asseoir durablement la présence turque dans le bassin du SEBAOU. Ce haut fonctionnaire était un guerrier et un administrateur hors pair. Nous ignorons quelle fut la durée de son commandement dans le Sébaou, nous ne savons pas non plus le nom de son successeur immédiat à la tête de Bordj Sébaou. Par contre, il est certain qu'il fut le premier à porter le titre de Caïd Sabaou (ou caïd du Sébaou).

Le Français Louis Robin, qui a visité les ruines du fort en 1870, écrit à son propos : « Les ruines du bordj de Tazaghart montrent que ce fort n’avait pas plus de 30 m de long sur 15 m de large. Il était d’une construction solide. On y distingue encore parfaitement les créneaux et les embrasures des canons.» Les Turcs, qui veulent, plus que jamais, s’implanter dans la région, vont créer un autre fort sur le site de la ville actuelle.

Cela devait ressembler à ce Bordj

Présence Française 1830 - 1962

Nom primitif : Bordj-Boghni

Commune mixte de DRA-EL-MIZAN créée en 1876 dans le département d'Alger arrondissement de PALESTRO, en 1959 sera rattachée au nouveau département de TIZI OUZOU.

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Histoire

Après la conquête d’ALGER en 1830, suivie par celle d’ORAN, les Français s’attaquent à la Kabylie, mais ils devront se contenter au départ des villes côtières, telles que BOUGIE ou encore DJIDJELLI. Lors de la campagne de 1844, BUGEAUD réussit à s’emparer de BORDJ MENAÏEL, puis de DELLYS où il installe une garnison. Il est stoppé à BAGHLIA, qui doit aussi se rendre après une résistance forcenée. TADMAÏT est occupée. Plusieurs campagnes seront menées par la suite, pour obtenir la soumission des populations civiles. Au cours de l’expédition du général CUNY, en 1851, le bordj de TIZI OUZOU est pris ; il va servir de base pour la conquête de la montagne. C’est du bordj de TIZI OUZOU que partira, en 1854, à l’assaut du Djurdjura, l’expédition du général Randon : celui-ci rencontrera la résistance de Lalla Fadhma N’soumer et devra battre en retraite après avoir été battu à la bataille de Tachekrirt, le 18 juillet 1854. Mais il reviendra en 1857, à la tête de forces considérables qui auront raison de la résistance. Après la prise de TIZI OUZOU, les Français agrandissent et aménagent le bordj turc, en créant des casernes et des entrepôts pour leurs forces. Quelques civils européens s’installent dans des baraquements, vivant de commerce avec l’armée.

Contexte

La structure du sol et le caractère du climat ont joué un très grand rôle dans l’histoire de la colonisation de l’Algérie, comme dans l’histoire de sa conquête. La diversité des climats et des productions partage l’Algérie en trois grandes zones parallèlement disposées du Sud au Nord : -La zone désertique du Sahara, -La zone des steppes des Hauts Plateaux, -La zone de cultures du Tell. Cette dernière zone, en réalité, comprend de nombreuses régions très différentes les unes des autres ; la présence de massifs montagneux considérables et indépendants fait du Tell un ensemble des plus morcelés, dans lequel les rares plaines côtières et les hautes plaines de l’intérieur communiquent seulement entre elles par d’étroits couloirs de montagnes qu’ont ouverts des rivières au régime inégal et torrentueux. Massifs montagneux, plaines fermées et couloirs de communication ont eu chacun leur rôle propre dans l’histoire de la zone tellienne et du Maghreb tout entier.

Quand les Français arrivèrent en Algérie, ils trouvèrent les massifs montagneux occupés principalement par les anciennes populations du Maghreb, les Berbères, refoulés jadis par la conquête arabe et réfugiés derrière le rempart resté inexpugnable de leurs montagnes : La KABYLIE et les AURES avaient conservé la race berbère à peu près pure. Les plaines du Tell et les Hauts Plateaux étaient en revanche occupés par une population sédentaire ou nomade dans laquelle le sang arabe se montrait fortement représenté. L’élément Juif et l’élément Turc se trouvaient à peu près confinés dans les villes. De 1830 à 1857 la conquête française occupa successivement les villes, les plaines et les montagnes, domptant tour à tour les Turcs, les Arabes et les Berbères : -Jusqu’en 1834, les Français s’installèrent seulement dans quelques villes de la région du littorale,

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- De 1834 à 1844 les plaines furent conquises, à l’Est sur les beys turcs de Constantine, à l’Ouest sur les Hachems de Mascara, commandés par l’Arable ABD-EL-KADER et secondés par le Maroc musulman, - De 1844 à 1857, les colonnes françaises montèrent à l’assaut des montagnes, occupées par une population surtout berbère, dont la KABYLIE qui résista jusqu’en 1857. L’insurrection de 1871 a également retardé l’arrivée de colons mais à permis à d’autres (Alsaciens-Lorrains) de s’installer après que les émeutiers furent châtiés.

Quant la paix fut établie en KABYLIE progressivement des nouveaux centres de colonisations furent créés. Sur la route de DRA EL MIZAN à FORT NATIONAL ont été fondés : - En 1875, PIRETTE, - En 1876, BOGHNI et au recensement de 1877 il y avait 282 Européens. Ce chiffre a décliné, en 1897, à 150 Européens.

Les chemins de fer vinrent avec la colonisation ; dans la vallée de l’ISSER la ligne de l’ALMA à MENERVILLE et BOUIRA (83 km) s’achevait en 1886, et dans la vallée du SEBAOU la voie ferrée de MENERVILLE atteignait, en 1888, TIZI OUZOU (53 km) ; enfin, le 13 décembre 1896, l’on inaugurait les 31 km que de DELLYS au CAMP du MARECHAL parcourt un tramway à vapeur.

Donc il y eut, de 1872 à 1875 surtout, un gros effort de colonisation dans la région de Grande Kabylie ; mais le pays a une population si dense, la terre y acquiert une si haute valeur marchande, que la colonisation française ne pouvait faire mieux.

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L’usine électrique ci-dessus

La gendarmerie ci-dessous

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Alpinisme - Infrastructure

L'accès du Mont Djurdjura est singulièrement facilité par les nombreuses routes ou pistes qui ont été construites ou aménagées par les soins du Gouvernement général. Ce massif est complètement entouré par des voies carrossables, permettant aux touristes d'arriver rapidement et facilement à pied d'œuvre, lorsqu'ils ont l'intention de faire une ascension.

Concernant le tourisme je vous suggère ce site : http://alger-roi.fr/Alger/cahiers_centenaire/algerie_touristique/textes/chapitre2.htm

On peut choisir comme point de départ, sur le versant Nord, soit Tizi-Ouzou, soit Fort-National, soit Michelet, soit Dra-el-Mizan, soit Bordj-Boghni. Toutes ces localités sont desservies par d'excellentes routes praticables aux automobiles. On peut même arriver en chemin de fer ou en tramway à Tizi-Ouzou, Dra-el-Mizan et Bordj-Boghni.

BOGHNI : L’Hôtel des Touristes

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La Poste de BOGHNI et son nid de cigogne

Département :

En 1848 : Les provinces d'Alger, Constantine et Oran deviennent trois départements. En 1956, ces 3 départements sont subdivisés chacun en 4 parties. En 1957, les 4 parties du département d’Alger deviennent les 4 départements suivants : Alger, Médéa, Orléansville et Tizi-Ouzou. Le département de Tizi-Ouzou (9L) est créé le 20 mai 1957. Ses sous-préfectures sont : AZAZGA, BORDJ-MENAÏEL, BOUÏRA, DRA-EL-MIZAN (arrondissement créé le 7 novembre 1959) FORT-NATIONAL, PALESTRO,

Chiffres de 1960 :

Superficie : 5 806 km² Population : 800 892 habitants Communes : 121

Monument aux Morts :

A la gloire des Mobiles des Bouches-du-Rhône qui ont défendu Bordj en 1871. .... des officiers, sous-officiers et soldats morts dans la région saharienne.

Le relevé n°131607 n’est pas accessible et je ne peux vous communiquer les noms des valeureux soldats que nous nous devons d’honorer.

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SYNTHESE établie grâce aux sites ci-dessous

ET si vous souhaitez en savoir plus sur BOGHNI, cliquez SVP au choix sur l‘un de ces liens :

http://encyclopedie-afn.org/Historique_Boghni_-_Ville

https://www.youtube.com/watch?v=2krGHL8ZqsE

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1898_num_7_31_18092

http://dcboghni.over-blog.com/tag/Histoire%20de%20la%20ville%20de%20boghni/

2/ La Kabylie et la démocratie

http://www.la-kabylie.com/tradition-9-La-Kabylie-et-la-democratie.html

Ernest renan, historien, philosophe et écrivain français (1823-1892) disait après avoir lu Hanoteau et De Letourneux dans « La Kabylie et les coutumes kabyles », que « L'organisation politique kabyle représente l'idéal de la démocratie, telle que l'ont rêvé nos utopistes. »

De tout temps, la Kabylie a vécu selon une organisation qui n'a rien à envier aux démocraties occidentales. Le village (tadart), la tribu (el aarch) étaient régis par une assemblée (Agraw ou tajmat terme arabe). Elle était composée d’hommes majeurs, quelle que soit leur situation socio-économique, qui élisaient un amin ou amoqran en berbère et un ukil pour l'assister. L'amoqran dirigeait les débats, prenait note (oralement) des décisions pour leur application. L'amoqran et l'oukil devaient appartenir à deux clans différents, pour un équilibre des pouvoirs, faire un contre poids. C'était l'ukil qui tenait la caisse. Ces deux personnes n'étaient pas rémunérées et pouvaient être destituées à tout moment, pour manquement, il n'y avait pas de mandat. Il n'y avait pas de juge dans cette organisation, les décisions étaient prises à l'unanimité.

Cette assemblée émettait souverainement les règles de vie à respecter, pour la cohésion du village. Tout comme l'amoqran et l'ukil, elles pouvaient être changées ou adaptées à l'unanimité à tout moment, selon l'évolution de la vie et des besoins. Les règles n'étaient pas transcrites, chacun les retenaient oralement, c'est peut-être pour ça qu'elles n'étaient pas rigides. Dans l'assemblée les vieillards étaient particulièrement écoutés, pour leur expérience et leur sagesse. Selon le code d'honneur les meurtres étaient vengés par les liens du sang. Mais l'accusé pouvait demander pardon devant l'assemblée, et même si celui-ci lui était accordé par la famille, il était exclu de la communauté. Sinon la peine de mort était prohibée par l'assemblée, elle n'était prononcée qu'en cas de haute trahison, mettant en péril toute la communauté. Et même dans ce cas il y avait la possibilité d'implorer le pardon. Sinon pour les vols par exemple, on punissait en exigeant le remboursement de dix fois ce

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qui a été volé. Pendant ce temps chez les musulmans on coupait les mains et en Angleterre on pendait. L'assemblée avait aussi un rôle social.

Elle organisait aussi tiwizi (action de solidarité), selon les besoins de la population et des individus. Il s'agissait de se solidariser, de se mettre ensemble pour réaliser des tâches communes ou aider quelqu'un. Le village kabyle était déjà animé d'un esprit municipal (gestion et administration d'une commune) et de civisme. Les citoyens vivaient selon les règles promulguées par la collectivité, donc acceptées de tous. C'est ça qui faisait sa force. Toutes les invasions et occupations étrangères qu'a connues la région, ont essayé de détruire cette organisation pour la remplacer par les leurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle leurs a toutes résistées.

Avec l'invasion arabe, c'était une organisation plutôt théocratie, la population devant vivre selon les lois coraniques véhiculées par le marabout. On sait que les Turcs en Algérie, ont imposé une organisation de type féodal (caïds, bach aghas, beys et deys), sauf en Kabylie. La preuve ils n'ont pas réussi à s'y implanter vraiment, ils se sont contentés de construire des Bordj (forts), comme celui de Sébaou, BOGHNI pour vivre en autarcie. Ils n'ont même pas réussi à imposer le payement de l'impôt, comme s'était le cas dans le reste de l'Algérie. Pour la simple raison que la Kabylie avait sa propre organisation. Elle a résisté jusqu'à leur départ en 1830. La politique française qui consistait à mettre en place des caïds, grands seigneurs pour gouverner des populations habituées à une gestion démocratique, et des cadis pour juger, ce que faisaient habituellement l'Agraw (l'assemblée du village) avait échoué. Les Kabyles ont réagi à la promulgation de la « législation berbère » et l'ont rejetée, même si elle était inspirée des coutumes kabyles.

C'est de là que naquit « Le mythe berbère », caractérisé par les valeurs de démocratie et de liberté, mais surtout « le mythe kabyle ». Il désignait un certain nombre de valeurs inexistantes ailleurs. Il y avait l'habitude de travail du kabyle (car il vivait du travail), ses notions de libertés, l'honneur (reconnaissance de chacun et rejet du mépris), l'islam plutôt superficiel qu'il pratiquait (donc plus libre à l'égard de la religion). Dès les débuts de l'occupation française, il fut distingué du reste de la population algérienne. Il était qualifié d'économe, d'audacieux, de rusé, de pragmatique et de réaliste. Mais c'était surtout l'organisation sociale et politique qui frappa les sociologues et anthropologues de l'époque. Les coutumes kabyles avaient indéniablement un caractère démocratique. Gilbert GRANDGUILLAUME écrivait dans l'un de ses articles de son site à ce propos, que « le mythe kabyle est une origine et un corpus de valeurs, qui circulent dans la mémoire et la langue... » Il va même plus loin en considérant que ce mythe, fonde un dynamisme qui la fait bouger. Et de se demander « Quel dynamisme insufflerait aujourd'hui à la société algérienne globale, la présence d'un tel mythe ? »

Certains écrits reconnaissent implicitement, que les Kabyles se présentent comme les premiers démocrates du monde. Ce n'est pas par hasard si la population a gardé sa langue malgré toutes les occupations; qu'ils mirent en quarantaine les Turcs, dont la présence n'était qu'à quelques endroits; qu'il a fallu aux Français 40 ans pour occuper la Kabylie, et que les premiers hommes à se battre contre le colonialisme étaient kabyles. Le mythe kabyle, croyaient les Français, faisait de lui un homme plus facilement assimilable. Assimiler le kabyle allait aider pour le reste de la population algérienne. C'est ainsi que les premiers émigrés furent des kabyles, scolarisés cela donna vite des élites. Mais ils se trompaient. Le Kabyle par ce mythe, devenait encore plus farouche quand la liberté et la dignité étaient touchées. Même après l'indépendance, ils restent les seuls à se battre pour imposer la démocratie, et la reconnaissance de leur identité. Depuis 1962, toutes les politiques du pouvoir étaient fondées sur la destruction du mythe kabyle. Par ailleurs la chanson kabyle est la seule à être engagée, et beaucoup de chanteurs ont eu des problèmes avec les autorités à un moment ou un autre. Et surtout, surtout, les Kabyles n'ont jamais cessé de rejeter toutes les élections, parce qu'ils savent qu'elles ne sont pas démocratiques, qu'elles ne servent qu'à cautionner un système et légitimer un pouvoir.

On ne peut parler de démocratie, sans évoquer la place de la femme. Dans les assemblées (Agraw ou Tajmat) de villages, il a été relevé que sa participation est avérée et incontestable. Ce n'est qu'à partir du 18

ème siècle, que la femme kabyle a cessé

de siéger directement dans les tajmaat. Avec la conquête à cause des massacres, des viols, sa situation s'est dégradée. C'est un exemple frappant des bienfaits de la colonisation. Les hommes se sont mit à enfermer, cacher leurs femmes, leurs filles et leurs sœurs pour les protéger. Les Turcs qui n'étaient présents qu'à certains endroits (en plaine et sur la côte), recherchaient des unions avec des femmes kabyles pour s'approprier leurs terres. C'est à cause de cela que l'exhérédation des femmes commença, et le mariage endogamique était favorisé. Cela aussi a concouru à sa dévalorisation. La femme kabyle ne se voilait pas non plus, le haïk est apparu dans les villes, pour échapper au harcèlement des soldats de tout bord. Il a disparu peu à peu après l'indépendance.

Néanmoins, son absence lors des assemblées, ne signifiait nullement qu'elle n'avait plus son mot à dire. Les maris consultaient leurs femmes et tenaient compte de leurs avis, qu'ils transmettaient lors des réunions. La femme kabyle était la pièce maîtresse de la famille. Ses attributions étaient plus nombreuses que celles de l'homme. En plus des tâches ménagères (cuisine, mouture des grains, fabrication du beurre) et de l'éducation des enfants, elle avait un rôle économique essentiel. Elle travaillait aux champs, elle tissait les habits pour toute la famille, les « tizarvyine » (couvertures) pour la literie, elle fabriquait les ustensiles de cuisine... Ce statut lui conférait même, une certaine autorité, qui rappelle quelque peu les sociétés matriarcales.

Pour en revenir à agraw ou tajmaat, qu'en est-il aujourd'hui ? Jusqu'aux années 70 il n'y avait pas un village qui n'avait pas encore la sienne, qui continuait à gérer les affaires du village. Mais depuis, leurs prérogatives ont diminué jusqu'à disparaître. Dans la majorité des villages, à la faveur de la promulgation en 1989 de la loi sur les associations, des comités de villages ou de quartiers selon la taille de la cité, ont prit la relève. Ceux ci n'ont aucune autorité morale, ne fonctionnent pas selon les même règles, et surtout ne sont sollicités que rarement pour le règlement des conflits, des litiges... laissé au soin de la justice. Jusqu'aux années 70, les tribunaux en Kabylie avaient très peu d'affaires à juger, grâce à tajmaat. Seuls les cas les plus délicats leurs parvenaient. Aujourd'hui les dossiers s'empilent et l'attente peut durer plusieurs mois. Quant à la gestion des affaires de la cité, elle est assurée par l'assemblée populaire communale. Fort heureusement certains villages, notamment ceux où ils n'existent pas encore une autorité civile ou militaire représentant l'état, continuent à fonctionner comme il y a des siècles, selon la démocratie kabyle.

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3/ La grève de la faim des Français détenus au Maroc ravive les tensions

[Hollande (à gauche) et Mohammed VI (à droite) et le prince héritier du Maroc Moulay Hassan, le 3 avril 2013 à Casablanca. REUTERS/Abdeljalil

Bounhar/Pool]

Suite à la suspension en février de la collaboration judiciaire entre la France et le Maroc, à l’initiative du royaume, le cas des Français détenus dans les prisons marocaines ravive les tensions diplomatiques entre les deux pays. Une trentaine de détenus français sont en grève de la faim depuis lundi.

La coopération judiciaire entre la France et le Maroc avait été suspendue par le royaume en février, après la convocation devant un juge français du directeur du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, alors de passage à Paris. Le juge souhaitait l’entendre dans le cadre de deux plaintes pour « torture » avec le soutien de l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture, l’une déposée par un militant sahraoui des droits de l’homme, l’autre déposées par deux Franco-marocains.

Intervention directe de Mohammed VI…

Cliquez SVP sur ce lien : http://www.rfi.fr/afrique/20140525-greve-faim-francais-detenus-maroc-ravive-tensions-hammouchi-hollande-mohammed-vi/

4/ Mouvement des non-alignés : 80 ministres et personnalités attendus à Alger

http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5198698

80 ministres, personnalités et responsables d'institutions internationales sont attendus aujourd'hui à Alger pour participer à la 17

ème conférence ministérielle du mouvement des non-alignés (MNA). L'événement organisé par l'Algérie verra également

la participation à titre d'invités des ministres turc et espagnol des Affaires étrangères, mais aussi un ancien président d'un pays d'Amérique latine en sus du secrétaire général de la Ligue arabe, du président de la Conférence islamique et du premier responsable de l'Union africaine. C'est ce qu'a annoncé hier le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, à l'occasion d'une conférence de presse consacrée principalement à la présentation de la rencontre d'Alger qui intervient, faut-il le souligner, dans un contexte international tendu. La participation du Maroc n'a pas été confirmée. Le ministre des Affaires étrangères s'est contenté hier, lorsque la question a été soulevée, de déclarer que ce pays «a été invité et sera le bienvenu». La «défection» du Maroc est bien évidement liée au problème du Sahara occidental dont le MNA soutient l'autodétermination conformément aux résolutions des nations unies. Ceci étant, le ministre des Affaires étrangères semble croire à une sorte de «déclic» qui pourrait revigorer un MNA qui a perdu du poids après la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Lamamra estime que le rôle que pourrait jouer le mouvement des non-alignés sur cette planète est plus que jamais important. Il citera notamment l'échec de la communauté internationale à régler les conflits meurtriers dont sont le théâtre plusieurs pays, notamment la Syrie et l'Ukraine, ou encore le conflit palestinien qui n'a pas encore trouvé d'issue 66 ans après son invasion par l'Etat hébreu. «Le non-alignement est un projet alternatif à la confrontation des deux blocs de l'Est et de l'Ouest», a souligné Lamamra. Maintenant que la guerre froide est terminée, à quoi servira le MNA ? Le chef de la diplomatie algérienne est catégorique, contrairement aux idées reçues, le MNA reste une «force morale et politique» qui travaille au sein de l'organisation des Nations unies, a-t-il martelé en soulignant que le mouvement qui a un passé, un présent et un avenir pourrait constituer un front pour régler les conflits dans

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le monde. Sur le chapitre purement technique, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu'une plateforme sera soumise aux ministres participants à cette 17

ème conférence qui se déroulera du 26 au 29 juin. La «plateforme» portera sur de nombreux

thèmes, notamment le terrorisme, le crime transnational, la circulation des armes, l'apartheid et l'islamophobie, a encore fait savoir le ministre qui rappelle en ce sens la «détérioration» des relations internationales à cause de tous ces fléaux. Par ailleurs, interrogé sur les problèmes du Sahel, Lamamra a déclaré que l'Algérie est un acteur incontournable dans la région. «L'Algérie est un pays du Sahel qui a quelque 2400 km de frontières avec ses voisins», note le conférencier qui soutient dans le même cadre que la relation de l'Algérie avec les autres pays du Sahel est «stratégique». Le responsable de la diplomatie algérienne a annoncé en outre qu'une réunion sera organisée à Alger le mois de juin prochain et devrait réunir les responsables de l'Etat malien et les différents mouvements qui sont entrés en dissidence avec l'Etat central. Pour notre ministre cette réunion sera une rencontre de coordination car, estime-t-il, le conflit malien doit trouver des solutions entre Maliens et à l'intérieur du Mali.

5/ ALGERIE – La durée du Service National passe officiellement de 18 à 12 mois

http://www.algerie-focus.com/blog/2014/05/algerie-la-duree-du-service-national-passe-officiellement-de-18-a-12-mois/

Les jeunes Algériens n’auront plus qu’à passer 12 mois dans une caserne dans le cadre de leur service national. Après plusieurs mois d’attente, le Conseil des ministres, réuni mercredi après-midi sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a approuvé officiellement le projet de loi relatif à la réduction de la durée du service national de 18 à 12 mois.

6/ Le Sénateur DUMONT Claude

Né le 6 juillet 1923 à Douai (Nord) et décédé le 23 août 1979 à Paris. Sénateur de SETIF-BATNA de 1959 à 1962.

Biographie :

Originaire du Douai, Claude DUMONT prend pendant la guerre de 1939-1945 une part active à la résistance, avant d'être déporté au camp de Mauthausen. Administrateur au ministère de l'Intérieur, son engagement politique commence en 1948, dans les rangs du RPF, comme dirigeant du service d'ordre. Quelques années plus tard, il adhère à l'Union pour le salut et le renouveau de l'Algérie française (USRAF), fondée par Jacques Soustelle en 1956. Rejoignant ce dernier en Algérie en mai 1958, il participe au Comité de salut public qui oeuvre pour le retour au pouvoir du général de Gaulle et devient directeur adjoint de la Sûreté nationale en Algérie. Lors des élections sénatoriales du 31 mai 1959, il conduit avec succès la liste de l'U.N.R dans la circonscription de Sétif-Batna.

Au Palais du Luxembourg, il siège au sein du groupe de l'U.N.R. Nommé membre de la commission des affaires étrangères le 2 juillet 1959, il est également élu membre du Sénat de la Communauté le 8 juillet suivant. Bientôt défavorable à la politique algérienne du général de Gaulle, il quitte l'U.N.R et s'apparente au groupe sénatorial des indépendants. En séance, son opposition s'exprime le 7 juin 1960, lorsqu'il présente une question orale, interpellant le Gouvernement sur les mesures prises contre les réseaux de soutien du FLN en métropole. Le 17 juin suivant, il participe au Comité de Vincennes. Créé à l'initiative de Jacques Soustelle, George Bidault ou encore André Morice, ce dernier réunit des hommes politiques, des intellectuels et des militaires partisans de l'Algérie française. Il sera dissous en novembre 1961.

Le 7 décembre 1961, le président du Sénat, Gaston Monnerville, annonce en séance qu'il a reçu du garde des Sceaux une demande en autorisation de poursuite contre Claude DUMONT, en raison de son appartenance présumée à l'O.A.S. L'examen de la requête est renvoyé devant une commission spéciale dont les 30 membres sont nommés le 8 décembre. Celle-ci ne dispose cependant pas d'un délai suffisant pour se prononcer avant la fin de la session parlementaire. Hors session, l'inculpation du sénateur ne nécessite plus d'autorisation et elle est immédiatement prononcée. En revanche, l'accord du bureau du Sénat est toujours nécessaire pour son arrestation et une décision allant dans ce sens est prise le 16 janvier 1962.

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Claude DUMONT s'exile en Belgique. Son mandat s'achève le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance n° 62-737 du 3 juillet 1962 consécutive à l'indépendance de l'Algérie. Le 11 août suivant, il est condamné par défaut à 20 ans de réclusion pour complot contre l'autorité de l'Etat. Ayant fait opposition de ce jugement, sa peine est ramenée à trois ans d'emprisonnement avec sursis par la Cour de sûreté de l'Etat, le 27 mars 1967. Il est amnistié par décret le 15 juin 1968.

Commandeur de la légion d'honneur, il décède le 23 août 1979 à Paris.

7/ Kader Arif : « La France a mal à sa mémoire »

Présent à l'occasion du colloque international sur « les hommes des colonies dans la Grande Guerre » qui s'est tenu au ministère des affaires étrangères, à Paris, le mercredi 21 mai, le secrétaires d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire a insisté sur le devoir de reconnaissance de la France envers les soldats des colonies venus se battre pour elle.

Cette année, la France commémore le centenaire de la première guerre mondiale et le soixante-dixième anniversaire du débarquement. Lors des deux conflits mondiaux, les soldats des colonies ont payé un lourd tribut pour la France. Pourquoi est-il important de faire vivre et de rappeler la mémoire de leur engagement ?

Kader Arif : Pour deux raisons qui me semblent majeures. Premièrement, la France a « mal à sa mémoire ». Pour bâtir un

avenir qui soit serein, sa mémoire doit être apaisée. La France se doit d'être reconnaissante à l'égard de ces hommes, parfois de ces femmes, qui sont venus des colonies se battre pour elle. Cet acte de reconnaissance doit s'adresser aux hommes de cet empire français, mais également aux hommes des autres empires qui se sont battus sur le sol français : certains sont venus par exemple de Nouvelle-Calédonie, d'autres de Nouvelle-Zélande et d'Australie. Ils ont parcouru parfois plus de 20 000 kilomètres en bateau pour mourir sur le front en Somme. Bien sûr, cet engagement ne fut pas toujours volontaire. La France a parfois recruté ces hommes contre leur gré, par la force. La France se doit de le rappeler aussi.

Deuxièmement, pour beaucoup de citoyens français descendants de ces combattants venus des colonies, ce passé est mal connu. Moi, qui suis né à Alger, je me dois de rappeler à ces descendants qui se posent parfois des questions quant à leur appartenance à la nation française, que leurs aïeux ont donné leur vie ou leur sang à la France et qu'ils ne doivent jamais remettre en cause cela. Ils appartiennent à la nation française parce que leurs aïeux appartenaient à la nation française. Rappeler cette réalité, c'est lutter contre les extrémismes et les communautarismes.

Le président de la république a rappelé que la mémoire de ces hommes ne doit pas être oubliée. Aujourd'hui, c'est loin d'être le cas, notamment dans les pays anciennement colonisés. Que fait la France pour redonner une place à cette mémoire ?....

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8/ Leçons d'une insurrection civique annoncée

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2014/05/lecons-dune-insurrection-civiq.html

Par Ivan Rioufol

L’insurrection civique, révélée par les échecs du PS et de l’UMP aux européennes, n’est évidemment pas une surprise. La victoire du FN (24,85%, contre 20,80% à l’UMP et 13,98% au PS; absentions: 57,57%) est l’échec annoncé du vieux monde politique et de ses acteurs trop usés, sanctionnés pour leur incapacité à se remettre en question.

La gauche se voit humiliée pour son aveuglement dogmatique; la droite pour son incapacité à s’assumer. Hier soir, sur France 2, Alain Juppé persistait à sous-estimer les résultats ("Pas de panique!"), en additionnant les scores de l’UMP avec ceux du Modem et de l’UDI (9,92%). Mais ce centrisme évanescent, qui empêche d’aborder les problèmes de fond, fait justement fuir les électeurs de droite. "Je ne comprends pas ...", a d’ailleurs lâché Juppé dans un instant de sincérité. Ce qu’il ne veut pas concevoir est pourtant limpide: les Français ont redit hier que la crise économique et sociale n’était rien à côté de la crise identitaire, liée à l’immigration massive et à la déculturation organisée. Les socialistes corsetés n’ont pas de réponse: Manuel Valls a répété qu’il ne changerait pas sa "feuille de route" et qu’il "demandait du temps".

L’UMP, pour sa part, avait un temps touché du doigt la bonne stratégie avec la "ligne Buisson", qui consistait à se dégager des interdits de penser. C’est elle qui s’avère plus nécessaire que jamais si la droite veut regagner la confiance. Pour l’UMP, c’est désormais une question de survie. Il n’est en tout cas pas pensable de répondre par l’immobilisme à cette crise de régime. Ceux qui dénoncent dans le FN le "rejet de l’autre" ne peuvent rejeter ce parti devenu majoritaire, à moins d’ostraciser "La France FN" (titre de Libération, ce lundi). D’autant que le procès en antisémitisme qui est fait par certains au mouvement de Marine Le Pen masque la réalité de

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la haine antijuive qui s’observe dans des cités (deux jeunes frères portant la kippa ont été agressés samedi soir devant la synagogue de Créteil).

Le "populisme" ne menace aucunement la démocratie, comme l'assurent les oligarques contestés par le peuple et qui s'accrochent, eux, à leur pouvoir. Le vrai danger est l’obscurantisme qui, à Bruxelles samedi, a assassiné quatre personnes, dont deux israéliens, au Musée Juif de la ville; or cette menace-là mobilise beaucoup moins les belles âmes. La diabolisation du mouvement de Marine Le Pen est une paresse intellectuelle des politiques et des médias. Ceux-là ont été ses meilleurs alliés, en instituant son parti comme unique formation à l’écoute des gens. L’échec confirmé de cette méthode oblige à y renoncer. Il est devenu, par la volonté des citoyens, un parti comme un autre. Il doit être jugé sur son programme. L’UMP devra s’en inspirer quand le FN parle de la France.

EPILOGUE BOGHNI

Année 2008 : 31 263 habitants

BOGHNI Souvenirs

http://www.algeriepyrenees.com/article-algerie-boghni-entre-serenite-et-guerre-sans-fin-49402386.html

Dans le grand livre des souvenirs, la lecture de BOGHNI, petit village situé au cœur de la Kabylie entre Dra-el-Mizan et Mirabeau, y retourner c'est réaliser un merveilleux pèlerinage dans le passé.

Souvenez-vous de BOGHNI, "El-Borhni" comme on disait là-bas, était un charmant village où il faisait bon vivre. La vie y était paisible faite de travail, de projets, d'échanges et de relations amicales et humaines, entre tous les habitants, avec les joies et les peines partagées, dans le respect de chacun.

Niché au pied du Djurdjura, montagne majestueuse, avec ses neiges éternelles d'où descendaient, en plein été, les vieux kabyles et leurs ânes chargés de neige qu'ils négociaient pour quelques sous... Cette eau claire et fraîche qui dévalait dans les rigoles, quand nous étions tous assis, alignés sur les trottoirs, pieds nus,... Mitiche... Belkacem... Aryki... François... Bélaïd...

La source à quelques encablures de l'oued, destination de la promenade rituelle du dimanche pour savourer les cerises déposées dans l'eau glacée. Le petit train, dit de la "voie étroite" qui reliait Mirabeau à Boghni, via Maatkas, et que l'on prenait au vol à l'image des héros du Far West... véritables films "kabylisés" ! Le marché du dimanche avec ses étalages de bonbons torsadés de toutes les couleurs qui voisinaient avec les quartiers de viandes, cibles privilégiées des mouches tournoyantes et tenaces... La ravissante église de Boghni, entourée de jardins et de superbes bassius, couverte d'un manteau de neige en hiver et dont le clocher était peuplé de gros nids de cigognes... dont les cliquètements résonnent encore à mes oreilles... Les Pères Blancs et leurs mulets, le Père Clan... Le chemin de fer qui reliait Mirabeau à Boghni (le petit train de la voie étroite) et les routes pour l’alpinisme: L'accès du Mont Djurdjura était singulièrement facilité par les nombreuses routes ou pistes qui ont été construites ou aménagées alors par les soins du Gouvernement général. Ce massif était complètement entouré par des voies carrossables, permettant aux touristes d'arriver rapidement et facilement à pied d'œuvre, lorsqu'ils avaient l'intention de faire une ascension. On peut choisir comme point de départ, sur le versant Nord, soit Tizi-Ouzou, soit Fort-National, soit Michelet, soit Dra-el-Mizan, soit Bordj-Boghni. Toutes ces localités étaient desservies par d'excellentes routes praticables aux automobiles. On pouvait même arriver en chemin de fer ou en tramway à Tizi-Ouzou, Dra-el-Mizan et Bordj-Boghni.

La vie à BOGHNI aujourd’hui

Aujourd’hui et depuis peu BOGHNI est l’objet d’enlèvements crapuleux qui inquiètent les populations locales, mais ce sont beaucoup plus l’insolence et la stupidité avec lesquelles le pouvoir tente de s’imposer et de rallier à ses thèses une région fondamentalement citoyenne et démocratique qui donnent froid dans le dos au Djurdjura. La réconciliation ne peut pas se

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construire avec l’intrigue et les complots ; la démocratie ne se résume pas à choisir entre l’ANP et les groupes islamiques de l’armée. C’est ainsi que la Kabylie a répondu hier au pouvoir lors de la grève entamée hier à BOGHNI pour dénoncer ce énième kidnapping.

Fort heureusement, sous la pression de la population, le dernier otage a été libéré

De temps en temps on abat des terroristes ….Où en est la sérénité d’alors.

Mairie actuelle de BOGHNI et les incivilités qu’elle doit combattre….

https://www.facebook.com/pages/Lyc%C3%A9e-Zamoum-Mohammed-BOGHNI/278176290357

BONNE JOURNEE A TOUS

Jean-Claude Rosso