IB Armandy André Le trésor des îles Galapagos 1960.doc

8/10/2019 IB Armandy Andr Le trsor des les Galapagos 1960.doc

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Andr ARMANDT

LE TRSOR

DES ILES GALAPAGOS

DEUXjeunes gens, Maxence et Didier, ainsique Madge, une jeune fille qui ils ont sauv lavie, se tiennent comme fascins l'entre d'unegrotte !ls l'ont enfin trouv, le fa"uleux trsor #

Mais ne sont$ils %as, du m&me cou%,tom"s dans un %ige( !ls ont de "onnes raisonsde se le demander

)'aventure avait commenc l$"as, en*rance, dans une fivre jo+euse Maxence avait%our son %etit +act le Grbe l'amour que lesvrais marins %ortent leur "ateau et, com%renantqu'on voulait le lui ravir, il avait dcid del'emmener loin, trs loin -ourquoi %as larecerce d'un trsor(

.lors Maxence et Didier, entousiastes,ont travers tout l'.tlantique et se sont enfoncsau c/ur du -acifique, jusqu' une 0le dserted'un arci%el %resque ignor du reste du monde,les ala%agos )e trsor est sous leurs +eux ilne leur reste qu' le ramener "on %ort

3amais, %ourtant, ce trsor ne seraem"arqu 4ien %lus, jamais les trois jeunes gensne reverront le Grbe. Et sur l'0le dserte, sansvivres, sans eau, sans es%oir de secours, ilscommencent lutter %our survivre

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ADR ARAD.

LE TRSORDES ILES GALAPAGOSILL/STRATIOS DE 0!-P! ARIEL

1AC1ETTE

#*)

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Ta2le de ma&i3re

! )a menace 8!! )a grande dcision 18

!!! Un %etit vieillard insignifiant 28!9 Un %assager %resque clandestin 559 3ournal de "ord 72

9! )a %assagre 7:

9!! Etrange accueil ;89!!! Un d0ner mouvement de 16ts %assionnants de l'aventure,

dit MaxenceL Et maintenant, si nous allions d0ner( suggra Didier 3e

meurs de faim CZ !ls se levrent Devant la %orte du restaurant, Maxence %rit

le "ras de son ami

B Fi nous d0nions au Kam%agne( dit$il u'en %enses$tu(L 3e %ense que c'est une excellente ide, r%ondit DidierL Ootre dernire soire en *rance, ajouta Maxence en

%oussant la %orte !l faut la f&ter dignement# C:#;! Car&e indi7uan& le >ond de mer!

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de Kura"ec, il ne s'ag0t que d' B un joujou d'tagre grerdans une "outeille C Mais ils aimaient tant celui qu'ils n'avaientjamais cess d'a%%eler le B commandant C #

Ke%endant, ce matin$l, les deux matelots n'taient %as detrs "onne umeur Kura"ec, un "alai la main, B "riquait C le%ont Etcto, avec un ciffon, astiquait les cuivres

B uel mtier# C grommela Kura"ecEtcto secoua la cendre de sa %i%eB Gn n'est %lus des matelots# rencrit$il Gn est %resque des

terriens 9oil au moins deux mois qu'on n'a %as navigu #L- Fi Na continue, fit Kura"ec, moi je mets sac terre

L Moi aussi, grogna Etcto M&me que, quand je verrai lecommandant C!! s'arr&ta net de %arler en a%ercevant un +ou+ou qui se

dirigeait vers l'anse du -rieur oI le Grbe tait au mouillageB 3ustement, le voil# C souffla$t$il)e +ou+ou, conduit %ar un gamin du %ort, avanNait

ra%idement Maxence se tenait l'avantDs que la %etite em"arcation eut accost, Maxence donna

une %ice de monnaie au gamin -uis, avisant Kura"ec et Etctoqui gardaient une ex%ression ferme, il leur dit

B .ideJ$moi CEt il leur tendit sa cantine et celle de Didier en ajoutant B .lleJ d%oser cela dans la ca"ine C!l se tourna vers le gamin B Aoi, attends encore ici quelques instants C

!l rejoignit les deux matelots dans la ca"ine asseJ vaste quiservait de salon et de salle manger et dont les coffres contenaientaussi des coucettes Kura"ec et Etcto le regardaient, tonns

B Mes amis, leur dit Maxence, le Grbe a%%areille ce matin%our une traverse de %rs de deux mois et qui ne sera %eut$&tre%as sans %ril C

)E AEFG DEF !)EF .).-.GF

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Kura"ec et Etcto gardaient leur ex%ression fermeB K'est %eut$&tre qu'on va faire des rgates Kannes(suggra tout de m&me Kura"ec, avec une moue ddaigneuse

L G# non, r%ondit Maxence Kette fois, nous allons"eaucou% %lus loinL 9raiment, commandant( s'exclamrent ensem"le les

deux ommes en se dridant moitiL Gui, "eaucou% %lus loin Oous allons en %remier lieu

KolonL . Kolon( r%ta Kura"ec Mais c'est de l'autre c>t de

l'.tlantique#

L K'est au canal de -anama# ajouta Etcto, maintenant%resque dridL Gui, dit Maxence Mais ce n'est %as tout 3'ai l'intention

de traverser le canal et de %arcourir encore six cents milles dans le-acifique

$ )e -acifique# murmurrent les deux matelots a"asourdisL 9oil %ourquoi je vous %arlais tout l'eure d'une

traverse qui ne serait %eut$&tre %as sans %ril, re%ritMaxence 3usqu'ici, nous n'avions fait que des croisires Kettefois, c'est un grand vo+age que nous entre%renons Oousrencontrerons %eut$&tre des o"stacles en cours de route Mondevoir tait de vous avertir Maintenant, je vous dis ceci vous&tes li"res de nous accom%agner, Didier et moi, ou de d"arquerOaturellement, je m'engage vous re%rendre mon service dsnotre retour Fi vous estimeJ qu'un vo+age aussi long est

dangereux sur un %etit +act comme le Grbe, sauteJ dans le+ou+ou que j'ai %ris %our venir !l attend C.%rs cette dclaration, les deux matelots se regardrent

Mais ils ne furent %as longs se com%rendre Kura"ec "ondit surle %ont et, s'adressant au gamin du +ou+ou

B u'est$ce que tu fais l( 9eux$tu me fice le cam%# Gn n'a%lus "esoin de toi# C

)a cause tait entendue Maxence, avec un sourire, tait

remont sur le %ont, suivi d'Etcto

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B E "ien, fit$il, il ne nous reste %lus qu' %r%arer le d%artL !l n'+ a %resque rien faire, commandant, dit

Kura"ec )e Grbe est toujours %ar Oous %ouvons lever l'ancre

dans cinq minutesL Ke serait tout de m&me un %eu ra%ide, dit Maxence3'attends M Dramont !l doit a%%orter les vivres !l devrait &tre icidans un quart d'eure C

-endant que les matelots s'affairaient, il se %laNa l'arriredu +act et regarda sa montre dj %resque neuf eures Didiern'allait certainement %as tarder a%%ara0tre Une "elle journe dejuillet se levait )es flots scintillaient au soleil Et, l$"as, sur la

%lage de Dinard, quelques "aigneurs s'"rouaient dans les vaguesKe%endant, Maxence commenNait s'im%atienter !l sesouvenait que Didier lui avait dit B 3e serai "ord %resque enm&me tem%s que toi C ue faisait$il( .vait$il rencontr desdifficults(

Enfin, il a%%arut, sur le m&me +ou+ou qui avait amenMaxence Mais il tait encore loin Kura"ec s'a%%roca !l venaitde mesurer le fond avec une gaffe

B Kommandant, dit$il inquiet, vous saveJ que le flot descendFi nous attendons encore trois quarts d'eure, nous ne %ourrons%lus "ouger avant la %rocaine mare

L K'est justement ce que je ne veux %as, r%onditMaxence D'ailleurs, voil M Dramont C

)e +ou+ou accostait Didier sauta "ordB )es %rovisions( C lui demanda Maxence

Didier eut un geste de contrarit !l attira Maxence l'cartB Gn va nous les a%%orter, ex%liqua$t$il 3e n'ai %as voulum'attarder *igure$toi que, tout l'eure, Faint$Malo, j'ai a%erNuAance qui descendait de la vedette 3e l'ai suivi !l a dis%aru sousun %orce, et il s'est engouffr dans une tude d'uissier G#rassure$toi !l ne voulait sans doute que se renseigner sur ce qu'il%eut faire Mais il faut nous mfier !l a %ro"a"lement %lus d'untour dans son sac Ke%endant, ce n'est %as tout

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L uoi encore( demanda MaxenceL !l + a un %etit retard %our le %ermis de navigation 3'ai vu

le ca%itaine Kourtier !l s'est montr trs o"ligeant

Maleureusement, tant donn notre fai"le tonnage etl'a"sence de moteur auxiliaire, il ne %eut %rendre sur lui de nousdlivrer un %ermis %our un vo+age aussi long !l m'a demand uneeure %our tl%oner -aris, au ministre de la Marine Maisil est sSr qu'on l'autorisera nous donner satisfaction

L K'est tout de m&me un f?ceux contretem%s, ditMaxence

L !l faut que nous trouvions un mo+en de tenir encore

%endant une eureL Ke n'est %as Aance que je redoute, %uisque, %ourl'instant, il ne %eut a%%aremment %as faire grand$cose contrenous, dit Maxence Mais le flot "aisse Fi nous nous attardons,nous ne %ourrons %artir avant la %rocaine mare .lors, qui saitsi

L 3e ne vais %as %erdre une seconde, interrom%it DidierMais il faut tout de m&me que je retourne Faint$Malo D'ailleurs,le ca%itaine Kourtier m'a dit L et c'est trs cic de sa %art L qu'ilserait sur le quai avec le %ermis Donc je saute dans le +ou+ou,%uis dans la vedette de Faint$Malo Kom%te sur moi %our "attretous les records de vitesse # C

Komme il venait de le dire, Didier s'a%%r&tait sauter dans le+ou+ou Maxence le retint

B egarde C, fit$il

Un canot moteur, carg de caisses, venait de se dtacerde l'em"arcadre de Dinard et s'a%%rocait vive allureB Aout va "ien, voil les %rovisions# C s'cria DidierMaxence r%ondit B Gui, ce sont elles Au %eux %artirL Un instant, fit Didier 3e voudrais m'assurer que tout ce

que j'ai acet est "ien "ord de ce canotL K'est inutile# %rotesta Maxence Au vas seulement %erdre

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du tem%s -ars tout de suite et revient aussi vite que%ossi"leC

Et, tandis que Didier sitait encore, Maxence se tourna vers

Kura"ec et Etcto qui se tenaient %rs de lui, et leur ordonna B Ds que ce canot accostera, vous m'amarrereJ en cou%leKe sera %lus facile %our trans"order les caisses C

-uis, s'a%ercevant que Didier tait toujours au m&me endroitB Mais enfin que fais$tu( Oous n'avons %as "esoin de toi # CDidier fit un mouvement %our sauter dans le +ou+ou

Ke%endant, il sita de nouveau, comme si la curiosit le clouaitsur %lace )e canot venait d'accoster le Grbe et, dj, Kura"ec et

Etcto s'em%lo+aient l'amarrer)es caisses de vivres taient entasses dans le cocQ%it )e%ilote cou%a son moteur Mais, soudain, de derrire les caisses,deux ommes se dressrent, grim%rent sur le %ont du canot et seissrent aussi vite que %ossi"le, "ien que trs maladroitement, surle %ont du Grbe. Et l'un d'eux,

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soulevant son ca%eau, dclara goguenard B Merci mille fois, monsieur Maxence Fans ce canot, frt

%ar M Dramont, j'arrivais tro% tard# 3'avais "ien %ens que vous

essaierieJ de me "rSler la %olitesseL Aance# C s'exclama MaxenceAance r%ondit B E oui, c'est moi Et, comme vous %ouveJ le constater, je

ne suis %as seul C!! %rsenta son com%agnon B Ma0tre 4rouville, uissier CKomme Maxence et Didier avaient un sursaut, Aance eut un

geste a%aisant B AranquilliseJ$vous 3'avais "esoin d'un tmoin, mais sanscaractre officiel K'est ce titre que ma0tre 4rouville a consenti m'accom%agner 4ien sSr, c'est lui qui, le cas cant Lje dis "ienle cas cant L, sera carg d'instrumenter dans cettemaleureuse affaire Mais, %our l'instant, il est sur votre joli +acten ami C

Didier, rouge de colre, les %oings serrs, grommela B Et, %ar$dessus le marc, il se moque de nous # CKura"ec et Etcto regardaient avec stu%eur les nouveaux

venus Aance tait un %etit omme d'une cinquantaine d'annes, teint jaune et regard fu+ant !l serrait sous son "ras son ins%ara"le%orte$documents et tait v&tu d'un costume noir triqu .vant dedevenir le grant des "iens de Mlle de lREsclide, il avait t lui$m&me uissier .ujourd'ui, tout en continuant rem%lir les

m&mes fonctions au%rs de la tante de Maxence, il %r&tait del'argent usure !l connaissait fond les lois, la cicane. son c>t, l'uissier qu'il avait amen tait %lus jeune et

avait une %+sionomie qui n'tait %as anti%atique Mais sa'%rsence sur le +act avait quelque cose de menaNant, comme unsigne de mauvais augure

3usque$l silencieux et ne com%renant rien ce qui se%assait, le %ilote du canot demanda

B Et les caisses, qu'en fait$on( C

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Didier avait ou"li le %ermis de navigation uant Maxence, il avait d'autres soucis

Dans la ca"ine, Aance se montrait d'une "onomie

inattendue B 9o+ons, monsieur Maxence# 9ous n'alleJ tout de m&me %asme rduire de sem"la"les extrmits # 3e suis venu faire au%rsde vous une tentative de conciliation -ersisteJ$vous dans votrerefus de vous marier( C

Du coin de l'/il, Maxence a%ercevait Didier qui, %ar unu"lot, lui adressait %our l'encourager des signes et des grimaces)'uissier qui accom%agnait Aance se tenait un %eu en retrait, son

ca%eau la main, examinant la ca"ine d'un regard discret.vec quel %laisir Maxence aurait em%oign Aance %ar le colde son veston et l'aurait %ouss %ar$dessus "ord # !l russitce%endant se ma0triser

B 4ien sSr, Aance, r%ondit$il En ce qui concerne lemariage, il ne %eut &tre question %our moi de su"ir une influencequelle qu'elle soit#

L K'est dommage, fit Aance 9ous aurieJ com"l lesdsirs de votre tante et, d'autre %art, vous me rem"oursieJ sans%eine Mais %assons !l + a ma deuxime %ro%osition 3e la ritreElle rgle tout en un instant et nous %argne, vous comme moi,un tas d'ennuis DonneJ$moi le Grbe, et nous serons quittesFinon, je mets ds aujourd'ui en "ranle la %rocdure a"ituelle desaisie C

Maxence avait %ris une mine sitante !l aussa %lusieurs

fois les %aules et sou%ira B .%rs tout, s'il faut vraiment en %asser %ar lL 3e savais "ien que vous finirieJ %ar entendre raison # C

s'cria Aance!l %longea la main dans son %orte$documents et en retira une

feuille de %a%ier tim"rB 9ous le vo+eJ, j'ai tout %rvu, re%rit$il 3'ai %r%ar un %etit

acte de donation Une sim%le signature et tout sera rgl, %uisque

je vous rendrai immdiatement vos reconnaissances de dettes

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AeneJ, voil mon st+loL Un instant, fit Maxence 3e ne %eux tout de m&me %as

signer cet acte sans en avoir %ris connaissanceL K'est normal C, concda AanceMaxence %rit la feuille de %a%ier et commenNa la lire,

lentement, %esant tous les mots, demandant des ex%lications queAance s'em%ressait de lui donner En m&me tem%s, il se disait B EtDidier, que fait$il( F'il n'est %as ici dans une minute, comment vais$je m'en tirer( C

Aance donnait des signes d'im%atienceB Maintenant, signeJ, dit$il lorsqu'il eut estim que Maxence

avait atteint la dernire ligne du document Kar vous &tes d'accord,n'est$ce %as(L Ma foi, murmura Maxence videmment, il ne reste %lus

qu' signer C!l %rit le st+lo Mais, l'instant oI la %lume allait griffer le

%a%ier, il eut l'im%ression qu'une om"re se %rojetait dans la ca"ine !lleva les +eux et vit la large silouette de Didier qui s'encadrait dansl'escalier

B 3e crois que j'arrive tem%s C, fit Didier en atteignant la %lus"asse marceAance se retourna d'un seul mouvement B ue vouleJ$vous dire, monsieur(L 3e veux dire que j'arrive tem%s %our vous em%&cer de

forcer la main mon ami Maxence, et %our vous em%&cer aussi devous dro"er votre %arole 3e savais "ien, monsieur Aance, quevotre visite "ord du Grbe cacait quelque nouvelle ruse

L u'est$ce que c'est que cette comdie( s'exclama AanceL Ke n'est %as une comdie, r%ondit Didier DaigneJ,

monsieur Aance, jeter un cou% d'/il au$deors CAance se %rci%ita vers un u"lot )'uissier, intrigu, lui

avait em"o0t le %asB Mais mais, "al"utia Aance, nous sommes au large# 3e ne

vois %lus Dinard #L .u large serait "eaucou% dire, r%ondit Didier Mais, ce

que je %uis vous affirmer, c'est que nous sommes dj

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loinL 3e le com%rends, dit Maxence D'ailleurs, la "rise se lve

!l est tem%s de isser la voilure C

En m&me tem%s, il rendait Aance son st+lo et la feuille de%a%ier tim"r Kelui$ci les %rit d'un geste macinal, les fourra sansm&me les regarder dans son %orte$documents -uis, comme affol%ar les %aroles que Maxence venait de %rononcer, il se jeta dansl'escalier, suivi de l'uissier, et regagna le %ont au %lus vite

), Aance s'arr&ta, %arut rflcir .llait$il se raviser( K'estqu'il n'tait %as dans ses a"itudes de l?cer si facilement une%roie

B Mon cer ami, dit$il l'uissier au "out d'un moment, jevous rends la li"ert C.uri, l'uissier "al"utia B .urieJ$vous l'intention de CAance lui tendit la main B .u revoir -reneJ le canot %our regagner Dinard 3'irai vous

faire une visite ds que %ossi"le et, si vous aveJ eu des frais, jevous ddommagerai C

Maxence et Didier se tenaient quelques %asB 9o+ons, Aance, demanda Maxence, qu'est$ce que cela

signifie(L Kela signifie que je demeure votre "ord, monsieur

Maxence, r%liqua Aance qui sem"lait avoir retrouv sonassurance

3'+ resterai jusqu' ce que vous m'a+eJ donn satisfaction

ce qui ne saurait tarder, j'en suis certain 9otre stratagme estingnieux, et je l'ai a%%rci comme il convient Mais lesmeilleures %laisanteries ont une fin 3'attendrai cette fin en votrecom%agnie Une %etite croisire sur ce ravissant +act ne me sera%as dsagra"le C

Maxence et Didier, tonns, cangrent un cou% d'/il -uis,%resque en m&me tem%s, un clair jo+eux s'alluma dans leurs%runelles, un clair qui d'ailleurs s'teignit ra%idement

)E AFG DEF !)EF .).-.GF

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Fi "ien que Maxence, se tournant vers Aance, %ut lui dire enretrouvant son srieux

B Oous acce%tons, Aance, votre aima"le socit Mais, je

vous %rviens, ce n'est %as demain, ni a%rs$demain que nousserons de retourL -eu im%orte, fit Aance dsinvolte 3e ne suis %as

%articulirement %ress CEt il eut un gloussement qui allongea encore son visage

%ointu Manifestement, il tait ravi du "on tour qu'il jouait Maxence

)'uissier quitta %resque aussit>t le Grbe, et le canot

s'loigna en direction de Dinard -uis, sur un signe de Maxence,les deux matelots issrent la voilure, et le +act, glissant au flancdes lames, s'lanNa sous la "rise

Aance, comme le %ont s'inclinait sous ses %ieds, titu"a et dutse cram%onner au m?t %our ne %as tom"er

B .u fait, oI allons$nous( C demanda$t$ilMaxence avait %ris la "arre !l mit le ca% l'ouest et r%ondit

avec indiffrence B Oous allons -anama Et ce ne sera qu'un

commencement CAoujours cram%onn au m?t, Aance le regarda avec

incrdulitB . -anama( "redouilla$t$il 9ous vous moqueJ de moi#$ -as le moins du monde KRest -anama que nous allons Et

ensuite, "eaucou% %lus loin C

Aance ouvrit la "ouce, %uis la referma !l avait crufermement qu'il s'agissait, selon son ex%ression, d'une B %etitecroisire C !l s'tait dit B 4a# ils vont faire un B %eu deca"otage -uis, dans trois ou quatre jours, il leur B faudra "ienre%rendre le cemin de Dinard C !! se rendait com%temaintenant qu'il avait t jou et, de "l&me qu'il tait, il devintverd?tre

Mais Maxence avait cess de lui %r&ter attention .ssis dans

le cocQ%it et tenant ferme la "arre, il devisait gaiement avec

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DidierUne demi$eure %lus tard, ils ne %arurent m&me %as

s'a%ercevoir que Aance %assait devant eux et se glissait dans la

ca"ine )'usurier se "lottit dans un coin et demeura l, maussade,m?cant et rem?cant sa dconvenue, et cercant sans doutequelque mo+en de se venger Mais que %ouvait$il faire( -ar safaute, il tait "el et "ien %risonnier sur le Grbe!

Ke%endant, au "out de deux ou trois eures, il lui sem"la%ercevoir une odeur agra"le Et il se rendit com%te que, dans le%oste, les deux matelots %r%araient le djeuner -uis, "ient>t,Kura"ec a%%arut et %osa sur la ta"le de la ca"ine, a%rs avoir mis

le couvert, des ors$d'/uvre et des "outeilles de vinAance sentit l'eau lui venir la "ouce )e matin, il avait eutant faire qu'il n'avait %as trouv une minute %our se restaurer Etil se frottait les mains l'ide de s'atta"ler, lorsqu'il constata qu'iln'+ avait que deux couverts

B Oe ne m'aurieJ$vous %as ou"li( demanda$t$iltimidement Kura"ec

L 3e n'ai %as reNu d'ordres votre sujet, r%ondit le matelotsans m&me se retourner .dresseJ$vous au commandant C

Aance se ?ta de gravir l'escalier Maxence tait assis %rsde Didier, lequel lui avait succd la "arre

B Fi je ne me trom%e, dit Aance, on a ou"li mon couvertL 9otre couvert( r%ta Maxence en simulant l'tonnement

9ous dsireJ manger(L Mais naturellement

$ Dans ce cas, %rsenteJ votre requ&te M Dramont K'estlui qui est de quart CAout en regardant fixement la ligne de l'oriJon, Didier

articula d'une voix froide B Manger( Mais, monsieur Aance, vous n'+ %enseJ %as$ 3e ne %ense m&me qu' cela # %rotesta Aance$ . ce que je vois, il faut que je vous donne une ex%lication

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Komme vous le saveJ, nous commenNons une trs longuetraverse Ootre ravitaillement n'a t %rvu que %our quatre%ersonnes Komment %ourrions$nous en nourrir une cinquime(

L 4ien sSr, monsieur, "al"utia Aance !l n'en reste %asmoins queL Oous vous considrons comme une "ouce inutile,

%oursuivit Didier im%ertur"a"le En toute logique, nous devrionsvous "alancer %ar$dessus "ord

L G# monsieur# s'cria Aance avec un frisson de terreurL Oe craigneJ rien Oous ne sommes %as des sauvages,

nous

L 3e suis %r&t, s'il le faut, %a+er un %rix de %ension, ditAance un %eu rassurL Kela ne nous intresse %as 4ien sSr, nous %ourrions

exiger, %our votre nourriture, que vous dcirieJ sous nos +eux les"illets que mon ami Maxence vous a signs et que vous aveJ l,dans votre %orte$documents Mais, de notre %art, ce serait unemalonn&tet Oous voulons vous laisser ce triste %rivilge C

Aance fut sur le %oint de %rotester Mais il jugea %lus%rudent de garder le silence D'ailleurs, Didier continuait sur lem&me ton froid

B Komme je vous l'ai dj dit, nous ne sommes %as dessauvages Oous ne voulons %as votre mort, m&me si nous avonsdes raisons d'&tre rvolts %ar vos %rocds 9oici donc ce que jevous %ro%ose 9ous aureJ toute li"ert d'acce%ter ou de refuser-remire solution vous travailleJ "ord, et nous nous %rivons

d'une %art de notre nourriture %our assurer votre su"sistanceL u'a%%eleJ$vous travailler "ord( demanda Aance d'unair mfiant

L K'est sim%le 9ous "riquereJ le %ont, vous astiquereJ lescuivres, vous fereJ la lessive, vous aidereJ toutes lesman/uvres Kura"ec et Etcto seront eureux de vous initier

L 9o+ons, fit Aance en riant jaune, c'est une %laisanterie #

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To)tes voi%es dehors, %e yacht s'%an1a rso%)ment s)r %2At%anti3)e(

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Apr4s %es A1ores, %e 5 Gr4$e 9 attei*nit 6a7ti(

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C1APITRE ?

J"RNAL DE 8"RD

Ulcr, %lein de fiel et de rage l'ide qu'il s'tait jet lui$m&me dans un %ige, Aance n'en tait %as vaincu %our autantG"lig de rentrer ses griffes, de faire %atte de velours et dedvorer en silence sa rancune, il n'en couvait %as moins des%rojets de vengeance contre les quatre ommes jo+eux qui le

tenaient %risonnier Komment s'+ %rit$il %our trouver quelquefoisune minute d'isolement sur le %etit +act qui s'loignait de jour enjour des c>tes de *rance et s'enfonNait "ravement dans l'immensitde l'.tlantique(

En' tout cas, il russit de tem%s autre griffonner quelqueslignes sur un carnet dont il ne se s%arait jamais K'est ainsi qu'ilnota, la date du 12 juillet

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B Fi j'en crois le calendrier, il + a dix jours que je suis danscette %rison flottante, dix jours que je su"is des avanies de toutessortes )es exem%les a"ondent En %remier lieu, on m'a affu"l

d'un sort a%%artenant M Maxence, ainsi que d'une cemise entoile grossire et d'une %aire d'es%adrilles Komme je voulaisgarder mon ca%eau, on m'a coiff de force d'une es%ce de "ret %om%on# Mais ce n'est %as tout -our gagner ma nourriture, ilfaut que je travaille .vec une es%ce de "alai a%%el fau"ert, jenettoie le %ont a%rs l'avoir lav grande eau 3'astique lescuivres, je savonne le linge Aout cela sous la direction desmatelots et sous l'/il goguenard de M Maxence et du nomm

Dramont Mais, quand Kura"ec a voulu m'o"liger grim%er dansla m?ture %our faire je ne sais quoi au clinfoc, j'ai refus net MMaxence a dit B O'insisteJ %as C .u moins, je ne verrai %as, duaut du m?t, le s%ectacle angoissant des immenses lames qui segonflent sans cesse autour de ce minuscule "ateau#

B Mais ce n'est %as tout Mes ravisseurs m'ont assur quenous allions -anama O'est$ce %as l un %remier mensonge( Karenfin, si nous nous rendons -anama, qu'est$ce qui nous em%&cede suivre une ligne droite( Gr, M Maxence laisse ses sous$ordresL je n'ose %as dire ses com%lices L man/uvrer la "arre de tellefaNon que le +act dcrit frquemment des JigJags !l %ara0t qu'ona%%elle cela B tirer des "ordes C, ce qui serait une faNon d'utiliserles vents contraires 3e ne sais qu'une cose, c'est que ce %rocdaccentue les accs de mal de mer dont je souffre asseJfrquemment et qui m'o"lige, sous les laJJi des deux matelots,

cercer refuge dans la ca"ineB De %lus, caque fois que je reviens sur le %ont, l'qui%agese fait un malin %laisir d'im%rimer au "ateau des mouvements siviolents qu'il s'incline tant>t droite, tant>t gauce, et que jedois me cram%onner tout ce qui se trouve %orte de ma main%our ne %as %longer t&te la %remire dans l'lment liquideOaturellement, je me suis %laint de ces %rocds M Maxence asouri Dramont a ri, lui gorge d%lo+e

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uant aux matelots, l'un, Kura"ec, a auss les %aules)'autre, Etcto, a fait %asser sa cique de la joue droite la jouegauce L car il cique, le sclrat# L et, tranquillement, il a

crac sur le %ont que je venais de B "riquer C, selon leurex%ression # Mais tout cela se %aiera Aout cela se %aiera aucentu%le#

B -arlerai$je de la nourriture, cette nourriture %our laquelleon m'im%ose des sacrifices %+siques si lourds et si umiliants()es trois %remiers jours, elle fut convena"le Mais, de%uis lequatrime, nous ne mangeons %lus que des conserves, et le %ainest rem%lac %ar des "iscuits durs comme %ierre 3'ai dit M

Maxence que j'avais l'estomac fragile 3e l'ai %ri de se ravitailler mon intention en vivres frais !l m'a r%ondu que l'.tlantique necom%ortait aucune escale avant les .Nores et qu'il me fallait%rendre mon mal en %atience 4ien %lus, ier, comme nouscroisions un grand %aque"ot faisant route vers la *rance, je suisrevenu la carge, j'ai suggr M Maxence d'adresser ce%aque"ot des signaux a%%ro%ris Mais, cette fois, il m'a carrmentenvo+ %romener#

B Maintenant, un mot du logement 3e dois me contenterd'une coucette troite et, en guise de dra%s, de ce qu'on a%%ellevulgairement un B sac viande C# Et, naturellement, je %artage lam&me ca"ine avec mes quatre com%agnons Kertes, ils affectentde me traiter avec %olitesse Mais je sens trs "ien ce que cette%olitesse a de narquois . %lusieurs re%rises, j'ai sur%ris lesmatelots %arlant de moi et me traitant soit de B vieux requin C, soit

de B vieux crocodile C 3e garde le silence 3e ronge mon freinMais, je le r%te, tout cela se %aiera ira "ien qui rira ledernier#C

uinJe jours %lus tard, a%rs "ien des %ages oI il rem?caitsa ranc/ur, Aance crivait encore

B Kanal de -anama, 28 juilletB )a traverse a t sans istoire, du moins en ce qui

concerne le tem%s, s%lendide de "out en "out Mais j'enrage# 3e

m'tais "erc de certaines illusions 3e cro+ais que mes

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ge>liers, l'occasion d'un arr&t, me laisseraient descendre terre )i"ert que j'aurais su mettre %rofit, mon %lan tant%r%ar de%uis longtem%s Mais ils n'ont fait que de courtes

escales, l'une aux .Nores, l'autre en Ha\ti Et, caque fois, ilsm'ont "oucl dans la ca"ine, %endant que le +ou+ou du "ord allaitau ravitaillement !ls ont m&me %ouss l'astuce jusqu' r%arer aularge les avaries causes %endant un cou% de vent, quelques joursa%rs l'escale des .Nores

B Mais je ne %erdais %as courage %our autant 3e me disais B)a %rocaine escale est Kagres, %etit %ort de la B %u"lique de-anama K'est "ien le dia"le s'ils ne s'+ B arr&tent %as %lus

longtem%s qu'aux escales %rcdentes B Et, s'ils jettent l'ancredans le %ort m&me C 3'avais trouv dans la ca"ine un vieil atlaset je le consultais en cacette .insi, j'avais a%%ris que la%rocaine escale ne %ouvait &tre que Kagres Et, cette fois, j'tais"ien dcid agir En grand secret, j'avais russi rdiger unelettre l'intention de Mlle de l'Esclide 3e lui racontais l'qui%ede son sacri%ant de neveu 3e lui faisais une descri%tion dtailledu traitement dont je suis l'o"jet 3e lui indiquais m&me ladestination de cette croisire insense les 0les ala%agos Eneffet, a+ant l'oreille fine, j'avais sur%ris maintes re%rises le nomde cet arci%el %erdu au c/ur du -acifique dans certainesconversations voix "asse entre les mem"res de l'qui%age Enfin,dans ma lettre, je su%%liais Mlle de l'Esclide d'alerterimmdiatement notre consul -anama, car une %etite enqu&te m'a%ermis d'acqurir la certitude que le Grbe navigue sans %ermis de

navigation, c'est$$dire de faNon illgale !l serait si sim%le demettre l'em"argo sur lui et de coffrer l'qui%age# Mais, %our cela,il m'aurait fallu %ouvoir d"arquer, ne fSt$ce qu'une eure 3ecourais au %remier "ureau de %oste 3e jetais ma lettre la "o0te

B Hlas# ce "el cafaudage s'est croul M Maxence et sescom%lices ont "rSl l'escale de Kagres Gu %lut>t, ils se sont unefois de %lus arr&ts au large !ls ont reNu "ord la visite du jaugeurofficiel Ke fonctionnaire a fix les droits

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de %assage du canal de -anama, maintenant tout %roce,d'a%rs le tonnage du Grbe. -uis il a emmen ces messieurs,m&me les matelots, djeuner terre

B uant moi, on m'a une fois de %lus enferm clef dans laca"ine )e soleil quatorial ta%e sur le %ont 3e cuis littralementdans ce tom"eau flottant 3e trans%ire 3e souffre 9eut$on mamort(

B .# si, malgr tout, je ne gardais %as l'es%oir de faire%arvenir un jour ou l'autre ma lettre Mlle de l'Esclide# C

)e lendemain, Aance %ouvait se livrer dans son journal

une ex%losion de joie

B -anama, 2< juillet B

K'est fait, j'ai ex%di ma lettre#B Mais les faits mritent d'&tre consigns De%uis l'escale de

Kagres, on ne m'a %lus %ermis de sortir de la ca"ine Gn ne medemande m&me, %lus de "riquer le %ont ou de %artici%er laman/uvre videmment, on se mfie de moi

B Et voil que ce matin, %ar un u"lot, j'ai vu le Grbes'engager dans une sorte de couloir liquide encaiss entre deuxquais d'une auteur vertigineuse -uis il + a eu un mugissement decataracte et un monstrueux "ouillonnement d'cume Foudain,comme si nous tions %orts %ar un ascenseur, le Grbe acommenc s'lever Et, "rusquement, nous nous sommes trouvs

au niveau d'un quai oI se dressaient des grues normes et oIallaient et venaient des ommes v&tus de "lanc -ris d'une sorte de%anique, je me mis cogner sur la %orte en a%%elant au secours

B D'a"ord, %ersonne ne r%ondit, comme si le Grbe avaitt dsert %ar son qui%age -uis, tout cou%, une voix toute%roce me glaNa le sang

B L >uate)atteur1? C:#; Si ! Tanc6e a@ai& u l5an'lai, il aurai& compri 7ue le n3're diai& 8 9hat2s

the matter : 9 7ui peu& e &raduire par 8 u5e&-ce 7u5il a 9

7;


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B 3e sursautai K'tait la %remire fois que j'entendais cetidiome 3e me tournai dans la direction d'oI venait la voix Et jevis, s'encadrant dans le u"lot de gauce de la ca"ine, le visage

ilare d'un ngre 3'eus une ide -ourquoi ne %as confier ma lettre ce ngre( Mais comment me faire com%rendre( 3e crus merendre com%te qu'il s'ex%rimait en anglais, langue qui m'est%resque com%ltement inconnue Ke%endant, il est rare qu'uneide n'en entra0ne %as une autre 3e dtacai de ma ca0ne demontre un dollar en or mont en "reloque et tirai de ma %oce lalettre destine a Mlle de l'Esclide -uis je tendis lettre et dollar %arle u"lot, en %rononNant ces mots que j'avais lus quelquefois sur

des tim"res anglais B


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C1APITRE ?I

-A!!AG;RE

D!D!E venait de rgler la facture des vivres et desfournitures diverses qu'il avait fait em"arquer avant que leGrbe se lanN?t dans les es%aces infinis du -acifique !l %ritMaxence %ar le "ras B Au sais que cela commence devenirinquitant, dit$il Au connais les sommes que nous avons %a+esaux diverses escales, %uis %our la traverse du canal et leremorquage Elles sont asseJ im%ortantes ien que %our lesvivres et l'eau douce que je viens de faire em"arquer 4ref, notrerserve est d'ores et dj trs entame

L 4a# fit Maxence, o%timiste, dans uit jours, nous seronsaux ala%agos, %lus %rcisment celle qu'on nomme FanKristo"al ), nous aurons le trsor

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L Et s'il n'+ avait %as de trsor(L !l ne nous restera %lus qu' faire le rcit de notre

aventure O'im%orte quel grand journal amricain nous

l'actera une %etite fortuneL Evidemment, ce serait une solution, fit Didier enocant la t&te Mais ne crois$tu %as, %our le cas oI notre vo+agenous rserverait des sur%rises, qu'il serait %rudent de demander ta tante, %ar tlgramme, quelques su"sides(

L . ma tante( se rcria Maxence Ma %arole, tudeviens fou, Didier# !l im%orte, %ar$dessus tout, que ma tante nesace %as oI nous sommes Aelle que je la connais, elle serait trs

ca%a"le de nous jeter dans les jam"es les autorits de -anama etde nous contraindre faire demi$tour Maintenant que le %lus durest fait, je n'ai %as l'intention de renoncer cette aventure

L . ton aise, fit Didier .%rs tout, c'est toi qui commandesL Une cose m'inquite Oous sommes le 2: juillet !l faut

que nous so+ons revenus en *rance %our le !erse%tem"re, %ourl'cance

L Au as eu tort de ne %as vouloir que je ra%%elle mon%re, commenNa Didier

L Une fois %our toutes, cou%a Maxence, je veux qu'onlaisse ton %re tranquille

L Et si, le jour de l'cance venu, il ne %eut %as terem"ourser(

L -eu im%orte 3e ferai face 3e ne sais %as comment 3e nesais qu'une cose Aance sera rem"ours, le !er se%tem"re,

jusqu'au dernier centime Comme Didier gardait une ex%ression inquite, Maxenceajouta

B assure$toi Oous russirons, %uisqu'il le faut # C!ls se remirent en marce vers le Grbe qui se "alanNait

quelques centaines de mtres, le long d'un des quais du %ort de-anama Aout cou%, Maxence s'arr&ta, comme clou au sol

B u'+ a$t$il( lui demanda Didier, sur%ris

L )$"as regarde C

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Didier se tourna dans la direction qu'il lui indiquait !l vit quela %orte du courtier maritime auquel il venait de faire un %aiementim%ortant s'tait rouverte et que le courtier lui$m&me

raccom%agnait jusqu'au seuil une jeune filleElle tait v&tue d'un tailleur de toile et %ortait une valise Ensomme, elle aurait %u %asser ina%erNue si l'armonie de ses traitsn'avait invinci"lement attir le regard Elle avait la %eau mate, lesceveux trs noirs, quelque cose en somme de ce carme quicaractrise souvent les croles de la Martinique Mais ses +eux,d'un "leu intense, n'taient %as ceux d'une crole K'taient les+eux d'une Euro%enne, %eut$&tre d'une *ranNaise

Ke%endant, tandis que les deux amis l'examinaient, ellecoutait, avec une ex%ression voisine de la dtresse, ce que luiex%liquait le courtier Enfin, elle %rit la main qu'il lui tendait ets'loigna en "aissant la t&te

)e courtier la suivit un instant du regard -uis, dcouvrantMaxence et Didier, toujours %lants sur le quai une trentaine demtres, il leur fit signe

B 3e vous cro+ais %artis et j'allais justement envo+erquelqu'un vous cercer 9ouleJ$vous entrer quelques instants( C

Maxence et Didier revinrent sur leurs %as et accom%agnrentle courtier jusque dans son "ureau ), il les invita s'asseoir

B Oe m'aveJ$vous %as dit, %oursuivit$il, que vous com%tieJ%arcourir le -acifique(

L Exact, r%ondit Maxence un %eu tonn$ Kela vous dtournerait$il "eaucou% de votre route de faire

escale aux ala%agos( C)es deux amis ne %urent s'em%&cer d'canger un cou%d'/il

B Ma foi, commenNa MaxenceL -arce que, re%rit le courtier, si vous acce%tieJ de faire

escale aux ala%agos, je vous %ro%oserais une affaireintressanteC

.u mot B affaire C, Didier, qui jouait "ord du Grbe le r>le

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Didier, lui, se souciait %eu, d'avoir une %assagre !l intervint%our la %remire fois

B F'il s'tait agi d'un omme, dit$il, la cose aurait t facile

Mais une jeune fille# 9raiment, c'est im%ossi"le# .llons, viens,Maxence !l est tem%s de %artir CMais Maxence ne sem"lait %lus %ress de regagner le Grbe.

!l demeurait %lant devant le "ureau du courtierB .%rs tout, dit$il, %uisqu'il s'agit de rendre service Gn

%ourrait %eut$&tre s'arranger !l me sem"le qu'il serait facile detendre, au fond de la ca"ine, un rideau de s%aration qui feraitoffice de cloison .insi, cette jeune fille aurait l'im%ression d'avoir

un coin "ien elleL Mais, o"jecta le courtier, un arr&t aux ala%agos ne vousdtournera$t$il %as de votre route(

L En aucune faNon Oous avions justement grandeenvie de visiter les ala%agos O'est$ce %as, Didier( C

Didier n'tait toujours %as d'accord !l grommela une r%onseincom%rensi"le

B E "ien, messieurs, re%rit le courtier, il ne me reste

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%lus, %uisqu'il en est ainsi, qu' convoquer l'intresse Elles'a%%elle ocera+ -our &tre %lus %rcis, Madge ocera+9euilleJ attendre un instant 3e vais l'envo+er cercer C

Et il %assa dans la %ice voisine Ds qu'il fut sorti, Maxencese tourna vers Didier B Au as entendu( Elle %orte un nom franNais C 3usque$l,

Didier s'tait contenu !l ex%losa B Maxence, tu %erds la t&te# Une jeune fille "ord du Grbe!

Elle ne %ourra que nous g&ner De %lus, l'aventure dans laquellenous nous lanNons est %eut$&tre dangereuse u'en savons$nous(9o+ons, Maxence, sois raisonna"le !l est encore tem%s de dire au

courtier que nous nous sommes raviss-Oon, fit Maxence, rsolument Au com%rends, Didier, c'est

une question d'umanit Fi j'ai "ien saisi ce qu'a dit le courtier,cette jeune fille se ruine en frais d'>tel, attendre -anama un%assage %lus que %ro"lmatique sur un "ateau se rendant auxala%agos Gr, tu le sais aussi "ien que moi, c'est justement auxala%agos que nous allons Donc, nous emmenons cette jeunefille Oous n'avons %as le droit de la laisser ici dans l'em"arras,quelles que soient les consquences C

Didier r%ta, maussade B Gui, quelles que soient les consquences # C!l s'a%%r&tait discuter encore Mais, entendant un %as

l'extrieur, il n'eut que le tem%s d'ajouter B .%rs tout, tu as %arfaitement le droit de %rendre tes

res%onsa"ilits K'est toi le ma0tre "ord du Grbe. Ke n'est %as

moi C)a %orte se rouvrait )e courtier re%arut -uis il s'effaNa %ourlaisser %asser la jeune fille la valise que Maxence et Didieravaient remarque une demi$eure au%aravant )es deux amiss'inclinrent Elle les regarda tour tour, souriante -uis, commeils demeuraient muets, sans doute intimids, elle %rit la %aroleElle s'ex%rimait en un franNais cantant, trs B oiseau des 0les C

B Messieurs, dit$elle, je vous remercie de votre o"ligeance

uant au %rix du %assage C

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Elle fut interrom%ue, non %ar Maxence, mais %ar DidierMaxence regarda son ami avec stu%eur Komment un telrevirement avait$il %u se %roduire, et surtout dans un la%s de tem%s

aussi court( )a vrit tait que Didier, au%aravant si sitant, avaitt tout de suite conquis %ar la voix et le sourire de la jeune filleB Oe %arlons %as du %rix de votre %assage, mademoiselle,

dit$il )e Grbe est un +act de %laisance !l ne %eut donc &trequestion %our vous de nous rtri"uer Oous nous ferons un %laisirde vous rendre ce %etit service C

-uis, se re%renant et a%rs un cou% d'/il narquois Maxence

B .u reste, je tiens %rciser que le Grbe a%%artient monami Maxence de l'Esclide, que voici Et c'est lui qui en assure lecommandement Mais, comme je connais sa %ense, je me suis%ermis de %arler en son nom C

Maxence se garda "ien d'ajouter cette dclaration lemoindre commentaire !l tait tro% eureux de constater ceJDidier ce cangement d'umeur Et les trois jeunes gens, a%rsavoir %ris cong du courtier, sortirent du "ureau et se dirigrentvers le Grbe. Maxence s'tait carg de la valise de la jeune filleKemin faisant, il dit

B D'a%rs votre nom, je su%%ose, mademoiselle, que vous&tes *ranNaise 3e vais vous %oser une question %eut$&treindiscrte Mais, si vous la jugeJ telle, vous n'+ r%ondreJ %asKomment se fait$il que vous vous trouvieJ aujourd'ui si loin de la*rance(

L 9otre question n'est en aucune faNon indiscrte, dit lajeune fille Kertes, je m'a%%elle ocera+ Mais je ne suis %as*ranNaise 3e suis ne en *loride Mon %re tait un migrantfranNais !l s'est install, %uis mari en *loride Et il a demand lanaturalisation amricaine

L Et vous vouleJ aller aux 0les ala%agos( intervint DidierL Gui Mon %re et ma mre sont morts lorsque je n'tais

encore qu'une adolescente !ls m'ont laisse la t&te d'un vaste

domaine Oaturellement, j'ai t ruine au "out

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de quelques annes !l m'a fallu vendre le domaine de mes%arents une %uissante socit de %lanteurs qui le convoitait

de%uis longtem%s .ujourd'ui, gr?ce vous, messieurs, je %uisenfin aller Fan Kristo"al 3'+ ai un oncle, frre de mon %re 3ene l'ai jamais vu !l %ossde, %ara0t$il, des %lantations, et legouvernement de l'Equateur L car, tout comme moi, vous saveJcertainement que les ala%agos a%%artiennent cette r%u"liqueL l'a nomm gouverneur 3e lui ai crit %our lui %eindre masituation !l m'a r%ondu qu'il me rservait une %lace son fo+er

L Et si le asard ne nous avait %as conduits -anama,

commenNa Maxence$ E "ien, dit Madge ocera+, j'aurais %eut$&tre attendu dessemaines encore avant de trouver un %assage %our les ala%agos9ous me rendeJ un service ina%%rcia"le et vous ne %ouveJ savoircom"ien je vous en suis reconnaissante# C

Maxence et Didier demeurrent silencieux, mus %ar le rcitqu'ils venaient d'entendre Un moment %lus tard, ils aidrent lajeune fille monter "ord du Grbe. )es deux matelots, a%rs uninstant de sur%rise, firent Madge ocera+ un accueil des %lusem%resss Fur les instructions de Maxence, Kura"ec tendit aufond de la ca"ine une cloison de fortune faite avec une voile.insi la %assagre dis%oserait d'un rduit certes minuscule, maisisol, qui lui servirait de cam"re coucer uant Etcto, quirem%lissait %our lors les fonctions de cuisinier, il %r%ara un re%assucculent 4ref, il se sur%assa

)a %rsence d'une jeune fille, d'ailleurs sim%le et carmante,sem"lait faire %laisir tout le monde Feul, Aance ne %artageait%as l'allgresse gnrale .ssis sur sa coucette, il gardait uneex%ression maussade !l est %ro"a"le que, ce jour$l, l'usuriergriffonna dans son journal intime quelques nouvelles notationsacer"es ou vengeresses

. cinq eures de l'a%rs$midi, le Grbe leva l'ancre, tourna ledos -anama et, %ouss %ar un "el aliJ, cingla travers

l'immensit du -acifique

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C1APITRE ?II

TRANGE ACCEL

)E ].KHA sillonnait le -acifique de%uis une semaine Unsoir, %eu avant le coucer du soleil, Didier, qui %renait le quart%lus souvent qu' son tour, releva sous le vent l'arci%el desala%agos Mais ce fut en vain que, toute la nuit, les quatre

com%agnons, se succdant la "arre, cercrent, sur la foi dulivre des %ares, le feu fixe vert qui aurait dS signaler aux naviresl'entre de VrecQ 4a+, %ort rudimentaire de Fan Kristo"al

En %renant le quart du matin, Kura"ec maugra B Kes gens$l mnagent leur uile !ls ne doivent allumer leur lumignon quesur %ravis de six mois # C

)es 0les ala%agos tirent leur nom des normes tortues qui%eu%lent leurs eaux Elles sont situes mille Qilomtres

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environ des c>tes de la %u"lique de l'Equateur, laquelleelles a%%artiennent Elles sont nom"reuses Mais onJe seulementont t "a%tises )es autres ne figurent sur la carte que comme

des %oints minuscules et anon+mes En fait, une seulement esta"ite en %ermanence ui se soucierait en effet de vivre sur ces0lots aux flancs a"ru%ts, risss de %lus de deux mille volcansteints, dont on assure ce%endant qu'ils a"ritent une flore et unefaune %armi les %lus tranges du monde(

)orsque le jour se fit, Kura"ec a%erNut l'arci%el, comme destas de cendres sinistres et dsols En revance, une vie intensegrouillait dans les flots et dans l'air Des oiseaux au %lumage iris

entrecroisaient leurs vols sur l'cran so+eux du ciel Des %licans%longeaient Des dau%ins et des tortues marines glissaient sousl'trave du Grbe. [a et l, des %oques moustacus issaient orsde l'eau leurs t&tes cauves et, sem"la"les de vieux messieurs,regardaient %asser le +act

Kura"ec "loqua la "arre et alla rveiller MaxenceB Kommandant, lui dit$il, je n'+ com%rends rien !l est

im%ossi"le de distinguer ces 0lots les uns des autres CMaxence se v&tit en ?te, %rit un al"um de silouettes

marines et monta sur le %ont Didier ne tarda %as le rejoindre .umo+en de l'al"um, ils cercrent identifier les sommets de FanKristo"al

B egarde C, dit finalement Maxence en %assant les jumelles son ami et en lui montrant l'est la %lus grande des 0les B 9oilcertainement Fan Kristo"al C

Une dernire confrontation avec l'al"um les %ersuada qu'ilsne se trom%aient %as Didier, frmissant d'im%atience, se mit la"arre Mais Maxence, de"out l'avant, regardait d'un /il sansentousiasme ce %oint qui grossissait de seconde en seconde !lavait attendu "eaucou% de coses de ce vo+age aux ala%agos.ujourd'ui, en vo+ant si %roce le terme du long vo+age, il%rouvait un serrement de c/ur K'est que, de%uis l'escale de-anama, une amiti s'tait noue %etit %etit entre lui et Madge

ocera+ Mais

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l'instant tait venu !l allait sans doute falloir renoncer cetteamiti

Ke%endant, dans son recoin de la ca"ine, la jeune %assagre

dormait encoreUn urlement la tira de son sommeil Ke urlement, c'taitAance qui venait de le %ousser )'usurier, en se issant sur le%ont, avait a%erNu tout autour du +act des cor%s normes qui se%rlassaient au creux des lames

B Des requins # criait$il Oous sommes %erdus # C!! s'agissait, en ralit, de dau%ins et de %oques Mais

Didier, toujours la "arre, mit le com"le l'%ouvante de Aance

en lui disant B 9ous aveJ raison Ke sont des requins Maleureusement, iln'est qu'un mo+en de nous d"arrasser d'eux K'est de leursacrifier l'un de nous C

En m&me tem%s, il regardait Aance d'une faNon tout faitsignificative, si "ien que celui$ci devint verd?tre Maxence, %ris de%iti, allait intervenir, lorsque Madge son tour a%%arut sur le%ont

B ue se %asse$t$il( demanda$t$elle Fommes$nous endanger(

L -as le moins du monde, r%ondit Maxence Feulement,dans une eure, vous sereJ arrive au terme de votre vo+age

9raiment( C dit$elleElle avait %rononc ce mot avec une ex%ression de regret,

comme si elle avait %ens B dj C Elle cangea avec Maxence

un regard oI ils ne %ouvaient s'em%&cer l'un et l'autre de trairleurs sentiments rci%roques -uis ils tournrent la t&teDidier avait o"serv cette scne avec un sourire Mais,

toujours la "arre, il ne %ouvait %r&ter, sans danger %our le Grbe,une tro% longue attention ses com%agnons Maintenant que l'0letait toute %roce, il lui fallait sans cesse man/uvrer %ourcontourner des %erons roceux

Enfin, le +act, a+ant dou"l un dernier %romontoire qui

figurait sur la carte sous le nom de )ido -oint, s'engagea)E AFG DEF !)EF .).-.GF

;:


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dans un cenal troit et %rofond %ar lequel on accdait VrecQ 4a+ Une animation sur%renante %araissait rgner %armi la%o%ulation de l'0le )es ouvrages du %ort se rduisaient un

a%%ontement vermoulu, mont sur %ilotis, qui tenait lieu de Warf,et un %are qui n'tait en ralit qu'un vieux m?t de navireauquel on accdait %ar une celle et que surmontait un vulgairefanal -our le reste, %as de quais et moins encore de docQs )esseules constructions visi"les taient des cases de "am"ou%rotges du soleil %ar un toit de t>le ondule )es arrivantsremarqurent galement qu'aucun navire ne flottait sur les eauxdormantes du %ort, si lim%ides qu'on distinguait nettement leur

fond de coraux Et non seulement aucun navire, mais %as m&me la%lus %etite "arqueB !ci, dit Didier Maxence, tout sem"le rduit sa %lus

sim%le ex%ression CMaxence ne r%ondit %as !l regardait les montagnes, les B

mornes C gris?tres, qui "ornaient l'oriJon, les cases mina"les d'oItout confort sem"lait "anni et, enfin, sur - a%%ontement, lesommes qui taient accourus et maintenant se tenaient limmo"iles, des mtis %our la %lu%art, aux faces oliv?tres sous leslarges ca%eaux de %aille, aux ex%ressions sournoises et fermes

.u "out d'un moment, Maxence se tourna vers la jeune filleElle ne "ougeait %as, l'air triste et rsign Komme elle tait jolie,fra0ce# Aout en la contem%lant, Maxence se disait B Oon, cen'est %as %ossi"le# 3e ne vais tout de m&me %as l'a"andonner surcette 0le sinistre# C Et il avait envie de "ondir sur la "arre, de

re%rendre le large, de fuir, d'em%orter trs loin de l cettecom%agne de vo+age laquelle le liait un attacement dont lui$m&me n'avait %as encore conscience

Mais, dj, il tait tro% tard )e Grbe, toujours man/uvr%ar Didier, accostait

Ds que les %assagers furent monts sur l'a%%ontement, ils sevirent l'o"jet d'une curiosit oI se devinait %lus de mfiance quede s+m%atie )e grou%e qui les dvisageait %araissait uniquement

com%os de ces gardiens de trou%eaux a%%els %ons dans les

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%a+s d'.mrique du Fud Ke%endant, deux ommes trancaientsur les autres !ls taient v&tus de com%lets de toile "lance et"otts de cuir fauve, alors que les %ons %ortaient tous des

%oncos multicolores en aillons Mais la diffrence s'arr&tait l)es deux ommes avaient le m&me teint "asan que les %ons, lam&me mine %ati"ulaire !ls firent enfin quelques %as en avant

Maxence, agac %ar la longueur de cette scne muette,demanda

B GI est votre gouverneur( C)es deux ommes %arurent tonns -uis, a%rs avoir

cang avec son com%agnon quelques mots voix "asse, le %lus

grand s'avanNa encore et, a%rs s'&tre inclin, r%ondit en es%agnolsur un ton o"squieux B Gobernador +r"&ente. CMadge s'tait d'instinct ra%%roce de Maxence et elle lui

serrait nerveusement le "rasB Komment se fait$il, s'il s'agit de mon oncle, murmura$t$

elle, qu'il ne %arle %as le franNais(L Oous allons "ien voir C, dit Maxence . son tour, il fit un

%as en avantB .lors, c'est vous le gouverneur( C demanda$t$il)'omme eut un large sourire, mais ses +eux demeuraient

mfiants B i, &i, gobernador. CEt, se retournant, il %rit tmoin les %ons, lesquels

r%trent l'envi avec des rires stu%ides

B i, &i, gobernador. CMaxence re%rit B Dans ces conditions, vous &tes monsieur ocera+($ ocera+( fit l'omme avec une ex%ression %lus

mfiante que jamais$ .# Na, fit Maxence im%atient, vous ne %arleJ donc %as le

franNais(L Aranc&? C r%ta l'omme en levant les sourcils

-uis il %arut avoir une ins%iration

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B;B; &+eaC /ngli&h. CMaxence engagea rsolument la conversation en anglais

Kette fois, l'omme sem"la com%rendre Dans un anglais

dtesta"le, il affirma qu'il tait "ien le gouverneur ocera+ et, denouveau, il %rit tmoin les %ons qui ocaient la t&te etcontinuaient ricaner

B -uisque vous &tes le gouverneur ocera+, vous &tesd'origine franNaise, insista Maxence toujours en anglais Maiscomment se fait$il que vous ne connaissieJ %as le franNais ( C

)a question tait logique Elle %arut nanmoins sur%rendre legouverneur Dans le m&me anglais la"orieux, il se lanNa dans une

longue ex%lication !l + avait %lus de trente$cinq ans qu'il tait auxala%agos . force de ne %arler que l'es%agnol, il avait ou"li salangue maternelle

Mais Maxence insista encore B Et l'anglais, oI et comment l'aveJ$vous a%%ris, si vous

viveJ de%uis votre jeunesse aux ala%agos( C)e gouverneur sursauta devant cette question Mais, se

ressaisissant, il trouva le mo+en de r%ondre avec son souriregrimaNant

B 3e l'ai a%%ris avec les ca%itaines des cargos qui viennentune fois l'an a%%rovisionner l'0le en %roduits manufacturs etre%artent avec les "/ufs que nous^ levons et qu'ils revendent ua+aquil, sur les c>tes de l'Equateur C

Ke%endant, comme Maxence sem"lait sur le %oint de lui%oser de nouvelles questions, le gouverneur se redressa soudain

dans une attitude %leine de morgue et dit, en montrant l'ommequi l'accom%agnait B 9oil le se_or commissaire C)e commissaire salua -uis, sur un ton ddaigneux et dans un

anglais encore %lus excra"le que celui du gouverneur, il dit Maxence

B 3e dsire voir les %a%iers du "ord C)es deux amis tressaillirent .u cours de leur traverse, ils

n'avaient %as eu la moindre difficult avec les fonctionnaires des

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diffrents %orts oI ils avaient fait escale -ersonne m&me neleur avait re%roc de ne %as %ossder le classique %ermis denavigation Mais, de toute faNon, ils ne %ouvaient se dro"er la

curiosit du gouverneur et du commissaire de Fan Kristo"alMaxence tira les %a%iers de sa %oce et les tendit aucommissaire -uis il recula, "ien rsolu jouer d'audace si lemoindre incident clatait

)e commissaire %rit les %a%iers et se mit les examiner avecla %lus grande attention Maxence et Didier l'o"servaient, asseJinquiets tout de m&me Mais leurs craintes se dissi%rent lorsqu'ilsse souvinrent que le commissaire et le gouverneur ne

connaissaient %as un mot de franNais )a comdie se %rolongeaencore quelques instants -uis le commissaire rendit Maxenceles %a%iers et lui dit d'un air satisfait

B K'est trs "ien 9ous &tes en rgle CMadge serrait toujours le "ras de Maxence . mi$voix, elle

lui demanda

)E AFG DEF !)EF .).-.GF

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B ue dois$je faire( CMaxence la regarda .# s'il avait os Mais il ne se sentait

%as le droit de modifier le destin de cette jeune fille !l la

connaissait de%uis si %eu de tem%s#!l sou%ira et, s'adressant au gouverneur, il lui dit, toujours enanglais

B 9oici Mlle Madge ocera+ qui est votre nice K'est %arle %lus grand des asards que j'ai %u la conduire de -anamajusqu'ici Finon, elle aurait attendu des mois encore %eut$&treavant de %ouvoir vous rejoindre C

)e gouverneur ne %ut s'em%&cer de regarder Madge avec

sur%rise Dcidment, il avait du mal cacer ses tonnements#Madge s'avanNa vers luiB Mon oncle, dit$elle, j'ai "ien souvent entendu %arler de

vous %ar mon %auvre %a%a 3e veux vous remercier tout de suited'avoir acce%t de me donner un nouveau fo+er C

)e gouverneur avait cout ces %aroles avec des +eux que lastu%eur sem"lait agrandir sans cesse F'tait$il imagin que sanice n'tait encore qu'une adolescente( .vait$il ou"li dj lalettre %ar laquelle il l'invitait venir vivre %rs de lui( !l ne futtoutefois %as long se ressaisir Foudain, il ouvrit les "ras Madge,a%rs une "rve sitation, s'+ jeta

B Ma cre %etite, dit le gouverneur, tu ne %eux savoir quel%oint je suis eureux de t'accueillir# C

Maxence ne %ouvait s'em%&cer de froncer les sourcils Maisle gouverneur dut %resque tout de suite sus%endre ses %rotestations

d'affection En effet Aance, jusque$l invisi"le, venait de surgirde la ca"ine du +act comme un dia"le de sa "o0te, et il criait entendant vers Maxence et Didier un doigt accusateur

B Monsieur le gouverneur, je vous somme de faire arr&tersur$le$cam% ces deux ommes, ainsi que leurs matelots# !ls m'ontem"arqu de force sur le Grbe, et j'+ suis %risonnier 3e me %lacesous votre %rotection # C

)'usurier continua gla%ir de la sorte %endant une "onne

minute Mais comment se serait$il fait com%rendre

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du gouverneur et du commissaire, %uisqu'il s'ex%rimait en

franNais(

. la fin, le gouverneur se tourna vers Maxence et luidemanda en anglais B ue dit cet omme(L ien d'intressant C, r%ondit Maxence!l ajouta en se fra%%ant le front B !! n'a %as toute sa t&te lui 9ous com%reneJ, le soleil C)e gouverneur daigna sourire !l sem"lait %ris tout cou%

d'une grande %iti %our ce %auvre %assager du Grbe dont le soleil

quatorial avait drang le cerveau -uis, comme Aancecontinuait vocifrer, il se tourna de nouveau vers Maxence et lui%ro%osa sur un ton aima"le

B Fi vous le vouleJ, je %eux faire enfermer cet nergumnedans une case solide jusqu' ce que vous re%renieJ la mer, ce quevous ne fereJ, je l'es%re, que le %lus tard %ossi"le# C

Mais Maxence dclina cette %ro%ositionB 9ous saveJ, ex%liqua$t$il, les crises ne sont que de courte

dure Ke %auvre dia"le est gnralement tout fait inoffensif C)e gouverneur se contenta de cette ex%lication .u reste, il

avait une autre ide en t&te il dsirait visiter le +act Maxence etDidier se consultrent du regard -uis Maxence r%ondit

B 9olontiers, si cela %eut vous faire %laisir CEt il %rcda le gouverneur et le commissaire sur le %ont du

Grbe. Mais, comme les %ons faisaient mine de les suivre, Didier

leur "arra le %assage d'un geste rsoluB !m%ossi"le, leur ex%liqua$t$il Ke "ateau est tro% %etit %ourvous contenir tous C

)es %ons reflurent sur le Warf et attendirent %atiemment,dans un morne silence

-endant ce tem%s, le gouverneur et le commissaires'extasiaient sur l'lgance, le confort et la sta"ilit du +act !lssem"laient conna0tre asseJ "ien la man/uvre des voiles et du

gouvernail Mais ils %osaient des questions, montraient une

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Comme le prionnier pro&e&aien& a@ec inolence, a4enceleur cloua le 2ec

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Didier ne tarda %as le rejoindre !l avait fort "ien corn$%risles sentiments de son ami !l lui %osa la main sur l'%aule endisant

B Aout cela n'est gure rassurant, n'est$ce %as( CMaxence oca %lusieurs fois la t&teB u'est$ce que tu %enses de ces gens( C demanda$t$ilDidier se dirigea vers l'un des coffres de la ca"ine, le

dverrouilla, souleva le couvercle et dit B Oous avons l$dedans, tu le sais, notre %etit arsenal, celui

que nous em%ortons toujours dans nos croisires deux %istolets etdeux fusils Kes armes, entretenues %ar Kura"ec et Etcto, sont

en %arfait tat 3'ai l'im%ression que nous serions sages d'en avoirune dornavant %orte de notre main CMaxence regarda son ami B Au crains toi aussi quelque cose(L Fait$on jamais( En tout cas, ces t+%es ne me %laisent %as

3e suis d'avis de mouiller %our la nuit le Grbe au milieu de larade et, %endant que nous d0nerons ceJ le gouverneur, de faireveiller alternativement nos matelots en attendant notre retour

L K'est une mesure raisonna"le, dit Maxence !l vaut mieuxque Kura"ec et Etcto restent ici

L Et Aance( fit DidierL K'est "ien sim%le, r%ondit Maxence catgorique 3e vais

lui dire qu' la moindre incartade nous le d"arquerons sur un 0lotdsert jusqu'au d%art du Grbe! @

)es deux amis mirent encore au %oint quelques dtails -uis,

soudain, Didier demanda B Et Dad(L Dad( C r%ta Maxence, tonn -uis il clata de rire B Oom d'un cien, je l'avais com%ltement ou"li#L Et, %our &tre %lus %rcis, ajouta Didier, moqueur, tu l'as

ou"li %artir de -anamaL K'est vrai, convint Maxence ue veux$tu( !l est %lus

agra"le de veiller sur une jeune fille que de %enser

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un vieux "onomme qui n'a %eut$&tre jamais exist que dansl'imagination d'un journaliste

L Fans doute Mais c'est tout de m&me en grande %artie

%our tenter de mettre la main sur lui que nous sommes iciL Ars juste, dit Maxence Aoutefois, il n'+ a rien de %erduKe soir, %endant le d0ner, je ferai %arler le gouverneur Ke serait"ien le dia"le s'il n'tait %as en mesure de nous donner quelquesrenseignements

L )ui diras$tu que Dad dtient le secret d'un trsor( CMaxence %arut rflcir

B Oon, r%ondit$il enfin De toute faNon, ce sera %lus

%rudent Mais il est %eut$&tre au courant de%uis longtem%s C !!ajouta, a%rs un silence B Oous verrons "ien # C !! leva la t&te B)e com"ien sommes$nous(

L )e 7 aoSt, r%ondit DidierL Fauf miracle, conclut Maxence, je commence me

demander comment nous allons faire %our &tre de retour en *rancele !er se%tem"re En tout cas, nous n'allons %ouvoir rester quequelques jours ici !l faut que, %lus que jamais, nous "rSlions lesta%es C

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l'omme dont vous %arleJ, il ferait, cro+eJ$moi, un "ien mauvaisconvive C

)e commissaire sem"la dNu Mais il n'insista %as

Maxence et Didier enfourcrent deux %one+s omme tousles marins, ils taient asseJ mdiocres cavaliers, et rien n'tait %lusamusant que de voir leurs longues jam"es tra0ner %resque sur lesol

)a %etite trou%e se dirigea vers l'intrieur des terres %ard'troits sentiers qui faisaient office de routes et ser%entaient dansce %a+s caotique, riss de volcans teints )es valles seulestaient cultives )eur vgtation contrastait avec la grisaille

dessce des %lateaux Des trou%eaux de "/ufs et de cevauxerraient Na et l, des cases taient dissmines aux flancs desvolcans -lusieurs %araissaient avoir t dtruites %ar un rcentincendie

-eu de villages )orsque les vo+ageurs traversaient uneagglomration forme de quelques cases que le asard seulsem"lait avoir grou%es, ils a%ercevaient les a"itants dormant surle sol, l'om"re d'un ar"re D'autres jouaient aux cartes ouacevaient de vider une "outeille d'alcool )es indignes de FanKristo"al sem"laient en %roie une %esante %aresse

Ke%endant, lorsqu'ils entendaient s'a%%rocer la %etitetrou%e, ils daignaient tout de m&me lever la t&te, et ils regardaientles deux *ranNais avec la m&me curiosit sournoise que les %onsqui avaient stationn %resque tout le jour sur l'a%%ontementMaxence surtout commenNait &tre sensi"le cette curiosit

muette, et elle aurait %eut$&tre fini %ar l'irriter si un incident n'taitvenu l'en distraireFoudain, un Qilomtre %eut$&tre du %ort, %endant la

traverse d'un grou%e de cases, une trs vieille femme surgit .son t+%e %+sique, il tait facile de com%rendre qu'il s'agissaitd'une vraie Es%agnole et qu'elle n'a%%artenait %as la race desmtis is%ano$indiens qui %eu%laient l'0le En tout cas, ens'a%%rocant d'un %as saccad et en faisant de grands gestes, elle

cantait une mlo%e es%agnole


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Ds qu'il la vit, le commissaire fronNa les sourcils et leva lamain %our la casser

B 9a$t'en, sorcire# C

Mais Maxence, cro+ant avoir affaire une mendiante, avaitdj tir une %ice de monnaie de sa %oce, sans songer qu'ils'agissait d'une des %ices d'argent amricain qu'on lui avaitremises son %assage -anama et que cet argent n'avait sansdoute %as cours Fan Kristo"al Aoujours est$il qu'en le vo+anttendre la %ice la vieille, le commissaire %arut renoncer lacasser, du moins %rovisoirement

)a vieille continuait s'a%%rocer Du "out de ses doigts

maigres, elle %rit la %ice de monnaie Elle cantonnait toujours samlo%e, en regardant Maxence avec une ex%ression oI sem&laient la ruse, l'interrogation et l'intelligence Aout cou%,%armi les mots qu'elle %rononNait, le jeune omme crut ensur%rendre un qu'il com%renait aisment, le mot B *ranNais CKomme il sem"lait siter encore, elle r%ta ce mot %lusieursre%rises

B E "ien, oui, je suis *ranNais C, dit$il la fin.lors, elle se mit lancer la %ice en l'air, avec un rire

strident Mais elle continuait canter et, cette fois, %lusieursre%rises, elle intercala dans sa canson d'autres mots franNaisqu'elle %rononNait avec un fort accent

B EmmeneJ$moi 3'ai les %a%iers C3usque$l, le commissaire avait com%ris ce qu'elle disait

Mais ces deux courtes %rases, dans une langue qu'il ignorait,

rveillrent sa mfiance !l fit un geste -lusieurs %ons se jetrentsur la vieille femme, voulurent lRloigner Ke%endant, elle s'taitaccroce au %ommeau de la selle de Maxence et elle r%tait surun ton dcirant

B EmmeneJ$moi # EmmeneJ$moi # 3'ai les %a%iers #L uels %a%iers( C lui demanda Maxence avec

"ienveillanceElle ouvrit la "ouce %our r%ondre Mais, ne connaissant

%as vraiment le franNais, elle ne %ut que r%ter les mots


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qu'elle avait dj %rononcs et qu'elle avait sans doute a%%ris%ar c/ur

)e commissaire dcida d'agir nergiquement En anglais, il dit Maxence

B Oe faites %as attention K'est une folle C-uis, en es%agnol, il lanNa un ordre )es %ons em%oignrent la

maleureuse et la cassrent avec "rutalitB De%uis que son mari est mort, ex%liqua le commissaire, elle

n'a %lus toute sa t&te elle CMaintenant, la vieille s'loignait, gesticulant et cantant

toujours Et, malgr la distance, Didier et Maxence l'entendirent

%lusieurs re%rises r%ter encore B EmmeneJ$moi# EmmeneJ$moi# 3'ai les %a%iers# C)a %etite trou%e s'tait remise en route En quelques secondes,

comme cela se %roduit toujours dans les %a+s quatoriaux, la nuittait tom"e

)'acienda du gouverneur se dressait au sommet d'une collineK'tait un vaste "?timent dans le st+le es%agnol, en tout cas d'unearcitecture infiniment %lus savante que les cases des indignes

Dans le %atio, un mouton entier r>tissait sur un feu de "ois )orsqu'ilfut %lus %rs, Maxence, a%rs avoir mis %ied terre, se renditcom%te que ce feu tait aliment avec d'normes "illes d'acajou

B !! faut croire que le "ois %rcieux a"onde dans l'0le # C dit$il mi$voix en s'adressant Didier

)e gouverneur a%%arut sur le seuil Ars droit, un sourire sur saface "asane, il s'efforNait de se donner l'allure no"le d'un grandd'Es%agne !l enleva son large ca%eau, salua ses invits et leur dit

avec em%ase B Messieurs, je suis eureux de vous accueillir sous mon toit

Kette maison vous a%%artient Et non seulement cette maison, maisl'0le tout entire# C

Et, d'un geste, il les %ria de le suivre dans sa salle manger,vaste %ice aux fen&tres ouvertes sur la nuit .u centre, avait tdresse une ta"le rectangulaire qu'clairaient des candelles

)e gouverneur fit asseoir Maxence et Didier sa droite et


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Les cava%iers arriv4rent enfin en v)e de %'hacienda()E AEFG DEF !)EF .).-.GF


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sa gauce -uis les autres convives, mtis ro"ustes aux%runelles fu+antes, %rirent %lace autour de la ta"le Maxenceremarqua que ces mtis gardaient tous leurs %oncos multicolores

Et il songeait B u'est$ce qu'ils %euvent "ien cacer l$dessous(C Une seule caise demeurait li"re, juste devant lui !l avait%rouv de la sur%rise en constatant que Madge n'tait %as%rsente sur le seuil de l'acienda, au c>t du gouverneur uefaisait$elle( .vait$elle dcid de se cacer( .vait$elle reNu l'ordrede ne %as %ara0tre( Enfin, comment allait$elle faire %our vivre%armi ces ommes rudes, aux mines som"res, alors que sonexistence s'tait %ro"a"lement droule %armi des &tres dlicats et

civiliss(Maxence tait sur le %oint de demander au gouverneur ceque la jeune fille tait devenue, lorsqu'elle %arut dans la salle manger Fans un mot, elle alla s'asseoir sur la caise li"re -uis,a%rs avoir lanc Maxence un regard ra%ide, elle "aissa les +euxsur son assiette et s'enferma dans un silence o"stin

)e d0ner fut a"ondant, les mets nom"reux, les "oissonsvaries .u d"ut, le gouverneur, le commissaire et leurscom%agnons gardrent une attitude asseJ digne Mais, lorsqu'ilseurent vid %lusieurs verres de vin et de rum, ils commencrent %arler tous la fois, avec de retentissants clats de rire Et levacarme devint tel que le gouverneur, qui lui$m&me avait %ourtant"u un %eu %lus que de raison, donna un cou% de %oing sur la ta"leen criant

B Filence # C

Gn le regarda avec sur%rise -uis cacun se tut Mais les"outeilles continurent circuler Maxence se disait B Fi je veuxo"tenir quelques renseignements, il ne faut %as que j'attende quece dia"le de gouverneur roule sous la ta"leC

!l toussota %our s'claircir la voix Et, tout en rem%lissant leverre du gouverneur, il lui dit sur un ton dtac et avec unsourire

B En *rance, avant notre d%art, j'ai entendu %arler d'un

certain Dad qui a"iterait votre 0le Ferait$il ce soir %armi nous(


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L Dad( C r%ta le gouverneurEn entendant ce nom, il avait visi"lement r%rim un sursaut,

mais un clair s'tait allum dans ses +eux Maxence s'a%erNut

qu'il cangeait un regard avec le commissaire -uis, comme s'ilss'taient mis tacitement d'accord, les deux ommes %artirent dum&me rire "ru+ant

B 4ien sSr que nous le connaissons# s'exclama le gouverneurOous ne connaissons m&me que lui Un jo+eux com%agnon, ceDad, et qui a m+stifi "ien des trangers .# vraiment, vous aveJentendu %arler de Dad( C

Et il continuait canger avec le commissaire des clins

d'/il com%lices qui n'ca%%aient ni Maxence ni Didier -uis,"rusquement, comme si la cose tait d'une dr>lerie irrsisti"le, denouveau ils clatrent de rire Mais, cette fois, ils se tordaient surleurs caises, suffoquaient, oquetaient, n'en %ouvaient %lusMaxence, lui, avait du mal ma0triser son agacement !l demanda

B u'+ avait$il donc de si dr>le dans la question que j'ai%ose( C

)e gouverneur finit %ar se calmer !l r%ondit en tam%onnantavec sa serviette son visage moite de sueur

B 3e vais vous ex%liquer )e cer vieux Dad s'est un joura"ouc je ne sais comment avec un armateur de ua+aquil Ketarmateur, s'ins%irant des mtodes de %u"licit em%lo+es jadis%ar certaines com%agnies californiennes %our lancer les 0lesHaWa\, entre%rit de lancer leur tour, en leur a%%liquant lesm&mes mtodes, les 0les ala%agos !l voulait en faire un "ut de

croisire et une station climatique Gr, %our attirer les touristes,voil ce que les deux com%res imaginrent CMais le gouverneur tait re%ris %ar son fou rire )e

commissaire qui, ce moment, %ortait son verre ses lvres, avalade travers, faillit s'trangler Et il fallut attendre encore un momentque les deux ommes fussent un %eu calms Enfin, le gouverneurcontinua

B 3e disais donc que, %our attirer les visiteurs, Dad et 1

armateur de ua+aquil mirent au %oint un %lan asseJ


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astucieux Dad se %rtendit ancien marin anglais Et ilaffirma avoir dcouvert dans une 0le L qu'il se gardait dedsigner, "ien entendu L un trsor cac %ar les fli"ustiers au

tem%s oI ceux$ci cumaient le -acifique Fon cou% de ma0tre futde confier son secret aux %assagers d'un +act qui fit escale auxala%agos il + a trois ans Keux$ci, de retour aux tats$Unis,s'em%ressrent de %u"lier toute l'istoire dans une grande revueamricaine C

Maxence et Didier cangrent leur tour un cou% d'/il eteurent un m&me tressaillement qui n'ca%%a %as au gouverneurMais, sans rien laisser %ara0tre, ce dernier %oursuivit

B Du cou%, les trangers afflurent dans nos 0les et l'armateurfit des affaires d'or Mais, la longue, les gens com%rirent qu'ils'agissait d'une "lague, et on cessa de voir Fan Kristo"al le"ateau de l'armateur de ua+aquil

L Et Dad( C demanda Maxence en regardant le gouverneurdroit dans les +eux

)e gouverneur %lissa ses %au%ires o"liques B Dad( r%ta$t$il Ma foi, Dad est mort de sa "elle mort 9ous com%reneJ, ilavait %rs de quatre$vingts ans K'est un "el ?ge %our mourir C

)e gouverneur em%lit son verre, resta quelques instants leregard vague, %uis, comme s'il avait une ins%iration

B .# Na, messieurs, serieJ$vous venus vous aussi auxala%agos %our le fameux trsor du vieux Dad( C

!! avait jet cette question avec asseJ de naturel Mais, dansson intonation, il + avait quelque cose qui sonnait faux Ke dtail

n'ca%%a ni Maxence ni DidierB Ke t+%e ment comme il res%ire # C murmura Didier enfranNais l'intention de Maxence, et sans lever le neJ de sonassiette

Ke fut Maxence qui r%ondit la question %ose %ar legouverneur

B Ma foi, non, dit$il en anglais Oous ne sommes %as venusici %our le trsor !l faudrait &tre %our cela "ien na\f Oous

vo+ageons %our notre %laisir C


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!l avait %ro"a"lement su mettre asseJ de sincrit dans cetter%onse Kar le gouverneur et le commissaire, inquiets visi"lementsous une jovialit de commande, %arurent se rassrner

. ce moment, un ar>me de caf entra %ar les fen&tresouvertes )e gouverneur se leva, signifiant ainsi que le d0ner taittermin Aous les convives l'imitrent Kertains mtis, a+ant tro%"ien d0n, titu"aient un %eu Maxence %rofita du dsordre rgnantdans la salle manger %our se ra%%rocer de Madge )a jeune filletait reste silencieuse, les +eux "aisss, tout au long du re%as !llui %rit le "ras -auvre Madge # Komme elle tait %?le #

B ue se %asse$t$il( lui demanda Maxence .veJ$vous

l'im%ression que vous ne sereJ %as eureuse dans cette maison( CElle regarda autour d'elle Elle avait une ex%ression de "&tetraque

B !ls me font %eur# murmura$t$elleL -eur( Ex%liqueJ$vous CElle n'eut %as le tem%s de r%ondre Une %aule rsolue

venait de s%arer les deux jeunes gens Madge vit son oncle se%encer sur elle avec une ex%ression courrouce -uis legouverneur se tourna vers Maxence en s'efforNant de sourire

B !l faut que vous m'excusieJ, dit$il Mais, vo+eJ$vous, lacoutume, ceJ nous, est que les jeunes filles n'acce%tent que le"ras de leur fianc C

!! ajouta en entra0nant Madge ors de la salle manger B 3'ai fait servir le caf dans le %atio CEn effet, dans le %atio, la lueur de quelques candelles, les

convives avaient dj %ris %lace sur des "ancs et des ta"ouretsKertains commenNaient m&me umer le caf qui fumait dansleurs tasses . l'extrieur, la nuit tait som"re et lourde

Maxence et Didier virent le gouverneur conduire Madge versun "anc et l'o"liger s'asseoir, loin des ommes, entre deuxvieilles femmes ratatines, figure cruelle, vraies dugneses%agnoles engages sans doute %our servir de gardiennes la jeune fille


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salle manger L, ils cacaient tous certainement une armesous leur %onco, un %oignard sans doute

)e jeune omme serrait toujours dans sa main droite la

crosse de son %istolet !l regarda Didier la dro"e et s'a%erNutque, lui aussi, il avait gliss la main dans sa %oce Et il songeait B Fi nous nous laissons dsarmer, nous serons la merci de cesgens !ls ont %our eux la loi, ou ce qu'ils a%%ellent ainsi Mais, sinous refusons, que se %assera$t$il( Oous serons en r"ellionouverte !l + aura %eut$&tre une "agarre dont il est im%ossi"le de%rvoir le rsultat Et, dans tout cela, que deviendra Madge( C

)a jeune fille, assise entre les deux dugnes, suivait cette

scne avec un intr&t qu'elle n'avait %as montr %endant le d0ner-eut$&tre re%renait$elle es%oir( -eut$&tre aussi craignait$elle uneex%losion( Maxence aurait "ien voulu %ouvoir sonder son regardMais elle tait assise dans l'om"re Gn ne vo+ait que le contour deson visage

.lors, il se dcida 9oulut$il jouer le tout %our le tout ousim%lement montrer au gouverneur, au commissaire, tous cesmtis, qu'il n'avait %as %eur d'eux( 4ien des fois, dans sa vie, ilavait remarqu que l'audace est %a+ante

!l tira tranquillement son %istolet de sa %oce -uis, tandisque le commissaire tendait dj une main avide, il le renfonNa etdit

B 3e ne vois %as la ncessit de vous remettre un o"jet aussi%rcieux C

)e gouverneur se dressa avec un grognement )e

commissaire eut un geste irrit )es %ons commenNaient selever Maxence tira de nouveau son %istolet de sa %oceKe%endant Didier, son tour, avait tir le sien, et il le faisait sauterdans sa main comme un jouet, avec la m&me dsinvolture que sonami )es coses allaient$elles se g?ter(

Mais Maxence tait %lus calme que jamaisB !l faut que vous sacieJ, ex%liqua$t$il en s'adressant au

gouverneur et au commissaire, que nous tenons "eaucou%

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J'ai fait servir %e caf dans %e, patio


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ces armes, mon ami et moi Elles ont t %our nous de "onscom%agnons %endant la guerre Et, si vous dsireJ quelquesrenseignements tecniques elles %ortent deux cent cinquante

mtres et contiennent se%t cartouces sans com%ter les cargeursde recange Mais elles sont d'un em%loi dlicat, je dirais m&medangereux 9os gens, en les mani%ulant, risqueraient de se "lesserC

. la suite de cette ex%lication donne d'un ton de voix %leinde dtacement, il + eut quelques secondes angoissantes )es%ons avaient sans doute reNu une mission %rcise, celle d'&tre%r&ts toute ventualit .ussi, attendant le signal du gouverneur,

ils sem"laient se ramasser sur eux$m&mes, et ils avaient tousgliss leur main droite sous leur %onco, les doigts %ro"a"lementcris%s sur le mance d'un %oignard Maxence surveillaitattentivement ces visages maigres, aux %runelles fivreuses !lsentait %rs de lui Didier frmissant Et il commenNait %rvoirune svre "agarre

Mais rien ne se %roduisit )e gouverneur tait, sa faNon,"on di%lomate !l s'avanNa, l'air %atelin, avec un sourire

B 9o+ons, messieurs# dit$il 3'tais si eureux de vousrecevoir sous mon toit 3e ne %uis m'em%&cer de songer que, sansvous, je n'aurais %eut$&tre jamais connu ma nice 9ous n'ignoreJ%as, d'autre %art que, %our nous autres, descendants d'Es%agnols,les lois de l'os%italit sont sacres C

Didier mit sa main sur sa "ouce et souffla en franNais, l'intention de Maxence

B Au %arles# C9oulant faire un geste d'a%aisement, Maxence avait remisson %istolet dans sa %oce Mais le gouverneur continuait

B -our vous, je ferai une exce%tion la rgle qui interdit le%ort d'une arme quelle qu'elle soit Fan Kristo"al 3e com%rendsque vous so+eJ attacs ces %istolets qui ont t voscom%agnons %endant la guerre D'ailleurs, il me sem"le qu'ils sonttrs %erfectionns, et je ne vous cace %as

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que j'aurais %laisir examiner au moins l'un d'eux, si vousn'+ vo+eJ %as d'inconvnient

L -as le moins du monde C, r%ondit Maxence En m&me

tem%s, il jetait un cou% d'/il significatif Didier Kelui$ci avaitgard son %istolet la main !l com%rit, au moins en %artie,ce que dsirait son ami

!l %laNa son %istolet sur sa %aume et l'a%%roca d'unecandelle !mmdiatement, le gouverneur, le commissaire et les%ons se grou%rent autour de lui, les +eux dilats %ar la curiositDidier commenNa son ex%lication, d'une voix "ien tim"re, maissans ?te

Maxence n'attendit que deux ou trois secondes -uis,lorsqu'il constata que les assistants coutaient Didier avec uneattention %assionne, il contourna le grou%e et se dirigea vers lefond du %atio

uand Madge, toujours assise entre les deux vieillesfemmes, le vit devant elle, elle ne "ougea %as, mais son c/ur"attit %lus vite

Maxence s'arr&ta un mtreB .lleJ$vous$en C, dit$il en anglais aux deux dugnes

Komme elles demeuraient immo"iles, il r%ta B .lleJ$vous$en #C joignant la %arole un geste si nergique que les deuxsorcires se dressrent comme des ressorts et s'enfuirent dansl'acienda

Maxence tait seul avec Madge -our com"ien de tem%s(Didier ne russirait sans doute %as ca%ter %lus d'une minute

l'attention du gouverneur et de ses gens !l fallait faire viteB Madge, dit Maxence, vouleJ$vous que nous vousemmenions ( C

Elle sitait r%ondre Elle tait %lus %?le que jamais, etdans son ex%ression il + avait quelque cose d'gar Komment, enune journe, un tel cangement avait$il %u se %roduire ceJ cettejeune fille o%timiste, courageuse(

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B 3e vois "ien que vous n'&tes %as eureuse, re%rit MaxenceFi vous le vouleJ, nous vous emmenons immdiatement et nouslevons l'ancre ds cette nuit C

Elle sitait encore Elle regardait %ar$dessus l'%aule deMaxence les ommes grou%s autour de Didier Elle sem"laitavoir %eur de %arler

B Oon non, %as encore, "al"utia$t$elleL ue craigneJ$vous donc( .veJ$vous remarqu

quelque cose de%uis que vous &tes ici( 9otre oncle CElle interrom%it Maxence B 3e ne sais %as 3e ne %eux rien vous dire K'est encore tro%

t>t Mais,` vous, regagneJ vite votre +act # Gui, vite #L -ourquoi(L Oe m'en demandeJ %as %lus$ .lors, veneJ 9ous m'ex%liquereJ tout cela lorsque nous

serons "ord du Grbe.L Oon -as encore 3e ne veux %as cder une %remire

im%ression !l + a des coses que je veux savoir$ -ourtant, si vous vous senteJ en danger, insista Maxence$ 3e n'ai %as dit cela 3e ne sais %as K'est tro% t>t !l faut

attendre Mais, vous, %arteJ vite F'il se %asse quelque cose, jetrouverai un mo+en de vous le faire savoir C

Maxence se rsigna B Ars "ien, dit$il$ *aites attention # 3e crois qu'on nous regarde C Maxence

jeta un cou% d'/il de c>tB Oon, r%ondit$il !ls sont encore occu%s examiner le

%istolet de Didier C! s'a%%roca de la jeune fille en tirant vivement la main de sa%oce

B -reneJ ceci C, ajouta$t$ilElle avait lgrement reculB Gui, %reneJ ceci, r%ta$t$il !l se %eut que vous en a+eJ

"esoin Fait$on jamais($ Mais oI vais$je cacer ce, murmura$t$elle

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L -our l'instant, dans votre tailleur -lus tard, vous ledissimulereJ de votre mieux dans votre cam"re 4onsoir Madge

L 4onsoir, Maxence C

. %as lents, il revint vers le grou%e au moment m&me oI il sedisloquait

)e gouverneur se retournaB Ars intressantes, ces armes modernes C, dit$ilDidier jouait toujours avec son %istolet Maxence, d'un geste

discret, lui fit com%rendre que la comdie avait asseJ durB !! ne nous reste %lus qu' %rendre cong de vous, dit$il au

gouverneur Oous avons t trs sensi"les votre os%italit C)e gouverneur affecta la sur%rise B Komment, vous %arteJ dj( 3e com%tais vous faire couter

quelques$uns de mes amis qui jouent fort "ien de la guitare$ K'est une attention dlicate, dit Maxence Oous

couterons vos amis guitaristes un autre jour !l est fort tard,%resque minuit Oos matelots nous attendent Encore une fois,merci de votre accueil et "onsoir

L -ermetteJ au moins que je vous fasse accom%agnerL K'est inutile Oous connaissons maintenant le cemin du

%ortL .lors, je vais vous faire au moins seller deux %one+s$ 9olontiers CKinq minutes ne s'taient %as coules que Maxence et

Didier s'loignaient de l'acienda, au %as de deux %one+s

somnolents F'ils s'taient retourns, ils auraient vu le gouverneur,le commissaire et les mtis qui, grou%s dans le %atio, lessuivaient du regard Mais ils avaient ?te de regagner le Grbe.

)e clair de lune donnait un relief allucinant au %a+sagevolcanique de l'0le Et, au loin, dans l'ca%%e d'une valle, lamer tait comme un miroir scintillant

Maxence se sentait triste et, %arfois, une angoisse le serrait la gorge u'allait devenir la jeune fille qu'il laissait derrire lui,

%armi tous ces ommes singuliers( O'aurait$il %as dS insister %our

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un cou% de sifflet )e +ou+ou se dtaca du +act et accostal'a%%ontement Kura"ec sauta sur les %lances, un fusil la main

B 9ous voil enfin, commandant# Oous commencions nous demander s'il ne vous tait %as arriv quelque cose Oousavons failli %artir votre rencontre D'autant %lus qu'ici

L u'+ a$t$il eu %endant notre a"sence( demandaMaxence

L E "ien7 %eine la nuit tait$elle tom"e que nousavons vu arriver une "arque %leine de %ons !ls voulaientmonter "ord et, en cange, ils nous tendaient des "outeilles

de rum Oaturellement, nous n'avons %as marc Mais MAance, lui, n'tait %as de cet avis 3e ne sais %as ce qu'il a dansla t&te !l voulait a"solument que nous laissions ces individusmonter "ord 4ref, nous avons "oucl M Aance dans laca"ine, malgr ses %rotestations -uis avec nos fusils, nousavons fait com%rendre aux %ons que ce n'tait %as la %eined'insister . la fin, ils ont com%ris !ls ont fait demi$tour, non

sans nous avoir agonis d'injures #L Dcidment, ces gens ont l'air de s'intresser un %eutro% au Grbe! dit Maxence 3e crois que nous devrions C

!! cessa de %arler Des %as %rci%its "ranlaient les%lances vermoulues de l'a%%ontement -uis un cri st

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