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1 CRIEVAT Centre de recherche etd’intervention surl'éducation etla vie au travail U niversité LavalQ uébec (Q uébec)Canada 13 m ai10 ______________ L ’ entretien constructiviste de conseil en orientation : une méthode pour aider les personnes à développer leurs compétences pour s’ orienter dans les sociétés de la modernité tardive ? _______________ Jean G uichard jean.guichard@ cnam.fr INETOP

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INETOP. Les 5 sphères formant un X au niveau intermédiaire figurent les FIS présentes. La sphère centrale figure la FIS scolaire (par exemple : une forme réflexive de rapport au savoir. Cf. Jellab) - PowerPoint PPT Presentation

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  • INETOP

    CRIEVAT

    Centre de recherche et dintervention

    sur l'ducation et la vie au travail

    Universit Laval Qubec

    (Qubec) Canada

    13 mai 10

    ______________

    Lentretien constructiviste de conseil en orientation: une mthode pour aider les personnes dvelopper leurs comptences pour sorienter dans les socits de la modernit tardive?

    _______________

    Jean Guichard [email protected]

  • Introduction:

    La mondialisation en cours depuis trois dcennies a transform les problmes dorientation:

    On attend dsormais des individus quils construisent les comptences requises pour sorienter.

    Pour les y aider: une forme dentretien de conseil qui sinscrit dans un modle gnral synthtisant les connaissances actuelles sur la construction de soi.

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.1 Sorienter: une tche socialement produite

  • Sorienter, cest avoir le souci de soi, le souci du gouvernement de soi (Michel Foucault).

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.2 La centralit de lactivit de travail

    Les socits industrialises occidentales reposent sur lchange de travail.

    Le travail sy effectue dans des organisations complexes: chacun doit tenir certains rles, sinscrire dans une histoire collective, etc.

    Lactivit de travail joue un rle majeur dans la construction identitaire individuelle.

  • Sorienter, cest avoir le souci de se raliser par son activit professionnelle.

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.3 Sorienter dans un monde incertain

  • Cette monte de lincertitude se donne voir, en France, au plus haut niveau de lEtat:

    En 2006, le Commissariat Gnral du Plan qui tait charg, depuis 1946, de dfinir la planification conomique du pays a t remplac par le Centre dAnalyses Stratgiques.

    Dans la deuxime moiti du 20me sicle, au niveau de lEtat franais, on pensait quil tait possible dorienter la construction de la socit civile selon des plans rigoureusement labors.

    Corrlativement, on pensait que les individus pouvaient laborer pour eux-mmes des projets dorientation au moins moyen terme.

  • Sorienter dans un monde incertain

    Ce nest plus formuler des projets.

    Cest tre capable de stratgie: de reprer dans une situation les lments essentiels permettant de dfinir des objectifs pour soi en fonction des ressources quelle offre.

  • Wikipdia: Alors que lide de plan est l'uvre d'un raisonnement linaire qui privilgie la relation objectifs - contraintes, () le raisonnement stratgique renverse les donnes du problme. Ce sont les ressources qui seront dterminantes, et non pas les objectifs. C'est en fonction de ces ressources qu'il faut sinon dterminer, du moins ajuster les objectifs. La rflexion () consiste en () la saisie de toutes les occasions et de toute conjoncture favorable, avec la minimisation des cots et l'conomie des nergies. Quant aux contraintes et aux obstacles, on essaye de les amnager, de les contourner, mieux encore, de les transformer en ressources.

    Lart de lindividu, cest la planned happenstance (Mitchell, Levin, & Krumboltz, 1999): la capacit se saisir dvnements fortuits et les inscrire dans certaines perspectives personnelles.

  • Cette distinction entre projet et stratgie est trop tranche:

    Pour quune conduite stratgique soit possible, il faut que lindividu ait le sens de soi.

    Avoir le sens de soi, dans nos socits instables, ne peut advenir que par lengagement dans une activit rflexive sur soi, sur ses activits, sur ses attentes, sur le monde, etc.

    Cela suppose un travail jamais achev de personnalisation (Malrieu).

  • Les socits occidentales ne fournissent plus des tayages tablis et indiscutables.

    Lindividu na dautres alternatives que de dterminer progressivement par lui-mme ce sens de la vie, ces valeurs fondamentales, ces key-goods (Charles Taylor, David Parker) qui vont assurer cette fonction de holding (Donald Winnicott) et lui permettre de sorienter

  • Sorienter, cest savoir se saisir des opportunits qui se prsentent, voire en crer, dans les diffrents contextes o nous interagissons, en vue datteindre ceux des objectifs qui nous semblent alors fondamentaux dans certains de nos contextes de vie, ou de redfinir ces objectifs primordiaux.

    La dfinition et la redfinition de ces objectifs majeurs constituent elles-mmes une activit rflexive essentielle dans cette activit de sorienter.

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.4 Orientation et organisation du travail

    Lorganisation du travail a profondment chang

  • Pour le collaborateur des entreprises boundaryless, sorienter, cestsavoir :

    Formaliser ses comptences (= tre capable dune attitude rflexive dun certain type par rapport ses activits).

    Reprer les opportunits qui se prsentent dans un contexte professionnel (des opportunits en lien avec ses propres comptences).

    Savoir placer, investir judicieusement (comme un placement la bourse), ses comptences.

  • Sorienter, pour les personnes dont la vie est prcaire, suppose de savoir analyser sa situation dans ses diffrentes dimensions.

    Ctre tre capable de mobiliser ses ressources de tous ordres, de chercher tous les types de soutiens dont elles peuvent esprer une aide de quelque nature que ce soit.

    Cest savoir mettre en place des stratgies de coping visant tant agir sur la situation que sur la signification du problme, mais aussi grer le stress, etc.

  • Vondracek, F.W., Lerner, R.M., & Schulenberg, J.E. (1986). Career development: A life span developmental approach. Hillsdale, N.J: Lawrence Erlbaum.

    1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.5 Le rle des interactions et interlocutions en contextes dans la construction des comptences ncessaires pour sorienter

  • Ces expriences dans une varit de contextes donnent loccasion lindividu dy gnrer (ou non) et dans des proportions variables:

    Certaines comptences dtermines par les activits dans lesquelles il peut ou non sengager,

    Des sentiments de comptences et, plus gnralement, diffrents modes de rapports soi (en termes dintrts, de qualits, de sentiments dauto-dtermination, etc.),

    Des reprsentations de certains rles susceptibles de lui convenir,

    Des identifications certains personnages ou figures de professionnels et, corrlativement, des rejets.

    Etc.

  • Les individus peuvent avoir loccasion dinteragir dans un nombre plus ou moins grand de contextes.

    Ces contextes peuvent tre plus ou moins dissonants ou consonants entre eux.

    Plus ils sont dissonants entre eux, plus les individus doivent sengager dans des transitions mso-systmiques (Bronfenbrenner): dans des vas-et-viens dun contexte un autre, les obligeant une grande flexibilit dans leur manire dtre, dagir, dinteragir et de se rapporter eux-mmes.

    Consquence: on observe de grandes diffrences, en fonction de lorigine sociale et culturelle, du genre, des parcours scolaires et de vie des individus, quant leurs comptences pour sorienter.

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.6 Capitaux de carrire et didentits

    On observe de grandes diffrences, en fonction de lorigine sociale et culturelle, du genre, des parcours scolaires et de vie des individus, quant leurs comptences pour sorienter.

    Robert DeFillippi & Michael Arthur (1994, 1996): Comptences de carrire

  • Knowing-how: les savoirs, connaissances, savoir faire, savoirs pratiques, attitudes, etc. permettant la personne deffectuer les activits quelle sait faire.

    Knowing-who: les rseaux de relations sociales sur lesquels la personne peut compter.

    Knowing-why: le sens que la personne accorde ses diffrents investissements dans ses diffrents domaines de vie en relation avec ses attentes majeures relatives son existence.

    Loc Cadin: capital de carrire.

  • James Ct (1996, pp. 425-426): Capital didentit(s)

    Le terme de capital didentits dsigne ce que les individus investissent dans qui ils sont. Ces investissements produisent des dividendes potentiels sur les marchs identitaires des communauts de la modernit tardive.

    Pour pouvoir tre un acteur (player) sur ces marchs, il faut dabord tablir un sens de soi stable soutenu par les lments suivants: des habilets et savoir faire techniques et sociaux dans des domaines trs varis, des rpertoires de conduites efficaces, un dveloppement psychosocial optimal et des relations dans des rseaux sociaux et professionnels cls.

  • James Ct (1996, pp. 425-426) (suite):

    Compte tenu du chaos apparent de la modernit tardive, [ce capital comprend] des habilets ngocier avec dautres certaines transitions dans lexistence telle que celles permettant de se faire reconnatre dans des communauts dtrangers et de devenir membre de cercles ou groupes auxquels on aspire appartenir.

    Les investisseurs ayant le plus de succs sur les marchs identitaires semblent avoir des portefeuilles de comptences comprenant deux types datouts:

    lun dordre plutt sociologique,

    lautre dordre plutt psychosocial.

  • James Ct (1996):

    Atouts sociologiques: diplmes, appartenance des groupes, clubs, associations, prsentation de soi (vtement, attraction physique, manire de parler, etc.).

    Ces appartenances sont lies des interactions quotidiennes permettant daccrotre le capital didentits en accumulant (accrueing) des concepts de soi et des modes de prsentation de soi ngociables

    Atouts psychosociaux: Savoir explorer ses engagements et investissements, force de lego, sentiments defficacit personnelle, complexit et flexibilit cognitives, observation de soi (self-monitoring), capacits de pense critique et de raisonnement moral, etc.

  • 1. Sorienter dans les socits occidentales daujourdhui

    1.7 Le dveloppement des comptences pour sorienter

    Exemple: Les ateliers DAPP (NDAPP) visent aider les jeunes construire des anticipations de soi en termes dactivits professionnelles (et pas de mtiers ou professions):

    en analysant leur situation prsente dans ses multiples aspects et

    en se centrant sur les activits, interactions et dialogues, dans lesquels ils pourraient sinvestir ds maintenant.

  • Il est ncessaire pour la personne de sengager dans des activits rflexives visant dvelopper un sens de soi, un sens de soi qui ne soit pas unidimensionnel (Herbert Marcuse).

    Pour les adolescents et adultes mergeants: sorienter, cest dabord construire certaine(s) mise(s) en perspective(s) de soi (de ses diffrents prsents) du point de vue de certaines anticipations de soi qui importent pour soi aujourdhui.

  • Des interactions dialogiques de conseil constructiviste / constructionnistes visent aider la personne construire des rcits de soi (aujourdhui imaginaires) tels quelle pourrait les tenir un certain moment, ou certains moments de son futur (*) sur le thme:

    Voici ce qui, dans mon pass (donc dans son actuel prsent, pass et futur) ma conduit , ou ma permis dtre ce que je suis aujourdhui (cet aujourdhui tel quelle limagine dans le futur)

    (*) A un ou des moment/s o elle aurait le sentiment davoir accompli quelque chose dans lun de ses domaines de vie).

  • En rsum:

    Souci de soi: activit de connaissance de soi par soi tendue vers la ralisation dun certain idal.

    Narrativit: capacit intgrer dans un rcit unifi sur soi diffrentes vues de soi dans le futur permettant de mettre son prsent en perspectives. Cf. La personnalisation de Philippe Malrieu

    Art de ladaptation: capacit reprer dans un contexte des lments faisant sens pour soi et sen saisir pour les inscrire dans certaines perspectives personnelles dj-l, ou dfinies ou redfinies ce moment. Lart de ladaptation nest donc pas une adaptation (un ajustement), mais une capacit anticiper quelque chose pour soi dans ce contexte.

  • 2. Un entretien constructiviste de conseil en orientation

    Cet entretien sadresse des jeunes dont les interrogations majeures sont les suivantes:

    Que pourrais-je bien faire plus tard?,

    Que veux-je faire de ma vie?,

    Comment y parvenir?

    Objectif fondamental de cet accompagnement:

    Aider le consultant dfinir certaines ANTICIPATIONS propos de lui-mme,

    Dfinir certaines conduites susceptibles daccrotre ses chances de voir ces anticipations se raliser et

    Sengager dans de telles conduites.

  • 2. Un entretien constructiviste de conseil en orientation

    2.1 Prcisions terminologiques

    Cette proposition se rfre au modle de la construction de soi synthtis sous le titre Se faire soi (Guichard, 2004).

    Cet entretien vise aider les consultants :

    Cartographier le systme actuel de leurs formes identitaires subjectives (SFIS) (passes, prsentes et anticipes),

    Identifier des formes identitaires subjectives (FIS) correspondant des anticipations de soi quils souhaitent raliser,

    Sengager dans des activits favorisant la ralisation de telles anticipations (et, corrlativement, dans certains cas, sengager dans un processus de transformation de leur systme actuel de formes identitaires subjectives).

  • Forme identitaire subjective (FIS)

    un ensemble de manires dtre, dagir et dinteragir en lien avec une certaine reprsentation de soi dans un certain contexte,

    Cette reprsentation de soi peut tre plus ou moins claire et explicite: elle donne lieu des affects et motions plus ou moins vifs.

    Exemple, pour un jeune, dans son lyce: moi, lycen de Bac Pro lectrotechnique.

    Une FIS = un ensemble:

    Dactions et dinteractions (lies des scripts dactions) renvoyant des savoirs, savoir-faire et savoir-tre (des attitudes).

    Exemple, pour la FIS moi lycen de Bac Pro lectrotechnique: couter le cours de technologie et prendre des notes, rvasser pendant le cours dhistoire, faire systmatiquement les exercices et rpondre aux questions pendant le cours de maths, etc.

  • Une FIS = un ensemble(suite) :

    De modes de rapports aux objets du mondeen questions.

    Mme exemple: un certain rapport gnral au savoir et des rapports particuliers aux diffrentes disciplines, des reprsentations des diffrentes manires de faire les tches en question (habilets dapproche des tches), etc.

    De modes de rapports soi (des gnralisations dobservations de soi, des sentiments de comptences, un certain sentiment dautodtermination, une estime de soi, etc.).

    Mme exemple: sestimer bon en maths, srieux, bon lve, prsentant bien, etc.

  • Une FIS = un ensemble(suite et fin) :

    De modes de rapports aux autres et dinterlocutions avec eux (des actions, interactions, interlocutions et reprsentations).

    Mme exemple: faire le clown en gym, savoir tre considr par les autres comme le chouchou du prof de maths, interprter avec plusieurs copains la scolarit au lyce professionnel comme une tape prparant un baccalaurat de technologie, etc.

    Dans certains cas: danticipations futures lies cet ensemble dactions, dinteractions, de rapports et de reprsentations.

    Mme exemple: se voir faire un BTS informatique.

    Les formes identitaires actuelles comprennent:

    celles qui constituent le prsent de lindividu,

    celles, passes, qui marquent toujours le prsent,

    celles correspondant certaines anticipations de soi (FISA).

  • La subjectivit: un ensemble articul et dynamique de formes identitaires subjectives

    Le concept de FIS renvoie une conception plurielle et dynamique de lidentit individuelle: celle-ci apparat comme constitue par lensemble dynamique de ces formes identitaires subjectives (Guichard, 2004).

    Une illustration: Hasni est un lve (fictif) de BEP lectrotechnique de 17 ans, n en France, dans une famille dont les deux parents sont originaires du Maroc.

    Le schma suivant: une vue approximative du systme des formes identitaires subjectives (SFIS) de Hasni un moment donn.

    Chacune de ses FIS est matrialise par une sphre.

    Les relations entre ces FIS sont matrialises par les traits.

  • Le systme subjectif des formes identitaires subjectives de Hasni (une tentative dillustration fictive)Hasni, 17 ans, n en France, de parents originaires du Maroc est lve en Bac Professionnel lectrotechnique.Les 5 sphres formant un X au niveau intermdiaire figurent les FIS prsentes.La sphre centrale figure la FIS scolaire (par exemple: une forme rflexive de rapport au savoir. Cf. Jellab)La sphre droite figure la FIS employ les week-ends dans une PME dassistance informatique domicileLa sphre gauche figure la FIS amoureux de NathalieEtc.

    Laxe central reprsente le pass (en bas), le prsent (au centre) et le futur (au sommet)La sphre infrieure figurer la FIS fils dimmigr du Maroc lev dans la Cit XLa sphre suprieure centrale figure la FIS anticipe tudiant en BTS informatiqueLa sphre suprieure arrire droite figure la FIS anticipe technicien en informatiqueLa sphre suprieure arrire gauche figure la FIS anticipe vivant en couple avec des enfants

  • Remarques propos de ce schma

    Ce schma ne constitue quune image extrmement simplifie de la subjectivit de lindividu:

    Il ne relie pas les FIS avec des modles extrieurs (personnes ou personnages) auxquels lindividu sest identifi ou sidentifie. Il ntablit aucun lien avec certaines figures rejetes.

    Il ne met pas en vidence les inscriptions socitales de lindividu. Notamment: loffre de catgories sociales dans lesquelles se penser et de certains modes de rapport soi.

    Il masque le dynamisme de la subjectivit: les processus didentification, dinterprtation, les dveloppements mtacognitifs, etc.

  • Objectifs de lentretien

    Permettre au consultant de:

    Reprer les FIS majeures dans lesquelles il se construit actuellement,

    Prendre conscience de ce qui constitue concrtement chacune delles (actions, interactions, rapports soi, reprsentations, etc. Cf. la dfinition prcdente),

    Prendre conscience des FIS qui tien(nen)t une place centrale dans son SFIS et de celles dont la place est plus priphrique,

    Reprer les relations entre ces FIS (concurrence, complmentarit, etc.) Concrtement: ce qui advient dans lune constitue-t-il un obstacle ou une ressource pour ce qui se passe dans une autre?

    Slectionner une / des FIS anticip(e)s (notamment: professionnelle ou scolaire) dans la ralisation de laquelle/ desquelles il souhaite sengager,

    Augmenter ses chances dy parvenir et modifier en consquence si ncessaire son systme subjectif de formes identitaires.

  • 2. Un entretien constructiviste de conseil en orientation

    2.2 Conduite de lentretien

    Schma de linteraction de conseil

    I. Construction de lalliance de travail

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle

    III. Mise jour du systme des formes identitaires subjectives (SFIS) correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant:

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    V. Conclusion de linteraction de conseil

  • Schma de linteraction de conseil

    I. Construction de lalliance de travail

    Objectifs: construire un lien, saccorder sur les objectifs et les moyens

    Trois lments essentiels:

    Permettre au consultantde formuler les questions majeures qui lamnent.

    Lui indiquer les objectifs fondamentaux et les grandes lignes de la dmarche. En loccurrence:

    Lui permettre de prciser ou de dcouvrir certaines perspectives davenir auxquelles il tient.

    Laider dfinir des moyens pour sengager dans leur ralisation.

    Cela suppose quil analyse sa situation prsente dans ses diffrents aspects.

    Ncessit dun travail conjoint: le conseiller accompagne le consultant dans SON travail danalyse et de formulation.

  • Schma de linteraction de conseil

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle (premire exploration)

    Vos diffrentes sphres dactivits prsentes

    Exemple de prsentation un lycen:

    Notre objectif, maintenant, cest de reprer ce qui tient une place plus ou moins importante dans votre vie actuelle. Pour cela, on va dabord reprer les grands contextes de votre vie daujourdhui.

    Quels sont les principaux contextes de votre vie aujourdhui?

    Un contexte, cest un endroit o vous effectuez certaines activits, seuls ou avec autrui, o vous rencontrez des gens, o vous parlez avec eux, etc.

    Par exemple, votre classe au lyce, cest un contexte o vous passez beaucoup de temps.

    On va commencer par dresser une premire liste des contextes de votre vie actuelle. On pourra la complter ensuite

    Donc

    REMARQUE: Systmatiquement, il faut demander den dire plus, de prciser, etc.

  • Schma de linteraction de conseil

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle (premire exploration)

    Les expriences qui ont compt dans votre vie

    Exemple de prsentation un lycen (suite):

    Certaines expriences, certains vnements, certains personnages quon rencontre jouent un rle qui peut tre grand dans notre vie.

    Avez-vous le souvenir de telles expriences? De telles rencontres? De tels personnages?

    Ca peut tre, par exemple, un instituteur qui vous a passionn par ses explications quand il parlait de lhistoire de France, quelquun dont vous avez vu la vie dans un film

    Quest-ce qui vous vient lesprit?

    REMARQUE: Systmatiquement, il faut demander den dire plus, de prciser, etc.

  • Schma de linteraction de conseil

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle (premire exploration)

    La vie que vous aimeriez avoir dans le futur

    Exemple de prsentation un lycen (suite):

    Il y a sans doute des sphres de vie dont vous souhaiteriez quelles tiennent une certaine place dans votre vie future.

    Par exemple: vous-vous imaginez tudiant dans telle discipline, vous-vous voyez vous occuper de vos enfants, vous-vous verriez bien dans telle profession, mais pas dans telle autre

    Il est aussi possible que vous ayez prcdemment envisag de faire telle ou telle chose dans le futur, mais que vous y avez renonc pour certaines raisons

    Avez-vous renonc certaines anticipations? Pourquoi?

    REMARQUE: Systmatiquement, il faut demander den dire plus, de prciser, etc.

  • Schma de linteraction de conseil

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle (premire exploration)

    Bilan de ce que le consultant a repr pour le moment comme tant pour luides :

    Contextes (ou sphres) actuels dactivits:

    Expriences passes ayant compt pour lui:

    Anticipations actuelles ou passes:

    Le conseiller demande:

    Certains contextes, expriences passes, anticipations dans cette liste vous semblent-ils plus important que dautres?

    Pour quelles raisons?

  • Schma de linteraction de conseil

    II. Prise de conscience par le consultant des grands domaines constitutifs de sa vie actuelle (premire exploration)

    Remarques:

    Cette premire exploration se poursuit jusqu ce quun accord stablisse entre le conseiller et le consultant sur ce qui constitue lensemble actuel de ses domaines de vie.

    Elle doit tre organise en fonction de ce que le consultant a dit lors de la construction de lalliance de travail.

    Par exemple: sil a mentionn certaines anticipations majeures, lexploration peut tre conduite en partant de cette/ces FISA et non pas en commenant par ses domaines de vie prsents.

    Des documents complter (sphres dactivits prsentes, expriences qui ont compt, anticipations) peuvent lui tre remis pour tre discuts lors dun prochain entretien.

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Introduction de la squence

    Exemple de prsentation un lycen:

    Nous venons de reprer les x sphres majeures dactivits ou expriences de vie constitutives de votre vie actuelle.

    Nous allons maintenant explorer plus en dtail chacune de ces sphres, pour dcrire plus prcisment ce que vous y faites, comment vous vous y voyez, comment vous y interprtez ce qui vous y arrive, le cas chant, quelles sont vos anticipations dans ce domaine, etc.

    Puis, nous verrons comment ces diffrents domaines se situent - vos yeux - les uns par rapport aux autres: leur importance relative, les liens qui existent entre eux, etc.

    Notre objectif est toujours le mme: que vous repriez ce que vous souhaitez raliser dans votre vie future et que vous trouviez des moyens pour y parvenir.

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Introduction de la squence

    Exemple dintroduction avec un lycen (suite):

    Pour le moment notre objectif est de prendre conscience:

    De ce qui reste souvent, pour nous, assez peu explicite dans nos manires dtre et de faire dans un domaine, dans nos interactions avec les autres, dans nos manires de voir les choses, etc. Par exemple, dans le domaine de lcole: est-ce, dune manire gnrale, jcoute le cours danglais? Est-ce que jy participe?

    De certaines attentes quant notre avenir que nous pouvons former en fonction de ce que nous faisons dans un domaine donn. Par exemple, un lycen qui fait du judo peut se dire que moniteur de judo, a serait un mtier intressant.

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Introduction de la squence

    Exemple dintroduction avec un lycen (suite et fin):

    Pour le moment notre objectif est de prendre conscience (suite et fin):

    De limportance relative des diffrents domaines les uns par rapport aux autres (compte tenu du temps que nous y consacrons, compte tenu de lintrt que nous y portons, compte tenu des anticipations que nous formons dans ce domaine).

    Des relations que nous percevons entre nos diffrents domaines de vie. Certains sont-ils des obstacles pour dautres? Ou, au contraire: des ressources? Sont-ils neutres les uns par rapport aux autres?

    Par quel domaine dactivits important pour vous souhaitez-vous que nous commencions rflchir?

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Analyse approfondie de chacune des sphres dactivits ou expriences de vie proposes par le consultant

    Exemple de schma danalyse pour la sphre de vie Moi, lycen de :

    Dune manire gnrale: que diriez-vous de vous, en tant que lycen de (etc.)?

    Y a-t-il des matires dans lesquelles vous-vous sentez bon ou pas bon? Que vous aimez ou naimez pas?

    Des matires qui vous semblent plus importantes que dautres? Pour quelles raisons?

    Comment vous comportez-vous dans chacun des diffrents cours? Vous Rvassez? Ecoutez avec attention? Posez des questions? Chahutez?... Dans quels cours?

    Dans chacune des diffrentes matires, comment travaillez-vous concrtement?

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Analyse approfondie de chacune des sphres dactivits ou expriences de vie proposes par le consultant

    Exemple pour la sphre de vie Moi, lycen de (suite et fin):

    Avez-vous des profs qui comptent pour vous? Des profs que vous mprisez? Pour quelles raisons?

    A lcole, avez-vous des copains qui comptent? Pour quelle raison? De quoi parlez-vous avec eux? Y a-t-il des lves que vous naimez pas? Pourquoi?

    Quelles sont vos perspectives aprs cette formation? Dans quoi vous voyez-vous?

    Comment ce qui se passe lcole se combine-t-il avec ce qui se passe dans les autres domaines de votre vie que vous avez mentionns?

    Dune manire gnrale: quel sens cela a pour vous dtre lves de ? Comment voyez-vous a?

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Analyse approfondie de chacune des sphres dactivits ou expriences de vie proposes par le consultant

    Remarques:

    Ce travail danalyse est souvent long. Plusieurs sances sont ncessaires.

    Des questionnaires remplis par consultant (ou la tenue dun journal) et discuts avec le conseiller peuvent laider dans ce travail danalyse.

  • Schma de linteraction de conseil

    III. Mise jour du SFIS correspondant aux principales sphres dactivits et expriences de vie du consultant (deuxime exploration)

    Le systme des formes identitaires subjectives du consultant

    A la suite du travail danalyse par le consultant de chacune de ses FIS majeures, le conseiller lui propose une synthse quil discute avec lui de la manire dont sorganise son SFIS:

    La ou les FIS prsente(s) qui est (sont) centrale(s),

    Celle(s) qui est (sont) plus priphrique(s),

    Celle(s) qui est (sont) anticipe(s)

    Celle(s) qui est (sont) passe(s)

    Cf. le schma du SFIS de Hasni.

    Il est fondamental que conseiller et le consultant saccordent sur ce schma.

  • Schma de linteraction de conseil

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    Objectif: se centrersur certaines formes identitaires subjectives anticipes et rflchir aux engagements prsents pouvant faciliter la ralisation de cette anticipation.

    Introduction de la squence

    Exemple de prsentation un lycen:

    Notre objectif est maintenant de nous centrer sur ce que vous esprez raliser dans votre vie future et de dfinir des modalits pour accrotre vos chances dy parvenir

    Nous allons partir de ce qui constitue des attentes majeures concernant votre futur (par exemple en matire dactivits professionnelles ou dtudes). Nous allons slectionner lune delles qui compte beaucoup pour vous (ou dont vous imaginez quelle pourrait beaucoup compter).

  • Schma de linteraction de conseil

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    Introduction de la squence

    Exemple de prsentation un lycen (suite et fin):

    Puis, en partant de cette attente, nous allons examiner tout ce qui dans chacun des domaines de votre vie que nous avons examins peut augmenter vos chances datteindre ce but. Nous verrons sil ny a pas dans ces domaines des lments qui pourraient constituer des obstacles la ralisation de cette intention et nous verrons si et comment vous pouvez les neutraliser.

    Nous chercherons des activits et des domaines dans lesquelles vous pourriez vous engager, ainsi que dautres ressources qui pourraient vous aider accrotre vos chances de raliser lattente que vous avez slectionne.

  • Schma de linteraction de conseil

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    Dtermination de la ou des FIS anticipe(s)

    Par ses interventions, le conseiller peut stimuler ou non le consultant sengager dans une attitude plus ou moins mancipatrice vis--vis de ses expriences passes. Il peut, par exemple, dire:

    - Pensez une option qui vous tenterait ou qui vous a tent mais que vous nosez pas ou plus imaginer pour diverses raisons. Quest-ce qui vous vient lesprit? Pour quelles raisons avez-vous renonc ce projet? Que pensez-vous aujourdhui de ces raisons? Pensez vous que nous pourrions rflchir nouveau vos possibilits de sengager dans cette voie?

    - Y a-t-il des perspectives futures qui vous semblent vous ou votre famille - inhabituelles, mais auxquelles nous pourrions rflchir.

  • Schma de linteraction de conseil

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    Lecture de la situation prsente dans la perspective de cette anticipation

    En partant de la FISA retenue, le consultant, en interaction avec le conseiller:

    Repre dans ses FIS actuelles les lments pouvant tre des soutiens ou des obstacles la ralisation de cette anticipation de soi,

    Dtermine ce quil pourrait faire pour dvelopper les soutiens et neutraliser les obstacles (Exemples: sinvestir davantage dans telle discipline scolaire, demander un soutien tel membre dun club de sport quil frquente), etc.

    Dfinit de nouvelles expriences dans lesquelles sinvestir pour accrotre ses chances de se raliser dans cette forme identitaire anticipe (Exemples: rencontrer un professionnel qui exerce une telle activit, faire un stage dans ce domaine, chercher de linformation dans un ouvrage la bibliothque, etc.).

  • Schma de linteraction de conseil

    IV. Dtermination de FIS anticipes dans la ralisation desquelles le consultant estime important de sengager et dfinition des modalits pratiques de cet engagement

    Remarques propos de cette squence

    Cette squence demande au consultant de relire et rinterprter sa situation prsente en fonction de certaines anticipations et dimaginer dventuelles transformations.

    Elle le conduit ainsi un remaniement plus ou moins important de son SFIS. Les remaniements peuvent advenir:

    Au niveau dune ou plusieurs FIS (Exemple: tablissement dun nouveau rapport telle ou telle discipline scolaire),

    Par lmergence dune nouvelle FIS prsente (Exemple: Engagement dans une activit associative),

    Par lobsolescence dune FIS prsente (Exemple: passer moins de temps avec la bande du hall de limmeuble).

    Par la restructuration de son SFIS (une FIS occupant dsormais une place plus centrale).

  • Schma de linteraction de conseil

    V. Conclusion de linteraction de conseil

    Objectifs:

    Faire le bilan de la dmarche

    Il sagit de passer en revue les diffrentes tapes du parcours et dexaminer sil rpond bien aux attentes initiales du consultant ainsi qu celles quil a formul ensuite.

    Faire le point sur les activits dans lesquelles le consultant est dtermin sengager de manire prioritaire.

    Indiquer les limites de la dmarche

    Il ne sagit pas de la dtermination dun plan de vie qui conduirait le consultant prvoir les diffrentes tapes de son existence. Il sagit tout au plus dun projet: une certaine vue de son prsent depuis la perspective dun point correspondant une certaine anticipation dun futur tel quil le souhaite aujourdhui pour lui-mme. Parce que cest un projet, toute activit visant sa ralisation peut conduire le transformer.

  • Schma de linteraction de conseil

    V. Conclusion de linteraction de conseil

    Objectifs(suite et fin):

    Indiquer les limites de la dmarche (suite):

    Le conseiller rappelle deux points importants:

    Ce qui importe, cest en moins lobjectif pos (la FIS anticipe) que le processus rflexif dans lequel le consultant sest engag pour analyser et mettre en perspective sa situation prsente.

    Il devra sengager dans un tel processus de mise en perspective de sa situation prsente diffrentes reprises dans la suite de son existence.

    Mettre un terme la relation: cest au consultant de conduire dsormais par lui-mme une telle rflexion loccasion de dialogues intrieurs ou avec des personnes significatives de son entourage.

  • Conclusion

    Cette intervention daccompagnement en orientation est ambitieuse et coteuse.

    Sa vise est mancipatrice. Mais elle reste profondment ancre dans le cadre des injonctions des socits occidentales daujourdhui.

    Ambitieuse: elle se donne pour objectif fondamental daider les consultants faire face lexigence sociale propre nos socits dtre des entrepreneurs de leur vie.

    Elle vise conduire le consultant construire certains modes dinterrogation relatifs lui-mme qui le conduisent mettre en perspective ses manires habituelles de se rapporter soi, aux autres et aux objets de son monde.

    Lintention fondamentale de cette approche est daider la personne dvelopper certains modes dinterrogativit propos de soi et de son existence.

  • Conclusion (suite):

    Cette intervention daccompagnement en orientation est

    Coteuse: Atteindre un tel objectif prend du temps: une simple matine dentretien avec un conseiller ne peut permettre au consultant de dvelopper de tels processus de rflexivit. Plusieurs sessions rparties sur quelques semaines sont ncessaires.

    Ce qui se passe entre les sessions joue un rle importantdans la progression

  • Conclusion (suite et fin ):

    Cette interaction de conseil a une vise mancipatrice

    De nombreux auteurs ont observ (voir notamment: Rogers, 1951; Kelly, 1955; Bourdieu, 1997, pp. 276-288; Clot, & Prot, 2003; Diallo, & Clot, 2003) quune prise de conscience par lindividu de la manire dont il structure son exprience prsente dont il la construit de manire implicite constitue toujours en elle-mme une certaine mancipation. Lobjectivation de ce qui reste habituellement implicite constitue une prise de distance par rapport au a va de soi de lexprience et des routines quotidiennes et, par l mme, une ouverture vers la possibilit de dvelopper de nouvelles expriences et routines.

    Cependant: ce schma dentretien reste profondment ancr dans le contexte des socits occidentales daujourdhui.

    Il sadresse un individu sinterrogeant sur sa ralisation de soi. La question centrale nest pas celle du bien vivre ensemble ou du bien commun.

  • Lentretien constructiviste de conseil en orientation: une mthode pour aider les personnes dvelopper leurs comptences pour sorienter dans les socits de la modernit tardive?

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    MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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    Jean Guichard [email protected]

    INETOP CNAM 41, rue Gay Lussac 75005 Paris