Heritier des fameux Groupement d'infanterie de l'air, crée ...

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C o l l e c t i o n « E L I T E »

d i r i g é e p a r

G u y D E V A U T O U R

Déjà parus dans la même collection :

1 Régiment de Chasseurs Parachutistes, tome 1 par Georges Fleury. Le 1" Régiment de Chasseurs Parachutistes, tome 2, les bataillons d'Indochine 1946-1954, par Georges Fleury.

Opération Epaulard - Beyrouth 21 août - 13 septem- bre 1983 par Eric Lefèvre - A/C Roch. Hélicoptères et commandos marine en Algérie par René Bail.

A paraître :

Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine par Perceval de Mortemets.

Les Régiments d'Infanterie de Marine par Georges Fleury.

Le Régiment d'Infanterie et de chars de Marine par Georges Fleury. A moi la Légion ou la Légion en Indochine de Raoul Van Onsem.

Heritier des fameux Groupement d'infanterie de l'air, crée en 1943 en Afrique du Nord, le 1 t e n u

en

p a s s i o n n a n t e , parachutiste est l'unité de traduction des troupes aéroportées françaises. Georges Fleury a tenu à réconstituer son histoire

par le retour aux affaires du Général de Gaule. Le lieutenant-colonel Coustaux succède au colonel Mayer au commandement des détails si précis qu'on a l'impression d'y être.

Le 1

d u cap i t a ine T h o m a s , s a u t e le 23 o c t o b r e e t toute la F r a n c e se r e s s e r r e a u t o u r d u r é g i m e n t d o y e n de l ' A r m e p a r a c h u t i s t e .

Georges Fleury , qu i a servi avec pass ion en A lgérie au c o m m a n d o J a u b e n , et publ ie régu l iè rement des ouvrages de g u e r r e , s 'es t a t t aché à un travail de bénédict in p o u r re t racer , au j o u r le Jour , la vie des c h a s s e u r s pa rachu t i s t e s du 1 R . C . P . de 1954 a 1961. A t ra vers ce documen t s ans concess ion, c 'es t toute la g u e r r e d 'Algér ie que l ' on revit ap rès celles de 1939-1945 et d ' I n d o c h i n e que le style, sobre et c la i r de l ' a u t e u r nous a f a i t revivre dans les deux p remie r s tomes de son Histoire du 1 R . C . P .

De m ê m e a u t e u r

« Bérets verts en Algérie » (R os sel) « Les combat tan ts du mauva i s choix » (Ed. B . M . ) « Le B a l o u d e u r » (Ed. Grasse t ) « Les fusiliers mar in s de la F r a n c e Libre » ( Ed. Grasset)

« Fus i l i e r s mar ins et c o m m a n d o s » (Ed. Copernic) « Guide de la pèche à p i ed » (Ed. Pen -Du ick ) « Le G u e r r i e r » (Ed. Grasset)

« Le P a r a » (Ed. Grasset) . P r i x M a r é c h a t - F o c h 1983, déce rné p a r l 'Académie f r a n ç a i s e . « His toi re ou I R . C . P . , I tome (Ed. Lavande lle) « Le C o m m a n d o » ( Ed. Grasset) « His toi re du I R.C. P . », 2 tome (Ed. Lavauzel le) « Adieu sergent » (Ed. Grasset) « M o u r i r à L a n g Son » (Ed. Grasset) .

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Photo de couverture : Flament/Rapho

Maquette : Laurence Verret

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L'éditeur et l'auteur de cet ouvrage tiennent tout particulière- ment à remercier le colonel RIOUFOL, chef de corps du 1 R.C.P., le colonel ALLARD, Président des Anciens du 1 R.C.P., Manuel BIBERMANAS, chef du service photographique du journal « Le Point » et l'adjudant-chef Patrice DESCAMPS, conservateur des archives du 1 R.C.P.

La loi du 11 mars 1957 n 'autor isant , aux t e rmes des alinéas 2 et 3 de l 'article 41, d 'une par t , que les « copies ou reproduct ions s tr ic tement réservées à l 'usage privé du copiste et non dest inées à une utilisation collective » et, d ' au t re part , que les analyses et les courtes citations dans un but d ' exemple et d ' i l lustrat ion, « toute représenta t ion ou reproduct ion intégrale ou partiel le, faite sans le consen tement de l 'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa premier de l 'article 40).

Cette représenta t ion ou reproduc t ion , par quelque procédé que ce soit, consti tuerait donc une contrefaçon sanct ionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.

© Charles-Lavauzelle - 1985

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LE PREMIER RÉGIMENT DE CHASSEURS PARACHUTISTES

Tome 3

lavauzelle

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Une partie des cantonnements vétus- tes du camp Pehau de Philippeville.

Le chef de bataillon Dangoumau mène les premières actions de main- tien de l'ordre. Les chasseurs para- chutistes en chapeaux de brousse ne se distinguent guère des autres fantassins engagés dans les prémices d'une guerre qui va durer sept ans.

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1. NAISSANCE D'UNE GUERRE

OCTOBRE 1954

L e I I / I R.C.P. du commandant Bréchignac, dissous le 19 mai 1954, ne renaît pas de ses

cendres glorieuses de Dien-Bien-Phu. Le 1 R.C.P. survit en Algérie avec deux bataillons autonomes, le I/I R.C.P. et le 3/1 R.C.P. comman- dés par les chefs de bataillon Dangoumau et Ducruc. Les bérets-bleus forment, avec la S.E.P.P. n° 191 et le 3 Bataillon étranger de parachutistes, la 41 Demi-brigade de parachutistes. Le premier bataillon est installé à Philippeville et le deuxième cantonne à Sétif.

Des mouvements nationalistes lancent des actions de troubles dans les djebels dès les premiers jours d'octobre 1954. Les paras de la 41 Demi-brigade sont tout naturellement engagés dans les premières actions de répression de la rébellion naissante. Les deux bataillons du 1 R.C.P. mettent sur pied chacun une compagnie d'intervention, comme le précise l'ordre n° 206 I.S. du 14 octobre et signé du chef de bataillon Ducruc.

10 Région Militaire Division de Constantine

4 1 D . B . P .

I I I / I R . C . P .

n ° 2 0 6 I . S .

O b j e t : M a i n t i e n d e l ' o r d r e .

L e 3 / 1 R . C . P . m e t t r a s u r p i e d u n e c o m p a g n i e t y p e

m a i n t i e n d e l ' o r d r e ( e f f e c t i f 1 5 0 ) . C e t t e c o m p a g n i e

f e r a m o u v e m e n t s u r S o u k - A r h a s , d è s s a m i s e s u r

p i e d , à s o n a r r i v é e l e c o m m a n d a n t d e c o m p a g n i e

s e p r é s e n t e r a a u c o m m a n d a n t d ' a r m e s d e l a p l a c e .

C o m p o s i t i o n d e l a c o m p a g n i e :

— c o m m a n d a n t d e c o m p a g n i e : c o m m a n d a n t d e

l a 1 1 c o m p a g n i e ;

— u n i t é a d m i n i s t r a t i v e : d e l a 1 1 c o m p a g n i e ;

— s e c t i o n d e c o m m a n d e m e n t : 1 1 c o m p a g n i e ;

— section d'accompagnement : 11 compagnie ; — une section de fusiliers-voltigeurs de la 11 com- pagnie ; — une section de fusiliers-voltigeurs de la 10 com- pagnie ; — une section de fusiliers-voltigeurs de la 10 com- pagnie.

Cette compagnie sera complétée par 13 chauffeurs, un sous-officier chef du service auto, deux dépan- neurs auto, un équipe radio 694, deux radios 300, un infirmier et un chef comptable.

Matériel : celui prévu par la note 75/P.C./I.S du 10-4-1954.

Véhicules : — 1 jeep avec remorque 1/4 de tonne ; — 7 « Chevrolet », dont deux avec remorque d'une tonne ; — 3 « Dodge » 6 x 6. Les pleins seront faits. Il sera emporté une unité d'essence en jerrican. Matériel radio : — 3 S.C.R. 300; — 5 S.C.R. 536; — 1 S.C.R. 694.

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Armement : conformément à la note 75/P.C./T.S.

Outillage : maximum d'outils individuels.

Tenue : sur l'homme — tenue de treillis, chandail, chemise, brodequins, ceintures de flanelle, guê- tres, canadienne, équipement T.A.P., casque.

Dans la musette T.A.P. : gamelle, nécessaire de toilette, béret de toile, toile de tente.

Dans le sac T.A.P. : deux couvertures, deux jeux de linge de corps, un treillis, un béret-bleu, une paire de brodequins.

Munitions : munitions et sécurité prévues par la note 75/P.C./T.S.

Matériel de campement :

Dix tentes à six lits de camp à prendre caserne de France. Campement collectif fourni par les compagnies, lampes « Tempête » à percevoir caserne de France.

Vivres : deux jours de vivres conditionnées. Administration : la 11 compagnie constituera un détachement sans administration distincte. Elle formera ordinaire. Le chef de détachement perce- vra auprès du trésorier une avance de trésorerie calculée sur deux mois de solde et d'alimentation. Ces fonds pourront être déposés par le chef de détachement dans la caisse du corps le plus voisin (15 R.T.S. par exemple). Documents à tenir : — carnet auxiliaire des recettes et dépenses modèle 5 bis; — livret d'ordinaire.

Les instructions complémentaires pour la tenue des documents seront données par le trésorier. Le sergent-major Geffroy est désigné comme comptable du détachement.

Destinataires : — 9 1 0 11 compagnies ; — C.A., C.B.; — O.T. ; — Major; — Archives ; — Minute.

Philippeville le 14-10-1954.

Le chef de bataillon Ducruc.

Commandant le 3/1 R.C.P.

Les deux compagnies d'intervention quittent l'une Sétif et l'autre Philippeville le 15 octobre 1954 pour gagner les zones d'insécurité croissante de la

f ron t i è re a lgé ro - tun i s i enne . Les bé re t s -b leus , vite re jo in t s p a r d ' a u t r e s é l é m e n t s des ba ta i l lons , com- m e n c e n t à g renou i l l e r dans les d o u a r s de la m o n t a g n e . U n é l é m e n t de la 2 c o m p a g n i e du 1 ba ta i l lon acc roche u n e pe t i t e b a n d e mal a r m é e dans l ' o u e d M o u g r a s dès le 16 oc tob re . L a 3 com- pagn ie du l i e u t e n a n t Paol i qu i t t e à, son t o u r le C a m p P é h a u de Phil l ipevil le p o u r ral l ier la région de S o u k - A r h a s . Les pa ra s s ' ins ta l lent en p r o t e c t i o n des f e r m e s isolées qui p e u v e n t servir de cibles aux na t iona l i s tes que l ' on appe l le dé j à « fe l lagha », c o m m e les r é v o l u t i o n n a i r e s tunis iens . L a base a v a n c é e du 1 ba ta i l lon c a n t o n n e aux sources

d ' e a u x c h a u d e s d ' H a m m a n Tassa , à dix k i lomè t r e s à l 'est de S o u k - A r h a s . C h a q u e c o m p a g n i e se c o m p o s e d ' u n e sec t ion de c o m m a n d e m e n t , de trois sec t ions de volt ige, d ' u n e sect ion d ' a p p u i a r m é e d ' u n t u b e de m o r t i e r de 60 m m , d ' u n e mi t ra i l leuse de 7,5 et d ' u n fusi l -mitrai l leur . Le

chef de ba ta i l lon D a n g o u m a u c o m m a n d e les deux ba ta i l lons de plus e n plus engagés dans leurs ac t ions de p ro t ec t i on . Les c o m p a g n i e s m o n t e n t de n o m b r e u s e s e m b u s c a d e s p o u r t e n t e r de s u r p r e n d r e les é l é m e n t s rebe l les qui h a n t e n t les d jebe l s B o u R a k m o u n a et O u l e d S o l t a n e et le sec teur de B o r d j H a m a m a , sur le ve r s an t sud des d jebe l s A k o u z , A l i k o u m , et T i r O u g u i d o u . L a 9 c o m p a g n i e du t ro i s i ème ba ta i l lon , c o m m a n d é e p a r le l i eu t enan t A n d r é G é r a u l t qui a p o u r ad jo in t le sous- l ieute- n a n t J e a n U r w a l d g renoui l l e aussi dans la rég ion de G a m b e t t a . L a 1 c o m p a g n i e d u 1 ba ta i l lon est à S o u k - A r h a s le 24 o c t o b r e e t , gu idée pa r des m u s u l m a n s p e u coopéra t i f s , p a r t en o p é r a t i o n à la nui t dans les d o u a r s Sidi B a d e r , s i tués à

vingt k i l o m è t r e s au n o r d - e s t de S o u k - A r h a s . Les sect ions se fauf i len t à t r ave r s u n e zone r é p u t é e in f ranch issab le , les j e u n e s pa ra s s ' aguer r i s sen t et les anc iens d ' I n d o c h i n e r e t r o u v e n t sans pe ine leurs a u t o m a t i s m e s du c o m b a t . U n e pe t i te b a n d e rebe l le v ient d o n n e r , le 29 o c t o b r e dans u n e e m b u s c a d e t e n d u e p a r les bé r e t s -b l eus a u t o u r d ' u n e fe rme . Les chasseurs D e h o u k et Fer r i o u v r e n t le feu les

p r e m i e r s , t u e n t un m u l e t e t b lessen t u n rebel le au g e n o u dro i t . Les au t r e s fe l lagha d i spa ra i s sen t dans la nui t , poursu iv is p a r les rafa les de l ' embus - cade . L e 1 ba ta i l lon fait ensu i t e m o u v e m e n t sur

L a m y , pe t i t e ville s i tuée t o u t au b o r d de la f ron t i è re t un i s i enne et à t r en te -c inq k i lomè t r e s au no rd -es t de S o u k - A r h a s . Les sect ions du c o m m a n -

d a n t D a n g o u m a u m o n t e n t de plus en plus d ' e m - buscades ca r de n o u v e a u x r e n s e i g n e m e n t s annon- cen t l ' i m m i n e n c e d ' ac t ions d ' e n v e r g u r e lancées p a r la r ébe l l ion insaissable . Le lundi 1 n o v e m b r e voit

dé fe r l e r sur t o u t e l 'A lgé r i e u n e vague d ' a t t a q u e s et d ' a t t en t a t s . U n e g u e r r e v ien t de na î t re . Les p ieds-no i r s d é c o u v r e n t , le 2, la l i tanie des exac t ions du F r o n t de L i b é r a t i o n N a t i o n a l e dans leurs

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quotidiens pendant que les bérets-bleus fouillent le terrain aux abords de la route Souk-Ahras - Tébessa. La pluie, qui tombe par intermittence sur les djebels proches de la Tunisie ne facilite pas la recherche de l'ennemi très fluide. Une opération d'envergure est lancée, le samedi 20 novembre dans le massif de la Medjerda qui s'étend entre la mer et Souk-Arhas, le premier bataillon y participe pendant que le troisième bataillon du commandant Ducruc travaille beau- coup plus au sud, dans la région de Khenchela. La population des douars à fouiller est regroupée pour faciliter les contrôles menés par la gendarme- rie de la région et les voltigeurs récupèrent un fusil de chasse dans les mechtas du douar El Hadjar. Un groupe de fouille, mené par le caporal- chef Papalia est durement accroché en pénétrant dans un groupe d'habitations. Le chasseur Servanti est tué. Le sous-lieutenant Granger, qui com- mande la section accrochée, regroupe ses hommes aux abords du bastion d'où jaillissent les coups de feu meurtriers qui blessent encore le caporal Giraud. Des rebelles tentent de s'échapper en faisant boule de feu. Un tir de 37 mm n'empêche pas la fuite bien organisée de réussir. Les paras bondissent à l'assaut. Le feu s'enrage, le chasseur Cohuaud est tué à son tour et ses compagnons ne peuvent pénétrer dans les mechtas. La pièce de 37 mm redonne de la voix et un nouvel assaut se brise sous les tirs de plus en plus nourris des fellagha bien retranchés qui utilisent la brèche crevée par les obus français comme meurtrière. Un deuxième assaut est repoussé par les défenseurs des gourbis criblés d'impacts à 17 heures, mais quelques paras réussissent à franchir les limites des habitations. Les rebelles sont obligés de se replier dans une seule pièce. Reprenant la tradition des assauts de la guerre d'Indochine, les bérets- bleus tentent, sans succès, d'incendier la petite forteresse. Une équipe de voltigeurs pénètre malgré les tirs rebelles dans une cour qui jouxte l'ultime réduit des rebelles H.L.L. maintenant aux abois. Le chasseur Batalesi est touché dans l ' a c t i o n . Ses c o m p a g n o n s l ' e m p o i - gnent et sont obligés de se replier hors de la cour sous la violence du tir ennemi. Le feu prend enfin, vers 18 heures, les survivants de la bande piégée jaillissent des volutes de fumée, les mains en l'air. Sept morts gisent dans la ferme incendiée. Les parachutistes découvrent parmi eux le corps d'une femme. Les fiches établies par la sûreté, la gendarmerie et le 2e bureau permettent d'identifier deux chefs de zone, Baraji Moktar et « l'Indo- chine », certainement un ancien compagnon de combat des plus anciens parachutistes. Le bilan est important, les bérets-bleus qui ont perdu deux tués et deux blessés dans l'affaire saisissent sur

les morts, les trois blessés et les douze prisonniers, dix carabines italiennes, un mousqueton, italien lui aussi, quatre fusils « Mauser », un pistolet- mitrailleur allemand, un fusil anglais, un revolver modèle 1892, quatre fusils de chasse, des pains de cheddite et soixante-deux détonateurs. Les rebelles mis hors de combat ont perdu le premier fanion de leur révolution armée et un magot de quatre cent mille francs. Le général Spillmann vient rendre visite aux paras vainqueurs le 24 novembre, après les obsèques des chasseurs Servanti et Cohuaud. Les parachutistes arrêtent le jour même huit suspects en foullant les lignes de crêtes qui dominent, au nord, une voie ferrée à quatre kilomètres au sud-est de Souk-Arhas. Le troisième bataillon opère toujours entre Batna et Khenchela. Le premier mois de la guerre d'Algérie se meurt dans la routine de nombreuses et vaines embuscades et des missions de protection de gendarmes et de policiers qui traquent les rebelles vivant en ville. La 9 compagnie du 3/1 R.C.P. grenouille pendant trois jours, à partir du 6 décembre, vers Tamza, où une bande rebelle a été signalée dans la nuit du 5 au 6 à la maison forestière d'Ain Guiguel. La compagnie boucle le 7 entre Ain Guiguel et Sidi Belkacem pendant que la 2 compagnie ratisse le djebel Bezzez. La fraction rebelle demeure introuvable et les paras rentrent le 8 à leurs bivouacs. Le 1 bataillon participe à une opération de large ratissage avec le 17 B.C.A. le 11 décem- bre. Les parachutistes sont accompagnés par des gendarmes qui, comme l'exige la loi, doivent eux- mêmes procéder aux arrestations de rebelles et établir des constats après chaque accrochage. Les autorités militaires lancent de grands mouvements de troupe dans la montagne. Les paras sont engagés, le 18 décembre, dans l'opération « Ver- veine », vers Clairefontaine, à mi-chemin de Tébessa et Souk-Arhas, sur la nationale 16. Les compagnies investissent le djebel Ouenza, au nord- est de Clairefontaine et n'arrêtent que quelques suspects. Le 3/1 R.C.P. est employé à son tour dans une grande opération dont le but est de détruire une forte bande rebelle. La manœuvre, menée avec l e 8 B.P.C. sur le Rass Akesdi ne permet pas de retrouver la bande signalée. Les paras regagnent leurs campements de Sidi Ali où ils passent leur premier Noël de guerre. Chaque section débarrasse un coin de tente pour laisser une petite place à un sapin et reçoit quelques tables et tabourets qui apportent le minimum de confort dont les hommes sont privés depuis leur départ de Sétif. Le préfet de Constantine, le général Spillmann, accompagnés de quelques auto- rités civiles visitent le bataillon le 25 décembre et les fêtes du Nouvel An ne freinent en rien les

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Le 1 R.C.P. défile à Pau le 14 juillet 1983. La garde de son drapeau est confiée à la 3 compagnie qui a servi au Liban d'avril à octobre dans les rangs de la F.I.N.U.L. engagée au sud du pays sous les ordres du capitaine Philippe de Coux et, du 14 juillet 1982, du capitaine Jacky Thomas qui sera tué dans l'explosion de l'immeuble Drakkar le 23 octobre 1983. Le porte-drapeau est le lieutenant Antoine de La Batie (sur le document n° 1). chef de « Noir 3 » (promotion Coëtquidan 1A « Lieutenant- colonel Broche ») qui mourra lui aussi pour la France le 23 octobre. Il est entouré du sergent-chef Gérard Blanchot (2), son adjoint qui sera blessé à Drakkar, du sergent Masset (3), qui sera de garde à l'ambassade de France lors de la tragédie, des parachutistes Cognat (4), rescapé de l'explosion, Laloue (5), blessé lui aussi le 23 octobre et du caporal Rock (6), qui sortira indemne de la catastrophe. (Photo Dujardin - Place Gramont, Pau).

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