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L’Histoire du Parfum Du latin per-fumum, signifiant " à travers la fumée ", il a joué un rôle dans toutes les civilisations passant du sacré au profane. Chargé de transporter les prières des hommes jusqu’aux dieux ou instrument privilégié de la séduction, son histoire, passionnante, est liée au plus près à l’histoire des moeurs et des idées, chaque époque privilégiant une manière de se parfumer, une senteur parmi d’autres. Il a également suscité, à travers les siècles, une incroyable production d’objets précieux et raffinés en albâtre, faïence émaillée, céramique, verre, métaux ouvragés dont le luxe n’a d’égal que la beauté. Le mot parfum est apparu tardivement dans la langue française (aucune mention avant 1528). Dérivé du verbe fumer, il a d'abord évoqué des substances odoriférantes qui se brûlaient, par exemple l'encens, puis a pris son sens actuel au XVII e siècle. Mais si le mot est récent, l'usage du parfum est très ancien, remontant à la plus haute Antiquité. De nombreuses tablettes cunéiformes nous montrent que l'usage et le commerce du parfum étaient connus dès les Sumériens. Tous les peuples antiques en ont fait une grosse consommation, notamment les Égyptiens (Alexandrie possédait d'importantes fabriques). Même s'il a eu aussi un usage profane, il était surtout utilisé lors de pratiques religieuses (offrandes aux dieux, embaumement des corps). Les techniques de production étaient rudimentaires, et le resteront jusqu'à la fin du Moyen Âge : les produits étaient broyés, pilés, bouillis, imprégnés de matières grasses, et on utilisait surtout des écorces, des résines, des racines ou des matières animales

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L’Histoire du Parfum

Du latin per-fumum, signifiant " à travers la fumée ", il a joué un rôle dans toutes les civilisations passant du sacré au profane. Chargé de transporter les prières des hommes jusqu’aux dieux ou instrument privilégié de la séduction, son histoire, passionnante, est liée au plus près à l’histoire des moeurs et des idées, chaque époque privilégiant une manière de se parfumer, une senteur parmi d’autres. Il a également suscité, à travers les siècles, une incroyable production d’objets précieux et raffinés en albâtre, faïence émaillée, céramique, verre, métaux ouvragés dont le luxe n’a d’égal que la beauté.

Le mot parfum est apparu tardivement dans la langue française (aucune mention avant 1528). Dérivé du verbe fumer, il a d'abord évoqué des substances odoriférantes qui se brûlaient, par exemple l'encens, puis a pris son sens actuel au XVIIe siècle. Mais si le mot est récent, l'usage du parfum est très ancien, remontant à la plus haute Antiquité.

De nombreuses tablettes cunéiformes nous montrent que l'usage et le commerce du parfum étaient connus dès les Sumériens. Tous les peuples antiques en ont fait une grosse consommation, notamment les Égyptiens (Alexandrie possédait d'importantes fabriques). Même s'il a eu aussi un usage profane, il était surtout utilisé lors de pratiques religieuses (offrandes aux dieux, embaumement des corps). Les techniques de production étaient rudimentaires, et le resteront jusqu'à la fin du Moyen Âge : les produits étaient broyés, pilés, bouillis, imprégnés de matières grasses, et on utilisait surtout des écorces, des résines, des racines ou des matières animales servant de fixateurs. La vedette était alors l'encens, produit d'abord à Oman, et qui a largement contribué à la création des royaumes d'Arabie. À titre d'exemple, l'encens est cité 118 fois dans la Bible, dont 113 dans l'Ancien Testament. Sont également cités à diverses reprises le cinnamome, l'acanthe, la myrrhe, le nard, l'aloès, le safran ou le roseau odorant.

Le commerce du parfum a également fait la prospérité des villes phéniciennes et grecques. C'est le cas notamment de Chypre, où de nouveaux parfums ont été mis à la mode, utilisant les fleurs (rose, iris, lys,

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jasmin), ou encore de Corinthe, qui passe pour la cité ayant commercialisé les flacons de parfum (aryballes et alabastres).

Les Romains ont continué à utiliser les parfums, mais on ne leur doit guère d'innovations, sinon le remplacement de la terre cuite par le verre pour la confection des flacons. Le Moyen Âge chrétien ne semble guère avoir fait usage des parfums, sinon lors de cérémonies religieuses. Cependant, après les croisades, la consommation semble augmenter, en particulier sous forme de boules de savon et d'eau de rose.

Le grand bouleversement se produit à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, avec deux innovations : d'une part le perfectionnement de l'alambic, avec un système de refroidissement facilitant la distillation; de l'autre la découverte de l'alcool éthylique, permettant de donner au parfum un support autre que des huiles ou des graisses. Le premier alcoolat célèbre est l'Eau de la Reine de Hongrie (XIVe siècle), préparation à base de romarin et d'essence de térébenthine.

Le parfum acquiert alors ses lettres de noblesse en Occident. On l'utilise notamment pour parfumer les vêtements, en particulier les gants, le métier de parfumeur étant alors associé à celui de gantier. La ville de Grasse devient la capitale du parfum, on y met au point de nouvelles techniques permettant de mieux recueillir l'essence des fleurs fragiles. Au XVIIIe siècle, on parfume tout, depuis le corps jusqu'aux vêtements et aux divers accessoires, notamment les cuirs. Mais il faudra attendre encore un siècle pour voir apparaître le vaporisateur.

La dernière révolution a lieu à la fin du XIXe siècle, avec l'essor industriel dont les conséquences sont considérables : conditionnement fabriqué en série, apparition des grands magasins et surtout arrivée des premiers produits de synthèse, liés au développement de la chimie organique.

C'est Aimé Guerlain, fils du parfumeur qui avait ouvert un magasin à Paris en 1828, qui crée le premier parfum à éléments de synthèse en 1889. Il contient alors de la vanilline et de la coumarine. La parfumerie moderne est née.

Voici que des effluves parfumés nous transportent et que ce voyage peut nous mener jusqu'aux confins de la civilisation... L'histoire du parfum se conjugue avec celle de l'humanité : monnaie d'échange, protection contre la maladie, potion aux vertus divines, message galant... le parfum est à chaque époque témoin d'une société et nous renseigne sensiblement sur son sens du commerce, de la médecine, du sacré et de la sensualité. Un monde sans parfum serait un monde sans histoire !

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Antiquité

Présenté en offrande aux Dieux de toutes les civilisations antiques, le parfum sublime et divinise le corps.

Dans les civilisations antiques, de l'Egypte à la Grèce, les "parfums" n'existent pas en tant que tels. Fleurs, plantes aromatiques et résines : ce sont d'abord des matières premières brutes qui sont vouées au culte des Dieux. L'usage des substances odorantes s'intensifie et les supports évoluent rapidement : fumigations, huiles, baumes, liqueurs fermentées… Riches et pauvres l'utilisent dans un effort pour s'approcher du divin : le parfum exalte la beauté et la puissance des Dieux. Avant que la décadence n'entraîne le parfum dans son cortège d'orgies, il sublime le corps et le guérit de ses maux.

En Egypte

Le parfum tire ses origines de l’égypte, il y a 3.500 ans. D’abord cantonné au rôle sacré d’offrande aux dieux, il devient très logiquement un élément fondamental de l’embaumement. Peu à peu, il fait son entrée dans le monde profane, paré des vertus qui lui viennent de son utilisation sacrée : purification, thérapeutique, apaisement, envoûtement, séduction. La première véritable eau de toilette, le Kyphi, composée de résine de thérébinthe, de souchet, de raisins secs, de joncs odorants, de vin, de miel, de myrrhe, de safran et de cannelle, est ainsi appréciée et réputée pour ses vertus apaisantes.

Les égyptiens s’ornent de petits cônes d’essence balsamique qui, en fondant, parfument le visage. Les égyptiens maîtrisent déjà deux techniques d’enfleurage pour recueillir le parfum l’une, faisant macérer les plantes odorantes dans de l’huile avant de recueillir le liquide en essorant les plantes dans un linge, l’autre par trempage des pétales de fleurs dans de la graisse.

D’abord conservé dans des récipients de terre cuite, les égyptiens optent pour des flacons en albâtre, en onyx ou en porphyre. Le parfum, n'était pas à base d'alcool, comme de nos jours, mais il était sous la forme du fumigation, baumes ou onguents. Les fumigations étaient très utilisées dans les temples en hommage aux dieux. Les onguents, baumes et huiles parfumées s'utilisaient sur la peau pour la parfumer,mais aussi à titre curatif. Ces produits étaient conservés dans des petits flacons en faïence, céramique, albâtre ou terre généralement de forme animalière.

En Grèce

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Les grecs, héritiers des égyptiens, utilisent le parfum pour rendre hommage aux guerriers morts. Il est également présent dans la vie quotidienne, comme source d’agrément (lors des banquets, dans le bain) et comme thérapie pour soigner la peau, préserver de l’ébriété, soigner les muscles des athlètes. Les techniques d’enfleurage, héritées des égyptiens, sont améliorées par l’ajout d’épices, de gommes, de baumes et d’huiles parfumées issues de la macération des fleurs, dans des vases spéciaux en bronze remplis d’huile ou de graisse liquide.

Les grecs améliorent également le contenant grâce à la technique du verre soufflé, développée en Syrie vers 50 av JC. Donnant ainsi aux flacons des formes élaborées d’oiseaux ou d’animaux de toutes sortes... et, grâce aux moules, reproductibles à l’infini.

Même pratique qu'en Egypte, mais leur produits en plus de l'utilisation religieuse, sont beaucoup plus utilisés au quotidien lors du bain et avant et après le repas. Les grecs attribuaient aux parfums une origine divine, et parfumaient le corps des morts. La plupart des parfums étaient fabriqués à Corinthe, et stockés dans de grandes urnes, de grands vases, ou des cruches à anse unique : Les Lécythes Une petite parenthèse lécythes, lécythos .... = lécythiophiles ... cela ne vous dit rien ?

En Italie

A Rome, le parfum a de multiples usages. Sacré pour rendre hommage aux dieux, il trouve aussi une utilisation massive dans la vie quotidienne des romains : bains parfumés, massages, soins de la peau… et comme parfums d’ambiance. Le funeste empereur Néron utilisant même un baume à base d’encens, aux vertus régénératrices, pour éliminer les traces de ses nuits d’orgie.

L’importance du parfum confère à Rome le titre de " capitale du parfum " et lui permet de s’enrichir grâce au commerce des plantes, fleurs, graines... L’industrie se développe autour des onguents, des pommades et des pâtes parfumées et de l’ancêtre du savon, le sapo, pâte moussante à base de graisse de chèvre et de cendres de saponaire. Les flacons de verre romains ont des formes variées. Très beaux et très travaillés, ils coûtent chers et sont le privilège d’une élite. Les flacons en faïence sont réservés à la classe moyenne romaine.

Les Romains aussi attribuaient une grande place aux parfums :bien que Jules César réprime cet utilisation. Leur usage était réservé aux rites religieux et funéraires, mais aussi au quotidien pour leur vertus médicinales. Grande innovation, ils sont conservés dans des ampoules et fioles en verre.

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Cette technique de verre soufflé fût inventée en Syrie au 1er Siècle avant Jésus Christ.

Moyen-Age

Au Moyen-Age, les plantes protègent des épidémies tandis que les parfums venus d'Orient se mêlent aux plaisirs charnels. L'Eglise réprouve les alchimistes.

Au Moyen-Age, les Croisés ramènent d'Orient matières premières et techniques du parfum. A la suite des chinois et des arabes, les alchimistes d'Europe découvrent l'alcool éthylique et la distillation. Après les voyages de Marco Polo, irrésistiblement, le commerce des épices s'intensifie.

Au Moyen-Age… L’art du parfum progresse grâce aux arabes, ce qui leur vaut de devenir, pour plusieurs siècles, les maîtres incontestés de la parfumerie. Ils inventent, en effet, la technique de la distillation, introduisent la culture des plantes à grande échelle et trouvent de nouvelles substances odorantes, comme le musc.

Cependant la montée du christianisme s’accompagne de la régression de l’utilisation des parfums et des cosmétiques. Des plantes odorantes et médicinales « les simples » demeurent cependant dans les jardins des couvents.

Il faut attendre que les croisés reviennent d’Orient avec, dans leurs bagages, des huiles, des potions et des senteurs nouvelles pour réintroduire dans toute l’Europe un véritable engouement pour les parfums. En1190, le privilège du commerce des parfums est attribué aux gantiers, enviés par les merciers. En1594, un édit interdit de s’intituler parfumeurs ; vingt ans plus tard, les gantiers reconquièrent le droit de s’appeler " parfumeurs ", à condition de ne vendre que des produits de leur fabrication.

Le parfum est utilisé sous toutes ses formes : poudres, lotions. Ils sont réputés pour leurs vertus purificatrices. La puanteur est, en effet, supposée transporter les miasmes ; le parfum, en s’infiltrant dans le corps, est sensé guérir toutes les maladies (y compris les tumeurs). Mais il est aussi un outil de séduction : les femmes n’hésitent pas à glisser dans leurs vêtements des sachets de poudre d’Iris.

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Les flacons sont de métal émaillé ou réalisés en verre soufflé de Venise (selon des techniqus orientales utilisées à Murano et donnant au verre un aspect blanc laiteux ou à filligranes) et de Bohême aux formes originales, même si héritées de la tradition vénitienne.

Les bonnes odeurs — croit-on — désinfectent et protègent des épidémies : les riches portent des boules à parfum remplies de musc, d'ambre ou de résines aromatiques. L'usage du parfum accompagne la naissance d'un certain art de vivre. Les poètes chantent avec lyrisme la féminité. En dépit des mises en garde de l'Eglise, les galants et leurs belles savourent les plaisirs charnels dans la sensualité des bains parfumés.

L'encens et la myrrhe, restent des fragrances sacrées. Les courtisans découvrent les vertus hygièniques et séductrice du parfum. Les belles n'hésitent pas à prendre leur bain dans des eaux fleuries et à s'enduire d'huiles parfumées. Un nouveau récipient apparaît le Le pomander en photo ci-dessus. C'est un globe en métal qui laisse échapper le parfum à travers ses décorations ajourées.

Venise s'impose comme capitale du parfum. Marco Polo, aide à cette notoriété en ramenant des épices de ses voyages: poivre, noix de muscade et clous de girofle qui entrent dans la composition des parfums. Alors que la cannelle, le gingembre, le safran et la cardamone ont été apporté par les navigateurs arabes empruntant la route des épices qui les a conduit en Inde et à Ceylan. En Europe on cultive déjà l'anis, le thym, le basilic, la sauge, le cumin ... il faut attendre la seconde partie du XIVe Siècle pour voir la naissance des parfums à base d'alcool. La première est L'Eau de la reine de Hongrie à base de romarin.

La légende raconte qu'elle fut offerte en 1380 à la reine par un moine ! XVe Siècle, Venise perd sa position prépondérante, les portugais et les espagnols font à leur tour le commerce des épices, vanille, cacao, cannelle ...

XVIe Siècle, les hollandais, entre ègalement dans ce marché.

Si le Moyen Age accordait une grande place à l'hygiène, il n'en ai pas de même à la Renaissance. Les eaux parfumées sont soupçonnées d'être le vecteur de la peste et de nombreuses maladies ...

C'est au XVIIe Siècle que le parfum connaît un grand succès. Poudres et eaux parfumées embaument le visage et les perruques de la cour du Roi Soleil en 1656. La corporation de gantier-parfumeur voit le jour : illustration ci-dessus. Cette appellation a été donnée car on parfumait les gants en peau, pour masquer l'odeur nauséabonde des produits de tannage.

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Le pomander, sera utilisé jusqu'à la fin du XVIIIe Siècle. Les flacons sont piriformes en verre tranparent, cristallin, coloré ou en opaline.

Renaissance (1490-1600)

A la renaissance, reines et courtisanes se disputent les recettes des premiers chimistes italiens et découvrent les matières premières d'Asie et d'Amérique.

La Renaissance constitue une époque transitoire dans l’histoire du parfum. Catherine de Médicis lance vraiment la mode du parfum à Paris. Des progrès techniques importants sont faits dans le domaine de la chimie permettant d’améliorer la distillation et la qualité des essences. La ville de Grasse assoit sa renommée sur les gants de cuir parfumés, alors très en vogue, et développe une industrie qui lui offre le titre de " Capitale mondiale du parfum ", quelle conserve encore de nos jours. Dès le XIIe siècle, Grasse noue des liens commerciaux avec Gênes et l’Espagne. Avec l’invention de l’imprimerie de nombreux ouvrages techniques livrent des recettes d’eaux odoriférantes, à base florales ou animales, pour le corps, la maison mais aussi des parfums secs destinés aux pommes de senteurs, aux gants et aux ceintures.

La renaissance propose une nouvelle vision du monde. Architectes, ingénieurs, artistes et érudits voyagent à travers l'Europe. C'est l'âge d'or du mécénat et de l'art. Succédant aux recettes alchimiques, apparaissent les premiers traités de chimie. Vasco de Gama, Christophe Colomb, Magellan, les grands explorateurs ramènent de nouvelles matières premières d'Amérique et d'Inde : cacao, vanille, baume du Pérou, tabac, poivre, girofle, cardamome... A la Cour, grandes amoureuses et femmes de pouvoir rivalisent de secrets de beauté... et de poisons. Venus d'Espagne et surtout d'Italie avec les Médicis, des parfumeurs étrangers s'installent à Paris et les gants parfumés envahissent la France.

L’Epoque Classique (1600-1700)

Versailles s'enivre de parfums tandis que les gantiers-parfumeurs-poudriers s'organisent et développent leur commerce. Versailles rayonne et impose sa mode et ses usages. En quatre ans le Roi-Soleil n'a pris qu'un seul bain! La crasse règne, femmes et hommes usent et abusent de parfums et de cosmétiques. Le parlement autorise les maîtres-gantiers à prendre le titre de parfumeurs, puis de poudriers. Montpellier et Grasse se disputent la culture des herbes médicinales et des fleurs, oeillet, violette, lavande, jasmin, rose et tubéreuse.

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Siècle des Lumieres (1700-1789)

Coiffure, fards et parfums : au siècle des Lumières, la femme suit avec préciosité les codes de la séduction et découvre la tyrannie de la mode.

La Cour de Louis XV est baptisée "la cour parfumée" et l'usage d'un parfum différent chaque jour est prescrit. On y utilise aussi des vinaigres de toilette. Insouciance et fêtes galantes, Marie-Antoinette folâtre. La publicité relaie les canons de l'élégance féminine, qui sont suivis à la lettre. On redécouvre l'hygiène et les goûts olfactifs évoluent vers des parfums plus subtils qui font la fortune des premières grandes maisons parisiennes. Les chimistes de Grasse prospèrent, ils améliorent grandement les techniques d'enfleurage et de distillation.

Le siècle des Lumières est aussi celui des Philosophes, de la Révolution et des Parfums ... La cour parfumée est celle de Louis XV, tout était parfumé : la peau, les vêtements, les éventails, les perruques et même les meubles ! Les Vinaigre de toilette viennent concurrencer les Eaux. Ces Vinaigres ont un pouvoir désinfectant, on dit que le Vinaigre des quatre voleurs fit des merveilles à Marseille, lors de l'invasion de peste en 1720.

A la fin du XVIIe siècle, la tendance est aux senteurs naturelles et champêtres : eau de mille fleurs, Eau divine… mais surtout eau de Cologne très réputée pour ses vertus thérapeutiques. Un siècle plus tard Napoléon Bonaparte utilise chaque jour une bouteille en frictions. Parallèlement la mise au point du cristal de plomb permet la création de flacons en cristal enserrés dans des montures en or, en bois ou en cuir.

Au XVIIIe siècle, la France domine le monde du parfum avec Grasse et Paris où les plus grands parfumeurs des cours d’Europe, tel Jean-François Houbigant, se sont installés. La distillation et l’enfleurage à froid sont inventés. La cour de Louis XV est qualifiée de " cour parfumée ". Il est de bon ton de changer de parfum tous les jours et d’avoir gants et vêtements parfumés. Les femmes raffolent des poudres, pendentifs, boîtes bergamotes " orangettes " obtenues à Grasse avec l’écorce de bergamote. Vers la fin du siècle, Marie-Antoinette relance la mode des senteurs champêtres, fraîches et naturelles.

Les contenants précieux envahissent les boudoirs et les tables de toilette. Les nécessaires de beauté, boîtes à mouches, pommanders deviennent de véritables ½uvres d’art. Le flacon émaillé est peint ou en

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porcelaine de Sèvres, de Chelsea et de Meissen à partir de 1720. Cette manufacture propose aux dames des flacons en forme de gourde ou de balustre, illustrés de scènes de genre ou de chinoiseries. Sous l’influence du sculpteur Joachim Kaendler des flacons anthropomorphes sont créés. Le verre reste cependant privilégié. A l’époque, contenu et contenant sont encore vendus séparément. Le parfumeur fournit ses créations dans des fioles toutes simples. Les clientes transvasent les jus dans des flacons ouvragés.

Révolution de l'histoire du parfum, au XVIIIe Siècle apparait l'appellation Eau de Cologne Eau composée de romarin, néroli, bergamotte ou citron. On l'utilise sous plusieurs formes : diluées dans le bain, en bain de bouche, sur un morceau de sucre, dans du vin, en piqûre,en emplâtre ou encore en lavement. Son origine provient sembe-t-il du couvent Santa Maria Novela à Florence où des religieuses préparent l'Acqua de Regina. Elle arrive à Paris en 1806, grâce à Jean Marie Farina. Parallélement, arrive à Cologne en 1792, 4711, La véritable Eau de Cologne en photo ci-dessus. En France, le verre connaît un grand succès, Baccarat ouvre en 1765. La renommée de Baccarat ou des critalleries Saint louis, est toujours d'actualité de nos jours... On voit également apparaître des flacons d'orfèvre en or et pierres précieuses. A la fin du XVIIIe Siècle, apparaît aussi, les entonoirs, des brosses à dents, des gratte-langue ou encore des bâtonnets pour les oreilles.

L’Epoque Napoleonienne (1789-1860)

Après les excès du Directoire et de l'Empire, la femme-fleur de l'époque romantique cherche un parfum délicat qui suggère sa personnalité.

1789. L'odeur de la poudre... à canon se répand avec la Révolution française. Les parfums sont honnis. Ils reviennent en grâce sous le Consulat et l'Empire. L'impératrice Joséphine dépense des fortunes en senteurs exotiques et Napoléon abuse des frictions à l'eau de Cologne. Les hygiénistes anglais relancent le goût des bains parfumés. A l'époque romantique les femmes délaissent les fards et les parfums violents. Le teint pâle, elles s'abandonnent aux langueurs, un mouchoir délicatement parfumé à la main.

La révolution française n'a pas altéré le goût des parfums pour la France. Une fragrance a été baptisée Parfum de la guillotine. Napoléon et son entourage raffolent des parfums. On appelait Joséphine La folle du musc. Paris s'impose très vite comme la ville commerciale du parfum, faisant

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pendant avec Grasse. De grands parfumeurs voient le jour: L.T Piver, Houbigant, Lubin, Roger et Gallet .... Sans oublier, Pierre François Pascal Guerlain, jeune médecin chimiste, qui ouvrit en 1828 un magasin rue de Rivoli à Paris. On trouvait dans ce magasin, des poudres, des onguents, des crèmes et des parfums personnalisés, ainsi que

L'Eau de Cologne Impériale qui lui valut le titre de fournisseur de Sa Majesté 'Impératrice Eugénie. Guerlain terminera le siècle en produisant Jicky , superbe création toujours vendue de nos jours. Ce siècle, nous laisse aussi l'invention du vaporisateur que l'on doit à l'écrivain et astronome Brillat-Savarin

Cet aussi à cette époque qu'apparurent de superbes coffrets de toilette qui contenait des essences parfumées. Le décor du coffret était le plus souvent des marquises dans un décor fleuri.

La Parfumerie Moderne (1860-1900)

Au XIXe siècle, le parfum redevient le centre des préoccupations des dames. L’impératrice Joséphine lance la mode des senteurs exotiques comme la vanille ou la cannelle, qui lui rappellent son enfance créole. Sous la Restauration les senteurs légères et douces sont plébiscitées. Durant ce siècle des maisons de parfum, encore en activité aujourd’hui, sont créées : L.T Piver en 1813, Guerlain en 1828, Molinard en 1849, Roger et Gallet en 1862, Bourjois en 1868 et Coty en 1898.

Le XIXe est le siècle où l’activité de la parfumerie prend vraiment son essor et entre dans l’ère de la modernité. Les " jus " sont désormais moins éphémères et de meilleure qualité. Mais le parfum reste un luxe (plus coûteux qu’un bijou).

La Révolution Industrielle, vers 1850, provoque une mutation profonde dans le mode du parfum avec l’invention de la méthode d’extraction par solvants volatils (dont le brevet est détenu par le grassois Léon Chiris), et celles des composants synthétiques pour reproduire des substances naturelles, comme la vanilline (vanille), la coumarine (fève tonka) ou la ionone (violette) et de créer de nouvelles odeurs. La fabrication devient industrielle permettant enfin, aux classes moyennes d’accéder au parfum. De grandes maisons se développent, comme Guerlain, qui fonde sa notoriété sur " L’eau de Cologne impériale ", qui a conquis l’impératrice Eugénie en calmant ses migraines. La prestigieuse maison est également à l’origine du premier parfum moderne. En effet, les parfumeurs ne créent que des parfums soliflores ou à note unique. En 1889, Aimé Guerlain révolutionne la parfumerie avec " Jicky ", premier parfum alliant avec

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subtilité essences naturelles et produits de synthèse où est pris en compte le fait que les odeurs s’évaporent à différentes vitesses : la note de tête (composée des essences qui ne durent que quelques minutes), la note de c½ur (les éléments essentiels), et la note de fond (senteurs persistantes et fixateurs). Cette architecture pyramidale va rapidement devenir le modèle dominant. Il impose néanmoins la mise en bouteille à l’usine.

Le flacon se doit désormais d’être beau et séduire l’acheteur. Le parfum ne peut plus être transvasé. Les parfumeurs font appel à de véritables artistes pour créer leurs flacons. Ils deviennent des écrins emblématiques de fragrances. Baccarat est la première cristallerie à répondre à ces nouveaux besoins. De cristal clair ou émaillé, chacun de ces flacons révèle la sophistication extrême des techniques de décor.

Deux innovations vont bouleverser l’histoire de la parfumerie à la fin du Moyen Âge le perfectionnement de l'alambic, par un système de refroidissement facilitant la distillation et la découverte de l'alcool éthylique, qui va offrir un support différent des huiles ou des graisses.

Au XIVème siècle apparaît ainsi l'Eau de la Reine de Hongrie, un alcoolat à base de romarin et d'essence de térébenthine. Dès lors, le parfum va être utilisé en Occident pour parfumer les vêtements, et plus précisément les gants, le métier de parfumeur étant alors associé à celui de gantier.

La ville de Grasse, où sont inventées de nouvelles techniques afin de mieux recueillir l'essence des fleurs fragiles, devient la capitale du parfum. A partir du XVIIIème siècle, on parfume aussi bien son corps que ses vêtements et ses accessoires, mais le vaporisateur ne sera inventé qu’au siècle suivant.

A la fin du XIXème siècle, la production prend une dimension industrielle, avec un conditionnement fabriqué en série, l’apparition des grands magasins et l’arrivée des premiers parfums de synthèse grâce aux progrès de la chimie organique. Aimé Guerlain fut le premier à mettre au point une fragrance à partir d’éléments de synthèse (de la vanilline et de la coumarine) en 1889.

Après un engouement bref et excessif pour le vétiver et le patchouli sous le second Empire, la deuxième partie du 19è siècle est marquée par le triomphe de la bourgeoisie et la naissance du bon goût olfactif. Le commerce de luxe fleurit, la parfumerie se définit peu à peu comme un art. Coumarine, héliotropine, vanilline, ionone et premiers aldéhydes... la chimie de synthèse et ses notes inédites provoquent une révolution olfactive. C'est la naissance de la parfumerie moderne.

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1900-1920

1900 c'est la Belle Epoque, le parfum devient un produit de luxe, il a désormais un nom et un flacon.

Avec le XXe et l’Art Nouveau, la parfumerie a le souci exacerbé de la beauté du flacon. En 1907, François Coty, pour qui le flacon doit être une véritable ½uvre d’art et refléter la qualité de son contenu, s’associe au verrier René Lalique pour la commercialisation du parfum " Ambre Antique ". Après la première guerre mondiale vient la période des années folles, marquées par la course à la modernité, la recherche de la nouveauté et de l’exotisme. L’Art Déco succède à l’Art Nouveau. Paul Poiret, qui a déjà libéré la femme du corset et impose le parfum comme partie intégrante de la parure féminine, crée " Rosine " (du nom de sa fille aînée), dont il dessine lui-même les flacons. Il est bientôt imité par un grand nombre de couturiers, qui offrent de petits flacons en cadeau à leur clientèle, puis à vendre des parfums portant leur griffe : " Arpège " de Lanvin, créé en 1927 par André Fraysse, au fameux flacon boule noire ; le mythique " N°5 " de Chanel, créé en 1921 par Ernest Beaux, et qui reste aujourd’hui le prototype des parfums aldéhydés ; " Shocking " de Shiaparelli en 1930, en forme de buste de femme. Les flacons sont de plus en plus ouvragés et originaux. En 1925, à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs sont représentés les plus grands parfumeurs français : Coty et ses superbes flacons Lalique, les parfums de Rosine, L.T Piver, et surtout Guerlain, qui présente à l’occasion son légendaire " Shalimar " dans un flacon signé Baccarat. Le parfum XXIII de Delettrez est présenté dans un faux collier de 13 perles de taille décroissante, dont 11 sont de petits flacons placés à l’envers dans l’écrin, les deux perles extrêmes étant factices; en 1938 la maison Varva (New-York) sort " suivez-moi ", dont le flacon est une bague portant une grosse perle. Tout récemment, le parfumeur-joaillier Boucheron a repris l’idée du flacon-bijou avec " Jaïpur ", au flacon en forme de bracelet, et tout récemment avec " Initial ", " le parfum-perle ".

C'est la Belle Epoque! L'Art Nouveau déclenche l'enthousiasme. Côté parfum, Coty, créateur d'avant-garde conjugue ses talents avec ceux de Lalique et fait du parfum un véritable produit de luxe. Côté mode : adieu faux culs! Poiret réinvente la silhouette de la femme. Aux Etats-Unis, commence le marché de la beauté avec les premières maisons de soins et de cosmétiques d'Elisabeth Arden et d'Helena Rubinstein. Ce n'est que bien plus tard qu'elles fabriqueront des parfums.

C'est l'Exposition Universelle de 1900 qui consacra la réussite de la parfumerie en France. On retrouve l'Art Nouveau dans la parfumerie avec par exemple: Hector Guimard, créateur des bouches du métro parisien, et

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qui a dessiné les flacons pour le parfumeur Maillot. On peut citer aussi le graphiste Alfons Muchas qui travaillait pour Houbigant. La perception du parfum change un peu, l'emballage et la publicité deviennent importants. Le parfumeur et le verrier collaborent étroitement : René Lalique avec Coty, D'Orsay, Lubin, Molinard, Roger Gallet. Baccarrat avec Guerlain, Caron, Houbigant

Une nouvelle catégorie de parfumeur va bouleverser la parfumerie : Les couturiers. Le premier en 1911 Paul Poiret , qui eu l'idée de diffuser un parfum pour compléter sa ligne de vêtements.

Les parfums de Rosine Il fût suivi en 1921 de Gabrielle Chanel , qui nous laissa son N°5 , créé par Ernest Beaux. C'est à partir de 1930, que tous nos grands parfumeurs voient le jour: Jeanne Lanvin, Worth, Caron , Jean Patou, Elsa Schiaparelli .Après la seconde guerre mondiale, une nouvelle vague : Marcel Rochas Madame Carven, Christian Dior, Nina Ricci .Les années 50 voient l'apogée de la parfumerie française, avec également à cette époque l'arrivée des parfums pour homme. Depuis 1950, jusqu'à nos jours, un nombre impressionnant de parfums ont étés fabriqués. Il n'y a que certains parfums qui ne démodent jamais, alors que certains ne durent pas plus d'un an ! C'est vous consommateurs et collectionneurs qui avez le pouvoir de rendre un parfum éternel ou de le supprimer de la gamme .

1920-1930

Emancipation et novation, la garçonne des années folles trouve dans les parfums aux aldéhydes une fraîcheur inédite.

Dans ces années d'extravagance, les femmes travaillent et s'émancipent. Adieu corsets! C'est l'époque de la garçonne. L'esprit aussi est à la légèreté : on bat des records de vitesse, on danse le charleston et on se pâme pour les stars du cinéma muet. Les aldéhydes amènent un nouveau souffle qui donne fraîcheur et dynamisme aux parfums. L'euphorie s'éteint dans le krack de 29.

1930-1950

La haute couture et le parfum s'associent après guerre : ensemble ils composent pour la femme un modèle de séduction inspiré d'Hollywood.

1930, c'est la "grande dépression". Le chômage galope. Puis la guerre éclate : fascisme et génocide. La mode s'adapte aux restrictions. Hollywood est à son zénith, les studios font triompher le star system. Après

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guerre, Christian Dior lance le New Look qui signe l'arrivée d'autres temps. Au sommaire de Marie Claire, premier hebdo féminin grand public, mode, beauté, roman feuilleton et courrier du coeur. Les couturiers imposent des fragrances de caractère : à chacun son style, on porte un parfum de haute couture pour se singulariser.

La Libération marque le début d’une nouvelle ère pour la parfumerie. Celle de l’abondance et de la variété de création.1945 est marquée par la sortie de nombreux parfums célébrant la victoire : "L’Heure attendue" de Patou, "C½ur joie" de Nina Ricci, "Le Roy soleil" de Schiaparelli, au flacon dessiné par Salvador Dali. Une nouvelle vague de couturiers-parfumeurs déferle sur la France : "Vent Vert" de Balmain, "Ma griffe" de Carven, "Bandit" de Piguet, l’intemporel "Air du Temps" de Nina Ricci et "Miss Dior" de Christian Dior.

1950-1960

Dans les années 50 le parfum se démocratise. C'est la naissance des eaux de toilette masculines et du parfum américain.

Chewing gum, blue jeans et rock'n roll : l'Europe rêve d'Amérique et de sex-symbols tandis que commence la guerre froide. Les arts ménagers transforment le quotidien des femmes. Le prêt à porter supplante peu à peu la confection. Les parfums aussi sont plus accessibles : ils se démocratisent et dispensent des odeurs sages et plus faciles. Les années 50 voient naître les eaux de toilette masculines. Lavande et vétiver signent une élégance discrète et restent attachés au rituel du rasage. L'influence américaine se fait sentir! Estée Lauder lance son premier parfum.

1960-1970

1960 : La révolution des moeurs et la contestation s'accompagnent

d'une nouvelle vague de fraîcheur olfactive.

Les années 60, célèbrent le plein emploi et la croissance économique. Le mouvement hyppie né à San Francisco s'étend à l'Europe. Conscience du corps et des sens, c'est la libération sexuelle. "Faites l'amour, pas la guerre". Partout dans la jeunesse souffle un vent de rébellion, depuis les manifs contre la guerre du Vietnam jusqu'à mai 68. Le patchouli envahit la rue mais les maisons de couture ne s'en soucient pas. C'est l'apparition

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des eaux fraîches comme une envie alternative de légèreté? Ou une critique du parfum?

1970-1980

Les années 70/80 marquent le début d’une très grande diversité olfactive. La décennie 70 voit un attrait marqué pour l’Inde, les gourous et la religion : les senteurs orientales comme le santal, le musc ou le patchouli sont à la mode, et les parfumeurs suivent le mouvement : Lancôme , avec "Magie Noire", Guy Laroche avec "J’ai Osé" et "Opium" d’Yves Saint-Laurent…Le choc pétrolier et la crise économique, après 1974, teinte la période de pessimisme et d’une certaine agressivité, confirmée par l’avènement des yuppies et des working-girls : " Poison " de Dior, " Obsession " de Calvin Klein.

La femme des années 70 revendique sa différence et affiche un parfum style de vie. L'homme accède aux parfums hors du rituel du rasage.

Féminisme, retour à la nature, mouvement gay, punk, néo-romantisme, les années 70 voient l'émergence de styles de vie contrastés. Le vêtement est un système de signes. Lequel adopter ? Plusieurs tendances coexistent. Pour le parfum aussi, l'important c'est désormais le message qu'il délivre. En France comme aux Etats-Unis naissent des parfums concepts qui séduisent une femme tour à tour sophistiquée et provocante ou naturelle et romantique. Ceux qui ne l'ont pas compris vont à l'échec. Après les eaux de toilette, de véritables parfums masculins font leur entrée sur le marché : l'homme dissocie parfum et après-rasage.

1980-1990

Individualisme et confrontation, le parfum des années 80 est puissant comme les sensations fortes que recherchent les surfeur...et les yuppies.

Les années 80 sont des années de sensations fortes. Le mur de Berlin entraîne les idéologies dans sa chute. Hommes et femmes sont au coude à coude dans le marathon de la réussite individuelle. C'est l'explosion du body building et des sports de glisse : le corps doit être rapide et efficace. Le parfum masculin exalte le corps de l'homme, confronté aux éléments naturels. Quant aux femmes, elles marquent le territoire de leurs conquêtes professionnelles par des vestes épaulées et des fragrances puissantes, au bord de susciter le malaise. Venues des Etats-Unis, les notes fruitées renouvellent la parfumerie pour les femmes et les hommes.

Avec les années 90, la parfumerie est entrée dans l’ère de la mondialisation : 10 groupes, représentant 80 marques, se partagent 60% du

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marché mondial : Lancaster/Coty qui, en rachetant Unilever, est devenu leader mondial de la parfumerie (avec des marques comme Elizabeth Arden, Cerruti, Calvin Klein, Chopard, Joop...), LVMH (avec Dior, Givenchy, Kenzo, Loewe et surtout Guerlain) et l’Oréal (avec Armani, Cacharel, Lancôme, Lanvin, Ralph Lauren, Paloma Picasso).

Le marketing fait partie intégrante du processus de commercialisation. Avant on ciblait les coeurs, désormais on a des coeurs de cible. Le flacon doit être original et attrayant, la publicité d’une grande qualité artistique et la marque souvent représentée par une star. La distribution d’échantillons, de miniatures et de cartes parfumées font la joie de collectionneurs et retiennent le consommateur. Le parfum est entré dans l’ère du zapping où les créations, parfois très éphémères, prolifèrent pour une consommation de masse et non d'exception. Il n’y a plus de réelle tendance, la grande diversité olfactive permet aux femmes d’adapter leur parfum à leurs envies. Et les flacons... ?

1990-2000

Après une période matérialiste, hommes et femmes aspirent à un monde plus pur, ils s'échangent des parfums, inspirés par la recherche d'une nouvelle fraîcheur.

Guerre du golfe et sida : la fin du deuxième millénaire cristallise des peurs inconscientes. Pour échapper à un monde matériel envahissant, on s'éclate au rap ou à la techno, on se réfugie dans le cocooning ou le new age. Internet étire à l'infini les mailles de son filet. C'est le village planétaire. Certains parfums rassurent dans des persistances d'enfance. Ils allient en douceur le goût et l'odeur : vanille, caramel, lait... L'homme s'ouvre au monde des émotions, il se parfume pour séduire. Réaction aux années 80, les nouvelles eaux sentent l'eau comme pour assouvir un désir de purification. Parfums marins, aquatiques, végétaux puis naturels pour retourner à l'essentiel : la terre, le feu, l'eau, le vent.

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Les familles de parfums

Si leur composition exacte est entourée de beaucoup de mystère, les parfums proposés sur le marché sont traditionnellement classés en sept grandes familles olfactives. Les floraux sont élaborés autour d'une ou plusieurs senteurs florales et se déclinent du frais au capiteux selon les plantes utilisées. Un parfum fondé sur une seule fleur, comme Diorissimo à base de muguet, est appelé un "soliflore".

Les boisés sont dominés par le santal, le patchouli et le cèdre. Les chyprés ou chypres sont nés après la création du parfum Chypre par François Coty en 1917. Ils sont élaborés à base de bergamote, de mousse, de patchouli et d’une fleur comme la rose ou le jasmin. Les hespéridés, frais et légers, sont principalement à base d'agrumes et constituent la dominante des eaux de Cologne. Les orientaux, famille dont le premier représentant fut Shalimar en 1925, sont dominés par un mélange de vanille et de résines. Sensuels et mystérieux, ils présentent des notes d’ambre et de muscs. Les fougères, construits sur une alliance de lavande, géranium, vétiver, coumarine, mousse de chêne, sont à la base de nombreuses eaux de toilette masculines, telles que Pour un Homme de Caron, créé en 1934.Les cuirs, mêlent des senteurs très masculines de miel, de tabac et de bouleau.

Description d'un parfum

Un parfum ne se décrit pas par la liste de ses composants (souvent très nombreux et tenus secrets) mais plutôt en fonction des notes qui apparaissent lors de son utilisation.

Parmi ces notes olfactives, on distingue les notes de tête (les notes les plus volatiles correspondant à la première impression olfactive), les notes de cœur (qui demeurent pendant plusieurs heures), et les notes de fond (les plus persistantes, qui peuvent rester plusieurs mois sur un vêtement). Nous vous indiquons ci-dessous l’adresse d’un site où vous pouvez vous inscrire à des ateliers organisés par Thierry Mugler, pour découvrir l’univers magique des parfums.

Les Essences -

Il y a trois catégories de matières premières qui sont utilisées pour la fabrication des parfums.

Matières Premières Animales -

Les matières premières animales ont aujourd'hui quasiment disparues. Ceci est d'abord dû à la réglementation sur la protection des animaux, ensuite à cause de leur coût qui est très élevé. Elles étaient

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utilisées comme fixateur pour le parfum, et elles sont donc aujourd'hui remplacées par des produits synthétiques.

Cinq essences animales sont utilisées dans la confection de parfums, le plus souvent aujourd'hui sous forme synthétique car des questions réglementaires ou d'éthique empêchent ou freinent leur emploi. Elles jouent le rôle de fixateurs et se rencontrent surtout dans les parfums masculins, du moins pour les trois premières.

Le musc, sécrétion produite par un cervidé mâle appelé chevrotin porte-musc. Le musc est produit par le chevrotin du Tibet pour attirer la femelle (c'est une substance qui peut être sentie à plus de 1 km aux alentours). Pour protéger l'espèce, la chasse a été interdite et l'exportation de musc est sévèrement réglementée : autrefois il fallait tuer le chevrotin pour récupérer ses glandes et désormais les muscs de synthèse sont beaucoup moins chers.

Le castoréum, excrétion sébacée du castor. Le castoréum est issu des glandes situées entre l'anus et les parties génitales du castor du Canada (mâle et femelle). Cette substance est un produit huileux qui sert à imperméabiliser la fourrure du castor.

La civette, sécrétion de l'animal du même nom. Le produit recherché s'obtient par curetage dans la partie anale de l'animal.

L'ambre gris, sorte de déjection issue du cachalot, qui erre sur les flots pendant de long mois avant d'être recueillie sur les plages des océans indien ou pacifique, le plus souvent.

La cire d'abeille, sécrétion produite par les abeilles dans la ruche, on l'extrait sous forme d'absolue (produit final) au moyen de solvants volatils produisant une concrète qui, lavée à l'alcool donne l'absolue de cire d'abeille ou absolue de brèche d'abeille

Matières Premières Végétales -

Les matières premières végétales sont elles aussi moins utilisées qu'auparavant. Dans un premier temps parce qu'il y a de plus en plus d'espéces protégées; ensuite parce que le coût de la matière elle-même peut parfois être très élevé.

Fleurs :les plus nobles sont sans doute la rose et le jasmin, auxquels on ajoutera la tubéreuse et l'iris, tout en sachant que le parfum de ce dernier n'est pas fourni par la fleur, mais par le rhizome. Les autres fleurs les plus utilisées sont la violette (dont on prend surtout les feuilles), la fleur d'oranger (ou néroli), le mimosa, les narcisses et bien sûr la lavande, sans

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oublier l'ylang-ylang (ou ilang-ilang), fleur originaire des îles de l'océan Indien. La mode de ces fleurs varie selon les époques. Leurs essences sont aujourd'hui le plus souvent reconstituées plus ou moins bien, par des mélanges de molécules aromatiques synthétiques, ce qui en diminue largement le prix.

Fruits : pour l'essentiel, les fruits utilisés en parfumerie sont des agrumes. Ils constituent une famille olfactive appelée hespéridés, très présente dans les eaux de Cologne. On y trouve les diverses variétés de citrons et d'oranges, notamment la limette et la bergamote. Les autres fruits sont le plus souvent des produits de synthèse, le plus fréquemment utilisé étant la vanille.

Autres matières végétales : elles sont nombreuses, depuis les arbres jusqu'aux herbes les plus modestes. Dans un arbre ou un arbuste, on peut utiliser l'écorce ou le bois (cannelle, santal, cèdre, bouleau, gaïac), ou encore la résine (encens, myrrhe, benjoin, labdanum), voire les mousses qui se développent sur son écorce (mousse du chêne). Pour les plantes, on les prend telles quelles (romarin), ou bien on préfère leurs feuilles (patchouli, verveine), leurs racines (vétiver, gingembre) ou leurs graines (cardamome, coriandre, fève tonka).

Les parties utilisées sont différentes en fonction des plantes. Il y a :

- la Gomme et la Résine pour la Myrrhe et l'Encens par exemple; - les Graines comme pour la Coriandre; - les Rameaux pour le Ciste; - le Bois par exemple pour le Santal ou le Cèdre; - les Fleurs lorsqu'il s'agit de Rose, de Jasmin, d'Oranger ... ; - les Feuilles du Patchouli, de la Sauge, bien souvent de la Violette

aussi (elles sentent généralement plus que les fleurs); - l'Écorce pour la Cannelle ou le Bouleau; - la Mousse comme pour le Chêne; - les Racines pour le Vétiver ou l'Iris entre autres;

et encore lesFruits avec le Citron, la Bergamote ... Pour ces derniers il s'agit en fait de l'écorce du fruit, que l'on appelle aussi expression du zeste.

Matières Premières Synthétiques -

Les matières premières synthétiques sont de plus en plus utilisées du fait d'abord de leur moindre coût; ensuite parce qu'avec l'évolution des recherches et des technologies, on peut aujourd'hui reproduire énormément

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d'odeurs, voir même en récréer lorsqu'il s'agit d'odeurs qu'on ne peut "capturer"; le chocolat, ou encore "l'air marin". Un autre avantage est que l'on n'est jamais à cours de matières synthétiques, aussi appellées matières de synthèses.

Il y a deux procédés différents pour obtenir ces matières synthétiques. Il y a d'abord l'Hémisynthèse. Ce sont en fait des matières de synthèse obtenues à partir de matières premières naturelles. Ainsi on obtient de la vanilline à partir de l'essence de Girofle, ou encore une senteur de Muguet à partir du Lemongrasse.

Et puis il y a la Synthèse Totale avec laquelle on a des matières premières totallement synthétiques qui sont issues des goudrons. Tel que le Toluène qui donne une senteur de Rose ou le Phénol avec lequel on obtient une senteur de Foin et de Tabac.

On l'aura déjà compris en lisant les lignes ci-dessus, la parfumerie est depuis la fin du XIXe siècle un art où la chimie joue un rôle de plus en plus important. Très chers et très difficiles à se procurer (c'est le cas par exemple des essences animales), demandant de longues manipulations, les parfums naturels sont remplacés par des produits synthétiques. Cette évolution n'est pas très poétique, mais elle permet de faire que le parfum ne soit pas un produit inabordable, et dans bien des cas elle préserve la flore et la faune.

Vers 1830, en France, des chimistes (et non des parfumeurs) ont mis au point pour la première fois des techniques permettant la synthèse de molécules odorantes. De nos jours, ces molécules synthétiques représentent 98 % de la totalité des substances utilisées en parfumerie. Ce pourcentage s'explique du fait que la synthèse représente de nombreux avantages. Tout d'abord, certaines odeurs comme elles du muguet ou du lilas n'avaient jamais pu être extraites bien que le parfum qu'elles dégageaient fût plus que prometteur. Désormais, grâce aux progrès dans le domaine de la chimie organique leur synthèse est possible. D'autre part, le coût de fabrication des essences végétales, les quantités de fleurs et les difficultés d'approvisionnement liées aux conditions climatiques ou économiques ont rendu obligatoire le recours aux molécules de synthèse. De même pour les fragrances issues des sécrétions produites par les animaux : depuis l'apparition de leurs équivalents synthétiques, les matières premières

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animales ne sont quasiment plus utilisées pour des raisons évidentes de protection des animaux (à noter qu'elles ne sont cependant pas interdites). Les parfums synthétiques ont donc des avantages économiques (puisque avant les années 1900 les parfums n'étaient accessibles qu'aux classes aisées), mais également écologiques. Mais en plus de copier la structure chimique des molécules existantes dans la nature, elle permet d'enrichir la palette des parfumeurs avec des odeurs totalement inédites et souvent à l'origine de succès commerciaux. Effectivement, autrefois, les créateurs en parfumerie avaient à leur disposition seulement 300 odeurs différentes alors qu'aujourd'hui, ils en possèdent plus de 4 000 pour composer leurs fragrances et ce chiffre ne cesse d’augmenter !

Pour réaliser la synthèse d'une substance, il faut tout d'abord chercher les composants (molécules) de l'odeur à reproduire en employant des techniques sophistiquées d'analyse telles que le head space Une fois que les molécules ont été identifiées et isolées, on peut les reproduire en laboratoire. Deux possibilités s'offrent aux chimistes : l'hémisynthèse ou la synthèse. L'hémisynthèse est une technique qui permet de réaliser une synthèse à partir d'une molécule naturelle, tirée d'une essence végétale, déjà très proche de celle qu'on recherche et qui subira seulement quelques transformations : elle deviendra ainsi totalement identique à celle désirée. Par exemple pour la vanille, l'espèce odorante majoritaire appelée principe actif, est la vanilline. Elle n'est présente qu'à 2 % dans les gousses : son extraction ne suffirait donc pas à couvrir les besoins mondiaux. C'est pourquoi on a décidé de réaliser la synthèse de la vanilline à partir de la lignine, un sous produit de la fabrication du papier, on obtient ainsi une molécule identique mais 300 fois moins chère. La synthèse totale, elle, recrée les corps à partir d'une matière fossile issue de la pétrochimie (alcool, benzène, acides, etc.) comme par exemple les réactions d'estérification ) qui correspondent à l'action d'un acide sur un alcool. Une synthèse nécessite parfois toute une série de réactions chimiques (estérification, cyclisation : rendre une molécule linéaire cyclique, hydrogénation, etc.) Plus il y a d'étapes plus le produit final coûtera cher.

Création et Fabrication -

Création -

A l'origine de tout parfum est une demande. Celle-ci peut provenir d'un parfumeur, ou de toute autre personne désirant la création d'un parfum. C'est un nez qui répondra à cette demande en présentant au commanditaire plusieurs essais qu'il sélectionnera parmis la multitude qu'il aura effectué à partir de différentes essences et divers dosages. Le nez

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choisira les essences en fonction des exigences du demandeur ou, s'il a plus de liberté, en fonction de ses aspirations, de ses goûts et de ses souvenirs.

Le parfum se compose de plusieurs "notes" que l'on appelle : note de tête, note de fond et note de coeur. Elles correspondent en fait à l'évolution du parfum dans le temps. La note de tête est celle que l'on sentira en premier, constituée de produits très volatiles elle ne reste que quelques minutes. Puis on aura la note de fond qui dure quand à elle un petit nombre d'heures, on y retrouve bien souvent des fleurs. Et enfin interviendra la note de coeur, qui est "l'essence" même du parfum, et qui, elle, restera plusieurs heures puisqu'elle est surtout composée avec les fixateurs.

Lorsque la composition est déterminée, la fabrication peut être lancée.

Fabrication -

La toute première étape de la fabrication est la récolte des matières premières, où de nombreux paramètres rentrent en jeu. Il y a bien évidemment les saisons et le temps; et puis certaines fleurs doivent se récolter à des moments précis de la journée; la rose et le jasmin par exemple doivent être cueillies à l'aube ou durant la nuit, fleur à fleur, afin d'être le plus fraîches possible, le soleil étant un ennemi redouté. On va ensuite procéder à l'extraction du parfum. Pour cela il y a différentes méthodes qui sont utilisées en fonction des végétaux à traiter.

Pour les fleurs fragiles telles que le jasmin ou les violettes on procédera avec l'enfleurage à froid qui est la technique la plus ancienne. Il s'agit d'étaler une épaisse couche de graisse sur des chassis, sur laquelle on dépose les fleurs. Ces dernières sont renouvelées tous les 3, 5 ou 7 jours. Et ce jusqu'à ce que la graisse soit saturée. Elle est alors utilisée telle quelle, en concrète, ou alors en "absolue" lorsqu'on a mélangé la graisse avec de l'alcool. Cette technique n'est presque plus utilisée de nos jours à cause de son prix élevé.

Il y a aussi l'enfleurage à chaud lorsque les fleurs sont moins fragiles et qu'elles peuvent supporter la chaleur. En effet les fleurs sont plongées dans la graisse qui a été fondue au bain-marie et dans laquelle elles infuses quelques jours. Après quoi la graisse sera filtrée, nous donnant le même résultat qu'avec l'enfleurage à froid.

Puis il y a encore la distillation qui se réalise avec un alambic. La vapeur d'eau qui est produite ici entraîne l'essence des matières premières

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dans le serpentin de l'alambic. La séparation essence-eau se fait ensuite naturellement. Ceci nous permet d'obtenir de l'essence, ou "absolue" de parfum.

Une fois toutes ces opérations techniques terminées et que toutes les matières premières nécéssaires ont éé rassemblées, on rentre alors dans la composition même du parfum, qui se fait à partir de la formule qu'a

élaborée le "nez".

Les produits obtenus pourront alors être de différentes concentrations. C'est l'eau de parfum qui est la plus concentrée : 20%. C'est pour cela que c'est la plus chère, mais aussi la plus fragile. Il y a ensuite l'eau de toilette qui est concentrée à 10%; et enfin l'eau de cologne qui est entre 5 et 6%.

La fabrication se terminera alors par la mise en flacon et l'emballage.

Les Familles -

Les parfums sont classés en sept familles, selon l'accord olfactif prédominant. Familles qui, en s'entrecroisant, créent ainsi des sous-catégories.

Mais depuis quelques anneés, avec les progrès et les découvertes qui sont faites notamment au niveau des produits de synthèse, apparaissent de nouvelles familles telle que celle des parfums dits "gourmands". Le plus connu étant Angel de Thierry Mugler avec des accords olfactifs prédominants de chocolat.

Ambrés -

Les parfums ambrés ont des notes chaudes et poudrées. On y trouve les accords de vanille, vanilline, patchouli, héliotrope, encens bergamote et labdanum. On les nomment aussi orientaux. Les sous catégories sont : ambré doux; ambré fleuri boisé; ambré fleuri épicé; ambré hespéridé; semi-ambré fleuri.

Boisés -

Parmi les boisés on trouve surtout des parfums masculins, car les accord principaux sont faits de santal, cèdre, vétiver et patchouli. Les sous-catégories sont : boisé; boisé conifère hespéridé; boisé aromatique; boisé épicé; boisé marin; boisé ambré; boisé fruité.

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Chyprés -

Pour les chyprés les notes essentielles sont la mousse de chêne,le ciste, le labdanum, le patchouli et la bergamote. Les sous-catégories sont : chypré; chypré aromatique; chypré cuir; chypré fleuri; chypré fleuri aldéhydé; chypré fruité; chypré vert.

Cuirs -

Les parfums appartenant à cette famille ont des notes très particulières composées essentiellement à base de castoréum et d'essence de bouleau. Les sous-catégories sont : cuir; cuir fleuri et cuir fleuri tabac.

Les parfums que l'on trouvera dans cette famille sont, par exemple, Cuir de Russie de Chanel en 1924 ou Tabac Blond de Caron en 1919.

Floraux -

Les floraux sont des parfums qui ont pour accord principal prédominant une fleur ou un bouquet fleuri. On retrouve principalement l'oeillet, le muguet, la rose, le jasmin et la violette.Les sous-catégories sont : soliflore; bouquet floral; fleuri aldéhydé; fleuri boisé; fleuri boisé fruité; fleuri vert.

Fougères -

Pour les fougères les principaux accords sont faits de géranium, de ciste-labdanum, de lavande, de mousse de chêne ou encore de coumarine. Les sous-catégories : fougère; fougère ambrée douce; fougère aromatique; fougère épicée; fougère fleurie ambrée; fougère fruitée.

Hespéridés -

Les parfums de la famille des hespéridés se différencient par leur accord principal composé d'agrumes (citron, bergamote, mandarine, orange, pamplemousse...). Les sous-catégories sont : hespéridé; hespéridé aromatique; hespéridé boisé; hespéridé épicé; hespéridé floral chypré.

Description d’un parfum

Il est impossible de décrire un parfum en faisant la liste de ses composants, d'une part parce que ceux-ci sont souvent très nombreux, de l'autre parce que le parfumeur (malgré certaines pressions de l'Union européenne) n'est pas tenu de communiquer cette liste au public. Par

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contre, il est possible de classer un parfum selon sa famille olfactive, et de le décrire en fonction des notes qui apparaissent lors de son utilisation. Ces notes olfactives se différencient en notes de tête (celles qui sont liées à la première impression olfactive et sont les plus volatiles), notes de cœur (celles qui constituent le cœur du parfum et demeurent pendant plusieurs heures), et enfin notes de fond (celles qui persistent longtemps après que le parfum ait été vaporisé et qui peuvent rester des mois sur un vêtement).

À titre d'exemple, voici la description du parfum Coco de Chanel:

N°5 est un parfum créé en 1921 par Ernest Beaux pour la couturière Coco Chanel qui désirait un parfum épuré en accord avec sa mode : « Un parfum artificiel, je dis bien artificiel comme une robe, c'est-à-dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de parfum à odeur de rose, de muguet, je veux qu'il soit composé »[réf. nécessaire]. Il s'agit peut-être aujourd'hui du parfum le plus connu au monde.

Coco Chanel rencontra Ernest Beaux lors d'un séjour sur la Côte d'Azur, elle lui dit : « Je veux un parfum de femme qui sent la femme »[réf. nécessaire]. Ernest Beaux présenta à Coco Chanel deux séries d'échantillons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. Elle choisit l'échantillon n° 5. A la question "quel nom allez-vous lui donner ?", elle répondit : "je lance ma collection le 5 mai, cinquième mois de l'année, laissons lui le numéro qu'il porte et ce numéro 5 lui portera chance"[réf. nécessaire]. Le N°5 fut celui qui contenait l'aldéhyde, et composé d'un total de quatre-vingts ingrédients. Ce sont des composés synthétiques à la vague odeur d'orange, mais qui à l'époque n'étaient pas utilisés par les parfumeurs.

En 1953, alors qu'il était demandé à Marilyn Monroe ce qu'elle portait au lit, elle répondit : « Why, Chanel No. 5 of course! » (Chanel N°5, bien entendu). Les femmes les plus renommées qui représentèrent ce fameux parfum furent Marilyn Monroe, Catherine Deneuve, Carole Bouquet et, plus récemment, Nicole Kidman.

En 1924, Pierre Wertheimer devint l'associé de Coco Chanel pour la partie parfumerie qu'il acquis pour 70%. Coco Chanel conserva 10% des parts et une tierce partie prit les 20% restants. Aujourd'hui encore, la famille Wertheimer est présente dans cette affaire.

- Famille : semi-ambré fleuri. - Tête : bergamote, vert. - Cœur : jasmin, rose, fleur d'oranger, pêche. - Fond : frangipanier, vanille, baumes, opopanax, santal.

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Chypre

Chypre est un parfum de François Coty, créé par lui-même en 1917. Sa fragrance est fondée principalement sur des accords de mousse de chêne, de patchouli, de ciste et de bergamote. Ce parfum qui autorise des variations fleuries ou fruitées, cuirées ou vertes, a donné naissance à la famille olfactive des chyprés

Eau de Hongrie

L'Eau de Hongrie est un parfum créé en 1370 pour la reine Élisabeth de Hongrie. La reine en fit un usage intensif tout au long de sa vie. La légende raconte que cette eau merveilleuse l’aida à conserver sa beauté et que c'est grâce à elle qu'elle fut demandée en mariage par le Prince de Pologne, alors qu'elle était âgée de 72 ans.

Sa fragrance était originellement à base de romarin macéré dans de l'esprit de vin — selon le principe découvert par Arnaud de Villeneuve au XIIe siècle —, mais elle fut enrichie plus tard avec de l’essence de lavande, de la bergamote, du jasmin, du cirse et de l’ambre. Il est aujourd'hui élaboré et vendu par la maison Fragonard.

Utilisée à la Cour du roi Charles V dès le XIVe siècle, elle était au XVIIe siècle encore très utilisée à la Cour du roi Louis XIV et fut le parfum de Madame de Sévigné, de sa fille Madame de Grignan et de Madame de Maintenon qui la conseillait à ses pensionnaires. Il lui était attribué en effet des pouvoirs revitalisants, esthétiques et thérapeutiques (rhumatismes, palpitations cardiaques, peste, obstruction du foie, jaunisse, bourdonnements d’oreilles ou douleurs abdominales).

Eau Parfumée au Thé Vert

Eau Parfumée au Thé Vert est un parfum créé en 1992 par Bulgari Parfums qui souhaitait une « fragrance fraîche, universelle, entièrement naturelle. »

Ce parfum de la famille des eaux de cologne a créé une nouvelle branche en prenant le thé vert comme base. Il a été créé par Jean-Claude Ellena qui travaille aujourd'hui exclusivement pour la maison Hermès. Il a utilisé une variét é rare de thé Darjeeling, le "Castle and Ton", « un des thés les plus fins et les plus chers au monde » et son prix est considérable.

Ce parfum a servi de base d'inspiration pour Eau au Thé Blanc de Bulgari, Thé pour un Été, Tea for two de L'Artisan Parfumeur, Green Tea d'Élizabeth Arden, et Eau de Thé Vert de Roger & Gallet.

Habanita

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Habanita est un parfum créé par la maison Molinard de Grasse. Originellement il a été créé en 1921 et spécialement imaginé pour atténuer l'odeur génante du tabac en imprégnant le papier à cigarettes. Ce n'est qu'en 1924 qu'il fut proposé à la vente en parfumerie. Dans sa fragrance on trouve des notes de vanille, de musc et d'épices. À l'époque, sa publicité assurait qu'il était le parfum le plus tenace du monde.

Shalimar

Shalimar est un parfum créé en 1925 par Jacques Guerlain qui l'a créé en hommage à la jeune princesse hindoue, Mumtaz Mahal pour laquelle son époux fit construire et lui dédia le plus emblématique des mausolées, le Taj Mahal. Le parfum Shalimar élaboré en 1921 fut présenté seulement en 1925 lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs de Paris, au Grand Palais[1].

Shalimar est un des parfums phares de la parfumerie française. Toujours actuel, il traverse le temps sans prendre une ride et demeure le modèle même de la note orientale. On raconte que Jacques Guerlain a créé ce parfum pour rendre hommage à la légendaire histoire d'amour de Mumtaz et de l'empereur SHAHJAHAN dans les jardins de Shalimar au AGRA. Shalimar veut dire «la demeure de l'amour» en sanscrit. Après un amour sans limite voué à cette femme, quand elle meurt, l'empereur dévasté par le chagrin décide de construire une tombe à Mumtaz. Quatorze années plus tard «le Tahj Mahal» était construit. Shalimar est également le premier

parfum à utiliser l'éthyl-vanilline, molécule chimique artificielle faisant penser à la vanille avec une intensité exacerbée. 

Ce parfum a comme base, la Guerlinade un composé de baumes, d'iris et de vanille, créé à partir d'un ancien parfum Jicky de Guerlain, créé par son oncle Aimé Guerlain en

1889. Au départ, une fraîcheur grâce aux hespéridés mis en dosage important (surtout la bergamote), puis les fleurs donnent l'évasion et l'ampleur au parfum avec des accords irisés, jasminés et rosés très enveloppants et poudrés. L'iris introduit un sillage d'une sensualité exacerbée par la fameuse vanille et rehaussée de notes balsamiques comme l'opoponax. 

Ce parfum a servi de base d'inspiration pour : Habit Rouge et L'Instant de Guerlain de Guerlain, L de Lolita Lempicka, à la vanille, Obsession de Calvin Klein, Opium d'Yves Saint-Laurent, Must de Cartier, Parfum de Lalique, Trouble de Boucheron, et Youth Dew d'Estée Lauder.

D'autre part le terme Shalimar est souvent copié par des parfums bas de gamme qui n'ont rien à voir avec l'original. Ce sont seulement des "avatars généalogiques" comme "Celimar" ou "Sanarar", ce qui, selon la maison

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Guerl ain, porte atteinte à sa réputation, et l'oblige à entamer autant de procès — une dizaine par an.

Vent Vert

Le parfum Vent Vert a été présenté pour la première fois par Balmain, lors du Festival de Cannes de 1947. Il s'agit du premier parfum créé par une femme Germaine Cellier et s'adresse aux personnes sensibles à la nature et à la vie au plein air. L'écrivain Colette écrivit à son sujet : « Il a un caractère vireux de végétal écrasé à la main. De quoi plaire à ces diablesses de femmes d'aujourd'hui ». Ce parfum a été élaboré avec 8% d'essence de galbanum, une plante ombellifère de la famille des Apiacées, originaire d'Asie centrale. Cette audace olfactive est à l'origine de la famille des parfums verts.

En 1990, la formule du parfum a subi une révision olfactive, dans le but d'atténuer son exubérance printanière et sa trop forte odeur de muguet. Ce parfum a servi de base d'inspiration pour : Fidji de Guy Laroche, N°19 de Chanel, So Pretty de Cartier, Envy de Gucci, Jardin en Méditerranée de Hermès, Fleur du Matin de Miller Harris, Lime Basil et Jo Malone du Bon Marché, Tendre Poison de Christian Dior, et Eau de Campagne de Sysley, bâti autour de la feuille de tomate.

Prada Tendre

Le parfum Prada Tendre est un parfum de Miuccia Prada élaboré en collaboration avec la société Laboratoire Monique Rémy et orchestré par deux parfurmeurs de la société-mère IFF, Carlos Benaïm et Clément Gavarry.

Ce parfum est inspiré par le parfum Ambre de Miuccia Prada, et comprend les fragances suivantes : du patchouli « nettoyé », du labdanum chaud et liquoreux épicé de cardamone, du benjoin, du bois de santal, du cèdre, basilic, citron, mandarine, divers citrus adoucis de fleur d'oranger, des feuilles de maté, du jasmin sambac et du vétiver

Parfums Givenchy

Parfums Givenchy, 1957, créés par Monsieur Hubert de Givenchy, grand couturier français de la maison Givenchy. Rattaché au groupe LVMH depuis 1987, Givenchy est une des marques phares du nouveau luxe contemporain. Son activité se développe autour de deux métiers : la Mode et les Parfums-Cosmétiques.

En cohérence avec la personnalité de son fondateur Hubert de

Givenchy, couturier célèbre pour ses créations d’un extrême raffinement

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souligné d’une touche de fantaisie, Givenchy incarne au niveau international

le « chic ultime », un style français, aristocratique, nourri de culture, de

savoir-vivre et de générosité.

Le "style Givenchy",

Dés leur création en 1957, les parfums Givenchy se sont inscrits

dans une histoire devenue mythique : la rencontre d'Hubert de Givenchy et

d'Audrey Hepburn, jeune actrice américaine pleine de charme. Ensemble, ils

ont inventé le "style Givenchy", un mélange de gaieté et de sophistication

d'une éclatante modernité, à la rencontre de l'élégance française et du

glamour à l'américaine.C'est en hommage à la féminité délicate, romantique

et généreuse d'Audrey qu'Hubert de Givenchy compose son premier parfum,

l'Interdit.

Les parfums féminins

Associés à des personnalités dont la beauté venait du cœur, les

parfums Givenchy véhiculent beaucoup d'émotions qui se sont exprimées

dans de nombreuses créations. Ysatis et Amarige dans les années 1980,

Organza en 1996 ont su traduire avec succès les vibrations intimes de leur

époque. En conjuguant féminité et audace, Very Irrésistible Givenchy

incarné par la jeune comédienne américaine Liv Tyler réactualise en 2003 le

mariage du cinéma et de la mode, à la pointe des nouvelles valeurs

emblématiques du luxe au XXIe siècle.

Les parfums masculins

Depuis Monsieur de Givenchy lancé en 1959, les parfums masculins

déclinent la « Gentleman attitude ». Une vision élégante et racée de la

séduction masculine qui a su capter l'esprit du temps avec Givenchy

Gentleman en 1975, Xeryus dans les années 1980, Pi dans les années 1990.

Plus récemment, Givenchy pour Homme, Givenchy Blue Label et

Very Irrésistible Givenchy for Men apportent des réponses lumineuses au

désir de fraîcheur et de sensualité qui caractérise la première moitié des

années 2000.

Le maquillage

Depuis l'origine, l'image de Givenchy est associée à la couleur, à la

gaieté. Avec le maquillage, la marque est la complice encore plus intime des

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femmes et de leur séduction. Sous la direction artistique de Nicolas

Degennes, Givenchy le Makeup associe l'innovation dans la couleur et les

formules à une parfaite maîtrise de la lumière. Plus de 150 références

reprenant le principe emblématique du Prisme, le signe de reconnaissance

du maquillage Givenchy, s'enrichissent à chaque saison de nouveautés à la

pointe de la mode ou d'éditions éphémères. Très raffinés, griffés des 4G du

logo dans des couleurs différentes, les conditionnements compacts

apparaissent comme des objets culte, faciles à vivre, disponibles en toutes

circonstances pour un geste de beauté moderne et naturel.

Les soins

En alliant le luxe au plaisir et à la performance, et grâce à des

formules réellement innovantes, Givenchy est aujourd'hui un acteur majeur

de l'univers du soin. En proposant une alternative cosmétique à la chirurgie

esthétique avec la ligne No Surgetics, ou des produits très ciblés comme la

ligne No complex pour le corps, Skin Drink pour le visage, ou Power Youth

pour les peaux jeunes, le soin Givenchy s'affirme toujours positif et

complice, dans une approche déculpabilisante teintée d'une pointe de

légèreté.

Depuis toujours à l'écoute des femmes, Givenchy fait rimer

élégance avec personnalité, gaieté avec efficacité, et cultive avec

excellence un style d'un luxe résolument contemporain.

Les Spa

En plus d'offrir une vitrine internationale à l'excellence de son

savoir-faire, les Spa sont pour Givenchy l'occasion de développer une

recherche de pointe pour la création de ses lignes de soin.Aujourd'hui,

Givenchy compte six Spa à travers le monde dont le haut niveau de luxe et

de qualité se traduit autant par leur implantation dans des lieux d'exception,

hôtels de prestige ou hôtels de charme, que dans la sophistication des soins.

Une Autre Idée du Parfum

Il ne faut pas oublier les autres formes et

utilisations du parfum qui sont multiples. Il y a bien sûr

une des plus anciennes formes qui est l'encens, dont

l'utilisation n'est plus réservée aux seuls rythes religieux

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depuis bien longtemps, et que l'on retrouve aujourd'hui bien souvent dans

nos maisons.

Pour ces dernières il existe maintenant toute une gamme de produits parfumés pour l'intérieur. Il y a ainsi le simple parfum à vaporiser dans les pièces, de la poudre parfumée à mettre dans les sacs d'aspirateurs, des bougies parfumées, des brûles-parfum, des pots-pourris, des ronds d'ampoule parfumées en céramique ... Et tout cela décliné dans une gamme de senteurs de plus en plus vaste et originale voir surprenante. On peut ainsi parfumer sa maison par exemple à l'herbe verte, au pop-corn, à la pomme ou encore à la lavande ou au cèdre.

Il y a encore l'aromathérapie, qui se développe de plus en plus. Elle utilise les huiles essentielles en massage, en inhalation, dans le bain, en application, en compresse ... pour combattre des petits maux, pour la beauté ou pour le bien-être.

HISTOIRE DU PARFUM MASCULIN

Avant l’apparition des eaux de toilette masculine, les hommes qui voulaient se parfumer n’avaient guère d’autres choix que de choisir l’eau de Cologne de Madame. Il faudra attendre les années 30, pour qu’apparaissent les eaux de toilette masculine : les premières fragrances tournaient autour du vétiver et de la lavande… En 1934, Il semblerait que les deux premières eaux de toilette soient, « Pour un Homme » de Caron et « Dunhill for Men » de Dunhill.

Mais ce n’est qu’à partir des années 70 que les parfums masculins se délient du fameux rituel du rasage. L’homme des années 70 ne se parfume plus qu’après le rasage, mais quand bon lui semble.

Les mouvements féministes, gays, hippies, punk… etc. mettent en lumière des styles de vie plus contrastés qu’auparavant et notamment au travers des vêtements. On reconnait dorénavant dans la rue, l’anonyme d’antan et on peut mieux l’identifier comme appartenant à telle ou telle communauté. Comme pour les vêtements, le parfum aide à distinguer les

personnes : ceux qui portent une fragrance autour de la lavande, ne délivrent pas le même message que ceux qui laissent dans leur sillage, une odeur de patchouli.

Les eaux de toilette existent alors, mais il apparait aussi sur le marché de véritables parfums masculins. C’est le moment important de la « désunion » du parfum et du rasage qui étaient très souvent associés. Le

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parfum dans les années 80 reflète les événements de l’époque : le fameux « culte » du corps mais aussi le début de la « guerre » qui nait entre les femmes et les hommes à travers leur volonté de réussite sociale et une certaine accession au pouvoir.

Qui gagnera ? Qui sera le plus « puissant » ?

Puissant : le parfum, lui, l’est assurément. On pourrait également dire tenace et parfois même, entêtant. Ceci tant chez les femmes (« Poison » de Dior) que chez les hommes (« Antaeus » de Chanel). Reflets de la société de l’époque ? Puis arrive les années 90… une période plus harmonieuse, un certain retour à des notes plus proches de la nature, des végétaux… et aussi de l’océan, par exemple le parfum de Kenzo «Kenzo pour Homme » qui est précurseur au niveau des notes marines. Même s’il existait auparavant, le parfum unisexe de Calvin Klein « CK One » génère une véritable révolution. On s’échange, on se prête son parfum.

Aujourd’hui, le parfum pour homme a véritablement évolué, continue son évolution et n’a pas encore fini. Pourquoi ne pas rêver d’un parfum dans quelques années qui change en fonction des humeurs de celui ou celle qui le porte ?Le parfum permet à l’homme d’aujourd’hui d’afficher ses émotions, son humeur… L’homme parait moins obnubilé par la réussite sociale et son choix de carrière, car ses habitudes et surtout ses attentes ne sont plus celles d’hier, il accepte son intimité, défend sa personnalité :"Aujourd’hui l’homme s’affirme dans l’intime".