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Histoire des Arts Le paysage au 19°siècle Du classicisme à l’art moderne

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Histoire des Arts Le paysage au 19°siècle

Du classicisme à l’art moderne

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1770 à 1850 1830 1850 1860 1870 1872-1880 1880 1885 1893

Paysagiste Ecole de Barbizon Le Réalisme Le symbolisme Le Japonisme Impressionnisme Néo-impressionnisme Post impressionnisme Expressionnisme

Romantisme Naturalisme

Pointillisme

Divisionnisme

Ecole de Pont-Aven

Turner

Friedrich

Constable

Corot

Millet Courbet

Böcklin

Segantini

Hokusai

Hokusai

Hokusai Monet

Renoir

Pissarro

Caillebotte

Signac

Pissarro

Gauguin

Van Gogh

Cézanne

Munch

Von Menzel

Seurat

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Paysagiste 1770 à 1850

• Il trouve en la nature son véritable maître.

• Ses ciels sont particulièrement vibrants et en font un précurseur de l’impressionnisme

• Constable s'est détaché des sujets classiques en allant peindre la nature elle-même dans son souci expérimental : le souci du développement technique modifie le but de l'art, et progressivement le modèle de la description va remplacer celui de la narration en peinture.

• En 1824, le salon de Paris exposa quelques-unes des œuvres de Constable. C'est ainsi que Constable influença Millet et les peintres de l'école de Barbizon et de l'école de Crozant.

John Constable John Constable (11 juin 1776 à East Bergholt, dans le Suffolk, en Angleterre - 31 mars 1837 à Hampstead, Londres, en Angleterre) était un peintre paysagiste britannique du XIXe siècle.

Constable présente dans ses paysages la vie champêtre comme il la voyait, avec simplicité, sans l’idéaliser. Il transmet l’image d’un univers naturel, dans lequel l’homme, les animaux et le paysage vivent ensemble en harmonie. Comme dans toutes les œuvres de Constable, on remarque l’étude du ciel et de la lumière. Les conditions atmosphériques montrent un ciel typiquement anglais, couvert de nuages, qui passe tout de suite de la pluie au soleil.

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Paysagiste 1770 à 1850

Nouveautés:

• Le paysage devient un genre en peinture.

• Les scène allégoriques ou mythologiques s’estompent (disparaissent) au profit du paysage.

• Les thèmes abordés par l’artistes ne sont pas conventionnels, il traduit le quotidien des gens du peuple.

Technique :

La touche du peintre se libère du la représentation « photographique ».

John Constable

« La charrette de foin » ou « The Hay Way » 1821. Peinture à l’huile sur toile 130x185cm, National Gallery de Londres

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Paysagiste romantique 1770 à 1850

• Son caractère romantique est alors révélé par ses représentations de paysages pittoresques de la Grande-Bretagne, mettant la technique au service de sa propre esthétique ; ses paysages maritimes se prêtent aisément aux jeux de reflets de lumière qu'il affectionne

• Renommé pour ses huiles, Turner est également un des plus grands maîtres anglais de paysages à l'aquarelle. Il y gagnera le surnom de « peintre de la lumière »

• Turner nous montre le pouvoir suggestif de la couleur, ainsi, son attirance pour la représentation des atmosphères le place comme un précurseur de l'impressionnisme jusqu'à devenir « le peintre des incendies » ; d'autres préfèrent pousser plus loin encore leur analyse en voyant dans l'absence de support descriptif dans les œuvres de Turner, les prémices de l'abstraction lyrique.

Turner Joseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique, né le 23 avril 1775 à Londres et mort le 19 décembre 1851 (à 76 ans) à Chelsea. Initialement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui fait considérer celui que l'on surnomme le « peintre de la lumière » comme un précurseur de l'impressionnisme, avec son contemporain John Constable.

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Paysagiste romantique 1770 à 1850 Turner

Nouveautés:

-Turner représente des atmosphères,

-Les objets s’estompent (disparaissent ) au profit d’halos de couleurs.

-L’éloignement de la représentation du réel ouvre la porte à l’abstraction lyrique

Technique : La touche qui se libère de l’objet représenté s’impose à la surface de la toile (ce qui est précurseur à l’impressionnisme).

-L’idée de « bien fini » n’est plus un idéal.

-La gestualité en peinture (trace du geste) devient un moyen de représentation.

« Pluie, vapeur et vitesse, le Great Western Railway » 1844

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Paysagiste romantique 1770 à 1850

• Caspar David naît en 1774. Son enfance est marquée par la mort de ses proches qui, entre 1781 et 1791, décèdent un par un : à six ans, en 1781, il perd sa mère et sa sœur Elisabeth. En 1787, son frère Johann Christoffer qui se noie dans la Mer Baltique, et en 1791, sa sœur Maria. Cela va avoir une influence sur l'un des deux thèmes de sa peinture, la mort, l'autre étant la nature.

• Après quelques portraits, Friedrich s'oriente vers la carrière de paysagiste, et travaille sur des paysages de la Baltique

• Cependant, même si sa méthode de travail se fonde sur l'observation attentive de la nature, Friedrich, influencé par sa foi et la philosophie romantique, cherche rapidement à donner une dimension spirituelle à ses tableaux.

• « Le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu'il voit en face de lui, mais aussi ce qu'il voit en lui. »

• Il s'agit pour lui de mêler son propre état d'esprit issu de cette vision à la représentation de la nature

Friedrich Caspar David Friedrich, né le 5 septembre 1774 à Greifswald (Duché de Poméranie, à l'époque moderne Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) et mort le 7 mai 1840 à Dresde, est un peintre et dessinateur allemand, considéré comme l'artiste le plus significatif et influent de la peinture romantique allemande du XIXe siècle.

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Paysagiste romantique 1770 à 1850

Friedrich

Nouveautés:

• Le paysage devient un genre en peinture.

• Le paysage devient sujet de la peinture. La présence de l’être humaine y devient infime (petite).

• Le paysage traduit les sentiments de l’artiste.

(mélancolie, solitude, impuissance de l’homme face aux forces de la nature, la mort, …)

• Les paysages ont une fonction symbolique, allégorique.

• Le paysage est un prétexte à la recherche de la présence de Dieu

Technique :

-Sa technique demeure classique, c’est-à-dire au plus proche de la réalité observée. Les tonalités sont souvent froides, l’exposition claire et les contours contrastés.

« La mer de glace » 1824

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Ecole de Barbizon 1830

• A l’âge de vingt ans, il s’initie aux maîtres hollandais et espagnols.

• De retour à Paris, il se détourne du modèle officiel à la mode après 1840, et subit l’influence d’Honoré Daumier.

• En 1848, il expose au Salon Le Vanneur, qu'Alexandre Ledru-Rollin lui achète pour cinq-cents francs. C'est la première œuvre d'une influence sur le travail paysan qu'il développe à partir de 1849 en s'installant à Barbizon avec Charles Jacques pour s’appliquer à peindre beaucoup de scènes rurales souvent poétiques.

• Peu à peu, il délaisse les seules scènes de travail paysan pour s'intéresser davantage aux ambiances, aux paysages

• Millet est considéré comme un peintre réaliste, mais il a eu une grande influence sur des impressionnistes tels que Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales. Son œuvre a également influencé l'autrichien Albin Egger-Lienz.

Millet Jean-François Millet (4 octobre 1814 - 20 janvier 1875) est un artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXe siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Il est particulièrement célèbre pour ses scènes champêtres et de la paysannerie réalistes.

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Ecole de Barbizon 1830

Jean François Millet

Nouveautés:

• Les scènes du quotidien dans les campagnes, l’aspect social de la vie des gens marquent la rupture avec les thèmes de l’art académique.

• Cette représentation sociale en fait un précurseur du Réalisme.

Technique :

Le travail des jeux de lumière, la pénombre et le clair-obscur signe un travail annonciateur de l’impressionnisme.

L'Angélus, 1857-1859, huile sur toile, 53.3 x 66 cm, musée d'Orsay, Paris.

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Ecole de Barbizon 1830

• Il passa longtemps pour un peintre amateur qui avait tout loisir de voyager non seulement un peu partout en France, mais aussi en Italie. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement étoffés de petits personnages, selon les règles du paysage classique. Il est l'un des fondateurs de l'école de Barbizon.

• Au printemps de l’année 1822, il entre dans l’atelier du peintre paysagiste Achille Etna Michallon qui lui inculque les principes du néoclassicisme et l’encourage à travailler en plein air.

• Mais ces toiles ne sont pour lui que des études, qu’il ne songe pas à exposer. Elles sont en effet destinées à être réemployées dans des compositions plus ambitieuses, à caractère historique, mythologique ou religieux, seules dignes, selon l’idéal néoclassique, d’être présentées au public.

• A partir de 1850, sa peinture (dans laquelle il laisse libre cours à son imagination), délaisse l’exactitude du paysage peint « sur le motif », qu’il remodèle à son gré, et renonce aux récits historiques, qui ne sont plus qu’un prétexte à des paysages rêvés et baignés de halos argentés ou dorés.

• Ses recherches sur la lumière, sa prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme. Fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique, dans laquelle il avait été formé. S’il s’en est écarté, vers la fin de sa carrière, c’est pour s’abandonner à l’imagination et à la sensibilité dans des souvenirs, qui annoncent le symbolisme autant ou davantage que l’impressionnisme

Corot Jean-Baptiste Camille Corot, né le 16 juillet 1796 à Paris et mort dans le 10e arrondissement de Paris, au 56 de la rue du Faubourg-Poissonnière, le 22 février 1875, est un peintre français.

« Les chevriers de Castel Gandolfo »

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Ecole de Barbizon 1830

Camille Corot

Nouveautés: • Le paysage devient un prétexte pour

laisser libre cours à son imagination. • Il délaisse les scènes de genre (ou

historiques) et la représentation scrupuleuse de la peinture sur le motif (il s’éloigne du modèle)

• Il sort de son atelier pour peindre sur le motif (face au modèle)

• En s’abandonnant à l’imaginaire, il ouvre la voie au symbolisme (précurseur)

• Il crée la transition entre la peinture néoclassique et la peinture de plein air (Peindre en extérieur)

Technique : Ses recherches sur la lumière, sa

prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme mais il restera fidèle à la tradition néoclassique (la notion de d’achèvement, de « bien peint »).

LES CHEVRIERS DE CASTEL GANDOLFO. 1866 (Huile sur toile, 59x78cm) Dans la plus pure tradition des paysagistes du siècle, Corot peint à l'antique ce repos des chevriers. Son style, pourtant, annonce des bouleversements... Corot a 29 ans quand son père accepte enfin de lui donner les moyens de devenir peintre. Il part alors pour Rome, patrie des arts, avec un ami rencontré aux cours du peintre Bertin. L'OEUVRE Traitée à la manière de l'École de Barbizon, exaltant la nature sur un mode antique, la toile nous convie à une flânerie à Castel Gandolfo, résidence d'été du pape, située à quelques kilomètres de Rome. La scène n'est pas sans rappeler Poussin, ...

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Le Réalisme 1850

• Courbet est au cœur de l’effervescence artistique et politique. Il se lie avec des artistes qui veulent proposer une alternative à l’antagonisme romantisme-académique . Sous l’impulsion de Champfleury, Courbet jette les bases de son propre style, le réalisme. Il veut s’inspirer des idéaux de la bohème.

• En 1849, Courbet revient à Ornans. Ce retour aux sources va changer sa manière de peindre : il abandonne le style romantique de ses premiers autoportraits. Inspiré par son terroir, il crée un style qu’il qualifie lui-même de réalisme. Sa première œuvre de cette période est Une après-dinée à Ornans tableau exposé au salon de 1849 qui lui vaut une médaille de seconde classe. Cette médaille le dispense de l’approbation du jury. Il va s’en servir pour ébranler les codes académiques. Ses paysages, dominés par l’identité de retrait et de solitude, ont une signification quasi autobiographique.

• Gustave Courbet enduisait sa toile d’un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Cette technique est, peut-être, en train de condamner les œuvres de Courbet. En effet, ce goudron tend, avec le temps, à remonter à travers la peinture et à assombrir dangereusement les tableaux.

• Courbet a parfois recours à la photographie, en particulier dans la représentation du nu féminin.

• « Je me suis constamment occupé de la question sociale et des philosophies qui s'y rattachent, marchant dans ma voie parallèlement à mon camarade Proudhon. (...) J'ai lutté contre toutes les formes de gouvernement autoritaire et de droit divin, voulant que l'homme se gouverne lui-même selon ses besoins, à son profit direct et suivant sa conception propre ».

Courbet Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans, près de Besançon (Doubs), et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un peintre français, chef de file du courant réaliste. Son réalisme fait scandale. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il est l'un des élus de la Commune de Paris de 1871. Accusé d'avoir fait renverser la colonne Vendôme, il est condamné à la faire relever à ses propres frais ; réfugié en Suisse, il meurt avant d'avoir commencé à rembourser.

« La mer orageuse dit aussi La vague » 1870 Huile sur toile 117x160 cm Grand Palais (Musée d’Orsay)

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Le Réalisme 1850

Gustave Courbet

Nouveautés:

Courbet représente des scènes de la vie de tous les jours, voir des scènes dites « vulgaires » pour son époque.

Il est à l’origine du mouvement réaliste. Il a un regard social sur la société de son époque.

Technique : Gustave Courbet enduisait sa toile d’un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Cette technique est, peut-être, en train de condamner les œuvres de Courbet. En effet, ce goudron tend, avec le temps, à remonter à travers la peinture et à assombrir dangereusement les tableaux.

Courbet a parfois recours à la photographie, en particulier dans la représentation du nu féminin : comme Eugène Delacroix avant lui.

Au cours de l'été 1869, Courbet s'installe à Etretat, petite ville normande où Delacroix, Boudin ou Jongkind sont déjà venus se confronter à la mer. Les falaises de craie, la lumière subtile, la violence des tempêtes comme le calme des flots de cette région aux cieux changeants lui fournissent de nouveaux sujets. Ici, l'artiste donne une vision intense de la mer orageuse, tourmentée et inquiétante, traduisant la puissance sauvage des forces naturelles. "Sa marée vient du fond des âges" dira Paul Cézanne. Travaillant au couteau une matière épaisse, Courbet parvient en effet à donner une impression d'éternité. Il construit son tableau en trois bandes horizontales : le rivage sur lequel reposent deux barques, les flots traités dans une gamme vert sombre relevée du blanc de l'écume et le ciel chargé de nuages. Dans le Gil Blas du 28 septembre 1886, Guy de Maupassant relate ainsi la visite qu'il fit à Courbet lors de son séjour à Etretat : "Dans une grande pièce nue, un gros hommes graisseux et sale collait avec un couteau de cuisine, des plaques de couleur blanche sur une grande toile nue. De temps en temps il allait appuyer son visage à la vitre et regardait la tempête.

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Le Naturalisme 1850

• De 1839 à 1842 il produisit 400 dessins, reprenant en même temps la technique de gravure sur bois, pour illustrer la Geschichte Friedrichs des Grossen (Histoire de Frédéric le Grand) de Franz Kugle

• sur l'ordre du roi Frédéric-Guillaume IV, il illustra les œuvres de Frédéric le Grand, Illustrationen zu den Werken Friedrichs des Grossen (1843-1849).

• Ces travaux permirent à Menzel d’être regardé comme l’un des premiers, sinon le premier, des illustrateurs de son genre à son époque. Pendant ce temps il avait étudié tout seul l’art de la peinture et bientôt il produisit bon nombre de peintures fort variées, montrant toujours un don aigu de l'observation et une maîtrise honorable dans des sujets traitant de la vie et des réalisations de Frédéric le Grand et des scènes de vie quotidienne.

• Il se rattache au pré-impressionnisme par sa touche qui rappelle Pissarro et au naturalisme par son style très atmosphérique et soucieux du détail, tant dans la représentation des personnages que des objets et de la nature. Outre les grandes scènes historiques, ses œuvres les plus marquantes sont certainement ses natures mortes d'atelier

Von Menzel Adolph von Menzel (né à Breslau, le 8 décembre 1815 - mort à Berlin, le 9 février 1905) est un peintre allemand.

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Le Naturalisme 1850

• Nouveauté:

• Il est le premier illustrateur de son époque.

• Aspect réaliste dans les thèmes abordés : la vie de tous les jours.

• Technique :

• Il se rattache au pré-impressionnisme par sa touche qui rappelle Pissarro

• Il est aussi proche du naturalisme par son style atmosphérique

Adolph Von Menzel

« Le laminoir » 1872

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Le symbolisme

• Depuis le milieu du XIXe siècle de multiples progrès voient jour (capitalisme, industrie, laïcisation...) le symbolisme s'inscrit dans une vague de réaction contre le positivisme.

• Ainsi les symbolistes se caractérisent par un pessimisme dubitatif. Une seconde caractéristique se porte sur un retour au sacré et à la spiritualité

• Chez eux, ce genre de peinture deviendra un thème récurrent. Bien souvent la fiction et le réel sont mêlés. L’espace picturale n’est plus un simple espace du monde terrestre. C’est pourquoi, là encore, que le paysage sera traité de manière subversif la plus part du temps.

• A la fin du XIXe siècle, on observe une quête de hauteur tout comme les peintres romantiques. Le paysage symboliste oscille entre deux pôles : une vision de la totalité du cosmos ou bien, une projection intégrale du psychisme (par exemple Le Cri d’ Edvard Munch ).

• Il n’y a pas de traitement différent pour le fond et le 1er plan. Cette conception du paysage, remet en cause le paysage en tant que genre descriptif. La forme naturelle est dès lors tirée vers la forme abstraite, symbole de l’harmonie cosmique.

• Le symbolisme se pose en réaction au naturalisme et à l'impressionnisme. • Trois caractéristiques méritent d’être expliquée : • Le goût pour l’étrange beauté : c’est-à-dire la recherche de qualités immatérielles qui se mêle à la forme comme

révélation totale et immédiate du psychisme ainsi qu’une attirance pour l’horreur et le macabre. • Le satanisme et la dérision : c’est une dualité entre vision ironique de la société et la transposition allégorique que

l’on retrouve chez le peintre James Ensor. Peu d’artistes s’illustrèrent dans cette veine où la stabilité sociale et idéologique se trouvait démentie par le recours à des formes mineures de la représentation théâtrales

• La tradition et le vocabulaire stylistique : Émile Bernard considère le 1er salon de Rose-croix en 1892 comme l’apparition du symbolisme officiel en peinture. Lors de cette exposition est révélée la volonté de se distinguer de l’académisme par une recherche d’authenticité. Ainsi, les règles de la vraisemblance des peintures d’histoires sont transgressées.

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Le Symbolisme 1860

• Il part s'installer en Allemagne pour étudier de 1845 à 1847, à l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf. Il y est disciple du peintre romantique Johann Wilhelm Schirmer et il y rencontre Anselm Feuerbach.

• Longtemps considérée comme "germanique", si la peinture de Böcklin puise dans les traditions artistiques, littéraires et esthétiques allemandes, elle s'en détache aussi. Ses premiers paysages imprégnés de romantisme retiennent les leçons de Johann Wilhem Schirmer. Sa peinture reflète également une interprétation nordique de la latinité partagée avec les Deutsch-Römer, ces artistes allemands installés à Rome au milieu du siècle ; mais ayant beaucoup voyagé, l'artiste a aussi été profondément influencé par d'autres courants de l'histoire de la peinture européenne

• En Italie, il voyait dans l'antiquité méditerranéenne un âge d'or pour l'humanité vivant en harmonie avec la nature. Ses créatures expriment la nostalgie de l'artiste et son profond scepticisme face à la civilisation moderne non sans affinité avec le symbolisme international des années 1890.

• Lors de son séjour à Naples, Böcklin s'était passionné pour les recherches de la station zoologique (centre de recherches sur les animaux marins); elles nourriront le bestiaire fantastique des créatures hybrides qui peuplent ses tableaux, plus particulièrement ses scènes de mer.

Böcklin Arnold Böcklin, né le 16 octobre 1827 à Bâle et mort le 16 janvier 1901 à San Domenico di Fiesole en Italie, est un peintre, dessinateur, graphiste et sculpteur suisse. Avec Ferdinand Hodler, Max Klinger et Lovis Corinth, c'est l'un des principaux représentants du symbolisme allemand, courant artistique rompant avec la peinture académique et le naturalisme de la deuxième moitié du XIXe siècle..

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Le Symbolisme 1860

• Influences: Rubens par exemple, dont le souvenir habite les centauromachies et les grandes scènes de combat des dernières années ; Poussin et Le Lorrain, dont les paysages idéaux se retrouvent en écho dans la série des Villas en bord de mer

• Böcklin a passé une grande partie de sa vie en Italie, où il a été très fortement marqué par l'art pompéien

• Nouveauté :

• Peinture imprégnée de romantisme

• Principal représentant du symbolisme allemand (courant artistique rompant avec la peinture académique et le naturalisme) .

• La beauté devient obscure.

• La réalité se voile du mystique et des mythes.

• La peinture devient propice à la rêverie.

• Ses œuvres expriment la nostalgie de l'artiste et son profond scepticisme face à la civilisation moderne

• Technique :

• Peinture de facture classique souvent dans des tons sombres

Böcklin

« L’île des morts » 1886 . Huile sur toile (80x150cm)

Elle représente une île au coucher du soleil, vers laquelle se dirige une embarcation conduite par Charon, le guide des morts. À ses côtés dans le bateau, un défunt debout, dans son linceul regarde vers la crique dans laquelle va entrer la barque. Sur l’île, une cour dans l’ombre, des rochers escarpés et de hauts cyprès donnent à l’ambiance un parfum de solitude et d’oppression. Il existe cinq versions différentes de la toile réalisées par Arnold Böcklin à différentes périodes. Böcklin nous livre ici sa vision de l'artiste et se compte parmi les élus. L'artiste devient cet être isolé, ce héros qui doit sans cesse faire le voyage vers l'île, symbole de l'inaccessible et de l'indéfini. La mort et la solitude deviennent alors synonymes, pour celui qui à travers ce périple tire du néant la matière de la création.

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Le Symbolisme 1860

• 1874 – 1878 Giovanni regagne Milan pour réaliser son rêve: être peintre. Il travaille pour Luigi Tettamanzi, peintre de décoration, et suit des cours du soir avant de se consacrer entièrement à l’étude de la peinture.

• 1886 Des problèmes financiers, mais surtout le charme bucolique des montagnes de Savognin, incitent Segantini et sa femme à s’installer en 1886 en Suisse, dans les Grisons. Ici, dans le paisible village de Savognin, il élabore à partir de motifs de la vie villageoise et alpine de grandes toiles qui représentent principalement les habitants, des paysans de montagne, vaquant à leurs activités – comme dans Vacche aggiogate (Vaches à l’abreuvoir).

• 1891 Des œuvres de Segantini figurent dans la première présentation substantielle du divisionnisme italien, à la Prima esposizione triennale di belle arti organisée à l’Accademia di Brera.

Segantini Giovanni Segantini (né à Arco sur le lac de Garde le 15 janvier 1858 - mort dans le Schafberg Pontresina le 28 septembre 1899) est un peintre italien rattaché au courant du symbolisme. C'est un peintre de genre, qui a représenté des sujets typiques, dont des paysages de montagnes.

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Le Symbolisme 1860

• Influences :

• Il s’inscrit dans le genre de la pastorale (représentation idéalisée de la vie des bergers)

• Utilise la technique divisionniste de Seurat.

• Nouveautés:

• Il met en scène la misère des paysans (En cela, il est proche du réalisme de courbet)

• Peintre de la montagne et de la vie des paysans.

• Son œuvre inspire la nostalgie d’une expérience de la nature intacte.

• Il découvre le divisionnisme

• Traduit des atmosphères mélancoliques et poétiques

• Son œuvre est empreinte d’un symbolisme mystique

• Technique : Utilise le procédé divisionniste (Seurat et Signac) , ce pointillisme juxtapose directement les pigments de couleur pure en d’innombrables touches et points.

• Liberté d’application de la couleur

• Rendu habile de la lumière.

Segantini

« Mauvaises mères (Belvédère, Viennes) 1894

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Le Japonisme

• Rendu possible par l’ouverture du Japon au monde extérieur en 1868 avec l’ère Meiji, le japonisme commence avec les collectionneurs d'art japonais, qui exposent les œuvres qu'ils possèdent.

• Les premiers exemplaires d'estampes en Europe sont montrés à Paris. Des collectionneurs, et des critiques artistiques entreprennent des voyages au Japon dans les années 1870 et 1880 et contribuent à la diffusion des œuvres japonaises en Europe, et plus particulièrement en France, tant et si bien que l'Exposition Universelle de Paris en 1878 présente un bon nombre d'œuvres japonaises des collections Les principaux artistes japonais qui influencèrent les artistes européens étaient Hokusai, Hiroshige et Utamaro. Des artistes très peu reconnus au Japon, car produisant un art considéré comme léger et populaire par les élites japonaises de l'époque. Le japonisme a donc sauvé des œuvres qui allaient disparaître et permis de développer une voie nouvelle de l'art japonais.

• Parmi les artistes européens adeptes du japonisme, on trouve : van Gogh, Manet, Degas, Renoir, Pissarro, Klimt, Monet, Auburtin, Gauguin et donc sous son influence les Nabis (Vuillard, Bonnard ...) qui utilisèrent des formats très japonais.

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Le Japonisme 1870

• De parents inconnus. Il est adopté vers l'âge de trois ou quatre ans par une famille d'artisans. Son père adoptif Ise, est un fabricant de miroirs pour la cour du shogun. Hokusai, alors appelé Tokitanō , manifeste dès lors des aptitudes pour le dessin et de la curiosité pour la peinture

• En 1773-1774, il est en apprentissage dans un atelier de xylographie et en 1775 il grave lui-même les six dernières feuilles d'un roman humoristique de Sanchō. En 1778, il intègre l'atelier du maître Katsukawa Shunsho (1726- 1792), un peintre d'estampes ukiyo-e, spécialiste des portraits d'acteurs. C'est dans cet atelier que commence son travail d'artisan du dessin et de l'estampe aux revenus modestes.

• Il subit aussi l’influence de l’art occidental et découvre la perspective grâce à un artiste japonais, Shiba Kokan, qui fréquente les Néerlandais, seuls autorisés à amarrer à Nagasaki.

• De 1796 à 1799 il produit un grand nombre d'albums et d’estampes en feuilles séparées, appelées surimono. C'est à la même époque qu'il adopte pour la première fois le nom de Hokusai et se donne en 1800 le surnom de Gakyōjin Hokusai, « le Fou de dessin ».

• Il se sert alors du bleu de Prusse, introduit au Japon en 1829 et dont Keisai Eisen avait déjà tiré profit.

• Adoptant un style tout à fait original, il réalise une synthèse entre son acquis oriental et l’assimilation des influences occidentales pour composer des paysages inattendus, d’une saisissante beauté.

• Soit l’homme est en proie avec une nature toute-puissante, grandiose et menaçante, soit il communie avec elle, dans une harmonie tranquille et sereine comme dans Le mont Fuji

Hokusai

Katsushika Hokusai, (1760-1849), connu plus simplement sous le nom de Hokusai, ou de son surnom de « Vieux Fou de la peinture », est un peintre, dessinateur spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Gauguin, van Gogh et Claude Monet, voire le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Il est parfois vu comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près « esquisse spontanée ».

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Le Japonisme 1870

• Influences:

• Il découvre la perspective grâce à un artiste Shiba Kohan qui fréquente les peintres néerlandais.

• Nouveauté:

• Il représente des épisodes de la vie de tous les jours, de façon très expressive.

• Son œuvre a un caractère documentaire , car on y trouve nombre d’éléments descriptifs (outil, architecture, métiers, armes…)

• Certaines représentations sont de caractères fantastiques (animaux, dragons…), voir surnaturels (inconscient fantastiques des japonais)

• Il est considéré comme le père du Manga (Esquisse spontanée)

• Technique :

• Ayant beaucoup travaillé la gravure sur bois (xylographie) son utilisation de la couleur est assez limitée et se développe en aplat comme c’est le ca lors des impressions sur bois.

• La ligne enferme la couleur (cloisonnisme)

• Technique :

• Hokusai utilise la gravure sur bois, c’est-à-dire l’estampe :

• le terme estampe désigne le résultat de l’impression d’une gravure sur bois (voir xylographie)

Hokusai

« Le Fugi par temps clair » (aussi appelé « Le Fugi rouge ») 1830

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L’impressionnisme de 1874 à 1886 • L’impressionnisme est un mouvement pictural français né de l'association de quelques artistes de la

seconde moitié du XIXe siècle. Fortement critiqué à ses débuts, ce mouvement se manifesta notamment de 1874 à 1886 par des expositions publiques à Paris, et marqua la rupture de l'art moderne avec l'académisme.

• Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des tableaux de petit format, des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l'utilisation d'angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que l'aspect stable et conceptuel des choses, et à les reporter directement sur la toile. L'impressionnisme eut une grande influence sur l'art de cette époque, la peinture bien sûr, mais aussi les arts visuels (sculpture, photographie impressionniste dont le pictorialisme est le relais, cinéma impressionniste), la littérature et la musique.

• Jusqu'au début du XIXe siècle, l'art pictural officiel en France est dominé par l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui fixe, depuis sa création sous le règne de Louis XIV, les règles du bon goût, aussi bien pour les thèmes des tableaux que pour les techniques employées. L’Académie privilégie l’enseignement du dessin, plus simple à définir dans un corps de doctrine bien structuré pour lequel la copie des modèles de la sculpture antique constitue un idéal de beauté. Avec l'invention du tube de peinture souple par l'industrie à partir de la moitié du XIXe siècle, de jeunes peintres parisiens sortent des ateliers pour peindre en plein air et pour saisir l'instant, la lumière. Le développement de la technique photographique à la même époque remet en cause ce qui jusqu'alors avait été l'une des fonction principale de l'art, la représentation fidèle de la réalité, amenant les impressionnistes à explorer d’autres sujets et d’autres façons de peindre qui privilégient la vision de l'artiste, son impression face au réel et non sa description du réel. Parmi ces pionniers, on compte notamment Claude Monet, Pierre Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille, bientôt rejoints par Camille Pissarro, Paul Cézanne et Armand Guillaumin.

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L’impressionnisme : la rupture … Académisme Tableau de grand format. Fondu réaliste des couleurs. Composition fermée. Point de vue frontal. Représentation figurative. Thème antique ou classique. Création de dessins préalables. Prédominance de l’académie royale de peinture qui les règlemente . Importance du dessin, de l’antique , de l’idéal de beauté. Utilisation de pigments et de liant nécessitant des préparations en atelier . Le néoclassicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et l'architecture entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme, ou à l’impressionnisme , il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.

Art Moderne Tableau de petit format Trait de pinceau visible Composition ouverte Point de vue inhabituel Représentation fugitive Thème : la lumière, le quotidien Représentation directe sur toile Ouverture d’un salon des refusés indépendants sans critère de sélection. Importance de la couleur, de la lumière, de l’atmosphère. Apparition des premiers tubes de peinture industriels, permettant de peindre en extérieur, sur le motif. Naissance de la photographie qui libère l’artiste de la représentation fidèle de la réalité. .

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L’impressionnisme 1872-1880

• De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. Ses premiers dessins sont des caricatures (appelées « portraits-charges ») de personnages (professeurs, hommes politiques)

• 1857 : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois ». Monet commence à peindre ses premières toiles de paysages en été 1858. Boudin conseille alors à son jeune comparse à quitter Le Havre pour Paris.

• 1860 Il entre à l'Académie Suisse. Il y rencontre notamment Camille Pissarro. Lors du salon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d'Eugène Delacroix.

• En 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris. Il y rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille avec qui il entretient une importante correspondance. Au printemps 1863, ce dernier et Monet vont peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon.

• 1870, En Angleterre à Londres. Il y fait la rencontre du marchant d'art Paul Durand-Ruel qui sera déterminent pour sa carrière. Il admire les œuvres des peintres britanniques Turner et John Constable et avait été impressionné par la manière du premier de traiter la lumière

• Le 15 avril 1874, l'exposition de la société anonyme coopératives d'artiste ouvre ses portes en réaction au salon dans les ateliers de Nadar. Elle présente les �œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage du port du Havre : Impression soleil levant. Le terme d'impressionniste est utilisé pour la première fois dans une critique de Louis Leroy du Charivari

• 1890 marque vraiment le début de répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents

Monet Oscar-Claude Monet (14 novembre 1840 à Paris – 5 décembre 1926 (à 86 ans) à Giverny), dit Claude Monet, est un peintre français, l’un des fondateurs du mouvement impressionniste, peintre de paysages et de portraits.

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• Histoire de l’œuvre:

• Claude Monet a peint cette toile à partir d'une fenêtre de la chambre de l'hôtel de l'Amirauté qui donne sur le bassin de l'avant-port en une séance le matin de bonne heure lors d'un séjour au Havre, ville de son enfance, avec son épouse et son fils, choisissant un de ses thèmes favoris, un port symbole de la révolution industrielle du XIXe siècle.

• Il présente cette vue de l'ancien avant-port du Havre à la première exposition de la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs en avril 1874 dans l'ancien studio du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines à Paris. C'est le frère du peintre Pierre Auguste Renoir, le journaliste Edmond Renoir chargé de la rédaction du catalogue, qui a dit à Claude Monet de mettre un autre nom que « Vue du Havre » et Claude Monet a dit « Mettez Impression », Edmond Renoir complétant par « soleil levant ».

• Le critique d'art Louis Leroy, du Charivari, voulant faire un jeu de mot malveillant sur le titre de ce tableau, intitule son article du 25 avril 1874 L'exposition des Impressionnistes et donne ainsi sans le vouloir son nom à ce nouveau mouvement artistique, l'impressionnisme. « Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans » écrit-il. Le critique Ernest Chesneau perçoit cette toile comme un « soleil levant sur la Tamise », rappelant l'influence des paysages du peintre Turner et des nocturnes de James Whistler sur Monet marqué par son séjour à Londres en 1871

Claude Monet

« Impression, soleil levant » 1872 (48x63cm), Peinture à l’huile. Musée Marmottant, Paris.

Influences : Eugène Boudin, Camille Pissarro, Eugène Delacroix. Nouveautés : Thème du paysage (marine) Aspect inachevé (ébauche) Rapidité d’exécution Travail sur le motif en extérieur Technique : La touche reste visible Disparition du graphisme (le dessin)

Analyse formelle : Au premier plan dans une mer aux teintes bleues-vertes se dégagent deux silhouettes de barques de pêcheurs qui contribuent à un effet de profondeur. La seule couleur chaude est le rouge-orangé du disque solaire du soleil et ses reflets de la même couleur dans le clapot de l’eau. À l'arrière-plan, dans la brume d'un camaïeu gris-bleuté, se noye le port du Havre avec des ligne de fuites un jeu de lignes verticales qui figurent des mâts de grands voiliers à quai, des grues sur des docks et des cheminées d'usines qui indiquent un vent léger de nord-ouest. La composition de l'œuvre se caractérise par l'horizontalité du paysage représenté et le partage de l'image en tiers selon le schéma de la perspective japonaise, le tiers supérieur étant composé de touches horizontales consacrées au ciel et les deux tiers inférieurs au port baigné dans un brouillard bleuté et à la mer. Cependant, tout est esquissé pour saisir cet instant fugitif avant que la lumière aveuglante du jour ne fige le paysage. Les silhouettes des bateaux se détachent à peine du reste du tableau, baigné dans le flou de l'atmosphère du grand port. Seule le disque orange et plat du soleil levant se détache de ses tons froids. Cela place cette œuvre à la frontière de l'abstraction, si le soleil et la barque, ainsi que le titre, ne venaient pas guider le spectateur à décrypter la scène.

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L’impressionnisme 1872-1880

• En 1844, La famille de Renoir qui vit alors assez pauvrement quitte Limoges pour Paris.

• En 1862, Renoir réussit le concours d'entrée à l’École des beaux-arts de Paris et entre dans l’atelier de Charles Gleyre, où il rencontre Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. Une solide amitié se noue entre les quatre jeunes gens qui vont souvent peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau

• Le séjour que Renoir fait avec Monet à la Grenouillère est décisif dans sa carrière. Il peint véritablement en plein-air, ce qui change sa palette, et fragmente sa touche (moins que Monet qui va plus loin dans ce domaine). Il apprend à rendre les effets de la lumière, et à ne plus forcément utiliser le noir pour les ombres. Dès lors, commence véritablement la période impressionniste de Renoir. Le paradoxe est que Monet se veut peintre de paysage, et que Renoir préfère la peinture figurative. Aussi pour les mêmes scènes de La Grenouillère, Renoir adopte un point de vue plus rapproché qui lui permet de donner une plus grande importance aux figures.

• Membre à part entière du groupe impressionniste, il évolue dans les années 1880 vers un style plus réaliste sous l'influence de Raphaël. Les contours de ses personnages deviennent plus précis. Il dessine les formes avec plus de rigueur, les couleurs se font plus froides, plus acides. Il fut peintre de nus, de portraits, paysages, marines, natures mortes et scènes de genre, pastelliste, graveur, lithographe, sculpteur et dessinateur.

• Citée en exemple, sa peinture illustre l'idée que le commun des mortels se fait de la beauté en art, ses toiles abordant des sujets simples ayant trait à la vie quotidienne, ses nus qu'il traite d'une manière opulente et sensuelle dégagent une certaine plénitude. C'est oublier que cette peinture figurative jugée mièvre et réconfortante car évoquant la nostalgie d'un bonheur perdu et qu'on retrouve désormais dans les calendriers des postes ou les cartes postales.

Renoir Pierre-Auguste Renoir dit Auguste Renoir, né à Limoges le 25 février 1841 et mort au domaine des Collettes à Cagnes-sur-Mer le 3 décembre 1919, est l'un des plus célèbres peintres français.

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• Influences : Monet, Sisley, Bazille

• Nouveauté :

• Il aime particulièrement peindre des personnages (notamment des portraits)

• Peinture de plein air

• Représente des scènes de la vie parisienne

• Aspect flouté de la représentation

• Technique :

• Rapidité de la touche,

• Touches vibrantes

Auguste Renoir

« Bal du moulin de la galette » 1876, huile sur toile (131x175cm) Musée d’Orsay. Paris

Cette œuvre est sans doute la plus importante de Renoir au milieu des années 1870 et fut exposée à l'exposition du groupe impressionniste de 1877. Si le peintre choisit de représenter quelques uns de ses amis, il s'attache avant tout à rendre l'atmosphère véhémente et joyeuse de cet établissement populaire de la Butte Montmartre. L'étude de la foule en mouvement dans une lumière à la fois naturelle et artificielle est traitée par des touches vibrantes et colorées. Le sentiment d'une certaine dissolution des formes fut l'une des causes des réactions négatives des critiques de l'époque. Ce tableau, par son sujet ancré dans la vie parisienne contemporaine, son style novateur mais aussi son format imposant, signe de l'ambition de la démarche de Renoir, est un des chefs-d'œuvre des débuts de l'impressionnisme.

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L’impressionnisme 1872-1880

• En octobre 1855, année de l'Exposition universelle, il arrive à Paris pour y étudier et s'installe dans sa famille à Passy

• À Paris, il rencontre Corot, avec qui il étudie, découvre Delacroix, Courbet, Ingres et Dabuigny. Il fréquente quelques ateliers de l'École des Beaux-Arts, où l'enseignement reste académique et « ingriste », mais il est surtout attiré par Millet pour ses thèmes de la vie rurale, par Courbet pour son renoncement au pathos et au pittoresque, et par la liberté et la poésie des toiles de Corot.

• Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye (en) et peint sur le motif à Montmorency. Entre 1859 et 1861, il fréquente diverses académies, dont celle du père Suisse, où il rencontre Claude Monet, Ludovic Piette, Armand Guillaumin et Paul Cézanne, qu'il encourage.

• Entre 1866, date du premier séjour de Pissarro, et 1878, date de la mort de Daubigny, les deux hommes se côtoient sur les bords de l'Oise

• En 1879, Gauguin, qui lui a acheté des toiles, vient travailler avec lui à Pontoise. Il collabore avec Degas dans le domaine de la gravure et pendant l'été 1881, Cézanne, Gauguin, Guillaumin, sont à Pontoise à ses côtés.

• Pissarro et Cézanne collaborent entre 1872 et 1881. Pissarro encourage Cézanne à peindre en plein air, et les deux artistes travaillent souvent côte à côte et sur les mêmes motifs.

• Connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme », il a peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant dans les champs, mais il est célèbre aussi pour ses scènes de Montmartre, et ses scènes autour du Louvre et des Tuileries, où il descendait. À Paris, il eut entre autres pour élèves Paul Cézanne, Paul Gauguin, Jean Peské et Henri-Martin Lamotte.

• Pissarro est aussi un théoricien de l'anarchie, fréquentant assidument les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement anarchiste. Il partage cette position avec Gauguin, avec lequel il aura par la suite des relations tendues.

Pissarro Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, né à Saint-Thomas (Îles Vierges) le 10 juillet 1830 et mort à Paris le 13 novembre 1903, est un peintre impressionniste puis néo-impressionniste français, père de Lucien Pissarro.

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L’impressionnisme 1872-1880

• Influences: Corot, Delacroix, Millet (Thèmes de la vie rurale) , Courbet, Seurat (pointillisme)

• Nouveautés:

• Peinture de plein air, sur le motif (depuis un atelier construit au milieu de son jardin)

• Peint la vie rurale, les paysans dans les champs.

• Représente la vie sur les grands Boulevards

• Technique:

• Pointillisme

• Fragmentation de la touche

• Utilise souvent des point de vue originaux notamment en plongée.

Pissarro

« La moisson » 1882

« Boulevard Montmartre, printemps » 1897

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L’impressionnisme 1872-1880

• En 1857, après obtention de sa licence en droit, Caillebotte est mobilisé lors de la guerre franco-prussienne et participe à la défense de Paris dans la Garde Mobile. La même année, il entre dans l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat.

• En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts, mais il n'y restera qu'un an.

• Gustave Caillebotte est lié à l'impressionnisme, exposant aux côtés de ces artistes, il achète certaines de leurs toiles, finance et organise les expositions du groupe impressionniste.

• En 1875, son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien

• Son œuvre est originale par ses thèmes, notamment l'ennui et l'extrême solitude des personnages dans le nouveau Paris haussmannien, mais aussi à la campagne et au sein même du cercle familial — même dans ce cadre privilégié, les personnages semblent indifférents les uns aux autres. Son œuvre est également originale par sa technique : elle semble proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante de ses toiles (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Au point de vue de la finition et de la composition de ses œuvres, on peut dire que Caillebotte est à la première époque de l'impressionnisme ce que Seurat représentera pour la seconde période (néo-impressionnisme et pointillisme). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balconnet ses vues en surplomb des rues et des boulevards.

• Contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air des scènes sur le vif, Caillebotte cherche aussi ses motifs à l'extérieur, mais réalise des croquis, retravaille ses esquisses à l'atelier. Dans les années 1890, il est influencé par le courant japoniste.

Caillebotte Gustave Caillebotte, né à Paris le 19 août 1848 et mort à Gennevilliers le 21 février 1894, est un peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882.

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L’impressionnisme 1872-1880

• Influences : Les impressionnistes , Seurat, le Japonisme

• Nouveautés :

• Collectionneur et mécène des Impressionnistes

• Peintre original et audacieux par ses thèmes (l’ennui et la solitude des personnages)

• Il appartient davantage à la seconde partie de l’impressionnisme (le néo-impressionnisme et le pointillisme)

• Il retravaille souvent ses esquisses en atelier.

• Il est un des fondateurs du courant « Réaliste » aux Etats Unis (Edward Hopper)

• Technique :

• Technique proche de l’art photographique

• Utilise de puissants effets de perspectives tronquées

• Les distances et les premiers plans sont écrasés

• L’horizon est souvent absent.

• Invente la vue en plongée dans la peinture

Gustave Caillebotte

« Le pont d’Argenteuil et la Seine » 1885, huile sur toile (0.65x0.82cm) Collection privée.

« Les raboteurs de parquet » 1875, huile sur toile (102x146cm) Musée d’Orsay , Paris

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Le postimpressionnisme Le pointillisme divisionnisme 1880

• Fils de commerçants d'Asnières, il perd son père très jeune. Esprit anticonformiste, Signac quitte le lycée en 1880 pour se consacrer à une vie d'artiste. La même année, il peint à Montmartre et loue un atelier.

• Il commence à peindre en 1882 à Montmartre (atelier d'Émile Bin) et se perfectionne seul sous l'influence des impressionnistes.

• Il devient ami de Seurat en 1883-1884. Une constante de sa vie est le besoin d'évasion. Signac travaille avec Seurat et avec Pissarro, avec qui il va former le groupe des « impressionnistes dits scientifiques ». Par comparaison avec Seurat, Signac construit le tableau de façon plus spontanée, intuitive, et sa couleur est plus lumineuse. Il a été l’ami de Van Gogh peu avant le suicide de ce dernier.

• Il sympathise avec le symbolisme littéraire, surtout en Belgique. Il en retient plusieurs éléments, notamment l’idée d’une harmonie, à mi-chemin du paradis perdu de l’âge d’or et de l’utopie sociale, et l’ambition d’un art total. Sur ce dernier point, il est d’accord avec Guimard.

• 1890, il s’essaye à la grande peinture décorative

• S’il est vrai que Signac a de bonnes relations personnelles avec les Nabis, notamment Bonnard, il ne partage pas du tout leurs vues esthétiques, et n’adhère pas au credo religieux de Maurice Denis.

• En 1908, il devient président de la Société des artistes indépendants.

• Après avoir eu une perspective plus ou moins socialisante au cours des années 1890, il engage son talent sur des paysages sans personnage, avec une palette de plus en plus libre et une grande passion des couleurs

Signac Paul Signac né à Paris le 11 novembre 1863, où il décède le 15 août 1935, est un artiste peintre paysagiste français proche du mouvement libertaire, qui donna naissance au pointillisme avec le peintre Seurat. Il a aussi mis au point la technique du divisionnisme. Cofondateur avec Seurat de la Société des artistes indépendants dont il fut président.

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Le postimpressionnisme Le pointillisme divisionnisme 1880

• Les influences : Seurat et Pissarro

• Nouveautés :

• Fait parti des impressionnistes dits scientifiques

• Ses compositions sont plus spontanées que celle de Seurat, sa couleur est plus lumineuse.

• Il est à la recherche de l’harmonie, du paradis perdu de l’âge d’or et de l’utopie sociale.

• Il s’essaye à la peinture décorative monumentale (grande taille)

• Ses paysages sont souvent sans personnage

• Il a une conception de plus en plus libre de la couleur.

• Technique :

• Divisionnisme

• La composition et la touche sont plus libres que celles de Seurat.

Paul Signac

«Vue de Saint-Tropez » 1886, Huile sur toile (65x81cm), Musée de l’annonciade St-Tropez

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Le post-impressionnisme Le pointillisme divisionnisme 1880

• Seurat naît le 2 décembre 1859 à Paris, dans un milieu bourgeois

• En 1877, il s'inscrit aux Beaux-arts et fréquente l'atelier de Henri Lehmann.

• Il invente la technique du chromo-luminarisme (plus couramment appelé pointillisme), qui s'inspire des écrits du scientifique Michel-Eugène Chevreul sur la loi du contraste simultané des couleurs, du critique Charles Blanc (Grammaire des arts du dessin, 1867), d'Ogden Rood (La Théorie scientifique des couleurs, 1881).

• Seurat participe à la formation de la Société des artistes indépendants

• Ses paysages assujettissent la nature aux rigoureuses « ponctuations » de sa théorie des couleurs, et il s’en dégage une paix intérieure prenant superbement le pas sur la confusion de la réalité. Il écrit une révision des concordances entre les caractères des tons (sombres ou claires), des teintes (froides ou chaudes), des lignes (tombantes et tristes ou ascendantes et gaies).

• En 1890, il meurt subitement, pendant l'exposition, à l'âge de 31 ans, probablement des suites d'une angine infectieuse (ou diphtérie).

Seurat Georges-Pierre Seurat (Paris 2 décembre 1859 - Paris 29 mars 1891), est un dessinateur et peintre français, pionnier de la technique de chromo-luminarisme, ou peinture optique, appelée plus couramment pointillisme ou divisionnisme. Peintre de genre, figures, portraits, paysages animés, paysages, peintre à la gouache, dessinateur.

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Le post-impressionnisme Le pointillisme divisionnisme 1880

• Influences :

• Nouveautés techniques :

• Invente une méthode picturale fondée sur des lois scientifiques précises : le pointillisme

• Créé un lien entre l’art et la science

• Il utilise le chomo-luminarisme (la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs, et que donc un ensemble de points colorés juxtaposés peuvent, observés depuis une certaine distance , recomposer l’unité de ton et rendre la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude.

• Il s’est basé sur les études du chimiste Eugène Chevreul (« De la loi du contraste simultané des couleurs » 1839)

George Seurat

« Un dimanche après midi à l’île de la Grande Jatte », huile sur toile, 207x308 cm, 1884-1886 (Chicago, The Art Institute)

Histoire : Seurat a peint ce tableau entre mai 1884 - mars 1885 et octobre 1885 - mai 1886 sur l'île de la Grande Jatte appelée aujourd'hui île de la Jatte, située sur la Seine, entre Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret sur sa rive droite, Courbevoie et le quartier d'affaires de La Défense sur sa rive gauche. Elle a été rendue célèbre par les peintres impressionnistes qu'elle a inspirés, en particulier Claude Monet, Vincent van Gogh et Alfred Sisley et bien sûr son peintre Seurat. Description : Ce tableau de grand format se caractérise par des tons froids et une technique pointilliste. Seurat établit des différences de plans en distribuant deux grandes zones d'ombre et de lumière, mais il garde la même intensité chromatique sur l'ensemble de l'espace. On remarque que Seurat a également peint l'encadrement de son tableau, avec sa technique divisionniste.

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

• En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro, il devient amateur d'art et s'essaye alors à la peinture. Il expose par conséquent avec les impressionnistes.

• En 1882, il abandonne son emploi à la bourse pour se consacrer à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen, où Camille Pissarro, qui l'avait guidé dans son approche de l'Impressionnisme, vivait également.

• Il décide de retourner à Paris en 1885 pour peindre à plein temps

• En 1886, Gauguin effectue son premier séjour à Pont-Aven en Bretagne, où il rencontre Émile Bernard, le tenant du cloisonnisme. Il devient le centre d'un groupe de peintres expérimentaux connus comme l'école de Pont-Aven.

• « Un conseil, ne copiez pas trop d'après nature, l'art est une abstraction, tirez là de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat. C'est le seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer ».

• Sous l'influence du peintre Émile Bernard, son style évolue, il devient plus naturel et plus synthétique. Il cherche son inspiration dans l'art indigène, dans les vitraux médiévaux et les estampes japonaises. Il découvre ces dernières à travers Vincent Van Gogh en 1888 alors qu'ils travaillent ensemble et peignent alors la série sur les Alyscamps. Van Gogh, tentera de se suicider plus tard.

• En 1891, ruiné, il habite un temps à l’hôtel puis s'embarque pour la Polynésie

• Les caractéristiques essentielles de sa peinture (dont l'utilisation de grandes surfaces de couleurs vives) ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au musée des beaux-arts de Boston : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, qu'il considère lui-même comme son testament pictural.

Gauguin Paul Gauguin (né le 7 juin 1848 à Paris — mort le 8 mai 1903, à Atuona, Hiva Oa, Îles Marquises) est un peintre postimpressionniste. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des nabis, il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du XIXe siècle.

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

• Influences : Les impressionnistes, les post impressionnistes, Van Gogh.

• Nouveautés : Théories sur le cloisonnisme et le synthétisme

• Le cloisonnisme : C’est la synthèse de :

• -l’apparence des formes extérieures

• - Les sentiments de l’artiste sur son sujet.

• - La pureté esthétique de la ligne, de la couleur et de la forme.

• Le synthétisme met l’accent sur des motifs plats à deux dimensions, ce qui est différent de l’impressionnisme (Ref : Maurice Denis : « Il est bon de rappeler qu’une image avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».

• Technique :

• Ses Influences : En marge des Impressionnistes, Gauguin fut sans doute, avec Paul Cézanne et Vincent van Gogh, le peintre de cette fin de XIXe siècle qui eut le plus d'influence sur les mouvements de peinture du XXe siècle

Paul Gauguin « Les Alyscamps, 1888, huile sur toile (91x72cm) Musée d’Orsay.

En octobre 1888, Gauguin arrive en Arles, invité par son ami Vincent van Gogh à venir vivre et travailler avec lui. Les deux artistes échangent depuis plusieurs mois une longue correspondance, se confiant mutuellement l'avancée de leurs recherches vers une vision non naturaliste du paysage. Ce tableau aux teintes automnales flamboyantes est probablement l'une des premières toiles réalisées par Gauguin dans cette ville. Elle représente la nécropole romaine d'Arles, qui fut consacrée au IIIe siècle par Saint Trophime, le premier évêque d'Arles, à l'inhumation des chrétiens. De ce lieu ne restent au XIXe siècle que des allées de cyprès et quelques sarcophages vides, qui donnent au site un aspect profondément mélancolique. Gauguin choisit d'exclure presque totalement le motif historique en ne faisant figurer à l'arrière plan que la tour lanterne et une partie du bâtiment de l'église romane de Saint-Honorat, construite sur le site. Nul sarcophage n'est visible, seulement des champs, des bois et un canal le long duquel marchent trois personnages : deux femmes en costume d'arlésiennes et un homme. Gauguin, qui ne trouvait pas beaucoup de charmes aux Arlésiennes, baptisa son tableau ironiquement Paysage ou Trois Grâces au Temple de Vénus lorsqu'il l'expédia à Theo Van Gogh, le frère de Vincent, son marchand de tableau. Avec ses masses juxtaposées et sa facture hachurée, cette toile est caractéristiques du synthétisme de Gauguin. Cette touche, empruntée à Cézanne, permet de transcrire le motif sans imiter le réel. Les couleurs poussées jusqu'à saturation constituent également une interprétation subjective et décorative du paysage. Cette vue sereine des Alyscamps contraste avec les compositions contemporaines tourmentées de van Gogh réalisées sur le même motif.

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

Van Gogh Vincent Willem van Gogh (né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas - mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise en France) est un peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme. Au début du XXIe siècle, c'est l'un des peintres les plus connus au monde.

1869, il tente d’abord de faire carrière comme marchand d’art. 1876-1877, il aspire alors à devenir pasteur, mais il échoue aux examens. En 1880, il se tourne vers la peinture. (Académie des Beaux Arts de Bruxelles). Il découvre la peinture à l’huile. . Il admire Jean-François Millet, Rembrandt, Frans Hals, Anton Mauve et Eugène Delacroix. Il étudie les estampes japonaise et fréquentes différents musées. 1883, ses lectures renforcent ses convictions sociales. 1885 , Van Gogh s'intéresse alors aux artistes renommés de l'école de La Haye, comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele (peinture réaliste de l'école de Barbizon). 1887, il rencontre Henri de Toulouse Lautrec, Emile Bernard, Georges Seurat et Camille Pissarro et Paul Gauguin. Avec Paul Signac il s’essayera au divisionnisme et aux aplats de couleurs Il est influencé par ses amis peintres, notamment Anthon van Rappard, Émile Bernard et Paul Gauguin. Il échange aussi des points de vue avec son frère Theo, un marchand d'art connu, tout en s'inspirant de Hiroshige, Claude Monet, Adolphe Joseph Thomas Monticelli, Paul Cézanne, Edgar Degas et Paul Signac. Sa vie est parsemée de crises qui révèlent son instabilité mentale. En 1889 il entre à l’asile d’aliénés à Arles, où il sera très productif.

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

Vincent Van Gogh

Influences : Emile Bernard et Paul Gauguin, le japonisme Il admire Jean-François Millet, Rembrandt, Frans Hals et Eugène Delacroix. Van Gogh découvre l'impressionnisme à Paris mais il adopte avec exaltation cette peinture claire sans renoncer aux cernes de ses figures Nouveautés : Il accorde beaucoup d’importance aux autoportraits, aux tableaux nocturnes Son travail est basé sur une observation de la nature. Il croit que les peintures peuvent exprimer l'émotion et qu'elles ne sont pas qu'une imitation de la réalité Technique : Van Gogh peint sur des toiles apprêtées Il applique les couleurs par touches de pinceaux, sans mélanger sur sa palette. Les couleurs se fondent à distance dans l’œil du spectateur. Dans sa période de St Rémy les peintures sont caractérisées par des tourbillons et des spirales. Les couleurs sont très intenses surtout influencées par le japonisme. Ses motifs sont peints par d’épais coups de brosse avec des surplus de peinture. Selon le modèle , Il varie ses coups de pinceau : des touches de pointillisme, des élans impressionnistes plus veloutés, aplatissement des traits à la manière des estampes japonaises.

« Nuit étoilée » 1889, huile sur toile (73x92cm) Musée d’Art Moderne de New York

Ces travaux sont caractérisés par des tourbillons et par une technique qui lui permet de garder visibles les différentes couches de peintures qu'il superpose. Les autres tableaux de la série partagent les mêmes éléments stylistiques. Son tableau La Nuit étoilée — qu'il peint lorsqu'il est à Saint-Rémy-de-Provence — fait partie de cette série.

Le tableau représente ce que Van Gogh pouvait voir de la chambre qu'il occupait dans l'asile du monastère Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence en mai de 1889. Souvent présentée comme son grand œuvre, le tableau a été reproduit à de très nombreuses reprises. Il est conservé au Museum of Modern Art (MoMA de New York) depuis 1941

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

Cézanne Paul Cézanne, né le 19 janvier 1839 à Aix-en-Provence, mort le 22 octobre 1906 dans la même ville, est un peintre français, membre du mouvement impressionniste, considéré comme le précurseur du cubisme.

La famille est relativement aisée et le père fonde une

banque en 1848.

Très jeune, il se lie d’amitié avec Emile Zola.

En 1862, il abandonne la carrière juridique et s'établit à

Paris. Il travaille à l'Académie de Charles Suisse et y

rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude

Monet, Alfred Sisley et un autre Aixois.

En 1872, Paul s'installe à L'Estaque, petit village sur la

côte, lorsqu'il n'est pas dans la capitale. Puis il s'installe à

Auvers-sur-Oise, où il peint avec Pissarro.

En 1874, les impressionnistes organisent leur première

exposition collective dans l'atelier du photographe Nadar et

le public réserve un accueil peu encourageant, voire

scandalisé, aux toiles de Cézanne.

En 1885, il commence son cycle de peintures sur la

montagne Sainte-Victoire, qu'il représente dans près de 80

œuvres . Sa renommée devient internationale et il remporte

à Bruxelles un grand succès lors des expositions des

Indépendants.

En 1906, il meurt d’une pneumonie.

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Le postimpressionnisme L’Ecole de Pont-Aven

Paul Cézanne

Influences : Eugène Delacroix, Courbet, Manet et

l’impressionnisme

Nouveautés : Il s’éloigne de l’impressionnisme : la

modulation de la couleur cherche désormais davantage à

exprimer les volumes que les effets atmosphériques et la

luminosité . Il veut résoudre le problème de la peinture sans

recourir au moyen du dessin ligne, ni à celui du clair-

obscur.

Technique : Cézanne mettra à profit la technique "des

petits traits de pinceau" qu'il va mêler à de larges touches

en relief (épaisses) pour représenter des formes

compactes, structurées par la lumière. Il s'éloignera de la

technique impressionniste pour chercher au fond des

choses leur forme éternelle, intrinsèque. Par la réflexion et

l'observation, il va obtenir cette nouvelle "harmonie parallèle

à la nature". Ses dernières toiles contiennent une largeur

de composition, une puissance de synthèse et une gamme

de couleurs étendues en touches régulières qui annoncent

la naissance imminente du cubisme.

« L’estaque vue du golf de Marseille » 1885, huile sur toile , Musée d’Orsay , Paris

L'Estaque est un quartier du 16e arrondissement

de Marseille, situé à l'extrémité nord-ouest de la

ville. Ses habitants sont les Estaquéens.

Ancien hameau isolé de pêcheurs et de fabricants

de tuiles, L'Estaque devient à la fin du XIXe siècle

un village d'ouvriers d'usines et une station

balnéaire. Entre 1870 et 1914, ses paysages sont

une source d'inspiration pour des peintres

célèbres, tels que Paul Cézanne, Georges

Braque, ou Auguste Renoir

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L’expressionnisme Munch Edvard Munch (12 décembre 1863 - 23 janvier 1944) est un peintre expressionniste norvégien.

Très jeune , il perd sa mère, et plusieurs frères et sœurs. Il étudie les anciens maîtres, suit le cours de dessin de nu à l'école royale de dessin et obtient pendant un temps la correction du plus grand naturaliste norvégien de l'époque, Christian Krohg. Ses premières œuvres sont imprégnées du réalisme français. En 1885, Munch effectue un court séjour à Paris. Ses premières peintures partent à la recherche d'une première impression et d'une expression picturale satisfaisante pour transcrire une expérience personnelle douloureuse. En 1889 montre l'aptitude de Munch à la représentation d'atmosphère lyrique, dans la même veine que le néoromantisme de l'époque. Dans les années 1890. En accord avec les idées du romancier Hans Jæger, il veut retranscrire par une capture la plus proche et la plus fidèle possible les affres et les ennuis de la vie moderne : il veut « peindre sa propre vie ». C'est à cette époque que perce un mouvement postimpressionniste avec plusieurs expériences antinaturalistes. Cela a pour effet de libérer Munch. « L'appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette, » écrit-il, « tant que l'on ne peut pas l'utiliser au Paradis ou en Enfer. » Mais ce qui intéresse surtout Munch, ce sont les impressions de l'âme et non celles des yeux. En 1898, à la Belle Époque, Munch peint une série de nouveaux tableaux, certains dans des formats plus grands, partiellement empreints de l'esthétique du Jugendstil Dans les années 1930 et 1940, les nazis jugeront son œuvre « art dégénéré » et retireront ses tableaux des musées allemands. Munch sera profondément remué par cette situation, lui qui était antifasciste et qui considérait l'Allemagne comme sa seconde patrie.

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L’expressionnisme Edvard Munch

Influences : Le néoromantisme Nouveautés : postimpressionniste avec plusieurs expériences antinaturalistes La peinture est une impression de l’âme. Déformation volontaire des formes et des couleurs dans un souci d’expressivité. Technique : Mélange de différentes techniques (le pastel, et la peinture à l’huile)

« Le cri » 1893, Tempera, peinture à l’huile, pastel . Musée Munch Galerie nationale

L'artiste a associé une note dans un de ses journaux a propos de cette œuvre: « J'étais en train de marcher le long de la route avec deux amis - le soleil se couchait - soudain le ciel devint rouge sang – j'ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille - il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville - mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d'anxiété - et j'ai entendu un cri infini déchirer la Nature ».

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Suite Edvard Munch

• Analyse formelle

• C'est une composition qui appartient au domaine de l'art figuratif . Elle possède un point de fuite situé à gauche et une grosse bande verticale le long du tableau à droite. On peut donc déduire le sens de lecture de droite vers la gauche. Le spectateur est inclus dans le tableau en se trouvant devant le personnage central ce qui nous donne l'impression de vivre la scène. On peut distinguer plusieurs parties distinctes sur ce tableau.

• En premier la partie inférieure gauche du tableau. C'est elle qui donne le point de fuite grâce à la barrière et au sol du pont qui sont peint de façon rectiligne. Au niveau du point de fuite on aperçoit deux ombres représentant des personnes qui semblent s'éloigner du personnage central (représentant l'artiste d'après la note associée à l'œuvre). On retrouve dans cette partie des couleurs rougeâtres assez sombre.

• Ensuite le ciel contrairement à la partie précédente est extrêmement sinueux les courbes sont horizontales et en le regardant on comprend aisément l'expression « langues de feu » que l'artiste a employé.

• Enfin la partie centrale de l'œuvre qui illustre le fjord, le précipice situé à droite et les montagnes au fond. Celle ci comme la partie précédente est extrêmement sinueuse mais ici les courbes sont verticales et nous donnent une impression de vertige. Cette zone centrale crée un contraste de couleur entre le bleu sombre du fjord qui vient choquer contre le rouge ardent du ciel qui est appuyé par l'alternance des courbes.

• On peut remarquer que l'artiste a échangé les couleurs du ciel et de la terre comme pour troubler le spectateur et appuyer la sensation de « cri » déjà représenté par toutes ces courbes qui déforment l'image. Le fjord est tellement courbé qu'il en tombe dans le précipice à droite de l'image.

• On ne semble pas pouvoir échapper au cri de la Nature, à moins de se boucher les oreilles; ce que fait le personnage central . Le spectateur ne peut échapper au vertige des courbes: à droite la barre verticale à gauche le point de fuite. Ce vertige s'exprime de l'angoisse provoquée par le personnage central, comme le pressentiment d'un malheur que les deux personnages à l'arrière-plan semblent ignorer.

• Le personnage central est représenté vraiment étrangement, on dirait qu'il est déjà mort , une sorte de mélange entre un fantôme dont le corps ondule et flotte dans les airs et un squelette ou un cadavre de par sa tête qui semble être dépourvue de cheveux, ses yeux qui semble creux et sa bouche grand ouverte. Sa bouche semble penser qu'il est en train de crier lui aussi pourtant en même temps il se bouche les oreilles. Ce qui pourrait nous faire penser à une sorte de cri intérieur que l'artiste a essayer de représenter en se représentant de cette façon. Un cri pour montrer sa peur de la maladie et de la mort et par la même occasion de sa solitude d'où l'éloignement par rapport aux autres personnages. On pourrait aussi renforcer l'idée de la mort par la position à gauche des hommes et à droite du précipice (l'enfer) et de la barre verticale marquant un arrêt : la mort.

• Enfin on peut remarquer qu'aucune partie de ce tableau est complètement claire et nette, on a l'impression qu'un flou est présent sur toute l'image. Autant les personnages au loin que les bateaux, le village ou même que le personnage central du premier plan. Ce qui peux renforcer l'idée de la peur de la maladie de l'artiste qui était atteint d'une hémorragie du vitré .