Il me pousse à bout !

Être un parent zen et ferme

Il fait une crise au supermarché, pique des colères pour des broutilles, refuse catégoriquement de s’habiller le matin, ou se dispute sans cesse avec ses frères et sœurs. Il ne vous écoute pas quand vous lui parlez, ou pire, vous regarde en souriant sans obéir pour autant... Vous avez beau multiplier les avertissements, répéter les mêmes choses, le quotidien vire au drame permanent. Au jeu du « Je teste ta résistance » vous perdez à tous les coups.

Est-ce qu’il vous cherche ? Faut-il céder pour avoir la paix ou au contraire ne plus rien laisser passer ? Faut-il renforcer les punitions ?

En s’appuyant sur les principes et les outils de la parentalité positive, l’auteure propose aux parents désemparés des clés pour comprendre les situations difficiles et des pistes concrètes pour rester zen en famille.

Véronique Maciejak est journaliste, formatrice en Discipline Positive et coach parental.

Les consuLtations du PédoPsy Les réponses pragmatiques de pédopsychiatres

aux petits soucis psy de l’enfance.

Les consuLtations du PédoPsy

Véronique Maciejak

Il me pousseà bout !

Rester zen avec la parentalité positive

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Couverture : Studio Eyrolles © éditions Eyrolles© Shutterstock/ Brian A. Jackson

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Il me pousse à bout !Rester zen avec la parentalité positive

Groupe Eyrolles 61, bd Saint-Germain75240 Paris Cedex 05

www.editions-eyrolles.com

Avec la collaboration d’Alice Breuil

Conception (intérieur et première de couverture) : Caleïdo ÉditionsMise en pages : PCA

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiel-lement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© Groupe Eyrolles, 2015ISBN : 978-2-212-56197-5

http://www.editions-eyrolles.com

Véronique Maciejak

Il me pousse à bout !Rester zen avec la parentalité positive

Dans la même collection

Gisèle George, J’en ai marre de crier !

Laurence Haurat, C’est l’enfer à table !

Didier Pleux, Petits Caprices et grosses colères

Patricia Chalon, Mon enfant tape

Laurence Lalande, Au secours, mon enfant est précoce !

Philippe Grandsenne, Comprendre les pleurs de bébé

Didier Pleux, Frères, sœurs…

Claire-Lucie Cziffra, Au secours, mon enfant rame à l’école !

Véronique MaciejakFormatrice en discipline positive pour les parents et coach parental, Véronique Maciejak anime des conférences et des ateliers en lien avec la parentalité positive. Elle propose un autre regard sur l’enfant grâce à l’approche empathique et pré-sente une relation parent-enfant basée sur le modèle gagnant-gagnant.

Enseignante de formation et journaliste depuis dix ans, elle est maman de deux enfants.

Son actualité est disponible sur son site www.mamanpositive.com.

http://www.mamanpositive.com/

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Table des matières

Avant-propos .......................................................................... 1

IntroductionÊtre parent, quel défi !

�� Les difficiles contraintes du parent ................................. 4�� L’autorité parentale aujourd’hui ....................................... 6�� La parentalité positive : cessez de lutter ! ........................ 8

Chapitre 1Il ne m’écoute pas : je dois répéter dix fois les choses…

�� Maintenant, on rentre à la maison ! ................................. 13�� Du côté du parent ................................................................ 14�� Du côté de l’enfant .............................................................. 14�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 14�� Ne touche pas à ça ! ............................................................ 18�� Du côté du parent ................................................................ 18�� Du côté de l’enfant .............................................................. 18�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 19�� À table ! ................................................................................ 21�� Du côté du parent ................................................................ 22�� Du côté de l’enfant .............................................................. 22�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 22�� Dépêche-toi, on va encore être en retard à l’école ! ....... 25�� Du côté du parent ................................................................ 25�� Du côté de l’enfant .............................................................. 25�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 25

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Chapitre 2Il fait des bêtises : je passe mon temps à le punir

�� Il dessine sur les murs ! ...................................................... 34�� Du côté du parent ................................................................ 34�� Du côté de l’enfant .............................................................. 34�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 35�� Elle s’est laissé influencer par une copine ....................... 39�� Du côté du parent ................................................................ 39�� Du côté de l’enfant .............................................................. 39�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 40�� Elle est prévenue et pourtant elle se comporte mal ....... 43�� Du côté du parent ................................................................ 43�� Du côté de l’enfant .............................................................. 43�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 44�� Il est devenu insupportable à l’école comme à la maison ! 46�� Du côté du parent ................................................................ 46�� Du côté de l’enfant .............................................................. 46�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 47

Chapitre 3Il pique des crises de colère : je ne sais pas comment réagir

�� Il hurle au supermarché .................................................... 55�� Du côté du parent ................................................................ 56�� Du côté de l’enfant .............................................................. 56�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 56�� Son biscuit s’est cassé, c’est le drame ! ............................. 62�� Du côté du parent ................................................................ 62�� Du côté de l’enfant .............................................................. 63�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 63�� Il est furieux que je refuse son aide ................................. 65�� Du côté du parent ................................................................ 65

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�� Du côté de l’enfant .............................................................. 66�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 66�� On ne l’a pas laissée appuyer sur le bouton

de l’ascenseur… ..................................................................... 68�� Du côté du parent ................................................................ 69�� Du côté de l’enfant .............................................................. 69�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 69

Chapitre 4Il se dispute avec son frère ou sa sœur : j’en ai marre des conflits !

�� Elles se chamaillent dans la voiture ................................. 77�� Du côté du parent ................................................................ 78�� Du côté des enfants ............................................................. 78�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 78�� Ils se disputent pour un jouet ........................................... 81�� Du côté du parent ................................................................ 82�� Du côté des enfants ............................................................. 82�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 82�� Il est violent avec sa sœur ................................................. 88�� Du côté du parent ................................................................ 89�� Du côté de l’enfant .............................................................. 89�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 89

Chapitre 5Il s’oppose à tout : je voudrais qu’il m’obéisse sans discussion

�� Elle ne veut pas s’habiller ................................................. 97�� Du côté du parent ................................................................ 97�� Du côté de l’enfant .............................................................. 98�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 98

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�� Elle refuse d’aller dans son bain ...................................... 103�� Du côté du parent ................................................................ 103�� Du côté de l’enfant .............................................................. 103�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 103�� Il ne respecte pas les règles de la maison ........................ 106�� Du côté du parent ................................................................ 106�� Du côté de l’enfant .............................................................. 106�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 106

Chapitre 6Il ne range jamais rien : je passe toujours derrière lui

�� Sa chambre est un capharnaüm ....................................... 115�� Du côté du parent ................................................................ 116�� Du côté de l’enfant .............................................................. 116�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 116�� Il laisse du bazar dans toutes les pièces .......................... 119�� Du côté du parent ................................................................ 119�� Du côté de l’enfant .............................................................. 120�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 120�� Il ne participe pas aux tâches ménagères ........................ 122�� Du côté du parent ................................................................ 122�� Du côté de l’enfant .............................................................. 122�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 123

Chapitre 7Il passe son temps à jouer : je ne sais pas quel rôle… jouer !

�� Elle est mauvaise joueuse .................................................. 133�� Du côté du parent ................................................................ 134�� Du côté de l’enfant .............................................................. 134�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 134

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�� Il préfère les écrans ........................................................... 142�� Du côté du parent ................................................................ 142�� Du côté de l’enfant .............................................................. 142�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 142�� Il ne sait pas s’arrêter ........................................................ 148�� Du côté du parent ................................................................ 148�� Du côté de l’enfant .............................................................. 148�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 148

Chapitre 8Il râle pour faire ses devoirs : j’appréhende le retour de l’école

�� Il ne veut pas faire ses devoirs .......................................... 155�� Du côté du parent ................................................................ 155�� Du côté de l’enfant .............................................................. 156�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 156�� Elle attend toujours le dernier moment ........................... 163�� Du côté du parent ................................................................ 163�� Du côté de l’enfant .............................................................. 164�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 164�� Elle ne sait pas se concentrer ............................................ 167�� Du côté du parent ................................................................ 167�� Du côté de l’enfant .............................................................. 167�� Que faire pour que ça change ? .......................................... 167

Conclusion .............................................................................. 173

Bibliographie .......................................................................... 177

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Avant-propos

Avant de devenir maman, j’avais des idées bien définies sur l’éducation que je voulais donner à mes enfants

et sur les valeurs que je souhaitais leur transmettre. En me référant à ma propre enfance, je pensais connaître tous les écueils à éviter. Je regardais les parents en me répétant sans cesse : « Moi, je ferais autrement. »

Avant de devenir maman, je dévorais tous les ouvrages et magazines comportant le mot « parents », quitte à lire tout et son contraire en une seule et même journée. J’espérais devenir irréprochable sur la théorie, pensant que la pratique serait ainsi plus aisée.

Avant de devenir maman, j’avais des principes sur lesquels je m’étais juré de ne pas déroger. Mais ça, c’était avant… avant de devenir parent. En devenant maman, je me suis mise à réfléchir sur ce qui avait vraiment du sens pour moi. J’ai ainsi revu un grand nombre de mes priorités :

�� je n’ai plus jamais jugé les autres parents et j’ai compris combien le soutien entre pairs était essentiel ;

�� j’ai fait du tri dans ma bibliothèque et privilégié les lectures correspondant davantage à ma philosophie. La parentalité positive a ainsi fait irruption dans ma vie ;

�� j’ai décidé de me faire confiance et d’agir comme mon cœur de maman me conseillait de le faire ;

�� j’ai revu tous mes principes et je me suis promis que je n’en aurais plus jamais ;

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�� je me suis surtout rendu compte qu’être parent était la plus grande aventure de toute ma vie et que rien ne m’y avait préparée. Alors qu’un boulanger apprend à pétrir le pain, qu’un alpiniste s’entraîne sur un rocher avant d’escalader une montagne, le parent se retrouve seul face au rôle le plus difficile au monde : celui d’élever un enfant.

La parentalité positive m’a ouvert les voies d’un chemin sur lequel je n’aurais jamais pensé m’engager. Grâce à elle, j’ap-prends chaque jour à me rapprocher un peu plus du parent que je souhaite devenir et de la femme que je veux être.

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Introduction. Être parent, quel défi !

« Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, méprisent l’autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu’un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent

leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d’engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs

maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre

époque, les enfants sont des tyrans. »

Socrate (470-399 av. J.-C.)

À lire Socrate – et Platon avant lui qui utilisait déjà les termes « paresseux », « irrespectueux » et « tyrans »

pour qualifier la jeune génération –, on pourrait se dire que les enfants ont toujours été difficiles. Réalité ou simple fantasme ? Ni l’un ni l’autre. Les enfants ne sont pas plus difficiles, ils sont différents. Ils s’adaptent à la société dans laquelle ils naissent et évoluent. La société étant en constante mutation, les enfants changent à chaque génération. Il n’est pas rare d’entendre la même rengaine chez les anciens : « C’était mieux avant ! » Mais avant, les femmes n’avaient pas le droit de vote, les enseignants pouvaient taper sur les doigts de leurs élèves, les employés bénéficiaient de deux semaines de congés payés par an… Heureusement, l’évolution de la société a entraîné un grand nombre d’avancées significatives


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pour le bien-être de tous. En revanche, ces changements ont vu apparaître de nouveaux problèmes auxquels il faut s’accommoder. Aujourd’hui, la place prépondérante des écrans, les familles recomposées, le changement d’alimen-tation, la surconsommation… ont entraîné des bouleverse-ments inconnus jusqu’alors. Les parents tentent de répondre au mieux à ces évolutions sans pouvoir s’appuyer sur leur propre vécu. Toute la difficulté est là.

��Les difficiles contraintes du parent

L’une des grandes contraintes des parents d’aujourd’hui semble être le manque de temps. Tout va vite, trop vite. Dans cette course effrénée, l’adulte n’a plus le temps de rien. En attendant, l’enfant grandit sans faire de pause. Vient alors l’heure du bilan où le parent fait ce terrible constat : « Je ne l’ai pas vu grandir ! » Il paraît urgent de ralentir et de réfléchir. Après quoi courons-nous ? Que voulons-nous vraiment ? Perdre du temps à se poser les bonnes questions permet d’en gagner par la suite en hiérarchisant ses priorités. Dans cette course folle, les médias ne cessent de nous renvoyer l’image d’une société en quête de perfection. En tant que parents, il nous paraît impératif de tout réussir : exceller au travail, préparer des repas équilibrés, suivre les devoirs, donner le bain tous les jours, penser à coucher les enfants tôt… Autant de tâches obligatoires qui ne font qu’augmenter la pression de parents débordés. Les journées sont épuisantes et chaque faiblesse dans l’organisation renvoie aux parents une image négative

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d’eux-mêmes. Or, le parent parfait n’existe pas, et il n’existe pas non plus de méthodes infaillibles pour élever ses enfants facilement.

Un autre obstacle à notre mission de parent est le regard des autres qui semble devenir de plus en plus oppressant. Il suffit que notre enfant refuse de dire bonjour à la boulangère, qu’il arrive avec des vêtements sales à l’école, ou qu’il fasse un « caprice » en plein milieu du square pour que nous sentions peser sur nous les regards inquisiteurs des passants qui nous entourent. Nous jugent-ils comme des mauvais parents ? Notre enfant serait-il mal élevé ? Et, dans ce cas, à qui la faute ? À nous, évidemment… Faire abstraction du regard des autres est un art difficile mais pas impossible. Cela s’ac-quiert avec du temps et de la confiance en soi. Lorsqu’on est certain du chemin que l’on prend, que l’on en voit les béné-fices au sein de sa famille, le regard des autres n’existe plus.

Enfin, la solitude est l’un des plus grands maux des parents d’aujourd’hui. Un proverbe africain suggère qu’il est néces-saire d’avoir « tout un village pour élever un enfant », mais la multiplication des familles monoparentales, l’éloignement géographique avec sa famille et les nouvelles technologies ont fini par isoler un grand nombre de parents. De nos jours, il est de plus en plus courant de ne pas connaître le nom de son voisin, il devient donc difficile de solliciter son aide quand le besoin s’en fait sentir. Être parent n’est pas toujours simple et il est important de pouvoir se constituer un réseau pour trouver du soutien, partager ses difficultés et solliciter de l’aide.

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��L’autorité parentale aujourd’hui

Au cours des dernières décennies, l’autorité parentale a éga-lement beaucoup évolué. Auparavant, le père était défini comme le chef de famille omnipotent. Les parents impo-saient leurs règles sans que leur pouvoir soit remis en cause. L’autorité était dite « verticale », avec un dominant en haut (les parents) et un dominé en bas (l’enfant).

parents

enfant

Au sein même de la structure familiale, la mère apparais-sait comme soumise au père. La hiérarchie comprenait trois niveaux : le père, la mère et l’enfant.

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En France, la réforme de l’année 1965 liée au mariage a marqué un tournant décisif pour l’autorité parentale. Cette loi a autorisé toute femme mariée à ouvrir un compte en banque en son propre nom et à exercer une profession sans demander l’autorisation de son époux. Dès lors, le rôle de la femme dans la structure familiale a changé, mais dans la société aussi. Rudolf Dreikurs, psychiatre autrichien, fai-sait remarquer que « le jour où le père a perdu son contrôle sur la mère, les deux [parents] ont perdu le contrôle sur les enfants ».

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De même que les femmes avant eux, les enfants d’aujourd’hui revendiquent leur « juste » place. Ils vivent dans une société où les modèles de soumission ont disparu. Obéir sans réflé-chir ne trouve plus de sens pour eux. Ils veulent prendre part aux décisions qui les concernent et participer de manière coopérative. On parle alors d’une autorité horizontale avec égalité sociale :

adulte enfant

Dans cette représentation de l’autorité, les besoins de chacun sont écoutés et le respect mutuel instauré. L’adulte et l’enfant sont bel et bien différents mais chacun a la même « valeur ». C’est dans cette forme d’autorité que se situe la parentalité positive.

Enfin, un troisième type d’autorité peut exister : il s’agit de l’éducation dite permissive qui est en réalité une autorité ver-ticale inversée :

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Les parents cèdent aux moindres désirs de l’enfant, confon-dant besoins et envies. Ils fuient le conflit en laissant l’enfant prendre toutes les décisions. L’enfant devient omnipotent et peut ensuite être perçu comme un tyran.

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��La parentalité positive : cessez de lutter !

Lorsque je débute un atelier de parents, j’entends souvent les adultes dire : « C’est bon, je suis arrivé à mes fins. Il a fini par mettre son manteau rouge comme je le voulais » ou, à l’inverse, « Il m’a tellement agacé qu’à la fin j’ai cédé. Il a eu ce qu’il voulait, il a gagné ». En réfléchissant ainsi, les parents s’enferment dans un schéma d’autorité verticale, inversée ou non, sans penser qu’il puisse exister un autre moyen de fonc-tionner. Ils vivent leur relation parent-enfant comme une lutte de pouvoir, avec pour seule issue possible la victoire de l’un et la défaite de l’autre.

La parentalité positive (ou « éducation bienveillante ») invite le parent à changer de regard sur sa relation avec l’enfant en abolissant cette lutte de pouvoir et en fonctionnant sur un système d’autorité horizontale. La relation parent-enfant devient un modèle gagnant-gagnant. La coopération permet de renouer le dialogue et d’aboutir à un consensus. L’enfant n’est plus vu comme un être « mauvais » qu’il faut redresser tel un bâton tordu, mais comme un être « bon » qu’il faut accompagner dans sa progression.

Ce livre traite des difficultés classiques des parents d’enfants entre 1 et 8 ans. Nous sommes tous des parents différents et chaque enfant est unique ; pour un même problème, les solu-tions peuvent être multiples. En revanche, il existe certaines habiletés éducatives utiles à connaître pour avancer plus sereinement dans sa vie de parents. C’est ce que j’ai souhaité partager avec vous au travers de cet ouvrage.

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L’ABC de la parentalité positive

Amour inconditionnelL’amour que l’on porte à son enfant doit se faire naturellement, sans rien attendre en échange. Nous l’aimons pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait. Il est important de s’aimer soi-même pour pouvoir aimer de cette manière.BesoinsLe parent essaie de répondre au plus près aux besoins de son enfant. Derrière des comportements jugés inappropriés il y a toujours un besoin caché. En « décodant » le comportement de l’enfant, le parent peut apporter une réponse la plus juste possible. Pour cela, il prend en compte le développement phy-sique et psychologique de l’enfant ainsi que son environnement (affectif, scolaire…).Blessures d’enfanceTous les parents sont d’anciens enfants blessés. En devenant parents, certains souvenirs douloureux peuvent être ravivés. Il est important de s’y intéresser pour arriver à les panser. En s’at-tardant sur ses blessures d’enfance, le parent sera plus à même de comprendre certaines de ses réactions qui l’empêchent d’être le parent qu’il souhaite être. La parentalité positive est un voyage initiatique qui nous emmène sur les chemins du passé pour renouer avec son enfant intérieur et aider le parent que nous sommes devenu.CréativitéUn parent positif est avant tout un parent créatif, qui n’hésite pas à utiliser son imagination pour trouver des solutions innovantes répondant à sa problématique personnelle.

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EncouragementL’adulte considère les forces de l’enfant et l’incite à s’appuyer dessus pour évoluer. Il renforce les comportements qu’il juge appropriés en les soulignant positivement. L’encouragement est l’un des piliers de la parentalité positive.ÉcouteL’adulte apprend à écouter son enfant sans arrière-pensées. Il l’écoute pour l’aider à poser des mots sur ses maux, en lui laissant le temps d’aller seul jusqu’au bout de sa réflexion.ÉmotionsLes émotions tiennent une place prépondérante en parentalité positive. Il s’agit de les reconnaître et de les accueillir, sans honte ni gêne, pour comprendre ce qui se passe en nous.ErreurL’erreur n’est pas vue comme un échec mais comme une oppor-tunité d’apprentissage. Le parent n’a pas peur de reconnaître ses fautes et de s’excuser auprès de son enfant.GuideLe parent est un guide qui aide l’enfant à s’épanouir au mieux.


Il ne m’écoute pas : je dois répéter dix fois les choses… Chapitre

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« Va te brosser les dents ! », « Mets ton pyjama ! », « À table ! »… Voilà quelques exemples d’injonctions que les parents adressent régulièrement à leurs enfants. Souvent, ils sont obligés de se répéter plusieurs fois pour se faire entendre. Au fil du temps et las de ces situations récurrentes, ils s’énervent et finissent par céder à la tentation des cris et du chantage : « Si tu ne te brosses pas les dents tout de suite, tu n’auras pas d’histoire ! » ou encore « Si tu ne viens pas immédiatement à table, je t’en-lève ton assiette et tu ne dîneras pas ». Or, les menaces altèrent la relation et instaurent un climat de méfiance entre l’adulte et l’enfant. L’enfant s’exécutera plus rapidement non pas parce qu’il aura trouvé du sens à la demande de l’adulte mais par crainte des représailles. Comment éviter d’en arriver là ? Existe-t-il des solutions permettant d’améliorer la communica-tion avec son enfant ? C’est ce que nous tenterons de découvrir à travers quelques situations classiques de la vie quotidienne.

��Maintenant, on rentre à la maison !

« Après la sortie de l’école, j’emmène souvent ma fille jouer au parc. Le problème, c’est qu’elle ne veut jamais rentrer quand je le lui demande. Elle commence par me répondre : “Attends, Maman, encore cinq minutes et j’arrive !” Je patiente cinq minutes mais elle ne vient toujours pas. Je finis par m’énerver en la prenant de force sous le bras. Si ça continue, je crois que je n’irai plus au parc… »Virginie, maman de Chloé, 3 ans.

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Du côté du parent

Virginie et Chloé ont passé un agréable moment au parc, mais il y a un temps pour tout : quand il faut rentrer, il faut rentrer… Virginie pense à ses impératifs et à son planning de la soirée : elle doit donner le bain à Chloé, préparer le repas, etc. Sa fille lui a demandé cinq minutes supplémen-taires pour terminer un jeu, mais elle n’est pas revenue une fois ce temps écoulé. Virginie déteste se retrouver dans ce genre de situation…

Du côté de l’enfant

Chloé sort de l’école où elle a dû rester assise à écouter la maî-tresse une bonne partie de la journée. Elle est heureuse car maintenant elle est libre de faire ce qu’elle veut. Elle va pou-voir courir, sauter, crier… Quand sa maman lui demande de rentrer, elle est en pleine activité. Elle s’amuse énormément et ne veut pas s’en aller prématurément. Elle demande machina-lement cinq minutes de plus. Cinq minutes, elle ne sait pas trop ce que cela signifie, mais elle entend souvent sa mère le dire, alors elle le répète. Lorsque les cinq minutes sont écoulées, elle ne s’en est pas rendu compte. Entre-temps, elle est repartie avec un copain vers le toboggan. Elle revient à la réalité quand sa mère arrive devant elle en lui faisant de gros yeux.

Que faire pour que ça change ?

Il est essentiel de prendre conscience que, pour un enfant, le jeu c’est du « sérieux ». Quitter une activité en pleine action

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est terriblement frustrant et contrariant. Les adultes et les enfants vivent dans deux mondes différents et, bien souvent, les attentes de chacun sont opposées. Alors que la priorité du parent est de rentrer pour prendre le bain ou pour manger, l’enfant trouvera plus important de rester au parc.

Anticipez le départ

Que l’on soit au parc ou chez des amis, l’idée principale est toujours d’anticiper le départ. Il sera beaucoup plus facile pour un enfant d’accepter de rentrer s’il en a été prévenu. Aller le voir pour lui dire « Maintenant on rentre » est extrê-mement brutal. Il a besoin de se faire à l’idée que bientôt il va devoir rentrer. Il est également important de définir concrète-ment ce que représente ce bientôt. Vous pouvez tout à fait dire à votre enfant qu’il lui reste « cinq minutes », mais en l’aidant à rendre tangible ce délai. Pour cela, vous pouvez notamment utiliser un timer visuel. Il s’agit d’une petite pendule avec un bouton central à tourner pour déterminer la durée que vous souhaitez notifier (cinq, dix minutes…). Le temps imparti se matérialise par une surface colorée qui se réduit au fur et à mesure du temps qui passe. À la fin, le timer sonne et la zone colorée a entièrement disparu. Si vous ne disposez pas de cet accessoire, remplacez-le par la fonction chronomètre de votre téléphone. Votre enfant pourra lui-même enclencher le départ. Enfin, vous pouvez aussi prendre votre montre et lui indiquer que « lorsque la grande aiguille sera sur le chiffre 6, il sera l’heure de rentrer à la maison ». Si vous êtes au parc, expliquez-lui que cinq minutes représentent cinq glissades de toboggan ou deux tours d’escalade. À noter que, pour les

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jeunes enfants, il est parfois plus simple d’avoir recours à des choix limités : « Il est temps qu’on rentre à la maison. Avant de partir, que préfères-tu faire : une descente de toboggan ou un tour de manège ? »

Privilégier le contact visuelQuand vous vous adressez à votre enfant, il est important d’aller le voir et non de lui parler au loin. Il sera beaucoup plus à même de vous entendre si vous vous mettez à sa hauteur (en vous age-nouillant) et en le regardant dans les yeux. Vous pouvez égale-ment le toucher, en le prenant par les épaules par exemple, pour entrer en contact physique avec lui. N’oubliez pas qu’il est dans son monde (celui du jeu, de la liberté…). Si vous voulez le faire venir à vous (et à vos contraintes, vos obligations…), il faut aller à sa rencontre.

Transformez le départ en jeu

Quand il est l’heure de partir, il est rare de voir les enfants enthousiastes. La plupart du temps, ils sont déçus et c’est tout à fait naturel. Entre jouer avec les copains et rentrer se préparer pour le coucher, le choix est vite fait. Encore une fois, les contraintes de l’enfant ne sont pas les vôtres. Il s’adapte mais n’est pas forcément satisfait. Cependant, vous pouvez lui redonner le sourire en lui proposant de partir sous forme de jeu. Le jeu et l’humour sont deux armes formidables lorsqu’on devient parent : « Et si on se mettait à courir jusqu’à la voiture pour rentrer ? Tu penses que tu peux y arriver

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avant moi ? » ; « Tu veux que je te prenne sur mes épaules pour rentrer ? » ; « Je pourrais te porter sur mon dos et on essaierait de courir ensemble jusqu’à la voiture, ça te dit ? » ; « Pour rentrer, je te propose une petite chasse au trésor. Sur le chemin du retour, on ramasse tous les glands qu’on trouve. Arrivés à la maison, on mettra notre trésor dans un grand bol »… Vous pouvez également rediriger son attention pour lui donner envie de rentrer à la maison : « J’aimerais beau-coup jouer avec toi dans le bain. Je pourrais te donner un verre et une cuillère pour que tu me prépares un petit café, qu’en penses-tu ? » ; « J’ai acheté un nouveau tube à bulles et je te propose de l’essayer dans le bain » ; « Ce soir, j’ai besoin de toi pour m’aider à préparer le repas. Il faudrait que tu casses des œufs et que tu mélanges la pâte »…

Lâchez prise

La plupart du temps, les parents se mettent une pression considérable avec des « Il faut que… » à chaque début de phrase. On peut aussi choisir de revoir ses priorités pour pro-fiter de l’instant présent. Parfois, il est plus simple de lâcher prise… Votre enfant s’amuse comme un fou au parc ? Tant mieux. Profitez-en pour vous détendre tout en le regardant s’amuser. Oubliez donc un peu son bain. Il pourra tout à fait s’en passer pour une fois. Quant au repas, vous pouvez très bien faire au plus simple : les pâtes n’exigent qu’une grande casserole d’eau et dix minutes de cuisson…

Il me pousse à bout !

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