hommage au grand Naturaliste Jacques de ... - … · y avait aussi une importante bibliothèque...

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C’est en 1963 que j’ai vu pour la première fois Monsieur de LA COMBLE. Alors étudiant en Sciences Naturelles à la Sorbonne, mon cousin Maurice GIEN, Président de la Société d’Histoire Naturelle du Creusot m’avait dit « C’est un personnage que tu dois connaître ». Un rendez-vous fut donc pris et, en ce début juillet, nous nous présentâmes au musée de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun dont Jacques de LA COMBLE était le Conservateur.

Le musée était alors abrité depuis 1910 dans une partie de l’ancien Évêché et correspondait à une vaste salle (figure 1). D’emblée, pour le jeune naturaliste que j’étais, cette rencontre fut un éblouissement. Le Conservateur d’abord, dans son costume d’une certaine époque : veste de tweed, chemisette verte, pantalon d’équitation dont les jambes étaient masquées par des leggins haussant de forts souliers à semelles épaisses. Je m’aperçus assez vite qu’il fallait ajouter la pipe alimentée de temps à autre par du Jean-Bart à fumée agréable (figure 2). Puis l’ambiance de cette salle qui était celle d’un vaste Cabinet d’Histoire Naturelle du 19e siècle dans lequel de beaux meubles en chêne à vitrines contenaient un grand nombre d’Oiseaux, des bocaux renfermant des animaux, des Herbiers…. Il y avait aussi une importante bibliothèque avec de vieux livres respectables, quelques cadres avec des personnages un peu rigides et, sur le sol, des fossiles bien rangés dont de très grandes ammonites régionales, des traces de pas de vertébrés qui venaient d’être découvertes dans le Trias local. Bref, cet espace entrevu rapidement, recélait des trésors qui éblouirent le jeune naturaliste que j’étais, déjà passionné de géologie.

Après les présentations, le Conservateur Jacques de LA COMBLE nous parla de ses nombreux visiteurs universitaires français et étrangers, de leurs travaux régionaux. C’était l’époque où Péchiney, le BRGM, le CEA recherchaient des minéraux dans le Morvan et où les Universitaires levaient les cartes géologiques au 50.000e. Le rendez-vous avec Jacques de LA COMBLE était assurément le passage obligé avant de démarrer toutes ces recherches, nombreuses à cette époque.

Puis le Conservateur nous présenta les importantes collections rassemblées par les Sociétaires et autres Naturalistes à partir de 1886, non pas de manière académique et ennuyeuse mais avec force anecdotes parfois croustillantes. Bref, je partis de cette visite, enchanté et bien décidé à revenir dans la région dont le patrimoine était si bien valorisé par le talent d’un Conservateur qui nous l’avait présenté comme « sensationnel ». Adjectif qu’il affectionnait particulièrement.

Comme faisant partie d’un rituel (et je pus le constater de nombreuses fois ensuite !!), nous continuâmes nos discussions avec Jacques de LA COMBLE au « café du palais », tout proche, sur la Place d’Hallencourt, tout en buvant une topette d’Aligoté (et parfois plus !!!!) (figure 3). C’est d’ailleurs là, par la suite que j’eus l’occasion de faire la connaissance de plusieurs géologues qui avaient déjà beaucoup étudié l’Autunien et le Carbonifère : vETTER, FEYS, GREBER, HEYLER… et dont je connaissais les principaux travaux par mes Maîtres Universitaires de l’époque. Le Dr HEYLER tint aussi à rendre hommage à Jacques de LA COMBLE, de son vivant, en lui dédiant deux espèces de

Dr Georges GAND, Président de la Société d’Histoire Naturelle et des Amis du Muséum d’Autun*

* 15 rue Saint-Antoine - 71400 AUTUN

hommage au grand Naturaliste Jacques de LA COMBLE (1908-1999)

arrêt sur un personnage

Jacques de LA COMBLE, esquisse crayonnée du Dr BLANC.

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poissons fossiles qui provenaient des « schistes bitumineux » de l’Autunien d’Autun : igornella comblei Heyler 1969 et Paramblypterus comblei Heyler 1969.

Installé dans la région en 1969, je revis très souvent M. de LA COMBLE et juste quelques jours avant qu’il nous quitte, le 18 décembre 1999. Au cours de ma dernière visite, il me demanda des nouvelles de son cher Bulletin dans lequel il avait tant écrit depuis 1957, date où il le créa.

Comme beaucoup d’autres per-sonnes de ma génération, j’ai eu la chance de connaître et de collaborer avec un personnage hors du commun, unique. C’était un grand Naturaliste aux connaissances étendues dans plusieurs domaines scientifiques et il fut aussi un grand Communicateur et Conservateur.

Figure 1. L’Évêché actuel dont la partie droite était encore occupée en 1963 par le Musée de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun. Cette partie avait été mise à la disposition de notre association par la ville d’Autun et aménagée en 1910 par son Président, le Dr Xavier-François GILLOT.

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Figure 2. Jacques de La Comble, tel que beaucoup d’entre nous purent le voir. Peu avant qu’il nous quitte, il honorait encore de sa présence les diverses activités du Muséum d’Histoire Naturelle d’Autun. Sur la photo ci-dessus, on le voit au cours d’une exposition consacrée à la paléoflore de l’Autunien, en compagnie du Dr Jean Galtier de l’Université de Montpellier, Paléobotaniste de grand renom, qui avait fait sa thèse à partir des fossiles trouvés dans le viséen d’Esnot. C’est toujours avec beaucoup d’émotion et d’admiration que Jean parle de Jacques de La Comble.

8 juillet 1984

Rev. sci. Bourgogne-Nature - 11-2010, 67-82 Hommage au grand Naturaliste, Jacques de LA COMBLE (1908-1999)Georges GAND

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Jacques de La Comble ornithologue

De la Chasse à l’OrnithologieEn plus des spécialistes, Jacques de LA COMBLE recevait de nom-

breuses personnes qui venaient le voir au Musée pour s’enquérir du nom d’un animal, végétal, champignon, minéral, d’une roche, qu’ils avaient récolté au cours de leurs promenades ou recherches. Il les renseignait dans la plupart des cas bien qu’il n’ait pas fait d’études universitaires dans ces derniers domaines. Alors, d’où lui venaient ses larges connaissances en sciences naturelles, lui qui était un militaire de carrière, mis à la retraite en 1945 après la fin du conflit mondial. Tout le monde connaissait le Colonel de LA COMBLE, Naturaliste mais comment était-il devenu Conservateur ?

Jacques de LA COMBLE naquit le 30 octobre 1908, Place Stanislas à Nancy où son père, Officier dans l’Armée de Terre, était en garnison. Au gré des affectations du chef de famille, les « LA COMBLE », la mère et les 3 enfants devinrent ensuite dijonnais. Et c’est au Lycée Carnot que Jacques fit ses études secondaires, avant de préparer avec succès, au Prytanée Militaire de La Flèche, le concours d’entrée à Saint-Cyr. Puis le jeune Saint-Cyrien poursuivit à son tour la vie de garnison dans quelques villes de l’Est de la France puis à Bourges. Il profitait de ses permissions chez ses cousins ou amis pour s’adonner à sa passion : la chasse au gibier à plumes (figure 4).

Cet intérêt pour la « plume » lui avait été transmis par son père qui lui offrit une carabine à air comprimé dès qu’il fut en âge de la porter, vers 10 ans. Sa petite collection d’insectes, d’œufs d’oiseaux s’enrichit ensuite beaucoup par celle « de rémiges, de duvets et de pincées de poils de petits mammifères (qui furent) collés dans ses cahiers d’écolier » nous précisait son fils Florian, au cours de son discours durant l’inauguration de la plaque « Musée d’Histoire Naturelle Jacques de LA COMBLE » qui fut apposée à l’entrée intérieure du musée actuel, le 1er décembre 2007.

C’est donc en définitive par la chasse que Jacques de LA COMBLE devint ornithologue. Et, nous précisait encore son fils, le 1er décembre 2007, au cours du temps « …au-delà du plaisir….(il) pri-vilégia de plus en plus ce sport pour la systématique des espèces et le respect de la faune et des écosystèmes ». De fait, ses tableaux de chasse d’avant guerre dans lesquels figurent les Rapaces (figure 5) sont du passé car, alors Conservateur, il organisa en 1966 une exposition sur ces Oiseaux et rédigea un long article pour souligner leur importance (figure 6).

Figure 3. Le « café du Palais » où les visiteurs continuaient avec le Conservateur les conversations naturalistes débutées au musée de la SHNA de l’Évêché.

Figure 4. Jacques de LA COMBLE fut un chasseur passionné de gibier à plumes. Cette activité lui permit d’engranger de nombreuses observations qu’il rédigea dans plusieurs cahiers manuscrits restés inédits.

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Figure 5. Tableaux de chasse annuels de Jacques de LA COMBLE. On remarquera qu’il tuait des rapaces comme tout un chacun d’ailleurs à cette époque. Après avoir pris connaissance du rôle écologique de ces oiseaux il en devint un fervent défenseur.

Figure 6. En 1966, le Conservateur Jacques de LA COMBLE organisa une exposition sur les Rapaces afin de faire comprendre leur importance écologique.

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Ses cahiers restés inéditsAprès ses parties de chasse, Jacques de LA COMBLE notait méticuleusement et précisément les

mœurs du gibier à plumes qu’il dessinait aussi (figure 7). Il utilisa ensuite ses notes pour rédiger de sa fine et élégante écriture dans un style alerte plusieurs cahiers qui ont été prêtés par son fils Florian à Dominique CHABARD, Conservateur actuel du Musée d’Histoire Naturelle.

Ceux-ci ont été rédigés par le Capitaine de LA COMBLE (figures 8 et 9) entre 1940 et 1945 alors qu’il était prisonnier dans le camp de Snoep en Westphalie (Allemagne). Il m’a souvent raconté sa drôle de guerre sur la Ligne Maginot où il attendait avec sa compagnie, de pied ferme, l’ennemi puis

Figure 7. Quelques dessins de Jacques de LA COMBLE parmi plusieurs dizaines.


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ses parties de chasse, les défauts de l’armement, les tourelles numérotées à l’envers; et en juin 1940, les ordres de se rendre sans avoir tiré un coup de fusil. Il fit partie de ces milliers de soldats français qui se rendirent en longues files dans les camps allemands. Mais pour les officiers, comme lui, qui avaient donné leur parole de ne pas s’évader, le temps risquait d’être long. Alors Jacques de LA COMBLE avec la bienveillance et le concours de certains allemands organisa une sorte de petite université que son fils Florian nous présenta ainsi le 1er décembre 2007. « Il y avait créé, avec les moyens du bord, un Cabinet d’Histoire Naturelle avec cinq sections zoologie, botanique, minéralogie, météorologie et astrono-mie. Il précise dans ses mémoires que ce cabinet ne doit pas être un musée, mais que ses buts sont de mettre au point un procédé d’instruction pra-tique et peu onéreux et de renseigner les chercheurs sur la nature de leurs trouvailles. Nul doute que l’étude du microcosme des 91 espèces d’oiseaux fréquentant le camp, les innombrables insectes, probablement pas tous recommandables et les plantes qui avaient choisi d’y vivre, constituèrent pour les prisonniers une évasion vers un vaste et libre monde qui ignorait les barbelés ».

Le Capitaine Jacques de LA COMBLE anima la partie ornitholo-gique (figure 10) et fit de nombreuses « causeries » sur les Oiseaux à partir d’un traité qu’il rédigea sur place entre le 31 juillet et le 4 septembre 1942. Il est constitué de 111 pages illustrées de sa main par 31 figures. L’auteur utilise en abondance ses propres observations mais aussi quelques autres données relatives à l’origine des Oiseaux et à leurs migrations dont il cite les sources en bibliographie. Il a dû les trouver sur place grâce à l’obligeance de leurs gardiens. À cet égard, à plusieurs reprises, Jacques de LA COMBLE m’évoqua ses bonnes relations avec les allemands qui étaient, en ce lieu, comme les français, des Naturalistes visiblement beaucoup plus intéressés par leur passion commune que par l’établissement du grand Reich.

Les figures 11 à 17 illustrent cet intéressant travail qui est resté inédit. Dans l’avant-propos, en termes parfois lyriques, il dit son amour de la Nature et explique son intérêt pour les oiseaux qui sont sympathiques, puissants, amoureux de liberté, intelligents, bien adaptés, fraternels et utiles.

Un autre cahier écrit probablement avant le conflit est consacré aux Pigeons, Gallinacées et Passereaux de chasse. Il est joliment illustré et fort bien écrit à partir de ses nombreuses observations (figures 18 et 19).

Figure 8. Cahiers manuscrits inédits de Jacques de LA COMBLE.1 : vIII: Amours et Famille; XI: Rôle des oiseaux dans la nature: 47 p. (17 x 22 cm)2 : Exposés d’Ornithologie, 111 p dont 31 fig. ; (17 x 22 cm)3 : Comment et pourquoi les oiseaux voyagent-ils ? , 33 p. dont 4 de fig. ; (15 x 21 cm)4 : Les pigeons-Gallinacées et Pasereaux de Chasse, 36 p. dont 34 fig. ; (15 x 21 cm)

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Figure 9. Le Capitaine Jacques de LA COMBLE est fait prisonnier en juin 1940.

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Ses contributions ornithologiques après 1945Libéré de son long internement, le capitaine Jacques de LA

COMBLE revient à Paris où il est affecté à la distribution de vête-ments féminins. Trouvant que la plaisanterie a assez duré, il quitte rapidement ce triste job pour rejoindre son épouse et son fils Henry qui l’attendent depuis 5 ans au 19 rue Saint-Antoine dans l’hôtel particulier de son beau-père Georges de LAPLANCHE.

Sans l’avoir souhaité (d’où sa rancœur pour le gouvernement de l’époque), il est rendu à la vie civile avec une petite retraite de capitaine qui l’oblige a rechercher du travail. C’est ainsi qu’il sera embauché par l’Aviation Michel puis qu’il parcourra l’Autunois avec sa mobylette pour vendre des assurances.

Parallèlement, à partir de 1947, Jacques de LA COMBLE devient le Secrétaire général de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun mais aussi le Conservateur et Chef de la section Mammalogie-Ornithologie (figure 20). Après diverses démarches, en 1959, il sera nommé puis titularisé comme Conservateur, chargé d’entretenir et de valoriser les importantes collections de notre association.

Il réorganise la société et la dynamise, avec notamment la création, en 1957, d’un bulletin trimestriel (figure 21) d’environ 120 à 160 pages par an. Celui-ci sera financé par les cotisations, la subvention de la ville d’Autun et par la publicité. Le bulletin n° 22 de 1962, pris comme exemple, témoigne du dynamisme et de l’efficacité du Secrétaire. Nombreuses sont les Entreprises qui ont accepté de payer leur encart publicitaire dans notre bulletin qui est envoyé en échanges aux sociétés étrangères du « monde entier » (figure 25). Il y publiera les observations réalisées en Saône-et-Loire par les divers ornithologues. Cette collecte constituera la Centrale Ornithologique qui est une banque de données à partir desquelles Jacques de LA COMBLE rédigera quelques synthèses sur l’évolution de l’avifaune. Les figures 22 et 23 représentent les titres de ses principaux articles.

Figure 10. Le Capitaine Jacques de LA COMBLE anime la section ornithologique au camp de prisonniers de Snoep (Westphalie).

Figure 11. Traité d’ornithologie, avant-propos, début.

humilité, amour de La Nature de Jacques de LA COMBLE

Animal sympathique

Puissance de l’oiseau

Amour de la liberté de Jacques de LA COMBLE

Lyrisme, poésie, style élégant de Jacques de LA COMBLE

Intelligence des oiseaux


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Figure 12. Traité d’ornithologie, avant-propos, fin et sommaire;

Animal bien adapté

Fraternité, imagination, efficacité des oiseaux

Utilité des Oiseaux

Figure 13. Traité d’ornithologie, fin de la causerie 1 sur l’origine et la morphologie des oiseaux. Passage sur la disparition du Grand Pingouin dont la SHNA possèdait un exemplaire provenant de l’importante collection du Dr de MONTESSUS (4 200 spécimens empaillés et 6 600 œufs), qu’il lègua à la SHNA; actuellement collection du Muséum d’Histoire Naturelle Jacques de LA COMBLE.

Disparition du Grand Pingouin.

Brève conclusion de la causerie 1;Annonce de la 2.

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Figure 14. Illustrations de la causerie n° 2 relatives à l’adaptation.

Figure 15. Partie de la causerie n° 8 relative à la fauconnerie que Jacques de LA COMBLE a pratiquée.


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Figure 16. Attitudes du Faucon pélerin et de l’Autour à l’attaque d’un gibier.

Figure 17. La passe aux corneilles. Jacques de LA COMBLE s’est mis en scène en cavalier.


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Figure 18. Passage sur le faisan in « Pigeon, Gallinacées et Passereaux de chasse ». Jacques de LA COMBLE y parle de son chien « yes » et donne la technique pour endormir les faisans.

Figure 19. Passage sur la caille in « Pigeon, Gallinacées et Passereaux de chasse ». Jacques de LA COMBLE chasse dans la région du Puy où il est en visite chez ses cousins. En ce 25 août 1938, il regrette d’avoir à quitter le terrain de chasse pour rejoindre sa garnison !


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Figure 20. Liste du bureau de la SHNA en 1947. Jacques de LA COMBLE en est le Secrétaire général, le Conservateur de ses collections et le Chef de la section Mammalogie-Ornithologie

Figure 21. Le premier bulletin de la SHNA « d’après guerre », créé par Jacques de LA COMBLE en 1957.

Figure 22. Articles ornithologiques écrits par Jacques de LA COMBLE.


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Figure 23. Articles ornithologiques, suite et fin.

Figure 24. Constitution d’une section d’Ornithologie en 1967 qui éditera le Colvert.

Figure 25. Couvertures avec des publicités, bulletin n° 22 de 1962.


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Figure 26. Compte-rendu partiel d’une exposition de préhistoire.

Figure 27. Notules scientifiques, exemples.

Figure 28. Notules scientifiques, suite et bibliographie d’intérêt régional.

Figure 29. La rubrique Informations, muséum et sorties.

Figure 30. SERSA, réception des congressistes la matinée du 1er jour au Muséum par Jacques de LA COMBLE


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En 1967, quelques jeunes désirant voler de leurs propres ailes créent une section ornithologique au sein de la SHNA dirigée avec efficacité et talent par Michel Bouillot qui sera Président. Quelques jeunes de l’époque, David BEAUDOIN et Jean-Luc JONDOT sont toujours actifs, David étant un Administrateur de la SHNA et le Directeur de son site informatique (figure 24).

Jacques de LA COMBLE : le Conservateur des collections de la ShNA et un Secrétaire général grand communicateur

Jacques de LA COMBLE organise régulièrement à Autun, souvent dans le grand salon d’honneur de la mairie, des expositions où sont invités à l’inauguration les person-nalités de la ville, des corps constitués et les Présidents des sociétés locales et régionales. C’est l’occasion pour le Conservateur et le Président de la SHNA de valoriser le travail en cours de la Société et ses collections. Un compte-rendu, où sont notés scrupuleusement les noms des participants paraît ensuite dans le bulletin comme celui qui est présenté dans la figure 26. Parallèlement à ces activités temporaires, Jacques de LA COMBLE alimente plusieurs rubriques. Dans les « Notules scientifiques », il rapporte précisément (dates, lieux) les observations qu’il a lues ou qui lui ont été communiquées par des collègues naturalistes qui sont cités (figures 27 et 28). Il suit la même méthode pour la rubrique « informations » relatives au « muséum » et aux « sorties d’études » qu’il est amené à diriger (figure 29). Il en résulte une banque de données importante, fort précieuse, qui va être continuée à partir de l’année 2000, sous la forme informatique par Daniel SIRUGUE, le Directeur de nos salariés. C’est la BBF ou Base Bourgogne Fauna actuellement consultable sur le site internet Bourgogne-Nature.

À ces nombreuses activités, Jacques de LA COMBLE ajoute celle de l’organisation annuelle, en juillet, de la Semaine d’Études et de Recherches de la Société d’Autun (SERSA) (figures 30 et 31). Elle dure souvent 8 jours au cours desquels les congressistes français et étrangers vont parcourir les routes et chemins de Bourgogne (jusqu’à 4000 km) pour visiter les carrières, à la recherche de miné-raux et fossiles, quelques usines et châteaux, observer des sites botaniques, découvrir de magnifiques paysages et, de temps à autre, être reçus par une municipalité autour d’un vin d’honneur. Cette semaine est préparée avec beaucoup de minutie par le Conservateur, aidé par des conférenciers qui sont des Naturalistes régionaux et Universitaires ; les dîners étant assurés par l’École Militaire d’Autun.

Assez rapidement, cette SERSA connaît un grand succès rassemblant souvent une centaine de personnes dont certaines font don au muséum de leurs fossiles lorsque l’intérêt scientifique est au rendez-vous. Cette belle manifestation est clôturée par un vin d’honneur à la mairie d’Autun au cours de laquelle Jacques de LA COMBLE et le Maire prennent la parole. Pendant de nombreuses années, le Président des Société Savantes de Dijon, M. COLOMBET, joindra son discours aux précédents pour remercier la SHNA d’organiser une telle manifestation (figure 32).

La fête de juillet étant passée, à son habitude, Jacques de LA COMBLE rédige un CR précis et circonstancié de plusieurs pages, de la SERSA qui mentionne les partici-pants, les dons et les découvertes réalisées.

Le bulletin de la SHNA est donc devenu un très bel outil de communication. Et compte tenu de sa périodi-cité et de son rayonnement national et international par les échanges, il n’est pas étonnant que bon nombre de spécialistes aient écrit des articles dans ses pages pour le plus grand bonheur du Gérant : Jacques de LA COMBLE (figure 33).

En 1963, L’Évêque d’Autun demandait à la munici-palité que le muséum de la SHNA quitte l’Évêché afin de bénéficier de la totalité du bâtiment. Le Secrétaire Jacques de LA COMBLE et le Président le Dr BERHAUT, Adjoint au Maire entreprirent des démarches qui aboutirent peu à peu à un accord entre la SHNA et la ville d’Autun. La première donnait sa collection à la seconde qui se chargeait de la conserver dans un local ayant rang de Musée d’Histoire Naturelle. Ainsi un ancien hôtel particulier sis au 14 rue Saint-Antoine, appartenant à la famille ABORD, fut acheté par la ville puis rénové et terminé en 1970 (figure 34). Il fallut ensuite transporter les importantes collections de l’Évêché au nouveau Musée puis inventorier les collections et les ranger. C’est Jacques de LA COMBLE qui se chargea de cet immense travail aidé d’un employé de la ville, M. DIÉCHI puis par la suite d’un assistant stagiaire : Gilles PACAUD. Au départ, le Conservateur travailla dans des conditions fort difficiles sans chauffage l’hiver à part un petit radiateur électrique et le fourneau de sa pipe. Dans ces conditions, il continuait d’accueillir ses nombreux visi-teurs. La passion communicative des Sciences Naturelles, le rayonnement et la sympathie de Jacques de LA COMBLE suppléaient aux inconvénients matériels du moment.

Jacques de LA COMBLE prit sa retraite de Conservateur en 1975 après avoir été le Secrétaire général de notre Association pendant 60 ans et le Conservateur de ses collections durant 25 ans. Après son départ, Gilles PACAUD assura sa relève puis ce fut Dominique CHABARD qui est le dynamique Conservateur actuel du Muséum. Avec ce dernier, depuis de nombreuses années, le Musée et la vénérable Société d’Histoire Naturelle travaillent en bonne intelligence sur des projets communs. L’œuvre de Jacques de LA COMBLE est ainsi toujours présente dans la mémoire de tous les acteurs actuels du Musée et de la SHNA. Il en est de même de la municipalité d’Autun et de son maire Rémi REBEYROTTE qui par deux fois a rendu hommage à ce grand Autunois. La première, en donnant son nom à une Allée du parc du vallon, la seconde en baptisant le Muséum d’Histoire Naturelle de son nom Jacques de LA COMBLE (figure 35).

Remerciements

Le Président de la SHNA remercie chaleureusement Florian de LA COMBLE de lui avoir prêté plusieurs photos de son père antérieures à 1945 et de l’avoir autorisé à consulter ses cahiers ornithologiques.


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Figure 31. Programme d’une SERSA.

Figure 32. Comptes-rendus élogieux de quelques SERSA.

Figure 33. Début d’un article de LORENZ et DEMATHIEU sur la première redécouverte de traces de pas de Reptiles dans le Trias régional.

Figure 34. Le Muséum d’Histoire Naturelle Jacques de LA COMBLE (en haut, entrée au 14 rue Saint-Antoine; en bas, entrée par la cour intérieure).

Figure 35. Plaque « Muséum d’histoire naturelle Jacques de LA COMBLE » inaugurée le 1er décembre 2007. Jacques de LA COMBLE présentant un site à Uchon, le 24 juillet 1981.


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