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    LA SECONDE GUERRE MONDIALE PAR DES PASSIONNES POUR DES PASSIONNES - N91 AVRIL-MAI-JUIN 2015

    Alexandre Sanguedolce Krisztian Bene

    Pierre Grasser Jean-Yves Goffi

    Mahfoud Prestifilippo Frdric Bailloeul

    Grgory Haffringues . . .

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    3 Editorial (Vincent Dupont)4 Sur le Forum (Daniel Ruelens)

    05 De la double monarchie la rgence (Alexandre Sanguedolce)

    11 La flottille du Danube (Vincent Dupont)

    29 La Gendarmerie royale hongroise (Alexandre Sanguedolce)

    33 Uniformologie des forces hongroises (Jean-Yves Goffi et Mahfoud Prestifilippo)

    48 Les Zrnyi (Pierre Grasser)

    56 Les paras hongrois (Alexandre Sanguedolce)

    62 Reggiane RE2000 / Heja 24 21 (Frdric Bailloeul)

    67 La mort dIstvn Horthy (Alexandre Sanguedolce)

    70 Tth Lajos, un puma rouge (Grgory Haffringues)

    73 La dportation des juifs hongrois (Frdric Bailloeul)

    80 Le corps rapide hongrois sur le front de lest(Krisztian Bene)

    90 La 2 arme hongroise sur le Don (Alexandre Sanguedolce)

    99 Les SS Hongrois (Krisztian Bene)

    107 Le sige de Budapest (Krisztian Bene)

    119 Les casques Adrian (Nicolas Moreau)123 La pnurie des oeils artificiels(Xavier Riaud)126 Lunivers concentrationnaire 3eme partie (Lucile

    Gruwez)134 Coin Bton : la batterie Todt (Jean Cotrez)142 Le coin des lecteurs (Vincent Dupont)

    N 91 AVRIL - MAI - JUIN 2015

    La Hongrie dans la seconde guerre mondiale

    La couvertureDfil du rgent Horthy et destroupes hongroises lors de larannexion de la ville de Szatmar-nemeti (ou Satu Mare en rou-main) le 5 septembre1940.

    http://www.39-45.org/http://www.39-45.org/
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    par Vincent Dupont

    Ensuite, sujet trs technique, ce sont les blinds Zrinyiqui seront tudis par Pierre Grasser avant que lesparas hongrois ne nous soient prsents par Alexan-dre Sanguedolce. Frdric Bailloeul sattaquera lamaquette du Reggiane RE 2000 / Heja 24 21, lappa-reil dIstvn Horthy Alexandre Sanguedolce revien-dra dailleurs sur les circonstances de sa mort puisnous resterons dans les airs avec un article de GrgoryHaffringues sur las hongrois Tth Lajos. La dportationdes juifs hongrois sera ensuite aborde par FrdricBailloeul avant que Krisztin Bene ntudie le corpsrapide hongrois sur le front de lEst. Alexandre San-guedolce reprendra une dernire fois la plume dans

    ce dossier pour nous parler de la 2earme hongroisesur le Don et Krisztin Bene se penchera ensuite surles SS Hongrois et sur le sige de Budapest.

    Bien videmment, outrenotre dossier spcial,vous pourrez trouver endeuxime partie, comme laccoutume, nos ru-briques hors-dossier ,pour continuer de vousfaire dcouvrir lhistoirede la Seconde Guerresous dautres anglesthmatiques. Vous re-trouverez ainsi uneprsentation de lhis-toire du casque Adrianpar Nicolas Moreauavant que Xavier

    Riaud ne nous parle de la pnurie en oeilsartificiels pendant la Seconde Guerre mondiale. LucileGruwez nous prsentera la troisime et dernirepartie de son tude sur lunivers concentrationnairepuis Jean Cotrez se penchera sur la Batterie Todt danssa rubrique pour nos amateurs de bton. Enfin noslecteurs retrouveront, comme dhabitude, la prsen-tation de quelques ouvrages que la rdaction a jugsbon de vous recommander.

    Toute la rdaction de lHistomag 39-45 voussouhaite une excellente lecture ! Je rappelleque lHistomag 39-45, fier de compter dans sescontributeurs des historiens professionnels etdes passionns avertis, ouvre ses colonnes tous, y compris et surtout aux historiens dedemain. Donc si vous avez une ide, un projet,nhsitez pas ! Contactez la rdaction !

    Toujours curieux des as-pects les moins connus dela guerre, la rdaction delHistomag a songquaprs la Finlande, lesPays-Bas, la Grce, lItalie,il nous fallait relever ledfi de reprendre notretude des "petits pays"mconnus pendant laguerre en traitant

    aujourdhui dun tat assez peu tudi dans le mon-de francophone du fait de la barrire de la languemais qui nen est pas moins intressant aborder :la Hongrie. Ce pays renoue avec lindpendance aulendemain de la Premire Guerre mondiale et va se

    trouver au cur des combinaisons dEurope centraleo il va intgrer lAxe pour tenter de sassurer duneplace prpondrantedans la rgion,idal gopolitiquedune gloire passeo le royaume deSzent Istvn sten-dait de la Pannonie la Transylvanie etdes Carpates aux

    Balkans.

    Aussi aprs lintroduc-tion de la nouvelle ru-brique "Vu sur leforum" dans lHisto-mag, o vous pourrez retrouver d-sormais la petite histoire de certains sujets singuliersqui ont pu trouver rponse grce aux efforts desmembres, nous tenterons dtudier plus en dtail la

    Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale, dossierdont tous les auteurs ont bnfici de laide et desconseils dAlexandre Sanguedolce, quil en soit re-merci ! Cest dailleurs ce dernier qui ouvrira le feuen nous livrant une prsentation du royaume tel quilrenait durant lentre-deux-guerres. Ensuite votreserviteur se penchera sur la flottille du Danube avantquAlexandre Sanguedolce ne reprenne la plumepour nous parler de la gendarmerie hongroise. Jean-Yves Goffi et Mahfoud Prestifilippo se livreront ensui-te une analyse uniformologique de qualit sur les

    forces armes hongroises.

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    Editorial

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    Des inscriptions qui font rfrence au bataillon cyclis-te de reconnaissance ( et

    ) del , une division stationne enBretagne de juin 1942 mars 1943.

    Mieux encore, le nom du chef de bataillon a trajout en bas droite, au dos du tableau. Il sagit del Max LEMKE, promu commandant du

    ( )en janvier 1943. A la fin de la guerre, LEMKEcomman-dera successivement les (janvier1945) et

    (fvrier 1945).

    Le tableau est un cadeau de son bataillon LEMKE,lors de son dpart en dcembre 1942 (la date du 28dcembre 1942 est prcise). Une annotation, de lamain de LEMKEsans doute, nous apprend enfin quila sjourn dans la maison reprsente droite dutableau ( ).

    En novembre dernier, cest un tableau achetsur Internet qui est propos la sagacit desmembres du forum. Le tableau est identifi, audos, par une note manuscrite en Allemand ; il

    sagit du march de Hennebont, petite ville deBretagne, proche de Lorient. On aperoit labasilique Notre-Dame-de-Paradis en arrire-plan. Le tableau est sign, son auteur estconnu, cest Auguste DELAVAL (1875-1962), unartiste local qui peignit beaucoup sa rgion. Lamunicipalit dHennebont a dailleurs rachet,ds 1984, la quasi-totalit de ses uvres.

    Mais ce qui fait lintrt de ce tableau, ce sontles inscriptions manuscrites en allemand que

    lon y trouve au dos !

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    Vu sur le Forum

    Ont contribu cette recherche Aldebaran, alsa.se, Dog Red, Frontovik14, Gherla, Iffig,Jubile, Richelieu et RoCo

    Quelques liens pour prolonger la lecturela discussion sur le forum est ici : http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=31&t=40280 ;concernant Max LEMKE http://www.geocities.ws/orion47.geo/WEH ... E_MAX.html ;et Auguste DELAVAL http://www.ouest-france.fr/une-monograp ... al-1350676

    http://www.39-45.org/
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    Aprs quatre annes de guerre, le compromis historique qui rgissait les rapportsentre la Hongrie et l'Autriche commence se lzarder. Les soldats de retour du front en ontassez de la guerre et ne veulent plus mourir pour les "Allemands". L'empereur Charles 1er(1), en visite Debrecen alors qu'il inaugure la nouvelle universit avec son pouse Zita, sefait conspuer. Des rgiments arrachent leurs insignes. Le 25 octobre 1918, un ConseilNational nomme sa tte le comte Mihlyi Krolyi revendiquant l'indpendance de laHongrie et la fin de la guerre.

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    De la double monarchie

    la rgence

    MihlyiKrolyilepremierchefdugouvernementdelarpubliquedmocratiquedeHongrie

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    Le 13 novembre Charles abdique et le 16 larpublique dmocratique hongroise est proclame.Krolyi porte le poids d'assurer la prennit de laGrande Hongrie. Confiant dans les principes wilso-niens, il se rend Belgrade auprs du gnralFranchet d'Esperey (chef de l'arme d'Orient) si-gner l'armistice le 7 novembre. Soucieux de pr-server l'intgrit de son pays, il est mis sur le fait

    accompli quand les Tchques et les Roumains setaillent de vastes portions du territoire. StephenPichon, ministre des Affaires trangres du gouver-nement Clmenceau, objecte que Franchet d'Esp-rey aurait du signer l'armistice directement avecl'Autriche-Hongrie alors que ce pays n'existe plus !

    Le 13 novembre, une ligne de dmarcationdmilitarise est fixe, ligne que les Roumains nevont pas tarder franchir pour atteindre la Tisza.Devenu prsident de la rpublique le 11 janvier1919, Krolyi croit pouvoir jouer le mme rle que

    Krensky en Russie. Mais il n'est pas en mesure defaire rgner l'ordre dans le pays ou des troublessvissent dans les campagnes et les quartierspopulaires de Budapest.

    Le 20 mars, le lieutenant-colonel Vix pr-sente une note au nom de l'Entente : la nouvelleligne de dmarcation est la rivire Tisza. C'en esttrop, Krolyi refuse de brader le territoire et dmis-sionne avec le gouvernement dirig par DnesBerinkey. Il ne veut pas entrer dans l'histoirecomme le fossoyeur de la Hongrie. La vacance du

    pouvoir laisse les mains libres aux bolcheviques. Le21 mars, les communistes prennent le pouvoir etinstaurent la Rpublique des Conseils

    LES 133 JOURS DE BELA KUN

    Ce gouvernement qui s'appelle Conseil R-volutionnaire de Gouvernement est dirig par Sn-dor Garbai mais c'est Bela Kun (de son vrai nomBela Kohn), commissaire aux Affaires trangres,qui dirige la politique du pays. Une trentaine de

    commissaires se partagent le pouvoir, la plupartcommunistes. Le Conseil des Commissaires duPeuple adopte une srie de mesures conomi-ques : nationalisations des entreprises et des ban-ques, redistribution des terres aux coopratives, cequi provoque le mcontentement de la paysanne-rie... Pour faire appliquer les mesures prises par lessoviets, une milice est cre, elle rside lacaserne Lnine et ses membres sont appels lesgars de Lnine (Lenin fik). Habills tout en cuir, ilssont commands par Tibor Szamuely qui se dpla-

    ce bord d'un train blind et pratique excutionssommaires, vols, spoliations de biens et torturesdans tout le pays. On estime que la terreur rougea fait environ cinq cents victimes.

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    LA NAISSANCE DE LA RPUBLIQUEDMOCRATIQUE HONGROISE

    Issu de la petite noblesse, riche magnat,francophile, Krolyi, pouss par sa soif de pouvoir,

    n'est cependant pas la hauteur de la lourdecharge qui lui incombe : prparer le pays l'aprs-guerre et dfendre son intgrit territoriale. Auchteau imprial de Gdll, situ une trentainede kilomtres de Budapest, Krolyi est reu par lecouple imprial qui l'emmne Vienne pourmener des tractations. Mais l'archiduc Joseph-Auguste de Habsbourg-Lorraine qui est l'

    conseille l'empereur de ne pas accor-der sa confiance au magnat hongrois. Celui-ciretourne donc Budapest. C'est le comte Hadik

    qui est choisi la place pour former un nouveaugouvernement.Dans la capitale, des meutiers s'empa-

    rent de dpts d'armes, manifestent dans lesrues, les gares. Refusant de faire ouvrir le feu,l'empereur se rsout nommer Krolyi chef dugouvernement le 30 octobre 1918. Il prte ser-ment par tlphone (la dernire fois pour undirigeant hongrois) au roi Charles IV et forme ungouvernement de coalition. Cette rvolution de"velours" entre dans l'Histoire sous le nom de la

    rvolution des chrysanthmes (en rfrence laToussaint). Le 31 octobre, le comte Tisza, ancienministre de Franois-Joseph et chef du gouverne-ment est assassin son domicile par un sovietde soldats le rendant responsable de la guerrealors qu'il s'y tait oppos. L'armistice avec l'En-tente est sign Villa Giusti, le 3 novembre 1918au nom de l'Autriche-Hongrie.

    CharlesIerd'Autriche etSonpouseZitadeBourbon-Parme

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    BelaKUNetlescommissairesdelarpubliquedesconseils.

    LesgarsdeLnine(Leninfiuk)mnentdesexpditionspunitivesdanstoutlepaysbordd'untrainblind.Onestimeentre5001000lenombredeleursvictimes.

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    Les sociaux-dmocrates forment alors un gouver-nement provisoire dirig par Gyula Peidl. Toutesles rformes mises en place sous la Rpubliquedes Conseils sont annules.Le 3 aot, les troupes roumaines entrent dansBudapest. L'arme roumaine ne quittera le paysqu'en novembre 1919 non sans l'avoir entire-ment pill. Les troupes de l'amiral Horthy font leur

    entre dans la capitale le 16 novembre 1919. Ungouvernement de transition est form par KarolyiHszar et les membres du contre-gouvernementde Szeged.

    LA TERREUR BLANCHE

    LaRongyosGarda(gardeenhaillons),appeleainsinonpasenraisondel'tatdeleursvtementsmaisparcequ'ilsneportentaucununiformemilitaire.

    La rpublique dmocratique de la rvolution deschrysanthmes a vcu. Le Parlement rtablit la

    monarchie mais vince toute restauration desHabsbourg. Une rgence est institue, l'archiducJoseph, ancien se proclame rgentmais doit renoncer sous la pression de l'Entente.Le 1er mars 1920, Horthy est nomm rgent duroyaume sans roi.

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    Profitant du chaos, les tats frontaliers s'empres-sent de finir le dpeage et un conflit clate avec

    la Tchcoslovaquie. Le 1ermai, les troupes tch-ques entrent en territoire magyar, mais un rveilpatriotique permet de crer la nouvelle arme

    rouge hongroise, sous les ordres du colonel AurelStromfeld qui va contre-attaquer et remporterquelques succs. En Slovaquie, les communistes,avec l'appui de leurs frres magyars, proclament leur tour une Rpublique des Conseils Slovaque.A Szeged, dans le sud du pays, un gouvernementcontre-rvolutionnaire est form sous l'gide del'Entente le 6 mai 1919. A sa tte le comte GyulaKrolyi, cousin du prsident dchu Mihly Krolyi.Le ministre de la dfense est l'amiral MiklsHorthy la tte de l'Arme Nationale, forte de8000 hommes.

    Kun espre que l'arme rouge sovitique pourra

    venir son aide par le corridor de Munkacs, dansles Carpates. Mais le "grand frre" est trop occup lutter contre les troupes de Dnikine pour venir l'aide de Kun. Le 20 juillet, l'arme rouge hon-groise lance une offensive contre la Roumanie surla ligne de front le long de la Tisza mais lesRoumains franchissent le fleuve le 24 juillet,s'ouvrant la route pour Budapest. Le 31 juillet, Kuns'enfuit de Hongrie avec ses complices. Szamuely,reconnu la frontire autrichienne, prfre sedonner la mort le 2 aot 1919.

    L'ArmeNationalecommandeparl'amiralHorthyducontre-gouvernementquisigeSzeged

    EntredeHorthyBudapest,le16novembre1919

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    Plus de trois millions de Hongrois vivent dtachsde la mre-patrie. La Roumanie est la grandegagnante du dpeage du pays : elle reoit laTransylvanie (103 000 km) o vivent 1,7 millionsde magyarophones (dont les Sicules-Szekelyi) etune partie du Bnat ; La Tchcoslovaquie s'agran-dit de 61 000 km avec une forte minorit magya-re sur le haut-Danube et en RuthnieSubcarpatique ; La Croatie rejoint la Slovnie et laSerbie, mais une partie du Bnat, la Bacska et le

    district de Mura o vivent 500 000 magyares sontintgrs la future Yougoslavie. L'Italie quant elle reoit l'Istrie, la ville de Fiume ayant un statutnon dfini jusqu' l'arrive des lgionnaires dupote-condottiere Gabriele d'Annunzio. L'ou Burgenland en Allemand est attribu par pl-biscite l'Autriche. Un ancien officier de l'armehabsbourgeoise, Pal Pronay et sa milice la

    chasse les forces autrichiennes de laville de Sopron (denburg en allemand), contes-te par les deux pays. Il cr ainsi l'tat nonreconnu du Latjabansag ou rgence du Leithadont il s'autoproclame gouverneur le 4 octobre1921. Se conduisant comme d'Annunzio Fiume,il provoque la colre de Horthy et doit se retirer le5 novembre suivant. Sopron, suite au rfrendumtabli par le Protocole de Venise, est rattache la Hongrie recevant le titre de .

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    Dans le pays, des formations paramilitairesultranationalistes comme la (Gar-de en haillons) de Pl Pronay sment la terreur enreprsailles la terreur rouge avec en toile defond l'antismitisme. La plupart des commissairesdu peuple taient Juifs comme Kun ou Szamuelymais aussi on compte parmi les victimes dessocialistes, des dmocrates, des franc-maons...chappant son contrle et constituant un dangerpour la stabilit du pays, Horthy finit par dissoudre

    ces milices para-militaires. Certains de leurs chefscomme Gyul Osztenburg et Pl Pronay se join-dront Charles de Habsbourg dans la tentative derestauration monarchiste.

    TRAIT DE TRIANON

    Le 4 juin 1920, Versailles, le trait de paix avecl'Entente est sign au Grand Trianon. Auparavant,le sort de l'Autriche avait t scell lors de lasignature du trait de Saint-Germain-en-Laye, le10 septembre 1919. La dlgation hongroise nese fait pas d'illusion sur la partition du pays : laHongrie perd les deux tiers de son territoire. Ellepasse de 283 000 km 93 000 km et sapopulation de 18 millions 8 millions d'habitants.

    CartographiedudmembrementdelaHongrieautraitdeTrianon.

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    Le 21 octobre 1921, Charles retourne en Hongriemais l pas question de ngocier avec Horthy,convaincu de sa duplicit. C'est la tte de trou-pes qu'il compte s'emparer de la couronne deSzent-Isztvan. A Sopron, ville aux mains des hom-mes de Pronay et d'Osztenburg, Charles rassem-

    ble ses troupes lgitimistes : les garnisons de Gyret Komarom prtent serment dallgeance au roi.Arriv la banlieue de Budapest, la crise com-mence prendre une tournure de guerre civile. Budars, ville proximit de Budapest, les trou-pes de Charles, commandes par Gyul Os-tenburg, sont arrtes par celles loyalistes. Sousla pression des forces de la Petite-Entente etcourant le risque d'une intervention trangre,Charles quitte la Hongrie le 1er novembre pours'exiler dfinitivement Madre.

    La loi de dtrnement du 7 novembre 1921confirme la dchance des Habsbourg et ouvre lapriode qui verra lascension puis la chute durgime de lamiral-rgent Mikls Horthy.

    NOTES

    (1) L'empereur d'Autriche Charles 1er (KarlFranz Josef von Habsbourg-Lothringen) estempereur d'Autriche et roi de Hongrie avecle nom de Charles IV. (Karolyi IV)

    (2) Homo regius : reprsentant del'empereur.

    SOURCES :

    Mikls Molnar, Histoire de la Hongrie,Tempus. 1996

    Revue Historique des Armes. LaDiplomatie franaise face la crise royaleen Hongrie (1921). Christophe Hohwald.

    Militia violence and State power inHungary. Bla Bodo. Hungarian Studiesreview.

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    Pour les Hongrois, le trait de Trianonreprsente une injustice, le 4 juin est jour de deuil,et des calicots surgissent avec la phrase : "Nem,nem, soha !" (Non, non, jamais !). La politiquervisionniste de Horthy accentue par l'isolementpolitique tiss par la France avec les membres de

    la Petite-Entente (Roumanie, Tchcoslovaquie etYougoslavie) vont pousser le rgent se rappro-cher dans un premier temps avec l'Italie de Mus-solini, puis avec le IIIe Reich aprs l'abandon del'Europe Centrale par les dmocraties la conf-rence de Munich.

    LesentimentdinjusticeexprimparlesHongroisproposdutraitdeTrianon.

    LE RETOUR PERDANT DU ROI

    L'empereur Charles Ier d'Autriche-Hongrieavait renonc au trne imprial mais pas abdiqu.Aprs l'pisode de la rpublique des Conseils, lesmonarchistes au parlement de Budapest annu-lent la proclamation de la rpublique hongroise,

    demeurant ainsi un royaume gouvern par unrgent. Charles de Habsbourg, roi de Hongrie sousle nom de Charles IV (Karoly IV) va essayer pardeux fois de mener une tentative de restaurationmonarchique.Il quitte la Suisse o il est exil le 26 mars et lelendemain arrive Szombathely o il demande rencontrer Horthy. Il a pris le soin de se raser lamoustache pour se rendre Budapest alors qu'ilest . Il rencontre le rgent quilui demande du temps pour prendre une dcisionqu'il juge prmature. Mais les pays de la Petite-Entente, voyant d'un mauvais il le retour d'unHabsbourg, menacent de mobiliser. Charles doitquitter la Hongrie pour retourner en Suisse. Lacrise a t vite de justesse.

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    Les forces royales fluvialeshongroises

    Magyar Kiralyi Honvd Folyamerk

    a Hongrie est un pays de tradition navale rcente durant lentre-deuxguerres. Du temps de lempire Austro-hongrois cest sur ses ctesdalmates que se concentrait la flotte impriale et royale. Au lendemainde la Premire Guerre mondiale les restes de cette flotte sont conc-

    ds principalement aux Italiens par les puissances de lEntente sauf les quel-ques monitors alors prsents sur le Danube et quatre navires que lAutricheest autorise conserver pour la police du fleuve.

    GardedhonneurdelaFlottilleduDanubedanslacourduchteauroyal

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    a) le maintien de la scurit publiqueb) la prvention et la rpression de la

    contrebande et l'espionnage

    c) la surveillance du trafic maritimed) le respect de lois sur la pche, la chasse et le contrle du cours d'eau.

    Cest donc primitivement du Ministre delIntrieur et de la capitainerie gnrale dufleuve que cette flottille dpend pour sesmissions de scurit et de patrouilles decontrle, fonctions de surveillance du flux

    maritime quelle conservera jusquen 1938, arbo-rant pour cela un pavillon de police civile et non

    militaire. Astreint ce type de missions de policemais aussi en raison des conditions darmistice, iltait alors interdit aux marins dtre quips mili-tairement, aussi la surveillance du trafic maritimesans moyens rels ntait pas sans entrainer de lafrustration chez les marins hongrois. Ces derniers,en particulier les officiers, ayant reu une forma-tion militaire, continurent dailleurs arboreruniformes et armes personnelles quils retiraienthtivement lannonce des commissions de con-trle de lEntente.

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    Les dbuts dune police fluviale

    Priv par le trait de Trianon de sa faademaritime, le royaume va alors concentrer sesefforts navals sassurer le contrle lintrieurde ses frontires de ce grand axe fluvial traversanttout lEurope de lest quest le Danube. Et dslinstauration de cette "Flottille du Danube" ausein du nouvel tat hongrois, ses missions sontdfinies comme relevant de la scurit intrieureet de la police, dans le but de sassurer du proces-sus dapplication des lois publiques sur le fleuveen particulier. Ses missions sont ainsi centres sur :

    PersonnelsdelaGardefluvialedanslesannes1920

    LeSOPRONamarrquai

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    On compte galement quatre navires blindsrachets lAutriche entre 1927 et 1929. En effetlancienne monarchie impriale autrichienne estalors dispose se dbarrasser des derniers navi-res quelle avait encore conservs : Le CSUKA, leWELS, le VIZA et le LACHS. Ces btiments sontalors superflus vu la longueur de la section autri-chienne du Danube, du dbit de l'eau trop faible

    et d'autres questions en partie militaires et enpartie conomiques. Ces navires sont refondus partir de 1928 et renomms respectivement leSIFOK, le SZEGED, le KECSKEMT et le DEBRECEN.Leur motorisation y est dveloppe et lespace lintrieur des btiments lest galement (cou-chettes et cabines permettant daccueillir quatreofficiers et sous-officiers. Par ailleurs la capacitdembarquement des munitions est multiplie partrois. Enfin le rayon daction est considrablementtendu, de manire ce que ces units puissent

    faire plusieurs fois le voyage sur le tronon hon-grois du Danube sans faire le plein. Le blindageest galement renforc ainsi que larmement,doubl de projecteurs et tlmtres sous blinda-ge. Ainsi au dbut des annes trente lancienneflottille du Danube commence renouer avec sonprestige dantan et bnficie de la politique demodernisation de larmement souhaite par lergent Horthy et qui se poursuivra tant bien quemal durant toute la guerre, des affuts de canonsquadruples tant mme monts en 1944, dou-

    blant le potentiel antiarien des navires concerns.

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    La modernisation des units lourdes dela garde fluviale

    La politique nationaliste alors dveloppe enHongrie gardait cependant en tte la frustration dutrait de Trianon. Aussi les marins hongrois, leurcommandement et le gouvernement surent quplus ou moins long terme un conflit pouvait clatero leur pays pourrait avoir combattre sur le fleuveet donc sen assurer le contrle militaire. La gardefluviale fut donc progressivement et discrtement

    militarise la fin des annes vingt.

    De nouveaux navires commencs durant la PremireGuerre mondiale sous lgide de lempire Austro-hongrois furent rquips comme le SOPRON (exCOMP). Son ramnagement sachve le 9 novem-bre 1929 et il effectue ses essais jusquen avril 1930avant dtre mis en service le 2 mai 1930. LeGDLL (ex FOGAS) fut quant lui refondu sur lemodle du SOPRON, quip de nouvelles tourelles,damnagements intrieurs plus adapts et dune

    motorisation diesel, encore que cette dernire met-tra un certain temps tre installe, la grandedpression ayant svrement touch Ganz s Trsa-Danubius Villamossgi-, Gp-, Waggon- s HajgyrRt., lusine de construction navale et de fabricationdes moteurs. Retard de nombreuses reprises, leGDLL sera encore en chantier quand la guerreclate, et une bombe amricaine le dtruisit presqueentirement le 20 septembre 1944. On trouve enco-re parmi les principaux navires hongrois le BAJA (exBARSCH) ou encore le GY R (ex KOMROM), gale

    ment achevs et lancs durant la mme priode.

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    Larmement se composait donc dun ca-non de 40 mm modle 1942 sous tourelle deTurn, une mitrailleuse double Gebauer modle34/37 de 8 mm et deux mitrailleuses Schwarzlo-se modle 07/31 de 8 mm. Un prototype, lePM-1, est fabriqu en 1939 Budapest et il estlanc en 1940, cinq units sont commandesensuite. Seuls deux autres seront construits, les

    PM-2 et PM-3, dont les caractristiques finalessont lgrement augmentes (33,2 m en lon-gueur, 3,9 m en largeur, 1,1 m de tirant deau). LePM-2 sera perdu lors dun bombardement le 20septembre 1944, le PM-3 disparaitra quant luidans des circonstances inconnues au dbut de1945 dans une branche du Danube. Les PM-4 etPM-5 furent termins par les Allemands et lePM-6 natteignit pas le stade du lancement.Toutefois pour complter le potentiel des forcesfluviales, en particulier sur les affluents du Danu-

    be, le programme de modernisation naval inclugalement en 1942 de nouveaux modles : lesPAM (Pnclozott Aknsz Motorcsnak), des gran-des vedettes de reconnaissance blinds, armeset rapides, charges de mouiller des mines. Leurlongueur est de 21,6 m, leur largeur de 3,6 m,leur tirant deau de 0,8 m et sont propulses 30km/h par deux moteurs diesel de 180 ch. Leurarmement se composait dune pice de 20 mmodle 31 (modle 36 selon dautres sources) etune mitrailleuse double Gebauer modle 34/37

    de 8 mm (modle 31/37 selon dautres sources).Deux seulement seront cependant termines du-rant lt 1944 sur 22 prvues (PAM 21 et PAM22). En fvrier 1945, quatre PAM sont achevs 60% tandis que le matriel est peine acquispour deux autres.

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    Les plans PM, AM et PAM et leur miseen uvre

    Depuis le milieu des annes trente, la miseen uvre partielle du programme des patrouilleurs

    cuirasss faisait partie des plans du gouvernementpour disposer dunits modernes et puissantes afinde contrler le fleuve. Cependant la lenteur de lamise en place des units due la dpression nap-porta des rsultats tangibles jusqu partir de 1940.Aussi il est dcid la mme poque de lancer denouveaux patrouilleurs rapides blinds, les PM (Pn-clos Motorcsnak), devant explorer le fleuve etdminer rapidement le fleuve. Les effectifs disponi-bles avec la mobilisation permettant potentielle-ment daccroitre le nombre dquipages disponibles,ltat-major gnral des forces armes approuva.Les plans dfinitifs sont dessins par Ganz s Trsa-Danubius Villamossgi-, Gp-, Waggon- s HajgyrRt., les principaux chantiers navals de la Hongrie.Leur longueur est de 28 m, leur largeur de 3,8 m, 0,7m de tirant deau pour un poids de 38 tonnes.Lalimentation est fournie par trois diesel OML (Jun-kers) fournissant 480 cv et poussant ce nouveautype de patrouilleur jusqu 36 km/h. Une tourellespciale devait lorigine tre prvue pour les PM,mais devant le manque de budget en 1943 pour laconception et la ralisation de nouvelles tourelles ilfut dcid dutiliser les tourelles des chars Turn, lamise en place tant en dfinitive plus simple.

    PAM

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    Ils seront constamment dvelopps en fonctionde lexprience acquise au cours de la guerre parles quatre premires units de cette classe. Seu-lement en 1944 seules 11 units auront pu tre

    mises en service.Ces deux derniers types de ba-teaux pouvaient, nous venons de le voir, embar-quer et mouiller en cas de besoin des mines.Celles en usage dans la flottille du Danube taitde 3 modles diffrents : Les mines de modle 18"" (mine de contact) contenaient 200 kg detrinitrotolune (TNT) de charge explosive. Quantaux mines Modle 35 "M" et Modle 16 "S"(drivante) leur charge varie, pouvant aller de100 300 kg de TNT. Le systme de mouillage demines tait conu pour fonctionner sur des rails.

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    Ayant la mme mission que les PAM, les AM (AknszMotorcsnak), galement dveloppes la mmepoque et devant totaliser 12 units, peuvent sedfinir comme des petits btiments non blinds

    capables de mouiller rapidement des mines maisaussi de dtecter le plus rgulirement possible laprsence de celles dposes par les allies. Les AMavaient une structure plus petite que les PM avecune longueur de 15,1 m, une largeur de 3 m, 0,6 mde tirant deau pour un dplacement de 22 tonnes.Les deux moteurs diesel OML (Original Mercedes-Lang) de 150 cv leur permettaient une vitessermaximale de 22 km/h. Larmement, lger, se com-posait dun canon de 20 mm modle 1936 ainsi quedune mitrailleuse de 8 mm Gebauer modle 34/37.

    PlansdecoupedesAM1,2,3

    Modlesdemineshongroises

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    dtat-major gnral. Au 1ermai 1941 lorganisa-tion des forces fluviales hongroises sadapte auxconditions de la guerre, le quartier gnral stof-fe de moyens de communications radio notam-ment, et organise ses forces et ses installations auservice des navires en fonctions des

    secteurs oprationnels. Ainsi le Iergroupe fluvial(HautDanube), qui regroupe le SOPRON, le GY Ret le PM-1 est bas Komrom, le IIe groupe(Bas-Danube), qui regroupe le KECSKEMT, le DE-

    BRECEN et T ZR est Budapest et le IIIe(rivireTisza) Szeged (il est essentiellement quip devedettes et de hors-bord). Ces navires peuventsappuyer sur les moyens en hommes et enmatriels du bataillon de dfense fluviale bas Budapest ainsi que sur les lments dploys aumoment de lattaque contre la Yougoslavie et

    bass jvidk(actuelle Novi Sad).

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    La flottille devient partie intgrante delarme

    Lorganisation de la Garde fluviale du Danube entre1932 et 1939 sarticule autour dun Quartier gnralayant sous son commandement un bataillon desurveillance du flux maritime, un bataillon de fusi-liers ainsi que des sections indpendantes spciali-ses. Le QG compose galement les groupes

    fluviaux (canonnires cuirasses) et leur attribue desmissions de la mme manire quaux patrouilleursblinds, aux mouilleurs et dragueurs de mines, auxremorqueurs qui peuvent y tre ponctuellementaffects.

    Le 15 janvier 1939 la garde fluviale cesse officielle-ment dtre subordonne au ministre de lIntrieuret prend le nom de Forces Royales Fluviales Hongroi-ses. Elles sont dsormais intgres dans les forcesarmes mais directement subordonnes au chef

    LeDEBRECENen1930

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    LenavireamiralSOPRONjvidk(NoviSad)durantlt1941

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    fluviaux de 1942 runis affichent approximative-ment les effectifs de 49 officiers, 133 sous-offi-ciers, 753 hommes dans chaque "groupe" dedfense fluviale. Au total on compte dans lesforces fluviales 1 944 hommes augments de1600 1700 hommes la mobilisation soit un

    total denviron 3600 hommes.

    5 Histomag - Numro 91

    On ne dispose pas dinformations prcises sur lef-fectif exact des forces fluviales. Cependant on comp-te en juillet 1942 109 militaires de carrire (officierset sous-officiers), le chiffre allant jusqu 302 la finde la guerre. Le nombre des membres dquipageest denviron un millier dhommes. Les trois grou-

    pes

    LeGYR

    LeKECSKEMT

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    Le IIeGroupe fluvial, compos du DEBRECEN et duKECSKEMT est alors stationn depuis le 6 novem-bre 1944 Adony (30 km au sud de Budapest) oil tente dempcher lavance des troupes soviti-ques qui cherchent dbarquer en plusieurs

    endroits sur lle de Csepel. Le IIeGroupe fluvial est

    relev au dbut du mois par le Iergroupes fluvial

    (GY R et SOPRON) et retourne une dernire foisappuyer les troupes qui combattent dans lle deCsepel avant de se retirer vers Budapest non sans

    que le KECSKEMT nessuie des tirs depuis les rivesoccupes le 21 novembre.

    6 Histomag - Numro 91

    La flottille au combat

    Nous lavons abord, les navires de la flottilledu Danube eurent dans un premier temps combat-tre sporadiquement lors de la participation de laHongrie linvasion et loccupation de la Yougosla-

    vie. Ainsi le KECSKEMT et le SOPRON ont particip toutes les actions militaires en 1941 et 1942 sur leDanube et le Save.Mais la majoritdes units fluvia-les hongroises par-ticiprentessentiellementen 1944-1945 auxcombats de sou-tien aux troupes

    au sol lors de ladfense du terri-toire hongrois,tant sur le Danubeque sur la Tisza etle lac Balaton. Ils yfournirent gale-ment ponctuellement un appui antiarien, dans laprotection de Budapest notamment. Une autre desprincipales missions confies la flottille du Danubependant la guerre fut aussi de dminer les voies

    navigables o les Allis ne manquaient jamais dedposer des mines magntiques par avion. Maiscest sur le Danube en novembre 1944 que lonassiste un engagement particulirement violentopposant le PM-1 et le DEBRECEN des chars T-34sovitiques et cest sur cet pisode que nous allonsnous pencher pour conclure la courte histoire desForces royales fluviales hongroises.

    En 1944 lavance des troupes sovitiques atteint lesrives hongroises du Danube. La flottille du Danube

    est alors mise contribution pour la dfense duterritoire national. Sa mission qui tait jusqualors dedmagntiser les mines britanniques largues sur leHaut-Danube vient de sachever et les navires peu-vent nouveau se dplacer en toute scurit. Sanouvelle mission est dexplorer et au besoin douvrirle feu contre toute unit ennemie porte de tir afinde soutenir les troupes hongroises et allemandes, enprenant soin dtre conome concernant la DCA.

    LePM-1Svavanen1942

    Unepicede80mmduSZEGED

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    Le 23 novembre le KECSKEMT remarqueque les sovitiques nettoient au mortierune usine de briques Szzhalombatta etprparent leur traverse du fleuve Tkl,mais il est lui-mme touch par les obusde mortiers dans la matine du 24 et doit

    se retirer 3 km en amont. Plus aucunnavire en tat de combattre nest alorsdisponible pour interdire le franchissementdu fleuve. Le commandement militaireordonne donc le 25 novembre aux dernierslments des forces fluviales de faire routevers lendroit o le KECSKEMT a t en-dommag. Profitant de lobscurit la ve-dette rapide PM-1 est envoye enclaireur hauteur de rd-falu mais, re-pre, elle doit rebrousser chemin. Le DE-

    BRECEN se prpare alors accomplir lamme mission risque la veille par leKECSKEMT, et le PM-1 doit effectuer une nouvellereconnaissance et lui ouvrir la route, ce quil fait hauteur de Tkl-Szzhalombatta vers 11h. Perce-vant du mouvement sur la rive il en informe leDEBRECEN par radio mais trs vite les cibles obser-ves les prennent sous leur feu. Le PM-1 reoit unobus antichar au dessus de sa ligne deau qui percele moteur et atteint la tourelle de commandement,tuant sur le coup loprateur responsable des deux

    tourelles et les pilotes. La coordination des tirs et lamobilit du navire devient alors difficile, il tourne enrond mais il continue fonctionner. Un matre armu-rier et un oprateur radio tant saufs dans la cabineils peuvent diriger le navire et effectuer une retraiteen amont sous le feu de ce qui savre tre des charssovitiques avec deux puis un seul moteur opra-tionnel. A 12h, le DEBRECEN, pass devant le PM-1,commence galement tourner pour faire feu detoutes ses batteries sur les T-34, mais reoit plu-sieurs coups galement qui provoquent des explo-

    sions coupant llectricit et endommageantsrieusement la coque du navire qui commence couler. Dj des marins ont quitt le navire et nagentvers la rive tandis que les mitrailleuses et mortierssovitiques balaient le pont du navire. Incapable defaire demi-tour le DEBRECEN met tout ce qui lui restede vapeur vers laval. Une chaudire est alors sur lepoint dexploser, et le navire, moiti submerg etcribl dimpacts, doit tre abandonn 13h sur larive droite o les derniers membres de lquipage ydbarquent tandis que le navire brle. Selon lestmoignages le DEBRECEN dplorera alors 13 mortset 8 blesss sur 44 membres dquipage (dont 3officiers).

    CanonBoforsduGYR

    LecombatduDEBRECENetduPM-1

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    Remerciements :A Alexandre Sanguedolce, pour ses pr-cieux conseils et son avis clair sur ce sujetpassionnant !

    SOURCESDr. Csonkarti Kroly, Srhidai Gyula, AMagyar Kirlvi Folyamerk s Fagyver-zetk 1920-1945, Budapest, Zrnyi Kiad,2009.http://hongrie2gm.creer-forums-gratuit.fr/forumhttp://www.hajoregiszter.hu/http://www.saturnsoft.hu/

    http://www.warshipsww2.euhttp://forum.axishistory.com/viewtopic.php?f=4&t=5367

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    De manire gnrale cest dans ce genre demissions dsespres que finissent les navires de laflottille du Danube en 1944-1945. Ceux restant enco-re en tat de combattre vont le faire jusquen mai1945, leur faible tirant deau leur permettant dvo-luer jusquen Autriche. Ainsi le KECSKEMT, aprs sa

    participation aux oprations au sud de Budapest, vafinir la guerre aux cts du SOPRON sur la Melk enAutriche, le 8 mai 1945. Ces deux navires serontdonns aux Amricains comme butin de guerreavant dtre envoys au rebus. De leur ct lescanons Bofors du GY R font leurs preuves en janvier1945 en abattant un B-24 et vont continuer de lefaire jusqu la fin de la guerre, date laquelle ilcontinue deffectuer la police fluviale sur le Danubemais pour le compte des Amricains Passau !(jusque 1949). Le SZEGED abattra galement un B-24

    le 11 dcembre 1944 Gnynl et continuera fournir un appui antiarien durant le mme moisavant dtre endommag, ayant heurt une couchede glace en vitant un tir sovitique. Mis en chantier Bratislava, ses batteries continueront de servir etparticiperont la perte de trois autres B-24 enfvrier 1945. A la fin de la guerre les personnels etles navires encore en tat participrent au dminagedu Danube entre Isar-Deggendorf et EnnsMauthau-sen sous la supervision des amricains.

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    ontrainte par le trait de Trianon du 4 juin 1920 limiter ses forcesarmes 35000 hommes, la Hongrie va utiliser la GendarmerieRoyale (Magyare Kiralyi Csendrseg) comme vivier pour fournir

    laHonved quatre mille hommes, contournant ainsi les restrictionsimposes au royaume magyare.

    Histomag - Numro 91

    La gendarmerie royale hongroise

    Tenue de gendarme royal. Il porte la casquette de service, orne de plumes de faisans. Il peut porter

    aussi le traditionnel chapeau tyrolien en cuir noir. Un sifflet est accroch la fourragre verte dco-

    re de deux pompons. Au-dessus de la poche de poitrine droite, une cocarde en laiton reprsente la

    couronne de Szent-Istvan. Son arme est un Mannlicher 95 m, les officiers possdent un pistolet

    Frommer

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    La naissance de la Gendarmerie

    Royale Hongroise.

    La Gendarmerie Royale Hongroise est instituepar un vote du parlement de Budapest le 14fvrier 1881. Bien qu'tant organise comme uncorps militaire, l'arme dpend du Ministre delIntrieur.

    Les officiers proviennent de l'Acadmie MilitaireLudovika de Budapest. L'cole de gendarmerie estsitue Nagyvarad, formant les sous-officiers ethommes du rang.

    Durant la 1re Guerre Mondiale, les gendarmesont pour mission en plus de leurs traditionnellestches rgaliennes, le contrle des confins, lachasse aux dserteurs ou des prisonniers de guer-re vads. Aprs l'effondrement de l'empire desHabsbourg en novembre 1918 et la proclamationde la rpublique hongroise, les communistes em-

    mens par Bela Kun prennent le pouvoir. Durant133 jours ils vont faire rgner la terreur rouge.Jugeant la gendarmerie ''oppose au proltariat'',elle est dissoute et remplace par une miliceappele ''les Gars de Lenine'' ( ), com-mande par Tibor Szamueli. Les principaux chefsde la gendarmerie sont assassins brutalement,les corps jets dans le Danube. Le rgent MiklosHorthy met fin cette terreur et rorganise lagendarmerie en tenant compte des restrictionsimposes par le trait de Trianon.

    Plaquedecollet

    Un gendarme militaire participeavec un vis--vis allemand uncontrle de papiers. Il porteautour du cou un hausse-col (Rin-gkragen), dans l'encart, hausse-col de gendarme militaire.

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    En Yougoslavie, une dizaine de patrouilles degendarmes (4 5 hommes chacune) participent l'excution de 900 civils serbes ou juifs le 22

    janvier 1942, dans le cadre de ratissages contreles partisans dans la rgion de la Backa, rattache la Hongrie. Parmi les responsables, le capitaineSandor Kpiro, mort rcemment Budapest le 3septembre 2011, g de 97 ans. Ce que l'on a

    appel le raid de Novi Sad (ou massacre d'Ujvi-dek) s'est termin par la mort de 3000 4000Serbes, Juifs et mme Hongrois durant le mois de

    janvier 1942. Le Rgent Horthy ayant exig unecommission d'enqute, quinze officiers dont dou-ze appartenant la gendarmerie, parmi lesquelsKpiro sont condamns de lourdes peines dontquatre mort. Ces quatre officiers s'enfuient enAllemagne et retournent en Hongrie en 1944,lorsque le rgent Horthy est vinc et remplacpar Ferenc Szalasi, chef des Croix-Flches, parti

    national-socialiste, antismite.

    La Gendarmerie et les forces de police sont ror-ganises en groupes de combat afin de luttercontre l'arme Rouge qui progresse inexorable-

    ment en Hongrie. Durant le sige de Budapest, les3000 gendarmes de la capitale, commands parle colonel Gyula Szilady participent la dfense.

    La 2me compagnie du bataillon d'assaut de lapolice (300 policiers et gendarmes) dont un pelo-ton blind est quip de tankettes antdiluvien-nes Ansaldo CV35 monte une contre-attaque le10 janvier 1945 dans le secteur du parc du Varos-liget. Les sont tous dtruits,la moiti des courageux tankistes tus.

    1 Histomag - Numro 91

    Compose de 12000 hommes (600 officiers,11400 sous-officiers et hommes du rang), laGendarmerie Royale est rpartie sur sept districtsrgionaux :

    I district : BudapestII district: SzkesfhervarIII district : SzombathelyIV district : PcsV district : SzegedVI district : DebrecenVII district : Miskolc

    Aprs le Premier et le Second partage de Viennepermettant la Hongrie de rcuprer de largesterritoires perdus en 1918, trois nouveau districtssont crs :

    VIII district : KassaIX district : KolozsvarX district : Marosvasarhely.

    La gendarmerie hongroise durant la2eme Guerre Mondiale.

    Les gendarmes ( ou gendarmesmilitaires) sont mobiliss pour effectuer des mis-sions de police militaire ou de lutte antigurilla enYougoslavie, il y en aura deux mille environ. A lafin du cycle oprationnel, ils retournent leurscasernes pour retrouver les tches qui leurs sonttraditionnellement dvoues.

    GENDARMESABICYCLETTE

    PelotondegendarmesborddetankettesAnsaldoCV35

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    Les pertes de la Gendarmerie Royale s'lvent 11000 hommes dont les deux tiers durant la

    dernire anne de guerre. Le corps est dissout parle nouveau gouvernement communiste, en 1945.Les gendarmes, aprs une parodie de procs sontenvoys dans les goulags hongrois en tant qu'

    .

    2 Histomag - Numro 91

    Un bataillon de gendarmes intgre la divisionparachutiste 'Szent-Lazlo' et participe aux com-bats le long de la rivire Ipoly. Comme toutes lesautres troupes hongroises, les gendarmes sontemports par le reflux des Allemands, se retiranten Autriche. Ils se rendent aux forces anglo-am-ricaines le 8 mai 1945.

    NoviSad,janvier1942,excutiondecivils

    SandorKepiro

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    Histomag - Numro 91

    Uniformes des forces armes hongroises

    l'issue de la premire guerre mondiale, l'Autriche-Hongrie s'estdisloque. En Hongrie mme, une priode d'instabilit politiquea vu accder au pouvoir une Rpublique dmocratique hongroise,d'inspiration socialiste (16 novembre 1918). Elle a trs vite t

    remplace par la Rpublique des conseils de Hongrie, dirige par BlaKun. En aot 1919, celle-ci s'est effondre son tour devant l'armenationale conduite par l'Amiral Mikls Horthy. En mars 1920, MiklsHorthy a t lu Rgent du Royaume avec l'approbation des allis, avanttout soucieux d'vincer la dynastie des Habsbourg.

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    En juillet 1941, le corps rapide rejoint la XVIImearme allemande et avance jusqu'au Donets o ilprend part la bataille d'Oumam , s'achevant parla capture d'environ 103 000 soldats sovitiques.Mais dans son avance de plus de 1 000 km, lecorps a perdu 26 000 hommes et laiss sur leterrain 90 % de ses vhicules (Blinds et automo-biles). Le 6 dcembre 1941, il est rappel

    Budapest. Il ne reste sur le front Est qu'un ba-taillon cycliste et 4 brigades d'infanterie pour untotal de 63 000 hommes, fort mal quips pouraffronter les conditions climatiques de l'Est. Seulela cavalerie hongroise pourra apporter une utilecontribution aux forces de l'Axe.Sur une demande allemande, les Hongrois en-voient par la suite leur IIme arme comprenant9 divisions lgres d'infanterie ainsi que la 1redivision blinde comportant notamment :- 83 chars tchques LT-38

    - 2 chars ToldiCependant aucun de ces blinds ne rsistera auxT-34 sovitiques. Si l'encadrement est d'active, lereste du personnel n'a reu que huit semainesd'instruction et dispose en guise d'exprience, del'enseignement de manuvres effectues justeavant le dpart pour le front. En outre, l'armeHongroise comporte dsormais des Roumains deTransylvanie, des Slovaques, des Ukrainiens deRuthnie et des Serbes de Bcs-Kiskun ce qui apour effet de crer des tensions au sein des

    troupes. D'autres hommes reconnus aptes auservice militaire mais " indsirables" en premireligne pour des raisons politiques ou ethniquessont employs sur les arrires de l'arme au seinde compagnies du service du Travail.

    A la fin de 1942, la IImearme hongroise tient unfront de 150 km au sud de Voronej. Cette ligneest perce en plusieurs endroits par les Soviti-ques entre le 12 et le 14 janvier 1943 lorsques'engage leur offensive dhiver, et les Hongroisdoivent battre en retraite vers l'ouest par une

    temprature de - 30C, laissant derrire eux l'es-sentiel de leur quipement et 147 971 hommes.

    Aprs cette dbcle, les restes de la IImearmeretournent Budapest ou servent comme troupesd'occupation en Ukraine. Par la suite, et malgr lavolont du gouvernement hongrois de conserverses troupes pour la dfense de son propre territoi-re, les soldats hongrois continuent servir dansles zones de l'arrire sous commandement alle-mand et participent notamment la rpression del'insurrection de Varsovie en aot 1944.

    4 Histomag - Numro 91

    Le Trait de Trianon (4 juin 1920) rduittrs srieusement le territoire hongrois au profitdes pays de la Petite Entente. Il limite les effectifsde l'Arme hongroise (initialement 35 000 hom-mes) ; il interdit la Hongrie de s'quiper decertains armements (artillerie lourde, artillerieanti-arienne, blinds, aviation) et de se doterd'un tat-major gnral. Par consquent, pendantl'entre deux-guerres, la politique trangre serapour l'essentiel une remise en cause permanentede ce trait, considr comme un diktat. LesHongrois se rapprocheront ainsi de l'Italie et del'Allemagne. Les chefs militaires hongrois cher-cheront galement contourner les clauses dutrait qui limitent les effectifs et les moyens deleur arme. En un premier temps, cette politiquese rvlera payante, permettant au pays de rcu-

    prer une grande partie des territoires perdus en1920. Mais elle conduira la Hongrie se joindre l'invasion de l'URSS, un type de guerre laquelleses forces armes n'taient pas du tout prpares.Ayant li son sort l'Axe, la Hongrie connatra en1945 le sort des vaincus.

    L'Arme Hongroise

    L'arme hongroise en temps de paix compteapproximativement 80 000 hommes.Le pays est divis en 7 corps comprenant chacun3 divisions d'infanterie 3 rgiments d'infanterieet un rgiment d'artillerie (hippomobile). Les for-ces les plus efficaces sont regroupes au sein dela IX Arme laquelle comprend : trois divisionslgres ( 2 rgiments d'infanterie et 1 rgimentd'artillerie), le "corps rapide" (ou troupes mobiles) deux brigades motorises et une blinde ; deuxbrigades de cavalerie, deux brigades de monta-gne et trois brigades de garde-frontires.La participation hongroise l'effort de guerre desforces de l'Axe se traduit dans un premier tempspar le dploiement de son corps rapide. Maismalgr son appellation de " corps rapide ", cetteunit repose encore sur un bon nombre de che-vaux et de bicyclettes tandis que ses lmentsblinds ne comprennent que des chars lgers :- 65 Ansaldo CV 35 italiens- 95 Toldi sudois construits sous licence en Hon-grie.

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    Lorsque les Sovitiques atteignent les Carpates,sont entames des ngociations russo-hongroisesaboutissant au cessez-le-feu provisoire du 15octobre 1944. Mais le mme jour, les troupesallemandes occupent Budapest et installent aupouvoir un gouvernement favorable l'Axe, con-duit par Ferenc Szalasi. En dcembre 1944, lacapitale hongroise est encercle par l'Arme rou-ge.Seulement deux des trois armes hongroisestiennent bon et l'une d'elles se trouve en Slova-quie.D'autres units hongroises se battent sous com-mandement allemand ou sont l'instruction enAllemagne et en Autriche.Le 2 fvrier 1945, les effectifs de l'arme hongroi-se sont encore de 214 463 hommes, mais 50 000

    d'entre eux sont dans des bataillons de tra-vailleurs non arms.Dans l'ultime phase de la guerre, des units sebattent encore Vienne, Breslau ou encore Kstrin sur l'Oder. La guerre cotera la Hongrie136 000 soldats tus.

    ARME de TERRE

    Grades et uniformes

    C'est le rglement A-26 de 1920 qui fixe lesgrandes lignes pour ce qui concerne les uniformeset insignes de l'Arme de terre ; il sera amendet modifi jusqu' la fin de la guerre, mais ne seraaboli qu'en septembre 1945 (La chronologie d-taille de ces modifications est donne dansl'excellent ,de Nigel Thomas et Lszl Pl Szb, Oxford-NewYork, Osprey Publishing, 2008, p. 39). Le systmede grades est manifestement inspir de celui envigueur dans l'Arme austro-hongroise, comme lemontrent les illustrations ci-dessous :

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    En haut, capitaine du gnie.

    En bas, lieutenant-colonel, cavalerie.

    Les sous-officiers de carrire se distinguent par uninsigne triangulaire port en haut de la manchegauche.

    La couleur de fond des pattes de col varie selonles armes et services ; elle est ici bleu ciel (bleubleuet) pour la cavalerie et carlate pour lesofficiers gnraux.

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    Le grade de Marchal a t cr pendant laSeconde Guerre Mondiale, mais jamais attribu.Les insignes de grades sont aussi indiqus en basdes manches lorsque le manteau est port et,entre juin 1940 et aot 1941, sur les paulettesdu manteau. Dans le premier cas, il s'agit d'unsystme de barres de tissus, plus ou moins so-phistiques selon le grade. Dans le second cas, ils'agit d'un systme de barres et d'toiles quireprend les insignes de grades ports au col.Les insignes de grades sont galement ports surle calot de campagne.

    Dans le sens des aiguilles d'une montre, en

    commenant en haut :

    Soldat, cavalerie ; soldat de premire classe,

    artillerie ; sergent du train ; sergent, cavalerie.

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    cette illustration provient d'un document tabli par les

    services de renseignement de l'Arme allemande. Elle

    illustre, de gauche droite : un caporal d'infanterie,

    un adjudant de cavalerie, un canonnier. Le caporal

    d'infanterie porte des pompons qui sont, en fait, un prix

    de tir. Cette coutume est directement inspire de celle

    en vigueur dans l'ancienne Arme Austro-hongroise. Il

    est noter que les pattes d'paules ne devraient pas

    tre colores en ce qui concerne les tuniques portes

    en campagne.

    Nous nous attacherons maintenant des unifor-mes plus spcifiques.

    - Des photographies du dbut de guerre montrentdes soldats hongrois portant un pantalon assezsemblable au "pantalon granadero" espagnol,directement gliss dans un brodequin. En fait, ilreprend l'uniforme typique des units hongroisesde l'Arme Impriale Autrichienne.

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    Tableau des couleurs pour les pattes de col :

    Gnraux : carlatetat-Major gnral ( partir de 1931) : noir,liser rouge.tat-Major (branche technique) : brun, lise-r carlate.Officiers affects au cabinet du chef del'tat : blanc.Garde du Rgent : carlate.Infanterie : vert.Cavalerie : bleu bleuet.Blinds : bleu fonc, puis bleu bleuet.

    Artillerie : carlate.Gnie : vert fonc.Transmissions : vert fonc, puis bleu fonc.

    Train : brun clair.

    Il existe galement des couleurs spcifiquespour les services, les coles, etc.Notons, par exemple :

    Service de sant : noir (velours pour lesofficiers)Cartographie : rouge cerise.Remonte : garance.

    Il est noter que, exactement comme dans l'Ar-me austro-hongroise de la Premire GuerreMondiale, ces pattes de col ont t remplaces,parfois, dans les dernires annes de la guerre parun simple liser la couleur de l'arme ( cause dela pnurie de tissu). La vareuse, de coupe uniquequel que soit le grade, ferme droit devant par 5boutons ; dote d'un col droit ou demi-saxe, ellecomporte des poches de poitrine et de hanche plis. Vers la fin de la guerre, le bonnet de policeest remplac par une casquette de campagne

    visire recouverte de drap. Au combat sont portsles casques allemands modles 1916 et 1935, oude fabrication hongroise modle 1938.

    Au total, la veille de l'entre en guerre de laHongrie avec l'URSS, la silhouette du soldat hon-grois est la suivante :

    HONFRIE7

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    - Troupes mobiles. Elles regroupent en fait lestroupes motorises et mcanises. Les membresd'quipage de chars, comme partout, portent destenues adaptes au matriel qui est le leur. LesHongrois ayant t initialement quips de l'uni-

    verselle "tankette" CV 35 vont donc porter destenues d'inspiration italienne.

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    Plus tard dans la guerre, une tenue visiblementinspire de celle en usage dans lasera adopte.

    La photographie suivante reprsente un soldatmembre d'un quipage de char. Il porte lapoitrine un attribut permettant de reprer sonstatut du premier coup d'il. Il en existe demultiples variantes (pour l'artillerie d'assaut, lesauto-mitrailleuses, les quipages de canon anti-chars ou anti-ariens, l'infanterie motorise, les

    auto-mitrailleuses, etc).Il est ici port sur un fond la couleur de l'arme(bleu bleuet).

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    - La gendarmerie royale hongroise, troupe dlite,porte traditionnellement un chapeau de feutrenoir orn d'une plume de coq, mais cette coiffure,peu adapte la vie en campagne, sera rempla-ce sur le territoire sovitique par un bonnet depolice standard orn de la mme plume.

    - Le camouflage dans l'arme hongroise :Les tenues de camouflage de l'arme hongroisesemblent tre inspires par l'arme italienne. Eneffet, nous retrouvons des motifs se rapprochantde ceux utiliss dans l'arme du Duce. Il n'y a pasde veste bariole spcifique, les soldats hongroisreoivent en guise de camouflage une toile detente bariole (M 38) pouvant la rigueur treporte en capes puisque deux ouvertures permet-tent de passer les bras. Ces toiles de tente peu-vent tre assembles et forment alors un abri

    pour plusieurs soldats.

    1 Histomag - Numro 91

    - La garde-frontire (initialement : "garde doua-nire") a servi, en partie, contourner le trait deTrianon en permettant des militaires de ne pastre comptabiliss dans les effectifs des Forcesarmes. Ils ont, de plus en plus, t considrscomme une force combattante, avec son artillerieet ses propres vhicules, fournissant des renforts l'Arme proprement dite.

    L'aigle port la poitrine est l'attribut de la garde-

    frontire ; c'est un oiseau mythologique, le Turul.

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    AVIATION

    Le trait de Trianon de 1920 avait interdit laHongrie toute aviation, mais la leve de cetteclause pour l'aviation civile ds 1922 permet laHongrie de mettre clandestinement sur pied uneaviation militaire. Le conflit latent avec les Etats

    de la Petite Entente (Tchcoslovaquie, Yougosla-vie, Roumanie) acclre le processus du rarme-ment de la Hongrie et, vers le milieu des annestrente, l'Italie lui livre des avions modernes.L'aviation Hongroise totalise alors 3 300 hommes.En 1938, lAllemagne se propose son tour del'aider et envoie en Hongrie une mission militairede la Luftwaffe avec avions d'entrainement. Le 26

    Juin 1941, un raid arien imput aux Sovitiquessur la ville slovaque de Kosice annexe en 1938fournit un casus belli la Hongrie.A cette poque, son aviation est bien prpare la guerre et elle a un excellent moral, malgr unparc arien dmod et un potentiel rduit.Comme tous les allis est-europens de lAllema-gne, la Hongrie doit s'en remettre la productionallemande pour l'ossature de son aviation. Lapnurie d'avions se fera particulirement sentir aucours des deux dernires annes de la guerre,lorsque l'Allemagne elle-mme, subira les coupsde l'offensive arienne allie.Au printemps 1944, alors que la Hongrie se voit lacible des bombardiers stratgiques de l'USAAFbass en Italie, elle procde une rapide expan-sion de sa dfense arienne.Les 3 escadrilles de chasse affectes cette tcheen mai 1944 sont doubles en l'espace de deuxmois.

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    Officiers et sous-officiers portent une casquetteplate visire de cuir brun, une vareuse de tenuede service col ouvert, une chemise blanche ou

    kaki avec cravate kaki, un pantalon long assorti etdes chaussures de cuir brun. La troupe est coiffed'un bonnet assez proche de celui des marins, oudu bonnet de police. Le reste de la tenue est celuide l'arme de terre mais, au cours de la guerre,sera distribue une vareuse col ouvert porteavec chemise kaki et cravate noire.

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    En aot 1944, la dfection de la Roumanie con-traint le Fliegerkorps I de la Luftwaffe battre enretraite en Hongrie, toutes les units de combathongroises lui tant rattaches, sauf les esca-drilles de dfense arienne.A l'automne 1944, les forces sovitiques pn-trent en Hongrie et, au tout dbut de l'annesuivante, un armistice est sign avec l'URSS.L'aviation hongroise n'en continue pas moins lecombat aux cts de la Luftwaffe, se retirant enAutriche en mars 1945 lorsque tout le territoirenational aura t envahi. En mai, seules deuxunits disposent encore d'appareils en tat de volet prfrent les dtruire avant de se rendre aux

    amricains.Uniformes :Partie intgrante de l'arme de terre, l'aviationhongroise porte un uniforme kaki qui diffre sen-siblement du modle des autres armes. Ses insi-gnes grades et uniformes ont t dfinis par lerglement de 1930.

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    Il existe une tenue de sortie bleue, assez rare-ment porte. La tenue de vol se compose soitd'une combinaison de cuir non double disposantde nombreuses poches fermetures glissire,soit d'une combinaison lgre en toile kaki avecpoches de genoux. Les serre-ttes sont, de m-me, en cuir ou en toile. Les parachutes d'aborditaliens, comme la plupart des avions, puis avecl'arrive d'appareils allemands, des tenues de volallemandes commencent tre portes.Insignes :Les marques de grade figurent sur le devant desbonnets de police et casquettes de campagne, surles pattes d'paule de la vareuse et sur les tenuesde vol. La couleur d'arme apparat sur les pattesd'paule et les parements de manche des gn-raux (fond carlate), de l'tat-major gnral (pas-

    sepoil carlate) et des officiers techniciens(velours cerise).

    FORCES FLUVIALES

    Bien que la Hongrie soit dirige pendant presquetoute la guerre par l'amiral Mikls Horthy, le paysne dispose d'aucune frontire maritime et d'aucu-ne marine. Tout juste dispose-t-il, sous la tutelle duministre de l'intrieur d'une flottille de 10 vieuxbateaux fluviaux oprant sur le Danube et bass

    Budapest. la dclaration de guerre, cette flottilleest prise en compte par le Ministre de la Dfense,et ds que commence l'offensive arienne allie,a pour tche principale de draguer les mines lar-gues dans le fleuve. D'autres units seront basesdans le nord de la Yougoslavie, Ujvidek(aujourd'hui Novi Sad), pour y remplir une missiond'occupation. Pendant la bataille de Budapest, lesponts du Danube seront dfendus par des canon-nires fluviales disposant de pices d'artillerie et deDCA.

    Uniformes et insignes des Forces fluviales hon-groises :

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    SOURCES, CRDITS PHOTOS :

    Illustration p. 33 : collection personnelle J.-Y. GoffiIllustration p. 35 : Forum "La Hongrie en guerre",http://hongrie2gm.creer-forums-gratuit.fr/t28-les-insignes-de-gradeIllustrations p. 36 : Forum "La Hongrie en guerre",http://hongrie2gm.creer-forums-gratuit.fr/t28-les-insignes-de-grade et Andrew Mollo, Les forces armes de la dernire guer-re, Paris, ditions Atlas, 1981, p. 209.

    llustrations p. 37 : International Encyclopedia of Uniform Insi-gnia around the worldhttp://www.uniforminsignia.org/?option=com_insigniasearch&Itemid=53&result=2470llustrations p. 38 : collection personnelle J.-Y. GoffiIllustrations p. 39: Militaria Modell Magazin, 1991, II, p. 23 etAndrei Karachuk, Hungarian Tank Troops, Miniart, 35157http://festomuvesz.hu/hadnagy/kepek/2003_09_06/pancelos.jpgIllustrations p. 40 :http://festomuvesz.hu/hadnagy/kepek/2003_09_06/pancelos.jpg ; http://www.roncskutatas.hu/node/2123 et Dr. Tth Lszl,A Maygar Kirlyi Honvdsg Egyenruhi 1926-1945,

    Budapest, Huniform, 2007, p. 84.Illustrations p. 41 :http://hongrie2gm.creer-forums-gratuit.fr/t188-uniforme-de-chasseurs et Sipos Andrs, A Ma-gyar Kirlyi Csendrsg Egyenruhzata s Felszerelsei 1920

    1945, Budapest, HK Hermanos Kiad, 2010, p. 203.Illustrations p. 42: Andrew Mollo, Les forces armes de la der-nire guerre, Paris, ditions Atlas, 1981, p. 209 et Katonajsag,Fvrier 2014, p.22.Illustrations p. 43:http://festomuvesz.hu/hadnagy/kepek/2003_09_06/kistarsasagi.jpg,http://www.uniformis.estranky.sk/fotoalbum/2.vilaghaboru/magyar-2-vil-hab/1930-45-legiero-07.-.htmlIllustration p. 44: Andrew Mollo, Les forces armes de la der-

    nire guerre, Paris, ditions Atlas, 1981, p. 211.Illustrations p 45 & 46 : collection personnelle J.-Y. Goffi

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    http://lweidemannhv.powweb.com/images/Hun%20Navy%20Regs.pdf* Le rglement de 1930 sur les uniformes et insignes de l'Aviation peuttre consult ici :http://lweidemannhv.powweb.com/images/Hun%20Air%20Force%20Regs.PDF

    7 Histomag - Numro 91

    Les insignes, grades et uniformes des Forcesfluviales ont t dfinis par le rglement de 1925.L'uniforme des forces fluviales est de couleur kaki.Les officiers et sous officiers, portent une casquet-te plate kaki, une vareuse boutonne droite colouvert sur une chemise blanche ou kaki, unecravate kaki , un pantalon long assorti et deschaussures noires. La capote, croise deux rangsde six boutons mtalliques comporte un col develours brun. Les matelots sont coiffs d'un bon-net kaki avec ruban de soie noire portant les mots"M.Kir Honved Folyami ero" en lettres d'argent.L'uniforme se compose d'une vareuse kaki, pou-vant tre porte avec collet dgraf, d'un panta-lon long assorti, de bottes noires et par tempsfroid d'une capote croise deux rangs de cinqboutons. L'quipement est du modle standardd'infanterie en cuir brun.

    Les marques de grade figurent au bas des man-ches pour tous les personnels. Sur la vareuse, lesgalons font tout le tour de la manche mais n'ap-paraissent qu'en barrettes sur la capote.Les trois catgories de grade se distinguent entreelles par la couleur de leurs boutons, insignes etgalons :

    - Bronze pour les soldats et grads- Argent pour les sous officiers

    - Or pour les officiers

    En Guise de conclusion :

    Nous avons essay de prsenter les uniformes etinsignes des Forces Armes Hongroises en tenantcompte des rglements, instructions et docu-ments d'poque qui les dfinissent. Mais il ne faut

    jamais oublier qu'entre les textes officiels et laralit sur le terrain, il y a bien souvent de srieu-ses diffrences. Sur un front comme celui de l'Est,

    o les conditions climatiques taient rudes, pourne pas dire extrmes, les soldats se vtaientcomme ils le pouvaient, ajoutant des effetschauds non rglementaires leur tenue et portantcelle-ci d'une faon essentiellement confortable !

    Nous esprons que cette prsentation vous aintresss. Nous allons ouvrir un fil consacr auxuniformes et insignes Hongrois sur le forum "Lemonde en guerre", dans la rubrique "Uniformes,dcorations, grades". Nous y posterons des infor-

    mations n'ont pas pu figurer dans cet article, fautede place. Nous invitons nos lecteurs enrichir cefil de faon interactive en postant, dans le respectdes droits d'auteur, les images et informationsdont ils disposent de leur ct.

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    Les Zrnyi

    Gense

    u cours des annes 1930, la Hongrie du rgent Mikls Horthy est engage dans d'am-bitieux programmes d'armement. Son but est de dfendre son autonomie, alors que lesrgimes d'Europe s'engagent dans des politiques de plus en plus menaantes. Cetteproduction d'armements est envisageable car les infrastructures existent, lexemplede Weiss Manfred, Ganz et MAVAG, qui sont alors de grands industriels spcialiss

    dans l'automobile, la machine-outil et l'artillerie. Le pays compte en outre des ingnieurs detalents, comme Nicholas Straussler, ainsi des partenariats industriels sont actifs avec degrands industriels, tels que le tchcoslovaque Skoda ou le sudois Landsverk. Une premiregnration d'engins est produite dans les annes 1938-1939. Il s'agit du char V.4, le 38M Toldiet l'automitrailleuse 39M Csaba. Ces engins, relativement russis et performants pour l'po-que, sont cependant particulirement lgers, plus adapts aux missions de reconnaissance

    qu'aux combats de forte intensit. Le soutien d'infanterie et la lutte anti-char restent encore la charge de pices tractes, souvent par des chevaux.

    40/43MZrnyi(larrireplan)&44MZrnyiI

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    L'industriel Weiss Manfred, qui a dj conu etproduit l'automitrailleuse Csaba, est cependanttrs ractif face ce besoin. Ds le dbut de l't,une quipe dirige par Ern Kovcshzy et conseille par quelques cadres de l'artillerie hongroi-se, se lance dans l'tude d'un canon d'assaut

    autopropuls. Quelques pices puissantes et rela-tivement adaptables des chssis motoriss exis-tent alors dans les arsenaux hongrois. La plusnotable, et la plus disponible alors, est l'obusier40M de 105mm 20,5 calibre dvelopp parMAVAG. Destin l'appui d'infanterie, c'est unepice relativement moderne qui a la particularitde pouvoir tirer les munitions de Le FH 18 alle-mand. Un avantage pour la logistique, tant don-n que ce dernier canon est dj en service dansl'arme hongroise sous le nom de 37M. Le chssis

    envisag pour emporter l'obusier est celui du charmoyen Turn, un blind dont les origines sonttchcoslovaques puisque dvelopp partir duSkoda T-21 et qui entre en production dans lesusines Weiss Manfred en ce dbut d'anne 1942.

    Les travaux avancent bon train, et les tudes

    prliminaires sont acheves en octobre. L'ordrede construire le prototype ne tarde pas. L'enginest alors officiellement baptis Zrnyi, en rfren-ce la pice embarque et au chevalier Mikls

    Zrnyi, qui combat les Turcs au XVIIesicle. Rapide-ment construit partir d'un chssis de Turn, cepremier Zrnyi, bti en acier doux, est prsentaux officiels hongrois en dcembre 1942.

    9 Histomag - Numro 91

    Les premiers combats de la Honved face laSlovaquie en mars 1939, se rvlent satisfaisantspour ses troupes comme ses quipements. Defait, ce n'est qu'avec l'ouverture des hostilitsavec l'URSS qui dbutent le 26 juin 1941, que laHongrie se voit confronte de relles difficults.Les lgers chars Toldi se rvlent vulnrables face l'ensemble des armes anti-char sovitiques, et

    le train a toutes les peines du monde faireprogresser l'artillerie au rythme des blinds, voire celui de l'infanterie. Quelques solutions tempo-raires sont alors trouves, telles que l'augmenta-tion du blindage et de l'armement des Toldi,l'obtention de 108 Panzer 38 (t) allemands ouencore la mise en production du char moyenTurn. Seulement, les modestes pices de cesengins ne peuvent toujours pas suffire contenirles groupes blinds ennemis, dont la proportionen T-34 augmente constamment. Pire encore, les

    Allemands, qui rencontrent eux aussi de grandesdifficults sur le front, conservent leurs pices lesplus modernes. Une pratique qui se fait au dtri-ment de leur alli danubien, oblig de recourir ses seules productions.

    Lechar38MToldi

    Lautomitrailleuse39MCsaba

    Char40MTurn

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    Il dispose d'une faible allonge, peu susceptible degner l'engin en situation de combat. Une modes-te longueur de tube qui ne le dsavantage pasoutre mesure, car il s'agit thoriquement d'unvhicule destin l'appui. En cas de rencontreavec des chars adverses, cette faible allonge n'est

    pas non plus un dfaut, car le Zrnyi dispose dequelques munitions charges creuses les 39Mnmet A, B et C qui sont capables de percer

    jusqu' 100 mm de blindage, quelle que soit ladistance.

    Quelques points nettement ngatifs sont cepen-

    dant relever. En premier lieu, il peut tre cit lechoix du rivet pour la fixation des plaques deblindage, qui rendent le vhicule particulirementsensible aux obus explosifs. Pour autant, la mca-no-soudure, qui pourrait se substituer au rivet,n'est manifestement pas encore la porte de laHongrie, pas sur d'aussi grandes structures quecelles d'un blind de 21 tonnes. Autre dfaut dela cuirasse, la construction mme de ce blindage,en trois plaques de 25 mm accoles. Une disposi-tion dj rencontre avec le Turn celui-ci ne se

    contentant que de deux plaques qui est notam-ment due aux difficults de la sidrurgie hongroi-se produire des plaques de blindage pluspaisses. Les consquences d'un tel assemblagesont assez dommageables puisqu'elles dgradentla rsistance cintique de l'ensemble. Enfin, der-nier point ternissant ce tableau en demi-teinte, lamotorisation. Dot d'un moteur essence WeissManfred V-8 de 260 chevaux, le Zrnyi est affectd'un rapport poids/puissance de 12,03 cv/tonne.Une performance qui, sans tre catastrophique,

    peut compliquer les trajets de l'engin notammentdans les paysages montagneux.

    0 Histomag - Numro 91

    Description d'un blind entre deuxges

    D'emble, il convient d'observer que le blind deWeiss Manfred prsente d'incomparables qualitspour un canon d'assaut. La premire rside dansun profil trs bas. Il ne mesure en effet que 1,90m de haut, sans que le confort de l'quipage nesoit sacrifi outre mesure. La protection n'est pasen reste puisqu'elle atteint 75mm dans l'arc fron-tal, une valeur sensiblement suprieure seshomologues allis, sovitiques, voir allemands.Par comparaison, le Stug III Ausf G et le Hetzer, qui

    font rfrence sur ce domaine, ont une silhouettegrande respectivement de 2,16 et 2,14 mtres.L'inclinaison de ce bouclier d'acier est par ailleursgalement dans les normes de l'poque, puis-qu'elle atteint 77 degrs dans l'arc frontal de lacasemate et pas moins de 40 dans son secteurarrire. Les secteurs latraux ne sont pas en reste,avec 78 degrs d'inclinaison, qui est globalementdans les normes, soit lgrement plus inclin quesur les Sturmgeschtz et moins que sur le Hetzer.Un autre point relativement satisfaisant rside

    dans la bote de vitesse, trois vitesses avant,trois vitesses arrire, qui se rvle tout faitoriginale. En effet, les efforts du conducteur deZrnyi sont assists par un mcanisme olopneu-matique, comme ils l'taient dj sur les Turn etle Pz 35 (t). Celui-ci permet de relayer les ordresde direction en fatiguant nettement moins leconducteur qu'une bote de vitesse classique. Cesystme n'est cependant pas exempt de dfautset fait montre sur le terrain d'une certaine fragili-t, notamment par grand froid. Enfin, le dernier

    point qu'il convient de signaler comme positifrside dans l'armement principal du vhicule.

    40/43.MZrnyiII(105mmL/20,5)

    ZrnyiII

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    51/1531 Histomag - Numro 91

    Armement

    43M Zrnyi II :

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    Afin d'viter un crasement total de leurs troupeslors des prochains engagements, les autoritshongroises sont obliges de reconsidrer la n-cessit de disposer d'une pice anti-char perfor-mante. Si les ngociations pitinent pour obtenirune licence de production du char Tiger I, lesHongrois obtiennent cependant quelques picesantichars PAK 40, ainsi que quelques canons deblinds KWK 40 de 7,5 cm L/43 calibre.

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    44M Zrnyi I :

    Un dbut de production indcis, rsul-tat d'une situation militaire proccu-pante

    Une fois le prototype achev, il est dcid de leconvoyer au centre de formation de l'artilleriehongroise, Hajmskr. Le Zrnyi II y est intensi-vement test du 12 dcembre 1942 au 28 janvier1943, semble-t-il de manire satisfaisante. Ce-pendant, l'ordre de production ne vient pas im-mdiatement, en raison de la tournure desvnements sur le front. En effet, le mois de mars

    1943 voit se concrtiser la destruction de la 2e

    Arme hongroise en Russie. Un dsastre qui se

    solde par la perte de 67 972 soldats, tus, prison-niers et disparus, qui a de trs srieux impacts surle systme militaro-industriel hongrois.

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    Un blind peu volutif, emport parle conflit

    Le premier contrat de production est honor lafin de l'anne 1943. Les nouveaux blinds rejoi-

    gnent progressivement le 1er puis 10e bataillond'artillerie d'assaut. Engags au combat en avril1944, les Zrnyi II se rvlent relativement perfor-mants, notamment en situation dfensive ouencore pour l'appui de l'infanterie. Du fait de cesperformances plutt encourageantes, un nouveaucontrat est pass avec Weiss Manfred, portantcette fois-ci sur 50 engins. Il semble qu'au moinsles deux tiers de ce contrat ont t honors lami-mars 1944. Cependant, le 18 de ce mois, lesAllemands organisent un premier putsch en Hon-grie, et imposent le fascisant Ferenc Szlasi latte du gouvernement. . L encore, des vne-ments d'ordre stratgique affectent la productiondu Zrnyi.

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    L'obtention de ces pices a d'importantes rper-cussions sur le Zrnyi. Tout d'abord l'industriel

    MAVAG, fortement soutenu dans sa dmarche parla Honved, dcide de construire lui-mme cespices anti-char allemandes. Les travaux dbutent la fin du mois d'avril 1943, la nouvelle picegagnant de ce fait le nom de 43M. Trs optimiste,MAVAG prvoit une mise en production rapide dece canon, ce qui pousse Weiss Manfred prvoirds le mois de mai son installation sur le Zrnyi.Cette combinaison semble sduire les autoritshongroises, qui ordonnent de favoriser sa produc-tion celle des Zrnyi dots de pice de 105 mm.Une premire commande de 40 Zrnyi antichar par la suite appels 44M Zrnyi I, en oppositionaux Zrnyi avec canons de 105 mm nomms 43MZrnyi II est passe dans ce contexte. Alors queles caisses des Zrnyi I sont en cours de produc-tion, MAVAG fait savoir qu'elle rencontre desdifficults dans l'usinage des 43M, et qu'elle estdans l'incapacit de les livrer temps. Dcisionest donc prise, afin de ne pas perdre de temps,d'quiper les caisses de pices de 105 mm djdisponibles. Le Zrnyi II est donc produit avant leZrnyi I, les cinq premiers exemplaires tant livrsen aot au centre de Hajmskr, afin de formerles quipages.

    ZrnyiII

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    Sur le terrain, dfaut d'un meilleur armementanti-char, les units dotes de Zrnyi II renforcent

    leurs engins comme elles le peuvent. L'une despremires mesures, qui s'observe sur l'ensembledes forces blindes du moment, consiste en l'ins-tallation de maillons de chenilles sur les secteursles plus nvralgiques du vhicule. Concentredans le secteur avant afin de protger l'quipage,cette protection de fortune a l'inconvnient dedplacer le centre de gravit et de perturber lecomportement du vhicule, notamment lors despassages de coupures franches. A peu prs aumme moment, l'industrie hongroise quipe lesZrinyi de trs couvrantes. Ces jupes deprotection latrales, dj apparues sur quelqueschars Toldi au cours de l'anne 1943, serventdsormais plus contrer les charges creuses qu'protger les engins contre les fusils anti-mat-riels. Il faut dire que la prsence de Panzerfaustdans les mains des fait peser unemenace trs srieuse sur des Zrnyi normalement l'aise dans le combat urbain. Afin de ne pas tropalourdir des automoteurs dj sous-motoriss, cesS sont faites en plaques ajoures ce quin'a pas de consquence tant donn que leur butn'est pas de contrer les projectiles anti-char cin-tiques et dotes d'un systme de fixation taquet, simple, robuste, et lger.

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    Tout d'abord, nombre d'ingnieurs et de cadresdes diffrentes firmes d'armement hongroisessont victimes de purges, pour cause de judasmeou de tideur dans l'effort de guerre. En cons-quence, les usines cessent momentanment de

    produire. Les Allemands sont malgr tout cons-cients de l'importance stratgique de certainsarmements, et au cours d'une runion le 7 avril1944, Hitler demande Speer de favoriser unereprise de la production d'armements hongrois,ainsi que d'amliorer les capacits des infrastruc-tures industrielles locales. Les chanes redmar-rent alors poussivement chez Weiss Manfred,mme si cet industriel se concentre dsormais surla conception d'un nouveau blind moyen, le 44MTas. Tous les travaux prennent fin le 27 juillet

    1944 lorsque les bombardiers allis dtruisentintgralement les usines Weiss Manfred. L'assem-blage de Zrnyi n'est cependant pas tout faitachev suite cet vnement. Un autre industriel,Ganz, qui construit dj des chars 40M Turn I, adj commenc produire quelques exemplairesde 43M Zrnyi II. Les assemblages ne sy achventdonc vritablement qu l'automne 1944, lorsqueles forces sovitiques investissent le site.

    Les Zrnyi produits, faute d'avoir un suivi rgulierdu constructeur, ne connaissent gure de moder-nisation. A la diffrence de ce qu'il s'est dj faitavec le char Toldi, nulle augmentation de l'arme-ment ne peut avoir lieu. La puissante pice anti-char 43M de 75 mm est certes produite quel-ques exemplaires, et installe exprimentale-ment sur au moins un Zrnyi. Cependant, desproblmes d'amortissement du recul rendent p-rilleuse son utilisation. Finalement, un premier44M Zrnyi I est construit au printemps 1944,grce la conversion du Turn cod H-801. Seloncertaines sources, cet exemplaire finit sa carriresur le terrain de Hajmskr. D'autres sourcesvoquent une petite srie de quatre Zrnyi I audbut de l'automne 1944, sans qu'aucune photone vienne jusqu' prsent l'attester.

    ZrnyiII

    ZrnyiII quipSdeschurzenen1944

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    NOTES

    (1) - Les munitions de 105 mm sont dsignes par leursdnominations hongroises. Pour autant, elles sont pour laplupart d'origine allemande et servent normalement surles obusiers Le FH 18. La liste ne se prtend par ailleurspas exhaustive tant donn le large panel de munitionsanti-char et anti-bton pouvant tre tires par le 40/43Mdu Zrnyi.

    Bibliographie

    BARIATINSKI Mikhail, Tanki Vtoro Mirovo Tchast 1, Iauza, 2012

    BECZE Csaba,Magyar Steel, Mushroom ModelPublication, Sandomierz, 2006Boekle Willi,Deutschlands Rstung im ZweitenWeltkrieg Hitlers Konferenzen mit AlbertSpeer 1942-1945, Akademische Verlagsgesell-schaft Athenaion, Frankfort, 1969. Hungarian Tank of WW2 - 2 , Ground Pow-er, 2006-09, p. 93-126SVIRIN M., BARONOV O., KOLOMIETS M.,NEDOGONOV D.,Bo u ozera Balaton, Eks-Print, 1999

    Illustrationshttps://www.flickr.com/photos/deckarudo/sets/72157626732333724http://moderndrawings.jexiste.be/WW2Drawings/Files/Site.htm

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    Une dernire modification artisanale, destine amliorer les performances du vhicule en terrain

    boueux ou bois, consiste en un retrait des gardesboues avant. Ceux-ci ont en effet l'inconvnientde laisser trs peu d'espace libre avec la chenille,ce qui peut entraner des phnomnes d'encom-brement. L'ensemble de ces petits ajouts ou re-traits s'observent sur les engins photographis aucours de l'automne 1944, une priode laquelleles quipages de Zrinyi ont leurs engins bien enmains, et o les ateliers divisionnaires fonction-nent encore de manire rgulire.

    ConclusionSans avoir t particulirement rvolutionnairepour son poque, le Zrnyi s'est avr tre uncanon automoteur relativement adapt aux be-soins hongrois. Sa pice de 105 mm est parfaite-ment apte au soutien de l'infanterie, une chosequi a lourdement manqu au fantassin hongroisdurant les deux prcdentes annes de guerre. Lasilhouette surbaisse, combine une puissancedarrt correcte des munitions, en font en outreun engin adquat pour des embuscades antichars,

    notamment sur des thtres urbains ou pri-ur-bains. Avec le 40M Nimrod antiarien, le Zrnyiconstitue sans aucun doute l'arme la plus effecti-ve produite par la Hongrie durant le second conflitmondial.

    ZrnyiIIdtruiten1945

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    Les paras hongrois

    algr les restrictions du trait de Versailles, la Hongrie dans les annes trente est unpays prcurseur dans le domaine de l'emploi de l'arme aroporte. Elle se dote en

    effet d'une unit d'lite capable d'effectuer des coups de main derrire les lignesennemies.

    ParachutisteshongroisdevantunCaproniCA-101,

    dsuet,ilseraremplacparleSM75

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    LeSM75

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    Rapidement, les premires conclusions indiquentque les parachutes sont en mauvais tat et que leCaproni n'est plus adapt des missions moder-nes car de faible capacit (5 6 parachutistes).Pour pallier ces deux difficults un nouveauparachute de fabrication nationale, moderne et

    fiable, est conu par le capitaine Akos Hehs etadopt sous la dnomination H39 M.Ensuite mes Caproni CA-101, dsuets, sont rem-placs par cinq Savoia-Marchetti SM.75 pouvantcontenir vingt-quatre passagers. Ils proviennentde la compagnie arienne MALERT et sont trans-forms pour cet usage militaire. Ces cinq SM-75cods civils HA-SMA HA-SME deviennent respec-tivement E-101 E-105.Cette modernisation effectue, l'unit exprimen-tale est officiellement dsigne compagnie para-chutiste et localise sur la base de Pap partirde septembre 1939.

    Le 1er Bataillon Royal de parachutis-tes hongrois

    En aot 1940, convaincu dupotentiel des forces parachu-tistes, ltat-major en aug-mente ses effectifs de deux

    nouvelles compagnies et dunescadron de transport pour for-

    mer le 1er bataillon royal deparachutistes. Il rassemblealors 400 hommes : 30 offi-ciers, 120 sous-officiers et 250parachutistes sous les ordresdu major Arpad Bertalan.

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    Ds le dbut des annes trente, le ministre de laDfense hongrois s'est intress la formationd'une unit d'lite aroporte. Durant l't 1938,un appel aux volontaires est lanc et aprs slec-tion, sept officiers sont retenus pour former un

    noyau exprimental. Parmi eux, le capitaine Ar-pad Bertalan est dsign pour commander le futurbataillon. Lentranement dbute Szentendre, aunord de Budapest, avec au programme lappren-tissage du maniement des explosifs et la destruc-tion d'ouvrages, exercices de tir et conduite devhicules.

    Aprs ce stage, le groupe est transfr la basearienne de Pap pour s'initier au saut en para-chute partir de vieux Caproni CA-101. L'quipe-

    ment est htroclite, les parachutes provenantd'horizons divers.Le 2 septembre, le premier saut collectif est ainsieffectu Szombathely, et quatre CA-101 lar-guent treize parachutistes.

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    Malgr ce mauvais coup du sort, le bataillonrussit accomplir sa mission. A 19 heures, lestrois autres SM-75 dcollent et larguent 3 officierset 57 parachutistes mais 20 km de leur objectif.Aprs une marche force en pleine nuit, les pontssont pris aprs un bref combat et tenus jusqu'

    l'arrive des troupes hongroises.

    Marqu par laccident, le bataillon va prendre dslors le nom du major Bertalan tandis que lecolonel Szgyi Zoltn prend en charge lecommandement de l'unit.La deuxime action aroporte que le bataillon

    mnera va consister ravitailler la 1eBrigade de

    montagne par un parachutage de containers, lorsde l'avance en URSS en juin 1941. En effet lesponts franchissant les gorges des Carpates ayantt dtruits, il est ncessaire d'envoyer le ravi-taillement par les airs. Un groupe de paras sautelors du largage des containers afin d'en assurer lasurveillance jusqu' l'arrive des avant-gardeshongroises.

    La division parachutiste Szent Lszl

    (hadosztly )

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    Le 6 avril 1941, dbute l'opration "Marita" par lebombardement de Belgrade. Le 11 avril, la 3earme hongroise du gnral Novak pntre enYougoslavie dans la rgion de la Bacska, habitepar une forte minorit hongroise.Le 1er bataillon de parachutistes qui attend tou-

    jours deffectuer sa premire mission opration-nelle, est gard en rserve mais mis en tatd'alerte la base de Veszprem. Loccasion seprsente alors de lemployer : l'arme yougoslaves'est retranche dfensivement derrire le canalFranois-Joseph (aujourd'hui appel Veliki et dontles deux branches relient le Danube la Tisza).