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Iatrogénie un danger réel chez la personne âgée 1

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Iatrogénie un danger réel chez la personne âgée

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Iatrogénie

• Des chiffres révélateurs – Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 16% de la

population française et 40% de la consommation de médicaments en ville

– La iatrogénie médicamenteuse serait responsable de plus de 10% des hospitalisations chez les plus de 65 ans et 20% chez les octogénaires

– Les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer sont 6 fois plus exposées aux neuroleptiques (18%) que la population du même âge (3%) (jusqu’à 27% en EHPAD)

– 30% à 60% des effets indésirables des médicaments sont prévisibles et évitables

• Erreur thérapeutique (mauvaise indication, non respect des contre-indications, posologie excessive, traitement trop prolongé)

• Mauvaise observance • Automédication inappropriée

Le contexte (1)

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Iatrogénie

• La lutte contre le risque iatrogénique est un objectif de la loi n°2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique (réduction de la prescription inadaptée, réduction de la iatrogénie)

Le risque iatrogénique est majoré chez la personne âgée La polymédication est fréquente et souvent justifiée

chez le sujet âgé polypathologique

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Le contexte (2)

Iatrogénie

• Des programmes mis en place par la Haute Autorité de Santé (HAS) – PMSA (Prescription Médicamenteuse chez le Sujet Âgé)

• L’objectif est d’aider le médecin traitant , les spécialistes prescripteurs occasionnels et les médecins hospitaliers à gérer au mieux le risque iatrogénique chez le sujet âgé, à favoriser l’observance des traitements et à éviter toute prescription inutile

– AMI-Alzheimer (Alerte et Maîtrise de la Iatrogénie des neuroleptiques dans la maladie d’Alzheimer)

• L’objectif est de diviser par trois la prescription des neuroleptiques chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer

• La démarche générale est d’agir aux 3 temps de la prescription – En amont, éviter toute prescription inappropriée – Pendant le traitement, repérer les patients sous neuroleptiques et utiliser les

indicateurs d’alerte iatrogénique – En aval, arrêter la prescription non appropriée 4

Le contexte (3)

Iatrogénie

• Les facteurs de risque liés à l’âge ayant des conséquences sur l’action des médicaments – La réduction de la fonction rénale

• Adaptation de la posologie des médicaments à élimination rénale

– L’hypoprotidémie et l’hémoconcentration en cas de dénutrition • Risque de surdosage des médicaments fortement fixés aux protéines

plasmatiques

– L’augmentation du rapport masse grasse/masse maigre • Attention aux médicaments lipophiles qui seront alors stockés et relargués

– L’augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique

• Augmentation de la sensibilité aux médicaments agissant sur le système nerveux central, notamment ceux à effet sédatif

Aux modifications physiologiques s’ajoute le risque lié aux polypathologies et aux épisodes aigus intercurrents (déshydratation, décompensation cardiaque, infection, etc.)

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Les facteurs de risque de iatrogénie (1)

Iatrogénie

• Les facteurs de risque liés à l’âge ayant des conséquences sur l’administration des médicaments – La perte d’autonomie

• La réduction des capacités physiques • Les difficultés de communication • La baisse de l’acuité visuelle ou auditive

– Les pathologies démentielles • En cas de troubles sévères de la mémoire et de la compréhension, la prise

des médicaments devra être contrôlée par un tiers

– Les troubles de la déglutition • Risque de stagnation prolongée des médicaments dans la bouche ou

l’œsophage

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Les facteurs de risque de iatrogénie (2)

Iatrogénie

• Les facteurs de risque sociaux et environnementaux – L’isolement social ou géographique – Un changement de mode de vie tel que l’institutionnalisation – Des conditions climatiques extrêmes (canicule, grand froid, etc.)

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Les facteurs de risque de iatrogénie (3)

Iatrogénie

• Les facteurs de risque liés à une mauvaise utilisation des médicaments – Une prescription inadaptée

• Objectifs thérapeutiques inadaptés, mauvaise indication, classe médicamenteuse ou posologie inappropriée, interactions médicamenteuses, cumulation d’effets indésirables, etc.

– Une information insuffisante de la personne et de ses proches – Une automédication inappropriée – Une mauvaise observance du traitement

Les effets indésirables sont favorisés par la polymédication

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Les facteurs de risque de iatrogénie (4)

Iatrogénie

• Devant tout nouveau symptôme dont l’origine n’est pas évidente d’emblée, se demander si un accident iatrogénique est possible – La chronologie de survenue du symptôme est-elle en faveur d’un

accident iatrogénique ?

– Les signes cliniques sont-ils évocateurs d’un accident iatrogénique ? • Chute, anorexie, confusion, etc. • Attention, les signes sont souvent peu spécifiques : altération de l’état

général, perte d’autonomie, tendance à rester au fauteuil ou au lit, etc.

– Un événement intercurrent pourrait-il avoir favorisé la survenue d’un accident iatrogénique ?

• Fièvre, déshydratation, etc.

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Le réflexe iatrogénique (1)

Iatrogénie

• Si l’accident iatrogénique est avéré (isolé ou favorisé par une pathologie aiguë), plusieurs réponses possibles en fonction de la clinique et de l’indication du traitement – Arrêter le traitement

– Substituer le traitement par un autre, voire par des alternatives non médicamenteuses

– Ajuster la posologie

– Déclarer l’accident à la pharmacovigilance en cas d’accident grave ou inattendu

Quelle que soit la réponse apportée, tout accident iatrogénique nécessite un suivi étroit de la personne tant que le risque persiste

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Le réflexe iatrogénique (2)

Iatrogénie

• Principes généraux pour mieux prescrire • Les étapes de la prescription • Les classes médicamenteuses « à risque » chez le sujet âgé

La iatrogénie est souvent grave chez le sujet âgé et elle peut être évitée • Tenir compte de la fonction rénale (risque de surdosage) • Tenir compte des comédications (interactions médicamenteuses) • Optimiser l’observance par des schémas thérapeutiques simples et l’éducation des

patients et/ou des soignants et des aidants (notamment pour les personnes démentes ou dépressives)

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La prévention du risque iatrogénique

Iatrogénie

• Réévaluer régulièrement l’indication de toute prescription • Privilégier les médicaments dont l’efficacité est démontrée • Éviter les médicaments inappropriés chez le sujet âgé (rapport

bénéfice/risque) • Éviter de prescrire les médicaments ayant un service médical

rendu insuffisant

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Principes généraux pour mieux prescrire

Iatrogénie

1. Analyser et hiérarchiser les pathologies en cours 2. Revoir les indications des traitements en cours 3. Définir le suivi (efficacité et tolérance) et la surveillance (clinique

et biologique) 4. Rédiger l’ordonnance 5. Suivre le patient selon les modalités prédéfinies et réajuster le

traitement si nécessaire

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Les étapes de la prescription (1)

Iatrogénie

1. Analyser et hiérarchiser les pathologies en cours • Revoir l’histoire médicale et médicamenteuse de la personne

– Pathologies et traitements en cours, etc.

• Évaluer son espérance de vie • Évaluer son autonomie, son environnement

– Évaluer la capacité de la personne à prendre seule ses traitements et à s’impliquer dans la surveillance de son traitement

– S’assurer de la capacité de l’entourage à contribuer à la bonne prise et à la surveillance du traitement en cas de besoin

• Évaluer avec la personne et/ou ses proches sa qualité de vie, ses priorités – Évaluer le rapport bénéfices/risques pour chaque pathologie

• Évaluer le risque iatrogénique et de défaut d’observance des traitements ̶ Rechercher tous les facteurs de risque de iatrogénie ̶ Rechercher des alternatives non médicamenteuses

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Les étapes de la prescription (2)

Iatrogénie

2. Revoir les indications des traitements en cours • Vérifier que chaque médicament prescrit est effectivement indiqué

– La pathologie ayant justifié le traitement est-elle toujours présente ? – Le service médical rendu est-il suffisant ?

• Vérifier l’absence de contre-indications aux médicaments prescrits – En fonction des comorbidités, des interactions médicamenteuses

• Vérifier que les posologies sont optimales

• Vérifier que la galénique et le packaging des médicaments prescrits sont adéquats

• Interroger la personne sur une éventuelle automédication – Ne pas hésiter à regarder dans l’armoire à pharmacie – Mettre en garde la personne contre l’automédication et l’inciter à demander

l’avis du médecin ou du pharmacien

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Les étapes de la prescription (3)

Iatrogénie

3. Définir le suivi (efficacité et tolérance) et la surveillance (clinique et biologique) • Définir des objectifs thérapeutiques avec la personne et/ou ses proches

• Définir les modalités du suivi de l’efficacité et de la tolérance

– Rythme

– Critères cliniques : poids, pression artérielle (risque d’hypotension orthostatique), fréquence cardiaque, etc.

– Critères paracliniques : ionogramme sanguin (à la recherche notamment d’une dyskaliémie), créatininémie et clairance de la créatinine, etc.

• Prévoir la durée du traitement et les modalités d’arrêt (risque de syndrome de sevrage ou d’effet rebond)

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Les étapes de la prescription (4)

Iatrogénie

4. Rédiger l’ordonnance • L’ordonnance doit être conforme : posologie, galénique, horaires des

prises, durée du traitement, dénomination commune internationale (DCI)

• L’ordonnance est personnalisée

• Privilégier des schémas thérapeutiques simples

• L’ordonnance est remise après que toutes les informations nécessaires à la compréhension et à l’adhésion au traitement de la personne et /ou ses proches ont été fournies (objectifs thérapeutiques, prise médicamenteuse, modalités de suivi, etc.)

• Tout prescripteur occasionnel (spécialiste de ville, après une hospitalisation, etc.) doit systématiquement tenir informé le médecin traitant de tout changement thérapeutique

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Les étapes de la prescription (5)

Iatrogénie

5. Suivre le patient selon les modalités prédéfinies et réajuster le traitement si nécessaire • Tout symptôme clinique peut être l’expression d’un effet indésirable • Surveiller et adapter le traitement en cas de pathologie aiguë

intercurrente • Toujours s’interroger sur la nécessité de poursuivre un traitement et

éviter « l’accumulation des médicaments au fil des années » • Vérifier l’observance par des questions simples

– « Vous arrive-t-il d’oublier de prendre vos médicaments ? » – « Lorsque vous vous sentez mieux ou moins bien, changez-vous ou arrêtez-

vous la prise de vos médicaments ? »

Inciter la personne et son entourage à signaler au médecin tout événement ou pathologie aiguë pouvant fragiliser l’équilibre thérapeutique

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Les étapes de la prescription (6)

Iatrogénie

• Certains médicaments sont plus fréquemment en cause dans la survenue d’effets indésirables chez les sujets âgés – Les médicaments à visée cardio-vasculaire – Les psychotropes – Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) – Les antidiabétiques – Les antibiotiques – Les statines

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Les classes médicamenteuses « à risque » (1)

Iatrogénie

1. Les diurétiques 2. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des

récepteurs de l’angiotensine (ARA II) 3. La digoxine 4. Les β-bloquants 5. Les inhibiteurs calciques 6. Les dérivés nitrés 7. Les anti-arythmiques

De manière générale, la surveillance doit être renforcée en cas d’insuffisance

rénale, en cas de déshydratation et de troubles hydroélectrolytiques (fièvre, troubles digestifs, etc.)

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Les classes médicamenteuses « à risque » (2)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (1)

Iatrogénie

1. Les diurétiques • Risque d’aggraver une insuffisance rénale ou d’induire une insuffisance

rénale fonctionnelle – Notamment en cas de déshydratation, de fièvre, de troubles digestifs avec

vomissements ou diarrhée

• Risque d’hypo ou hyperkaliémie selon les diurétiques • Risque majoré par certaines associations médicamenteuses

– Risque d’hypokaliémie en cas d’association avec des laxatifs ou des corticoïdes

– Risque d’hyperkaliémie en cas d’association avec des médicaments hyperkaliémiants : diurétiques épargneurs de potassium, IEC, ARA II

– Risque d’insuffisance rénale en cas d’association avec les AINS, les IEC, les ARA II

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Les classes médicamenteuses « à risque » (3)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (2)

Iatrogénie

2. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA II)

• Risque d’insuffisance rénale et de dyskaliémie

• Risque majoré par certaines associations médicamenteuses – Risque d’hyperkaliémie en cas d’association avec les diurétiques épargneurs

de potassium – Risque d’insuffisance rénale en cas d’association avec un diurétique

hypokaliémiant ou un AINS

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Les classes médicamenteuses « à risque » (4)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (3)

Iatrogénie

3. La digoxine • Réduire la posologie chez le sujet âgé (hypersensibilité à l’action des

digitaliques) – Surveillance du traitement basée sur les concentrations plasmatiques, la

recherche de symptômes de surdosage (troubles digestifs, bradycardie)

• Risque de toxicité cardiaque majoré par certaines associations médicamenteuses – Risque d’hypokaliémie en cas d’association avec certains diurétiques, les

corticoïdes, certains laxatifs – Risque de troubles du rythme avec notamment les β-bloquants, le vérapamil,

l’amiodarone, la quinidine, etc. – Augmentation de la concentration plasmatique de digoxine par augmentation

de son absorption notamment en cas d’association avec un macrolide

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Les classes médicamenteuses « à risque » (5)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (4)

Iatrogénie

4. Les β-bloquants • Risque accru chez le sujet âgé

– De bradycardie, de ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire, de décompensation d’une insuffisance cardiaque, d’aggravation d’une artérite ou d’une broncho-pneumopathie obstructive

– Ils risquent de masquer les symptômes de l’hypoglycémie

• Risque de toxicité cardiaque majoré par certaines associations médicamenteuses – Risque de troubles de la conduction cardiaque avec les digitaliques, les anti-

arythmiques, certains inhibiteurs calciques (vérapamil, diltiazem) – Risque de bradycardie avec l’amiodarone et les anticholinestérasiques

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Les classes médicamenteuses « à risque » (6)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (5)

Iatrogénie

5. Les inhibiteurs calciques • Risque important de bradycardie, sauf avec la classe des

dihydropyridines (diltiazem, vérapamil)

• L’association du vérapamil et du diltiazem avec certains autres médicaments est déconseillée ou nécessite une surveillance étroite (clinique, ECG) – Association avec les anti-arythmiques, les β-bloquants, les digitaliques

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Les classes médicamenteuses « à risque » (7)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (6)

Iatrogénie

6. Les dérivés nitrés • Effet hypotenseur majoré par l’association à d’autres vasodilatateurs, à

des diurétiques ou à d’autres hypotenseurs

• Leur prescription au long cours doit être reconsidérée lorsque les crises angineuses disparaissent ou se raréfient avec la diminution de l’activité physique

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Les classes médicamenteuses « à risque » (8)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (7)

Iatrogénie

7. Les anti-arythmiques • Réduire les posologies en cas d’insuffisance rénale (sauf l’amiodarone)

• Spécificités de l’amiodarone – Risque de bradycardie dose-dépendant et majoré en association avec les β-

bloquants – Risque de dysthyroïdie – Risque hémorragique majoré en association avec les antivitamines K

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Les classes médicamenteuses « à risque » (9)

Les médicaments à visée cardiovasculaire (8)

Iatrogénie

• Les règles générales de prescription d’un psychotrope – Le choix de la molécule

• En fonction du symptôme à traiter (identifier et évaluer le symptôme cible) • En fonction du risque d’effets secondaires • Privilégier la monothérapie

– La posologie et la voie d’administration • Démarrer le traitement par de petites doses, augmenter progressivement les

doses par paliers jusqu’à la dose efficace la mieux tolérée • Privilégier la voie d’administration per os • Prendre en compte une éventuelle insuffisance rénale ou hépatique

– La durée de la prescription • Prescrire pour la plus courte durée possible (à l’exception des antidépresseurs)

– Surveillance de l’efficacité et de la tolérance • Les symptômes sont réévalués régulièrement

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Les classes médicamenteuses « à risque » (10)

Les psychotropes (1)

Iatrogénie

• Les indications d’un traitement par psychotrope chez un sujet âgé atteint d’une pathologie démentielle – Les psychotropes ne sont indiqués que lorsque les mesures non

médicamenteuses sont d’une efficacité insuffisante et après évaluation du rapport bénéfice/risque

– Ils sont utilisés en synergie avec les mesures non médicamenteuses – Ils ne sont pas recommandés en première intention en cas de

d’opposition, de cris ou de déambulation – Ils ne sont pas indiqués en prévention des troubles du

comportement

U n t r a i t e m e n t p a r p s y c h o t r o p e n e d o i t p a s ê t r e i n s t a u r é s i l e s t r o u b l e s s o n t d ’o r i g i n e s o m a t i q u e o u i a t r o g è n e

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Les classes médicamenteuses « à risque » (11)

Les psychotropes (2)

Iatrogénie

• Les différentes classes de psychotropes (1)

– LES ANTIDÉPRESSEURS • Indiqués en cas de trouble du comportement révélateur d’un épisode

dépressif (certains cas d’instabilité émotionnelle, d’anxiété, d’impulsivité, d’agitation, d’idées délirantes)

• Il est recommandé d’éviter les co-prescriptions, notamment à visée sédative ou anxiolytique

• Il est recommandé de prescrire un antidépresseur sans effet cholinergique en cas de maladie d’Alzheimer ou apparentée

• L’arrêt du traitement doit être progressif pour éviter un syndrome de sevrage

• Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine exposent à un risque d’hyponatrémie

Éviter d’associer plusieurs psychotropes entre eux du fait, notamment d’une augmentation du risque de chute, de troubles de la vigilance et/ou d’effets

anticholinergiques 30

Les classes médicamenteuses « à risque » (12)

Les psychotropes (3)

Iatrogénie

• Les différentes classes de psychotropes (2)

– LES ANTIPSYCHOTIQUES (1) • Il est recommandé de ne prescrire un antipsychotique qu’en cas de

trouble psychotique sévère et non contrôlable autrement, après échec des mesures non médicamenteuses ou en cas d’urgence (danger pour le patient ou pour autrui)

– Leur usage est déconseillé en cas de maladie d’Alzheimer ou apparentée (risque de décès et d’AVC) et très déconseillé en cas de maladie à corps de Lewy (risque de décès, d’AVC et effets extra-pyramidaux)

• Évaluation préalable du rapport bénéfices/risques – Risques cérébro-vasculaire (AVC, AIT) – Risque cardiaque (surveillance ECG) – Risque neurologique (syndrome extrapyramidal, mouvements anormaux, etc.) – Risque cognitif – Risque métabolique

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Les classes médicamenteuses « à risque » (13)

Les psychotropes (4)

Iatrogénie

• Les différentes classes de psychotropes (3)

– LES ANTIPSYCHOTIQUES (2) • Privilégier les molécules à demi-vie courte et effet anticholinergique

faible • Durée de prescription très limitée

– Le traitement est arrêté dès que l’état clinique le permet ou que les autres mesures thérapeutiques sont devenues efficaces

• Réévaluation au moins toutes les semaines de la tolérance physique, neurologique et cognitive et de l’efficacité

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Les classes médicamenteuses « à risque » (14)

Les psychotropes (5)

Iatrogénie

• Les différentes classes de psychotropes (4)

– LES ANXIOLYTIQUES • Les benzodiazépines et produits apparentés sont déconseillés au long

cours chez le sujet âgé • En cas de maladie d’Alzheimer ou apparentée, indiqués dans les

situations de crise ou pour une courte durée après correction des causes (somatiques, relationnelles, psychologiques ou iatrogènes)

• Il est recommandé d’utiliser des molécules à demi-vie courte (< 20 heures) et sans métabolite actif

– Alprazolam, clotiazépam, lorazépam, oxazépam – Diminuer les posologies initiales de moitié

• Ils exposent à des risques de sédation, d’agitation paradoxale, d’accentuation des troubles mnésiques, de chute, de syndrome de sevrage en cas d’arrêt brutal

• Éviter les antihistaminiques du fait de leur effet anticholinergique

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Les classes médicamenteuses « à risque » (15)

Les psychotropes (6)

Iatrogénie

• Les différentes classes de psychotropes (5)

– LES HYPNOTIQUES • Indiqués après échec des mesures comportementales ou d’hygiène

de vie • Prescription de courte durée • Préférer les molécules à durée d’action courte

– Ne pas utiliser un hypnotique contenant une molécule neuroleptique dans cette indication (Théralène®, Noctran®, Mépronizine®)

• Réévaluation régulière de l’efficacité et de la tolérance

– LES THYMORÉGULATEURS • Ils ne sont pas recommandés dans le traitements des troubles

comportementaux de la maladie d’Alzheimer ou apparentée

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Les classes médicamenteuses « à risque » (16)

Les psychotropes (7)

Iatrogénie

• Respecter les indications (voir AMM) en fonction du type de démence et de la sévérité

• Les effets indésirables fréquents sont digestifs et cardiaques – La rivastigmine et la galantamine nécessitent une surveillance de la

fonction rénale (contre-indication ou adaptation de la posologie)

– Un électrocardiogramme (ECG) doit être pratiqué avant la prescription d’un inhibiteur de la cholinestérase

• Les anticholinergiques et les anticholinestérasiques ne doivent pas être associés

• L’association aux β-bloquants augmente le risque de bradycardie

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Les classes médicamenteuses « à risque » (17)

Les médicaments spécifiques à la démence

Iatrogénie

• Risque d’effets indésirables majoré chez le sujet âgé – Risque de perforation ou d’hémorragie digestive – Risque d’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle, notamment en cas de

déshydratation • Utilisation déconseillée en cas de cardiopathie (risque de

décompensation cardiaque)

• Durée de traitement la plus courte possible et à la dose minimale efficace

• Les interactions médicamenteuses à risque – L’association aux IEC, ARA II et aux diurétiques augmente le risque

d’insuffisance rénale aiguë – L’association avec des anticoagulants augmente le risque hémorragique – Risque de résistance aux anti-hypertenseurs et de décompensation cardiaque

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Les classes médicamenteuses « à risque » (18)

Les AINS

Iatrogénie

• Principes généraux – Adapter les objectifs thérapeutiques – Trouver le juste équilibre entre le risque d’hypoglycémie et le risque

de décompensation du diabète • Renforcer la surveillance en cas de pathologie intercurrente ou

d’introduction d’un médicament interférant sur l’équilibre diabétique

– Les β-bloquants peuvent masquer les signes d’hypoglycémie

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Les classes médicamenteuses « à risque » (19)

Les antidiabétiques (1)

Iatrogénie

• Les différentes classes d’antidiabétiques – Les insulines

• Les besoins diminuent en cas d’insuffisance rénale

– Les biguanides • Ils sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale, en cas de risque

d’hypoxie tissulaire

– Les sulfamides • Ils exposent à un risque important d’hypoglycémie chez le sujet âgé • Ils sont contre-indiqués en cas de clairance de la créatinine < 30ml/min

– Les inhibiteurs de l’α-glucosidase • Ils sont contre-indiqués en cas d’antécédents digestifs ou de clairance de

la créatinine < 30ml/min

– Les glitazones • Ils sont contre-indiqués en cas d’insuffisances cardiaque et hépatique

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Les classes médicamenteuses « à risque » (20)

Les antidiabétiques (2)

Iatrogénie

• Ne prescrire un antibiotique qu’en cas d’infection bactérienne – Ne pas prescrire un antibiotique en cas d’infection virale ni d’une

simple colonisation bactérienne (par exemple urinaire)

• Adapter la posologie à la fonction rénale – De nombreux antibiotiques sont éliminés par voie rénale sous forme

active

• Surveillance de l’ECG en cas de risque cardiaque – Avec l’érythromycine notamment

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Les classes médicamenteuses « à risque » (21)

Les antibiotiques