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Ambassade de l’Inde - MAI/JUIN 2011 - Numéro 402 Inde Mars-Avril 2011 5/01/12 13:48 Page 1

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"Nouvelles de l'Inde", revue de l'Ambassade de l'Inde à Paris, n°402, mai-juin 2011.

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Ambassade de l’Inde - MAI/JUIN 2011 - Numéro 402

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SommaireFESTIVAL NAMASTE FRANCE• Récital de Santoor par Pandit Bhajan Sopori

à l’auditorium du Petit Palais 3• La route des Indes 4• 15ème Festival de l’imaginaire/Exposition Patachitra

du Bengale, à la Galerie Frédéric Moisan 5• 15ème Festival Cinérail, la Route des Indes 6• Danses du Manipur au 15ème Festival de l’imaginaire,

à la Maison des Cultures du Monde à Paris 7• Exposition “Les Troupes indiennes en France : 1914-1918

à la maison du 7ème arrondissement 8• Une cour royale en Inde : Lucknow (XVIIIe -XIXe siècle)

au Musée National des Arts asiatiques Guimet 9• Exposition”Lucknow” au Miroir du temps d’Antonio

Martinelli au Musée Guimet à Paris 10• Confrontation 47, cinéma des Indes

au Palais des Congrès à Perpignan 11• Festival Armor India 2011 à Morlaix 12• Récital de Qawwali par Mohd Ilyas et Ghulam Qutbuddin

et leur groupe à l’Auditorium du Petit Palais 13• La grande nuit carnatique - Paris 14• Festival de l’Oh ! 15• Clôture du Festival Namaste France

Musée National des Arts asiatiques-Guimet à Paris 16FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE• Tritha Sinha : une artiste à découvrir 17• Peintures d’art rupestre 18L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE• Le canal franco-indien, pour la peintre itinérante

Maya Burman, son art et sa nationalité 19• BNP Paribas fête le 150ème anniversaire

de sa présence en Inde 20-23

AUTRE FACETTES DE L’INDE• Lancement du PSLV-C16 (lanceur de satellite polaire) 24-25• Lancement réussi du satellite indien

de communication avancé GSAT-8 26-27• “Recueillir la parole des artistes” 28-29DESTINATIONS A DÉCOUVRIR• Islam Nagar au Madhya Pradesh

fondé par un soldat afghan 30• Chikamagalur au Karnataka :

réveillez-vous et sentez le café 31• Gros plan sur le Karnataka 32-37LE COIN DES ENFANTS• Le paon de craie 38ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 39-42REVUE DES LIVRES 43-45NOUVELLES DE L’INDE 46-47LE COIN DES ÉCHOS 48-51

Editorial

Dans ce numéro des Nouvelles de l’Inde, nous appor-tons à nos fidèles lecteurs un autre kaléidoscope fas-cinant d’histoires, de nouvelles et d’images visant àévoquer les couleurs, l’arôme et les parfums du récentfestival célébré en France, résultant de la coopérationet du partenariat culturels indo-français qui ont cul-miné dans le « Festival Namaste France » qui s’estclôturé le 28 juin 2011.

Vous trouverez dans ce numéro des portraits de quel-ques artistes indiens célèbres, les importants jalonsréalisés dans le secteur spatial indien, l’histoire de laBNP en Inde et beaucoup d’autres récits passionnants.L’Etat du Karnataka est présenté dans ce numéro dansle cadre de la série sur les Etats indiens.

Notre revue des livres donnera à nos lecteurs une sériede titres qui pourra leur donner des idées de lecturesestivales.

Nous aimerions enfin remercier M. Jean-Louis Bretonpour sa contribution à ce numéro avec la photo de ta-pisserie que vous pourrez admirer en page de couver-ture.

Nous vous souhaitons de bonnes vacances, reposanteset régénératrices !

Namrata KumarConseiller (Presse, Information & Culture)

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISTél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45E-Mail : [email protected]édacteur en chef : Namrata Kumar, Conseiller (PIC)Assistante de rédaction : Viviane Tourtet.Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Laurent Brégeat, MorganeCornet, Eunice de Souza, Habibata Dramé, E.B., Anindita Ghose, IBEF,India Travel Online, ISRO, Maison de l'Inde, Manon Maurin, Paul R.Michaud, Jacques Michel, Sofia Sharaq, Viviane Tourtet.Imprimé par : Imprimerie Henry62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15Mentions :Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information etCulture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISLes opinions exprimées dans les articles signés ne sont pasnécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.Photo 1ère de couverture : Tapisserie de l'Atelier de la Martinerie.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

RÉCITAL DE SANTOORPAR PANDIT BHAJAN SOPORI

À L’AUDITORIUM DU PETIT PALAIS,LE 25 JANVIER 2011

C’est dans le cadre du FestivalNamaste France, que s’est tenu àl’auditorium du Petit Palais le 25janvier, la veille du Jour de laRépublique, l’extraordinaire récitalde l’un des grands musiciens desantoor, Pandit Bhajan Sopori,sponsorisé par l’Indian Council for

Cultural Relations (ICCR) en pré-sence de l’ambassadeur de l’Inde,M. Ranjan Mathai. Pandit BhajanSopori compte parmi les figuresimportantes de la musique classi-que en Inde aujourd’hui.

Né en 1948 à Srinagar au Cache-mire, dans une famille de musi-ciens traditionnels, il a été forméau santoor par son grand-père S.CSopori puis par son père Sham-bhoonath Sopori, reconnu commele père de la musique dans l’Etat duJammu et Cachemire. BhajanSopori a plus d’une corde à son arcpuisqu’il est également musicolo-gue, écrivain et poète. Il est l’undes rares artistes à avoir utilisé lesantoor, seul, en concert.

Le public, venu nombreux auconcert et littéralement sous lecharme de l’instrument et du jeudu musicien, ne sera pas surprisd’apprendre que Pandit Sopori amené d’importantes recherches surle Naad, le son, et l’aspect théra-peutique de celui-ci. Il a, par ail-

leurs, composé la musique de plusde 5000 chansons dans plusieurslangues indiennes, en persan,arabe, entre autres.Pandit Bhajan Sopori est un musi-cien engagé, conscient qu’il pou-vait transmettre par le biais de sonart un message d’humanisme, issude la tradition soufie, afin de sus-citer chez les jeunes un vrai sensde l’engagement et d’amour enversl’autre.

Il serait vain de vouloir mentionnertoutes les récompenses que ce mu-sicien a reçues jusqu’à présentpour sa contribution à la musiqueindienne car elles sont nombreu-ses. Sa prestation au Petit Palais atémoigné d’un haut degré de vir-tuosité. Il a ravi le public et a été àla hauteur de sa réputation. Il étaitaccompagné de Dal Chand Sharmaau packawaj, Duirjoy qui a fait uneprestation remarquable au tabla,Tibet Baqal Aadil et Neethika Tikooà la tanpura. ❑

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Sous le haut patronage de l’Am-bassade de l’Inde et dans le cadredu Festival Namaste France, « LaRoute des Indes : L’Inde s’invite enbibliothèque » a fait appel à une di-zaine de villes afin de faire décou-vrir la culture indienne à ses habi-tants.Une douzaine de médiathèques aproposé aux habitants du Val-d’Oise de créer plusieurs anima-tions autour de l’Inde. Au cours dece printemps 2011, les villes deBeauchamp, Beaumont-sur-Oise,Gonesse, Pierrelaye, Taverny, maisaussi cette année Andilly, Argen-teuil, Goussainville et Saint-Prix,ainsi que la Maison des Loisirs et dela Culture de Groslay, l’aggloméra-tion de Cergy-Pontoise et le Conseilgénéral du Val d’Oise ont proposéplusieurs concerts, spectacles, ate-liers, expositions, rencontres, pro-jections ou conférences, afin depermettre à tous d’approcher laculture indienne dans ses multiplesaspects : danse, cinéma, musique,conte…Le 16 avril, la médiathèque deCoulanges à Gonesse, a accueilliHélène Marionneau, pour des séan-ces d’initiation à la danse indienneouvertes pour les plus jeunes et lesgrands. Formée auprès de MadameLalita Srinivasan en Inde pendant 3ans, Hélène Marionneau a partagésa passion en inscrivant ses coursde danse dans la symbolique de laculture indienne et en expliquant lesens de chaque geste, regard, ex-pression, employés dans une danse.S’est tenue le 30 avril 2011 auCinéma Jean Gabin d’Argenteuil,une conférence sur Bollywood et lecinéma indien par Loïc Chevalier,doctorant et spécialiste de l’his-toire du cinéma. La conférence aété suivie de la projection du filmEt Dieu créa le couple d’AdityaGhopra en VOSTFR.Le centre culturel de la ville deJouy-le-Moutier dans le Val-d’Oise

a organisé une conférence sur lethème de Bollywood et les musi-ques du cinéma populaire indien le5 mai. Cette projection visait àmontrer les spécificités du cinémaindien et les caractéristiques prin-cipales des musiques de ce cinémaet à faire découvrir les interprèteset compositeurs incontournablesde Bollywood.Les 7 et 14 mai, la bibliothèqueJoseph Kessel de Beauchamp et lamédiathèque François Mauriac sesont parées des couleurs de l’Indepour accueillir l’Amrat Hussain Trio,mené par le musicien multi-instru-mentaliste Amrat Hussain au tablaet au dhola, accompagné du chan-teur et musicien Babu Khan etd’Arif Khan au chant et aux casta-gnettes. La musique et les chansons indien-nes ont été mises à l’honneur le 28 mai 2011 à la BibliothèqueAlexandra David Neel de Saint-Prix.Un magnifique spectacle composéde chansons populaires de l’Indemais également extraites du ci-néma indien a été proposé par leGroupe Manoharini France pour leplus grand plaisir des spectateurs.Le 10 juin, le cinéma Le Palace deBeaumont-sur-Oise a projeté « Unehistoire de Bollywood » et fait(re)vivre la magie des films bolly-woodiens, entre tragédie et comé-die musicale, dans lesquels on voitles héroïnes danser et chanter pourleur bien-aimé. Les groupes AmratHussain Trio étaient présents ainsique la danseuse Kamla Kumari.Les villes de Pierrelaye et d’Andillyont reçu pour le plus grand bon-heur des petits, la conteuse AnnieTurel à la Bibliothèque principale LeTemps des Cerises et à la bibliothè-que Jean-Marie Vijoux. L’occasionde faire découvrir les contes in-diens en musique. Les contes ontété suivis d’un moment de détenteautour de pâtisseries indiennes.

La médiathèque, Les Temps Mo-dernes de Taverny a abrité l’exposi-tion photos L’Inde vue par… FaridBelhadj. Dans cette exposition surl’Inde haute en couleur, le photo-graphe Farid Belhadj, se proposaitde nous la faire vivre à travers lesnombreux magnifiques portraits etpaysages auxquels s’ajoutent sesdessins et ses notes. La médiathèque Joseph Kessel deGroslay a projeté sur grand écran lefilm « Coup de foudre à Bolly-wood » dans le cadre de la journéede l’Inde. La projection du film aété suivie d’un débat ayant pourthème le cinéma indien. La ville de Cergy-Pontoise a reçudans sa bibliothèque d’Étude etd’Information le musicien, BilalKhan, membre du groupe de musi-que de l’Amrat Hussain Trio lorsd’ateliers d’initiation au tabla, ins-trument de percussion considéré enInde comme l’un des plus nobles.Nous saluons l’initiative prise partoutes ces villes et centres cultu-rels, petits, moyens ou grands,d’avoir, le temps d’une saison, faitrejaillir toute la diversité de la cul-ture indienne à travers diversesanimations et manifestations dequalité, et qui s’adressaient à tousles types de public. ❑

LA ROUTE DES INDESDU 7 MARS AU 30 JUIN 2011

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

15ÈME FESTIVAL DE L’IMAGINAIREEXPOSITION PATACHITRA DU BENGALE,

ROULEAUX PEINTS DES CONTEURS AMBULANTSÀ LA GALERIE FRÉDÉRIC MOISAN

DU 10 AU 16 MARS 2011

La galerie Frédéric Moisan a pré-senté au public parisien du 10 au16 mars, dans le cadre de NamasteFrance, une superbe exposition derouleaux peints.Le Bengale dispose d’un riche héri-tage culturel et les patachitra ouconteurs ambulants perpétuentl’une des traditions populaires desvillages du district de Medinipur àl’ouest de Calcutta. Formé du motpata, terme sanskrit mais égale-ment bengali qui signifie étoffe et

du mot chitra qui signifie pein-ture, les patachitra peignent eux-mêmes leurs récits sur des rou-leaux qui mesurent parfois jusqu’àcinq mètres et qu’ils interprètenten chanson dans la rue pour lespassants. La narration de ces récits chanté-parlé (ou pater-gaan) répond à unegestuelle spécifique. En effet, leconteur se tient devant son public,tout en maintenant le rouleau à laverticale et à hauteur des yeux du

spectateur. Il déroule le rouleaud’une main tandis qu’il désigne leséléments importants de l’autre. Lesthèmes abordés sont mythologi-ques, historiques, religieux. Ils peu-vent aussi bien être en rapportavec les deux grandes épopées in-diennes, le Ramayana et la Maha-bharata qu’avec des fragments duGazi Pir ou encore aborder des thè-mes très actuels comme la conser-vation des forêts, les menacesd’épidémies, les ravages du tsu-nami ou encore les effets du 11 septembre.Ces peintres exceptionnels utili-sent uniquement des teintes natu-relles qu’ils fabriquent eux-mêmesà partir de végétaux et de miné-raux. Ils fabriquent égalementleurs propres pinceaux à partir de poils d’animaux fixés sur desbrindilles et des grosses brosses.On observe auprès de nombreuxchercheurs et amateurs d’art unintérêt grandissant pour cet arttrès discret mais cependant remar-quable. ❑

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Le petit peintre du Rajasthan de Rajkumar Bhan

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Cette année avec le soutien del’Ambassade de l’Inde à Paris et duMinistère des Affaires Etrangèresdu gouvernement indien et dans lecadre du Festival Namaste France,s’est déroulée du 15 au 22 mars2011 au cinéma Le Reflet Médicis,3 rue Champollion, dans le 5ème ar-rondissement de Paris, la 19ème édi-tion du Festival Cinérail. Pour cetteoccasion, les trains ont revêtu lescouleurs de l’Inde.Le Festival Cinérail présente depuispresque 20 ans déjà, une impres-sionnante série de courts et longs-métrages réalisés à travers leglobe. Ce Festival rend hommageau train qui fait depuis longtempsmaintenant partie intégrante de lasociété indienne. C’est à travers lecinéma, autre composante essen-tielle de la société indienne et parle biais de chefs-d’œuvre aussibien du cinéma indien que du ci-néma occidental, que se concrétisecet hommage.

Le monde d’Apu du grand réalisa-teur Satyajit Ray, Dil Se de ManiRatnam, Train to Pakistan de Pa-mela Rooks, Parineeta de PradeepSarkar, Sholay de Ramesh Sippy ouencore Gandhi de Richard Atten-borough, La Route des Indes deDavid Lean et Nocturne Indiend’Alain Corneau, sont quelques-uns des films ayant illustré lasplendeur du cinéma indien lors dece festival.Pour cette édition 2011, le Prési-dent du jury n’était autre que lecélèbre réalisateur indien VijaySingh. Parmi les 600 courts-métra-ges proposés, 60 ont été sélection-nés par le jury présidé par VijaySingh. Ce fut également l’occasionpour lui de présenter son tout nou-veau film qui s’intitule « India bySong » lors de la soirée d’ouvertureau cinéma L’Arlequin en présencede Mme Namrata Kumar, Conseil-ler (Presse, Information et Culture)de l’Ambassade de l’Inde à Paris.

« Ce qu’on aime […] c’est aller aucinéma comme on monte dans untrain avant un long voyage »(Etienne Mortini, délégué généralde Cinérail) ❑

19ÈME FESTIVAL CINÉRAIL, LA ROUTE DES INDES,DU 15 AU 22 MARS 2011

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Le petit peintre du Rajasthan de Rajkumar Sharma

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

DANSES DU MANIPURAU 15ÈME FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE

À LA MAISON DES CULTURES DU MONDE À PARIS,LES 24, 26 ET 27 MARS 2011

ET À L’OPÉRA DE LILLE DE 25 MARS 2011

Sponsorisé par l’organisme culturelIndian Council for Cultural Rela-tions (ICCR), l’ensemble Rangani-ketan, dirigé par W. Amarjit Singh,s’est produit autour de quelquesgrands maîtres, à la Maison desCultures du Monde les 24, 26 et 27mars à Paris et à l’Opéra de Lille le25 mars dans le cadre du FestivalNamaste France mettant les dan-ses du Manipur à l’honneur.

Au programme, un groupe de ta-lentueux danseuses et danseursont fait revivre la culture indienneen présentant le Manipuri, ou plusprécisement le Rasa Lila, l’une dessix danses classiques emblémati-ques de l’Inde. Il était accompagnépar plusieurs musiciens expéri-mentés tels que Padmashri S. GuruThanil Singh, maître du tambourpung, Guru L. Lakpati Singh, lemeilleur chanteur de Nata Sankir-tan et Guru N. Shyamchand Singh,maître du cholom, danse des tam-bours, venus avec leurs disciples.

Communément dansé en l’honneurdu dieu Krishna et de ses amours

avec sa bien-aimée Radha, leManipuri est dansé dans l’État dunord-est de l’Inde et met en scènedeux danseuses, l’une représentantKrishna, l’autre la bergère Radha,la favorite de Krishna.

Différente types de danses ont étéprésentés durant le spectacle : leManipuri, le Dhol dholok cholomet le Sankirtana, chaque danse re-nouant avec la tradition indiennneet l’expérience spirituelle qui luiest propre. Par exemple, le Mani-puri est souvent interprété sur lesparvis des temples lors des diffé-rentes fêtes religieuses, tandis quele Sankirtana correspond à une autre forme rituelle de l’hin-douisme vishnouite particulière duManipur.

Le Manipuri met en scène des dan-seuses, en costumes de bergères,portant une jupe de forme cylindri-que généralement de couleurrouge et verte pour Radha s’expri-mant avec grâce par des séries demouvements circulaires, tout enondulations.

Le Dhol dholok, appelé danse destambourinaires est un jeu de tam-bours (dhol et dholok) dansé, aucaractère viril et athlétique très af-firmé. Cette danse est visible du-rant le festival annuel de Holi qui célèbre les exubérances deKrishna, le retour du printemps etla fertilité.

Sur un thème plus sérieux, le PalaKirtana ou Nata Sankirtana ou en-core Sankirtana fait résonner lescymbales des musiciens danseurs,

qui interprètent en cercle, vêtus dedhotis et de turbans blancs unedanse en cercle. Cette danse en-core peu connue du public est pré-sente dans de nombreuses étapesde la vie des hommes et a beau-coup plu à l’audience, témoin de labeauté du spectacle et des poèmesrécités par le chanteur. L’ensemble de la troupe a assuréquatre spectacles de grande qua-lité et a conquis un public enthou-siaste et émerveillé par tant degrâce, de maîtrise et d’harmonie.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

A travers une série de photos, des-sins, cartes postales et textes, l’ex-position « Les troupes indiennes enFrance : 1914-1918 » a voulu ren-dre hommage aux soldats indiensvenus de loin combattre et mouriren France lors de la premièreGuerre Mondiale. Cette exposition présentée dans lecadre de Namaste France parDouglas Gressieux et l’associationculturelle franco-indienne « LesComptoirs de l’Inde » dont il est leprésident, ont fait revivre au publicl’histoire des troupes indiennes dé-barquées en France en septembre1914. Cette exposition fait suite àl’ouvrage de M. Gressieux qui portele même nom sorti en 2007.L’exposition s’est tenue du 28 marsau 9 avril à la Mairie du 7ème arron-dissement de Paris avec le soutiende l’organe culturel du Ministèredes Affaires Etrangères indien, enprésence de l’ambassadeur del’Inde en France, M. Ranjan Mathai,de Mme Rachida Dati, AncienMinistre, Député européen, Mairedu 7ème arrondissement.

Pour avoir connaissance de ces in-formations historiques, M. Gres-sieux et son association ont dûfaire appel aux Britanniques et à laCommonwealth War Graves Com-mission. Leurs recherches se sontavérées fructueuses puisque l’As-sociation a été en mesure de retra-cer l’historique de ces soldats : lecorps d’armée indien, encore sousdomination britannique, se compo-sait de 100 000 hommes regroupésen deux divisions d’infanterie etdeux divisions de cavalerie. Ces

soldats indiens ont dû s’adapter àun terrain et un climat hivernaltrès rude qui leur était inconnu. Ala fin de la guerre, 10 000 hommesavaient disparu dans la boue destranchées. Bien que cela fasse partie inté-grante à la fois de l’Histoire in-dienne et de l’Histoire française, ledestin de ces soldats reste encoretrès méconnu en France. ❑

EXPOSITION « LES TROUPES INDIENNES EN FRANCE : 1914-1918 »

À LA MAIRIE DU 7ÈME ARRONDISSEMENT,DU 28 MARS AU 9 AVRIL 2011

Mme Rachida Dati, M. DouglasGressieux, l’ambassadeur de l’IndeM. Ranjan Mathai

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nombreux à la cour et ont laissébeaucoup de traces. En observantles oeuvres d’art indien, on peut ysentir les influences européennes ;de même, les influences indiennes,en particulier celles de la miniature,se répercutent dans l’art européen.Cet art à la fois raffiné et éclecti-que est au centre de l’exposition.Près de deux cents œuvres prove-nant de collections privées et mu-séales du monde entier, mettent enscène cette formidable cité où secroisent artistes, représentants po-litiques, voyageurs… A travers despeintures à l’huile européennesmais aussi aquarelles, gravures,peintures de cour indiennes, texti-les, parures, objets décoratifs, piè-ces d’orfèvrerie, verreries et bijouxou encore photographies, l’exposi-tion donne à réfléchir avec ces re-gards croisés sur un même objet,une ville. Le rappel de la mutineriede 1857 qui eut lieu à Lucknow,épisode connu comme « révolte desCipayes », place ces objets et con-cepts dans la perspective élargie del’histoire coloniale. A partir de cemoment, les rapports entre Britan-niques et Indiens changent et laville de Lucknow entame son déclin. L’exposition s’articule en différen-tes sections. Diverses images mon-

UNE COUR ROYALE EN INDE :LUCKNOW (XVIIIÈME - XIXÈME SIÈCLE),

AU MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASISATIQUES GUIMET,DU 6 AVRIL AU 11 JUILLET 2011

Le festival Namaste France étaitégalement en partenariat avec leMusée des Arts asiatiques-Guimetpour l’exposition « Une cour royaleen Inde » qui raconte deux sièclesd’histoire coloniale (XVIIIème etXIXème) à travers la ville de Lucknow.Cette exposition reprend celle duLos Angeles County Museum of Art,présentée sous le titre India’sFabled city : the Art of CourtlyLucknow.Le commissariat de l’exposition estassuré par le Président du muséeGuimet, Jacques Giès, et AminaOkada, conservateur en Chef aumusée Guimet, chargée du Dépar-tement indien. A l’époque moghole, Lucknow étaitla capitale de la Province d’Awadhqui correspond aujourd’hui à l’Etatd’Uttar Pradesh. Lucknow étaitjusqu’en 1858 et l’établissementdéfinitif du pouvoir britannique enInde, un véritable centre culturelcosmopolite grâce aux nombreuxéchanges et rencontres entreIndiens et Européens. Cette grandecité d’Inde du Nord avait à l’époqueéclipsé Delhi. Les artistes étaient

trent d’abord la ville, son architec-ture, son histoire, la richesse de saculture et de son patrimoine. Puisest détaillée la vie à la courd’Awadh à travers peintures, pho-tos, portraits. On peut y observer lavie des nawabs, comment ils ontrepris les structures mogholes etcréé des mécénats dont bénéficiè-rent de nombreux artistes. Les co-lons installés en Inde adoptèrentsouvent les coutumes des maha-radjahs indiens tandis que les hautsdignitaires indiens s’européani-saient. L’accent est ainsi mis sur lecaractère cosmopolite de cette cité,les échanges culturels et sa beauté.La révolte des Cipayes est finale-ment évoquée, du point de vue bri-tannique surtout, et le parcourss’achève avec le déclin de la ville. Cette exposition s’efforce de mettreen regard la vision européenne et lavision indienne pour éclairer lespoints où elles se confondent, ceuxoù elles s’éloignent et là où elless’opposent. Ce passé glorieux, s’il aà jamais disparu reste dans les mé-moires et a contribué à former uneidentité en Inde. Cette expositionrepose donc sur un travail de mé-moire et de restitution qui s’appuiesur des oeuvres d’art magnifiqueset très variées. ❑©

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EXPOSITION «LUCKNOW »,AU MIROIR DU TEMPS D’ANTONIO MARTINELLI

AU MUSÉE GUIMET À PARISDU 6 AVRIL AU 25 JUILLET 2011

C’est dans le cadre du FestivalNamaste France et avec le soutiende l’Ambassade de l’Inde de Parisque le Musée national des Artsasiatiques-Guimet, accueille cetteannée plusieurs expositions tem-poraires mettant l’Inde à l’honneur.L’occasion pour chacun de partir à la découverte de ce grand con-tinent au travers l’exposition Luck-now, au miroir du temps, présentéepar le photographe de renomméeinternationale et diplômé d’archi-tecture, Antonio Martinelli. Commençons tout d’abord parprendre un peu de hauteur pourdécouvrir au 3ème étage du muséeune très grande photo en noir etblanc de l’Husainabad Imambara,image emblématique d’un des monuments les plus connus deLucknow. L’image placée au centrede la pièce fait l’effet d’une ported’entrée donnant accès sur ladeuxième partie de l’exposition quise situe un étage au-dessus, dansla salle Rotonde où l’on découvrela collection de photos.D’entrée, chacun se laisse vitetransporter par les paysages deLucknow imprimés sur différentsformats et en noir et blanc. Cettepremière partie de l’exposition quise fait par voie d’affiche, présenteà hauteur d’homme les photogra-phies d’Antonio Martinelli et unpeu plus bas sur des panneauxcommentés les anciennes images

de Lucknow prises par des photo-graphes professionnels du XIXème.Ce choix de présentation ingé-nieux, facilite ce va et vient per-manent entre le Lucknow révolu etcelui d’aujourd’hui. Ajoutons à cela, que le regard neufd’Antonio Martinelli sur ces paysa-ges urbains permet indéniablementd’établir une passerelle entre lepassé et le présent et de témoignerdes changements, des dégrada-tions causées pas la révolte desCipayes (1857), mais aussi des ré-novations qui ont été apportées aufil du temps. Le spectateur est alorsvolontairement plongé dans laconfusion, autour de laquelle secrée un climat d’atemporalité quiaccompagne le spectateur jusqu’àla deuxième partie de l’exposition.La suite de l’exposition se poursuitau centre de la pièce, où une an-cienne malle de voyage dans la-quelle un écran numérique a étéplacé, fait défiler des photos deLucknow. Le diaporama débute pard’anciennes images de la capitale(tableaux, aquarelles, dessins,aquatintes, gravures, photogra-phies), qui disparaissent en fondu

enchaîné sur des photos contem-poraines en noir et blanc pour évo-luer progressivement sur la cou-leur.Placés au-dessus de la malle deuxlarges panoramas collés et assem-blés de la ville de Lucknow consti-tuent les pièces maîtresses decette exposition et ne manquentpas d’apporter de nombreuses in-formations sur l’état du patrimoinede Lucknow. Enfin, de part et d’autre des pano-ramas, sont disposées huit photos.Sur la paroi de gauche, quatre photos de différents sujets duKaiser Bagh qui font echo à l’undes deux grands panoramas sus-pendus offrant une vue depuis leRoshan-ud-Daula Kothi et sur laparoi de gauche quatre photogra-phies représentant les résidencesde Lucknow et de ses alentours.Et enfin, pour ceux qui auraientenvie de prolonger l’exposition, lelivre « Lucknow au miroir dutemps », financé par l’IndianCouncil de for Cultural Relations(ICCR) présente les oeuvres expo-sées au musée. ❑

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points de vue tendent ainsi à don-ner une image et une idée les pluscomplètes possibles d’un pays fas-cinant. Afin de définir au plus prèsle cinéma indien, des tables rondesont été organisées. Elles ont ras-semblé des professionnels du ci-néma (metteurs en scène, ac-teurs…), des critiques, des histo-riens du cinéma, pour discuter desprojections. Les projections elles-mêmes étaient présentées par desspécialistes tels Jean-Claude Car-rière qui a présenté son adaptationdu Mahabharata pour le célèbrePeter Brook. Les visiteurs ont éga-lement eu accès à plusieurs expo-sitions d’affiches de cinéma et dephotos : Romance indienne deGeorges-Emmanuel Morali, expo-sition d’affiches née de la rencon-

CONFRONTATION 47,CINÉMA DES INDES, DU 21 AU 27 AVRIL 2011,

FESTIVAL ORGANISÉ PAR L’INSTITUT JEAN VIGOAU PALAIS DES CONGRÈS, PERPIGNAN

La 47ème édition du festivalConfrontation de Perpignan a eulieu au Palais des Congrès dePerpignan à l’initiative de l’InstitutJean Vigo du 21 au 27 avril. LeMinistère des Affaires Étrangèresindien et les Archives nationales dufilm à Pune ont soutenu ce festivalqui s’est déroulé dans le cadre deNamasté France. Environ soixantefilms consacrés à la représentationcinématographique de l’Inde ontété présentés cette année, regrou-pés sous différents thèmes. Les quatre grands thèmes abordésfurent :– L’Inde éternelle– L’Inde impériale ; le vice-

royaume des Indes britanniques– L’Indépendance ; l’Inde porte-

drapeau du Tiers-Monde– L’Inde actuelle.Ces thématiques avaient pour vo-cation d’illustrer la diversité d’unpays en perpétuelle mutation quiest aussi le premier pays au mondepour la production de films grâceaux célèbres studios Bollywood.Pour refléter la multiplicité decette production cinématographi-que prolifique, le festival a projetédes films de tous horizons, en hindimais aussi dans d’autres languesde l’Inde, des films étrangers et desdocumentaires. Les spectateurs ont ainsi pu voir lesœuvres de grands réalisateurs in-diens comme Satyajit Ray, GuruDutt, Mira Nair mais aussi les filmsoccidentaux des célèbres JeanRenoir, Fritz Lang, David Lean…Cette programmation hétéroclitevisait à illustrer et confronter dif-férentes approches et visions d’uneInde qui échappe facilement àtoute définition fermée. Tous ces

tre à Mumbai avec Shakti Saman-tha, réalisateur et producteur desannées 60 ; Les Indiens et leur ci-néma, l’histoire du cinéma tamoul(Kollywood), exposition de photosde Vinoth Viajayaragavan ; l’expo-sition de peinture de PichayaManet.

Confrontation est un festival qui aacquis sa réputation au fil des an-nées sous l’impulsion de l’InstitutJean Vigo, cinémathèque qui existedepuis 1962. Ce centre de recher-ches et de documentation réfléchitchaque année sur les liens cultu-rels entre cinéma et histoire. Lethème choisi cette année a parti-culièrement bien illustré cette vo-lonté, avec l’Inde à l’honneur, suc-cès et réflexion furent garantis. ❑

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Réalisé dans le cadre du FestivalNamaste France et sponsorisé parl’organisme culturel Indian Councilfor Cultural Relations (ICCR), lepays de Morlaix a célébré pour sa5ème édition le Festival Armor Indiaqui s’est déroulé du 27 avril au 15 mai.Créé à l’initiative de l’associationAADI de Morlaix, présidé par M.Jean-Claude Breton, ce festival aété l’occasion de rendre accessibleà tous la culture indienne. Et plusspécifiquement la tradition soufie.De nombreuses manifestationsculturelles de qualité ont été pro-posées au public et dans le cadrede Namaste France : une expositionde tapisseries autour du soufisme,un spectacle de danse, un récitalde musique et chants qawwalis. L’exposition de tapisseries de l’Ate-lier de la Martinerie, inaugurée le27 avril en présence de l’ambassa-deur, M. Ranjan Mathai, du Mairede Morlaix, Mme Agnès Le Brun etde M. Breton, président de l’AADI, aété très admirée. Les tapisseriesaux couleurs vives et de style con-temporain ont été réalisées par desartistes françaises qui se sont ins-pirées de thèmes soufis et orien-taux et du grand philosophe etpoète indien du XVème siècle, Kabir. Le 30 avril a consacré un spectacledouble où se sont invités à la fois

la dévotion mystique des chantssoufis présentés par les célèbresQutbi Brothers et leurs musiciensdirigés par Mohd. Ilyas GulamQutbuddin et la danse favorite descours mogholes, le Kathak, présen-tée par l’exceptionnelle danseuseNandita Puri accompagnée de AjitKaikini Shoma et ses musiciens et chanteurs : Kalinath Mishra,Atul Arvind Phadke, Sameer Rao,Prajakta Pratap Gujar et SayleeSatyajit Talwalkar.

Les cinéphiles n’ont pas été igno-rés, puisque la programmation pré-voyait également la projection de 3 films dont « Kannathil Mutha-mittal », une comédie musicaledramatique réalisée par ManiRatnam qui relie les deux thèmessensibles de l’Inde : l’adoption et la

guerre civile, dans le cadre deNamaste France. Ont égalementété projetés « India by song », undocumentaire de Vijay Singh quiprésente les chansons de l’histoirede l’Inde et « Kashi », ville de lu-mière, réalisé par Christine etMichel Dessales qui présente laville sainte de l’Inde, Varanasi. En dehors des animations présen-tées sous la bannière de NamasteFrance, le festival Armor India 2011a proposé de nombreuses activités,conférences, ateliers, cuisine in-dienne… pour petits et grands,toujours aussi enthousiastes à ve-nir découvrir et partager en fa-mille, entre amis, ou avec les orga-nisateurs, la culture indienne avecpour commencer un concert demusique classique indienne del’Inde du Nord. Le trio d’artistesHenri Tournier, Prabhu Edouard etPierrick Hardy ont dévoilé leurs ta-lents de musiciens au travers untravail de création original. ❑

FESTIVAL ARMOR INDIA 2011,DU 27 AVRIL AU 15 MAI À MORLAIX

Nandita Puri

M. Jean Fleury, Premier Adjoint de la ville de Morlaix, Vice-Président à Morlaix Communauté, en charge du développement économique,

Madame Agnès Le Brun, maire de Morlaix, l’ambassadeur M. Ranjan Mathai, M. Jean-Claude Breton.

Les Qutbi Brothers

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RÉCITAL DE QAWWALI PAR MOHD ILYASET GHULAM QUTBUDDIN ET LEUR GROUPE

À L’AUDITORIUM DU PETIT PALAIS,LE 28 AVRIL 2011

S’est tenu le 28 avril 2011 à l’audi-torium du Petit Palais le récital del’un des plus importants groupesQawwali de la scène musicalecontemporaine indienne, les QutbiBrothers. Composé de MohammedIlyas - leader du groupe – et Ghu-lam Qutbuddin - second leader - etde Fahim, Rais Khan, Rashid Ali,Mohammed Idris et Amjad Khan,les Qutbi Brothers, constituent àl’heure actuelle, l’un des groupesleader du style soufi. La musique Qawwali est un genremusical qui exprime une dévotionislamique soufie. Elle trouve sonorigine dans l’Inde du XIVème siè-cle et son fondateur serait AmirKhusrau Dehlavi. Né à Delhi dans le milieu des an-nées 60, Mohammed Ilyas est l’undes descendants de l’une des illus-tres familles de la Sarawa Gharana.Il est l’héritier d’une traditionvieille de plusieurs centaines d’an-nées et a étudié avec les plusgrands noms de la musique soufietels que Miya Ramzan KhanRangily, Ada Rang Sada RangMasty Khan ou encore MuzaffarKhan.

L’incroyable talent des QutbiBrothers s’exerce bien au-delà desfrontières de l’Inde, le groupe s’estproduit à travers toute l’Inde et àl’étranger. Ils ont également donnédes représentations devant despersonnalités indiennes de hautrang et entre autre l’ancienPrésident de l’Inde, Dr. A.P.G. AbdulKalam. Lors de leur prestation au PetitPalais, Mohd. Ilyas & GhulamQutbuddin et leur groupe, ont in-terprété plusieurs morceaux res-pectant leur format habituel, leschanteurs principaux étant assis

devant jambes croisées tandis queles chœurs et les percussionnistesétaient à l’arrière. Accompagné duson de l’harmonium, du tabla et dudholak, Mohd. Ilyas a entonné plu-sieurs chansons de son répertoirecomposé de vers en langue ourdourepris par le reste du groupe etparfois accompagné de claque-ments de mains pour battre la me-sure.Mélangeant à la fois chansons tra-ditionnelles et morceaux improvi-sés, les Qutbi Brothers ont fait ledélice des spectateurs venus nom-breux au Petit Palais, ouvert desurcroît ce soir-là au public du mu-sée. Leur prestation a longtempsété applaudie par des spectateursvéritablement conquis par le spec-tacle qui leur a été offert. Legroupe a ensuite reçu des bou-quets de fleurs des mains del’Ambassadeur de l’Inde, M. RanjanMathai. Les spectateurs ont quant à eux puprolonger leur plaisir un peu pluslongtemps et se créer quelquessouvenirs en posant avec les artis-tes qui ont gentiment accepté dese prêter à l’exercice. ❑©

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Ragini Chandershekar, danseuse deBharata Natyam, B.Sivakumar à lavîna et l’ensemble de percussionsTalavadyam composé de M.A.Easwaran au mridangam – N.Guruprasad au ghatam – AnirudhAthreya au Khanjîra – S. Kannan etB. Rajashekar au morsing.– La Nuit du 4/5 juin de 23h à8h : Injikudi E.M. Subramaniam aunadasvaram, Dr. N. Ramani à laflûte murali, O.S. Thiagarajan,chant, B.Sivakumar à la vîna,Sukanya Chandru, chant et LalgudiG.J.R. Krishnan au violon– Et le Dimanche 5 juin de 10h à 18h : Ragini Chandershekar,danse, le chanteur O.S. Thiagara-jan, Dr. N. Ramani flûte murali,

LA GRANDE NUIT CARNATIQUETHÉÂTRE DU SOLEIL - PARIS

CARTOUCHERIE DE VINCENNESDU 4 AU 5 JUIN 2011

Pour la 15ème édition du Festival del’imaginaire qui a eu lieu sous labannière de Namaste France, leCentre Mandapa en collaborationavec Kaleidans’scop et l’Ambassadede l’Inde à Paris a organisé unegrande Nuit Carnatique au Théâtredu Soleil de la Cartoucherie deVincennes du 4 au 5 juin 2011. Plusqu’un simple show, la Grande NuitCarnatique s’est révélée être un gi-gantesque concert en trois volets.Les deux volets diurnes étaient composés de 4 concerts et le vo-let nocturne de 6 concerts. Cha-que concert représentait environ 8 heures de musiqueDu début de l’après midi jusqu’aulendemain matin, ce ne sont pasmoins de 25 artistes sponsoriséspar l’Indian Council for CulturalRelations (ICCR) et venus spéciale-ment de l’Inde pour l’occasion, quise sont succédés sur scène pourvous faire découvrir la musique del’Inde du sud. La musique carnatique se réfère àla musique de l’Inde du sud par op-position à la musique hindoustaniequi caractérise la musique de l’Indedu nord. Elle tire non seulementson nom de la région géographiqueoù elle a pris naissance, la régiondu Karnataka, mais aussi du sensdu mot karnataka qui signifie pur,dans le sens de non altéré par lesinfluences extérieures contraire-ment à la musique hindoustaniequi est majoritairement influencéepar la culture arabe et perse.

La Grande Nuit Carnatique s’estdéclinée en trois cycles :– Le Samedi 4 juin de 14h à 22hse sont produits sur scène : InjikudiE.M. Subramaniam au nadasvaram,Lalgudi G.J.R. Krishnan au violon,

Sukanya Chandru, chant, et legroupe de percussions Talavadyamcomposé de S. Thyagarajan et M.V.Chandershekar au mridangam –B.S. Purushotham au khanjîra –U.N. Giridhar Uupa au ghatam – B.Rajashekar au morsing.Avec : Smt Januma Krishnan, nat-tuvangam, Sudha Raghuraman,chant et Sylvie Lecerf, flûte murali.Au violon : P. Sundeer Rajan, S.D.Sridhar, H.N. Bhaskar, PoornaVaidhyanathan. Au mridangam : J.Vaidhyanathan, S. Thyagarajan,M.A. Easwaran et M.V. ChanderShekar. Au ghatam : N. Gurupra-sad, U.N. Giridhar Udupa. Au khan-jîra : B.S. Purushotam, AnirudhAthreya. Au morsing : S. Kannan ,B. Rajashekar. ❑

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Dans le cadre du Festival NamasteFrance, le Festival de l’Oh !, a misparmi ses multiples programma-tions l’Inde à l’honneur et plus par-ticulèrement le Gange. Les visi-teurs ont pu se laisser porter par cefleuve sacré et découvrir la diver-sité et la richesse de cet immensepays exclusivement les 18 et 19juin 2011 dans plusieurs villes duVal-de-Marne : Valenton, Ablon-sur-Seine, Sucy-en-Brie, Saint-Maur-des-Fossés, Vitry-sur-Seine,Bonneuil-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Mai-sons-Alfort ainsiqu’à Paris et Orly.

Le temps d’un week-end, les bergesse sont transformées en « escales »et ont accueilli un public familialautour d’une nouvelle thématique : le rapport à l’eau qu’entretiennentles habitants d’une région dumonde.

Les berges du festival ont accueillide nombreux artistes indiens etfrançais qui partagent cette mêmepassion pour la danse et la mu-sique indiennes. Nous avons re-trouvé l’école de Lucknow, Gangâpar la compagnie Prana, le Bal desmots et Edith Albadejo et sescontes dansés lors de spectacles dedanse kathak et kathakali, accom-pagnés de leurs musicens.

La musique indienne a égalementété mise à l’honneur, notammentavec les Gitans Dhoad du Rajas-than, un groupe de musique à laconfluence des cultures gitane,hindoue et musulmane ; le JaïpurKawa Brass Band composé d’unedizaine de musiciens, d’une dan-seuse et d’un fakir mêlant des ins-truments occidentaux… à la tradi-tion indienne ; l’ensemble LatifKhan a ravi les passionnés de mu-sique classique hindoustanie. Unsalon de musique a permis au pu-blic de s’initier aux instruments de

musique indiens tels que le sitar,les tablas, le sarangi, le tamburaetc. D’autres groupes, Sur Sudha,Divana et Somji DasGupta ont éga-lement fait partie de la program-mation et nous ont initié à leurmusique, du Rajasthan au Népal enpassant par Calcutta.

Plusieurs conférences au bord del’eau ont été présentées lors dufestival par d’éminents experts :Vandana Shiva, physicienne, philo-sophe et prix Nobel alternatif, VeerBadra Mishra, Ingénieur GrandPrêtre à Varanasi, primé par l’ONU,Yannick Barthe, sociologue et spé-cialiste des risques technologiques,Esha Sha, ingénieure environne-mentale et anthropologue, Marie-Monique Robin, journaliste et réa-lisatrice, Robert Kandel, physiciendu climat, Jean-Pierre Wauquier,Festival de l’Oh du Massif central,Philippe Boucheix, juriste et spé-cialiste du droit à l’eau et EmelineHassenforder et Benjamin Nourry,de l’association « Entre Deux Eaux »et chacun des participants a eu àcœur de nous faire part des problé-matiques que suscite l’élément del’eau pour l’homme et l’environne-ment.

Enfin, les plus jeunes n’ont pas étéoubliés, puisque le théâtre Hippo-campe a organisé des spectacles demarionnettes kathputli dans undécor digne des mille et une nuitsen mettant en scène la vie de laprincesse Mira Baï. Le KalamEzhuttu a réalisé devant le publicdes représentations de la déesseBhadrakali avec des poudres végé-tales. Des démonstrations d’artmartial, le kalaripayatt et des ex-positions photographiques en pleinair autour du thème du Gange pré-sentées par Rémi Hostekind etFrédéric Soltan ont également eulieu.

Ce festival a également fait l’objetd’un travail de réflexion pour plu-sieurs classes de collégiens, issuesd’établissements divers, qui onttravaillé à l’élaboration de projetspédagogiques sur le thème del’eau. Parmi les nombreux thèmesproposés, certains avaient directe-ment trait au Gange et bien d’au-tres aux bienfaits de l’eau qu’il fautà tout prix préserver.

L’exposition des collégiens s’est te-nue dans le Val-de-Marne du 17mai au 10 juin 2011 où étaient pré-sents 1750 élèves visiteurs, les 350élèves engagés dans le projet, les140 professeurs participant auprojet, ainsi que des acteurs del’eau et des personnalités locales.

Des échanges internationaux ontégalement été organisés parMonsieur Olivier Meïer, le directeurdu Festival de l’Oh ! pour permettreà des étudiants de réfléchir sur lesproblématiques de l’eau en ville.Cet « atelier international des jeu-nes chercheurs en environnement »s’est déroulé du 6 au 10 juin 2011.

Une programmation chargée etpassionnante ! ❑

FESTIVAL DE L’OH !LES 18 ET 19 JUIN 2011

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Le Festival Namaste France s’estachevé dans la soirée du mardi 28juin, de manière simple et convi-viale, par un séminaire organisé auMusée national des Arts asiati-ques-Guimet, avec le soutien del’Ambassade de l’Inde en France etde l’Asia Centre à Paris, suivi d’uncocktail.Durant cette soirée, nous avons pucroiser de nombreuses personnali-tés importantes de la culture in-dienne et française mais égale-ment de la diplomatie et de l’éco-nomie en France.Son Excellence l’Ambassadeur del’Inde, M. Ranjan Mathai ainsi quele directeur général du ConseilIndien des Relations Culturelles(ICCR), M. Suresh Goel, ont honoréla manifestation de leur présence. Après une introduction faite parJacques Giès, président du Muséenational des Arts asiatiques-Guimet, sont intervenus :- Kapila Vatsyayan, éminente per-sonnalité culturelle indienne, à lafois artiste et historienne, à la-

quelle nous devons notamment lacréation de l’Indira GandhiNational Centre for the Arts à NewDelhi. - Abid Hussain, économiste et an-cien ambassadeur de l’Inde àWashington.- Claude Blanchemaison, ancienambassadeur de France en Inde

ainsi qu’en Russie et représentantde la France au Conseil de laFondation Europe-Asie.Le tout s’est déroulé sous la formed’un débat, avec pour thème« Culture indienne et Culture fran-çaise à l’heure de la mondialisa-tion », encadré par M. Racine dansle rôle de modérateur.Pendant cette année passée sousles couleurs de l’Inde, les Françaisont pu approfondir leur connais-sance de la culture indienne, la dé-couvrir pour certains et avoir l’im-pression de voyager tout en restanten France. ❑

CLÔTURE DU FESTIVAL NAMASTE FRANCEMUSÉE NATIONAL DES ARTS

ASIATIQUES-GUIMET,À PARIS, LE 28 JUIN 2011

M. Suresh Goel, l'ambassadeur M. Ranjan Mathai et M. Jacques Giès.

Un auditoire attentif.

M. Abid Hussain, M. Jean-Luc Racine, Mme Kapila Vatsyayanet M. Claude Blanchemaison.

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

TRITHA SINHA : UNE ARTISTE À DÉCOUVRIR

À qui appartient cette voix trans-cendante aux notes et aux rythmesexotiques ? C’est à la ravissanteTritha que nous la devons ! Lachanteuse et musicienne de natio-nalité indienne nous fait découvrirla musique classique indienne surlaquelle elle s’est longuement en-trainée, pendant plus de 18 anspour être précis, et pour laquelleelle a obtenu le titre de chanteuseprofessionnelle. Autant à l’aiseavec sa musique classique indiennequ’avec Bjork, Janis Joplin, AbidaParveen et Aretha Franklin, elle a

su inventer son propre style de mu-sique mi contemporain-mi classi-que.Depuis son plus jeune âge, Trithaenchaîne les plateaux de télé etremporte même un concours demusique télé Close Up Antakshari(Zee Tv), organisé au niveau natio-nal, à Mumbai. Jusqu’à son premiershow en 2001, où elle a chantépour l’ouverture de l’Indipop et desartistes Bhangra à l’université St-Xaviers à Kolkata. Le 5 décembre 2010, à l’occasiondu Festival des Arts de Delhi, elle adonné un concert, qui a été com-menté dans des termes élogieux« sublime et intense » et a été dif-fusé à la télévision. Elle s’est éga-lement produite à la Wiils IndianFashion Week 2010 à New York.A chacune de ses représentations,Tritha est chaleureusement ac-cueillie par son public et elle le luirend bien, car ses représentationssont toujours pleines d’énergie, despontanéité, de glamour et desplendeur. Lorsqu’elle joue en solo,elle a recours à plusieurs instru-ments de musique, son bol tibé-tain, sa tampura électrique, uneguitare et un ordinateur Mac

jouant les thèmes qu’elle a compo-sés. Ses chants sont principale-ment inspirés de musiques indien-nes et de musiques jazz, folk ouélectronique. La chanteuse a récemment passédu temps en Inde, où elle a colla-boré avec des musiciennes aux ho-rizons divers, avec qui elle a com-posé plusieurs morceaux de musi-que et des mélodies folk. Elle a dé-marré cet environnement musicalpour créer une prise de conscienceà propos du besoin vital d’émanci-pation des femmes en Inde. Ainsi,elle met en scène des chants et desmusiques jouant de ses instru-ments de musique favoris pour dé-fendre les femmes.Très appréciée pour sa musique etses engagements, Tritha fait l’objetde nombreuses invitations, céré-monies, représentations, mariages,elle est également invitée lors dereprésentations dans des ambassa-des aux quatre coins du monde. Elle est actuellement en tournée àDelhi et sera en juin à Nantes. Elleprépare aussi un nouvel album quidevrait sortir durant l’été 2011.Affaire à suivre ! ❑

Sofia Sharaq et Paul Schneiter

FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

PEINTURES D’ART RUPESTRE

Dr Meenakshi Pathak, chercheuseet artiste diplômée de l’Indira Arts& Music University de Khairagarthen Inde a exposé ses peintures d’artrupestre à l’association LesComptoirs de l’Inde du 13 au 29mai 2011, 60 rue des Vignoles, Paris20ème, en présence de Mme SatwantKhanalia, Deuxième Se-crétaire(Pol) de l'Ambassade de l'Inde.Ses œuvres sont des reproductionsde peintures trouvées dans lesgrottes de Pachmarthi dans leMadhya Pradesh. Dr Meenakshi Pathak possède unecentaine de petites œuvres sur pa-pyrus et quelques toiles. La majo-rité des peintures rupestres sont decouleur blanche et rouge, parfoisjaune. Ces couleurs ont été obte-nues en frottant des pierres trou-vées sur place et en mélangeant lespoudres avec de l’eau et des liants.Les peintures dépeignent des chas-seurs, des cultivateurs, des com-battants et des cavaliers portantdes armes métalliques. Elles repré-sentent l’époque préhistorique ethistorique. Leur style va du natura-liste au symbolique ou abstrait. Lesthèmes les plus abordés dans lespeintures préhistoriques sont lesanimaux, à savoir le bison, l’élé-phant, le gaur, l’antilope et le san-glier. Généralement, les chasseurssont représentés en petits groupesavec des bâtons, des arcs et desflèches. Les humains sont, eux, re-présentés réalisant différentes ac-tivités comme les danses rituelles,les combats, la collecte du miel, lesactivités familiales, la musique. Dr Meenakshi a présenté plusieursexpositions individuelles sur diffé-

rents aspects de l’art et a pris partà quasiment tous les travaux deterrain et séminaires sur l’art ru-pestre dans son pays. Elle organiseégalement des ateliers pour éveillerune prise de conscience chez les

jeunes et préserver l’un des plusanciens patrimoines culturels del’Inde. Avec l’aide de l’armée in-dienne, elle a pu protéger l’un dessites d’art rupestre dans le Ladakh.

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L’artiste Maya Burman demande sison bindi de crystal est bien centrésur son front. De retour au payspour assister au vernissage àMumbai de son exposition indivi-duelle de peintures, l’artiste baséeà Paris illustre une curieuse dicho-tomie, et ses lunettes chics à lamonture en corne qui contrastentavec le bindi voyant n’en sontqu’une esquisse.Née de parents artistes, du peintreindien Sakti Burman et de l’artistefrançaise Maite Delteil, l’artistemarie dans son oeuvre des aspectsde leurs deux styles. Burman vit àParis avec son mari et ses deux en-fants Ganesha et Leela. Elle voyageen Inde deux à trois fois par an,tout comme ses parents itinérants.Comme il se doit, à la résidence deBurman à Delhi, des tableaux dupère, de la mère et de la fille sebousculent pour la place sur lesmurs et sur le sol de l’atelier.Les 40 et quelques oeuvres à l’en-cre et à l’aquarelle présentées à laArt Musings Gallery de Mumbai,forment une exposition intitulée Lelabyrinthe d’un rêveur, la 10ème ex-position individuelle de Burman enInde. Elle a eu deux expositions in-dividuelles en France et plusieursexpositions de groupe dans lesdeux pays. Pourtant, avec ses 15ans de carrière en tant qu’artiste,Burman a connu un succès médio-cre. Partageant son temps entredeux continents, sa vie entre deuxcultures, le succès et la reconnais-sance sont aussi partagés. Ce n’était pas donné à Burman dedevenir artiste, insiste-t-elle. « Cen’est jamais donné. Vous devez tra-verser beaucoup d’épreuves pourdevenir une artiste », dit-elle etparle de comment elle a aban-donné l’école d’architecture pourse lancer dans la peinture à l’âgede 26 ans parce qu’elle y était « entraînée ». Sans la base acadé-mique d’une école d’art, les in-

fluences de Burman sont sporadi-ques. Elles s’étendent des livresqu’elle lisait enfant dans l’atelierde ses parents, de la ville de Paris,de ses visites au musée, à l’art reli-gieux dans les églises et à l’art mé-diéval. Elle n’a aucune prétention àintellectualiser sa pratique. Maisessayez d’aborder le sujet des privi-lèges des artistes « fille de » et sa ré-ponse est très claire. « Les galeriesne sont pas des sociétés philantro-piques. Elles ne peuvent assurémentpas continuer à exposer mon travailsous prétexte que je suis la fille demon père » dit-elle.Comme artiste, Burman fonctionnedans son propre monde. A 40 ans,elle est une jeune artiste, mais il estdifficile de l’appeler une artiste «contemporaine » au sens où on l’en-tend aujourd’hui. Son penchantpour les motifs floraux, décoratifsdéborde sur la tradition de l’ArtNouveau français des années 1980.Les motifs se tissent autour de for-mes centrales, évoquant la joie devivre. La forte influence de la tradi-tion de la miniature indienne et lesriches couleurs héritées de ses pa-rents, évoquent une impression dedéjà-vu. Mais son originalité à notreépoque est peut-être celle d’êtreanachronique.Burman est vieux jeu pour d’autresraisons. Elle exprime l’horreur à la

LE CANAL FRANCO-INDIENPOUR LA PEINTRE ITINÉRANTE

MAYA BURMAN, SON ART ET SA NATIONALITÉ

L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE

seule pensée d’utiliser la vidéo ou lemultimédia. Ils ne sont pas assez « érotiques ». Comme quelqu’un quipeut travailler toute une année surla même peinture, elle est aussi op-posée à l’idée d’avoir des assistantsdans son atelier. « Je suis une artisteparce que j’aime l’acte de peindre »,répond-elle, à moitié exaspérée. « Jene veux pas d’assistants pour m’ai-der à finir une toile pour aller plusvite. »Revenant au bindi, elle explique qu’iln’est pas qu’un accessoire. Sa quêted’identité est une ligne tangenteimportante pour sa recherche d’unidiome artistique. Burman racontecomment ses parents ne l’emmenè-rent plus en Inde après l’âge de 10ans car elle aurait payé alors pleintarif, ce qu’ils ne pouvaient pas sepermettre en tant qu’artistes qui vi-vent laborieusement. Elle est partieseule en Inde à l’âge de 22 ans avecson sac-à-dos parce qu’elle était cu-rieuse. Ce sens de l’émerveillementet de la découverte est toujours pré-sent aujourd’hui. « Je suis une Pari-sienne qui est encore surprise detrouver autant d’écho en elle quandelle est en Inde », dit-elle. Mais ellene s’engagera pas à être étiquettéeartiste française ou artiste indienne.« J’appartiens à ce que je construis »,dit-elle. ❑

Anindita Ghose

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Il n’est pas inutile de rappeler enintroduction que les grandes ban-ques françaises des années 1860vont très vite se développer à l’in-ternational ; la création de cesbanques, fortement impulsée parles pouvoirs publics de l’époque,avait pour objectif d’accompagnerles besoins croissants de l’indus-trialisation et de répondre aux be-soins de financement du com-merce international.Cependant, seul le Comptoird’Escompte de Paris s’intéressera àl’Inde et sera pendant longtemps leseul établissement bancaire fran-çais présent en Inde ; en effet leCrédit lyonnais (fondé en 1863)ouvrira en 1895 des agences àBombay et à Calcutta, agences quiseront fermées trois années plus

tard. Quant à la Banque del’Indochine (dont le Comptoird’Escompte de Paris était l’un desprincipaux actionnaires), elle ou-vrira une agence à Pondichéry en1878, mais il s’agissait davantaged’une présence politique que d’uneprésence commerciale.Dans quel contexte, les dirigeantsdu Comptoir prirent-ils la décisiond’ouvrir une agence en Inde ?L’Inde étant largement contrôléepar la Compagnie des IndesOrientales, puis directement par laCouronne britannique après laRévolte des Cipayes intervenue en1857/1858, l’arrivée d’une banquefrançaise n’était possible que dansle cadre d’une normalisation desrelations franco-britanniques ;celle-ci fut menée par Napoléon III

en capitalisant notamment surl’aide militaire précieuse apportéepar la France à l’Angleterre lors dela Guerre de Crimée (1853). Ce ré-tablissement de l’entente franco-anglaise conduit à la signatured’un traité commercial entre lesdeux pays en janvier 1860, traitéqui ouvrait le vaste marché del’empire colonial britannique.

Par ailleurs, l’Inde était une écono-mie importante et Calcutta, capi-tale politique et financière del’Inde, se trouvait au centre d’unconsidérable mouvement d’échan-ges avec l’Europe ; le négoce inter-national battait son plein avec desimportations de tissus de laine etde coton, de vins français, de pro-duits manufacturés et avec des ex-portations de jute, d’indigo, de co-

BNP PARIBAS FÊTE LE 150ÈME ANNIVERSAIREDE SA PRÉSENCE EN INDE

BNP Paribas vient de célébrer le 150ème anniversaire de sa présenceen Inde et Jacques Michel, CEO & Country Manager de BNPParibas Inde rappelle quelle fut l’histoire de la banque en Inde.

Le personnel de la banque

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ton, de céréales et de graines oléa-gineuses.

En 1860, le Comptoir d’Escomptede Paris obtient du Ministère desFinances l’autorisation d’ouvrir desagences à l’étranger ainsi que l’au-torisation de doubler son capital.C’est ainsi que le Comptoir ouvrirafin 1860 sa première agence étran-gère (hors colonies) à Shanghaipuis en décembre de la même an-née l’agence de Calcutta. La Chineet l’Inde, déjà pays phares en1860 !

On sait que deux cadres de la ban-que (Mr Pietsch et Mr Davison)quittèrent Paris pour Calcutta oùils ouvrirent une agence en décem-bre 1860.

On ne se rend pas compte combienle choix du Comptoir d’ouvrir en1860 une agence en Chine et uneagence en Inde était novateur.Marc Meuleau, dans son livre « Des pionniers en Extrême-Orient,histoire de la banque de l’Indochi-ne » fait remarquer qu’il « s’agissaitd’un pari audacieux, un tournantstratégique de première grandeurpour l’entreprise et une révolutiondans le monde bancaire français »où l’on avait plutôt l’habitude des’allier avec des établissementsétrangers servant de correspon-dants.

En 1862, certains actionnaires duComptoir à Paris demandent l’ou-verture d’une agence à Bombay quiest vu, selon les termes du procès-verbal de l’Assemblée des Action-naires de l’époque, comme « le plusimportant centre commercial desIndes ». Au même moment, laGuerre de Sécession américaineprovoque une onde de choc qui vaatteindre l’Inde en 1862. A cettedate en effet, le coton américainn’est plus livré dans les industriestextiles du Lancashire et de Man-chester. Ces dernières, aux abois, setournent vers Bombay et son mar-ché du coton. Les Kapuswallas

(marchands de coton) de Bombaycrièrent au miracle.

Le Comptoir ne pouvait pas laisserpasser une telle occasion et c’estce retournement de situation sur lemarché international du coton quiest à l’origine de la décision decréer une agence à Bombay. Defait, les exportations indiennes decoton vers l’Europe passeront de560.000 balles en 1861 à 11 mil-lions en 1865 !

L’Inde était perçue comme un mar-ché attractif non seulement par sesrichesses mais aussi parce que lestaux d’intérêts élevés laissaient es-pérer un meilleur rendement ducapital investi ; néanmoins, l’his-toire des banques en Inde seramarquée par de nombreuses crises.

Le Comptoir connut sa premièrecrise en 1865, lors de la fameusecrise du coton. En effet, dés la finde la Guerre de Sécession, lesAnglais reprirent leurs importa-tions américaines de coton et cefut la fin de la prospérité deBombay. La Bourse s’effondra, en-traînant avec elle de nombreusesbanques. Les prix de l’or et l’argentchutèrent, provoquant une déva-luation de la roupie par rapport àla livre sterling. Bombay etCalcutta furent sévèrement frap-pés par cette crise ; sur les 46 « exchange banks » existantes, onn’en comptera plus que sept en1867. Le Comptoir survécût cepen-dant à cette crise.

Le Comptoir accompagnait les be-soins du commerce internationaldes grands négociants, proposaitdes opérations de change et devintaussi l’une des banques chargéesde gérer les importations desAutorités, opérations dont la bon-ne fin était garantie par des dépôtsde lingots d’or ou d’argent.

En cette fin de siècle, la concur-rence est rude entre les banques àBombay. Nous avons retrouvé letexte d’un accord de place signé le

1er décembre 1891 entre sept gran-des banques, dont le ComptoirNational d’Escompte, portant surles pratiques et conditions à appli-quer sur la place de Bombay. Cetype d’accord, non interdit à l’épo-que, montre que les banquiers del’époque voulaient éviter les rava-ges d’une concurrence acharnéeentre établissements s’adressantaux mêmes clients.

Le Comptoir va devoir ensuite tra-verser la difficile période de laGrande Guerre au cours de laquelle78 banques en Inde sombrerontcorps et bien entre 1913 et 1917.

En 1924, la banque souffre des va-riations de la roupie mais les trans-actions se poursuivent avec l’Eu-rope, l’Extrême-Orient et le GolfePersique. Un des événements mar-quants de 1924 sera l’emménage-ment du siège dans les locaux deBombay House, propriété dugroupe Tata.

Puis ce fut la crise de 1929 et, enInde, les faillites de banques semultiplièrent entre 1929 et 1932.A dire vrai, le contexte n’était pasfavorable aux banques. En effet lesbanques étaient peu règlementées,très peu contrôlées par les autori-tés et le marché interbancaire peuorganisé. Ce fut une crise supplé-mentaire pour le Comptoir, maisune fois encore le Comptoir survi-vra à cette grande crise.

Prenant la mesure des faiblessesdu système bancaire indien, legouvernement créa la ReserveBank of India (RBI) en 1934.

Le 1er septembre 1939 les divisionsblindées nazies déferlent sur laPologne. Le 3 septembre la Franceet l’Angleterre déclarent la guerreà l’Allemagne hitlérienne. Uneguerre qui allait déchirer toutel’Europe.

Pour l’économie indienne l’effortde guerre demandé par le gouver-nement britannique fut, au début,

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un coup de fouet pour l’industrie etle commerce. Mais bientôt ce futl’incertitude, le marché noir et ladésorganisation. Pour les petitesbanques ce fut l’hécatombe.

Le CNEP (Comptoir Nationald’Escompte de Paris) entra dans latourmente. M. Korts était à la têtede l’agence de Bombay. Ce dut êtreun cruel dilemme pour cet hommedont le père était anglais et lamère allemande. Toujours est-ilque sur le plan professionnel ilgéra au mieux la situation.

Les nouvelles de l’avancée alle-mande en France étaient suivies deprès à Bombay et ce fut la paniquelorsque l’armée allemande pritParis le 15 juin 1940. Toutes lesliaisons entre le Comptoir enFrance et l’Inde furent coupées etce, à un moment où l’agence étaitprise d’assaut par une clientèle pa-niquée.

La direction de Bombay parvint àfaire face à la situation et peuaprès une liaison fut établie avec leCNEP de Londres. Jusqu’à l’entréedes armées alliées dans Paris, en1944, Londres fera office de siègepour le Comptoir en Inde.

En 1953, les dirigeants parisiens dela banque décident de faire l’ac-

quisition d’un immeuble à Bom-bay ; ce sera le French Bank Buil-ding qui est toujours propriété dela banque. Le nom de French BankBuilding (FBB) s’était imposé natu-rellement car la banque étaitconnue sous le nom de « TheFrench Bank ». Le nom du Comptoirétait difficilement prononçable parles palais indiens et cette ap-pellation de French Bank résolvaitce problème réel de communica-tion.

En 1958, la banque décide d’ouvrirune Représentation à Delhi afind’accompagner les accords finan-ciers bilatéraux signés entre l’Indeet la France.

En 1966, le Comptoir Nationald’Escompte de Paris et la BNCI fu-sionnèrent en donnant naissance àla BNP (Banque Nationale deParis). Le nouveau nom de la ban-que qui était un sigle était une bé-nédiction tant l’ancien nom étaitdifficile à prononcer. Et il y avaitune nouveauté supplémentaire, lenouveau nom était inscrit dans unlogo.

Au milieu des années 1960, uneprise de conscience collective,jusqu’au niveau des autorités poli-tiques, s’empare de l’Inde. La ques-

tion de la place des banques dansl’économie est posée. Le gouverne-ment indien, dirigé par IndiraGandhi, décide la nationalisationde quatorze grands établissementsbancaires qui intervient par ordon-nance le 19 juillet 1969. Le gou-vernement indien n’hésite pas àfaire référence au modèle françaisdont les plus grandes banques sontpubliques.

La Reserve Bank of India fait parailleurs injonction aux banques dedrainer le maximum d’épargne, no-tamment auprès des couchesmoyennes de la société. L’objectifétant à la fois d’encourager l’épar-gne populaire et de donner davan-tage de ressources aux banquesafin qu’elles puissent accroître levolume des prêts. Plusieurs agen-ces sont ouvertes à ce moment-làà Calcutta et à Bombay.

Au début des années 80, la part demarché des banques étrangères estfaible, inférieure à 4%. L’exploita-tion est difficile car les banquesétrangères ne peuvent pas recevoirde dépôts du secteur public et il estpratiquement impossible de dispo-ser de ressources locales suffisan-tes pour répondre aux besoins desgrands clients indiens. Néanmoinsla banque reste confiante dans lepotentiel du marché indien ettransforme la Représentation deDelhi en agence.

Au début des années 1990, Paribasest une banque active en Inde no-tamment dans les ECB (ExternalCommercial Borrowing) ; Paribasjoue également un rôle importanten accompagnant les entreprisesindiennes qui veulent être cotéessur les bourses étrangères. Les ex-cellentes relations que Paribas,grâce à son expertise reconnue,développera auprès des grandesentreprises indiennes se révèlerontutiles à la banque lors de la nais-sance de BNP Paribas en 2000.

La banque restait ambitieuse enInde et cherchait à accroître sa

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présence, ce qui passait par l’ou-verture de nouvelles agences etdans de nouvelles villes. Les villesde Bangalore et de Pune apparais-saient alors comme des villes dy-namiques et susceptibles de favo-riser l’activité de la banque dans lesegment des grandes entreprises.L’agence de Bengalore fut ouverteen 1995 en même temps que cellede Pune. Au même moment, la BNPfut à l’honneur en Inde en étantdistinguée par le quotidien TheEconomic Times (premier quotidiendes milieux d’affaires en Inde)comme la banque étrangère la plusprofitable.

Le 31 décembre 1996, l’agenced’Ahmedabad, autre ville indus-trielle en pleine croissance, est ou-verte, et en 1998 c’est l’agence deChennai qui est inaugurée.

En 2000, BNP devient BNP Paribas.En Inde, la banque prend cons-cience du potentiel de développe-ment du marché financier et letout nouveau groupe BNP Paribasporte un regard nouveau sur cemarché prometteur. Les différentsmétiers de BNP Paribas vont alorscommencer à prospecter le marchéindien et réaliser que la taille et lacomplexité de ce marché nécessi-tent de s’allier à de solides parte-naires locaux.

C’est ainsi que naîtra, en 2001, SBILife, la première joint-venture in-dienne de BNP Paribas dont BNPParibas Assurance sera actionnaireaux côtés de State Bank of India(SBI).

La banque formera ensuite d’autresjoint-ventures avec des groupesindiens connus tels que Sundaramet SREI. La banque deviendra aussile premier actionnaire de GeojitBNP Paribas, un courtier actionsbien connu des épargnants et in-vestisseurs indiens.

Aujourd’hui, BNP Paribas en Indec’est près de 12.000 salariés, 3 fi-

liales et 8 joint-ventures ; c’estsurtout un ensemble de métierspartageant la même stratégie etles mêmes valeurs.

Si l’on regarde de manière objec-tive les différentes étapes du déve-loppement de la banque en Inde,on remarque que la banque ad’abord su accompagner les be-soins de financement de ses grandclients négociants tout en adop-tant une gestion prudente de sesrisques ; ainsi la banque a-t-elle putraverser les nombreuses crises financières ou économiques quiont marqué l’histoire bancaire in-dienne.

Au cours des dernières années, noséquipes indiennes ont réussi à dé-velopper des produits financierssophistiqués afin d’être en mesurede répondre aux demandes de nosgrands clients indiens et nous met-tons également à la disposition denos clients le vaste réseau interna-tional du groupe, car nos grandsclients indiens sont et seront de

plus en plus présents sur les mar-chés internationaux.L’une des caractéristiques de labanque en Inde est d’avoir faitclairement le choix de développerdes partenariats stratégiques avecdes partenaires indiens de qualitéet, lorsque je suis arrivé en Inde il ya un an, j’ai été frappé de la qua-lité des ces partenariats qui nousont permis de déployer avec succèsplusieurs de nos métiers en Inde.Nous avons la chance d’appartenirà un des rares groupes bancaires àêtre sorti renforcé de la crise fi-nancière et nous sommes solide-ment enracinés en Inde. Pour nousl’Inde dispose d’un véritable poten-tiel de croissance et nous mesu-rons bien, à travers nos clients,combien ce pays change rapide-ment. Aussi envisageons-nous avecconfiance notre avenir dans cepays qui est un pays véritablementstratégique pour notre groupe. ❑

Jacques MichelCEO & Country Manager BNP

Paribas Inde

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Le nouveau siège à Mumbai

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AUTRES FACETTES DE L’INDE

Au cours de son 17ème vol consécu-tif réussi, le lanceur de satellite po-laire (PSLV-C16) a injecté trois sa-tellites, RESOURCESAT-2, YOUTH-SAT et X-SAT (de l’UniversitéTechnologique de Nanyang, àSingapour) dans leurs orbites po-laires héliosynchrones voulues le20 avril 2011 à partir du Centrespatial Satish Dhawan (SDSC) àSriharikota. Les trois satellites ontété placés dans les orbites viséesavec haute précision.

RESOURCESAT-2 construit parISRO, le principal satellite est un

LANCEMENT DU PSLV-C16(LANCEUR DE SATELLITE POLAIRE)

satellite de télédétection avancépesant 1206 kg pour faciliterl’étude et la gestion des ressourcesnaturelles. YOUTHSAT pesant 92 kgest un satellite commun pour desétudes stellaires et atmosphéri-ques. X-SAT pesant 106 kg est unmicro-satellite pour des applica-tions d’imagerie construit parl’Université Technologique deNanyang à Singapour (NTU).

RESOURCESAT-2 Immédiatement après l’injectiondu satellite, les deux panneaux so-laires ont été déployés. Les troiscaméras d’imagerie ont été orien-tées vers la Terre. Toutes les opéra-tions et les contrôles de santé né-cessaires avant d’allumer les troiscaméras d’imagerie ont été accom-plis de manière satisfaisante. Lamanoeuvre d’ajustement orbital aété effectuée avec succès le 22avril 2011 et RESOURCESAT-2 estactuellement placé dans sa confi-guration orbitale finale dans uneorbite polaire héliosynchrone avecun périgée de 813 km, une apogéede 825 km et une inclinaison de96,78 degrés. L’opération des ca-Lancement du PSLV-C16

Le PSLV-C16 sur la plateforme de lancement

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LANCEMENT DU PSLV-C16 (LANCEUR DE SATELLITE POLAIRE)

méras d’imagerie est planifiée pourcommencer le 28 avril 2011. Lapremière prise de vue le 28 avrildevrait couvrir une bande de 3000km de masse de terre depuis JO-SHIMUT (en Uttarakhand) à KAN-NUR (au Kerala).

YOUTHSATLa santé de YOUTHSAT est normale.Les deux charges utiles indiennes,à savoir l’imageur hyperspectrald’observation (LiVHySI) et le radarde radionavigation pour la tomo-graphie ionosphérique (RaBIT) ontété enclenchés. Leur mission estsatisfaisante. Le 29 avril 2011, lacharge utile russe, l’Expérimenta-tion de Radiation Solaire (SOLRAD)sera déclenchée.

Le repérage, le contrôle, la com-mande et la réception de donnéesde RESOURCESAT-2 et YOUTHSAT,le contrôle et les opérations decommande pour RESOURCESAT-2et YOUTHSAT sont effectués duCentre de télémétrie, de suivi et decontrôle satellitaire d’ISRO (IS-TRAC) situé à Bangalore et relié àun réseau de stations au sol àLucknow, à l’île Maurice, Biak en Indonésie, Svalbard (Pôle nord)et Troll (Pôle sud). La StationTerrestre du Centre National deTélédétec-tion de Shadnagar (prèsd’Hydera-bad) a été préparée pourla réception des données de RE-SOURCESAT-2 le 28 avril 2011. Lesdonnées de la charge utile prove-nant de YOUTHSAT est en cours detraitement au Centre de DonnéesScientifiques Spatial indien àBylalu (près de Bangalore).

XSATL’université Technologique deNayang (NTU) à Singapour a rap-porté que la santé du satellite et la performance des divers sous-systèmes à bord sont normaux. ❑

ISRO(Indian Space Research

Organisation)Le PSLV-C16 vu du haut de la tour de service mobile

Le PLSV-C16 en cours d’intégration

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Le satellite indien de communica-tion avancé GSAT-8 a été lancéavec succès aujourd’hui (le 21 mai2011) à 2h08, heure indienne, par le véhicule de lancementd’Arianespace, l’Ariane-V, depuisKourou, en Nouvelle-Guinée.Ariane-V a placé comme prévu leGSAT-8 en orbite polaire héliosyn-chrone (SSO) avec une apogée de35 861 km et un périgée de 258 kmet une inclinaison orbitale de 2,503 degrés par rapport à l’équa-teur.

La base de lancement d’ISRO àHassan dans le Karnataka a reçudes signaux en provenance du satellite GSAT-8 immédiatementaprès l’injection. Les vérificationsinitiales faites sur le satellite ontindiqué un fonctionnement nor-mal. Le satellite a été stabilisé se-lon trois axes.

La première manœuvre critique delancement en orbite du satelliteGSAT-8 a été menée à bien à 3h58,heure indienne, le 22 mai 2011,avec la mise à feu du moteurNewton 440 à Apogée Liquide(MAL) à bord du GSAT-8 durant 95minutes en dirigeant le satellitedepuis la base de lancement à

Hassan dans le Karnataka. Le satel-lite a été convenablement orientéavant le début des opérations duMoteur à Apogée Liquide précé-dant cette manœuvre critique.Avec cette opération du Moteur àApogée Liquide, le périgée du sa-tellite a été amené de 15 786 km.L’apogée est à 35 768 km et l’incli-naison de l’orbite par rapport auplan de l’équateur a été réduite de2,5 degrés au moment de son en-trée en orbite jusqu’à 0,5 degré àprésent. La période orbitale ac-

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tuelle est de 15 heures et 56 minu-tes.

Lors de la seconde manœuvre delancement conduite à 12h22,heure indienne, le 23 mai 2011, leMoteur à Apogée Liquide (MAL) àbord du GSAT-8 fut mis à feu pen-dant 35 minutes et 8 secondes encommandant le satellite à partir dela base de lancement d’ISRO, àHassan. Avec cette mise à feu duMoteur à Apogée Liquide, le péri-gée du GSAT-8 (le point le plusrapproché de la Terre) a été élevé à 32 385 km. La hauteur de l’apo-gée (le point le plus éloigné) de-meure à 35 768 km. L’inclinaisonde l’orbite par rapport au planéquatorial a été réduit à 0,06 degré. Le GAST-8 a une période orbitale de 22 heures et 29 minu-tes. Le satellite sera à présent dans une visibilité radio perma-

nente de la base de lancementd’Hassan.

La dernière manœuvre de lance-ment en orbite pour placer leGSAT-8 en orbite presque géosyn-chrone a eu lieu le 24 mai 2011. Ledéploiement des deux panneauxsolaires et des deux antennes s’estdéroulé par la suite.

Tous les systèmes à bord du satel-lite fonctionnent normalement.

Conçus, assemblés et intégrés parl’Indian Space Research Organisa-tion (ISRO), le GSAT-8 a une duréede vie dépassant 12 ans. Il aug-mentera énormément la télé-diffusion, et plus particulièrementles services de radiodiffusion en di-rect, les services de réseau radio etautres services reposant sur le sa-tellite. Hormis les réseaux de télé-vision et de radio, il va largement

accroître la capacité du pays dansles domaines de la télémédecine, latélé-éducation, la télévision hautedéfinition, l’Internet, les rechercheset le sauvetage, la gestion des ca-tastrophes, etc. Il couvrira l’ensem-ble du pays dont les îles Andamanet Nicobar. Le satellite possèdeaussi une un service de renforce-ment satellitaire (GPS Aided GeoAugmented Naviation) ou chargeutile GAGAN.Actuellement l’Inde possède septsatellites de communication, del’INSAT-2E à l’INSAT-4CR qui four-nissent 151 transpondeurs en ban-des S, C, Ext-C et Ku. Cela sera le14ème lancement de satellite del’Inde à partir du Kourou, la 58ème

mission d’Ariane et le troisièmelancement cette année. ❑

Indian Space ResearchOrganisation (ISRO)

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Laurent BrégeatNé en 1953 à Boulogne-Billan-court, après des études d’archi-tecture à l’ESA Paris, puis de ci-néma à UCLA, Los Angeles, il tra-vaille comme premier assistant àla mise en scène sur de grandesproductions internationales au-près d’acteurs et de réalisateursmythiques dont Samuel Fuller,son maître.Il réalise depuis une vingtained’années des séries et des filmspour la télévision.

« Living Legends of Indian Con-temporary Art » est une série de 4 films produits par la Lalit KalaAkademi (National Academy of Art,New Delhi) présentant les artistesfondateurs de l'art contemporainindien dans une double perspectivehistorique et biographique. S.H. Raza, The Very Essence ; RamKumar, Nostalgic Longing ; M.F.Husain, the Barefoot Pilgrim ; AkbarPadamsee, Works & Words : quatre« points de vie » qui se complètentet s’interpénètrent composant unefresque de la génération charnièrede la postindépendance qui occupeune place majeure dans l’artcontemporain et le marché de l’artinternational.

Recueillir la parole des grands maî-tres de l’art contemporain indien,tel est le propos de LaurentBrégeat qui a suivi et filmé H. S.Raza, Akbar Padamsee, Ram Kumaret M.F. Husain : du haut de leurmaturité, ces créateurs posent unregard rétrospectif sur leurs viesracontant, commentant, et réinter-prétant évènements et œuvrespour dégager ce qui, au bout ducompte est essentiel dans leur art.Ils s’y racontent avec sensibilité etexpressivité : leur vie, leurs dé-buts, souvent difficiles, leurs dou-

tes, leurs succès, leurs rencontres,les évènements marquants qui ontjalonné leur existence.

« Tout a commencé lorsque monépouse, Raïssa Padamsee elle-même fille d’artiste, m’a vivementconseillé de filmer ces peintres,tous au moins octogénaires, avantqu’il ne soit trop tard. Il fallait ab-solument qu’un enregistrement deleur parole vivante, qu’une capta-tion de leurs gestes de créateurs enaction soient « gravés sur la pelli-cule » pour les générations futures.Ils ont tous révolutionné la créa-tion contemporaine dans leur pays.La liberté de leur art est parallèle àla liberté de leur nation. Les artis-tes d’aujourd’hui, particulièrementceux de la nouvelle génération in-dienne et dont certains exposentactuellement au Centre Pompidoudurant cet été 2011, leur sont re-devables car, en biologie comme enart, il n’y a pas de génération spon-tanée. Je ne peux que déplorer queles organisateurs de l’exposition duCentre Pompidou n’en aient da-vantage tenu compte dans la pé-dagogie de leur programmation. Ashok Vajpeyi, le Chairman de laLalit Kala Akademi à Delhi m’a sou-tenu contre vents et marées. Sanslui ce projet n’aurait jamais vu lejour. Ca n’a pas toujours été maté-

riellement facile mais il était pournous impératif que les artistes, lesétudiants et les amateurs d’arts dedemain puissent bénéficier de cestémoignages. J’ai du reste fait donde tous les rushes non utilisés desfilms à la Lalit Kala Akademi pourses archives.Pendant le tournage, j’ai voulu mefaire le plus discret possible. Je nepose pas de questions, je sollicitela mémoire. Pénétrer dans l’inti-mité créatrice d’un artiste tientd’une certaine façon du viol, c’esten tout cas ce que je ressens. Aussiai-je filmé seul, à l’image et au son,ma camera placée dans l’atelier del’artiste, filmant les étapes de laconception et de la constructiond’une œuvre, le processus créateuren train de s’accomplir, sans autreexplication qu’un geste silencieuxou une réflexion de l’artiste.

« RECUEILLIR LA PAROLE DES ARTISTES »

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« RECUEILLIR LA PAROLE DES ARTISTES »

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Ces grands peintres m’ont donnéce qu’ils voulaient me donner etquand ils le voulaient. J’ai souhaitélaisser du temps au temps, laisserla mémoire opérer sans lacontraindre. Un souvenir ou uneidée en appelle toujours d’autres.J’étais là, présent, immobile, àl’écoute. J’insistais parfois sur lesgros plans du visage et des mains.Des inserts sur les détails. Les yeuxet les doigts d’un peintre, ce qu’il ya de plus précieux. C’est en grandepartie pour cette raison que j’aipassé deux ans à les filmer, d’inter-view en interview, approfondissantà chaque fois notre relation deconfiance jusqu’au moment ines-péré où chacun d’entre eux, à safaçon, s’est laissé filmer en train depeindre, sans feindre ni faire sem-blant comme on leur demande par-fois de le faire, m’ont-ils dit. Je me souviens de moments deprofonds silences, si chargésd’émotion et de spiritualité, passésavec Raza dans son atelier parisienoù nous avions pris nos habitudes,dans sa retraite de Gorbio où je l’aifilmé des jours durant en train detravailler. J’ai été bouleversé parl’émotion de Ram Kumar vision-nant avec une profonde nostalgieles rushes dans son atelier de NewDelhi lui, si réservé, qui à la sur-prise générale, s’est tant livré.Moments privilégiés partagés avecAkbar Padamsee à Bombay, Paris

ou Goa sous la mousson, captivépar sa pensée sur l’esthétique et laphilosophie et ses histoires si pre-nantes, car Padamsee est aussi unmerveilleux conteur. J’ai dû pour-suivre Husain, à 95 ans toujoursimprévisible dans ses déplace-ments de Dubaï à Londres, deLondres à Milan ou au Qatarjusqu‘au miracle de la rencontre. Ilm‘a dit son soulagement d’enfinpouvoir parler devant ma camerade son art et de sa vie de créateurau lieu d’être interviewé uneénième fois sur les polémiques po-litiques le concernant. Plus que des portraits d’artistes, j’aivoulu faire des autoportraits, cap-tés dans l’intimité de chaque créa-teur, révélant les multiples aspectstangibles et sensibles d’un artiste

en train de créer. Durant ces nom-breux mois passés à filmer, j’aicherché à retrouver amis et té-moins, à collecter méticuleuse-ment des documents disséminés,localisant les lieux emblématiquesde leur parcours afin de recréer lecontexte sociologique et historiquede ces grands artistes indiens de lapostindépendance. Les analyses etinterviews de critiques d’arts etd’écrivains tels que YashodharaDalmia, Geeta Kapur et AshokVajpeyi, de galeristes comme ArunVadhera ou Dadida Pundole,d’amis et de collectionneurscomme le cinéaste Kumar Shahaniou le psychanalyste Udayn Patel,m’ont grandement aidé en appor-

tant un éclairage précis sur cettegénération. Qu’ils en soient tousremerciés ainsi que les artistes. Jen’oublierai jamais le soutien et lesconseils avisés de Raïssa, monépouse. Sans elle, je ne sais pas sij’aurais eu la persévérance de por-ter ce projet à son terme. » ❑

Laurent Bréjeat

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30 Nouvelles de l’Inde n° 402

DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

ISLAM NAGAR AU MADHYA PRADESHFONDÉ PAR UN SOLDAT AFGHAN

Islam Nagar se trouve à 11 kilomè-tres seulement de Bhopal. C’estune ville fondée par un soldat af-ghan du nom de Dost Mohammed.Il fut jadis employé en qualité decommandant de l’armée mogholede Mangal garh à Bhopal. C’était àl’époque où le dernier des GrandsMoghols, l’empereur Aurangzebdécéda. Après sa mort, l’arméesombra dans le désarroi. Ceci four-nit à l’Afghan une belle occasiond’usurper Mangal garh et Berasia.Bientôt une autre belle opportu-nité s’offrit à lui. La reine Gond vintlui demander son aide, voyant queson pouvoir était en progression.Son royaume avait été usurpé parceux qui avaient tué son mari. Ellesouhaitait s’en débarrasser et cher-chait à se venger. Ceci représentaitpour Dost Mohammed une chanceinouïe d’accroître son pouvoir.

Il l’aida et gagna sa gratitude etson soutien éternels. Il restaurason royaume et battit ses adversai-res. La reine reconnaissante luidonna en cadeau une somme d’ar-gent digne d’un prince ainsi qu’unvillage. Dost Mohammed était unhomme patient. Ce n’était justequ’une question de temps avantque la reine meure. A sa mort, ilprit la tête de son royaume et éta-blit sa capitale à Jagdishpur etl’appela Islam Nagar. Il décida alorsd’exercer son influence et com-mença la construction d’un Fort et

palais afin d’asseoir clairement sonautorité.

Aujourd’hui, cette ville, jadis pros-père, est une collection d’édificesarchitecturaux témoignant de sagloire passée. Le Chaman Mahal ouPalais de Jardin est un beau bâti-ment en grès rouge. Il se trouve aumilieu de jardins luxuriants et defontaines dans ce que l’on désignesous le nom de Charbagh. Celarenvoie une image de sérénité pai-sible. Le palais possède de bellescolonnes et des arches ornées demotifs floraux. Le Mahal évoqueles palais moghols. Il possède unbaradari spacieux et des nichessans prétention. Il y a un hammamou bain royal et même un SheeshMahal ou Palais des glaces.Rentrez dans le Rani Mahal, qui aété construit comme résidence desreines et imaginez la vie qu’ellesont pu y mener.

Certaines des anciennes structuresdes souverains Gond existent tou-jours mais dans un grand état dedélabrement. Le Palais Gond s’ef-frite bien que des palais plus ré-

cents résistent mieux au temps quipasse. Ceci est un patrimoine quisera sans aucun doute restauré unjour. En tout cas, c’est ce que l’onespère. Cela serait dommage sicela venait à se perdre pour la pos-térité. Par la suite Dost Mohammeddéplaça sa capitale à Bhopal etIslam Nagar rentra dans l’histoire.

En raison de sa forte proximitéavec Bhopal, Islam Nagar est faci-lement accessible par avion, routeet train et Bhopal possède de nom-breux hôtels à différents tarifspour les visiteurs qui souhaitent yséjourner.

Pour plus d’informations, contac-ter : Madhya Pradesh StateTourism Development CorporationLtd., Paryatan Bhavan, BhadbhadaRoad, Bhopal 462 003. Tél : +91-755-2778383/2774340,42,43,44.Fax : +91-755-2779476/2774289,E-mail : info@mptourism and siteInternet : http:/www.mptourism.com ❑

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Nouvelles de l’Inde n° 402 31

Chikamagalur, la capitale indiennedu café se trouve dans le sud-ouestdu Karnataka à environ 250 km deBangalore, et 1200 mètres d’alti-tude. Blotti dans une vallée luxu-riante au sud des Baba Budan GiriHills, c’est un lieu agréable par sonclimat tout au long de l’année maisla période d’octobre à mars de-meure la meilleure pour s’y rendre.Elle est dotée d’une beauté natu-relle, de collines verdoyantes et dechutes d’eau. Chikamagalur signifie« La ville de la jeune fille ». Appa-remment Rukmangada (le chef lé-gendaire de Sukrepatna) auraitdonné cette terre comme part de ladot lors du mariage de sa plus jeunefille, d’où ce nom.Chikamagalur est célèbre pour sesplantations de café et ses bunga-lows de style ancien. Beaucoup dechaînes de magasins de cafécomme Café Coffee Day, Barista,Mocha, etc, achètent leur café àChikamagalur. Savourez un cafélors de votre visite et rapportez-enchez vous.Le parc naturel et réserve de Bhadraattire beaucoup de monde. Autre-fois appelé « Jagara Game ReserveSanctuary », il fait maintenant par-tie du Projet Tigre. L’attraction prin-cipale est le tigre mais si vous avez

de la chance, vous pouvez aperce-voir des léopards, des paresseux,des écureuils géants, des éléphantset des gaurs. Les observateurs d’oi-seaux trouveront néanmoins le parccharmant. Si vous êtes patient, vousserez récompensé en apercevant legobe-mouche noir, le vautour royal,le grand hibou cornu et la cigogne àbec pour n’en nommer que quel-ques-uns. Le parc abrite une largevariété de papillons que l’on peutvoir voler ici et là. Le montKallahatigiri (1875 mètres) dominele parc. Ainsi en dehors des amou-reux de la nature, des randonneursse rendent ici pour escalader cesommet.Kemmanagundi (1434 mètres) estsituée à environ 55 km de Chikama-galur. C’est une station de monta-gne très prisée. Quelques chutesd’eau s’y trouvent que les touristestrouvent intéressantes ; les chutesde Hebbe et de Kallathi sont beau-coup visitées et photographiées. Laroseraie et Raj Bhawan sont d’au-tres attractions. Les longues prome-nades et les randonnées faciles sontun moyen sûr de donner de l’appé-tit. Les levers et les couchers de so-leil sont beaux. Tout cela se com-bine pour donner à Kemmanagundile nom d’« Ooty du Karnataka ». DeKemmanagundi, vous pouvez voirtoute les chaînes de Badabudan.Depuis Chikamagalur, les visiteursapprécient les excursions à Kudre-mukh (1894 mètres) qui font leplaisir d’un marcheur. Kudremukhsignifie “le Visage d’un Cheval” et laville est appelée ainsi en raison dusommet qui a la forme d’un visagede cheval. Kudremukh est encoreintact et riche en flore et faune. Lacolline de Kudremukh est parseméede nombreuses grottes et de plu-sieurs chemins de randonnée.Comme le soleil se lève derrière lespentes vertes luxuriantes, arrêtez-vous et admirez la beauté de la na-ture qui vous entoure.

Srinageri est un lieu important depèlerinage à Chikamagalur. SonTemple de Sri Sharadamba et celuide Sri Vidyashankara constituant lecentre d’attraction. Le Temple de SriSharadamba est consacré à laDéesse du savoir, Saraswati. Cons-truit en bois à l’origine, il a brûlécomplètement et a été reconstruitdans le style dravidien. Le temple deVidyashankara a été construit par lefondateur de l’Empire Vijayanagar.Sa caractéristique unique est qu’ilpossède12 piliers, chacun représen-tant un signe du zodiaque. Ils sontdisposés de telle façon que lesrayons du soleil tombent sur cha-cun d’eux à un moment spécifiquede l’année. Chikamagalur possède un grandnombre de possibilités d’héberge-ment, dans des villas au milieu desplantations de café des Ghats occi-dentales. Profitez d’un séjour ici.Il est facile d’atteindre Chikama-galur depuis Mangalore (170 km) etde se rendre à Mysore également.Pour plus d’informations, contacter :Karnataka Tourism, No. 49, 2ème

étage, Khanija Bhavan, Race CourseRoad, Bangalore – 560001 Tel : +9180 2235 2828, Fax : +91 80 22352626, e-mail : [email protected] and site web : http://www.karnatakatourism.org ❑

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Vol. XIII No. 04

CHIKAMAGALUR AU KARNATAKA :RÉVEILLEZ-VOUS ET SENTEZ LE CAFÉ

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Le Karnataka en bref• Après l’Indépendance, l’Etat deMysore a été créé en 1953 puisélargi en 1956. L’Etat unifié deMysore a été renommé Karna-taka en 1973. Il se situe sur lelittoral de la Mer d’Oman, enca-dré au Nord par l’Etat du Maha-rashtra et celui de Goa, à l’ouestpar l’Andhra Pradesh et au sudpar le Kerala et l’Etat du TamilNadu. L’Etat compte 29 districts.

• Le climat est de type tropicalavec trois saisons majeures.Temps chaud et sec de février àmai, mousson de juin à octobreet un hiver qui s’étend seule-ment de novembre à janvier.

• Les gouvernements qui sesont succédés ont compris l’im-portance de l’industrie au seinde l’Etat et ont su créer un envi-ronnement commercial favora-ble pour attirer les entités loca-les et étrangères.

• Capitale : Bangalore. Hubli-Dharwad, Mysore, Gulbarga,Belgaum et Mangalore sont lesautres villes qui comptent leplus d’habitants, 40 % de la po-pulation réside dans ces 6 villesprincipales.

• Superficie : 191 791 km2.

• Population : 52,9 millionsd’habitants (recensement de2001), répartis en 27 millionsd’hommes et 26 millions defemmes. Le Karnataka est le 9ème

Etat le plus peuplé du pays.

• Densité de population :276 personnes au m2.

• Langues : Kannada Tulu,Kodava, Hindi et Anglais.

• Taux d’alphabétisation : 66,64 % en moyenne pour leshommes et les femmes.

Un Etat-clef

Le Karnataka a émergé comme unEtat-clef avec des industries ba-sées sur les connaissances commel’IT (technologie de l’information),la biotechnologie et l’ingénierie.L’Etat est en tête des exportationsIT et IteS qui ont représenté 16,3milliards de US dollars pour 2008-09. Le Karnataka est la capitalescientifique de l’Inde avec plus de100 centres de recherche et de dé-veloppement et une des destina-tions préférées des sociétés multi-nationales avec plus de 150 entre-prises de ce genre. Le Karnataka vise une croissanceéconomique annuelle de 9% du-rant le 11ème plan quinquennal

(2007-2012). La plupart de cettecroissance devrait venir du secteursecondaire pour lequel est atten-due une augmentation de 10% parrapport à son taux actuel de 6-7%.Les ressources naturelles, la politi-que incitative et les infrastructuresde l’Etat ont favorisé les investisse-ments dans les domaines de l’IT,IteS, la biotechnologie, l’ingénierie,l’électronique, le textile… Le Karnataka est un important ex-portateur de logiciels. En 2009-2010, les exportations de logicielsà partir du Karnataka s’élevaient à16 milliards de US dollars. Les ex-portations de BPO (BusinessProcess Outsourcing ou Externa-li-sation de processus métier)s’élevaient à la même période à

GROS PLAN SUR LE KARNATAKA

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3,2 milliards de US dollars avec unecroissance de plus de 95% par rap-port à l’année précédente. 35% desexportations de logiciels du payssont réalisées par le Karnataka.Parmi les exportations importan-tes, citons encore la soie avec 184millions de US dollars en 2008-2009.En 2006-07, le Karnataka faisaitpartie des Etats à la plus fortecroissance économique et l’un descinq Etats les plus industrialisés del’Inde. L’Etat marque son originalitépar sa bipolarité. De nombreusesforêts et réserves naturelles proté-gées ainsi que 5 parcs nationauxfont partie de l’État, majoritaire-ment tourné vers l’agriculture avecune population à 66% rurale.55,6% des habitants du Karnatakasont des ouvriers agricoles. Sa capitale, Bangalore, est un cen-tre industriel et technologique enplein essor. La ville a même été re-nommée « IT Capital of India » oula « Silicon Valley de l’Inde ». Elleattire de plus en plus les investis-seurs étrangers. Le Karnataka a attiré avec succèsune main-d’œuvre qualifiée sur-tout dans le secteur des connais-sances. Il fait partie des Etats quiproduisent un nombre élevé dedocteurs, d’ingénieurs et de tech-niciens médicaux.Cet Etat du Sud de l’Inde investitbeaucoup d’argent dans les infra-structures industrielles à travers lamise en place de groupes indus-triels et de Zones EconomiquesSpéciales (ZEP). Ses infrastructuressociales, physiques et industriellessont bien développées. Entre l’agriculture et l’industrie, ilest intéressant de noter que cer-tains habitants de la région tra-vaillent au sein de petites entrepri-ses locales. Le Karnataka est un espace touris-tique en mutation : il accueille deplus en plus de touristes du Sud del’Inde, d’une part par le centre d’in-formation et de technologie deBangalore, d’autre part par l’éco-tourisme, très développé dans larégion.

Le PNB de l’Etat était d’environ59,1 milliards de US dollars en2008-2009, soit une moyenned’environ 11,8% entre 1999-2000et 2008-09. Le PNB par habitantétait de 1 020,4 US dollars en2008-09 soit une hausse de 10,4%entre 1999-2000 et 2008-09.Cette augmentation a eu lieu grâceà la croissance des secteurs de latechnologie et de l’énergie. Le PIBde l’Etat était lui de 51,6 US dollarsen 2008-09 avec un taux de crois-sance de 11,5% entre 1999-2000et 2008-09.

Infrastructuressociales

ÉducationL’Etat du Karnataka est un lieud’accueil pour l’enseignement su-périeur et accueille des établisse-ments divers et variés : 16 univer-sités, 133 facultés de médecine,144 écoles d’ingénieurs, 207 éta-blissements polytechniques, 712établissements d’enseignement su-périeur. 97 % de la population dis-pose dans un rayon maximum d’1 km d’une école primaire. Legouvernement a mis en place unprogramme qui fournit une bicy-clette à tous les élèves en classe de4ème (8th Standard), étudiant dansdes écoles publiques ou des écolesprivées subventionnées. Désireuxd’améliorer les opportunités ausein du système éducatif, il a misen place un projet pour 2020. LeKarnataka est réputé pour sonnombre considérable de débouchésprofessionnels. Le gouvernementva plus loin et cherche à atteindre

des sommets encore plus hauts parle biais de transformations, inspi-rées des universités américaines eteuropéennes. Par exemple, les étu-diants pourront, en milieu de se-mestre, non seulement troquer uncours contre un autre mais aussichanger d’université.

MédicalLe Karnataka comprend 17 hôpi-taux, 325 centres communautairesde santé, 659 dispensaires, 2193centres de soins primaires. Le tauxde natalité pour 1000 personnesest de 19,8 et le taux de mortalitéest de 7,4 pour 1000 personnes.L’espérance de vie est de 63,1 anspour les hommes et 67,4 ans pourles femmes.

CulturelBangalore, Mysore, Mangalore etd’autres villes sont équipés de plu-sieurs complexes sportifs. Lecricket, le football et le hockeysont les sports les plus pratiquésmême si d’autres jeux sont aussipopulaires. L’association de golf duKarnataka et le terrain de golf deBangalore sont très connus dansl’Etat. Le Karnataka héberge denombreux palais des congrès quiservent aux expositions comme lePalace Grounds et le BangaluruInternational Exhibition Centre. LeRangashankara et le ChitrakalaParishath constituent le centre né-vralgique de la culture à Bangaloreoù se déroulent les spectacles dedanse, musique et théâtre. La construction d’un palais descongrès international avec une ca-pacité d’accueil de 6 000 person-nes est planifiée près de l’aéroportde Bangalore.

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GROS PLAN SUR LE KARNATAKA

BancaireEnviron 7 des grandes banques in-diennes sont originaires duKarnataka. Les districts d’Udupi etde Dakshina Kannada sont les deuxplus importants de la région en cequi concerne le système bancaire.

Transports• Réseau routierL’Etat est très bien desservi. Il estrelié aux 6 Etats qui l’entourent etau reste du pays par un systèmeautoroutier très développé. 14 au-toroutes nationales traversent larégion. Elles représentent 6% duréseau autoroutier de l’Inde. LeKarnataka State Road TransportCorporation (KSRTC), créé en août1961, s’occupe des services detransport routier de l’Etat. La lon-gueur totale du réseau routier duKarnataka a augmenté passant de83 749 km en 1971 à 215 849 kmen 2007. Le Projet d’améliorationdes autoroutes du Karnataka avecl’aide de la Banque Mondiale vise àaméliorer 2 375 km de route.

• Aéroports L’Etat dispose de cinq aéroports in-térieurs à Bangalore, Mangalore,Hubli, Mysore et Belgaum. Banga-lore possède l’un des aéroports lesplus importants du pays depuis mai2008, l’Aéroport International deBangalore, qui a reçu 9,9 millionsde passagers en 2009-2010.L’aéroport de Mangalore accueilleaussi des vols internationaux et areçu 837 256 passagers en 2009-2010. Le gouvernement et le sec-teur privé ont proposé de dévelop-per des aéroports low-cost dans denombreux endroits et la mise enplace d’aéroports plus petits àHassan Bellary et Gulbarga a éga-lement été proposée. Ces dernièresannées, le nombre de vols a aug-menté. Sur la période 2006-07, lenombre de passagers sur les volsinternationaux a doublé et les volsdomestiques ont atteint 44%.

• PortsD’autre part, le Karnataka possède300 km de côte maritime. Il béné-ficie d’un réseau portuaire consé-

quent : 10 ports mineurs (Karwar,Belekeri, Tadri, Honnavar, Bhaktal,Kundapur, Hangarkatta, Malpe,Padubidri, Old Mangalore) et unport majeur, le Nouveau Port deMangalore. Le Nouveau Port deMangalore a enregistré une haussede 251% avec 7 659 EVP (équi-valent vingt pieds) traités en 2009-10.

• Réseau ferroviaireLe réseau ferroviaire du Karnatakaest bien connecté aux autres ré-gions du pays, en 2008-2009, ils’étendait sur 3 175 km. Cepen-dant, il serait nécessaire d’agrandirle réseau à l’intérieur de l’Etat pourpermettre aux voyageurs de se dé-placer et aux transports de mar-chandises d’être multipliés. LeKarnataka Rail Infrastructure De-velopment Corporation (K-RIDE) aété mis en place avec l’objectif dedévelopper et d’implanter des pro-jets d’infrastructure ferroviaire auKarnataka avec la participation dusecteur privé dans la mesure dupossible.

Infrastructuresurbaines

L’approvisionnement moyen en eaupar personne dans les villes princi-pales est de 108 litres d’eau parjour (47 à Bangalore). Dans le cen-tre de la ville, le réseau est trèsdense avec une couverture de 85 à90 %.Le ramassage des ordures est effi-cace dans les plus grandes villes du

Karnataka et le système d’égoutscouvre environ 28% des villes lesplus importantes.Avec la Jawaharlal Nerhu NationalUrban Renewal Mission (JURNUM),46 projets ont été approuvés pourBangalore et Mysore. Ces projetsconcernent les secteurs-clés dudéveloppement tels que les routeset ponts urbains, l’approvisionne-ment en eau, le drainage des eauxde pluie, le système d’égout et lestransports urbains. Plusieurs pro-jets ont été achevés entre 2006 et2009 à Bangalore pour les routes,les installations pour l’eau, le sys-tème d’égout, le drainage des eauxde pluie.

Électricitéet télécommunications• ÉlectricitéLe Karnataka est le numéro un ence qui concerne l’instauration deprojets hydroélectriques dans lepays et accueille 5 entreprises ma-jeures d’alimentation électriquecomme, par exemple la BengaluruElectricity Supply Company ou laMangalore Electricity Supply Com-pany. En mars 2010, l’Etat duKarnataka avait une capacité élec-trique installée de 10 386,3 MW.L’Etat du Karnataka génère unepart de 6 224,9 MW et c’est leKarnataka Power CorporationLimited (KPCL) qui la gère. 2 893,4MW viennent du privé et 1 268MW du gouvernement central. Lesproducteurs d’électricité indépen-

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GROS PLAN SUR LE KARNATAKA

dants comme GMR, Jindhal etBhoruka ont aussi des centralesélectriques. Les centrales hydro-électriques et thermiques apparte-nant à l’Etat contribuent pour 5 697,7MW et les générateurs nonconventionnels pour 527,2MW.

• TélécommunicationsRappelons que le Karnataka est leleader indien de la télécommuni-cation et qu’il est le plus grand ex-portateur de logiciels. 27 178 061habitants de l’Etat bénéficiaientd’un abonnement pour téléphoneportable en juin 2010. 1 130 385étaient abonnés au haut débit.Tata Indicom and Reliance, l’un desleaders sur le marché de la com-munication et grand groupe inter-national s’est bien implanté àBangalore et offre un service de ré-seau téléphonique sans fil qui per-met une connection à Internetavec un téléphone fixe aux habi-tants de la capitale de la région.Les compagnies de téléphone lesplus performantes ont leur réseaudans l’Etat.

Infrastructuresindustrielles

Les infrastructures sont extrême-ment développées dans cet Etatdans la mesure où l’industrie est enessor permanent. L’Etat a décen-tralisé au maximum les pouvoirs dedécision aux villes, un peu partout.Les villes du Karnataka ont tiréprofit de ces pouvoirs en créantdes infrastructures appropriéespour les entreprises ayant recoursà la sous-traitance. Les ressources naturelles, la politi-que incitative et l’infrastructure del’Etat favorisent les investisse-ments dans les secteurs de l’IT/IteS,la biotechnologie, l’ingénierie,l’électronique, l’automobile, le tex-tile, l’agriculture et l’agroalimen-taire. Des investissements signifi-catifs ont été faits dans les infra-structures industrielles commel’installation des groupes indus-triels et des Zones EconomiquesSpéciales ou encore des projets de

Partenariats Public Privé pour don-ner de l’élan au développement in-dustriel.La New Industrial Policy, 2009-14a pour but de créer un environne-ment propice au bon développe-ment de l’industrie en prévoyant,d’ici 2014, des opportunités pro-fessionnelles pour 1 million de per-sonnes, un renforcement de l’en-treprenariat et met l’accent sur ledéveloppement des TPE et desPME. En raison des mesures pro-gressives prises par le gouverne-ment, le Karnataka est devenul’une des destinations-clés pour lesinvestisseurs locaux et étrangers.Le secteur tertiaire détient la plusgrande part de l’économie duKarnataka. Les services à la com-munauté et à la personne ont en-registré une croissance de 17,8%en un an. Le secteur secondaire avu lui aussi sa croissance augmen-ter en 2008-09 principalementgrâce à l’industrie manufacturièrequi a augmenté de 14% entre1999-2000 et 2008-09.

• L’Industrie textileElle est essentiellement basée surla production de soie, de laine etde coton. Elle joue un rôle impor-tant car elle permet la création denombreux emplois et l’exportationà grande échelle.Bangalore occupe la place de lea-der dans de nombreux secteurs. Enplus d’être considérée comme la

“Silicon Valley de l’Inde”, la ville estaussi “la capitale du vêtement” carelle accueille de nombreuses en-treprises textiles et représente70 % de la production indienne desoie. Le gouvernement du Karna-taka a créé 11 parcs textiles àl’image de ceux dédiés à l’Industriede la technologie et d’Internet.La nouvelle politique concernant letextile, « Survana Textile Policy »s’étendra de 2008 à 2013 pour at-tirer de nouveaux investissementset doubler ses exportations.

• L’industrie biotechnologiqueLe secteur biotechnologique deBangalore se compose à lui seul de180 entreprises et représente uncinquième des revenus issus del’industrie biotechnologique in-dienne. 6 800 scientifiques sontimpliqués dans la recherche bio-technologique. Le Karnataka adonné naissance aux institutionsdes sciences de la vie les plus re-connues du pays : l’Institut Indiendes Sciences, le Centre JawaharlalNehru pour le progrès de laRecherche scientifique. La politique concernant la biotech-nologie veut accroître la qualitédes ressources humaines en soute-nant les institutions d’éducation etde recherche ou en créant des in-frastructures spécifiques commedes parcs biotechnologiques pourl’agriculture, les animaux ou labiotechnologie marine.

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GROS PLAN SUR LE KARNATAKA

• Agriculture/HorticultureL’Etat possède 60% de terres culti-vables dont seulement 28% sontirriguées. L’Etat comporte 10 zonesagro-climatiques. Le Karnataka estl’un des premiers producteurs delait du pays ; ses principaux pro-duits agricoles sont la canne à su-cre, les céréales et l’horticulture. Lacanne à sucre est la première pro-duction de la région. En 2008-09,le Karnataka figurait parmi les 3 premiers producteurs de maïs, degraines de tournesol et d’oignons. Au Karnakata, environ 18 000 hec-tares environ sont destinés à l’hor-ticulture depuis plus de 300 ans.Sur le marché floral, l’Inde occupeune très petite place. Depuis quel-ques années, le gouvernement in-dien a permis la mise en place « d’unités d’horticulture » pour laproduction et l’exportation defleurs vers les pays développés. Cesunités ont été installées dans lesgrandes villes comme Delhi, Mum-bai et Bangalore. Le Karnataka estle berceau de l’horticulture si nousprenons en compte le fait qu’il re-présente 75% de la production defleurs du pays.

• L’industrie automobileLe Karnataka a une industrie auto-mobile dynamique avec des inves-tissements de plus de 713 millionsde US dollars et un chiffre d’affai-res de 489 millions de US dollars.Sur les 201 entreprises d’accessoi-res automobiles en Inde, 10 sontbasées au Karnataka. Le gouverne-ment a mis en place des Parcs

Automobiles à Bidadi, Bangalore,Shimoga et Dharwar pour des uni-tés d’accessoires auto et d’entre-tien. General Motors a mis en placeun centre technique à Bangalore.Toyota, Volvo, TVS Motors ont créédes usines de fabrication de véhi-cules au Karnataka ce qui aconduit au développement d’unitésd’accessoires impliquées dans lafabrication de pneus et autres piè-ces détachées dans la région deBangalore-Hosur.

Investissementsdans l’infrastructure

En mars 2010, plus de 13,2 mil-liards de US dollars ont été investisdans l’accroissement des infra-structures industrielles du Karna-taka. Environ 50% des investisse-ments ont été distribués dans le

secteur de la production et la dis-tribution d’électricité, puis vien-nent les réseaux routiers et ferro-viaires.La nouvelle politique industriellepense que la production est le mo-teur principal de la croissance éco-nomique. Le gouvernement veutainsi créer un environnement quiconduit à une croissance indus-trielle, fournir plus d’emplois à lapopulation, fournir une infrastruc-ture de qualité à travers l’Etat,doubler les exportations, accroîtrel’intérêt porté au secteur des mi-cro, petites et moyennes enterpri-ses. La politique pour les nouvelles in-frastructures se veut juste ettransparente pour faciliter la crois-sance économique et encourager lepartenariat public-privé. Cette po-litique se concentre sur les sec-teurs des infrastructures agricoles,l’éducation, l’énergie, la santé, lesinfrastructures industrielles, l’irri-gation, le tourisme, les transportset la logistique, les infrastructuresurbaines et municipales.

Politiques et mesuresd’encouragement

de l’ÉtatDe nombreux projets et l’établisse-ment d’objectifs à atteindre ontété mis en place au Karnataka. En2007, la Nouvelle Politique pour les

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Construction de l'usine mécanique et expansion de l'usine de transmissionpar Toyota Kirloskar Auto Parts à Bidadi

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Infrastructures insistait sur la miseen avant de certains secteurs dansle but d’améliorer encore plus leursrendements : le tourisme, les mar-chés publics, l’irrigation ou encoreles infrastructures urbaines et mu-nicipales. En 2009, la NouvellePolitique Industrielle a énoncé sonobjectif : faire du Karnataka unEtat prospère par le développe-ment des ressources naturelles ethumaines, doubler les exporta-tions.Pour équilibrer la proportion entrehommes et femmes et soutenir lesfamilles défavorisées, le gouverne-ment a instauré une mesure inno-vante, « Bhagyalakshmi ». Ce pro-gramme qui peut être appliqué àdeux filles au sein d’une même fa-mille vivant en-dessous du seuil depauvreté fournit un soutien finan-cier au nom de l’enfant qui tou-chera la somme à l’âge de 18 ans,avec les intérêts.

VillesBangalore, Mysore et Mangaloresont les trois villes principales duKarnataka. Bangalore est la plusgrande ville de l’Etat. Mysore ap-paraît de plus en plus comme unealternative à Bangalore pour lesservices et le tourisme. Mangalore,elle, gagne de l’importance grâce àson large réseau de ports, d’insti-

tuts éducatifs, d’hôpitaux et debanques. A Bangalore, la popula-tion urbaine est de 6,2 millions etle taux de croissance de populationpar an est de 3,2 %. Le taux dechômage y est de 12,1 %. Mysorecomprend 9 millions d’habitantsavec une croissance de populationannuelle de 1,7 % contre 3,1 % àMangalore où la population est de0,7 million. Bangalore est l’un descinq plus grands centres d’activitétechnologique dans le monde.

TourismeLe Karnataka « Un Etat De nom-breux Mondes » possède diverslieux historiques, de nombreusesforêts denses et des lieux sacrés.Les sites d’Hampi et de Pattadakal

ont été inscrits au patrimoinemondial. Bangalore, en plus d’êtreun pôle industriel majeur, est aussiune ville où abondent des lieuxtouristiques incontournables. Lefort et le Palais de Tipu Sultan, lesjardins botaniques de Lalbagh pourune promenade, un peu plus intel-lectuel, un détour par le Wiswes-waraiah Museum of Science andTechnology, dont le nom reflète lessecteurs en plein essor de la région.De nombreux sites religieux, biensûr, constituent une étape touristi-que. Les chutes d’eau les plus hau-tes d’Asie figurent au palmarès duKarnataka. Il s’agit des Chutes deJog, de 243 mètres. Mysore devientune destination alternative àBangalore pour le tourisme. La politique du gouvernement viseà faire du tourisme l’activité prin-cipale pour le secteur de l’emploi,générer des revenus et un moteurde croissance. Elle vise ainsi à pla-cer le Karnataka parmi les deuxdestinations touristiques principa-les de l’Inde d’ici 2016-17. Les ré-seaux routiers et les commoditésau bord des routes doivent êtreaméliorés, les circuits et destina-tions touristiques développés. Lesproduits touristiques existants se-ront mieux promus et de nouveauxproduits seront créés, etc… Desdispositions fiscales sont égale-ment envisagées pour faciliterl’implantation et le développementde l’industrie du tourisme auKarnataka. ❑

India BrandEquity Foundation

GROS PLAN SUR LE KARNATAKA

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NOUVELLES DE L’INDE

LE PAON DE CRAIE

Il était une fois un garçon qui vivait dans un village.Comme tout le monde dans le village, ses parentsétaient très pauvres. La terre était sèche et dure, etpersonne ne pouvait y faire pousser des cultures. Il yavait quasiment pas d’autre travail à faire. Il restait sipeu de riz que la mère du garçon ne pouvait en cuisi-ner qu’une poignée par jour, et même ce peu, il n’y enaurait bientôt plus.Il y avait un homme qui se débrouillait mieux que lesautres. Il était le gardien de l’échoppe à thé sur lebord de la route, où parfois les voyageurs s’arrêtaient.C’était un homme gentil, et chaque jour, il donnait augarçon une tasse de thé pour laquelle il ne demandaitrien en retour. Le garçon lui en était reconnaissantmais après un moment, il eut l’impression qu’il nepouvait plus accepter l’aide de cet homme. Il décidade partir pour une grande ville chercher du travailpour qu’il puisse aider ses parents.Mais avant de partir, il voulut faire quelque chosepour le gardien de l’échoppe à thé. Il était doué pourles travaux manuels. Il prit donc de la craie et la ré-duisit en poudre à l’aide d’une pierre. Il ajouta de l’eauà la fine poudre de craie et fit un paon à partir de lapâte. Quand le paon eut séché et durci, le garçon serendit à l’échoppe et le donna au tenancier. « Je suis trop pauvre pour vous remercier de votre gen-tillesse, dit-il timidement. Mais je laisse quelque chosepour vous. Quand je serai loin, tapez trois fois dans vosmains face à ce paon et regardez ce qui se passe.Prenez bien soin du paon et il vous portera chance. »« Bien sûr, bien sûr », dit le gardien de l’échoppe, necroyant pas une minute que l’oiseau de craie ait unequelconque valeur.Le garçon quitta le village. Le paon s’assit en face de l’échoppe à thé. Un jour, un voyageur demanda au gardien de la cabane à thé d’où il tenait le joli

LE COIN DES ENFANTS

paon.« Un pauvre garçon me l’a donné », dit le gardien del’échoppe au voyageur. « Il m’a dit de frapper dans mesmains trois fois pour voir ce qui se passera. »Un des autres clients dit : « Frappez donc dans vosmains. Voyons ce qui se passe. »Le gardien de l’échoppe se sentit plutôt bête, mais ilfrappa dans ses mains. Soudain, le paon de craie setransforma en un véritable paon, fit la roue avec saqueue magnifique et se mit à danser dans la cour.Tout le monde était enchanté.Les clients le racontèrent à tous leurs amis et voisins,et bientôt une foule de gens commença à venir desvillages voisins pour boire du thé à l’échoppe et regar-der le paon danser.Au fur et à mesure que les ventes explosèrent, le gar-dien de l’échoppe devint cupide. Il fit danser le paonencore et encore. Finalement, un jour, le paon était siépuisé qu’il tomba et mourut. Le gardien de la cabanefrappa dans ses mains jusqu’à ce qu’elles soient endo-lories, mais rien ne se passa.Le gardien de la cabane se sentait très honteux et nesavait pas comment regarder le garçon en face s’il luiarrivait un jour de revenir. « Je lui dirais qu’il est mortde manière naturelle », pensa-t-il.Quelques jours plus tard, le garçon était de retour.Lorsqu’il arriva dans un village voisin, il entendit l’his-toire du paon danseur, ainsi que celle de sa mort. Ilétait très attristé.Quand il arriva à l’échoppe à thé, il prit une flûte etcommença à en jouer. Le paon revint à la vie. Le gar-çon et le paon quittèrent le village, se promettant dene jamais y retourner. ❑

101 folktales from IndiaEunice de Souza

Illustrations de Sujata Singh, Puffins Books

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

Pour la première fois le SalonVinitech de Bordeaux s’est jointau SIFEL : les deux filières réuniesont donc parlé d’une seule voix.Diminution des intrants et traça-bilité sont à l’ordre du jour. Denouveaux cépages sont à l’étudepour produire des vins moins al-coolisés. Certains outils portatifspeuvent se recharger par l’énergiesolaire. La viticulture de précisionouvre de nouvelles voies et desalternatives au désherbage chi-mique. Le ‘’Forum des idées’’ aabordé le thème du marché in-dien et les tendances de consom-mation dans ce pays. ArcelorMittal a proposé ses fils de palis-sage galvanisés. Premier produc-teur d’acier dans le monde, la so-ciété est présente dans plus de 20pays; le groupe bénéficie d’uneforte intégration verticale. Filialedu groupe AM, Wire Solutionsfait partie des plus importantstréfileurs au monde : elle est lepartenaire privilégié du mondeagricole. La longévité et la qualitédes fils Crapal n’est plus à dé-montrer ; le procédé de galvani-sation est breveté. La durée de viedes tuteurs Crapal permet de lesréutiliser plusieurs fois.

Dans un récent numéro, la revue‘’MMiinnoorraannggee’’ à Bouygues aconsacré un long article à l’Inde,et rappelé qu’Alstom célèbre en2011 un siècle d’activité dans cepays. Il évoque l’usine de Vado-dara dans le Gujarat. Des projetsde barrages sont à l’étude dansl’Himalaya. Le centre de R et DHydro d’Alstom est le deuxièmeplus grand après celui deGrenoble. Les turbines Pelton sontbien adaptées aux grandes diffé-rences d’amplitude des fleuvesindiens. Riche en charbon, l’Indedépend fort des hydrocarbures (cfla centrale à cycle combinéd’UTRAN). A Surat, ville des texti-les, se trouve le grand marché auxsaris en soie, en coton ou synthé-

tique. Le marché indien de l’éner-gie est en pleine effervescence.Suivent les commentaires deSunand Sharma, PDG d’AlstomIndia et de Lalita Gupta, mem-bre du conseil d’administrationd’Alstom depuis 2010. Il y a dumétro dans l’air à Delhi, et il y a des projets à Bangalore etChennai.

Le rapport de Pernod Ricard2009/2010 a publié une superbephoto de Satwinder Singh, res-ponsable ‘’recherche et qualité’’Pernod Ricard India. Il expliqueaux Français, l’esprit et les valeursdu monde indien et s’imprègne luimême du style de la maison.

Le Château de Versailles a exposé‘’Sciences et Curiosités à la courde Versailles’’. Contrairement à laversion officielle, les rois se sonttoujours intéressés à la science età la recherche. Louis XVI voulaitpromouvoir la Connaissance : lessavants et ingénieurs aux arméesfréquentaient la Cour. Parmi lesobjets extraordinaires exposés ona remarqué la pendule de lacréation du monde, conçu parl’ingénieur Passemant, à la de-mande du Dupleix pour le roi deGolconde. Le globe terrestretourne sur lui même et montreainsi les pays éclairés ou non.L’heure exacte donnée en touspoints de la Terre. Au milieu desnuées la Lune croît et décroît.

Bulgari a brillé de tous ses feuxau Grand Palais avec l’exposition‘’125 ans de magnificence ita-lienne’’. Le Grec Bulgari a beau-coup évolué depuis l’origine de samaison. Le design Art Déco a étéinspiré par les progrès de lascience mais aussi par l’art in-dien. Le lotus en est un belexemple et aussi quelques autresobjets.

Ci-dessus ‘’Prince à cheval’’ pré-senté par l’étude Boisgirard dansle cadre des ‘’Temps forts’’ deDrouot et ‘’Princesse Mogholefumant le hookak’’ (Lucknow fin18ème siècle) proposée par PierreBergé qui a aussi montré une miniature Rajputana (1892). La

galerie Ongpin reste fidèle auSalon du Dessin de Paris : ellemontrait il y a peu une aquarelledu Suisse Buvelot: ‘’Kalighat Kali

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

Temple sur la rivière Hoogly àCalcutta’’.

Au Salon Equiphotel, Deshouliè-res a présenté un service élégantet raffiné : collection ‘’Les In-diennes’’ avec bord or mat.

Sotheby’s annonce une nouvellevente de tableaux et dessins an-ciens, et du 19è siècle dont le‘’Portrait d’un prince indien’’ parG. Vernon.

La Pinacothèque de Paris exposeHugo Pratt, l’une des grandes fi-gures de la bande dessinée.L’homme, porteur de plusieurscultures, a voyagé sans cessedans le monde entier entre

Argentine, Brésil, USA, Maroc,Angola, Italie, Suisse etc. On ad-mire sa fourmillante imagination,son talent en aquarelle... et deuxsuperbes portraits de militairesindiens réalisé sous l’influence de Rudyard Kipling (cf. le bel ou-vrage sur Hugo Pratt édité par laPinacothèque et Casterman.)

Jusqu’au 19 juin, le Château deVersailles présente ‘’Trônes enmajesté’’. On comprend mieux lareprésentation assise de l’autoritéqu’elle soit religieuse ou politi-que, entre sobriété et faste , me-sure et démesure. On se reporteraà l’ouvrage de J.Charles Gaffiot(Édition du Cerf). Ci-dessousBouddha Sakyamuni (Inde–Gandhara, 2ème et 3ème siècle) enschiste gris.

Jusqu’au 20 juin, le Grand Palaisexpose ‘’Odilon Redon prince durêve’’. Contemporain des impres-sionnistes, Redon le Bordelais estle grand artiste du mystère et dusubconscient. Il a joué un rôle es-sentiel dans la genèse du symbo-lisme, puis sera considéré commel’un des précurseurs du surréa-lisme. Le Grand Palais a pu ex-ploiter de façon systématique son‘’Livre de raison’’. Après le noir,voici la couleur rutilante. Le pas-tel « Sita » évoque un épisode du

Ramayana. La figure féminine de Sita représente peut-êtreHiranyagarbha. Le botaniste Ar-mand Clavaud a initié Redonl’énigmatique à la poésie hin-doue. La couleur bleue indique ledévouement à un noble idéal spi-rituel.

Jusqu’au 24 juillet, le muséeBourdelle expose ‘’Madame Grès:la couture à l’oeuvre’’. Les robesasymétriques et sculptées, lesdrapés à l’antique de Grès redon-nent le sens de la vraie élégance.Elle demeure l’apôtre du dépouil-lement, des couleurs éteintes outrès fortes (cannelle, marron, ja-cinthe). La dame privilégie lesformes simples, et place elle-même une à une les épingles surle modèle. Elle dompte taffetas etlainages. En 1958, elle part enInde avec un groupe d’étudespour réorganiser la productiontextile locale. Inspirée par l’Inde,elle crée Cabochard, parfum quiconnaît un grand succès. La damesecrète interprète des robes lon-gues de princesses indiennes sanss’égarer dans l’exotisme.

Le Salon ‘’Art Paris Just Art’’ aattiré un public nombreux auGrand Palais à Paris. Cent vingt-cinq galeries françaises et inter-nationales ont proposé de l’artmoderne et de l’art contempo-rain, le tout côtoyant musique,

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

architecture, design, cinéma, lit-térature et mode. Art Paris 2011 aeu l’ambition de surprendre. Loind’être une foire monochrome, ellese veut ‘’de projets’’. La galerieparisienne Hervé Perdriolle a pré-senté ‘’Indes’’ sur le sujet de l’arttribal indien qui émerge sur le

marché international. L’Inde estun des rares pays à offrir deuxapproches de l’art contemporain :l’une provient des cultures domi-nantes, l’autre des cultures mino-ritaires le plus souvent d’originetribale. On connait le succès deJangarh Singh Skyam à New York.Chez Perdriolle on a admiré lesœuvres de Soma Mashe (tribuWarli), Bhuri Baï et Chano Devi,mais aussi de Mithu Sen, AmitaDube, Rachid Rana et J.Panda. Lapeinture inquiétante de J.Pandamet Kali en lévitation au-dessusd’une autoroute à la circulationdense et polluante. La dualité an-cestrale entre la femme créatriceet l’homme prédateur se vérifieici, comme aussi l’interdépen-dance des formes vivantes.

Le Salon de la consommationDurable s’est tenu à la Porte deVersailles à Paris. La 4ème édition arappelé que chaque citoyen peutadopter une démarche respec-tueuse de l’environnement. Noshabitudes vont être modifiéesdans le domaine du logement, destransports, etc. De nouveaux mo-

des de production et de consom-mation seront privilégiés. Ontparticipé Toyota, Peugeot cycles,Jacques Vabre, l’eau de Paris,Paper mail, la Banque Postale, etautres firmes renommées, ainsique Marron Rouge créateur éthi-que d’objets de décoration et ac-cessoires de mode : les élémentsde base proviennent le plus sou-vent de l’Inde.

Le Salon Fiscap de l’ingénierie pa-trimoniale et fiscale a souligné,entre autres, le rôle des PME dansl’investissement, pour réduire lesimpôts. Le développement dura-ble est « dans le vent » toutcomme les logiciels/internet, lesPME vertes et/ou médicales, etc.Pour la première fois un espa-ce prestige réunissait ArtCurial,Aristophil, le Club Med villas etchalets, et France Galop. Par-mi les PME présentes citons,Altheane, entreprise de mode pascomme les autres qui permet auxproducteurs de vivre dignement,et de respecter l’environnement.Le coton utilisé pour des robesravissantes provient de la régionde Calcutta.

La Maison « By Kilian » a lancéune exquise bougie parfumée « Love and tears » qui inclut dujasmin du Kerala. Il y a du nou-veau chez Salvador Dali, le « Sal-vador » pour homme associe can-nelle, vanille, musc, cèdre, etc. etsantal doré. Du nouveau aussichez « Bulgari Man » qui mélangebois blancs, ambre végétal, mielblanc, musc, vétiver, santal etbois de Cachemire. India Mah-davi a créé l’écrin aux 6 couleurspour une nouvelle palette defards à paupières.La revue « Plantes et médecines »a composé un guide de phytothé-rapie avec des conseils de santépour tous. Parmi les plantes étu-diées figure le « plantain indien »ou ispaghul, remède pour lesmaux de ventre, et le curcuma ousafran des Indes, utilisé pourtraiter les maladies du foie car ilstimule la sécrétion et l’élimina-tion de la bile.L’Atelier Cologne lance 5 nouvel-les Colognes, heureux alliagesd’agrumes et d’essences précieu-ses. Parmi elles, « l’orange san-guine » contient du bois de san-tal et le « Trèfle pur » contient dela cardamome.

Les salons parisiens ont reçu denombreux participants indiens,notamment celui du Prêt-à-Porter. Par ailleurs, à PremièreClasse, on a remarqué les créa-tions de la société Idea Plus : trèsinspirée par l’Inde dès l’origine,elle continue à faire fabriquerdans ce pays les foulards, étoles,écharpes et paréos. Les deuxcréateurs ont quitté Paris pours’installer à Biot, ils ont mêmeouvert en Inde une maison d’hô-tes dans le désert du Rajasthan.Comme toujours LINUM était auSalon Maison et Objet qui donneles dernières tendances en ma-tière de décoration, et réunit lesmeilleurs : Gien, Esteban, JeanVier, le Jacquard Français, etc.Linum est né en 1966 de la ren-

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contre d’un Suédois et d’unIndien. Tous deux veulent déve-lopper le design et préserver l’en-vironnement dans un esprit dequalité. Dans le sud de l’Inde, ilspurifient toute l’eau. En 2011, endehors des plaids, rideaux, tapiset draps de lit, Linum lance dessavons « de Marseille » autourde diverses senteurs fortes : la-vande, olive, rose, verveine, laitd’ânesse bio.

Le ménage Chaussat a étudié« Les meubles de port rochelais »(Ed. Etre et Connaître). Il n’est pasfacile de faire la différence entreles meubles de Bordeaux, deNantes et de La Rochelle. Parmiles bois précieux importés, les au-teurs citent le santal blanc, lebois d’Inde (râpé) et l’ébène noirde l’Inde. La notion même demeuble de port reste à redéfinir. Ilappartient à l’art populaire etprovincial, et ne relève pas du do-maine de l’art savant. Mais lesbois exotiques en font un objet decharme et souvent de grande va-leur.

Le Salon Pharmagora a mis en va-leur les dernières nouveautés dumonde pharmaceutique. On y re-trouve Roger et Gallet, le labora-toire Fabre, etc. L’éditeur Vidal aprésenté « Le guide des plantes quisoignent », ou la phytothérapie àl’épreuve de la science. Vivel’avoine, le cassis, le sureau, le mé-lilot, la bourdaine et autres végé-taux si bien utilisés par Naturac-tive. L’ouvrage rappelle que dans laplupart des pays d’Asie, les méde-cines traditionnelles sont toujoursen vigueur et font largement appelaux plantes. La médecine ayurvé-dique est employée en Inde depuisenviron 2 500 ans avant notre ère.Issu des Védas, ce système de santéconçoit cette dernière comme untout : la phytothérapie y occupeune place privilégiée. Le praticien

ayurvédique cherche à guérir lapersonne en l’aidant à retrouverl’équilibre perdu, véritable cause dela maladie. La personne est consi-dérée comme un microcosme del’univers composé de cinq élé-ments. Ceux-ci se combinent pourformer trois formes fondamenta-les : eau, air, feu. L’Inde dénombreenviron 1 250 plantes : les mélan-ges sont dosés pour chaque pa-tient. On les prépare sous formed’infusion, de lotion, de cata-plasme ou des pilules. À considéreraussi : le tamarinier (tamarindusindica), et l’isphaghul.

Ci-dessous portrait équestre duVizir présenté par l’Etude de PierreBergé qui propose aussi un auto-graphe de Tagore.

Rappelons que la Fondation desVMF soutient en 2011, le projet dela réalisation de l’inventaire du pa-trimoine de Chandernagor.

Echosau fil des pages

Les éditions du Croît Vif font sui-vre le monde des Charentes. Ellespublient : « L’œillet d’Oleron, lesSavatier marins et botanistes »,par Michel Savatier qui évoque

la personnalité de son ancêtreLudovic. Ce dernier, admis augrade de chirurgien de 2ème classeen 1855, est désigné pour serviren Inde où la France possède en-core cinq comptoirs. En avril1856, il est à l’hôpital maritimede Pondichéry, puis il se rend àKarikal et Chandernagor. En 1857,il est affecté à Yanaon. Au borddu navire « La Junon », il trans-porte les émigrants de l’Inde à laGuadeloupe.

Le Dictionnaire de l’île de Ré parH. Roques (Ed. Sud-Ouest) permetde saisir l’histoire mouvementéede l’île, et la diversité de sa fauneet de sa flore. Voici la vigne, lesmarais salants, les oiseaux et lesroses trémières. Parmi les person-nalités, citons Jacob Dechézeauxissu d’une grande famille calvi-niste. En 1778 capitaine sur leBrisson, il s’illustre à Pondichérycontre une escadre anglaise quivoulait prendre la ville. A la suitede cet exploit, il reçoit une épéed’honneur adressée par Louis XVI.

Hubert Bonin, professeur d’his-toire économique à Sciences PoBordeaux publie ‘’Banque etbourgeoisie : la Société Borde-laise de CIC 1880-2005 (ÉditionPIE Peter Lang). Il reconstituel’évolution stratégique d’unegrande banque régionale fran-çaise. La clef de cet ouvrage estl’enracinement d’une banquedans la communauté d’intérêts desa place. Bonin écrit, ‘‘’’LLee ccoonnttii--nneenntt iinnddiieenn aavveecc llaa ccôôttee ddeeCCoorroommaannddeell,, CCaallccuuttttaa eett lleessccoommppttooiirrss ffrraannççaaiiss eenn IInnddee ssoonnttll’’uunnee ddeess cclleeffss ddee llaa pprroossppéérriittéébboorrddeellaaiissee dduu mmiilliieeuu dduu ssiièèccllee,,ccaarr oonn yy vvaa cchheerrcchheerr lleess ttooiilleessppeeiinntteess ((iinnddiieennnneess)) eett ddeess ccoo--ttoonnnnaaddeess.’’ Tout comme à l’îleMaurice et à la Réunion, les pro-duits recherchés sont l’indigo, lepoivre, le sésame, le café et lesbois rares. ❑

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

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REVUE DES LIVRES

RomansRadhika Jha, Des lan-ternes à leurs cornesattachées, traduit del’anglais (Inde) parSimone Manceau, Ed.Philippe Picquier.Ce roman a pour hé-

roïne originale et symbolique, unevache et nous entrons par ses yeuxdans une Inde en mouvement.Rejetée par les hommes, elle erredans la jungle jusqu’à ce quel’humble Ranu la trouve et la ra-mène à son village, avec l’espoir deredonner le sourire à son épouseLakshmi, femme instruite et intelli-gente qui se morfond quelque peudans ce village du bout du mondeoù les ragots vont bon train. Avecla vache et la science, Ranu etLakshmi vont réussir à ouvrir leurvillage à la modernité et au progrèset à débuter une grande histoired’amour. Radhika Jha manifesteson amour pour son pays et abordede nombreux sujets caractéristi-ques de l’Inde tels que les mariagesarrangés, la coupure entre les villeset les campagnes, le statut desfemmes… C’est un livre qui racontela rupture entre la tradition et lamodernité, entre les jeunes et lesaînés, le défi des coutumes pourune vie meilleure, les tensions en-tre la science et la superstition.C’est un vaste panorama des ri-chesses et des contradictions del’Inde qui se déroule devant nous àtravers la vie du petit village deNandgaon et de ses habitantshauts en couleur.

Preeta Samarasan, Etc’est le soir toute lajournée, traduit del’anglais (Malaisie)par Yoann Gentrie,Ed. Actes Sud.Ce roman s’inscrit

dans la veine postcoloniale, duréalisme magique et la lignée des

sagas familiales, suivant les tracesde Salman Rushdie, d’ArundhatiRoy ou de Kiran Desai. En Malaisie,une famille indienne renvoie, unjour maussade de l’année 1980, lajeune servante tamoule Chellam àson triste sort, fait d’un père alcoo-lique et violent et d’un quotidienmisérable. Ashaa, la plus jeune fillede la Grande maison l’accuse eneffet d’être responsable de l’acci-dent de la grand-mère et la famillela soupçonne d’être enceinte. Se fi-gurant sans cesse entourée de fan-tômes, la petite fille prompte à seréfugier dans la rêverie essaiepeut-être de retarder le départ desa sœur aînée pour les Etats-Unis.Le père, progressiste mais absent,ajoute par son attitude au men-songe ambiant tandis que la mère,d’origine plus modeste, vit dansl’amertume et la rancœur. Les mul-tiples visions des personnagescréent un kaléidoscope à traverslequel on aperçoit cependant uneréalité constante et froide : les inégalités raciales profondes etdestructrices qui règnent enMalaisie. Les Indiens, descendantsdes serviteurs des colons britanni-ques, en sont les premières victi-mes car ils sont encore très pau-vres et vivent dans des conditionssordides. L’auteur, Preeta Samasa-ran est née en Malaisie en 1976.Elle est partie étudier aux Etats-Unis et vit désormais en France.Son premier roman, Et c’est le soirtoute la journée, fait une entrée re-marquée dans le monde de la lit-térature. Il a été sélectionné sur leslistes de l’Orange Prize et duCommonwealth First Book Awardet traduit en quinze langues. Son écriture est résolument mo-derne et belle, mêlant lyrisme etréalisme sans concessions. A tra-vers les drames et menson-ges d’une famille, elle fait apparaî-tre ceux de toute une société, à travers les visions distordues de la réalité, elle raconte la pro-fonde corruption du rapport aumonde.

GuideLadakh-Zanskar,avec 22 itinérairesde trekking dansl’Himalaya indien,par Charles Genoudet Philippe Chabloz,Ed. Guides Olizane,

Aventure.L’Himalaya a servi de refuge à descultures isolées pendant des siè-cles, certaines vallées sont mêmerestées inconnues pour des raisonspolitiques et géographiques et ontacquis ainsi un statut et des carac-téristiques à part. Tel le Ladakh etle Zanskar, enserrés entre lePakistan et le Tibet dans l’Etat in-dien de Jammu et Cachemire, qui adésormais une certaine autonomieet reste un refuge pour la culturetibétaine. Mais cette région s’ouvreaussi de plus en plus au mondemoderne et au tourisme. Ce guidepropose de nous initier à cette ré-gion de façon très détaillée afin dela visiter dans le respect de sescoutumes, la connaissance de sonhistoire et la maîtrise de son envi-ronnement. Plusieurs spécialistesse sont associés aux auteurs pournous raconter les coutumes et lesparticularités des habitants, lagéologie, la faune, l’histoire duLadakh, son architecture. Le guidedétaille ensuite les renseignementspratiques concernant les visas, lesambassades, les agences, l’équipe-ment, les moyens de se rendre dansles différentes parties du Ladakh. Ilpropose enfin des itinéraires detrekking et d’alpinisme. Agrémentéde schémas, de cartes, de photos etd’un lexique, ce guide très completdonne envie de découvrir ou d’ap-profondir cette région que ce soitsur place ou pour un voyage depuisson chez-soi.

SpiritualitéVers la réalisation desoi, Citations com-mentées des Upa-nishad et histoires(tome II), mises enforme par Daniel

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Roumanoff, Svami Prajnanpad,Ed. Accarias L’Originel.Daniel Roumanoff a suivi l’ensei-gnement de Svami Prajnanpad qu’ila rencontré en 1959. A partir delettres du maître à ses disciples etd’entretiens enregistrés, il écrit desouvrages qui reprennent l’ensei-gnement de ce sage indien. Cet ou-vrage est la suite de La Connais-sance de Soi publié en 2008. Dansla tradition des dialogues philoso-phiques, le disciple s’entretientavec le maître qui cite lesUpanishad puis raconte des histoi-res vécues ou des exemplesconcrets pour illustrer et expliciterles citations. Daniel Roumanoff es-saye ainsi de transmettre l’ensei-gnement de Svami Prajnanpadsous forme d’histoires et de para-boles et de montrer que son ensei-gnement s’appuyait sur des sour-ces traditionnelles notamment lesversets des Upanishad. Le lecteur aalors un parcours détaillé et desexemples concrets pour prendre lechemin de la connaissance et de laréalisation de soi qui lui montrentla façon de procéder et d’analyserles relations à autrui.

Energie du man-dala, par MarlisLadurée, textes de Mathieu, Ed.Le Courrier du li-vre.

Il y a en effet une magnifiqueénergie qui se dégage de ce livre.Avant même de débuter la lecturedu livre, sa belle couverture trèscolorée charme le regard. Ce livrecomporte une multitude de man-dalas tous aussi resplendissantsque celui dessiné en couverture.Les mandalas sont accompagnésde textes poétiques et pénétrantsqui donnent aux lecteurs des indi-cations utiles afin de tirer une sa-tisfaction maximale de la contem-plation des mandalas. A la foismystérieux et envoûtants, cesmandalas plongent le lecteur dansun état d’apaisement certain. Le centre de ces mandalas attirel’œil pour l’envoûter, il devientalors difficile d’en détourner le re-

gard. La notion d’infini prend toutson sens dans ces stupéfiants des-sins, car leur contemplation trans-porte le lecteur hors du temps etde l’espace. Mais pour cela, nousexplique le livre, il faut avant toutechose réussir à faire disparaître le « je » pour une vision de l’humanitécomme un « tout ».En plus des mandalas dessinés parl’auteur, le livre comporte une trèsbelle collection de mandalas dessi-nés par des artistes contemporainsde divers horizons.

Histoires spirituellespar Râmana Mahâr-shi, Ed. Accarias/L’OriginelPlus qu’un simple re-cueil d’histoires, cetouvrage présenté et

traduit par Patrick Mandala, repré-sente l’un des trésors spirituels del’Inde. C’est une invitation à unvoyage qui à pour destination ladécouverte de la sagesse que nouspropose l’auteur. Sri Bhagâvannous livre ici, avec toute la fraî-cheur qui le caractérise, quelqueunes des plus merveilleuses et plusanciennes histoires de l’Inde. Riched’un formidable enseignement, ceshistoires ont pour la plupart,comme point de départ une dé-marche spirituelle, une réponse àun questionnement, l’éclaircisse-ment d’une écriture religieuse oud’une opinion. De nombreux grands sages ontégalement choisi la narration poé-tique, et la métaphore comme mé-thode d’enseignement mais ce livrese démarque par l’impressionnantdon de conteur de Sri Bhagâvanqui transparaît à travers ses textes.« Sri Bhagavân ne contait pas seu-lement l’histoire, mais il la jouaitpour le bonheur de ses dévots. Sil’histoire était particulièrementémouvante, les larmes coulaientspontanément de ses yeux. Telleétait l’attraction de ces histoires. « Lorsque nous entendions SrîBhagâvan commencer à raconterune histoire, même si nous l’avionsentendue de nombreuses fois au-paravant, nous arrêtions immédia-

tement toute activité – quellequ’elle soit- pour nous précipiter àson côté afin de l’entendre de nou-veau ! »Toutes ces histoires feront le déliceaussi bien des amoureux etconnaisseurs de l’Inde que desnéophytes !

Sciences humainesSudhir Kakar, Fou etDivin, traduit del’anglais par Domi-nique Vitalyos, Ed.du Seuil.Sudhir Kakar, psy-chanalyste et ro-

mancier, part du constat de la syn-thèse actuelle du romantisme - quiconçoit l’existence comme unequête et souligne l’importance duspirituel - et du rationalisme, scep-tique vis-à-vis de tout pouvoir su-périeur et des aspirations au su-blime. Ces deux conceptions apriori opposées ont pourtant ten-dance à se compléter. Ainsi, onperçoit aujourd’hui en Occidentune résurgence du romantismetandis que le rationalisme s’étenddésormais dans les cultures orien-tales notamment en Inde ou enChine. Pour Sudhir Kakar, « le spiri-tuel incorpore les possibilitéstransformationnelles du psychismehumain ». Sa thèse intègre doncl’esprit au psychisme dans la psy-chologie de l’individu. Il explorealors l’interaction entre le psy-chisme et l’esprit dans des contex-tes rituels, thérapeutiques et à tra-vers la vie de grands hommescomme Osho, Gandhi et DrukpaKunley. Une lecture psychanalyti-que de la vie de ces gourous quis’appuie sur des biographies ou au-tobiographies, censée apporter unéclairage moderne à une spiritua-lité qui s’appuie sur des théories etpratiques très anciennes, leurconfère une actualité pertinente. Ilétudie également l’empathie enpsychanalyse et dans la thérapeu-tique spirituelle, les recours au ri-tuel pour finir sur la religion et lepsychisme.

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REVUE DES LIVRES

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REVUE DES LIVRES

ArtL’Art indien, parEdith Par l ier-Renault, GillesBéguin, Madelei-ne Giteau, PierrePichard et AminaTaha Hussein-

Okada, (sous la direction de EdithParlier-Renault), Ed. Presses Uni-versitaires Paris-Sorbonne.De l’Empire de l’Indus à la périodecontemporaine, en passant par lapériode védique et les débuts dubouddhisme, ce livre grâce à uneprogression chronologique nous ex-pose plusieurs siècles de l’art in-dien. Riche de nombreuses illustra-tions de peintures, sculptures, re-présentations de palais, temples ou

sanctuaires et bien d’autres imagesencore, ce livre retrace l’évolutionde cet art à travers le miroir destrois grandes religions qui onttrouvé naissance en Inde, à savoirl’hindouisme, le bouddhisme et lejaïnisme. Il met en avant le rôlejoué par les religions dans la dispa-rition des représentations abstraitesou symboles au profit des représen-tations physiques, représentationsphysiques qui s’expliquent notam-ment par la volonté des adeptes dedonner corps à leurs divinités. Ce livre s’attache à nous décrire lesorigines et l’histoire de l’art dusous-continent indien avec l’Inde,le Sri Lanka et le Népal dans unepremière partie et s’intéresse dansune seconde partie à l’essor de l’art

ainsi que ses influences dans lespays d’Asie du Sud et plus précisé-ment, la Birmanie, le Laos, leCambodge, la Thaïlande, la Malai-sie, l’Indonésie et le Vietnam.Réalisé grâce à un concert de véri-tables experts, ce livre regroupe unnombre impressionnant d’œuvres. A la fois vestiges du passé et té-moins privilégiés d’une civilisationancienne mais toujours présente,ces œuvres demeurent pour unemajeure partie sur leur lieu de créa-tion tandis que d’autres sont au-jourd’hui exposées dans les plusgrands musées à travers le mondecomme The Metropolitan Museumof Art à New York ou encore leMusée National des Arts asiatiquesGuimet à Paris.

Hariprasad Chaurasia etl’Art de l’Improvisation,par Henri Tournier, Ed.Accords Croisés.L’Inde dispose d’une trèsriche tradition musicale,et Pandit HariprasadChaurasia est l’une des

figures majeures de l’art musical in-dien alors que contrairement à bonnombre d’artistes indiens, il n’étaitpas issu d’une famille de musiciens.Il lui aura fallu se battre pour y par-venir et peut-être est-ce la raisonpour laquelle transmettre est si im-portant à ses yeux. Artiste de re-nommée internationale, à la foisgrand inventif et fabuleux instruc-teur, Hariprasad Chaurasia a doncaccepté à travers ce livre de livrerune part de sa connaissance artisti-que aux étudiants occidentaux. Il adu reste été directeur artistique duprogramme d’étude de musique in-dienne du Conservatoire de Rotter-dam en 1991 où il continue à ensei-gner, assisté d’Henri Tournier, forméà l’improvisation par Roger Bourdin,soliste français de renom. Henri Tournier suit l’enseignementde Hariprasad Chaurasia depuis1989 et travaille en tant qu’assis-tant-professeur à ses côtés depuisprès de quinze ans au Conservatoirede Rotterdam. Musicien, il est aussichercheur, il intègre la flûte bansuridans le répertoire contemporain.

La musique en Inde se transmetoralement de maître à élève. Elleest en majorité créée dans l’ici etmaintenant et de ce fait ne peuts’écrire. Une partie est fixe, l’autreimprovisée. Henri Tournier évoquedans ce livre l’enseignement tradi-tionnel, la transmission sur le modede l’oralité ou par l’écrit, commentl’enseignement de la musique in-dienne se transmet aux étudiantsoccidentaux. Il y a quelque chosede monastique dans ce travaild’imprégnation, de reproduction etde mémorisation qui fait penser àla rumination des moines. Une foisles bases techniques assimilées,l’élève improvise phrase par phrase,travail de longue haleine qui prenddes années et auquel vient s’ajouterla mémorisation d’éléments d’im-provisation jusqu’à se sentir àmême d’expérimenter ses propresidées.Ce livre-coffret contient égalementdeux CD comportant plusieurs ra-gas qui seront écoutés par le noninitié ou l’initié quelque soit leurniveau. Ils vibreront en chacun demanière différente mais non moinsriche. Grâce au système de nota-tion indienne et occidentale con-temporaine, celui qui voudra allerplus loin dans la compréhensiondes ragas le pourra. Ces CD offrentdifférentes possibilités aux lec-teurs, à savoir une simple écoute

des enregistrements, une écouteappuyée par les diverses retrans-criptions ou encore la possibilitéd’utiliser les partitions pour rejouerles morceaux de musique.Ce livre s’accompagne des peintu-res aux couleurs chatoyantes del’artiste indienne Sujata Bajaj qui,en miroir, susciteront chez le lec-teur ce rasa, cette saveur, si parti-culier dans l’art indien. Musicien degénie, Hariprasad Chaurasia dis-pose d’une faculté stupéfiante àimproviser, comme en témoigne lesnombreux morceaux d’improvisa-tion enregistrés à l’attention de sesétudiants du Conservatoire deRotterdam Codarts, point de départde la réalisation de ce livre initiépar la Direction du Conservatoirede Codarts.Le gouvernement français a remis àPandit Hariprasad Chaurasia les in-signes de Chevalier dans l’Ordre desArts et des Lettres pour sa contri-bution à la musique. L’ouvrage aété proclamé « Coup de cœurMusiques du Monde 2010 » del’Académie Charles Cros le 9 no-vembre 2010.Un concert et une réception ont étéorganisés à la résidence del’Ambassadeur de l’Inde à l’occa-sion de la sortie de l’ouvrage enseptembre 2010 en présence deSaïd Assadi, Président d’AccordsCroisés. ❑

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

CÉLÉBRATION• Le 150ème anniversaire de naissance de l’icône culturelle la plus connue de l’Inde, Gurudev Rabindranath Tagore a débuté avec beaucoupd’enthousiasme. Depuis des remises de prix conférés au nom du Barde du Bengale et des bourses pour chercheurs jusqu’à des expositions de pein-ture, un large éventail de projets a démarré le 7 mai denier. Le lancement du programme de commémoration qui va durer un an a eu lieu en pré-sence du Premier Ministre qui a annoncé la création d’un prestigieux Prix international portant le nom du lauréat du Prix Nobel. Le PremierMinistre a indiqué que ce Prix saluerait les contributions louables pour la promotion de la fraternité internationale en résonance avec les idéauxd’humanisme universels que Rabindranath Tagore développait à travers son université de Vishwa Bharati.Une subvention de 21 millions du US dollars a été remise à cette institution et le Premier Minister a promis qu’il s’impliquerait personnellementà sa renaissance. Un jury présidé par le Premier Ministre sélectionnerait chaque année un citoyen du monde qui, dans sa vie ou dans son travail,met en application les hauts idéaux de Rabindranath Tagore. Parmi les projets, mentionnons la collection digitale en quatre volumes d’environ 2000 peintures originales de Tagore provenant de divers sitesdont Vishwa Bharati et la National Gallery of Modern Art. Une nouvelle bourse nationale Tagore pour les relations culturelles permettra à deschercheurs renommés d’entreprendre des projets de recherche sur les ressources culturelles peu ou pas connues qui se trouvent dans des institu-tions culturelles indiennes.• Un festival de films de trois jours autour des œuvres de Rabindranath Tagore a été organisé par l’Indira Gandhi Centre for the Arts duMinistère de la Culture en collaboration du Directorate of Film Festivals, du Département Film du Ministère de l’Information et de l’Audiovisuel àVigyan Bhawan, à l’occasion des célébrations du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore. Durant le festival, huit films ont étéprojetés qui ont montré le dialogue créatif que les œuvres de Tagore créent avec les réalisateurs indiens. Les films projetés sont : RabindranathTagore (1961) de Satyajit Ray, Kabuliwala (1956) de Tapan Sinha, Tagore’s Paintings (1970) de Dire Ranabir Ray, Kbudito Pashan (1960) de TapanSinha, Charulata (1964) de Satyajit Ray, Tagore’s Ode to Nature (1986) de Ranabir Ray, Bhaire Baire (1984) de Satyajit Ray et Teen Kana (1961)de Satyahit Ray.

CULTURE• La célébration de la Journée internationale des muséesLe Ministère de la Culture a célébré la Journée internationale des musées. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les musées nationauxindiens à travers tout le pays à cette occasion. L’accès libre a été proposé au public au Allahabad Museum à Allahabad, au musée de Madras,Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya, à l’Indian Museum à Calcutta, au National Council of Science Museums, à la National Galleryof Modern Art à New Delhi, Bombay et Bangalore, au National Museum de New Delhi, au musée Salar Jung, à Hyderabad, au Victorial MemorialHall à Calcutta, aux musées de Sarnath, Nalanda, Konarak, Nagarjuna Konda et 40 autres musées de l’Archaeological Survey of India. Conférences,séminaires, concours de peintures sur place, projections cinématographiques spéciales ont été organisés à plusieurs endroits dans ce cadre.Le National Museum de New Delhi a organisé une conférence publique sur L’Art bouddhique et son impact sur l’Asie centrale par Dr. ChhayaBhattacharya-Heasner, boursier national Tagore. Le musée a également organisé un Panorama du Nord-Est avec des photographies, des films do-cumentaires, des objets, des parures, des bijoux, de l’artisanat. L’administrateur du National Museum, Dr.C.V Ananda Bose, a lancé des DVD dufilm documentaire The Khasis du Meghalaya. Une conférence a également été donnée par le conservateur du musée sur les Monnaies indiennesà travers l’histoire. Des projections de films sur L’art et la culture indienne ont été proposées dans l’auditorium du musée. La branche de Delhi del’Archaeological Survey of India a célébré la Journée internationale des musées sur le thème « Musée et Mémoire » au Children’s Museum au SiriFort. Des concours de peintures d’objets et de pièces du musée ont été proposés aux enfants dont les œuvres ont été exposées pour les élèves desécoles (India Travel Online, vol XIV, N° 10).

DÉCÉS• Nawang Gombu, la première personne à avoir escaladé le Mont Everest deux fois, est décédé à l’âge de 79 ans. Non seulement il fut le plusjeune Sherpa à atteindre le South Col durant la première expédition réussie en 1953, mais il a été le premier à escalader le Mt Everest avec JimWhittaker durant l’Expédition américaine de l’Everest en 1963. Puis de nouveau en 1965 il a escaladé le sommet le plus haut du monde avec leCapitaine Awarae Singh Cheema en tant que membres de l’Expédition indienne de l’Everest. Le South Col se réfère à la voie méridionale entre leMont Everest et le Lhotse, respectivement les premier et quatrième plus hauts sommets du monde. Il a escaladé plusieurs autres sommets :Makalu, Sakang, Saser Kangri, Nanda Devi, Cho Oyu, Koktang et Ratong. Nawang Gombu a fait partie du premier groupe de Sherpas avec TenzingNorgay à suivre un cours de guide de montagne en Suisse en 1954. Ils devinrent l’épine dorsale du Himalayan Mountaineering Institute, à l’ins-tigation du Pandit Jawaharlal Nehru. Pour ses activités de sportif de haut niveau et d’enseignant, il a reçu le Padma Bhushan, le Pasma Shree,l’Arjuna Award, la médaille d’or de l’Indian Mountaineering Foundation, entre autres.

TOURISME• Réouverture des sanctuaires « Chardham »Après la réouverture des sanctuaires de Gangotri et Yamunotri le 6 mai, situés à 3200 et 3615 m d’altitude respectivement, le fameux sanctuairehimalayen de Kedarnath a ré-ouvert ses portes pour les pèlerins le 8 mai ainsi que celui de Badrinath. Dédié à Shiva, le sanctuaire de Kedarnathqui se situe à une altitude de 3581 m dans les Himalayas du Garhwal, est accessible après une longue marche de 14 km à partir de Gaurikund.Ces quatre sanctuaires sont désignés sous le nom de « Chardham ». Ils sont fermés d’octobre-novembre à avril-mai étant donné les conditionsclimatiques extrêmes en hiver. Le pèlerinage attire près de 1,5 million de pèlerins chaque année venant de l’Inde et de l’étranger.• Le palace Leela Udaipur gagne aux récompenses Asiaspa 2011Le palace Leela Udaipur a obtenu la récompense du « plus luxueux hôtel spa en Inde » lors de la récente cérémonie des AsiaSpa Awards 2011.L’AsiaSpa Awards reconnaît les spas exceptionnels et évalue le niveau des spas en termes de qualité et d’innovation. Tamir Kobrin, directeur duLeela Palace d’Udaipur, a dit sa fierté que la passion de son équipe à servir le client afin que celui-ci vive des expériences de bien-être dans lesmeilleures conditions de service et d’accueil, ait été reconnue. (India Travel Online, vol XIV, N° 10)• La promotion du tourisme indien au festival de CannesLe Ministère de l’Information et de l’Audiovisuel ainsi que le Ministère du Tourisme ont collaboré pour intégrer la synergie entre la promotion descinémas de l’Inde et la campagne Incredible India du Ministère du tourisme au festival de Cannes qui s’est tenu du 11 au 22 mai 2011. Leur ob-jectif commun est de promouvoir des destinations à travers le tourisme cinématographique, d’autant plus que le Ministère du Tourisme fait déjà

NOUVELLES DE L’INDE

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Citation du mois« Nous sommes persuadés que les marchés de capitaux en Inde vont atteindre une taille et une échelle importantes »

Douglas Braunstein, Président-directeur généralJPMorgan Chase

NOUVELLES DE L’INDE

la promotion de l’Inde en tant que destination touristique au Festival du film à Cannes. Ceci se fait déjà dans la toile de fond des locations defilms jouant un rôle important dans la détermination du trafic touristique de l’étranger en Inde, faisant ainsi la promotion de l’Inde pas seule-ment en tant que destination touristique, mais également en tant que destination en terme de cinéma. Le Ministère de l’Information et de laDiffusion, à travers sa plateforme « India Pavilion » à Cannes vise à utiliser le forum des festivals de film et des marchés avec le projet de fairela promotion du tourisme de cinéma, et de l’Inde en tant que destination de film. L’objectif est de promouvoir la marque du cinéma Indien en tantque partie intégrante de la campagne Incredible India. (India Travel Online, vol XIV, N° 10)

• Le Tourisme du Kerala est un modèle pour les autres Etats indiens et pays en termes de marketing et d’introduction de nouveaux produits tou-ristiques comme les houseboats et l’Ayurveda, a dit M. Madhavji, le Président du Conseil de la Chambre de Tourisme de la South Asia Associationfor Regional Cooperation. Le pays peut faire encore davantage pour promouvoir le tourisme en invitant les visiteurs à y séjourner une nuit de plus.Plus de cinq millions d’étrangers visitent le pays pour affaires ou pour les loisirs. « En moyenne un visiteur dépense 104 US dollars par jour. Sinous pouvons persuader la moitié des visiteurs à séjourner une nuit supplémentaire, le pays obtiendrait des centaines de milliers de devises étran-gères en plus. » (India Travel Online, vol XIV, N° 10)

• L'Inde a rejoint le club international des lignes de croisière avec le premier bateau de croisière du pays, AMET Majesty, qui devrait faire sa pre-mière visite sur les côtes indiennes en juin 2011. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011)

DÉVELOPPEMENT DURABLE• C’est parti pour la culture du jatropha, le carburant-bioLe gouvernement de l'Uttar Pradesh est en train de créer une pépinière de jatropha, d’une superficie de 1 000 hectares dans le quartier deBahraich, pour cultiver des graines en vue de plantations futures afin de récolter du diesel-bio. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011)

• La plus grande usine à énergie solaire de 10MW du paysAzure Power a announcé la commande de la Phase 1 de son usine à panneaux photovoltaiques de 10 mégawatts (MW) dans le village de Khadodaau Gujarat. Cette usine est le plus grand projet d’énergie solaire en Inde. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011)

• Greenko sur le point d’installer des parcs éoliens dans trois EtatsLe groupe Greenko, engagé dans des projets d’énergie renouvelable, a obtenu la permission de développer des parcs éoliens dans les Etats duMaharashtra, du Karnataka et du Rajasthan, avec une capacité totale de 650 mégawatts (MW) en phases. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011)

ECONOMIE ET ENTREPRISE• L'Inde bat la Chine dans sa contribution Internet au GDPEn Inde, l'Internet a contribué à hauteur de 5% à la croissance du GDP ces cinq dernières années en comparaison avec la moyenne de 3% del'économie des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), selon une nouvelle étude McKinsey. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011)• Renault lance sa berline premium Fluence pour un montant de 28 727 dollars.Le constructeur automobile Renault a réintroduit le marché indien avec le lancement de sa voiture Sedan premium Fluence à 28 727 dollars (prixdernier salon d'exposition, à Delhi) pour le modèle diesel et 31 844 dollars pour le modèle entièrement essence. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011).• Le rendement industriel enregistre une croissance de 7,3% en mars 2011Le rendement industriel de l'Inde, selon l’Indice de Production Industrielle (IIP), a enregistré une croissance de 7,3% en mars 2011, en comparai-son avec la période correspondant du dernier exercice fiscal. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011)• ISRO sur le point de lancer un satellite français en 2012L'Indian Space Reasearch Organisation (ISRO) prépare le lancement du satellite français à capture d'images pour 2012. Le satellite français SPOT(Satellite Pour l’Observation de la Terre), est un système satellite d'observation terrestre doté d'une imagerie optique haute résolution. (IBEF,CCXLVI, 16 mai 2011).• Renault sur le point d'augmenter ses parts d'approvisionnement en IndeLe constructeur automobile Renault versera 80 millions d'euros pour des composants en provenance d'Inde pour approvisionner ses usines àl'étranger. La compagnie a augmenté l'approvisionnement de ses parts pour toutes ses opérations de démonstrations Renault pour faire de l'Indele centre d'activités dans ce domaine.Les parts d’approvisionnement de la compagnie ont augmenté et démontre la détermination de Renault pour faire de l’Inde le centre d’activitésdans cette région. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011)• Le réfrigérateur pour l’Inde ruraleGodrej a développé une solution de réfrigération bon marché, ChotuKool, pour satisfaire les foyers de l’Inde rurale. Afin d’y rendre populaire ceréfrigérateur de 7,8 kg qui respecte l’environnement, Godrej s’est associé avec des organisations non-gouvernementales (ONG), des institutionsde micro-finance et collabore avec des groupes d’auto-soutien. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011)

RÉCOMPENSES• Le tout premier ingénieur indien récompensé par l'EUR ING (Ingénieur Européen)Bishnujee Singh, président directeur général d'Aerospace Inc, est le tout premier ingénieur en provenance de l'Inde à recevoir la distinction del'EUR ING (Ingénieur Européen) de la FEANI (Fédération Européenne d''Associations Nationales d''Ingénieurs Asbl) de Bruxelles. ActuellementMonsieur Singh est à la tête de Cayley Aerospace Inc. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011)• Fait de la semaineUn protocole d’accord a été signé entre THDC India Ltd et l’Uttarakhand Technical University (UTU) pour gérer le premier institut d’ingénierie hy-draulique qui va être construit dans la région montagneuse de Tehri. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011)

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LE COIN DES ÉCHOS

Manifestations• L’Inde fait frémir le corps et lespapilles

Après l’Espagne en 2009, les ani-mateurs du quartier SNCF Christ-Roi ont décidé de mettre à l’hon-neur la culture indienne le 29 dé-cembre 2010. Une soirée décou-verte de l’Inde à l’initiative du Pôlejeunesse organisée dans la salle duChrist-Roi.

Environ 70 personnes ont bravé lefroid et la neige pour assister àcette soirée festive qui a rassembléles jeunes comme les adultes dusecteur. « Dans le cadre des fêtes defin d’année on propose une soiréethématique pour découvrir un pays,une culture. Cette année, on s’estmis en rapport avec l’associationInde-Alsace et on leur a donnécarte blanche pour animer la soi-rée », résumait Augusto, animateur.

Un moment festif précédé au cou-rant de la semaine par deux ate-liers, maquillage au henné et dansefaçon Bollywood (cinéma indien),animés par l’association Inde-Alsace. Son président, KaushikGupta avait fait le déplacementpour venir parler de l’Inde et de saculture, le tout illustré par desphotos.

Ce cours ludique et instructif a faitplace aux travaux pratiques avec ladégustation d’un repas indien. Desmets préparés sous la houlette deMme Jupiter, originaire du pays deGandhi et membre du collectifd’habitants du quartier SNCF, aidéenotamment par deux autres mem-bres du collectif et quelques jeunesqui ont fait le service.

Les festivités de cette soirée trèsréussie se sont achevées par unspectacle frais et énergique dedanses Bollywood, proposé par latoute jeune association strasbour-geoise « Un jour en Inde ». Avecleurs costumes colorés, ils onttransporté le public, visiblementconquis par leur joie et leur bonnehumeur.

• Une journée consacrée à l’Indeà Deauville le 11 mars 2011L’ambassadeur de l’Inde en France,M. Ranjan Mathai, le chef de mis-sion adjoint, Mme. Gaitri Kumarainsi que la Conseillère aux affaireséconomiques et commerciales,Mme. Manju, ont pris part à lajournée consacrée à l’Inde qui a étéco-organisée par le Centre interna-tional de Deauville (CID) et la villede Deauville le 11 mars 2011 dansle cadre du 13ème festival de filmasiatique de Deauville.La rencontre économique «France-Inde : regards croisés» qui s’arti-culait autour de trois tables rondesa réuni durant une journée d’im-portantes personnalités du mondeéconomique des deux pays afin demieux comprendre les relationséconomiques entre l’Inde et laFrance et de partager leurs témoi-gnages.Lors de la session d’ouverture,Mme. Gaitri Kumar est intervenuesur la situation géopolitique de larégion. Cette intervention s’estpoursuivie par une table ronde sur«Les investissements et partena-riats indiens en France» à laquelleont participé la Conseillère et desentreprises telles que Bouvet-Ladubay, Cap Gemini Consulting etIndian Touch qui ont débattu surles expériences des entreprises in-diennes en France. La dernière ta-ble ronde portait sur «Les investis-sements et partenariats français enInde» avec la participation de so-ciétés telles que Veolia,Arianespace et Renault Agricul-ture.L’ambassadeur a conclu cette jour-née par un discours sur «Les oppor-tunités et les défis de l’Inde» en in-diquant que l’Inde fera certaine-

ment partie des deux ou trois pre-mières économies au monde àl’horizon 2050, et qu’au fur et àmesure que le pays se développe,l’Inde deviendra le moteur decroissance de l’économie mondiale.En revanche, la pauvreté de massereste le défi majeur du pays, a-t-ilajouté. Selon lui, les défis de la sé-curité alimentaire, d’alphabétisa-tion et de santé seront considéra-bles. Au passage, il a souligné lesprincipaux programmes du gouver-nement pour enrayer la pauvreté etle sous-développement. Quant auxrelations indo-françaises, l’ambas-sadeur a mentionné que l’Inde esten train de nouer un véritable par-tenariat stratégique avec la Francereposant sur l’énergie civile nu-cléaire, l’espace et la défense. Cette journée consacrée à l’Indes’est terminée par la projectiond’un film indien Udaan au CID.

• Le concours Miss Berbère s’estdéroulé le 17 avril 2011 et fut unspectacle magnifique, les fillesétaient toutes jolies et l’Inde miseà l’honneur puisqu’elles portaient,cette année encore, des saris.« Si l’année dernière nous avionsdécidé que les filles porteraienttoutes des saris noirs, nous avonstrouvé dans le paon une sourced’inspiration. Nous avons brodé desplumes de paon sur les blouses etles saris portés avec un énormecollier et des bindis rouges vifs.

Le Parisien a publié du reste unesuperbe photo. Le concours 2012aura lieu en compagnie de MmeGeneviève de Fontenay.Diana, juriste et propriétaire de« DiaFer customized EventPlanner » et moi-même, Fernand,Studio manager de mode pour

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Le chef de mission adjoint, Mme. Gaitri Kumar,lors de la session d’ouverture

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Cerruti, à l’origine de ce concourssommes tous les deux originairesde Pondichéry. Fernand a travailléavec Louis Vuitton et Yves SaintLaurent avant d’être Studio mana-ger. Ils ont lancé DiaFer dans le butde montrer aux Français la multi-culture indienne à travers sa mo-dernité et sa créativité. La plupartdes Français ne connaissent queBollywood mais pour eux, l’Inde nese réduit pas qu’à cela. Fernandtente d’intégrer un top modèle in-dien appelé Priyanka Chopra dansune campagne ici à Paris. Un autreprojet pour l’année prochain «Pantloon Miss India ». Affaire àsuivre ! »

• Visite à Paris du ministre indiendu commerce et de l’industrie,Anand Sharma, du 23 au 26 mai2011Le ministre indien du commerce etde l’industrie, Anand Sharma, s’estrendu à Paris du 23 au 26 mai 2011pour participer à la réunion du50ème anniversaire du conseil del’OCDE au niveau des ministresainsi qu’à une rencontre informelleportant sur le cycle de négocia-tions de Doha de l’organisationmondiale du commerce.

de l’enseignement supérieur et dela recherche.Le ministre Sharma, qui était ac-compagné d’une délégationd’hommes d’affaires de haut ni-veau émanant du patronat indien,a pris la parole lors de trois ses-sions interactives organisées res-pectivement par Paris-Ile-de-France Capitale économique, leMEDEF et la Chambre deCommerce et d’Industrie franco-indienne en présence de dirigeantsfrançais pour parler des perspecti-ves et des opportunités pour les in-vestissements français en Inde.

A l’occasion de la réunion duconseil de l’OCDE au niveau desministres, le ministre indien ducommerce et de l’industrie s’estadressé lors des sessions sur les«Economies émergentes», «Les pla-cements à long terme» et «Le com-merce et les emplois». Il a fait partdu point de vue de l’Inde sur lesdéveloppements internationaux, lanécessité de rééquilibrer l’écono-mie mondiale, et le besoin de ré-former les institutions financièresinternationales.

Distinctions• Record historique dans l’indus-trie aéronautique en IndeLe groupe Jet Airways, le groupeinternational numéro un en Inde, aenregistré un record historique enmai 2011 avec plus de 2 millions devoyageurs transportés sur son ré-seau domestique et international.Cette hausse de trafic de 17% parrapport à la même période l’annéedernière s’explique principalementpar la toute récente reprise écono-mique mondiale et par la périodedes vacances scolaires en Inde. Jet

Airways a également annoncé laré-élection de M. Naresh Goyal,président fondateur de la compa-gnie, au conseil d’Administrationde l’Association Internationale duTransport Aérien (IATA) jusqu’en2013.

Projet• L’Inde construit un nouveau bâ-timent sur le campus de la CitéU !Le 28 mars 2011 au soir, en pré-sence de M. Ranjan Mathai,Ambassadeur de l’Inde en France etde ses collègues de l’Ambassade,Bikas C. Sanyal, Directeur de laFondation de la Maison de l’Inde, asigné avec le cabinet « IntégralLipsky + Rollet architectes », lecontrat de maîtrise d’œuvre pourl’édification d’un nouveau bâti-ment de la Maison de l’Inde, quijouxtera la construction existante.L’agence « Intégral Lipsky + Rolletarchitectes » a été choisie à l’issued’un processus de sélection qui,parmi 40 concurrents initiaux ré-pondant aux critères fixés, en a re-tenu 11, puis 5, admis à concourirle 14 décembre 2010. Le jury,constitué de SE l’Ambassadeur del’Inde, la Déléguée générale de laCIUP, le Directeur de la Fondationde la Maison de l’Inde, le Directeurdu patrimoine de la CIUP, et de re-présentants de la Chancellerie desUniversités de Paris, du Ministèrede l’Enseignement Supérieur et dela Recherche, de la Ville de Paris,ainsi que de l’Architecte desBâtiments de France (avec voixconsultative), s’est prononcé en fa-veur du projet du cabinet « IntégralLipsky + Rollet architectes ».Le coût de la construction du pro-jet, financé intégralement parl’Inde, s’élèvera à 6.825.000 eurostoutes dépenses confondues. Lebâtiment sera édifié sur la parcellenord-est du terrain sur lequel estsituée l’actuelle Maison de l’Inde,mis à disposition par la Chancel-lerie des Universités de Paris. Lanouvelle construction comportera,outre les espaces communs, 72chambres avec douches et toilet-

Lors de son déplacement, le minis-tre indien s’est entretenu avec laministre française de l’économie,des finances et de l’industrie,Christine Lagarde, sur le commerceet les investissements bilatéraux.De même, Anand Sharma et la mi-nistre française de l’enseignementsupérieur et de la recherche,Valérie Pécresse, sont intervenusdans le cadre d’un séminaire orga-nisé par Paris-Ile-de-FranceCapitale économique pour parlerde coopération dans les domaines

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tes, dont 5 pour couples et 67chambres individuelles. Conformé-ment aux engagements pris enmatière de développement durable,le bâtiment devra répondre auxcritères d’excellence en matière deperformances énergétiques. La li-vraison est prévue à la rentrée uni-versitaire 2013-2014.

• Projet d’une nouveau départe-ment culturel de l’Ambassade del’Inde pour 2014.

L'Ambassade de l'Inde en France,M. Ranjan Mathai, pour le comptedu Gouvernement indien et M.Jean-Pierre Conrie, DirecteurGénéral des Finances Publiques del'Ile de France et du départementde Paris au Ministère du Budget etdes Finances, pour le compte duGouvernement français, ont signéle 30 mars 2011 l'accord pour l'ac-quisition de la propriété au 3, ave-nue de Lowendal, 75007 Paris.Ce bâtiment abritera le ServiceCulturel de l'Ambassade et lui per-mettra d'étendre ses services cul-turels en France. Ceci marque unjalon important dans les relationsculturelles bilatérales. MmeJasmine Zernini, Sous-DirecteurAsie-Océanie, représentait leMinistère français des AffairesEtrangères et M. Dominique deRoquefeuil, Chef du Service FranceDomaine représentait FranceDomaine, Paris à la cérémonie designature à l'Ambassade.

Célébrations• Célébration du 150ème anniver-saire de la naissance de Rabin-dranath Tagore par l’AssociationTagore Sangam.Pour célébrer le 150ème anniversairede la naissance de RabindranathTagore, une exposition itinérantebilingue intitulée : « Sur les pasde Tagore » s’est tenue de mars àavril 2011 à l’Université de Saint-Quentin en Yvelines. Cette exposi-tion - la plus importante à ce jouren Europe - a eu lieu avec le sou-tien du Ministère de la Culture etde la Communication et del’UNESCO (dans le cadre de l’Annéeinternationale du rapprochementdes cultures du nouveau pro-gramme interdisciplinaire : Rabin-dranath Tagore, Pablo Neruda,Aimé Césaire pour un universel ré-concilié).Cette exposition a remporté un vifsuccès, avec environ 60 000 visi-teurs venus de toute la France. Dans le cadre de la 5ème biennale dePoésie : Printemps des Poètes -Poètes du Monde, une grande soi-rée autour de lecture de poèmes,chants, danses et musiques s’estdéroulée le samedi 5 mars 2011précédée par la projection du film :« Rabindranath Tagore, portraitd’un sage ». Cette soirée a été or-ganisée en partenariat avec laMaison de la Poésie de Guyancourtet le Comité d’Agglomération deSaint-Quentin en Yvelines.• La Fondation de la Maison del’Inde a célébré le 150ème anniver-saire de la naissance deRabindranath Tagore, humanisteuniversel, philosophe et poète lau-réat du prix Nobel le 8 mai 2011.L’ambassadeur de l’Inde, M. RanjanMathai, également Président duConseil d’Administration de laFondation de la Maison de l’Inde ainauguré la cérémonie. M. MarcelPochard, Conseiller d’Etat etPrésident de la Cité InternationaleUniversitaire de Paris, FondationNationale, en a été l’invité d’hon-neur. Mme Sharmila Roy-Pommot,Président et Fondatrice de l’asso-cation Muktodhara et ses amis ar-tistes ont présenté au public

« L’homme infini », à travers deschants, de la musique, des poèmeset des danses.• Fête de la Cité.Comme chaque année, la Maisonde l’Inde a participé à la Fête de laCité sur la terrasse le 29 mai. Lesrésidents ont pu, sur leur stand,faire découvrir la cuisine indienne.L’après-midi, un programme cultu-rel a été proposé au public com-portant de la danse classique, fol-klorique et Bollywood ainsi qu’unprogramme de musique instru-mental.

Décès• Artiste, peintre et poète, SohanQadri nous a quittés à l’âge de 78ans, à Toronto des suites d’une lon-gue maladie le 2 mars. Il laisse der-rière lui un riche héritage de poésieet d’art profondément immergédans la tradition indienne. Aprèsune licence en art au Collège deSimla en Inde, il forme en 1964, leLoose Group qui réunit peintres etpoètes en Inde. Peu de tempsaprès, il devient membre du circuitdes modernistes indiens. Il avoyagé à travers l’Afrique de l’Est,l’Amérique du Nord et l’Europe. Aucours de sa carrière, Qadri a colla-boré avec une multitude de figuresintellectuelles dont l’architecte LeCorbusier, le peintre surréalisteRené Magritte et le prix NobelHeinrich Böll.Il a présenté plus de 70 expositionsà travers les Etats-Unis, l’Asie etl’Afrique. Ses œuvres font partiesdes collections du Peabody EssexMuseum dans le Massachusetts, leRubin Museum of Art à New Yorket la National Gallery of ModernArt à Delhi.

• Une des figures légendaires de lapeinture indienne, Maqbool FidaHusain est décédé le 9 juin dernier

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à Londres à l’âge de 95 ans. Peintrecontesté, marchant nu-pieds, il estné à Pandharpur au Maharashtraet a été formé à la JJ School of Artà Bombay avant de commencer sacarrière en peignant des affichesde films. Il a reçu plusieurs dis-tinctions honorifiques comme lePadma Shree, le Padma Bhushan etle Padma Vibushan. Souvent connucomme le Picasso de l’Inde, sonstyle s’apparentait au style mo-derne cubiste tout en ayant unesensibilité et des sujets d’inspira-tion traditionnels de l’Inde. Sespeintures de chevaux étaient répu-tées. C’est dans les années 40 quele peinture est devenu célèbre. Ilavait rejoint le Progressive Artists’sGroup fondé par Francis NewtonSouza en 1947, pour se démarquerdes traditions nationalistes éta-blies par la Bengal School of Art.Suite à une série de controverses,le peintre quitta son pays et vécuten exil à Dubai et Londres. Il estenterré au cimetière de Brookwoodà Londres. • Nous informons les lecteurs dudécès inattendu d’une grande amiede l’Inde en la personne de MartaMullor le 4 décembre 2010. Née en1937, « sous les bombes àBarcelone » comme elle aimaitdire, elle était doté d’une randeculture et fit l’admiration d’impor-tantes personnalités telles que leromancier et journaliste indienKhushwant Singh, les romanciersfrançais Albert Cossery et RogerGrénier, la chanteuse Sapho, etbien d’autres encore.Incinérée le 10 décembre dernier,ses cendres ont été dispersées àPort-Bou. Un livre paraîtra pro-chainement sur elle, sur sa penséeet sur sa vie.

Expositions• La galerie Jaeger Bucher à eu leplaisir de recevoir l’exposition deZarina Hashmi Noor, du 26 marsau 18 juin 2011. L’univers sensitifde Zarina Hashmi, née à Aligarh enInde en 1937, s’est développé dansson environnement familial.Dans cette première exposition àParis intitulé NOOR, ses œuvres lesplus récentes semblent tournées

principalement vers la notion du« soi » dans un voyage à travers letemps et l’espace qui se manifestedans son travail comme une carto-graphie du monde autant quecomme une prise de conscience quinous fait voyager du personnel versl’universel, des civilisations ancien-nes à aujourd’hui.Zarina Hashmi a participé à denombreuses expositions interna-tionales ces dernières années. Unerétrospective de son travail estprévue au Hammer Museum de LosAngeles en octobre prochain.

• Epouse du célèbre artiste de lascène indienne Subodh Gupta,Barthi Kher connue pour ses misesen scène d’animaux, objets hybri-des, formes architecturales et do-mestiques a présenté son exposi-tion « Leave your smell » à la ga-lerie Emmanuelle Perrotin du 7 maiau 18 juin. Dans cette exposition,Bharti Kher a composé des ta-bleaux, des sculptures, des instal-lations en jouant des bindis, petitespastilles colorées collées sur lefront entre les sourcils. Bharti Khersera présente à Beaubourgjusqu’au mois de septembre pourl’exposition « Paris-Delhi-Bombay »qui réunis une trentaine d’artistesindiens.

gigantesque monstre n’a laissépersonne indifférent de par sataille : pas moins de 37 mètres dehauteur et 100 mètres de long, sacouleur : « couleur sang séché,une couleur corporelle » ou encoresa forme trois cercles accolés pre-nant la forme de trèfle. LeLéviathan d’Anish Kapoor a attiréune foule intriguée par cettesculpture de 15 tonnes de pvccontinuellement gonflée à l’hé-lium, observable de l’extérieur maiségalement de l’intérieur. Une expé-rience à la fois esthétique, sensi-tive et philosophique.

• Rina Banerjee a apporté dans lecadre de la Saison indienne unetouche de modernité au Muséed’Arts asiatiques-Guimet avec sonexposition « Chimères de l’Inde etde l’Occident » à partir du 25 mai.L’exposition ne se terminera que le26 septembre prochain. Née àCalcutta en 1963, Rina Banerjee vitaux Etats-Unis où elle a obtenu undiplôme de l’Université des Beaux-Arts de Yale. Elle vit à New Yorkmais reste en contact avec sonpays d’origine. Dotée d’une imagi-nation et d’une sensibilité débor-dantes, elle livre dans cette exposi-tion des installations et des toilesoù s’imbriquent êtres en mutation,éléments mythologiques et symbo-liques, faits de plumes aux couleurschatoyantes, de tissus, de coquilles,de crânes d’animaux, de morceauxde plastique. A cheval entre Orientet Occident, l’univers de RinaBanerjee dit aussi la souffrance etl’injustice d’un monde troublé. ❑

© Galerie Perrotin,Paris

• Invité pour la 4ème édition deMonumenta, le célèbre sculpteurbritannique Anish Kapoor né àBombay en 1954 et installé àLondres depuis 1973 a exposé sonœuvre intitulée Leviathan du 11mai au 23 juin au Grand Palais.L’artiste indien a dévoilé au publicune immense sculpture rouge etaérienne présenté dans la nef deverre du Grand Palais. Conçu dansle but de donner des sensations, ce

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