INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

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ANDRIAMIRAHO Nasandratra INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS L’ALIMENTATION DU POULET DE CHAIR Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine Vétérinaire

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ANDRIAMIRAHO Nasandratra

INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

L’ALIMENTATION DU POULET DE CHAIR

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine Vétérinaire

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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DE MÉDECINE

DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRES

Année : 2018 N° : 0275VET

INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

L’ALIMENTATION DU POULET DE CHAIR

THÈSE

Présentée et soutenue publiquement le 19 Septembre 2018 à Antananarivo

Par

Madame ANDRIAMIRAHO Nasandratra

Née le 21 Janvier 1993 à Befelatanana

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE

(Diplôme d'État)

Directeur de la Thèse : Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andriamiliharison

Jean

Juges : Professeur RAKOTOZANDRINDRAINY Raphaël

: Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO

Henriette

Rapporteur : Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

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DÉDICACES ET REMERCIEMENTS

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DÉDICACES

À Dieu tout puissant,

Pour avoir exaucé mes prières au-delà de mes rêves.

À ma mère RALIMANANA Vololomihanta,

Qui nous a quittés trop tôt. Nous te garderons toujours en mémoire.

À mon père ANDRIAMPARANY Tahina,

Pour ses efforts sans relâche, et qui nous a appris la valeur des études.

À mes deux sœurs Faniry et Fy,

Pour leur amour, dévouement etsurtout leurs aimables encouragements.Trouvez en ce

travail l’expression de ma profonde reconnaissance.

À mon époux et mon fils,

Qui étaient toujours là pour moi. Je vous aime tant.

À toute ma famille RASOLONJATOVO et RALIMANANA,

À la famille RABEMANANTSOA,

Aux éclaireuses de l’ANTOKO HABAKABAKA,

À la promotion FANTSY,

Les moments passés ensemble resteront gravés dans ma mémoire.

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À NOTRE MAITRE ET PRÉSIDENT DE THÈSE

Monsieur le Docteur RASAMINDRAKOTROKA Andriamiliharison Jean

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Immunologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Ancien Ministre de la Santé Publique.

Vous nous avez accordé un grand honneur en acceptant de présider le jury de notre

thèse malgré vos multiples occupations.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance.

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À NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THÈSE

Monsieur le Docteur RAKOTOZANDRINDRAINY Raphaël

- Professeur Titulaire Honoraire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Microbiologie et de Parasitologie à l’École Supérieure des Sciences

Agronomiques

- Enseignant à la Faculté de Médecine d’Antananarivo et au Département

d’Enseignement des Sciences et de Médecine Vétérinaires

Nous sommes particulièrement honorés que vous avez accepté de juger notre travail.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et de nos sentiments

respectueux.

Madame le Docteur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette

- Professeur Titulaire d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Santé

Publique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Ancien Ministre de la Santé Publique

Pour avoir accepté de juger ce travail malgré votre emploi du temps chargé et vos

responsabilités. Veuillez accepter toute notre reconnaissance.

À NOTRE MAITRE, DIRECTEUR ET RAPPORTEUR DE THÈSE

Monsieur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène Jules Mbolatianarizao

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Sciences

Agronomique à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques Antananarivo

- Chef de Département de Science animale à l’École Supérieure des

Sciences Agronomiques Antananarivo

Vous avez encadré ce travail avec rigueur et attention. Votre simplicité, votre

disponibilité et surtoutvos qualités intellectuelles nous ont beaucoup marqués. Et

malgré vos occupations multiples, vous avez acceptéencorede rapporter ce travail de

thèse. Veuillez accepter nos sincères remerciementset profonde reconnaissance.

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À NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

Veuillez recevoir notre haute et respectueuse considération.

À NOTRE MAITRE ET RESPONSABLE DE LA MENTION VÉTÉRINAIRE

Monsieur le Professeur RAFATRO Herintsoa

Nous vous exprimons nos hommages respectueux.

À TOUS NOS MAITRES ET ENSEIGNANTS DE LA FACULTÉ DE

MÉDECINE ET DU DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET

DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRES, A TOUS CEUX QUI ONT PARTICIPÉS A

NOTRE FORMATION

Nous vous adressons un vif remerciement pour avoir partagé ces connaissances durant

toutes ces longues années.

À TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DU DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES

SCIENCES ET DE MÉDECINEVÉTÉRINAIRES

Nos respects et sincères remerciements.

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REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit des efforts conjugués de nombreuses personnes.

Ainsi, nous tenons à remercier sincèrement :

- GRET et DRZV de m’avoir soutenu financièrement jusqu’au boutà travers le

projet HOBA/ASARA.

- Tous les responsables du Département de Recherches Zootechniques et

Vétérinaire DRZV/ FOFIFA :

Madame le Dr RALINIAINA Modestine le Chef de Département du DRZV,

Madame le Dr RAKOTOMANANA Olga, Monsieur RAZAFINDRALAMBO

Joseph Roger, Monsieur RAZAFINDRALAMBO Jean Erick et surtout

Monsieur RAZAFINARIVO Tsirinirina Donnah

- Toute l’équipe duCentre de Recherches Zootechniques et Fourragères de

Kianjasoa,

Particulièrement, à Monsieur RAKOTOZANDRINY Hajanirina et Monsieur

RAKOTOMALALA Sylvain, techniciens d’élevage de la station, pour leur aide,

leur générosité, leur hospitalité et surtout pour ces partages intellectuels.

- Monsieur RANDRIANANDRASA Alain Michel

- Madame RAMAROSON Vonimihaingo, responsable LAS Ambatobe.

- A ceux qui ont contribués de près ou de loin à la réalisation de ce travail

Mes vifs remerciements.

Page 16: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION ........................................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS ............................................................................... 1

I. ALIMENTATION DES VOLAILLES .................................................................. 3

1. Classification scientifique du poulet .......................................................................... 3

2. Anatomie et physiologie digestive du poulet ............................................................. 3

3. Besoin nutritionnel et recommandation alimentaire des poulets de chair ................. 5

II. Mucuna .................................................................................................................... 11

1. Classification systématique ...................................................................................... 11

2. Description ............................................................................................................... 11

3. Caractéristiques nutritionnelles du Mucuna pruriens .............................................. 12

4. L-DOPA ................................................................................................................... 15

5. Procédés de réduction des Facteurs Anti-Nutritionnels ........................................... 17

6. Utilisation du Mucuna .............................................................................................. 19

III. ANALYSE SENSORIELLE ................................................................................. 19

1. Principe de l’analyse sensorielle .............................................................................. 19

2. Méthodes d’analyse sensorielle ............................................................................... 20

3. Test triangulaire ou test A-nonA .............................................................................. 21

4. Effet de l’alimentation sur la qualité organoleptique de la viande .......................... 21

DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS ......................................... 22

I. MÉTHODES .......................................................................................................... 22

1. Cadre de l’étude ....................................................................................................... 22

2. Type d’étude ............................................................................................................ 22

3. Période étudiée et durée de l’étude .......................................................................... 22

4. Matériel animal ........................................................................................................ 23

5. Préparation du Mucuna ............................................................................................ 24

Page 17: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

6. Matériels d’élevage .................................................................................................. 24

7. Conduite alimentaire ................................................................................................ 25

8. Prophylaxie .............................................................................................................. 28

9. Mesure des valeurs ................................................................................................... 29

10. Détermination des paramètres étudiés .......................................................... 30

11. Analyses statistiques ..................................................................................... 32

12. Analyses sensorielles .................................................................................... 32

13. Considérations éthiques ................................................................................ 35

14. Limites .......................................................................................................... 35

II. RÉSULTATS .......................................................................................................... 36

1. Paramètre d’ambiance .............................................................................................. 36

2. Poids moyen ............................................................................................................. 36

3. Gain Moyen Quotidien ............................................................................................ 38

4. Consommation Alimentaire Individuelle ................................................................. 40

5. Indice de Consommation ......................................................................................... 41

6. Taux de mortalité ..................................................................................................... 42

7. Coût de production ................................................................................................... 42

8. Qualité organoleptique ............................................................................................. 43

TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION ...................................................................... 45

CONCLUSION .............................................................................................................. 56

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

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LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Schéma de l’appareil digestif du poulet ....................................................... 4

Figure 2 : Représentation schématique du mécanisme de la digestion chez le poulet . 5

Figure 3 : Schéma de la répartition de l’énergie dans l’organisme .............................. 7

Figure 4 : Variétés de la graine de Mucuna ................................................................ 12

Figure 5 :Structure chimique de la L-DOPA .............................................................. 16

Figure 6 : Métabolisme de la L-DOPA....................................................................... 16

Figure 7 : Évolution de la température (°C) à l’intérieur du bâtiment d’élevage….

suivant les moments de la journée en fonction du temps .......................... 36

Figure 8 : Évolution du poids vif moyen (g) des poulets de chair dans chaque lot .... 37

Figure 9 : Gain Moyen Quotidien total (g/j) des poulets dans chaque lot jusqu’à……

la fin de l’expérimentation ......................................................................... 39

Figure 10 : Quantité d’aliment consommé (g/j/poulet) durant l’étude expérimentale 40

Figure 11 : Indice de Consommation des poulets de chair en fonction du régime……

alimentaire durant l’expérience ................................................................. 41

Figure 12 : Fréquences de bonne et mauvaise réponse au test triangulaire .................. 44

Page 19: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Apports recommandés à différents stades de vie en protéines, …….

acides aminés et en minéraux en fonction du niveau énergétique de……

la ration (kcal d’EM/Kg) chez le poulet de chair….……..........…..……10

Tableau II : Caractéristiques nutritionnelles de la graine Mucuna pruriens…………

de l’Androy …………………………………………………………..14

Tableau III : Composition (en %) en matières premières des différentes rations ….

ayant servi à nourrir les poulets de chair durant la phase de croissance et

phase de finition de l’expérimentation….………………………...…….26

Tableau IV : Valeurs bromatologiques théoriques des différentes rations ayant serv à

nourrir les poulets de chair durant la période de l’expérimentation…....27

Tableau V : Quantité d’aliment distribué par poulet par jour durant chaque …..

semaine ………………………………………………………………28

Tableau VI :.Programme de vaccination des poulets de chair avant …………….

l’étude expérimental …………………………………………………..29

Tableau VII : Effectif d’échantillon de viande pour le test sensoriel ………………..33

Tableau VIII : GMQ partiel (g/j) des poulets de chair en fonction de la période..

d’élevage …………………………………………………………...38

Tableau IX : Prix des rations alimentaires en Ariary par kilogramme ……………...42

Tableau X : Coût global de production (Ar/Kg de poids vif) ………………………43

Page 20: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Différents types de traitement du Mucuna

Annexe 2 : Caractéristiques nutritionnelles de certaines matières premières utilisées

pour la fabrication de provendes des poulets de chair.

Annexe 3 : Préparation de l’aliment avant leur distribution

Annexe 4 : Différentes fiches de collecte de données

Annexe 5 : Ordre des échantillons de viande présenté aux jurys lors du test

triangulaire

Annexe 6 : Table statistique au test triangulaire

Annexe 7 : Fiche des participants au test organoleptique

Annexe 8 : Test de Tukey: Analyse des différences entre les poids moyens des

poulets à la fin de la croissance des groupes avec un intervalle de

confiance à 95%

Annexe 9 : Tukey (HSD) / Analyse des différences entre les poids moyens à terme

des poulets des groupes avec un intervalle de confiance à 95%

Annexe 10 : Classement décroissant et regroupements des groupes ayant des poids

moyens à terme non significativement différentes à un intervalle de

confiance de 95% d’après le test de Tukey.

Annexe 11 : Test de Dunnett / Comparaison des GMQ des poulets durant la phase

de croissance des groupes expérimentaux avec le groupe de contrôle

témoin avec un intervalle de confiance à 95%

Annexe 12 : Test de Dunnett / Comparaison des GMQ cumulésdes groupes

expérimentaux avec le groupe de contrôle témoin avec un intervalle de

confiance à 95%

Annexe 13 : Consommation Alimentaire Individuelle hebdomadaire (g/j/poulet)

pendant l’expérimentation

Annexe 14 : Classement décroissant et regroupements des groupes ayant des CAI

totale non significativement différentes à un intervalle de confiance de

95% d’après le test de Tukey.

Annexe 15 : Indice de Consommation hebdomadaire pendant l’expérimentation

Annexe 16 : Résultats de l’analyse discriminative

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LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

°C : Degré Celsius

CAI : Consommation Alimentaire Individuelle

CMV : Complément Minéral Vitaminé

CRZF : Centre de RecherchesZootechnique et Fourragère

DRZV : Département de Recherche Zootechnique et Vétérinaire

EM : Énergie Métabolisable

FANs : Facteurs Anti-Nutritionnels

FAO : Food and Agriculture Organization

FOFIFA : FOibem-pirenena momban’ ny FIkararohana ampiharina amin’ny

FAmpandrosoana eny ambanivohitra

GMQ : Gain Moyen Quotidien

GRET : Groupe de Recherche et d’Échanges Technologiques

h : Heure

IC : Indice de Consommation

IEMVT : Institut d’Élevage et de Médecine Vétérinairedes pays Tropicaux

ITAVI : Institut Technique de l’AVIculture

j : Jour

K : Kalium (Potassium)

Kg : Kilogramme

Km : Kilomètre

LAS : Laboratoire d’Analyse Sensorielle

L-DOPA : 3,4-dihydroxy-L-phenylalanine ou le 3-hydroxy-L-trypsine

Mg : Magnésium

MS : Matière Sèche

mn : Minute

M. : Mucuna

Na : Natrium (Sodium)

Page 22: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

INTRODUCTION

Page 23: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

1

INTRODUCTION

Le développement des performances de production et de consommation de

produits avicoles sévit dans tous les continents [1]. La valorisation des ressources

alimentaires constitue en effet l’un des piliers pour obtenir une bonne performance en

aviculture[2]. Aujourd’hui, les aliments destinés aux volailles, y compris les poulets de

chair, couvrent à peu près tous les besoins nutritionnels et des progrès dans la nutrition

et l’alimentation ont été observés. En effet, une alimentation équilibrée fait aussi

disparaître certains risques pathologiques dus à des carences en protéines, vitamines et

minéraux [1]. Dans les pays en développement, les sources de protéines

conventionnelles sont rares, coûteuses. Des études ont été faites sur l’utilisation, dans

l’alimentation des poulets de chair, des protéines d’origine animale et végétale

disponibles localement [3]. Mucuna est une légumineuse annuelle cultivée pour son

fourrage de bonne qualité et surtout de ses graines, et utilisée comme source de protéine

non conventionnelle. Il existe plusieurs variétés cultivées dans le monde (Amérique,

Australie, Afrique et Asie) parmi ces variétés est Mucuna pruriens var. utilis noir [4]. Il

est répandu dans les pays tropicaux et plusieurs variétés sauvages sont rencontrées dans

les régions tropicales [5]. Ces graines sont intéressantes pour l’alimentation des

animaux. Plus précisément, les graines du Mucuna représentent une source intéressante

de protéines et de matières grasses [6]. Leurs compositions en acides aminés et de

minéraux (calcium, le Mg et le fer) sont relativement importantes [7].

En Afrique, l’élevage des animaux à cycle court, surtout des volailles,

représente une source financière importante [2, 8]. Au Sénégal, l’aviculture moderne est

un secteur économique dynamique [9]. La population africaine représente 11,5% de la

population mondiale et forme avec l’Inde les deux régions du monde les plus pauvres,

mais sa production avicole constitue les 4% de la production mondiale de volailles [10].

Mais l’alimentation représente une contrainte majeure dans le développement de

l’aviculture [1]. La concurrence alimentaire entre l’homme et les monogastriques

devient préoccupante en raison de l’augmentation de la population humaine et de

l’industrialisation du secteur avicole moderne en Afrique [8].

À Madagascar, l’aviculture est en extension. Le poulet de chair représente

32% du marché de poulet de l’île contre 56% pour le poulet de race locale et 12% pour

le poulet reformé [11]. La disponibilité des matières premières pour l’alimentation des

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2

animaux dépend de la région et de la saison. Ce qui entraine des problèmes de sous-

alimentation et de diminution des performances des poulets [12].

Mucuna pruriens var. utilis noir est une plante disponible en grande

importance dans les terres arides dans le sud (Ambovombe et Moyen-Ouest) de

Madagascar. Cependant malgré les importantes valeurs nutritionnelles, les graines

Mucuna présentent des contraintes nutritionnelles dues à des Facteurs Anti-

Nutritionnels dont le principalest la L-DOPA.Etant donné que l’incorporation de ces

graines dans la ration des poulets de chair est limitée par ces FANs, la question se pose :

quelles sont les effets de l’incorporation de la graine Mucuna pruriens var. utilis noir

traitée sur les performances et la qualité organoleptique du poulet de chair ? Les

hypothèses de cette recherche sont : Mucuna traitée améliore les performances

zootechnico-économiques du poulet de chair ;la qualité organoleptique du poulet nourri

par du Mucuna est identique à la qualité organoleptique originale du poulet de chair

nourri sans Mucuna.

Le présent travail a pour objectif général d’évaluer les effets de

l’incorporation de la graine Mucunapruriens var. utilis noir traitée dans l’alimentation

du poulet de chair sur les performances zootechnico-économiques et sensorielles.

Comme objectifs spécifiques, l’étude vise à déterminer les performances zootechniques

des poulets de chair, puis à établir le coût de production des poulets nourris et non

nourris par duMucuna,enfinà analyser l’effet de l’incorporation du Mucuna sur la

qualité organoleptique de la viande de poulet de chair.

Le présent document comportera trois parties. La première partie est une

synthèse bibliographique. La deuxième décrit les matériels et les méthodes utilisées

ainsi que les résultats. La troisième partie regroupe la discussion, les perspectives et la

conclusion.

Page 25: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS

Page 26: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

3

I. ALIMENTATION DES VOLAILLES

1. Classification scientifique du poulet

Selon la classification scientifique, le poulet est classé dans [13] :

- Règne : Animal

- Classe : Oiseaux

- Embranchement : Vertébrés

- Sous-embranchement : Carinates

- Ordre : Galliformes

- Famille : Phasianidés

- Genre : Gallus

- Espèce : domesticus

- Sous espèce : domesticus

2. Anatomie et physiologie digestive du poulet

L’appareil digestif des volailles est relativement court (Figure 1) et apparaît

très adapté pour transformer les aliments concentrés en éléments nutritifs. Il possède

une grande efficacité digestive et d’absorption, ce qui lui permet de bien valoriser la

ration qui séjourne 10 h dans le tube digestif [14] (Figure 2).

Les aliments, après préhension par le bec, sont transférés dans le

proventricule, avec un stockage préalable dans le jabot [15]. Ce stockage est régulé par

l’état de remplissage du gésier : si le gésier est plein, le chyme est stocké dans le jabot

[16].

Le proventricule et le gésier jouent respectivement les rôles

complémentaires de l’estomac chimique et de l’estomac mécanique [17]. Le gésier est

séparé du proventricule et du duodénum respectivement par l’isthme et le pylore. La

région pylorique permet de réguler le passage du chyme du gésier vers le duodénum, et

joue un rôle de filtre en ne laissant passer que des particules de très faible taille [18],

sans être un sphincter [19], c’est à dire que le pylore chez le poulet, autorise les reflux

du duodénum vers le gésier.

L’intestin grêle des oiseaux est divisé en 3 parties anatomiques plus ou

moins distinctes : duodénum, jéjunum et iléon. Les caeca sont accolés à la jonction

iléon-colon [20, 21]. L’entrée dans les cæca est sélective : seule la fraction liquide ou

Page 27: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

4

les particules très fines, provenant du chyme ou de l'urine par rétro péristaltisme [22]

entrent dans les cæca [21,23]. Chez le poulet, les fermentations digestives microbiennes

ont lieu dans les caeca, essentiellement [24].

Le gros intestin, ou rectum, est très court chez le poulet [25]. Le gros

intestin est le siège de fermentations microbiennes intenses [26] qui sont négligeables

chez le poulet au niveaudu colon.

L’originalité de la partie terminale encore appelée cloaque est

l’aboutissement à la fois du rectum et des voies uro-génitales. Cette particularité

anatomique rend difficile la détermination de l’énergie digestible chez les oiseaux,

conduisant ainsi dans la pratique à la mesure de l’Énergie Métabolisable [20].

Figure 1 : Schéma de l’appareil digestif du poulet

Source : Gadoud R. Nutrition et alimentation des animaux d’élevage.

Foucher. INRAP. 1992. [27]

Page 28: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

5

Figure 2: Représentation schématique du mécanisme de la digestion chez le

poulet

Source : Surdeau, Henaff. Quelques rappels sur les mécanismes

physiologiques. In : Bordeaux C, Antoine R, dir. Alimentation des volailles en

agriculture biologique. INRA : Paris ; 2015. p.7-12 [28].

3. Besoin nutritionnel et recommandation alimentaire des poulets de

chair

Le besoin alimentaire chez l’animal se définit par la quantité d’aliment

équilibré qui est nécessaire pour une production maximale, en viande chez le poulet de

chair. Les éléments nutritionnels à apporter dans la ration sont :

ALIMENT ET EAU

BEC

Préhension de l’aliment

Mastication faible

PROVENTRICULE

Jabot - humidification

GÉSIER

INTESTIN GRÊLE

Début de digestion de

protéine

Broyage- poursuite de la

digestion des protéines

Bile digestion

Enzyme

CLOAQUE

Urine

FIENTES

Fèces + urine

SANG

NUTRIMENTS +

EAU + SELS

MINÉRAUX

Page 29: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

6

L’énergie

Matières azotées ou protéines brutes

Les acides aminés essentiels

Les minéraux : Calcium et Phosphore

3.1. Besoins en énergie

Les dépenses énergétiques des oiseaux sont de deux types : les dépenses

d’entretien et celles qu’exige la production [14]. Les besoins d’entretien sont les

dépenses nécessaires au métabolisme de base, la thermogénèse adaptative, la

thermogénèse alimentaire et l’activité physique. Les besoins de production

correspondent à l’énergie des produits et de la thermogénèse liée aux synthèses (Figure

3).

Chez la volaille, l’énergie métabolisable est la seule forme d’expression des

besoins. Les besoins recommandés en énergie chez les poulets oscillent entre 2800 et

3200 kcald’EM/Kg MS d’aliment [29] (Tableau I).

Pour éviter une décroissance des performances zootechniques de la volaille,

il est recommandé que le rapport Énergie/Protéine garde une valeur optimum dans les

régimes alimentaires. Ce rapport varie entre 125 à 150 [30]. L’accroissement du niveau

énergétique conduit toujours à une amélioration de l’Indice de Consommation et de la

vitesse de croissance [31].

Page 30: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

7

Figure 3 : Schéma de la répartition de l’énergie dans l’organisme

Source : Labrier M, Lerclercq B. Nutrition et alimentation de volailles.

INRA : Paris ; 1992. 335p [14].

ÉNERGIE BRUTE DE L’ALIMENT (EB)

ÉNERGIE DIGESTIBLE (ED)

ÉNERGIE MÉTABOLISABLE (EM)

ÉNERGIE NON DIGESTIBLE

(fécale)

(3-30% de EB)

ÉNERGIE URINAIRE

(5-15% de ED)

ÉNERGIE

D’ENTRETIEN

(40%-100% de EM)

ÉNERGIE DE PRODUCTION

(EP)

(0-60% de EM)

EXTRA CHALEUR

D’ENTRETIEN

(25% de EM)

EXTRA CHALEUR

DE PRODUCTION

(10-60% de EP)

ÉNERGIE NETTE

D’ENTRETIEN

MÉTABOLISME DE BASE

THERMOGENÈSE

ADAPTATIVE

ACTIVITÉ PHYSIQUE

ÉNERGIE NETTE DE

PRODUCTION

ÉNERGIE DES PRODUITS

Page 31: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

8

3.2. Besoins en protéines et en acides aminés essentiels

Les protéines constituent la majeure partie de la viande de poulet et des

œufs. Les besoins en protéines sont donc importants chez la volaille. Les protéines

constituent 20% à 25% de la carcasse dégraissée de la volaille [32].

Un apport abondant et continu des protéines est nécessaire à la croissance

du poulet de chair, pour entretenir et développer leurs tissus ainsi que pour fournir

diverses productions qui en sont attendues. Les espèces aviaires sélectionnées sur le

critère d’une vitesse de croissance élevée présentent un développement précoce du

système digestif. Contrairement, aux volailles sélectionnées pour la ponte qui présentent

une croissance lente des organes [33].

Les protéines sont constituées d’acides aminés essentiels et non-essentiels.

Les acides aminés essentiels (lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, isoleucine,

leucine, valine, phénylalanine, histidine et arginine) sont ceux qui ne peuvent être

synthétisés par la volaille et qui doivent être impérativement apportés par l’alimentation.

Chez le poulet de chair, la recommandation en protéines totales est de 180 à

240 grammes par kilogramme d’aliment, soit 18 à 24% [30] (Tableau I). Les apports

recommandés pour ces acides aminés varient de 1,15 à 1,3 g/100g et 0,65 à 0,75 g/100 g

d’aliment respectivement pour la lysine et la méthionine [34].

Les quantités quotidiennes de méthionine et de lysine ingérées influencent

directement les performances de croissance de l’animal dans la mesure où ces acides

aminés servent principalement au dépôt de protéines corporelles. Chez le poulet de chair

en croissance lorsque le besoin énergétique est couvert, les excès de protéines réduisent

modérément l’appétit sans altérer la croissance. En moyenne, l’élévation de la teneur en

protéines de 1% entraîne une réduction de la consommation d’aliment de 3%.

L’élévation du taux de protéines dans l’aliment améliore l’Indice de Consommation qui

est la conséquence d’une meilleure rétention globale d’azote, quand la consommation

d’azote augmente [31].

Page 32: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

9

3.3. Besoins en matières grasses et acides gras essentiels

L’addition de lipides au régime augmente l’ingestion d’énergie.

L’augmentation de la proportion lipidique dans la ration est utilisée pour l’élevage des

poulets en pays tropicaux pour augmenter la densité énergétique de la ration [14, 35].

L’acide linoléique a une place importante dans l’alimentation du poulet du

fait de l’incapacité de l’organisme à le synthétiser [14]. Les besoins varient de 0,8% à

1,2% pour les animaux en croissance et pour les poulets reproducteurs [29].

3.4. Besoins en minéraux

Les minéraux remplissent différentes fonctions : maintien de la pression

osmotique (Sodium), maintien de l’équilibre ionique (Chlore) ou encore constitution du

squelette et/ou de la coquille de l’œuf (Calcium, Phosphore). La carence en chlore

conduit au ralentissement de la croissance et à une forte mortalité. Les minéraux sont

apportés en quantités suffisantes par l’aliment pour éviter les carences préjudiciables au

bon fonctionnement physiologique de l’organisme [17].

Les cas du phosphore et du calcium sont particuliers. Le rôle de calcium est

surtout lié à la production, notamment chez les poules pondeuses. La qualité de

squelette et de la coquille nécessite un bon équilibre phosphocalcique. L’absorption de

Calcium a lieu dans le duodénum et le jéjunum et diminue en cas de carence en

vitamine D [17].

3.5 Besoins en eau

L’eau est le constituant le plus abondant dont 62% chez le poulet et 53%

chez les pondeuses. L’eau dans l’organisme provient de l’abreuvement, de l’aliment et

du métabolisme. Le rapport en eau diminue avec l’âge, lié à l’augmentation du rapport

de lipide [17].

L’eau régule l’homéostasie cellulaire et assure le transport des nutriments,

hormones et des gaz et l’élimination des déchets. Une température ambiante élevée,

l’alimentation riche en protéine, une concentration élevée de l’aliment en Na et K ainsi

que la restriction alimentaire augmentent la consommation d’eau [17].

Page 33: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

10

Tableau I: Apports recommandés à différents stades de vie en protéines, acides aminés et en minéraux en fonction du niveau

énergétique de la ration (kcal d’EM/Kg) chez le poulet de chair

Concentration énergétique Démarrage Croissance Finition

2900 3000 3100 2900 3000 3100 2900 3000 3100

Protéines brutes (%) 21,5 22,2 23,0 19,6 20,4 21,0 18,2 18,9 19,5

Lysine (g) 1,12 1,16 1,20 0,98 1,02 1,05 0,84 0,87 0,90

Méthionine (g) 0,47 0,48 0,50 0,43 0,44 0,46 0,38 0,39 0,40

Acides aminés soufrés (g) 0,84 0,87 0,90 0,75 0,77 0,80 0,69 0,71 0,73

Tryptophane(g) 0,20 0,21 0,22 0,19 0,20 0,21 0,16 0,16 0,17

Thréonine (g) 0,77 0,80 0,83 0,68 0,70 0,72 0,58 0,60 0,62

Calcium (g) 1,00 1,03 1,06 0,90 0,93 0,97 0,80 0,83 0,87

Phosphore total (g) 0,67 0,68 0,69 0,66 0,67 0,68 0,60 0,61 0,62

Sodium (g) 0,16 0,16 0,17 0,16 0,16 0,17 0,16 0,16 0,17

Chlore (g) 0,14 0,14 0,15 0,14 0,14 0,15 0,14 0,14 0,15

Source : Blum JC. L'alimentation des animaux monogastriques : porc, lapin, volaille. Paris : Ouvrage collectif de l’élevage des

Monogastriques INRA ; 1984. 282p [29].

10

Page 34: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

11

II. Mucuna

1. Classification systématique

Le Mucuna pruriens var. utilis noir appartient au :

- Règne : VEGETAL

- Sous règne : TRACHEOBIONTA

- Division : MAGNOLIOPHYTA

- Classe : DICOTYLEDONES

- Ordre : FABALES

- Famille : FABACEAE

- Ss/Famille : FABOIDEAE

- Tribu: PHASEOLAE

- Sous tribu: PHASEOLINEA

- Genre : Mucuna

- Espèce : pruriens

- Varieté : utilis noir

Noms vernaculaires :

- Français : Mucuna, Pois de velours, Pois mascate, Nescafe[2]

- Malagasy : Mokona, Kabarontsoavaly

2. Description

Mucuna est une légumineuse annuelle, à distribution pantropicale [36]. Ilest

bien adapté aux zones tropicales humides et subhumides de l'Afrique de l'Ouest avec

une pluviométrie comprise entre 1000 et 2500 mm et en dessous de 1600 m d'altitude

[37].

Mucuna pruriens est une plante grimpante. Sa longueur est de 3 à 18 m. Elle

présente des fleurs suspendues de couleur blanche à violette foncée. Ses gousses, en

forme de haricot, sont couvertes de longs poils urticants [38]. Une gousse contient 3 à 5

graines. Les graines sont elliptiques à réniformes selon les variétés. La plante produit

souvent une quantité importante de graines dont le rendement varie entre 2,9 à 6,9

tonnes / ha [39].

Page 35: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

12

Le genre Mucuna compte approximativement 100 espèces [40].

Les différences morphologiques des variétés sont associées à la présence de

poils pubescents sur les gousses, à la couleur des téguments et à la durée de cycle de

production [36, 41]. Les variétés couramment citées dans la littérature sont les

suivantes: M. pruriens var. cochinchinensis, M. pruriens var. utilis, M. sp. var. georgia,

M. sp.var. ghana, M. sp. var. jaspadea, M.sp. var. preta, M. sp.var. rajada, M. sp. var.

veracruz, M. sp.var. deeringiana, M. sp.var. Nagaland [4].

A Madagascar, les 7 varietés de Mucuna pruriens répertoriées sont M.

pruriens pruriens, M. pruriens cochinchiniensis, M. pruriens IRZ, M. pruriens rajada,

M. pruriens utilis jaune, M. pruriens utilis noir, M. pruriens yardghana [42] (Figure 4).

Figure 4 : Variétés de la graine de Mucuna

Source : Auteur

3. Caractéristiques nutritionnelles du Mucuna pruriens

3.1 Composition chimique et valeurs nutritionnelles

Mucuna est un aliment de bonne valeur nutritive pour l’homme et pour les

animaux. Les valeurs nutritionnelles déterminées pour les graines de Mucuna sont

comparables à celles des légumineuses conventionnelles. Elles contiennent des

proportions comparables en protéines, acides aminés, lipides, énergie, minéraux et

autres nutriments [41] (Tableau II). Ces caractéristiques nutritionnelles varient selon les

auteurs et en fonction des variétés de Mucuna.

Les valeurs protéiniques sont généralement entre 22 et 35% [43]. Les

graines de M. utiliscontiennent 32,4% de protéines brutes [44]. Les graines de M.utilis

Page 36: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

13

sont de bonnes sources de tous les acides aminés essentiels recommandés par la FAO

[45] excepté la cystéine et la méthionine. Les acides aminés soufrés sont les acides

aminés limitant dans la variété noire de Mucuna [46]. Les valeurs lipidiques de 12

variétés de Mucuna spp.sont comprises entre 4 et 7% [47]. Les teneurs en fibres brutes

sont situées entre 4% [47] et 8% [48, 49]. Les hydrates de carbone non pariétaux sont

un composant majeur des légumineuses et représentent entre 50 et 70% des graines de

Mucuna en terme de matière sèche [41, 47]. Ces valeurs sont supérieures à celles

trouvées dans les graines de soja (22%) et suggèrent que le Mucuna est approprié pour

l’alimentation de la volaille [47]. L’amidon des graines crues de Mucuna est contenu

dans les granules qui le rendent indisponible à l’hydrolyse enzymatique. De ce fait, il

présente une faible digestibilité. Le traitement hygrothermique améliore toutefois la

biodisponibilité de l’amidon dans les graines de Mucuna [41], ce qui justifie leur

traitement thermique avant toute incorporation dans l’aliment. La teneur en sucres

solubles dans les graines entières de Mucuna est comprise entre 9 et 11% tandis que les

graines dépelliculées en contiennent 10 à 12% [50].

En raison des faibles teneurs en constituants pariétaux, Mucuna constitue

une source énergétique appréciable, avec des valeurs comprises entre 3500 et 4600 kcal

d’EM/Kg [44, 51].

La composition en matières minérales des graines de Mucuna est faible par

rapport à celle des autres graines de légumineuses. Les graines de Mucuna possèdent

des taux élevés en fer, manganèse, zinc et cuivre [52]. Le potassium est le minéral le

plus abondant dans les graines de Mucuna [47].

Page 37: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

14

Tableau II: Caractéristiques nutritionnelles de la graine Mucuna pruriens de

l’Androy

Désignation Teneur

Matière Sèche (%) 89,41

Valeurs énergétiques (kcal/100g MS) 370,64

protéines (g/100g MS) 25,87

Lipide (g/100g MS) 4,20

Glucides (g/100g MS) 57,34

Lysine (g/100g MS) 1,49

Thréonine (g/100g MS) 0,99

Glycine (g/100g MS) 0,80

Méthionine-cystéine (g/100g MS) 1,39

Cendres brutes (en g pour 100g de MS) 2,00

Calcium (en mg pour 100g de MS) 45,02

Phosphore (en mg pour 100g de MS) 350

Potassium (en mg pour 100g de MS) 500

Source : Andrianirina J. Caractérisation nutritionnelle et anti nutritionnelle

des graines de légumineuses consommées dans l’Androy [Mémoire]. Sciencesde la vie :

Antananarivo ; 2015. 53p. [53]

3.2. Les Facteurs Anti-Nutritionnels

Mucuna comme les autres légumineuses contient un certain nombre de

FANs limitant son utilisation dans l'alimentation animale et humaine. Ces FANs

Page 38: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

15

présents dans la graine de M. pruriens perturbent le tractus digestif ainsi que le

fonctionnement des organes [54].

Ces composés inclus les tannins qui forment des complexes avec les

protéines, les carbohydrates et les enzymes digestives interférant ainsi avec la digestion

[55]. La trypsine (protéase), les inhibiteurs de l'amylase [56], l'acide phytique et les

glycosides cyanogenies[52, 55, 57] font partie des FANs présents dans Mucuna surtout

dans les graines.

Le plus important de ces facteurs est le L-DOPA (3,4-dihydroxy-L-

phenylalanine ou le 3-hydroxy-L-trypsine), un composé utilisé dans le traitement de la

maladie de Parkinson [58-60]. Tous les appareils végétatifs (tiges, feuilles, racines, et

graines) contiennent de la L-DOPA de la sérotonine, ainsi que de la nicotine. Parmi une

gamme de 1000 espèces de plantes provenant de 160 familles, seules les graines de

Mucuna ont un taux de L-DOPA>0,5% avec des concentrations comprises entre 3,1 et

6,7% [58, 59]. D'autres études ont rapporté un taux compris entre 1,5% et 9% deL-

DOPA dans les graines de Mucuna gigantea en Inde [7].

4. L-DOPA

4.1. Métabolisme

La L-DOPA, ou 3,4-dihydroxy-L-phenylalanine ou le 3-hydroxy-L-trypsine,

est un acide aminé non protéique (Figure 5), substance intermédiaire dans la synthèse

des catécholamines, qui possède deux isomères optiques, les L-DOPA et D-DOPA.

Seule, la forme stéréo-isométrique lévogyre est métabolisable par l’organisme. La L-

DOPA est soit synthétisée au niveau de l’organisme (L-DOPA endogène) ou peut être

d’origine exogène comme le cas de la L-DOPA contenue dans les graines de

Mucuna[61].

La tyrosine est le précurseur direct des catécholamines et la tyrosine

hydroxylase est l’enzyme limitante de la voie de biosynthèse des catécholamines ; elle

agit comme une oxydoréductase pour transformer la L-tyrosine en L-DOPA. Sa

décarboxylation par la dopa-décarboxylase produit la dopamine. La chaîne latérale de la

dopamine subit une hydroxylation (b-hydroxylase) pour donner la noradrénaline qui, à

son tour, produit l’adrénaline par N-méthylation (Figure 6).

Page 39: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

16

La L-DOPA exogène est administrée per os, sa résorption est complète mais

la majeure partie (80%) de la L-DOPA est transformée par une dopa-décarboxylase des

tissus périphériques en dopamine ; celle-ci est métabolisée soit en noradrénaline, soit en

acide dihydroxyphényl acétique. Ultérieurement, sous l’influence de la mono-

aminoxydase et de la catéchol-O-méthyl-transférase, la noradrénaline est métabolisée en

acide vanillylmandélique, qui est éliminée dans l’urine [62]. Le reste passe dans le sang

par un mécanisme de transport commun à plusieurs acides aminés et saturable [62].

Source: St Laurent L, Livesey J, Arnason JT, Bruneau A. Variation in L-

DOPA concentration in accessions of Mucuna pruriens (L.) DC and in Mucuna

brachycarpa Rech. In: Flores M, Eilittä M, Myhrman R, Carew LB, Carsky RJ (Eds.).

Food and feed from Mucuna: current uses and the way forward. Centro Internacional de

Informacion sobre Cultivos de Cobertura (CIDICCO) : Tegucigalpa ; 2002 : 352-75

[63].

Source : Dossa CS, Mensah GA, Dossa AD, Adoun C. Influence de divers

traitements physico-chimiques de graines de Mucuna pruriens sur leur composition

chimique en nutriments. Tropicultura. 2009 ; 16 : 141-6. [64]

Figure 6: Métabolisme de la L-DOPA

Figure 5:Structure chimique de la L-DOPA

Page 40: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

17

4.2. Mode d’action et effets du L-DOPA

Les produits d’oxydation de la L-DOPA se conjuguent avec les résidus

sulfhydriles des protéines pour former le complexe 5-S-cysteinyL-DOPA conduisant à

la polymérisation des protéines. Ce complexe pourrait constituer un des facteurs

limitant la digestibilité des protéines et de l’amidon du Mucuna [65].

La L-DOPA est une substance toxique qui provoque des nausées et des

maux de tête [66]. Elle entraîne des troubles gastro-intestinaux (nausée, vomissement et

anorexie) et neurologiques tels que des délires paranoïdes, des hallucinations, de la

démence et une sévère dépression [60]. Chez les oiseaux, elle conduit à un

ralentissement de la croissance et à une baisse de la consommation alimentaire [67].

5. Procédés de réduction des Facteurs Anti-Nutritionnels

La L-DOPA est soluble dans l’eau et il est possible de réduire ses

concentrations en employant des méthodes domestiques classiques telles que le

trempage suivi d’extraction dans l’eau bouillante [50]. La chaleur sèche et l’autoclavage

ont été également rapportés comme étant efficaces pour éliminer la L-DOPA[68]. La

chaleur sèche serait très efficace pour la réduction des teneurs en L-DOPA [56] en

raison de la racémisation de la molécule. Pour maximiser l’extraction des facteurs

antinutritionnels, la plupart des méthodes recourent préalablement au broyage des

graines [69].

5.1. Trempage

Le trempage s’effectue à grande eau, environ trois fois le volume des

graines. Il dure en moyenne 8 à 12 h à la température ambiante. Cette opération permet

en premier lieu d’attendrir la matière première pour faciliter le broyage ultérieur, et en

sec solubiliser et même d’éliminer les protéines responsables de la flatulence ainsi que

celles produisant l’amertume propre chez les légumineuses [70].

Les taux d’extraction des facteurs antinutritionnels par trempage sont

généralement faibles, même avec ajout d’additifs, surtout lorsque les graines entières

sont employées. Le trempage pendant 24 h dans l’eau des graines entières ou broyées

Page 41: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

18

n’a aucune incidence sur la concentration en L-DOPA[68, 71]. Lorsque le trempage est

réalisé dans des solutions de chlorure de sodium, de bicarbonate de sodium et d’acide

citrique, les réductions sont comprises entre 9 et 14%. Le trempage dans une solution

d’hydroxyde de calcium permet d’obtenir un meilleur effet : 26% de réduction des

teneurs en L-DOPA. Par ailleurs, une extraction élevée de tannin (43-65%) a été

rapportée pour des graines trempées dans une solution de NaHCO3 [72].

Au cours du trempage, des transferts de matière ont lieu entre le

compartiment alimentaire et l’eau de trempage : une partie des minéraux diffuse dans le

milieu environnant [73], ainsi que les activateurs et/ou inhibiteurs de biodisponibilité

[74].

5.2. Cuisson

La cuisson des graines entières de Mucuna pruriens permet de réduire la

teneur en L-DOPA de 39% [75]. En 30 min, la perte avoisine les 23% [69].

Le traitement thermique humide est la méthode la plus utilisée pour traiter

les graines de Mucuna en raison du fait que la plupart des composés nocifs sont

thermolabiles. La teneur en L-DOPA est significativement réduite par la chaleur humide

[76] même lorsque les graines sont entières [69].

Les graines bouillies ont permis de produire de bonnes performances chez

les poulets de chair en fin de croissance [77].

5.3. Traitement par du bicarbonate de sodium

L’imbibition de Mucuna dans 0,2% de solution de bicarbonate de soude et

le traitement de stérilisation à l'autoclave a causé une réduction substantielle aux

niveaux de divers composés antinutritionnels sans affecter la qualité alimentaire des

graines d'haricot de velours. Le teneur en L - Dopa est réduit à 79% [78]. La cuisson et

le trempage dans différentes solutions (l'eau, extrait de tamarinier, bicarbonate de soude,

et acide citrique) de graines de Mucuna ont réduit de manière significative le contenu

des composés antinutritionnels. D'ailleurs, parmi les différentes techniques de

traitement, le trempage dans la solution de bicarbonate de soude suivie de la cuisson

(29,6 – 34,8%) ou de la stérilisation à l'autoclave (33,0 – 37,2%) a semblé être la

meilleure méthode pour améliorer la digestibilité d'amidon [79].

Page 42: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

19

6. Utilisation du Mucuna

L’utilisation médicinale de cette légumineuse est le plus souvent rapportée

dans la littérature pour de nombreuses régions du monde. Toutes les parties de cette

plante renferment des composés à activités pharmacologiques [80].

- Utilisation contre la maladie de Parkinson [41, 81].

- Propriétés anthelminthiques et helminthiques [41, 82].

- Propriétés aphrodisiaques sont reconnues au Mucuna et, il est également

utilisé pour la stimulation des contractions utérines et pour améliorer l’ovulation chez la

femme [82].

- Les soies sur les gousses sont utilisées dans le traitement de morsures de

serpents en Inde [56].

- Mucuna est utilisé comme expectorant dans le traitement de la toux,

l'asthme et l'infection de la langue. Dans ce dernier cas, c'est le Mucuna monosperma

qui est utilisé [6].

Mucuna pruriens par sa grande production en biomasse et en graines et sa

richesse en protéines, constitue une bonne source d'aliment potentiel pour les animaux ;

il est considéré comme un excellent aliment aussi bien pour les ruminants que pour les

non-ruminants qui n'utiliseraient que les graines préalablement traitées [4]. Mucuna

pruriens est utilisé comme fourrage à Madagascar [40].

III. ANALYSE SENSORIELLE

1. Principe de l’analyse sensorielle

L’analyse sensorielle est une discipline scientifiqueutilisée pour évoquer,

mesurer, analyser et interpréter la perception d'un produit par les sens de la vue, du

toucher, de l'odorat, de l'ouïe et du goût [83].

Cette mesure peut être confiée à un jury restreint ou nombreux. Des jurys

non entrainés sont désignés à déterminer les réactions des consommateurs typiques.

Page 43: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

20

Mais en utilisant des jurys sophistiqués et entrainés, l’évaluation sensorielle peut fournir

des données objectives [84].

Les jurys peuvent se repartir en quatre groupes [85] :

Les jurys d’experts, jusqu’ au nombre de 3 dégustateurs, évaluent la

qualité à un degré très élevé de précision et de constance dans les jugements.

Les jurys de laboratoire, de 10 à 20 dégustateurs, possèdent une certaine

formation, et peuvent être utiles à l’évaluation de la variation des caractéristiques d’un

produit pour lesquelles il n’y a pas d’instrument satisfaisant.

Les évaluations des jurys d’experts et des jurys de laboratoire aident à la

vérification, à l’orientation de la mise au point d’un produit et à son amélioration ainsi

qu’à l’évaluation de sa qualité.

Les jurys d’acceptation, de 25 à 50 dégustateurs, prédirent les réactions

des consommateurs à un produit, utilisés pendant le test triangulaire.

Les grands jurys de consommateurs, plus de 100 dégustateurs, servent à

déterminer la réaction des consommateurs à un produit.

2. Méthodes d’analyse sensorielle

Les trois catégories fondamentales d’essais sensoriels sont :

Les essais de discrimination permettent de réaliser une comparaison

entre plusieurs produits pour déterminer s’il existe des différences (ou similitude)

perceptibles entre produits sans décrire la nature de celle-ci ; de positionner des produits

différents en fonction d’une caractéristique sensorielle précise.

Les essais descriptifs permettent de qualifier et quantifier une ou

plusieurs caractéristiques organoleptiques des échantillons ; de décrire et d’évaluer en

intensité et en qualité des produits sur un ensemble de descripteurs sensoriels

Les essais subjectifs ou épreuves hédoniques ont pour principe

de mesurer le plaisir et la satisfaction par un produit ; évaluer l’acceptabilité des

produits ; identifier les préférences des consommateurs [85].

Page 44: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

21

3. Test triangulaire ou test A-nonA

Le test triangulaire ou test A-nonA est un type d’épreuve discriminative,

servant à déterminer s’il existe des différences sensorielles entre deux produits. Cette

épreuve est communément utiliséequand les différences entre produits sont faibles et

que la nature des différences n’est pas connue. Elle sert à déterminer si le remplacement

d’un ingrédient ou tout autre changement dans le procédé de fabrication se traduit par

une différence décelable dans le produit [85].

4. Effet de l’alimentation sur la qualité organoleptique de la viande

L’introduction dans l’alimentation de sous-produits - soit issus de

l’agriculture… a un impact plutôt négatif sur les caractéristiques sensorielles des

muscles. Cependant, l’effet dépend du sous-produit utilisé et de son niveau

d’introduction dans l’alimentation[86]. Le rationnement protéique a un effet sur les

caractéristiques sensorielles des muscles. Les poulets qui consommentdes taux élevés

en protéine ont les muscles plus tendres, plus juteux avec plus de flaveur et une note de

préférence plus élevée que ceux qui consomment des taux de protéines plus bas (21

g/Kg d’aliment contre 80 à 60% de cet apport). Le rationnement énergétique n’a pas

d’effet sur les caractéristiques sensorielles des muscles du moins pour des aliments

contenant de 10,5 MJ/Kg à 13,8 MJ/Kg. En dessous de 10,5 MJ/Kg, les muscles

deviennent plus durs, plus secs et ont moins deflaveur. La baisse conjointe du niveau

énergétique et du taux protéique conduit à des résultats dépendant des souches. Ainsi,

les poulets issus de souche à croissance rapide ont des muscles plus tendres lorsqu’ils

sont alimentés avec un aliment contenant 13,2 MJ d’énergie et de 234 à 196 g de

protéines/Kg que lorsqu’ils sont alimentés avec un aliment plus pauvre (12,3 MJ/Kg et

216 à 171 g/Kg de protéines). Les muscles des poulets issus de souche à croissance

rapide rayonnés de telle sorte que leur courbe de croissance suive celle de poulets

issus de souche à croissance lente (jusqu’à 7 semaines) sont plus juteux et sont

préférés aux muscles de poulets issus de la même souche rapide ad. libitum [87].

Page 45: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS

Page 46: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

22

I. MÉTHODES

1. Cadre de l’étude

L’étude a été réalisée sur un site expérimental localisé dans le Moyen-

Ouest de Madagascar. Administrativement, le site se trouve dans la région de

Bongolava, dans le district de Tsiroanomandidy, commune rurale de Mahasolo, et

fokontanyKianjasoa. Le Centre de Recherches Zootechnique et Fourragère de Kianjasoa

a été créée en 1928 par le Dr Jean Baptiste RANDRIAMBOLOLONA. La mission

principale a été de développer la région rurale du Moyen-Ouest de Madagascar. Il se

trouve à 190 Km de la capitale en prenant la route nationale n°1 et la déviation sur la

ville de Sakay, à 63 Km au Sud-Est de la ville de Tsiroanomandidy. Ses coordonnées

géographiques sont : 19,1° latitude Sud et 47,8° longitude Est. La superficie de la

station est de 4200 ha.

Avec une altitude de 950 m, les précipitations atteignent une hauteur

moyenne de 1500 mm et se repartisse du mois de Novembre au mois d’Avril. Le climat

est de type tropical comprenant :

- Une saison chaude et pluvieuse à environ 31°C, du mois de Novembre

jusqu’ en Avril ;

- Et une saison froide et sèche à température moyenne de 25°C du mois de

Mai jusqu’ en Octobre.

2. Type d’étude

Il s’agit d’une étude évaluative de type essai clinique, prospective,

d’intervention, par échantillonnage.

3. Période étudiée et durée de l’étude

La période étudiée a duré 56 j, a commencé le 12 Avril 2016 jusqu’ au 06

Juin 2016. La rédaction du protocole de recherche a commencé le mois de Mars 2016 et

le document final de restitution de l’expérimentation est finalisé le mois de Septembre

2018, ainsi la durée de l’étude sera de 31 mois.

Page 47: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

23

4. Matériel animal

4.1. Population d’étude

Le test a concerné 40 poussins d’un jour de race importée ou poulets de

chair. Les poussins sont tirés au hasard pour former trois lots de 10 têtes de poussins

chacun tel que :

- Lot n° 1 ou lot témoin : 10 poussins recevant 0% de Mucuna dans leur alimentation

- Lot n°2: 10 poussins recevant 10% de Mucuna traitée par ébullitionpendant 30 mn,

avec 0,2% de bicarbonate de sodium, séchage au soleil pendant 24 h et

broyage

- Lot n°3: 10 poussins recevant 20% de Mucuna traitée par ébullition pendant 30 mn,

avec 0,2% de bicarbonate de sodium, séchage au soleil pendant 24 h et

broyage

- Lot n°4 : 10 poussins recevant 10% de Mucuna traitée par trempage à l’eau froide

pendant 24 h, dépelliculage, ébullition pendant 30 mn, séchagedurant 24 h,

broyage

4.2. Critère d’inclusion

Les poulets de race importée âgés de 1 j sont inclus dans l’étude.

4.3. Critère de non inclusion

Les poulets de race importée qui ne sont pas âgés de 1 jsont non inclus dans

l’étude.

4.4. Critère d’exclusion

Les poulets de race importée âgés de 1 j malades ou décédés pendant l’étude

expérimentale sont exclus de l’étude.

4.5. Mode d’échantillonnage

L’unité d’échantillonnage et l’unité d’analyse sont le poussin.

Les 40 poussins ont été identifiés chacun par un numéro et sont répartis dans

chaque lot par un échantillonnage aléatoire simple.

Page 48: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

24

5. Préparation du Mucuna

Les graines de Mucuna pruriensutilis noir ont été recueillies et séchées à

Ambovombe dans le Sud de Madagascar par les personnels du DRZVet transportées

vers le Centre de Recherches Zootechnique et Fourragère de Kianjasoa.

Des traitements physico-chimiques ont été effectués sur la graine de

Mucuna afin de diminuer les taux des FANs, parmi ces facteurs est la L-DOPA. Deux

types de traitement ont été réalisés (Annexe 1).

La farine de graine de Mucuna traitée par le premier traitement ou T1a été

incorporée à 10% et 20%, la farine de Mucuna traitée par le deuxième traitement ou T2

est incorporée à 10% dans la ration alimentaire des poulets.

6. Matériels d’élevage

Le bâtiment d’élevage est constitué de 4 box ayant une surface de 4

m2chacun, où se répartissent les quatre lots expérimentaux ; et d’une salle de stockage

d’aliment et de matériels. Le sol est en dallage, et a été couvert par du coupeau de bois à

l’entrée des animaux.Chaque box est équipé de :

- Deux mangeoires linéaires en bois de 50 cm de longueur

et de 15 cm de largeur

- Un abreuvoir siphoïde de couleur rouge et blanc dont la

hauteur est réglée selon l’âge des animaux

- Un système d’éclairage avec un panneau solaire pendant la

nuit,assuré par une lampe de 250W de puissance suspendue à 40 cm de la

litière

- Un système de chauffage adapté pour les poussins durant

la phase de démarrage

Un thermomètre (minimal : 0°C et maximal : 45°C ; précision 0,5°C), placé

au milieu du bâtiment d’élevage, a permis de suivre l’évolution de l’environnement de

chaque lot. La température a été mesurée trois fois par jour.

Le matériel de pesage de l’aliment concentré et du poulet de chair est une

balance électronique de précision de marque SF-400, de portée de 5 Kg à précision de

0,1.

Page 49: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

25

7. Conduite alimentaire

7.1. Recommandation alimentaire

Les volailles sont nourries par rationnement qualitatif. Il consiste à donner

les quantités d’aliments recommandées mais sous forme de farine [88].

La formulation a été faite au service de nutrition du

DRZVAmpandrianomby et la fabrication a été réalisée à la ferme de Kianjasoa. La

formulation des aliments a été tirée du Microsoft Excel couplée de l'option "Solver".

Elle consiste à combiner les matières premières et compléments afin de satisfaire les

besoins des poulets de chair en croissance et en finition tout en garantissant le prix le

plus faible par Kg d’aliment fabriqué. Les besoins de base sont l’énergie métabolisable,

les protéines, le calcium, le phosphore disponible et les acides aminés essentiels la

lysine et de la méthionine.

En phase de démarrage (du 1er jour au 14ème jour), les poussins ont été tous

nourris par une provende démarrage chair type commercial. La composition en matière

première et les valeurs bromatologiques calculées de chaque ration ayant servi à nourrir

les poulets de chair durant la phase de croissance (du 15ème au 28èmejour) et phase de

finition (du 29ème jour au 56ème jour) est représentée dans le tableau III et tableau IV.

Les matières premières incorporées dans les rations expérimentales sont

constituées d’aliment dont leur valeur alimentaire est récapitulée en annexe 2:

Source d’énergie : maïs, son fin de riz

Source de protéine : tourteau d’arachide artisanal, poisson

Diégo, le poisson artisanal

Source de minéraux : os calciné, coquillage

Compléments : CMV, lysine, méthionine.

Des transitions alimentaires ont été réalisées avant chaque phase

d’expérimentation. Après leurs préparations, les aliments sont présentés aux poulets en

miettependant l’essai (Annexe 3).

Page 50: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

26

Tableau III: Composition (en %) en matières premières des différentes rations ayant servi à nourrir les poulets de chair durant la phase de

croissance et phase de finition de l’expérimentation

Matières premières Croissance Finition

Lot n °1

0%

Lot n° 2

10% T1

Lot n° 3

20% T1

Lot n°4

10%T2

Lot n °1

0%

Lot n° 2

10% T1

Lot n° 3

20% T1

Lot n°4

10%T2

Maïs 36,80 40,00 35,26 30,36 43 43,48 39,56 45,23

Son fin de riz 25,10 13,99 15,02 22,75 21,90 10,00 10,00 10

Tourteau d’arachide artisanal 30,00 25,00 19,61 30,00 30,00 30,00 25,00 30

Poisson Diego 3,40 3,68 1,00 1,00 1,5 3,42 0,70 2,03

Poisson artisanal 1,00 4,36 6,18 2,64 0 0,78 2,72 0

Farine de graine de Mucuna traitée T1 0 10,00 20,00 0 0 10,00 20,00 0

Farine de graine de Mucuna traitée T2 0 0 0 10,00 0 0 0 10,00

Os calciné 1,90 0,28 0,32 0,97 1,60 0,50 0,50 1,00

CMV 0,20 0 0 0 0,20 0,20 0,20 0,10

Coquillage 0 2,00 2,00 1,00 0,40 0,40 0,40 0,40

Sel 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50

Méthionine 0,50 0,14 0,11 0,33 0,45 0,27 0,13 0,29

Lysine 0,60 0,06 0 0,45 0,45 0,45 0,28 0,45

Total 100 100 100 100 100 100 100 100

26

Page 51: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

27

Tableau IV: Valeurs bromatologiques théoriques des différentes rations ayant servi à nourrir les poulets de chair durant la

période de l’expérimentation

Compositions chimiques Croissance Finition

Lot n °1

0%

Lot n° 2

10% T1

Lot n° 3

20%T1

Lot n° 4

10%T2

Lot n °1

0%

Lot n° 2

10% T1

Lot n° 3

20% T1

Lot n° 4

10% T2

Énergie Métabolisable (kcal/Kg)

3081,80

3100

3100

3100

3097,10

3200

3200

3194,25

Protéine brute (%) 19,46 21 21 21 17,71 20 20 19,23

Matière grasse (%) 10,12 8,59 7,78 9,72 9,65 8,84 8,00 8,69

Cellulose brute (%) 6,42 5,30 5,19 6,29 6,02 4,93 4,76 4,86

Lysine (%) 1,33 1,20 1,20 1,30 1,02 1,28 1,20 1,15

Méthionine (%) 0,88 0,70 0,70 0,75 0,73 0,75 0,65 0,70

Calcium (%) 0,76 0,95 0,95 0,79 0,76 0,43 0,41 0,57

Phosphore (%)

0,83 0,76 0,47 0,45 0,50 0,7 0,4 0,55

27

Page 52: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

28

7.2. Distribution

Le repas des poulets est rationné en fonction de leur âge (Tableau V). Avant

la distribution d’aliment et de l’eau, les abreuvoirs sont préalablement nettoyés et lavés

puis remplis d’eau.

La quantité d’aliment à distribuer est pesée et est repartieen deux prises tous

les jours : le matin à 8 h et l’après-midi à 16 h.

L’eau servant à l’abreuvement des poulets est distribué ad. libitum. Elle

précède la distribution des provendes. L’eau est présente dans chaque lot en quantité

suffisante. Elle est puisée dans un puits propre à l’exploitation.

Tableau V: Quantité d’aliment distribué par poulet par jour durant chaque

semaine

Âge (j) Quantité d’aliment

(g/poulet/j)

7 22

14 42

21 75

28 95

35 115

42 135

49 155

Source : Larbier M. et Leclercq B. Nutrition et alimentation des volailles.

INRA : Paris ; 1992. 355p [14].

8. Prophylaxie

8.1. Prophylaxie médicale

Les oiseaux ont été déparasités et vaccinés contre les maladies de

Newcastle, Bronchite Infectieuse et Gumboro, avant l’expérimentation effectué par le

Page 53: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

29

fournisseur des poussins (Tableau VI). Une poudre d’antistress est versée dans l’eau de

boisson des poulets. L’antistress est à base de multivitamine.

Tableau VI: Programme de vaccination des poulets de chair avant l’étude

expérimental

Âge (j) Maladie Vaccin Mode

d’administration

1 Newcastle et Bronchite

Infectieuse

CEVAC VITABRON L Inhalation

1 Gumboro CEVAC TRANSMUNE

IBD

Sous-cutanée

8.2. Prophylaxie sanitaire

Le bâtiment d’élevage a été nettoyé puis désinfecté avant l’arrivée des

poussins. Le changement de la litière est effectué tous les 15 jours. Les matériels

d’élevage sont nettoyés, lavés chaque jour.

9. Mesure des valeurs

Technique de marquage des animaux :

Chaque individu a été identifié par un anneau coloré mis autour de la patte

gauche de l’oiseau.

- Les quantités d’aliment distribué et refusé de chaque lot sont pesées tous

les jours. Le pesage des aliments refusés est effectué avant la distribution de la ration

suivante du lot. Les données relatives aux quantités d’aliment distribué et d’aliment

refusé sont recueillies sur la fiche de consommation d’aliment des oiseaux (Annexe 4).

- Tous les poulets de chair sont pesés toutes les semaines, à jeun avant la

distribution matinale de la ration alimentaire, et à heure fixe à 7h30. Les pesées sont

effectuées à l’aide d’une balance électronique de précision de marque SF-400. Les

données relatives aupoids ont été recueillies sur la fiche de pesée hebdomadaire des

oiseaux (Annexe 4).

Page 54: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

30

- La température ambiante du bâtiment d’élevage est prélevée trois fois par

jour à 8h, 12h et à 18h à l’aide d’un thermomètre électronique dans la fiche de collecte

de paramètre d’ambiance (Annexe 4).

- Les effectifs d’animaux décédés et malades sont prélevées tous les jours.

La durée de chaque phase d’élevage est de :

- Démarrage : 1ère à la 2ème semaine

- Croissance : 3ème à la 4ème semaine

- Finition : 5ème à la 8èmesemaine

10. Détermination des paramètres étudiés

Les données enregistrées ont permis de calculer les différents paramètres :

10.1. Poidsmoyen

Les poulets de chair sont tous pesés toutes les semaines, à jeun avant la

distribution de la ration alimentaire le matin, et à heure fixe à 7h30. Les pesées sont

effectuées à l’aide d’une balance électronique de précision de marque SF-400, de portée

de 5 Kg à précision de 0,1. Les données relatives aupoids ont été recueillies sur la fiche

de pesée hebdomadaire des oiseaux.

Lepoids moyendu lot est calculé en faisant la moyenne des poids individuels

des poulets présents à chaque pesé.

10.2. Gain Moyen Quotidien

Le Gain Moyen Quotidien (g/j) hebdomadaire ou cumulé à la fin de

l’expérimentation est calculé selon la formule suivante :

GMQ =Poids moyen au dernier pesage − Poids moyen du pesage précédent

Effectif de jours entre les deux pesages

10.3. Consommation Alimentaire Individuelle

La Consommation Alimentaire Individuelle hebdomadaire se fait par calcul

de rapport entre la quantité totale consommée par semaine et l’effectif de poulets

Page 55: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

31

présents. La quantité journalière d’aliment consommé par lot est calculée en soustrayant

la quantité d’aliment distribué et la quantité d’aliment refusé.

10.4. Indice de Consommation

L'efficacité alimentaire est l'aptitude de la volaille à transformer les aliments

en production. L’Indice de Consommationcorrespond à la quantité d’aliment consommé

(Kg) par un animal pour produire un Kg de viande en vif. Il a été calculé à la fin de

chaque période d’élevage, toutes les semaines et dans chaque bâtiment sur la base de la

formule suivante :

IC =Quantité d′aliment total consommé

Gain de poids total des animaux

10.5. Taux de mortalité

Le taux de mortalité est calculé selon la formule suivante :

Taux de mortalité =Effectif de poulets décédés durant l′expérience

Effectif total des poulets au début de l′experiencex 100

10.6. Coût de production

Le coût de production est calculé en fin d’élevage. Seul le prix de l’aliment

est pris en considération, cela est dû au fait que les autres éléments intervenant dans le

coût de production, comme les produits sanitaires, les ouvriers, et autres peuvent varier

d’un élevage à un autre.

Coût de production = coût démarrage + coût croissance + coût finition

Pour le calcul du coût à la fin de chaque période d’élevage, le coût du Kg de

ration est calculé, puis multiplié par la quantité d’aliment consommé durant la phase

d’élevage correspondante, ce dernier est divisé sur lepoids total des poulets.

Page 56: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

32

11. Analyses statistiques

Les différentes valeurs mesurées ont été enregistrées et traitées dans le

tableur du Microsoft Excel 2013. Les différents paramètres zootechniques

précédemment cités (lepoids moyen, le GMQ, l’Indice de Consommation, les quantités

d’aliments consommés) ont été calculés. Elles ont été soumises ensuite au test d’analyse

de variance (ANOVA) à un facteur (type de rationnement) suivi ou non de tests de

comparaison multiple (test de DUNNET et test de TUKEY) au seuil de 5%à l’aide du

logiciel XLSTAT 2004.

Analyses de la variance

- Pose d’une hypothèse :

Hypothèse nulle ou hypothèse d’égalité (H0) : il n'y a pas de différence entre

les moyennes des quatre types de rationnement.

Hypothèse alternative (H1) : il existe une différence entre les moyennes des

quatre types de rationnement.

- Calculs des tests et conclusion

Si la valeur de p est supérieure à 0,05, l'hypothèse nulle est acceptée. Donc,

il n'y a pas de différence significative entre les quatre types de rationnement, le type de

rationnement n’influence pas les performances zootechniques des poulets de chair.

Si la valeur de p du test est inférieure à 0,05, d'abord l'hypothèse nulle est

rejetée. Donc il y a une différence significative entre les quatre types de rationnement.

Puis des testsde comparaisons multiples sont effectués pour savoir laquelle des

comparaisons de groupes, pris deux à deux, est significativement différente.

12. Analyses sensorielles

12.1 Cadre et principe de l’analyse sensorielle

L’analyse sensorielle de la viande des poulets de chair s’est déroulée au sein

du Laboratoire du département de recherches technologiques du FOFIFA

Antananarivo : le Laboratoire d’Analyse Sensorielle sis à Ambatobe. L’analyse s’est

effectuée le 23 Juin 2016 et a débuté à 10h la matinée.

Page 57: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

33

L’épreuve sensorielle effectuée était le test triangulaire. C’est un test qui

permet de rechercher la présence ou non d’une différence entre la viande de poulet de

chair nourri par la graine de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium et de la

viande de poulet témoin ou sans Mucuna.

12.2 Préparation de la viande de poulet

Trois têtes de poulets de chair vif du lot témoin et trois poulets de chair du

lot 2 recevant 10% comme taux d’incorporation de la graine de Mucuna traitée T1 sont

choisis au hasard pour l’analyse sensorielle. L’échantillonnage est aléatoire simple.

Les muscles pectoraux (Pectoralissuperficialis) et des cuisses (Semi

membranosus) du poulet ont été pris comme échantillon pour le test, parties

anatomiques de compositions différentes et jugées représentatives de la carcasse [89].

Le blanc des deux lots a été mis au feu dans deux marmites de part et d’autre, en même

temps de cuisson. La même procédure a été effectuée pour la viande de la cuisse de

poulet de chaque lot. Une quantité d’eau identique a été ajoutée à chaque cuisson.

Deux numéros de code ont été affectés à chaque échantillon selon le lot de

provenance de la viande :

- Viande de poulet sans Mucuna ou lot n°1 : 255 ou 584

- Viande de poulet 10% de Mucuna ou lot n°2 : 027 ou 926

Les 30 dégustateurs reçoivent chacun trois échantillons codés, ce qui a

permis d’obtenir l’effectif d’échantillon de viande durant l’analyse.

Tableau VII: Effectif d’échantillon de viande pour le test sensoriel

Numéro de lot Numéro de Code Effectif d’échantillon de viande

1 255 23

1 584 21

2 027 23

2 926 22

Total 89

L’ordre des échantillons de viande présenté aux jurys est différent pour

chacune des trois séries, cela de façon aléatoire (Annexe 5).

Page 58: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

34

12.3. Déroulement du test

Trente jurys volontaires sont informés du déroulement du test triangulaire

avant la dégustation.

Trois échantillons codés ont été servis dans des plats à 30 dégustateurs : 15

dégustateurs reçoivent deux échantillons de viande de poulet du lot témoin et un

échantillon du lot nourri à 10% d’incorporation de graine de Mucuna traitée ; les 15

autres jurys reçoivent un échantillon du lot nourri sans Mucuna et deux échantillons du

lot nourri avec Mucuna. Apres dégustation, le jury fait entrer dans l’ordinateur le

numéro de l’échantillon qui est différent des deux autres.

12.4. Analyses statistiques des analyses sensorielles

L'interprétation se fait sur la base de l’effectif de réponses correctes

comparée à la table de valeur.

Le principe consiste à comparer l’effectif des identifications justes à

l’effectifdes identifications attendu du seul fait du hasard si aucune différence n'existait

entre les échantillons. La valeur critique de réponse correcte au test triangulaire est tirée

à partir de la table statistique (Annexe 6).

- Si la valeur de réponse correcte entre les échantillons est supérieure ou

égale à la valeur critique de bonne réponse de la table, la différence entre la viande de

poulet de chair nourri par la graine de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium et

de la viande de poulet témoin est significative ;

- Si elle est inférieure, il n’y a pas de différence significative.

Le Test χ2a été utilisé pour analyser la relation entre le type de rationnement

et la qualité organoleptique des poulets de chair. Le seuil de probabilité ou le risque

d’erreur α est de 0,05 :

- Pose d’une hypothèse :

Hypothèse nulle ou hypothèse d’égalité (H0) : il n'y a pas de différence entre

la qualité organoleptique des deux types de rationnement.

Page 59: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

35

Hypothèse alternative (H1) : il existe une différence entre la qualité

organoleptique des deux types de rationnement.

- Calcul du test et conclusion :

- si p≤ 0,05 alors H0 est fausse et rejetée.

- si p ˃ 0,05 alors H0 est vraie et acceptée.

13. Considérations éthiques

Comme l’étude est de type expérimental, chaque individu est manipulé

selon l’éthique animale comme définie par le code de santé animale de l'OIE pour

l'usage des animaux dans la recherche et l'enseignement [90]. En outre, tous les animaux

ont étébien nourris et ont reçu de l’eau à volonté. Toutes les manipulations lors de

l’expérimentation ont veillé au bien-être des animaux.

La confidentialité de l’identité et celle des données fournies par les équipes

du DRZV, les assistants d’élevage et les ouvriers de Kianjasoa ont été respectées.

L’analyse sensorielle a nécessité des volontaires comme outil de mesure, et a proposé

ainsileur consentement avant la réalisation de l’étude.

14. Limites

Cette étude est limitée par des biais :

- De confusion :

Les paramètres zootechniques peuvent être influencés par le type de souche

du poulet, par la condition d’ambiance, par la qualité nutritionnelle des matières

premières incorporées dans la ration qui peuvent biaiser l’appétibilité du Mucuna, par

l’état sanitaire de l’animal dans le cas où le poulet présente des pathologies qui

diminuent la consommation alimentaire et le GMQ.

- D’information

Lors de l’analyse sensorielle, les jurys peuvent donner leur appréciation

comme bien leur semble sans se fier à leur organe de sens.

- De sélection

L’effectif des poulets mis en expérience qui est de 10 poulets de chair par

lot est faible.

Page 60: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

36

II. RÉSULTATS

1. Paramètre d’ambiance

La température ambiante moyenne hebdomadaire tout au long de

l’expérience varie de 16,2°C à 32,8°C (Figure 7).

Figure 7 : Évolution de la température (°C) à l’intérieur du bâtiment

d’élevage suivant les moments de la journée en fonction du temps

Une diminution de température ambiante a été observée durant la période

expérimentale.

2. Poids moyen

Lepoids moyen de chaque lot ne cesse de croître jusqu’ à la fin de

l’expérimentation (Figure 8).

0

5

10

15

20

25

30

35

1 2 3 4 5 6 7 8

Tem

pér

atu

re (

°C)

Semaine

Matin Midi Soir

Page 61: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

37

Figure 8: Évolution dupoids vifmoyen(g) des poulets de chair dans

chaque lot

A la fin du démarrage, les poulets nourris par la ration témoin ont unpoids

moyen le plus élevé (254,900 ± 40,750 g) suivi par les poulets du lot n°3 (214,200 ±

35,850 g), les poulets du lot n°4 (212,200 ± 54,790 g) et du lot n°2 (208,500 ± 34,900

g). Cependant, durant le démarrage, les poids vifs obtenus pour les lots n’ont pas été

significativement différents (p = 0,084).

Les poids moyens obtenus en fin de croissance ont été pour le lot témoin, lot

n° 2, lot n°3 et lot n°4 respectivement de 597,500 ± 97,960 g, 442,500 ± 113,160 g,

365,900 ± 85,820 g et 489,000 ± 71,390 g. Les différences de poids moyens en fin de

croissance du groupe « témoin et lot n° 2 » et « témoin et lot n°3 » ont été significatives

avec un intervalle de confiance de 95% (Annexe 8).

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

1 2 3 4 5 6 7 8

poid

s (g

)

Semaine

Lot n°1 Lot n°2 Lot n°3 Lot n°4

Linéaire (Lot n°1) Linéaire (Lot n°2) Linéaire (Lot n°3) Linéaire (Lot n°4)

Page 62: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

38

Le lot n°1 qui reçoit une ration n’incorporant pas la graine de Mucuna

obtient un poids moyen à terme de 1294,300 ± 228,105 g, comparativement à 1096,900

± 103,405 g pour le lot n°2 incorporant 10% de farine de Mucuna traitée par T1, et

827,500 ± 123,162 g pour le lot n°3 incorporant 20% de Mucuna traitée par T1, et

1263,000 ± 115,209 g pour le lot n°4 incorporant 20% de Mucuna traitée par T2.La

différence des poids moyens à terme des quatre lots est significative (F = 3,784, ddl =

28, p = 0,023). Le Test de Tukey révèle que seule la différence dupoids moyen à 56

jours d’élevage des poulets du lot témoinet du lot n°3 est significative, avec un risque de

se tromper de 5%(Annexe 9). Le groupe homogène présentant lepoids à 56 jours le plus

élevé est composé du témoin, lot n°4 et lot n°2 (Annexe 10).

3. Gain Moyen Quotidien

Aucune perte de poids des sujets n’a été enregistrée durant

l’expérimentation. (Tableau VIII).

Tableau VIII: GMQ partiel (g/j) des poulets de chair en fonction de la

période d’élevage

Période d’élevage Lot n °1

0%

Lot n° 2

10%T1

Lot n° 3

20%T1

Lot n° 4

10%T2

Démarrage

15,64±2,91

12,32±2,49

12,73±2,56

12,59±3,91

Croissance 24,47±4,50 16,71±6,42 10,83±7,62 19,77±2,78

Finition 23,55±6,76 22,20±8,67 14,95±6,94 26,69±5,81

Aucune perte de poids des sujets n’a été enregistrée durant

l’expérimentation.Aucune différence significative, avec risque de se tromper de 5%, n’a

été observée pendant le démarrage, de même durant la période de finition. Durant la

période de croissance, les analyses statistiques ont montré des différences significatives

Page 63: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

39

(F = 9,735, ddl = 33, p = 0,000) entre les GMQ des sujets nourris aux rations à base

degraines par rapport aux sujets témoin au seuil de significativité de 5% (Annexe 11).

Les poulets de chair nourris par l’aliment témoin ont présenté une

croissance supérieure à celle des animaux nourris aux aliments expérimentaux (Figure

9).

Figure 9: Gain Moyen Quotidien total (g/j) des poulets dans chaque lot

jusqu’à la fin de l’expérimentation

Les poulets recevant 0% de Mucuna dans leur ration ont un gain de 22,07

g/j. Les poulets recevant la ration contenant 10% de Mucuna traitée par T2 et 10% traité

par T1 ont réalisé une croissance intermédiaire respectivement de 21,53 g/j et 18,61 g/j.

L’analyse de la variance montre que la probabilité Pr>F (=0,023) est inférieure au seuil

de signification.

Les GMQ des sujets du lot témoin, du lot n°2 recevant 10% de Mucuna

traitée par T1 et lot n°4 nourri par 10% de Mucuna traitée par T2 sont restés sans

différence significative avec un intervalle de confiance de 95%. Tandis

quel’incorporation de la farine de graines de Mucuna dans la ration des poulets de chair,

0

5

10

15

20

25

30

Lot n°1 Lot n°2 Lot n°3 Lot n°4

GM

Q (

g/j

)

GMQ

Page 64: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

40

a significativement diminué, sur toute la durée de l’expérimentation (de la 1ère à la

8èmesemaine d’âge), le GMQ cumulé des sujets du lot n°3 (13,89 g/j) par rapport au lot

témoin (22,07 g/j) (Annexe 12).

4. Consommation Alimentaire Individuelle

La prise alimentaire durant toute l’expérimentation est plus forte chez les

animaux du lot témoin, avec 98,110 g/j par sujet (Figure 12).

Figure 10 : Quantité d’aliment consommé (g/j/poulet) durant l’étude

expérimentale

Les tests statistiques indiquent une corrélation entre la Consommation

Alimentaire Individuelle des poulets de chair et le type de rationnement (F = 5,580, ddl

= 223, p = 0,001). Et 7,1% de la variabilité est expliquée par le type de rationnement

(Annexe 13).

Seul le groupe « témoin et lot n°3 » est significativement différent avec

risque de se tromper de 5% (Annexe 14). L’incorporation de la farine de Mucuna dans

la ration, a significativement avec un intervalle de confiance de 95%, diminué sur toute

0

20

40

60

80

100

120

Lot n °1 Lot n° 2 Lot n° 3 Lot n° 4

Qu

an

tité

d'a

lim

ent

con

som

(g/j

/pou

let)

Quantité d'aliment consommé

Page 65: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

41

la durée de l’expérimentation, la consommation alimentaire chez les sujets du lot n°3

(64,900 g/j), par rapport au lot témoin (98,110 g/j). Toutefois, les consommations

alimentaires chez les oiseaux nourris aux rations à base de farine de Mucunadu lot n°2

et lot n°4 plus basses que celle des sujets du témoin sont restées significativement

similaires avec un intervalle de confiance de 95%.

5. Indice de Consommation

Les Indices de Consommation alimentaire moyens obtenus pendant toute

l’expérimentation sont de 4,75, 4,78, 5,57 et 4,26 respectivement pour les sujets du lot

n°1, lot n°2, lot n°3 et lot n°4 (Figure 11).

Figure 11: Indice de Consommation des poulets de chair en fonction du

régime alimentaire durant l’expérience

Une légère détérioration de l’Indice de Consommation moyen avec

l’inclusion des graines de Mucuna dans la ration du lot n°3 est notée. Cependant, les

analyses statistiques n’ont montré aucune différence significative des Indices de

Consommation des sujets nourris aux rations à base de la graine par rapport aux sujets

témoin au seuil de 5%, sur toute l’expérimentation (Annexe 15).

0

1

2

3

4

5

6

7

Lot n °1 Lot n° 2 Lot n° 3 Lot n° 4

IC

IC

Page 66: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

42

6. Taux de mortalité

D’une manière globale, aucun effet néfaste du par l’incorporation du

Mucunapruriens var. utilis noir n’a été observé sur la santé et la mortalité des poulets

de chair durant toute l’expérimentation. Cependant, la consommation d’eau a augmenté

surtout chez les poulets du lot n°3 qui sont nourris par du Mucuna traitée par du

bicarbonate de sodium et incorporé à 20% plus précisément, chez les sujets qui ont reçu

le taux d’incorporation de la farine des graines de Mucuna le plus élevé.

7. Coût de production

Les prix alimentaires par Kg de rations expérimentales sont calculés sur la

base des prix d’acquisition des diverses matières premières sur le marché (Tableau X)

Tableau IX: Prix des rations alimentaires en Ariary par kilogramme

Ration Lot n°1

0%

Lot n°2

10%T1

Lot n°3

20%T1

Lot n°4

20%T2

Démarrage 1600 1600 1600 1600

Croissance 1324 1102 997 1089

Finition 1244 1138 1004 1076

Le prix du Kg des aliments en croissance et finition contenant 20% de farine

des graines de Mucuna traitées par T1 était moins élevé : 997 Ariary en croissance et

1004Ariary en finition par rapport aux autres lots.

Le coût global de production est obtenu par la somme du coût de production

à la fin de chaque période (Tableau XI).

Page 67: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

43

Tableau X: Coût global de production (Ar/Kg de poids vif)

Période d’élevage Lot n°1

0%

Lot n°2

10%T1

Lot n°3

20%T1

Lot n°4

10%T2

Démarrage 322 381 720 458

Croissance 1330 1279 1733 998

Finition 4142 4079 3505 3383

Coût global de production 5795 5739 5958 4840

Le prix alimentaire par kilo de poids vif de poulet de chair du lot n°4 est le

moins coûteux qui est de 4840 Ariary.

8. Qualité organoleptique

Les sujets qui ont perçus une différence de goût entre les poulets sont de

37% et que ceux qui n’ont pas perçus sont de 63% (Figure 14 et Annexe 16).

Page 68: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

44

Figure 12: Fréquences de bonne et mauvaise réponse au test triangulaire

Onze dégustateurs parmi trente ont identifié l’échantillon qui diffère. A un

intervalle de confiance 95%, il n’y a pas de différence significative de goût entre les

deux échantillons de viande de poulet de chair nourri avec et sans la graine de Mucuna

(χ2=1,29 ;ddl=01 ; p= 0,26).

37%

63%

Bonne réponse Mauvaise réponse

Page 69: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION

Page 70: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

45

I. Réflexion sur la méthodologie

L’analyse du protocole expérimental met en question le dispositif mis en

place qui a permis d’obtenir les résultats souhaités chez le poulet de chair et de valider

les hypothèses de recherche émises au début de l’expérience, qui étaient que :

- Mucuna traitée améliore les performances zootechnico-économiques du

poulet de chair.

- La qualité organoleptique du poulet nourri par du Mucuna est identique à

la qualité organoleptique originale du poulet de chair nourri sans Mucuna.

La discussion sur le protocole expérimental permettra aussi de connaitre

sous quelles conditions et limites les résultats obtenus sont à recevoir et quelles sont les

perspectives d’amélioration du protocole expérimental.

Tout d’abord, la formulation alimentaire a été effectuée en utilisant la table

de valeurs nutritionnelles de matières premières incorporées lors de l’expérience. Alors

que ces valeurs nutritionnelles peuvent varier selon la région, la condition de stockage et

la saison de production. C’est ainsi que lors de la formulation alimentaire, les besoins

des poulets ont été augmentés afin de remplir les possibilités de pertes dues à la

variation de teneur en composition chimique. La notion d’apports recommandés

alimentaires a été donc prise en compte.

La comparaison des aliments témoin et expérimentaux est basée sur les

valeurs nutritionnelles purement théoriques. Des possibilités de biais en ressortent donc.

Quoique la formulation alimentaire ait été basée sur la valeur des apports recommandés

des poulets de chair, la comparaison théorique des valeurs nutritionnelles des aliments

peut donc être acceptable.

Deuxièmement, les procédés d’élimination des FANs utilisés dans

l’expérimentation sont à discuter. L’usage des additifs pour l’extraction de la L-DOPA

entraîne des coûts supplémentaires. Mais, le choix du bicarbonate de sodium est

favorable en tant que produit local facilement accessible et se justifie dans le contexte

des éleveurs ruraux à faible revenu. Cette étude est identique à l’essai réalisé par

Wanjekeche en 2003 [69] utilisant la solution alcaline de Magadi ou trona (solution de

bicarbonate de sodium obtenue dans le lac Magadi au Kénya) pour faciliter l’extraction

Page 71: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

46

de la L-DOPA. La méthode de trempage compte à elle est adaptée à la pratique

paysanne. Elle est cependant fastidieuse car lente. En général, les types de traitements

utilisés permettant de réduire les teneurs en composés toxiques de la graine de Mucuna,

sont pratiques sur terrain.

D’autres techniques d’élimination des facteurs toxiques moins coûteuses et

faciles à effectuer sont donc à prédire.

La population d’étude a été constituée de 40 poulets. L’effectif de 10 poules

par lot est faible. Malgré ce faible effectif, l’étude a permis de mettre en évidence

significativement les effets de la graine de Mucuna notamment chez les sujets nourris

par du Mucuna traitéedu bicarbonate de sodium incorporé à 20% par rapport aux sujets

du lot témoin.

Quelques aspects de la conduite d’élevage sont aussi discutables :

- La prophylaxie médicale est indispensable pour un élevage de poulet de

chair. La vaccination contre les trois maladies de Newcastle, Bronchite infectieuse et

Gumboro a été effectuée à 1 jour d’âge des poussins par les fournisseurs de poussins.

Cependant, les rappels vaccinaux au 12ème jour pour la maladie de Newcastle et au 21ème

jour d’élevage pour la bronchite infectieuse et le Gumboro n’ont été pas réalisés. Malgré

cela, les oiseaux n’ont pas extériorisé des signes pathognomoniques de ces maladies

jusqu’à la fin de l’expérience.

- Des options n’ont été pas envisagées lors de la pénurie et de

l’insuffisance de certaines matières premières. Telle est le cas du tourteau d’arachide et

de la farine de poisson Diego vers la 6ème semaine. Le manque en acide aminé essentiel

a été aussi fait face durant l’expérimentation. Or, plusieurs options sont possibles à

envisager comme la réalisation d’une autre formule alimentaire basée sur les matières

premières disponibles.

En somme, des biais peuvent influencer les résultats obtenus lors de l’étude.

Ces biais sont dus :

- Aux conduites d’élevage dont les conditions d’ambiance qui peuvent

affecter la quantité d’aliment ingéré par les poulets de chair

Page 72: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

47

- Aux conduites de l’alimentation dont la variabilité de la qualité

nutritionnelle des autres matières premières incorporées dans la ration qui peuvent

biaiser l’appétibilité du Mucuna

- Au degré de précision des instruments de mesure de pesée des poulets

et/ou des aliments, et mesure de la température ambiante.

- A l’état sanitaire de l’animal dans le cas où le rappel de la vaccination

des poulets n’a été pas réalisé.

II. Discussion sur les résultats

A travers les résultats obtenus, des discussions sont à relever :

1. Discussion sur la température ambiante

La variation des températures ambiantes moyennes mesurées durant

l’expérimentation qui est de 16,2°C à 32,8°C dépasse aux deux bornes les normes de

19°C à 27°C préconisées pour l’élevage de poulets de chair par ITAVI en 2003 [91].

L’évolution de la température ambiante moyenne tend à décroître au cours du temps.

Cette variation etdiminution de température peuvent s’expliquer par le fait que

l’expérimentation a eu lieu entre la saison chaude et la saison froide, du mois d’Avril au

mois de Juin.

2. Discussion sur les performances zootechniques du poulet de

chair

2.1. Poids vif

Les poids vifs obtenus au cours des 56 jours d’expérimentation sont

inférieurs à ceux enregistrés par Smith en 1990, qui dit que le poussin peut passer de 38

g à 1 jour à 2 Kg voir plus à 7 semaines d'âge [92]. Ces faibles performances pondérales

pourraient s’expliquer en partie par la conduite alimentaire. En effet, l’apport

alimentaire pourrait ne pas combler les vrais besoins des poulets.

La performance pondérale la plus importante, sur la durée de l’essai est

observée dans le lot témoin recevant 0% de farine de graine de Mucuna. Le poids

moyen des sujets nourris 10% T1 (1096,9 g) est significativement similaire (p>0,05) à

Page 73: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

48

celui du lot témoin (1294,3 g). Cependant, cepoids moyen n’est suffisant pour atteindre

celle de la ration témoin en dépit de la teneur théorique en protéines brutes plus

concentrée dans la ration expérimentale : 19,46% en croissance et 17,71% en finition

pour le lot témoin contre 21% en croissance et 20% en finition pour le lot nourri par la

graine de Mucuna 10% T1. Contrairement dans une autre étude, des meilleures

performances ont été obtenues par Vadivel et Pugalenthi en 2010 [78] chez des poulets

nourris avec un aliment dont les taux d’incorporation de graines de Mucuna pruriens

traitées par trempage 0,2% de bicarbonate de sodium puis mis à l’autoclave étaient de

11% et 15,7% en remplacement de la farine de soja.

L’incorporation de 20% de graines de Mucuna traitées par T1 dans

l’alimentation des poulets de chair a fait diminué significativement (p<0,05) de 34,33%

lepoids moyen à 56 jours d’élevage par rapport à celui du témoin. Cette observation

corrobore avec celle de Del Carmen en 1999 [67] qui conclut que des taux

d’incorporation plus élevés que 10% de Mucuna chauffé par la chaleur sèche dans la

ration alimentaire réduisent les performances chez le poulet de chair. Par contre, Tuleun

et Igba en 2008 a observé un accroissement du taux de croissance quand la graine de

Mucuna trempée et cuite de 40 à 60 mn est incorporée à un taux de 20% dans la ration

alimentaire des poulets de chair [93].

Le poids vif moyen à terme diminue avec l’accroissement du taux

d’incorporation de la farine de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium, pour le lot

témoin, 10% et 20% respectivement 1294 g ; 1096,9g ; 827,5 g. De pareille diminution

chez les sujets nourris à la farine de graines de Mucuna pruriens a été observée par

Aboh en 2011 chez les poulets de chair. Cet auteur a mis en expérience 4 niveaux

d’incorporation de 0 à 30% de graines de Mucuna dans la ration des poulets de chair

[94]. Par contre, Rakotomalalaen 2013 [42] arapporté que l’évolution pondérale chez les

poulets de race locale nourris par la farine de Mucuna traitée par la chaleur humide est

proportionnelle avec le taux d’incorporation dans la ration alimentaire. Cette baisse

depoids vif peut être expliquée par la présence de FANsdans la graine de Mucuna [44,

47, 95].

Lepoids vif obtenu chez les oiseaux nourris par du Mucuna traitée par T2

incorporé à 10% est quasi-similaire à celui du lot témoin, et a donné une meilleure

performance par rapport au lot traité par T1. Avec la méthode de traitement des graines

Page 74: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

49

utilisée, cette observation concorde avec l’incorporation de taux pas plus de 12,5% de

graines de Mucuna pruriens à tremper les graines de Mucuna pruriens dans de l’eau

potable pendant 24 h, dépélliculer, bouillir dans l’eau pendant 1 h, laisser refroidir et

sécher pendant 48 h à la température ambiante dans la ration alimentaire suggérée pour

obtenir un effet positif sur la croissance pondérale de poulet par Aboh [94]. De plus,

selon Tuleun en 2008, la combinaison des procédés de traitement : trempage et cuisson

de 40 à 60 mn augmentent significativement la croissance similaire au lot témoin nourri

par du tourteau de soja [93]. Contrairement chez les pintades, l’expérimentation a révélé

que l’aliment à base des graines de Mucuna pruriens ayant subi une ébullition des

graines décortiquées à l’issue d’un premier trempage, et incorporé à 10,62% dans la

ration ont induit les meilleures performances de croissance chez les pintades comparées

à l’aliment témoin [96].

Il est recommandé donc d’incorporer la graine de Mucuna dans la ration des

poulets de chair à taux optimal pour les capacités de croissance des oiseaux. Dans notre

étude, ce taux optimal est de 10%.

2.2. GMQ

Concernant le GMQ cumulé, le GMQ (22,07 g/jr) enregistré chez les sujets

témoins est inférieur à ceux (34,30 g/jr) obtenu par Aboh en 2011 chez les poulets de

chair de même nourris sans la farine de graine de Mucuna [94]. Le GMQ cumulé

maximal des lots expérimentaux a été enregistré chez les animaux du lot nourri par la

farine de graines de Mucuna traitées T2 incorporé à 10% qui a réalisé une croissance de

21,53 g/j, significativement similaire de celle du lot témoin (22,07g/j). Ce résultat a été

supérieur par rapport au gain moyen trouvé par Aboh en incorporant 12,5% de farine de

Mucuna traitée (18,70 g/j). Selon le même auteur, les poulets de chair obtiennent un

gain moyen de 23 g/j si les oiseaux sont nourris par du Mucunadépelliculées à sec,

trempées, bouillies, retrempées et séchées et incorporé à 12,5% [94]. De plus, selon

Tuleun en 2008, les accroissements du taux de croissance et de l’Indice de

Consommation sont observés quand la graine de Mucuna est trempée et cuite [93].

Cette observation est rapportée par Nyirendaen 2003 et Emiolaen 2003[68, 97].

La diminution significative du GMQ de l’ordre de 37,06% des poulets de

chair nourri par de la graine de Mucuna traitée par T1 et incorporé à 20% par rapport

Page 75: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

50

aux sujets témoins a été aussi constatée quand la graine crue de Mucuna a été incorporé

à 20% dans la ration alimentaire des poulets [67]. L’effet négatif du Mucuna sur la

croissance des poulets pourrait s’expliquer en grande partie par un ou plusieurs FANs

présents dans la graine. Ces facteurs toxiques incluent les anti-trypsines, tannins et

cyanide [52], anticoagulants [98], des facteurs analgésiques, antipyrétique et anti

inflammatoires [99], L-DOPA [58, 100] et d’autres facteurs possibles [101].

Le mode de traitement T1 incorporé à 20% n’est pas aussi efficace pour

induire un aliment capable d’améliorer la performance pondérale similaire à celle

induite par la ration témoin sans farine de graine de Mucuna pruriens. D’autres

procédés d’extraction des Facteurs Anti-Nutritionnels des graines de Mucuna plus

pratiques sur terrain, autre que le traitement par du bicarbonate de sodium devraient être

entrepris pour des recherches en alimentation animale. En effet, la torréfaction des

graines pendant 8 min est plus efficace sur l’élimination de la L-DOPA, tout en

préservant le plus la valeur nutritionnelle des graines de Mucuna pruriens utilis noir

[102].

2.3. Consommation alimentaire

La consommation alimentaire du lot témoin obtenue est moins bonne que

celle obtenue par Abohen 2011 (110 g/j), mais supérieure à la performance de

consommation alimentaire cumulée en 56 jours typique en climat chaud qui est de 69,64

g/j à 75 g/j [103]. Cette surconsommation alimentaire pourrait s’expliquer par la

variation saisonnière : durant la saison sèche et froide correspondant à une partie de

notre période d’étude, la consommation alimentaire devient plus élevée. En effet, s’il

fait trop chaud les poussins ne mangeront pas suffisamment et prendront ainsi du retard

dans leur croissance. Par contre s’il fait trop froid les poussins mangeront plus mais ne

prendront pas plus de poids pour autant [104]. Il est recommandé ainsi pour

lesprochainesétudes expérimentalessur les poulets de s’assurer que la température

ambiante correspond à leurs besoins,plus précisément en prenant la température rectale

des poussins pris au hasard.Encas d’éventuelle forte élévation et de diminution de la

température, des mesures devraient être mis en place.

Beaucoup d'auteurs aussi ont rapporté un effet significatif du génotype sur la

consommation alimentaire [105]. La concentration en énergie de l'aliment a une grande

Page 76: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

51

influence sur l'appétit des oiseaux [106]. Le manque d'un acide aminé essentiel comme

la méthionine peut induire une consommation supplémentaire [106]. Cette

augmentation de consommation alimentaire peut s’expliquer aussi par le remplissage

des conditions d’élevage. Le programme lumineux conditionne l’activité des animaux

avec un pic d’activité en début et en fin de période éclairée [107], les volailles

consomment très peu durant la phase d’obscurité.

La CAI maximale obtenue toute au long de l’expérience a été observé chez

les poulets témoin (98,110 g/j/poulet). Les consommations alimentaires des lots nourris

par 10% T1 et 10% T2 ne différent pas significativement par rapport au témoin. De

même, Del Carmen en 1999 [67] a noté que la consommation alimentaire des poulets

nourris par des graines de Mucuna crues ou chauffées incorporées à 10% dans l’aliment

ne diffère pas significativement à celle du témoin. Dans notre étude, cette observation

peut s’expliquer par le niveau énergétique et la teneur en protéine théorique des

aliments contrôle en croissance et en finition qui sont faibles par rapport aux aliments

expérimentaux. En effet, les animaux monogastriques comme le poulet de chair, règlent

en grande partie leur consommation d’aliment de façon à couvrir leurs dépenses

énergétiques. L’accroissement de la concentration énergétique de l’aliment entraine

donc toujours une réduction de l’ingestion. La consommation est influencée aussi par la

teneur en protéines du régime, en cas de subcarence, les poulets tendent à

surconsommer de l’aliment pour tenter par ce moyen d’assurer tout de même une

ingestion suffisante d’acides aminés [108].

L’incorporation de la farine des graines de Mucuna dans la ration des

poulets de chair a diminué de façon significative la consommation alimentaire chez les

sujets recevant dans leur ration 20% de T1 par rapport aux sujets témoin. De même,

Tuleun en 2008 a rapporté que l’incorporation de 20% de graine de Mucuna trempée et

cuite pendant 20 mn a diminué significativement la consommation alimentaire des

poulets de chair en finition par rapport au témoin nourri sans la farine de Mucuna [93].

Mais, à un taux d’incorporation de 30%, la graine de Mucuna cru réduit la

consommation alimentaire [67]. Ce refus alimentaire ou l’inappétence des sujets du lot

nourri par de la graine de Mucuna traitée par T1 incorporé à 20% peut s’expliquer par

l’effet du déséquilibre alimentaire rapporté par Gietzen et Magrum en 2001. Dans le cas

d’un aliment particulièrement déséquilibré en acide aminé, un mécanisme de détection

Page 77: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

52

des déséquilibres alimentaires en acides aminés permet de déclencher une réponse

comportementale de rejet de l'aliment. Ce phénomène représenterait un mécanisme

protecteur évitant les effets métaboliques délétères d’une ingestion en trop grande

quantité d’un régime disproportionné en Acides Aminés Essentielles [109].

Afin de savoir si les aliments composés destinés aux poulets de chair

remplissent les besoins de ces derniers, des analyses bromatologiques minutieuses de

chaque ration alimentaire reçu par les poulets devraient être envisagées dans les études à

venir. L’analyse bromatologique des aliments concentrés témoin et expérimentaux

devrait donc faire suite à la présente étude. Une étude comparant des rations à base

de Mucuna et de provende commerciale comme ration témoin sans Mucuna est aussi à

suggérer pour un résultat plus pertinent par rapport à l’élevage de poulet de chair actuel.

2.4. Indice de Consommation

Les Indices de Consommation des sujets ayant reçu une ration à base de

Mucuna ne sont pas affectés par rapport aux sujets témoins. La différence des indices de

consommation enregistrés n’est pas significative avec un intervalle de confiance de

95%. Donc, les sujets ayant reçu de l’aliment expérimental ont valorisé leur aliment au

même titre que les sujets témoins. Une légère diminution de l’Indice de Consommation

(4,26) chez les sujets nourris à base de Mucuna traitée par T2 et incorporé à 10% par

rapport au lot témoin (4,72) est à noter, malgré la similarité des indices de

consommations des lots expérimentales par rapport au témoin statistiquement.

Les Indices de Consommation obtenu lors de la présente étude sont

supérieurs selon IEMVT en 1991 qui rapporte que l'Indice de Consommation est

compris entre 1 et 2 avant 3 semaines d'âge et peut dépasser 3 en fin de croissance

[110]. Cette détérioration de l'Indice de Consommation peut être due, entre autres, à

l'augmentation de la part relative du gras dans le croît [111], du fait que les poulets ont

été abattus tardivement à 56 jours au lieu de 45 jours. Le bas niveau énergétique des

aliments peut expliquer aussi cette observation. En effet, l’accroissement du niveau

énergétique conduit toujours à une amélioration de l’Indice de Consommation. Son effet

sur la croissance, variable selon les croisements, est perceptible jusqu’à 3000kcal

d’EM/Kg pour les poulets âgés de 4 à 8 semaine, en dessous de ces valeurs, la réduction

dupoids vif à 56 jours est voisine de 30g pour chaque diminution de 100kcal d’EM/Kg

Page 78: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

53

du niveau énergétique de l’aliment [112]. Cette observation peut s’expliquer aussi par le

fait que les oiseaux ont surconsommé les aliments durant l’expérience sans que les

apports alimentaires comblent leurs besoins. Cette situation est expliquée en partie par

des défauts de conduite alimentaire durant l’expérimentation :

- La qualité nutritionnelle de certaines matières premières est redoutable :

moisissure du maïs vers la 6eme semaine alors que des céréales humides ou moisies

conservées dans de mauvaises conditions auront une forte incidence sur l’appétence de

l’aliment et la consommation à cause de la possibilité de développement des

mycotoxines provenant de champignons [67].

- Pénurie de certaines matières premières

- Insuffisance de quantité en certaines matières premières (farine de

poisson Diégo et tourteau d’arachide) due par la difficulté du transport des matières

premières lors de l’approvisionnement

- Absence de certains éléments essentiels (Lysine, Méthionine)

Pour pouvoir bien approfondir les impacts de l’incorporation du Mucuna,

étudier sur un effectif d’échantillon plus grand et maîtriser au maximum les conduites

d’élevage et de l’alimentation seraient nécessaires ; vu que le non-respect des

parametres d’élevage pourrait entrainer de déficits de croissance chez les poulets de

chair. Il est ainsi envisageable de réaliser une prochaine étude dans un élevage de poulet

de chair à grande échelle où ces parametres d’élevage et d’alimentation sont déjà

respectés au maximum.

2.5. Taux de mortalité

Dans le contexte de la présente étude, l’incorporation de la farine de graine

de Mucuna semble ne pas avoir un effet sur l’état de santé des animaux et sur la

mortalité des poulets. De même à cette observation, Andrianiony MI a rapporté que

d’une manière globale, l’incorporation de la farine de graine de Mucuna pruriens var.

utilis noir dans la ration n’a pas induit d’effets néfastes sur l’état sanitaire de poules

pondeuses [113].

3. Discussion sur le coût de production

Le coût de production lors de l’étude est basé sur le coût de l’alimentation.

Les prix des rations expérimentales sont inférieurs à celui de la ration témoin. La

Page 79: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

54

réduction du prix du Kg d’aliment avec l’inclusion des graines de Mucuna peut

s’expliquer par la qualité nutritionnelle de ces graines en protéine et en acide aminés

essentiels aux poulets de chair dont l’augmentation réduit fortement l’incorporation de

ces acides aminés limitant dans la ration. Les résultats sont en accord avec ceux de

Vonona en 2017 qui en incorporant les graines traitées de Mucuna a enregistré une

diminution du coût de l’aliment chez les poulets de race locale [114].

Le prix alimentaire par kilo de poids vif de poulet de chair du lot nourri par

10% de T2 est le moins coûteux (4840 Ariary). Cette observation peut s’expliquer par le

fait que ces sujets ont bien valorisé leur ration alimentaire au profit d’un bon gain de

poids par rapport aux autres lots durant l’étude expérimentale.

L’évaluation économique montre donc que l’utilisation des graines de

Mucuna pruriens trempé, dépélliculé, cuit et séché incorporé à 10% dans l’alimentation

des poulets de chair apparait opportun par rapport au témoin. Certes, malgré les résultats

positifs enregistrés chez les poulets nourris par de la graine de Mucuna traitée par T2

incorporé à 10% durant cette phase d’élevage, le gain de poids et Indice de

Consommation reste toujours inférieure aux valeurs recommandées.

4. Discussion sur l’effet de l’incorporation du Mucuna sur la

qualité organoleptique de la viande de poulet de chair

Comme rappel, la méthode utilisée pour rechercher la différence de qualités

organoleptiques entre la viande des poulets nourris par du Mucuna et celle du témoin

sans Mucuna est le test A-nonA ou le test triangulaire. Durant le test, une série

d’échantillons a été présentée à chaque juge, l’un étant doublé et l’autre pas. Les juges

indiquent l’échantillon qui est diffèrent.

Le résultat obtenu est que la qualité organoleptique de la viande du poulet

nourri avec du Mucuna est perçue identique de celle du poulet témoin. Les goûts de la

viande de poulet nourri sans et avec Mucuna ne diffèrent pas significativement avec un

Odds Ratio (OR) 0,42[95% IC 0,09 – 1,92 ; p= 0,26]. En effet, les sujets qui ont perçu

une différence de goût entre les poulets sont de 37% contre ceux qui n’ont pas perçu est

de 63%. Une étude sur l’utilisation de farine de graines de Mucunapruriens var.utilis

noir dans l’alimentation des poules pondeuses à Madagascar a montré aussi que

l’incorporation de farine de graine de Mucuna n’induit pas de changement de qualité sur

Page 80: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

55

le blanc d’œuf comparé aux œufs du lot témoin [113]. Ainsi, l’incorporation de la farine

de graine de Mucuna pruriens var. utilis noir dans l’alimentation du poulet de chair ne

change pas les qualités organoleptiques d’origine de la viande.

Les effets de la graine de Mucuna sur les rendements en carcasse de poulets

de chair, le devenir de la L-DOPA au niveau des différents tissus du poulet et les effets

probables chez le consommateur humain seraient intéressants comme étude à venir.

Les perspectives et recommandations à apporter à partir des résultats

obtenus sont donc :

Dans les études à venir, d’autres procédés d’extraction des Facteurs Anti-

Nutritionnels des graines de Mucunadevraient être entrepris pour des recherches en

alimentation des poulets ; la torréfaction du Mucuna est suggérée.

Des analyses bromatologiques des provendes expérimentales distribuées aux

poulets devraient être envisagées afin d’établir les vraies valeurs nutritionnelles de ces

dernières et d’en conclure si les matières premières mélangées remplissent les besoins

des poulets.

Une ration témoin de type commercial comparée aux rations expérimentales

est aussi à suggérer pour des résultats plus pertinents dans les prochaines études.

Concernant les conduites d’élevage des poulets, il est recommandé de :

- S’assurer que la température ambiante correspond aux besoins des oiseaux, du fait

que la variation de la température ambiante influence les performances de croissance

surtout chez les poulets de chair.

- Maîtriser au maximum les conduites d’élevage et de l’alimentation selon les

normes posées. Pour des études sur l’efficacité du Mucuna, il est ainsi envisageable de

réaliser une prochaine étude dans un élevage de poulet de chairà grande échelle où ces

parametres d’élevage et d’alimentation sont déjà respectés.

D’autres études des effets duMucuna sur les rendements en carcasse des

poulets de chair,le devenir des FANsdans la viande du poulet nourri par duMucuna,ses

effets chez le consommateur humain seraient intéressants comme étude à venir.

Page 81: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

56

CONCLUSION

Les observations faites au cours de cette expérimentation montrent que le

fait d’incorporer 10% de graine de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium dans

l’alimentation des poulets de chair ne change pas leur qualité organoleptique

d’origine toutefois, n’améliore pas les performances de croissance pas plus que la ration

témoin sans Mucuna. De même incorporée à 20%, la graine de Mucuna traitée par du

bicarbonate de sodium n’améliore pas les performances zootechniques chez le poulet de

chair. En effet, le poids vif moyen à terme diminue avec l’accroissement du taux

d’incorporation du Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium. Le taux optimal pour

l’incorporation de la graine de Mucuna est de 10% dans la ration alimentaire. Les

performances zootechniques chez les oiseaux nourris par du Mucunadépélliculé et

incorporé à 10% donne une meilleure performance par rapport au lot traité par du

bicarbonate de sodium. La graine de Mucuna semble ne pas avoir d’effet néfaste sur la

santé et la mortalité.

D’autres procédés d’extraction des Facteurs Anti-Nutritionnels des graines

de Mucuna plus pratiques sur terrain seraient à promouvoir. Puis, l’effet de la graine de

Mucuna sur les rendements en carcasse de poulets de chair, le devenir de la L-DOPAau

niveau des différents tissus du poulet et les effets probables chez le consommateur

humain seraient à approfondir. Dans l’avenir, la valorisation de ressources alimentaires

non conventionnelles disponibles localement autres que le genre Mucuna dans

l’alimentation du poulet serait également intéressante.

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poulet de chair dans un élevage tropical au Vénézuela. Rev Élev Méd Vet Pays

Trop .1997 ; 50 (1) : 65-74.

108- BlumJ. Développement et nutrition du poulet de chair, travaux réalisés dans le

cadre de l’aide au développement technologique de l’OFIVAL, ITAVI. 2002.

109- Gietzen DW, Magrum LJ. Molecular mechanisms in the brain involved in the

anorexia of branched-chain amino acid deficiency. J Nutr. 2001 ; 131 : 851S-5S.

110- IEMVT. Aviculture en zone tropicale. Maisons Alfort: IEMVT. 1991. 186 p.

111- Leclercq B. Possibilités d'obtention et intérêt des génotypes maigres en aviculture.

ProdAnim. 1989 ; (4) : 275-86.

112- Larbier M, Leclercq B. Nutrition et alimentation des volailles. Paris : INRA ;

1991. 355p.

113- Andrianiony MI. Utilisation de farine de graines de Mucuna pruriens dans

l’alimentation de poules pondeuses [Thèse]. Médecine vétérinaire :Antananarivo ;

2017. 66 p.

114- Vonona A. Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium dans l’alimentation du

poulet ‘‘gasy’’ amélioré [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo; 2017. 58p.

Page 95: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

ANNEXE

Annexe 1:Différents types de traitement du Mucuna

Avant chaque traitement, les graines ont été nettoyées au chiffon pour enlever les

tâches se trouvant sur leur tégument.

Premier traitement ou T1 :

- Ébullition des graines de Mucuna telle que 1 Kg de Mucuna dans

2 litres d’eau, pendant 30 mn, avec 0,2% de bicarbonate de sodium.

- Séchage au soleil pendant 24 h

- Broyage mécanique pour être réduites en farine

Deuxième traitement ou T2 :

- Trempage à l’eau froide pendant 24 h

- Dépelliculage

- Ébullition pendant 30 mn

- Séchage durant 24 h

- Broyage mécanique

Photo des Graines de Mucuna après traitement au bicarbonate de sodium

séchées au soleil

Page 96: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 2:Caractéristiques nutritionnelles de certaines matières premières utilisées pour

la fabrication de provendes des poulets de chair.

Matières

premières

EMv

(Kcal/Kg)

PB

(%)

Lysdv

(g/Kg)

Methdv

(g/Kg)

Ca

(g/Kg)

P

(g/Kg)

Maïs 3130 8,10 2,10 3,50 0,40 0,60

Son fin de

riz

2740 13,80 4,50 4,30 0,80 1,90

Farine de

poisson

3000 29,60 28,10 12,70 42,80 16,10

Os calciné 0,00 0,00 0,00 0,00 365 33,50

Fiche de collecte de données : quantité d’aliment

Numéro du lot :

Date Âge

(Jours)

Effectif Quantité d’aliment (g)

Distribuée Refusée Consommée

Page 97: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 3:Préparation de l’aliment avant leur distribution

La préparation des rations alimentaires a consisté

- Pesage de chaque ingrédient du mélange

- Mélange manuelle les quantités des différentes matières premières.

Les ingrédients de petite quantité ont été ajoutés en premier lieu suivi des matières

premières de grande quantité

Annexe 4:Différentesfiches de collecte de données

Fiche de collecte de données : quantité d’aliment

Numéro du lot :

Date Âge

(Jours)

Effectif Quantité d’aliment (g)

Distribuée Refusée Consommée

Page 98: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Fiche de pesée hebdomadaire des poulets de chair

Numéro du lot :

Date Numéro S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8

Page 99: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Fiche de collecte de paramètre d’ambiance : température (°C)

Date jour Matin Midi Soir

Température Température Température

Page 100: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Fiche de collecte de données : mortalité

Numéro de lot :

Date Age Mortalité Date Age Mortalité Date Age Mortalité

M1 M2 M1 M2 M1 M2

S1 1 S4 22 S7 43

2 23 44

3 24 45

4 25 46

5 26 47

6 27 48

7 28 49

Totaux Totaux Totaux

S2 8 S5 29 S8 50

9 30 51

10 31 52

11 32 53

12 33 54

13 34 55

14 35 56

Totaux Totaux Totaux

S3 15 S6 36

16 37

17 38

18 39

Page 101: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

19 40

20 41

21 42

Totaux Totaux

Totaux

S : Semaine

M1 : Mortalité de 08 :00 à 18 :00

M2 : Mortalité de 18 :00 à 08 :00

Page 102: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 5: Ordre des échantillons de viande présenté aux jurys lors du test triangulaire

NJ C1 C2 C3 R1 R2 R3

1 027 926 255 2 2 1

2 027 255 926 2 1 2

3 255 027 926 1 2 2

4 255 027 584 1 2 1

5 255 584 926 1 1 2

6 027 255 584 2 1 1

7 926 027 255 2 2 1

8 584 926 255 1 2 1

9 584 027 926 1 2 2

10 027 255 926 2 1 2

11 027 584 255 2 1 1

12 584 255 926 1 1 2

13 584 027 926 1 2 2

14 027 926 255 2 2 1

15 027 584 255 2 1 1

16 584 255 926 1 1 2

17 027 584 926 2 1 2

18 255 027 584 1 2 1

19 926 255 584 2 1 1

20 255 027 584 1 2 1

21 255 926 027 1 2 2

Page 103: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

22 584 255 926 1 1 2

23 027 584 926 2 1 2

24 027 926 255 2 2 1

25 584 255 027 1 1 2

26 926 584 027 2 1 2

27 255 926 584 1 2 1

28 255 027 926 1 2 2

29 027 926 584 2 2 1

30 027 255 584 2 1 1

NJ : Numéro de jury

1 : chair sans Mucuna255/584

2 : 10% Mucuna027/926

Page 104: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 6:Table statistique au test triangulaire

Page 105: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 7:Fiche des participants au test organoleptique

DATE :

Numéro Numéro de

plateau

Numéro de

cabine

Nom et

prénom

Numéro de

téléphone et

émargement

Page 106: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 8:Test de Tukey: Analyse des différences entre les poids moyens des poulets à

la fin de la croissance des groupes avec un intervalle de confiance à 95%

Modalités Différence

Différence

réduite

Valeur

critique Pr. >Diff Significatif

témoin ~ Lot 3 231,611 4,913 2,719 0,000 Oui

témoin ~ Lot 2 155,000 3,378 2,719 0,010 Oui

témoin ~ Lot 4 108,500 1,931 2,719 0,237 Non

Lot 4 ~ Lot 3 123,111 2,151 2,719 0,160 Non

Lot 4 ~ Lot 2 46,500 0,827 2,719 0,841 Non

Lot 2 ~ Lot 3 76,611 1,625 2,719 0,380 Non

Valeur critique du d de Tukey : 3,845

Annexe 9: Tukey (HSD) / Analyse des différences entre les poids moyens à terme des

poulets des groupes avec un intervalle de confiance à 95%

Modalités Différence

Différence

réduite

Valeur

critique

Pr.

>Diff Significatif

témoin ~ Lot 3 466,500 3,162 2,751 0,020 Oui

témoin ~ Lot 2 197,111 1,494 2,751 0,456 Non

témoin ~ Lot 4 31,000 0,199 2,751 0,997 Non

Lot 4 ~ Lot 3 435,500 2,569 2,751 0,073 Non

Lot 4 ~ Lot 2 166,111 1,064 2,751 0,714 Non

Lot 2 ~Lot 3 269,389 1,826 2,751 0,285 Non

Valeur critique du d de Tukey : 3,890

Page 107: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 10:Classement décroissant et regroupements des groupes ayant des poids

moyens à terme non significativement différentes à un intervalle de confiance de 95%

d’après le test de Tukey.

Modalités Moyenne Regroupements

TEMOIN 1294,000 A

Lot n°4 1263,000 A B

Lot n°2 1096,889 A B

Lot n°3 827,500 B

Moyenne : Moyenne des poids à terme des poulets de chair

Annexe 11 :Test de Dunnett / Comparaison des GMQ des poulets durant la phase de

croissance des groupes expérimentaux avec le groupe de contrôle témoin avec un

intervalle de confiance à 95%

Modalités Différence

Différence

réduite

Valeur

critique d

Différence

critique Significatif

Lot 4 ~

Témoin -4,700 -1,535 2,487 7,615 Non

Lot 2 ~

Témoin -7,757 -3,103 2,487 6,218 Oui

Lot 3 ~

Témoin -13,638 -5,309 2,487 6,388 Oui

Annexe 12 :Test de Dunnett / Comparaison des GMQ cumulésdes groupes

expérimentaux avec le groupe de contrôle témoin avec un intervalle de confiance à

95%

Modalités Différence

Différence

réduite

Valeur

critique d

Différence

critique Significatif

lot 4 ~ témoin -0,544 -0,199 2,517 6,893 Non

lot 2 ~ témoin -3,458 -1,494 2,517 5,826 Non

lot 3 ~ témoin -8,184 -3,162 2,517 6,513 Oui

Page 108: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 13:Consommation Alimentaire Individuelle hebdomadaire (g/j/poulet) pendant

l’expérimentation

Semaine Lot n°1

0%

Lot n°2

10% T1

Lot n°3

20% T1

Lot n°4

10% T2

1 14,91 14,86 14,81 14,6

2 44,54 44,5 43,94 41,29

3 63,19 61,09 42,83 55,6

4 78,04 76,79 68,6 80,91

5 113 111,11 100,22 107,74

6 147,04 126,95 61,02 126,83

7 162,1 151,89 93,91 158,09

8 162,1 151,89 93,91 158,69

Coefficients d'ajustement :

R (coefficient de corrélation) 0,266

R² (coefficient de détermination) 0,071

R²aj. (coefficient de détermination ajusté) 0,058

SCR 497763,837

Source ddl Somme des carrés

Carré

moyen

F de

Fisher Pr > F

Modèle 3 37873,444 12624,481 5,580 0,001

Résidus 220 497763,837 2262,563

Total 223 535637,281

Page 109: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Annexe 14:Classement décroissant et regroupements des groupes ayant des CAI totale

non significativement différentes à un intervalle de confiance de 95% d’après le test de

Tukey.

Modalités Moyenne Regroupements

Témoin 98,116 A

Lot 4 92,968 A

Lot 2 92,384 A

Lot 3 64,905

B

Moyenne : Moyenne de la Consommation Alimentaire Individuelle par poulet de chair

Annexe 15: Indice de Consommation hebdomadaire pendant l’expérimentation

Semaine Lot n °1

0%

Lot n° 2

10% T1

Lot n° 3

20%T1

Lot n° 4

10% T2

1 1,61 1,89 1,72 1,47

2 2,02 2,65 2,64 2,99

3 2,44 3,63 3,36 2,74

4 3,39 4,63 7,69 4,20

5 8,97 5,84 13,28 4,03

6 8,76 7,25 5,90 7,30

7 6,83 8,01 5,65 7,92

8 4,00 4,34 4,31 3,41

IC Moyen 4,72 4,78 5,57 4,26

Coefficients d'ajustement :

R (coefficient de corrélation) 0,175

R² (coefficient de détermination) 0,030

R²aj. (coefficient de détermination ajusté) -0,070

SCR 224,420

Page 110: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Source ddl

Somme

des carrés

Carré

moyen

F de

Fisher Pr > F

Modèle 3 7,050 2,350 0,304 0,822

Résidus 29 224,420 7,739

Total 32 231,470

Annexe 16: Résultats de l’analyse discriminative

A/NON

A

Modalités Oui No Non No

Poulet nourri avec du Mucuna 4 11

Poulet nourri sans Mucuna 7 8

Total 11 19

Tableau des statistiques testant l'indépendance lignes/colonnes :

Valeur ddl p-value

Khi² 1,292 1 0,256

Tableau des coefficients :

Coefficient Valeur

Odds Ratio 0,416

Intervalle de confiance à 95% de l' Odds Ratio: 0,090 à 1,918

Page 111: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

VELIRANO

« Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpikambana ao amin’ny Holafitra

Nasionalin’ny Dokotera Veterinera Malagasy sy ireo mpampianatra ahy, mianiana aho

fa hitandro lalandava ary hatraiza hatraiza ny haja amam-boninahitry ny Dokotera

Veterinera sy ny asa.

Noho izany dia manome toky ary mianiana aho fa:

- Hanatanteraka ny asako eo ambany fifehezan’ny fitsipika misy ary hanaja ny rariny sy

ny hitsiny;

- Tsy hivadi-belirano amin’ny lalàn’ny voninahitra, ny fahamendrehana, ny fanajana ny

rariny sy ny fitsipi-pitondran-tena eo am-panatanterahana ny asa maha Dokotera

Veterinera. Hanaja ireo nampianatra ahy, ny fitsipiky ny hai-kanto. Hampiseho ny

sitraka sy fankatelemana amin’izy ireo ka tsy hivaona amin’ny soa nampianarin’izy ireo

ahy;

- Hanaja ny ain’ny biby, hijoro ho toa ny andry hiankinan’ny fiarovana ny

fahasalaman’izy ireo sy ho fanatsarana ny fiainany ary hikatsaka ny fivoaran’ny

fahasalaman’ny olombelona sy ny toe-piainany;

- Hitazona ho ahy samirery ny tsiambaratelon’ny asako;

- Hiasa ho an’ny fiarovana ny tontolo iainana sy hiezaka ho an’ny fisian’ny fiainana

mirindra ho an’ny zavamanan’aina rehetra ary hikatsaka ny fanatanterahana ny fisian’ny

rehetra ilaina eo amin’ny fiaraha-monina tsy misy raoraon’ny olombelona sy ny biby;

- Hiezaka ahafehy ireo fahalalana vaovao sy hai-tao momba ny fitsaboana biby ary

hampita izany ho an’ny hafa ao anatin’ny fitandroana ny fifanakalozana amin’ny

hairaha mifandray amin’izany mba hitondra fivoarana ho azy;

Na oviana na oviana aho, tsy hanaiky hampiasa ny fahalalako sy ny toerana misy ahy

hitondra ho any amin’ny fahalovana sy hitarika fihetsika tsy mendrika.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpiray asa amiko kosa aho raha mivadika

amin’izany. »”

Page 112: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVÉ

Le Directeur de Thèse,

Signé : Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène Jules Mbolatianarizao

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

Page 113: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS
Page 114: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Name and first name : ANDRIAMIRAHO Nasandratra

Thesis title :«INCORPORATION OF TREATED Mucuna SEED IN THE

BROILER FEED»

Heading : Animal feed

Number of figures : 12 Number of pages : 56

Number of appendices: 16 Number of tables : 10

Number of references bibliographical: 114

ABSTRACT

Introduction: The valorizationoffood resources constitutes the base to acquire a good

performance in poultry farmy. This study allows to value the effects of incorporation of

treated Mucuna pruriens black var. utilisin broiler feed on the zootechnico-economics

and sensories performances.

Methods:The type of study is prospective evaluative of intervention of theclinical trial

type by sampling. According to the incorporation rate and the treatement type of

Mucuna, fourty chickens were divided into 4 lots of 10: 0% of Mucuna, 10%, 20% of

Mucuna treated by sodium bicarbonate and 10% of depelliculed Mucuna. After the

experimentation, a sensory analysis of meat was realized.

Results: Including 20% Mucuna seed treated by the sodium bicarbonate in the broiler

feed reduce significantly at 34,33% the body mass and 31,96% the feed consumption

compared to the control ration. Although, the incorporation of 10% treated Mucuna by

the sodium bicarbonate do not modify the authentic organoleptic qualities of the meat.

The growth performances of the chicken feeded by depelliculed Mucuna incorpored at

10% are quasi-similar to the control, and are significantly different from that of the

chicken receiving Mucuna treated by sodium bicarbonate.

Conclusion: The incorporation of treated Mucunadoes not improve the performance

ofbroiler chicken more than the control ration without Mucuna.

Keywords:food, breeding, Mucuna, performance,chicken.

Director and reporter of thesis: Professor RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

Author’s address e-mail:[email protected]

Page 115: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS
Page 116: INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE DANS

Nom et Prénom : ANDRIAMIRAHO Nasandratra

Titre de thèse : « INCORPORATION DE LA GRAINE DE Mucuna TRAITÉE

DANS L’ALIMENTATION DU POULET DE CHAIR »

Rubrique : Alimentation animale

Nombre de figures : 12 Nombres de pages: 56

Nombre d’annexes : 16 Nombre de tableaux: 10

Nombre deréférences bibliographiques : 114

RÉSUME

Introduction : En aviculture, la valorisation des ressources alimentaires constitue un

pilier pour obtenir une bonne performance. Cette étude permet d’évaluer les effets de

l’incorporation du Mucuna pruriens var. utilis noir traitée sur les performances

zootechnico-économiques et sensorielles des poulets de chair.

Méthodes : Le type d’étude est prospective évaluative d’intervention de type essai

clinique par échantillonnage. Selon le taux d’incorporation et le type de traitement du

Mucuna, quarante poulets de chair sont répartis en 4 lots de10 sujets : 0% de Mucuna,

10%,20% de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium et 10% de Mucuna

dépélliculé. Une analyse sensorielle des viandes a été réalisée après l’expérimentation.

Résultats :L’incorporation de 20% de graine de Mucuna traitée par du bicarbonate de

sodium réduit significativement de 34,33% lepoids moyen et de 31,96% la

consommation alimentaire par rapport à celles de la ration témoin. Quoique

l’incorporation à 10% de Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium ne change pas

les qualités organoleptiques d’origine de la viande. Les performances de croissance

obtenues chez les poulets nourris par du Mucuna dépélliculé incorporé à 10% sont

quasi-similaires à celles du témoin et sont significativement différentes des lots recevant

du Mucuna traitée par du bicarbonate de sodium.

Conclusion : L’incorporation du Mucuna traitée n’améliore pas les performances du

poulet de chair pas plus quela ration témoin sans Mucuna.

Mots-clés :aliment, élevage, Mucuna, performance, poulet.

Directeur et rapporteur de thèse : Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

Adresse e-mail de l’auteur :[email protected]