HippiK numérique numéro 23

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K # 23 - 28/11/2014 Hippi Le monde des courses comme vous ne l’avez jamais vu Version numérique ENCoRE dE phoToS + VINCENNES - AUTEUIL - JApAN CUp - LA ChRoNIqUE d’ALLISoN... INTERVIEW EXCLUSIVE S. Guarato l’excellence du trot

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Le monde des courses comme vous ne l'avez jamais vu

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K

# 23 - 28/11/2014 Hippi

Le monde des courses comme vous ne l’avez jamais vu

Version numérique

ENCoRE dE phoToS+

VINCENNES - AUTEUIL - JApAN CUp - LA ChRoNIqUE d’ALLISoN...

INTERVIEW EXCLUSIVE

S. Guarato l’excellence

du trot

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UN MONDE à PART

Edité par Panoramic CommunicationImages InvestissementsGérant : Guy BidoriniAdresse : 34, rue Kléber92300 Levallois PerretTel : 0177635594 [email protected]

Directeur de la publica-tion :Eddy Eyrignouxe .ey r ignoux@h ipp i k [email protected]

Réalisation :Stéphane Désenclos

Ont participé à ce nu-méro : Guy Mislin, Kevin Nicolle, Allison Nicolleau, Jérémy Kinot

Relecture : Guy et Marc Bidorini, Allison Nicolleau

Photos : Panoramic, Federico Pestellini, Mi-chael Baucher, sauf men-tion spéciale

Magazine exclusivment disponible en version numérique

Toute reproduction ou utilisation des textes et photos sans autorisation sont interdites.

TOURDEPISTE

par Eddy Eyrignoux

Hippi

kHippik # 23 03

Eric Raffin et Sébastien Guarato (ici avec ALADIN D’ECAJEUL ), un « couple » qui connaît uniquement le meilleur...

Le monde du trot a ses raisonsque (parfois) la raison ignore.Parce que souvent, driver et en-

traîneur ne font qu’un, on peut com-prendre qu’il est difficile des’immiscer dans le sulky du chevaldirigé par un autre. C’est pourtantce que Sebastien Guarato et EricRaffin parviennent à faire à mer-veille. Allant jusqu’à transformer leurcollaboration en véritable histoired’amour. « On est un couple », plai-sante d’ailleurs l’entraîneur qui en-chaine les succès avec son jockey(et/ou driver) préféré. Ce couple làest presque insolent tant il afficheson bonheur à la face du reste dumonde. Il y a eu les superbes vic-toires de ROXANNE GRIFF, BILLIEDE MONTFORT, BOOSTER WINNER,ALADIN D’ECAJEUL… qui, nul doute,en prédisent d’autres encore.Même si tous les deux ont prouvéqu’ils étaient capables aussi de ga-

gner séparément. Bien sûr, le « couple » Raffin/Gua-rato n’est pas le seul dans ce cas.D’autres complicités existent. Enplat et en obstacles aussi. Sauf quedans ces disciplines, on n’est pas en-traîneur ou jockey. Régler un trotteur, capable d’exécu-ter un tour de piste dans le tempoprogrammé à la seconde prêt, de-mande une telle finesse, de tellesheures de travail, qu’il faut pouvoircontrôler chaque détail avec minu-tie. C’est tout le talent de l’entraî-neur. C’est toute la magie, même sice n’est peut-être pas la plus spec-taculaire, du trot.

N’hésitez pas à nous écrire, envoyer vos photos, crier votre

bonheur ou pousser un coup degueule, en écrivant à

[email protected]

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04 Hippik # 23

C’est la trêve à Auteuil. Lundi 1er décembre, le « temple de l’obstacle » fermera ses portes pour 2014, déjà un oeil sur les futurs Moss (Maximilien Farcinade ) et BIG Boss ContI (Arnold Cisel) se livrent un des derniers duels acharnés. Au

< ZOOM >

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< SOMMAIRE >INTERVIEW# 06

Hippik # 23 05

TROT# 10

GrAnd nAt. du trot

< ET AUSSI >

P.34 : la chronique d’Allison

s exploits de 2015. Ici dans le Prix Elseneur, HIndou (Wilfrid denuault), GrAnd u programme notamment de ce lundi de clôture, un Prix Paiute très intéressant.

séBAstIEn GuArAto, LEtrot En ExCELLEnCE

LIBRE COURS# 14

tokyo veut oublier...

Les duels attendus

Japan Cup

P.32 : des courses et des hommes (et femmes)

urFéE JALLErIEL’émouvant hommage

P.18 : clôture à Auteuil

P.22 : Au fil des courses

GENTILDONNA, vainqueur des deux dernières éditions, pré-pare des adieux en beauté, dans une course que tout leJapon attend avec impatience.

D.R

.

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< INTERVIEW EXCLUSIVE >

sébastien guarato

06 Hippik # 23

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Hippik # 23 07

Véritable référence chez les entraîneurs detrotteurs, sébastien guarato ne s’arrête pas

de gagner. souvent avec éric raffin (photo), soncomplice préféré. il nous explique notammentcomment, avec sa femme, anne, il a construit

une véritable « machine ».

«une véritable machine à gagner »

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< INTERVIEW EXCLUSIVE >

Voilà déjà plusieurs années que Sé-bastien Guarato est devenu une ré-férence. Dans le milieu, certains

l’appellent même « le Fabre du trot ».Réussite insolente ou plutôt profession-nalisme et talent ? Quand on rencontrecelui qui a bâti une véritable entrepriseà gagner (7 groupe 1 à son palmarèsen 2014), en compagnie de sonépouse (Ecurie Guarato), on penche lar-gement pour la deuxième solution. Cen’est pas un hasard si beaucoup desmeilleurs chevaux (ROXANNE GRIFF,ALADIN D’ECAJEUL, Billie de Montfort,Astor du Quenne ou Bold Eagle…) sontchez lui. C’est tout simplement parcequ’il les fait gagner. Notamment grâceà une grande complicité avec sonjockey préféré, Eric Raffin.

Comment devient-on entraineur detrotteurs ?Après avoir fait une formation spéci-fique pour devenir jockey, j’ai com-mencé jeune à donner à autre sens àma carrière. J’ai remporté environ 250courses comme jockey, j’en aurais peut-être remporté 500 si j’avais continué,mais à un moment, je me suis dit qu’ilvalait mieux que je devienne fort dansun domaine plutôt que rester moyendans un autre…et après, comment devient-on un bon,un très bon entraineur même ?Après, c’est l’expérience surtout. Il fautd’abord avoir un bon maître d’appren-tissage et être très fort physiquementet mentalement. Quand vous êtes en-traineur, vous avez beaucoup dechoses à gérer, beaucoup de travail… Il

faut gérer les relations avec les proprié-taires, les jockeys, le personnel…avoir des bons chevaux ne suffit pas…Avoir des bons chevaux, c’est unechose. Mais après, il faut savoir lesmettre au point. Et là encore, l’expé-rience vous apporte beaucoup. Vousvous servez de vos erreurs pour avan-cer. Vous vous souvenez que, dans lamême situation, vous aviez fait commeça et que cela n’avait pas marché…il y en a des précises (d’erreurs) quivous viennent à l’esprit ?(Il réfléchit) Des erreurs de ferrures…Et d’autres petits détails qui peuventchanger le comportement des chevaux.Par exemple, vous pensez qu’un chevalest mieux dehors, pour être détendu,mais il faut au contraire le mettre auboxe…Ce sont plein de petites chosescomme ça qui peuvent changer le ren-dement d’un cheval. Au début, on com-met aussi l’erreur de vouloir écouter unpeu tout le monde…aujourd’hui, vous êtes devenu une ré-férence dans le métier…Cela ne s’est pas fait tout seul… Avecma femme, nous avons créé une vérita-ble machine. Nous avons une station demonte (ndlr : pour gérer ainsi les saillisde ses propres étalons), des prés pourle débourrage… Nous avons une quin-zaine d’employés qui font tourner l’écu-rie. Aujourd’hui, on vient chez nous pourobtenir le meilleur des chevaux. Il y a unpotentiel, mais encore faut-il arriver àl’exploiter au mieux. Quelles sont les principales qualitésd’un bon entraineur ?Au delà du travail et de l’investisse-ment, il faut savoir prendre du reculpour analyser les entraînements, lescourses… Vous confiez la majorité de vos che-vaux à éric raffin, on a l’impressionque c’est presque fusionnel avec lui…Déjà au départ, c’est un jockey qui n’en-traîne pas, donc c’est plus simple… Sivous confiez vos chevaux à Bazire parexemple, le jour où il a un meilleur che-val dans la même catégorie, il choisira

le sien. Avec Éric, nous nous entendonsbien, et comme on gagne… Il est plusjeune que moi, donc je peux lui dire ceque je pense. Parfois, cela ne lui plaîtpas toujours, mais bon… On est commeun couple tous les deux.

« aujourd’hui, on vient cheznous pour obtenir le meilleur

des chevaux. il y a un potentiel,mais encore faut-il arriver à

l’exploiter au mieux »

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Petite infidélité à Eric Raffin pour BOLD EAGLE.C’est Franck Nivard qui le mène au sulky dansune carrière qui s’annonce déjà très promet-teuse. Prochain rendez-vous, le 7 décembre àVincennes.

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Quel est votre plus belle victoire à cejour ?Le Prix de Cornulier avec ROXANNEGRIFF (ndlr : et bien sûr, Éric Raffin surla selle !). C’est une des plus grandescourses de trot monté du monde. roXanne griFF, un sacré cheval,comme aLaDin D’eCajeuL qu’on neprésente pas, et plus dernièrement letrès prometteur boLD eagLe (fils dereaDY CasH), sans doute le grandfavori du critérium des trois ans le 7décembre prochain ?Il est de la trempe de mes meilleurstrotteurs comme ALADIN D'ECAJEUL.C’est un cheval qui est invaincu en2014 avec huit succès en huit sorties.C’est quelque chose de rare, d’excep-tionnel. Dans le Critérium des 3 ans, jene crains que Biche des Clos, la pou-liche qui vient de gagner la prépara-toire réservée aux femelles. C’est uncheval fait pour le Prix d’Amérique.Le Prix d’amérique (rebaptisé désor-

mais grand Prix d’amérique), dontaLaDin D’eCajeuL pourrait être undes favoris…On ne sait pas encore si on va l’inscrire,on réfléchit... Il est encore jeune et ad’autres choses à faire avant… Il est évi-dent que c’est un cheval fait pour cettecourse, mais on pourrait attendre2016 avant de l’engager. Une décisionsera prise fin décembre.un mot sur le retour de reaDYCasH. Vous le croyez capable de rem-porter un troisième Prix d’amérique ?Il va d’abord falloir qu’il se qualifie… Onva voir ce qu’il va donner dans le Prix deBourbonnais (ndlr : le samedi 6 décem-bre, avec Franck Nivard au sulky, quisera aussi le pilote de son fils, DOLDEAGLE, le lendemain). Rappelons qu’ildoit impérativement remporter 31000 euros avant la course pour pou-voir y participer. Je suppose que s’iln’est pas bien pour sa rentrée, ils déci-deront de l’enlever.

en général, comment jugez-vous ceretour ?C’est bien pour les courses, pour lespectacle. C’est un cheval qui n’a plusrien à prouver. Alors il peut bien tenterce défi...

Propos recueillis par stéphane Désenclos

Hippik # 23 09

« boLD eagLe est de latrempe de mes meilleurs trot-teurs comme aLaDin D'eCa-jeuL. C’est un cheval qui est invaincu en 2014 avec huitsuccès en huit sorties. C’est

quelque chose de rare, d’exceptionnel »

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10 Hippik # 23

< C’esT déJà deMaiN > fiNale dU GNT

United Back au de la concurrence

Côté piste, même si Urfée Jallerie (voir notre article page12) ne sera pas là, il devrait y avoir du sport dans cette clô-ture du GNT car l'on devrait assister à une course poursuite

entre UNiTed BaCk, entraîné par Jean-Michel Bazire qui a pré-paré cette finale avec soin, et UpriNCe, qui lui rendra 25m maissera déferré des 4 pieds, étant invaincu dans cette configuration. le premier nommé a connu bien des soucis depuis ses débutset se montrait très délicat jusqu'à ce printemps où son mentora enfin trouvé les bons réglages avec lui, ce qui lui a permis de

remporter, comme Urfée, la bagatelle de 10 courses, montrantà chaque fois une certaine aisance. Capable de mener les débatscomme d'attendre, il a fait sien l'étape de Graignes avant de finirsecond de celle de Nantes, juste devant UpriNCe d'ailleurs,après n'avoir pas eu le parcours souhaité.préservé depuis en vue de cette épreuve de prestige où il partiraau premier poteau, il s'annonce particulièrement redoutable cedimanche, même si le cheval de Thierry raffegeau, très en vervedepuis le début du meeting, ne sera pas là pour jouer les utilités.

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ura e

excellent au printemps aussi bien à paris qu'à Vichy, il a connudes soucis d'allures cet automne à deux reprises, tout en étantparfois malheureux, avant de renouer avec les bonnes perfor-mances aussi bien à Nantes où il a fini juste derrière UNiTedBaCk en lui rendant déjà 25m, puis lors de la dernière étapeprovinciale à Mauquenchy où, pieds nus, il s'est imposé avec unecertaine autorité. il sera de nouveau déchaussé ici, et comme ilest invaincu lorsqu'il est pieds nus, il pourrait bien venir mettretout le monde d'accord.

Ceci étant, ne réduisons pas cette Clôture du GNT à 2 chevauxcar le plein risque d'être fait ce dimanche, et des élémentscomme Uraki des sarTs, très bien engagé, ViCoMTe BoU-farCaUx, excellent en dernier lieu, ou bien encore Ulf dUNoyer et sThiériC, auront de solides arguments à faire valoiret peuvent jouer un tout premier rôle dans cette confrontation.

k.n.

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a l'issue du Grand national du trot 2014, c'est Urfée JaLLerie qui remporte le général. Une victoire pleine de symbole et d'émotionaprès le décès de son entraîneur Patrick Orrière en février dernier.

Le bel hommage d’Urfée JaLLerie

< TroT > GNT

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Hippik # 23 13

eL MaGO PeLLini aJUste athOs des eLfesMis en exergue dans notre précédent nu-méro à l'occasion du prix de Chenonceaux,athos des elfes a très bien couru mais asubi la loi du suédois el Mago pellini dansles derniers mètres, ce dernier trouvantun passage providentiel côté corde. pourvenir s'imposer. le champion de J. Vaneeckhaute sera revu le 7 décembre pro-chain dans un semi-classique avant le Cri-térium Continental disputé le 21.

il y a des succès dont on ne peut que se réjouir. Celui d'Urfée Jallerie dans le GNT 2014 rentredans cette catégorie. en effet, son ancien mentor patrick orrière nous a quitté en début d'année,lui qui a façonné la fille de NeUTroN dU CéBé (un super cheval qu'il entraînait également) et luiavait permis de réaliser une année 2013 exceptionnelle ponctuée par 10 succès dont 8 d'affilée. la particularité de cette jument est d'exceller sur les hippodromes corde à droite, et c'est là qu'ellea signé ses meilleures performances dans ce GNT en s'imposant lors des étapes d'agen et deNancy, et en finissant 2ème lors de celle disputée à saint-Malo. elle ne sera pas de la clôture disputéece dimanche à Vincennes, étant sur la touche, mais on pourrait très bien la revoir d'ici la fin dumeeting. en tous les cas, Mickael lecourt, qui gère sa carrière à présent, aura certainement le coeur serréen venant recevoir son trophée sur le podium, lui qui avait noué des liens étroit avec patrickorrière. l'émotion sera sans nul doute bien présente dans les travées de Vincennes qui espérons-le seront bien garnies, comme souvent lors de cette réunion festive.

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< LIBRE COURS >

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Tokyo : la Japan Cup pour oublier

Novembre 2013. Devant des gradins archi combles GENTILDONNA, bloquée contre le rail, prend le dessus sur ORFèvRE et remporte la Japan Cup.

Très atteints moralement par les déboires de leurs représentantsdans l'Arc de Triomphe puis par la mort au champ d'honneur de leurnouvelle idole ADMIRE RAKTI à Melbourne, les Japonais comptentsur la Japan Cup pour retrouver le sourire dimanche à Tokyo...

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Hippik # 23 15

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< LIBRE COURS > (SUITE)

16 Hippik # 23

Le 30 novembre prochain, l'hippodrome de Tokyo revê-tira ses habits de lumière pour ce qui est l'événementmajeur de l'année au Pays du Soleil Levant, la Japan

Cup, laquelle bénéficiera du partenariat officiel de la firmehorlogère suisse Longines. Outre le sport, cette journée dela Japan Cup sera également marquée par le rendez-vousde l'élégance, avec la remise du Prix Longines à la jeune fillearborant le kimono le plus seyant. Inaugurée en 1981, la Japan Cup est l'une des courses in-ternationales de groupe 1 parmi les plus prestigieuses dumonde. Disputée sur 2400m, cette épreuve est réservéeaux chevaux de 3 ans et au-dessus et réunit généralementun très beau plateau. Ce sera encore le cas cette année,avec la présence de la plupart des meilleurs chevaux japo-nais, parmi lesquels nous retrouverons la 3 ans HARPSTAR, malchanceuse au départ de l'Arc de Triomphe, venuefinir 6ème comme une bombe, ou JUST A WAY, lui aussiauteur d'une belle fin de course le 5 octobre dernier maistrop tard.

GENTILDONNA AVANT LE HARAS

Autres 3 ans à suivre dans cette Japan Cup, le régulier ISLABONITA, 3ème du Tenno Sho d'automne (2000m), aprèsavoir remporté les 2000 Guinées japonaises et fini 2èmedu derby sur cette piste de Tokyo, et le lauréat du derby,ONE AND ONLY, décevant 9ème cependant du St-Léger nip-pon. Le vainqueur du Tenno Sho d'automne, le 5 ans SPIEL-BERG a remonté tout le peloton pour l'emporter mais lesspécialistes du cru doutent de son aptitude aux 2400m.DENIM AND RUBY, FENOMENO, et EPIPHANEIA seront sur-tout considérés comme des outsiders.En vérité, la grande attraction de cette Japan Cup 2014sera la présence au départ de la grande championne GEN-TILDONNA  ! Cette dernière, brillante lauréate du DubaïSheema Classic en mars à Meydan devant CIRRUS DES AI-GLES, a ensuite beaucoup déçu dans le Takarazuka Rinnenenlevé par GOLD SHIP où elle n'avait pu finir que 9ème. Aprèsun repos de quatre mois, la fille de DEEP IMPACT (un étalontrès prolifique qui produit de nombreux vainqueurs degroupes I), qui a remporté les deux dernières éditions de laJapan Cup -elle a battu ORFEvRE !- a retrouvé sa forme enterminant 2ème pour sa rentrée dans le Tenno Sho d'Au-tomne sur une distance trop courte pour elle. Si elle est en pleine possession de ses moyens, GENTIL-DONNA va donner chaud à la favorite, sa cadette HARPSTAR dont les sportsmen japonais ont fait leur nouvelleidole, après avoir cru énormément en ADMIRE RAKTI, quileur avait donné d'énormes espoirs lors de son succès im-pressionnant dans le trial de la Melbourne Cup. Hélas ! Lecheval, qui avait longtemps animé cette dernière épreuve,n'a cessé de reculer tout au long de la ligne droite, avant dedécéder une fois revenu dans son box...

LE DEFI D'IVANHOWE

Les Européens ne seront pas nombreux au départ de cetteJapan Cup et la presse japonaise ne les considèrent d'ail-leurs que comme de simples outsiders  ! Dame  ! Aprèstoutes leurs déceptions de l'automne, ils entendent bienprendre une revanche sur le sort ce dimanche ! Il est vraiqu'ils auront du répondant dans ce groupe I ! Côté visiteurs,on notera la présence de trois chevaux de 4 ans. L'Alle-mand IvANHOWE a remporté le Grand Prix de BadenBaden devant le jeune crack SEA THE MOON, avant de dé-cevoir dans l'Arc. Le fils de SOLDIER HOLLOW vient de re-nouer avec le succès dans le Grand Prix de Bavière.L'Irlandais TRADING LEATHER (J.S.Bolger) n'est autre que

le lauréat de l'Irish Derby 2013, et 2ème de NOvELLIST dansles « King George vI » un mois plus tard. Il reste sur une3ème place dans les Irish Champions Stakes. Le Canadien UPWITH THE BIRDS a remporté l'Award du meilleur cheval del'année au Canada l'an passé. La piste d'Hanshin à Tokyo dispose d'un profil assez parti-culier, avec une ligne droite de 525 mètres qui monte dansles 225 derniers mètres. Le dernier Européen à avoir rem-porté la Japan Cup est l'Anglais ALKASEED en 2005. De-puis aucun visiteur ne s'est classé dans les trois premiers !

Guy Mislin

Après son échec dans l’Arc de Triomphe, IvANHOWE tente de relever un sacré défi en s’attaquant à la Japan Cup.

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LONGINES SUR TOUS LES FRONTSCe nouveau partenariat renforce la présence deLongines dans les courses de plat. La marqueest, en effet, partenaire des événements hip-piques les plus prestigieux de la planète, commele Prix de Diane Longines, le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe,les Longines Hong Kong International Races, la Longines Sin-gapore Gold Cup, la Dubai World Cup, le H.H. The Emir’s Tro-phy presented by Longines, les Longines Queen ElizabethStakes, le Melbourne Cup Carnival, le Longines Grosser

Preis von Baden, la Breeders’ Cup, les LonginesKentucky Oaks, la Triple Crown (qui inclut le tra-ditionnel Kentucky Derby) et le Longines GranPremio Latinoamericano. La célèbre marque

horlogère est également le Partenaire Officiel etla Montre Officielle de la Fédération Internationale des Au-torités Hippiques (FIAH), et donne son nom aux LonginesWorld’s Best Racehorse Rankings, au titre du LonginesWorld’s Best Racehorse, ainsi qu’à celui du LonginesWorld’s Best Jockey.

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18 Hippik # 23

Où s’arrêtera VEZELAY ?

Les 5 ans auront dominé leurs aînés sur le steeple-chasecette année. Après STORM OF SAINTLY, vainqueur du GrandSteeple-Chase de Paris devant SHANNON ROCK, MILORDTHOMAS, lauréat du Prix La Haye-Jousselin devant le même,voilà que le Prix Georges Courtois, dernier groupe sur les grosde l'année à Auteuil a vu un autre 5 ans, VEZELAY, l'emporteravec la manière !

les dimanches se suivent mais ne se ressemblent pas forcé-ment pour Jean-Paul Gallorini. le professionnel mansonnien quitrustait les succès jusqu'ici tentait un pari difficile avec deux deses champions, hiPPOMeNe, qui restait sur une brillante victoiredans la Grande Course de haies des 4ans, remis sur le steepledans le Prix Morgex, et ShaNNON rOCK, 4ème du Prix Olry-roederer une semaine plus tôt, crédité de 72k dans le groupe iiPrix Georges Courtois, de douze à dix huit livres de plus que ses

adversaires, dont sa compagne d'entraînement PriNCeSSeKaP !Cette dernière n'était finalement pas montée par Vincent Che-minaud, resté près de son épouse à la clinique où elle venait delui donner un fils, ce qui n'a pas manqué de perturber Jean-PaulGallorini, obligé de changer de jockey au dernier moment. Quantau favori de l'épreuve, ShaNNON rOCK, il retrouvait son parte-naire habituel, David Cottin. Sur le parcours exigeant du PrixGeorges Courtois, celui-ci, soucieux de ménager son chevalécrasé de plomb et de le réserver pour le final, maintint le fils deturGeON en position d'attente, le rapprochant progressivementde la tête dans la ligne d'en face. Devant, SuZeraiN, VieuX MOr-VaN et MONSaMOu n'amusaient pas la galerie. PriNCeSSeKaP n'était pas loin, de même que VeZelaY et ShaNNONrOCK. entre les deux derniers obstacles, VeZelaY passait à l'attaque,

< C’était hier > Clôture à auteuil

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Hippik # 23 19

SuZeraiN lâchait prise, mais pas VieuX MOrVaN ni l'étonnantMONSaMOu, qui venait d'effectuer de bons débuts en steepledans le Prix Fondeur, remporté par le premier cité. Sur le plat,l'élève d'emmanuel Clayeux s'imposait avec autorité, remportantainsi un quatrième succès consécutif à auteuil ! VieuX MOrVaNse classait bon 2ème devant MONSaMOu, qui s'annonce commeune bonne recrue sur les gros, lui qui a remporté la GrandeCourse de haies de Pau, eXtreMe SuD, en regain de forme, etVeNt SOMBre.

uN NOuVeau GrOuPePOur JaCQueS riCOu

les pensionnaires de Jean-Paul Gallorini n'avaient pu se montrerdangereux. ShaNNON rOCK, trop chargé face à des jeunesloups ambitieux et talentueux, sur la brêche depuis la rentrée

d'auteuil, se contentait de la 6ème place. il ne remportera au-cune course cette année... PriNCeSSe KaP, elle aussi très sol-licitée depuis trois mois, se classait 7ème et le grand CaGNarD,2ème du « Général Donnio », chutait en face...Quant au vainqueur du jour, le prometteur VeZelaY, il a de nou-veau franchi un palier qui doit le hisser rapidement parmi l'élitedes steeple-chasers d'auteuil. On rappellera qu'il a enlevé suc-cessivement le Prix aristote (steeple, 4300m), le Prix Grandlieu(haies, 3900m), le Prix Fondeur (steeple, listed, 4300m) et doncce Prix Georges Courtois, groupe ii sur 4400m. un nouveaugroupe également pour son jockey, Jacques ricou, qui rempla-çait ici Jonathan Plouganou ! Difficile de cerner les limites du filsde DOM alCO dont on attend avec intérêt les prochainesconfrontations avec StOrM OF SaiNtlY ou MilOrD thOMaS !

G.M.

VeZelaY (Jacques ricou) dans ses oeuvres.

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20 Hippik # 23

< C’était hier > Clôture à auteuil (Suite)

PRIX MORGEX :MALI BORGIA CONFIRME

On attendait hiPPOMeNe dansce Prix Morgex, groupe iii sur lesteeple pour chevaux de 4 ans.hélas  ! le vainqueur de laGrande Course de haies des 4ans (Prix renaud du Vivier), quieffectuait sa deuxième sortiesur les gros (il avait fini 2ème deDOS SaNtOS le 11 septembredernier sur 3600m) a déçu, nepouvant se mêler à l'emballagefinal. C'est finalement MaliBOrGia, un élève de Marcel rol-land monté par Kevin Nabet, quiallait s'imposer très sûrementdevant le régulier et doué aNa-KiNG. hiPPOMeNe, 3ème, estrevenu bien finir cependant,après avoir commis une fauteau mur qui lui a sans doutecoûté un meilleur classement.a noter que Mali BOrGia estpassé ici des réclamers (il avaitété réclamé l'an passé) à ungroupe iii, confirmant ainsi sonrécent succès dans le Prix ro-bert Bates.

HILTON DU BERLAISCOMME BONITO !

Ce n'était pas le jour des Gallo-rini... Ses deux pensionnaires,hOraBOra haS et aMaraN-tiNe, favorites du Prix andré Mi-chel, groupe iii sur les haiespour femelles, n'ont rien pucontre la nette supériorité dehiltON Du BerlaiS, qui venaitde terminer 3ème de la GrandeCourse de haies des 4 ans,mais qui était présentée dansun bel état de fraîcheur par ar-naud Chaillé-Chaillé, déjà à l'hon-neur avec le crack BONitO DuBerlaiS. la fille de SaiNt DeSSaiNtS s'est imposée de 15longueurs devant hOraBOrahaS, qui elle-même dominait sacompagne aMaraNtiNe de dixlongueurs.Finalement, c'est l'inattenduPiNDare qui a sauvé l'honneurdes Gallorini en remportant debout en bout le quinté + PrixJean laumain devant l'outsidertOM rOli, retrouvé, et ledeuxième favori de la course,VauBaN lOGil.

G.M.

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hiltON Du BerlaiS (François Parmart) impressionnante dans le Prix andré Michel.

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< AU FIL DES COURSES...... >

SILVINIACO CONTI. Encore un cheval portant le suffixe « FR » qui brille sur les obstacles en Angleterre ! SILVINIACO CONTI,élevé en France par Patrick Joubert, a remporté le très relevé Betfair Chase sur la piste de Haydock en devançant MENORAHet DYNASTE. Le fils de DOM ALCO (ce dernier a vu l'un de ses produits, VEZELAY, s'imposer dans le groupe II Prix GeorgesCourtois dimanche à Auteuil !) a ainsi pris sa revanche sur CUE CARD, favori, mais très fautif durant le parcours, qui l'avaitbattu dans la même course en 2013. Entraîné par Paul Nicholls et monté par Noël Fehily, SILVINIACO CONTI pourrait êtredirigé vers le très important King George VI Chase à Kempton.

Le crack-jockey anglais Ruby Walsh peut avoir lesourire. Il va devoir choisir entre deux champions,HURRICANE FLY, qui détient le record du monde

de victoires de groupes I (voir Hippik n°22), etFAUGHEEN, invaincu en haies et qui vient de fairegrosse impression dans un groupe II à Ascot, envue de la Champion Hurdle, en mars prochain àCheltenham ! Les deux chevaux sont entraînés

par Willie Mullins...

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Prix d’Honfleur à Vincennes, avec la victoire d’UDAYAMA (G. Prat) en tête ici.

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Le 4 ans FLINTSHIRE, 2ème de l'Arc de Triomphe, puis 2ème de la Breeders'Cup Turf, est engagé dans le prochain HongKong Vase (groupe I, 2400m), le 14 décembre sur l'hippodrome de Sha Tin. L'élève d'André Fabre effectuera une dernièrepréparation en compétition, le 2 décembre à Deauville dans le Prix Lyphard (1900m). Quatre groupes I se disputerontle 14 à Sha Tin : outre le HK Vase, sont programmés la Hong Kong Cup (2000m), le Hong Kong Mile, et le Hong KongSprint (1200m).

< AU FIL DES COURSES... >

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CIRRUS DES AIGLES à la Hong kong Cup ? Autre cheval français engagé lors de cette journée internationale de HongKong, CIRRUS DES AIGLES. Le protégé de Corinne Barande-Barbe pourrait disputer la Kong Kong Cup, groupe I sur2000m, dans laquelle il tâchera de faire oublier sa contre-performance des Champions Stakes et ses déboires du PrixDollar où il fut rétrogradé au profit de FRACTIONAL... Nous reviendrons en détail sur cette réunion de Hong Kong.

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< AU FIL DES COURSES... >

C’est quasiment à la façon d’un cow-boy effectuant un rodéo que Yoann Lebourgeois (BLANCHE MENCOURT) terminevictorieux le Prix Urgent.

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GOLDATOR (Damien Mescam), à l’assaut d’un Prix Tournay (remporté par J. Ricou et AVé CESAR) qu’il terminera non classé.

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< AU FIL DES COURSES... >

Vainqueur du Prix de la Camargue (course européenne pour trotteurs de 6 ans n'ayant pas gagné 195.000 eurosDominik Locqueneux (UDO'S OILER) se permet même de faire un petit clin d’oeil au photgraphe...

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),

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< AU FIL DES COURSES... >

> Hippik 24, vendredi 5 décembreSPECIAL READY CASH

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READY CASH (ci-contre)peut-il remporter un 3ème

Grand Prix d’Amérique ?On en saura sans doute unpeu plus le 6 décembreprochain, après le Prix duBourdonnais (avec FranckNivard comme driver). 10mois après avoir lâché leSulky, le trotteur de 9 ans1/2 se prépare à releverun immense défi. Dans notre prochaine édi-tion, nous reviendrons lon-guement sur ce cheval déjàdans la légende et son in-croyable retour.

> ObstaclesSIRE DE GRUGY SUR LA TOUCHE...Dans notre numéro de lasemaine dernière, nousévoquions l'attrait des che-vaux de la race « selle fran-çais  » auprès desBritanniques qui ne jurentplus que par eux sur lesobstacles d'Outre Manche.Héros de Cheltenham, Pun-chestown, Ascot ou Ain-tree, ces sauteurstalentueux trustent lescourses de groupes etparmi eux nous citions SIREDE GRUGY, très beau vain-queur du Queen MotherChampion Chase en marsdernier à Cheltenham etqui reste sur cinq succèsd'affilée dans des groupesI  ! Les sportsmen espé-raient assister à un duel ausommet entre celui-ci etl'autre « monstre », SPRIN-TER SACRE. Hélas  ! SIREDE GRUGY est pour le mo-ment sur la touche, unscanner ayant révélé unproblème à une hanche. Le8 ans entraîné par GaryMoore ne pourra défendreson titre le mois prochain àSandown dans le TingleCreek et il semble difficiled'envisager une rentréelors du festival de Chelten-ham d'ici trois mois...

READY CASH

La légende s’écrit encore

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Elle le lui avait presque interdit, pourtant Kevin Philippart est tous les matins sur la piste des Aigles. Une carrière loin deschevaux, loin de la rigueur, du risque, et de la dureté du quotidien. Une carrière dénuée de sensations, d'ivresses et de ver-tiges. Il n'aurait jamais pu s'en passer. Depuis tout petit, il accompagnait sa mère aux courses, l'acclamant du bord de lapiste. Elle savait avant lui les difficultés du métier, mais que pouvons-nous face à l'attraction du cheval ? Aveuglement, ils'est laissé guider par l'instinct. Un sang équin coule dans ses veines.

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Kevin Philippart, au nomde la passion

< renCOnTreS > FILS de L’Une deS PreMIèreS FeMMeS JOCKeyS, IL rêve de devenIr enTrAîneUr

A23 ans, Kevin Philippart ne manquepas d'expérience. Les chevaux, ils lesconnaît. Il les côtoie tous les jours,

comme une nécessité persistante. Cu-rieux, il a découvert le monde des coursestrès tôt. La fougue, le danger, le souffle ca-dencé, le choc sourd des fers sur la pe-louse affinée, ses premiers ressentis, sespremières merveilles, il les a apprivoisésle long de la lice sur les pistes de Belgique.Petit bonhomme à la tignasse blonde, ap-plaudissant dimanches après dimanchessa maman, cette héroïne à l'armure colo-rée domptant les plus farouches pur-sangs. Brigitte Jacques, jockey deprofession, l'une des premières dans sonpays. Une centaine de victoires, un millierd'accolades. Le plus souvent possible,Kevin et son père se joignaient à la fête.Ses souvenirs d'enfance sont intacts  :« j'étais passionné par l'animal. Les cou-leurs et la vitesse des chevaux quand ilspassaient devant moi. Je regardais atten-tivement chaque course, caché près dupoteau d'arrivée. » Le risque, le frissonprocuré par la peur, il les a ressenti trèstôt, et a appris à les apprivoiser : « Je mesouviens avoir, un jour, reconnu le chevalde ma mère franchissant la ligne sanselle. » Loin du traumatisme, Kevin Philip-part est envoûté. Une brève pause versles épreuves plus calmes du concourscomplet lui ont appris l'assiette, et l'ai-sance à cheval. Mais à l'âge de seize ans,l'évidence resurgit. elle se fait imparable.Kevin troque ses athlètes de concourspour les pur-sangs du centre d'entraîne-ment de Groenendael, à trois-quartd'heure de Bruxelles. L'alchimie est immé-diate : « J'y ai pris goût instantanément. »Six mois plus tard, il quittait les botteslourdes et crottée pour de belleschausses noires et lustrées : il débutait encourse en tant que gentleman-rider.C'était à Mons, pour Stéphane Cérulisdésormais installé sur la côte normande :« C'est lui qui m'a mis le pied à l'étrierl'après-midi. » Kevin n'a jamais vraimentrêvé d'épouser la profession de jockey,mais il avait besoin des sensations que

procure le galop effréné du pur-sang. Unmoteur, qui le poussa jusqu'aux portes del'Afasec de Gouvieux. Un moteur, qui lui de-manda beaucoup d'énergie, et un mentalde feu : « je suis grand, monter au poids àété draconien. Mon premier régime m'apermis de chevaucher sur les champs decourse. Mon second, plus déterminé, m'aallégé de 13 kg. Je ne pesais plus que 53kg. » Le jeune homme passe sa licenceprofessionnelle, et goûte aux pelotons en-core quelques fois. Onze victoires, onzesouvenirs impérissables : « ce n'est pasgrand chose, mais ce fut une superbe ex-périence que je ne regrette pas du tout !La vitesse, les tactiques, j'ai tout res-senti. » Les dangers aussi, bien qu'il as-sure avoir monté avec respect  : «  descomportements dangereux, j'ai eu l'occa-sion d'en voir, notamment en Belgique.Mais ces agissements sont rares, et nereflètent pas l'implication quotidien des ca-valiers pour s'assurer une constante sé-curité. » Ces sensations le guideront toute

sa vie : « j'espère que cela pourra m'aiderà analyser les courses à l'avenir, dansl'éventualité que je devienne entraîneur. »Car Kevin Philippart désire se diriger versla profession. Façonner des chevaux,grâce au regard. Christiane Head-Maa-rek, sa patronne depuis toujours, leconseille, répond à ses interrogations, leguide petit à petit. « Je commence à endiscuter, c'est un projet de vie. Mais je nesuis pas pressé, je sais attendre. Je nebrûlerai pas les étapes, je veux faire pourle mieux. » Aussitôt sorti de l'école, et à sademande, Kevin effectue un stage en Ir-lande chez le célèbre John Oxx. Il a besoinde se nourrir d'ailleurs. « Ce fut une très

« Je commence à en discuter,c'est un projet de vie. Mais je nesuis pas pressé, je sais attendre.Je ne brûlerai pas les étapes »

Kevin avec Trêve, au «bac à sable»

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bonne expérience. J'ai noué des contactssolides, j'ai découvert d'autres méthodesd'entraînement. Les irlandais sont de vé-ritables hommes de chevaux, je crois quedans ce domaine-là, ils nous devancent. »Il développe : « Ils sont très attentifs aubien-être de leurs chevaux, à leur entre-tien. Très connaisseurs, ils pensent et vi-vent «  cheval  ». en France, c'est unepassion qui devient un métier. en Irlande,on vit en fonction des chevaux. C'est unevie totalement investie, et toujours avecle sourire ! » Chez John Oxx, Kevin Philip-part monte des chevaux différents, desmentales de guerrier. «  Le travail estbeaucoup plus dur que chez nous. L'inten-sité des galops forge le mental des che-vaux, ils sont moralement indestructibles.en course, il leur faut être courageux.Aimer la lutte et ne jamais lâcher laprise. » Il côtoie à l'écurie les championsBOrn TO SeA, frère de SeA THe STArS,et AKeed MOFeed qu'il monte dans sajeunesse. «  Il avait déjà de très grosmoyens. Pour la première fois de ma vie,je me suis senti invincible ! ». de retourchez Christiane Head-Maarek, il apprendà soigner les chevaux, et touche un peuà la fonction de second garçon de voyage.L'ambiance à l'écurie est bonne, les suc-cès sont au rendez-vous. notamment lePrix de diane LOnGIneS 2013, qui est leplus beau de ses souvenirs : « Je montaisTrêve tous les matins à ce moment-là.Le début d'année avait été difficile, la pou-liche avait eu un problème de santé quiavait retardé sa rentrée. Mais l'objectif dela patronne était atteint, et si brillam-

ment ! elle me l'avait annoncé, dès le len-demain de sa première course à deuxans. » dans une semaine, Kevin reprendle large. Il s'envole vers les États-Unis. Uneannée d'apprentissage auprès de Chris-tophe Clément, le mentor de TOnALIST,et de TrOPHee, petite sœur de Trêve.Les idées reçues sur les courses, il neveut pas s'en importuner. Il sait que Chris-tophe Clément travaille avec respect, etil a hâte de repartir à l'aventure. « Je vaisaller à Miami, puis à new york. Je suivrailes chevaux en fonction des meetings. Jevais découvrir de nouvelles méthodes,une autre organisation et un tout autremodèle. » Kevin a soif de connaissances,encore et toujours. de chez ChristianeHead-Maarek, il retient «  avoir vécuquelques belles années ». Il devrait retour-ner à l'écurie de Chantilly l'an prochain.Peut-être repartira-t-il encore. Une choseest sûre : les chevaux, il ne peut pas leslâcher.

Allison Nicolleau

« Je vais aller à Miami, puis ànew york. Je suivrai les chevauxen fonction des meetings. Je vaisdécouvrir de nouvelles méthodes,une autre organisation et un tout

autre modèle. »

Kevin a partagé les victoires deTrêve. Comme ici, avec Thierry Jar-

net, dans le Prix de diane 2013.

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< LA CHRONIQUE D’ALLISON >

SIR FEVER, L'ESPOIR DE TOUT UN PEUPLE

Allison parle des coursesavec amour, tendresse etpassion. Vous pouvez aussiretrouver toutes ses chro-niques à l’adresse suivante : andtheyreoff.overblog.com

« SIR FEVER, fils du soleil, fils de l'Uruguay. Lessabots de sa mère n'offraient pas une traînéede milles feux. Comme pour la plupart de sescongénères, on ne voyait pas en sa naissance

l'évidente manifestation d'un dieu »

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Imaginez la foule. Imaginez la chaleur, lesembrassades, les accolades, les sou-rires, les accents... Imaginez ce bonheur

que prodigue un seul être vivant. Fils dusoleil, fils de l'Uruguay. Drapé de l'étoileaux milles éclipses, la bride nappée d'in-fimes boutons d'or. Le flanc tressaillantsous la poussière s'éclipse, et sous les ca-resses s'agite encore. SIR FEVER, fils dusoleil, fils de l'Uruguay. Les sabots de samère n'offraient pas une traînée de millesfeux. Comme pour la plupart de sescongénères, on ne voyait pas en sa nais-sance l'évidente manifestation d'un dieu.Issu d'un coup de rein anonyme. Un pou-lain dont l'écho se voulait être infime. Etpourtant. L’œil perdu, les naseaux frémis-sant, il toisait les regards insistants et sesentait mis à nu. Une étincelle perduedans l'assaut des flashes. Un éclair main-tenu, qu'aucun être ne relâche. Il trouvaitla quiétude dans le soudain reflet d'uneâme, un coup de foudre pulvérisant la so-litude, ce ressenti infâme. La peau bruneparsemée d'éclats sanguins, il n'assumaitpas l'immensité de ses membres qui lerendait si distinct.

Isolée des jugements prémédités, dessourires moqueurs, des soupirs de bonneheure, elle se laissait guidée par l'instant.Portée par l'instinct. Obéissant au silence,au souffle serein. Et son cœur, aux nullestraîtrises, la poussa jusqu'à lui sans au-cune maîtrise. SIR FEVER offrait ses jouesaux douces caresses de la jeune femme,et marquait chacun de ses pas sur laroute du bonheur. Paola Rosas, que toutun pays acclame, a promis l'amour aufrêle poulain rêveur. On annonçait le fils deTEXAS FEVER d'un murmure mordu parl'ennui. On le clame aujourd'hui avec un in-térêt infini. Il écrasait la piste de ses foulées épiques.La foulée large, le genou frôlant. Par dixfois, il menait ses guides d'or par delà ledisque final. Par dix fois, il montrait saforce, et sa puissance fatale. Invincible, in-vaincu, il se présentait début septembredans le Clasico Gran Premio Polla de Po-trillos, les guinées uruguayennes. Portépar sa fougue, SIR FEVER est un monstreimpitoyable. Les flancs glissant sur ceuxd'ASIATIC GIN, il ne lui adressait nul re-gard, mais savourait son dépérissement.

« Drapé de l'étoile aux milleséclipses, la bride nappée

d'infimes boutons d'or. Le flanctressaillant sous la poussières'éclipse, et sous les caresses

s'agite encore »

D.R

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La concurrence n'existait plusquelques mètres après le départ.Le leader n'avait été qu'une ombre,un pantin malmené. SIR FEVER, leprodige, se propulsait vers le scep-tre par neuf longueurs. L'évidentspectre d'INVASOR renouait avec lasurface, rappelant à tout un paysque l'émerveillement ne s'étaitqu'endormi. Poursuivant à grandesenjambées les traces de l'idole quifut acclamée, imitant ses titres,s'adjugeant son peuple, SIR FEVERremporte la seconde épreuve, etdevient vainqueur de Jockey Club. Ily a quelques semaines à peine sejouait son avenir, et le bonheur d'unpays transporté. Une histoire de fa-mille qui, jusqu'au firmament, futélevée. Le poulain de Paola Rosas,dompté par la poigne douce de sonépoux Federico Piriz, compris parson beau-père Jorge Avelino Pirizqui le guide vers les sommets, s'an-nonce dans l'ultime étape de la tri-ple couronne. Le Gran PremioNacional, disputé sur 2500 m desable mouvant, s'est offert par troisfois aux légendes du pays  : AMO-DEO, PARSIPHAL et INVASOR. Il aembrassé le renouveau. La piste deMaronas expose ses artistes, sestigres, et sa vedette en tête d'af-fiche. SIR FEVER, meilleur que ja-

mais, écrase FLETCHER, malheu-reux poursuivant. De cinq lon-gueurs, il s'étale sur la piste, etchoisit sa couronne. La foule laisseexploser les larmes de son cœur.SIR FEVER est une légende.

Depuis INVASOR, nul cheval n'avaitapporté tant de rêves. Il n'avait étéqu'une éclipse sur un spectacle na-tional, un moment de grâce et defierté, un souvenir que l'on tentaitde ne jamais oublier. Un pays qui nerespirait plus. Un pays qui exultait :INVASOR a remporté la DubaïWorld Cup au milieu du désertaprès s'être débarrassé de BER-NARDINI sur le sable du Bree-ders'Cup Classic à Churchill Downs.

N'y voyez pas une monétisation del'amour. SIR FEVER s'envolera bien-tôt pour les Émirats Arabes Unis.Paola Rosas se sépare de son pou-lain, un chèque au crayonné infini aucreux de la main. Destiné à l'U.A.EDerby, ou à la World Cup, le fils deTEXAS FEVER a une destinée. Audelà des frontières. L'immense lionne craint ni la chaleur, ni la pous-sière. Il est le fils du soleil. Il est lefils de l'Uruguay.

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« Il écrasait la piste de ses foulées épiques. La foulée

large, le genou frôlant. Par dixfois, il menait ses guides d'or

par delà le disque final. Par dixfois, il montrait sa force, et sa

puissance fatale »

D.R

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39 €

Alex Shtorkh est né à Moscou en 1937. Après avoir mené une carrière de jockey professionnel pendant douze ans, il est devenu peintre et photographe.

Il est l’auteur de nombreux albums de photographie consacrés aux chevaux, parmi lesquels : « Les derniers cavaliers du monde », « Le grand livre des chevaux russes », « Les chevaux des

sables noirs », « Moments olympiques ».

Editions Vilo

Retrouvez dès à présent, en librairie et dans le réseau fnac le dernier ouvrage photographique

d’Alex Shtorkh,

Nés pour triompher,les courses hippiques françaises vues par un jockey russe.

ALEX SHTORKH