HAITI : Ouragan Matthew - HumanitarianResponse...depuis 2015 dans les départements des Nippes, de...
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Mot du Coordonnateur Humanitaire, El-Mostafa Benlamlih
Sept mois après le passage de l’ouragan Matthew en Haïti, les autorités haïtiennes et la
communauté humanitaire apprécient le travail réalisé en réponse à cette crise humanitaire
majeure qui est venue rappeler combien Haïti est un pays vulnérable aux catastrophes naturelles.
Nous sommes unanimes pour dire que les dégâts causés par l’ouragan Matthew et les besoins
humanitaires engendrés par ce dernier sont loin d’être résolus, mais nous saluons les efforts
conjoints des autorités haïtiennes et de la communauté humanitaire pour répondre à cette crise.
Le Gouvernement de la République d’Haïti a été présent dès les premières heures dans la
coordination de la réponse humanitaire à l’ouragan Matthew et je l’encourage à renforcer cette
dynamique pour permettre chaque fois une meilleure conjugaison de nos efforts communs.
Je voudrais aussi remercier la générosité des différents bailleurs de l’action humanitaire. C’est
grâce à leur appui financier ou matériel que nous avons jusqu’à présent pu atteindre nos objectifs
d’assurer une assistance humanitaire aux populations affectées par l’ouragan Matthew.
Je tiens aussi à saluer les populations affectées envers lesquelles nous sommes redevables
avant tout. Je salue tout particulièrement la résilience des haïtiennes et des haïtiens dans le
besoin ; je salue leur courage et leur patience.
Toutefois, la réponse à l’ouragan Matthew continue. Les besoins en relèvement de la population
persistent et nécessitent une action d’envergure afin de réduire la vulnérabilité de la population
et renforcer la résilience des haïtiens aux aléas naturels. Par conséquent, nous devons répondre
aux besoins urgents restants, en particulier ceux des plus vulnérables et des plus isolés, et pour
se faire, le financement des activités de relèvement rapide doit s’accroitre au plus vite.
La communauté humanitaire reste disposée et renouvelle son engagement à appuyer les efforts
conjugués du Gouvernement haïtien visant le renforcement des communautés vulnérables vers
une sortie durable des crises. Elle continuera d’apporter son appui aux mécanismes de
coordination, tant au niveau national qu’au niveau local, afin d’éviter les duplications et de
s’assurer que les zones isolées reçoivent l’assistance humanitaire nécessaire.
J’invite également les bailleurs à continuer leur appui aux différents partenaires humanitaires
opérant en Haïti, plus particulièrement dans le secteur du relèvement rapide, afin de leur
permettre d’appuyer les efforts des institutions étatiques à assurer une réponse humanitaire
coordonnée et concertée en faveur des populations les plus vulnérables.
HAITI : Ouragan Matthew Bilan de sept mois de réponse à l’ouragan Matthew (Octobre 2016-Avril 2017)
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J’encourage aussi tous les partenaires à continuer à renforcer leur coordination entre activités
humanitaires, de relèvement et de développement pour que des réponses en amont soient
apportées aux causes chroniques et structurelles qui créent des besoins humanitaires.
L’implication des autorités locales et des organisations à base communautaire doit de même être
maintenue et renforcée afin de garantir un meilleur accès des populations à l’assistance
humanitaire.
La saison cyclonique est proche et la préparation des interventions en cas de catastrophe doit
également être une priorité pour le pays, particulièrement dans les départements touchés par
l'ouragan Matthew, du fait de la grande vulnérabilité de la population. Je soutiens toutes les
activités de préparation aux désastres en cours qui permettront aux populations et aux autorités
haïtiennes ainsi qu’à la communauté humanitaire d’anticiper et réagir rapidement face à une
prochaine crise.
Enfin, je nourris l’espoir de voir que tous les efforts actuellement en cours ‐ et plus encore la
détermination du Gouvernement haïtien ‐ aboutissent à une résilience totale.
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I. Contexte
Haïti est un pays fragile régulièrement
affecté par des catastrophes naturelles
dont l’impact est exacerbé par leur
fréquence, la dégradation de
l’environnement et la vulnérabilité
économique et sociale d’une grande
partie de la population1. La plupart des
Haïtiens (98 %) sont exposés à deux ou
plusieurs types de catastrophe naturelle.
Ces dernières années, le pays a été
affecté par le tremblement de terre
dévastateur de 2010 et une sécheresse
depuis 2015 dans les départements des
Nippes, de l’Artibonite et du Nord-ouest.
À ces catastrophes naturelles s’ajoute
l’épidémie de choléra déclenchée en
2010. C’est dans ce contexte que
l’ouragan Matthew, de Catégorie 4 sur
l’échelle de Saffir-Simpson2, a
violemment frappé le sud-ouest d’Haïti
dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016. Il a
été le premier ouragan de Catégorie 4 à frapper Haïti depuis l’ouragan Cleo en 19643. Avec des
vents soutenus maximums estimés à environ 235 km/h (146 mph) et de fortes pluies dans le sud-
ouest, le sud-est et le nord-est du pays, il a provoqué la plus grande crise humanitaire depuis le
tremblement de terre de 2010 alors
que la population était déjà affectée
par des flambées de choléra,
l’insécurité alimentaire et la
malnutrition.
Les autorités ont établi le nombre
de morts à 546, à 128 celui des
disparus et 439 celui des blessés.
Les départements les plus touchés
ont été la Grand’Anse, le Sud, le
Sud-Est et les Nippes. La
Grand’Anse et le Sud ont enregistré
1 Haïti est classé parmi les pays les plus à haut risque de désastre naturel en raison de son exposition aux désastres naturels et sa situation de vulnérabilité économique et sociale. http://weltrisikobericht.de/english/ 2 Échelle de classification de l'intensité des cyclones tropicaux se formant dans l'hémisphère ouest. 3 Source: Stacy R. Stewart ; Hurricane Matthew ; National Hurricane Center Tropical Cyclone Report ; 5 April 2017 - http://www.nhc.noaa.gov/data/tcr/AL142016_Matthew.pdf
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le plus de dégâts humains et matériels. L’ouragan est passé pendant la deuxième récolte
principale et dans ces deux départements, les récoltes ont été presqu’entièrement détruites. Les
réseaux de communication et routier ont également été fort affectés.
Sur les 2.1 millions de personnes affectées par l’ouragan, les acteurs humanitaires ont estimé
qu’environ 1.4 million d’entre elles avaient besoin d’assistance humanitaire, dont 750 000 d’une
assistance alimentaire urgente4.
Pendant les sept mois suivant l'ouragan, les partenaires humanitaires ont réussi à atteindre plus
d’un million de personnes grâce à des distributions de nourriture et de biens non alimentaires,
des services d'eau et d'assainissement, la réhabilitation des écoles et des structures sanitaires,
entre autres.
Coordination
Après l’intensification le 1er octobre de
l’ouragan qui s’était formé dans le sud-est de la
mer des Caraïbes en un ouragan de Catégorie
55, la Direction de la Protection Civile (DPC) a
activé le Centre Opérationnel d’Urgence
National (COUN) et la communauté
humanitaire s’est mobilisée pour aider les
autorités nationales à se préparer à l’arrivée de
l’ouragan et à répondre à des besoins
humanitaires éventuels.
Après le passage de l’ouragan et l’appel à l’aide
humanitaire internationale du gouvernement
haïtien, des mécanismes de coordination
humanitaire ont été activés à Port-au-Prince et
dans les départements de la Grand'Anse
(Jérémie) et du Sud (Les Cayes) dans les
secteurs suivants : les abris d’urgence et les biens non alimentaires essentiels ; la sécurité
alimentaire, la nutrition et l’agriculture d’urgence ; la santé ; la protection, y compris la protection
de l’enfance et la protection contre les violences basées sur le genre ; l’eau, l’assainissement et
l’hygiène ; l’éducation ; le relèvement rapide ; la logistique ; les télécommunications d’urgence.
Ceux-ci ont été placés sous le leadership respectif des autorités nationales et départementales.
Des mécanismes de coordination intersectorielle ont également été établis afin de maximiser
l’efficacité de l’assistance en assurant la cohérence des activités et en évitant la duplication des
efforts.
4 2016 Haiti Flash Appeal - http://reliefweb.int/report/haiti/haiti-flash-appeal-october-2016 5 L’ouragan a diminué d’intensité au cours des jours suivants, devenant un ouragan de Catégorie 4 au moment où il a
frappé Haïti. Source : Stacy R. Stewart ; Hurricane Matthew ; National Hurricane Center Tropical Cyclone Report ; 5 April 2017 - http://www.nhc.noaa.gov/data/tcr/AL142016_Matthew.pdf
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En collaboration avec le gouvernement, l’Équipe Humanitaire Pays (EHP) a préparé un appel à
l’aide d’urgence (‘Flash Appeal’) publié le 10 octobre 2016. Cet appel établissait à 139 millions
de dollars US le montant nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires d’urgence de 750
000 personnes, dont 315 000 enfants, pour une période de trois mois. Ce nombre est ensuite
passé à 806 000 personnes suite à l’évaluation de la sécurité alimentaire en situation d’urgence
(EFSA) en octobre 2016. L’appel d’urgence a été financé à hauteur de 62 % soit 86.1 millions de
dollars US reçus selon les données disponibles à la date du 17 mai 2017. Ces financements sont
allés essentiellement aux secteurs sécurité alimentaire, nutrition et agriculture d’urgence ; eau
potable-assainissement-hygiène ; abris et biens non alimentaires ; logistique et
télécommunications d’urgence ; et santé, bien que d’autre secteurs aient également été financés.
Les besoins humanitaires générés par l’ouragan ont été par la suite pris en compte dans le Plan
de Réponse Humanitaire (HRP) pour 2017- 2018, lancé en février 2017. Selon l’évaluation des
besoins humanitaires (HNO) faite par le gouvernement, la communauté humanitaire et les
bailleurs, l’Equipe Humanitaire Pays (HCT) estime que 2.7 millions de personnes auront besoin
d’une aide humanitaire, de protection et de relèvement rapide en 2017, dont 2.4 millions seront
ciblés par les actions de réponse dans tout le pays. Le Plan de Réponse Humanitaire (HRP)
élaboré à la suite de cette évaluation des besoins demande 291.5 millions de dollars US afin de
répondre aux besoins humanitaires critiques de ces populations. Plus de la moitié de ces besoins
critiques découlent directement du passage de l’ouragan Matthew et des besoins en relèvement
rapide. En date du 15 mai 2017, le HRP a été financé à hauteur de 17.3% soit 50.4 millions de
dollars US. De ce montant, 38.3 millions de dollars US, qui représentent environ 76% des
contributions et 13% du financement requis, ont été destinés à la réponse à l’ouragan Matthew.
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II. Réponse humanitaire par secteur
1. Sécurité alimentaire
La coordination des interventions dans le secteur de la sécurité alimentaire a été assurée par la
Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) avec l’appui du PAM et de la FAO en
tant que co-leads. Au total, plus de 50 partenaires (30% nationaux et 70% internationaux) ont
contribué à la réponse dans 7 départements (Grand’Anse, Sud, Nippes, Sud-Est, Nord-Ouest,
Ouest et Artibonite) et plus de 60 communes.
Une réponse d’urgence a tout d’abord été mise en place sous forme de distribution de vivres et
de transferts monétaires pour les femmes, hommes, filles et garçons touchés. Au total, depuis
octobre, 948 000 personnes ont reçu des vivres et 812 000 personnes ont reçu des transferts
monétaires pour pouvoir acheter de la nourriture directement sur les marchés. Deux hélicoptères
et un bateau ont été affrétés pour atteindre les zones côtières et montagneuses inaccessibles.
L’assistance a principalement été apportée aux communautés les plus affectées dans le
département de la Grand’Anse (67% des bénéficiaires). Ces actions ont été complétées par des
interventions visant à prévenir la malnutrition, par exemple avec des distributions de produits
spécialisés pour 57 000 enfants âgés de 6 à 59 mois et 18 000 femmes enceintes et allaitantes.
Selon l’EFSA, ces interventions humanitaires ont permis de réduire l'insécurité alimentaire dans
les départements les plus affectés par l’ouragan (Grand’Anse et Sud), avec une diminution de
78% à 54% dans la Grand’Anse d’octobre à décembre 2016.
Dans un deuxième temps, des activités de relèvement axées sur le soutien au secteur agricole
ont été privilégiées, telles que des distributions de semences, des activités d’argent contre travail
et des distributions d’outils agricoles. Au total, 844 000 personnes ont reçu des semences et 205
000 ont bénéficié d’activités d’argent contre travail. Cependant, les départements les plus touchés
ont encore besoin d´assistance alimentaire puisque, selon les études, une proportion importante
de ménages éleveurs et agriculteurs ne sera pas auto-suffisante au moins jusqu’en juin 2017.
Une importance particulière a été donnée à l’implication de la DPC et des autres services
gouvernementaux dans la mise en œuvre des interventions, notamment au niveau du ciblage et
de la gestion des doléances des communautés et autorités.
2. Abris / Biens non Alimentaires (BnA)
La coordination des interventions dans le secteur Abris/BnA a été assurée par la DPC avec l’appui
de l’OIM (co-lead) au niveau national et départemental (Grand’Anse et Sud). Au total, 86
partenaires, dont 30 nationaux et 56 internationaux, ont contribué à la réponse dans huit
départements et 72 communes.
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Selon le PDNA, 236 882 unités de logement ont été affectées par l’ouragan Matthew,
principalement dans les zones rurales. Parmi celles-ci,103 907 sont estimées avoir été détruites
(44%), 99 975 fortement endommagées (42%), 11 500 (4%) faiblement endommagées et 21 500
inondées. Approximativement 525 000 personnes (105 000 ménages) nécessitaient une
assistance en Abris/BnA. Dans le cadre de l’appel d’urgence, les partenaires pour les Abris/BnA
ont ciblé 70 000 ménages (350 000 personnes).
À la date du 09 avril 2017, 189 412 ménages avaient reçu des bâches plastiques ou des kits
d’abris d’urgence, 105 896 ménages des couvertures, 26 277 ménages des kits d’outils, 57 277
ménages des kits de cuisine et 5 306 ménages des kits de tôles. De plus, 252 ménages ont reçu
une maison permanente et 2 300 ménages une subvention de location / solution en famille
d’accueil.
Le pipeline humanitaire géré par l’OIM a permis à 28 partenaires nationaux et 40 partenaires
internationaux d’accéder à du matériel d’abris d’urgence et des BnA. Plus de 50% des 189 412
ménages appuyés ont reçu une bâche acheminée par le pipeline.
Au total, 7 712 ménages (38 560 personnes) ont été appuyés par une distribution d’argent pour
l’achat de matériel de réparation ou de reconstruction dans les départements de la Grand’Anse
– communes de Jérémie, Roseaux, Abricots et Beaumont – et de l’Ouest – communes d’Anse-
à-Galet et Pointe-à-Raquette.
Depuis février 2017, le groupe de travail Abris/BnA conduit en partenariat avec l’OIM une
évaluation des dommages causés par l’ouragan sur les bâtiments par photo interprétation
d’images satellites à très haute résolution et d’images de drones afin d’assister la planification
des programmes de relèvement et de reconstruction. Au 28 avril, plus de 56 127 bâtiments
avaient été évalués dans les départements du Sud et de la Grand’Anse, dont 19 914 étaient
estimés dans un état critique.
Les observations concernant le processus de relèvement actuel dans le domaine des
abris/logement indiquent que les communautés reconstruisent avec des ressources minimales et
des méthodes semblables ou moins appropriées qu’avant l’ouragan, ce qui renforce la faiblesse
des structures et la dégradation de la résilience des communautés en cas de nouveau désastre.
Le groupe de travail Abris/Logement, qui compte 87 partenaires, vise à assurer qu’il y ait une
approche sectorielle cohérente pour renforcer la sensibilisation et la dissémination des principes
et messages clés en Reconstruction Plus Sûre (RPS) pour que les communautés et le pays
puisse mieux se relever et se préparer à de futurs désastres. Ainsi, le groupe de travail
Abris/Logement a défini les groupes de messages clés (et leur priorisation) à disséminer pour
l’ensemble des communautés affectées, autant celles qui seront soutenues par les acteurs du
relèvement que les autres. Les messages clés principaux ont été finalisés et pensés pour
permettre leur compréhension par les communautés (en créole notamment). Ils seront au cœur
de la campagne de communication avec les communautés affectées.
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3. Coordination et gestion des camps (CCCM)
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par l’Unité de Construction de
Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP) avec l’appui de l’OIM en tant que co-lead. Afin
d’assurer un suivi des mouvements de population causés par l’ouragan, des équipes en charge
du DTM (Displacement Tracking Matrix) composées de membres de la DPC et de l’OIM ont été
rapidement déployées dans les zones les plus touchées. Au total, quatre partenaires (dont 1
national et 3 internationaux) ont contribué à la réponse dans deux départements et quatre
communes (Les Cayes pour le Sud et Jérémie, Pestel et Dame Marie pour la Grand’Anse).
À la suite de l'ouragan Matthew, un grand nombre de personnes se sont réfugiées dans des
centres d'évacuation ainsi que d'autres bâtiments qui ont servi de centres d'évacuation (écoles,
centres communautaires, etc.). En date du 10 octobre, la DPC estimait que dans les
départements de la Grand’Anse et du Sud, 175 000 personnes étaient hébergées dans 224
centres d'évacuation6. Depuis octobre, les équipes DTM ont effectué un inventaire de 711 centres
d'évacuation et un profilage (vérification des caractéristiques des centres) dans 344 de ces abris7.
A la date du 24 mars, les partenaires CCCM avaient fourni de l’assistance au retour à 2 293
ménages (11 465 personnes) dans une vingtaine de centres d’évacuation, dont 133 ménages
dans le département du Sud et 2 160 dans la Grand’Anse. Cette assistance est adaptée aux
besoins de chaque famille (réparation de maison, subvention au loyer ou bien placement dans
des familles d’accueil) et a comme objectif de permettre aux familles de retourner dans leurs
zones d’origine dans la dignité et la sécurité.
Les personnes déplacées de 78% des centres d’évacuation sont retournées spontanément dans
leurs zones d’origine quelques semaines après l’ouragan, mais les familles dont les maisons ont
été complètement détruites ou sévèrement endommagées sont toujours déplacées et ont besoin
d’assistance pour retourner dans leurs zones d’origine.
A la date du 31 mars, 1 004 familles (5 020 personnes) demeuraient déplacées dans 43 centres
d’évacuation et 10 nouveaux sites informels apparus récemment dans quelques localités dans
les départements du Sud (480 ménages dans 30 centres) et de la Grand’Anse (524 ménages
dans 13 centres). Le déplacement secondaire de populations des zones rurales de ces deux
départements vers les villes de ces départements et la capitale, une tendance observée depuis
le début de la crise, s’est intensifié ces dernières semaines. Une analyse des raisons de ces
déplacements secondaires est en cours, afin de guider une réponse multisectorielle cohérente
dans les zones d’origine.
Les activités d’appui au retour sont mises en œuvre en coordination avec d’autres secteurs tels
que la protection afin que les cas nécessitant une protection soient identifiés et référés aux
services pertinents pour la prise en charge.
La communication avec les communautés ainsi que l’implication des autorités locales est une
partie essentielle de la stratégie du secteur. Les activités d’enregistrement des déplacés dans
6 Rapport de situation #7 – SNGRD/COUD, 10 octobre 2016 7 Données jusqu’au 10 février 2017
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des centres collectifs et les activités de relocalisation sont des activités volontaires et en
conséquence, transmettre des informations fiables et précises aux familles déplacées est
essentiel pour assurer qu’ils prennent des décisions informées.
4. Santé
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par le Ministère de la Santé
Publique et de la Population (MSPP) avec l’appui de l’OPS/OMS en tant que co-lead, au niveau
central et dans les départements du Sud et de la Grand’ Anse. Au moins 52 partenaires ont
contribué à la réponse dans les cinq départements les plus affectés (Sud, Grand’Anse, Nippes,
Sud-Est et Nord-Ouest).
Deux jours après le passage de l’ouragan, le secteur santé a entrepris une évaluation rapide de
la situation sanitaire dans les départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes au travers
d’une mission conjointe OPS/UNFPA/UNICEF en support à la DOSS (Direction d’Organisation
des Services de Santé en charge notamment de la gestion des hôpitaux). Puis, avec le MSPP,
des cellules de coordination des activités de réponse ont rapidement été mises en place aux
niveaux central et départemental.
Il a été estimé que 750 000 personnes avaient été affectées par le manque d’accès aux services
de santé de base : inaccessibilité des structures de soins (chutes d’arbres, inondations, etc.),
détérioration des institutions sanitaires, destruction des intrants et des équipements ou
insuffisance voire absence de ressources humaines.
Sous la direction du MSPP, et en étroite collaboration avec l’OPS/OMS, le secteur santé s’est
attaché, dans un premier temps, à faciliter l’accès aux soins des victimes en organisant les
évacuations ou en facilitant la venue d’équipes médicales d’urgence pour assurer la prise en
charge chirurgicale des cas les plus critiques. Le secteur santé, avec l’appui de l’UNICEF et ses
partenaires, s’est ensuite impliqué à restaurer l’accès aux soins des populations affectées à
travers le déploiement de cliniques mobiles dans les zones reculées et l’approvisionnement en
intrants médicaux, par voies terrestre, aérienne et maritime, à plus de 80 institutions sanitaires.
Parallèlement, une évaluation exhaustive des dégâts structurels et infrastructurels des
établissements de soins a été réalisée par le MSPP et ses partenaires. On rapportera que dans
les départements du Sud et de la Grand’Anse, 34 établissements sanitaires (33%) ont été
moyennement ou grandement affectés. Suite à cet état des lieux, 10 structures de santé ont été
réhabilitées par l’OPS/OMS et ses partenaires. Parmi ces réhabilitations citons notamment les
services de maternité et de pédiatrie de l’hôpital départemental des Cayes, la réfection de la
toiture de l’hôpital communautaire de référence de Dame Marie et la réparation du bloc opératoire
de l’hôpital départemental de Jérémie.
À titre préventif (compte tenu du risque de flambées de paludisme suite au passage de Matthew),
l’OPS/OMS a procédé à la distribution de 1 500 moustiquaires dans 33 institutions sanitaires dans
les zones à risque de flambée (13 dans la Grand’Anse et 20 dans le Sud). L'UNICEF a organisé,
en collaboration avec MDM Argentine et les Directions de la santé, des activités intensives sur la
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santé des enfants en décembre 2016 dans le but de fournir des soins préventifs aux enfants de
moins de 5 ans et aux femmes enceintes dans les départements du Sud, Grand Anse et Nippes.
C’est dans ce cadre que 41 042 enfants de moins de 5 ans ont été vaccinés contre la rougeole
et la rubéole et 38 537 enfants de moins de 5 ans ont été vaccinés contre la diphtérie, le tétanos
et la coqueluche dans les trois départements concernés. 18 947 enfants de moins de 5 ans ont
reçu une première dose de suppléments de vitamine A et 34 852 enfants de moins de 5 ans ont
reçu une deuxième dose.
Par ailleurs, la réduction importante de l’accès aux soins a diminué la capacité du système de
santé à satisfaire les besoins des femmes et des jeunes filles en santé reproductive de manière
significative. De plus, 251 kits sanitaires (couvrant plus de 50 000 bénéficiaires directs)
permettant de prendre en charge les complications obstétricales et les autres soins sexuels et
reproductifs urgents ont été distribués dans la Grand’Anse, le Sud, les Nippes et le Nord-ouest
avec l’appui de l’UNFPA. Ainsi plus de 50 000 bénéficiaires directs ont pu prévenir les grossesses
non désirées, les infections sexuellement transmissibles et les morts maternelles et néonatales
évitables.
Suite au passage de l’ouragan Matthew, le système d’information sanitaire a été fortement
perturbé et les partenaires du secteur santé ont alors apporté un appui épidémiologique majeur
aux directions sanitaires départementales à travers un support à la collecte et à l’analyse des
données, à l’investigation des cas et au renforcement du système d’alerte et réponse des
maladies infectieuses prioritaires (choléra, paludisme). Dans le cadre du renforcement des
capacités du MSPP à gérer les situations d’urgence post désastre, les directions départementales
sanitaires de la Grand’Anse, du Sud et des Nippes ont reçu des formations DMU (dispositif
minimum d`urgence) et GCV (gestion clinique des viols). Au total, plus de 40 prestataires de santé
ont été renforcés pour coordonner et organiser les interventions sanitaires notamment en santé
de la reproduction dans un contexte d`urgence y compris la prise en charge clinique des viols. Il
faut par ailleurs noter que l’UNFPA a contribué à la prise en charge de plus de 3000 femmes
enceintes grâce à 10 sages-femmes qualifiées déployées dans 10 maternités et l’organisation
périodique des cliniques mobiles. Le renforcement de l’offre de soins s’est également matérialisé
par une mise à disposition avec le support de l’UNFPA de 10 tables d`accouchements et de 18
berceaux pour nouveau-nés dans 10 institutions de santé du Sud, des Nippes et de la
Grand’Anse.
Grâce à la coordination étroite entre les niveaux central et départemental du MSPP et ses
partenaires, le nombre de bénéficiaires directs est chiffré à 833 583 personnes.
Si la réponse humanitaire en santé a été immédiate, appropriée et coordonnée, elle laisse
aujourd’hui des départements en attente d’activités de relèvement dédiées au rétablissement
durable du système de santé. Celui-ci ne devra pas se restreindre à la seule réhabilitation des
établissements sanitaires mais inclure également la restauration de l’accès aux soins pour
l’ensemble de ces populations notamment pour les plus vulnérables vivant dans les zones les
plus éloignées de l’offre de soins.
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5. Choléra
Tous les 47 centres de prise en charge du choléra ont été endommagés ou détruits par l’ouragan,
affectant fortement la prise en charge des malades et entrainant une augmentation des cas et
des décès. En effet, en octobre 2016, 49% des cas suspects de choléra dans le pays provenaient
des départements du Sud et de la Grand’Anse contre 11% le mois précédent.
Pour faire face à cette augmentation de cas suspects, sous la coordination du Ministère de la
Santé Publique et de la Population (MSPP) et avec l’appui de l’OPS/OMS, de l’UNICEF et des
partenaires, des centres temporaires de traitement du choléra ont été installés et approvisionnés
en intrants et équipements et des ressources humaines additionnelles ont été mises à disposition.
15 partenaires ont réhabilité 21 structures de prise en charge du choléra dont 9 dans le Sud et
12 dans la Grand’Anse. Deux unités de traitement des diarrhées aigües sont également en cours
de construction dans les zones isolées de Rendel et Coteaux dans le département du Sud.
D’autre part, des évaluations régulières ont été réalisées par le MSPP et l’OPS/OMS et la qualité
de la prise en charge ainsi que le respect des normes relatives à la prévention et au contrôle des
infections ont été améliorés.
Dès le mois d’octobre, l’OPS/OMS a renforcé la surveillance épidémiologique par la réactivation
de salles de situation dans le Sud et la Grand’Anse et le support à la collecte, l’analyse et la
diffusion des données. Un appui a également été apporté aux investigations de terrain et au
contrôle des flambées.
L’OPS/OMS a formé des techniciens de laboratoire pour permettre l’ouverture de l’unité de
bactériologie du laboratoire du Grand Sud localisé à l’Hôpital Immaculée Conception des Cayes.
Les directions sanitaires du Sud et de la Grand’Anse ont été pourvues en matériels de
prélèvement et milieux de transport.
L’UNICEF a renforcé les capacités de réponse communautaire en activant 33 équipes de
réponse. Deux véhicules ont également été mis à disposition temporaire de la Direction Sanitaire
de la Grand’Anse pour aider à la supervision.
Une campagne de vaccination orale contre le choléra, dans les 17 communes du Sud et de la
Grand’Anse les plus touchées par l’épidémie, a également été organisée par le MSPP avec le
support de ses partenaires. Au total, 769 990 doses de vaccin ont été administrées.
Depuis le mois d’octobre 2016, sur l’ensemble du pays, à travers les partenaires de l’UNICEF, 9
980 cas suspects ont bénéficié d’une intervention rapide à travers 6 620 réponses effectuées
dans les communautés pour couper la transmission de la maladie ; de sorte qu’environ 55 680
ménages ont reçu au moins un produit de traitement d’eau à domicile comme élément minimum
du cordon sanitaire avec la sensibilisation, la désinfection, et la distribution de savons et SRO
aux familles affectées et au voisinage.
Il est à noter que l’ensemble de ces actions a contribué à une baisse significative et soutenue des
cas suspects de choléra depuis la semaine épidémiologique 42 (16 au 22 octobre 2016). Depuis
le mois de février, on observe un bas niveau d’activité du choléra, avec des flambées sporadiques
12
et locales. Notons également qu’entre novembre 2016 et mars 2017, le MSPP a rapporté une
flambée de diarrhée aigüe sanglante, actuellement en cours d’investigation. Il est important de
signaler qu’avec le retour des pluies le risque de nouveaux cas reste élevé.
6. Nutrition
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par le Ministère de la Santé
Publique et de la Population (MSPP) avec l’appui de l’UNICEF en tant que co-lead. Au total, 12
partenaires (dont 5 nationaux et 7 internationaux) ont contribué à la réponse dans deux
départements et 22 communes.
Sur les 7 000 cas d’enfants souffrant de malnutrition aigüe, dont 3 000 cas sévères et 4 000
modérés attendus pendant les six premiers mois après l’ouragan, les partenaires du secteur ont
ciblé 3 500 enfants malnutris, dont 1 500 cas sévères et 2 000 modérés, soit 50% des besoins.
Leurs activités ont permis de prendre en charge 2 500 enfants malnutris dont 810 cas sévères et
1 690 cas modérés, soit 71% du nombre de cas ciblés. Un gap résiduel de 5 000 enfants malnutris
(initialement ciblés et non ciblés) reste à prendre en charge sur les 6 prochains mois. Étant donné
l’insécurité alimentaire dans la Grand’Anse, le nombre des enfants malnutris au cours des 6
prochains mois pourrait être supérieur à 7 000 enfants malnutris dans les départements du Sud
et de la Grand’Anse.
Les données programmatiques recueillies au cours d’une période de quatre mois ont montré que
les besoins sont élevés. Le dépistage actif et passif réalisé de novembre 2016 à février 2017 a
permis d’identifier 3 227 enfants souffrant de malnutrition aigüe. Au total, 2 506 enfants souffrant
de malnutrition aiguë ont été admis dans le programme de prise en charge de la malnutrition
aigüe (CMAM) soutenu par l'UNICEF dans le Sud et la Grand’Anse8. Parmi ceux-ci, 810 enfants
souffraient de malnutrition aigüe sévère (MAS) et 1 696 de malnutrition aigüe modérée (MAM).
Dans la Grand’Anse, sur 34 538 enfants examinés, 2 096 enfants de moins de cinq ans souffrant
de malnutrition aiguë (6,1%) ont été identifiés. Parmi ceux-ci, 640 enfants (1,9%) souffraient de
MAS et 1 456 enfants (4,2%) de MAM.
Dans le département du Sud, sur 11 225 enfants examinés, 1 121 enfants de moins de cinq ans
(soit 10,0%) ont été identifiés avec une malnutrition aiguë. Parmi ces 1 121 cas, 253 enfants
souffraient de MAS (2,3%) et 868 enfants de MAM (7,7%).
De décembre 2016 à février 2017, un total de 3 947 enfants de 6 à 23 mois (1 617 dans la
Grand’Anse et 2 330 dans le Sud) ont reçu des Poudres de Micronutriments des centres de santé
avec le support de l’UNICEF. Au total, 1 189 femmes enceintes et allaitantes ont reçu une
supplémentation en fer / acide folique, dont 1 023 femmes dans la Grand’Anse et 166 femmes
dans le Sud.
8 La différence de 721 entre le nombre de cas identifiés et le nombre de cas admis dans le programme est liée au fait que d’une part, tous les cas identifies et référés ne vont pas aux centres de santé et tous les enfants qui arrivent aux centres de santé ne sont pas confirmés.
13
7. Eau potable, assainissement, et hygiène (WASH)
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par la Direction Nationale de
l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) avec l’appui de l’UNICEF en tant que co-lead. Au
total 51 partenaires, dont 8 nationaux et 43 internationaux, ont contribué à la réponse dans sept
départements et 52 communes. La décentralisation de la coordination au niveau départemental
et communal a permis d’avoir une meilleure vision sur les besoins et une facilité de remontée
d’information. En effet, des plateformes de coordination sectorielles ont été mises en place dans
les départements des Nippes, du Sud et de la Grand’Anse, permettant aux différents acteurs
intervenant dans le secteur de se regrouper. Beaucoup d’attention a été portée au renforcement
des capacités des acteurs locaux en matière de coordination.
Le secteur a identifié 1.4 million de personnes dans le besoin d’accès à l’eau potable et à
l’assainissement à travers le pays. Un million de personnes ont été ciblées dans le cadre de la
réponse du secteur, réparties comme suit :
Environ 750 000 personnes dans les départements du Sud, de la Grand’Anse, des Nippes
et du Nord-Ouest,
Environ 100 000 personnes dans le département du Nord touchées par des inondations,
150 000 personnes potentiellement touchées par de futures crises à travers le pays entier.
Au total, 921 597 personnes ont été touchées par les activités du secteur WASH sur l’ensemble
du territoire national. Dans les départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes, 714 060
personnes ont été touchées, ce qui correspond à 77% de la réponse globale.
Dans ces trois départements prioritaires, 65% de la réponse ont été consacrés à approvisionner
600 822 personnes en eau par le biais de camions citernes et de réhabilitation des réseaux
d’approvisionnement en eau potable. Les activités consacrées à l’hygiène représentent une part
de 31% de la réponse, ce qui correspond à 290 077 personnes touchées, essentiellement par
des activités de sensibilisation sur l’hygiène et la distribution de kits d’hygiène. Seulement 3% de
la réponse ont été consacrés aux activités d’assainissement, ce qui représente 30 698 personnes
touchées par les travaux de maintenance et de vidange des latrines des écoles servant d’abris et
des centres d’évacuation.
Avec les moyens financiers déployés, les réponses apportées n’ont pas résolu de manière
définitive les différents problèmes identifiés, mais les efforts réalisés ont contribué à freiner la
propagation des maladies hydriques, dont le choléra. Les réponses d’urgence ont permis de
toucher les populations les plus vulnérables affectées par l’ouragan Matthew de manière
ponctuelle. Plusieurs problèmes inhérents au secteur relèvent de l’ordre du structurel qu’il va
falloir traiter de manière différente. La mobilisation d’acteurs et de bailleurs de fonds du
développement devrait permettre de résoudre certains des problèmes rencontrés dans ce
secteur.
La communication avec les autorités locales et les populations, qui avait pour objectif non
seulement de promouvoir les projets mais aussi d'organiser l'écoute, de donner les moyens
d'associer les citoyens aux projets, a été un des piliers de la réussite de la réponse du secteur en
14
ce sens que plusieurs consultations avec les parties citées à travers des réunions ont permis de
mieux orienter les réponses.
8. Protection, y compris protection de l’enfance et Violence Basée sur le Genre (VBG)
La coordination des interventions dans le secteur de la protection a été assurée par la DPC avec
l’appui du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies (OHCHR) en tant que
co-lead. L’Institut de Bien-Être Social et de Recherche (IBESR) a assuré la coordination des
acteurs dans le sous-secteur de la protection de l’enfance avec l’appui de l’UNICEF en tant que
co-lead et le Ministère de la Condition Féminine et du Droit des Femmes (MCFDF) a assuré la
coordination du sous-secteur de la violence basée sur le genre avec l’appui de l’UNFPA en tant
que co-lead. La coordination du secteur protection a été assurée dans le Sud et la Grand’Anse
par l’UNFPA et l’UNICEF respectivement. Au total, 28 partenaires (dont 11 nationaux et 11
internationaux et 6 institutions publiques) ont contribué à la réponse dans les deux départements.
Sur les 389 000 personnes ciblées initialement, le secteur protection a pu en atteindre 25 000.
Concernant la protection de l’enfance et selon l’analyse des besoins humanitaires faite en
décembre 2016-janvier 2017, le nombre d’enfants vulnérables en besoin de protection était
estimé à 12 000. Au total, 9 001 enfants ont bénéficié directement d’activités de prévention ou de
réponses à des problèmes de protection, dont 1 712 enfants sans protection parentale, 5 273
enfants à risque de violence/séparation familiale, 1 960 enfants à risque d’expulsion et 56 enfants
survivants de violences sexuelles et basées sur le genre (VBG). Sur cette question, le nombre
global de bénéficiaires en besoin de protection contre les VBG avait été estimé à 10 600 femmes.
Au total, 5 000 ménages dans la Grand’Anse, représentant 15 000 personnes, et 2 000 ménages
dans le Sud, soit 8 000 personnes, ont bénéficié d’une assistance en kits d’hygiène, kits
alimentaires, kits de cuisine et lampes solaires.
Dans le sous-secteur protection de l’enfant, les mécanismes communautaires de monitoring,
d’alerte et de référencement ont été renforcés afin d’assurer une identification rapide des familles
à risque mais également des enfants. Ce travail s’est fait à travers les comités de protection de
l’enfance et les réseaux/structures communautaires existants (groupes de jeunes, de parents,
leaders religieux et communautaires) et en étroite collaboration avec les Assemblées de la
Section Communale (ASEC) et Conseils d’Administration de la Section Communale (CASEC)
des zones ciblées. Ces mécanismes ont contribué à améliorer le dialogue entre les communautés
et les autorités locales ainsi que la remontée d’information sur les risques de protection, l’accès
aux services et la qualité de la réponse humanitaire apportée.
Les départements du Grand Sud et notamment celui de la Grand’Anse ont toujours eu le plus
haut taux de séparation familiale, situation qui s’est aggravée après l’ouragan Matthew. Les
interventions ont soutenu les familles vulnérables à travers un accompagnement psycho-social,
un soutien à l’accès aux services sociaux et à la recapitalisation via une approche voucher ou
cash (coupon), assuré la prise en charge des enfants victimes (y compris VBG) et à risque de
violence et rupture familiale avec une assistance médicale et psychosociale, pris en charge les
enfants non accompagnés ou mené des réunifications familiales ainsi qu’ amélioré l’accès aux
15
services sociaux, y compris à une éducation de qualité, pour les enfants en dehors du système
scolaire.
En ce qui concerne les VBG, l’UNFPA a appuyé le Gouvernement pour positionner des kits post
viol dans 12 structures sanitaires pouvant prendre en charge 360 survivantes de viols, à réduire
les barrières d’accès des femmes aux services de santé par la mise en place de cliniques mobiles
prenant en charge des visites prénatales pour 3 000 femmes enceintes et accouchements, et à
renforcer les capacités fonctionnelles de trois coordinations départementales du MCFDF en
équipements et matériels. Au total, 55 acteurs humanitaires nationaux (Maires, assesseurs,
directeurs, leaders d’organisations) ont été formés afin de les impliquer et obtenir leur soutien en
vue de faire de la question VBG une cause commune intégrée.
Une analyse des VBG dans les départements de la Grand’Anse et du Sud ont permis de relever
une augmentation des cas de violence sexuelle (plus de 100 cas identifiés). Dans le cadre du
sous-groupe VBG placé sous le leadership de UNFPA, un système de référence des cas de VBG
a été mis en place en lien avec le MCFDF et tous les autres acteurs intervenants dans ce
domaine, notamment OXFAM.
UNFPA en collaboration avec le MCFDF a établi une cartographie de référencement pour la prise
en charge médicale des viols dans le Sud et la Grand’Anse et a produit un document d’analyse
pour l’élaboration d’un programme VBG et de relèvement économique des femmes des
départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes. Dans le but de former, d’informer et de
sensibiliser les partenaires et les acteurs en VBG selon les Procédures Opérationnelles
Standards (POS/SOP), UNFPA en appui au MCFDF a développé des matériels IEC tels : des
dépliants 72 heures (3 000), des affiches de 72 heures (300), des affiches et des fiches
techniques de prise en charge du viol (3200).
Le HCR a fourni 16 000 bâches plastiques et 8 883 lampes solaires et l’ONG OXFAM a mené
des activités de renforcement des capacités de prévention et de réponse institutionnelle aux VBG
dans les communautés, réalisant la standardisation du système de référencement et développant
un document générique pour tous les acteurs VBG. OXFAM a également formé les acteurs du
référencement, évalué les vulnérabilités dans les abris de Catiche (Sud) et Plaine Matin
(Grand’Anse) et distribué 300 lampes/radios solaires aux ménages les plus vulnérables. Ces
mêmes activités sont en cours de réalisation dans d’autres communes du département du Sud.
Le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies a réalisé périodiquement le
monitoring des personnes vulnérables dans les centres collectifs menacées d’évictions forcées.
Grâce à la protection apportée par la présence d’équipes inter agences et aux interventions
auprès des autorités, l’éviction des sinistrés abrités dans l’école Claudy Museau (Sud) n’a pas eu
lieu et des mesures de sauvegarde ont été adoptées par les autorités en traitant d’autres cas.
9. Éducation
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par le Ministère de l’Éducation
Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) avec l’appui de l’UNICEF en tant que co-
lead. Les Directions Départementales de l’Education (DDE) assurent également la coordination
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dans les départements, avec l’appui de l’UNICEF dans les quatre départements les plus affectés
(Grand’Anse, Nippes, Sud et Nord-Ouest) et les plus ciblés par la majorité des partenaires. Au
total, 28 partenaires (dont 8 nationaux et 20 internationaux) ont contribué à la réponse dans six
départements et 63 communes.
Le secteur éducation avait estimé à 300 000 le nombre d’enfants dans le besoin compte tenu du
nombre d’écoles évaluées et affectées dans les départements de la Grand’Anse, du Sud, des
Nippes et du Sud-Est. En fonction de la capacité des partenaires et des ressources nécessaires,
le secteur éducation avait ciblé 150 000 enfants, soit 50% des enfants ayant besoin d’une
assistance. Sept mois après le passage de l’ouragan, le niveau de réponse reste très insuffisant
par rapport aux besoins.
Les interventions prioritaires pour favoriser la réouverture des écoles et le retour à l’école des
enfants affectés sont la réhabilitation des écoles endommagées, la mise en place de structures
temporaires, la distribution de matériels aux enfants et enseignants et des mobiliers dans les
salles de classe et l’appui psychosocial. Environ 200 écoles ont déjà été réhabilitées pour assurer
le retour à l’école de 50 000 enfants et environ 100 écoles sont encore en cours de réhabilitation.
De plus, 30 000 élèves et 1 130 enseignants ont bénéficié de kits pour l’apprentissage et
l’enseignement. Sur la base des informations recueillies et en attendant les évaluations officielles
du MENFP, le secteur éducation estime avoir pris en charge environ 18% des enfants dans le
besoin et autour de 37% du nombre d’enfants ciblés par les partenaires. Il reste encore de
nombreux défis à relever quant à la collecte et la gestion des informations par le MENFP,
notamment en ce qui a trait au nombre total d’enfants ayant pu retourner à l’école ainsi que sur
le nombre d’écoles qui ont pu rouvrir leurs portes dans les zones touchées par l’ouragan Matthew.
Dans la mesure du possible, les partenaires ont engagé les communautés dans les travaux de
réhabilitation des écoles. Des rencontres ont également été organisées avec les communautés
et les personnels des écoles avant les interventions.
10. Relèvement rapide et moyens de subsistance
La coordination des interventions dans ce secteur a été assurée par le Ministère de la Planification
et de la Coopération Externe (MPCE) avec l’appui du PNUD en tant que co-lead. D'autres
ministères comme le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), le Ministère de la
Condition Féminine et des Droits de la Femme (MCFDF) et le Ministère de l’Intérieur et des
Collectivités Territoriales (MICT) participent aux réunions de coordination. Conscient des lacunes
au niveau de la coordination terrain, le MPCE et le PNUD ont organisé une mission dans les trois
départements les plus touchés pour s’accorder avec les autorités locales et les partenaires sur le
modèle de coordination à mettre en place. Au total, 28 partenaires du secteur dont 5 nationaux
et 23 internationaux ont contribué à la réponse dans 10 départements et 70 communes.
Le secteur relèvement rapide et moyens de subsistance et ses partenaires ont assisté 99 449
bénéficiaires sur les 550 000 personnes ciblées dans le cadre de l’appel d’urgence (soit 15 %),
dont 36 070 dans la Grand’Anse et 51 583 dans le Sud.
17
Les activités de relèvement portent sur deux axes principaux : la préparation et la gestion des
risques et des désastres et le relèvement économique avec un accent sur la gouvernance locale
pour assurer le succès et la durabilité de la réponse. Les actions mises en œuvre incluent la
création d’emplois d’urgence (emplois journaliers de déblaiement et de reconstruction/réparations
légères suivant la modalité « argent contre travail »), la réhabilitation d’infrastructures
communautaires, la réhabilitation et la création de routes, le soutien financier aux entreprises
locales en vue de relancer le commerce, la sensibilisation sur la gestion des risques et désastres,
l’appui aux communes dans la mise en place des plans de relèvement communaux, et la
distribution de bons de transferts et de cash inconditionnel.
Grâce aux actions des partenaires, 400 170 emplois journaliers ont été créés, 30 000 personnes
ont reçu des bons cash inconditionnels, 19 200 mètres de canaux d’irrigation ont été nettoyés,
41,75 kilomètres de nouvelles voies d’accès ont été créées, 49 900 mètres de route au niveau
des tronçons critiques ont été réparés, 133 365 m3 de débris et de déchets ont été collectés.
Toutefois, la couverture géographique du secteur est limitée. Les partenaires ont priorisé les
départements les plus touchés par l’ouragan Matthew (Grand ‘Anse et Sud principalement). Les
autres, comme le Nord-Ouest, ne sont quasiment pas couverts. Le manque de financement limite
à la fois la couverture géographique et l’impact des actions de relèvement qui reste faible par
rapport à l’ampleur des besoins. Cette situation pourrait mettre en péril les minimales avancées
obtenues, ce qui contribuerait à maintenir les populations affectées dans une situation de
vulnérabilité socio-économique et dans la dépendance à l’assistance humanitaire.
Le secteur relèvement rapide et moyens de subsistance travaille de concert avec les
organisations locales. Quatre organisations locales ont soumis des projets dans le HRP et
participent régulièrement aux rencontres. L’une d’entre elles fait partie du groupe stratégique qui
prépare et oriente le travail du secteur.
La coordination du secteur relèvement rapide et moyens de subsistance continue le plaidoyer
auprès des partenaires pour la mise en place de mécanismes visant à renforcer le cadre de
dialogue et de communication avec les populations, incluant les autorités et les organisations
locales. Des présentations ainsi qu’une formation ont été faites sur les principes de base de
la communication avec les communautés et l'engagement communautaire. Entre autres, le
secteur s’est joint à OCHA et UNICEF pour soutenir les actions visant à renforcer les mécanismes
de communication et définir des activités prioritaires en vue de faciliter un engagement des
communautés dans la réponse humanitaire.
11. Logistique
Le PAM a opéré par voie terrestre, maritime et aérienne pour transporter plus de 7 500 tonnes
de matériel de secours et d’aide alimentaire d’urgence au nom de la communauté humanitaire
pour les communautés affectées par l’ouragan Matthew.
Au total le PAM a transporté 4 504 tonnes d’aide par camion, 2 465 tonnes par bateau et 619
tonnes par hélicoptère vers 77 destinations :
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Vingt-deux camions ont été déployés aux Cayes et à Jérémie pour soutenir les
distributions humanitaires dans les zones touchées. Plus de 4 500 tonnes ont été
transportées au nom de 36 organisations.
Deux hélicoptères basés aux Cayes ont été mis à disposition de la communauté
humanitaire pour desservir les zones touchées non-accessibles par la route. Au total, plus
de 1 400 rotations ont été effectuées pour apporter 619 tonnes de fret vers 47 zones
inaccessibles pour 55 organisations.
Pour atteindre les zones côtières non-accessibles par la route, le PAM a affrété un bateau
qui a effectué cinq rotations pour acheminer 1 760 tonnes de matériel humanitaire. Le
PAM a également coordonné les opérations de transport maritime effectuées par la Royal
Netherlands Navy et par les transporteurs commerciaux.
Des espaces de stockage ont été mis à la disposition de la communauté humanitaire par le PAM
à Port-au-Prince, Les Cayes et Jérémie. Les entrepôts ont été utilisés par 48 organisations telles
que l’OIM, l’OMS, l’UNICEF, MSF, la Croix Rouge, etc. et ont permis de stocker 6 396 tonnes de
vivres et de matériel d’urgence tels que des kits de réponse au choléra, des abris, des kits
d’hygiène, des bâches, etc.
Un service de télécommunications d'urgence a été mis à la disposition de plus de 900 personnes
aux Cayes et à Jérémie afin de faciliter le travail de 200 organisations humanitaires et autorités
locales.
Le PAM a également facilité la transmission d’informations humanitaires clés aux communautés
affectées en réhabilitant quatre stations de radio dans les zones les plus touchées de la Grande-
Anse, des Nippes et du Sud.
12. Appui de la MINUSTAH
Avant l'arrivée de l’ouragan, la MINUSTAH a activé un groupe de travail sur la gestion des crises
au sein de son Centre des Opérations Conjointes (JOC) avec un rôle majeur dans la collecte de
l'information et l'intervention rapide en cas d'urgence. Un officier de liaison d’OCHA fut également
intégré au sein du JOC afin de communiquer les besoins du Gouvernement Haïtien, dont
notamment les demandes d'assistance au profit ou coordonnées par la DPC. De nombreuses
demandes émanant de représentations diplomatiques, de la Police Nationale d'Haïti (PNH),
d'ONG et d'organisations internationales présentes sur Port au Prince ou sur le terrain ont
également été traitées par la MINUSTAH. Par l'entremise du JOC, la Mission a ainsi mis en place
et coordonné des escortes de sécurité pour les convois routiers au profit des communautés
sinistrées des départements du grand Sud.
La MINUSTAH s'est impliquée, dans la mesure de ses moyens, à aider le gouvernement et le
peuple haïtien dans le secours humanitaire d’urgence par un soutien logistique : transport aérien
et terrestre, livraison de carburant et de kérosène. La MINUSTAH a ainsi assuré de nombreux
vols spéciaux dans les mois qui ont suivi l'ouragan, tant au profit d’autorités gouvernementales
haïtiennes que de représentants de gouvernements étrangers, de délégations diplomatiques,
19
mais également au profit des acteurs humanitaires. C’est ainsi que 57 vols ont été réalisés vers
les départements du Grand Sud.
Le personnel en uniforme des Nations Unies a également joué un rôle majeur dans les efforts de
secours, notamment en participant à l'acheminement de l'aide d’urgence, en planifiant et en
réalisant de très nombreuses missions de soutien et de sécurité. Ainsi, au plus fort de la crise
humanitaire, plus de 650 personnels furent déployés en soutien des populations sinistrées.
Bien que la majeure partie du personnel UNPOL/FPU, cantonnée dans les départements du Sud
et de la Grand’Anse, ait été également touchée par l’ouragan, tous les officiers de la composante
UNPOL ont été placés sous alerte, en soutien de la PNH. Ainsi, dans les 48 heures qui ont suivi
l’ouragan, la composante police a signalé avoir effectué, sur l’ensemble du territoire national, 158
patrouilles conjointes et diverses inspections de points de contrôle avec la PNH, à la fois afin de
rassurer les populations mais également de prévenir tout acte délictueux.
La composante militaire s’est également particulièrement impliquée au profit des populations
locales. Cela fut fait en pré-positionnant une unité spécialisée du génie militaire à Petit-Goâve,
carrefour routier important en direction des départements du Sud. Cela fut fait, également, à partir
de la ville des Cayes où la MINUSTAH a rouvert l'ancien camp de La Borde (Département du
Sud) afin de cantonner temporairement les unités militaires déployées en renforcement. A partir
de ces localités, le contingent militaire a assuré la liberté de mouvement des populations locales
et des acteurs humanitaires en déblayant de nombreux axes jonchés de débris divers et en
participant à la sécurité générale, en appui de la police nationale haïtienne.
Afin d'assurer la sécurité des convois humanitaires, entre le 12 octobre 2016 et le 25 janvier 2017,
les composantes police et militaire de la MINUSTAH ont réalisé 77 escortes de sécurité de Port-
au-Prince en direction de la péninsule méridionale, renforcé les éléments de sécurité statique sur
les entrepôts du Programme Alimentaire Mondial (PAM) à Jérémie et aux Cayes. Enfin, à partir
de ces deux villes, ils ont également fourni des escortes de sécurité à la communauté humanitaire
(tant UN que les OI, les ONG) au profit de plus de 200 convois routiers mais également sécurisé
de très nombreux sites de distribution.
13. Appui de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Au cours des sept mois qui ont suivi le passage de l’Ouragan Matthew, la Fédération
Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a travaillé, conformément à ses
principes d’unité et d’universalité, en étroite collaboration avec la Croix-Rouge Haïtienne (CRH),
le Comité International de la Croix-Rouge et les sociétés nationales sœurs suivantes: la Croix-
Rouge Allemande, la Croix-Rouge Américaine, la Croix-Rouge Canadienne, la Croix-Rouge
Dominicaine, la Croix-Rouge Espagnole, la Croix-Rouge Française, la Croix-Rouge Italienne, la
Croix-Rouge Néerlandaise et la Croix-Rouge Suisse, afin de pouvoir répondre aux besoins des
personnes les plus affectées et les plus vulnérables. En ce sens, la Croix-Rouge Haïtienne, grâce
à son plan de contingence, a pu mobiliser plus de 3 000 volontaires, déployer trois équipes
multidisciplinaires pour renforcer les structures régionales dans la Grand’Anse, le Sud et les
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Nippes, effectuer des campagnes de sensibilisation, et apporter de l’aide aux bénéficiaires. Ainsi,
des stocks de produits non alimentaires pré-positionnés ont pu être distribués dans les abris
provisoires et au sein des communautés touchées.
Un vibrant appel à la solidarité internationale a été lancé pour le relèvement des communautés
afin de soutenir l’agriculture et la pêche et de renforcer les moyens d’existence des communautés
affectées. Des programmes de Rétablissements des Liens Familiaux (RLF) ont été aussi mis en
place. Après l'ouragan Matthew, de graves inondations ont provoqué une érosion et une
déstabilisation des sols. Aussi, la qualité de l'eau potable est devenue une préoccupation
importante dans les zones touchées. La FICR et la CRH ont appuyé l'évaluation des besoins
dans les zones urbaines et rurales dans les trois communes suivantes de la Grand’Anse :
Jérémie, Anse-d'Hainault et Dame Marie.
En se basant sur les résultats des différentes évaluations effectuées dans les zones touchées,
les volontaires de la Croix-Rouge, soutenus par la FICR, ont procédé à des distributions afin de
couvrir les besoins humanitaires dans les secteurs suivants : la Santé ; l'Eau potable,
l'Assainissement, la promotion à l'Hygiène, les Abris (y compris les articles ménagers non
alimentaires) ; les Moyens de subsistance, la Sécurité Alimentaire ; la Réduction des risques de
catastrophe.
En ce qui concerne les rétablissements des Liens Familiaux, trois postes de RLF ont été mis en
place où 63 familles ont été retracées et 13 liens ont été rétablis et plus de 600 appels
téléphoniques ont été passés.
La réponse comprenait également les composantes de l'engagement communautaire, la
responsabilité et un accès plus sûr. De concert avec la DINEPA, le Mouvement a réparé plus de
14 systèmes d’adduction d’eau. Un support a été donné au MSPP dans la campagne de
vaccination. Pour pallier aux risques d’épidémies et particulièrement le Choléra, des cliniques
mobiles ont été dépêchées dans les communes reculées. Enfin, 29 centres de purification d’eau
ont été mis en place dans les communautés affectées.
Par ailleurs, la reconstruction des Abris a commencé avec la formation de boss maçons dans la
Grand’Anse. D’autres formations sont planifiées dans le Département du Sud. A terme, ce seront
150 Abris qui seront reconstruits et 320 maisons qui seront réparées dans la Grand’Anse. En ce
qui concerne le Département du Sud, 250 maisons seront également réparées.
Si vous souhaitez obtenir plus de détails, merci de consulter le tableau de bord de la Fédération
IFRC Dashboard qui a été mis en place pour faciliter la gestion de l'information de l'Opération.
21
ANNEXE
CONTRIBUTIONS TOTALES PAR DONATEUR*
A L'APPEL D'URGENCE (OCTOBRE – DECEMBRE 2016)
22
AU HRP 2017
* FTS en date du 23 mai 2017. Les montants peuvent être plus importants que ceux qui ont été rapportés au FTS.
Les agences et organisations qui ont des informations supplémentaires peuvent nous informer pour une prompte
mise à jour.
** Les contributions qui ont été destinées à la réponse à l’ouragan Matthew sont une estimation.