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Ambassade de l’Inde - JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE 2011 - Numéro 403 Inde Juin-Juillet 2011 5/01/12 13:50 Page 1

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"Nouvelles de l'Inde", revue de l'Ambassade de l'Inde à Paris, n°403, juillet-septembre 2011.

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Ambassade de l’Inde - JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE 2011 - Numéro 403

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Sommaire• Remarques du Secrétaire Général

du Ministère Indien des Affaires Étrangères, M. Ranjan Mathaï,lors de sa prise de fonction le 1er août 2011 à New-Delhi 3

FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

• La côte de Malabar 4-7

L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE

• De Bombay à Hardelot 8-11

• Élèves-ingénieurs au sommet !Aventure humaine et mission solidaire au Ladakhet dans le Parc National d’Hemis 12-14

AUTRES FACETTES DE L’INDE• Dix principes pour se maintenir en bonne santé

La journée ayurvédique idéale 15-17

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR

• Kuchesar et Unchagaon :deux forts près de Delhi pour un agréable séjour 18

• Le village inexploré de Khaba dans le Rajasthan 19

• Gros plan sur le Kerala 20-24

LE COIN DES ENFANTS

• « Les trois promesses » - Conte populaire himalayen 25

ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 26-28

REVUE DES LIVRES 29-31

NOUVELLES DE L’INDE 32-33

LE COIN DES ÉCHOS 34-3ème de couv.

Editorial

La rentrée est déjà derrière nous mais comme chaque année,elle nous apporte son lot de bonnes résolutions, de nouveauxprojets à mettre sur pied et nous nous réjouissons de vousproposer ici le premier article d’une série qui vous permettrade vous maintenir en bonne forme grâce aux bienfaits del’Ayurveda. Un professionnel nous livre ici quelques conseilsà mettre en pratique.

Cette saison est propice aux voyages en Inde où le climat estagréable. Nous invitons les lecteurs à découvrir la Côte deMalabar, lieu chargé d’histoire, de culture et de beautés naturelles. Pour ceux qui préfèrent se rendre dans le nord du pays, nous leur proposons la visite de Kuchesar etUnchagaon, en Uttar Pradesh et de Khaba, village duRajasthan.

La France a, de son côté, attiré des Indiens et l’article « DeBombay à Hardelot » qui fait suite à l’exposition « De Bombayà Hardelot… 50 ans de présence de la famille Tata » nous fera remonter le temps et découvrir une page de l’histoireméconnue de cette famille.

Ce numéro de Nouvelles de l’Inde consacre également un article qui salue la réalisation du projet des élèves-ingénieursde l’ENSI qui n’ont pas hésité pour ce faire à se rendre à desaltitudes élevées au Ladakh, une formidable aventure qu’ilsne sont pas prêts d’oublier et marquera un jalon dans leur viede jeunes adultes.

Nous informons nos lecteurs de l’arrivée le 25 août 2011 du nouvel ambassadeur, M. Rakesh Sood, qui remplace M. Mathai, aujourd’hui Secrétaire Général du Ministère desAffaires Etrangères, à New Delhi.

Enfin, nous vous suggérons quelques titres de lecture pouvant meubler votre temps libre.

A tous un bel automne !

Nina Tshering LaPremier Secrétaire (Presse, Information & Culture)

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISTél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45E-Mail : [email protected]édacteur en chef : Nina Tshering La, Premier Secrétaire (PIC)Assistante de rédaction : Viviane Tourtet.Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Eric Bhat, E.B., Eunice deSouza, Mireille-Joséphine Guézennec, Incredible India, India BrandEquity Foundation, India Travel Online, Ville et Office de Tourisme deNeufchâtel-Hardelot, Manon Maurin, Sofia Sharaq, Viviane Tourtet.Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15Mentions :Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information etCulture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISLes opinions exprimées dans les articles signés ne sont pasnécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.Photo 1ère de couverture : Ladakh : monastère de Likir (3200 m.) qui abritela tradition du bouddhisme Gelugpa -"Bonnets Jaunes". Photo : Mireille-Joséphine Guézennec

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REMARQUES DU SECRÉTAIRE GÉNÉRALDU MINISTÈRE INDIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

M. RANJAN MATHAI, LORS DE SA PRISE DE FONCTIONLE 1ER AOÛT 2011 À NEW-DELHI

C’est un grand honneur pour moid’assumer cette charge qui est trèscomplexe et remplie de nombreuxdéfis. Le Ministère des AffairesEtrangères appartient à la struc-ture qui fait de la politique étran-gère depuis l’époque du premierPremier Ministre de l’Inde. Maisnous devons être des gestionnairesscrupuleux et efficaces des politi-ques décidées par le Gouverne-ment et ce sera ma priorité.

Nous sommes dans un monde deflux, nous devons être innovateurset nous adapter à la situation tellequ’elle se développe mais dans lemême temps, nous devons voirclair sur ce que sont nos prioritéset nos intérêts nationaux, dont ungrand nombre reste permanent. Ilest évident que pour traiter des dé-fis de politique étrangère, nous de-vons avoir une vision holistique desaspects politiques, stratégiques,économiques et commerciaux, cul-turels tout comme des aspects pu-blics de notre image, en tant quepays.

J’aimerais également donner unepriorité considérable à ce que nousnommons la dimension du servicepublic, du travail de ce Ministère etdes ambassades à l’étranger, et parleur biais je pense aux Services dePasseport et les Services Consu-laires que nous rendons aux ci-toyens du pays. Je pense qu’il s’agitd’un domaine qui nécessite uneimportance particulière.Enfin ce ministère doit être admi-nistré en accord avec les règle-ments, nous avons un budget et unsystème de gestion qu’il faut abor-der. Et je pense que nous devonsaborder cela tout en gardant à l’esprit le moral du personnel qui ytravaille. C’est donc ce que j’ai l’in-tention de faire et je ferai de monmieux.

Quels sont vos défis-clés en ter-mes de politique étrangère ? L’ISItente de sauver M. Fai, quels sontvos commentaires à ce sujet ?Je commencerai par mes défis etcomme je l’ai clairement dit dansmes remarques en introduction, lesdéfis consistent à s’occuper de no-tre politique étrangère et de saportée par la diplomatie d’une manière holistique qui prenne soinde nos intérêts politiques et straté-giques, combine les intérêts éco-nomiques et commerciaux du payset garde à l’esprit l’image culturelledu pays et la manière dont nousnous présentons dans le monde. Dans ce large cadre, il est clair queles principaux défis consistent àmaintenir un domaine, si je puism’exprimer ainsi, de coopérationconstructive dans le voisinage im-médiat, c’est là le principal défi etje pense que ce sera l’une de mestâches prioritaires.

Il est clair que nous devrons aussiêtre en lien étroit et développer larelation la plus coopérative et fortequi soit avec tous les grands ac-teurs mondiaux sur la scène inter-nationale et en coordination avecd’autres Secrétaires de ce Minis-tère, nous devons garder en tête lebesoin d’entretenir des relationstrès, très étroites avec les paysd’Afrique, d’Amérique latine, d’Asiecentrale et d’Asie du Sud-Est et larégion du Golfe. Je pense que s’oc-cuper de tout cela sera le défi majeur.En ce qui concerne le Pakistan, jene voudrais pas entrer dans la se-conde partie de votre questionmais j’aimerais dire que j’ai pris cesfonctions avec un mandat qui estcelui que, nous autres SecrétairesGénéraux des Affaires Etrangères,avons d’ouvrir la voie à un dialogueimportant avec le Pakistan, surtoutes les questions et il me tardede coopérer avec le SecrétaireGénéral du Pakistan à ce sujet ;nous devons tenter de travaillerpour restaurer la responsabilité etla confiance. Voici là la mission quim’a été confiée et pour conclure,j’aimerais dire que le SecrétariatGénéral est autant une institutionqu’un individu. Je poursuivrai ceteffort, la continuité sera mon motd’ordre.

Allons-nous assumer que le dia-logue composite avec le Pakistanest la voie de l’avenir ?Je pense que nous venons de l’ex-primer, comme je l’ai mentionné,la mission porte sur le dialoguesubstantif sur tous les sujets d’in-térêt commun. ❑

New Delhi 1

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

LA CÔTE DE MALABAR

Le miracle de MalabarLa Côte de Malabar du Kerala.Façonnée par l’infinitude de la Merd’Oman à l’ouest et bordée par descollines d’un vert luxuriant à l’est,il s’agit d’une formidable étenduede plages parfaites et de villes por-tuaires historiques, d’anciennestraditions de thérapie ayurvédiqueet de bien-être, de cuisine qui metl’eau à la bouche et de remarqua-bles traditions culturelles quiconfinent avec un réseau élaboréde backwaters enchanteurs et quiinvitent le touriste dans quelques-unes des meilleures infrastructu-res. Ce n’est pas pour rien que leKerala résume l’histoire de la bril-lante réussite du tourisme del’Inde. Et si le Kerala est « le proprepays de Dieu », la Côte de Malabardoit être « le propre refuge deDieu ».La Côte de Malabar est cetteétroite bande de plaine côtière ausud-ouest de l’Etat du Kerala ber-cée entre le clapotement de la Merd’Oman et les chaînes des Ghatsoccidentales arrosées par la pluie.C’est la partie bénie du continentindien, la première à recevoir lesvents de mousson chargés de pluie,que tout le pays attend après l’ététrès chaud du sous-continent. Etbien après que les nuages aient étéchassés vers d’autres parties del’Inde, des gouttes d’eau tombentencore, à chaque coup de vent, desarbres au Malabar comme une bé-nédiction.Bien qu’historiquement le Malabarne se réfère qu’à la partie nord duKerala, à présent le terme est uti-lisé pour désigner l’ensemble de lacôte de cet Etat. Cette étendue futune porte historiquement popu-laire ouvrant sur l’Inde, accueillantdes visiteurs depuis des temps im-mémoriaux. Les anciennes villesportuaires de Kozhikode, Kochi et

Kollam ont été les tremplins ducommerce maritime de l’Océan in-dien depuis des siècles. Ceci adonné naissance à quelques villeshautement cosmopolites qui ontaccueilli quelques-uns des pre-miers groupes de Chrétiens, Juifs etMusulmans en Inde et qui conser-vent encore aujourd’hui le charmede cette histoire vitale. Le malaya-lam est la langue la plus impor-tante de la région ; l’hindouisme,l’Islam et le christianisme sont lesprincipales religions. Ayant attirédes voyageurs depuis l’antiquité, leMalabar poursuit la tradition, enayant passionné le voyageurcontemporain et étant devenuel’une des principales destinationsmondiales aujourd’hui. Qui peutrésister à ses éléments magiques :le mélange troublant de plages ar-gentées, d’anciennes forêts tropi-cales humides et de terre fertile ?La Côte de Malabar, c’est tout celaet davantage.

Les villes à travers les sièclesLe patrimoine de la Côte deMalabar, ce n’est pas seulementdes monuments isolés mais aussiun patrimoine vivant. Des sièclesd’une culture urbaine prospère ba-sée sur le commerce maritime in-

ternational ont fait que les villesque vous visitez aujourd’hui ontabsorbé des influences grecques,arabes, romaines, juives, chinoises,hollandaises et britanniques. Cen-tres d’excellence du point de vueculturel, religieux et culinaire, ilsse nichent au milieu des champs de paddy, des plantations decaoutchoucs et d’anacardiers, decocotiers, des forêts tropicales etbien sûr la mer. Si l’on commencepar le Nord…Kasaragod, le district le plus sep-tentrional du Kerala, est la terredes forts oubliés, Chandragiri,Hosdurg, Kumbala, Panayal, Ban-daduka, leurs vestiges mélancoli-ques encore debout près de la mer.Le plus pittoresque de ceux-ci estle Bekal Fort dont l’histoire re-monte au 12ème siècle. Le roi légen-daire de l’Inde du sud, Tipu Sultan,l’a occupé avant de le perdre et del’abandonner à la CompagnieBritannique de I’Inde orientale. Legrand fort domine la jolie plage deBekal.Kannur est le siège d’un ancien artfolklorique du nord du Malabar, leTheyyam. Le Theyyam est un rituelqui mêle culte, danse, musique etmime. Il est interprété en extérieurdevant les sanctuaires en honneur

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aux divinités, avec des parures etdes coiffes très spectaculaires. AuTemple de Parassinikadavu Mu-thappan, le Theyyam se joue tousles jours. Kannur possède égale-ment l’imposante citadelle portu-gaise du Fort St Angelo dont la silhouette massive se détache surla Mer d’Oman. Il fut construit pasle premier vice-roi portugais de larégion en 1505 et possède quel-ques anacardiers, qui auraient, dit-on, été plantés par les Portugais.Thalassery fut la première coloniebritannique sur la côte de Malabar.Il demeure de cette période le fortde Tellicherry du 17ème en bord demer construit par les Britanniques,avec ses remparts toujours massifset apparemment imperméables. Avoir aussi la mosquée Odathil Palli,vieille de 500 ans, construite selonle plan d’un temple hindou typiquedu Kerala. Ce qui est surprenantpour une mosquée est qu’elle necomporte ni minaret ni dômes. A 5km de là, à Kadiroor se trouve leTemple de Suryanarayan, dont lapremière structure remonte au13ème siècle. Prenez le temps d’allerfaire un tour à Mahé, ancien mi-nuscule Comptoir français.Kozhikode (anciennement Calicut)fut jadis le siège du pouvoir duMalabar. C’est le lieu historique oùVasco de Gama découvrit l’Inde, laterre des épices, lorsqu’il débarquasur la plage de Kappad en 1498.Kozhikode était alors la capitale du

puissant Zamorin de Malabar. Laville conserve des vestiges del’époque du Zamorin, comme lebassin de Mananchiri et les mos-quées de Jama’atpalli et Mucchan-dipalli. Ne ratez pas le vieux quar-tier arabe de Kuttichera ; la popu-lation musulmane de Kozhikode,que l’on désigne sous le nom deMappilas ou la communauté Mo-plah sont des descendants descommerçants arabes d’il y a plu-sieurs siècles.Thrissur, la capitale culturelle duKerala, est dominée par le Templede Vadakkunatha. Ce temple au-rait, dit-on, été bâti par le sageParsuram lui-même, qui auraitconquis le Kerala sur la mer.Thrissur à la fin du 18ème siècle etau début du 19ème siècle était la ca-pitale du grand roi ShaktanThampuran, à qui l’on doit le plande la ville et sa transformation enun centre culturel. Il a égalementintroduit le célèbre festival ThrissurPooram. Ce festival qui se déroulesur une durée de 30 heures pen-dant l’été, est connu pour ses pro-cessions d’éléphants caparaçonnés.Kochi (l’ancienne Cochin) conserve,aujourd’hui encore, les parfumsépicés d’une autre époque quandson port était une ouverture inter-nationale pour le commerce arabe,portugais, hollandais et britanni-que et le théâtre de la puissancecoloniale. Kochi a accueilli des visi-teurs étrangers depuis le 14ème siè-

cle et fut leur centre commercial,leur base militaire, un chantier na-val, un centre pour le Christia-nisme. Le quartier du Fort histori-que de Kochi regorge de richessesculturelles avec ses églises portu-gaises, ses bâtiments hollandais etles vieux quartiers juifs et c’est l’undes lieux les plus évocateurs enInde. Parmi ses joyaux, citons lePalais de Mattacanchery construitpar les Portugais au 16ème siècle etprésenté au Raja de Kochi ; laBasilique de Santa Cruz vieille de500 ans avec sa façade gothique etson intérieur orné ; l’Eglise StFrancis où Vasco de Gama fut ini-tialement enterré en 1524 avantque ses restes ne soient transférésà Lisbonne et la synagogue dePardesi, vieille de 400 ans avec sonsol fait de tuiles peintes à la mainvenant de Canton, chacune pré-sentant un motif différent. Vouspouvez voir les anciens filets depêche chinois fixés sur des hampesde bois qui fonctionnent en porte-à-faux, uniques au Malabar. Thiruvananthapuram (ancienne-ment Trivandrum) signifie littérale-ment demeure d’Anantha, le ser-pent sacré du Seigneur Vishnou quiest la divinité qui préside la ville.La capitale actuelle était jadis lesiège de la famille royale duroyaume de Travancore. Sa magni-ficence peut s’apprécier dans lequartier du vieux fort avec sesforts, ses palais, temples et lesagraharams. Le Temple de SreePadmanabha Swamy construitdans le style kéralais traditionnel,domine la vieille ville. Ses partiesles plus anciennes remontent au11ème siècle.

Les plages : voisines de la merL’expérience de la mer, du sable etdu soleil de la côte de Malabar estl’un de ses charmes les plus at-trayants ; cette côte abrite certai-nes des plus belles plages de l’Inde.La plage du fort de Bekal (Bekal)est un lieu spectaculaire qui vousplonge dans une ambiance parti-

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culière grâce à la présence enve-loppante du Fort de Bekal situé surl’eau. L’illumination le soir donne àla plage une atmosphère glamourirrésistible. La plage de Kozhikode (Kozhikode)est dotée d’un charme désuet avecson phare romantique et ses jetéesqui s’effritent, vieilles de deux siè-cles.La plage de Cheral (à 45 km de laville d’Ernakulam) qui borde l’île deVypeen est charmante avec sesépais bosquets de cocotiers et sesfilets de pêche chinois sur le frontde mer.La plage d’Allapuzha (Allapuzha)est un lieu charmant et drôle avecsa vieille jetée d’il y a 137 ans etson phare.La plage de Varkala (à 54 km deThiruvananthapuram) est le lieufavori des amoureux de la mer pourson côté retiré. Des bandes de sa-ble lumineux et des falaises rougesdominent la Mer d’Oman et des ar-bres sur la falaise, vous pouvez ob-server les bateaux de pêche partisen mer. Varkala est célèbre pourses sources d’eau minérale et sesmassages.La plage est également un hautlieu de pèlerinage hindou avecl’ancien temple Shree JanardhanSwamy. La plage de Kovalam (à 16 km deThiruvananthapuram) est peut êtrele site le plus célèbre de la côte deMalabar, considéré par le plus

grand nombre comme l’expériencela plus agréable et inoubliable à vi-vre en Inde. Kovalam comprendtrois petites plages en forme decroissant qui se suivent : Light-house, Hawah et Samudra. En de-hors des vastes étendues apaisan-tes de sable, d’eau et de palmiers,on trouve également des centresde soins ayurvédiques, des centresde yoga et de méditation, des ma-gasins et une vie nocturne égale-ment thérapeutique !

Ayurveda pour le corps,l’esprit et l’âme…L’ancienne tradition indienne del’Ayurveda est une science holisti-que de traitement préventif et thé-rapeutique qui désintoxique et soi-gne, non seulement le corps maisaussi l’esprit et l’âme. Parmi lesnombreuses méthodes de l’Ayur-veda utilisant des herbes, de l’huileet des plantes médicinales, le mas-sage ayurvédique du Kerala s’esttaillé une réputation internatio-nale. Des spas et des centres adap-tés à tous les budgets, offrent desthérapies au long terme pour desmaladies spécifiques, des soins ré-guliers de désintoxication et de ré-génération et des massages courtspour se relaxer. Pour obtenir uneliste des centres ayurvédiques re-connus par le Département duTourisme du Kerala et leurs coor-données, vous pouvez vous rendresur le site : www.keralatourism.org

La magie de la moussonPartager l’obsession nationale in-dienne ! Touristes et habitants duKerala participent de la même fa-çon à la mousson-mania. Le sud duMalabar est le meilleur endroitpour profiter des pluies de la pre-mière mousson et Kovalam estidéalement située pour voir lesnuages arriver de la Mer d’Oman.Etre arrosé par la pluie et pareille-ment battu par le vent, tandis quela verdure autour de vous se fait deplus en plus verte, est une joie sanspareille. C’est aussi la meilleure pé-riode pour entreprendre des traite-ments ayurvédiques.

Les backwaters : une idée decroisièreVotre dernier caprice est de flottersur les eaux tranquilles, au mo-ment même où la vie alentour serapproche langoureusement etvous offre de temps en temps unaperçu avant de s’éloigner. AuMalabar, ce caprice peut devenirréalité. Louez un Kettuvallom, unde ces bateaux traditionnellementutilisés pour le transport du riz etconvertis en bateau-maison etlaissez-vous glisser sur les backwa-ters. Toute une gamme vous seraproposée, depuis le petit canoëjusqu’à de gros bateaux soigneuse-ment décorés. Le voyage voustransportera à travers un réseaucomplexe de canaux et de lacspassant devant des villages, deschamps et des plantations. Dégus-tez en chemin des plats de pois-sons traditionnels et du vin depalme ou toddy. Vous pouvez com-mencer votre croisière de plusieursendroits : Kollam (à 71 km au norddu Thiruvananthapuram) ; bien30% de cette ville historique estoccupée par le lac Ashtamudi cequi permet une belle expériencedes voies d’eau. La traversée en ba-teau de 8 heures entre Kollam etAlapuzzha vous laissera toute vo-tre vie des souvenirs. Alapuzzha estbaptisée « la Venise orientale »avec ses canaux. Essayez de voir

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une course de bateaux. Kumara-kom ( à 16 km de Kottayam) est ungroupe de petites iles sur le lac deVembanad. On y trouve le luxueuxTaj Garden Retreat et les jolisKerala Tourism Cottages pour desséjours sur les backwaters compre-nant le bateau et la pêche. Kuma-rakom est également une réserveornithologique et une promenadeen bateau autour des îles permetd’observer de nombreux oiseaux.

Plaisirs des sensUn parfum de la culture localeagrémentera votre visite sur laCôte de Malabar et les villes duKerala sont dépositaires de tradi-tions vivantes de formes de théâtredansé et d’arts martiaux. Assistez àune représentation de Kalaripa-yattu, ancien art martial du Keralaet soyez éblouis par les hommesarmés exécutant d’étonnantesprouesses avec leur corps agile.Pour une expérience mémorable,rendez-vous à un récital deKathakali et observez les artistesaux costumes sophistiqués racon-ter une histoire tirée de l’épopéedu Mahabharata. Ou assistez à unereprésentation de Theyyam dansun temple.

AchatsPendant des siècles, des commer-çants sont venus sur la côte deMalabar en quête de produits exo-tiques et de gains substantiels.

Aujourd’hui encore, vous pouvezdéambuler dans les marchés icipour y glaner des souvenirs à rap-porter. La rue des Juifs à Kochin estcélèbre pour ses antiquaires. AThrissur, vous pourrez acheter desbijoux en or et des objets en métalà clochettes. Kottayam vous pro-pose des saris et des mundus (tis-sus pour couvrir le bas du corps).Kozhikode est connue pour sesmousselines et les chips de banane.

Autres attractionsLes Ghats occidentales qui bordentle Malabar à l’Est sont une partietout aussi importante de la régionque la mer. Les stations de monta-gne dignes de cartes postales et lesforêts verdoyantes y abondent. Munnar (à 135 km de Kochi) est lastation climatique la plus connuedu Kerala. Les administrateurs bri-tanniques du Sud de l’Inde avaientl’habitude de s’y rendre pour profi-ter du climat frais à une altitudesalubre de 1500 mètres. La stationest connue pour ses jardins de thé,brillants comme des émeraudes,qui couvrent les collines et offrentun formidable terrain pour la mar-che et le trek. La rencontre occa-sionnelle d’éléphants rend l’opéra-tion plus vivante. Jouez une partiede golf ou essayez-vous à la pêcheà la truite, ou encore pique niquezdans le paysage serein du Barraged’Anayirangal ou rendez-vous à laTop Station (32 km) d’où vous au-rez un panorama superbe sur leTamil Nadu voisin.

La réserve de Periyar (à 114 km deKottayam et 190 km de Kochi), quise situe sur les bords du lac Periyarest une occasion de voir des ani-maux sauvages dans un bel envi-ronnement de chaînes de monta-gne, de vallées, rivières et lacs. Laréserve s’étend sur les CardamomHills dans les hautes chaînes desGhats occidentales ce qui en faitune symphonie de forêts tropicalesdenses et toujours vertes qui abri-tent le tigre, le léopard, l’éléphant,le sambar, le gaur, le macaque àqueue de lion et le langur desNilgiris.

Thekkady est la seule entrée pourla réserve de Periyar, à 186 km deKochi et 4 km de Kumily. A côté dela visite de la réserve, organisezavec le Kerala Tourism Info Centreun tour des plantations de thé etd’épices aux alentours. Le Malabara attiré ceux qui étaient à la re-cherche des fameuses épices in-diennes pendant des siècles et ontrapporté des thés de différents ty-pes ainsi que des épices fraîchescomme la noix de muscade, lesclous de girofle, le poivre blanc etvert, le fenugrec… Ce sera commede rapporter un peu du Malabarchez vous.

La meilleure saison pour vous ren-dre sur la côte de Malabar est d’oc-tobre à mars. C’est la saison la plustempérée. En juin, la mousson at-teint la côte, une période enchante-resse si vous voulez profiter de lapluie tout au long de la journée. ❑

Incredible India

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Une exposition intitulée « DeBombay à Hardelot… 50 ans deprésence de la famille Tata » a pré-senté du 24 juin au 24 septembrel’histoire du lien privilégié qui aréuni ces deux lieux éloignés deplusieurs milliers de kilomètres.Mais commençons par remonter letemps jusqu’en 1900. A cette date,Hardelot demeure totalement in-connu. Ses forêts, ses dunes et saplage sont encore à l’état sauvage.Le Britannique Sir John Whitley quiavait fait l’acquisition du châteaude Hardelot en 1897 et apprécie labeauté du site, projette de faired’Hardelot une station balnéaire etun centre mondain du sport. Il ac-quiert 400 hectares qui s’étendentdu château à la plage, construit ungolf. Il fonde la Compagnie Harde-lot, nomme l’architecte Louis-Marie Cordonnier et réunit dansson Conseil d’Administration desindustriels du nord de la Franceainsi que des personnalités pari-

siennes et étrangères, dont R.D.Tata de Bombay et le Duc d’Argylld’Angleterre. Les premiers élé-ments du projet voient rapidementle jour : la digue et la promenadedu front de mer, les hôtels, l’église,le bureau de poste, les courts detennis et une vingtaine de bellesvillas de style anglo-normand etanglo-flamand. Très rapidementHardelot devient une station fré-quentée par des personnalités tel-les que Louis Blériot, Sir ThomasLipton, Auguste Escoffier, entre au-tres. En 1913, Hardelot est classécomme « station climatique ».

Hardelot est construit en 1904 etun an avant, J.N Tata ouvre le TajMahal Palace Hotel à Bombay quisera l’un des premiers signes dudéveloppement de l’industrie tou-ristique en Inde. C’est à Londresque John Whitley, organisateurd’expositions internationales, ren-contre R.D. Tata, cousin de J.N.Tata et l’invite à venir découvrir lastation. Le fait est qu’en rejoignantle Conseil d’administration du pro-jet anglo-français de Whitley, ilconfère à ce dernier un prestige in-ternational dans le contexte pluslarge de l’Entente Cordiale de

DE BOMBAY À HARDELOT

L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE

Nouvelles de l’Inde avait consacré il y a quelques années un article à J.R.D.Tata, né le 29juillet 1904. Le nom de J.R.D. Tata est résolument associé au Groupe Tata, empire de ni-veau international fondé par Jamsetji Nusserwanji Tata (1839-1904) qui avait compris bienavant l’heure que la mécanisation était la clé du progrès futur. Mais sans doute vous demandez-vous quel est le rapport entre la famille Tata et la station balnéaire d’Hardelotsur la côte d’Opale, entre Boulogne-sur-Mer et Le Touquet ? Nous vous invitons à le dé-couvrir dans cet article.

R.D. Tata

Statue de J.N. Tata

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DE BOMBAY À HARDELOT

1904. La période fait une placed’honneur à l’exclusivité tellequ’elle est représentée par la mo-narchie. R.D. Tata est surnommé« Le Prince Tata de Bombay ». Lastratégie marketing de Hardelotadopte la même approche et de-vient « La reine des plages et laplage des reines ».

En 1907, séduit par le site, R.G.Tata s’y installe avec sa femmeSuzanne Brière, ou Sooni en raisonde sa chevelure dorée et se fait bâ-tir une villa par Louis-MarieCordonnier, la villa Paulette, enface des courts de tennis et de laplage de Hardelot. Le couple etleurs cinq enfants, JRD ou Jeh,Rodabeh, Sylla, Darab et Jimmy ypassent les vacances d’été. Mais autotal ce sera sept villas qui appar-tiendront à la famille Tata : la villaPaulette, les villas Geisha etMousmé, India, Concordia etNausary, du nom de la ville denaissance du fondateur de la dy-nastie Tata, J.N Tata, né à Navsari,sans oublier Les Charmilles. L’atmosphère qui règne à Hardelotest dynamique. La vie y est ponc-tuée de toutes sortes de rencontressociales. Des compétitions de golf,des championnats d’aéroplages ysont organisés entre autres. Untram électrique relie les différentesvilles de la côte et les affaires com-mencent à animer l’avenue desIndes, aujourd’hui appelée Avenue

de la Concorde. Les Tata y avaientleur propriété commerciale. Si Suzanne Brière aimait la quié-tude de sa ville Paulette, elle n’enétait pas moins une pionnière, serisquant le 15 juillet 1913 à mon-ter à bord de l’avion de Perreyon,détenteur à l’époque du recordmondial en altitude. Ce genre d’ex-ploit était plutôt réservé aux mes-sieurs mais Suzanne Brière étaitune pionnière, elle avait déjà ob-tenu son permis de conduire enInde où elle avait même participé àdes courses. L’avenir a montré queses passions ne manqueront pasd’influencer ses enfants et notam-ment J.R.D. Tata. Puis vint la Grande Guerre. Denombreux soldats indiens viennentrenforcer les troupes britanniquespositionnées dans le nord de laFrance. A Hardelot, l’Hôtel desMarmousets est transformé en hô-pital et à Neufchatel, un hôpitalpour chevaux est aménagé.

Les années 20 voient la fin de l’èreWhitley et l’implication à Hardelotde la première génération de la fa-mille Tata. En 1921, la Compagniede John Whitley est vendue auxenchères à une société anglaise. Cechangement signe le ralentisse-ment du développement de Har-delot. R.D. Tata et Sooni Tatacontinuent à fréquenter la stationmais ils ne sont plus très jeunes.Sooni Tata décède à Paris à l’âge de43 ans, J.R.D n’a que 19 ans. R.D.Tata reçoit la Légion d’honneur en1922 et décède en 1926 à l’Hôteldes Marmousets après avoir danséavec sa fille. Il avait 70 ans. Il estenterré à Paris au cimetière duPère-Lachaise. Attachés à leurs souvenirs d’en-fance, les enfants vont continuer àvenir à Hardelot, notamment J.R.D.Tata qui est élevé entre la France etl’Inde. Il fait une partie de ses étu-des au lycée Janson de Sailly. Néen 1904, il entre chez Tata and

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Sons en 1925 comme apprenti etsera élu Président du Groupe àl’âge de 34 ans, en 1938. Hommed’affaires hors pair connu pour sesprincipes éthiques, il conduira songroupe à passer de 620 millions deroupies à plus de 100 milliards. En50 ans, les 14 sociétés sont regrou-pées et transformées en unconglomérat de plus de 50 entre-prises industrielles sans compterun certain nombre d’autres socié-tés. Tata se préoccupe du bien-êtrede ses ouvriers et introduit la jour-née de 8 heures dès 1912. Grandamoureux de la France, J.R.D. Tatafut également citoyen françaisjusqu’en 1929 et fit son service mi-litaire dans la Vienne. Et petiteanecdote, il comptait toujours enfrançais !C’est sans doute à Hardelot qu’estnée la passion de J.R.D. Tata pourl’aviation. Enfant, il y vit les avionsde Blériot décoller de la plage, denombreux pilotes et ne fut certai-nement pas insensible au baptêmede l’air de sa mère. Lui-même ob-tint son permis de vol en 1929 etceci le conduisit à fonder la com-pagnie aérienne, Tata Airlines en1932, filiale de Tata and Sons.Cette compagnie devint Air Indiaen 1946, puis Air India Internatio-nal, en partenariat avec le gouver-nement de l’Inde en 1948. Il futnommé président d’Air India par legouvernement et directeur duConseil d’Administration d’Indian

Airlines, position qu’il va occuperpendant 25 ans. En tant que pilote, J.R.D. Tata ef-fectua le premier vol de TataAirlines de Karachi à Mumbai en1932. Si les avions passionnaient Tata, cedernier avait également plaisir àconduire de belles voitures. Et sou-vent, il quittait ses bureaux situésrue Lafitte à Paris et rejoignaitHardelot en Bugatti, cadeau qu’ilavait reçu de son père, en cinqheures. Une lettre écrite en 1925 àson père raconte tout le plaisirqu’il a eu à effectuer le parcoursmême si il a dû changer une roueen chemin. J.R.D. Tata conserved’Hardelot de précieux souvenirsd’enfance et il aime y recevoir sesamis.

Tout comme pour les avions, sonintérêt pour les voitures le condui-sit à une joint venture avec le fabricant automobile allemandDaimler Benz en 1954 qui résultadans la production de plusieurs vé-hicules. Le premier moteur pour unvéhicule commercial fut construiten 1977. Puis en 1986, ce fut l’ar-rivée des premiers véhicules com-merciaux légers, Tata 407 et 608. Hardelot a subi les ravages de laSeconde Guerre mondiale, 80% desbâtiments sont touchés. Les pro-priétés des Tata ne furent pasépargnées comme un grand nom-bre d’autres. La reconstructioncommence et la famille Tata se ré-soud à vendre ses propriétés en1951, laissant derrière elle les sou-venirs de jours meilleurs….J.R.D. Tata demeura à la tête dugroupe jusqu’en 1991. Après la Lé-gion d’honneur, il recevra plusieursdistinctions indiennes, le PadmaVibhushan en 1957 et en 1992, laplus haute récompense de l’Inde, leBharat Ratna. Il décède à Genève le29 novembre 1993, deux ans aprèsavoir s’être retiré des affaires dugroupe. Sa dépouille a été immé-diatement transférée dans le mau-solée familial du Père Lachaise. L’histoire de la famille Tata sepoursuit et le lien avec la France nes’est pas éteint … comme en té-moigne cette exposition qui rap-pelle une page de l’histoire qui re-lie les deux pays. ❑

DE BOMBAY À HARDELOT

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DE BOMBAY À HARDELOT

« Occasionnellement, un aéroplane de Blériot atterris-sait sur la plage, pour la plus grande excitation de tous.Il était conduit par son chef pilote, Adolphe Pegoud, lepremier homme à faire un looping. A partir de là, je fusdésespérément fana des aéroplanes et décida que quoiqu’il arrive, un jour, je serai pilote », dit J.R.D.Août 1921, J.R.D. écrit des lettres à son père dans les-quelles il raconte :« … Récemment nous avons eu d’importants champion-nats de tennis à Hardelot auxquels j’ai participé en sim-ples et en doubles mixtes avec Ginette Blériot. En sim-ples, je suis tombé au second tour 6/0-6/0 ! Et ce n’étaitpas honteux du tout car l’homme qui m’a battu, a éga-lement battu tous les autres et fut le champion final dutournoi. Donc vous voyez ! En double mixte, nous som-mes également tombés au second tout et cette fois aussicontre de très bons joueurs. Pas de chance, n’est-cepas ? J’espère que je ferai mieux l’an prochain, si nousrevenons à Hardelot… »Septembre : « Depuis près d’une semaine nous avons àHardelot un temps de mi-été et je n’ai pas vu un nuagedepuis cinq jours. Cela me rappelle un peu l’Inde à l’ex-ception qu’il fait plus frais. La mer est merveilleusementcalme mais froide et je nage comme un « enragé ».Quand j’irai en Angleterre, je voudrais suivre des coursde nage classique et régulière. »Il poursuit : « Nous sommes tous en très bonne santé etDarab a bronzé autant que nous et n’est pas loin d’êtrechocolat. Il a appris en une heure à peine à faire de la bi-cyclette et il en est fou. »

Vienne, le 3 septembre 1925« Papa chéri,… Je suis arrivé à Paris le jeudi 27 au matin. Je suis alléà l’appartement, me suis changé et suis allé chez lesScemamas ; Renée fut la première à partir pourHardelot par le train. Max et moi avons suivi vers onzeheures seulement en Bugatti. J’ai conduit presque toutela route. Jingo ! Je n’ai jamais eu autant de plaisir àconduire. C’est la première fois que je conduisais unevoiture aussi excellente. En dehors d’une bougie que

nous avons changée, nous n’avons eu bien sûr aucunproblème. Nous sommes arrivés vers les 4 heures àHardelot au milieu de l’enthousiasme. Tout le mondeétait fou de la voiture. Mais personne autant que moi !J’ai quitté Hardelot en train lundi à midi. Ces quatrejours m’ont naturellement semblé terriblement courtsmais je suis parti le cœur léger comme je ne pouvaisvraiment pas me plaindre après avoir passé autant debon temps !Sylla a dû rentrer hier avec les enfants et les Scemamas,pour partie en train et pour partie dans deux voitures.Edgar de Frontignan est rentré avec eux dans sa Citroênfermée.Les enfants étaient tous en bonne santé à Hardelot etbronzés. A mon idée, Dabeh semblait le plus en forme.Sylla n’a pas grossi. Darab et Jimmy sont bien eux aussi.Je pense que vous devrez forcer Sylla à rester un peuplus tranquille quand nous serons à nouveau ensemble.Elle ressemble terriblement à maman et est tout letemps en mouvement pour travailler ou jouer. Elle estcertainement en bonne santé mais elle se fatiguera unjour. Elle n’admet pas que quiconque lui dise.(…)Une des choses que j’ai le plus aimées à Hardelot sansdoute était la nourriture. Par Zeus, c’était épatant. Etj’ai mangé comme un cochon ! A Hardelot se trouvaient les Blériot (votre cher Simon àl’exception comme il était avec Hubby à Carlbad). LesSirots bien qu’Hector ne venait que les week-ends ;Edgar de Frontignan. Les Sirots avaient prêté leur villacette année, donc Madame Sirot séjournait chez lesBlériot et les deux garçons avaient loué des chambresdans une villa près du bureau de poste avec Edgar dontles siens ont vendu leur villa. Cela montre que noussommes tous fidèles à ce bon vieux lieu et j’espère quenos amis et nous-mêmes viendront toujours dès quec’est possible l’été dans ce vieux repaire de notre en-fance et de notre jeunesse. C’est amusant, il y a trèspeu de distractions ici et pourtant nous nous amusonstoujours. (…) »

Souvenirs de Hardelot

©Ville et Office de Tourisme de Neuchâtel-Hardelot

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ÉLÈVES-INGÉNIEURS AU SOMMET !AVENTURE HUMAINE

ET MISSION SOLIDAIRE AU LADAKH ET DANS LE PARC NATIONAL D’HEMIS

Et, puisque « la valeur n’attend pasle nombre des années… » les élèves-ingénieurs de l’association « CinqSommets, Cinq Continents » del’ENSI (Ecole Nationale Supérieured’Ingénieurs) de Bourges et leursaccompagnateurs sont de retouraprès un séjour de 3 semaines auLadakh. Avec succès, ils viennent deconcrétiser, haut la main, haut l’es-prit, leurs différentes actions soli-daires et d’atteindre des sommetsen conjuguant toutes leurs ressour-ces. Dix mois d’entrainement physi-que intensif et de préparation intel-lectuelle (*) qui ont porté leursfruits, en ce mois d’août 2011.Depuis l’aéroport de Delhi, il leur afallu trois nuits et trois jours en-tiers de bus et de jeep pour attein-dre le Ladakh, chevauchant lesflancs de l’Himalaya, l’une des plus belles montagnes du monde,parcourant la route magnifique et vertigineuse qui mène à Ma-nali, traversant le Rothang Pass(3.940 m) puis franchissant deuxdes plus hauts cols - Takhlang-la(5350 m) et Lachlang-la (5065 m) ,qui font de cette route l’une desplus élevées du monde… Nous lesavons accueillis à Ley, capitale duLadakh (3500 m), après ces inter-minables heures de voyages, d’at-

tentes et d’aléas, mais déjà l’en-chantement des paysages splendi-des inscrits dans leurs yeux se re-flétait dans leurs paroles élogieu-ses. Comme marqués à jamais par le sceau de l’Himalaya !... Car si les voies de l’Himalaya inspirentvoyageurs et aventuriers, elles ré-servent aussi bien d’insondablessecrets en tenant souvent tête auxpuissantes machines de fer quicherchent à les dompter ! Et quantà leurs muscles de chair mis rude-ment à l’épreuve, une bonne nuitréparatrice allait rendre à nos as-pirants « ingénieurs au sommet »leur condition physique optimale !

Une immersion en altitudeet en terre bouddhiste

Dès le matin, avec Khenrab Phunt-sog, notre partenaire indien, fon-dateur de YAFCAD HNP - « YouthAssociation for Conservation andDevelopment in Hemis High alti-tude National Park » - nous avionsdécidé de consacrer deux journéesentières à la visite des palais, desforts et des monastères. Basgo,

Shey, Hemis, Thiksey, Alchi, Likir…autant de noms qui se déclinentdans la splendeur des architectu-res aussi grandioses que solitaires !C’était non seulement un prétextepour s’acclimater à la haute alti-tude (entre 3500 et 4000 mètres),mais ce fut surtout l’occasion deprendre la mesure de cette civilisa-tion ancestrale, toujours très vi-vante au Ladakh : un désert enHimalaya où, depuis des millénai-res, les hommes ont édifié une cul-ture bouddhiste ancrée dans lapierre, sculptée dans la statuaire etpréservée par les motifs de l’icono-graphie des « mandalas » et les « thangkas » qui nous révèlenttoute la profondeur de cette spiri-tualité du lamaïsme, héritée dubouddhisme tibétain. Comment, en effet, aurait-il étépossible de partir dans les villagesinstaller les panneaux photovoltaï-ques ou d’aller reconstruire des ca-naux d’irrigation, qu’un drame cli-matique avait totalement détruitl’été dernier, sans s’être initié auxformes les plus étonnantes de l’artNos jeunes ingénieurs à l’œuvre

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ÉLÈVES-INGÉNIEURS AU SOMMET ! AVENTURE HUMAINE ET MISSION SOLIDAIRE AU LADAKH ET DANS LE PARC NATIONAL D’HEMIS

et de la spiritualité bouddhistes ?Les explications limpides de Khen-rab qui tentait de donner sens aufoisonnement des images et dessymboles, faisaient germer desquestions dans toutes les têtes,mais dans le silence intimiste du « Lhakhang », sanctuaire clair-obs-cur où, drapés dans leur tuniquegrenat, les lamas méditent en mur-murant à haute voix des « man-tras », nos esprits occidentaux ulti-mement s’apaisaient... Nourris decet imaginaire d’une culture où lesvaleurs de tolérance, de compas-sion et d’interdépendance entre lesêtres sont essentielles, nos étu-diants avec lers accompagnateurs(anciens étudiants désormais in-génieurs, personnels de l’adminis-tration et de l’ENSI, enseignant-chercheur de l’Université deHaute-Alsace, sans oublier AndréThierry, notre précieux pompier àl’international).Et puisque nous avions appris quetout est impermanence, il fallaitdéjà se quitter le lendemain matin,après avoir soufflé dans la nuitétoilée les bougies des gâteauxpour quatre anniversaires… Ungroupe de dix partait pour une se-maine, en direction du sud, dans levillage de Domkhar, travailler avecles villageois et l’association LSTM(« Ladakh Society for TraditionalMedicines ») afin de reconstruire,pierre après pierre, des murets etdes canaux d’irrigation qui, aubout d’une semaine, allaient per-

mettre l’écoulement de l’eau. Unbien tellement rare dans cette ré-gion quasi-désertique et si essen-tiel tant pour l’irrigation des cultu-res vivrières que pour la consom-mation journalière ! Quant à nous,longeant le Zanskar, tumultueuxaffluent de l’Indus, nous prenionsla direction de la Vallée de laMarkha et des villages de Chillinget de Skiu pour réaliser des actionsauxquelles nos jeunes futurs ingé-nieurs, accompagnés de quelquesingénieurs frais émoulus de l’ENSIet expérimentés s’étaient initiés.Mais, lorsque nos amis Ladakhismettaient la main à la pâte pourtrouver des solutions (issues dusystème D ladakhi) dès plus adap-tées à toutes les difficultés ou auximprévus, même les plus experts denos ingénieurs étaient simplementadmiratifs !… En moins d’une se-maine, les panneaux furent montés

dans les deux villages et les systè-mes de purificateur d’eau instal-lés : personne n’a lésiné sur leschoix de qualité quant aux appa-reils – qui fournissent 1200 litresd’eau potable à l’heure- et c’estavec gratitude que nous pensionsalors à nos partenaires lointains(Mairie de Bourges, Conseil Géné-ral, Conseil Régional, ENSIB, etc..)qui, d’emblée, convaincus par laqualité du projet s’étaient montréstrès généreux. Premiers pas ac-complis pour résoudre les problè-mes de pollution des bouteilles enplastique qui jonchent les sentiersde vallée de la Markha et du Parcnational d’Hemis, un parc de hautealtitude très fréquenté par le tou-risme et qui désormais va pouvoirtendre vers un objectif qu’il s’estfixé pour un futur proche : « zérodegré pollution » !

Ingénieurs ingénieux :le monde futur appartientà ceux qui… s’élèvent tôt !Mais, comme en Himalaya, aprèsl’effort vient… encore l’effort d’uneautre nature, chacun se préparaitdésormais à une semaine de trek,en compagnie de 20 petits che-vaux, aux pieds sûrs, des porteurs-cuisiniers et des guides Ladakhis.Dans un cadre austère et sublime,il fallait marcher à raison de 7 à 8 heures par jour dans un paysageminéral. Et bientôt la question de l’ascension du Kang Yatse(6400 m) qui taraudait les espritsLes purificateurs d’eau sont installés au village de Skyu (Parc national d’Hemis)

Après 6 jours de marche, au pied du Kang Yatse (5.500 m)

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devint imminente. L’attraction dela haute montagne faisait de plusen plus sentir sa puissance, l’alti-tude rendait le souffle court, toutcomme l’atmosphère glaciale despetites heures de la nuit saisissaitau réveil nos jeunes et moins jeu-nes marcheurs, tous solidaires ettrès courageux. « La prudence etcette exigence de lenteur cons-tante et mesurée dans la progres-sion pour l’ascension » furent pourDavid, jeune ingénieur -promoENSI 2002- qui avait participé à laprécédente expédition de l’ENSI « Kilimandjaro 2007 », « la clé deleur réussite ». Aurélien témoigne « On commence, dit-il, la montéepour aller au pied du glacier. Lefroid intense, l’obscurité et la fati-gue dues à l’ascension ne man-quent pas de nous saper le moralmais nous parvenons malgré tout àaller jusqu’à 5500 mètres, au pieddu glacier ». Et Carine (secrétairede direction) - qui fut avecMichelle (ingénieur environne-ment), les conseillères culinairesauprès des villageoises pour leurapprendre à confectionner laconfiture d’abricot - une ressourcesi abondante dans les vergers duLadakh qu’il faut valoriser -confie : « nous avons bravé desconditions météorologiques detemps en temps capricieuses (pluie,vent, neige, soleil) et sur des sen-tiers souvent périlleux… », maisbientôt leur joie déborde : « Partisde notre camp de base (5000 md’altitude) à 3h du matin par unenuit de pleine lune, sous la neige etle froid, la respiration se faisant deplus en plus difficile, nous mar-chions dans les pas de notre

guide…et bientôt, nous fûmes ré-compensés de nos efforts par unmagnifique lever de soleil, les dra-peaux de prières tibétains flottantà l’horizon !”. Laissons le derniermot à Alexandre qui réussit, encompagnie de Jean-Marc Margot -alpiniste expérimenté, chef de l’ex-pédition « Kilimandjaro 2007 » etresponsable de la vie étudiante àL’ENSI - l’ascension du Stok Kangri(6100m) : « Ce qui est fascinantdans une ascension, c’est la capa-cité de l’esprit à se détacher ducorps. Cette magie s’opère grâce àla pureté et avec toute la généro-sité de la nature. Une fois descendu,confie-t-il, tu te sens comme videet à la fois plus vivant que jamais.Tu ne sais toujours pas ce qui tepousse à faire cela, mais déjà tusais que tu recommenceras… ».Triomphe sur soi-même, victoireavec et grâce aux autres… tandisque le moment du départ s’annon-çait et, après une dernière journéepassée à Ley, il fallait penser à pré-parer de petits exposés sur les dif-férents projets qui allaient êtreprésentés à l’ambassade de Franceà Delhi. Ce fut, pour tous, le tempsd’un partage chaleureux queFrançois avait parfaitement or-chestré, avec les camarades de sa

promo, pour être une fois de plus àla hauteur - et cette fois en an-glais !... - devant quelques person-nalités de l’ambassade de Francequi les ont accueillis et ont orga-nisé cette soirée de rencontre avecdes étudiants des meilleures uni-versités et des plus prestigieux IIT(Indian Institutes of Technology)de Delhi. Déjà quelques liens se tis-saient et des échanges se poursui-vaient dans le Hall de l’ambassadeautour d’un verre de l’amitié «unesoirée, dans un lieu d’exception,qui s’est conclue par une rencontredans une très bonne ambiance avecles étudiants indiens et françaistrès ouverts et avec qui nous avonsréellement pu échanger » affirmeFrançois. Mais oui, après tant d’efforts, vienttoujours la joie d’un réconfort !... ❑

Mireille-Joséphine GuézennecEcrivain, reporter et indianiste,

« marraine » du projet « Cinq Sommets, Cinq Continents » :

LADAKH 2011(*) Le projet « LADAKH 2011 » « Un projetsolidaire et sportif conduit par les élèves-ingénieurs de l’ENSI » MJ Guézennec, avaitété présenté dans les « Nouvelles del’Inde » - N° 401 (Janvier-Février 2011).

Domkar, action solidaire pour la reconstruction des canaux d’irrigation

Rencontre du Zanskar et de l’Indus,nous prenons la direction de Chilling

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AUTRES FACETTES DE L’INDE

Préventive autant que curative,l’Ayurveda est la plus anciennemédecine au monde : 6.000 ansd’âge, voire plus. En sanskrit Ayursignifie « la vie » et Veda « lascience » ou « la connaissance » ou« l’étude ». L’Ayurveda, science dela vie, trouve son origine dans leKerala (sud-ouest de l’Inde). Elleconstitue une philosophie autantqu’une manière de vivre, incluantle comportement quotidien, la dié-tétique, l’hygiène, le yoga, la médi-tation, une pharmacopée naturelle,et même plusieurs arts martiaux.Les principes ayurvédiques sontbasés sur l’équilibre et l’harmonieentre Vata (espace et air, énergiedu mouvement), Pitta (feu et eau,énergie des émotions) et Kapha(eau et terre, énergie de la stabi-lité). Ces trois énergies nous ani-ment et mêlent intimement lecorps et l’esprit.

A l’heure des bonnes résolutions dela rentrée, découvrez dix moyensayurvédiques de vous forger unesanté de fer. C’est facile, naturel etquasi gratuit : pourquoi se priver ?

1 - Un réveil en douceur.Choisissez un réveille-matin à lasonorité peu agressive pour vousréveiller en douceur. Gardez lesyeux clos. Sortez lentement dusommeil. Chauffez-vous les mainsen les frottant l’une contre l’au-tre, posez les paumes sur les yeux,le haut des doigts appliqués sur lefront, et restez dans cette positionjusqu’à ce que la chaleur se diffuse.Vous ne sortirez plus du lit avecdes « petits yeux carrés pleins degrains de sable ». Au contraire,vous porterez un regard enthou-siaste sur la journée qui s’annonce.

2 - Un verre d’eau chaude le ma-tin à jeun. Etirez-vous, baillez profondément,levez-vous lentement, commencezpar aller éliminer urine et selles,rejoignez la cuisine et branchezvotre bouilloire ! Un verre d’eauchaude le matin à jeun, additionnéun jour sur deux de quelques gout-tes de citron et d’un soupçon demiel, sera une bénédiction pour lesystème digestif et le système uri-naire. Ce véritable médicament se-lon l’Ayurveda a l’effet d’une bonnedouche ou d’une bonne mousson,il débarrasse l’estomac des toxinesqui subsistent après la digestion dela veille. Les organes recommen-cent à fonctionner harmonieuse-ment. Quant au citron, c’est le seulagrume bourré de vitamine C quin’est pas acide dans le système di-gestif. Basique, il apaise, nettoie etpurifie. Avant le petit déjeuner, ilest excellent de pratiquer une di-zaine de minutes de yoga lent etméditatif pour continuer à réveil-ler tous les muscles de votre corps.Il est temps de savourer votre petitdéjeuner.

3 - Veillez à la régularité del’heure des repas, pour que vos or-ganes soient prêts à fonctionner

Dix principes pour se maintenir en bonne santéLA JOURNÉE AYURVÉDIQUE IDÉALE

presque machinalement. Le petitdéjeuner d’abord : prenez-le dansle calme, et veillez à ce qu’il soitmoyennement copieux et le moinssucré possible. Le déjeuner sera lerepas le plus copieux de la journée,entre 12h00 et 13h00, tandis quele dîner, aux alentours de 19h30,sera plutôt léger pour que la diges-tion soit pratiquement terminéelors de l’endormissement (respec-tez un délai de deux heures entrela sortie de table et le coucher).Selon l’Ayurveda, après un repas,l’estomac doit contenir 1/3 de so-lide, 1/3 de liquide… et 1/3 derien ! Autrement dit, il n’est guèreindiqué de s’empiffrer goulûment,sous peine de somnolence pendantles digestions. A partir de 17 heu-res, diminuez l’intensité de vos ac-tivités, pour glisser progressive-ment et tout naturellement vers lesommeil – on s’occupe alors de safamille, s’adonne à la musique ouà la lecture.

4 - Endormez-vous bien avantminuit. Avant minuit, les heures desommeil comptent presque double.Ce sont en effet les heures les plusfavorables au sommeil. Si vous

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Dix principes pour se maintenir en bonne santé - LA JOURNÉE AYURVÉDIQUE IDÉALE

éteignez la lumière à 22 ou 23heures, votre sommeil sera beau-coup plus réparateur. Pour ceux qui« vivent la nuit », soit par devoir,soit par goût, sachez tout de mêmeque le sommeil diurne est de qua-lité très moyenne… et génère dupoids.

5 - Pour gérer vos émotions etlutter contre le stress, quelquesoit le repas, mâchez longuementvos aliments. L’estomac a un rôleprimordial. Il assure le bon fonc-tionnement des muscles et de lapeau. Il absorbe et gère toutes lesémotions, le trac et les soucis. « J’aiun poids sur l’estomac » : combiende fois avez-vous entendu cettephrase ! Ne perdez pas de vue que l’estomac assure également la digestion. Il est impératif de s’en faire un allié. « MÂCHEZ !MÂCHEZ ! MÂCHEZ ! » Je martèleen permanence ce conseil à mesvisiteurs ; c’est la base de l’équili-bre et de la santé, particulièrementpendant les périodes agitées.

Quand on bombarde l’estomac de bouchées non suffisammentbroyées et non imprégnés de salive,la digestion se fait dans des condi-tions déplorables. De ce fait, desdéchets non-évacués s’accumulentet finissent par générer des toxinesqui sont libérées dans le corps,provoquant fébrilité, angoisse, oumauvaises graisses et prise depoids. Ce n’est pas tout. En venant

perturber le fonctionnement d’or-ganes sains au départ, ces toxinescréent lentement mais sûrementles conditions de maladie graves.

6 - …et marchez après chaque re-pas ! Respirez profondément !Allez embrasser quelques arbrespour profiter de leur énergie !Promenez-vous à l’extérieur cinqou dix minutes chaque fois quevous sortez de table, ce n’est pasdu temps perdu. Avec plus d’oxy-gène dans le corps, vos cellulesfonctionneront mieux et vous di-gèrerez beaucoup plus facilement.Vous ressentirez plus de légèreté etd’énergie toute la journée ; le soirvenu, votre endormissement et vo-tre sommeil seront de meilleurequalité. A l’inverse, une plâtrée depâtes en sauce juste avant de secoucher, c’est l’assurance d’unemauvaise digestion car le corpss’engourdit quand on dort…Deplus, si l’on digère en dormant, lesommeil sera de moindre qualité àcause de l’énergie nécessaire pourdigérer. Et vous vous éveillerez fa-tigué.

7 - Privilégiez les légumes, lesfruits et le curcuma. Pour équili-brer votre nourriture, régalez-vousde légumes frais ainsi que de su-cres lents (riz, pâtes) pendant lesrepas. Consommez souvent desfruits, mais seulement entre les re-pas pour faciliter leur digestion etprofiter de toutes leurs vitamines.Evitez le gras, le frit et surtout le

Voici deux ou trois astuces typi-quement ayurvédiques qui facili-tent la vie. Si vous avez des pelli-cules fréquentes, massez-vousdeux ou trois fois par semaine lecuir chevelu avec du yaourt na-ture. En cas de brûlure, appliquezdu miel sur l’épiderme. Mâchezdes clous de girofle (et mâcheztrès consciencieusement toutevotre nourriture) si des soucis depeau vous contrarient (eczéma,psoriasis, acné). Avant de vous

doucher, pratiquez chaque jourun auto-massage à l’huile de sé-same*, la plus anti-oxydante deshuiles. Appliquée sur le visage elleévite la formation des rides. Puis,sur les épaules, le bas du dos, lespieds et toutes les articulations,elle prévient l’arthrose (quelquesgouttes suffisent, ne vous renver-sez pas la bouteille sur le corps !).

*à l’huile d’olives parfumée à la lavandeen cas d’allergie au sésame

Mini boîte à malice

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piquant (le wasabi si la table estjaponaise, l’harissa dans le cous-cous, etc…) Parsemez vos plats decurcuma pour calmer l’anxiété etle stress. Si vous êtes fan de choco-lat et de son magnésium qui sou-tient le moral, fuyez le chocolat aulait et le chocolat blanc, beaucouptrop gras, et optez pour le chocolatle plus noir possible : un carré parjour, c’est la dose idéale. Proscriveztotalement le café au lait, si lourdà digérer. Et surtout, avant chaquebouchée, regardez avec envie lecontenu de votre assiette. Cetteenvie est synonyme d’amour et dereconnaissance ; ce que vous vousapprêtez à avaler est indispensableà votre vie. Comme l’esprit et lecorps sont reliés en tout, le cerveauva entamer un dialogue avec l’es-tomac et les glandes salivaires : « Allez, au boulot ! La nourriturearrive ! ». Soignez particulièrementla première bouchée, jusqu’à enfaire de la bouillie : cela amorceune bonne digestion. La salivecontient tous les sucs gastriquesnécessaires à la digestion. Pourcette raison, ne vous nourrissez ja-mais devant la télé ! Hypnotique,elle capture votre attention, voussalivez beaucoup moins, voire pasdu tout, votre estomac ne s’attendabsolument pas à absorber unemontagne de travail. Et n’assuredonc pas une bonne digestion !

8 - Décrétez le bonheur !Acharnez-vous à trouver ducontentement en tout. Voltaireavait peut-être des notions d’Ayur-veda à l’esprit lorsqu’il déclara : « J’ai décidé d’être heureux car çamaintient en bonne santé ! » Evitezles films violents ou les jeux vidéole soir : contrairement à ce quevous prétendez, ils ne vous déten-dent pas. Chantez au moins unefois par jour à haute voix (sous ladouche ou dans votre voiture sivous craignez de choquer l’une oul’autre oreille voisine), et baillezvolontairement trois fois par jour,car c’est un geste de yoga fort ef-ficace pour gérer son stress.Massez-vous le cuir chevelu à

l’huile de sésame au moins une foispar semaine : vous atteindrez unedétente absolue*.

9 - Méditez 5 minutes chaque soir,les pieds plongés dans une bassined’eau chaude dans laquelle vousaurez dissous une poignée de grossel marin. Pensez avec délice auxbonnes choses de la journée, ana-lysez la cause des affaires négati-ves et chassez-les dans l’eau. Ni li-vre, ni TV, ni téléphone portablependant ces 5 minutes. C’est unmoment de paix, pour se retrouversoi-même et laisser son espritgambader librement. Votre som-meil sera d’autant plus paisible…

10. Pensez à faire du bien à au-trui ! Lors de mes classes ayurvé-

diques, mon professeur, le DrJagdish Bhutada, insistait sur lapratique d’actions caritatives fré-quentes. Il s’y tient quant à lui ré-solument. Chaque mois il réunitune équipe de médecins ayurvédi-ques. Tous s’entassent dans unevoiture, chantent des mantras toutau long des trois heures de route ets’en vont dans un village très pau-vre, situé au cœur du Maharashtra.Ils y soignent gratuitement 500personnes démunies et leur déli-vrent quelques poudres bienfaitri-ces, le tout en une seule journée.J’y ai participé plusieurs fois, c’esthallucinant. Un jour je vous racon-terai cette expérience. ❑

Eric Bhat

Du sang indien couledans ses veines puisqueson grand-père paternelétait originaire de Punedans le Maharashtra.Longtemps journaliste,Eric Bhat s’est pas-sionné pour l’Ayurvedaen découvrant l’aspectpréventif de cette mé-decine ancestrale. Dèslors, il n’a eu de cessede s’y consacrer profes-sionnellement, unebonne formation dethérapeute en Inde à laclef (il est diplômé ducentre Kaivalyadhamade Lonavala). Eric Bhat prodigue lessoins ayurvédiques etréflexologiques à Paris(15e). Attaché au déve-loppement populaire de

l’Ayurveda en France, il consacre à cette discipline une émission de ra-dio sur Internet (« Viva l’Ayurveda »). Il consent une réduction auxétudiants et aux demandeurs d’emploi.

[email protected]

Eric Bhat :« Serviteur de l’Ayurveda ! »

Dix principes pour se maintenir en bonne santé - LA JOURNÉE AYURVÉDIQUE IDÉALE

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18 Nouvelles de l’Inde n° 403

DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

KUCHESAR ET UNCHAGAON :DEUX FORTS PRÈS DE DELHIPOUR UN AGRÉABLE SÉJOUR

En partant de Delhi en direction deMoradabad dans l’Uttar Pradesh, àseulement 6 ou 7 kilomètres etquelques de la route nationale, prèsde Hapur, se trouve Kuchesar à unedistance totale d’environ 80 km. Saparticularité est d’avoir l’un desderniers et rares forts de boue dupays. Le lieu de Kuchesar est tran-quille et vous vous trouvez dans unbel environnement. Roulez à traversles champs de canne à sucre quiondulent et vous tomberez soudainsur le fort d’allure royale, entouréd’une verte et luxuriante végéta-tion. Des gardes en habits royaux setiennent aux portes tels des senti-nelles, comme ils devaient le faireen des temps révolus lorsque despersonnages royaux résidaient ici.Lorsque vous entrez à l’intérieur,vous avez l’impression que vousavez remonté le temps et que vousêtes entré dans un autre siècle. Dejolies lampes occupent les moindresfentes et recoins conférant au lieuun air féérique lorsqu’il fait nuit. Lematin, vous vous réveillez avec unebelle vue sur les remparts du fort ettandis que vous sirotez votre tassede thé dans la cour, vous vous sen-tez, sans aucun doute, l’âme d’unroi.Le jaune est la couleur dominantepuisque les remparts et le reste àl’extérieur sont entièrement faits deboue. Lors de la chute de la dynas-tie moghole et l’arrivée des forcescoloniales britanniques, le fort asubi de nombreux changements etcertains sont assez visibles.

Auparavant, le lieu était très boiséet des bandits contrôlaient le lieu,rendant la vie difficile aux habi-tants. C’est alors que les ancienschefs Jat ont construit le fort au18ème siècle pour affaiblir la menacedes maraudeurs puis plus tard, desBritanniques. Le fort en boue a étébâti avec sept tourelles pour se dé-fendre contre les attaques des ca-nons britanniques.Aujourd’hui le fort est un lieu de re-traite intéressant. Vous pouvez faireun tour en char à bœufs à traversles champs environnants. Si vouscontinuez à travers les rangéesd’arbres à neem, vous arrivezjusqu’à des bergers qui surveillentdes chèvres, une scène rurale typi-que. Le fort de boue est à seulement24 km du Gange, une autre excur-sion d’un jour. Emportez un pique-nique et prenez un jour pour visiterle Brij ghat sur le Gange et vouspromener parmi les champs et lesvergers de manguiers.Une pause au fort de boue deKuchesar (un hôtel du Patrimoine)peut être bien reposante. La nourri-ture y est bonne, alors détendez-vous et profitez-en. Pendant votreséjour à Kuchesar, pourquoi ne pasaller un peu plus loin à Unchagaon(empruntez la nationale de Mora-dabad). A Unchagaon, vous trouve-

rez une délicieuse haveli au charme« ancien ». Elle est appelée par eu-phémisme le Fort d’Unchagaon.Cette haveli a été restaurée de fa-çon charmante et aménagée pourune belle et confortable échappée.Le dimanche, un bazar hebdoma-daire coloré se tient ici. C’est un en-droit parfait pour flâner et dénicherquelques babioles sur le marché.C’est une très bonne façon de pas-ser un week-end à paresser, loin del’effervescence et de l’agitation desgrandes villes.Pour plus d’informations, contacterle Department of Tourism, UttarPradesh, Rajarshi Purshottam DasTandon Paryatan Bhavan, C-13,Vipin Khand, Gomti Nagar, Luck-now, U.P. - Tel.: +91-522-2308916,2308017 - Fax: +91-522-2308937,E-mail: [email protected] [email protected] et le site http://www.up-tourism.com ❑

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Vol XIII No. 15

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Khaba est l’un des deux villagesmédiévaux désertés des Brahma-nes Palwal. Il se trouve à seule-ment 20 km au sud-ouest deJaisalmer au Rajasthan. Il a un fortimposant qui a été restauré. Sivous passez une nuit à camper aupied des dunes de sable Khuri, vousserez transporté dans un lieu sortitout droit des Mille et Une Nuits ;des dunes dorées, des chameauxpour le transport et une enclavepour la tente. Vous devrez vouspincer pour vérifier que c’est bienle monde réel et non un rêve. Lesbrahmanes Palwal y avaient cons-truit huit villages qu’ils ont aban-donnés il y a des siècles. Les villa-ges désertés de Khaba et Kuldharaont un charme particulier. Le fol-klore, les faits et les légendes sontbien sûr étroitement mêlés et vousvous demandez vraiment ce quis’est passé et à quoi vous attendreen vous mettant en route pour cesruines mystiques que l’on atteintpar une route étroite, qui relie lesnombreux villages éparpillés à tra-vers le désert du Thar. Vous traver-sez de minuscules villages d’àpeine vingt maisons, si ce n’estmoins, entourés de petites collinesarides et de dunes de sable. Sur deskilomètres, tout ce que vous voyezce sont des cactus, des buissonssauvages et du sable. Quelques ta-

ches de couleurs brisent cette mo-notonie lorsque des villageois auxvêtements colorés sont en vue. Avant d’arriver au fort, les collinessans végétation et les dunes de sa-ble se font plus nombreuses. Cen’est pas un très grand fort mais ilest imposant tout de même. Il a étérestauré et mérite bien une visite.Depuis sa terrasse, vous avez unevue d’ensemble. La vue qui s’offre àvous est simplement celle des rui-nes du village de Khabha disper-sées un peu partout au pied de lacolline. Seul un temple délabré sedresse toujours au milieu des rui-nes comme si Dieu veillait sur sapropre maison. Une chose est res-tée, la verdure autour de ce lieu,grâce au génie de l’agriculture duclan Palwal. Les Palwal avaient ap-paremment découvert une mé-thode unique pour cultiver du bléet des légumes dans le désert.Peut-être la terre de leurs villagesétait-elle située sur une couche degypse. Une telle terre lorsqu’elle seremplit d’eau de pluie peut retenirl’humidité pendant longtemps et larendre cultivable.

Une promenade à travers le villageen ruine possède un charme in-quiétant. Les rues en mauvais étatont des pierres posées les unes surles autres qui créent des murs sansaucun ciment ou mortier. La rueprincipale conduit au temple. Letemple est une simple pièce engrès sculpté. Il est relativement in-tact si ce n’est une partie du toitqui s’est effondrée. Le sanctuaireest évidemment, on s’y attendait,

vide. A-t-il été pillé ou les Palwalont-ils emporté leurs idoles aveceux lorsqu’ils ont déserté les villa-ges ? Si vous voyagez au-delà de Khaba,vous rejoignez le village aban-donné de Kuldhara qui a été trans-formé en site historique. Quandvous arrivez au village de Kuldhara,vous pouvez entendre des notesjouées au morchang (un instru-ment à une seule corde). Cet airtriste résonne et se répercute dansle désert, peut-être une chansonsur les nomades et les chameauxou peut-être sur les Palwal qui ontabandonné leur village pour dispa-raître à jamais et devenir de sim-ples personnages d’arrière plandans l’histoire. Pourtant ils ont crééun désert florissant et ont laisséleurs empreintes dans les sables dutemps, des empreintes qui ne sontpas tout à fait effacées et laissentles visiteurs voir et imaginer lepourquoi et le comment.Pour plus d’informations, contacterl’Office de Tourisme du Rajasthan,Government Hostel Campus, Pa-ryatan Bhawan, M.I. Road, Jaipur302001, Rajasthan. Tél : 91 1415110595-7, Fax : 91 141 5110591,Email : [email protected] et site web : http://www.rajasthantourism.gov.in ❑

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Vol XIII No. 17

LE VILLAGE INEXPLORÉ DE KHABADANS LE RAJASTHAN

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Le Kerala en bref• Le Kerala est un État de l’ex-trême sud-ouest de l’Inde. Il estbordé par un littoral qui s’étendsur 590 km et 44 rivières le par-courent. Les Etats limitrophessont le Karnataka au nord et leTamil Nadu à l’est. Il est sur-nommé « le pays même deDieu ». Il compte 14 districts ad-ministratifs.• L’État du Kerala a été créé le1er juillet 1949. Il était alorscomposé des villes de Travan-core et de Cochin. Le 1er novem-bre 1956, la ville de Malabar quiavait été dans un premier tempsannexée à la province de Ma-dras, est passée dans l’État duKerala suite à la loi concernantla réorganisation de l’État.• Capitale : Thiruvananthapu-ram (Trivandrum).• Langue principale : le malaya-lam. Les autres langues les plusutilisées sont l’hindi, l’anglais etle tamoul. • Religions : hindouisme, Islam,catholicisme, judaïsme.• Superficie géographique : 38 863 km2 avec 400 000 hec-tares d’eau.• Population : 31,84 millionsd’habitants (recensement de2001). Densité de population :819 habitants par km2.

Certains secteurs portent en euxun avenir florissant : le secteur desproduits miniers, l’agriculture etl’horticulture, les industries detransformation alimentaire, les in-dustries traditionnelles, automobi-les de même que les produits de lamer. La prospérité économique est ac-centuée par le P.I.B. de l’État quis’élevait sur la période 2008-2009à 41,3 milliards de dollars. Au coursde ces 10 dernières années, leKerala est l’État qui a rencontré laplus forte croissance de son P.I.B.Les secteurs conduisant l’économiesont les secteurs tertiaire (com-merce, hôtellerie, biens immobi-liers, transports et communication)et secondaire (manufacture, cons-truction, électricité, gaz et eau). Letourisme est l’activité majeure dela région sachant qu’il constitue8% du PIB.L’État est un exportateur de taille.Par le passé, celui-ci était réputépour ses importantes exportationsde thé, de noix de cajou, de pro-duits de la mer, de produits à basede fibres de noix de coco, d’épiceset de café.

IntroductionLe gouvernement s’est fixé un ob-jectif de croissance annuelle de 8%pour le onzième plan quinquennalde la période 2007-2012. Afin deréaliser ce taux de croissance, legouvernement souhaite se concen-trer sur les infrastructures tellesque les ZES (Zones ÉconomiquesSpéciales) et solliciter les investis-sements vers le secteur tertiaire.

Le revenu moyen par habitant estsupérieur à la moyenne nationale,tant pour les foyers vivant en villeque ceux appartenant à un envi-ronnement plutôt rural. De nombreux experts ont cité leremarquable développement dusecteur social de l’Etat en souli-gnant que l’accomplissement duKerala montre que le bien-être dela population peut être amélioré,les conditions sociales, politiqueset culturelles transformées mêmeavec de faibles niveaux de revenussi l’on a une action publique ap-propriée.Thiruvananthapuram, Kochi etKozhikode sont les trois villes lesplus importantes du Kerala avecplus de 58% de population ur-baine. Thiruvananthapuram est laplus grande métropole urbaine. Elleabrite le Technopark avec une in-frastructure et des équipements detoute première catégorie. C’est unhaut lieu touristique, notammentdu tourisme médical. Kochi est lacapitale économique du Kerala etun port important. Elle comprendune Zone Economique Spéciale etl’Industrial Infrastructure Develop-ment Corporation (KINFRA)-Export

GROS PLAN SUR LE KERALA

Intérieur du bâtiment NILA au Technopark, Trivandrum (Thiruvananthapuram)

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GROS PLAN SUR LE KERALA

Promotion Industrial Park (EPIP).Kozhikode est une ville commer-ciale dotée de plusieurs parcs in-dustriels et IT.

AgricultureLe Kerala est sûrement l’un desÉtats agricoles les plus importantsdu pays. L’agriculture et les sec-teurs connexes rapportent 14,5 %du PIB de l’Etat. Le Kerala jouit dumonopole de la production de poi-vre dans le pays contribuant pour98% de la production totale. L’Indeest le quatrième plus grand pro-ducteur de caoutchouc et le Keralacontribue pour 91% de la produc-tion totale. Le tapioca, le caout-chouc, le riz, les bananes et autresplantains, la noix d’arec sont lesproduits agricoles-clés de cet Etat.Depuis le milieu des années 70,l’agriculture traditionnelle du Ke-rala basée sur les récoltes nourri-cières comme le riz et le tapiocas’achemine progressivement vers laproduction de récoltes plus rému-nératrices telles que la noix decoco et le caoutchouc. Avec unemoyenne de 781 000 hectares, lanoix de coco occupe 36% de la su-perficie nette cultivée. Le Keralaparticipe de manière substantielleaux récoltes de quatre types deplantation, le caoutchouc, le thé, le

café et la cardamome. Elles occu-pent à elles quatre 680 000 hecta-res et représentent 32,15% de lasuperficie nette cultivée de l’Etat.La part du Kerala dans la produc-tion nationale de cardamome estde 75%, pour le café de 22% et duthé de 5% (2008-2009).

TourismeFort de son succès touristique (letourisme contribue pour 8% au PIBde l’Etat), le Kerala a été nommépar le National Geographic Travelercomme l’une des 50 premières des-tinations et l’un des 10 paradis aumonde. Le tourisme du Kerala areçu de nombreuses récompensesnationales et internationales. Desvoyageurs du monde entier sebousculent aux portes du Kerala.De nombreux facteurs peuvent ex-pliquer le succès touristique del’État : un climat tempéré, un envi-ronnement paisible, la cordialité -de la population locale et son ou-verture d’esprit face à la diversité.En 2009, un nombre impression-nant de touristes se sont rendus auKerala. Ils étaient 8,3 millions à vi-siter l’État. Le tourisme pour lebien-être et la santé est privilégié,du fait de l’attrait grandissant pourla médecine ayurvédique. Les tem-ples font aussi partie des attrac-

tions touristiques majeures duKerala. Deux des plus connus sontles temples de Guruvayoor et deSabarimala. Les destinations tou-ristiques favorites sont les plagesde Kovalam, Varkala, Marari, Bekalet Kannur, les « backwaters » deKumarakom, Alappuzha, Kollam,Kochi et Kozhikode, les stations demontagne de Monmudi, Munnar,Wayand et Wagamon, les réservesde Periyar et Prambikulam, le parcnaturel d’Eraviikulam, la réserveornithologique de Thattekad.

FestivalsLe Kerala abrite de nombreux festi-vals hauts en couleur. Onam est lefestival le plus typique du Kerala etcoincide avec la saison des récol-tes. Il est désormais fêté le jour del’an. Le grand festival Maha Shiva-rathri, ou « Grande nuit de Shiva »est une grande fête religieuse hin-doue en l’honneur de Shiva célé-brée sur les berges de la rivièrePeriyar et durant laquelle on offredes prières à la divinité. Ce festivald’une durée de 41 jours attire desmilliers de personnes de l’Inde etde l’étranger ; il est souvent com-paré à la Kumbhamela. Le Vallam-kali est une course de bateaux ty-pique du Kerala. Tous les festivalsde bateaux ont une origine reli-gieuse, à l’exception du NehruTrophy qui se déroule sur le lacPunnamada. La ville de Thrissur cé-lébre le festival de Pooram en avril-mai chaque année avec un impres-Arbres à caoutchouc au Kerala

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GROS PLAN SUR LE KERALA

sionnant défilé d’éléphants capa-raçonnés et d’extraordinaires feuxd’artifice. La Convention de Mara-mon qui se tient chaque année aubord de la Pumba est le plus grandrassemblement de Chrétiens enAsie. Les Musulmans célèbrentaussi certaines fêtes commeMilade Shareef, Ramadan, Id-ul-Fitr et Bakrid.

InfrastructuresSantéLe Kerala compte 839 centres desoins primaires, 5094 sous-centres,23 cliniques pour la tuberculose, 3unités de contrôle de la lèpre, 59dispensaires, 144 hôpitaux. Ce sys-tème de santé modèle a été rendupossible par des conditions socio-économiques favorables. Le tauxélevé d’alphabétisation chez lafemme y a largement participé.Aujourd’hui, l’espérance de vie à lanaissance est d’environ 71 ans pourles hommes et de 76 ans pour lesfemmes, ce qui fait de la popula-tion du Kerala celle qui a la pluslongue espérance de vie. Le sys-tème de soins du Kerala repose surl’allopathie, l’ayurvéda et l’homéo-pathie. La qualité du système duKerala réside dans des soins peuonéreux, accessibles universelle-ment et notamment aux catégoriesmoins favorisées.

ÉducationLe Kerala est l’État indien dont letaux d’alphabétisation est le plusélevé. Il avoisine les 91% : 94,2%

pour les hommes contre 87,7%pour les femmes. L’accès de lafemme à l’éducation dans cet Etatest proportionnellement le mêmeque celui de l’homme avec presque50% des étudiants qui sont de sexeféminin. Le Kerala est le berceaud’un certain nombre d’instituts dequalité comme l’Indian Institute ofManagement, l’Indian Institute ofSpace Science and Technology, leNational Institute of Technology,Calicut, parmi d’autres. L’Etatcompte 12 649 écoles, 7 universi-tés, 84 écoles d’ingénieur, 189 éco-les d’art et facultés de sciences, 49écoles polytechniques, 34 institutsde technologie de l’information. Lenombre moyen d’élèves pour uninstituteur est de 26.

TransportsLe Kerala comporte 1542 km deroutes au total. Il est relié auxEtats voisins et au reste du payspar 9 autoroutes nationales. LeDépartement des Travaux Publicssuit une stratégie pour améliorerles routes existantes selon les prio-rités qui dépendent des conditionset des besoins en infrastructurepour la croissance économique. LeKerala State Transport Project a étémis en place en 2002 pour amélio-rer 1600 km de routes et 77 km decanaux intérieurs. Le Kerala StateRoad Transport Corporation assureles services de transports par routedans l’Etat et gère environ 4900bus.Le réseau portuaire est bien déve-loppé avec 18 ports dont le port

principal de Cochin qui s’étend sur827 hectares. Il est relié à l’arrière-pays par trois autoroutes. Le vo-lume de l’activité commerciale duport de Kochi était en 2009-2010de 17,4 millions de tonnes ; 3,93millions de tonnes de marchandi-ses ont été manutentionnées en2009-2010. Un terminal à conte-neurs en eaux profondes destinéau transbordement internationalest également en projet à Vishin-jam, à 7 km de Thiruvananthapu-ram.Le Kerala comprend trois aéroportsassurant des vols intérieurs et in-ternationaux. Ils se situent àThiruvananthapuram, Kochi etKozhikode. A eux trois, ils repré-sentent plus de 45 000 vols inter-nationaux, transportant 4,9 mil-lions de passagers et plus de 36 000 vols intérieurs avec 1,9million de passagers (2008-2009).L’aéroport international de Cochinest le premier nouvel aéroport enInde à être créé avec un partena-riat public-privé. Il sera entouré de450 hectares de terrain accueillantdes sociétés de technologie de l’in-formation, des zones résidentielleset commerciales. Un nouvel aéro-port international est en cours deconstruction à Kannur et un nou-veau terminal a été inauguré il y aun an environ à l’aéroport deThiruvananthapuram. L’État dispose d’un vaste réseau dechemins de fer qui s’étendait en2009 sur 1148 km et assure laconnexion avec les autres États dupays. Il ne dessert pas moins de200 gares. Les chemins de fer re-présentent pour les habitants del’Inde en général la principalesource d’emploi.

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GROS PLAN SUR LE KERALA

Electricité, eauet télécommunicationsElectricité Le secteur de l’énergie joue un rôleimportant dans les activités liéesau développement du Kerala. Cetteproduction d’énergie est indispen-sable aux 9,2 millions de person-nes, commerçants, agriculteurs etindustriels qui consomment auquotidien de l’énergie pour leursbesoins professionnels. Le gouver-nement local prévoit d’augmentersa production en électricité, pourpermettre aux populations aussibien rurales qu’urbaines d’en jouir.Mais dans un souci du respect del’environnement, il souhaite en pa-rallèle promouvoir le développe-ment de l’énergie renouvelable etfait alliance avec la Politiqued’Énergie du Kerala pour mettre enplace des méthodes visant à proté-ger l’environnement. Le Kerala pro-duit 70 % de son énergie grâce àdes usines d’énergie hydroélectri-que. Les 30 % restants d’énergiesont générés entre autres par descentrales de production et des usi-nes thermiques. Au total, l’Étatpossède 27 centrales électriques.Le gouvernement du Kerala a pla-nifié un projet de 4000 MW pourles 10 prochaines années qui per-mettrait la réduction des pénuriesd’énergie et la promotion de nou-veaux investissements industriels.Le Kerala State Electricity Board(KSEB) gère la production, la trans-mission et la distribution d’électri-cité. Il a des projets pour accroîtrela capacité et de nouvelles instal-lations sont en cours de dévelop-pement pour ajouter 460,6 MWd’ici 2012, à travers des centraleshydroélectriques et éoliennes.

EauL’approvisionnement en eau a de-puis toujours fait partie des projetsde développement du Kerala etl’attention accordée à ce secteurn’a cessé d’augmenter ces derniè-res années avec des programmestels que JBIC, Jalanadhi etc et le

Tsunami Rehabilitation Program-me. Actuellement, environ 83,07 %de la population urbaine du Keralaa accès à l’eau courante pour62,74 % de la population ruralevers 2004-2005. À l’échelle natio-nale, l’alimentation en eau est de68.02 % pour la population ur-baine et de 67,52 % pour la popu-lation rurale. Le traitement deseaux usées n’a lieu qu’à Trivan-drum et dans certains endroits deCochin. Des travaux sur les eauxusées et le traitement des égoutssont en cours à Guruvayoor. La villede Kochi a été divisée en trois zo-nes afin de faciliter les aménage-ments du système d’égouts.

TélécommunicationsLe Kerala a une télé-densité de80% comparée à une moyenne in-dienne générale de 52,7% en mars2010. Il dispose de 1242 centrauxtéléphoniques automatiques dont98% disposent d’une connectivitéà Internet. Le Kerala compte 5070bureaux de poste. 18,8 millions de personnes ont unabonnement téléphonique mobile,24,2 millions ont un téléphonesans fil et 3,5 millions ont un télé-phone fixe. Pas moins de dix opé-rateurs sont représentés au Kerala.L’État projette la constructiond’une ville des télécoms près deTechnopark.

Culture La culture est l’une des caractéris-tiques majeures illustrant l’État duKerala. De nombreuses académiessont au service de la culture qui sedécline sous plusieurs formes. LaKerala Sahitya Academy a pourmission la promotion de la littéra-ture malayalam. La SangeethaNataka Academy promeut les artstraditionnels, la Kerala LalithkalaAcademy soutient peintres etsculpteurs, la Kerala FolkloreAkademy contribue à la diffusiondu folklore du Kerala, le KeralaKalamandalam soutient les dansestraditionnelles et enfin la Chala-chitra Akademy promeut les films.Cet État a développé de nombreu-ses infrastructures afin de diversi-fier ses loisirs : des terrains de golf,des centres commerciaux, desthéâtres, des café-lounges, desresto-bars et bien d’autres encore.

L’industrieLe secteur de l’industrie au Keralarepose principalement sur l’indus-trie traditionnelle et quelques in-dustries modernes. Par ailleurs,l’État compte désormais de nou-veaux secteurs comme la Tech-nologie de l’Information, les servi-ces utilisant les TIC et la bio-tech-nologie. Etant donné que la ma-jeure partie des travailleurs sont

Bâtiment chez Infoysys à Thirvananthapuram au Technopark Phase 3

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GROS PLAN SUR LE KERALA

employés dans des industries detype traditionnel (jute, noix de ca-jou, fabrication de cigarettes et ci-gares), il est devenu impératif deles réactualiser et de les moderni-ser afin de les rendre plus compé-titives sur le marché. En mêmetemps, au regard du nombre im-portant de personnes au chômageétant qualifiés, le développementd’industries modernes doit êtreaussi encouragé. Bien que des en-trepreneurs non résidants souhai-tent investir des capitaux privés ets’installer dans l’État, ils sontconfrontés à des contraintes,comme l’indisponibilité de terrains,le prix élevé de ceux-ci, le manqued’infrastructures adaptées commeles routes et l’électricité, et les dé-lais d’attente pour obtenir des autorisations pour s’implanter.Cependant des efforts sont faitspour supprimer ces contraintesaussi vite que possible, et faire duKerala un État dans lequel on a en-vie d’investir. L’État bénéficie d’untaux élevé d’alphabétisation, d’unemain-d’œuvre qualifiée et bonmarché, d’une riche bio-diversitéet d’un climat clément.

La fibre de noix de cocoLe Kerala compte pour 95% del’ensemble de la production de fi-bre de noix de coco et de produitsà base de fibre de noix de coco.Cette industrie emploie 383 000ouvriers. Le district d’Alappuzhacontribue pour 90 % à la produc-tion de fibre de noix de coco de

l’Etat. Le Kerala abrite trois parcsde production de fibre de noix decoco, deux à Alappuzha et un àPerumon, à Kollam. Les Etats-Unissont les premiers importateurs defibre de noix de coco en prove-nance de l’Inde, suivis par l’UnionEuropéenne. La Coir Co-operativeMarketing Federation (COIRFED), lafédération de référence, regroupeenviron 600 coopératives de fibrede noix de coco.

La pêcheL’industrie de la pêche au Keralaoccupe une position importantedans son économie. La part de laproduction du Kerala est de 20-25% de la production nationale. Sapart de contribution à l’économiede l’État est de 3%. L’Etat est dotéde nombreuses ressources de pê-che entre les 44 rivières, les réser-voirs, les backwaters, les polders,notamment, sans compter l’océan.La population de pêcheurs s’élève à1,13 million. En pêche marine, laproduction annuelle est d’un mon-tant de 668 000 tonnes (1999-2000).

Tissage à la main et tissagemécaniqueL’industrie du tissage à la main etmécanique emploie au Kerala envi-ron 0,1 million de personnes. C’estla seconde des industries tradition-nelles de l’Etat en termes de géné-ration d’emplois. Elle se concentredans les districts de Palakkad,Kozhikode, Thrissur, Ernakulam,Kollam et Kasaragod.Près de 94% du nombre total demétiers à tisser dépendent du sec-teur coopératif, le reste d’entrepri-ses industrielles. En mars 2009,676 sociétés coopératives de tisse-rands étaient enregistrées.Pour 2008-2009, la production to-tale de tissu provenant du secteurcoopératif était de 20,2 millions demètres, soit une valeur de 32 mil-lions de US$.

ElectroniqueLe parc indépendant ElectronicsTechnology Park au Technopark àTrivandrum a fait figure d’aimantpour les fabricants mondiaux de l’électronique. L’État possèdel’avantage d’avoir un réservoir demain-d’œuvre qualifiée et semi-qualifiée en industrie électronique. Les principales figures du secteurélectronique du Kerala sont : TracoCable Company, Transformers andElectrical Kerala Limited (TELK) etKerala State Electronics Develop-ment Corporation Limited.

Technologie de l’InformationLe rôle de la technologie de l’infor-mation est important dans les paysen voie de développement tels quel’Inde, et notamment dans l’État duKerala dans le contexte d’un sec-teur industriel en retard avec untaux élevé de chômage parmi lespersonnes ayant fait de grandesétudes et d’émigration vers lespays étrangers. La technologie del’information peut donc générerdans cet Etat de nombreuses op-portunités d’emplois et rapporterune masse importante de devisesétrangères par le biais des exporta-tions de logiciels qui peuvent êtreréinvesties dans les sociétés. Laproductivité peut également êtreaméliorée avec l’aide de la techno-logie de l’information commeInternet peut changer le marché enrecherchant des marchés efficaces.L’Etat est connu comme « la pas-serelle de l’information » du pays.Kochi qui est reliée par deux passe-relles (câble sous-marin et satel-lite) qui connectent directementdes villes comme Bengaluru, aémergé comme une destination dela technologie de l’information.L’Etat abrite le Technopark àThiruvananthapuram. Un cyberparkest en cours de construction àKozhikode. L’Etat comprend denombreux parcs privés de techno-logie de l’information commeSmart City-Kochi, L&T Park, LeelaPark, Brigade Park et MuthootPappachan Technopolis. ❑

India Brand Equity Foundation

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Bus de la KSRTC (Kerala StateRoad Transport Corporation)

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NOUVELLES DE L’INDE

« LES TROIS PROMESSES »Conte populaire himalayen

Il était une fois un marchand qui avait une petite bou-tique et un très jeune fils. Il était préoccupé par ce quiarriverait à son fils quand il mourrait. Bayu était un gar-çon très gentil et affectueux, mais il lui arrivait souventde ne pas savoir quelle était la bonne chose à faire. Un jour, le marchand appela Bayu auprès de lui :« Je me fais vieux, fils », dit-il. « Quand je serai mort, je telaisserai la boutique mais tu devras travailler très durpour gagner suffisamment. Je veux que tu me promettestrois choses, qui t’assureront une vie heureuse. »« Je le promets », dit Bayu. « Dis-moi ce que je dois faire. »« Ne marche pas au soleil, de ta maison à la boutique »,dit le vieux marchand. « Fais du riz ta nourriture quoti-dienne. Et, pour finir, épouse une nouvelle femme chaquesemaine. »Bayu jura de tenir les trois promesses mais il était trèsperplexe.« Que veux-tu dire père ? » demanda-t-il. « Je ferai ce quetu dis mais je ne comprends pas en quoi cela va m’aider. »« Peu importe », dit le marchand. « Tu comprendras entemps voulu. »Peu de temps après, le marchand mourut. Bayu se sou-vint de ses promesses mais se demandait quoi faire. « Ne marche pas au soleil. » Bayu était perplexe quant àce qu’il devait faire et décida de bâtir un abri au-dessusde la route qui menait de sa maison au magasin. C’étaitun projet coûteux et tout le monde commença à se mo-quer de lui et de la façon dont il dépensait son héritage.Bayu était perturbé que les gens se moquent de lui maisil était déterminé à faire ce qu’il avait promis. « Fais duriz ta nourriture quotidienne » était assez facile à suivrebien que cela devînt plutôt monotone.Le troisième conseil était le pire de tous. Aucune fille n’accepterait de l’épouser pour une semaine seulement.Bayu devint la risée de toute la ville. Un jour, une jeune fille appelée Miriam entendit l’his-toire des promesses de Bayu. Elle se sentait désolée pourBayu mais l’admirait aussi d’essayer de faire ce qu’ilpensait être son devoir. Elle dit à sa famille qu’elle vou-lait l’épouser. Sa famille était horrifiée. « Que feras-tu quand il ne voudra plus de toi au boutd’une semaine ? » s’écrièrent-ils. « Il ne le fera pas », dit Miriam, confiante, « vous verrez. »Quand Bayu rencontra Miriam, il voulut vraimentl’épouser car elle était à la fois belle et charmante.Comme c’était un homme bon, il commença à lui fairepart de ses promesses, mais elle dit : « Je sais tout cela.Ne t’inquiète pas. »

LE COIN DES ENFANTS

Ils eurent un grand mariage. Il y avait des lampes colo-rées, de la musique et beaucoup de bonnes choses àmanger. Il y avait de nombreux invités qui passèrent unbon moment. Mais cela ne les empêchèrent pas de dire :« comme toute cette affaire est stupide. La jeune mariéedevra partir dans une semaine. »La semaine passa trop vite. Le septième jour, Bayu se ré-veilla en se sentant malheureux. « Aujourd’hui, je vaisdevoir renvoyer Miriam », se dit-il.Bayu fut malheureux toute la journée. Finalement, dansla soirée, il dit à Miriam : « Tu sais ce que j’ai promis àmon père. Tu dois t’en aller. »« Quel imbécile tu fais », dit Miriam. « Ton père était sageet bon. Crois-tu qu’il te dirait vraiment de faire des cho-ses qui feraient de toi la risée de la ville entière ? »« Que voulait-il donc dire alors par ces étranges promes-ses ? »« Quand il disait que tu ne devrais jamais marcher au so-leil depuis ta maison jusqu’à la boutique, il voulait direque tu devrais aller à la boutique tôt le matin, rentrertard et travailler à ton commerce toute la journée. Quandil t’a dit de ne manger que du riz, il voulait dire que tu de-vrais manger seulement ce qui est nécessaire et ne pasfaire d’extravagance. »« Mais sa troisième volonté », gémit Bayu. « Ça ne peut si-gnifier que ce que cela exprime. Epouse une nouvellefemme chaque semaine. »« Non », dit Miriam. « Ton père voulait dire que tu devaistoujours traiter ta femme avec amour. Si tu lui offres tou-jours le même amour que tu lui as offert au début de vo-tre mariage, elle t’apparaîtra telle une nouvelle épousechaque semaine. »Bayu était ébahi par la sagesse de sa femme. Il l’aimad’autant plus pour cela et ils vécurent heureux ensem-ble de nombreuses années. ❑

Eunice de Souza101 Folktales from India

Illustration de Sujata Singh, Puffin Books

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

A Bordeaux, Ashok Adiceam a éténommé à la tête de l’InstitutCulturel créé par Bernard Magrezau château Labottière.Propriétaire de plusieurs châteaux,et négociant en vins de haut vol, B. M. va ainsi pratiquer un mécé-nat actif et très volontariste. Né àNew Delhi en 1970, Ashok A. a faitses études à Sciences Po, a intégréle Quai d’Orsay et a voyagé dans lemonde entier pour des missionsculturelles.

Tous les deux ans, le salon Vinexpoà Bordeaux est le rendez-vous pas-sionnant du secteur du vin : il réu-nit châteaux, négociants, courtiers,amateurs et hommes d’affaires ve-nus du monde entier. En 2011,l’Argentine et le Brésil étaient là,tout comme l’Espagne, l’Italie, lePortugal et bien d’autres qui ontentouré les vins et alcools français(dont les cognacs). Le bio demeureun marché d’exception mais latendance est à la croissance de cecréneau.Le stand de l’Inde proposait labelle revue Ambrosia qui soulignel’évolution de la filière de Mumbaià New Delhi en passant par la pla-nète entière. Le fait de savourerune boisson de qualité est bien ac-cepté socialement, notamment auKerala. Un marché de niche se dé-veloppe avec les produits à based’herbes et d’épices. Rémy Coin-treau progresse sur le marché in-dien premium. Le cocktail « Sum-mer Sazerac » (du nom de la fa-mille charentaise bien connue) aété un succès pour le barmanHemant Kumar Pathak du TAPPalace Hotel à Delhi (compositionDiageo). Hemant compose d’autrescocktails avec de la mangue, ducumin, de la coriandre etc. En Inde,il faut bien distinguer les vins desalcools. La revue étudie le marchéde la bière, le rôle de la société al-lemande Kaspar et Schutz enHaryana, et celui de la Radico NVdistilleries à Aurangabad. De petits« restaurants de bière » se sont ins-tallés à Pune, Bangalore et Calcutta.

Récemment, Bacardi a dévoilé sadernière campagne pour l’Inde.Vinexpo 2011 démontre une foisencore si cela est nécessaire, qu’ilfaut compter sur le marché asiati-que.

Naturactive Pierre Fabre lance unesérie de brumes adaptées à tous lesinstants du quotidien : l’une d’el-les, axée sur la relaxation, aux no-tes ambrées, apaisantes, associedes huiles de lavande, de benjoin,de cèdre et de santal. Pour le re-nouveau YUZU, Caron combine cè-dre, figue, basilic avec …santal.

Ci-dessous châle Cachemire carré(19e siècle), sari en soie (pour ma-riage) et châle Cachemire long ditdes quatre saisons récemment pro-posés par l’étude Gros et Delettrez.

Le parfum FIRST de Van Cleef etArpels est né en 1976, mélange sé-duisant de mandarine, cassis, nar-cisse, ambre… sur un fond chaleu-

reux de santal. En 2011, une nou-veauté : « Un air de First » est dé-clinée avec jasmin, pêche veloutée,musc aux accents poudrés. -Bulgari propose « Mon jasminnoir » qui met l’accent sur le cédratd’or, le muguet, le jasmin sambac,la nougatine musquée… et le cash-meran. – Mauboussin lance sonparfum pour elle, où l’on détectel’étonnante rhubarbe, les fruitsrouges, le caramel… et le santal.Lors de la dernière assemblée gé-nérale, Hermès a souligné l’excel-lente santé de l’entreprise des filia-les John Lobb, Saint Louis etPuiforcart, et du secteur parfums.La direction a rappelé sa présenceà New Delhi, et le projet deBombay. Déjà le carré de soie « ExLibris » se paraît d’ombre et de lu-mière, grâce à ses perles minuscu-les et scintillantes cousues une àune par des maîtres brodeurs de larégion de Bombay.

Gros Delettrez organise une foisencore une vente consacrée àl’orientalisme. Parmi les œuvresexposées, citons le livre de Hend-ley : « The Rulers of India, Chiefsof Rajputana » avec frontispice decouleurs et 25 planches.

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

Pierre Bergé a proposé un tirageargentique : « Portrait d’homme,Inde » par Jean Baptiste Huynh,et dans une autre vente, une ai-guière couverte sur piédouche àpanse sphérique (Cachemire 19e s).

À l’occasion de l’exposition auCooper Hewitt, National DesignMuseum à New-York, Van Cleef etArpels a publié un superbe catalo-gue qui reprend le plus beau bijoude la maison tels que « Le rajahjouant du luth » (broche). Unebroche hindoue (1924) sur platinecomporte des diamants, rubis, sa-phirs et émeraudes. Une boîte à ci-garette « Kashmir » date de 1927(or, platine, émail etc). Faut-il voir

un rapport entre les colliers deNehru, et les longs colliers indiensqu’on a vu fleurir dans les années1960-1970 ? On pense aussi auxmagnifiques parures de Sita Devi,deuxième épouse du prince deBaroda.

Lors de la dernière assemblée gé-nérale, Danone a fait connaîtrel’essentiel de son action en 2010.L’entreprise industrielle modifiel’aspect et l’équilibre de notre pla-nète. Dès 1972 Antoine Riboud aun double projet économique etsocial pour Danone : le prioritaireconsiste à préserver la biodiversitéen Inde (mangroves et manguiers).Dans le delta du Gange, 6 000 hec-tares de mangroves ont été restau-rés. Dans la vallée d’Araku on pré-voit de planter 6 000 hectares demanguiers. Chaque projet poursuittrois objectifs : protéger les sols,compenser les émissions de CO2 etredynamiser l’économie locale.

Jusqu’au 25 septembre 2011, laBNF a exposé « Enluminures enterre d’Islam ». Certes le Coran arejeté la figuration dans le do-maine religieux, mais on trouve desreprésentations figurées dans lestextes littéraires, historiques et

scientifiques. La figuration existedans certaines fables animalièresvenues de l’Inde. Les albums, tex-tes d’astronomie ou d’astrologie,recueils de poésie, témoignent dela riche activité culturelle musul-mane du 8ème au 19ème siècle. On ad-mire un traité d’hippiatrique deLucknow (vers 1755). Un soin par-ticulier est apporté à l’écriture, auchoix du papier, à la mise en pageet à la reliure des exemplaires rareset précieux. Né en Inde, « Kalila etDimna », recueil de fables anima-lières, fut adapté en arabe, puistraduit en persan et en turc. Deuxchacals : Kalila et Damna racon-tent de nombreuses histoires quiont inspiré La Fontaine.

Echos au fil des pagesL’éditeur Le Festin propose un do-cument de travail essentiel: leguide des collections (16ème – 20ème)du Musée des Beaux Arts deBordeaux. Existant depuis 1801, cemusée comporte de nombreusesœuvres de première qualité: dePerugin le Titien, Rubens, Vouet,Murillo, Lacour, Gros, Brascas,Dauzats, Delacroix, etc. On remar-que un portrait de John Hunterqui fut directeur de la Compagniedes Indes Orientales. Autre pein-ture admirable : le « Journal in-dien » de Claude Lagoutte. Ce der-nier, peintre paysagiste a fait delongues marches au bord duGange, à travers l’Himalaya, jus-qu’au Tibet. Lagoutte découpe latoile ou le papier en lanières qu’ilteint de pigments, puis rassemble ànouveau à la machine. À partir de1978, l’Inde devient son motif devoyage récurrent.

Skira Flammarion propose le « Tré-sor des Médicis ». Dans l’Italie de laRenaissance, la famille des Médicisa prouvé que l’art et le pouvoirpeuvent aller de pair. Les Médicissont d’abord des marchands et desbanquiers. Devenus très fortunés,

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

ils seront aussi les maîtres deFlorence ; leur génie les conduit aumécénat. Ils ont rassemblé les plusbeaux livres, les …, les objets exo-tiques, et autres pierres dures, ins-truments scientifiques, instru-ments de musique, etc. Une petitecoupe du 16e siècle, en nacre et ar-gent fondu, est présenté dans lasection « Inde et Florence ». Cegenre d’objet a été fabriqué dans leGujerat. Les collections historiquesflorentines conservent plusieursobjets provenant de cette régiondont une verseuse et une boîted’une rare élégance.

Jean Tulard publie « Talleyrand oula douceur de vivre » (éditionsBibliothèque des Introuvables).L’homme politique aux multiplesfacettes, prince des diplomates,spirituel aux multiples facettesquelque peu vénal, a inventé lagastronomie moderne. Cette créa-ture protéiforme a fait de nom-breuses conquêtes féminines, dontcelle de Catherine Worlée devenueMadame Grand après son mariageavec un employé de l’Indian CivilService. Pressé par Bonaparte,Talleyrand l’épouse, mais elle de-vient vite encombrante. On la di-sait sotte : elle fut surtout infidèle,et le ménage se séparera. L’ouvragereproduit deux ravissants portraitsde la belle : l’un par Madame VigéeLebrun, l’autre par F. Gérard et unegravure extraite d’un livre sur leCoromandel. Née à Tranquebar en1762, elle se marie à 15 ans avecMonsieur Grand, qu’elle trompevite. Venue à Paris en 1782, sabeauté fait sensation. Elle meurten 1835 : son mari l’avait oubliée.

Rustica publie « Aromatiques aubalcon ». La culture des plantesaromatiques est idéale pour le jar-dinier débutant ou ne disposantque d’un balcon. L’herbe à curry esttrès aromatique quand elle estfraîche : c’est une immortelle. Lataille est essentielle pour éviter le

développement de vieux bois.Originaire de l’Inde, la citronnelle,graminée aux feuilles filiformes etaux tiges parfumées, ne résiste pasaux hivers rigoureux. Elle demandeun sol riche, léger et bien drainé. Leparfum unique de cette plante esttrès apprécié en cuisine. Les feuil-les servent à confectionner des ti-sanes. Ses vertus toniques sont ap-préciées en massage.

L’auteur Assouline a publié « VanCleef et Arpels » par Anne-MarieClais. Depuis plus d’un siècle, lamaison de la Place Vendôme a im-posé son style et sa griffe. VCA saitassocier le glamour et la nature,sophistication et simplicité. Depuis1894, la société ne cesse d’innoveret de participer au renouveau de latradition du métier. Ci-dessous lemaharadjah de Rewa porte un col-lier de diamants réalisé à sa de-mande par VCA.

Les éditions ICC publient « L’alimen-tation de tous les peuples et detous les temps » jusqu’au 16ème siè-cle par Jean Bruyérin-Champier quifut médecin de François 1er. Éditéen 1560 puis en 1600, cet ouvrageécrit dans le latin des humanistesn’avait jamais été traduit. C’estchose faite. Déjà Alexandre leGrand avait découvert avec bon-heur les vertus des plantes del’Inde. L’auteur évoque les alimentsde Calicut et le fameux pain sanslevain cuit sous la cendre le rizabondant, les petits bovins, les ci-trons, les cédrats, dattes et raisins,

la liqueur de palme, l’exquise ba-nane que donne l’arbre pala, et legirofle.

L’éditeur Le Croît Vif publie « Lesgrandes heures de l’Île de Ré » parBernard Guillonneau. En matièred’«identité », Ré est exemplaire :elle a généré en Charente Maritimeune série d’hommes illustres telsque Ernest Cognacq, Nicolas Bau-din, et… Jacob Dehézeaux est l’und’entre eux. Né à Ars-en-Ré en1728, ce protestant s’oriente versle commerce et la navigation. C’estl’époque où la ville de Lorientconnaît un trafic intense avecl’Inde. Chandernagor, Mahé, Pondi-chéry sont despotes commerciauxconsidérables. Les puissants arma-teurs rochelais Admyrault possè-dent plusieurs navires : le Brissou,le « Marquis de Narbonne » et « L’aimable Nanette ». Reçu capi-taine en 1758, Jacob Dechézeauxva s’illustrer au cours de deuxvoyages à Pondichéry en 1775 et1776. Fondée en 1674 par F.Martin, Pondichéry prospère grâceà l’industrie des cotonnades :« C’est la plus belle ville de la côtede Coromandel ». Dupleix la défendcontre les Anglais en 1748. Elle aété bien peinte par Albert Besnardqui fut directeur de la VillaMédicis : il s’est inspiré des terras-ses à Valustres surgissant des bou-quets de cocotiers. La prospéritédes Comptoirs français inquiétaitles Anglais. Jabob Dechézeaux ren-contre le général Guillaume Léo-nard de Bellecombe, gouverneur dePondi. Jean de Sartine, ministre dela Marine, récompensa le Rétaispar une épée d’honneur sur ordredu roi Louis XVI. En 1786, Deché-zeaux revient à Pondi rendue parl’Angleterre à la France en 1783.Passons sur la fable incroyable del’évêché d’Agra… qui n’a jamaisexisté. Voyons plutôt la conduitebrillante de l’amiral Morard deGalles à Praya en Inde en 1781, etl’action du gouverneur Law deLauriston en ce même pays.

❑E.B.

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REVUE DES LIVRES

PratiqueInde 365 us et cou-tumes, d’Isabelle dePeufeilhoux et Shi-vaji Rao Holkar, Édi-tion Chêne.Partez à la découvertede ce grand pays

contrasté qu’est l’Inde. Dévorez cepetit livre ou patientez sagementchaque jour de l’année pour tour-ner une nouvelle page et entrer unpeu plus dans un nouveau monde,une autre culture, colorée et vi-vante à l’image du livre. Les deuxauteurs érudits, Isabelle Peu-feilhoux, journaliste en art et Shiv-aji Rao Holkar, engagé au sein del’UNESCO pour la protection dupatrimoine indien de Maheshwar,nous font partager leur passion in-tarissable pour l’Inde et nous sur-prennent en nous régalant de bonsconseils, d’informations pratiquessur la vie quotidienne en Inde, enpassant par la famille et l’éduca-tion, la religion et les croyances,etc. Un livre à remettre entre tou-tes les mains tant il nous inspire,charme et nous étonne. Enfin,pourquoi ne pas compléter votrelecture par un voyage et bientôtl’Inde n’aura plus aucun secretpour vous !

Chez les brodeusesdu Kutch – Guja-rat Inde, de Fran-cine Flattard. Im-primé par l’Impri-

merie Artisanale de Bayonne.Francine Flattard nous emmèneen voyage au Kutch, situé dansl’État désertique du Gujarat, à larencontre des brodeuses. Elle-même passionnée de broderie, elledécide alors de voir de plus prèsces œuvres d’art ainsi que la vie deleurs créatrices. Elle nous raconteson arrivée dans les deux villagesoù elle a séjourné, ses découvertesmais également ses petites anec-dotes. Là-bas, elle loge chez desfamilles d’accueil avec qui elle par-tage le quotidien et, avec les fem-mes exclusivement, les techniquesde broderie. On est transporté dansun monde différent, plus ou moinsfermé à l’extérieur où l’intérêt réci-

proque pour la broderie dépasse labarrière de la langue ainsi que celledes différences culturelles. De bel-les photos prises par l’auteur vien-nent illustrer ses propos et mettredes visages sur les prénoms des ha-bitants évoqués. Contrairement àchez nous, au Kutch la broderien’est pas un loisir, mais un travail àpart entière qui a ses contraintesphysiques. Aussi, avec son mariJean-Paul, ils ont créé une sociétéappelée Shangari qui a pour but defaire découvrir aux Occidentaux labeauté des patchworks réalisés parces artisans kutchis et égalementles soutenir, elles et leur famille.

PoésieL’ombre du silence,poèmes traduits del’anglais et préfacéspar Alain Porte, Edi-tions Signatura.En lisant l’Ombre du

Silence, je n’ai pu m’empêcher derepenser à ce que Virginia Woolfécrivait dans son livre De la mala-die « La maladie me libéra lente-ment… » et sans doute est-ce cetterupture avec le quotidien, l’agir àtout prix, qui a laissé venir chezVimala Thakar, dans l’infraction laplus douce, ces vers qui nous tou-chent au plus près car ils parlent del’amour, du vide, du silence, dutemps, de la liberté, tous ces thè-mes que chacun de nous rencon-trons sur notre chemin de vie etqui, lorsque nous sommes malades,se font plus présents comme pournous faire remarquer que nous neles abordons pas avec suffisam-ment d’attention, en toute cons-cience, quand nous allons bien. Latraduction d’Alain Porte laisseraitpresque croire que les vers ont étédictés à l’auteur en français tant lalecture en est aisée. Pour ceux quiaiment la poésie à l’état pur, sanseffet de style particulier, à acquérirde suite.

RomansUn atlas de l’impossi-ble, de Anuradha Roy,traduit de l’anglais(Inde) par MyriamBellehigue, Ed. ActesSud.

L’intrigue commence dans les an-nées 20, l’Angleterre colonisel’Inde. Le livre raconte l’histoire dela famille d’un homme nomméAmulya. Après avoir vécu toute savie à Calcutta, il décide d’emména-ger avec sa femme Katanbala etses deux fils en province dans uneville minière appelée Songarh. Là, ily crée une usine fabriquant des re-mèdes à base de plantes médicina-les. Lui a un désir de changementet de calme, mais elle ne se sentpas du tout à sa place dans cetteville trop isolée et loin de sa fa-mille. Soudain, elle est frappée parune maladie qui lui fait perdre laraison et la conduit à s’isoler danssa chambre. De sa fenêtre, elle de-vient le seul témoin oculaire d’unmeurtre. Par la suite de nombreuxévènements dramatiques vont sur-venir dans la vie de la famille. Maiscomme bien souvent, à un mal-heur, en l’occurrence la mort d’unede ses belles-filles, correspond unejoie, ici, la naissance de Bakul.L’auteur se penche alors sur sonhistoire ainsi que sur celle deMukunda, orphelin adopté par lafamille. Une histoire pleine de re-bondissements à l’image de cellede l’Inde, de la colonisation à l’in-dépendance. Avant d’être co-directrice d’unemaison d’édition en Himalaya,Anuradha Roy, a d’abord fait desétudes à Calcutta puis à Cam-bridge avant de devenir journalistepour des quotidiens et des magazi-nes indiens. Un atlas de l’impossi-ble est son premier roman qui a ététraduit dans treize langues.

La forêt des 29, deIrène Frain, Ed. Mi-chel Lafon.Il y a plus de cinqsiècles, dans lescontrées arides duRajasthan à côté du

désert du Thar, se noue le récit dedestins exceptionnels, de ceux quiveulent vivre en s’élevant d’unecondition misérable et en se déta-chant d’une pensée étroite. En par-ticulier celui de Djambo, qui rejetédes siens dans son village dePipasar, décide de rompre la fata-

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lité et de se dresser contre l’injus-tice pour redonner vie au Marwar,le Pays de la Mort. Djambo rejointle peuple des errants et ensemble,ils fondent une communauté dontla survie tient à vingt-neuf princi-pes simples qui ont pour ligne deconduite le respect de la Nature etdes êtres humains. Dès 1510, unecentaine de villages des Vingt-Neuf applique la gestion ration-nelle de l’eau, le respect des fem-mes, la protection des animaux,l’égalité des castes, la compassionpour tous les êtres vivants et ga-gnent le respect de toutes les au-tres communautés. Irène Frains’est inspirée de la communautédes Bishnoï (vingt-neuf en hindi) etfait le récit documenté mais ro-mancé de leur fondation. Elle ra-conte aussi le massacre de 1730 :lorsque le maharadjah de Jodhpura voulu enfreindre la loi sacrée quiprotégeait les arbres, trois-cent-soixante-trois Bishnoïs ont sacrifiéleur vie pour les sauver sous l’im-pulsion d’Amrita Devi. A une épo-que où les principes et combatsécologiques ont enfin pris unegrande importance au niveau poli-tique et dans la conscience collec-tive, ce livre à l’écriture simple etlimpide nous donne à penser. Ils’accompagne d’une réflexion surla parole et l’importance du passépour comprendre notre présent.Ainsi, bien que situé dans une épo-que lointaine, il fait preuve d’unebrûlante actualité.

Les ombres de Kit-tur, de AravindAdiga, traduit del’anglais par An-nick Le Goyat, édi-tions Buchet Chas-tel.Ce livre se trouve à

cheval entre le roman et le guidetouristique. En effet, l’auteur avoulu à travers Kittur, sa ville ima-ginaire, représenter l’ambiance despetites villes indiennes afin de dé-voiler la face cachée et méconnuedes touristes de la vie de rue. Ce li-vre est divisé en plusieurs petiteshistoires relatant la vie d’habitants

typiques qui peuvent y vivre.Chacune des histoires commencepar une petite description touristi-que d’une partie de la ville, pleinede détails anthropologiques. Danschaque histoire, l’auteur se metdans la peau des personnages etnous offre des scènes très réalisteset animées grâce à ses descriptionsminutieuses. Parmi les personna-ges, le lecteur trouve des individusordinaires comme Ziauddin, unjeune garçon qui se débrouille parlui-même pour gagner quelquespièces ou Xerox, un vendeur dephotocopies de livres. Petit à petit,les quatorze tableaux dressés parAravind Adiga qui avait été cou-ronné par le prestigieux BookerPrize en 2008 pour son Tigre blanc,avenants à première vue se fontplus sombres et abordent les thè-mes directeurs d’Adiga que sont lacorruption et l’injustice. Cet ou-vrage a déjà été salué par la presseétrangère pour la qualité de sonécriture.

Les vagabonds en-chantés de MimluSen, traduction parBéatrice Vierne, Ed.Hoëbeke.Dans ce roman enpartie autobiogra-phique et bien écrit,

Mimlu Sen, Indienne installée àParis depuis 1975 d’origine benga-lie, raconte avec beaucoup d’émo-tion et de passion comment elle avu sa manière de vivre changer ra-dicalement quand elle accepte departager la vie misérable de musi-ciens vagabonds de l’ouest duBengale appelés les Bauls. Ces mu-siciens itinérants suivant une tra-dition orale née de la rencontreentre les sages tantriques et lesmystiques soufis ont depuis biendes années dépassé les frontièresdu sous-continent indien pour ra-vir les oreilles occidentales par lecontenu de leurs chansons. Dansson roman, elle livre un témoi-gnage exceptionnel sur cette vie debohème, après avoir vécu dans unefamille bourgeoise de Calcutta, etsur la communauté fascinante des

Bauls. Si les Bauls se produisentaujourd’hui un peu partout, ils n’endemeurent pas moins méconnus etpersonne ne pouvait mieux en par-ler de l’intérieur que Mimlu Sen,ancienne journaliste, qui partage la vie de l’un d’entre eux. Un par-cours de vie hors du commun et un monde à découvrir. Ce romanest le premier ouvrage de MimluSen.

Histoire

Une jeunesse in-dienne, de Naren-dra Singh Sarila,traduit par DanièleMomont, éditionsPayot Rivages.Narendra Singh Sa-rila est né à la fin

des années 20 dans une famille derajahs dans la province princière deSarila située dans l’actuel Etat del’Uttar Pradesh. A cette époque,l’Inde était encore partagée en 350provinces et gouvernée par des ra-jahs et des maharadjahs. LesBritanniques exerçaient déjà leurpouvoir sur environ deux tiers duterritoire mais ce n’est qu’en 1947lorsqu’ils quittent le pays que leschoses vont vraiment changer.Narendra Singh Sarila nous trans-porte dans son passé : sa jeunessedorée en tant que futur rajah de laprovince de Sarila et sa vie dejeune adulte en politique. Il livreses impressions et ses ressenti-ments durant cette période degrands changements qu’est le mi-lieu du XXe siècle pour l’Inde où il avu ses privilèges disparaitre, le sta-tut de sa famille changer et la po-litique indienne évoluer. Un texte très bien documenté quiintéressera tous ceux qui s’intéres-sent à l’histoire de l’Inde. Chaquechapitre relate une période mar-quante de sa vie tout en suivant lefil des évènements historiques quiont eu lieu en Inde jusqu’à l’été1948. Narendra Singh Sarila aexercé des fonctions à l’ONU et aété ambassadeur, notamment enFrance de 1982 à 1985.

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REVUE DES LIVRES

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REVUE DES LIVRES

Une heureavant l’at-tentat, deB e r n a r dTurle, Ed.

Les Promeneurs solitaires.Cet ouvrage replongera le lecteurdans l’horreur que furent les atten-tats des 26-29 novembre 2008mais sous un angle inhabituel. Eneffet, l’auteur, Bernard Turle, quiaime profondément l’Inde, s’y rendrégulièrement et a traduit plu-sieurs ouvrages d’auteurs indiens,séjournait à Mumbai lorsque l’at-taque eut lieu. Une heure avantl’attentat, il prenait des photosdans la gare CST. Que sont devenusles personnes qu’une heure avantseulement, il voyait dans son ob-jectif ? Neuf photos présentées endébut d’ouvrage sont ensuite dé-crites puis sont le départ des ré-flexions de l’auteur, incontestable-ment très marqué par ce qui s’estpassé. Sur le moment, il a du mal àréaliser, s’accroche désespérémentà tout ce qu’il a aimé et ce qu’ilaime en Inde comme il le dit dansl’introduction. Un ouvrage d’unegrande intensité et qui parle del’Inde sous de multiples aspects, àl’image du pays si riche en com-plexités. Mais la grande qualité decet ouvrage est de ne pas avoirversé dans un quelconque voyeu-risme. Sans le savoir, en prenantces Indiens en photo dans la gare,Bernard Turle rend un très belhommage à tous ceux qui y ontperdu la vie.

Spiritualité

Lève-toi, réveille-toi !de Svâmi Vivekânan-da, préface de SvâmiVeetamohânanda ,textes inédits présen-tés et traduits parPatrick Mandala, Ed.Accarias-L’Originel. Le titre du livre nousinterpelle, un peu

comme le « Indignez-vous » deStéphane Hessel. Car oui, nous lesavons bien, nous avons tendanceà mettre la tête sous le sable lors-

que nous sommes confrontés à desproblèmes pour éviter de faire faceà nos faiblesses, à nos manques.Mais au contraire, Svâmi Vivekâ-nanda, qui est le premier à avoirintroduit en Occident le Vedânta,la culture et la pensée hindoues,nous exhorte à nous reconnecteravec notre être intérieur, notre foien nous-mêmes, qui nous conduitvers l’âme, l’Atman. Après une pré-face de Veetamohânanda sur lecourage d’être qui nous permet denous relier à l’Ame Suprême et deretrouver notre divinité qui ne de-mande qu’à se dévoiler, l’auteur aorganisé son ouvrage autour detrois parties : le Divin, du Soi ausoi, le retour au Soi. Ensuite il nouspropose quelques causeries entreVivekânanda et un disciple. Un pe-tit livre à lire, à méditer et à utili-ser au quotidien.

L’envol vers la libertéd’être, Thérapies etsagesses universelles,de Michèle Cocchi etJacques Vigne, Ed.Accarias-L’Originel.Un titre alléchantmais en dépit d’uneprésentation et d’un

style clair, cet ouvrage s’adressesurtout à ceux qui ont déjà unebonne connaissance des différentscourants spirituels, philosophiquesou ceux de la psychanalyse pour enapprécier le contenu. Pour le néo-phyte, la présentation de tantd’enseignements n’est-elle pas undédale dans lequel il aura du mal às’y retrouver. Mais et c’est sansdoute là le grand intérêt de cet ou-vrage, c’est de nous éveiller àl’écoute de soi, d’apprendre à ac-cueillir notre ressenti, nos douleurset d’entrevoir qu’au-delà de lasouffrance, il y a la réconciliationavec soi. Parfois ce chemin ne peutse faire seul, et la thérapie analyti-que est une des voies d’accompa-gnement car tout chemin, quelqu’il soit ne se fait que seul. Lespersonnes ayant déjà des connais-sances des différentes voies spiri-tuelles, pratiques que l’Inde, no-

tamment, nous propose, prendrontnéanmoins plaisir à la lecture decet ouvrage qui balaie en quelque250 pages les grands courants spi-rituels et thérapeutiques à traversdes cas cliniques pour nousconduire à nous relier à la Joie pro-fonde.

Les Chemins duDalaï-Lama, de PicoIyer, Editions AlbinMichel.En général, quand onlui demande qui ilest, le Quatorzième

Dalaï-Lama répond (en reprenantmot pour mot ce que disait sonprédécesseur) qu’il n’est qu’un « simple moine bouddhiste ». C’estpeu faire cas du fait qu’il est ou dumoins était jusqu’à une période ré-cente, le chef temporel desTibétains, qu’il organise une cin-quantaine de communautés exiléesà travers le monde, traite presquechaque jour avec les deux grandespuissances actuelles, Pékin etWashington, tout en vivant dans latroisième, l‘Inde, fait des déclara-tions et prend des décisions,comme le fait tout chef d’Etat ». Celivre retrace l’exceptionnelle his-toire du Dalaï-Lama. Pico Iyer, ri-che d’une amitié de longue dateavec le Dalaï-Lama, nous livre sansfaux semblant les différentes fa-cettes du chef spirituel exilé depuisune cinquantaine d’année en Inde,dans la ville de Dharamsala. PicoIyer nous dresse le portrait de cetêtre multiple. Il nous présente dansun premier temps, celui que tout lemonde connaît, l’homme public quivoyage à travers le monde pourdiscuter avec les plus grands desmaux qui affectent notre mondecontemporain, mais qui s’arrêteaussi pour converser avec desOccidentaux où encore bénir unbébé. A coté de cet homme public,l’auteur grâce à son statut privilé-gié, nous fait découvrir le côtéprivé du Dalaï-Lama, un moinebouddhiste comme les autres quimédite 4 heures par jour, consulteles oracles pour le guider et philo-sophe. ❑

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

ÉCONOMIE ET ENTREPRISE• L’Inde a le potentiel d’émerger parmi les cinq plus grandes économies au monde pour les paiements électro-niques. Les transactions par cartes électroniques – débit, crédit, pré-paiement, augmentent à des taux à deuxchiffres. « L’Inde grimpera... pour devenir l’un des 5 plus gros générateurs mondiaux de paiement électroniqued’ici 2017 selon une étude réalisée par des analystes de TSYS. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011)

• Le rendement de 8 industries liées à l’infrastructure a atteint son taux le plus rapide en quinze mois en juil-let dernier. L’indice pour huit importantes industries clés – pétrole brut, produits de raffinerie, électricité, ciment,acier, engrais et gaz naturel ont enregistré une croissance de 7,8% contre 5,7% en juillet 2010, selon des don-nées communiquées par le Ministère du Commerce et de l’Industrie. (IBEF, CCLIV, 5 septembre 2011)

DISTINCTIONS• Le journal interne d’Air India, Vimanika, a été jugé comme le « Meilleur Journal interne en hindi » de la région « A » et a obtenu le Premier Prix dans cette catégorie décerné par le Ministère de l’Intérieur pour 2011.M. Rohit Nanda, président directeur général d’Air India a reçu le Prix des mains de la présidente de la République,Mme Pratibha Devisingh Patil, lors d’une cérémonie à Vigyan Bhawan à New Delhi en présence de nombreusespersonnalités. (India Travel Online, Vol. XIV, N°18)

• Trois hôtels Oberoi sont classés parmi les quinze meilleurs hôtels dans le monde. Ce sont l’Oberoi Udaivilasd’Udaipur, l’Oberoi Rajvilas de Jaipur et l’Oberoi Amarvilas d’Agra. Ces distinctions ont été annoncées par l’un desgrands magazines de voyage : « Travel + Leisure » et sont le résultat d’un sondage effectué auprès des lecteurs.(India Travel Online, Vol. XIV N°16)

EXPOSITION• Le second Salon International du Voyage de Goa qui s’est déroulé durant trois jours autour du thème « Refresh Goa ! » du 21 au 23 octobre. Considéré comme le plus grand événement de l’industrie de l’Etat, cesalon est en partie organisé par la Goa Tourism Development Corporation. (India Travel Online, Vol. XIV N°16)

FESTIVAL• La MAMI (Mumbai Academy of Moving Image a organisé sa 13ème édition du 13 au 20 octobre et a rassemblépour la première fois près de 40 acheteurs de films étrangers. L’événement a projeté plus de 200 films de 50 pays et a contribué à aider les maisons de production indiennes, les réalisateurs régionaux et indépendants àatteindre des marchés étrangers comme le marché français, allemand, indonésien, japonais, coréen, thaïlandais,sud africain et Hong Kong.Le Mumbai Film Mart a organisé des rencontres et facilité le commerce entre distributeurs, producteurs, réalisa-teurs, réalisateurs amateurs de vidéo et vendeurs de grande envergure. Les acheteurs étrangers ont pu y acheterun film ou décider de représenter le réalisateur ou la maison de production sur le marché étranger pour un filmen particulier ou une série de films. Les Français, Wide Management, Wild Bunch étaient présents ainsi que ledirecteur du Festival international de films de La Rochelle, notamment. (India Travel Online, Vol. XIV, N°18)

TOURISME• Le Festival Sangai du Manipur est un Festival qui se déroule au niveau de l’Etat. Il est organisé par leGouvernement du Manipur et géré par le Département du Tourisme. Non seulement les Etats indiens y partici-pent mais aussi des troupes étrangères pour divers jeux et activités culturelles. La riche culture du Manipur estprésentée à cette occasion au Culture Auditorium. Ce festival qui existe depuis quelques années a été rebaptiséFestival Sangai en 2010 pour présenter l’unique daim sangai, doux et timide (cervus eldi eldi) que l’on ne trouvequ’au Manipur dans le Parc national flottant Keibul Lamjao sur le lac Loktak, et pour promouvoir le Manipurcomme destination touristique de qualité. Il se déroulera cette année du 21 au 30 novembre. (India Travel Online,Vol. XIV, N°18)

NOUVELLES DE L’INDE

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Citation du mois« Nous considérons l’Inde comme l’un des marchés les plus dynamiques dans le monde qui présage de devenir le 3ème plusgrand marché automobile d’ici 2020. »

Philippe Varin, Président du Conseil d’Administration, PSA Peugeot Citroën

NOUVELLES DE L’INDE

• L’agence de voyage Creative Travel a lancé « JungleSutra Wildlife Journeys » pour permettre aux touristes devivre une vértable expérience de la vie suavage. Comme l’explique le directeur, M. Ram Kohli, « nous allons dé-velopper des expériences et des voyages qui vont aller au-delà des simples visites de parcs. Très peu de person-nes savent que la vie indienne peut se targuer d’une diversité bien plus grande que les autres pays en termes devie sauvage. Et pourtant l’Inde ne figure pas de manière proéminente sur la carte du tourisme sauvage interna-tional. L’Inde, ce ne sont pas seulement des tigres. On y trouve également des lions, la hyène rayée, le pandarouge, le rhinocéros unicorne, les requins baleines. L’Inde a tellement à offrir pour ce qui est des animaux, desoiseaux et de la flore et beaucoup reste à découvrir. « JungleSutra comprendra aussi des initiatives sociales quiengageront les communautés locales et les fonctionnaires des forêts dans des activités en rapport avec les ré-gions visitées. » (India Travel Online, Vol XIV, No. 17)

• La tombe jardin d’Isa Khan dans l’enceinte du site inscrit au Patrimoine, le Tombeau d’Humayun à Delhi, peutà présent être considérée comme l’exemple le plus ancien de jardin englouti de l’Inde rattaché à une tombe,concept développé plus tard au Tombeau d’Akbar et au Taj Mahal selon une information communiquée dans lejournal The Hindu. Des travaux de restauration sur une tombe moins connue dans le cœur de la ville a conduità la découverte du plus ancien jardin englouti, un cadeau qui placera l’histoire des jardins moghols dans unenouvelle perspective. Au tombeau d’Isa Khan, les restaurateurs ont découvert que le tombeau se trouvait dansun jardin englouti jusque là qui date d’avant les jardins célèbres que les Moghols ont construits et popularisés.D’autres trouvailles ont été mises au jour à cette occasion sur le site. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site : http://www.thehindu.com/arts/history-and-culture/article2324453.ece (India Travel Online, Vol. XIV N°16)

DEVELOPPEMENT DURABLE• L’Inde ajoutera 3500 MW d’énergie renouvelable au cours de l’exercice fiscal ce qui entraînera un investis-sement de capital de 6,32 milliards de US$ selon M. Farooq Abdullah, le Ministre aux Energies renouvelables.50% de l’investissement seront consacrés à l’énergie éolienne et les investissements en énergie solaire devraientatteindre 1,96 milliard d’euros. (IBEF, CCLIV, 5 septembre 2011)

• Luminous Power Technologies, un fournisseur de solutions électriques de dépannage pour les foyers, les com-merces, les tours de télécommunications et les systèmes d’énergie renouvelable, a lancé une solution d’éclai-rage solaire basée sur une diode émettant de la lumière (LED), une solution pour équiper les maisons en milieurural à bas coûts. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011)

• L’Institut indien de management d’Ahmedabad (IIM-A) va lancer le fond indien d’énergie renouvelable (IN-FUSE) avec un fond de 21,78 millions de dollars) en association avec le Ministère de l’Energie nouvelle et renou-velable (MNRD), le bureau pour le Développement de la Technologie (TDB) et British Petroleum (BP).

SANTE• Le gouvernement du Gujerat démarre le télé-conseil médical 24h/24h au cours des trois prochains mois. C’estla première fois qu’un Etat fournira des conseils par téléphone en matière de santé aux citoyens. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011)

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LE COIN DES ÉCHOS

Manifestations• Célébration du 150ème anniver-saire de la naissance de Rabin-dranath Tagore par l’associationVidyalaya à Strasbourg (Alsace)en mai 2011.Pour célébrer le 150ème anniversairede la naissance du grand écri-vain, humaniste, poète lauréat duPrix Nobel, l’association franco-indienne Vidyalaya à Strasbourg(Alsace) a organisé un Hommage àTagore du 14 au 28 mai 2011 com-prenant plusieurs évènements :conférences, soirées de danses,chants et des lectures de poèmesde Tagore.Le 14 mai, lors de l’ouverture de lamanifestation, après une présenta-tion de Tagore par Joseph Pou-vatchy, Hélène Porcher a dit despoèmes de Tagore en s’accompa-gnant au piano et avec des bols ti-bétains.

• Le mercredi 18 mai 2011, Nagar-thinam Krishna, écrivain tamouldemeurant à Strasbourg, a proposéune conférence sur Tagore.Le samedi 21 mai à l’espace cultu-rel d’Ostwald, le Point d’Eau, l’as-sociation a organisé la soiréeRassa Yatra avec des chants et despoésies de Tagore, ManickhamYogeswaran et ses musiciens et desdanses par les danseuses de la CieAbhinaya.

• Le 28 mai 2011, dans le cadre dela manifestation « Cultures dePaix » organisée par l’associationPassages, Rajarajeswari Parisot,présidente fondatrice de l’associa-tion Vidyalaya a rendu un hom-mage musical en chantant leRabindra Sangeet avec une lecturede quelques poèmes de Tagore parJacques Goorma (écrivain deStrasbourg) à l’Aubette – placeKleber.

• Une soirée a été organisée pourcélébrer le 150ème anniversaire deRabindranath Tagore à l’UNESCOà Paris le 12 septembre. Un pro-gramme culturel présentant desœuvres musicales, chansons, lectu-res de poèmes et un film, avecAparna Sen, Bickram Ghosh, KavitaKrishnamurthy, L. Subramaniam,Santanu Roychowdhury, ShamaRahman et bien d’autres artistes aété organisé dans le cadre du pro-gramme Rabindrânâth Tagore,Pablo Neruda et Aimé Césaire pourun Universel Réconcilié organisé àl’aide d’un Comité de parrainage dehaut niveau.

• L’Eté indien, a choisi pour sa8ème Edition le thème « Villes etvillages ». Avec le soutien del’Ambassade, le Musée national desArts asiatiques-Guimet a proposé àun public fidèle depuis plusieursannées 17 films dont 11 inédits.Martine Armand, responsable de laprogrammation des films de l’Etéindien, Véronique Prost, directriceartistique et Hubert Laot ont per-mis de découvrir le Bengale, la villede Calcutta à travers les films deSatyajit Ray et Rituparno Ghosh,les villages à travers ceux de

Sandip Ray puis le Bihar avec lesfilms de Gautam Ghose et desEtats moins connus commel’Assam et le Manipur à travers lesfilms de Jahnu Barua et ShyamSharma. Puis nouvelle étape enOrissa avec un film rare de SusantMisra et au Tamilnadu avec un filmphare de K. Balachander. Décou-verte d’un village du Karnataka etd’une communauté de pêcheursavec Girish Kasaravalli, étape auKerala avec Shaji Karun et AdoorGopalakrishnan et étape au Maha-rashtra avec Mumbai et Dharavi.Puis découverte du Gujerat avecMehbood Kahn, Delhi avec JaharKanungo avant de retourner dansles forêts du Bengale de Buddha-deb Dasgupta. Comme chaque an-née, le programme a aussi été en-richi par des conférences et desspectacles de qualité. Que nousdévoilera la 9ème édition ? Affaire àsuivre…

Distinction• Le Gouvernement de l’Inde,Ministère du Tourisme, a décernéà Mireille-Joséphine Guezennec(Himabindu) la « National Award »du « Meilleur journaliste étrangerpour l’Inde » (mars 2011). Depuisprès de 30 ans, M.J. Guézennecvoyage et séjourne en Inde, très ré-gulièrement en tant que reporterinternational et photographe. Elleconsacre reportages photos et desarticles aux traditions, à l’art et laphilosophie afin de comprendre cet« esprit unique » qui imprègne enprofondeur bien des aspects de laculture indienne. Enseignante dephilosophie, elle travaille égale-ment à mettre sur pied des échan-ges pédagogiques et culturels en-tre étudiants français et indiens etdonne des conférences. Elle a écrit

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LE COIN DES ÉCHOS

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des ouvrages sur le Gange « Gangeaux sources du fleuve éternel »(Editions Cheminements), « Gangain search of the sources » EditionsRupa & co et « Inde singulière etplurielle », (Editions l’àpart), qui areçu le patronage de la « Com-mission nationale française del’UNESCO ». Mireille-Joséphine estégalement l’une de nos régulièreset très fidèles collaboratrices pour« Nouvelles de l’Inde ».

Création• L’Institut français d’Ayurveda aouvert ses portes à Paris le 30 sep-tembre 2011. Il a été fondé parJoyce Villaume-Le Don et LaurentCortes.

Etaient présents à l’inauguration leDr. Ghanashyam Marda, directeurpédagogique de l’Institut, venantde Poona et le Dr. MauroofAthique, directeur du College ofAyurveda de Londres qui, tousdeux, interviennent dans les for-mations proposées par l’Institutfrançais. L’objet de l’Institut est de« former des thérapeutes capablesde répondre aux besoins de per-sonnes atteintes de troubles va-riés ». L’Institut français se situe au

21 passage Gambetta, 75020 Paris.Site Internet : http://www.insti-tut-ayurveda.fr - Email : [email protected]

Publication• Le Ministère de la Culture pu-blie une brochure bilingue (an-glais/sanskrit) mensuelle « Sans-kriti Darpan ». Cette brochurecontient des informations sur lesévénements/manifestations cultu-rels organisés chaque mois par les bureaux/organisations de ceMinistère situé à Delhi. Voici le lienpour consulter la brochure deNovembre 2011 : http://www.india-culture.nic.in/indiaculture/pdf/Sanskriti_Darpan_nov_10_English.pdf

Expositions• Plusieurs belles expositions enlien avec l’Inde ont ponctué l’été etla rentrée, tant à Paris qu’en pro-vince : « Les dieux et les démonsdu Kerala » suivie de « Le villagedans la ville – Bandh Ganga » (pho-tographies de Xinthian Zhu) auMusée Asiatica à Biarritz, les deuxexpositions d’art contemporain « Paris, Delhi, Bombay » au CentreGeorges Pompidou et Chimères del’Inde par Rina Banerjee, l’exposi-tion « Mémoires d’éléphant » auMusée de la Compagnie des Indesà Lorient, « Inde vivante » à laGalerie Pomie à Baladu (46), « Bhuta – Masques et objets rituelsdes esprits » à l’Espace Durant-Dessert (un espace à découvrir au28 rue de Lappe, Paris 11ème), « 60Portraits du Rajasthan » parPhilippe Lafon à Cheray d’Oléron,Nature Morte #1 de Swati Guptachez Cadres en Aparté à Toulouse,L’Oeil de Shiva de Dominique

Guillemain d’Echon à St Yrieix laPerche (87), « Mines de Sel » deCatherine Gaudin et Seydou Touréproposé par Les Comptoirs del’Inde à la Mairie du 6ème,Moderniznation de Hema Upa-dhyay à Paris à l’Espace Topogra-phie de l’Art dans le cadre duFestival d’Automne.

ProjetL’Inde est…

Concours vidéo international• La Division de la DiplomatiePublique du Ministère des AffairesEtrangères lancera prochainementune importante initiative visant àencourager les individus et les paysdu monde entier à penser à l’Indede manière intéressante, inces-sante et positive. Ceci se fera par lebiais d’un concours vidéo interna-tional dont le thème est : « L’Inde,est… »Trois sous-thèmes ont été identi-fiés pour cette année :(I) L’Inde est…. pleine de couleurs(II) L’Inde est … créative(III) L’Inde est… là où vous voustrouvezTous ces thèmes permettent à toutle monde, dans n’importe quel paysde réaliser une courte vidéo surl’Inde.L’organisation Skarma en partena-riat avec le Ministère des AffairesEtrangères indien créera un sitedédié à ce concours pour y héber-ger les vidéos et promouvoir leconcours qui se déroulera du 1er

Octobre au 31 Décembre 2011.Un jury sélectionnera les meilleu-res œuvres et un événement seraorganisé en Mars 2012 autour desmeilleures œuvres qui pourraientêtre présentées sur diverses chaî-nes de télévision tant en Inde qu’àl’étranger.Dr. Shashi Tharoor, écrivain de re-nom et le réalisateur ShekharKapoor, sont les ambassadeurs ho-noraires de ce projet. ❑

Dr. Mauroof Athique et Joyce Villaume-Le Don

Dr. Ghanashyam Marda

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