I believe in miracles - les Abattoirs · I believe in miracles Exposition dans le cadre du festival...

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- Espace Point de Vue - Rue de la Barbacane- 82110 Lauzerte - I believe in miracles Exposition dans le cadre du festival Les Nuits de Lauzerte 19/07 > 12/08/14 Françoise Quardon Collection les Abattoirs-Frac Midi-Pyrénées Pour le 15ème festival Les Nuits de Lauzerte, les œuvres de la collection des Abattoirs - Frac Midi- Pyrénées trouvent cette année un nouvel écrin, l’Espace Point de Vue. Cet ancien couvent était prédestiné à accueillir, l’installation « I believe in miracles » de l’artiste Françoise Quardon.

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- Espace Point de Vue - Rue de la Barbacane- 82110 Lauzerte -

I believe in miracles

Exposition dans le cadre du festival Les Nuits de Lauzerte

19/07 > 12/08/14

Françoise Quardon

Collection les Abattoirs-Frac Midi-Pyrénées

Pour le 15ème festival Les Nuits de Lauzerte, les œuvres de la collection des Abattoirs - Frac Midi- Pyrénées trouvent cette année un nouvel écrin, l’Espace Point de Vue. Cet ancien couvent était prédestiné à accueillir, l’installation « I believe in miracles » de l’artiste Françoise Quardon.

Dans le cadre du festival Les Nuits de Lauzerte "Monde enchanté / déjanté"- 2014 -

Avec la thématique « Monde enchanté / déjanté » l’exposition I believe in miracles revisite l’essence même du conte* au sein de nos sociétés actuelles. L’œuvre de Françoise Quardon nous transporte dans l'imaginaire du conte de fées, dans son aspect enchanteur/terrifiant. D'un abord plastique très direct, son travail teinte le quotidien d’une touche mystérieuse entre poésie et tourment.

Plongé dans un univers troublant, le spectateur est invité à prendre place au cœur d’un salon baroque où flotte une étrange mélodie. Le temps est suspendu à une vidéo «Les voies de disparition». Ce conte visuel hypnotise par le rapport qu’il instaure entre enchantement et désenchantement. Dans la pénombre de la pièce, l’illusion d’un souvenir connu flirte avec l’étrangeté d’un rêve éveillé. L’artiste tisse ici, des fils entre des personnages chers et disparus, des histoires minuscules prises dans l'Histoire, le trivial et le sublime, le quotidien et l'imaginaire, le « tissu de l'âme » et le poids des corps.

* DEFINITION Le conte permet de transmettre par un récit à l’origine oral, un univers merveilleux et enchanté mais qui ne comporte pas le caractère sacré du mythe. Histoire courte et au passé (mais non située précisément dans le temps), il raconte le parcours de personnages en assumant directement le caractère fictif de l’énonciation et permet donc de mettre en scène un univers où tout est possible. Il est également formé d’oppositions simples comme le bien et le mal, l’amour et la haine etc. Même s’il donne l’impression qu’en général tout finit bien, le conte peut pourtant adopter une dimension violente. Il n’est d’ailleurs pas à l’origine destiné aux enfants et ce n’est qu’au XVIIème siècle en France qu’il s’orientera vers ce public. Il peut alors devenir un moyen d’aborder des choses effrayantes et dif ficiles avec les enfants et c’est en ce sens qu’on peut souvent y trouver plusieurs niveaux de lecture et parfois même des fins malheureuses.

Sélection d’oeuvres du FRAC isuues de l’installation I believe in miracles présentée dans l’exposition collective Fantasmagoria, le monde mythique – Les Abattoirs – Toulouse - 24 juin › 22 août 2010

En 2010, dans le cadre de l’exposition Fantasmagoria présentée au Musée des Abattoirs, Françoise Quardon a réalisé une installation composée de cinq œuvres dissociables.

Elle a alors imaginé un environnement reconstituant plusieurs pièces d’un appartement dont chaque élément rend hommage à deux artistes américains décédés, Joey Ramone, chanteur punk et Sylvia Plath, poétesse.Elle les a choisis comme parents anachroniques et symboliques. Dans une interview accordée aux Abattoirs, Françoise Quardon explique que, pour elle, leur vie et leur œuvre étaient des « trésors qui donnaient l’énergie et la force d’avancer ».

Le titre générique, I believe in miracles, reprenait le titre d’une chanson des Ramones. L’installation comportait des tirages numériques, un ensemble d’éléments mobiliers et de décoration (tel que le lustre présenté, ici) ainsi que la vidéo Les voies de disparition.

Cette dernière est une plongée dans le monde sombre des deux protagonistes via un onirisme empreint de dramaturgie. L’ornement et le raffinement transportent les rêveries allégoriques de Françoise Quardon allant du mythe d’Ariane jusqu’à l’évocation très personnelle de la vie et de l’œuvre de Sylvia Plath et Joey Ramone.

Par cette double filiation, Françoise Quardon exprime toute la complexité de sa personnalité. Pétrie à la fois de musique punk-rock, de littérature et de poésie, elle donne naissance à une œuvre à la fois baroque et romantique, précieuse et cryptée, chatoyante et mortifère. Immédiates dans leur impact plastique et poétique, les pièces de l’artiste se dérobent pourtant à une lecture linéaire et univoque, tels des contes où se mêlent inquiétude et enchantement.

Sylvia Plath (1932-1963) est une poétesse et romancière américaine, à l’œuvre d’une sensibilité exacerbée, dans laquelle la souffrance psychologique est élevée au rang de légende.

Joey Ramone (1951-2001), considéré comme le père fondateur du punk, est le chan-teur du groupe new-yorkais The Ramones.

Françoise Quardon est née à Nantes en 1961 ; elle vit et travaille près de Paris.

Elle a développé, depuis vingt ans, une esthétique du bricolage raffinée qui mêle objets de récupération, photographie, mobi-lier, vidéo, bandes sons, tissus et textes. Ses œuvres sont hybrides, entre le dessin, le récit, la sculpture et l’installation.

Puisant aussi bien dans la littérature, la philosophie, le cinéma, la vie personnelle de l’artiste et l’Histoire, les œuvres intègrent le langage à part entière.Ce langage intervient parmi les composantes formelles comme une sorte de voix intérieure, incantation secrète ou réminiscence du tourment. Françoise Quardon est une ancienne élève de Gina Pane à l'école des Beaux-arts du Mans.Une exposition personnelle lui est consacrée à la Criée-Halle d’art contemporain (Rennes), en 1990 où sera édité son premier catalogue regroupant des œuvres de 1985 à 1990, Je pense à vous.

Elle participe à la première Biennale d'art contemporain de Lyon, L’Amour de l’art (commissaire : Thierry Raspail). Elle a participé également aux expositions Féminin-Masculin, Centre Georges Pompidou (commissaires : Marie-Laure Berna-dac et Bernard Marcadé), Présumés Innocents, CAPC, Bordeaux (commissaires : Marie-Laure Bernadac et Stéphanie Moisdon), Elles, Centre Georges Pompidou, Blanche est la couleur, Hommage à Thomas Gleb, Passage de Retz (commissaire : Yves Sabourin).L’ornement et le décoratif étant fortement inscrits dans son travail, elle a récemment réalisé le décor d’un service de table Les délices des harpies pour la Manufacture de Sèvres, ainsi que le carton d’une tapisserie Joie (commande du Cnap).

Françoise Quardon est représenté dans différentes collections en France et à l’étranger : Fonds National d’Art Contemporain, du Centre Georges Pompidou, ainsi que des Frac Alsace, Pays de Loire, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes etc, ainsi qu’à l’étranger à l’Henry Moore Institute, Leeds, U.K., Sonje Museum of Contemporary Art, Kyongju, Corée.

L’ensemble de sa création est répertorié dans l’ouvrage La Ballade des clamecés, éd. joca seria.

FRANCOISE QUARDON

Les voies de disparition

De l'ensemble I believe in miracles- 2006Vidéo- DVDDurée: 3'15" en boucleMonteur : Lionel Thenadey Collection les Abattoirs- Frac Midi PyrénéesInv. : 2011.1.5Visuel fourni par l'artiste- © Adagp, Paris

LES ŒUVRES EXPOSÉES

11.02.1963

De l'ensemble I believe in miracles - 2010Photographie numérique138 x 105 cm

Collection les Abattoirs- Frac Midi PyrénéesInv. : 2011.1.2Visuel fourni par l'artiste- © Adagp, Paris

LES ŒUVRES EXPOSÉES

La photographie 11.02.1963 « rejoue » explicitement le suicide de la poétesse Sylvia Plath , qui prépara ce jour-là un dernier repas pour ses enfants, et se donna la mort dans sa cuisine soigneusement calfeutrée afin que ces derniers soient indemnes.

Le faucheur

De l'ensemble I believe in miracles- 2004Lustre, faucille, perles, pampilles, moteur100 x 100 x 100 cm Collection les Abattoirs- Frac Midi PyrénéesInv. : 2011.1.6Visuel fourni par l'artiste- © Adagp, Paris

LES ŒUVRES EXPOSÉES

Elle a de la mariée de Tim Burton, et vient d’ailleurs, à 48 ans, de se faire passer la corde au cou ! Vingt-cinq années de créa-tions supertrash rehaussées de fleurs, de perles ou de volants, et voilà que Les Délices des Harpies, son nouveau ser-vice en porcelaine, fait son entrée à l’Élysée.

PORTRAITEnfant, elle était « la petite grosse », nous renseigne le cliché noir et blanc intitulé La Vie en rose. Imprimé sur papier miroir et souillé de sirop, Françoise Quardon y figure avec sa mère,

aussi grise que son tailleur. Son père a aussi eu droit à son petit « hommage » : un arbre dont les fruits sont de minuscules femmes pendues à l’envers, chacune d’elles portant une étiquette « Mon père n’est pas » ou « Mon père ». Accusatrice ? « Je n’étais pas une enfant martyre, précise-t-elle avec tact. J’ai vécu des choses banales, celles de toutes les familles. » Son œuvre s’en est abondamment nourrie, évoluant du malaise adolescent à la violence faite aux femmes, pour finalement creuser l’ambivalence des ornements, en premier lieu ceux qui se rattachent à la disparition et à la mort : « Ce qui m’a intéressée, c’est cette sorte d’étrange-té qui subsiste entre leur beauté naïve, parfois kitsch, et leur objet, la fin, épousant diverses formes selon les croyances. »

(..) Si elle met en scène son propre corps, c’est « parce que j’ai toujours adoré me déguiser », dit-elle avec, au fond de ses beaux yeux noirs, l’étincelle jubilatoire d’une petite fille un matin de carnaval.

À L’ÉCOLE DE GINA PANEBac C, pour contenter papa-maman. Puis les Beaux-Arts, chez elle, à Quimper. « J’avais le sentiment que l’on pouvait faire des études autrement : HEC, Maths sup, tout cela me faisait horreur… » Elle y passera trois ans avant d’intégrer, au Mans, le cours de son mentor, Gina Pane : « J’aimais le côté ultime de ses performances corporelles. » Bouquets de fleurs blanches ensanglantées, aiguilles de roses fichées dans la peau et ascen-sion d’une échelle de lames de rasoir sont alors le lot de cette figure du body art. Françoise décrochera son diplôme avec Lebenlos (« sans vie » en allemand), une installation immaculée évoquant l’absence, celle d’une mariée (en)volée, dont le voile de tulle recouvre les meubles d’une maison abandonnée. À la demande de Michel Journiac, Lebenlos ira à Avignon. Et cinq ans plus tard, en 1991, Françoise sera de la première Biennale de Lyon.(..)

Son combat artistique croise alors celui des femmes malmenées. De plus en plus, à travers ses réalisations plastiques, Françoise Quardon venge de sombres héroïnes de la littérature anglo-saxonne comme Miss Maggot Meat (« Mademoiselle Viande pour les asticots »). Ou de la mythologie, comme Ariane, qui sera vengée de Thésée (après tout ce qu’elle a fait pour lui, ce goujat l’a plaquée pour sa sœur !) lors d’une exposition qui débutera le 15 décembre au Centre Evagoras Lanitis, à Limassol (Chypre). Mais aussi des femmes vraies de vraies, comme ces Indiennes, dites « tournevis » parce qu’elles assemblent les pièces dans les usines américaines frontalières, croisées l’été dernier à Ciudad Juárez (Mexique).

ARTICLEExtrait Figaro Madame -Françoise Quardon, baroque flamboyante - 29 octobre 2009, par Sandra de Vivies

LE CHOC DES CULTURESFrançoise troque ensuite la galère contre l’enseignement. Et elle aime bien ça. Après maints Beaux-Arts en province, elle propose un séminaire d’art et cinéma à l’École spéciale d’archi-tecture, à Paris. Si son univers baroque tranche avec l’académisme de la discipline, l’artiste a beaucoup à offrir aux étudiants. Et cogite d’ailleurs sur une exposition de leurs travaux qui s’appellerait Deux ou trois choses que je sais d’elle (l’architecture). L’idée : « donner de l’air », ce dont elle ne manque pas ! Mais dernièrement, une nouvelle lui a tout de même coupé le sifflet : son service en porcelaine, Les Délices des Harpies, a été choisi pour les appartements privés de l’Élysée…

À bien regarder ces gravures revisitées à la sauce Quardon, peuplées de créatures hybrides et ornées de haches, crânes squelettiques, plantes urticantes, cœurs à sec et yeux globuleux, on se dit que le protocole va quand même en prendre un coup. Qu’importe, ses reflets corail, parme ou verts sur la nappe blanche (elle a peint le verso du marli, au dos de l’assiette) sont du plus bel effet et l’ensemble s’accorde merveilleusement avec le mobilier. Un aboutisse-ment pour cette bien vivante qui joue à chat glacé avec la souffrance et la mort. S’y abîme et s’en amuse (....)

Votre rêve d’enfance ?Être la princesse d’un pays imaginaire et lointain, peuplé d’animaux qui parlent, de fleurs qui dansent la gigue, et ne jamais devenir grande.(...)

Votre plus grande désillusion ? La nature humaine. Il faut garder l’amour de la vie à tout prix, comme l’écrivait Joyce, « seul, abandonné, heureux près du cœur sauvage de la vie ».

Votre héros ?Un des chapitres de La Ballade des clamecés s’intitule (No) More Heroes, alors ! Des héros, non, mais des compagnons de route : Emily Dickinson, Johnny Thunders, Jeffrey Lee Pierce, Melanie Rae Thon, Joey Ramone, A. L. Kennedy… Beaucoup d’écrivains, de musiciens et de cinéastes. Tous ceux dont la création, la parole, la présence sont des trésors qui donnent l’énergie et la force d’avancer.(...)

Votre souhait le plus fou ? Je peux reprendre les paroles d’une chanson de Troy von Balthazar : « I wanted everything perfectly aligned in my life, I want everything magnified. »

ARTICLEExtrait Figaro Madame -Françoise Quardon, baroque flamboyante - 29 octobre 2009, par Sandra de Vivies

« Le projet de cette monographie est de rassembler vingt ans de travail sur un mode non pas chronologique mais en favorisant des associations de sens, en considérant chaque chapitre comme un monde, en créant des strates tant visuelles qu’écrites, en vue d’organiser un ouvrage hybride et polyphonique.

Le fil directeur de l’ouvrage est « la ténébreuse affaire » de l’ornement, lié à la disparition, à l’origine (voir le texte de Vitruve) celle de l’enfance, et sa commémoration via des artifices et édifices ornementaux (...)Nulle volonté d’illustration (de l’image au mot), mais des associations qui déclenchent des échos incongrus et harmonieux, où visuel et lettre en cohabitant, acquièrent une autre amplitude » F.Quardon

La ballade des clamecésFrançoise Quardon (Auteur) Monographie en anglais / français (relié). Edition Joca Seria - 2009

Cette histoire dit la nostalgie de l’enfance et de son monde de rêve, la capacité des enfants à vivre dans un imaginaire bien à eux. Elle dit aussi comment, devenus adultes, nous gardons toujours le souvenir de notre enfance qui s’incarne dans ces objets parfois insolites que nous chéris-sions alors.Jolie Pépée, mon amie de porcelaine raconte l’affection belle et insolite d’une petite fille pour sa tasse de porcelaine.Les images et le texte de Françoise Quardon sont riches et poétiques. Toutes les planches sont composées de photographies et de dessins ; elles sont empreintes du souffle romantique du XIXe siècle, mais ont une vigueur et un rendu d’aujourd’hui.

Un merveilleux voyage !

Jolie Pépé , mon amie de porcelaine Françoise QuardonUne coédition Éditions courtes et longues / Les Abattoirs FRAC Midi-Pyrénées - 2012

EDITIONS

ACTUALITE /

Sortie en Juin 2014 d’un recueil de poèmes "Fais régner à jamais".

Fais régner à jamaisFrançoise Quardon (Auteur) - Recueil de poèmes, Tarabuste Edition - 2014