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istoire H par Gérald Dardart Supplément au journal Charleville-Mézières magazineN° 102 - septembre 2006 Cordelette, Jean-Pierre Piétrement, Jean-Paul Cocu, Eric Labbé, Dominique Lys, Jean-Luc Fesson, Régis Lajoie, William Breton, Bernard Michel, Daniel Ory, Claude Moinet...), La Macérienne (Fernand Couvreur, Magnier, Poncelet, Defremont...), E.A.V. Vrigne-aux-Bois (Bernard Michel, Jean-Pierre Miette), L’Entente (Coupaye), U.S. Lumes-Triage (Raymond Boussard, 2 e en 1950, 1 er Ardennais, Roland Hourrier), J.G. de Mohon (Irigoyen), S.C.F.C. Mohon (R. Michelot), L’Etoile Bleue de Vouziers (Raymond Goury), U.S. Saint-Menges (Gédéon Maqua, Fernand et René Alaimé, Paul Savart, André Aubenton...). L’U.S. Saint-Menges mobilise parfaitement ses troupes. Elle participe à tous les Sedan-Charleville. L’U.S. Saint-Menges, animée par Paul Savart, profite d’un excellent coureur : André Aubenton, 4 e en 1960, 1 er Ardennais. La mairie communiste de Maqua loue un autocar pour que la population puisse suivre la course ! Enfin il ne faut pas oublier les clubs des principales entreprises ardennaises : Sommer, Citroën, 3 e Génie... Une grande quantité de coupes ou challenges sont décernés : par exemple, le challenge Dannel - en souvenir du coureur ardennais Alfred Dannel, vainqueur de l’épreuve en 1934 et 1935 - attribué au meilleur club ardennais (classement sur trois hommes), la coupe Robert Sainmont au premier Ardennais... la coupe de la brasserie La Comète « la Slavia », le challenge du Mouton d’Or... Des agents de la Ville de Charleville-Mézières se sont préparés pour le prochain Sedan-Charleville : François Thomé, le plus jeune d’entre-eux (28 ans), Jean-Claude Boulan, le plus ancien (59 ans et 34 participations !), Alain Marcoux, la meilleure performance (1h30’43’’)… et Rémy Duprez s’entraîne, quant à lui, à la course en arrière, le « rétro-running », technique assez répandue en Italie ! Le Sedan-Charleville est devenu un phénomène ardennais de société : les inscrits, même les plus « dilettantes », s’entraînent sérieusement tout au long de l’année, la proportion d’abandons est moindre au Sedan- Les cent bougies du S S e e d d a a n n - - C C h h a a r r l l e e v v i i l l l l e e L L a plus ancienne course de ville à ville, le Sedan-Charleville, célèbre son centenaire en octobre prochain. A cet effet, la 86 e édition du Sedan-Charleville nous offre l’occasion d’un historique de la compétition, créée par « Le Petit Ardennais » en 1906, devenue incontournable pour « les pointures ». Coll. Bibliothèque de Charleville. D.R. REMERCIEMENTS Conversations avec MM. Roger Germain (26.VI.2006), Jean Bizet et Maurice Brasseur (31.VII), Daniel Monard (1 er .VIII), Gilbert Gauthier (1 er .VIII), Alain Bouillon (1 er .VIII), Robert Cordelette (1 er .VIII), Jean-Pierre Piétrement (1 er et 5.VIII), Jean-Marie Baudoin (2-3.VIII), Remy Duprez (2.VIII), Alain Marcoux (3.VIII), Bernard Michel (6.VIII), Robert Michelot (8.VIII), Raymonde Gillet (8.VIII), Robert Cordelette (11.VIII.2006)... Pardon et encore merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à mes questions de néophyte, et qui faute de place, ne sont pas cités ici... L’Ardennais du 10 - 11 octobre 1970 Coll. Bibliothèque de Charleville. D.R. L’Ardennais 1980 Coll. J.-P. Piétrement Arrivée de Raymonde Gillet, 1950 Charleville par comparaison aux autres courses du même type. La compétition continue d’attirer les foules, une intense communion s’instaure entre le public et les athlètes, mais aussi entre les coureurs, les concurrents ardennais ont l’impression de faire partie d’une même famille... Les coureurs, fidèles et charismatiques, essaient de reproduire les bonnes sensations des années précédentes : ils connaissent par cœur l’itinéraire et ses difficultés, retrouvent aux mêmes endroits le public enthousiaste quelque soit le temps (notamment à Nouvion). Le Sedan-Charleville est devenu un trait fort de l’identité ardennaise ! Gérald Dardart

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Dardart

Supplément au journal“Charleville-Mézières magazine”N° 102 - septembre 2006

Cordelette, Jean-Pierre Piétrement, Jean-Paul Cocu, Eric Labbé,Dominique Lys, Jean-Luc Fesson, Régis Lajoie, William Breton,Bernard Michel, Daniel Ory, Claude Moinet...), La Macérienne(Fernand Couvreur, Magnier, Poncelet, Defremont...), E.A.V.Vrigne-aux-Bois (Bernard Michel, Jean-Pierre Miette), L’Entente(Coupaye), U.S. Lumes-Triage (Raymond Boussard, 2e en 1950,1er Ardennais, Roland Hourrier), J.G. de Mohon (Irigoyen), S.C.F.C.Mohon (R. Michelot), L’Etoile Bleue de Vouziers (RaymondGoury), U.S. Saint-Menges (Gédéon Maqua, Fernand et RenéAlaimé, Paul Savart, André Aubenton...). L’U.S. Saint-Mengesmobilise parfaitement ses troupes. Elle participe à tous lesSedan-Charleville. L’U.S. Saint-Menges, animée par Paul Savart,profite d’un excellent coureur : André Aubenton, 4e en 1960, 1er

Ardennais. La mairie communiste de Maqua loue un autocarpour que la population puisse suivre la course ! Enfin il ne fautpas oublier les clubs des principales entreprises ardennaises :Sommer, Citroën, 3e Génie...

Une grande quantité de coupes ou challenges sontdécernés : par exemple, le challenge Dannel - en souvenir ducoureur ardennais Alfred Dannel, vainqueur de l’épreuve en1934 et 1935 - attribué au meilleur club ardennais (classementsur trois hommes), la coupe Robert Sainmont au premierArdennais... la coupe de la brasserie La Comète « la Slavia », lechallenge du Mouton d’Or...

Des agents de la Ville de Charleville-Mézières se sontpréparés pour le prochain Sedan-Charleville : FrançoisThomé, le plus jeune d’entre-eux (28 ans), Jean-ClaudeBoulan, le plus ancien (59 ans et 34 participations !), AlainMarcoux, la meilleure performance (1h30’43’’)… et RémyDuprez s’entraîne, quant à lui, à la course en arrière, le« rétro-running », technique assez répandue en Italie !

Le Sedan-Charleville est devenu un phénomèneardennais de société : les inscrits, même les plus« dilettantes », s’entraînent sérieusement tout au long del’année, la proportion d’abandons est moindre au Sedan-

Les cent bougies duSSSSeeeeddddaaaannnn----CCCChhhhaaaarrrr lllleeeevvvviiii llll lllleeee

LLLLa plus ancienne course de ville àville, le Sedan-Charleville, célèbreson centenaire en octobre prochain.

A cet effet, la 86e édition du Sedan-Charleville nous offrel’occasion d’un historique de la compétition, créée par « Le PetitArdennais » en 1906, devenue incontournable pour « lespointures ».

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Conversations avec MM. Roger Germain (26.VI.2006), Jean Bizet etMaurice Brasseur (31.VII), Daniel Monard (1er.VIII), Gilbert Gauthier(1er.VIII), Alain Bouillon (1er.VIII), Robert Cordelette (1er.VIII), Jean-PierrePiétrement (1er et 5.VIII), Jean-Marie Baudoin (2-3.VIII), Remy Duprez(2.VIII), Alain Marcoux (3.VIII), Bernard Michel (6.VIII), Robert Michelot(8.VIII), Raymonde Gillet (8.VIII), Robert Cordelette (11.VIII.2006)...Pardon et encore merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à mesquestions de néophyte, et qui faute de place, ne sont pas cités ici...

L’Ardennais du 10 - 11 octobre 1970

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Charleville par comparaison aux autres courses du mêmetype. La compétition continue d’attirer les foules, une intensecommunion s’instaure entre le public et les athlètes, maisaussi entre les coureurs, les concurrents ardennais ontl’impression de faire partie d’une même famille... Lescoureurs, fidèles et charismatiques, essaient de reproduireles bonnes sensations des années précédentes : ilsconnaissent par cœur l’itinéraire et ses difficultés, retrouventaux mêmes endroits le public enthousiaste quelque soit letemps (notamment à Nouvion). Le Sedan-Charleville estdevenu un trait fort de l’identité ardennaise !

Gérald Dardart

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Une créationpublicitaire du« Petit Ardennais »

Dès 1873, de multiplessociétés de tirs et degymnastique, puis après1890, les sociétésvélocipédiques prennentleur essor ; dans un contexted’orgueil national et de revanche contrel’Allemagne, les sports sont alors encouragéscomme compléments à la préparation militaire. C’est lorsde la « Belle Epoque » qu’est conçu par le quotidiendépartemental Le Petit Ardennais le semi-marathon Sedan-Charleville, reliant ses deux rédactions locales, sisesrespectivement rue du Rivage à Sedan et au 36, cours d’Orléansà Charleville. L’itinéraire - alors long de 23 km 670 - chemine parDonchery, Dom-le-Mesnil, Flize, Villers-Semeuse, Mohon etMézières. Avec l’affluence grandissante des participants et desspectateurs, les sites de départs et d’arrivées s’adaptent : àSedan, place Turenne, puis avenue Leclerc et enfin avenuePhilippoteaux ; à Charleville, cours d’Orléans, avenue d’Arches (àhauteur de la rue Voltaire), stade du Petit-Bois. Le parcours estallongé en 1949 et en 1991 pour atteindre désormais 24,3 km.En 1906, la compétition n’est réservée qu’aux Ardennais. En1908, les athlètes des départements limitrophes sont autorisés às’inscrire. En 1911, ce sont les coureurs des Ardennes, de laMarne, la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle qui peuventparticiper ; les militaires en garnison dans les Ardennes sontaussi conviés. En 1930, la compétition est ouverte à tous leslicenciés originaires ou non de la région. Dans les années 1930,les cyclistes du 91e régiment d’infanterie assurent la sécurité surl’itinéraire. Entre 1947 et 1991, la course est organisée parL’Ardennais, héritier du Petit Ardennais, et, depuis 1993 parl’association « Courir en Ardenne » présidée depuis 2001 parJean-Marie Baudoin, maire de Rimogne. Une équipe debénévoles s’activent autour de lui : Alain Bouillon, MichelCharlot, Jean-Michel Pinvin, Patrick Daras , Yannick Charbau,Mireille Baudoin, Patrick Krauss, Roger Germain...

Le Sedanais Lucien Daixpremier grand vainqueur

Lucien Daix, remporte la première course en 1906, mais aussicelles de 1908, 1909, 1912 et 1919. Lucien Daix, forgeron, filsd’un ancien cocher de Torcy-Sedan, est né en janvier 1881 àSedan et résidait alors à Wadelincourt. Il faudra attendre Kolbeckdans les années 1970 pour assister à 5 victoires pratiquementsuccessives ! L’entre-deux-guerres est faste pour le F.C. deMohon, 5 victoires, en 1911, 1920, 1923, 1924, 1935 ! De 1906à 1937, le nombre moyen des arrivants se situe aux alentours de23 coureurs. Lors des années 1909 et 1910, les quelquescoureurs sont classés à la suite de plusieurs rencontres s’étalantdu 16 octobre au 31 décembre. Les compétitions se sontgénéralement produites au mois d’octobre, sauf en septembre1906 et 1908, en novembre 1911 et en juin 1919. Evidemment,la course est annulée durant les années de guerre : 1914-1918 et1938-1946.

Raymonde Gillet, de Mohonpremière femme à concourir en 1950 !

Après la guerre, chaque année, une cinquantaine de coureursparviennent à terminer la course. La centaine d’arrivants estdépassée à partir de 1966. En 1983, la compétition est ouverteaux non-licenciés. Le record d’arrivants masculins est battu en2003 : 3.233 inscrits. En ce qui concerne le classement féminin,le nombre d’arrivantes est passé de 4 à 411 entre 1975 et 2005.Corinne Gérard (M.C. Mouzon) est gagnante féminine en 1989 et1990. En 1950, la Mohonnaise, Raymonde Gillet, née le 29 juillet1931, amie de Roger Marche et de sa famille, s’impose encandidate libre. Elle est la première femme à concourir demanière non officielle. La gent masculine va l’inviter une seule fois« à profiter de ses lauriers » !

Les passages àniveau parfoisfermés !Le plus long temps du

vainqueur est 1h34’ en 1907,les plus courts sont 1h11’19’’en 1978, grâce au Belge, RickSchoofs et surtout grâce auKenyan Julius Ondieki sur unparcours allongé (via le CoursBriand) avec 1h11’46’’. Lapréparation professionnelledes coureurs et lamodernisation de la routenationale expliquent cetteréduction des tempsd’arrivée des gagnants. L’onne passe plus dans les maresà canards à Donchery et àMohon ! Certaines années lespassages à niveau se sontfermés devant les coureurs !

C’est le cas, à Mohon en 1906, à Torcy en1925 et de nouveau à Mohon en 1935. Leparcours est allongé en 1949. Après laguerre, le Français Fernand Kolbeck est leseul à avoir remporté 5 fois le titre dechampion du Sedan-Charleville en 1970,1971, 1972, 1979 et 1983.

Le grand Alain Mimoun, champion dumarathon olympique de Melbourne en1956, remporte le Sedan-Charleville, en1959 et 1960 (40e Sedan-Charleville), en1h18’14’’ et 1h18’16’’.

Maurice Brasseur, ancien résistant des Manises, ancienofficier instructeur sportif du 4e régiment de Tirailleurs marocainsà Taza permet la venue de coureurs du 4e R.T.M., en 1960, 1961et 1962. L’athlète Bouchta se distingue particulièrement. Certainsd’entre eux ont combattu à Monte Cassino en 1944. MauriceBrasseur s’est éteint peu après l’interview, le dimanche 6 aoûtdernier, nous pensons bien à sa famille dont nous partageons lapeine en ces moments douloureux...

En 1979, le comédienMichel Le Royer, héros des films« La Fayette » (1961), « LeHarem » (de Marco Ferreri,1967) et de la série télévisée « LeChevalier de Maison-Rouge »(1963), se classe 239e en 1h48’.Un autre acteur est venuconcourir : Michel Créton. Quantà Michel Jazy, sa prestation déçutses admirateurs...

Dans l’équipe organisatrice,un hommage particulier doit êtrerendu : à Emile Meyrial, directeurde la course ; aux journalistes deL’Ardennais, Michel Perpete etDominique Mainge ; Jean Bizetchronométreur de la F.F.A. ; JeanVasson, président du comité desArdennes ; Maurice Brasseur,

vice-président, entraîneur,cofondateur du G.R.A.C. ; JeanFizaine, juge à l’arrivée,président de « La Macérienne »et de l’U.F.O.L.E.P. ; GeorgesJacquart, starter et trésorier ducomité ; Roger Germain, laMémoire de la compétition,licencié à La Macériennedepuis 1957 et chronométreurnational depuis 1972... En1969, Emile Meyrial et JeanBizet tiennent le bureau desdernières inscriptions au gymnase deSedan, et voient arriver un certain KarelLismont... Lismont se présente commeétant un Belge « junior 2e année ». JeanBizet lui répond « Désolé, mais la coursen’est ouverte qu’aux seniors ». Enentendant la conversation, Roger Germain se permetd’intervenir : « Attention, il y a un an d’écart entre les deux pays : ilest classé « junior » en Belgique, mais en France, il est considérécomme « espoir 1ère année ! ». Ironie de l’anecdote : Lismont allaitremporter la course en 1h13’16’’ ! Ce jour-là, le Marnais GilbertGauthier, résidant aujourd’hui à Senuc, se classe 2e, 1er Françaisavec 1h14. Par ailleurs, Emile Meyrial et Jean Bizet avaient décidéde ne plus chronométrer après 2 heures : « nous ne voulions pasde baladeurs ! Nous étions trop durs » nous confie aujourd’huil’ami Jean Bizet.

L’épopée de l’U.S. Saint-MengesDes coureurs sont devenus des figures de la compétition :

Robert Michelot dit Nénette, de Sedan (une dizaine departicipations à partir de 1947 ; 2e en 1952) ; Jean-PierrePiétrement de La Grandville, souvent classé 1er Ardennais à partirde 1970 (Coupe Sainmont) ; Robert Cordelette, recordman desparticipations (35 courses à partir de 1964) ; Bernard Michel, del’E.A.V. Vrigne-aux-Bois, particulièrement endurant ; les frèresNicolas, bûcherons à Sugny en Belgique (Jean Nicolas, 33courses consécutives, club de Bertrix)... Il existait une émulationextraordinaire entre les clubs ardennais : A.S.P.T.T. (coureurs :Roger Henrot, le fondateur, Paul Singevin, Raymond Janssen,André Waty, Emile Prophète, Jean-Pierre Andry, Robert

L’Ardennais,13 octobre 1947

L’Ardennais,6 octobre 1958

L’Ardennais,3 octobre 1960

Arrivée de Raymonde Gillet, 1950

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