I- Des frontières pour se protéger.

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1 Axe 1 Thème 1- Tracer des frontières, approche géopolitique Tracer des frontières est un acte politique réalisé dans un contexte précis (après un conflit par ex, un traité entre plusieurs pays). Le tracé de ces frontières permettent aux états de matérialiser leur souveraineté sur un territoire, de protéger leur population. Mais certaines frontières n’ont pas été tracées par les peuples concernés mais pas d’autres Etats pour asseoir leur domination : c’est le cas pendant la période coloniale ou pendant la guerre froide Pour quelles raisons les Etats tracent-ils des frontières et en quoi est-ce un enjeu géopolitique majeur ? I- Des frontières pour se protéger. 1- Un exemple dans l’Histoire : le limes rhénan (dossier pages 200-201) → le limes rhénan est une partie du limes romain : le limes romain est une frontière érigée par l’empire romain pour se protéger des peuples qu’il a renoncé à civiliser, il sépare le monde romain civilisé et le monde barbare. Il mesure 5000km. (carte page 199) Mer Méditerranée Limites de l’empire romain Limes fortifié Le limes romain dès qu’il le peut utilise les barrières naturelles comme les fleuves (Rhin, Danube, Tigre, Euphrate), les montagnes (Carpates), les désert (Arabie, Syrie, Egypte). Les romains consolident ce limes avec des fortifications comme le mur d’Hadrien ou le limes rhénan → Pourquoi les romains ont-ils érigé le limes rhénan ? - Pour protéger l’empire romain des Germains, peuple violent et menaçant. Les Germains ont notamment battu les Romains à Orange en 105 avant J.C, 80 000 légionnaires y ont perdu la vie. Au 1 er siècle après J.C, l’empereur Auguste veut créer une province romaine de Germanie entre le Rhin et l’Elbe mais là encore les Romains sont battus. Auguste craint que les Germains ne pénètrent dans l’empire, envahissent la Gaule puis Rome, il décide de fortifier cette frontière. - Les Romains vont construire entre le Rhin et le Danube ce limes fortifié long de 550 km dont 382 km de palissades en bois ; des forts tous les 10km et des tours de garde tous les 700m (doc 1 page 200), juste une portion de frontière naturelle qui correspond au fleuve le Main ; un réseau routier le long du limes et du limes vers l’arrière. Ce limes est inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 2005 (vestige à Cologne par ex) Mur d’Hadrien Limes rhénan

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Axe 1 Thème 1- Tracer des frontières, approche géopolitique

Tracer des frontières est un acte politique réalisé dans un contexte précis (après un conflit par ex, un traité entre plusieurs pays). Le tracé de ces frontières permettent aux états de matérialiser leur souveraineté sur un territoire, de protéger leur population. Mais certaines frontières n’ont pas été tracées par les peuples concernés mais pas d’autres Etats pour asseoir leur domination : c’est le cas pendant la période coloniale ou pendant la guerre froide

Pour quelles raisons les Etats tracent-ils des frontières et en quoi est-ce un enjeu géopolitique majeur ?

I- Des frontières pour se protéger.

1- Un exemple dans l’Histoire : le limes rhénan (dossier pages 200-201)

→ le limes rhénan est une partie du limes romain : le limes romain est une frontière érigée par l’empire romain pour se protéger des peuples qu’il a renoncé à civiliser, il sépare le monde romain civilisé et le monde barbare. Il mesure 5000km. (carte page 199)

Mer Méditerranée

Limites de l’empire romain

Limes fortifié

Le limes romain dès qu’il le peut utilise les barrières naturelles comme les fleuves (Rhin, Danube, Tigre, Euphrate), les montagnes (Carpates), les désert (Arabie, Syrie, Egypte). Les romains consolident ce limes avec des fortifications comme le mur d’Hadrien ou le limes rhénan

→ Pourquoi les romains ont-ils érigé le limes rhénan ?

- Pour protéger l’empire romain des Germains, peuple violent et menaçant. Les Germains ont notamment battu les Romains à Orange en 105 avant J.C, 80 000 légionnaires y ont perdu la vie. Au 1er siècle après J.C, l’empereur Auguste veut créer une province romaine de Germanie entre le Rhin et l’Elbe mais là encore les Romains sont battus. Auguste craint que les Germains ne pénètrent dans l’empire, envahissent la Gaule puis Rome, il décide de fortifier cette frontière.

- Les Romains vont construire entre le Rhin et le Danube ce limes fortifié long de 550 km dont 382 km de palissades en bois ; des forts tous les 10km et des tours de garde tous les 700m (doc 1 page 200), juste une portion de frontière naturelle qui correspond au fleuve le Main ; un réseau routier le long du limes et du limes vers l’arrière. Ce limes est inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 2005 (vestige à Cologne par ex)

Mur d’Hadrien

Limes rhénan

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GERMANIE

Mayence

Main

Rhin

Regensburg

Strasbourg Danube

EMPIRE ROMAIN

Limes fortifié

Territoire conquis par les Romains au 1er siècle ap J.C (déplacement du limes vers l’est)

Camp de légionnaires : citoyens romains, une légion compte environ 6000 hommes

Camp auxiliaire : camp composé de troupes auxiliaires, soldats qui ne sont pas citoyens romains et qui soutiennent les légions romaines dans la défense de l’empire

→ quelles rela ons entre ennent les habitants de cette région (romains, gallo-romain et germains puisque des Germains vivent à la fois sur la rive droite et sur la rive gauche du Rhin

- Des échanges économiques : la région du limes (pas seulement le limes rhénan mais l’ensemble du limes

- romain) est une zone de prospérité ; les soldats qui vivent dans les camps de légionnaires notamment touchent une solde élevée ; du coup, leur présence à la frontière attire les commerçants, mais aussi les femmes à la recherche d’un mari. C’est un espace où on produit ce qui est nécessaire pour les garnisons : blé, élevage de chevaux et de bovins, artisanat (métallurgie, verrerie). Les romains consommaient de l’huile (et non du beurre) et du vin plutôt que de la bière, qu’ils faisaient venir d’Espagne et d’Italie

- Un territoire qui va se romaniser : les légionnaires sont citoyens romains, on leur demande de parler, d’écrire le latin, de savoir compter ; en 212 Caracalla donne la citoyenneté à tous les hommes libres de l’empire ; les villes vont se multiplier dans cette région avec théâtres, amphithéâtres (les soldats préféraient les jeux au théâtre), les thermes, les forums, basiliques, temples ; on adopte peu à peu le culte impérial , le christianisme va se diffuser au IVème siècle chez les civils plus que chez les soldats. Le limes rhénan est donc une zone de transition entre monde civilisé et monde barbare

→ le limes rhénan protégera l’empire pendant trois siècles, jusqu’au 31 décembre 406 lorsque le Rhin sera complètement gelé et permettra aux Vandales, Suèves, Alains de le franchir et d’envahir la Gaule et aller jusqu’en Afrique, Rome tombera en 410

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2- Autre exemple pris dans l’histoire : la grande muraille de Chine (travail à faire à la maison par les élèves)

- A la maison, écouter l’émission de Fabrice d’Almeida sur Europe 1 (22minutes) Au cœur de l’histoire sur la grande muraille de Chine et compléter le tableau suivant

Périodes, dynasties Muraille : longueur, matériaux

Rôles de la muraille Sera-t-elle efficace ?

Empereur QIN (221-210 avant J.C)

Mur de 5000 km de long (10 000 lies) en pierre

-sert à exclure les peuples non chinois, les nomades Tribus nomades (mongols) -sert à se protéger contre les zhongyous qui sont des cavaliers et archers qui tirent depuis leurs chevaux et réussissent facilement à franchir une ligne de fantassins, d’où nécessité d’un mur de pierre

Les dynasties suivantes jusqu’au XIVème siècle après J.C (dynastie HAN…)

On consolide la muraille de QIN, chaque empereur rajoute des morceaux de muraille, on veut relier les montagnes jusqu’à la mer

-sert de frontière douanière car le mur est le lieu où on franchi les portes de la Chine, il permet de contrôler les échanges -se protéger contre cavaliers qui viennent du Turkestan

Franchie au XIIIème siècle par les mongols menés par Gengis Kan La muraille devient une muraille intérieure et non une frontière

La dynastie Ming 8800 km de mur en briques et un ciment à base de riz gluant

-chasser les mongols de la Chine et bloquer toute intrusion

Franchie par les Mandchous au XVIIème siècle, la muraille redevient un mur intérieur jusqu’à nos jours

- La muraille est inscrite au patrimoine de l’UNESCO, très visitée par les touristes et très importante pour l’identité chinoise puisque son rôle était de séparer les chinois des barbares étrangers.

3- Aujourd’hui, un retour des frontières militarisées pour se protéger des flux illicites

Document page 4 + carte au vidéoprojecteur Le Sahara, refuge des groupes djihadistes et centre de flux illicites en 2015 Réaliser un croquis à partir du texte ayant pour titre : De l’Afrique du nord au Moyen Orient, des frontières de plus en plus militarisées (à faire en classe)

- On commence par souligner dans le texte les éléments qu’on peut représenter sur le croquis

- On choisi un figuré par élément

- On organise une légende

- On réalise le croquis

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Document : De la Tunisie à l’Arabie saoudite : la renaissance des confins militaires au XXIème siècle

« Avec la mondialisation, le nombre d’Etats « effondrés » ou « faillis » ne cesse d’augmenter. Dans le même temps, des entités étatiques incapables de contrôler leur frontière officielle se multiplient elles aussi. Dans ce contexte, la conjonction de flux humains de plus en plus importants et de bouleversements politiques et culturels de plus en plus brutaux (comme l’extension transnationale de l’islamisme radical) conduit à la réinvention par les Etats de dispositifs militaires de contrôle frontalier en profondeur, et à la renaissance du très ancien système des confins militaires.

La Tunisie est l’un des pays concernés par ce phénomène. En 2016, l’aide militaire américaine a ce pays a doublé pour atteindre 100 millions $. L’Allemagne et le Royaume-Uni lui envoie des formateurs en sécurité intérieure. La France a quant à elle quadruplé son aide pour la porter à 10 millions d’euros. Cette sollicitude est pour le moins intéressée. En renforçant les services de renseignement, les forces spéciales et les dispositifs de surveillance de la Tunisie, les Occidentaux espèrent qu’elle améliorera les contrôles de ses frontières, avec pour objectifs de limiter l’immigration clandestine vers l’Europe, de lutter contre le djihadisme et les trafics de toute sorte. La frontière tuniso-libyenne constitue une priorité : cet espace traditionnel de passage est devenu incontrôlable en 2011 avec l’effondrement de l’Etat libyen. Une grande partie des circulations djihadistes entre Moyen-Orient et Sahel a fini par transiter par ce couloir. L’espace correspondant, du côté tunisien, a été récemment renforcé par des obstacles (monticules de sable, tranchées d’eau) et des systèmes électroniques de détection. Cette densification linéaire est doublée d’une zone de patrouille en profondeur.

Les voisins de la Tunisie ne sont pas en reste. L’Algérie, déjà lancée dans la construction d’un mur en béton armé à sa frontière avec le Maroc a ainsi annoncé en 2016 la construction à sa frontière tunisienne de tranchées de 6m de largeur et autant de profondeur(…) Plus à l’est, l’Arabie saoudite se retrouve elle aussi confrontée à la lutte contre les terroristes, avec lesquels elle a entretenu des relations idéologiques, politiques et financières ambigües ces 30 dernières années. Les Saoudiens ont opté pour la protection linéaire continue. (…) A partir de 2013-2014, l’Irak et la Syrie voient s’installer sur leur territoire l’organisation Etat islamique. Un bouleversement qui a pour effet d’accélérer soudainement les travaux du projet de sécurité de la frontière nord. Commencée en 2014, la muraille saoudienne, bâtie à coups de dizaines de milliards de $, s’étendra à terme depuis Turaif à l’ouest (à la frontière jordanienne) jusqu’à Hafar-al-Batin à l’est (à la frontière koweitienne). Ses fossés, radars et antennes de surveillance seront doublées de patrouilles militaires permanentes : 250 véhicules sillonneront un no man’s land sur 8 km de largeur le long de la frontière. Ces installations sont censées isoler totalement les Saoudiens de leurs voisins Irakiens. Ryad en est si persuadé qu’il a décidé de doubler ce dispositif nord par une barrière de même nature à ses confins sud , face aux rebelles houthistes du Yémen. »

Olivier Zajec, Frontières, des confins d’autrefois aux murs d’aujourd’hui, Chronique Editions, 2017

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Titre :

Légende

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Bilan de la première partie

Les frontières ont donc pour fonction d’empêcher d’entrer. Autrefois, les frontières militarisées comme le limes rhénan ou la muraille de Chine servaient à séparer un monde civilisé ou un monde correspondant à une civilisation (monde chinois) contre les barbares non civilisés et menaçants. On distinguait et on voulait séparer « eux » de « nous ». Aujourd’hui, ces frontières servent à filtrer les flux et empêcher les flux illicites comme clandestins, djihadistes, armes, drogue, contrebande. La différence entre les murs d’autrefois et ceux d’aujourd’hui c’est qu’avant, les frontières étaient aussi des espaces d’échanges (échanges entre romains et germain, échanges entre chinois et barbares alliés) alors que le mur ou la barrière d’aujourd’hui est un bornage linéaire, il marque une interdiction, un rejet. Ces limes ou murs contrairement à ce que certains peuvent dire (« montrez-moi un mur de 10m et je vous montrerai une échelle de 11m) ont leur efficacité, ils ralentissent les flux (même s’ils ne les empêchent pas). Cependant ils ont des effets pervers, ils contraignent les migrants à prendre des risques physiques, les migrants saisonniers finissent par choisir une migration définitive vus les risques qu’ils prennent.

Connaissances sur les murs vus dans le chapitre introductif qu’on peut rajouter ici dans une composition

II- Des frontières pour partager des territoires : l’exemple de l’Afrique (dossier pages 204-205 dans Nathan)

1- La Conférence de Berlin et le partage de l’Afrique

→ l’Afrique avant la conférence de Berlin : (carte du Hachette page 202)

- des possessions européennes sur les côtes d’Afrique : anglaises, françaises, portugaises, espagnoles notamment

- l’intérieur du continent africain : des états structurés sous forme de royaumes (Madagascar), d’empires (Ethiopie) + des sociétés sans état avec des populations qui vivent dans des villages ou petites villes, le chef étant l’homme le plus âgé généralement. Dans le Sahara on trouve des populations nomades comme les Touaregs.

→ pourquoi une conférence est-elle nécessaire en 1885 ?

- les pays européens installés sur les côtes veulent s’étendre à l’intérieur pour exploiter le continent car pour l’instant ils n’en sont qu’au stade de l’exploration en « Afrique centrale » : par exemple, les portugais installés en Angola voudraient rejoindre leurs possessions au Mozambique selon un axe ouest-est ; les anglais voudraient relier Le Caire au Cap (axe Nord/ Sud)

- d’autres acteurs commencent à s’intéresser au continent africain : l’Allemagne qui n’a pas de possession en Afrique (Bismarck estimait que cela coûterait trop cher : « les colonies seraient pour nous semblables aux manteaux de zibeline doublée de soie des nobles polonais qui n’ont pas de chemise à porter en-dessous) mais en 1885 , l’Allemagne est l’un des pays les plus puissant d’Europe et il doit participer à cette aventure coloniale. La Belgique également ou du moins son roi Leopold II car les belges ne sont pas pour un empire colonial alors Leopold II va engager sa fortune personnelle dans cette aventure. Ce qui l’intéresse particulièrement est le bassin du Congo mais cette région intéresse aussi les français, anglais et portugais

- au début des années 1880 on a donc des tensions entre ces acteurs et Bismarck en profite pour proposer cette conférence chez lui à Berlin , il entend donc jouer un rôle (alors qu’il vient d’entrer dans cette aventure), le but étant de fixer les règles et mettre tout le monde d’accord. 14 pays sont invités à cette conférence, les plus concernés étant ceux cités avant (France, Angleterre, Portugal, Espagne, Allemagne, Belgique) mais il y a aussi les Etats-Unis, la Russie, l’Italie etc… mais aucun état africain. C’est la première conférence internationale concernant l’Afrique, mais sans africain

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→ qu’est ce qui est décidé à Berlin ?

- les objectifs de façade : civiliser les populations africaines, faire du commerce, liberté de naviguer dans le bassin du Congo et du Niger, développer ce continent et même abolir l’esclavage encore pratiqué par exemple au royaume de Zanzibar. Ce sont les propos que Jules tiendra dans son discours sur l’expansion coloniale lorsqu’il voudra la justifier

- l’objectif réel : fixer les règles de la « course au clocher » : on établit que chaque nation européenne pourra étendre ses possessions côtières vers l’arrière-pays jusqu’à rencontrer une zone occupée par une autre nation et il faudra que le pays européen prouve une occupation effective sur ce territoire s’il veut le posséder ensuite : chaque pays va donc se lancer d’abord dans l’exploration de l’arrière-pays puis y créer des postes pour montrer aux autres qu’il occupe « effectivement » ce territoire

- donc la conférence de Berlin n’a pas partagé l’Afrique, elle a fixé les règles du jeu. Les frontières de l’Afrique vont être fixés après la conférence par des accords bilatéraux et parfois cela prend la forme d’affrontements : entre France et Angleterre (cartes doc 3 du Hachette page 103) à Fachoda en 1898 (Soudan), c’est-à-dire à l’intersection d’un axe ouest-est français reliant Dakar à Djibouti et l’axe nord-sud anglais reliant Le Caire au Cap ou des crises franco-allemandes au Maroc en 1904 à Tanger et à Agadir en 1911.

- le seul découpage de la conférence de Berlin est celui du bassin du Congo qui est situé au cœur de l’Afrique et que beaucoup de pays européens convoitent (France, Angleterre, Portugal) car ils ont des possessions dans cette région. On va donc créer un état tampon « neutre » accordé au roi de Belgique Léopold II qui était déjà à la tête de l’Association internationale du Congo . Les frontières du Congo seront définitives, elles ne bougeront pas

→ les fron ères tracées par les européens après la conférence de Berlin ne bougeront pas après la décolonisation du continent (entre 1955 et 1975) : l’Organisation de l’unité africaine en 1964 signera une résolution (résolution du Caire) qui impose de « respecter les frontières existant au moment où les états ont accédé à l’indépendance ».

En Afrique, contrairement au continent européen, ce sont les frontières qui ont créé les Etats et non l’inverse.

2- Un exemple de frontières d’un état africain : l’Algérie (dossier page 206-207 Nathan) : travail maison à rendre (mise en relation des docs et synthèse)

3- La partition du Soudan : les frontières les plus récentes (doc 4 page 193)

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III- Des frontières pour séparer 2 systèmes idéologiques

1- Les frontières idéologiques pendant la guerre froide (1945-1991)

→ en 1945, deux puissances sortent grands vainqueurs de la Seconde guerre mondiale : Etats-Unis et URSS. Ces deux pays incarnent deux modèles antagonistes (au niveau politique, éco, social) qu’ils souhaitent étendre à d’autres pays. La guerre froide est donc un affrontement idéologique mais qui ne dégénère jamais en conflit armé direct entre ces deux pays. Il y a cependant des conflits ou des crises notamment aux limites des deux blocs, car le monde est devenu bipolaire comme le montre le schéma suivant

Etats -unis et ses alliés (bloc occidental)

Pays ayant adopté un régime communiste

Rideau de fer (expression de Goebbels reprise par Churchill

Tension, crise à la limite des deux blocs, à la frontière de deux modèles idéologiques

→ vidéo sur la frontière interallemande durant la guerre froide (dont mur de Berlin), modélisation 3D de la frontière : ici c’est une frontière militarisée pour empêcher de sortir (et non empêcher d’entrer comme les frontières vues dans la première partie)

2- La frontière entre les deux Corée (dossier pages 214-215) : dessous des cartes sur youtube : Peut-on comprendre la Corée du nord ?

→ une frontière issue de la guerre de Corée

- Pendant la seconde guerre mondiale, la Corée était occupée par les japonais ; à la fin de la guerre les EU demande l’aide de l’URSS pour libérer ce territoire. Quand le pays est libéré, il doit choisir sa forme de gouvernement mais les russes et américains occupent la Corée et souhaitent chacun y étendre leur modèle. Du coup on décide de diviser la Corée en deux de part et d’autre du 38ème parallèle : au nord, la République populaire démocratique de Corée du nord, pays communiste et au sud la République de Corée, proaméricaine. Mais chaque Corée espère une réunification des deux Corée sous leur modèle : en 1950 la Corée du nord envahit la Corée du sud et c’est le début d’une guerre qui va durer trois ans et faire intervenir les grandes puissances dans le contexte de guerre froide

- Schéma montrant l’évolution du conflit et de la frontière

Etats-Unis Europe URSS

Chine

Japon

Les 2 Corée

Les 2 Vietnam

Cuba

Berlin

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→ la frontière intercoréenne pendant la guerre froide (documents 1 et 2 page 214)

- Une ligne de cessez le feu qui correspond à peu près au 38éme parallèle signée en juillet 1953 (mais pas de traité de pais) : on décide de créer une zone démilitarisée (DMZ), une zone -tampon fortifiée : de chaque côté de la frontière, les troupes doivent se retirer à 2 km : la DMZ est donc une bande de 250km de long sur 4 km de large (2X2), clôturée avec des barbelés et des grillages, truffée de mines, ponctuée par les miradors et de nombreuses troupes surveillent cette frontière (700 000 au nord et 400 000 au sud + 28 000 soldats américains au sud) : c’est donc une frontière très militarisée contrairement à ce que DMZ signifie. Un couloir d’échanges et de discussion est prévu à Panmunjom sous contrôle de l’ONU. Malgré cette zone il y a eu des incidents, des tunnels d’invasion creusés par la Corée du nord, qui ont fait 1400 morts depuis 1953 ; Cette frontière sépare de nombreuses familles ; Dans cette zone désertée par l’homme, une biodiversité exceptionnelle à tel point que la Corée du sud a tenté de faire inscrite cette zone au patrimoine mondial de l’UNESCO mais refus

- Une frontière séparant deux modèles opposés : Les deux pays vont chacun essayer de se reconstruire : la Coré du nord a lourdement été bombardée pendant la guerre (industries, infrastructures), plus bombardée que l’Allemagne et le Japon durant la seconde guerre mondiale !!, la Corée du sud est un pays rural très pauvre. Chaque pays va suivre un modèle politique différent. La Corée du nord adopte un régime totalitaire communiste (endoctrinement, embrigadement, culte de la personnalité des dirigeants la dynastie des Kim, propagande et absence de liberté d’expression). La Corée du sud pendant 30 ans va être une dictature militaire, qui va certes sortir le pays de la pauvreté et permettre à la Corée du sud de passer de pays le plus pauvre du monde à dragon asiatique mais qui réprime les opposants (qui ne peuvent pas se présenter aux élections). Tout change à la fin des années 1980, le pays se démocratise, le président cède plus de pouvoirs au parlement.

- La frontière idéologique est aussi une frontière économique car la Corée du nord reste un pays du Sud pas intégré dans la mondialisation et complètement fermé avec un PIB par habitant de 1235$/an et un IDH de 0.73, une croissance négative et épisodes de famine tandis que la Corée du sud est un pays faisant partie de la Triade, très intégré dans la mondialisation avec un PIB/hab de 30 000$ et IDH de 0.90

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→ la fron ère ne disparaît pas avec la fin de la guerre froide (contrairement à l’Allemagne) : vidéo les experts du dessous des cartes : Corée du nord, volonté d’apaisement ?

Toujours des tensions entre les deux pays

Mais aussi des tentatives de rapprochement

- on est toujours dans un état d’armistice, de guerre non finie, toujours pas de traité de paix entre les deux pays

- deux états très militarisés : Corée du Sud

dépense une valeur 20% de son PIB pour sa défense + présence de 28 000 soldats américains / Corée du nord est depuis 2006 une puissance nucléaire, elle a fait 6 essais entre 2006 et 2017, elle a des missiles à moyenne et longue portée. Propagande véhicule ces images de sa force militaire . Cela lui vaut des sanctions économiques de la part de l’ONU

- Incidents entre les deux pays : attentats

terroristes organisés par la Corée du nord contre le sud, des incidents liés aux frontières maritimes entre les deux pays

- La Corée du nord a boycotté les JO de Seoul en

1988

- La réunification est le rêve de tous les coréens, elle est inscrite dans la constitution des deux pays (il y a même un ministère de la réunification en Corée du sud) mais on ne veut pas d’une réunification à l’allemande où la Corée du nord serait absorbée par la Corée du sud plus riche éco, ni d’une réunification par la guerre comme au Vietnam

- Des rencontres entre membres d’une même famille séparées par la frontière : en 2018 des dizaines de personnes ont pu franchir la frontière du sud vers le nord (mais il y avait une liste d’attente 60 000 personnes)

- Des rencontres entre chefs d’état des deux

Corée ont eu lieu depuis les années 80, des poignées de main célèbres

- Des échanges économiques (capitaux, minerais car Corée du nord a des terres rares) seraient bénéfiques pour les deux pays (main d’œuvre au nord encore moins chère que la main d’œuvre chinoise) mais pour cela il faut la levée des sanctions économiques décidée par l’ONU

- Le sport réunit les deux Corée : aux cérémonies d’ouverture des JO d’été de 2000 et 2004 et JO d’hiver de 2006 et 2018, les deux pays ont défilé ensemble. En 2018 aux JO d’hiver en Corée du sud, une équipe féminine de hockey pour les deux Corée et pour les JO de Tokyo en 2020 on prévoit des équipes communes dans 4 disciplines. Enfin, la Corée du sud a proposé à la Corée du nord d’organiser ensemble les JO de 2032 (une seule candidature pour les deux pays)

Conclusion

Tracer des frontières permet d’empêcher ceux du dehors d’entrer « dedans » (frontières protectrices) mais cela peut aussi empêcher ceux du dedans de sortir, séparant des familles comme en Allemagne durant la guerre froide ou entre les deux Corée aujourd’hui. Les frontières marquent l’appropriation d’un territoire par un peuple, une nation. Quelque soient les raisons pour lesquelles on trace des frontières, elles sont toujours le résultat de la géopolitique et de l’histoire même si elles s’appuient souvent sur des limites naturelles. Et elles ne sont pas figées, elles peuvent faire l’objet de débat

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Travail sur la muraille de Chine

A la maison, écouter l’émission de Fabrice d’Almeida sur Europe 1 (22minutes) Au cœur de l’histoire sur la grande muraille de Chine

https://www.youtube.com/watch?v=2UgdTUjRRUQ

1- Reproduire et compléter le tableau suivant

Périodes, dynasties Muraille : longueur, matériaux

Rôles de la muraille Sera-t-elle efficace ?

Empereur QIN (221-210 avant J.C) De 5 minutes à 9 minutes

Les dynasties suivantes jusqu’au XIVème siècle après J.C (dynastie HAN…) De 9 minutes à 15min25

La dynastie Ming De 15min25 à la fin

2- A quoi sert la muraille aujourd’hui ?

Travail sur la muraille de Chine

A la maison, écouter l’émission de Fabrice d’Almeida sur Europe 1 (22minutes) Au cœur de l’histoire sur la grande muraille de Chine

https://www.youtube.com/watch?v=2UgdTUjRRUQ

1- Reproduire et compléter le tableau suivant

Périodes, dynasties Muraille : longueur, matériaux

Rôles de la muraille Sera-t-elle efficace ?

Empereur QIN (221-210 avant J.C) De 5 minutes à 9 minutes

Les dynasties suivantes jusqu’au XIVème siècle après J.C (dynastie HAN…) De 9 minutes à 15min25

La dynastie Ming De 15min25 à la fin

2- A quoi sert la muraille aujourd’hui ?