Il était une fois - Lire et faire lire · n u m é r o1 2 Après quatre années d’existence,...

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Dossier : le regard des enfants et des enseignants sur Lire et faire lire Il était une fois... « Il était une fois... », bulletin de l’association Lire et faire lire diffusé à ses lecteurs bénévoles, aux coordinateurs départementaux et à ses partenaires Bureau national : 3, rue Récamier- 75341 Paris Cedex 07 - Tél : 01 43 58 96 25 - www.lireetfairelire.org - Numéro d’appel national : 0 825 832 833 Président : Pascal Guénée Trésorier : Eric Favey Secrétaire : Marcel Fresse Délégué général : Laurent Piolatto Chargée de communication : Julie Walk «Il était une fois...» : Conception : Hamdam Mostafavi Impression : Caractère à Aurillac Tirage : 15 000 exemplaires Nous remercions tout particulièrement Jean Guerrée pour son précieux travail de relecture. 3ème trimestre / année scolaire 2003/2004 Partenaires Essilor/Optic 2000 France Loisirs Echos Zoom en régions Alpes-Maritimes, Ardennes, Haute-Garonne, Pyrénées-Orientales Dossier central Le regard des enfants et des enseignants sur Lire et faire lire Compte-rendu du bilan national 2003 Enquêtes sur le bénévolat en France Edito Le coin des lecteurs Le voyage du chat à travers la France de Kate Banks Annie SoloDuclos et Mme Grolier Agenda Portrait Daniel Pennac numéro 12 A près quatre années d’existence, notre association est au seuil d’un franchissement majeur, celui du dix millième bénévole. Si cela nous per- met de mesurer le chemin parcouru, d’ap- précier le formidable soutien apporté par celles et ceux qui nous ont rejoints, cela nous pousse à nous interroger sur notre avenir. D’autant que nous commençons à apercevoir les premiers effets de notre action dans la durée. Les enfants qui ont entendu vos premières séances de lecture entrent au collège, leurs petits frères et sœurs leur ont succédé. Notre action s’enracine dans la durée. Dans le même temps, nous devons trouver les moyens de notre développement. C’est une tâche rude pour Lire et faire lire, comme pour de nombreuses asso- ciations. Les graves problèmes financiers rencontrés par l’un de nos partenaires, la société Tati, ne lui ont pas permis de tenir ses engagements à notre égard. C’est pourquoi vous retrouvez ce numéro de « Il était une fois » avec un peu de retard. Nous avons maintenant trouvé de nou- veaux soutiens, mais nous savons que nous devons mettre en place à l’avenir les moyens qui garantiront la pérennisa- tion de notre action, tout en permettant, sur le terrain, les nécessaires extensions de celle-ci. Notre bilan national, au mois de juin prochain, sera l’occasion de débattre ensemble de ces questions. Par ailleurs, nous accueillons un nou- veau délégué général. Géraldine Clerc a décidé, après quatre années d’enga- gement, d’évoluer vers de nouveaux hori- zons. Nous la remercions très sincère- ment pour le travail accompli et nos vœux de réussite l’accompagnent dans ses nouvelles aventures professionnelles. Laurent Piolatto lui a succédé depuis le début de l’année. Il a déjà su mettre sa compétence et son enthousiasme à notre service et nous lui souhaitons une cor- diale bienvenue. J’ai moi-même été à nou- veau élu à la présidence de Lire et faire lire, Véronique Marmorat ayant été appe- lée en province, vers de nouvelles fonc- tions. Elle reste fidèle à notre association puisqu’elle en assure la vice-présidence. Bonne lecture, en attendant le prochain numéro, au mois d’octobre! Pascal Guénée Président de Lire et faire lire Séance de lecture au Salon du livre de Paris (mars 2004) Sommaire BULLETIN DE LIAISON DE L’ A S S O C I ATION LIRE ET FAIRE LIRE

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Dossier :le regard desenfants et desenseignants sur Lire et faire lire

Il était une fois...

«Il était une fois... », bulletin de l’association Lire et faire lire diffusé à ses lecteurs bénévoles, aux coordinateurs départementaux et à ses partenairesBureau national : 3, rue Récamier- 75341 Paris Cedex 07 - Tél : 01 43 58 96 25 - www.lireetfairelire.org - Numéro d’appel national : 0 825 832 833

Président : Pascal Guénée Trésorier : Eric Favey Secrétaire : Marcel Fresse Délégué général : Laurent Piolatto Chargée de communication : Julie Walk

«Il était une fois...» : Conception : Hamdam Mostafavi Impression : Caractère à Aurillac Tirage : 15 000 exemplairesNous remercions tout particulièrement Jean Guerrée pour son précieux travail de relecture.

3ème trimestre / année scolaire 2003/2004

PartenairesEssilor/Optic 2000France LoisirsEchosZoom en régionsAlpes-Maritimes, Ardennes,Haute-Garonne,Pyrénées-Orientales

Dossier centralLe regard des enfants et desenseignants sur Lire et faire lireCompte-rendu du bilan national 2003Enquêtes sur le bénévolat en France

E d i t o

Le coin des lecteursLe voyage du chat à travers la France de Kate Banks Annie SoloDuclos et Mme Grolier

AgendaPortrait Daniel Pennac

n u m é r o1 2

Après quatre années d’existence,notre association est au seuil d’unfranchissement majeur, celui du

dix millième bénévole. Si cela nous per-met de mesurer le chemin parcouru, d’ap-précier le formidable soutien apporté parcelles et ceux qui nous ont rejoints, celanous pousse à nous interroger sur notrea v e n i r. D’autant que nous commençonsà apercevoir les premiers effets de notreaction dans la durée. Les enfants quiont entendu vos premières séances delecture entrent au collège, leurs petitsfrères et sœurs leur ont succédé. Notreaction s’enracine dans la durée. Dans lemême temps, nous devons trouver lesmoyens de notre développement.

C’est une tâche rude pour Lire et fairelire, comme pour de nombreuses asso-ciations. Les graves problèmes financiersrencontrés par l’un de nos partenaires, lasociété Tati, ne lui ont pas permis de tenirses engagements à notre égard. C’estpourquoi vous retrouvez ce numéro de«Il était une fois» avec un peu de retard.Nous avons maintenant trouvé de nou-veaux soutiens, mais nous savons quenous devons mettre en place à l’avenir

les moyens qui garantiront la pérennisa-tion de notre action, tout en permettant,sur le terrain, les nécessaires extensionsde celle-ci. Notre bilan national, au moisde juin prochain, sera l’occasion dedébattre ensemble de ces questions.

Par ailleurs, nous accueillons un nou-veau délégué général. Géraldine Clerc a décidé, après quatre années d’enga-gement, d’évoluer vers de nouveaux hori-zons. Nous la remercions très sincère-ment pour le travail accompli et nos vœuxde réussite l’accompagnent dans ses nouvelles aventures professionnelles. Laurent Piolatto lui a succédé depuis ledébut de l’année. Il a déjà su mettre sacompétence et son enthousiasme à notreservice et nous lui souhaitons une cor-diale bienvenue. J’ai moi-même été à nou-veau élu à la présidence de Lire et fairelire, Véronique Marmorat ayant été appe-lée en province, vers de nouvelles fonc-tions. Elle reste fidèle à notre associationpuisqu’elle en assure la vice-présidence.

Bonne lecture, en attendant le prochainnuméro, au mois d’octobre!

Pascal GuénéePrésident de Lire et faire lire

Séance de lecture au Salon du livre de Paris (mars 2004)

Sommaire

B U L L E T I N D E L I A I S O N D E L ’ A S S O C I A T I O N L I R E E T F A I R E L I R E

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P a r t e n a i r e s

Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

En soutenant Lire et faire lire, France Loisirs reste fidèleà ses actions en faveur du livre. En effet, l’entreprise adepuis longtemps une politique importante de dons delivres pour les écoles, les bibliothèques. France Loisirsest également à l’initiative de nombreuses actions pourla lecture, comme le soutien à l’ADELC (Association pourle Développement de la Librairie de Création) par exemple.

Le partenariat avec Lire et faire lire s’exprime ainsi :

■ contribution au financement des missions de l’asso-ciation (30 000 euros)

■ prise en charge des appels arrivant au numéro natio-nal (0 825 832 833) par l’intermédiaire de son centre d’ap-p e l . Des opératrices, identifiées « Lire et faire lire » communiquent les coordonnées des structures départe-mentales (FOL/UDAF) qui relaient le programme Lire etfaire lire

■ organisation d’une campagne d’information dans les197 boutiques France Loisirs et dans son magazine des-tiné aux adhérents. Cette campagne vise à informer lesquatre millions d’adhérents de France Loisirs de la pos-sibilité de devenir bénévole de Lire et faire lire

De gauche à droite : Philippe Viot, Président d’Optic 2000 ; Alexandre Jardin ; Bertrand Roy, Directeur Général France d’Essilor

Essilor et Optic 2000

France Loisirs

Forts d’une première action commune de solida-rité en faveur des enfants à travers l’opération «D e slunettes pour les enfants des sables» dans le cadredu Rallye Optic 2000 Tunisie, Essilor et Optic 2000soutiennent Lire et faire lire :

■ e n reversant chacun un euro sur chaque pairede verres Airwear Junior Essilor vendue dans lesmagasins du réseau Optic 2000. Un premier chèquesymbolique de 50000 euros correspondant à une esti-mation annuelle de l’opération a été remis le 3 octobre2003 à l’occasion d’une conférence de presse annon-çant le lancement de l’opération

■ e n relayant l’opération dans plus de 900 maga-sins Optic 2000

« C’est en faisant coopérer les entre -prises qui savent communiquer leursvaleurs et les associations d’intérêt géné -ral que nous pourrons gagner la bataillede la lecture et faire en sorte que le plai -sir de lire devienne un plaisir partagé. Isolément, nous sommes tous moinsf o r t s», affirme Alexandre Jardin, co-fon-dateur de Lire et faire lire.

Depuis son lancement en 1999, Lire etfaire lire a toujours milité pour une allianceréussie entre les associations, les insti-tutions et les entreprises.

Un engagement à long termeAnne Pawloff, secrétaire générale de la

Fondation France Télécom, soulignait lorsdu dernier bilan de l’association en juin2003 : «Nous sommes heureux et fiersde constater aujourd'hui que Lire et fairelire a fait ses preuves et s'est c o n s i d é r a -blement développée, avec beaucoup decréativité de la part de tous. Nous nousréjouissons de l'arrivée de nouveaux par -tenaires et formulons des vœux chaleu -reux et solidaires pour l'avenir ». A p r è sPicard Surgelés et France Télécom -s a n s

qui l’aventure du début n’aurait jamais puse concrétiser- et l’appui de la FondationR AT P et Tati, trois nouveaux partenairesse sont engagés en septembre 2003 :France Loisirs, Essilor et Optic 2000. Unsoutien qui s’exprime à la fois par un enga-gement sur du long terme ( au minimumpour trois ans), une contribution au finan-cement des missions de l’association,mais aussi une participation active audéveloppement de son projet associatifen relayant son action et en participantainsi à sa notoriété.

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Trois nouveaux partenairess’engagent avec Lire et faire lire

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Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

P a r t e n a i r e s

F rance Loisirs /Lire et faire lire:un partenariat «n a t u r e l»

Marc-Olivier Sommer et Alexandre Jardin se sont rencontrés à France Loisirs

L’entreprise France Loisirsaccorde beaucoup d’importanceà ce partenariat qu’elle estimeen parfait accord avec sonimage. Marc-Olivier Sommer, Présidentde France Loisirs et AlexandreJardin, co-fondateur de Lire et faire lire, se sont rencontrésrécemment pour évoquer l’intérêt du partenariat et sesp e r s p e c t i v e s de développement.

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Qu'est-ce qui vous a poussé à conclurece partenariat?Marc-Olivier Sommer : Pour moi, ce par-tenariat est très naturel. Lire et faire lireprolonge notre action de base. On restedans le domaine culturel. Nous avons desvaleurs communes, puisque notre activitécommerciale consiste à faire lire les non-a d h é r e n t s .Alexandre Jardin : France Loisirs pra-tique le métier de faire lire de façon par-ticulière. La logique de club les rend plusproactifs que réactifs. Ils n'attendent pasque le lecteur vienne à eux, mais ils por-tent le livre. C'est une entreprise qui a enpartie créé son marché. Cela répond com-plètement à notre logique militante dedéveloppement de la lecture.M-O S : Ce projet est pour nous le projetidéal. C'est une cause qui mobilise, quifait chaud au cœur, à fort potentiel émo-tionnel. Le projet Lire et faire lire est bienorganisé, bien piloté. Alexandre est trèsdynamique et professionnel.

Quels sont les objectifs à atteindre?A J : Nous voulons arriver au chiffre de1 0000 bénévoles. Mais l’important est derecruter des bénévoles de qualité, plutôtque de faire du chiffre. Il faut trouver desgens qui soient capables d’être en facede gamins.M-O S : Nous avons quatre millions d’ad-hérents, soit un gisement important debénévoles potentiels. Bien entendu, nousvoulons inscrire le recrutement dans ladurée. La priorité, c’est d’abord de faireconnaître l’association pour ensuite ame-

ner des bénévoles. La ligne téléphoniqueest opérationnelle depuis le mois denovembre et nous avons déjà reçu 700appels. La croissance se fait naturelle-ment. Le but à présent est d’essayer d’af-finer le recrutement en fonction desbesoins des départements.

Si ce partenariat est idéal, pourquoi nepas l’avoir mis en place plus tôt ?A J : Compte-tenu de la taille de FranceLoisirs, il vallait mieux que ce partena-riat intervienne dans unephase d’expansion.France Loisirs est tropgros pour une phase ded é m a r r a g e .M-O S : En effet, nousmettons à présent nosinfrastructures au servicede Lire et faire lire. Il fautpouvoir le gérer. Nousavons aussi choisi ceprojet parce qu’il existaitdéjà et qu’il a atteint savitesse de croisière. Pourque l’alliance soit réussie, il était néces-saire que le programme soit déjà bienrodé. Je pense que le timing est bon.

Marc-Olivier Sommer, quelle a été laréaction de votre réseau à l’annoncede ce partenariat?

M-O S : Les réactions ont été très bonnes,car Lire et faire lire est une action qui mobi-lise. Nous avons fait beaucoup d’infor-mation et donné des explications tech-niques. Alexandre s’est rendu auprès dedirecteurs de magasin. Les gens sont fiersde porter ce projet.A J : En effet, la base des gens en régionsne perçoit pas ce partenariat commeimposé par le sommet.Beaucoup m’ontdit «c’est bien que M. Sommer ait dit oui»!

Alexandre Jardin,pensez-vous que cepartenariat sera bienaccueilli par les lec -teurs bénévoles?A J : Je pense que oui.Néanmoins si certainsbénévoles sont cho-qués par un partenaireprivé, je tiens à leur direqu’il n’est pas possiblede gagner le combat dela lecture s’il n’y a pasde mobilisation globale.

Il serait fou de refuser de s’allier avec leprincipal club de lecture! Je suis convaincuqu’il faut se battre collectivement sinon ilest impossible de réussir.

Propos recueillis parHamdam Mostafavi

«France Loisirsrépond

complètement à notre logique

militante de développement

de la lecture»

Alexandre Jardin

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Le site internet «Bien (!) lire » accom-pagnant le plan de prévention de l’illet-trisme existe depuis septembre 2003.Initié par le ministère de la Jeunesse,de l’Education Nationale et de laRecherche, ce site est centré sur lesréponses à apporter aux difficultés desenfants et des jeunes dans le domainede la lecture jusqu’à 16 ans.«B i e n( ! )l i r e» s’adresse aux enseignants,aux bibliothécaires, aux animateurs et aux bénévoles, en mettant à leur dis-position des aides, sous forme de pra-tiques, d’analyses, de ressourcesdiverses. Ces outils pourront leur per-mettre de prévenir les difficultés ou d’yremédier quand elles s’installent. Uneprésentation de Lire et faire lire est inté-grée au site.www.bienlire.education.fr

Surveiller la vue des enfantsavec l’ASNAV

Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

E c h o s

Bien (! ) L ire

L i t t é r a t u r ej e u n e s s e

Laurent Pio lat to, nouveau

délégué général

Pascal Guénée,président

de Lire et fai re l i re

Laurent Piolatto a pris ses fonctionsde délégué général de l’associationen février dernier. Il succède àGéraldine Clerc qui pendant quatreans a participé à la naissance et audéveloppement de Lire et faire lire.Laurent Piolatto a longtemps étéjournaliste au Dauphiné Libéré etau Progrès de Lyon. Il a dirigé pen-dant plusieurs années «Le Progrèsdes enfants », un hebdomadaired’actualité destiné aux plus jeunes.Il a également fondé une associa-tion « L’Espiègle, centre européendes jeunes reporters ». Il a pour for-mation un DEA Enjeux écono-miques et sociaux de la communi-cation et un DESS Ingénierie etmanagement des associations.Aujourd’hui, il croit au potentiel dedéveloppement de Lire et faire lire.Séduit par la force de cette idéesimple qu’est l’association, il est ravide ses premiers contacts avec lesbénévoles, qui ont «une vraie géné -rosité et une véritable utilités o c i a l e». Il salue de même le tra-vail des coordinateurs départe-mentaux, qui organisent de «b e l l e srencontres entre les enfants et leslecteurs. »

L’ A S N AV (Association Nationale pour l'Amélioration de laVue) créée il y a près de 50 ans par les professionnels del'optique ophtalmique, œuvre pour la santé visuelle en déve-loppant des actions portant essentiellement sur la préven-tion et l'information. Aider à l'amélioration de la vue desenfants a toujours été une de ses priorités. En 1999, la signa-ture d'une convention avec le Ministère de l'Education natio-nale a signifié l'aboutissement d'un travail de fond menédepuis plusieurs années auprès des médecins et infirmièresde santé scolaire pour les sensibiliser à l'importance dudépistage des défauts visuels chez les écoliers et des inci-dences sur leur scolarité. Cette reconnaissance par l'édu-cation nationale a également permis à l'ASNAV de mettreen œuvre des campagnes de grande envergure destinéesen priorité aux parents d'élèves. Il s'agit ainsi de préparerle meilleur avenir possible aux 800 000 enfants qui naissentchaque année. Car aujourd'hui encore, 1 enfant sur 4, enâge scolaire, présente un ou plusieurs troubles de la vue.La corrélation entre les anomalies de la vision et les diff i-cultés d'apprentissage de la lecture a été parfaitementdémontrée dans plusieurs études. Leurs résultats ont per-mis de constater que les enfants qui présentaient un troublede la vision, même léger, retrouvaient des performances delecture identiques à celles des écoliers sans anomalie, dèslors qu'ils étaient corrigés. C'est pourquoi, il est importantque l'entourage de l'écolier, parents et enseignants, puisserégulièrement s'assurer qu'il est en pleine possession deses capacités visuelles. L'association entre l'ASNAV et Lireet faire lire doit permettre de renforcer cette veille en vousimpliquant dans le réseau d'alerte. Quelques signes suff i-sent en effet à détecter certaines anomalies de la vision etpermettre ainsi à l'enfant de bénéficier d'une prise en chargeplus efficace. Par une information régulière, claire et pra-tique, vous serez invité à être attentif à ces indices et à fairepart de vos doutes aux parents, aux médecins scolaires ouaux enseignants.L'action conjuguée de l'ASNAV et de Lireet faire lire doit ainsi permettre aux enfants d'entretenir leprincipal outil nécessaire pour appréhender les techniquesde lecture et développer leur goût pour la littérature.

Contact : A S N AV - Catherine Jegat - 01 43 46 27 67185, rue de Bercy - 75579 Paris Cdx 12 - www. a s n a v. o r g

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Pascal Guénée a été réelu à la pré-sidence de Lire et faire lire endécembre 2003, après le départ deVéronique Marmorat en Bretagneoù elle a pris de nouvelles fonctionsau Tribunal de Morlaix.Pascal Guénée est le co-fondateurde Lire et et faire lire et il en a étéson premier président. Il est égale-ment président de l’association leRelais Civique.Par ailleurs, il dirige l’Institut Pra-tique de Journalisme (IPJ) de Paris.Il a auparavant effectué une carrièrede journaliste dans la presse spé-cialisée et les médias électroniques.Il est titulaire d’une maîtrise de l’uni-versité de Paris VII (Infocom).

Ouvrage critique« Tout-petit déjà lecteurs »de ColetteBarbé-Julien, aux éditions du Sorbierest un ouvrage critique des livres des-tinés aux moins de trois ans, de l'ima-gier aux albums en passant par les livresanimés.Colette Barbé-Julien pose desquestions essentielles : Comment lestout-petits perçoivent-ils les livres? Com-ment les adultes peuvent-ils les accom-pagner dans leurs découvertes ?(11 euros, Editions du Sorbier)

Sites internetsLe groupe du comité de lecture T é l é-maque, du centre de ressources de lalittérature jeunesse, a élaboré une nou-velle fiche technique et une bibliogra-phie sur le thème des métamorphoses.Le site informe également sur les nou-velles parutions dans plusieurs secteurscomme « la langue en jeux » ou « du carnet au récit de voyage».www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque

Pour trouver d’autres idées de lecture,il est possible de consulter le site delivralire. Il propose une sélection de lec-tures tous les mois ainsi qu’une pré-sentation d’ouvrage renouvelée tous leslundis.www.livralire.org

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Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

D o s s i e r

Après quatre années d’existence de l’association, « Il était unef o i s » se devait de dresser un bilan du développement du pro-gramme. - Une grande enquête réalisée à travers toute la France rend comptede la perception de Lire et faire lire par les enfants et les ensei-gnants.- Le bilan national de juin 2003 permet également de comprendreoù en est le développement de l’association.

- Enfin, nous avons aussi voulu nous intéresser au bénévolat enFrance en évoquant deux études réalisées par l’Insee et « FranceBénévolat » qui permettent de dresser un état de l’activité béné-vole.

Dossier réalisé par Hamdam Mostafavi

- Evaluation nationale : Les enfants et les enseignantstémoignent sur Lire et faire lire

- Bilan national : Développement de l’associationen 2002/2003

- Deux études sur le bénévolat enFrance

- Enquête sur les grands-parentset leurs petits-enfants

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Lire et faire lireplébiscitée par lesenfants et les écoles

Les lectrices et lecteurs de Lire et faire liresont aussi des ami(e)s, des papys, des mamies, des complicespour les enfants

Sommaire du dossier

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D o s s i e r

Que ressentent les enfants lors d’une séance de lecture Lire et faire lire ? Quel regard portent-ils surles lecteurs ? C’est ce que l’enquête de Lire et faire lire a cherché à comprendre en interrogeant plusde 400 enfants dans toute la France. Un constat principal : les enfants apprécient les séances delecture, y assistent avec plaisir et retrouvent le lecteur bénévole avec joie.

Il était une fois... n° 12 - 3eme trimestre - année scolaire 2003/20046

Les enfants aiment rêver etdécouvrir avec Lire et faire lire

Découverte et plaisir. C’est ainsique la majorité des enfants inter-rogés définissent les séances de

lecture Lire et faire lire. Pour 75% d’entreeux, ils apprécient principalement dedécouvrir des livres et à 44 %, ils pren-nent du plaisir lors des séances.

Le moment où se déroule l’activitéinfluence les enfants dans leur jugement.Il est intéressant de constater que lesenfants perçoivent mieux l’activité lors-qu’elle se déroule sur leur temps libre.Néanmoins, lorsque les séances ont lieusur un temps scolaire, le fait de ne pasêtre noté est vécu comme un élémentpositif pour 30 % des enfants. Ils appré-cient aussi à 30% d’être en petits groupes.

L’aspect pédagogique n’est pas non plusà négliger. À la question, «pour toi, c’estquoi un moment de lecture Lire et fairelire ?», de nombreux enfants répondent« c’est écouter et comprendre », « c ’ e s tconnaître des choses qu’on ne connais -sait pas », «c’est comprendre ce qu’estla lecture ». 62 % des enfants aff i r m e n t

avoir découvert de nouveaux mots ou denouvelles expressions en séance. En eff e t ,si 50% des enfants «r ê v e n t» à travers lalecture, 48 % d’entre eux apprennent.Sans oublier qu’ils développent leur ima-gination, 44 % déclarant que dans lesséances de Lire et faire lire, les livres per-mettent d’imaginer d’autres histoires etque 24 % vivent des émotions. On peutremarquer que selon l’âge de l’enfant etson niveau scolaire, la perception est dif-férente. Pour les CP, Lire et faire lire estun moment pour apprendre à 87%, alorsque pour les CM1, c’est un moment pourr ê v e r.

Un moment de rêve qu’ils sont prêts àrevivre eux-mêmes. Après la séance, lamoitié des enfants souhaitent à égalitésoit relire le livre, soit le raconter à d’autres(parents, camarades, enseignants). Untiers des enfants décident de l’emprunterà la bibliothèque. A 2 3%, ils aimeraientemporter le livre à la maison. 19% vou-draient le reprendre à l’école.

Sur le contenu des séances, les enfants

préfèrent à 80% les histoires qui les amu-sent. Plus d’un tiers évoquent spontané-ment les contes. Les histoires d’animauxou d’aventures ont aussi la faveur desenfants. Seuls 3 % d’entre eux citent legenre documentaire.

Les intervenants sont à la fois des lecteurs et des amis

«C’est un vrai lecteur parce qu’il lit biendes histoires» : 43 % des enfants consi-dèrent le bénévole de Lire et faire lirecomme un lecteur, l’associant ainsi tota-lement à la fonction qu’il vient exercer ausein de l’école. «C’est comme une maî -tresse de lecture», disent certains enfants,ou «c’est quelqu’un qui lit des histoirespour les enfants» pour d’autres.

La dimension affective compte aussibeaucoup pour les enfants. Beaucoupestiment que le lecteur est un ami (31% ) ,un grand parent (30 %) ou un complice( 11%). «S y m p a », « g e n t i l l e », «p a p y » ,«m a m y » sont les mots que les enfantschoisissent pour qualifier les lecteurs. La relation est perçue comme quasi fami-liale.

Le regard des enfants sur les interve-nants diffère selon l’âge des enfants.

En grande section de maternelle parexemple, la relation affective entre lesgénérations prédomine. 75 % aff i r m e n tque le lecteur est un ami et 56 % qu’ilest un grand-parent. En revanche, pourles plus grands, comme les CM1, aprèsavoir été défini comme un lecteur (75% ) ,le bénévole est considéré à égalité( 37, 5%) comme une aide,un complice.

Les enfants apprécient aussi la dispo-nibilité des lecteurs. 53% d’entre eux pen-sent que c’est une personne à qui l’onpeut poser des questions, et à qui ils peut-vent parler (41%).

L’essentiel reste que le lecteur est sur-tout quelqu’un que la majorité des enfantsont plaisir à retrouver !

Les enfants en pleine séance de lecture, au Salon du livre de Paris

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D o s s i e r

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Les enseignants : Lire et faire liret ransmet le goût de la lectureLes lecteurs de Lire et faire lire travaillent en collaboration avec les enseignants. Les rapports entreles écoles et les intervenants de Lire et faire lire sont donc essentiels. En envoyant un question-naire à 2000 écoles, nous avons voulu savoir quelle image le milieu scolaire a de nos interventions.Plus de deux tiers des écoles interrogées participent à Lire et faire lire depuis au moins deux ans.Des années de collaboration positives pour tous, selon la majorité des enseignants.

87% des séances se déroulent à la bibliothèque scolaire

Donner le goût des livres. Lorsqu'oninterroge les écoles sur les bien-faits de Lire et faire lire, elles sont

unanimes : le programme fait naître leplaisir de la lecture chez les enfants. À 59%, elles déclarent que le plus impor-tant dans le programme Lire et faire lirec'est le plaisir de lire. De même, à 56%elles affirment que c'est ce plaisir de lirequi les a motivées à participer à l’activité.

Comme pour les enfants, on voit quec'est la notion de plaisir qui domine,comme le souhaitait Alexandre Jardin enlançant le projet. Les enseignants esti-ment que le plaisir est un moteur d’ap-prentissage, une manière d’apprendre ens’amusant. Ainsi, une maîtresse aff i r m e:cette activité «donne à mes élèves le goûtde lire en favorisant la lecture plaisir».

Lire et faire lire est considérée commeun accompagnement qui positive l'ap-prentissage de la lecture, étape qui estparfois vécue difficilement par les enfants.De nombreux instituteurs affirment queLire et faire lire «réconcilie les enfants enéchec avec la lecture».

Pour les instituteurs, Lire et faire lire a aussi le mérite particulier de «d é v e l o p -per l'affectif dans le processus d'appren -tissage de la langue». La dimension inter-générationnelle, le contact avec le lecteurest très souvent mis en avant dans lesréponses. 54 % des écoles apprécient«ces rencontres chargées d'affectivité»entre lecteur et enfant. Elles saluent éga-lement «les retraités qui prennent le tempsde lire pour les enfants et de choisir lesl i v r e s ». Beaucoup d’enseignants insis-tent sur la patience des intervenants, leurcapacité d'écoute, leur sagesse et leurdisponibilité. Ils estiment que les relationsavec les retraités sont fondamentales surle plan de la communication des expé-riences. De plus, l'intervention d'une per-sonne extérieure non issue du système

éducatif est vécue très positivement. Cela «permet aux enfants d'avoir d'autresi n t e r l o c u t e u r s», de «rencontrer d'autrespersonnes hors du système éducatif »,«d'enrichir les relations enfants-adultes»ou encore de faire naître «un autre regardsur les adultes et les retraités».

Améliorer la concertation entre béné-voles et enseignants

Lire et faire lire est vécue comme uncomplément du dispositif pédagogiquehabituel qui réussit bien grâce à «une for -midable collaboration avec des interve -nants très motivés». En effet, les séancesde lecture sont concrètement bénéfiquespour l'apprentissage des enfants. Lesenseignants décrivent «une grande acqui -sition de vocabulaire, une maîtrise de lalecture orale, un développement de l'ima -ginaire et une maîtrise de la structure dur é c i t . » En outre, « les enfants vont plusfacilement à la bibliothèque et fréquen -tent beaucoup plus le coin lecture», sans

doute parce que dans la majorité des cas( 8 7 %), les séances se déroulent à labibliothèque centre de documentation oudans un autre lieu exclusivement destinéà la lecture.

Un aspect reste cependant à amélio-rer : la concertation entre bénévoles etenseignants. Ces réunions sont déjà pra-tiquées à 54 %, mais une plus grandeproximité et un échange plus importantavec les équipes pédagogiques et les lec-teurs seraient certainement favorables audéveloppement de Lire et faire lire.

Du côté de l’information aux parents,dans 60% des cas le programme leur aété présenté. Un bon chiffre qui pourraitêtre augmenté, d’autant plus que le regarddes parents sur l’activité est positif. «Tr è sb é n é f i q u e », « très favorable » sont lestermes qui reviennnent souvent pour qua-lifier Lire et faire lire.

Et les parents aussi constatent que leursenfants manifestent un plus grand intérêtpour la lecture !

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D o s s i e r

Bilan 2002/2003 : un programme consolidéLe 25 juin 2003, plus de 130 participants s’étaient réunis à Paris pour dresser le quatrième bilannational du programme Lire et faire lire et envisager des perspectives de développement. Les coordinateurs départementaux, les partenaires et les institutions ont pu constater que l’année2002/2003 aura été une année de consolidation et de maturation du programme pendant laquelle-plus de 7000 lecteurs sont intervenus dans quelque 4000 écoles.

Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/20048

Marcel Fresse, Unaf et Eric Favey, Ligue de l’enseignement à la réunion du bilan national en juin 2003

Après trois ans de croissance àgrands pas, le programme Lire etfaire lire est bien implanté dans

les écoles de France. Comme le ditAlexandre Jardin, «si on voulait arrêter leprogramme aujourd’hui, les coordinateursdépartementaux refuseraient ! ». Coordi-nateurs, lecteurs, parents, enfants etenseignants, l’engouement est massif.

Ce sont donc 7210 lecteurs qui sontintervenus dans les écoles tout au longde l’année scolaire 2002/2003, soit 2600bénévoles de plus qu’en 2001/2002.

Le programme Lire et faire lire fait main-tenant clairement partie du paysage édu-catif de la métropole et des DOM-TO M(Martinique, Guadeloupe et Réunion). Deplus, Lire et faire lire poursuit son déve-loppement en Suisse (Fondation pourl’écrit), au Québec (Lire et faire lire Qué-bec) et Monaco (Je lis, tu lis, nous lisons),preuve que les bonnes idées traversentsans difficulté les frontières.

Le programme est de plus en plus pré-sent dans les manifestations littéraires etculturelles à travers toute la France, lorsde nombreux salons du livre de jeunessepar exemple. L’association va jusqu’àcréer des rendez-vous comme « le concours de marque-page» dans laMarne, «de l’écrit à l’écran» dans l’Isèreou « la nuit de la lecture» dans le Va r.

La grande réalisation de cette année2002/2003 est la création du prix Poésiedes Lecteurs Lire et faire lire, donnant l’oc-casion de bousculer les préjugés et depromouvoir ce genre parfois un peudélaissé, qu’il est important de faire décou-vrir aux enfants.

En outre, Lire et faire lire a été sollicitéependant l’année scolaire 2002/2003 pourfaire partie du conseil des associationsressources dans la lutte contre l’illettrisme.Ce conseil a été mis en place par le Minis-

tère de l’Education, de la Jeunesse et dela Recherche pour accompagner le pro-gramme national d’incitation à la lectureet à l’écriture.Elargir le public

Trois groupes de travail interdéparte-mentaux se sont réunis pour réfléchir audéveloppement du programme. Les conclusions de l’un des groupes ontmené à la réalisation de la grande éva-luation nationale présentée dans ce dos-s i e r. Les deux autres groupes se sontconcentrés sur la mobilisation des acteurslocaux et l’accompagnement des béné-voles. Leurs échanges ont permis la nais-sance d’outils de gestion du programmedestinés à l’ensemble du réseau, lesenseignants, les lecteurs (un guide du lec-teur bénévole Lire et faire lire est en coursde finalisation) ainsi que les coordinateursdépartementaux et locaux.

Le programme Lire et faire lire étant bien

implanté dans les écoles, il est mainte-nant sollicité par des structures complé-mentaires du milieu scolaire, notammentpar des centres de loisirs sans héberge-ment et des centres de vacances. D’autreslieux d’accueil ont aussi manifesté leurintérêt pour le programme (maisons del’enfance, maisons de retraite, crèchesparentales) ainsi que des collèges. Si cesd i fférentes sollicitations traduisent l’inté-rêt porté à Lire et faire Lire, elles soulè-vent également la nécessité d’adapterle programme (son fonctionnement, sonesprit, sa charte) à des structures auxobjectifs différents, complémentaires oudécalés et à d’autres publics.

Le prochain bilan national se dérou-lera en juin 2004. Il permettra de savoiroù en sont les actions initiées en2002/2003, d’établir l’évolution de la situa-tion en 2003/2004 et de dresser un nou-veau bilan des améliorations à fournir.

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Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

D o s s i e r

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Deux études pour en savoir plussur les bénévoles en Fra n c eL’association Lire et faire lire fonctionne principalement grâce à son important réseau de béné-voles. L’activité des lecteurs n’est pas isolée puisqu’il y aurait jusqu’à 12 millions de bénévoles enFrance selon l’Insee. En analysant les termes plus finement, ce chiffre est ramené à 4 millions parFrance Bénévolat. Reste que si tout le monde n’est pas d’accord sur les chiffres, il est tout demême possible d‘établir à partir de ces deux études un état du bénévolat en France.

Selon l’Insee (Institut national de lastatistique et des études écono-miques),12 millions de personnes

de 15 ans ou plus ont eu une activité béné-vole en 2002. Un chiffre affiné par FranceBénévolat, un organisme qui connaît bienle réseau puisqu’il a pour vocation de fairese rencontrer bénévoles et associations.Selon une étude menée à sa demande,le chiffre des bénévoles en France seraitplus proche de 3 à 4 millions.

La définition choisie par l’Insee est pluslarge. L’Institut définit le bénévolat comme«travailler sans être rémunéré ou rendredes services dans le cadre d’une asso -ciation ou non». Cette définition ne s’in-téresse pas à la régularité de la démarche.De plus, elle concerne la seule année2002. France Bénévolat a donc proposéde mener une étude à partir d’une défini-tion plus précise. Sont comptabiliséscomme bénévoles uniquement les inter-venants réguliers sur cinq années recen-sés par les réseaux. Elle a égalementcherché à dresser une carte régionaleet départementale de la France bénévole.

Désir d’être utileMême si l’enquête de l’Insee est menée

à partir d’une très large définition, cetteétude menée au plan national apporte deprécieux renseignements sur ce que sontles bénévoles d’aujourd’hui.

Les bénévoles seraient un peu plus sou-vent des hommes (à 55 %). La diff é r e n c eest importante avec France Bénévolat quiestime qu’il y a 73 % de femmes. Ellesauraient plus de difficultés à accéder auxpostes à responsabilités. Selon l’Insee,les bénévoles sont le plus souvent despersonnes diplômées, soit des actifs,parmi lesquels on dénombre beaucoupd’enseignants, soit des retraités, notam-ment d’anciens cadres ou membres desprofessions intermédiaires.

On trouve davantage de bénévoles régu-liers parmi les retraités, soit 50% contre2 9% parmi les actifs. Les bénévoles régu-liers consacrent en moyenne 4 à 5 heureshebdomadaires à leur activité, soit unedemi-journée par semaine. 37 % desbénévoles se mobilisent uniquement pourdes actions ponctuelles alors que seule-ment 25% animent, encadrent ou admi-nistrent une association.

Le bénévolat semble par ailleurs se pro-fessionnaliser légèrement. En effet, 8 %des bénévoles ont suivi une formation aucours de l’année précédant l’enquête, sur-tout dans les domaines artistiques ou spor-tifs, ainsi que dans l’enseignement et l’édu-cation. 43% utilisent des compétencesacquises dans leur métier ou au cours deleur études, notamment quand ils sontcadres, enseignants ou retraités. Pour cesderniers cet exercice semble ainsi s’ins-crire dans la continuité de la vie profes-

sionnelle, tandis que pour les actifs, il s’agi-rait de les mettre doublement à profit.

La principale motivation des bénévolesest de se sentir utiles, de faire quelquechose pour les autres, à 81 %. Environ4 5 % cherchent à rencontrer des per-sonnes partageant les mêmes préoccu-pations, les mêmes goûts ou alors espè-rent s’épanouir dans cette activité. Enfin,pour 28 %, leur action est un moyen dedéfendre des droits ou des causes. Celamotive le bénévolat des plus âgés et desplus diplômés.

Du côté de Lire et faire lire, ce sont plu-tôt les femmes qui dominent à 90%. 22%des lecteurs étaient enseignants et 20%cadres, ce qui confirme en partie l’en-q u ê t e .

Quel que soit le chiffre exact des béné-voles, il est rassurant de voir que cetteactivité à grande utilité sociale est d’uneforte vitalité et attractivité.

Une enquête sur les nouvelles relations entrepetits-enfants et grands-mères d’aujourd’hui

À l’occasion de la « Fête nationale des Grands-Mères » qui a eu lieu le 7 mars, une enquête a été réalisée par la sociologue Claudine Attias-Donfut afin de connaîtreles relations qu’entretiennent aujourd’hui les enfants avec leurs grands-parents.

Pas d’inquiétude, les personnes âgées ont toujours une importance primordiale dansle coeur des enfants. Les grands-parents, en particulier les grands-mères, occupentune place centrale dans la vie des enfants et une profonde affection continue à lesr e l i e r. Les affinités sont aussi de plus en plus grandes entre les générations. Les grands-mères surtout sont sur la même longueur d’onde que leurs petits-enfants.

Les liens entre les générations se renforcent considérablement grâce notamment auprogrès et à la démocratisation des transports (TGV et avions), et des télécommuni-cations. Prés de 60% des grands-mères possèderaient en effet un téléphone portableet plus de 20% l’utiliseraient pour envoyer des SMS à leurs petits-enfants. Elles seraientprès de 30% à utiliser également le courrier électronique pour converser avec eux.Rappelons qu’aujourd’hui, l’âge moyen des femmes au moment d’être grands-mèresest d’environ 50 ans, les hommes devenant grands-pères à 52 ans.

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Action culturelle

Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

Prix Poésie 2004

Soixante lecteurs des écoles pri-maires de six départements (lesAlpes-Maritimes, l’Eure-et-Loir, les

Hautes-Alpes, l’Isère, le Maine-et-Loireet Paris) ont participé à la seconde édi-tion de ce prix encadrés par les Fédéra-tions départementales de la Ligue de l’En-seignement, les Unions Départementalesdes Associations familiales en partena-riat avec le Printemps des Poètes.

Après avoir été initiés à la poésie jeu-nesse (citons par exemple Yves Béal,poète, qui est intervenu en Isère ou encoreÉdith We b e r, professeur à l'IUFM deG u e b w i l l e r, dans le Haut-Rhin), ils ont, denovembre à février, lu aux enfants les titresen lice pendant leurs traditionnellesséances de lecture.

Cinq titres avaient été sélectionnés parun comité* composé de professionnels,enseignants, bibliothécaires, libraires,poètes :

-On n’aime guère que la paix de Jean-Marie Henry, Alain Serres Nathalie Novi(Rue du Monde)

-Ces gens qui sont des arbres de DavidDumortier (Cheyne Éditeur)

-Le rap des rats deMichel Besnier( M o t u s )

-Les mots d’Alice de Jacqueline Saint-

Le prix Poésie des lecteurs Lire et faire lire 2004 a été remis à Michel Besnier pour son recueil «le Rap des rats» lundi 8 mars, dans le cadre du Printemps des Poètes, à la Bibliothèque Nationale de France, par Pascal Guénée, président de l’association Lire et faire lire, et Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes.

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Jean (le Dé bleu)-Poésie (1923-1988) d e Néo Norge

( G a l l i m a r d )

Pour attribuer le prix, les lecteursdevaient répondre, en se souvenant duressenti des enfants à cette question :lequel de ces livres souhaiteriez-vous voirentre les mains des enfants?

Le prix 2004/2005Le prochain prix des lecteurs Lire et faire

lire débutera en septembre prochain avecles départements qui se seront inscritsauprès du bureau national.

Julie Walk

*Comité composé de Jean Pierre Siméon, poèteet Directeur artistique du Printemps des Poètes -Eliane Crimont, Chargée de Mission Littérature àl'Inspection académique d'Amiens - Isabelle Bloin,Déléguée Culturelle de la Fédération des OeuvresLaïques du Val-d'Oise - Claude Hubert-Gagnère,Présidente de la commission Jeunesse du CentreNational du Livre -Jean Pascal Dubost, poète, Mai-son de la poésie de Nantes - Patrick Joquel, pro-fesseur des écoles, écrivain et poète - Daniel Gaut-t i e r, libraire à Clermont-Ferrand - Agnès Plainchampde la Bibliothèque Municipale de Charleville-Mézières - Patrick Cutté Délégué Culturel de laFédération des Oeuvres Laïques des Côtes d'Ar-m o r.

Pascal Guénée et Michel Besnier, le lauréat

Lire et faire lire au Salon du Livre de Pa r i sA la demande du S.N.E. (Syndicat natio-

nal de l’édition), Lire et faire lire a proposéaux enfants des lectures sur le thèmedu voyage pendant toute la durée duSalon du Livre de Paris, du 19 au 24 marsd e r n i e r. Au calme dans des box, sur l’Es-pace Jeunesse, les bénévoles ont faitdécouvrir 35 livres d’auteurs variés auxenfants de passage ou aux écoliers venusen visite. Soixante bénévoles se sontrelayés dans la semaine. Cette animationa permis de faire connaître Lire et fairelire à de nombreux enfants et parents. Lesbénévoles ont semblé ravis de partici-per à ce Salon. Alexandre Jardin est venuleur rendre visite dimanche 21 mars.

Les séancesse sont

dérouléesdans de

confortablespetits boxinstallés

spécialementpour Lire et

faire lire

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Réunions régionales

Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004 11

Un programme tout terra i nDeux ans après Bordeaux, Nancy,Paris, St Brieux et Valence, quelque129 représentants de 68 départe -ments ont participé en février der -nier aux secondes réunions régio -nales. Elles étaient organisées àNîmes, Ouistreham, Paris, Stras -bourg et Toulouse. Des occasionsprivilégiées de débattre de Lire etfaire lire dans les dispositifs édu -catifs locaux et en direction despublics à besoins spécifiques.

La confrontation des expériences avaitété suffisamment enrichissante lorsdes premières réunions organisées

en 2002 pour que nous ayons tous envie derenouveler l’exercice. Aussi c’est avecenthousiasme qu’ont été programmés lesrendez-vous de février avec pour thèmes deréflexion les dispositifs éducatifs locaux (Poli-tique éducative locale (P.E.L.), Contrat édu-catif local (C.E.L.) et l’intervention des béné-voles au collège ou auprès d’enfants et dejeunes aux besoins spécifiques (enfants àl’hôpital, gens du voyage…).

«Nous sommes attachés à ces réunions»,explique Marcel Fresse, représentant del’UNAF au bureau national de Lire et fairelire. «Ce sont des réunions qui nous per -mettent d’entendre et de voir ce qu’il y a de mieux pour l’association.» Cyril Seassau dela Ligue de l’enseignement complète : «C e sréunions sont un commencement, nous pou -vons les poursuivre par des groupes de tra -v a i l ... On y voit ce dont on a réellementbesoin sur le terrain. »

PEL, CEL…«Nous ne pouvons imaginer Lire et faire

lire déconnectée des autres dispositifs d’ac -compagnement scolaire», avance PhilippeGuez, vice-président de la FOL 75. Cettepréoccupation, les représentants du Maine-et-Loire la partagent puisqu’ils ont demandéaux coordonnateurs des CEL de leur régiond’inscrire Lire et faire lire dans ces disposi-tifs. «L’intérêt c’est une mise en cohérence,cela donne plus de sens à nos interven -t i o n s .» En Gironde, la Ligue de l’enseigne-ment propose l’intervention de Lire et fairelire lorsqu’un CEL est envisagé dans unelocalité. «Avec ces dispositifs, on annonceaux bénévoles qu’ils ne sont pas tout seuls.Il y a un travail en équipe intéressant.»

A Strasbourg, on notera que c’est à l’ini-

tiative des directeurs d’école que l’asso-ciation est entrée en contact avec les CEL.«Lire et faire lire n’avait pas forcément besoindes CEL pour fonctionner mais cela donneplus de visibilité à l’action des bénévoles.»

Toutefois l’articulation entre les diff é r e n t sdispositifs ne va pas toujours de soi et àOuistreham, on souligne que les disposi-tifs PEL sont contraignants alors que lesbénévoles inscrivent leur démarche dansl’immédiateté et l’affectif proche. DanielleBeauvier (Nancy) dit « la nécessité d’affir -mer dans les négociations avec les parte -naires les principes de l’association dont lerespect du plaisir des bénévoles à interve -nir et l’engagement des enfants!»

Reste aux coordinateurs à faire corres-pondre les besoins des territoires et l’off r edes bénévoles !

«Ces dispositifs permettant d’obtenir desfinancements non seulement pour la for -mation des bénévoles mais également pourle travail de coordination, cela n’est d’ailleurspas sans intérêt pour l’ensemble du pro -gramme Lire et faire lire», fait remarquerFrance Picard (UNAF). Des opportunitésbien comprises dans l’Eure-et-Loir, DamienMesnil notant également l’intérêt des CELpour faire intervenir Lire et faire lire horsdu temps scolaire et particulièrement dansles centres de loisirs.

Publics à besoins spécifiquesAucun doute, la compétence des béné-

voles de Lire et faire lire est aujourd’huireconnue. De ce fait, nombreuses sont lesstructures à les solliciter pour intervenir horsde l’école primaire. Ainsi à Pauliac (Gironde)70 élèves de 6e et 5e s’inscrivent pour écou-ter les bénévoles lire entre midi et 14 heureset une bibliothécaire développe l’action cul-turelle parce que l’intervention de l’associa-tion lui a donné l’envie de faire participer lesf a m i l l e s; en Seine-et-Marne, de plus en plusde bénévoles interviennent dans un institut

spécialisé pour polyhandicapés de 4 à 12a n s ; en Charente ce sont quatre pension-naires d’une maison de retraite que les coor-dinateurs de l’UDAF transportent dans unIME pour des lectures aux enfants et d’autresbénévoles reçoivent les enfants du voyageque leur adresse un enseignant ; à Nîmes,Marcelle partage le repas des familles d’en-fants nouvellement arrivés en France (desENAF dans le langage administratif !) aprèsavoir lu les contes africains et arabes et pro-pose 1h30 de lecture par semaine à dejeunes trisomiques….

Au vu de cette multiplication d’initiatives,il semble toutefois nécessaire de veiller auxconditions d’intervention des bénévoles etplusieurs participants à ces rencontres régio-nales ont souligné la nécessité de reconsi-dérer la charte de l’association. L’idée d’ungroupe de travail a bien émergé. L’ u t i l i t éde ces rencontres est confirmée !

Aux équipes des villes d’accueil pour l’organisa-tion des rencontres régionales :- Caen-Ouistreham : Jean-Pierre Clet (Lire etfaire lire Calvados), Anne Viel (UDAF), LoïcLagarde (Ligue de l’enseignement)- Nîmes : Frédérique Bernard-Saez (UDAF)- Paris : Michèle Bauby-Malzac (Ligue de l’en-seignement), Marcelle Bernon (UDAF)- Strasbourg : Isabelle Minery (Ligue de l’en-seignement), Elisa Terrier (UDAF)- To u l o u s e : Jenny Soulard (Ligue de l’ensei-gnement), Maryse Glaudieres (UDAF)

Aux intervenants pour leurs témoignages, l’in-formation sur leurs structures et les dispositifséducatifs locaux :- Caen-Ouistreham : Véronique T h i e b l e m o n t(Jeunesse et sport), Isabelle Guillotin, T h i e r r yJugant (coordinateurs CEL), Marie-France Poin-teau, Claude Wagner (bibliothécaires), - Nîmes : M. Lalande (Jeunesse et sport), J-PVazia (CAF), M. Arpinon, M. Belouli, Mme A n d r é ,Mlle Cassignol, Marie-Luce Mareiche - Paris : Marie-Thérèze Blin (CNAF), Luc Geraudi(Politique de la ville), Marie-Christine Vi n c e n o t(coordinatrice CEL)- Strasbourg : Céline Scolari (Jeunesse et sport),Agnès Denu (coordinatrice CEL)- To u l o u s e : Bernard Olivier (Jeunesse et sport),Catherine Piet (Ligue de l’enseignement), Mar-tine Mouras (bibliothécaire), Josette Vigo (REEL).

Merci !

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À l'appel de la Fédération des Œuvres Laïques et del'Union Départementale des Associations Familiales,une vingtaine d'écoles et de nombreux retraités se sontretrouvés en avril 2003 au Centre départemental dedocumentation pédagogique de Charleville-Mézièrespour une réunion d'information sur Lire et faire lire.

Lire et faire lire est implanté depuis l’an dernier dans lesArdennes. Lors de la journée officielle d’inauguration du 30avril 2003, Julie Walk, chargée de communication du bureaunational de Lire et faire lire, est intervenue pour expliquer lesobjectifs de l’association et donner des conseils d’organisation.Jacques Ranou et Alain Pouillard de l'association départemen-tale Lire et faire lire de la Marne étaient également présents pourtémoigner et faire part de leurs expériences.

À l'occasion de cette rencontre, un comité de pilotage a été misen place. Richard Dalla Rosa, écrivain ardennais et membre ducomité de soutien de Lire et faire lire, en assume la présidence.L’Inspection Académique est représentée par Mme Capron (Ins-pectrice académique).

Zoom en régions

Lire et faire lire en Haute-Garonne

Il était une fois... n° 12 - 3eme

trimestre - année scolaire 2003/2004

Lancement de Lire et faire lire dans les Ardennes

Le comité et les bénévoles ont pu se revoir lors d’une réunionle 4 juin 2003 et lors de la manifestation «En train de lire, lec-teurs dans les gares» en gare de Charleville-Mézières les 17 et18 octobre 2003.

Contact : FOL 08 : 03 24 33 81 10

En mai 2003, les lecteurs de laHaute-Garonne s’étaient rencon -trés à l’invitation de l’USEP ( l ’ U n i o nsportive à l’école primaire) qui orga -nise localement Lire et faire lire.

Hélios Gonzalo, secrétaire géné-ral de la Fédération des OeuvresLaïques de la Haute-Garonne a

d’abord rappelé les objectifs de Lire etfaire lire, puis il a réaff i r m é«son soutienà ce programme national lancé conjoin -tement par la Ligue de l’Enseignement etl’Union Nationale des Associations Fami -l i a l e s . » Peyou Fort, vice-présidente del’Union sportive à l’école primaire, aexposé les raisons qui ont poussé la FOLà confier la gestion du dispositif à sabranche périscolaire. Jenny Soulard, coor-dinatrice départementale a présenté lebilan départemental de Lire et faire lire.

Actuellement le dispositif est présentdans huit communes. 45 retraités vont liredans 16 écoles, 2 centres de loisirs (muni-cipaux et associatifs) ainsi qu’une Maisonde l’enfance (Halte-Garderie) sont asso-ciés à l’école.

D’autres demandes et appels de béné-voles laissent penser que le mouvement ira en s’amplifiant.

Les membres du bureau de l’association Lire et faire lire 31

Des modes de lecture variés

Un tour de table a permis de découvrirles nombreux types de séances existant.Tout dépend déjà de ceux qui prennentl’initiative, les enseignants, les parents,les mairies ou une association. De plus,les situations de lectures diffèrent beau-coup. Des lecteurs exercent en écolematernelle, pendant la classe en « a t e-liers décloisonnés». D’autres lisent en pri-maire pendant les heures de la biblio-thèque. Un groupe de lectrices qui vaen halte-garderie se réjouit de donner ainsitrès tôt le goût de la lecture. Le choix deslectures est également très divers. A b o n-nés fidèles d’une bibliothèque municipaleou puisant à la bibliothèque de l’école,certains suivent la consigne de l’ensei-gnant. Mais la plupart choisissent eux-mêmes leurs lectures et se félicitent defaire passer de beaux albums, des textesgraves, de la poésie, des textes réputésd i fficiles, des albums humoristiques, descontes traditionnels ou venus d’ailleurs,des romans pour les plus grands.

Les lecteurs présents se sont déclarésravis de cette prise de contact et sou-haitent continuer à se retrouver périodi-quement pour échanger leurs expériences

et progresser dans leur action. Il a d’ailleurs été décidé de constituer

une association des lecteurs Lire et fairelire de Haute-Garonne qui prenne encharge l’animation des bénévoles. Un petitgroupe se réunira à cet effet autour deMarie-France Lecuir, qui a mené desexpériences similaires dans le Val d’Oise.L’accueil et la formation des volontaires,les contacts avec les écoles et la consti-tution des groupes restent du ressort del ’ U S E P, dans tous les cas.

« Lire et faire lire 31 » organise la rencontre des lecteurs bénévolesde Midi-Pyrénées le 3 juin 2004à Toulouse. Contact : 06 6 4 3 1 6 5 1 6Marie -France Lecuir

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De g. à d. : Jacques Ranou, Richard Dalla Rosa, Julie Walk, François Royaux, Mme Capron

Réunion des lecteurs

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Il était une fois... n° 12 - 3ème trimestre - année scolaire 2003/2004

Zoom en régions

Lire et faire lire au Salon du livre de Nice

L’affluence était record pour la tableronde organisée par Lire et faire liredes Alpes-Maritimes dans lessalons du Grand Hôtel Aston deNice, le samedi 28 juin 2003.

Sous les chapiteaux dressés dansles jardins Albert, des célébritésde la littérature française et euro-

péenne signaient et dédicaçaient leursderniers ouvrages parus en librairie. Lestand de Lire et faire lire bénéficia de ceflot ininterrompu de lecteurs potentiels.

Dans une salle comble, Fernande Lucas,coordinatrice départementale, présentales invités du débat sur les thèmes de «l avie, l'amitié, l'amour, la mort, la réflexionphilosophique dans la littérature» .

Le sujet réunissait des auteurs de livresdestinés aux enfants comme MarioRamos et Sylvie Delorme ainsi que desécrivains pour adultes comme Max Galloet Geneviève Moll.

Le thème choisi «La réflexion philoso-p h i q u e» peut paraître ardu lorsque l'ons'adresse à de jeunes enfants. Pourtant,les petits ne cessent de poser des ques-tions sur la vie, la mort, la guerre. Il estnécessaire d'y répondre de façonattrayante et simple pour les aider à sur-monter leurs angoisses et leurs appré-h e n s i o n s .Des ouvrages philosophiques pourles enfants ont été présentés

Mario Ramos, jeune et talentueux auteurbelge, écrit et illustre des albums en cou-leurs, dans la collection Pastel de l'Écoledes Loisirs. L’écrivain commenta son livre,Le petit soldat qui cherchait la guerre,.

Après avoir rencontré tous les malheurscausés par la guerre et vu brûler son uni-forme, il apprend à faire du pain avec unepetite fille et sa maman et retrouve le goûtde vivre. Cet ouvrage, composé d’unesuccession de tableaux où alternent cou-leurs chaudes et couleurs froides, peuttoucher et émouvoir tous les publics.

Sylvie Delorme, journaliste et auteur,diplômée de philosophie, a quant à elleun ambitieux projet. Sa collection, La phi -losophie racontée aux enfants,r é a l i s é eavec Carmen Douçot s'adresse auxélèves des cours moyens. Le lecteur estinvité à cliquer sur un ordinateur imagi-naire pour se promener dans le jardin deDelphes. Il découvre alors de façonludique la pensée et les idées des grandsphilosophes sur la recherche de la vérité,l'idée du bien, l'amour, etc. Rien d'abstraitni de rébarbatif. De plus, les illustrationsde Jean-Pierre Gault rendent le livre

De g. à d. : Mario Ramos,Sylvie Delorme, Fernande Lucas, Geneviève Moll, Max Gallo

Création d’une association Lire et faire lire dans les Pyrénées-OrientalesLes lecteurs potentiels qui s'étaient fait connaître depuis quelques

années se faisaient difficilement ouvrir les portes des écoles ou descentres de loisirs. Aujourd’hui, l'association compte 35 bénévolesdont seulement 12 interviennent effectivement. La volonté d'aiderces bénévoles frustrés de ne pouvoir lire a décidé Mme MichèlePous à accepter la présidence du comité Lire et faire lire 66.

De nombreuses rencontres utiles pour faire connaître l'associa-tion se sont déroulées l’été dernier. Par exemple, Mme Pous a pus’entretenir avec l'élue chargée des A ffaires Scolaires à la Mairiede Canet-en-Roussillon et la responsable du service enfance et jeu-nesse dans le but de créer un projet culturel commun. L'Inspecteurd'Académie de la région a apporté son soutien par une circulairedestinée aux enseignants. Lire et faire lire 66 espère bien récolterles fruits de ces multiples interventions régionales et permettre ainsià ses nombreux lecteurs qui piaffent d'impatience de distiller enfinle goût de la lecture et le plaisir des mots aux enfants.

L'association Lire et faire lire 66 est née l’année dernière dans les Pyrénées-Orientales. Elle est soutenue activement par la FOL et l'UDAF.

attrayant et agréable.Max Gallo, historien, immense auteur

de plus de 80 essais, biographies etromans dont la célèbre suite romanesqueLa baie des anges, prit la parole pourdéfendre et soutenir l'action de Lire et fairelire. À son grand étonnement la biogra-phie de Napoléon lui valut un importantcourrier de lecteurs âgés d'une dizained'années d'où la nécessité de « f a i r esimple et complexe» à la fois sans édul-corer le langage ou le vocabulaire. «L e u renthousiasme m'a touché. Preuve que levice de la lecture est à acquérir très tôt»,a-t-il aff i r m é .

Geneviève Moll, journaliste, rédactriceen chef à France 2, auteur d'une biogra-phie d'Yvonne de Gaulle, fit partager sapassion pour la lecture et l'écriture.

Fernande Lucas, FOL des Alpes-Maritimes

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Séance de lecture dans les Pyrénées-Orientales

Page 14: Il était une fois - Lire et faire lire · n u m é r o1 2 Après quatre années d’existence, notre association est au seuil d’un franchissement majeur, celui du dix millième

Coup de coeur des lecteurs

Le voyage du chat à travers la France

Auteur : Kate BanksIllustrateur : Georg HallenslebenEditeur : Gallimard JeunesseGenre : Album Jeunesse, histoireMots clés : chat, voyage, mort, amour

L’histoireIl était une fois un chat qui vivait dans une jolie maisonau bord de la mer. La vieille dame qui lui grattait si gen-timent les oreilles mourut. il fallut alors déménager lemobilier et le chat...Transporté au loin, sans connaîtrepersonne, le chat décide de retrouver sa maison.

Intérêt L’histoire est à la fois simple, belle et merveilleuse d’ori-ginalité. Le chat va devoir traverser la France et les illus-trations vont permettre de reconnaître Paris bien sûr,mais aussi Rouen ou le Pont du Gard, Chambord et leCanal de Bourgogne. Les couleurs flamboyantes fontpenser à Gauguin ou Van Gogh. Elles sont magnifiques!Avant d’entreprendre ce voyage initiatique, le chat vaapprendre que la mort chamboule et sépare ceux quis’aiment. Mais la vie renaît à travers l’amour, toujoursplus fort.

En séance de Lire et faire lireCette histoire s’adresse à des enfants de 4 à 7 ans(ou de 4 à 77 ans et plus...). Les enfants ont vécu latristesse du chat à la mort de la vieille dame. puis ils sesont émerveillés avec lui à travers les étapes de ce beauvoyage. Ils se sont sentis soulagés grâce aux deuxenfants qui vont apprivoiser le chat revenu chez lui...

Coup de coeur de Marie-Françoise Drouin ,lectrice bénévole (Paris)

Ils sont, ils font, ils disent

Chers lecteurs, Cette rubrique est la vôtre. N’hésitez pas à nous envoyervos contributions :«Il était une fois...», Lire et fairelire, 3 rue récamier 75007 P a r i s

Annie Solo-Duclos, intervenante à l’école mater-nelle de la rue de la Fédération (Paris 15ème)

«Lire à des enfants de maternelle est une joie indescriptibletant pour les enfants que pour moi. Depuis deux ans, chaquemardi matin à onze heures, je me rends à l'école maternelle demon quartier pour faire la lecture à de charmants bambins dequatre à six ans. Maintenant qu'ils me connaissent bien, dès queje franchis la porte, ils se précipitent tous sur moi. Ils m'appel-lent «Madame Lecture». Quand je les rencontre dans la rue, ilsme montrent à leur maman en disant «c'est elle qui nous fait lal e c t u r e» . Je garde vingt minutes chaque groupe de six à septenfants. J’apporte plusieurs livres puis je les fais voter et lelivre qui retient le plus de suffrages est celui par lequel je com-mence. Les premières fois, j'étais hésitante bien qu'habituée àraconter des histoires à mon petit-fils, mais je n'avais pas l'ha-bitude d'avoir plusieurs regards attentifs sur moi. Cela me gênaitpresque, et puis peu à peu j’ai lu de manière décontractée. Ilsadorent que l'on prenne une voix différente pour chaque per-sonnage ou que l'on imite le cri animal. Quand la séance de lec-ture prend fin, nous avons toujours du mal à nous séparer.«Encore, encore!», rient-ils. Certains me remercient tout sim-plement, d'autres m'embrassent en disant «à la prochaine fois!»

Mme Grolier, intervenante à l’école Paul-Bert ( C l e r m o n t - Fe r ra n d )«Je rencontre les enfants chaque mardi au cours de deux ou

trois séances pendant l'interclasse de midi ou lors de l'étude dus o i r. Ce temps de lecture est vécu par les enfants comme unmoment de détente, de récréation. Emportés par la magie deshistoires, nous naviguons dans un monde drôle, merveilleux oupalpitant. Les regards sont attentifs, rêveurs ou malicieux, lesattitudes souvent cocasses, les petits pieds remuent sans cesse,les rires fusent, on se relève, on se rasseoit puis peu à peu onse calme et c'est le moment des questions sur l'histoire et sespersonnages. Quand j'ai prononcé le mot fin, on est en appétitd'un autre livre surtout si son titre fait un peu peur. Puis c'est lemoment de se séparer et, comme une volée de moineaux, enriant, en se bousculant, ils se sauvent. Un ou deux plus paisiblesprolongent l'instant en feuilletant les livres lus ou en me racon-tant un événement personnel. Cette année, à l'occasion du «Printemps des poètes», durant quatre jours, j'ai lu des poèmes,au moment du dessert à la cantine. Nous avons clos l'année2002/2003 par un petit goûter avec remise d'un livre à chaqueparticipant. Ceci a été possible grâce à la bienveillance du Direc-teur de l'école très favorable et dévoué à Lire et faire lire.»

Lesenfantsaiment

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le mardi

14 Il était une fois... n° 12 - 3eme

trimestre - année scolaire 2003/2004

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Prix Sorcières 2004 L’Association des libraires spécialisées jeunesse et l’A.B.F.

(association des bibliothécaires jeunesse) récompensent :- Catégorie Tout-petits :«Méli-Mélo» de Martine Perrin (Éditions Milan)- Catégorie album :« L’amoureux» de Rébecca Dautremer (Éditions Gautier-Languereau)- Catégorie premières lectures :«Hatchiko, chien de Tokyo» de Claude Helft (Éditions Desclée de Brouwer)- Catégorie documentaires :« L’Art en bazar» d’Ursus Wehrli (Éditions Milan)

A g e n d a

Quelques événements à ne pas manquer...

Prix littéraires jeunesse

■ 3 au 16 mai 2004Quinzaine de l’école publiqueCampagne organisée par la Ligue de l’enseignement pour promouvoir l’éducation au Maroc.Les enseignants mettent en place une collecte par le biais de la vente de vignettes. Plus d’information : Fédération de la Ligue de l’enseignement de votre département.

■ 25 mai 2004Journée de la fraternitéCette journée sera un moment privilégié de la Grande cause nationale 2004. Toutes les initiatives programmées favorisentl’écoute et la convivialité, ainsi que l’entraide et le respect entre tous. Lire et faire lire fait appel à tous ses bénévoles pour quece jour des «Lectures fraternelles» soient offertes aux enfants. L’association sélectionne un ensemble de livres et albumsmettant en valeur la fraternité. Plus d’information : www. g r a n d e c a u s e f r a t e r n i t e 2 0 0 4 . c o m

■ 26 mai 2004Autour de la lecture, Va rÉvénement organisé par la F. O . L . Au programme : une conférence débat pour les lecteurs autour de la lecture et l’écritureavec Claire Nadaud auteur et illustrateur jeunesse. Contact : 04 94 24 72 77

■ 2 6 mai 2004Rencontre départementale Lire et faire lire de la MancheEn présence d’Alexandre Jardin. Contact - FOL : Peter Kjorvel : 02 33 77 42 50

■ 18 juin 2004Rencontre départementale Lire et faire lire de l’AinEn présence d’Alexandre Jardin. Contact - UDAF : Nadine Bertolo : 04 74 32 11 40

■ 4 - 11 juin 2004Colloque «Littérature de jeunesse, incertaines frontières»Au Centre culturel international de Cerisy, 7 jours de réflexion sur l’évolution du genredepuis les années 70. Contact : 02 33 46 91 66 www: ccic-cerisy. a s s o . f r

■ 8 - 11 septembre 2004Forum Européen «Regards et Vi s i o n »A Lille, capitale européenne 2004 de la culture, scientifiques, écrivains... s’interrogent sur leur regard sur le monde.

Annoncez vos manifestations, en nous contactant :

Lire et faire lire3 rue Récamier 75341 Paris Cédex 07Tél : 01 43 58 96 25i n f o r m a t i o n @ l i r e e t f a i r e l i r e . o r g

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trimestre - année scolaire 2003/2004

Le Salon du Livre de Paris a été l’occasion pour la Fonda-tion nationale de gérontologie et les libraires jeunesse alliésaux bibliothécaires jeunesse de décerner leur prix 2004 : le Prix Chronos et le Prix Sorcières

Prix Chronos 2004Organisés chaque année par la Fondation nationale de géron-

tologie sur le thème "Grandir, c'est vieillir ; Vi e i l l i r, c'est gran-dir", les prix Chronos priment, entre autres, cette année :

- Classes de CP : «Molly au Paradis» d’Emma Chichester Clark (Éditions Gallimard jeunesse) - Classes de CE1 ET CE2 :«Le choix de Léon» de Murielle Ragoucy (Bayard, Mes premiers J’aime lire) - Classes de CM1 et CM2 :«Beurk ! Mamie est amoureuse» deJeremy Strong(Milan Poche Cadet)- Classes de 6eme - 5eme :« L’intruse» de Gudule(Magnard (Drôles de filles)- Classes de 4eme - 3eme :« L’absente» de Claire Mazard( S y r o s / V U E F )

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Daniel Pe n n a c ,lire pour vaincre ses peurs

P o r t r a i t

Daniel Pennac, soutien de la première heure du programme Lire et faire lire voit avec joie l’initiative g r a n d i r. Confiant en l’avenir de la littérature et enthou-siasmé par le bénévolat des lecteurs, il nous confie sa vision de la lecture et les leçons de son expérienced’enseignant.

Dans son bureau aux bibliothèques foison-nantes, c'est en ironisant que Daniel Pen-nac commence à parler des livres. «La lec-

ture, évidemment, je suis pour! » lance-t-il en riant.Cet écrivain qui a enseigné pendant trente ans

est un convaincu des vertus de la lecture orale.Lui-même la pratique régulièrement avec safemme, en voiture ou dans le fameux hamac. Maisla méthode n'a pas valeur d'absolu car « ça netient pas pour quelqu'un qui lit très mal à voixh a u t e». Mais pour les autres, «ce mode de lec -ture est un moyen de réconcilier les jeunes gensavec les livres.» Même si rien ne remplace le bon-heur de voir un enfant se mettre à lire tout seulcar « je trouve ça formidable lorsqu'un enfant semet à lire tout seul et nous congédie littéralement!»évoque-t-il le sourire dans les yeux. Avec humi-

lité et exaltation, l'ensei-gnant confesse: «on est làpour presque rien, pourréconcilier et apaiser.»Pour presque rien certes,mais quand il s'agit desbénévoles de Lire et fairelire, l'homme demeureadmiratif, et profondémentreconnaissant. «Je trouveça énorme qu'ils soient

bénévoles. Je n'ai pas de conseil à donner, jedis juste merci, encore, encore!». Comment aurait-il pu ne pas être séduit par cette « bonne idéed'Alexandre Jardin», lui qui déjà, dans la série desMalaussène, mettait en scène des grands-pèresracontant des livres aux enfants.

Une situation difficile dans les écolesPour Daniel Pennac, ces séances de lecture

orale bénéficient à tous grâce à leurs effets secon-daires car «elles restaurent le lien entre les géné -rations, entre les sexes, les milieux sociaux.» Vi s i-blement ému, il ajoute que «les enfants changentde vision sur les personnes âgées. Ils les voientvraiment comme les grands-parents, c'est trèst o u c h a n t .»

Daniel Pennac, écrivain et enseignant, mani-festement habité par la littérature, ne peut qu'ap-précier cette façon de faire aimer la lecture auxenfants, en leur faisant tout doucement vaincreleurs peurs, la peur du savoir, la peur des autres,et surtout leur peur d'eux-mêmes.

Pas du tout donneur de leçon malgré ses années

Daniel Pennac.Ecrivain et ancien

enseignant. Il a publié de nom-

breux ouvrages jeu-nesse, dont la célèbresaga des Mallaussène.Son dernier roman paruest Le dictateur et lehamac ( 2 0 0 3 ) .

« Je trouve ça énormeque les lecteurs soientbénévoles. Je leur dismerci, encore, encore!»

d'expérience, il n'a qu'un seul conseil pour lesenseignants, les parents et aussi pour les béné-voles de l'association : «n'ayez pas peur.»

«Les enfants doivent vaincre leur peur d'avoirl'air bête et les profs leur peur de l'ignorance » ,explique-t-il avant d'insister «surtout, les adultesdoivent se souvenir de ce qu'ils étaient vraiment,ne pas rompre avec le côté sombre de leur être.»

Cependant, Daniel Pennac ne manque pasde lucidité sur la situation actuelle dans lesécoles. « La tâche pour les enseignants

est plus difficile aujourd'hui que lorsque j'ai com -mencé à travailler en 1969. Ils ne sont pas recon -nus et la situation est dure.» Pour lui, le problèmetrouve son origine dans « le système économiquede notre société qui cherche à fabriquer des clients,des consommateurs alors que l'école a pour mis -sion de fabriquer des citoyens et des gens culti -v é s .» La difficulté consiste «à donner le goût dela gratuité intellectuelle, à faire ressentir la voluptéde l'effort de compréhension à l'enfant.»

Reste que si des adultes s'appliquent suff i s a m-ment, le goût de la lecture ne se perdra pas carl'écrivain est certain « qu'une réelle attention résoutpas mal de problèmes. » Il s'affirme en généralplutôt optimiste pour l'avenir de la lecture, surtoutlorsqu’il « revoit l'explosion de joie vécue lors dupassage au signe au sens. » D'autant plus quele paysage littéraire actuel lui semble plutôt riche.« Sur une année, il y a de quoi s'enrichir, êtreéperdu de gratitude », songe-t-il, rêveur à l'idéeque certains critiques crient à la mort de la litté-rature. Il ne comprend pas qu'on puisse passerà côté des bons écrivains contemporains, PierrePéju, Le Clézio, Mondiano avant de lancer,c o n f i a n t , «c'est pas demain la veille qu'on enter -rera la littérature ! »

Hamdam Mostafavi

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