hebdo des socialistes n°521

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N°521 • samedi 7 mars 2009 • 1,5€ Le long chemin des dames T ERRITOIRES Hold-up sur les finances locales VIE DU PARTI La liste du secrétariat national C ONSEIL NATIONAL DU 28 FÉVRIER Donner une nouvelle direction à l’Europe

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N°521 • samedi 7 mars 2009 • 1,5€

Le longchemin desdames

■TERRITOIRES ■ Hold-up sur les finances locales ■VIE DU PARTI ■ La liste du secrétariat national

CONSEIL NATIONAL DU 28 FÉVRIER ■ Donner une nouvelle direction à l’Europe

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L’HEBDO DES SOCIALISTES ■ 7 MARS 2009

L’hebdo des socialistes•10, rue de Solférino 75333 Paris Cedex 07 • Tél. : 01 45 56 78 61•Fax: 01 45 56 76 83(Pour obtenir vos correspondants, composez d’abord le 01 45 56 ou écrire à : [email protected]) DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Maurice Braud

• DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Benoît Hamon • RÉDACTRICE EN CHEF: Ariane Gil (78.61) • RÉDACTION: Bruno Tranchant (77.33). Damien Ranger (76.37), Ariane Vincent(76.20), Fanny Costes (76.32). • SECRÉTAIRE DE RÉDACTION: Élisabeth Philippe (76.27) • MAQUETTE: Pascale Lecomte (79.44) et Joëlle Moreau (77.16)

• PHOTO : Philippe Grangeaud (76.00) • SECRÉTARIAT: Odile Fée (78.61) • COMPTABILITÉ : Michèle Boucher (79.04) • ABONNEMENT : Sabine Sebah (78-57)• FLASHAGE ET IMPRESSION : PGE (94) Saint-Mandé • ROUTAGE: Inter Routage - 93300 Aubervilliers. N° commission paritaire : 0109 P 11 223)

• ISSN : 12786772 “L’hebdo des socialistes” est édité par Solfé Communications. Ce numéro a été tiré à 243 137 exemplaires.

Les rendez-vous ■ DU PARTI

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aGenDa Du ParTi■ Samedi 7 mars• Manifestation pour les droitsdes femmes. À Paris, rendez-vous à 14 heures, métroBourse.

■ Jeudi 19 mars• Martine Aubry sera àBruxelles, pour la Conférencedes leaders du PSE.

■ Samedi 21 mars• Convention nationalede ratification des listeset de lancement de lacampagne électorale pourles élections européennes

• Benoît Hamon, porte-paroledu PS, assistera à un banquetrépublicain à Coulaines(Sarthe).

■ Dimanche 22 mars• Le Printemps des libertésPour la défense de laRépublique : rassemblementau Zénith, à Paris.

Forumdes territoires

•Marylise Lebranchu et Jean-Louis Bianco, co-présidents,• Claudy Lebreton,Olivier Dussopt et PhilippeMartin,

Vice-présidents

Lemercredi 18mars 2009de 15h à 19h

dans l'hémicycle du Conseil régional d'Ile-de-France(57 rue de Babylone 75007 Paris – Métro St François Xavier)

• Introduction aux débats : Michel Wieviorka 15h - 15h10• Table ronde n° 1 : Les collectivités s'engagent pour la diversité !15h10 – 17h

• Table ronde n°2 : Quels enjeux et actions concrètes mettreen œuvre pour lutter contre les discriminations ? 17h-18h45

• Conclusion 18h45 - 19hMerci de bien vouloir signaler votre présence à l'adresse suivante :

Marylise Lebranchu, 126 rue de l'Université 75007 Parisou par mail à l'adresse : [email protected]

La nouvelle direc-tion du Parti socia-liste issue du

Congrès de Reims a lavolonté de constituerun front à la politiquede Nicolas Sarkozy, en

remplissant son rôle d'oppositionmais aussi en devenant une forcede contre-propositions, commenotre Plande relance en témoigne.

Cette ambition passe notammentpar le désir de redonner au débatd'idées et au travail intellectuelune place centrale.Nous avons donc demandé à uncertain nombre de secrétairesnationaux d'écrire un article relatifà leur domaine d'intervention afinqu'ils nous fassent part de leuranalysede la situation et nouspro-posent une orientation générale et

éventuellement des pistes d'ac-tion. À la fin de notre revue nouspublions le Plan de relance quiconstitue un document incontour-nable et le signe que les socialistes« sont bien de retour ».La Revue socialiste, Perspectives socia-listes, n° 33, janvier 2009, 184pages, 10euros. Passez vos commandes auprèsde Nathalie Mauroy, Parti socialiste 10,rue de Solférino 75007 ParisMail : [email protected]

Perspectives socialistes

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■ ÉDITO

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La journée internationale de la femme est unefête qui a une tradition historique – elle aurabientôt cent ans. Les femmes ont parcouru unlong trajet pendant ces années, et les acquis sontspectaculaires. Le droit de vote des femmes, laparticipation féminine dans la vie économiqueet politique, des femmes Premier ministre etPDG, le droit à l'IVG, à la contraception... autantde conquêtes qui ont rendu la vie des femmesplus juste et plus équilibrée.Mais la lutte pour l'égalité des chances est loind'être finie. Les débats récents en France, que cesoit sur le Planning Familial et le congé parental,entre autres, ont montré qu'il faut rester trèsvigilant pour préserver les acquis obtenus dehaute lutte.Et nous avons encore des défis à relever : l'écartentre la rémunération des hommes et desfemmes, le partage inégal des tâches domes-tiques, la proportion des femmes en positiondécisionnelle, le challenge de l'éducation desenfants, le sort des femmes seules et le sort desfamilles monoparentales sont des problèmes àrésoudre, et ils seront à l'agenda des socialistesdans les mois à venir.Dans les années passées, j'ai beaucoup travaillédans un seul but : créer une société plus équita-ble, trouver un équilibre plus subtil entre lesvaleurs des hommes et celles des femmes. J'aiappris que le travail acharné obtient toujours unrésultat. Je vous invite donc aujourd'hui à vousmobiliser, vous engager et à participer à ce tra-vail. C'est notre devoir de faire entendre nosvoix ; c'est à nous de nous mobiliser pour que leschoses bougent.

Actualités FranceConseil national :Donner une nouvelle direction à l’Europe p.6DossierDroits des femmes, la vigilance s’impose p.16TerritoiresHold-up sur les finances locales p.30Vie du PartiLa liste du secrétariat national p.33

■ sommaire

Zita Gurmaï,secrétaire nationaleaux droits des femmes

Gaëlle Lenfant,secrétaire adjointeaux droits des femmes

Des défis à relever

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Actualités ■ FRANCE

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UniversitéLa gauche proposeune vraie consultation

Après la mobilisation desenseignants-chercheurs,

François Fillon a annoncé qu’iln’y aurait pas de suppressionsd’emplois en 2010 et 2011. Maisil ne reviendra pas sur la sup-pression de 900 postes, prévuecette année. Pour les partis degauche, c’est insuffisant. « Unedemande demission parlemen-taire, regroupant la majorité etl’opposition, a été adressée auprésident de l’Assemblée natio-nale : elle a été rejetée.Qu’à celane tienne, nous organiseronsnous-mêmes les consultationsqu’elle appelait ! À cet effet,nous lancerons dans les pro-chains jours une véritableconsultation des acteurs concer-nés : étudiants, personnels,citoyens. Cette consultation serapublique, passera par des audi-tions filmées », déclarent le PS,les Verts et le PC dans un com-muniqué commun.

AgricultureMartine Aubryà l’écoute desagriculteurs

Le 25 février, la Première secré-taire du PS a visité pendant

trois heures le salon de l’agricul-

ture 2009. Les discussions ontsouvent tourné autour de l’an-nonce de Michel Barnier, minis-tre en charge de la question, enfaveur du rééquilibrage desaides à l’élevage. Les socialistesse félicitent que le gouverne-ment ait enfin accepté de redis-tribuer 1,4 milliard d’euros à l’in-tention de l’élevage, des zonesde montagnes et de l’agricul-ture biologique.

FinancesFrançois Pérolbientôt auditionné

La nomination de FrançoisPérol, à la tête du groupe

fusionné Caisse d’épargne-Banque Populaire n’est paspassée inaperçue. Beaucoup, lePS en première ligne, pointentle risque d’un conflit d’intérêt.La commission des Finances del’Assemblée nationale, présidéepar Didier Migaud, audition-nera prochainement l’anciensecrétaire général adjoint del’Élysée, comme le deman-daient les socialistes. « Il fautque Nicolas Sarkozy sache qu'ilest le chef de l'État et qu'il n'apas vocation à nommer les pré-sidents de banques, après lespatrons de presse, les procu-

reurs et demain les juges d'ins-truction, parce qu'alors, onchange véritablement d'État»,a rappelé Martine Aubry.

HandicapUne allocationloin du compte

B rice Hortefeux a annoncél’augmentation de l’AAH

(allocation aux adultes handica-pés) d’un peu plus de 4% aucours de l’année 2009. Unehausse insuffisante pour lessocialistes, puisqu’elle « laissera800 000 personnes handica-pées sous le seuil de pauvreté ».« Le Parti socialiste rappellequ’un objectif décent devraitpermettre d’atteindre progres-sivement et d’ici à la fin de lalégislature la parité entre l’AAHet le Smic. »

Page réalisée par Fanny Costes

90 200 demandeurs d’emploi supplémentairessont venus remplir les rangs du Pôle Emploi enjanvier (145000 en données brutes). En 2008, lechômage a augmenté de plus de 215 000 personnes (10,2 %), la plus fortehausse depuis 1993. La situation ne devrait pas s’améliorer : les offresd'emploi déposées au Pôle Emploi ont chuté de 15,4 % par rapport à décem-bre. Et le gouvernement vient de revoir ses prévisions de croissance pourl’année 2009 à la baisse, en entérinant un recul du PIB de 1% à 1,5%.

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Le Président de Guinée-Bissau assassinéLe 2 mars, au lendemain de l'attentat à la bombe qui a coûté la vie au chef d'état-major de l'armée, le général Batista Tagmé Na Waié, le Président de Guinée-Bissau,Joao Bernardo Vieira a été tué par des militaires. Pour l’heure, aucun incident àdéplorer dans le pays, et l’armée a promis de respecter les principes démocratiquesde la Constitution.Le Parti socialiste condamne fermement cet assassinat et souhaite que toute lalumière soit faite sur les circonstances de ces deux morts. Il « demande auxactuelles autorités officielles de respecter les dispositions constitutionnelles en vued'assurer une transition régulière des pouvoirs présidentiels ».

L’imaGe De La semaine

EN IMAGE ■ Actualités

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Conseil national � EN VUE DES EUROPÉENNES

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Voté à la quasi-unanimitépar le Bureau nationalet le Conseil national du28 février, le texte« Donner une nouvelledirection à l’Europe » est lesocle de départ du pro-grammedes socialistespour les élections euro-péennes de juin prochain.

I. Nouveau monde,nouvelle Europe

Un besoin impérieuxd’Europe

Rarement le besoin d’Europen’a été aussi impérieux : lesgrands défis d’aujourd’hui -lacrise économique et sociale, ledérèglement climatique, lesdérives autoritaires des États,les conflits régionaux armés-ont tous des racines interna-tionales et appellent desréponses internationales.Beaucoup peut et doit êtrefait au niveau des régions etdes nations. Mais le niveaueuropéen et mondial estdécisif.Les socialistes sont des parti-sans résolus de la construc-tion européenne. Parce qu’ellea garanti la paix, l’Etat dedroit, la démocratie sur notrecontinent. Mais aussi parceque l’Europe est nécessaire à

une grande politique deréformes économiques etsociales.Où en serions-nous sil’Europe n’avait pas, avecMitterrand, Delors et Kohldonné une issue maîtrisée àla chute du Mur de Berlindont nous fêtons le vingtièmeanniversaire ? Où en seraientl’Espagne, le Portugal, la

Les socialistes unis sur laquestion européenne.Le 28 février, un Conseilnational s’est tenu à laMutualité, à Paris, pourrendre publiques les listesqui seront soumises au votedesmilitants en vuede élections européennes.Ces huit listes présentéesparMartine Aubry affichenttrois mots d’ordre :« renouvellement »,« diversité » et « parité ».Elles ont été adoptées parune « quasi majorité »avec 189 votes pour,18 abstentions et 14 votescontre. Sur le fond,un texteplate-forme, socle de départdu programmedes socialistes pources élections, intitulé« Donner une nouvelledirection à l’Europe »,a également été présentéaprès avoir été voté par leBureau national.« J’ai toujours pensé queles socialistes étaientd’accord sur l’Europe,qu’ilsétaient seulement nuancéssur la voie pour y arriver.Aujourd’hui ils sont tousd’accord », concluaitMartine Aubry.

Donner une nouvelle d

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Grèce, l’Irlande et tant de nosvieilles régions industriellesen reconversion si ellesn’avaient pas massivementbénéficié des fonds structu-rels européens ? Où en se-rions-nous aujourd’hui sinous n’avions pas créé l’euroen 2000 ? Si 27 monnaiesnationales s’affrontaient en

permanence à coup de “déva-luations compétitives”?

Une périodede douteMais ne nous le cachons pas,les Français traversent, etdepuis longtemps, unepériode de doute vis-à-vis de

l’Europe. Les avancées signifi-catives, celles réalisées sur leterrain de la citoyenneté euro-péenne, sur les échanges cul-turels, ne peuvent plus mas-quer les renoncements opéréssous la présidence Barroso,qui a vu les institutions euro-péennes être gagnées par lesidées du libéralisme écono-

le direction à l’Europe

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mique. Même les plus euro-philes d’entre eux peinent àretrouver, dans le chemine-ment actuel de la commissionou dans les pratiques desgouvernements de droite, lespromesses de la fondationeuropéenne, ses valeurs. Cedésenchantement, et parfoiscette défiance, se mesurentdans l’abstention, les son-dages, les résultats auxrécents référendums. On nepeut combattre cet état d’es-prit que par une réorientationde la construction euro-péenne, ce que les socialistesappellent de leurs vœuxdepuis maintenant unedécennie.

La crise d’un systèmeNous faisonsaujourd’hui faceàun tournant. L’effondrementactuel de l’idéologie et despoli-tiques néolibérales, le change-ment complet de contexte his-torique, nous permettent derenouer avec l’ambition desfondateurs : celle d’une Europepolitique, porteuse non seule-ment d’un modèle social, maisaussi d’un idéal de civilisation.La crise d’une exceptionnellegravité qui nous frappe n’estpas une catastrophe naturelle.C’est la crise d’un système éco-nomique et social -le capita-lisme financier néolibéral- quis’est imposé peu àpeu,après lavictoire de Margaret Thatcheret de Ronald Reagan, au débutdes années 1980.Trente ans dedéréglementation, dérégula-tion, libéralisation, privatisa-tion des services publics ont

abouti à l’avènement d’uneéconomie de l’endettement etde la spéculation, de plus enplus inégalitaire et vulnérable.C’est ce capitalismemondialiséet dominé par la finance quidébouche aujourd’hui sur lacrise économique la plus graveque lemonde ait connu depuis1929.Les partisans du libre-échange sans règles, du lais-ser-faire et de la toute puis-sance de la finance ont vus’effondrer sous leurs yeux unsystème de compression dessalaires et de spéculationmettant en danger non seule-ment les économies natio-nales de nombreux pays,maiségalement des millions devies, car la crise financière adébouché sur la crise écono-mique, elle-même prélude àde graves crises sociales etpolitiques.L’année 2009 ouvre une nou-velle phase des relationsinternationales et peut-êtrede l’Histoire. Elle est, au-delàde la crise du système écono-mique libéral, caractérisée parla défaite des néo-conserva-teurs américains et l’avène-ment d’une nouvelle adminis-tration aux États-Unis, pluséthique, plus multilatéraliste,plus coopérative avec l’Europeet plus interventionniste dansl’économie.Le XXIe siècle doit être celuid’unmondemultipolaire,plusjuste, plus respectueux denotre environnement et desdroits sociaux. Et c’est d’abordà l’échelle européenne quenous pouvons y œuvrer.

Les 8 listessocialistespour les électionseuropéennes

Le Conseil national du PS a entérinépar une très large majorité (189voix pour, 14 contre et 18 absten-tions), les listes pour les électionseuropéennes qui seront soumisesau vote des militants le 12 marsprochain.

Liste Est

1 Catherine Trautmann2 Liêm Hoang-Ngoc3 Aurélie Filippetti4 Mustapha Sadni5 Catherine Boursier6 Richard Lioger7 Francoise Tenenbaum8 Eric Loiselet9 Anne-Marie ForcinalSuppléants1 Arnaud Marthey2 Natacha Paris3 Etienne Pourcher4 Claudine Ledoux5 Christophe Leonard6 Liliane Rueff7 Ghislain Sayer8 Corinne Desforges9 Emir Deniz

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Car ce n’est pas des rangs de ladroite européenne qui a large-ment dominé pendant la der-nière législature la Com-mission, le Conseil et leParlement – 60% des bancs duParlement sont occupés pardes députés conservateurslibéraux et populistes – quenaîtra cette nouvelle Europe.Son bilan est accablant !

La droite n’a pas vuvenir la criseAveuglée par son idéologielibérale, dévouée avant tout àla défense des intérêts de sesclientèles, la droite n’a pas vuvenir la crise. Elle la croit encoreconjoncturelle. Elle a tourné endérision les mises en garde

répétées des socialistes etrejeté leurs propositions. Elle aaffaibli l’économie européenneen soutenant un Euro suréva-lué; en refusant de promouvoirune politique industrielle dechampions européens; en bais-sant la garde face au dumpingfiscal, social, monétaire, envi-ronnemental. Il faut se méfierdes pyromanes d’hier, qui vou-draient endosser aujourd’hui lecostume de pompiers.

Des pompierspyromanesDénonçons cette imposturepar des faits. Au Parlementeuropéen, les députés de l’UMPont soutenu la directiveBolkestein, ont voté la “clause

II. Le bilan accablant de la droite

Liste Île-de-France

1 Harlem Désir2 Pervenche Berès3 Benoit Hamon4 Monique Sallioux5 Alain Richard6 Michèle Sabban7 Guillaume Balas8 Lucille Schmidt9 Patrick Malivet10 Claire Edey11 Olivier Faure12 Adolé Ankrah13 Mehdi OuraouiSuppléants1 Estelle Rodes2 Benoît Marquaille3 Pacôme Adjourouvi4 Thomas Petit5 Hella Kribi6 Mamadou Gaye7 Elisabeth Guy Dubois8 Denis Gettliffe9 Céline Pina10 Mario Gonzalez11 Angèle Louvier12 Ismaila Wane13 Corinne Bord

Pour une nouvelleEurope sociale, verteet prospère

L’Union européenne doit agirpour endiguer la crise, retrou-ver le chemin d’une croissanceforte, durable et riche enemplois.C’est l’urgence. Mais elle doitaussi agir pour réformer enprofondeur l’économie mon-diale afin que pareil désastrene se reproduise plus.L’Europe doit défendre etapprofondir sa démocratie -État de droit et démocratiepolitique bien sûr - , mais aussidémocratie économique et

sociale qui est son bien le plusprécieux et sa principale forcemotrice. Elle doit se rapprocherdes citoyens.Elle doit renforcer le dialogueet la coopération entre les peu-ples, pour s’opposer à la loi duplus fort et au “choc des civili-sations”.L’Europe sociale et fiscale nesaurait être un supplémentd’âme. Elle est la condition sinequa non de la poursuite duprojet européen par le refusclair du dumping.Mais pour réorienter l’Europe,il faut d’abord envoyer auParlement de Strasbourg unemajorité de députés degauche.

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dérogatoire” sur la durée dutravail qui permet d’étendre lasemaine de travail jusqu’à65 heures ! Ils ont voté lesdirectives déréglementant lesservices publics, et en dernierlieu, celui de la Poste. Ils ontapprouvé les perspectivesfinancières 2007-2013, quinous valent en 2008 un bud-get européen réduit à moinsde 1% de la richesse produiteen Europe (le budget fédéralaméricain étant à 15% de celleproduite aux États-Unis). Ilsont voté la “Directive de lahonte”, permettant de main-tenir les immigrés pendant 18mois dans les centres derétention, et ont même osés’opposer, aux côtés du FN, àl’amendement socialiste obli-geant les États membres àprendre avant tout encompte, dans chaque déci-sion, l’intérêt supérieur desmineurs.Quand il a fallu défendre lesservices publics dans la direc-tive « services », Les députésdu Modem, membres dugroupe libéral, alliés au PPE,s’y sont opposés. Ils ont votécontre la “taxe éthique” péna-lisant les marchandises pro-duites par le travail forcé desenfants et des détenus.Certes, oubliant brusquementses odes au libéralisme écono-mique et au prétendu « mar-ché providence », la droites’est portée au secours desbanques et de certainesindustries, avec l’argent descontribuables. Mais ses plansde relance sont insuffisants :200milliards d’euros dont 170

proviennent des plans natio-naux des 27 États membres.Alors que l’administrationObama injecte près de 800milliards de dollars dans l’éco-nomie américaine. Ils sontaussi injustes : il y manque levolet social sans lequel ils setrouvent déséquilibrés etdénués d’efficacité.

Donner à l’Europe ledroit à l’alternanceVoilà le bilan de la droite. Et ilfaudrait que les mêmes res-tent aux commandes ? Quel’Europe continue avec lePrésident Barroso ?Un homme de droite dont lelibéralisme économique, leconservatisme et l’atlantismene sont plus à prouver. Ne fut-il pas l’artisan de la Confé-rence des Açores, regroupantles Européens favorables àl’intervention de Bush enIrak ? Eh bien non ! Une nou-velle époque commence avecde nouvelles exigences.Il faut donner un autre souffleà notre Union. Le nouveaucours mondial et la crise éco-nomique rendent caduc lecompromis historique avec ladroite dans la constructioneuropéenne. L’Europe a l’op-portunité d’atteindre unenouvelle maturité démocra-tique. Elle le doit.Le suffrage universel, obtenudepuis 1979,ne suffit pas si lesdonnées du débat ne sont pasclairement établies. C’estaussi de cette façon que l’onrapprochera l’Europe descitoyens.

Liste Nord-Ouest

1 Gilles Pargneaux2 Estelle Grelier3 Jean-Louis Cottigny4 Clotilde Valter5 Philip Cordery6 Laurence Rossignol7 Laurent Duporge8 Anne Ferreira9 Arnaud Fontaine10 Delphine BatailleSuppléants1 Stéphane Travers2 Spinglard Regine3 Antoine Détourné4 Valerie Kum5 Pierre-Yves Le Borgn’6 Helène Parra7 Abdel Zahiri8 Brigitte Bourguignon9 Lucien Fontaine10 Anne Wetzel

Liste Dom Tom1 Ericka Bareigts (La Réunion)2 Patrice Tirolien (Guadeloupe)3 PolynésieSuppléants1 Ibrahim Aboubacar (Mayotte)2 Catherine Neris (Martinique)3 Daniel Roneice (Nelle Calédonie)

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S’il n’y a rien à attendre de ladroite, l’espoir, à gauche, est là.Alors que les partis de droiteeuropéens sont incapables des’entendre sur une réponsecohérente à la crise, l’ensem-ble des partis du PSE s’est dotéd’un ambitieux programmepour bâtir une autre Europe :le Manifeste “Les citoyensd’abord,un nouveau sens pourl’Europe” adopté par le PSE le1er décembre 2008 à Madrid.Les socialistes et sociaux-démocrates européens s’ enga-gent ensemble, de manièreforte, à relancer et à réorienterl’Union européenne dans lesens d’une Europe volontaire,sociale, écologique, démocra-tique et mieux intégrée. UneNouvelle Europe qui protègeses citoyens, prépare l’avenir,travaille à une meilleure orga-nisation et à une meilleuregouvernance dumonde.

Pour un ambitieuxplan de relanceeuropéen

Pour sortir de la crise, les socia-listes proposent un vrai plan derelance de l’activité, à l’échellecontinentale, en agissant à lafois sur l’investissement maisaussi la consommation. Lademande intérieure constituele principal moteur de la crois-sance en Europe. Il ne s’agit passeulement de mieux coordon-ner les plans nationaux,de veil-

ler à ce qu’ils soient plus “coo-pératifs”, mais de les intégrerdans une action d’ensemblepour faire jouer le levier euro-péen.Avec tous les socialistes denotre continent, nous propo-sons de mettre en œuvre lesgrands travaux d’équipementcollectif et d’infrastructurestranseuropéens -fret ferro-viaire, TGV, transport fluvial etmaritime, réseaux Internet àhaut débit-, financés par desemprunts publics levés par laBanque Européenne d’Inves-tissement.Cette stratégie de relance estaussi l’occasion de développer“l’économie verte”, en investis-sant massivement dans lesnouvelles sources d’énergie etdans les économies d’énergie -l’isolation thermique des loge-ments et la mise aux normesde haute qualité environne-mentale, notamment, afin desoutenir les PME du bâtiment.Il faudra aussi augmenter subs-tantiellement notre effort derecherche, d’innovation, d’édu-cation initiale et tout au longdela vie, afin de valoriser pleine-ment le travail et la rémunéra-tion des Européens pour renfor-cer notre appareil productifdans les industries de pointe etles services à haute valeur ajou-tée, valoriser pleinement la« matière grise ».Et encore, promouvoir des poli-tiques industrielles, commer-ciales, monétaires, communes

III. Le Manifeste des socialistes en faveurd’un autre modèle de développement

Liste Ouest

1 Bernadette Vergnaud2 Stéphane Le Foll3 Isabelle Thomas4 Yannick Vaugrenard5 Françoise Menard6 Michel Morin7 Roselyne Lefrançois8 Guy Moreau9 Norma Mevel PlaSuppleants1 Pouria Amirshahi2 Maria Vadillo3 Gwenegan Bui4 Madeleine Ngombet5 Eric Thouzeau6 Helène Brus7 Mathieu Durquety8 Sylvie Pichot9 Andrew Lincoln

Liste centre

1 Henri Weber2 Cécile Jonathan

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afin de défendre et de renfor-cer le poids de l’économieeuropéenne dans le monde.L’Union européennedoit revisi-ter la stratégie de Lisbonne etconsidérer désormais que laprotection et le développe-ment de ses industries tradi-tionnelles doivent figurerparmi ses priorités au mêmetitre que l’investissement dansl’économie verte, les industriesde pointe et les services àhaute valeur ajoutée. Nousvoulons conserver et dévelop-per une base industrielle com-plète, condition essentielle à lalutte contre les délocalisationset au retour dans les meilleursdélais au plein emploi enEurope. Il s’agit de gagner labataille pour un nouveau

modèle de développement,une nouvelle donne sociale,écologique et continentale.Cette relance par l’investisse-ment, dans chaque État mem-bre et au niveau de l’Unioneuropéenne, permettra decréer 10 millions d’emploissupplémentaires à l’horizon de2020, dont 2 millions dans leseul secteur des énergiesrenouvelables.

Pour un Pacteeuropéen du progrèssocial

Le débat n’est pas tant desavoir si nous serions des parti-sans oudes adversaires dupro-tectionnisme, mais bien de

déterminer quels intérêts noussouhaitons protéger. À l’op-posé de la droite et des libé-raux qui favorisent la financeet la rente, nous souhaitonsfavoriser la production, l’inves-tissement et un nouveau par-tage des richesses plus favora-ble au travail.Avec tous les socialistes euro-péens, nous proposons un“Pacte européen du Progrèssocial” afin d’assurer à tous -retraités, demandeurs d’em-plois, salariés peu qualifiés- unrevenu décent et une protec-tion sociale.Des salaires minimaux danstous les États membres, quipour nous devraient atteindre60%du salairemédian de cha-cun des pays, étape vers un

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salaire minimum européen ;une directive garantissant l’in-tégrité des services publics ;l’augmentation de l’effortd’éducation ; l’amélioration dela législation européennegarantissant les droits des sala-riés (conventions collectives,durée du travail, détachementdes travailleurs, statut desjeunes stagiaires,…).Toutes ces mesures devronts’accompagner d’un ensemblede réformes structurelles. Avectous les socialistes de notrecontinent, nous proposons deréformer en profondeur le sys-tème financier internationalpour mettre les marchés finan-ciers au service de l’économieréelle, de l’emploi et de la crois-sance.De mettre fin aux paradis fis-caux ainsi qu’à l’évasion fiscale;de faire de l’Europe le leadermondial de la lutte contre lechangement climatiqueet pourla défense de l’environnement.De garantir aussi la qualité et lasécurité alimentaire, par unenouvelle PAC, ainsi que par lapolitique commune de lapêche; d’assurer l’égalité hom-mes-femmes, dans la rémuné-ration et la progression profes-sionnelle; de maîtriser dans lerespect de nos valeurs le fluxmigratoire et l’accueil desimmigrés; de promouvoir enfinla coopération - et non le chocdes civilisations.Pour cela,nousnousengageonsà réformer et démocratiser lesinstitutions internationalesmultilatérales, en partenariatavec la nouvelle administrationdémocrate américaine.

Les socialistes français complé-teront et préciseront cettePlateforme commune par despropositions qui leur tiennentà cœur et qui sont partagéespar de nombreux partis du PSEen Europe :

- L’augmentation du budget del’Union, avec des ressourcespropres, pour donner leurpleine efficacité aux poli-tiques de solidarité et de pré-paration de l’avenir.- La reconnaissance pour l’UEdu droit de lever desemprunts pour financer sesinvestissements lourds à longterme.- L’harmonisation des fiscali-tés, à commencer par cellesdes entreprises pour luttercontre le dumping fiscal etle dumping social, conditionnécessaire à l’arrêt desdélocalisations abusives àl’intérieur de l’Union euro-péenne.- la définition d’une politiquede juste échange, par unepolitique commerciale euro-péenne ajustée pour permet-tre à la fois à nos industriesles plus exposées de préser-ver leurs emplois en semodernisant, aux pays lesmoins avancés de continuer àse développer, et aux normesinternationales du travail etde l’environnement de s’ap-pliquer dans les processus deproduction.- La coordination des poli-tiques économiques rendueencore plus nécessaire par lafaiblesse du dollar, du yuan etdu yen et la refonte encore

3 Alain Calmette4 Karine Gloanec-Maurin5 François CassanySuppléants1 Nathalie Willano2 M’jid El Guerrab3 Hélène Millet4 Joffrey Chalafy5 Anna Aubois

Liste Sud-Est

1 Vincent Peillon2 Sylvie Guillaume3 Karim Zeribi4 Farida Boudaoud5 Jean-David Ciot6 Mireille Peirano7 Otman El Harti8 Emmanuelle De Gentili9 Stéphane Pillet10 Cécile Helle11 Yann Librati12 Christine Priotto13 Christophe BerardiSuppleants1 Elsa Di Meo2 Gil Breys3 Eliane Giraud4 Laurent Pozzi Pasquier5 Claire Donzelle6 Farid Faryssy7 Marie-Hélène Riamon8 Tarik Belkhodja9 Sylvie Gauthier

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Conseil national � EN VUE DES EUROPÉENNES

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insuffisante du pacte de sta-bilité.

- Une Europe forte avec unevraie défense européenne etnon cette subordination aucommandement intégré del’OTAN que Nicolas Sarkozyimpose à la France.

Sur toutes ces questions, lessocialistes français continue-ront leur combat avec énergie,mais lucides, ils porteront uneattention toute particulière àde nouvelles stratégies demise en œuvre, encore sous-utilisées dans l’Union.Ainsi, si les négociations enfaveur de mesures que nousdéfendons achoppaient sur leveto de quelques États, noussoutiendrions l’engagementde “coopérations renforcées”.Ces “noyaux durs” offrent uncadre à des États pionnierssoucieux d’aller plus loin etplus vite dans la constructioneuropéenne; quitte à êtrerejoints par la suite par d’au-tres, comme ce fut le cas pourl’euro.

C’est possible en matière derecherche, d’énergie, de trans-ports propres, de télécommu-nications, de bio et de nano-technologies, mais aussi deDéfense.C’est enfin et surtoutpossible en matière d’harmo-nisation fiscale ou sociale.Sur ce dernier point,nous pen-sons également que nousgagnerions à renforcer l’insti-tutionnalisation d’un vérita-ble dialogue social européen,en tant que mode alternatifde prise de décision à même

de redonner de l’élan àl’Europe sociale.Le projet d’une Europe poli-tique doit toujours être celuides socialistes. La réalité de lacapacité économique etsociale de l’Union euro-péenne semesure à sa réalitépolitique. Les normes libé-rales imposées à l’Europe surle Pacte de stabilité ou sur lesrestrictions des aides d’Étatn’ont pas tenu face à la pro-fondeur de la crise !Les querelles institutionnellesne sont plus de saison car l’or-dre du jour de la nouvellemandature est économiqueet social. Le traité de Lisbonneest une donnée, mais ne sau-rait borner l’ambition dessocialistes pour l’Europe.L’effondrement du libéralismefinancier a réduit la contro-verse entre socialistes euro-péens sur les rôles respectifsdu marché et de la puissancepublique dans l’économie.Les convergences nouvellescodifiées par le Manifestepour une Europe forte etsociale constituent un tour-nant.Il y a aujourd’hui la possibilitéde donner sa place à la poli-tique au cœur de l’Europe etd’assumer jusqu’au bout le cli-vage avec la droite en faisantéchec à une candidatureBarroso, et, nous le souhai-tons, en ayant un candidatcommun issu du PSE pour laPrésidence de la Commissioncapable d’entraîner toute lagauche et d’incarner le nou-veau cours qu’il faut àl’Europe.

10 Bernard Jaussaud11 Nathalie Pigamo12 Laurent Crocce13 Andrée Guillemet

Liste Sud-Ouest

1 Kader Arif2 Francoise Castex3 Eric Andrieu4 Frédérique Espagnac5 Renaud Lagrave6 Béatrice Patrie7 Michel Teychenné8 Monique Collange9 Sébastien Denaja10 Nathalie Manet-CarbonnièreSuppléants1 Kamel Chibli2 Gisèle Vergnolle3 Nicolas Cadene4 Brigitte Nabet5 Michel Durrieu6 Samia Chouit7 Pierre Pantanella8 Dominique Sardeing9 Philippe Pugnet10 Christine Breyton

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Pour regagner la confiancedes peuples et redonner forceau projet européen, nousvoulons édifier une Europenouvelle, la première démo-cratie économique et socialedu monde, creuset d’unenouvelle communauté poli-tique et levier d’une autremondialisation. Une Europeforte, une Europe des résul-tats, qui met en œuvre despolitiques communes ambi-tieuses. Il faut aussi convain-cre que le repli nationalcomme le libre-échange sansrègles, sont tous deux desimpasses et non des solu-tions à nos maux. La protec-

tion et la promotion de nosconcitoyens doivent aller depair.Aux élections de juin, les peu-ples d’Europe voudront sanc-tionner les majorités sor-tantes de droite, considéréesà juste titre comme respon-sables de la crise.Nous les appelons à le faire,non pas en votant pour ceuxqui veulent seulement pro-tester, témoigner. Mais pourles opposants déterminés, lessocialistes européens, ceuxqui se seront montrés capa-bles de leur proposer uneréponse crédible, portée parune majorité politique nou-

velle, pour sortir de la crise.De les mobiliser aussi pourune réforme radicale de notresociété.Avec ses 220 députés, actifsdans chacun des 27 États del’Union, armé de sonManifeste authentiquementprogressiste, le PSE est lagrande force d’alternance quipeut changer le cours denotre Union et être ainsi aurendez-vous de l’Histoire.Changer l’Europe, c’est néces-saire, battre la droite, c’estfaisable, donner un nouveausens à l’Europe avec lagauche européenne, c’estpossible.

IV. Avec le vote socialiste,les Européens peuvent changer l’Europe

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Chères militantes socialistes,Dans trois mois, les Européens éliront lesnouveaux membres du Parlement euro-péen.Les Français devront choisir entre une poli-tique qui ne fait qu’en parler, et une poli-tique qui a déjà prouvé qu’elle veut le biendes femmes et des enfants.Grâce à la coopération européenne, nous nesommes pas seules à croire que c’est labonne voie. Le groupe socialiste duParlement européen partage les mêmesvaleurs que les socialistes français. Le Partisocialiste européen (PSE) est déterminé àaméliorer la qualité de vie des femmes etdes enfants. Le PSE organise régulièrementdes journées d’action pour l’égalité entre lessexes, et le Manifeste récent du PSE consa-cre un chapitre entier aux femmes etdemeure le seul parti européen à le faire. Lecommissaire européen pour l’Emploi, lesaffaires sociales et l’égalité des chances,

Vladimír Pidla, vient également de lancerune campagne contre l’écart entre lessalaires des hommes et des femmes.La coopération européenne peut réellementfaire avancer les droits des femmes. Que lavoix des femmes françaises soit présentedans le débat européen ! Que les femmesfrançaises soient conscientes de l’immensepossibilité qui s’ouvre à nous grâce àl’Union européenne !Je compte sur vous, je compte sur votre tra-vail et sur votre mobilisation. Je crois qu’en-semble, nous serons capable de nous rap-procher encore un peu de cette sociétérêvée, où les hommes et les femmes coopè-rent et où ils sont également gagnants.

Zita Gurmaï,secrétaire nationale aux droits des femmes

Gaëlle Lenfant,secrétaire adjointe aux droits des femmes

Loin d’être un combat archaïque, la lutte pour lesdroits des femmes conserve une grande actualité.Ce dossier de l’hebdo s’attache à dresser un étatdes lieux de ce combat, des avancées réalisées etdes difficultés qui subsistent.

Maya Surduts, figure du mouvement féministe,fait un point précis de l’état des droits des femmeset du combat féministe en France p.18-21

Droit à disposer de son corps : les acquis en dan-ger p.22-25

Emploi : le plafond de verre ploie, mais ne romptpas p.26-28

Le PS est-il le parti le moins macho de France ?Réponse de Gaëlle Lenfant, secrétaire nationaleadjointe p.29

Se mobiliserpour l egalite

Sommaire

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Où en est la lutte pour les droits des femmesaujourd’hui ? Que reste-t-il à conquérir ?Il reste beaucoup à faire. Malheureusement,aujourd’hui, la tendance est à la marginalisationdu combat pour l’égalité hommes/femmes.Depuis quelque temps, cette question sembleabsente des préoccupations des partis, des syn-dicats ou des associations. La lutte contre les dis-criminations est désormais passée au premierplan et renvoie les femmes à une catégorieparmi les autres. D’autre part, le contexte actueln’aide pas à revaloriser ce sujet. La politiquemenée par Nicolas Sarkozy ne remet pas seule-ment en question les acquis du féminisme,maistoutes les conquêtes réalisées depuis la SecondeGuerre mondiale.Cela oblige à se battre sur tousles fronts.

De quelle manière les droits des femmes sont-ilsaujourd’hui menacés ?Il faut d’abord veiller à ne pas perdre ce que nousavons conquis, tout d’abord en ce qui concernele droit à disposer de son corps. Pendant long-temps, la France était très en retard. Par exem-ple, nous étions bien en dessous de la moyenne

pour les délais de droit à l’avortement. Sur cepoint, la loi Aubry de 2001 qui porte le délai légalpour l’IVG de 10 à 12 semaines, entre autres dis-positions, a constitué une avancée considérablepar rapport à la loi Veil de 1975. Seulement, laFrance se distingue par sa politique familialiste,encouragée notamment par les allocations oumême la fiscalité (quotient familial). Résultat,notre pays est le premier d’Europe en matière defécondité, même devant l’Irlande, pays trèscatholique qui accuse pourtant un net retardsur le terrain de la contraception. Dans un telenvironnement, il est difficile de faire reconnaî-tre le droit à l’avortement. C’est un acte quidemeure tabou, même parmi celles qui luttentpour le défendre.

C’est aussi un droit régulièrement remis enquestion ?En effet. Il y a eu l’amendement Garraud, en2003, qui créait un délit d’interruption involon-taire de grossesse « par imprudence ». Unefaçon, en réalité, de mettre en échec le droit àl’IVG et par ce même biais, de donner un statutau fœtus et à l’embryon.Plus récemment, il y a eu l’arrêté permettantd’inscrire à l’état civil les enfants morts-nés.Nous nous sommes mobilisés pour dénoncercette confusion dangereuse entre fœtus,embryon et enfant qui pourrait remettre encause le droit à l’avortement.En outre, la politique de santé menée actuelle-ment représente également une menace. Enparticulier, les attaques contre l’hôpital public.

« Il reste encorebeaucoup a faire »

“ ”

Loind’être un combat archaïque, la lutte pour les droits des femmes a, aujourd’huiencore, une raison d’être.D’abord pour préserver les avancées conquises dans lesannées 70 comme le droit à l’avortement, ensuite pour permettre aux femmes d’avoirtoute leur place dans la société que ce soit dans lemonde du travail ou sur le terrainpolitique.Tour d’horizon de ces nouveaux défis avecMaya Surduts, figure dumouve-ment féministe.

Lavortement demeureun acte tabou, meme

parmi celles quiluttent pourle defendre

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Je pense, entre autres, à l’introduction de la T2A(tarification à l’acte). Désormais, les hôpitauxpratiquent un acte médical en fonction de savaleur. Or, un avortement n’est pas jugé « renta-ble ». Il risque donc d’être moins pratiqué et il vadevenir de plus en plus difficile pour les femmesd’y avoir accès. Nous avons certes obtenu unprogrès avec l’IVG médicamenteuse à domicile,toujours avec la loi de 2001. Mais le texte pré-voyait aussi que ce type d’IVG puisse être prati-qué dans les centres de planification ou dans lesdispensaires. Seulement, le décret n’est jamaissorti et une loi sans décret est inapplicable.

Les coupes claires annoncées récemment dans lefinancement du planning familial constituentune autre régression ?C’est un vrai désastre. Depuis la loi Neuwirth(1967), l’information conjugale et familiale estun droit. Les centres de planning familial jouentun rôle majeur dans ce domaine,notamment auniveau de la diffusion de l’information sur lacontraception. Menacer leur existence en rédui-sant drastiquement leur financement est uneerreur monumentale. Les jeunes filles sont tou-jours dans une grande ignorance de leur corps etcette situation va encore s’aggraver. Qu’on nes’étonne pas ensuite que le nombre d’avorte-ments ne diminue pas (environ 200 000 par an).

Il reste aussi beaucoup à faire au niveau de laplace des femmes dans la société, notammentdans le monde du travail ?Il y a en effet encore beaucoup de progrès àaccomplir même si la France se caractérise parun fort taux d’emploi des femmes. Elles sontarrivées massivement sur le marché du travail, à

Porte-parole du Collectif national pour les droitsdes femmes, Maya Surduts est une militante fémi-niste de la première heure et continue à lutterpour l’égalité femme/homme. Elle est, entreautres, l’auteur de Une conquête inachevée, Ledroit des femmes à disposer de leur corps,ouvrage co-écrit avec Valérie Haudiquet et NoraTenenbaum (Syllepse, 2008).

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partir de 1962. À l’époque, il ne s’agissait pasd’une victoire obtenue de haute lutte, mais d’unbesoin du patronat qui embauche alors massi-vement les femmes à temps plein. Une chosepossible grâce à de nombreux acquis français,comme le développement des services d’accueilde la petite enfance.Sur ce point, les Françaises sont plus avantagéesque nombre de leurs voisines européennes. EnAllemagne, par exemple, une femme qui tra-vaille est encore mal vue.C’est la sacro-sainte tri-nité des trois K - Kinder, Küche, Kirche (Enfants,cuisine, église) - qui domine encore.Mais pour revenir à la France, la situation desfemmes sur le terrain de l’emploi s’est nette-ment dégradée, à partir des années 80. Les pre-mières lois sur le travail à temps partiel ont étépromulguées et aujourd’hui, 85% du temps par-tiel est effectué par les femmes. Un problème liéà la très lente évolution du partage des tâchesdomestiques. Ce n’est pas parce que quelquesmessieurs mettent un peu plus la main à la pâteque les choses ont changé.

Malgré tout, les femmes ont aujourd’hui accèsau pouvoir…C’est le fruit de la lutte féministe des années 70.Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire surle terrain politique. N’oublions pas que la Franceest le pays de la loi salique qui excluait lesfemmes du pouvoir.La Révolution française a continué à exclure lesfemmes et de nombreux pays ont obtenu ledroit de vote pour les femmes avant la France.Certes, la loi sur la parité a un peu amélioré lasituation, mais de façon très discrète. Il n’y a qu’àvoir le nombre de femmes maires. C’est gro-tesque !

Et l’action de Nicolas Sarkozy n’apporte pas designes encourageants. Il n’y a même pas desecrétaire d’État dans le gouvernement Fillon !Il n’y a eu qu’une seule ministre du droit desfemmes : Yvette Roudy, lors du premier septen-nat de François Mitterrand. Mais là, avec Sarkozy,on atteint le sommet ! Il n’y a rien, à part unsecrétariat à la solidarité, en charge aussi biendes femmes, des personnes âgées que des per-sonnes handicapées. De la même manière, leservice des droits des femmes, une structurepermanente de l’administration centrale, a étésupprimé.Dans un tel contexte, je ne sais pas comment vaévoluer le projet de loi-cadre contre les violencesconjugales, inspiré de la loi espagnole, que nousportons depuis plusieurs années. Il est inaccep-table qu’une femme meure tous les deux jourset demi des suites de ce type de violence.De manière générale, la politique de NicolasSarkozy est une régression pour l’ensemble de lasociété et pour la démocratie. La place faite auxfemmes dans une société est un baromètre deson niveau de démocratie.

Propos recueillis par Elisabeth Philippe

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“ ”85% du temps

partiel est effectuépar les femmes

Gérard

Julien/AFP

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1791 : Olympe deGouges publie la“Déclaration des Droitsde la Femme et de laCitoyenne” et réclame

l’extension aux femmes dela déclaration des droits de

l’homme et du citoyen.21 avril 1944 : Le droit de vote est accordéaux femmes en France, mais il ne sera uti-lisé que le 29 avril 1945 pour les électionsmunicipales. Il n’est étendu aux “femmesde statut civil local” en Algérie françaisequ’en 1958.1947 : Germaine Poinso-Chapuis (MRP)devient la première femme ministre (minis-tre de la Santé publique et de la famille).1965 : Les maris perdent le droit de veto surle travail de leurs épouses, qui peuventavoir leur compte en banque.

28 décembre 1967 : La loi Neuwirth auto-rise la contraception, mais elle n’est pasremboursée par la Sécurité sociale.5 avril 1971: Publication dans le NouvelObservateur du Manifeste des 343, danslequel 343 femmes déclarent publiquementavoir avorté.17 janvier 1975 : Promulgation de la loiVeil. Elle dépénalise l’interruption volontairede grossesse (IVG), dans les dix premièressemaines de grossesse. Elle est reconduiteà titre définitif en 1979.1982 : La loi Roudy instaure le rembourse-ment de l’IVG par la Sécurité sociale.1983 : La loi du 13 juillet institue l’égalitéprofessionnelle des hommes et desfemmes.1989 : Catherine Trautmann (PS) devient lapremière femme maire d’une ville de plusde 100 000 habitants, à Strasbourg.1991 : Édith Cresson (PS) devient la pre-mière et unique femme nommée Premierministre.1999 : La Constitution intègre le principe deparité. La loi du 6 juin 2000 sur la parité pré-voit une parité totale pour les scrutins deliste (par tranche de six pour les électionsmunicipales) et des sanctions financièresaux élections législatives si le nombre decandidats d’un sexe dépasse de 2 % celuide l’autre.2001 : Réforme de la loi de 1975 parMartine Aubry. Elle fait passer le délai derecours à l’IVG de dix à douze semaines etautorise les mineures à obtenir une IVGsans autorisation parentale, mais accompa-gnées d’un adulte de leur choix.2007 : Après les élections législatives de2007, la France figure au 58e rang mondialet au 13e rang en Europe pour la représenta-tion des femmes au Parlement.

Les grandes dates de la luttepour les droits des femmes

À Marseille, desemployés duplanning fami-lial protestentcontre leursconditions detravail et leurmanque demoyens.

Olympede Gouges

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Remise en cause du droit à l’avortement,contraception trop chère,coupes clairesdans les budgets des associations, laFrance fait-elle face à un retour de l’ordremoral ? Les femmes doivent-elles s’in-quiéter pour des droits acquis de hautelutte, il y a plus de trente ans ? La vigi-lance est demise,à l’heure où le gouver-nement conservateur et libéral relègue lesdroits des femmes à une préoccupationarchaïque.

« Contraception libre, avortement libre, sexua-lité vraie ». Dans les années 1970, ce slogan duMLAC (Mouvement pour la liberté de l’avorte-ment et de la contraception) a précédé la loi Veilsur le droit des femmes à recourir à l’interrup-tion volontaire de grossesse (IVG). À l’époque, lesfemmes ont lutté pour la reconnaissance dudroit à disposer de leur corps. Plus de trente ansse sont écoulés et pourtant le combat continue.« En 2009, la pilule la moins dosée, pourtantmoins dangereuse pour la santé, n’est pas rem-boursée par la Sécurité sociale », rappelle NicoleSavy, responsable du groupe femmes de la LDH.Et les atteintes aux droits des femmes se multi-plient, sans que la société ne réagisse vraiment.

La politique mise en œuvre par la droite n’y estpas étrangère. Il n’y a même plus de ministre oude secrétaire d’État en charge des droits desfemmes ! D’ailleurs, les associations de femmesont déjà crié au scandale. Suite à un arrêt defévrier 2008 de la Cour de Cassation, les minis-tères de la Justice et de la Santé publient, le 22août, au Journal officiel deux décrets modifiantles conditions d’établissement d’un « acte d’en-fant sans vie », et autorisant son inscription surle livret de famille. Ainsi sur seule présentationd’un certificat médical d’accouchement, desparents peuvent inscrire le nom de leur fœtusmort sur un document officiel, alors que depuis2001 cette possibilité était soumise à l’âge dubébé (22 semaines de grossesse) et à son poids(500g minimum).

Attaque au droit à l’avortement

Pour les mouvements de protection des droitsdes femmes, on est « en train de glisser vers lareconnaissance du statut juridique de « per-sonne » à l’embryon et par là, vers la possibleremise en cause du droit à l’avortement ». Unemenace qui survient alors même que le gouver-

Le grand bond en arriere ?

Illustrations tirées du film de Claire Simon sur le planning familial « Les Bureaux de Dieu»

LaurentThu

rinNa

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nement laisse de plus en plus la porte ouverteaux mouvements réactionnaires. Et utilise dansses discours des références équivoques au reli-gieux.Mais il ne s’agit pas seulement de conserva-tisme. Et pour Nicole Savy, moins d’une « straté-gie » de la droite à l’encontre des femmes qued’une logique budgétaire à courte vue. Lecontexte économique s’y prête et la mise enœuvre de politiques libérales accroît le risqued’une remise en question de l’IVG. « La réformehospitalière et les nouveaux modes de finance-ment font baisser « l’offre » d’IVG dans les éta-blissements de santé publique. Avec une faiblerémunération à l’acte, l’IVG n’est pas rentable.De plus elle n’est défendue par personne. Ilapparaît encore comme le résultat de l’inconsé-quence des femmes qui continuent à ne pasavoir une contraception suivie. Et même quandmédecins ou hôpitaux ne voient aucun pro-blème à pratiquer l’IVG, le manque de moyensne permet pas de le faire. Enfin,on ne forme plusde gynécologues médicaux. Avec ça, s’il restedans quelques années des unités pour faire desIVG, on aura de la veine », s’inquiète FrançoiseLaurent, présidente nationale du PlanningFamilial. À cela s’ajoute une application médio-cre de la loi du 4 juillet 2001 portée par MartineAubry, rallongeant la durée légale de l’avorte-ment de 10 à 12 semaines.210 000 femmes avortent chaque année, mais

l’accueil qu’elles reçoivent ne cesse de se dégra-der. « On se trouve, à l’heure actuelle, non pasface à une baisse des femmes contraintes desubir une IVG à l’étranger, mais à une augmen-tation. Dans un certain nombre d’hôpitauxpublics, même quand les femmes arrivent dansles délais de la loi française, on refuse de prati-quer l’IVG. Et on leur conseille d’aller en Espagneou aux Pays-Bas ! C’est scandaleux ! Notre loiest pourtant restrictive et met un délai resserrépour le droit à l’IVG. C’est le système public quienvoie des femmes à l’étranger dans des condi-tions déplorables », dénonce Françoise Laurent.

L’État rogne sur les budgetsdes associations

Paradoxalement, dans le même temps, lalogique comptable du gouvernement s’abat surles associations dédiées au conseil en matière decontraception, de sexualité ou de relationsconjugales, comme le Planning familial. En 1967pourtant, la loi Neuwirth a affirmé le rôle del’État dans les missions d’accueil, d’informationet de prévention liées à ces sujets. Dans la loi definances 2009, le montant affecté au conseilconjugal et familial diminue de 42%. « On veutfaire des économies. On coupe les subventionsaux associations. On rogne sur l’éducation, lesservices publics, la santé. Tout y passe. Il n’y adéjà pas d’éducation sexuelle dans les établisse-

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ments scolaires. Ce n’est pas le moment pourl’État de diminuer son soutien à une associationcomme le Planning », estime encore Nicole Savy.Car, à l’heure actuelle, ce sont quelque 450 000personnes qui bénéficient de l’action de l’asso-ciation.Amputer ses finances, c’est voir le risque de fer-mer les petits centres d’accueil en province. Lesplus gros, eux, étant relativement bien soutenuspar les conseils généraux. Mais l’exemple duPlanning familial de Marseille inquiète. Ce der-nier a dû fermer ses portes en raison de lavétusté de ses locaux, trop exigus pour accueillirun public croissant et inaccessibles aux handica-pés. Pour tenter de poursuivre leurs missions, lespersonnels sont aidés par les associations alen-tour et par la Mutualité française. Mais ils atten-dent beaucoup de la réunion du 13 mars avecleurs financeurs (DDASS et Conseil général enpremier lieu) afin d’obtenir un coup de poucepour louer un espace de 500 m2.

Nécessaire vigilance

À l’échelle nationale, un espoir persiste, après lesdiscussions du 19 février avec le ministre duTravail, des Relations sociales et de la Solidarité,Brice Hortefeux, ainsi que les secrétaires d’État àla Solidarité,Valérie Létard,et à la Famille,NadineMorano. « Ils se sont engagés sur le fait quemême s’il y a 1,5 million d’euros inscrits dans ledocument explicatif de l’État, le programmed’aide conjugale et toutes activités proches seportera en réalité à 2,1 millions d’euros pour lestrois années à venir », explique FrançoiseLaurent. Toutefois, il faut encore attendre latranscription de cette promesse dans les orienta-tions données aux DDASS,seules habilitées à dis-tribuer les fonds de l’État en la matière. Une vigi-lance nécessaire pour la présidente du Planning :« La bagarre pour notre enveloppe budgétairerepose sur une nécessité d’aider la population àêtre plus maîtresse de son existence et à faire seschoix. C’est un ensemble d’actions qui aide à laconstruction de l’individu,et de la femme en par-ticulier ».

Fanny Costes

ChahrazadBelayni,brûlée vivepar unjeunehommequ'ellerefusaitd’épouser.

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« Pendant des années, j’ai vu ungrand nombre de patientes sanssavoir qu’elles étaient victimes deviolences et sans poser la question »,raconte Gilles Lazimi, médecin géné-raliste à Romainville. Ce n’est pas unspécialiste des violences, mais enprenant conscience du drame vécupar ces femmes, il s’est engagé pourmettre fin au silence. « En 2004, j’aidécidé d’interroger 100 femmes defaçon systématique, à la fin de laconsultation et alors qu’ellesvenaient pour un autre motif. Je leurposais trois questions : avez-vous étévictime de violences verbales de lapart d’un homme ? de violences phy-siques ? de violences sexuelles (violou rapport forcé) ? Plus d’une surdeux déclarait avoir subi des vio-lences verbales, 30% des violencesphysiques et 20% des violencessexuelles. Mais grâce à ce question-naire, j’ai pu améliorer la prise encharge de mes patientes. Cela a éga-lement permis à ces femmes d’exté-rioriser la douleur. Car quand on nepeut pas évoquer ces violences, c’estle corps qui en parle, et de façon trèsbruyante ». Ce que souligne GillesLazimi est loin d’être une exception.Depuis dix ans, les chiffres font deplus en plus froid dans le dos.Aujourd’hui, une femme meurt tousles deux jours sous les coups de sonconjoint. Les associations pensentmême qu’il s’agit d’une chaque jour.Non que les hommes soient plus vio-lents qu’avant. Mais les femmes vic-

times parlent plus. Une avancée àsouligner.Si les sanctions contre les hommescoupables de violences existent, unegrande incohérence persiste dans lalégislation française. Beaucoup d’as-sociations, le collectif pour les droitsdes femmes en première ligne, récla-ment une loi-cadre sur le modèle de lalégislation espagnole de 2004. « La loiespagnole a très bien pris en comptela nécessité d’une cohérence entre lepénal et civil. En France, lorsqu’unefemme a porté plainte contre son amiou conjoint violent et qu’il y a desenfants, l’homme en question peutcontinuer à voir les enfants. Et c’estsouvent au moment où il visite lesenfants, que des violences sont com-mises. Il faut des moyens financierssupplémentaires les soigner et leséloigner du domicile familial »,explique Danielle Bousquet, prési-dente socialiste de la mission d’éva-luation de la politique de prévention etde lutte contre les violences envers lesfemmes, lancée en décembre 2008.Cependant, il faut avant tout prévenir.Comment ? En éduquant. « Les vio-lences s’apprennent d’abord dans lafamille », rappelle Gilles Lazimi. Il fautdonc mieux protéger les enfants quipourraient à l’âge adulte reproduire cequ’ils croient être un modèle familial.Et, même si ça semble simpliste, répé-ter, dès le plus jeune âge, aux petitsgarçons que les petites filles sont leurégale.

Fanny Costes

Violences : éduquer et prévenirViolences verbales, physiques, sexuelles, les femmessubissent chaque jour le poids d’un sexisme encore trèsprésent dans la société. En 2009,une femmemeurt tousles deux jours sous les coups de son conjoint.Que fait la France pour y remédier ?

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IVIERLABA

N-MATTEI

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Dossier� DROITS DES FEMMES

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Dans les années 80, les féministesaméricaines ont inventé l’expres-sion « plafond de verre » pour

décrire les barrières invisibles, artifi-cielles, créées par des préjugés compor-tementaux et organisationnels, quiempêchent les femmes d’accéder auxplus hautes responsabilités. Le plafondde verre désigne donc l’ensemble despratiques sociales et des lois non écritesqui s’opposent à l’égalité des individus,en l’occurrence à l’égalité hom-me/femme. Plus de 25 ans plus tard, lephénomène reste d’actualité : 93% dessalariés à temps partiels sont desfemmes, alors que seuls 6% des siègesd’administrateurs des entreprises duCAC 40 sont occupés par des femmes(38 mandats sur 573).Des chiffres que commente la députéesocialiste Danielle Bousquet, fortementengagée dans le combat pour l’égalitédes sexes : « La France a des textes deloi, mais le gouvernement, et la droiteen général, depuis 2002, ne montreaucune volonté politique de prendre leproblème à bras-le-corps. Les femmesrestent largement défavorisées au seindu marché du travail, c’est un fait. »Pourtant, comme le relève la députée, leParlement a adopté des lois quiauraient dû réduire les clivages profes-sionnels entre hommes et femmes. Laloi sur l’égalité professionnelle, votée en

1982, fut la première pierre de l’édificepolitique en faveur de la féminisationdu monde du travail. Un dispositif com-plété par les socialistes en 2001, avecune loi portée alors par CatherineGénisson. En plus d’établir la parité enpolitique, ce texte allait plus loin dansl’égalité au sein du monde du travail enautorisant, par exemple, aux femmes letravail de nuit dans l’industrie.Pourtant, « ces lois ne sont pas appli-quées, et pour cause, il n’y a aujourd’huiaucune pression pour qu’elles lesoient ! Au lieu de se bouger, le gouver-nement, mais aussi les syndicats etmême l’opposition, restent parfaite-ment statiques, comme si la situationn’appelait aucune action », s’agaceYvette Roudy, ministre des Droits de lafemme lors du premier septennat deFrançois Mitterrand et initiatrice de laloi de 1982. Pour elle, des ajustementssont nécessaires pour faire progresserl’égalité, comme former les inspecteursdu travail en leur expliquant le sens destextes.

Traditionmachiste

Mais la route semble encore longuepour mettre fin aux disparités.L’inégalité professionnelle entrehomme et femme touche autant auxrémunérations qu’aux carrières. Avantd’être élue, Danielle Bousquet était pro-viseur. « Une rareté », explique-t-elle.Alors que plus de 70 des enseignantssont des enseignantes, les postes à res-ponsabilité dans l’Éducation nationalesont presque exclusivement occupéspar des hommes. Ainsi, seuls 10% desproviseurs sont des femmes ! Si dansl’administration, les inégalités sala-

Le plafond de verre ploie, mDans lesmédias, en politique,ou à la têtedes grandes entreprises, les femmes semblentplus présentes que jamais. Pourtant, les chiffresrestent accablants. La proportion de femmesqui exercent des postes à responsabilitédemeure dérisoire et l’égalité salariale toujourspas réalisée. Comment, enfin, faire éclaterce plafond de verre ?

Brun

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riales sont moins criantes que dans leprivé -on note un écart des salairesallant jusqu’à 30% dans les entreprisescontre 14% dans la fonction publique -l’attribution des postes reste largementrégie par une tradition particulièrementmachiste.À compétence égale, les hommes serontquasi systématiquement préférés auxfemmes. Un constat qui marque bien laparalysie des mentalités sur cette ques-tion. Cette situation n’évoluera pas,selon la députée socialiste, sans sanc-tions. « On aura beau faire des textes, cen’est pas avec un attirail législatif qu’onchangera profondément les habi-tudes », confirme-t-elle. Danielle

Bousquet croit davantage à la nécessitéde penser globalement l’égalité, et passeulement dans le domaine profession-nel :« Ma conviction profonde reste queles « nouveaux pères » sont plus pré-sents dans l’éducation des enfants, maisles femmes ont conservé la responsabi-lité des tâches domestiques, contraire-ment aux évolutions sociétales des paysdu nord. »En France, une fois à la maison, lesfemmes exercent en effet leur« deuxième métier »,après leur journéede boulot. Cette répartition inégalitairedes tâches s’impose comme un facteurmajeur des inégalités au travailpuisque, implicitement, les employeurs

ie, mais ne rompt pas

Brun

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Dossier� DROITS DES FEMMES

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eux-mêmes tiennent compte de ce dou-ble emploi du temps.Cette situation Léonise Vilton, agent demaîtrise dans une entreprise de grandedistribution en Mayenne, l’a beinconnue : « J’ai hésité à annoncer magrossesse à mon employeur, mais j’airapidement renoncé. Alors, pendantprès de 9 mois, les plaisanteries gro-tesques de mes collègues ont été quoti-diennes. On me taquinait sur le fait queje devrais bientôt régler ma montre surcelle de mon chauffe-biberon et que jene pourrais plus être impliquée de lamême manière après la naissance demon fils », raconte-t-elle.S’en est suivi un retour de congé mater-nité compliqué du fait d’une « prise debec incessante » avec la personne qui laremplaçait.Six mois plus tard, la jeune femmeacceptait un temps partiel, mettant finà ses ambitions professionnelles pour-tant affirmées depuis sa sortie de pre-mier cycle universitaire. Loin d’êtreanecdotique,ce témoignage est le refletd’une réalité non seulement pour lesemplois peu qualifiés mais aussi pourles cadres supérieurs. Laure Mitter,bac+5, à la recherche d’un emploi dansle secteur de la communication en Île-de-France, est découragée : « À 29 ans,on fait peur aux employeurs. Ils ne nousvoient que comme de potentielles

futures mamans, et préfèrent doncembaucher des hommes. J’en suis à medemander si je ne vais pas jurer au pro-chain que j’attends 10 ans avant de faireun gosse ! »

« les femmes doivent êtreexceptionnelles »

Secrétaire nationale adjointe du PS auxdroits des femmes, Gaëlle Lenfant voitdans cette dévalorisation de la femmeau moment de l’embauche une excep-tion culturelle française : « Noussommes à des années-lumière des évo-lutions qu’ont connues les pays du nordde l’Europe. Dans le privé, dans l’admi-nistration et au sein même de nosgroupes politiques, les inégalités subsis-tent. J’ai entendu plus d’une fois que jene serais plus capable de maintenirmon engagement politique lorsque jedeviendrai maman. »Alors bien que les socialistes aient dési-gné une femme à la candidature pourl’élection présidentielle et qu’ils aientélu à nouveau une femme commePremière secrétaire, bien que le Medefsoit dirigé par Laurence Parisot ouencore qu’Anne Lauvergeon soit, depuis2001, présidente d’Areva, le leader mon-dial de l’enrichissement d’uranium,pourGaëlle Lenfant, tous ces exemples« sont des arbres qui cachent la forêt ».Pour la jeune responsable socialiste, lecombat pour l’égalité est loin d’être unelutte d’arrière-garde ». Une certitudeque partage Danielle Bousquet : « Toutse résume au fait qu’aujourd’hui, dansnotre pays, pour réussir, une femme doitêtre formidable, voire exceptionnellepour réussir sa carrière là où un hommedoit juste être normal. Voilà, enquelques mots, le meilleur résumé desinégalités que subissent de trop nom-breuses femmes aujourd’hui. »

Ariane Vincent

Les inégalités en chiffres• Taux d’activité : hommes : 74,9% ; femmes : 63,8%• Les femmes constituent 47% de la population active, ellesreprésentent 93% des travailleurs à temps partiel

• Femmes actives par catégorie socio-professionnelle :- Employés : 76,6%- Professions intermédiaires : 48,4%- Cadres et professions intellectuelles supérieures : 36%- Chefs d’entreprises de 10 salariés et plus : 16,6%(Source : INSEE)

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L’accès des femmes aux fonctionsde responsabilité politique estrécent. Il aura fallu du temps pour

que la célèbre phrase d’Olympe deGouges soit mise en application : « Lafemme a le droit de monter sur l’écha-faud ; elle doit avoir également celuide monter à la tribune. » Après tout,nous ne votons que depuis 1945…Certains pensent que le féminisme estun combat d’arrière-garde. Il y a moinsde femmes que d’hommes candidats ?La politique n’est pas faite pour nous,c’est peut-être génétique… Ce discours-là, chaque femme qui a souhaité un

jour s’investir l’aentendu. Voilà pour-quoi Laurence Ros-signol, secrétaire na-tionale aux droits desfemmes et à la paritéjusqu’en 2008, disaità raison qu’en lais-sant les choses aller àleur rythme « natu-rel », il faudraitencore 70 ans pouratteindre l’égalité degenre en politique.C’était en 2008. 16fédérations souhai-taient que l’on retirele mot « féminisme »de l’article 15 de notre

déclaration de principes... Dans les exé-cutifs, même socialistes, la situationn’est guère enthousiasmante : 15% seu-lement de maires sont des femmesdans les villes socialistes de 30 000habitants.Nous avançons, bien sûr. L’Observatoirede la parité relève dans la synthèse éla-borée, suite aux législatives de 2007,qu’en matière de parité, « c’est le Partisocialiste qui y contribue le plus large-ment avec 48 élues sur 186, soit25,6%. » Il ne nous reste plus que lamoitié du chemin à parcourir, diront lesoptimistes.Or, nous devons être la locomotive fran-çaise ! Des atouts, nous en avons. Lepremier, c’est Martine Aubry, dont onconnaît les engagements. La physiono-mie du secrétariat national, déjà, achangé. La parité « volontaire » n’a pasété atteinte pour les Européennes,même si l’on s’en approche : 3 femmestêtes de listes sur 8 régions françaises.« Nous ferons mieux la prochainefois », a-t-elle dit et je lui fais confiance,au vu des efforts déjà réalisés. Pouratteindre cet objectif, nous avons undeuxième formidable atout : ZitaGurmaï, secrétaire nationale aux droitsdes femmes, présidente du PSEfemmes, féministe combative s’il enest. L’expérience et la volonté de cesdeux femmes permettront au PS de rat-traper son retard, parce qu’elles sonttoutes deux conscientes de la justessede ce combat. Aux côtés de Zita, vouspouvez compter sur ma déterminationpour les aider dans leur tâche. Maisnotre meilleur atout c’est vous : rejoi-gnez-nous !

Le PS, parti le moinsmacho de France ?En juin 2000, les socialistes votaient la loi sur laparité.Depuis, le PS y est étroitement lié.Maissommes-nous vraiment unmodèle d’égalitéfemmes-hommes ? Le point avec Gaëlle Lenfant,la toute nouvelle secrétaire nationale adjointe encharge de ce dossier au PS.

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Territoires � TAXE PROFESSIONNELLE

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Les chiffres divergent,mais le jugement estsans appel. En annon-

çant, sans la moindre concer-tation, la suppression, en2010, de la taxe profession-nelle (TP), au prétexte que cetimpôt pénaliserait la compéti-tivité de nos entreprises, lechef de l’État a provoqué untollé chez les élus locaux. Autotal, près de 29milliards d’eu-ros de ressources annuellesmanqueront à l’appel, fautede compensation suffisante.Un mauvais coup dont les col-lectivités se seraient bien pas-sées, à l’heureoùelles sont invi-tées à investir pour relancerl’économie nationale. « Cettenouvelle mesure ressemble à

une escroquerie qui, dans lesfaits, rendra impossible touteaide à la création d’emploisdans nos territoires », résumeJean-Louis Bianco, président duConseil général des Alpes deHaute-Provence. Lequel évalueà 27 millions d’euros la perteoccasionnée par cette mesuredans son département, soit40 % des recette fiscales !

Boulet« Cette suppression risque derompre le lien entremunicipali-tés et entreprises, prévientMichel Destot, président del’Association des maires desgrandes villes de France(AMGVF). Pour assumer pleine-ment leur rôle de premier

investisseur public, les collecti-vités territoriales ont besoin degaranties et de visibilité quantà la pérennité de leurs res-sources, deux conditions rom-puespar cetteannonce».Qui vapayer ? « Il faut une juste contri-bution des entreprises auxinfrastructures, aux servicespublics locaux, aux actions éco-nomiques menées par les col-lectivités qui participent large-ment à l’attractivité et au déve-loppement du territoire »,confie le député-maire deGrenoble.Même analyse de GérardCollomb, président de l’Asso-ciation des communautésurbaines de France (ACUF), quiévalue à 523millions d’euros laperte annuelle pour le GrandLyon, soit 50 % de ses recettes.Et s’inquiète très clairementdes conséquences de cemanque à gagner pourl’industrie lourde, très pré-sente en région Rhône-Alpes.Dans les Pyrénées-Orientales,ce sont 25 000 entreprises,dont 9 000 artisans, qui sontconcernées. Soit un trou de60 millions d’euros pour ledépartement qu’il faudra biencombler.« Cen’est pas l’État qui

Non à la suppression, oui à une réforme ambitieuse. Dans une contribution com-mune, les représentants de neuf associations d’élus s’inquiètent de la disparition

programmée de la TP.« Si c’est le principe même de l’impôt économique local qui estremis en cause, il est nécessaire d’annoncer la contrepartie de sa suppression, esti-ment-t-ils. S’il s’agit de revoir le mode de calcul de l’impôt,ce n’est pas de suppres-sion dont il faut alors parler, mais bien de réforme de l’impôt économique local, àcontribution constante des entreprises dans leur ensemble et donc des ménages ».Qui réglera la facture ? « Un nouvel impôt semble inéluctable, ce qui pose laquestion de la charge fiscale sur les ménages », affirment les élus, avant d’ap-peler au maintien du lien fiscal entre entreprises et territoires. « Affaiblir ce lien,c’est nuire, à terme, à l’attractivité de nos collectivités », concluent-ils. B.T.

Contre-offensive

L’annonce, par le président de la République, de lasuppression, en 2010, de la taxe professionnelle suscitel’émoi chez les élus. Faute de compensation, cette décisionse traduira par un manque à gagner de 29 milliards d’euros,à l’heure où l’État sollicite les collectivités pour contribuer,à travers leurs dépenses d’investissement, à la relancede l’économie nationale.

Hold-up surles finances locales

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EN BREF � nos élus

viendra nous soutenir, pas tantqu’il aura, comme un boulet àson pied, ses 50 000 e de dettepar Français,avertit le patrondel’exécutif, Christian Bourquin.Nicolas Sarkozy chercherait-il àaffaiblir les collectivités dans laperspective de les liquider ? »

BricolageHenri Emmanuelli dénonce,pour sa part, un « bricolagebudgétaire » qui pourrait setraduire,pour le Conseil généraldes Landes qu’il préside, parune perte de 57 millions d’eu-ros. « Cela représente 49 % duproduit fiscal des quatre taxes,près de 17 % des recettes defonctionnement et 13,5 % desrecettes totales, justifie-t-il.Sans compter que le fonds depéréquation de la TP, réparti auprofit des communes landaises,s’est élevé,en 2008,à9 millionsd’euros ». Les pistes étudiéespar legouvernement – taxe car-bone, extension de la TIPP, aug-mentation de la TVA – ne sontpas vraiment rassurantes, d’au-tant qu’elles se traduiraient parun transfert de charges desentreprises vers les ménages.Une politique du perdant-perdant. BrunoTranchant

SOS Santé en Saône-et-Loire

Maintenir, coûte que coûte, une offre de soins deproximité. Durement éprouvé par la crise sanitaire,

le département de Saône-et-Loire lutte activementcontre les désengagements de l’État. Les zones d’habita-tions éclatées et le vieillissement de la population appe-laient des mesures d’urgence que Christophe Sirugue etArnaud Montebourg, son successeur à la tête du Conseilgénéral, ont engagées au pas de charge.Dès 2006, l’exécutif adoptait un dispositif permettantd’attribuer une indemnité d’études, pour inciter les géné-ralistes à exercer en zone rurale. Baptisé « Jeunes méde-cins en Saône-et-Loire », cet outil s’adresse aux étu-diants de troisième cycle. Attribuée après avis techniquedu médecin départemental, l’indemnité s’élève à 1 000 €par mois pendant trois ans. Soit, une aide globale de36 000 € par boursier, qui s’engage, en retour, à s’instal-ler pour une durée minimale de cinq ans dans l’un descantons identifié comme « déficitaire ».Seconde initiative : le rétablissement, par l’exécutif, desgardes de nuit dont la permanence avait été supprimée,en 2007, dans le cadre d’une modification réglemen-taire, qui déchargeait les médecins de toute obligation

en la matière. Résultat : lespatients devaient parfoisattendre plus d’une heureune ambulance, sans méde-cin à l’intérieur. Le départe-ment a saisi le Tribunaladministratif de cette déci-sion, qui lui a donné raison.Un nouvel arrêté a depuis étéformulé, permettant auSamu d’orienter, la nuit, lespatients vers le médecind’astreinte, là où une organi-sation territoriale de la per-manence de soins est assu-rée. En attendant l’acquisi-tion d’un hélicoptère sani-taire qu’Arnaud Montebourgappelle de ses vœux.

B.T.

La preuvepar l’exemple

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ArnaudMontebourg,président duConseil généralde Saône-et-Loire.

Les représentants de neufassociations d’élus, réunis,le 27 février à laMaisonde la Chimie,autourdeMichel Destot.

Les jeunesmédecins reçoivent uneindemnité s’ils s’installent dansun canton déficitaire.

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Territoires � EN BREF

L’HEBDO DES SOCIALISTES � 7 MARS 2009

�32 Réforme territoriale

Non à la suppressiond’un niveaude collectivités

L ’Association des petitesvilles de France (APVF) vient

de rendre publiques ses propo-sitions sur la réforme territo-riale. Opposés à la « suppres-sion dogmatique d’un niveaude collectivités et de la clausegénérale de compétence desdépartements et régions », sesadhérents appellent à une «mise en cohérence et une meil-leure synergie des territoires »,sans pour autant bousculerl’ordre établi. Ils proposent éga-lement d’améliorer le proces-sus de décentralisation, autourde quatre chantiers prioritaires: la clarification de la réparti-tion des compétences, l’achève-ment du regroupement inter-communal, l’octroi aux collecti-vités de moyens leur permet-

tant d’exercer leurs préroga-tives, la mise en place, enfin,d’une réelle concertation.

Réforme territoriale (suite)L’appel au secoursdes régions

Le changement radical quelaisse présager le projet de

réforme précité a valu à l’ARF,l’Association des régions deFrance,de lancer une campagned’information auprès desFrançais, pour les inciter à s’ap-proprier le débat. Point d’orguede cette politique de sensibili-

sation, la mise en ligne du sitewww.sauvonslesregions.fr.Pour développer la notoriété decet outil et le populariser, unecampagne média a débuté le22 février pour s’achever le8 mars autour de trois thèmes :« Levez le doigt pour défendreles régions », « Il suffit d’unesouris pour faire avancer lesrégions », « Pour défendre lesrégions, ouvrez la fenêtre ».Desrencontres sont égalementprogrammées, permettant undialogue direct entre les princi-paux acteurs du territoire et lepublic.

FiscalitéHaro

sur lafiscalitélocale

Selon la dernière note deconjoncture de Dexia-Crédit

local, la fiscalité locale devrait,toutes collectivités confon-dues, et après deux années demodération, connaître unehausse proche de 3,6 % en2009. Les communes et leursgroupements pourraient procé-der ainsi à une augmentationmoyenne de 3,5 %, contre 4,6 %pour les départements et 1,5 %pour les régions. Suite logiquedu désengagement de l’État, dela baisse globale des dotationset de transferts de charges noncompensés.

Bruno Tranchant

Décentralisation« ParisMétropole est enmarche»

Peu amène à l’égard du rapport présenté parle comité Balladur, Bertrand Delanoë a pro-

fité de la présentation, par l’ex-Premier minis-tre, des pistes de réformes envisagées pourfaire valoir sa différence. L’avenir du GrandParis « mérite un sens du mouvement et del’innovation autrement plus ambitieux »,estime-t-il, en s’appuyant sur le travail accom-

pli par les élus, depuis plus de trois ans, au sein de ParisMétropole. « Ce que nous proposons, ce n’est pas de créer unnouvel échelon administratif, mais d’amplifier la dynamique encours, autour d’une logique de projets inédite, souple, harmo-nieuse et s’appuyant sur des outils opérationnels, poursuit-il.Paris Métropole est en marche, produit d’une volonté communedes représentants du suffrage universel, dans leur diversitéd’opinion partisane. Négliger cet atout serait une régression ».

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Les souffrancesdu chômage

M ichel Debout en estconvaincu : la haussedu chômage, conju-

guée auxdifficultés financièresque traverse le pays, risque deconduire à une recrudescencedes souffrances psychiques,

des états dépressifs et des ten-tations suicidaires ». Le prési-dent de l’Union nationale pourla prévention du suicide(UNPS), par ailleurs Secrétairegénéral du Comité écono-mique, social et culturel (CESC),animait, début février, les 13èmes

journées nationales de préven-

tion du suicide. Il a proposénotamment l’instauration d’unvéritable plan Santé pour« combattre la souffrance psy-chique » et mobiliser tous lesacteurs qui ne considèrent paslaprécaritéet lesuicidecommeune fatalité.

Bruno Tranchant

Le 24 février, le secrétariat national s’est vucomplété d’une trentaine de nominations.

Secrétaire nationauxAuprès de la 1ère Secrétaire :David AssoulineChargée des questions de société :Najat BelkacemChargé des droits des consommateurs :Philippe DoucetChargée des questions énergétiques :Aurélie FillipettiChargé de la Famille : Jean-Patrick GillesChargé de l’Exclusion :Gaëtan GorceChargé de l’Aménagement du territoireet du développement local :André Laignel

Secrétaires nationaux adjointsAuprès du Secrétaire National chargéde la coordination :Francis ChouatAuprès du Secrétaire National chargéde la Rénovation :Paul Allies, Carlos Da SilvaAxel Urgin, chargé de la Laïcité et de l’égalitéRépublicaineAuprès du Secrétaire National chargédes Élections et de la vie des fédérations :Roberto Roméro, Philippe BonnefoyAuprès du Secrétaire National chargéde l’Animation et du développementdes fédérations :PatrickMennucciAuprès du Secrétaire Nationalà la Communication :Yves ColmouAuprès du Secrétaire National chargéde la Trésorerie : Laurent Duporge,Frédéric LéveilléAuprès du Secrétaire National à l’Industrie

et aux NTIC, chargé du Commerce etde l’artisanat :GuillaumeGarotAuprès de la Secrétaire Nationale chargéede la culture :Karine GloanecAuprès de la Secrétaire Nationale chargéedes droits des Femmes :Gaelle LenfantAuprès du Secrétaire National chargé del’Économie :Bernard Soulage,LiemHoangNgocAuprès de la Secrétaire Nationale chargéede l’Environnement :Éric LoiseletAuprès du Secrétaire National chargé duTravailet de l’Emploi :DelphineMayrargueAuprès du Secrétaire National chargéde l’Europe et des Relations internationales :Laurent BaumelChargé de lamondialisation :HenriWeberChargée de laMéditerranée :Marie Arlette CarlottiCo-Président du Forum desTerritoires :Jean-Louis BiancoPrésident du Comité organisation des votes,médiation :Daniel VaillantPrésident du Conseil d’Analyses Économiques:Pierre-AlainMuetDélégué général Études d’opinion auprès du SNcommunication :François KalfonOutre-mer :Création d’un comité auprès de la Premièresecrétaire, coordonné par François Lamy,composé notamment des Premiers SecrétairesFédéraux et des élus d’Outre-mer.Christian Paul, ancien secrétaire d’Étatà l’Outre-mer assurera le Secrétariat Nationaljusqu’à la création du comité.

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VIE DU PARTI � secteurs

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Secrétariat National du Parti socialiste

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Solitude des Tempsmodernes

On pouvait critiquer letaylorisme, systèmedans lequel chaque

homme était l’outil d’unegrande machine, laissé pourcompte en tant qu’individu,sous-payé et sans confort.Mais si le taylorisme dévorait,il avait au moins ce pouvoird’unir les travailleurs en unseul et même groupe, unesociété au cœur de la société,avec les mêmes revendica-tions.

Aujourd’hui que le manage-ment est devenu roi, l’individuest certes valorisé, mais à quelprix ? Dilué dans le flux écono-mique, le travailleur doit tou-jours faire plus, se distinguer deson voisin par ses capacités, sesefforts,sondévouement.L’autreest un concurrent, celui qu’ilfaut dépasser pour garder saplace.« Travailler pour l’entreprise etelle seule oupour soi et soi seul,

c’est désinvestir le travail de sesdimensions socialisatrices etcitoyennes ».

C.C.Danièle Linhart,Travailler sans lesautres ?, Seuil, 2009, 213 pages, 16 e.

Humaniserlamondialisation

Un livre consacré auxvictimes expiatoiresdes « rois de la

finance » dont les certitudesont été emportées par l’ef-fondrement de la Bourse.Spécialiste reconnu de lamondialisation, BernardCarayon, député du Tarn, etmaire de Lavaur, témoignedes colères de ces entrepre-neurs, artisans et autres lais-sés pour compte, angoisséspour leur avenir commun.Partisan d’un État fort, stra-tège et capable de « conju-guer les talents », l’auteurinsiste sur la nécessité d’hu-maniser la mondialisation enprenant appui sur la puis-

sance publique, à l’heure oùles dogmes libéraux sont bat-tus en brèche.

B.T.Bernard Carayon,Changeonslemonde, 2008, 47 pages.Ouvragetéléchargeable sur le sitewww.changeonslemonde.org etdisponible, sur demande, sous formattraditionnel.

Naufragés « inutiles »

1 761. Le navire françaisL’Utile s’échoue sur laminuscule île Tromelin, au

large de Madagascar. À sonbord, les blancs de l’équipage etles noirs, esclaves, récemmentachetés par le capitaineLafargue pour les ramener enFrance. Tous doivent cohabiter.Et construire ensemble lebateau de fortune qui leur per-mettra de s’échapper. Mais laplace manque et Castellan, quilivrera ensuite son témoignage,promet aux noirs de revenir leschercher. Les autorités mari-times françaises s’y opposent.Quinze ans plus tard, on ne

L’HEBDO DES SOCIALISTES � 7 MARS 2009

Culture � À LIRE,À VOIR

LIVRES

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À LIRE,À VOIR � Culture

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Bienvenue en Seine-Saint-Denis

L a Seine-Saint-Denis ? Desvoitures qui brûlent, des« racailles »… Ca, c’est la ver-

sion des journaux télévisés. Ledocumentaire 93 l’effervescencedévoile un autre visage de cedépartement souvent caricaturé,réduit à une image misérabiliste etviolente. Sans angélisme, sans nierles difficultés, ce film réalisé parHugues Demeudemontre la réalitémétissée et le dynamisme dufameux 9.3. F. C.

93 L'effervescence, documentaire de 54 minutes réalisé par HuguesDemeude. Diffusé sur France Ô, le 11 mars à 20h35. Disponible en DVD, auxéditions de la Médiathèque des 3 Mondes : www.cine3mondes.com

DVD

FILM

Pages réalisées par Chloé Costes, Fanny Costes et Bruno Tranchant.

retrouvera que huit survivants.L’histoire retrace avec forcel’état d’esprit d’une époque.Irène Frain en a entendu parlerdans une « guinguette en bordde Seine ». Elle y a apporté sestalents de romancière. F.C.Irène Frain, Les Naufragés de l’îlede Tromelin,Michel Lafon, 2009,372 pages, 20e

Le pouvoirde l’argent

R etrouverau plusvite l’am-

bition socialiste !Fort de sonexpérience d’élu

et de dirigeant d'entreprise,Jean-Jacques Piette livre unecritique de l’oligarchie bancairequi contrôle tout et impose sonappétit de rentabilité, au seulprofit du pouvoir de l’argent. Larichesse, écrit-il, se développedans des proportions incroya-bles pour se concentrer dansdes mains de moins en moinsnombreuses.À cette vision, Piette opposeun système de productiondifférent, qui tourne le dosaux contradictions propres aumonde capitaliste et à son lotd’aliénation. Indispensablepour mieux saisir les méca-nismes de la crise et les (nom-breuses) réponses qu’aurontà apporter les socialistes. B.T.Jean-Jacques Piette, Socialiste,manager, partisan. Le pouvoirpourquoi et comment ?, BrunoLeprince, 2008, 320 pages, 19 e.

Hérosmalgré lui

Walt Kowalski est unhomme aigri, replié surlui-même, qui voit le

monde comme au temps de laguerre de Corée. Plein de préju-gés, il ne supporte pas de voirune population asiatique s’ins-taller dans son quartier. Il passeson temps à bricoler sa voiture,une Ford Gran Torino, en bredouillant des insultes racistessur ses voisins. Mais à leur contact, il retrouve le goût desautres, et il s’attache à Thao, ado poursuivi par une bande duquartier. Il devient, en le sauvant, héros malgré lui. Etapprend à partager une culture dont il se sent finalementtrès proche. Avec Gran Torino, Clint Esatwood signe un chef-d’œuvre. Doucement, les personnages prennent place. Lesdialogues sont mordants, justes, drôles. Et tout va crescendo.Tendresse et violence se mêlent pour exploser dans un finalqui transpire l’humanité. Sans pathos, ce film dresse le por-trait d’une Amérique mutli-ethnique, traversée par sescontradictions. F.C.Gran Torino, réalisé par Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Bee Vang, AhneyHer.Durée : 1h55. Sorti le 25 février.

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L’HEBDO DES SOCIALISTES ■ 17 JANVIER 2009

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La France en libertéssurveillées

Depuis l’arrivée au pouvoirde Nicolas Sarkozy, la France subit

un terrible recul des libertés.Ce livre élaboré par le Parti socialiste

décrypte lesmultiples remises en causedes droits individuels et collectifs.

De ADN à Zones d’attente, il dresse,en 89mots clés,un état des lieux

des atteintes aux libertés publiquesorchestrées par Nicolas Sarkozy

depuismai 2007.Défendreles fondements du pacte républicainest un devoir. Cet ouvrage constitue

une première contribution à ce travail.

10h00 :Ouverture des portes.10h30 :Rassemblement Républicain pour la défense

des Collectivités Locales et des droits de l’opposition.En présence de nombreux élus socialistes et républicains.Lamatinée sera conclue parMartine Aubry.L’après-midi, se dérouleront 2 tables rondes avec la participationde responsables associatifs et syndicaux.14h00 : Première table ronde :“Les libertés sous surveillance”.15h15 :DeuxièmeTable Ronde :“Les libertés d’expressionmenacées”.16h30 : Intervention deMartine AUBRY.

À partir de 17h00 :Concert

Dimanche 22 mars 2009 - à partir de 10h30au Zénith - 75019 Paris - Métro : Porte de Pantin

Le Printempsdes libertés

Pour la défensede la République

En vente 5e. Tél. : 01 45 56 78 15

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