Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et...

78
Incendie et lieux de travail LA LIGNE PREVENTION INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ 30 rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 . Tél. 01 40 44 30 00 Édition INRS ED 789 2 e édition . septembre 1999 . 20 000 ex. ISBN 2-7389-0394-0 Tous les ans, dans les établissements industriels, l'incendie fait beaucoup de victimes, cause plusieurs milliards de francs de dégats matériels et a souvent pour conséquence de priver le personnel de son travail. Aussi, la lutte contre l'incendie devrait tenir une place prépondérante dans l'ensemble des mesures propres à améliorer les conditions de sécurité des locaux de travail. Cette brochure, après avoir rappelé quelques généralités sur l'incendie, donne des informations de base sur les moyens de lutte, l'organisation des secours, la formation du personnel et les mesures de prévention. Elle est principalement destinée aux responsables des PME et PMI. Elle doit notamment leur permettre d'instruire leur personnel des différentes mesures de protection à prendre et de l'emploi des divers moyens d'extinction.

Transcript of Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et...

Page 1: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Incendie et lieux de travail

LA LIGNE PREVENTION

INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ30 rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 . Tél. 01 40 44 30 00Édition INRS ED 7892e édition . septembre 1999 . 20 000 ex. ISBN 2-7389-0394-0

Tous les ans, dans lesétablissements industriels,l'incendie fait beaucoup devictimes, cause plusieurs milliardsde francs de dégats matériels et asouvent pour conséquence depriver le personnel de son travail.

Aussi, la lutte contre l'incendiedevrait tenir une placeprépondérante dans l'ensembledes mesures propres à améliorerles conditions de sécurité deslocaux de travail.

Cette brochure, après avoirrappelé quelques généralités surl'incendie, donne des informationsde base sur les moyens de lutte,l'organisation des secours, laformation du personnel et lesmesures de prévention.

Elle est principalement destinéeaux responsables des PME et PMI.Elle doit notamment leur permettred'instruire leur personnel desdifférentes mesures de protectionà prendre et de l'emploi des diversmoyens d'extinction.

Page 2: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

© INRS . Paris . 1999 . Maquette Béatrice-Anne Fournier . Photo de couverture : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris .

L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) est une association déclarée sans but lucratif (loi du 1er juillet 1901), constituée sous l’égide de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Il est placé sous la tutelle des pouvoirs publics et le contrôle financier de l’État. Son conseil d’administration est composé en nombre égal de représentants du Mouvement des entreprises de Franceet des organisations syndicales de salariés.

L’INRS apporte son concours aux services ministériels, à la Caisse nationale de l’assurance maladie, aux Caisses régionales d’assurance maladie, aux comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, aux entreprises, enfin à toute personne, employeur ou salarié, qui s’intéresse à la prévention. L’INRS recueille, élabore et diffuse toute documentation intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : brochures, dépliants, affiches, films, renseignements bibliographiques... Il forme des techniciens de la prévention et procède en son centre de recherche de Nancy aux études permettant d’améliorer les conditions de sécurité et l’hygiène de travail.

Les publications de l'INRS sont distribuées par les Caisses régionales d'assurance maladie. Pour les obtenir, adressez-vous au service prévention de la Caisse régionale de votre circonscription, dont vous trouverez l’adresse en fin de brochure.

LES CAISSES RÉGIONALES D’ASSURANCE MALADIE

Les Caisses régionales d’assurance maladie disposent, pour diminuer les risques professionnels dans leur région,d’un service prévention composé d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité. Par les contacts fréquents que ces derniers ont avec les entreprises, ils sont à même non seulement de déceler lesrisques professionnels particuliers à chacune d’elles, mais également de préconiser les mesures préventives les mieux adaptées aux différents postes dangereux et d’apporter, par leurs conseils, par la diffusion de la documentation éditée par l’Institut national de recherche et de sécurité, une aide particulièrement efficace à l’action des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

ALSACE-MOSELLE(67 Bas-Rhin)14 rue Adolphe-Seyboth BP 39267010 Strasbourg cedex tél. 03.88.14.33.00fax 03.88.23.54.13

(57 Moselle)3 place du Roi-GeorgeBP 106257036 Metz cedex 1 tél. 03.87.66.86.22fax 03.87.55.98.65

(68 Haut-Rhin)11 avenue De-Lattre-de-Tassigny BP 48868020 Colmar cedex tél. 03.89.21.62.20fax 03.89.21.62.21

AQUITAINE(24 Dordogne, 33 Gironde, 40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, 64 Pyrénées-Atlantiques)80 avenue de la Jallère33053 Bordeaux cedex tél. 05.56.11.64.00fax 05.56.39.55.93

AUVERGNE(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire, 63 Puy-de-Dôme)48-50 boulevard Lafayette63000 Clermont-Ferrandtél. 04.73.42.70.22 fax 04.73.42.70.15

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, 58 Nièvre, 70 Haute-Saône, 71 Saône-et-Loire, 89 Yonne, 90 Territoire de Belfort)ZAE Cap-Nord38 rue de Cracovie21044 Dijon cedex tél. 03.80.70.51.22 fax 03.80.70.51.73

BRETAGNE(22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan)236 rue de Châteaugiron35030 Rennes cedex tél. 02.99.26.74.63fax 02.99.26.70.48

CENTRE(18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret)36 rue Xaintrailles45033 Orléans cedex 1tél. 02.38.79.70.00fax 02.38.79.70.30

CENTRE-OUEST(16 Charente, 17 Charente-Maritime, 19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres, 86 Vienne, 87 Haute-Vienne)4 rue de la Reynie87048 Limoges cedex tél. 05.55.45.39.00fax 05.55.77.40.64

ÎLE-DE-FRANCE(75 Seine, 77 Seine-et-Marne, 78 Yvelines, 91 Essonne, 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis, 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise)17-19 place de l’Argonne75019 Paristél. 01.40.05.32.64fax 01.40.05.38.84

LANGUEDOC-ROUSSILLON(11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales)29 cours Gambetta34068 Montpellier cedex 2tél. 04.67.69.69.47fax 04.67.69.64.98

MIDI-PYRÉNÉES(09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, 32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne)2 rue Georges-Vivent31065 Toulouse cedex tél. 05.62.14.29.30fax 05.62.14.26.92

NORD-EST(08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne, 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle, 55 Meuse, 88 Vosges)81 à 85 rue de Metz54073 Nancy cedex tél. 03.83.34.49.02fax 03.83.34.48.70

NORD-PICARDIE(02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise, 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)11 allée Vauban59662 Villeneuve-d’Ascq cedex tél. 03.20.05.60.28fax 03.20.05.63.40

NORMANDIE(14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche, 61 Orne, 76 Seine-Maritime)Avenue du Grand-Cours, 2022 X76028 Rouen cedex tél. 02.35.03.58.21fax 02.35.03.58.29

PAYS DE LA LOIRE(44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)7 rue du Président Édouard HerriotBP 93405, 44034 Nantes cedex 1tél. 02.51.72.84.00fax 02.51.82.31.62

RHÔNE-ALPES(01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)26 rue d’Aubigny69436 Lyon cedex 3tél. 04.72.91.96.96fax 04.72.91.97.09

SUD-EST(04 Alpes-de-Haute-Provence, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes, 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud, 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)35 rue George13386 Marseille cedex 5tél. 04.91.85.85.36fax 04.91.85.79.01

POUR COMMANDER LES FILMS (EN PRÊT), LES BROCHURES ET LES AFFICHES DE L’INRS, ADRESSEZ-VOUS AU SERVICE PRÉVENTION DE VOTRE CRAM OU CGSS

SERVICES PRÉVENTION DES CRAM

GUADELOUPEImmeuble CGRRRue Paul-Lacavé97110 Pointe-à-Pitretél. 05.90.21.46.00fax 05.90.21.46.13

GUYANEEspace Turenne RadamontheRoute de Raban, BP 701597307 Cayenne cedex tél. 05.94.29.83.04fax 05.94.29.83.01

LA RÉUNION4 boulevard Doret97405 Saint-Denis cedex tél. 02.62.90.47.00fax 02.62.90.47.01

MARTINIQUEQuartier Place-d’Armes97232 Le Lamentin, BP 57697207 Fort-de-France cedex tél. 05.96.66.50.79fax 05.96.51.54.00

SERVICES PRÉVENTION DES CGSS

Page 3: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Incendieet lieux de travail

ED 789

Page 4: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

2

Ce document a été rédigé par un groupe de travail constitué d’ingénieurs des services de prévention des Caisses régionales d’assurance maladie de Lille, Marseille, Nancy, Paris et Rouen,

sous la coordination de Jean-Michel PETIT, ingénieur à l’INRS.Mise à jour 1999 : Jean-Michel PETIT et Matthieu MAIRESSE

Nous tenons à remercier pour leur collaboration le Lieutenant-Colonel SCHMAUCH (DDSIS 44) ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Page 5: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Introduction 4

Statistiques 5

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE 71. Définition 7

2. Origines de l’incendie 8

3. Propagation de l’incendie 9

4. Conséquences de l’incendie 10

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE 151. Détection . Alarme . Alerte 15

2. Intervention 19

3. Extinction 20

4. Différents matériels 24

5. Maintenance du matériel 32

ORGANISATION DES SECOURS 351. Formation et information du personnel 35

2. Consignes de sécurité incendie et organisation de la défense 37

3. Procédure d’évacuation, plan d’évacuation et signalisation 39

4. Secours et sauvetage 42

PRÉVENTION DE L’INCENDIE 451. Causes de déclenchement et de propagation d’incendie 45

Suppression des causes

2. Conception et construction des bâtiments 56

Conclusion 63

Annexes 64Lexique 64

Réglementation 66

Laboratoires agréés pour effectuer les essais de réaction au feu 68

Laboratoires agréés pour effectuer les essais de résistance au feu des éléments de construction 69

Adéquation des moyens d’intervention à l’importance d’un incendie 70

Adresses utiles 73

Bibliographie 74

3

SOMMAIRE

Page 6: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

L’incendie est une combustion qui sedéveloppe sans contrôle dans le temps etdans l’espace, contrairement au feu qui estune forme de combustion maîtrisée. La plupartdes établissements industriels et commerciauxprésentent des risques d’incendie multiples.Ces risques sont liés aux caractéristiques deconstruction des bâtiments, à la nature et à laquantité des matières emmagasinées, stoc-kées et mises en œuvre, aux opérations spéci-fiques des fabrications.

Pour éviter les incendies et/ou minimiserles dommages aux personnes et aux biens, lalégislation fixe les obligations auxquellesdoivent satisfaire les maîtres d’ouvrage, leschefs d’entreprise et les travailleurs apparte-nant ou non aux équipes d’évacuation ou delutte contre l’incendie.

Pour les chefs d’ établissement, la sécuritéincendie comporte trois démarches complé-mentaires :- la prévention de l’incendie : empêcher qu’unfeu ne se déclare ;- le plan de secours et d’évacuation : empê-cher que les personnes ne soient victimes del’incendie ; - la lutte contre l’incendie : empêcher sapropagation, mettre en place les moyens d’ex-tinction et faciliter l’intervention des secours.

Pour les travailleurs, leur participation à lasécurité incendie comporte l’obligation deconnaître et d’appliquer les consignes en casd’incendie et de participer aux exercicesd’évacuation.

Pour ce qui a trait à l’explosion, le lecteurse reportera à la brochure INRS ED 335 "Les mélanges explosifs".

4

Introduction

Page 7: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

En France, en 1997, les sinistres de plus de 5 millions de francs chacun représentent un montantde 2,7 milliards de francs.

Evolution sur 6 exercices consécutifs du nombre des sinistres, dans l’industrie, supérieurs à 5 millions de francs (données aimablement fournies par l’APSAD)

Fréquence cumulée des sinistres par nature d’industrie(moyennes statistiques des années 1990/1997 aimablement fournies par l’APSAD)

5

Statistiques

Fréquence* Nature d’industrie

185 Commerces, entrepôts...

180 Usines sidérurgiques, aciéries, extraction

98 Énergie et traitement des déchets

90 Chimie, cosmétiques, matières plastiques et caoutchouc

84 Agro-alimentaire

81 Imprimerie, carton, cuir

81 Industrie du verre, fabrication de ciment, céramiques

79 Textile (confection, tissage)

70 Travail des métaux, automobile, industrie électrique et électronique

58 Industrie du bois (scieries, fabriques de meubles)

* Fréquence des sinistres pour 1 000 établissements assurés par type d’activité.

Année Nombre dont sinistres Coût réactualiséde sinistres > 50 millions de francs en millions de francs

1992 189 22 5 365

1993 174 16 1 498

1994 156 15 2 403

1995 129 18 1 977

1996 145 19 4 485

1997 122 13 1 445

Pour la période 1992/1997 : 9 sinistres > 200 millions de francs

Page 8: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 9: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

1. DÉFINITION

L’incendie est une combustion qui sedéveloppe d’une manière incontrôlée dans letemps et dans l’espace. Elle engendre degrandes quantités de chaleur, des fumées etdes gaz polluants, voire toxiques. L’énergieémise favorise le développement de l’incendie.

Le processus de combustion est une réac-tion chimique d’oxydation d’un combustiblepar un comburant. Cette réaction nécessiteune source d’énergie.

• Combustible : matière capable de se consumer- solide : bois, charbon, papier...- liquide : essence, solvants...- gazeuse : propane, butane...

• Comburant : corps qui, en se combinant avec un autre,permet la combustion - oxygène, air, chlorates, peroxydes...

• Énergie d’activation : énergie nécessaire au démarragede la réaction chimique de combustion et apportée parune source de chaleur, une étincelle...

Triangle du feuL’absence d’un des trois

éléments empêche le déclen-chement de la combustion.

La suppression d’un destrois éléments arrête le

processus. Le feus’éteint de lui-même,

s’il n’y a pas assez d’air (ou d’oxygène), si lecombustible manque ou si le foyer est refroidi.

Le feu prend, au contraire, des proportionscatastrophiques et devient un incendie enfonction de certains facteurs, par exemple :- arrivée d’air importante qui vient l’aviver,- augmentation de la température du foyer (car

il se produit alors des phénomènes de distil-

lation et de décomposition, une libération deproduits très combustibles, souvent volatils,qui participent à la propagation du feu),

- nature et quantité des matériaux combustibles,- etc.

Ces principes, qui peuvent paraître élémen-taires, guideront la prévention et les méthodesd’attaque du feu.

Les phases principales d’un incendie, enl’absence de procédé d’extinction, dans unvolume fermé sont :- l’initiation,- la croissance,- le développement rapide,- l’embrasement généralisé,- la décroissance.

L’initiation amorcée, la croissance voit l’in-cendie prendre de l’ampleur. Les échanges ther-miques avec l’environnement s’accélèrent. Latempérature de l’air ambiant et de tous les objetsexposés au rayonnement thermique augmente.Si la ventilation est suffisante, le développe-ment rapide peut conduire à l’embrasementgénéralisé du volume où le sinistre a pris nais-sance. Le “flash-over” est l’étape de transitionentre le développement rapide et l’embrase-

7

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Phases successives du développement de l'incendie

Page 10: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

ment généralisé. Durant cette phase, tous lesobjets qui appartiennent au volume fermé danslequel le sinistre se développe s’enflammentbrutalement. Le “flash-over” intervient lorsque latempérature dans le volume s’établit entre 300 et600°C. Pour qu’il se produise, il faut réunir deuxconditions fondamentales :- le volume fermé doit être ventilé,- les combustibles doivent être en quantité

suffisante par rapport au volume du local.

À l’inverse, le “back-draft” est une explosionde très forte puissance qui se produit lorsque lapremière condition précitée favorable à la surve-nance du “flash-over” n’apparaît pas. Le “back-draft” se produit donc dans des volumes fermésoù l’apport d’air en provenance de l’extérieur estfortement limité. Dans sa première phase, le feuse développe normalement. Puis l’air se raré-fiant, la combustion devient incomplète, produit

beaucoup de monoxyde de carbone, des parti-cules de carbone et des produits insaturés. Latempérature du milieu se stabilise à une valeurinférieure à celle nécessaire à la survenance du“flash-over” et des fumées très combustiblesenvahissent peu à peu tout le volume fermé.Lorsqu’il se crée une ouverture (éclatementd’une fenêtre, ouverture d’une porte…), l’arrivéebrutale d’air extérieur augmente la concentrationen oxygène et il y a création d’un mélange qui,au contact d’un des nombreux points chauds,produit une explosion.

On schématise généralement l’évolutiond’un incendie par une courbe temps/tempéra-ture. Cependant, pour un foyer initial commepour un incendie développé, une représenta-tion temps/puissance est préférable car plusproche de la réalité et permettant une meilleureapproche quant au choix et au dimensionne-ment des moyens de secours (cf. annexe“Adéquation des moyens d’intervention à l’im-portance d’un incendie”).

2. ORIGINES DE L’INCENDIE

Etant donné que le comburant (oxygènede l’air) est toujours présent sur les lieux detravail et qu’il y a presque toujours descombustibles (matériaux de construction,produits manipulés...), les causes d’incendiesont toujours liées à la présence de sourcesd’inflammation.

Dans les établissements industriels etcommerciaux, les incendies sont dus :- à l’utilisation de flammes nues, aux travaux

par points chauds,- aux appareils de chauffage,- aux causes naturelles, telles la foudre et

l’action du soleil,- aux installations électriques,- à l’électricité statique,- aux échauffements mécaniques,- aux imprudences des fumeurs,- aux phénomènes d’inflammation spontanée

(oxydation des matières grasses, fermenta-tion...),

- aux réactions chimiques,- à la présence de matières inflammables,- à la malveillance...

8

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Pouvoir calorifique (ou chaleur de combustion) de quelques matières combustibles

Matières Pouvoir calorifique en kJ/kg(1 kcal = 4,18 kJ)

bois feuillus 16 700conifères 18 800 à 20 900

paille 14 600 à 15 500papier 15 500 à 18 400

coke 29 200charbon de bois 30 000houille 32 600 à 35 500anthracite 34 400

soufre 10 500sucre 16 700graisses 39 700paraffine 46 000

chlorure de polyvinyle (PVC) 20 900polyuréthannes 23 000polyamides 29 200polystyrènes 39 700polyéthylènes 40 300

alcool éthylique 27 200fuels 40 100 à 41 800gazole 41 800essence 42 600oxyde de diéthyle (éther éthylique) 51 000

butane 47 200 (127 000 kJ/m3)acétylène 48 000 (56 800 kJ/m3)méthane 49 700 (34 500 kJ/m3)propane 50 100 (99 700 kJ/m3)hydrogène 120 400 (10 900 kJ/m3)

Page 11: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

3. PROPAGATION DE L’INCENDIE

3.1. Facteurs de propagation

Un foyer d’incendie, souvent peu importantà l’origine, peut engendrer un incendie degrande envergure en fonction de diverscritères, dont :- les facteurs de propagation,- l’absence de détections et d’alarme,- l’insuffisance de moyens de lutte contre

l’incendie.

Les principaux paramètres de la phase dedéveloppement du feu sont liés :

a) à la quantité de combustibles présents

Elle va déterminer la quantité d’énergie disponible.

b) au pouvoir calorifique du combustible

Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée par la combustion complète de l’unité de masse d’un combustible donné.

c) à la forme physique du (ou des)matériau(x)

Parmi les “facteurs géométriques” à prendreen compte, il y a en particulier le rapport entrele volume et la surface du corps.

L’état de division de la matière présente une grandeimportance dans l’appréciation du risque incendie.C’est ainsi que de fines poussières de coton (dans les filatures)sont susceptibles de former avec l’air, un mélange explosif ; une étoffe légère de coton largement déployée (atelier de coupe ou confection) prend feu presque instantanément au contact d’une flamme et propage rapidement l’incendie. Au contraire, une pile de draps en coton (magasins de distribution) ne s’enflamme que difficilement.

d) aux produits de décomposition

Certains matériaux engendrent des gaz com-bustibles (vapeurs de liquides inflammables,produits de distillation du bois ou d’autresmatériaux comme les plastiques) qui vontpropager l’incendie à de grandes distances.

e) au degré hygrométrique

La sécheresse augmente les possibilités d’in-flammation.

f) à la ventilation et à la circulation des gaz

La propagation d’un incendie sera liée à l’ali-mentation en air frais et à l’évacuation des gazde combustion. Dans un bâtiment, la ventila-tion est fonction de l’importance, de la forme etde la répartition des ouvertures (portes,fenêtres, exutoires de fumées).

g) à la nature du local en feu

Deux éléments vont avoir une influenceprépondérante :- les dimensions du local,- la nature des parois qui conditionne son

isolement thermique.

3.2. Modes de propagation

L’extension du feu s’effectue par transportd’énergie dû :- au rayonnement : apport de chaleur aux

matériaux voisins du foyer,

9

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Transmission du feu

Page 12: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

- à la convection : transfert dechaleur par mouvement ascendantd’air réchauffé,

- à la conduction : transfert de cha-leur au sein d’un même matériau,

- au déplacement de substancesdéjà en combustion (exemple : partransmission du feu dans lessystèmes de ventilation).

Le tableau ci-contre complètele schéma traditionnel du triangledu feu et résume le mécanisme etla propagation de l’incendie.

Les causes de déclenchementet de propagation d’incendie, ainsique leur suppression, serontdéveloppées dans la dernièrepartie de la brochure.

4. CONSÉQUENCES DE L’INCENDIE

4.1. Conséquences sur l’homme

Les deux effets importantsdes sinistres sont :

a) Fumées et gaz

Ils présentent les dangerssuivants :• température (brûlure interne par

inhalation des gaz chauds) ;• opacité (gêne pour l’évacuation) ;• asphyxie par manque d’oxygène

(la concentration en oxygènedans l’air est de 21% ; lors d’unincendie, cette concentrationdiminue rapidement) ;

• toxicité des produits de combustion.

On peut retenir trois grandstypes d’effets toxiques liés auxproduits de combustion :

• Les gaz anoxiants pursLe principal est le dioxyde de

carbone ou gaz carbonique (CO2 ).

10

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Combustible + ComburantProduits

de combustion

Fumées

Energie

Sourced'allumage Energie d'activation 90 %

évacués par :- rayonnement - conduction- convection

COMBUSTION

10 %

Teneur de l’atmosphèreen oxygène (%) à pression Effets atmosphérique normale

Baisse de la vision nocturne

17 Accroissement de la quantité d’air inspiré

Accélération du rythme cardiaque

16 Vertiges

Troubles de l’attention, du jugement

et de la coordination

15 Episodes d’apnée

Fatigabilité

Perte du contrôle de la motricité

Fortes perturbations du jugement

12 et de la coordination musculaire

Perte de conscience

Lésions cérébrales irréversibles

Incapacité à se mouvoir

10 Nausée

Vomissements

Respiration spasmodique

6 Mouvements convulsifs

Mort en 5 à 8 minutes

Symptômes provoqués par le manque d’oxygène

Page 13: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• Les gaz toxiquesL’oxyde de carbone (CO) agit à la fois par

une action sur la fixation d’oxygène dans lesang, mais surtout par un effet toxiquemembranaire notamment au niveau cérébral,ce qui conduit, même après inhalation deconcentrations assez faibles, à la mort ou à degraves séquelles neurologiques si les secoursne sont pas apportés rapidement.

Réactions physiologiques provoquées par ce gaz

L’acide cyanhydrique, produit de combus-tion de nombreuses matières plastiques, estune cause fréquente de mortalité dans lesincendies.

L’hydrogène sulfuré...

• Les gaz à effets corrosifsLes gaz qui ont un effet corrosif sur les

voies respiratoires sont essentiellement lesvapeurs nitreuses, l’ammoniac, l’acide fluorhy-

drique, le chlore, le phosgène... Ils vont induirede graves lésions pulmonaires.

Le lecteur trouvera dans le tableau ci-dessous, d’une part les valeurs IDLH (imme-diately dangerous to life or health) de ces gaz -ces valeurs représentent les concentrationsmaxima à partir desquelles un individu sansprotection respiratoire peut quitter un local,

11

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Pourcentage de CO2 dans l’air Conséquences

10 Céphaléeset vertiges

20 Narcose

Pourcentage de CO dans l’air Conséquences

0,01 Maux de tête

0,05 Vertiges

0,1 Syncope

0,2 Coma, mort rapide

0,5 Mort immédiate

Evolution caractéristique des taux de CO, CO2

dans un local soumis à un incendie (d'après étude CSTB)

Valeurs IDLHConcentrations produisant un effet rapidement mortel

Oxyde de carbone - CO - 1 200 ppm -

Chlore - Cl2 - 10 ppm 1 000 ppm

Chlorure d’hydrogène - HCl - 50 ppm 1 300-2 000 ppm

Phosgène - COCl2 - 2 ppm 50 ppm

Fluorure d’hydrogène - HF - 30 ppm -

Cyanure d’hydrogène - HCN - 50 ppm 350 ppm

Ammoniac - NH3 - 300 ppm 5 000-10 000 ppm

Hydrogène sulfuré - H2S - 100 ppm 1 000 ppm

Dioxyde d’azote - NO2 - 20 ppm 200-700 ppm

1 ppm = 0,000 1 %

Valeurs IDLH

Page 14: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

sans effet irréversible, en moins de trenteminutes - et, d’autre part, les valeurs de la litté-rature correspondant aux concentrations deces gaz produisant un effet rapidement mortel.

Il faut surtout souligner que l’un des risquesprimordiaux lié aux produits de combustion estl’inhalation des particules de suies qui vontempêcher la correcte ventilation pulmonaire.

b) Flammes et chaleur

Les flammes ont une température variantde 600 à 1 200 °C et, à leur contact, lesbrûlures sont immédiates.

Une brûlure peut survenir en cas de contactavec une surface chaude. L’importance de labrûlure (étendue, intensité, profondeur) dépen-dra de la température, du temps de contact etde la nature du matériau. Des lésions peuventapparaître lors de l’exposition de la peaupendant plusieurssecondes à dessurfaces ayant unetempérature de l’ordrede 60 °C. On peut noterque les protéines del’organisme commen-cent à se dénaturer àpartir de ces tempéra-tures.

On distingue géné-ralement trois catégo-ries de brûlures :- le premier degré :

atteinte superficielle,- le deuxième degré :

destruction de l’épi-derme,

- le troisième degré :destruction du dermeet de l’épiderme.

L’effet lumineuxdes flammes constitueégalement un dangerpour les yeux.

4.2. Conséquences sur les bâtiments

La destruction des bâtiments et des biensreprésente un tribut important payé à l’incendie.

Le mécanisme de l’incendie étantcomplexe, il est difficile de connaître exacte-ment les températures atteintes et les diffé-rentes phases réelles du développement. Lanorme internationale ISO R 834 propose unecourbe conventionnelle température/temps,indépendante du local et de la charge d’incen-die. Il s’agit d’une fonction logarithmique dutemps, constamment croissante :

θ - θ0 = 345 log (8t + 1)

t = temps, exprimé en minutesθ = température, exprimée en degré Celsiusθ0 = température initiale, exprimée en degréCelsius.

• 38 % des incendies durent 1/4 d’heure et le foyer atteint720 °C,

• 27% des incendies durent de 1/4 d’heure à 1/2 heure etle foyer atteint 830 °C,

• 29% des incendies durent de 1/2 heure à 1 heure et lefoyer atteint 930 °C,

• 6% des incendies durent plus d’une heure et le foyer peutatteindre 1 130 °C.

12

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Courbe conventionnelle température-temps

Page 15: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

La protection contre le feu nécessite deconnaître la charge calorifique et le comporte-ment au feu des matériaux et des éléments deconstruction.

Charge calorifique (ou potentiel calorifique) :c’est la quantité totale de chaleur, ramenée à l’unité de surface, susceptible d’être dégagée par la combustioncomplète de tous les éléments combustibles se trouvant dans le local.La charge calorifique est parfois exprimée en équivalent kg de bois par m2.

Le comportement au feu, en cas d’incen-die, est apprécié d’après deux critères :

a) La réaction au feu

Elle concerne essentiellement la combusti-bilité d’un matériau et sa plus ou moins grandeinflammabilité. L’arrêté du 30 juin 1983, modi-fié par l’arrêté du 28 août 1991, définit lesméthodes d’essais permettant de fixer la clas-sification des matériaux de construction :

Il existe une liste de matériaux réputésconventionnellement M0, sans avoir à justifierde procès-verbaux d’essais : métaux, béton,plâtre, fibres-ciment...

Des traitements d’ignifugation permettentd’améliorer les classements des matériaux.

Pour certains d’entre eux, la durée de vali-dité est indiquée sur le procès-verbal d’essai.

b) La résistance au feu

Quatre critères sont utilisés pour évaluerla résistance au feu d’un élément de construc-tion (arrêté du 21 avril 1983) :- la résistance mécanique sous charge (cas

des éléments porteurs),- l’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds

ou inflammables,- l’absence d’émission de gaz inflammables

sur la face non exposée,- l’isolation thermique, ce critère étant réputé

satisfait lorsque l’échauffement de la facenon exposée au feu ne dépasse pas 140°Cen moyenne ou 180°C en un point.

À partir de ces critères, on définit les degrésde résistance au feu de la façon suivante :- stable au feu (SF), lorsque le seul premier

critère est satisfait,- pare-flamme (PF), lorsque les trois premiers

critères sont satisfaits,- coupe-feu (CF), lorsque l’ensemble des

critères est satisfait.

Pour chacun de ces critères, le classementest toujours associé à une durée.Exemple : Classement d’un mur porteur : SF6h, PF 2h, CF 1/2h.

Il faut souligner que les effetssur les bâtiments posent donc unproblème non pour l’évacuation dupersonnel qui est assurée bienavant le risque de ruine grâce àl’application des règles relativesaux issues et dégagements, maispour les équipes de lutte contre lefeu lorsqu’elles pénètrent dans leslocaux.

Arrêté du 30 juin 1983 modifié Arrêté du 21 avril 1983 modifiéBrochure JO n° 1540-II

13

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Bureaux en kg bois/m2

bureau à proprement parler 21,8

bureau et réception 12,2

bureau et petits classeurs 35,6

classement de documents 202,6

cabinet juridique 82,5

centre de documentation 122,6

Exemples de charge calorifique

M0 incombustible (ou pratiquement incombustible*)

M1 combustible "non inflammable"

M2 combustible "difficilement inflammable"

M3 combustible "moyennement inflammable"

M4 combustible "facilement inflammable"

ce quicorrespondapproxima-

tivement à la notion

de matériau

* Les matériaux homogènes souples ou rigides dont le pouvoir calorifique supérieur est inférieur ou égal à 2,5 MJ/kg (soit environ 600 kcal/kg) sont classés M0.

Page 16: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

14 photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 17: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Les moyens de défense contre l’incendiene s’improvisent pas. Pour vaincre le feu avecle minimum de dégâts, il importe surtout d’agirvite , ce qui implique :- un personnel parfaitement instruit des diffé-

rentes mesures de protection à prendre et del’emploi des divers moyens d’extinction,

- des moyens de détection, de mise en sécu-rité (alarme) et d’alerte,

- un matériel d’extinction approprié et toujoursdisponible.

"Le feu s’éteint

dans la première minuteavec un verre d’eau,

dans la deuxième minuteavecun seau d’eau,

dans la troisième minuteavec une tonne d’eau,

après..."

1. DÉTECTION . ALARME .

ALERTE

L’alarme peut être donnée par le personnelsur place découvrant un début d’incendie, pardu personnel de ronde, de surveillance ou degardiennage (notamment en dehors desheures de travail) ou par un réseau de détec-tion incendie.

L’alarme doit toucher immédiatement lespersonnes présentes dans l’entreprise et

déclencher l’intervention des équipes inté-rieures d’intervention.

L’alerte a pour objet de prévenir dans leplus bref délai les sapeurs-pompiers.

Arrêté du 4 novembre 1993 (équipements d’alarme)

Les systèmes de détection d’incendie ontpour objet de signaler, à tout instant, toutdébut d’incendie et de le localiser. Cette

détection doit être laplus rapide possible.L’information délivréepar ces installationsdoit être suivie enpermanence et exploi-tée immédiatement enterme d’intervention.Elles intéressent essen-tiellement des locauxinoccupés (par exem-ple, la nuit), des pointsnévralgiques de l’entre-prise, des installationsou des stockagesdangereux...

De plus en plus, se mettent en place,conformément aux nouvelles normes, dessystèmes de sécurité incendie (SSI). Le SSIest constitué de l’ensemble des matérielsservant à collecter toutes les informations ouordres liés à la seule sécurité incendie, à lestraiter et à effectuer les fonctions nécessairesà la mise en sécurité d’un bâtiment ou d’unétablissement en cas d’incendie. Les normesdécrivent cinq configurations de SSI permet-tant de s’adapter aux différents types derisques. Dans sa version la plus complexe, leSSI est constitué de deux sous-systèmesprincipaux : le système de détection incendie(SDI) et le système de mise en sécurité incen-die (SMSI).

15

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 18: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Le SDI

Il regroupe les détecteurs automatiques,les déclencheurs manuels et un tableau designalisation.

• Les détecteurs

Ils seront certifiés NF ou agréés APSAD etchoisis selon le risque potentiel.

Les principaux types sont :- les détecteurs de fumées du type optique

(détection des aérosols de combustion) ou dutype ionique ; ces détecteurs à chambre d’io-nisation sont équipés, en France, de sourcesd’américium 241-Am 241- ; la Commissioninterministérielle des radio-éléments artificiels(CIREA) limite l’activité totale des chambres à20 microcuries, mais de plus en plus cetteactivité est inférieure au microcurie ;

- les détecteurs de chaleur du type thermosta-tique (détection d’une température anorma-

lement élevée) ou de type thermovélocimé-trique à seuil statique (détection d’unevitesse d’élévation de température ou d’unetempérature anormalement élevée) ;

- les détecteurs de flammes (détection deflammes dans le domaine de l’infrarouge oude l’ultraviolet) ;

- les détecteurs spéciaux (détecteurs linéairesoptiques de fumées, détecteurs de flammescombinés...).

On classe également les détecteurs selonleur géométrie, à savoir :- les détecteurs ponctuels (mesurant les

phénomènes en un point) ;- les détecteurs linéaires (mesurant les phéno-

mènes le long d’une ligne continue) ;- les détecteurs multiponctuels (mesurant les

phénomènes au voisinage d’un certainnombre de points déterminés) ;

- les détecteurs volumétriques (mesurant lesphénomènes dans un volume).

16

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

La norme AFNOR NF S 61931 précise la constitution d'un SSI, dans sa forme la plus complète, celui-ci est constitué de 2 parties principales.

SSISystème de

Sécurité Incendie

SDISystème de

Détection Incendie

SMSISystème de Mise

en Sécurité Incendie= +

le SDI (système de détection incendie)regroupant :

■ les détecteurs automatiques

■ les déclencheurs manuels

■ le tableau de signalisation

le SMSI (système de mise en sécurité incendie)regroupant :

■ un organe de signalisation et decommande dont la présence et lacomplexité des fonctionsassurées dépendent de lacatégorie du SSI

■ des DAS (dispositifs actionnés de sécurité) commandantdirectement les organes de miseen sécurité : portes coupe-feu,clapets, ventilateurs…

■ un EA (équipement d'alarme) et des diffuseurs sonores

schéma : Merlin-Gerin

schéma : Merlin-Gerin

Page 19: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• Les déclencheurs manuels

• Le tableau de signalisation

Certifié NF, il sera implanté hors de la zonesurveillée afin de rester accessible auxsecours ; il permettra de délivrer les alarmessonores et visuelles, de localiser le début d’in-cendie, de provoquer la mise en œuvre descommandes et de déclencher les asservisse-ments.

Pour qu’un SDI puisse, dans le temps,assurer sa pleine efficacité, il faut qu’il soit véri-fié et entretenu régulièrement. Les périodicitésd’entretien seront fonction de la nature desambiances à surveiller.

Le SMSI

Il comporte l’ensemble des équipementsqui assurent les fonctions nécessaires à lamise en sécurité d’un bâtiment ou d’un établis-sement en cas d’incendie :- le compartimentage,

- l’évacuation des personnes (diffusion dusignal d’évacuation, gestion des issues),

- le désenfumage,- l’extinction automatique,- la mise à l’arrêt de certaines installations

techniques...

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477NormesNF S 61-930 à NF S 61-940NF S 61-950 à NF S 61-965NF M 61-002 (ISO 2919)NF ISO 9978APSADR 7 - Règle d’installation - Détection automatique d’incendieBrochure JO n° 5655Installation de détection d’incendieBrochure JO n° 5659Maintenance des installations de détection incendie

La vidéosurveillance est un moyen dedétection par visualisation, généralementcomplémentaire d’un système classique dedétection.

17

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Normes relatives aux systèmes de mise en sécurité incendie

schéma : Merlin-Gerin

Page 20: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

18

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

SSI - Catégorie C - NF S 61 930 et NF S 61 931

SSI - Catégorie B - NF S 61 930 et NF S 61 931

SSI - Catégorie A - NF S 61 931

schéma : Merlin-Gerin

schéma : Merlin-Gerin

schéma : Merlin-Gerin

Page 21: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

2. INTERVENTION

Les chefs d’établissement doivent prendreles mesures nécessaires pour que toutcommencement d’incendie puisse être rapide-ment et efficacement combattu.

Toute personne apercevant un début d’in-cendie doit donner l’alarme et mettre en œuvre les moyens de premiers secours, sansattendre l’arrivée du personnel spécialementdésigné.

Il est donc logique que la toute premièreintervention soit effectuée par le personnel setrouvant à proximité du début de l’incendie. Ilapparaît donc souhaitable que tout le personnel soit entraîné au maniement desextincteurs.

Il convient de distinguer :• les équipiers de première intervention, EPILeur rôle est d’avertir et d’intervenir immédia-

tement dans leur zone de travail avec lesmoyens disponibles sur place.• les équipiers de seconde intervention, ESILeur rôle consiste, en attendant l’arrivée des secours extérieurs, à compléter l’actiondes équipiers de première intervention enapportant et en utilisant des moyens addition-nels.

Les équipes de première interventionseront choisies parmi le personnel des diffé-rents ateliers, magasins, bureaux... Lapremière intervention va permettre au person-nel sur place d’attaquer un feu naissant, dèsqu’il est découvert, avec les moyens légersdont dispose l’établissement.

La deuxième intervention, présente géné-ralement dans un établissement important,met en œuvre des moyens plus puissants.

Le nombre des équipiers de deuxièmeintervention dépendra :- de l’importance de l’établissement,

19

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

SSI - Catégorie D

SSI - Catégorie E

schéma : Merlin-Gerin

schéma : Merlin-Gerin

Page 22: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

- du délai d’intervention prévisible dessapeurs-pompiers locaux,

- de la nature du risque...

Code du travail art. R. 232-12-17 et R. 232-12-20Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1985APSADR 6 - Règle d’organisation - Service de sécurité incendie

La troisième intervention est celle dessapeurs-pompiers qui doivent être alertés rapi-dement et obligatoirement, dès le début del’incendie, chaque fois que l’équipe spéciali-sée de deuxième intervention est appelée àintervenir.

3. EXTINCTION

Pour attaquer efficacement un débutd’incendie, il faut disposer de l’agent extinc-teur le mieux approprié à la nature du feu.Les critères permettant de définir cette effi-cacité n’ont pu être applicables qu’aprèsqu’une définition des différentes classes defeu a été établie.

3.1. Classes de feux

La norme AFNOR NF EN 2 distinguequatre classes de feu :

- Classe A

Feux de matériaux solides,généralement de natureorganique, dont la combus-tion se fait normalementavec formation de braises.

Ce sont les feux sur lesquels l’emploi de l’eaucomme agent d’extinction se révèle le plusefficace et le plus économique.

- Classe B

Feux de liquides ou desolides liquéfiables.

- Classe C

Feux de gaz. On ne doitéteindre un feu de gaz quesi l’on peut aussitôt encouper l’alimentation.

- Classe D

Feux de métaux (sodium,magnésium, aluminium,uranium...).

Norme NF EN 2 (indice de classement S 60 100)

3.2. Les agents extincteurs

3.2.1. L’eau

L’eau est le plus utilisé des agents extinc-teurs car on peut toujours, sauf cas exception-nels, s’en procurer. Elle agit doublement :- par action directe en étouffant le foyer (à

l’aide de l’eau et de la vapeur formée),- par action indirecte en refroidissant les

matériaux en combustion et en limitant leseffets thermiques de l’incendie.

Son efficacité sur la plupart des foyersd’incendie est importante du fait de la valeurélevée de sa chaleur spécifique et de sachaleur latente de vaporisation.

Chaleur spécifique :quantité de chaleur nécessaire pour élever d’un degréCelsius un gramme de substance.

Chaleur latente de vaporisation :quantité de chaleur nécessaire pour faire passer un grammede substance de l’état liquide à l’état gazeux, à température constante.

• L’eau pulvériséeElle augmente considérablement l’effet de

refroidissement par une vaporisation plusintense et diminue l’effet du rayonnement.

L’eau pulvérisée est efficace sur les feuxde classe A et sur les feux de classe B pour lesliquides, lorsque le refroidissement permetd’abaisser la température en dessous du pointd’éclair.

20

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 23: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• L’eau en “jet plein” ou “jet bâton”Projetée au moyen de lance, en “jet plein”,

l’eau convient bien aux feux de classe A. Elleproduit un effet mécanique qui favorise lapénétration du foyer et la dispersion des maté-riaux. L’utilisation du “jet plein” est à décon-seiller sur les installations électriques.

L’eau est strictement prohibée commemoyen d’extinction dans certains types d’in-dustries (fonderies d’aluminium, cf. ND 1825,Traitement thermique au bain de sels, cf. ND1213...), en particulier lorsque sa vaporisationtrop rapide entraîne la projection de matériauxliquides (métaux ou sels fondus...).

3.2.2. L’eau et les additifs

Pour accroître le pouvoir extincteur del’eau, on peut lui adjoindre des tensio-actifs(ou mouillants). Ces produits, ajoutés dansdes proportions convenables (1 à 3%), ontpour rôle d’abaisser la tension superficielle del’eau.

Tensio-actif :composé chimique susceptible d’augmenter les propriétésd’étalement, de “mouillage” d’un liquide.

L’eau et ces additifs se rencontrent princi-palement dans les extincteurs portatifs pouragir sur les feux des classes A et B.

Parmi ces additifs, il faut signaler la familledes AFFF (Agents Formant un Film Flottant)qui, grâce à des propriétés tensio-activesparticulières, complètent leur propre action parcelle d’un film isolant de liquide qui flotte ensurface du combustible.

Certains de ces tensio-actifs, dits émul-seurs, utilisés à des concentrations comprisesentre 3 et 6 %, permettent d’obtenir desmousses après injection d’air au moyen degénérateurs appropriés.

Les mousses utilisées pour la lutte contrele feu sont produites mécaniquement par bras-sage d’un émulseur avec l’eau, puis introduc-tion d’air ; cette double action s’effectue dansdes lances spéciales.

Le foisonnement est le rapport du volumede mousse à celui de l’eau additionnéed’émulseur :- bas foisonnement : inférieur à 20 (générale-

ment de l’ordre de 10). Il est réservé auxinterventions extérieures nécessitant uneportée supérieure à 10 mètres.

- moyen foisonnement : de 20 à 200 (généra-lement de l’ordre de 100). Pour des interven-tions intérieures et extérieures, il nécessitedu matériel, soit déjà installé en poste fixe,soit facilement maniable pour s’approcherdu foyer à moins de 10 mètres.

- haut foisonnement : supérieur à 200 (géné-ralement de l’ordre de 500). Il est destinésurtout à l’intervention dans des locaux closavec des appareils appropriés, déjà installésou mobiles.

NormesNF S 60-210NF S 60-220S 60-222NF S 60-225

3.2.3. Les poudres

Les poudres BC sont des sels qui agissentsur les feux de classes B et C :- par l’absorption de chaleur par les grains de

poudre eux-mêmes,- par les effets inhibiteurs créés par les cris-

taux de poudre, interrompant ainsi une réac-tion en chaîne.

En outre, un dégagement de dioxyde decarbone et de vapeur d’eau contribue à étouf-fer le feu.

Les poudres ABC, dites polyvalentes,agissent sur les feux de classes B et C maiségalement sur ceux de classe A qui engen-drent des braises. La décomposition de cespoudres étouffe les braises par formationd’une couche imperméable vitreuse.

La projection de la poudre est obtenue parla pression d’un gaz auxiliaire.

Les appareils à poudre agissant principa-lement par étouffement et/ou inhibition sontplus efficaces en local clos qu’en plein air. Bienqu’ils puissent être utilisés en présence decourant électrique, il est à déconseiller de lesmettre en œuvre directement sur le matérielélectrique (détérioration).

La majorité des poudres ne présente qu’unfaible risque toxicologique pour l’homme ;toutefois, elles sont en général légèrement irri-tantes pour les voies respiratoires et les

21

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 24: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

muqueuses. La projection de la poudre dansun local diminue fortement la visibilité.

Sels, constituants de base des poudresBicarbonate de sodium : NaHCO3

Bicarbonate de potassium : KHCO3

Chlorure de potassium : KClSulfate de potassium : K2SO4

Phosphate monoammonique : H2NH4PO4

Phosphate diammonique : H(NH4)2PO4

Sulfate d’ammonium : (NH4)2SO4

Enfin, les appareils extincteurs destinés àdes feux de métaux doivent utiliser despoudres spéciales. Un spécialiste orientera lechoix vers le produit approprié au métal.

Norme NF EN 615

3.2.4. Les gaz inertes

L’extinction avec les gaz inertes (dioxydede carbone, azote, argon, leurs mélanges...)est obtenue par diminution de la teneur enoxygène dans l’atmosphère.

• Le dioxyde de carboneLe dioxyde de carbone ou gaz carbonique

(CO2) est, parmi les gaz inertes, celui dontl’usage est le plus courant depuis très long-temps, même si sont récemment apparus surle marché des mélanges spécifiques d’azote,d’argon et de dioxyde de carbone

Un kilogramme de CO2 liquéfié produit, à30°C et à pression atmosphérique, 560 litresde gaz détendu dont un tiers environ se trans-forme en neige carbonique qui agit sur un foyerpar étouffement, le reste du gaz est projetéviolemment et donne un effet de souffle puis-sant. En outre, le dioxyde de carbone agit aussipar refroidissement.

Les principales applications du dioxyde decarbone concernent la lutte contre les feux declasse B. C’est un très bon agent contre lesfeux d’origine électrique ; il ne peut être projetéqu’à une distance assez faible.

En noyage total, le dioxyde de carboneprésente un risque physiologique même avantque l’effet asphyxiant ne se manifeste. Le CO2

provoque des perturbations des fonctionsrespiratoire et circulatoire ainsi que de l’équi-libre acidobasique. Ces troubles augmententavec le pourcentage de CO2 dans l’atmo-

sphère. Si des concentrations relativementélevées de CO2 sont bien tolérées temporaire-ment et peuvent même se révéler bénéfiqueslorsque l’oxygénation est maintenue, il n’en vapas de même lorsque les teneurs dépassent25%. A partir de cette concentration, on peutobserver une dépression du système nerveuxcentral, avec coma parfois convulsif et la mort.Ces troubles peuvent apparaître de façon trèsbrutale, si la transition ente l’atmosphèrenormale et l’atmosphère polluée est rapide.L’action sera renforcée si l’atmosphère estfortement appauvrie en oxygène (moins de10 %). L’anoxie (interruption de l’apport d’oxy-gène aux différents tissus de l’organisme)créée, associée à l’hypercapnie (augmentationde la teneur du sang en gaz carbonique),entraîne une sidération brutale des centresnerveux, avec syncope réflexe et arrêt cardio-respiratoire immédiat.

NormeNF EN 25923

• Autres gaz inertesOutre le dioxyde de carbone, d’autres

mélanges de gaz inertes sont utilisés : l’argon, l’azote, l’Argonite® (mélange 50/50argon/azote), l’Inergen®...

La présence de gaz inerte en excès dans l’airentraîne une oxygénation insuffisante de l’orga-nisme. En cas d’exposition brève, pour la plupartd’entre eux (azote, argon ou leurs mélanges telsque l’Argonite®), le seul problème de santé relatifà leur utilisation résulte de la réduction du tauxd’oxygène. Celle-ci reste toutefois dans desproportions acceptables pour l’organisme (onestime que la pression d’oxygène au niveau despoumons est quasiment équivalente à celle quiexiste au sommet du Mont-Blanc). Lorsque laconcentration en oxygène dans l’air est compriseentre 12 et 16%, les symptômes que l’on enre-gistre comprennent une augmentation du rythmerespiratoire et du pouls et une légère perturbationde la coordination des mouvements. Entre 10 et14%, la conscience reste en éveil, mais dessignes psychiques apparaissent ainsi qu’unefatigue anormale et une respiration inégale.Cependant, même si la capacité de rendements’avère très limitée, un séjour de courte durée neprovoque pas de lésion définitive chez unepersonne en bonne santé ; ce qui laisse aupersonnel le temps d’évacuer les locaux sansproblème après le déclenchement de l’alerte.

22

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 25: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Parmi les gaz inertes commercialisésactuellement se trouvent l’Inergen®, mélange detrois gaz (azote 52 %, argon 40 %, dioxyde decarbone 8 %) qui présente l’avantage d’êtremieux supporté par l’homme que le dioxyde decarbone. La détente de ce mélange gazeuxprovoque, à sa concentration d’utilisation, uneréduction de taux d’oxygène de l’air à environ13 % ainsi qu’une augmentation de la teneur endioxyde de carbone à 3,2 %. Cette dernièreentraîne une stimulation de certains centresrespiratoires ce qui permet à l’organisme demaintenir, malgré l’hypoxie (diminution de laquantité d’oxygène du sang), la concentrationen oxygène du sang artériel dans des limitesphysiologiques. Au cours d’un essai sur dessujets sains, les différents paramètres mesuréssont restés dans des limites assurant un main-tien de l’oxygénation des tissus et des organes.Cette expérimentation s’est déroulée sur untemps suffisamment long pour permettre uneévacuation normale des locaux. Aucun signeanormal n’a été noté chez les volontaires dansune atmosphère qui aurait dû provoquer destroubles, en particulier respiratoires, cardiaqueset neurologiques.

Les gaz inertes présentent, généralement,un certain nombre d’avantages :- matériel exposé non détérioré,

- absence de brouillard au moment de l’émis-sion, ce qui permet une bonne visibilité du local,

- absence d’effet corrosif,- absence de produit de décomposition...

3.2.5. Les hydrocarbures halogénés

Ces hydrocarbures, obtenus par la substi-tution des atomes d’hydrogène par des atomesd’halogènes (chlore, brome, fluor...), agissentpar inhibition contre un début d’incendie, beau-coup plus rapidement que le dioxyde decarbone et pour une moindre quantité appli-quée (5 à 10 fois moins).

Inhibition :caractéristique d’une substance de réduire, parfois jusqu’à les annuler, certaines réactions chimiquesde combustion.

Si, à froid, ils ne présentent que peu derisques, ils donnent naissance aux hautestempératures et sur des feux étendus et prolon-gés à des produits de pyrolyse qui peuvent êtretoxiques et corrosifs, en particulier des hydra-cides (HF, HCl, HBr).

• Halons 1211 et 1301Les deux halons pratiquement utilisés en

France actuellement sont le halon 1211 ou bro-

23

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Le feu. Moyens d'extinction

Classes Exemples de combustibles Agents extincteurs Observations

A bois, charbon,feux de matériaux solides, généralement végétaux,

eau avec ou sans additif

de nature organique, dont la combustion papier, carton,poudre polyvalente

se fait normalement avec formation de braises textiles naturelsmousse

liquides inflammables tels que poudre polyvalenteéthers, cétones, gaz inerte (CO2,...)

alcools halons, mousse

liquides inflammables tels quepoudre polyvalente si le liquide

Bpétrole, white-spirit,

gaz inerte (CO2,...) est répandu en nappe,feux de liquides ou de solides

fioul, huileshalons, mousse utiliser le sable sec

liquéfiables eau avec additif AFFF afin d’effectuer un barrage

matières plastiques,poudre polyvalente

caoutchoucmousse

eau avec additif AFFF

C gaz de ville, méthane, poudre polyvalente en cas de fuite enflammée ou non,

feux de gazbutane, propane, gaz inerte (CO2,...) FERMER LA VANNE D’ARRIVÉE

acétylène halons DE GAZ

aluminium, poudres et liquidesDmagnésium, spéciaux

feux de métauxsodium, potassium sable sec

Page 26: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

mochlorodifluorométhane - CF2ClBr - et le halon1301 ou bromotrifluorométhane - CF3Br - (cf.fiches toxicologiques de l’INRS nos 163 et 165).

Ce sont des substances extrêmementstables jusqu’à 480 °C. Elles sont égalementsusceptibles de traverser sans réagir toutes lescouches de l’atmosphère terrestre et de parti-ciper à la destruction de la couche d’ozone ;c’est pourquoi leur fabrication est interdite.Cependant, leur emploi n’est pas actuellementprohibé, mais le problème du réapprovisionne-ment risque de se poser.

NormesNF EN 27201-1NF EN 27201-2

• FM 200®, FE 13®, CEA 410®

De nouveaux hydrocarbures halogénéssont commercialisés pour les installationsfixes, entre autres pour remplacer le halon1301. Les principaux sont le FM 200® (HFC227 ea ou 1,1,1,2,3,3,3-heptafluoropropane),le FE 13® (HFC 23 ou trifluorométhane) et leCEA 410® (FC-3-1-10 ou perfluorobutane).

NB : Il est à noter que la fabrication duCEA 410® est arrêtée pour des raisons propresà son fabricant ; cependant les systèmes misen place sont opérationnels et conformes auxprescriptions de l'APSAD.

Utilisés à des concentrations en volumed’environ 8% pour le FM 200® et le CEA 410®

et de 15% pour le FE 13® ils obtiennent lamême efficacité que le halon 1301, en étei-gnant les feux par une combinaison de méca-nismes chimiques et physiques.

3.2.6. Le sable

C’est un agent extincteur utile pour atta-quer des feux de flaques, par exemple. Il agitpar étouffement et, sec, peut être déposé surun métal en combustion.

4. DIFFÉRENTS MATÉRIELS

Le Code du travail prescrit :“Les chefs d’établissement doivent pren-

dre les mesures nécessaires pour que tout

commencement d’incendie puisse être rapide-ment et efficacement combattu dans l’intérêt dusauvetage du personnel.

Le premier secours est assuré par desextincteurs en nombre suffisant et maintenus enbon état de fonctionnement.

Il y a au moins un extincteur portatif à eaupulvérisée de 6 litres au minimum pour 200mètres carrés de plancher, avec un minimumd’un appareil par niveau.

Lorsque les locaux présentent des risques d’incendie particuliers, notamment des risquesélectriques, ils doivent être dotés d’extincteurs dontle nombre et le type sont appropriés aux risques.

Les établissements sont équipés, si cela estjugé nécessaire, de robinets d’incendie armés, decolonnes sèches, de colonnes humides, d’installa-tions fixes d’extinction automatique d’incendie oud’installation de détection automatique d’incendie.

Tous les dispositifs non automatiquesdoivent être d’accès et de manipulation faciles.”

Dans les établissements recevant du public(ERP) et dans les immeubles de grande hauteur(IGH), les moyens de secours font l’objet deréglementations spécifiques.

Code du travailart. R. 232-12-17Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995ERP Arrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 22 juin 1990Arrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477IGH Arrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536

4.1. Matériel de première intervention

Dans l’entreprise, les moyens de luttecontre l’incendie, lors de la première inter-vention, sont principalement des extincteursmobiles (portatifs et sur roues) et des robinets d’incendie armés.

4.1.1. Extincteurs (1)

Les extincteurs sont classés et désignésen fonction de :

24

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

(1) Cf. la brochure publiée par l'INRS ED 802 "Les extincteurs mobiles".

Page 27: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• l’agent extincteur qu’ils contiennent :. extincteur à eau pulvérisée, avec ou sans

additif,. extincteur à poudre,. extincteur à dioxyde de carbone,. etc.

• leur masse et leur équipement :. extincteur portatif : masse totale égale ou

inférieure à 20 kg,. extincteur sur roues : tractable à bras ou remor-quable.

Les extincteurs portatifs sont d’un emploifacile. Les plus utilisés sont les appareils de 6 kg(plus aisés à manipuler par le personnel féminin)ou de 9 kg.

Les extincteurs doivent être placés sur lespiliers ou sur les murs en des endroits bien déga-gés, de préférence à l’entrée des ateliers ou deslocaux et signalés par inscription en rouge.

Dans certains locaux, on utilise souventd’autres extincteurs mobiles de capacité plusgrande (50, 100, 200 litres) qui sont montés surroues et doivent être placés à proximité directed’un passage.

Rappelons que pour les extincteurs à poudre,les matériels sont conçus pour éviter toute hydra-tation accidentelle du produit pulvérulent.L’hydratation transforme, en effet, la poudre en unbloc compact et peut provoquer l’éclatementd’un appareillage usagé ou corrodé. Un traite-ment spécial des poudres élimine ce danger.

Les extincteurs mobiles actuellementvendus doivent être certifiés NF. Ils doivent êtrefabriqués, éprouvés, rééprouvés et chargés selonles prescriptions réglementaires.

L’APSAD et le Code du travail ont adoptédes règles quant au nombre d’extincteurs donton doit disposer.

Arrêté “industrie” du 10 octobre 1968Arrêté “industrie” du 20 mai 1963Brochure JO n° 1498Appareils à pression de gazBrochure JO n° 5644Maintenance des extincteursBrochure JO n° 5645Choix et installation des extincteurs mobiles dans lesbâtimentsNormes NF S 61-900NF EN 3-1NF EN 3-2

NF EN 3-3NF EN 3-4EN 3-5NF EN 3-6NF S 61-917XP S 61-919NF S 61-920APSADR 4 - Règle d’installation - Extincteurs mobilesCNMISGuide pour la maintenance des extincteurs mobiles

4.1.2. Robinets d’incendie armés (RIA)

Les robinets d’incendie armés permettent,lorsque l’emploi de l’eau n’est pas interdit, uneaction souvent puissante et efficace, lors de lapremière intervention, dans l’attente desmoyens plus importants. Ils font partie desinstallations fixes. Ils doivent, d’après la règlede l’APSAD, remplir les conditions suivantes :- avoir un diamètre normalisé ;- être implantés de telle sorte que chaquepoint de la surface à protéger puisse êtreatteint par deux jets au moins ;- pouvoir être alimentés en eau avec une pres-sion minimale de 2,5 bars au robinet le plusélevé ou le plus défavorisé.

Les RIA doivent être implantés à desemplacements abrités du gel et à proximitédes accès. Ils sont signalés de façon claire.

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477NormesNF S 61-115NF S 61-201NF EN 671-1APSADR 5 - Règle d’installation - Robinets d’incendie armés

4.1.3. Autres moyens

Les autres moyens utilisables pour uneintervention immédiate peuvent être :- seaux d’eau,- bacs à sable,- des couvertures anti-feu, notamment dansdes locaux où l’inflammation de vêtementsportés par des personnes est à craindre.

NormeNF EN 1869

25

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 28: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

4.2. Matériel de deuxième intervention

Le matériel de deuxième intervention, pluspuissant et plus lourd, comprend généralementdes installations fixes d’alimentation en eau(collecteur d’incendie, colonnes sèches, colonnesen charge...), des tuyaux à brancher sur lesbouches d’incendie ou sur le refoulement d’unemotopompe et des lances d’incendie permettantd’obtenir un jet plein ou un jet pulvérisé...

Les possibilités d’alimentation en eau, aubesoin en disposant de réservoirs, sont évidem-ment essentielles (s’assurer que les canalisa-tions, disposées de préférence en boucle autourdes établissements à protéger, sont hors gel) .

4.2.1. Bouches et poteaux d’incendie

Généralement installés à l’extérieur deslocaux, les bouches et poteaux d’incendiepeuvent être utilisés par le personnel (ESI,cf. § 2, page 19), mais surtout par les sapeurs-pompiers qui y raccordent leur matériel. Ilsdoivent être incongelables, visibles et acces-sibles en toute circonstance.

La bouche d’incendie est disposée au rasdu sol et le poteau d’incendie est une installationsemblable dont les prises sont au-dessus.

L’emplacement des bouches et poteauxd’incendie doit être indiqué par des plaques designalisation pour prises et points d’eau.

NormesNF S 61-211NF S 61-213NF S 61-221

4.2.2. Tuyaux

D’après leur constitution, les tuyaux d’in-cendie sont divisés en deux catégories :- les tuyaux semi-rigides, utilisés pour l’aspira-

tion avec une motopompe, (doivent résister àl’aplatissement) et pour le refoulement (RIA) ;

- les tuyaux de refoulement souples, raccor-dés sur les bouches ou poteaux d’incendie,servent essentiellement à l’alimentation eneau des lances d’incendie des secours exté-rieurs. Ils sont dits souples, car vides d’eau,ils sont plats et ne deviennent cylindriquesque lors de la mise en pression.

NormesNF S 61-112Pour les raccords, normesNF E 29-572NF E 29-579S 61-702NF S 61-703 à 61-705

26

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Utilisation du matériel d’intervention . Adaptation aux types de feu

Feux de classes Emploi Appareils extincteurs sur courant électrique

A B C (1) D TBT - BT (inf. à 1000 V) (2)

Lances, RIA, extincteurs à eau en jet plein (8) B M M Dangereux

Lances, RIA, extincteurs à eau en jet pulvérisé (8) B L (3) M Sans danger

Lances et extincteurs à mousse et à additif AFFF L B (4) M Dangereux

Extincteurs à poudre «BC» M B B Sans danger

Extincteurs à poudre «ABC» B B B Sans danger

Extincteurs à dioxyde de carbone M(5) B B Sans danger

Extincteurs à halon M(5) B B Sans danger

Sable L M (6) M B (7) Dangereux

Couverture L B M Dangereux

N’utiliser sur ces feux que

des extincteurs à liquides ou à

poudres spéciaux(graphite,

chlorure de sodium,carbonate desodium,etc.)

Abréviations employées :B : Bonne efficacité.L : Efficacité limitée.M : Mauvaise efficacité.

Renvois :(1) On ne doit éteindre un feu

de gaz que si l’on peut aussitôten couper l’alimentation.

(2) Ces matériels peuvent êtreutilisés sur des courantsélectriques de classe HT par des personnesexpérimentées. Les extincteurs qui ne doivent pas être employéssur du courant électrique en portent la mention.

(3) Ce matériel d’extinction estefficace sur les feux deproduits «noirs» (gazole, fuels).

(4) Les feux d’alcools, d’éthers, de cétones, de solvantspolaires doivent être attaquésau moyen de moussesspéciales.

(5) Ces extincteurs abattront les flammes mais les braises

peuvent entraîner la reprise du feu. Un arrosage à l’eaucomplétera leur action.

(6) Sur feux de flaques.(7) Utilisable dans ce cas

s’il est rigoureusement sec (conservé en bac étanche).

(8) Le rendement extincteur de l’eau est amélioré par des additifs certifiés.

Page 29: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

4.2.3. Lances d’incendie

Les lances d’incendie servent à former et àdiriger un jet d’eau sous pression. Elles projet-tent l’eau soit en jet plein, soit en jet diffusé,selon la position du levier du robinet.

NormeNF S 61-820

4.2.4. Colonne sèche

La colonne sèche est une tuyauterie d’in-cendie, fixe, rigide, essentiellement installéedans les ERP et les IGH et munie, à chaqueniveau du bâtiment, d’une ou plusieurs prisesprécédées d’un robinet d’isolement. Elle estnormalement vide d’eau, destinée à êtreraccordée aux tuyaux des sapeurs-pompierset doit être signalée.

Les colonnes sèches seront maintenues enpermanence en bon état de fonctionnement.

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536Normes NF S 61-750NF S 61-221

4.2.5. Colonne humide (ou en charge)

La colonne humide, obligatoire dans lesIGH de plus de 50 mètres, est une tuyau-terie d’incendie, fixe, rigide et alimentée par uneréserve d’eau.

Ces colonnes doivent être disposées àl’abri du gel, obligatoirement dans des zonesprotégées (dispositif d’accès à l’escalier, esca-lier, gaine aménagée...).

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536NormeNF S 61-751

4.2.6. Poste d’incendie

A l’intérieur d’un établissement, l’installa-tion de postes d’incendie, rassemblant lesmoyens de lutte et de protection individuelleest vivement recommandée.

Par exemple, à proximité d’un robinet d’in-cendie armé, peuvent être regroupés desextincteurs des différents types, des appareilsrespiratoires isolants, des gants isolants, desappareils portatifs d’éclairage... De même, ilspeuvent être envisagés à proximité desbouches et poteaux d’incendie pour abriter lestuyaux, lances et autres matériels d’incendie.

Même si de tels postes sont créés, les instal-lations d’extincteurs isolés ou en batterie doiventêtre respectées conformément aux dispositionsdécrites au paragraphe 4.1.1, page 24.

4.3. Installations fixesd’extinction

Diverses installations fixes d’extinction,généralement automatiques mais parfoismanuelles, peuvent être réalisées lorsque lesrisques sont graves ou ponctuels (opérationsdangereuses de laboratoires ou d’ateliers,brûleurs de chaudières, stockage de produitsinflammables...) ou que la valeur du matériel àprotéger est grande (matériel informatique...).Ces procédés permettent d’éteindre un foyerd’incendie par une intervention précoce etrapide, en l’absence des occupants.

Une installation fixe comprend générale-ment cinq parties principales :- la source ou réserve de produit extincteur,- le réseau de distribution de l’agent extincteur,- les diffuseurs,- le dispositif de mise en œuvre,- le dispositif d’alarme.

4.3.1. Système d’aspersion par l’eau, type sprinkleur

Les éléments d’une installation de sprink-leurs sont les suivants :

• Les têtes d’arrosage ou sprinkleursproprement dits.

Fixées sur des tuyauteries, elles sont muniesd’un dispositif d’obturation, élément fusible ouampoule explosible qui se rompt sous l’actionde la chaleur, à une température déterminée

27

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Page 30: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

allant de 70°C à 130°C. Il existe de nombreux

modèles de sprinkleurs ayantdifférentes caractéristiquesde projection de l’eau, voirci-contre.

• Le réseau de distributionde l’eau

Il est dit :- sous eau lorsqu’il est en

permanence rempli d’eau,- sous air comprimé, ce

dernier s’évacuant sous lapression de l’eau lors de

l’ouverture du système,- à préaction quand les canalisations se

remplissent d’eau sur signal.

• Une ou deux sources d’alimentation dontles caractéristiques hydrauliques (débit etpression) ainsi que l’autonomie de fonctionne-ment dépendent du type d’activité.

• Un poste de contrôle, qui comporte unsignal d’alarme se déclenchant dès qu’unsprinkleur entre en action.

Lorsque le réseau est sous eau, la néces-sité de maintenir en permanence les installa-tions hors gel est impérative.

28

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Schéma d'une installation de sprinklers Grinnell®

Page 31: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Les sprinkleurs doivent être conçus et instal-lés selon les règles en vigueur et modifiés en casde variation de certains facteurs de risque.

Une installation de sprinkleurs nécessite unesurveillance et un entretien rigoureux ; il est indis-pensable de procéder aux contrôles périodiquespréconisés par l’installateur ainsi qu’aux opéra-tions de vérifications données par l’APSAD.

Ces contrôles et vérifications porteront sur :- les sources d’eau (en particulier vérification quoti-

dienne de la pression de distribution de l’eau deville, du niveau des réservoirs et nettoyage tousles trois ans des bacs) ;

- les canalisations (en particulier contrôle annuel dela teneur en antigel dans les zones concernées) ;

- les sprinkleurs (en particulier vérification semes-trielle de l’état des têtes ainsi que leur dégagement) ;

- les postes de contrôle...

NormesNF S 62 202 (grands garages)NF S 62 210NF S 62 211NF S 62 212S 62 214S 62 215APSADR 1 - Règle d’installation - Extinction automatique à eau -type sprinkleur

4.3.2. Système d’aspersion par l’eau, typerideau d’eau, drencher

Ces systèmes sont destinés à créer unrideau d’eau soit pour former un écran protec-teur, soit pour arroser des surfaces exposéesau rayonnement d’un incendie voisin.

Les installations comprennent :- un réseau de distribution d’eau, la source

d’eau devant toujours être disponible, indé-pendante et suffisante,

- les diffuseurs, qui assurent la formation du rideau. Toute installation doit être vérifiée deux fois

par an par l’installateur ou un vérificateur agréé.

APSAD R 9 - Règle d’installation - Rideaux d’eau (drenchers)

4.3.3. Système d’extinction par mousse

L’équipement ou le local à protéger est munid’une installation fixe destinée à produire et déver-ser la mousse (à moyen ou haut foisonnement). De

telles installations protègent plus particulièrementles stockages des produits pétroliers.

Les installations de ce type comprennentessentiellement :- une source d’eau,- un réservoir de produit émulseur,- un proportionneur assurant le mélange

émulseur/eau,- des vannes de distribution...- un ou des générateurs à mousse émulsion-

nant le prémélange avec l’air.

Il est nécessaire de prévenir le personnel carle déversement de grandes quantités de mousserisque de submerger les occupants obstruant lavision et créant des difficultés respiratoires.

Le personnel chargé du matériel doit êtreentraîné périodiquement à son utilisation. Lematériel doit être maintenu en état et l’émulseurcontrôlé tous les trois mois.

4.3.4. Installations fixes d'extinctionpar poudre

Elles ne s’appliquent qu’à des locauxd’étendue réduite et dans des cas particuliers :- dépôts d’hydrocarbures,- chaufferies,- dépôts de peintures,- laboratoires...

La poudre est propulsée par un gazcomprimé (dioxyde de carbone ou azote).

29

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Exemple de système d'extinction automatique à poudre pour chaufferies, transformateurs...

photo : Aréo-feu

Page 32: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

L’installation doit être vérifiée au moinsdeux fois par an. Il faut en particulier s’assurerque les diffuseurs ne sont pas bouchés (pous-sières...).

4.3.5. Installations fixes d’extinctionmettant en œuvre des gaz inertes

Le principe de l’extinction (cf. § 3.2.4,page 22) consiste dans le remplacement del’air (réduction de la concentration en oxygène)par le gaz inerte.

Les installations comprennent :- un système de détection automatique d’in-

cendie,- une réserve de gaz inerte,- un réseau de distribution,- un système de déclenchement,- des diffuseurs,- un dispositif d’alarme sonore,- un retardateur d’émission de gaz (pouvant

atteindre 30 secondes) qui permettra l’éva-cuation des personnes présentes.

Afin d’assurer une bonne étanchéité dulocal à protéger, les ouvertures doivent êtreautomatiquement fermées dès que l’installa-tion entre en action, comme doivent s’arrêterautomatiquement les installations de ven-tilation, de climatisation, de chauffage par ventilation...

• Dioxyde de carbone

Le dioxyde de carbone présente l’avantagede ne pas détériorer le matériel. Il convientcependant de prendre garde aux chocs ther-miques possibles sur des matériels sensibles.

La règle R 3 de l’APSAD fixe les condi-tions et précautions d’emploi des installationsfixes d’extinction fonctionnant au dioxyde decarbone. Elle prévoit une alarme sonore etvisuelle avertissant le personnel de sortirimmédiatement, des dispositions garantis-sant l’évacuation sûre du local avec un délaien principe égal ou inférieur à 30 secondes,selon conditions particulières.

30

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

1 - Double boucle de détection 2 - Tableau de signalisation et de commande3/4 - Alarme visuelle et sonore 5 - Nourrice 6 - Buses d'émission7 - Bouteilles Inergen 8 - Orifice calibré 9 - Déclencheur manuel

Mise en œuvre d'une installation Inergen®

Page 33: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Compte tenu du risque, la règle précitéeautorise le déclenchement manuel seul pendantla période d’occupation des locaux.

L’accès aux locaux, après émission de CO2,ne doit se faire qu’avec un appareil respiratoireisolant et le retour du personnel dans le localprotégé après émission de CO2 ne peut être auto-risé qu’après contrôle de la teneur en oxygène.

Les installations fixes d’extinction au CO2

doivent être vérifiées au moins deux fois par anpar l’installateur. Il faudra surtout se prémunircontre une fuite éventuelle de gaz.

Note d’information technique n° 239 du 16 septembre 1980Recommandation, relative aux installations fixes d’extinctionau dioxyde de carbone, de la CRAM de Normandie du 20 octobre 1980NormeNF EN 25923APSADR 3 - Règle d’installation - Extinction automatique à CO2

• Autres gaz inertes (Argonite®, Inergen®...)Pour ces gaz, des règles de l’APSAD sont

en cours d’élaboration. Dans l’attente de leurpublication, des règles probatoires du (ou des)installateur(s), recommandées par l’APSAD,doivent être suivies, afin que les niveaux desécurité demeurent équivalents à ceux dessystèmes au dioxyde de carbone. Les condi-tions et précautions d’emploi des installationsfixes d’extraction s’inspirent donc actuelle-ment, pour les agents extincteurs, de cellesfixées dans la règle R3 relative au dioxyde decarbone.

L’accès aux locaux, après émission dugaz, ne doit se faire qu’avec un appareil respi-ratoire isolant et le retour du personnel dans lelocal protégé après émission ne peut êtreautorisé qu’après contrôle de la teneur enoxygène.

Les installations fixes d’extinction mettanten œuvre des gaz inertes doivent être vérifiéesau moins deux fois par an par l’installateur. Ilfaudra surtout se prémunir contre une fuiteéventuelle de gaz.

Avis de la Commission d’évaluation de l’écotoxicité des substances chimiques du 19 décembre 1996, relatif à l’utilisation de certains substituts des halons pour lutter contre les incendies

4.3.6. Installations fixes d’extinctionmettant en œuvre des hydrocarbureshalogénés (halon 1301, FM 200®, CEA 410®,FE 13®...)

Le principe de l’extinction (cf. § 3.2.5,page 23) consiste essentiellement en une inhi-bition des flammes.

Le noyage d’un volume restreint s’effectuede la même façon qu’avec le CO2. Toutefois, levolume d’hydrocarbure halogéné nécessaireest plus faible. Les réservoirs peuvent êtreinstallés dans le local à protéger.

Comme pour le dioxyde de carbone, l’en-semble des contraintes impose l’étanchéité dulocal.

La règle R 2 de l’APSAD fixe les conditionset les précautions d’emploi des installationsfixes d’extinction fonctionnant au halon 1301.Elle prévoit des alarmes sonore et visuelleavertissant le personnel de sortir immédiate-ment, des dispositions garantissant l’évacua-tion sûre du local.

31

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Installation centralisée au FM 200®

schéma : Cerberus - Guinard

Page 34: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

L’accès aux locaux, aprèsémission de l’hydrocarburehalogéné et après confirmationde l’extinction, ne peut êtreautorisé que par un respon-sable du service sécurité, aprèsventilation. L’atmosphère dulocal ne doit plus contenir deproduits de combustion et dehalon résiduel.

Le halon 1301 est autorisé,dans les ERP, dans les locauxnon accessibles au public etdans ceux accessibles au publicsous certaines conditions.

Pour les nouveaux gaz halo-génés (FM 200®, CEA 410®, FE13®), des règles APSAD sont encours d’élaboration. Dans l’at-tente de leur publication, desrègles probatoires du (ou des)installateur(s), recommandéespar l’APSAD, doivent être suiviesafin que les niveaux de sécuritédemeurent équivalents à ceuxdes systèmes halon 1301. Lesconditions et précautions d’emploi des installa-tions fixes d’extinction s’inspirent donc actuelle-ment, pour ces agents extincteurs, de cellesfixées dans la règle R2 relative au halon 1301.

Les installations doivent être vérifiées aumoins deux fois par an par l’installateur. Il faudrase prémunir contre une fuite éventuelle de gaz.

Note d’information technique n° 233 du 7 novembre 1978Avis de la Comission d’évaluation de l’écotoxicité des substanceschimiques du 19 décembre 1996, relatif à l’utilisation de certainssubstituts des halons pour lutter contre les incendiesNormesNF EN 27201-1S 62-101S 62-102APSADR 2 - Règle d’installation - Extinction automatique à halon 1301

5. MAINTENANCE DU MATÉRIEL

Une réglementation très stricte régit l’en-tretien des matériels d’incendie. Elle indiqueessentiellement :

- la périodicité de l’entretien,- les parties soumises au contrôle,- les responsables des interventions de

vérification...

Un planning doit énumérer les opérationsd’entretien et de vérification (1) à effectuerconcernant :- les extincteurs mobiles,- les RIA,- les bouches et poteaux d’incendie,- les colonnes sèches,- les colonnes humides,- les installations d’extinction automatique à

eau - sprinkleurs,- les installations fixes d’extinction aux gaz,- les systèmes de détection incendie,- les appareils de désenfumage,- les portes coupe-feu...

(1) Vérification fonctionnelle : elle permet de s’assurer

que le matériel remplit bien ses fonctions.

Vérification technique : elle permet de prouver que le

matériel est conforme aux réglementations et elle est

assurée par du personnel qualifié agréé.

32

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Maintenance des extincteurs mobiles

Maintenance des RIA

Tous les mois contrôle visuel, vérification fonctionnelle

Tous les 6 mois vérification fonctionnelle indispensable, essai

Tous les ans vérification technique

Maintenance des bouches et poteaux d’incendie

Maintenance des colonnes sèches et colonnes humides

Tous les 3 mois contrôle visuel

Tous les ans vérifications fonctionnelle et technique

Tous les 3 mois accessibilité et présence, état extérieur, etc.

Tous les 6 mois opérations d’entretien et de surveillance prévues

par le constructeur ou le guide du CNMIS

Tous les ans opérations d’entretien prévues par le constructeur

ou le guide du CNMIS

A la 10ème année vérification du constructeur

Tous les jours contrôle visuel

Tous les 3 mois vérification fonctionnelle

Tous les ans vérifications fonctionnelle et technique

Page 35: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

R 7 - Règle d’installation - Détection automatique d’incendieR 15 - Règle de construction - Ouvrages séparatifs coupe-feuR 16 - Règle d’installation - Portes coupe-feuR 17 - Règle d’installation - Exutoires de fumées et dechaleur

CNMISGuide pour la maintenance des extincteurs mobiles -Vérifications techniques - Modes opératoires

Journal officielBrochure n° 5629 - Maintenance des installations dedétection incendie (GPEM/ME), 1987Brochure n° 5644 - Maintenance des extincteurs mobiles(GPEM/ME), 1987

Il est rappelé que, dans le cadre de laformation à la sécurité, chaque membre dupersonnel doit être incité à signaler les anoma-lies qu’il rencontre (par exemple, vérifier tousles jours que les bouches et poteaux d’incen-die sont accessibles).

Code du travailart. R 233-12-21Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477Instruction techniques nos 233, 239, 247et 248

IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536Instruction technique du 7 juin 1974

APSADR 1 - Règle d’installation - Extinction automatique à eau -type sprinkleurR 2 - Règle d’installation - Extinction automatique à halon1301R 3 - Règle d’installation - Extinction automatique à CO2R 4 - Règle d’installation - Extincteurs mobilesR 5 - Règle d’installation - Robinets d’incendie armés

33

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Tableau récapitulatif, très simplifié, des opérations de maintenance(Ce tableau reprend partiellement celui figurant dans la brochure CNPP/AFNOR "Sécurité incendie - Entretien et vérification du matériel")

1 sem. 1 mois 3 mois 6 mois 1 an qualitédes opérateurs

extincteurs CV aVT b

VT(IGH) c

RIA CV - VF VF VT dVT(IGH) c

bouches CV VF VF - VT dpoteaux VT(IGH) cd’incendie

colonnes CV VF - VT dsèches VF eet humides VT(IGH) c

sprinkleurs CV CV VF-VT-NE VF-VT a(1) NE

VF-VT bVF-VT(IGH) c

installations CV VF-VT VF afixes d’extinction VF-VT bà hydrocarbure VT(IGH) chalogéné

installations CV VF-VT VF afixes d’extinction VF-VT bà gaz inerte VT(IGH) c

détection CV-VF VF aincendie VF f(1) VT(IGH) c

(1) Cesinstallationsparticulièresdoivent êtremaintenues selon la consigneétablie par lefournisseur et/oule constructeur.

CV : ContrôlevisuelVF : VérificationfonctionnelleVT : VérificationtechniqueNE : Nettoyage

a : Exploitant ouinstallateur qualifiéb : Installateur ouvérificateur qualifiéAPSADc : Organismeagréé IGHd : Exploitant ouentreprisee : Sapeurs-pompiersf : Organisme ouinstallateur qualifiéAP-MIS

Page 36: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 37: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

35

ORGANISATION DES SECOURS

La conception et la mise en place de l’or-ganisation de la défense contre l’incendieconstituent une responsabilité du chef d’éta-blissement.

L’une des missions des comités d’hygiène,de sécurité et des conditions de travail(CHSCT) est de s’assurer de l’organisation etde l’instruction des équipes chargées desservices d’incendie et de sauvetage et deveiller à l’observation des consignes formuléespar ces services.

Il est indispensable, par ailleurs, que toutle personnel de l’entreprise reçoive une forma-tion particulière. Enfin, le matériel nécessaire àla lutte contre l’incendie doit faire l’objet d’unchoix judicieux, d’une disponibilité perma-nente, d’un entretien et de visites qui garantis-sent la sûreté et l’efficacité de son utilisation.

Code du travail art. R 232-12-17Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536

1. FORMATION ET INFORMATION DU PERSONNEL

La formation et l’information du personnelconstituent un maillon essentiel de la chaînede sécurité.

Elles sont destinées à tous les salariés,mais elles doivent intéresser tout particu-lièrement :- le personnel du service de sécurité,- les membres du CHSCT,- les secouristes,- le personnel d’encadrement,- le personnel de surveillance (surtout des

postes à risques),- les équipiers de première intervention,- le personnel chargé de l’évacuation,- les opérateurs de travaux par points chauds...

La formation et l’information doiventapporter à tous la connaissance sur le méca-nisme du feu, la prévention, les agents extinc-teurs, la maîtrise des différents feux. Ellesdoivent permettre en particulier au personneld’agir avec calme, précision et rapidité.

Elles apporteront donc des connaissancessur :- les notions essentielles de prévention tant géné-

rales que spécifiques (telles qu’on les retrouvedans les fiches de données de sécurité),

- les moyens de surveillance, de détection,d’alarme, d’alerte, de lutte...,

- les lieux (circulation, issues, sorties desecours...),

- la détermination de l’attitude à observer tanten cas d’alarme ou d’intervention que dansle comportement quotidien.

Elles doivent définir le rôle des équipiersde sécurité, mais surtout créer un état d’espritet une sensibilisation favorables à la sécurité.

L’information doit venir en complément dela formation et être complétée par des exer-cices pratiques :- mise en œuvre des extincteurs sur les diffé-

rentes classes de feu,

Page 38: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

- utilisation des autres moyens de lutte surfeux réels et spéciaux,

- rapidité d’intervention et manœuvred’équipe,

- attaque à plusieurs équipiers avec desproduits extincteurs différents et combinés,

- extinction avec le minimum de produit,- exercices combinés avec les sapeurs-

pompiers,- participation aux exercices d’évacuation.

Ces différents impératifs sont solidaires lesuns des autres et en négliger un seul compro-mettrait l’efficacité des efforts en cas desinistre.

Le Code du travail prescrit que des exer-cices et des essais aient lieu au moins tous lessix mois.

Le personnel non entraîné s’affole, utilisemal le matériel de lutte contre le feu, voire nel’utilise pas du tout. Les équipiers de premièreintervention sont génés dans leur action parl’évacuation du reste du personnel. De plus, ilest également indispensable, pour éviter lapanique, de procéder à des exercices d’éva-cuation comportant un appel du personnel aulieu de rassemblement.

Ce qu’il paraît nécessaire d’inculquer et demaintenir est résumé dans le tableau ci-après.

36

ORGANISATION DES SECOURS

Catégories de personnes

Toute personne de l’entreprise

Membres des équipes de 1èreintervention

Membresdes équipes de 2èmeintervention

Instruction théorique

• Que faire à ladécouverte d’un débutd’incendie dansl’établissement ?- transmission etdiffusion de l’alarme- interventionimmédiate

• Organisation del’évacuation

• Mesures de prévention

• Notions surcombustion, explosion

• Alarme, alerte

• 1ère intervention :matériel, organisation

• Evacuation

• Prévention dansl’entreprise

• Notions surcombustion, explosion

• Alarme, alerte

• Matériels d’interventionmobiles, fixes

• Organisation del’intervention

• Prévention dansl’entreprise

• Interaction avec lescorps publics depompiers

Instruction pratiqueEntraînement

• Exercices d’alarme suivisd’évacuation (conjugués avecexercices d’intervention ) : 2 par an

• Recommandé, un exercicepratique de manœuvred’extincteurs sur feu réel : 1 fois au moins

• Connaissance des locaux etinstallations où peut se situerla 1ère intervention.

• Exercice d’alarme etd’intervention dans l’entreprise(incendie simulé)

• Manœuvre d’extincteurs et derobinets d’incendie armés surfeux réels

• Connaissance des locaux etinstallations où peut se situerla 2ème intervention

• Exercices d’alarme etd’intervention dans l’entreprise(incendies simulés)

• Manœuvre d’extinction de feuxréels avec matériel de l’équipe

• Entraînement à l’emploid’équipements particuliers(appareils respiratoiresisolants, moyens d’éclairage,de transmission)

Brochures et documents de l’INRS utiles

ED 789 - Incendieet lieux de travail

ED 802 - Lesextincteurs mobiles

ED 541 -Eléments pour la rédaction desconsignes pour le cas d'incendiedans unétablissement

Moyens audiovisuels de l’INRS utiles

• Référence 566 - Quand le feu se déclare

• Référence 574 -L’extincteur. Pourquoi ?Comment ?

• Référence 576 - Petites causes, grandseffets

• Référence 578 -L’évacuation

• Référence 594 - La combustion

Page 39: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Exemple d'exercicepratique

Le personnel suscep-tible d’intervenir doit enparticulier être formé àl’utilisation des extincteurs.

Leur mise en actionse fera suivant des prin-cipes de base :- approcher le foyer du

côté opposé au mouve-ment des fumées ;

- attaquer le feu à la basedes flammes ; en cas de liquide inflammable,projeter la mousse horizontalement sur lasurface du liquide ;

- se méfier des possibili-tés de réallumage ;

- en cas de présence depièces sous tension, il sera généralementpréférable de couper lecourant électrique avantd’attaquer le feu...

Code du travail art. R. 232-12-21Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995APSADR 6 - Règle d’organisation -Service de sécurité incendie

2. CONSIGNES DE SÉCURITÉINCENDIE ET ORGANISATION DE LA DÉFENSE

2.1. Consignes générales

L’organisation de la défense contre l’incen-die est décrite dans les consignes que l’onpeut qualifier de “générales” pour le cas d’in-cendie. Ces consignes sont obligatoires pourles établissements réunissant plus decinquante personnes ou ceux où sont manipu-lées et mises en œuvre des matières inflam-mables et elles doivent être communiquées àl’inspecteur du travail.

Les consignes générales pour le cas d’in-cendie doivent contenir :

• Le (ou les) plan(s) de l’établissement,avec l’indication des points dangereux (stoc-kages de combustibles, de matières inflam-mables), des moyens d’intervention contre lefeu (extincteurs, RIA, exutoires de fumées...),des téléphones et des moyens d’alarme. Desrenseignements généraux sur l’établissementpeuvent être nécessaires pour expliquer etcompléter ce(s) plan(s).

• La méthode de transmission de l’alarmeà un point désigné de l’établissement (stan-dard, poste de pompiers d’usine, gardien...)par toute personne découvrant un sinistre (àqui ? par quel moyen ? de quelle manière ?), laméthode de diffusion de l’alarme à tout ou

37

ORGANISATION DES SECOURS

Exemple de plan d'évacuation et de consignes d'incendie

Page 40: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

partie de l’établissement (réseau de klaxonscodés, de haut-parleurs...) ; la diffusion et latransmission de l’alarme se feront souvent enmême temps et par les mêmes moyens,notamment dans les petites et moyennesentreprises, par la personne qui découvre undébut d’incendie.

• La méthode de transmission de l’alerteaux pompiers et aux secours extérieurs : parquelle personne ? avec quels moyens ? selonquelle procédure ? Dans les établissements dedimensions et d’effectif réduits, toutepersonne découvrant un sinistre naissantdevra transmettre l’alerte.

• L’organisation de la première interven-tion : par toute personne découvrant unsinistre (cela est recommandé), par deséquipes de trois ou quatre personnes dési-gnées dans chaque local ou groupe de locaux,et, éventuellement, pour chacune des équipesde travail alternantes.

• L’organisation de la deuxième interven-tion (dans des établissements où elle est envi-sagée), par une équipe de 5 à 10 pompiersd’entreprise - professionnels ou auxiliaires -désignés éventuellement pour chacune deséquipes de travail alternantes.

• L’organisation de l’évacuation : diffusionde l’ordre d’évacuation (signal, personnedonnant l’ordre), responsables (ceux-ci nedoivent pas avoir par ailleurs un rôle dans l’in-tervention contre le feu et doivent détenir habi-tuellement des fonctions de responsabilité) ;itinéraires et issues d’évacuation ; points deralliement.

• L’organisation des secours aux blessés :désignation des personnes qui en sont char-gées, lieux qu’elles doivent rallier, moyensqu’elles doivent utiliser. L’utilité et/ou la néces-sité de cette organisation peuvent être ressen-ties en dehors même de la situation incendie(cf. § 4, page 42).

2.2. Consignes particulières

Elles doivent être aussi brèves quepossible et ne contenir des consignes énumé-rées précédemment que ce que chaque

personne séjournant ou travaillant dans unlocal concerné, notamment ceux à risquesspécifiques, doit savoir.

1. L’alarme dans l’entreprise

• A qui donner l’alarme ? poste de pompiersd’entreprise, chef de sécurité... Dans depetites entreprises, on pourra prescrire à toutepersonne d’alerter directement le corps desapeurs-pompiers local.

• Par quel moyen donner l’alarme ? avertis-seurs spéciaux, téléphone, à la voix...

• Comment donner l’alarme ? Mots à dire (parexemple : feu à tel étage, dans tel local).

2. Comment intervenir immédiatement ?

• Si on a prévu que chaque personne doiveintervenir sur un début d’incendie : extincteursà utiliser, portes à fermer...

3. Évacuation

• Évacuation au signal indiqué ou sur l’ordrede telle personne ou sans autre ordre quel’alarme ?

• Par quel itinéraire évacuer le local et quelpoint rallier ?

• Les issues doivent être signalées.

Parmi les consignes spécifiques àcertains locaux, l’interdiction de fumer doittenir une place prépondérante. Cette mesuredoit être strictement observée dans lesendroits à haut risque d’incendie ou d’explo-sion (stockage de produits inflammables...).Les indications et affiches interdisant defumer doivent être apposées à l’intérieur et àl’extérieur du local.

2.3. Consignes spécifiques,destinées à des personnesdéterminées

Elles intéressent les personnes à quielles doivent être diffusées nommément. Ce sont :

38

ORGANISATION DES SECOURS

Page 41: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• Les consignes à la personne chargéed’alerter les pompiers (gardien, standardiste,poste de pompiers d’entreprise...) ou de faireappel à d’autres aides extérieures (SAMU,médecin, ambulance) avec l’indication desnuméros de téléphone, des textes exacts àdire...

• Les consignes aux chefs et membresdes équipes de première intervention : rôledes membres, équipements et moyens à utili-ser, liaisons à prendre...

• Les consignes aux chefs et membresdes équipes de deuxième intervention, s’il enexiste : signal et point de ralliement, articula-tion, fonctions des membres, équipements etmoyens à utiliser, liaisons à prendre, constitu-tion éventuelle d’un poste de commande-ment, coordination avec les corps depompiers extérieurs.

• Les consignes pour les personnesresponsables de l’évacuation (zone de respon-sabilité, itinéraires, contrôle, compte rendu).

• Les consignes pour les secouristes (lieuà rallier, matériels à employer), les ambulan-ciers (s’il en existe dans l’établissement).

• Les consignes pour les personnesdevant assurer des fonctions particulières :- personnes chargées de l’évacuation des

blessés, des brûlés (indication des hôpitauxcompétents locaux) ;

- électriciens (coupure de certains circuits,alimentation d’autres) ;

- responsables de chaufferie, de générateursd’énergie, de pompes, d’ascenseurs, del’alimentation et du stockage de combus-tibles liquides ou gazeux... (mise en sécu-rité des installations, coupure des éner-gies...) ;

- magasiniers ;- gardien, concierge, poste d’entrée (par

exemple pour l’accueil et le guidage despompiers) ;

- personnel du garage (évacuation, utilisationparticulière des véhicules) ;

- standardiste (liste des numéros de télé-phone des personnes à prévenir). Cettepersonne peut être chargée en particulierd’alerter les pompiers et d’appeler dessecours ou des concours extérieurs.

Dans les ERP et les IGH, l’organisation etles consignes de lutte contre l’incendie fontl’objet d’une réglementation spécifique.

Code du travailart. R. 233-12-20Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéBrochure JO n° 1477IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536Parcs de stationnements couvertsCirculaire du 3 mars 1975

3. PROCÉDURE D’ÉVACUATION,PLAN D’ÉVACUATION ET SIGNALISATION

1. Évacuation du local

Quand ? Evacuer au signal indiqué, ou surordre de telle personne, ou sans autre ordreque l’alarme.

Qui ? Tout le monde.

Comment ? Par quel itinéraire évacuer le local,quel point rallier et où attendre les respon-sables d’évacuation ?

2. Moyens d’évacuation

• Moyens intégrés à la conception

- utilisation des moyens structurels existantset aménagements d’issues de secours et decheminements préalablement étudiés,

- aménagement des points de ralliement,- affichage du nom des responsables de l’éva-

cuation.

• Moyens complémentaires

- échelles à crinoline,- échelles rigides repliables,- manches d’évacuation,- toboggans...

39

ORGANISATION DES SECOURS

Page 42: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

3. Responsables d’évacuation

- le décideur,- le chef de file (ou guide) : 1 pour 25

personnes,- le serre-file (ou dernier de la file) : 1 pour 25

personnes.

Tous les ascenseurs, monte-charges etescalators sont strictement interdits àl’évacuation.

Les dégagements doivent toujours êtrelibres. Aucun objet, marchandise ou matérielne doit faire obstacle à la circulation despersonnes ou réduire la largeur des dégage-ments au-dessous des minima.

Par ailleurs, les issues doivent être indi-quées, ainsi que leur direction à partir d’unpoint donné. Ce balisage doit être éclairé sil’éclairage normal fait défaut. La signalisation(tant verticale qu’horizontale) portera particu-lièrement sur les points suivants :- panneaux de signalisation ordinaires ou

photoluminescents (sous réserve de vérifica-tions fréquentes),

- signalisation des voies sans issues,- fléchage des sens d’évacuation,

- utilisation des pictogrammes,- établissement du plan d’éva-

cuation,- affichage des plans d’éva-

cuation dans une orientationévitant toute confusion...

La programmation des exer-cices d’évacuation sera faiteavec la direction, le CHSCT et,selon les cas, avec l’encadre-ment. Chaque exercice serasuivi d’une critique avec lesparticipants pour y apporter lesmodifications indispensables. Ilest utile que les exercices d’éva-cuation soient complétés pardes exercices d’intervention(exemple : recherche de per-sonnes, fermeture des vannes)dans le but d’étudier les interfé-rences entre l’évacuation et l’in-tervention. Les exercices d’éva-cuation doivent égalementprendre en considération le

comportement de chacun face à l’alerte incen-die et au feu.

La procédure d’évacuation doit tenircompte de toutes les personnes, extérieuresà l’établissement, présentes (visiteurs,livreurs, salariés des entreprises interve-nantes...).

En conclusion, bien préparer une évacua-tion, c’est :- conditionner et entraîner les occupants

(exercices d’évacuation en proscrivant le passage dans les vestiaires, le retoursans autorisation sur les lieux detravail...),

- tester la validité des consignes,- connaître le temps total d’évacuation, les

équipes dont on dispose, les hommes surqui s’appuyer, les chemins à emprunter,

- faciliter l’intervention des secours extérieurs.

Décret du 20 février 1992 (entreprises extérieures)Arrêté du 4 novembre 1993 (signalisation)NormesNF X 08-003 PictogrammesNF S 60-301 Plans d’évacuationED 541 Eléments pour la rédaction des consignes pour lecas d’incendie dans un établissement

40

ORGANISATION DES SECOURS

Évacuation

Page 43: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

41

ORGANISATION DES SECOURS

Extincteur Téléphone pour la luttecontre l'incendie

Douche de sécurité Rinçage des yeux Téléphone pour le sauvetageet premiers secours

Lance à incendie Echelle

Direction à suivre (signal d'indication additionnel aux panneaux ci-dessus)

Direction à suivre (signal d'indication additionnel aux panneaux ci-dessus)

Premiers secours Civière

Sortie et issue de secours

Panneaux de sauvetage et de secours

Panneaux concernant le matériel ou l'équipement de lutte contre l'incendie

Page 44: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

4. SECOURS ET SAUVETAGE

L’organisation des secours doit toujourset partout être prévue.

Tout chef d’entreprise est responsable dela sécurité et de l’organisation des secoursdans son établissement.

Les dispositions réglementaires ont fixéles obligations en personnel selon la taille desentreprises, en prévision des accidents éven-tuels :- secouristes dans les ateliers où s’effectuent

des travaux dangereux ou sur les chantiersemployant plus de 20 salariés pendant plusde 15 jours,

- infirmiers dans les établissements indus-triels de plus de 200 salariés.

Tout nouvel embauché doit obligatoire-ment recevoir une formation à la conduite àtenir en cas d’accident.

Si tous les salariés doivent être associésà la prévention, à l’organisation et à l’entraî-nement des équipes de secours, cettemesure est réglementaire pour les entreprisesde plus de 50 salariés.

Avant toute chose, il est nécessaire d’éta-blir un inventaire des dangers. Selon leurnature, des moyens de sauvetage peuventêtre indispensables :

1. Les masques et bouteilles d’aircomprimé pour intervention dans une enceinte polluée

Les appareils de protection respiratoireautonomes à air comprimé avec masquecomplet, à la disposition de personnels d’inter-vention formés et entraînés à les utiliser.

2. Les moyens de premiers secours en cas de brûlure thermique

Différents procédés de refroidissement àl’eau permettent d’effectuer les premierssecours.

D’une manière générale, il faut que cesmoyens soient disposés de façon à être :

- à proximité des zones de risque,- clairement identifiables,- facilement et rapidement accessibles.

Le personnel susceptible d’avoir à utiliserces équipements doit faire l’objet d’uneformation appropriée.

Les différentes possibilités sont :

• Douchettes autonomes portatives(“extincteurs verts”) permettant un arrosageimmédiat de la victime mais le plus souventinsuffisant en cas de brûlure étendue, leurusage bénéfique n’excluant donc pas lesautres moyens de refroidissement.

• Douches de sécurité distribuant une eauà une température de 20 à 25°C pendant 15à 20 minutes, de préférence avec des rampeslatérales assurant une aspersion de l’en-semble du corps ; la température de distribu-tion initiale ne doit en aucun cas être infé-rieure à 20°C de manière à éviter la survenued’un état de choc hypothermique chez unaccidenté ; les commandes d’ouverture et demaintien de l’aspersion peuvent être de diffé-rents types (commandes à main par paletteou tringle rigide, commandes au pied parplate-forme).

• Douches de sécurité d’un modèle diffé-rent dont les principales caractéristiques(thermiques et de débit) sont les mêmes queprécédemment, mais conçues de manière àce que l’accidenté puisse être allongé sur unesurface plan (planche de bois par exemple) ;la distribution de l’eau dans ce cas devraitêtre répartie sur tout l’ensemble du corps àl’aide de plusieurs têtes d’aspersion et/ou derampes munies de plusieurs jets.

• Baignoires de sécurité recouvertes entemps normal d’un papier protecteur, l’eauétant maintenue constamment à une tempé-rature de 25°C ; un des intérêts de cesystème est de pouvoir immerger l’ensembledu corps de la victime et de permettre unrefroidissement peu agressif pendant un lapsde temps suffisant.

• Gels d’eau : des produits de taillediverse (de la compresse à la couverture),recouverts d’un gel aqueux colloïdal, sontactuellement commercialisés. Ils permettentde refroidir efficacement des brûlures d’im-

42

ORGANISATION DES SECOURS

Page 45: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

portances différentes et assurent une couver-ture de la zone atteinte limitant les risquesd’infection. Ces systèmes sont particulière-ment utiles dans des zones où il n’est paspossible d’avoir de l’eau à température fixe.

Ces moyens de premier secours quidoivent être mis en œuvre le plus rapidementpossible afin d’éviter des complicationsmajeures seront accompagnés et suivis desgestes habituels de secourisme applicablesdans ces circonstances. L’évacuation de l’ac-cidenté devra se faire dans les meilleuresconditions.

Tous ces moyens doivent faire l’objet devérification périodiques.

L’utilisation d’un matériel de sauvetageou de secours particulier nécessitera unecompétence adaptée.

Code du travailart. R. 241-39 et R. 241-40Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 relative à laresponsabilité du chef d’entreprise dans l’organisation de la prévention

43

ORGANISATION DES SECOURS

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 46: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 47: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

La prévention est définie comme l’en-semble des mesures destinées à garantir lespersonnes et les biens contre certains risques.

La prévention incendie cherche d’abord àsupprimer les causes de déclenchement puis àassurer la sécurité des individus en cas d’in-cendie dans un bâtiment ; elle visera ensuite àéviter ou à limiter l’importance des dégâts dusau feu. Elle facilite l’intervention des secoursextérieurs.

1. CAUSES DE DÉCLENCHEMENTET DE PROPAGATIOND’INCENDIE . SUPPRESSION DES CAUSES

Ces causes, décrites aux paragraphes 2 et 3,page 8, vont être développées ici ainsi quequelques principes généraux concernant leursuppression.

1.1. Causes liées aux combustibles

1. Manipulation ou emploi de gaz ouliquides inflammables (leur grande volatilitéfavorisant leur propagation)

A proximité d’une source d’ignition, l’in-cendie peut être provoqué par un stockagedéfectueux, par un écoulement accidentel, parla présence de solvants ou par uneutilisation d’appareils non munis dedispositifs de sécurité réglemen-taires.

L’emploi des liquides inflammablesprésente un danger par suite de l’inflammabi-lité des vapeurs produites et de leur faculté deformer avec l’air des mélanges explosifs. Laquantification de la facilité avec laquelle ceux-ci s’enflamment est donnée par leur pointd’éclair.

Dans la mesure du possible, il ne faudraentreposer dans les ateliers que des quantitésnécessaires au travail d’une journée.

Point d’éclair : température minimale à laquelle, dans desconditions d’essais spécifiés, un liquide émet suffisammentde gaz inflammable capable de s’enflammermomentanément en présence d’une source d’inflammation.

Température d’auto-inflammation : température minimale àlaquelle un mélange, en proportion convenable, s’enflammespontanément.

Il importe de ne pas confondre tempéra-ture d’auto-inflammation et point d’éclair quisont deux caractéristiques indépendantes.

Les données ci-dessous explicitent, parexemple, la différence de fonctionnemententre le moteur diesel (auto-inflammation) et lemoteur thermique (point d’éclair).

Les mélanges de liquides inflammablesavec l’eau possèdent également un pointd’éclair, par exemple mélange eau/éthanol :

45

PREVENTION DE L’INCENDIE

% éthanol 100 95 80 70 60 50 40 30 20 10 5

Point d’éclair en °C 12 17,2 20,0 21,1 22,2 23,9 26,1 29,4 36,1 48,9 62,2

temp. d’auto-inflammation point d’éclair

gazole 250-280°C 70-120°C

essence 456°C - 38°C(indice octane 100)

Page 48: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

En dehors des vapeurs des liquides préci-tés, certaines installations comportent l’emploide gaz combustibles : gaz naturel, butane,propane, acétylène...

La limite inférieure d’inflammabilité ou d’explosivité (LII ou LIE) d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air est la concentration minimale en volume dans le mélange au-dessus de laquelle il peut être enflammé. La limite supérieure d’inflammabilité ou d’explosivité (LSI ou LSE) est la concentration maximale en volume dansle mélange au-dessous de laquelle il peut être enflammé.

Substance

acétate d’éthyle

acétone

2-butanone (méthyléthylcétone)

2-butoxyéthanol (butylglycol)

essence (ind. octane 60)

essence (ind. octane 92)

essence (ind. octane 100)

éthanol (alcool éthylique)

2-éthoxyéthanol (éthylglycol)

éthylène-glycol

gazole

n-heptane

n-hexane

méthanol (alcool méthylique)

2-méthoxyéthanol (méthylglycol)

4-méthyl-2-pentanone

(méthylisobutylcétone)

oxyde de diéthyle (éther éthylique)

2-propanol (alcool isopropylique)

toluène

m-xylène

o-xylène

p-xylène

46

PREVENTION DE L’INCENDIE

Table des températures d’ébullition, des températures d’auto-inflammation et des limites d’inflammabilité dans l’air de gaz usuels

Substance

acétylène

ammoniac

butane

éthylène

hydrogène

méthane

oxyde de carbone

propane

Températured’ébullition

(°C)

-83

-33

-1

-104

-252

-162

-190

-42

Températured’auto-

inflammation(°C)

300

650

287

450

500

535

605

450

Limites d’inflammabilitédans l’air

(% en volume)inf.

2,5

15

1,8

2,7

4

5

12,5

2,1

sup.

81

28

8,4

36

75

15

74

10

Table des températures d’ébullition, des points d’éclair, des températures d’auto-inflammation et des limites d’inflammabilité dans l’air de liquides usuels

Températured’ébullition

(°C)

77

56

80

171

-

-

-

78

135

197

150-300

96

69

64

124

118

35

83

111

139

144

138

Pointd’éclair

(°C)

-4

-20

-9

60

-43

-

-38

12

43

111

70-120

-5

-22

11

38

16

-45

11

4

27

32

27

Températured’auto-

inflammation(°C)

425

465

404

230

280

390

456

363

235

398

250-280

204

223

385

288

448

160

395

480

525

460

525

Limites d’inflammabilitédans l’air

(% en volume)inf.

2

2,6

1,4

(à 93°C)

1,1

1,4

1,5

1,4

3,3

1,7

(à 93°C)

3,2

0,6

1,05

1,2

6,7

2,5

1,2

(à 93°C)

1,9

2

1,2

1,1

1

1,1

sup.

11,5

13

11,4

(à 93°C)

10,6

7,6

7,6

7,4

19

15,6

(à 93 °C)

28

-

6,7

7,4

36

20

8

(à 93 °C)

36

12

7,1

7

7

7

Page 49: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

2. Installations de stockage des matièresdangereuses (1)

Ces matières dangereuses peuvent êtredes matières premières, des matières en trans-formation, des produits finis, des combustiblessolides, liquides, gazeux...

Le Code du travail précise :“Les locaux ou les emplacements dans

lesquels sont entreposées ou manipulées dessubstances ou préparations classées explo-sives, comburantes ou extrêmement inflam-mables, ainsi que des matières dans un étatphysique susceptible d’engendrer des risquesd’explosion ou d’inflammation instantanée, nedoivent contenir aucune source d’ignition

telle que foyer, flamme, appareil pouvantdonner lieu à production extérieure d’étin-celles ni aucune surface chaude susceptiblede provoquer par sa température une auto-inflammation des substances, préparations oumatières précitées.

Il est également interdit d’y fumer ; cetteinterdiction doit faire l’objet d’une signalisa-tion conforme à la réglementation en vigueur.

Ces locaux doivent disposer d’une venti-lation permanente appropriée.

Dans ces locaux, aucun poste habituelde travail ne doit se trouver à plus de dixmètres d’une issue donnant sur l’extérieur ousur un local donnant lui-même sur l’extérieur.

Si les fenêtres de ces locaux sont muniesde grilles ou grillages, ceux-ci doivent s’ou-vrir très facilement de l’intérieur.”

47

PREVENTION DE L’INCENDIE

Critères de classification Phrases de risque Symbole et indication de danger

Substances et préparations classées inflammables

• Liquides tels que 21 °C ≤ PE ≤ 55 °C R10 Pas de symboleInflammable ni d'indication de danger

Inflammable

Critères de classification Phrases de risque Symbole et indication de danger

Substances et préparations classées facilement inflammables

• Solides susceptibles de s'enflammer facilement après un contact avec une source d'inflammation et qui continuent à brûler ou se consumer après élimination de cette source.

R11

• Liquides de PE < 21 °C, mais qui ne sont pas extrêmement inflammables.Facilement inflammable

• Qui au contact de l'eau ou de l'air humide, dégagent des gaz R15 extrêmement inflammables à raison de 1 l/kg/h minimum Au contact de l'eau dégage

des gaz extrêmement inflammables

• Susceptibles de s'échauffer et finalement de s'enflammer au contact R17de l'air à température ambiante et sans apport d'énergie Spontanément inflammable à l'air

Facilement inflammable

Critères de classification Phrases de risque Symbole et indication de danger

Substances et préparations classées extrêmement inflammables

• Liquides de PE < 0 °C et température d'ébullition ≤ 35 °C.R11

• Gazeuzes qui, à température et pression ambiantes, sont inflammables à l'air. Extrêmement inflammable

Extrêmement inflammable

}

}

(1) Cf. la brochure INRS ED 753 "Stockage et transva-

sement des produits chimiques dangereux".

Page 50: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Pour les stockages de matières inflam-mables ou de produits combustibles, lesmesures de prévention devront prendre enconsidération les points suivants :- emplacement, voies d’accès,- matériaux de construction, cloisonnement,- électricité,- aération,- rétention, transfert et manutention...

Nous insistons tout particulièrement sur lestockage des bouteilles de gaz comprimés :- elles doivent être stockées de préférence

sous abri extérieur les protégeant du soleil etdes intempéries, à distance de lieux oulocaux occupés, ou dans un local séparé parun mur de maçonnerie de locaux occupés,

- les locaux ou abris ne doivent pas être situésen sous-sol,

- ils doivent être construits, dans toute lamesure du possible, en matériaux noncombustibles et non fragiles,

- ils doivent être bien aérés et ne pas êtrechauffés,

- les installations électriques doivent êtreréduites à l’indispensable, soit par deslampes placées à l’extérieur sous verredormant, soit par des appareils d’éclairagepour atmosphères explosives,

- il doit être interdit d’utiliser des feux nus etde fumer dans les locaux à proximité,

- il est recommandé de séparer les uns desautres les groupes de bouteilles...

Code du travailart. R. 232-12-14 et R. 232-12-15Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995Installations classéesBrochure JO n° 1001

3. Echauffements spontanés

Les matières organiques (chiffons, liège,sciures...) imprégnées d’huiles, de matièresgrasses, d’essence de térébenthine... onttendance à l’inflammation spontanée.

Les huiles et graisses sont facilementsoumises à une oxydation exothermique et,par suite, à un échauffement spontané.Lorsque les conditions favorisent une oxyda-tion rapide, ces composés ont tendance àproduire de la chaleur et à s’enflammer.

Les tas de charbon, de produits métal-liques (tournures, copeaux...)... peuvent égale-ment être le siège de combustion de ce type.

Le caractère aggravant de cette réactiontient au fait que ses effets sont à retardement,ce qui entraîne fréquemment le déclenche-ment du sinistre aux périodes où lasurveillance est plus faible (nuits, week-ends...).

4. Réactions chimiques dangereuses (1)

Une réaction exothermique non maîtriséepeut engendrer un échauffement pouvantaller jusqu’à l’inflammation des produitsréactionnels.

5. Fermentation, oxydation lente

La simple condensation de l’eau-vapeurdans la matière peut être à l’origine de fermen-tations et élever suffisamment la températurepour accélérer les réactions d’oxydationjusqu’à obtenir l’auto-inflammation desproduits stockés.

En particulier, c’est ce qui peut se produirelors du stockage par accumulation (silos...) decertains produits (céréales, oléagineux, sucre...).

6. Explosions dues à une accumulation de vapeurs, gaz ou poussières formantavec l’air des mélanges explosifs en présence d’une énergie d’activation (2)

1.2. Causes liées aux comburants

Les comburants sont soit des corpschimiques très électronégatifs (oxygène,fluor...), soit des composés où ces élémentsélectronégatifs sont très faiblement liés(peroxydes, chlorates, acide nitrique...).

Nous insisterons plus particulièrement surl’oxygène, les peroxydes et certains selsoxygénés (chlorates, nitrates).

48

PREVENTION DE L’INCENDIE

(1) Cf. la brochure INRS ED 697 "Réactions chimiques

dangereuses".

(2) Cf. la brochure INRS ED 335 "Les mélanges

explosifs".

Page 51: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• L’oxygène

L’oxygène est le comburant type le plusrépandu ; il est un des constituants de l’air oùil entre pour 21%.

Les propriétés de l’oxygène donnent nais-sance à un certain nombre de risques qu’il fautbien connaître si l’on veut éviter les accidents.

En atmosphère suroxygénée, liée généra-lement à une fuite ou à l’utilisation d’un postede soudage, le comportement des matériauxdiffère de celui qu’ils présentent dans l’air.L’augmentation de la concentration de l’oxy-gène dans l’air modifie les conditions de lacombustion : - la quantité de chaleur nécessaire à l’inflam-

mation diminue ;- la vitesse et la température de combustion

s’élèvent.

Rappelons en particulier les feux de vête-ments, avec conséquences graves, associés àune atmosphère contenant un excès d’oxy-gène :- les textiles s’enflamment et se consument

plus rapidement dans une atmosphère enri-chie que dans l’air normal,

- il y a augmentation de la chaleur desflammes produites par la combustion destextiles,

- les textiles souillés d’huile ou de graisses’enflamment plus facilement que les textilespropres...

Une règle importante de sécurité consisteà faire mesurer la teneur en oxygène dans uneenceinte par les travailleurs appelés à s’yrendre.

La ventilation avec de l’oxygène est à proscrire.

L’introduction d’un gaz inerte (“inertage”)dans un mélange d’air avec un gaz ou desvapeurs inflammables engendre l’appauvris-sement relatif du mélange en oxygène ; au-dessous d’une certaine proportion de celui-ci, l’inflammation est impossible. Par contre,si la concentration de l’oxygène dans l’air esttrop faible (cf. § 4.1, page 10), le sang ne seraplus suffisamment oxygéné, ce qui entraînerades phénomènes d’asphyxie.

L’emploi de gaz inertes pour rendre ininflammable une atmosphère ou un liquidetrouve son application dans les cassuivants :- stockage de liquides inflammables dans

tous types de réservoirs ou de citernes ;- transferts, dépotages et soutirages de

liquides inflammables par mise sous pressionde gaz inerte des réservoirs, fûts..., auxquelssont raccordées des canalisations ;

- traitement et opérations sur des liquidesinflammables ou en présence de telsliquides, dans des réacteurs, des fours, descolonnes de distillation, des citernes oud’autres enceintes (par exemple, le lavage àchaud des citernes contenant des résidusd’hydrocarbures à bord des pétroliers) ;

- essorage et séchage de produits pour l’élimi-nation de liquides inflammables (solvants) ;

- purge d’installations de traitement (réac-teurs, fours...) après fonctionnement et enattente d’un prochain démarrage...

Les différents gaz inertes utilisés sont, leplus fréquemment, l’azote, le dioxyde decarbone, l’hélium, l’argon...

49

PREVENTION DE L’INCENDIE

Critères de classification Phrases de risque Symbole etindication de danger

Substances et préparations classées comburantes

• Peroxydes organiques ayant des caractéristiques inflammables même R7lorsqu'ils ne sont pas en contact avec d'autres matériaux combustibles. Peut provoquer un incendie

• Autres substances et préparations comburantes, y compris les peroxydes R8inorganiques, qui peuvent s'enflammer ou augmenter les risques d'inflammabilité Favorise l'inflammationlorsqu'elles sont en contact avec des matériaux combustibles. des matières combustibles

• Autres substances et préparations, y compris les peroxydes inorganiques, R9devenant explosibles lorsqu'elles sont mélangées avec des matériaux combustibles, Peut exploser en mélangepar exemple certains chlorates. avec des matières combustibles

Comburant

Page 52: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

• Les peroxydes (1)

Les peroxydes organiques sont utilisésprincipalement comme catalyseurs de poly-mérisation, dans l’industrie du caoutchouc,des matières plastiques (par exemple :peroxyde de cumyle, peroxyde de lauroyle,peroxyde de benzoyle...).

Des peroxydes inorganiques (parexemple : peroxyde d’hydrogène ou eauoxygénée) sont utilisés comme agents deblanchiment pour des textiles ou les pâtes àpapier et en laboratoire pour diverses réac-tions chimiques.

Ils se caractérisent par leurs propriétésoxydantes et comburantes ainsi que par unegrande instabilité chimique.

Les peroxydes ont, à l’état pur, despropriétés explosives. Pour cette raison, ilssont commercialisés sous forme de mélangesavec d’autres substances :- mélange avec un solvant ou un produit liquide

à point d’ébullition élevé (flegmatisant),- dilution du produit avec une certaine quan-

tité d’eau,- certains peroxydes organiques solides sont

additionnés d’une substance visqueuse(phtalate...) pour former une pâte qui, en casd’incendie, brûle moins vite.

Le moyen d’extinction d’un feu impliquantun peroxyde sera adapté à la nature de celui-ci (consulter la fiche de données de sécurité).

• Les sels oxygénés

- Le chlorate de potassium est utilisé dans lafabrication des allumettes, l’industrietextile, la pyrotechnie ; le chlorate desodium est utilisé pour le désherbage, pourle blanchiment des pâtes à papier, dans l’in-dustrie textile...

- Les nitrates : les nitrates de sodium et depotassium sont surtout utilisés, enmélanges fondus, comme bain de trempede pièces métalliques ; le nitrate d’ammo-nium est lui utilisé soit comme engrais, soitcomme constituant d’explosifs nitratés.

Tous ces composés sont des comburantspuissants qui réagissent violemment avec lesréducteurs et les matières combustibles. Ilssont plus spécialement dangereux lorsqu’ilssont en poudre fine.

En cas d’incendie où sont impliquées cessubstances, l’agent d’extinction préconisé,en règle générale, est l’eau qui agit par refroi-dissement. Il faut rappeler que les combu-rants contiennent en eux-mêmes l’oxygènenécessaire à leur combustion.

1.3. Causes liées aux sources d’activation

1. Appareils de chauffage

Dans les établissements possédant desappareils à combustion en chaufferie indépen-dante, les risques sont limités. Ils sont plusimportants en cas d’usage d’appareils à feunu ou d’appareils utilisant du gaz ou du fuelsitués dans les ateliers.

Il faudra éviter que les installations tech-niques ne deviennent autant de sources ou decauses de propagation d’incendie parmauvaise conception.

Les installations de chauffage et decombustion (fours, générateurs de vapeur,séchoirs...) présentent des risques d’incendie.Certaines font l’objet d’une réglementationtrès abondante et spécifique. Le lecteur serapprochera de la réglementation propre aucas qui l’intéresse.

Des organismes techniques ont élaborédes recommandations ou des spécificationsprécises et détaillées sur l’emploi descombustibles liquides et gazeux.

Dans les installations de chauffage et decombustion, l’attention sera particulièrementattirée sur :- la séparation du stockage de combus-

tible et de la chaufferie ou des fours, une chaufferie n'est pas un lieu de stockage,

- la ventilation de la chaufferie ou desateliers où sont situés des fours,

- les dispositifs de sécurité sur les brûleurs àfioul ou à gaz,

50

PREVENTION DE L’INCENDIE

(1) Cf. la fiche INRS ED 41 "Peroxydes".

Page 53: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

- l ’ é v a c u a t i o n des cendres etde mâchefer encas de combus-tibles solides,

- l’établissementdes conduits defumée ; l’emploid’appareils dechauffage indé-pendants peutprésenter desrisques d’incen-die et mêmed’explosion.

L’emploi d’ap-pareils à feu nu doitêtre interdit danstous les ateliers où peut régner une atmosphèredangereuse.

Il faut tout particulièrement rappeler quedes accidents, souvent graves, sont survenuslors d’opérations de réchauffage de gazolelorsque celui-ci paraffine dans des conditionsde grand froid.

Code du travailart. R. 232-12-8 à R. 232-12-12Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995Arrêté du 23 juin 1978ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéBrochure JO n° 1477IGHArrêté du 18 octobre 1977 modifiéBrochure JO n° 1536

2. Travaux par points chauds (soudage au chalumeau ou à l’arc électrique,oxycoupage...)

Ces travaux appellent des mesurespréventives et des mesures de surveillancependant et après les opérations. La procéduredu “permis de feu” doit leur être appliquée (cf.modèles de permis de feu ci-après). Le permisde feu est délivré par le chef d’entreprise ouson représentant qualifié, pour chaque travailde ce genre exécuté soit par le personnelpropre de l’entreprise soit par celui d’uneentreprise extérieure.

Les travaux occasionnels de mainte-nance et d’entretien, dont on ne se préoc-cupe pas assez, sont une source majeured’incendies.

Les sinistres imputables à des opérationsde cette nature représentent en nombre envi-ron 12 % des sinistres de cause connue.

Travaux par point chaudOrdonnance (Paris) du 16 février 1970 Installations classéesBrochure JO n° 1001Recommandation CNAM R 266 Entreprises extérieuresDécret du 20 février 1992

3. Etincelles d’origine mécanique

La formation de ces étincelles se rencontredans toute une gamme d’activités indus-trielles :- coupage, sciage ou découpage à froid des

métaux, perçage de trous dans un matériau,- abrasion, frottement de deux surfaces l’une

contre l’autre,- impact, utilisation d’outils à main, chute

d’objets lourds...

La formation d’étincelles d’origine méca-nique peut être réduite par la mise en œuvre decertains matériaux et matériels.

51

PREVENTION DE L’INCENDIE

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 54: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

52

PREVENTION DE L’INCENDIE

Exemple de permis de feu (autorisation de travaux avec points chauds)

Page 55: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

53

Parmi ceux-ci, figurent les outils “anti-étin-celants”. Ces outils sont le plus souvent réali-sés en alliage à base de cuivre, en tout casen alliages inoxydables et plus doux quel’acier à outils. Dans la pratique, après unecertaine durée d’utilisation de l’outil, desfragments de matériau plus dur s’incrustentdans l’alliage ; le frottement entre l’outil et lapièce travaillée s’apparente alors au frotte-ment entre métaux durs et devient beaucoupplus susceptible de donner lieu à la formationd’étincelles incendiaires. L’utilisation d’outilsanti-étincelants peut donc réduire le risqued’inflammation par étincelles de frottement,mais non l’éliminer.

Remarque : l'utilisation d’alliages ou demétaux légers, c’est-à-dire de faible densité,qui réagissent fortement avec l’oxygène, doitêtre exclue en atmosphère potentiellementinflammable.

Norme NF E 74-400(outils à main revêtus pour travail en atmosphèresexplosibles)

4. Foudre

Un des éléments fondamentaux d’unebonne protection contre les effets de la foudreest le réseau de terre. Son rôle est d’écoulerles courants dans le sol, sans créer des diffé-rences de potentiel dangereuses. Ce réseaudoit être conçu pour offrir au courant de foudrele trajet le plus direct jusqu’à la prise de terre.

Arrêté du 28 janvier 1993(Installations industrielles classées)NormesNF C 17-100Installations de paratonnerresNF C 17-102Protection des structures et des zones ouvertes contre la foudre par paratonnerre à dispositif d’amorçage

5. Courant électrique

Si les incendies provoqués par l’électri-cité sont fréquents, ils surviennent le plussouvent en raison de la vétusté et du carac-tère improvisé des installations, de l’isole-ment défectueux des conducteurs, de leursurcharge, de résistance de contacts malétablis, qui provoquent des échauffements

dangereux ou par des installations nonappropriées aux atmosphères des locaux(ambiance explosive ou humide).

Les mesures de prévention relatives auxrisques d’incendie dû à ces installationspeuvent être brièvement résumées :- assurer la conformité des installations à la

réglementation et aux normes,- ne pas modifier sans raison le calibre des

fusibles ou disjoncteurs,- attacher une attention particulière à la qualité

des installations électriques en locauxhumides ou atmosphères dangereuses,

- veiller à l’entretien et au bon état des appa-reils amovibles, des câbles, prises de courant,mises à la terre, appareillages divers, en parti-culier, ne tolérer aucune anomalie provoquantun échauffement : détérioration d’isolant entreconducteurs ou entre conducteurs et masses,résistances de contact et de liaisons anorma-lement élevées, en effectuant, par exemple,un contrôle thermographique périodique,

- assurer la vérification périodique réglemen-taire des installations et procéder aux répa-rations nécessaires,

- disposer sous les transformateurs un dispo-sitif de rétention pour la récupération del’huile des appareils en cas de détériorationde l’enveloppe,

- aérer les locaux de charge des accumula-teurs (à titre d’exemple, une batterie de trac-tion au plomb de 510 Ah à la tension nomi-nale de 12 V est chargée pendant 14 heures,l’intensité continue fournie pendant lapremière heure étant de 60 A ; le volumed’hydrogène dégagé durant la charge est aumaximum de 832 litres).

Recommandation CNAM R 215 Batteries d’accumulateursDécret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à laprotection des travailleurs dans les établissements quimettent en œuvre des courants électriques.Arrêté du 19 décembre 1988 relatif au choix et conditionsd’installation des matériels électriques sur les emplacementsprésentant des risques d’explosion.Réglement de sécurité des ERPBrochure JO n° 1477Réglement de sécurité des IGHBrochure JO n° 1536Installations classéesBrochure JO n° 1001Arrêté-type n° 2925

PREVENTION DE L’INCENDIE

Page 56: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

54

PREVENTION DE L’INCENDIE

Autre exemple de permis de feu (recto-verso)

Page 57: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

55

PREVENTION DE L’INCENDIE

documents : CNPP

Page 58: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

6. Electricité statique

L’électricité statique est une cause indirected’incendie. En effet, elle peut provoquer des étin-celles qui interviennent comme énergie d’activa-tion dans le triangle du feu. Un corps est capablede se charger électriquement par frottement, frac-tionnement et contact. De nombreuses opéra-tions sont génératrices d’électricité statique :- mouvement sur des rouleaux de courroies de

transmission, de bandes transporteuses...- transport de liquides dans des canalisations,- remplissage et vidange de réservoirs conte-

nant des liquides,- utilisation de pistolets électrostatiques (pein-

tures),- fabrication et transport de matières pulvéru-

lentes,- détente de gaz comprimés ou liquéfiés et de

jets de vapeurs,- etc.

Pour prévenir la formation ou l’accumula-tion des charges électrostatiques partout oùelles sont susceptibles de se libérer, on adop-tera certaines mesures de prévention,d’ailleurs largement décrites et explicitéesdans la brochure INRS ED 507 : - humidification de l’atmosphère,- remplissage par le bas (en source) pour les

liquides de préférence au remplissage par lehaut (en pluie),

- augmentation de la conductibilité des corpsisolants,

- mise à la terre,- neutralisation des charges engendrées sur

les corps non conducteurs,- réduction des frottements,- etc.

7. Echauffements mécaniques

Les machines peuvent être le sièged’échauffements locaux. Ce dégagementd’énergie voit son origine dans le frottement encontinu entre différents éléments matériels,souvent lié à des conditions anormales (parexemple arrêt du circuit de refroidissement).

Les températures atteintes peuvent êtretrès élevées.

8. Soleil

L’action du soleil peut être accrue par l’ef-fet de lentille de certaines vitres, ce qui

provoque un échauffement dangereux.L’exemple le plus caractéristique est le géné-rateur d’aérosol posé sur la plage arrière d’unevoiture (effet de loupe de la lunette).

9. Imprudence des fumeurs

Il y a lieu d’attirer l’attention sur le dangerdes cigarettes et sur la nécessité de mettre descendriers efficaces à la disposition desfumeurs et d’être intransigeant sur l'interdic-tion de fumer lorsqu'elle est prescrite.

Une cigarette allumée est à plus de 500 °Cet atteint 1 000 °C lors de l’aspiration.

Loi du 10 janvier 1991Décret du 29 mai 1992

2. CONCEPTION ET CONSTRUCTION DES BÂTIMENTS

Etant donné les causes d’extension d’unfoyer précédemment décrites, l’incendie sepropagera facilement si :- les matières combustibles existent en

grande quantité au voisinage du foyer initial,- le local où il a pris naissance contient des

canalisations de fluides combustibles,- les matériaux constituant les parois (plan-

chers, murs, plafonds) sont combustibles,- les gaz et fumées s’évacuent difficilement,

envahissent le local et rendent l’interventionplus difficile,

- les moyens de détection sont inexistants oune fonctionnent pas,

- l’alerte est donnée tardivement,- les moyens de lutte contre le feu sont insuf-

fisants ou inopérants (manque d’eau parexemple),

- le personnel non entraîné s’affole, utilise malle matériel de lutte contre le feu ou ne l’utilisepas du tout,

- les équipiers de première intervention sontgênés dans leur action par l’évacuation dureste du personnel...

La prévention du feu consistant essentiel-lement dans l’étude des diverses causes

56

PREVENTION DE L’INCENDIE

Page 59: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

d’éclosion et de propagation d’incendie etdans la recherche des remèdes les plus effi-cients, la construction des bâtiments et leursaménagements intérieurs entreront pour unepart aussi importante dans cette préventionque les techniques d’exploitation.

2.1. Généralités

La construction des bâtiments des lieux detravail et l’aménagement des locaux serontconformes aux réglementations.

Pour intégrer la sécurité lors de la concep-tion et la réalisation des lieux de travail, onpeut se référer à la brochure INRS ED 773“Conception des lieux de travail” qui donneune approche globale du problème.

Code du travailart. R. 235-1 à R. 235-5Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995

Compte tenu de la nature des fabrications,le choix des matériaux et le type de construc-tion sont très importants et conditionnentd’ailleurs le taux des primes d’assurance ; cechoix doit être fonction des risques queprésenteront soit le stockage des produits soitles processus de fabrication...

2.2. Implantation des bâtiments

L’implantation doit permettre l’évacuationrapide des personnes, en cas d’incendie. Deplus, elle doit faciliter l’accès des équipes depremiers secours et des secours extérieurs.

L’implantation et les dimensions des voiesde circulation, tant intérieures qu’extérieures,doivent être déterminées de telle façon que lespiétons ou les véhicules puissent les utiliserfacilement, en toute sécurité, conformément àleur affectation. Les travailleurs employés àproximité de ces voies de circulation ne doiventencourir aucun danger (1).

Des dispositions doivent être prises pourassurer la maintenance de certaines installa-tions (postes de surveillance, installationsélectriques, éclairage de sécurité, ascenseurs,galeries techniques...).

Les postes de travail doivent être aména-gés de telle façon que les travailleurs puissentles quitter rapidement en cas de danger etpuissent être rapidement secourus, si néces-saire.

Lorsque des dépôts, magasins ou atelierscontiennent des matières dangereuses, ilsseront installés dans des bâtiments isolés, àl’épreuve du feu. Leur implantation devraprendre en compte :- la facilité d’accès des pompiers pour l’at-

taque du feu,- les dispositions pour l’évacuation du person-

nel,- la direction des vents dominants et la pente

du terrain, facteurs de propagation auxinstallations voisines,

- les trajets probables des gaz et fuméesgénérés par l’incendie.

2.3. Les matériaux

Le comportement au feu des matériaux estfixé en fonction de deux critères (cf. § 4.2,page 12) :- celui de la réaction au feu, combustibilité et

degré plus ou moins grand d’inflammabilitédu matériau en tant qu’aliment de l’incendie,

- celui de la résistance au feu, qui concerne laprotection mécanique que le matériau peutassurer en fonction de la durée d’exposition aufeu et de l’accroissement de la température.

La tenue au feu des structures doitpermettre à celles-ci de rester stables aumoins pendant l’évacuation des personnes.

Le béton armé est un matériau ayant unbon comportement au feu et actuellement leplus employé. Il peut être détérioré, plus oumoins détruit, et s’affaisser si l’enrobage desfers n’est pas suffisant du côté attaqué par lefeu.

La construction métallique, quoiqueincombustible, subit des déformations à hautetempérature. L’acier perd sa résistance auxtempératures élevées : à 550 °C elle se trouve

57

PREVENTION DE L’INCENDIE

(1) Cf. la brochure INRS ED 715 "La circulation dans l'en-

treprise. Méthode de recueil de données pour déterminer

les zones de croisements multiples".

Page 60: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

58

PREVENTION DE L’INCENDIE

Quelques exemples de degré de résistance au feu de matériaux courants (1)

CF : coupe-feu . PF : pare-flammes . SF : stable au feu

(1) D'après la revue "Bâtir" (décembre 1974). Des informations complètes figurent dans des répertoires de matériaux

classés au feu.

– Voile en béton de 5 cm :– sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn– avec enduit mortier de 1,5 cm, face exposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h– avec enduit plâtre de 1,5 cm, face exposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 2 h– avec enduit plâtre de 1,5 cm, 2 faces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h

– Maçonnerie de parpaings creux : – de 10 cm, sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn– de 15 cm, sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 15 mn– de 10 cm, avec enduit mortier, 1 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h 20 mn

PF > 4 h– de 15 cm, avec enduit mortier, 1,5 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 40 mn

PF > 6 h– de 20 cm, avec enduit plâtre, 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 6 h

– Maçonnerie de parpaings pleins :– de 10 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 2 h– de 15 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 45 mn– de 20 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 6 h

– Maçonnerie de briques creuses de 5 cm :– sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn– enduite de plâtre, 1 cm sur chaque face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h 45 mn

– Maçonnerie de briques creuses de 15 cm :– hourdées au mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PF > 6 h CF-2 h– enduite de plâtre, 1 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 10 mn– enduite de plâtre, 1 cm sur 2 faces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 30 mn

– Cloison de carreaux de plâtre pur plein :– de 5 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 2 h 30 mn– de 7 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 30 mn

– Poteau chêne de 15 ~ 15 ~ 230, charge 10 tonnes :– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 0 h 50 mn– enduit sur grillage, plâtre 1 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 20 mn– enduit sur grillage, plâtre 2 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 55 mn

– Poteau en béton armé de 15 ~ 15 ~ 230, charge 10 tonnes :– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn– enduit sur grillage, plâtre 1 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 2 h 45 mn– enduit sur grillage, plâtre 2 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 3 h 15 mn

– Poutre métallique H.N. 100, longueur 230 cm,charge 10 tonnes :– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . non classable– enduit sur grillage, plâtre 1 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h– enduit sur grillage, plâtre 2 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn

– Poteau métallique H.E. 140 B, hauteur 227,5 cm,charge 50 tonnes :– avec plâtre sur lattis, 2 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn– avec plâtre sur lattis, 3 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 2 h

– Dalle en béton armé, pleine, de 140 mm épaisseur :– sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h– avec enduit plâtre spécial de 1 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 20 mn– avec enduit plâtre spécial de 2 cm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 6 h

– Portes de menuiserie :– en panneaux de particules de 40 mm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn– en chêne massif de 35 mm .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn

Page 61: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

réduite de moitié, à 800 °C l’acier sedéforme et plie sous son proprepoids. L’enrobage des piliers ou despoutres par des matériaux isolantsaugmente notablement leur résis-tance au feu. Le revêtement desstructures par flocage à l’amianteest interdit.

Contrairement aux idées reçues,les structures en bois offrent, en cas d’incendie, une bonne résis-tance, la vitesse de décompositionau feu du bois étant faible (cf. § 3,page 8).

La distillation de gaz inflammablesdu bois commence à 180 °C. Lesmoyens suivants sont employéspour éviter ce risque :- l’ignifugation, soit à cœur, soit

superficielle (il faut faire attentionau problème des conditions d’ap-plication et à l’efficacité limitéedans le temps),

- l’enrobage.

Les bois lamellés-collés fontégalement partie des matériaux enbois utilisés. Le tableau ci-aprèsdonne, à titre indicatif, l’influence decertaines colles sur la tenue au feu (durée 15minutes) de poutres en bois lamellé-collé :

Les voligeages en bois de cloisons ou detoitures sont, en revanche, des élémentsdangereux par leur facilité à propager rapide-ment l’incendie.

Le plâtre est un excellent matériau deconstruction et de revêtement ; sous uneépaisseur de 5 cm, il résiste 3 h à une tempé-rature de 1 000°C, la face protégée ne dépas-sant pas 100°C.

Décret n° 92-634 du 6 juillet 1992APSADR 15 - Règle de construction - Ouvrages séparatifs coupe-feu

2.4. Isolement, séparation et distance de sécurité

Les règles relatives à l’isolement, la sépa-ration et la distance de sécurité permettentd’empêcher ou de limiter la propagation desincendies, tout en tenant compte des condi-tions d’utilisation des locaux.

Les bâtiments devront être conçus et réali-sés de manière à permettre, en cas de sinistre,la limitation de la propagation de l’incendietant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ils doiventêtre isolés des locaux occupés par des tiersdans les conditions fixées par la réglementa-tion.

On s’efforcera donc de limiter l’extensiond’un début d’incendie en compartimentant ouen cloisonnant chaque bâtiment :- horizontalement par des auvents extérieurs

59

PREVENTION DE L’INCENDIE

Echantillon Fraction de la section détruite par le feu

Bois massif (témoin) 52 %

Bois lamellé (10 mm) collé à

- résorcine-formol 49 %

- caséine 63 %

- urée-formol 63%

(Résultats d’essais du CTBA)

Exemples de murs séparatifs coupe-feu au sens de l'assurance contre l'incendie

Page 62: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

en saillie, par des planchers de résistance aufeu appropriée, avec cages d’escaliers ou demonte-charge closes par parois et portesrésistant au feu,

- verticalement par des murs, des cloisons oudes portes résistant au feu.

La conception de la distribution des bâti-ments est obligatoire dans le cas des ERP ;elle peut être obtenue par :- cloisonnement traditionnel,- secteurs,- compartiments.

ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéBrochure JO n° 1477

2.5. Issues et dégagements

Précédemment, des informations ont étéfournies sur la faible résistance des personneset des ouvrages en cas d’incendie qui fontcomprendre l’importance vitale des dispositionsréglementaires concernant les issues et déga-gements.

Les dispositions les plus importantesportent notamment sur les points suivants : - le nombre minimal de dégagements,- la largeur minimale de chaque dégagement,- le sens de l’ouverture des portes vers la sortie,

- la conception et la réalisation permettant encas de sinistre l’évacuation rapide de latotalité des occupants dans des conditionsde sécurité maximale (dégagements encloi-sonnés, ventilés ou à l’air libre),

- l’aménagement des lieux de travail pourprendre en compte la présence detravailleurs handicapés,

- l’éclairage de sécurité permettant d’assurerl’évacuation des personnes en cas d’inter-ruption accidentelle de l’éclairage...

Les dégagements doivent être disposésde manière à éviter les culs-de-sac.

Une signalisation doit indiquer le cheminle plus sûr vers la sortie la plus rapprochée.Les dégagements qui ne servent pas habi-tuellement de passage pendant la période detravail doivent être signalés par la mentionsortie de secours.

A la conception des bâtiments, l’aérationdoit être prévue pour que l’extraction despolluants hors des locaux de travail ne créepas une dépression entraînant des difficultéspour ouvrir les portes.

Code du travailart. R. 235-4-1 à R. 235-4-7Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéBrochure JO n° 1477

2.6. Alarme

L’implantation des détecteurs d’incendiereliés à une alarme conditionnera les possibili-tés et l’efficacité de l’extinction. Elle revêt uneimportance capitale et doit être réalisée par, ousous le contrôle, d’un installateur agréé.

L’objectif principal est d’obtenir une détec-tion précoce et sûre d’un commencementd’incendie. Pour ce faire, il faudra choisir judi-cieusement le(s) type(s) de détecteurs adaptéset les implanter en qualité requise et quantitésuffisante.

• L’analyse des causes du feu et lesscénarios de développement les plusprobables permettent de sélectionner lesdétecteurs les plus appropriés à la sauvegarde

60

PREVENTION DE L’INCENDIE

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 63: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

des personnes ainsi qu’à la nature des biens età leur sauvegarde.

• Les règles de l’art seront observéesquant aux positionnements des détecteurs.Leur emplacement dépendra :- de la hauteur du local (les gaz de combus-

tion et les fumées doivent atteindre rapide-ment les détecteurs),

- de la localisation et de la configuration duplafond,

- du sens des courants d’air,- de l’emplacement des entrées d’air et des

gaines de ventilation,- de l’accessibilité pour permettre les opéra-

tions de maintenance (nettoyage et essais)...

La surface surveillée par l’installation doitêtre divisée en zones, délimitées de telle sortequ’il soit possible de localiser rapidement etsûrement le foyer d’incendie. Les détecteursseront répartis en “boucles de détection”. Sil’installation est reliée à des asservissements(cf. § 1, page 15), on implantera de préfé-rence un système dit de “double détection”afin d’éviter toute mise en service intempes-tive.

Compte tenu de l’ensemble descontraintes et obligations, l’implantation desmoyens de détection d’incendie requiert laqualification de spécialistes qui opteront enparticulier pour le(s) type(s) de détecteursconvenant aux particularités du (des) bâti-ment(s) à surveiller.

2.7. Désenfumage

Pour limiter la propagation des produitsde combustion et favoriser leur extraction, onmettra en œuvre du compartimentage et dudésenfumage. La surface surveillée serarépartie en zones de mise en sécurité danslesquelles on aura une seule ou plusieurs desfonctions de mise en sécurité.

Pour éviter l’accumulation des gazchauds et des fumées dans les locaux degrandes dimensions ainsi qu’une expansionde l’incendie, il est conseillé de prévoir uncertain nombre d’ouvertures dans les toituresou en partie haute dans les parois extérieuresdes bâtiments industriels.

Ces ouvertures peuvent être des lanter-neaux d’aération ou être fermées en tempsordinaire par des panneaux généralementtransparents. Leur ouverture peut êtremanuelle ou automatiquement provoquéepar l’élévation de température. Leur surfacedoit être en rapport avec la surface du local àcouvrir, soit 1 à 4 % de celle-ci selon l’impor-tance du risque.

Ces ouvertures peuvent être complétéesde cloisonnements verticaux incombus-tibles descendant aussi bas que possibleafin de servir d’écran à la propagation hori-zontale des fumées et des gaz dans lesparties hautes des locaux. De telles installa-tions facilitent également la tâche despompiers.

La mise en service du désenfumage doitêtre précédée de l’arrêt de la ventilation dulocal.

Le désenfumage peut être rendu obliga-toire, sous certaines conditions, dans lesétablissements recevant du public, dans lesimmeubles de grande hauteur et dans lesétablissements relevant du Code du travail.

Code du travailart. R. 235-4-8Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995ERPArrêté du 25 juin 1980 modifiéArrêté du 2 février 1993Brochure JO n° 1477Instructions techniques n° 246 et 247IGHArrêté du 18 octobre 1977Brochure JO n° 1536Instruction technique du 7 juin 1974NormesNF S 61-930 à NF S 61-940APSADR 17 - Règle d’installation - Exutoires de fumées et dechaleur

61

PREVENTION DE L’INCENDIE

Page 64: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 65: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

63

Comme on le constate, la construction, la conception

et les aménagements des bâtiments sont les éléments

de base de la prévention contre l’incendie. Les exigences

en matière de sécurité en cas d’incendie sont au cœur

des règlements relatifs aux ouvrages, dans les Etats

membres de l’Union européenne. Ces exigences

essentielles font partie intégrante de la directive du Conseil

89/106/CEE sur le rapprochement des dispositions

législatives, réglementaires et administratives des Etats

membres concernant les produits de construction,

directive transposée dans le droit français

(décret n° 92-647 du 8 juillet 1992).

L’incendie dans l’entreprise est un sujet très préoccupant

et d’actualité permanente. Tous les jours, il est question

de sinistres graves faisant des victimes et causant

d’importants dégâts matériels. Toutes les parties prenantes

doivent être conscientes de la gravité du problème

INCENDIE sur les lieux de travail.

Le but de cette brochure, destinée à tous les acteurs

de la prévention et de la lutte contre l’incendie

sur les lieux de travail, est d’y contribuer.

Conclusion

Page 66: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

64

Annexes

AnoxieDiminution de la quantité d’oxygène que le sang distribue dans les tissus.

Chaleur de combustionVoir pouvoir calorifique.

Chaleur latente de vaporisationQuantité de chaleur nécessaire pour fairepasser un gramme de substance de l’étatliquide à l’état gazeux, à températureconstante.

Chaleur spécifiqueQuantité de chaleur nécessaire pour éleverd’un degré Celsius un gramme de substance.

Charge calorifiqueQuantité totale de chaleur, ramenée à l’unitéde surface, susceptible d’être dégagée par la combustion complète de tous les élémentscombustibles se trouvant dans un local.

ComburantCorps qui, en se combinant avec un autre,permet la combustion.

CombustibleMatière capable de se consumer.

CombustionRéaction chimique d’oxydation d’un combustible par un comburant.

DésenfumageSystème assurant l’évacuation des fuméeslors d’un incendie.

EmbrasementExtension d’un incendie à l’ensemble des matériaux combustibles impliqués.

Énergie d’activationQuantité de chaleur nécessaire pour que la réaction chimique de combustion démarre.

LEXIQUE

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 67: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

65

Annexes

FeuForme de combustion vive maîtrisée.

FlammeZone de combustion en phase gazeusegénéralement avec émission de lumière.

Flash-overVoir embrasement.

FoisonnementRapport du volume de mousse à celui de l’eauadditionnée d’émulseur.

FuméeProduit plus ou moins dense et de couleurvariable qui se dégage d’un corps encombustion.

HypoxieDiminution de l’oxygène délivré au niveau des tissus.

IgnifugationOpération qui a pour but de rendre moinsdangereux un matériau dans soncomportement au cours d’un incendie.

IncendieCombustion qui se développe sans contrôledans le temps et dans l’espace.

InhibitionCaractéristique d’une substance permettantde réduire, parfois jusqu’à les annuler,certaines réactions chimiques de combustion.

Limite inférieure d’inflammabilité oud’explosivité (LII ou LIE)Concentration minimale, en volume dans lemélange, d’une substance combustible dansl’air au-dessus de laquelle elle peut êtreenflammée.

Limite supérieure d’inflammabilité oud’explosivité (LSI ou LSE)Concentration maximale, en volume dans le mélange, d’une substance combustible

dans l’air au-dessous de laquelle elle peut êtreenflammée.

Point d’éclairTempérature minimale à laquelle, dans des conditions d’essais spécifiés, un produitdonne suffisamment de gaz inflammablecapable de s’enflammer momentanément en présence d’une source d’inflammation (cf. norme EN 3).

Prévention incendieEnsemble des mesures administratives et techniques de nature à faire échec aux incendies et à en diminuer la fréquence et l’importance en s’attaquant à leurs causeset éventuellement aux circonstancesaggravantes.

Prévision incendieEnsemble des mesures et des moyens quidoivent permettre de déceler, de combattre un incendie et de réduire au minimum le délaide mise en action des secours en optimisantleur efficacité.

SDISystème de détection incendie.

SMSISystème de mise en sécurité incendie.

SSISystème de sécurité incendie.

Température d’auto-inflammationTempérature minimale à laquelle un mélange,en proportion convenable, s’enflammespontanément.

Température d’ébullitionTempérature à laquelle un corps passe de l’étatliquide à l’état gazeux, à pression constante.

Tensio-actifComposé chimique susceptible d’augmenterles propriétés d’étalement, de “mouillage”d’un liquide.

Page 68: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

66

Code des communes

Le chef d’établissement industriel estsoumis aux prescriptions de policemunicipale de la commune où est implantél’établissement dont il est responsable. A cetitre, il doit connaître les dispositions desarticles relatifs à la police municipale, auxprécautions que doit prendre le maire contreles pollutions de toute nature tels que lesincendies, au danger grave imminent, auramonage et au maintien de la salubrité, dela sûreté et de la tranquillité publique.

Code de l’urbanisme

Le chef d’établissement confronté auproblème de la construction d’un nouveaubâtiment doit se conformer aux prescriptionsdu Code de l’urbanisme qui dépendent del’existence ou non d’un plan d’occupationdes sols ou d’un document d’urbanisme.

Certains articles fixent les règles delocalisation et de desserte desconstructions à observer pour l’obtention dupermis de construire, d’autres les règles decontrôle, de déclaration d’achèvement detravaux et de certificat de conformité.

Code de la construction

Habitation

Le chef d’établissement doit seconformer aux prescriptions du Code de laconstruction et de l’habitation dans les cassuivants :- il utilise des locaux qui sont à usage

mixte, professionnel et privé,- l’établissement dont il a la responsabilité

est classé “Etablissement recevant dupublic, ERP” ou occupe une partie d’untel établissement,

- son établissement est classé “Immeublede grande hauteur, IGH” ou occupe unepartie d’un tel établissement.

Dans le cas où la nature des activités(immeuble à usage de bureau par exemple)permet d’obtenir certaines dispensesd’application du Code du travail, il estrecommandé d’appliquer au moins lesprescriptions des immeubles à usaged’habitation pour la sécurité incendie.

Le maître d’ouvrage et le chefd’établissement peuvent trouver lesdispositions réglementaires dans labrochure du JO n° 1533-1 “Bâtimentsd’habitation, règles de construction”.

Etablissement recevant du public (ERP)

S’agissant d’une brochure traitant desrisques d’incendie dans les établissementsindustriels et commerciaux, les élémentsd’information qui suivent sont donnés pourle cas où de tels établissements sontimplantés dans des ERP, à usage mixte,dans lesquels sont applicables lesréglementations des ministères du Travail etde l’Intérieur. Il convient de souligner que lanouvelle réglementation, introduite par lesDirectives européennes relatives aux lieuxde travail, contribue au rapprochement deces deux réglementations.

Une information complète sur les ERPest donnée dans les brochures du JO nos

1011, 1540-2, 1540-3 et 1477-1 à 1477-14.

Dans le Code de la construction et del’habitation, il n’y a pas de dispositionsapplicables à tous les bâtiments. Lesdispositions générales applicables auxbâtiments d’habitation sont précisées ainsique les dispositions relatives à la classificationdes matériaux en vue de la protection contrel’incendie. Ce Code indique les mesurescomplémentaires applicables aux ERP.

Le règlement de sécurité contre lesrisques d’incendie et de panique dans lesERP comprend des dispositions relatives auclassement, au contrôle et aux mesures

Annexes

REGLEMENTATION

Page 69: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

générales ou particulières applicables àl’ensemble ou à certains ERP. Ces mesuresconcernent la construction, les aménagementsintérieurs, le désenfumage, les installationsélectriques, les installations aux gazcombustibles et aux hydrocarbures liquéfiés,l’éclairage, le chauffage et la climatisation, les moyens de secours contre l’incendie, les moyens de surveillance et d’avertissement.

Immeubles de grande hauteur (IGH)

Lorsque les établissements industriels et commerciaux sont implantés dans les IGH, les réglementations du Code de la construction, du ministère du Travail et des IGH s’appliquent.

La brochure du JO n° 1536 concerne les dispositions applicables aux IGH.

Le Code de l’urbanisme fixe les règlesrelatives à l’acte de construire les IGH.

Le Code de la construction et del’habitation précise les dispositions généralesde sécurité et de protection contre lesincendies dans les IGH, les mesures decontrôle et les dispositions pénales.

L’arrêté du 18 octobre 1977 modifié porterèglement de sécurité pour la constructiondes IGH et leur protection contre les risquesd’incendie et de panique. On y trouve des mesures générales communes à toutesles classes d’IGH et des dispositionsparticulières aux diverses classes d’IGH.

Code du travail

A tous les stades de la mise en œuvrede la sécurité incendie, le chefd’établissement doit s’assurer quel’établissement dont il a la responsabilité est conforme aux dispositions du Code du travail. Pour cela, il se réfère aux textesde base suivants.

Décret 92-332 du 31 mars 1992 modifié

Ces articles du Code du travail fixent les dispositions concernant la sécurité et la santé que doivent observer les maîtresd’ouvrage lors de la construction de lieux de travail ou lors de leurs modifications,extensions ou transformations.

Décret 92-333 du 31 mars 1992 modifié

Ces articles du Code du travail fixent lesdispositions concernant la sécurité et lasanté applicables aux lieux de travail quedoivent observer les chefs d’établissementsutilisateurs.

Ces deux textes transposent en droitnational les directives européennes :- Directive 89/391/CEE du 12 janvier 1989concernant la mise en œuvre de mesuresvisant à promouvoir l’amélioration de lasécurité et de la santé des travailleurs autravail.- Directive 89/654/CEE concernant lesprescriptions minimales de sécurité et desanté pour les lieux de travail.

Code forestier

Lorsque les établissements industrielssont implantés dans certaines zonesforestières particulièrement exposées aurisque d’incendie, le chef d’établissementpeut être soumis aux mesures de préventionqui consistent à débroussailler son terrainjusqu’à une distance de 50 mètres ou à êtreexposé au débroussaillage à ses frais ou àêtre sanctionné s’il a causé un incendie deforêt.

Installations classées pour laprotection de l’environnement

Lorsque l’établissement remplit lesconditions fixées pour être installation

67

Annexes

Page 70: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

68

classée pour la protection de l’environnement,le chef d’établissement doit s’assurer qu’il estconforme aux prescriptions de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée relative aux installations classées pour la protectionde l’environnement et aux dispositions du décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977modifié pris pour l’application de cette loi.Suivant la gravité des dangers ouinconvénients que peut présenter l’installationen exploitation, elle est soumise à laprocédure de déclaration ou d’autorisation.La plupart des arrêtés-types pris enapplication de ce décret contiennent desmesures de prévention contre l’incendie quicontribuent à protéger le personnel, les bienset l’environnement.

Plan d’opération interne (POI)

Conformément au décret du 21 septembre1977, le POI définit les mesures d’organisation,les méthodes d’intervention et les moyensnécessaires que l’exploitant de certainesinstallations classées doit mettre en œuvrepour protéger le personnel, la population etl’environnement en cas de sinistre.

Ce plan doit être discuté avec les membresdu comité d’hygiène, de sécurité et desconditions de travail.

Bâti dans une optique d’efficacité, le POIdoit être synthétique, simple pour êtrecorrectement appliqué et contenir les pointssuivants : - Alerte- Situation géographique- Évaluation des risques

Pour chaque atelier, un plan, les pointssensibles, l’inventaire des produits, leszones à protéger, les installationsinterconnectées à mettre en sécurité, lesobstacles à la propagation.

- Recensement des moyensBesoins en personnel et en matériels (ceux-ci peuvent nécessiter une entente entreplusieurs entreprises voire départements).

- Organisation des secoursMoyens internes, externes y compris lesservices hospitaliers où peuvent êtredirigées les éventuelles victimes.Il importe d’assurer la rapidité et l’efficacitédes secours internes par la mise en placed’un poste de commandement quidéclenche, dirige, met en œuvre lesmoyens nécessaires sans excèssusceptible de nuire à l’efficacité,coordonne, met à jour le POI, assure lamaintenance des moyens d’intervention,programme les exercices du POI, laformation et l’entraînement préalable.Le POI peut être complété par des plansd’urgence lorsque le risque peut affecter lapopulation avoisinant l’installation classée.

- InformationsInformations à trnasmettre aux populationset collectivités locales avoisinantes.

- Exercices d’entrainementIl est souhaitable que des exercicesd’application du POI aient lieu au moinsune fois l’an.

Plan particulier d’intervention (PPI)

Le PPI est un plan particulierd’intervention qui relève des décrets nos 86-622 et 89-838.

Il définit l’organisation des secours et del’intervention pour faire face aux risquesparticuliers liés à l’existence ou aufonctionnement d’ouvrages ou d’installations.

Il vise à sauvegarder les populations etl’environnement pour un accident pouvantavoir des conséquences à l’extérieur del’établissement. Il est établi sur la base del’étude des dangers et du plan d’opérationinterne. Les PPI sont déclenchés par le préfet.

Autres réglementations

D’autres réglementations imposent desplans d’organisation des secours internes(arrêtés préfectoraux, textes relatifs à desactivités spécifiques...) ou externes (PSS :plan de secours spécialisé...).

Annexes

Page 71: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

CSTB

Centre scientifique et technique du bâtiment84 avenue Jean-Jaurès77420 Marne-La-Vallée cedex 2Tél. : 01 64 68 82 82

LCPP

Laboratoire central de la préfecture de police39 bis rue de Dantzig75015 ParisTél. : 01 55 76 20 00

LNE

Laboratoire national d’essaisZA Trappes-Elancourt5 rue Enrico-Fermi78197 Trappes cedexTél. : 01 30 69 10 00

CRB

Centre de recherches du Bouchet de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE)Rue Lavoisier91710 Vert-Le-PetitTél. : 01 64 99 12 34

ITF

Institut textile de France93 chemin des MouillesBP 6069132 Écully cedexTél. : 04 72 86 16 00

CSTB

Centre scientifique et technique du bâtiment84 avenue Jean-Jaurès77420 Marne-La-Vallée cedex 2Tél. : 01 64 68 82 82

CTICM

Centre technique industriel de la constructionmétalliqueDomaine de l’IRSID, Voie romaine57210 Maizières-Les-MetzTél. : 03 87 51 11 11

GERBAM

Groupe d’étude et de recherche en balistique,armes et munitionsLinesBP 856680 PlouhinecTél. : 02 97 12 30 00

69

Annexes

LABORATOIRES AGRÉÉS POUR EFFECTUER LES ESSAIS DE RÉACTION AU FEU

LABORATOIRES AGRÉÉS POUR EFFECTUER LES ESSAIS DE RÉSISTANCE AU FEUDES ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION

Page 72: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Les mesures de prévention et de prévision“incendie” permettent de limiter la fréquenceet la gravité de certains incendies mais pasd’en interdire complètement la survenance. Ilest donc indispensable de mesurer le niveaude réponse opérationnelle des moyens desecours qui seront amenés à les combattre.

Si l’on représente l’importance d’un foyerinitial ou d’un incendie développé par unecourbe temps/puissance (cf. p. 8), on obtient :

Diagramme 1Courbe temps/puissance du feu (t/P)

Les moyens d’intervention regroupent tousles éléments qui permettent de combattre unincendie : moyens d’extinction fixes oumobiles, équipes de première et de deuxièmeintervention, services communaux ou départe-mentaux d’incendie et de secours.

Les installations fixes d’extinction asser-vies à la détection sont dimensionnées etinstallées de façon à combattre de façonimmédiate et efficace l’incendie (cf. pp. 27/32).

Les équipes d’intervention, internes ouexternes à l’établissement ont pour but deparfaire l’efficacité ou de suppléer l’absenced’installations fixes. Le délai d’intervention deces équipes doit être pris en compte dansl’analyse de la réponse opérationnelle en casde sinistre dans l’établissement.

De façon schématique, il est possibled’établir pour les installations fixes d’extinctioncomme pour les équipes d’intervention, undiagramme temps /importance des moyensmis en œuvre (t/I).

ta = découverte ou détection du feutb = déclenchement des moyens fixes

d’extinctiontc = appel des équipes de secourstd = départ des équipes de secourste = fin d’activité des moyens fixes d’extinctiontf = arrivée des secours sur les lieux

d’interventiontg = première action des équipes de secoursth = mise en place progressive des moyens

sur place et des renforts successifs

Diagramme 2Courbe temps/importance des moyens

d’intervention (t/I)

(ce diagramme n’a qu’une valeur indicative, il ne faut en aucun cas tenir compte des échelles)

Une défense par installation fixe d’extinc-tion asservie à la détection de par son effica-cité permet le plus souvent de s’affranchird’une intervention d’équipes spécialisées.Dans la suite du texte, il va être pris en comptele cas défavorable où l’établissement n’est paséquipé de moyens d’extinction fixes asservis àla détection (le diagramme illustrant la puis-sance d’intervention des installations fixesd’extinction ne sera plus représenté).

70

Annexes

ADÉQUATION DES MOYENS D’INTERVENTION À L’IMPORTANCE D’UN INCENDIE

Page 73: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

La bonne gestion du risque incendie doitrechercher un équilibre entre les courbestemps/puissance de l’incendie (t/P) ettemps/importance des moyens d’intervention(t/I) qui soit acceptable tant sur le plan écono-mique que sur le plan de la protection de l’en-vironnement.

Il faut donc éviter une situation qui seprésenterait comme suit :

Diagramme 3Superposition des diagrammes 1 et 2 :

situation non satisfaisante

Il faut tendre vers une situation où l’impor-tance d’intervention est en permanence supé-rieure à la puissance de l’incendie.

Diagramme 4Superposition des diagrammes 1 et 2 :

situation satisfaisante

L’objectif de toute intervention, dans lecadre de la lutte contre l’incendie, consistedonc à disposer de moyens d’interventionadaptés à la puissance de l’incendie.

Cet objectif peut être atteint par deuxactions.

a) Limitation de la courbe t/P à une puissance maximale que ne dépassepas les moyens d’intervention disponibles (I)et dont l’évolution est compatible avec les délais d’intervention des secours (tf).

Ces mesures concernent la préventionincendie qui regroupe l’ensemble des mesuresadministratives et techniques de nature à faireéchec aux incendies ou à en diminuer lafréquence et l’importance en s’attaquant àleurs causes et éventuellement aux circons-tances aggravantes.

Les principales mesures tant d’ordre struc-turel qu’organisationnel ont été développéesdans la brochure.

b) Augmentation de l’efficacité des moyensd’intervention

Ces mesures concernent la prévisionincendie qui est constituée par l’ensemble desmesures et des moyens qui doivent permettrede déceler, de combattre un incendie et deréduire au minimum le délai de mise en actiondes secours en optimisant leur efficacité.

S’il y a lieu de distinguer les moyens desecours internes et les moyens de secoursexternes à l’entreprise, les facteurs surlesquels il faut agir pour améliorer l’efficacitéde ces équipes sont similaires dans la mesureoù ils sont objectivement définis.

Il faut savoir que les délais d’interventionsont mesurés depuis la réception de l’alarmepar les équipes d’intervention jusqu’à la miseen place des premiers moyens d’attaque (tg-tc).

71

Annexes

Page 74: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

Il faut donc ajouter à ces derniers délaisles délais d’alarme (tc - ta) qui courent depuisla détection de l’incendie jusqu’à la transmis-sion de l’alarme.

L’efficacité des moyens de secours passedonc par :- une découverte ou une détection précoce

de l’incendie (ta - t0 minimum),- une alarme immédiate dès la découverte ou

la détection de l’incendie (tc – ta minimum),- un engagement rapide des moyens d’inter-

vention (td – tc minimum),- un temps réduit d’acheminement des

moyens de secours (tf – td minimum), - une mise en place rapide des premiers

moyens d’extinction (tg – tf minimum), - une montée en puissance rapide des

moyens d’extinction (th – tg minimum).

Ces réductions de délais sont directementliées à : - une surveillance ou à un système de détec-

tion efficace (cf. pp. 15/19),- une organisation interne en cas d’incendie

définie préalablement (cf. pp. 35/43),- une organisation efficace des équipes

d’intervention (cf. pp. 35/43),- un emplacement judicieux des équipiers

(cf. pp. 35/43),- une connaissance parfaite des matériels et

des risques de l’établissement,- un dimensionnement approprié des équipes

d’intervention.

La réduction des délais doit permettre des’affranchir des risques de “flash-over” avantl’arrivée des équipes d’intervention (phéno-mène probable 15 à 20 minutes après le débutde la croissance de l’incendie) et de “back-draft” au moment de la première reconnais-sance. Des méthodes de calcul (46, 47, 48)peuvent permettre, en modélisant ces phéno-mènes, de mieux appréhender les délais d’in-tervention nécessaires pour préserver l’essen-tiel des structures touchées par l’incendie.

Le chef d’établissement peut, par desmoyens techniques ou organisationnels,réduire le délai d’intervention de ses propreséquipes d’intervention. En ce qui concerne leséquipes d’intervention externes à l’établisse-ment, des contacts fréquents au cours devisites ou de manœuvres avec les servicescommunaux ou départementaux d’incendie etde secours pourront conduire, par unemeilleure connaissance du site, à une réduc-tion de ce délai d’intervention et à une réponseopérationnelle adaptée aux risques de l’éta-blissement.

Ces échanges nécessaires entre lesétablissements et les services d’incendie et desecours territorialement compétents devrontégalement rassembler les prestataires chargésde l’entretien des moyens de détection etd’alarme, les assureurs directement concernéspar les dégâts liés aux incendies et les autori-tés locales.

NB : Les diagrammes de cette annexe sont inspirés

de la publication belge “Protection de

l’environnement lors des opérations d’extinction

d’incendies d’entrepôts” éditée en juin 1998 par

l’ANPI (Association nationale pour la protection

contre l’incendie - Parc scientifique - 1348

Ottignies - LLN - Belgique - Tél. : 010 45 00 30).

72

Annexes

Page 75: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

73

AFNOR

Association française de normalisationTour Europe - cedex 7 92049 Paris-La DéfenseTél. : 01 42 91 55 55

APSAD

Assemblée plénière des sociétés d’assurancesdommages26 boulevard Haussmann 75311 Paris cedex 9Tél. : 01 42 47 90 00Serveur minitel : 36 14 A2P

CFBP

Comité français du butane etdu propaneTour Arago 5 rue Bellini 92806 Puteaux cedexTél. : 01 41 97 02 80

CNMIS

Comité national du matérield’incendie et de sécurité16 avenue Hoche 75008 ParisTél. : 01 42 89 17 17

CNPP

Centre national de préventionet de protection5 rue Daunou 75002 ParisTél. : 01 44 50 57 60

CSTB

Centre scientifique et technique du bâtiment84 avenue Jean-Jaurès77420 Marne-la-Vallée cedex 2Tél. : 01 64 68 82 82

CTBA

Centre technique du bois et de l’ameublement10 avenue de Saint-Mandé75012 ParisTél. : 01 40 19 49 19

FFMI

Fédération française du matériel d’incendiecedex 72 92038 Paris-La DéfenseTél. : 01 47 17 63 06

INERIS

Institut national de l’environnement industrielet des risquesParc technologique ALATABP 260550 Verneuil-en-HalatteTél. : 03 44 55 66 77

INRS

Institut national de recherche et de sécurité30 rue Olivier-Noyer75680 Paris cedex 14Tél. : 01 40 44 30 00

OPPBTP

Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des Travaux PublicsTour Amboise204 Rond-Point du Pont-de-Sèvres92516 Boulogne-BillancourtcedexTél. : 01 46 09 20 00

UTE

Union technique de l’électricitéImmeuble Lavoisiercedex 6492052 Paris-La DéfenseTél. : 01 46 91 11 11

Annexes

ADRESSES UTILES

Page 76: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

74

1- Traité pratique de sécurité incendie . 1997 .Paris . CNPP . 1996 . 6e édition

2- Agents extincteurs, inhibiteurs d’ambiance etgaz d’inertage . Paris . CNPP . 1982

3- Les mélanges explosifs . Paris . INRS . ED 335 . 1993

4- Les extincteurs mobiles . Paris . INRS . ED 802 . 1997 .

5- . Protection incendie à EDF et GDF . Paris .Direction des affaires générales . Service préven-tion et sécurité . EDF/GDF . 1993

6- HOOP JM et RANJARD E . Construction etincendie . La sécurité incendie dans les projets deconstruction . Paris . CNPP . 1981

7- MUSSER G et PENISSON C . La détectionautomatique d’incendie . Paris . CNPP . 1980

8- Sécurité incendie . Entretien et vérification dumatériel . Paris . CNPP/AFNOR . 1989

9- Les matériaux classés au feu . SOCOTEC .Paris . Le Moniteur . 1998

10- L’incendie . Paris . IPN . Ed. Dunod . 1972

11- PURT GA . Introduction à la technique du feu . Neufchâtel . Éditions de la Baconnière .1972

12- Sécurité incendie. Recueil de textes officiels analysés et commentés (Tomes 1 et 2)sous la direction technique de SOCOTEC et de P. GRANDJEAN . Paris . Le Moniteur . 1998

13- La sécurité de la construction face à l’incendie . Paris . Ed. Eyrolles . 1977

14- BARTHELEMY B et KRUPPA J . Résistanceau feu des structures béton-acier-bois . Paris .Ed. Eyrolles . 1978

15- CLUZEL D, CHARDOT P et SARRAT P .Sécurité incendie . Paris . Ed. Eyrolles . 1982

16- Cdt CHAUVEAU H . La sécurité incendiedans l’entreprise . Paris . Entreprise Moderned’Edition . 1978 . 5e édition

Bibliographie

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

Page 77: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

75

17- LALUNG-BONNAIRE J . Brochures nos 86-125-1 et 86-128-1 . Incendie . Rouen .CRAM Normandie . 1986

18- Activité opérationnelle . Paris . Brigade des sapeurs-pompiers de Paris . 1992

19- L’électricité statique . Paris . INRS . ED 507 .1996

20- Conception des lieux de travail . Obligationsdes maîtres d’ouvrage . Réglementation . Paris .INRS . ED 773 . 1998

21- Guide d’évacuation en milieu industriel .Rouen . CEDECOS . 1985

22- BERNARD C . Ergonomie, hygiène et sécurité . EHST . 34e année . Marseille . Les Editions d’Ergonomie . 1993

23- Eléments pour la rédaction des consignespour le cas d’incendie dans un établissement .Paris . INRS . ED 541 . 1995

24- Lexique de sécurité incendie appliqué à la combustion . Paris . Section technique des bâtiments, fortifications et travaux . 1986

25- Bromotrifluorométhane . Paris . INRS . Fichetoxicologique n° 163 . 1988

26- Bromochlorodifluorométhane . Paris . INRS .Fiche toxicologique n° 165 . 1988

27- Recueil des règles et documents techniques . Paris . APSAD . 1974

28- L’extincteur, pourquoi ? Paris . CNMIS . 1993

29- Réépreuve et remise en état des extincteurs au dioxyde de carbone .Règlement . Paris . CNMIS . 1992

30- Guide pour la maintenance des extincteursmobiles . Paris . CNMIS . 1993

31- Guide pour le choix d’une installation de détec-tion automatique d’incendie . Paris . CNMIS . 1990

32- Marque NF . Matériels de détection d’incendie . Paris . CNMIS/AFNOR . 1992

33- Liste des matériels de détection d’incendie .Paris . CNMIS/AFNOR . 1993

34- Liste des extincteurs admis à la marque NF .Paris . CNMIS/AFNOR . 1993

35- Documents techniques unifiés et normes .CSTB . Recueils des éléments utiles à l’établissement et à l’exécution des projets etmarchés de bâtiments en France . Paris . REEF

36- Stockage et transvasement des produitschimiques dangereux . Paris . INRS . ED 753 .1998

37- GUILLERME I, LELEU J . Peroxydes ; risquesà l’utilisation et mesures de sécurité . Paris .INRS . Fiche pratique de sécurité ED 41

38- Oxygène ; la suroxygénation des atmosphères . Commission des Communautéseuropéennes . EUR 6047 . 1978

39- Réactions chimiques dangereuses . Paris .INRS . ED 697 . 1996

40- La circulation dans l’entreprise . Paris . INRS .ED 715 . 1997

41- Traité pratique de sécurité . Produits dange-reux 1994-1997 . Paris . CNPP . 1994 . 5e édition

42- LEFEVRE T., ROURE J.-F., BAILLY J.-L., LEGOUGUEC C. “Backdraft” et “flash-over” . FAR325 . 1996

43- SCHMAUCH J.-F. L’organisation des sapeurs-pompiers dans 25 pays d’Europe .Sécurité . Revue de préventique n° 10, vol. 2 .1997

44- FALCY M., PETIT J.-M. Les agents extinc-teurs gazeux utilisés dans les installations fixes .Paris . INRS . ND 2106-175-99

45- MAIRESSE M., PETIT J.-M., CHÉRON J.,FALCY M. Produits de dégradation thermique des matières plastiques . Paris . INRS . ND 2097-174-99

46- Guide on Methods for Evaluating Potentialfor Room Flashover . NFPA 555 . 1996

47- D. M. BIRK . An Introduction for MathematicalFire Modeling . Technotic Publishing Co, Inc . 1991

48- Fire Protection Handbook . NFPA . QuincyUSA . 1992

Bibliographie

Page 78: Incendie et lieux de travail - ipz.free.fripz.free.fr/SSIAP/Consignes et évacuation/incendie et lieux de... · ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

76

IMPRESSION, BROCHAGE

I M P R I M E R I E C H I R AT

42540 ST-JUST-LA-PENDUE

SEPTEMBRE1999

DÉPÔT LÉGAL 1999 N° 7939

IMPRIMÉ EN FRANCE