HAUT PARLEUR HORS SERIE 2

[�] HORS SERIE � \\\ haut parleur

Pas une minute. Pas même une seconde de recueillement. L’hommage de la Route du Rock au génial Les Paul (le père de la guitare électrique décédé la veille de l’ouverture du festival) se sera fait dans un déluge sonique ahurissant. Pas le temps pour le public, non plus, de verser une larme tant le programme est dense, l’assertion trouvant ici toute sa pertinence : toutes les routes mènent au

La Route du Rock, 19 ème édition.

Dominique A

Phot

o : S

adrin

e La

pora

l

Phot

o : S

adrin

e La

pora

l

rock. Il faut d’abord bronzer à la Plage du Bon Secours (qui mettait cette année à l’honneur trois labels indépendants français) et avoir une oreille à celle du Sillon, assister aux concerts précieux au Palais du Grand Large avant de filer au Fort de Saint-Père pour assister aux prestations nocturnes. Éprouvant mais jouissif.Entre découvertes et artistes confirmés, la programmation ne déroge pas à un esprit défricheur et frondeur rarement démenti. Les meilleurs de 2008 donc (Deerhunter, The Kills) et ceux qui nous ont fait transpirer des oreilles cette année (Bill Callahan, Crystal Stilts), peu de tête d’affiche mais quand même 15 000 spectateurs, le spectre de 2007 – la menace d’assister à la dernière Route du Rock, Billy Corgan s’étant barré avec la caisse – semble désormais bien loin…De quoi attendre impatiemment la vingtième édition du festival !Cyrille Taillandier

haut parleur /// HORS SERIE � [�]

Phot

o : S

adrin

e La

pora

l Ph

oto

: Sad

rine

Lapo

ral

Ciel bleu, mer belle et température estivale, (si, si, on est bien à la Route du Rock), les quatre New-Yorkais en profitent pour égrainer tranquillement, façon Beach Boys, les perles pop de leur dernier album en les dotant d’orchestrations sophistiquées et de sublimes enluminures vocales.

Grizzly Bear

Fondée sur cette opposition perpétuelle entre noirceur et naïveté, moments assez mélodieux et instants de terreur, où guitares hurlantes et batterie plombée renversent tout sur leur passage, la musique de Kevin Shields et sa bande oublie vendredi soir un de ces deux aspects. Résultat : on ne parvient même pas à reconnaître les chansons au milieu de ce globiboulga sonique inaudible qui fait trembler les remparts de Saint-Malo pourtant situés à 10 kilomètres de là…

My Bloody Valentine


Phot

o : S

adrin

e La

pora

lPh

oto

: Sad

rine

Lapo

ral

Déjà présents au Fort Saint-Père en 2004, The Kills ne surprennent plus mais confirment samedi la puissance de leurs sets entre guitares acérées et tension sexuelle. Alisson « VV » Mosshart sauvage et magnétique ne tient pas en place (on l’apprendra plus tard souffrante !!!) et chante mieux que jamais pendant que Jamie « Hotel » Hince assène un rhythm’n’blues primal et métallique qui fait hurler les pré-ados en jean slim et lunettes noires siglées des premiers rangs. Rock’n’roll ?

Resté injustement dans l’ombre pendant une décennie pourtant bien remplie de chansons pop référencées, le groupe de la jolie Tracyanne Campbell est la bonne surprise du samedi soir. Voix divine, accords mineurs et trompettes font écho à des mélodies finement ourlées qui donnent le sourire et font sautiller le public malouin.

The Kills

Camera Obscura


Deerhunter

Phot

o : S

adrin

e La

pora

lPh

oto

: Sad

rine

Lapo

ral

Quelque part entre Arturo Brachetti (de la grosse fraise à la putafrange en quelques secondes) et Lady Gaga ? Difficile de dire à quoi ressemble Peaches à quelqu’un qui ne l’a jamais vue sur scène. Paroles cul et rythme minimal, pour résumer, sont les deux mamelles de la canadienne qui, acoquinée aux Sweet Machine, délivre un cocktail barré de rock à guitares et de cabaret décadent avec chorégraphies sexuellement explicites en sus.

1991. Première édition du festival et naissance du shoegazing. 18 ans plus tard, le rachitique Bradford Cox et ses sbires ressuscitent le mouvement sous le soleil malouin (tongazing !?)Musique psychédélique et ballades gentiment bruitistes, on peine pourtant vraiment à s’enthousiasmer devant ce labyrinthe sonore un peu trop statique.

Peaches


Phot

o : S

adrin

e La

pora

l

Songwriter-chanteur-violoniste-guitariste-siffleur, le Chicagoan sait tout faire et donne la pleine mesure de son talent enfin entouré d’un vrai groupe. Un bassiste et un guitariste en plus du fidèle Martin Dosh à la batterie et aux claviers. C’est carré, lyrique et délicat, et même si ça manque parfois un peu de spontanéité, la musique d’Andrew Bird accompagne idéalement l’arrivée des étoiles dans le ciel dominical du Fort.

Le long d’une route américaine filant vers l’horizon, cheveux aux vents et lunettes sur le nez…La musique de Papercuts invite au voyage. Drapés dans une mélancolie bleutée, et des harmonies à couper le souffle, on se laisse embarquer avec plaisir dans cet univers vaporeux.

Phot

o : S

adrin

e La

pora

l

Andrew Bird

Papercuts


HORS SERIE 2www.lehautparleur.com

Rédacteur en chef : David DaunisCommunication et net : Betty Le MellayPhotos : Sandrine LaporalDavid DaunisRédaction : Cyrille Taillandier

Magazine Haut Parleur, Popamine SARL10 passage Jean Jaurès 44600 Saint-Nazaire

[email protected]/magazinehautparleurwww.popamine.comtél : +33 (0) 2 40 66 55 01

Phot

o : D

avid

Dau

nis

Phot

o : S

adrin

e La

pora

l

HAUT PARLEUR HORS SERIE 2

Documents

Transcript of HAUT PARLEUR HORS SERIE 2