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  • 1 Association Suisse pour les Enfants Prcoces

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    LES ENFANTS A HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL

    Informations pour les enseignants

    Mai 2007

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    ENFANTS A HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL : DU MYTHE A LA REALITE

    Le mythe : Un petit gnie, au savoir encyclopdique, studieux, ayant rponse tout, toujours prt se mettre en avant dans la classe La ralit est un terrible malentendu : les enfants dont le QI se situe dans la moyenne suprieure (entre 100 et 125/130) actifs, attrayants, ayant une bonne fluidit verbale, commenant lire et crire facilement vers 7 ans sont parfois voire souvent dsigns comme surdous par les enseignants alors quil sagit de bons lves, appliqus et sociables. (On confond souvent en effet, et tort, efficience intellectuelle et efficacit scolaire). En fait lenfant haut potentiel intellectuel (QI entre 125/130 et 160) est souvent un enfant difficile ayant rencontr trs tt des problmes dintgration scolaire. En classe, llve HPI vite, en gnral, de se faire remarquer en tant trop brillant, conscient de sa diffrence, il cherche la masquer en faisant parfois volontairement des erreurs. Il naime pas apprendre par coeur, il est rarement bon lve. Se fiant uniquement sa mmoire, il manque de mthode et dorganisation, il est intarissable sur les sujets qui le passionnent et change souvent de centre dintrt. Son dveloppement moteur ntant pas en rapport avec son avance intellectuelle, il crit mal, est souvent maladroit dans les activits manuelles ou sportives et son travail scolaire est loin dtre satisfaisant. Ses enseignants disent de lui quil peut mieux faire . Il peut tre considr par ses professeurs comme paresseux, agit, perturbateur, ou bien rveur, ailleurs . Cet enfant vit trs mal sa diffrence. Dautant plus quelle est nie ou mal accepte. Lorsque le don de lenfant est reconnu, certains enseignants sont tents de ragir en disant quil na pas besoin daide puisquil est dj si bien pourvu. Ou encore que puisquil est intelligent, cest lui de se mettre au niveau des autres . Toutefois, cest comme si on demandait un enfant dintelligence normale de passer sa vie scolaire dans des classes pour dficients mentaux et de se mettre leur niveau.

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    Seule une information claire et dtaille peut dissiper ce tragique malentendu. Il est terrible pour un enfant dtre pris pour ce quil nest pas, de ne pas tre reconnu pour ce quil est. Cest pourquoi, en cas de doute aprs lecture des caractristiques dcrites ci-aprs, il est vivement recommand de rencontrer les parents et de faire procder une valuation (tests) auprs dun psychologue spcialis. Et cela le plus tt possible (les tests peuvent se faire partir de 3 ans et demi). Plus un enfant haut potentiel est dcel, reconnu et accept tt par son entourage ; plus il sera panoui, en accord avec lui-mme et avec limage que les autres ont de lui, et plus il aura de chance de vivre bien sa vie scolaire, sociale et affective.

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    A QUOI RECONNAIT-ON UN ENFANT A HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL ?

    Au fait quil est en avance . Le Quotient intellectuel traduit cette

    avance par un chiffre. Lutilisation du langage est, en gnral, en avance : il ny a pas de langage

    bb . Grande curiosit : lenfant pose beaucoup de questions, beaucoup de

    pourquoi ? ; ces interrogations sorientent, assez vite, sur des questions dordre mtaphysique. Lorigine de lunivers, celle de lhomme ; la prhistoire lintresse souvent.

    Lavance du langage se traduit souvent par un apprentissage de la lecture, avant la 1re primaire et, assez souvent seul, sans que personne nait pouss lenfant le faire.

    Trs tt, lenfant prcoce demande de la stimulation : il naime pas les tches rptitives, la routine. Il sintresse intensment quelque chose puis lorsquil a limpression den avoir fait le tour , il change.

    Le dcalage, la dyssynchronie, frappe entre la pertinence de ses remarques, et un comportement qui peut tre trs bb - entre sa comprhension, et sa maladresse dans certaines activits, pratiques , ou sportives.

    Grande sensibilit et en particulier, trs sensible linjustice. Grand sens de lhumour. Lennui en classe se manifeste souvent ds lcole enfantine. Difficult sinsrer dans le groupe qui peut se voir trs tt ; en gnral

    lenfant prcoce prfre la compagnie des adultes ou au moins, denfants plus gs que lui.

    Tout cela ne se manifeste pas forcment compltement. Chaque enfant est diffrent. Mais plusieurs signes permettent de faire des hypothses Et lapprentissage de la lecture, seul, sans aucune aide est un signe sr.

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    CARACTERISTIQUES DES ENFANTS HPI EN CLASSE

    Catherine LEISER, professeur agrg de Sciences Physique en classe de Mathmatique Suprieure au lyce Fnelon Paris a pu dgager en 11 annes denseignement les caractristiques typiques qui permettent de dceler la prcocit probable de certains lves. Il sagit dune combinaison de qualits et de dfauts : QUALITES Rapidit Curiosit Vivacit desprit Intuition Bonne mmoire Capacit de travail effective ou potentielle Imagination Originalit Personnalit DEFAUTS Peu scolaire Manque dapprofondissement Manque de mthode Manque de motivation Travail superficiel ou insuffisant Mauvais dans les tches de routine Tendance se disperser Intuition mal exploite En rsum, jouant sur sa bonne mmoire, sa vivacit desprit, sa facult dadaptation, llve compense un travail irrgulier, un manque frquent de motivation, des mthodes mal assimiles Habitu une certaine facilit (bonne mmoire, intuition) llve est constamment sous-stimul, il russit sans avoir organiser rellement son travail ni, ce qui est plus grave, sa pense. Peu rigoureux il compte trop sur sa bonne toile pour sen tirer.

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    LES DESARROIS DE LENFANT A HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL Ds lcole enfantine ces enfants rencontrent des problmes et on en voit qui ne savent dj plus comment se situer. Par exemple, ils reconnaissent les lettres et les mots mais on leur dit quils sont trop petits pour apprendre lire. Il y a un double langage entre ce quon leur dit deux-mmes et qui ne correspond pas ce quils ressentent, et ce quils savent dj faire. Ils sont pousss par une force quils ne comprennent pas qui les incite aller voir au-del de leur horizon. Cette incessante curiosit fait quils posent toujours des questions. Cette force est compltement nie, ils sont obligs de la retourner contre eux et connaissent dj un tat de souffrance pnible. En 1P, ils commencent sennuyer et ils svadent comme ils peuvent : ceux qui sont gentils en regardant par la fentre et en projetant leur propre univers, leurs rves lorsquils redescendent, ils coutent une fois lexplication de la matresse, ils savent leur leon. Cela marche tant bien que mal et ils obtiennent des rsultats honntes . Ceux qui sont plus instables et/ou de caractre moins calme sagitent, perturbent la classeIls vont parfois jusqu se faire renvoyer, dcole en cole, attendant lcole idale pour eux ! Ils attendent beaucoup de leur entre dans le Secondaire mais pourtant ils ne tardent pas se sentir dus et il apparat surtout quils ne savent pas travailler. Ils nont aucune technique dapprentissage. Par exemple : ils ne connaissent pas les livrets de multiplication (dtestant apprendre par coeur) mais se dbrouillaient toujours jusque l parce que les problmes taient faciles ; en grammaire, en syntaxe, ils ignorent les bases mais ont toujours fonctionn avec une sorte dintuition qui leur permettait de rpondre des questions relativement faciles. Maintenant on leur dit de travailler, mais ils ne savent pas. Pour eux lire une fois une leon ctait jusque l suffisant et maintenant ils ont beau lire et relire cela ne sert rien. Ils ont toujours entendu dire quun enfant intelligent sen sort forcment : ils en concluent quils ne sont pas intelligents. Quelquefois leurs rsultats finissent mme par devenir catastrophiques. Intrieurement ils sont frapps de stupeur, ils avaient limpression quils taient dous, que les choses taient faciles, ils comprenaient tout et subitement ce don leur est retir. Ces enfants pensent quils ont tout perdu, quils ont t au bout de leurs capacits. Le moins quon puisse dire est quils dpriment. Leurs parents

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    aussi souffrent beaucoup de cette situation. Lenfant au langage lgant, limmense curiosit, en compagnie duquel on ne sennuyait jamais et dont on pouvait tre fier est devenu un cancre incapable de dire ce qui ne va pas. Cest une description dramatique de leur parcours scolaire, mais hlas classique. Sur le plan affectif cest aussi difficile pour eux : leurs parents comprennent en gnral leur enfant, mais, lextrieur apparat aussitt le sentiment dune diffrence : les autres le laissent lcart, parfois subtilement. On ne le prend jamais spontanment dans une quipe ou bien on lignore ostensiblement quand on ne va pas jusqu lui pourrir la vie . Les enfants haut potentiel intellectuel prsentent la caractristique davoir un grand sens de lhumour. Cet humour commence trs tt et les autres enfants ne comprennent pas ces plaisanteries, qui font bien rire les adultes ; et eux-mmes napprcient pas tellement les plaisanteries un peu triviales ou vulgaires qui font sesclaffer les autres. Ils naiment ni la vulgarit, ni la violence. Ils ne se sentent pas bien sur le plan affectif et le pire est quon leur dit quils en sont responsables, parce quils sont trop exigeants. Le cas le plus dramatique est celui des enfants HPI qui ne sexpriment pas parce quils ont senti, grce leur intelligence, queux ou leurs problmes ne sont pas les bienvenus dans leur famille. Alors, ils se taisent, se font le plus neutres possible de faon ne pas attirer lattention. Ils ont des rsultats moyens. Devenus adultes, ils conserveront des cicatrices de leurs blessures denfance. Ils seront souvent brillants, ironiques, et dune agressivit assez drle pour quon le leur pardonne ; mais au fond deux- mmes frustrs et malheureux. Les enfants quotient intellectuel lev ont deux besoins fondamentaux : Se sentir bien avec eux-mmes et avec leur diffrence (tant auprs de

    leurs parents que de leurs enseignants et de leurs camarades). Dvelopper leur surprenant potentiel. Lpanouissement heureux de ces enfants profitera tous. Le haut potentiel intellectuel est une richesse pour un pays.

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    Rfrences : La journe des enfants prcoces (04.95) Actes du Colloque H. HOSTYN Psychologue A.ADDA Psychologue spcialiste des enfants HPI C. LEISER Professeur Agrge en classe de Math Sup. Paris A.ADDA Lapproche clinique des enfants prcoces J.C. TERRASSIER Les enfants surdous A. ADDA Le livre de lenfant dou

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    COMMENT REPERER LENFANT HPI A LECOLE

    Voici quelques repres, non systmatiques et non exhaustifs mais qui peuvent vous alerter et justifier un bilan intellectuel. CE QUE LON OBSERVE CE QUE LON PEUT COMPRENDRE Rsultats en dents de scie. Fort dans une matire une anne et pas lanne suivante et rciproquement

    Investissement scolaire dpendant du rapport affectif et de lestime envers lenseignant. Test des limites de comptences des enseignants. Besoin de cadre et de confiance pour fonctionner.

    Demande constante de justification aux enseignants

    Qute et besoin de sens pour fonctionner Participation active intempestive ou repli total

    Avant et aprs lenthousiasme pour lcole et la curiosit intellectuelle

    Bavard, dissip, rveur, agit mais attentif

    Mcanismes attentionnels spcifiques, besoin de faire plusieurs choses la fois pour tre attentif

    Ne peut justifier ses rsultats, a du mal argumenter, dvelopper

    Fonctionnement intuitif, analogique via lhmisphre droit

    Expression orale brillante mais crit catastrophique

    Dcalage entre forme orale et crite de la pense. Blocage du passage lcrit

    Isol dans la cour Rejet par les autres cause de la diffrence perue, solitude par difficult trouver des enfants qui ont un fonctionnement et des centres dintrt identiques

    Mauvaise rponse ou absence de rponse chez un lve par ailleurs brillant Hors sujet, rponse ct alors que les connaissances semblent intgres

    Diffrences dimplicites (prsupposs tacites), importance donne au sens littral, pense en arborescence, pense divergente

    Tableau repris dans Lenfant surdou, laider grandir, laider russir Jeanne Siaud-Facchin Ed. Odile Jacob

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    LES TESTS DE Q.I.

    Les tests invents par BINET en 1904 mesurent lge mental de lenfant par rapport son ge rel. Un enfant haut potentiel intellectuel a un ge mental de 2 8 ans suprieur celui des autres enfants. A lheure actuelle les tests les plus souvent utiliss sont les tests de Wechsler qui en permettent un traitement statistique. On ne parle plus alors de QI calcul en ge mental mais de QI mesur statistiquement en quantile, ou QI standard , qui prcise le rang auquel se situe lenfant par rfrence la population des enfants du mme ge. Ce nest donc plus directement le chiffre du QI qui importe, mais le rang auquel il correspond, cest--dire le pourcentage dindividus dans le groupe de rfrence ayant un QI quivalent celui de lindividu test. Les tests de Wechsler permettent de mesurer le QI jusqu 160. Au-del, le QI nest plus mesurable. Il existe aux USA dautres tests qui peuvent aller plus loin. A titre dinformation une personne sur 31 000 possde un QI de 160 Ainsi donc, le haut potentiel intellectuel se dfinit par rapport une norme statistique de dveloppement normal moyen pour une population. Le QI moyen est gal 100, avec un cart-type de 15. C'est--dire que le QI standard est compris entre 85 et 115. Le QI se distribue selon une courbe de Gauss :

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    Cette courbe nous permet de constater quun enfant sur 20 a un QI suprieur 125 (5 % de la population), un sur 1000 a un QI suprieur 145 (0,1 % de la population).

    Pour rsumer, ce traitement statistique nous permet de dfinir la zone de normalit pour les QI compris entre 85 et 115, la zone de dficience pour les QI infrieurs 70, la zone de haut potentiel intellectuel pour les QI suprieurs 125. Il est clair que plus le QI scarte de la norme, moins il y a dindividus concerns et plus les diffrences chez lenfant haut potentiel intellectuel se feront sentir non seulement par rapport aux enfants normaux mais aussi par rapport aux autres enfants haut potentiel. Il y a autant de diffrences entre un enfant au QI de 145 et un enfant au QI de 125 quentre un enfant au QI de 125 et un enfant normal au QI de 105.

    QUE MESURE LE QI ? Le QI est une mesure comparative des capacits intellectuelles. Il permet dvaluer lefficience intellectuelle par un ensemble de questions et de tches standardises destines valuer le potentiel dun individu se comporter de faon efficace et adapte. Il serait rducteur toutefois de cantonner un enfant ce seul chiffre. Le QI ne mesure pas la globalit de lintelligence mais seulement lefficience de lindividu au moment du test. A titre d'exemple, le bilan psychologique WISC-III dtermine des niveaux dans les domaines suivants : - complment d'images - information - codes - similitudes - arrangements d'images - arithmtique - cubes - vocabulaire - assemblage d'objets - comprhension - symboles - mmoire - chiffres. Des indications supplmentaires compltent ce bilan et dfinissent un indice de comprhension verbale, d'organisation perceptive et de vitesse de traitement.

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    Le Q.I. verbal et le Q.I. de performance sont autant d'analyses qui peuvent indiquer et orienter les analyses qui suivront. Le QI ne se modifie pas avec lge (sauf en cas de maladie ou accident).

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    LA RECOMMANDATION 1248 RELATIVE L'DUCATION DES ENFANTS SURDOUS

    ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DU CONSEIL DE L'EUROPE SESSION DE 1994 RECOMMANDATION 1248 (1994) relative l'ducation des enfants surdous 1. L'Assemble raffirme que l'ducation est un droit fondamental de l'tre humain et qu'elle devrait, dans la mesure du possible, tre approprie chaque individu. 2. Si, pour des raisons pratiques, il faut des systmes d' enseignement qui assurent une ducation satisfaisante la majorit des enfants, il y aura toujours des enfants avec des besoins particuliers pour lesquels des dispositions spciales devront tre prises. Les enfants surdous figurent parmi ceux-l. 3. Les enfants surdous devraient pouvoir bnficier de conditions d'enseignement appropries leur permettant de mettre pleinement en valeur leurs possibilits dans leur propre intrt et dans celui de la socit. Aucun pays ne peut en effet se permettre de gaspiller des talents, et ce serait gaspiller des ressources humaines que de ne pas dceler temps des potentialits intellectuelles ou autres. Il faut pour cela des outils adapts. 4. L'apport d'une ducation spciale ne devrait toutefois en aucune faon privilgier un groupe d'enfants au dtriment des autres. 5. En consquence, l'Assemble recommande que le Comit des Ministres demande aux autorits comptentes des Etats signataires de la Convention culturelle europenne de tenir compte des considrations suivantes dans leurs politiques d'ducation: i. la lgislation devrait reconnatre et respecter les diffrences individuelles. Les enfants surdous, comme les autres enfants, ont besoin de conditions d'enseignement adaptes qui leur permettent de dvelopper pleinement leurs possibilits;

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    ii. la recherche fondamentale sur les notions de "don" et de "talent", et la recherche applique, par exemple pour amliorer les procdures de dtection, devraient tre dveloppes paralllement. La recherche sur les "mcanismes du succs" pourrait aider combattre l'chec scolaire; iii. en attendant, les programmes de formation continue des enseignants doivent prvoir des stratgies d'identification des enfants ayant de grandes capacits ou un talent spcial. Tous ceux qui ont affaire des enfants (enseignants, parents, mdecins, travailleurs sociaux, ministres de l'ducation, etc) devraient disposer d'informations sur les enfants surdous; iv. les dispositions en faveur des enfants surdous dans une matire donne doivent, de prfrence, tre mises en place au sein du systme scolaire normal, partir du niveau prscolaire. Les programmes souples, l'accroissement des possibilits de mobilit, le matriel supplmentaire d'enrichissement, les auxiliaires audiovisuels et un style d'enseignement adapt la pdagogie de projet sont des moyens et des techniques permettant de favoriser le dveloppement de tous les enfants, qu'ils soient surdous ou non, et d'identifier les besoins spciaux le plus tt possible; v. on devrait rendre le systme scolaire normal suffisamment souple pour permettre de rpondre aux besoins de ceux qui obtiennent des rsultats exceptionnels ou des lves talentueux; vi. toute disposition spciale en faveur des lves surdous ou talentueux devrait tre prise avec discernement, pour viter le risque inhrent d'tiqueter les lves, avec toutes les consquences ngatives que cela comporte pour la socit. 6. Il est ncessaire de prciser la notion de "don" par une dfinition oprationnelle accepte et comprhensible dans diffrentes langues. En consquence, l'Assemble recommande galement que le Comit des Ministres envisage de crer cette fin un comit ad hoc comprenant des psychologues, des sociologues et des spcialistes des diffrents domaines de l'enseignement. * Discussion par l'Assemble le 7 Octobre 1994 (31 sance) (voir Document 7140, rapport de la commission de la culture et de l'ducation, rapporteur: M. Hadjidemetriou).Texte adopt par l'Assemble le 7 octobre 1994 (31 sance).

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    Extrait de la lettre de Francine Jeanprtre aux directeurs dcole : Dpartement de la Formation et de la Jeunesse Lausanne le 8 dcembre 2000 Elves diffrents, dyslexiques, hyperactifs et surdous Madame, Monsieur, Le Dpartement a t interpell parles parents denfants qui, sans handicap au sens de lAssurance-Invalidit (AI) peuvent rencontrer des difficults suivre une scolarisation malgr des potentialits intellectuelles normales, voire leves . Il sagit notamment dlves dyslexiques, hyperactifs, surdous etc Avec lapproche plus individualise de llve lie EVM et dans le cadre de la mission de formation et de lducation de lcole, celle-ci se doit de :

    - Reconnatre les diffrences de ces lves, les difficults voire les souffrances quils peuvent endurer en classe, ceci dans le mme esprit et de la mme manire que ce qui se pratique dj pour les lves en difficult scolaire en raison dun retard ou dun handicap.

    - Vouer une attention accrue au dpistage des ces lves. Cette tche relve de lensemble du corps enseignant assist des services de psychologie

    - Permettre ces lves de suivre une scolarit supportable, qui ne les dvalorise pas et prserve une bonne estime de soi.

    Pour atteindre ces objectifs, un certain nombre de mesures sont ncessaires. Elles vous sont proposes en annexe et sinspirent de la recommandation 1248 du Conseil de lEurope relative lducation des enfants surdous mais pouvant stendre tous les types de diffrences : On devrait rendre le systme scolaire normal suffisamment souple pour permettre de rpondre aux besoins de ceux qui obtiennent des rsultats exceptionnels ou aux lves talentueux . Nous savons que des solutions ont dj t trouves ou sont en cours et remercions tous celles et ceux qui se sont dj impliqus. Cependant, il sagit maintenant de passer un usage non plus exceptionnel, mais courant des mesures adaptes chaque situation et vous prions daccorder la meilleure attention cette problmatique et au document annex. Afin den assurer la mise en uvre nous avons dcid de crer :

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    - Un groupe de conduite sous la responsabilit de Mme Catherine Mouquin, inspectrice de lenseignement spcialis et m. Pierre Kolly , adjoint au SENEPS ayant pour tche dassurer la coordination gnrale et de rpondre vos demandes.

    - Un groupe de travail Formation et Recherche sous la responsabilit de la HEP ayant la mission didentifier les besoins en formation initiale et continue des enseignants.

    - Un groupe de travail Spcialistes sous la responsabilit conjointe du SENEPS et du SES. - Un groupe de travail Prestations sous la responsabilit conjointe du SENEPS et du SES.

    Les mesures prvues et la meilleure utilisation des possibilits existantes devraient permettre lcole obligatoire de relever, dans la mesure du possible, un dfi important en vitant la cration de structures particulires. Avec notre gratitude pour votre engagement au service de tous nos lves, nous vous prions daccepter, Madame, Monsieur, nos salutations distingues. Francine Jeanprtre Cheffe du Dpartement Formation et Jeunesse Extrait des mesures proposes par Francine Jeanprtre : c) Pour les surdous

    - Dvelopper davantage les comptences transversales (observation, abstraction etc.) plutt que dinstaurer un processus de fuite en avant dans le programme et les activits de lanne ou du cycle suivant.

    - Utiliser un matriel diversifi. - Prvoir des tches complexifies plutt quaugmenter la quantit de travail

    (approfondissement plutt quaccumulation). - Mettre profit les connaissances et les comptences de ces enfants au sein de la classe, autant

    pour en faire profiter les autres que pour continuer les faire progresser eux-mmes. - Diversifier ces mthodes de travail (travail libre, projets personnels, informatique). - Prvoir des mesures denrichissement par des programmes proposant des sujets

    supplmentaires : autres langues, autres branches, non inscrites qu programme obligatoire des annes suivantes ; enrichir cest dvelopper la capacit des lves associer et mettre en relation des concepts, valuer des faits et des arguments de faon critique, crer des ides neuves, raisonner sur des problmes complexes, comprendre des situations, des poques, des peuples divers.

    - Continuer toujours encourager lenfant, particulirement dans des activits o il russit moins bien (lcriture, le dessin par exemple).

    - Veiller maintenir une bonne qualit des relations des lves avec lenfant surdou, au comportement et aux intrts parfois diffrents.

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    Les enfants HP : un fonctionnement intellectuel diffrent

    Les enfants HP ont un mode de traitement de la pense trs diffrent de la moyenne de la population. Ils ont des capacits de traitement analogique plus importantes, ont un mode de traitement plus rapide, comprennent plus vite. Ils possdent une mmoire courte deux fois plus leve que la norme et une mmoire longue bien au-dessus de la norme, galement. Dans son livre lenfant surdou, laider grandir, laider russir , Jeanne Siaud-Facchin explique que des tudes sur le cerveau ont dmontr que les HP utilisent davantage leur hmisphre droit, celui qui traite les informations de manire globale, simultane et gre les motions, que leur hmisphre gauche qui analyse et dcompose linformation de manire squentielle. De plus, leur cerveau, semble-t-il reoit une plus grande quantit dinformation au mme moment et lchange entre les deux hmisphres se fait de manire plus rapide. Paralllement aux tests psychomtriques (Tests de QI), une deuxime catgorie de tests a t dveloppe par des chercheurs anglo-saxons pour apprcier la pense divergente, cest--dire laptitude de tout un chacun pouvoir proposer des solutions alternatives originales et novatrices des situations auxquelles il peut tre confront. Ces travaux sur la pense divergente ont remis en lumire de rle de lintuition, composante psychique longtemps considre comme un sixime sens. Ce mode de traitement semble particulirement efficace chez les enfants haut potentiel intellectuel, qui ont des aptitudes pouvoir appliquer des solutions plus qu pouvoir les expliquer. Ils ont une aptitude et une facilit pouvoir mobiliser de manire dconcertante et fulgurante la pense logique formelle, la pense divergente et le facteur intuitif. Cest galement Jeanne Siaud-Facchin qui explique que les enfants HP ont une pense en arborescence, alors que les enfants dit normaux ont un mode de pense squentiel. Le mode squentiel est celui sur lequel fonctionne le systme scolaire. Ce qui explique que les enfants HP se sentent dcals et que les enseignants ne comprennent pas pourquoi un enfant officiellement dclar intelligent soit incapable dappliquer des mthodes dapprentissage ou de rsolution de problmes qui ont pourtant fait leurs preuves auprs de tant et tant denfants.

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    Si par exemple lenseignant pose un problme comportant des additions et des soustractions, lenfant HP pourra donner immdiatement la rponse sans donner aucune explication sur sa mthode de calcul. Si on lui demande comment il a trouv, il sera incapable de lexpliquer et rpondra quil savait, tout simplement. Ce qui vraisemblablement lui vaudra une mauvaise note et la conclusion que cet enfant na rien compris, alors quil na tout simplement pas assimil la mthode squentielle de rsolution des problmes propose par le systme scolaire. De la mme manire pour la rdaction dun texte racontant ses vacances, alors que lenfant classique racontera une anecdote comportant un dbut, un milieu et une fin ; lenfant HP se perdra dans ses penses et ses souvenirs, chaque rflexion en amenant une autre, et au bout dune heure, bien loin de son sujet et devant sa feuille reste blanche il crira nimporte quoi et se retrouvera hors-sujet . Lenfant HP ne possde pas naturellement la facult dorganiser ses penses de faon squentielle.

    Quels sont leurs besoins et comment les aider ? Un besoin de reconnaissance Il est important que lenfant soit dtect au moyen des tests psychomtriques, puis reconnu et accept pour ce quil est. Lenfant HPI est un enfant qui se dvalorise facilement et a gnralement une mauvaise estime de soi, il est bon aussi de ne pas considrer ses comptences comme allant de soi du fait de son haut potentiel et de le complimenter et le valoriser comme les autres lves lorsquil fait de bons rsultats. Ces enfants sensibles ont besoin de se sentir encourags et soutenus par leur entourage tant familial que par leurs enseignants

    Un besoin de complexit Dans son ouvrage Aidez votre enfant hautement surdou , Stphanie Tolan donne lexplication suivante : elle compare la vision que tout un chacun a du monde, en indiquant que si tout le monde le voit travers une lentille, parfois brouille, et parfois trs puissante pour certains, alors les HP le voient travers un microscope, et les Hauts QI (suprieurs 145) travers un microscope

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    lectronique. Elle prcise quils voient les choses de manire diffrente, et parfois voient des choses que les autres ne voient pas. Et, s'il y a des avantages cette trs forte perception, il y a aussi des inconvnients. Cest une opinion partage par Arielle ADDA qui indique que les HP ressentent galement les choses, sur le plan relationnel et motionnel, avec plus dacuit et semblent deviner ce que les autres ne peroivent pas (lire l'enfant dou, l'intelligence rconcilie A.ADDA-H.CATROUX). Stphanie Tolan rappelle galement que les HP n'apprennent pas seulement plus vite que les autres, mais aussi diffremment. Les mthodes standard d'enseignement dcomposent les sujets standards en petites et simples units qui sont prsentes une par une. L'esprit d'un HP peut grer des grandes quantits d'information, et la complexit leur profite. Donner ces enfants de simples units d'informations est l'quivalent de nourrir un lphant brindille d'herbe par brindille d'herbe - il va mourir de faim avant mme de remarquer que quelqu'un essaie de le nourrir.

    Sil leur arrive de dcrocher en classe, leur traitement de linformation devient dsesprant et ils napprennent plus rien. Un enseignement inadapt, parce que trop facile, limine toute motivation. La seule faon de les faire fonctionner est de leur donner de cinq dix fois plus dinformations quaux autres enfants.

    (J.-P. Tassin, neurobiologiste au Collge de France). Ce qui ne veut pas dire que lenfant a la science infuse et saura rpondre la complexit de lapprentissage avec facilit, mais il a besoin de cette complexit pour mobiliser toutes ses ressources intellectuelles.

    Un besoin de motivation Du fait que ces enfants particuliers ont un grand besoin de complexit, ils seront facilement dmotivs par un problme trop facile quils laisseront de ct, alors quils seront stimuls par un dfi intellectuel qui paratrait irralisable tout autre. Il est important aussi quils se sentent soutenus et encourags autant par leurs enseignants que par leur entourage familial. Favoriser si possible la varit, autoriser lenfant choisir ses sujets dtudes (exposs), lui lancer des dfis intellectuels, des problmes ou nigmes difficiles rsoudre, lui proposer une activit lie au cours mais qui est un dfi pour lui (faire des recherches, constituer un dossier propre), ajouter de la pense

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    crative au sein des leons quotidiennes. Par exemple en posant la question : quarriverait-il si ?

    Des solutions Plusieurs solutions peuvent tre envisages, tenant compte du caractre, de la personnalit et de la maturit de lenfant. Il sagit de : l'acclration, l'enrichissement et l'approfondissement. Cest le plus souvent lenvironnement immdiat de lenfant qui conditionne ladoption de lune ou plusieurs de ces solutions.

    Lacclration L'acclration consiste respecter le rythme de dveloppement intellectuel de l'enfant et se concrtise par le saut de classe dune anne, voire deux pour les QI suprieurs 145. Dans le systme scolaire classique, elle peut se pratiquer divers moments. Le passage anticip en 1re primaire est souvent judicieux pour les enfants qui ont acquis une maturit suffisante en 1re enfantine. Pour les enfants qui savent dj lire en 2me enfantine, on peut envisager une entre directe en 2me primaire. L'acclration vise empcher que l'enfant ne subisse un dcalage trop important entre ses capacits intellectuelles, son rythme dapprentissage et les programmes scolaires. La principale critique qu'on peut lui faire repose sur l'accroissement du dcalage physique, voire moteur, avec les autres enfants, dans le cas dun deuxime saut de classe notamment. Il faut savoir quil ne constitue cependant ni une solution dfinitive, ni une solution idale pour tous les enfants. Les HQI (QI suprieur 145) notamment se satisferont difficilement dun seul saut de classe. Lenrichissement L'enrichissement permet de donner un enfant un accs plus large l'information, de manire ce qu'il soit en mesure de raliser une synthse plus labore. Il est question ici de "nourrir" la curiosit intellectuelle de l'enfant. Cet enrichissement peut tre pratiqu par l'enfant lui-mme, au moyen d'outils qui lui sont remis. Gnralement un enfant haut potentiel intellectuel n'a pas besoin d'autant de temps que ses camarades pour apprendre le programme officiel de sa classe. Raliser 100 exercices pour apprendre

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    additionner revt peu d'intrt lorsqu'on a compris au bout de 10 oprations, parfois moins. Il est tout fait possible alors pour l'enseignant de favoriser l'panouissement de l'lve en lui fournissant la matire (livres, fiches...) ncessaire l'enrichissement. L'attrait de la nouveaut et la possibilit de raliser par lui-mme des activits plus complexes vitera l'enfant concern de s'ennuyer dans son coin, tout en lui permettant de parfaire son mode de raisonnement. Les activits telles que les visites et excursions, sont particulirement propices la mise en oeuvre de cette solution pdagogique. La crativit des enfants s'accommode parfaitement bien des exposs et autres travaux de groupe qui pourraient ainsi tre raliss. Lapprofondissement L'approfondissement, comme son nom l'indique, consiste en l'tude plus complte des sujets abords dans le programme "officiel". Il n'est pas question ici, comme dans l'enrichissement, de multiplier les matires, mais plutt d'aller au fond des choses dans un domaine prcis. Il va de soi que les outils qui permettent l'enrichissement peuvent avec profit tre combins avec l'approfondissement. De Craecker, en 1951, disait aussi de l'approfondissement en direction des enfants haut potentiel intellectuel qu'il contribuait "non seulement leur dveloppement mental, mais aussi leur dveloppement moral et social, notamment en leur faisant comprendre et accepter leurs obligations envers les autres".

    Apprentissage des mthodes, des mthodes dapprentissage

    Afin dviter le handicap que constitue son mode de pense en arborescence face au systme scolaire, il est important daider lenfant comprendre son mode de fonctionnement et lui apprendre appliquer les mthodes standards de lenseignement ds son plus jeune ge. Toutefois, il convient de ne pas renier son propre systme de pense, mais lui faire comprendre que les mthodes employes par le systme scolaire sont celles qui lui permettront de russir non seulement sa scolarit, mais aussi son mtier, et quelles doivent tre appliques en tant quoutil de cette russite.

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    Dans leur livre lenfant dou, lintelligence rconcili Arielle ADDA et Hlne CATROUX proposent demployer la gestion mentale (voir aussi les livres dAntoine de la Garanderie ) pour permettre aux enfants HP non seulement de comprendre et danalyser leur fonctionnement mental mais dapprendre apprendre. Ces mthodes leur enseignent comment organiser leur pense, rutiliser les informations, restituer les connaissances.

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    En pratique : Contrairement aux ides reues, avoir un enfant HPI dans une classe nest pas loccasion dun surcrot de travail pour lenseignant qui sait en tirer parti, mais une source denrichissement pour toute la classe. Voici une liste de suggestions, elles sont tires des propositions de spcialistes et pdagogues amricains et europens, ainsi que des solutions mises en uvres par des enseignants romands, essentiellement du canton de Vaud. A chacun de les adapter ou de sen inspirer en fonction de sa personnalit, de sa sensibilit, et de sa disponibilit. Fliciter et encourager lenfant, ne pas considrer ses rsultats comme allant de soi en raison de son potentiel. Ces enfants sont trs exigeants envers eux-mmes et se dvalorisent facilement, ils ont besoin que leurs efforts et leurs performances soient apprcis pour ne pas se sentir nuls . Aborder, pour cet enfant la globalit de lapprentissage. Lenfant HP a besoin de savoir o il va. En maths, prsenter le problme rsoudre dans son ensemble, puis aborder chacune des structures opratoires ncessaires pour le rsoudre. En histoire, prsenter la priode tudier puis aborder ensuite la chronologie des vnements qui ont produit le fait historique. Tout en lui manifestant de la comprhension pour sa diffrence, laider acqurir des mthodes de travail. Linciter rflchir sur sa dmarche intellectuelle et lexpliquer. Lorsquun enfant est fort dans une matire, laider trouver comment il fait pour tre fort, les stratgies quil utilise, afin quil les applique l o il est plus faible. Lui apprendre structurer ses connaissances, il na aucune mthode, il ne sait pas travailler. Il faut lui apprendre prsenter un dossier ou un expos. Donner du sens ses apprentissages : Lenfant HP a besoin de savoir pourquoi il fait les choses. En primaire (1re 4ime) pour chaque thme, plusieurs fiches sont proposes aux lves. Il suffit souvent d'une fiche pour qu'un enfant HP comprenne. Ensuite, pour lui d'en faire encore 5, 6 ou 7 est une torture, il supporte trs mal ces rptitions qu'il juge inutiles.

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    On peut aussi lui proposer de concevoir lui-mme des exercices pour ses camarades, aider ceux qui ont des difficults ou tout simplement prendre un livre et lire. On peut offrir aux enfants qui ont fini avant les autres des activits attractives en rapport avec les leons, les inviter faire un lien avec d'autres thmes tudis, d'autres matires. Leur suggrer d'aller plus loin dans la recherche d'informations sur le sujet dans le but de crer une histoire crite ou orale, un objet, une saynte, un expos pour la classe... Le fait d'utiliser leur savoir et leur soif d'apprendre (et donc leur diffrence) au profit du reste de la classe les valorise normment et les aide se sentir bien dans leur classe. Afin d'viter l'ennui, il est en effet prfrable de concentrer l'essentiel des cours pour ces enfants et de leur permettre d'aller au-del de ce qu'ils matrisent dj, leur proposer une activit lie au cours mais qui est un dfi pour eux. Les exercices rptitifs ne prsentent leurs yeux aucun intrt On peut aussi leur proposer un projet raliser, en les incitant rflchir sur quel type de projet les intresserait, comment ils pourraient utiliser les connaissances dont ils disposent, comment ils aimeraient les exprimer, (ex : cration d'un jeu de cartes, exprience scientifique, pice de thtre, tude naturaliste, tableau etc...). Les autres enfants de la classe ne voient gnralement pas d'un mauvais oeil ces projets individuels qui peuvent apporter un peu de varit dans leurs cours. Enfin, pour les travaux de groupe, il est prfrable, dans la mesure du possible de permettre aux enfants de choisir leur groupe (et leur sujet), de fixer des rgles de base : - essayer plus d'une ide, - prendre la parole chacun son tour, - s'entraider, faire au mieux, - couter les autres - et faire appel au professeur en cas de dsaccord profond,

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    et enfin, si possible, la fin du travail, valuer les lves individuellement, le jugement du travail oral, crit, etc. se faisant sur l'apprentissage individuel plutt que sur la faon dont chacun a contribu. En effet, une des raisons pour lesquelles les enfants HP n'aiment pas travailler en groupe est que par exemple, ils trouvent injuste de partager une mauvaise note avec le groupe parce que c'est la voix du plus grand nombre qui a t suivie et non la leur, alors quils connaissaient parfaitement le sujet etc. ou encore dans le cas contraire, le groupe tout entier se repose sur eux et ils sont les seuls travailler. En rsum, ces enfants aiment la stimulation et les dfis. Imaginatifs et cratifs, ils aiment partir en "exploration" de la connaissance. Un enseignement qui tire parti de ces dispositions est enrichissant pour la classe toute entire.

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    EN CONCLUSION Bien que diffrents, les enfants HP sont des enfants comme les autres, il ne faut pas attendre deux des exploits prodigieux, des rsultats exceptionnels. Leur diffrence constitue pour eux un handicap. Dots dune remarquable mmoire, ils sont capables de retenir sans effort ce qui les intresse, mais sont incapables dapprendre par cur , surtout ce qui pour eux semble dnu de sens (ex : les livrets). Bien quils semblent favoriss par des comptences cognitives au-dessus de la moyenne, ces enfants hyper-sensibles sont plus que les autres tributaires du stress et de laffectif. Leur comportement est souvent influenc par leur environnement et sans motivation, ils perdent facilement lcoute et le got de leffort. Lapprofondissement et lenrichissement du programme scolaire rpondent tout fait ce besoin de motivation. Plus encore que les autres enfants, lenfant HP a besoin dun cadre prcis. Il faut lui enseigner canaliser sa pense en arborescence. Il est important quil apprenne en mme temps connatre son mode de fonctionnement qui ne doit pas tre dvaloris et utiliser les mthodes du systme scolaire qui sont pour lui la cl du succs. Ces enfants ont donc besoin dune pdagogie adapte, qui tienne compte non seulement de leur rythme dapprentissage et de leurs potentialits hors norme, mais galement de leurs faiblesses.