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MAI 2016 HUM 2016 ET DE LA RÉPONSE APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Photo: OCHA/Ivo Brandau CRISE DANS LE BASSIN DU LAC TCHAD

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MAI 2016

HUM2

016

ET DE LA RÉPONSEAPERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

Photo: OCHA/Ivo Brandau

CRISE DANS LE BASSIN DU LAC TCHAD

PERSONNES VIVANT DANS LES ZONES AFFECTÉES

21M

# PERSONNES EN INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE SÉVÈRE

3M

PERSONNES DANS LE BESOIN

9,2M

# PERSONNES DÉPLACÉES INTERNES / RETOURNÉS

2,2Mdont 1,8 million pour le Nigeria

PERSONNES CIBLÉES

5,2M

# RÉFUGIÉS

154 000

FONDS REQUIS (USD)

535M

# ENFANTS SOUFFRANT DE MAS (MALNUTRITION AIGUE SÉVÈRE )

481 000

# TOTAL DES PERSONNES DÉPLACÉES

2,4M

Avertissement: Les informations et données contenues dans ce document s’appliquent aux zones les plus touchées par la violence de Boko Haram à travers le Cameroun (Extrême-Nord), le Tchad (Lac, Mayo Kebi, parties de Ndjaména), le Niger (Diffa) et le Nigeria (Borno, Yobe, Adamawa et Gombe). Pour des aperçus nationaux, voir les plans de réponse pays sur: wca.humanitarianresponse.info © OCHA Mai 2016

Maroua

Garoua

Mao

Bol

Pala

Moundou

Massakory

N’djamena

Diffa

Gongola

Bongor

Sites de réfugiés

Vols UNHAS

Capitale administrative

Mouvements de populationfrontaliers

Personnes ciblées pour l’assistance

100 km

Sayam Forage

Dar es salam

Minawao

D I F F A

A D A M A W A

Y O B E

N I G E R

N I G E R I A

T C H A D

MaiduguriDamaturu

C A M E R O U N

460k

624k

254k

3.9M

Jalingo

L A C

B O R N O

G O M B E

M A Y O K E B B I

E S T

E X T R E M E - N O R D

Kablewa

31

186

15

24

28

7

PRÉSENCE OPÉRATIONNELLE (# DE PARTENAIRES HUMANITAIRES)

2

UNE CRISE IGNORÉE DANS UNE RÉGION NEGLIGÉE L’an dernier, les attaques de Boko Haram se sont intensifiées pour se propager du nord-est du Nigeria au Cameroun, au Tchad et au Niger, affectant quelque 20 millions de personnes. Les attentats-suicides et les raids ciblant les populations des villages et des villes de la région du Bassin du Lac Tchad ont causé des traumatismes considérables en empêchant l’accès aux services de base et en détruisant les infrastructures. On compte plus de 2,4 millions de personnes déplacées à travers la région et dont la plupart ont été accueillies par des communautés considérées les plus vulnérables au monde. L’effet combiné d’une insécurité grandissante, d’une croissance rapide de la population et d’une vulnérabilité extrême résultant d’un changement climatique, d’une dégradation de l’environnement, de la pauvreté et d’un investissement moindre dans les services sociaux, s’est matérialisé par un nombre record de personnes nécessitant des secours d’urgence. Depuis janvier 2016, on estime à 9,2 millions (soit presque 1 sur 2) le nombre de personnes ayant besoin d’une aide d’urgence. L’objectif des agences des Nations Unies et des ONG est d’apporter une aide à 5,2 millions de personnes à travers quatre pays.

Aggravation de la crise des déplacés

Face à la violence de Boko Haram, plus de 2,4 millions de personnes à travers quatre pays ont été contraintes de quitter leur foyer, y compris 1,8 million d’entre elles déplacées à l’intérieur du Nigeria uniquement. La moitié des personnes déplacées sont des enfants. Nombre de familles ont été déplacées plusieurs fois alors que d’autres ont trouvé refuge dans les communautés avoisinantes. Jusqu’à près de 90% des personnes déplacées ont été accueillies par des communautés qui, de ce fait, voient leurs ressources lourdement affectées et leur résistance aux chocs affaiblie. Ainsi, ce sont à la fois les personnes déplacées et les communautés d’accueil qui nécessitent une aide d’urgence et une protection.

Violence généralisée contre les civils

La violence de Boko Haram et les opérations militaires contre son groupe ont entrainé de graves risques et violations en matière de protection. Les femmes et les filles kidnappées par Boko Haram ont été victimes de violences physiques et psychologiques, de mariage forcé, d’esclavage sexuel et de travail forcé. Les garçons ont été enrôlés de force comme combattants et les jeunes filles comme kamikazes. Visant les établissements de soins et les écoles, Boko Haram a ainsi contraint le personnel de santé et de l’éducation à quitter les endroits où ils sont le plus demandés. La hausse du nombre d’attaques et l’arrivée d’enfants déplacés a ajouté un fardeau supplémentaire à deux systèmes déjà faibles. Des espaces sécurisés pour les femmes et les enfants, l’accès aux services de base et le soutien psychologique se trouvent au cœur même de la réponse humanitaire.

Aggravation de la crise alimentaire

L’insécurité, le déplacement, les activités agricoles et le commerce transfrontalier perturbés continuent de diminuer les moyens de subsistance des communautés et ont entrainé une forte hausse de l’insécurité alimentaire. Dans la région, ce sont quelque 3 millions de personnes (80% d’entre elles au nord-est du Nigeria) qui sont en proie à l’insécurité alimentaire et nécessitent un support de toute urgence. Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire immédiate a quadruplé depuis juin 2015. Dans le département du Mamdi au Tchad, le nombre de personnes dans la même situation d’urgence a décuplé en un an. Les taux de malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans ont dépassé le seuil d’urgence dans les états de Borno et de Yobe au Nigeria, ainsi qu’au Cameroun, au Tchad et au Niger. A travers toute la région, on estime à 481 000 le nombre d’enfants pouvant mourir de faim s’ils ne reçoivent aucune assistance urgente.

Répondre aux besoins urgents et promouvoir des solutions durables

Alors que la stratégie humanitaire se concentre sur une réponse immédiate aux besoins fondamentaux de la population, les acteurs humanitaires vont faire appel à un engagement concerté de la part des acteurs en matière de politique, de développement et de sécurité afin d’aider à stabiliser la région et à créer des conditions permettant aux populations de survivre et de prospérer.

MOMENTS CLÉS

Décembre 2014Plus d’un million de personnes sont déplacées à travers quatre pays

Mars 2015Boko Haram prête allégeance à Daech

Des hommes armés de Boko Haram enlèvent 276 filles de l’école de Chibok (Etat de Borno)

Avril 2014

Environ 2,4M de personnes sont déplacées à l’intérieur ou au-delà des frontières, dont 1,8M au Nigeria

Janvier 2016

Boko Haram étend ses raids au Cameroun, au Tchad et au Niger

Février 2015

2014 2015

Maroua

Garoua

Mao

Bol

Pala

Moundou

Massakory

N’djamena

Diffa

Gongola

Bongor

Sites de réfugiés

Vols UNHAS

Capitale administrative

Mouvements de populationfrontaliers

Personnes ciblées pour l’assistance

100 km

Sayam Forage

Dar es salam

Minawao

D I F F A

A D A M A W A

Y O B E

N I G E R

N I G E R I A

T C H A D

MaiduguriDamaturu

C A M E R O U N

460k

624k

254k

3.9M

Jalingo

L A C

B O R N O

G O M B E

M A Y O K E B B I

E S T

E X T R E M E - N O R D

Kablewa

31

186

15

24

28

7

PRÉSENCE OPÉRATIONNELLE (# DE PARTENAIRES HUMANITAIRES)

3

CAMEROUNLa région de l’Extrême-Nord du Cameroun continue de faire face aux attaques des hommes armés présumés de Boko Haram, causant ainsi des traumatismes conséquents et des victimes parmi la population civile. Outre les déplacements, les services de base, tels que la santé et l’éducation, ont été gravement touchés, tout comme l’agriculture et la transhumance. L’insécurité alimentaire a empiré de façon significative : près d’1,4 million de personnes y sont confrontées dans la région de l’Extrême-Nord, soit plus du double par rapport à juin 2015. Le nombre de personnes devant faire face à l’insécurité alimentaire a augmenté de plus de 300% au cours de la même période, atteignant jusqu’à 200 000 aujourd’hui. La violence n’a fait qu’accroitre la souffrance des communautés vivant dans la région aride du Sahel régulièrement affectée par la sécheresse, le manque de denrées alimentaires et les épidémies.

BESOINS PRIORITAIRES

Insécurité alimentaire et nutrition

L’insécurité alimentaire est plus probante dans les régions du nord et de l’Extrême-nord. Les réfugiés, les personnes déplacées dans leur propre pays (PDI) et les communautés d’accueil ont tous été affectés et nécessitent une aide alimentaire ainsi qu’un soutien à leurs moyens de subsistance. Les familles ont besoin d’un soutien financier, d’infrastructures agricoles et d’une assistance technique afin de reprendre leurs activités en vue de la prochaine saison de culture. La malnutrition aiguë sévère parmi les enfants âgés de moins de cinq ans affiche 2,2%, un taux bien au-dessus du seuil d’urgence. La région de l’Extrême-Nord compte presque 90% des 250 000 enfants âgés de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë globale dans les quatre régions de l’Adamaoua, du Nord-Est et de l’Extrême-Nord.

Protection

Les réfugiés, les PDI et les communautés vivant en bordure de la frontière nigériane encourent de nombreux risques en matière de protection. Certaines communautés prétendument affiliées à Boko Haram sont confrontées à la stigmatisation et

au harcèlement. Des cas de recrutement d’enfants ont été reportés, notamment parmi les jeunes filles et les femmes pour prendre part aux attentats-suicides et qui, par conséquent, se trouvent confrontées à une certaine stigmatisation. Ceci a engendré une acceptation sociale plus répandue de la violence sexuelle et sexiste et des pratiques culturelles préjudiciables, y compris le mariage précoce et forcé.

Accès aux services de base

Une grande majorité des personnes déplacées (64%) cohabitent avec des familles d’accueil elles-mêmes en difficulté et nécessitant également de l’aide. Parmi les 65 000 réfugiés nigérians, près de 56 000 vivent dans le camp principal de Minawao, les autres dans les communautés locales. De plus, suite aux attaques, quelques 137 000 camerounais ont été déplacés dans leur propre pays et ont été accueillis par les communautés voisines. Il est de plus en plus difficile pour les services de la santé et de l’éducation, mis à rude épreuve, de répondre aux besoins accrus. La fermeture de 135 écoles et d’environ 25 centres médicaux et l’insécurité limitent considérablement la population pour accéder aux services de base. Quelque 65% des foyers n’ont pas d’installation sanitaire adéquate, alors que 45% n’ont pas accès à l’eau potable et sont très vulnérables aux maladies.

APERÇU DE LA RÉPONSE

Depuis la mi-2015, les ONG et les agences des Nations Unies ont développé leurs capacités et élargi la portée de leurs opérations dans l’Extrême-Nord. Bien que l’accès y soit plus difficile que dans le reste du pays, les équipes d’intervention parviennent jusqu’aux populations les plus nécessiteuses, à l’exception de certaines zones frontalières. En

plus d’apporter une assistance vitale, la stratégie d’adaptation dans les régions touchées a pour but de resserrer le partenariat avec les agences nationales et les ONG locales afin d’accroitre la portée de leurs activités dans des régions difficiles d’accès.

203 000personnes ayant besoin

d’une assistance alimentaire d’urgence

45%de la population n’a pas

accès à l’eau potable

135écoles fermées

2 sur 3des personnes dans le

besoin sont des enfants

PERSONNES DANS LE BESOIN

1.5M

PERSONNES CIBLÉES

624k

FONDS REQUIS (USD)

120M

PARTENAIRES HUMANITAIRES

24

PDI ET RETOURNÉS

172k

RÉFUGIÉS NIGÉRIANS

65k

Pour consulter l’aperçu des besoins humanitaires et contribuer au plan de réponse humanitaire du Cameroun, visitez le site: cameroon.humanitarianresponse.info

CONTACT

Najat Rochdi Coordonnateur Humanitaire Résident des Nations [email protected]

4

TCHADDepuis janvier 2015, la situation humanitaire dans la région du Bassin du lac Tchad s’est considérablement dégradée suite aux multiples attaques perpétrées par Boko Haram. La violence des raids au début de l’année entraina une première arrivée de réfugiés nigérians et de retournés tchadiens suivie de vagues successives de personnes déplacées depuis juillet 2015. Des attaques répétées et l’accroissement d’opérations militaires contre le groupe armé vinrent empirer la crise et forcèrent quelques 100 000 PDI, retournés et refugiés à quitter leur foyer. Les déplacements ont exacerbé les vulnérabilités des communautés d’accueil parmi lesquelles beaucoup nécessitaient une aide humanitaire bien avant la flambée de violence. L’insécurité alimentaire s’est considérablement accrue et les activités socio-économiques ont été ralenties par les mouvements de populations et la précarité.

BESOINS PRIORITAIRES

Protection

Face à l’accroissement des attaques directes contre les populations civiles et contre un camp de PDI perpétrées fin 2015, la protection des civils est la préoccupation majeure de la communauté humanitaire. Le soutien psychosocial, la prévention et le soutien aux victimes de violence sexuelle et sexiste et l’assistance aux enfants séparés de leur famille sont indispensables. Alors que des femmes, des filles et des garçons ont été enlevés ou enrôlés comme kamikazes, il est primordial d’empêcher le recrutement et de soutenir la démobilisation. D’autres préoccupations sont motivées par la présence accrue de mines et de munitions non-explosées, mais aussi par le risque de stigmatisation vis-à-vis des communautés suspectées d’être affiliées à Boko Haram et qui pourrait s’aggraver en conséquence de la prolongation de l’état d’urgence et de l’intensification des opérations militaires.

Assistance multi-sectorielle

La plupart des personnes déplacées se sont trouvées forcées de quitter leur foyer d’un jour à l’autre en laissant derrière elles leurs stocks de denrées

alimentaires et leurs biens. Elles ont ainsi accru leur dépendance à l’aide alimentaire dans une région où 15% de la population est en situation d’insécurité alimentaire. La malnutrition aiguë sévère est de 2,2%, bien au-delà du seuil d’urgence. Les PDI vivent dans des conditions précaires, sans abri et sans accès aux services de base, en particulier dans les régions les plus reculées. L’arrivée de personnes déplacées s’est traduite par une pression intenable pour les infrastructures locales. Les services de santé sont faibles et manquent de personnel qualifié, d’équipement adéquat et de médicaments essentiels alors que les écoles locales ont une capacité moindre pour faire face aux besoins croissants.

Appui aux moyens de subsistance

Les mouvements de populations, l’insécurité croissante, les fermetures des frontières, les restrictions sur la pêche et les voies de transhumance perturbées ont eu pour effet d’augmenter le prix de la nourriture et d’autres biens essentiels, entravant ainsi les moyens de subsistance et de survie autant pour les personnes déplacées que pour les communautés d’accueil. Sans espoir de retour à court terme, il s’avère donc primordial d’aider les plus vulnérables à mieux surmonter les chocs économiques et climatiques.

APERÇU DE LA RÉPONSE

L’intervention d’urgence vise à soutenir les autorités nationales pour apporter une aide vitale aux 253 000 personnes affectées par la violence de Boko Haram dans les régions du Lac et de Mayo Kebi. Alors que la vulnérabilité chronique continue d’être aggravée par les déplacements et l’insécurité croissante, le mécanisme de renforcement de la

résilience servira de complément à l’aide vitale. Les opérations humanitaires doivent faire face à un environnement volatile où l’aide humanitaire est régulièrement entravée par l’insécurité, les hostilités en cours ou des schémas compliqués en matière de déplacement. L’état d’urgence dans la région du Lac en vigueur depuis novembre 2015, a été prolongé pour six mois en avril.

30 000enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition

aiguë

104 000enfants affectés

133 000personnes ayant besoin

d’une assistance alimentaire d’urgence

53 200enfants d’âge scolaire ayant

besoin d’une éducation d’urgence

PERSONNES DANS LE BESOIN

257k

PERSONNES CIBLÉES

254k

FONDS REQUIS (USD)

94M

PARTENAIRES HUMANITAIRES

28

PDI ET RETOURNÉS

100k

RÉFUGIÉS NIGÉRIANS

7k

Pour consulter l’aperçu des besoins humanitaires et contribuer au plan de réponse humanitaire du Tchad, visitez le site: chad.humanitarianresponse.info

CONTACT

Stephen Tull Coordonnateur Humanitaire Résident des Nations [email protected]

5

NIGERLes attaques perpétrées par Boko Haram se sont étendues au Niger au cours des 12 derniers mois, notamment dans la région de Diffa, la plus pauvre du pays. Avec le début de la saison sèche et l’assèchement du fleuve Komadougou, frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, les menaces d’attaques ont incité des déplacements supplémentaires depuis novembre 2015. Plus de 127 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et près de 80 000 nigérians ont trouvé refuge dans la région. Ces arrivées ont éprouvé les ressources de communautés qui luttaient déjà depuis longtemps contre l’effet combiné de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition, d’épidémies récurrentes, de sécheresse et d’inondations, alors que l’insécurité généralisée a entrainé l’arrêt quasi-total des activités dans la région. Plus de 460 000 PDI, retournés, réfugiés nigérians et leurs communautés d’accueil ont besoin d’une aide humanitaire.

BESOINS PRIORITAIRES

Insécurité alimentaire et nutrition

Dans la région de Diffa, environ 460 000 personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, soit près d’un quart de la population totale du pays. La malnutrition aiguë globale a également dépassé les 15% du seuil d’urgence. Les activités agricoles et de transhumance ont été entravées par l’insécurité et le déplacement, entrainant ainsi l’arrêt du système traditionnel de transhumance et le surpâturage dans les champs disponibles. Ce sont autant les personnes déplacées que les communautés d’accueil qui nécessitent une aide alimentaire urgente.

Accès aux services de base

Les attaques répétées contre les civils ont perturbé l’accès à l’éducation, aux services de santé, à l’eau potable et à d’autres services essentiels. Nombre de fonctionnaires ont fui et plusieurs écoles ont été fermées. Le manque de scolarisation chez les enfants et les adolescents risque d’accroitre

d’éventuels recrutements par les groupes armés. Les quelques institutions encore en place fonctionnent avec un personnel réduit et s’en trouvent surmenées. Les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes sont particulièrement vulnérables aux maladies par manque d’infrastructures adéquates d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

Protection, abris et NFIs

Les risques en matière de protection à Diffa découlent des attaques directes contre les populations civiles, du manque de documents d’identification de plus de 80% des personnes déplacées, de la violence sexuelle et sexiste et du manque de reconnaissance des droits civils et humanitaires relatifs au droit d’asile. Les populations vulnérables ne bénéficient d’aucune aide juridique. Plus de 200 enfants non accompagnés nécessitent une protection et beaucoup d’autres devraient bénéficier d’activités de loisir et d’un soutien psychosocial. De plus, les familles vivant en dehors des camps ou parmi la population locale nécessitent un abri convenable.

APERÇU DE LA RÉPONSE

La stratégie d’adaptation des acteurs humanitaires viendra compléter le programme d’intervention du gouvernement dans la région de Diffa. Dans un contexte où les besoins sont considérables, l’intervention humanitaire sera articulée sur la pertinence des programmes visant à apporter l’aide aux plus démunis. L’assistance aux personnes

déplacées et aux communautés d’accueil vulnérables sera fondée sur des critères de vulnérabilité définis par les communautés afin de garantir une cohésion sociale. Priorité sera également donnée aux projets visant à restaurer l’autonomie des communautés, alors que les opérations à distance seront considérées afin de soutenir l’aide aux communautés situées dans les régions dangereuses en bordure de la frontière avec le Nigeria.

159 000personnes en insécurité

alimentaire sévère

190 000enfants nécessitant une

protection

90 000personnes ayant besoin

d’abris d’urgence

210 000enfants ayant besoin d’une

éducation d’urgence

PERSONNES DANS LE BESOIN

460k

PERSONNES CIBLÉES

460k

FONDS REQUIS (USD)

73M

PARTENAIRES HUMANITAIRES

31

RÉFUGIÉS NIGÉRIANS

82.5k

Pour consulter l’aperçu des besoins humanitaires et contribuer au plan de réponse humanitaire du Niger, visitez le site: niger.humanitarianresponse.info

CONTACT

Fodé Ndiaye Coordonnateur Humanitaire Résident des Nations [email protected]

PERSONNES DÉPLACÉES INTERNES

127k

RETOURNÉS

31.5k

6

NIGERIALe nord-est du Nigeria a une longue histoire de marginalisation, de sous-développement et de dégradation environnementale et accuse des taux de pauvreté, d’analphabétisme et de chômage plus élevés que dans le reste du pays. Les attaques violentes de Boko Haram contre la population civile ont entrainé des déplacements, une souffrance humaine et une dévastation de grande ampleur dans les communautés pauvres. Des femmes ont été enlevées, en proie au viol, à la violence et à l’exploitation sexuelle. Des hommes ont été tués. Des filles et des garçons ont été recrutés par le groupe armé et contraints à tuer ou à participer à des attentats-suicides. Des villages entiers ont été incendiés et les activités socio-économiques essentielles de la région ont été interrompues. Echappant aux attaques dans les zones rurales, beaucoup se sont réfugiés dans la sureté relative des centres urbains, entrainant ainsi un surpeuplement et une surcharge dans les services de base. La ville de Maiduguri, capitale de l’État de Borno, et comptant un million d’habitants, a vu la population de ses quartiers plus que doubler pour atteindre le chiffre consternant de 2,6 millions d’habitants.

BESOINS PRIORITAIRES

Protection

La violence et les opérations militaires ont eu pour conséquence le déplacement de plus de 2 millions de personnes à l’intérieur du pays et au-delà des frontières. Plus de 2 000 personnes ont été portées disparues. Hommes, femmes et enfants ont été victimes de massacres, de mutilations, de violence sexuelle et d’exploitation. Des enfants ont été recrutés comme kamikazes par Boko Haram. Près d’1,4 million d’enfants déplacés à l’intérieur du pays doivent de toute urgence bénéficier de services de protection.

Accès à l’alimentation et aux services de base

On estime à 2,5 millions le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère dans les zones affectées; 2,5 millions souffrent de malnutrition, en particulier les enfants et

les femmes enceintes ou allaitantes. Un million d’enfants nécessitent une éducation de toute urgence. La récente épidémie de choléra qui s’est répandue dans 11 camps accueillant des personnes déplacées dans le nord-est démontre la très forte vulnérabilité aux maladies. Ce sont autant les personnes déplacées que leurs communautés d’accueil qui nécessitent un soutien leur permettant de faire face à leurs besoins en matière d’alimentation, de santé, de nutrition, d’éducation, d’accès à l’eau potable et d’assainissement.

Abris

On estime à 1,8 million le nombre de PDI vivant sous des abris de fortune dans des camps surpeuplés ou avec des communautés d’accueil elles-mêmes appauvries. Au nord de l’État d’Adamawa, plus de 330 000 personnes sont retournées chez elles pour retrouver leurs communautés dévastées, leurs maisons et les infrastructures détruites et une insécurité notable. Elles ont besoin d’une aide urgente pour leur permettre de reconstruire leur vie.

APERÇU DE LA RÉPONSE

La stratégie commune de 2016 s’est fixé l’objectif réaliste de faire face aux besoins des 3,9 millions de personnes dans les quatre États les plus touchés d’Adamawa, de Borno, de Gombe et de Yobe, représentant 55% des individus estimés être dans le besoin. L’équipe humanitaire du pays continuera de revoir les objectifs à mesure que les conditions deviendront plus propices.

L’aide humanitaire sera apportée sur la base de deux types de scénarios : l’aide aux PDI et à leurs

communautés d’accueil et celle aux PDI retournant chez eux. En raison de l’insécurité et de la violence susceptible de persister, les déplacements se poursuivront, y compris les mouvements secondaires et tertiaires. L’interruption des services de base se maintiendra et l’insécurité augmentera vraisemblablement. La stratégie commune non seulement garantira une aide vitale à l’ensemble des communautés les plus vulnérables mais concentrera ses efforts pour développer la capacité humanitaire au niveau national.

2,5Mpersonnes ayant besoin

d’une assistance alimentaire d’urgence

227 000enfants malnutris

1Md’enfants ayant besoin d’une

éducation d’urgence

Pour consulter l’aperçu des besoins humanitaires et contribuer au plan de réponse humanitaire du Nigéria, visitez le site: nigeria.humanitarianresponse.info

PERSONNES DANS LE BESOIN

7M

PERSONNES CIBLÉES

3,9M

FONDS REQUIS (USD)

248M

PARTENAIRES HUMANITAIRES

28

PERSONNES DÉPLACÉES INTERNES

1,8M

COMMUNAUTÉS HOTES

1,8M

CONTACT

Fatma Samoura Coordonnateur Humanitaire Résident des Nations [email protected]

2014–2016 MOUVEMENTS DE POPULATION*

0.4

1.21.5 1.4

2.2 2.2 2.21.8

Mai 2016

DécOctAoûtJuinAvrFév 2015

Déc 2014

en m

illion

s

(*) Pour 2016, la reduction est liée au fait que les retournés nigérians et personnes déplacées par les catastrophes naturelles ne sont pas inclus.

7

POINTS FORTS DE LA RÉPONSE HUMANITAIRE EN 2015

ALLER DE L’AVANT EN 2016 Notre objectif principal est de faire face aux causes majeures de vulnérabilité, à savoir la violence perpétrée contre les populations civiles, les maladies, la faim et la malnutrition, et ce, par le biais des approches suivantes:

Renforcer: La réponse humanitaire s’est largement intensifiée en 2015. Cette année, nous déployons tous nos efforts pour augmenter nos effectifs et développer la coopération entre les ONG nationales et internationales, les agences des Nations Unies et les autorités locales.

Etablir des priorités: Compte tenu des besoins considérables, nous viserons à apporter une aide essentielle aux plus vulnérables afin de les protéger contre toute souffrance, les aider à survivre et à mener une vie digne. Priorité sera accordée aux communautés les plus exposées selon un critère de sévérité.

Viser l’accès et la protection: Nous nous efforcerons de contrôler, de promouvoir et d’élargir la portée de nos activités aux personnes vivant dans les zones les plus reculées et difficiles d’accès. Nous renforcerons ainsi notre présence sur le terrain et améliorerons l’analyse des risques pour rester sur place et répondre aux besoins.

Plaidoyer: Les défis convergents rentrant en jeu font appel à des solutions de développement dont la plupart dépassent le domaine de l’action humanitaire. Les partenaires s’emploieront à coordonner leurs messages respectifs. Ils collaboreront, soutiendront et influenceront les acteurs clés afin que les causes des crises liées à la politique, à l’environnement et au développement soient adressées rapidement.

Collaborer: A travers nos actions, nous continuerons de soutenir les interventions nationales pour à la fois sauver des vies et donner les moyens aux communautés et aux acteurs nationaux de gérer un avenir incertain.

BESOINS FINANCIERS EN 2016*

La réponse de 2015 demeure largement sous-financée puisque 40% seulement des fonds requis ont été reçus. Deux allocations émanant du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) en 2015 et 2016 pour un total de 58,2 millions de dollars ont permis de mener à bien les actions vitales dans la région.

En 2016, les partenaires ont demandé 535 millions de dollars pour pouvoir faire face aux besoins fondamentaux à travers les régions affectées dans quatre pays.

Pour consulter l’aperçu des besoins humanitaires et contribuer aux plans de réponse pour chacun des quatre pays, visitez le site: wca.humanitarianresponse.info

* Estimations pour les régions affectées basées sur les plans de réponse humanitaires (HRP) et les plans de réponse régionaux pour les réfugiés (RRRP)

930 000PDI les plus vulnérables ont reçu une aide

alimentaire au Nigeria

290 000personnes au Cameroun ont bénéficié d’une

aide alimentaire et d’un soutien dans les activités agricoles et d’élevage

91%des enfants souffrant de malnutrition aiguë

sévère au Tchad ont été sauvés

76 000enfants ont bénéficié d’un

soutien psychosocial au Nigeria

120passagers/semaine sur les vols des services

aériens d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS) au Cameroun et au Nigeria

50 000familles au Niger ont bénéficié

d’abris d’urgence

450 000réfugiés, retournés, PDI et leurs communautés d’accueil ont bénéficié d’une

aide alimentaire vitale au Niger, au Cameroun et au Tchad

141 000enfants âgés de moins de 5 ans ont été soignés pour malnutrition aiguë sévère

dans les zones les plus touchées de la région

182 000enfants des régions en conflit ont

poursuivi leur scolarité250 000

PDI et leurs communautés d’accueil ont eu accès à l’eau potable au Nigeria

170 000enfants au nord-est du Nigeria

ont repris leur scolarité dans les régions les plus sûres de Borno,

de Yobe et de l’Adamawa

180 000enfants et femmes enceintes ou

allaitantes au Cameroun, au Niger et au Nigéria ont été soignés pour

malnutrition ou ont reçu une alimentation adéquate en

prévention

250 000enfants PDI au Nigeria ont bénéficié d’une consultation en prévision de malnutrition

aiguë sévère

NigerTchadCamerounNigeria

248M

120M

79M73Men

milli

on U

SD

BESOINS ET FINANCEMENTS(en USD)

Fonds requis Fonds reçus

$ 11.3M$ 24M

$ 9.3M $ 13.6M