IB Drouet Minou La flamme rousse 1968.doc

8/10/2019 IB Drouet Minou La flamme rousse 1968.doc

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Minou DROUET

LA FLAMME ROUSSE

AQUI parlais-tu ? Il n'y a personne dans la fort,demande Hubert Soiou, le petit !annier"

# $e parlais mon ami""" %

Quel &trane ami (ue )lamme *ousse + $amais onne le !oit, il reste blotti sous la emise de Soiou" .e

temps en temps, il /ette son ri biarre, (ui remplae lesplus lonues prases et !eut tout dire la fois" Hubert enoublie ses /ambes malades 0 il !eut perer e mystre"ais, pour on(u&rir l'amiti& de )lamme *ousse, il doitr&apprendre marer seul"

A!e son talent et son arme de pote, inou.rouet nous introduit dans un uni!ers trs personnel o3le adeau du printemps est une fl4te au5 yeu5 !erts, o3 le

at 6iel sau!e le 7ur de la petite 8o&e, o3 l'oiseau.oody prote ses ma9tres d'un tremblement de terre, o3:aston le bo5er se oisit une famille et r&ussit, au pri5de sa !ie, faire un omme du timide ;!on"


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LA FLAMME

ROUSSE

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Librairie. Hachette, 1968.@ous droits de tradution, de reprodution et

d'adaptation r&ser!&s pour tous pays"


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MINOU DROUET

LA FLAMME ROUSSE

ILLUSTRATIONS DE DANIEL BILLON

HACHETTE

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B


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TABLE

LAFLAMMEROUSSE 8

GASTON 56

AURORA 92

ETQUEASAUTE! 114

LANEIGEQUICHANTE 138

LEPAINDUPRINTEMPS 159

C


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LA FLAMME ROUSSE

D


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P" P#""#$% &' M#""#$%&(

)$ '&%*"&+&%'

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.FGUISplus de deu5 eures (u'il s'affairait

trier ses brins de bourdaine, pour en faire despaniers pendant les !eill&es d'i!er, Soiou euten!ie de s'asseoir"

@u te demandes e (ue 'est, "la bourdaine?6'est une plante dont a(ue partie est utilisable"e aron en a!ait oup& les lonues ties !ertes

boutonn&es de blan, il les a!ait mises tremperafin de pou!oir les assouplir0 au/ourd'ui, il leslaissait un peu s&er, en ommenant uneorbeille"

Jien al& sur la mousse, au pied d'un bouleauarent&, il siffla douement, d'une trs urieuse

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faon (ui proloneait le son, mais en lemodulant, omme si e sifflement !enait d'unemontane, puis lissait dans une !all&e, pouresalader nou!eau un sommet"

.ans un frne, il y eut une sorte defr&missement, puis (uel(ue ose bondit, ommesi a(ue brane se ren!oyait une flamme rousse(ui apparaissait pour dispara9tre aussitLt et atterrir

sur la mousse" Fnfin, la flamme /aillit !ers Soiou,il ou!rit sa emise, et la referma paisiblement surette flamme (ui sembla brus(uement esserd'e5ister"

M @u omprends, fit Soiou en oisissant sesbrins de bourdaine, tu omprends, il ne faut tout de

mme pas e5a&rer""" @u files, tu files,""" et tonopain reste omme a, tout seul a!e sabourdaine""" a bourdaine, mon !ieu5, 'est pas uneompanie+ 6'est le boulot+ %

a emise du amin oula, ses rayures bleuesiaurent de droite aue, puis elle rede!int

paisible, omme toutes les emises"Soiou reprit NM 8aturellement, tu !as penser (ue /e de!iens

ronon""" 6'est pas du tout a""" mais tu sais (ue,dans la fort, tu n'as pas for&ment (ue

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des amis+ Alors tu ferais bien d'ou!rir l'7il+ %II parlait a!e tellement de persuasion (u'il

n'a!ait pas entendu une !oiture silenieuse entrerdans l'all&e de la fort, et des ens en desendre,tout Lt& de lui"

.es ens"Une femme lonue omme un /our sans pain,

et maire, roire (u' tra!ers sa arasse on aurait

pu apere!oir le lien (ui broait le bouleau"Flle disposa des oreillers et des oussins surune aise lonue (u'un omme en li!r&e !enaitd'installer"

Guis la femme et l'omme apportrent dansleurs bras un aron (ui semblait a!oir l'Oe de

Soiou, et retendirent sur les oussins"Au bout d'un instant, e aron demanda Soiou N

M .is don, omment t'appelles-tu?# Ft toi ? % r&pondit Soiou en souriant de

toutes ses inisi!es (ui a!aient tou/ours l'air de

!enir prendre l'air au balon de son !isae"e aron, sur la aise lonue, l'a!aitin!entori& omme un plaard, a!ant de laissertomber N

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M $e m'appelle Hubert de la otte d'A!ron"# oi, annona le aron emptr& dans sa

bourdaine, /e m'appelle Soiou de""" %II era une seonde, puis ena9na" M """ de

la )ort de Htres"""# A (ui parlais-tu don, puis(u'il n'y a

personne ii?# $e parlais mon ami"""

# ais e n'est pas pare (u'il est ton ami(u'on ne peut pas le !oir? Ft auun de nous trois nel'a !u"

# Pn ne le !oit, dit ra!ement Soiou, on nele !oit (ue lors(u'il est de!enu !otre ami" $amaisa!ant" %

Hubert poussa un soupir (ui semblait arri!erde l'autre bout de la terre"M Un ami? @u as bien de la ane""" oi, /e

n'ai pas d'ami" %.e l'auto, la femme re!enait, apportant un sa

plein de oses ompli(u&es" M 6'est ta mre, la

dame? % Hubert aussa les &paules, aa& N M aisnon, !oyons, 'est mon Anlaise+ % Guis, de!antl'air auri de l'autre, il l'interroea, a!eauteur N

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M @u sais e (ue 'est, les Anlais?# Jen tu penses, fit Soiou (ui a!ait r&ussi

former le rond du fond de son panier, tu penses si/e sais, depuis $eanne d'Ar et 8apol&on+ %

'Anlaise a!ait pos& sur la tablette de laaise lonue une assiette dans la(uelle elle !ida leontenu d'une bo9te @ermos"

A!e une !oi5 rOper du ruyre, elle dit N

M Hubert, mane e porride" %Ft omme, sans doueur, il repoussait etteassiette, elle protesta N

M es enfants anlais manent tous les /ours duporride, 'est pour ela (ue plus tard ils sont sibeau5" %

6omme elle se le!ait, Soiou demanda toutbasNM @'es !raiment s4r (u'elle est Anlaise?

Gfffff+%'omme en uniforme arri!ait, a!e un autre

pa(uet"

M .is, demanda Soiou trs int&ress&, 'est tonpre? Il est olonel? %es &paules d'Hubert se aussrent toutes

seules"

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M 6e (ue tu es bte+ ais non, 'est leauffeur+

# J, admira Soiou, t'as un auffeur,omme si t'&tais une loomoti!e+

# onsieur Hubert, dit le auffeur enpr&sentant un petit !erre de ristal plein

d'un li(uide roue, il faut boire !otrefortifiant+%

Soiou, un brin de bourdaine en l'air, reardaHubert N

M .is-don, tu !eu5 me refiler des noisettes pasm4res? 6'est pas un auffeur, 'est


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te fortifier+ @u !as de!enir une plae forte, a!edes remparts? %

Hubert le toisa NM 6'est un fortifiant, pour me donner des

fores""" et surtout de l'app&tit""" en!ie de maner,(uoi+ %

.u oup, tous les brins de bourdaine roulrentsur la mousse"

Fffar&, Soiou s'informait NM 8on, 'est tout de mme pas !rai? Il y a desens (ui font boire des trus leurs osses pourleur donner en!ie de maner? %

Hubert aussa les &paules"M $e ne !ois pas e (ue ela peut a!oir de

urieu5" %Soiou murmura NM on !oisin me r&pte tou/ours (uand il me

!oit enouffrer mes tartines N M )ais bien attention,petit, ne point te faire un !entre plus M rand (uetu ne pourras le remplir plus tard+ %

'Anlaise, sement, fit obser!er NM Hubert, !ous n'a!e pas parler a!en'importe (ui" %

Goliment, Soiou dit NM adame d'Anleterre, /e n'm'appelle pas M

8'importe (ui %, /'m'appelle Soiou,""" Soiou de la

)ort de Htres" %

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e auffeur tenait tou/ours le !erre la main NM onsieur Hubert, faut-il enore !ous prier,

omme tous les /ours?# F, fit Soiou, tu te prends pour un saint du

paradis te faire prier omme a? Si a leur faittellement plaisir (ue tu l'a!ales, e !erre, bena!ale-le tout de suite+ lou+

# 8on, /e ne l'a!alerai pas, pare (ue /e n'en

ai pas en!ie""" %Hubert rearda Soiou, son ne en l'air, ses

e!eu5 ouleur d'a!oine, ses yeu5 du ris e5at, sidou5, si !elout&, du poil de souris, sa !este (uia!ait totalement oubli& si elle a!ait &t& !erte ou

bleue, et sa ulotte dont une /ambe &tait marine etl'autre marron"

Il demanda a!e un sourire nar(uois N M .isdon, a doit te !e5er, de porter ette ulotte-l?

# Gour(uoi don?# Gare (ue les deu5 /ambes ne sont pas de la

mme ouleur+ %Sur la ou!erture d'Hubert des fleursruisselaient, en broderie de soie" 6a(ue p&tale&tait &br& de blan et de roue san"

Soiou demanda, en les d&sinant N M6omments'appellent es fleurs-l?

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# 6e sont des dalias, omme ils ont desp&tales de deu5 ouleurs, on dit (u'ils sontpana&s"

# F ben, moi, fit plaidement Soiou,/e porte une ulotte pana&e,""" a m'amusel'7il+ %

Hubert se redressa pour rearder a!e plusd'attention e amin (ui semblait si eureu5 de son

sort"M Que fais-tu, a!e tes petites branes?# $e les ai oup&es, puis mises tremper

pour les rendre plus souples" aintenant, a!e lesties /e fais des paniers, des paniers de bourdaine"Ft les feuilles de es ties, ben /e les fais s&er

pour les !endre au parmaien" %'Anlaise inter!int NM Hubert, nous allons nous en aller"

# 8on, iss, /e !eu5 rester ii" $e ne raontepas les mmes oses ennuyeuses (ue les autresarons"

# onsieur Hubert, pour la troisime fois, /e!ous en prie""" %, dit le auffeur"Soiou saisit au !ol le !erre, passa son bras

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sous la nu(ue du aron, lui ordonna N M 6rie Nnon+ %

Ft il fit a!aler le fortifiant par ette boueentrou!erte sur le M non %"

M F bien, saint Hubert, ne te refuse don pasle plaisir de lui faire plaisir, et omme+ %

Ft il a/outa NM A (uoi tu passes ton temps, toute la /ourn&e?

# A m'ennuyer" %II soupira, puis rearda Soiou NM @u n'es /amais all& Garis? @u n'as /amais !u

un rand maasin? %a touffe d'a!oine (ui ser!ait de e!eu5

Soiou alla de aue droite, puis de droite

aue" Il interroea, une tie de bourdaine entreles dents NM Un rand maasin, 'est (uoi, au /uste?

# P+ s'effara Hubert, tu n'as /amais !u demaasin ? ais (uand ta mre a besoin de sure oude fil, elle !a bien dans un maasin, tout de

mme?# Jeu+ fit le petit, ii, le sure, le fil, ilsont des roulettes, ils !iennent tout seuls""" eamion de l'onomi(ue passe toutes les

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Quelque chose bondit comme si chaque branche se renvoyait une

flamme rousse.

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semaines, bourr& tout plein de marandises"Alors, raonte, tes rands maasins? %

Hubert s'&tait aoud& et, le !isae ros&d'e5itation, il se mit raonterN

M Un rand maasin, 'est un bOtimentimmense o3 tu peu5 aeter e (ue tu !eu5""" Il y ade tout""" de tout"""

# A+ fit Soiou a!e m&fiane" A+ ben, si

on y trou!e tout, pour(uoi n'y as-tu point aet& unami, et de l'app&tit, et du o4t pour faire des oses"puis(ue tu dis (ue tu t'ennuies?%

Hubert resta silenieu5"Il n'a!ait /amais pens& (ue, mme a!e

beauoup d'arent, il y a!ait tant de oses (u'on

ne pou!ait pas aeter"Fntre eu5, le silene s'installa, un sileneauss& de mousse !erte et oiff& de nuaes blans"

Alors, ause de e silene, Hubert perut unbruit l&er (ui a!ait l'air de !enir de la emise deSoiou"

Il n'osa pas demander pour(uoi"Il dit NM 6ette fort est loin de tout" 6omment !as-tu

en lasse? %Sans esser de tra!ailler, Soiou e5pli(ua N

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M Il y en a (ui !ont !&lo,""" il y en a (ui !onten auto pare (ue leur pre part tra!ailler au boura(ue matin" oi, /e !ais en sabots"

# Fn sabots, s'effara l'autre aron,mais tu dois tre &reint&? @u fais ombien deRilomtres ?

# Jen, fit Soiou, 'est pas moi (ui les fais,e sont plutLt mes sabots" 6ela ne fait /amais (ue

in( Rilomtres aller"""# @u n'aimerais pas a!oir un !&lo? %# A !&lo, on n'a point le temps de se Oliner

l'7il en reardant le paysae" $'aime mieu5mes sabots" Si tu entendais la anson (u'ilsme antent sur la terre (uand l'i!er la le" Pn

dirait deu5 petites loettes, tellement ilssonnent dans l'air0 le matin, (uand il fait trop froid,/e les fourre de foin, a me douillette lesorteils, tu ne peu5 pas sa!oir+ %

:entil, il proposa NAu fond, peut-tre tu aimerais a, a!oir des

sabots a!e du bon foin dedans? Geut-tre (ue tun'en trou!es point dans tes rands maasins? %Hubert re/eta ses ou!ertures, et montra ses

/ambes (ui a!aient perdu toute allure de

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/ambes, pour prendre elle de deu5 bOtonsblmes"

M .epuis un an, /e ne peu5 plus marer %,a!oua la boue pOle de l'enfant"

6a(ue syllabe tomba, si doue, a!e un son&touff&, absolument omme les touffes de aume(ue le !ent balaie d'un toit, les nuits de tempte"

'Anlaise dit N

M Hubert, le doteur affirme (ue si !ous!oulie faire des efforts, !ous pourriereommener marer, mais !ous ne !oule

/amais ob&ir personne+ %6omme deu5 petites souris tendres, les yeu5

de Soiou !inrent se poser sur les yeu5 d'Hubert"

M F, dans ton rand maasin, pour(uoi net'ates-tu point = mtres K d'ob&issane? %Hubert raonta tristement NM $'ai essay& de marer" Gersonne ne sait

omme a me fait mal""" @oi, si on t'ordonnait defaire (uel(ue ose (ui te fait trs mal, tu ne serais

pas d'aord, n'est-e pas? %Soiou essa pour un bref instant de tresser sesties, et tendit ses mains, dont la peau portait de

profondes re!asses NM *earde""" a, 'est de et i!er, pour a!oir

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ramass& les bettera!es dans la terre el&e,""" parle froid, la peau &late, bim+ omme une Otainede!ant le feu""" @u sais, e n'&tait point si embtant"a me prou!ait (ue /'a!ais des mains aussi ailes(ue elles d'un omme, et (ue le fermier a!aitonfiane en moi pour me onfier trois rayons de

bettera!es" %Ft il a/outa N

M Si tu !oulais !enir ii sou!ent, /e t'aiderais marer, si ela peut te faire un petit plaisir ? %Hubert resta un instant sans r&pondre"Guis il demanda d'un air las NM Si /e re!iens, tu me montreras (ui tu parlais

(uand nous sommes arri!&s?

# A+ a, dit Soiou, il faudra (ue /edemande mon ami s'il !eut te onna9tre" Pn nepeut point forer la main un ami, tu sais""" %

Hubert protesta NM Quand /e suis a!e des amarades, 'est

tou/ours moi (ui d&ide, /e ne !ais pas me

ompli(uer la !ie leur demander leur opinion+# 6'est peut-tre pour a (ue tu n'as pasd'amis %, su&ra Soiou"

'autre s'entta N

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M .e toute manire, omme il n'y a!aitpersonne prs de toi, (uand nous sommes arri!&s,tu ne pou!ais parler (u' un animal""" *aison de

plus pour ne pas lui demander son a!is"""# oi, fit ra!ement Soiou, /e ne

m'in(uite /amais si mon ami est le maire du bourou son e!al" .u moment (u'il est mon ami, /e ne!is plus (ue pour sa /oie""" %

Hubert riffait de ses mains ner!euses lesaoudoirs de sa aise lonue" M @u dis des osesstupides"

# Alors si /e suis stupide, mon ami estfor&ment stupide, ar le merle ere le merleet le eai ere le eai, tout le monde sait

a+%'orloe de l'&lise du bour lana ses (uatrefles d'or"

M ine, (uatre eures, /e n'ai pas beauouptra!aill& %, dit Soiou en se le!ant"

Un bond de !re le d&posa sur la brane

d'un sapin, il rimpa un peu plus aut, saisit unfilet pro!isions fait au roet a!e de la fiellepar sa maman, et le desendit en le tenant entre sesdents de /eune loup"

Il re!int s'asseoir prs d'Hubert"

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C,&)' l'heure de ma collation, en veu!tu la moiti" #

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M 6'est l'eure de ma ollation, en !eu5-tu lamoiti& ? %

II mit sous le ne du aron un &norme rond depain de si5 li!res, un pain bis ro4te farin&e,mairement beurr&, dans le(uel &tait reus& untrou" .u trou, il tira un ros oinon tout &plu&, etse mit mordre belles dents dans le pain et dansl'oinon"

M P+ s'indina Hubert, a sent mau!ais+# ais non, assura Soioupaisiblement, l'oinon sent l'oinon, et l'&table sentl'&table0 la ouleu!re sent la ouleu!re, et le

blaireau sent le blaireau""" 'odeur de l'oinon oudu blaireau, 'est leur patrie,""" aun

la sienne"""# .emain, /e re!iendrai, fit Hubert d'un tonmaussade, mais seulement si tu promets (ue tun'empesteras pas la fort a!e ette orreur+

# .emain, tu ne !iendras point ii, pare(u'il pleu!ra"

# Il fera beau, trana Hubert, le baromtre(ue mon pre m'a rapport& d'Allemane annonedu beau temps+

# oi, fit Soiou entre deu5 bou&es, /en'ai point besoin de baromtre pour te dire (u'il

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A )AF *PUSSF

!a ommener pleu!oir ette nuit, et (ue aontinuera demain"

# Pn t'a t&l&pon& de la lune?# 8on, mais rearde es p'tits nuaes (ui

frisent, a s'appelle la nu&e aurene""" Un !ieu5loup de mer (ui abite ii dit tou/ours, (uand il!oit a N M 6iel pommel&, femme fard&e, M beaut&sde ourte dur&e" %

Alors, Soiou e5tirpa une petite bouteilleou!erte de bu&e d'une mane oup&e dans uneemise d'omme toute us&e"

M @iens, s'&tonna Hubert, on dirait (ue a sortd'un r&fri&rateur?

# .s (ue /'arri!e ii, /e rimpe ma bouteillede /us de assis dans le sapin, /uste l'endroit o3

passe le !ent du 8ord" 6omme /e l'ai emmaillot&edans une mane toute mouill&e, ben, a reste frais ma lanue""" Fn !eu5-tu? 'est du assis de notre

/ardin" %

Hubert &sitait"'Anlaise s'interposa NM Hubert, !oyons, une bouteille (ui n'a pas &t&

st&rilis&e+ %Alors, il empoina la bouteille et but

maladroitement au oulot"

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Il dit, la boue !iolette, en redonnant labouteille Soiou NM P+ tu sais, 'est fameu5+

# Allons, dit le petit, (uand on a bu au oulot,faut s'essuyer le be au re!ers de la main pour tre

ben propre+ %

Se tournant !ers l'Anlaise, il lui montral'erbe (ui oulait prs de sa /upe NM adame d'Anleterre, !'l une ouleu!re (ui

n'est point st&rilis&e non plus, et (ui pourrait benaller !ous dire N M essieurs les Anlais,Md&ampe les premiers+ %

Ft il tendit son bras au ras de l'erbe"

=K


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Une &norme ouleu!re en &merea, puis !int

s'enrouler au poinet de l'enfant, tandis (uel'Anlaise, d&fiur&e par la peur, d&talait !ersl'auto"

M 6'est )ilante, fit Soiou, elle !ient sou!entme tenir ompanie pendant (ue /'fais mes

paniers""" %

*

* *

e lendemain, il plut"ais l'auto !int dans la fort, au mme endroit

(ue la !eille"6ontre la !itre, Hubert s'&rasait le ne depuis

un bon moment, (uand Soiou arri!a" Au lieu de satinasse de folle a!oine, la pluie le oiffait d'unemultitude de petits serpents (ui mettaient sonmine !isae entre des entaines de petites

parentses"M H&, fit-il, !iens /ouer sous la flotte, elle fait le

anster, t'entends omme elle mitraille tabanole? %

'Anlaise s'indina N

M Il n'y a (ue les fous pour sortir par un tempspareil" Hubert ne (uittera pas la !oiture"""

=1


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6'est d&/ bien asse d'a!oir onsenti

l'amener ii, par e temps affreu5+ %Soiou dit douement NM Si tu !oulais essayer de marer (uand il fait

beau, tu pourrais bien ourir sous la pluie aprs" Ftpuis""" %

Il &sita"

M Ft puis? interroea l'autre"# Ft puis, si tu marais, /e pourraist'emmener dans mon royaume"

# @on royaume? %Hubert reardait la ulotte bleue (ui,

au/ourd'ui, a!ait un fond damiers, et le pull

raommod& a!e des laines de teintes diff&rentes"Il a/outa a!e un sourire mo(ueur NM 6ar tu as un royaume?

# $'ai un royaume, 'est l (ue /'ai mis tousmes amis en s4ret&" %

Hubert supplia brus(uement N M on auffeur

!a me porter, montre-nous le emin+# 8on, lana Soiou en disparaissant dans lesfourr&s lis&r&s d'ar-en-iel par la pluie, non,dans mon royaume, aun !ient sur ses pieds,

point sur les pieds des autres""" %

=2


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*

* *

Hubert re!int a(ue /our".s (ue Soiou entendait la !oiture, il sifflait,

et son sifflement semblait tou/ours esalader desmontanes et s'attarder dans une !all&e a!ant de

partir !ers un nou!eau sommet"6a(ue fois, une &trane flamme rousse, n&e,e4t-on dit, de la f&erie d'une fort d'automne, uneflamme bondissant de brane en brane !enait se

blottir dans sa emise"Hubert !oyait bien ette emise se onfler par

instants, pour rede!enir plate et se remettre tanuer un moment aprs"

Qui !enait abiter ette emise?6e Soiou, ros omme un rat de pr&, a!e son

reard dou5 et son &trane faon de parler, &tait lepremier tre (ui lui tenait tte"

Ft Hubert le onsid&rait a!e une serteadmiration"

Il suppliait NM Soiou, montre-moi ton ami"

# on ami m'a dit, (uand /e lui ai parl& detoiN M oi (ui ne suis point un oiseau, /e !ole, M/e

!ole de tre en ne" ui (ui est un petit

==


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M d'omme, il ne sait point marer""" Quand ilM !oudra me !oir, il faudra (u'il ait appris se Mser!ir de ses /ambes" %

Soiou a!ait apport& une rosse pomme ni&edans une poin&e de pOte pain" Il l'a!ait /olimentfaonn&e, puis l'a!ait mise uire dans le !ieu5

four, aprs (ue sa mre en e4t enle!& les rospains"a ro4te &tait toute dor&e, et le /us de la

pomme la(uait la pOte"M @'en manes? dit Soiou"

# @u rois (ue /'aimerais a?

# Gour(uoi (ue tu le demandes? @u as desdents, moi /'ai la pomme et la pOte, toi et moi on estdes amis, alors for&ment, tu aimeras a""" %

Hubert o4ta du bout des dents, et trou!a elad&liieu5, tellement diff&rent de tous les platsompli(u&s (ue pr&parait le uisinier de ses

parents"Il manea la plus rosse partie du Oteau,malr& la d&sapprobation de son Anlaise"

Guis, au bout d'un moment, il interroeatimidement N

M .is, ou!re un tout petit peu ta emise,pour

(ue /e onnaisse ton ami""" %

=>


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=B


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$es %rosses tartines de &oiou et le lait de sa ch(vre arrivaient

) %ommer la *+leur d'ubert.

M 6et enfant %, il ne !eut point de !&lo" Il !eut(ue son ami Hubert mare omme un omme, ettant (u'il ne marera point omme un omme,tant (u'il n'aura point de ourae omme unomme, mon ami m'a dit"""

# P+ enore+""" % urla Hubert"

a !oi5 si doue, tou/ours &ale, de Soiou,l'interrompit NM on ami m'a dit N M oi, (ui n'ai point de

rames, /e !oue omme un bateau""" et pas unetempte ne peut me faire ouler""" Ft lui, (ui a des

/ambes, il se laisse rouler en auto omme un Rilo

de sure ou une pelote de fil+ %Alors, Hubert en!oya promener sesou!ertures et lana ses oussins sur la mousse enriant N

M $e !eu5 marer, /'en ai asse, asse+ %Sa maman se pr&ipita N

M on &ri, /e t'en supplie, pasd'imprudene+%

Flle e5pli(ua Soiou omment il fallait s'yprendre pour aider son fils marer0 le auffeurle soutiendrait de l'autre Lt&"

=C


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TTT

Alors, a(ue aprs-midi, entre un bol de laitde !re et une tartine au5 noisettes sau!aes,Hubert essaya de r&apprendre utiliser ses /ambes"

'effort tordait ses traits et la sueur poissait sese!eu5" ais maintenant, il arri!ait se tenirdebout et faire deu5 pas"

TTT

Un /our (ue Soiou soutenait son ami, elui-iperut, tout ontre lui, un tout petit ri (ui disait M6op %+

Il supplia NM Soiou, tu !ois bien (ue /e fais e (ue /e

peu5, alors montre-moi ton ami? $e !iens del'entendre dire M 6op %+# A moi, il a dit bien autre ose (ue M 6op %,

affirma Soiou, il m'a dit N M F5pli(ue Hubert(ue, moi (ui n'ai pas de mains, /e !ais erer

pour lui, (uand il saura !enir /us(u' moi, un

=D


39/176

M !rai repas de fte""" Alors lui (ui est un petit

M d'omme et (ui a des /ambes""" %#


40/176

M on ami !eut t'aueillir e lui, dans notreroyaume,""" (uand tu seras apable de t'y rendre surtes deu5 pieds" %

T

T T

aintenant, pare (ue le froid plantait sesriffes dans le orps si maire d'Hubert, les deu5enfants allaient se r&auffer, entre les e5eries demare, e les parents de Soiou"

Ils &taient erers" A!e de lonues perestaill&es dans des erisiers de (uatre mtres de aut,

ils faisaient des erles pour entourer les tonneau5dans les(uels les fermiers ardent leur idre".e!ant le rand feu de sapin, Soiou a!ait

montr& son ompanon omment rLtir despommes de terre empal&es au bout d'une braneen &outant les flammes anter" Quand les

pommes de terre ra(uelaient, Soiou les reusait,y mettait du beurre et Hubert, les doits luisants,les d&!orait belles dents"

'Anlaise a!ait fait plae une Irlandaiserieuse, (ui s'amusait autant (ue les deu5 enfants"

>K


41/176

Gour (u'Hubert n'ait pas trop froid dans le bois,pendant ses essais, Soiou lui emplissait ses poesde pommes de terre bien audes (ui,

ontre ses anes, restaient &tranementpr&sentes, un peu la faon d'oiseau5 auds

enore de leur !ol"Un /our, Hubert dit tristement NM JientLt, on !a me ramener Garis""" @u n'as

pas en!ie de !enir a!e nous? @u !errais, il y a deslumires""" e soir, tu n'as /amais rien !u de

pareil,""" des lumires (ui !iennent de partout""" %

Soiou remeria entiment Na eri""" ais moi, 'est point ma faute, /esuis un Soiou de la fort" oute, si tu arri!es faire ent mtres tout seul, tu re!iendras une nuit,ii, et /e te montrerai, moi, des lumires !i!antes"""(ui dansent et marent et te sui!ent""" %

Une semaine plus tard, Hubert a!ait r&ussi parourir ent mtres sans auune aide" P+naturellement a!e bien des arrts et des

protestations, mais il les a!ait tout de mmeparourus, a!e ourae"

Alors Soiou demanda la maman de son

ompanon si elle aepterait de !enir une nuit

>1


42/176

a!e Hubert, !ers di5 eures, (uand il feraitompltement noir" Flle arri!erait en !oiture l'endroit

abituel de la fort, et lui, Soiou, les

piloterait"Hubert &tait trs e5it&"e lendemain, par une nuit d'orae, ils

arri!rent tous N Hubert, sa maman, le auffeur,l'Irlandaise"

Soiou leur montra le emin /us(u' une lande

non loin d'un ours d'eau" 6ette lande s'&tendait surun terrain o3, autrefois, disait-on, a!ait d4 e5isterun imetire"

Soiou leur reommanda d'a!aner en silene,aprs les a!oir tous fait desendre0 Hubert donnaitle bras Soiou et sa maman"

Soiou insista sur l'obliation de se taire, pourne pas effrayer les lumires"Au bout de (uel(ues pas, Hubert &touffa un

ri N au ras du sol, derrire lui, il !enaitd'apere!oir, en se retournant, une petite flamme

bleue, drue, ourte, (ui dansait, si !isible dans ette

nuit intense"

>2


43/176

@ous s'arrtrent" 'orae montait" e tonnerresemblait arroyer des tombereau5 de ranit"aintenant, dans la lande, de minusules reptiles

bleus fusaient des a/ons, des bruyres"

M


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M 6es lumires sont peut-tre ben les 7ursd'un Soiou et d'un Hubert (ui ont dormi l, autemps d'ouis


45/176

.es amis (ui surissaient d'un mondemyst&rieu5, du monde de Soiou, e aron dontles paroles laissaient en lui une sorte de tra9n&elumineuse (ui lui faisait aud au 7ur"

Sur la lande toute noire sous l'orae, dans untumulte insens&, omme si tous les H""" dumonde s'&roulaient, des feu5 follets

dansaient autour des deu5 enfants (ui !enaientde r&aliser un mirale"e plus beau (ui soit"e mirale de l'amiti&, (ui donne asse de

ourae pour surmonter les misres du orps et du7ur"

M Alors, tu ne onsentiras /amais me montrerton royaume si /e n'arri!e pas marer /us(uVlui? insista Hubert, pour la entime fois"

# oi, dit Soiou, /e n'ai (u'une parole N si tu!eu5 le !oir, ben tu y !as" %

*

* *

Un /our, Hubert, en sueur, la emise oll&eentre ses deu5 omoplates, r&ussit atteindre laraosse (ue lui a!ait tou/ours d&sin&e Soiou

omme M son royaume %"

>


46/176

Fn Ille-et-


47/176

(ui a!ait reu des plombs""" Il a reus& un terriersous ma raosse et a fond& une famille,""" /e

pourrais dire une tribu+ %Fntre les pieds d'Hubert, (uel(ue ose sauta,

in!isible sous les d&bris de bois et d'erbes"

>C


48/176

Un fourmillement, im*ossible ) *r"ciser, leur em*lissait les

oreilles

>D


49/176

M 8e mare pas dessus, pr&!int Soiou, a,'est Urtiaire, le rapaud, /e !ais te le montrer"""

pour (ue tu !oies ses yeu5""" Il n'a (ue deu5 notesde musi(ue dans la ore, mais, (uand tu lesentends, tu te dis (u'un ane doit aiter sesm&dailles d'or""" %

.ans la main d'Hubert, le rapaud restait,onfiant, et le!ait !ers lui ses prunelles o3 le soleil

semblait s'&panouir"Hubert demanda NM ais ton ami, elui (ui dit M 6op+ % elui (ui

!it dans ta emise, (uand !as-tu me le montrer,dis?

# .emain, tu !iendras la raosse, mais de

l'autre Lt&, et tu !erras" %e lendemain, '&tait la !eille du d&partd'Hubert pour Garis"

A son arri!&e, il trou!a Soiou dans la fort,omme tou/ours"

Une fort bien diff&rente"

Quand ils s'y &taient renontr&s en /uillet, lafort n'&tait (u'un ruissellement !ert, !rill& d'or parle soleil"

Au/ourd'ui, /our de leurs adieu5, la fortsemblait esser d'tre une fort pour s'&tirer en

>E


50/176

ran&es de ampes, (ui a!aient perdu leurpa!illon" Au lieu du pa!illon, au bout de a(ueampe il y a!ait une sorte d'immense feuille dontles ner!ures riffaient le iel, pare (ue ettefeuille &tait d&!tue de son limbe"

Soiou se mit siffler" Un sifflement (ui partitsi loin de lui, pour bondir !ers des sommetsin!isibles, puis re/oindre une profonde !all&e"

Grs de lui, Hubert restait debout, le 7urbattant, sans plus ressentir la fatiue de ses /ambes"e !ent s'&tait le!&, un !ent (ui !enait de la

mer, et annonait une tempte" .e loin, (uel(ueose parut prendre possession de a(ue ampe,mais on ne !oyait rien" Pn pere!ait seulement une

arri!&e, sans pou!oir pr&iser l'arri!&e de (ui, nipar (uel endroit"6ela dura le temps d'un &lair".ans le tre au-dessus d'eu5, surit une

flamme rousse, omme une touffe de feuilles (uiaurait subsist& de la fort d'automne" 6ette touffe

sauta de brane en brane, pour finir parrebondir sur la mousse, puis dans l'entrebOillementde la emise de Soiou"

K


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'oreille oll&e ontre ette emise, Hubert

annona, au bout d'un moment NM Il a dit M 6op+ % 6'est (uoi, dis, ton ami, il apass& omme une fle? %

Soiou ou!rit sa emise, et fit douement NM Pueuoueurrrrrrrrroueu""" %Guis il se mit siffler un air tendre, et trs lent"

M Gour(uoi ne lui parles-tu pas?# Gour(uoi imposer un animal notre faon

de parler? es mots sont des balles, pour eu5"# ais les balles ne tuent pas tou/ours, dit

Hubert"

1


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# $e sais, il y a les balles (ui tuent et les balles(ui ratent""" ais toutes font peur au 7ur del'animal" oi, /'&oute parler mes amis, et /'in!enteun air pour m'entendre a!e aun d'eu5, un air(ui rappelle un peu sa faon de parler" %

.e sa emise, la flamme /aillit, un bondl'amena sur une brane, et, de brane en brane,elle !ola"

Soiou dit douement NM on ami n'a point d'ailes, et pourtant, tu!ois, il !ole+ %

a tempte, maintenant, se ruait l'assaut desnes et des tres"

Ils a!aient l'air de !ouloir balayer le iel, de

!ouloir le d&i(ueter de toutes leurs ramuresmenaantes omme des daues"A!e une l&ret& de plume, la flamme !ouait

sur la mer rise du iel" Flle bra(uait dans le !entune sorte de ros point d'interroation rou5 (ui luiser!ait de ou!ernail, et semblait na!iuer omme

une o&lette mai(ue"Soiou murmura NM $e te l'a!ais bien dit, tu te sou!iens N mon ami

n'a point de rames, et pourtant il !oue dans latempte""" %

2


53/176

Il siffla nou!eau"6omme une feuille morte, la flamme rousse

!int s'abattre sur l'&paule de Soiou"e amin fit alors entendre une sorte de

m&lop&e en mineur"M $e lui e5pli(ue (ue tu es mon ami, (u'il est

aussi ton ami, et il !a nous onduire e lui"""# P+ dit Hubert, 'est un &ureuil+ %

Il fi5ait sur le si petit animal un reard&mer!eill&"es deu5 arons sui!irent l'&ureuil"6elui-i ontourna la raosse, et y p&n&tra par

une fente" Soiou &arta les branes (ui enmas(uaient l'entr&e"

.ans de minusules nids faits de rameau5,d'erbes ses, de plumes, et d'aiuilles de pins,l'&ureuil a!ait entass& pour ses amis tous lestr&sors de la fort N des faines, des pommes de pins,des noisettes sau!aes, des noi5"

Alors Soiou rearda Hubert N

M $e te l'a!ais bien dit, mon ami n'a point demains, et pourtant il a fait des pro!isions pournous" %

Hubert mit sa main sur elle de Soiou"

=


54/176

M II y a une ose (ue tu ne m'a!ais pas dite,Soiou, 'est (ue ton ami n'a pas de !oi5 et (ue,

pourtant, il a su nous dire N M $e !ous aime %, ennous offrant tout ela""" %

*

6ela se passait il y a !int ans"

*

* *

@oi, (ui !iens de lire ette istoire, tu tedemandes pour(uoi /e te l'ai raont&e?

Gour t'emmener a!e moi, e soir, dans lebureau d'un &lbre &letroniien o3 tu retrou!erasles prinipau5 personnaes de ette a!enture"

.s (ue tu entres dans e bureau, une flammerousse bondit !ers toi"

F oui, 'est 6op"

S'il te trou!e sympati(ue, il !ient faire esalesur ta tte ou sur ton &paule" Sinon, il te mitraillede noisettes (ui emplissent deu5 orbeilles, l'unesur le bureau de l'&letroniien, l'autre sur elui deson assoi&"

>


55/176

'assoi& a des e!eu5 de folle a!oine, delares dents (ui a!anent au-dessus de sa l!reinf&rieure, tout fait omme si son sourire semettait au balon de son !isae pour t'aueillir"

Ft deu5 yeu5, ouleur de souris rise, te fi5ent,(uand tu entres"

M Hubert, /e te d&pose e toi en passant?# Jien s4r, Soiou, /e suis prt""" %

Ft, d'une mme !oi5, ils appellent NM H&, 6op, en !oiture+ %Ft 'est maintenant 6op de d&ider, omme

un rand, a!e (ui il rentrera e soir".u aut du store o3 il se balane, il /aue es

deu5 ommes (ui, depuis un soir o3 il les a!ait

reus dans son M royaume %, ne se sont /amais(uitt&s"Ft 6op se laisse ra!ement tomber sur elui

dont le pull lui semble le plus onfortable, e soir-l"

Gour(uoi ?

Gare (ue, maintenant, il les aime autant l'un(ue l'autre" Il oisit le pull dont la ouleuron!ient le mieu5 son aprie"

Alors, il s'aplatit omme une ouleu!re, selisse par l'&anrure du lainae, s'&tire ontre


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la poitrine &lue, et, laissant pendre au-deorsson panae, il s'endort, du sommeil des &ureuils(ui ont la onsiene en pai5"

Il sait (ue, dans une eure et !int-in(minutes, l'auto les d&posera tous les trois dans larande maison de ampane de )ranon!ille o3 il!it en &ureuil, 'est--dire libre"

.ans la maison o3 ses deu5 amis, Soiou et

Hubert, leurs femmes et leurs enfants, !i!ent la !iesans istoire des ens (ui s'aiment"

B


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GASTON

C


58/176

P" S-#%.& B/*#%&0

M AH+ GA* FFGF+ @u oses entrer ommea,a!e une ueule pareille? %

D


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60/176

e M lient %, maintenant, en tenant sa tteraide omme si on lui a!ait mis un ol amidonn&autour du ou, e5aminait arit& et son mari"

Guis il s'assit au milieu du maasin, sans Ote,en reardant l'un aprs l'autre, es ens (ui s'&taientmis rire"

.e l'omme, le ien aepte de ree!oir desoups, des ordres, des missions et de la soupe"

6ela, il le tolre"ais pas le rire"

e bo5er se le!a, alla prs d'une aise, yd&posa sa laisse, en prenant tout son temps, ommeun aeteur (ui se d&barrasse de ses pa(uets pour

tre plus l'aise"Guis il re!int s'asseoir de!ant arit&"Andr& fit obser!er NM 6'est s4rement un ien (ui a perdu son

ma9tre" @u ferais bien d'aller sinaler auommissariat (ue tu l'as trou!&" Un beau ien

omme a, tu penses si les ens seront eureu5 dele r&up&rer+ %a /eune femme alla erer la /ardinire

remplie d'eau o3 elle s'apprtait planter sesdalias et la d&posa sur le par(uet"

Houlant dans son omplet rou5 fort bien

oup&, ample omme il fallait autour de son orps

BK


61/176

musl&, le bo5er se le!a et alla !ers la /ardinire" Illa rearda sous tous ses anles, en onnaisseur, (uine se lane pas omme un oinfre ni un soiffard"Fnfin, il se mit boire"

Il sortit de la /ardinire une tte dont a(ueros pli ruisselait de lumire ause des outtesd'eau (ui s'y attardaient"

Guis, omme il n'a!ait auune en!ie d'ennuyer

ette /eune femme si aueillante, il allas'alloner sous la table roulante (ui pr&sentait, en!itrine, le plus &l&ant appareil de t&l&!ision" Il ydormit /us(u'au soir"


62/176

Il posa sa patte sur la portire, la seonde o3la radio lanait le refrain de la anson N

Gaston

Y a l' tlphon'

Qui sonn'

6e fut un &lat de rire &n&ral"arit& @&!enot !oulut faire les

pr&sentationsNM *earde, !oii le plus petit, Her!&, le plus

rand, ;!on, et a, 'est @otoe, notre !ieillebanole""" %Guis, d&sinant le ien ses enfants, elle

a/outa NM Ft !oii notre nou!el ami, onsieur bo5er"""

il a oubli& de me dire son pr&nom"""

# ais, fit Her!&, il s'appelle s4rement:aston, tu as bien !u, maman, 'est au moment o38ino )errer a ant& M :aston % (u'il est arri!&" %

Gendant le d9ner, a Jaule, :aston restasilenieu5, assis entre Andr& et arit&, mais il

bOillait ner!eusement" Soudain, deu5 rioles de

B2


63/176

sali!e se mirent ouler sous ses babines, e (ui,en lanae bo5er, sinifie lairement N M$'ai faim+ %

Alors Her!& et ;!on lui durent la premire!raie /oie de leur !ie de petits arons N lad&ou!erte (ue l'on &prou!e plus de boneur donner sa part de far breton (u' la maner soi-mme"

A!ant d'aller se ouer, au premier &tae,;!on &tendit sur le arrelae de la uisine le tapisde plae de sa mre" Il le montra au bo5er N

M 6'est ton lit, bonne nuit, !ieu5+ %6omme d'abitude, maman laissa ou!ertestoutes les portes des pies donnant sur le ouloir,et aun s'endormit, arass&, ar, la !eille, tousa!aient aid& des amis d&m&naer"

arit& fit un r!e affreu5"

Flle r!a (ue e maasin de Saint-8aaire(u'ils !enaient d'aeter a!e tant de peine,s'&roulait dans un !aarme infernal" es pierresroulaient !ers la mer, rebondissant sur son propreorps et se transformaient aune en unmonstrueu5 bo5er rou5, (ui lui urlait N

B=


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Gaston,

Y a l' tlphon'

Qui sonn.

Flle &prou!ait la sensation (ue le poids de touses bo5ers l'&rasait" 6ela de!enait intol&rable"

Alors, elle lana ses deu5 mains en a!ant,

pour asser e fardeau (ui, maintenant,&touffait son !isae"

Ses deu5 mains suries du drap renontrrent

une masse &norme, tide, abandonn&e, (ui &mitdouement" e bo5er a!ait ou& sa rosse ttesur le !isae de arit&, ses deu5 lourdes pattesenadrant les &paules de la /eune femme0 il a!ait

pass& la nuit allon& prs d'elle"Assis l'autre bout de la ambre, au5 prises

a!e sa ra!ate, Andr& @&!enot riait au5 larmes"M .is, arit&, tu rois (u'on le r&lamera,:aston ? %

B>


65/176

*

* *

a !ie reprit, arit& son maasin, lesarons en lasse, Andr& monter les radiateurs ett&l&!iseurs, tout e mat&riel &letri(ue (ui les

faisait !i!re".ans la /ourn&e, sous pr&te5te de s'informer si

des lients &taient !enus, Andr& @&!enotdemandait, sans a!oir l'air d'y attaerd'importane N

M @ou/ours l, :aston? %

B


66/176

Un /our, arit& r&pondit, assise son bureau,la lourde tte du bo5er pos&e sur ses enou5 N

M :aston? Il est parti+ Jon !ent+ %Gersonne n'&tait /amais !enu r&lamer :aston

au ommissariat" Il passait ses /ourn&es dans la!itrine, le mufle enfoui dans un bas de nylon !ol& arit&"

Un aprs-midi, un !ieil omme entra dans le

maasin"M


67/176

M onsieur""" $e""" enfin, !ous tes bien s4r (uee bo5er est !ous ?

# ais, madame on reonna9t tou/ours sonien, omme le ien reonna9t tou/ours sonma9tre" %

Ft, en reardant :aston, il murmuradouement N

M 8'est-e pas, Sambo? %

e mufle enfoui dans son bas de nylon, leien ne bouea pas"Stup&fait, le monsieur demanda des pr&isions"

P3 me @&!enot a!ait-elle aet& son ien?.epuis ombien de temps?

arit& ne sa!ait pas mentir et n'a!ait pasen!ie d'apprendre"

Flle raonta l'arri!&e de :aston e elle"Guis elle !oulut t&l&poner au ommissariat

de!ant le monsieur, pour bien lui prou!er (u'elle

a!ait !raiment tout fait pour retrou!er le ma9tre de:aston"Soudain, elle eut une id&e"M


68/176

# Pui, e5pli(ua le !ieu5 monsieur de sonmme ton alme, sous l'aisselle droite, Sambo a unrain de beaut&""" %

arit& ferma une seonde les yeu5"e soir de son arri!&e dans leur !illa de a

Jaule, le bo5er s'&tait allon& sur le tapis de plae(ue lui a!ait install& ;!on" e petit aron s'&taitalors &ri& N

M aman, :aston est omme les randesdames sous ouis


69/176

$e mufle enfoui dam son bas de nylon, le chien ne bou%ea

*as.

BE


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arit& s'entendit interroer NM onsieur, !otre ien a!ait-il une laisse?

# Pui, en uir brun natt&" A l'int&rieur, ra!&edans le uir mais fort peu !isible pare (u'il a!ait lamanie de mordiller tou/ours ette laisse (u'il aimait

porter lui-mme, il y a mon adresse N M Herouet,BB, a!enue de la *&publi(ue, Saint-8aaire" %

Sur le bureau, omme a(ue /our, la laisse

a!ait l'air d'un petit serpent tran(uille"arit& la saisit, rearda l'int&rieur"Gres(ue illisibles, des lettres annonaient N

MHer ou t BB r e de la &pub i(ue Saint-8a aire" %Flle tendit la laisse au monsieur et ses l!res

artiulrent N

M 6'est bien normal"""


71/176

Ft elle tourna !ers l'omme son !isae si pOle"Il la rearda, posa la laisse sur le bureau, prit

une aise, aprs a!oir tir& le rideau de teral (uiisolait le bo5er dans son uni!ers, et demanda N

M adame, !ous !oule bien (ue /e !ouse5pli(ue? %

Flle n'a!ait (u'une en!ie, affreuse N (u'il parte,(u'il emmne :aston, trs !ite, (ue tout soit fini"

Flle se tut"M


72/176

eureu5 e lui, (ui a!ait, la maison, unefemme et un b&b&""" Sambo est rest& saement l-

bas, /e ne l'ai plus re!u""" Quel(ues mois plus tard,la /eune femme du !&t&rinaire mit au monde deu5

/umeau5""" 6e fut le drame de Sambo, (ui de!inttrop enombrant, aussi bien dans leur appartement(ue dans leur !oiture" e !&t&rinaire me l'a ramen&il y a une (uinaine de /ours""" %

me @&!enot &arta les bras".eu5 bras tristes, (ui a!aient l'air de dire, dansleur lanae de bras N

M @out ela est affreu5, mais nous n'yonnaissons pas de remde""" Guis(ue rien ne peutemper (ue :aston soit !ous""" %

e !ieu5 monsieur s'&tait le!&"Il appela une dernire fois NM Sambo+ Sambo, tu ne !eu5 pas re!enir? %e bo5er semblait sulpt& dans une &norme

soue de buis poli" Il en a!ait la riidit&,l'immobilit& absolue"

'omme dit alors NM adame, Sambo n'entend plus ma !oi5"""pare (ue Sambo a ess& d'e5ister, pare (ue, pourlui, /'ai ess& d'e5ister aussi""" %

C2


73/176

I rearda lonuement le ien, puis demanda NM 6omment l'appele-!ous, ar !ous lui a!e

donn& un nom, n'est-e pas?# Pui, on l'appelle :aston""" %e !ieu5 monsieur alla au bureau, prit la laisse,

la mit dans la main de arit& NM :arde-le,""" il a ess& de me onna9tre pare

(ue /e l'ai donn&" Il a!ait aept& son seond

ma9tre, mais (uand on me l'a rendu, /'ai eu beau luiparler, il n'a pas bou&""" omme si /e m'adressais un autre ien""" Ft il me reardait omme s'il neme reonnaissait plus""" 6omme si nous &tionsmorts l'un pour l'autre" %

arit& ne sa!ait (ue r&pondre"

Flle sa!ait seulement (u'une /oie immensel'abitait"e !ieu5 monsieur !enait de refermer la porte

du maasin sur lui, d&/ il &tait dans la rue"Flle n'eut (ue le temps d'appuyer ontre le

bureau son mine orps de si petite femme" .'un

bond fou, le bo5er se dressa de!ant elle, fou d'une/oie insens&e, fusant en /appements pareils desplaintes"

6ar le boneur et la d&tresse puisent au5mmes soures"

C=


74/176

Ft sa lanue, omme un iffon de soie ros&,balaya fr&n&ti(uement le !isae de arit&, o3oulaient deu5 rosses larmes"

*

* *

.epuis des ann&es, :aston sa!ourait a(ue

/our omme sa premire trane de far breton"6a(ue /our !&u prs de es amis (u'il a!aitsu trou!er lui-mme"

A!ant de fi5er son oi5, il en a!ait obser!&des M deu5-pattes %, au ours de ses promenades tra!ers Saint-8aaire"

'e5p&riene lui a!ait appris (ue la possessiond'une pOt&e (uotidienne ne suffisait pas pour treeureu5" Il fallait autre ose"

Quand le !&t&rinaire l'a!ait rendu sonpremier ma9tre, Sambo a!ait su (u'il ne resteraitpas e un omme dont la fantaisie a!ait d&id&

de lui, Sambo, omme on d&ide de donner untabouret ou une table dont on est fatiu&"Il a!ait reommen& loner boule!ards et

a!enues dans Saint-8aaire"Ft puis, un /our, il s'&tait arrt& de!ant e

C>


75/176

A )AF *PUSSF

maasin d'appareils &letri(ues" .ans la!itrine, il a!ait !u ette miniature de femme, (ui

s'affairait omme une fourmi sur une tarte au5fraises"

Au d&but, ela l'a!ait tellement amus&+ Il a!aitd'abord &prou!& une en!ie folle d'entrer tra!ers lalae pour bousuler ette amusante petite M deu5-

pattes %"

Ft puis, il a!ait reard& les yeu5 de e petitbout de femme, des yeu5 de la ouleur e5ate desnoisettes ueillies aprs la mi-ao4t, (uand le soleilles a teint&es de aramel un peu rou5"

6es yeu5 &taient assortis son omplet, lui,Sambo" .errire sa !itrine, elle s'&tait mise arraner une erbe de fleurs dans une /ardinire" Ila!ait lontemps reard& ses mains (ui dansaientd'un laWeul l'autre et il a!ait pens& (ue e serait

bien dou5 de sentir es mains-l /ouer a!e sespattes, a!e son dos, omme elles /ouaient a!e les

fleurs"Un lient &tait entr&" Gar la porte entrou!erte,Sambo a!ait entendu la !oi5 de arit&"

a !raie fie d'identit& d'un tre, 'est sa !oi5"Un ien sait ela" 6'est la seule fie (ui ne puisse

/amais tre tru(u&e lontemps"

C


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6ar les M deu5-pattes % sa!ent modifier leur!isae, la ouleur de leurs e!eu50 ils peu!ent,

pendant un instant, tenter de aner leur !oi5,mais e n'est /amais durable"

a !oi5, 'est le poste &metteur du 7ur"Alors Sambo &tait entr&, omme a!aient d4

entrer ses antres, il y a!ait des entainesd'ann&es, dans la demeure de leur oi5, en

poussant une porte du mufle"6'est probablement depuis e este de ourae

(ue le mufle des bo5ers reste un tantinet pliss& parl'effort"

CB


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*

* *

.epuis des ann&es, :aston !it pour ses amis"Une nuit, le lair de lune de!ait lui offrir une

amie M (uatre-pattes %"6ette nuit-l, :aston n'arri!ait pas trou!er le

sommeil sur son tapis de plae, ni sur le lit dearit&"Alors il a!ait reard& autour de lui"a fentre de la uisine &tait ou!erte"Ft les 7illets blans, eu5 (ui sont abill&s en

tutus de danseuses, sentaient tellement bon"

'air de la mer, ette rande respiration dulointain, !int /us(u' lui, a!e e rien de sel (uimouilla ses babines, et e rien d'iode (ui aaa ses

paupires"Jrus(uement, il trou!a intol&rable de sentir,

limit& par (uatre murs, mme peints en ros&, le

besoin de bondir (u'il &prou!a"e sable du /ardin le reut"Un bruit l'alerta, du Lt& de la rue" .e!ant la

porte de la !illa, on a!ait sorti la poubelle ommea(ue soir" a tte plon&e dans ette poubelle,une lonue forme blane s'affairait pour trou!er

maner"

CC


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a lune r&!&la :aston un orps de ienne,

lon, souple, a!e le /eu d&liat des Ltes, le poil(ui ondulait, parouru d'un frisson au ras de la

peau, oulant omme seule sait ouler la mer, /ustea!ant l'orae"

a tte sortit de la poubelle a!e, dans laueule, un os de !eau"

:aston la rearda une seonde, puis, trs bas,en dialete bo5er, dit ette errante de le sui!re"Il la onduisit dans le /ardin derrire la maison"

Sur la dernire mare de la uisine, il y a!ait lesaladier dans le(uel il a!ait laiss& sa !iandea&e"

a ienne trembla un peu, omme si, en elle,tout riait NM 6e n'est pas possible (u'un M (uatre-pattes %

ait pu laisser tout ela+ %aintenant (u'elle mane, le ne de :aston

respire l'air, autour d'elle"

Flle fleure le lare, l'&lan, la fuite, ause deette danse (u'elle ommene, tout en finissant leontenu du saladier"

Flle a peur"Flle a &t& abandonn&e par des esti!ants, (ui

ommettent e rime inoble N laisser, de!ant la

CD


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!illa lose /us(u' l'&t& proain, omme une!ieille sortie de bain inutilisable, le ien (ui les adistraits pendant l'&t&, le laisser l, ondamn& mourir de faim"

Flle rearda :aston, a!e ses yeu5 &laris,ern&s de misre, des yeu5 o3 s'allume l'Ome d'unetore, la tore de l'amiti&"

Hane ontre ane, sans a!oir &an& unson, ils anent, sans bruit, sans Ote, le portail dela faade (u'elle a esalad& pour entrer" Il pousse le

portail du mufle, passe, le maintient ou!ert ontreson &paule, pour (u'elle sorte"

Il onna9t une all&e perpendiulaire (ui onduit

diretement la plae"a plae, li!ide de lune, ourl&e d'ouate par le/eu bruissant des !aues" a plae d&serte etteeure-l"

a plae (ui, la nuit, entre le sable et l'orionde!ient un &trane royaume (ui semble attendre

son roi".&/, :aston et l'inonnue ont re/oint le sable,enore tout mouill&, tout alourdi de la !auedesendante" e sable (ui ardera, /us(u'au matin,sur les in( Rilomtres de la plae, l'empreinte deleurs bonds"

CE


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Au matin, ;!on, le premier le!& pour r&!iserses ompositions, ne retrou!a pas :aston sur sontapis de rabane"

Un /appement dou5 lui fit sine de rearderpar la fentre"

Sur l'esalier de la uisine, entre les plates-bandes d'7illets blans, :aston se tenait bien droit,bien fier, et d&sinait du museau sa ompane,

toute blane, toute dansante de rainte"M )amille, urla ;!on, :aston !ient nouspr&senter sa fian&e+ %

Ft la famille arri!a, a!e des yeu5 oulisses desommeil, mais son 7ur bien ou!ert tout e (ui

pou!ait onerner :aston"

DK


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.&/ le lait (ui de!ait ser!ir au petit d&/eunerde la famille emplit deu5 bols (u'on plaa polimentsur le dallae, de!ant aun des fian&s"

Ils se reardrent, burent une br!e or&e, etse reardrent enore a!e des yeu5 o3 dansaientdes !aues d'or, peut-tre pare (ue le lait &taite5(uis, peut-tre pare (ue les 7illets sentaient

bon, peut-tre pare (ue tous es !isaes (ui les

reardaient &taient dou5 leur 7ur"e soir, au retour de Saint-8aaire, rander&union de famille, a!e amie, la maman dearit&, (ui !enait pour passer la soir&e, ar '&tait

/ustement son anni!ersaire"Flle abitait trois !illas plus loin, et les enfants

l'adoraient"Au moment o3 se le!rent les oupes enl'onneur des soi5ante ans (ue amie portait si

/oyeusement, Her!&, le plus /eune, entra, en tenantpar un beau ollier tout neuf la fian&e de :aston0il alla sa amie et annona N

M amie, pour ton anni!ersaire+ %;!on a/outa"M amie, le rand onseil de famille a !ot&

ette d&ision N nous t'offrons omme adeau

D1


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d'anni!ersaire Spuma, fian&e de notre ami:aston0 on l'a appel&e Spuma, pare (ue demain'est ma omposition d'italien et (ue, dans ettelanue, Spuma sinifie M fum&e %, et (u'elle danseomme une fum&e, rearde""" %

Au milieu d'eu5, Spuma dansait, sur ses pattessi fines, a!e son orps (ui a!ait /e4n& depuis dessemaines"

M on .ieu, s'&pou!anta amie, mais /e""" /ene""" enfin, !ous omprene"""#


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A )AF *PUSSF

@otoe, la !ieille !oiture, s'arrtait d'aborda!ant de rallier le domiile familial"

.'a !enait d9ner a!e son fian& et la famille,puis, ensemble, ils partaient sur la plae, tou/ourssur!eill&s par ;!on"

;!on, (ui a maintenant (uine ans"Il tra!aille ferme pour pr&parer la arine au

lon ours"

6omme il est inapable de faire (uel(ue osede mau!ais, il est onfiant, il roit les autres lairsomme lui"

Ses parents, bousul&s de tra!ail, n'ont /amaisle temps de s'ouper de ses fr&(uentations"

:aston aime ;!on, pare (ue ari t& l'aime,alors ;!on fait partie de l'uni!ers sar& de :aston"

;!on, 'est drLle, se sent mal l'aise depuis unmoment, dans un orps trop important pour lui" Ilse l!e a(ue matin a!e des /ambes et des bras(ui lui paraissent trop lons, des membres dont il

n'a pas l'abitude"Une fi!re de roissane le rend malade depuisune semaine"

:aston l'obser!e sou!ent" arit& ne !oit passon fils, tant elle est oup&e par son ommere

D=


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et ses &ternelles &ritures" ais :aston !oit passer;!on, tou/ours a!e le mme aron, plus O& (uelui, un aron au5 lons e!eu5 oiff&s en essuie-lae" Il re/oint a(ue soir ;!on sur la plae(uand elui-i sort :aston et .'a"

Un aron (ui rearde !os souliers (uand il!ous parle"

Jien s4r, :aston de!rait tre ontent d'errerbien plus lontemps sur le sable, en ompanie de.'a, pendant (u';!on et son opain s'assoient surla plae et se raontent des oses"

6e opain s'appelle Antoine":aston rLde autour d'eu5, sans /amais

s'&loiner omme il le faisait aupara!ant"

D>


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.'a a beau ommener !alser sur le sable,au point (ue le sable !ole omme s'il !oulaitre/oindre les nuaes, :aston fait entendre un dou5ronement, (ui e5pli(ue sa fian&e (ue lede!oir passe a!ant la /oie de la fuite"

Antoine, (u';!on appelle @ony, /ette des aletsbien loin pour (ue le ien aille les erer

omme il le faisait a!e arit&, mais e @onypourrait bien lui laner tous les alets du monde,mme toutes les Ltelettes du monde, :aston prendun air totalement idiot et reste immobile lerearder, droit dans les yeu5"

6omme s'il a!ait pris raine dans le sable,

entre les deu5 arons"@ony le d&teste"M 6e sale ien, on /urerait (u'il reste l pour

&outer e (u'on dit""" .'ailleurs, il a une ueule defau5 t&moin""" %

;!on proteste de plus en plus faiblement, ar

@ony le traite de amin, de mLme"M Jon, a !a, /'ai ompris""", dit @ony, tu n'aspas onfiane en moi, ds (ue /e te demande 1-emoindre tru sans importane, tu te tais,""" on dirait(ue tu te m&fies de moi" .ans es onditions, tu

penses, /e file""" %

D


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-aston rade autour d'eu, sans amais s'"loi%ner.

DB


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pe sous-marine, dont il a!ait tellementen!ie depuis lontemps" Ils ont fait au/ourd'ui unereette formidable N le rlement de septon&lateurs, li!r&s depuis un mois, de uitt&l&!iseurs et de trois uisinires &letri(ues"

e soir, pour fter e samedi manifi(ue, arit& d&ide d'emmener toute la famille !oir un film

am&riain au Gouliuen";!on annone (u'il doit r&!iser sa ompositiond'istoire et n'a don pas la possibilit& d'y aller"

Fn riant, aman remar(ue NM @u sais, ;!on, s'il n'y a!ait pas :aston et

.'a pour rester a!e toi pendant (ue tu !as

tra!ailler, /e ne te laisserais pas seul""" %a famille est partie";!on est all& retrou!er @ony sur la plae,

omme les autres soirs" :aston ne esse de rLderautour des deu5 arons"

M .is, propose ;!on, on peut rester un peu plus

tard, ils ne !ont pas rentrer de bonne eure""" %@ony proteste NM Allons, tu !ois bien (ue /e ne suis pas de

mau!ais onseil""" $e ne !eu5 pas (ue tu restes

DD


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ouloir, le ien est don inapable d'entreromme il le !oudrait e la /eune femme"

;!on est !ite desendu" Il passe par le /ardinen franissant de deu5 bonds l'esalier de lauisine"


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Une fration de seonde, le ien desserre son&treinte"

a main de @ony a pu aner sa poe"Soudain, un urlement &!entre le silene de la nuit"

:aston, bless&, rassemble tout e (ui lui restede !ie afin de maintenir sous son poids @ony (ui sed&bat pour essayer de fuir"

@entant d'aspirer une dernire bouff&e d'air,

:aston ou!re une ueule d&mesur&e, puis dans unspasme il la referme sur la ore de @ony (ui batomme un 7ur d'oiseau"

A!e des mains tremblantes, arit&, (uiarri!e /uste e moment, enl!e douement duflan de :aston la lame (ue @ony a r&ussi planter

(uand le ien a relO& son &treinte pour ob&ir ;!on"aintenant, de :aston, il ne reste plus rien,

(ue son beau omplet rou5"Alors arit& desserre les ros de :aston de

la ore de @ony o3 nul oiseau ne bat plus"

Andr& @&!enot demande ;!on s'il onna9te aron";!on ou!re la boue, omme pour rier NM Pui, '&tait mon meilleur ami+ %ais il rearde :aston"

E1


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:aston, si inroyablement lon, allon&maintenant sur son tapis de plae"

:aston (ui est mort pour (u';!on apprenne se taire" Gour (u'il apprenne de!enir une rande

personne, (ui sait fermer la boue sur sonarin"

Alors, ;!on fait M non % de la tte"Ft il rearde, a!e des yeu5 pleins de larmes,

:aston (ui !ient de lui apprendre de!enir unomme".ans un rand silene, .'a entre, et !ient

s'alloner au milieu d'eu5, tout au lon du orps de:aston"

E2


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AURORA

E=


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P" %##' $--##' #%0

E>


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I ; A


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dont personne ne pensait ou!rir les !olets"es autres enfants de son Oe n'aimaient pas

beauoup /ouer a!e elle, pare (ue, n'est-e pas,pour /ouer la marelle, au5 billes, au endarme etau !oleur, on ne peut pas abiter dans une maisonau5 !olets los"""

Alors elle /ouait a!e elle-mme"Flle s'in!itait /ouer dans un royaume (u'elle

s'&tait in!ent&" Flle s'y in!itait seulement les /ourso3 elle a!ait bien tra!aill& en lasse, pare (ue eroyaume &tait un !rai paradis" onella sa!ait (u'ilfaut m&riter le paradis, il ne !ous est pas offertomme ela, ratuitement"

Son paradis &tait une prairie o3 la terre a!ait de

lons e!eu5 (u'on appelait erbes et des bras (ui!ous tendaient parfois des fruits0 es bras, on lesappelait pommiers"

Flle &tait eureuse au milieu de es mer!eilleso3 personne ne lui disait, omme en r&r&ation N

M Gour(uoi tes yeu5 ne te ser!ent-ils rien? %

Flle !i!ait des eures si e5traordinaires(u'elles &taient omme des fruits, tant elleslaissaient au5 mains, au5 dents et au 7ur deonella un parfum sur&"

EB


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Gare (ue, dans ette prairie, il y a!ait tout unmonde seret d'animau5"

Ft tous a!aient une immense tendresse pouronella (ui, /amais, ne leur disait un mot"Seulement, omme /amais la petite fille n'&taitdistraite par les imaes (ue lui aaient ses yeu5,elle pou!ait &outer !i!re ses amis !tus de

plumes, de poils, d'&aill&s ou de peau"

Flle les aimait"Ft aimer, 'est a!ant tout M &outer !i!re %l'tre (u'on aime" '&outer se mou!oir, l'&outerrespirer, l'&outer parler, l'&outer se taire"

Flle sa!ait les &outer si parfaitement (ue sesamis oubliaient bientLt sa pr&sene" Ft les btes se

parlaient entre elles, librement, omme si personned'autre (u'elles ne se trou!ait dans la prairie"Alors se produisit une ose &trane"Une ose (ui pourrait arri!er aun de

!ous si !ous sa!ie aimer, 'est--dire &outer"onella r&ussit parler !re, !eau, rapaud,

ouleu!re, ttard" e /our o3 elle Lta du pied de la!re une affreuse &pine noire (ui la faisaittellement souffrir, ela ne !eut pas dire (u'elle dit M---- %, non, elle se mit aleter

EC


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omme le font les e!rettes, (uand ellesemportent, dans le sa de nylon ros& de leur !entre,le o4ter de leurs b&b&s"

.ans un orestre, le !iolon, le piano, le!iolonelle doi!ent /ouer en aord, n'est-e pas?Pn dit (u'ils doi!ent M synroniser % leur /eu"

F bien, onella, sans (u'on le lui e4t appris,a!ait ompris (u'il fallait M synroniser % sa

respiration, sa !oi5, ses pas, a!e eu5 de ses amis,si elle !oulait tre admise par eu5 omme une desleurs"

e soir o3 elle r&ussit sortir la patte du roue-ore du pie (ue le fermier a!ait pla& sur laaie, e /our-l, le roue-ore lui permit de fi5er

sur sa patte une allumette, de l'attaer a!e unbrin de paille et de masser sa patte meurtrie" Ilaepta tout ela, pare (ue, en lanae roue-ore, onella disait tout bas N

M $e t'aime tant (ue /'ai mal ta patte et tapeine est ma peine pare (ue tu es mon ami" %

Un /our, sa ma9tresse d'&ole lui dit NM onella, un Grine indou !ient parfoispasser (uel(ues /ours Suresnes, dans un rand

ED


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Oteau, en amenant des animau5 de son pays"Il a entendu parler de toi" Pn lui a dit (ue tu sa!ais

parler tous les animau5" Il demande si tu !eu5bien (ue /e te onduise e lui, pour onna9tre sesoiseau5" %

@oute la lasse fit NM P+ o+ l, l, elle en a de la ane,

onella+ %

'institutrie ontinua douement NM Seulement, tu sais, onella, e sont desanimau5 sau!aes""" tu n'auras pas peur? %

es deu5 &tans de!inrent immenses ommedeu5 o&ans, les alues !ertes y flottrent a!e desreflets de soie, et onella demanda, a!e surprise N

M Geur de (uoi, madame? (ue les animau5manent le Grine? %@oute la lasse ria NM Hou+ (u'elle est bte, elle omprend rien,

ette fille-l+ %onella s'assit et baissa la tte pour (ue le flot

noir (ui lui ser!ait de e!elure ruisselOt sur son!isae afin d'en aer la roueur"e soir, la ma9tresse !int la erer, lui mit un

ruban ros& dans les e!eu5, la prit par la main etla fit monter dans son auto"

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e Grine dit onella en lui mettant son!erre dans la main N

M Jois, petite fille, e (ue /e !iens de mettredans ta main est oup& dans un roseau, ela formeun !erre""" %

Flle appuya ses l!res tout douement sur lebois et but en &outant l'eau anter dans e roseau(ui a!ait !&u une !ie d'arbre dans un pays o3

!i!ent les lotus"Flle eut en!ie de demander au Grine s'il !i!aitdans un palais, puis(ue ses amarades lui a!aientdit de le demander"

ais le Grine lisait dans les er!eau5 ommeles enfants lisent les randes lettres sur leur

alpabet"Il dit tout bas, pour elle toute seule NM 8on, petite fille, /e ne !is pas dans un palais,

/e !iens du @ibet, /'ai pass& deu5 ans dans unea!erne sur la pente de l'Himalaya, une a!erne

pleine de neie""" %

Il fallait absolument (u'elle demandOt desd&tails sur la faon dont il !i!ait, sans ela sesamarades la ronderaient demain en lasse"

M .ans une a!erne? ais pour maner, !ousallie un supermar&?

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A )AF *PUSSF

# Getite fille, il n'y a pas de supermar&sur les pentes de l'Himalaya, r&pondit le Grine en

riant, /'ai !&u pendant deu5 ans en frottant deu5pierres l'une ontre l'autre # /e reueillais ettepoussire dans un peu de neie #, ainsi /e bu!aiset /e maneais"

# P+ dit onella, !ous n'a!e pas de sous"""oi, dans ma tirelire, /'ai trois frans, /e !ais !ous

les apporter demain"""# Getite fille, /'ai parta& toute ma fortune

entre les ens de mon pays, pare (ue es ensa!aient faim""" %

onella prit la main du Grine, omme onueille une fraise m4re, a!e pr&aution, puis yappuya sa /oue, sans rien dire"

Il sentit (ue ela sinifiait (u'elle sinait a!elui un pate d'alliane"

Autour d'eu5, maintenant, femmes et ommeslanaient de petits ris, o3 on de!inait un peu

d'effroi".ans la salle, trs peu &lair&e, !olaient, au rasdes e!eu5, des oiseau5 dont les ailes dessinaientsur l'&ran blan du plafond, une sorte de filminsens& et in(ui&tant"

e Grine e5pli(ua N

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&tait sans limites, omme tout e (ui n'e5istepas"

Flle sortit du salon, alla dans une !aste serre etsentit tout oup (u'un animal de!ait se trou!er l"

e Grine la sui!ait d'un peu loin"Il s'approa NM Grends arde, petite *eine, ar 'est un

fauon trs sau!ae, (ue personne n'a pu dompter"""$e dois le remettre en libert&, n'y toue pas,/'aurais si peur (u'il te fasse mal" %

@rs bas, onella supplia NM onsieur le Grine, s'il est sau!ae, 'est (ue

personne n'a su lui parler dans son lanae"""


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0lors Monella avan1a doucement.

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e fauon la rearda enore"'or de ses prunelles de!int fluide, puis

s'attendrit, omme si des larmes y tremblaient"onella tendit douement sa main droite, (ue leGrine a!ait ant&e d'un ros ant de uir pour (ueles serres du fauon ne ris(uent pas d'entrer dans sa

peau fraile"e fr&missement de feuilles aress&es par le

!ent !i!ait tou/ours sur les l!res de l'enfant"'oiseau ris(ua une patte, puis l'autre, sur la mainsi frle" Alors onella, de sa main aue,d&boutonna l'enolure de son pull, d&ou!rit sonou et e5pli(ua, en lanae oiseau, son nou!elami, (ue '&tait l l'abri le plus tendre, le plus tide,

(u'elle lui offrait"Alors elle rapproa sa main pour permettre l'oiseau d'atteindre son ou"

Il &tait tout ontre son !isae"e Grine !enait d'entrer" Il resta fi&, n'osant

faire un pas"

'oiseau tendit sa tte et !int se blottir ontre leou de l'enfant" Il appuyait son front, la faon des/eunes e!reau5, en essayant de se faire un niddans ette /eune air aude, o3 la !ie battait sousla arotide"

1KC


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onella a!ait liss& sa main aue dans elledu Grine, et elui-i l'entra9nait dans le salon, pourre/oindre les autres"

@ous s'e5lamrent"Un frisson subit parourut l'oiseau"e Grine dit onella NM Il s'appelle Aurora"


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M Au fond, e n'est pas tellement diffiile defaire e (u'on !eut de et animal""" %

Ft elle tendit son inde5 !ers le rapae"Fn une fration de seonde, le be s'abattit sur

le doit, y p&n&tra".&/, onella a!ait emmen& son ami"M Getite *eine, /e !eu5 t'offrir Aurora, tu !as

l'emporter" %

Une /oie folle emplit le 7ur de onella, lefaire &later omme un ballon"ais en mme temps, elle entendit au-dedans

d'elle-mme une petite !oi5 ra!e, ette petite !oi5ra!e (u'on appelle la M onsiene %"

Une petite !oi5 (u'on n'aime pas sou!ent

entendre, pare (u'elle ne nous dit pas tou/ours desoses amusantes"Ft ette petite !oi5 ra!e uota NM Jien s4r, e serait mer!eilleu5 d'a!oir Aurora

e toi,""" dans la pie (ue tu abites a!e tamaman""" Une pie, une seule, pour un fauon (ui

a l'espae pour domaine, tu le ondamnes semeurtrir les ailes ontre les murs""" Ft puis, a!e(uoi ateras-tu ette !iande roue dont il fait son

petit d&/euner? Alors (ue ta maman a tellement demal te payer ton bifteR (uotidien?

1KE


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6rois-tu (ue tu !as lui donner une preu!ed'amour en le r&duisant ta petite !ie? %

onella rele!a ouraeusement la tte"Flle &arta la masse sombre de ses e!eu5

pour faire fae son arin" )aire fae omme unsoldat, et elle murmura tout bas, en tendant auGrine les deu5 &tans paillet&s d'or o3 se fieaientles alues !ertes N

M onsieur le Grine, meri de !ouloir medonner Aurora""" ais /e ne !eu5 pas"""# Gour(uoi ? interroea douement le Grine"# Gare (ue /e l'aime""" %Un rand silene !int s'installer entre eu5,

11K


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omme une nappe de brouillard, un brouillard'(ui plantait aun des ils de onella uneoutte d'ar-en-iel"

e Grine ne posa plus auune (uestion"A tra!ers la nappe de brouillard du silene, la

petite fille sentit (u'il prenait sa main, et il appuyalonuement ette main sur son front"

M @u es une !raie *eine, onella""" %

Flle ne sa!ait pas du tout si elle &tait une !raie*eine, et a lui &tait totalement &al" Flle sa!aitsurtout (u'elle a!ait une immense peine de de!oirrefuser et oiseau (ui a!ait su prendre une telle

plae dans son 7ur"M onella, ii, tu es e toi, tu pourras !enir

(uand tu le !oudras pour re!oir Aurora""" %a petite fille retint dans les siennes la main duGrine et dit N

M oi, /e ne peu5 pas aepter Aurora, pare(u'il serait maleureu5 e nous,""" mais Auroram'aime aussi""" et il ne !a plus pou!oir aepter de

!i!re sans moi""" %e Grine demanda NM ais, petite *eine, (ue !a-t-il faire alors?

# S'en aller"""# S'en aller o3? %

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.epuis (u'elle &tait au monde, onella&outait !i!re les autres, et elle sa!ait (u'on nede!ait pas tou/ours se poser des (uestions proposde e (ue les autres faisaient"

Flle r&pondit NM S'en aller o3 !ont eu5 (ui ont de la peine"""

# ais, dit le Grine, tu !as dans et endroitaussi, puis(ue tu as de la peine?

# 8on, /'ai de la peine, une peine plus auteet plus rosse et plus lourde (ue moi""" Seulement,moi, /'ai une maman, alors /e !ais emmener ma

peine la maison, maman !a me rearder, elle meprendra dans ses bras et les mains de son 7urm'aideront porter ma peine"""

# onella, tu re!iendras !oir Aurora ii, /e tele promets""" Il ne pourra partir, /e fermerai lesportes et les fentres, et dans (uel(ues/ours, /e le sortirai, mais ena9n&""" %

Flle fora ses l!res sourire, mais ommeelle a!ait en!ie de pleurer, sa boue prit la laide

forme d'un D oriontal (ui s'&tirait drLlement !ersses oreilles"Ft elle ne dit rien, pare (u'elle sa!ait (ue plus

les randes personnes sont sa!antes, plus il y a deoses simples (u'elles inorent"

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Ft (u'elles s'enttent ne pas !ouloiromprendre"

Son institutrie la reonduisit e elle"Ft le Grine s'assura (ue toutes les fentres et

les portes du salon &taient bien loses, a!ant d'allerse ouer"

Aurora, immobile sur son peroir, &tait rest&tourn& !ers la porte o3 a!ait disparu onella"

Il fi5ait ette porte de ses yeu5 immenses, o3on a!ait l'impression de !oir le soleil- se ouersur la mer, dans un /aillissement d'or"

* * *

e lendemain matin, en se le!ant, le Grine!oulut aller !oir son fauon"

Il entra dans le salon, o3 fentres et portes&taient rest&es erm&ti(uement loses"Sur le peroir, il y a!ait seulement un tout

petit tas de plumes" @out petit"es plumes &taient rest&es l"""ais le 7ur d'Aurora &tait parti"

Il n'a!ait pu supporter le d&part de elle (ui,pour la premire fois de sa !ie, a!ait su l'aimerasse pour lui faire onfiane, pour lui offrir l'&tan!ert de ses yeu5, sans raindre (ue son be entrouble l'eau tendre" 6elle (ui l'a!ait aim& asse

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ET QUE A SAUTE!

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P" P#)#-& &' C#'&"$%& R$$"&0

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I;A


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/ournaliste (ue son /ournal en!oyait un peupartout dans le monde, et un mainate"

Un mainate? un oiseau parleur, (ui r&ussit nonseulement imiter de faon alluinante la !oi5 etles intonations des ens, mais (ui a, parfois, le donrare de M penser %, e (ui lui permet de faire desr&fle5ions fort propos"

e mainate de $immy a!ait un be (ui

paraissait ain& dans la peau d'une mandarine et,en reardant l'oiseau, tu aurais !raiment ru (u'ils'&tait roul& dans un ar-en-iel tant ses plumesa!aient la lumire iris&e dont est tapiss&e lao(uille des u9tres"

Quand $immy dut (uitter le Qu&be a!e ses

parents pour se rendre Garis en passant par 8eX;orR, il &tait trs anoiss& l'id&e (ue, la douane,on pourrait refuser de laisser passer .oody, sonmainate"

Glus de trente fois par /our, il abituaitl'oiseau rester immobile, dans la rande poe

int&rieure de sa !este, et il onluait a(ue s&anepar un NM )ais le mort, e !ieu5+ Je ousu, ein+ %

e /our de l'arri!&e 8eX ;orR !int enfin"A la douane, ils tombrent sur un employ&

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(ui a!ait d4 s'&orer les eni!es en sebrossant les molaires, ar il semblait d'une umeuraffreuse" Il n'en finissait pas d'&pluer leurs

papiers" .&/, il a!ait retourn& plus de di5 fois,dans ses randes mains souponneuses, la arte de

presse de papa" .ans sa poe, $immy sentait (ue.oody s'&ner!ait" Au moment o3, pour la troisimefois, le douanier demanda N

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Alors se sou!enant de l'e5pliation (ue, plusde ent fois, il a!ait entendu son petit ma9tre

r&p&ter ses opains, l'oiseau, sortant la tte, dit audouanier, d'un ton entil N

M 6'est pas un perro(uet, (uelle orreur+ 6'estun mainate, ela n'a rien !oir omme rae, mon

petit !ieu5+ %Ft omme le douanier, &tonn&, restait

silenieu5, l'oiseau lui ria, du ton (ue prend unamarade de r&iment pour aborder un autreamarade de r&iment, !int ans aprs leur sortiede la aserne N

M Hello+ $immy, fais pas le m&ant+# P+ fit l'omme en s'&poneant le front,

!ous pou!e l'emmener a!e !ous, e n'est pas unperro(uet, ni un""", omme il dit, 'est un !raisorier, il a de!in& (ue /e m'appelle $immy+ %

6ar, par un oup de !eine insens&e, le douaniers'appelait omme a"

A!ant de (uitter les U" S"A", les parents de$immy a!aient !oulu re!oir des amis (ui abitaientdans di!ers tats et a!aient /u& pr&f&rable de ne

pas emmener .oody"A son retour 8eX ;orR, la !eille du d&part

pour Garis, $immy &tait all& r&up&rer son ami,

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(u'il a!ait onfi& un amarade dont le pretenait un restaurant franais 8eX ;orR" Il s'&taitfort amus& du nou!eau !oabulaire de son mainate(ui, tout moment, riait N

M Un steaR pour deu5, et (ue a saute+ %e /our o3 toute la famille (uitta l'Am&ri(ue,

.oody se montra beauoup plus raisonnable aupassae de la douane et resta silenieu5 dans la

poe int&rieure de son petit ma9tre"Une fois install& dans l'a!ion, l'enfant ou!rit sa!este pour laisser plus d'air son ami" Grs de$immy, on a!ait pla& un amin de son Oe,insupportable, (ui remuait sans r&pit" .ans lefauteuil, de!ant, se trou!ait une !ieille dame dont il

!oyait l'e5traordinaire e!elure blane bouer ses moindres estes"Ils &taient peut-tre partis depuis une eure

(uand l'a!ion ommena danser s&rieusement"Une !oi5 nasillarde annona, en trois lanues, (ueles !oyaeurs ne de!aient pas s'in(ui&ter, (u'on

tra!ersait simplement plusieurs trous d'air"Jrus(uement, ) a!ion pi(ua du ne et l'on eut!raiment la sensation (u'on allait s'&raser sur lesol" a !ieille dame se mit urler N

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M on .ieu, ma dernire eure est arri!&e+ %Grs de $immy, le amin rona N M Flle pourrait setaire, elle-l, elle finirait par nous faire peur+ %

6omme trois nou!eau5 trous d'air !enaientd'imposer l'appareil une danse fort peu ar&able,la !ieille dame reommena ses lamentations".ans l'a!ion, une ertaine anoisse r&nait"

Alors, se sou!enant des prases (ue, pendant

un mois, il a!ait entendu r&p&ter dans le restaurantneX-yorRais, .oody lana brus(uement en imitant s'y m&prendre la !oi5 aiuY de la !ieille femme N

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M Une dernire eure pour la dame, et (ue asaute+ %

Aprs une seonde d'aurissement, e fut unfou rire &n&ral, et personne ne s'effraya plus destrous d'air (ui sui!irent"

*

* *

A Garis, $immy mena la !ie de tous les arons

de di5 ans" Ft .oody mena elle d'un roi" Sone5traordinaire intelliene lui !alait l'admiration etla tendresse de tous eu5 (ui l'approaient"6omme son pre le lui a!ait offert 8oYl, $immydisait sou!ent son mainate N M @u es !raiment undon du 6iel+ %

$immy se lia a!e *oer, un amarade dely&e, (ui !enait trs sou!ent e lui" 6omme e*oer n'arri!ait pas se d&brouiller tout seul dansses problmes, $immy, fort dou&, l'aidait

patiemment a(ue aprs-midi s'initier latra&die des robinets et des trains (ui se ourent

aprs" *oer n'y omprenait /amais rien" Alors, aubout d'une eure, $immy se mettait donner unoup de poin sur la table # e (ui r&!eillaittou/ours .oody # en riant N

M @oi, alors, e (ue tu peu5 tre loe+ %

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.e!ant l'air !e5& de son amarade, il a/outaiten riant entiment"

M @u sais, au fond, les loes, 'est trs /oli,a!e (uatre loes omme toi, on ferait un beauarillon+ %

Un soir, papa et maman donnrent un d9ner enl'onneur d'un ministre dont papa parlait depuis unmois" Gapa a!ait (uel(ue ose de trs important

lui demander, et maman a!ait fait !enir des platsruineu5 de e un traiteur"Pn a!ait e5pli(u& $immy et .oody (u'ils

maneraient la uisine, pare (ue M les enfants nepou!aient pas assister un rand d9ner %"

Pr .oody ne supportait /amais d'tre tenu

l'&art" .epuis le potae, il r&p&tait $immy NM II est !e5&, le pau!re .oody, il est !e5&+ %$immy, ne pou!ant tol&rer de le !oir triste, le

fit passer furti!ement dans le salon, (uand leser!eur eut le dos tourn&"

Au d&but, .oody resta silenieu5, per& sur la

/ardinire dont les laWeuls le aaient"Aprs le d9ner, o3 tout a!ait fort bien mar&,papa !oulut faire admirer au ministre di!ers ob/etsrares (u'il a!ait rapport&s de ses !oyaes"

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0u d"but, Doody resta silencieu, *erch" sur la ardini(re.

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il lui montra une loe de brone (ui !enaitde 6ine, une loe dont le son &taite5traordinaire"

e ministre admira NM 6'est trs /oli, ette loe""" %Alors, de la erbe de laWeuls sortit une !oi5

(ui affirma, dans un &lat de rire N# P+ oui, 'est /oli une loe, a!e (uatre

omme toi, on ferait un beau arillon+#


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Ft, si tu !eu5 enore me roire, le train arrirede $immy apprit (u'une lae la !anille, a

pou!ait donner trs aud (uand mme+"""

* *

Une ousine de $immy &tait !enue abiter e

lui" 6ette ousine, nomm&e :ilou, a!ait fait laonnaissane d'un aron (ue ses parentsn'aimaient pas du tout, et (u'ils lui a!aient interditde !oir"

Un /eudi aprs-midi, la maman de :ilou

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t&l&pona sa fille, e $immy, pour luidemander de !enir d9ner"

M $e ne peu5 pas, aman, r&pondit-elle, ar /'aima omposition de mat pr&parer, et /'ai mmerefus& de sortir a!e des amies de ma lasse pourrester ii faire mes r&!isions+ %

.errire elle, la !oi5 sonore de .oody, (ui lad&testait, lanaN

M Hello+ 6&rie+ %Au bout du fil, la maman s'indina NM :ilou, omment peu5-tu mentir ainsi+ $'ai

reonnu la !oi5 de e aron (ue /e ne !eu5 pas(ue tu !oies+

# ais, aman, s'&ner!a la /eune fille, /e te

/ure (ue /e suis seule, 'est e sale oiseau""" %Alors, indin& de se !oir trait& ainsi, .oodya/outa d'une !oi5 tendre, ette r&fle5ion (ue $immyfaisait di5 fois par /our sa ousine (uand ils se(uerellaient N

M 6rois a, ma re, bois de l'eau sur&e, et

surtout a!ale la uiller+ %:ilou dut supplier sa mre de !enir e$immy pour se rendre ompte (ue '&tait bienl'oiseau (ui a!ait parl&"

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8/10/2019 IB Drouet Minou La flamme rousse 1968.

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