Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº...

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Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 Vol XXXIII Nº 01 INSECURITE : ASSASSINAT DE ‘TIGREG’ & EMEUTES Ou comment Haïti recule à l’âge de la pierre Haïti tourne le dos au Venezuela PORT-AU-PRINCE, 11 Janvier – La municipalité de Port- au-Prince, après un communiqué annonçant que tous les commerces ambulants occupant le Champ de Mars, la plus grande place publique de la capitale, doivent déménager, a tout de suite commencé à y AFP - Haïti ne reconnaît pas la légitimé du président vénézuélien Nicolas Maduro. Pour la première fois, le pays s’est associé avec les États-Unis et d’autres pays membres de l’Organisation des États des Amériques (OEA), pour demander de nouvelles élections HAITI-VENEZUELA Le vote du 10 janvier devant l’OEA CRIMINALITE Haïti ou les rivalités en affaires se règlent à coups de fusils GOUVERNANCE Port-au-Prince, ville poubelle ! (VOIRIE / p. 6) PORT-AU-PRINCE, 10 Janvier – Assassinat d’un homme d’affaires le mardi 8 janvier 2019 à Pétionville. Opération réalisée de façon professionnelle. Malgré que Patrick Nahara avait ses propres gardes du corps, les tueurs ont pu (ASSASSINATS / p. 7) 12 JANVIER 2010 – 2019 Le gaspillage de l’aide post-séisme UNE AUTRE AFFAIRE PETROCARIBE ! trace du relèvement pour lequel une assistance internationale de 13.1 milliards de dollars a été cependant accordée. PORT-AU-PRINCE, 12 Janvier – Neuf ans après le séisme du 12 janvier 2010 qui a fait quelque 300.000 morts et détruit la capitale haïtienne, Port-au-Prince, il est difficile de percevoir aucune (AIDE-SEISME / p. 8) L’homme d’affaires assassiné Patrick Narah Premiers sauveteurs professionnels débarqués après le séisme (VOTE-OEA / p. 3) Les présidents Nicolas Maduro et Jovenel Moïse Le leader du quartier de Carrefour-Feuilles, Gregory Antoine (Tigreg) dont l’assassinat a provoqué deux jours d’émeutes (photo Mag-Haiti) (DIPLOMATIE / p. 5) PORT-AU-PRINCE, 9 Janvier – Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. C’est connu depuis les origines du monde. Les cités grecques ne se sont-elles pas battues entre elles, la rivalité entre Athènes et Sparte nous a tant fait suer sur nos versions latines ou gréco-latines d’autrefois. Richelieu a choqué l’opinion publique de son temps en engageant la France de Louis XIII dans la guerre contre l’Espagne (référence Les Trois Mousquetaires, ou bien Cyrano de Bergerac) alors que c’était jusque-là inimaginable entre deux nations catholiques. Les nations n’ont pas d’amis, elles n’ont que des intérêts ! Voici Haïti ce jeudi 10 janvier 2019 devant le même questionnement. Pour ne pas dire, dans notre cas, un dilemme. L’OEA a convoqué aujourd’hui jeudi 10 janvier une session extraordinaire pour prendre (BANDITISME / p. 4) PORT-AU-PRINCE, 13 Janvier – L’actualité de la semaine écoulée a été dominée d’abord par la rareté de gazoline pour laquelle aucune explication vraiment convaincante n’a été apportée sinon qu’on pense que vu la dégringolade de la monnaie nationale (près de 78 gourdes pour 1 dollar américain) et puisque les consommateurs de carburant paient en gourdes et l’achat de gazoline réglé en dollars américains, il n’y a pas suffisamment de dollars disponibles pour payer les transporteurs de carburant mouillant en rade de Port-au-Prince. Par conséquent la rareté est susceptible de rebondir de semaine en semaine. Point ! Cependant en fin de semaine cette actualité cédait déjà la place à ce qui fait aujourd’hui

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Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº 01

INSECURITE : ASSASSINAT DE ‘TIGREG’ & EMEUTESOu comment Haïti recule

à l’âge de la pierre

Haïti tourne le dos

au Venezuela

PORT-AU-PRINCE, 11 Janvier – La municipalité de Port-au-Prince, après un communiqué annonçant que tous les commerces ambulants occupant le Champ de Mars, la plus grande place publique de la capitale, doivent déménager, a tout de suite commencé à y

AFP - Haïti ne reconnaît pas la légitimé du président vénézuélien Nicolas Maduro. Pour la première fois, le pays s’est associé avec les États-Unis et d’autres pays membres de l’Organisation des États des Amériques (OEA), pour demander de nouvelles élections

HAITI-VENEZUELALe vote du 10 janvier

devant l’OEA

CRIMINALITEHaïti ou

les rivalités en affaires se

règlent à coups de fusils

GOUVERNANCEPort-au-Prince, ville poubelle !

(VOIRIE / p. 6)

PORT-AU-PRINCE, 10 Janvier – Assassinat d’un homme d’affaires le mardi 8 janvier 2019 à Pétionville.

Opération réalisée de façon professionnelle. Malgré que Patrick Nahara avait ses propres gardes du corps, les tueurs ont pu

(ASSASSINATS / p. 7)

12 JANVIER 2010 – 2019Le gaspillage de l’aide post-séisme UNE AUTRE AFFAIRE PETROCARIBE !

trace du relèvement pour lequel une assistance internationale de 13.1 milliards de dollars a été cependant accordée.

PORT-AU-PRINCE, 12 Janvier – Neuf ans après le séisme du 12 janvier 2010 qui a fait quelque 300.000 morts et détruit la capitale haïtienne, Port-au-Prince, il est difficile de percevoir aucune (AIDE-SEISME / p. 8)

L’homme d’affaires assassiné Patrick Narah

Premiers sauveteurs professionnelsdébarqués après le séisme

(VOTE-OEA / p. 3)

Les présidents Nicolas Maduro et Jovenel Moïse

Le leader du quartier de Carrefour-Feuilles, Gregory Antoine (Tigreg) dont l’assassinat a provoqué deux jours d’émeutes (photo Mag-Haiti)

(DIPLOMATIE / p. 5)

PORT-AU-PRINCE, 9 Janvier – Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. C’est connu depuis les origines du monde. Les cités grecques ne se sont-elles pas battues entre elles, la rivalité entre Athènes et Sparte nous a tant fait suer sur nos versions latines ou gréco-latines d’autrefois.

R i c h e l i e u a c h o q u é l’opinion publique de son temps en engageant la France de Louis XIII dans la guerre contre l’Espagne (référence Les Trois Mousquetaires, ou bien Cyrano de Bergerac) alors que c’était jusque-là inimaginable entre deux nations catholiques.

Les nations n’ont pas d’amis, elles n’ont que des intérêts !

Voici Haïti ce jeudi 10 janvier 2019 devant le même questionnement. Pour ne pas dire, dans notre cas, un dilemme.

L’ O E A a c o n v o q u é aujourd’hui jeudi 10 janvier une session extraordinaire pour prendre

(BANDITISME / p. 4)

PORT-AU-PRINCE, 13 Janvier – L’actualité de la semaine écoulée a été dominée d’abord par la rareté de gazoline pour laquelle aucune explication vraiment convaincante n’a été apportée sinon qu’on pense que vu la dégringolade de la monnaie nationale (près de 78 gourdes pour 1 dollar américain) et puisque les consommateurs de carburant paient en gourdes et l’achat de gazoline réglé en dollars américains, il n’y a pas suffisamment de dollars disponibles pour payer les transporteurs de carburant mouillant en rade de Port-au-Prince. Par conséquent la rareté est susceptible de rebondir de semaine en semaine. Point ! Cependant en fin de semaine cette actualité cédait déjà la place à ce qui fait aujourd’hui

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Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01

Haïti en MarchePort-au-Prince

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Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

Tel. 305 754-0705 / 754-7543 • Fax 305 756-0979

New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286)

email : [email protected][email protected] : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

(EN BREF / P. 14)

(FANFAN COURTOIS / P. 3)

(MEMOIRE / P. 12)

HOMMAGEAlanna Lockward,

la Dominicaine haïtienne

(RD-HAITI / p. 12)

« Alanna Lockward est décédée hier à la suite à une opération chirugicale de l’abdomen à Santo Domingo. Que son âme repose en son pays ! », m’écrit le 8 janvier sur WhatsApp le docteur haïtien Guillaume Sévère. Ce médecin cardiologue vit en Allemagne depuis très longtemps et sait tout sur tout le monde. Fake news ? Ou peut-être s’agit-il une erreur ! Ou d’une autre Celeste Alanna Lockward Reynoso. Sévère confirme avoir trouvé cette macabre information dans un journal dominicain. Il y avait en effet la photo d’Alanna et toutes les informations s’y rapportant en espagnol, apparemment, coïncidaient.

Mais nous, ses amis, voulions malgré tout en avoir le cœur net. Peut-être avions-nous mal compris le texte espagnol ? Nous l’espérions tout au moins. Et si nous visitions sa page Facebook ? Un moment d’espoir puisque le 6 janvier, Alanna a liké une information de Rezonodes.com titré « Haïti annonce l’émission d’un nouveau visa pour les visiteurs étrangers », avec une photo de l’actuel ministre haïtien des affaires étrangères, Edmond Bocchit. Pouvait-elle être sur son lit de mort et en même temps soutenir des actions positives sur son pays d’adoption ? Mais ce qui finit

La mémoire au service des luttes

En 1920, Il se rend en Angleterre où il obtient le London Matriculation, c’est-à-dire l’équivalent du bac français, puis un diplôme d’économie politique, avant de se rendre en France pour des études supérieures en droit international.

Rentré en Afrique en 1928, il travaille pour l’entreprise Unilever au Nigéria avant d’être muté au Ghana puis

La journaliste dominicaine Alanna Lockward

Frantz Courtois

L’Assemblée Nationale perturbée par les députés minoritaires comme annoncéHPN – Ce lundi 14 janvier, alors que les secrétaires procédaient à l’appel nominal, vers 3h20 pm, un groupe de députés ayant à leur tête Printemps Bélizaire ont perturbé la séance pour empêcher au Sénateur Joseph Lambert de diriger la séance.Le député de la 3e circonscription de Port-au-Prince et le député de Port Salut, Sinal Bertrand ont fait irruption avec un porte-voix dans la grande salle. Les secrétaires ont du arrêter l’appel nominal. Ces députés avaient demandé que le président de l’Assemblée nationale présente des excuses publiques avant la tenue de la séance. Joseph Lambert avait cité le nom du député Printemps Belizaire dans une affaire impliquant des bandits du bidonville Village de Dieu et des policiers.Les membres du gouvernement et du corps diplomatique ont attendu le déblocage de la situation. L’Assemblée nationale s’est ensuite déroulée normalement avec le discours du Premier ministre Jean Henry Céant annonçant les législatives d’octobre prochain et le message du Président de la République Jovenel Moïse relançant son appel au dialogue national. HPN

Le Premier ministre Jean Henry Ceant annonce les Elections pour Octobre 2019HPN - Dans son discours de bilan du gouvernement devant les parlementaires à l’ouverture de la session ordinaire 2019, le premier ministre a annoncé que les élections auront bien lieu en Octobre 2019. Jean Henry Ceant a indiqué que toutes les mesures seront prises pour la tenue de ces joutes électorales indispensables pour le renouvellement des collectivités territoriales et la constitution de la 51e législature. Dans son discours, le président de l’Assemblée Joseph Lambert avait énuméré un ensemble de défis à relever avant la tenue de ces elections, notamment la mise en place d’un conseil électoral permanent, le renforcement des capacités de la police nationale qui doit couvrir tout le territoire national en absence de la MINUSTAH, sans oublier la difficulté pour l’Office national d’identification de produire de nouvelles cartes électorales pour ceux qui viennent d’atteindre leur majorité et renouveler celles qui sont périmées.

Migration : Les autorités des Bahamas annoncent la déportation de 45 migrants haïtiensP-au-P, 14 janv. 2019 [AlterPresse] --- Les autorités des Bahamas annoncent la déportation de 45 migrants haïtiens parmi les 311 qui sont entrés irrégulièrement dans le pays depuis le début de l’année 2019, rapportent des médias dominicains, consultés par AlterPresse.Ce processus d’extradition a commencé après le passage, devant les tribunaux locaux, de ces ressortissants haïtiens qui ont été interceptés alors qu’ils tentaient d’entrer irrégulièrement aux Bahamas, a signalé la force de défense des Bahamas.L’augmentation du nombre de migrants haïtiens ’’représente une menace pour la société, à laquelle une réponse ferme sera donnée’’, a affirmé le premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, qui intervenait sur la question de l’immigration clandestine.Cette situation peut constituer une menace, ’’non seulement pour notre économie, mais également pour notre sécurité nationale’’, a-t-il ajouté.

Media : la Francophonie se montre solidaire avec Radio KiskeyaHPN - L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à travers le Bureau de l’OIF-Caraïbe et de Amérique Latine (BRECAL), fait solidarité avec Radio Kiskeya

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONUn des grands noms

de la musique haïtienne jouera au ciel sa symphonie…

Homme joviale, sympathique et amoureux de la musique, particulièrement de la musique haïtienne ; Frantz (Fanfan) Courtois a été l’un des pionniers du jazz en Haïti et a su marquer des générations. Musicien par excellence, Frantz occupait une place importante dans la galerie des musiciens des années 60 et 70.

Guitariste, pianiste, chanteur et compositeur ; il a contribué à l’évolution de la pensée musicale du terroir par ses arrangements et par son savoir.

Il y a 56 ans, le 13 janvier 1963, le militant indépendantiste et président de la république togolaise, Sylvanus Olympio, était assassiné.

Né en 1902 dans le TOGO allemand (protectorat allemand en Afrique de l’Ouest, entre 1884 et 1914) Olympio fait partie, comme de nombreux leaders des indépendances, de la minorité des indigènes qui accèdent à la scolarité.

détruite par un incendie le 21 décembre 2018, a appris Haïti Press Network.

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Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

SOMMAIRE

HORAIRE

#79, ROUTE DU CANAPÉ-VERT (STATION NATIONAL)

Paix et Bonheur

Paix et Bonheur

L’Espoir fait vivre, proclame le dicton.

C’est-à-dire que là où il y a de l’espoir,

il y a de l’avenir.

Les vœux de Noël et les souhaits du Nouvel An

sont des semences d’espoir.

Ils redonnent du courage, de la détermination

et font rêver de lendemains meilleurs.

La UNIBANK est très attachée à cette tradition.

C’est pourquoi chaque année

nous venons présenter nos hommages,

nos remerciements, nos vœux de Santé et de Prospérité

à tous les Haïtiens, qu’ils vivent en Haïti ou à l’étranger,

qu’ils soient nos clients ou pas encore.

A tous, sans exception, la UNIBANK renouvelle son invitation :

FAISONS ROUTE ENSEMBLE !

L’EVENEMENTL’assassinat d’un certain ‘Tigreg’ bloque la moitié de la capitale pendant deux jours p.1

TRISTE ANNIVERSAIRELe gaspillage de l’aide post-séisme p.1

UN VOTE HISTORIQUE (!)Haïti vote la résolution de l’OEA contestant la légitimité de la réélection du Vénézuélien Maduro p.1Que signifie la reconnaissance en politique ? p.13

CRIMINALITEHaïti ou les rivalités en affaires se règlent à coups de fusils p.1

GOUVERNANCEPort-au-Prince, ville poubelle p.1

PRESSEAlanna Lockward la Dominicaine haïtienne p.2

HISTOIRELa mémoire au service des luttes p.2

MUSIQUEDécès de Frantz Courtois p.213e Edition du PAPJAZZ p.11

OUR ENGLISH SPECIALJustice : Has Trump the right to end TPS for Haitians ? p.10

LETTRESLes enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle p.11

DEVELOPPEMENTBilan de la COP 24 p.13

PATRIMWANPi Wouye Pi Koupe p.15

605 475 6924or 832 999 1705

Listen Mélodie Matin on your cellphone

(VOTE-OEA... suite de la 1ère page)

(FANFAN COURTOIS... suite de la page 2)

Haïti tourne le dos au Venezuela

Un des grands noms de la musique haïtienne jouera

au ciel sa symphonie…

présidentielles au Venezuela. Il s’agit d’un revirement étonnant. Quelques jours

avant l’investiture de Nicolas Maduro le 10 janvier 2019, Bocchit Edmond, ministre des affaires étrangères d’Haïti avait déclaré que ‘»Haïti n’est pas disposé à abandonner un ami comme le Venezuela du jour au lendemain». Haïti était représenté à l’inauguration de Nicolas Maduro, par Lesly David, l’ambassadeur du pays au Venezuela.

Depuis, les États-Unis auraient mis la pression sur le régime du président haïtien Jovenel Moise pour qu’il change sa position sur le Venezuela. C’est la première fois qu’Haïti s’aligne avec Washington contre la République Bolivarienne de Nicolas Maduro.

En 2017, Haïti avait rejeté une proposition de l’OEA, de suspendre le Venezuela de l’organisation.

Léon Charles, l’ambassadeur du pays au sein de l’OEA, a justifié ce revirement. Il rappelle qu’Haïti faisait partie d’une délégation qui s’est rendue à la frontière entre la Colombie et le Venezuela pour constater l’ampleur de la crise humanitaire et l’exode des Vénézuéliens qui fuyaient la crise économique et sociale dans leur pays.

La République d’Haïti croit fermement que le triomphe de la gouvernance démocratique demeure la voie

royale en vue de faire face à cette situation (ambassadeur Léon Charles).

Les États-Unis ont applaudi la nouvelle position d’Haïti envers le régime de Nicolas Maduro.

Nous félicitons Haïti d’avoir pris cette position et de soutenir la démocratie dans l’hémisphère. Les États-Unis et l’histoire vont se souvenir de ceux qui se sont positionnés pour la liberté du peuple vénézuelien. (Garret Marquis, porte-parole du conseil de sécurité américain).

Lors de cette réunion entre les pays membres de l’OEA, 19 d’entre eux ont refusé de reconnaître la légitimé de Nicolas Maduro. La résolution a été adoptée presque au même moment où il prêtait serment.

Dans la Caraïbe, la République Dominicaine, les Bahamas, le Guyana, la Jamaïque et Sainte-Lucie ont voté en faveur de la résolution qui exige aussi la mise en place de nouvelles élections et la libération des prisonniers politiques. La Grenade n’a pas assisté à la réunion. Les abstentionnistes de la Caraïbe sont Antigua et Barbuda, la Barbade, Saint-Kitts et Nevis et Trinidad et Tobago.

Le Venezuela est un ami de la Caraïbe. Au moment où d’autres bailleurs de fonds ont refusé tout engagement financier avec Haïti et d’autres pays, le Venezuela leur a prêté plusieurs millions de dollars à travers le programme de PetroCaribe.

Durant sa longue carrière, ce grand homme a collaboré avec des artistes de renom tels que Herby Widmaïer, Boulot Valcourt, Guy Durosier, Lionel Pressoir, Jeannot Montès et Lionel Volel. Il fut, avec Fritz Joassaint , un des plus grands collectionneurs en matière de discographie en Haïti.

Frantz Courtois dirigeait son orchestre le Big Band Grand Orchestre de Fanfan Courtois. Il eut à participer en 2002, comme chef d’Orchestre à un évènement culturel organisé par le Ministère de la Culture « Hommage aux Musicien des années 50 ». De fait, Frantz Courtis a été honoré alors par ce Ministère avec les musiciens de sa génération..

Frantz Courtois anima donc avec passion durant plusieurs années, l’émission Métro Rétro sur radio Métropole, sans oublier qu’il a appartenu aussi au staff des médias d’Etat, en particulier, à l’orchestre célèbre de la radio nationale d’Haiti.

Fanfan Courtois nous a, malheureusement quittés de façon soudaine, le mardi 8 janvier 2019, à l’âge de 70 ans, suite à une chute grave suivie elle-même, de complications post-opératoires,

Le Ministère de la Culture et de la Communication présente ses plus sincères condoléances aux membres de sa famille éplorée, à ses proches collaborateurs, ainsi que sa profonde sympathie au secteur culturel en général, frappé par cette disparition.

HPN - D’après Michel Soukar, le vote d’Haïti contre le président Nicolas Maduro correspond à l’intérêt du président

Jovenel Moïse qui paie visiblement aux Américains, les événements du 6, 7 juillet et du 17 octobre 2018, au bout

desquels les impérialistes n’avaient pas décidé de lui demander de jeter l’éponge.

« Si l’Administration américaine, contrairement à Kenneth Merten, avait décidé après ces deux événements, de basculer Jovenel Moïse du pouvoir, celui-ci n’aurait plus été à son poste aujourd’hui. Les Américains ont soutenu Jovenel. Ce dernier les paie en retour en votant ainsi», balance Michel Soukar, lequel estime que cette décision est une politique à courte vue.

Aussi prône-t-il la nécessité pour les dirigeants haïtiens de rester fidèles aux fondamentaux du pays qui, pense-t-il, nous permettront de faire des pas en avant comme Dumarsais Estimé et Fabre Nicolas Geffrard l’avaient fait.

Intervenant sur les conséquences du vote, M. Soukar

VOTE À L’OEA CONTRE MADURO

Ce que pense l’historien Michel Soukar du

président Jovenel Moïsedit avoir des informations que le Venezuela s’apprête à donner une réponse ferme à Haïti par rapport à cette décision.

« Le sort du peuple Vénézuélien n’intéresse pas les Américains. Je ne crois pas non plus que notre vote peut aider ce peuple à sortir du bourbier où il se trouve. Qu’il continue à se battre ! Nous autres, nous avons pour devoir de savoir que nous avons une histoire liée à des fondamentaux qu’il faut absolument respecter”, a dit Michel Soukar qui intervenait à la radio sur le vote d’Haïti devant le Conseil permanent de l’OEA le 10 janvier écoulé.

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Page 4 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01UNE ANALYSE

INSECURITE : Ou comment Haïti recule à l’âge de la pierre

(BANDITISME... suite de la 1ère page)

notre quotidien : l’insécurité. Les gangs. Tout un bloc de la capitale renfermé sur lui-même, crépitement des armes à feu et barricades enflammées, parents et enfants obligés de se cacher chez eux à plat ventre, cela pendant deux jours, mercredi et jeudi 9 et 10 janvier. C’est le quartier de Carrefour Feuilles, dans les hauteurs au sud-ouest de Port-au-Prince, mais qui à ce qu’on

Et justement malgré que son nom ait été mentionné dans les rapports des organisations de défense des droits humains comme ayant collaboré au massacre de La Saline, le 13 novembre 2018, où pas moins de 70 personnes auraient été tuées de sang froid, l’assassinat de ‘Tigreg’ le mardi écoulé n’en a pas moins été un événement extraordinaire qui nous invite à réfléchir sur une nouvelle réalité qui s’est développée sous nos yeux de simple citoyen et totalement à notre insu.

Mais depuis quelque temps, on est entré dans un autre stade, celui des ‘disparus’.

Des tués mais dont les cadavres ont aussi disparu.Dans le cas de ‘Tigreg’ (Gregory Antoine) c’est son

chauffeur (ou supposé tel) qui ayant pu s’échapper malgré qu’il ait été blessé, a rapporté la nouvelle de son assassinat.

Mais de cadavre, point.Et c’est le vrai motif de toute cette révolte qui a

La Police nationale en inspection dans un quartier populaire Les barricades ont flambé les mercredi 9 et jeudi 10 janvier dans tout le sud-ouest de la capitale

Le caïd assassiné Tigreg (Gregory Antoine) en uniforme de la Police nationale

en juge par l’étendue du soulèvement, couvre aujourd’hui un espace s’étendant presque jusqu’au milieu de la capitale, non loin du siège de la présidence de la république.

Motif : un caïd ou chef de quartier assassiné et dont le camp adverse de plus, refuse de remettre le cadavre.

La victime a pour nom ‘Tigreg’ (ou Gregory Antoine, la trentaine), qu’on présente comme un ancien policier qui aurait abandonné l’institution pour s’ériger en seigneur et maître sur toute cette immense portion de la capitale haïtienne, dont la population continue de s’agrandir sous l’effet de la misère qui force les campagnes à continuer à se déverser sur la capitale.

Port-au-Prince est aujourd’hui emprisonnée dans une ceinture de bidonvilles si imposante que les forces de sécurité officielles en ont perdu totalement le contrôle, voire même tout accès.

D’où la naissance de ces caïds de quartier, dont le fameux ‘Tigreg’ qui a été assassiné dans la soirée du mardi 8 janvier, on rapporte par un gang régnant dans un quartier voisin, Savane Pistache, sous les ordres d’un dénommé ‘Tije’.

Celui-ci a acquis sa réputation en ayant pu échapper à plusieurs descentes de lieues de la police nationale d’Haïti (PNH), dont le porte-parole a dressé un bilan, bien entendu, impressionnant des opérations : récupération de plusieurs voitures volées, ainsi que des armes de tout calibre mais aussi des cadavres de victimes enterrées sans plus de cérémonie.

‘Tije’ cependant est toujours au large.Quant à ‘Tigreg’ c’est tout-à-fait une autre histoire.

Lui est une sorte de ‘parrain’, au sens de la mafia sicilienne, c’est-à-dire régnant en seigneur et maître sur toute une région où c’est lui-même qui distribue la justice mais malheur à celui qui y contrevient.

Mine de rien, cet ancien policier a des pouvoirs que n’a pas le chef de l’Etat !

agité la semaine dernière l’immense quartier qu’est devenu Carrefour Feuilles.

Soudain on se souvient aussi qu’on n’a jamais pu retrouver les restes du photo-journaliste Vladjimir Legagneur disparu l’année dernière et lui aussi dans un de ces quartiers dominés par des gangs, ‘Gran Ravin’, au sud de la capitale. Cela malgré toutes les démarches de la corporation (la presse) assistant son épouse. La police apparemment, n’y a vu que du feu.

A ce propos, dans son bilan après l’opération menée en début d’année à Savane Pistache, dans le fief de ‘Tije’, c’est elle (la police) qui rapporte avoir découvert de nombreux cadavres abandonnés. Morts sans sépulture. Ni vus ni connus.

Or ne faut-il pas s’interroger ? Et si soit par habitude, soit parce que trop absorbés par les difficultés pour survivre

L’autorité officielle a totalement disparu. Nous vivons sur un bluff. Les quartiers populaires sont aujourd’hui une réalité par elles-mêmes et pour elles-mêmes.

Pendant deux jours, la police a rodé tout autour sans jamais avoir pu y mettre le nez. Jusqu’à ce que le feu se soit éteint de lui-même. Sans que l’on sache pourquoi ni comment ?

Mais ce n’est toujours pas le sujet le plus inquiétant. L’originalité dans l’affaire ‘Tigreg’ et qui a mis le feu

aux poudres, c’est le refus par le camp adverse de remettre le cadavre de leur victime.

Soudain on réalise qu’on est en face d’une nouvelle réalité, nouvelle et surtout curieuse.

Ordinairement une personne tuée est abandonnée sur place. Les parents se contentent de pleurer leur perte mais le plus souvent sans porter plainte parce que convaincus que c’est peine perdue. La justice en Haïti n’existe pas !

Insécurité Panique à Carrefour

Feuilles, après l’assassinat d’un ancien policier

P-au-P, 10 janv. 2019 [AlterPresse] --- Un vent de panique a régné, le jeudi 10 janvier 2019, à Carrefour Feuilles (périphérie sud-est de la capitale, Port-au-Prince), après l’assassinat, dans la soirée du mercredi 9 janvier 2019, de l’ancien policier national Grégory Antoine, alias Ti Grèg, d’autre part indexé dans le massacre perpétré le 13 novembre 2018 à La Saline (non loin du bord de mer de Port-au-Prince), selon des organisations de droits humains.

Grégory Antoine aurait été tué par des membres d’un gang contrôlé par le dénommé Ti je. Le corps sans vie de Grégory Antoine aurait, ensuite, été emporté par les meurtriers.

En représailles, des sympathisants de Ti Grèg ont dressé, dans la matinée du jeudi 10 janvier 2019, des barricades de pneus usagés enflammés, dans toutes les rues de Carrefour Feuilles, où des tirs nourris avaient été entendus, la veille.

Le dimanche 6 janvier 2019, différentes unités de la Police nationale d’Haïti avaient effectué une opération à Savann Pistach, dans la banlieue de Carrefour Feuilles, à la recherche de Ti je. Trois supects ont été, à l’occasion, arrêtés, différents matériels saisis.

Les corps en décomposition de trois personnes ont été également découverts lors de cette opération policière du 6 janvier 2019, au cours de laquelle des scellés ont été apposés sur le domicile de Ti je.

Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) avait fait état de « soixante-onze (71) personnes assassinées (dont plusieurs femmes et des mineurs), deux (2) autres portées disparues, onze (11) victimes de viols collectifs et cinq (5) personnes blessées » dans le massacre du 13 novembre 2018 à La Saline.

Cent-cinquante (150) maisons ont été également

vandalisées et/ou criblées de balles, le 13 novembre 2018, à Projet La Saline et ses environs. Des dizaines d’autres maisons ont été incendiées à Nan Chabon, avait relevé le Rnddh.

5 morts et 9 blessés par balles ont été également enregistrés à La Saline, le 1er novembre 2018.

(BANDITISME / P. 7)

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Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 5DE L’ACTUALITE

HAITI-VENEZUELALe vote du 10 janvier devant l’OEA

(DIPLOMATIE ... suite de la 1ère page)

position contre le nouveau mandat présidentiel que commence ce même 10 janvier le président du Venezuela Nicolas Maduro, cela à la faveur d’élections contestées par une grande partie de la communauté internationale et plusieurs nations de notre continent.

Dans notre situation, le pouvoir de Port-au-Prince

du président John Kennedy.Washington, ulcéré, décida de punir Cuba de la façon

la plus dure possible et imaginable.C’est l’établissement d’un embargo commercial sans

merci, à tel point que plus d’un demi siècle plus tard, il dure encore aujourd’hui.

Cuba vient de célébrer ses 60 ans de révolution castriste, et le président Trump (droite conservatrice) reprend

Visite récente aux autorités haïtiennes par l’Administrateur en chef de l’USAID, Mark Green Le président Jovenel Moïse recevant le Secrétaire d’Etat adjoint américain Kenneth Merten’

le durcissement de l’embargo dont l’administration précédente du démocrate Barak Obama avait commencé à vouloir relâcher quelques mailles.

Cependant (on est toujours en 1962) en vue de donner une réponse encore plus énergique au bloc soviétique trop content d’obtenir un pied-à-terre dans le Nouveau Monde, Washington a voulu entrainer tous les autres pays du continent américain après lui.

On est en pleine Guerre froide qui oppose l’Ouest capitaliste à l’Est communiste.

Tous les pays du continent, donc la République d’Haïti entre autres, sont appelés à voter lors d’une séance spéciale de l’Organisation des Etats Américains, pour ni plus ni moins chasser Cuba de l’organisation hémisphérique.

L’OEA se réunit à Punta del Este, en Uruguay. Il ne fait aucun doute que François Duvalier, arrivé

au pouvoir environ 5 années plus tôt, et qui n’a rien d’un communiste, que Haïti va voter dans le même sens que Washington, pour tout le monde cela va de soi, avec Haïti ‘pa gen poblèm’, or ?

Coup de théâtre, Haïti vote abstention au premier tour.What ?Le Secrétaire d’Etat américain (Dean Rusk) a failli

avaler sa pipe.Papa Doc n’était pas pour rien un fan de Machiavel,

le grand théoricien politique de l’Italie du 15e siècle.Dean Rusk convoqua aussitôt l’ambassadeur d’Haïti

aux Etats-Unis, Dr Louis Mars.Pourquoi Duvalier nous fait-il ça ? Que veut votre

patron ?Le ministre des Affaires étrangères d’Haïti, René

Charlmers, est dépêché à Washington.Charlmers regarde le Secrétaire d’Etat américain

droit dans les yeux.Mon patron dit : qu’est-ce que nous obtenons en

est partagé entre notre amitié envers le Venezuela du défunt président Hugo Chavez qui a apporté à Haïti l’aide probablement la plus importante jamais reçue de toute notre Histoire récente, les fonds Petrocaribe (plusieurs milliards de dollars américains, dont il est vrai une importante partie a été dilapidée par des gouvernants insouciants successifs depuis 2006 …) cela d’un côté, et de l’autre l’administration Trump qui fait corps avec l’opposition (vénézuélienne et d’une partie de la communauté internationale) contre le pouvoir vénézuélien, Washington menant une campagne assidue pour obtenir le plus de votes que possible parmi les nations du continent contre le Venezuela de Maduro.

Haïti fait partie de ce qu’on appelle la zone d’influence des Etats-Unis, l’arrière-cour de l’oncle Sam, et pour cette raison et d’autres, nous ne pouvons nous dérober à son influence.

Que décider ?C’est pour le pouvoir haïtien ce qu’on appelle essayer

de résoudre la quadrature du cercle, c’est-à-dire une mission impossible.

Sauf à revenir aux grands auteurs. Pour Papa Doc c’était facile, parce qu’il était un lecteur assidu de Machiavel.

En effet, ce n’est pas la première fois que la république d’Haïti est confrontée au même problème.

On est en 1962, après l’échec de la Baie des Cochons, tentative d’invasion contre le nouveau gouvernement établi à Cuba (le castrisme), qui avait été patronnée par les Etats-Unis

échange ?Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des

intérêts !Au deuxième vote, le 30 janvier 1962, 14 pays votent

une résolution excluant Cuba du système interaméricain.Dont Haïti.Qu’est-ce que Duvalier a obtenu ? La petite histoire

veut que Charlmers aurait négocié pour son patron la première tranche pour la construction de l’aéroport international de Port-au-Prince, ci-devant Aéroport François Duvalier, rebaptisé après le 7 février 1986, Aéroport Toussaint Louverture.

Mais cela a pu être tout simplement aussi un allègement de l’embargo que l’administration Kennedy hostile dans les premiers temps à Papa Doc comme un dictateur en devenir, avait imposé au gouvernement de celui-ci.

Plus tard l’Haïti de Duvalier va devenir l’un des plus grands receveurs d’aide de la part des Etats-Unis dans la lutte contre le communisme.

D’après les sources internet, l’administration Kennedy, pour obtenir cet important vote où il y allait de son prestige, n’avait pas lésiné sur les moyens, utilisant des menaces politiques ici, ou des moyens financiers là.

Quoi qu’il en soit les conditions malgré tout ne sont pas tout à fait les mêmes aujourd’hui. Le Cuba de 1960 pour Haïti, n’avait pas la même signification que aujourd’hui le Venezuela des fonds Petrocaribe …

De plus Duvalier n’avait aucun regret à prendre

« Vote de la honte », le vote d’Haïti contre la légitimité des élections de Maduro à l’OEA, selon Camille

Charlmers HPN - « RASIN Kan Pèp La dénonce le vote

du 10 janvier 2019 à l’Organisation des Etats Américains (OEA) réalisé sous influence américaine et de plusieurs autres gouvernements soumis, au nombre de dix neuf (19), condamnant les élections du 20 mai 2018 à partir du mensonge et de la désinformation », lit-on en substance dans le communiqué rendu public par le directoire de ce parti.

Le porte-parole de RASIN KAN PEP LA, l’économiste Camille Charlmers, dit avoir été à Caracas le jour des élections du 20 mai 2018, dans le but d’accompagner le peuple vénézuélien. « Nous avions constaté que le peuple vénézuélien avait voté en dépit des menaces et intimidations de la droite réactionnaire tant nationale que internationale. D’autres partis politiques et organisations sociales de plusieurs régions du monde, étaient également présents pour assister à ces joutes », souligne ce parti de sensibilité socialiste.

RASIN KAN PEP LA, dans sa note de position,

indique que des experts indépendants de l’impérialisme ont déclaré que le système électoral du Venezuela est l’un des plus crédibles et transparents dans le monde.

« Les élections du 20 mai 2018 ont été réalisées dans un esprit démocratique où le gouvernement révolutionnaire de Nicolas Maduro avait garanti le droit, l’intégrité et la liberté de chacun des électeurs dans l’exercice de leurs droits de vote. Plus de 2000 observateurs internationaux avaient pris part à l’observation de ces élections », a affirmé le parti dans sa note.

Par ailleurs, RASIN KAN PEP LA a également rejeté ce qu’il appelle la tractation et la déclaration de guerre des pays faisant partie du « Groupe de Lima » contre la révolution Bolivarienne du Venezuela. Le parti a rappelé que le 4 janvier 2019, 13 pays du continent américain se sont réunis dans le but de menacer le peuple vénézuélien qui avait choisi le chemin des urnes le 20 mai 2018 et réélu avec plus de 67 % des voix le Président Nicolas Maduro.

(DIPLOMATIE / P. 9)

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Page 6 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01URBANISME ZERO

GOUVERNANCEPort-au-Prince, ville poubelle !

font rien. Et c’est pareil un peu partout dans le pays. Mais Port-au-Prince est un cas spécial parce que ce sont près de quatre millions de personnes vivant dans une ville qui a été construite pour moins d’un demi million. Ensuite on sait par expérience que rien ne génère plus d’insalubrité que la pauvreté, en Haïti comme ailleurs.

Voire avec des résidents qui n’en ont absolument

tout laisser pratiquement dans le même état neuf ans plus tard. Pourtant en début de matinée on voit partout,

particulièrement en ce début de nouvelle année où il est courant pour les autorités de prendre des résolutions qu’elles pourront tenir ou non, des employés municipaux, surtout des femmes qu’on devine sorties directement du chômage, donnant un coup de balai, plus ou moins convaincant, le long des trottoirs

élever des structures provisoires : tribunes, théâtres ambulants, buvettes etc.

On se souvient alors que c’est bientôt le carnaval haïtien dont les dimanches de répétition s’étaleront cette année sur pas moins de deux mois (c’est 5 mars la date officielle du

(VOIRIE... suite de la 1ère page)

(VOIRIE / p. 7)

et caniveaux pour enlever les immondices accumulés la veille … mais qui réapparaissent, hélas, l’instant d’après.

Comme si pour le citadin c’est un jeu. Je mets, tu enlèves, je remets ! ‘Mete l, wete l, remete l.’ En effet, les autorités municipales peuvent s’égosiller, placer des annonces des plus alarmantes à la radio, qu’aucune amélioration ne survient.

Port-au-Prince reste une poubelle géante à ciel ouvert, si ce n’est pis.

Bien sûr ceux de notre âge se souviennent que ce n’était pas toujours ainsi.

D’abord le mot surpopulation on ne connaissait pas encore.

Les villes tentaculaires et les campagnes dépeuplées n’étaient pas plus qu’un beau titre pour une dissertation française.

Deuxièmement, le pouvoir militaire (cela jusqu’aux années 1950) faisait la chasse dans les rues aux ‘vagabonds’, entendez par là ceux qui étaient tout simplement trop pauvres pour s’acheter une paire de godasses.

D’autre part, le ‘camion fatras’, en français la benne à ordures, passait deux fois par jour. Puis la ville était arrosée, s’il vous plait, à la machine. Propre et fraiche. Mais j’arrête pour ne pas vous faire pleurer.

Il y a ce reportage avec une télé européenne francophone où l’on voit Papa Doc se glorifiant de l’état de sa capitale en déclarant, l’œil pétillant, qu’il se réveille ‘la nuit pour aller parcourir les rues car le citoyen doit aller au boulot dans une ville propre.’

Oui il hantait les rues la nuit, se disait-on, mais pour opérer des arrestations ou des exécutions à la tête de ses Tontons macoutes !

Comme on sait la dictature Duvalier devait durer près de trente ans (1957-1986).

Or déjà l’arme principale qui aidait à prévenir que le citoyen moyen ne change le beau tableau en une horrible poubelle, c’était la trique. En créole, ‘coco macaque’. Ou le gourdin.

Et nos autorités d’autrefois en faisaient un usage certes immodéré. Pour un oui ou un non, embarquez ! Au poste.

Mais la démocratie est passée par là et aujourd’hui il est interdit de frapper le citoyen. Physiquement. Sinon au secours les droits humains !

Par contre citez moi un seul pays où ce dernier est libre aussi totalement de se débarrasser de tout et de n’importe quoi directement dans la rue ou sur le trottoir.

Partout ailleurs on se fait prestement embarquer mais pas pour la prison que pour l’asile de fous car seule une personne dérangée qui puisse agir ainsi.

Or l’Haïtien n’est pas fou mais il a le droit d’en faire à sa tête. Au fond c’est la seule liberté qu’on lui concède. En échange de la pauvreté et du chômage. Et il ne s’en prive pas. Au point de rendre son pays infréquentable. Y compris par le même Haïtien.

Mais ne nous égarons pas. Ce n’est pas nous qui avons inventé la démocratie, cependant ailleurs on ne l’utilise pas uniquement comme le droit de vivre si l’on veut dans une poubelle. Ailleurs il existe des lois.

Et parmi celles appliquées avec le plus de rigueur sont les lois régissant l’assainissement public.

Et qui dit loi, dit sanction.En Haïti, il y a des lois mais qui restent lettre morte

parce qu’aucune sanction ne les accompagne. Comme si la misère était une sanction suffisante !

Mardi Gras). Dès le lendemain cependant le Champ de Mars

redevient dans son état habituel : une poubelle géante.Ce n’est donc pas que les autorités municipales ne

Carence ou mauvais usage des moyens disponiblesPartout des montagnes de déchets en pleine capitale

aucune idée. Pour finir quand plusieurs dizaines ou peut-être centaines de milliers dorment à la belle étoile, n’ayant pas un toit au-dessus de leur tête ou que celui-ci a été démoli par le séisme majeur qui a frappé cette ville le 12 janvier 2010 pour

Banque de la République d’Haïti

AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT INTERNATIONAL

R E P O R T

AVIS D’APPEL D’OFFRES No: BRH 1718-AOOI-T-110-001 / Réf. : BRH/CSMP #020 (18-19)

PROJET DE TRAVAUX :

EXÉCUTION DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DU BÂTIMENT

DU MUSÉE DE LA MONNAIE DE LA BRH

MAÎTRE D’OUVRAGE : ---------------------------------------------------BANQUE DE LA RÉPUBLIQUE D’HAITI---------------------------------------------------

La Banque de la République d’Haïti (BRH), organisme public jouissant de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, avait fait paraitre un Avis d’Appel d’Offres Ouvert International en vue de l’exécution des travaux de construction du musée de la monnaie (3,720) m2 sur trois (3) étages qu’elle financera en tant qu’autorité contractante.

Sur requête de certains candidats, la BRH décide de reporter la date limite de soumission des offres au 8 février 2019.

Les offres préparées conformément au Dossier d’Appel d’Offres Ouvert International (DAOOI) devront être déposées sous plis cacheté, au plus tard le 8 février 2019, à 10h00 a.m, à l’adresse suivante :

Commission Spécialisée des Marchés Publics (CSMP) Banque de la République d’Haïti Angle des rues Pavée et du Quai, Port-au-Prince, Haïti Tél : (509) 2998 2016 | 2299 1210 | 2299 1258 Courriel : [email protected]

Les enveloppes contenant les qualifications des entreprises et les propositions financières seront ouvertes en présence des représentants des soumissionnaires qui auront décidé d’assister à cette « séance publique d’ouverture des plis » qui se fera à la salle 338 de la BRH le jour même à 10:30 a.m. La BRH décline toute responsabilité pour les offres non reçues à l’adresse sus-indiquée.

La BRH sélectionnera l’offre du soumissionnaire éligible qui se conformera substantiellement aux conditions de cet appel d’offres et qui se révèlera être la mieux –disante. Le soumissionnaire retenu sera notifié de sa sélection et il sera invité à signer un marché.

Toute question relative au présent Appel d’Offres Ouvert International pourra être soumise par écrit au courriel suivant : [email protected]. Port-au-Prince, le 8 janvier 2019. Georges Henry

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Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 7HORS LA LOI !

Port-au-Prince, ville poubelle !

CRIMINALITE : Haïti ou les rivalités en affaires se règlent à coups de fusils

(ASSASSINATS... suite de la 1ère page)

se débarrasser facilement de ceux-ci pour cribler de balles leur victime.

De plus le coup a eu lieu suffisamment tôt dans la journée pour ne pas ameuter beaucoup de monde.

C’est digne de Borsalino ou encore Le Parrain.

volontés. Toujours ni vus ni connus.Cela peut toucher différents domaines comme la

politique ou autres mais dans l’imaginaire cinématographique ce sont les jeux, casinos, courses de chevaux, paris de toutes sortes qui font fleurir cette forme de criminalité.

Sans oublier la borlette qui fleurit dans notre pays depuis longtemps mais où ce genre de crimes de haut vol

Car justement l’absence de la justice, l’impunité comme cela s’appelle, ne fait que encourager cette nouvelle étape atteinte par la criminalité qui a déjà beaucoup gagné du terrain ces derniers temps.

D’ailleurs deux jours plus tard, jeudi matin, la ville était immobilisée par le véritable soulèvement populaire provoqué par l’assassinat d’un chef de quartier, un certain

n’avait pas encore eu lieu.La victime Patrick Naraha est connue comme un

garçon sympa, descendant de parents immigrés syriens, si l’on ne se trompe, et qui étant sorti du circuit des supermarchés peut-être par manque de capitaux assez importants, avait inventé ce nouveau business pour continuer à faire de l’argent, comme c’est la plus grande spécialité, du moins chez nous, de l’immigration de souche arabe.

Son assassinat rappelle les premiers temps où le trafic de drogue avait commencé à toucher tous les milieux (les années 1980) et où des ‘fils de famille’ pouvaient être abattus en plein jour au beau milieu de la capitale haïtienne.

La justice n’a jamais tenté d’expliquer ce genre de meurtres, malgré que les indices courent toujours les rues. C’est laissé à la vox populi. Et c’est dommage, parce que cela ne s’arrêtera pas là. Bien entendu.

Ti Greg (Gregory Antoine) par les gangs d’un autre quartier, celui ayant à sa tête un certain Ti Je, déjà entré lui aussi dans la légende pour avoir défié depuis plusieurs mois les forces de police.

Des chefs de gang faisant la loi ici (en lieu et place de la justice institutionnelle) et là des Parrains pouvant mettre à prix la tête de leurs rivaux ou adversaires.

Notre compte est bon.Est-ce que comme dans le film Le Parrain, chaque

puissant brasseur d’affaires (en tout genre) va s’entourer de ses propres hommes de main, de son propre gang, et que les rues de Port-au-Prince seront bientôt noyées presque quotidiennement dans une mare de sang ?

On ne perd rien pour attendre.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Désormais les gangs par conséquent n’opèrent pas seulement contre des individus isolés sortant de la banque mais également comme hommes de main pour des patrons.

Ces derniers temps on a beaucoup mis le doigt sur les accointances politiques, cependant l’assassinat du propriétaire de Paryaj Pa m, entreprise de jeux à base de résultats d’épreuves sportives, comme ailleurs les courses de chevaux, fait surgir une nouvelle menace. Un nouveau chapitre dans l’escalade interminable de la violence et de la criminalité.

Les gangs au service de mafias du jeu, comme dans les films de gangsters les plus célèbres.

Les mêmes tueurs, de plus en plus perfectionnés et hardis, sont désormais également au service de ‘parrains.’

On entend par parrain une personnalité apparemment au-dessus de tout soupçon et qui utilise dans le plus grand secret des hommes de main perfectionnés pour accomplir ses quatre

L’homme d’affaires Patrick Narah, patron de l’entreprise de jeux Parya j Pa m, assassiné le mardi 8 janvier à Pétionville

Le propriétaire de “Paryaj PAM” assassiné

à Pétion VilleHPN - Le Propriétaire de “Paryaj Pam” Patrick Narah

a été assassiné ce mardi à Petion ville en son bureau. Les premières déclarations font croire qu’il s’agit d’un assassinat ciblé. Les policiers sur place ont expliqué que plusieurs individus sont entrés dans le bureau de “Patchouko” comme l’appellent ses amis et l’ont criblé de balles.

Aucun indice n’a pour le moment été signalé sur l’identité des tueurs et les mobiles de leur acte. L’établissement en question se trouve à proximité de l’Eglise Ste Thérèse dans la commune de Pétion ville. Des membres de la police scientifique étaient sur place, a constaté un reporter de Haiti Press Network.

HPN

(BANDITISME... suite de la page 4)

(VOIRIE... suite de la page 6)

Ou comment Haïti recule à l’âge de la pierre

dans un pays traversant tant de problèmes, on ne s’était pas rendu compte qu’on avait glissé dans un monde à mille lieues de ce qu’on avait connu. De celui où l’on croit vivre ?

Et que notre pays était non pas peu à peu mais aujourd’hui rapidement en train de reculer dans une marche arrière toute jusqu’au fond des âges, des temps les plus anciens ?

Et si, faute aussi de travaux de sociologie donc à cause d’une méconnaissance absolue du phénomène de migration à l’intérieur d’un pays manquant de tout … mais aussi flanqué d’une société divisée en tranches sociales sans rapport les unes aux autres, bref et si on avait reculé sans s’en rendre compte dans une sorte d’univers sous influence de la magie, oui la magie noire, et comme c’est le groupe social majoritaire, donc le phénomène est de plus en plus visible.

Réveillez-vous !

Ces cadavres qui disparaissent, à quoi sont-ils destinés ?

Avons-nous une police et une justice scientifiquement équipées à cette fin ?

Et nos élus ?Ne pensent-ils qu’à obtenir les votes à tout prix (en

insistant sur le mot ‘prix’) en fermant les yeux sur tout le reste ou ont-ils quelque peu conscience que ce pays menace d’échapper totalement au concept même de civilisation … en même temps qu’on vit à la vitesse de l’internet ?

Nous n’en dirons pas plus, de peur aussi qu’au lieu d’aborder la question avec un esprit méthodique, nous nous en servions pour justifier au contraire nos discriminations contre les compatriotes victimes ainsi deux fois. Déjà les plus défavorisés … pour être repoussés ensuite au fond des âges habités par les histoires de morts-vivants.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Or même dans ce cas que c’est une grave erreur car rien n’augmente davantage la misère que la ville-poubelle parce que faisant fuir tous ceux qui pourraient aider à nous en soulager.

Les autorités sont donc coupables doublement.Primo de ne pas empêcher la saleté de nous ensevelir.Secundo de ne pas appliquer les sanctions appropriées

contre les citoyens – ou plutôt contre le citoyen parce qu’on dirait que c’est devenu une seconde nature pour l’Haïtien de vivre constamment sur une montagne de fatras …

Les campagnes de sensibilisation on en a par-dessus la tête, seules des punitions (de la forte amende à la peine de prison) qui puissent apporter une solution.

Comme partout dans le monde démocratique ou socialiste ou autre, car les fatras n’ont pas de couleur politique, et attention qu’ils ne deviennent simplement synonyme, oui, d’Haïtien. Haïti, pays-fatras !

A moins que cela soit un piège pour nous ensevelir davantage. Un député dominicain d’extrême-droite, Pelegrin Castillo (pour ne pas le nommer) n’a-t-il pas recommandé à la délégation de la République dominicaine qui préside actuellement le Conseil de sécurité de l’ONU (rien que ça !) de faire déclarer Haïti ‘zone de désastre écologique et sanitaire’.

Que répondez-vous à cela ?Que nos autorités sont trop lâches, sinon trop

corrompues, pour appliquer comme partout ailleurs les sanctions appropriées pour maintenir notre pays en un état présentable.

Le Carnaval, qui promet le nettoyage du Champ-de-Mars, ne dure que trois jours.

Mais le Mardi Gras dure toute l’année. Au sens créole du mot : ‘madigra’. C’est-à-dire plus laid et horrible que ça, tu meurs.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Page 8: Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº …ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00853/01-16-2019.pdf · Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019 Haïti

Page 8 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01RAPPORTS NORD-SUD

Le gaspillage de l’aide post-séisme UNE AUTRE AFFAIRE PETROCARIBE !

établie, rassemblant des professionnels à tous les niveaux. Aussi l’espoir ne faisait aucun doute : Haïti allait

tirer profit du terrible séisme pour se développer enfin. Avec cette avalanche d’aide, on va créer une nouvelle Haïti. On va mettre le pays sur le chemin de la prospérité qu’il a ratée si misérablement après deux siècles d’indépendance nationale.

Le programme des Nations Unies ‘World Food Program’ (Programme Alimentaire Mondial) loua deux cargos de luxe avec tout le personnel à bord (servantes, cuisiniers et tout) qui viennent jeter l’ancre dans la baie de Port-au-Prince pour loger le personnel humanitaire.

Cela pour un coût de 16.6 millions de dollars pour 90

L’un des ouvrages apparemment les plus renseignés à ce sujet, celui écrit par Timothy T. Schartz, ‘Comment le grand mouvement d’aide humanitaire à Haïti fut détourné’, nous dit que ‘le tremblement de terre en Haïti a été suivi du plus grand

(AIDE-SEISME... suite de la 1ère page)

(AIDE-SEISME / p. 9)

Bilan du séisme : officiellement 300.000 morts Aide humanitaire

effort financier humanitaire de toute l’Histoire. L’argent donné a été tout simplement spectaculaire. En tout, corporations et individus ont donné 3.1 milliards de dollars pour aider les victimes, de leur côté les gouvernements étrangers se sont engagés à apporter 10 milliards en aide. Globalement parlant, les engagements privés et gouvernementaux ont totalisé jusqu’à 19 milliards de dollars en 2010, dont au moins 13.1 milliards se sont matérialisés.’

Et ce fut au moment où le monde traversait une grande dépression économique, ce qui augmente la valeur du geste.

L’auteur formule cette réflexion : si tout cet argent avait été donné au gouvernement haïtien, cela équivaudrait à treize années du budget national d’Haïti qui est de 965 millions de dollars (chiffres de 2009). Mais ce ne fut pas le cas. Dans la première année après le séisme, seulement 1 pour cent de toute cette aide passa dans les mains du gouvernement haïtien.

Les autres 99 pour cent du pactole furent donnés aux ONG (organisations non gouvernementales), parmi elles Save the Children, la Croix Rouge Internationale, la fondation Care Internationale, Catholic Relief Services, Concern Worldwide, Mercy Corps, Food for the Poor, Feed the Hungry et aux agences onusiennes telles que UNICEF et le World Food Program, ainsi qu’à des contractants privés d’aide humanitaire tels Chemonics des Etats-Unis et Development Alternatives Inc. (DAI).

Le fait est qu’on a pensé que ces organisations sont déjà équipées pour faire face à une crise comme celle qui a frappé Haïti. Elles avaient déjà une vaste expérience à faire face à la pauvreté dans le monde. La plupart ont déjà une solide réputation ayant été fondées dans les années 1950 ou même avant. Et beaucoup d’entre elles avaient été en Haïti depuis déjà de nombreuses années. Leur administration est déjà bien

jours, selon une investigation menée par la chaine de télévision américaine Fox News qui découvrit que c’était trois fois plus couteux que sur le marché.

Quant aux compagnies (américaines) engagées pour enlever les décombres - en partenariat avec des firmes locales dont certaines liées au Consulat d’Israël en Haïti, d’autres à des proches du président de la République, elles ont empoché des centaines de millions de dollars en contrats.

Cela en chargeant 68 dollars par mètre cube, c’est-à-dire trois fois les 23 dollars par mètre cube que les mêmes compagnies ont demandé au gouvernement américain pour nettoyer les débris laissés par l’ouragan Katrina (Louisiane, Etats-Unis) et, tenez-vous bien, cinq fois ce que l’acteur Sean Penn a payé (14 dollars par mètre cube) pour nettoyer un camp pour réfugiés qu’il a créé en Haïti.

Ensuite pour abriter des dizaines de milliers de réfugiés du séisme, le gouvernement américain a été chargé 5.265 dollars pour chaque tente, qui est le coût le plus élevé au monde. C’était 5 fois plus ce qui avait été payé en 2009 pour abriter des réfugiés de guerre en Afghanistan, et 18 fois plus que ce qui est payé à un ouvrier haïtien (300 dollars) pour construire un abri même plus grand avec le parquet en béton, des murs de plywood et un toit métallique.

Pendant ce temps, la fondation dirigée par l’ex-président Clinton (Clinton – Bush Haiti Fund), qui a récolté 47 millions de dollars pour les victimes du séisme, prendra 2 millions de dollars de cet argent pour faire un prêt à un taux d’intérêt bas à l’une des plus riches familles d’Haïti (X) pour achever la construction d’un hôtel de luxe. Etc.

Autres bizarreries : l’organisation non gouvernementale Food for the Poor fabriquait des logements pour les pauvres en Haïti qui coûtait avant le séisme de 2010 : 2.000 dollars l’unité.

Après le cataclysme, le gouvernement américain fit alliance avec Food for the Poor et le coût pour le même logement passa à 38.000 dollars l’unité.

Autre exemple, après que le PDG de la Croix Rouge Américaine, Gail McGovern, eut déclaré que 100 millions des 500 millions récoltés par l’organisation pour Haïti seraient utilisés pour abriter plusieurs dizaines de milliers de familles sinistrées, eh bien 5 années plus tard, seulement six de ces maisons avaient été construites.

Cependant dit l’auteur, cela ne signifie pas que toute l’aide ait été dilapidée. Des organisations comme Médecins sans Frontières, Partners in Health et des centaines d’autres organisations humanitaires accoururent en Haïti, et sans elles les conséquences du séisme auraient été encore plus infernales.

Un autre chapitre de l’ouvrage qui ne manquera pas de vous étonner est celui parlant de la réaction de l’international après que la nouvelle du séisme eut éclaté.

Le premier jour ce fut bien sûr ‘Un tremblement de terre en Haïti, on craint qu’il y ait des milliers de morts.’

Mais voici que peu après, le 14 janvier, deux jours plus tard, on lit en première page du Washington Post : ‘Les gangs font la loi à Port-au-Prince’.

Tandis que sur la chaine CBS défile en boucle : ‘Le centre-ville de Port-au-Prince c’est l’enfer sur terre. Pendant que des montagnes de cadavres apparaissent, des hommes armés se battent pour les quelques fournitures alimentaires disponibles.’

Aussitôt tous les médias du monde se mettent à répercuter la même information. Rapidement cela devient : ‘disparition de la loi et l’ordre en Haïti, on n’entend que le

Pour Bill Clinton, ‘C’est la meilleure chance pour Haïti, en dépit de cet horrible séisme, d’échapper aux sombres chapitres de son passé et de construire un avenir meilleur.’

Mot d’ordre : ‘Build back better’, ou reconstruire en mieux !

Cependant cette aide si généreuse commença à être gaspillée dès le départ.

Page 9: Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº …ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00853/01-16-2019.pdf · Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019 Haïti

Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 9GEOPOLITIQUE

(AIDE-SEISME... suite de la page 8)

(DIPLOMATIE... suite de la page 5)

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crépitement des armes tandis que des individus armés de machettes et le visage sous un masque, ont envahi les rues.’

Ces reportages, totalement faux bien sûr, auront cependant un effet désastreux sur l’arrivée des premier secours.

Ainsi des missions de secouristes resteront bloqués pendant des jours à l’aéroport international de Port-au-Prince, n’osant mettre le nez dehors.

Les premiers secouristes seront donc les locaux eux-mêmes. Hommage doit toujours leur être rendu !

Les machettes en question n’étaient pas pour tuer mais pour dégager les victimes emprisonnées sous les décombres.

Suivez tous les matins à 8:00 sur MELODIE FM 103.3 l’Editorial de Marcus

Le gaspillage de l’aide post-séisme

HAITI-VENEZUELALe vote du 10 janvier devant l’OEA

Et le mouchoir qualifié de masque, était pour se protéger de la poussière soulevée par les milliers de bâtiments effondrés.

Et ces informations alarmistes expliquent aussi le débarquement du bataillon de la 82ème Division Aéroportée américaine, qui n’avait rien à faire en ces circonstances.

Nous vous invitons donc à lire cet ouvrage de Timothy T. Schwartz (malheureusement publié seulement en anglais) : ‘Comment le grand mouvement d’aide humanitaire à Haïti a été détourné’.

Cela vaut bien une autre affaire … Petrocaribe !

Haïti en Marche, 12 Janvier 2019

position contre le Cuba communiste vu qu’il va devenir l’un des plus terribles persécuteurs de militants communistes dans la région.

Cependant le pouvoir haïtien ne peut pas se contenter aujourd’hui de s’abriter derrière des lieux communs du genre ‘nous ne pouvons pas trahir un ami’ vu l’aide que le Venezuela nous a apportée etc.

Ce n’est pas là une position réellement politique, ce n’est pas une querelle d’amoureux !

Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.

Il s’agit de savoir où penche le plus l’intérêt d’Haïti aujourd’hui.

Ou encore entre deux décisions : voter contre le Venezuela de Nicolas Maduro ou non, laquelle de ces deux décisions risque d’être le moins dommageable pour Haïti ?

Le Venezuela nous a apporté l’aide la plus importante jamais reçue par Haïti ces dernières décennies.

Cependant le Venezuela traverse une crise politique et économique également sans précédent.

Le Venezuela avec Nicolas Maduro à sa tête, pourra-t-il s’en sortir ?

Et que devient Haïti entre-temps ?Haïti, avec le président Jovenel Moïse à sa tête,

traverse aussi une crise politique et économique aussi urgente.Où est la meilleure chance pour Haïti de sortir de sa

situation actuelle ?Les nations n’ont pas d’amis, elles n’ont que des

intérêts !D’autre part, Washington ne nous laisse pas (plus) la

possibilité de faire du marronnage. Lors du dernier vote devant l’OEA, le pouvoir de

Port-au-Prince avait voté abstention.Message envoyé au président Jovenel Moïse : Nous

ne l’acceptons plus, Haïti doit voter pour ou contre.Message convié par deux émissaires spéciaux ces

derniers mois : l’assistant Secrétaire d’Etat Kenneth Merten et l’Administrateur de l’USAID, Mark Green.

Comme quoi le bâton … et la carotte !On ne sait pas ce que Washington a pu faire comme

promesse, ou plutôt ce que, à l’image de Papa Doc en 1962, Haïti a pu demander en échange de son vote, des fois que le pouvoir de Port-au-Prince aurait procédé à une lecture rapide de quelques chapitres du Prince de Machiavel, la bible des grands stratèges politiques de tout temps, par contre Washington de son côté peut à la limite agiter certaines menaces comme dans le domaine des franchises attribuées à l’importation de produis haïtiens. (Là c’est nous qui commentons).

En tout cas, c’est cette balance que le pouvoir de Port-au-Prince est appelé à faire ce jeudi 10 janvier que s’ouvre la session spéciale de l’OEA sur le Venezuela … Et pour en tirer les conclusions.

L’aide du Venezuela peut-il encore quelque chose pour nous à l’heure où nous parlons ?

Mais d’un autre côté, les Etats-Unis, le pays le plus riche et le plus avancé de la terre, comment peuvent-ils se dire nos amis et nous laisser dans l’état où nous sommes, et pendant si longtemps ?

Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts !

Et l’ami des dirigeants n’est pas toujours l’ami des peuples.

Les Américains eux-mêmes nous le prouvent tous les jours.

Mélodie 103. 3 FM, Port-au-Prince

Page 10: Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº …ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00853/01-16-2019.pdf · Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019 Haïti

Page 10 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo

transparent, and legitimate process to be held at an early date attended by international observers. To invite Member States and Permanent Observers to implement measures to address

the humanitarian crisis in Venezuela and impacted countries, through the support to appropriate international and regional organizations.

To urge the Venezuelan regime to allow the immediate entry of humanitarian aid to the people in Venezuela, including epidemiological surveillance, to prevent the aggravation of the humanitarian and public health crisis, particularly against the reappearance and propagation of diseases.

To demand the immediate and unconditional release of all political prisoners. To express the Organization’s ongoing solidarity with the Venezuelan people and its

commitment to remain seized of the situation in Venezuela and to support diplomatic measures that facilitate the restoration of democratic institutions and the full respect for human rights.

To instruct the Secretary General to transmit the text of this resolution to the Secretary General of the United Nations.

Reference: E-001/19

A trial on whether Trump has the right to end TPS for Haitians. Now comes the wait

By: Jaqueline CharlesThe Miami HeraldA federal trial in New York challenging the Trump administration’s decision to end

Temporary Protected Status, or TPS, for thousands of Haitians, concluded Thursday with internal government emails showing that the administration was so determined to end the program that it ignored its own government’s research flagging health and safety concerns.

A decision in the case isn’t expected until after March 1, the deadline given by Eastern District of New York federal judge William Kuntz to lawyers to file post-trial submissions.

Sejal Zota, legal director of the National Immigration Project of the National Lawyers Guild, said while they tried to focus on telling a story during the trial that began on Monday, they will use the time given by Kuntz to submit additional evidence. During the trial, Zota’s team and other lawyers serving as co-counsel in the suit argued that the termination of TPS for Haiti was based on President Donald Trump’s “categorical and defamatory assertions about all Haitians, which the Haitian TPS recipients were given no opportunity to challenge.”

OAS Permanent Council Agrees “not to recognize the legitimacy of Nicolas Maduro’s new term”

January 10, 2019The Permanent Council of the Organization of American States (OAS) today agreed “to

not recognize the legitimacy of Nicolas Maduro’s new term as of the 10th of January of 2019.” The resolution was approved with 19 votes in favor, 6 against, 8 abstentions and one absent.

Following is the complete text of the resolution:

RESOLUTION ON THE SITUATION IN VENEZUELATHE PERMANENT COUNCIL OF THE ORGANIZATION OF AMERICAN

STATES,REAFFIRMING the right of the peoples of the Americas to democracy and the

obligation of their governments to promote and defend it as reflected in Article 1 of the Inter-American Democratic Charter,

RECALLING that, through resolution AG/RES. 2929 (XLVIII-O/18) of June 5, 2018, the General Assembly declared that the May 20, 2018 electoral process in Venezuela lacked legitimacy for not having met the participation of all Venezuelan political actors, its failure to comply with international standards, and for being carried out without the necessary guarantees for a free, fair, transparent, and democratic process,

Permanent Council of OAS

Demonstration in front of the Federal Court in Brooklyn, NY

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CONSIDERING that the 2019-2025 presidential period beginning in Venezuela on the 10th of January of 2019 is the result of an illegitimate electoral process,

UNDERSCORING the constitutional authority of the democratically elected National Assembly.

REITEREITING ITS DEEP CONCERN about the worsening political, economic, social and humanitarian crisis in Venezuela resulting from the breakdown of democratic order and serious human rights violations in that state, and the government of Venezuela’s negligence to meet the fundamental Inter-American standards of human rights and democracy;

RECOGNIZING that, as a consequence, a significant number of Venezuelans are being forced to flee the country because their basic needs have not been met.

REITEREITING its serious concern about the collapse of Venezuela’s health-care system, which has led to a reemergence of previously eradicated infectious diseases across Venezuela and into neighboring countries and the wider region.

NOTING that the exodus of Venezuelans is having an impact on the capacity of countries in the region to meet their humanitarian needs and poses challenges to public health and security.

TAKING NOTE, in this regard, of the Quito Declaration on the human mobility of Venezuelan citizens in the region, of September 4th 2018, and its Plan of Action adopted on November 23rd 2018.

CONDEMNING in the strongest terms the arbitrary detentions, lack of due process and the violation of other human rights of political prisoners by the Government of Venezuela.

UNDERSCORING that the Permanent Council and the Meeting of Consultation of Foreign Ministers remain ready to engage in diplomatic initiatives, including good offices, aimed at promoting dialogue in Venezuela, with a view to arriving at a political solution to the crisis in that country.

RESOLVES:To not recognize the legitimacy of Nicolas Maduro’s new term as of the 10th of

January of 2019.To reaffirm that only through a national dialogue with the participation of all

Venezuelan political actors and stakeholders can national reconciliation be achieved and the necessary conditions agreed upon for holding a new electoral process that truly reflects the will of the Venezuelan citizens and peacefully resolves the current crisis in that country.

To urge all Members States and invite Permanent Observers of the OAS to adopt, in accordance with international law and their national legislation, diplomatic, political, economic and financial measures that they consider appropriate, to contribute to the prompt restoration of the democratic order of Venezuela.

To call for new Presidential elections with all necessary guarantees of a free, fair,

“I’m definitely feeling good that our plaintiffs were able to have their day in court and ...tell the judge how they are going to be harmed if this TPS termination is upheld, and I think this was a very important opportunity for our plaintiffs to have,” Zota said. “I realize that the government officials were not there but this trial is still about holding them accountable.”

During Thursday’s closing arguments, attorney Howard Roin, one of several lawyers representing the plaintiffs, cited emails and other internal government documents, including Duke’s handwritten November 2017 notes, to bolster plaintiffs’ argument: that the White House was not interested in the facts about conditions in Haiti as DHS officials mulled over whether to continue to shield up to 60,000 Haitians from deportations, and Duke was under repeated pressure to terminate the program.

Roin also cited documents that were introduced into the court record bolstering advocates’ assertions that during the process, there was disagreement between Trump political appointees who wanted to terminate, and government career officers whose research showed that Haiti could not handle the return of thousands of nationals because the country remained a mess.

Lawyers also introduced into evidence a cable from the U.S. embassy in Port-au-Prince that concluded Haiti was not ready to receive TPS holders. The cable is among several from senior U.S. diplomats to top State Department officials that were disregarded despite the warning that the mass deportations of Central Americans and Haitians could destabilize the region and trigger a new surge of illegal immigration. Despite the cables, the administration went ahead with its termination decisions, lawyers said.

In recommending that TPS end for Haiti, USCIS Director Francis Cissna concluded in a Nov. 3, 2017, memo that “Haiti has made significant progress in recovering from the 2010 earthquake, and no longer continues to meet the conditions for designation.”

“The evidence leaves no doubt that Secretary Duke’s decision was made under pressure from a racist White House, and is irreconcilable with the facts and findings of the government’s own experts,” said Lindstrom, whose boss, Brian Concannon, was among those who testified for the plaintiffs. Concannon and Lindstrom are with the Boston-based Institute for Justice & Democracy in Haiti.

One of the longest testimonies came from Leon Rodriguez, the former director of U.S. Citizenship and Immigration Services in the Obama administration. During his more than four hours on the stand, Rodriguez testified that the Trump administration approach to TPS not only deviates from past practices, but is also illegal. Cissna, he said, had failed to consider the totality of Haiti’s circumstances, such as food insecurity and crime statistics, in determining if it could receive its nationals back.

The suit was filed on behalf of three South Floridians, seven New Yorkers, the weekly Brooklyn-based Haitian newspaper Haïti Liberté, and the Miami-based Haitian rights advocacy group FANM.

The earthquake death toll has always been in dispute. The Haitian government, citing logs it had drivers keep as they transported bodies to mass graves, reported the official number to be more than 316,000 while the U.S. Agency for International Development estimated it to be 46,000 to 85,000.

Page 11: Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº …ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00853/01-16-2019.pdf · Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019 Haïti

Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 11ARTS & SPECTACLES

(LANGUE MATERNELLE / p. 13)

AVI POU YON REYINYON PIBLIK95 EXPRESS ROUTE 107

BROWARD COUNTY, FL – Komisyon Broward County ap gen yon rankont ak piblik jou madi kap 29 Janvye 2019, a 10 zè nan maten, nan Sant Gouvènmantal Broward County, Room 422, 115 South Andrews Avenue , Fort Lauderdale, pou tande tout opinyon piblik la sou pwopozisyon pou elimine Express Route 107 Broward County Transit Division’s 95, ki ant Pembroke Pines ak Hollywood, an direksyon Miami Civic Center ak Downtown Miami, akoz mank itilizasyon li ki anba standa pèfòmans fikse ant Florida Department of Transportation (ki bay finansman) ak Broward County. Si pa gen oken chanjman fèt, desizyon eliminasyon rout la ap definitif.

Lòt opsyon ki ka itilize:Gen lòt rout ou ka itilize pou ale Pembroke Pines direksyon Downtown MiamiMen yo:. Rout 108 pasan pa North Perry Airport ak Ride Pembroke Pines. Tri-Rail pasan swa pa Hollywood Hills Plaza Park ak Ride oswa Sheridan Street Tri-Rail Station. Swa Miami Dade Transit 95 Express pou debouche sou Sheridan Street Tri-Rail Station; swa. Anrejistre ak SFCS (www.1800234ride.com) pou program carpool oswa vanpool.

Yo ta renmen anpil moun patisipe nan rankont lan san distinksyon ras, koulè, ki peyi ou sòti, ni sèks, relijyon, enfimite oswa si ou marye ou selibatè.

Moun ki andikape ka jwenn asistans depi yo notifye l de jou a lavans o mwen, rele BCT nan (954) 357-8481 oswa telefòne sou liy TTD (954) 357-8302.

Si ou pa ka vini, ou ka voye kòmantè ou nan adrès

Broward County Transit, Customer Relations and Communications1 North University Drive, Suite 2401BPlantation, Fl 33324

Oswa ankò online (pa entènèt) bay Broward.org/BCT oswa kilik sou ‘Contact Us’

Musique : Vers la réalisationde la 13e édition du PAPJAZZ

HPN - La 13e édition du Festival International de Jazz de Port-au-Prince (PAPJAZZ) a été lancée le jeudi 10 janvier à l’hôtel Karibe à Juvenat, un quartier de Pétion ville. L’édition 2019 dont l’Espagne est le

aussi indiqué que le PAPPJAZZ remettra un $1 par billet vendu au collège Catts Pressoir qui assure la formation d’élèves en musique et spécifiquement en musique de JAZZ.

Par ailleurs l’Espagne qui est l’invité d’honneur de

cette 13e édition, a félicité les organisateurs par la voix du deuxième secrétaire de son ambassade en Haïti, M. Jesus Maria Lavalle Merchan. «Nous sommes flattés que ce soit notre pays qui est à l’honneur dans cette 13e édition du Festival

Conférence de presse par les organisateurs du Festival de jazz de Port-au-Prince en compagnie du ministre de la Culture Jean Michel Lapin (HPN)

pays à l’honneur, prend en compte l’environnement.

Un grand événement est prévu dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour la 3e semaine de Janvier. Vingt(20) groupes musicaux, en provenance de 17 pays présenteront 45 spectacles pour l’édition PAPJAZZ 2019, ont indiqué les organisateurs. Une fusion de cultures et de races pour un festival qui parallèlement à la célébration du jazz, veut être respectueux de l’environnement.

«Une conférence par un expert belge, spécialiste en événements co-responsables, la promotion des sacs shoppings réutilisables, un partenariat avec la fondation Seguin pour inciter le public à adopter un arbre et la vente de bracelets 40Cean pour le nettoyage des océans, sont les nouveautés du PAPJAZZ , pour inciter au respect de l’environnement» a fait savoir Milena Sandler-Widmaier, directrice générale de la Fondation Haïti Jazz.

Mme Sandler-Widmaier qui a

International de Jazz de Port-au-Prince. Ce qui représente pour nous une occasion de mieux découvrir la culture haïtienne et de permettre aux Haïtiens de découvrir aussi la nôtre» a dit M. Merchan.

De son côté la ministre du tourisme et des industries créatives, Mme Christine Stephenson voit dans cet événement, qui mobilisera 9 médias internationaux et sera suivi par plus de 5 000 000 d’auditeurs et de téléspectateurs, seulement sur le continent européen, une opportunité pour Haïti d’améliorer son image décriée pendant l’année 2018.

Cap-Haitien et Jacmel sont deux villes qui, en plus de Port-au-Prince, auront à recevoir des spectacles dans le cadre du PAPJAZZ de cette année. Un festival pendant lequel sera remise une plaque d’honneur en mémoire de Frantz Courtois, un pionner du jazz en Haïti, qui s’est éteint cette semaine.

Par Jessica BallGlobalPartnership.org21 février 2014Faire avancer la recherche sur l’enseignement

multilingue fondé sur la langue maternelle. À l’échelle mondiale, on estime qu’entre 50 et 75

millions d’enfants « marginalisés » ne sont pas scolarisés. Lorsque la langue utilisée à l’école n’est pas la première langue parlée par les enfants, le risque de déscolarisation ou d’échec dans les petites classes est plus élevé.

Des études ont montré que l’on obtient de meilleurs résultats au primaire lorsque la langue d’enseignement est la langue maternelle des apprenants. Or, malgré les preuves croissantes en ce sens et la demande des parents, de nombreux systèmes éducatifs dans le monde continuent à imposer l’usage exclusif d’une, ou parfois de plusieurs langues privilégiées, excluant de ce fait les autres langues, et avec elles les enfants qui les parlent (Arnold, Bartlett, Gowani et Merali, 2006).

Les risques de l’enseignement dans une langue étrangère

Les enjeux ne sont pas difficiles à comprendre : parce que l’école ne parle pas leur langue, les parents n’y inscrivent pas leurs enfants ; les enfants ne réussissent pas à exécuter correctement les exercices ; les enseignants se sentent impuissants face à l’incapacité des enfants à participer ; les enfants connaissent l’échec dès les petites classes, etc. Certains enfants réussissent néanmoins, parfois avec l’aide d’un programme de transition linguistique qui les aide à apprendre la langue d’enseignement. Cette réussite peut toutefois avoir des effets négatifs quand, à cause de l’enseignement dans la langue dominante, les enfants n’acquièrent pas la maîtrise de la langue qui est celle de leur famille et de leur entourage et perdent ainsi le contact avec leur propre héritage culturel. Certains enfants continuent certes à développer la maîtrise de leur langue première tout en réussissant à suivre une scolarité dans une seconde langue, mais ce n’est pas automatique. Les enfants se retrouvent alors peu à peu incapables de communiquer avec leurs parents et leurs grands-parents au-delà des situations élémentaires du quotidien, et il s’ensuit une déperdition rapide de langues et dialectes qui sont les dépositaires de savoirs culturels.

Préserver les langues maternellesDe nombreux groupes linguistiques élèvent leur

voix pour souligner la nécessité de veiller à ce que les plus jeunes membres de leurs communautés conservent leur héritage linguistique. Dans certains pays (aux Philippines, par exemple) les pouvoirs publics ont récemment mis en place une politique linguistique de l’enseignement tenant compte des langues maternelles. L’UNESCO (2008b) a publié un recueil d’exemples qui atteste de l’intérêt croissant porté à cette question et qui expose la grande variété des modèles, outils et ressources qui sont expérimentés pour favoriser les programmes d’enseignement en langue maternelle.

Les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle

L’UNESCO encourage l’enseignement en langue maternelle au primaire depuis 1953 (UNESCO, 1953).

L’organisation souligne les avantages d’un

Les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle

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Page 12 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01PRESSE

(RD-HAITI... suite de la page 2)

HOMMAGE : Alanna Lockward, la Dominicaine haïtienne

par nous convaincre de l’irréparable, c’est Wikipédia dans sa version française. Plus moyen de se tromper : tout concordait. Et on découvre d’autres articles d’hommages. Pour tous les milieux artistiques et engagés de Berlin et de la République dominicaine, c’est l’effondrement. Les journaux relatent le décès, la télé aussi. On diffuse d’elle des photos. On évoque sa vie, son parcours, sa biographie.

C’est certes l’amitié qui nous rapprochait d’Alanna, mais aussi son engagement. Un engagement multiforme. D’abord pour Haïti. Très tôt, elle s’insurge contre les attaques anti-haïtiennes de ses compatriotes dans ses articles publiés dans le quotidien dominicain Listin Diario. Après des études en Sciences de la communication à l’UAM Xochimilco (2), elle embrasse la carrière journalistique. Sautons l’épisode de sa vie de danseuse – un métier qu’elle a dû interrompre - pour s’attarder sur ce qu’elle a réalisé en Allemagne où elle a passé plus de la moitié de sa vie. Sa première ville d’adoption fut Bonn où elle vivait avec son époux cubain et son fils unique, Marlon.

Suite à un court séjour aux États-Unis et à la rupture avec son mari, elle quitte Bonn avec son fils, pour s’installer à Berlin. C’est là qu’elle décroche une maîtrise en Art in Context, à l’université des Arts de Berlin (Universität der Künste). Parallèlement elle travaille dans le domaine artistique en tant que curatrice. Avec des hauts et des bas : ce n’est pas un métier qui rapporte toujours. Mais elle ne lâche jamais prise. Elle continue d’organiser des expositions en Allemagne et ailleurs dès que l’occasion se présente. Ce fut pour elle une heureuse occasion de rencontrer du monde, et même un bonheur, car elle adorait voyager. Polyglotte, elle était partout chez elle. Elle s’était même essayée au créole.

Alanna aura été une femme énergique. Elle avait une voix qui portait. Surtout quand il lui fallait défendre ses idées. Si elle admirait Haïti, ce n’était pas aveuglément. Elle savait aussi être critique. Surtout des dictateurs. Elle s’opposait aux injustices d’où qu’elles provenaient. Par exemple, le fait qu’après le séisme, nous ayons mis l’accent sur les aides occidentales alors que les Dominicains ont été les premiers à accourir pour aider les Haïtiens. L’effet de la proximité, qui envenime en général les rapports des pays frontaliers. On va jusqu’à soupçonner nos voisins dominicains de vouloir nous occuper. Paranoïa à l’haïtienne.

En faveur du dialogue haïtiano-dominicainCe qui fascinait le plus Alanna chez les Haïtiens est

leur « richesse artistique ». Lors d’une conférence de presse qu’elle donnait à Berlin, il y a 15 ans, à l’Institut libéro-américain, pour souligner notre capacité à donner une âme à n’importe quoi, elle affirmait que « Les Haïtiens sont capables avec un bout de fer trouvé par terre de faire une œuvre d’art de grande valeur ! ». Peu de monde était présent à cette conférence. Une dizaine d’étrangers au plus. Nous n’étions que deux Haïtiens, la diplomate Nathalie Castera-Hahn et moi dans la salle et de se voir ainsi peints comme des génies artistiques

nous gonflait d’orgueil.Sa marotte a toujours été le rapprochement de nos

deux peuples. Dans une interview qu’elle nous a accordée au début des années 2000, elle s’étonnait de l’inexistence d’une liaison postale directe entre Haïti et la République dominicaine. Quand, de Haïti, on envoyait une lettre en République dominicaine (ou vice-versa), le courrier passait par les États-Unis avant d’être « redistribué » dans nos pays respectifs. « C’est surréaliste, s’indignait-elle, ce qui se passe sur cette île ! ».

Ces anomalies et bien d’autres l’excédaient. Elle abhorrait aussi cette espèce de racisme qui marque les relations entre les deux peuples. Il y a le racisme anti-haïtien, mais il y avait aussi un racisme haïtien quoique d’un autre ordre. Il est dirigé surtout contre les femmes dominicaines que les Haïtiens ont tendance à prendre pour des prostituées à cause du commerce de charme auquel s’adonnent quelques-unes dans les bordels de l’ancien bord de mer.

Alanna rêvait d’un vrai dialogue entre les deux États d’une même île, toujours en bisbille depuis la nuit leur création. Ne serait-ce que par l’art. C’est ainsi qu’elle a organisé en 2004 à Berlin (3) une exposition fort originale de photographies contemporaines d’Haïti et de la République dominicaine (2002) intitulée Pares & Nones (« Paires et impairs »). Il s’agissait de montrer des images des deux pays – paysages, gens, pratiques culturelles et religieuses, cuisine, environnement, etc. – sans titres et le spectateur devait deviner de lui-même ce qui était typiquement haïtien et ce qui était typiquement dominicain. On avait ensuite la possibilité de vérifier grâce à une notice explicative, si l’on avait fait mouche ou si on était passé à côté de la plaque. Le but étant de mettre en évidence les nombreuses ressemblances – même phénotypiques – existant entre les deux peuples, une manière de les inciter à en prendre conscience et les inciter à se conduire et à agir en frères plus qu’en ennemis.

Alanna ne comprenait pas que ces étranges « frères ennemis », comme le décrivait l’historien Jean Victor Généus (4), aient tant de mal à se comprendre. Ils sont pourtant issus d’une histoire commune. Mais tant que les deux bords se torpillent, chacun refusera de comprendre combien l’un est important pour l’autre. Une histoire parsemée d’embûches. Le couple haïtiano-dominicain a toujours entretenu des relations très difficiles. Deux siècles plus tard, l’occupation de leur territoire par Haïti est restée en travers de la gorge des Dominicains. Quant aux Haïtiens, le massacre de leurs compatriotes par le dictateur Trujillo, en 1937, continue de hanter leurs esprits. Les mauvais traitements infligés aux braceros dans les bateys dominicains interpellent les consciences depuis des décennies.

La décision, en septembre 2013, du tribunal dominicain de rendre apatrides des milliers de Dominicains d’origine haïtienne, a été la plus récente grosse pomme de discorde. Alanna s’était alors rapidement mobilisée sur internet en créant un réseau pour dénoncer cette décision et faire pression sur le gouvernement dominicain. « J’ai honte d’être Dominicaine ! », avait-elle déclaré au cours d’un entretien accordé à l’hebdomadaire Haïti en Marche (du 13 au 19

novembre 2013). En signe de solidarité avec ses « frères et sœurs haïtiens injustement traités », elle avait « renoncé » à la nationalité dominicaine pour adopter la citoyenneté haïtienne. De manière symbolique, elle avait accolé à son patronyme le nom « Pierre » en hommage à Sonia Pierre, une activiste dominicaine d’origine haïtienne très connue, décédée en 2012.

Son testamentOutre l’écriture et son combat au profit de l’amitié

haïtiano-dominicaine, Alanna Lockward s’est aussi engagée dans des projets en relation avec la décolonisation. Elle planifiait récemment sa participation au 4e Salon d’automne du théâtre berlinois Maxime Gorki. C’est d’ailleurs ce théâtre qui a annoncé cette triste nouvelle à Berlin, sans donner de raison à son décès.

C’est en 1996 qu’elle a participé à la fondation de Art Labor Archive, une institution qui centre son activisme sur la théorie postcoloniale et l’art. Malgré un maigre budget, elle a réalisé en 2016 un film documentaire The Allen Report. Retracing Transnational Africain Methodism. Pour ce film, elle s’est déplacée en Namibie, en Haïti et en République dominicaine. Elle a étudié les traces des premières églises autonomes noires aux États-Unis et leurs effets théologiques sur le monde entier.

Après dix ans de travaux de recherches à l’université Humboldt à Berlin, elle a soumis une thèse sur le thème de la Black Theology of Liberation of the African Methodist Episcopal Church. Alanna a aussi écrit un roman intitulé Marassá and the Nothigness et édité une anthologie de nouvelles d’écrivains d’Haïti et de la République dominicaine.

Connaissant son engagement en faveur d’un dialogue entre les deux peuples de l’île d’Hispañola, on se demande si son ultime pouce levé facebookien, ce like depuis son lit de mort sur un post d’Haïti, ne serait pas un signe. Comme une sorte de testament qui sollicite des frères antagonistes à se rejoindre la table des négociations, pour résoudre leurs problèmes communs. D’ailleurs, dans le cadre d’un projet artistique, Haïti a été le dernier pays qu’Alanna Lockward a visité. Elle ne savait pas que peut-être cinq jours plus tard, elle allait rendre son âme, suite à une opération abdomidale. Elle laisse un fils de 27 ans, Marlon. Et une œuvre impressionnante.

Huguette Hérard

N.d.l.r.1) Elle est aussi professeure en recherches à

la Pontificia Universidad Católica Madre y Maestra en République dominicaine

2) Universitad Autónoma Metropolitana Unidad Xochimilco

3) Cette exposition qui date de 2002, a été vue à l’Institut ibéro-américain.

4) C’est l’un des thèmes du chapitre 13 du livre de Jean Victor Généus Autant en emporte la révolution.

La mémoire au service des luttesde nouveau au Togo en 1932. Au début des années 1940, on le retrouve membre du Comité pour l’Unité Togolaise (CUT), une structure politique mise en place par l’occupant français afin de mettre l’élite indigène au service du colonialisme.

Cependant le CUT se transforme et devient un mouvement pour l’indépendance nationale et pour la réunification du Togo, le pays étant occupé conjointement par la France et la Grande Bretagne après l’expulsion des Allemands à la fin de la Première Guerre mondiale.

En avril 1946, la nouvelle organisation nationaliste se transforme en parti politique. Olympio en devient le principal dirigeant. Il est élu en 1946 député et président de la première assemblée de la colonie avec 73% des voix. L’objectif qu’il poursuit est clair: rompre avec le néocolonialisme que Paris veut imposer pour continuer d’exploiter le Togo après une indépendance de façade.

En 1958, malgré les manoeuvres politiques de la France pour éliminer Olympio du jeu politique, son parti remporte 33 sièges sur 46. La première session de l’assemblée rétablit les droits d’Olympio et le nomme premier ministre. Il

(MEMOIRE... suite de la page 2) devient ainsi premier président du Togo lors de l’indépendance.Dès la prise du pouvoir, Olympio met en place une

politique économique ayant pour objectif de rompre avec la dépendance néocoloniale et, en particulier, il exige la révision des contrats avec la société minière qui gère la production de phosphate.

Il refuse au moment de l’indépendance de l’Algérie d’intégrer les militaires togolais qui ont combattu, au service de l’armée française, les forces indépendantistes algériennes. Parmi ces militaires, se trouve un certain Eyadema qui deviendra un agent de Paris.

Voulant élaborer une forme de multilatéralisme, Olympio développe des relations avec le Bénin, le Nigéria, les États-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne.

En 1962, il décide de sortir de la zone Franc (CFA), et promulgue la fondation de la Banque Centrale du Togo, en préparation de la création d’une monnaie nationale. Cet acte de souveraineté conduit Paris à décider de son assassinat. Pour De Gaulle et Jacques Foccart, fondateur de la Françafrique, c’est sous le joug économique, militaire et culturel de la France que les anciennes colonies devaient accéder à l’indépendance.

Le 13 janvier des démobilisés de la guerre d’Algérie

Les insurgés entre dans l’enceinte de l’ambassade et abattent Olympio. Il s’agit du premier coup d’Etat néocolonial en Afrique qui en annonce de nombreux autres. Son assassin, Eyadema agissant pour le compte du colonialisme français, deviendra bientôt président de la République togolaise, poste qu’il occupa pendant 38 ans, soutenu à bout de bras par Paris.

C’est en imposant de tels dictateurs et en assassinant les militants nationalistes que le néocolonialisme français s’est mis en place. C’est aussi cette réalité historique qui explique pourquoi plusieurs pays africains anciennement colonisés pataugent toujours dans la misère, l’incurie et la corruption.

Ne l’oublions jamais! Voici un extrait d’une déclaration émouvante que

Sylvanus Olympio fit le jour de l’indépendance du Togo, le 27 avril 1960, déclaration qui en dit long sur sa vision de l’avenir du pays

De ce moment et à jamaisAffranchi de toute sujétion, de toute entraveMaître de ton destinTogo, mon pays, te voilà libre enfinLibre d’être toi-mêmeDe suivre tes idées et tes inclinationsDe choisir selon ta raison et tes sentimentsDe décider d’après ta propre volontéLibre enfinDans la dignité retrouvéeDe prouver et d’affirmer ta personnalité

Repose en paix frère et camarade.

Texte: FUIQP(Modifications et ajouts ASV)

tirent des coups de feu sur le domicile présidentiel. Olympio s’échappe et se cache sur la banquette arrière d’une voiture stationnée dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis qui jouxte la résidence présidentielle. Peut-être pensait-il naïvement de trouver une quelconque protection du gouvernement étatsunien.

Page 13: Haïti en Marche, édition du 16 au 22 Janvier 2019 • Vol XXXIII • Nº …ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00853/01-16-2019.pdf · Page 2 Mercredi 16 Janvier 2019 Haïti

Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 13HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Bilan de la COP 24Si on en croit Audrey Garric (Climat : la COP24

adopte les règles d’application de l’accord de Paris), « Le sommet, qui s’est achevé samedi en Pologne, a réussi à rendre opérationnel l’accord de Paris de 2015, mais a échoué à engager une hausse collective des efforts ... Samedi à 22 heures, après un coup de marteau donné avec une trentaine d’heures de retard, les 196 pays sont parvenus à donner vie à l’accord de Paris, conclu en 2015. La communauté internationale a en revanche échoué à s’engager à une hausse collective des efforts pour lutter contre le changement climatique. »

En ouverture de la séance plénière, Michal Kurtyka, le président des débats et secrétaire d’Etat polonais à l’environnement, déclarait « Cela a été une longue route. Nous avons fait de notre mieux pour ne laisser personne de côté. Nous devons tous abandonner un peu individuellement pour gagner collectivement ».

Pour sa part, Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice Climat de la France lors de la COP21, s’est félicitée que « Malgré les vents contraires, l’accord de Paris a tenu le cap lors de cette COP24, démontrant une nouvelle fois sa résilience. »

Et elle ajoute : « Les décisions prises ici nous donnent une base solide pour continuer à renforcer la confiance dans le multilatéralisme et accélérer la transition dans le monde entier. »

Les négociateurs seraient donc parvenus à trouver un consensus sur la plupart des éléments du guide d’application de l’accord de Paris (le rulebook, dans le jargon des négociations (voir Les politiques nationales, HEM Vol. 32 # 52 du 09-15/01/2019), c’est-à-dire toutes les règles qui permettront

aux Etats de planifier, mettre en œuvre et revoir leurs actions pour le climat.

Ils ont également résolu l’épineuse question des règles de transparence, la clé de voûte de tout l’édifice, puisque ce sont elles qui doivent permettre d’indiquer de quelle manière les pays rendent compte des progrès accomplis dans la lutte contre le réchauffement et donc appliquent leurs promesses.

Il ne faut cependant pas oublier que cette COP 24 avait un autre défi à relever. En effet, il faut se souvenir que les engagements pris par les Etats lors de la COP21 (à supposer qu’ils soient intégralement tenus), mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 C d’ici à la fin du siècle, bien loin de la limite des 1,5 C recommandée par le GIEC. D’où la nécessité d’une révision à la hausse des engagements des Etats (les Nationally Determined Contributions, NDC) dont on a parlé la semaine dernière.

J’avais dit alors que je n’étais pas très optimiste ; j’avais raison. Les négociateurs se sont contentés de répéter que les pays devaient « mettre à jour » leurs engagements d’ici à 2020, ce qui est déjà prévu par l’accord de Paris. Ils ont également « insisté sur l’urgence d’une ambition accrue », sans donner de calendrier, et ont appelé les Etats à livrer des stratégies bas carbone d’ici à 2050.

Bernard EthéartVallue, dimanche 13 janvier 2019

(LANGUE MATERNELLE... suite de la page 11)

Le président de la COP24, Michal Kurtyka, lors de la dernière session de la COP24, le 15 décembre à Katowice, en Pologne.

KACPER PEMPEL / REUTERS

EDITORIAL : Réflexion Que signifie la reconnaissance en politique ?

« En politique, la reconnaissance est une lâcheté », aimait à dire un vieux dictateur haïtien. On répète à l’envi cet adage sans vraiment voir ce qu’il cache. Quand ses partisans affectionnaient – cela va de soi – la citer, ses détracteurs la trouvaient aussi cynique que scélérate. Ces propos empreints d’une absence d’aménité et de morale bienveillante ont été régulièrement repris soit avec admiration soit avec dédain, selon le camp.

Dans cette façon de concevoir la gestion du pouvoir, l’auteur de cet aphorisme (François Duvalier) place la politique au-dessus de tout. Et son objectif ne doit en aucun cas être entravé par la sensibilité, la morale, l’éthique, auxquelles pourrait s’attacher la reconnaissance. « La révolution dévorera ses enfants » s’il le faut, entend-on aussi souvent prononcer pour suggérer que la politique est le centre, l’alpha et l’oméga de l’action de l’action publique et non le bien-être de tous.

Qu’implique cette maxime (si l’on peut l’appeler ainsi) axée sur l’efficacité de la politique ? « Tout dépend de ce que l’on entend par reconnaissance. », dit le philosophe Joseph Saint-Fleur. « Sachant que cette phrase a été prononcée par François Duvalier, il faut écarter la référence hégélienne du désir de reconnaissance au fondement de la dialectique du Maître et de l’Esclave, ou de la Domination et la Servitude ». Il estime que ce mot de Papa Doc n’est pas sans rappeler Machiavel pour qui « la fin justifie les moyens ». Et en un certain sens, Hegel, selon qui l’histoire n’est pas le théâtre du bonheur, mais du malheur (les périodes de bonheur sont comme des pages blanches car rien de vraiment intéressant pour le devenir de l’Humanité ne s’est produit. Et même un contemporain comme Charles de Gaulle, qui affirmait haut et fort que « Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

Pour le philosophe, comprendre cette réflexion revient à faire une nette distinction entre la politique et la morale.

La morale se préoccupe de ce qui est de l’ordre du bien et du juste sur le plan des conduites humaines et des actions individuelles. Elle gère les relations humaines comme l’amitié, l’amour ainsi que les actions des hommes basées sur le souci de compréhension d’autrui, de l’entraide et du vivre-ensemble. Tout ce qu’on pourrait mettre dans la catégorie des « vertus appréciables ». Il en est de même des qualités humaines comme le respect de la parole donnée, l’honnêteté, la gentillesse, ces vertus vers lesquelles on essaie de tendre dans la mesure du possible. Quand on agit moralement, on essaie

de prendre en compte le bien-être des autres, en un mot, ce que l’on appelle le bien commun par distinction avec l’intérêt personnel, « forcément égoïste et mesquin ».

Mais la politique est d’un tout autre ordre. Dans cette optique, il n’y a pas de doute que « la fin justifie les moyens » (Machiavel) et que « les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » (de Gaulle). Nous ne sommes plus dans le domaine des sentiments, de l’émotion, mais, relève Saint-Fleur, « on se place dans la sphère de l’efficacité technique, de la stratégie guerrière, du calcul rationnel ». C’est un jeu dans lequel « tous les coups sont permis pourvu que je gagne ».

« La politique qui a partie liée à l’Histoire met en scène des hommes et des peuples engagés dans la lutte pour la vie, et pris dans le conflit des intérêts individuels (et collectifs en ce qui concerne les peuples) », indique avec justesse le professeur. La reconnaissance à la Duvalier ne relève pas de ce domaine-ci puisqu’elle ressort du registre des sentiments. « Ce qui compte, c’est l’efficacité. Tous les moyens sont bons et le meilleur moyen est celui qui permet de parvenir à la fin voulue au moindre coût ». La politique peut même mettre la morale et la religion à son service si celles-ci peuvent servir ses intérêts, comme on le constate à l’heure actuelle dans certains pays où se déroulent des conflits à coloration religieuse. En résumé, sans préjuger du jugement de l’ancien président, le philosophe estime que les actions en faveur de la suprématie de la politique n’ont pas de limites. « Il faut savoir paraître bon, généreux, honnête, pieux, si c’est la condition de la réussite, remarque-t-il. On ne doit pas non plus hésiter à être méchant, sanguinaire, etc, si c’est à cette condition que l’on pourra parvenir au but que l’on s’est fixé ! ». Un vrai dictateur des temps modernes excellera dans l’art de conjuguer paternalisme, populisme, clientélisme et népotisme.

Il n’est non plus interdit de « paraître reconnaissant » envers son bienfaiteur, si ce faisant, on peut obtenir plus tard, ce que l’on vise. « Ce n’est pas beau, mais nous sommes en politique » dans la mesure où la politique ne s’embarrasse pas de vertu morale. Bref, moralité et politique ne font pas bon ménage. « La politique est, traduira Saint-Fleur, immorale, a-morale, ou pour le dire de manière moins abrupte, elle est d’un autre ordre que la morale, et c’est bien cette idée qui caractérise la modernité en politique par opposition à l’Antiquité grecque ». Il signale au passage que ce qui est dit de la politique peut s’appliquer à la sphère de l’économie. « La politique et l’économie ont leurs raisons qui s’accommodent

mal des nobles idéaux des droits de l’homme du respect de la personne humaine, bref, des exigences de la morale rationnelle ».

La reconnaissance au rebut ?Appliqué au contexte haïtien, une fois clarifiée la

phrase de Duvalier-père, on est en droit de se demander si le but recherché par la politique est l’intérêt individuel et personnel ? Ou bien l’intérêt collectif, le bien de la nation ? Un coup d’œil sur l’état déplorable de la nation en 2019 en dit long : la politique n’est pas parvenue à une fin clairement identifiable, mais plutôt à un désastre généralisé, à une extrême pauvreté qui mine une grande majorité de nos concitoyens.

Du coup, on se demande s’il ne vaudrait pas mieux moraliser la politique au lieu de politiser la morale. Nous entendons par « moralisation de la politique » le fait de mettre l’Humain au centre des décisions publiques. Et non pas les intérêts d’un petit groupe et de ses pairs mais ceux de chaque citoyen. Jusqu’ici nous ne l’avons pas fait. Les conséquences s’en font durement sentir.

Si l’Humain est le centre, cette notion tordue d’acceptation ou de refus de la reconnaissance n’a plus sa raison d’être. On remplace la reconnaissance – qui est souvent l’affaire d’une personne ou d’un clan –, par les lois, garantie d’un État de droit. Des lois applicables à tous, sans distinction de classe, de couleur ou de religion. Elles n’ont rien à voir avec la reconnaissance – ou le refus – d’un chef unique. Aujourd’hui, cette idée a-historique de l’ancien dictateur doit être plus que jamais mise au rebut. Elle n’a d’autre sens que dans le cadre d’un système dictatorial.

Au nom de la modernisation de nos mœurs politiques, mettons une fois pour toutes, fin à cette façon de réduire le monde à un brutal jeu d’intérêts où l’opportunisme est reconnu comme une vertu. Remplaçons l’esprit clanique dont l’idée de reconnaissance est un avatar, par des valeurs plus universelles, plus modernes et plus démocratiques. Et le professeur Joseph Saint-Fleur d’ajouter en guise de conclusion : « Il faudrait insister sur la nécessité de repenser la reconnaissance, de voir qu’il ne pourra y avoir de saine politique sans la mutuelle reconnaissance d’autrui comme partenaire égal en soi en droits, en dignité et en devoirs, que méconnaissent superbement la politique contemporaine et l’économie débridée dont elle semble constituer l’auxiliaire ».

Élodie Gerdy

enseignement en langue maternelle dès le plus jeune âge : les enfants sont ainsi plus nombreux à fréquenter l’école et à y obtenir de bons résultats (Kosonen, 2005) ; les parents ont plus de facilité à communiquer avec les enseignants et à accompagner leurs enfants dans leurs devoirs (Benson, 2002) ; les filles et les enfants des zones rurales qui ont moins de contact avec les langues dominantes poursuivent leurs études plus longtemps et ont moins tendance à redoubler (Hovens, 2002 ; UNESCO Bangkok, 2005) ; dans un environnement d’enseignement multilingue, les enfants ont tendance à acquérir de meilleures aptitudes à la réflexion que dans un environnement monolingue (cf. par exemple Bialystok, 2001 ;

Cummins, 2000 ; King et Mackey, 2007).Certains éducateurs estiment même que les pays

dans lesquels les élèves reçoivent un enseignement dans leur langue maternelle sont les seuls à avoir une chance d’atteindre les objectifs de l’Éducation pour tous. De même, des recherches ont démontré l’efficacité du modèle d’enseignement multilingue fondé sur la langue maternelle pour les enfants marginalisés (Benson et Kosonen, 2013 ; Yiakoumetti, 2012). Nous commençons à obtenir des réponses à certaines questions essentielles. Quelles sont les conditions qui garantissent l’efficacité d’une méthode alliant enseignement dans la langue maternelle et enseignement multilingue en permettant aux enfants d’acquérir à la fois la maîtrise de la langue parlée à la maison et les bases de l’apprentissage d’autres langues ?

Quels sont les coûts et les avantages associés aux méthodes d’enseignement alternatives au niveau de l’individu, de la famille, de la collectivité, de l’établissement scolaire, de la région, de la nation ? Comment mesurer ces coûts et avantages d’une manière à la fois sensée et efficace ? Quelles sont les implications de la méthode d’enseignement multilingue fondé sur la langue maternelle en matière de recrutement, formation et encadrement des enseignants et des auxiliaires d’enseignement, ainsi que sur le plan de l’élaboration et de l’évaluation des programmes ? En quoi les familles et les communautés contribuent-elles, de manière formelle ou informelle, à ce type d’enseignement, et comment mesurer cette contribution ?

Les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle

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Page 14 Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01

En Bref... (... suite de la page 2)

LES JEUX DE BERNARD

Le Directeur du BRECAL, M. Emmanuel V. Adjovi a rencontré M. Marvel Dandin et Mme Liliane Pierre Paul, respectivement directeur général et directrice de programmation de la station pour exprimer sa compassion, suite au regrettable incendie, qui a décimé les locaux de la station de radiodiffusion.M. Adjovi a souligné dans ses propos l’engagement de Radio Kiskeya dans la défense de la liberté de la presse et de la démocratie, et a salué le travail professionnel accompli par l’équipe.Le directeur du BRECAL a indiqué que la solidarité de l’OIF se manifestera de façon encore plus concrète dans les semaines à venir.Notons qu’un Comité de Solidarité a été créé en vue de recevoir des dons au profit de la station pour faciliter sa reconstruction au plus vite. Les membres dudit Comité, de concert avec les responsables de la station, ont annoncé pour bientôt la reprise partielle des émissions de la radio de la Rue Villemenay, à Port-au-Prince.GODSON LUBRUN

Justice : 3ème journée de grève de la faim des plaignants pour réclamer l’arrestation des dilapidateurs présumés des fonds PetroCaribeP-au-P, 11 janv. 2019 [AlterPresse] --- Le mouvement de grève de la faim des plaignants pour exiger l’arrestation des dilapidateurs présumés des fonds PetroCaribe s’est poursuivi dans la matinée du vendredi 11 janvier 2019, pour une troisième journée consécutive, au palais de justice.Les plaignants en grève de la faim depuis le mercredi 9 janvier 2019 demandent également aux autorités d’émettre des ordonnances d’interdiction de départ contre les accusés et d’apposer des scellés sur leurs biens, en attendant la tenue d’un procès relatif au dossier PetroCaribe.Ils dénoncent le manque de volonté de la justice haïtienne pour faire avancer cette affaire.Les avocats de la partie civile ont procédé, le vendredi 11 janvier 2019, à l’aide d’un médecin, à une évaluation de l’état de santé de ces plaignants.Plusieurs plaignants avaient déposé à partir de janvier 2018, plus d’une soixantaine de plaintes, au bureau du juge d’instruction en charge du dossier PetroCaribe, Ramoncite Accimé.Plusieurs anciens hauts fonctionnaires, dont des premiers ministres, ministres et directeurs généraux ainsi que des proches du pouvoir en place, seraient soupçonnés d’implication dans la dilapidation présumée de 3,8 milliards de dollars américains du programme PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti, à travers deux rapports au parlement.Les résultats d’un audit de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) sur la gestion de ces fonds sont attendus, au cours du mois de janvier 2019, au sénat de la république.Plusieurs organisations à caractère politique et social, dont « Konbit òganizasyon sendikal ak popilè » et l’Union nationale des normaliens d’Haïti ont tenu, le jeudi 10 janvier, un sit-in devant les locaux de la Direction générale des impôts (Dgi) pour demander aux autorités de faire la lumière sur la gestion des fonds PetroCaribe.

Assassinat d’un homme d’affairesAHP - Assassinat le mardi 8 janvier du Directeur de Paryaj Pa m, Patrick Narha. M. Narha, qui posséderait également une maison de transfert, est un des propriétaires du Royal Market. Il a été abattu au siège administratif de Paryaj Pa m, à la rue Rigaud (Pétionville). Paryaj Pa m est une autre forme de loterie qui brasserait des centaines de millions de gourdes, où l’on mise sur les équipes de football ou d’autres disciplines sportives.-On rapporte souvent des discussions orageuses entre propriétaires et miseurs sur l’opportunité de payer ou pas les éventuels gagnants.

Une première thèse doctorale soutenue à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH)HPN - Pierre Maxwell Bellefleur a soutenu la première thèse doctorale à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), le vendredi 11 janvier 2019, à la direction des études post graduées. Issu du programme doctoral de l’UEH, Pierre Maxwell Bellefleur, désormais docteur en sciences humaines et sociales, mention littérature, a soutenu sa thèse intitulée ‘’Poétique de la nouvelle en Haïti’’.

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

18 LES JEUX DE BERNARD

R E L E N TR E V E N TR E V A N TL E V A N TL E V A I TL A V A I TL A V A I S

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passéeDIKTATS

D E L U G E

R E P I T S

e t t G m e o

Solutions de lasemaine passée:LES JEux dE BERnARd

Allez de DELUGE, à REPITS, en utilisant des mots du du vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Mélés

Trouvez 25 grandes constructions de l’humanité dans le carré ci-dessus

B O L S O N A R OA L E U R O N E SR E # R # C E # CB I # P # E # V AA F F A B U L E RR E # Y # S A L II R # E R E # A SN E C E S S I T E

Solutions de la semaine passée:

J G N A H S E L E D A H D D U O B K Z L H SY Y V I A D U C D E M I L L A U V R O P E HM A C H U P I C B A R R A G E D I T A I P US A N O R T E P E D S R U O T F Y R E A B EP P I A Z I G E D E D I M A R Y P G L D M TA E G L I S E S D E L A L I B E L A M P V AP S C E V L M M A C H U P I C C H U I Z E GP T C O E A O R A D O J N E H O M R R H N NS U A E L S M M B U C A N A L D E P A N I EA G U J N I I A J H T Z A M D S F J D K H DF N K A M S S L N H E T L L T K U O O T C LI I C T A A E T O A F I S A U O O T R O E OL J H I G D H U E C P N T H V R N E I U D GA N I D N A L A R T N E C S A I V O R R E FH A C E E R J N L B B H D Y E N K T O E L MK N H G D I H J U U A C H L T E U I A I L OJ E E A L M T R I T C I T P A T V H B F I HR D N R O L T L J C V H L A N N S U D F A EU R I R G E D H R H M C E O J B A A N E R NB U H A G I A S O P H I A T N M A C A L U JD O I B N A C A U H I T O E T G A L H U M OV T K G Y N A M A U H Y A S C A S H C I U D

Le jury a été composé des personnalités suivantes: Alix EMERA (UEH), Haïti, Président; Michaël RINN, Université de Bretagne Occidentale (UBO) France, Directeur; John Picard BYRON (UEH) Haïti, co-Directeur ; Alessandra BENEDICTY-KOKKEN, City University of New-York (CUNY), USA, Rapporteure; Philippe BASABOSE, University of New Foundland (MUN) Canada, Rapporteur; Nadève MÉNARD (UEH) Haïti, Membre. Plusieurs autres personnalités importantes de la communauté universitaire ont fait le déplacement à l’occasion. De son côté, le recteur de l’UEH, le professeur Fritz Deshommes, en a profité pour exprimer sa satisfaction.«A la vérité, nous venons de loin. De très loin», a-t-il rappelé. C’est pourquoi, selon lui, «nous vivons ce moment comme un accomplissement, comme un aboutissement mais aussi comme un tournant, comme le début d’une nouvelle ère pour le renforcement de la recherche, pour l’élargissement des capacités académiques de notre université ainsi que l’augmentation de sa pertinence sociale» a conclu le recteur Deshommes».

Primature: le vote d’Haïti à l’OEA n’est pas contre le peuple vénézuélien mais en faveur de la démocratieHPN - Le porte-parole du premier ministre Jean-Henry Céant a défendu durant tout le week-end, notamment à « moment Vérité » sur Signal FM samedi, le vote jeudi d’Haïti à l’OEA, contre la légitimité du président vénézuélien Nicolas Maduro, investi le même jour pour un second mandat de 6 ans.S’il est vrai que le président Jovenel Moise avait salué la réélection en mai dernier du dauphin de feu Hugo Chavez, Pascal Adrien a précisé que « beaucoup d’eau a coulé sous les ponts entre temps ».D’ailleurs, fait-il remarquer, contrairement aux prescrits de la constitution vénézuélienne, le président Maduro n’a pu prêter serment au parlement, la seule institution que contrôle l’opposition.Le vote d’Haïti à l’OEA tient compte des rapports de la mission diplomatique du pays à Caracas et il intervient pour défendre les principes démocratiques, a dit Pascal Adrien.Il rappelle que c’est en vertu de ces mêmes principes démocratiques auxquels les deux pays adhèrent par leur appartenance à l’organisation hémisphérique, que Caracas avait choisi de ne pas reconnaître le gouvernement Boniface-Latortue en 2004 et avait soutenu l’embargo imposé à Haïti en 1991 et dont les stigmates sont encore visibles aujourd’hui.Haïti a voté contre la légitimité du président Maduro conformément au chapitre 2, à l’article 5, alinéa D de la charte de Bogota, qui prône le respect de l’effectivité de la démocratie participative, a soutenu Adrien, précisant que certaines prérogatives dévolues au parlement vénézuélien sont pour le moment assurées par le gouvernement de Maduro.Il a également évoqué la nécessité de garantir la sécurité intérieure de la région rappelant que plus de 2 millions de Vénézuéliens ont déjà fui leur pays.Nous n’avons pas voté contre le peuple du Venezuela. La preuve, dit-il, c’est que si vous allez à Caracas aujourd’hui, nombreux seront les vénézuéliens qui vous diront qu’ils apprécient la position d’Haïti à l’Organisation des Etats Américains (OEA).Pascal Adrien a également démenti les allégations selon lesquelles Haïti a voté sous le dictat d’un pays tiers. Faux, a-t-il dit, martelant que Port-au-au-Prince a voté en toute souveraineté.Haïti fait partie des 19 pays qui ont voté contre la légitimité du président Maduro. Et 6 autres ont voté contre la résolution et 8 se sont abstenus.

Justice : Cinq arrestations dans le cadre du drame de Camp-PerrinHPN - La Police nationale d’Haïti (PNH) a procédé à l’arrestation de cinq individus dans le cadre du drame qui s’est produit dans la première section de la commune de Camp-Perrin (Sud), il y a une semaine, où sept membres d’une même famille sont morts calcinés à l’intérieur d’une maison. Cette information a été confirmée, tôt le lundi 14 janvier 2019, par le commissaire du gouvernement des Cayes, Me Raymond Bergeau.D’après les informations fournies par le commissaire du gouvernement des Cayes et relayées par un correspondant de radio Caraïbes, les cinq individus ont été arrêtés dans le cadre d’une opération qui s’est déroulée à Port-au-Prince et dans la commune de Camp-Perrin.Parmi les cinq personnes arrêtées figure l’auteur principal du crime, lequel a été appréhendé à Pétion-Ville, a fait savoir le chef du Parquet des Cayes.Actuellement, trois filles et un garçon sont en garde à vue au commissariat de Camp-Perrin. Ils ont été arrêtés, alors qu’ils se préparaient à prendre la poudre d’escampette, a appris l’homme de loi.Ils seront transférés sous peu à la prison des Cayes, en attendant de répondre aux questions de la Justice liées à leur acte.

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Mercredi 16 Janvier 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 01 Page 15TI GOUT PA TI GOUT ak Jan MapouNOU LA : PI WOUYE PI KOUPE!

Nou tout parèt sou tè a nou pa konn kijan ak kijou nou prale. Save yo di se travay Granmèt la. Ou parèt voup-pap . Ou disparèt trapde. W al dòmi byen bèl, bye fre epi nan maten ou pa leve. W ap mache yon nèg rale zam li, li tire epi se ou ki viktim. Ou pa nan politik, lapolis ap tire gaz lakrimojèn epi yon kannistè frape m nan vizaj.W ap mache epi yon kamyon frape-w pye kase, janm kase, tèt kase... Si ou soti enganm se grasa Granmèt la..... Anfen mezanmi kondi kanmarad Banbou te di : Nou la. Nou pa la. Fè enpe. Kite enpe. Lè jeneral Lanmò ap pase dyakout li sou do l nan pwen moun ki konnen kiyès l ap vin chache.

Nan vi mwen gen 4 evennman ki lakoz mwen konprann pi byen fenomèm lavi ak lanmo. Yo se 2 frè marasa ak sel diferans lè ou vivan ou konnen kisa ou ye, ki wol ou nan mitan lòt vivan yo, men lè ou mouri, lespri-a a ale... ale nèt oswa l al flannen al tann pou li reparèt nan yon lòt kò osnon l ap chita tann jijman li.....Mwen poze tout kesyon filizofik sa yo, senpmazn pou m di n nan vi mwen gen 4 mirak ki fèt ki ban mwen fòs pou mwen kontinye viv.

Premye-a se 6 Avril 1969 lè yon ekip makout Divalye debake radyo Karayib arete manm Mouvman Kreyòl Ayisyen yo. Mwen te youn nan yo. Yo fouke nou. Yo lage nou fò Dimanch. M pa bezwen di nou plis pase sa;. 4 mwa apre ; yo lage mwen. Se te premye mirak la.

Nan Mwa dawou 2007 nan peyi Etazini-Gwo peyi nan domèn medikal, pandan yon doktè-espè ap retire glann adrenal mwen ki ta ponpe twòp òmòn, li koupe aksidantèlman ke pankreyas mwen. Gwo koze. Tout zanmi fanmi tonbe lapriyè pou nanm mwen repoze anpè. Mirak, mwen la pirèd.

Twazyèm nan rive 18 Me 2018. Fèt drapo nan Miami. M pa bezwen di nou se pa de aktivite. Se kòmsi se te lakay. Machin ayisyen yo ak ti drapo ak monte-desann sou aveni Felix Morisseau-Leroy. Mouvman preparsyon pou anbyans bèl banbòch mizikal.. Machann yo ap pran pozisyon. Gade non, se gwo aktivite popilè, Ayisyen fyè dèske yo dekrete mwa me, mwa eritaj kiltirèl ayisyen, epi bonkou koumnanse pran konsyans enpòtans istwa yo, lang yo ak drapo yo. Li te 4-è lè mwen aprann MIKI ap la, resepsyon ap prepare nan Magic City... zòn blan kanadyen achte pou fè devlopman ekonomik. (N a retounen sou sa)..òganizasyon F.A.N.M ak VEYE YO pral fè manifestasyon kont prezans MIKI nan Little Haiti. A, lè mwen tande sa, mwen di kite m al lakay mwen al prepare m pase zòn nan pral cho. Lè ou gen biznis papye nan yon zòn ki cho ; fòk ou pare w pou voy e dlo, rele ponpye.

Ese konsa, mwe plonje. Nan mitan yon trafik tipa ti pa sou North Miami Av ak 71 ri, Mwen tande yon sèl bri... Boww! tankou se machin mwen ki ta frape tren k ap travèse lari a. Men pa t gen tren... Sa k pase? Se te mwen wi yon jenn ti bway panyòl 17 ane ki ak yon pèmi kondui. Li frape machin mwen sou kote dwat. Kote li soti mwen pa konnen. Pouki se mwen li frape an verite jouk jounen jodi-a se yon mistè. Sa mwen konnen, tèt mwen, figi mwen benyen ak san. Bra m kase de kote, hanch mwen fele.... Pè Reginald Jean-Mary ki se kire Legliz Notre-Dame d’Haiti ak yon Pastè kouri vin degaje-m, retire m nan machin nan ki te kòlboso devan kou sou kote. Anbilans rive. Yo kouri mennen m lopital nan twoma. Mwen pase 2 mwa lopital Jackson.Medifcal Center; 2 mwa nan yon sant reyabilitasyon(Hampton Court) ; 2 mwa lakay mwen nan terapi ale-vini nan Lopital Jackson North...

Apre 6 mwa byen plen, jodi-a nou kanpe. Yon lòt mirak. Nou di mèsi Letennèl.

Nou di tout moun ki ede n soti nan tribilasyon tèt chaje sa-a. Chapoba pou Pè Rejinal ak Pastè a. Mèsi pou Edeline Clermont, Flore Lindor Latortue, Marlene Bastien, avoka Paul Novak Nona Exulien, Clarence Denis, Nadia Denis, Taina Denis, kouzen Degoutan, Myrtha Roy, Liliane French, Lucie Gelin, Jimmy Gelin, Dubionel ST Surin, Sherley Louis.. Kiki Wainwright...tout zanmi fanmi. Nou di Manm Sosyete Koukouy yo mèsi ki travèse kite Kanada, Konektikèt, Boston, Ayiti pou vin òganize woumble 2018 la nan Miyami men tou oganize yon kokennmchenn sware kiltirèl m pa p janm bliye. Mèsi pou majistra Carlos Jimenez, komisyonè Esteban Bovo Jr.., Komisyonè Edmonson, Majistra Smith Joseph, Vis-Majistra Carol Keys, komisyone Scott Galvin, Philippe Bien-aime, Alix Desulme..

Nou remesye Sosyete Koukouy Boston, Sosyete Koukouy Kanada, Sosyete Koukouy Konektikè ki remet yon plak ak bel dedikas lomeyans pou tan mwen bay san konte pou pwomosyon kilti Ayiti. Nou di Haitian Voice ak direktèl Angellucci Manmigat..M♪8si Kaptenn, Pasdfcale, Lamour Justin, Juvens...

Yon remèsiman espesyal pou Ministè :Lakilti an Ayiti ki te deplase tout yon delegasyon pou selebrasyon Atizay nan Miami epi tou pwofite salwe mwen aak yon plak ki di:

Pou Jan Mapou: “Pou angajman l nan fè pwomosyon kilti ayisyèn nan

epi nan angouman li toujou montre pou defann lang la tout kote li pase”.

N ap di Minis La Kilti a ak kominikasyon Jean Michel Lapin Mèsi. Se yon plak ak yon dedikas ki mache nan san m. Nan remèsiman piblik mwen te oblije di: ,,,An 1969 politisyen arete nou, lage nou fò Dimanch . Jodi a - 50 lane pita -- Leta ayisyen ak yon minis ki gen konprann ap remèsye nou, ap felisite nou... Nou di bravo epi mèsi.

Nou remèsye atis yo ki te patisipe ak pi bèl moso nan repètwa yo: kiki Wainwright, Yvon Lamour, Wa Nègès, Nancy St Leger Yanouwi...

Men kèk lòt temwayaj ki te fèt jou 27 Oktòb 2018 la nan oditoryòm Sant kiltirèl ayisyen-an:

KRIK-KRAK VWALA SE TE YON TIBWAY

Ak Pascale Millien-FaustinVwala se te yon tibway ki te fèt lavil Okay, sa pa fè

twò lontan tibway la te ap kouri ak bout kanson, roule sèk, manje chanmchanm nan kavayon… kote vètivè fleri pou ede anbome lanati, kote Choublak ak Kamelya fè lareverans devan larenn solèy kote lamveritab fè tonmtonm taye banda nan kalalou

Kote kribich fè mikalaw nan tout krich san fè chichImajine nou… ti pa ti pa, opakamarad liv anba bra li pral

lekòlLi ranmase yon latriye konensansLi pa gen manchèt, li pa gen wou, li pa gen pikwa, li pa

gen wouzi, li pa gen grenad,Van van van ki ap li pran van ak tout fòs yon grandouTibway la vin tounen yon potorik pye Mapou li fè

pyezemen, li ekri, li pale pou kotrekare pouvwa bouche nen, bouche je plètil patron.

li pran prizon pou limenm ak pou pèp li ka pale Kreyòl toupatou.

Èske ou ka imajinen sèl zam li se moso papye, yon plim, yon bwa mikwo ak pasyon li, lanmou li pou lang Kreyòl la, pou kilti lakay?

Akòz li, anpil Ayisyen pale kreyòl san wonte nan radyo, nan salon, nan lekòl, nan teyat, nan televizyon, nan legliz, nan lopital, nan magazen, nan palè, nan platfòm politik, elatriye…

Ou pap wè li ki ap danse, ou pap wè li ki ap chanteMen, anba lonbray Mapou sa aKou yon epidemi, li gaye, li pwopaje lanmou li pou AyitiZòt aprann enpòtans kilti lakay, zòt rekonekte ak kilti lakay,Se la nou aprann kanpe sou sèn, imite politisyen maltaye,

bat chalbarik dèyè magouyè, denonse enjistis, goumen sou sèn.Se la anpil konpatriyòt jwenn enspirasyon, se la li fè anpil

jenn fi kou jenn gason panse an kreyòl, reve an kreyòl.Se la yo aprann makonnen mo, met degi nan fraz, ajoute

epis nan paragraf, bay yon paj lalekti gou ak lavi,Lavi nou tankou lafimen. Yon moman nou la yon lòt moman

nou pa la…Avantaj nou genyen sou lòt kreyati sou latèbeni, se anprent

nou kite deyè ak aksyon, ak mo, ak koneksyon, se sa ki fè nou imòtèl, se sa ki fè nou viv vitam etènam.

Jodia se yon konpilasyon souvni ki ap fèt, pou nou di kisa nou sonje, kiyès ki sonje kisa. Se Jodi a, nou ap satouyèt memwa Jan Mapou, satouyèt lespri li … paske se vre, lavi ba li brimad tanzantan, men li la king alaganach.

Jodi a se selebrasyon liv lavi yon nonm, kote li kite tras li, nan radyo, nan jounal, nan liv, nan kominote li.

kote li pase, kote li pran souf, kote li apiye lè li boukeNou kontan jan li make lavi nou…Nou renmen sa li pote nan lavi, nou renmen sa li ajoute

nan lavi nou.Jou ale jou vini, temwayaj nou se konfimasyon lanmou

Mapou pou Ayiti ak kilti lakay pa te janm pwovizwa.Jodi a, fanmi, zanmi, kominote a rasanble pou nou salye

potorik gason sa a, Pou di li Mèsi pou pote li pote flanbo lakilti a tribòbabò.

Moun soti toupatou kou grenn lapli benediksyonPou di bravo, epi pou swete pye Mapou sa a toujou gen fòs

pou li ekri yon lòt milye paj nan liv listwa Ayiti.

Se konsa yo banm yon ti kout pye epi mwen tonbe la.Pascale Millien-FaustinResponsab Sosyete Koukouy nan Stratford Ct.

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Ochan pou Jan Mapou27 sektanm 2018

Jan Mapou, Jàn Mapou, Pitit ak Pitit-pitit Mapou yo ki la, Kouzin Kouzen Sosyete Koukouy yo.

Kòm sèl pa gan dwa fè frekan di tèt li sale, mwenmenn ki gran frè Jan Mapou mwen pa ta renmen yo mete chay sou do mwen pou zòt di « Sa pou Maks Manniga ta di sou Jan Mapou si se pa gam pou li fè pou li. De nèg sa yo se gouden dis ake trant-senk kòb. » Pou envite dezagreman sa a epitou pou mwen pa jete tè lan pwa lòt Kouzin-Kouzen yo ki pral voye Mapou monte – ak tout kè yo paske li merite sa – m ap setoblije prete sekatè Moris Siksto te toujou pè yo pran vin koupe flè lan pawòl li a – pou mwen pale kout menmsi se tout yon gazèt mwen ta ganyen pou ekri sou manpenba gason sa a.

Pou konmanse kite m repete sa Lionel Hogu di lan yon atik : Ki moun ki Jan Mapou ? »

« Jan Mapou (alyas Jean-Marie Willer Denis), se alafwa yon kontab-bankye, pwofesè, etnològ, kreyolis, sanba-lodyansè-ekriven-powèt-womansye, administratè, dramatij-metè ansèn-aktè, librè, jounaIis, espikè, direktè sant kiltirèl ayisyen, konesè penti ayisyen (plis konesè kuizin ayisyen !), plis mari ak pèdfanmi. Epi nou bliye mete ansyen prizonye tou : msye te bwè prizon tankou envite Papa Dòk, yon kote yo rele Fò Dimanch! Anfennkont, Mapou se youn nèg inivèsèl li ye. »

Ti bout sa a se sa yo rele « goute pa lese » paske oratè ki pral pale apre m yo ap pran tan pou yo layite kò yo sou tout ti kwen lavi ak zèv Jan Mapou.

Si zòt ta pote kiryozite li atik Lionel Hogu a sa ki potko fin konnen Jan Mapou a manje vant deboutonnen. Mwen rekonmande li tèt kale.

Mwen ta renmen mete yon ti diplis : se jan anpil gwo tèt, anpil gwo òganizasyon, rekonnèt merit ak valè Jan Mapou pami yo : Library of Congress, Jean Desquiron ki ekri yon antoloji laprès ayisyen 6 volim, Bernard Diederich, otè « Papa Doc et les tontons macoutes », etsetera, era. Gan film ki fèt sou Libreri Mapou. Non Jan Mapou lan Diksyonè, lan ansiklopedi, lan antoloji, lan Who’s Who ?

Mwen pa vle fè rayisab, m ap kite bon kou pou sa k ap pale dèyè yo.

Mwen pa te manke salouwe Jan Mapou lan liv mwen an « Patamouch » :

« Jean-Marie Willer Denis, Jan Mapou, manm fondatè mouvman kreyòl ki te pral tounen Sosyete Koukouy. Majòjon sosyete a ki pase anpil nuit blanch ap okipe zafè gwoup la. Gason total ki pa bouke espadonnen toupatou pou kilti peyi nou a toujou leve tèt li anlè. Powèt pou Pwezigram, Bajou kase ; dramatij, direktè teyat pou Anba Tonèl, DPM Kanntè, Lanmò Jozafa, Maryaj Daso, Libète ou Lanmò ; ekriven pou Anba Mapou a (lomeyans) ; jounalis ki depi plis pase 25 an kenbe yon paj kreyòl nan jounal Haïti-Observateur avèk Haïti en Marche ; animatè : Antèn Koukoy ak lòt pwogram an kreyòl ; librè ki kanpe Libreri Mapou nan Miyami kote depi se etranje ak Ayisyen ki bezwen liv sou peyi nou an gan dwa al mande sèvis. Ki marye avèk Rita Méhu Denis, Jàn Mapou, ki soutni li nan tout aktivite pou kilti ak literati kreyòl la paweze ; ki li « Patamouch… », pou korije tou sa ki te bezwen korije, depi nan très cheve jouk nan pwent zòtèy. Abobo ! » («Jean-Marie Willer Denis, Jan Mapou, manm fondatè Òganizasyon Mouvaman Kreyòl ki te pral tounen Sosyete Koukouy. Majòjon sosyete a ki pase anpil nuit blanch ap okipe afè gwoup la.. Gason total ki pa bouke espadonnen toupatou pou kilti peyi nou an toujou leve tèt li anlè. Powèt pou : Pwezigram, Bajou Kase ; dramatij, direktè Teyat pou : Anba Tonèl, Tatalolo, Anba Lakay, DPM Kanntè, Lanmò Jozafa, Maryaj Daso, Libète ou Lanmò ; ekriven pou Anba Mapou a ( lomeyans ; jounalis ki depi plis pase 25 an kenbe yon paj kreyòl chak senmenn nan jounal Haïti Observateur avèk Haïti en Marche ; animatè :Antèn Koukouy ak lòt pwogram radyo an kreyòl ; librè ki kanpe Libreri Mapou an Miyami kote depi se etranje ak Ayisyen ki bezwen liv sou peyi nou an gandwa al pran sèvis. Ki marye avèk Rita Méhu Denis, Jàn Mapou, ki soutni li nan tout aktivite pou kilti ak literati kreyòl la paweze ; ki li Patamouch , pou korije tou sa ki te bezwen korije depi nan très cheve jouk nan pwent zòtèy. Abobo !» Patamouch… 2007, paj 246-247.

Jan Mapou trase chimen ; li kite pou jenerasyon yo k ap suiv nou yo. Li fè lonè Peyi d’Ayiti, li fè lonè lang kreyòl la, li fè lonè literati kreyòl la, li fè lonè Pèp ayisyen.

Mwen ta voudra pou Sosyete Koukouy ak anpil lòt òganizasyon ki gan nen lan figi yo tankou Legliz ayisyen Mayami yo, Gwoup kiltirèl yo, FANM ak lòt bon gwoup parèy li yo, monte yon Komite pou yo travay sou kreyasyon yon « Pri Literè Kreyòl Jan Mapou ». Nou dwe li sa ! Li merite sa !

Max Manigat, Manm A.K.A.Manm Koukouy Miyami

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LOMEYANS POU JAN MAPOUAk Michel-Ange Hyppolite

Pou noumenm, manm Sosyete Koukouy, kèlkeswa nan vil nou ap viv sou planèt la, jodi a, se yon jounen espesyal. Yon jounen, kote nou ap demontre lemonn antye, nou ap chanje chemiz pou moun ki swe pou nou. Nou vle montre tout moun sou latè, nou konnen, nou sonje yonn nan premye grenn lapli ki te fè mayi a pouse.

Mesaj nou jodi a, se yon mesaj klè: Mayi nou se Sosyete Koukouy. Li ap fleri gras ak grenn lapli sa a ki tonbe nan lakou Little Haiti.

Onè Jan Mapou! Little Haiti ak Sosyete Koukouy, kanpe nan lakou a pou

nou di Jan Mapou, MÈSI!!Mèsi pou limyè oumenm, ak Jan Tanbou ak Pyè Banbou,

ak Togiram te ban mwen nan Emisyon Solèy, anndan Radyo Karayib. Mwen te genyen apèn sèz an, aksidantèlman mwen te vire bouton radyo a, yon dimanch maten, mwen te dekouvri emisyon solèy, ki te kòmanse klere lespri mwen, ki kontinye ap gide mwen jouk jounen jodi a, kote mwen ap pataje limyè sa a ak tout moun, chak kote mwen pase.

Mèsi Mapou, Mèsi Banbou, respè pou ou tout tan Jan Tanbou ak Togiram pou wout limyè sa a nou louvri byen laj pou jenerasyon mwen an.

Limyè nou te pote ban mwen an ap mache ak mwen nan Sosyete Kanada, li se bousòl ki gide mwen jouk mwen te rive frape pòt Ministè Ledikasyon Ontaryo, kote Ministè a rekonèt lang kreyòl Ayisyen an, epi rantre li nan Korikoulòm lang etranje pwovens sa a. Li se enspirasyon mwen anndan Akademi Kreyòl Ayisyen an, li oryante aksyon mwen anndan GRAHN (Groupe de Reflection et d’Action Pour une Haiti Nouvelle.)

Mèsi paske nou se yon poyen gason imòtèl nan lespri mwen. Listwa Mouvman Kreyòl Ayiti dwe ekri non nou ak lèt ki pa dwe janm efase, lèt ende-le-bil, pou lespri nou rantre kou yon bèl reyon solèy ki klere sila yo ki nan wout ap vin, tankou nou te klere pwòp chemen pa mwen.

Sou yon plan pèsonèl, nan ane 1984, mwen sonje mwen te fin etidye nan Université du Québec; lavi a ta pe ban mwen gagann. Se pandan konvèsasyon mwen ak avèk ou Mapou, ou te envite mwen retounen Nouyòk, paske ou te kab pale ak Manadjyè Parking Kennedy Airport la, pou li te ban mwen yon dyòb. Gras ak djob sa a, ou te rive pwoteje yon kòt fanmi, ki rete soude jouk jounen jodi a. Pou move enpas sa a ou te epaye fanmi mwen, mwen ap di ou Mèsi.

Dyòb sa a ou te fè mwen jwenn lan, se te grenn wòch pa ou, ou te depoze nan fondasyon lavi mwen, ki ap dewoule san nyaj, jouk jounen jodi a.

Si nou te pran san nou suiv mwen, nou ta kab remake, mwen te louvri lomeyans pou Jan Mapou a avèk yon seri pwovèb. Se pa san rezon, mwen te aji konsa. Se te fason pa mwen, pou mwen te aplike yonn nan baz travay teyorik Òganizasyon Mouvman Kreyòl te vin popilarize nan finisman ane 1960 yo anndan pwezi ekriven Sosyete Koukouy. Nou kab konsilte Rechèch (1979) Pyè Banbou (Dr Ernst Mirville).

Mèsi pou fòs travay yo, ki pèmèt òganizasyon, Sosyete Koukouy rete dyanm pandan plis pase 50 lane.

Nan Cahier Kreyòl nimewo 2 Jan Tanbou te ekri: «si pa genyen yon teknik vèsifikasyon nan lang kreyòl la se pou nou envante li».

Mapou te fè yon premye pa nan sans sa a. Li te leve defi a nan ane 1981 avèk pwodiksyon Pwezigram, ki se yon nouvo fòm pwezi kreyòl. Avèk pwezigram, pwezi a vin tounen yon zouti kominikasyon, kote yon otè ap voye telegram sou fòm pwezi bay ekriven parèy li. Se yon pari Jan Mapou te kase avèk listwa. Li genyen pari a, paske pwezigram rantre nan travay kritik defen pwofesè Maximilien Laroche. Pwezigram se yon fòm pwezi ki pote yon souf nouvote nan pwezi kreyòl Ayiti a.

Mèsi, Jan Mapou pou kalite kontribisyon sa a.Nou dwe ankouraje jèn ekriven yo, ki ap ekri pwezi nan

lang kreyòl, pou yo sèvi avèk fòm pwezigram lan. Epitou, Ministè Edikasyon Nasyonal, nan peyi Ayiti dwe fè travay pa li tou. Sa vle di, rantre ansèyman literati Ayisyen ki ekri nan lang kreyòl la nan pwogram ansèyman ak yon motivasyon, ki pou ankouraje elèv yo bay matyè sa a tout enpòtans li. Nan Sosyete Koukouy, nou deja genyen kèk materyèl ki kab ede nan sans sa a (Pawòl Kreyòl: Revi Literè Sosyete Koukouy, Istwa Pwezi Kreyòl, pwezi Anwoule, Manno Ejèn ak Jean-Robert Placide mete sou pye, elatriye.

Pafwa Mapou a gwonde fò. Si yo te pwoche pre Mapou a, yo ta konprann genyen anpil fòs se Anba Mapou a yo kab vin chèche yo epi miltipliye yo. Se sa menm Library of Congress ki nan Washington konprann, ki fè yo te rele Mapou vin pale sou lang kreyòl la.

Emisyon Antèn Koukouy nan Radyo Mega, Radyo Lekòl nan NPR

Prezans Ayiti ak Ayisyen nan Miyami BookfairKreyasyon Libreri Mapou ki se yon fyète pou Ayisyen. Pou tout reyalizasyon sa yo ak anpil lòt nou pa mansyone

la a, nou di Mèsi Jan Mapou! Respè pou ou gason.Ou Merite.Mèsi Mapou!Michel-Ange Hyppolite (Kaptenn Koukouwouj)Manm Akademi Kreyòl AyisyenVis Prezidan Biwo Santral Sosyete KoukouyNan Biwo Santral pou nou onore travay Jan Mapou nan

chan kiltirèl epi literè, nou deside kreye yon Pri nan domèn Teyat ki ap pote non Jan Mapou.

Pou nou kontinye onore travay grandèt Sosyete Koukouy nou yo, nou ap anonse pri sa yo:

Pri Pye Banbou (Dk. Ernst Mirville) LengwistikPri Togiram (Emile Celestin Megie) PweziPri Lasirèn (Yolande Thomas) Kominikasyon

Pri sa yo pral akonpayePri Jan Tanbou (Henri-Claude Daniel) Womannou te lanse nan ane 2015

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