Heureux qui comme Ulysse...

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Dossier Tourisme en Anjou : trésors cachés d’un territoire pas si ordinaire P. 2 Découverte Théâtre en bois, scène vagabonde P. 12 N°57 Juillet 2012 La publication trimestrielle du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Maine-et-Loire (CAUE) et de la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage (MATP)

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Imago n°57 - Juillet 2012

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DossierTourisme en Anjou :

trésors cachés d’un territoire pas si ordinaireP. 2

DécouverteThéâtre en bois,

scène vagabondeP. 12

N°57Juillet2012

La publication trimestrielle du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Maine-et-Loire (CAUE) et de la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage (MATP)

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AGENDA

Générosité et diversité

Il ne s’agit ni de chauvinisme béat, ni d’un cocorico intempes-tif mais du seul constat de ce que représente l’Anjou et son potentiel exceptionnel d’attractivité touristique. La géographie comme l’histoire, la nature comme la culture, ont été ici bon-nes mères et leurs héritages se traduisent par mille et une

choses qui se donnent à voir et à vivre, faisant de chaque détour une occasion de plaisir, de curiosité ou d’émerveillement.

Bien sûr (et il est normal de parler des locomotives) quelques vaisseaux-amirals rayonnent et pèsent de tout leur poids dans la compétition touristique (rappelons que celle-ci mobilise plus de trente mille emplois et apporte plus d’un milliard et demi d’euros à l’économie départementale). Mais l’une des singularités de notre département est qu’au-delà des villes patrimoine que représentent Angers et Saumur mais aussi Baugé, Montreuil-Bellay et quelques autres, au-delà de la Loire et de son classement UNESCO dont on pourrait espérer l’extension au moins jusqu’à la Varenne, au-delà de la vitrine nouvelle que constitue Terra Botanica, l’ensemble du territoire est animé par de très nombreux sites qui sont autant d’initiatives et d’engagements portés par les collectivités et les as-sociations.

Ce numéro d’IMAGO, en introduisant une nouvelle saison es-tivale, exprime les atouts d’un département dont le potentiel de développement va bien plus loin que celui des seuls sites emblé-matiques dont il est, par ailleurs, fait régulièrement état dans les supports de promotion. En constituant un maillage d’initiatives cer-tes ponctuelles et locales mais toutes fondées sur le partage de ri-chesses inestimables, le département de Maine-et-Loire constitue une offre exceptionnelle à laquelle adhère une population qui sait parfaitement, pour son propre plaisir, utiliser la ressource d’une cité de caractère, d’un plan d’eau aménagé, du trésor d’un musée rural ou d’un itinéraire viticole. Générosité et diversité de l’offre se-raient ainsi la première caractéristique de l’économie touristique départementale, il ne resterait plus qu’à le faire vraiment savoir aux touristes de passage. À moins de préférer le confort et la quiétude de l’entre soi et, pour vivre vraiment heureux, de rester dans une bienveillante et tranquille confidentialité ?

MATP

De NaNtesà saiNt-Nazaireestuaire 2012 La 3e édition de la biennale d’art contemporain 2007/2009/2012Découverte de nombreuses œu-vres à travers un parcours allant de Nantes à St-Nazaire.www.estuaire.info/010/Du 15 juin au 2 sept. 2012

archi<20 FestivalDe l’architectureAu cœur de la zone Natura 2000, le festival Archi 20 allie architecture et environnement. Première édition en été 2012, en plein cœur de l’Alsace, Archi<20 est un événement inédit dans le domaine de l’architecture, du développement durable et du tourisme éco-responsable.A Muttersholtz, Bas-Rhin, Alsacewww.archi20.euDu 1er juin au 15 sept. 2012

aNjou, couleur NuitExposition de photographiesÉric Jabol Archives départementalesde Maine-et-Loirewww.archives49.frDu 11 juin au 24 août 2012

ÉcorcesPhotographies de Cédric Pollet au Muséum des Sciences Naturelles d’Angerswww.angers.frDu 27 janv. au18 sept. 2012

visite à julesjeaN-louis coGNÉeBronzes, céramiques, dessins, lithographies au musée Jules Desbois à Parçay-les-Pinswww.ville-parcaylespins.frDu 14 avril au 1er nov. 2012

1912, circuit D’aNjouLe Musée d’Art et d’Histoire de Cholet accueille une nouvelle exposition temporaire consacrée aux grands débuts de l’histoire de l’aviation. À travers le prisme d’une course aéronautique disputée dans le département : “1912, Circuit d’Anjou”www.cholet.frDu 16 juin au 4 nov. 2012

les accroche-cŒursAprès le Sud et ses contrées soleil, puis l’Est jusqu’au Levant en sautant un mur du côté de Berlin, le Nord nous invite à croiser sa planète jusqu’au pôle. Festivités de rue à Angerswww.angers.fr/accrochecoeurs7-8 et 9 septembre 2012

saloN De l’habitat à Angerswww.habitat-angers.com21-24 septembre 2012

saloN De la MaisoN bois 13e édition, à Angerswww.salon-maison-bois.com12-15 octobre 2012

Gilles LEROYConseiller général de BeaupréauPrésident du CAUE de Maine-et-Loire

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ÉDITO

SOMMAIRE

aGeNDa / En Maine-et-Loire et ailleurs ................................................................. p.2proGraMMe Matp / Juillet-août 2012 / Programmation 2012/2013.................. p.2brèves / Assemblée générale / Passage de relais au Pôle Atlantique............... p.3Dossier / Le tourisme en Anjou............................................................................. p.4opÉratioN / Le lac de Malagué........................................................................... p.10DÉcouverte / Théâtre en bois, scène vagabonde............................................ p.12

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l’abri à bricoles

Pour sa cinquième édition, le festival Petites Machines à Ha-biter organisé par le CAUE de la Sarthe s’intéresse à l’abri de jardin. Le défi lancé aux concep-teurs est simple et ambitieux : concevoir un prototype d’abri de jardin réalisable par le grand pu-blic en auto-construction, tout en privilégiant des matériaux sains ou de récupération.

L’exposition présente une sélection de m a q u e t t e s tandis que le catalogue détaille les 150 propositions.

Du 14 juin au 3 août 2012

312 avenue rené Gasnier - 49100 aNGerstél. 02.41.22.99.99 / courriel : [email protected] d’exposition ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30et de 14 h à 18 h, le dimanche de 14 h à 18 h.(fermé le dimanche en juillet et août)

MATPP3

BrèvEs

asseMblÉe GÉNÉrale2011-2012L’assemblée générale ordinaire de 2012 a réuni collectivités et profes-sionnels adhérents au CAUE de Mai-ne-et-Loire dans la très belle salle du Layon à Faye d’Anjou le 5 juin 2012. Joignant l’utile et l’agréable, cette as-semblée générale a d’abord été l’oc-casion d’une très intéressante visite de cette salle de sport polyvalente, intercommunale et innovante, sous la conduite de Maurice Bodineau, maire de Champs-sur-Layon. Le bilan d’une activité particulièrement riche et dense et l’annonce de quelques projets pour les mois à venir ont été adoptés avant que cette assemblée se retrouve autour d’un pétillant de Concourson.

après la période estivale, les formations destinées aux élus reprennent.extrait de la programmation des formationsde septembre et octobre prochains :

Renseignements et inscriptions auprès de Véronique LEBOUVIER / Tél. : 02 41 22 99 94 - mail : [email protected] / Programme consultable sur le site : www.caue49.com

eXtrait Du proGraMMe 2012

la participation des habitants au projet communal 07/09/2012

urbanisme de projet : boîte à outils 12/09/2012

Finances communales – comptabilité analytique 14/09/2012

conduire une opération d’aménagement 21/09/2012

Monter un projet avec un financement européen 28/09/2012

la gestion raisonnée des espaces verts et naturels 05/10/2012

sécuriser la commande publique 12/10/2012

réduire la facture énergétique de la commune 17/10/2012

Nouvelles formes de coopération : une chance pour le milieu rural ? 19/10/2012

urbanisme et intercommunalités 24/10/2012

restauration scolaire : faut-il animer le temps du repas ? 26/10/2012

passaGe De relaisAU PôLE ATLANTIqUE

Depuis 2004, le Pôle Atlantique de formation continue créé par L’Union Régionale des CAUE des Pays de la Loire et l’ensa Nantes a vu se dé-velopper une offre de formations destinée aux pro-fessionnels de l’architecture et de l’aménagement du cadre de vie. La responsabilité du contenu pé-dagogique de cette offre a été confiée à Pascale RAVILLY depuis cette date. Suite au souhait formulé par Pascale RAVILLY, l’an-née 2012, pour le Pôle Atlantique, est marquée par son départ à la retraite, le 31 mai dernier et par le passage de témoin à Céline DROZD, Architecte, Docteur en Sciences pour l’Ingénieur et architecte, chargée d’étude au CAUE de Maine-et-Loire. Une nouvelle ère commence donc pour le Pôle Atlantique avec toujours la même envie de répondre aux besoins de formation des professionnels.

www.poleatlantique.com

ForMatioN

PrOGrAMMATION2012/2013

Pour sa huitième année d’existence, la Maison de l’Archi-

tecture, des Territoires et du Paysage proposera en sep-

tembre sa programmation culturelle 2012/2013.

Cette prochaine année reprendra les cycles habituels

(cours d’architecture, expositions…) avec deux temps forts

sur l’habitat social, en janvier, et le végétal (printemps de

l’architecture) et une nouveauté “Les rencontres de l’actua-

lité départementale de l’architecture et de l’aménagement”,

réunissant maîtres d’ouvrages et concepteurs.

Programmation disponible mi-août sur le site internet :

www.matp-angers.eu

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Au-delà des phares sus nommés auxquels on peut naturellement ajouter Terra Botanica, premier site de fréquentation depuis son ouver-ture en 2010 et reflet d’une culture et d’une économie très identifiantes et appropriées ou le patrimoine troglodyte, y compris dans sa variation que représente le bio parc zoologi-que de Doué-la-Fontaine, le département est une mosaïque d’initiatives touristiques qui, à toutes les échelles de territoires, conjuguent attractivité des sites et qualité de l’accueil.

Ainsi, au-delà de ce que représente la Loire, Saumur ou Angers, le tourisme en Maine-et-

Loire participe d’une économie essentielle, assurant l’accueil de plus de deux millions et demi de touristes chaque année, facteur de plus d’un milliard et demi d’euros de revenus nets ou indirects et de plus de trente mille em-plois.

l’attractivité hydrographique

L’un des facteurs de ce dynamisme tient au réseau hydrographique dont la densité est ex-ceptionnelle et qui donne au Maine-et-Loire le statut de premier département de France pour

le linéaire de fleuves et rivières. La navigation fluviale est quasi exclusivement touristique ou de loisir puisque le trafic fluvial marchand, si important jusqu’à l’avènement du chemin de fer et surtout de l’automobile, a aujourd’hui to-talement disparu. Ce potentiel fait ainsi l’ob-jet d’une multitude d’initiatives allant d’un tourisme adepte de navigation fluviale qu’ex-prime le dynamisme des sites de Chenillé-Changé ou le succès de “Loire de lumière”, initiative intercommunale contribuant à une offre de promenade en Loire complémentaire de celles proposées par quelques entreprises privées cumulant pêche professionnelle et ac-cueil touristique. Il se traduit également par un certain nombre d’équipements de restauration (voire d’hébergement) initiés et parfois portés par les collectivités territoriales elles-mêmes, communes ou intercommunalités. C’est le cas des guinguettes qui, peu à peu, colonisent à nouveau les rives de Loire à Saint Martin-de-la-Place ou à La Possonnière comme de ses af-fluents à Feneu, Cantenay-Épinard, Thorigné-d’Anjou ou Juvardeil. Cette adéquation entre l’attractivité du réseau hydrologique et l’offre touristique s’exprime aussi dans les espaces de loisir mis en place à la périphérie des villes

DOssIEr

vue sur la loire et la pierre bécherelle depuis la pointe nord de l’île de béhuard

Le département de Maine-et-Loire n’est pas le premier département touristique de France. Sauf à considérer la Loire, patrimoine de l’Humanité (ce qui n’est déjà

pas mal) qui le traverse d’Est en Ouest, sauf à considérer les exceptions que représentent l’abbaye royale de Fontevraud ou les marques historiques d’Angers ou de Saumur, l’Anjou ne dispose pas des sites emblématiques qui font la réputa-tion internationale du Pays. On n’y trouve ni Chambord, ni Gavarnie, la Vallée n’est pas la Riviera, le vignoble n’est ni celui de Bourgogne ni celui du bordelais et l’attrait du littoral alimente un tourisme qui, du fait des fluidités autoroutières, ne fait souvent que passer. Et pourtant ce territoire est un formidable trésor de diversités et d’attractivité, dans les domaines les plus variés de la na-ture, du patrimoine, de l’activité de loisir, de la culture, etc.

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et dont la fréquentation estivale est remar-quable, lac de Ribou à Cholet, lac de Maine à Angers. Fréquentation de proximité pour ces sites urbains que l’espace rural complète par nombre de sites aménagés qui parviennent à extraire le visiteur du seul couloir ligérien en lui offrant des espaces adaptés et de qualité. C’est le cas du site de Malagué à Chaumont-d’Anjou ou celui de Fontaine-Guérin (et il en est bien d’autres).

La rivière façonne la personnalité de l’An-jou et est ainsi un atout majeur de l’attractivité touristique de notre département, y compris dans sa dimension patrimoniale, même si les initiatives valorisant la marine de Loire res-tent assez timides et sans doute en retrait de ce que le spectacle offert serait susceptible de promouvoir.

Des balises patrimoniales

En effet, le patrimoine historique est d’autre part et bien évidemment un autre élé-ment de l’attractivité touristique du Maine-et-Loire. Ici encore la première place est atteinte qui fait de ce territoire le département fran-çais le plus riche en nombre de monuments

vue sur la loire et la pierre bécherelle depuis la pointe nord de l’île de béhuard

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protégés au titre des monuments historiques. Cette richesse, comme celle de la nature et de l’eau, est accompagnée par l’initiative des élus qui assurent non seulement l’entretien de ce patrimoine mais aussi le confortement de son attractivité par l’aménagement de ses abords et la qualité de son accueil. Prenons pour s’en convaincre, parmi la centaine d’édifices concernés en Maine-et-Loire, l’exemple de la petite église de Chenillé-Changé, l’accompa-gnement musical et lumineux y est remarqua-ble et s’inscrit dans la dynamique proposée dans le cadre du programme “Églises ac-cueillantes en Anjou” lancé en 1992 (d’abord dans le Baugeois) et traduit dans une charte départementale de qualité.

Mais l’offre touristique en patrimoine his-torique de proximité ne se limite pas au bâti culturel, les collectivités se sont emparées de ce potentiel en qualifiant les sites villageois remarquables par nombre de labels. Villages remarquables de l’Anjou, Petites cités de ca-ractère, Villages de Charme, Plus beaux villa-ges de France, Plus beaux détours en France, Villes d’Art et d’Histoire, etc, les entrées de villes et de bourgs s’enorgueillissent de ces références qui, au même titre que le signal d’un haut niveau de fleurissement, ont pour premier objet l’attractivité et le rayonnement touristique. Une même ambition s’affiche sur nombre de parcours qui se personnalisent en Route du vignoble, Route des moulins, Pierres

et pommes, etc. Une certaine surenchère est ainsi établie, la compétitivité des territoires restant le moteur de quantité d’initiatives et de projets.

Au-delà de ces motivations génériques et assez universelles qui concernent l’ensemble du territoire départemental, il convient de souligner l’intérêt de sites touristiques moti-vés par une économie ou une histoire locale, celle de la terre au Fuilet par exemple ou de la chaussure dans l’agglomération choletaise, celle de Joachim du Bellay à Liré ou de Ju-les Desbois à Parçay-les-Pins. L’intérêt de ces singularités se trouve dans l’appropriation du projet touristique par la population qui y puise une référence identitaire et son accompagne-ment, notamment par les énergies associati-ves. Le tourisme industriel fonde ainsi sa vita-lité comme l’illustre chaque année le succès de la campagne “Made in Angers” mise en œuvre par l’Office du tourisme d’Angers depuis 2000 ou la fréquentation de sites industriels de ré-putation internationale comme celui de la dis-tillerie Cointreau à Saint Barthélémy-d’An-jou. On se rapproche ainsi de la motivation patrimoniale en valorisant certains territoires à partir de leur identité industrielle comme le fait remarquablement la Communauté de communes Moine-et-Sèvre. Le potentiel est fort à ce niveau si on l’apprécie, par exemple, à la hauteur du patrimoine ardoisier de Trélazé ou des mines de fer du haut Anjou (et de ce qui reste des traces de leurs superstructures).

l’atout viticole

Dans ce même registre, le vignoble est aussi, bien évidemment, une économie intrin-sèquement associée au tourisme en ce qu’il contribue à l’image d’un territoire et à l’expor-tation de celle-ci dans le monde entier. Celui de l’Anjou ne bénéficie pas sans doute d’une identité très forte, reconnue internationa-

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l’enfer à l’envers, œuvre de François Dallegret, et chevalement sur le site des ardoisières à trélazé

port de plaisance à chenillé-changé

centre d’hébergement des perrières à Doué-la-Fontaine - jean-luc cousin et bruno Duquoc, architectes

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lement et reste fondu dans l’idée générique de Loire valley. À l’exclusion de quelques terroirs qui du Champigny à Savennières en passant par les coteaux du Layon sonnent aux oreilles des amateurs de tous pays, le vignoble de l’Anjou souffre d’une identité insuffisam-ment marquée pour s’imposer au visiteur. Les initiatives sont toutefois nombreuses (et pour certaines anciennes) qui cherchent à dégager l’image d’un territoire viticole attractif, origi-nal et accueillant. C’est la route du vignoble mise en place il y a près de vingt ans, c’est aujourd’hui le service touristique à la carte des “Secrets de Bacchus” invitant à la décou-verte, c’est le musée de la vigne et du vin de Saint-Lambert-du-Lattay ou les maisons des Vins de Loire à Saumur et Angers. C’est aussi le premier ouvrage sur le paysage du Layon édité par le CAUE à la demande de l’Agence de développement du pays de Loire en Layon et dont l’ambition (notamment sa version an-

glaise) est d’accompagner l’exportation du vin par une présentation du terroir. Le vignoble est ainsi une pièce supplémentaire du puzzle départemental constituant l’offre touristique. Comme pour les autres atouts mais avec une nécessité plus grande encore, ce patrimoine viticole exige l’excellence paysagère autant

que celle du produit. Le paysage de production autant que le produit lui-même est la source principale de l’attractivité. Comme ceux de l’Alsace, de la Bourgogne ou du Bordelais, le paysage jardiné de vignoble de l’Anjou est un ambassadeur dont le message ne doit pas être perturbé par des interventions parasites ou

DOssIEr : LE TOurIsME EN ANJOu : TrÉsOrs cAchÉs D’uN TErrITOIrE PAs sI OrDINAIrE

imago : Quels sont les atouts d’un site rural comme Malagué, situé en lisière de l’axe touristique ligérien et quelle est la clientèle ciblée ?

Db : L’étang de Malagué est un beau site naturel, également bien situé puisqu’il est à la fois proche d’une sortie d’autoroute et sur la route de l’Atlantique. Le site était déjà très fréquenté par une clientèle fami-liale locale.Nous souhaitons conforter la fréquenta-tion de cette clientèle mais aussi toucher une clientèle touristique de passage, no-tamment pour le camping, et bénéficier aussi du circuit de la Loire à vélo. Nous proposons un hébergement qui re-noue avec les sources du camping, être proche de la nature, en accord avec l’en-vironnement.Le site de Malagué complète l’offre du groupe Récréa en bord de Loire qui comp-te maintenant 10 campings, du Loiret à Saint-Florent-le-Vieil sous la marque On-lycamp, Récréa gérant d’autres établisse-ments.

i : Quels sont les engagements réci-proques de la collectivité et du déléga-taire ?

Db : La base de Malagué est initialement gérée par la commune de Chaumont-d’Anjou puis par la Communauté de com-munes du Loir depuis 2003. La délégation de service public confiée au groupe Ré-créa est effective depuis le début d’année 2012. La collectivité a réalisé des investisse-ments importants avant de confier la ges-tion du site à un délégataire, elle avait ainsi déjà implanté des jeux, du mobilier etc. Dans le cadre de la DSP, nous assu-rons la gestion des deux activités initiales, la base de loisirs dont l’accès reste ouvert et gratuit, et le camping.

Dans le cadre de notre contrat, d’une du-rée de 8 ans, la collectivité assume les investissements d’assainissement et de mise aux normes, le groupe Récréa assu-re la gestion du site et s’engage à réaliser des investissements sur deux ans. L’amé-nagement de la guinguette, l’implantation des premiers POD, l’installation du téléski et la mise en place de jeux et mobilier com-plémentaires constituent la première pha-se d’investissement. Une commission de suivi de la DSP permet de faire des points réguliers avec la collectivité. Notre vision de la DSP repose sur la transparence. Les informations sur le mode d’exploitation, la fréquentation et les chiffres sont fournis à la collectivité dans un rapport d’activités annuel.

i : les problématiques environnemen-tales constituent-elles une contrainte ou un atout dans la réalisation du pro-jet ?

Db : Dans tous nos projets, nous essayons de préserver et de valoriser le site. Toute activité motorisée est interdite. La signa-létique directionnelle et informative sera réalisée avec des morceaux d’ardoise trouvés sur le site. Nous avons également opté pour un mode d’hébergement locatif en bois, les POD, qui s’insère particuliè-rement bien dans l’environnement boisé du camping, avec des stationnements à l’écart.Nous mettons aussi en place un mode de tri sélectif des déchets sur l’ensemble du site tout en sensibilisant le public au respect de l’environnement. La présence d’une espèce protégée, une libellule rou-ge, nous a incité à mettre en place une si-gnalétique environnementale sur la faune et la flore. Tous ces aménagements se fe-ront dans les prochains mois. Nous nous adaptons au site.

Didier BIN est directeur de la base de loisirs de Mala-gué dont la gestion a été confiée au groupe Récréa, prestataire spécialisé dans la DSP touristique. L’ouverture de la base réa-ménagée pour la saison 2012 est l’occasion de revenir sur la par-ticularité de la DSP et la diversification de l’offre touristique.

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« Nous proposons un hébergement qui renoue avec les sources du camping, être proche de la nature, en accord avec l’environnement.»

l’enfer à l’envers, œuvre de François Dallegret, et chevalement sur le site des ardoisières à trélazé

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P8 DOssIEr : LE TOurIsME EN ANJOu : TrÉsOrs cAchÉs D’uN TErrITOIrE PAs sI OrDINAIrE

dévalorisantes. Qualité des aménagements d’entrée de bourg ou d’extension urbaine, sauvegarde du patrimoine bâti, maîtrise de l’évolution des sites naturels, tout concourt ici à cette ambition partagée qui est la constitu-tion d’une identité attractive.

les “mises en tourisme”

Les motivations de la “mise en tourisme” sont donc diverses et variées. Le fait de ne pas disposer d’un élément emblématique de patrimoine naturel ou construit est une mo-tivation supplémentaire de l’initiative locale qui s’appuie alors soit sur les éléments d’at-tractivité habituels que représente la présence de l’eau et de la nature, soit sur celle du “petit

patrimoine” ou de l’existence d’une spécifi-cité locale appropriée et factrice d’animations situées.

Cette disposition assure une emprise très large de l’offre touristique qui ne s’attache pas alors exclusivement au territoire ligérien ou à celui des villes principales et de leurs sites emblématiques pour se généraliser sur l’en-semble du département. L’exemple des amé-nagements touristiques autour de l’étang de Malagué à l’initiative d’un investisseur privé est une marque encourageante de cette capa-cité des territoires rétro ligériens à construire une attractivité touristique spécifique et ren-table. C’est alors la qualité de l’offre qui fait la référence, c’est-à-dire le traitement des aménagements nécessaires à l’accueil, l’ac-

cessibilité, le confort d’usage et l’adéquation du “produit” et de la demande sociale.

En accompagnant les initiatives (et en ins-pirant certaines d’entre elles) le Comité dé-partemental du tourisme de l’Anjou (CDTA) est l’outil indispensable à l’épanouissement de ce maillage touristique de proximité. Sa connaissance du terrain comme des acteurs et sa réactivité départementale, le situe à la bonne échelle territoriale dans une mission qui favorise et parfois même impulse les in-vestissements dans le respect des équilibres économiques. Il participe pleinement à cette dimension d’aménagement et de développe-ment du territoire que constitue l’économie touristique d’un département et dont l’un des fondements, essentiels, est celui de la qua-lité.

En s’épanouissant sur l’ensemble du ter-ritoire départemental dans une vraie di-

la case à cazals

vendange au clos cristal à souzay-champigny

place de l’Église et des Droits de l’homme à béhuard - sarl patrimoine et architecture, Daniel charNeau

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Roland BERNARDEAU, maire de Roche-fort-sur-Loire relate l’achèvement de la restructuration du cam-ping qui est l’occasion de rappeler les atouts touristiques de sa commune et le nécessaire engagement des collectivités pour maintenir des équipements touristiques de qualité.

DOssIEr : LE TOurIsME EN ANJOu : TrÉsOrs cAchÉs D’uN TErrITOIrE PAs sI OrDINAIrE

Imago : Rochefort-sur-Loire bénéfi-cie d’un tourisme de proximité depuis longtemps. comment la collectivité ac-compagne-t-elle cette pratique ?

rb : Située proche de l’agglomération, Rochefort connaît effectivement une tra-dition de villégiature. À la fin du xixe siè-cle, elle accueille les grandes familles angevines et parisiennes qui viennent s’installer durant les mois d’été. De cette époque datent les villas construites sur les îles de Loire, aux Lombardières, ou à Béhuard. On aménage même les voies de chemin de fer pour desservir la com-mune, on développe aussi les courses de chevaux. Il y a 30 ans, Rochefort comptait 150 résidences secondaires, elles sont 80 aujourd’hui.Puis se développe un tourisme de proxi-mité, des familles modestes de Cholet et d’Angers, attirées par les paysages de Loire et la pêche, viennent passer quel-ques semaines à Rochefort. En 1967, la commune aménage un cam-ping qui a une vocation sociale forte. Il fonctionne bien jusqu’en 2006-2007. Mais il était devenu vétuste et inadapté à l’évolution de la demande. Le public et la fréquentation sont différents. On parle aujourd’hui d’hôtellerie de plein air.

i : Quelle est la place de l’intercommu-nalité dans la politique touristique de la commune ?

rb : La Communauté de communes dé-tient la compétence tourisme mais pas celle des campings. Nous avons engagé une réflexion globale sur le territoire inter-communal sur le potentiel touristique et les conditions de fréquentation. Nos projets s’appuient sur un schéma établi par un bureau d’étude spécialisé. Le potentiel touristique repose sur deux éléments : les qualités paysagères du site et l’œnotourisme. En revanche la capacité d’accueil sur le territoire est insuffisante. Depuis, l’accueil en chambres d’hôtes ou gîtes de charme s’est beaucoup déve-loppé. De plus, les campings de la Com-munauté de communes sont de la même génération, donc vétustes et obsolètes. Rochefort, avec le soutien de l’intercom-munalité, de la Région et du département, fait le pari d’investir dans un nouveau cam-ping. Pour accueillir une nouvelle clien-tèle, plus aisée et exigeante en matière

de confort et de services, mais aussi pour accueillir les familles plus modestes dans la tradition du tourisme de proximité. Les travaux du camping se terminent dans quelques jours, l’inauguration est prévue mi-juin pour l’ouverture de la première sai-son touristique. La commune a confié la gestion du site en DSP au jeune groupe normand Seasonova qui s’engage à éche-lonner des investissements sur plusieurs années (exemple des chalets sur pilotis) et à développer des partenariats avec les acteurs locaux pour l’animation, l’approvi-sionnement etc. Notre objectif est ambi-tieux car nous souhaitons obtenir 3 étoi-les, et les labels clef verte et qualité.

i : comment la commune intègre-t-elle la préservation et la valorisation des patrimoines bâti et naturel dans sa po-litique touristique ?

rb : Là encore, c’est la Communauté de communes qui gère le volet environne-mental. Les actions sont variées : cam-pagnes de sensibilisation, restauration de boires, lutte contre les plantes invasives ou encore le maintien de la biodiversité.

i : Quels sont les apports du label patri-moine mondial de l’uNesco ?

rb : Le label UNESCO apporte incontes-tablement une reconnaissance et une lisi-bilité. Nous bénéficions également des re-tombées de la Loire à vélo, même si nous ne sommes pas sur le circuit officiel. Situé à moins de 5 km de l’itinéraire, le camping sera homologué “étape Loire vélo”. Nous envisageons d’ailleurs une boucle afin de se raccorder à cet itinéraire. i : l’école de poésie de rochefort a-t-elle un impact sur la fréquentation tou-ristique ?

rb : Le marché de la poésie qui se dérou-le chaque année en juin-juillet attire un pu-blic ciblé mais fidèle et nombreux. Les édi-teurs qui le souhaitent sont alors accueillis chez l’habitant. Certains participants ont déjà réservé au nouveau camping. Je tiens à signaler que Rochefort a obtenu en 2012, par la direction du printemps des poètes à Paris, le label national “Village en poésie”. Il s’agit bien sûr de récompen-ser l’action menée par le Centre poétique de Rochefort depuis sa création.

versité, l’offre touristique et de loisir est largement fondée sur la qualité et la durabilité des sites et de leurs aménagements. Cette fon-dation est un élément essentiel de l’identité et de l’image de marque.

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vendange au clos cristal à souzay-champigny

place de l’Église et des Droits de l’homme à béhuard - sarl patrimoine et architecture, Daniel charNeau

www.anjou-tourisme.com

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OPÉrATION / AMÉNAGEMENT

lieu Chaumont-d’AnjouMaitre D’ouvraGe Communauté de Communes du Loir

eXploitaNt Espace Récréa, délégataire

proGraMMe - 1 base de loisirs- 1 guinguette- 1 camping- 1 aire de jeu

caleNDrier Ouverture le 28 avril 2012

surFace 13 hectares dont : - 5 hectares de plan d’eau - 8 hectares d’espaces verts

coÛt Investissements : 300 000 € dès la pre-mière année, 500 000 € d’ici fin 2013, pris en charge par Espace Récréa

La Communauté de Communes du Loir (CCL) qui, depuis 2001, avait la responsabilité de la gestion du site, a lancé une consultation publique nationale avec la volonté de maintenir

la dimension sociale du site et de conserver son libre-accès (jeux, barbecues, parkings et baignade surveillée). A l’issue de la consul-tation, c’est Espace Récréa qui a été retenu. Le public peut, depuis le mois d’avril, profiter de ces nouveaux aménagements.

Le site propose des loisirs aquatiques comme le téléski nau-tique, le canoë-kayak et les pédalos. D’autres activités verront également le jour, avec entre autres des structures gonflables, du Beach volley, du badminton, etc.

La guinguette bénéficie de deux terrasses aménagées, une côté terrain de camping et une autre côté plage.

La nouveauté de ce projet de réaménagement du site de Mala-gué réside également dans la diversification et l’amélioration des services du camping. En effet, le camping ne proposait jusqu’alors que des emplacements nus pour accueillir les tentes et/ou les cara-vanes. À présent, le camping propose aussi une dizaine de bunga-lows toilés, un espace aménagé pour les campings-car et un village atypique de Pods. Il s’agit d’un concept simple de cabane qui se niche au cœur de la nature.

circuits de randonnées Circuit de l’Étang

Circuit de Chaumont

Circuit 1 de Jarzé (10,75 km)

circuit vélo

Baignade surveillée

Plage

tÉlÉsKi NautiQue

Installation permettant la pratique du ski nautique sur un plan d’eau ; la traction, au lieu d’être assurée par un bateau à moteur, est assurée par un système de câble, à l’instar du dispositif utilisé par les téléskis.D’autres loisirs aquatiques sont proposés comme le canoë-kayak et le pédalo.

loisirs

téléski nautique

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Guinguette

Toilettes / point d’eau

Espace jeux enfants

Parking

Départ circuit cyclotouristique

Départ circuit randonnée

Barbecue

Cabine téléphonique

Poste de secours

Aire de pique-nique

Baignade surveillée

Plage

le poDConcept de cabane en bois

caractéristiques techniques :

Dimensions : 2,45 m x 3,90 mHauteur : 2,31 mSurface utile : 5,8 m2

Poids : 1 tonne structure en bois massif

- Isolation mince multicouche- Toiture Corona de GERARD®

- Porte fenêtre à double vitrage- Revêtement de sol en bois

recouvert d’une moquette amovible

- Éclairage intérieur et extérieur- Prises électriques- Équipements de 2 à 4 couchages

hÉberGeMeNt

la GuiNGuette

Terrasse sur pilotis donnant sur la plage

restauratioN

Baignade surveillée

Plage

village podzone naturezone camping-car

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DÉcOuvErTE

Pendant très longtemps et encore aujourd’hui, avant de se sédentari-ser dans des bâtiments conçus pour

le recevoir dans les meilleures conditions et sacralisant sa fonction, le théâtre et ses troupes de comédiens ont été ambulants. Les planches dressées sur les tréteaux al-laient de ville en ville à la rencontre du pu-blic qui occupait l’espace public, le temps d’une représentation.

Cette tradition du voyage n’est pas éteinte et nombre de programmations supposent l’accueil de spectacles en plein air ou l’occupation de lieux éphémères occupés pour un temps par le spectacle vivant.

Le projet de “Théâtre en bois” inauguré le 14 avril dernier par une première implan-tation à Villevêque où il séjournera jusqu’à l’automne, participe de cette philosophie en renouant avec une tradition fondée sur l’idée de liberté et de proximité.

La structure peut recevoir jusqu’à 120 spectateurs et assurer l’accueil de mani-festations théâtrales ou de concerts toute l’année, quelle que soit la saison ou les conditions météorologiques. Elle est le fruit d’une passion partagée entre un co-médien entreprenant, Dominique Ram-baud et un charpentier créatif, Christophe Ranchon-Ginoux qui peut y voir son “chef-

d’œuvre” de Compagnon. Elle est aussi le résultat d’engagements volontaires, com-me celui de l’entreprise ACB construction bois d’Étriché qui a beaucoup donné pour la concrétisation de cette généreuse idée. Saltimbanques et professionnels du bois se sont ainsi retrouvés pour construire ensemble ce qui pourrait bien être le seul exemple français d’équipement scénique itinérant.

Ce théâtre est ainsi bien davantage qu’un outil de diffusion culturelle, il est une aventure humaine dont l’achèvement architectural et l’assemblage des 49 élé-ments constitutifs de la structure sont une première étape. S’engage aujourd’hui l’iti-nérance de cet équipement, notamment dans le secteur rural de notre départe-ment où le théâtre est si vivant et où la tradition du spectacle de proximité pour-rait retrouver du sens.

On peut ainsi y voir une alternative à l’investissement lourd, définitif et séden-taire mais aussi et surtout un vecteur de lien social retrouvé, grâce au retour à cet ordinaire qui met en relation directe la création et l’habitant. Au-delà de l’invita-tion au voyage, un vrai retour à la fonction première et originelle du théâtre.

BL

iMaGo n°57 - juillet 2012publication trimestrielle du caue de Maine-et-loire

Directeur de la publication : Bruno Letellier - rédaction : Clarisse Bodinier, Bruno Letellier - entretiens : Sandrine Prouteau - Maquette : Mickaël Bouglé - crédit photos : CAUE de Maine-et-Loire, sauf mention contraire - photo de une : Chemin du GR3e au niveau du Pont Laitier à Bouchemaine - papier recyclé :

Symbol freelife, 130 g/m2 - Dépôt légal : juillet 2012 - impression : ABELIA Imprimerie. N° issN : 1282-5204

312 avenue René Gasnier - 49 100 ANGERSTél : 02 41 22 99 99 / Fax : 02 41 22 99 90Courriel : [email protected] : www.caue49.com

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www.theatreenbois.com

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