HCFR l'Hebdo N°45

56
N°45 Edition du 24 mai 2013

description

Cinema, Music, Art

Transcript of HCFR l'Hebdo N°45

Page 1: HCFR l'Hebdo N°45

N°45

Edition du 24 mai 2013

Page 2: HCFR l'Hebdo N°45

SOMMAIRE

A L'AFFICHE

Sorties de la semaine 4-6

7ème ART L'univers enchanté de Georges Méliès 7-11

Les Grands Classiques: Bringing up Baby 12-14Stoker 15-21

Le Prénom 22-23

Dans ma bulle Le billet de la rédac'chef 24-25

MUSIQUE Tears for Fears 26-27

Phoenix 28-30Dogs 31-34

BLU-RAY Django Unchained 35-39

La Liste de Schindler 40-42Le Tombeau des Lucioles 43-45

Les Misérables 46-48The Arrival 49-51Gamer 3D 52-55

La Semaine prochaine 56

Page 3: HCFR l'Hebdo N°45

Edition du

24 mai 2013

REDAC' CHEFFabi

REDACTEURSEldudo, Manitao17, Katam,

Astrorock, Le Loup Céleste,

Takeshi29, Tenia54, Fabi

CONCEPTION

ET MISE EN PAGEFabi

SOUTIEN ET

PUBLICATIONSyntaxeror

CORRECTIONSFrahlt

CONTRIBUTEURS

à ce numéro

Page 4: HCFR l'Hebdo N°45

A l'affiche Sorties de la semaine

Fast & Furious 6

Action (02h10min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Justin Lin

Avec Vin Diesel, Paul Walker

"De passage en Europe pour un braquage, Dom Toretto, Brian O'Conner et leur groupe doivent faire face à une bande rivale, déjà sur le coup."

La Grande Bellezza

Comédie (02h22min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Paolo Sorrentino

Avec Toni Servillo, Carlo Verdone

"Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville."

Only God Forgives

Thriller (01h30min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Winding Refn

Avec Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas

"À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy..."

Page 5: HCFR l'Hebdo N°45

A l'affiche Sorties de la semaine

Epic : la bataille du royaume secret

Aventure (01h42min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Chris Wedge

Avec Amanda Seyfried, Josh Hutcherson

"L'histoire d'une guerre insoupçonnable qui fait rage autour de nous. Lorsqu'une adolescente se retrouve plongée par magie dans cet univers caché, elle doit s'allier à un groupe improbable de personnages singuliers et pleins d'humour afin de sauver leur monde... et le nôtre."

Alata

Drame (01h36min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Michael Mayer

Avec, Nicholas Jacob, Michael Aloni

"Nimer, un étudiant palestinien réfugié clandestinement à Tel-Aviv, rêve d’une vie meilleure à l’étranger. Une nuit, il rencontre Roy, un jeune avocat israélien. Ils s’éprennent l’un de l’autre. "

Un Grand mariage

Comédie (01h30min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Justin Zackham

Avec Katherine Heigl, Robert De Niro

"Don et Ellie ont divorcé depuis longtemps, mais pour le mariage de leur fils adoptif, et le bien de sa mère biologique, ils doivent sauver les apparences en faisant semblant de former un couple uni et heureux comme au premier jour…"

Page 6: HCFR l'Hebdo N°45

A l'affiche Sorties de la semaine

De l'usage du sex toy en temps de crise

Drame (01h35min) - Date de sortie : 22/05/2013

Avec Marie Raynial, Jackie Berroyer

"Un couple, Eric reporter confirmé et Leila sa compagne, redécouvrent les sensations vitales du désir amoureux et de l’engagement social. Lorsqu'Eric apprend que rien ne va plus, que ses cellules s’emballent telles des herbes folles, l'impatient devient patient."

L'affaire Peugeot

Documentaire (00h52min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Francesco Condemi

"Aulnay, Rennes, Poissy, Sochaux... le nombre des usines touchées par les suppressions d'emplois chez PSA (Peugeot Société Anonyme), concernant le constructeur automobile donnent des frissons. C'est en effet à un véritable dégraissage de l'outil automobile français auquel nous assistons."

L'Oligarchie et le sionisme

Documentaire (01h35min) - Date de sortie : 22/05/2013

De Béatrice Pignède

Avec, Gilad Atzmon, Thierry Meyssan "Le Nouvel Ordre Mondial est-il un projet comme nous le relatent les médias? Ou s'inspire-t-il de visées beaucoup plus anciennes?"

Page 7: HCFR l'Hebdo N°45

.

Court-métrage

par Takeshi29

L'univers enchantéde

Georges

MELIES

,

eorges Méliès, d'abord prestidigitateur avant de devenir cinéaste, marqué par

son passé d'homme de théâtre, est considéré comme le fondateur de la fiction cinématographique et le père des effets spéciaux: arrêt de caméra, surimpression, fondus, grossissements et rapetissements de personnages...

G

L'oeuvre de Georges Méliès est estimée à près de 600 courts métrages (de 1 à 40 min) et, selon la législation concernant les droits d'auteur, l'ensemble des réalisations de George Méliès est passée dans le domaine public depuis le 1er janvier 2009.

Page 8: HCFR l'Hebdo N°45

Le Voyage dans la Lune

Un puceau émerveilléPar takeshi29

Revoir ce monument ainsi restauré, colorisé et mis en musique par Air a représenté pour moi une sorte de nouveau "dépucelage cinématographique". En effet, je me suis senti comme un enfant découvrant un cadeau sous le sapin de noël, totalement émerveillé devant ces 13 375 images défilant sous mes yeux. En tant qu'amoureux du cinéma, j'ai forcément un rapport un peu particulier à ce film et de le redécouvrir ainsi vêtu de ses plus beaux habits m'a donné des frissons de plaisir, mais aussi d'émotion. Les versaillais de Air ont quant à eux endossé une sacrée responsabilité en acceptant de mettre en musique ces 15'31 d'histoire du cinéma et s'en tirent remarquablement.

Le Royaume des fées

Le Royaume de GeorgesPar takeshi29

Il serait temps de crier haut et fort que Méliès ce n'est pas QUE "Le Voyage dans la Lune".

En voici une preuve éclatante dans ce film merveilleux où toute la folie, la créativité du magicien s'en donnent à cœur joie durant 17 minutes coloriées de frénésie absolue.

Virevoltant et jouissif...

Après le bal, le tub

La minute grivoise de Monsieur MélièsPar takeshi29

28 ans avant de l'épouser, le grand cinéaste filmait Jeanne d'Alcy sous sa douche, au retour du bal.

Un film très coquin, mais ne clignez pas des yeux, ça dure 63 secondes.

Page 9: HCFR l'Hebdo N°45

Le Voyage à travers l'impossible

J'ai cru apercevoir Bruce Willis chez Méliès.Par takeshi29

Ce "Voyage à travers l'impossible" peut être rapproché du "Voyage dans la Lune" dans la très riche filmographie mélèsienne, et pas seulement pour son titre.Deux ans après son "blockbuster", Georges le magicien nous propose un nouveau voyage en couleurs, plein de tumulte et de fracas. Ça vit, ça se bouscule, ça tombe, bref ça déménage.Le cinéma d'action n'a donc pas attendu Bruce Willis pour revêtir ses lettres de noblesse.

Le Mélomane

George Lucas, tu n'as qu'à bien te tenirPar takeshi29

A l'heure où les effets spéciaux n'impressionnent plus grand monde et où faire du cinéma semble devenu chose commune, le plaisir est total de se retrouver face à ce film, à la fois prouesse technique et déluge de bonheur par le maître Georges.2 trucages, la marche avant et la marche arrière, 2 minutes et 45 secondes... et le cinéma, le vrai...

L'Affaire Dreyfuss

Méliès, cinéaste engagéPar takeshi29

En 1899, Méliès invente en quelque sorte le film politique partisan. En 9 films (sur les 11 d'origine, 2 ayant disparu) et une dizaine de minutes, le cinéaste défend sa thèse dreyfusarde avec un parti pris et une franchise absolus Du cinéma engagé, datant de plus d'un siècle, apte à nous questionner sur notre société moderne.

Page 10: HCFR l'Hebdo N°45

Cendrillon

5 minutes pour se sentir brocanteur

Par takeshi29

Voici un autre versant du protéiforme Méliès, ici adaptateur de conte. Cette version de plus de 5 minutes, record de durée pour l'époque, est inédite, comportant une séquence peinte à la main rajoutée au film d'origine. Mais plus qu'une curiosité, ce film est avant tout un joli moment de cinéma, qui titille notre rétine nostalgique, au travers d'un noir et blanc "carte postale d'époque".

Jeanne d'Arc

11 pucelles

Par takeshi29

En 1900, Méliès réussit ce tour de magie incroyable : reconstituer en 11 tableaux le parcours extraordinaire de la Pucelle d'Orléans. Sur une scène de 6 mètres de large, il tourne cette fresque coloriée au pinceau.

Ce n'est que dans les années 90 que cette page du cinéma exceptionnelle fut découverte par René Charles.

Beau et didactique...

La Lune à un mètre

Méliès dresseur de lune Par takesgi29

En 3 minutes, Georges Méliès fait montre d'une folle inventivité et s'amuse à donner vie à cette lune qu'il aimait tant. C'est virevoltant, brillant, en un mot, magique.

Page 11: HCFR l'Hebdo N°45

Détail du coffret

DVD 1

Voyage dans la lune, Une partie de cartes, Les Incendiaires, Le Chaudron infernal, Les 100 farces du diable, Le Sacre d'Edouard VII, Le Mélomane, Cendrillon, Cendrillon ou la pantoufle merveilleuse, Barbe Bleue, Le Fakir de Singapour, L'Affaire Dreyfus.

DVD 2

Bonus : Interviews et documents, Les 90 ans de Mme Méliès, Méliès, père et fils de Georges, Interviews de Madeleine Malthête-Méliès, Marie-Hélène Lehérissey, Lawrence Lehérissey et Christian Fechner. Présentation du film L'Affaire Dreyfus. Exemples de restauration d'images, Galerie d'affiches.

DVD 3

18 courts métrages inédits dont Voyage dans la Lune teinté par les équipes de Méliès Une Nuit Terrible (Variante sans le vase de nuit), Pygmalion et Galathée, Salle à manger fantastique, L'Illusionniste fin de siècle, L'Illusionniste fin de siècle (Remake), Evocation spirite, La Pyramide de Triboulet, Les miracles du Brahmine, L'Artiste et le mannequin, Eruption volcanique à la Martinique, Voyage dans la lune, La Femme volante, Une indigestion, Benvenuto Cellini ou curieuse évasion, Le Merveilleux éventail vivant, Les mésaventures de M. Boit-Sans-Soif, Le raid Paris - Monte-Carlo en automobile, L'Agent gelé.

Documentaire Méliès, magie et cinéma : Exposition Méliès, 2002 (53' env.)

LivreGeorges Méliès à la conquête du cinématographe (120 pages).

Pour aller plus loin...

"Le cinéma est une invention française... Les effets spéciaux aussi ! Il y a plus d'un siècle, depuis son atelier montreuillois, Georges Méliès a dessiné les contours du septième art moderne, magique, trompeur, sans limites. Théâtre et art forains, prestidigitation et audace, Méliès a entrelacé les genres pour faire du cinématographe bien plus qu'une simple merveille technologique : un véritable spectacle. L'ancien magicien, directeur de théâtre et premier créateur de studio, a déverrouillé la création cinématographique, élargi le champ des possibles et élevé à un rang insoupçonné le métier de conteur. Georges Méliès, à la conquête du cinématographe, propose un voyage sur l'astre Méliès à la découverte de son travail, de l'envers du décor, des petites histoires qui ont écrit la grande et de l'empreinte laissée via le témoignage de figures du trucage moderne. Mais cet ouvrage veut également rappeler la richesse créative du maître en regroupant sur deux DVD cinquante-trois de ses créations, dont dix-sept numérisées pour la première fois, Un troisième DVD révèle, quant à lui, quantité de suppléments essentiels à l'attention de tous les fidèles de ce père fondateur, architecte du cinéma des origines." (Boutique Le Monde)

Page 12: HCFR l'Hebdo N°45

Les Classiques du cinéma par Astrorock et Fabi

Bringing up BabyHoward Hawks (1938)

Fiche technique

Titre original : Bringing Up BabyRéalisation : Howard HawksScénario : Dudley Nichols, Hagar Wilde d'après une histoire de Hagar WildePays d'origine : États-UnisLangue : anglaisGenre : screwball comedyDurée : 102 minutesSortie : États-Unis 18 février 1938Avec : Katharine Hepburn, Cary Grant, Charles Ruggles, Walter Catlett, Barry Fitzgerald, May Robson, Fritz Feld, Leona Roberts, ...

Page 13: HCFR l'Hebdo N°45

Le Film par Astrorock

Paléontologue réservé à la vie rangée, David Huxley est sur le point d'épouser sa secrétaire, la scrupuleuse Alice. Mais dans sa quête d'une subvention d'un million de dollars à même de sauver son museum d'histoire naturelle, David fait la rencontre d'une riche héritière un brin fantasque, Susan Vance. A la recherche d'un os de brontosaure disparu, à la poursuite d'un léopard fugitif, David et Susan vont surmonter leurs natures antagonistes pour apprendre à se connaître.Et c'est parti pour 1h40 sans un seul moment de calme pour le pauvre David le jour de son mariage. Tout, absolument tout, va aller de travers par la grâce de THE emmerdeuse, la sublimissime Katharine Hepburn qui dévaste tout sur son passage, tenues ultra-féminines au vent et rire désarmant comme armes de séduction massive. Comme il se doit, on est chez les riches, les portes claquent, les léopards s'intervertissent, les seconds rôles sont exceptionnels comme de coutume à l’époque. Bref on rit beaucoup et on voit et revoit ce film avec toujours le même plaisir.

Page 14: HCFR l'Hebdo N°45

Le Film par Fabi

Comment qualifier cette comédie de Howard Hawks?"Tornade" serait sans doute le terme adéquat. De bout en bout, ça virevolte, ça papillonne, ça tourbillonne, ça jacasse, ça sautille. C'est farfelu, extravagant et bourré d'humour. Bref, une screwball comedy absolument trépidante!Mais mais mais mais mais.... encore faut-il adhérer à ce rythme effréné, à ces cris stridents, à cette hystérie collective.Pour ma part, sans mettre en cause les qualités de ce monument cinématographique, je dois avouer que j'ai trouvé le rythme des échanges "un brin" irritant.A vrai dire, je préfère le drame à la comédie, ceci expliquant éventuellement cela. Mais j'imagine que les fans inconditionnels du genre (astrorock ) seront ravis par ce vaudeville bon enfant et loufoque.

Page 15: HCFR l'Hebdo N°45

7e Art par Katam

Stoker

Fiche technique

Réalisateur: Park Chan-WookScénariste: Wentworth Miller, Erin Cressida WilsonAvec: Mia Wasikowska, Nicole Kidman et Matthew GoodeDurée: 99 minGenre: Thriller, DrameBudget: Année De Production: 2013Date De Sortie Française: 01/05/2013Pays: Royaume-Uni, États-UnisNote IMDB: 7,5/10Metascore: 58/100

SynopsisLe père d'India vient de mourir. Alors que l'enterrement se termine, un homme étrange prétendant être son oncle se présente à la famille. La mère, Evelyn, sous le charme, décide de le laisser rester à la maison, au grand dam d'India.

Page 16: HCFR l'Hebdo N°45

La critique de Katam

Park Chan-Wook est sans conteste le réalisateur coréen le plus en vue de ces dernières années. Auteur de la trilogie de la vengeance et en particulier Oldboy qui est sûrement l'un des rares films de ce pays à avoir acquis une certaine notoriété internationale, Stoker constitue sa première incursion dans le cinéma hollywoodien. C'est un pari risqué, car même s'il n'a jamais réalisé de films véritablement choquants gratuitement, son cinéma ose de nombreuses choses qu'une réalisation américaine aurait plus de difficultés à accepter. De plus, difficile de savoir quelles autres brides créatrices on lui aura imposées. Enfin souvenons-nous de son confrère Kim Jee-Woon, réalisateur de A Bittersweet Life (2008) et A Tale Of Two Sisters (2003), qui aura un peu raté son entrée dans le monde occidental avec son très moyen The Last Stand la même année.

Page 17: HCFR l'Hebdo N°45

Pour ne rien arranger, le scénario est signé Wentworth Miller, principalement connu pour avoir joué le rôle principal de la série Prison Break. Néanmoins j'étais assez confiant quand à la capacité de Park Chan-Wook à réaliser un film au moins très intéressant et à transcender un script d'une qualité discutable. Et il faut bien admettre que le récit est le gros point faible de Stoker. Même s'il a un certain panache et une idée de base simple mais efficace, on a constamment l'impression que les choses ne sont qu'effleurées et qu'il ne va pas au bout de son concept. On peut aisément distinguer deux éléments dans le scénario, le premier est la dimension mystérieuse du thriller, intéressant principalement l'identité réelle de l'oncle Charlie, le second est la dimension du drame ordinaire touchant surtout India, découvrant sa sexualité d'une manière peu conventionnelle. Si cette première couche est admirablement traitée et fonctionne plutôt bien grâce au talent du réalisateur, la seconde est pour moi trop peu développée. C'est d'autant plus dommage qu'il me semblait qu'il s'agissait du point le plus intéressant du récit, mais à chaque fois qu'on fait une percée dans la psyché d'India, on a l'impression d'une retenue soudaine, comme une volonté de ne pas trop choquer le spectateur en allant vers des conceptions inhabituelles, en craignant que le personnage d'India ne soit plus perçu comme une victime. C'est véritablement dommage étant donné que c'est justement tout le côté ambivalent de la réalisation de Park Chan-Wook qui permet à Stoker d'être aussi intéressant, et ce côté inachevé ne fait malheureusement pas pencher la balance du bon côté.

Page 18: HCFR l'Hebdo N°45

Si Stoker échoue à transcender son genre, il reste néanmoins un thriller très honnête et très efficace. Le réalisateur a toujours déclaré avoir voulu faire du cinéma après avoir assisté à une projection de Vertigo d'Alfred Hitchcock, et force est de constater que son influence est plus qu'évidente dans Stoker. Des personnages aux lieux, en passant par la méthode cinématographique, tout est furieusement lié aux films du Maître. Le personnage de Charlie avec son magnétisme sexuel n'aurait par ailleurs pas démérité s'il avait fait une apparition dans Thirst, le précédent film de Park Chan-Wook. Car d'une manière peu ordinaire, India et Charlie semblent naviguer pendant une bonne partie du film dans le fantastique, leurs personnages perçus comme irréels ou trop étranges pour ne rien cacher de surnaturel. Encore une fois le réalisateur se plait à nous tromper et à nous perdre et cela avec brio. Stoker m'a également rappelé plusieurs films comme Teeth, Excision ou May qui eux aussi apportaient des dimensions et des enjeux similaires. Si le scénario de Stoker est plutôt inégal, Park Chan-Wook en a sûrement tiré le maximum possible, et pour cela je lui tire mon chapeau.

Page 19: HCFR l'Hebdo N°45

Visuellement parlant, Stoker est magnifique. La photographie signée Chung Chung-Hoon est tout bonnement splendide et convient parfaitement au film. Celui-ci est un habitué des films de Park Chan-Wook et j'espère qu'ils continueront leur collaboration dans l'avenir. Sur le plan dynamique, le réalisateur fait toujours autant preuve d'une grande maitrise : les jeux de focales, les plans, tout est astucieusement planifié pour rendre la confusion plus grande et jouer avec notre façon de percevoir les personnages. Même le montage, entre les mains de Nicolas De Toth, est extrêmement intelligent et soigné. Sur un plan formel Stoker est en tous points réussi et marque très certainement la maturité incroyable de Park Chan-Wook en tant que cinéaste.

Page 20: HCFR l'Hebdo N°45

Le film repose intégralement sur la prestation d'un trio d'acteurs constitué de Mia Wasikowska, Nicole Kidman et Matthew Goode. La première rencontre sûrement ici son premier rôle d'envergure et démontre un talent que je ne soupçonnais pas, rappelant une fois de plus l'importance d'une bonne direction d'acteurs. Si Wasikowska est d'une grande justesse, Nicole Kidman n'est pas en reste, même si elle impressionne beaucoup moins. Mais la plus grande performance est celle de Matthew Goode, tout bonnement magistral. Je pense d'ailleurs que l'alchimie entre Wasikowska et Goode est l'une des meilleures que j'ai vues au cinéma ces derniers temps, à l'image de la séquence du piano, merveilleuse.

Page 21: HCFR l'Hebdo N°45

Si Stoker n'est pas la bombe annoncée, cela reste un film d'une propreté formelle incroyable, qui ne doit ses échecs qu'à un scénario trop frileux et sûrement à quelques limites créatrices des studios. Si Park Chan-Wook démontre qu'il peut faire de l'or avec du plomb, il est pour moi évident qu'il aurait plus à y gagner que de continuer à réaliser ses films en Corée du sud. Doté d'un trio d'acteurs formidables, d'une image magnifique et d'une bande originale signée Clint Mansell excellente (mention également au mixage, très bon) Stoker est le prototype même du film avec un grand potentiel. Je ne peux que le conseiller malgré le fait que cela ne soit pas un grand film.

7/10

Katam

Page 22: HCFR l'Hebdo N°45

A l'Affiche par Le Loup Céleste

Le Prénom

Le synopsisVincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale. Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos...

Année : 2012Durée : 109 minRéalisateur : Alexandre de La Patellière, Matthieu DelaporteActeurs : Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling, Guillaume De Tonquédec, Judith El ZeinChaîne : Canal+

Page 23: HCFR l'Hebdo N°45

Le film ♥♥♥♥♥

Après le succès triomphal de la pièce de théâtre, "Le Prénom" s'offre une seconde vie dans cette adaptation cinématographique cynique et burlesque qui réunit une belle brochette d'acteurs. Plus précisément, il s'agit d'une comédie dramatique en huis clos au rythme incessant, aux répliques ciselées et aux situations aussi drôles que tragiques où le vernis des apparences va s'écailler petit à petit jusqu'à transformer le salon de l'action en un véritable champ de bataille. Jouissif et jubilatoire !

Page 24: HCFR l'Hebdo N°45

"Dans ma bulle..." Le billet de la rédac'chef

Fast and Furious 6

ui Madame, quand on a deux ados en 2013, qui baignent dans une époque de formatage identitaire aux modèles particulièrement élaborés type Anges de la télé-immondices, on a peur. Peur pour leur

santé mentale et leur potentiel de recul. OEnfin décidée à obéir à l'un de mes mantras ("passer plus de temps avec les enfants, passer plus de temps avec les enfants, passer plus de temps avec les enfants..."), je tente une sortie ciné : "Mama ou Gatsby?". Ce à quoi ils me répondent : "FF6".

Seigneur Dieu. Faites des mômes...

Page 25: HCFR l'Hebdo N°45

Soit. OK pour FF6. (Appelez-moi Mère Courage) Résignée (désespérée), direction cinéma. La salle est déjà bien remplie, nous entrons. Fils Aîné : "Ça sent le poney"Fils Cadet : "Pas de doute, nous sommes dans la bonne salle"Fou-rire nerveux de votre servante. Le stress, y a que ça de vrai pour provoquer chez moi des crises de rire aux larmes phénoménales au départ de réflexions pour le moins banales.Entre un couple endimanché, la soixantaine très bling bling. Lui, look Drive. Elle, look mi-Pink mi-Nabilla, chirurgisée et sapin-de-noëllisée. Fils Cadet : "Lui, il a tuné sa femme"Nous 3, hilares. Et plus moyen de se regarder sans éclater.Pubs avant le film. Nouvelle Merco flamboyante présentée avec un loup agressif. Fils Aîné à fils Cadet : "Ça y est, ils sont déjà tous en transe..." Re-belote. Je me tords, je pleure, je hoquète, fusillée par Pinkabilla assise juste devant nous.Extinction des feux. Retour au calme (difficile).

Fin du film. Les fruits de mes entrailles discutent : "Ce Vin, expressif comme un platane...""Autant de clichés et de répliques crétines dans un seul film, c'est dingue..."Venez là mes amours que je vous embrasse. Such a perfect day...

Et le film? ... quel film?

Fabi

Page 26: HCFR l'Hebdo N°45

Musique par

Manitao17

The Seeds Of LoveTears for Fears

rofiter du désespoir, de conflits, d'une mélancolie voire d'une fin annoncée, facilite semble-t-il l'inspiration. Pourtant c'est plus de quatre ans qu'il aura fallu attendre pour que Tears For Fears, groupe Britannique fondé au début

des années quatre-vingts, apporte la magie nécessaire au dernier voilier en partance vers le succès. Espace de liberté pris dans la tempête Soul, "The Seeds of Love", album sorti en 1989, construit une diversité de sons qui va au-delà du généralisme. C'est ainsi, perturbé mais prolifique, que le groupe tire sa dernière révérence avant le départ de son chanteur Curt Smith et de Ian Stanley quelque temps plus tard.

P

Page 27: HCFR l'Hebdo N°45

Les chansons en deviennent alors passionnées avec une ferveur somptueuse. C'est à une grande écoute de variété internationale que nous avons à faire avec une variation de tonalités impudentes. Les influences contenues dans les titres sont hétéroclites et sans doute aujourd’hui magistrales mais aussi marginales. Aboutissement d'une œuvre réfléchie, modifiée, repensée, retouchée perpétuellement, l'accouchement difficile des huit titres additionnés de quatre nouveaux morceaux en 1999, invoque la volonté des concepteurs de tenir la perfection du modèle. Du plaisir sensuel jusqu'à l'effleurement presque charnel, l'influx nerveux dresse le poil à l'écoute. Le chanteur possède cette voix éclatante de vérité à l’intonation forte et puissante comme dans le fabuleux "Sowing the Seeds of Love". D'un autre côté la reverb soyeuse de "Standing on the Corner of the Third World" agrandit l'espace, la rythmique accélérée de "Year of the Knife" multiplie la cadence au point de précipiter le temps dans une nouvelle dimension. La détermination à vouloir construire autrement rend l'ensemble bénéficiaire d'une originalité expressive et singulière. Un coup de maître à la réalisation parfaite, les sons portent les mots au travers des claviers, des percussions et des trompettes. C'est la batterie collée au corps de Manu Katché et de Phil Collins que le groupe entame sa dernière période "fast" avant l'envolée solitaire de Roland Orzabal. Tel un diamant proportionné pour une brillance exceptionnelle, chaque titre incarne une émotion particulière : mélancolie, délectation, calme et envahissement jusqu'à la fascination de "Woman in Chains" où la voix d’ Oleta Adams apporte l'irréalisme d'unesituation sociale dé-noncée avec grâce et cultive la profondeur musicale de l'Empire imaginatif. Finalement l'album a le potentiel pour mul-tiplier les découver-tes, regrouper les richesses et faire cohabiter le Pop, le Jazz, voir le Gospel. Il ne faudra donc pas hésiter à aiguiser la lame d'une biblio-thèque sensitive en écoutant "The Seeds Of Love" de Tears For Fears".

Manitao17

Plus de critiques sur le forum "Musique" : c'est ici

Page 28: HCFR l'Hebdo N°45

Musique par Takeshi29

Bankrupt !Phoenix

"Si vous aimez les filles faciles, passez votre chemin..."

par takeshi29

Comment succéder à "Wolfgang Amadeus Phoenix" * ? Pas facile tant celui-ci était une évidence. Dès la première écoute on était happé par la puissance et l'efficacité de ses morceaux.Ici il faudra être patient et surtout persévérant. La faute probablement à la cohérence de l'ensemble. En effet, "Bankrupt!" ne possède pas un de ces morceaux qui tuent instantanément l'oreille, celui qui fait rendre les armes à l'auditeur.Non "Bankrupt!" n'est pas une femme facile, elle ne se donne pas ainsi, il faut lui faire la cour encore et encore. "Bankrupt!" est timide, se cache un peu, alors on ne sait comment l'aborder.

Page 29: HCFR l'Hebdo N°45

Certains abandonneront probablement rapidement, refroidis par les trois premiers rendez-vous. C'est vrai, "Entertainment", "The Real thing" et "SOS in Bel Air" sont gentillets mais ne laissent pas forcément augurer des lendemains qui chantent.Mais perso je me suis rendu au quatrième rendez-vous, convaincu que les plus belles histoires d'amour ne naissent pas forcément dans la facilité. Et c'est là que j'ai cédé au charme de la dame, séduit par sa complexité, sa façon de se dévoiler doucement, tout doucement ..."Trying to be cool".Mais je sais maintenant que c'est notre cinquième rencontre, "Bankrupt!", qui a rendu notre relation vraiment particulière. Ce jour-là, nous avons passé plus de temps ensemble, elle est restée longtemps silencieuse... Elle venait en fait de me faire le coup du "Love like a sunset" (Wolfgang Amadeus Phoenix) et du "Funky Squaredance" (United).Par la suite, ce sont nos balades main dans la main ( "Chloroform", "Don't" ), les doux mots en français qu'elle m'a glissés à l'oreille ( "Drakkar noir", "Bourgeois" ) qui ont fait que je me suis rendu à l'évidence : "Bankrupt!" n'était vraiment pas une fille comme les autres... elle me rendait heureux... et je l'aimais.

Page 30: HCFR l'Hebdo N°45

NB : Par contre, un conseil : si la demoiselle se présente à vous en version Deluxe ***, ne vous faites pas avoir, refusez le rendez-vous. A moins bien sûr que vous n'ayez une passion étrange : faire les poubelles. Et si vous voulez faire les poubelles de Phoenix, c'est cette version de "Bankrupt!" qu'il vous faut.

Je suis un gogo qui a pour habitude d'acheter les versions Deluxe des albums, et par pur humanisme, je viens vous prévenir : cette édition est une ARNAQUE. Ici à la place d'une version Deluxe, on a le droit à une version Demerde. Les versaillais et leur label sont très généreux, ils ne vous offrent pas quelques remixes inutiles, des lives dispensables, non, ils nous servent pas moins de 71 morceaux inédits. Ou plutôt 71 bonnes raisons de cliquer sur le 1, le 0 étant scandaleusement interdit sur SC. En effet il s'agit de fragments de morceaux. Phoenix vous donne en quelque sorte accès à leurs détritus, et ça c'est vraiment trop sympa. Le pire, c'est qu'il y a peut-être un truc qui ressemble à une chanson dans cet amas d'ordures, alors si un bon gros maso veut se taper les 71 plages histoire de vérifier...

takeshi29

Page 31: HCFR l'Hebdo N°45

Musique par Astrorock

Dogs

Jamais ! Jamais je ne pardonnerai à la France d’avoir laissé passer Dogs. Plus de 30 ans après, je me demande encore comment cela a pu arriver… Car ces chiens étaient pure race, des bêtes de courses, capables de laisser sur place le plus agile des lévriers. Non, je ne comprends toujours pas et même je ne m’en remets toujours pas. Dogs c’est Dominique Laboubée, le chanteur/guitariste, l’équivalent de Paul Weller de The Jam. La même classe, la même culture musicale, la même pureté ! Putain… Dogs, comme The Jam est là haut, tout là haut, là où l’air est rare et où peu de groupes peuvent prétendre, ou ne serait-ce que rêver parvenir : au firmament du rock. Du rock dans son essentielle pureté, ce truc qui bravant les modes vous garde éternellement jeune et qui se fiche du tiers comme du quart d’être a la mode du moment, qui comme toute mode passe et trépasse et qui ne mourra jamais.

Page 32: HCFR l'Hebdo N°45

Différent. 1979. (Philips). Le titre déjà! et puis cette pochette qu’on croirait jaillie du meilleur des 60’s ! La classe, la vraie. Et le contenu. Ce son de Rickenbaker mordant et élégant à la fois (la même guitare que Paul Weller…), l’harmonica, la souple ligne de basse de Hugues de Portzamparc et la batterie, minimaliste mais solide de Mimi avec cette utilisation lumineuse des cymbales. La même formation que The Jam, encore une fois… On a du mal à mettre en avant un morceau tant l’ensemble est cohérent ! Allez, on peut citer « I’m real », « Nobody but me », « Fortune teller » et « Lonesome hearts ». Un classique instantané !

Walking shadows. 1980. (Philips). La pochette, avec cette photo noir et blanc extraordinairement stylée, donne le ton. Le ton est sombre, très sombre. Le son est dur, très dur, limite punk, glacial, trop. Ça gâche, à mon avis, l’élégance naturelle du style de Dogs.

Too much class for the neighbourhoud. 1982. (Epic). Effectivement les Dogs sont trop classe ! Retour au son du premier album qui convient mieux à leur style. Quelques arrangements au piano viennent souligner l’ensemble. Adjonction d’un deuxième guitariste, Antoine Massy-Périer. On ne sait quoi admirer de plus entre le sens de la mélodie « The most forgotten french boy », l’élégance des compositions «Sandy Sandy », l’énergie « Death lane », l’intensité « Hesitation », la rage « Poisoned town », la synthèse du syle Dogs se retrouvant dans la chanson titre.

Page 33: HCFR l'Hebdo N°45

Legendary Lovers. 1983. (Epic). Album produit par Vic Mail. Le son est le meilleur qu’ils aient eu, un mélange harmonieux des trois précédents albums. Et toujours cette élégance, cette classe naturelle des compositions du groupe, « Be my lover », « Secrets », « If you don’t want me no more », la chanson titre. Dominique Laboubée n’a jamais mieux chanté, de cette voix légère avec son accent français qu’il ne perdra jamais. Un putain d’album, leur meilleur avec le premier.

Dominique Laboubée va continuer sans les membres originaux du groupe, mais on sent quelque chose de cassé, les quelques disques qui vont suivre sont sans véritable intérêt.

Short, fast and tight. 2001. (Hacienda). Le live testament, leur dernier disque. Si Dominique est toujours aussi élégant, on ne peut pas en dire autant de ses accompagnateurs, plus « bourrins », l’osmose n’y est pas. Mais néanmoins une belle énergie déployée, mais sans la finesse de Hugues et Mimi.

More, more, more. 1986. (Epic). Jamais accroché à ce disque bizarrement foutu. Je zappe. Mais il sonne le glas du groupe.

Shout ! 1985. (Epic). Un faux live. D’où émerge « When i was young » tout en tension.

Page 34: HCFR l'Hebdo N°45

En relisant ces quelques lignes qui, je l’espère, vous donneront le goût d’écouter la musique de Dogs, c’est le mot élégant qui revient sans cesse, et effectivement les Dogs étaient “Too much class for the neighbourhoud ».

Astrorock

En 2002, lors d’une tournée américaine, il s’écroule sur scène à Worcester, Massachusetts et meurt quelques jours plus tard d’un cancer généralisé non diagnostiqué, à l’âge de 45 ans.On trouve difficilement les disques que je chronique, mais on peut encore trouver un pack cartonné des trois derniers disques de la formation originelle.

Page 35: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 2D par Tenia54

Django unchainedQuentin Tarantino

uentin Tarantino s'amuse. C'est indéniable, et ça fait vingt ans que ça dure. Et après avoir fait des films de gangsters qui s'entre-tuent joyeusement, par avidité, vengeance ou hasard, le voilà qui

se met à faire des films dans des contextes historiques.Après un Inglourious Basterds monté avec les pieds (et plombé par la partie française du casting), qui lui-même faisait suite à un Death Proof laborieux (et pas vraiment aidé par la rallonge de 20 minutes afin de le séparer de son Planet Terror de collègue), il faut bien dire qu'on attendait avec impatience le film où QT se ferait à nouveau plaisir sans oublier le spectateur en route. Non pas que le cinéaste ait perdu la main visuellement parlant, mais il est clair que d'un point de vue script, on pouvait décemment attendre un retour du niveau de Kill Bill.

Q

Django Unchained signe probablement ce retour.

Page 36: HCFR l'Hebdo N°45

Haut en couleurs, mais souvent fun, rarement long, et surtout ultra léché, Django Unchained revisite le western spaghetti en mode QT, c'est à dire à travers le prisme habituel du réalisateur : hémoglobine coulant gratuitement à flots, caméos et références à gogo, bande son piquant à droite à gauche (mais détonnant, précisément, par les nombreuses pistes modernes la composant en partie, du gros rap US qui tâche de Rick Ross à la soul gospel de John Legend), bref, les habitués ne seront pas dépaysés. Là dessus, QT reste QT et maîtrise son langage cinématographique dans ce qui est probablement son plus beau film formellement parlant : que ce soit les nombreux trajets à cheval, les ralentis ci et là, la photographie travaillée et ultra variée, ça sent la composition réfléchie, et il faut bien dire que ça fait plaisir à voir.

Page 37: HCFR l'Hebdo N°45

Tarantino retrouve, de plus, ce qui (on l'espère) est devenu sa nouvelle trouvaille-muse : Christoph Waltz. Aussi bon que dans Inglourious Basterds, et pourvu d'une excellente dynamique avec Foxx, Waltz vole à nouveau le show, malgré un cast autrement plus uniformément exemplaire que dans les 2 films précédents de Tarantino. Si Foxx est parfois un peu figé, son charisme brut et brutal finit par l'emporter; Di Caprio livre une très bonne performance; et Samuel L Jackson fait du mieux qu'il peut en cabotinant dans son rôle assez simpliste de "Noir essayant de se faire aimer des Blancs" en faisant aussi bien qu'eux au jeu du négrier (dommage qu'il finisse par devenir une caricature ambulante, au trait extrêmement épais).

Page 38: HCFR l'Hebdo N°45

Pour autant, cumulant à 2h45, le film est assez long, notamment dans une seconde partie trop bavarde pour pas grand-chose, et une suite de rebondissements prévisibles et linéaires, qui ressemblent, rétrospectivement, plus à un prétexte au déferlement de gunfights finaux qu'à autre chose. Même si on a déjà pu voir bien plus ennuyeux que ce Django, il est fort probable que le film aurait gagné à être épuré d'au moins 20 bonnes minutes, notamment dans certaines digressions ou avancées narratives trop lentement mises en place.Cependant, notamment grâce à un humour régulier et faisant souvent mouche (même si on pourra débattre longtemps de la finesse de certains gags en fin de film, à double tranchant, et pas forcément très drôles tant l'évolution du personnage principal peut ne pas s'y prêter) et un propos progressiste efficace distillé tout le long du film (certes, pas toujours subtilement), Django Unchained signe donc le retour en forme de Tarantino qui, on ne peut que l'espérer, continuera sur cette lancée pour ses prochains films.

Mais par pitié : Quentin, reste derrière la caméra. Même si tu t'éclates (littéralement), ton (petit) rôle dans Django en est la preuve incarnée : tu joues comme un pied.

8/10

Page 39: HCFR l'Hebdo N°45

Fiche technique

Sony, 2013 (FR)BD-50, Zone Free2.35, couleurs1080p, AVC, débit vidéo moyen : 22923 kbpsEnglish / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2204 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2208 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)STF, STA, amovibles

Image : 9.5/10Son (VO) : 9.5/10Son (VF) : 9.5/10Film : 8/10

Vers le forum

Blu-ray : ici

Critique technique

Si on pourra toujours pinailler sur la légère infériorité (sur le papier) du Blu-Ray français par rapport au Blu-Ray US (débit vidéo inférieur de 15% et VO en 16-bits contre 24-bits aux USA, avec logiquement un débit inférieur de 21%), le résultat semble être équivalent. Soit un disque rendant parfaitement justice à ce qui est sans aucun doute le film le plus léché de la filmo de Tarantino. Les multiples looks visuels se succèdent sans aucun souci à déplorer, que ce soit un flashback sur-saturé, un raid du KKK de nuit aux noirs d'encre sans pour autant absorber les détails, ou un trajet à cheval aux blancs brûlés, le contraste, le rendu des couleurs, et surtout le niveau de détails, sont excellents.

Côté sonore, VO et VF sont sur un pied d'égalité pour un traitement identique à l'écoute (mixage, spatialisation, intégration des dialogues, rendu global).Le film envoie régulièrement du lourd, avec un caisson régulièrement mis à contribution, et un enveloppement sonore constant grâce à une utilisation régulière des enceintes arrières. Tout juste pourra-t'on reprocher un léger manque de directivité lors des scènes d'action. Autrement, c'est du tout bon.

Tenia54

Page 40: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 2D par Opbilbo

La Liste de SchindlerSteven Spielberg

Le Film

'est le chef d’œuvre de Spielberg, dur, émouvant, éprouvant et tragique sans tomber dans le pathos, et magistralement réalisé et mis en scène. Il raconte comment Oscar Schindler, membre du parti nazi, venu à

Cracovie pour faire des affaires, va progressivement prendre conscience du drame qui se déroule sous ses yeux et finir par mettre tout en œuvre pour sauver un maximum de juifs en les faisant travailler dans son usine jusqu'en 1944.Si vous ne l'avez pas encore vu, alors c'est l'occasion de le découvrir dans une version parfaitement restaurée.

C

Drame de Steven Spielberg, 1993.Durée 185 minutes.

Page 41: HCFR l'Hebdo N°45

Critique technique

L'image A+

Voilà une très belle restauration effectuée sous la supervision de Spielberg, à l'occasion du 20ème anniversaire de sa sortie en salles : En effet, en dehors de un ou deux plans un peu en retrait en définition et en précision, c'est un magnifique travail qui nous offre une superbe image type argentique préservant probablement la photo d'origine de ce chef d’œuvre du cinéma que je découvre pour la première fois en entier.

-Piqué/ Précision : bonne.-Définition : bonne.-Niveau des noirs : excellent !-Colorimétrie : noir et blanc.-Grain : discret et constant, parfois un poil fourmillant.-Compression : invisible.-Réducteur de bruit DNR/Accentuation des contours EE : 0-Banding (dégradés de couleurs) : pas vu (test en deep color off et dithering on, scaler DC 36 bits, projecteur en 12 bits).-Homogénéité : très bonne dans l'ensemble.

Echelle de notation principale de l'image :A++ > A+ > A > A- > B+ > B > B- > C+ > C > C- > D)

Page 42: HCFR l'Hebdo N°45

Fiche technique

Testé avec : JVC X70RB + ISCANDUO + OPPO 103 EU sur 2m03 de base.

-Édition collector Universal 2013, toutes zones à priori-Encodage AVC-Format 1.85:1

Anglais DTS HD MA 5.1,français DTS 5.1...Sous-titres anglais, français...

On en parle sur 7ème Art 7eme-art/film-la-liste-de-schindler-t29688002.htmlOn en parle sur Bluray & DVD post177513350.html#p177513350

Les tests techniques post177166816.html#p177166816

La bande son

Comme on le répète souvent, rien ne vaut la version originale, mais la version française ne démérite pas et fait parfaitement son travail pour mes oreilles.

Appréciation globale Images:

Son:

Film:

Opbilbo

Page 43: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 2D par Le Loup Céleste

Le Tombeau des lucioles

Le synopsis

Japon, été 1945. Après avoir perdu leurs parents, un jeune adolescent et sa petite sœur se réfugient dans leur famille proche mais cruelle. Leur quête désespérée d’un monde meilleur les amènera à traverser autant les ruines du Japon ensanglanté par la fin de cette guerre qu’à affronter l’indifférence et la cruauté des adultes...

Année : 1988Durée : 85 minRéalisateur : Isao TakahataDoubleurs : Tsutomu Tatsumi, Ayano Shiraishi, Yoshiko Shinohara, Akemi Yamaguchi (VO)

Page 44: HCFR l'Hebdo N°45

Le film

Ce film d'animation intimiste et humaniste que l'on doit au studio Ghibli, est une œuvre profondément belle et poignante qui se veut à la fois réaliste et poétique à travers des situations parsemées de désespoir, de tristesse et d'espoir. Tout simplement un chef-d’œuvre qui touche durablement au cœur !

Page 45: HCFR l'Hebdo N°45

Le Blu-ray

• ImageUne netteté à toute épreuve, une précision d'une belle justesse, des couleurs désenchantées magnifiques et des contrastes bien équilibrés pour un transfert HD finalement irréprochable.

• AudioDes pistes sonores frontales (et c'est tant mieux) dont la précision des dialogues, l'ouverture de la scène avant, la finesse des bruitages et la dynamique de l'ensemble font plaisir à entendre.

Le Loup Céleste

Fiche technique

Le film ♥♥♥♥♥

Le Blu-ray Disc

Format vidéo Pistes sonores Sous-titres

1080p24 (AVC) / [1.85]

- Japonais PCM 2.0- Français (VFF)

PCM 2.0

Français imposés sur la

VO

Région Éditeur Date de sortie

B (France)

Kazé 07 mai 2013

Vers le forum

Blu-ray : ici

Page 46: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 2D par Le Loup Céleste

Les MisérablesTom Hooper

Le synopsisAnnée : 2012Durée : 158 minRéalisateur : Tom HooperActeurs : Hugh Jackman, Russell Crowe, Anne Hathaway, Amanda Seyfried, Sacha Baron Cohen, Helena Bonham Carter, Eddie Redmayne

Dans la France du 19e siècle, une histoire poignante de rêves brisés, d’amour malheureux, de passion, de sacrifice et de rédemption : l’affirmation intemporelle de la force inépuisable de l’âme humaine. Quand Jean Valjean promet à Fantine de sauver sa fille Cosette du destin tragique dont elle est elle-même victime, la vie du forçat et de la gamine va en être changée à tout jamais...

Page 47: HCFR l'Hebdo N°45

Le film

Adaptée du célèbre show de Broadway, cette version ambitieuse du classique littéraire éponyme de Victor Hugo est une comédie musicale dramatique dont l'élan lyrique des chansons pour la plupart sublimes ("I dreamed a dream", "On my own", "Do you hear the people sing ?", "A heart full of love"), le souffle épique de nombreux tableaux qui se succèdent à la façon des actes dans une pièce de théâtre, les décors et costumes majestueux, et surtout l'immense talent des comédiens (filmés en plan rapproché pour mieux capter leurs émotions) qui n'ont pas hésiter à chanter en live et même à se métamorphoser physiquement (Anne Hathaway et Hugh Jackman) en font un spectacle grandiose et émouvant seulement tempéré par une durée un peu excessive.

Page 48: HCFR l'Hebdo N°45

Fiche technique

Le film ♥♥♥♥♥Le Blu-ray Disc

Format vidéo Pistes sonores Sous-titres

1080p24 (AVC) / [1.85]

- Anglais DTS-HD Master Audio 7.1

- Anglais DTS 5.1

FrançaisAnglais

pour malentenda

nts

Région Éditeur Date de sortie

A, B, C (Canada)

Universal Studios 22 mars 2013

Vers le forum

Blu-ray : ici

Le Blu-ray

• Image Des détails phénoménaux, des textures d'une grande finesse, une palette colorimétrique (aux teintes bleutées et/ou ambrées) respectueuse du travail du chef opérateur, des noirs riches et aucun artefact de compression, mais les contrastes ne sont pas toujours solides

• Audio Une piste sonore HD 7.1 de référence dont l'énorme dynamique, la puissance et la clarté des voix, la subtilité de l'activité surround et l'excellent mixage des ambiances lors des passages musicaux sont un pur plaisir pour les oreilles.

Le Loup Céleste

Page 49: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 2D par Le Loup Céleste

The ArrivalDavid Twohy

Le synopsis

Zane Zaminsky, radioastronome, sonde les fréquences aériennes afin de déceler la preuve d'une éxistence extraterrestre. Un jour, il entend des cris aigus sortant de ses enceintes. Il s'agit d'une onde de choc provenant d'au-delà de notre système solaire, une preuve plausible de la vie extraterrestre. Son enquête le conduit au Mexique où il découvre une base secrète habitée par des extraterrestres. Sous leur apparence humaine se cache une tout autre réalité..

Année : 1996Durée : 115 minRéalisateur : David TwohyActeurs : Charlie Sheen, Lindsay Crouse, Richard Schiff, Ron Silver, Teri Polo

Page 50: HCFR l'Hebdo N°45

Le film

Cette petite série B des 90's est un film de science-fiction qui a aujourd'hui vieilli (la musique au synthétiseur et les effets spéciaux dépassés n'y sont pas étrangers), mais l'intrigue solide, imaginative et prenante basée sur l'idée d'un complot extraterrestre, les multiples péripéties, la grandeur évidente des décors et le plaisir de voir Charlie Sheen dans un premier rôle sont toujours appréciables.

Page 51: HCFR l'Hebdo N°45

Fiche technique

Le film ♥♥♥♥♥Le Blu-ray Disc

Format vidéo

Pistes sonores Sous-titres

1080p24 (AVC) / [1.85]

- Anglais Dolby Digital 5.1- Anglais Dolby Digital 2.0

- Français (VFQ) Dolby Digital 5.1

- Français (VFQ) Dolby Digital 2.0

Aucun

Région Éditeur Date de sortie

B (France) Rone 17 septembre 2011

Vers le forum

Blu-ray : ici

Le Blu-ray

• ImageUn piqué HD correct, un niveau de détails satisfaisant et une absence totale de grain mais l'aspect général est trop doux avec des couleurs délavées, des noirs grisâtres et l'apparition de quelques taches

• Audio Les pistes 5.1 sont à éviter car elles souffrent d'une dynamique inexistante, d'un mixage affreusement artificiel (les voix sont délivrées sur l'enceinte avant droite !) et ne sollicitent jamais les arrières qui restent désespérément muettes. A leurs niveaux, les pistes sonores 2.0 encodées à fort volume sont bien plus claires, complètes et impressionnantes avec des voix audibles, une dynamique agressive, une musique bien présente et des effets qui utilisent à bon escient la scène frontale.

Le Loup Céleste

Page 52: HCFR l'Hebdo N°45

Test Blu-ray 3D par Le Loup Céleste

GamerMark Neveldine, Brian Taylor

Le synopsis

Le milliardaire Ken Castle a créé le divertissement ultime : "Slayers", un jeu vidéo dans lequel des condamnés à mort, guidés à distance par des joueurs en ligne, s'entretuent lors de combats diffusés sur les écrans du monde entier. S'ils survivent à 30 épreuves, ils retrouveront leur liberté...

Année : 2009Durée : 95 minRéalisateurs : Mark Neveldine, Brian TaylorActeurs : Gerard Butler, Amber Valletta, Michael C. Hall, Kyra Sedgwick, Logan Lerman

Page 53: HCFR l'Hebdo N°45

Le film

Après les deux "Hyper Tension" Mark Neveldine et Brian Taylor récidivent avec "Ultimate Game", un spectacle de science-fiction hystérique très violent au montage nerveux (trop !) et au rythme électrisant, qui met en scène un Gerard Butler badass en gladiateur des temps modernes.

Les scènes d'action sont fracassantes, la réalisation archi-stylisée se permet de nombreuses folies (les multiples niveaux de réalité), le rythme est frénétique et en bonus, le film se permet une critique acerbe de l'addiction aux nouvelles technologies et plus particulièrement aux jeux vidéo.

Voilà donc une production survitaminée qui plaira à n'en point douter aux fans d'action et aux gamers.

Page 54: HCFR l'Hebdo N°45

La 3D

Ce premier titre converti en 3D pour l'éditeur nord-américain Lionsgate par le géant sud-coréen Samsung fonctionne très correctement (bien mieux que la conversion semi-automatisée développée par JVC Kenwood en partenariat avec la Fox sur "I, Robot") et permet même au film de s'en trouver grandi ! Alors certes, le détourage de quelques contours semble négligé, certains plans (vraiment peu nombreux) souffrent d'une sensation de 3D artificielle, il n'y a aucun effet de jaillissement (c'est bien dommage) et le montage énervé du film ne permet pas toujours d'apprécier la dimensionnalité des plans. Mais à côté de cela le transfert ne souffre d'aucune image fantôme ni d'artefacts lumineux désagréables, la fenêtre de profondeur est souvent très prononcée (c'est un pur régal lorsque la caméra suit le personnage à hauteur du sol lors des scènes d'action), la sensation de volume est réussie grâce à une bonne séparation des plans et éléments qui constituent chaque image, et de nombreuses séquences sont tout simplement démentes en relief comme celles où le joueur et le prisonnier sont sur le même plan mais séparés par les interfaces graphiques. Une conversion plus qu'encourageante pour les prochaines sorties de l'éditeur ("Hyper Tension", "Bangkok Dangerous" et "The Descent").

Page 55: HCFR l'Hebdo N°45

Fiche technique

Le film ♥♥♥♥♥Le Blu-ray Disc

La 3D

Format vidéo

Pistes sonores Sous-titres

1080p24 (MVC) / [1.73]

- Anglais DTS-HD Master Audio 7.1- Espagnol Dolby

Digital 5.1

Anglais pour malentendants

Région Éditeur Date de sortie

A (Canada)

Entertainment One Films Canada

07 mai 2013

Vers le forum

Blu-ray : ici

Le Blu-ray

• ImageUne fluidité à toute épreuve, un piqué acéré, une définition en béton armé, des couleurs (désaturées ou explosives) somptueuses, des contrastes (agressifs) d'une richesse rare, des noirs abyssaux mais aussi un léger bruit vidéo en basse lumière.

• AudioCette piste HD 7.1 d'anthologie est d'une redoutable efficacité lorsqu’il est question d'en mettre plein les oreilles ! Les dialogues sont limpides et équilibrés, la dynamique est extrêmement large, le mixage est terriblement immersif, les canaux surround sont assaillis d'effets et les basses sont d'une puissance impressionnante.

Le Loup Céleste

Page 56: HCFR l'Hebdo N°45

La semaine prochaine

L'actualité des sorties cinéma ...

De nouvelles critiques musicales et littéraires ... Un nouveau classique du cinéma

Mais aussi des surprises, des coups de coeuret encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D).

Rendez-vous le vendredi 31 mai 2013 pour

L'HEBDO n°46