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Contrôle qualité VC2 Contrôle qualité VC2 Culture&Société Culture Société Gastro Ciné Conso Sortir Les gens Théâtre Vedettes comiques, les acteurs présentent Inconnu à cette adresse, une histoire d’amitié qui se délite au temps du nazisme Après avoir joué à guichets fermés à Avignon et remporté le Prix de la meilleure pièce de théâtre de l’an- née aux Globes de cristal 2013, Pa- trick Timsit et Thierry Lhermitte seront ce soir et demain au Théâ- tre de Beausobre, à Morges, avec l’adaptation de Inconnu à cette adresse. Une pièce tirée de la célè- bre nouvelle de Kathrine Kress- mann Taylor, considérée comme un chef-d’œuvre dès sa sortie, en 1938, aux Etats-Unis. A l’aube de la Seconde Guerre mondiale et de la montée du na- zisme, deux amis d’enfance entre- tiennent une correspondance amicale depuis le retour de l’un d’eux en Allemagne. Les premiè- res lettres, chaleureuses, souli- gnent la complicité profonde qui lie ces frères en amitié: l’un, Martin Schulse, est Allemand, l’autre, Max Eisentein, est un Juif américain. De Munich à San Fran- cisco, lettre après lettre, l’échange devient tendu, le doute s’installe, ainsi que la peur, le reniement, l’angoisse et le sentiment de ven- geance. La montée du national-so- cialisme aura finalement raison de ce lien quasi fraternel, jusqu’au déchirement, au drame et à la fin d’une amitié. «Quand l’horreur advient, le pardon est-il préférable à la ven- geance?» se demande Delphine de Malherbe, metteuse en scène. A partir de ce roman épistolaire court et percutant – et l’adaptation de Michèle Lévy-Bram –, la met- teuse en scène a su imaginer et construire un terrain dramatique intense et poignant, l’évolution d’un dialogue qui devient empoi- sonné et destructeur, miroir d’une époque agitée et obscure. En adaptant l’œuvre à la scène, Del- phine de Malherbe a aussi voulu lui attribuer une distribution évo- lutive et changeante en plaçant A contre-emploi, Lhermitte et Timsit touchent dans ce face-à-face deux interprè- tes choisis parmi les grands noms du théâtre et du cinéma fran- çais. Ainsi défilent Patrick Timsit et Thierry Lhermitte, mais aussi Gérard Darmon et Dominique Pi- non, Richard Berry et Franck Du- bosc, Gaspard Proust et Stéphane Guillon, Elie Semoun et Jean-Paul Rouve… D’autres encore se sont mesurés à ce texte dramatique et à un exercice scénique profond afin de faire revivre une amitié empor- tée dans la tourmente de l’His- toire. Sophie Grecuccio Morges, Théâtre de Beausobre Ce soir et demain (20 h) Rens.: 021 804 15 65 www.beausobre.ch Humour Le livre s’est vendu à plus de 300000 exemplaires grâce au bouche-à-oreille. Ses auteures assument son côté à la fois girly et décomplexé Il y a celles qui l’appellent pudiquement La femme parfaite…, les pressées bran- chées qui disent La FPC et celles qui osent prononcer La femme parfaite est une con- nasse. L’ouvrage des jumelles françaises Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard, res- pectivement humoriste et journaliste, est le petit livre du moment à glisser dans son sac à main. Sorti discrètement en février pour inaugurer la collection humour des Edi- tions J’ai Lu, l’opuscule a vécu un prin- temps très calme, un été un peu plus chaud, et un automne torride. Il a séduit à ce jour 300 000 lectrices, se plaçant «dans le top des ventes sur le marché des po- ches», indique Fanny Villiers, attachée de presse de l’éditeur. A Lausanne, il figure parmi les meilleures ventes à la Fnac, et son succès a surpris l’équipe en charge du rayon humour chez Payot. «Il devient si connu que les femmes passent devant en rigolant», remarque Mary-Jane Rouge, res- ponsable de secteur. A Paris, Fanny Vil- liers décortique la recette: «Ton humoristi- que, propos déculpabilisant et petit prix.» Sous-titré Guide de survie pour les fem- mes normales, l’ouvrage aligne des sket- ches à ne pas lire nécessairement de façon suivie. Il rassure celles qui n’arrivent pas à appliquer un autobronzant de manière uniforme, à garder leur vernis impeccable, ou se retrouvent avec un pull qui bouloche. Il expose aussi des théories quasi sociologi- ques, comme celle du «foutu pour foutu» – «Je ne suis pas allée à la salle de sport cette semaine, foutu pour foutu, je ne vais plus y aller cette année» – ou la «jurisprudence de la frange» – un rite initiatique con- sistant à se prendre une fois pour le coiffeur de Kate Moss et à ne plus jamais recommencer. «On ne va pas se mentir, aucune femme n’arrive à l’idéal de perfection exposé dans les magazines féminins. Anne-So- phie et moi nous le savons très bien, on est jumelles et on se raconte tout, remarque Marie-Aldine. Notre but était de décomplexer et de dé- culpabiliser tout en nous amusant et en faisant rire nos copines.» Ces dernières constituent une de leurs principa- les sources: «L’éditeur voulait un texte sur la Saint-Valentin, mais ça ne nous disait rien. Ma sœur fait un sketch sur la femme parfaite dans son spectacle Anne-Sophie Girard fait sa crâneuse, et je noircis des pe- tits carnets avec les phrases des copines. L’inspiration est venue de là.» Connasse, peut-être, mais la femme parfaite cartonne Avant même d’avoir écrit une ligne, les jumelles ont déjà le titre: «On a du se battre, l’éditeur n’en voulait pas. On vient du Sud et, pour nous, le mot «connasse» n’est pas si choquant. On peut être beau- coup plus vulgaire avec un langage fleuri.» Le mot intrigue les lectrices: «Ce sont les femmes de 30-50 ans qui ont d’abord acheté le livre et l’ont fait connaître à leurs amies et sur les réseaux sociaux. Puis, cet été, il a été beaucoup distribué dans les gares: les adolescentes l’ont découvert et en on parlé à la rentrée.» Autre raison du succès, selon la journa- liste française Isabelle Aithnard, auteure du blog Femme qui rit: «Ces filles sont décom- plexées dans leur rapport à l’alccol et à la sexualité. Contrairement à Bridget Jones, elles profitent de la vie et ont une vision moins naïve du couple.» Quant au côté girly, les sœurs l’assument. Même Marie- Aldine, rédactrice en cheffe de l’émission culturelle Ce soir (ou jamais!) sur France 2. «Les gens ont découvert que je pouvais aussi être marrante.» Les jumelles plan- chent déjà sur la suite. Caroline Rieder «Le mot «connasse» n’est pas si choquant. On peut être plus vulgaire avec un langage fleuri» Marie-Aldine Girard, journaliste Marie-Aldine (à g.) et Anne-Sophie Girard ne se prennent pas au sérieux. C’est dans le Poche Des points d’or pour Noël C’est devenu un incon- tournable du marché de l’édition de poche. Chaque année, à l’ap- proche de Noël, les li- vres en petit format se parent de leurs plus beaux atours pour se frayer une place sous le sa- pin. Cette année, les Editions du Seuil (Points) ont choisi de rééditer des titres phares dans une édition à la couverture colorée et dorée. Parmi les différents titres de ces ro- mans vendus à plus de 300 000 exemplaires se trouve notamment Les chaussures italiennes, de l’auteur suédois Henning Mankell. Il y raconte l’histoire de Frederik Welin, un médecin parti à la retraite sur une île déserte à la suite d’une grave er- reur médicale. Mais le jour où, à sa plus grande surprise, son ancienne amie Harriet le retrouve, lui, son chien, son chat et sa fourmilière, il est loin de se douter que d’autres femmes vont bouleverser sa vie. Un roman tendre et touchant, à ne laisser sur un rayon de bibliothèque sous aucun prétexte. Céline Rochat Les chaussures italiennes Henning Mankell Coll. Points, 373 p. Cinéma L’actrice popularisée par le filmRebecca, d’Alfred Hitchcock, est décédée dimanche, à l’âge de 96 ans Après le décès, samedi, de Peter O’Toole, c’est Joan Fontaine, autre grande figure du septième art, qui s’en est allée le week-end dernier, dans sa maison de Car- mel, en Californie. Née à Tokyo en 1917, Joan de Beauvoir de Havilland – son vrai nom – a été l’une des actrices les plus en vue de l’âge d’or hollywoo- dien. Sœur cadette de la comé- dienne Olivia de Havilland, avec qui elle était brouillée depuis le mi- lieu des années 1970 pour de som- bres questions de rivalités familia- les, Joan Fontaine a tôt fait ses dé- buts sur les planches. Dans la fou- lée, la jeune femme décroche sa première petite apparition au ci- néma pour la MGM, en 1935, dans la comédieNo More Ladies, réalisée par Edward H. Griffith et George Cukor. Petit à petit, elle se fait un nom à Hollywood. Mais le succès, le vrai, frappera à sa porte en 1940, année où le producteur David O. Selznick (Autant en emporte le vent) et le metteur en scène Alfred Hitchcock lui proposent d’incarner Madame de Winter, rôle principal du thril- ler Rebecca, au côté de Laurence Olivier. Choisie après six mois d’essais épuisants parmi une cen- taine d’autres postulantes, Joan Fontaine est alors nommée aux Oscars. Une statuette qu’elle ne remporte finalement qu’un an plus tard grâce à un autre film de Hitchcock, Soupçons, avec Cary Grant. Un exploit qu’aucune autre beauté d’Alfred n’avait accompli. Les années suivantes, l’actrice séduit encore les cinéphiles dans Jane Eyre, Lettre d’une inconnue (si- gné Max Ophüls), Ivy, film dans le- quel elle prête ses traits à une tueuse implacable, et Ivanhoé, avec Robert Taylor et Elizabeth Taylor. Féministe militante, mariée quatre fois, Joan Fontaine n’hésite pas à casser son image de star trop sage. En particulier dans un des premiers longs métrages de Nicholas Ray (Born To Be Bad) et chez Fritz Lang, dans L’invraisemblable vérité. Puis le cinéma l’oublie peu à peu. Sa der- nière production, tournée en 1966, est un film d’horreur de la Hammer, Les sorcières. Joan Fontaine se retire alors du monde du cinéma, non sans faire quelques apparitions à la TV, comme dans la série à succès La croisière s’amuse ou le téléfilm Good King Wenceslas, en 1994. Décédée dimanche à 96 ans, la comédienne n’aura pas vu son rêve ultime exaucé. «J’espère mourir sur un plateau de cinéma à l’âge de 105 ans en interprétant Peter Pan», avait-elle dit. Laurent Siebenmann Joan Fontaine brillera éternellement à Hollywood Joan Fontaine a remporté l’Oscar en 1941. KEYSTONE Le Prix des prix LittératureCouronnée par le Médicis 2013, Marie Darrieussecq décroche le Prix des prix. L’auteur de Il faut beaucoup aimer les hommes a obtenu cinq des dix voix en jeu. Trois sont allées à Christophe Ono-dit-Biot (Plonger) et deux à Pierre Lemaitre (Au revoir là-haut). F.M.H. Le meilleur du clip suisse ConcoursParmi les 200 clips suisses diffusés dans l’émissionJukeboxde La Télé depuis mai dernier, le public en a sélectionné huit, à retrouver jusqu’à vendredi pour désigner le Meilleur clip suisse 2013. A la clé de la finale, vendredi à 17 h 20, un prix de 1000 francs. Les huit finalistes sont dévoilés sur la page Facebook «Jukebox by La Télé». F.B. En deux mots… Musique Marcel Cellier ne tendra plus son oreille à l’Est Le musicien et ethnomusicologue vaudois, artisan du succès du Mystère des voix bulgares, est décédé vendredi dernier Boris Senff T out a peut-être commencé un jour de 1950 à une table du restaurant lausannois Le Pari- sien. Marcel Cellier, 25 ans, prend place devant Cathe- rine, 19 ans, et lui annonce tout à trac, lors de cette première rencon- tre, qu’il veut l’emmener en voyage. La jeune fille deviendra sa femme (ils auront trois fils, Claude, Marc et le musicien Alexandre), mais, en cette année 1950, elle l’accompagne en effet dans un périple qui mènera les jeunes gens jusqu’à Is- tanbul. Hier, soixante-trois ans plus tard, Catherine Cellier empoignait avec courage les souvenirs d’une vie pleine de passion et de musiques pour évoquer son mari, décédé vendredi dernier à l’hôpital de la Riviera, à l’âge de 88 ans. «Nous n’avons pas pu écouter beau- coup de musiques, si ce n’est sur notre radio portable, lors de ce voyage en Topolino sur des routes épouvanta- bles», se remémore sa veuve au télé- phone depuis leur domicile de Chex- bres. «Mais la découverte était au ren- dez-vous.» Marcel Cellier n’allait plus cesser de passer le rideau de fer pour sillonner l’est de l’Europe dont les musi- ques lui doivent tant. Sa femme s’improvise photographe, et ils défrichent des folklores alors en- core très largement méconnus par l’Oc- cident, mais qui allaient connaître un succès mondial, notamment les enregis- trements Le mystère des voix bulgares, qui décrochent un prestigieux Grammy Award en 1989. «C’est à Zurich qu’un grand pianiste classique nous a fait écouter pour la première fois de la mu- sique tzigane – de Vienne ou de Buda- pest.» Le couple, fasciné, commence cepen- dant à explorer la Roumanie dans ses moin- dres recoins. «Nous avions une soif im- mense de styles et d’instruments diffé- rents.» Une de leurs premières sorties dis- cographiques est consacrée à la doina roumaine, «ce blues ou fado du pays qui exprime l’âme d’un peuple par ses chagrins d’amour ou son mal du pays». La recon- naissance viendra par la découverte de Gheorghe Zamfir, virtuose de la flûte de Pan, que Marcel Cellier ne se contente pas d’enregistrer, mais qu’il accompagne à l’or- gue. Leur premier album, enregistré en 1968 dans l’église de Cully, dépasse le mil- lion et demi d’exemplaires vendus et séduit loin à la ronde. Car si le Vaudois d’adoption gagne sa vie dans le commerce des minerais avec les pays de l’Est (une aide pour les visas), c’est bien la musique qui semble avoir guidé toute sa vie. «Avoir un gagne-pain le laissait totalement libre du côté de la mu- sique», avance Catherine. Flûtiste dès l’âge tendre, tromboniste dans la fanfare de l’armée, trompettiste du New Hot Players de Neuchâtel, violoncel- liste, organiste et pianiste, Marcel Cellier jongle avec les instruments. Il ne cessera pourtant de se mettre au service de la musi- que des autres en passeur qui sait aussi mettre en valeur ses documents à la radio où, pendant trente ans, sur l’antenne de la Suisse romande (de 1960 à 1990), il ani- mera l’émission De la mer Noire à la Balti- que. «J’ai vu passer des centaines de lettres d’auditeurs enthousiastes, se rappelle sa femme. Je me souviens de celle d’un pri- sonnier de Bochuz qui disait que c’était devenu sa seule raison de vivre.» D’autres radios lui ouvriront leurs ondes, les disques se succéderont, jusqu’au fameux Grammy Award de 1989, reçu pour le deuxième en- registrement du Mystère des voix bulgares, appellation qui sera reprise par le Chœur de Radio Sofia avec le succès que l’on sait. En 1989, Marcel Cellier reçoit un Grammy Award, l’oscar de la musique, pour son deu xième enregistrement du Mystère des voix bulgares. STUDIO ÉDOUARD CURCHOD-A La femme parfaite est une connasse Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard Editions J’ai Lu 160 p. 1925 Naît le 29 octobre, à Zurich. 1960Début de la diffusion sur les ondes de la Radio romande des musiques alors inconnues qu’il a enregistrées au cours de plus de 50 voyages dans les pays de l’Est. 1972 Tombe sous le charme des voix féminines des chœurs bulgares. Réalise une série d’émissions, Le mystère des voix bulgares. Un premier album paraît en 1975. 1989 Remporte un Grammy Award pour le deuxième enregistrement. Le Chœur de Radio Sofia adopte le nom Le Mystère des voix bulgares. 2012 Le documentaire Balkan Melodie, de Stefan Schwietert, suit les traces du couple Marcel et Catherine Cellier dans leurs nombreux voyages en Roumanie et en Bulgarie. En dates «C’est à Zurich qu’un grand pianiste classique nous a fait écouter pour la première fois de la musique tzigane» Catherine Cellier, épouse de Marcel 1974 Mont Gaina, en Roumanie. Marcel Cellier enregistre les orchestres de la fête des filles à marier. Curiosité exemplaire UEclairage Dans le parcours de Marcel Cellier, les motifs d’admiration et d’étonnement ne s’arrêtent pas à sa quête de défricheur de musiques dont, au départ, tout le monde se fiche comme d’une guigne, à part quelques spécialistes et compositeurs (Julien- François Zbinden l’accompagnera dans certains de ses voyages). A cette curiosité insatiable, dans laquelle le passionné a versé tout son temps libre, répondra enfin celle du public de l’époque, épousant sa fascination pour des musiques alors lointaines, qui plus est d’origine tzigane… La vie et l’activité de Marcel Cellier témoignent de la naissance d’un marché de la musique ethno, plus tard rebaptisée «world». Un intérêt occiden- tal pour des cultures qui ne l’étaient pas, ou moins. L’Inde, l’Afrique, l’Amérique du Sud ont aussi connu un engouement dont on peut parfois condamner l’exotisme de pacotille, mais pas l’attention pour l’Autre qu’il dénote. La globalisation a restreint des folklores, en a aussi effacés. Elle a aussi parfois rapproché les musiques de la sono mondiale dans un brouet indiffé- rencié. Mais la curiosité a faibli. Les épices indiennes ne passionnent plus trop les oreilles. Les flambées africaines ont fait long feu. Peur de l’autre, repli identitaire? La démarche de Marcel Cellier nous rappelle que tout voyage, fût-il exclusivement musical, est aussi une occasion de faire dialoguer ses propres valeurs. Tout n’est pas perdu: l’excellent dernier album du Japonais Jun Miyake, Lost Memory Theater, emploie… un chœur de voix bulgares. 1964 En reportage en Roumanie. La Mercedes, plus costaude, a succédé à la Fiat Topolino. 1970 Découvert par Marcel, le virtuose Gheorghe Zamfir joue pour le jeune Alexandre Cellier à Lutry. 19 89 Le Mystère des voix bulgares, le groupe révélé par Marcel, de passage à Chexbres, avec Catherine. 2009 Marcel et Catherine Cellier chez eux, à Chexbres: près de soixante ans d’exploration partagée. CATHERINE CELLIER CATHERINE CELLIER CATHERINE CELLIER ALEXANDRE CELLIER PLAMEN GUERASIMOV DAVID IGNASZEWSKI/FLAMMARION 24 heures | Mardi 17 décembre 2013 26 24 heures | Mardi 17 décembre 2013 27

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Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

ThéâtreVedettes comiques,les acteurs présententInconnu à cette adresse,une histoire d’amitiéqui se déliteau temps du nazisme

Après avoir joué à guichets fermésà Avignon et remporté le Prix de lameilleure pièce de théâtre de l’an-née aux Globes de cristal 2013, Pa-trick Timsit et Thierry Lhermitteseront ce soir et demain au Théâ-tre de Beausobre, à Morges, avecl’adaptation de Inconnu à cetteadresse. Une pièce tirée de la célè-bre nouvelle de Kathrine Kress-mann Taylor, considérée comme

un chef-d’œuvre dès sa sortie, en1938, aux Etats-Unis.

A l’aube de la Seconde Guerremondiale et de la montée du na-zisme, deux amis d’enfance entre-tiennent une correspondanceamicale depuis le retour de l’und’eux en Allemagne. Les premiè-res lettres, chaleureuses, souli-gnent la complicité profonde quilie ces frères en amitié: l’un,Martin Schulse, est Allemand,l’autre, Max Eisentein, est un Juifaméricain. De Munich à San Fran-cisco, lettre après lettre, l’échangedevient tendu, le doute s’installe,ainsi que la peur, le reniement,l’angoisse et le sentiment de ven-geance. La montée du national-so-cialisme aura finalement raison de

ce lien quasi fraternel, jusqu’audéchirement, au drame et à la find’une amitié.

«Quand l’horreur advient, lepardon est-il préférable à la ven-geance?» se demande Delphine deMalherbe, metteuse en scène. Apartir de ce roman épistolairecourt et percutant – et l’adaptationde Michèle Lévy-Bram –, la met-teuse en scène a su imaginer etconstruire un terrain dramatiqueintense et poignant, l’évolutiond’un dialogue qui devient empoi-sonné et destructeur, miroir d’uneépoque agitée et obscure. Enadaptant l’œuvre à la scène, Del-phine de Malherbe a aussi voulului attribuer une distribution évo-lutive et changeante en plaçant

Acontre-emploi, LhermitteetTimsit touchentdans ce face-à-face deux interprè-tes choisis parmi les grands nomsdu théâtre et du cinéma fran-çais. Ainsi défilent Patrick Timsitet Thierry Lhermitte, mais aussiGérard Darmon et Dominique Pi-non, Richard Berry et Franck Du-bosc, Gaspard Proust et StéphaneGuillon, Elie Semoun et Jean-PaulRouve… D’autres encore se sontmesurés à ce texte dramatique et àun exercice scénique profond afinde faire revivre une amitié empor-tée dans la tourmente de l’His-toire. Sophie Grecuccio

Morges, Théâtre de BeausobreCe soir et demain (20 h)Rens.: 021 804 15 65www.beausobre.ch

HumourLe livre s’est vendu à plus de300000 exemplaires grâceau bouche-à-oreille. Ses auteuresassument son côté à la fois girlyet décomplexé

Il y a celles qui l’appellent pudiquementLa femme parfaite…, les pressées bran-chées qui disent La FPC et celles qui osentprononcer La femme parfaite est une con-nasse. L’ouvrage des jumelles françaisesAnne-Sophie et Marie-Aldine Girard, res-pectivement humoriste et journaliste, estle petit livre du moment à glisser dans sonsac à main.

Sorti discrètement en février pourinaugurer la collection humour des Edi-tions J’ai Lu, l’opuscule a vécu un prin-temps très calme, un été un peu pluschaud, et un automne torride. Il a séduit àce jour 300 000 lectrices, se plaçant «dansle top des ventes sur le marché des po-ches», indique Fanny Villiers, attachée depresse de l’éditeur. A Lausanne, il figureparmi les meilleures ventes à la Fnac, etson succès a surpris l’équipe en charge durayon humour chez Payot. «Il devient siconnu que les femmes passent devant enrigolant», remarque Mary-Jane Rouge, res-ponsable de secteur. A Paris, Fanny Vil-liers décortique la recette: «Ton humoristi-que, propos déculpabilisant et petit prix.»

Sous-titré Guide de survie pour les fem-mes normales, l’ouvrage aligne des sket-ches à ne pas lire nécessairement de façonsuivie. Il rassure celles qui n’arrivent pas àappliquer un autobronzant de manièreuniforme, à garder leur vernis impeccable,ouseretrouventavecunpullquibouloche.Il expose aussi des théories quasi sociologi-ques, comme celle du «foutu pour foutu» –«Je ne suis pas allée à la salle de sport cettesemaine, foutu pour foutu, je ne vais plus yaller cette année» – ou la «jurisprudencede la frange» – un rite initiatique con-sistant à se prendre une fois pour lecoiffeur de Kate Moss et à ne plusjamais recommencer.

«On ne va pas se mentir,aucune femme n’arrive à l’idéalde perfection exposé dans lesmagazines féminins. Anne-So-phie et moi nous le savons trèsbien, on est jumelles et on seraconte tout, remarqueMarie-Aldine.Notrebutétaitde décomplexer et de dé-culpabiliser tout en nousamusant et en faisant rirenos copines.» Ces dernièresconstituentunede leursprincipa-les sources: «L’éditeur voulait untexte sur la Saint-Valentin, maisça ne nous disait rien. Ma sœurfait un sketch sur la femmeparfaite dans son spectacleAnne-Sophie Girard fait sacrâneuse, et je noircis des pe-tits carnets avec les phrasesdes copines. L’inspirationest venue de là.»

Connasse,peut-être,maisla femmeparfaitecartonne

Avant même d’avoir écrit une ligne, lesjumelles ont déjà le titre: «On a du sebattre, l’éditeur n’en voulait pas. On vientdu Sud et, pour nous, le mot «connasse»n’est pas si choquant. On peut être beau-coup plus vulgaire avec un langage fleuri.»Le mot intrigue les lectrices: «Ce sont lesfemmes de 30-50 ans qui ont d’abordacheté le livre et l’ont fait connaître à leursamies et sur les réseaux sociaux. Puis, cetété, il a été beaucoup distribué dans lesgares: les adolescentes l’ont découvert eten on parlé à la rentrée.»

Autre raison du succès, selon la journa-liste française IsabelleAithnard,auteuredublog Femme qui rit: «Ces filles sont décom-plexées dans leur rapport à l’alccol et à lasexualité. Contrairement à Bridget Jones,elles profitent de la vie et ont une visionmoins naïve du couple.» Quant au côtégirly, les sœurs l’assument. Même Marie-Aldine, rédactrice en cheffe de l’émissionculturelle Ce soir (ou jamais!) sur France 2.«Les gens ont découvert que je pouvaisaussi être marrante.» Les jumelles plan-chent déjà sur la suite. Caroline Rieder

«Lemot«connasse»n’estpassichoquant.Onpeutêtreplusvulgaireavecunlangagefleuri»Marie-Aldine Girard, journaliste

Marie-Aldine(àg.)etAnne-SophieGirardneseprennentpasausérieux.

C’est dans le Poche

Des points d’orpourNoëlC’estdevenuunincon-tournable du marchéde l’édition de poche.Chaque année, à l’ap-proche de Noël, les li-vres en petit format separent de leurs plus beaux atourspour se frayer une place sous le sa-pin. Cette année, les Editions duSeuil (Points) ont choisi de rééditerdes titres phares dans une édition àla couverture colorée et dorée.Parmi les différents titres de ces ro-mans vendus à plus de 300 000exemplaires se trouve notammentLes chaussures italiennes, del’auteur suédois Henning Mankell.Il y raconte l’histoire de Frederik

Welin, un médecinparti à la retraite surune île déserte à lasuite d’une grave er-reur médicale. Mais lejour où, à sa plus

grandesurprise,sonancienneamieHarriet le retrouve, lui, son chien,son chat et sa fourmilière, il est loinde se douter que d’autres femmesvont bouleverser sa vie. Un romantendre et touchant, à ne laisser surun rayon de bibliothèque sousaucun prétexte. Céline Rochat

Les chaussures italiennesHenning MankellColl. Points, 373 p.

CinémaL’actrice populariséepar le film Rebecca,d’Alfred Hitchcock,est décédée dimanche,à l’âge de 96 ans

Après le décès, samedi, de PeterO’Toole, c’est Joan Fontaine,autre grande figure du septièmeart, qui s’en est allée le week-enddernier, dans sa maison de Car-mel, en Californie.

Née à Tokyo en 1917, Joan deBeauvoir de Havilland – son vrainom – a été l’une des actrices lesplus en vue de l’âge d’or hollywoo-dien. Sœur cadette de la comé-dienne Olivia de Havilland, avec

qui elle était brouillée depuis le mi-lieu des années 1970 pour de som-bres questions de rivalités familia-les, Joan Fontaine a tôt fait ses dé-buts sur les planches. Dans la fou-lée, la jeune femme décroche sapremière petite apparition au ci-néma pour la MGM, en 1935, dansla comédie No More Ladies, réaliséepar Edward H. Griffith et GeorgeCukor. Petit à petit, elle se fait unnom à Hollywood.

Mais le succès, le vrai, frapperaà sa porte en 1940, année où leproducteur David O. Selznick(Autant en emporte le vent) et lemetteur en scène Alfred Hitchcocklui proposent d’incarner Madamede Winter, rôle principal du thril-ler Rebecca, au côté de Laurence

Olivier. Choisie après six moisd’essais épuisants parmi une cen-taine d’autres postulantes, JoanFontaine est alors nommée auxOscars. Une statuette qu’elle neremporte finalement qu’un anplus tard grâce à un autre film deHitchcock, Soupçons, avec CaryGrant. Un exploit qu’aucune autrebeauté d’Alfred n’avait accompli.

Les années suivantes, l’actriceséduit encore les cinéphiles dansJane Eyre, Lettre d’une inconnue (si-gné Max Ophüls), Ivy, film dans le-quel elle prête ses traits à unetueuse implacable,et Ivanhoé,avecRobert Taylor et Elizabeth Taylor.Féministe militante, mariée quatrefois, Joan Fontaine n’hésite pas àcasser son image de star trop sage.

Enparticulierdansundespremierslongs métrages de Nicholas Ray(Born To Be Bad) et chez Fritz Lang,dansL’invraisemblable vérité.Puis lecinéma l’oublie peu à peu. Sa der-nièreproduction, tournéeen1966,estunfilmd’horreurdelaHammer,Les sorcières. JoanFontaineseretirealors du monde du cinéma, nonsans faire quelques apparitions à laTV, comme dans la série à succèsLa croisière s’amuse ou le téléfilmGood King Wenceslas, en 1994.

Décédée dimanche à 96 ans, lacomédienne n’aura pas vu sonrêve ultime exaucé. «J’espèremourir sur un plateau de cinéma àl’âge de 105 ans en interprétantPeter Pan», avait-elle dit.Laurent Siebenmann

JoanFontainebrilleraéternellementàHollywood

Joan Fontaine a remportél’Oscar en 1941. KEYSTONE

Le Prix des prixLittératureCouronnéepar leMédicis2013,MarieDarrieussecqdécroche lePrixdesprix.L’auteurdeIl fautbeaucoupaimer leshommesaobtenucinqdesdixvoixen jeu.TroissontalléesàChristopheOno-dit-Biot(Plonger)etdeuxàPierreLemaitre(Aurevoir là-haut).F.M.H.

Le meilleur du clip suisseConcoursParmi les200clipssuissesdiffusésdans l’émissionJukeboxdeLaTélédepuismaidernier, lepublicenasélectionnéhuit,à retrouver jusqu’àvendredipourdésigner leMeilleurclipsuisse2013.A lacléde la finale,vendredià 17 h 20,unprixde1000 francs.Leshuit finalistessontdévoiléssur lapageFacebook«JukeboxbyLaTélé».F.B.

En deux mots…

Musique

MarcelCelliernetendraplussonoreilleàl’EstLe musicien et ethnomusicologue vaudois, artisan du succèsdu Mystère des voix bulgares, est décédé vendredi dernierBoris Senff

Tout a peut-être commencé unjour de 1950 à une table durestaurant lausannois Le Pari-sien. Marcel Cellier, 25 ans,prend place devant Cathe-rine, 19 ans, et lui annonce

tout à trac, lors de cette première rencon-tre, qu’il veut l’emmener en voyage. Lajeune fille deviendra sa femme (ils auronttrois fils, Claude, Marc et le musicienAlexandre), mais, en cette année 1950,elle l’accompagne en effet dans un périplequi mènera les jeunes gens jusqu’à Is-tanbul. Hier, soixante-trois ans plus tard,Catherine Cellier empoignait avec courageles souvenirs d’une vie pleine de passionet de musiques pour évoquer son mari,décédé vendredi dernier à l’hôpital de laRiviera, à l’âge de 88 ans.

«Nous n’avons pas pu écouter beau-coup de musiques, si ce n’est sur notreradio portable, lors de ce voyage enTopolino sur des routes épouvanta-bles», se remémore sa veuve au télé-phone depuis leur domicile de Chex-bres. «Mais la découverte était au ren-dez-vous.» Marcel Cellier n’allait pluscesser de passer le rideau de fer poursillonner l’est de l’Europe dont les musi-ques lui doivent tant.

Sa femme s’improvise photographe,et ils défrichent des folklores alors en-core très largement méconnus par l’Oc-cident, mais qui allaient connaître unsuccès mondial, notamment les enregis-trements Le mystère des voix bulgares, quidécrochent un prestigieux GrammyAward en 1989. «C’est à Zurich qu’ungrand pianiste classique nous a faitécouter pour la première fois de la mu-sique tzigane – de Vienne ou de Buda-pest.»

Le couple, fasciné, commence cepen-dantàexplorer laRoumaniedanssesmoin-dres recoins. «Nous avions une soif im-mense de styles et d’instruments diffé-rents.» Une de leurs premières sorties dis-cographiques est consacrée à la doinaroumaine, «ce blues ou fado du pays quiexprimel’âmed’unpeupleparseschagrins

d’amour ou son mal du pays». La recon-naissance viendra par la découverte deGheorghe Zamfir, virtuose de la flûte dePan, que Marcel Cellier ne se contente pasd’enregistrer,maisqu’ilaccompagneàl’or-gue. Leur premier album, enregistré en1968 dans l’église de Cully, dépasse le mil-lionetdemid’exemplairesvendusetséduitloin à la ronde.

Car si le Vaudois d’adoption gagne savie dans le commerce des minerais avecles pays de l’Est (une aide pour les visas),c’est bien la musique qui semble avoirguidé toute sa vie. «Avoir un gagne-pain lelaissait totalement libre du côté de la mu-sique», avance Catherine.

Flûtiste dès l’âge tendre, trombonistedans la fanfare de l’armée, trompettiste duNew Hot Players de Neuchâtel, violoncel-liste, organiste et pianiste, Marcel Cellierjongle avec les instruments. Il ne cesserapourtantdesemettreauservicede lamusi-que des autres en passeur qui sait aussimettre en valeur ses documents à la radiooù, pendant trente ans, sur l’antenne de laSuisse romande (de 1960 à 1990), il ani-mera l’émission De la mer Noire à la Balti-que. «J’ai vu passer des centaines de lettresd’auditeurs enthousiastes, se rappelle safemme. Je me souviens de celle d’un pri-sonnier de Bochuz qui disait que c’étaitdevenu sa seule raison de vivre.» D’autresradios luiouvriront leursondes, lesdisquesse succéderont, jusqu’au fameux GrammyAward de 1989, reçu pour le deuxième en-registrement du Mystère des voix bulgares,appellation qui sera reprise par le Chœurde Radio Sofia avec le succès que l’on sait.

En 1989, Marcel Cellier reçoit un Grammy Award, l’oscar de la musique, pour son deu xième enregistrement du Mystère des voix bulgares. STUDIO ÉDOUARD CURCHOD-A

La femme parfaiteest une connasseAnne-Sophieet Marie-Aldine GirardEditions J’ai Lu160 p.

1925 Naît le 29 octobre, à Zurich.1960 Début de la diffusion sur les ondesde la Radio romande des musiques alorsinconnues qu’il a enregistrées au cours deplus de 50 voyages dans les pays de l’Est.1972 Tombe sous le charme des voixféminines des chœurs bulgares. Réaliseune série d’émissions, Le mystère des voixbulgares. Un premier album paraît en 1975.1989 Remporte un Grammy Award pourle deuxième enregistrement. Le Chœurde Radio Sofia adopte le nom Le Mystèredes voix bulgares.2012 Le documentaire Balkan Melodie,de Stefan Schwietert, suit les tracesdu couple Marcel et Catherine Cellierdans leurs nombreux voyagesen Roumanie et en Bulgarie.

En dates

«C’estàZurichqu’ungrandpianisteclassiquenousafaitécouterpourlapremièrefoisde lamusiquetzigane»Catherine Cellier, épouse de Marcel

1974MontGaina,enRoumanie.MarcelCellierenregistrelesorchestresdelafêtedesfillesàmarier.

CuriositéexemplaireUEclairage Dans le parcours deMarcel Cellier, les motifs d’admirationet d’étonnement ne s’arrêtent pas à saquête de défricheur de musiques dont,au départ, tout le monde se fichecomme d’une guigne, à part quelquesspécialistes et compositeurs (Julien-François Zbinden l’accompagnera danscertains de ses voyages). A cettecuriosité insatiable, dans laquelle lepassionné a versé tout son temps libre,répondra enfin celle du public del’époque, épousant sa fascination pourdes musiques alors lointaines, qui plusest d’origine tzigane…

La vie et l’activité de Marcel Celliertémoignent de la naissance d’unmarché de la musique ethno, plus tardrebaptisée «world». Un intérêt occiden-tal pour des cultures qui ne l’étaientpas, ou moins. L’Inde, l’Afrique,l’Amérique du Sud ont aussi connu unengouement dont on peut parfoiscondamner l’exotisme de pacotille,mais pas l’attention pour l’Autre qu’ildénote.

La globalisation a restreint desfolklores, en a aussi effacés. Elle a aussiparfois rapproché les musiques de lasono mondiale dans un brouet indiffé-rencié. Mais la curiosité a faibli. Lesépices indiennes ne passionnent plustrop les oreilles. Les flambées africainesont fait long feu. Peur de l’autre, repliidentitaire? La démarche de MarcelCellier nous rappelle que tout voyage,fût-il exclusivement musical, est aussiune occasion de faire dialoguer sespropres valeurs. Tout n’est pas perdu:l’excellent dernier album du JaponaisJun Miyake, Lost Memory Theater,emploie… un chœur de voix bulgares.

1964EnreportageenRoumanie.LaMercedes,plus costaude,asuccédéàlaFiatTopolino. 1970DécouvertparMarcel, levirtuoseGheorgheZamfir

jouepourle jeuneAlexandreCellieràLutry. 1989 LeMystèredesvoixbulgares, legrouperévéléparMarcel,depassageàChexbres,avecCatherine. 2009MarceletCatherineCellierchezeux,à Chexbres:

prèsdesoixanteansd’explorationpartagée.

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