HELENE LE GOFF – Examen de sémiologie – PART II

L'image que je souhaite aborder se rapporte au thème du corps, du portrait, de l'identité et de la vie.

Je souhaite travailler sur les lignes du corps qui peuvent traduire une expérience, un parcours, une vitalité, un caractère physique et psychique.

Le très gros plan sera un élément clef de mon travail au sens où il produit une certaine esthétique graphique, allant presque jusqu'à l'abstraction et apportant une valeur psychologique forte.

Je souhaite utiliser le hors-champ résultant du très gros plan pour induire un questionnement, une idée de continuité, d'imaginaire et faire intervenir le spectateur en produisant chez lui un questionnement et le pousser à s'identifer, participer à la photographie.

Travailler avec le noir et blanc est intéressant au sens où, pour une photo, le noir et blanc et sa capacité d'abstraction permet de mettre en valeur les formes et les matières. Il apporte une esthétique et permet en combinaison du travail en macro, de focaliser le regard du spectateur sur les éléments en réduisant son champ d'interprétation qui pourrait être perturbé par les couleurs.

J'ai fait plusieurs essais avec les lignes de la main mais j'ai souhaité travailler sur le bras, dont les veines sinueuses ont une identité propre et me permettent d'élargir le champ d'interprétation.

L'image que je souhaite obtenir est celle d'un avant bras, en gros plan, vertical.

Une prise de vue en contre-plongée permet d'apporter de la force et de renforcer l'idée d'élévation.

Une image en noir et blanc, contrastée permet de mettre en valeur les volumes, les veines et de sentir la pression dans celles-ci.

Une idée complémentaire consisterait de tenter de faire sentir la vie en utilisant un graphisme se rapprochant de celui des nervures des feuilles des arbres, qui chez le végétal correspondent aux voies de circulation du sang chez l'homme (veines, artères, ..)

L'idée d'élévation que veut rendre la contre-plongée peut être un rappel de la croissance de la plante qui grandit, s'élève. Je veux rendre compte également d'un aspect également de la matière, de son caractère imposant, de son côté brut et de sa résistance qui peut faire penser au tronc d'un arbre où s'incruste le lière.

Je veux jouer sur la mise au point réalisée vers le bas de l'image pour donner l'idée de construction, d'expérience pour indiquer le parcours d'une personne, comme si son corps traduisait cette expérience, des sentiments et jouer ainsi sur le fou de la partie haute pour suggérer l'avenir, ses pensées : la partie insaisissable de l'être.

Je voudrais questionner sur l'idée de rassembler corps et pensée et l'interférence des deux.

Cependant, l'idée des veines et du bras peut également induire un autre sens de lecture, en rapport avec le sang dans les veines : le sang synonyme de vie, mais qui peut aussi être perçu comme symbole de mort, ou de rapport avec la médecine, ou encore la drogue.

J'aimerais que cette image questionne et contrairement à la publicité, présente plusieurs champs d'interprétation possible.

Je souhaiterais évoquer la question de l'identité, d'une partie représentative du tout : on reconnaît le bras et on pense alors à une personne. La notion de détail me paraît intéressante pour cette photographie.

De plus un aspect à la fois calme, stable du bras contraste avec l'idée de la pression du sang dans les veines et le dynamisme, la vivacité auquel il se rapporte.

Je souhaiterais montrer la complexité de l'être.

Une notion de force, de tension, d'énergie, notamment d'énergie vitale.

Réalisation de la photographie :