Hegel - la phénoménologie de l'esprit - t.2

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  • PHILOSOPHIE DE L'ESPRIT

    G. \V. F. HEGEL

    LA PHNOMNOLOGIEDE L'ESPRIT

    Traduction de

    JEAN HYPPOLITE

    TOME II

    AUBIER

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    vos nom et adresseaux

    ditions Aubier l'.tontaigne13, Quai de Conti

    75006 PARIS

    ISBN 270070009-0C 1941 by diti""s M""taig"c, Paris.

  • LAPHNOMNOLOGIE

    DE L'ESPRIT

    TOME Il

  • VI

    L'ESPRIT

    2:

  • VI. - L'ESPRIT

    La rai~on est esprit qlland sa (,Nlitllde d'rtrl' toute ralit l'stleve la vrit, t'l qu'elle se sait conscirnfr cil' soi-mnH' COli 1IIIrde son monde, et du lIIonde Clllllllle de Soi-lII~llIr 1. - Le devenirde l'e;;prit se prsentait dans le 1l1OUWIIIl.'nt illlllldiatellll.'nt pr-cdent; au cours dc ce 1II0llvrllleni l'ohjet de la conscienre. lapure catgorie, s'lcvait au concept de la raison. Dans la raisonobservanle cette pllrr unil dll Moi et de l'eln', de l'tre-pollr-soiE't de l'tre-Pll-.~oi, est dtcrlllint-e COIllIllC "t'n-soi ou commef:tre, et la consciellce de la ra ison se troll l'I' . \tais la vrit de rI'processus de l'observation est hien plutt la suppression de cetinstinct de trotner immdiatement son objet, la suppression del'tre-l de celle vrit priv cil' (onscience. La catgorie donne l'intuition. la chose trouve t'ntre dsormais dans la conscience,comme l'tre-pour.soi du 'loi, ~Ioi qui maintenant se sait luimme dans l'cssence objective con une le Soi. Mais cette dtermination de la catgorie comllle tre.pour.soi oppos l'treen-soi est elle.mme unilatrale et un moment se supprimantsoimme. La c.atgorie en virnt donc tre dtermine pour laconscience comme elle est dans sa vrit universelle, c'est-Adirecomme essence tant ensoi et pour-soi. Toutefois, cette dtermination encore abstraite constituant la Chose mme n'est enpremier lipu que l'essence spirituelle, et la conscience d'une telleessence n'est qu'un savoir formel de celle-ri qui tournoie autourdu contenu diversifi de ecU!' rn~me essence. En fait, ecUe conscience, comme une entit singulire, est encore spare de lasubstance; ou bien l'Ill' prescrit des lois arhitraires, ou bien elles'avise possder dans son samir comme tel les lois telles qu'ellessont en soi et polir soi, et elle se prend pour la puissance

    J. L'esprit est donc la l,I-it de la raison, au sens Oil Hegel oppose vritobjecti'Y6 11 certitude subjeclive. 1\ est la raison concrte, le monde spirituel.Aussi nous parlons d'espr't d'un peuple, d'une culture, d'une poque.

    2. lk

  • 10 L'ESPRIT

    qui les apprpcie. - On peut encore dire, en se plaant au pointde vue de la suhstance, que celleci est l'essence spirituelle lanl('nsoi et pOllrsoi qui n'est pas encore conscience de soimme.Mais l'essence tant en-soi et pOf/rsoi, qui se sait en mme tempseffective comme conscience et Sf' reprsente soimme soi-mme, est l'esprit 2.

    Son essence spirituelle a dj t dfinie comme la .~ub$tancethique. Mais l'esprit est l'I~ff('etivil thique 3. Il est le Soi de laconscience effective en face duquel l'esprit surgit, ou plutt quis'oppose soi-mme soi comme monde objectif effectif; mais untel monde a perdu dsormais pour le Soi toute signifiation d'l-ment trallKer, et de mme le Soi a perdu toute sil;rnilkationd'un tre.pour-soi spar de ce monde, dpendant ou indpen-dant. L'esprit est la substance et l'ess!'nce univers!'lle l;rale soi-mme, permanente, - c'est la lIa$(' immuable et irrductible,le point de dpart de l'opration de tous - il est leur bll/ et leurt('rme en tant que l'en-soi pens de toutes les conscil'nces de soi.- Cette substance est alJssi bien l'm'rt'. universelle qui, Krce l'opration de tous et de chacun, s'engendre comme Il'ur unitet leur galit, car elle est l'lrl'.pour.soi, le Soi, l'opration enacte. En tant que la substance, l'esprit est l'galit avec soimme, innexible et juste, mais en tant qu'tre.pour-soi la sub-stance est l'essence qui s'est dissoute, l'essence du hien qui sesacrifie. Chacun y accomplit son uvre propre ('II dchirantJ'tre universel et en en prenant sa parI. CeUe dissolution etcette singularisation de l'essence SOllt prcisment le moment del'opration et du Soi de tous; CP mOlllent est le mouvement etl'me de la suhstance, l'essence ulliverselle conduite son effec-tuation. Or, c'est prcisment parce que celle substance est l'trersolu dans le Soi qu'elle n'est pas l'essence morte, mais esteffective et vivante .

    . Hegel rsume ici le d~venir de l'e5pril. La raison dveloppe la catgorie,unil de l'Nre el du moi, dans l'lmenl de l'I'Ire.ensoi (Ir. partie de celouvrage, pp.04 A 287), puis dans l'lmenl de l'l-!re-pour-soi (pp. 28/\ A 321).Enfin la raison pos~de la calll'oril' comme e'!'ence en soi el pour soi (pp. 3"A 355); mais o-lle n'esl encore que la subl/ance, celle substance de\enue sujetest l'esprit.

    3. Pour \iler Il 'alourdir inutilement le lcxle, nous nous pernwllrnns detraduire dsormais Wirklichkeit, par ""ecliuilp, el non plus par ralit elTl'c-tive. L'adjectil correspondanl sera traduit par ,nerlil,

    4. La dislinction laile ici par Hegel l'51 lrs imporlanle pour loul ce quidoit suivre. L'esprit esl subl/ance, el en lanl que leI, il s'oppose aux consciences indh'iduellel qu'il dpasse infiniment; mais cel\e subslance se livre

  • Il

    L'esprit est alors l'essence absolufl et relle qui se soutient soi-mme. Toutes les figures antrieures de la conscience sont desabstractions de cet esprit. Elles sont du fait que l'esprit s'ana-lyse, distingue ses propres moments et s'attarde aux momentssinguliers. Cette action d'isoler de tels moments prsupposel'esprit et subsiste en lui; ou clic existe seulement dans l'espritqui est l'existence~. Ces moments ainsi isols semblent bien trecomme tels, mais leur progression et leur retour dans leur fon-dement rel et leur essence rvlent qu'ils sont seulement desmoments ou des grandeurs vanouissantes, et cette essence estjustclllent ce mouvement et cette rsolution de tels moments. Ence point o l'esprit, la rflexion de ces moments en eux-mmes,a t pos, notre rl1exion peut les remmorer de ce point devue. Ces moments taient conscience, conscience de soi et rai-son '. L'esprit est donc conscience en gnral, ce qui comprenden soi-mme la certitude sensible, la perception ct l'entendement, et il est conscience en tant que, dans l'analyse de soi-mme, il retient et lixe le moment selon lequel il est soi-mmeune effectivit objective dans l'lment de l'tre, et fait abstrac-tion de cc que cette effectivit {~st son propre tre.pour.soi. Fixe-til, ail contraire, l'autre moment de l'analyse selon lequel sonobjet est son tre.poursoi, alors il est conscience de soi. MaiscOlllme conscience immdiate de l'tre-en-soi et pour-soi, commeunil de la conscience et de la conscience de soi, il est la con-science qui a rationalit, c'est--dire qui, cOlTlme cet li avoir lil'indique, a l'objet comme tant en soi rationnellement dter-min ou cornille dtermin par la valeur de la catgorie, de tellefaon cependant (lue l'objet n'est pas encore lui-mme pourcetle conscience la valeur de la catgorie 1. L'esprit est alors la

    aux indhidus, et inversement clle de"ient leur uvre. Le mouvement de laconscience de soi est pr-cisment ce qui constitue la vie de la substance. Dansla prface de cetle UVTe, Hegel 56 proposait de concevoir l'absolu non commesubslance. nIais comnlC sujet.

    5. Exislenz.6. Ces Irois moments considrs dans la premire partie de cet ouvrage

    sont es aLJstractions de l'esprit, et !le retrouveront dans leurs relalions dia.lectiques au scin m~mll de l'esprit; mais l'esprit n'est pas une abstraction, ilest l'ex-jstence, et c'csl pourquoi son' dveloppement dialectique correspondra sensiblement un dveloppement historique et temporel, ce qui n'eslpas 1.. ~as pour ces momenls.

    7. Distinction de l' " avoir n et de l' " ~tre no Dans un certain idalisme laconscien dlermine l'objet selon la catgorie; elle a la raison, mais la rai-son n'Mt p.' .lor. l'tre mme.

  • conscience, de la considration de laquelle nous venons de sortir.Cette raison, que l'esprit a, est enfin intuitivement possde parlui comme la raison qui est ou comme la raison qui est en luieffectivement et qui est son monde, alors l'esprit est dans sa v-rit; il est l'esprit, il est l'essence thique en effectivit.

    L'esprit est la vie thique d'un peuple en tant qu'il est lavrit im.mdiate, - l'individu qui est un monde. L'esprit doitprogresser jusqu' la conscience de ce qu'il est immdiatement,il doit supprimer cette belle vie thique, et travers une sriede figures atteindre le savoir de soimme. Ces figures se distin-guent toutefois drs fgures prcdentes en ce qu'elles sont elles-mmes les esprits rels, des effectivits authentiques, et au lieud'tre seulement des fgures de la conscience sont des figuresd'un monde.

    Le monde thique vivant est l'esprit dans sa vrit 1. Aussittque l'esprit parvient au savoir abstrait de son essence, l'ordrethique dcline dans l'universalit formelle du droit '. L'esprit,dsormais scind en soi-mme, inscrit dans son lment objectif,comme dans une dure effectivit, "un de ses mondes, le royaumede la culture, et en regard de ce monde, dans l'lment de lapense, le monde de la foi, le royaume de l'essence 10. Mais cesdeux mondes, conceptuellement saisis par l'esprit qui revient soi aprs cette perte de soi-mme, sont confondus et rvolution-ns par l'intellection 11 et sa diffusion, (( lts lumires)) 12, et leroyaume tendu et partag dans l'en.de et l'audel retournedans la conscience de soi. Cette conscience de soi dans la Moralit se saisit maintenant elle-mme comme l'f'Ssentialit, et saisitl'essence comme Soi effectif; elle n'expose plus son monde et lefondement de ce monde .hors de soi, mais fait consumer tout enelle, et comme consciencemoral/! 13 est l'esprit certain de soi-mme.

    8. C'etIl~dire dans Ion objectivilll; celle belle vie IIlhique o la sutanceel le Soi se pnlrent sans s'opposer correspondra pour Hegel au premier momenl du dveloppement de l'esprit, le moment d' l'immdial. Hislorique.ment ce momenl correspond pour lIegel . la cil grecque.

    O' Ce moment correspond historiquement au monde romain; - c'esl ledllchirement de l'IIlal immdial, l'opposition du Soi el de'sa subslance.

    10. Ces deux royaumes - celui de la culture el celui de la Coi - correl;pondenl historiquement . la formation des peuples europens j"squ'~ laRvolution franaise.

    1. Einsicht. Voir nole 7, p. 53, et note 80, p.88.12 Aurkllirung '.13. Gewisscn, la consciencemorale ou la bonne conscience, cr. p. 68, n. 57.

  • 13

    LI' mOllde thique, le monde chir ans l'cn-de et dansl'au-del, el la vision morale U du monde sont donc les espritsdont nous verrons se dvelopper le mouvement et le retour dansle Soi simple et tant-pour-soi de l'esprit; et, comme leur termecl Icm rsultat, surgira la conscience de soi effective de l'espritahsolu.

    J ,\, Trois moments dialecliques qui correspondenl l'immdiat, la ,ci,-sioll, d la recoll(lule rflexive.

  • A. - L'ESPRIT VRAI: L'ORDRE ETffiQUE 1

    Dans sa vrit simple l'esprit est conscience ct il pose ses mo-ments l'un en dehors de l'autre. L'action le spare en la sub-stance et la conscience de cette substance, et spare aussi Lienla substance que la conscience. La substance, comme essenceuniversttlle et COlllme but, fait contraste soimme COlllmeeffectivit singularise; le milieu infini est la conscience de soi,qui, en soi unit de soimme et de la substance, le devientmaintenant pour soi; elle unille l'essence universelle et son effec-tivit singularise, elle lve d'une part celleci celle-l dansl'action thique, et d'autre part elle abaisse cellel celleci enconduisant l'accomplissement le but, la substance seulementpense; elle produit comme son lwre, et ainsi comme effectivitl'unit de son Soi et de la substance 2.

    Dans cette sparation de la conscience, la substance simple aacquis d'une part le caractre de l'opposition en face de la con-science de soi, et d'autre part elle prsente aussi en ellemmela nature de la conscience, c'estdire qu'elle se divise int-rieurement, sc prsentant cornille un monde articul en" ses pro-pres masses 3. Elle se scinde donc dans une essence thique dis-tincte, dans une loi humaine et une loi divine. De la mmefaon la conscience de soi passant en face d'elle s'attribue, selonson essence, l'ulle de ces puissances, et comme savoir se scindedans l'ignorance et dans le savoir de ce qu'elle fait, savoir qui

    J. Sittlichkeil. cr. tome J, Phnomnologie, p. ,8g, n.5.2. C'est l'action qui introduit la sparation dans l'unit immdiate du

    monde spirituel. La substance, c'estdire le contenu encore non dheloppde ce monde, rail contraste a"ec son elTecth'il singularise, c'est.dire l'Nreaj:;issanl. La conscience de soi est le 'moyen terme entre ces oxlr~mes; elle esten soi leur unit; a,'el' l'action thique elle le de"ient pour soi; car le Soidevient substantiel, et 1. substance s'actualise.

    3. La division, loi de la conscience, oppose la substance h la conscience desoi (les individus), mais elle oppo"o a\lssi Ja substance Il ellem"me. l.a Mlbs-tance se divise donc into\rieurement. Hegel nomme masses (\lassen) ces divisions internes de la substance.

  • L'ORDRE THIQUE

    est. par consquent, un savoir trompeur. Cette conscience desoi fait donc l'pxprience dans son opration de la contradictionde ces puissances en lesquelles la substance s'est sc.inde, et deleur mutuelle destruction, mais aussi bien de la contradictionentre son savoir du caractre thique de son action et ce qui estthique en soi et pour soi, et elle trouve alors son propre dclin.En fait cependant, travers ce mouvement, la substance thiqueest devenue conscience de soi effective; ou ce Soici est devenu cequi est en soi et [Jour soi; mais alors l'ordre thique est all augouffre' .

    a) Le monde thique,la loi humaine et la loi divine, l'homme et la femme

    1. (Peuple et famille. La loi du jour et le droit de l'om-bre.) La substance simple de l'esprit se partage comme con-science. Autrement dit, comme la conscience de l'tre abstrait,de l'tre sensible, passe dans la perception, ainsi fait encore lacertitude immdiate de l'tre thique rel; et de mme que pourla perception sensible l'tre simple devient une chose avec unemultiplicit de proprits, de m~me pour la perception thiquele cas de l'action est une effectivit englobant une multiplicitde rapports thiques. Cependant, pour la premire, la multipli.cit superflue des proprits se concentre dans l'oppositionessentielle de la singularit ct de l'universalit; plus encore pourla seconde, qui est la conscience purifie ct substantielle, lamultiplicit des moments thiques devient la dualit d'une loi

    4. En termes simples les masses de la substance 60nt la loi humaine (lepeuple, les murs de la cit, le gouvernement, l'homme el la guerre) et laloi dit'ine (la famille, le culle des morts, la femme). La conscience de soi Iledonne l'une de r-es lois; mais ignore l'autre. Il en rsulte une nouvelledivision en savoir et non-savoir qui se manifeslera au cours de l'aelion thi.que. Comme dans ce monde thique immdiat la nature esl lie l'espril,chacune de ces lois s'incarne dans un caractre qui ed la fois nalurel elthique; l'homme incarne la loi humaine, la femme la loi divine.

    5. Hegel indique ici rapidement la marche de Ioule la dialectique qui con-duira le monde thique sa rsolution. Dans ce monde l'individu (die.e.Sel/ut, ce Soi-ci) ne s'esl pas encore dgag du contenu, comme personne"alant en soi el pour soi. C'est au COUTS de l'action qu'il apparallra commela v6ritable puissance cache de toul ce dveloppemenl. Mais quand la subs-tance sera rsolue dans le Soi, il n'y aura plus qu'une poussihe d'individus(l'alonisme juridique) et la belle harmonie thique aura pri en s'enfonantdans le Soi.

  • 16 L'ESI'HIT

    de la singularit et d'une loi de l'univE:rsalit. Mais chacune deces masses de la substance reste "esprit intgral. Si en effet, dansla perception sensible, les choses n 'ont pa~ d 'autre ~ubtance queles deux dterminations de la singularit et de l'universalit, ici,par contre, ces deux dterminations ne font qu'exprimer l'oppo-sition superficielle des deux membres l'un l'gard de l'autre..

    a) - (LA LOI HUMAINE.) Dans l'essence que nous considronsici la singularit a la signification de la conscience de soi engnral, non celle d'une conscience l'ingulire contingeryte; danscette dtermination la substance thique est donc la substanceeffective, l'esprit absolu ralis dans la lIIultiplicit de la con-science tant l. Cet esprit absolu est l'essence commune (lacommunaut) f qui, au moment o nous envisagions la figurepratique de la raison en gnral, tait 'pour nous l'essence abso-lue, et qui ici s'est produite pour soimme dans sa \'rit,comme essence thique consciente, et comme l'essence p0ur laconscience qui est notre objeta. La communaut est l'esprit quiest pour soi quand il se maintient cn sc rflchissant dans lesindividus, et qui est en soi ou qlli est substance quand il les con-tient en soimme. Comme la 1IlLbstance effective cet esprit estun peuple', comme conscience l!ffective il est citoyen du pf:uple.Cette conscience a son essence dans l'esprit indivis, et la certi.tude de soi-mme dans l'effect.ivit de cet esprit, dans toul lepeuple; et elle a immdiatement en cela aussi sa vrit~, ainsi nonpas dans quelque chose qui n'est pas effectif, mais dans lin espritqui a existence et validit.

    On peut nommer un tel esprit la loi humaine parce qu'il estessentiellement dans la forme de l'effectivit consciente d'ellemt?ma lO Dans la forme de l'uni\'ersalit'jJ est la loi connnc

    6. Dans la perception sensible les di~encs opposiliona se ra5Semblent dansl'opposilion lormelle de la singulnit et de l'universalit (cr. Phnomnolo.gie, tome J, p. 1)3). Il en est de mme ici, mais cette oppoailion formelle nesaurait maintenant exprimer adquatement les terme. qui s'opposent. Lecontenu a beaucoup plus d'imporlance au fur et ~ me.ure qu'on s'l~e damla Phnomnologie. L'esprit se relrouve tout entier dans chacune dea deuxlois; l certains gards on pourrait dire qu'elles se re/Utent l'une l'autre.

    , . Gemeinwel8n .8. Phnomnologie, t. J, p. '1)1, La communaut est oovenue maintenanl

    objet pour la conscience phnomnoloj{ique, et non plus seulement pournou. - Hegel dit encore esprit abaolu lA o il dira seulement plus tardIlIprit objectif.

    1). Au &ens du mot latin, populus .la. La loi de la cit est publique, elll' est connue de 10lls (Iex aperta); elle

    .'oppose ainai ~ une autre loi plus mystrieuse qui esl la loi divine, la loi de

  • LE MaNnE THIQUE

    publiquement et les murs actuelles; dans la forme de la singu-larit il est la certitude effective de soi-mme dans l'individu engnral; et la certitude de soi-mme comme individualit simpleet indivisible est l'esprit comme gouvernement. Sa vrit est cequi vaut manifestement et s'expose la lumi~re du jour, ulleexistence qui ponr la certitude immdiate merge sous la formede l'tre-l lllis en libert 11.

    b) - (1,-\ LOI DIVI:"iE.) Mais celle puissance thique et ceUemanifestahilit s'oppose une autre puissance, la loi d.ivine. Eneffet la puissance thiqUl', le pOl/L'ni,. de l'Rtat, tant le mouve-ment de l'opration explicitement consciente, trouve son oppo-sition dans l'('ssence simple et immdiate de l'ordre thique 12;comme uni"ersa!it effective le pouvoir d.e l'tat est une forces'exerant contre l'tre-pour-soi individuel, et comme effectiviten gnral il trouve dans l'essence intrieure encore quelquechose d'autre que ce. qu'il est lui-mme.

    On a dj mentionn qlle rha(;un des modes d'existence oppo-ss de la substance la contient tout entire, et contient tous lesmoment:, de son contenu. Si donc la comTllunaut est la sub-stance thique eomme le ct6 e l'opration effective conscientede soi, l'autre ct a la forIlle de la substance immdiate ou dela suhstance pose dans l'lment de l'tre. Celle-ci est ainsi,d'une part, le concept intrieur l~ ou la possibilit universellede l'ordre thique en gnrlll, mais a, d'autre part, pareillementen elle If' moment de la conscience de soi. Ce moment exprimantl'ordre thique dans cet lment de l'immdiatet ou de l'tre,ou Ulle conscience immdiate de wi, aussi hien comme essenceque comme ce soi-ci dans un Autre, c'c:,t--dirc une commu-naut thique naturelle - est la famille 14. La' famille comme le

    la famille, - Hegel s'inspire ici des lragiques ~rccs et particulirement ,leSophocle.

    II. " C'est l'homme qui a donn des lois aux cil~s ", Anlip:one, V.D. En d'antres termes, en 50 ralisant le pouvoir rIe J'tat n'e5t plus immol-

    (liat; il est" !'f,rc-IA mis en Iiherlp. .; il 501'1 donc de t'immdiat et p.r ls'oppose 11 lui. Comme le dira He~el un peu plus loin, 13 l'H s'est form'!e 11partir de la famille, et 11 certains gards conlre elle.

    13. Le concept inlrielll, c'eslA-dire le germe ,'opposant son propre dveloppement.

    14 La famille est donc aussi comcience de soi, mais conscience de soi dansl'tment de l'lre. C'esl un pressentimenl de l'esprit. On connait les tudesde jeunesse de Bep:el sur l'amour. Cf. aussi les cours d'In'a sur la philoso-phie de l'esprit: Realphilosophie, herausgep:eben von J. Hoffmeister, J, p. ",;II, p. '0'.

    a co

  • concept inconscient et qui n'est encore qu'intrieur surgit enface de l'effectivit de ce concept quand elle est explicitementconsciente; comme l'lment de l'effectivit du peuple elle surgiten face du peuple lui-mme; cOIIlme tre thique immdiat, enface de l'ordre thique se faonnant et se lJrservant gn autravail pour l'universel; les Pnates surgissent en face de l'esprituniversel.

    S'il e~t vrai que l'tre thique de la famille se dterminecomme l'tre immdiat, cependant la famille 1"intrieur d'elle.mme est une es~ence thique, lIlai~ non pas en tant qu'elleest la relation naturelle de ses Illembrf's, ou que le I:apportde ses membrl's e~t le rapport immdiat Ile membres effectifssinguliers; l'n effet, l'lment pthiqul' (';;t cn soi universel, etceUe relation dl' nature est encan' l'Ile-mme par essence unesprit, ('t (,st thique seulement comme essence spirituelle 15. Ilnous l':m t voi l' cn quoi consiste son ca l'actre th iq u(' particulier.- En prcmier lieu, puisque l'lment thique est l'universel cnsoi, le rapport thique des membres e la famille n'est pas lerapport de ~I'nsihilit ou le rapport d'amour. L'lment thiquesemble alors devoir tre plac uniquement dans la relation dumembre sinj.!ulier de la famille avec la famille tout elltirl!CmlOl' la subst

  • LE MONDIO TIIIQUE 19

    rieur de la famille, mais porte sur ce qui est auth~ntiquementuniversel, la communaut; elle est plutt ngative l'gard dela famille, et consiste poser l'tre singulier en dehors de lafamille, soumettre sa naturalit et sa singularit, et l'duquer la vertu, la vie dans et pour l'universel. Le but propre lafamille, son but positif, est le singulier comme tel. Afin que cerapport soit thique, ni celui qui a~it ni celui qui l'action serfre ne doivent se prsenter selon un ct contingent, commecela arrive dans lIne aide ou dans un service rendu tpH'lconque.Le contenu de 1';lction thique doit tre substantiel, ou doit treentier et universel. L'action thique ne peut donc se rapporlerqu' l'tre sinJ{ulier total, ou l'tre sing"ulier en tant lui-mmequ'universel lA. Cela ne doit pas s'entendre comme la reprsen-tation d'un senice destin produire le bonheur total dc l'indi-vidu, tandis que pris comme action immdiate ct dfectivc ceservice opre seulcment en lui quelque chosc de singulier - IIinon plus commc l'action qui effectivement, en tant qu'duca-tion, prend l'tre singulier comme totalit pour objet et dansune suite d'efforts additionns le produit comme une uvre, cardans ce dernier cas, en dehors du but ngatif ,t l'gard de lafamille, l'action effective a senlement un contenu limit. -Aussi peu fant-il l'entendre enfin r:onllne une aide dans 1111 casde ncessit qui sauverait en vrit l'individu tout plltirr, carelle est ellemmc une opration pleinement l'ontinA'rllt.r dontl'occasi()n est IIne effectivit quelconque qui peut trp ou ne pastre. L'action donc qui embrasse l'existence entire du parentpar le sang np concerne pas le citoyen, car celui-ci n 'appart ientpas la famille, ni celui qui sera cito~en et cessera ainsi de valoircomme cet individu singulier; elle a comme objet et contenu cettre singulier appartenant la famille, mais pris colllme uneessence universelle, soustraite son effectivit scnsibh', c'esl-dire singulire; ceUe action np cOllcrrne plus Je vivanl, mais lemort, celui qui hors de la lon~ue succession de son tre-l dis-pers se recueill!' dans une seuil' flA'lIralion achev(\e. et hors del'inquitude de la vie continllentl' S't'st ~lev6 li la paix dl' n'niversalit simple. - Puisque c'est sculement COlllll1r citoyrll qu'il

    18. En d'aulres lermes le but de la famille esl le singulier, ]'indhidu, mai,non l'individu conlinl(ent ou le fulur citoyen qui cessera d'apparlenir lafamille. Ce sera donc l'individu comme universel, c'est.dire le llalf-lIO',l'me ou ('individu ni comme contingent.

  • 20 L'ESPRIT

    est effectif et substantiel, l'tre singulier, en tant qu'il n'est pascitoyen et appartient la famille, est seulement l'ombre sansforce et ineffective 1t.

    c~ - (LE DROIT DU SINGULIEII.) Cette univ('rsalil que le singu.lier comme tel atteint est le plLr tre, la mort: c'est l l' tre-devenu immdiat de la nature, non l'opration d'une cO/lscience;et, par consquent, le devoir du membre de la famille est d'ad-joindre ce ct aussi pour que son tre ultime, cet tre universel,n'appartienne pas la seule nature pt ne reste pas quelque chosed'irrationnel, mais soit le fait d'une opration, el que le droit dela conscience y soit affirm .. Disons mieux, puisque le repos etl'universalit de l'essence consciente de soi n'appartiennent pasen vrit la naturE', le sens de l'action est d'carter cette apparence d'une telle opration usurpE' par la nature et de restituerla vrit 20. - La part active de la nature dans cet tre, c'est 1"as-pect selon lequel son devenir universel se prsente comme lemom'ement d'un t.ant. Ce mouvement tombe bien lui-mme l'intrieur de la communaut thique et prend celle-ci commebut; la mort est l'accomplissement et le suprmE' travail quel'individu, comme tel, entreprend pour elle 21. Mais en tant quel'individu est essentiellement singlLlier, il est accidentel que samort ait t en connexion immdiate avec son travail pour l'universel et en ait t le rsultat. Si en partie sa mort fut un telrsultat, elle est fa ngativit naturelle el le mouvement du singulier comme tant, mouvement au cours duquel la consciencene retourne pas en soi.mme et Ile devient pas conscience de soi;ou encore comme le mouvement de l'tant est tel que cet tantsoit supprim et parvienne l' tr~.pour.soi, la mort est le ctde la scission dans lequel f'tre.pour-soi qui est gagn est unAutre que l'tant qui entrait dans le mouvement. - Puisque lergne thique est l'esprit dans sa vrit immdiate, les cts danslesquels la conscience de l'esprit se dsagrge tombent eux aussidans cette forme de l'immdiatet, et la si ngularit passe dans

    Ifl. DarI!' la ,i.. l'indi'idu appartient plus la cit qu' la famille; c'estdan!' la mort qu'il lui revient; le de'oir e5senliel de la famille sera donc d'as.surer la spulture; ainsi la famille, comme va le montrer Hegel, fera de lamort non un phnomne naturel, mais un acte spirituel. Par la mort l'indi.vidu devient" tel qu'en luimme enfin l'ternit le change n.

    20. Ce que lente Ici Hegel, c'est de donner la signification spirituelle d~rites de la spullure; il s'al{it essentiellement d'enlever la mort l la nature.

    21. En particulier dam; la guerre. comme le montrera Hegel plus loin.

  • LE MONDE THIQUE 21

    tA

    cette ngativit abstraite qui, prive de consolation et de rcon.ciliation en soi-mme, doit essentiellement les recevoir par lamdiation d'une action effective et extrieure. La relation dusang complte donc le mouvement naturel abstrait en y adjoi.gnant le mouvement de la conscience, en interrompant l'uvrede la nature et en arrachant le parent par le sang la destruction; ou mieux encore, puisque cette destl'Uction, le passage dansl'tre pur, est ncessaire, elle prend sur soi l'opration de la des-truction 22. - Il arrive ainsi que l'tre mort, l'tre universel, de-vienne un quelque dlOse qui esl retourn en soi-mme, un tre-pour-soi, ou que la pure singularit, sans force et singulire, soitleve l'individualit universelle. Le morl, cn ayant libr sontre dtl son opration, ou de son unit ngative, est la singularitvide, est seulement un tre passif pour autrui, abandonn enproie toute basse individualit irrationnelle et aux forces de lamatire abstraite, dont les premires cause de la vie qu'ellespossdent, les secondes cause de leur nature ngative, sont d-sormais plus puissantes que lui. La famille carte du mort cetteoprat ion dshonorant!' des d'sirs inconscients el de l'essenceabstrait!', pose sa propre opration ft la place des leurs, et unit.le parent au sein de la terre, Il l'individualit lment.aire imp-rissable; elle en fait par l l'associ d'une communaut qui domine, au contraire, et retient sous son. contrle les forces de lamatire singulire ct les bassps vitalits qui "oulaient !\(' dchal-ner contre le mort el le dHruire.

    Ce devoir suprme constitue donc la loi divine complte, oul'action t1liqlle positive vis--\'is du singulier. Toute autre rela-tion son gard, qui n'en resle pa!' l'amour, mais est thique,appartient la loi humaine et la signification ngative 23 d'lever l'tre singulier ali-del de son inclusion dans la communautnaturelle laquelle, comme effectif, il appartient. Mais s'il estbien vrai que le droit humain a pour contenu et puissance lasub~tance effect\e consdente de soi, c'est--dire le peuple toutentier, tandis qlle le droit et la loi divine ont pour contenu etpuissance le singulier qui est !Ill del de l'effectivit, ce singulieralors n'est pas sans puissance, Sa puissance est le pur universel

    ". Le problme IOllllamenlal de la Phnomnologie tait de 5a\oil' ce quel'esprit doit" prenre 5111' soi n. " Hieu, parall-il d'abord, tout seratil mon-tr Onalement " (E. Brhier, Histoire de la philolOphie, t. II, p. 7311).

    ,3. l\Illative par rapport la famille et l'individu, en tant que lingulier.

  • ahstrait, "individu lml'fltairt', qui, comme il est SOli fonde-llIf'nl, l'l'tir!' dal's la pure abstraction, comme dans son essence,l'individualit 'lui se dtache de "plment et constitue l'effecti,il du pt'uple conscient de soi. - De qllt'Ile faon celle puis~tncese pr~'nte ail sein mme dll I"J('lIple sera drvelopp plus loin.

    II. (Le mouvement dans les deux lois.) \faintenant dansl'une rOIlll/If' dans l'autrr loi il 'j a encore des diffrences et dest'tayes. EII dfd, puisqup Irs dt'lIx essences onl en elles le mOlllentde la ('onscil'nn', la dilThl'nCl' 1'1' dploie audedans d't'Iles.mmes, ce qui constitue leur mouvement el leur vie originale.La considration de ces diffrences indique le mode d'activit etde conscience dl' soi des deux essences universelles du mondethique, aussi hien que leur connexion et leur passage l'une dansl'autre.

    a) - (r.Ol:VERNEMENT, GUEIIIIE, LA PUISSANCE NGATIVE.) La cornmunaut, la loi d'en-haut dont la validit se manifeste la luIlIire du jOllr, a l'a vitalit elTective dans le gouvernement, carc'est l qu'elle est Individu. Le /o.','olHernement est l'esprit effectifrflchi en soimme, est le Soi simple de la substance thiquetotale. Il est vrai que cette force simple permet il l'essence de s'-tendre dans les membres organiss qui la COlJlposent, et dt' donner chaque partie une subsistance et un trepour-soi propre.En cela "esprit a sa ralit, 01/ son trel , et la famille est l'lment de celte ralit. Mais l'esprit est en mme temps la force dutout qui recueille une fois de plus ces parties dans l'un ngatif,leur donne le sentiment de leur dpendance et les retient dans laconscience d'avoir leur vie seulement dans le tout 24. La commu-naut peut donc, d'une part, s'organiser dans les systmes del'indpendance personnelle et de la proprit, du droit personnelet du droit rjSel; pareillement peuvent s'articuler, d'autre part, et

    ,q. Le mou.ement dans la loi humaine est don~ le 5uh'ant : la substancespirituf"J1e S6 cOllcentrf" dans le " Soi simple. de tous, le j{OlI\'ernement; parcontre elle s'tend de ~.e foyer l la multitude des 5ys~m"5 particuliers danslf"squel5 s'articule la vie du toul. Contraclion et nparuion expriment ici lerythme de celle loi humaine; mai. les systmes parliculiers lendent l s'iaa-Ipr et l s'affirmer dans leur vie partkulire; la guerre apparalt alors commela ngation d.. la nl(ation, le moyen de redonner l ces systmee spar. la,'ollscience de n'elister que dans le loul. - En un autre sens, comme nOU5le verrons plus loin, la guerre est aus.i une des causes de la dissolution de monde thique.

  • LE MONDE THIQUE

    se rendre indpendants dans leurs propres associations les modesdu travail pour des buts en premire instance singuliers, - ceuxde l'acquisition et de la jouissance 25. L'esprit de l'association uni.verselle est toutefois la simplicit et l'essence ngatille de ce~ sys.tmes en train de s'isoler. Pour ne pas les laisser s'enraciner etse durcir dans cet isolement, donc pour ne pas laisser se dsagr-ger le tout et s'vaporer l'esprit, le guuvernement doit de tempsen telllps les branler dans leur intimit par la guerre; par laguerre, il doit dranger leur ordre qui se fait Itabilllt'I, \ ioler leurdroit l'indpendance, de mme qu'aux individus, qui en s'en-fonant dans cel ordre se dtachent du tout et aspirent l'tre-pour-soi inviolable et la scurit de la personne, le goU\-erne-ment doit, dans ce travail impos, dOlllJer 11 ~ntir leur matre. lamort 26. Cr:ice cette dissolution de la fOrille de la subsistance,l'esprit rprime l'cngloutissl'lIlent dans l'~t l'l'-l naturel loin del'tre-l thique; il prsene le Soi de la conscience, et l'lvedans la libert et dans sa force. - L'essl'nce ngative se montreCOInme la puissanc proprt' de la cOllllllunllut, et comme la forcede sa conservation d'cl\c-lIlrm'; la COllllllunaut trouve donc lavrit et le renforcement de son pouvoir dans l'essence de la loidivin et dans le royaume souterrain 27.

    b) - (LE RAPPORT TIIIQl-E DE 1. '1I0"'H. ET DE LA FE\l'IE COM'IEFRRE ET sUR.) l.a loi divine qui rgnl' dans la famille a gaIe-ment de son c!t\ des diffrences en sui-mme, dont le rapportconstitue le 1l10Uvement vivant de SO/l effectivit. 'lais entre lestrois relations, - mari et femme, parent,; et enfants, frre etsur, - en premier lieu la relation de ml/ri et femme est la connaissance de soi immdiate d'une cons/'icnce dans l'autre et. laconnaissance de l'tre-reconnu mutuel. Puisqu'il s'agit d'unereconnaissance naturelle et non de la reconnaissance thique, elleest seulement la reprsentaliolt et J'image de l'esprit, mais nonl'esprit effectif lui-mIT}('. - Mais la reprsentation ou l'image

    ,:.. L'acquisition de la richesse el ta joui5sance exprimenl ta dis50tution riel'unit sociate, la Ruerre la reslauration de celle unit_

    ,6 Sur ce rle de ta morl, le maUre ab.olu, cr. Phnomnologie, t. l,p . 64. Un peu plus loin, propos du sens de la Terreur dans la Rvoluli')IJfranaise, He~el rf'prendra la mme ide_ Sur c..lI...ij!nificalion de la guerre.cf. llatemeni System der Silllichkeit, d_ Lasson. Band VII, p_ ~jl, et dansle mme ,-olume l~il8enschaltliche Bl'handlungsarten du .lia/urrecht., l'_ 3".

    'j. La morl laquolle la communaulp expose l'individu esl donc le poinldl' rencontre des deux lois, puisque la loi divine a pour MSenGll le cullc dellmorl.

    li

  • ::14 L'BSPRIT

    possde son effectivit dans un autre qu'elle; cette relation a doncson effectivit non en elle.mme, mais dans J'enfant, - un autre,dont le devenir est cette relation mme, et dans lequel elle-mme"ient disparattre, et ce changement de6 gnrations qui s'cou-lent trouve sa permanence dans le peuple 28. La pit mutelledu mari et de la femme est donc mlange avec un rapport natu-rel et avec la sensibilit, et leur relation ne trouve pas en elle-mme ~on retour l'intrieur de soi. Il en est de mme pour laseconde relation, la pit mutuelle des parents et des enfants. Lapit des parents envers leurs enfants est justement affecte parcette contingence mouvante, celle d'avoir la conscience de sapropre effectivit dans l'aptre ct de voir l 'tre-pou l'-soi devenir encet autre, sam; pouvoir le reprendre, car.il demeure une effecti-vit trangre, propre; - la pit des enfants l'gard de leursparents est son tour affecte de la contingence mouvante d'a-voir le devenir de soi-mme, ou l'en-soi, en un autre qui dispa-ratt et d'atteindre l'tre-pour-soi et la conscience propre de soiseulement par la sparation de la source - une sparation danslaquelle cette source se tarit 2i.

    Ces deux relations restent enfermes l'intrieur du caractrede transition et d'ingalit des cts qui leur sont attribus. -Mais la relation sans mlange a lieu entre le frre et la sur 30.Ils sont le mme sang, mais parvenu en eux son r(!pos et J'-quilibre. Ainsi ils ne se dsirent pas l'un l'autre, ils ne se sont pasdonns, ou Il 'ont pas reu l'un de l'autre cet tre-pour-soi, maisils sont l'un l'gard de l'autre de libres individualits. La fmi-nit SI a donc comme sur le plus profond pressentiment de l'es-sence thique; mais elle ne parvient pas la conscience et l'ef-fectivit de cette essence, parce que la loi de la famille est J'es-sence intrieure, restant en soi, qui ne s'tale pas la lumire dela conscience, mais reste sentiment intrieur et lment divinsoustrait l'effectivit. La fminit est lie ces pnates, et a en

    28 On retroll~e ces mmes expr....ion. dan. te coun de philosophie del'esprit d'Ina qui a ph'cd immdiatement la publication de la Phlnoml-nologie; l'amour, comme connaiuance immdiate de soi dan. l'autre, netrouve .on unit que dans un troisime terme l'enfant, mais le de~enir del'en!anl esL " la mort des parenb '. Realphilosophie, dition Holfmeister, n,p. 204.

    2g Rea/philosophie, texte dj cit; les parents sont pour l'en'ranl : Il dersich au!hebende Unprung ", l'origine' qui se supprime.

    30. C'est l'Antigone de SophO

  • LE .\tONlJE THIQUE

    elles en partie l'intuition de sa substance universelle, en partieJ'intuition de sa singularit, mais de sorte cependant que ce rap-port de la singularit ne soit pas en mme temps le rapport natu-rel de plaisir. - Comme fille, la femme doit en ralit voir dis-paraitre ses parents avec une motion naturelle et une rsigna-tion thique, car c'est seulement aux dpens de cette relationqu'elle parvient l'tre-pour-soi dont clle est capable; clic n'adonc pas dans ses parents l'intuition de son tre-pour-soi d'unefaon positive. - Mais les relations de mre et d'pouse ont lasingularit en partie comme quelque chose de naturf.l CIui appar-tient au plaisir, en partie comme quelquc chose de n~gatif qui ycontemple seulement sa propre disparition; c'est juslemen1 pourcela qu'en partie aussi celte singulari.t est quelque chos~ de con-tingent qui peut toujours tre remplac par une autre singula-rit. Dans le foyer du rgne thique, il ne s'agit pas de c:e mari-ci, de cet enfant-ci, mais d'un mari en gnral, des cnlunls tHgnral. Ce n'est pas sur la sensibilit, mais sur J'universel quese fondent ces relations de la femme. La distinction de la vie thi-que de la femme d'avec celle de l'homme consiste justement ence que la femme dans sa destination pour la singularit et dansson plaisir reste immdiatement universelle et trangre la sin-gularit du dsir. Au contraire, chez J'homme, ces deux cts sesparent l'un de l'autre, et parce que l'homme possde camillecitoyen la force consciente de soi de l'universalit, il s'achteainsi le droit du dsir, et se prserve en mme temps sa Iibertt J'gard de ce dsir. Ainsi, si cette relation de la femme se trouvemlange la singularit, son caractre thique n 'cst pa.. pur; maisen tant que ce caractre thique est tcl, la singularit est i/ldifl-rente, et la femme est prive de la reconnaissance de soi, cornillece Soi-ci, dans un autre 3:. Mais le frre est pour la sur l'es-sence apaise et gale en gnral. Sa reconnaissance en lui estpure et sans mlange avec un rapport naturel; J'indiffrence dela singularit et la contingence thiquc de celle-ci ne se trouventdonc plus prsentes dans cette relation. ~Iais le moment du Soisingulier rcconnaissant et reconnu pellt ici affirmer son droit,

    h. Le lexte est un J>P.u obscur; la pense nous parait cepcndant assez sim-ple La vie thique de la femme est au foyer, pour elle donc c'""t le caracl~rl'universel de celtc relation qui est Hhique, lc mari en Il'n"ral. l'cnfanl engnral, pour l'homme au contraire l'univcrsel se prsente dans sa .ie commecitoyen, c'est donc la singularit du dsir qu'il recherche dans la famille etnon plus l'universel.

  • L'ESPRIT

    parce qu'il est joint l'quilibre du sang et au rapport sans dsir. Le frre perdu est donc pour la sur irremplaable, et sondf-voir envers lui est son devoir suprme 33.

    c) - (THANRITION DES DEUX CTS - LOI DIVINE ET 1,01 HUMAINE- L'UN DANS .. '.\lITRE.) Cette relation est en mme temps la limitedans laquelle la vie circonscrite de la famille se rsout en sortantde ~oi-mme. Le frre est le ct selon lequel l'esprit de la familledevient individualit qui se tourne vers un autre domaine etpasse dans la conscience de l'universalit. Le frre abandonne cergne thique de la famille qui est immdiat, lmentairl!, et parconsquent proprement ngatif, pour conqurir et produire lergne thique efCectif, conscient de soi-mme.

    De la loi divine, dans la sphre de laquelle il vivait, il passe la loi humaine. Mais la sur devient ou la femme reste la direc-trice de la IIlaison et la conservatrice de la loi divine. C'est ainsique les deux sexes surmontent leurs essences naturelles, et se pr-sentent dans leur signification fIlhique, COIllllle les natures diver-ses que se rr.partissent entre elles les difCrences que se donne lasubstance thique. Ces deux esseIlces universelles du monde thi-que ont donc leur individualit dtermine dans des consciencesde soi distinctes selon la nature mme, parce que l'esprit thiqueest l'unit immdiate de la substance et de la conscience de soi,une immdiatet qui se manifeste donc en mme temps du ctde la ralit et de la diffrence comme l'tre-l d'une difCrencenaturelle. - Ce ct prcisment, dans la figure de l'individua-lit pour soimme relle, sc rvlait dans le concept de l'essencespirituelle cOlJ1me nature originairement dtermine 34. Ce mo-ment perd "ind(oterminabilit qu'il a,-ait encore l et la diversitcontingente des dispositions ('t des capacits. II est maintenantl'opposition dtermine des deux sexes, et la naturalit de cesdeux sexes reoit en mme temps la signification de leur destina-tion thique.

    Toutefois la diffrence des sexes et de leur contenu thique

    33 CI. Antigone de Sophocle_ Aprs la morl d'un poux, un aulre lepeul remplacer; aprs la perle d'un I1Is un aulre homme peul m'en donnerlin second, mais je ne puis plus esprer ta naissance d'un frre.

    3/,. Phnomnologie, t. J, 1'.3... La nature ori!Jinairement dterminelail la na/ure dans la conscience de soi, ce qu'elle n'avail pas elle-mme fail.Ici celte nalure dlermine esl la diffrence des sexes qui surmonte son ea-raclre nalurel pour devenir la diffrence lhiqUG de la toi humaine el de laloi divine.

  • LE MONDE THJQUE :1"'1

    reste incluse dans l'unit de la substance, et son mouvement est.justement le devenir constant de cette substance. Par l'espril dela famille, l 'homme est envoy dans la communautp, et Irouveen elle son essence consciente de soi: cl comme la Camille pos-sde dans cette communaut sa substance universelle el sa sub-sistance. ainsi, par contre, la communaut a dans la famille l'-lment Cormel de son effectivit, et dans la loi divine sa force etsa confirmation, Aucune de ces deux lois prise isolment n'esten soi et pour soi. La loi humaine procde dans son mouvementvivant de la loi divine, la loi qui vaut SUl' la ferre de la loi sou-terraine, le conscient de l'inconscient, la mdiation de l'imm-diation, et pareillement elle retourne l d'DlI elle provient H ', Lapuissance souterraine, par contre, a sur la telTe son effectivit;elle devient, gI'ce la conscience, tre-l ct activit.

    nI. (Le monde thique, comme infinit ou totalit 3~.)Les essences thiques universelles sont donc la subst,lIlcC cOIllmeconscience universelle, et cette substance comme conscience sin-gulire; leur effectivit universelle est le peuple et la famille, tandis qu'elles possdent leur Soi naturel et leur individualit op-rante dans l'homme et la femme. Dans ce contl'nu du monde thi-que, nous voyons atteintes les fins que les prcdentes figures dela conscience, dpourvues de substance, se proposaient 37. Ce quela raison apprhendait seulement comme objet est devenu COliS-cience de soi, et ce que la conscience de soi possdait seulementen elle-mme est prsent cOIIlme effectivit vritable. - Ce quel'observation savait comme un objet trouv, dans lequel le Soin'aurait aucune part, ce sont maintenant les murs troU\'es,mais c'est l une effectivit qui en mme temps est l'oprationet l'uvre du sujet qui les trouve. - Le singulier, cherchant leplaisir de jouir de sa singularit, le tI'om'e dans la famille; et la

    35. Par la mort, dans laquelle J'individu 5'esl acquitt de sa ,il' ,I3ns l'uni.,'ersel comme citoyen, et retourne l'lment ramili31.

    36. On sail comment aYant la Phnomnolog'inspirant dela IIoIYEla de Platon. Mais dans la Phnomnoloair celle intuition du toulest un momenl dpass. Les chapitres suivants montreront la 5dssion quis'inlroduit dans l'esprit; la cil grecque ne peul plus se retrouver dam lemonde moderne.

    37. Phnomnologie, l. J, parliculir~menL partir d~ la p. 2!l7. L'lr...pour-soi 50 cherchai! luimme, mais lant sans suhstance, il ne M' tronvaitpas lui-mme.

  • ncessit, dans laquelle le plaisir disparatt, est sa propre conscience de soi comme cito~'en de son peuple; - ce qui est savoirla loi du cur comme la loi de tous les curs, la conscience duSoi comme l'ordre universel reconnu; - c'est la vertu qui jouitdes fruits de son sacrifice. Elle ralise ce quoi elle tend, c'est--dire qu'ellc lve l'essence la prsence effective, et sa jouissanceest cette vic universelle. - Enfin la conscience de la Chose mmeest satisfaite dans la substance relle qui, d'une faon positive,contient et rctient les moments abstraits de cette catgorie vide,La Chose mme trouve dans les puissances thiques un contenuauthentique qui a pris la place des commandements privs desubstance que la saine raison prtendait donner et savoir; - ainsielle possde aussi un critre d'examen riche de contenu et dter-min en lui.mme, - d'examen non des lois, mais de cc qui estfait SB.

    Le tout est un quilibre stable de toutes les parties, et chaquepartie est un esprit dans ~on lment natif, qui ne cherche plussa satisfaction audel de soi, mais la possde au-dedans de soi-mme parce qu'il se trouve lui.mme dans cet quilibre avec letout. - A vrai dire, cet quilibre ne peut tre vivant que parceque l'ingalit prend naissance en lui et est reconduite l'ga-lit par la Jnstice. Mais la Justice n'est ni une essence trangrequi se situe au.del, ni l'effectivit indigne d'elle d'une mutuelletromperie, tricherie et ingratitude, qui, la manire de la con-tingence salis pense, excuterait le jugement par une sorte deconnexion prive de concept, par action et omission incons-ciente :\t. Au contraire, comme justice du droit humain qui re-

    38. Hegel repren ici les thmes antrieurs en montrant le sens nouveauqui esl le IPllr cet tage. La conscicnce le soi se retrouve elll'mme dansles murs 'lui sont la fois objl'clil'es "t subjectives. Elle obtient la jouis.sance (\',,\l'''III''IIIC dans la famille, ,,1 la n.'ussit qui ananli55ail l'individucsL Juain!f'nanl ~a consciencf' cie soi, cOlnme unh-ersel, c'est-dire commeeitn)'cn ,ln son peuple. La yertu n''',1 plus un " solJen n, elle jouil d'elle-m'n\(' dans l'offlre social oi. l'essence a une prsence. La Cho.e mlme nquo la conscio",ce honnte poss,:dait r.omme une essence abstraite l'sI richede conl"lIu; SOli cOlllenu est donn dalls les dterminations de la loi divinecl dt' b loi humaille. La raison ne lllifre plus dans l'abstrail puisqu'elle estconCrN('ml'lIl adualise dans cel esprit thique.

    .3g. La .Justice l'st immanente au mon'\e thique, mais elle n'"st pas pourcela une fatalit ,"ns pense. Hegel va distin~uer la justice du droit humainpxerre par le J;0uverncmenl contrl' l'aclion sparatisle des individus el desgroupf'.\O;, el la justice de la loi divine exerre par les Erinnyes de l'individu.TOllS ce, pas'a~"s "" rMh''Ilt aux tra!:ique5 ~recs. 11 Eschyle cl 11 Sophocle.Cr. le. leolls d'esthtique de Hege\ : Werkc, 1860. X, J, p.86.

  • LE :'oIONDE THIQtJE

    conduit dans l'universel l'tre-pour-soi mergeant de l'quilibre,l'indpendance des tats sociaux et des individus, elle est le gou-vernement du peuple qui est l'individualit prsente soi-mmede l'essence universelle et la volont propre, consciente de soi,de tous. -- :"tlais la justice qui reconduit l'quilibre l'universeldevenant trop puissant sur l'tre singulier, est aussi bien l'espritsimple de celui qui a souffert le tort, - esprit qui n'est pas d-compos cn celui qui l'a souffert et en une essence qui est au-del, - lui-mme est la puissance souterraine, et c'est sonErinnye qui poursuit la vengeance. En effet, son individualit,son sang continue de vivre dans sa maison; sa substance a uneeJfeclivil qui dure. Le tort qui, dans le rrgne thique, peut treinfiig II l'individu consiste l'eulclI1ent en ceci: que quelquechose lui arrive purement et simplement. La puissance qui in-flige ce tort i\ la conscience, qui en fail une pure chose, est. lanature; cc n'est pas l'universalit de la r,ommunaut, mais celleabstraite de l'tre; et dans la rdemption du tort. subi, la singula-rit ne sc retourne pas contre la cOllllllunaut, car elle n'en a passouffert, mais contre l'tre. La consrienre du sang de l'individurachte ce tort, comme nOlis l'avons vu, faisant en sorte que cequi est arriv devienne plutt une lW/'e, afin que l'tre, l'tatultime soit enc.ore quelque chose de l'oulu, et ainsi un objet decontentement.

    Le rgne thique est alors dans sa sll/Jsis/allce un monde im-macul, qui Il 'est aItr par aucune scission. Son mouvement estaussi bien un calme devenir, le passage d'une de ses puissances l'autre, en sorte que chacune reoit et produit l'autte. Nous levoyons sans doute se partager en deux essences et Cil leurs rali-sations effectives, mais leur opposition est plutt la confirmationd'une des essrl1ces par l'autre, et l o elles entrent immdiate-ment en contact, comme effec.tives, leur terme commun et l-ment est leur. compntration irnmdiate. L'un des extrmes,l'esprit universel conscient de soi, \'ient se relier avec SOli autreextrme, sa force d son lment, avec l'esprit inconscient, parl'individualit de l'''ommt>.. Par contre, la loi divine

  • 30

    de la loi humaine, est galement leur unification immdiate,celle qui fait de ces deux premiers syllogismes un mme syllo.gisme et runit en un seul les mouvements opposs, - l'un del'effectivit vers l'ineffectivit, le mouvement descendant de laloi humaine qui s'organise en membres indpendants, vers ledanger et l'preuve de la mort, - l'autre le mouvement ascen-dant de la loi du monde souterrain vers le plein jour et l'tre-lconscient; - de ces mouvements, le premier incombe l'homme,le dernier la femme.

    b) L'action thique,le savoir humain et le savoir divin, la faute et le destin

    I. (Contradiction de l'essence et de l'individualit.) Ce-pendant, lant donne la manirre d'tre de l'opposition dans cergne thique, la conscience de soi n'a pas encore surgi dans sondroit comme individualit singulire; dans ce rgne, l'indivi-dualit vaut d'une part seulement comme volont universelle,de l'autre comme sang de la famille; cet individu singulier-ci n'aque la valeur de l'ombre ineffective. - Aucune opration n'aencore t accomplie; mais l'opration est le Soi effectif. - L'o-pration drange la calme organisation ct le mouvement calmedu monde thique. Ce qui, dans ce monde, se manifeste commeordre et accord de ses deux essence:;, dont l'une confirme 40 etachve l'autre, devient travers l'opration un passage d' oppo-ss l'nn dans l'autre, au cours duquel chacun se montre pluttcomme l'annulation de soi-mme ct de J'autre que comme saconfirmation; - devient le mouvement ngatif ou l'ternellencessit d'un destin terrible, nces:;it qui engloutit dans ]'a-blme de sa simplicit la loi divine ct la loi humaine, et avec ellesles deux consciences de soi dans lesquelles ces puissances ontleur trel. - C'est une ncessit (lui l'our nous passe dans l'-tn"flOur-sni "/lsof,, de la l'Omri('IH'C de soi purement singu-lii>re ".

    ',,,, .. Be\\'lihrl ". Chaque essence conOrrne l'aulre, car elle en est la t,olril.4.. "eg~1 indique ici lit sem gnral de toul ce chapitre. Nous avons YU le

    monde l,lIlqu~ dan_ ",on '''l'manie. La famille s'acl,I>H' dam la communaut,pt la cOll1l1lunnul" dan< la famille; lIlai~ 1'''c1ion 'lui ",,,le ..si 1.. ~()i ..fJl'clif

  • 3r

    Le fondeme/lt d'o ce mOl!Vement procde et le terrain sur le.lJut'\ il se dploi~ sont le royaume de l'ordre thique; mais l'oc.iivil :1 1',uHI' dans ce mouvement est la conscience de soi.Cc I\r-c j, corn me conscience t1Ji ,/111', est la mplc, la pli re direc-tion vers i'esl'pnlialit thique, 011 le devoir. Daas cette cons-l'enc!' thique, il n 'y a aucun arbitraire, et aussi hien aucun con/lil, aunme indcision, car la lgislation et l'examen des lois ontt ahandonn('s, lltai~ l'esscntialit thique cst pour une telleronscience l'inlludiat, l'inbranlahle. ce qui est slins contradiction. On Il'll:-sh-le plus aillsi ail tri"te spectacle d'une collisionl'lIlr'r la passion ct le devoir ou . 1... morale c(,nlient un " ceci .. 5ensilJle sans toquet elle est purementformelle f't tout conll'nu, quel qu'il soit, peut tre universalis, si l'on enr.,tl' au cfll formel. Cf. Phnomnologie, 1. J, p. 348. Une critique plus d"('Iopp('e de la premire rl(le de la morale kantienne se Irou\'e dans Ucber die'wiuenschafl/ichcn Behandlungsarlen des !Vaturrechl., ~dition Lasson, VII,p. 35,. - Dans cc monde thique, le Soi n'esl pas libre par rapport au con-tenu; il appartient 11 l'une des lois immdiatement, c'est.dire par nature;"homme 11 la loi humaine, la femme la loi divine. C'est l'opposition Iragi.que d'Antigone at de Cron. Celte immdiatet de la dcision constitue le(lirac/re. La notion de faule et de culpabilit ont donc un lens difT~rent dansce 1I\0n

  • la nature, et non la contingence des circonstances ou du choix,qui affecte un sexe l'une des lois, l'autre sexe 1'Jl.utre; -- onpeut dire inversement que les deux puissances thiques se don-Ilent dans les deux sexe8 leur ln~-I et leur actualisation.

    ,,\laintf'JlanL, comme d'une part l'ordre thique consiste I~sseoLiellement dans celle ddsioll immdiate (et ainsi pour ia cons-cience c'est seu lernen t 1" une d('s lois qui esl l' essi'lll.:e), COlllllled'autre part les puissances thiques sont cffrctives dans le Soi dela conscience, elles reoivrllt la sign ilkation rie s'e:rclure et d '(ltreopposes; - dans la conscience de soi ell('s sont pOlir soi, commeelles sont seulelllt'nt ~Tl soi dans le rgne lhi(lue. La cOllsciencethique, en rtant dcide pour l'une des deux puissances, estessenticllcJ1wnt raraclre. Ce n'est pas pour l'Ile qu'est l'galeessentialit dt's deux. L 'opposil ion se mail ifestc done COIllllH' unecullision mu/heurellse uu devoir seulement avec l'effectivit d-pourvue de droit13 L consciellcr thique est comme consciencede soi dans ct'Ile opposition, et, comme telle, elle entreprendd 'assujettil" par la force li la loi laquelle elle appartient cetteeffectivit oppose, ou de la tourner par la ruse. Puisqu 'cIle voitseulement le droit d'un ct, le tort de l'autre, celle des deux quiappartient 11 la loi divine fi' apCl'oit de l'autre ct que l' explo-sion d'une violence humaine ronlingente, tandis que celle quiest affecte la loi humaif)(, li 'apt'l"oit de l'autre ct que l'en-ttellleni el la dsobissance de J'~tre-pour-soi intrieur; les com-mandements (iii gouvernement sonl en effet le sens public uni-versel, expos la lumire dll jour, mais la volont de l'autl"e loiesl le sens souterrain, l'enferm dans la Ill'ofolldeur intrieure,qui dans son tl'e-l se manifeste comme volont de la singufa-rit et qui, en contradiction avec la pl'emire loi, est la malicecriminelle 44.

    ,,3. C'est l 1" pr

  • L'ACTION TIfIQVE 33

    Avec ce processus prend naissance dans la conscience l'opposi.tion du Su, et du Non-Su, et dans la substance celle du conscientet de l'inconscient; le droit absolu de la conscience de soi thi-que entre en conflit avec le droit divin de l'essence~. Pour laconscience de soi, comme conscience, l'effectivit objective a,comme telle, une essence; mais selon sa substance, ceUe consciencede soi est l'unit de soi et de cet oppos, et la conscience de soithique est la conscience de la substance; l'objet, comme objetoppos la conscience de soi, a donc perdu compltement la si-gnification d'avoir une essence pour soi ' . De mme qu'ont dis-paru depuis longtemps les sphres dans Irsquelles l'objet est seu-lement une chose, ainsi ont encore disparu les sphres dans les-quelles la consriencr pose et fixe quelque chose de soi-mme, etd'un moment singulir fait une essence. Contre ulle telle exclusi-vit, l'effectivit a une force propre, elle est allie avec la vritcontre la conscience, et prsente celle-ci ce qu'est la vrit, Maisla conscience thique a bu la coupe de la substance absolue l'oubli de toute exclusivit de l 'tre-pour-soi, de ses buts et de ses con-cepts spciaux, et par l elle a noy dans ce flot du Styx en mmetemps toute essentialit propre et toute valeur indpendante del'effectivit objective. Son droit absolu est donc qu'en agissantselon la loi thique, elle ne trouve dans ceUe actualisation riend'autre que l'accomplissement de cette loi mme, et que l'opra.tion faite ne montre rien d'autre que ce qu'est l'opration thi-que. - L'tre thique, comme l'essence absolue et en mmetemps la puissance absolue, ne peut pas subir une perversion deson contenu. S'il n'tait que l'essence absolue sans la puissance,il pourrait prouver une pervrrsion de la part de l'individualit;mais celle-ci, camille conscience thique, avec l'abandon de sontre.poursoi exclusif, a renonc ce mouvement de pervertir. In-versement, la pliissanre seule serait pervprtie par l'essence si lafJuissance tait encore un tel tre-pour-soi. En vertu de cette

    45. L'opposition, loi d\'ine-loi humaine, se transpose en une autre, le droitdivin de l'..,sence, 1" droit de la conscience de n>i.

    46. En tant ronscience d" la substance, la conscience de soi thiquA n'estplus opposoo l'effectivit; elle n'est plus un Nre-pour-soi qui aurait un bulpropre, auquel l'objet s'opposerait, commo c'tait 10 cas par exemplo dansl'opposition de la t'erlu el du cours du monde. En d~pit de celle conviction doson galit avec la sub51ance, la conscil!llce de soi thique ne connatl l'essenceque partiellement; elle fera donc l'exprience de l 'insuffisance d~ son lIa,'oirel de sa faule apr/>s l'aclion.

  • I,'P.SI'RIT

    unit 41, l'indh'idualit est pure forme de la substance qui l'sI lecontenu, et l'opration est le passage de la pense dans l'dTccti-vit seulement comme le mouvement d'une Ol'Po~ition vide d'es-sence, dont les moments n'olll aucune diversit de content! sp.cial et aucunr es:-elltialit distincte. Le ciroit ab~olll de la t'(lIIS-cience ihique est par onsqurnt que "op':',,/iOIl, la fif/llre dl'son efjec/ivi/, ne soit pas autre que ce qU'l'III' sait.

    n. (Oppositions de l'action thique.) :\lais 1't'5sencl' thi-que s'est fragmente en deux lois; ct la l'ollsciencl', prcllallt \IlleaUitude simple et indivise envers la loi, n'appartient qu' uneseule. Si celte conscience simple insiste "ur Ir droit absolu quel'essence se soit mallifeste elle, qui esl consl'ience thique,telle qu'elle est en soi, l'cUl' essencc, par contre, insiste Sllr Irdroit de sa ralit, ou slIr son droit d'rtre douhl{oe .'R. \lais enmme temps ce droit de ,'('ssrnce ne se trouve pas pos cn facede la conscicnce de soi, COlllille s'il rsidait lJuelque part aillellls,ITlais il est la propre cssence de la conscirnce cie soi, il a l'n diescull' son ~tl'C-111 el sa puissan.~C'; et son opposit ion est l'opra/iullde la conscience de soi elle-mme, Celle-ci, cn cffl'!, quand cllese sait prcisment comme Soi et en vient l'oppration, St: sou-lve de l'immdiatet simple en posant clle-mme la ,~cissio/l,Avec l'opration, elle abandonne la dterminabilit du rp/.{Ilcthique, celle d'tre la ceri ituile si mple de la vrit immdiate, etpose la sparation de soi-lIlIlH' Cil Soi comllle tlllllent opprant elell l'effectivit oppose el pOlir cliC' IlPgativc. La rOlls(~ieIlCe dl' l'oipar l'opratioll devirnt don.; la frlUle; elle est rn erfC'[ SOIl "ded'oprer, el. oprer est SOli essellrt' la plus profollde, et la falltereoit aussi la si/o{nification dll crime 49. EII CfTl't, la ronsf'il'Ilct' dl'

    ,." Unit do l'essenc,,, et de la puissance, c'eslll,lir" "" conlenll tlii'1\11' ..1tin l'indivitlualiltl agissante.

    !~8, La consciollcn lhique 8i"lplo, 10 carRclrc, ,w "oit dafl~ l'C'ss~f1('e 'lHela 10i; cil" afTil'llll' ;Ionc son droit a1l501u, COl\1l\1e l'.. 111I1I0I .. 11"11,.1 1, ).. lin dll

    para~raphe "rdtlent. tic connaitre cc 'lui est -'1 lIi'l "" ,'n soi ,,1 "OU,' soi;mai, le droit do 1"''Sence est aulre; lant l't'elle cdte ,-"..nro se d',u III" l'l Ill'manifeste la rOIl'cienre qu'un cl d'ellcm"lIIe, \lais ,'n m'~111e 11'1111" lle,lllaJiI,~ n'esl pas trangre la conscience d., soi, rUIIIIII'- 1" l1Iouln' lIell,,1dans le d.helopplllPllt qui suit; dl" preud lIais!alll'" dll fail '''''IlI'' .le l'"c-Hon, qui est suppression de l'ifllllldi,,lel, scission "n ,oi. En agi5>

  • 35

    soi, comme conscience thique simple, s'est altache une loi,mais a renonc l'autre, ra donc ,'iole par son opration, - Lafaute n'est pas l'essence indiffrente, ambigu 50, selon laquellel'opration, quand elle s'tale effectivement au jour, pourraittre ou ne pas tre opration de son Soi, comme si l'oprationpouvait se combiner un quelque chose d'extrieur et de contingent qui ne lui appartiendrait pas, de telle sorte qu'elle-mme,de ce point de vue, serait innocente. 'lais l'opration est elle-mme celle scis~jon, l'acte de sc poser soi-mme pour soi-mmeet en face de cela qe poser une extriorit effective trangre;qu'une telle effectivit soit, dpend du fait mme d'oprer et estson rsultat. Innocente est donc seulement l'absence d'opration,l'tre d'une pierre et pas mme celui d'un enfant 51. - Mais,selon le contenu, l'action thique a en elle le moment du crime,parce qu'elle ne supprime pas la rpartition naturelle des deuxlois ent.re les deux sexes, mais que, comme diI'Cction indivisevers la loi, elle l'este inclusc dans l'immdiatet ilatllrelie, et, entant qu'opration, fait dc cette partialit la faute, celle de saisirseulement l'un des cts de l'essence et de se comporter ngati-vement envers l'autre, c'est--dire de le violer, Quelle place occu-pent dans la vie thique universelle faute et crime, opration etaction, cela sera dtermin ensuite d'une faon plus prcise 52, Ilest cependant clair immdiatement que ce n'est pas cet tre singulier.ci qui agit et est coupable; car cn tant que ce Soi-ci, il esten effet sculement l'ombre ineffective, c'est seulement commeSoi universel qu'il est; et l'individualit est purement le momentformel de l'opration en gnral, tandis que le contenu en estconstitu par les lois et les murs, qui plus prcisment pour l'tre si ngulier sont celles de son tat. Il est la substance commegenre, qui devient bien espce par sa dterminabilit, mais l'es-pce reste en mme temps l'universel du genre. Dans le peuple,la conscience de soi descend de l'universel seulement jusqu' laparticularit, mais non pas jusqu' l'individualit singulire qui,

    :",. DCl/'f"'/Oi'lIIiur. I:oprdliun Il'''51 pa, ici di'cornpose ..n un cl~ int~ri"ur 'lui '"III dOIlIl" lieu une rc-spon5abilil, et un ct e1t~rieur et con-till!>elll qui 110 'enolll pas du Soi ne donllo pas lieu une responsabilit. Surcelte conceplion de 10 culpabilit, cr. La Philo.ophie du Droit, de Hegel, d.Lasson, Band VI, pp. 10) et suh'anles.

    ~ .. SUl' la raille d le destin qui en rsulle, d. Le. trallaux de jeunelle deH~gel, d, Nohl. pp. 'l; et suivantes

    ~1, Our" 1.. paragraphe 3 de ce chapitre (p. 3\1) : la dissolution de l'csllencet'Ihiqu f '.

  • 31l l.'ESPRIT

    dans l'opration de la conscience de soi, pose un Soi exclusif.une effectivit ngative soimme. Mais la base de l'action dela conscience de soi se trouve la ferme confiance dans le tout, laquelle ne se mlange rien d'tranger, ni crainte ni hostilit u .

    Dans son opration, la conscience de soi thique fait maintenant l'exprience de la nature dveloppe de l'action effective,aussi bien en ayant suivi la loi divine qu'en ayant suivi la loihumaine. La loi, manifeste pour elle, est jointe dans l'essence la loi oppose; l'essence est l'unit des deux, mais l'opration aseulement ralis l'une contre l'autre. Cependant, comme ellessont conjointes dans "essence, l'accomplissement de l'une sus-cite l'autre, et la suscite comme une essence offense, donc dsormais hostile et rclamant vengeance, ce quoi la contraintl'opration. A l'action se manifeste c1airemt'llt l'un des- ctk seu-lement de la dcision ell ~nral; mais la dcision est en soi lengatif qui oppose un autre, un quelque chose d'tranger, ladcision qui est le savoir. L'effectivit garde donc cache en ellel'autre ct, celui qui est tranger au savoir, et elle ne se montrepas la conscience telle qu'elle est en soi et pour soi. - Au fils,elle ne montre pas le pre dans son offenseur qu'il tue, - elle n~montre pas la mre dans la reine qu'il prend pour femme '.,Guettant la conscience de soi thique se tient donc une puissancetnbreuse qui fait irruption quand l'opration a eu lieu, et prendla conscience de soi sur le fait, car l'opration accomplie est l'op'position supprime du Soi qui sait et de l'effectivit oppose lui. L'agissant ne peut renier le crime et sa culpabilit; - l'op.ration consiste justement mouvoir l'immohile, produire ext-rieurement ce qui n'est d'abord qu'enferm dans la possibilit,et ainsi joindre l'inconscient au conscient, ce qui n'est pas ce qui est. Dans cette vrit surgit donc la lumire l'opra.tion u, comme ce en quoi un conscient est joint un inconscient,le propre un lment tranger, comme l'essence scinde dont laconscience exprimente l'autre ct, et l'exprimente comme cequi est aussi sien, mais toutefois comme la puissance qu'elle aviole et incite l'hostilit.

    !i3. En d'autres terme.. , le Soi n'

  • 1. '.-'CTIO:" THIQUE

    Il peut se faire que le droit qui se tenait aux aguets ne soit pasprsent sous l'a figure particulire pour la conscience agissante,mais soit seulement prsent ell soi dans l'intriorit coupable dela dcision et de l'action. Mais la conscience thique est pluscomplte, sa faute plus pure, si elle connait antrieurement SI laloi et la puissance laquelle elle s'oppose, les considre commeviolence et injustice, comme une contingence thique, et sciemment, comme Antigone, commet le crime 51. L'opration accom-plie inverse le point de vue de la conscience; l'accomplissementnonce de lui-mme que ce qui est thique doit tre effectif; carl'effectivit du but est le but dc l'action. L'action nonce prcis.ment l'unit de l'effectivit et de la substance; elle nonce quel'effectivit n'est pas contingente pour l'cssence, mais qu'unie elle, elle n'est livre aucun droit qui ne soit droit vrai 5&. Enverlu de cette effectivit et en verlu de son opration, la cons-cience thiquc doit .reconnatre son oppos comme l'effectivitsienne; elle doit reconuatre sa faute.

    II Parce que nous ptissons, nous reconnaissons que nous avonsfailli s. ))

    Cette reconnaissance exprime la suppression de la disjonctiondu but thique et de l'effectivit; elle exprime le retour la dis-position thique 60 qui sait que rien ne vaut que le Droit. Maisainsi l'agissant abandonne son caractre et l'effectivit de sonSoi, et est all au gouffre. Son tre consiste appartenir sa loithique comme sa substance, mais dans la reconnaissance del'oppos cette loi a cess d'tre sa substance, et au lieu de soneffectivit, il a atteint l'ineffectivit, la disposition. - La subs-tance se manifeste bien dans l'individualit comme son Pathos Il,et l'individualit comme ce qui anime la substance et donc s'

    ',G. Anlrieurl'menl 11 son action.5,. CI. les dcl~ralions d'Antigone 11 Ismne au dbul de la pice de 50'

    phocle.58. En d',ulres lermes l'dleclhil el la subslance nI' lonl qu'un, el la

    co"science thique doit le reconnaltre puisqu'elle agit, c'csl-A-dire ne se conlenle pas du hui comme bul, mais yeul l'aclu~liser. C'est purquoi " l'effecIh'it du hui esl le huI dl' l'action ".

    "n. Anligonc, tic Suphucle, \. \p6.Go. "Gcsinnung .. ; c'esl le senliment thique passil cl non plus orienl

    vers l'action. La conscience thique sait que rien no vaut (gilt) que le droit,ce qui signillo que rien n'a de validit, n'esl effectif que 10 droit. L'ide d'unevaleur indpendanle de la ralit doil tre carle ici.

    6 .. Sur la siKnillcation de ce Pathos, qu'il no lau! pas conlondre avec lapo.!sion au sens moderne du lerme, d. Les leons d'esthtique de Hegel,Werke, .114" X, l, p. '91.

  • ,lB L'ESPRIT

    lve au-dessus d'elle; mais la substance est un Pathos qui est enmme temps le caractre de celui qui agit. L'individualit thique est immdiatement et en soi unc

  • III. (La dissolution de l'essence thique,) Si It's deuxpuissances sont prises dans leur c.ontenu dtermin et son indivi-duali~alion, le tanleau de leur conflit dvelopp, d'apri\s ~on ct1'01"1111'1, se prsente comme le conl1it de l'ordre thique el de la,'onscicnce de soi avcc la nature inconscit.'lIte f'I UIW ('onlingenceduc celle nature - celle c.ontingence a un droit contn',la cons-cience de soi parce que celleci est seulel1leul ('espril l'rai, estseulement dans une unit immdiate avec sa "ubslance - et duct de son contenu, ce tableau se prsente conl me le dsaccordde la loi divine et de la loi humaine. - L'adolescellt sort de l'es-Sf'nce inconsciente, de l'esprit de la famille, el devit'nt l'indivi-dualit e la communaut 64, \Iais 4U 'il appartienne l'Ill 'ore lalIalurf', dont il s'arrache, se dlnontre par Cf' fait qu'il mergesous la ligure contingente de deux frres qui lous les dt'ux S'CIO-parent avcc un gal droit de la comlllulHllItp. L'ingalit d'Ilnenaissance antrieure ou postrieure, COIllllW diffrcllce de la na1111'1', n'a fJour cux, qui entrcnt dalls l'essclICI\ (,thique, aucunevaleul'. ,\Iais le gouvernement COlllnlf' 1';'111 Il' l'impie, 1111 COIIIIIlC leSoi dl' l'esprit nat ional, ne tolJ'{' pas ulle dualit(i de l'individua-lit; 1'1 NI face Je la Ilcessit tlli'lue dl' l'l'Ile unil surgit lanatur(', comllle le cas de la pluralit. Cl'S deux frres sont ainsidr~unis, l'l leur galit de droit au poU\oir les Lri::;l' tOllS les deuxparce qu'il" ont galeI\lcnt tort. La chose ,(t.Jllt coHsidre duct hUlllain~, celui-ci a cOIlllnis le crilllr qui, n'tant pas cnpossession actllelle, assaille la COllllllunaul ,'1 la tte dl' laquellel'autre ::;1' trouve; par contre, celui.l a le droit de son cl quisut prendre l'aulre seulemcnt COlllllle entit lI!lllli.~re, dli dela GOlIIlllUnaulr, ct qui profilant e celtc illlJluissance l'('n ,hina.Il a atteint l'individu cOlllme lei, non la COllllllullaulr, nOIl ('es-senee du droit humain. La cOIlHIIUn
  • 40 L'ESPRIT

    poursoi , s'e~t exclue ellem~me de la ,'omrnunalJt et ~'est dis.soutf' en soi-mme. La communaut rependant honorera celuiqui sc trouvait de son ct; mais le gouvernement, la simplicitrinstaure du Soi de la communrlllt, punira, en le privant dusupr~l1Ie honneur, l'autre qui dj proclamait. lia destruction sousles murs de' la cit. Qui vient violer l'psprit sublime de la cons-cience, l'esprit de la communaut, doit tre dpouill de l'honneur d son essence intgrale et accomplie, l'honneur d l'esprit dcd.

    'lais si l'Cniwrsel effleure ainsi Cacilement le pur sommet desa pyramide, en remportant la victoire sur le principe rebelle dela singularit, la Camille, il s'est par l seulement engag dans unconflit avec la loi divine; l'esprit conscient de soimme est entren lutte avec ('iTlconsciPTlt. C'est l, l'II effet, l'autre puissanceessentielle, qui donc n'a pas t dtmite par la premire, maisseulment offense aa. Mais pour s'cxercer efficacement contre laloi disposant de la force expose Cil pleine lumirf', elle ne peuttrouver de secours que dans une ombrp exsangul'. Comme la loide faiblesse et d'obscurit, elle succombe donc d'abord sous laloi de lumire et de force, car sa puissance vaut sous, non sur laterre. Mais l'effectivit qui a priv l'lment intrieur de sonhonneur et de sa puissance a ainsi cOllsum son essence. L'espritmanifeste la racine de sa force dans le monde d'en-bas. La cer-titude de soi prouve par un peuple, une certi~ude confiante ensoi et se raffirmant elle mme, possde la vrit de son sermentjoignant tous en un, seulement dans la substance de tous inconsciente et muette, dans les eaux de J'oubli. C'est pourquoi l'accomplissement de l'esprit manifeste se change en son contraire,et fait l'exprience que son droit suprme est le tort suprme,que sa victoire est plutt sa propre dfait'. Le mort dont le droitest ls sait donc trouver des instruments de sa vengeance quidisposent d'uIIe effectivit et d'une \'iolen,e gales la puissancequi l'a bless. Ces Corcps sont d'autres communauts. Les chiensou les oiseaux ont souill I.:mrs autels avec le cadavre, qui par larestitution obligatoire l'individu lment aire n'a pas t lev

    66. HeRel va ...nvisager maintenant la aiRnifiralion plua g~nrale de ce conflit, qui est 11 ccrt

  • L'ACTIO:-; THIQUE 41

    dans J'universalit inconsciente. mais est rest sur la terre, dansle royaume de l'effectivit. Il reoit maintenant comme force dela loi divine une universalit effective, consciente de soi, Ces for-ces devenues hostiles dvastent donc la communaut qui a dsho-nor et bris sa propre force, la pit familiale 17,

    Dans celle reprisentation le mouvement de la loi humaine etde la loi divine trouve l'expression de sa ncessit dans des indi-vidus dans lesquels l'universel se manifeste comme un pathos etl'activit du mouvement, comme une opration individuelle, quidonne l'apparence de la contingence la ncessit de ce mouvement. Mais l'individualit ct l'opration constituent le principede la singularit en gnral, principe qui dans sa pure universa-lit a t nOlllm la loi divine intrieure. Celle.ci, comme mo-ment de la communaut manifeste, n'a pas seulement cette efficacit souterraine, ou extrieure dans son tre-l, mais l'Ile a untre-l ct un mouvement galement manifestes, effectifs dansl'effectivit du peuple. Envisag sous cette forme, ce qui fut re-prsent comme simple mouvement du pathos individualisprend un autre aspect; le crime et la destruction de la commu-naut qui en rsulte obtiennent la forme originale de leur tre-l.- La loi humaine donc (dans son tre-l universel la communaut, dans son activit en gnral la virilit, dans son activiteffective le gouvernement) est, se meut et se conserve en consu-mant en soi-mme le sparatisme des pnates, ou la singularisa.tion indpendante en familles, auxquelles prside la fminit; etelle les dissout dans la continuit de sa fluidit. ~lais la familleest en mme temps son lment en gnral, la hase universelled'activit de la conscience singulire. Tandis que la communautse donne sa subsistance seulement en dtruisant la batitude fa-miliale et en dissolvant la conscience de soi dans la conscience desoi universelle, elle se cre dans ce qu'elle rprime et qui lui esten mme temps essentiel, dans la fminit en gnral, son en-nemi intrieur. - Cette fminit - l'ternelle ironie de la com-munaut - altre par l'intrigue le but universel du gouvernement en un but priv, transforme son activit universelle en uneuvre de tel individu dtermin, et pervertit la proprit univer-

    67. Hegel veut montrer que, s'il y a une contingence appareille dall' ce.guerres, il y a une ncessit intrieure plus profonde qui conduit ce. cornmunauts . leur perle. Le paragraphe suivant constitue une autre pr6lenta.lion de cette nC66Bit.

  • L'ESPRIT

    selle de l'tat en une possession et une parure de famille. Ainside la sagesse grave de la maturit qui, morte la singularit -au plaisir et la jouissance aussi bien qu' l'activit effective -,ne pense qu' l'universel et ne se soucie que de lui, elle fait unobjet de raillerie pour la ptulance d'une jeunesse sans maturit,et un objet de mpris pOlll' son enthousiasme. Elle fait valoir engnral la force de la jeunesse, celle du fils dans lequel la mre aengendr son matre, du frre dans lequel la sur trouve l'hommecornille SOIl gal, du jeune honlIne grce auquel la fille, soustraiteil sa dpendance, obtient le plaisir et la dignit de l'pouse. -Cependant la communaut ne peut se prserver qu'en rprimantcet esprit de la singularit, et parce qu'il est un moment essen-tiel, elle l'engendre aussi bien et prcisment en prenant uneattitude rpressive envers lui comme un principe hostile. Nan-moins ce principe ne pourrait rien, puisqu'en se sparant du butunivel'sel il est sruletllent le IIIa1 ct le nant, si la communautne reconnaissait pas elle-mme comme force dll tout celle de lajeunesse, c'esl-dite la virilit, qui encore sans maturit de-meure au sein de la singularit. En effet, ceUe communaut estun peuple, elle ('st elle-mme individualit, et n'est essentielle-ment ainsi pour soi que parce que d'autres individ,uzlits sontpOlir elle, qu'elle les e~'cltlt de soi et se sait indpendante d'elles.Le ct Ill'gatif de la communaut, rprimant vers l'intrieur lasingularisation des individus, mais spontanment actif vers l'ex-triwr, possde dans l'individualit ses propres armes. La guerreest l'esprit et la forme dans lesquels le moment essentiel de lasubstance ?thique, c'est-il-dire l'absolue libert de l'essence thi~qne autonome l'gard de tout tre dtermin, est prsent dans.l'effectivit et dans la confirmation de soi de la substance thi-quo 68. Tandis que d'une part la guerre donne sentir la puis-sance du npgatif aux systmes singuliprs de la proprit, de J'in-dpendance personnelle, camille la personnalit singulire clic-mme, celle essence ngative d'autre part s'lve dans la guerrecomlIJe l'lment conservateur du tout; l'adolescent valeureux,dans lequel la fminit se complalt, le principe rprim de la corruption merge maintenant la lumire du jour et est ce qui

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  • L ....C'1'IO:'i THIQL: E

    compte. C'est maintenant la force de )a nature et ce qui se maniefeste comme la contingence de la fortune qui dcident sur l'~tre.l de l'essence thique et sur la ncessit spirituelle. Puisque l'~tre-I de l'essence thique dpend de la force ct de la fortune, ilest dj dcid qu'elle est alle au gouffre. - Comme s'engloutis-saient seulement d'abord les pnates dans l'esprit d'un peuple,ainsi s'engloutissent maintenant les esprits vivants des peuples,du fait de leur individualit, en passant dans une communautuniverselle, dont l'universalit simple est prive d'I'sprit et morte,et dont la vitalit est l'individu singulier, conllue singulier. Lafigure thique de "esprit a disparu et sa place ulle autre figuresurgit ".

    Cette dcadence de la substance thique et son passage dansune autre figure sont donc dterrilins par ce fait que la cons-cience thique est dirige sur la loi d'une faon immdiate paressence. Dans cette dtermination de l'immdiatioTl est impliquque dans l'action du rgne thique la nature en gnral inter-vient. L'effectivit de l'action manifeste seulement la contradiction et le germe de corruption que possdaient la belle harmonieet l'quilibre tranquille de l'esprit thique au sein mme de celtetranquillit et de cette beaut; car l'immdiatet a la significationcontradictoire d'tre la tranquillit inconsciente de la nature, etla tranquillit inquite consciente de soi de l'esprit. - En vertude cette naturalit, ce peuple thique est en gnral une indivi.dualit dtermine par la nature et donc limite, e\le trouye parconsquent dans une autre individualit ce qui la supprime. Maisquand cette dterminabilit - qui pose dans l'tre-l est limita-tion, mais est galement le ngatif en gnral et le Soi de l'individualit 70 - disparait, la vie de l'esprit est perdue, et perdueaussi cette substance qui en tous est consciente de soi. La substance surgit en eux comme une universalit formelle, elle n'estplus immanente eux comme esprit vivant; mais la compacitindivise de son individualit s'est parpille cn une multitude depoints.

    6g. Le momemenl esl donc le su\anl : des pnate5 11 la cit, el de la cit 11l'empire. ~fais dans cet empire les ind\'idus s'affirment comllle indilidIlJ. ilssont dtachs de la suhstance et cherchent en eux-mmes 11\ saIllI. Celte ~\"olulion et l'espce de conscience malheureuse qlli en rsulte a"aient l tu-dies par Hegel dans les crils thologiques de jeunesse, cf. d. Nohl, pp, J> 1el suivantes.

    70. La n~ation dans l'Nre11l est limitation, mais dans l'opration d 1.conscience de soi elle est la puissance de la ngation en gnral.

  • 44

    c) L'tat du droit 71

    I. (La validit de la personne.) L'unit universelle la.quelle retoume la vivante unit illlllldiate de l'individualit etde la substance est la communaut sans esprit, qui a cess d'trela substance ellemme inconsciente des individus, et dans la-quelle ils valent maintenant selon leur tre-pour-soi singuliercomme des essences autonomes et des substances. L'universelfragment en atomes constituant l'absolue multiplicit des individus, cet esprit mort, est une galit dans laquelle tous valentcomme chacun, comme personnes 72. - Ce qui, dans le mondedu rgne thique, fut nomm la loi divine cache est en fait passde son intriorit dans l'effectivit; dans ce monde le singuliervalait et tait effectif seulement comllle le sang universel de lafamille; comme ce singulier-ci, il tait l'esprit dcd priv duSoi, mais maintenant il est sorti de son ineffectivit. Parce quela substance thique n'est que l'esprit vrai 73, le singulier re-tourne la certitude de soi-mme. Il est cette substance en tantque l'universel positif, mais son effectivit consiste tre Soi universel ngatif. - Nous vimes les puissances et les figures dumonde thique s'engloutir dans la ncessit simple du destinvide. Cette puissance du monde thique est la substance se rflchissant dans sa simplicit; mais l'essence absolue se rflchissant en soi.mme, justement celte ncessit du destin vide, n'estrien d'autre que l'Ego de la conscience de soi 14.

    Ce Moi vaut dsormais comme l'essence tant en soi et pour

    71. Ce moment correspond historiquement l'Empire romain et 11 sa dca-denee, au ,torcme et au droit romain. La prsentation do cet individualismeel de cet imprialisme sous la forme d'unD dialectique logique lient 11. cequ'il s'agit 111. d'une lorte d'atomismfl (unit et pluralit dCll personnes). Cf. /1cet gard Wi..erucha/t der Logik, d. Lasson, Band l, p. 147.

    7" L'unit de la substance thique s'est brise comme l'Etre de Parmnideen une multiplicit infinie de subI/ailcu indpendantes. C'est le rgne dudroit abstrait. Le triomphe de l'Empire romain concide a,'ec le perfectionnement de la jurisprudence romaine. Cf. sur ce point la Philosophie de l'Hi,toire, de Hegel, trad. franaise, Vrin, t. Il, p. li" le monde romain.

    73. Vrai, c'estdire objectif. Le terme l'Opp050 11 certitude qui indique untat subjectif.

    74. La lubstance, l'universel positif, devient le Destin. et la Vrit du destin, c'est l'universel ngatif, le moi de la conscience de soi. La tragdie de-vient comdie, avail dit Hegel, quand l'homme d.kouvre qu'il est luimmederrire le masque.

  • soi; un tel trereconnu est sa substantialit, mais elle est l'uni-versalit abstraite, parce que son contenu est ce Soi rigide, et nonle Soi qui est rsolu dans la substance.

    Ici donc la personnalit 15 est sortie de la vie de la substancethique, elle est l'indpendance valant effectivement de la conscience. La pense sans effectivit d'une telle indpendance, quiprend naissance pour soi par un renoncement l'effectivit, seprsenta antrieurement comme conscience de soi du stocien.Celleci provenait de la domination et de la servitude entenduescomme tre l immdiat de la conscience de soi; c'est de la mmefaon que la personnalit est sortie de l'esprit immdiat, qui estla volont universelle souveraine de tous, non moins que leurobissance et leur service 18, Ce qui au stocisme tait l'ensoiseulement dans l'abstraction est maintenant monde effectif. Lestocisme n'est pas autre chose que .Ia conscience qui conduit sa forme abstraite le principe de l'tat du droit, l'indpendanceprive d'esprit. Avec sa fuite loin de l'effectivit, une tclle cons-cience atteignait seulement la pense de l'indpendance; elle estabsolument pour soi en tant qu'elle n'altache son essence au-cun tre-l dtermin, mais prtend abandonner tout trel etne pose son essence que dans l'unit de la pure pense. De lamme manire le droit de la personne n 'cst attach ni lin trel plus riche ou plus puissant de l'individu comme tel ni encore un esprit vivant universel, mais plutt au pur lIn de son effec-tivit abstraite ou cet Un en lant que conscience de soi en gnral.

    n. (La contingence de la personne.) \Iaintenanl, commel'indpendance abstraite du stocisme prsentait son actualisa

    75. " Penonlichkeil . La distinction que fera plui lard Il!!j!el enlre la perolonne juridique el l'individualil vivante n'esl pas prllenle explicitementici, ma1l elle permet de mieux comprendre tout ce dveloppement. Cf. Philosophie de l'His/oire, op. cil., p. 6.. A Rome noui trouvons d6sormab cettelibre j!nralit, cette libert abstraite qui met d'une part l'etat abltrait. lafloliLique el la force au-dessus de l'individualil concrllte, la subonlonnanl

    7G. 1.0 sloicisme a sa place dans le dveloppement dialectique de la COliS'cience de soi. il succde J'tat immdiat de domination el de rvHude, d'.Phnomnologie, t. 1. p. 161/. De rn~rne dans le dheloppement d 1...prH 11l'tat immdiat de la substance thique sucl'de ,'tat du droH. Le Droil ab~Irail corr"spolld dOliC iri au ~loicisme.

  • tian, ainsi cette dernire reproduira le mouvement de la premire. La conscience stoque passe dans la confusion sceptiquede la conscience, dans un radotage du ngatif, qui, informe, erred'une contin~ence de J'tre et de la pense l'autre, les rsoutbien dans l'indpendance ah~olur, filais les rngendrr aussi bienune l'ois de plus, rt n'pst en l'ait fJlH' la (~ontrarlirtion de l'indpendance et de la drprndance de la conscience 17. -- Pareillementl'indrpendarH'f' persollnelle du droit
  • r/RTAT DE DROIT

    d'une richesse ou pauvret intrieure de l'esprit et du caractre,- ne sont pas contenus dans cette forme vide et ne la concernenten rien. Le contenu appartient donc une puissance propre so quiest un autre que le formellement universel, qui est donc le hasardet le caprice. - Par consquent, la conscience du droit fait plu-tt dans sa validit effective mme l'exprience de la perte de saralit et de sa complte inessentialit; et dsigner un individucomrn~ lme personne est l'expression du mpris 81.

    III. (La personne abstraite, le souverain du monde.) Lalibre puissance du contenu se dtermine de la faon suivante : bdispersion dans 1a plu.ralit absolue des atomes personnels est enmrne temps, moyennant la nature de celte dterminabilil "2,recueillie cn un point qui leur est tranger et qui est galemcTltpriv d'esprit. Ce point, COlllme la rigidit atomique de leur per-sonnalit, est d'une part une erectivit purement singulire;mais d'autre part, en opposition leur singularit vide, il a enmme temps pour eux la signification de tout le contenu et IKlfconsquent de l'essence relle; en regard de leur effectivit pr-

    t~ndue absolue, mais en soi sans essence, il est la puissance uni-verselle et l'effectivit absolue. Cc souverain du monde se sait decette faon la personne absolue, embrassant en mme temps ensoi-mme tout tre-l et pour la conscience de laquelle il n'existepas d'esprit plus haut 83. JI est personne, mais la personne soli-taire faisant face li tous. Ces tous Il constituent l'universalittriomphante de la personne, car le singulier, comme tel, n'estvraiment que comme pluralit universelle de la singularit; s-par de celle pluralit, le Soi solitaire est en fait le Soi ineffectifet sans force. - En mme temps il est la conscience du contenuqui est pass en face de cette personnalit universelle. Mais cecontenu, libr de sa puissance ngative, est le chaos des puissan-ces spirituelles qui, dchanes comme essences lmentaires dansune dbauche sauvage, s'a/-.'ilent l'une contre l'autre avec une fr

    ~". Celte puissance propre va tre la personne des empereurs romains enqui s'inrarne le contenu tranger au formalisme du droit.

    81. La ,illnificalion positive du droil sc rvle donc aprs celte exprience,'(,mme une signification ngative.

    1l2. La pluralit t,n effel exige logiquement l'unit.83. Cf. Philosophie de l'Histoire, op. cit., p. 98. Les institutions politiques

    laient concentres en sa personne, il n'y avait plus aucune cohsion morale,la volont de l'empereur tait audessus de tout, sous lui l'galit tait

    a1J~oluc.

  • 48 L'ESPRIT

    nsie de destruction. Leur conscience de soi sans force est la faible digue et le champ de leu