Husserl, La crise de l' humanité européen

7/29/2019 Husserl, La crise de l' humanit europen

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Avant-propos.................. 3

Repes biographiques et histoiques.... .

ES DBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4A DCOVERE DE LNENTONA . . . E ON VGLANT DE SON TEPS . . . . . .

La phnomnologie, une mthode en prisesur l'existence .......... 8

SSERL, PENSER DE LA CRSE 8

a crise des scences euopennes .... ... .... .... .... ....... 8La cr ise de a phi osophie . . ... . ... . . . .. . .... .. ... .. . . 3ne crise d sens ? .. . ... ... . { A PLOSOPE COE SCENCE RGORESE ide orig ine e de a ph i osoph ie . . . . . . . . . ..aiude du phi osophe ne rien prsupposer . . .{ Le principe des principes : inui ion o rignai re

8

a rducion idique . . . . . . . LA RDCTON OPRAON ODQE

DE A PNONOLOGE . . . . . .. .. .... . 3L .a rducin ranscendanae e a consiuion . . .La rducion au { monde de a vie (bsw .RS DES APES TODOOGQES

3

DE LA PNONOOGE . . . . . . . . . . . . 9

Commentaire.................... 3

SCENCES DE A NARE E SCENCES DE LESPR 3ESPRT DE EROPE .. ..... .. .... 3NE CONCEPON O OGQE DE LSOR E . .. . 39LANT ET A CONA DES PLOSOPES 3RASON E RAONALS E . . . . . . . . .. . ... .. . . .. .

h p phph. ........ .... ...... .... ..... .... .... .....

LEXQE 9

HE P N 080 N 6

Toue reprsentation. raducio, an ou reproduction mme paelle par ous p en ous pays f ns autorisationpa!able es i licie e exosera le conant des poursuites jdcia rs Rf : m 9 s 2 t 3 d 'i Une eprtion ou reproducion ns auoition de lditeur ou du Cere Fraas d'Epoiaton du roit de Copie ( e Haue-

feui le 7 Pars) constiuera ue contrefaon cionne par es arIles 45 et svants du ode a


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v-

ntoduie la lectue dun texte de Hussel bien quilsagisse ici avec la r d lha rp la phlooph dune confence pononce deant un auditoieassez ouvet pose de ts nombeux poblmes

En effet la phnomnologie dont Hussel est le fondateuse psente comme une discipine de pense appaemmentpeu susceptible dte vulgaise

Se donnant comme une expience et une mdtation quitouve son lieu dancage philosophique dans les daoaph de Descaes la phnomnologe est un cheminement que chaque ecteu est invit suive e plusfote aison pte pou luimme. Quiconque veut vaiment deveni philosophe deva "une fois en sa vie" se epliesu luimme )) affime Hussel dans les dao ar' a phnomnologe equiet en effet un effot deflexion su soimme Cest ce qui fait dele une phiosophie dont le point de dpat est la subjectivit. On ne sauaitou autant la confonde aec un quelconque cvqui amne tout ce qu est lte du sujet ou de la pense.Invesement et paalllement ocv ne valoise quela alit de lobjet en faisant fi des donnes subjectives quime pemettent dy accde Ces deux atitudes sont caactises pa la ngation de leu oppos pjugean ainsidune opposition ente sujet et objet elles sont ce tite navement dualistes

Lattitude phnomnologique au contaie de cesdenies dnonce lopposition du sujet et de lobjet qui lessoustend comme un pjug et veut ainsi dpasse cetteopposition chechant dans lexpience dun sensantieu tout dualisme stile

Ms Css Paris, Coin, 93, rad r E Lvnas

e G Peier, d Vrin 947, p (abrg MCdans a su ie duexe e des noes)


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bq

q

Edund usser 1859198 nat Prosznitz en Moraviedune fale uve lbrae, et sengage dans des tudesscientifiques Bern, pus Vienne

B

Mathaticien de foraton, usserl soutient en 188 undoctorat sur e concept de nobre Son preer ouvrage quidate de 1891 sntitule oqueent a hlooh d

larh. Son ntrt va ds ors princpaleent desquestions touchant la ogique il publie ainsi en 19001901es chrch lo

Magr cette foration ogicoathatque, usser tudie ds 1882 le Nouveau estaent sous lnflunce dutchque Masark En 1884 il se procure a hoolod lrde egel durant hiver 18841885 i suit es coursdu clbre pschoogue de lpoque, Franz Brentano, sr aphiosophe pratique et lepirise de David ue

Le 26 avri 1886 enfn, toujours sous influence de Masak,usser se convertt au protestantise

V

Ds ces annesl, il seble que intrt de ussersoiente de plus en plus vers la philosophie, et en loccurence vers la pschologie Cest pourquoi on est peu surprisde trouver sous sa pue dans le deuxime tome des chrch lo aprs un premier toe consacr notament

* os rpros c 'o rhoraph rm a l ma


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lobectivit des formes logiques, des considrations quiredonnent la subectivit son rle et sa place. Cest ici quese fait sentir linfluence de Brentano dont a remarqueclouera un si grand re pour llaboration philosophique deusserl la conscience est touours conscience d quelque

chose, cestdire est touours conscience oll.Avec cette dcouverte, lentre de usserl en philosophieest consomme

Le mot oal ne signifie rien dautre que cetteparticuarit foncire et gnrale qua la conscience dtreconscience d queque chose (... 2. Par cette prise deconscience, usserl sachemine vers a formulation dune phiosophie nouvee. Lintentionalit est cette opration quiporte a conscience vers son obet, lequel, ds lors, advientittralement comme pour ele La vise intentionnellede la conscience est ce qui annue ide mme dune oppo-sition du suet et de lobet, o ces deux ples seraient ext-rieurs lun autre et existeraient comme indpendammentun de autre

La conscience est conscience d quelque chose. Cea signi

fie: la conscience est uverte sur autre chose quellemmeet devient elemme en se pntrant de cet autre Simultanment, cette chose qui est vise (perue par a consciencenacquiert une existence que sous le regard de celeci lintentionalit est cet change interactif continuel de la cons-cience et du monde, par quoi ce dernier prend sens pour laconscience, et la conscience pour le monde.

Je regarde les branches dun arbre par la fentre. Certes,mme si e ne regardais pas ces branches, elles continue-raient bien pourtant, par exempe, ploer sous es fruits:i a donc une obectivit des branches, qui sont bel et bienindpendamment de moi et de mon regard Cependant, tantque e ne porte pas mon regard sur elles, les branches nexis-tent pas por o eles ne sont qu ll Ainsi,

pour e phnomnolgue, e niveau dtre de obet branche en tant que ralit en soi, purement obective, cestdire sans aucune intervention dun suet, nest que la dimen-sion premire et a plus pauvre de la branche Ds que cettedernire est apprhende par un suet, elle apparat sous monregard et acquiert un niveau dtre plus complexe Ce nest

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cependant que lorsque la branche apparat certes, ais l ll cestdire quand les deuxpreiers niveaux dtre, objectif subjectif son conjoints,quelle advient coe propreent phoolo. Enphnonologie, ltre gale lapparatre seul ce quiapparat, et la notion dapparition, loin de se raener apparence illusoire, quivaut ltre e La phnonologie,se caractrisant coe un retour aux choses elleses,se prsente coe la description de toutes les choses quiapparaissent, non de anire sipleent subjecive, aisbien telles quelles sont en elleses cette apparitionpour oi de ce qui est tel quil est se noe phoet est lobjet de la phnonologie

Cest cet acquis fondaental de intentionalit qui constitue la preire pierre de ldifice de la phnonologie,pose notaent dans les d drcrc por phoolo phlooph phoolo prsous lexpression de corrlation intentionnelle ou corrlation noticonoatique

V

Lactivit avant tout thorique de Husser est totefois dsle dbut solidaire dune attention aigu la situation intellectuelle de ces preires dcennies du xx sicle Ds

909 dans un opuscule intitul a hlooph cocc ror il dresse un rquisitoire contre ltat dedivision et de dcadnce qui rge dans les sciences La principale critique du phnonoogue lgard des savants deson teps porte sur lavegleent don ils font preuve visvis de leur propre darche, cestdire sur labsence derflexivit de leur attitude scientifique Husserl adopte au contraire une attide dont la vigilance critique est extre touteaffiration, tout jugeent est sans cesse souis au criblede la critique Rien nest jaais accept coe tel sans treinterrog nouveaux frais

Ce est cepedant qu partir des annes ving que atention du phnonologue, qui stait usquel peu porte,

Les astrsqes renvoent a exqe, p 79


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il est vrai, sur la situation historique et politique contempo-raine, va se trouver polarise sur la question de l'istoire, esure aussi que la crise politique s'aggrave en Allemagne, et inscrit en surface la crise profonde des sciences

a ri d lhai rp la philoophi pro-nonce le 7 ai 195 au Klrdde Vienne, apparat ainsicomme un manifeste3 Depuis 1928 en effet, anne ousserl a pris sa retraite de l'Universit, a forioridepuis 1929date partir de laquelle il a t loign de toute activitd'enseignement par 'arrive de eidegger qui ui succde Fribourg, usserl vit retir Tout en reconnaissant le talentde son ancien lve au point d'affirmer en substance quea phnomnoogie, c'est luimme et eidegger, et personne

d'autre, i formule ds 1929 des inquitudes sur la maniredont s'oriente la philosophie de ce dernier, et notammentdepuis r p 1927 partir de 19 date de la prisedu pouvoir par les Nazis, usserl se voit retirer toute activitacadmique, toute manifestation publique, toute libert depresse Le sens de l'istoire se drobe, le pouvoir de a rai-son est dfaillant, et usserl ne peut agir par la paroe

Malgr sa situation tragique, il refuse une invitation de l'Uni-versit de Californie l dcline en outre nombre d'exhorta-tions donner des confrences, dans la crainte de susciterde plus belle la haine des juifs Il deeure cote que cote Fribourg Son travail philosophique le requiert en ce lieu

Ce n'est qu' de trs rares reprises, Vienne ou encore Prague, qu'aprs de longues hsitations, usserl s'exprime

sur ce qui lui ti!nt le plus cur l est question de la tcheifii de la raison et du de l'istoire, contre tous esirrationnalises C'est ce titre que la ri d lhairop est un manifeste, qui relve le dfi du sens etde son unit dans l'exprience Il y a en effet une unit dusens, et cette unit, qui se donne moi dans l'exprienceque je fais des phnomnes, est cela mme qui rassemble

et ressaisit le rel pou l'lever sa cohsion maximale, c'estdire lui donner sens contre le morcelement incohrent eta dispersion des faits bruts C'est dans la mesure aussi oce texte plaide pou le sens contre l'absrde qu'il est commetel proprement phnomnologique

Le mot est de S Strasser dans sa prace a texte por es di

tons Abierontagne 1977


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i phlgu hd pssu lxsc

HUERL,PEEUR E L RE

crise

des sciences epennes

ette expression crise des sciences europennes est lapreire partie du titre du dernier ourage de Husser critentre 14 et 17 et non publi de son iant La onrence de Vienne que nous aons choisi d'tudier en est donca preire trace pubique les onrences de Prague prononces en noebre 15 prolongent leur tour e approfondissent cette cellule originaire qui aboutira la Kisis

ans ce texte ultie de a Kisis Husserl traite de a crisedes sciences europennes ous tenterons de aire apparatrecoent la crise des sciences que dcrit Husserl exprie enproondeur la crise des aleurs qui dchire 'Europe dans lesannes trente Loin de sparer crise des sciences et crisethicopolitique Husserl dcrit phnonologiqueent enson unit la crise que it l'Europe Seon lui en eet la criseest ue, et seul un retour rflexi sur 'tat des sciences peutperettre d'lucider le ses de la crise qui s'est aniesteusqu'au nieau politique

Quel est le sens de cette crise des sciences ? Au dbutde la Kisis, Husserl coence par suspecter la pertinenced'une telle expression: Estil srieux de parler pureent etsipleent d'une crise de nos sciences? ette expressionqu'on entend auourd'hui partout n'estelle pas outrancire?

ntitu La Cris ds scics urs t la hmlitrascdatal Pars, Gaimard 976 trad fr t prfac dG Gran (abrg Krisis dans a suit du txt t ds nots


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Car a crse dune scence, cea ne sgnfe ren de mons quee fat que sa scentfct authentque ou encore a faonmme dont ee a dfn ses tches et abor en consquencesa mthodooge est devenue douteuse L Commentpourraton parer dune crse des scences postves? Car cea

comprendrat une crse de a mathmatque pure, une crsedes scences exactes de a nature, que nous ne pouvonscesser dadmrer comme tant es modes dune scentfctrgoureuse et au pus haut pont fconde ))

Et Husser de ouer da dexacttude des scences, qusagsse de a physque cassque ou de a trs rcente phy-sque des quanta aquee fat daleurs auson, da qu

est eur apanage et eur fcondt propres L de dune crsedes scences ne concerne par consquent n eur mthodoo-ge ben tabe, n eur russte constante

En que sens peuton aors encore parer dune crse desscences? convent pour ce fare de dstnguer deux notonsdffrentes de a scentfct )) Prs en un premer sens, scen-tfct sgnfe rgueur mthodoogque et ny a pas eu

de dpster une queconque crse des scences En un secondsens cependant, scentfct acquert une sgnfcaton positiviste et veut dre ds ors, rducton de a scence a seueconnassance des fats Cette comprhenson rductrce dea scence domne, comme eur tendance naturee, toutes esscences Ee dnote une crse profonde du statut de a scen-tfct en Europe, cestdre, comme nous e verrons, deexgence phosophque elemme: e postvsme dca-pte a phosophe )), sexcae en effet Husser

Ce rsque postvste que courent es scences a une doubeconsquence: dune part, attenton du scentfque est poa-rse sur tude du fat, qu sagsse des corps matresvsbes l nu, des mcropartcues ou mme, dans esscences de esprt, du psychsme, de a soct ou de aangue. autre part, ce prvge accord a pure observatondes fats entrane un aveugement vsvs de nstance sub-jectve elemme En fat, l de majeure de Husser et quest pour u responsabe de cette crse que traversent actuee-ment es scences est cee du dsntrt des scentfques

Op cit pp 78

Op. cit p 14


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pour leur propre sujectivit luvre das leur dmarchecestdire du dfaut de rfexivit de eur recherche Lobscurit das aquee se meuvet aujourdhui es scieces pro-viet doc de absece dattetio porte igme de asubjectivit qui travaie e ees: positivisme est ici syo

yme pour Husser dobjectivisme objectivisme qui a seoui avec Gaie et a mathmatisatio de a ature Quee estcette rvoutio de a coceptio de a sciece et doc ausside esprit scietifique uimme qui at avec a mathmati-satio de a ature? I importe avat tout de coare e sesde cette mathmatisatio gaiee de a ature

Les gomtries patoiciee et eucidiee coservet u

ie troit avec e sesibe e ce quees figuret de faogomtrique es ombres compris comme des ides etsappiquet par mme produire ue copie sesibe desides iteigibes Au cotraire a gomtrie du XVII sice secostitue comme ue discipie bie pus abstraite Ee veutrompre dibrmet avec e rfret sesibe Se ommat gomtrie aaytique ee adopte agage abstrait de

agbre. s ors a ature idaise e formues ag-briques deviet tout etire ue mutipicit mathmatiqueAyat rompu ses attaches avec a rait sesibe cette ouvee gomtrie agbrise sabore comme u domaie for-me autoome ayat ses rges et ses procdures propresMathmatiser a ature c est doc e faire u objet abs-trait rgi par des ois uiversees et dco ect du divers se-

sibe et idividue Aisi at ce que o appee aujourdhuia physique mathmatique . La ature phusise grecreoit aors e om de physique Avec a mathmatisatio dea ature cestdire avec e dbut de a physique commediscipie scietifique at aussi u type desprit focais surso objet a ature physique aveuge par cosquet ui-mme e tat que sujet oprat.

Husser date cepedat de a deuxime moiti du XIX sicee deveir positiviste explicite des scieces et vise ici sasdoute es scietifiques hritiers de a phiosophie positivedAuguste Comte Ce derier auteur du Cours de Philosophie positive fode ue phiosophie e rupture avec toutemtaphysique. I promeut e effet ue attitude fode excu-sivemet sur expriece et mue par ue cofiace sas

bores evers a sciece. Parmi es scietifiques qui vot'


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epende leu compe cee upue avec la maphsiquee ce enacinemen dans l'expience, on compe aussi bienBenad, Paseu, Behelo ou ckel en chimiophsiologieque Renan e aine en hisoie ou mme Li en philologie,que Lange, Wund ou Fechne en pschologie expimenale

e jusqu' Dukheim en sociologie un peu plus ad, don lemo d'ode es de aie les fais sociaux comme deschoses Ce que ciique ussel sous le nom de posiivismecoespond en fai sa dive possible en scienisme, c'esdie une aiude caicauale qui dui ou aux fais Ceci esceainemen l'image que ussel, en homme du X sicle,a pu avoi du posiivisme, e o ce que celuici a effecive

men comme philosophie pope au XIX sicleO, nous di ussel, de pues sciences posiives fon deshommes puemen posiifs , des hommes qui son des fi-chises du fai e ne s'ineogen donc gue en eou sule rgardqu'ils poen su ces fais, c'esdie su l'ace oule vcu pa lequel ils accden aux fais Un fai es un fai ,elle es leu vi ean ou l'accen su le fai commeel, su le quoi, ils ne quesionnen nullemen le od d'accsau fai, le cotde sa vise Ainsi, un homme posiifes un homme qui, ne flchissan pas ses aces vcus eux-mmes, a endance faie absacion, e de sa subjecivi,e du inhen quelque fai que ce soi N'an pasaenif ceci qu'un fai n'es jamais disinc de son sens poumoi, ou que l'obje n'es pas diffen du egad que je poesu lui, un el espi pense la vise scienifique comme spae des pobles vitau que se pose l'humani En ce sens, cee science n'a ien nous die Les quesions qu'elleexclu pa pincipe son pcismen les quesions qui sonles plus blanes noe poque malheueuse, pou unehumai abandonne aux boulevesemes du desin ceson les quesions qui poen su le sens ou l'absence de sensde oue cee exisece humaine Hussel lie donc ici inviableme cise des sciences euopennes, en an qu'ellesson duies leu dimension posiivise, e cise des valeusde l'humani la cise elle n'es en aucune manie lu-de au pofi d'une cise pendumen plus viable des

cit p 0 trad mode

cit p 0


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sciences l n a dans cette optique aucune opposition entrecrise des sciences et crise des valeurs, ais il sagit biendune seule et e crise, ont ussel sattache dcrirephnonologiqueent lunit

outefois, ltat de crise doinant auourdhui et li ce

ode positif de pense qui a recherche scientifiqueobective et qute du sens de notre vie na pas touours, selonusserl, prvalu. Do vient donc cette altration positivistede lide de la science ? Pour saisir le sens de la criseactuelle des sciences europennes, il savre ncessaire deretracer a gense du processus qui la rendit possible.

Au Moenge, lunit est celle de la raison et de la foi et,

e si la pense discursive est bien, coe on laffirecounent, au service de la thologie qui culine dansla foi coe sa vrit dernire, on ne peut cependant oublierque la foi ellee est en qute de lintelligence : cestce que anifeste par exeple Saint Ansele au X sicledans son ouvrage intitul le /ogio portant prcisentpour soustitre Fid qua itllctu la foi en qute

de lintelligence . Intelligence rationnelle et foi vive sallientdans la recherche u du sens usserl toigne claireentde sa nostalgie pour cette poque o rgnait lunit du sens

La Renaissance, poque o nat le principe de liitationde lAntiquit sous la fore dun nouveau platonise, introduit lide que hoe idal est hoe thoiqu Lhoe antique est celui qui se fore luie grce la ptration thorique de la libre raison10. La Renaissancelibre donc un espace pour la raison et son exercice Les otifsprofonds de la crise que connat auourdhui lEurope sont dpister dans cet idal de rationalit universelle qui se anifeste expliciteent au XV sicle. En effet, en un sens, cetidal dvidence rationnelle universelle recle une fconditil avre sa russite dans les sciences positives (phsiqueathatique naissante, astronoie conqurante En unautre sens cependant, il a pour rsultat un branleent deplus en plus net de la taphsique, dont Kant la fin duXV sicle dressera dans la Prface la itiqu d la aio u un bilan svre alors que les athatiques, ds

cit p 0

cit p 2


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Thals et la physque plus rcemment avec Galle sont toutes deu entres dans la voe sre de la scence en se const-tuant en dscpnes ratonnelles fondes sur l'exprence lamtaphysque spculaton abstrate qu s'lve auessus desensegnements de 'exprence n'a pu se consttuer comme

scence. Elle est demeure comme le dit Kant une arne os'affrontent les thses les plus opposes sans qu'une vrtobjectve pusse en merger prcsment parce que les prncpes que brandssent es mtaphyscens dpassent les lm-tes de toute exprence c'estdre auss le pouvor de la ra-son humane C'est pourquo Kant lmite a connaissance ce qu est ssu de l'exprence aux phos et rejette

les des mtaphysques du monde de l'me et de Deu (leschoses SOI dans l'nconnassable. En fat le devenr post-vste de la scence n'est pas a hauteur de sa vse unver-sele vse proprement mtaphysque qu a pour rle d'enracner les dverses scences postves spcalses dans uneunt supreure qu sot leur fondement universel. La phlosophe dans sa vse mtaphysque a donc selon Husserl un

rle de refondaton radcale des scences renouant ans avecl'de arstotlcenne de la phlosophe come scence del'tre en tant qu'tre prs unverselement et non dans l'unede ses partes taphsiqu K dal de la phosophepremre comme fondement untare et radcal des scences.

Le concept postvste de la scence crt Husserl est notre poque par consquent hstorquement considrun concept rsidul l a lass tomber les qestons que l'onavat ncluses dans le concept de mtaphysque questondu sens de l'Hstore de la rason queston de Deu comme source tlologque de toute rason dans le monde queston du sens du monde ou de l'mmortalt 1 Cec est larason pour laquelle la crse des scences europennes est en fat tout entre le symptme d'une crse plus profondeencore et qu est celle de a phlosophe ellemme

C'est dans l'ntroducton aux ditatio cartsisueHussel fat le plus clairemet tat de la crie ue cona au

cit. pp 1314'


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dbut du xx sce a phosophe eemme, pour avor passuv esegemet des Mditatios mtaphysiques deescartes qu ous vte c u retour au mo des cogitatioes pures2 ttre de fodemet radca absou Cest vdece ce dstrt des sceces pour u fodemet

das ego cogito e tat que oyau dubtabe de certtudequ a etra obscurt de eur dmarche escartes e effet augure u type ouveau de phosophe Avec u a pho-sophe chage totaemet daure et passe radcaemet deobjectvsme af au subjectvsme trascedata, subjectvsme qu, grce des essas sas cesse reouves et pour-tat toujours suffsats, sembe tedre ue forme ces

sare et dftve Cette tedace costate auratee pasu ses tere, mpqueratee pas ue tche mete ous mpose par Hstore eemme, et aquee tousous seros appes coaborer ?

Or, e dagostc de Husser est pus que svre a phosophe est e crse parce quee a perdu toute ut, toutautat das a mare de poser ses objectfs que das samthode propre L . au eu due phosophe ue etvvate, que possdosous? Ue producto duvres phosophques crossat f, mas aquee maque toute tere Au eu due utte sreuse etre thores dvergetes, dot atagosme mme prouve assez a sodarttere, a commuaut de base et a fo braabe de eursauteurs e ue phosophe vrtabe, ous avos des sem-bats deposs et de crtques, u sembat de coabora-to vrtabe et detrade das e trava phosophque Effortsrcproques, coscece des resposabts, esprt de coaborato sreuse e vue de rsutats objectvemet vaabes,cestdre purfs par a crtque mutuee et capabes dersster toute crtque utreure, re de tout cea esteCommet ue recherche et ue colaborato vrtabesseraetees possbes? Ny at pas presue autat de ph-osophes que de phosophes? y a be ecore des Cogrs

12 C , p. 2.1 Op ci, 2, pp 3-4, trad odifie L' u de ces essais e di rectio d ' u n s ub ectivise trans ceda tal achev correspod la rvolut ion opre ar Kant da ns la cona issace : le su et trasceda

tal deviet la codiio de possibili de toute coaissace.


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philosophiques ; es phosophes sy recotret, mas o esphosophes Ce qu maque ceesc, cest u eu sp-rtue commu o ees pusset se toucher et se fcodermutueemet l

La phosophe est e proe ue dssmato de so

ses es mofs e sot absece due commuaut sou-de des phosophes et exstece due recherche mue pare dsr un de a vrt Le dfct due tee mpuso pho-sophque se tradut par ue mutpcato dfe des crtset emprut ue rhtorque qu trasforme a phosophee ue ttrature mpresso ste, au eu de u cofrer cetteradcat que rcamet a rgueur et a resposabt du ph

osophe vramet phosopheCette ucdt que dpoe Husser gard de so poque,dot escartes dj aux XVII sce tmogat, offre ueaayse pour e mons oquete de tat de a phosophe,qu pourrat tre appque tee quee poque cotempo-rae e postmodersme est a mafestato a pus cratede cette dssmato l du ses Le costat que dresse

Husser au dbut du xx sce a doc auss ue vertu tras-hstorque Ce qu se fat jour e effet, parde a crse de aphosophe e tat que dscpe hstorque scrte das uepoque doe, cest vdece due perte du ses u-mme Ltat de dvso das eque se trouve a phosopheous vte par cosquet rfchr sur e rsque utmeauque codut, savor sur catemet du ses umme

Une cise du sens5?

E 95 Husser e peut que se dsesprer de a dfaace du ses sagt pourtat de e pas cofodre trop vteses et vaeur, comme s absece de ses provenat uquemet due acue dordre thque

Certes, a crse du ses se mafeste be par ue crse des

vaeurs, crse thcopotque aquee Husser, ans quo

1 Op. ci. , 2, p 4.1 Expressio uti l ise par J Patoka 1971977 phomologu e tch que ayat beau co up m dit les crits de H usserl , d as lestitres mmes des ouvrages suivats La Crise du ses, tome 1 Comte, Masaryk, Husserl Bruxel les, Ousia, 1985 prface deH Declve ; tome 2 Masa ryk et l 'a ctio Bruxelles, Ousia , 1986

postface de H Declve


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la montr nest en aucun cas ndffent Cependant sa tchede phnomnoogue consste recondure nlassablement acrse thque une crse plus radcae qu est cele de a rason eemme . En ce sens lthque ne saurat vaorcomme phlosophe premre Fdle son exgence mthodque e phnomnologue est m ben plutt par sa rason

facult crtque et nterrogatve La crse du sens est ds orsau fond une crse de la rason et en un certan sens Husserlsavre assez proche du Kant de la Critique de la Raison pratique: tous deux nsstent sur e pouvor de a ason en tantque facut gslatrce du contngent. La ason donne sa oau donn sensble matrel qu est par dfnton sans lo etnstaure ans un ordre du sens Chacun sa manre Kantet Husserl donnent sens aux fats sot que se trouve donndans a nature un ordre de a fnalt comme conformt dufortut des los ordre fnal qu dbouche sur une thologe( Kant sot que la rason mprme ellemme la nature demanre ntentonnelle sa fnat ( Husser Cest cet ordredu sens qu est dans les annes trente battu en brche etque Husser sattache restaurer du mons par a paroe

contre toute mystque rratonnelle.La crse poltque et thque qu correspond la monte

des totaltarsmes apparat ben comme la manfestaton ensurface dune crse pus profonde de la rason dont tatdaveugement des scences et de a phlosophe pus encoresont les rvlateurs agus Lon d luder la crse rele Husserl par son sens de a responsablt phlosophque a

ressast jusqu sa racne dans son unt

L PH LOOPH EOMME EER I G O U R E U E

L'ide originelleda l philosophie

l appendce XXV au paragraphe 73 de la Krisis, datantde l t 1 935 , on trouve cette phrase devenue cbre: La

1 Voir p lus loin p. 47 Raison et rationalise

1 Voir plus loin p 39, Une conception tlologiqu e de l ' h istoire

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philosophie comme science, comme scence sreuse, rgou-reuse, et mme apodctquement rgoureuse: ce rve est fn[der Traum ist ausgetrumt'8. l Husser ne reprend enaucune manre, ans que e note F astur, cette dca-raton son propre compte: sagt carement dun juge-

ment port sur poque, comme a sute du texte expcteLes temps sont rvolus l o un en entre scence et re-gon, capabe, comme e revendquat a phosophe md-vae, de mettre en harmone a fo regeuse et a phosophe ltat encore possbe Tee est a convcton domnante Un

fot pussant, et qu senfe toujours, submerge humanteuropenne: cest auss ben ceu de ncroyance regeuse

que ceu dune phosophe qu rene a scentfct2.l

Ce constat pessmste du danger que court a phosophede se perdre comme scence rgoureuse, cestdrecomme phosophe vrtabe, est pour Husser occason deredre haut et car ce quest pour u de orgnee de la phosophe I convent en effet de renouer avec e sens un dea phosophe qu sest exprm aux poques passes o argueur scentfque et a responsabt du phosophe s mpo-saent comme e sens mme de a phosophe

s 1 9 1 1 , dans opuscue nttul La Philosophie commescience rigoureuse, Husser donne a phlosophe ce senset cette tche utmes de refondaton radcae des scenceseesmmes I ne sattache donc pas aux objets spcfques chaque scence, mas au sens que revt a noton de scentfct ellemme en tant que a phosophe en est radcae-ment dpostare Cette dernre snstaure ans comme asource orgnare fondatrce de toute scence partcure don-ne qu nest que subordonne, au regard de a phosophe en effet, chaque scence couvre un domane, une rgon lde ce qu est son objet est donc rgona, aors que aphosophe na pas dobjet en ce sens, mas joue ben putte rle dun fondement gnra des scences Cette de dea phlosophe sera constante chez Husser de 1 9 1 1 aux

18 Krisis, p 5631 Franoise Dastur, Rduction et intersubjectivit Husserl, collectif sous la direction de E Escoubas et de M Richir Grenobl e, Mi lIon, Krisis, 1989, p. 43

2 Krisis, p 564


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annes 1 930. Ce qui a cependant chang par rapport auxannes 1 9 1 0 c'est la ncessit pour a philosophie de prendreen compte la dmension de l'histoire: Il n'y a aucun doutenous devons nous enfoncer dans des consdrations historiques si nous devons pouvoir nous comprendre nousmmes

en tant que philosophes et comprendre ce qui dot sortir denous comme philosophie2 )) Le philosophe ncessairement emprunte 'histore )) Quelle est donc l'ide originelle dea phiosophie? Cette ide Husser l'indique dans n textede 1 93022 Je resttue l'ide de a philosophe a plus originelle celle qu depuis sa premire expresson cohrentedonne par Platon se trove a base de notre phlosophie

et de notre scence europennes et reste pour eles 'indca-tion d'une tche mprissabe. "Philosophie" selon cette idesignifie pour moi "science unverselle" et au sens racal dumot "science rigoureuse"2 ))

a phiosophie est science rigoureuse scence qui trouveen elemme sa justificaton dernire et absoument fondatrice Corrlativement le philosophe est responsabe uqu'au

bot de toute assertion qui doit ds lors tre compltementfonde. Le mot d'ordre de la philosophie revient ansi neren prsupposer ne ren admettre comme alant de so

L'ttitude du philosophe:ne rien prsupposer

Ne rien prspposer qivaut soumettre l'examenn'mporte quelle connaissance de telle sorte qu'aucune n'atvaldit sans tre passe par le crble vigilant de a ustification

Fonder toute affirmaton porte sur les choses revent pa mme auss refser d'entretenir avec ces dernes nerelation nave par quoi elles me demeurent extreures. Ne renprsupposer c'est donc tout autant ne pas supposer un rap-

port noninterrog aux choses Le prncpe de 'absence deprsuppostion participe ansi en le radicalisant d'un geste

21 Krisis, p 56522 Postface es des directrces po u un e ph no nologi e etun e philosophie phnonologque pures Revue de mtaphysiqueet de morale, n 4, 957

2 Op cit. , p 372


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dj amorc par le phnomnologue dcouvrant l'intentonalit comme relation non duelle, non nave aux choses

En soumettant l'examen toute connaissance, que ce soitun jugement port sur les choses ou ma relation directe elles,Husserl renoue explicitement avec le geste cartsien de la pre

mire Mditation mtaphysique qui consiste, par la mise enuvre d'un doute mthodique (donc non sceptique , interroger toute vrit, suspecter en elle un prjug qui s'ignore Quel est le sens ondamental de toute philosophie vritable? se demande Husserl en 1 9 9 'estce pas detendre librer la phiosophie de tout prjug possible, pouraire d'elle une scence vraiment autonome, ralise en vertu

d'vidences dernires tires du suet luimme, et trouvantdans ces vidences sa justification absolue? Cette exigence,que d'aucuns croient exagre, n'appartientelle pas l'essence mme de tute philosophie vritable 2

L encore, l'exigence de Husserl est constante: ds 1 90 1dans les Recherches ogiques, est pos comme seul principece paradoxal principe de l'absence de prsupposition Laphnomnologie se ressaisit trs tt sous cet unique motd'ordre extrmement exigeant tendre l'absence de prsupposition, ne cesser donc de questionner tout ce qui semble trop facilement vident Ce principe ne peut ( . . voulordire rien de plus que l'exclusion rigoureuse de tous les noncs qui ne peuvent tre pleinement raliss par la dmarchephnomnologique2 dmarche qui requiert l'effort decomprendre dans l'vidence ce qu'est, en gnral, c'estdire d'aprs son essence gnrique, l'acte de penser et deconnatre2 Le principe de l'absence de prsuppostionimplique donc de distinguer entre deux sens de l'videnceselon une premire acception, ce qui est vident, c'est ce qui va de soi ce est donn sans re nterrog, ce qu ltralement se comrend de soimme (sebserstndichJ viden es snonm e naurel au sens o dans le langacouran, vmmen quvaut naturellemen

2 C, 2, 2 ecerces logiues, 2, r partie, itrodu cto, 7, Le rcipe de l'absece de rsuositio. trad. fr H Elie, A. L. KelelR Schrer, p 2, Paris, PUF, 969

2 O. ci. , . 21.


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chose vente en ce sens est une chose qu s'mpose d'eemme sns requrr queque expcton que ce sot. Au con-

are 'vence (Evidenz) corrlatve u prcpe de 'bsencede prspposton est l'vence philosophique ee mpqueune nterrogton crtque totale et permanente vent est

ds ors synonyme de

comptement justf

entrementfon prce que sns cesse rems en queston Il m'est oncmposse e doute d'une percepton vdente pusqueje a somets chque fos 'exmen et que c'est cet ex-men rtque permnent 'eemme qu fone son crcte 'vence 'vdence prse en ce sens fort comprenans ns s dfnton apodicticit*, ttre 'exgence

permnente.S fonton absolue et radce e onnssnce pssepa une tttude de nonprsupposton et equert postve-ment qe tout objet connu (ou peru me sot onn emanre idente, on comprend que Husserl rge en prn-cpe es prncpes cette vdence apodictique aquee onne e nom en 1 9 1 3 , d' ntuton onatrce orgnre

cc L principe des princips :'iniion originire -L rdction idiqe

Toutes es propostons satsfasant cette exgence e nonprsupposton dovent permetre une justification phnomnlogique adquate, donc un empssement par videnceau sens e plus goureux du teme I s'gt par aleurse ne mas fae appe par la sute ces propostonsqu'ave e sens dans equel elles ont t tabes ntutve-ment2 s 1 90 1 donc a noton d'vdence u sens eplus rgoreux c'estdre comme apodctque se confondave 'e 'une ntuton plnre En 1 9 1 3 , dans es Idesctices29, au paagraphe 4 nttul prcsment e pn-cpe es prnpes la phnomnooge s'affrme comme un

Op cit p 24 Op cit p 24 Ids dire o ne nomologe e ne philosophooloqe , Livre , aris, d. Ga l iard, 950 trad.

f . Ricur (arg een das la suite du texte et des otes)0


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intuitionnisme dun nouveau gee en eet aie de l ton donatrice originaire ( .. une source de droit por laconnaissance30 ne signiie en aucune maire adhespontanmen quelque empiisme ou a fortiori quelqesensualisme que ce soit positions pour lesquelles la seuerait st la ralit sensible des ipressions singuires Edautres termes luiion originaire nest pas lintuiton se-sible que Kant dj qualiiait de puremen passve e cetiv dans a ritiu d la aio ur ( ( Esthtique rans-cendantae inuition husserlenne est tout sauf une intui-ion rcepive empiique. Elle es foncement donaceoriginaie Questce que cea signfie ? Cela veut die qelituition husserliene do la cho l lateintt la saisit ll- que cette chose soit un objet de aperception ou une essence intuiio est ainsi luve dase cas o la vise intentionnele dun objet attitefecive-ent cet obje Elle est aussi prsent come intuition desessences selon la doctine tabie ds la chrchlogiqu en 1913.

n ce sens intuition des essences ou intuition idtiqu

chau se distingue radicalement de tout processusempiriste iductio pa leque jaccde patir des ais agnralisation progressive au gnral essence nest ni seu-eent e gnra induit ni a fortiorilobjet individuel Bien qenon lie au sesble ni en concdece immdiate avec ni mdiaement pa liducton lessence mest cepeddonne e manire originairement intuitive e ces cette d-

tion qui rend aison de la validit de mon expienceComment ds los cette donaion oigiaemen inved lessence putelle avoi ieu ? Elle sopre pa ce qHusser nomm la variaion idtiqu cette acivi dvariatio es ce qu me pme de dgager pogessivmc par reanchements successis de ses ta caraces lis inesseniellement lobjet donn dans lex

rience pour tout dire non ncessaies Ainsi pour aie a-rare lessence du ruge exemple que pend Hss dmanie rcurente il convient que je fasse vaier en imagntion tous les objets rouges que je peux percevoir ou poss

p cit 24 p 7 Voi r ce propos E Lvinas, Thoi J'ituitio a la ph

oloi u Paris, d Vrn 94 chap VI noamen

'


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re de ouvenr, de manre, erme, fare ressorr equ, en haque objet, apparat identique pardel la dverstdes onenus objetfs Lessene du rouge, est le rougedemeur le mme malgr la vart et la sngular des mpres-sons vsuelles rouges Cete dentfaton est le mode das

loque lessene, que jobens par idatin, esdrepar dahement des trats daux nessares par rapport auxras fatuels adentels . Lntuton orgnare, en tantqudtque, est le prnpe qu me donne de manre mm-dae lessene ellemme dans sa plntude; la varaton d-que est quan elle la produre mdiate et metan en jeulmagnaton, par laquelle jade ete mme essene

Laent ms par Hsserl sur lntuton dtque omme prnpe des prnpes fat de la phnomnoloe dunmme et seul mouvement un ntuonnsme et un essenta-lsme, ou, selon la formule heureuse de E Lvnas, un da-lsme du sensble l Prtendre sasr les essenes dans unenuon pet sembler ontradtore Commen, en effe,aendre lessene par lntuton, alors mme que lntuton

relve ouramment de lmmdat et lessene dun nveaudabsraton naessble mmdatemenCeres, hez Desartes ou mme Plaon (Lvre VII de la

publique, lntuon es galemen un moyen daendrelessene, mas e as va de par ave une perte du sen-sble Husserl seffore a ontrare de ne jamas perdre dee ete base sensble de lntuon dque ellemme

Ces don le paride la phnomnologe que de ener, easant, de dpasser lopposton sulare de ldalsme qua des des la seule ral et du maralsme qu poseau ontrare la matre sensble omme seule exsante Cher-er ader lessene par lintuitin, et non par la sp-ulaon, es fare de lessene une un onre, hoseque ldalsme radtonnel semble ben perdre de ve en la

fasant vrer labsratonLaene de lessene dune hose par lmnaon de sesoenus fatuels et adenels orrespond mhodologque-me la premre formulaton de la rduon , qu sgn-e onverson du fat lessene Cete formulaon d-que de la rduton est sa premre prsentaon : elle estle rempln partr duquel la phnomnologe douvre sa

dmenson transendantale


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La mthoe e la phnomnoogie se istingue etoute marche monstrative ou vriicatrice propre auxsciences (mathmatique ou physique e toute marchelogique et omlle spare u contenu e l'exprience elleme. a phnomnologie requiert ainsi une mthoe nouvelle onciement nouvelle32 qui ne soit ni une caricaturepositiviste es sciences ni un nouveau ormalisme

Cette mthoe c'est la ruction phnomnologique: leprincipe e l'absence e prsupposition epsente en 1 9 1sa premire esquisse la ruction itique son appui ncessaire Elle est prsente systmatiquement en 197 ansLId d la hoolog.

n

Sous ce terme och qui signiie en grec arrt inter

ruption suspension usser enten signiie le mouvementinitial e la ruction premier mouvement qui s'inscrit ansle prolongement e l'attitue sans psupposition l s'agiten eet littralement e arrtr c'estire 'inteomprele lux es penses quotiiennes qui sont autant 'opinionsou e convictions et e s'interroger su eur prtention avrit e pister en chacune 'elles un prjug qui s'ignore.

Il s'agit en 'autres termes e suspenre le(s jugement(sque je pote spontanment sur tout ce qui est sur tout aitquelconque ain 'examiner plus on le e ces jugements sontils entirement ons ne sontils pas pour unepart es prsomptions ? Puisje les justiier jusqu'au bout ?

Cet examen ainsi que nous l'avons j not empruntee prime abor plus 'un trait au oute mthoique cart-

sien tout en le raicalisant au point 'en convertir le sensIl convient onc e istinguer clairement dou et och33 la irence u oute catsien qui emeure povisoire et

Ld d la hoolo 1907) Pars PUF 970 tra rA Lowt p 48 A propos de ette stnton onslter lexellent artle eA Lowt oh e Hsser l et le ote e Desartes vu

d Mtahsu t d Moral n 4 957 pp 399415


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instumnt ( out oursoti u out c'sti pouttin un noyu ctitu inubitb qui s nommego cogito och st dfinitiv )). J suspns toutttitu coync u mon t c'st ctt ttitu misn suspns qui st m sul vit: och st lmms pop fin tnis qu l out n'st qu'un moyn ontl fin st ut t qui st l ctitu D pus p outns l pmi ditatio Dscts ni l mon toutn l ggnnt cpnnt p suit ns l sixim ditatio comm lit mtill snsib och l n'stps un ngtion u mon mis sumnt nutlis-tion s vliit; l vlu ou l vliit* eltug u monst ms yux nutlis p och cl signifi qu

n cisplus spontnmnt n l'xistnc u mon: 'int-og psnt l ses son xistnc N plus crire missavoir voil pot l nutlistion l vlu mon continu bin ntnu xist quoiqu n potpus ugmnts su lui

En toisim liu och l'oppos u out st univ-sl ns msu o l'opton suspnson s'ppliqu

l'instnc mm qui op och l moi qui intompttout positon su l mon s mt insi luimm n sus-pns n tnt qu pt u mon. cogito n vnchn put qu s'xcpt u out pou pouvoi ou l'un vi qui conquit pcismnt u tm ng-tion u mon ctitu bsolu t inubitbl egocogito l out n sut ns son pincip mm voi p

consqunt l'univslit ochEnfin qutm iffnc nt out t och suisbinouss out tout: s choss snsibls xtiusqui m'ppissnt outuss t ilusois sont ctt contintextee qui motiv mon out l'g tout. Bf otivatio u out st extrieure u out l'invs in n pouss op och iclnt immotiv o

ch st ctt option qu mts n uv n tout libsns ut contint qu cll qu m'impos moimS istingunt nttmnt u out och st co

mnt p ppot 'ttitu nv ou ntu qui ccpts choss tls qu'lls sont sns ls intog uc-tion ns s imnsion tnscnntl vint los ccom-pli 'moc convsion l'ttitu su l mon p-

mis p och


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* *

E quel ses peuto pale d'u accolit deoch pa la ducto tascedatae ? Et tout d'abod,que sgfie tascedatal )) ?

a coqut e la poologie coe tascedatae est, disiosous, sa coqute coe poolo-gie au ses fot Qu'estce die ? 'accs au gie tas-cedatal de pese ipique ue uptue avec u ode deaisoeet duaiste qui s'tablit su l'oppositio d'ue t-ioit de la coscece et d'ue extioit du ode Ce

gie de pese, qu ous fat spae et oppose les chosesles ues pa appot aux autes, est ote ge de pesee plus atuel, e pus spota. O, l'atttude tascedatae equet de quitte cette istallato idate das eode et d'ope ue covesio de o egad su lu;l s'agit de cosde le ode, o plus coe 'tatextieu, et la coscece coe dfe pa so tioit:la cosciece et le ode e s'opposet plus das 'atttudetascedatae, puisque le ode t qu'e tat qu'i'appaat tel qu'l est e luie, coe pu poeDe e, la cosciece ' que coe ouvete su eode. l 'y a plus au ses stct itioit, i extiot,ais u seul et e tissu tetioel qu est idssolu-beet celui de a cosciece et du ode

Auss, le ode 'est plus tascedat* au ses d'ext-ieu et accessble, i aaa et s'isct sous o egadcoe uit de ses tetoel (ou o Siulta-et, a coscece 'est pus sticte itioit close, eles'lagt jusqu' s'ouvi au ode e tat qu'l 'appaat:la cosciece est alos iaece* lage, ce pa quoi sesactes vcus (ses o advieet coe itetioels

a se e vdece de la colatio oticooatque(ou ittioll est ais ce pat de quoi la po-ologe va pouvo se dploye coe tascedatale

'attitude tascedatale, pa quoi je e egade plus esobjets seuleet, ais fas etou su les act gce aux-quels j'attes ces objets, est catio d'u egad euf sue ode: ode et cosciece e s'opposet plus as

s'ouvet 'u 'aute et s'iscivet das u e chap


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de tansendane immanente *. L'as au tansendantal 'est pa onsquent la sote hos de a navet duaisteet le tavail popement phnomnologique onsiste pisment faie advei en egoette saisie flexive de soimmeque Hussel nomme aussi etou flexif su soimme

elteug ego advient omme tansendanta dslos qu'il apphende es objets du monde omme des phnomnes lui appaaissant omme donns euxmmes et nopus omme des aits butes saisies en extioit

a phomnoogie fanhit aussi un seond pas pa lequelelle se onquet omme tansendantae En d'autes temes och est aomplie en un seond sens. En effet

a dutio appelle elemme une aute opation mthodologique qui lui est olative et qui ui donne tout son sens:il s'agit de la cottuto Le vesant onstitutif de la phnomnologie est le pendant exat du vesant dutif pa lequelego ade l'attitude tansendantale Au moyen de laonstitution ego s'pouve nouveau omme natue 'estdie omme insit et absob dans le monde. La onstitu

tion peut appaate omme une sote de etou un mondequi n'avait ependant jamais t edu mais dont la validitavait seulement t suspendue au ous de l'opation dutive. Autant a dution a pou offie de e e nous uvetige qui sans esse nous dobe tout sol natuel tout ofot inteletue toute etitude admise autant la ostitution onsevant en elle l'aqus de e vetige ne ien

psuppose a devant ele une uve fondatie.Loin que la dutio soit pou autant nie pa a onstitutio elei mne bie plutt ele sa onlusion olatio toite ete dution et onstitutio a ue osquene essentielle Attitude natuelle et attitude tansendantale ne sont auunement ompende omme sttementopposes: la pemie est bien au ontaie e templi di

sif qui me la seonde de mme que la seonde n'est pasabstation de a pemie mais onseve en elle le sens tansendantal aquis pa la dution se donnant du oup toutelatitude de etou l'atttude pemie modfie tansendantalement. l'enonte de nombeux ommentateus il noussemble essentiel de maque ette onnivene des deux attitudes leu elation de vaetvient e qui ne signifie pou autant

i duie ni assimile l'une l'aute mais estitue l'exp


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rience phnomnologique sa souplesse, c'estdire sa vrit,et au travail phnomnoogique son effectivit. Je ne suisamais sr, sauf de trs rares instants privilgis, de me situerdans 'attitude transcendantale rflexive, e retombe trs souvent bien magr moi dans 'attitude naturee I ne s'agit donc

pas, quoique cette prsentation de l'exprience puisse e laisser entendre, valoriser l'une au dtriment de l'autre Unetelle valorisation* participerait encore de a navet initialeL'exprience phnomnologique prend bien son dpart dansl'attitude naturele, et en ce sens, une tee attitude, pourraiton dire la limite, s'annonce dj comme phnomnoogique,ou du moins, comme grosse de l'attitude phnomnoogique.

Mise au or nonabstraite de 'exprience phnomnoogique, la rduction transcendantae atteint sa plnituderflexive de sens en tant que mthode de a phnomnoogie ce moment o elle allie la dcouverte de 'intentionait la mise en vidence de l'opration de constitution

rduction

u cc monda da l vie *(aba"a}

Pourquoi parler de rduction au monde de la vie? Et toutd'abord, qu'estce que e monde de la vie ? Il convientd'embe d'viter une assimiation fcheuse e monde dea vie )) n'est pas, selon Husser du moins, un retour pur et

simple 'attitude naurele En effet, le monde de a vie ))a un sens phnomnologique, il suppose ncessairementaccomplie a rduction phnomnologique. Ds lors, cemonde est tout sauf un monde contingent et factue Il ne saurait tre qu'un monde m par e sens et pntr par a subectivit transcendantale

Pourquoi, alors, si le monde de la vie )) est phnomno

ogique au sens strict, parler d'une rduction )) au mondede la vie? C'est que Husser voit dans cette nouvele rduc-tion un approfondissement de la rduction transcendantaequi, loin d'tre sa ngation, la pousse ses limites dernires.La rduction au monde de la vie prend figure d'un retour un sol originaire de donation du mnde qui n'est aucunementle monde comme factuel, mais comme sens phnomnolo

gique L'ouverture sur e monde de a vie correspond de a 7


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art de Husserl une rise de distance lgard des idaisatios athatiques et a recherche dun so dvidences originaies qui ne soit ni ureent objectif i ogiqueais se situe ende du langage

Ds lors e onde de a vie ocde dune attitude

thorique au sens de no idaisante et i se raroche selonce critre de lattitude naturelle elee Cest ourquoi dasa Confrence de Viene taduite ciars onde de la vie et attitude naturele se raochent (au oint dte dsignsar le e tere onde envionnat de la vie dansleu coue distance citique rise gard des sciencesositives objectivantes34 e onde de a vie nest donc

as e onde objectif de la science i est bie lutt le fondeent oubli du sens de la science elee. I est le lieuo senracine attitude subective et rfexive du savant quiore attitude asque a a olarisatio sur lobjet.

attitude natuelle sontane se doie dans e odequotidie cocret sans que ceuici sugisse a consciecede celui qui vit atureleent e ode de la vie est en

ce sens lhorizon toujours don davance dans eque vit leoi de attitude naturele Mais i est une aute anie usfconde daccder au onde de la vie: ettant en uvreune attitude rflexive gnae lgard du onde je orteon attention sur la ai dont il aarat sur son oductif d do Jore doc une och universele lgard du onde de a vie reu tout dabod naturele-ent coe horizon gnra de es ctes. Pa cetterflexion gnralise le onde advient coe onde ureent subjectif ou encore coe subjectivit vivante

e ode de a vie aaat alors coe onde coun intersubectif o chacu eut avoi art la vie desautes35 Il est ar cosquent onde de la counauthuaine et ieu de artage dune tadition coune. Cettecounaut ancre dans a tradition est vivate et ce titesans cesse ractive dans son sens a lactivit hilosohique. a tradition qui est ici son ilieu nest donc as unhritage sclos du ass un ensebe de coutues

C ps oin Sienes de a natre et sienes de lesprit p 31

Kss p 185


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nfouies t d rits morts Ctt tradtionl st cll qu Hus-srl critiqu a tradition vivant quil rvndiqu au contrairest chan d transmission incssant du sens t ractvation prmannt d son origin a Confrnc d Vinno apparat d manir rcurrnt xprssion d mond

nvironnant d la vi )) uwlt s meut tout ntirdans ctt cmmunaut d vi d lxprinc humainnfin il n convnt pas dopposr d manir rigid rduc-

tion transcndantal t rduction au ond d la vi Csdux vois sont pus complmentairs quantagonistes Quoiqu la dimnsion phnomnologiqu proprmnt dit ait tconquis avc la rduction transcndantal la rduction au

mond d la vi )) n signifi pas pour autant un abandonou un prt de l horizon transcndantal ll ne saurait sconfondre avc lattitud naturll tricto u Rvnantau sol originarement ntrsubjctif du mond la rductionau mond d la vi consrv lacquis phnomnologiqu da rduction transcendanta t lnricht dun nouveau regardsur l mond comm vi intrsubjectiv

Rcapitulons ls dirnts oprations par lsquells a

phnomnologi parvint sa riguur drnir cstdir sa maturit1 Par la dcouvrt d / ittioalit act d la cons-

cince o la rlatio ntr pe subjectif t pl objectif prmesur s ps uxmmes la phnomnologi consomm uneprmir ruptur Ds 19 191 le s dtache d toutconcption d a philosophie comm thori d a connais

sanc concepton qu repos ncor sur opposion duelledu sujt t d objt n ant qu structure rlationnlle dela conscience et de son objet lntentonalt est dune cer-taine manir un concept commun la phnomnologi et la psychoogie hrite de F Brentano

Par la mis en videnc de och acte de rtrait etd mse en suspens permetant une obsevation dsntresse

du monde de la rductio idtiqu en ant que conversion


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du fait l'essence, et enfn de la rduction phnomnologiquequi est passage de la donne naturelle son sens comme phnomne en 1 907, la phnomnologie se dgage de l'horzonpsychologique dans lequel elle baignat encore et se conquiertcomme transcendantale Les descriptions concrtes de l'exp-

rience pourront ds lors se mouvoir soit en rgime psychologique o les choses sont apprhendes comme phnomnespsychiques, soit paralllement, un niveau de rigueur ph-nomnologique suprieure, en rgime transcendantal, o cesmmes choses apparaissent comme units phnomnolo-giques de sens

3 L'opration de la constitution enfin vient accomplir lemouvement d'accs au sens permis par la rduction. Corr-lat strict de cette dernre, la consttution st l'acte par lequele redcouve le monde comme horzon ultme du sens lesens se dploie sur le fonddu monde, ou encore le mondeest le milieu o advient comme senschaque obet que e vseJe consttue le monde comme unit de sens, cela signife quee l'obective, lui confrant une unit transcendantale de sens

4 Par la mise en eu d'une phnomnologie constitutive,et non plus seulement descriptive comme au stade de l'inten-tionalit, s'amorce aussi le mouvement de la rduction aumonde de la vie, comme retour radical au sens originaire dumonde et comme refus corrlatif du monde obectif idalisde la scence

De la mise en uvre de /intentionalit la dcouverte dumonde de la vie, on est pass d'une phnomnologie statiqueo sont envsags les diffrents actes ntentionnels de la cons-cience (perception, imagination, souvenr dans leur structureet leur fondation tage partir de la perception, une ph-nomnologe gntique qu prvilgie l'engendrement du senspar la conscience et la recherche de la couche la plus orignaire de celleci

Ces deux mouvements ne sont pas opposer ni hrar-chiser Ils sont tous deux au contraire ncessaires l'appro-fondissement de la qute phnomnologique


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C o m m e n t a i r e

Prsentant au sen d'un paragraphe introducti le thme desa conrence la crse europenne Husserl annonce qu'lle tratera d'une part en approondssant le sens de la notond'humant d'autre part en en proposant une explcitatonnouvelle l'ade de la dmarche historcotlologique.

Ces trois notons Europe, de tlologie et humanit,d'emble noues par Husserl seront trates pages 3 39et 43

Husserl conre au pralable dans un premier mouvementdu texte une importance dcisive l'articulation entre la ph-losophe et les sciences rapport de fondation dont nous avonsd trait sous la rubrique Husserl penseur de la crise

(p. 8 Il consacre un long moment initial la notion descience sous l'aspect de sa direnciation entre scencede la nature )) et scence de l'esprt )) Cette question rap-parat en fin de conrence oprant une boucle thmatque

Sans revenir sur l'analyse de la dvaton postivste dessciences et sa consquence sur la philosophe ellemme etsur la noton gnrale de sens tchons tout d'abord de sasr

comment cette dstncton entre deux types de scences oueun rle d'lucdaton de la crse

EE E L TUREET EE E L'EPRT

Avant de procder la dstinction entre ces types desciences Husserl tablit propos de l'actvt qui consiste gurir quelqu'un d'une maladie la dirence entre ce quest proprement scientfque et ce qu relve plus d'un art(p. 50, c'estdire correspond ci l'ordre de la technique,au sens du travail artsanal Cette dstincton est pose phno

Cette rfrence de page et les suivantes renvoient au texte deusserl reproduit p 50 sqq


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mnologiquement, sans que soit ort aucun jugement devaleur drciant une activit au rofit de lautre Il convientnanmoins de distinguer le gurisseur qui agit un niveauemirique et traditionnel, our tout dire dans le cadre de l attitude naturelle nave, du mdecin qui eerce sa ratique con

formment des connaissances thoriques emruntes dessciences eactes telles que lanatomie et la hysiologie, ellesmmes fondes sur des connaissances chimiques et hysiques

Cette distinction initiale entre art et science est caitale: elle recoue grosso modo la diffrence entre attitudenaturelle et attitude naturaliste, ou encore entre monde dela vie et objectivisme Dans cette courte descrition de l art

naturel de gurir se fait jour en effet une roimit troite entreattitude naturelle et monde de la vi roimit qui eliquele rejet de la science du ct du naturalisme ou de lobjecti-visme idlisant Ende de et contre tute idalisation, le

monde de la vie est le lieu de la tradition, de la vie quotidienne et du artage intersubjectif Il est vain ar consquentde vouloir valoriser telle attitude scientifique arce que lusrcise et eacte contre lattitude du gurisseur moins er

formante, ou, l inverse, de survaluer le monde de la vierore ce dernier, du ait dun ancrage lus lnier danssa tradition, contre luvre idalisante et rductrice de lascience Se tenir dans une attitude de valorisation, cestdemeurer un stade rhnomnologique Il convient bienlus de dcrire ces deu attitudes sans les juger, en les faisant jouer lune avec lautre lutt quen les oosant

Une fois cee diffrenciation ore, Hsserl sengage dansla distinction entre science de la nature et science delesrit

Contrairement au sciences de la nature qui ont our ojetle cors, quil soit anim ou inanim, les sciences de lesritont our ojet lesrit (Geist, cestdire aussi, ar voie deconsquence, lhomme en tant que ersonne et, ar eten-sion, la vie interersonnelle et communautaire Les sciencesde lesrit soccuent donc tout autant de la vie sirituelle indi-viduelle que de la communaut (Gemeinschaft, ressaisiecomme lieu sirituel commun, quelque niveau que lon se

Naturwissenschaft et Geisteswissenschaft e al lead,

pp. 50-54.


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situe, qui sagisse de la amile, dune copoation, de lanation ou dune dation d tats.

Cette opposition entre sciences de la natue et sciences deesprit, ce nest pas Husserl qui la orge luimme. a eprend W Dilthey 1 8331 91 1 philosophe allemand qui entend rom-

pre la ois ec a mtaphysique spculative hglienne etle positivisme comtien Prenant appui su hitoire, Ditheycheche aire apparare la spciicit de la mthode dessciences de lesprit, nommes aujoudhi sciences hu-maines ou sciences de lhomme En dautes temes, Dil-they ragit conte le ait que es sciences de lesprit salignentsur le critre de la scientiicit des sciences de la nature lexac

titude. Cette situation de dpendance des sciences de lespritest selon ui le ait de lattitude positiviste, et il sagit de luttercontre ce rductionnisme vioent Dilthey attibue au contaieaux sciences de lespit une dmache pope, et dienciepa appo la mthode des sciences de la natue ogedans ce but la distinction entre comprende Verteheet expiquer rklre, qui aura une gande ortune chez

Max Weber, ondateur de la

sociologie comphensive . essciences de la nature equirent ainsi une mthode explica-tive de type causa onde su un dterminisme de pincipe,tandis que es sciences de lesprit sont mues pa une dmar-che comphensive qui place au premier plan le sens de exp-ience vcue Nous expiquons la natue, nous compenonsa vie psychique, airme en substance ilthey

loppos de a sociologie positiviste qui se prsentecomme une dmarche quantitative et statistique dessciences de lesprit, Dilthey invoqe e pimat de expiencevcue. l ne renonce pas pou atant objectivit au contaie, il met ainsi en vidence une conception direnciede lobjectivit en conomit avec e e spciique dessciences de lespit, cestdie quaitative, intesubjectiveet, selon Dithey pus paicliement, ance dans lhistoi

cit en tant que elativisme ct8a perspective de ithe oe caiement en ait dune

aoisation des sciences e et conte es sciences de lanatue consides comme domics et mthodoogiqe

W Dthy Le oe e le, ar rMta97 2 vl ; Iuco lue e cece uae ar

UF92 ; oe e coceo u oe ar UF9.


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ment rductrices Dailleurs, il sachemine, au cours de sonvolution philosophique, vers un vitalisme radical qui placeau commencement la vie irrflchie le savoir est l, il est,sans rflexion, li la vie sexclametiI

Certes, la voie husserlienne du monde de la vie offre uneproximit relle avec les vues diltheennes; cependant,Husserl reste attach, mme lorsquil emprunte cette voie dumonde de la vie, la rflexivit comme pierre de touche dela subectivit a rflexivit, en effet, instaure ncessairementune distance, une rupture par rapport notre vie immdiate,concrte et nave; elle attest un mouvement de retour sursoimme qui sidentifie peu ou prou selon Husserl avec lasubectivit transcendantale ellemme

Par ailleurs, tout en reprenant le distinctions sciences dela nature / sciences de lespri et expliquer/comprendre,il semble que Husserl nen fasse pas out fait le mme usage

e phnomnologue commence en effet par faire tat dunefaiblesse propre aux sciences de lesprit et, linverse,

dune des sciences de la nature (pp 5 1 5 En quoi rside cette supriorit? a raison en est que ces der-

nires sciences mettent en uvre une mthode non seule-ment descriptive, mais aussi explicative l sagit l, de plus,de dcouvrir des lois obectives, donc universelles et nces-saires, qui outrepassent le donn empirique sensible tout entrouvant en lui leur fondement es sciences de la nature ontbel et bien une vertu heuristique incontestable Quelle esta ontraro la faiblesse des sciences de lesprit? Elle tient au

fait que, du pont de vue explcatif, lesprit dendde la cor-porit dont lexplication est premire esprit ne pouvantdans ce cadre tre saisi qu un niveau syho-hysqe, ilconvient que soit tout dabord explique de manire causalela base corporelle qui est, elle, autonome et laquelle est rela-f, comme un effet sa cause et le fond au fondement,lesprit luimme infrorit des sciences de lesprit ne tient

dnc pas une mthode qui relverait chez elles plus de lartq de la science Ceci serait prcisment un argument posi-, aan pour seue consquence logique ladoption parce dernres du paradigme de lexactitude obective, seulrecale aux eux du positivisme eur ifriorit provient

orie es conceptions u mone, p 18

tu huistiqu vertu d dcouverte.


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au contraire en rait du fait mme de eur dpendancemthodoogique l'gard des sciences de a nature.

Husser remet donc en cause cette dpendance mthodo-ogique, tout en reconnaissant cependant que es sciences de'esprit sont bien des sciences fondes ; voqu aux para-

graphes 9 et 53 des Ideen , ce rapport de fondation (Fundierung et onguement trait dans es Ideen Ce textedes Ideen reproduit, dans sa structure, 'ordre de cette cons-titution a constitution de a nature matriee ( premire section , succde ce e de a nature animae (deuxime section ,pui enfn ce e du monde de 'esprit (troisime section . Tou-tefois, fondation ne signifie aucunement ici dpendance cau-

sae ou fondement en raison (Begrndung, mais bien puslien de motivation mutuee et interactive Ainsi, un modeexplicatif causa et ncessairement uniatra est remplac parun mode o a comprhension est premire C'est cettetransformation, ce faisant, qui permet d'viter que e niveau science de a nature )) ne vire en naturaisme ni e niveau science de 'esprit )) en spirituaisme2 a nature matriee

n'est pas a cause de a nature animae, eemme cause dumonde de 'esprit. Raisonner ainsi, c'est prner un natura-isme causaliste mentaire Faire, 'inverse, du monde del'esprit a cause de a nature matriee, c'est tomber dans unspirituaisme outrancier.

'attitude phnomnoogique consiste prcisment retrou-ver sous ces oppositions naves 'unit d'une exprience ocorps et esprit ne sont pas figs en un duasme primaire, mas,se motivant 'un 'autre, agissent un sur autre. Is s'inscriventutimement dans un tssu unitaire d'exprience o a cons-cience eeme se nourrit de son ancrage corpore

a critique des sciences de a nature qui virent au naturaisme en faant de a base nature )) eur fondement unique(pp. 5354 est aussi, 'inverse, une critique des sciences del'esprit, ds ors qu'e es rigent para ement 'esprt en ra-it utime et absoument fondatrice a critique phnomnoogique ne tient donc aucunement 'objet )) nature ou esprit(ce qui tait encore e cas dans a vaorisation ditheyenne de

1 Ides directrices por ne pnomnologie et ne piosopie pnomnologie pres, Lv I Recerces pnomnologies

por la constittion, a UF 82 ta oa

2 Op cit p 255


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l'esprit, ais la darche ise en uvre qui est de typerductionnist Naturalise et spiritualise liitent la ralit,l'un la nature seule, l'autre au seul esrit ces deux gestessont pour le oins violents La critique d'obectivise s'applique ainsi aussi bien au naturalise qu'au spiritualise

Husserl renvoie dos dos sciences de la nature et sciences del'esprit ds l'instant o elles se transforent en leur caricatureobectiviste. C'est cette radicalit critique du questionneentphnonologique qui darque Husserl d'un Dilthey

Seule une telle exigence d'interrogation peranente dudonn est le garant d'une coprhension non abstraite du

onde de la vie Ce dernier est prcisent le sol d'vi-

dence originaire qui se situe en de de l'opposition nave entresciences de la nature et sciences de 'esprit. Il est le ilieuo ces deux odalits de connaissace reviennent leur unitpreire, qui est la connaissance phnonologique elle-e. Il est aussi et corrlativeent ce lieu d'unit o pleobjectif et ple subjectif retournent leur unit intentionnellede sens, qui est le seul rl phnonologique

a dfinition du

onde de la vie )) va donc de pair avecla thode universelle d'une science pure de l'esprit, co etelle ncessaireent ue par la recherche de l'essence et parla vise transcendantale qui sont toutes deux autant de garde-fous contre la tentation d'un epirise radical Cette sciencepure de l'esprit, c'est la phnonologie ellee coethode rflexive universelle. Toutefois, tout en tant univer-selle, cette thode se voit assigner un lieu privilgid'ancrage l'Europe Quel est le sens de cette assignatio ou,en d'autres teres, quel est l'esprit de l'Europe?

L ' E P R I T D E L ' E U R O P E

a Confrence de Vienne s'intitule en effet, rappelonsle,a Crise de l'huanit uropnn et la philosophie Ils'agit d'une crise qui affecte par consquent principaleentl'Europe et qui, ce titre, seble bien, de prie d'abord, nepas revtir une diension ondiale

Au xx sicle, on parle pour la preire fois de la pre-ire guerre mondial )), de la deuxie guerre mondial ))

tout en tant dclenches en un foyer dtrmin de la surface


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du gobe ces guees mobiisent peu peu toutes es puissnces du gobe pou des isons indissolubement conoiques et idologiques. On ple insi dune odalatode conlits qui uteos seent demeus locaux commece ut p exemple le cs de guee de Tente ns ou a

fortor de l guee de Cent nsO Hussel nous ple ben ici dune cise popement urop Estce die quil sgit dune cise local pope uxntions euopennes cestdie dune cise ni globle niondie ? Estce die en consquence que Husse n pspis conscience en 1935 de ce pocessus de odalato des chnges comme des conlits et dont Gnde

Guee et Cise de 199 uent es pemies vteus ?Peuton impute Hussel un veugement pei lu qui seit s tt e chnte de l lucidit et du pouvoi de lexonvigilnte lgd delemme ? Cette ctique dcle quelon it Hussel en le txnt de ccit visvs du mondequi ui tt conempoin epose lvdence su une mcomphension ou du moins su une duction extme

ment dommgeble de notion dEuope.Celleci n ps pou Husse un sens gogphique cestdie simplement teitoi ou ctogphique. Fidle en cel lttitude phnomnologique il ne peut que cone Euope comme tout ute objet )) un sens tnscendntl tot en lencinnt ben entendu dns lit ctuele.

Notons tout dbod que lEuope tnscendnte ne ecou-ve ps seon le cite empiique de ctogphie lEuopectuelle pusque Hussel y incut les dominions nglis esttsUnis et )) (p. 54 LEuope tnscendntle cest donctout ussi bien le continent euopen que les continents m-icin ( ttsnis et Cnd ds 187 tite dtt souve-inet inten ou dominion icin (Aique du Sud ou oc-nien (Austlie NouvelleZlnde Quel est donc e cite du

sens tnscendnt de Euope ? I sgit dit Husse dun sens spitel )) gtg Toute nton gogphiqe est insisusceptible ddveni comme tnscendntlement euopenne le ec. )) nous live pcisment le sens de lininit de cette dimension tnscendntle Contement usens ntuel nf de lEuope qui inclut ncessiement desonties teitoiles qui est donc lt le sens tnscen

dnt est p pincipe illimit: tout individu toute ntion


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potentiellement une vocation leuropaisation. Il y a lieu dsce moment e parer une europanisation des autres grou-pes humains alors que ous si nous nous comprenons iennous ne nous indianiserons par exemple jamais elonlexemple que nous donne lire Husserl luimme (p 5

Devant cette progression ininie de la igure spirituele de lEurope qui titre dIde rgulatrice kantiene apparatien transcendantalement mondiale et non ocale on peutdemle ormuler lojection suivante ojection paraite-ment justiie de prime aord en quoi Husserl ne reconduitilpas ici un prjug europanocentriste massi ? Commentcomprendre que e dseur du principe de lasence de

prsupposition puisse se ire l avocat de la cetralit del Europe ? En dautres termes Husserl entrinetil pas unpeu trop rapidement ce quune aalyse marxiste nommeraitun imprialisme ou u nocolonialisme cuturel ? Ce seraitoulier que quan Husserl pronoce cette conrence noussommes en 1935 lEurope est politiquement menace (entmoigne la monte du nazisme et du totalitarisme stalinien ;

dautre part Husserl qui ne pouvait prvoir le mouvementgnral de dcolonisation aprs 1945 naurait cependant puquen tre soliaire Son analyse de lEurope se situe doncsur un autre plan

Husserl vise en eet tout daord nc de lEurope(rduction idtique indpendamment de son itncmenace; puis il dploie sur la ase de och lopration phnomnoogique comme rdutioncontitution "pense ainsi phomnologiquement lEurope rlchit sonhistoricit et en dcouvre (en contitu le sens Ce discoursphnomnologique sur lEurope permet seul e dpassertoute opposition nave entre Europe et nonEurope.

Europe evient alors un oprateur ou un outil mthodo-ogique critre phomnologique du devenir spiritue detoute igure historique donne Son sens transcendantal sins-crit de ce ait dans le devenir historique. Bre transcendantait et historicit loin de sexcure convergent dans la notionmme de toogi


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U N E O N E P T I O NT L O L O G U E *D E L ' H I S T O I R E

I Y a en effet une historicit de chaque figure spirituele,qui se caractrise par a continuit infinit et a vitalit, cepar quoi lEurope sinscrit dans histoire Non seuementEurope fait partie de ce processus historique titre de composante, mais ee y a, en outre, une part active, puisque, sa manire, mue par son entlchie (p 5 propre, ee faithistoire. LEurope apparat comme dpositaire dun sens quiest ceui me de lhistoire, sens quee a accompir

Dans le concept de toogie qui signifie littralement processus de finait , ici appliqu histoire, i sagit de com-prendre telos plus comme un sens intentionne ouvert queseon ide un achvement Ainsi, a conception tloogique de histoire qui se dessine ici doit tre nettement dis-tingue de deux autres modes possibes dapprhension dea tloogie

Cette oogie spcifique, infinie, continue et ouverte, nest

pas, en premier ieu, confondre avec quelque toogie dea nature que ce soit Dpoye par exempe dans la deuximepartie de la Critique de la facult de jugerde Kant, cette to-ogie biologique prside organisation des tres vivants Lafinalit mise en vidence par Kant, oin dtre uvre dunesprit humain, se trouve spontanment donne dans a nature,dellemme mue par des ois. Or, Husserl refuse tout autant

le mode de lorganisme e de organicit que la trop rapideanaogie entre organisation politique et organisation bioo-gique, analogie ourde de gros prsupposs Cette doublercusation cumine dans lassertion suivante: I ny a pasde zooogie es peupes )) Critiquant le paradigme bioogiquedans son pouvoir expicatif du champ sociopolitique, Hus-ser adopte une attitude foncirement antiromantique

En second lieu, e concept de tloogie que promeutHusserl nest pas travail par la notion dun progrs )) nces-saire de lhistoire si y a bien pour notre auteur un sens dehistoire, ce e quoi cette dernire est plus filiation de sensque succession dvnemens bruts, ce sens nest pas a prioriaccompli et dtermin En dautres termes, tlologie nestpas synonyme de dtermination du meilleur a tologie hus

serienne ne sachve ni en thologie, discours sur Dieu


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comme fn vse de l'hstore de la Craton, n en thodce,justfcaton de la bont de Deu qu, en dpt de 'exstencedu mal, a fnaement cr e meleur des mondes.

La tooge sprtuele de a rason que dpoe Husser n'estdonc mue n ar l'de d'un progs rrversble absorbant

terme tout mal et toute ngaton, n par la mtaphore organcste du germe qu se dpoe en feur pus en frut, deux conceptons chres respectvement aux thologens de l'hstoredu XVIII scle ou aux phosophes des Lumres et auxRomantques du Xx scle.

Cette apprhenson de a tloge se tradut par une con-cepton de l'hstore comme infinie et ouverte et non comme

acheve. En ce sens, Husser ne pourrat que s'rger contrece thme naugur par Hegel d'une fin de 'Hstore, perptue aujourd'hu sous la forme d'une fn de la phlosophe ))L'attenton porte l'hstore est par mme nsparable d'unressasssement phlosophque de cette hstore, conform-ment au prmat, affch ds e dbut par Husser, de la rfex-vt. Histoire du sens et non hstore des hstorens (hstoro-

graphe, et en tant que tele, entrelacement successf de fgures sprtueles , 'hstore est ds ors ndssoubementphosophe de l'hstore, c'estdre c ractvaton perma-nente des sdments accumuls au cours du temps le retourrflexf sur somme (Selbstbesinnung) est auss ressassse-ment des poques en tant qu'entts sprtuelles les ensem-ble dans une faton de leur sens (Rckbesinnung) Bref, l'hs-tore est transmsson d'un hrtage qu est toujours en mou-vement, jamas fg, mort et donc perdu C'est dans cetteractvaton permanente du sens que l'hstore demeurevvante Rfexon transcendantale et hstorct ntentonnelleconvergent donc dans la mme recherche du sens

Husserl s'nterroge aors sur la gense hstorque ntentonnele de l'esprt phosophant, sur son eu de nassance sp-rtuelle )) (p 5 7 , qu'l assge trs ogquement la Grce duVV scles avant J.C La nassance transcendantale de laphosophe, sa gense, n'est pas un commencement dat

Voir ce propos notamment 'article e P icur, usseret le sens de l ' histoire " Reve de mtaphyie et de morale, jui etoctobre 1949 rdit dans lcole de la phnomnologie, Paris,

d Vrin, 1986

0


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historiquement, mais eprsente dj une anticipaton de'attitude phnomnoogique C'est a naissance d'une att-tude nouvele l'gard du monde, attitude de contempationthoria qu est 'origine de crations spirituelles (p 54ninies e phnomnologue dploe partr de l une ph

nomnologie gntque de a phiosophe, au sens d'un res-saisssement des drentes phases d'apparition, anticipesdans l'histoire intentionnele, de thmes phnomnologiques ds 1 931 94 dans un Cours intitul hioophiprir Husserl retraait une Histore critique desides )), mettant en vidence les tapes cruciales de la conqute phnomnologique de la philosophie Il ne dereche

cette nterrogaton gntique tloogique dans le derniertexte inachev des annes 193 la KriiNanmoins, ds les annes 1 9 1 4 1 9 1 5 avec la Grande

Guerre, Husserl prend conscience de la ncessit d'unerlexion thique et de son propre dnueent idologiqueComme e note A. Keke dans sa prace hioophi prmir Husserl sent que sa propre philosophie est peu arme

our aronter les probles cruciaux surgis brusquementdevant sa pense45 )) On lit par exemple cette note de Hus-serl date de 't 1 9 1 5 qu est une citation de a Dtiatio ho de Fichte: Non seuement savoir, mais agrconormment ton savoir, telle est ta destinaton46

'veil de Husserl aux questions vitales , aussi ben thi-ques que poltques, sa rvlation de 'ipotance de l'ancragehstorique ne datent donc pas, comme on a trop tendanceencore aujurd'hui e penser, de a monte du naisme adlagration que reprsenta a peme guere mondiale agit,en avant cela, coe e vritable dclencheur de cetteprse de conscience C'est ansi qu'i era, entre le 8 et e1 7 novembr 1 9 1 7 en plein temps de guerre, trois Conrences sur 'idal ichten de 'humant , destnes auxscentques mobiliss par ' tat47.

Phlosophe des gueres de libration qui s'eva en Alle

hilhi i Paris PUF toe 1 intit iti citiqu cit p ansrit s ) B V 9 pp 910 it par K. San dans sahiqu u La aye N io 1977 p 194

s F , pp 1, cit p 18 ua pp 893


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magne contre lesprit de dfaite n de la victoire napolo-nienne Ina, Fichte li apparat comme le formater delhmanit Sa conception d monde (Weltanschauung) qelopscle de 1 9 1 1 La Philosophie comme science igoueuse, avait nettement refse, est ici loe avec emphase:

qoiqe rejetant la dimension nettement idaliste et par tropsstmatiqe de la Doctine de la science de Fichte, Hsserlinsiste sr le primat d Moi agissant face la ralit inerteAinsi qe le soligne dj avec force A. Kelkel dans sa prface, la phnomnologie est trs tt confronte avec lhistoirede la philosophie, cestdire avec lhistoire tot cort, et lonne sarait sans dommages recondire ce contresens dne

phnomnologie logiciste rebelle o mme allergiqe totephilosophie de lhistoire Tot a contraire, Hsserl prend trstt la mesre de son appartenance tote ne tadition phi-losophiqe qil se donne par la site por tche de perpter et de penser la tradition est chane des gnrations, sccession enlace des formations cltrelles, et la vert d philosophe consiste ressaisir cet enracinement historiqe en

ne histoire d sens par le moen de la conversion d fait enidalit. Il sagit de transformer les prodctions relles et mon-daines de lhmanit, qi sont, comme telles, somises lespace et a temps, cestdire la naissance et la mort,inscrites sos le signe d provisoire et de lphmre contin-gent, en acqis idels et ternels (pp. 5859 a philosophierecle en elle cette pissance de transformatio de la don-ne brte en idlit imprissable, et Hsserl se fait ici le dfen-ser d povoir des ides en tant qenracines dans lhistoire et porteses de son sens.

a philosophie comme science rigorese permet selecet accs linfini depis ltat de finitde qi est celi delhomme. a chane des savants, ms par lidal dn savoiren renovellement indfini, est limage empiriqe de lencha-

nement infini des idalits scientifiqes. Par infini, il fat icientendre la dimension de lIde en tant qe permanence etidentit qi traverse les poqes et rassemble les savantsla sphre idelle, en ce sens infinie, est ce qi permet lla-boration dn sens transhistoriqe qi dpasse la simplecontingence des faits. Hsserl lit de manire originaire cesens de linfini dans llaboration de la science grecqe, pro-

totpe de la thorie infinie porte par le primat soverain de4


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la mathmatique, c'estdire l'poque, par la gomtrieOuverture sur l'infini, l'attitude thorique mathmatique metentre parenthses l'intrt pratique utilitaire, suppose doncl'opraton de la rduction accomplie, et se nomme ainsi indistinctement attitude philosophique ou phnomnologique En ce

sens, l'tonnement des Grecs thaumadzein, p 60 appa-rat comme le dclencheur possible d'une attitude philoso-hique l'gard du monde Aussi immotiv par l'extrieur quela rduction ellemme, l'tonnement est une facult que cha-cun recle en soimme ou peut fare natre en somme partir de sa seule libert prenant conscience d'ellemme. Lephilosophe phnomnologue est, ce titre, au sens strict,

dsintress, dsengag l'gard des choses du monde Lond'tre pourtant inattentif au monde et son volution hstorique, son intrt va au ressaisissement de son sens, et nonau monde dans sa brutalit dnue de sens Cette attituded'impartalt fait du phnomnologue un spectateur vigilantattentif au monde en son unit de sens e dtachement visvis de l'agitation quotdenne et de l'vnementiel nsign-

fiant est en effet la conditon de l'avnement d'unerexion

sur le monde, que Husserl a, ds le dpart, voulue ancre dansune communaut, et non le fait d'un penseur isol et misan-thrope Il adresse une critique acerbe toute philosophie quise prsente comme un travail indivduel, vore individualste,et tout philosophe qu se prsente comme un artiste pour-suivant son uvre, et pensant se sauver grce elle sans seproccuper du monde ar cette critique, Husserl formule levu nostalgique d'une communaut unie des savants uellefgure prend ds lors cette communaut humane?

' H U M A N I T E T A O M M U N A U T

D E S P H I O S O P H E S Contrastant avec l'analyse mse en uvre dans les premiers

aragraphes des Mditations cartsiennes et qui fait tat de

Platon, Thtte, 115 : est tout fait d ' u n phi l osophe , cesentiment : s 'tonner La philosophie n' a point d' autre origine ;Aristote, taphysique, 92b, 11 Ce fut en effet l'tonnement

qui poussa aujourd'hui comme hier les hommes phi losopher.

4


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a crse de la communaut scentfque au dbut du sce autant de hosohes que de hosohes crse qu setradut ar une absence de tout trava commun, Husser dve-oe dans a Crise de humanit europenne une vue g-tque ntentonnele de a communaut. rerend en fat 'dal

d'un mode collectf de dcouverte de a vrt, dont nous os-sdons ar exeme es traces nscrtes dans es Daoguesde Paton Husser fat aaratre la noton d'un savor communautare, en artage arm tous es savants formant ansune vrae communaut soustendue ar une dontologe sansbavure. Le traval en commun y est ce ar quo la vrt recherche enseme eut advenr, gage des dfauts que sont

ambton ersonnee ou hyocrse arrvsteEn outre, 'de de a communaut des hosohes que rsente Husser, requert que cette dernre sot totaementouverte sur es nonhlosohes ou es nonsavants ( . 6 1 .Cette communaut n'est as dmte a priori, n'est enaucune manre sotrique La communaut est l'nverseexact d'une secte regeuse ou d'une soct francmaonne

Il ne s'agt nuement de montrer atte banche car a communaut osohque est d'embe de 'ordre du puic, ouutt dans a mesure o a dstncto rvubc n'est asertnente our une tee communaut Ans, la communautdes hoohes ne conna pas de frontres: ee est d'em-ble lmte, en voe d'largssement cessant. Commentcea? Par e as de a transmsson du avor hosohco

scentfque acqus, es nonhlosohes accdent la hlosohe. L'ducaton a our but de surmer 'ooston entresavants et nonsavants tant avert du ouvor que rece lesavor, Husserl vot dans 'ducaton e refuge contre es dctatures fascstes ou totatares qu menacent aors La ho-sohe a ben une msson rorement ducatve, renouantune nouvee fos avec 'dal grec de la paideia, dveo

notamment dans le daogue de a Rpuique, et roche dea formaton Bidung) chre aux hosohes des Lumres. faut ar consquent tenr usqu'au bout cette vocaton

de la hlosohe, et a enser comme universee sur e anotque, comme non mte une naton donne La scenceunversele est un ben commun qu dasse es frontresnatonales: l'ouverture hosohque est nternatonale Per-

sonne n'est donc en drot tranger a hosohe.44


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Ainsi, 'ide husserienne de a communaut des savantsest en conormit avec la probmatique mme de l'intersubjectivit 'exprience de l'autre n'est jamais une expriencede l'tranger radical, mais n'est au contraire possibe quecomme exprience d'un ego qui me ressembe Je ne saurai

aire l'exprience d'un alter ego que s'i m'est donn d'accder lui, et cet accs phnomnologique requiert une reation de ressemblance entre ego et alter ego De mme, le philosophe phnomnologue ne peut aire 'exprience de sonautre (de ceui qui n'a pas encore eu cette ouverture phioso-phique aquee il a droit que si cet autre est proche de ui,c'estdire est bien un phiosophe potentie . Loin de penser

en termes de coupure a reation du phnomnoogue sonautre, il convient bien putt de la comprendre partir du sounique de l'exprience que chacun peut en aire Par son ibrepouvor de rexion, chacun est mme de transormer'opposition nave en unit de sens a communaut philoso-phique s'tablit ainsi sur cette unit premire n'appartenant personne et overte tous. Chacun est mme, par degrs,

d'accder cet esprit philosophique que l'on peut ressaisirsous deux traits principaux d'une part, e phnomnoogueest m par une attitude critique, comme on 'a vu, et reuseles prjugs, es opinions non assures d'eesmmes. l s'ins-crit dans a tradition phiosophique des grands veileurs,qu'il s'agisse par exemple de Socrate ou de Descartes D'autrepart, le philosophe porteur de cette vrit a une action en

retour sur toutes les autres sphres d'activits, et convertitle sens du droit, des valeurs, de la beaut, etc (p. 6 . Aprsavoir accd a vrit suprme, vrit transcendantale dela rduction, vrit donne par a connaissance intuitive, lephilosophe phnomnoogue, seon un double mouvement quiest tout autant patonicien (Rpublique) que phnomnoo-gique, redescend dans a Cit, revient au monde en le consti-

tuant pour donner comprendre ce processus d'accs du vraien soi e travai du philosophe est donc en permanence untravai avec et pour autrui La constitution du monde commedonation du sens du monde est au ond un acte poitiqueau sens platonicien du terme Il nous ponge au cur du paradoxal pouvoir du phiosophe, gardien du sens.

Cette action du phiosophe, inscrit dans une communaut

originairement et en droit universee peut cependant tre&


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entrave par l'nstance mme qu'il est susceptible de sanscesse rvaluer par son savor, la figure du pltque Et Husserld'voquer de manire allusive mais claire (p. 63 les perscutions de phlosophes ou de scientifiques considrs commedangereux, car critiques l'gard de ce qu'ls analysaent

comme des prugs on pense tout autant Socrate, con-damn par la Ct sous l'accusation de libre penseur et de cor-rupteur de la jeunesse, qu' Giordano Bruno ( 1 5481 600 oumme Galile ( 1 56 4 1 4 , ragissant tous deux contre lathorie cosmoogique gocentrique d'Aristote rep

Husserl, La crise de l' humanité européen

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