IMPACT DES DÉTERMINANTS IMMÉDIATS DE...

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Billie/in démogrophiqlle des Na/ions Unit',r, nO' 46/47, 2002 IMPACT DES DÉTERMINANTS IMMÉDIATS DE L'ÉVO- LUTION À VENIR DE LA FÉCONDITÉ EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE Jean-Pierre Guengant* et John R May** --==:::;::;;:::. = j • Economiste-démographe. représentant du Niger et du Bémn a de teçhen:he Pour-----l le développL'ment (IRD; anciennement ORSTOMJ, Niamey, Niger. •• Spécialiste principal de la population. Région Afrique, BAnque mondiale. Washington, D.C., Etals-UniS d'Amérique, 93 l 1 1 t 1 À la différence de ce que l'on observe actuellement dans la plupart des régions du monde, la fécondité reste très élevée en Afrique subsaharienne. Malgré l'amorce d'un déclin de la fécondité observé dans plusieurs pays de cette région durant les années 1990 (Cohen, 1998: Kirk et Pillet, 1998), l'am- pleur,le Iythme et la durabilité de ces déclins n'est pas encore bien établie. En outre, sur les 49 pays de la région. J 4 d'entre eux (soit un sur trois) ne montrent encore aucun signe de transition de la fécondité. Par conséquent, on ne peut considérer pour acquis qu'au cours des quelque 50 prochaines années tous les pays de l'Afrique subsaharienne descendront aux faibles niveaux de fécondité observés aujourd'hui dans le reste du monde. Parallèlement à ce début de tran- sition, les gains réalisés au cours des dernières décennies en ce qui concerne la réduction de la mortalité sont aujourd'hui menacés et, dans certains eas, inversés, dans 35 pays (soit dans deux pays sur trois) de la région qui sont considérés comme « fortement touchés» par le vil1ls de l'immunodéficience humaine/syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/sida) [Organisation dcs Nations Unies, 2001). Cela pourrait aussi retarder, et risque fort de modifier, le bon déroulement de la transition de la tëcondité en Afrique subsaharienne. La présente étude postule que le déclin de la fécondité en Afrique subsaharienne ne sera pas nécessairement aussi rapide que dans le reste du monde. Elle fait également valoir qu'en Afrique les niveaux dt: fécondité se- ront beaucoup plus contrastés et divers d'une sous-région à une autre qu'on ne le suppose actuellement (l'analyse porte sur quatre sous-régions: Afrique de l'Est, Afrique centrale, Afrique australe et Afrique de l'Ouest). Les niveaux de fécondité sont fonction de divers tàcteurs, groupés généralement en « détermi- nants immédiats» et « détenllinants intermédiaires ». Ces de1l1iers savoir, les niveaux d'instruction, la condition des femmes, les taux d'emploi, les systèmes de santé, etc.) sont actuellement loin d'être favorables en Afrique subsaharielme (voir, par exemple, Lloyd, Kaufman et Hewett. 2000), mais on ; t

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Billie/in démogrophiqlle des Na/ions Unit',r, nO' 46/47, 2002

IMPACT DES DÉTERMINANTS IMMÉDIATS DE L'ÉVO­LUTION ÀVENIR DE LA FÉCONDITÉ EN AFRIQUESUBSAHARIENNE

Jean-Pierre Guengant* et John R May**

--==:::;::;;:::.= j• Economiste-démographe. représentant du Niger et du Bémn a l'II1~Utut de teçhen:he Pour-----l

le développL'ment (IRD; anciennement ORSTOMJ, Niamey, Niger.

•• Spécialiste principal de la population. Région Afrique, BAnque mondiale. Washington,D.C., Etals-UniS d'Amérique,

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À la différence de ce que l'on observe actuellement dans la plupart desrégions du monde, la fécondité reste très élevée en Afrique subsaharienne.Malgré l'amorce d'un déclin de la fécondité observé dans plusieurs pays decette région durant les années 1990 (Cohen, 1998: Kirk et Pillet, 1998), l'am­pleur,le Iythme et la durabilité de ces déclins n'est pas encore bien établie. Enoutre, sur les 49 pays de la région. J4 d'entre eux (soit un sur trois) ne montrentencore aucun signe de transition de la fécondité. Par conséquent, on ne peutconsidérer pour acquis qu'au cours des quelque 50 prochaines années tous lespays de l'Afrique subsaharienne descendront aux faibles niveaux de féconditéobservés aujourd'hui dans le reste du monde. Parallèlement à ce début de tran­sition, les gains réalisés au cours des dernières décennies en ce qui concernela réduction de la mortalité sont aujourd'hui menacés et, dans certains eas,inversés, dans 35 pays (soit dans deux pays sur trois) de la région qui sontconsidérés comme « fortement touchés» par le vil1ls de l'immunodéficiencehumaine/syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/sida) [Organisation dcsNations Unies, 2001). Cela pourrait aussi retarder, et risque fort de modifier, lebon déroulement de la transition de la tëcondité en Afrique subsaharienne.

La présente étude postule que le déclin de la fécondité en Afriquesubsaharienne ne sera pas nécessairement aussi rapide que dans le reste dumonde. Elle fait également valoir qu'en Afrique les niveaux dt: fécondité se­ront beaucoup plus contrastés et divers d'une sous-région à une autre qu'on nele suppose actuellement (l'analyse porte sur quatre sous-régions: Afrique del'Est, Afrique centrale, Afrique australe et Afrique de l'Ouest). Les niveaux defécondité sont fonction de divers tàcteurs, groupés généralement en « détermi­nants immédiats» et « détenllinants intermédiaires ». Ces de1l1iers (à savoir,les niveaux d'instruction, la condition des femmes, les taux d'emploi, lessystèmes de santé, etc.) sont actuellement loin d'être favorables en Afriquesubsaharielme (voir, par exemple, Lloyd, Kaufman et Hewett. 2000), mais on

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Les données obtenues à la fin de 2000 à partir des enquêtes démogra­phiques offrent un panorama complet de l'usage des contraceptifs en AfriquesubsaharienllC (Organisation des Nations Unies, 2000; United States Bureauof Census, 2000). On dispose de données sur 39 pays qui représentent environ90 % de la population totale de la région. De plus, une bonne partie de cesdonnées sont récentes: 24 enquêtes ont été effectuées entre 1995 et 1999, cequi permet d'utiliser 1995 comme année de référence pour ces données, etseules quatre sources remontent à la fin des amlées 1980. Toutefois, les don.nées sont peu abondantes pour l'Afrique centrale, et seuls quatre des neufpaysùe cette sous-région ont pu être inclus dans cette analyse (voir tableau A.I del'annexe).

A.-LE DÉFI DU DÉCLIN DE LA FÉCONDITÉ EN AFRIQUE

Pour chacune des quatre sous-régions de l'Afrique subsaharienne, le ta·bleau 1 donne une indication globale de la prévalence de la contraception quiest le pourcentage des femmes mariées en âge de procréer (15-49 ans) qui uti·lisent (ou dont le partenaire utilise) actuellement une méthode contraceptive.Les données utilisées font généralement état de « femmes vivant en union »,c'est-à-dire des femmes officiellement mariées ou vivant en union libre; leslimites de cette définition (Organisation des Nations Unies, 2000) sont analy­sées ci-dessolls. Ces dOfUlées montrent que l'utilisation globale de méthodescontraceptives est très faible. D'après les résultats détaillés présentés à l'an­nexe (tableau A.I), l'usage de la contraception ne dépasse 25 % des femmesvivant en union que dans neuf pays d'Afrique subsaharienne. L'utilisation desméthodes Îllodemes est encore plus tàible, reflétant l'importance des méthodestraditionnelles et populaires dans la plupart des pays.

peut supposer que l'urbanisation accélérée renforcera l'intérêt pour une réduc­tion de la fécondittS. Néanmoins, il est particulièrement difficile de prédire siIl:s progri:s importants réalisés dans les domaines social et économique, qui ontcontribué aux déclins rapides de la féconllité dans d'autres régions du monde,se matérialiseront dans la plllpm1 des pays de l'A1i'ique subsaharienne all coursdlls prochaines décennies. C'est pourquoi la présente étude se concentre surles déterminants immédiats de la fécondité et s'etforce de sonder, principale­ment de ce point de vue, les perspectives d'avenir du déclin de la fécondité enAfrique subsaharienne.

Dans la présente étude, nous examinerons d'abord les lIivers facteurs quiexpliquent les niveaux élevés de fécondité et les faibles niveaux d'utilisationlie contraceptifs observés actuellement en Afrique subsaharienne. Ensuite,nous élaborerons divers scénarios de fécondité et étudierons divers détenni.nants immédiats à l'aide du modèle FAMPLAN (Stover et Heaton, 1999).Enfin, nous considércrons d'autres facteurs (également liés aux déterminantsimmédiats) qui pourraient inftller sur les tendances futures de la fécondité enAfrique subsabarienne, y compris l'épidémie de VIHlsilla.

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L'autre trait frappant conceme les grandes différenc~s observ~cs èutre lesquatre sous-régions. Premièrement, l'usage de contraceptifs parmi les femmesvivant en union varie entre près de 50 % en Ati'ique australe à lUoim; dt:' 10""en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest. Deuxièmement, tians ces deux.dernières sous-régions, les méthodes traditionnelles el populaires feprt:sellkntrespectivement 70 % et 46 % des méthodes utilisées. La piètre etlicacilè de laplupart de ces méthodes amènent à se poser plusieurs questions. L'utilisatillntrès répandue des méthodes traditionnelles et populaires peut-elle èlre cLlllsidè­rée comme un indicateur d'une demande naissante de services de planificatilmfamiliale, d'une demande qui ne peut actuellement être satisfaite par le secteursanté/clinique organisé? Ou encore, ce phénomène est-il dü à ulle détiallcegénéralisée à l'égard des méthodes cl iniques? On poun'ail également supposerque l'ample recours auX méthodes traditionnelles et populaires t'st conforllleau désir d'avoir bCèllll.:UUP d'enfants, combiné avec un espacement adéquat desnaissances. Ainsi, les échecs bien connus des l11éthodes traditionnelles et pupu­laires ne seraient pas considérés comme un problème par les fenunes, car ellesauraient « essayé » d'espacer leurs accouchements, mais la volonl", divine oud'autres forces en auraient décidé autrement.

Les enquêtes récentes penl1ettent également de confirmer la h:nte pl'l1gn:s­sion récente de l'usage de contraceptifs en Atiique subsahariennc (tableau1l.On dispose de données sur 25 pays représentant environ 70 0'0 de la popula­tion totale de la région, sur une période moyerule de 10 ans COllvrallt dans laplupart des cas la fin des années 1980 et les années 1990, Il est intéressant dt:noter qu'environ les deux tiers des pays étudiés ont enregistré une croissanceannuelle de l'usage de contraceptifs de moins de l % (voir tableau A.2 de l'all­nexe). Cela vaut pour toutes les mélhodes considérées gh)balement ulnsi 'lU':

pour les méthodes cliniques ou la distribution de contraceptifs. Là enc\.)re, lesdifférences entres les sous-régions sont frappantes. Pour toutcs les méthodes,les accroissements de l'usage de contraceptifs en Afl-ique australe et en Ati'iquede l'Est sont légèrement supérieurs à 1 % par an, alors qu'ils ne sont que d'en­viron 0,5 en Mrique de l'Ouest et au Cameroun (le seul pays représentant icil'Afrique centrale). La moyenne pour l'ensemble de l'Afrique subsaharienncest très modeste, tant pour toutes les méthodes prises globalement que pourles méthodes cliniques ou les méthodes de distribution de contraceptifs tO,~ el

8,7 % respectivement).

Quant aux niveaux de fécondité, il impOite de souligner que les estimatillllsplus élevées de la fécondité (qui correspondent aUx taux d'a,croissement ksplus faibles, et plus faibles que prévu, de l'usage de contraceptifs lUt::ntiotlnésprécédemment) ont été incorporées dans la 1000 Revision of /lor/d POJlulariol!Prospects (Organisation des Nations Unies, 2001). De ce fait, les niveaux. defécondité estimés pour la période 1995-2000 sont très ditl'érents, et pOlll' t111

certain nombre de pays, sensiblement plus élevés, que ceux lltilisé's auparavantdans les projections démographiques des Nations Unies (1994. 1996 et 19%.Révisions). En outre, pour les pays qui. jusqu'en 2000, JI' avaient pas elll'egislr~

de baisse de fécondité, ou n'avaient enregistré qu'une amorce de dédin, le~

pays à forte têconOiie,l'bypothèse de fécondité moyenne SllppOSt.' lin Mdinde la fécondité d'un enfant tous les 10 ans en moyenne à compter de 20U5 Oll

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au-delù. En conséquence, l'indice syntllétique de fécondité (ISF) de 13 paysd'Athqlle slIbsaharienne devrait rester supérieur à 2,1 enfants par femme à lafil) de la période de projection, soit de 2045 à 2050 (voir tableau A.3 de l'an·nexe). Dans les précédentes révisions, les niveaux de tecondité devaient des­ccnJr.: dans la plupart des cas à 2,1 entànts par fenune dans les années 2030.

Les dounées ci-dessus montrent clairement que la fécondité reste très éle·vée dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne. Pendant les années 1995à 2000, 37 des 47 pays étudiés (soit quatre sur cinq) avaient un ISF supélieuril 5 enfants par femme, et pour la moitié d'entre eux, l'ISf était supérieur à6 enfants par temme. Une fois encore, les contrastes sont frappants entre lesdifférentes sous-régions (tableau 3). Pour la période 1995-2000, dans les sous­régions de l'Afriqlle de l'Est et de l'Ouest et de l'Afrique centrale, l'IFS étaitestimé à un minimum de six enfants par femme. En Afrique centrale, l'es­timation actuelle de 6,4 est supérieure all niveau détenniné pour la période1950-1955, Enfin, seule l'Afrique australe affiche une estimation actuelle re­lativemcnt faible de 3,3 enfants par femme (environ la moitié du niveau de1950-)I}S5), ce qui montre que le processus de transition de la fécondité esten cours.

TABlFAU 3. ESTIMATION DES INDICES SYNTIlÉTIQUES DE F'&:ONDlTÊ l'ASst;s (1950­1955), PRÉSENTS (1995) ET FUTURS (2045-2050) EN AFRIQUE SUBSAHARJENNE, PAR

SOUS-RÉGION

Indice synthétique de fécondité

SOlls-région (l7omb,.e cie plIYS considé,.és. 1010/) /950-/955 2045-2050 1995-2000

Afrique de l'Esl (17/18) 6,92 6,09 2,51

Afrique c~nlrale (8/9) 5,91 6,41 2,46

A friLJl1e auslrale (515) 6,45 3,29 2,10

Afriquc de l'Ouesl (16/16) 6,85 5,95 2,36

A ti'iquc subsuhuricnnc' 6,68 5,77 2,42

Somrcs' Organisalion des Naliolls Unies (2001).

" Moycllne pondérée selon la populalion des pays considérés el la poplliation lolale de lasOlls-région.

Les niveaux actuels de fécondité sont liés aux niveaux d'utilisation decontraceptifs, qui sont eux-mêmes en grande partie le résultat des efforts desprogrammes dc planification familiale entrepris dans chaque pays. Des compa­misons des résultats de ces efforts dans différents pays ont été établies en 1982,pli is de nouveau en t 989, 1994 et 1999 (Ross et Mauldin, 1996; Ross, Stover etWillard, 1999; Ross et Stover, 2001). Ces résultats sont fondés sur 30 indices,établis li partir de questionnaires portant sur un grand nombre de points. Ils sontgroupés en quatre composantes: 1) politiques et activités préparatoires; 2) ser-

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vices et activités liées aux services; 3) enregistrement des résultats et évalua­tion; et 4) offre de contraceptifs et de services. La présente étude se concentreprincipalement sur la campagne de 1994, qui est la plus rapprochée dans letemps de l'année correspondant aux données moyennes présentées (1995).

D'après l'analyse effectuée, les résultats des programmes de planificationfamiliale enregistrés en 1994 variaient de modestes à médiocres dans la plupartdes 30 pays subsahariens pour leSquels ils avaient été établis (voir tableau A.4de l'annexe). En fait, le résultat d'ensemble de ces programmes, expriméen pourcentage du maximum possible de 100 %, était inférieur à 50 % dans22 pays (soit environ les trois quarts des pays étudiés), dénotant l'insuffisancedes efforts qui leur sont consacrés. Curieusement, l'Afrique subsaharienne ob­tient de bien meilleurs résultats pour les « politiques et activités préparatoires»que pour les autres composantes. Alors que 22 des 30 pays enregistraient desscores supérieurs à 50 % pour cette composante, ils n'étaient plus que 7, t,et 6 pays respectivement dans ce cas pour les trois autres composantes. Au­trement dit, si la plupart des pays affichent un cel1ain degré d'intérêt (déclara­tions de dirigeants, mise en œuvre de politiques démographiques, adoption delois et règlements favorisant l'importation de contraceptifs et/ou la publicité enfaveur de la contraception, etc.) les selvices ne sont effectivement oft'crts, lesprogrammes convenablement suivis et les contraceptifs facilement accessiblesque dans un petit groupe de pays. Les pays affichant les meilleurs résultatssont ceux de l'Afrique australe, à l'exception du Lesotho. En Afrique centraleet en Afrique de l'Ouest, en 1994, aucun pays n'a atteint de scores supérieursà 50 % en ce qui concerne à la fois les « services» et la « disponibilité ». Telétait également le cas des pays de l'Afrique de l'Est, à l'exception du Kenya,de Maurice et du Zimbabwe.

Les scores les plus récents, établis en 1999 pour 31 pays subsahariens,dénotent une forte diminution du nombre de pays affichant un score inférieurà 50 % pour l'ensemble du programme (12 pays seulement SUI' 31). CcUedernière enquête montre également que la prestation comme l'évaluation desservices se sont sensiblement améliorées (ce qui explique l'amélioration desrésultats d'ensemble), mais que la disponibilité des services reste insuffisante(six pays seulement affichent un score de plus de 50 % à cet égard, soit lemême nombre qu'en 1994). Enfin, le Ghana a rejoint le groupe de tête (despays qui affichaient un score combiné de plus de 50 % pour les « services» etleur « disponibilité »; il est le premier pays d'Afrique de l'Ouest dans ce cas(Ross et Stover, 20CH).

La disponibilité et l'accessibilité limitées des services et moyens de contra­ception, et la mauvaise qualité correspondante des activités de planificationfamiliale liées à la prestation de services sont à considérer en regard du cadresocial déficient, mais aussi du faible niveau de la demande de services de plani­fication familiale constaté dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne.Si le besoin insatisfait de planification tàmiliale est considérable pour l'ensem­ble de la région, lorsque l'on ajoute l'utilisation actuelle de contraceptifs aubesoin insatisfait, on obtient souvent lin niveau estimatif de demande totalede l'ordre de 50 à 60 % seulement des femmes mariées ou vivant en ménage.Ces dlitfres sont nettement inférieurs à ceux des autres régions du monde,

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B. - L'fMl'ACT DES DETERMINANTS IMMÉDIATS DE LA FkONDITÉ

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Pour mieux analyser les conclusions précédentes, les auteurs ont tentéd'évaluer l'impact des déterminants immédiats sur l'évolution future de lafécondité en Afrique subsaharienne en utilisant le programme informatiqueFAMPLAN mis au point au Futures Group International (Stover et Heaton,1999). Fondé sur le modèle de Bongaarts (Bongaarts, 1978), et partant d'uneprojection démographique classique par cohorte, FAMPLAN permet d'éva­luer les relations entre les indices synthétiques de fécondité et les détenni­nants immédiats de la fécondité (pourcentage de femmes mariées ou vivanten ménage, utilisation de contraceptifs, non-susceptibilité post-partum, avorte­ment et stérilité pathologique). Le modèle examine également l'utilisation decontraceptifs du point de vue de l'efficacité moyenne résultant de l'ensembledes méthodes utilisées (c'est-à-dire le pourcentage de tous les utilisatrices se­lon la méthode qu'elles utilisent). Pour chaque méthode, l'efficacité est fondéesur la proportion d'utilisatrices qui ne se retrouvent pas enceintes pendant uneannée d'utilisation d'une méthode, et mesurée selon une échelle variant de unsi aucune utilisatrIce netOm15e enceinte, à zélO si totttes :. tA_.

bent enceintes.

où la demande totale pall11i les femmes mariées ou vivant en ménage se situegénéralement entre 70 et 80 %, et parfois davantage. Le niveau plus faible dela demande emegistré en,Afrique subsaharienne est probablement dû au faitque cette demande est motivée davantage par le désir d'espacer les naissancesque de les limiter, ce qui est corroboré par le nombre élevé d'enfants désirésexprimé par les femmes africaines dans beaucoup d'enquêtes (Feyisetan etCasterline, 2000). Ces préférences s'expliquent par divers facteurs culturels,sociaux et économiques. On peut supposer que la demande axée sur la limi­tation des naissances augmentera à mesure que l'usage de contraceptifs pro­gressera, et finira par l'emporter sur la demande motivée par le désir d'espacerles naissances (Moreland et Guengant, 1994). Sous l'effet de ce processus, lenombre moyen d'enfants désirés diminuera, surtout dans les pays où sont misen œuvre des programmes d'information, éducation et communication (lEC)visant à souligner les avantages sanitaires et socio-économiques de la plani­fication des naissances et à promouvoir une famille plus réduite. Cependant,pour diverses raisons (le désir de respecter les valeurs traditionnelles, la crainted'être critiqué par les opposants religieux et autres à la planification familiale,etc.), les dirigeants politiques, les responsables de la politique démographique,le personnel de santé et les médias continuent d'insister exclusivement surl'espacement et vont même jusqu'à reprocher à la planification familiale devouloir « limiter la taille des familles », ce qui pourrait s'interpréter commeun rejet des résolutions sur le droit à un consentement et à choix décidés enconnaissance de cause, adoptées par la plupart des gouvernements africains àde nombreuses conférences internationales.

Les calculs relatifs aux projections démographiques et à J'analyse desdéterminants immédiats de la fécondité ont été effectués pour les quatre ré-­gions de l'Afrique subsaharienne selon les diverses hypothèses. Il convient depréciser que le but de cet exercice n'était pas d'établir un nouvel ensemble deprojections ni de nouvelles estimations des niveaux de fécondité futurs, maissimplement de faire mieux comprendre l'incidence individuelle et collectivedes divers facteurs qui contribuent à déterminer les niveaux de fécondité à ve~

nir de chaque sous-région. Les valeurs de l'année 2000 des divers paramètresutilisés pour établir ces projections sont présentées au tableau 4. Il ne faut pasperdre de vue les limitations dont souffi'ent la définition et la qualité des don­nées de ces paramètres.

Premièrement, étant donné la faible prévalence de la contraception et l'im­portance des méthodes traditionnelles en Afrique subsaharienne, on ne sauraitprendre l'estimation donnée en 2000 du taux de prévalence de la contraceptionau pied de la lettre. Parmi les causes d'erreur possibles figurent le caractèrevariable des méthodes d'échantillonnage et la difficulté d'obtenir des mesuresprécises et homogènes de l'utilisation des méthodes traditionnelles, qui influentsur le pourcentage d'utilisation des différentes méthodes ou de l'ensemble desméthodes (Organisation des Nations Unies, 2000). Cela a à son tour un effetsur l'estimation de l'efficacité moyenne de l'utilisation de contraceptifs sur lafécondité. Il convient toutefois de souligner que l'efficacité des méthodes em­ployées varie selon la méthode, le pays et le contexte. Un examen récent desétudes surce sujet a révélé que, si les taux d'échec des conlI'aceptifs injectablesétaient presque nuls, ces taux variaient de 4 à 20 % pour la pilule, de 1 à 8 %pour le stérilet et de Il à 40 % pour les méthodes de barrière (Stover et Heaton,1999). En outre, l'efficacité d'utilisation des préservatifs estjugéeplus faibledans les pays en développement que dans les pays développés. Enfin, il y a degrandes différences d'efficacité entre les méthodes traditionnelles et les métho­des populaires, imputables à la méthode employée et au contexte. Cependant,pour mesurer l'impact d'un ensemble donné de méthodes sur la fécondité, ilconvient de préciser le taux d'efficacité de chaque méthode. C'est pourquoi lesauteurs ont utilisé les valeurs «par défaut» fondées sur les études effectuéeset proposées dans FAMPLAN (voir tableau 4). Malgré le manque d'exactitudede ces hypothèses par défaut, surtout en ce qui concerne les méthodes tradi­tionnelles et populaires, il est clair que l'ensemble de méthodes employéesen Afrique australe, où près des deux tiers des méthodes employées ont uneefficacité proche de l'unité, a un effet inhibiteur beaucoup plus puissant sur lafécondité que l'ensemble des méthodes estimées pour l'Afrique centrale, oùles trois quarts des méthodes employées étaient des «méthodes traditionnellesou populaires », dont l'efficacité est loin de l'unité.

Pour chaque région, les pourcentages de. femmes mariées ou vivant enunion de fait en 2000 sont tirés des estimations des Nations Unies (Organisationdes Nations Unies, 2000). Ces données se rapportent généralement aux femmesmariées ou vivant en union consensuel1e ou légale, car pratiquement toutes lesenquêtes foùmjssent des données sur l'usage de contraceptifs par ces fem­mes. Toutefois, cela pose un problème pour les sociétés où un bon pourcentagedes naissances ont lieu hors mariage ou union. L'effet de ces naissances sur

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l'ISF, mesuré à l'aide du modèle de Bongaarts, a déjà été étudié pOW" plusieurspays d'Afrique subsaharienne (Foote, Hill et Martin, 1993). Si l'on négligeles naissances qui se produisent hors mariage ou union de fait, on sous-estimel'effet inhibiteur des unions sur la fécondité, de sorte que les estimations desniveaux de fécondité sont supérieures à ce qu'elles devmient être. Pour la plu­part des quelque douze pays étudiés, cette sous-estimation varie de 2 à 10 %.Cependant, elle atteint 15 à 20 % pour le Kenya, l'Ouganda et le Libéria, etplus de 40 % pour le Botswana, où le mariage tardif et la forte proportion defemmes ne vivant pas en union ont un puissant effet réducteur sur la fécondité.Dans l'ensemble, cela signifie que lorsqu'on utilise le modèle FAMPLAN enappliquant les pourcentages de femmes vivant en union dans chaque région,on sous-estime sensiblement l'impact des fonnes d'union sur les niveaux defécondité.

Pour les autres déterminants immédiats, les valeurs initiales adoptées pourla non-susceptibilité post-partum et la stérilité sont tirées d'un examen récentdes données disponibles (Ross, Stover et Willard, 1999). Par comparaison avecles valeurs constatées dans d'autres parties du monde, la non-susceptibilitépost-partum moyenne paraît élevée dans toutes les sous-régions, y complis enAfrique subsaharienne, où elle n'est que de douze mois. La stélilité, mesuréeau pourcentage de femmes qui restent sans enfants aux âges de 45 à 49 ans,paraît proche de ce que l'on observe généralement dans des cadres nou patho­logiques: 3 % dans toutes les sous-régions, sauf en Afrique centrale, où elleatteint 6 %. Enfin, les valeurs initiales des taux d'avortement ont été délibéré­ment fixées à zéro pour toutes les sous-régions, car ce taux est généralementaccepté, faute de données fiables.

Utilisant ces données, et ne perdant pas de vue les limitations évoquéesci-dessus, les auteurs ont d'abord tenté d'évaluer l'utilisation de contraceptifsrequise pour atteindre les niveaux de fécondité proposés pour 2050 (variantemoyenne) dans World Population Prospects: The 2000 Revision (Organisationdes Nations Unies, 2001), en supposant que tous les autres facteurs restentconstants. Dans ce cas, la variable dépendante est le niveau d'utilisation decontraceptifs, selon l'ensemble initial de méthodes et les taux d'efficacité pardéfaut de chaque méthode, ainsi que les valeurs des autres détenninants immé­diats, qui sont maintenus constants sur l'ensemble de la période de projection2000-2050.

Selon les hypothèses ci-dessus, et pour descendre à environ 2,3 enfantspar femme d'ici à 2050 en Afrique de l'Est et de l'Ouest et en Afrique centrale,et à 2,1 enfants par femme en Afrique australe, l'utilisation de contraceptifsdoit s'étendre au moins à 70 % des femmes de chaque région mariées vivanten union, mais à environ 80 % en Afrique de l'Ouest et à ~O % eu Afriquecentrale. Les niveaux indiqués pour ces deux dernières régIOns sont dus engrande partie à l'ensemble des méthodes employées, où priment les métho­des traditiolUlelles peu efficaces, et ces pourcentages devront être maintenusconstants pendant toute la période de projection. Un tel scénario représenteun accroissement sensible de la demande de planification familiale, qui dé­boucherait sur une utilisation généralisée de la contmception en 2050, mais où

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dom.nerait le recours aux méthodes traditionnelles et populaires peu efficaces(sauf en Afrique australe).

Toutefois, pour atteindre ces hauts niveaux d'utilisation de contraceptifs,il faudrait des accroissements annuels de plus d'Wl point de pourcentage enAfrique de l'Est, en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest pendant toutela période de projection sauf pendant les 10 dernières années (2040-2050).En Afrique australe, où l'usage de contraceptifs était déjà élevé en 2000 etle déclin de la fécondité bien engagé, les taux d'accroissement annuel néces­saires pour que le taux de fécondité descende au niveau de remplacement, de2,1 enfants par femme, dans les années 2020 sont beaucoup plus modestes. Lesaccroissements annuels seront proches de zéro après 2030, lorsque la transitionde la fécondité sera achevée. En Afrique de l'Est, les accroissements annuelsd'un point de pourcentage sont confonnes à ce qui a été observé récemmentdans cette région (tableau 5). Tel n'est pas le cas de l'Afrique centrale et deJ'Afrique de l'Ouest, où les taux d'accroissement r6cents sont de l'ordre de0,5 % par an.

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En fait, le rythme de déclin de la fécondité et l'achèvement de la transitionde la fécondité dans chaque sous-région (et dans chaque pays) d~ndde l'in­teraction des détenninants immédiats de la fécondité, notamment des valeunlinitiales et de l'évolution future de ces déterminants. D'où l'idée d'essayerdivers scénarios combinant différentes hypothèses concernant les pourcenta­ges d'accroissement annuel de l'usage de contraceptifs aux hypothèses concer­nant les autres déterminants immédiats, afin de mesurer l'impact sur l'ISF (enl'occurrence, la variable dépendante). Les hypothèses retenues sont présen­tées ci-dessous. Elles peuvent paraitre quelque peu simplistes ou arbitraires.Toutefois, vu le caractère spéculatifde cet exercice, cela ne deVIait pas nuire àla signification des résultats obtenus.

SCÉNARIOS UTILiSÉS POUR ESTIMER LE RAPPOKI' ENTRE L'INDICE SYNTHtn­

QUE DE FÉCONDITÉ ET LES DÉTERMINANTS IMMÉDIATS DE LA n:cONDITÉÀ. L'AlDi DU MODÈLE FAMPLAN

Accroissements annuels des pourcentagesdans les hypotbèses de privalence de la contraception

1. Accroissement de 0,5 % par an, maintenu constant pendant la période2000-2050.

2. Accroissement de 1 % par an, maintenu constant pendant la période2000-2050.

3. Accroissement de 1,5 % par an, maintenu constant pendant la période2000-2050.

Hypothèses concernant l'ensemble des méthodes employées

1. Ensemble constant de méthodes: pour chaque région, l'ensembleinitial est maintenu pendant la période 2000-2050, avec les mêmes taux d'effi­cacité « par défaut» pour chaque méthode (voir tableau 4).

2. Ensemble de méthodes plus efficaces: pour chaque région, il se pro­duit une évolution progressive de l'ensemble de méthodes initial à l'ensem­ble plus efficace de l'Afrique australe d'ici à 2025 (l'efficacité moyenne enAfrique australe est estimée à 0,96), puis un maintien constant par la suite(avec les mêmes taux d'efficacité « par défaut» pour chaque méthode).

Hypotbèses concernant le pourcentage de femmes vivant en union

1. Pourcentage constant de femmes vivant en union : pour chaque ré­gion, le pourcentage initial de femmes vivant en union (voir tableau 4) estmaintenu constant pendant la période 2000-2050.

2. Diminution du pourcentage de femmes vivant en union: pour chaquerégion, le 'pourcentage initial de femmeS vivant en union est ramené progres­sivement à 50 % d'ici à 2025 (légèrement au~essus de 45 % en Afrique aus­trale) et maintenu constant par la suite.

Hypothèses concernant la non-susceptibilité post-partum

1. Durée constante de la non-susceptibilité post-partum : pOUT chaquerégion, la durée moyenne initiale de la non-susceptibilité post-parrum (voirtableau 4) est maintenue constante pendant la période 2000-2050.

2. Réduction de la durée de la non-susceptibilité post-parnml: pourchaque région, la durée moyenne initiale de la non-susceptibilité post-parlul11(voir tableau 4) est ramenée progressivement à 12 mois d'ici à 2025 et à 6 moisd'ici à 2050.

Hypothües concernant l'avortement

1. Taux d'avortement négligeable: pour chaque région, le taux d'avor­tement total est maintenu à zéro pendant la période 2000-2050.

. 2. Augmentation du taux d'avortement: pour chaque région, le tauxd'avortement total est augmenté progressivement de zéro interruption volon­taire de grossesse en 2000 à 2 en 2025, puis maintenu à ce niveau par la suite.

Les hypothèses ci-dessus ne sont pas applicables (et par conséquent Ilt:

seront pas appliquées) à l'Afrique australe, où les niveaux de fécondité ontdéjà diminué sensiblement, par suite d'une utilisation relativement élevée deméthodes contraceptives efficaces, d'un tàible pourcentage de femmes vivanten union (45 %) et d'une faible durée moyenne de la non-susceptibilité post­partum (12 mois). En revanche, ces hypothèses sont pleinement applicables àl'Afrique de l'Est, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest, où la féconditéest encore élevée. .

Dans les divers scénarios combinant ces hypothèses, la variable dépen­dante est l'indice synthétique de fécondité. Les résultats obtenus pennettent demieux comprendre les facteurs et les options liées à un déclin lent ou rapidede la fécondité dans le contexte particulier de chacune de ces régions. Le ta­bleau 6 présente schématiquement les 12 scénarios pour chaque région, combi­nant les trois hypothèses d'accroissement de l'utilisation de contraceptifs (0,5,1 et 1,5 % par an) aux autres hypothèses concernant l'ensemble des méthodeset leur efficacité moyenne, la proportion de femmes vivant en union, la duréemoyenne de non-susceptibilité post-partum et le taux d'avortement.

107

"1

TABLEAU 6. VARIANTES DE PROJECTIONS POUR DIVERSES HYPOTHÈSES CONCERNANT L'ACCROISSEJIolENT ANNUEL EN POURCENTAGE DE PRÉVALENCE.L'ENSEMBLE DES MÊTHODES UTILISÉES, LE MARIAGE, LA NON-SUSCEJ'TffiILlTÉ POST-PARTUM ET L'AVORTEMENT

1

.--.--l~ ..1

Prévalence de la contraceptiOll(pourcentage)

Prévalence de la contraception(pourcentage)

SOllS-région

Prévalencede la contraception,

ensembledes méthodes utilisées,

Mariage,non-susceptlbillté

post-por/umet avr,,1ement

Prévolencede la contmceptùm,

ensembledes méthodes utilisées,

Mariage,non-susceptibilité

post-ponl/met avorUmenl

Autresdeterminants

immédiats

Autresdétenninanrs

immédiots

Var;a1ltes de projection

Vonontes de projection

Prévalencede la

contraception,ensemble

des méthodesutilisées

Prévalencede la

contraception,ensemble

des méthodeslI/i1isées

Prévalencede la contraception

A. Impact du seul B. Impact d'un C. Impact de la diminu- D. Impact d'un ensemble de métho­accroissement de la ensemble de mélbe>- tion du pourcen18ge de fem- des plus efficaces, de la diminutionpmalence de la con- des plus efficaces mes vivant en union, d'une du pourcentage de femmes vivant entraception diminution de la durée de union, d'une diminution de la durée de

nan-susceptibilité post-par- non-susceptibilité post-partum el d'unlWJl et d'lm accroissement accroissem"'lt du nombre d'avom-du nombre d'avortements ments

Prévalencede la contraception

~--'. ----_.~- .

A. Impact du seul B. Impact d'UD en- C. Impact de la dimïDu- D. Impact d'un eIl.!emble de rnétho­accroissement de la semble de mél!}odes tion du pourcen18ge de fem· des plus efficaces, de la diminutionprévalence de la con- plus efficaces mes vivant en union, d'une du pourcentage de femmes vivant entraception diminution de la durée de union, d'une diminution de la durée de

non-susceptibilité post-par- nOD-susceptibilité post-partum et d'untulIl et d'un accroissement accroissement du nombre d'avont-du nombre d'avoztements ments

A. Impact du seul B. Impact d'un en- C. Impact de la diminu. D. Impact d'un ensemble de métho­accroissement de la semble de méthodes lion du pourcentage de fem- des plus efficaces, de la diminutionprévalence de la con- plus efficaces mes vivant en union, d'une du pourcentage de femmes vivant entraception diminution de la durée de union, d'une diminution de la durée de

non-susceptibilité post-par- non-susceptibilité post-parlUm et d'untum et d'un accroissement accroissement du nombre d'avorte-du nombre d'avortements ments

85

87

9~

45

35

37

70

60

62

10

12

20

Année(2000-2050)

10

12

20

10

12

20

Année(2000-2050)

Sous-région

Afrique de l'Ouest

Afrique centrale

Afrique de l'Est

Afrique de l'Est

Afrique centrale

Afrique de l'Ouest

Afrique de l'Est

Afrique centrale

Afrique de l'Ouest

A~issemen1

enPourcentagede ~ prevalence

de laclfltraception

l1lI coursdi la période

000-2050

1,5 '-r, par an

contrac 'PtionQlle lrs

de lap .-iode2000- 050

J%PUl

0,5 % par an

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SOl/rces . Fondé S\J]' Organisation des Nations Unies (2001); Organisation des Nations Unies (2000); et Ross, Stover et Willard (1999).

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111

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Les résultats obtenus sont présentés au tableau 7. Lorsque l'indice synthé­tique de fécondité atteint 2,1 enfants par femme, il est ensuite maintenuconstant à ce niveau. Dans la projection A, « Impact du seul accroissementde la prévalence de la contraception», avec un accroissement de 0,5 %, lesniveaux de fécondité restent nettement au-dessus de quatre enfants par femmedans les trois sous-régions. Avec un accroissement de 1,0 % par an, la projec­tion A donne divers niveaux de fécondité (variant de près de trois enfants parfenune en Afrique de l'Est à plus de trois enfants par femme en Afrique del'Ouest et à plus de quatre enfants par femme en Afrique centrale). C'est seu­lement lorsque la variante A est associée à un accroissement de la prévalencede la contraception de 1,5 % par an que la fécondité descend à 2,1 enfants parfemme en Afrique de l'Est et en Afrique de l'Ouest à la fin de la période deprojection. La différence d'impact sur la fécondité d'accroissements annuelsde 0,5, 1,0 et 1,5 point de pourcentage de la prévalence de la contraceptionpar sous-région est la conséquence directe des différences d'efficacité des mé­thodes contraceptives employées dans ces sous-régions. Plus l'ensemble deméthodes est efficace, plus grand est l'impact d'un accroissement rapide dela prévalence de la contraception sur la fécondité. Par conséquent, en Afriquede l'Est, où l'efficacité moyenne est de 0,81, un accroissement de 0,5 % dela prévalence de la contraception réduira le niveau de fécondité d'environ1,6 enfant d'ici à 2050 (de 4,37 à 2,79 enfants), contre 1,1 enfant seulement enAfrique de l'Ouest, où l'efficacité moyenne n'est que de 0,60.

L'impact d'un passage progressifà des méthodes plus efficaces est illustrépar les résultats obtenus dans les projections de la variante B, « Impact d'un en­semble de méthodes plus efficaces ». Néanmoins, les niveaux de fécondité pro­jetés pour 2050 restent élevés. à environ quatre enfants par femme dans toutesles régions, lorsque la variante B est associée à un accroissement annuel de laprévalence de la contraception de 0,5 %. En revanche, lorsqu'elle est associéeà un accroissement annuel de la prévalence de la contraception de 1,0 %, en2050, dans les trois régions, la variante B produit des niveaux de féconditéd'environ deux enfants par femme, proches de l'achèvement de la transition dela fécondité (2,1 enfants par femme en Afrique de l'Est, 2,6 enfants par femmeen Afrique centrale et 2,3 enfants par femme en Afrique de l'Ouest). Avec desaccroissements annuels de la prévalence de la contraception de 1,5 % (ce quiparaît aujourd 'hui être une prévision optimiste), on peut envisager des niveauxde fécondité de 2,1 enfants par femme dans les trois sous-régions avant 2040.Bien entendu, plus l'efficacité initiale de l'ensemble des méthodes utilisées estfaible, plus grand est l'impact sur la fécondité du passage à des méthodes plusefficaces. .

110

1.•

20502040203020202010

5,96 4,98 3,98 3,46 3,51 3,58

5,96 4,67 3,36 2,50 2,13 (2,1)5,96 4,36 2,75 (2,1) (2,1) (2,1)

6,37 5,49 4,58 4,17 4,37 4,626,37 5,27 4,12 3,46 3,35 3,236,37 S,OS 3,68 2,75 2,34 (1,1)

5,76 4,91 4,01 3,57 3,69 3,85

5,76 4,66 3,51 2,79 2,56 2,315,76 4,41 3,02 (2,1) (2,1) (2,1)

2000

C. -IMPACT DE LA DIMlNUI10N DU POURCENTAGE DE FEMMES VIVANT EN UNION, D'UNE DIMlNUI10NIlE LA DURÉE DE NON-SUSCEPTIBILITÉ POST-PARlUM ET D'UN ACCltOJSSEMENT DU NOMBRE D'AVOXI'EMEm'S

Région

Région 2000 10/0 1020 2030 2040 2050emtrale

BD 6,37 5,99 5,51 5,06 4,70 4,35

6,37 5,72 4,86 4,00 3,30 2,60

6,37 MS 4,21 2,95 (2.1) (2,1)

5,76 5,40 4,98 4,58 4,26 3,93

5,76 5,12 4,36 3,60 2,95 2,29

5,76 4,84 3,74 2,62 (2,1) (2,1)

--N

D.-IMPACT D'UN ENSEMBLE DE MÉTIlODES PLUS EfFICACES, DE LA DIMINUTION DU POURCENTAGE DE FEMMES VIVANT EN UNION,D'UNE D1MINUIlON DE LA DURÉE DE NON-SUSCEPTIBILrrS POST-PAllTUM ET D'UN ACCltOISSEMENT DU NOMBRE D'AVORl'EMENTS

,el'Est

5,96 4,88 3,74 3,11 3,07 3,04

5,96 4,54 3,05 (2,1) (2,1) (2,1)

5,96 4,21 2,37 (2,1) (2,1) (2,1)

traie

6,37 5,34 4,21 3,58 3,60 3,64

6,37 5,07 3,58 2,53 (2,1) (2,1)

- -~ .,~---6,37 4,80 2,95 (2,1) (2,1) (2,1)-lM .5,76 4,81 3,76 3,18 3,19 3,20

an 5,76 4,53 3,15 2,19 (2,1) (2,1)

5,76 4,15 2,55 (2,1) (2,1) (2,1)

1

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Les projections de la variante C, « impact de la diminution du pourcen­tage de femmes vivant en union, d'une diminution de la durée de non-sus­ceptibilité post-partwn et d'un accroissement du nombre d'avortements», vi­sent à mesurer les effets combinés de variations des détemùnants inunédiatsqui ne sont pas strictement liés aux progranunes de planification familiale.Curieusement, les divers résultats obtenus au titre de cette variante sOnt as­sez semblables à ceux obtenus avec la variante B «Impact d'W1 ensemble deméthodes plus efficaces ». Lorsqu'elle est associée à des accroissements de laprévalence de la contraception de 0,5 % par an, dans les trois sous-régions, en2050, la variante C produit des niveaux de fécondité proches de quatre enfantspar femme ou supérieurs à ce niveau. En revanche, lorsqu'elle est associée àdes accroissements annuels de la prévalence de la contraception de 1,0 % paran, la variante C produit des niveaux de fécondité d'environ deux enfants parfemme en Afrique de l'Est dans les années 2040 et en Afrique de l'Ouest en2050, mais de plus de trois enfants par fenUDe en 2050 en Afrique centrale(en raison de la faible efficacité moyenne de l'utilisation de contraceptifs danscette région, qui est maintenue constante sous cette variante).

Comme on pouvait s'y attendre, la variante D,« impact d'un ensemble deméthodes plus efficaces, de la diminution du pourcentage de femmes vivant enunion, d'une diminution de la durée de non-susceptibilité post-partum et d'unaccroissement du nombre d'avortements », produit partout des déclins beau­coup plus rapides de la fécondité que toutes les autres variantes. Cependant,les niveaux de fécondité prévus pour 2050 restent supérieurs à trois enfantspar fenune dans les trois sous-régions lorsque cette variante est associée à desaccroissements de la prévalence de la contraception de 0,5 % par an. C'estseulement lorsqu'elle est associée à des accroissements de la prévalence dela contraception de 1 % et, bien entendu, de 1,5 % par an que la variante Dproduit dans toutes les régions un ISF de 2,1 enfants par femme dès les années2030 ou 2040.

Pour récapituler les résultats indiqués ci-dessus, la tnmsition de la fécon­dité (à savoir, l'obtention d'un indice synthétique de fécondité de 2,1 enfantspar femme) ne peut être réalisée dans aucune des trois régions avec des ac­croissements de la prévalence de la contraception de moins de 1 % par an.n faut que ces accroissements soient de 1,5 % par an pour que l'on puisseenvisager la pleine réalisation de la transition de la fécondité en Afrique del'Est et en Afrique de l'Ouest (mais pas en Afrique centrale) à la fin des 50 an­nées de la période de projection. Comme on l'a indiqué précédemment, trèspeu de pays ont enregistré ces niveaux d'accroissement de la prévalence de lacontraception (quelle que soit la méthode employée), et tous ceux qui l'on faitsont situés en Afrique de l'Est et en Afrique australe (voir tableau A.2 de l'an­nexe). La conséquence de cela est claire: un accroissement de la prévalencede la contraception est une condition nécessaire mais pas suffisante pour quese réalise la transition de la fécondité en Afrique subsaharienne au cours des50 prochaines années.

.. Pour que· ta transition de la fécondité se réalise en Afrique de l'Est, enAfrique centrale):t en Afrique de l'Ouest au cours des 50 prochaines années, ilfaut non seulement un accroissement d'au moins 1 % par an de la prévalence

114

de la contraception sur l'ensemble de cette période, mais aussi l'impact favo­rable d'autres facteurs. Ces facteurs - l'ensemble des méthodes employées.le mariage, la non-susceptibilité post-partum et l'avortement - peuvent tousêtre modifiés par des interventions, mais pas tous de la même façon. Améliorerl'efficacité moyenne de l'ensemble des méthodes utilisées par le recours à desméthodes plus efficaces aux dépens des méthodes moins efficaces (ou par lapromotion d'une utilisation appropriée par les couples de certaines méthodes,en particulier des préservatifs, des méthodes de barrière et des méthodes tra­ditionnelles) relève clairement du domaine de la «planification familiale» etexige l'engagement réitéré des acteurs locaux et des bailleurs de fmlds pourla fourniture de services de planification familiale de qualité et diversifiés, cequi est précisément ce qui fait défaut dans la plupart des pays de l'Afriquesubsaharienne.

Le mariage ou les différents types d'union sont le fruit d'un processus so­cial complexe. L'adoption de mesures législatives particulières et l'organisationde campagnes de communication afin de modifier certains comportements peusouhaitables et préjudiciables pour la santé, tels qu'un mariage trop précoce etdes grossesses trop fréquentes, sont chose possible. Toutefois, il peut prendredu temps avant que de telles actions se traduisent par une diminution du risquede grossesses non désirées. La durée moyenne de la non-susceptibilité post­partum dépend au moins en partie de la fréquence et de la durée de la tradition­nelle abstinence post-partum et de l'allaitement maternel exclusif. Les campa­gnes d'information, d'éducation et de communication visant à encourager leprolongement des périodes d'allaitement au sein (et l'allaitement maternel ex­clusifpendant les six premiers mois) permettront certainement de maintenir hldurée moyenne élevée de non-susceptibilité post-partull1. Toutefois, le succèsde campagnes similaires visant à maintenir de longues périodes d'abstinencepost-partum est moins certain. Enfin, l'importance de l'avortement est très dif­ficile à évaluer parce que l'avortement est illégal dans la plupart des pays etl'on manque de données fiables à ce sujet. Cependant, certains indices récentslaissent apparaitre une rapide montée de ce phénomène, notamment en Afriquede l'Ouest (Desgrées du Lou et a/.• 1999). Aujourd'hui, les gOllvel11ements dela région ne semblent pas prêts à légaliser l'avortement provoqué, ne serait-ceque comme mesure sanitaire visant à prévenir les conséquences désastreusespour la santé et la vie de la femme d'avortements effectués dans de mauvaisesconditions. Quoi qu'il en soit, les taux d'échec élevés de nombreuses métho­des contraceptives traditionnelles et populaires combinés aux insuffisances desmécanismes d'offre des méthodes modernes pourrait favoriser un large recoursà l'interruption volontaire de grossesse, que celle-ci soit légale ou non.

En conclusion, les attimdes laxistes actuelles des autorités et des diri­geants nationaux ainsi que des donateurs à l'égard des progranunes de plani­fication familiale et de l'avortement sont de nature à l'alentir la transition dela fécondité en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest, et peut-être mêmeen Afrique de l'Est en cas de détérioration. Néanmoins, les changements so­ciaux profonds qui pourraient résulter de divers phénomènes tels que l'urba­nisation, le prolongement des guerres civiles ou de l'agitation sociale et lesvastes mouvements migratoires provoqués par les sécheresses prolongées ou

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maladies sexuellement transmissibles (MST). Ces chiffres pourraient varier,ct la crainte de l'infection par le VIH risque fort de favoriser l'utilisation depréservatifs, tant pour des raisons de contrôle des naissances que de pr~'{ention

de la maladie (Organisation des Nations Unies, 2000). En fait, on POUÇll~t as­sister parallèlement à l'augmentation rapide de l\lSage de contraceptifs ~~rprévenir le VIHlsida et pour prévenir les grossesses. Toutefois, ceia n'esfpasassuré, car l'utilisation accrue de préservatifs pourrait être motivée principale­ment par le désir de se protéger des MST, y compris du VlliIsida. Si la plupartdes programmes d'information, d'éducation et de communication cherchaientprincipalement à éviter la propagation du VIHIsida (ce qui serait en soi unobjectiflégitime), davantage de gens éviteraient peut-être les rapports sexuelsavec des partenaires occasionnels, resteraient fidèles à leur partenaire habituelet feraient davantage usage de préservatifs, quoique tout cela risque fort deconcerner principalement les personnes exposées àun risque élevé d'infection,dont beaucoup ne vivent pas en union. Selon ce scénario, on assisterait à desmodifications de comportement motivées par le désir d'éviter l'infection par le

"" VIHlsida, mais pas nécessairement, en même temps, à l'adoption d'attitudes.:,. plus favorables à l'égard de la planification familiale ou à,un accroissement

plus rapide de l'utilisation de contraceptifs. Cela pose clairement un problème. de contenu pour les campagnes d'information, d'éducation et de communica-

1 i. lion lancées dans des contextes où le VIH/sida est très répandu et la prévalencede la contraception est faible. Dans de tels contextes, les campagnes visant àpromouvoir une procréation responsable et l'utilisation de contraceptifs de­vraient-elles être différentes des campagnes visant à prévenir la propagationdes MST et du VIH; ou devraient-elles être intégrées à des programmes pluslarges de promotion de comportements plus responsables à l'égard des rapportssexuels et de la santé génésique parmi la population? Cela dépend en partie dela situation de chaque pays, mais il est clair qu'il n 'y a pas de réponse simple.

par d'autres catastrophes naturelles auront un important retentissement sur lesformes d'union, la durée de la non-susceptibilité post-partum et le recours àl'avortement. Les conséquences de ces phénomènes, qui débordent du cadred'action des programmes de planification familiale, sur l'évolution future de lafécondité, pour imp0l1antes qu'elles puissent être, sont très difficiles à prédire,de par leur nature même.:. ~ .

c. - L'ÉPIDÉMIE DE VIWSIDA ET SES EFFETS SUR LA FÉCONDITÉ

L'épidémie de VIH/sida entraînera très probablement une modification dela fécondité et influera également sur les attitudes à l'égard de la planificationtàmi Hale et de la fécondité. Il convient toutefois de souligner qu'il est très diffi­cile à ce stade de l'épidémie de VIHIsida de discerner ses effets Sur la féconditéet sur le comportement à l'égard de la planification familiale du retentissementindirect de la f0l1e mOl1alité sur les préférences en matière de fécondité. Parconséquent, étant dormé que l'on a besoin de recueillir davantage de données etd'approfondir l'analyse, on ne présentera ici qu'un examen limité de plusieursdes conséquences potentielles de l'épidémie sur les niveaux de fécondité, lescomportements à l'égard de la planification familiale et les préférences en ma­tière de fécondité.

Premièrement, l'épidémie de VlHlsida aura probablement des effets surles niveaux de fécondité, augmentant l'infécondabilité et provoquant des pertesde fœtus (fausses couches) [Zaba et Gregson, 1998]. Il ressort des données surl'Ouganda que la fécondabilité diminue dans une proportion pouvant atteindre30 % pamli les felIDlles séropositives (Stover, 1999). Néarunoins, l'impact surla fécondité d'une perte aussi lourde pourrait être moins grave que prévu: si30 % des femmes séropositives subissent une perte de fécondabilité de 30 %,un ISF de six enfants par femme diminuerait d'environ 10 % (à 5,4 %), àsupposer que tous les autres facteurs restent constants. L'épidémie de VIH/ Enfin, les hauts niveaux de mortalité associés au VllIIsida ne peuventsida poulTait également diminuer la fréquence des rapports sexuels chez les manquer d'avoir une incidence sur les préférences en matière de fécondité,personnes séropositives, entraînant ainsi une baisse de fécondité. Inversement, tant au niveau individuel que collectif. Comme on l'a déjà indiqué, l'épidémieles mères infectées pourraient voir leur fécondité augmenter si elles décident pourrait accroître le désir des parents, surtout des parents séropositifs, d'avoirde ne pas allaiter leur enfant de peur de lui transmettre le virus. En l'absence des enfants. Par ailleurs, ce désir pourrait se trouver renforcé par les pressionsd'abstinence post-partum ou de recours à une méthode contraceptive, ces mè- exercées par la famille élargie pour que se perpétue la lignée, et facilité parrcs pourraient se voir exposées au risque d'une autre grossesse plut tôt que si les mécanismes de réinstallation et d'intégration des enfants. En revanche, laelles allaitaient leur enfant.

crainte de laisser des orphelins du sida pourrait avoir l'effet contraire et réduireEn ce qui concerne les attitudes à l'égard de la planification familiale, ., les aspirations des parents à procréer. Au niveau collectif, l'épidémie de VIW

l'épidémie de VIHlsida pourrait décourager l'usage de la contraception chez sida fait peser une grave menace pour les perspectives de survie des enfantsles couples qui veulent avoir des enfants, surtout si l'un ou l'autre ou les deux et des adultes et pourrait entraîner une forte réduction de l'espérance de viepartenaires sont séropositifs. Cela dit, la lutte contré l'épidémie ne peut que à la naissance. Dans les pays les plus touchés, l'impact de la mortalité et derelancer les questions de la planification familiale et de la santé génésique et la morbidité liées au sida a déjà réduit à néant les gains substantiels réalisésf'ngendrer des changements d'attitude, voire une plus grande prédisposition à depuis les années 1960 dans le domaine de la santé (Organisation des Nationsutiliser certains contraceptifs. En particulier, elle a toutes les chances d'accroÎ- Unies, 2001). Ainsi, à mesure que le nombre des décès l'emporte sur celui destre à la fois la sensibilisation et le recours aux préservatifs masculins et fémi- naissances, la dynamique démographique pourrait changer et aboutir à l'aban-

~__~ I~1Ï~ns~._[~1r~e_s_so~r~td,es données de 1994 pour la Côte d'Ivoire qu'environ 50 %des don total des programmes gouvernementaux visant le déclin de la fécondité etutlllsatnces de préservattfs fémll11Ds cherchaIent à évtfer un grossesse tan~lSo-----j~~nareouse en cause des attitUdes des couples commeâes in<1ivlâUSât'"égardque les autres étaient soucieuses de se prémunir contre le VIH et les autres :' de la limitation de la fécondité. Le traumatisme que causerait une épidémie

1·1

116 117 .' :

prolongée de VlHIsida sur la société aurait probablement de profondes réper­cussions qu'il est encore difficile de prédire sur les comportements à l'égardde la procréation.

On peut supposer que l'épidémie de VIH/sida risquerait de remettre encause la validité de la théorie classique de la transition démographique eoAfrique subsaharienne, en raison des niveaux beaucoup plus élevés de mor­talité et des nombreux cas de mortalité liés au sida parmi les jeunes femmesen âge de procréer. La transition démographique dans la région pourrait biens'arrêter en chemin, voire laisser la place à une transition inverse, si la morta­lité augmente alors même que les niveaux de fécondité ne descendent qu'à unniveau intemlédiaire. 1·

D.-A\JfRES CONSIDÉRATIONS

Il est clair que la transition de la fécondité est bien engagée en Afriqueaustrale, où il n'est pas déraisonnable de supposer que les lSF tomberont endessous du Iliveau de remplacement au cours des 50 prochaines années. En

. revanche, cette transition sera plus lente dans les trois autres régions, où il estloin d'être sûr que l'lSF descendra au niveau de remplacement dans ce laps detemps. Dans ces régions, la fécondité pourrait aller de 2 à 5 enfants par femmeen 2050, et la situation pourrait être encore plus diverse d'un pays à un autre.

II est clair que les niveaux de fécondité à venir de l'Afrique subsaharienneseront fonction d'une grande variété de facteurs, parmi lesquels les détermi- .',nants intermédiaires joueront un rôle important, sans parler de l'impact del'épidémie de VIWsida sur la fécondité et les attitudes à l'égàid de la planifi­cation familiale. Néanmoins, l'analyse détaillée des déterminants immédiatsde la fécondité, et en particulier l'examen des niveaux d'utilisation de contra·ceptifs, du rythme d'accroissement de la prévalence de la contraception et desrésultats des programmes de planification familiale, a mis en lwnière plusieursquestions importantes qui sont généralement ~oinsdocumentées mais ne man­queront certainement pas d'influer sur l'évolution future de la fécondité dans larégion. Ces questions sont celles du « cercle vicieux » que représente le faibleniveau de la demande et de l'offre constaté dans les efforts en vue de dévelop-per les services de planification familiale; du rôle de la contraception tradition­nelle dans la transition de la fécondité; et de l'incidence de l'avortement pro­voqué comme fonne de contraception. II est important d'étudier ces problèmesen profondeur, car ils sont plus facilement susceptibles d'intervention que lesproblèmes concernant les déterminants intermédiaires de la fécondité et/ou lalutte contre l'épidémie de VIHlsida.

La question du « cercle vicieux » que représente le faible niveau de la de­mande et de l'offre dans les efforts d'expansion des services de planificationfamiliale reste difficile à évaluer. D'une part, la demande de ces services estencore,reIativement faible en Afrique subsaharienne, comme en témoignent lespréférenceli en matière de fécondité. D'autre part, l'offre reste faible et souffregénéralem~tde l'insuffisance des systèmes de santé. Autrement dit, la faibledemande de planification familiale ne favorise guère le lancement de vastes ef-

118

forts d'expansion des progranunes, et la mauvaise qualité des services otfertsne peut en aucun cas stimuler la demande future de ces services.

Quant au rôle des méthodes traditionnelles de contraception dans la tran­sition de la fécondité en Afrique subsaharienne, l'analyse FAMPLAN montrequ'une augmentation de 0,5 % par an de la prévalence de la contraception nesaurait suffire à elle seule à accélérer le déclin de la fécondité. Cette analysesouligne également la nécessité d'un passage aux méthodes modemes, plusefficaces. Et ce changement devra s'accompagner d'un accroissement annueld'au moins 1 % de l'utilisation de contraceptifs pour que l'Afrique de l'Est,l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest enregistrent une baisse sensible dela fécondité.

Les taux d'échec de beaucoup de méthodes contraceptives traditionnelleset populaires et les faiblesses des mécanismes d'accès aux méthodes modemesjouent un rôle dans la pratique de l'interruption volontaire de grossesse. Desmesures indirectes de l'effet inhibiteur de l'avortement provoqué mettent en re­liefla grande influence de ce détenninant immédiat dans beaucoup de pays del'Afrique subsaharienne et le fait troublant que, dans plusieurs pays, il contri­bue davantage à réduire la fécondité que l'usage de contraceptifs (Johnston etHill, 1996). Malheureusement, les avortements sont le plus souvent pratiquésdans de mauvaises conditions en Afrique subsaharienne, provoquant des tauxplus élevés de mortalité maternelle, et parfois aussi une plus forte incidenced'autres conditions médicales (telles que stérilité secondaire). Il est donc es­sentiel, ne serait-ce que du point de vue de la santé, de promouvoir des mesurespropres à limiter le plus possible la pratique de l'avortement provoqué dans demauvaises conditions.

En ce qui concerne le choix des orientations, ces trois questions : le cer­cle vicieux de l'offre et de la demande, le rôle des méthodes contraceptivestraditionnelles dans la transition de la fécondité et l'augmentation du nombredes avortements provoqués, exigent une réaffinnation de la volonté d'insister,tant auprès des individus que des couples, sur la notion de libre accès à unlarge choix de méthodes contraceptives ainsi que sur la liberté pour chacunde décider du nombre d'enfants qu'il désire. Bien que tous les pays africainsaient à présent adopté le programme qui avait été débattu à la Conférence in­ternationale sur la population et le développement tenue au Caire en septembre1994, un grand nombre des politiques démographiques adoptées avant. cetteconférence et souvent révisées par la suite n'ont guère été au-delà de la simpleseconnaissance des problèmes de population et de développement. La miseen œuvre des déclarations de politique démographique a souvent été confiéeà des organes bureaucratiques (tels que commissio.ns de la population). Si cesdernières ont été quelque peu actives dans les capitales, elles l'ont été beau­coup moins dans les grandes villes et les zones rurales. De plus, ['absence devision, de motivation et de coordination a empêché les programmes de débou­cher sur la prestation de services de planification familiale efficaces. Enfin,le passage de l'approche démographique classique à un programme élargi desanté génésique (englobant, entre autres, la réduction de la mortalité mater­nelle l'élimination totale de l'excision et la diminution de la violence à l'égarddes f~mmes) pose des problèmes à la plupart des pays africains, où la transition

119

de la fécondité n'est pas encore amorcée ou commence à peine. C'est ce quia en fait contribué parfois à l'absence ciblage sur les services de planificationfamiliale qui font tellement défaut.

E. -CONCLUSION

On peut tirer trois grandes conclusions concernant l'évolution possiblede la fécondité en Afrique subsaharienne au cours des 50 prochaines années.Premièrement, bien que le déclin de la fécondité ait commencé en Afiiquesubsaharienne, la transition de la fécondité pourrait être plus modeste et pren­dra probablement plus de temps qu'on ne l'avait prévu à l'origine. De plus, lesdéclins de la fécondité ne se produiront pas au même rythme partout dans larégion. Pendant de nombreuses décennies, les déclins de la fécondité resteronten retard en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale sur ceux observés enAfrique australe et, à un moindre degré, en Afrique de l'Est.

Deuxièmement, les données dont on dispose laissent apparaître plusieursobstacles liés aux déterminants immédiats de la fécondité, qui rendent impro­bable une transition rapide de la fécondité en Afrique subsaharienne. Les tauxd'accroissement de la prévalence de la contraception seraient plus proches de0,5 que de 1,0 % par an, surtout en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.Ces taux sont inférieurs à ceux qui ont déclenché le début du déclin de la fécon­dité en Afrique australe et dans certains pays d'Afrique de l'Est (et nettementen dessous des taux d'accroissement qui ont permis à de nombreux pays en dé­veloppement d'accomplir la transition de la fécondité). Par ailleurs,la situationactuelle concernant l'offre et la demande de services. de planification familialeen Afrique subsaharienne n'est guère propice à un accroissement rapide destaux d'utilisation de contraceptifs. De surcroît, compte tenu du faible niveaude la demande concernant l'espacement et la limitation des naissances dans larégion, une approche du déclin de la fécondité fondée sur une action au niveaude l'offre est plus difficile à mettre en œuvre. Enfin, le passage aux méthodesmodernes efficaces est essentiel pour assurer la sécurité de la contraceptionaux femmes et aux couples qui tiennent réellement à limiter le nombre de leursenfants. A cet égard, la hausse rapide du nombre d'avortements provoqués,qui est due en grande partie à l'absence de services de planification familialeadéquats, pourrait réduire la fécondité plus sensiblement que prévu.

Troisièmement, la transition démographique restera quelque peu difficileà prévoir en Afrique subsaharienne car de nombreux facteurs restent inconnus.dans l'équation. Panni ces facteurs,les plus importants sont notamment la vo­lonté politique des dirigeants nationaux et des bailleurs de fonds de fournir desservices de planification familiale; le rôle des déterminants intermédiaires dansl'établissement des niveaux de fécondité, qui sont également nécessaires pourprovoquer un déclin de la fécondité; l'incidence de l'urbanisation, qui pourrait,contribuer à accélérer la transition de la fécondité (mais s~ulement jusqu'à

.'~ certain point); et l'Influence éventuelle de l'épî<Jêmic de----vIHlsida sur la. féçondité, qui pOlPTBit entraîner une diminution de la fécondabilité et modifier

les ·~ttitudesà l'égard de la planification familiale. Enfin, dans les pays où l'uti­lisation de contraceptifs est très faible et les niveaux de fécondité très élevés ct

120

n'ont pas commencé à diminuer, il semble urgent d'affecter à la prestation deservices de planification familiale efficaces la priorité qui leur revient dans lesprogrammes de santé génésique.

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121

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ANNEXE

TABLl!AU A.I. POURCENTAGE DE FEMMES EN ÂGE DE PROCRÉER (15-49 ANS) ACTUELLEMENT EN UNION,QUl1.T1UJSENT UNE MÉ1iIODE CONTJlAŒmVE, DIVERSES ANNÉES, PAR PAYS

Prévalence de la contraception (pourcentage)

Méthodes traditionnellesPays AnnIe de l'enquite Méthode clinique e/autres Thutes méthodu

AftIq.e de l'ER

Bunmdi 1987 1,2 7,5 8,7

ComoIes 1996 11,4 9,6 21,0

Érythrée 1995 4,0 1,0 5,0....Éthiopiet-J 1990 2,6 1.7 4,3

~

Kenya 1998 31,S 7,5 39,0

Mlldaguçer 1997 9,7 9,7 19,4

Malawi 1996 14,4 7,5 21,9

Maurice 1991 48,9 25,8 74,7

-MOlaIDbique 1997 5,1 0,5 5,6

RéuDiOD 1990 61,7 4,9 66,6

Rwanda 1996 7,2 6,5 13,7

Ougllllda 1995 7,8 7,0 14,8

République-Unie de TlII1ZIIDie 1999 15,3 6,4 21,7

Zambie 1996 14,4 10,6 25.0

Zimbabwe 1999 49,4 4.1 53,5

.. •

Prévalence de la contraception (poIll-cel1tage)

Pays Année de l'enquêteMéthodes TradiTionnelles

Méthode clinique et olltres Toutes méThodes

: Organisation des Nations UllÎes (2000); et United States Bureau of Census (2000), tableau 55.

Mali

"1

19,3

14,8

3,9

7,7

41.7

23,2

28,9

49,7

19,9

16,4

Il,9

52,9

15,0

11,8

22,1

1,7

6.4

1.3

2.7

4,3

2,9

1,2

12,3

Il,5

2,6

5,7

6.9

7,8

5.1

9.2

0,7

0,9

13,0

7,0

Préva/mce de /0 COlltTaceptioll (pouI"Centage)

7,0

3,3

1,3

2,0

5,5

40,5

18,9

26,0

48,4

17,2

3,4

4,9

46.0

7,2

6.7

12,9

1,0

4,5 2,2 6,7

1,2 2,1 3,3

4,6 3,6 8,2

3,5 2,5 6,0

8,1 4,8 12,9

6,9 1,4 8,3

6,9 J6,6 23,5

Méthodes /raditionnellesMéthode clinique et autres Toutes méthodes

1996

1991192

1992

1988

1988

1998

1994195

1996197

]99]

1996

1998199

1998

1998199

1990

1998

1992193

1986

1998

1995196

1990

1998

1990

1997

1992193

Année de l'enquête

or<!)

Togo

Afrique ~D~ale

clIIfieroiRëpubliq centrafricaine

Tchad

RëpUbliqJe démocratique du Congo

Afrique .us~a1eBotsw

Pays

Afrique du Sud

Swazilan,1

Af~:de fouest

Burkina taso

CaP-VerIj

Côte d'110ireGambie

Ghana 1

Guinée 1Libéria

1

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TABLEAU A.2. VARIATION ANNUELLE (ACCROISSEMENT EN POURCENTAGE) DE L'UTILISATION DE CONTRACEPTIFS

PARMI LES FEMMES EN ÂGE DE PROCREER ACruELLEMENT EN UNION, DIVERSES PÉRIODES, PAR PAYS

Prévalence de la contraception (pourcentage)Accroissement allnuel

Période de l'enquête Méthode clinique Toutes méthodes (pourc:elltage)Enquéte Enquête Inte,,'al/e Enquête Enquête Enquête Enquête Méthode ToutesPays précedente récente (années) précédente récente précédente récente clinique méthodes

Afrique de l'Est

Kenya 1988/89 1998 10 17,8 31,5 26,9 39,0 1,4 1,3Madagascar 1992 1997 5 5,1 9,7 16,7 19,4 0,9 0,5Malawi 1984 1996 12 1,1 14,4 6,9 21,9 1,1 1,3Maurice 1975 1991 16 29,2 48,9 45,7 74,7 1,2 1,8Rwanda 1983 1996 13 0,8 7,2 10,1 13,7 0,5 0,3Ouganda 1988189 1995 7 2.5 7,8 4,9 14,8 0,8 1,5République-Uniede Tanzanie 1991 1999 8 6,6 15,3 10,4 21,7 1,1 1,4Zambie 1992 1996 4 8,9 14,4 15,2 25,0 1,4 2,5Zimbabwe 1988/89 1999 Il 36,1 49,4 43,1 53,5 1,3 1,0

Afrique centrale

Cameroun 1991 1998 7 4,3 7,0 16,1 19,3 0,4 0,5Afrlque australe

Botswana 1984 1996 12 18,6 40,5 27,8 41,7 1,8 1,2Lesotho 1977 1991192 15 2,4 18,9 5,3 23,2 1,1 1.2Namibie 1989 1992 3 26,3 26,0 26,4 28,9 0,0 0,8

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Privalence de la contraception (pourcentage)Accroissement annuel

Période de l'enquête Méthode clinique Toutes méthodes (pourcentage)

Enquête Enquête Intervalle Enquête Enquête Enquête Enquête Méthode ToutesPays précédente récente (années) précédente récente précédente t"écente clinique méthodes

Afrique du Sud 1975176 1988 13 35,0 48.4 37,0 49,7 1,1 1.0

Afrique de l'Ouest

Bénin 1981182 1996 15 0,5 3,4 9,2 16,4 0,2 0,5

Burkina Faso 1993 1998·99 6 4,2 4,9 7,9 11,9 0,1 0,7

Côte d'Ivoire 1994 1998-99 5 4,2 7,2 Il,4 15,0 0,7 0,8

Ghana 1988 1998 10 5,2 12,9 12,9 22,1 0,8 0,9

Mali 1987 1995/96 9 1,3 4,5 4,7 6,7 0,4 0,2

Mauritanie 1981 1990 9 0,3 1,2 0,8 3,3 0,1 0,3

Niger 1992 1998 6 2,3 4,6 4,4 8,2 0,4 0,6

Nigéria 1981/82 1990 9 0,6 3,5 4,8 6,0 0,3 0,1

Sénégal 1997 Il 2,4 8,1 12,9 0,5 0,1

Soudan (Nord) 1992/93 14 3,7 6,9 8,3 0,2 0,3

Togo 1998 10 3,0 6,9 23,5 0,4 1,1

Sources' Organisation des Nations Unies (2000); et United States Bureau ofCensus (2000), tableau 55.

',.-:;.

I~

TABtEAU A.3. ESTIMATIONS DES INDICES SYNTHÉllQUES DE FÉCONDm ACTUELS

(1995-2000) ET FUTURS (2045-2050) EN AfRIQUE SUBSAHARIENNE, PAR PAYS

Itrdice synthétique defkond;t~

199'·2000 2045-2050

Afrique de l'Est

Burundi 6,80 2,81

Comores 5,40 2,10

Djibouti 6,10 2,10

Érythrée 5,70 2,10

Éthiopie 6,75 2,80

Kenya 4,60 2,10

Madagascar 6,10 2,10

Malawi 6,75 2,63

Maurice 2,00 1,90

Mozambique 6,30 2,10

Réunion 2,30 1,90

Rwanda 6,20 2,10

SOll1:11ie 7,25 3,27

Ouganda 7,10 2,85

République-Unie de Tanzanie 5,48 2,10

Zambie 6,05 2,10

Zimbabwe 5,00 2,10

Arrlque eent~llle

Angola 7,20 3,26

Call1eroun 5,10 2,10

République centrafricaine S,30 2,10

Tchad 6,65 2,35

Congo 6,29 2,33

R~publiCJue démocratique du Congo 6,70 2,36

Guinée équatoriale 5,89 2,10

Gabon 5,40 2,10

Arrique auslrale

Botswana 4,35 2,10

4,75 2,10

Nmuibie 5,30 2,10

Atrique du Sud 3,10 2,10

128

Indice synthétique defko"dlt~

199J-2000 2045-2050Swaziland 4,80 2,ie

Afrique de "Ouest

DmÎn 6,10 2,10

Burltina Faso 6,89 2,82

Cap-Vert 3,56 2,10

Côte d'Ivoire 5,10 2,10

Gambie 5,20 2,10

Ghana 4,60 2,10

Guinh 6).7 2,10

Guinée-Bissau 5,99 2,10

Lîlléria 6,80 2,81

Mali 7,00 2,85

Mauritanie 6,00 2,10

Niger 8,00 3,82Nigéria 5,92 2,10

Sénégal S,57 2,10

Sierra Leone 6,50 2,34

Soudan 4.90 2,10Togo 5,80 2,10

Sources: Organisation des Nations Unies (2001).

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TABLEAU A.4. RËSULTATS DES PROGRAMMES DE PLANIFICATION FAMIllALE ~VALUES EN 1994 ET MESURÉS SELON QUATRE CRITÈRES,

EN POURCENTAGE DU MAXIMUM, PM PAYS

O"itères

Pays Total Politique Services Évaillation Disponibilité

Afrique de l'Est

Éthiopie 39 61 35 34 18

Kenya 56 48 56 61 63

Madagascar 33 45 35 32 13

Malawi 44 52 44 60 27

Maurice 75 78 66 98 78

Mozambique 33 47 27 32 30

-\H Ouganda 44 52 45 30 390

République-Uoie de Tanzanie 48 S4 45 44 45

Zambie 41 56 35 37 37

Zimbabwe 68 69 71 82 52

AfrIque centrale

Angola 24 37 16 32 23

CamerollD 49 54 48 45 47

République centrafricaine 40 SS 40 3S 23

Tchad 27 47 23 40 1

Congo 27 48 24 41 0

Afrique australe

Botswana 66 65 62 58 80

- _.. ".; _ - '1 ;_ ,.,... ,. -.: 44 .•--.-'~ •. ~~_.~-.-.

CritmsPays Tbtal Politique Services Évaluarion Disponibilité

Lesotho 44 64 34 41 38Namibie 43 60 28 26 60Afrique du Sud S6 57 52 48 66

Afrique de l'Ouest

Bénin 37 37 40 40 31Côte d'Ivoire 39 54 31 54 25Ghana 52 65 52 45 41Guinée 50 66 49 64 24Guinée-Bissau 36 58 25 20 35-\H Mali 45 54 51 62 Il- Mauritanie 32 32 37 50 10Niger 46 60 45 60 22Nigéria 42 64 33 30 34Sénégal 50 69 44 61 35Sierra Leone 47 51 49 41 41

SOllrces : Ross, Stover et Willard (1999).

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Guengant Jean-Pierre, May J.F. (2002)

Impact des déterminants immédiats de l'évolution à venir de

la fécondité en Afrique Subsaharienne

In : Perspectives de baisse du taux de fécondité dans les pays

à taux de fécondité élevé

New York : ONU, (46-47), 93-131. (Bulletin Démographique

des Nations Unies ; 46-47). ISBN 978-92-1-251117-7