Il y a du soleil dans ma rue -...

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Il y a du soleil dans ma rue

Sommes-nous dans l'axe de la rue bordée d'immeubles hauts ? Ou vient-on d'écarter les deux volets bleus de la chambre – lever pas matinal, l'air chaud vibre déjà – ?

Beaucoup plus colorée qu'en première intention, cette toile reprend un précédent projet développé pour le Printemps poétique de la Suze.

Il y a du soleil dans ma rue2008, acrylique sur toile100 x 81 cm

Racine

La carotte, à l'usure, se racornit et noircit. Celle qui a servi de modèle au tableau ci-contre passe à la postérité. Belle fin pour une carotte.Si je devais emporter un seul tableau sur une île déserte, je prendrai celui-là (avec un autre). M'étonnerait que les bateaux manquent la fumée du grand feu que j'en ferai pour signaler ma présence.

Racine, 2006, enduits sur toile, 100 x 80 cm

Devoir de vacances

Alphabet et graphismes au charbon de bois sur un mince bois de cagette.

Les petits bouts de rien de beaucoup que je collecte sont souvent anonymes. Et je suis bien souvent le seul à y accorder intérêt. Ici, je connais les auteurs. J'avais des intentions plus colorées. - Flemme de dévisser les bouchons des tubes de couleur ?- Non, mais il y a tellement de l'enfant qui grandit, tellement d'humanité dans cette lame de cagette : coopération entre les enfants - la plus jeune poursuit sous la dictée le tracé commencé par l'aînée - choix du support, de l'outil scripteur...

Trois fleurs, un vase

– Pourquoi ?– Je vais vous expliquer.(Avez-vous remarqué les deux tirets d'un dialogue : qui répond n'est pas qui questionne ? Plus économe en tirets, l'homme politique répond à la – bonne – question qu'il a lui-même posée. Revenons à notre propos.)

– Pourquoi ce titre : Trois fleurs, un vase ? Au mieux, on ne voit qu'un poisson rouge...– Je vais vous expliquer. Il y a, à la création, deux fleurs dans un vase...– Pour le même titre ?– Pour le même titre ! Humour !– Mouais... Et on cherchait en vain la troisième...– Jusqu'à ce que ce poisson arrive...– Mais ce n'est pas une fleur !– On n'allait pas chipoter. Une fleur, un poisson... De toute façon, les fleurs sont fanées. Et je connais une rue du Pont de 4 mètres qui ne conduit ni passe plus sous aucun pont.

Trois fleurs, un vase2008, acrylique sur toile100 x 81 cm

Je sais dessiner le soleil dans le coin

– Je sais dessiner le soleil dans le coin.Ce propos de Yaël (4 ans) est la source d'une série de petits formats carrés qui prend un peu plus de consistance tous les jours. Je ne sais pas trop comment va vieillir la couleur jaune – fleur de pissenlit écrasée.

Jsdlsdlc012007, acrylique, terres et végétaux sur toile, 50 x 50 cm

Autoportrait au sourire bleuté

On prend des risques à m'embrasser. Je le prouve avec cet Autoportrait au sourire bleuté.J'entends déjà qu'on se gausse :– Ça ne ressemble à rien. Tu crois qu'on va avaler qu'il s'agit d'un portrait. C'est un tableau abstrait...– Abstrait ! Profonde méprise ! Pas plus concret que ce tableau dans lequel entrent d'authentiques poils de barbe.

Autoportrait au sourire bleuté,2006, acrylique et poils de barbe sur toile, 33 x 41 cm

rg

La photo rend difficilement compte de la blancheur de la toile : point commun avec les toiles de Ryman, "presque impossible à décrire ou à reproduire",* mais la comparaison s'arrête là.

Détail de la tache rouge.– Rouge-gorge ?– Pattes de.

* Christel Sauer, Hors série Beaux Arts Magazine consacré à Robert Ryman

rg, 2007, acrylique et collage sur toile, 80 x 100 cm

Un seul arbre, et encore...

Arbre seul.D'une forêt – ne reste que la couleur.Au carré. Taillé.Veux voir qu'un' tête.En fenêtre. Encadré.

La toile renvoie au souvenir d'un poirier derrière une fenêtre. Photo dont je ne peux rien faire. Mal prise. Comme un touriste.

Un seul arbre, et encore...,2007, acrylique sur toile, 80 x 100 cm

L'inspiration

– Où va-t-il chercher tout ça ?– Ne cherche pas, il trouve.*Il trouve. Et on retrouve, pour ce Cheval sous l'arbre : une photo dans la verte campagne, un petit tableau imité de Franz Marc, une gouache d'Antoine quand il était enfant. Il faut y ajouter l'amitié d'un homme parmi les chevaux et un ciel de décembre.

* Pablo Picasso : "Je ne cherche pas, je trouve." ** Pascal Polisset, Des chevaux parmi les hommes, photos de F. Peuriot & P. Ploquin, éditions Sud Ouest, 2006

Cheval sous l'arbre, 2007, acrylique sur toile, 100 x 81 cm.

Pommiers : 3

Arbres parce qu'il y a troncs.Et pommiers...

(Les pommes sont déroulées de l'emballage de yaourts et agrafées sur la toile)

Pommiers : 3, 2007, acrylique et collage sur toile, 80 x 100 cm

Vase & fleur

Un vase. Une fleur.Du vase, je ne retiens que la transparence. Et à peine la courbure.De la fleur, la couleur. Et un peu la tige.Au vrai, le sujet importe peu. C'est juste histoire de nommer. Il y a, dans la cité, un enfant qui rêve d'une éclaircie.

Vase & fleur2007, acrylique sur toile, 80 x 100 cm

Ciels

Ça pourrait être un champ de coquelicots envahi de pissenlits... C'est un ciel. Jaune.Pas le moindre nuage. Juste une vibration de l'air.

Ciel (jaune)*, 2008, acrylique et collage sur toile, 100 x 81 cm

* On objectera que le titre est redondant – du moins pour la précision de couleur –, c'est qu'il est prévu d'autres ciels

Je connais, en mon canton, une dame – patronnesse, mais presque – qui, pour épater sa petite cour, s'évertue à se faire révéler le sens caché des œuvres.

Voici la ligne bleu foncé d'un ciel – expérience d'enfant ! Au dessus d'un grand vide, entre ciel et terre, animé de la vibration de l'air, rendue palpable – intention d'adulte !

Pour le reste, on n'y voit que du bleu.

Ciel (bleu), 2008, collage et acrylique sur toile, 100 x 81 cm

Constellation de la golden

Constellation de la golden 12008, acrylique sur toile, 100 x 81 cm, collection privée

Juste incertitude. Il va de cette pomme comme il va des gens. L'air de rien. L'air de peu. La profondeur ne se révèle qu'à temps de patience. Richesse et vertige.Tout ça pour ne pas dire simplement qu'on est en face d'une authentique œuvre. Qui perdure même si on se place un peu sur le côté.On pourra lui préférer Constellation de la golden 2, plus colorée.On fait ce qui lui plaît.

Constellation de la golden 22008, acrylique sur toile, 100 x 81 cm

Si bleu, si calme

Il ne s'agit pas d'inspiration, mais d'un compte à régler avec ces deux vers de Verlaine :Le ciel est, par dessus le toit,

Si bleu, si calme !

Tentative de description. Prison. Le titre, d'abord, emprunté au poème écrit en cellule. Grand mur aveugle. Barreaux à la lucarne haute. Et les marches... À rapprocher des escaliers des prisons imaginaires de Piranese.Difficile de savoir si nous sommes en ou hors la prison.De l'intérieur, le ciel paraît si bleu, si calme.À l'extérieur, l'air est très agité. Gris. Jaune. Un ciel en mauvaise santé !Le toit reste immuable, quel que soit le point de vue. Ce qui ajoute à l'incertitude.

Chez Verlaine aussi, ce devait être la confusion.

Si bleu, si calme, 2008, acrylique sur toile, 100 x 81 cm

La Taloupe

Douze vaches dans un pré presque carré. Et, griffonnée en haut à gauche, une taloupe – touffe d'herbe que délaissent les vaches au pré, en parler cénoman.*

* Serge Bertin, Dominique Beucher, Jean-Pierre Leprince, Trésor du parler cénoman, éd. Cénomane, 2004

La Taloupe, 2008, acrylique et collage sur toile, 81 x 100 cm

Repentir

On peut attendre de l'artiste qu'il ait pensé son œuvre. Là : non.Grand repentir sur un corps amolli, mal installé dans l'espace. Noyé dans ce qui peut ressembler à une bouteille.*

* Selon l'Encyclopædia Universalis, le repentir désigne une modification apportée à une peinture. Il implique un travail beaucoup plus important que celui d'une simple retouche.– Ça !

Avec des si, septembre 2008, acrylique sur toile, 80 x 100 cm

Maison mère

2006. Une maison déjà. Pas tout à fait la maison mère (Pavillon ci-contre)... Mais on doit reconnaître que les maisons récentes lui ressemblent.Il y aurait tant à dire sur le parfait équilibre de ce tableau et la sérénité qui s'en dégage, sur la justesse des couleurs, l'artiste laissant régulièrement apparaître les traces de son cheminement coloriste.*

* On n'est pas obligé de lire au premier degré !

Maison, 2006, acrylique et collage sur toile, 100 x 80 cm

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Un petit carton peint voilà dix ans. Peint est façon de parler. La couleur est étalée au couteau de cuisine.J'ai toujours trouvé que l'œuvre ressemblait parfaitement au modèle : le pavillon François Reichenbach sur son île à Loué.Ce pavillon abritait l'école de musique et présentait régulièrement des expositions de peinture, sculpture... Pavillon Reichenbach,

1997, acrylique sur carton, 32 x 38 cm

Ardoises

Un poème inédit de mon poète préféré* inspiré des quatre maisons du côté impair de la rue.

A 4 Pour Yves

Quatre maisons quatre feuxQuatre pigeons quatre pins

Quatre pignons

Quatre craies quatre poèmesQuatre ardoises quatre toits

Quatre parasols

Quatre plumes quatre pommesQuatre chemins quatre feuilles

Quatre marins

Quatre mains quatre saisonsQuatre soleils quatre fleurs

Quatre graffitis

Jean-Claude Touzeil

* Non, je galèje, j'en ai plusieurs des poètes préférés.

Maisons 103, 105, 107, 1092008, craie sur ardoise d'écolier. Collection de l'artiste.

Cheval : deux. Homme : un

Cheval : deux. Homme : un2009, acrylique sur toile

Cheval : deux. Homme : un2009, craies, pastel, fusain sur Kraft, 40 x 40 cm

Suffit que je dessine un cheval pour avoir comme mouche devant les yeux, un cheval bleu de Franz Marc.Gênant pour le dessin d'un percheron pommelé : j'ai à la fois les mouches et le cheval bleu.

À droite, le dessin qui a servi de base au tableau. La croupe du cheval du premier plan disparaît dans une forme vague.

Chaises

À force de peindre des couchers de soleil, il n'avait plus qu'un coin de ciel bleu dans ses tubes.

Chaise bleue, 2009, acrylique sur toile, 33 x 41 cm

On maintientpour les faire grandirles enfantssur des chaises*et on les abandonne, jambes ballantes, au bord du vide.

D'abord rose et verte, sur une contrainte proposée par une amie, cette toile a pris de nouvelles couleurs.

Chaise verte, 2009, acrylique sur toile, 33 x 41 cm

Maisons, maisons, maisons...S'il fallait démontrer que l'art prend sa source dans l'enfance.

Gouache de Miel (8 ans)

Maison 0112008, acrylique et collage sur toile, 22 x 30 cm

Maison 0132008, acrylique sur toile22 x 30 cm

Maison 0222008, acrylique sur toile22 x 30 cm

Maison 0192008, acrylique sur toile22 x 30 cm

Maison 0592008, acrylique sur papier vinyle, 33 x 33 cm

Maison 0662008, stylo bille sur papier peint vinyle33 x 33 cm

Maison 1612008, acrylique sur papier vinyle, 33 x 33 cm

Les chevaux et la tulipe sauvage

Étude pour le Cheval et la Tulipe sauvage, fusain, pastels et craies sur papier, largeur 80 cm

En raison de sa rareté, une tulipe sauvage – tulipa sylvestris – a entraîné l'annulation du projet d'implantation d'un centre équestre dans un village proche du Mans.Conflit d'intérêts devenu thème d'inspiration.

Les Chevaux et la Tulipe sauvage 12009, acrylique sur toile80 x 100 cm

Chevaux et clin d'œil

Maison 320, de l'amateur de chevaux,2009, acrylique et collages sur toile, 33 x 41 cm

Course de chevaux, 2009, acrylique sur toile, 46 x 55 cm

La maison de l'amateur de chevaux est un collage de petits dessins à la plume sur nappe. L'un de ces dessins est repris dans Course de chevaux.

Ci-dessous, clin d'œil au Magritte de Ceci n'est pas une pipe.

Ceci est une toile, 2009, acrylique sur toile, 33 x 41 cm Ceci est aussi une toile, 2009, acrylique sur toile, 33 x 41 cm

Où l'on rencontre l'artiste

La représentation du nu occupe une place importante dans l'histoire de la peinture.*

* Ai-je dit que j'allais prendre une place importante dans l'histoire de la peinture ?

Le modèle et son peintre,2009, acrylique sur toile, 81 x 100 cm

Je n'imaginais pas la situation du patient aussi désespérée : ça m'apprendra à emprunter la composition à la Leçon d'anatomie, de Rembrandt. Le bassin du patient est le collage d'un croquis de médecin.

Maison médicale,2009, acrylique sur toile, 81 x 100 cm