Indépendance de l’Arménie vingt ans...

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Indépendance de l’Arménie vingt ans déjà ! Focus sur les vingt ans d’indépendance de l’Arménie p. 11-13 Disparition d’Elena Bonner p. 18 Connaissez-vous Armen Hakhnazarian ? p. 26-27 L’Arménie championne du monde aux échecs ! p. 42 3 e trimestre 2011 - N° 135 Prix 5 F • 11, rue de Belledonne - 38100 Grenoble - Dispensé de timbrage - Port Payé - Grenoble RP

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Indépendance de l’Arménievingt ans déjà !

Focus sur les vingt ans d’indépendance de l’Arméniep. 11-13

Disparitiond’Elena Bonnerp. 18

Connaissez-vous Armen Hakhnazarian ?p. 26-27

L’Arménie championne du monde aux échecs !p. 42

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Association régie par la loi 1901 - N° ISSN 0998-3805 - Numéro de CPPAP 0314 G 85294.Siège : 11, rue de Belledonne - 38100 GrenobleTél./Fax : 04 76 48 59 38 - E-mail : [email protected]ésident fondateur : Jean MarandjianDirecteur de la publication : Grégoire AtamianRédacteur en chef : Éric MorinoLecture, correction : Danièle Agopian

Ont participé à ce numéro :Achot Akopian, Krikor Amirzayan, Grégoire Atamian, Monique Atamian, Robert Aydabirian, Antoine Bédrossian, René Dzagoyan, Arthur Hadjian, Béatrice Kasbarian-Bricout, Éric Morino, Gisèle Nier, Camille Pastre, Élisabeth Pellet, Katherine Pellet, Emma Petrossyan, Laura Torossian, Khatcho Yérétzian, les correspondants.CCP LYON 0867308 J. Régie publicitaire : Région Paris : Violette Tchélébian

PARIS SHOWROOM - 416, RUE ST HONORE - TEL. 01 40 26 55 19PARIS - GALERIES LAFAYETTE HAUSSMANN - 40 , BD HAUSSMANN

CANNES - 158, RUE D’ANTIBES - TEL. 04 93 43 43 83LYON - 7, RUE DES ARCHERS - TEL. 04 72 40 25 29MARSEILLE - 42, RUE PARADIS - TEL. 04 91 55 50 50NICE - 9, RUE DE LA LIBERTE - TEL. 04 93 82 34 00

SAINT ETIENNE - 12, RUE DES MARTHYRS DE VINGRE - TEL. 04 77 33 39 74STRASBOURG - 11, PLACE DU TEMPLE NEUF

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Ont participé à ce numéro :Achot Akopian, Krikor Amirzayan, Grégoire Atamian, Monique Atamian, Robert Aydabirian, Antoine Bédrossian, René Dzagoyan, Arthur Hadjian, Béatrice Kasbarian-Bricout, Éric Morino, Gisèle Nier, Camille Pastre, Élisabeth Pellet, Katherine Pellet, Emma Petrossyan, Laura Torossian, Khatcho Yérétzian, les correspondants.CCP LYON 0867308 J. Régie publicitaire : Région Paris : Violette Tchélébian

Abonnements : Gisèle Nier.PAO/Impression : Coquand Imprimeur - 38600 Fontaine - [email protected] sous plis : C.P.D.S. Grenoble - 21, rue des Trembles - 38100 GrenobleDépôt légal : 3e trimestre 2011 - date de parution : septembre 2011Reproduction autorisée avec mention de la source.Les articles signés n'engagent que leurs auteurs.

sommaireÉDITORIAL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

INFO ARMENIENNELes Brèves d’Arménie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3-6Les nouvelles de la Diaspora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8-9

POLITIQUE :La nouvelle diplomatie turque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Indépendance de l’Arménie, 20 ans déjà… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Rappel sur la fondation de la 2e République d’Arménie . . . . . . . . . . . . 12Amnesty International : rapport 2011 sur l’Arménie . . . . . . . . . . . . . . . . 13Les conséquences de la stratégie militaire turque sur l’Arménie . 14

COOPERATIONVisite des maires d’Arménie en Rhône-Alpes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16-17

HOMMAGE :Décès d’Elena Bonner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

CULTURE :8e Festival du cinéma « Abricot d’or » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Focus sur les fêtes arméniennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Interview d’Alain Alexanian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22Scandale à l’UNESCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Rénovation des églises arméniennes d’Ani . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Ani la capitale arménienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Connaissez-vous Armen Hakhnazarian ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26-27Pages arméniennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28-29La lingua franca, une des langues des négociants arméniens . . 30-31Tigran Hamasyan, un pianiste génial ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Le peintre Charles Atamian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Tradition du repas des défunts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

LU VU ENTENDU :Les nouveautés (CD, livres, etc.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36-37Arménie-sur-Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

CULTURE :Philatélie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

SPORTS :Tous les résultats sportifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40-41L’Arménie, championne du monde aux échecs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

TRUCS ET ASTUCESLa grenade, le fruit emblématique de l’Arménie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

JEUX ENFANTS, MOTS FLÉCHÉS : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

LIENS COMMUNAUTAIRES :Agenda : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46Échos des régions : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47-51Les dons : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

AZAD magazine n° 135- 3e trimestre 2011 1

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 20112

L Le 21 septembre 1991, les Arméniens plébiscitaient l’indé-

pendance de leur république dans un contexte épouvantable :

chaos généré par le tremblement de terre, horreurs de la

guerre du Haut-Karabagh, privations, faim et froid, etc.

Le 21 septembre 2011, les Arméniens célèbreront le vingtième

anniversaire de l’indépendance de leur république dans un contexte

épouvantable : violences politiques, corruption généralisée, hémor-

ragie démographique, catastrophe sociale, etc.

Bis repetita?

Non, car à l’instar de toutes les jeunes démocraties, l’Arménie

réalise un parcours initiatique ardu mais nécessaire, oscillant entre

obscurité et lumière.

D’un côté, des contrastes sociaux colossaux, une spéculation

immobilière forcenée, une presse et une opposition muselées,

une absence de culture démocratique.

De l’autre, une révolution des modes de consommation, une renais-

sance spirituelle marquée, le spectaculaire embellissement urbain

de la capitale, une ouverture au tourisme réussie.

Une nation riche de 3.000 ans d’histoire, qui survit, entre autres, à

un génocide et à plus de 70 ans de totalitarisme ne peut qu’inspirer

le respect.

Exsangue au début du XXème siècle, l’Arménie peut et doit s’enor-

gueillir du miracle de son existence pour construire son projet

d’avenir. Dépourvue de richesses naturelles, elle est généreuse-

ment dotée en ressources intellectuelles, un réservoir de cerveaux

et de talents qui peut légitimement susciter l’espoir.

Vingt ans, c’est l’âge de tous les possibles. n

« Guénats, Hayastan » !

Katherine Pellet

Édito

ARMÉNIE

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. » Il a Avec ma participation, les

. » Selon D. Medvedev, ces Mais ces dialogues doivent

. »

Alliance Russie-Arménie.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 3

Arménie actualités

ARMÉNIE

POLITIQUE

La base russe est un gage de stabilité et de sécurité pour le CaucaseDimitri Medvedev, lors d’une interview au journal économique azéri The Business Year, a déclaré que l’objectif de la base russe stationnée en Arménie est d’assurer la paix et la stabilité dans la région du Caucase. Pour le président russe : « Le maintien de la stabilité dans le Caucase est une des questions les plus impor-tantes pour la Russie. C’est l’un des fondements de la construction des relations d’amitié avec notre voisin proche l’Azerbaïdjan, car nous sommes intéressés par le maintien de la paix dans la région. C’est dans ce contexte qu’il convient de voir le prolongement de l’accord de l’extension de la durée de la base militaire russe en Arménie, qui fut accepté lors de la visite à Érévan. Cette base est appelée à assurer la paix et la stabilité, et diminuer les difficultés que nous avons aujourd’hui. » Il a également évoqué la situation du Haut-Karabagh : « Avec ma participation, les rencontres entre les présidents de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan ont atteint, dans leur fréquence, des niveaux maximum. Dernièrement, j’ai affirmé que je ne rougis-sais pas du travail que nous avons effectué de notre côté. » Selon D. Medvedev, ces pourparlers de paix ont donné quelques résultats. « Mais ces dialogues doivent se poursuivre. La Russie assure ses responsabilités au sein du Groupe de Minsk de l’OSCE. » Il assure, par ailleurs, qu’il est de l’honneur et du devoir de la Russie de continuer à encourager la poursuite de ces dialogues entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. « La Russie sera fidèle à ses devoirs et réalisera des pas en consé-quence pour que des résultats concrets aboutissent. Leur réussite relève d’une importance très grande pour les intérêts de la Russie qui désire l’installation, dans cette zone, d’une paix durable et de sécurité dans la région. »

Gérard Collomb reçu par le président et le ministre des Affaires étrangères d’ArménieLe sénateur-maire de Lyon s’est déplacé en Arménie cet été et a rencontré les plus hautes autorités du pays. Gérard Collomb a ainsi été reçu par le président de la République, Serge Sarksian. Ils ont évoqué l’amitié qui unit le peuple arménien et le peuple français, la situation géopolitique arménienne, le conflit du Haut-Karabagh et les relations avec la Turquie. G. Collomb s’est ensuite entretenu avec d’autres personnalités politiques, dont le ministre des Affaires étrangères, Édouard Nalbandian.

Un accord-cadre tripartite a été signé entre la Ville, le Grand Lyon et Érévan, concernant le développement urbain et social de la capitale arménienne, les transports urbains, le tourisme, la promotion de la francophonie et de la culture. De quoi redonner du souffle aux relations entre les deux villes, la Ville de Lyon

s’impliquant déjà, via une aide au lycée professionnel et à l’Université franco-arménienne d’Érévan.

Relation Arménie-OTANL’Arménie était présente lors de la session du conseil de l’Alliance nord-atlantique. Elle était représentée par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Ce der-nier a fait le point sur les réformes en cours au sein de la structure placée sous ses ordres, ainsi que sur l’implication de l’Arménie dans les missions de maintien de la paix. Il a rappelé, dans ce contexte, que l’Arménie vient de dépêcher en Afghanistan un deuxième contingent de quatre-vingt-deux militaires, déployé dans la ville de Mazar-e Sarif, qua-rante autres militaires effectuant une mission humanitaire à Kunduz. Les ministres arméniens se sont également en-tretenus avec le sous-secrétaire général de l’OTAN, Claudio Bisogniero. En marge de ce conseil, le ministre de la Défense

a jugé inadmissibles les cas de suicide ou de mort de soldats au sein des forces armées arméniennes en temps de paix. Cela constitue, selon lui, un des princi-paux défis des forces armées. Son ministère est en train d’élaborer un nouveau règlement disciplinaire.

Alliance Russie-Arménie.

À gauche, Gérard Collomb et Édouard Nalbandian à droite.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 20114

Arménie actualités Arménie actualités Le monastère de Noravank non classé par l’UNESCO

Le complexe du monastère de Noravank, en Arménie, n’a pas fait l’objet d’une inscription au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, pour la seule raison que, sur l’aire du complexe, était construit un point de restauration. Cette infor-mation a été annoncée à Érévan par Samvel Garabédian, historien et spécia-liste de l’architecture arménienne. Selon S. Garabédian les membres du comité de l’UNESCO chargés d’inscrire les demandes des sites, remarquant au loin la construction du lieu de restauration, ne se sont même pas approchés de l’église. « Chaque site dispose de ses abords, et si, sur ce périmètre, des constructions récentes sont révélées, le site historique, selon les critères de l’UNESCO, ne peut entrer dans la liste du patrimoine mondial. » Joyau de l’architecture arménienne, l’église de Noravank, située sur un site naturel d’une exceptionnelle beauté, au sud de l’Arménie, date du 13e siècle. L’église Sourp Asdvadzadzine (Sainte Mère de Dieu) bâtie sur deux étages, dispose d’une architecture unique, avec des escaliers remontant des deux côtés de la façade. Le monastère devenait aux 13e et 14e siècles, le siège de l’épiscopat de l’Église de la région du Siunik, en même temps qu’un centre spirituel et culturel rayonnant sur toute l’Arménie.

Des alpinistes arméniens au sommet du Kazbek (5 033 mètres)

Une équipe de cinq alpinistes, dont trois femmes, membres de la Fédération arménienne d’alpinisme, ont vaincu, le 8 août, le sommet du mont Kazbek (5033 mètres) situé en Géorgie, réputé difficile d’accès. L’ascension fut difficile. Malgré les mauvaises conditions climatiques et contre l’avis des météorologues et spé-cialistes de la montagne, l’équipe avait décidé d’effectuer l’ascension. Un mois plus tôt, elle avait vaincu le sommet du Demavend (Iran) et ses 5 671 mètres.

Consultations entre l’Arménie et l’AllemagneLes deux parties ont discuté des questions liées aux dialogues politiques entre l’Arménie et l’Allemagne, la coopération économique, commerciale et cultu-relle, ainsi que la collaboration au sein des organisations internationales. Une référence a été faite à la coopération des forces arméniennes et allemandes dans le cadre de la Force internationale de sécurité en Afghanistan. Les deux parties ont discuté de l’état actuel et des perspectives de la coopération Union Européenne-Arménie. Une attention particulière a été portée sur les négocia-tions sur l’accord d’association. La partie arménienne a souligné la nécessité de prendre des mesures pour la facilitation du régime des visas. Un accord a été conclu sur la tenue des prochaines consultations arméno-allemandes à Berlin en 2012.

ÉCONOMIELa Chine fournit des bus publics à l’Arménie

Le vice-ministre arménien des Affaires étrangères, Sergueï Manasaryan, et l’ambassadeur de Chine en Arménie, Tian Chungchan, ont échangé des lettres sur la fourniture d’autobus publics à l’Arménie, pour une valeur de 55 millions de yuan chinois (environ 8 millions de dollars), selon un accord de coopération technico-économique.

Maîtrise de la technologie de la fabrication des dronesLe vice-responsable des forces armées aériennes, le colonel Armen Mkrdtchian, a fait une déclara-tion sensationnelle. Il a affirmé que l’Arménie s’était dotée d’une unité de fabrication de drones à usage militaire. Les drones de fabrication arménienne sont aujourd’hui capables de mener des opérations très loin sur le ter-ritoire ennemi. Ainsi, l’Azerbaïdjan, qui se vantait de maîtriser cette tech-nologie, est rattrapée, voire dépassée. « Nous n’excluons pas d’acquérir d’autres drones de fabrication étrangère, afin de compléter notre arsenal stratégique. » a déclaré A. Mkrdtchian.

SOCIÉTÉ

Le site de Garni partage le prix 2011 de Sauvegarde des paysages culturel

Le Musée culturel et historique réserve de Garni (Arménie) et le Paysage cultu-rel palestinien de Battir se partagent, cette année, le Prix international Mélina Mercouri pour la sauvegarde et la gestion des paysages culturels. À Garni, on trouve une série de vestiges et de bâtiments historiques correspondant à une période qui va de l’âge de bronze (murs cyclopéens) aux débuts du christia-nisme, en passant par l’époque hellénique (temples et thermes). Ce site doit sa récompense aux mesures prises pour préserver ses vestiges culturels, mais aussi aux efforts visant à expliquer et ouvrir le site aux visiteurs nationaux et étrangers. Le jury a aussi salué le fait que ce travail a été conduit en concerta-tion avec les communautés locales, en encourageant le développement social et économique. Une partie du site a été inscrite, en 2000, sur la liste du patri-moine mondial.

L’église arménienne de Menemen sera rénovéeLes autorités de la ville de Menemen, dans la région d’Izmir, en Turquie, ont décidé de rénover l’église armé-nienne Sourp Sarkis (Saint Serge), en état de ruine depuis le départ des Arméniens suite au génocide de 1915. Le maire, Tahir Chahine, suite aux travaux de rénovation de l’église grecque, s’est dit satisfait du résul-tat et a affirmé que par la suite, l’église arménienne du « quartier armé-nien » Essatpacha sera elle aussi rénovée. « Nous avons entrepris de protéger notre patrimoine culturel afin de le valoriser et de le faire visiter », a-t-il dit. L’église arménienne Sourp Sarkis de Mememen était en activité jusqu’en 1922. Après les massacres et le départ des Arméniens, l’église avait été transformée en réserve pour l’armée.

Les alpinistes au sommet du mont Kazbek.

Le site de Garni.

L’Église de Menemen.

Signature de l’achat d’autobus chinois par l’Arménie.

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L’Arménie maîtrise la technologie des drones.

Erratum : Dans le numéro précédent, une erreur, en page 4, s’est produite. La photo montre Samvel Garabédian, spécialiste des monuments armé-niens, et non Samuel Karapetian, propriétaire de la holding Tashir.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 5

Arménie actualités Le monastère de Noravank non classé par l’UNESCO

Le complexe du monastère de Noravank, en Arménie, n’a pas fait l’objet d’une inscription au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, pour la seule raison que, sur l’aire du complexe, était construit un point de restauration. Cette infor-mation a été annoncée à Érévan par Samvel Garabédian, historien et spécia-liste de l’architecture arménienne. Selon S. Garabédian les membres du comité de l’UNESCO chargés d’inscrire les demandes des sites, remarquant au loin la construction du lieu de restauration, ne se sont même pas approchés de l’église. « Chaque site dispose de ses abords, et si, sur ce périmètre, des constructions récentes sont révélées, le site historique, selon les critères de l’UNESCO, ne peut entrer dans la liste du patrimoine mondial. » Joyau de l’architecture arménienne, l’église de Noravank, située sur un site naturel d’une exceptionnelle beauté, au sud de l’Arménie, date du 13e siècle. L’église Sourp Asdvadzadzine (Sainte Mère de Dieu) bâtie sur deux étages, dispose d’une architecture unique, avec des escaliers remontant des deux côtés de la façade. Le monastère devenait aux 13e et 14e siècles, le siège de l’épiscopat de l’Église de la région du Siunik, en même temps qu’un centre spirituel et culturel rayonnant sur toute l’Arménie.

Des alpinistes arméniens au sommet du Kazbek (5 033 mètres)

Une équipe de cinq alpinistes, dont trois femmes, membres de la Fédération arménienne d’alpinisme, ont vaincu, le 8 août, le sommet du mont Kazbek (5033 mètres) situé en Géorgie, réputé difficile d’accès. L’ascension fut difficile. Malgré les mauvaises conditions climatiques et contre l’avis des météorologues et spé-cialistes de la montagne, l’équipe avait décidé d’effectuer l’ascension. Un mois plus tôt, elle avait vaincu le sommet du Demavend (Iran) et ses 5 671 mètres.

Djivan Gasparian (83 ans) fait ses adieux à la scèneLa légende vivante du duduk – l’ins-trument de musique emblématique de l’Arménie – met un terme à sa carrière professionnelle de dudukiste, reconnu internationalement. Lors d’une confé-rence de presse à Érévan, Djivan Gaspa-rian a affirmé vouloir s’éloigner de la scène «ce qui ne veut pas dire arrêter de jouer». Le grand monsieur de la musique arménienne, qui contribua à internatio-naliser le son du duduk, peut se retirer avec, à l’esprit, le réconfort d’une mission accomplie.

Découverte d’un site archéologique datant de près de 4000 ans avant Jésus-ChristSelon Armen Sarkissian, le rédacteur du magazine « Hayer », des archéolo-gues viennent de découvrir un site datant de l’époque du bronze ancien, à la frontière entre l’Arménie et le Haut-Karabagh. L’information a été diffusée par Hagop Simonian, directeur du Centre de recherches archéologiques et histo-riques d’Arménie. « L’habitation a été découverte par nos équipes d’archéologues. Les autorités locales le savaient et nous avaient demandé de réaliser des recherches sur le terrain. Il apparaît qu’une partie du site a été endommagée suite à des travaux agricoles. Mais nous avons découvert divers objets qui s’apparentent à la civilisation très ancienne de Kour-Araxe. ». Les fouilles continuent. L’équipe sera rejointe sous peu par d’autres spécialistes. Le site découvert est à sept kilomètres du village de Khnadzakh. Les objets décou-verts seront remis au Musée d’Histoire d’Arménie ainsi qu’à d’autres musées.

Le mont Ararat comme logo de l’Eurovision junior 2011La Télévision publique d’Arménie (H1) a dévoilé, en juillet, le logo du concours de l’Eurovision junior 2011 (9e de la série), dont la finale se déroulera le 3 décembre prochain au complexe (Hamalir) Garen Démridjian à Érévan. Douze pays partici-peront à ces compétitions européennes, l’Arménie (AMPTV, pays hôte), le Belarus (BTRC), la Belgique (VRT), la Géorgie (GPB), la Lituanie (LRT), la Macédoine (MKRTV), la Moldavie (TRM), les Pays-Bas (AVRO), la Russie (RTR), Saint-Marin (SMRTV), la Suède (SVT) et l’Ukraine (NTU). Le logo re-présente un spectre musical qui rappelle le mont Ararat, montagne symbole des Arméniens, visible depuis Érévan. Le slogan sera « Reach for the top » (Atteindre le sommet). L’an dernier, à Minsk (Belarus), Vladimir Arzoumanyan, 12 ans, avait remporté la compétition.

SOCIÉTÉ

Le site de Garni partage le prix 2011 de Sauvegarde des paysages culturel

Le Musée culturel et historique réserve de Garni (Arménie) et le Paysage cultu-rel palestinien de Battir se partagent, cette année, le Prix international Mélina Mercouri pour la sauvegarde et la gestion des paysages culturels. À Garni, on trouve une série de vestiges et de bâtiments historiques correspondant à une période qui va de l’âge de bronze (murs cyclopéens) aux débuts du christia-nisme, en passant par l’époque hellénique (temples et thermes). Ce site doit sa récompense aux mesures prises pour préserver ses vestiges culturels, mais aussi aux efforts visant à expliquer et ouvrir le site aux visiteurs nationaux et étrangers. Le jury a aussi salué le fait que ce travail a été conduit en concerta-tion avec les communautés locales, en encourageant le développement social et économique. Une partie du site a été inscrite, en 2000, sur la liste du patri-moine mondial.

L’église arménienne de Menemen sera rénovéeLes autorités de la ville de Menemen, dans la région d’Izmir, en Turquie, ont décidé de rénover l’église armé-nienne Sourp Sarkis (Saint Serge), en état de ruine depuis le départ des Arméniens suite au génocide de 1915. Le maire, Tahir Chahine, suite aux travaux de rénovation de l’église grecque, s’est dit satisfait du résul-tat et a affirmé que par la suite, l’église arménienne du « quartier armé-nien » Essatpacha sera elle aussi rénovée. « Nous avons entrepris de protéger notre patrimoine culturel afin de le valoriser et de le faire visiter », a-t-il dit. L’église arménienne Sourp Sarkis de Mememen était en activité jusqu’en 1922. Après les massacres et le départ des Arméniens, l’église avait été transformée en réserve pour l’armée.

Noravank, un joyau du patrimoine arménien.

Djivan Gasparian quitte la scène.

Le logo de l’Eurovision Junior 2011 à Érévan.

Les alpinistes au sommet du mont Kazbek.

Le site de Garni.

Découverte archéologique en Arménie.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 20116

HAUT-KARABAGH

Un agriculteur arménien tué par des tirs azérisSur la ligne frontalière entre le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan, un civil armé-nien a été mortellement blessé alors qu’il travaillait dans son champ, sur son tracteur, par des tirs azéris provenant de l’autre côté de la frontière. L’informa-tion a été communiquée par le service de presse du ministère de la Défense du Haut-Karabagh.

AZERBAIDJAN

Nouvelle déclaration guerrière du président azéri

À l’occasion de la Journée des forces armées, le président azéri Ilham Aliev a déclaré que l’armée azérie augmentera sa capacité militaire. Il a, une nou-velle fois, évoqué « l’intégrité des frontières de l’Azerbaïdjan ». Mais après la nouvelle menace de guerre en direction de l’Arménie, il n’a pas oublié de rappeler : « Nous continuerons nos efforts diplomatiques. »

L’Irak demande le retour de ses avions de chasse

Depuis fin 2010, les autorités de l’Irak s’intéressent aux avi-ons de chasse partis dans les années 1980 à Bakou pour réparation, et qui ne sont jamais revenus. Le journal azéri Moussavat indique que Bagdad demande aussi le retour des avions de chasse, chars et navires de guerre de l’époque de Saddam Hussein qui étaient partis en Serbie, Italie, Russie, Ukraine et Chine pour y subir des réparations. De son côté, l’Azerbaïdjan a répondu ne pas être au courant de ces livraisons de l’époque soviétique, et que seule la Russie pouvait répondre. Une partie de ces avions de chasse de type Mig-21 et Mig-23 avaient été, sur accord de Sad-dam Hussein, utilisés par l’Azerbaïdjan, en 1992, lors de la guerre

du Haut-Karabagh. Mais, lors de l’évacuation des territoires, ces avions étaient passés aux mains des Arméniens. Précisons que, lors de la période soviétique, un accord entre l’Azerbaïdjan et l’Irak prévoyait la modernisation des avions irakiens à Bakou, sur la base des forces aériennes soviétiques de Nasosni. n

Krikor Amirzayan

Arménie actualités

CAUCASE

Le voilier « Armenia » accueilli par les présidents chypriote et arménien

Le 11 août, le président de Chypre Dimitris Christofias et son homologue armé-nien Serge Sarksian ont assisté à Limassol (Chypre) à la cérémonie d’accueil du voilier « Armenia ».

Le bateau, qui avait pris la mer le 18 mai 2009 à Va-lence (Espagne), a sillonné les mers et océans à la ren-contre des communautés arméniennes. À Limassol, l’arrivée d’Armenia coïn-cidait avec les cérémonies du 20e anniversaire de la République d’Arménie. Le président chypriote, s’adressant à Serge Sark-sian, a déclaré : « Pour nous c’est un grand honneur que le voyage du bateau arménien se termine à Chypre. C’est un symbole qui illustre les très bonnes relations arméno-grecques. » Et d’ajouter : « Les républiques de Chypre et d’Arménie déve-loppent ensemble des relations profondes basées sur le droit international, la paix, l’indépendance et la liberté des peuples. »

Le président arménien et son homologue chypriote accueillant le voilier Armenia.

Le voilier Armenia.

Le pétrole de Bakou peut-il atteindre Stepanakert ?

Le Mig 23 irakien.

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24 studios et appartements dans le centre de Yérévanen location à 250 € la semaine

payable à l’entrée dans les lieux

À la même adresse à Yérévan : 8 rue Khorénatsi

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 7

L’Irak demande le retour de ses avions de chasse

Depuis fin 2010, les autorités de l’Irak s’intéressent aux avi-ons de chasse partis dans les années 1980 à Bakou pour réparation, et qui ne sont jamais revenus. Le journal azéri Moussavat indique que Bagdad demande aussi le retour des avions de chasse, chars et navires de guerre de l’époque de Saddam Hussein qui étaient partis en Serbie, Italie, Russie, Ukraine et Chine pour y subir des réparations. De son côté, l’Azerbaïdjan a répondu ne pas être au courant de ces livraisons de l’époque soviétique, et que seule la Russie pouvait répondre. Une partie de ces avions de chasse de type Mig-21 et Mig-23 avaient été, sur accord de Sad-dam Hussein, utilisés par l’Azerbaïdjan, en 1992, lors de la guerre

du Haut-Karabagh. Mais, lors de l’évacuation des territoires, ces avions étaient passés aux mains des Arméniens. Précisons que, lors de la période soviétique, un accord entre l’Azerbaïdjan et l’Irak prévoyait la modernisation des avions irakiens à Bakou, sur la base des forces aériennes soviétiques de Nasosni. n

Krikor Amirzayan

CAUCASE

Le bateau, qui avait pris la mer le 18 mai 2009 à Va-lence (Espagne), a sillonné les mers et océans à la ren-contre des communautés arméniennes. À Limassol, l’arrivée d’Armenia coïn-cidait avec les cérémonies du 20e anniversaire de la République d’Arménie. Le président chypriote, s’adressant à Serge Sark-sian, a déclaré : « Pour nous c’est un grand honneur que le voyage du bateau arménien se termine à Chypre. C’est un symbole qui illustre les très bonnes relations arméno-grecques. » Et d’ajouter : « Les républiques de Chypre et d’Arménie déve-loppent ensemble des relations profondes basées sur le droit international, la paix, l’indépendance et la liberté des peuples. »

Le Mig 23 irakien.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 20118

Diaspora actualités

Belgique : « le Premier ministre ne peut être au service de la Turquie. »

L’eurodéputée Frieda Brepoels a jugé que le Premier ministre belge, Yves Leterme, ne pouvait être « au service du gouvernement turc et nuire à la liberté d’expression et la liberté de la presse dans ce pays ». Madame Brepoels réagit ainsi à l’annonce, à Istanbul, par le Premier ministre démission-naire, de sa volonté de discuter de questions de sécurité, et notamment des activités en Belgique de Roj-TV, une télévision kurde qui dispose de studios en

Flandre orientale. Cette télévision a d’ailleurs fait l’objet d’une descente d’enquêteurs belges. (Info : RTL)

Argentine : Semaine de rencontres sur le génocide arménien

Le Centre latino-américain d’études sur les Géno-cides et les Droits de l’homme, de la fondation Luisa Hairabedian, a participé à un ensemble de séminaires, débats et conférences, à l’occasion du neuvième congrès bisannuel de l’Association internationale des chercheurs sur le génocide (IAGS), organisé par l’IAGS et l’université Tres de Febrero de Buenos Aires. (Info : www.armspain.com)

Chypre : Inauguration du centre arménien de Larnaca

Ce centre culturel est une nouvelle maison dédiée à la culture, l’ethnologie et l’art arménien. Il présentera et promouvra l’histoire et la culture de la nation arménienne en général, et la com-munauté arménienne de Chypre en particulier, avec, comme but, l’approfondissement de la compréhension et l’appréciation de son héritage culturel. Il disséminera aussi des informations ; en ce qui concerne la contribution positive de la communauté arménienne au développement économique, social et culturel de Chypre. Ce centre culturel arménien de Larnaca a été inau-guré par le président de la République de Chypre. (Info : NAM)

France : Sortie du court-métrage Hemayag

La société de fi lm Épicerie Films présente un court-métrage de Thomas Castiel. Voici le synop-sis : Patrick, restaurateur d’origine arménienne, voit d’un mauvais œil l’arrivée, en face de son commerce, d’un marginal jouant de l’orgue de barbarie. Un jour, très énervé par la musique incessante, il détruit l’orgue. Le marginal, dans un acte désespéré de vengeance, vole le camion de Patrick. Il le retrouve, en suivant les fruits tombés au sol lors de la fuite, le camion embouti dans un mur et le marginal inconscient au volant. La police arrivant sur la scène, Patrick va se rendre compte de sa proximité avec l’homme, car lui aussi est d’origine arménienne.

Nouveau site pour Serge Avédikian L’acteur, cinéaste, Serge Avédikian, a remis à jour son site internet. Vous pouvez donc suivre toute son actualité sur www.serge-avedikian.fr

Israël : Proposition de loi sur le génocide arménien

Syrie :

Depuis le début du soulèvement, les deux millions de chrétiens qui vivent en Syrie (12 % de la population) se sont tenus à l’écart des mani-festations, constituées d’une écrasante majorité de sunnites. En effet, ils craignent une issue défa-vorable qui porterait atteinte à leur vie et à leurs biens. Au sein de cette communauté, l’inquiétude de voir se reproduire le scénario irakien est très forte. Jusqu’à présent, en effet, la famille Assad, au pouvoir à Damas depuis 1970 – elle-même issue de la minorité religieuse alaouite (dérivée de l’islam chiite) –, a placé de facto, sous sa pro-tection, les minorités chrétiennes et druzes du pays. Le régime a toujours cherché à entretenir une relation privilégiée avec les chrétiens de Syrie, afi n d’asseoir sa légitimité interne et entre-tenir son image de rempart contre l’islamisme vis-à-vis de l’extérieur. En échange de la sécurité et de la liberté de culte, les chrétiens de Syrie ont renoncé à jouer un rôle politique. C’est au prix de ce marché implicite que l’une des plus vieilles communautés chrétiennes du monde a réussi à prospérer économiquement. Prise en étau entre les manifestations appelant à la chute du régime et l’attente d’une solution politique à la crise, elle hésite donc à prendre position. Si le régime tombe, les chrétiens risquent de subir, à tort, la colère de tous ceux qui ont été frustrés par le régime des Assad. S’ils participent aux manifesta-tions, le régime risque de s’attaquer à leurs droits. Dans les deux, ils sont perdants ! (Info : France24)

Australie : « Le génocide arménien est un crime commis contre toute l’humanité. »

Cette déclaration vient de Scott Morisson, membre de la Chambre des représentants et du Parti libéral. « Je rejoins tous les Parlements du monde qui qualifi ent le génocide arménien de plus grand crime jamais commis contre l’humanité. Ce n’est pas un acte d’accusation contre la Turquie actuelle, mais nous reconnaissons le génocide arménien tel qu’il a été. » Signalons que les Chambres basse et haute de l’Australie du Sud ont condamné le génocide arménien. Le canton australien, Nouveau Pays de Galles Sud, le Conseil de la ville de Raid et d’autres autorités locales l’ont également reconnu. (info : Radio Publique d’Arménie).

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 9

Diaspora actualités par Éric Morino

France : Sortie du court-métrage Hemayag

La société de fi lm Épicerie Films présente un court-métrage de Thomas Castiel. Voici le synop-sis : Patrick, restaurateur d’origine arménienne, voit d’un mauvais œil l’arrivée, en face de son commerce, d’un marginal jouant de l’orgue de barbarie. Un jour, très énervé par la musique incessante, il détruit l’orgue. Le marginal, dans un acte désespéré de vengeance, vole le camion de Patrick. Il le retrouve, en suivant les fruits tombés au sol lors de la fuite, le camion embouti dans un mur et le marginal inconscient au volant. La police arrivant sur la scène, Patrick va se rendre compte de sa proximité avec l’homme, car lui aussi est d’origine arménienne.

Nouveau site pour Serge Avédikian L’acteur, cinéaste, Serge Avédikian, a remis à jour son site internet. Vous pouvez donc suivre toute son actualité sur www.serge-avedikian.fr

Israël : Proposition de loi sur le génocide arménienAu Parlement israélien, avec une voix contre et vingt-cinq voix pour, a été acceptée la proposition d’un des députés du Parti de droite, Arye Eldad, pour que le 24 avril soit la journée de commémoration des victimes du génocide arménien. Il est proposé d’inclure l’histoire du génocide dans les manuels d’école. Arye Eldad a estimé important que la Knesset israélienne approuve la résolution. Il a souligné que, pendant qu’Israël a une attitude neutre envers cette question, la Turquie multiplie ses attaques contre leur pays. À quand le vote ? (Info : Radio Publique de l’Arménie)

Syrie : Les chrétiens hésitent à prendre position

Depuis le début du soulèvement, les deux millions de chrétiens qui vivent en Syrie (12 % de la population) se sont tenus à l’écart des mani-festations, constituées d’une écrasante majorité de sunnites. En effet, ils craignent une issue défa-vorable qui porterait atteinte à leur vie et à leurs biens. Au sein de cette communauté, l’inquiétude de voir se reproduire le scénario irakien est très forte. Jusqu’à présent, en effet, la famille Assad, au pouvoir à Damas depuis 1970 – elle-même issue de la minorité religieuse alaouite (dérivée de l’islam chiite) –, a placé de facto, sous sa pro-tection, les minorités chrétiennes et druzes du pays. Le régime a toujours cherché à entretenir une relation privilégiée avec les chrétiens de Syrie, afi n d’asseoir sa légitimité interne et entre-tenir son image de rempart contre l’islamisme vis-à-vis de l’extérieur. En échange de la sécurité et de la liberté de culte, les chrétiens de Syrie ont renoncé à jouer un rôle politique. C’est au prix de ce marché implicite que l’une des plus vieilles communautés chrétiennes du monde a réussi à prospérer économiquement. Prise en étau entre les manifestations appelant à la chute du régime et l’attente d’une solution politique à la crise, elle hésite donc à prendre position. Si le régime tombe, les chrétiens risquent de subir, à tort, la colère de tous ceux qui ont été frustrés par le régime des Assad. S’ils participent aux manifesta-tions, le régime risque de s’attaquer à leurs droits. Dans les deux, ils sont perdants ! (Info : France24)

USA : La Californie prolonge la date limite pour poursuivre en justice les compagnies d’assuranceIl y a onze ans, la législature de l’État de Califor-nie avait prolongé jusqu’à fi n 2010 le délai pour intenter des procès aux compagnies d’assurance qui n’avaient pas payé les primes dues aux héri-tiers des victimes du génocide arménien. Elle vient de prolonger ce délai jusqu’en 2016.

Vatican : Publication prochaine d’un recueil sur le génocide des Armé-niensLes archives du Vatican recèlent de documents sur cette période. Benoît XV avait, à l’époque, écrit au Sultan pour implorer sa clémence. Beau-coup de récits décrivant dans les moindres dé-tails les tortures subies par les victimes sont en-treposés dans la bibliothèque vaticane. Tous ces documents feront l’objet d’un livre coédité par le service des Archives du Vatican. Il est à rappeler que les deux derniers Papes se sont positionnés sur cette question. Jean-Paul II, en visite à Érévan en 2001, après avoir prié devant le mémorial des victimes, avait dénoncé l’extermination de 1,5 million de chrétiens arméniens. Benoît XVI, en visite à Istanbul en 2006, rendait « grâce à Dieu pour la foi et le témoignage chrétiens du peuple arménien, transmis de siècle en siècle, et parfois dans des circonstances tragiques, comme ce fut le cas au siècle dernier ». (Info : Radio Vatican) n

Un clip vidéo en arménien diffusé sur les chaînes turques

La principale chaîne de télévision musi-cale privée de Turquie aussi bien que les chaînes publiques ont violé un ancien tabou, en diffusant le premier vidéoclip de chanson arménienne. Namag (Lettre) de

la chanteuse Sibil, une Arménienne d’Istanbul, peut maintenant être entendue dans les maga-sins dans toute la Turquie. Le clip est en train de devenir un succès populaire.

Turquie : Messe dans l’église arménienne de Diyarbakir

« Les sons de l’appel à la prière et des cloches des églises se mélangeront ici sur cette terre doréna-vant. » a déclaré le maire de Diyarbakir, Osman Baydemir, après le service religieux.

Sourp Guiragos est considérée par quelques experts comme la plus grande église du Moyen-Orient. Elle accueillera un service religieux plus grandiose en octobre. (Info : NAM)

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201110

Peu après sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères en 2009, Ahmet Davutoglu défi-nissait les grandes orientations de sa politique du « zéro problème ». Près de trois ans après, la Turquie est en guerre froide avec quasiment tous ses voisins. Le dessous des cartes.

Traditionnellement, et plus particulièrement durant les premières années du gouvernement Erdogan, Ankara se targuait d’entretenir des relations amicales, voire stratégiques, avec Israël, le « grand Satan du monde arabe »,

la Syrie, dont elle contrôle – via ses barrages – l’approvisionnement en eau, l’Iran, avec qui elle échangeait du pétrole contre sa technologie, et l’Irak dont les industriels turcs lorgnaient les ressources pétrolières. Bon gré mal gré, l’Europe aidant, les relations avec la Grèce se firent plus doucereuses, et le pipe-line BTC une fois posé, les relations avec la Géorgie tournaient à la franche camaraderie, laissant l’Arménie bien isolée face au pays turcophone frère, l’Azerbaïdjan.Tout a commencé à basculer au sommet de Davos, en janvier 2009, lorsque Erdogan quitta la conférence en insultant publiquement le président israélien Shimon Perez, qui venait de justifier une intervention musclée à Gaza (déjà). Dès lors, les relations avec les autorités d’Israël n’on fait que se dégrader, au point de pousser Ankara à financer une expédition maritime visant à forcer le blocus de Gaza, prenant ainsi ouvertement position pour le Hamas, tout en recevant en grandes pompes le président de l’Autorité Palestinienne. Peu après, ce fut au tour de la Syrie, avec le lâchage en rase campagne de Bachar El-Assad par la Turquie, alors que, quelques mois avant le Printemps arabe, les relations avec Damas, selon Ankara, avaient tourné à la lune de miel. Pour bien marquer sa position, Ankara s’est ouvertement déclarée pour un soutien inconditionnel aux forces anti-Assad, derrière lesquelles se cachent, nul ne l’ignore, les Frères musulmans.

Cherchant à jouer sa partie, et en soutien total à Assad, l’Iran dépêche des armes en Syrie, lesquelles sont interceptées à deux reprises par les autorités turques, démontrant par là, à Téhéran, que la Turquie entend bien rester maître du chaos syrien, marquant clairement que son allié d’hier est devenu, sur la question syrienne, son adversaire direct. On est loin de l’entente cordiale de 2010, lorsque la Turquie livrait de l’uranium civil à Ahmadinejad. Enfin, suite aux offensives

réussies du PKK, la paix armée entre la Turquie et le Kurdistan irakien a poussé son dernier souffle lors des trois jours de bombardement intensifs dans les zones de Hakurk, Avasin-Basyan et Zap, au nord de l’Irak.Ainsi, au terme de trois ans de diplomatie « zéro problème », la Turquie se retrouve en position de confrontation directe avec trois de ses plus sûrs alliés, tout en reprenant les hostilités contre le Kurdistan et en maintenant son état de guerre froide avec l’Arménie. Beau succès.

Ce revirement stratégique trouve son explication dans un fait bien simple : la récupération au profit d’Ankara de la fin des dictatures arabes. Ce n’est sans doute pas le fruit du hasard si, après s’être opposée à l’intervention des pays occidentaux en Libye, la Turquie conteste à la France la première place dans les négociations entre insurgés et Khadafi, allant jusqu’à offrir des garanties à celui-ci pour son exil. Ce n’est encore moins par pur humanisme qu’Ankara va jusqu’à rompre les relations diplomatiques avec Jérusalem, en réitérant son soutien aux Gazaouis et à Mahmoud Abbas, quelques jours avant que l’ONU reconnaisse l’existence d’un État palestinien. Enfin, c’est bien de manière délibérée que le gouvernement Erdogan entend mettre en place, à Damas, un gouvernement anti-Assad, qui devra tout à son soutien, quitte à rompre ses relations avec l’Iran. Pour ce qui est du Kurdistan irakien, les récents bombardements ont clairement montré que rien ne se fera fait sans le blanc-seing de la Turquie. En clair, avec un taux de croissance jusqu’à friser les 10 %, la Turquie est devenue une puissance économique et, par conséquent, politique et militaire, qui se veut incontournable dans le monde arabe. Loin de vouloir suivre les lignes de crête de la politique occidentale, la Turquie entend bien voir les pays occidentaux suivre la sienne. Pour cela, elle détient deux atouts majeurs : le premier est qu’elle a su faire croire à l’Occident qu’elle seule était capable d’offrir au monde musulman un modèle de démocratie à l’occidentale ; le deuxième est qu’elle a depuis longtemps persuadé les démocraties de l’Ouest que, face à la montée de l’islamisme, elle seule pouvait offrir un rempart au fondamentalisme politique. Forte de ce positionnement, qu’elle a soigneusement entretenu par l’illusion des discours, la Turquie est devenue le premier concurrent des pays occidentaux.

La crainte, jadis, des États-Unis et des pays européens, était de voir l’Union soviétique empiéter sur un territoire riche en ressources et y imposer le bolchévisme.Il est étrange de voir, aujourd’hui, la Turquie, nourrie au fil des années par des investissements industriels occidentaux, nourrir les mêmes ambitions, non point au profit du collectivisme athée, mais du fondamentalisme religieux. Décidément, l’histoire des rapports de l’Occident et du Moyen-Orient sera toujours celle de l’arroseur arrosé. n

René Dzagoyan

10

Politique

La nouvelle diplomatie turque : Du zéro à l’infini problème…

peuple et tous ceux qui t’aiment retrouvent confiance en l’avenir ».

LSur une carte d’anniversaire datée du 21 septembre 2011, voilà ce que nous aimerions écrire à nos frères et sœurs d’Arménie, réaffirmant ainsi notre attachement, notre solidarité et notre espoir, à ce pays qui

représente notre passé, notre présent, mais aussi notre avenir.

L’enthousiasme à la déclaration de son indépendance

Nous entendons témoigner, au nom de ceux qui ont souhaité sa naissance, se sont enthousiasmés à la déclaration de son indépendance, l’ont soute-nue lors d’une guerre dont elle ne voulait pas, mais qui, grâce au sacrifice de ses partisans et volontaires, a permis la libération du Karabagh. Nous avons assisté avec fierté à la construction d’une armée et d’un État doté en quelques années de tous les attributs nécessaires à son entrée à l’ONU et à sa participation au concert des Nations. Reconstruire un pays après un tremblement de terre, une guerre, et l’écroulement du système soviétique, n’a pas été une tâche facile. En quinze ans, la physionomie de la capitale a changé. Érévan ressemble à une ville occidentale, avec un aéroport ul-tramoderne donnant l’image d’un pays évolué. L’accueil touristique s’est élevé, et les jeunes reçoivent une éducation plus ouverte à l’international.

Les inquiétudes sur les dysfonctionnements du paysÀ côté de cela, nous avons constaté beaucoup de dysfonctionnements et émis des critiques positives en vue de contribuer au changement. Mais le bilan s’alourdit un peu plus chaque année. Depuis deux ans, cet été en par-ticulier, une avalanche de statistiques provenant de sources internationales nous est tombée dessus. Sur la dernière carte mondiale de la malnutrition, nous avons, vu l’Arménie en rouge parmi les pays ayant entre vingt et

L’espoir en un monde meilleur lors de l’indépendance de l’Arménie en 1991.

Ahmet Davutoglu, monsieur « zéro problème ».

La diplomatie turque se joue de ses alliés politiques.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 11

réussies du PKK, la paix armée entre la Turquie et le Kurdistan irakien a poussé son dernier souffle lors des trois jours de bombardement intensifs dans les zones de Hakurk, Avasin-Basyan et Zap, au nord de l’Irak.Ainsi, au terme de trois ans de diplomatie « zéro problème », la Turquie se retrouve en position de confrontation directe avec trois de ses plus sûrs alliés, tout en reprenant les hostilités contre le Kurdistan et en maintenant son état de guerre froide avec l’Arménie. Beau succès.

Ce revirement stratégique trouve son explication dans un fait bien simple : la récupération au profit d’Ankara de la fin des dictatures arabes. Ce n’est sans doute pas le fruit du hasard si, après s’être opposée à l’intervention des pays occidentaux en Libye, la Turquie conteste à la France la première place dans les négociations entre insurgés et Khadafi, allant jusqu’à offrir des garanties à celui-ci pour son exil. Ce n’est encore moins par pur humanisme qu’Ankara va jusqu’à rompre les relations diplomatiques avec Jérusalem, en réitérant son soutien aux Gazaouis et à Mahmoud Abbas, quelques jours avant que l’ONU reconnaisse l’existence d’un État palestinien. Enfin, c’est bien de manière délibérée que le gouvernement Erdogan entend mettre en place, à Damas, un gouvernement anti-Assad, qui devra tout à son soutien, quitte à rompre ses relations avec l’Iran. Pour ce qui est du Kurdistan irakien, les récents bombardements ont clairement montré que rien ne se fera fait sans le blanc-seing de la Turquie. En clair, avec un taux de croissance jusqu’à friser les 10 %, la Turquie est devenue une puissance économique et, par conséquent, politique et militaire, qui se veut incontournable dans le monde arabe. Loin de vouloir suivre les lignes de crête de la politique occidentale, la Turquie entend bien voir les pays occidentaux suivre la sienne. Pour cela, elle détient deux atouts majeurs : le premier est qu’elle a su faire croire à l’Occident qu’elle seule était capable d’offrir au monde musulman un modèle de démocratie à l’occidentale ; le deuxième est qu’elle a depuis longtemps persuadé les démocraties de l’Ouest que, face à la montée de l’islamisme, elle seule pouvait offrir un rempart au fondamentalisme politique. Forte de ce positionnement, qu’elle a soigneusement entretenu par l’illusion des discours, la Turquie est devenue le premier concurrent des pays occidentaux.

La crainte, jadis, des États-Unis et des pays européens, était de voir l’Union soviétique empiéter sur un territoire riche en ressources et y imposer le bolchévisme.Il est étrange de voir, aujourd’hui, la Turquie, nourrie au fil des années par des investissements industriels occidentaux, nourrir les mêmes ambitions, non point au profit du collectivisme athée, mais du fondamentalisme religieux. Décidément, l’histoire des rapports de l’Occident et du Moyen-Orient sera toujours celle de l’arroseur arrosé. n

René Dzagoyan

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Politique

La nouvelle diplomatie turque : Du zéro à l’infini problème…

Indépendance de l’Arménie :20 ans déjà…« Chère Arménie, loin des yeux, mais pas du cœur, nous saluons le vingtième anniversaire de ta naissance. Que la force et l’intelligence qui sont en toi et dans ta jeunesse se développent et s’expriment pleinement, afin que ton peuple et tous ceux qui t’aiment retrouvent confiance en l’avenir ».

LSur une carte d’anniversaire datée du 21 septembre 2011, voilà ce que nous aimerions écrire à nos frères et sœurs d’Arménie, réaffirmant ainsi notre attachement, notre solidarité et notre espoir, à ce pays qui

représente notre passé, notre présent, mais aussi notre avenir.

L’enthousiasme à la déclaration de son indépendance

Nous entendons témoigner, au nom de ceux qui ont souhaité sa naissance, se sont enthousiasmés à la déclaration de son indépendance, l’ont soute-nue lors d’une guerre dont elle ne voulait pas, mais qui, grâce au sacrifice de ses partisans et volontaires, a permis la libération du Karabagh. Nous avons assisté avec fierté à la construction d’une armée et d’un État doté en quelques années de tous les attributs nécessaires à son entrée à l’ONU et à sa participation au concert des Nations. Reconstruire un pays après un tremblement de terre, une guerre, et l’écroulement du système soviétique, n’a pas été une tâche facile. En quinze ans, la physionomie de la capitale a changé. Érévan ressemble à une ville occidentale, avec un aéroport ul-tramoderne donnant l’image d’un pays évolué. L’accueil touristique s’est élevé, et les jeunes reçoivent une éducation plus ouverte à l’international.

Les inquiétudes sur les dysfonctionnements du paysÀ côté de cela, nous avons constaté beaucoup de dysfonctionnements et émis des critiques positives en vue de contribuer au changement. Mais le bilan s’alourdit un peu plus chaque année. Depuis deux ans, cet été en par-ticulier, une avalanche de statistiques provenant de sources internationales nous est tombée dessus. Sur la dernière carte mondiale de la malnutrition, nous avons, vu l’Arménie en rouge parmi les pays ayant entre vingt et

trente pour cent de la population sous-alimentée, appris que plus de cent cinquante mille personnes ont émigré durant les trente derniers mois, lu que la Banque mondiale a classé notre pays parmi les plus mal gérés éco-nomiquement, et Transparency International parmi les plus corrompus. Un sondage récent a même montré une chute de confiance sensible vis-à-vis de la hiérarchie religieuse, conduisant certains à penser que la révolution en Arménie devrait commencer au sein de son église.

Les espoirs en un meilleur avenirMais nous gardons espoir, car il est possible de faire mieux. En appelant aux responsabilités des dirigeants politiques, économiques et religieux plus compétents et intègres, nous restaurerons la légitimité démocratique et la confiance envers l’État et les institutions. S’exprimant de plus en plus fermement, en Arménie et dans l’émigration récente, des jeunes exigent des Pouvoirs de laisser la place à la nouvelle génération de cadres formés et volontaires. Nous pressentons que cette génération ne laissera plus très longtemps cette mauvaise gouvernance affaiblir le pays et l’exposer davan-tage aux menaces extérieures.

Du haut de ses 20 ans, l’Arménie appelle sa jeunesse à la rejoindre, pour avancer sur le chemin du développement, de la justice, de la démocratie, vers un bonheur bien mérité.

Bon anniversaire et bon courage à nous tous ! nRobert Aydabirian

L’espoir en un monde meilleur lors de l’indépendance de l’Arménie en 1991.

Le renouveau viendra de la nouvelle génération.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201112

Politique

Fondation de la 2e République d’Arménie : les principales étapes

Cet article résume brièvement le processus qui a permis l’indépendance de la République d’Arménie.

11 mars 1985 : Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du Part commu-niste d’Union soviétique.

Février 1988 : Plusieurs centaines de milliers d’Arméniens manifestent à Érévan pour exiger le retour à l’Arménie des territoires qui en ont été séparés au cours des années vingt.

17 mars 1988 : Un pogrom anti-Arménien perpétré par des Azéris fait des dizaines de morts à Soumgaït, la deuxième ville d’Azerbaïdjan.

28 mai 1988 : Nouvelle manifestation à Érévan, à l’appel de l’Union pour l’indépendance nationale. Elle entend commémorer la naissance de l’éphémère République arménienne indépendante en mai 1918. Les drapeaux rouge, bleu et orange de l’ancienne république, pourtant interdits, sont nombreux dans la foule, alors que la police reste passive.

17 juin 1988 : Le Parlement d’Azerbaïdjan s’oppose au rattachement à l’Armé-nie de la région du Haut-Karabagh peuplée à 75 % d’Arméniens. Le 12 juillet suivant, les députés arméniens du Haut-Karabagh défient le pouvoir sovié-tique et les Azéris en proclamant le détachement de leur région de la Répu-blique soviétique d’Azerbaïdjan et en affirmant leur volonté de rattachement à l’Arménie voisine. Des renforts des troupes soviétiques sont acheminés vers Stépanakert, le chef-lieu du Haut-Karabagh où la grève est totale et où tout rassemblement est interdit.

7 décembre 1988 : Un terrible séisme affecte l’Arménie. Son épicentre se trouve à Spitak, à une centaine de kilomètres d’Érévan. Les autorités sovié-tiques arrêtent les responsables du comité Karabagh qui ne seront libé-rés qu’au mois de juin suivant.

1990 : Le chef du Comité Karabagh, fondateur du Mouvement national arménien, Lévon Ter Pétros-sian, sort vainqueur des élections organisées en Arménie.

19 août 1991 : Échec à Moscou de la tentative de coup d’État visant à stopper le processus de réformes engagé par M. Gorbatchev. C’est l’occasion pour Boris Eltsine, le président de la république de Russie, d’apparaître comme le nouvel homme fort.

2 septembre 1991 : L’Azerbaïdjan proclame son indépendance. Le Haut- Karabagh s’en sépare et reste au sein de l’URSS en vertu de la loi en vigueur sur la sécession des provinces autonomes. Le 2 novembre suivant, l’Azerbaïdjan supprime le statut d’autonomie du Haut-Karabagh et déclenche des opérations militaires contre le territoire sécessionniste. Mais le référendum organisé le 10 décembre 1991 légitime son indépendance.

21 septembre 1991 : L’Arménie proclame son indépendance à l’issue d’un référendum, et Lévon Ter Pétrossian est élu Président de la République.

Le 25 décembre 1991 : Gorbatchev quitte le Kremlin et le drapeau russe y remplace le drapeau soviétique. L’URSS n’existe plus. 1991, marque le début d’une transition éco-nomique difficile marquée par l’explosion de l’ancien espace soviétique et le blocus imposé par la Turquie en raison du conflit arméno-azéri.

Mars 1992 : Les affrontements se déve-loppent dans le Haut-Karabagh, dont les Arméniens prennent le contrôle. En mai, les forces arméniennes s’emparent de la ville de Chouchi et ouvrent le couloir humanitaire de Latchine permettant de relier le Haut- Karabagh à l’Arménie. Un cessez-le-feu est signé en 1993 et confirmé l’année suivante.

Juin 1992 : L’Arménie adhère à la Zone de Coopération économique de la mer Noire.

1995 : L’élection, à la tête du patriarcat d’Etchmiadzine du catholicos d’Anté-lias, scelle la réunion des deux pôles religieux de l’Arménie.

5 juillet 1995 : Adoption par référendum du projet de constitution préparé par l‘Assemblée élue en août 1990. Cette constitution s’inspire de celle de la Ve République française. n

Extraits de L’Arménie de Claire MouradianCollection « Que Sais-Je »

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Le terrible tremblement de terre de 1988. Les combattants du Haut-Karabagh.

Levon Ter Pétrossian, premier président de

l’Arménie.

Le blocus et la crise écono-mique touchent durement la population arménienne.

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Amnesty International : rapport 2011 sur l’Arménie

Le rapport d’Amnesty International est éloquent sur l’Arménie d’aujourd’hui.

Des auteurs de violations des droits humains continuent de jouir de l’impunité. Les dispositions visant à protéger les femmes et les filles contre la violence ne satisfont toujours pas aux normes internationales.

Aucune véritable option de remplacement du service militaire n’a été mise en place…

Morts en détentionLe Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, qui s’est rendu en Arménie, s’est dit préoccupé par le cas de personnes frappées ou autrement maltraitées en détention. Il a également fait part de son inquiétude au sujet des pressions exercées sur les détenus pour leur arracher des « aveux ». En avril, Vahan Khalafian est mort à l’hôpital, quelques heures après avoir été appré-hendé pour vol, et placé en détention dans les locaux de la police de Charent-savan. Les autorités ont affirmé qu’il s’était poignardé après avoir été brutalisé par des policiers, mais sa famille a contesté la thèse du suicide. En novembre, deux policiers ont été condamnés à des peines d’emprisonnement (huit années pour l’un, deux années avec sursis pour son subordonné) pour abus de position officielle ayant entraîné le suicide.

Impunité L’année s’est écoulée sans qu’aucune enquête indépendante soit menée sur les allégations de recours excessifs à la force durant les manifestations qui avaient suivi l’élection de 2008. Les dix morts (dont deux policiers) survenues pendant ces incidents violents n’avaient donné lieu à aucune poursuite. Les familles de neuf des victimes ont engagé une action contre le parquet pour défaut d’en-quête. Le tribunal de première instance a classé l’affaire sans suite, une décision confirmée par la Cour d’appel, puis la Cour suprême.

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Politique

Fondation de la 2e République d’Arménie : les principales étapes

Amnesty International : rapport 2011 sur l’Arménie

Le rapport d’Amnesty International est éloquent sur l’Arménie d’aujourd’hui.

Des auteurs de violations des droits humains continuent de jouir de l’impunité. Les dispositions visant à protéger les femmes et les filles contre la violence ne satisfont toujours pas aux normes internationales.

Aucune véritable option de remplacement du service militaire n’a été mise en place…

Morts en détentionLe Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, qui s’est rendu en Arménie, s’est dit préoccupé par le cas de personnes frappées ou autrement maltraitées en détention. Il a également fait part de son inquiétude au sujet des pressions exercées sur les détenus pour leur arracher des « aveux ». En avril, Vahan Khalafian est mort à l’hôpital, quelques heures après avoir été appré-hendé pour vol, et placé en détention dans les locaux de la police de Charent-savan. Les autorités ont affirmé qu’il s’était poignardé après avoir été brutalisé par des policiers, mais sa famille a contesté la thèse du suicide. En novembre, deux policiers ont été condamnés à des peines d’emprisonnement (huit années pour l’un, deux années avec sursis pour son subordonné) pour abus de position officielle ayant entraîné le suicide.

Impunité L’année s’est écoulée sans qu’aucune enquête indépendante soit menée sur les allégations de recours excessifs à la force durant les manifestations qui avaient suivi l’élection de 2008. Les dix morts (dont deux policiers) survenues pendant ces incidents violents n’avaient donné lieu à aucune poursuite. Les familles de neuf des victimes ont engagé une action contre le parquet pour défaut d’en-quête. Le tribunal de première instance a classé l’affaire sans suite, une décision confirmée par la Cour d’appel, puis la Cour suprême.

Liberté d’expression

Nikol Pachinian, militant de l’opposition et rédacteur en chef de Haikakan Jamanak, aurait été agressé en prison par des individus non identifiés. Condamné en janvier à sept ans d’emprisonnement, pour organisation de troubles de masse en 2008, cet homme avait vu sa peine ramenée à trois ans et onze mois de détention. Il continuait d’écrire des articles pour son journal, en prison. D’après son avocate, N. Pachinian avait déjà reçu des menaces lui intimant de ne plus évoquer les pratiques de corruption présumées du système pénitentiaire.

Violences faites aux femmes et aux filles En mars, sur décret du Premier ministre, les pouvoirs publics ont mis en place le Comité inter-administrations pour la lutte contre les violences liées au genre. Aucun progrès n’a toutefois été observé quant à l’adoption de lois visant spé-cifiquement les violences faites aux femmes et l’ouverture de foyers d’accueil, contrairement à ce qu’avait recommandé le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes en 2009. On ne comptait qu’une seule structure d’accueil dans le pays. Elle était financée par des fonds étrangers et gérée par une ONG, le Centre pour les droits des femmes. Victime de violences familiales répétées, Zarouhi Petrossian est morte à l’âge de 20 ans. Elle avait été violemment frappée par son mari et sa belle-mère. D’après les déclarations de sa sœur, la jeune femme avait déjà contacté, par deux fois, la police, pour signaler ces violences et obtenir de l’aide, mais les fonctionnaires n’avaient pas donné suite à sa plainte, jugée « sans objet » et « déplacée ». Après l’importante médiatisation dont l’affaire a fait l’objet, les pouvoirs publics ont arrêté l’époux et l’ont inculpé « d’atteinte grave et intentionnelle à la santé » de la victime.

Prisonniers d’opinion À la fin de l’année, soixante-treize hommes purgeaient une peine d’emprison-nement, parce qu’ils refusaient d’effectuer leur service militaire pour des rai-sons de conscience. Le service civil proposé en remplacement demeurait sous le contrôle des autorités militaires. En novembre, la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme a examiné l’appel interjeté par l’objecteur de conscience Vahan Bayatyan. En 2009, la Cour avait considéré que son droit à la liberté de conscience et de religion n’avait pas été bafoué lorsqu’il avait été condamné pour s’être soustrait à la conscription en 2002. Elle avait indiqué que la Convention européenne des droits de l’homme ne garantissait pas le droit à l’objection de conscience. Un des juges avait émis une opinion dissidente en déclarant que les conclusions des juges majoritaires ne reflétaient pas le fait que le droit à l’objection de conscience était reconnu de manière quasiment universelle comme étant fondamental pour les droits à la liberté de pensée, de conscience et de religion. n

Source/Lien : Amnesty InternationalInfo : Collectif Van

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Politique

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Focus sur la stratégie militaire turque Quel impact pour l’Arménie ?

La Turquie rêve de devenir le gendarme du Moyen-Orient et de fait un acteur incontournable sur la scène internationale. Les faits géopolitiques et militaires de ces vingt dernières années montrent un tout autre visage…

Il est de notoriété publique que l’Arménie a été classée, pendant les vingt dernières années, parmi les pays ennemis potentiels de la Turquie. Qu’Anka-ra ait pensé qu’Érévan pourrait représenter un danger sur le plan militaire

relève presque de la paranoïa. Il est vrai, tout de même, que la victoire militaire des Arméniens du Haut-Karabagh a désagréablement surpris Ankara. En 1993, la Turquie, en représailles, avait décidé de fermer sa frontière avec l’Arménie. Il est aussi à rappeler qu’en 1994, plusieurs divisions de l’armée turque étaient alignées le long de la frontière arménienne, et que, sans l’intervention de l’Otan, elles l’auraient facilement franchie… Maintenant, avec la signature de l’accord militaire arméno-russe de l’été dernier, il sera difficile pour Ankara d’agresser militairement l’Arménie sans être inquiétée en retour par Moscou.

L’Arménie toujours considérée comme une menace…

Pendant de longues années, le concept militaire turc était en grande partie de nature défensive. Ses experts estimaient que les principales menaces pour la sécurité du pays viendraient de pays comme la Russie, la Grèce, l’Irak, l’Iran, l’Arménie et la Syrie, c’est-à-dire presque tous les pays limitrophes motivés par des revendications territoriales. Jusqu’à récemment, l’élite militaire turque se rangeait derrière l’avis de Kemal Atatürk, à savoir : « Le destin de la Turquie est lié uniquement à l’Occident. » Cependant, cela a sensiblement changé depuis l’arri-vée de l’AKP au pouvoir. Les nouveaux stratèges d’Ankara considèrent mainte-nant la Turquie comme un pays d’Eurasie. Et ceci nécessite de maintenir et de développer des relations avec l’Occident et aussi avec l’Orient. Autre nouveauté, le commandement militaire prévoit que les guerres futures se dérouleront, non plus sur son territoire, mais à l’extérieur de la Turquie. Il suffit de se rappeler des frappes de l’armée turque contre l’AKP en Irak, pour étayer cette thèse. Bref, il est à redouter qu’un jour elle intervienne dans le Caucase, en particulier dans le conflit du Karabagh…

La Turquie, qui a repris le rôle de nouveau chef islamique d’Asie centrale, rêve d’être aussi un acteur incontournable de la scène internationale. Ankara n’a pas ménagé ses efforts sur le front palestinien, or les factions palestiniennes rivales, du Hamas et du Fatah, ont signé leur pacte d’unité nationale si long-temps attendu, non pas à Ankara, mais au Caire. Ce revers politique est le signe indiquant que le grand rôle unique de leadership que voulait tenir la Turquie au Moyen-Orient prend fin, car face aux changements provoqués par le Prin-temps arabe, l’Égypte apparaît clairement comme un concurrent sérieux dans la course à l’influence régionale.

Les conséquences de la nouvelle stratégie turque. Entre 2002 et le Réveil arabe, il y a eu une période de lune de miel entre la Turquie et le Moyen-Orient. Maintenant, elle doit faire des choix clairs en raison des profonds change-ments qui se dé-roulent dans la ré-gion. Car la nouvelle politique étrangère

prônée par le ministre des Affaires étrangères Davutoglu et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a éloigné leur pays de son orientation traditionnelle vers l’Occident. Leur stratégie a agacé les États-Unis, car Ankara s’est tournée vers l’Iran et s’est fâchée avec Israël. Les nouvelles réalités du Moyen-Orient ont pris Ankara par surprise. Si la Turquie a rapidement pris fait et cause pour l’opposi-tion égyptienne, en appelant le président Hosni Moubarak à se retirer, la diplo-matie turque a, par contre, navigué à vue en Lybie et en Syrie. Au cours de ces dernières années, Ankara avait cultivé des liens diplomatiques et commerciaux avec le leader syrien, considérant le parti Baas au pouvoir comme un rempart contre l’instabilité. Depuis elle a pris contact avec l’opposition antigouverne-mentale, car celle-ci jouit d’un grand soutien dans l’opinion publique turque.

Ainsi, la Turquie, qui tente de reprendre le rôle de nouveau chef islamique, est devenue plus dangereuse pour ses voisins, et même imprévisible pour ses alliés, car louvoyant entre ses relations avec l’Occident et son désir d’extension de son influence en Orient. Elle reste toujours une menace pour l’existence même de l’Arménie par sa paranoïa de « l’influence » arménienne. Face à ces chambou-lements, la seule force que les Arméniens peuvent lui opposer ne se trouve pas sur le plan militaire, mais sur le plan politique, des droits de l’homme et de la justice, en dégradant « son image » dans la communauté internationale. C’est la hantise d’Ankara. n

Éric Morino Source : Article d’Armen Ayvazian - Docteur en sciences politiques parue dans FEAJD.Article de David Rosenberg paru dans The Jerusalem Post

Parade militaire en 2008 à Ankara.

A gauche Bashir el Assad, président de la Syrie serrant la main du Premier ministre turc,

Recep Tayyip Erdogan.

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Quel impact pour l’Arménie ?

La Turquie, qui a repris le rôle de nouveau chef islamique d’Asie centrale, rêve d’être aussi un acteur incontournable de la scène internationale. Ankara n’a pas ménagé ses efforts sur le front palestinien, or les factions palestiniennes rivales, du Hamas et du Fatah, ont signé leur pacte d’unité nationale si long-temps attendu, non pas à Ankara, mais au Caire. Ce revers politique est le signe indiquant que le grand rôle unique de leadership que voulait tenir la Turquie au Moyen-Orient prend fin, car face aux changements provoqués par le Prin-temps arabe, l’Égypte apparaît clairement comme un concurrent sérieux dans la course à l’influence régionale.

Les conséquences de la nouvelle stratégie turque. Entre 2002 et le Réveil arabe, il y a eu une période de lune de miel entre la Turquie et le Moyen-Orient. Maintenant, elle doit faire des choix clairs en raison des profonds change-ments qui se dé-roulent dans la ré-gion. Car la nouvelle politique étrangère

prônée par le ministre des Affaires étrangères Davutoglu et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a éloigné leur pays de son orientation traditionnelle vers l’Occident. Leur stratégie a agacé les États-Unis, car Ankara s’est tournée vers l’Iran et s’est fâchée avec Israël. Les nouvelles réalités du Moyen-Orient ont pris Ankara par surprise. Si la Turquie a rapidement pris fait et cause pour l’opposi-tion égyptienne, en appelant le président Hosni Moubarak à se retirer, la diplo-matie turque a, par contre, navigué à vue en Lybie et en Syrie. Au cours de ces dernières années, Ankara avait cultivé des liens diplomatiques et commerciaux avec le leader syrien, considérant le parti Baas au pouvoir comme un rempart contre l’instabilité. Depuis elle a pris contact avec l’opposition antigouverne-mentale, car celle-ci jouit d’un grand soutien dans l’opinion publique turque.

Ainsi, la Turquie, qui tente de reprendre le rôle de nouveau chef islamique, est devenue plus dangereuse pour ses voisins, et même imprévisible pour ses alliés, car louvoyant entre ses relations avec l’Occident et son désir d’extension de son influence en Orient. Elle reste toujours une menace pour l’existence même de l’Arménie par sa paranoïa de « l’influence » arménienne. Face à ces chambou-lements, la seule force que les Arméniens peuvent lui opposer ne se trouve pas sur le plan militaire, mais sur le plan politique, des droits de l’homme et de la justice, en dégradant « son image » dans la communauté internationale. C’est la hantise d’Ankara. n

Éric Morino Source : Article d’Armen Ayvazian - Docteur en sciences politiques parue dans FEAJD.Article de David Rosenberg paru dans The Jerusalem Post

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201116

PolitiqueCoopération

Visite des maires d’Arménie en Rhône-Alpes

À l’initiative de la Région Rhône-Alpes, et dans le cadre de la coopération décentralisée, dix maires d’Armé-nie issus de l’Association des communes arméniennes ont participé, du 20 au 26 juin, à un voyage d’études destiné à accompagner et sensibiliser les élus armé-niens aux enjeux des projets de tourisme rural et à la valorisation des ressources de leurs territoires.

Accueillis tout d’abord par l’AFRAT et son président, le sénateur Jean Faure à Autrans, sur le plateau du Vercors, ils ont planché pendant trois jours sur le rôle des communes dans les dynamiques

du tourisme rural avec, pour appui, le développement des activités de pleine nature estivales ou hivernales dans le cadre de cette commune et de son territoire. Parmi les thèmes abordés, la communication a porté sur l’organisation de l’accueil, avec le développement des chambres d’hôtes, des centres de vacances qui s’appuient sur la démarche qualité. Ont été également traités le développement et la mise en valeur des produits du terroir, l’inventaire des ressources du patrimoine local, ainsi que le métier de guide-interprète, indispensable pour le développement du tourisme rural. L’accent a été mis notamment sur le travail artisanal, en communiquant sur l’existence des ateliers situés dans les communes et les faire connaître aux touristes lors de leurs visites.

Temps d’échanges et moments festifs ont accompagné, bien entendu, les travaux de la délégation avec, en particulier, un accueil en soirée à la Maison de la Culture Arménienne de Grenoble et du Dauphiné (MCAGD). Des rencontres ont eu lieu avec les responsables de la communauté ainsi que les élus locaux, notamment Cristine Crifo, vice-présidente du Conseil général et Jean Michel Détroyat, adjoint au maire de Grenoble, tous deux en charge de la coopération décentralisée au sein de leur collectivité. La Région Rhône-Alpes était représentée par Anna Fiorini-Bériot, chargée de mission aux Relations internationales en charge de la coopération.

Soirée de détente avec, pour animation, une interprétation appréciée de la toute jeune troupe de danse Karoun de la MCAGD, dirigée par Betty Derdérian, suivie d’un repas arrosé de nombreux « guénats ». Une ambiance chaleureuse qui a caractérisé la convivialité arménienne si chère à ceux qui ont la chance de se rendre en Arménie.

La délégation s’est rendue ensuite à Lyon, pour une réunion au Conseil régional du Rhône, destinée à tirer une conclusion de ces premiers jours de formation. Une rencontre s’est poursuivie à Grenoble avec Kévork Malkassyan, maire de Sevan, reçu en privé par le premier magistrat de la ville, Michel Destot. On sait que Grenoble parraine la ville arménienne du bord du lac du même nom depuis 2006, et que la coopération entre-tenue entre les deux municipalités autour du tourisme devrait aboutir également à une aide au développement économique de cette commune, relativement sinistrée sur le plan des activités industrielles, et notam-ment de l’emploi.

Une discussion a suivi avec les services de coopération décentralisée de Grenoble et les partenaires techniques, AFRAT, Aide Médicale et déve-loppement (AMD), Arménie Échange et Promotion et la MCAGD, pour établir un bilan des actions menées en matière de tourisme, santé et

Réception de la délégation des maires à la Maison de la Culture Arménienne de Grenoble et du Dauphiné.

Réception de Kevork Malkassyan, maire de Sevan par Michel Destot, député-maire de Grenoble assisté de quelques élus et collaborateurs. Panneaux - affichage publicitaire

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Grégory DimirdjianTél. 04 76 56 00 12 - Z.I. St Egrève

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 17

PolitiqueCoopération

Visite des maires d’Arménie en Rhône-Alpes

Soirée de détente avec, pour animation, une interprétation appréciée de la toute jeune troupe de danse Karoun de la MCAGD, dirigée par Betty Derdérian, suivie d’un repas arrosé de nombreux « guénats ». Une ambiance chaleureuse qui a caractérisé la convivialité arménienne si chère à ceux qui ont la chance de se rendre en Arménie.

La délégation s’est rendue ensuite à Lyon, pour une réunion au Conseil régional du Rhône, destinée à tirer une conclusion de ces premiers jours de formation. Une rencontre s’est poursuivie à Grenoble avec Kévork Malkassyan, maire de Sevan, reçu en privé par le premier magistrat de la ville, Michel Destot. On sait que Grenoble parraine la ville arménienne du bord du lac du même nom depuis 2006, et que la coopération entre-tenue entre les deux municipalités autour du tourisme devrait aboutir également à une aide au développement économique de cette commune, relativement sinistrée sur le plan des activités industrielles, et notam-ment de l’emploi.

Une discussion a suivi avec les services de coopération décentralisée de Grenoble et les partenaires techniques, AFRAT, Aide Médicale et déve-loppement (AMD), Arménie Échange et Promotion et la MCAGD, pour établir un bilan des actions menées en matière de tourisme, santé et

francophonie. On a appris ainsi qu’un nouvel hôpital, équipé par AMD à Gavard, préfecture du Guégarkounik, verra prochainement le jour, en remplacement de l’établissement actuel trop vétuste. Il était temps pour la population locale, qui ne pouvait plus bénéficier de soins décents dans sa propre ville. Beaucoup reste à faire, et les responsables de la MCAGD ont manifesté leur désir de s’impliquer à part entière dans le processus de coopération avec l’Arménie auprès des collectivités.

Un programme fonctionnel de formation et d’échanges qui contribuera sans aucun doute au développement des communes, grâce à l’initiative du Conseil régional Rhône-Alpes et des collectivités territoriales de la Drôme et de l’Isère. n

Grégoire Atamian

Nelson Voskanyan, le dynamique maire de Goris.

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La délégation des mairesVilles MairesVardenis : Valodia Khoyan Gori : Nelson Voskanian Stepanavan : Sarkis GharakechichyanSevan : Kevork Malkassyan Talin : Mnatsakan MnatsakanyanIdjévan : Varoujan NersissyanStepanavan : Sarkis GharakechichyanVanadzor : Samuel DarbinyanParakar : Samuel VardanyanAréni : Jiraïr YaghiyanDjermouk : Vardan Hovhannisyan

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201118

Hommage

Elena Bonner, défenseure des droits de l’Homme d’origine arménienne, s’est éteinteLa veuve d’Andréï Sakharov, figure majeure de la dissi-dence au temps de l’Union Soviétique et soutien incon-ditionnel de la cause du Karabagh a été emportée par une crise cardiaque le 18 juin 2011, à l’âge de 88 ans.

Dès les années 80, elle fit en sorte d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le sort des populations arméniennes du Karabagh. Membre du groupe d’Helsinki, qui deviendra l’ONG Human Rights

Watch, elle avait visité le Karabagh à de nombreuses reprises et témoigné, tant devant le Congrès américain, que devant les Nations unies, des persécutions et massacres de Soumgaït, Kirovabad et Bakou perpétrés par les autorités azéries sur la population arménienne en 1988 et 1990.Le président du Karabagh, Bako Sahakyan, a adressé ses condoléances à la famille en ces termes : « Dès le commencement du mouvement de libération du Karabagh, Elena Bonner a constamment demandé le droit de notre peuple à l’autodétermination. Elle a visité notre patrie et s’est battue à nos côtés pour la restauration de la justice historique, et, devant les plus hautes assemblées, elle a demandé l’arrêt des violations des droits de l’homme commises par les Azéris. (…) C’est pour nous tous aujourd’hui une perte immense ».

Une vie dédiée à la défense des droits de l’hommeElena Bonner, née Lussik Alikhanova, naît le 15 février 1923 à Merv, au Turkménistan. Elle est la fille de Gevork Alikhanov, un haut responsable communiste arménien, qui sera secrétaire du Kominterm, et de Ruth Bonner, une militante juive communiste de Sibérie. Elena passera son enfance à Chita, ville du sud-est de la Russie.Mais, en 1937, tout s’effondre. Son père est arrêté et interné dans un camp de travail forcé. Elena part alors vivre à Leningrad chez sa grand-mère, avec sa mère et son jeune frère. Un an plus tard, sa mère est à son tour condamnée aux travaux forcés dans un goulag près de Karaganda au Kazakhstan. Elena

Bonner ne reverra jamais ses parents. A la mort de Staline, ils seront réhabilités, comme de nombreuses victimes des purges. Ce n’est qu’une cinquantaine d’années plus tard, à la fin des années 80 qu’elle apprendra que son père avait été exécuté dès 1938. Après des études à l’école d’infirmière de Léningrad, elle s’engage dans les trains-hôpitaux de l’Armée rouge dès 1941. Après avoir été blessée, elle est libérée avec les honneurs. Elle reprend ses études de médecine et rencontre son futur époux, Ivan Semyonov, dont elle aura deux enfants, une fille Tatiana en 1950 et un fils Alexey en 1956. Mais dans les années soixante, le couple se sépare.Elle rencontre Andreï Sakharov en 1970, alors qu’ils protestaient ensemble contre la condamnation de militants des droits de l’homme. En 1972, elle épouse le père de la bombe H soviétique et prix Nobel de la paix en 1975. Jusqu’à la mort de Sakharov en 1989, le couple sera de tous les combats pour la défense des droits de l’homme et du citoyen dans l’URSS, dénonçant aussi les atteintes à la liberté de religion et à la liberté d’opinion. Ni les persécutions du KGB, ni les arrestations ne font taire le couple de militants. Sakharov est arrêté en 1980 pour avoir appelé au boycott des J.O de Moscou et Bonner pour diffamation contre l’État soviétique. Tous deux sont exilés à Nizny Novgorod, où ils écrivent Seul, ensemble, publié en 1987. Il faudra à Sakharov trois grèves de la faim pour que E. Bonner soit autorisée à voyager aux États-Unis pour une opération à cœur ouvert. Leur exil prendra fin soudainement après un appel téléphonique de Gorbatchev.

Après la mort de Sakharov, elle deviendra l’un des soutiens les plus solides de la cause du Karabagh. Inlassablement, elle dénoncera les pogroms et autres crimes commis contre les Arméniens au temps de l’Union soviétique, les déportations et les tortures dans les régions contrôlées par les Azéris.

Le militantisme de Bonner aura inspiré et influencé de nombreuses personnalités publiques. Des prisonniers politiques arméniens de l’époque soviétique ont dit d’elle : « Chacun d’entre nous a pu ressentir son soutien et sa protection, son expérience d’une lutte sans compromissions est toujours d’actualité. » Elle était devenue un symbole d’espoir pour tous les opprimés. n

Source : fondation Andréï Sakharov

Laura Torossian

Elena Bonner à Strasbourg le 17 décembre 2008.

Elena Bonner et son mari Andrei Sakharov à Moscou en 1987.

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: AFP

LES COUPONS D’ALSACE25200 MONTBÉLIARD - Zone du Pied des Gouttes

Tél. 03 81 31 27 1090000 BELFORT - 65, avenue Jean-Jaurès

25400 AUDINCOURT - 12, Allée Chêne

Azad 132.:Azad 31/01/11 16:05 Page 13

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 19

Elena Bonner, défenseure des droits de l’Homme d’origine arménienne, s’est éteinte

Bonner ne reverra jamais ses parents. A la mort de Staline, ils seront réhabilités, comme de nombreuses victimes des purges. Ce n’est qu’une cinquantaine d’années plus tard, à la fin des années 80 qu’elle apprendra que son père avait été exécuté dès 1938. Après des études à l’école d’infirmière de Léningrad, elle s’engage dans les trains-hôpitaux de l’Armée rouge dès 1941. Après avoir été blessée, elle est libérée avec les honneurs. Elle reprend ses études de médecine et rencontre son futur époux, Ivan Semyonov, dont elle aura deux enfants, une fille Tatiana en 1950 et un fils Alexey en 1956. Mais dans les années soixante, le couple se sépare.Elle rencontre Andreï Sakharov en 1970, alors qu’ils protestaient ensemble contre la condamnation de militants des droits de l’homme. En 1972, elle épouse le père de la bombe H soviétique et prix Nobel de la paix en 1975. Jusqu’à la mort de Sakharov en 1989, le couple sera de tous les combats pour la défense des droits de l’homme et du citoyen dans l’URSS, dénonçant aussi les atteintes à la liberté de religion et à la liberté d’opinion. Ni les persécutions du KGB, ni les arrestations ne font taire le couple de militants. Sakharov est arrêté en 1980 pour avoir appelé au boycott des J.O de Moscou et Bonner pour diffamation contre l’État soviétique. Tous deux sont exilés à Nizny Novgorod, où ils écrivent Seul, ensemble, publié en 1987. Il faudra à Sakharov trois grèves de la faim pour que E. Bonner soit autorisée à voyager aux États-Unis pour une opération à cœur ouvert. Leur exil prendra fin soudainement après un appel téléphonique de Gorbatchev.

Après la mort de Sakharov, elle deviendra l’un des soutiens les plus solides de la cause du Karabagh. Inlassablement, elle dénoncera les pogroms et autres crimes commis contre les Arméniens au temps de l’Union soviétique, les déportations et les tortures dans les régions contrôlées par les Azéris.

Le militantisme de Bonner aura inspiré et influencé de nombreuses personnalités publiques. Des prisonniers politiques arméniens de l’époque soviétique ont dit d’elle : « Chacun d’entre nous a pu ressentir son soutien et sa protection, son expérience d’une lutte sans compromissions est toujours d’actualité. » Elle était devenue un symbole d’espoir pour tous les opprimés. n

Source : fondation Andréï Sakharov

Laura Torossian

LES COUPONS D’ALSACE25200 MONTBÉLIARD - Zone du Pied des Gouttes

Tél. 03 81 31 27 1090000 BELFORT - 65, avenue Jean-Jaurès

25400 AUDINCOURT - 12, Allée Chêne

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Ce festival, qui s’est déroulé à Érévan cet été, se veut le plus important festival du cinéma de la région. Le thème de cette année a été « Aux carrefours des cultures et des civilisations ».

La manifestation a débuté par la « traditionnelle » bénédiction des abricots, dans une église d’Érévan.

L’actrice française Fanny Ardant était l’invitée d’honneur du festival « Voské Dziran » (Abricot d’or), qui s’est déroulé du 10 au 17 juillet. Elle présentait deux films, Cendre et sang, et un court-métrage, Chimères absentes. Un prix spécial lui a été décerné. Cent-cinquante films (courts et longs-métrages) venant de quarante-cinq pays, ont été présentés cette année.

Cette fois-ci, la cérémonie de clôture s’est déroulée à l’hôtel Latar. Voici la liste des gagnants de ce 8e festival :

Dans la catégorie films de fiction internationauxAbricot d’or : Nader and Semin, the Seperation, par l’Iranien Asghar Farhadi.Abricot d’argent : The Journals of Musan, par Park Jungbum.

Dans la catégorie des documentaires internationauxAbricot d’or : The World according to Ion B, par Alexander Nanau.

Abricot d’argent : Summer Pasture, par Lynn True, Nelson Walker III, Tsering Perlo

Dans la catégorie films arméniensAbricot d’or : Loading My Life, par Haroutyun Shatyan, pour le meilleur film et court métrage arménien.

Abricot d’argent : The Spaceship, par Emil Mkrtchian.

Si vous aimez le cinéma, alors, ne ratez pas ce Festival international du cinéma à Érévan. n

Éric Morino

AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201120

PolitiqueCinéma

8e Festival du cinéma «Abricot d’or»La vitrine internationale du cinéma régional

Les fêtes arméniennesL’Arménie est un pays qui a une très riche culture et qui a gardé soigneusement ses fêtes, ses festins et ses habitudes ancestrales, en surmontant beaucoup de difficultés. Les Arméniens ont gardé de nombreuses fêtes nationales et païennes qui sont célébrées de nos jours.

Beaucoup de fêtes chrétiennes sont fêtées seulement par les serviteurs du culte. Néanmoins, il y en a quelques-unes qui sont très appréciées par des personnes de toutes les couches sociales.

Le VardavarL’une d’elles est le Paytsarakerputyun (Transfiguration) ou Vardavar. On la célèbre en été, quatorze semaines après Pâques. La fête est consacrée au chan-gement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre quand, sur le mont Thabor, il est apparu à ses élèves. Pourtant, cette

fête a des racines païennes et Varda-vare a été en rap-port avec la déesse païenne Astghik. Le mot Vardavare a deux significations : douleur des roses (vard = rose) et le nettoyage de l’eau.

Ce jour-là, tout le monde s’arrose, juste pour s’amuser, dans la joie et la bonne humeur !

L’Abricot d’or a débuté par la bénédiction des abricots, dans une église de la capitale Érévan.

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: Pho

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EN DIRECT D’ITALIE108, rue Jean Perrier-Gustin

ZI de Bassens73000 CHAMBÉRY

Tél. 04 79 60 46 31

EN DIRECT D’ITALIEDAL PIZZICAGNOLO

18, rue Brocherie - 38000 GRENOBLETél. 04 76 42 09 14

PRODUITS ALIMENTAIRES D'ITALIEEN DIRECT D’ITALIE2, av. Roger Salengro69100 VILLEURBANNE

Tél. 04 72 43 97 09

COFI-CASHSortie n°4 - Rocade Sud8, rue de Bourgamon

ST-MARTIN-D’HÉRES

Tél. 04 76 24 02 72 / Fax 04 76 24 49 13

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Ouverture du festival.

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The World according to Ion B, d’Alexander Nanau, a reçu l’Abricot d’or, dans la catégorie des «documentaires internationaux».

Un prix spécial décerné à Fanny Ardant.

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Dans la catégorie «films arméniens» l’Abricot d’or a été décerné à « Loading My Life » d’Haroutyun Shatyan.

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La cérémonie religieuse.

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Cette fois-ci, la cérémonie de clôture s’est déroulée à l’hôtel Latar. Voici la liste des gagnants de ce 8e festival :

Dans la catégorie films de fiction internationauxAbricot d’or : Nader and Semin, the Seperation, par l’Iranien Asghar Farhadi.Abricot d’argent : The Journals of Musan, par Park Jungbum.

Dans la catégorie des documentaires internationauxAbricot d’or : The World according to Ion B, par Alexander Nanau.

Abricot d’argent : Summer Pasture

Dans la catégorie films arméniensAbricot d’or : Loading My Lifecourt métrage arménien.

Abricot d’argent : The Spaceship, par Emil Mkrtchian.

Si vous aimez le cinéma, alors, ne ratez pas ce Festival international du cinéma à Érévan. n

Éric Morino

AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 21

Focus

8e Festival du cinéma «Abricot d’or»La vitrine internationale du cinéma régional

Les fêtes arméniennesL’Arménie est un pays qui a une très riche culture et qui a gardé soigneusement ses fêtes, ses festins et ses habitudes ancestrales, en surmontant beaucoup de difficultés. Les Arméniens ont gardé de nombreuses fêtes nationales et païennes qui sont célébrées de nos jours.

Beaucoup de fêtes chrétiennes sont fêtées seulement par les serviteurs du culte. Néanmoins, il y en a quelques-unes qui sont très appréciées par des personnes de toutes les couches sociales.

Le VardavarL’une d’elles est le Paytsarakerputyun (Transfiguration) ou Vardavar. On la célèbre en été, quatorze semaines après Pâques. La fête est consacrée au chan-gement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre quand, sur le mont Thabor, il est apparu à ses élèves. Pourtant, cette

fête a des racines païennes et Varda-vare a été en rap-port avec la déesse païenne Astghik. Le mot Vardavare a deux significations : douleur des roses (vard = rose) et le nettoyage de l’eau.

Ce jour-là, tout le monde s’arrose, juste pour s’amuser, dans la joie et la bonne humeur !

La fête de Saint SarkisLa Saint Sarkis est encore une fête chré-tienne mémorable. C’est l’une des plus aimées. Saint Sarkis est le saint de l’amour (comme la Saint Valentin). La veille de cette fête, les jeunes mangent des galettes salées, en espérant voir leur futur fiancé ou leur future fiancée dans leurs rêves. La coutume veut de mettre un plateau plein de farine sur les toits des maisons et d’attendre Saint Sarkis venir. Celui-ci doit passer à cheval accompagné d’anges. Si, au matin, on retrouve trace de la foulée du cheval dans la farine, les rêves des jeunes se réaliseront dans l’année !

Les fêtes de khorovats et du vin.Le 15 septembre, à Aghtala, on fête le Kho-rovats. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le « barbecue arménien ». La viande est préparée d’une délicieuse façon ! Pendant la fête, il y a un concours de prépara-tion de khorovats.À la mi-octobre, dans le village Aréni, on fête le vin, et à laquelle parti-cipent beaucoup d’étrangers. Pendant ce festival, il y a, bien sûr, une dégus-tation du vin et du fromage. Les raisins, pour la réalisation du vin, sont écrasés avec les pieds ! Il y a aussi une exposition de tableaux, des démonstrations de cuisson du lavash, et des gatas. La fête se passe en chansons, avec des danses, et bien sûr, un verre à la main. À votre santé ! n

Emma PetrossyanÉtudiante de l’Université d’État d’Érévan, membre du CLEF-Érévan

EN DIRECT D’ITALIE108, rue Jean Perrier-Gustin

ZI de Bassens73000 CHAMBÉRY

Tél. 04 79 60 46 31

EN DIRECT D’ITALIEDAL PIZZICAGNOLO

18, rue Brocherie - 38000 GRENOBLETél. 04 76 42 09 14

PRODUITS ALIMENTAIRES D'ITALIEEN DIRECT D’ITALIE2, av. Roger Salengro69100 VILLEURBANNE

Tél. 04 72 43 97 09

COFI-CASHSortie n°4 - Rocade Sud8, rue de Bourgamon

ST-MARTIN-D’HÉRES

Tél. 04 76 24 02 72 / Fax 04 76 24 49 13

La cérémonie religieuse.

Tout le monde s’amuse.

Saint Sarkis.

Le vin est pressé avec les pieds.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201122

Rencontre avec Alain Alexanian à l’occasion de la sortie de son livre L’art de bien manger bio. I Food- Manger intelligemment. Plus qu’un nouveau livre de recettes, c’est un véritable guide du bien manger pour être mieux dans son corps, dans sa tête, dans sa planète. Il propose des ana-lyses précises de nos besoins énergétiques et de leur évolution et apporte les solutions pour répondre à ces besoins.

Azad Magazine : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Comment passe-t-on d’un restaurant gastronomique étoilé au guide Michelin à la restauration rapide bio ?Alain Alexanian : C’est un nouveau chapitre, qui s’ouvre, mais c’est aussi le fruit de tout un parcours. Je suis entré en apprentissage dans la région lyonnaise dès l’âge de 14 ans, mais j’ai toujours gardé le souvenir du jardin de ma grand-mère à Limonest. À cette époque-là, on utilisait tout ce que l’on pouvait cultiver soi-même. Ensuite, j’ai appris mon métier notamment aux Echets, dans l’Ain.J’ai vécu de très bons moments à l’Alexandrin, le restaurant gastronomique que j’ai tenu de 1986 à 2007 et qui a gardé son étoile au guide Michelin pendant quinze années consécutives.Et j’ai eu le sentiment qu’il fallait démocratiser la cuisine, qu’après tout, elle touchait tout le monde, et que, si on voulait faire une véritable différence par rapport à l’environnement, il fallait pouvoir toucher le plus grand nombre, d’où A. (prononcer a point).

AM : Quel est le concept d’A., pour lequel vous avez reçu, en 2005, la palme d’or du meilleur concept de restauration en France ? En quoi est-ce un lieu unique en son genre ?A.A : L’A. est d’abord unique par sa localisation, au rez-de-chaussée de l’hôpi-

tal Saint-Joseph de Lyon. J’ai voulu montrer que l’hôpital n’est pas un endroit où on devait forcément mal manger, mais qu’on pouvait apporter la santé par la cuisine aussi.Aujourd’hui, les cinq critères de choix d’un restaurant sont, d’abord la rapidité du service, ensuite la localité, puis le rapport qualité/prix en quatrième position seulement le goût et enfin l’éthique. A. répond à ces critères.La santé se détruit, mais se construit aussi par ce que l’on mange. Il est effrayant de lire – études scientifiques à l’appui – qu’aujourd’hui chaque Français consomme environ 1,8 kg de pesticides par an, qu’il les ingurgite et qu’ils entrent dans son corps. Il est important de passer, si ce n’est à l’agriculture bio du moins à l’agriculture raisonnée, et même raisonnable. En fait, c’est une question de bon sens. Pourquoi manger des poires venant d’Argentine quand on voit ce que notre région peut produire en terme de qualité et de variétés de fruits et légumes. Rhône-Alpes est en effet la première région pour l’agriculture biologique de France.

AM : Comment expliquez-vous le récent engouement pour la cuisine et les cuisiniers, tant à la télévision que sur Internet ou dans les journaux ?A.A : Ce n’est pas une mode à proprement parler. Il y a véritablement un vide entre les générations en ce qui concerne la transmission de la tradition culinaire et le respect de la saisonnalité des produits. La télévision est venue combler ce vide. Avec la médiatisation, les chefs sont devenus des stars. En fait, on peut faire un parallèle entre l’évolution de la gastronomie et celle de la société. Il est intéressant de constater que la cuisine correspond à un moment générationnel. Avant mai 68, la cuisine était très bourgeoise, riche. Après 68, cela va devenir plus ou moins n’importe quoi : la nouvelle cuisine, celle du film L’aile ou la cuisse. En 1980, avec l’avènement de la gauche caviar, on juxtapose un fond populaire avec produits luxueux. Dans les années 90, c’est le retour d’une droite relative-ment centriste. Et du coup, la cuisine traditionnelle s’allège. Puis sont apparues les émulsions et les mousses, que l’on avale sans mâcher. On mange résigné.Depuis 2010, il y a une prise de conscience de l’importance de notre environ-nement, de ce que peut être le développement durable. La cuisine se découvre, et elle révèle les produits vrais dans les assiettes. On met la sauce dessous, et l’accompagnement à côté pour plus de transparence.

AM : Quels sont vos projets, votre actualité ?A.A. : Je poursuis mon activité de consultant culinaire, j’élabore des menus qui sont respectueux de l’environnement. Cela veut dire, par exemple, qu’on n’achète pas un produit à plus de 80 km du restaurant. Je travaille avec la Floride, où le bio se développe très rapidement.J’ai aussi créé Kamélya, une nouvelle conception du thé, en fait un nouvel art de boire du thé. C’est la deuxième boisson la plus consommée, après l’eau bien sûr. Et il est prouvé scientifiquement que le thé réunit quatre cents vertus pour la santé. J’ai donc sélectionné en Chine plus de treize thés, dont j’ai choisi les lieux de production. Et j’ai composé des mélanges uniques, pour avoir des saveurs originales, avec un service à thé tout en transparence créé spécifiquement pour cette série de thés. Une démonstratrice vient chez vous vous expliquer et vous apprendre à faire une cérémonie du thé à la française. nwww.alainalexanianconsulting.com

Laura Torossian

Quelques heures avant l’inauguration, des employés de l’Unesco ont retiré les légendes des photographies qui précisaient leurs localités. Ces mêmes employés ont aussi supprimé une carte historique indiquant l’emplacement des différents khatchkars (1) avec des explications détaillées…

Alors même que cette inauguration se faisait en présence de Viguen Tchi-tetchian, ambassadeur d’Arménie en France et de Mme Arev Samuélian, vice-ministre arménienne de la Culture, on peut s’étonner, et même être scandalisé par ces agisse-ments. Aucune référence sur la position géogra-

phique de ces khatchkars (ni à l’Azerbaïdjan, ni à la Turquie, encore moins à l’Arménie historique, pas même à l’Arménie actuelle). Aucun officiel de l’Unesco n’était présent lors de l’inauguration. Par ailleurs, les drapeaux de l’Unesco et celui de l’Arménie étaient retirés…

Une exposition sans parole ni histoire

Depuis plusieurs années, les Armé-niens se sont mobilisés afin de protéger les khatchkars de leurs destruc-tions systéma-tiques. Pour cela, ils ont entrepris des actions concrètes envers

l’Unesco. Malgré ces actions, le laxisme de cette institution n’a pas permis d’éviter la destruction du cimetière arménien de Djoulfa, dans le Nakhitche-van (Azerbaïdjan) par les militaires azéris en 2006. Cette nécropole abri-tait environ trois mille khatchkars. De plus, elle n’a toujours pas dépêché d’experts sur les lieux mêmes de la destruction. En novembre 2010, pour se racheter une crédibilité, l’institution a inscrit l’art des khatchkars sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Enfin, en juin 2011, conjointement avec le ministère de la Culture d’Arménie, elle a lancé cette exposition de photos sur les khatchkars. Alors, pourquoi une telle attitude ? Quelles sont ces fameuses valeurs défendues par cette institution internationale ?

PolitiqueEntretien

Manger trois fois «bon»: pour le goût, pour sa santé, pour la planète

Scandale à l’Unesco : une exposition sur les khatchkars censurée !

Alain Alexanian.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 23

tal Saint-Joseph de Lyon. J’ai voulu montrer que l’hôpital n’est pas un endroit où on devait forcément mal manger, mais qu’on pouvait apporter la santé par la cuisine aussi.Aujourd’hui, les cinq critères de choix d’un restaurant sont, d’abord la rapidité du service, ensuite la localité, puis le rapport qualité/prix en quatrième position seulement le goût et enfin l’éthique. A. répond à ces critères.La santé se détruit, mais se construit aussi par ce que l’on mange. Il est effrayant de lire – études scientifiques à l’appui – qu’aujourd’hui chaque Français consomme environ 1,8 kg de pesticides par an, qu’il les ingurgite et qu’ils entrent dans son corps. Il est important de passer, si ce n’est à l’agriculture bio du moins à l’agriculture raisonnée, et même raisonnable. En fait, c’est une question de bon sens. Pourquoi manger des poires venant d’Argentine quand on voit ce que notre région peut produire en terme de qualité et de variétés de fruits et légumes. Rhône-Alpes est en effet la première région pour l’agriculture biologique de France.

AM : Comment expliquez-vous le récent engouement pour la cuisine et les cuisiniers, tant à la télévision que sur Internet ou dans les journaux ?A.A : Ce n’est pas une mode à proprement parler. Il y a véritablement un vide entre les générations en ce qui concerne la transmission de la tradition culinaire et le respect de la saisonnalité des produits. La télévision est venue combler ce vide. Avec la médiatisation, les chefs sont devenus des stars. En fait, on peut faire un parallèle entre l’évolution de la gastronomie et celle de la société. Il est intéressant de constater que la cuisine correspond à un moment générationnel. Avant mai 68, la cuisine était très bourgeoise, riche. Après 68, cela va devenir plus ou moins n’importe quoi : la nouvelle cuisine, celle du film L’aile ou la cuisse. En 1980, avec l’avènement de la gauche caviar, on juxtapose un fond populaire avec produits luxueux. Dans les années 90, c’est le retour d’une droite relative-ment centriste. Et du coup, la cuisine traditionnelle s’allège. Puis sont apparues les émulsions et les mousses, que l’on avale sans mâcher. On mange résigné.Depuis 2010, il y a une prise de conscience de l’importance de notre environ-nement, de ce que peut être le développement durable. La cuisine se découvre, et elle révèle les produits vrais dans les assiettes. On met la sauce dessous, et l’accompagnement à côté pour plus de transparence.

AM : Quels sont vos projets, votre actualité ?A.A. : Je poursuis mon activité de consultant culinaire, j’élabore des menus qui sont respectueux de l’environnement. Cela veut dire, par exemple, qu’on n’achète pas un produit à plus de 80 km du restaurant. Je travaille avec la Floride, où le bio se développe très rapidement.J’ai aussi créé Kamélya, une nouvelle conception du thé, en fait un nouvel art de boire du thé. C’est la deuxième boisson la plus consommée, après l’eau bien sûr. Et il est prouvé scientifiquement que le thé réunit quatre cents vertus pour la santé. J’ai donc sélectionné en Chine plus de treize thés, dont j’ai choisi les lieux de production. Et j’ai composé des mélanges uniques, pour avoir des saveurs originales, avec un service à thé tout en transparence créé spécifiquement pour cette série de thés. Une démonstratrice vient chez vous vous expliquer et vous apprendre à faire une cérémonie du thé à la française. nwww.alainalexanianconsulting.com

Laura Torossian

Quelques heures avant l’inauguration, des employés de l’Unesco ont retiré les légendes des photographies qui précisaient leurs localités. Ces mêmes employés ont aussi supprimé une carte historique indiquant l’emplacement des différents khatchkars (1) avec des explications détaillées…

Alors même que cette inauguration se faisait en présence de Viguen Tchi-tetchian, ambassadeur d’Arménie en France et de Mme Arev Samuélian, vice-ministre arménienne de la Culture, on peut s’étonner, et même être scandalisé par ces agisse-ments. Aucune référence sur la position géogra-

phique de ces khatchkars (ni à l’Azerbaïdjan, ni à la Turquie, encore moins à l’Arménie historique, pas même à l’Arménie actuelle). Aucun officiel de l’Unesco n’était présent lors de l’inauguration. Par ailleurs, les drapeaux de l’Unesco et celui de l’Arménie étaient retirés…

Une exposition sans parole ni histoire

Depuis plusieurs années, les Armé-niens se sont mobilisés afin de protéger les khatchkars de leurs destruc-tions systéma-tiques. Pour cela, ils ont entrepris des actions concrètes envers

l’Unesco. Malgré ces actions, le laxisme de cette institution n’a pas permis d’éviter la destruction du cimetière arménien de Djoulfa, dans le Nakhitche-van (Azerbaïdjan) par les militaires azéris en 2006. Cette nécropole abri-tait environ trois mille khatchkars. De plus, elle n’a toujours pas dépêché d’experts sur les lieux mêmes de la destruction. En novembre 2010, pour se racheter une crédibilité, l’institution a inscrit l’art des khatchkars sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Enfin, en juin 2011, conjointement avec le ministère de la Culture d’Arménie, elle a lancé cette exposition de photos sur les khatchkars. Alors, pourquoi une telle attitude ? Quelles sont ces fameuses valeurs défendues par cette institution internationale ?

L’Unesco possède des valeurs fondamentales et des objectifs primordiaux qui sont très bien décrits sur son site web, et qui sont l’éducation, les sciences naturelles, sociales et humaines, la culture. Pour être véhiculées, toutes ces valeurs reposent sur l’information. Celle-ci doit être exacte, complète, précise et objective. Ces principes ont été utilisés par les organisateurs arméniens de l’exposition.

Alors, comment peut-on parler d’éducation, de science et de culture lorsque les règles les plus élémentaires de ces disciplines sont bafouées et l’information censurée ? La realpolitik conduit-elle à dissimuler la vérité ? Si tel est le cas, alors l’Unesco se fait complice d’un discours négationniste. Cette institution, qui prône l’accès universel à l’information dans un esprit d’équité, de justice et de respect mutuel, devrait s’excuser auprès des organisateurs, car aucune explica-tion ne peut justifier de tels actes.

Manifestation au sein de l’Unesco

Des militants du Nor Seround sont entrés dans l’exposition afin de protester contre la censure de l’Unesco. Les jeunes protestataires, bâillonnés par des bandes adhésives, ont brandi des pancartes dénonçant ces censures et la destruction de ces monuments par les États turc et azerbaïdjanais. Durant près d’une demi-heure, devant le regard médusé des organisateurs de l’exposition et des agents de sécurité, les militants ont affiché des slogans tels que « Expo censurée ! Patrimoine bafoué ! ».

La responsabilité et la crédibilité de la direction de l’Unesco sont en jeu. Il est urgent que cette institution internationale mette en pratique ce qui y est proclamé. n

Éric Morino

(1) Le khatchkar (pierre croix) est une stèle de pierre sur laquelle se détache une croix en relief. Cette œuvre d’art est une création spécifiquement arménienne.

Source : Lemonde.fr article d’Haroutioun Khatchadourian, www.diasporamag.com FRA Nor Seround

Culture

Manger trois fois «bon»: pour le goût, pour sa santé, pour la planète

Scandale à l’Unesco : une exposition sur les khatchkars censurée !

Patrick Donabédian, historien de l’art, chercheur au CNRS, a présenté de façon magistrale les khatchkars.

Viguen Tchitetchian, ambassadeur d’Arménie en France et Arev Samuélian, vice-ministre

arménienne de la Culture.

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Aucune référence sur la position géographique de ces khatchkars.

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PolitiquePatrimoine

Rénovation du site d’Ani Ankara fait un geste pour sauvegarder les monuments

Ani la capitale arménienne des Bagratides : entre splendeur et oubli

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: Éric

Mor

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Le gouvernement turc souffle le chaud et le froid. Après l’ordre de destruction du monument de Kars dédié à la réconciliation arméno-turque, voici qu’il annonce la rénovation d’églises de l’ancienne capitale arménienne d’Ani !

Un véritable génocide culturel a frappé le patrimoine architectural religieux arménien en Turquie. Plus de deux mille cinq cents églises et monastères

ont été détruits, vandalisés, rasés, détériorés ou transformés en mosquées, en étables, ou en habitations. Les autres monuments ont été laissés à l’abandon et se sont dégradés, subissant l’usure du temps ou les effets dévastateurs des tremblements de terre. Maintenant, les rénovations d’églises arméniennes de Turquie sont annoncées à grand renfort de publicité comme, par exemple, la restauration de l’église d’Aghtamar située sur l’île du lac de Van, que l’État turc a transformée en musée...Plus récemment, Ankara a dévoilé un plan pour la préservation du site d’Ani. Cette capitale, à son apogée, abritait des centaines d’églises et de magnifiques palais. Aujourd’hui, c’est une ville abandonnée, et les ruines encore debout sont dans un état précaire. Le site, situé dans une zone de tremblement de terre est inscrit au World Monuments Watch depuis 1996. La restauration de l’église de Tigran Honents et celle de la mosquée de Manucehr, une église convertie en mosquée lors de l’invasion des Turcs Seldjoukides à Ani, ont été achevées.

Le ministre de la Culture, Ertugrul Günay, a annoncé que le nouveau projet, lancé en partenariat avec le Fonds Mondial des Monuments, aura pour objec-tif la conservation des ruines de la cathédrale et celles de l’église du Saint Sauveur, qui sont en très mauvais état, et qui risquent de s’écrouler si rien n’est fait rapidement.

Ankara a compris que la restauration de ce fabuleux patrimoine architectural armé-nien pourrait lui être profitable à bien des égards : redorer l’image de la Turquie auprès de l’Union européenne, améliorer ses relations avec l’Arménie voisine, amadouer la diaspora arménienne, et surtout attirer des touristes (très souvent issus de cette même diaspora) et en

tirer des bénéfices écono-miques. N’oublions pas que des centaines de nationalistes du MHP avaient été autorisés par le même gouvernement AKP à faire leurs prières islamiques (Namaz) du vendredi en la cathédrale d’Ani. Cette prière avait été organi-sée en signe de protestation contre la première et unique liturgie annuelle qui s’était tenue un peu auparavant en l’église arménienne d’Aghtamar. Oui, décidément, le gouvernement turc souffle le chaud et le froid. Selon le Fonds Mondial des Monuments, Ani a une importance mondiale et pré-sente des défis particulièrement compliqués. Le nouveau travail de conser-vation a, comme objectif principal, de renforcer la cathédrale d’Ani et l’église du Saint Sauveur contre les tremblements de terre. Les préparatifs pour la restauration s’élèveraient à un million de dollars et la restauration commence-rait probablement dès 2012 et devrait durer quatre ans.Le ministre de la Culture turc n’a pas encore dit si la Turquie permettrait aussi la célébration d’une messe à Ani une fois la restauration achevée… n

Éric Morino

Source/Lien : Hurriyet Daily News (info Collectif VAN)

La cathédrale d’Ani.

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L’église Saint Sauveur presque en ruine.

Ani fut la capitale de l’Arménie vers l’an mille, elle est d’ailleurs surnommée la capitale de l’an mille et la ville aux mille et une églises.

Une situation géographique remarquable

Cet endroit se singularise du fait que le plateau est sillonné de profonds ravins. Le visiteur voulant apprécier pleinement la position stratégique de la ville doit se rendre au petit village de Kozluca, sur une colline qui

domine de loin l’ancienne capitale. De là, on peut voir, non seulement la ligne arquée de la double enceinte, mais, jusqu’au bord du plateau, toute l’étendue jadis occupée par les quartiers d’où émergent, aujourd’hui isolées, quelques ruines. Ani occupe la pointe d’un plateau de forme approximativement trian-gulaire, délimité sur deux côtés par des ravins abrupts l’un parcouru par les eaux tumultueuses du fleuve Akhourian, marquant la frontière actuelle entre la Turquie et l’Arménie, l’autre formant une étroite vallée, ou coule un confluent de l’Akhourian. Les hommes se bornèrent à compléter tout simplement l’oeuvre commencée par la nature, en construisant un rempart unissant, à travers le plateau, les deux ravins, et ainsi protéger l’accès du nord.

Rappel historiqueLe site se révèle habité dès l’époque paléolithique, colonisé par les Ourartéens après le Ve siècle av. J.-C. Ce n’est qu’au Moyen Age qu’Ani se développe vrai-ment. Elle appartient tout d’abord à la puissante dynastie des Kamsarakan. Ils édifièrent une forteresse et un palais. Ils furent ensuite remplacés par la puis-sance montante de cette époque, les Bagratides qui, profitant de l’affaiblisse-ment des Arabes, consolidèrent progressivement leur pouvoir. Ani, qui n’est

Restauration de l’église Tigran Honents en août 2009.

Plan des ruines d’Ani.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 25

PolitiqueHistoire

Rénovation du site d’Ani Ankara fait un geste pour sauvegarder les monuments

Ani la capitale arménienne des Bagratides : entre splendeur et oubli

Ankara a compris que la restauration de ce fabuleux patrimoine architectural armé-nien pourrait lui être profitable à bien des égards : redorer l’image de la Turquie auprès de l’Union européenne, améliorer ses relations avec l’Arménie voisine, amadouer la diaspora arménienne, et surtout attirer des touristes (très souvent issus de cette même diaspora) et en

tirer des bénéfices écono-miques. N’oublions pas que des centaines de nationalistes du MHP avaient été autorisés par le même gouvernement AKP à faire leurs prières islamiques (Namaz) du vendredi en la cathédrale d’Ani. Cette prière avait été organi-sée en signe de protestation contre la première et unique liturgie annuelle qui s’était tenue un peu auparavant en l’église arménienne d’Aghtamar. Oui, décidément, le gouvernement turc souffle le chaud et le froid. Selon le Fonds Mondial des Monuments, Ani a une importance mondiale et pré-sente des défis particulièrement compliqués. Le nouveau travail de conser-vation a, comme objectif principal, de renforcer la cathédrale d’Ani et l’église du Saint Sauveur contre les tremblements de terre. Les préparatifs pour la restauration s’élèveraient à un million de dollars et la restauration commence-rait probablement dès 2012 et devrait durer quatre ans.Le ministre de la Culture turc n’a pas encore dit si la Turquie permettrait aussi la célébration d’une messe à Ani une fois la restauration achevée… n

Éric Morino

Source/Lien : Hurriyet Daily News (info Collectif VAN)

La cathédrale d’Ani.

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Ani fut la capitale de l’Arménie vers l’an mille, elle est d’ailleurs surnommée la capitale de l’an mille et la ville aux mille et une églises.

Une situation géographique remarquable

Cet endroit se singularise du fait que le plateau est sillonné de profonds ravins. Le visiteur voulant apprécier pleinement la position stratégique de la ville doit se rendre au petit village de Kozluca, sur une colline qui

domine de loin l’ancienne capitale. De là, on peut voir, non seulement la ligne arquée de la double enceinte, mais, jusqu’au bord du plateau, toute l’étendue jadis occupée par les quartiers d’où émergent, aujourd’hui isolées, quelques ruines. Ani occupe la pointe d’un plateau de forme approximativement trian-gulaire, délimité sur deux côtés par des ravins abrupts l’un parcouru par les eaux tumultueuses du fleuve Akhourian, marquant la frontière actuelle entre la Turquie et l’Arménie, l’autre formant une étroite vallée, ou coule un confluent de l’Akhourian. Les hommes se bornèrent à compléter tout simplement l’oeuvre commencée par la nature, en construisant un rempart unissant, à travers le plateau, les deux ravins, et ainsi protéger l’accès du nord.

Rappel historiqueLe site se révèle habité dès l’époque paléolithique, colonisé par les Ourartéens après le Ve siècle av. J.-C. Ce n’est qu’au Moyen Age qu’Ani se développe vrai-ment. Elle appartient tout d’abord à la puissante dynastie des Kamsarakan. Ils édifièrent une forteresse et un palais. Ils furent ensuite remplacés par la puis-sance montante de cette époque, les Bagratides qui, profitant de l’affaiblisse-ment des Arabes, consolidèrent progressivement leur pouvoir. Ani, qui n’est

seulement qu’une citadelle fortifiée, prit son essor au Xe siècle. Le roi d’Arménie Achot III en fait sa capitale. Elle commence à attirer la plus grande partie des ressources du pays. Sa richesse s’accroît surtout grâce à sa position straté-gique de passage obligé et bien protégé, pour les convois et les caravanes apportant en Europe les marchandises précieuses des pays d’Orient. Cette route devient de plus en plus fréquentée à cause de l’activité des flottes arabes combattant les Croisés, rendant moins sûrs pour les vaisseaux des puissances européennes, les routes et les ports de la Méditerranée orientale. Ainsi, la région se couvre de routes et de caravansérails, et Ani s’équipe d’entrepôts et de marchés. L’État bagratide, de plus en plus riche et solide, établit des relations officielles en État souverain avec les puissants voisins qui avaient été ses ennemis traditionnels, comme les musulmans et les byzantins, chrétiens duophysites perpétuellement opposés, après le concile de Chalcédoine en 451, aux Arméniens monophysites…Ani, ville commerçante et militaire, ne tarda pas à favoriser l’éclosion d’Ani « ville savante », foyer des arts et des sciences; qui assume, de surcroît, le rôle de centre religieux, d’abord comme siège d’un concile en 969, et plus tard, après 993, comme siège permanent du Catholicosat. S’y développe un standard de culture et une organisation socioéconomique comparables, et peut-être plus perfectionnés que dans les pays européens de l’époque. Les domaines tels que littérature, science, pensée religieuse, peinture, musique, architecture ont une place d’honneur et attirent foules d’artistes et d’ouvriers. L’histoire n’a conservé que le nom du plus fameux des architectes, Trdat. Sa renommée se répandit tel-lement, qu’il fut appelé à Constantinople pour la reconstruction de la coupole de Sainte Sophie, écroulée par un tremblement de terre. La population d’Ani, vers l’an mil, atteint les cent mille habitants ! Mais le déclin se fait sentir, et en 1045, Byzance occupe la ville et la met sous son joug. En août 1064, elle est prise par les Turcs seldjoukides. Elle passe ensuite de main en main au gré des conquêtes et défaites. Ani est enfin libérée une dernière fois par les princes Zakatian en 1199 et profite d’un nouvel essor, beaucoup moins brillant que le précédent. Malheureusement sa position géographique, trop exposée aux invasions suc-cessives, la ruinera. Conquise et saccagée par les Mongols de Gengis Khan en 1239, si elle ne périt tout de suite, son commerce commence à être en déclin par l’insécurité des routes. Ani se met alors à se dépeupler et à tomber dans l’oubli. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la ville est redécouverte w grâce à l’intérêt de quelques voyageurs ou marchands européens en route pour les Indes. n

Éric Morino

Source livre de Paolo CUNEO

Modèle de l’église Saint Grégoire de Gaguik dans les mains du donateur.

Plan des ruines d’Ani.

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PolitiqueCulture

Ervand KOTCHARArmen HakhnazarianPionnier de la sauvegarde des monuments arméniens« Le Devoir de l’Âme », cette expression résume et symbolise le sens d’un dévouement absolu pour la préservation matérielle et mémorielle du patrimoine architectural arménien. Armen Haghnazarian a consa-cré toutes ses forces contre la disparition de cette richesse historique, culturelle et identitaire du peuple arménien.

Le 5 mai 1941, à Téhéran, est marqué, pour Hovhannès et Aroussiak Hakhnazarian, par la naissance de leur fils Armen. Hovhannès est natif d’Agulis (région de Goghtn du Nakhitchevan) et survivant des mas-

sacres de 1918. Linguiste de formation, il enseigne à la faculté de littérature de Téhéran et devient inspecteur des établissements scolaires arméniens de la capitale. Aroussiak est enseignante de piano à l’université de musique de Téhéran. Armen reçoit son éducation primaire et secondaire dans la capitale iranienne à l’école Kucheh Davtian. C’est en Allemagne qu’il poursuit des études supérieures à l’université d’architecture d’Aix-la-Chapelle (1961-1968). Dès 1968, il analyse pendant six mois, sur le terrain, les trois monastères du nord-ouest de l’Iran (Saint-Thaddée d’Artaz, Saint-Étienne de Darachamb et Dzordzor) auxquels il consacre une première thèse en 1969. Il acquiert ensuite une spécialisation en planification urbaine et soutient une seconde thèse doc-

torale d’ingénieur-architecte en 1973. Entre temps, en 1970 après sa première thèse, Armen Hakhnazarian poursuit son étude des monuments arméniens au cours d’une première visite de l’Arménie occidentale (en Turquie actuelle). La révélation de la multitude des richesses architecturales abandonnées, et en grand péril de disparition sur ces terres ancestrales, déclenche en lui une émo-tion profonde qui détermine la mission de sa vie : documenter et préserver la mémoire de ces véritables reliques, témoins et preuves de la présence armé-nienne multimillénaire.

Documenter et préserver les preuves de la présence arménienne multimillénaire

À son retour, il s’en ouvre à son épouse Margrit, allemande d’origine, qui accepte d’entreprendre avec lui ce vaste dessein. Architecte de formation elle sera, par sa connaissance de la langue arménienne et son expertise de l’art architectural arménien, pleinement associée à son mari dans une quête commune de près de quarante années. Au fil des ans, une première série de neuf expéditions scientifiques de deux mois chacune est menée, dans des conditions parfois pleines de risques. Au cours de l’une d’elles Armen Hakhnazarian est arrêté par les autorités turques, emprisonné puis déclaré persona non grata en Turquie. À défaut de participer directement aux recherches sur le terrain, il continue néanmoins de les superviser et aide, par ailleurs, l’Organisation Terre et Culture (OTC) de Paris à organiser un corps de jeunes volontaires arméniens d’Europe et d’Amérique du nord pour des projets de restauration en Iran (exemple : le monastère de Saint Thaddée) et au Moyen-Orient (exemple : le district de Kessab en Syrie). En 1978, il formalise officiellement, en Allemagne, l’organisa-tion non gouvernementale Research on Armenian Architecture (ONG RAA) afin de promouvoir l’assistance financière des projets.

En 1983, il se rend pour la première fois dans la République socialiste soviétique d’Arménie (RSSA) où il rencontre le professeur Vazguen Barseghian, physicien de l’Institut polytechnique Rensselaer de Troy (État de New York) ; celui-ci lui apporte une aide cruciale pour le financement et la réalisation de l’important archivage en microfiches de 42 000 diapositives. De surcroît, Grigor Hasratian, responsable du Département pour la préservation et l’utilisation des monu-ments, auprès du conseil des ministres de la RSSA, permet d’en assurer l’édition.

Un legs monumental

Entre 1983 et 1989, ce sont ainsi sept volumes, intitulés Arme-nian Architecture, de 4000 à 5000 microfiches chacun, qui sont publiés. Après cette première grande étape, Armen Hakhnazarian regagne la faculté de son alma mater à Aix-la-Chapelle d’où, parallèlement à son métier d’enseignant dans le Département des études urbanis-tiques, il continue de développer ses actions de 1984 à 1998. Il implante l’ONG RAA aux États-Unis (1996) et en République d’Arménie (1998). L’enregistrement officiel de l’organi-sation dans la capitale arménienne va permettre, grâce aux techniques de numérisation, de transposer sur une plus grande échelle l’archivage systématique de l’ensemble des données accumulées depuis des décades : photographies, cartes, plans, descriptions etc. Cette énorme collection de 120 000 images, scientifiquement expertisées et cataloguées, donne lieu à l’édition de plus de dix publications trilingues (arménien, russe et anglais) qui constituent désormais une documentation de référence. Elles rassemblent les données de très nombreuses structures de valeur historique : églises, monas-tères, forteresses, ponts, cimetières etc.

Armen Hakhnazarian, le chasseur d’images.

Le couple Margrit er Armen Hakhnazarian.

Le monastère arménien au nord-ouest de l’Iran, Saint-Thaddée.

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Politique

Ervand KOTCHAR

PolitiqueCulture

Armen HakhnazarianPionnier de la sauvegarde des monuments arméniens

torale d’ingénieur-architecte en 1973. Entre temps, en 1970 après sa première thèse, Armen Hakhnazarian poursuit son étude des monuments arméniens au cours d’une première visite de l’Arménie occidentale (en Turquie actuelle). La révélation de la multitude des richesses architecturales abandonnées, et en grand péril de disparition sur ces terres ancestrales, déclenche en lui une émo-tion profonde qui détermine la mission de sa vie : documenter et préserver la mémoire de ces véritables reliques, témoins et preuves de la présence armé-nienne multimillénaire.

Documenter et préserver les preuves de la présence arménienne multimillénaire

À son retour, il s’en ouvre à son épouse Margrit, allemande d’origine, qui accepte d’entreprendre avec lui ce vaste dessein. Architecte de formation elle sera, par sa connaissance de la langue arménienne et son expertise de l’art architectural arménien, pleinement associée à son mari dans une quête commune de près de quarante années. Au fil des ans, une première série de neuf expéditions scientifiques de deux mois chacune est menée, dans des conditions parfois pleines de risques. Au cours de l’une d’elles Armen Hakhnazarian est arrêté par les autorités turques, emprisonné puis déclaré persona non grata en Turquie. À défaut de participer directement aux recherches sur le terrain, il continue néanmoins de les superviser et aide, par ailleurs, l’Organisation Terre et Culture (OTC) de Paris à organiser un corps de jeunes volontaires arméniens d’Europe et d’Amérique du nord pour des projets de restauration en Iran (exemple : le monastère de Saint Thaddée) et au Moyen-Orient (exemple : le district de Kessab en Syrie). En 1978, il formalise officiellement, en Allemagne, l’organisa-tion non gouvernementale Research on Armenian Architecture (ONG RAA) afin de promouvoir l’assistance financière des projets.

En 1983, il se rend pour la première fois dans la République socialiste soviétique d’Arménie (RSSA) où il rencontre le professeur Vazguen Barseghian, physicien de l’Institut polytechnique Rensselaer de Troy (État de New York) ; celui-ci lui apporte une aide cruciale pour le financement et la réalisation de l’important archivage en microfiches de 42 000 diapositives. De surcroît, Grigor Hasratian, responsable du Département pour la préservation et l’utilisation des monu-ments, auprès du conseil des ministres de la RSSA, permet d’en assurer l’édition.

Un legs monumental

Entre 1983 et 1989, ce sont ainsi sept volumes, intitulés Arme-nian Architecture, de 4000 à 5000 microfiches chacun, qui sont publiés. Après cette première grande étape, Armen Hakhnazarian regagne la faculté de son alma mater à Aix-la-Chapelle d’où, parallèlement à son métier d’enseignant dans le Département des études urbanis-tiques, il continue de développer ses actions de 1984 à 1998. Il implante l’ONG RAA aux États-Unis (1996) et en République d’Arménie (1998). L’enregistrement officiel de l’organi-sation dans la capitale arménienne va permettre, grâce aux techniques de numérisation, de transposer sur une plus grande échelle l’archivage systématique de l’ensemble des données accumulées depuis des décades : photographies, cartes, plans, descriptions etc. Cette énorme collection de 120 000 images, scientifiquement expertisées et cataloguées, donne lieu à l’édition de plus de dix publications trilingues (arménien, russe et anglais) qui constituent désormais une documentation de référence. Elles rassemblent les données de très nombreuses structures de valeur historique : églises, monas-tères, forteresses, ponts, cimetières etc.

Certaines de ces images constituent un authentique sauvetage iconogra-phique. En effet, si celles situées dans les républiques d’Arménie, du Haut- Karabagh et d’Iran sont protégées, l’immense majorité disséminée hors de ces territoires reste exposée à une disparition par dégradation ou par destruction volontaire. L’exemple le plus récent est la profanation du cimetière de Hin Djoulfa au Nakhitchevan (Azerbaïdjan). Sa complète annihilation en 2005, par l’armée azérie, a été portée à la connaissance de la communauté internatio-nale par l’ONG RAA grâce au rapport remis à l’ICOMOS (International Council On Monuments and Sites) et au film présenté en octobre 2006 à une délégation parlementaire internationale de l’UNESCO.

Ses cendres ont été déposées en terre en Allemagne et en Arménie

Très malade, et arrivé au terme de sa vie, Armen Hakhna-zarian a été honoré par la République d’Arménie en 2008 et 2009. Plus que les distinctions officielles, sa dernière grande joie a probablement été d’apprendre l’inscription au patrimoine mondial par l’UNESCO, le 6 juillet 2008, des trois monastères arméniens d’Iran, objets de sa première thèse d’étudiant. Armen Hakhna-zarian est décédé à Aix-la-Chapelle le 19 février 2009. Selon son vœu, le contenu de l’urne cinéraire, divisé en deux, à été mis en terre pour moitié dans cette ville et l’autre en Arménie, dans le petit village d’Artacha-van (région d’Aragatsotn) en présence de son épouse Margrit et des deux filles Talin et Sharis.

Armen Hakhnazarian a édifié un mémorial pour l’avenir. Le territoire, la langue, le patrimoine matériel, intellectuel, artistique et spirituel, l’héritage à trans-mettre pour l’avenir des nouvelles générations ont été la source de son inspira-tion d’une lucidité aigüe et très sensible, sur le rôle primordial de la culture pour l’identité et le devenir d’un peuple. n

Arthur HadjianRéférence : www.raa.am/

Le couple Margrit er Armen Hakhnazarian.

Le monastère arménien au nord-ouest de l’Iran, Saint-Thaddée.

Armen Hakhnazarian.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201128

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Rubrique suivie par Achot Akopian

AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 29

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201130

PolitiqueCulture

Tout au long de l’histoire, l’exploration et le commerce ont fait que des populations sont entrées en contact les unes avec les autres. Parce que ces gens ont des cultures et des langues différentes, la

communication est souvent difficile. En règle générale, une troisième langue – distincte de la langue maternelle des deux parties impliquées dans la communication – est utilisée. Elle est appelée langue véhiculaire. Cette langue de communication peut être une langue largement répandue (comme le latin dans l’antiquité), soit une langue simplifiée et métissée comme la lingua franca.Pour exemples, certaines langues ont servi de moyen de communication entre des populations de langues différentes. Le latin, dans l’antiquité, servait de langue véhiculaire au sein des populations de la moitié occiden-tale de l’Empire romain. L’ottoman était la langue véhiculaire de l’Empire ottoman. Le russe, dans la majorité des anciennes républiques de l’ex-URSS. Aujourd’hui, l’anglais, dans le monde scientifique, dans le monde des affaires et dans le monde touristique sert souvent de langue véhiculaire.

La lingua francaLingua franca signifie «langue franque», les Européens étant appelés Francs dans l’Orient médiéval. Elle a été développée par les Croisés et les commerçants de la Méditerranée. Elle a connu son « âge d’or » au XVIIe siècle et a laissé très peu de traces écrites. Elle a servi de langue de communication dans les ports de la Méditerranée. Ce n’est pas parce qu’elle s’appelle lingua franca qu’elle est une langue dans le sens linguistique du terme. Son vocabulaire est très limité, la grammaire quasi-inexistante. Les verbes sont utilisés à l’infinitif et sans aucune forme de mode ou de temps. Ainsi, pour exemple, on dira «Pas peur» (No Paura) au lieu de dire : «N’ayez pas peur».Pour mieux comprendre l’existence de cette langue métissée, il faut se resituer dans cette période du XIIe et XVIIe siècle où certaines villes côtières de la Méditerranée vivaient de pira-terie (avec ses marchés d’esclaves) et de commerce. Ainsi, on pourrait définir que la lingua franca est un langage majeur des milieux maritimes et portuaires, notamment autour des acti-

vités marchandes d’esclaves ou de marchandises sur tout le pourtour de la Méditerranée. Elle sert de langue de travail, d’un premier contact, permet-tant d’échanger sans la médiation d’interprètes.Au niveau social, la lingua franca est souvent décrite comme la langue des marins, des esclaves, des prostituées et des tavernes du port. Elle est aussi utilisée dans toutes les bonnes maisons entre maîtres et esclaves.

Les multiples variations de la lingua francaSelon les spécialistes, la première variante était une langue mixte composée principalement à 80 % d’italien. À cette époque, les italophones (génois, vénitiens...) ont dominé le commerce maritime dans les villes portuaires de l’Empire ottoman. Il a également emprunté, de façon plus marginale à d’autres langues du bassin méditerranéen comme le provençal, l’arabe, le turc, le français, le grec. Plus tard, elle évoluera sur une variante sur la base du portugais et de l’espagnol, lorsque les Portugais et les Espagnols ont commencé à explorer les côtes de l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Océanie. Ils ont essayé de communiquer avec les indigènes en mélangeant leurs langues avec les langues locales, en particulier sur la côte de l’Afrique du nord.

La lingua franca, une des langues des négociants arméniens du XVIIe siècleLa lingua franca (ou langue franque) est une langue simplifiée servant de moyen de communication entre des populations de

langues différentes. Elle a été utilisée entre marchands, marins, galériens et esclaves sur tout le pourtour de la Méditerranée, du XIVe au XIXe siècle. Cette langue métisse est un mélange d’italien, d’espagnol et d’autres langues dans une moindre mesure. Elle fut utilisée par les négociants arméniens à l’occasion de contacts commerciaux entre Orient et Occident du XVIe et XVIIe siècles.

Une galère marseillaise vers 1655.

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L’espace linguistique de la lingua francaElle est véritablement la langue de tout le bassin de la Méditerranée. Les influences linguistiques s’exerçant différemment. Celle à base italienne prédomine dans les ports de Marseille, Venise, Gênes, Naples, mais aussi dans les Echelles du Levant (Constantinople, Smyrne, Alep,..).L’influence à base espagnole prédomine de Gibraltar aux ports des côtes de l’Afrique du nord.

La lingua franca et les marchands arméniens

C’est dans ces ports de l’Empire ottoman que les marchands arméniens vont apprendre et perfectionner cette langue qui permettra les premiers contacts commerciaux dans les ports de Venise Livourne, Marseille, etc. La lingua franca des « Choffelins », était composée principalement d’une base italienne (ou les dialectes constitutifs de cette langue) avec des mélanges de mots turcs ou persans.

La Chambre de Commerce de Marseille était en première ligne de tous les trafics avec les Echelles du Levant et ses marchands arméniens. À Marseille, on connaissait donc parfaitement la lingua franca, peut-être y parlait-on une variante plus francisée.En 1830, un lexique lingua franca-français, augmenté d’un guide de conversation et d’un petit vocabulaire arabe algérois-français, est édité à Marseille à l’intention des nouveaux colons arrivant en Algérie. La conquête française de l’Algérie va s’avérer mortelle pour la Lingua Franqua. Elle disparaîtra au XIXe siècle. n

Antoine Bédrossian

PolitiqueCulture

vités marchandes d’esclaves ou de marchandises sur tout le pourtour de la Méditerranée. Elle sert de langue de travail, d’un premier contact, permet-tant d’échanger sans la médiation d’interprètes.Au niveau social, la lingua franca est souvent décrite comme la langue des marins, des esclaves, des prostituées et des tavernes du port. Elle est aussi utilisée dans toutes les bonnes maisons entre maîtres et esclaves.

Les multiples variations de la lingua francaSelon les spécialistes, la première variante était une langue mixte composée principalement à 80 % d’italien. À cette époque, les italophones (génois, vénitiens...) ont dominé le commerce maritime dans les villes portuaires de l’Empire ottoman. Il a également emprunté, de façon plus marginale à d’autres langues du bassin méditerranéen comme le provençal, l’arabe, le turc, le français, le grec. Plus tard, elle évoluera sur une variante sur la base du portugais et de l’espagnol, lorsque les Portugais et les Espagnols ont commencé à explorer les côtes de l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Océanie. Ils ont essayé de communiquer avec les indigènes en mélangeant leurs langues avec les langues locales, en particulier sur la côte de l’Afrique du nord.

La lingua franca, une des langues des négociants arméniens du XVIIe siècleLa lingua franca (ou langue franque) est une langue simplifiée servant de moyen de communication entre des populations de

langues différentes. Elle a été utilisée entre marchands, marins, galériens et esclaves sur tout le pourtour de la Méditerranée, du XIVe au XIXe siècle. Cette langue métisse est un mélange d’italien, d’espagnol et d’autres langues dans une moindre mesure. Elle fut utilisée par les négociants arméniens à l’occasion de contacts commerciaux entre Orient et Occident du XVIe et XVIIe siècles.

Vocabulaire d’une variante de cette langue

Commençons par les insultes qu’entend l’esclave toute la journée : Cano (chien) ; Iudio (juif) ; Cornuto (cocu) ; Canaila (Canaille).

Les ordres : Abasso (en bas !) ; Sursa (Debout !).

Les lieux : Bagno (bagne) ; Matamore (prison souterraine) ; Casa (maison) ; Masseria (maison de campagne) ; Caisserie (caserne, marché) ; Pescaderie (pêcherie, nom d’une porte d’Alger) ; Fondouque (auberge).

Les fonctions : Bassa (Pacha) ; Capitan, ou raïs (capitaine pirate) ; amirante (amiral) ; barbiero (barbier, médecin) ; drogman, truchement (interprête) ; patron (maitre).

Termes maritimes et militaires : Scarcina (cimeterre) ; galima (butin) ; Yoldach (corps des Janissaires) ; preza (prise, capture), buona preza (de bonne prise = capturé légalement) ; vogar (voguer, ramer sur une galère).

Vocabulaire du commerce : Banka (banque) ; aksiptar (accepter) ; rifuzar (refuser) ; prizantar (présenter) ; suma (somme) ; fattura (facture) ; firma (signature) ; guarantir (garantir).

Les risques de la vie : Gandufa ou buba (peste) ; bastonnara ou falaca (bastonnade).

Religion : Senza Fe (sans-foi, renégat) ; Papas (prêtre) ; Pasqua de carniero (Aïd el Kebir, littéralement Pâques de la boucherie) ; esnoga (synagogue) ; nizarane (Chrétien, littéralement : Nazaréen).

Les mots qui reviennent souvent :

Leurs sous-entendus permettent la gestion de crises relationnelles. On note particulièrement :No Paura («N’ayez pas peur») : utilisé après l’abordage pour diminuer la tension chez les captifs ; Fantasia («fantaisie» de l’esclave qui va vite lui attirer des coups) ; ce mot permet au maître de menacer en usant malgré tout d’un vocabulaire d’apparence modérée. Uzansa («usage», sous-entendu usage de guerre généralement brutal) ; Avanie (embrouille suscitée volontairement dans un but de racket) ; utilisés quand le locuteur est sur le point de commettre une malhonnêteté. Fortuna (la Fortune, surtout la fortune de mer qui va et qui vient ; Dio Grande (Dieu est grand ; sous-entendu : il trouvera bien le moyen de te libérer un jour ; en attendant accepte ton sort) ; Cosi-cosi (une fois comme-ci, une fois comme ça ; sous entendu : tout change) .

Une galère marseillaise vers 1655.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201132

Cheveux noirs bouclés, allure rock’n’roll, il n’a pas le look d’un pianiste de jazz. Mais ces derniers temps, le jeune Arménien a ébahi ce monde pointilleux du jazz !

Voici déjà quelques années que Tigran Hamasyan s’est fait remar-quer dans le circuit du jazz mondial. Ses prestations au sein de plusieurs grands festivals ont montré sa virtuosité. Pianiste

d’exception, il est, l’un des plus beaux espoirs de la scène musicale actuelle. Ce qui le rend très atypique, c’est sa manière d’harmoniser ses compositions dans différents styles. De la pop qu’il chantonnait enfant,

au jazz qu’il a décou-vert à l’âge de 7 ans, puis au classique qu’il a étudié à l’école. De cette culture musicale, il en a tiré une ouver-ture d’esprit et une faculté de synthèse étourdissantes. Sa tech-nique folle est toujours au service de sa musi-calité comme le montre encore son quatrième album, « A Fable » sorti

dans le prestigieux label Verve. Plusieurs des compositions de ce nouvel album sont inspirées par des mélodies traditionnelles arméniennes.

Tigran Hamasyan est né le 17 juillet 1987 à Gyumri (Arménie). Il apprend le piano à l’âge de 2 ans. À 3 ans, il chante les Beatles, Louis Arms-trong. À 7 ans, il improvise. Il a seulement 11 ans quand il se produit au premier festival de jazz d’Érévan. Depuis cette date, le gamin multiplie les récompenses : 3e prix du concours Martial Solal, à Paris, en 2002 ; 1er prix des festivals Jazz à Juan (catégorie révélation) et Montreux en 2003; 3e prix du Concours Piano Jazz à Moscou, en 2005. En 2006, Tigran sort son premier disque, World Passion. La même année, il est lauréat du concours Thelonious Monk, présidé par Herbie Hancock. Voyageant sans

cesse entre New York, Paris, et les grandes salles de concert du monde entier, le pianiste arménien façonne peu à peu à son style en maîtrisant sa folle aisance et son admirable improvisation.

Une bête de scène en concert

Pour comprendre « le phénomène » Tigran, il ne suffit pas de l’écouter, il faut le voir sur scène. Chez ce prodige, ce n’est pas seulement sa technique qui impressionne, mais sa façon de plonger littéralement dans les notes, de les tenir au bout de ses doigts et de les faire virevolter dans un époustouflant ballet de musique. Ses compositions mêlent le rock (voire hard-rock tendance métal), la musique folklorique de son pays natal l’Arménie, le hip-hop, un groove énorme et évidemment le jazz. Au piano, Tigran est époustouflant de dextérité et de maîtrise, avec des changements de rythme et une musicalité qui ne se limitent pas à l’expression d’une technique exceptionnelle, sa musique multiculturelle vous emmènera dans un grand voyage à travers d’innombrables mondes musicaux.

Sur scène, Tigran Hamasyan est vraiment un félin, il reste tapi dans l’ombre de son piano, puis tout à coup bondit, sautille, explose… Une présence scénique très intense digne d’une rock-star, la modestie en plus.

Ces concerts sont à couper le souffle. Ce jeune pianiste au talent fou est à surveiller de très près, à écouter et à voir absolument. n

Éric Morino

PolitiqueMusique

Tigran Hamasyan, la nouvelle star internationale du piano jazz.

Tigran Hamasyan : tout simplement un pianiste de jazz génial !

Au Festival de jazz de Comblain.

Tigran Hamasyan sur scène.

Le dernier album « a fable ».

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PolitiquePeinture

Charles Atamian (1872 – 1947)Un paysagiste de scènes de plage

Repas des défunts : un repas contre l’oubli

Charles Atamian est reconnu comme l’un des «Petits Maîtres» de la peinture du XXe siècle, mais très peu connu du public. Peintre français d’origine armé-nienne, il est né à Istanbul (Constan-tinople) le 18 sep-tembre 1872. Il meurt à Paris le 30 juillet 1947.

Jusqu’à l’âge de quatorze ans, Charles Atamian fréquente le lycée français Saint-Benoît de Constantinople, géré par l’ambassade de France, où l’on enseigne essentiellement en français. Puis, ses parents l’envoient à Venise,

au collège Moorat-Raphael, où il étudie le dessin, la peinture, avec des maîtres italiens réputés. À vingt ans, il reçoit ses diplômes de fin d’études et d’aptitude à l’enseignement des arts graphiques. Mais l’enseignement ne l’intéresse pas. Il entre alors à l’Academia des Beaux-arts de Venise, où il étudie pendant deux ans. En 1894, il retourne chez lui, à Constantinople et travaille avec l’équipe d’artistes qui décorent le nouveau palais du Sultan Abdul Hamid II à Yildiz, sur la rive européenne du Bosphore. Il dessine, entre autres, des motifs pour les carreaux de céramique destinés aux murs du Palais. Mais il n’est pas libre de peindre comme il veut (sinon en cachette...).

En 1897, il réalise un très intéressant portrait de son père à l’aquarelle, puis décide de quitter la Turquie. Il part pour Paris, en passant par Venise où il re-trouve sa future femme qu’il emmène avec lui. Il s’installe dans un atelier situé dans le bas de Montmartre, 15 rue Hégésippe Moreau, près de la place Clichy en 1898. Cet atelier fait partie d’un ensemble (la Villa des arts), où demeure et travaille un grand nombre d’artistes dont certains sont déjà connus du public : Paul Cézanne, Léon Lhermitte, Eugène Carrière (qui aidera Charles Atamian à son arrivée à Paris), Picabia, Marcoussis et d’autres, qui seront ses voisins d’ate-lier. Ses trois filles naîtront dans cet atelier, sa petite-fille y passera son enfance et le peintre y finira ses jours, le 30 juillet 1947, usé par la maladie de Parkinson.

Il est connu pour ses paysages, surtout des bords de mer et des scènes de plage, dont près de deux cents tableaux sont exposés à Saint-Gilles, en Vendée, où il résida chaque année pendant les mois d’été, de 1923 à 1939. Illustrateur de livres (environ 110) pour Flammarion (entre autres) de 1905 à 1912, décorateur et affichiste pour plusieurs théâtres parisiens (1918-1932) il fut, pendant toute sa carrière, un excellent portraitiste. n

Éric Morino

S’il est une coutume quelque peu perturbante pour les Occidentaux, ainsi d’ailleurs que pour les Arméniens diasporiques, c’est sans nul doute celle de la coupe levée pour honorer un défunt. Cette curieuse libation devient surréaliste lorsque ce geste se fait dans le Champ de repos, sur la tombe du disparu (1).

De nos jours, seul le hokedjach, littéralement repas de l’âme, ne sacrifie pas encore à la modernité. Mais ses jours sont comptés. Par ailleurs, connais-sons-nous le pourquoi et le comment de cette tradition ?

Bien que notre rationalisme combatte les superstitions, un grand nombre d’entre nous refuse la rupture qu’engendre la disparition d’un être cher. Ce repas pour et avec l’esprit du défunt en témoigne.

Pour mieux en saisir le sens, nous devons remonter le temps.

Rien de plus banal que le Boire et le Manger. Ces besoins fondamentaux – que tout groupement, même le plus réduit, a dû organiser pour vivre – se sont transmis de génération en génération, plus ou moins modifiés, enrichis ou dénaturés, au gré de situations voulues ou subies. Et ces besoins essentiels ne devaient, ni ne pouvaient, être interrompus par le départ d’un membre de la cellule familiale, donc de la communauté. La cohésion du groupe en aurait pâti.

Les Mésopotamiens pensaient que les défunts « retournaient - selon la volonté du dieu suprême Enk-Ea - à l’argile » (2). Mais la route pour y parvenir étant longue, il leur fallait se sustenter. Pour ce faire, leur roi avait codifié « l’entretien des morts ».Lors de l’ensevelissement, chaque famille disposait auprès du corps fiole de

Une tombe près du monastère de Sanahine, où l’on peut boire à la santé du défunt.

Sur la plage - Huile sur toile.

Jeux sur la plage - Huile sur toile.

La pêche aux pignons - Huile sur toile - 81x65. 1932.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 35

Charles Atamian (1872 – 1947)Un paysagiste de scènes de plage

Repas des défunts : un repas contre l’oubli

S’il est une coutume quelque peu perturbante pour les Occidentaux, ainsi d’ailleurs que pour les Arméniens diasporiques, c’est sans nul doute celle de la coupe levée pour honorer un défunt. Cette curieuse libation devient surréaliste lorsque ce geste se fait dans le Champ de repos, sur la tombe du disparu (1).

De nos jours, seul le hokedjach, littéralement repas de l’âme, ne sacrifie pas encore à la modernité. Mais ses jours sont comptés. Par ailleurs, connais-sons-nous le pourquoi et le comment de cette tradition ?

Bien que notre rationalisme combatte les superstitions, un grand nombre d’entre nous refuse la rupture qu’engendre la disparition d’un être cher. Ce repas pour et avec l’esprit du défunt en témoigne.

Pour mieux en saisir le sens, nous devons remonter le temps.

Rien de plus banal que le Boire et le Manger. Ces besoins fondamentaux – que tout groupement, même le plus réduit, a dû organiser pour vivre – se sont transmis de génération en génération, plus ou moins modifiés, enrichis ou dénaturés, au gré de situations voulues ou subies. Et ces besoins essentiels ne devaient, ni ne pouvaient, être interrompus par le départ d’un membre de la cellule familiale, donc de la communauté. La cohésion du groupe en aurait pâti.

Les Mésopotamiens pensaient que les défunts « retournaient - selon la volonté du dieu suprême Enk-Ea - à l’argile » (2). Mais la route pour y parvenir étant longue, il leur fallait se sustenter. Pour ce faire, leur roi avait codifié « l’entretien des morts ».Lors de l’ensevelissement, chaque famille disposait auprès du corps fiole de

parfum et d’onguent, mais aussi quelque nourriture et de l’eau, indispensables pour effectuer le trajet conduisant aux autres défunts de la famille. Par la suite, il fallait, au moyen d’un tube d’argile plongeant dans la terre, verser régulière-ment de l’eau.

Des préposés assermentés vérifiaient ponctuellement si les familles s’acquit-taient de ce devoir. Ainsi, vivants et disparu(s) restaient solidaires. Le défunt enterré, tous se réunissaient autour de la table, non pas simplement pour manger (acte quotidien et par là-même banal) mais pour partager un festin en l’honneur de l’absent. Rappelons que pour les Sumériens, le repas est avant tout un acte social, voire culturel.

Pour que ce souvenir demeure vivace, les Sumériens célébraient, tous les mois, le kispu (repas offert et partagé en hommage au(x) défunt(s) (3) et annuel-lement au mois d’abum (mi juillet-mi août). Un repas particulier (le kispum) composé d’eau, pain, huile, vin et miel et parfois animal) était offert au défunt, et à chaque offrande, les assistants invoquaient son nom. Cette communion physique et spirituelle de la famille avait cours dans toute la Mésopotamie et la Grande Mésopotamie, englobant l’Ourartou. Il n’est pas interdit de penser que le hokedjach serait en filiation plus ou moins directe du kispu mésopotamien.

D’autant que, selon les chercheurs et les assyriologues, la Mésopotamie doit être considérée, sans conteste, comme le berceau de l’Occident. Et cette affirma-tion nous porte à croire que la commémoration des défunts, célébrée sur tous les continents, ne serait que la continuité d’une coutume mésopotamienne remontant au VIe millénaire avant notre ère. n

Béatrice Kasbarian-Bricout

(1) En mai 1988, l’auteur de ces lignes a assisté à ce rituel à Noradouz (région de Sévan).

(2) Similitude incontestable avec le mythe grec de Prométhée créant l’homme avec l’argile, thème repris dans les récits bibliques, tout comme, par ailleurs, celui du Déluge.

(3) Se célébrait le dernier jour de chaque mois au moment où la lune disparaissait. ( J. Bottero : La mort et l’au-delà dans les rituels akkadiens , Paris 1987).

(4) Mésopotamie : L’écriture, la raison et les dieux (J. Bottero, Paris 1987).

Le dieu mésopotamien Enki-Ea.

Une tombe près du monastère de Sanahine, où l’on peut boire à la santé du défunt.

Tradition

Sur la plage - Huile sur toile.

Jeux sur la plage - Huile sur toile.

La pêche aux pignons - Huile sur toile - 81x65. 1932.

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Lu vu entendu...

L’auteur constate que « depuis la fi n du vingtième siècle, on devient fou ! Plus on avance dans l’intelligence technique, plus on recule dans l’intelligence alimentaire. Jamais nous n’avons payé aussi cher nos erreurs : pourtant, nous avons suffi sam-ment de choix pour manger ce qui nous correspond génétique-ment. » Si l’écologie, le développement durable et le com-merce équitable ont donné une nouvelle chance à l’économie sans la détruire, manger intelligemment (iFood!) donne une nouvelle chance aux cuisiniers. Retrouvez dans ce livre tous les conseils pour bien manger, pour préparer de bons produits en profi tant de toutes leurs qualités nutritionnelles

et pour éveiller vos sens à la gastronomie bio et développer votre goût grâce aux nombreuses recettes élaborées par le chef cuisinier. Chef cuisinier depuis plus de trente ans, Alain Alexanian a appris la joie de cuisiner aux côtés de sa grand-mère et commencé sa formation professionnelle à 14 ans. En 1986, il inaugure le restaurant l’Alexandrin à Lyon, étoilé par la suite pendant quinze ans au Guide Michelin. Il rédige en 2009 la charte Alain Alexanian de Développement durable pour les cuisiniers, avec le concours du WWF.

Depuis des siècles les habitants de Tallard croient que leur saint patron est un évêque venu d’Arménie au début du Ve siècle. Cette légende méritait que l’on s’y penche. Cet ouvrage réunit les résultats de plusieurs années d’enquêtes entre les Hautes-Alpes en France, l’Italie, l’Arménie et l’Inde, pour retrouver le fond historique de cette légende. La pre-mière est de savoir s’il est possible de trouver un Arménien au milieu du massif alpin au début du Ve siècle. La deuxième est la base de tout travail d’historien : la recherche et l’ana-lyse des sources. La troisième enquête tente de retrouver,

dans les sources des IVe et Ve siècles, la confi rmation de la vie et de l’œuvre de cet Arménien évêque, missionnaire et pèlerin. Maxime K. Yevadian, historien, travaille sur la chris-tianisation de l’Arménie et plus généralement sur l’Armé-nie médiévale. Il effectue régulièrement des voyages d’étude en Arménie et dans les nombreuses régions où les Arméniens ont vécu au fi l des siècles. Il a publié plusieurs ouvrages aux Sources d’Arménie.

Éditions Sources d’Arménie - ISBN : 978-2-9527318-6-7 Format 20,5 x 20,5 cm – 132 pages – 15

L’art de bien manger bio - Alain Alexanian

Saint Grégoire d’Arménie, patron de Tallard - Maxime Yevadian

Dans l’ouvrage « Portraits d’Érévan », illustré de photographies en noir et blanc, Yves Dewulf, grand reporter à France 3, et Jean Sirapian, président de l’Institut Tchobanian, nous invitent à découvrir des habitants de la capitale arménienne : Shakeh, Maryam, Samvel, Assia, Hagop, Artur, les 3Dzuks… Ils sont libraire, fl euriste, éditeur, photographe,

auteur de mangas, luthier, etc. Tous sont présentés comme à la fois ouverts sur le monde moderne, mais aussi gardiens des traditions millénaires de leur peuple...

Éditions Sigest – ISBN : 978-2-917329-21-4 Format 24 x 15,5 cm - 64 pages - 9,95

Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et célèbre journaliste Zabel Essayan va conter, par le menu, ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son cœur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée par un certain Ihsan Fikri, rédacteur en chef de l’organe de presse du parti des Jeunes Turcs, le Comité Union et Progrès, en voie de prendre le pouvoir dans l’Empire ottoman. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront, en quelques jours, plus de vingt mille Arméniens. Cela s’est déroulé en avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile, ce grenier de la Turquie, ne sont plus que champs de ruines. Esprit d’une

remarquable intelligence, Zabel Essayan devine très vite que, si ces massacres sont plus atroces que ceux perpétrés jadis, c’est parce que cette fois-ci les dirige une volonté d’éradiquer un peuple et une culture. Le nationalisme délirant des Jeunes Turcs appelle au génocide qui se produira six ans plus tard. Il en est la répétition. Dans les ruines est un témoignage à résonnance universelle. Il parle pour tous les massacres et les génocides d’hier et d’aujourd’hui.

Éditions Phébus – ISBN : 978-2-7529-0503-1 Format 21 x 14 cm – 302 pages – 23

Portraits d’Érévan - Jean Sirapian, Yves Dewulf

Dans les ruines. Les massacres d’Adana, avril 1909 - Zabel Essayan

Éditions UTOVIE - ISBN : 978-2-86819-933-1 – Format 14 x 20 cm – 160 pages – 15

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 37

« L’homme qui va le plus compter dans ta vie vient de passer dans ton dos. Pour le retrouver, tu devras entreprendre un long voyage et rencontrer les six personnes qui te mèneront jusqu’à lui… Il y a deux vies en toi, Alice. Celle que tu connais et une autre, qui t’attend depuis longtemps. » … Londres, 1950. Alice mène une existence tranquille, entre son travail, qui la passionne, et sa bande d’amis, tous artistes à leurs heures. Pourtant, la veille de Noël, sa vie va être bouleversée. Au cours d’une virée à la fête foraine de Brighton, une voyante lui prédit un mystérieux avenir. Alice n’a jamais cru à la voyance, mais elle n’arrive pas à chasser ces paroles de son esprit, et ses nuits se peuplent de cauchemars qui semblent

aussi réels qu’incompréhensibles. Son voisin de palier, mon-sieur Daldry, célibataire endurci, gentleman excentrique et drôle, aux motivations ambiguës, la persuade de prendre au sérieux la prédiction de la voyante et de retrouver les six personnes qui la mèneront vers son destin. De Londres à Istanbul, il décide de l’accompagner dans un étrange voyage… Auteur de romans populaires, Marc Levy ne quitte pas le classement des meilleures ventes depuis le début des années 2000.

Éditions Robert Laffont – ISBN : 978-2-2211-1679-1Format 24 x 15,3 cm – 432 pages – 21

ARTSAKH – au service de la paix et de la sécurité régionale

Une approche diplomatique (Vladimir Kazimirov), politique (Sergueï Minas-sian), juridique (Gérard Guerguerian) pour mieux comprendre ce dossier com-plexe. Préface de Nikos Lygeros.

Éditions Sigest - ISBN : 978-2-917329-25-2 / Format 14,8 x 21 cm – 56 pages – 7,95 .

Turquie : une démocratie inachevée », la revue Europe & Orient n°12Le dossier spécial de ce numéro est consacré aux « Procès de Mémoire ». Des spécialistes apportent leurs points de vue sur les sujets géopolitiques ou sociologiques concernant l’UE, l’Asie Mineure, le Caucase et le Moyen-Orient.

Éditions Sigest - ISBN : 978-2-917329-26-9 – Format 16 x 24 cm - 136 pages - 10 .

Les différends arméno-turcs

ou « La quête de justice au regard des principes du droit international » de Gérard Guerguerian. Un ouvrage de référence, fruit de cinq ans de travail, pour ceux qui veulent explorer l’aspect juridique de la question arménienne.

Éditions Sigest - ISBN : 978-2-917329-27-6 - Format 15 x 23 cm - 176 pages - 17,95 . n

Les nouveautés publiées par l’Institut Tchobanian

Comme un pont s’élançant d’une rive à l’autre de la mé-moire, ce livre entrouvre les portes du silence et se déploie vers l’espérance d’un avenir nouveau. Il se fait l’écho du témoignage de vingt-quatre descendants de rescapés du génocide arménien. Ces rescapés, qui ont échappé au pire en étant le plus souvent convertis – volontairement ou non – à l’islam. Aujourd’hui, ces petits-enfants présentent des profi ls bien différents et souvent inattendus : Kurdes, Turcs, Alevis ou Sunnites, tous apprennent incidemment qu’ils appartiennent à une communauté honnie, que leurs aïeux étaient chrétiens, des chrétiens de Turquie. Le choc de cette révélation tardive provoque en eux des réactions diverses, qui vont de la culpabilité à un étrange «fl ottement» entre deux mondes, brossant un tableau des sensibilités à l’œuvre dans la Turquie d’aujourd’hui. Après Le Livre de ma grand-mère, publié aux Éditions de l’Aube en 2006, ces témoignages offrent un éclairage exceptionnel

sur le grand tabou de l’histoire turque récente et sur l’un des débats intellectuels majeurs du début du XXIe siècle : le génocide arménien. Ces récits de vies donnent par ailleurs la mesure de ce que pourrait être une histoire non expur-gée du passage douloureux de l’Empire à la République, ainsi que de la mise en place d’une idéologie offi cielle. Traduit du turc par Célin Vuraler. Ayse Gül Altinay est ensei-gnante en anthropologie à l’université Sabanci à Istanbul. Elle a publié plusieurs études sociologiques de grande importance, en anglais et en turc, et a participé à l’aventure du livre intitulé Ebru (Actes Sud, 2009). Fethiye Çetin est avocate, porte-parole du Groupe de travail sur les droits des minorités. Elle est aussi l’avocate du journaliste Hrant Dink, assassiné en 2007. Elle est l’auteure d’un récit, Le Livre de ma grand-mère, qui a connu un immense succès en Turquie et de par le monde.

Éditions Actes Sud – ISBN : 978-2-742796-10-6 Format 14,5 x 24 cm – 336 pages – 23,80

Les petits-enfants - Ayse Gul Altinay - Fethiye Cetin

par Elisabeth Pellet

L’étrange voyage de Monsieur Daldry - Marc Levy

Erratum : Une erreur est survenue sur le numéro précédent. Le livre Mon ami Toumanian est une traduction par Alice Varvarian des textes d’Hovhannès Toumanian.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201138

@rménie-sur-internetwww.ararat-tv.com : un média sur le net

Ararat-TV est le fruit d’une rencontre entre Richard Findykian, le spécialiste arménien de la communication, Eric Narsisyan le concepteur d’Ararat-TV et le spécialiste arménien des Web-TV et Sahag Karalékian, président de l’Ugab-Marseille. L’Ugab a participé à la création d’Ararat-TV, la « Web TV Fran-co-Arménienne », afi n de mettre à la disposition de tous un outil d’expression et de communication. Ararat-TV propose des interviews, des reportages sur des événements, des associations, des rencontres sportives et sur la culture. n

Timbres d’Arménie50e anniversaire du premier vol habité dans l’espace

La Poste a procédé à l’émission d’une série de deux timbres à l’occasion du 50e anniversaire du premier vol de l’homme dans l’espace. La série est éditée en 40 000 exemplaires.Le premier timbre, d’une valeur de 200 drams, représente le constructeur arménien des satellites météorologiques, Andranik Iosifyan (1905-1993).Le second timbre, d’une valeur de 350 drams, représente le cosmonaute soviétique Youri

3, RUE DE TURENNE

GRENOBLETél. 04 76 87 23 37Fax 04 76 43 16 43

Ouvert dumardi au samedide 9 h à 12 het de 15 h à 19 h

Le monde sur votre table

ContactsArarat-TV – UGAB-Marseille - 327, Bd Michelet -13009 Marseille

Chef de la rédaction :Richard Findykian - [email protected] - 06 09 20 73 86

Développement, régie publicitaire :Eric Narsisyan - [email protected] - 06 14 46 90 12

Coordination international :Sahag Karalékian - [email protected] - 06 07 10 32 08

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 39

www.ararat-tv.com : un média sur le net Timbres d’Arménie50e anniversaire du premier vol habité dans l’espace

La Poste a procédé à l’émission d’une série de deux timbres à l’occasion du 50e anniversaire du premier vol de l’homme dans l’espace. La série est éditée en 40 000 exemplaires.Le premier timbre, d’une valeur de 200 drams, représente le constructeur arménien des satellites météorologiques, Andranik Iosifyan (1905-1993).Le second timbre, d’une valeur de 350 drams, représente le cosmonaute soviétique Youri

Gagarine (1934-1968) qui fut, le 12 avril 1961, le premier homme de l’espace.

En souvenir du clown Leonid Yengibarov

Leonid Yengibarov (1935-1972), disparu à l’âge de 37 ans, reste le plus célèbre clown arménien. La Poste vient de lui dédier une émission philatélique. D’une valeur de 220 drams, le timbre, tiré à 40 000 exem-plaires, représente son portrait. Né de père arménien et de mère russe, Yengi-barov commence sa carrière en tant que boxeur. Il entre en 1959 au Cirque d’État d’Érévan comme clown, où il savait unir le rire et la poésie. Dans les années soixante, il était l’un des meilleurs clowns dans toute l’Union soviétique et les Pays de l’Est.

Le Bélarus et l’Arménie émettent conjointement deux timbres-postes

Les émissions de timbres représentant les capitales Minsk (Bélarus) et Érévan (Arménie), dont les designers sont Yevgeni Simonenko et David Dovlatian, sont tirées chacune à 42 000 exemplaires. Chacune porte l’emblème de la ville. Le timbre dédié à Érévan représente une vue de la Galerie Nationale d’Arménie ainsi qu’une vue générale de la capitale arménienne, avec le mont Ararat. Chaque émission est d’une valeur de 200 drams.

Hovhannés Toumanian honoré par les Postes arménienne et russe

Les Postes arménienne et russe ont procédé à l’émission commune de deux timbres-poste sur les poètes Hovhannés Toumanian (1869-1923) et Valéry Brioussov (1873-1924). L’émission arménienne est de 40 000 exemplaires pour chaque timbre. Le timbre qui représente le portrait du poète arménien Hovhan-nés Toumanian est d’une valeur de 120 drams, ou 12 roubles. n

Krikor Amirzayan

Philatélie

Les fleurs d’Arménie

La Poste a émis, une série de deux timbres sur les fleurs d’Arménie. Le premier, d’une valeur de 280 drams,

représente la fritillaria armena, le second, d’une valeur identique, est dédié au sambucus tigranii. Ces fleurs sont des espèces florales endémiques de l’Arménie. L’émission philatélique est de 40 000 exemplaires pour chacun de ces deux timbres.

3, RUE DE TURENNE

GRENOBLETél. 04 76 87 23 37Fax 04 76 43 16 43

Ouvert dumardi au samedide 9 h à 12 het de 15 h à 19 h

Le monde sur votre table

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 20114040

SportsFOOTBALL

Qualifi cation coupe du monde 2014L’Arménie se trouve dans le groupe B, jugé relativement diffi cile, en compagnie de l’Italie, le Danemark, de la République Tchèque, de la Bulgarie et de Malte. Les rencontres entre l’Arménie et l’Italie ainsi que la Bulgarie seront une première pour la sélection arménienne.

La Lituanie s’impose 3-0 face à l’Arménie en match amicalEn match amical à Kau-nas, la Lituanie s’est impo-sée 3-0 sur l’Arménie. La Lituanie a ouvert le score dès la 9e. Les Arméniens, très tech-niques, auraient pu revenir au score en première partie de jeu. Malheureusement, le réalisme n’était pas au rendez-vous. À la 59e, sur un mauvais geste, le défenseur arménien Varaztad

Haroyan était une seconde fois averti et expulsé. Les Lituaniens, plus réalistes et athlétiques, marquèrent à la 74e et à la 77e. Ce match permit au sélectionneur arménien Vartan Minassian de procéder à un nombre important de change-ments.

Joachim Boghossian transféré au « Nacional » de MontevideoAprès sa saison mitigée au sein des champions d’Autriche, l’Ar-méno-Uruguayen retourne en Uruguay. Son club « Red Bull » l’a transféré au « Nacional » où il pourra davantage s’exprimer. J. Boghossian hésitait entre l’Arménie et l’Uruguay pour sa première sélection. En rentrant en Uruguay, il sera davantage dans les media du pays et attirera sans doute l’attention du sélectionneur uruguayen.

Sergio Markarian médaille de bronze de la Copa AmericaLe Pérou a pris la 3e place de la Copa America. Sergio Markarian en tant qu’entraîneur a reçu avec les joueurs une médaille de bronze des mains du président de la FIFA. Sergio Markarian est né en 1944 à Monté-video (Uruguay). Il a entraîné de très nombreux clubs et est surnommé « le Mage » pour ses exploits en tant qu’entraîneur de la sélection du Pérou.

SKI

Sergueï Mikaélian remporte un titre mondial juniorC’est le premier titre international dans l’his-toire du ski arménien. Le jeune espoir a rem-porté, à Aouré, en Norvège, le titre mondial junior du 17 km de ski de fond en épreuve libre. Entraîné par son père Arthur, originaire d’Achotsk (au nord de l’Arménie), S. Mikaélian reste le meilleur espoir du ski arménien.

JUDO

Finale 100 % arménienne à la Coupe d’Europe junior !La fi nale des 60 kg était à 100 % arménienne lors de la Coupe d’Europe junior de judo à Berlin. Gor Haroutiounian combattait, sous les couleurs de l’Arménie, et Aram Kriko-rian représentait la Russie. La médaille d’or fut remportée par Aram Krikorian (Russie).

TENNIS

Yervant Kasparian gagne le tournoi « Futures »Le joueur de tennis Yervant Kasparian, 24 ans, qui représente la Russie, a gagné le tournoi « Futures » de Moscou doté de 15 000 dollars. Lors de la fi nale, Il s’est imposé facile-ment sur le score de 6-4, 6-0. Y. Kasparian, qui vient d’inscrire à son palmarès son premier tournoi ITF, est classé au 418e rang mondial à l’ATP.

BOXE

La générosité d’Arthur AbrahamEn séjour en Arménie, le boxeur Arthur Abra-ham a offert à l’école de boxe « Vladimir Yenguibarian » d’Érévan divers équipements sportifs d’une valeur de 100 000 dollars. L’ex-champion du mode (IBF), né en 1980 à Érévan, reste ainsi fi dèle à ses origines, et surtout à cette salle des sports où il s’entraînait dans sa jeunesse. A. Abraham a précisé qu’à sa retraite professionnelle, il ouvrirait un nouveau centre d’entraînement de boxe dans la capitale arménienne.

TIR

Noraïr Pakhdamian, premier qualifi é pour les J.O. de LondresL’Arménie a son premier qualifi é pour les J.O. de Londres de 2012. Le tireurNoraïr Pakhdamian (tir au pistolet à 10 m) a obtenu son visa olympique. En 2004 il avait, aux J.O d’Athènes, raté le podium d’une place en se classant 4e. Il ira donc à Londres avec le désir de décrocher une médaille.

ÉQUITATION

Kevork Hovhannissian remporte le Grand Prix d’ArménieKevork Hovhannissian vient de gagner au centre équestre « Ho-vig Haïrabédian » le Grand Prix d’Arménie. Il a été le seul des onze cavaliers à passer sans pénalité tous les obstacles. Le Grand Prixd’Arménie était doté de 600 000 drams. Les meilleurs cavaliers d’Arménie se retrouveront à l’automne prochain à la Coupe du Caucase qui se déroulera en Géorgie.

ATHLÉTISME

Neuf médailles à ReykjavikLes championnats d’Europe de troisième division d’athlétisme se sont déroulés à Reykjavik (Islande) en présence de quinze délégations nationales. L’Arménie s’est clas-sée 7e et a remporté 9 médailles (3 en or, 2 en argent et 4 en bronze). L’or a été remporté par Amalia Cha-royan (400 m haies). Elle a gagné par ailleurs une médaille de bronze au 100 m haies. Chez les hommes, Vartan Pahlevanian a remporté l’épreuve du saut en longueur. Mélik Djanoyan (javelot messieurs) et Haïganouche Beglarian (triple saut féminin) se sont emparé de la médaille d’argent. Kristiné Haroutiou-nian (javelot féminin), Achot Haïrabedian (3000 m steeple messieurs) ont gagné les médailles de bronze, tout comme l’équipe féminine de relais 4 x 400 m. Un véritable succès pour l’équipe d’athlétisme qui est également à mettre au crédit de l’entraîneur national Robert Emmiyan qui ne ménage pas ses efforts pour faire développer cette discipline sportive.

DIVERS

Médaille d’or aux Universiades de Shenzen L’Arménie vient de décrocher sa première médaille d’or lors des 26e Univer-siades en Chine. L’haltérophile arménien Aghassi Aghassian (77 kg) a été sacré champion en soulevant un total de 227 kg. L’Universiade est une compétition

Serguei Mikaelian.

La rencontre Lituanie Arménie.

Les jeunes Arméniens à la Coupe Europe junior de judo.

À gauche, Sergio Markarian, entraîneur du Pérou.

Le footballeur Joachim Boghossian. Yervant Kasparian, espoir du tennis.

Arthur Abraham aide l’Arménie.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 4141

SportsSKI

Sergueï Mikaélian remporte un titre mondial juniorC’est le premier titre international dans l’his-toire du ski arménien. Le jeune espoir a rem-porté, à Aouré, en Norvège, le titre mondial junior du 17 km de ski de fond en épreuve libre. Entraîné par son père Arthur, originaire d’Achotsk (au nord de l’Arménie), S. Mikaélian reste le meilleur espoir du ski arménien.

JUDO

Finale 100 % arménienne à la Coupe d’Europe junior !La fi nale des 60 kg était à 100 % arménienne lors de la Coupe d’Europe junior de judo à Berlin. Gor Haroutiounian combattait, sous les couleurs de l’Arménie, et Aram Kriko-rian représentait la Russie. La médaille d’or fut remportée par Aram Krikorian (Russie).

TENNIS

Yervant Kasparian gagne le tournoi « Futures »Le joueur de tennis Yervant Kasparian, 24 ans, qui représente la Russie, a gagné le tournoi « Futures » de Moscou doté de 15 000 dollars. Lors de la fi nale, Il s’est imposé facile-ment sur le score de 6-4, 6-0. Y. Kasparian, qui vient d’inscrire à son palmarès son premier tournoi ITF, est classé au 418e rang mondial à l’ATP.

BOXE

La générosité d’Arthur AbrahamEn séjour en Arménie, le boxeur Arthur Abra-ham a offert à l’école de boxe « Vladimir Yenguibarian » d’Érévan divers équipements sportifs d’une valeur de 100 000 dollars. L’ex-champion du mode (IBF), né en 1980 à Érévan, reste ainsi fi dèle à ses origines, et surtout à cette salle des sports où il s’entraînait dans sa jeunesse. A. Abraham a précisé qu’à sa retraite professionnelle, il ouvrirait un nouveau centre d’entraînement de boxe dans la capitale arménienne.

TIR

Noraïr Pakhdamian, premier qualifi é pour les J.O. de LondresL’Arménie a son premier qualifi é pour les J.O. de Londres de 2012. Le tireurNoraïr Pakhdamian (tir au pistolet à 10 m) a obtenu son visa olympique. En 2004 il avait, aux J.O d’Athènes, raté le podium d’une place en se classant 4e. Il ira donc à Londres avec le désir de décrocher une médaille.

ÉQUITATION

Kevork Hovhannissian remporte le Grand Prix d’ArménieKevork Hovhannissian vient de gagner au centre équestre « Ho-vig Haïrabédian » le Grand Prix d’Arménie. Il a été le seul des onze cavaliers à passer sans pénalité tous les obstacles. Le Grand Prixd’Arménie était doté de 600 000 drams. Les meilleurs cavaliers d’Arménie se retrouveront à l’automne prochain à la Coupe du Caucase qui se déroulera en Géorgie.

ATHLÉTISME

Neuf médailles à ReykjavikLes championnats d’Europe de troisième division d’athlétisme se sont déroulés à Reykjavik (Islande) en présence de quinze délégations nationales. L’Arménie s’est clas-sée 7e et a remporté 9 médailles (3 en or, 2 en argent et 4 en bronze). L’or a été remporté par Amalia Cha-royan (400 m haies). Elle a gagné par ailleurs une médaille de bronze au 100 m haies. Chez les hommes, Vartan Pahlevanian a remporté l’épreuve du saut en longueur. Mélik Djanoyan (javelot messieurs) et Haïganouche Beglarian (triple saut féminin) se sont emparé de la médaille d’argent. Kristiné Haroutiou-nian (javelot féminin), Achot Haïrabedian (3000 m steeple messieurs) ont gagné les médailles de bronze, tout comme l’équipe féminine de relais 4 x 400 m. Un véritable succès pour l’équipe d’athlétisme qui est également à mettre au crédit de l’entraîneur national Robert Emmiyan qui ne ménage pas ses efforts pour faire développer cette discipline sportive.

DIVERS

Médaille d’or aux Universiades de Shenzen L’Arménie vient de décrocher sa première médaille d’or lors des 26e Univer-siades en Chine. L’haltérophile arménien Aghassi Aghassian (77 kg) a été sacré champion en soulevant un total de 227 kg. L’Universiade est une compétition

internationale universitaire multisports organisée par la Fédération internatio-nale du sport universitaire. Les Universiades se déroulent tous les deux ans et représentent le deuxième plus important rassemblement sportif au monde en termes de participation, derrière les Jeux olympiques.

Cérémonies d’ouverture des 5e Jeux panarméniensSamedi 13 août ont eu lieu, lieu au stade Vazken Sarkissian d’Éré-van, les cérémo-nies d’ouver-ture des 5e Jeux p a n a r m é n i e n s, qui se sont dé-roulés jusqu’au 21 août. La céré-

monie a débuté par un feu d’artifi ce grandiose, en présence de près de 20 000 spectateurs éblouis par un spectacle exceptionnel, celui retraçant l’histoire et la culture arménienne à travers ses danses, musiques et chants. Le mot d’ordre de ces 5e Jeux était « l’Union à travers le sport ». Ces jeux comportent dix disciplines sportives. La première délégation à entrer dans le stade fut celle de Stepana-kert et la dernière d’Érévan. La France était représentée par les délégations de Paris, Marseille et Strasbourg. Au total, plus de 3 200 sportifs représen-tant 125 villes de 34 pays. Le drapeau des Jeux panarmé-niens fut hissé. La fl amme de ces jeux fi t alors son entrée dans le stade porté par trois athlètes, dont le multiple champion du monde Vic Darchinyan, et deux enfants. Puis le champion du monde d’haltérophilie Tigrane V. Martirossian alluma la vasque des 5e Jeux panarméniens. L’hymne national arménien fut

chanté par Hasmig Babian. Après les discours et la béné-diction du Catholicos Kérékine II, Ichkhan Zakarian a déclaré les jeux ouverts. Puis le stade s’embrasa sous la fête, les kotcha-ris avec la présence des vedettes de la chanson arménienne

telles que Arman Hovhannissian, Nouné Yessayan et Tata Simonian. Un superbe feu d’artifi ce clôtura la cérémonie d’ouverture des Jeux placés sous le signe de la fête et des retrouvailles entre tous les Arméniens. Ces Jeux ont fait venir près de dix mille touristes. n

Krikor Amirzayan

Serguei Mikaelian.

Le feu d’artifi ce.

Kevork Hovhannissian.

L’arrivée des drapeaux.

L’entraîneur Robert Emmiyan avec Amalia Charoyan.

Yervant Kasparian, espoir du tennis.

Arthur Abraham aide l’Arménie.

La fête dans le stade.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201142

enVironnemenT6 parcs naturels régionaux, 101 lycées éco responsables, 680 espèces protégées, 1ère région dans le domaine des énergies renouvelables... avec ma Région, préserver l’environnement c’est une priorité. Réduire la pollution, préserver les espaces naturels, développer les nouvelles sources d’énergies…

Chaque jour ma Région agit pour rester en tête.

J’AIMA RéGION

EN TÊTE.

environnement

UNE AFFAIR’S QUI MARCHE

ACHETEZ VENDEZ TROQUEZACHETEZ VENDEZ TROQUEZ

NOUS ACHETONS CASHNOUS ACHETONS CASHNOS POINTS DE VENTE

Isère AubeSavoie Drôme

21, avenue Salvador Allende38130 Echirolles

tél. 04 76 33 87 27

121, avenue Gabriel Péri38400 St Martin d’Hères

tél. 04 76 00 91 91

9, avenue Charles de Refuge10120 St André les Vergers

tél. 03 25 82 59 98

Centre Commercial 73230 St Alban Leysse

tél. 04 79 33 30 53

141, rue Louis Armand73200 Albertville

tél. 04 79 37 93 08

ZAC des Chabanneries26500 Bourg-les-Valence

tél. 04 75 83 38 15

Les mots ne suffi sent pas à exprimer la joie des Arméniens amoureux des échecs. Leur pays vient de remporter le 8e championnat du monde des échecs par équipe, à Ninbo en Chine.

Double vainqueur des olympiades en 2006 et 2008,

l’Arménie a conquis, pour la première fois de son histoire, le titre mondial. Lors de la 9e et dernière ronde, face à l’Ukraine, elle n’avait pas le droit à l’erreur. Un nul lui suffisait, néanmoins, pour s’emparer du titre.

En partageant les points (2-2) face à l’Ukraine, elle termine en tête du championnat du monde avec 14 points. Derrière la Chine, vice-cham-pionne et l’Ukraine. Levon Aronian, Sergueï Movsissian, Vladimir Hago-pian et Gabriel Sarkissian, et leur entraîneur Archak Petrossian sont les héros qui ont surclassé tous leurs adversaires, Chine, Russie, États-Unis compris.

Des dizaines de milliers de personnes acclament les héros

La place de la Liberté, à Érévan, était envahie par des dizaines de milliers de citoyens. Après réception par le président arménien à leur arrivée à l’aéroport Zvartnots, les champions du monde – sans Lévon Aronian, resté en Chine – se sont dirigés, en escorte officielle, vers Érévan. La foule, dans les rues d’Érévan, et l’imposant public de la place de la Liberté ont acclamé les héros. Depuis très longtemps, Érévan n’avait pas autant vibré. Sur scène, Archag Petrossian, l’entraîneur national a déclaré que, tout au long de la compétition, l’équipe arménienne avait senti le souffle et la présence à ses côtés de tout un peuple.

Il est à noter que le gouverne-ment arménien a approuvé, cette année, l’initia-tive du prési-dent d’inclure les échecs dans le programme obligatoire des écoles primaires à partir de septembre, et a octroyé un million d’euros à ces fins. « C’est une décision très importante pour le développement et la propagation des échecs dans le pays » souli-gnait l’entraîneur Petrossian.

Le meilleur joueur, Levon Aronian, est actuellement le numéro 3 dans le classement mondial établi par la Fédération internationale des échecs. Ce titre de champion du monde restera dans l’histoire comme l’une des plus belles pages du sport arménien. n

Krikor Amirzayan

Sports

Aronian contre Radjabov.

L’Arménie, superpuissance du jeu d’échecs !

L’accueil des vainqueurs à l’aéroport, par le président arménien.

La joie des joueurs devant leur public.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 43

enVironnemenT6 parcs naturels régionaux, 101 lycées éco responsables, 680 espèces protégées, 1ère région dans le domaine des énergies renouvelables... avec ma Région, préserver l’environnement c’est une priorité. Réduire la pollution, préserver les espaces naturels, développer les nouvelles sources d’énergies…

Chaque jour ma Région agit pour rester en tête.

J’AIMA RéGION

EN TÊTE.

environnement

UNE AFFAIR’S QUI MARCHE

ACHETEZ VENDEZ TROQUEZACHETEZ VENDEZ TROQUEZ

NOUS ACHETONS CASHNOUS ACHETONS CASHNOS POINTS DE VENTE

Isère AubeSavoie Drôme

21, avenue Salvador Allende38130 Echirolles

tél. 04 76 33 87 27

121, avenue Gabriel Péri38400 St Martin d’Hères

tél. 04 76 00 91 91

9, avenue Charles de Refuge10120 St André les Vergers

tél. 03 25 82 59 98

Centre Commercial 73230 St Alban Leysse

tél. 04 79 33 30 53

141, rue Louis Armand73200 Albertville

tél. 04 79 37 93 08

ZAC des Chabanneries26500 Bourg-les-Valence

tél. 04 75 83 38 15

Il est à noter que le gouverne-ment arménien a approuvé, cette année, l’initia-tive du prési-dent d’inclure les échecs dans le programme obligatoire des écoles primaires à partir de septembre, et a

gnait l’entraîneur Petrossian.

le classement mondial établi par la Fédération internationale des échecs. Ce titre de champion du monde restera dans l’histoire comme l’une des plus belles pages du sport arménien. n

Krikor Amirzayan

L’Arménie, superpuissance du jeu d’échecs !

L’accueil des vainqueurs à l’aéroport, par le président arménien.

La joie des joueurs devant leur public.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201144

PolitiqueTrucs & astuces de « Médz Mayrig »

Camping Caravaningde l'Argentière

chemin de l'Argentière CD 48 83310 CogolinLocations Bungalows - Mobil-Homes

calme, ombragé, tennis, piscine,snack bar, animations

Camping de l'Argentière ��� Golfe de Saint-Tropez

Tél. 04 94 54 63 63 - Fax 04 94 54 06 15 http://www.provence-campings.com/sttropez/argentiere

La grenade, le fruit mystique et emblématique de l’ArménieLa grenade représente, avec l’Ararat et l’abricot, l’un des trois symboles de l’Arménie. On la trouve partout, dans chaque région, dans chaque ville ou village, aux fins fonds de l’Arménie. La grenade fruit ou façonnée artisanalement vous attire et vous interroge.

Selon certains, le grenadier serait « l’arbre de la connaissance », et la gre-nade, la fameuse « pomme du paradis », responsable du bannissement d’Adam et Eve du paradis terrestre. Depuis la nuit des temps, le grenadier croît à l’état sauvage en Arménie, en Perse et aux Indes. La grenade, l’un des plus anciens fruits connus de l’humanité, était le fruit de prédilection des cara-vaniers. Malgré la durée et l’inconfort des voyages, ils pouvaient la conserver très longtemps grâce à la dureté de son écorce, et ainsi étancher leur soif avec son jus lors des traversées du désert. Ce sont les Maures qui ont apporté ce fruit en Europe, et la ville de Grenade, en

Espagne, lui doit, pense-t-on, son nom. De nos jours, il est répandu dans la plupart des zones tempérées chaudes du globe.

Sacralisé et vénéréCe fruit inconnu de notre entourage était, pour Médz Mayrig, le fruit sacré. Chaque jour, au printemps, lors de la floraison, grand-mère descendait au jardin rendre visite à son arbre et murmurer. Elle lui parlait… Que disait-elle ? Le grenadier, avec ses sept mètres environ de haut, était superbe. Ses fleurs rouge-orangé embellissaient le jardin et ses feuilles brillantes jouaient avec les rayons du soleil. Transmis de génération en génération, Médz Mayrig vénérait ces fruits. Mais que savait-elle de cet arbre ? Savait-elle que toutes les religions ont symbo-lisé la grenade, la rendant mystique en lui conférant des pouvoirs quasi magiques, et l’ont vénérée pendant des siècles... jusqu’à l’oubli.

Un fruit d’automneDepuis quelques années, la grenade réapparaît sur les étals de sep-tembre à décembre. C’est un fruit arrondi, en forme de pomme, qui peut atteindre dix centimètres de diamètre. De couleur jaune-rouge avec des nuances brunâtres, il contient de nombreuses graines de la taille d’un grain de maïs. Ces graines – ou arilles – sont enveloppées d’une pulpe rose-grenat, juteuse, sucrée légèrement acidulée et très rafraichissante.

Elles sont réparties en plusieurs loges séparées par une membrane jaunâtre au goût amer.

Pour choisir une grenade à bonne maturité, Médz Mayrig était très vigilante sur son aspect. L’écorce, disait-elle, doit être lisse, brillante, d’un beau rouge et si possible exempte de brunissures. En le soupesant, le fruit doit être lourd, signe qu’il est bien juteux. Et le plus souvent possible, avant de partir pour l’école « ouje gouda »disait-elle (ça vous donnera des forces). Et grand-mère nous faisait manger les graines, ou boire son jus si agréablement sucré.

Le jus de grenade de Medz Mayrig : un déliceAvec la main, roulez la grenade sur un plan de travail afin de bien la ramollir, sans abîmer l’écorce. Faites un trou à l’extrémité du fruit et aspirez le jus à l’aide d’une paille.

Tant pour ses qualités gustatives que médicinales, la grenade sort de l’oubli. Aujourd’hui, on la trouve, ainsi que son jus, dans les grandes surfaces ou les épiceries orientales. Le sirop de grenadine à l’eau ou au lait, apprécié des enfants, fait un retour en force.

Un fruit aux propriétés médicinalesLa grenade est un fruit aux nombreuses pro-priétés bénéfiques pour l’homme. Ses graines et son jus ont une forte teneur en antioxydants qui permettent de frei-ner le vieillissement.Il semblerait que le gre-nadier ait des propriétés médicinales (asthme,

dysenterie, vermifuge). Actuellement, la grenade suscite un grand intérêt auprès des chercheurs. Et de nombreuses études sont en cours pour le rôle qu’elle pourrait jouer dans la prévention de certaines maladies, notamment cardiovasculaires.Dans la mémoire populaire arménienne, la grenade symbolise, avec ses nombreux arilles, la fécondité et la prospérité. La tradition orale nous apprend que, quelle que soit sa taille, petite ou grosse, elle contient toujours 365 graines, comme les 365 jours de l’année… À vous de compter ! n

Monique Atamian

La grenade de la paix. « Ici, c’est le globe de l’Arménie avec cette magnifique grenade

qui symbolise l’Arménie » déclare Jean-Claude Gaudin,

maire de Marseille.

Grenade avec fleurs.

Grenade coupée.

Attitude deconfiance

Bon outendre

InséminationartificielleJeu decarte

inversé

Bateau*

Diversifie

Voyelles

Entrelacée

Cache detrésors

4+5*Amour

mammifèreSans éclat

PantoufleLocal

Changerde timbre

Communede

Belgique

Noir*Substance

sucrée

Sainte

Le tellure

En ville

Notre seigneur

Dieusolaire

Fin ou de

table *

Percés

Lieu

douillet

Cessationtemporaire

Bassinnaturel

Titre d’honneur

Défaut du boisSport sur

terrains

Lourddébut et fin

Sombre

Terrain vertPronom personnel

inverséCale

VoyellesSinge

Derrièreigloo

Connu

Comme unrenard

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 45

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Elles sont réparties en plusieurs loges séparées par une membrane jaunâtre au goût amer.

Pour choisir une grenade à bonne maturité, Médz Mayrig était très vigilante sur son aspect. L’écorce, disait-elle, doit être lisse, brillante, d’un beau rouge et si possible exempte de brunissures. En le soupesant, le fruit doit être lourd, signe qu’il est bien juteux. Et le plus souvent possible, avant de partir pour l’école « ouje gouda »disait-elle (ça vous donnera des forces). Et grand-mère nous faisait manger les graines, ou boire son jus si agréablement sucré.

Le jus de grenade de Medz Mayrig : un déliceAvec la main, roulez la grenade sur un plan de travail afin de bien la ramollir, sans abîmer l’écorce. Faites un trou à l’extrémité du fruit et aspirez le jus à l’aide d’une paille.

Tant pour ses qualités gustatives que médicinales, la grenade sort de l’oubli. Aujourd’hui, on la trouve, ainsi que son jus, dans les grandes surfaces ou les épiceries orientales. Le sirop de grenadine à l’eau ou au lait, apprécié des enfants, fait un retour en force.

Un fruit aux propriétés médicinalesLa grenade est un fruit aux nombreuses pro-priétés bénéfiques pour l’homme. Ses graines et son jus ont une forte teneur en antioxydants qui permettent de frei-ner le vieillissement.Il semblerait que le gre-nadier ait des propriétés médicinales (asthme,

dysenterie, vermifuge). Actuellement, la grenade suscite un grand intérêt auprès des chercheurs. Et de nombreuses études sont en cours pour le rôle qu’elle pourrait jouer dans la prévention de certaines maladies, notamment cardiovasculaires.Dans la mémoire populaire arménienne, la grenade symbolise, avec ses nombreux arilles, la fécondité et la prospérité. La tradition orale nous apprend que, quelle que soit sa taille, petite ou grosse, elle contient toujours 365 graines, comme les 365 jours de l’année… À vous de compter ! n

Monique Atamian

Les mots fléchésde Ratcho Yérétzian n° 59

Les définitions figurent à l’emplacement des cases fléchées. Les flèches indiquent le sens de lecture de gauche à droite et de haut en bas. Les définitions avec un astérisque sont des mots arméniens.

Solutions des jeux page 52

Enfants, jeux

Grenade avec fleurs.

Attitude deconfiance

Bon outendre

InséminationartificielleJeu decarte

inversé

Bateau*

Diversifie

Voyelles

Entrelacée

Cache detrésors

4+5*Amour

mammifèreSans éclat

PantoufleLocal

Changerde timbre

Communede

Belgique

Noir*Substance

sucrée

Sainte

Le tellure

En ville

Notre seigneur

Dieusolaire

Fin ou de

table *

Percés

Lieu

douillet

Cessationtemporaire

Bassinnaturel

Titre d’honneur

Défaut du boisSport sur

terrains

Lourddébut et fin

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Terrain vertPronom personnel

inverséCale

VoyellesSinge

Derrièreigloo

Connu

Comme unrenard

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AGENDA-AGENDA-AGENDA-AGENDA

46 AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011

Échos Régions

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AgendaAgendaAIX-EN-PROVENCE (13)Cours d’ArménienL’Université de Provence, Aix-Marseille I, est avec l’INALCO à Paris, le seul établissement d’enseignement supérieur de France où existe une Section d’Etudes Arméniennes. On peut y suivre des cours de langue en armé-nien oriental (niveaux initiation, moyen et perfectionnement), ainsi que des cours de culture arménienne. Les cours sont dispensés par M. Patrick Donabédian, responsable de la Section d’Etudes ArméniennesRens. : 04 42 95 34 59 - [email protected]

ROMANS (26)Foire du Dauphiné du 24 septembre au 2 octobreCette année encore, l’Amicale des Arméniens de Romans sera présente dans le cadre de la Foire du Dauphiné à Romans. Elle vous propose de venir goûter ses spécialités servies au restaurant tenu par toute son équipe de bénévoles du samedi 24 septembre au dimanche 2 octobre. Rens : 04 75 02 00 06 - [email protected]

VALENCE (26)Dîner de gala le 19 novembreL’UGAB Valence organisera à l’occasion de son 80ème anniversaire un dîner de gala le samedi 19 novembre dans la salle « la Colombine » à Bourg-lès-Valence, en présence d’Alexis Govciyan, Président de l’UGAB Europe. Le dimanche 20 novembre, à partir de 10h en l’église Saint Sahag, aura lieu un « hokehenkist » en l’honneur de tous les membre qui ont œuvré au sein de l’UGAB Valence depuis sa création en 1931.

GRENOBLE (38)Enseignement « Arts de l’Arménie »L’Université Inter-Âges de Grenoble et du Dauphiné (UIAD) propose des cours sur l’art arménien enseigné par Arthur Hadjian. Au pro-gramme : châteaux de Cili-cie, manuscrits enluminés, peintres du xxe siècle, tapis, céramiques.Inscriptions le 23 sep-tembre (04 76 42 44 63 ou http://www.uiad.fr.)

BIARRITZ (64)Commémoration le 21 octobreA la médiathèque de Biarritz, commémoration du 20ème anniversaire de l’indépendance de l’Arménie, sous le patronage et en présence de Mr l’Ambassadeur d’Arménie en France V. Tchitechian. 15h30 : confé-rence de Claude Mutafi an à la Médiathèque (Les 12 capitales d’Arménie), 17h30 : projection d’un court métrage: « Le Pays de l’arche de Noë », suivi d’un débat. - Rens. : 06 81 27 43 21 - [email protected]

DÉCINES (69)Concert André Manoukian le 9 octobreLa MCA de Décines est heureuse de vous annoncer la venue d’André Manoukian et son quartet au Toboggan à 15h. André Manoukian pro-pose un mélange de compositions originales et de folk songs armé-niennes. Il en résulte une musique émouvante, où les mélodies simples et attachantes cohabitent harmonieusement. Tarifs : 40 €, 25 € et 15 €Rens. : 04 78 49 42 97 - [email protected]

LYON (69)Concert le dimanche 2 octobre à 15hSalle Molière, quai Bondy, 21ème concert des jeunes espoirs organisé par le CLFA - Entrée 10 €

TOULON (83)Des cours d’enseignement de la langue arménienne sont promulgués au relais-culturel du collège Peirescs.Rens. : 06 84 57 52 08 (Arpiné Sargsyan) ou au 04 94 92 33 81 [email protected]

Focus sur les 20 ans d’Arménie indépendante en Isère

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 47

Échos R égions par Camille Pastre

Région p arisienne

PARIS

Elle était une talentueuse graphiste, plébiscitée dans le monde entier pour ses affi ches et ses recherches en design (http://www.sevandesign.com/). Sevan Demirdjian qui vient de disparaître restera, pour les Arméniens de France, l’emblème de l’Année de l’Arménie en France dont elle a dessiné le logo. Elle avait également mis son talent au ser-vice du Collectif VAN, en créant, au nom de l’association, l’immense banderole de 16 mètres de long déployée en avril 2007 sur le fronton du Conseil Général des Bouches-du-Rhône (Marseille), en hommage à Hrant Dink. C’est d’ailleurs toujours le visuel du recto de la stèle Hrant Dink que le Collectif VAN expose - depuis avril 2007 - sur le Parvis de Notre-Dame de Paris, lors des commémorations du génocide arménien de 1915. Sevan Demir-djian laissera aussi le souvenir d’une femme belle, douée, sensible, intelligente, fragile et attachante. Elle survivra dans le coeur de ceux qui l’ont connue et aimée. D’origine arménienne, née à Istanbul, installée en France depuis plus

de 25 ans, Sevan Demirdjian a été formée à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués de Paris. Elle crée son atelier en 1987. Ses clients se situent principalement dans la sphère culturelle : Musée d’Orsay, Réunion des musées nationaux.. En 2005 elle gagne le prix d’Or de l’affi che culturelle de la China International Poster Biennal et en 2006 le prix de Bronze de la 8e International Poster Triennial in Toyama au Japon.

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Sevan Demirdjian créatrice du visuel de l’année de l’Arménie en France.

La magie de Bellefontaine

Depuis 50 ans la Croix Bleue des Arméniens de France organise des séjours pour les enfants de 7 à 15 ans. Cette colonie 5 étoiles, située dans le Jura, a vu passer beaucoup d’enfants et d’animateurs. Et pour tous c’est la même histoire...que des souvenirs de moments merveilleux passer ensemble. Les activités proposées sont multiples : sports, promenades, découverte de l’environnement, activités manuelles et artistiques, soirées à thème, jeux de société. Cette petite Arménie est encadrée par des animateurs qui intègrent dans toutes leurs activités la transmission de l’identité arménienne.

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La jolie colo de Bellefontaine.

Sevan Demirdjian a choisi d’aller tutoyer les étoiles

Focus sur les 20 ans d’Arménie indépendante en Isère

À la rencontre des écrivains arméniens du 17 au 21 octobre

Le Centre national du livre (CNL) invite plus de vingt écrivains arméniens, d’Arménie et du monde entier, à rencontrer le public français. Cette manifestation itinérante et pluridisciplinaire, débu-tera à Marseille le 17 octobre, fera escale à Avignon et à Valence le 18 octobre, à Lyon le 19 octobre pour se conclure à Paris les 20 et 21 octobre. « Arménie-Arménies » traversera la France à bord d’un train. Les visiteurs découvreront la littérature arménienne mais aussi l’histoire, le cinéma, la photographie, la peinture et la musique de ce pays. Au programme de ses rencontres : colloque, lectures de textes, expositions, concerts et projections de fi lms.Rens. : sur site du CNL www.centrenationaldulivre.fr

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201148

Échos Régions Échos R égions Échos Régions Échos Régions

LYON

La troupe de danse Karoun, le nouvel atout de la MCAGDDepuis décembre dernier la Maison de la Culture Arménienne de Grenoble s’est lancée un nouveau défi . De part la volonté de Betty Derderian, ancienne soliste de la troupe de danse Naïri de Paris, un groupe de 18 jeunes fi lles et garçons issus de la communauté arménienne de Grenoble se rassemble dé-sormais chaque samedi pour répéter sur les chorégraphies proposées par le professeur. Grâce à son professionnalisme, Betty a su dynamiser ces jeunes qui se sont vus confi er la sympathique tâche de devenir la vitrine de la MCAGD. Nouvelle prof, nouveaux élèves, nouveaux costumes (crées également par Betty), ces jeunes ne demandent qu’à accueillir de nouveaux arrivants. Les répétitions ont lieu le samedi entre 11h30 et 13 heures pour ensuite laisser la place aux petites fi lles qui sont au nombre de 8 et qui prennent le relais de 13h30 à 15 heures. Leurs premières vraies prestations ont eu lieu à l’occasion de la fête des communautés le dimanche 11 septembre à Sassenage et surtout le mercredi 21 septembre pour commémorer le 20e anniversaire de l’indé-pendance de l’Arménie dans le hall de la mairie de Grenoble. Alors n’hésitez pas à venir les encourager et pourquoi pas à grossir les rangs de la troupe de danse Karoun. La troupe de danse Karoun.

Région Rh ône-Alpes

Appel du Dr Hambartsoumian devant la situation démographique alarmante de l’Arménie et lance-ment de centres de fertilité ARAGIL en ArménieLe Dr Edouard Hambartsoumian a donné à la Mairie du 3ème arrondissement de Lyon une conférence dans laquelle il a exposé la nécessité urgente de créer des centres de fertilité en Arménie. Entouré du Pr René Frydman initiateur de la fécondation in vitro (FIV) en France ainsi que du Dr Karine Tokhuns éga-lement engagé dans le projet, le conférencier nous a dépeint une situation alarmante. Participait également à la conférence le Dr Pascale Mirakian, endo-crino-gynécologue à l’Hôpital privé Natecia. Le Dr Movsès Nissanian assurait la modération. Le Pr Frydman s’est chargé d’une très intéressante première par-tie consacrée à l’état actuel de l’aide médicale à la conception. La technique en constante évolution ouvre des possibilités insoupçonnées qui soulèvent

de nouveaux problèmes déontologiques. La deu-xième partie était consacrée plus précisément au projet du Dr Hambartsoumian. Il nous a fait part de la situation engendrée par le nombre annuel des naissances en chute libre depuis vingt ans. Ce nombre a diminué de moitié entre 1990 et 2010. La famille arménienne compte en moyenne 1,36

enfant ce qui est très inférieur à ce qu’on observe dans les pays voisins. Cet état de fait comporte trois inconvénients majeurs : celui de vider rapidement le pays de ses habitants, de l’appauvrir et de rendre sa défense problématique. La chute du nombre des naissances est due en partie à une importante émi-gration mais aussi à l’infertilité des couples qui est à un niveau anormalement élevé : elle atteint 18% contre 10-15% en Occident. Pour ne rien arranger l’in-fertilité n’est pas considérée comme une pathologie en Arménie et donc pas de prise en charge. La fécondation in vitro concerne 9000 couples par an alors qu’on n’en réalise que 350. Sur ces couples 6000 n’ont pas les moyens suffi -sants. La Première Dame d’Arménie apporte son aide à la création de liens avec d’autres pays pour l’édifi cation d’un centre de fertilité afi n de rendre les FIV plus abordables. Le Dr Hambartsoumian nous a fait prendre conscience qu’après avoir mis l’accent sur les besoins matériels de l’Arménie nous ne devons pas oublier de mettre les Hommes au centre de nos préoccupations.

De gauche à droite : Dr K. Tokhunts, Dr E. Hambartsoumian, Dr M. Nissanian, Pr R. Frydman, Dr P. Mirakian.

GRENOBLE

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 49

Échos R égions Échos R égions Échos R égions

VALENCE

Le square Charles Aznavour inauguré à ValencePar une journée très ensoleillée, ils étaient près d’un millier à se presser face au Centre du Patrimoine arménien de Valence. Une foule venue voir Charles Aznavour inaugurer en personne le « Square Charles Aznavour », une place qui portera désormais le nom du chanteur au cœur même du quartier arménien de la ville qui compte près de 10% de citoyens d’ori-gine arménienne. Charles Aznavour était accompagné de son ami Chico des gypsies, de l’acteur Jacky Nercessian, de l’Ambassadeur d’Arménie Vicken Tchitétchian, entouré également de nombreux journalistes, photographes de presse et équipes de télévision -dont la chaîne armé-nienne Armenia TV-. En compagnie d’Alain Maurice, Maire de Valence et nombre d’élus et de personnalités Charles Aznavour visitait tout d’abord le Centre du Patrimoine arménien de Valence. Puis traversant le square dans une foule dense qui l’applaudit, Charles Aznavour est invité à la tribune. Le Maire de Valence retraça le parcours du chanteur. Il a salué « l’homme de conviction et l’homme de cœur » qui n’a cessé d’apporter son soutien à l’Arménie. Charles Aznavour prit à son tour la parole pour dire son bonheur de « se trouver à Valence, une ville que je connais bien et où j’ai de nombreux amis ». Il se dit également « heureux de voir de mon vivant un square à mon nom ». Prenant également la parole, Jacky Nercessian déclara « lorsque je suis à l’étranger, pour dire du pays où je suis originaire, je dis simplement Aznavour et tout le monde comprend ! ». Enfi n l’Ambassadeur d’Arménie, Vicken Tchitétchian insista sur « le grand Monsieur » qu’était aux yeux de millions d’admirateurs, le grand Charles Aznavour. Puis l’artiste dévoila la plaque portant l’inscription « Square Charles Aznavour, auteur, compositeur, interprète » sous les applaudissements de la foule.

Charles Aznavour lors de l’inauguration du square.

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MARSEILLE

Débat pour la pénalisation du négationnisme du génocide arménien Après le fi asco du 4 mai dernier au Sénat, une thérapie de groupe devait se faire. Et si la soirée du CCAF Marseille-Provence a davantage vu des déclarations plus qu’un véritable débat, cette séance collective était nécessaire. Car l’important était d’analyser les raisons de l’échec afi n de rebondir sur de nouvelles pistes. Le public apprit que les ingrédients de cet « échec programmé » étaient réunis bien avant la séance du 4 mai. Le président du CCAF Marseille-Provence Jacques Donabédian a pris la parole et situé le débat. Puis, tour à tour, sénateurs, députés et élus ont donné leur version qui accusent dans leur grande majorité la « lâcheté » ou le « désinté-rêt » de nombre de politiques. Certains ont également jugé que le travail de « lobbying » en faveur de la Loi de pénalisation n’a peut-être pas été effi -cace. Jean Noel Guérini (Sénateur PS), Sophie Jois-sains (Sénatrice UMP), Samia Ghali (Sénatrice PS), Henri Jibrayel (Député PS), Richard Mallié (Député UMP), Valérie Boyer (Député UMP représentant le Sénateur Jean Claude Gaudin) et Christophe Masse (Ancien député, rapporteur à l’Assemblée natio-nale de la loi en 2006) étaient au moins d’accord sur un point : cette Loi de pénalisation dépassait le clivage politique gauche-droite. Les politiques étaient également sans concession vis-à-vis de leurs

groupes politiques -à gauche comme à droite- qui n’avaient pas soutenu cette loi. La tension était visible sur le visage des élus présents dans la salle - Didier Parakian (Adjoint au maire), Pascal Chamassian (Conseiller municipal), Colette Babouchian (Conseillère municipale) et Clément Yana (Conseiller communautaire)- et le large public qui retenait à peine sa colère. Parmi ce public, quelques intervenants tels que Mooshegh Abra-hamian exprimèrent leur indignation face à cette situation de « lâchage » des politiques face au droit et à la justice. Intervention intéressante éga-lement d’Hagop Telfi zian qui évoquait le silence des médias et demandait « comment faire pour intéresser les médias ? ». La réunion se terminait sur une lueur d’espoir donnée par le président Jacques Donabédian avec un rendez-vous avec le Sénateur-maire Jean-Claude Gaudin et la possibilité d’une « piste nouvelle ». Toujours est-il qu’après la déception et la colère, l’ère de l’espoir et du travail avait déjà commencé dans les esprits.

Région Rh ône-Alpes

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Les débats animés de la soirée.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201150

Échos Régions Échos R égions

CANNES

BASTIA

Boros Hadji-Haronian décoré de la légion d‘honneur C’est à l’âge de 98 ans que Boros Hadji-haronian, originaire de Valence s’est vu remettre les insignes Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire par Bernard Brochand député-maire de Cannes, ville ou il s’est retiré. La cérémonie s’est déroulée dans les salons de l’Hôtel de ville devant sa famille, les associations d’anciens

combattants et les repré-sentants de la communauté arménienne. Dans son dis-

cours, Bernard Brochand a retracé la vie du récipiendaire qui, orphelin de père, est arrivé de Turquie en France à l’âge de 9 ans à la suite du génocide de 1915. Très jeune il commence a travailler dans les moulinages de l’Ar-dèche mais déjà son ambition est suffi samment formée pour vouloir sortir de la condition modeste à laquelle il était destiné. Il apprendra le métier de tailleur, le soir après l’usine, pour devenir au fi l des années, celui qui fera référence à Valence avec son magasin High Life Tailor. Engagé volontaire et affecté dans les « Hirondelles de la mort de la 11ème division de fer » au cours de la deuxième guerre mondiale, il s’est battu sur le front de l’Est à Forbach puis à Crépi en Valois. Il est ensuite entré dans la résistance où il a assuré des missions de liaison sous le nom de Paul Haro et a aidé ses frères d’armes à se cacher. Soucieux de participer à la vie communautaire, il œuvre pour la construction du temple protestant à Bourg-lès-Valence et assure la présidence de l’équipe arménienne de football. Toujours actif et en bonne

santé il fonde le bureau des anciens combattants arméniens de Cannes dont il deviendra le président. Il est membre du bureau de l’UNC des Alpes Maritimes et porte drapeau depuis 1995. Beau parcours pour cet orphelin, homme d’action et de bravoure, qui s’est forgé lui-même et qui a su donner du temps pour servir ses concitoyens.

Climat de fête en ce dimanche 14 août sur la Croisette

Gaspard Kayadjanian et toute l’équipe de l’Union des Arméniens de Cannes avaient invité leurs amis pour une soirée de gala dans le restaurant de plage, « Le Goéland » de Cannes. Près de 150 invités ont eu la joie de rencontrer au cours de la soirée leurs amis et les amis de leurs amis en vacances sur la côte d’Azur lors de ce rassemblement convivial. Alexandre Shirinyan et son orchestre a une fois de plus, su créer l’ambiance musicale qui convenait et chacun des participants a passé un moment très agréable en dansant et en chantant des hymnes connus de tous.

Une soirée fort réussie.

Krikor Amirzayan, caricaturiste de la presse arménienne dont les « Nouvelles d’Arménie Magazine » et « Azad Magazine » a participé à la grande manifestation « Dessins pour la Paix » ou « Libérons les crayons » à Bastia. Vingt sept dessinateurs de la presse internationale représentant la France mais également la Turquie, Israël, la Palestine, la Belgique, les Etats-Unis, l’Italie, le Liban, le Canada, l’Arménie (représenté par Krikor Amirzayan) ont exposé leurs meilleures œuvres au Palais des Gouverneurs de Bastia et ont participé à un débat autour du thème de la Liberté de la presse dans les pays participants. Près de 120 dessins, caricatures de la presse internationale ont été exposés. L’initiateur de « Dessins pour la paix » n’est autre que le fameux Plantu, le dessinateur du « Le Monde » qui fonda avec Kofi Annan en 2006 « Cartooning for peace » (Dessins pour la Paix). L’exposition-rencontres en Corse étant relayée par Dominique Demartini Après donc New-York, Ramallah, Jérusalem, Bogota et Marseille, Bastia a ainsi accueilli l’opération « Libérons les crayons », avec le dessin de presse.

Boros Hadji_haronian décoré par Bernard Brochand

député-maire de Cannes.

Exposition de caricaturistes

Plantu avec Krikor Amirzayan.

Région P ACA

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 2011 51

Échos R égions Région M idi-Pyrénées

TOULOUSE

BIARRITZ

Décès d’Henry SabyDurant son mandat de Député européen (1981-1994), ce grand humaniste a été l’architecte et la cheville ouvrière de la résolution du Parlement européen reconnaissant le Génocide des Arméniens le 18 juin 1987. Il s’est ensuite attaché à attirer l’attention du Parlement européen sur les droits du peuple arménien du Kharabagh. Le 14 avril 2011 l’Ambassadeur d’Arménie Monsieur Vicken Tchitétchian avait remis à Henry Saby la médaille de Mekhitar Gosh, la plus haute distinction décernée par le Président de la République d’Arménie aux personnalités arméniennes et étrangères du monde politique, diploma-tique et juridique. Avec cette disparition la cause arménienne perd un de ses plus grands soutiens.

Nouvelles du Pays Basque…Dans le cadre de ses rendez-vous annuels de « l’Arménité » en Pays Basque, les membres et amis de l’Association Culturelle France-Arménie du Pays Basque, Agur Arménie, se sont réunis à Arcangues le 3 juillet pour un sympathique Tacht’ahantes, pour déguster les plats traditionnels arméniens, dans une ambiance musicale et festive, suivie de danses arméniennes. Puis, le ténor Garig Djagarian a régalé son auditoire d’un récital de chants tra-ditionnels et religieux arméniens et basques dans la très belle église d’Arcangues datant du XII-XIIème siècle. Cette année 2011 aura encore été riche en événements à Biarritz : en janvier, célébration du Noël Arménien par le Père ter Balékian suivi du repas traditionnel, en février, Récital exceptionnel de piano par Vahan Mardirossian à l’Hôtel du Palais, une salle enthousiaste et bondée…Le 24 avril, pour la Commémoration du génocide, une gerbe a été déposée au Monument aux Morts par Mr Didier Borotra, Sénateur-Maire de Biarritz, son adjoint, et le président d’Agur Arménie, témoignant de l’empathie de la Municipalité. Des conférences ont permis d’accueillir Claire Mouradian et Pierre Anhoury autour du fi lm « 1915, j’avais 6 ans en Arménie »… ou de relater l’épopée du Musa Dagh par P. der Khatchadourian, devant l’auditoire très attentif de l’Université du temps libre. Le 21 octobre, notre association célébrera le 20e anniversaire de l’Indépendance de l’Arménie : conférence de Claude Mutafi an à la Médiathèque (Les 12 capitales d’Arménie), en présence de Mr l’Ambassadeur d’Arménie V. Tchitechian qui sera reçu par Mr le Sénateur-Maire. Ainsi, depuis 2007, grâce à une équipe dynamique, l’Association Agur Arménie travaille à faire connaître la culture arménienne au Pays Basque, par des conférences (F. Ardillier-Carras, JP. Mahé, C. Mutafi an, G. Dedeyan, E. Khayadjian, V. Sarkissian, P. der Khatchadourian, M. Yevadian, J. Santrot, …), avec aussi des cours très suivis d’histoire de l’Arménie par P. der Khatchadourian, et des projections de fi lms sur l’Arménie en partenariat avec le cinéma Le Royal à Biarritz et Serge Avedikian, expositions de photos…sans oublier les rendez-vous traditionnels dans une région où il y a peu d’Arméniens.. Pour fi nir un clin d’œil au Pays Basque : AGUR signifi e en basque : «salut, bienvenue» ; en effet les recherches du regretté Professeur Vahan Sarkissian, Chaire de Philologie Romane d’Érevan, font état de similitudes linguistiques entre basque et arménien.Association Agur Arménie ([email protected]; 06 81 27 43 21)

Henry Saby lors de la remise de la médaille de Mekhitar Gosh.

Ont collaboré à cette rubrique : Krikor Amirzayan ; Camille Pastre ; Le collectif VAN ; Lucie Houbouyan-Réveillard ; Sonia Kuradjian ; Edouard Pelhivanian.

Une soirée fort réussie.

Dépôt de gerbe au Monument aux Morts de Biarritz en présence du Sénateur-Maire Borotra.

Région A cquitaine

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ASSOCIATION ARMÉNIENNE D’AIDE SOCIALEreconnue d’utilité publique par décret du 8 juin 1956

L’AAAS, c’est 190 collaboratrices et collaborateurs qui s’investissent au quotidien pour le bien-être des Arméniens en France et en Arménie

AAAS -Siège- 77 rue La Fayette - 75009 Paris - Tél : 01 48 78 02 99 - Fax : 01 42 80 61 45email : [email protected] - site web : www.aaas.fr

Actions humanitaires, aide à la création d’entreprise, aide au retour... (Arménie)

Aide sociale (France et Arménie)

Maisons de retraite (France)

fête ses 120 ans1890-2010

AAAS 25/01/10 16:40 Page 5

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magazine

AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201152

100 eMM. Mmes Jacques Deyirmendjian ; Jean-Christophe Kanedanian ; Jacqueline Mouchighian ; Armand Tchouhadjian.

80 eM. Jacques Atoyan.

60 eM. Jean Arakélian.

50 e

MM. Mmes Der Baghdassarian ; Georgette Derdérian ; Albert Kemikian ; Sonik Kemiksisian ; Antoine Kerberekian.45 eMM. Mmes Gérard Arisdakessian ; Joseph Aslanian ; Jean Ayvasian ; David Bandikian ; Georges Chalvardjian ; Pascal Gazarian ; Charles Heratchian ; Karnic Katchikian ; Joseph Keomurdjian ; Marius Mardirossian ; Isgouhie Montoya Sahagian ; Jean Morino ; Aznive Siksik ; Karine Thomas Djiriguian ; Marc Tutindjian ; Agop Turkmenian ; Minas Yegavian ; Léon Yerganian.

40 e

Mme Alice Chakhoff.

30 eMM. Mmes Agop Abanozian ; Serge Agopoff ; Philippe Akilian ; Harou-tune Antréassian ; Jean-Claude Atamian ; Gérard Baloyan ; Grégoire Ber-bérian ; Jeanne Berbérian ; Jean Bezdikian ; Rosette Brechon ; Missac Daibilian ; Maurice Delighazarian ; A. Der Kazarian ; Victor Dersarkissian ; Albert Djurakdjian ; Maurice Eskinian ; Jean Forestier ; François Frenguian ; Elisabeth Garabedian ; Meguerditch Gharibian ; Robert Hampartzoumian ; Marie-Rose Kaprielian ; Serge Karagozian ; G. Kassighian ; Gaspard Kayadja-nian ; Nicole Kasparian Roche ; Davross Kentouni ; Garo Kessayan ; Jeanne Koudouradjian ; Christiane Kulhandjian ; Arlette Madjoyan ; Jean-Claude Mamourian ; Jean Marandjian ; Armand Mekitarian ; Maurice Merkebdjian ; Serge Mikaelian ; Grégoire Minoyan ; Christian Morino ; Vahé Nalbandian ; Charles Nersessian ; Georges Ohanian ; Garabed Paltobédrossian ; Jacques Pellet ; Christophe Rambaud ; Jean-Pierre Rebecchi ; Annie Roux ; Monique

Saulnier ; Béatrice Scappucci ; Chantal Sissakian ; Jacques Taboyan ; Sonia Tatoux ; Harrys Tavoukdjian ; Gabriel Tchelebian ; Suzanne Yazedjian Besson ; Avack Yenigotchian ; Henri Yezirian ; Amicale Arméniens Romans ; UGAB Lyon.

Liste arrêtée au 31 août 2011Rubrique suivie par Gisèle Nier

Azad Magazine vous informe que les rubriques Dons Journal et Mots fléchés ne seront plus publiées à partir du premier trimestre 2012. Ce changement permettra d’ouvrir cette page à une nouvelle rubrique. Il est à noter que les dons resteront publiés sur le site internet d’Azad Magazine.

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L’AAAS, c’est 190 collaboratrices et collaborateurs qui s’investissent au quotidien pour le bien-être des Arméniens en France et en Arménie

AAAS -Siège- 77 rue La Fayette - 75009 Paris - Tél : 01 48 78 02 99 - Fax : 01 42 80 61 45email : [email protected] - site web : www.aaas.fr

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Saulnier ; Béatrice Scappucci ; Chantal Sissakian ; Jacques Taboyan ; Sonia Tatoux ; Harrys Tavoukdjian ; Gabriel Tchelebian ; Suzanne Yazedjian Besson ; Avack Yenigotchian ; Henri Yezirian ; Amicale Arméniens Romans ; UGAB Lyon.

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AZAD magazine n° 135 - 3e trimestre 201154

PFI-Quiétude® - crémation2 065 euros TTCjusqu’au 31 décembre 2011

PFI-Quiétude® Inhumation2 535 euros TTCjusqu’au 31 décembre 2011

Hors frais d’assurance, communes associées

Prestations en communinhumation ou crémation

• Assistance rapatriement du défunt, de France

(+ de 50 km) ou de l’étranger. • Admission et séjour en chambre

funéraire à La Tronche (3 jours). • Toilette du défunt

• Mise en bière• Réalisation de la cérémonie conduite

par un officiant, selon vos volontés • Véhicule de convoi accompagné

de 4 agents funéraires et d’un maître de cérémonie,

• Assistance post-obsèques.

Choix crémation• Cercueil simple Pin

deuxième choix 18 mm et ses accessoires

• Capiton taffetas simple• Crémation au Crématorium

Intercommunal à Gières avec dispersionau jardin du souvenir

OU urne simple n°1 remise à la famille.

Choix inhumation• Cercueil simple

Chêne massif 22 mm et ses accessoires• Capiton taffetas medium

• Ouverture et fermeture de la concession OU achat

d’une concession de 15 ans maximum,pleine terre, hors toutes constructions

(caveau et/ou entourage...)• Inhumation.

E X E M P L E D E P R I X Tout le monde vous parle de prévoyance obsèques, mais pour organiser ses obsèques, à qui faire confiance ?

Les PFI de la région grenobloise s’engagent auprès de vous afin de vous apporter l’écoute, le conseil, l’information loyale et la qualité de service que vous êtes en droit d’attendre... question d’éthique.

Avec le Contrat Obsèques PFI® vous avez la garantie que vos obsèques seront bien celles que vous avez décidées.

Et vous, pour vos obsèques, à qui feriez-vous confiance ?

CertificationQualité - Sécurité

EnvironnementISO 9001 - OHSAS 18001

ISO 14001pour l’intégralité

des services et équipements gérés

POMPES FUNÈBRES INTERCOMMUNALESDE LA RÉGION GRENOBLOISEAvenue du Grand Sablon - 38706 La Tronche cedex

Permanence décès 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24www.pfi-grenoble.com

04 76 54 43 43

SAEM au capital de 200 000 euroshabilitation n°38064ORIAS n° 07 030 554

Serge PapagalliComédien

NOM/Prénom

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Demande d’information gratuitePour obtenir une information complète sans engagement de votre part, complétez ce coupon et retournez-le

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AZA

D -

2011

PFI adhère à l’Union du Pôle Funéraire Public

Et vous, pour vos obsèques,à qui feriez-vousconfiance ?”

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