Ile de France Journal N°32

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LE JOURNAL DU CONSEIL RéGIONAL www.iledefrance.fr Et 100 fois plus sur www.iledefrance.fr Déc. 2010-Janv. 2011–N° 32 Des vidéos, des galeries photo, des clips, des visites virtuelles de sites historiques, des interviews, des dossiers, des reportages... Découvrez tous nos bonus sur la version interactive du journal, pour mieux connaître ces Franciliens dont le parcours a croisé celui du conseil régional ces derniers mois.

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32ème numéro du Journal d'Ile de France.

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L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

www.iledefrance.frEt 100 fois plus sur www.iledefrance.frDéc. 2010-Janv. 2011–N° 32Des vidéos, des galeries photo,

des clips, des visites virtuelles de sites historiques, des interviews,

des dossiers, des reportages...Découvrez tous nos bonus sur la version interactive du journal,

pour mieux connaître ces Franciliens dont le parcours a croisé celui du conseil régional ces derniers mois.

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SOMMAIREJoseph elbaz | Michel bouJenah | alexis bouillet | Manuel lopès | Mélanie Marques | nanhoua coulibaly | Maryse Vigouroux | caroline JeanMaire | priscilla n’Diaye | laurent Vincent | oliVier golliarD | annicK KieFFer | gwenDal bihan | Fatou sene | eMManuel canet | thierry perreau | tony gatliF | hélène Vincent | barbara Donné-Donati | Diane DuFour | pascal thuot | sir alice | MaxiMe Delpierre | arnauD roulin | MarK Kerr | seDeF ecer | saaDia areJDal | Fanny MietlicKi | guy FraDin | oliVier lapierre | arnauD rousseau | anne boutin | christine Fleuret | alain Julien-laFer-rière | carole soliVe | christophe Depont | Marianne Fichet | théo Morais | oliVier quétarD | Michel gaillarD | christine laMbert | Faïtia chéniguène | Matthieu Jou-DinauD | cenDrine Jeannot | antonella pinna | eMManuel bris | sylVie becK | pascal Müh | roMain planchez | philippe Fabre | clara reyDet | catherine peyr | thérèse Dupont | haMza DaKhlaoui | Daniel DeVille | oliVier place | oliVier DonVal | John saccoManDi | pascale léautey | stéphane Delpech | sanDra Mutti | rachel saMter | erwan le lay | eMManuelle Després | JuDith sKira | Violette Volson | Floriane chazey | MaxiMe gouache | Monique cerisier | élicia liMMois | DJaMila hichour | Julie couDry | JérôMe clincKx | DaMarys Maa MarchanD | Michel Denize | anne-laure guinarD | éric DeMange | Valérie corDier | nora cornuet | FréDéric robin | Meryl Job | Daniel Moulène | stéphanie saVel | Florian laurent | Diane lialy | FrancK brarD | Véronique le ralle | hélène Meillet | gabriel szeFtel | ihssan serhani | saiD oussaoui | cécile JarauDias | Michel Moy | Mathieu gaMba | sylVie labas | Jean-baptiste DuMas | ngo thu lê | n Joseph elbaz | Michel bouJenah | alexis bouillet | Manuel lopès | Mélanie Marques | nanhoua coulibaly | Maryse Vigouroux | caroline JeanMaire | priscilla n’Diaye | laurent Vincent | oliVier golliarD | annicK KieFFer | gwenDal bihan | Fatou sene | eMManuel canet | thierry perreau | tony gatliF | hélène Vincent | barbara Donné-Donati | Diane DuFour | pascal thuot | sir alice | MaxiMe Delpierre | arnauD roulin | MarK Kerr | seDeF ecer | saaDia areJDal | Fanny MietlicKi | guy FraDin | oliVier lapierre | arnauD rousseau | anne boutin | christine Fleuret | alain Julien-laFer-rière | carole soliVe | christophe Depont | Marianne Fichet | théo Morais | oliVier quétarD | Michel gaillarD | christine laMbert | Faïtia chéniguène | Matthieu JouDi-nauD | cenDrine Jeannot | antonella pinna | eMManuel bris | sylVie becK | pascal Müh | roMain planchez | philippe Fabre | clara reyDet | catherine peyr | thérèse Dupont | haMza DaKhlaoui | Daniel DeVille | oliVier place | oliVier DonVal | John saccoManDi | pascale léautey | stéphane Delpech | sanDra Mutti | rachel saMter | erwan le lay | eMManuelle Després | JuDith sKira | Violette Volson | Floriane chazey | MaxiMe gouache | Monique cerisier | élicia liMMois | DJaMila hichour | Julie couDry | JérôMe clincKx | DaMarys Maa MarchanD | Michel Denize | anne-laure guinarD | éric DeMange | Valérie corDier | nora cornuet | FréDéric robin | Meryl Job | Daniel Moulène | sté-phanie saVel | Florian laurent | Diane lialy | FrancK brarD | Véronique le ralle | hélène Meillet | gabriel szeFtel | ihssan serhani | saiD oussaoui | cécile JarauDias | Michel Moy | Mathieu gaMba | sylVie labas | Jean-baptiste DuMas | ngo thu lê | nao ao

Une Région à visages hUmainsUn formateur de mécanique tissant des ponts entre Bobigny et… Nouak-chott, une animatrice de radio qui donne de la voix à Mantes-la-Jolie pour les femmes de banlieue, un enfant de Vaujours devenu un vrai spécialiste de la forêt francilienne, le père d’une voiture 100 % électrique, une vieille dame qui partage son appartement parisien avec une étudiante … Voici des femmes et des hommes qui inventent, luttent, apprennent, créent, trans-mettent, parcourent le monde, agissent, avec le soutien de la Région. Car, au fil de ces aventures, on en apprend un peu plus sur l’action quotidienne que mène le conseil régional pour imaginer un territoire plus facile à vivre, pour bâtir un territoire… plus humain.

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected] de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Maxime des Gayets, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Agence Galilée : Jean-François Hennion, Emmanuel Schafroth, Sophie Andriansen, Virginie De Galzain, Olivia Gili, Maïla Mendy ; Isabelle Le Louët. Couverture : Rampazzo et Associés. Conception : Rampazzo et Associés.Réalisation : Scoop communication. Impression : Île-de-France est édité à 4 328 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.

03 | ÉDUCATION, AppreNTIssAgeJoseph elbaz, Priscilla n’Diaye, alexis Bouillet, manuel Lopès, mélanie marques, nanhoua Coulibaly, maryse vigouroux, Caroline Jeanmaire, michel Boujenah, Laurent vincent, oliver golliard.

05 | eNseIgNemeNT sUpÉrIeUr, INNOVATIONannick Kieffer, gwendal Bihan, Fatou sene, emmanuel Canet, Thierry Perreau.

06 | CULTUre, mÉDIAsTony gatlif, hélène vincent, Barbara Donné-Donati, Diane Dufour, Pascal Thuot, sir alice, maxime Delpierre, arnaud Roulin, mark Kerr, sedef ecer, saadia arejdal.

08 | ÉCOLOgIe, CADre De VIe

Fanny mietlicki, guy Fradin, olivier Lapierre, arnaud Rousseau, anne Boutin, Christine Fleuret, alain Julien-Laferrière, Carole solive, Christophe Depont, marianne Fichet, Théo morais.

10 | TrANspOrTs

olivier Quétard, michel gaillard, Christine Lambert, Faïtia Chéniguène, matthieu Joudinaud, Cendrine Jeannot, antonella Pinna, emmanuel Bris, sylvie Beck, Pascal müh.

12 | LOgemeNT, UrBANIsmeRomain Planchez, Philippe Fabre, Clara Reydet, Catherine Peyr, Thérèse Dupont, violette Lefort.

13 | spOrT, LOIsIrs, TOUrIsmehamza Dakhlaoui, Daniel Deville, olivier Place, olivier Donval, John saccomandi, Lionel Walker, Pascale Léautey, stéphane Delpech, sandra mutti, Rachel samter, erwan Le Lay, emmanuelle Després.

15 | ACTION sOCIALeJudith skira, violette volson, Floriane Chazey, maxime gouache, monique Cerisier.

16 | ÉCONOmIe, TrAVAIL, empLOIélicia Limmois, Djamila hichour, Julie Coudry, Jérôme Clinckx, Damarys maa marchand, michel Denize, anne-Laure guinard, éric Demange, valérie Cordier, nora Cornuet, Frédéric Robin, meryl Job, Daniel moulène, stéphanie savel.

19 | sANTÉFlorian Laurent, Denise Lialy, Franck Brard, véronique Le Ralle, hélène meillet, gabriel szeftel.

20 | INTerNATIONALihssan serhani, said oussaoui, Cécile Jaraudias, michel moy, mathieu gamba, sylvie Labas, Jean-Baptiste Dumas milne edwards, ngo Thu Lê, nao.

22 | TrIBUNesexpression des groupes politiques.

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Joseph elbaz | 18 ansDonner aux lycéens les outils pour accéder à une citoyen-neté active, pour vivre en éveil, pour ouvrir d’autres hori-zons : les projets passion lycéens en action, impulsés par le conseil régional d’Île-de-France, ont le vent en poupe. À Gif-sur-Yvette (91), Joseph elbaz a pu ainsi réaliser son rêve : construire une roulotte.

THÉâTre h De ses années lycée, vécues dans un internat en Auvergne puis en Île-de-France à Gif-sur-Yvette, dans le lycée de la vallée de Che-vreuse, Joseph Elbaz conserve un baccalauréat en lettres, une belle connaissance de certains auteurs classiques – dont Corneille, Gérard de Nerval et Victor Hugo – mais aussi un cheval, Texas, et une roulotte, entreposée dans une ferme, quelque part dans l’Allier. Cette rou-lotte est la concrétisation de son amour pour le théâtre. « L’idée, c’est de partir en tournée avec un spectacle », explique le jeune homme, qui plaide pour « un théâtre convivial et désacralisé, un théâtre pour tout le monde, qui ne serait plus perçu comme une institution inaccessible, réservée à quelques-uns. » Dans les pas d’Ariane Mnouchkine, Joseph vou-drait « organiser des repas où acteurs et public pourraient échanger ». Aujourd’hui, cet étudiant en hypokhâgne à Antony (92) entame la rédac-tion de la pièce : un mélange d’œuvre théâtrale

et de cirque, dans « un univers proche d’Alice au Pays des Merveilles ». L’exercice n’a pas toujours été aussi littéraire : il a fallu construire la rou-lotte, à partir d’une remorque rouillée dénichée chez un agriculteur. « Ce n’est pas qu’un moyen de transport, c’est un mode de vie », explique le jeune homme. Les plans ont été trouvés sur Internet et le chantier a avancé, lentement, selon les dis-ponibilités des acteurs en herbe. « Nous l’avons aménagée à moindres frais, on a récupéré des meubles dans une brocante. »

Partir avec Texas Et puis… il a fallu trouver le cheval. Ce sera Texas, un Boulonnais de 3 ans. « Il est actuellement en pen-

sion, nous allons le voir régulièrement », raconte Joseph. L’été prochain, avec ses amis et Texas, il compte prendre la route. Une boucle de 60 kilomètres, avec 11 représentations. « Malgré les études, tout le monde reste motivé », conclut Joseph, qui a bénéficié d’un coup de pouce de la Région pour se lancer dans l’aventure. l

pIerre CHApDeLAINe

Créer un théâtre convivial et désacralisé, un théâtre pour tout le monde.

lA pASSIOn dES pROjEtSen 2009, la Région Île-de-France a apporté son soutien à 35 Projets passion portés par des lycéens.

en RoUTe PoUR L’avenTURe

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Construire et rénover des lycées, soit intervenir sur 6 millions de mètres carrés, c’est l’une des principales missions de la Région. Elle emploie désormais 9 000 agents d’accueil, d’entretien et de restauration dans les établissements du second degré. Mais le conseil régional intervient

également pour encourager l’apprentissage, accompagner les jeunes dans leurs premiers pas de citoyens, permettre à tous d’accéder à la cantine, aux savoirs, à l’autonomie et, s’il le faut, à une seconde chance.

eN DIreCT DU CONseIL rÉgIONAL

Un tEMpéRAMEnt d’ACIER

priscilla n’DiaYe17 ansh Dur, pour une fille, de préparer « un métier de garçon » ? Non, répond le sourire de Priscilla N’Diaye. En CAP peinture-carrosserie au lycée du château-d’épluches (Saint-Ouen-l’Aumône, 95), elle se débrouille bien. Comme l’orthographe n’est pas son fort, elle suit un programme de lutte contre l’illettrisme, dans le cadre du dispositif régional Réussite pour tous. « Je fais encore des fautes, reconnaît-elle, mais ça va mieux. » lh Bonus : dossier « Réussite pour tous ».

pROvISEUR-COnStRUCtEUR

Manuel lopès46 ansh « Ce lycée est un exploit ! » Manuel Lopès ne cache pas sa fierté d’avoir été le proviseur-constructeur du nouveau lycée Robert-Schumann à Charenton-le-Pont (94). Après des heures passées sur le chantier et une 2e rentrée dans cet établissement pilote, construit en Haute qualité environne-mentale (HQE), il peut mesurer l’impact de cette nouveauté sur la vie scolaire et « l’effet fantastique sur les gamins ». Explications, ateliers scientifiques… Désormais, les lycéens savent tout sur la récupération d’eau et le puits canadien. « Le taux de réussite scolaire est même passé de 25 % dans l’ancien lycée Jean-Jaurès, à 85 % aujourd’hui »… lh Bonus : galerie photos sur les lycées en Île-de-France.

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pâtISSIER En fORME OlyMpIqUE

alexis bouillet 20 ansh Alexis Bouillet prouve que compétition et gourmandise peuvent faire bon ménage. À 20 ans, il fait partie de l’équipe qui, en février 2011, représentera l’Île-de-France à la finale nationale des Olympiades des métiers, un concours où les jeunes mesurent leur savoir-faire dans plus de 50 disciplines. La spécialité d’Alexis : la pâtisserie. Un talent qu’il exerce depuis un an au Plaza-Athénée, un palace parisien. En préparation des trois jours d’épreuves qui

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les attendent, lui et les membres de l’équipe d’Île-de-France sont soumis à un entraînement digne des grands sportifs. « Stages intensifs, avec préparation physique et mentale », précise-t-il. L’objectif : représenter la France lors de l’épreuve internationale, prévue en octobre 2011 à Londres.h Bonus : vidéo sur les olympiades des métiers.

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3éducation, apprentissage

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À lA tAblE d’HEnRI-Iv

MarYse ViGouroux 50 ansh Cuisse de lapin à la moutarde de Meaux, embeurrée de choux braisés au miel du Gâtinais… Au lycée Henri-IV, à Paris, l’excellence se décline aussi dans les cuisines où se préparent près de 1 200 repas par jour à partir de produits locaux frais. C’est l’œuvre de Maryse Vigouroux, chef de cuisine. Arrivée en 2008 dans ce lycée, Maryse veut surprendre le palais des jeunes élites : « J’aime chercher, faire découvrir de nouvelles saveurs. » Elle participe, en mars, à l’élaboration d’un cahier de recettes de produits franciliens avec 7 autres chefs. L’action menée avec le conseil régional et le Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire Paris Île-de-France (Cervia) permettra à chaque établissement de réaliser des menus en promouvant des produits locaux. lh Bonus : reportage vidéo sur la cantine du lycée Chaptal, à Paris.

étUdIAnt CHERCHE pApIERS pOUR vIvRE

nanhoua coulibalY21 ansh Contre vents et marées, Nanhoua poursuit son BTS moteurs à combustion interne à évry (91). Son rêve : intégrer une école d’ingénieurs et trouver un emploi dans l’automobile. « Mais, sans papiers, c’est difficile de penser à l’avenir ! » soupire-t-il. Arrivé de Côte d’Ivoire en 2005 à l’âge de 16 ans, il connaît depuis la peur d’être contrôlé, le manque d’argent et les démarches

laurent Vincent | 43 ansancien mécanicien d’air France, laurent Vincent est devenu formateur au centre de formation des apprentis (cFa) des métiers de l’aérien et transmet sa pas-sion à ses élèves.

AppreNTIssAge h « Une formidable expérience d’échange de connais-sances et de vie avec les jeunes. » C’est avec l’enthousiasme des débuts que Laurent Vincent a attaqué sa 10e rentrée comme formateur au CFA des métiers de l’aérien. Après 10 ans « dans la caisse à outils » (c’est-à-dire comme mécanicien), il est mis à la disposition du CFA par son employeur Air France. Depuis, il enseigne les technologies générales avion, ainsi que struc-ture et composite auprès d’envi-ron 200 élèves, du bac pro au BTS : « Des jeunes qui débutent, des moins jeunes qui se spécialisent… Il faut s’adapter en permanence, il n’y a jamais de routine ! » Technologie des matériaux, contraintes tech-niques… la théorie doit précéder

la pratique. « Les élèves de bac pro veulent tout de suite construire des avions » plaisante Laurent. Avec l’installation du CFA à la rentrée 2010 sur l’aérodrome de Toussus-le-Noble (78), Laurent a vu « des étincelles dans leurs yeux » : situé en zone aéroportuaire, le nouveau plateau technique est réaliste, avec « des conditions de travail proches de ce qu’ils connaîtront dans leur vie de mécano ». Une chance supplémen-taire de réussir, tandis que l’ap-prentissage reste l’un des meilleurs moyens d’entrer dans la vie active. « Les jeunes apprennent un métier, mais aussi la culture d’entreprise », précise Laurent. Résultat : un taux d’embauche entre 85 et 95 %, auprès des 71 entreprises qui accueillent les jeunes en alternance. « Grâce à l’ap-prentissage, mes élèves deviennent mes collègues ! » l jULIe VÉDIe

oliVier GolliarD I 43 ans

AU tAblEAU nUMéRIqUE !NOUVeLLes TeCHNOLOgIes h « Ça, c’était un cours d’ins-pection. On étudiait l’évolution de Las Vegas. » Profes-seur d’histoire-géographie au lycée Jules-Ferry de Conflans-Sainte-Honorine (78), Olivier Golliard est passé maître dans l’art d’utiliser le tableau numérique. L’enseignant clique, sélectionne, compare des docu-ments. Cet outil a révolutionné sa pratique pédago-gique. « Attention, ce n’est pas un vidéoprojecteur. Il apporte une vraie plus-value. En préparant le cours, on doit déjà réfléchir à ce que l’élève pourra apporter, com-ment il pourra participer. » Huit salles du lycée sont déjà équipées, grâce à l’aide de la Région. Olivier Gol-liard, lui, entend bien rallier ses collègues à sa révolu-tion numérique. Il est l’un des fondateurs du site www.strabon.fr, qui s’adresse aux professeurs d’his-toire-géo de l’académie de Versailles. l

les jeunes apprennent un métier, mais aussi une culture d’entreprise.

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ESCAlE À ORly

Mélanie Marques21 ansh Pour devenir agent d’escale, Mélanie en a fait une à Orly (94), à l’école de la deuxième chance (E2C) du Val-de-Marne. À 10 ans, cette jeune fille retourne dans le pays d’origine de ses parents, le Portugal, pour y finir sa scolarité. Elle en est revenue 9 ans plus tard avec un bac artistique et technologique et le vague rêve de devenir hôtesse de l’air. Travailler dans l’aéroportuaire se révèle difficile, mais il en faut plus pour la décourager. En mars 2010, elle intègre l’école de la deuxième chance, qui lui permet de faire trois stages, de se remettre à niveau en français et de travailler son sens du contact. La voilà dorénavant prête à intégrer une formation qualifiante d’agent d’escale. lh Bonus : dossier sur les écoles de la deuxième chance.

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En SCènE AvEC lES AppREntIS

Michel bouJenah 58 ansh Une vie consacrée au théâtre. Lui qui a quitté la Tunisie à l’âge de 11 ans en allant vivre à Bagneux (92), la passion de transmettre a vite rejoint celle de jouer : à 20 ans, il dirige déjà des enfants sur scène. En 2010, Michel Boujenah a parrainé les ApprentiScènes, une initiative qui permet à 650 apprentis franciliens de jouer en public des sketchs de leur composition. lh Bonus : interview vidéo de michel Boujenah.

dE MéMOIRE dE lyCéEnnE

caroline JeanMaire16 ansh Sa vie a changé à la fin 2009, quand elle a découvert le camp d’Auschwitz lors d’une visite organisée par le lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson (92) et par la Région. « J’ai vu le pire de l’homme » affirme-t-elle. Une visite éprouvante, mais qui l’a rendue plus mûre. Elle se sent investie d’une mission : celle de « passeur de mémoire ». Elle s’y est attelée dès janvier 2010, en lisant son poème « L’aube d’une longue nuit », pour l’inauguration d’une expo au Mémorial de la Shoah. Ce poème, inspiré par sa rencontre avec deux rescapés des camps, se termine par ces quelques mots : « À nous, à présent, de ne pas oublier » : comme un sceau à la mission qu’elle s’est désormais assignée. lh Bonus : reportage sur la visite des lycéens à auschwitz.

ça PLane PoUR LUiinterminables. Fatigué, mais soutenu par Réseau éducation sans frontière (RESF) et par la Région, il espère un titre de séjour. Pour être sûr que ses efforts ne resteront pas vains. lh Bonus : interview vidéo nanhoua Coulibaly.

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4 édUCAtIOn, AppREntISSAgE

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annicK KieFFer | 64 ansentrée « par hasard » au cnrs et « tout naturelle-ment » à la cGt, annick Kieffer a participé cet été aux premières assises régionales de la recherche. pour elle, les régions peuvent jouer un rôle face à la préca-rité qui s’installe dans la recherche publique.

COmBAT h En février 2010, Annick Kieffer participe à la publication d’une étude sur la précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche publique. Un travail basé sur plus de 5 000 réponses et qui laisse entrevoir les deux facettes de cette femme, vivant à Créteil (94). Ingénieure de recherche en sociologie au CNRS, elle s’épanouit au milieu des données et des statistiques, « un secteur pas très sexy », avoue-t-elle.

Une affaire d’opportunitéMais elle est aussi une militante active, syndicaliste de longue date à la CGT. Un parcours qu’elle raconte avec simplicité : « Mon père était plombier, ma mère secrétaire. Je suis entrée par hasard au CNRS. Une oppor-tunité. Au début, je traitais les taux de scolarisation dans le privé pour chaque départe-ment. Nous n’avions pas d’ordi-nateur, tout se faisait sur papier. Puis j’ai connu l’arrivée de l’infor-matique, cette révolution dans le traitement statistique, avant de participer, en 1987, à la créa-tion d’un laboratoire pour mettre à la disposition des chercheurs les données de la statistique publique. » Parallèlement, Annick Kieffer s’en-gage. élue au comité national de la recherche scientifique, elle a œuvré pour donner une visibilité au travail des ingénieurs et des techniciens. Elle suit les évolutions des politiques publiques. « Des réformes au CNRS, j’en ai connu. Mon sentiment, c’est qu’il ne restera bientôt plus que le sigle. » l pIerre CHApDeLAINe

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L’Île-de-France compte plus de 300 centres de recherche publics et privés et quelque 135 000 chercheurs, ingénieurs et techniciens dans la recherche et le développement. En permettant à des projets audacieux de voir le jour, en soutenant des secteurs économiques

prometteurs et particulièrement innovants ou en accompagnant les jeunes chercheurs, trop souvent confrontés à la précarité, la Région veut

contribuer à maintenir cette place de leader en Europe.

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GwenDal bihan28 ansh Face à Notre-Dame de Paris, Gwendal Bihan souhaite pouvoir lire du Victor Hugo sur son téléphone mobile. Offrir aux mobinautes un contenu géolocalisé, tel est le projet imaginé par le jeune P-DG de l’éditeur de livres numériques Leezam. La présentation de ces « Itinéraires littéraires interactifs » est prévue en 2011 à Futur en Seine, biennale de l’innovation en Île-de-France. lh Bonus : reportage vidéo sur les itinéraires littéraires.

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Fatou sene27 ansh Championne des prétoires ! Dans son Sénégal natal, Fatou Sene remporte en 2006 un concours de plaidoirie sur les droits de l’homme. Après cette distinction, elle obtient une bourse et poursuit ses études de droit en France. En juin 2010, elle participe aux Doctoriales, un séminaire cofinancé par la Région visant à confronter les doctorants au monde du travail. « Ce que j’ai appris là, aucun livre ne me l’avait appris », se réjouit la jeune femme. lh Bonus : intégralité du portrait de Fatou sene.

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eMManuel canet56 ansh Ancien pédiatre, Emmanuel Canet rejoint l’industrie pharmaceutique à la fin des années 1990. Depuis 2009, il préside le pôle de compétitivité Medicen Paris Région. Sa dernière convention a eu lieu à la Cité internationale universitaire de Paris (14e) : un moyen de plus de créer du lien. lh Bonus : intégralité du portrait d’emmanuel Canet.

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thierrY perreau43 ansh Quand Thierry Perreau jouait sur sa console Atari il y a trente ans, il apprenait un métier sans le savoir. Aujourd’hui, il est directeur de création chez Neko Entertainment, à Montreuil (93) : l’une des 130 entreprises franciliennes de ce secteur à la pointe de l’innovation et de la création d’emploi. lh Bonus : reportage vidéo chez neko entertainment.

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tonY GatliF |62 ansla cinquième édition du festival cinéban-lieue de saint-Denis (93) a proposé un panorama de f ilms sur les roms en novembre. portrait de son parrain, tony Gatlif.

NOmADe h « Lorsque, il y a 33 ans, j’ai réalisé mon premier film, Les Princes, tourné entre Stains et Saint-Denis, la banlieue, c’était des petits pavillons, des ruelles. À l’époque, il y avait des cités de transit où les manouches côtoyaient la population africaine et maghrébine. Ils vivaient tous ensemble », se souvient le cinéaste Tony Gatlif, fils d’une mère gitane et d’un père kabyle, devenu le chantre de l’âme tsigane. Pour l’au-teur de Latcho Drom, le parrainage du festival CinéBanlieue de Saint-Denis, soutenu par le conseil régional, était l’occasion de renouer avec un certain regard plus artistique et constructif sur la banlieue.

Mélancolie culturelleAu cours de cette cinquième édition, une série de films de Tony Gatlif sur les Roms a été présentée : Gadjo Dilo, Les Princes et aussi Liberté, qui parle de l’internement des Tsiganes dans des camps de concentration en 1941. Longtemps gardée sous silence en France et en Europe, cette histoire se devait « d’entrer dans les livres scolaires. Il faut que les enfants apprennent que les Tsiganes ont été persé-cutés au même titre que les Juifs, les communistes ou les homosexuels. » Dans ses films, le ton n’est jamais accusateur. Il reste positif et cherche à faire connaître le monde

manouche au monde sédentaire. Il rappelle que les manouches sont des citoyens français depuis des générations. La plupart sont sédentaires et vivent à la périphérie des villes. « Seulement 10 % de la population manouche voyage par mélancolie culturelle de ses ancêtres », analyse Tony Gatlif. « On traverse un moment difficile en Europe. Certains font l’amalgame entre les délinquants et les gens du

voyage. Pour ma part, je conti-nuerai à parler des manouches avec le même langage, en toute liberté. » l

IsABeLLe CHOUFFeT

On oublie que les manouches sont des citoyens français depuis des générations.

aveC Les manoUChes

hélène Vincent I 67 ans

l’AppétIt vIEnt En lISAntFesTIVAL gOUrmAND h Après avoir redonné vie à Alexandra David-Neel au théâtre, la comédienne Hélène Vincent s’empare de la nouvelle de Karen Blixen, Le Festin de Babette. La lecture, programmée par le festival d’Île-de-France, a eu lieu à l’abbaye Port-Royal des Champs (78). Hélène Vincent savoure ce conte, « un texte mystérieux, plein de pudeur ». Son œil pétille quand elle évoque « ces gens qui ne bougent pas », cette communauté austère dont le quotidien sera bouleversé par l’art de Babette. « Sommes-nous encore capables d’être surpris par l’art ? se demande-t-elle. Nous vivons une période de grande frilosité, avec un manque d’amour, un manque d’appétit. » Alors Hélène Vincent nous ouvre de nouveaux horizons et nous régale. lh Bonus : reportage à l'abbaye Port-Royal des Champs lors du festival d'Île-de-France.

Chaque année, la Région apporte son soutien à près de 65 manifesta-tions culturelles ou d’art plastique, à 10 structures de promotion d’art contemporain, à plus de 20 événements littéraires, à une quarantaine de résidences d’écrivains, à 36 festivals de cinéma et à une soixantaine

de productions. Cette implication dans le champ culturel est désormais renforcée avec le service patrimoines et inventaire. Sa mission : étudier

et valoriser les richesses innombrables du territoire francilien.

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barbara Donné-Donati41 ansh Opération réussie ! Après un an de travail, Barbara Donné-Donati, spécialiste de la restauration de sculptures, dont l’atelier se trouve à Malakoff (92), a rendu à l’ « Ecce Homo » de la cathédrale de Meaux sa polychromie originelle, hier cachée par une peinture blanche. Une nouvelle page de l’histoire du monument, contée dans le DVD édité grâce au conseil régional. lh Bonus : visite virtuelle de la cathédrale de meaux.

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Diane DuFour 43 ansh Pendant six ans, elle a dirigé la prestigieuse agence Magnum Photos. Mais, en 2008, Diane Dufour a décidé de quitter le monde des professionnels et de la presse pour affronter un nouveau défi : le public. Désormais directrice de l’association des amis de Magnum, elle vient d’inaugurer, près de la place de Clichy, à Paris, le BAL : un lieu d’exposition et de réflexion dédié à l’image documentaire. Le projet comprend également un volet pédagogique extra-muros qui a déjà pris corps grâce au soutien de la Région. « Mon Œil ! » : ainsi se nomme ce programme

d’éducation à l’image déjà dispensé à près de 4 000 lycéens depuis trois ans. Comment comprendre une image, l’analyser, la décoder ? Voilà ce qu’enseigne cette véritable école du regard. lh Bonus : reportage sur l’ouverture du BaL, à Paris.

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IndépEndAnt, lIttéRAlEMEnt

pascal thuot 40 ansh Pascal Thuot, directeur de la librairie Millepages, à Vincennes (94), aime autant les auteurs que les lecteurs. Disponible, passionné, humble, il a en charge les rayons littérature française et sciences humaines. « Les premières qualités du libraire sont l’accueil et l’écoute : tous les lecteurs n’ont pas besoin de conseils, mais ils sont tous intéressants. » Fier d’avoir flairé des auteurs en devenir, Pascal Thuot s’est impliqué dans la création du réseau Libr’Est, qui regroupe 9 librairies de l’Est francilien et propose même des livraisons de livres à vélo ! lh Bonus : interview du directeur du moTif sur l'allègement d'impôt accordé aux libraires indépendants.

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sir alice I 29 ans MaxiMe Delpierre I 35 ans arnauD roulin I 31 ans MarK Kerr I 40 ans

un travail en résidence à saint-ouen (93), une prestation remarquée à saint-cloud (92) et un album dans les tuyaux : le groupe francilien Viva & the Diva donne de la voix.

TALeNTs h Un rock rugueux et mélo-dique, une chanteuse charismatique à la voix androgyne, une guitare puissante aux accords ciselés, un public gagné par une énergie incon-trôlable… Le groupe Viva & The Diva a assuré un set remarqué aux Avant Seine 2010. Ce dispositif de découverte de talents, créé au sein du festival Rock en Seine, a déjà permis de révéler aux festivaliers Hushpuppies (2005), Hey hey my my (2007) ou encore Hindi Zahra et Gush (2009). Tout juste sortis de scène, Sir Alice (chant), Maxime Delpierre (guitare), Arnaud Roulin (clavier) et Mark Kerr (batterie) s’installent au soleil. « On

a joué simple, soudé, comme le vrai groupe qu’on est », com-mente Alice. Dans ce « vrai groupe », le travail s’organise naturellement : à Alice et Mark, « qui chante de plus en plus souvent », l’écriture des textes ; Maxime et Arnaud composent la musique dans une démarche très frater-nelle ! Chacun soumet son travail aux autres, apportant ses influences, du hip-hop à Britney Spears pour Alice, du jazz via Arnaud, mais sur-tout du rock ! « Quand on s’est ren-contrés, on a découvert qu’on avait cette culture commune et on a eu l’impression de se connaître depuis longtemps », raconte Maxime.

En résidence à Saint-OuenGuitariste et claviériste sont amis depuis leur adolescence nantaise, ils connaissaient Mark, ancien bat-teur des Rita Mitsouko, et avaient entendu parler de Sir Alice, « cette bête de scène ». Pourtant, leur ren-contre musicale relève presque

du hasard : formé dans le cadre d’une carte blanche au groupe américain Sonic Youth en 2007 pour Jazz à la Villette, le quatuor de Viva & The Diva a voulu aller plus loin. « Notre première fois, c’était très fort », se souvient Alice, « notre son a tout de suite été beau… » Un son qu’ils ont savamment cultivé, notam-ment grâce à une résidence à Mains d’œuvres, lieu de création à Saint-Ouen (93) : « j’ai travaillé pour rendre ma

guitare plus incisive, on a accentué le côté androgyne de la voix d’Alice et développé le son tribal de la batte-rie… », explique Maxime. En attendant le premier album de Viva & the Diva, en cours de pré-paration : www.myspace.com/vivaandthediva.l jULIe VÉDIe

Une voix, Un son, Un gRoUPe

quand on s’est rencontrés, on a découvert qu’on avait cette culture commune : le rock.

d’UnE bAnlIEUE À l’AUtRE

seDeF ecer| 45 ansÉCHANges h Vivre en banlieue, c’est quoi ? Née en Turquie, française d’adoption, Sedef Ecer pose la même question à ses deux pays. Tour à tour romancière, scénariste, dramaturge, cette écrivaine pousse l’éclectisme jusqu’à délaisser, en 2007, sa langue natale, pour rédiger sa première œuvre en français. En résidence à La Courneuve (93) jusqu’en juillet 2010, elle récidive avec une nouvelle pièce intitulée À la périphérie : l’histoire de banlieusards d’Istanbul arrivant à Paris et qui y découvrent la réalité de sa périphérie. Sedef Ecer a aussi tra-vaillé avec des lycéens courneuviens sur la réalisation d’un film. lh Bonus : intégralité du portrait de sedef ecer.

UnE fEMME AU MICRO

saaDia areJDal | 45 ansCITOyeNNeTÉ h « Petite, je rêvais d’être journaliste… » Saadia Arejdal est depuis un an présidente d’une radio. LFM, c’est son bébé : féministe, impliquée dans la vie associative, elle imagine avec des amis une radio citoyenne pour les femmes de son quartier, le Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (78). « Les femmes n’ont pas assez la parole dans les banlieues, alors qu’elles sont sur tous les fronts. » Saadia, également animatrice en centre de loisirs, a créé des ateliers pour sensibiliser les enfants à l’in-formation. Et rêve qu’un jour LFM donne naissance à LTV… lh Bonus : reportage vidéo à LFm-radio.

De gauche à droite et de haut en bas : Arnaud

Roulin (clavier), Mark Kerr (batterie), Maxime

Delpierre (guitare) et Sir Alice (chant).

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SOUtIEn AUx fEStIvAlSLa Région soutient Rock en seine (92), mais aussi solidays, (75), africolor (93), Furia sound Festival (95), mozaïk (78), son d’hiver (94)…

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Ma terre, c’est ma richesse.

Si je la flingue, je tue mon métier.

oBJeCTiF TeRRe

arnauD rousseau | 36 ansanne boutin |37 ans

Dans le nord de la seine-et-Marne, arnaud rousseau cultive la terre. anne boutin, elle, aide les agriculteurs à ménager la terre. les diagnostics agroenvironnementaux géographiques (DaeG) permettent de concilier ces deux objectifs. la démarche se veut constructive.

respONsABLe h Depuis six générations, les Rous-seau cultivent la terre, à Trocy-en-Multien (77). Blé, betteraves sucrières, maïs, colza, pois de conserve, féveroles et chanvre prospèrent sur les 285 hec-tares qui entourent la ferme. Fier de cet héritage, Arnaud Rousseau se tourne vers l’avenir. « Je suis plus sensible aux problématiques environnemen-tales », prévient-il, tout en assumant pleinement sa mission de producteur : « Ma terre, c’est ma richesse. Si je la flingue, je tue mon métier. » Ce discours plaît à Anne Boutin. Chargée d’études démarches qua-lité à la chambre d’agriculture de Seine-et-Marne, elle sillonne le nord du département autour de ses bureaux de Meaux. Depuis plus de deux ans, elle a pris son bâton de pèlerin pour inciter les agri-culteurs, comme Arnaud Rousseau, à adhérer à une démarche originale, made in Seine-et-Marne : les diagnostics agroenvironnementaux géogra-phiques. Sur le papier, le principe est simple : en cas

d’accord de l’agriculteur, un technicien se rend sur l’exploitation. Il accède au mémo cultures, il prend connaissance des analyses de terre. Ces éléments alimenteront un vrai travail scientifique qui per-mettra, in fine, d’évaluer les risques de pollution dans chaque parcelle de l’exploitation.

Des clés pour avancer« À partir de ce constat, on se fixe des objectifs », explique Arnaud Rousseau, qui a suivi depuis une formation sur l’épandage de produits phytosa-nitaires de bas volume. Il souhaite maintenant transformer une petite partie de son exploita-

tion en espace d’intérêt faunistique et floristique. En Seine-et-Marne, plus de 500 agri-culteurs ont déjà adhéré à cette logique des diagnostics agroenviron-nementaux, soutenue par la Région. Un vrai succès, selon Anne Boutin. « Nous avons rencontré très peu de réticences », explique-t-elle. « Avec ces diagnostics, nous ne sommes pas dans l’antagonisme, confirme l’exploitant. C’est un outil qui n’est pas conçu pour stigmatiser. » l

pIerre CHApDeLAINe

dOnnAnt-dOnnAnten seine-et-marne, les diagnostics agroenvironne-mentaux sont désormais obligatoires pour percevoir certaines aides régionales.

EllE vA fAIRE dU bRUItFannY MietlicKi |38 ans

eNVIrONNemeNT h ingénieure en phy-sique-chimie, Fanny Mietlicki ne se voyait pas chercheuse. Une forma-

tion complémentaire en ingénierie de l’environ-nement lui a permis de trouver sa voie. Pendant dix ans, elle s’est attachée à prévoir la qualité de l’air respiré par les Franciliens au sein d’Airparif. Mais, depuis 2005, sa préoccupation, c’est… le bruit. Cette jeune femme fonceuse dirige l’asso-ciation Bruitparif, née à l’initiative de la Région. Sa mission : documenter de manière objective les nuisances sonores en Île-de-France, mais aussi accompagner les plans antibruit et informer le grand public. lh Bonus : intégralité du portrait de Fanny mietlicki.

fERMIER dU fUtUR

oliVier lapierre | 57 ansÉNergIe h ancien élève devenu ensei-gnant-chercheur à l’école agroparis-tech à thiverval-Grignon (78), il forme des ingénieurs agronomes. En 2005,

il lance le projet « Grignon énergie positive », visant à afficher un bilan carbone neutre à l’échelle de la ferme modèle de l’école. La première phase a permis d’optimiser la production pour consommer moins d’énergie. En 2012, la ferme de Grignon en produira deux fois plus qu’elle n’en consomme grâce à son unité de production de biogaz, capable de traiter 10 000 tonnes de déchets organiques par an. lh Bonus : intégralité du portrait d’olivier Lapierre.

Un « dIRCAb » À l’EAU

GuY FraDin | 60 ansÉCOsTATION h il n’a pas fait l’école des eaux et forêts en vain. Guy Fradin débute comme forestier puis entre au ministère de l’Agricul-ture. En 2004, sa brève carrière de « dircab » ministériel tombe à l’eau. Et lui aussi ! Depuis, il dirige, à Nanterre (92), l’Agence de l’eau Seine-Normandie, qui finance l’amélioration des res-sources aquatiques. Aux côtés de la Région, il œuvre pour que

les stations d’épuration limitent leur empreinte écologique. Et pour qu’elles méritent ainsi le qualificatif d’« écostations ». lh Bonus : article sur le contrat de bassin de l’Yerres et du Réveillon.

Forêts, espaces naturels ou agricoles représentent plus de 80 % de l’espace francilien, qui n’accueille pas moins de 4 parcs naturels régionaux mais aussi 15 000 hectares de plans d’eau. La croissance urbaine doit apprendre à cohabiter avec l’environnement. En pilotant

les réserves naturelles régionales, en encourageant des modèles de développement plus responsables, en agissant pour préserver la

biodiversité, l’écorégion Île-de-France veut devenir un modèle pour tous.

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éCOlO MAlgRé lUI

alain Julien-laFerrière53 ansh Quand Alain Julien-Laferrière monte sur son toit, ce n’est pas pour remplacer une tuile mais pour regarder fleurir ses œillets et croître son sedum. Depuis 2009, quinze variétés de plantes vivaces recouvrent sa toiture. « C’est surtout pour mon plaisir », affirme ce pédiatre qui ne veut pas endosser le costume de l’écologiste militant. Sur le toit de sa maison à Noisy-le-Roi (78), cohabitent pourtant déjà des panneaux solaires, un système de récupération d’eau et, avoue-t-il dans un sourire, « prochainement quelques ruches ». lh Bonus : dossier sur les aides régionales pour l’écoconstruction.

UnE jURéE évEIlléE

carole soliVe56 ansh Après des études de droit, Carole Solive a pris des chemins de traverse. En 1986, elle « monte » à Paris avec une poignée de journalistes et fonde une société de production, qui participera de près à l’aventure Canal+. Depuis 2000, à la tête de sa société La Femme endormie, elle mène une carrière de productrice indépendante, orientée vers le film documentaire à dominante sociale. « Pas si loin de l’environnement, à bien y réfléchir », estime-t-elle. Sollicitée pour faire partie du jury du Festival international

du film d’environnement (Fife), elle répond présent. Ses critères d’évaluation ? « La force du sujet ne suffit pas. Il faut une qualité d’image, des montages soignés. Un documentaire doit informer sans ennuyer. » l h Bonus : palmarès de l’édition 2010 du Festival international du film d’environnement.

RECyClER Et RéInSéRER

christophe Depont39 ansh Après 13 ans à la mission locale de Nanterre (92), Christophe Depont devient en 2009 le directeur d’Aptima, association devenue entreprise d’insertion, « un projet où je retrouve mes valeurs ». Car Aptima n’assure pas seulement à chaque salarié embauché un accompagnement individuel pour l’aider à se restructurer socialement et professionnellement. Depuis 2007, Aptima gère également une recyclerie à Buchelay (78) : 14 salariés en insertion collectent les objets jetés comme déchets, les remettent en état et les revendent. « Les recycleries existent depuis longtemps dans le Nord-Pas-de-Calais, en Picardie ou encore au Québec », explique Christophe Depont, « mais en Île-de-France, il n’en existe que trois. » Apti’prix a ainsi collecté près de 200 tonnes de déchets (déchetteries, apports volontaires, etc.), créant plus de 30 emplois. Pour Christophe Depont, « la vente n’est pas une fin en soi, c’est la pédagogie qui prime ». Apti’prix souhaite ainsi mettre en place des ateliers pour sensibiliser à une consommation responsable. lh Bonus : reportage vidéo sur la recyclerie apti’prix.

MARIAnnE dES bOIS

Marianne Fichet35 ansh L’amour de la nature a toujours guidé les pas de Marianne Fichet. Il y a deux ans, elle quitte sa Normandie pour rejoindre l’Agence des espaces verts d’Île-de-France. Diplômée en biologie, cette passionnée a choisi l’éducation à ciel ouvert. Sa mission : faire découvrir aux Franciliens les merveilles naturelles de leur région. Venez faire une course d’orientation sur la biodiversité du côté d’Aubergenville (78), à la Plaine du bout du monde, venez vous initier au land art dans le domaine régional du Grand-Voyeux (77) ou observer les oiseaux dans celui du marais de Stors (95), avec la Ligue pour la protection des oiseaux. lh Bonus : article sur les 10 réserves naturelles régionales.

christine Fleuret | 59 ansles amap, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, séduisent de plus en plus les Franciliens. rencontre avec christine Fleuret, adhérente histo-rique de l’amap de pantin (93).

peTITs prODUCTeUrs h Christine Fleu-ret est une « amapienne » de la pre-mière heure. En 2004, elle adhère à l’Amap du Petit Pantin, quelques mois après sa création. « C’est exi-geant ! On signe un contrat, on s’en-gage à assurer la distribution des légumes, à rendre visite à l’agricul-teur… » Cette pétillante bibliothé-caire reçoit chaque semaine, pour 17,50 euros, un panier de légumes bio de 5 de kg environ, – cultivés par Franck, installé à égreville (77) –, « un héros » pour Christine. Les contraintes – variété et quantité de légumes variables –, elle les accepte, car l’été, « le goût des légumes est incomparable ». L’Amap a également passé des contrats avec d’autres

agriculteurs de Seine-et-Marne, pour des volailles, du fromage de chèvre et des œufs. « L’Amap, ce n’est pas que des légumes », insiste-t-elle, « ça représente un soutien solidaire à ces petits producteurs face aux grands distributeurs, mais aussi des liens avec les 50 autres adhérents. Pour les citadins, c’est aussi une façon de créer une ville différente, en lien avec la nature. »

De Pantin au NigerL’Amap a même donné des idées à Christine : « Depuis, je cultive des légumes sur une parcelle prêtée par l’association des murs à pêches, située à Montreuil en Seine-Saint-Denis (93). Et je vais bientôt monter une association pour aider un village d’éleveurs du Niger à créer son propre potager. » l jULIe VÉDIe

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théo Morais 10 ansh Théo en connaît déjà un rayon sur la forêt : depuis le CP, il participe à l’action « Forestiers Juniors » de l’Agence des espaces verts d’Île-de-France. Au menu : sorties dans le parc de la Poudrerie, en forêt de Bondy (93), et interventions sur l’environnement en classe. De quoi ravir ce petit garçon, élu du conseil municipal des enfants de Vaujours (93), qui préfère les potagers et les parcs naturels aux terrains de foot. lh Bonus : intégralité du portrait de Théo morais.

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Michel GaillarD I 60 ans

Et l’HEUREUx gARAnt ESt…INDÉpeNDANCe h Cela fait deux fois que la commission nationale du débat public (CNDP) le nomme garant d’une concertation recueillant les avis des Franciliens sur des projets de transports : pour le prolongement du T1 entre Noisy-le-Sec et Fontenay-sous-Bois en 2008, et pour la désaturation de la ligne 13 en 2010. Michel Gaillard le dit avec modestie : « La CNDP nomme une personne apte à la compréhension des enjeux techniques et sociaux d’un projet. » Un devoir de neutralité et d’indépendance qu’il revendique. Diplômé de Supélec, Michel Gaillard a fait toute sa carrière au sein d’EDF et GDF. Son rôle de garant lui laisse de bons souvenirs : « Pour la ligne 13, le débat a fait émerger des idées qui vont être étudiées : l’idéal, pour un garant ! » lh Bonus : reportage sur la concertation arc express.

oliVier quétarD | 27 ansle conseil régional aide les entreprises à mettre en place des plans de déplacements afin de limiter l’usage de la voiture individuelle. olivier quétard mène ce combat dans l’une des zones économiques les plus trépidantes de l’Île-de-France : orly-rungis (94).

DÉpLACemeNTs h Olivier Quétard a trouvé sa vocation : porter la bonne parole auprès des 4 000 entreprises et des 65 000 salariés répar-tis sur le territoire Orly-Rungis. Depuis juillet 2010, le jeune homme, qui a un double master en poche, est devenu le Monsieur transports de ce secteur économique vital, cherchant à dévelop-per toutes les solutions alternatives à la voiture individuelle. Heureusement, il ne part pas de rien : en 2003, l’Association pour le développement éco-nomique du pôle Orly-Rungis (Ador) a élaboré un plan de déplacements interentreprises. « C’était le plus important en France », explique-t-il en listant les leaders du secteur : une plate-forme aéroportuaire, un marché international de gros, une plate-forme logistique, deux gigantesques centres commerciaux…

En attendant le T7Ce diagnostic, Olivier le garde précieusement à por-tée de main. Pour chaque recoin de « son » territoire, il identifie aussitôt le lieu de vie des salariés et le rapport de force entre les transports en commun et la voiture. À lui, maintenant, de jouer. Et d’adapter son discours aux réalités du terrain. Ici, il plaide pour l’autopartage ou le covoiturage. Là, il tente de mieux faire connaître l’offre de bus. En attendant l’arrivée du T7 en 2013, un tramway qui va révolutionner les déplacements dans ce territoire. Ailleurs, il vante les mérites de la marche à pied qui, si elle emprunte des circuits bien balisés, permet de récupérer rapidement un

RER. Ou se fait l’avocat du vélo, tout en pondérant son discours : « Sans pistes cyclables, le vélo, ici, ce n’est pas simple, vu le nombre de poids lourds. » Il lui faut aussi ferrailler sur le Net. Olivier Quétard traque les sites d’entreprises ou de communes qui ne sont pas

à jour : un arrêt de bus mal positionné, une ligne oubliée, des horaires péri-més… Le diable se niche souvent dans les détails, et ces détails transforment très vite la vie d’un usager… en enfer. l

pIerre CHApDeLAINe

Ici, sans piste cyclable, le vélo, ce n’est pas simple, vu le nombre de poids lourds.

Une RoUTe ToUTe TRaCée

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Ah… se déplacer en Île-de-France ! Depuis 2006, la Région a pris en charge ce dossier, notamment au travers du Syndicat des trans-ports d’Île-de-France (Stif). La création ou le prolongement des lignes, la mise sur rails de nouveaux matériels roulants comme le

Francilien, la rénovation des gares, le développement des plans de déplacements d’entreprises sans oublier le renforcement de la sécurité

dans les transports : des solutions concrètes voient le jour.

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Faïtia chéniGuène43 ansh C’est en tant qu’assistante marketing que Faïtia Chéniguène est entrée en 1994 dans le groupe de transport public Keolis : le prélude d’un brillant parcours dans la fonction commerciale. Mais, aujourd’hui, elle dirige une équipe de 71 médiateurs, contrôleurs et agents de sécurité œuvrant dans les 437 bus de la zone de Roissy (93). Il y a deux ans, elle est devenue responsable de la sécurité du réseau. Elle privilégie comme avant le dialogue et la pédagogie, avec une attention particulière à l’évolution de ses collaborateurs. Sa mission est tout à la fois répressive et dissuasive : les caméras qui équipent les bus et la peur du gendarme sont aussi les bases d’un travail de médiation serein et efficace. lh Bonus : article sur la sécurisation des bus du réseau optile.

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Matthieu JouDinauD 36 ansh « C’est difficile de venir chez vous. » Cette phrase, Matthieu Joudinaud, opticien à Choisy-le-Roi (94), l’entend presque chaque jour. Depuis mars 2007, le centre-ville est en chantier : un pôle intermodal de transport s’y construit. Passerelle et galerie marchande détruites, parvis aménagé devant la gare… « Quand ils ont élargi l’avenue Anatole-France, des tranchées découpaient le trottoir, avec du bruit, de la poussière… » Pourtant, comme la plupart des commerçants du centre, Matthieu est persuadé que ces travaux sont indispensables. « Le plus dur est derrière nous », conclut-il avec philosophie. La fin des travaux est prévue pour mars 2011. lh Bonus : intégralité du portrait de matthieu Joudinaud.

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bicyclette (MDB) et milite pour accroître la place du vélo en ville. Avec le soutien de la Région, elle organise « La Convergence », manifestation qui a rassemblé 1 500 cyclistes, en juin, pour une parade et un pique-nique géant au Champs-de-Mars, à Paris. Le vélo, c’est pratique… et c’est festif. lh Bonus : intégralité du portrait de Christine Lambert.

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cenDrine Jeannot | 37 anspremière femme cadre traction sur le réseau de la banlieue nord, cendrine Jeannot forme ses col-lègues à la conduite du Franci-lien.

VOyAge h « J’étais étudiante en droit et en économie lorsque, à la faveur d’un job de contrac-tuelle à la SNCF, j’ai découvert les métiers de la sécurité, se souvient Cendrine Jeannot, dont la silhouette élancée ne passe pas inaperçue. La conduite des trains m’a pas-sionnée. » Pour accéder à ce métier, elle doit mettre à jour ses connaissances en électri-cité et en électrotechnique puis s’inscrire à des cours par correspondance au Cned. Elle se forme pendant un an et demi et la voilà partie pour transporter des milliers de personnes chaque jour depuis 8 ans : « Le train me touche. J’ai toujours le même plaisir qu’un enfant à prendre le train. C’est le voyage, les paysages qui défilent, la découverte. » Passionnée et volontaire, Cendrine gravit les échelons et devient cadre traction sur toute la banlieue Paris-Nord. C’est la seule

femme dans la région à être un cadre issu de la conduite. « L’une des raisons est l’image persistante du conducteur un peu ours, solitaire. Autrefois, c’était un métier physique mais, avec la modernisation du matériel et l’évolution des transports, la gestion des voyageurs est devenue priori-taire. C’est devenu un métier de contact. »

Sur la ligne HDepuis l’arrivée du Francilien, mis en service en décembre 2009 sur la ligne H Paris-Luzarches (95), Cendrine dis-pense ou anime des journées de formation à la conduite de ce matériel innovant. Pour le conducteur, l’ergonomie dans la conduite du pupitre est remarquable, il dispose d’écrans de contrôle tactile, de caméras de vidéosurveillance et d’un dispositif lui permet-tant de réarmer à distance le signal d’alarme. « Quelle révo-lution dans notre métier et pour les voyageurs, s’exclame Cen-drine. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai réalisé mon rêve. » l

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h Bonus : toutes les vidéos sur le Francilien, sa construction, sa mise en service entre Paris et Luzarches.

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quelle révolution dans notre métier ! Aujourd’hui, j’ai réalisé mon rêve.

pascal Müh I 48 ans

lOgIStICIEn flUvIAlFreT h BSH électroménager, entreprise installée à Tournan-en-Brie (77), pra-tique le fret fluvial depuis 8 ans : des marchandises arrivent d’Europe ou d’Asie au Havre, puis remontent la Seine jusqu’à Gennevilliers (92). « Une solution idéale, avec un coût inférieur à la route, un moyen de transport sûr », explique Pascal Müh, le responsable logistique. Pionnier du fret fluvial, il se sent parfois un peu seul : « Tout le monde veut s’y mettre mais redoute le changement d’organisation. » Tandis que ses marchandises transiteront bientôt par le nouveau port d’évry (91), Pascal Müh a un autre rêve : le transport fluvial en aval pour que les produits par-tent directement de Tournan jusqu’au centre de Paris, où ils seraient distri-bués grâce à des camions propres… l

UnE COndUItE ExEMplAIRE

antonella pinna55 ansh c’est une pionnière ! À l’Institut Gustave-Roussy (94), où elle s’occupe de la base de données des essais thérapeutiques, Antonella Pinna a été parmi les premières à s’adonner au covoiturage. Depuis 2002, le centre anti-cancer incite ses salariés à cette pratique pour soulager son parking. Habitant Chevilly-Larue (94), Antonella amène ainsi au travail une collègue dont les enfants fréquentent la même école que les siens. Une « agréable compagnie » pour son trajet quotidien. Et, en plus, c’est bon pour la planète ! lh Bonus : reportage sur le covoiturage et le dispositif Pro’mobilité.

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eMManuel bris38 ansh Marre de la pub ! Un jour, Emmanuel Bris a cessé de vanter les mérites du dernier déodorant. À l’agence Quinte&Sens, ses talents de créatif servent des enjeux moins futiles, ceux de la mobilité urbaine. Il a dessiné le prototype « nature » du TZen, bus privilégiant le confort et la luminosité, lancé par le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif). « Le TZen, c’est à la fois un produit et un label de qualité », résume Emmanuel Bris. Première ligne prévue : Corbeil-Sénart, dans l’Essonne, au printemps 2011. lh Bonus : intégralité du portrait d’emmanuel Bris.

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sYlVie becK| 59 ans Dans les hauts-de-seine, sylvie beck se déplace en paM, un service de minibus adaptés aux personnes à mobilité réduite.

BOUger h « Aujourd’hui, je me sens libre. C’est très dur d’être dépendant. » Sylvie Beck, aux yeux noisette pétillants, est une grand-mère comblée. Tous les mercredis, elle se rend chez sa fille pour s’oc-cuper de sa petite-fille, Léa, « son rayon de soleil ». Malgré sa luxation des hanches, elle a retrouvé une liberté de dépla-cement grâce au réseau PAM (pour aider à la mobilité), mis en place en février dans les Hauts-de-Seine. « Mon mari était artisan-peintre et je faisais sa comptabilité. Aujourd’hui, je dispose d’une petite retraite : le

PAM est moins cher que le taxi, je paye 15 euros pour aller de Levallois-Perret à Viroflay et la voiture est aménagée. En taxi, la marche est trop haute. » Financé par la Région, le Syndicat des transports d’Île-de-France et les départements concernés, ce dispositif s’adresse aux per-sonnes titulaires d’une carte d’invalidité présentant une incapacité supérieure à 80 %. Il garantit un transport porte à porte. Il suffit d’appeler la cen-trale de réservation 24 heures avant le déplacement. PAM existe dans tous les départe-ments, hormis le Val-d’Oise. l

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La Dame DU Pam

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Un pIEd dAnS 17 MètRES CARRéS

roMain planchez 21 ansh Se loger en région parisienne quand on est étudiant ou jeune actif relève souvent du casse-tête. Heureusement, Romain Planchez, originaire de Bordeaux, a pu bénéficier de l’aide du centre de logement des jeunes travailleurs, étudiants et stagiaires (CLJT). Depuis un an, cet étudiant en alternance occupe une chambre de 17 m2, dans un foyer de jeunes travailleurs à Suresnes (92), pour un loyer de 192 euros par mois. Il peut ainsi se consacrer sereinement à son objectif : devenir ingénieur motoriste sur les rallyes. lh Bonus : reportage vidéo à la résidence de suresnes.

Il InvEntE lES qUARtIERS dU fUtUR

philippe Fabre 47 ansh Analyser la ville, comprendre ce qui marche ou pas ! C’était le principe de l’université d’été que Philippe Fabre suivit un jour à Sienne (Italie) au beau milieu de ses études. Aujourd’hui, l’architecte urbaniste de l’agence Ama y songe encore, alors qu’il doit créer un morceau de ville. « Les Docks de Ris », c’est le nom du

IndépEndAntE

thérèse Dupont92 ansh Thérèse Dupont a l’esprit vif mais une santé précaire. Quitter son appartement du 17e arrondissement de Paris pour une maison de retraite ? Très peu pour elle ! Via l’association Le PariSolidaire, elle a rencontré Tanaz, une jeune étudiante. Elle l’héberge gratuitement, bénéficiant ainsi d’une compagnie rassurante. Mieux encore, une vraie complicité entre générations est née. lh Bonus : intégralité du portrait de Thérèse Dupont.

EllE tRAqUE lE SAtURnISME

catherine peYr49 ansh Après son diplôme d’infirmière, Catherine Peyr rejoint l’hôpital Avicenne, à Paris, puis le Centre de santé municipal d’Aubervilliers (93). Depuis 1990, elle travaille au service hygiène pour la lutte contre le saturnisme, une priorité de la municipalité. Prélèvements sanguins sur les petits, visites de logements, contacts avec les propriétaires et suivi des familles font partie de son quotidien. Sa mission : « être au contact des autres, leur consacrer du temps. » lh Bonus : article sur les aides régionales aux copropriétés.

SA MétROpOlE SAnS pétROlE

clara reYDet 24 ansh Les architectes du Grand Paris n’ont pas le monopole de l’audace. Cette année, les Ateliers de création urbaine ont invité de futurs urbanistes et architectes à plancher sur la ville et le commerce en 2030. Parmi eux, Clara Reydet. Avec six autres étudiants de Marne-la-Vallée (77), elle a revisité Clichy-Montfermeil (93) : un tramway, à vocation commerciale et culturelle, traverse la ville ; des commerces sont implantés à moins de 10 minutes des logements… le tout, dans une société sans pétrole, mais avec des idées. lh Bonus : intégralité du portrait de Clara Reydet.

Violette leFort | 51 ansla résidence des cressonnières à chelles (77) datait de 1959. avec l’aide de la région, le quartier a été entière-ment rénové, dans un souci de confort et d’écologie. Violette lefort habite sur place depuis dix-huit ans.

LOgemeNT sOCIAL h « Quand j’ai vu mon nouvel appartement la première fois, j’ai été subjuguée ! » Installée depuis octobre 2009 avec son concubin et ses deux filles dans un trois pièces de 61 m2 en rez-de-jardin, Violette Lefort, résidente des Cressonnières à Chelles, ne boude pas son plaisir. « Tout est moderne, tout est neuf, donc tout est propre ! Les pièces sont grandes… » Habitant la résidence depuis 1992, Violette avait vu le quartier se dégra-der. « Quand on nous a parlé des tra-vaux, je me suis dit que je voulais être relogée aux Cressonnières, car ici on se connaît tous, les voisins de toutes les nationalités se côtoient et s’apprécient, nos enfants ont grandi ensemble… », explique Violette, avec sa gouaille francilienne.

Nouveau visageUne large concertation est menée dans le quartier avec les habitants. Dix-huit mois de travaux sont néces-saires pour mener à bien ce gros chantier. Des espaces verts ont été créés, des immeubles construits, une partie de la barre d’immeuble détruite… « ça nous a fait drôle, d’au-tant qu’on vit juste en face, que ma fille y était presque née… », raconte Violette. Pendant quelques mois, des artistes en résidence ont investi les vieux bâtiments. « C’était super, on faisait des pique-niques dans l’aire de jeux », s’enthou-siasme Violette. Au final, les locataires des 47 logements détruits ont été relo-gés sur place ou dans le parc de Marne et

Chantereine Habitat. Les Cresson-nières présentent un nouveau visage : façades ravalées, fenêtres remplacées. Les nouveaux immeubles ont obtenu la certification Qualitel THPE 2005, gage de performances acoustiques et thermiques et d’économies de charges, grâce notamment aux pan-neaux photovoltaïques sur le toit et à des récupérateurs d’eau. Un côté éco-logique qui séduit Violette. « Autant faire les choses bien jusqu’au bout » lance-t-elle. l jULIe VÉDIe

vioLeTTe, à L’aise Dans son Rez-De-JaRDin

Aux Cressonnières, tout est moderne, tout est neuf, tout est propre.

Pour les Franciliens, trouver un logement adapté à leurs besoins et… à leur budget est un vrai casse-tête. En une dizaine d’années, la Région a consacré 1 milliard d’euros d’investissements à la question du logement. Elle s’est même dotée d’un établissement public foncier

pour lutter contre la spéculation immobilière et encourager une reprise globale de la construction, notamment de logements sociaux. Un travail

que la Région mène main dans la main avec les maires-bâtisseurs.

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nouvel écoquartier, soutenu par la Région, qui s’élèvera à Ris-Orangis (91). « Il ne suffit pas d’aligner des bâtiments à haute performance énergétique. Il faut une approche méthodique, créer un système cohérent », insiste-t-il. Et penser à l’homme autant qu’à l’environnement. lh Bonus : lauréats 2010 de l’appel à projets.

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Page 13: Ile de France Journal N°32

le handisport garde, en

france, un aspect confidentiel.

TanDem ComPLiCe

oliVier DonVal | 31 ansJohn saccoManDi | 29 ans

bénéficiant du soutien de la région en tant qu’ambassa-deurs du sport en Île-de-France, olivier Donval et John saccomandi s’imposent sur route. les deux cyclistes déplorent le peu de cas que les médias font du handisport.

CHAmpIONs h Olivier Donval est malentendant et déficient visuel. Et un grand champion. Depuis qu’il a débuté en 2001 la compétition en tandem sur route, il collectionne médailles et titres. Aux Jeux de Pékin, il décroche le bronze avec son pilote, John Saccomandi. Entre les deux hommes, la compli-cité bat son plein : « quand nous échangeons entre nous durant une course, ce n’est plus technique, c’est purement tactique », résume John.

De belles histoires humainesCe chargé d’affaires dans le secteur industriel est un fou du vélo. Sa carrière débute en Picardie, elle se poursuit en Île-de-France. Au hasard d’une ren-contre, il découvre le tandem. La Fédération han-disport l’appelle un jour : Olivier Donval cherche un pilote. Ce sera lui. « Nous roulons ensemble depuis 2007 », explique Olivier, avant de lancer, dans un éclat de rire : « John, c’est l’attitré, l’officiel ! » Quand

il court sur piste ou à l’occasion de sorties sur les routes de la vallée de Chevreuse, Olivier change de partenaire. « Comme ça, je garde mon autonomie, je ne dépends pas de lui. » Si les deux hommes reconnaissent que leur aven-ture « suscite la curiosité et l’admiration », ils por-tent un regard lucide sur le monde qui les entoure. « Les médias ne s’intéressent pas à nous », déplore Olivier. « Le handisport garde, en France, un aspect confidentiel », renchérit John. « C’est dommage. Souvent, ce sont de belles histoires humaines ! », soupire Olivier. Cette belle histoire humaine va certainement faire des étincelles en 2011, avec un

programme chargé : trois manches de coupe du monde, en Australie, en Espagne et au Canada, et les cham-pionnats du monde au Danemark. Puis la préparation pour Londres 2012. Ambassadeurs du sport, John et Olivier vont régulièrement à la ren-contre des lycéens. « L’autre jour, un jeune me demandait si j’aurais été aussi fort que Voeckler sans mon handicap. » Il lui a simplement répondu : « Serait-il aussi fort que moi avec une déficience visuelle ? » l

pIerre CHApDeLAINe

AMbASSAdEURSsont également ambassadeurs du sport francilien et de l’olympisme : Lucie Decosse (judo), sophie de Ronchi (natation), myriam soumare (athlétisme), etc.

De gauche à droite : Olivier Donval et son pilote John Saccomandi.

Les touristes du monde entier ne sont pas les seuls à plébisciter l’Île-de-France : les Franciliens aiment toujours autant Paris, mais aussi Versailles, Fontainebleau, Milly-la-Forêt, Saint-Denis, Vincennes ou Auvers-sur-Oise. Un besoin d’évasion que satisfont les douze bases

de plein air et de loisirs de la Région. équitation, nautisme, VTT, il y en a pour tous les goûts. Et les plus sportifs peuvent bien sûr compter sur

les nombreux équipements franciliens.

eN DIreCT DU CONseIL rÉgIONAL

HEUREUx COMME Un pOISSOn dAnS l’EAUhaMza DaKhlaoui | 27 ans

COLLeCTIF h À la piscine de saint-cloud (92), on ne voit que lui. Il mesure un mètre 95 et pèse

95 kilos. Mais c’est comme un gamin que Hamza Dakhlaoui exulte en présentant son nouveau lieu de travail, le sol antidérapant, les murs de bois rétifié, le système de déshumidification de l’air. À Saint-Cloud, la piscine des Tourneroches rouvre après 14 mois de travaux aidés par la Région. Et son maître-nageur porte un regard de pro sur ses équipements dernier cri. En 2003, ce natif de Car-thage (Tunisie) délaissait l’exercice solitaire de la natation pour le water-polo, en équipe nationale puis en France. Son nouveau challenge est lui aussi un travail collectif : servir le public. lh Bonus : reportage vidéo à saint-Cloud.

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lA vIE À SEvRAn « C 2 lA bAllE » !Daniel DeVille | 48 ans

mAîTrIse h « On dit aux gens de bou-ger au lieu de traîner », résume Daniel Deville. Avec son compère Rodolphe Gault, il a créé « C 2 la balle », une association privilé-giant le loisir à la compétition. Située à Sevran (93), elle réunit une centaine d’adhérents dans diverses activités. Mais l’action de l’association va au-delà. Grâce à elle, des jeunes peuvent

suivre, notamment auprès de la Fédération spor-tive et gymnique du travail (FSGT), des forma-tions d’arbitre de football. Sept jeunes ont déjà bénéficié de cet enseignement : une bonne école pour la maîtrise de soi. lh Bonus : intégralité du portrait de Daniel Deville.

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lA têtE Et lES jAMbESoliVier place | 45 ans

DIrIgeANT h Être un entrepreneur-militant ! Libraire de profession et élu municipal à Créteil (94), Oli-

vier Place est un fervent défenseur du sport et pré-side depuis 2004 la Ligue Île-de-France de badminton. En marge des championnats du monde 2010, il a organisé, avec le soutien de la Région et de l’état, des initiations gratuites dans six bases de loisirs et deux parcs départementaux. Ce sont 10 000 visiteurs qui en ont profité cet été. Un joli coup de pouce à ce sport en ascension. lh Bonus : chiffres clés du badminton en Île-de-France.

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13sport, loisirs, tourisme

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dES bAgAgES pOUR lES jEUnES

stéphane Delpech 43 ansh Des avions qui partent à l’heure, des touristes qui retrouvent leurs bagages et voyagent en sécurité, telles sont les missions d’Alyzia à Roissy (93). Devenu directeur des ressources humaines de cette filiale d’Aéroports de Paris, Stéphane Delpech a toutefois endossé d’autres responsabilités. Avec des associations locales, il pilote des actions visant à informer, former et embaucher des jeunes issus des quartiers sensibles. Un travail d’insertion qu’il n’envisageait sans doute pas quand il a débuté sa carrière à Toulouse quelque quinze ans plus tôt. lh Bonus : intégralité du portrait de stéphane Delpech.

dAnS lES ARbRES

sanDra Mutti 38 ansh Au bout d’un chemin de terre qui se perd dans la forêt de Fontainebleau se trouve une cabane ronde enroulée autour d’un gros arbre. C’est l’Acousmahome, à Arbonne-la-Forêt (77). Elle trône dans le grand jardin de Sandra Mutti, face à un site naturel exceptionnel. Le doux rêve de créer un gîte perché dans un arbre est devenu un projet sérieux lorsque Sandra Mutti a appris que la Région subventionnait les hébergements insolites. Depuis le début de l’année, elle accueille les amoureux de la nature et les amateurs d’escalade

dans un nid douillet qui culmine à cinq mètres de hauteur et permet de côtoyer les oiseaux et les écureuils dans un confort maximal. lh Bonus : intégralité du portrait de sandra mutti.

« COMME UnE bAlAdE EntRE AMIS »

rachel saMter 59 ansh « J’adore marcher, et j’adore ma ville ! ». Rachel Samter qui habite à Saint-Ouen (93) depuis près de 40 ans, avait le profil idéal pour devenir « greeter ». Ce concept américain, qui propose aux touristes des visites d’un quartier ou d’une ville par un habitant bénévole, se développe en Seine-Saint-Denis. Rachel raconte des anecdotes sur l’histoire de la commune, des quartiers, des maisons, mais aussi sur les entreprises ou les boutiques, à des touristes « venus chercher autre chose que le circuit touristique et voir comment vivent les gens ». Du château à l’église du vieux Saint-Ouen qui surplombe des vignes puis à la Seine, Rachel mène sa troupe, infatigable, plan de Saint-Ouen et fiches à la main. « Je parle de Saint-Ouen avec le cœur… Les touristes le ressentent. » lh Bonus : reportage vidéo sur Rachel samter à saint-ouen.

lA vIE En blEU

erwan le laY40 ans h Erwan Le Lay hisse le pavillon bleu sur Jablines (77). Ce label vient récompenser la qualité de l’eau et la beauté de cette base régionale de loisirs. Responsable de son centre nautique, Erwan Le Lay est titulaire d’un brevet d’état d’éducateur sportif. Ce Breton d’origine gérait auparavant l’activité voile de compétition en Seine-et-Marne pour les moins de quinze ans. Depuis qu’il a accosté à Jablines, en 2001, sa passion pour le rôle d’éducateur est restée intacte. Peuvent en témoigner les écoliers, lycéens et vacanciers qui se succèdent tout au long de l’année. lh Bonus : galerie photo sur les bases de loisirs régionales.

lE dROIt dE S’évAdER

eMManuelle Després 33 ansh Tout le monde a droit à des vacances ! C’est le credo d’Emmanuelle Després, animatrice du réseau Unat Île-de-France. La jeune femme pilote le dispositif régional permettant aux familles qui ne partent jamais en vacances de prendre un grand bol d’air pendant une semaine. Son plus grand plaisir est de recevoir des témoignages comme celui de cette dame qui, revenant dans la région de son enfance, racontait, dans une lettre de trois pages, qu’elle s’était sentie comme « Alice au Pays des merveilles ».h Bonus : vidéo sur les oubliés des vacances.

lionel walKer I 55 ans

Et vOgUE lE CHâtEAUDÉCOUVerTe FLUVIALe h Depuis 2004, Lionel Walker s’efforce, en tant que président de Seine-et-Marne tourisme, de développer le tourisme fluvial. On lui doit notamment la création en 2009 de Châteaubus, une navette fluviale qui part de la gare de Melun (les samedis, dimanches et jours fériés d’avril à octobre inclus) et dessert les châteaux de Vaux-le-Vicomte et de Blandy-les-Tours (77). à l’origine de cette création soutenue par le conseil régional d’Île-de-France, se trouve « la volonté de favoriser l’accès de tous aux activités touristiques et de développer les modes de transport alternatifs », explique Lio-nel Walker. Il vogue aujourd’hui vers d’autres pro-jets : « une offre écologique et durable de circuits en canoë-kayak pour mieux faire connaître la terre de la Bassée et du Montois. » l

pascale léauteY | 36 ansDirectrice de la maison Jean-cocteau qui a ouvert ses portes au public en juin 2010 à Milly-la-Forêt, pascale léautey est à la tête d’un monde de rêveries.

pOÉTIqUe h À Milly-la-Forêt (91), la maison Jean-Cocteau est une œuvre en soi. On franchit la porte comme on traverse un miroir. Dans cet écrin, le visiteur croise alors Coco Chanel, Arthur Rubinstein, Nijinski, érik Satie, Marcel Proust, Joséphine Baker, Charlie Chaplin, Yul Brynner ou Paul éluard, mais aussi des esquisses de fresques imaginées pour la chapelle Saint-Blaise-des-Simples, des photos de l’artiste dans sa maison de Milly, où il passa les 17 dernières années de sa vie. Il y a aussi ces portraits, Coc-teau vu par Marie Laurencin, par

Picasso, Man Ray, Warhol, Modi-gliani… Sous le porche, une salle de projections présente des extraits de La Belle et la Bête, et des Enfants terribles… Pascale Léautey est ici chez elle. Discrète, elle observe les visiteurs : « Beaucoup s’attendent à découvrir une maison d’écrivain. Mais pas à se retrouver face à une telle profusion d’œuvres. »

Rêveries… et réalitésLa jeune femme a débuté sa carrière dans l’ombre de Pierre Bergé, durant 13 ans. Son objectif : atteindre les 30 000 entrées la première année. Cinq mois après l’ouverture, le cap des 26 000 est déjà franchi. De quoi impulser une vraie dynamique à Milly, l’un des pôles de développe-ment touristique de la Région Île-de-France. l pIerre CHApDeLAINe

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les visiteurs ne s’attendent pas à découvrir une telle profusion d’œuvres.

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les outils législatifs existent, mais cela demande du professionnalisme.

JuDith sKira | 32 ans Violette Volson | 24 ans

présidente du comité d’actions logement dans le 18e arrondissement de paris, Judith skira peut désormais compter sur le travail de Violette Volson. cette juriste va coordonner les activités des bénévoles et donner à leur combat une dimension plus professionnelle.

DrOIT AU LOgemeNT h Ses études auraient pu la propul-ser vers une carrière d’avocate. Violette Volson a fait le choix de la vie associative. Depuis octobre, elle a pris ses quartiers rue de la Goutte d’or, à Paris. C’est là que se trouvent les locaux du comité d’actions logement du 18e arrondissement. À peine recrutée, cette jeune femme du Kremlin-Bicêtre (94) mesure l’ampleur de la tâche. Elle suivra au quotidien les dossiers déposés par l’association dans le cadre de la loi dite Dalo (*). « Sans la présence d’un salarié, nous ne pour-rions pas faire face », explique Judith Skira. À la tête de cette équipe d’une dizaine de bénévoles, elle voit s’accu-

muler les demandes de logements sociaux. Si les squats sont encore, pour cette militante, un outil pour dénoncer la vacance de certains logements, le combat se livre surtout sur le terrain juridique. « Sur l’insalubrité, sur le droit au logement opposable, sur les marchands de sommeil, nous avons des outils législatifs, reconnaît Judith. Mais cela demande beaucoup de temps et de professionnalisme. Il faut accueillir les demandeurs, prendre des contacts avec la mairie, suivre les dossiers auprès des bailleurs sociaux, interpeller la préfecture quand un dossier, jugé prioritaire, n’aboutit pas dans les délais fixés. »

Au cœur de l’actionRecrutée grâce au dispositif emplois tremplin créé par la Région, Violette Volson consacrera désor-mais ses journées de travail à cette cause qui la

passionne : « J’ai l’impression de vivre une aventure professionnelle épanouis-sante. Ici, on est au cœur de l’action. » l

pIerre CHApDeLAINe

(*)Loi n°2007-290 du 5 mars 2007 sur le droit au logement opposable.

TRemPLin LogemenT eT emPLoi TRemPLin

veRSIOn InteRaCtIveTous les bonus sur la version interactive du journal : vidéos, diaporamas, dossiers… www.iledefrance.fr

dAnS UnE CRèCHE ExtRAORdInAIREFloriane chazeY | 34 ans

peTITe eNFANCe h À la crèche des bambins de trappes (78), l’accueil du handicap est unique. Floriane

Chazey y reçoit à bras ouverts les enfants souf-frant d’un handicap ou de troubles du compor-tement. De 18 mois à six ans, ils trouvent là un lieu de socialisation unique et les mêmes activi-tés d’éveil que dans une crèche ordinaire. À la tête d’une équipe « 100 % diplômée », Floriane Chazey est la directrice du lieu depuis près de deux ans. éducatrice de formation, elle a enchaîné pendant dix ans hôpitaux, foyers d’ac-cueil et bureaux des juges pour enfants avant de se lancer dans cette nouvelle aventure. Une expérience parfois éprouvante, mais vraiment enrichissante. lh Bonus : interview de Floriane Chazey.

dIététICIEnnE pOUR lE plAISIRMonique cerisier | 59 ans

FAmILLes h Des ateliers pour bien manger. Monique Cerisier est diététicienne depuis 35 ans.

Après 10 ans en milieu médical, elle choisit d’agir au contact des enfants et des familles. Depuis 2000, à Courcouronnes (91), elle transmet les bases de l’hygiène et de l’équilibre alimentaires. « Bien manger, c’est un plaisir ! », précise-t-elle. Ainsi sont nées les « Rencontres partage autour de la table », pour enseigner aux habitants du quar-tier du Canal à concilier cuisine et santé. lh Bonus : intégralité du portrait de monique Cerisier.

l’étUdIAnt pASSE-MURAIllEMaxiMe Gouache | 24 ans

AIDe AUx DÉTeNUs h Faire tomber les clichés sur la prison, voilà le vœu de Maxime Gouache. Il préside le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi), subven-tionné par la Région. 1 300 étu-diants bénévoles proposent aux détenus du soutien scolaire ou des activités culturelles. « Nos

ateliers se fondent sur le principe d’une rencontre volontaire et d’un échange », raconte Maxime, lui-même familier du centre pour peines aménagées de Villejuif (94). Il se destine logiquement à une carrière d’avocat pénaliste. lh Bonus : intégralité du portrait de maxime gouache.

De gauche à droite : Judith Skira et

Violette Volson.

L’Île-de-France, une région prospère mais où des inégalités profondes subsistent. Ainsi, 1 Francilien sur 10 vit avec moins de 748 euros par mois. Une pauvreté qui frappe surtout les familles monoparentales et les jeunes de moins de 20 ans. Mouvement associatif et collectivités

locales œuvrent pour faire reculer ces exclusions. Exemples de cette solidarité quotidienne à Trappes, dans le 18e arrondissement de Paris, à

Villejuif et à Courcouronnes. Des initiatives soutenues par le conseil régional.

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15action sociale

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DaMarYs Maa MarchanD | 57 anselle a quitté le cameroun à l’âge de 18 ans pour vivre en France, d’abord en normandie puis à bagneux (92). aujourd’hui à la tête d’une agence de communication, Damarys Maa Marchand se bat pour permettre aux femmes migrantes d’accéder à l’emploi.

LUTTe h « Des boulots pour les femmes africaines, on en trouve… dans les aides à la personne. C’est

normal. Nous, nous avons pris l’habitude de gar-der nos personnes âgées. Nos aînés, ils vivent

avec nous. Mais nous pouvons aussi accé-der à d’autres métiers… » Damarys Maa

Marchand veut ouvrir toutes les portes du monde professionnel aux femmes migrantes. « Mes copines françaises ont

tracé le chemin. Nous, nous ne faisons qu’emboîter le pas. »

Être utileCe combat, elle le livre notam-

ment à Bagneux, où elle vit, ou à Arcueil (94), commune qui a accueilli Dulcie Sep-tember, grande figure de la

lutte contre l’apartheid. « Au Cameroun, on parlait beaucoup

de Mandela, on priait pour lui. Quand il est sorti de prison, je me suis

dit que les luttes pouvaient bousculer l’ordre des choses. Et qu’il fallait agir, là où j’étais. » Dama-rys lance sa propre agence de communication. « À partir de cette expérience, je me suis dit que

je pouvais être utile. » Elle crée une associa-tion locale, puis deux, puis une fondation

qui compte aujourd’hui une trentaine de comités locaux. « Je n’ai pas de combines.

Mais j’ai les textes, les circulaires. J’es-saie de donner la bonne information, celle qui permet de démarrer un projet ou de trouver des solutions si elles exis-

tent. » Son énergie reste intacte. Une flamme traverse son regard quand

on évoque les organismes où elle a essayé de faire entendre la voix de ces femmes sans voix. « Ah, c’est sûr, des usines à gaz, j’en connais

des cargaisons ! On vous balance des statistiques. Je ne suis pas une statisti-cienne. Je suis une femme qui agit. C’est tout. » l pIerre CHApDeLAINe

oUvRiR ToUTes Les PoRTes DU monDe DU TRavaiL

SAvOUREUSE EntREpRISE

élicia liMMois 25 ans h élicia Limmois est la fière patronne du traiteur La Bouchée créole. Son entreprise, elle l’a créée il y a un an grâce au coup de pouce financier de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) et du conseil régional. En attendant d’avoir son propre local, élicia est présente trois jours par semaine sur le marché de Clichy (92) et régale les amateurs de cuisine antillaise. lh Bonus : reportage vidéo sur La Bouchée créole.

UnE éCOnOMIE EnfIn HUMAInE

DJaMila hichour 50 ansh La solidarité ? Djamila Hichour est « tombée dedans petite comme Obélix dans le chaudron », plaisante-t-elle. Chargée de mission au Centre des jeunes, des dirigeants et des acteurs de l’économie sociale (CJDES), à Paris, elle a participé à l’élaboration d’un outil d’autodiagnostic de la diversité. Il permet aux entreprises d’évaluer si elles ont des comportements discriminants. Courageuse, Djamila veut « replacer l’homme au cœur du projet économique ». lh Bonus : intégralité du portrait de Djamila hichour.

ExpERtE En MObIlISAtIOn

Julie couDrY 31 ansh Julie Coudry a une obsession : mobiliser les jeunes pour défendre leurs conditions d’entrée dans la vie active. C’était son credo en 2006 quand elle luttait contre le CPE à la tête de la Confédération étudiante. Aujourd’hui elle s’efforce, avec La Manu, de créer un pont entre les universités et les entreprises. Un combat qu’elle poursuit également au sein du conseil économique et social régional d’Île-de-France. lh Bonus : vidéos du colloque « Jeunes : les raisons d’avoir confiance » organisé par le CesR.

l’HôtEllERIE fAIt éCOlE

JérôMe clincKx 47 ansh « On n’a pas deux fois l’opportunité de bâtir une école ! » Ces mots, Jérôme Clinckx les avait en tête lorsqu’il a pris ses fonctions de directeur de projets à la CCI de Versailles Val-d’Oise/Yvelines. Depuis deux ans, avec les entreprises, les enseignants et les apprentis, il s’évertue à construire à Saint-Gratien (95) l’école hôtelière idéale. Ouverture en 2013. lh Bonus : article sur le futur CFa de saint-gratien.

des usines à gaz, j’en connais des cargaisons ! Moi, je suis une femme qui agit.

Avec des aides prévues à chaque étape de la vie des entreprises et des actions destinées à soutenir les salariés dans un univers profession-nel parfois déshumanisant, la Région mise sur un développement économique durable. Ce soutien s’amplifie au moment où entreprises

et salariés subissent les conséquences de la crise financière. Ainsi la Région veut réorienter la croissance, accélérer les mutations écologiques

des entreprises, accompagner l’économie sociale et solidaire.

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Un COMMERçAnt bIEn IntégRé

éric DeManGe 43 ansh éric Demange peut enfin consacrer toute son énergie à son commerce. Avec son épouse, il gère le supermarché du centre commercial des Merisiers, à Mantes- la-Ville (78). Les travaux de réhabilitation cofinancés par la Région sont désormais finis. Acteur de la vie locale, il sponsorise des tournois sportifs, recrute ses apprentis dans le voisinage et accueille une clientèle « de tous milieux ». « Nous sommes bien intégrés dans le quartier », résume-t-il. Même si le métier est souvent rude ! lh Bonus : intégralité du portrait d’éric Demange.

ApRèS HAnOI, pARIS

Valérie corDier 32 ansh Grâce à Mobil’Asie, Valérie Cordier a découvert un pays, un métier et une ambition. Son stage de 6 mois au Vietnam obtenu via ce partenariat entre l’Île-de-France et Hanoi s’est transformé en une expérience professionnelle de 7 ans. Costumière de formation, elle a ainsi appris le design de sacs à main, loin des cercles parisiens de la mode. La voici de retour à Paris avec la ferme intention de lancer sa propre griffe. Et, pourquoi pas, de conquérir le marché asiatique qu’elle connaît bien. lh Bonus : intégralité du portrait de valérie Cordier.

Michel Denize | 42 ansMichel Denize, agriculteur céréa-lier à Maisse (91), est l’un des pionniers de l’agriculture biolo-gique en Île-de-France. histoire d’une conversion réussie.

BIO h Chez les Denize, on est agriculteurs de père en fils depuis 1875. C’est donc sans se poser de questions que Michel Denize s’installe, en 1989, sur l’exploitation fami-liale, à Maisse, dans le parc naturel régional du Gâtinais. En s’intéressant au contenu des produits phytosanitaires qu’il utilise pour traiter ses champs, il prend conscience progressivement de leur toxi-cité. Et lorsque sa femme com-mence à cuisiner bio, il réalise qu’il ne peut pas vendre des produits qu’il ne consomme plus. En deux ans, les 200 hec-tares de l’exploitation sont convertis en grandes cultures bio. « Il a fallu réapprendre mon métier. Dans l’agricul-ture conventionnelle, la terre est considérée comme un sup-port inerte, alors que c’est un lieu complexe et vivant. »Aujourd’hui, Michel n’utilise plus de produits chimiques, ce qui permet de préserver la biodiversité. Une dizaine d’hectares de l’exploitation est réservée à l’élevage de l’œdic-nème criard, une espèce d’oi-

seau rare et protégée. « C’est le poumon vert de la ferme, qui nous alimente en biodiversité. »

Caméra et GPSDes subventions, dont l’aide régionale, lui permettent d’investir dans du matériel performant : une bineuse guidée par caméra, un trac-teur équipé de GPS et des silos de stockage entièrement automatisés. Ces outils lui garantissent une bonne pro-ductivité. « Je suis un rebelle de l’agriculture, mais je suis en accord avec mes idées. » l

IsABeLLe CHOUFFeT

nora cornuet |42 ansnora cornuet travaille dans un cabinet d’assurances. elle s’inter-rogeait sur son avenir profession-nel : un bilan de compétences lui a permis de faire le point.

COmpÉTeNCes h « J’ai gagné en assurance », lance-t-elle. Pourtant, il y a quelques mois, Nora Cornuet voulait faire une croix sur… le monde des assurances, dans lequel elle travaille depuis 17 ans. Son parcours ressemble à celui de milliers de salariés. Elle débute sa carrière dans la for-mation. « Je devais accueillir des jeunes en recherche d’em-ploi, les orienter. » Le contrat est à durée déterminée. Le premier d’une longue série. Finalement, en 1993, elle est embauchée dans le cabinet d’un courtier. « J’y suis restée 13 ans. » Une expérience épa-nouissante. Jusqu’au jour où le courtier décide de vendre sa clientèle pour aller vivre en

Afrique. « J’ai été vendue avec le portefeuille de clients », dit-elle. Nora découvre un nou-vel environnement de travail. Mais quelques années plus tard, elle ressent le besoin de se poser. En juin 2010, elle décide de réaliser un bilan de compétences.

Les yeux ouvertsSecrètement, elle voudrait revenir à ses premiers amours, l’action sociale et la profes-sion de déléguée à la tutelle. Des métiers souvent bien mal rémunérés. « Le bilan m’a ouvert les yeux » estime-t-elle. Ce travail mené avec un conseiller du CIBC de Torcy (77), Nora en parle avec une sincérité absolue. « Ce n’est pas simple de parler de son métier, de son salaire, de ses crédits. Il a fallu que je teste plusieurs organismes avant d’arrêter mon choix. Aujourd’hui, je sais ce qu’il est possible de faire. » l

pIerre CHApDeLAINe

PionnieR DU Bio eT Des noUveLLes TeChnos

« J’ai gagné en assURanCe »

veRSIOn InteRaCtIveTous les bonus sur la version interactive du journal : vidéos, diaporamas, dossiers... www.iledefrance.fr

anne-laure GuinarD I 48 ans

En ROUtE pOUR l’EMplOIAUTONOmIe h Anne-Laure Guinard a déjà vécu douze vies professionnelles ! Conseillère à la mission locale de Ver-sailles (78), elle aide des jeunes en insertion à trouver une formation ou un emploi. « Bien sûr, il y a des désillusions. Des jeunes ne saisissent pas la perche tendue. Mais les motifs de satisfaction sont plus nombreux : un jeune qu’on suit depuis trois ans vient de trouver un emploi ! » Pour certains d’entre eux, avoir le permis de conduire est indispensable pour une formation ou un emploi. L’aide régionale personnalisée au permis de conduire viendra s’ajouter aux dispositifs existants. Une mesure saluée par Anne-Laure Guinard : « Nous avons répondu à l’appel à projets de la Région et déposé vingt demandes. » l

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FréDéric robin | 35 ansÀ Guyancourt, une petite entreprise connaît la crise et se bat pour en sortir. l’un des associés de D-trois, Frédéric robin, entrouvre les portes de cette pMe lea-der du design automobile.

resTrUCTUrATION h Il prend la pause dans le siège carbone que Patrick Jouin a dessiné pour le restau-rant d’Alain Ducasse. À Guyancourt (78), Frédéric Robin est l’un des trois dirigeants de l’entreprise D-Trois, une société qui s’est spécialisée dans la conception et la réalisation de l’objet unique. Un savoir-faire sur lequel il communique peu… « Nos clients n’aiment pas forcément ça », prévient-il. La visite de l’entreprise prend des allures de jeu labyrinthique. Des cloisons partout, des portes opaques… un univers de 2 500 m2 où le secret s’impose. Il est vrai qu’ici, il prend une dimension toute particulière, notamment pour ces géants de l’automobile qui confient à D-Trois la construction de leurs prochains prototypes qui seront dévoilés à Genève, Paris ou Francfort.

Dans la tourmenteMalgré cette compétence reconnue, D-Trois a bien failli disparaître. « Quand nous avons racheté l’en-treprise à l’automne 2008, avec Jean-Marie Andrée et Hermidas Atabeyki, nous savions parfaitement qu’elle perdait de l’argent depuis 2002 et que cela serait difficile », rappelle Frédéric Robin. À l’époque, D-Trois fait partie du groupe Pininfarina. Mais ce

que les trois hommes n’avaient pas prévu, c’est que ce rachat allait intervenir au moment où, de l’autre côté de l’Atlantique, la banque d’investissements Lehman Brothers faisait faillite. Une faillite qui allait être à l’origine d’une crise financière, éco-nomique et sociale mondiale. Parmi les premiers secteurs touchés, l’automobile. « Durant presque deux ans, nous avons dû nous passer de la clientèle internationale. »

Nouveau départLes gérants sont contraints d’annoncer des déci-sions difficiles et le départ du site de Courbevoie « extrêmement cher ». Un an après leur arrivée à la tête de D-Trois, ils voient la société placée sous une clause de sauvegarde. Une aide régionale accordée aux entreprises en difficulté pour accompagner leur projet de restructuration offre une bouffée d’oxy-gène. « Sans ce soutien, je ne sais pas comment nous aurions fait. Il fallait conserver ce niveau d’exigence pour la confidentialité de nos travaux. Cela passe par des investissements importants, des barrières informatiques, des systèmes d’alarme complexes. » D-Trois repart de l’avant. La clause de sauvegarde a été levée. « L’aide régionale n’est pas étrangère à cette décision », estime Frédéric Robin. l

pIerre CHApDeLAINe

ma PeTiTe enTRePRise

veRSIOn InteRaCtIveTous les bonus sur la version interactive du journal : vidéos, diaporamas, dossiers... www.iledefrance.fr

Sans l’aide du conseil régional, je ne sais pas comment nous aurions pu conserver ce niveau d’exigence.

EllE MEt SA gARdE-RObE SUR lE wEbMerYl Job | 30 ans

INCUBATeUr h Meryl Job est une pionnière. Après un mastère en marketing et une expérience

dans les cosmétiques et le luxe, elle voulait tenter sa chance sur le Web. Elle souhaitait aussi déles-ter sa garde-robe surchargée de quelques vête-ments achetés un peu vite lors de ventes privées. Vous ne voyez pas le rapport entre ces deux envies ? Meryl Job l’a vu. Elle a créé le site Internet videdressing.com, spécialisé dans la vente de vêtements entre particuliers. De l’idée à la réali-sation, 18 mois se sont écoulés. Dans l’intervalle, sa route a croisé celle de Paris Pionnières, un incubateur qui héberge et accompagne les femmes entrepreneuses. Elle y a trouvé des locaux et des conseils sur mesure. lh Bonus : article sur l’aventure Paris Pionnières.

têtE dE RéSEAU

stéphanie saVel | 44 ansAVIs AUx CrÉATeUrs h le développe-ment durable, c’est son dada. Début 2009, Stéphanie Savel envisage de se lancer dans ce segment

porteur. Mais cette diplômée de Sciences Po n’a pas le profil de l’ingénieur ! Et surtout, elle doit déjà gérer sa société de conseil, ASG, lancée il y a 15 ans. Le compromis, elle le trouve en rejoignant l’asso-ciation de « business angels » DDIDF (Développe-ment durable Île-de-France). Celle-ci rassemble 35 investisseurs qui accompagnent des jeunes entreprises œuvrant dans les énergies renouve-lables, la réduction des déchets… Désormais, Sté-phanie Savel préside l’association et compte faire doubler le nombre d’adhérents d’ici à trois ans. Histoire de se lancer dans un nouveau défi. lh Bonus : vidéo sur le plan Priorité Pme.

lE pèRE dE lA SMERA

Daniel Moulène | 62 ansÉLeCTrIqUe h la route du succès s’ouvre à lui. Ingénieur en tra-vaux publics de formation, Daniel Moulène a débuté sa carrière dans l’automobile avant de diriger plusieurs sociétés, dont Environnement SA, spécialisée dans la mesure de la qualité de l’air et de l’eau. Réconcilier l’auto et l’environ-nement, c’est justement ce qu’il fait depuis 2006 à la tête de

Lumeneo. Il a lancé l’entreprise avec son fils, également ingénieur et ancien du centre de style de Peugeot. Leur projet prend forme dans la Smera, véhicule électrique deux places alliant l’agilité d’un scooter au confort d’une voiture. Grâce à ce concept innovant, Lumeneo a béné-ficié d’un financement de 150 000 euros dans le cadre du dispositif régional PM’up, qui accom-pagne les PME franciliennes à fort potentiel. lh Bonus : vidéo sur la smera.

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êtRE AU COntACt dES gEnS

Denise lialY 35 ansh Son visage souriant affiche une belle sérénité. Aide-soignante fraîchement diplômée, Denise Lialy qui, deux ans plus tôt, gardait des enfants à domicile, a trouvé sa voie. À la résidence Jeanne-d’Arc, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à Paris, elle s’occupe de malades atteints d’Alzheimer. Le fil conducteur de son parcours ? Être au contact des gens. Lucide et décidée, elle veut aller plus loin dans cette direction. Elle « bûche » déjà pour le concours d’infirmière qu’elle tentera dans trois ans. lh Bonus : article sur la réhabilitation de la résidence Jeanne-d’arc.

lA kInéSItHéRApIE lES yEUx fERMéS

FrancK brarD 38 ansh Lorsque Franck Brard perd la vue il y a 15 ans, il est encore étudiant. Il enseignera en Espagne, où il découvre le massage. « Ce qui me motive, c’est de comprendre ce qui se passe chez les autres pour pouvoir les aider », raconte-t-il. De retour en France, il contacte l’association Paul-Guinot pour les

aveugles et les malvoyants, à Villejuif (94), subventionnée par la Région. Celle-ci propose notamment des formations de masseur-kinésithérapeute. Franck a démarré en 2006 un cursus émaillé de nombreux stages qui s’achèvera en 2011 par l’obtention du diplôme d’état. « La cécité m’a permis un nouvel épanouissement », déclare-t-il, plus que jamais animé par la passion de l’échange et du partage. lh Bonus : intégralité du portrait de Franck Brard.

lA pRévEntIOn AU lyCéE

hélène Meillet 26 ansh Faire réfléchir les jeunes sur la vie affective, le sida ou les drogues… C’est la mission d’Hélène Meillet. L’animatrice du centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) Île-de-France mène des animations-débats dans des classes de lycéens ou d’apprentis. Chargée de coordonner les actions de l’association à Paris et en Seine-Saint-Denis, elle veille, avec ses collègues, à l’éducation à la santé de deux tiers des lycéens franciliens. l h Bonus : dossier sur le Crips.

lE MIlItAntISME dAnS lE SAng

Gabriel szeFtel 27 ans h Gabriel Szeftel est un étudiant engagé ! Ce militant syndical préside, depuis fin 2009, la mutuelle des étudiants. Son combat : faire que ses pairs, « majeurs légalement », ne soient plus « mineurs socialement ». Nombreux sont ceux qui renoncent aux soins faute de moyens. Pour lui, l’octroi par la Région du « chèque santé » aux étudiants boursiers est une réelle avancée. l h Bonus : signature de la convention entre la Région, le rectorat et les mutuelles étudiantes.

lA COnSEIllèRE dES AdOS

Véronique le ralle48 ansh Véronique Le Ralle a le sens du dialogue. Il en faut, quand on échange avec des jeunes filles qui veulent avoir recours à une IVG pour « essayer de démêler avec elles ce qu’elles veulent réellement », ou pour faire passer des informations sur la sexualité à des collégiens. Sa vocation est née en même temps que son fils, il y a 24 ans, lorsqu’elle participe à la création d’une crèche parentale à Orsay (91). Désormais conseillère conjugale et familiale, elle partage son temps entre le centre de planification familiale de Corbeil-Essonnes (91) et les collèges du département où elle coordonne des actions de prévention auprès d’adolescents. lh Bonus : article sur le pass’contraception.

Florian laurent | 30 ansÀ tremblay-en-France (93), Florian laurent exerce sa profession de chirur-gien-dentiste dans le pôle municipal de santé, au contact d’une population confrontée aux difficultés sociales.

ACCès AUx sOINs h Le pôle municipal de santé de Tremblay-en-France est au cœur de la ville, là où vivent plus de 12 000 personnes, là où se concen-trent les difficultés sociales, et où des initiatives voient le jour. Florian Laurent travaille ici. C’est un choix. Concilier vie professionnelle et engagement citoyen, voilà ce qui a décidé le jeune dentiste à s’ins-taller, après ses études, à Tremblay. « Beaucoup de soins dentaires sont mal remboursés. Et il n’est pas rare de voir un patient y renoncer pour des raisons purement financières. » Le pôle de santé permet d’offrir des soins moins coûteux. « Ici, nous ne sommes pas dans la logique d’un cabinet libéral, un pôle municipal de santé n’est pas une entreprise, il n’a pas été conçu dans un but lucratif. »

Un fonctionnement qui lui offre une satisfaction évidente : « On voit que certains patients n’auraient pas accès aux soins si ce lieu n’existait pas à Tremblay. » Avec le sentiment de « remplir une vraie mission de service public », Florian Laurent reconnaît que les besoins restent immenses : « Nous travaillons à flux tendus. Il manque encore du personnel. »

Installation toute neuveDepuis peu, le cabinet dentaire a renouvelé toute son installation de stérilisation. L’investissement a reçu l’aide du conseil régional. « Quand on vient se faire soigner une dent, il faut que ce soit dans des conditions d’hy-giène irréprochables », martèle le pro-fessionnel. D’autant que les patients viennent rarement au centre de santé pour un détartrage de routine. « On le voit dès les premières visites pour les enfants de 6 ans. Généralement, ce sont des rendez-vous consacrés à la préven-tion. Ici, trop souvent, certains enfants connaissent déjà de gros problèmes dentaires. » l

pIerre CHApDeLAINe

« soigneR avanT ToUT »

Un pôle municipal de

santé n’est pas une entreprise. Il n’a pas été conçu dans un but lucratif.

À votre santé ! En 2010, le conseil régional a créé un pass contra-ception pour les lycéens et les jeunes inscrits dans les centres de formation d’apprentis (CFA) et les centres de formation sanitaire et sociale. Autre mesure concrète : l’instauration d’une aide à

l’acquisition d’une complémentaire santé pour les étudiants âgés de 18 à 26 ans. La Région entend ainsi favoriser l’accès aux soins dans

tout le territoire francilien.

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ihssan serhani | 23 anssaiD oussaoui | 29 ans

plusieurs associations de Gennevilliers (92) ont monté en juin le projet « coupe du monde pour tous ». l’objectif : emme-ner un groupe de jeunes, valides et handi-capés, en afrique du sud pour la coupe du monde de football. ihssan et said sont revenus, des souvenirs plein la tête.

sOLIDAIres h Regards complices, sourires émus, souvenirs tenaces. Depuis leur voyage en Afrique du Sud en juin dernier, l’amitié entre Ihssan, 23 ans, footballeuse ama-teur, et Said, 29 ans, basketteur en fauteuil roulant, est devenue une évidence. Partis grâce à un groupement d’associations de Gennevilliers, 23 jeunes, valides et handicapés, ont découvert « un pays superbe » et des « gens très accueillants » et ils ont surtout beaucoup appris sur eux-mêmes. D’abord, ils ont préparé ensemble ce projet, avec des repas en com-

mun, des cours d’anglais réguliers… Et, une fois sur place, ils ont tout partagé. Des matchs de basket en fauteuil et de football ont été organisés avec des équipes locales : « Ils jouent sur un champ de terre », se souvient Ihssan. « J’ai passé 20 minutes sur la touche, des épines plein les mains. » Pour Said, « l’équipe de basket en fauteuil sud-africaine avait un super matériel pour s’entraîner, avec une machine qui renvoie le ballon ». Ils ont pu assister à des matchs de la Coupe du monde, Said consta-tant que les stades étaient « hyper adaptés, modernes, mieux qu’ici ! » Le groupe a même profité d’une escapade de 3 jours au parc ani-malier Krueger.

Autour du feu de campCe voyage leur a aussi fait mieux com-prendre leurs différences. « Un jour, les valides ont décidé de prendre nos

fauteuils pour visiter un centre commercial et, là, le regard des gens et tout ça… ils ont vite compris ! », se rappelle Said. « Ce qu’ils vivent tous les jours, c’est éprouvant physiquement et mentalement », confirme Ihssan. Leur meilleur souve-nir ? Pour Said, le repas offert spontanément par l’organi-sateur du match amical de football dans le quartier de Soweto : « Il nous a tous invi-tés chez lui, ça m’a touché. »

Pour Ihssan, le feu de camp, un soir, où chacun s’est raconté, s’est dévoilé aux yeux des autres : « C’est très fort, les liens qu’on a tissés, ce soir-là. » La jeune fille a même décidé de s’impliquer davantage dans le bénévolat avec les handi-capés. À Gennevilliers, Said et Ihs-san continuent à se voir et espèrent monter un nouveau projet… Pour la Coupe du monde de rugby de 2011 en Nouvelle-Zélande ? l

jULIe VÉDIe

FieRs De LeUR CoUPe DU monDe !

Ce que les personnes handicapées vivent tous les jours, c’est éprouvant.

À fOnd COntRE lE SIdA

cécile JarauDias | 31 ansVIH h le fonds solidarité sida afrique sou-tient 40 projets. Créé en février 2007, il a déjà récolté près de 600 000 euros. « Notre objectif est de renforcer l’ac-tion de la société civile qui est primor-diale », souligne Cécile Jaraudias, coordinatrice du fonds. Pour cette militante marquée dans son adoles-cence par Les Nuits fauves de Cyril Collard, participer à cette mobilisa-tion pour l’accès universel aux soins est une fierté. Un combat mené avec la Région Île-de-France, première contributrice du fonds. Le sida continue de progresser en Afrique subsaharienne, où vivent les deux tiers des personnes infectées à tra-vers le monde. lh Bonus : article sur l’action de la Région contre le sida.

MICHEl l’AfRICAIn

Michel MoY | 46 ansFOrmATION h « ici, on m’appelle l’afri-cain ! » Michel Moy est enseignant en automobile au campus des métiers de Bobigny (93). Sa passion pour l’Afrique lui a fait croiser la route de l’Île-de-France… en Mau-ritanie, l’un des territoires soute-nus par la Région au titre de sa coopération décentralisée. Sa mis-sion : former des formateurs pour mettre sur pied une filière profes-sionnelle. « J’essaie de montrer à mes élèves qu’on n’a pas le droit de garder pour soi un savoir-faire. Cer-tains, intrigués, pensent que je suis un espion. » lh Bonus : galerie photo réalisée en mauritanie.

plAnètE fRAnCIlIEnnEen plus de sa coopération décentralisée, la Région est intervenue en 2009 dans 27 pays pour financer des microprojets.

En mettant en place des actions de coopération décentralisée dans 10 régions du monde, l’Île-de-France s’affirme comme une métropole ouverte, généreuse et accueillante, soucieuse de tisser des échanges mutuels et de reconnaître l’apport des migrants. En 2010, la participa-

tion de la Région à l’Exposition universelle de Shanghai, en partenariat avec la Ville de Paris et la chambre de commerce et d’industrie de Paris,

a souligné cette détermination à tenir son rang sur la scène internationale.

eN DIreCT DU CONseIL rÉgIONAL

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20 IntERnAtIOnAl

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dE SAInt-dEnIS À bEyROUtH

sYlVie labas 45 ansh Elle vient du théâtre et a sillonné l’Espagne dans une troupe ambulante. Mais, depuis 1991, Sylvie Labas travaille autour du livre. Elle rejoint la librairie « Folies d’encre », à Montreuil (93). Depuis, le projet a essaimé : Sylvie crée sa librairie à Saint-Denis, indépendante, mais sous la même bannière. Au Salon du livre francophone de Beyrouth (Liban) de 2009, elle a fait partie des libraires franciliens chargés par la Région d’animer un stand dédié aux éditeurs indépendants. lh Bonus : intégralité du portrait de sylvie Labas.

Un CHERCHEUR qUI tROUvE dES débOUCHéS

Jean-baptiste DuMas Milne eDwarDs 53 ansh Au congrès Bio Chicago (USA), grand-messe de la biotechnologie, Jean-Baptiste Dumas Milne Edwards a dû troquer sa casquette de chercheur pour celle d’industriel. Ce spécialiste de biologie moléculaire est à la tête d’une société, Helios Biosciences, située à Créteil (94). Là, il développe une technologie visant à caractériser des cibles thérapeutiques. L’heure de la commercialisation est enfin venue. Les contrats d’essais signés depuis Chicago sont pleins de promesses. lh Bonus : intégralité du portrait de Jean-Baptiste Dumas milne edwards.

Mathieu GaMba | 30 ansaprès avoir vécu à chelles (77), Mathieu Gamba est parti aux Gonaïves, en haïti. cet urbaniste de formation s’est retrouvé confronté à l’urgence après le séisme du 13 janvier 2010.

COOpÉrATION h « Tendre la main pour aider. » Une petite voix intérieure a toujours guidé Mathieu Gamba pour fran-chir les océans afin de devenir volontaire à l’international. Diplômé en génie civil puis en urbanisme, ce dynamique Chellois est enthousiasmé par son stage de fin d’études au Secours populaire fran-çais pour l’Afrique de l’Ouest. Il veut alors partir à l’étran-ger. Il devient coopérant pour la Région Île-de-France à Nouakchott, en Mauritanie, via l’Association française des volontaires du progrès. Deux ans et demi plus tard, la Région, présente en Haïti depuis fin 2004, l’envoie aux Gonaïves. Au sein de la mai-rie, Mathieu est un appui technique, il organise des formations pour les élus, les cadres et les techniciens. Il coordonne les actions des partenaires internationaux et aide au développement

d’un nouveau quartier, à la construction de pôles de vie au niveau des sections com-munales des Gonaïves et à la réhabilitation d’une biblio-thèque. Un travail qui s’ar-ticule autour d’un plan local d’urbanisme (PLU), réalisé avec l’aide de la Région, le tout premier en Haïti. Ainsi, Mathieu renoue-t-il avec sa formation initiale.

100 000 réfugiésAprès le terrible séisme sur-venu le 13 janvier 2010, l’ur-gence a été d’accueillir près de 100 000 personnes qui se sont réfugiées sur la commune, dont plus d’un tiers d’enfants scolarisables. « Presque tous les enfants qui ont quitté Port-au-Prince avec leur famille ont été inscrits dans une école et ont pu reprendre leur scolarité », témoigne Mathieu. Malgré tout, les salles de classes res-tent surchargées et la Région s’est engagée à en construire 9 réparties dans deux écoles publiques des Gonaïves. Et de conclure : « Cette épreuve m’a rendu plus fort. Les conditions de travail sont difficiles, mais les Haïtiens m’apportent tout autant, si ce n’est plus, que ce que je peux donner. » l

IsABeLLe CHOUFFeT

nGo thu lÊ | 86 anshanoi, Île-de-France : les deux métropoles fêtent les 20 ans de leur coopération. un partenariat salué, depuis châtenay-Malabry (92), par ngo thu lê.

pATrIArCHes h Novembre 2010 : Hanoi fête son 1 000e anni-versaire et les 20 ans de sa coopération avec la Région Île-de-France. Ce partenariat a permis de développer les transports en commun dans la capitale vietnamienne, mais aussi de favoriser les échanges dans le secteur de la mode, en plein essor dans ce pays. Ces événements festifs mais aussi économiques, Ngo Thu Lê les regarde depuis… Châ-tenay-Malabry. Elle a quitté son pays à l’âge de 24 ans.

En 1968, elle sert d’interprète dans des réunions en marge des négociations de paix qui s’engagent à Paris entre le Viet-nam et les Américains. En 1974, Ngo Thu Lê retourne dans son pays. Elle retrouve son frère là-bas. Aujourd’hui la vieille dame veut transmettre. Pour cela, elle participe au projet Patriarches, un film de Karim Ait Gacem, réalisé avec l’as-sociation Batik International et soutenu par la Région Île-de-France. Les héros sont des migrants, ces « patriarches » qui rappellent que le rayon-nement international d’une métropole se mesure certes par sa volonté à accompa-gner ailleurs des projets de développement, mais aussi par sa capacité à s’ouvrir et à accueillir, ici. l pIerre CHApDeLAINe

aPRès Le séisme

Le TemPs De TRansmeTTRe

les Haïtiens m’apportent tout autant, si ce n’est plus, que ce que je peux donner.

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vEdEttE À SHAngHAIUNIVerseL h En six mois, ce robot ultrasophistiqué aura salué 1,8 million de visiteurs sur le pavillon Paris Île-de-France, à l’Ex-position universelle de Shanghai. Nao est l’œuvre d’Aldebaran Robotics. Aussitôt adopté par le public chinois, Nao a recueilli également un vif succès auprès des délégations de lycéens et d’apprentis franciliens venus à Shanghai pour nouer des contacts avec des centres de formation et des entreprises. C’est la pre-mière fois que la Région participait à une exposition universelle. lh Bonus : dossier sur l’exposition universelle.

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22 tRIbUnES

Avec sa loi sur les retraites votée le 27 octobre, le gou-vernement a encore un peu plus fait reculer l’état social de notre pays. Notre système de solidarité était l’un des plus avancés d’Eu-rope, il était un symbole de ce modèle de développe-ment que voulait incarner la France. Le dogmatisme de la droite au pouvoir a décidé qu’en 2018 nous

aurons le système de retraites le moins avan-tageux du continent, avec l’âge de départ à taux plein porté à 67 ans, et le nombre d’an-nuités élevé à 41,5. Pouvait-il en être autrement ? Nous étions des millions à le penser. L’automne a connu un mouvement social d’une telle force qu’il a surpris l’ensemble des Français. Une dizaine de journées de manifestations, réunissant plusieurs fois trois millions de grévistes : qui aurait imaginé une telle vague de contestation ? Le pouvoir a tremblé, et s’il se félicite aujourd’hui de son passage en force, il sait qu’il devra bien-tôt en rendre compte devant les électeurs. Quelle qu’en soit l’issue, le mouvement social est sorti renforcé de ce combat. Les Fran-çais ont massivement soutenu les grèves, et la stratégie du gouvernement, consistant à diviser grévistes et non-grévistes, a lamen-tablement échoué. Les citoyens sont éga-lement convaincus qu’une autre réforme était possible, impliquant d’autres modes de financement. Le Parti socialiste a ainsi for-mulé des propositions alternatives solides et ambitieuses, garantissant le financement

de nos retraites au moins jusqu’en 2025. Mais le sens profond du vent de contestation qui a soufflé sur notre pays va bien au-delà de la question des retraites. Ce que n’ont pas compris les hérauts du sarkozysme, c’est l’écœurement des Français face à un pou-voir replié sur ses propres intérêts. Il faut être aveugle pour ignorer les ravages qu’ont causés dans l’opinion l’affaire Woerth-Bettencourt, les liens de Guillaume Sarkozy avec l’agence Malakoff Médéric, les cigares de Christian Blanc, ou encore la rémunération de Christine Boutin pour une simple étude de prospection. Le gouvernement a fragilisé la solidarité dans notre pays et il s’est totalement discrédité. Mais sa faute la plus grave est certainement de faire le lit du populisme, en jetant le doute

sur la classe politique dans son ensemble. Les millions de manifestants qui ont récemment battu le pavé avaient tous le même visage : celui de la colère contre un gouvernement d’affairistes et de privilégiés. C’est pourquoi, dans tous les territoires où elle

est majoritaire, la gauche doit démontrer sa capacité à gouverner autrement. En Île-de-France, le bouclier social que nous portons avec Jean-Paul Huchon fournit déjà la preuve qu’une autre politique est possible, dyna-mique, sociale et écologique. Parce que notre époque est pleine d’enjeux et que le gouver-nement n’est pas à la hauteur, nous avons le devoir de réussir et de faire en sorte que le visage de la colère cède à nouveau la place à celui de l’espoir. lGroupe socialiste et apparentés.Contact : [email protected]. Téléphone : 01 53 85 68 95. Site : www.psidf.com.

Groupe socialiste et apparentés

Le visage de la colère

« Ce que n’ont pas compris les hérauts du sarkozysme, c’est l’écœurement des Français face à un pouvoir replié sur ses propres intérêts. »

d’ici à fin janvier, participez aux 60 réunions publiques afin de débattre d’investisse-ments majeurs pour l’Île-de-France : outre le prolongement d’éole à l’ouest, c’est la construction d’une ou de plusieurs rocades de métro autour de Paris qui se joue ! Ensemble, nous pouvons peser sur le devenir de notre région. Notre groupe défendra des priori-tés : la réduction des inégalités, la desserte fine des territoires et le refus de l’étalement urbain, le besoin de financements nouveaux, la maîtrise publique des projets. Nous savons que, selon les territoires, les projets s’opposent, se superposent ou peuvent s’additionner. Notre ambition est de gagner des pro-jets utiles aux populations et aux territoires, dans la cohérence globale d’un déve-loppement solidaire et écologique. Votre parole compte pour construire le meilleur projet pour les Francilien-ne-s ! l

http://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.

les franciliennes et les franciliens vivent une région contrastée, qui se distingue par de nombreuses inégalités entre ses territoires. La région parisienne, qui figure parmi les plus riches au monde, connaît encore des bidonvilles ainsi que des lieux de grande pauvreté et de découragement. Aujourd’hui, plusieurs Île-de-France coexistent, séparées et déséquilibrées.Tandis que certains jouissent

d’une qualité de vie agréable et bénéficient de nom-breux services, d’autres, parfois leurs « voisins », vivent dans des quartiers défavorisés et enclavés. Face à ces disparités, les politiques ont eu parfois tendance à baisser les bras, se contentant de simples effets d’annonces.Refusant la résignation, les élu-e-s du groupe Europe écologie-Les Verts souhaitent mettre la Région Île-de-France au service d’un pacte d’égalité entre les territoires, en donnant la priorité aux quartiers populaires. L’action régionale doit être mieux répar-tie, en venant d’abord au service des populations et des territoires les plus fragiles, que ce soit en matière d’emploi, de logement ou de transports. Il est urgent de donner un sens commun à notre région. C’est pourquoi, les écologistes mettront en place un Pass Navigo à zone unique, mettant fin à la stigmatisation de territoires, prisonniers d’une poli-tique de zones dépassée et inéquitable.Pour redonner confiance en la puissance publique et associer les citoyen-ne-s qui ont déserté les lieux de délibération et d’échange, les élu-es écologistes sont éga-lement à l’initiative de l’appel pour un Par-lement régional de l’écologie (http://par-lementdelecologie.fr). Cet espace inédit de coélaboration des politiques publiques, qui associera habitant-e-s, militant-e-s associati-f-ve-s et élu-e-s, consacrera sa première séance aux banlieues et aux quartiers populaires. En novembre, nous avons présenté un droit d’inter-pellation Populaire permettant à toutes celles et à tous ceux qui subissent la « rupture démocratique » de saisir collectivement l’institution régionale.Il s’agit aujourd’hui d’inverser la tendance actuelle, de remettre la périphérie au centre et d’inscrire le devenir de ces territoires dans un cercle vertueux. Le pari est ambitieux, mais nous sommes convaincus que la réconciliation de l’Île-de-France avec l’éga-lité territoriale sont les conditions pour construire une métropole francilienne soutenable, juste et solidaire. lContact : Groupe Europe écologie – Les Verts Île-de-France, tél. : 01 53 85 69 45. [email protected].

europe écoloGie – les Verts Réconcilier l’Île-de-France

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Cécile Duflot

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« Votre parole compte pour construire le meilleur projet pour l’Île-de-France ! »

Front De Gauche – parti coMMuniste, Gauche unitaire et alternatiVe citoYenne

Un métro en rocade pour les Francilien-ne-s

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Gabriel Massou

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« Aujourd’hui, plusieurs Île-de-France coexistent, séparées et déséquilibrées. »

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23MaJorité présiDentielle

Du concret pour 11,6 millions de Franciliens

nouVeau centre et apparentés

À nouveau conseil… vieilles ficelles !

nous traversons une crise économique et sociale d’une extrême gravité. Cette crise n’est pas tombée du ciel : elle est le produit des politiques européennes (du monéta-r isme et de la libéralisa-tion qui nous expose à la concurrence déloyale des pays à très bas coûts). La finance impose un régime insoutenable au monde du travail : plan d’austérité, délocalisations, licenciements… Nous

œuvrons pour que la Région agisse en priorité pour l’emploi et place la croissance, le développement économique et l’in-dustrie au cœur de ses politiques régionales. l www.mrc-idf.fr.

MouVeMent républicain et citoYen

Crise économique : l’urgence fait la priorité

l’Île-de-france n’a pas 100 visages, elle en a 11,6 millions : ceux de tous les Franciliens qui sont la richesse de notre région. Si notre région innove et s’aff irme comme région capitale, c’est grâce à vous. Son avenir, c’est vous qui le créez, chaque jour. Le rôle du conseil régional, c’est de vous aider en

prenant les mesures nécessaires pour vous protéger, vous former, vous soutenir dans votre emploi, vos initiatives et faciliter ainsi votre vie et celle de votre famille, au quo-tidien. Malheureusement, ce rôle, la Région ne le joue pas. Au contraire, elle durcit chaque jour un peu plus vos conditions de vie. Dans les transports, la Région a décidé une hausse inédite des tarifs de 3,9 %, hausse qui sera suivie d’une autre, en 2011, pour mettre en place un tarif unique. Bilan : une augmentation du bud-get transport, jusqu’à 66 %, pour la très grande majorité d’entre vous !En matière de formation non plus, la Région n’assume pas sa mission. Près d’un tiers des travaux dans les lycées présente des difficultés obligeant les lycéens à travailler dans des situations précaires, préjudiciables à leur réussite. Dans le même temps, le conseil régional a décidé d’augmen-ter le tarif des cantines, jusqu’à 3,4 %.De son côté, le groupe MP a fait des propo-sitions concrètes pour faire de l’égalité des chances une vraie priorité, comme le déve-loppement des internats d’excellence ou la

tarification des cantines au quotient familial, la plus équitable socialement. Même chose pour les formations sanitaires et sociales. Les offres d’emploi dans ces métiers sont nombreuses. Elles sont autant de chances à saisir pour nos jeunes et les salariés en reconversion. Or, non seulement la Région réduit les budgets et refuse d’investir dans la rénovation des centres de formation, mais elle refuse de donner suite à notre proposi-tion d’augmenter les bourses des étudiants de ces formations à la hauteur des bourses versées par l’état. La précarité des étudiants est le cadet des soucis de la Région : comment justifier que ces étudiants recevront jusqu’à 700 euros de moins par an que leurs cama-rades qui ont choisi d’autres études ?

Enfin, en matière écono-mique, la Région utilise l’ar-gument écologique pour faire des coupes budgétaires, au risque de compromettre le dynamisme économique de notre territoire. Seule notre vigilance a permis de mettre l’accent sur l’emploi : c’est à notre initiative que le conseil régional a décidé de porter à

60 millions d’euros le fonds de sauvegarde des entreprises destiné à aider les PME en diffi-culté pour maintenir l’emploi.Salarié, entrepreneur, lycéen, étudiant en formation sanitaire et sociale ou usager des transports en commun : qu’a fait la Région pour vous ces 9 derniers mois ? Le groupe MP ne s’attache pas simplement à 100 visages. Il formule des propositions concrètes pour améliorer le quotidien de 11,6 millions de Franciliens ! lSite Internet : www.ump-iledefrance.fr. Téléphone : 01 53 85 68 05.

« Salarié, entrepreneur, lycéen, étudiant en formation sanitaire et sociale ou usager des transports en commun : qu’a fait la Région pour vous ces 9 derniers mois ? »

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alValérie Pécresse

mp | 57 membres

le scrutin de mars dernier a vu l’élection d’une majorité recomposée parti socialiste–front de gauche–verts, à la tête du conseil régional. Cette majorité nous avait fait miroiter un véritable « renouveau » et de nombreux changements pour l’Île-de-France… Il n’en est rien, bien au contraire ! À la lecture du budget 2011 de la Région, un seul chiffre dit tout : sous ce nouveau mandat, comme depuis 12 ans de présidence socialiste, le rapport entre le bud-get régional consacré aux dépenses de fonc-tionnement et de communication et le budget régional consacré aux dépenses d’investissement s’est inversé, les investisse-ments ne représentant aujourd’hui plus que 46 % du budget ! Une fois encore, le groupe Nouveau Centre déplore la dispersion des moyens, et donc l’épar-pillement, qui caractérisent l’action de la Région… N’est-il pas renversant, par exemple, qu’aucun plan de relance régionale face à la crise n’ait été engagé ?

Aux Franciliens de juger. l Contact : [email protected].

« Nous déplorons la dispersion des moyens et l’éparpillement de la Région. »

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Laurent Lafon

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Béatrice Desmartin

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« La finance impose un régime insoutenable au monde du travail. »

Front De Gauche et alternatiFs

Île-de-France en luttenous voudrions donner ici la parole à un représentant des

Franciliens qui luttent pour défendre leurs droits et souvent l’intérêt géné-ral. Mais comment donner un visage à la mobilisation sociale qui, par défi-nition, est une action collective ? Le mouvement social prend des formes si différentes. Citons pa r exemple les raffineurs de Gr a ndpu it s , les infirmiers anesthésistes, les Jeudi Noir pour le logement, les salariés sans papiers… Retraites ouvrières, droit à la santé, services publics, égalité, nous

les devons à ceux qui ont lutté et luttent encore. l Contact : [email protected].

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al « Retraités, infirmiers, salariés, sans papiers. »

parti raDical De Gauche et MouVeMent unitaire proGressiste

équité territorialeIgnorer le visage rural de l’Île-de-france, c’est ignorer 75 % du territoire et 1,1 mil-lion d’habitants (le double du Limou-sin). La valorisation des espaces ruraux c o n s t i t u e donc un enjeu majeur pour un développe-ment équilibré et durable de notre région. Attachés à l’équité terri-toriale, nous défendons ces espaces qui cumulent parfois les relégations sociale

et spatiale. Il convient d’y garantir l’accès aux transports et aux services publics afin de permettre aux acteurs écono-miques d’y maintenir et d’y développer leurs activités. l Contact : www.prg-mup-idf.fr. Tél. : 01 53 85 69 46.

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Josy Mollet-Lidy

prg-mUp | 5 membres

« N’oublions pas les zones rurales et défavorisées ! »

Pascale Le Néouannic

Fdg eT A| 5 membres

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Œuvre originale de Peter Klasen

La Région île-de-france vous présente ses meilleurs vœux pour 2011

peTer kLAseN h Pionnier de la « Figu-ration narrative », Peter Klasen, né en 1935 à Lübeck en Allemagne, s’installe à Paris en 1959. Son œuvre constitue, par le regard aigu qu’il porte sur la réalité, un témoignage hautement significatif sur notre environnement urbain et social et, plus largement, sur le monde contemporain. C’est à partir de son appropriation de la photographie que Peter Klasen développe, de façon obsession-

nelle et critique, son vocabulaire pictural. Ses œuvres sont présen-tées par plus de 75 musées dans le monde : musée national d’Art moderne et Centre Georges-Pom-pidou à Paris, Museum Ludwig à Coblence, Museum of Modern Art à New York… L’œuvre qui illustre cette carte de vœux, intitulée « Regard vers le futur », est librement inspirée du Francilien, nouveau train régional, inauguré il y a un an.

regard vers le futur