HI 73f - Lecons Apprises - Assistance aux victimes de mines

of 44 /44
Assistance aux victimes de mines : leçons apprises Conclusions de l’atelier sur l’assistance aux blessés de guerres et autres personnes handicapées vivant dans des zones polluées par des mines Paris, France 25-28 mai 2004 Atelier et étude organisés par Handicap International Ce rapport est également disponible sur le site Internet : www.handicap-international.org HANDICAP INTERNATIONAL FRANCE Siège social 14 avenue Berthelot - 69361 Lyon Cedex 07. France - Tél. : + 33 (0)1 4 78 69 79 79 – Fax : + 33 (0)1 4 78 69 79 94 Email : [email protected] - www.handicap-international.org Bureau 104-106 rue Oberkampf - 75011 Paris. France - Tél. : + 33 (0)1 43 14 87 00 – Fax : + 33 (0)1 43 14 87 07 Email : [email protected] Remerciements pour la photo de la page de couverture : © P. Biro/Handicap International Belgique, © S.Pozet/Handicap International Remerciements pour la photo de la dernière page : © N.Moindrot/Handicap International ISBN : 2-909064-67-0 – Date d’impression : novembre 2004 Imprimeur : Two Print, Saint Etienne

Embed Size (px)

description

Assistance aux victimes de mines, leçons apprises : conclusions de l’atelier sur l’assistance aux blessés de guerres et autres personnes handicapées vivant dans des zones polluées par des mines Titre Anglais: Lessons learned workshop : a review of assistance programs for war wounded and other persons with disabilities living in mine-affected countries Titre Anglais: Lessons learned workshop : a review of assistance programs for war wounded and other persons with disabilities living in mine-affected countries Date: 2004 Public: Spécialisé Type: Ouvrage, Rapport Lyon : Handicap International, 2004.- 44 p. Une vingtaine de spécialistes impliqués dans la mise en œuvre de projets d'assistance aux personnes handicapées dans des zones polluées par les mines se sont rassemblés à Paris du 25 au 28 mai 2004, lors d'un atelier de réflexion organisé par Handicap International. Ce document rassemble donc les contributions de praticiens couvrant l'ensemble des champs de l'assistance aux victimes, depuis les soins pré-hospitaliers jusqu'à la protection des droits de ces personnes, en passant par la réadaptation et la réinsertion économique. Cette initiative s'inscrit dans la perspective du sommet de Nairobi (décembre 2004) au cours duquel sera dressé un bilan des cinq premières années d'application du Traité et à l'occasion duquel seront définies les orientations pour les cinq années à venir.

Transcript of HI 73f - Lecons Apprises - Assistance aux victimes de mines

  • 1. Assistance aux victimes de mines : leons apprises Conclusions de latelier sur lassistance aux blesss de guerres et autres personnes handicapes vivant dans des zones pollues par des mines Paris, France 25-28 mai 2004 Atelier et tude organiss par Handicap International Ce rapport est galement disponible sur le site Internet : www.handicap-international.org HANDICAP INTERNATIONAL FRANCE Sige social 14 avenue Berthelot - 69361 Lyon Cedex 07. France - Tl. : + 33 (0)1 4 78 69 79 79 Fax : + 33 (0)1 4 78 69 79 94 Email : [email protected] - www.handicap-international.org Bureau 104-106 rue Oberkampf - 75011 Paris. France - Tl. : + 33 (0)1 43 14 87 00 Fax : + 33 (0)1 43 14 87 07 Email : [email protected] Remerciements pour la photo de la page de couverture : P. Biro/Handicap International Belgique, S.Pozet/Handicap International Remerciements pour la photo de la dernire page : N.Moindrot/Handicap International ISBN : 2-909064-67-0 Date dimpression : novembre 2004 Imprimeur : Two Print, Saint Etienne
  • 2. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises RSUM bas revenus en gnral et de renforcer les programmes de soutien et Introduction de financement en leur faveur. Finalement, le processus de mise en Cet atelier a rassembl un groupe de spcialistes de la radaptation application du Trait a encourag les Etats Signataires rflchir de travaillant en Asie, Afrique, Europe de lEst et Amrique Centrale et faon plus prcise et plus stratgique au renforcement et la viabi- possdant une solide exprience sur le terrain, afin de passer en lit des capacits locales. revue les programmes dassistance en faveur des blesss de guerre et Les participants latelier ont trouv quils taient plus souvent en ac- autres personnes handicapes vivant dans des pays pollus par les cord quen dsaccord sur les succs et checs caractristiques des mines. Cette tude a t ralise en prvision du cinquime anniver- ONG, des institutions nationales et des bailleurs collaborant sur les saire de la Convention sur linterdiction des mines antipersonnel. A programmes dassistance aux blesss de guerres et autres personnes cette occasion seront examins les progrs accomplis depuis la rati- handicapes. fication du Trait et dfinies les politiques et stratgies mettre en uvre lors des cinq prochaines annes. Les ONG de radaptation, les partenaires locaux et les bailleurs tra- vaillent ensemble dans des pays comme le Cambodge et lAfghanis- tan depuis plus dune dcennie. Des dsaccords profonds concernant Mthodologie les technologies et les normes ont t gomms en grande partie et Les participants ont tudi les lments du programme dfinis dans un large consensus est apparu sur un certain nombre de problmes les Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants, importants. Munis dun bon sens commun, tous les spcialistes s- publies en 1999 par la Campagne Internationale pour Interdire les rieux savent que non seulement il est possible dobtenir de bons r- Mines. sultats pour les patients mais quils sont galement trs encoura- geants. Cependant, la route est longue et tous ceux qui ont Le programme contient les lments suivants : commenc ces vingt dernires annes savent quil faut tre humble Soins mdicaux durgence / soins mdicaux permanents ; et quil est impossible de travailler de manire isole. Lgislation, plaidoyer et sensibilisation du public ; Radaptation physique ; Soutien psychologique et social ; Leons apprises Insertion conomique ; Bien que les discussions soient souvent trs dtailles, cinq sujets re- Renforcement et viabilit des capacits locales ; viennent constamment dans les analyses S.E.P.O. Accs aux services dassistance ; Laide mdicale, en particulier la chirurgie, reste tonnamment Recueil de donnes pour les prises de dcision. faible dans un nombre important de pays et devrait tre cette Les participants ont men une srie danalyses S.E.P.O (Succs, Echecs, fois rediscute, et cette fois-ci dans une perspective de long Potentialits, Obstacles) qui a mis laccent sur le rle de trois des prin- terme. cipaux intervenants chargs de lassistance aux victimes : les ONG in- Importance de la planification stratgique. Sans une planifica- ternationales, les institutions nationales et les bailleurs de fonds. tion stratgique cohrente long terme au niveau local, natio- Cette mthodologie permet aux participants dexaminer ltat actuel nal et international ainsi quentre tous les acteurs, les pro- des programmes de radaptation dune faon rapide mais prcise et, grammes de radaptation ne seront pas viables long terme. ainsi dlaborer des recommandations sans, pour autant, entrer dans Importance des rseaux. Aucune ONG, aucune institution natio- les dtails, intressants mais complexes, de la mise en uvre du pro- nale, aucun bailleur de fonds ne peut contribuer de faon effi- gramme. Au terme de chaque analyse S.E.P.O, une rflexion a t cace des programmes solides et durables en agissant isol- mene sur les effets du Trait pour chaque lment tudi. ment. Le dveloppement des systmes de sant, linsertion conomique et laccs tous les services pour les personnes han- Effets du Trait dicapes procderont des relations intelligentes, coopratives et rentables qui stabliront entre tous les acteurs. Lors des cinq dernires annes de lapplication du Trait, des progrs La collaboration et la coopration sont des facteurs de construc- impressionnants et mesurables ont t faits pour acqurir de nou- tion cls pour assurer la prennit des programmes. veaux signataires, inspecter, marquer et dpolluer les terrains mins, duquer les populations sur le danger des mines et dtruire les Dans tous les pays du monde touch par les mines, le principal stocks. Il est, cependant, beaucoup plus difficile de mesurer limpact besoin non-satisfait identifi par les personnes appuyes est lin- du Trait sur lassistance aux victimes. Les donnes brutes sur le sertion conomique. nombre de victimes des mines au niveau mondial ne sont pas fiables et quantifier laccs aux services est donc vide de sens. Recommandations Les soins aux survivants des accidents par mines sont par nature in- Les participants ont recommand aux bailleurs dorienter leurs fi- clus dans des programmes plus larges dassistance lensemble des nancements, lors des cinq prochaines annes, vers les domaines sui- personnes handicapes et toute amlioration des services ne peut vants : tre dissocie des amliorations plus gnrales du systme de sant et dassistance sociale des pays concerns. Nanmoins, le Trait a per- Activits dinsertion conomique ; mis le dveloppement des services disponibles pour les blesss de Dveloppement de laccs des programmes de radaptation guerres et autres personnes handicapes vivant dans des zones pol- fonctionnelle prennes ; lues par des mines, mme si ce progrs nest pas mesurable. La prise Formation long terme dexperts techniques ; gestion et ren- de conscience internationale de la souffrance des survivants des ac- forcement des capacits locales ; cidents par mines a permis daffiner lapprciation et la comprhen- Renforcement des comptences des partenaires locaux dans le sion des besoins des personnes handicapes vivant dans des pays domaine de la planification au niveau national. 3
  • 3. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises TABLE DES MATIRES RSUM ......................................................................................................................... p. 3 TABLE DES MATIRES.................................................................................................. p. 5 PARTICIPANTS LATELIER......................................................................................... p. 6 REMERCIEMENTS ......................................................................................................... p. 6 LISTE DABRVIATIONS ET DE SIGLES...................................................................... p. 7 I. INTRODUCTION .................................................................................................... p. 9 II. LEONS APPRISES ............................................................................................... p. 11 A. Soins mdicaux durgence et soins mdicaux permanents............................. p. 11 B. Radaptation fonctionnelle.............................................................................. p. 12 C. Soutien psychosocial.......................................................................................... p. 13 D. Insertion conomique....................................................................................... p. 13 E. Renforcement et viabilit des capacits locales............................................... p. 15 F. Lgislation, plaidoyer et sensibilisation du public ........................................... p. 16 G. Accs aux services.............................................................................................. p. 17 H. Collecte de donnes pour la prise de dcisions............................................... p. 18 I. Coordination....................................................................................................... p. 18 III. CONCLUSIONS...................................................................................................... p. 19 ANNEXES. ...................................................................................................................... p. 21 ANALYSES SEPO : SUCCS, CHECS, POTENTIALITS, OBSTACLES 5
  • 4. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises Participants latelier Dhidhak Bandalan, Handicap International, Phnom Penh, Cambodge Francisco Baptista, Chef du service de mdecine physique et de radaptation, Ministre de la Sant, Maputo, Mozambique Yohannes Berhanu, Directeur du Prosthetic & Orthotic Center, Addis Ababa, Ethiopie Herve Bernard, Responsable du Domaine Insertion, HI, Lyon, France Valerie Breda, Chef de projets HI sur linsertion socio-conomique des personnes handicaps, Luanda, Angola Alberto Cairo, Directeur, Programme Orthopdique du CICR, Kaboul, Afghanistan Santiago Castellon Rodriquez, Directeur Rgional, Walking Unidos, Leon, Nicaragua Dr. Piet De Mey, Chef de Projet, Programme de Radaptation de lUE pour lAngola Sue Eitel, Conseillre Technique, VVAF/Omega Initiative, Nairobi, Kenya Anders Eklund, technicien orthoprothsiste & Consultant, Genve, Suisse Doudou Fall, Manager, PEPAM, HI, Sngal Dr. Pascal Granier, Directeur du Programme Rgional de la Politique sur les personnes handicapes, HI, Belgrade, Serbie Ull Meng Hour, Directeur de site, Centre rgional de radaptation, VVAF, Prey Veng, Cambodge Sergio Nhantumbo, OP, Ministre de la Sant, Maputo, Mozambique Claude Tardif, Directeur de Programmes, CICR, Genve, Suisse Jeffrey Tines, Conseiller de Direction pour la rinsertion professionnelle et lemploi, UNOPS & PNUD, Kaboul, Afghanistan Claudie Ung, Directrice de la Radaptation, VVAF, Phnom Penh, Cambodge Paul Vermeulen, Directeur, HI Suisse, Genve, Suisse Animateurs de latelier Wendy Batson, Consultant Rebecca Jordan, Chef de Projet, Landmine Survivors Network, Washington, DC, Etats-Unis dAmrique Personnel de Handicap International Mylne Barra, Assistante, Campagne Internationale pour Interdire les Mines, Paris, France Anne Hry, Dlgue Permanente, Paris, France David Sunderland, Assistant, Paris, France Anne Villeneuve, Directrice, Campagne Internationale pour Interdire les Mines, Paris, France Remerciements Handicap International tient remercier le Ministre des Affaires Etrangres norvgien et lAgence Suisse pour le Dvelop- pement et la Coopration pour leur gnreux soutien lors de cet atelier, ainsi que les participants venant en aide aux victimes travers le monde, dont les commentaires ont t trs prcieux. Ce projet datelier sur les leons apprises a t conu par Paul Vermeulen de Handicap International Suisse. Wendy Batson, Consultante, a assur lanimation de latelier avec un grand savoir-faire et elle a crit le rapport. Le bureau parisien de Handicap International a pris en charge lorganisation et la logistique ; tous nos remerciements Anne Villeneuve, Anne Ross, Mylne Barra et David Sunderland. Merci galement Rebecca Jordan du Landmine Survivors Network pour son aide lors de lanimation de latelier. Handicap International exprime sa gratitude tous ceux qui contribuent lamliora- tion de laide en faveur des personnes handicapes sans ressources travers le monde. Cette dition franaise a pu tre ralise grce au concours de Traducteurs Sans Frontires, de Jean-Pierre Ferey, de Claire- Chantal Bouasse, de Thierry Kowalczuk et de Isabelle Urseau. 6
  • 5. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises LISTE DABRVIATIONS ET DE SIGLES AV Aide Aux Victimes OM Observatoire Des Mines BAsD Banque Asiatique De Dveloppement OMS Organisation Mondiale De La Sant BM Banque Mondiale ONG Organisation Non Gouvernementale RBC Radaptation Base Communautaire CPO = TOP Technicien Orthsiste Prothsiste CDC Center For Disease Control OPH Organisation de Personnes Handicapes CICR Comit International De La Croix Rouge TO Technicien Orthsiste CIDHG Centre International De Dminage Humanitaire - Genve PEPAM Programme dEducation pour la Prvention DAC Disability Awareness Council des Accidents par Mines DFID Ministre Du Dveloppement International OP Orthoprothsiste Britannique PH Personnes Handicapes HI Handicap International PNUD Programme Des Nations Unies Pour Le HRW Human Rights Watch Dveloppement ICBL Campagne Internationale Pour Interdire Les POC Prosthetics And Orthotics Center Mines IMSMA Information Management System For Mine PSR Physicians For Social Responsibility Action PT Kinsithrapeute ISC Intersessional Standing Committee (Comit SCE Comit Dexperts Intersessionel Intersessionnel Permanent) ISPO International Society for Prosthetists and SEPO Succs Echecs Obstacles Potentialits (Grille Orthotics dAnalyse) ITF International Trust Fund UE Union Europenne LIS Landmine Impact Survey UNICEF NU Fonds Des Nations Unies Pour Lenfance LSN Landmine Survivors Network UNMAS Service De Laction Antimines Des Nations MASG Mine Action Support Group Unies MS Ministre De La Sant UNOPS Bureau Des Nations Unies Pour Lappui Aux Projets NU Nations Unies OCAT Outil dvaluation des Capacits Des USAID United States Agency For International Organisations Development OEA Organisation Des Etats Amricains VVAF Vietnam Veterans of America Foundation OIT Organisation Internationale Du Travail WRF World Rehabilitation Fund 7
  • 6. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises A. Contexte I. Introduction I. grs faits dans les programmes nationaux na t requis et les opi- nions se dgageant de cette tude refltent les penses des partici- Le prambule de la Convention sur linterdiction des mines antiper- pants individuels, et non celles de leurs institutions. A la place, les sonnel stipule que les Etats parties sont dtermins faire cesser les membres du groupe ont t invits mettre en commun leur exp- souffrances et les pertes en vies humaines causes par les mines an- rience collective pour rflchir sur limpact du Trait sur le travail das- tipersonnel qui tuent ou mutilent des centaines de personnes chaque sistance aux victimes et expliquer de faon claire, raliste et prcise semaine, pour la plupart des civils innocents et sans dfense, en par- les projets des communauts internationales dans ce secteur pour les ticulier des enfants, entravent le dveloppement et la reconstruction cinq prochaines annes. conomiques, empchent le rapatriement des rfugis et des per- sonnes dplaces sur le territoire, et ont dautres graves cons- quences pendant des annes aprs leur mise en place. Ce pram- B. Mthodologie bule affirme galement que les Etats parties sont dsireux de faire Afin de sassurer que les participants et leurs audiences comprennent tout ce qui est en leur pouvoir pour apporter une assistance pour les de la mme faon les termes employs dans le domaine des activits soins et la Convention dans son article 6, section 3, stipule que dassistance aux victimes, les lments du programme tudis ont t chaque Etat partie qui est en mesure de le faire fournira une assis- extraits des Recommandations pour les soins et la radaptation des tance pour les soins aux victimes des mines, pour leur radaptation, survivants, publi par le groupe de travail ICBL sur lAssistance aux pour leur rinsertion conomique et sociale... victimes, en 1999. Le programme contient les lments suivants : Le cinquime anniversaire de la ratification de cette Convention a soins mdicaux durgence / soins mdicaux permanents ; lieu en 2004. Il oblige la communaut internationale implique dans radaptation fonctionnelle ; la mise en place des objectifs, tudier les actions des signataires soutien psychologique et social ; pour atteindre les quatre objectifs principaux de la Convention : d- insertion conomique ; polluer les zones mines, aider les victimes, dtruire les stocks et uni- lgislation, plaidoyer et sensibilisation du public ; versaliser la Convention. De plus, les Etats doivent galement ajuster renforcement et viabilit des capacits locales ; leurs politiques et stratgies pour la mise en application de la accs aux services ; Convention dans les cinq prochaines annes. recueil de donnes pour les prises de dcision. Bien que les reprsentants de la communaut internationale enga- Bien que ne faisant pas partie des directives originelles, la coordina- gs dans la mise en uvre des objectifs de la Convention se runis- tion a t ajoute dans les valuations en raison de son importance sent deux fois par an Genve lors du Comite Intersessionnel Perma- croissante avec lvolution des programmes. nent (ISC), les personnes directement impliques dans le De mme, lapplication dune mthodologie rapide mais prcise, per- dveloppement et la mise en place des programmes daide aux vic- mettant de faire des recommandations sans entrer dans les dtails in- times y assistent rarement. Depuis la ratification de la Convention, il tressants mais compliqus sur la mise en place des programmes, a y a cinq ans, ces personnes ont nanmoins dvelopp un impression- permis aux participants dtudier ltat actuel des travaux de radap- nant champ de connaissances sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonc- tation pour les victimes de guerres et autres personnes handicapes tionne pas, et pourquoi. Cette exprience et les leons apprises four- vivant dans des zones pollues par des mines. nissent une expertise primordiale qui devrait aider dfinir les Ces exigences ont t remplies grce lutilisation dune srie dana- actions futures et les directions prendre. lyses S.E.P.O (Succs, Echecs, Potentialits, Obstacles) qui a mis laccent Reconnaissant le besoin de prendre des mesures concrtes suite aux sur le rle des trois principaux intervenants chargs de lassistance leons apprises lors de la mise en place des programmes de radap- aux victimes : les ONG internationales, les institutions nationales et tation, Handicap International a rassembl Paris du 25 au 28 mai les bailleurs de fonds. Chaque lment du programme tir des Re- 2004 un petit groupe de spcialistes possdant une exprience pra- commandations a t ainsi revu trois fois, une fois selon le point de tique considrable dans la mise en uvre des projets daide aux per- vue des ONG, une fois selon le point de vue des institutions natio- sonnes handicapes vivant dans des zones pollues par les mines. Le nales, une fois selon le point de vue des bailleurs. Le terme institu- critre principal pour pouvoir participer la runion tait la prsence tion nationale a t dfini de faon trs large pour quil englobe actuelle sur le terrain de chaque participant qui devait possder, en toute entit locale, y compris le gouvernement, ses ministres, les outre, une exprience de cinq ans minimum. Les 20 participants ont ONG locales et les autres organisations de la socit civile. Au terme des annes de pratique dans llaboration et la mise en application de chaque analyse S.E.P.O, le groupe devait tudier les effets du de projets, gnralement dans plusieurs zones gographiques. Trait sur cet lment particulier. Ils ont forg leur exprience dans un ou plusieurs des aspects cruciaux Une fois ces analyses termines, le groupe a tudi les facteurs contri- des programmes de radaptation : soins hospitaliers, radaptation buant aux checs (pris dans les colonnes Echecs et Obstacles des fonctionnelle, soutien psychosocial, insertion conomique, lgislation S.E.P.O1) et aux succs (pris dans les colonnes Succs et Potentialits nationale et plaidoyer. La diversit gographique a galement t des S.E.P.O). Chaque participant a galement rempli un questionnaire prise en considration et les personnes invites sont venues dAsie, qui demandait quels documents, parmi ceux traitant de laide aux vic- dAfrique, dEurope de lEst et dAmrique Centrale. times publis ces cinq dernires annes, ont t lus et, le cas chant, Le groupe runi pour cet atelier navait pas de pouvoir officiel et ne partags, et si oui avec qui. On leur a galement demand de dcrire se voulait en aucun cas reprsenter les centaines dindividus et dor- une activit supplmentaire quils ajouteraient leurs programmes ganisations spcialises travaillant sur les problmes dactions contre dans les dix-huit prochains mois si le temps et largent le leur permet- les mines dans le monde. Il leur a t demand de penser et de par- taient. Enfin, le groupe a formul des recommandations qui seront ler en tant quindividus et non pas comme reprsentants de leurs or- prsentes en juin 2004 Genve lors de la runion du Comit dex- ganisations respectives. Par consquent, aucun rapport sur les pro- perts intersessionel sur lassistance aux victimes (SCE). 1 Les S.E.P.O partir desquelles les recommandations et rsums des leons apprises sont issues se trouvent au dbut de la page 21 9
  • 7. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises A. Soins mdicaux durgence II.Leons apprises II. il a exprim son tonnement et sa motivation pour poursuivre lef- fort. Lorsque ces rencontres relativement simples ont t mises en et soins mdicaux permanents place, les effets ont souvent t considrables par rapport aux cots. En conclusion, vu la faon dont les programmes dassistance ont t Objectif des recommandations : les normes pour les premiers soins initialement labors et mis en application, les personnes qui les g- supposent que le personnel des services de sant et des associations raient ont avanc avec ce quils avaient et ce ntait pas assez si lob- installs dans les zones pollues devrait tre form pour fournir les jectif gnral de la rponse mdicale aux blessures et la cration dun premiers soins afin de traiter efficacement les blessures et autres trau- collge de chirurgiens spcialiss et dautre personnel de sant ca- matismes causs par les mines. Les normes pour les soins hospita- pables de faire des amputations devait tre atteint. Les ONG interna- liers supposent que les structures mdicales devraient rpondre aux tionales ont souvent abord le problme en tant que spcialistes de normes de base de soins mdicaux et dapprovisionnement. Ces lintervention durgence (par ex. le CICR) ou dans une perspective de normes de base comprennent lutilisation deau et dinstruments radaptation fonctionnelle avec laccent mis sur la fabrication de pro- propres en chirurgie, la prsence dun collge de chirurgiens spcia- thses et lappareillage (par ex. HI et VVAF). liss et de personnels de sant capables de faire des amputations et de la chirurgie rparatrice.2 Tous les participants ont lesprit des potentialits de formation per- dues ou gches. Aucune organisation travaillant dans la radapta- Synthse des leons apprises : les progrs faits dans loffre de soins tion ne stait rendu compte quel point cela reprsentait un pro- durgence et mdicaux efficaces ont t trs limits. Dans lensemble, blme systmique, et que nos rponses ce problme taient par les participants nont pas vu damliorations durables dans les soins consquent inadaptes. Les gouvernements nationaux en attribuent mdicaux, particulirement en termes de normes chirurgicales. gnralement la responsabilit au Ministre des Affaires Sociales ou Mme si des programmes de formation efficaces ont t offerts dans au Ministre des Anciens Combattants mais les soins mdicaux rel- le domaine des techniques chirurgicales, lamlioration a rarement vent du Ministre de la Sant. Par consquent, les ONG internatio- t utilise grande chelle. Plusieurs raisons peuvent lexpliquer : nales ont souvent faire des interlocuteurs qui ne sont pas en po- les systmes de sant des pays touchs par les mines sont souvent en sition de prendre en main efficacement leurs problmes. De plus, les mauvais tat ou peu dvelopps. Les pays sortant de longues annes bailleurs hsitent souvent sengager dans un secteur aussi complexe de conflits internes disposent rarement, si ce nest jamais, de plans que la sant qui les impliquerait long terme dans des questions de dintervention durgence en place et la dlivrance de premiers soins dveloppement. au moment de la blessure est souvent limite, au regard du niveau Les consquences pour les victimes de mines de services mdicaux de mortalit trs lev parmi les victimes de mines. Les services sont peu dvelopps sont cependant importantes : les taux de mortalit concentrs dans les centres urbains, alors que les blesss habitent sou- au moment de la blessure sont levs et, si la victime est blesse, une vent en zones rurales et quils sont trop pauvres pour avoir accs aux amputation mal faite entrave srieusement la mise en place dune soins. De plus, la radaptation fonctionnelle nest pas une priorit prothse. Si la prothse nest pas adapte confortablement en raison pour la plupart des Ministres nationaux de la Sant. Si les blesss de de ltat du moignon, lappareill risque de ne pas lutiliser efficace- guerre, par exemple, reprsentent moins de 0,1% de la population, ment. Un bon service chirurgical dans un milieu hospitalier adquat il est improbable quils obtiennent plus en termes dappui budg- est galement essentiel pour les enfants qui devront subir plusieurs taire. oprations au niveau du moignon au cours de leur croissance. Ces Les formateurs en chirurgie ont fait remarquer que lamputation oprations comportent un danger de mort si elles sont effectues tait considre comme un chec mdical et mme si le mdecin a dans des hpitaux sous-quips et non aseptiss. Ainsi, les interven- fait un trs bon travail, il sera rarement remerci. En gnral, les gens tions mdicales de mauvaise qualit entravent les possibilits de r- vitent de se former sur les tches non gratifiantes. Beaucoup de pro- adaptation des patients. grammes ont dmarr suite aux situations durgences et nont pas Le ct positif est que le CICR et dautres organisations ont dj pris en compte ni planifi le fait que la formation mdicale doit tre beaucoup travaill en crant des directives, des manuels de forma- rpte chaque nouvelle gnration dtudiants qui commence ses tion et autres supports qui peuvent tre utiliss pour amliorer les tudes. La formation de jeunes chirurgiens et mdecins est particu- soins mdicaux apports aux blesss de guerres. La question est de sa- lirement importante parce que les amputations sont souvent prati- voir comment intgrer de telles formations dans les systmes dj en ques par les internes en chirurgie, les mdecins plus expriments place. essayant dviter ces types dopration pour les raisons mentionnes plus haut. Effets du Trait sur les soins mdicaux durgence et les soins mdi- Enfin, bien trop souvent, les mdecins / chirurgiens sont forms hors caux permanents : les participants partagent le sentiment que le contexte sans comprendre concrtement les effets bnfiques sur la Trait a eu un impact trs limit sur les soins mdicaux durgence et radaptation fonctionnelle dune opration chirurgicale russie. les soins permanents. Pour le moment, il ny a aucun moyen daffir- Dans les pays o le personnel mdical a rencontr des survivants dac- mer que les taux de survie ont volu sur les cinq dernires annes cidents par mines dont la radaptation fonctionnelle a t un succs, et, le cas chant, si ces changements sont dus au Trait. 2 Toutes les dfinitions de service incluses dans la partie Objectifs sont tires des Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants, Groupe de travail ICBL sur lAssistance aux victimes, 1999. 11
  • 8. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises ont un impact positif ou non sur les vies des personnes que nous es- Recommandations sayons daider. La fabrication dappareillages et de prothses nest Attribuer des ressources en vue damliorer la qualit des am- pas un but en soi mais le moyen darriver ses fins. Lobjectif final est putations et des oprations chirurgicales des blessures de que chaque personne handicape puisse amliorer sa qualit de vie. guerres. Tous les points nots ci-dessus doivent tre pris en considration ds Motiver les chirurgiens afin quils amliorent leur travail en le dmarrage du programme, que ce soit par les ONG, les institutions leur montrant les corrlations entre leurs oprations et la nationales ou les bailleurs. faon dont les patients rcuprent physiquement et se rin- Le dveloppement de programmes de radaptation prend du temps. srent socialement long terme. Mme sils sont lancs dans des situations durgence, les ONG inter- Travailler pour gnraliser de bonnes formations chirurgicales nationales soutenues par leurs bailleurs et cooprant avec des parte- pour les amputations en incorporant cet aspect de la chirur- naires locaux doivent programmer lavance leur retrait, mme sil gie dans les matires obligatoires des coles de mdecine. ne se fait pas avant plusieurs annes. Les objectifs doivent tre fixs Mettre laccent sur la formation des jeunes mdecins et tu- prcisment et suffisamment lavance au moment de la conception diants en mdecine car ce sont eux qui, la plupart du temps, des programmes. Sinon, les ONG internationales auront tendance soccupent des amputations. sous-estimer les capacits du personnel et des gouvernements locaux Former les autres professionnels de la sant et les institutions et narriveront pas dvelopper des programmes de formation bien sur le rle des soins mdicaux dans la radaptation. conus qui, parce quils requirent plusieurs annes pour tre mens Amliorer les liens entre les ministres et les autres systmes bien, doivent tre initis ds les premiers temps du projet. Il est trs doffre de soins dans les pays o les programmes daide aux facile de faire son travail sans essayer de rsoudre les demandes plus victimes sont mis en application. complexes daide la conception et la mise en place de nouveaux Encourager les ONG internationales, les acteurs institutionnels systmes locaux, tches qui demandent de la coordination, des rela- nationaux et les bailleurs faire un meilleur usage des res- tions avec dautres institutions et des ONG, ainsi que le dveloppe- sources et des systmes existants en vue dintroduire un ven- ment dun rseau trs complexe avec de multiples acteurs. tail plus large dinterlocuteurs institutionnels, parmi lesquels des associations professionnelles et des ONG mdicales. La coopration entre les ONG, les ministres comptents et les Envisager quune agence pilote la mise en place des normes, bailleurs sest amliore dans un nombre de pays cls o les pro- des programmes de formation et fournisse de laide pour grammes sont bien consolids : le Cambodge et lAfghanistan, en cette formation. particulier, sont des exemples intressants. Finalement, il est de plus en plus admis que peu de programmes de radaptation fonctionnelle sont financirement viables tels quils sont raliss actuellement. B. Radaptation fonctionnelle Cette ralit ouvre la voie une tude plus approfondie des possibi- lits daborder le problme : lanalyse des cots (chaque programme Objectif des recommandations : les services de radaptation de- doit tre capable de dire ce que chaque lment dun service cote), vraient fournir des appareillages srs, durables et susceptibles dtre le recouvrement des cots et les frais de services sont tous examins. entretenus et rpars au niveau local. Les recommandations stipulent Les planificateurs et leurs homologues gouvernementaux ne consid- galement que la mise disposition de services long terme doit tre rent plus que toutes les personnes handicapes doivent avoir perp- assure pour les rglages ou remplacements ncessaires. Tous les pro- tuellement un accs gratuit aux services. Des discussions sont enga- grammes de radaptation saccordent sur le fait que les prothses ges sur les sources de revenus mixtes impts, assurances, loteries doivent tre fabriques, adaptes et rparables localement ; que les et uvres de charit locales. Des questions se posent nouveau sur soins pr et post-prothtiques doivent inclure la kinsithrapie pour la qualit et sur ce qui est appropri pour chaque pays. prparer et sassurer du bon usage des appareillages fonctionnels et viter des effets secondaires ou des blessures ; que laccent doit tre Effets du Trait sur la radaptation fonctionnelle : il sont la fois po- mis sur les ressources, la formation des kinsithrapeutes et autres sitifs et ngatifs. Un certain nombre de projets daide aux victimes personnels de radaptation ainsi que sur le traitement des blessures ont t initis et financs grce aux campagnes de sensibilisation autres que la perte dun membre.3 dICBL ayant conduit ltablissement du Trait. Le financement, pro- venant en particulier de sources prives (individus et fondations), a Synthse des leons apprises 4 : les participants latelier sont davis augment considrablement au cours des cinq dernires annes5. La quun consensus gnral est en train se dessiner chez les profession- mise en place du Trait a encourag certains gouvernements impli- nels de la radaptation selon lequel cette radaptation fonctionne qus inclure dans leurs programmes nationaux un calendrier pour mieux quand elle est pluridisciplinaire (radaptation mdicale et phy- la mise en place de services aux personnes handicapes. Des parte- sique, plus soutien psychologique, plus rinsertion conomique), ho- naires locaux mieux forms sont prsents dans un certain nombre de listique (le corps, lesprit, lenvironnement sont un tout indivisible) et pays. plusieurs niveaux (lindividu, la famille, la communaut, la socit). Limpact des programmes doit tre mesur daprs les amliorations Les Ministres de la Sant sont impliqus de plus en plus aux cts des apportes la qualit de vie plutt que du point de vue limit r- Ministres des Affaires Sociales ou des Ministres des Anciens Com- parer le membre cass . Les programmes de radaptation doivent battants. Laspect ngatif du Trait est quil a entran la cration tre quantifiables : comment savez-vous que votre action a eu des r- dune nouvelle catgorie de personnes handicapes les victimes de percussions positives ? Il est essentiel de faire un suivi dau moins une mines et a, ainsi, parfois entrav la planification des besoins pour partie des personnes soignes afin de comprendre si nos programmes les personnes handicapes dans leur ensemble. 3 Op Cit. Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants. 4 Pour viter la multiplication des efforts, une preuve de Implementing Prosthetics & Orthotics Projects in Low-Income Countries: A framework for a common approach among international organizations a t envoye chaque participant avant latelier et discute brivement lors de latelier. Ce texte , rdig par Anders Eklund avec laide du Landmine Survivors Network (LSN - Rseau des survivants de mines terrestres) et lintervention de plus de 25 ONG impliques dans des projets dorthopdie (prothses, orthses), a t exa- mine en dtail lors dune runion Genve en juin 2004. Ce document essaie de fournir une approche commune pour les ONG internationales travaillant dans le domaine de P&O. Le groupe des Leons apprises considre que ce texte est le point de dpart de sa discussion sur la radaptation fonctionnelle. 5 La chercheuse spcialise sur laide aux victimes de lObservatoire des Mines, Sheree Bailey, prpare une tude qui sera acheve avant la confrence de rvision du Trait fin 2004 sur lanalyse du financement des bailleurs en faveur de laide. Elle permettra peut-tre de dessiner des tendances gnrales. 12
  • 9. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises pendant, quand le personnel essaie de dcrire cet aspect de leur tra- Recommandations vail, ce dernier a tendance paratre priphrique ou trop faible . Financer les programmes holistiques conus avec lide que Les organisations qui travaillent dans ce secteur doivent pouvoir ex- lobjectif de la radaptation est la rinsertion russie dans la pliquer / justifier limpact des lments psychosociaux dj intgrs famille et la communaut et que la mobilit accrue doit aider dans ce que nous faisons. Comment pouvons-nous y parvenir : le le patient atteindre sa priorit numro un, savoir l accs Cambodia Trust a effectu une tude de ces dites activits au Cam- des activits gnratrices de revenus et/ou lducation. bodge qui donne une explication claire et plaide en faveur de ce tra- Financer la formation des Techniciens Orthsistes Prothsistes vail. Le soutien de pairs donne beaucoup despoir. Cet espoir est trs (TPO) et des kinsithrapeutes en gardant lesprit que important car sans lui, les aspects mdicaux/radaptation ne peuvent chaque programme doit avoir un kinsithrapeute form produire de bons rsultats. Les contacts avec dautres personnes bien pour chaque TPO form. informes dans ce domaine comme les spcialistes de la gurison de Financer la formation des cadres dirigeants qui sont aussi traumas, les spcialistes du travail psychosocial et ceux qui oeuvrent utiles que les experts techniques pour la conception, la mise pour dautres groupes vulnrables dans des pays pauvres doivent en place et le suivi des programmes importants. faire lobjet dune exploration plus approfondie. Continuer apporter un soutien international essentiel pour Beaucoup dentre nous reconnaissent que le sport et les loisirs peu- sassurer que ce qui reprsente le dbut dune nouvelle pro- vent avoir un effet considrable sur la gurison des personnes han- fession dans beaucoup de pays faibles revenus puisse se dicapes et leur rinsertion dans leurs communauts mais nous avons poursuivre et se dvelopper. actuellement des difficults convaincre les bailleurs de ce fait. Nous Insister sur la coordination des ressources, la planification et recherchons peut-tre les financements au mauvais endroit. Les la formation de tous les acteurs, y compris des personnes han- concepteurs de programmes doivent galement mieux identifier les dicapes elles-mmes, engagement qui devrait provenir des facteurs culturels, sociaux et spirituels des communauts dans les- bailleurs, institutions nationales et ONG. quelles nous intervenons, afin de les prendre plus efficacement. Faire le lien entre la radaptation fonctionnelle et linsertion conomique. Effets du Trait sur le soutien psychosocial : les personnes engages dans la lutte contre les mines ont pris connaissance de ce point et la C. Soutien psychosocial comprhension de son rle dans la radaptation slargit. Objectif des recommandations : les groupes de soutien base commu- Recommandations nautaire offrent des appuis psychologiques, sociaux et sanitaires ren- laborer de meilleures dfinitions et valuations du rle que tables et permettent dduquer les populations locales sur les besoins joue le travail psychosocial dans la programmation dune des personnes handicapes et les ressources disponibles pour les aider. bonne radaptation. Le soutien psychologique devrait tre dordre communautaire et im- Intgrer conseil et soutien de pairs tous les niveaux de la r- pliquer les services des secteurs sanitaires et sociaux la fois formels et adaptation. informels afin dapporter une assistance culturellement adapte. Les Trouver et lier des contacts avec dautres groupes spcialiss familles des victimes de mines jouent un rle crucial dans la gurison dans ce travail, tant au niveau international que local. et devraient recevoir ducation et soutien pour soigner les membres de leur famille qui ont t blesss. Les survivants qui ont avanc dans leur radaptation et leur rinsertion dans la socit sont tout indiqus pour D. Insertion conomique soutenir leurs semblables. Les recherches sur les traumatismes et la gu- rison montrent que lempathie et lattention provenant du soutien Objectif des recommandations : Les programmes dassistance doivent dun pair ont des effets thrapeutiques positifs. Lidal serait dappor- tendre amliorer le statut conomique des personnes handicapes ter ce soutien ds le rveil aprs lopration damputation. Dans les dans les communauts touches par les mines grce lducation, au pays en situation post-conflictuelle o il nexiste virtuellement aucun dveloppement conomique des infrastructures communautaires et service de soutien psychologique, des investissements devraient tre ef- la cration de projets gnrateurs de revenus et demplois. fectus au niveau de la formation et de lemploi de travailleurs sociaux Le statut conomique des survivants dpend de la stabilit politique et dagents de dveloppement locaux comptents6. et de la situation conomique des communauts dans lesquelles ils vi- vent ainsi que de lattitude de la socit envers les personnes handi- Rsum des leons apprises : il existe un large consensus quant au capes, et envers les victimes des mines en particulier. Les Potentiali- rle primordial que joue lassistance psychosociale pour une radap- ts dembauche, les projets de micro-entreprises et gnrateurs de tation russie. Lutilisation des appareillages augmente quand revenus, linstruction et la formation professionnelle, lapprentissage dautres types de soutien sont inclus dans le suivi : conseil et appui et les recommandations professionnelles contribuent redonner par des pairs, suivi des patients aprs leur retour domicile. Dans confiance aux survivants et dvelopper la communaut. Les pro- labsolu, cette assistance devrait tre apporte ds le moment o le grammes de rinsertion conomique pour les survivants devraient survivant se rveille aprs lopration damputation. Le soutien psy- tre conus selon les mme principes de bon travail de dveloppe- chosocial aide les patients surmonter la dpression et faire face ment en ayant conscience des obstacles comportementaux et institu- la douleur. Bien men, cela peut empcher de nombreux types de tionnels auxquels doivent faire face les personnes handicapes. La re- problmes secondaires dmerger comme les abus et la violence do- construction conomique daprs-guerre dans les communauts mestique, la dpression chronique, la prise excessive de substances et affectes par les mines devrait inclure la rhabilitation des systmes la dsagrgation de la famille. de sant et de services sociaux7. Les praticiens reconnaissent quil faudrait laborer des dfinitions beaucoup plus claires de ce que nous entendons par ces activits si Rsum des leons apprises : depuis maintenant de nombreuses an- nous voulons convaincre les bailleurs et les acteurs nationaux de leur nes, les victimes des mines ainsi que les autres personnes handica- importance. La plupart des centres de radaptation proposent dj pes et les professionnels sefforant de les aider signalent que leur plusieurs composantes du soutien psychosocial mme si ces activits principale priorit est de gagner leur vie et de prendre soin de leur ne sont pas exactement catgorises comme telles. Trop souvent, ce- famille. Cette proccupation est habituellement beaucoup plus im- 6 Op Cit. Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants. 7 Ibid. Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants. 13
  • 10. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises portante que les inquitudes concernant les soins mdicaux ou leur fessionnelle devrait tout dabord faire le lien entre la radaptation propre mobilit. Les rapports sur les programmes de radaptation fonctionnelle et le retour une activit rmunre. Les agriculteurs travers le monde font tat des mmes rsultats. En 2002, le World Re- blesss peuvent souvent souhaiter, avant tout, revenir lagriculture habilitation Fund a organis des groupes de concertation avec les sur- si cest possible physiquement et le programme de radaptation pour vivants et le personnel de radaptation au Liban, en Ouganda et au ces individus devrait se concentrer sur cet objectif si tel est leur choix. Guatemala et il en est ressorti que les besoins les plus cruciaux expri- Si dautres potentialits existent cependant, alors le programme de r- ms par les survivants des mines ne concernaient pas les services de adaptation fonctionnelle doit prendre en compte les espoirs profes- radaptation mdicale, mais plutt le soutien apport pour les aider sionnels du patient et sassurer que lappareillage offert est adapt et reprendre leur place en tant que membres productifs dans la com- que des recommandations sont faites pour toute opportunit de for- munaut et participer au bien-tre de leurs familles8. mation, dinstruction ou daide financire. La condamnation sociale prsente dans de nombreuses cultures vis- Partout, les victimes des mines veulent souvent monter un commerce -vis des blesss de guerre et des autres personnes handicapes peut mais elles sont trop souvent incapables dobtenir des prts ou des entraner une profonde dsocialisation et savrer trs dbilitante. subventions du seul fait de leur handicap. On reconnat de plus en Cette situation est par contre trs bien contrecarre quand les per- plus que permettre aux personnes handicapes de participer aux pro- sonnes handicapes se montrent tout fait capables de subvenir grammes existants, actuellement inaccessibles, vaut la peine de four- leurs besoins ainsi qu ceux de leur famille. Ceci est vrai quel que soit nir de gros efforts. Plusieurs programmes de radaptation tentent, le genre, lge ou le type de handicap. la fin des annes 1990, les avec de petits prts et/ou subventions, de permettre aux personnes femmes victimes de mines vivant dans le nord du Cambodge se re- handicapes ayant de bonnes ides pour gagner leur vie dobtenir les trouvaient sans ressources aprs avoir t abandonnes par leurs fa- fonds ncessaires pour le lancement de leur activit. On trouve des milles. Elles pensaient ne jamais pouvoir se marier ou fonder une fa- exemples intressants de programmes de rinsertion conomique se mille. Non seulement ceci avait des effets dvastateurs du point de dveloppant au Liban, au Nicaragua, au Sngal et en Angola. Au vue motionnel, mais cela signifiait vivre sans lassurance fondamen- Vietnam, certaines ONG et des groupes de self-help rcemment mis talement importante quapportent les rseaux familiaux tendus. Ce- en place incitent inclure les personnes handicapes dans les rseaux pendant, quand ces femmes ont t formes au tissage de la soie et de micro-finance. Les ONG travaillant dans le domaine du handicap ont commenc trs bien gagner leur vie, un grand nombre dentre ont un rle jouer pour faire le lien entre les individus dans le besoin elles se sont maries et ont eu des enfants. Lindpendance cono- et les ressources existantes, quil sagisse dducation, de formation mique a bris les forts stigmates de la socit envers les personnes professionnelle ou de rseaux de micro-finance. handicapes considres comme maudites et craintes comme des oi- Cest galement un domaine dans lequel le personnel des siges des seaux de malheur. ONG de radaptation ont une action conduire sur le plan de la co- Cependant, peu dONG internationales spcialises dans la radapta- ordination et de lducation, en soutenant les personnes handicapes tion ont une relle expertise en matire de rinsertion conomique. au niveau des agences de dveloppement bilatrales et multilatrales Les difficults de la rinsertion conomique sont dautant plus fortes qui financent bon nombre de programmes qui seraient dun grand que les personnes handicapes dans les pays dchirs par la guerre secours pour les personnes handicaps si elles pouvaient y avoir accs. sont souvent trs pauvres et nont pas ou peu reu dducation. De nombreux programmes de rinsertion conomique souffrent de ce Effets du Trait sur la rinsertion conomique : comme pour les pro- quun participant a appel lamateurisme bien pensant . Les pro- grammes de radaptation fonctionnelle, lapparition du Trait tend jets de formation professionnelle traditionnels sont trop souvent mis crer une sous-catgorie de personnes handicapes qui sont lob- en uvre dans des pays ravags par la guerre o le chmage est trs jet dune attention particulire dont ne bnficient pas bon nombre lev. Il nexiste pas assez dtudes de march pour garantir que la dautres personnes invalides. Les programmes antrieurs au Trait formation dispense est raisonnablement en adquation avec les sadressaient toutes les personnes handicapes. Il faut signaler ce- perspectives demploi dans la socit dans son ensemble. Nombre de pendant que de tels programmes ntaient jamais nombreux et que projets dartisanat bien intentionns ne sont pas viables une fois que les projets conus pour les personnes amputes profitent dautres lONG soutenant le projet se retire. Et certains programmes de forma- personnes handicapes tant donn que beaucoup de programmes tion professionnelle sadonnent un type de catgorisation du tra- ne pratiquent aucune discrimination. Le Trait a galement eu un vail, prsumant quil convient de former les personnes handicapes effet positif en introduisant la question de la rinsertion conomique des postes dun niveau relativement bas et peu importants, comme auprs dun groupe dacteurs beaucoup plus largi. les artisans ou les fabricants de chaussures. Pour certains, tre fabri- cant de chaussures sera laccomplissement du rve dune vie mais dautres veulent tre enseignants, infirmiers, avocats, etc. Il est im- Recommandations portant que les personnes handicapes aient les mmes choix que Financer les programmes de rinsertion conomique parce leurs pairs non-handicaps dans le monde conomique o tous vi- quils sont dune importance primordiale pour les victimes des vent. Les efforts en termes de formation professionnelle doivent pr- mines et les autres personnes handicapes. senter un impact mesurable sur la qualit de vie plutt que de se li- Le premier objectif pour les cinq prochaines annes devrait miter comptabiliser le nombre de personnes bnficiant de ces tre lorientation et linclusion des personnes handicapes programmes de formation. dans tout systme ducatif et de formation professionnelle Peu importe le degr de difficult de la programmation de la rinser- ainsi que dans les programmes de financement qui existent tion sociale et conomique, cette question devrait cependant tre une pour le grand public ou pour les groupes vulnrables en g- priorit pendant les cinq prochaines annes tant donn limportance nral au sein de leurs communauts. primordiale quelle revt au regard des personnes que le Trait est Des liens cibls entre les acteurs cls comme la Banque mon- cens aider. Les directives pour la rinsertion conomique des victimes diale, ADB et les principales institutions financires devraient des mines du World Rehabilitation Fund mettent en relief cinq fac- tre tudis et vivement soutenus. teurs fondamentaux pour la conception de ces programmes : le sou- Intgrer davantage de personnes handicapes dans nos tien psychologique, la rinsertion professionnelle, le dveloppement propres organisations. conomique, lducation ainsi que linsertion et le soutien communau- Explorer les contacts avec le secteur commercial et prconiser taires. Les participants latelier ont soulign que la rinsertion pro- la cration demplois. 8 Directives pour la rinsertion socio-conomique des survivants de mines, Jack Victor, Steven Estey et Heather Burns Knierim, World Rehabilitation Fund et Programme des Nations Unies pour le dveloppement, aot 2003. pp 1. 14
  • 11. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises ment des capacits et la formation, la fois pour le personnel tech- E. Renforcement et viabilit nique et administratif, dans la conception du projet ds ses dbuts. des capacits locales Les ONG et leurs partenaires doivent dterminer les besoins en for- mation et laborer des stratgies sur le long terme pour y rpondre. Objectif des recommandations : ds leur cration, les programmes Cette planification est mieux ralise au niveau sectoriel que par daide aux victimes devraient mettre laccent sur la formation et lem- chaque ONG avec ses partenaires. La formation tant coteuse et ploi des travailleurs locaux afin quils soient responsables, tous les prenant beaucoup de temps, la coordination nationale et rgionale niveaux, de la conception, de la mise en uvre et de la gestion du entre toutes les parties prenantes est de plus en plus importante afin projet. que les ressources et les cots puissent tre mis en commun. Aider les victimes de faon durable ncessite de gnrer les aptitudes Les ONG doivent inclure ds le dpart une rflexion sur les stratgies locales en ce qui concerne loffre de services communautaires, les pro- de retrait / ralisation, ce qui peut savrer difficile quand le person- fessionnels de sant et les formateurs. Les mesures de renforcement nel est en train dlaborer des systmes quil met en uvre simulta- des capacits pourraient inclure la formation et lemploi dans le do- nment. Les objectifs du programme doivent tre lis aux plans na- maine administratif, la gestion financire, la production de prothses tionaux, quand ces derniers existent, ou au moins en rapport au sein et lappareillage ainsi quen matire dalphabtisation, de formation du secteur avec le travail des autres organisations afin dviter le che- et dducation linguistiques pour les travailleurs des services sociaux vauchement et la duplication des efforts. Mme pendant les priodes et les victimes. Les bailleurs de fonds privs et publics devraient inves- durgence, on peut commencer penser au renforcement des capa- tir dans linfrastructure locale dj existante dans tous les secteurs so- cits avec les bailleurs et les ONG pour ensuite intgrer les autorits ciaux (plutt que de crer des systmes indits ou parallles) et ceci nationales ds que possible. dans le but de renforcer lducation et lattention accorde aux vic- La reconnaissance des rles nationaux dans la dfinition de normes times des mines, leurs familles, leurs communauts et ces orga- a besoin dtre amliore. Qui dcide ? Quel est le bon quilibre nisations qui apportent leur soutien aux personnes handicapes.9 entre les normes reconnues internationalement et les conditions lo- cales, qui risquent de ne pas permettre de respecter de telles normes Rsum des leons apprises : les participants ont not quil existe un pendant des annes ? La prise en compte des conditions locales ds consensus grandissant quant aux comptences ncessaires la concep- le dbut de la mise en uvre du projet rend plus probable sa pren- tion et la mise en uvre de bons programmes de radaptation, mais nit sur le long terme. Le renforcement des capacits nest pas seu- que les programmes de formation cohrents et bien coordonns ainsi lement ncessaire pour les programmes individuels ; il est galement que leur financement nen sont encore qu leurs dbuts. Les pro- important pour le personnel gouvernemental et les autres parte- grammes de qualit comprennent maintenant une formation pour le naires locaux. Il faut aussi de bonnes donnes pour planifier les be- personnel administratif et pour leurs partenaires locaux ainsi que pour soins en formation de manire raliste longue chance. Enfin, les le personnel technique. Quand il sagit des besoins en termes de ca- ONG de radaptation et leurs partenaires locaux manquent souvent pacits et de leur rapport avec la viabilit, la plupart des experts sont dexprience dans le dveloppement de systmes de sant et de sa- maintenant daccord pour dire que des gestionnaires comptents sont voir-faire en gestion. Les bailleurs des programmes daide aux vic- aussi importants que des techniciens bien forms. times nont pas souvent, non plus, de comptences dans le domaine On reconnat galement largement que la formation de bons gestion- du renforcement des capacits sur le long terme dans le secteur de naires et techniciens, bien quelle soit importante, ne mne pas la la sant. Ces trois types dacteurs doivent se rassembler dans des viabilit financire, un personnel comptent tant pourtant indispen- centres dexpertise qui pourraient inclure des agences de dveloppe- sable au processus. Les programmes de radaptation consistent gn- ment sanitaires plus traditionnelles. ralement en des activits non-commerciales ncessitant un soutien pu- blic ; or les gouvernements des pays affects par les mines disposent Effets du Trait sur le renforcement et la viabilit des capacits lo- rarement de ressources financires suffisantes pour en assumer le cales : les quipes de lObservatoire des Mines travers le monde cot. Mme quand les ONG et leurs partenaires gouvernementaux contribuent renforcer les capacits locales pour lvaluation et la d- laborent des programmes de formation toujours meilleurs, la plupart fense des victimes. Le Trait offre galement un forum o lexpertise des projets conus ne disent pas do va provenir largent qui va ser- des ONG sur les questions de handicap est de plus en plus reconnue, vir payer ces nouveaux professionnels. Il ny a pas de solutions mi- la fois par les agences des Nations Unies et par les bailleurs bilatraux. racles ce dilemme mais, au moins, les concepteurs des programmes Le processus de mise en place du Trait contribue encourager les ac- rflchissent plus srieusement la question de la prennit finan- teurs gouvernementaux rflchir davantage et de manire plus stra- cire. Les activits de radaptation devront solliciter un grand ven- tgique au renforcement et la viabilit des capacits locales. tail de sources de financement, dont de largent public et priv, qui changeront au fil du temps. Enfin, le gouvernement pourrait appor- ter sa contribution par le biais des systmes de taxation, des loteries Recommandations et des mutuelles de sant, tout en acceptant laide des institutions de Ne jamais investir dans un nouveau programme quand il en bienfaisance locales qui pourraient souhaiter venir en aide aux per- existe dj un bon. sonnes handicapes sans ressources en prenant en charge les trans- Reconnatre et planifier les stratgies de retrait /ralisation ports, par exemple. Les autorits locales doivent tre impliques dans qui peuvent mettre plusieurs annes avant daboutir, bien au- le projet le plus tt possible afin dobtenir leur accord quant ce qui del du cycle de financement classique de la plupart des est mis en place et sur la manire de le financer sur le long terme. bailleurs. Les ONG ont encore tendance rdiger des demandes de finance- Travailler clarifier ce qui doit tre prolong et quels ni- ment pour rpondre aux chances des bailleurs plutt quaux be- veaux, tant dans les pays quau sein du secteur. soins du programme. Une planification sur le long terme est primor- Relier les demandes de renforcement de capacits aux plans diale pour les programmes de radaptation tant donn que les bons nationaux et des objectifs prcis. projets avec le personnel ncessaire pour les mettre en uvre sont Dvelopper des dpenses sur le moyen terme et prvoir lor- longs dvelopper et coteux. Si les dlais sont trop courts, alors le ganisation du secteur dans son ensemble. cot vritable du dveloppement du programme napparatra que Coordonner et partager linformation et les ressources du do- trop tard, enlevant ainsi tout espoir de prennit sur le long terme. maine au sein des pays et des rgions. Tous les programmes de radaptation devraient inclure le renforce- Tirer parti des ressources globales pour la formation. 9 Ibid. Recommandations pour les soins et la radaptation des survivants. 15
  • 12. Handicap International - Ateliers sur les leons apprises donn que le statut de victimes civiles est rarement reconnu comme F. Lgislation, plaidoyer tel .12 Le respect des droits des personnes handicapes dpend de et sensibilisation du public la capacit et de la volont des Etats appliquer les articles exis- tants. Cette bataille dpendra grandement de la capacit des vic- Objectif des recommandations : la lgislation nationale devrait pro- times et des autres personnes handicapes plaider leur propre mouvoir le traitement efficace, la prise en charge et la protection de cause. La communaut internationale, dont ceux qui se consacrent toutes les personnes handicaps, y compris celle des victimes des la mise en place du Trait sur linterdiction des mines antiperson- mines. nel, doit jouer un rle pour aider ces dfenseurs exprimer leur Les personnes handicapes doivent recevoir une protection juridique voix. Raising the Voices est un exemple de programme qui vise contre la discrimination et lassurance dun niveau acceptable de renforcer les capacits des victimes des mines pour quelles dfen- soins et daccs aux services. Les victimes devraient pouvoir accder dent et militent pour leur propre cause et celle des autres per- un service de rclamations formel prvu par la loi pour quils puis- sonnes handicapes. sent sexprimer et protger leurs intrts. Chaque gouvernement est Les campagnes de sensibilisation du public peuvent jouer un rle charg de sensibiliser lopinion publique aux questions lies au han- double en portant les voix des personnes handicapes et en infor- dicap et de contrecarrer la stigmatisation des personnes handicapes. mant ceux qui ont besoin de laide des services existants (sil y en a). Lducation de la communaut devrait comprendre une campagne Les modles intressants prendre en compte sont de plus en plus pour faire connatre au public les droits et les comptences des per- nombreux. Les principales stations de radio thiopiennes diffusent sonnes handicapes et lexistence de services sociaux et de radapta- une mission sur les problmes de handicap deux jours par semaine. tion10. Les Nations Unies travaillent actuellement la mise en place Le Sngal a cr des associations pour la dfense des handicaps. dune Convention en faveur de la reconnaissance des droits pour les Les rseaux de survivants de LSN proposent des formations sur le personnes handicapes qui devrait considrablement contribuer la plaidoyer dans le cadre des actions de sant et de rinsertion co- prise de conscience par les gouvernements travers le monde du fait nomique quils conduisent dans les pays affects par les mines. Les que les personnes handicapes ont les mmes droits que tous les groupes de self-help mergeant rcemment au Vietnam se rassem- autres tres humains. Une fois ce trait promulgu, les rclamations blent petit petit au niveau rgional et national. Les militants cam- des personnes handicapes concernant ces droits seront appuyes par bodgiens commencent observer, au-del de leurs frontires, ce qui lapplication de la loi. se passe dans dautres pays de la rgion comme Singapour pour sinspirer dun modle lgislatif. Les centres de radaptation peu- Rsum des leons apprises : beaucoup de pays abordent le handi- vent apporter un appui dans le dveloppement du travail de la so- cap de manire caritative, et non comme une affaire de droits. Cer- cit civile sur les questions de handicap en offrant simplement un tains pays ont encore besoin dtre duqus un niveau basique endroit aux personnes handicapes pour quelles rencontrent des concernant les droits des personnes handicapes et les responsabili- individus aux ides similaires, pour tenir des sessions de formation ts des gouvernements dans le soutien quils doivent apporter pour la dfense des droits des victimes et, comme toujours, pour servir garantir llaboration de lois sur ces droits ainsi que leur application. de centre de rfrence pour ceux intresss par la dfense des La plupart des pays possdent des dispositions constitutionnelles, l- droits. gislatives et/ou rglementaires en matire de droits de lHomme qui sappliquent en thorie aux personnes handicapes, mme si elles ne Effets du Trait sur la lgislation, la dfense des droits et la sensibi- sont pas mentionnes en tant que telles. Ces mesures juridiques ne lisation du public : le Trait joue un rle important dans la mise en mentionnent que rarement les victimes des mines et elles nont pas lumire de la condition critique des victimes civiles des mines dans les le faire11. Les victimes des mines ont droit tout ce qui a fait lob- pays mins linverse du traitement prfrentiel dont bnficient les jet dune lgislation pour toutes les personnes handicapes et les per- victimes militaires. Le plaidoyer pour les victimes par des survivants a sonnes handicapes ont droit tout ce qui a t lgifr pour len- commenc se renforcer galement grce au financement dactions semble des citoyens. comme Raising the Voices et la cration de rseaux comme ceux La plupart des pays ont maintenant, aussi, un type de rglementa- sponsoriss par LSN. Le Trait oblige indirectement les gouverne- tion qui concerne de manire spcifique les droits des personnes ments signataires tudier des systmes daide aux personnes han- handicapes. Ces lois ou dispositions rglementaires interdisent la dicapes et, par-l mme, considrer une lgislation ou, si elle discrimination et permettent, en quelque sorte, laccs aux soins et existe dj, veiller lapplication de cette lgislation si elle leur per- lducation. Certains accords de paix considrent les blesss de met de respecter les clauses du Trait. guerre, en particulier, comme une catgorie de personnes qui m- Le processus de mise en uvre du Trait a galement conduit la r- rite des indemnits spciales titre de compensation pour avoir daction de plans nationaux daction contre les mines qui devraient in- servi leur pays et intgrent dans les termes de laccord une aide clure la coordination des activits daide aux victimes. Le contour des pour ces blesss. plans nationaux a t tabli dans lattente quils soient financs et Actuellement, cependant, nombreux sont ceux qui reconnaissent que mis en uvre. Des liens peuvent tre crs entre ces aspects des plans les dispositions juridiques concernant les personnes handicapes sont nationaux impliquant laide aux victimes et des initiatives juridiques rarement appliques. Le document Aide aux Victimes de Mines : plus larges visant les personnes handicapes. La mise