Haine Necessaire

7/23/2019 Haine Necessaire

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La haine nécessaire

1



Table des matières

[Remerciements]..............................................................................3

Préface Pierre Luquet : notule sur l’Amour.....................................4

Introduction....................................................................................12

!a"itre 1. La !aine et l’amour dans l’#di"e...............................22

1. L’#di"e$ un con%it qui o&li'e ( se situer...............................23

2. Accéder ( l)#di"e su""ose de lier en soi la !aine ( l)amour.2*

4. La +alousie$ nécessaire ,oie de dé"assement ( l)en,ie...........3-

/ Les "arents$ mod0les relationnels identicatoires................3

- / L’#di"e fraie un "assa'e ,ers le tem"s et ,ers la tendresse42

*. Idéal du moi et moiidéal........................................................4

. Le fonctionnement mental structuré "ar l’#di"e..................4*

!a"itre 2. ie "s5c!ique$ a6ecti,e et relationnelle.....................3

1. L)e7"érience de l)autre...........................................................4

2. La "ulsion...............................................................................*

!a"itre 3. La relation m0reenfant : creuset de l’amour.............*3

1. 8reud et 9innicott..................................................................*3

2. Le soi ;................................................................................*

3 .Le soi ,écu "ar l)enfant..........................................................*<

4. Le soi ,écu "ar la m0re..........................................................3

. Le soi$ comme lieu du "arado7e.............................................<3

!a"itre 4. La !aine et ses destins................................................<*

1. Le &esoin "our ,i,re de se croire &on ;..............................<

2. La !aine et se destins de ,ie..................................................<

3. La !aine et ses destins de mort............................................1==

4. Le ,isa'e de l)autre$ un miroir.............................................1=



. L)idéalisation : masque dé,astateur de la !aine..................1=*

!a"itre . L’amour > ?uel amour > Pourquoi >...........................11=

1. La lo'ique de la consommation$ o&stacle ( la lo'ique de

l)amour......................................................................................112

2. L)identité ,i,ante construite dans les rencontres................11

3. @e "roté'er de la !aine "ro+etée sur soi..............................12

onclusion....................................................................................12

i&lio'ra"!ie................................................................................131

3. La cul"a&ilité Bdi"ienne......................................................13



[Remerciements]

L’amitié a fait naCtre et a "orté le "ro+et de ce li,re D s’il n’est écrit

que "ar une seule "ersonne$ il est toutefois nourri "ar toutes les

rencontres et les relations ,écues : qu’elles soient amoureuses$

maternelles$ amicales$ "rofessionnelles$ elles ont construit "eu ( "eu

cette aire de dialo'ue et de création$ d’oE il a "u 'ermer. ?ue soient

remerciés ici s"écialement ceu7 qui ont "lus directement contri&ué (

son éla&oration : at!erine ou,reur$ Fic!el Gollé$ ri'itte 8errari$

Faurice 8ourmond$ Lise Fin'asson$ Hstelle Fonin.

4



Préface Pierre Luquet : notule sur l’Amour

Quand le regard de l’analyste se pose sur une des formes du vécu

humain, il en dessine l’essence à l’aide d’un symbole transmué en

mots en évitant la savante abstraction.

L’Amour nous fait, nous anime, nous réorganise, nous étire, nous

déforme. L’Amour est le plus précieux de nos ressorts, qu’on le

veuille ou non, qu’on le dénie, l’annule, l’oublie, le refuse, le cache,

l’expose pour le dissimuler l’Amour pour lequel nous courons, qui

nous pousse à nos limites ! sublime et ridicule, lumi"re et ombre,

renaissance et mort, lien et déchirure, familier et inconnu. L’Amour

est indicible bien que clamé.

L’Amour a des rapports étranges avec le noyau de notre personne,

la relation d’ob#et, cette alchimie de peur, d’amour et de haine et des

défenses correspondantes, établissant notre structure mentale dans

l’histoire vécue d’une relation fondamentale à l’autre souvent plus

évidente dans le continuum des défenses qui étreignent dans leurs

mailles nos émotions et nos désirs.

La relation d’ob#et, racine de l’Amour, n’en est pas le #in mot. La

question est si délicate que les analystes s’en gardent et se réfugient

derri"re les quelques traits $amboyants dessinés par %. &reud, d’o'

la curiosité qui nous attache au travail de (icole )eammet. *our

l’introduire, #e dirai quelques éléments qui évoquent l’Amour. +l

serait vain de tenter de le décrire. ’est a-aire de po"te et ce n’est




pas le lieu. Au plus, marquer quelques rep"res pour suggérer la

substance et les rythmes ! soudaineté fréquente et parfois secr"te de

son #aillissement. odi/cation de l’état du soi et pivotement du moi.

0tilisation de l’énergie libérée pour une relation qui est quelquefois

à distance de la relation d’ob#et.

1ravail psychique persévérant pour établir 2avec succ"s ou non3

la constitution, la stabilité et les richesses du couple. +ntégration

sociale qui fournit appui et /ssure. Lutte anti4narcissique et nouvelle

élaboration. La réussite ou 5échec du couple dépendent de celle du

nouvel équilibre des deux partenaires.

*eut4on appliquer la théorie analytique, telle qu6elle est,

formulation des lois constatées au cours d6une analyse, à l6étude d6un

sentiment complexe, #ouant un r7le considérable dans la destinée

humaine, à la relation amoureuse 8

Quel est le statut de la psychanalyse appliquée 8 L6éclairage est

certain. La tentation est forte d6utiliser à l6état brut les concepts

reconnus dans la cure comme s6ils correspondaient à tout état

psychologique et à toute situation vécue. (ous ne le croyons paspossible sans précautions.

9evant une situation interrelationnelle appréhendable d6un c7té

ou de l6autre et peut4:tre d6une autre fa;on encore dans une

globalité, on ne peut la considérer comme identique à la relation

particuli"re caractérisant la situation analytique. <xtrapoler les

similitudes est une simpli/cation arbitraire et l6on sait les erreurs

commises par certains psychanalystes dans les domaines del6éducation et de l6art. =n a été #usqu6à confondre la névrose du

créateur et sa créativité. 9ans le domaine de l6Amour non seulement

on risque de prendre une position gravement réductrice, mais celle4

ci est utilisée, consciemment ou non, à une fausse saisie de

l6inconscient de l6autre, sans #usti/cation valable. elle4ci transforme

le dialogue amoureux en de prétendues constatations qui

s6apparentent plus à l6in#ure qu6à des données ob#ectives. :me si

-




elles ont une certaine exactitude, les conditions dans lesquelles elles

sont formulées ne font qu6éveiller et aggraver les résistances qui les

rendent inopérantes en dehors du processus analytique. L6a-ect d6o'

elles proc"dent n6est d6ailleurs pas tou#ours la neutralité

bienveillante. La conséquence néfaste est la transformation d6un

sentiment délicat et fragile en un mouvement transférentiel qui est

nuisible à la dynamique spéci/que de l6Amour.

Le mouvement transférentiel, lié au passé dont il est répétition,

est di-érent d6une interaction dont une racine endog"ne trouve dans

la réalité de la réponse de l6autre sa substance ainsi que dans la

créativité qui na>t de cet échange. 96o' l6expérience duelle qui en

na>t, o' l6on constate des modi/cations des deux partenaires dans

leur comportement, mais aussi dans leurs intér:ts, leurs modes de

pensée et dans leurs identi/cations, avec me impression d6unité

donnant me réalité vécue à la duellité.

L6Amour et l6amour de transfert seraient identiques, /nit par

conclure &reud. 1outefois, il n6y a qu6un personnage qui parle, l6autre

commente. +l faudrait mieux parler d6état amoureux. La question

n6est pas simple. =n ne peut oublier la réalité de l6analyste sur

laquelle s6appuie la réparation 2sans parler de ses contre4positions3.

Le vécu amoureux colore sans cesse, et surtout à la /n, le vécu

transférentiel, au point qu6il égare 2ne serait4ce que dans les

défenses qui y répondent3, non seulement l6analysant qui cherche sa

route et constitue son mouvement ?dipien, mais il risque d6égarer

aussi son interlocuteur. elui4ci circule entre un harybde et un

%cylla.

%6il évite trop soigneusement la résistance par le transfert ; qui

est une défense contre le souvenir vécu du fantasme 2transfert de

défense dissimulant la répétition du passé3, l6analyste rép"te les

peurs et défenses parentales et leurs fuites, car le su#et vit le re#et

dissimulé par l6interprétation ! e n6est pas moi c6est l6autre qui

est désiré c6est une erreur de but. ; 9u coup l6analyste interdit

*




l6expérience constructrice qui permet de refaire ce qui a été mal

vécu ! pouvoir aimer et se sentir aimé. =n peut espérer qu6à ce

moment de l6analyse le su#et a su-isamment acquis la distinction

entre fantasme et réalité pour pouvoir franchir ce cap. ais si, par

exemple, me attitude phobique des deux parents a bloqué tout

cheminement ?dipien ou, dans les troubles graves de l’intro4#ection,

l6absence d6assumation par l6analyste d6une autre image inscrira le

su#et dans la répétition ! le processus s6arr:te et le développement

du moi avec lui, s6il ne repart pas en arri"re.

9ans l6autre cas, l6analyste ne fuit pas et dénomme le vécu

amoureux. ais reconna>tre l6amour et tout simplement parler

d6Amour est dé#à une réponse. La sou-rance de la frustration peut

:tre extr:me, parfois encouragée, surtout si elle rencontre le

sadisme oral de celui qui semble refuser, ce qui inverse l6évolution.

*our rester sur le chemin de cr:te il faut beaucoup de prévoyance,

de sensibilité, voire de fermeté.

@eureusement, l6expérience vécue antérieurement, dans la

plupart des cas, #ointe à l6interprétation des transferts latéraux sur

des ob#ets réels permettent me issue meilleure. %ublimation et

déplacements se produisent. 0n renoncement4deuil n6est pas une

bonne solution et laisse des séquelles. 0ne analyse longue du

prégénital, faite apr"s la régression interprétée devant

l6?dipi/cation, prot"ge de ces di-icultés.

(ous voulions simplement rappeler que le probl"me de l6état

amoureux n6est pas tou#ours simple, m:me dans la psychanalyse.

evenons à la confusion entre l6Amour et l6état amoureux du

transfert. L6Amour, avons4nous dit, suppose une réponse qui le

structure.

Bon nombre d6analystes protestent contre me application

maladroite de la psychanalyse, spécialement parmi ceux qui sont

frappés par les issues de l’inconscient dans le comportement




amoureux. La protestation de (icole )eammet s6inscrit #e crois dans

cette perspective.

ais elle nous apporte un fait beaucoup plus important ! la

nécessité d6intégrer les mouvements de haine dans l6Amour m:me.

eux4ci existent et leur négation n6aide en rien la vie amoureuse. Les

reconna>tre, les décrire et comprendre comment ils font partie de la

construction des éléments de l6amour conduit l6auteur à rappeler le

développement des deux pulsions et leur intégration dans la relation.

Arrivé à ce point, il appara>t qu6il est bien di-icile de cerner les

di-icultés nées de la relation d6ob#et sans tenter de silhouetter le

phénom"ne amoureux 2un vécu que nous préférons à la

connaissance verbale, d6autant que a le savoir ; peut ici s’opposer au

vivre C3. L’Amour a un développement temporel qui se superpose

et s6intrique avec les éléments formels qui le constituent. L’état

amoureu7 est orientation de la libido d6ob#et et modi/cation du moi.

%ous ce titre le beau livre de hristian 9avid est irrempla;able. +l

couvre également le domaine de l6Amour. et état peut ne pas tenir

compte de l6ob#et visé. +l s6appuie, consciemment ou non, sur le désir

sexuel. +l conduit à la relation amoureuse$ réalité duelle, ne pouvant

se réduire à la pensée métaprimaire, structure du moi des deux

partenaires, car il est en m:me temps création et interrelation.

La relation amoureuse tend à établir le cou"le o' l6aspect social

prédomine. La relation amoureuse se place dans le social. L6enfant

est le ciment et parfois une di-iculté supplémentaire à vaincre. (ous

verrons que l6ensemble du cheminement amoureux fait intervenir le

)< conscient, appuyé bien évidemment sur les racines inconscientes.

(ous le considérons donc comme un tra,ail o' l6évolution de la

personnalité enti"re est engagée, ainsi que les positions éthiques et

philosophiques. e sont elles qui freineront l6abord exclusivement

psychanalytique.

)e séparerais arti/ciellement l’état qui envahit le su#et amoureux,

de l6Amour qui exige une réponse, et une duellité. +l nous est utile de

<




parler de l6état amoureux car il persiste dans le développement de

l6Amour et du couple, tout en subissant des modi/cations. )e

n6insisterai pas sur les conditions préalables, sauf sur un certain vide

ob#ectai qui laisse un besoin et favorise une excitation. 6est parce

que la relation amoureuse comble en partie la relation d’ob#et qu’elle

se déclenche facilement, d’o' un paradoxe ! lorsque la relation

d’ob#et est nécessaire à l’équilibre du moi, elle prend un aspect

d’exigence qui perturbe le développement de l6Amour. <n m:me

temps elle en augmente l’intensité et la soudaineté. 9’o' l’apparence

tourmentée et cassée de la courbe d’intensité. *lus la relation

fondamentale est prégénitale, plus elle est impérieuse et nécessite

des satisfactions immédiates et compl"tes des besoins. A l’inverse,

une relation post?dipienne tient compte d’emblée des besoins de

l’ob#et et de la réalité qui #oue alors le r7le d’un troisi"me intégré. Le

su#et est capable de ressentir et de tolérer des frustrations par

amour. ’est pourquoi il para>t utile d’opposer la profondeur de

l’Amour à sa violence, qui peut dissimuler une double construction

unilatérale qui rencontrera forcément la réalité de l’autre.

L’Amour cl7t seul le mouvement ?dipien, en dépla;ant

l’investissement sur un autre, di-érent, reconnu comme tel, autre

qui est destiné à combler dans la réalité de la sexualité les désirs

non satisfaits par la situation ?dipienne. <ncore faut4il que l’ob#et de

l6amour ne soit pas un leurre ! simple substitut, maintenant l6illusion

de la satisfaction ?dipienne car, alors, les interdits réappara>tront

subtilement. %ouvent il n6y a pas de liquidation du mouvement

?dipien car le changement d’ob#et n’a pas lieuD. +l persiste alors des

/xations homosexuelles régressives inconscientes. 9u coup, les

éléments narcissiques ont tendance à prédominer on parle

d’égoEsme dans l’Amour.

’est dire l’importance du mouvement amoureux dans

l’ach"vement de l’évolution du moi et l’établissement de la

personnalité. 0ne fois de plus les besoins du moi sont dominants par

1=

http://var/www/apps/LaHaineNecessaire-NicoleJEAMMET.htm#bookmark2





rapport aux besoins pulsionnels, ce qu’on a tendance à oublier. +l

serait tout aussi erroné de minimiser l’étayage de la relation

amoureuse sur l6investissement sexuel à travers lequel s6organise un

ob#et du sexe opposé, d’o' une meilleure sublimation des désirs

homosexuels.

La relation génitale est tou#ours active dans les deux sexes, m:me

si, dans l’un d’entre eux, elle transforme son but en passivité, l’autre

accentuant son dynamisme. Ainsi s’intégrent sadisme et masochisme

qui s’adaptent l’un à l’autre dans la réalisation amoureuse.

Au départ, un certain nombre de signes sont échangés. eux4ci

témoignent de l6intér:t amoureux. +ls permettent une lecture,

étonnement rapide des besoins et des possibilités de plaisir. Le

langage exprime ensuite les goFts, les choix, les opinions, les

positions, le tout idéalisé, ou réaliste. %i l’idéalisation prend le pas et

facilite la séduction, l6illusion exprimée et partagée entra>ne de

précoces ou tardives déceptions.

La rencontre du plaisir et des éléments moraux et esthétiques, le

partage des émotions vécues, des identités et des comparaisons, ladé/nition des r7les acceptés et désirés, en/n la possibilité apparente

de pouvoir exprimer librement le non4dit dans la relation, compl"tent

la satisfaction narcissico4ob#ectale. La satisfaction narcissique est

souvent la plus importante.

Le choix de la personne aimée, dont &reud a posé les bases, est à

ce moment a-aire d6intuition. 6est dire que la pensée

métaconsciente et souvent la pensée métaprimaire 2penséesymbolique de la relation d’ob#et3 sont prédominantes. :me les

intér:ts ; basés sur l6argent et la puissance n6échappent pas à ces

r"gles. Les motivations en demeurent inconscientes pour l6essentiel.

<lles peuvent :tre a-irmées défensivement.

Les choix d’ob#et narcissiques ! s’aimer dans l’autre semblable,

posséder l’ob#et, :tre valorisé dans la réussite, quand ils sont

partagés peuvent :tre stables pendant longtemps, guettés par une

11




chute subite. Les choix ob#ectaux, si la relation d6ob#et est univoque

et prégnante, pré?dipienne, dépendent eux aussi de la continuité de

la réponse. Besoin spasmodique de protection ou de domination, de

réassurance permanente, exigence d6:tre aimé 2#amais asseG bien3,

de diriger, d6:tre l’unique décideur, peuvent s6a-irmer d6emblée et

trouver satisfaction #usqu6à la lassitude du partenaire.

A l6inverse, le besoin de compréhension, d6intér:t profond pour

l’autre, le goFt d’une expérience déségotisante, témoignent d’une

évolution post?dipienne celle4ci a plus de chance de trouver un

équilibre stable entre les deux moi et les deux narcissismes.

evenons à la naissance de l’état amoureux.

Le plus souvent brusquement il se fait une focalisation du champ

des investissements. %eul, l’ob#et désigné, nommé, importe. Les

attentions, les précautions, les tendresses aHuent. L’image, et ce

qu’elle supporte, envahit le domaine de la conscience et n’envisage

que la réciprocité. ette décentration des charges a-ectives déplace

l’investissement du moi, plus ou moins partagé. ette déségotisation,

que l’on retrouve dans d’autres expériences mentales ! vocatiomelle,mystique ou artistique, correspond également à un allégement de la

relation ob#ectale. Le transfert d’une part de l’investissement du moi

sur l’ob#et de l6Amour retire de la prégnance aux exigences

narcissiques, voire pulsionnelles non partagées et facilite la

sublimation, l’équilibre étant réalisé par l’augmentation des

éléments génitaux, qui deviennent exigeants 2s’ils ne sont pas

barrés3. 9’o' un sentiment de liberté et d’expansion narcissique. %i

la rencontre génitale est g:née, la sublimation peut intervenir, dans

certaines limites, mais il y a risque de blocage du mouvement

amoureux.

La réalité des di-érences des équilibres structuraux est souvent

déniée ou entra>ne dé#à des heurts. 0ne part du désir sexuel se

sublime dans le travail amoureux, transformant des fantasmes

12




primaires sexuels dans me nouvelle secondarisation ! les fantasmes

métaprimaires incluant le nouvel ob#et.

9es régressions peuvent appara>tre. *arfois régression formelle

qui désorganise le su#et fragile. =u seulement régression vers les

pulsions prégénitales ! on assiste alors au besoin de prise de

possession, de domination ou de réductions à soi pour des

satisfactions non tou#ours partagées, de fusion, de dépendance

aveugle ou d’exigences inattendues.

(ormalement, ce sont des régressions libidinales pour le

plaisir ; dans le cadre d’une liberté partagée. Lorsque les

satisfactions de l’Amour sont su-isantes de part et d’autre, elles

tendent à se perpétuer et à établir une relation stable. L’état

amoureux ne débouche pas forcément sur D’ accouplement

amoureux ; autre que sexuel. ’est dans la mesure o' la souplesse

du moi et les éléments duels sont plus grands que la frustration due

à la réalité de l’autre, que le couple va se révéler viable pour

chacun c’est donc le facteur économique qui est déterminant.

%i les facteurs sociaux sont parfois favorables, les nécessitésinternes sont déterminantes.

<n cas de crise, l’équilibre délicat s’e-ondre. Les moi retirent

leurs investissements. L’image de l’autre cesse d’:tre idéalisée. 9es

exigences nées de la relation d’ob#et se font #our. La libido réenvahit

des positions homosexuelles et le rapport homoIhétéro se modi/e

2fuite dans la profession ou le monde des enfants3. L’égotisation

reprend. Le besoin d’amour conduit à l’agressivité de déception. L’échange verbal cesse d’:tre créateur et devient source de

blessures$ nées de la douleur m:me de la déception.

%6il n’y a pas négation des besoins de l’autre et clivage des siens,

l’adulte s’appuie sur le langage pour comparer et comprendre les

particularités et les di-érences. e travail de pénétration mutuelle

va dans le sens du rapprochement, encore qu’il n’est pas forcément

parlé. L’intolérance à toute agressivité risque d’en inverser l’e-et.

13




(icole )eammet va plus loin et nous montre que l’agressivité, non

seulement subsiste dans la relation, mais doit trouver une issue.

appelant l’ambivalence fondamentale de toute relation humaine,

elle montre que l’agressivité doit :tre négociée pour faire place à

l’amour, sinon la présence continue de l’ob#et amoureux devient

inconsciemment le poison qui lentement dissout la relation

amoureuse au lieu de la renforcer. ’est bien la di-érence de niveau

entre le manque et le contact qui est impulsion créatrice et fait que

l’Amour humain est fait de rencontre et non de fusion. +ci la question

de rythme est à spéci/er car propre à chacun des deux. <n e-et,

c6est la présence qui constitue l’épicentre de la relation amoureuse

du couple ;$ troisi"me temps de l6évolution. Qui dit présence dit

ob#et réel et interaction. A partir de ce moment on peut espérer

échapper au déterminisme de la relation imagoEque et (icole

)eammet a raison de placer ici une limite à la compréhension

psychanalytique en terme de passé. Qui échappe à l6automatisme de

répétition secondaire de la relation d6ob#et n6échappe pas pour

autant aux besoins narcissiques du moi et aux exigences des

fantasmes pulsionnels 2automatisme primaire3. +nterpréter

sauvagement ce qui persiste d6inévolué dans le fonctionnement

métaprimaire de la conduite est le plus souvent une pro#ection de

l6interpr"te 2puisque en dehors de la situation de l6analyse o' les

associations donnent le sens3 sans d6autre e-et que douloureux et ne

peut s6inscrire cheG la victime que dansrun masochisme moral plus

ou moins érotisé.

(ous touchons là à l6essentiel ! l6Amour est une création qui se

construit au4delà de la relation d6ob#et métaprimaire. L6Amour est un

travail, une lutte, une opération créatrice qui se fait à deux, le

partenaire étant parfaitement réel. 6est dire qu6il est mouvant 2la

stabilité de l6amour est aussi d) intention ;$ et que l6esprit humain

n6est pas qu6un re$et de l6inconscient, malgré l6immensité du pouvoir

de celui4ci. réation, non seulement dans le sens d6un domaine idéal

14




2moi idéal et parfois idéal du moi3 o' une certaine liberté humaine

aHeure aussi création dans le sens d6une invention constante de

situations nouvelles, d6équilibres nouveaux, de renoncements subtils

avec des déplacements et des avances compensatoires.

Le danger essentiel de la relation amoureuse appara>t dans les

pseudosolutions simples, systématiques et non élaborées. Ainsi la

fuite, le retrait, la décharge caractérielle, le refuge dans une haine

non réutilisable pour construire autre chose. %’il y a un lieu o' le

bon ; et le mauvais ; démontrent leur évidence clinique, c’est

bien ici o' l’on a l’impression que la succession des décharges

alternées, si elles ne sont pas élaborées, appara>t comme un mode

fondamental.

Quelle est donc la place de cette haine nécessaire dont nous parle

(icole )eammet 8 <st4ce seulement dans un au4delà de la relation

ob#ectale fondamentale ou simplement la poursuite essayée de son

élaboration 8 A4t4on la possibilité 2et le droit J3 de poser

l’interprétation d’une conduite amoureuse 8 e livre pose le

probl"me J et ce n’est pas rien J J et donne des éléments de

réponse. +l dépasse son su#et et cherche à silhouetter en termes

simples le développement et les avatars de la relation d’ob#et et son

r7le dans l’Amour ainsi qu6à faire comprendre comment l6équilibre

des défenses et des pulsions tend à se reproduire à chaque nouvel

investissement d6ob#et et constitue à la fois une base et un danger

pour l6établissement d6un des sentiments les plus importants de

l6aventure humaine et dans son évolution.

elui4ci débouche sur la procréation. Le r7le de l6enfant et des

enfants, comme relais de l6Amour, l6assurant ou le limitant, est si

important qu6il demanderait me étude spéciale. %ource de #oie sans

pareille, satisfaction essentielle pour la femme au4delà de son

ambivalence, mais nouvelle exigence de déségotisation, la possibilité

d6intégrer l6enfant 2par l6homme entre autres3 est une nouvelle crise

1




parfois salvatrice, parfois fatale, qui semble bien :tre le

couronnement de l6énorme travail du moi e-ectué dans l6Amour.

erci à (icole )eammet de s6:tre exposée en abordant un su#et

di-icile et le plus souvent évité.

Pierre Luquet.

1-



Introduction

Pour "enser$ il nous faut isoler$ sé"arer$ trier nos e7"ériences. Il

nous faut "ri,ilé'ier certaines facettes$ nous o&li'eant forcément (

en né'li'er d’autres.

e mou,ement d’isolation ce"endant$ qui est un tem"s

indis"ensa&le ( la co!érence de toute "ensée$ "eut Ktre un "i0'e

d’autant "lus dan'ereu7 qu’il fa,orise la clarté et donne un confort

intellectuel certain. Ges familles de "ensée naissent ainsi autour de

c!am"s "articuliers de com"ré!ension$ qui risquent d’autant "lus de

s’éri'er en '!ettos que le consensus intellectuel ( l’intérieur de ces

familles ,ient renforcer alors un sentiment d’ é,idence ;. Ainsi en

estil$ "our une "art$ de la mise en lumi0re$ "ar la "s5c!anal5se$ du

rle fondamental du fantasme dans la ,ie "s5c!ique et relationnelle$

qui tend désormais ( estom"er le rle$ "ourtant aussi déterminant$

de l’o&+et réel.

Ma&ituellement$ 1’ o&+et ; est o""osé au su+et : il est ce qui

n’est "as moi. Par e7em"le$ quand orneille fait dire ( amille :

Rome$ l’unique o&+et de mon ressentiment m2$ il sem&le a priori

é,ident que l’o&+etRome est "osé comme source et cause

e7térieures au ressentiment de amille.

Nr$ dans le c!am" de la "s5c!anal5se$ l’accent s’est dé"lacé de

l’e7térieur ,ers l’intérieur : 1’ o&+et ;$ a,ant d’Ktre o&+et réel$ est

d’a&ord et a,ant tout un o&+et fantasmatique$ e7istant ( l’intérieur de

1*





Introduction

c!acun d’entre nous$ "ar le &iais de son in,estissement "ulsionnel et

narcissique. L’ o&+et ; 5 est décou,ert et t!éorisé dans sa

dimension su&+ecti,e im"ara&le : Rome 5 est "our amille d’a&ord

o&+et de fantasme.

e "ri,il0'e$ accordé ce"endant ( cet o&+et interne$ ne su""rime

"as "our autant l’o&+et e7terne. Oout o&+et est forcément et l’un et

l’autre$ et se construit "récisément de ces interactions "ermanentes.

?u’il soit nécessaire de délimiter les c!am"s "our "ou,oir les étudier

ne lé'itime "as de de,oir les cloisonner.

L’!omme n’est "as une monade. @itué dans un en,ironnement$ il 5

occu"e une "lace relationnelle$ déterminante "our lui$ comme "our

ceu7 qui l’entourent.

Le su+et ne "eut se construire sans l’o&+et$ "our deu7 raisons

e7actement in,erses. Pour un enfant$ il faut que l’o&+etm0re soit l(

"résent et dis"oni&le dans le réel$ "our qu’il "uisse croire que c’est

lui qui l’a créé de toutes "i0ces3. L’illusion est fondatrice de la

psyché, en ce qu’elle porte en elle la possibilité de la désillusion, qui

est s5non5me d’acc0s au réel. L’un n’est "as "ossi&le sans l’autre. Htc’est l( le deu7i0me rle aussi indis"ensa&le de l’o&+et : résister (

l’illusion de com"létude$ et faire e7"érimenter la !aine et le désir de

re+et$ "our donner au réel son "oids de réalité ;.

L’o&+et ne sera o&+et "our moi que si +’ai "u ( la fois le créer "ar la

force de mon désir$ ( la fois le trou,er$ totalement indé"endant de

mon désir. e "arado7e constitue le cBur de notre Ktreaumonde$

comme Ktre indissolu&lement réel et s5m&olique. ’est ce "arado7eque ,oudrait e7"lorer ce li,re : la réalité J la "s5c!anal5se l’a &ien

mis en ,aleur J ne "eut se re"résenter que dans des fantasmes$ qui

enclenc!ent une d5namique a,ec des o&+ets réels D mais les o&+ets

réels sans cesse orientent et transforment les fantasmes...

A restreindre le c!am" au domaine "urement fantasmatique$

l’étude "s5c!anal5tique du fonctionnement mental a sou,ent

accrédité une ,ision sim"liste du cBur de l’!omme : "ar e7em"le a

1





Introduction

été montré com&ien le moteur dernier de toute action restait

tou+ours un é,itement de dé"laisir D mais alors si rien$ 5 com"ris ce

qui est a""aremment altruiste et désintéressé$ ne se fait a,ec

d’autres moti,ations que le "laisir$ c’est &ien la "reu,e que toute

conduite se ,aut$ et que toute forme relationnelle recou,re$ en fait$

cette seule réalité$ d’un unique amour de soi$ d’un unique

é'ocentrisme. Oout amour se c!erc!e luimKme.

ette ,ision$ rarement formulée dans des termes aussi (

l’em"orte"i0ce$ et ,é!iculée de faon "lus di6use et sa,amment

am&i'uQ$ "er,ertit 'ra,ement la faon dont on "eut com"rendre ce

que ,eut dire s’aimer soimKme et$ découlant de l($ aimer quelqu’un

d’autre. Ht cela a&outit ( un dou&le écueil : certains 5 ,oient la

+ustication du &ienfondé du désir "ersonnel en tant que tel$ quel

que soit ce désir J le limiter ou 5 renoncer$ étant de l’ordre soit du

masoc!isme$ soit de l’!5"ocrisie J$ d’autres$ en réaction ( cette

in%ation du moi$ "rennent l’e7act contre"ied : ,ili"endant l’amour

de soi$ ils ,eulent alors "ri,ilé'ier l’amour d’autrui.

Ge !ar5&de$ ils tom&ent nécessairement en @c5lla : comment

aimer autrui$ sans s’aimer d’a&ord soimKme > atil "ossi&ilité d’un

in,estissement o&+ectai$ sans in,estissement narcissique >

’est d0s lors sur les liens intriqués de ces deu7 formes

d’in,estissements qu’il nous faut ré%éc!ir.

Le narcissisme est en e6et d’a&ord un "le d’in,estissement. Ple

dont la source est e7térieure ( soi : l’in,estissement narcissique de

soi se fait ( la mesure e7acte de l’in,estissement li&idinal dont on aété l’o&+et D Le "ro&l0me éner'étique est fondamental$ écrit P.

Luquet. Intro+ecter oralement la m0re caressante$ c’est rendre le Foi

ca"a&le d’in,estir la fonction et l’o&+et SKtre caressé$ se caresser$

caresser l’autre... Oout se "asse comme si le narcissisme "rimaire

était insu6isant ;T D ou dit autrement : nous nous aimerons et nous

nous estimerons$ comme nous a,ons été aimés et estimés$ "ar les

"ersonnes "ri,ilé'iées de notre enfance. Ge "le "assif$ celuici

1<



Introduction

de,iendra ensuite luimKme "le actif$ source ( l’intérieur de nous :

"arce que nous aurons été su6isamment aimés et estimés$ nous nous

aimerons su6isamment nousmKmes et$ dans cette mKme mesure$

nous serons ca"a&les d’aimer et d’estimer les "ersonnes autour de

nous4.

ette réarticulation d5namique in,estissement

narcissique/in,estissement o&+ectai étant faite$ nous "ou,ons

maintenant "erce,oir le dou&le sens contenu dans la formule

l’amour de soi ; :

J L’amour de soi$ reu de celui qui ,ous a aimé$ s’est fait source

en soi de la ca"acité ( aimer D c’est dans cet amour de soi ; qu’est

"uisé l’amour o&+ectai ; d’autrui : l’autre a éta&li une "résence en

soi$ un es"ace de conance s’est créé$ oE dialo'uer a,ec lui et

l’aimer en retour D l’amour de soi 5 est ori'inairement marqué du

sceau de 8altérité.

J A l’in,erse$ l’amour de soi "eut n’a,oir aucun lien a,ec un

in,estissement "ositif$ dont on a soimKme été l’o&+et. @i l’autre dans

la réalité a fait ,i,re tro" d’e7"ériences dé"laisantes$ "ar e7c0sd’e7citations non soula'ées "ar e7em"le$ les e7"ériences

en'rammées auront "ro,oqué des réactions de désin,estissement D

comment ensuite se constituera la continuité de soi qui ne "eut

s’éta5er que sur le désir de l’o&+et > e désir de l’autre se construit (

"artir des e7"ériences mémorisées a,ec lui J e7"ériences qui tissent

la trame de 1’ o&+et interne ; J$ ce "le d’in,estissement o&+ectai$

cou,rant et "roté'eant le moi. @ans ces sou,enirs in,estis$ l’amour

de soi "rend une autre tonalité : il est nu$ désa6éré$ donc sans a""ui$

ni ressourcement internes. Le moi est alors fra'ilisé$ mis en état de

manque "ar les failles narcissiques ; laissées "ar les insu6isances

de l’in,estissement o&+ectai.

Nr$ "lus ces failles narcissiques seront 'randes$ "lus l’in%ation

narcissique J le &esoin de se faire ,aloir "ar soimKme J sera

im"ortante. ’est ainsi que les "ersonnalités narcissiques sou6rent

2=





Introduction

"arado7alement d’une e7trKme fra'ilité de leurs assises

narcissiques$ car leurs ressources internes d’alimentation li&idinale

ne sont "as su6isantes D on com"rend alors que cette a&sence

interne d’un o&+et aimant o&li'e ( utiliser l’autre comme a""oint au7

carences et défaut de ,alorisation dans la réalité e7terne. L’autre qui

n’a "as le statut d’autre$ ni ( l’intérieur$ ni ( l’e7térieur de soi$ n’est

utilisé que dans sa qualité de miroir re%étant une &onne ima'e de

soi$ ou comme e7utoire nécessaire au réta&lissement de ce mKme

amour de soi. Gans le "remier cas$ l’amour de soi était marqué du

sceau de l’altérité D ici$ il n’est que l’amour de l’identique.

’est cet amour centri"0te de soi$ utilisant toute son éner'ie ( se

construire$ sans éc!an'e relationnel$ une ima'e "ermettant de se

sentir ( la !auteur de son "ro"re idéal$ qui em"Kc!e tout

in,estissement o&+ectai de l’autre. et amour ou cette ,alorisation de

soi$ qu’on se donne ( la force du "oi'net$ sans qu’aucun es"ace ne se

dé"loie ,ers l’autre ( qui s’a&andonner$ est celui dont "arlent les

moralistes$ quand ils sti'matisent l’amour de soi comme "ur

é'ocentrisme.

Il 5 a ainsi une faon d’a,oir été o&+et d’amour "our quelqu’un$ ou

de ne "as l’a,oir été$ ou si mal... qui donnera ( l’amour de soi une

,alence qui "eut Ktre e7actement o""osée : l’amour de soi$ s’il se

relie ( un o&+et autre$ construit une faon o&+ectale d’aimer$ oE le

"laisir est marqué "rofondément "ar l’éc!an'e désiré a,ec celuici D

l’amour de soi$ s’il est solitairement conquis$ en'endre une faon

narcissique d’aimer : le "laisir se trou,e dans l’i'norance de toute

mutualité$ 'rUce ( l’em"rise et la domination de l’autre.

Le "laisir$ s’il demeure "laisir$ et est dans les deu7 cas trou,é dans

une relation ( l’autre$ ne sera "as de mKme nature. Génoncer le

"laisir comme moti,ation uni,oque a""araCt donc comme un

"ernicieu7 a&us de lan'a'e Sil est ,rai que celuici est en'endré "ar

la réduction de l’étude au c!am" "urement fantasmatique$ qui rend

di6icile cette discrimination.

21



Introduction

?u’il 5 ait ainsi faon et faon de nouer des relations a,ec les

autres$ et d’5 c!erc!er des formes tr0s ,ariées de "laisir$ sui,ant la

mani0re dont les autres ont noué des relations a,ec nous$ il est donc

asseV aisé de le conce,oir.

Fais c!ose "lus di6icile ( com"rendre$ le t5"e d’in,estissement

dont nous a,ons été l’o&+et colore toute la ,ie "s5c!ique : nous allons

ainsi "enser en lien étroit a,ec le mode de relation instauré a,ec les

autres. La "ensée n’est "as la raison D elle naCt "our le &é&é de la

sou6rance d’a,oir "erdu l’o&+et de satisfaction Sla m0re. La

"remi0re "ensée éclt de 1’ !allucination ; de cet o&+et D elle est

donc d’a&ord désir, et est au dé"art enti0rement 'ou,ernée "ar le

"rinci"e de "laisir$ "ar le &esoin e7istentiel de retrou,er un

a"aisement sensoriel a'réa&le e7"érimenté. @ous cette loi du "laisir$

la "ensée reste "er,ertie "ar la rec!erc!e de ce qui com&le et

l’é,itement de ce qui frustre$ indé"endamment de celui qui donne

"laisir ou dé"laisir.

Oout un tra,ail lon'$ com"le7e$ aléatoire sera nécessaire "our

"asser de cette forme de "ensée ( une autre : une "ensée qui restant

reliée ( un o&+et sta&le de référence J lequel "eut frustrer ou faire

défaut J dé&ouc!e alors sur la reconnaissance de ce qui e7iste$

indé"endamment du "laisir et du manque.

L’e7"érience du réel se fait e7clusi,ement dans le lien maintenu (

l’autre$ qui ,ient ( manquer-. ’est la ru"ture du lien qui donne ( la

"ensée sa "remi0re mise en forme : se re"résentent alors ( la fois la

"résence d’un o&+et a&sent et l’a&sence de cet o&+et. ’est de cette

discontinuité franc!ie que "ourra naCtre la continuité de soi et de

l’autre$ dont l’ac!0,ement constituera la relation d’o&+et 'énital.

L($ seulement$ frustrations et interdits marquent les fronti0res et

donnent forme ( l’identité$ la sienne et celle de l’autre. @ans ce lien$

les mKmes frustrations et interdits ne "eu,ent Ktre que refusés car

,écus comme contraires au "laisir immédiat$ donc mau,ais.

22







Introduction

Fais$ "our in,estir l’o&+et luimKme comme lieu d’un "laisir qu’on

"eut retrou,er autrement a,ec lui$ il faut a,oir fait des e7"ériences

"ermettant la conance$ c’est(dire qu’il ne faut "as a,oir été tro"

&erné$ tra!i$ a&andonné "ar cet o&+et. @inon le "laisir ou l’e7citation

seront rec!erc!és "our eu7mKmes faisant "erdre la "ossi&ilité de

dé&ouc!er sur un es"ace de "arta'e$ oE c!acun trou,e sa "lace.

Ainsi se +ouent les destins du narcissisme dans la relation ( un

o&+et a&le$ ou ( un o&+et qui ne "eut "as l’Ktre... "arce que sans

doute luimKme n’a "as trou,é$ "our son "ro"re com"te$ un "arent (

qui faire conance D c’est tout le "ro&l0me de la transmission

relationnelle d’une mani0re d’a,oir été aimé J mani0re dont il

a""araCt nécessaire de cerner les contours : que ,eut dire Ktre

a&le > que ,eut dire a,oir été su6isamment aimé$ "our aimer &ien

en retour >

omment tenir ensem&le la question de la "ulsion et celle de

l’o&+et e7terne dans sa dou&le dimension d’o&+et su&+ectif ;$ "arce

que in,esti de cette mKme "ulsion ( l’intérieur de soi$ et d’o&+et

o&+ectif ;$ "arce que e7istant ( "art enti0re dans le monde >

@i la "s5c!anal5se ne s’étend 'u0re sur ce "ro&l0me$ c’est que

tout sim"lement il est !ors c!am" du tra,ail anal5tique*. Il n’est

d’aucune fécondité "our un anal5ste d’éta&lir J si tant est que ce

soit "ossi&le J la faon dont quelqu’un a été &ien ou mal aimé$ et lui

mKme n’a "as "our fonction d’aimer son "atient. @eul com"te ce sur

quoi le "atient "eut es"érer modier quelque c!ose : sa réalité

fantasmatique D qu’en estil du "laisir trou,é ( fonctionner ( "artir

des di6érents in,estissements dis"oni&les en soi$ qu’en estil des

relations nouées a,ec ses o&+ets de !aine et d’amour ( l’intérieur de

soi >

Le c!am" su&+ectif du "atient est "osé comme un tout qui te son

sens ( une rec!erc!e de ,érité ;. Ici il n’5 a de ,érité que

li&idinale et su&+ecti,e$ trou,ant ( se dire dans le transfert qui sert

de ré,élateur du "assé dans le "résent. Le "ro&l0me de la réalité ;

23







Introduction

de l’autre est nul et non a,enu D l’anal5ste n’est "as un alter e'o$ qui

se situerait dans un ra""ort d’intersu&+ecti,ité J il se "ositionne

comme éc!o$ miroir des o&+ets internes du "atient. La cure n’est "as

la ,ie. Ht il faut souli'ner l’ori'inalité relationnelle du

"s5c!anal5ste : ( la fois il est fantasmatiquement omni"résent D tout

ce qui arri,e au "atient$ tout ce qui lui ,ient ( l)es"rit$ est re"ris dans

le c!am" du transfert D tout est destiné ( l’anal5ste. Fais celuici$ en

mKme tem"s qu’il est le re"résentant a&solu des in,estissements du

"atient$ est au ma7imum a&sent$ en tant que "ersonne a5ant une ,ie

et des désirs "ro"res. ’est que l’anal5ste ne doit "as se "ro"oser

comme o&+et de désir réel$ et le désir du "atient est utilisé "our en

faire a""araCtre le leurre. Hn e6et$ le "atient croit aimer$ détester$

,ouloir se ,en'er de l’anal5ste... il faudra &ien qu’il admette qu’il 5 a

maldonne : la "ersonne aimée$ détestée$ ou contre qui se ,en'er$ fait

"artie du t!éUtre "ri,é du "atient. L’o&+et n’est +amais celui ( qui

,raiment le discours s’adresse$ ou "lutt il ne l’est "lus.

L’anal5se ensei'ne d’e7"érience douloureuse que toute certitude

sur soimKme ou sur l’autre ne se maintient qu’au "ri7 de dénis et

que rien ( l’e7térieur de soi ne "eut ser,ir de "oint d’a""ui$ "uisqu’il

ne "eut 5 a,oir d’aut!entique re"résentation ni de soi$ ni de l’autre.

Hn n de com"te$ la réalité n’est que la réalité su&+ecti,e de c!acun D

que cela$ mais aussi tout cela$ ( in,estir$ é"anouir$ dé,elo""er. Wous

,oici loin d’une "rétention ( une quelconque ,éritéensoi$ ( laquelle

de,oir se soumettre$ ou ( une quelconque normati,ité$ qui

"ermettrait de "orter des +u'ements de ,aleur. La question se "ose

au "lus "r0s de ce qui donne "ri7 ( la ,ie : comment arri,er ( +ouir$

mais aussi ( tra,ailler$ en assumant la solitude in!érente ( notre

condition > Ht il est ,rai que c!acun doit in,enter sa "ro"re ré"onse

( cette question dans une !istoire dont les conditionnements

!éréditaires ou relationnels$ les "oids des traumatismes sont (

c!aque fois uniques. Hssa5er de faire au moins mal a,ec toutes ces

données n’a rien ( ,oir a,ec l’ali'nement sur une norme su""osée.

24



Introduction

Gans le droit l de cette ,ision des c!oses$ toutes les rec!erc!es

menées sur les modalités du fonctionnement mental ne tiennent

com"te que de l’e6icacité des défenses mises en Bu,re "ar c!acun

"our lutter contre l’an'oisse$ et essa5er de trou,er un "laisir de

fonctionnement su6isant$ et cela &ien sXr dans une interaction

fantasmatique a,ec l’en,ironnement. ’est que la "ratique

anal5tique se fonde sur l’a&stinence des relations réelles

anal5ste/"atient : l’amour ou la !aine entre eu7 ne doi,ent +amais 5

Ktre "our de ,rai ;. Ges conditions ori'inales d’o&tention de 1’

o&+et anal5tique ; découlent e7actement ses limites de ,alidité< : (

"artir de cette "ra7is$ la t!éorie qui s’en est dé'a'ée met forcément

en lumi0re des as"ects fantasmatiques et soli"sistes de la ,ie

relationnelle.

L($ les crit0res de réussite sont surtout des crit0res de

,alorisation et d’é"anouissement indi,iduels$ certes tr0s im"ortants$

mais qui "eu,ent é,oluer ,ers un c!am" e7clusi,ement narcissique.

Ht$ ( la limite$ qui démentira le comme on ,eut$ quand on ,eut ;

des slo'ans télé,isés > ?ui a6irmera que les crit0res de notre

ci,ilisation contem"oraine qui culti,e le cor"s et ses sensations$ le

lu7e et son "ou,oir de séduction$ le "laisir et son immédiateté sont

mau,ais$ ,oire nocifs > Wous a,ons tous été su6isamment sensi&ilisés

"ar la décou,erte des "er,ersions morales "our connaCtre les

roueries de ceu7 qui les com&attent : ils se délectent du "laisir qu’il 5

a ( ne "as réussir$ ( ne "as +ouir$ ( ne "as "osséder... an de mieu7

réussir ( su&tilement +ouir de la "ossession de l’autre$ en le

cul"a&ilisant...

Il faut donc a6irmer qu’il est &on de +ouir$ qu’il est &on de

"osséder$ qu’il est &on de "ou,oir faire comme on ,eut$ quand on

,eut D en un mot$ qu’il est &on d’Ktre autonome. Gans une

"ers"ecti,e indi,iduelle$ ceci est l’é,idence mKme$ comme c’est

l’é,idence qu’il est "lus a'réa&le de ,i,re a,ec quelqu’un de satisfait

qu’a,ec quelqu’un d’ai'ri.

2





Introduction

Pourtant$ tra,aillant sur les interactions m0reenfant$ donc dans

une "ers"ecti,e d’éc!an'e relationnel$ il a""araCt que les crit0res

d’a""réciation d’une réussite qui cette fois doit "rendre en com"te le

"laisir de l’éc!an'e entre deu7 "ersonnes sont tout ( fait di6érents$

,oire au7 anti"odes des crit0res "urement indi,iduels. Ht si

l’autonomie 5 est aussi ca"itale$ ce n’est "lus du tout "our ser,ir les

mKmes ns.

’est 9innicott qui$ le "remier$ "ensant l’interaction réelle de la

m0re a,ec son enfant$ a introduit la question des crit0res de réussite

de la maternité : quelles sont les qualités ou les faons d’Ktre

maternelles qui donneront ( un enfant le "lus de c!ance

d’é"anouissement de ses "otentialités "s5c!iques et a6ecti,es >

Gans ce domaine$ &ien des défenses indi,iduelles$ qui sont

+ustement "articuli0rement e6icaces contre le dé&ordement

"ulsionnel et qui ont "u fa,oriser une réussite sociale ou

"rofessionnelle$ ,ont a""araCtre sin'uli0rement "at!o'0nes "our un

enfant...

Il est des "laisirs "ris ( Ktre "uissant$ "remier$ actif$ e6icace$ qui$dans cette lutte en'a'ée "our dominer$ méconnaissent totalement la

relation ( l’autre et la "lace conférée "ar ces liens ( c!acun D

"our accroCtre "ou,oir et rendement "ersonnels$ ce seront des

mécanismes i'norant et rom"ant ces liens qui seront les "lus sXrs :

le contrle omni"otent$ l’intrusion$ la mani"ulation.

Gans le c!am" relationnel m0reenfant$ ce sont "récisément ces

mani0res d’Ktre qui "ro,oquent le "lus infailli&lement de 'ra,estrou&les narcissiques. e"endant$ dans ce mKme c!am"$ ( cté de

"laisirs centrés sur soi$ il e7iste certaines formes de "laisirs qui se

,i,ent dans le "arta'e$ et qui alors créent des c!am"s de forces$

nourrissant ( la mKme mesure$ &ien que de faon tou+ours di6érente$

les deu7 "artenaires du cou"le.

Nr$ c’est ( 8reud que nous de,ons$ 9innicott le "remier$ notre

com"ré!ension actuelle de ces es"aces de mutualité : elle découle de

2-



Introduction

ses tra,au7 sur le fonctionnement de la "s5c!é. @i des lois

'ou,ernent la d5namique Bdi"ienne dans un re'istre indi,iduel$

elles re+oi'nent e7actement les lois qui ré'issent l’interaction.

Ainsi$ il faut d’a&ord se soumettre ( la loi Bdi"ienne$ "our "ou,oir

accéder au7 "arado7es de la ,ie dans l’interaction : s’acce"ter

dis"oni&le "our son enfant J crit0re essentiel d’une m0re a&le J

su""ose "ar e7em"le un "rocessus a,ancé de sé"aration

indi,iduation$ témoi'nant d’une résolution de l’#di"e. Ht ce sera

"arce que la m0re aura éta&li en elle cette aire des "arado7es qu’elle

o6rira le "lus de "ossi&ilités ( l’enfant de se soumettre "lus tard$ et

"our luimKme$ ( la loi Bdi"ienne$ lui "ermettant de ,i,re ( son tour

dans un es"ace d’interaction. Wous sommes l( au cBur des

modalités de transmission relationnelle.

La question du conditionnement est incontourna&le. ?ue faire

alors contre un en,ironnement qui n’a +ustement "as été a&le >

Oous$ nous a,ons été modelés "ar des "arents qui ont été$ ou non$

"our nous$ source de santé a6ecti,e et de créati,ité D ,ouloir cerner

une faon d’aimer qui construit en mKme tem"s l’autre et soimKme

risque de sim"lement réintroduire une norme cul"a&ilisante$ un

idéal$ qui nous écrasent da,anta'e ( la mesure de l’écart entre ce

qui aurait été le mieu7$ et ce qui nous a été en réalité donné. A,ant

que d’Ktre mortif0res "our nousmKmes$ et "our ceu7 qui nous

entourent$ nous a,ons tous été d’a&ord mortiés. Gans ce re'istre

des modalités d’un Ktreaumonde$ ,ouloir n’est !élas Y "as "ou,oir. A

quoi ser,ent constats et re'rets$ si tout s’est dé+( +oué dans les

relations "récoces >

Fais cette a&solutisation des conditionnements ne "ermetelle

"as de se réfu'ier dans un +e suis comme +e suis ; &ien commode >

W’estelle "as une mani0re élé'amment dé'uisée de dénier ses

limites en contrlant tout de soi > @i la connaissance a une fonction$

n’estelle "as celle de manifester du sens et$ ce faisant$ de nous

"ermettre de distancier nos e7"ériences$ quelles qu’elles soient$ et si

2*



Introduction

"eu que ce soit > Ges re"résentations$ a5ant ( ,oir a,ec une

com"ré!ension co!érente de nousmKmes$ dans nos liens de

réci"rocité a,ec les autres$ ne "eu,entelles orienter autrement nos

éner'ies désirantes$ et se "ro"oser comme "ossi&les issues ( nos

enlisements a6ectifs > Wous "ermettant alors d’attendre quelque

c!ose de nos rencontres a,ec les autres.

ar si une ré%e7ion sur ce lien e7em"laire m0reenfant est si

ric!e$ c’est que nous é,oquant une forme d’amour$ qui "eut créer ou

tuer une ,ie et un réel "arta'és$ elle nous "arle analo'iquement d’un

c!am" de forces$ "résent dans les tensions d5namiques entre nous et

les autres$ qui est constamment en de,enir de construction et de

destruction.

8reud l’a montré : les forces de ,ie et de mort intera'issent sans

cesse en nous. A la mKme mesure$ et dans des alc!imies$ touc!ant le

tissu cette fois social$ ces forces de ,ie et de mort intera'issent entre

nous : "lus nous fonctionnons en utilisant les autres "our nos &esoins

narcissiques dans un es"ace "s5c!ique et s5m&olique usur"é$ moins

nous donnons ( ceu7ci la "ossi&ilité de trou,er leur "lace et leurs

es"aces "ro"res de création. Zne faon de se construire soimKme

n’est "as que l’a6aire d’un indi,idu$ qui n’aurait de com"tes ( rendre

( "ersonne. La faon de se construire soimKme touc!e forcément

l’autre D car$ dans un re'istre narcissique$ sa "lace sera tou+ours

usur"ée D seul le re'istre o&+ectai la res"ectera.

’est que "ersonne ne "eut se donner ( soimKme sa "lace :

l’es"ace ( conquérir doit "our l’enfant e7ister quelque "art dans

l’attente des autres$ et dans la faon dont eu7mKmes occu"ent cet

es"ace. La 'uration réelle et symbolique est nécessaire ( toute

a""ro"riation : "our que le ls "uisse se ,i,re comme ls$ il faut que

le "0re reconnaisse d’a&ord sa "lace de "0re$ "our se distin'uer de

son ls$ et lui a""rendre "ar le "laisir ( tenir sa "lace$ ( ,i,re les

di6érences comme des tensions nécessaires au7 accom"lissements

2



Introduction

réci"roques. Wous touc!ons ici ( tout ce qui concerne le "ou,oir

inté'ratif du surmoi et de l’idéal du moi.

@i l’o&+et interne ne "eut se construire que sur l’o&+et réel

e7"érimenté$ de mKme l’es"ace interne ne "eut se construire que sur

les es"aces de reconnaissance fournis ou interdits Sentre autre "as la

"ro+ection de"uis l’intérieur des modalités relationnelles "ro"osées.

@ans es"ace de reconnaissance$ nous faisons nécessairement

circuler la ,iolence d’une !aine destructrice$ qui s’alimente de la

re,endication +ustiée d’une "lace ( laquelle c!acun a droit$ "our

sim"lement e7ister. Pour que nous nous sentions ,i,ants$ nous a,ons

tous &esoin d’un c!eVnous$ fait d’un es"ace et d’un tem"s ou,erts$

qui ne se

dé"loient que de la di6érence ,écue entre l’autre et nous$ nous et

l’autre.

Ge quoi sont donc faites ces faons d’Ktreaumonde$ qui donnent

au7 rencontres des c!ances de ré,eiller des d5namismes de ,ie$ en

ou,rant des es"aces et des tem"s de li&erté entre les "ersonnes >

Ge quoi sont faites$ au contraire$ des faons d’Ktreaumonde$ quifont des rencontres$ des occasions de ,érier que rien ne "eut

c!an'er$ que le conditionnement a &ien tou+ours le dernier mot$ et

qu’il nous li,re au déses"oir de la ré"étition et de l’a&surde >

2<



Chapitre 1. La haine et l’amour dans l’dipe

Lorsque s’éta&lit "our la "remi0re fois le sens de sa "ro"re

indi,idualité sé"arée S... l’indi,idu doit nécessairement Ktre ca"a&le

d’é"rou,er consciemment Sau lieu de le refouler du mé"ris "our les

autres$ 5 com"ris "our ses "arents. Oant qu’il "erce,ra les "arents

comme omni"otents$ il n’aura aucun mo5en de se di6érencier d’eu7.

Il est inconce,a&le qu’on "uisse se sé"arer de quelqu’un qu’on

"eroit comme tout"uissant. ;

M. @earles$ L6e-ort pour rendre l’autre fou.

Le tra+et que nous allons faire sera ( re&ours de l’é,olution

'énétique linéaire. Parler d’a&ord de la structuration de la "s5c!é

"ar l’#di"e$ a,ant de "arler de la relation m0reenfant$ res"ecte une

des décou,ertes fondamentales de la "s5c!anal5se$ celle de 1’

a"r0scou" ; : les e7"ériences "s5c!iques ne "eu,ent "as Ktre

décrites dans une succession continue. L’#di"e n’est "as une éta"e

"armi d’autres D donnant acc0s ( un nou,eau mode relationnel$ il

donne "ar le fait mKme$ et dans 1’ a"r0scou" ; de sa sur,enue$ un

nou,eau t5"e de si'nications ( toutes les e7"ériences antérieures.

Oout ce que nous "ourrons dire$ "ar e7em"le$ de l’amour maternel

et d’un Ktreaimé$ qui est créateur d’un fonctionnement mental sain$

n’est ,rai qu’en référence ( un fonctionnement maternel$ structuré

et remanié "ar le con%it Bdi"ien : asse5ant l’indi,iduation$ il donne (

la s5m&iose m0reenfant un as"ect constructif et "ositif D cette mKme

3=



!a"itre 1. La !aine et l’amour dans l’#di"e

s5m&iose$ dans un conte7te "ré'énital$ donc de mau,aise

di6érenciation moi/nonmoi$ a5ant ( l’o""osé une ,alence né'ati,e et

mortif0re.

ar$ ce qu’il faut souli'ner ici a,ec force$ c’est que la qualité de la

relation sera e7actement "ro"ortionnelle au de'ré d’indi,iduation

atteint. Plus l’amour sera sur un ,ersant fusionnel$ "lus il sera

destructeur : il ne laissera ( l’autre aucun es"ace oE trou,er sa

"lace$ sa di6érence$ donc son droit ( Ktre et ( désirer.

’est "ourquoi il est tr0s im"ortant de "réciser$ dans un "remier

tem"s$ ce qu’en clinique il est con,enu d’a""eler un fonctionnement

structuré "ar l’#di"e D l’identité se construit ( "artir de con%its$ tous

en'endrés "ar une relation ( un autre$ qui fait ,i,re$ ( la fois$ des

sentiments d’amour et des sentiments de !aine J un autre qui

toutefois$ dans les tout dé&uts de la ,ie$ ne "eut "as Ktre !a J la

!aine menace de destruction l’o&+et Smenace é,idemment

fantasmatique$ qui n’est "as encore di6érencié de soi D cet autre$ il

,a alors falloir le 'arder tout &on$ "our ne "as le "erdre$ "our ne "as

se "erdre a,ec...

Zne seule ,oie néanmoins "ermet d’accéder ( une ,érita&le

indi,iduation : celle dans laquelle cette !aine "eut Ktre reconnue

sienne$ au mKme titre que l’amour$ "ermettant$ ( la mKme mesure$

de les reconnaCtre en l’autre. ar la !aine n’est "as que destructrice

de l’o&+et : elle en assure la "ermanence et est au "rinci"e de sa

constitution1=. ette liaison amour/!aine est la condition sine qua

non au rassem&lement des "ersonnes. Hn "s5c!anal5se$ on "arle d’

o&+ets totau7 ; succédant au7 o&+ets "artiels ; cli,és D les

"ersonnes toutes &onnes et aimées / les "ersonnes toutes mau,aises

et !aes.

La !aine sé"are$ aton coutume de dire$ l’amour unit D la !aine

fait "erdre l’o&+et aimé. Fais$ ce qu’on dit moins sou,ent$ c’est que

sans conscience de la !aine l’amour fait "erdre aussi l’o&+et aimé "ar

im"ossi&ilité ( se distin'uer de lui. @ans éla&oration de la !aine$

31






l’amour n’est que confusion$ et "ar des c!emins iné,ita&les$ &ien

qu’indirects$ il sé"are$ il détruit$ il "ro,oque ( la ,iolence.

Oout le tra,ail Bdi"ien$ tra,ail essentiellement d’indi,iduation$

sera un tra,ail de liaison de la !aine ( un amour ,écu comme le "lus

fort D il "ermettra de trou,er une distance +uste ( l’autre et ( soi

mKme dans une constitution de fronti0res ,i,antes$ laissant entre

c!acun$ "ar le renoncement ou acce"tation de la castration11$ des

es"aces d’a&sence oE a""rendre le désir de l’union$ oE a""rendre (

laisser l’autre$ Ktre autre.

1. L’dipe! un con"it qui o#li$e % se situer

Il n’est "lus "ersonne "our i'norer ce qu’on "eut entendre "ar

com"le7e d’#di"e ; : qui ne sait désormais que tout "etit 'aron

est normalement amoureu7 de sa m0re$ et toute "etite lle

normalement amoureuse de son "0re >

Pourtant ceci n’est "as l’essentiel : l’#di"e n’est "as fait du

sentiment amoureu7 en luimKme$ mais du con$it en'endré "ar ce

sentiment$ face ( un troisi0me "ersonna'e. Le "etit 'aron de,radécou,rir qu’il a un "0re$ lui aussi amoureu7 de sa m0re$ et$ c!ose

"eutKtre encore "lus intoléra&le$ et é,eillant "lus de sou6rance

!aineuse$ que sa m0re$ ellemKme$ est amoureuse de son "0re.

Fais alors comment continuer ( aimer sans Ktre su&mer'é "ar

l’en,ie > omment se décou,rir "lein de !aine$ quand celleci fait

"erdre l’o&+et d’amour$ dont on a &esoin "our ,i,re >

Ge la faon de ré"ondre et de traiter$ ou non$ ce con%it d’amour etde !aine ( l’intérieur de soi$ de la faon de faire le deuil$ ou de ne

"as le faire$ d’une illusion de com"létude ( deu7$ dé"endront

e7actement les formes de structuration déniti,e de la "s5c!é$ ainsi

que les formes narcissiques et o&+ectales12 des relations au7 autres.

Gans l’Bu,re de 8reud$ ce terme com"le7e d’#di"e ; a""araCt

relati,ement tard\. Gans un m5t!e$ a5ant alors ,aleur uni,erselle$ il

trou,e ( dire une décou,erte "ersonnelle. L’interprétation des r:ves

32








"résente$ comme réalisation de désir$ le rK,e de la mort des

"ersonnes c!0res ;.

Hn lui$ 8reud déterre des sou!aits "ro"res ( c!acun$ dé+(

dramatisés dans la lé'ende d’#di"e : #di"e$ totalement i'norant de

ses ori'ines$ en arri,e ( tuer son "0re Laos et ( é"ouser sa m0re

ocaste.

Gans 1 ’Kdipe4oi de @o"!ocle$ la tra'édie commence au moment

oE la "este se "ro"a'e dans O!0&es$ et oE l’oracle des dieu7$

consulté$ ré"ond que la "este s’arrKtera$ quand le meurtrier de Laos

sera c!assé du "a5s. Ht la "i0ce se dé"loie ainsi dans la lente

ré,élation du meurtre... au meurtrier luimKme.

@élas J @élas J s’écrie Kdipe. 1out est éclairé. = lumi"re,

puissé4#e te voir pour la derni"re fois. hacun le sait désormais ! il

m6était interdit de na>tre de qui #e suis né, et de vivre avec qui #e vis,

et #’ai tué qui #e ne devais pas. ;

Ici$ ce n’est "as l’interdit qui est illustré$ mais au contraire la

réalisation du désir entraCnant mort$ "este et cre,aison des 5eu7. Hn

re,anc!e$ ( c!aque fois que 8reud "arlera de l’#di"e$ il "arlera enmKme tem"s de 5@amlet de @!a^es"eare$ dont il nous dit ceci :

9ans Kdipe, les fantasmes4désirs sous4#acents de l6enfant sont

mis à #our et sont réalisés comme dans le r:ve dans @amlet, ils

restent refoulés J et nous n6apprenons leur existence, tout comme

dans les névroses, que par l6e-et d6inhibition qu6ils déclenchent 2...3.

Qu6est4ce donc qui l6emp:che d6accomplir la tche que lui a donnée

le fant7me de son p"re 8 +l faut bien convenir que c6est la nature decette tche. @amlet peut agir, mais il ne saurait se venger d6un

homme qui a réalisé les désirs refoulés de son enfance. L6horreur qui

devrait le pousser à la vengeance est remplacée par des remords,

des scrupules de conscience, il lui semble qu6à y regarder de pr"s, il

n6est pas meilleur que le pécheur qu6il veut punir,

Wous ,oici a,ec Mamlet ,raiment dans ce com"le7e non résolu$

dont force nous est &ien de ,oir les e6ets$ ici$ de cul"a&ilisation$

33




entraCnant une sorte de neurast!énie ;$ mKme si la cause en est

o&+et d’inter"rétation.

Fais alors qu’entendon en clinique "ar ce terme >

L’#di"e est une croisée des c!emins. Il o&li'e ( "rendre "osition"ar ra""ort ( ses "ro"res désirs se7uels et a'ressifs en,ers les deu7

"arents J désirs im"ossi&les ( réaliser directement sous "eine de

folie ; J et que l’interdit de l’inceste ,a "ermettre de distancier$

en les dé"laant sur d’autres o&+ets. ’est le dé"lacement qui ou,rira

( la s5m&olisation et construira la di6érenciation soi/autre. Pour

l’enfant au dé"art$ la m0re et lui sont un dans une identication

"rimaire. Ge l’Ktreun$ l’#di"e fait "asser l’enfant ( l’a,oir$ ( tra,ers

l’e7"érience de la "erte de l’o&+et. A"r0s +e suis le sein ; ,iendra

+e l’ai$ c’est(dire +e ne le suis "as ;13.

L’#di"e se +oue ( trois D et d0s que trois "ersonna'es sont en

sc0ne$ tou+ours l’un des trois est en tro"$ em"Kc!ant de +ouir de la

tranquille "ossession du "arent aimé.

Gans cette situation$ le "etit 'aron ,a Ktre di,isé ( l’intérieur de

luimKme "ar des sentiments am&i,alents : s’il est amoureu7 de sam0re$ il ne "ourra "as ne "as ressentir "our elle$ ( certains

moments$ une +alousie !aineuse$ du fait de la "résence du "0re D s’il

se sent des désirs de tuer alors ce "0re qui concurrence ses ,isées

amoureuses$ il ressentira aussi$ ( d’autres moments "our celuici$

des élans d’amour et d’admiration.

Nr$ c’est 'rUce ( ce "ersonna'e$ douloureusement ,écu comme de

tro" et indésira&le$ "arce qu’il est tro" désira&le "our sa m0re$ quetout le di6icile tra,ail de di6érenciation$ ( la fois "ar identication (

ce tiers et "ar déri,ation des sentiments sur lui$ ,a "ou,oir se faire :

il ,a sortir l’enfant d’une relation d’amour fusionnel$ de cette

identication "rimaire qui "orte en elle la mort$ "ar en'loutissement

dans un autre$ ,écu dans la ca"tation$ comme mKme que soi$ et

"ermettre alors des mou,ements d’identication secondaire.

34






@ans troisi0me "ersonna'e$ o&li'eant ( une sé"aration$ et

"ermettant$ "ar la discrimination de ses sentiments am&i,alents$

d’éta&lir des fronti0res soi/autre qui ,iendront rem"lacer le cli,a'e

en &on et mau,ais$ il n’5 a "as de "ossi&ilité d’Ktre réellement deu7.

Ooutes les straté'ies "réBdi"iennes nous montrent cet écueil

relationnel auquel elles m0nent : que ce soit dans l’identication

"ro+ecti,e14 des "s5c!otiques$ ou la relation s"éculaire Sen miroir

des "ersonnalités narcissiques$ l’autre n’a "as d’e7istence "our soi.

Ainsi nous dit 8reud$ tout Ktre !umain se ,oit im"oser la tUc!e

de maCtriser le com"le7e d’#di"e ;$ et cela "arce que tout !omme se

trou,e Ktre confronté ( la nécessité de s’identier ( un autre$ le

"arent sem&la&le ( lui "ar le se7e$ dans une radicale cou"ure d’a,ec

les deu7 J cou"ure des 'énérations ( tout +amais di6érentes. Gans

l’identication se7uelle J l’Ktrecomme J se trou,e "arado7alement

ce qui "ermet de se di6érencier des "arents en s’en sé"arant.

La &utée sur un interdit de réalisation directe Sl’inceste o&li'e (

distin'uer son désir de la réalité. Ge renoncer au "remier o&+et

d’amour donne au désir sa forme di6érenciée$ en le faisant accéder (

la distinction irré,ersi&le de deu7 "lans : un "lan structural dans le

c!oi7 assumé du se7e$ un "lan !istorique$ dans une reconnaissance

assumée de la di6érence des 'énérations1.

L’#di"e "rend ainsi une ,aleur or'anisatrice "our la "s5c!é$ dans

sa dimension de con%it ( résoudre. Il o&li'e ( un tra,ail

d’éla&oration du com"le7e de castration$ sous la forme d’un deuil

a6ectif nécessaire$ et +oue le rle d’une matrice d’identité : il s’5 a'it$

en renonant ( "rendre la "lace ima'inaire d’un autre Sun des

"arents qui com&lerait totalement l’autre$ ou serait totalement

com&lé "ar lui$ de trou,er la sienne "ro"re.

La réussite ou la résolution de l6Kdipe est tou#ours de fa;on

paradoxale dans l6échec de sa réalisation fantasmatique. Le

renoncement ( Ktre tout "our un autre dé"loie l’es"ace entre les

"ersonna'es$ ( l’intérieur des limites des identications et des c!oi7

3








o&+ectau7$ et inscrit le su+et ( sa place J "lace désormais sta&le et

inc!an'ea&le : !omme comme le "0re$ ou femme comme la m0re$ ls

ou lle de tel "0re et de telle m0re$ "uis con+oint de tel autre

con+oint$ en'endrant ( leur tour des enfants. Gans le renoncement (

occu"er une autre "lace et ( +ouer un autre rle$ dans une !istoire

qui n’est que la sienne$ se concrétise l’acce"tation de la

castration ;$ de,enant mod0le d’un lUc!er"rise qui fait ad,enir (

soimKme$ dans un territoire sien et uniquement sien$ oE &Utir sa

"ro"re maison... et oE laisser l’autre &Utir la sienne$ sur un autre

territoire$ lui a""artenant en "ro"re. ’est ( "artir de cette

constitution de fronti0res &ien éta&lies que les éc!an'es seront alors

"ossi&les et féconds$ dans une ca"acité ( se mettre ( la "lace de

l’autre$ 'rUce ( une sou"le mou,ance moi/nonmoi1-.

Hn contre"oint$ sans renoncement Bdi"ien$ les "laces de c!acun

se c!e,auc!ent$ em"i0tent les unes sur les autres et em"Kc!ent$ (

tra,ers la méconnaissance de ce qui a""artient ( c!acun$ de sa,oir

qui est qui. Nn ne se met "lus ( la "lace$ on "rend la "lace. Le 'ain

J car il 5 a un 'ain J en est$ "ar la "ossi&ilité d’interc!an'ea&ilité

des "laces et des rles$ de se donner l’illusion d’u&iquité$ qui éteint

le feu de l’en,ie. e"endant$ la ,iolence du ra"t "ermanent de "laces

a""artenant ( d’autres menace constamment d’e7"losions

meurtri0res.

L’es"ace non délimité 5 est saturé en inter"énétrations

"arasitaires$ et fait ,i,re des an'oisses "ermanentes d’intrusion et

de s"oliation des "laces res"ecti,es qui renforcent les mécanismes

mortif0res d’em"rise.

&. Accéder % l'dipe suppose de lier en soi la haine %

l'amour

c’est(dire d’accéder ( l’am&i,alence

Hssa5ons de com"rendre de quoi il "eut &ien s’a'ir dans ce

dénouement Bdi"ien$ et en quoi il est dé"endant de la ca"acité

3-






acquise de liaison de la !aine ( l’amour$ 'rUce ( des e7"ériences oE

l’amour a été "ré,alent.

Génouement si'nie a&outissement de toutes les éta"es qui ont

"récédé l’#di"e$ et qui sont ( ce momentl( re"rises comme

fondations et nécessaires maillons ( la nou,elle construction

"s5c!ique en remaniement.

L’#di"e est comme le sens et l’e6et d’a"r0scou" de toutes les

e7"ériences antécédentes$ dont la relation m0reenfant a été le

creuset D or$ celleci$ "our autant qu’elle soit éminemment a'issante$

n’était "as encore 'urée dans le soi1*$ et tout ce qui a été ,écu l’a

été a,ant toute re"résentation$ dans une confusion su+et/o&+et au

seul ni,eau de ce que +’a""ellerai un Ktrea6ecté ;. Pourtant$ tout

cela est comme un réser,oir d’e7"ériences qui ,ont "ou,oir Ktre

renforcées$ actualisées$ corri'ées ou encore i'norées "ar tout le

dé,elo""ement li&idinal qui ,a sui,re en lien a,ec la famille élar'ie$

"uis tout l’en,ironnement$ qui donnera lieu alors ( des

re"résentations. Hn l’a&sence d’un dosa'e adéquat de 'ratications

et de frustrations Scarences d’in,estissement$ de stimulations$ aussi

&ien que d’a"aisement ou de frustration$ ou encore "is une anarc!ie

'ratications/frustrations$ des failles seront constituées dans les

fondations du moi$ des "oints d’a""el ( une an'oisse d’Ktre assié'é$

de faon im"ara&le$ "ar des forces internes d’éclatement. ette

fra'ilité entraCnera des di6icultés$ ,oire des réelles im"ossi&ilités (

acce"ter de di6érer la déc!ar'e "ulsionnelle. Nr$ a,oir acc0s ( la

di6érence su""ose in!i&ition et di6ert : comment 5 auratil alors

"ossi&ilité d’inté'ration de l’#di"e$ s’il 5 a courtcircuit "ar des

"assa'es ( l’acte >

ar +ustement le "ro&l0me ma+eur sera "our tout un c!acun

d’a,oir réussi ( acquérir la ca"acité ( su""orter la frustration et son

an'oisse$ dont l’#di"e sera le cristallisateur. ’est cette ca"acité qui

déterminera l’ada"tation ( la réalité. =r frustration _ haine

ressentie. Pensons au7 ,iolents sentiments de !aine qu’un enfant

3*






"eut é"rou,er ( Ktre délaissé "ar sa m0re$ qui ,ont lui faire la

re+eter.

e"endant$ dans un "remier tem"s$ l’enfant n’a "as les mo5ens de

faire face ( un traitement de la !aine sollicitée "ar le dé"laisir$ qui

rom"t le sentiment de sa continuité : celleci est alors ressentie

comme une an'oisse intérieure d’é"uisement de tout ce qu’il 5 a de

&on$ face ( des forces destructrices immaCtrisa&les$ constituant le

mod0le fondamental de toutes les an'oisses ultérieures. Il ne "eut

que la "ro+eter !ors de lui J comme le feront toutes les "ersonnes

qui$ sous des modalités di,erses$ n’ont "as réussi ( se structurer sur

un mode Bdi"ien et cli,ent l’o&+et en deu7 : un o&+et tout &on

Sidéalisé$ satisfaisant et com&lant$ un o&+et tout mau,ais$ c’est(dire

sim"lement frustrant.

Hn 'ros$ nous a,ons l( ce que F. `lein dit Ktre la "osition

sc!iVo"aranode ; qui normalement doit s’éla&orer dans la

"osition dé"ressi,e ;$ mais qui "erdure de faon massi,e$ ou

seulement "artielle$ dans nom&re de fonctionnements mentau7$ a,ec

cette "articularité que de "ro+eter le mau,ais ( l’e7térieur ne résout

"as totalement le "ro&l0me : celuici re,ient de l’e7térieur menacer

le su+et de "ersécution et sollicite de fortes an'oisses$ rendant alors

nécessaire l’intro+ection d’un o&+et idéalisé$ "our faire contre"oids (

l’o&+et terriant. L’idéalisation est ainsi tou+ours la face montrée

d’une "ersécution com&attue$ qui$ sous le masque mer,eilleu7$ reste

toutefois "résente$ car inéla&orée.

Fais alors qu’estce qui "eut faire &asculer de ce nécessaire

cli,a'e ( une am&i,alence assumée > Le dé"assement de cette "!ase

sc!iVo"aranode dé"endra tout sim"lement de la "ré,alence

"ossi&le des "ulsions d’amour sur les "ulsions a'ressi,es D et ceci en

lien a,ec la ca"acité de la m0re ( a,oir reu$ reconnu et contenu la

!aine et la col0re de son enfant dans un in,estissement li&idinal

sta&le. L’enfant ne "eut s’in,estir que de la faon dont il est in,esti$

3




ou s’aimer que comme il a été aimé D nous retrou,ons

l’indissocia&ilité in,estissement li&idinal/in,estissement narcissique.

oici comment A&ra!am$ un des fondateurs a,ec 8reud de la

"s5c!anal5se$ en "arle :

A cause de la nécessité de dé$échir la haine et la destructivité

J la pulsion de mort J du moi vers les ob#ets, on a besoin d6ob#ets

mauvais, et on les fabrique, si on n6en trouve pas à portée. *uisque la

frustration agit comme un levier pour la dé$exion de la haine hors

de la personne, on la recherche pour pouvoir hair et anéantir avec

plus de #usti/cations l6ob#et qui in$ige la douleur ou la frustration.

Ainsi, la frustration a sa place de plein droit dans l’ensemble des

défenses primitives. ais c’est précisément pour cette raison qu’un

milieu frustrateur, le manque d’amour sont si dan'ereu7 "our

l’enfant. Quand le milieu va au4devant de sa nécessité primitive de

dé$échir ses pulsions destructrices, par sa froideur, son refus ou son

hostilité, un cercle vicieux se crée ! l’enfant cro>t dans l’attente de la

méchanceté, et quand ses craintes se trouvent con/rmées par le

monde extérieur, ses propres pulsions cruelles et négatives se

perpétuent et s’inten4si/ent. u1

@i les e7"ériences mau,aises l’em"ortent sur les &onnes$ nous

serons dans un re'istre "s5c!otique franc$ qui o&li'e ( dénier

l’e7istence mKme de cette réalité "ersécutrice et a&outit ( la

construction d’un délire ; D ce sera la classique folie. Fais le déni

"eut ne "as J et c’est la "lu"art du tem"s le cas J a&outir ( un

délire caractérisé et re"éra&le$ et dans cette lutte en'a'ée contre le

réel$ s5non5me de mau,ais$ "rendre des formes &eaucou" "lus

su&tiles D sectorisées$ elles seront ada"tées et e6icaces "our la

réussite dans la ,ie sociale$ mondaine$ ou "rofessionnelle.

’est Racamier qui a t!éorisé la "arado7alité ; des

sc!iVo"!r0nes1<$ une straté'ie remarqua&lement e6icace$ et qui

"eut coe7ister a,ec d’autres ni,eau7 de fonctionnement du moi D elle

"réser,e le contact a,ec la réalité quotidienne quand un certain t5"e

3<








de dan'er relationnel est con+uré. Nn la retrou,e$ entre autres$ dans

toutes les "at!olo'ies et &eaucou" d’aména'ements narcissiques de

la "ersonnalité. Nr ces aména'ements$ remarquonsle$ "ermettent de

fonctionner su6isamment &ien soimKme$ "our ne +amais a,oir &esoin

de consulter un "s5c!iatre : ce sera tou+ours un mem&re de

l’entoura'e$ "articuli0rement un enfant$ qui$ lui$ en aura &esoin...2=.

Il "arle ainsi de dénis mineurs. ’est :

J Le déni d’altérité oE la di6érence de l’autre est a&olie "ar la

séduction narcissique. Il s’a'it de dire ( l’autre$ tout autre$ com&ien

il est mer,eilleu7$ su"érieurement doué$ iné'ala&le. La séduction "ar

la %atterie est ici utilisée$ indé"endamment de la "ersonne de

l’autre$ dans le seul &ut de retrou,er "our soi$ en miroir$ l’ima'e

'énéreusement "ro"osée de "erfection et d’idéal. ette straté'ie

sert ( nier toute am&i,alence$ qui rou,rirait la menace d’une

dé"ression catacl5smique.

J Le déni de sens$ oE ,otre "arole est su&tilement disqualiée$

dans ce qu’elle essaie de si'nier d’un ,écu "ersonnel. L’autre ,ous

im"ose une si'nication uni,oque ( un é,énement ,écu en commun$et utilise la cul"a&ilisation$ "our faire totalement douter du &ien

fondé des liens éta&lis$ "ar ,ous$ entre la cause et l’e6et. Zn e7em"le

tr0s sim"le : une m0re "ré"are des &ains &eaucou" tro" c!auds ( sa

"etite lle$ et quand celleci se "laint$ elle disqualie la sensation

+uste de son enfant$ en inter"rétant et cul"a&ilisant la "lainte elle

mKme$ coupée de ses motivations ! Ou ne sais que te "laindre D tu

es &ien comme ton "0re. Oous les deu7$ ,ous ne saureV +amais dire

merci Y ;

J Le déni de si'niance ou d’a6ectation : l’autre est "réser,é

dans son e7istence réelle ; J oui$ il e7iste J mais n’a aucun

intérKt et aucune ,aleur pour vous. @im"lement ,otre re'ard le

tra,erse$ le rendant trans"arent et inconsistant. Il 5 a quelques

années$ un Américain &lanc a,ait raconté ( la télé,ision une

e7"érience terri&le qu’il a,ait ainsi faite. Il s’était teint la "eau en

4=






noir$ et a,ait alors été$ disaitil$ tra,ersé ; "ar les re'ards des

lancs dans les rues de We or^. Personne ce"endant ne l’a,ait

co'né ou ren,ersé J tout le monde le ,o5ait J mais il ne ,alait "lus

la "eine d’Ktre re'ardé comme une "ersonne. Ht il n’5 a "as &esoin

d’a,oir la "eau noire "our ,i,re "arfois ce 'enre d’e7"ériences$ oE

,ous de,eneV le dé"ositaire de la folie et de la ,iolence né'atrice de

l’autre$ sous la forme d’une acti,e indi6érence meurtri0re. Ht on

ima'ine com&ien cette attitude "ourra faire de ra,a'es$ si la relation

est a6ecti,ement im"ortante "our la "ersonne concernée.

ar Racamier le souli'ne : toutes ces straté'ies ont comme

dénominateur commun d’a'ir sur la "s5c!é de l’autre sans "asser

"ar des "aroles ou des intentions dites D comment le "ourraientelles

d’ailleurs$ "uisque$ comme toute identication "ro+ecti,e$ elles sont

totalement inconscientes >

Il écrit :

onforme à tout agir, il substitue l6action exercée sur autrui à

la prise de conscience par le patient de sa réalité psychique propre,

voire de l6existence en lui d6une réalité psychique 2ou, #6a#oute, toutau moins d’un secteur de cette réalité psychique3. Le fond de toute

position psychotique est de trans/gurer le monde réel des ob#ets,

mais en l6utilisant vraiment an de trou,er une solution e7terne au7

con%its internes D il faut alors que l6ob#et réel soit un représentant

concret, un vicaire, contr7lé par le su#et, d6une partie de sa réalité

interne déniée. ;

Hn ,oici un e7em"le : "our é,iter de ressentir soimKme l’en,ie$ et'arder une "osition omni"otente dans une famille$ ,oici comment un

des mem&res "eut mani"uler l’entoura'e "ar des aména'ements

"er,ers$ en ramenant la loi$ "ar un +eu de séduction/menace

d’a&andon$ ( son entier des"otisme :

Par la séduction narcissique$ e7ercée indi6éremment en,ers tous

les mem&res de la famille Sdans les re'istres "réBdi"iens$ les rles

sont de toute faon interc!an'ea&les$ une femme "eut faire +ouer (

41




c!acun un rle de ri,al idéal "ar ra""ort au7 autres$ faisant monter

les enc!0res de qui la com&lera le "lus. A c!acun a"r0s l’autre$ elle

dit : Ou es le "lus &eau$ "uisque c’est dans tes 5eu7 que +e me

sens$ moi$ la "lus &elle. ;

Gi,isant "our ré'ner$ elle o"0re dans cette indi6érenciation un

déni "our elle du manque$ de la castration$ de l’en,ie$ donc du

mau,ais ;. Fais ce manque$ ces an'oisses d’a&andon$ la haine

entraCnée "ar la frustration$ la #alousie, vont :tre enti"rement à

traiter par les protagonistes du scénario organisé par elle, "ris alors

( la mKme ensei'ne dans un dou&le lien1.

J Plus ,ous essa5eV de la com&ler$ "lus ,ous senteV qu’elle ,ous

éc!a""e ailleurs$ dans une "eur d’Ktre décou,erte insatisfaisante

"arce que ,ide Ssa consistance n’est que dans le re'ard d’un autre.

J Plus ,ous ,ous éloi'neV$ "lus ,ous ,i,eV la &rXlure de la

+alousie$ ( la mesure sans mesure de l’idéalisation. Le ri,al ,a "eut

Ktre$ lui$ réussir ( com&ler a&solument cette femme aimée$ et que

"ar ailleurs ,ous senteV tellement démunie SmKme si les a""arences

sont des "lus &rillantes qu’il n’est "as "ossi&le qu’elle n’ait "as&esoin de ,otre "résence et de ,otre soutien$ ce &esoin alimentant

narcissiquement ,otre "ro"re &esoin d’Ktre indis"ensa&le : dou&le

miroir au7 alouettes d’une "arfaite relation s"éculaire$ qui

fonctionne en cercle clos et mortif0re.

Nr$ ce qui est si 'ra,e$ dans ces solutions e7ternes fréquentes$

trou,ées au7 con%its internes autrement désor'anisants$ c’est que

cette solution a réor'anisé la "erce"tion de la réalité e7térieure.!aque solution trou,ée ( un con%it oriente notre "erce"tion du

monde$ resserrant de "lus en "lus les contraintes aliénantes$ ou

ou,rant ( "lus de li&erté. La réalité ; qui$ normalement$ "ermet de

contredire$ "ar la frustration$ le désir et le "laisir tout de suite$ et

"ar l( d’a""orter une correction émotionnelle$ ici de,ient com"lice

du désir.

42




La réalité "s5c!ique de,ient cette c!ose malléa&le qu’on "eroit

si &ien c!eV nom&re de "ersonnes$ si tant est qu’on fasse un "eu

attention$ qui n’est "lus que ce qui arran'e narcissiquement celui qui

"arle Sil su6it de faire attention au7 récits des é,énements connus

"ar soi$ et qu’on entend raconter "ar certaines "ersonnes.... Fais

cette malléa&ilité de la réalité "s5c!ique entraCne la déformation des

"erce"ts$ qui ,iennent accréditer ( leur tour la ,érité ; "s5c!ique.

Les frustrations précoces et la haine de l6ob#et n6ont pu construire

positivement la réalité ; J comme ce de,rait Ktre le cas J et c6est

le statut m:me des fondements de la représentation qui en a été

atteint.

La réalité alors n’est "as niée$ mais elle est utilisée de faon

sélecti,e$ ou en'lo&ante de l’autre et du monde$ "our maCtriser une

situation fantasmatique autrement dan'ereuse.

Nn "eut en ,oir une illustration c!eV toutes ces "ersonnalités qui

se sont construites sur un mode relationnel "er,ers : leur

narcissisme 5 est sans cesse sau,é ; et éta5é "ar l’utilisation

"arasitaire$ en "ositif ; dans la séduction$ en né'atif ; dansl’attaque$ du narcissisme des autres. eu7ci sont ainsi mani"ulés

"our des &esoins "ersonnels$ que la ,alorisation s’o&tienne$ en se

"arant des "lumes c!ato5antes de l’autre$ ou &ien en le dé,alorisant$

"our faire a""araCtre$ "ar contraste$ sa "ro"re su"ériorité.

A l’o""osé$ si les e7"ériences &onnes et aimantes l’em"ortent sur

les mau,aises$ et si la qualité de la "résence de la m0re a "ermis de

"ou,oir la !ar sans la "erdre$ l’o&+et "ourra se di6érencier.L’enfant "ourra lier ses e7"ériences &onnes et mau,aises sur la

mKme "ersonne$ la m0re J c’est ce qu’on nomme acc0s (

l’am&i,alence ou "osition dé"ressi,e ; J l’amenant du mKme cou"

( distin'uer ses e7"ériences de !aine et d’amour D alors

qu’au"ara,ant elles n’étaient ressenties que comme tro""lein

"ulsionnel non di6érencié$ contre lequel il était im"érieu7 de se

défendre. Remarquons que cette nondi6érenciation des sentiments

43




ou am&i'uté "erdure dans nom&re de fonctionnements mentau7 D

"roté'eant contre la reconnaissance de l’en,ie et de la !aine

"ro"res$ celleci "ermet d’i'norer les con%its et les an'oisses qui 5

sont liés et de lutter alors contre une dé"ression qui$ sans ce tra,ail

de liaison$ reste sans fond.

ette cul"a&ilité$ a"r0s ces attaques fantasmatiques du cor"s de

la m0re$ suscite des désirs de ré"aration$ dans une ,olonté de

redonner ,ie ( ce qui a été détruit. Hncore une fois$ le rle de la

m0re réelle est l( déterminant : moins elle retirera son amour

"résent et a'issant ( ce momentl($ "lus la cul"a&ilité sera aisément

surmontée$ et "lus alors une identication ( un &on o&+et sera

"ossi&le.

Précisons que cette ré"aration se +oue essentiellement "our

l’enfant ( un ni,eau fantasmatique$ comme l’a,aient été les attaques.

Fais ce que ni F. `lein$ ni 8reud ne disent$ c’est que ré"aration

,eut dire que la m0re "uisse se reconnaCtre aifectée "ar la !aine de

son enfant dans la réalité Ssinon il n’5 a rien ( ré"arer$ "uisqu’elle a

i'noré le 'este a'ressif$ sans "our autant en Ktre désor'anisée$ etqu’elle "uisse se ré+ouir des com"ortements faisant contre"oids ( ces

attaques$ an qu’il arri,e ( se sa,oir réellement ca"a&le de 'estes

&ons. Zne m0re com&lante qui$ essa5ant$ ( l’o""osé$ de se cac!er (

ellemKme qu’elle "ourrait Ktre a'ressi,e et re+etante ne demande

+amais ré"aration ( son enfant ou ne ,oit sim"lement "as ses e6orts

dans ce sens$ tue ( cou" sXr c!eV lui toute ca"acité de sollicitude$ en

i'norant ce que l’enfant lui donne$ ou ,oudrait lui donner.

e terme de sollicitude ; qui a+oute au conce"t de ré"aration

une note d’intérKt ému "our l’autre fait +ustement entre,oir que

celleci "eut "rendre &eaucou" de formes.

F. `lein en décrit$ a,ec ce qu’elle a""elle les défenses

maniaques ;$ la manifestation la "lus "rimiti,e$ qui doit décliner$ (

mesure que l’ada"tation au monde e7térieur s’améliore$ réduisant le

cli,a'e entre le &on et le mau,ais. Au dé"art$ l’idéalisation et la

44




toute"uissance de la "ensée sont intimement liées au7 tendances

sadiques$ si &ien que l’enfant a l’im"ression que ses tentati,es de

ré"aration éc!ouent. ela "ro,oque un cercle ,icieu7$ si +ustement il

ne fait "as l’e7"érience d’une réussite de ses e6orts de ré"aration

dans la réalité J car alors il est o&li'é de renforcer le contrle

fantasmatique omni"résent de l’o&+et et la satisfaction sadique de

P!umilier et de triom"!er de lui$ dans un déni d’inquiétude ( son

su+et J$ ceci décri,ant "arfaitement ce que sont ces défenses

maniaques ; qui "eu,ent "erdurer comme forme de ré"aration ;$

qui n’est alors qu’em"rise sadique sur l’autre.

’est 9innicott qui a "arlé de sollicitude$ ou ce que nous

traduisons ainsi du terme an'lais concern ! Ktre concerné "ar l’o&+et

n’est "as du mKme re'istre que se sentir cou"a&le ( son é'ard...

Pour lui$ il n’5 a sollicitude que si l’o&+et$ a5ant été attaqué et

fantasmatiquement détruit$ la ,olonté et l’a6ect de destruction sont

reconnus et é"rou,és tels "ar le su+et. Wous retrou,ons l( ce

qu’écri,ait 8reud : l’o&+et n’est connu que dans la !aine ; D or$

+ustement les défenses maniaques de résurrection magique de l6ob#et

font l6économie du sentiment de haine et de la dé"ression qui le suit :

elles c!erc!ent ( ré"arer l’o&+et sans qu6il soit lui4m:me pris en

compte, et avant d6avoir pris conscience de la volonté haineuse de le

détruire. La seule c!ose qui im"orte ici est d’assurer la continuité

narcissique du su+et$ "ar la ,oie la "lus courte : le contrle

fantasmatique omni"otent de l’o&+et. Nr$ c’est &ien "ar e7em"le une

des straté'ies des "at!olo'ies de la "ersonnalité que de dénier la

dé"ression$ donc toute sou6rance a6ecti,e et "s5c!ique "our arri,er

( ce &ut. ’est ce que souli'nait R. Fisés dans une conférence$ n

1<*$ ( la 8ondation allée : les "arents qui n’ont "as été "résents

comme o&+ets d’identication n’ont "as "ermis su6isamment

d’in,estissements narcissiques "our aider leurs enfants ( a6ronter

l’an'oisse de castration é,eillée "ar la cul"a&ilité. La "ermanence

4




ma+eure d’an'oisses de sé"aration o&li'e alors ( renforcer ( la fois la

maCtrise sur les autres$ ( la fois la maCtrise de tout a6ect "éni&le.

e qui$ en re,anc!e$ ,a faire la sollicitude$ c’est l’instauration

d’une dialectique o&+et réel / o&+et interne ou fantasmatique. Pour

reconnaCtre l’o&+et en tant que tel dans la réalité$ et alors s’en

soucier aut!entiquement$ cela su""ose un dou&le mou,ement

incessant de correction de l’un "ar l’autre : qu’estce que ,os

fantasmes ont eu comme im"act sur l’o&+et réel > ?u’estce que cet

o&+et réel$ a6ecté$ c!an'e ( ,os fantasmes > ien é,idemment il sera

ca"ital que l’o&+et réel ne soit "as réellement détruit ( ce moment

l( : cette collusion fantasme/réalité ,iendrait alors entériner la

cro5ance ( la toute"uissance de la "ensée Sc’est e7actement ce qui

fait le traumatisme rendant di6iciles l’a&andon des défenses

maniaques et l’instauration d’un monde interne reconnu comme tel

"ar l’a6ectation.

Gonc$ ré"étonsle : s’il n’5 a "as ( l6intérieur de soi destruction de

l’o&+et reconnue et douloureusement ressentie$ la ré"aration reste

ima'inaire : les a6ects de !aine et d’amour restent déliés$ cette

liaison ne "ou,ant s’e6ectuer qu’en référence ( l’o&+et e7terne

"ulsionnellement in,esti.

Ainsi$ le désir de ré"aration n’est "as un crit0re en soi d’accession

( une "osition dé"ressi,e : sa nature ,a du "lus narcissique au "lus

o&+ectai J c’est un e7em"le clinique "articuli0rement illustratif de

l’im"ossi&ilité de +u'er de la qualité relationnelle sur l’a""arent

altruisme ; des moti,ations. ’est qu’il faut se défaire de cette

idée que les "ersonnalités narcissiques ne s’intéressent "as au7

autres D c’est l’in,erse qui est ,rai. Pour com"enser les déciences de

leur fonctionnement$ elles ont au contraire faim d’o&+et : celuici

su""lée ( une lacune "ersonnelle qui ne "eut "as Ktre reconnue

comme telle$ et que l’autre$ nié dans son altérité$ est c!ar'é de

com&ler.

4-




e désir de réparation qui lutte contre me culpabilité inélaborée

et n’a pour but que de refuser les tensions ne fera alors que

dé&ouc!er sur des actions qui ont des e6ets destructeurs dans la

réalité. Zn "etit e7em"le de relation m0reenfant : une !aine non

reliée ( l’o&+et entraCnera une attitude d’e7cessi,e tolérance Selle

"ourrait "our les mKmes raisons se traduire "ar une e7cessi,e

intolérance ( tous les ca"rices d’un enfant D une "atiente me

raconte$ en "s5c!ot!éra"ie$ qu’elle laisse sortir son +eune ls le soir$

et comme le "au,re "etit rentre tard dans la nuit$ elle ne le

ré,eille "as le matin "our aller ( ses cours$ car il a tellement &esoin

de sommeil... ;. Hlle me raconte ces faits "ersuadée de montrer un

'rand amour ; dans cette si 'rande com"laisance J en fait$ elle 5

montre surtout sa destructi,ité : elle se fait com"lice d’un "rinci"e

de "laisir d’a&ord et$ tout de suite$ s’identiant massi,ement ( lui

dans une a,idité "ersonnelle ( Ktre com&lée$ qui la met dans

l’im"ossi&ilité d’éta5er un "ro+et ( lon' terme$ ne "ou,ant elle4m:me

su""orter ni tensions ni frustrations : au &out du com"te$ c’est &ien

la !aine qui "ortera ses fruits$ l’éc!ec scolaire du ls$ amenant

dé,alorisation et dé"ression$ est ,enu en témoi'ner.

ar ce que cet e7em"le nous "ermet de mettre en lumi0re$ c’est

que la mise en "lace de straté'ies "ermettant de ne "as se sentir ni

se sa,oir a'ressif n’a aucun "ou,oir sur la cul"a&ilité inconsciente$

alimentée "ar l’e7istence des désirs a'ressifs refoulés ou déniés.

ette cul"a&ilité inconsciente a'it !ors de la conscience$ donc

d’un "ossi&le contrle : entraCnant alors aussi &ien des actes

destructeurs de l’autre$ que des &esoins d’auto"unition$ d’éc!ec$ de

re+et comme c!eV certains délinquants :

=n peut montrer, nous explique &reud, qu’il existe un puissant

sentiment de culpabilité, existant avant le délit, et qui n’en est donc

pas la conséquence, mais le motif, comme si le su#et ressentait

comme un soulagement de pouvoir rattacher ce sentiment

inconscient de culpabilité à quelque chose de réel et d6actuel. ;

4*




e sentiment de culpabilité 2une fois la faute commise3 se

trouve4t4il tout au moins rapporté à quelque chose de dé/ni, m21

ette cul"a&ilité du moi se situant a,ant l’acc0s ( l’am&i,alence$

a'it de faon terriante et massi,e : le moi se ,it cou"a&le de,ant un

surmoi qui ne connaCt que la loi du talion$ n’a5ant "as été !umanisé

et assou"li "ar les identications Bdi"iennes. Wous restons l( dans

un monde de forces o&scures et démesurées J monde ma'ique J oE

les "ersonnes ne sont "as "rises en com"te "our ellesmKmes$ un

monde d’ o&+ets "artiels ;. Wous com"renons maintenant "ourquoi

il est im"ortant d’accéder ( l’am&i,alence qui "ermettra +ustement

de manier l’a'ressi,ité$ et non "lus de de,oir l’e7"ulser et l’a'ir dans

les autres$ car elle sera alors inté'rée au mou,ement li&idinal

"ré,alent$ "erdant du mKme cou" sa si'nication de destruction.

Ainsi une fois la relation o&+ectale constituée$ l’a'ressi,ité

!umanisant ; la !aine sera ,écue en lien ( des "ersonnes aimées

J ce sera la cul"a&ilité Bdi"ienne J qui$ reconnues en tant que

telles$ donneront la "ossi&ilité du "ardon et de la ré"aration. Ge "lus$

les mécanismes d’intériorisation$ nécessaires au7 acquisitions$ seront

'randement facilités$ alors qu’autrement l’intro+ection "eut Ktre

refusée dans la "eur de "rendre en soi le mau,ais qui a,ait été mis

de!ors.

’est e7actement cette ca"acité d’am&i,alence !aine/amour liés

en soi$ et "ermettant de se ,i,re alors comme o&+et total face ( des

o&+ets totau7 que F. `lein a""elle la "osition dé"ressi,e ; J

terme et "osition qui ont fait fortune en clinique comme mo5en

commode de re"éra'e d’une réelle structuration "ar l’#di"e.

4. La jalousie, nécessaire voie de dépassement à

l'envie

"osséder une c!ose désira&le et qui "lus est en +ouir. ous

é"rou,eV alors un &esoin irré"ressi&le de ra"ter cet o&+et ou/et de le

détruire. Fais il 5 a ( cela "lusieurs conséquences : cela com"romet

4






l’instauration d’une relation satisfaisante a,ec ce quelqu’un D en

contrecou"$ cela détruit la 'ratitude qu’on "ourrait a,oir en,ers lui D

et enn cela estom"e la di6érence entre le &ien et le mal.

L’en,ie est cou"lée ( l’a,idité : c’est un &esoin de tou+ours

"osséder ce qu’il 5 a de meilleur D mais$ dans la "réci"itation de

"rendre tout "our soi seul$ il 5 a im"ossi&ilité de discernement D s’il

s’a'it de s’em"arer$ il s’a'it aussi de détruire$ an d’Ktre tout seul (

"osséder$ +usques et 5 com"ris$ la créati,ité maternelle.

L’en,ie a ses straté'ies. ’est : J l’idéalisation : refusant la

reconnaissance de tout ce qui "ourrait Ktre mau,ais$ elle o&li'e (

créer un monde "arfait$ "our s’5 mirer$ sans reste D J la

dé,alorisation de l’o&+et : si l’autre ne ,aut rien$ il n’5 a donc "lus (

l’en,ier D J la dé,alorisation de soi : en dé,alorisant ses dons$ l’en,ie

é"rou,ée ( l’é'ard de ceu7 qui en sont ( l’ori'ine$ c’est(dire les

"arents$ est niée D J l’acti,ation de l’en,ie c!eV les autres$ en

ren,ersant la situation intoléra&le "our soi D J la ré"ression des

sentiments d’amour et l’intensication de la !aine : si ,ous ne

"ou,eV "as ,oir quelqu’un ;$ ,ous "ou,eV en !assant ce quelqu’un

i'norer ,otre en,ie D J c’est aussi l’éta&lissement de liens de

com"licité$ "our ,i,re ( tra,ers l’autre$ dans une confusion de qui est

qui.

ar ce que tous ces mécanismes disent "ar eu7mKmes$ c’est que

l’en,ie est "our tout un c!acun le sentiment refusé "ar e7cellence et

qui ne s’o6re au re'ard que dé'uisé. Il est narcissiquement

inacce"ta&le dans sa dimension d’attaque et de destruction directes

de l’autre oE s’a,oue ,otre ra'e qu’il "oss0de "lus que ,ous J

l’attaque de l’autre 5 est directement attaque de l’ima'e

nécessairement &onne que ,ous a,eV ( ,ous construire de ,ous

mKme. La !aine est o&+et d’in,estissement narcissique$ +amais

l’en,ie : le fait de !ar quelqu’un "ermet de renforcer sa "ro"re

identité dans une ,alorisation de soi$ en o""osition ( celui qui est

4<




mau,ais et donc ( re+eter J le fait d’en,ier quelqu’un a l’e6et

in,erse.

Pourtant$ ce qu’on "eut a+outer$ a contrario, c’est que la

reconnaissance$ l’émer,eillement Squ’il ne faudra "as confondre$

comme il arri,e si sou,ent$ a,ec l’idéalisation et la 'énérosité ne

font "as &on ména'e a,ec l’en,ie$ et que l( oE ils sont e6ecti,ement

"résents$ nous "ou,ons a,oir la quasicertitude que l’en,ie a été

éla&orée et dé"assée.

Wous a,ons donc dit que la +alousie était la ,oie de dé"assement

de l’en,ie D l’a""arition d’un tiers "ersonna'e dans cette relation

d’en,ie m0reenfant soula'e le moi de l’enfant$ en "ermettant de

"ro+eter tout ce mau,ais sur lui$ "our 'arder la &onne m0re J

trem"lin "ermettant de faire "eu ( "eu un tra,ail de "ro'ressif

dé"lacement$ de déliaison "uis de reliaison du &on et du mau,ais.

La +alousie$ 'rUce ( un ri,al$ sort l’enfant de la ca"tation

narcissique duelle et "ermet une distri&ution de l’amour et de la

!aine$ qui ,ont "ou,oir se moduler en 'ardant tou+ours un lien ( un

o&+et satisfaisant$ tantt le "0re$ tantt la m0re$ oE "eu ( "eu lesdi6érences ,ont s’enric!ir d’e7"ériences autres que &on/mau,ais

"our lui. L’enfant$ ( ,i,re au lon' des +ours a,ec son "0re$ sa m0re$

décou,rira leurs défauts$ leurs fai&lesses$ mais aussi leurs qualités et

"ourra e6ectuer un tra,ail d’incessantes corrections : ses fantasmes

oscillant entre désirs d’idéalisation et craintes de "ersécution se

nuanceront 'rUce ( l’e7"érience de la relation a,ec eu7.

eci est tout le c!eminement Bdi"ien$ oE les qualités desrelations entretenues entre les "arents seront déterminantes. @i ces

relations sont satisfaisantes$ elles aideront ( acce"ter de faon

constructrice la ri,alité et la di6érence dans un s5st0me désormais

autre que quantitatif et statique J celuil( mKme de l’en,ie$ oE

l’amour est ressenti comme un 'Uteau qui$ s’il est "arta'é$ nous fait

nécessairement "erdre la "lus 'rosse et la meilleure "art J car c’est

tou+ours ce qui nous manque qui serait le meilleur$ a,ec aussi ce que

=




cette "osition d’en,ie "eut a,oir de d5namisant$ dans la ,ie sociale

ou "rofessionnelle$ oE la nécessité$ alors$ d’Ktre "remier sert la

réussite...

Fais le manque$ de toute faon$ est inscrit dans le cor"s$ sous la

forme de la di6érence des se7es$ acti,ant l’an'oisse de castration$

classiquement référée ( l’#di"e. bénétiquement$ a"r0s le stade oral

oE est inter,enue cette "remi0re "erte qu’est le se,ra'e$ "uis le

stade anal$ oE la "erte s’est concrétisée dans les f0ces$ dont il fallait

faire cadeau ( la m0re$ l’an'oisse se focalise sur le "énis22 qui

"ourrait lui aussi Ktre "erdu J et dans ses fantasmes se7uels et

a'ressifs$ le "etit 'aron a certes de &onnes raisons de craindre que

la loi du talion lui soit a""liquée "ar son "0re...

ette an'oisse concerne directement l’ima'e narcissique de

l’enfant et rassem&le toutes les menaces qui ont dé+( "esé sur son

inté'rité cor"orelle. Fais il 5 a ici une di6érence essentielle : cette

fois c’est l’interdit "aternel qui$ faisant "asser l’enfant d’une relation

duelle$ "ri,ilé'iant le cor"s de la m0re$ ( une relation trian'ulaire$

o6re au désir une issue. La loi du "0re$ interdictrice du désir actuel :

tu ne couc!eras "as a,ec ta m0re$ elle est mienne ;$ 're6e en lui

une "romesse d’accom"lissement futur$ "lus tard tu seras comme

moi ;.

Les "arents "eu,ent alors Ktre désin,estis en tant qu’o&+ets

"ulsionnels$ au &énéce d’identications secondaires structurant le

moi23

J l’interdiction "aternelle se fait surmoi ;$ la "romesse idéaldu moi ; J$ l’#di"e "eut Ktre dissous$ et il 5 a acc0s "ossi&le ( la

'énitalité dans l’éc!an'e. Gésormais des o&+ets internes sont

intro+ectés$ assurant des assises narcissiques solides qui "ourront

médiatiser les relations.

1








( / Les parents! mod)les relationnels identi*catoires

e mou,ement Bdi"ien est l’a&outissement de tout un tra,ail de

sé"aration d’a,ec l’o&+et$ dont les "rémices de,aient se trou,er dans

l’es"ace mental de la m0re a,ec son &é&é. Gans les tout dé&uts de la ,ie$ la m0re ,it normalement une relation e7trKmement intense a,ec

son &é&é. Pourtant$ tr0s ,ite la m0re doit réin,estir son mari D

re"olarisant son désir sur lui$ ( certains moments$ elle désin,estit

celuil(. F. 8ain24 a insisté sur ce rle im"ortant de ce qu’il a""elle

censure de l’amante ;$ qui sé"are la m0re de son enfant.

Fais$ c!ose aussi im"ortante$ "our que cette a&sence "uisse

orienter le désir ,ers quelqu’un d’autre$ et ne se fasse "as "ure"erte$ il faut que l’es"ace ( conquérir$ et l’autre ( désirer$ e7istent (

la fois dans l’attente de quelqu’un$ ( la fois dans la réalité. ’est dans

l’es"ace "s5c!ique de l’autre$ oE est 'urée cette attente que

s’a""rend et s’a""ro"rie le désir d’une "lace$ occu"ée "ar quelqu’un

qui la tient a,ec "laisir. @ans re"résentation de ce désir ailleurs$ le

tra,ail de dé"lacement$ donc de s5m&olisation$ nécessaire ( la

décou,erte de sa "ro"re "lace$ est rendu im"ossi&le. Au dé"art$ l’enfant ne "eut reconnaCtre que ce que sa m0re elle

mKme reconnaCt et in,estit : "ar e7em"le une m0re qui ne fait "as

référence ( son mari comme "orteur d’une loi ferme ( son enfant

une telle reconnaissance. Ht l( encore$ ce ne sera "as une référence

manifeste dans le discours qui com"tera$ mais une référence

intériorisée dans le ,écu Sau ni,eau a6ectif oE certaines m0res

disqualieront totalement la "arole "aternelle$ en se faisant lescom"lices muettes des trans'ressions ( celleci Sor'anisant "ar

e7em"le$ sous "réte7te d’une tro" 'rande sé,érité du "0re$ les

déso&éissances ; du ls. Wous "ou,ons alors ima'iner com&ien$

sur des fondements aussi inconsistants$ la construction de l’#di"e

sera "récaire.

. !asse'uet@mir'el$ dans ses tra,au7 sur la "er,ersion$ met en

a,ant cette idée que celleci est fa,orisée "ar le leurre que la m0re

2






entretient : son enfant est ( mKme de la satisfaire et il n’a rien (

en,ier ( son "0re D il est dé+( un o&+et érotique adéquat$ dans une

com"licité contre le "0re$ les réunissant tous les deu7. A&rasant ainsi

la di6érence des 'énérations$ cette m0re em"Kc!e la "ro+ection dans

l’a,enir d’un désir de de,enir comme le "0re$ "uisque dé+( il com&le

la m0re J d’oE une idéalisation de la "ré'énitalité$ qui a""orte tant

de "laisir tout de suite.

Pourtant$ il n’5 a "as que la "osition maternelle D il 5 a aussi la

faon dont le "0re$ dans la réalité$ ,a se situer face ( son ls D "eutil

assumer la ri,alité de faon stimulante$ et aussi acce"ter les

sentiments d’admiration que celuici lui "orte > urieusement$ ces

sentiments sont les "lus di6icilement acce"tés$ alors qu’ils sont les

"lus indis"ensa&les ( l’édication du narcissisme D au dé"art$

admirer le "0re Sou la m0re c’est trou,er une assise ( l’estime de

soimKme qui seule "ermettra... une désidéalisation "ositi,e

"ro'ressi,e. Fais cela demande "our les "arents "lus d’estime réelle

d’eu7mKmes "our a6ronter l’admiration$ que "our a6ronter des

sentiments né'atifs.

ar l’enfant trou,e sou,ent en ses "arents des mod0les qui ne

,eulent surtout "as en Ktre$ et qui refusent cette res"onsa&ilité J

actuellement$ ils se ,eulent co"ains ;$ demandant ( leurs enfants

de les a""eler "ar leurs "rénoms$ et n’a5ant qu’un seul souci : que

leurs enfants n’aient surtout rien ( leur re"roc!er Sencore le refus

des con%its et des tensions dans une méconnaissance des rles

s"éciques et nécessaires que c!acun a ( +ouer D Plus tard tu seras

comme moi ;$ dit le "0re. Fais qu’estce que cela ,oudra dire si le

"0re se ,eut l’é'al de son ls > et ne se ,it "as luimKme comme

!omme désirant et aimant sa "ro"re femme > ar les identications

sont ici déterminantes D "ar e7em"le$ dans ce cas é,oqué d’une

disqualication du "0re dans une com"licité a,ec la m0re$ c’est

e7actement ce mod0le de relation con+u'al disqualiant$ qui sera

intro+ecté et ser,ira de mod0le ; Bdi"ien. e qu’on ou&lie tro"

3




sou,ent$ c’est que l’#di"e n’est "as un mod0le standard$ comme

dans les li,res J il est ce qu’il a été entre et à l6intérieur des "arents$

et les identications ne se font "as ( l’un ou ( l’autre "ris isolément.

@’il en est ainsi$ l’#di"e n’est "as inté'ré$ car son inté'ration doit

+ustement$ sur le mod0le "arental$ e6ectuer une circulation des

éc!an'es relationnels$ ce qui n’a rien ( ,oir a,ec une maCtrise

intellectuelle d’une relation a,ec le "0re$ ( cté d’une relation a,ec

la m0re. L’essentiel de l’identication doit se faire au7 relations que

les "arents entretiennent entre eu7$ entraCnant alors o&li'atoirement

le renoncement ( cet amour qui ne nous a""artient "as et ne nous

a""artiendra +amais$ &ien que nous en so5ons le fruit. H,idemment$

la réalité ; de relations$ mani"ulatrices$ !umiliantes ou

mé"risantes &eaucou" "lus que tendres et c!aleureuses$ rendra

cette inté'ration "articuli0rement di6icile$ car allant tellement dans

le sens de la conrmation du désir qui est tou+ours que les "arents se

soient mal aimés$ ,oire "as du tout... "our "ou,oir rem"lacer

a,anta'eusement le "arent ri,al.

’est ainsi que fréquemment les "ositions soidisant Bdi"iennes

n’en ont que l’a""arence : il 5 a &ien trois "ersonna'es reconnus et

référés$ mais l’enfant S"uis l’adulte 5 a 'ardé la maCtrise de relations

exclusives a,ec c!acun des deu7 "arents$ oE il s’a'it de s’em"arer

"our lui$ alternati,ement et ( son "rot$ des désirs de c!acun$

laissant alors entier le "ro&l0me de la 7ation incestueuse. ette

7ation em"Kc!e que l’amour des "arents 'erme en "romesse d’un

autre amour ( construire a,ec un autre "artenaire$ dans une radicale

cou"ure des 'énérations. Hntendonsnous &ien : 7ation ne ,eut "as

dire im"ossi&ilité de ,i,re a,ec une autre femme que sa m0re dans la

réalité D c’est tou+ours au ni,eau du fantasme que nous "arlons : ici la

femme c!oisie sera ,écue comme le dou&le ; de la m0re$

entraCnant du mKme cou" di6icultés a6ecti,es et se7uelles. A+outons

encore que toute 7ation ( la m0re témoi'ne d’e7"ériences

mau,aises a,ec elle : on "eut se détac!er sans crainte de quelqu’un

4




dont on se sent aimé J "ar contre$ on ne "eut que c!erc!er ( 'arder

une em"rise sur quelqu’un d’inconstant et d’am&i,alent$ "uisqu’on

ne "eut "as a,oir conance en lui.

Pourtant$ la réalité "ourra aussi$ dans une certaine mesure$

corri'er le fantasme$ et il ne faut "as laisser croire que le fantasme

tout seul mod0le la réalité J les c!oses se +ouent dans les deu7 sens.

L’#di"e ce n’est "as seulement la "ériode des quatrecinq ans

J tout s’5 "ré"are$ certes$ dans un moment d’immaturité

fonctionnelle J mais tout est remis en +eu ( la "u&erté et (

l’adolescence$ oE s’actualisent les ca"acités et les réalisations

se7uelles. e di"!asisme J cette se7ualité en deu7 tem"s J$ quidé+( a une ,aleur structurante et mutati,e$ trou,era sa "lus forte

ca"acité transformante dans la rencontre amoureuse. ertes$ les

c!oi7 des "artenaires se7uels ne seront "as le fruit du !asard$ et on

"eut dire que "lus les e7"ériences "récoces auront été mau,aises$

"lus le c!oi7 se fera d’un "artenaire qui sera com"lice d’une

ré"étition du traumatisme de l’insatisfaction.

?uoi qu’il en soit$ ces rencontres d’un nou,el o&+et seronttou+ours$ mKme si c’est dans des "ro"ortions e7trKmement ,aria&les$

marquées "ar un état de 'rUce ; momentané J moment de

li&ération d’éner'ie$ de création$ de sentiment de "lénitude et de

&on!eur : enn nous ,oil($ de "lein droit$ le ou la "référé de

quelqu’un J$ tous les sentiments d’en,ie et de cul"a&ilité liés au

cou"le des "arents sont con+urés. Les in,estissements se remanient

sous l’é'ide du &on o&+et ;. Pourtant$ "our &eaucou" J "our ne"as dire$ "our nous tous J$ cela ne dure qu’un tem"s D a"r0s

l’illusion du moment de la rencontre$ "eut re,enir d’autant "lus forte

la désillusion. ’est que$ si nous acce"tons d’ aimer ;$ nous

acce"tons moins de nous sa,oir aimés. La com"osante

nécessairement "assi,e de l’amour nous met en e6et tou+ours face

au7 risques d’e6raction des fronti0res de notre moi. @i cellesci sont

fra'iles$ "oreuses$ incertaines$ "arce que nous n’a,ons "as réussi (




nous sé"arer su6isamment de l’autre$ l’Ktreaimé ré,eillera un risque

d’en'loutissement$ d’em"iétement intoléra&les. Par contre$

l’o""osition aura un e6et sal,ateur : le non de la dis"ute marquera

les limites du territoire et refermera les fronti0res en dan'er D la

dis"ute nous di6érencie de l’autre dans le moment de sa rencontre D

( l’in,erse$ l’accueil aimant nous réunit... a,ec le risque de nous

"erdre dans cet autre$ sans sa,oir si nous "ourrons ensuite nous

retrou,er entiers.

L’acce"tation de l’Ktreaimé su""ose une indi,iduation réalisée$

"ou,ant "roté'er contre les risques fusionnels$ et "ou,ant

transformer les e7"ériences redouta&les de "assi,ité et d’a&andon de

soi ( l’autre$ en e7"ériences "ositi,es. Hn sens in,erse$ il a""araCt

alors asseV clair que la "ossi&ilité de s’acce"ter dé"endant d’un

autre "eut Ktre le si'ne d’une indi,iduation réussie et d’une

indé"endance intérieure conquise.

ette capacité à se savoir aimé et à s6accepter tel sera bien ce qui

fera la ligne de partage entre les structures névrotico4normales, qui

auront le fonctionnement mental le "lus mature$ et les

fonctionnements limites J fonctionnements actuellement les "lus

re"résentés en clinique D ces t5"es de fonctionnements qui ne se

"résentent ni comme des né,roses$ ni non "lus comme des

"s5c!oses$ a5ant toutefois des modes de défense qui "artici"ent des

deu7$ se caractérisent "ar la nature de leur an'oisse : ils redoutent

de "erdre leur o&+et d’amour$ mal di6érencié d’eu7 et qu’ils utilisent

"our éta5er leur narcissisme autrement défaillant. Oout seuls$ ils

n’ont "as su6isamment de &onnes c!oses en eu7$ "our se sentir

entiers. e qui$ en contre"artie$ les rend "articuli0rement an'oissés

de,ant tout risque de dé"endance D "our ne "as en a,oir "eur$ il

faudrait ne "as a,oir &esoin de l’autre$ et ne "as s’en ser,ir "our son

"ro"re équili&re narcissique.

-




+ / L’Œdipe fraie un passa$e ,ers le temps et ,ers la

tendresse

L’acce"tation de l’Ktreaimé a des conséquences di,erses sur les

modalités du fonctionnement. Gans le renoncement ( "rendre la

"lace d’un des "arents qui ou,re au7 identications$ se +oue "our

c!acun la "ossi&ilité d’accéder ( une !istoire s’enracinant dans le

tem"s : désormais ce moment de l’acce"tation de la "erte Sla

castration ,a ser,ir de centre d’orientation au7 é,énements ,écus.

A,ant cette acce"tation$ le tem"s n’a "as de centre de 'ra,ité lui

assurant son orientation$ et les é,énements$ au lieu de se cristalliser

en ensem&les si'niants$ se su"er"osent sans trou,erd’or'anisateur.

Pour que le tem"s se s"écie "our quelqu’un en "assé$ en "résent

et en a,enir$ il faut qu’un moment de la ,ie +oue ce rle de cou"ure

qui ordonne le tem"s "ar ra""ort ( lui$ a,ec un a,ant J un a,ant de

l’acce"tation de la castration J et un a"r0s J un a"r0s de cette

acce"tation. Le "assé et l’a,enir "rennent sens dans le moment de la

rati/cation a-ective de la perte de ma>trise exercée sur les parents

c’est ce moment qui se fait l’or'anisateur d5namique du tem"s.

Fais qui dit "erte de maCtrise$ tra,ail de deuil$ dit confrontation (

une sou6rance a6ecti,e et "s5c!ique qu’il faut endurer. elle4ci,

écrit 8reud$ contrairement ( la sou6rance "!5sique qui est d’essence

narcissique$ résulte +ustement de la transformation de

l6investissement narcissique en un investissement d6ob#et. Gans la

soumission ( l’interdit$ se consolide le lien aimant ( l’autre$ ( tra,ers

la &lessure de la sé"aration. Gans cette sou6rance oE s’a""rend le

désir de l’o&+etautre$ se modient qualitati,ement les "ulsions

se7uelles et a'ressi,es$ qui "eu,ent désormais ne "lus se déc!ar'er

directement. Hlles acqui0rent une dimension "s5c!ique "ré,alente$

qui en "ermet la maCtrise : la se7ualité n’est "lus une force déliée

somatique encore au ni,eau d’une e7citation indi6érenciée$ mais

de,ient "s5c!ose7uelle D elle se fait ca"acité à :tre, dans une réunion

*




cor"s/"s5c!é$ a-ecté par 5autre. Ge la mKme faon$ la !aine est

maCtrisée dans un maniement relationnel qui$ la nuanant$ la

transforme en une a'ressi,ité$ nécessaire ( tout amour ,i,ant.

ette sou6rance$ toutefois$ il n’est "as "ossi&le de l’a6ronter tout

seul$ et "our qu’elle "uisse a""rofondir l’attac!ement ( l’autre en

transformant la nature de la relation$ il faut que cet autre la "arta'e$

en la ,i,ant luimKme D la "arta'eant$ il rend 'ura&le et tan'i&le

l’as"ect constructif d’un lUc!er "rise : seul celui qui renonce (

l’em"rise décou,re ou "lutt redécou,re cette "art de tendresse

conante qu’il a,ait 'oXtée autrement$ a,ant toute éla&oration de la

sé"aration$ dans la d5ade m0reenfant.

La tendresse est conue "ar 8reud comme un courant li&idinal

éta5é sur les "ulsions d’autoconser,ation ou comme une "ulsion (

&ut in!i&é D il est intéressant de constater qu’A. breen2 écrit que$

"arado7alement$ celleci est une "ulsion qu’il faut surtout

caractériser par son lien à l6ob#et, contrairement ( celles qui se

satisfont dans le "laisir d’or'ane et qui restent$ d0s lors$ errantes et

déliées.

Pour "arler de la tendresse$ il nous faut une fois de "lus "arler en

des termes "arado7au7. @i nous admettons que celleci est

caractérisée "ar son lien ( l’o&+et$ nous nous situons dans un tem"s

d’éla&oration de la "ulsion$ su""osant des identications

secondaires$ assises sur le renoncement ( l’o&+et "rimaire. Nr$ cette

éla&oration ne "ourra Ktre telle que si s’est dé#à4vécu, dans un tem"s

!ors du tem"s$ "our l’enfant que nous a,ons tous été$ un lien

conant a,ec la m0re$ dans un es"ace transitionnel moi/nonmoi$ le

soi. 9innicott a""ellera ce soi un a,ant ; de la "ulsion D c’est une

méta"!ore qui n’est "as ( com"rendre dans un sens c!ronolo'ique$

mais dans une dialectique de rééla&oration a"r0s cou"2-.

Gans ce conte7te d’un es"ace moi/nonmoi$ la tendresse acquiert

la si'nication d’une reconnaissance$ fantasmée et a'ie$ d’une

dé"endance conante en l’autre$ qui n’accule "as ou "lus$ comme








dans un c!am" "urement indi,idualiste$ ( une an'oisse d’Ktre

"ossédé$ %oué ou e7"loité. L’autre 5 est e7"érimenté$ ( tra,ers le

renoncement ( le "osséder ou ( "rendre sa "lace$ comme

&ien!eureusement "résent en soimKme$ modiant la nature de la

dé"endance ; redoutée. Hntre l’autre et soi$ se dé"loie alors un

es"ace de li&erté$ oE se ,it ( deu7 la douceur "aisi&le de la

tendresse.

A l’o""osé$ si$ en raison d’une an'oisse de castration tro"

im"ortante$ l’in,estissement narcissique de l’autre n’a "as "u Ktre

transformé en in,estissement d’o&+et$ et que l’enfant n’a comme

mod0le que des "arents qui tournent en ridicule la ca"acité (

dé"endre de l’autre et ( se sacrier "our lui$ s’étant eu7mKmes

construits sur un ,écu d’omni"otence contre ce risque$ ils o&li'eront

leur enfant ( re+eter$ comme intoléra&le$ cette sou6rance qui

équi,audrait ( un suicide. Il n’5 a de renoncement "ositif$ que celui

qui se fait "romesse d’accom"lissement et cette "romesse$ nous ne

"ou,ons la croire qu’( tra,ers ce que ,i,ent ceu7 qui nous entourent.

Ges "arents construits sur une ,olonté d’omni"otence acculent ( une

ré"onse sem&la&le en miroir$ em"Kc!ant toute éclosion d’une aire de

tendresse.

Ge la tendresse ou de la sou6rance$ les te7tes "s5c!anal5tiques

"arlent "eu. Pour ce qui est de la sou6rance$ elle est restée a,ec le

sacrice ; caricaturalement l’a"ana'e de la reli'ion. e dont on

"arle &eaucou"$ "ar contre$ en "s5c!anal5se$ et qu’on a tendance (

confondre a,ec cette sou6rance d’accouc!ement ( soimKme et (

l’autre$ c’est du masoc!isme dans ses di,erses et nom&reuses

acce"tions "at!olo'iques2*.

L( il n’est +ustement "as question de douleur intériorisée :

l’attente$ la tem"orisation$ le con%it$ le doute 5 sont courtcircuités

"ar une faon de se "osséder totalement soimKme "ar le &iais de la

"ossession cul"a&ilisante des autres$ "ar le resserrement des liens

d’em"rise sur eu7. Par e7em"le$ on ,oit &ien c!eV les adolescents

<






comme un &esoin d’éc!ouer J forme &anale de masoc!isme J leur

"ermet d’o&li'er les "arents ( se faire du souci "our eu7$ ,oire ( se

,i,re comme mau,ais "arents : ( tra,ers ce ,écu de ,en'eance$ dont

ils "aient le "ri7 les "remiers$ ils réussissent ( resserrer les liens

d’em"iétement réci"roque. Wous sommes au7 anti"odes d’une "erte

de maCtrise fantasmatique : le masoc!isme des uns force au sadisme

des autres.

Ainsi$ dans le sadomasoc!isme$ le lien ( l’autre est trou,é dans le

surin,estissement de la sou6rance$ du manque$ de la "erte$ de la

désillusion. Ima'inons une "ersonne tr0s in,estie qui ,ous déoit :

tout ( cou" la &lessure in%i'ée fait ,i,re des sentiments de !aine$ qui

attaquent ,otre "ro"re continuité narcissique. Zn mo5en de

restaurer cette continuité sera de désin,estir l’autre et d’in,estir ( la

"lace l’insatisfaction laissée$ ou encore la relation insatisfaisante. e

qui im"ortera ne sera "lus la "ersonne de l’autre$ mais une modalité

nécessaire de la relation.

Prenons un e7em"le : un enfant unique ,oit un "etit fr0re ,enir le

délo'er. Il ne "eut alors que ressentir de la !aine ( l’é'ard de cette

m0re$ qu’il ,it comme l’a5ant trom"é dans son statut d’e7clusi,ité

J !aine qui entraCne un ,écu de cul"a&ilité l’o&li'eant ( éla&orer

et remanier ses sentiments ( son é'ard. Il 5 a néanmoins d’autres

issues "ossi&les ( cette cul"a&ilité ressentie : l’une d’elles sera de se

retirer narcissiquement$ en désin,estissant sa m0re$ lui é,itant ainsi

de "a5er le "ri7 nécessaire au deuil qu’il aurait ( faire. Pour

maintenir sa "lace d’enfant unique et tout"uissant$ il in,estira$ ( la

"lace laissée ,acante "ar le désin,estissement maternel$ son statut

d’enfant délaissé et a&andonné. L’autre est alors interc!an'ea&le D

"ar contre$ ce qui ne l’est "lus$ c’est la forme relationnelle : ses

relations au7 autres se feront désormais sur le mode o&li'é d’un

Ktrelésé$ déu$ tra!i.

-=




ette fois$ la dé"endance ( l’autre est con+urée et la maCtrise

retrou,ée : c’est l’autre qui est contraint ( la dé"endance$ 'rUce (

des liens su&tilement et im"ara&lement ren,ersés$ de cul"a&ilisation.

Ht cette solution trou,ée sera di6icilement a&andonnée$ si on ,eut

&ien com"rendre qu’elle réussit ( maCtriser la "erte et l’a&sence J

qui restent "our c!acun l’é"reu,e "ar e7cellence D les liens

déniti,ement 7és dans leur as"ect con+uratoire se nourrissent

alors d’Ktres incom&la&les et re+oi'nent un ,écu de toute"uissance$

qui transcende le tem"s. ’est une forme d’éternité$ qu’on n’est "as

"r0s de troquer$ contre l’incertitude et l’im"ré,u d’un dérisoire

instant "résent.

Wous a,ons l( une illustration d’un tem"s qui ne se dé"loie "as$

"uisque la maCtrise fantasmatique de l’autre n’est "as a&andonnée et

que toute relation est ré"étiti,ement ri'oureusement sem&la&le (

ellemKme : une identique em"rise qui ne "rend "as en com"te la

"ersonne de l’autre$ ne laissant aucun es"ace au di6érent$ aucune

&éance ;. Pas de tem"s$ mais non "lus "as d’!istoire$ qui

su""oserait une inté'ration de l’a&sence$ se faisant moteur du désir

de la "résence$ dans sa dou&le référence Bdi"ienne. Ici$ tout est dé+(

connu d’a,ance : l’autre est "ré,u déniti,ement insatisfaisant.

Le tem"s ,écu et ou,ert "ar la castration$ au contraire$ est un

tem"s de l’accueil$ de l’im"ré,u$ de l’éc!an'e a,ec l’autre$ oE un

"laisir non 7é d’a,ance "eut se rece,oir et se donner. Il est le tem"s

de la maturation "ro'ressi,e et du remaniement constant de l’action

"ar le fantasme$ du fantasme "ar l’action$ "ermettant un

réa+ustement "er"étuel du désir a,ec la réalité J réa+ustement en

fonction d’un "ro+et qui oriente l’a,enir et de mod0les identicatoires

qui "ortent ce "ro+et de faon réaliste et ada"tée J ce "ro+et modelé

"ar des identications étant ce qu’on a""elle 1’ idéal du moi ;.

-1




. Idéal du moi et moi-idéal

La'ac!e a ce"endant tenu ( distin'uer deu7 formes d’idéal J

nous ra""elant une nou,elle fois que toutes les fonctions "s5c!iques

"eu,ent ser,ir des &uts radicalement o""osés : c’est le cas de l’idéal.L’idéal du moi$ comme le surmoi Bdi"ien$ s’est donc constitué (

"artir des identications successi,es et nuancées ( des "ersonnes

,i,antes qui$ ellesmKmes$ ont réussi dans un certain domaine$ ont

éc!oué dans d’autres. es identications "ermettent de se "ro+eter

dans l’a,enir en se soumettant au "rinci"e de réalité : les c!oi7 se

rectient au contact de ce "0re ou de ce "rofesseur admirés sui,ant

les 'oXts et les ca"acités qui se dé,elo""ent$ tenant com"te desé,énements$ des tem"s de maturation$ des éc!ecs$ et des réelles

"ossi&ilités qui se "résentent.

Hn o""osition ( ces idéau7 sou"les et modula&les$ "arce qu’ils

s’a""uient sur des mod0les admirés et ,ulnéra&les$ a été distin'ué le

moiidéal ; : il est la "ro+ection directe du narcissisme infantile et

de toute sa mé'alomanie$ oE il s’a'it d’Ktre tout de suite "arfait et

a&solument ( la !auteur ; J en tout cas incom"ara&le ; J$ cemot disant &ien la nature solitaire de cet idéal$ cou"é de la relation (

l’autre.

e moiidéal a fait l’économie des identications et se trou,e Ktre

désincarné$ a&strait$ de l’ordre de l’idée et de l’ima'inaire. 8ace (

cet idéal$ il n’5 a que le tout de la mé'alomanie ou le rien de la !onte

et de la ra'e d’Ktre im"uissant. SHn ce "oint on "eut com"rendre que

les com"le7es d’infériorité di,ers "artici"ent tou+ours de com"le7es

de su"ériorité.

Ht$ en,ers une réalité insu""orta&le de contredire un désir de

toute"uissance "ourtant indis"ensa&le ( l’estime de soi$ il n’5 aura

de recours$ "our a"aiser la ra'e narcissique et l’en,ie$ que

d6attaquer, défaire les liens divers qui pourraient signi/er l6échec

pour soi.

-2




ette attaque c!erc!e$ c!eV le "s5c!otique$ ( détruire les liens de

"ensée$ dans une e7"losion de !aine en,ers la réalité e7térieure

frustrante. Fais cette attaque e7iste tou+ours de faon e6icace$ et

moins ,isi&le$ dans les défenses narcissiques de &eaucou" de

"ersonnalités ada"tées. P. Letarte2$ "arlant dans une conférence

d’un de ses "atients en anal5se$ fonctionnant dans un re'istre limite$

en a donné un e7em"le tr0s éclairant : dans ses relations a,ec les

autres$ ce "atient se sentait ré'uli0rement "erdre la face ; Sla

!onte. Pour lutter contre ce sentiment intoléra&le$ il désa6ecti,ait

Sru"ture des liens a6ectifs les sou,enirs en faisant alors en lui une

es"0ce de ,ide o&+ectai$ e6aant ainsi les traces de la rencontre

!umiliante D et il recommenait sans cesse sa ,ie ( neuf Sru"ture des

liens de continuité tem"orelle trou,ant "our ce faire$ dans

l’idéalisation$ une com"licité ( la nécessité de tourner tout ( fait la

"a'e ( c!aque fois.

Il a,ait un discours sur luimKme e7trKmement su&til$ intelli'ent$

nuancé et$ qui "lus est$ +uste J sim"lement$ il "arlait de lui comme

d’un autre. ’est le lien a,ec luimKme qu’il a,ait réussi ( i'norer...

a5ant dans sa straté'ie défensi,e$ "ar l’attaque des liens$ a,ec un

autre en lui$ qui l’aurait menacé de !onte$ "erdu sa "ro"re continuité

sur laquelle se fonde toute identité.

ette di6érenciation idéal du moi/moiidéal est tr0s im"ortante$

car elle si'ne dans un cas une "osition dé"ressi,e acquise dans le

lien ( l’o&+et maintenu$ dans l’autre l’éc!ec de cette éla&oration. Hlle

sert de crit0re su""lémentaire ( l’a""réciation des ni,eau7 de

fonctionnement.

. Le fonctionnement mental structuré par l’dipe

Ooutes ces "récisions étant données$ nous de,ons Ktre en mesure

de &rosser ( 'rands traits ce que "eu,ent Ktre un fonctionnement

mental dit Bdi"ien ;$ et un fonctionnement dit "réBdi"ien ;$ ou

encore "ré'énital ;. @ans ,ouloir faire ici des classications

-3






noso'ra"!iques$ il est intéressant de "réciser ce que les cliniciens

re"0rent comme fonctionnement le "lus mature J fonctionnement

structuralement remanié "ar le con%it Bdi"ien et a""elé

fonctionnement normaloné,rotique J "ar o""osition au7

fonctionnements re"érés comme les "lus "at!olo'iques.

Ht ceci est d’autant "lus im"ortant que les re"éra'es cliniques ne

sont "as du tout les re"éra'es !a&ituels. Hn de!ors des "s5c!oses

délirantes qui font l’unanimité sur leur folie ;$ couramment$

l’a&sence a""arente de 'ra,es s5m"tmes in,alidants su6it (

normaliser ; tout un c!acun : c’est ainsi que la "lu"art des

trou&les 'ra,es du caract0re$ des "at!olo'ies de la "ersonnalité$ la

"lu"art des "ersonnalités narcissiques$ "er,erses ou en fau7 self$

dont nous a,ons décrit certaines straté'ies défensi,es$ toutes

re"érées comme asseV &ien ada"tées$ éc!a""ent au sou"on de

"at!olo'ie D or$ si$ audel( du secteur intellectuel$ "rofessionnel ou

ada"tatif social$ on "rend en com"te les secteurs qui mettent en +eu

les relations a6ecti,es ,i,antes$ on s’a"eroit que$ sans s5m"tmes$

elles "résentent des distorsions 'ra,ement "at!olo'iques$ qui ne

"eu,ent Ktre détectées que "ar une anal5se ne des ni,eau7 de

fonctionnement.

’est qu’en clinique le tra,ail de re"éra'e de ces ni,eau7 se fait (

"artir de quatre "aram0tres qui sont dialectiquement liés entre eu7 :

la problématique rend com"te de l’ensem&le des con%its et de leur

nature D ces con%its sont 'énérateurs d’un t5"e "articulier

d6angoisse, contre laquelle des mécanismes de défense s"éciques

sont mis en "lace$ ceu7ci colorant de faon "articuli0re le mode de

relation s"écique ( l’o&+et.

Nr ce dernier s’est "eu ( "eu or'anisé autour des Vones éro'0nes

J &ouc!e$ anus et "arties 'énitales J qui sont les Vones de

"assa'e et d’éc!an'e entre le dedans et le de!ors. e sont ces Vones

qui mod0lent et transforment la nature des éc!an'es a,ec

l’en,ironnement$ donnant naissance ( des fantasmes et ( des

-4




an'oisses$ liés au7 di6érentes modalités cor"orelles. ’est dans cette

o"tique de la progressive constitution de fronti"res entre le dedans

et le dehors, permettant de prendre en soi ou non les ob#ets, et d6y

vivre avec eux des con$its, que les stades 'énétiques classiquement

décrits "eu,ent constituer des mod0les intéressants de

com"ré!ension du fonctionnement mental.

J ’est ainsi que l’oralité ,a or'aniser la relation sur le mode de

l’incor"oration$ im"liquant la destruction de l’o&+et D mais$ comme

dans toute relation fusionnelle$ celleci se caractérise "ar sa

ré,ersi&ilité : ,ouloir man'er l’autre se ren,erse o&li'atoirement en

an'oisses d’Ktre soimKme man'é$ a,ec toutes les craintes

d’anni!ilation et de morcellement qui caractérisent ce stade. Fais

qui dit an'oisse dit alors mécanismes de défense "our s’en "roté'er :

de,ant la ,iolence de l’an'oisse ressentie$ les mécanismes mis en

"lace de,ront Ktre drastiques : ce sera le déni de réalité$ le cli,a'e

du moi et la "ro+ection$ essentiellement l’identication "ro+ecti,e$

dont l’ima'e du coucou qui ,a "ondre ses Bufs dans le nid du ,oisin

illustre &ien le mou,ement : le mau,ais cli,é de l’idéal est e7"ulsé

c!eV le ,oisin$ dans le &ut de le contrler. Le fait d’attri&uer ( un

autre une "artie de soi squattérisé son es"ace "s5c!ique et en retour

su""rime le sien "ro"re$ em"Kc!ant toute di6érenciation moi/non

moi$ dedansde!ors.

J Gans le stade anal$ c’est toute la ,aleur s5m&olique de la

défécation qui de,ient mod0le relationnel$ dans le don$ le refus du

don$ ou l’e7"ulsion. ’est ainsi que le "remier sousstade est

caractérisé "ar l’é,acuation$ la "oussée !ors de soi : cette tra+ectoire

du dedans ,ers le de!ors sert de "rotot5"e ( la "ro+ection de ce qui

est ressenti comme mau,ais$ et ( la destruction sadique de l’o&+et.

e sont ces mécanismes de défense : "ro+ection$ déni$ cli,a'e qui

sont réacti,és dans les "s5c!oses$ "ar 7ation$ ou "ar ré'ression

comme dans les "s5c!oses de l’adulte.

-




Le moi 5 c!erc!e les mo5ens de se di6érencier du nonmoi$ les

mécanismes de défense trou,és "our colmater au "lus ,ite les

an'oisses insu""orta&les ne faisant qu’entretenir et a''ra,er la

confusion. Le su+et se &at alors "our son inté'rité. Le con%it n’a "as

"u Ktre traité ( l’intérieur de soi$ car il ren,o5ait ( des situations oE

les émois é,eillés "ar l’intensité des in,estissements étaient si

,iolents qu’ils faisaient éc!ouer un tra,ail de liaison ( des

re"résentations D l’e7citation ne "ou,ant alors Ktre enra5ée que "ar

le déni et l’e7"ulsion$ le con%it se retrou,era ( l’e7térieur de soi

entre les "ulsions$ les désirs et une réalité qu’il faudra faire se "lier (

ces mKmes "ulsions désirantes : ce sera le délire$ forme de

reconstruction de la réalité. Inutile d’a+outer que les in,estissements

ne "eu,ent Ktre ici que narcissiques J il s’a'it tou+ours de son

unique sur,ie "ersonnelle J et que les "ulsions !ostiles J la !aine

et la destruction J sont au "remier "lan.

J A,ec le deu7i0me stade anal$ celui du contrle$ nous a&ordons

les ri,a'es de la né,rose. e stade du garder4en4soi corres"ond au

dé,elo""ement de la maCtrise musculaire et du contrle "ossessif.

Gans sa ,aleur inté'rati,e$ il est le stade de 5échange J le cadeau

des f0ces fait ( la m0re J et de la "ossi&le maCtrise de cet éc!an'e.

La réussite de l’analité "ourrait se méta"!oriser dans cette formule :

on se sent en a,oir asseV dans le ,entre$ "our "ou,oir donner sans

crainte d’é"uisement. A cette mesure$ c’est la c!e,ille ou,ri0re de la

castration J on ne "eut acce"ter le manque que s’il n’est "as ,écu

comme "erte déniti,e J et c’est un maillon ca"ital du

dé,elo""ement.

J Au stade "!allique$ l’unication des "ulsions "artielles se fait

sous le "rimat des or'anes 'énitau7$ constituant le moment

culminant du com"le7e d’#di"e. e stade est décrit dans la

"ers"ecti,e freudienne de la reconnaissance d’un seul or'ane

'énital : le "énis qu’on "eut a,oir... et risquer de "erdre$ ou ne "as

a,oir... et en,ier D dans une "ro&lématique en tout ou rien$ se ,it ici

--




l’acmé des an'oisses de castration et de l’en,ie du "énis : en e6et$ si

on a le "!allus$ on est tout"uissant$ mais si on ne l’a "as$ on est

c!Utré/im"uissant.

e n’est qu’au stade 'énital ; que la di6érence

masculin/féminin "rendra un sens nou,eau de com"lémentarité$

re+oi'nant l’es"ace transitionnel.

?ue ce soit ce"endant sur un mode anal de contrle$ "!allique de

rec!erc!e de "ou,oir$ ou 'énital d’éc!an'e$ ce qui qualiera les

fonctionnements mentau7 dans ce c!am" né,roticonormal sera

l’a"titude acquise ( vivre les con$its à l6intérieur de soi, dans une

ca"acité ( se dé"rimer et ( se remettre en question$ sans toutefois se

désor'aniser. es con%its se +oueront alors sur la sc0ne "s5c!ique

"ersonnelle$ entre une instance interdictrice$ le surmoi$ en tant

qu’intériorisation d’un o&+et de référence aimant/aimé$ et une

instance désirante$ le a. L’an'oisse é,eillée "ar ces con%its trou,era$

dans les identications Bdi"iennes$ su6isamment d’assises

narcissiques$ "our que l’issue n’en soit "as catacl5smique "our le

moi D elle "ourra Ktre traitée sur le terrain limité ( la réalité

"s5c!ique Sil ne sera "as nécessaire de recourir ( des "rocédés

modiant d’a&ord la réalité "erce"ti,e$ t5"e déni ou "ro+ection

"ermettant d’arri,er ( des formations de compromis, entre son désir$

et la défense intériorisée. Le moi '0re ainsi luimKme les tensions

réalité/fantasme$ de!ors/dedans$ conscient/inconscient$

"laisir/interdit$ amour/ !aine$ cul"a&ilité/ré"aration$ etc. Ht c’est

dans ce mou,ement "ermanent qu’il trou,e son "oint d’équili&re$

maintenu de déséquili&res sans cesse réta&lis et né'ociés$ ( l’ima'e

d’un coureur c5cliste. Gans la d5namique des forces anta'onistes

reconnues et dialectisées en soi$ il dé"loie l’es"ace nécessaire au7

di6érences$ dans lequel &Utir au lon' du tem"s son identité ,i,ante

et d5namique.

6est à cette tension intérieure, qu6échappent tous les

fonctionnements non névrotiques, non structurés "ar le con%it

-*




Bdi"ien. Mors cette tension ce"endant$ qui éta&lit "our soi les

fronti0res soi/autre$ les forces anta'onistes demeurent$ et

demandent qu’on se situe "ar ra""ort ( elles. omment traiter le

mau,ais et la !aine$ s’ils doi,ent Ktre ailleurs qu’en soi$ "our "ou,oir

se sentir soimKme &on$ aimant et aimé >

ette question est incontourna&le : tous nous a,ons ( nous

colleter a,ec cette e7i'ence au désir de ,i,re$ d’une estime de nous

mKmes$ d’une ima'e narcissique ,ala&le$ d’un amour de soi ; qui

,a 'lisser$ !ors des re'istres o&+ectau7$ ,ers un &esoin e7istentiel

d’innocence "ure J innocence ,oulant dire nécessairement

transformation menson'0re du réel. ela est 'rossi0rement é,ident

dans les délires "s5c!otiques. ela l’est moins dans tous ces

fonctionnements$ dont nous a,ons dé+( "arlé$ et que la mani"ulation

"er,erse et l’esqui,e du réel mettent ( l’a&ri des sou"ons. Nr le

réel$ ré"étonsle$ c’est l’autre$ c’est son identité$ sa "lace$ sa

"ro"riété D et les tensions internes refusées$ mKme si elles le sont de

faon dé'uisée et indirecte$ attaquent tou+ours l’autre au cBur de

luimKme.

e qui est ressenti comme mau,ais et en conséquence$ sous mille

masques$ e7"ulsé !ors de soi sera nécessairement ( traiter de 'ré ou

de force "ar quelqu’un d’autre.

Re"renons$ "ar commodité$ l’e7em"le qui nous a ser,i ( illustrer

ce qu’est un a'i "s5c!ique ; D c’est une situation somme toute

asseV &anale$ qui "eut &ien faire com"rendre ces +eu7 de forces :

Gans l’e7em"le "ro"osé$ la solution trou,ée "ar ra""ort ( l’en,iea été de refuser de se situer, maintenant une ca"acité fantasmatique

d’u&iquité : face ( c!acun indi6éremment S"0re$ mari$ ls$ lle ou

amant$ cette femme se "ro"ose tou+ours comme "artenaire idéale.

Pour c!acun$ elle tend le miroir de la "erfection.

ouant de cette illusion$ elle récu"0re "our elle une innocence ;

fusionnelle : elle "eut su"er&ement 5 i'norer sa "ro"re en,ie. Gans

des e7clusi,ités successi,es$ cou"ées les unes des autres et

-




su"er"osées$ elle com"ose$ ( c!aque fois$ l’ima'e d’une femme

mer,eilleusement &onne.

@es sentiments en,ieu7 i'norés et menson'0rement tra,estis en

séduction et 'entillesse ; narcissiques sont dé,ersés sur les

autres. Hn toute innocence et na,eté$ dans cette esqui,e de la

castration et du manque "our ellemKme Stout le monde la com&le et

elle com&le tout le monde$ elle a'it$ en fait$ alternati,ement et

cruellement un a&andon sa,amment orc!estré. Hlle fait ainsi ,i,re$ (

c!acun a"r0s l’autre$ une folle !aine$ dont elle dénie le sens. Nr$

dans ce déni$ elle interdit ( l’autre de distin'uer la !aine de l’amour D

les distin'uer équi,audrait e7actement ( la "erdre. Ht "our con+urer

cette "erte$ il faudra s’am"uter de ses ca"acités "ro"res ( "enser$

car les a&andons$ ,écus en alternance a,ec des moments fusionnels

intenses$ "0seront d’un "oids tro" désor'anisateur "our la "s5c!é D

tout ce qui ren,erra au manque$ ( la frustration ne "ourra Ktre que

connoté de ces an'oisses et e7citations massi,es$ em"Kc!ant toute

éla&oration "s5c!ique de la castration et de la sé"aration... et cela

sera &ien sXr d’autant "lus im"ara&le qu’il s’a'ira d’un enfant$ "our

qui cette relation sera a6ecti,ement indis"ensa&le.

Le cercle ,icieu7 de la ré"étition sera alors en "lace : c’est en

miroir de ce ,écu$ dans l’aména'ement mani"ulatoire des relations

au7 autres$ que se c!erc!era une solution au manque(Ktretout$

&arrant "our soi la ,oie ( une réelle s5m&olisation$ qui aurait

nécessité l’inscri"tion interne de ce manque J mais &arrant$ du fait

mKme$ la ,oie ( une issue "our les autres qui$ &ernés$ mani"ulés$

entretiendront la mac!ine infernale.

Hn ce "oint$ se +oue toute la di6érence a,ec les fonctionnements

structurés "ar l’#di"e : le com"romis né,rotique$ trou,é entre son

désir et un interdit assumé$ s’il "ermet de s’indi,iduer$ permet en

outre aux autres de se situer MN. L’interdit Bdi"ien : Ou ne

couc!eras "as a,ec ta m0re ; J mod0le et analo'on de tous les

interdits qui rendent "ossi&les les relations au7 autres J n’est "as

-<






dans son essence une re,endication ar&itraire d’un "0re en mal

d’e7clusi,ité Scomme ce l’était "our la femme de l’e7em"le

"récédent : ici l6interdit pour l6un est le lieu exact d’inscription, dans

le réel, du désir légitime de l6autre. Ht cet interdit ne "eut s’énoncer

que s’il est a6ecti,ement ratié "ar celui qui l’énonce D il n’est

structurant que si le "0re luimKme s’5 est soumis$ lui donnant alors

le droit s5m&olique ; ( a,oir l’e7clusi,ité de sa femme$ autrement

dit$ sa "lace d’é"ou7 J qui lui fera donner ( son ls l’e7clusi,ité

réelle du lien maternel J sa "lace d’enfant... et ainsi de 'énération

en 'énération.

L’#di"e délimite les "laces de c!acun$ sans em"iétement ni

confusion$ et "ermet au désir de "osséder son o&+et. Fais de le

"osséder dans une e7clusi,ité reue d’un renoncement acce"té D elle

n’est +amais de l’ordre du com&ler ou de l’Ktrecom&lé.

L’e7clusi,ité 5 est celle de la "lace occu"ée "ar ra""ort au7

autres$ et qu’il faudra tenir : celleci est tou+ours unique et "ersonne

ne "eut nous 5 rem"lacer. Zne m0re$ dans le ra""ort ( c!acun de ses

enfants$ sait tr0s &ien cela$ comme elle sait aussi qu’elle n’est "as la

mKme "our c!acun d’entre eu7...

eci étant$ fautil ra""eler que$ si l’#di"e a ses lois qui ré'issent

le fonctionnement mental$ cellesci o"0rent dans un c!am"

essentielle+nent inconscient$ et que "ersonne ne décide en

connaissance de cause de ses c!oi7 > ceu7ci étant "artiellement

déterminés "ar la mani0re dont les "arents se sont eu7mKmes situés

face ( l’#di"e.

@im"lement$ dans l’a"r0scou"$ on "eut constater que la "lace de

c!acun a été trou,ée ( la mesure oE l’an'oisse de castration a "u

Ktre su6isamment surmontée. Nr$ nous l’a,ons dit et redit$ il s’a'it

d’un dé"assement qui im"lique la reconnaissance en soi de

sentiments d’en,ie et de !aine en,ers l’o&+et d’amour D et

reconnaCtre ces sentiments su""ose que l’on se soit su6isamment

*=




e7"érimenté$ aimé... "our oser a6ronter d’é,entuelles re"résailles...

ima'inaires.

*1



Chapitre &. /ie ps0chique! aecti,e et relationnelle

e c!a"itre demande$ "our Ktre lu$ une certaine initiation ( la

t!éorie "s5c!anal5tique. Pour le lecteur qui ne l’aurait "as$ et qui

serait découra'é "ar l’aridité de cette ré%e7ion sur la "ulsion ;$ il

est "ossi&le de "asser directement au c!a"itre sui,ant$ concernant la

relation m0reenfant$ sans que la trame du li,re ne soit "erdue.

Les sentiments e7ercent sur notre ,ie "s5c!ique$ une

in%uence &ien "lus im"érieuse que les "erce"tions

e7ternes. ;

8reud$ Abrégé

Wous le disions dans l’Introduction : la "ensée n’est "as d’essence

rationnelle$ mais d’essence a6ecti,e$ et le mode de "enser dé"endra

e7actement du mode de relation instauré a,ec les autres. Gésir et

"laisir 5 sont les maCtres du +eu. Fais "laisir et désir "eu,ent

s’entendre ( des ni,eau7 totalement di6érents.

8reud a distin'ué le +u'ement d’attri&ution$ du +u'ement

d’e7istence. Gans le +u'ement d’attri&ution$ est +u'é &on ce qui

com&le$ mau,ais ce qui frustre D dans le +u'ement d’e7istence est

reconnu ce qui e7iste$ indé"endamment du "laisir et du dé"laisir. Ht

on "ourrait dire 'rossi0rement que le "assa'e de l’un ( l’autre se fait

( la mesure du "assa'e d’un in,estissement narcissique de l’o&+et

Sl’autre ramené au mKme que soi ( un in,estissement o&+ectai

*2



!a"itre 2. ie "s5c!ique$ a6ecti,e et relationnelle

Sl’autre reconnu comme autre$ ou encore ( la mesure du deuil

"ro'ressif de l’o&+et ori'inaire de satisfaction.

A,ec ce "ro&l0me du mKme et de l’autre dans la ,ie "s5c!ique$

nous sommes au cBur du "ro&l0me de la "lus ou moins 'rande

s5m&olisation de la "ensée. Plus la "ensée reste sur le ,ersant d’un

"laisir dé+( e7"érimenté$ et rec!erc!é identique$ "lus elle est

in,alidée dans son fonctionnement J la "osition e7trKme étant le

délire J$ "lus la "ensée fonctionne "ar dé"lacement ,ers des "laisirs

analo'iques SmKme et

autres$ "lus alors ’ou,rant ( la s5m&olisation elle s’ou,re ( la

reconnaissance du réel "our iu+mKme$ dans la reconnaissance de

l’autre. Il nous faut alors ré%éc!ir dans un "remier tem"s ( ce

"ro&l0me de

1 autre ;. omnent en fa+s=nsn=us l’e7"érience >

1. L'e2périence de l'autre

?uand nous dions SS autre nous "ensons un conce"t a&strait$

une c!ose a""rise : est autre ce qZ+ est di6érent$ dissem&la&le$étran'er. Nr$ dans les racinis notre Ktreaumonde$ l’autre$ c’est

tou+ours le cor"s de la m0re @u&stituti,e ou réelle$ "arado7alement

,écu comme le sien$ comme faisiant "art+e de so+ Oout le c!emin

Bdi"ien de sé"aration/indi,iduatioi qZ+ +$ute sur l’interdit du

mKme que la m0re$ énoncé "ar le "0re$ et qZ+ s’en sert Nmme

a""ui "our naCtre ( l’autre et ( soimKme$ est le c!emin qZe su+t la

"s5c!é$ qui n’a "as d’autre lieu oE a""rendre 1 altét+ qZe Bc!emin relationnel.

Il est tr0s im"ortant re"érer ces équi,alences a6ecti,es "rimaires$

dans lesquelles nous a,ons tous été immer'és$ et dans lesquelles

&eaucou" continuent ( fonctionner. Gans les e7"ériences "récoces et

fondatrices de nousmgme@ +e cor"@ de +a m0re$ que

rationnellement nous dirons Ktre autre$ st a6ectiement le mKme

que soi et a6ecti,ement aussi connoté de 1 > ,a]ene "laisir D c’est

*3




ce que nous ressentons Ktre amour ; dans C+a dimension d’accord

fusionnel$ qui n’est en réalité qu mdistinction$ m0iarL' confusion. A

ce ni,eau "rimaire$ les tensions$ les frustrations$ qui entraCnent

col0re$ "leurs$ ra'e$ con,ulsion J "rotot5"e cor"orel de la +ia+ne J

sont +ustement ce qui est ressenti comme nonsoi$ autre et donc

mau,ais.

Ainsi$ au dé"ar +e &h&é c!erc!etil a,ant tout ( ne "as é"rou,er

de dé"laisir$ "ro,oq5' "ar +es surc!ar'es de tensions. Il ne sait

"as

que a mere fait "rt+e du monta'e de ré'ulation et de

déré'ulationes tensions$ aidait aussC &ien ( la déc!ar'e qu’( la surc!ar'e "ar

se uction. Ht les 4osa'es e7citation/"aree7citation$

e7c0s/frustration

"eu,ent 5 Ktre suljl+iement structurants ou déstructurants Y J en

tout

cas$ ce qui soula'Skra +e mo+ de l’enfant sera ,écu comme étant

lui

Sdans une indistint+on m0re/lui J ce qui a""ortera des tensions

sera ,écu comme de!ors$ autre. L’autre sera ce qui s’o""ose

(

son"lais.r et suscit $a !aine

as comment oser fa Dre équi,aloir ce mau,ais a,ec une m0re , ue

au e"art corme toute"uissante > @i l’enfant ,it sa m0re comme nondis"oni&le et a6ecti,ement a&sente$ ce sentiment de toute"uissance

sera renforcé et il ne "ourra que s’em"Kc!er de "enser$ an de

"ré,enir les risques d’a&andon redoutés3=. Penser su""ose de se

sé"arer D or$ sans certitude de retrou,er l’autre a"r0s la critique ou

l’o""osition$ l’enfant ne "ourra "as se "ermettre de dire ,raiment

non$ et de ressentir sa col0re D sans cette "ossi&ilité de refuser$

critiquer$ s’o""oser$ ce"endant il n’5 aura "as non "lus "ossi&ilité

*4






d’e7"érimenter ni soi ni l’autre comme réels. omment dire alors :

e "ense que ;$ si aucune sé"aration n’a "u Ktre éla&orée >

ien sXr$ resteront intellectualisation et rationalisation J ces

succédanés de la "ensée J qui "eu,ent si aisément se dé,elo""er (

cté de la "ulsion$ ( cté du désir$ étant ( cté de l’a6ect. ien sXr$

les su&terfu'es que sont le cli,a'e ou l’am&i'uté "ermettront

tou+ours de dire non en disant oui$ é,itant la confrontation ( ce

"ro&l0me d’une "ensée$ qui n’acc0de ( ce statut que dans son

mou,ement d’éla&oration du désir de l’o&+et D et cela su""ose alors

que le non se dialectise a,ec le oui$ que la !aine se dialectise a,ec

l’amour$ que l’a&sence acce"tée 5 soit le fond sur lequel toute

"résence "eut "rendre forme. @ur ce fond d’a&sence$ la "résence est

d’a&ord celle qui ad,ient ( soimKme$ quand l’autre ,ous !a&ite$ et

qu’une tension d5namique s’instaure entre cet autre et soi D le

cél0&re +e est un autre ;$ écrit "ar Rim&aud dans une de ses

lettres$ F. de F’ZVan le dé,elo""e ainsi : Le +e n’est "as dans le

moi$ "as non "lus enti0rement dans l’autre$ mais ré"arti tout au lon'

des fran'es d’un s"ectre$ d’un s"ectre d’identité$ dans une sorte

d’es"ace transitionnel. ;31 ’est l’autre$ !a&itant le moi$ qui "ose le

réel$ le monde$ dans son Ktrel(. ’est ce que nous dit de faon

allé'orique le m5t!e de Ps5c!é raconté "ar A"ulée$ disci"le de

Platon$ dans Les étamorphoses.

Hros$ qui "ersonnie l’amour di,in$ est tom&é amoureu7 de

Ps5c!é$ re"résentant l’Ume !umaine. Il l’a emmenée dans un "alais

enc!anté$ oE il lui rend ,isite toutes les nuits. Pourtant un interdit a

été "osé : elle ne doit +amais ,oir son ,isa'e32. Les sBurs de Ps5c!é

lui souent que$ s’il en est ainsi$ c’est$ ( n’en "as douter$ "arce que

Hros est un monstre. Ht ce doute s’insinue en Ps5c!é qui$ n’5 tenant

"lus$ allume une lam"e ( !uile "our ,érier$ "ar ellemKme$ la &eauté

de son amant. Fais$ dans le moment oE elle le décou,re

mer,eilleusement &eau$ une 'outte d’!uile tom&e de la lam"e et le

ré,eille... aussitt Hros et le "alais s’é,anouissent. Ps5c!é$ elle$

*








tom&e au "ou,oir de la +alouse A"!rodite$ qui l’emm0ne a,ec elle au7

Hnfers.

L’!istoire aura un dénouement mal'ré tout !eureu7 : Hros arri,era

( re"rendre Ps5c!é$ mais ( la fa,eur du sommeil ;$ et Ps5c!é

restera désormais "our tou+ours unie ( l’amour di,in.

e qui est souli'né "ar deu7 fois dans cette !istoire J ( tra,ers

l’interdit de ,oir le ,isa'e$ "uis le sommeil qui "ermet les

retrou,ailles J c’est la nécessaire acce"tation en l’autre d’un c!eV

lui im"rena&le$ d’une radicale altérité. Gans la ben0se celleci est

dite dans l’interdit de touc!er au fruit de l’ar&re du &on!eur et du

mal!eur.

A contrario, les Hnfers s5m&olisent un uni,ers oE l’autre n’a "as

droit d’Ktre autre : toute altérité$ toute di6érence attisent seulement

le feu de l’en,ie D A"!rodite comme le ser"ent &andent ainsi toute

leur éner'ie "our ni,eler et réduire ( l’e7térieur d’eu7 tout ce qui$ ne

leur ressem&lant "as$ attaque leur identité. A"!rodite c’est le démon

du désir féminin dans son as"ect omni"otent qui$ "ar la séduction$

soumet le monde entier ( l’ar&itraire de ses lois ;. Fais dans ce"rocessus en,ieu7$ qui utilisera l’identication "ro+ecti,e "our

a&raser toute di6érence$ c’est le "rocessus de s5m&olisation qui sera

miné ( sa racine. L’a'ri""ement ( l’identique$ dans un refus de

lUc!er"rise$ em"Kc!e que se constitue un re"résentant mental de la

réalité autre. @eule l’a&sence acce"tée fait e7ister en soi un o&+et

interne$ assurant la continuité de son "ro"re désir.

Ps5c!é qui ,eut tout ,oir et tout sa,oir de son amant "erd tout$ etse "erd a,ec D ne ,oulant +ustement rien "erdre de sa maCtrise$ elle 5

"erd sa faculté de dire +e ;.

tueu7$ la tKte du "artenaire défendu restait in,isi&le. ’est cette

idée que dé,elo""e Fa7 o!en$ dans un ,ieil article La énus de

9illendorf ;$ oE il essaie de rendre com"te du "ourquoi une

statuette$ datant de l’é"oque "aléolit!ique$ dont le cor"s était nu$

a,ait la tKte ,oilée "ar un masque D il écrit : oiler la face est un

*-




mo5en e6icace de s’assurer la "ossession sereine de sa "artenaire D

rendre méconnaissa&le est une condition indis"ensa&le ( l’acte

défendu. ;

Gans l’!istoire d’Hros et de Ps5c!é$ il faut entendre le ,isa'e ,oilé

de faon "lus s5m&olique : il ne s’5 a'it "as de réaliser l’inceste

'rUce ( la nonidentication du "artenaire. We "as ,oir le ,isa'e$

c’est aussi acce"ter de ne "as "osséder l’autre$ dans une éla&oration

de l’interdit Bdi"ien qui éta&lit des es"aces d’inconnaissance oE

c!acun "eut Ktre soi$ dans le secret de son "ro"re cBur.

ien sXr$ nous connaissons tous ces enfants "s5c!otiques qui ne

"eu,ent "as "rononcer dans la réalité ce +e ;. Fais la "arole

acquise$ le +e ; "rononcé ne si'nent "as "our autant l’acc0s ( une

réelle di6érenciation et donc une réelle s5m&olisation. ’est que

l’amour J Hros J comme la "ensée J Ps5c!é J ne "eu,ent se

dé"lo5er que dans le tem"s et l’es"ace de conance qui se

construisent entre deu7 "ersonnes qui com"tent l’une "our l’autre.

Fais comment com"rendre$ de faon un "eu "lus "récise$ les

ra""orts de la "ulsion et de l’o&+et$ dans les ori'ines de la "ensée >Hn quoi l’autre$ ou l’o&+et$ faitil nécessairement "artie du monta'e

"ulsionnel en c!acun d’entre nous >

&. La pulsion

lassiquement dénie$ la "ulsion est une "oussée d5namique

constante$ qui a sa source dans une e7citation cor"orelle. Ge ce fait$

elle est ( la rec!erc!e d’a"aisement et de satisfaction : c’est ce qu’ona""elle son &ut. Pour arri,er ( ce &ut$ elle a &esoin d’un o&+et.

e"endant$ l’o&+et$ au dé"art "our,o5eur ,ital de la satisfaction

"ulsionnelle$ laisse dans le su+et son em"reinte$ qui de,ient

indissocia&le de l’e7"érience de "laisir et de déc!ar'e.

L’e7citation sans e7"érience n’a "as de lieu d’inscri"tion

'ura&le : la m0re$ donnant la "remi0re tétée ( l’enfant$ se fait

e7"ériencesource1 d’une source "ulsionnelle autrement

**




indi6érenciée. ’est de"uis cette source$ dont l’ori'ine ne "eut se

"enser que dans l’a"r0scou" d’une rencontre$ que ,a 'ermer la

"ensée qui$ ( la rec!erc!e de ce mKme "laisir$ !allucinera l’o&+et du

"laisir qui n’est "as encore l(.

ien é,idemment alors$ la "ensée$ et 8reud le ré"étera$ qui éclt

de la rec!erc!e d’un "laisir$ ne fait que remplacer le désir

!allucinatoire ;2. Il sem&le d0s lors incontesta&le que la réalisation

de désir est une e7i'ence commune ( tout le fonctionnement mental$

quelles qu’en soient les modalités.

es modalités$ toutefois$ "eu,ent tr0s ,ite di,er'er$ quant ( la

nature de la satisfaction D l’o&+et$ s’il est e7istentiellement nécessaire

au dé"art$ ,a de moins en moins de,enir un o&+et de &esoin ,ital D s’il

ne donne

1. La"lanc!e$ La pulsion et son ob#et4source.

2. La science des r:ves.

n$ +eammet 3

+ustement "as asseV de "laisir et de sécurité$ cela conduira (

l’i'norer$ et ( construire$ ( l’intérieur de soi$ un monde de "laisir

sans lui.

Ht c’est en ce "oint que réalisations de désir et fantasmes "eu,ent

a,oir une ,alence o""osée :

J @i la "ensée arri,e ( 'arder un lien a,ec cette e7"érience

source$ les fantasmes de,iendront les a""uis ( l’éla&oration d’une

"ensée lo'ique et ( l’acc0s au réel. ette e7"érience construisant$

corri'eant$ nuanant alors l’o&+et interne dans des aller et retour

"ermanents a,ec l’o&+et e7terne$ qui "rendra forme déniti,e dans

les ima'os Bdi"iennes.

J Par contre$ si la "ensée se cou"e de toute rec!erc!e d’o&+et$

elle s’am"ute alors de ses "ro"res fantasmes et désirs$ qui 5 sont

forcément liés ( tra,ers l’e7"érience "ulsionnelle$ désormais !ors de

tout contrle ou éla&oration D ceu7ci ,ont foisonner dans

*




l’inconscient e7i'eant satisfaction et a"aisement. Ge,enus les

instruments du moi"laisir$ ou du a ;$ ils "er,ertiront la "ensée$

en se déc!ar'eant directement.

Hssa5ons d’en com"rendre un "eu mieu7 le "rocessus.

a 4 éalisations de désir en lien à l6ob#et. J Wous nous référerons

en "remier lieu au te7te "rince"s de 8reud$ "u&lié dans (aissance

de la psychanalyse a5ant "our titre L’é"reu,e de la satisfaction ;

et qui est un "assa'e de L’Hsquisse ;.

Hn ,oici un résumé :

Le &é&é$ de "ar sa "rématuration$ ne "eut "as "ar luimKme faire

cesser l’état de &esoin dans lequel il est. Il ne "eut résoudrel’accroissement de la tension en lui que "ar des mo5ens tout ( fait

inada"tés$ comme les 'i'otements et les cris J des déc!ar'es

motrices. Par contre$ ces déc!ar'es "rendront le sens de si'nau7

d’a""el "our l’entoura'e.

G0s que la m0re aura calmé l’enfant$ en satisfaisant sa demande$

il se "roduira une déc!ar'e dura&le$ mettant n$ "our un tem"s$ ( la

tension du &esoin$ qui sera mémorisée sous forme de deu7 ima'es"ar l’enfant : celle d’un o&+et$ au dé"art le sein qui calme la faim$

ainsi que celle des mou,ements ré%e7es$ "ar lesquels se réalise la

déc!ar'e.

es deu7 ima'es$ du fait de leur simultanéité$ seront en'rammées

ensem&le$ et constitueront l’é"reu,e de satisfaction.

Fais ce qu’il est im"ortant de souli'ner$ c’est que cette

satisfaction que l’enfant rec!erc!era en lui "ar l’!allucination est un

plaisir sans contenu et que$ si l’enfant ,eut ne "as mourir de ce

leurre$ il lui faudra aussi a""rendre ( inhiber cette ré'ression de

l’éner'ie d’in,estissement ,ers l’!allucination. L’éner'ie$ il lui faudra

c!erc!er ( l’utiliser "our retrou,er dans le monde e7térieur$ "ar un

tra,ail de "ensée$ cet o&+et qui corres"ond au sou,enir.

*<




Gans l’!allucination$ une "erce"tion mémorisée est rec!erc!ée en

tant que telle D dans la rec!erc!e de l’o&+et$ cette mKme "erce"tion

mémorisée se fera re"résentation&ut$ orientant ( la fois la "ensée

dans un tra,ail de com"araisons et de rectications$ ( la fois

transformant les déc!ar'es motrices en action$ ,ers l’o&+et désiré.

Wous retrou,ons &ien l($ ( l’ori'ine$ les deu7 ,oies "ossi&les de

satisfaction de désir$ a,ec un &ut unique : la sau,e'arde du "laisir.

Pourtant$ celuici "eut c!erc!er sa satisfaction dans une déc!ar'e

directe en "rocessus "rimaire$ ou Ktre modié "ar une alliance a,ec

le "rinci"e de réalité$ qui tou+ours se "résentera comme in!i&ition$

&arra'e$ censure$ autrement dit négation du plaisir immédiat,

modiant du mKme cou" l’acti,ité mentale.

Re'ardons un &é&é qui a faim et qui c!erc!e le sein : il lui faudra$

renonant au "laisir direct de l’!allucination$ a""rendre le "rinci"e

de réalité dans la mise en "lace d’une série de modications

ada"tati,es qui demandent du tem"s. Il lui faudra ainsi ai'uiser ses

ca"acités d’attention et de sélection de sou,enirs$ an d’acquérir

"eu ( "eu la faculté de mise ( l’é"reu,e et de maCtrise du réel. G’un

instinct inné indi6érencié qui le fait 'i'oter de faon a,eu'le$ il lui

faudra "asser ( la coordination de ses mou,ements ,ers le sein.

6est cette activité motrice, sous4tendue par le fantasme incluant

l6ob#et, qui introduira le principe de réalité.

Ainsi le tra,ail de "ensée nécessaire ( l’acc0s au réel estil

tou+ours une mani0re d’action e7"érimentale$ qui doit allier attention

et motricité D ou dit autrement$ nous ne faisons l’é"reu,e du réel qu’(

tra,ers sa "ossi&le modication "ar l’action J et cela mKme si la

familiarité a,ec ce réel est antérieure et trou,e sa source dans

l’es"ace transitionnel e7"érimenté a,ec la m0re. e qui ne se modie

"as "ar l’action reste du domaine de l’ima'inaire D ainsi ( la

di6érence de la "ensée liée ( l’action$ l’intellectualisation faitelle

"artie de ce re'istre.

=




Wous a,ons ici l’é&auc!e e7acte de ce que nous disions des

fonctionnements structurés "ar l’#di"e$ qui en sont l’enric!issement

et l’a&outissement.

Ici$ nous sommes dans une situation de contrainte &iolo'ique qui

,a o&li'er l’enfant ( faire l’e7"érience d’une "remi0re

con$ictualisation positive. Mors de la "résence de l’o&+et$ l’enfant a

réin,esti la trace mnésique de satisfaction et a ainsi trou,é/créé (

l’intérieur de lui l’o&+et "ulsionnel D mais$ dans ce cas "récis$ il sera

"oussé "ar la faim ( refuser l’a6ect connoté de "laisir et ( acce"ter

tension$ attente et di6ert de ce "laisir$ dans la rec!erc!e acti,e d’un

autre "laisir. Gans cette quKte$ la confrontation nou,elle a,ec l’o&+et

réel modiera l’o&+et "ulsionnel. ar$ ré"étonsle$ ce qui est

im"ortant$ c’est que dans ce mou,ement actif ,ers l’o&+et$ oE

l’attention 'uide la motricité$ et la motricité a6ine l’attention$ la

pensée sera elle4m:me transformée, de,enant ( c!aque fois un "eu

"lus a"te ( faire l’é"reu,e du réel et ( le maCtriser.

’est dans ce tra,ail incessant$ trace mnésique/o&+et réel$ o&+et

réel/trace mnésique oE c!aque terme est modié tour ( tour "ar

l’autre$ que l’éner'ie cor"orelle indi6érenciée du dé"art$ la "ulsion

&rute$ se qualiera en éner'ie li&idinale et "s5c!ique. L’o&+et sera

"eru ( tra,ers ( la fois des re"résentations de "lus en "lus nettes$ (

la fois des a6ects de "lus en "lus discriminés$ "ermettant$ dans le

moment de cette mise en forme$ de se di6érencier de lui.

Nr$ de quoi estil question dans le con%it oedi"ien > Il 5 est

question e7actement de la mKme loi concernant le fonctionnement

mental dans son éla&oration$ a,ec cette di6érence qu’il n’5 aura "lus

aucune sanction &iolo'ique au refus du con%it D les sanctions$ car il 5

en a$ ne seront "lus ,itales : elles seront a6ecti,es et "s5c!iques... Ht

la censure ne sera "lus celle de la faim qui ,ous tenaille$ mais

"assera "ar la "arole d’un "0re$ qu’il faudra "rendre en soi et faire

sienne$ "arce qu’on "eut a,oir conance en lui Ssi tel du moins est le

cas. Parce qu’on a conance en lui$ on fera sien le con%it

1




interdit/désir$ "our nalement renoncer$ dans un ,écu douloureu7 et

dé"ressif$ ( l’o&+et de "laisir immédiat... au "rot d’un a,enir

!5"ot!étique$ oE il est question de retrou,er un autre o&+et "our soi

seul$ dans une identication au "0re : *lus tard tu sera comme

moi. ;

Wous a,ons ainsi : une pulsion, en quKte de son o&+et

d’in,estissement$ orientée "ar une e7"érience de "laisir trou,ée a,ec

l’o&+et maternel. G’un &esoin ,ital de nourriture$ cette "ulsion est

de,enue "ro'ressi,ement désir ,ers la m0re. Zne négation, ,enant

cette fois d’un o&+et tiers ta m0re n’est "as ( toi$ elle est mienne ;.

et interdit ,ient donner forme s5m&olique et structurante (

l’im"ossi&le +ouissance "arfaite a,ec la m0re Sdonc a,ec quelque

o&+et de su&stitution que ce soit. ela o&li'e ( un tra,ail

d’éla&oration "s5c!ique$ "our retrou,er$ ( un autre ni,eau$ ( la fois

dans le fantasme et dans le com"ortement a'i$ le lien ( l’o&+et

Sra""elons encore ce que nous a,ons dé+( é,oqué en "arlant de la

sou6rance "s5c!ique J la qualité de l’o&+et déterminera en "artie la

ré"onse : ce "arent ou cet éducateur "eutil "arta'er$ de l’intérieur$

cette e7"érience de deuil a,ec l’enfant >. Ht cela a&outit "ar

intériorisation Jidenti/cation ( une "lus 'rande di-érenciation de

l’a""areil "s5c!ique$ "ermettant une meilleure "rise en com"te de la

di6érence ( tous les ni,eau7$ dans une inté'ration successi,e de tous

les stades$ dont l’analité est le "i,ot :

’est la né'ation$ qui donne sens au oui.

’est le refus$ qui donne sens et force au don.

’est l’interdit$ qui$ délimitant s5m&oliquement la "lace de

c!acun$ donne droit ( l’occu"er "leinement... dans un a,enir que$ (

"artir de l($ il faudra construire seul.

Ge"uis ces intériorisationsidentications renou,elées$ se

noueront des relations ( l’o&+et$ qualitati,ement di6érentes$ ou,rant

"eu ( "eu cet es"ace des "ro+ets "our soi D dans le tem"s

s’a""rendra sa "ro"re altérité.

2




Ht s’il 5 a "ro+ets$ nou,eau7 in,estissements$ donc dé"lacements

"ossi&les$ c’est qu’a,ec l’#di"e se "arac!0,e une mutation décisi,e

qui re"rend ( neuf toutes les an'oisses a5ant touc!é l’inté'rité

narcissique de l’enfant$ dans une relation au cor"s de la m0re.

L’interdit "aternel$ +ouant le rle de loi tierce$ soula'e cellesci en

donnant issue ( la nécessité de la sé"aration D dans le re'istre

narcissique$ elle ne "eut Ktre ,écue que comme "erte ou a&andon$ et

donc refusée D seule la loi du "0re "eut en faire une "romesse

d’accom"lissement. H7i'eant son "ro"re désin,estissement en mKme

tem"s que celui de la m0re$ il ou,re ( la "ossi&ilité d’intro+ecter

ensemble ces deu7 o&+ets$ a5ant entre eu7 des relations$ des

éc!an'es. Le désin,estissement e7terne se fait dans un mou,ement

d’in,estissement identicatoire J et fournit un mod"le interne aux

échanges relationnels circulant hors de l6emprise de l6enfant.

es désin,estissements "artiels des o&+ets réels découlent d’une

reconnaissance a6ecti,e de la "lace ori'inale que les "arents

occu"ent l’un "ar ra""ort ( l’autre J "lace ( +amais im"rena&le. es

désin,estissements ser,ent la continuité "s5c!ique$ dans une

délimitation dedans/ de!ors$ soi/autre$ "assé/futur D ils "ermettent de

dé"lo5er un es"ace "s5c!ique sien$ et d’accéder$ de ce fait$ au

+u'ement d’e7istence. ReconnaCtre la "lace im"rena&le des "arents

assure ( la sienne le mKme statut in,iola&le.

Gésormais$ la "ensée ne sera "lus in,alidée "ar le re"éra'e

e7istentiel de ce qui com&le ou de ce qui frustre. La réalité de l’o&+et

autre situé ( une "lace totalement di6érenciée "ourra Ktre "rise en

com"te. Hlle a été reconnue ( tra,ers un déplaisir ,écu et dé"assé$

qui ne 'ou,ernera "lus la "ensée$ "uisqu’un "laisir qualitati,ement

"lus im"ortant en a découlé.

ar ce qu’il est im"ortant de com"rendre$ c’est que le

désin,estissement des "arents transforme en soi l’instance

surmoque D dans sa formation$ le surmoi est d’a&ord fait des craintes

de re"résailles$ secondaires au7 attaques en,ers l’o&+et J dans le

3




fantasme$ les attaques ne "eu,ent Ktre corri'ées "ar la réalité et

acqui0rent un caract0re démesuré$ donnant au7 craintes de rétorsion

la mKme am"leur D le surmoi est alors une instance sadique et

"ersécutrice du moi J ce qu’il restera dans les fonctionnements

"réBdi"iens.

Reconnaissant la "lace unique du "0re et de la m0re$ ceu7ci$ (

l’intérieur de soi$ ,iendront en miroir ré%éc!ir la "lace unique qu’on

"eut occu"er "ar ra""ort ( eu7$ et les scénarios relationnels a,ec

eu7 et entre eu7 ne seront "lus sau,a'ement censurés "ar le surmoi D

la loi intériorisée se fera instance structurante et tutélaire ;$

comme l’a""elle 8. Pasc!e. Le surmoi Bdi"ien assurera la sta&ilité

du lien ( l’autre$ en étant désormais un réf"rent interne disponible.

L’o&+et qui était indistin'ua&le des e7"ériences "ulsionnelles

"rimiti,es est cette fois retrou,é$ 'uré en soi dans ce qu’on a""elle

les ima'os Bdi"iennes. Gi6érenciées$ elles "ermettront de se situer

"ar ra""ort ( elles$ et l’une "ar ra""ort ( l’autre$ au lieu de les su&ir

dans la confusion et l’em"iétement.

Ht c’est ce référent interne qui$ seul$ "ermettant de médiatiser deréels éc!an'es internes$ ou,rira ( des relations o&+ectales ; (

autrui. Hc!an'es internes dans une dou&le dimension/dimension de

dialo'ue et de quKte de conseils J face ( une situation de c!oi7$ le

mod0le Bdi"ien sera "ris comme interlocuteur : qu’en "enseraitil$

lui qui a a'i dans telle ou telle circonstance de faon coura'euse$

qu’auraitil c!oisi dans la con+oncture actuelle > mais aussi

dimension de "rotection tendre$ dans les moments de

découra'ement et d’éc!ec J une ,oi7 ,enant des "rofondeurs de

l’enfance redit ( l’adulte$ ce qu’une m0re ou un "0re ont dit au "etit

enfant qui était tom&é et qui s’était fait mal : We t’en fais "as$

rel0,etoi$ ce n’est "as 'ra,e... +e t’aime &ien. ;

A contrario, un nonrenoncement$ une nonsé"aration a&outissent

( un renforcement de la sé,érité sadique du surmoi$ qui se met (

"ersécuter le moi$ l’o&li'eant ( se cac!er face ( soimKme$ et (

4




attaquer dans la réalité toute situation "ou,ant ra""eler que l’autre

"ourrait ,ous demander des com"tes.

@ans sé"aration soi/o&+et interne en soi Sa,ec toutes les

'radations "ossi&les$ l’autre$ tout autre dans la réalité$ est ,écu

sous des formes di,erses comme dou&le a,ec les deu7 ,ersants

d’e7"loitation... et nécessairement de "ersécution. Il est utilisé

comme "i0ce fonctionnelle de l’économie "s5c!ique$ "uisqu’il n’5 a

"as de médiation qui "ermettrait de le "oser ( l’e7térieur de soi$

comme ,is(,is. @eul l’o&+et interne$ 'uré$ "ermet de ne "as se

confondre a,ec l’o&+et e7terne. Htant quelqu’un "résent en soi en

tant qu’a&sent et a,ec qui dialo'uer$ il est le re"résentant mental de

la réalité autre$ dans son a&sence acce"tée.

L’o&+et interne ré%éc!it une re"résentation ,i,ante de soi

S "s5c!é ; est le nom d’un miroir oE il est "ossi&le de se penser, se

voir, s’écouter ( distance dans un autre et ( la mKme mesure de

"enser$ ,oir$ écouter autrui.

@’il n’5 a "as cet o&+et interne sta&le$ in,esti et dis"oni&le$ la

re"résentation de soi est dé"endante d’une ima'e 7e$ d’une idée de"erfection$ d’un moiidéal ; : l’ima'e com"osée de soi$ nécessaire

( sa "ro"re ,alorisation$ se fait l’éc!elle ima'inaire d’a""réciation

des torts et des raisons su""osés d’autrui$ ainsi que des siens

"ro"res. Le miroir ne ren,oie "lus ( rien d’autre qu’( soimKme.

eluici o&li'e ( é,iter tout ce qui altérait une "ureté ima'inaire$

comme "ar e7em"le d’entrer en con%it a,ec quiconque dans une

relation ,i,ante. Ht si les torts réels et "récis ne seront +amais

a""réciés$ comme s’ils n’étaient "as "ensa&les ;$ "ar contre

l’autre sera é"in'lé dans des torts et des re"roc!es "ro+ectifs$

n’a5ant que &ien "eu ( ,oir a,ec la réalité de cet autre Sceci est "ar

e7em"le une constante c!eV le "aranoaque : il est tou+ours

sur"renant de ,oir quelqu’un d’aussi méant et ,i'ilant ima'iner

sans cesse les mau,aises intentions ; des autres oE elles ne sont

"as$ mais ne "as les ,oir oE elles seraient. L’ima'e de soi qui se




confond a,ec le moi ne laisse aucun es"ace oE la relation "ourrait se

dé"lo5er$ "ermettant une rencontre discriminante "our l’autre

comme "our soi.

Nr$ sans construction d’es"ace interne oE ré'uler sa "ro"re

estime$ la "ensée sera déterminée "ar les "lus ou moins 'randes

contraintes e7ercées "ar les nécessités de modalités relationnelles

de,ant assurer son "ro"re équili&re narcissique. @i "ar e7em"le un

certain secteur ren,oie "our soi ( la !onte J "our soi ou "our des

"arents ,écus confusément comme indi'nes J il est &ien clair que

tout un "an de réalité attac!é ( cette !onte sera e7actement un "an

de réalité am"uté "our la "ensée$ "uisqu’il attaque l’ima'e

narcissique de soi. Fille straté'ies seront alors "ossi&les J la

"er,ersion du +u'ement "ou,ant Ktre une issue$ comme c!eV ces

m0res d’enfants autistes que +’ai "u étudier33 : ( "artir "our elles

d’une e7"érience de ,ide a6ectif "récoce$ une idéalisation a,ait ser,i

( nier ce manque$ transformant du mKme cou" le contenu !a&ituel

de certains conce"ts D l’indi6érence Squi a,ait été celle de leurs

m0res a,ait été &a"tisée sens de la li&erté des autres$ la

mal!onnKteté Squi a,ait été celle d’un des "0res dé&rouillardise et

intelli'ence su"érieure$ etc.

Preu,e su""lémentaire$ s’il en était encore &esoin$ de l’inltration

a6ecti,e de toute ré%e7ion ou raisonnement. Le *etit Larousse, au

,er&e "enser ; en "lus de ces dénitions de ré%éc!ir et raisonner$

le sait &ien$ qui a+oute trois autres sens :

J a,oir l’intention de$ es"érer$ croire$ +u'er D

J se sou,enir de D

J "rendre 'arde ($ ,eiller sur.

omment mieu7 e7"rimer que la "ensée s’enracine dans la

mémoire a6ecti,e des relations "récoces et 5 est liée au désir > Le

fait de se sou,enir de ; "ou,ant +ouer$ soit comme "romesse de

retrou,ailles : a,oir l’intention de$ es"érer ;$ soit comme

-






é,itement et refus de certaines Vones du réel$ dans une an'oisse

d’intrusionem"iétement : "rendre 'arde ($ ,eiller sur ;.

Promesse ou é,itement fantasmatiques &ien sXr. Fais de"uis cet

a priori de conance qui laisse un es"ace ( l’autre et ( soimKme$ ou

de méance qui su""rime cet es"ace "ar intrusion ou ad!ési,ité$ ce

sont eu7 qui ,ont colorer les relations au7 o&+ets e7ternes. Le

renforcement dans un sens ou dans un autre se fait ,ite réci"roque$

et l’attente intérieure élar'ira ou rétrécira$ d’un mou,ement

insé"ara&le$ es"ace "s5c!ique et c!am" du réel. Le désir éclaircit$

o&scurcit$ ,oire su""rime$ certains lieu7 de réalité et fait sur'ir$ dans

ceu7 qui sont "ri,ilé'iés$ des ,aleurs$ que c!acun sera seul ( déceler.

Hn tout cas$ une "ensée qui$ su""rimant l’es"ace de la conance$

s’assimile et réduit l’o&+et li&idinal ( ce qui est identique ( soi S8reud

fait équi,aloir o&+et li&idinal et réalité sera de ce fait mKme

"er,ertie$ dans ses ca"acités ( com"rendre et ( +u'er.

Pour com"rendre et +u'er n’estil "as nécessaire d’Ktre en a""étit

de di6érence > An de construire$ 'rUce ( ces di6érences$ de

nou,eau7 ensem&les si'nicatifs > La com"ré!ension ,eut qu’on

éta&lisse des liens an de "roduire du sens. Nr$ si la di6érence J et

encore une fois celleci s’e7"érimente au creu7 de la relation J est

,écue comme un manque "our soi inacce"ta&le$ un dan'er

e7istentiel$ il est clair que des "ans entiers de réalité seront niés$

esqui,és$ transformés$ insanisés$ et que la "ensée en sera d’autant

déformée$ "er,ertie$ en tout cas considéra&lement a""au,rie.

Fais alors se "ose le "ro&l0me de cette réduction ( l’identique (

soi de l’o&+et li&idinal "ar im"ossi&ilité ( désin,estir l’o&+et "rimaire

de satisfaction D cette 7ation inconsciente em"Kc!e tout tra,ail de

'uration J or moins la 'uration est "ossi&le$ "lus l’o&+et est

o&scurément ressenti comme démesurément "uissant et dan'ereu7$

entraCnant un renforcement du refoulement... cercle ,icieu7 qui

rendra sa rec!erc!e im"ossi&le sui,ant deu7 ,oies "arall0les :

l’acti,ité motrice sera renforcée au détriment de la satisfaction de

*




désir$ ou in,ersement ce sera l’acti,ité fantasmatique qui "rendra le

"as$ laissant tou+ours un sentiment de noncontentement et de ,ide.

ar$ ce qui est 'ra,e "our le fonctionnement mental$ c’est que la

trace mnésique inconsciente 'ardera "our elle l’éner'ie "ulsionnelle

qui ne "ourra "lus trou,er le c!emin de l’acte qui la conduirait ( son

&ut. Acte et fantasme feront ca,aliers seuls. Nr$ nous a,ions dit que

c’était l’acti,ité motrice soustendue "ar le fantasme incluant l’o&+et

qui introduisait le "rinci"e de réalité.

’est alors que le fantasme$ au lieu de ser,ir l’acc0s au réel$

comme nous ,enons de ,oir que ce "eut Ktre le cas$ de,ient &arra'e

( cet acc0s.

b éalisations de désir, déliées de l6ob#et. J Précisons d’a&ord

un "oint$ qui "eut "araCtre "arado7al. Wous allons "arler de

réalisations de désir$ déliées de l’o&+et. Nr$ nous ,enons de dire qu’il

5 a,ait dans ces casl($ +ustement$ im"ossi&ilité de désin,estir l’o&+et.

Pourquoi alors "arler de désir$ délié de cet o&+et >

’est que nous "arlons dans un cas$ ( un ni,eau inconscient$ dans

l’autre$ ( un ni,eau conscient D ( un ni,eau inconscient donc$ l’o&+etest &ien l($ "ris en masse a,ec le su+et$ mais celuici n’en sait rien.

L’éner'ie &rute attac!ée ( l’o&+et n’a "as "u Ktre transformée J nous

allons ,oir "ourquoi J en éner'ie li&idinale$ ( tra,ers des

re"résentations et des a6ects nommés. Nr$ sans re"résentants

"s5c!iques des traces mnésiques de l’o&+et$ sa rec!erc!e "ar

com"araison ( une ima'e mnésique J nous "arlons maintenant ( un

ni,eau "réconscient/ conscient J est rendue im"ossi&le.@ans 'uration de l’o&+et$ comment le retrou,er$ et se situer "ar

ra""ort ( lui > ’est alors que cet o&+et non re"résenté$ &ien que

"résent en soi$ sera totalement contrai'nant$ dans un lien saturé de

!aine. . @tein insiste sur cet as"ect dans Les érinyes d’une m"re !

La noire mélancolie est liée ( la 'ure d’une m0re$ fondée$ "lus

"récisément$ sur la !aine ine7tin'ui&le$ immortelle$ qui assure un

lien indestructi&le a,ec cette m0re. ; Il s’or'anisera dans




l’inconscient$ sans "ou,oir se "résenter ( la conscience$ donc

délié ; du désir.

8reud écrit :

Le refoulement n’emp:che pas le représentant de la pulsion dedemeurer dans l’inconscient, de continuer à s’y organiser, de former

des re#etons et de nouer de nouveaux liens. Le refoulement ne g:ne

vraiment que le rapport avec un seul syst"me psychique, celui du

conscient &34$

le refoulement écarte de la conscience les re"résentations qu’il

touc!e :

mais il emp:che aussi le développement de l’a-ect etl’incitation à l’activité musculaire ;3.

Hn a5ant re+eté des re"résentations inconcilia&les a,ec le surmoi

ou l’idéal du moi$ le moi s’est sé"aré$ en totalité ou en "artie$ de la

réalité$ qu’il aurait "u transformer "ar l’action.

L’éner'ie restera donc 7ée ( cet o&+et$ &arrant la ,oie ( d’autres

in,estissements "ulsionnels. @’accumulant sans trou,er de lieu de

déc!ar'e$ elle acquerra une im"ortance démesurée$ ce"endant que

l’a""étit désirant dans sa dimension o&+ectale diminuera$ ,oire

s’éteindra.

L’identi/cation narcissique avec l’ob#et devient alors le

substitut de l’investissement d’amour ce qui a pour conséquence

que, malgré le con$it avec la personne aimée, la relation d’amour n’a

pas à :tre abandonnée. ;3-

A cté d’un secteur d’ada"tation ( une réalité sociale

su"erciellement satisfaisant$ coe7istera alors cet autre secteur

inconscient ser,ant de com"ensation ( tout ce que le réel im"ose de

dé"laisir et de renoncement. L’!omme 5 dé"loiera :

une activité psychique, grce à laquelle toutes les sources de

plaisir, et tous les moyens d’acquérir du plaisir auxquels il a renoncé,

continuent d’e7ister sous une forme qui les met ( l’a&ri des

<










e7i'ences de la réalité$ et de ce que nous appelons l6épreuve de

réalité. Là toute tendance rev:t aussit7t la forme qui la représente

comme satisfaite, et il n6est pas douteux qu6à se complaire aux

satisfaction imaginaires de désir, on éprouve une satisfaction que

ne trouble en rien la conscience de son irréalité ;3*.

Ht 8reud continue un "eu "lus loin :

Le représentant de la pulsion se développe plus librement, plus

abondamment quand il échappe grce au refoulement à l6in$uence

du conscient. <n ce cas, il foisonne pour ainsi dire dans l6obscurité,

et trouve des formes d’expression extr:mes, qui, signalées et

traduites au patient, lui semblent non seulement étrang"res, mais

e-rayantes, ceci du fait qu’il y aper;oit comme le re$et d’une

extraordinaire et dangereuse force pulsionnelle. ette force illusoire

résulte d’un déploiement sans entraves dans l’imagination, et d’une

stase "ar refus de satisfaction ;.

ette s"!0re fantasmatique$ au lieu de ser,ir la liaison "laisir/

réalité$ dedans/de!ors dans sa ,ection ( l’o&+et "ulsionnel$ se

déconnecte Stoute déconne7ion ser,ant la "ulsion de mort et se metainsi ( e7ister ( l’a&ri de la réalité et du ,écu conscient sous deu7

formes qui ne se fécondent "lus l’une l’autre :

J une forme consciente : des rationalisations$ ,oire des

constructions "!iloso"!iques$ t!éoriques et idéolo'iques a&straites$

oE les mots sont mani"ulés ( cté et en de!ors de leur contenu

e7"érientiel inconscient D

J une forme inconsciente _ des fantasmes oE le refoulement$refusant cette fois la traduction des e7"ériences en mots$ mo&ilise

toute l’éner'ie$ qui ne trou,e aucun lieu ( sa satisfaction.

ette éner'ie inconsciente$ si elle a,ait "u a,oir acc0s ( la

conscience$ aurait "u Ktre transformée : "ar e7em"le$ un sou,enir

"éni&le aurait "u Ktre inté'ré "ar association ( d’autres sou,enirs

qui seraient ,enus faire contre"oids$ et le corri'er. Fais$ sans

traduction qualitati,e$ cette éner'ie li&re ne "ourra que s’écouler en

<=






un "rocessus "rimaire3$ "ar "lusieurs canau7 : J dans des

éprouvés d’angoisse un traumatisme inéla&oré sera indéniment

ré,eillé "ar des situations analo'ues$ qui ne se +ustient "lus dans

une condensation "assé/"résent D Jdans le corps !

*ar la conversion le moi réussit à se libérer de la contradiction,

mais en échange il s’est chargé d’un symbole mnésique,

représentation déguisée de l’événement traumatique, qui se loge

dans la conscience, telle me sorte de parasite, soit sous la forme

d6innervation motrice qui ne peut se résoudre, soit comme une

sensation hallucinatoire constamment renouvelée, et qui persiste

#usqu6à ce que se produise une conversion en sens inverse &3<.

J dans l6acte, "ar rec!erc!e com"ulsionnelle d’une issue ( une

e7citation intoléra&le et incontrla&le.

es courtscircuits ou &lessures de mémoire ;a$ qui se

déc!ar'ent "ar les ,oies les "lus courtes$ ont "our "oint commun de

condenser le "assé dans le "résent et d’arrKter ainsi le tem"s J

caractéristique de l’inscri"tion inconsciente de ces sou,enirs D si

elles traduisent "ar ces ,oies leur "résence éner'étique$ elles n’ont"as acquis ,aleur de si'nication et de réels s5m&oles utilisa&les "ar

le moi Sles s5m&oles mnésiques ne sont que ré"étition du mKme.

Ainsi :

lorsque nous renon;ons aux représentations de but

conscientes, ce sont les représentations cachées qui dirigent le cours

de nos images ;s D

et 8reud ,a +usqu’( écrire :

le ;a 2la pulsion dans sa dimension inconsciente3 retranché du

monde extérieur a son propre univers de perception, en particulier

par les variétés de tensions de ses émois pulsionnels, variations

devenant conscientes, en tant qu6impressions de la série

plaisir+déplaisir ce sont ces impressions qui régissent

despotiquement les phénom"nes à l6intérieur du ;a ;4=.

<1










Nn ne "eut donner une "lus lar'e "lace au7 sentiments

inconscients et ( leur em"rise sur l’orientation et les c!oi7 ; qu’on

croit tels de notre ,ie D en e6et$

le moi traduit alors généralement en action la volonté du ;a,

comme si elle était la sienne propre ;-.

Le moi 5 est le com"lice de ces quanta d’af8ects$ ces im"ressions

non qualiées de "laisir et de dé"laisir$ et au lieu de +ouer son rle

de médiateur entre désir et réalité$ il se contente de les rendre

sim"lement acce"ta&les ( la fois "ar le surmoi ou l’idéal du moi$ ( la

fois "ar la réalité. Les fonctions du moi ne ser,ent "lus l’ada"tation (

la réalité "ar la "rise de conscience$ mais se mettent au ser,ice du

"rinci"e de "laisir en orientant l’attention de faon ( ce qu’elle

i'nore les e7"ériences dé"laisantes et qu’elle sélectionne les

e7"ériences "laisantes$ en les idéalisant$ "our tuer dans l’Buf la

sur,enue des tensions non tolérées.

L’e7"érience ici ne sert "lus de correcteur$ mais est au contraire

utilisée dans le &ut de renforcer les con,ictions a6ecti,es

inconscientes. Wous serons alors dans le domaine des certitudes ;$témoi'nant de la ru"ture du lien ( l’autre.

Ht cela se "assera toutes les fois oE les a6ects ne "ourront "as

Ktre liés "ar l’acti,ité fantasmatique qui les rend conscients J les

faisant se soumettre ( l’é"reu,e de réalité.

c 4 Les représentants psychiques de la pulsion. J Pour

com"rendre un "eu mieu7 ces "rocessus de qualication des

re"résentants "s5c!iques de la "ulsion$ "ar un tra,ail de liaison ( uno&+et$ qui n’est +amais tout ( fait en soi$ +amais tout ( fait !ors de soi$

nous allons nous arrKter un instant sur ce di6icile "ro&l0me.

e tra,ail de qualication de la "ulsion "rimiti,ement &rute$

8reud nous en indique le tra+et :

La pulsion, écrit4il, est quelque chose qui s6ancre dans le

somatique et qui devient psychique, de la source à l6ob#et, m41

<2






La source c’est donc une e7"érience "ulsionnelle entretenue et

canalisée "ar un o&+et e7terne$ !ors de "rise. ’est cette rencontre

J &onne ou mau,aise J qui se fait "our tout un c!acun mod0le

im"ara&le de ce qui sera rec!erc!é. Gésormais les retrou,ailles a,ec

l’o&+et qui seules "ermettront de se distin'uer de lui ne "ourront se

faire que dans la transformation de cette "ulsion$ non directement

accessi&le ( la conscience. e n’est que "ar un lon' tra,ail de

s5m&olisation et de décantation des e7"ériences somatiques$ que la

reconnaissance de l’o&+et "ulsionnel "ourra "eu ( "eu ad,enir$ (

tra,ers les re"résentations construites "ar la "s5c!é$ "ar

com"araison o&+et interne/ o&+et e7terne$ sou,enir/"erce"tion.

La pulsion nous appara>t alors comme un concept limite entre

le psychique et le somatique, comme un représentant psychique des

excitations émanées de l6intérieur du corps et parvenues dans l6me,

comme le de'ré de tra,ail imposé au psychique, par suite de son lien

avec le psychique. ;a

8reud distin'ue deu7 sortes de re"résentants de la "ulsion ,ers

l’o&+et$ qui$ tous les deu7$ de,ront donc o&li'atoirement s’associer (des mots "our accéder ( la conscience :

J Il 5 a ainsi ce qu’il a""elle une re"résentation de c!ose ;$

c’est(dire un in,estissement de traces mnésiques si'niantes de la

c!ose J traces liées ( des e7"ériences ,écues s"ontanément comme

&onnes ou mau,aises "our soi. Pour que ces traces "uissent accéder

( l’indice de qualité s"écique ( la conscience$ "ermettant de +u'er

de l’e7istence de l’o&+et$ indé"endamment de la connotationinconsciente en &on ou mau,ais$ elles de,ront s’associer ( des

ima'es ,er&ales$ des mots qui$ introduisant un es"ace$ "ermettront

de mettre en relation des o&+ets$ qui seulement alors "ourront

e7ister "ar eu7mKmes.

J Ht il 5 a surtout le re"résentanta6ect ;$ lié au cor"s

li&idinal$ dont 8reud nous dit que$ sans !ésiter$ il lui attri&ue la

"rimauté dans la ,ie "s5c!ique J ceci "arce que les "rocessus

<3




a6ectifs sont totalement internes au monta'e "ulsionnel$ et ont

comme caractéristique de "ou,oir se déc!ar'er directement.

Ainsi l’o&+et se donnetil ( e7"érimenter de faon immédiate$ sur

un mode d’é&ranlement et de déc!ar'e dans le cor"s$ qui sont les

si'nau7 accréditant sa "résence réelle.

Nr c’est dans ce re'istre a6ectif que l’o&+et "eut mettre le su+et le

"lus en dan'er e7istentiel : le fait de se re"résenter une c!ose$ de lui

donner une si'nication$ est une forme de maCtrise D "enser donne

&arre sur des conce"ts$ et "ar l( sur des situations. Par contre$

é"rou,er a e7actement la si'nication in,erse : c’est forcément

su&ir$ donc Ktre "assif$ li,ré ( une e7citation &rute$ interne au cor"s D

"our Ktre satisfaite$ cette e7citation nécessite la "résence d’un

autre D elle sollicite forcément en soi des c!ar'es émoti,es ,iolentes$

qui "eu,ent menacer 'ra,ement l’or'anisation du moi si elles ne

trou,ent "as ra"idement d’a"aisement.

Gans cette rec!erc!e l’enfant n’a que deu7 issues : ou &ien la

m0re est l($ a6ecti,ement dis"oni&le ( "rendre en elle ces c!ar'es

e7"losi,es : ressentant et "arta'eant a,ec l’enfant sa ra'e ou sontro""lein de "laisir e7citant$ elle les "ensera$ leur donnera sens en

les "arlant$ et lui rendra modulées et contenues dans des 'estes

a""ortant une détente J ce qui enclenc!era un "rocessus de

"ro'ressi,e mise en sens et contention des émois "ar l’enfant lui

mKme$ dans un lien ( un o&+et de mieu7 en mieu7 re"résenté. Nu

&ien sa m0re "résente ou a&sente est inca"a&le de s’identier ( lui$

ne "ou,ant "as acce"ter de "arta'er des a6ects ,iolents qu’elle

ressent s"ontanément comme l’attaquant et elle le laisse seul a,ec

son e7citation désor'anisante D l’unique éc!a""atoire$ !ors la folie$

reste "our lui$ sur le mod0le maternel$ la ré"ression de ses a6ects...

a,ec "our conséquence inélucta&le que si le su#et n6est plus a-ecté

par l6ob#et, celui4ci n6est plus accrédité à l6intérieur de soi comme

réel J ou dit autrement$ la "résence de l’autre en soi s’é,anouit...

<4




faisant du mKme cou" &aisser le seuil d’e7citation$ et trou,er

l’a"aisement rec!erc!é.

6est cette répression a-ective qui délie la réalisation de désir de

son ob#et. ?ue celuici arri,e ensuite$ "ar d’autres ,oies$ ( Ktre

intellectuellement re"résenté en soi ne c!an'e rien ( cet état de

fait : la seule "résence ,i,ante de l’autre$ qui est indis"ensa&le ( sa

rencontre dans le réel$ en tant qu’o&+et ( "art enti0re$ est celle qui

nous a-ecte, et dont nous acce"tons la com"osante passive.

@’il 5 a e7tinction a6ecti,e J e7tinction qui "eut Ktre sectorisée

sui,ant l’!istoire de c!acun$ a5ant "u entraCner des ré"ressions liées

( tel ou tel é,énement intoléra&le J$ les relations au7 autres ne sont

que narcissiques : sans "assi,ité acce"tée qui fonderait l’éc!an'e$

l’autre n’est que rédu"lication de soi D il n’e7iste qu’utilisé comme

a""oint au7 nécessités internes de fonctionnement$ tantt en tant

que miroir$ e7utoire$ etc.$ en tout cas sans e7istence "ro"re. Ht ce qui

"ermet d’i'norer cela est +ustement que l’a6ect ne "eut se qualier

qu’en se disant dans des mots$ d’oE l’a""arente ressem&lance entre

les "!rases dont les mots sont les mKmes... J Gans ces

in,estissements narcissiques$ il "eut 5 a,oir &eaucou" de

dé,ouement$ de désir de ré"aration$ mais il ne "eut 5 a,oir a&andon

de soi ( l’autre$ et acce"tation d’un Ktre aimé. ?ue ,eut alors dire

aimer >

A l’ori'ine$ les a6ects ne sont que déc!ar'es quantitati,es et

"eu,ent$ s’ils restent ( l’état délié comme dans la "s5c!ose$

désor'aniser la "ensée "ar leurs irru"tions &rusques et ,iolentes.

Pour qu’ils "uissent se qualier$ il leur faudra o&li'atoirement

de,enir charges d6une représentation ! ce lien ( une re"résentation

de mot +ouant comme "ossi&ilité de fra'menter les quantités

d’e7citation$ les rendant toléra&les et traita&les "ar le moi.

Ge mKme que la re"résentation de c!ose inconsciente de,ait$

"our de,enir consciente$ se lier ( une re"résentation de mot$ l’a6ect

doit aussi et de la mKme faon se qualier en se re"résentant. G’une

<




c!ar'e émotionnelle indi6érenciée$ il s’a'it de faire un sentiment qui

se reconnaCt en se reliant ( quelqu’un : +e suis en col0re contre ma

m0re ;$ ou +e suis triste de son a&andon ;$ ou au contraire

+o5eu7 de sa "résence ;.

’est ainsi$ dans une liaison ( des fantasmes concernant l’o&+et$

qu’un a6ect "ourra "eu ( "eu Ktre nommé. Ht$ en retour$ cet a6ect

"arlé donnera ,ie ( l’o&+et ( l’intérieur de soi. Remarquons toutefois

que cette nécessité "our l’a6ect de se lier ( des mots donne au

lan'a'e et ( l’e7"ression lo'ique une é,idente "rimauté au ni,eau de

la communication manifeste : car nalement la re"résentation de

mot "eut se su6ire ( ellemKme et donner "arfaitement le c!an'e D (

la limite on "eut mKme dire qu’une "arole désa6ecti,ée est

"articuli0rement e6icace "our ser,ir une ada"tation mondaine ou

intellectuelle. L’a6ect$ en re,anc!e$ ne "eut "as$ en tant que tel$ se

su6ire ( luimKme D "our se dire$ il doit "asser "ar les mots. Pourtant$

c’est en lui que se trou,e le seul lieu de la ,érité des in,estissements

de c!acun. Audel( des mots qui "eu,ent Ktre ,ides$ &ien qu’ils

soient dans tous les cas le ,é!icule o&li'atoire ( la communication$

c’est alors la mani0re de dire qui "ermettra de discriminer

l’aut!enticité d’un discours$ et +amais ce qui est dit. La pierre de

touche de la vérité d6une parole sera ainsi tou#ours la possibilité

d6une rencontre avec l6ob#et interne S( tra,ers l’a6ect dans son

double versant actif Opassif : rencontre rendue toléra&le "ar la liaison

des a6ects ( des re"résentations de mots et la fra'mentation de

sc0nes dans un tra,ail de décondensation$ qui donne ( la "ensée la

li&erté "our un su+et de se "arler ( luimKme Sse rencontrer en soi

mKme et de "ou,oir dire quelque c!ose de lui ( un autre Sse

rencontrer dans l’autre et du mKme cou" d’entendre quelque c!ose

de l’autre en lui Srencontrer l’autre en soi.

e tra,ail de liaison de re"résentations de mots ( des a6ects sera

aisé "our ceu7 qui se concilient l’o&+et$ et qui manifestent un accord

a,ec lui D en re,anc!e$ la "ierre d’ac!o""ement se trou,era dans tout

<-




ce qui serait désaccord$ o""osition. @i l’an'oisse de "erte d’o&+et est

tro" forte$ du fait d’un en,ironnement non su6isamment a&le et

contenant$ la reconnaissance des sentiments a'ressifs sera refusée

"ar le moi 'rUce ( des mécanismes di,ers$ t5"e déni$ "ro+ection$

idéalisation$ etc.$ entérinant la ré"ression des a6ects$ a,ec les deu7

conséquences tr0s 'ra,es que nous a,ions dé+( si'nalées : sans

éla&oration des a6ects né'atifs en,ers l’o&+et d’amour$ cet o&+et n’est

+amais trou,é ; J il ne "ourra +amais acquérir un statut d’o&+et

interne dis"oni&le$ condamnant ( fonctionner sur un re'istre (

"ré,alence narcissique D et cette !aine refusée J "arce que

l’en,ironnement n’a "as donné ( e7"érimenter que celleci ne

détruisait "as tout ce qu’il a,ait de &on en soi et dans la relation J

fera son Bu,re incontrla&le de 'uerre et d’attaque des liens dans

l’inconscient$ se dé,ersant alors sous des formes dé'uisées et

méconnaissa&les sur l’en,ironnement.

Nn com"rend alors maintenant com&ien seule /’élaboration

fantasmatique des sentiments, et spécialement des sentiments

agressifs, structure le réel, en trans"osant des e7"ériences

inconscientes en sentiments conscients$ les rendant alors

susce"ti&les d’Ktre ( leur tour structurés "ar ce mKme réel$ qui

"ourra les contredire$ les nuancer$ les enric!ir.

ar fait "arado7al$ quand on son'e ( 1’ irréalité ; du fantasme$

"lus la conscience et l’action 5 sont ou,ertes$ moins cellesci en sont

escla,es D "lus la conscience a ( sa dis"osition des re"résentations et

des scénarios fantasmatiques familiers$ "lus alors elle "eut 5 trou,er

un es"ace de li&erté "our la rK,erie créatrice. Hn re,anc!e$ sans

acti,ité fantasmatique consciente$ le moi est aliéné et enc!aCné au7

fantasmes inconscients$ et au7 com"ulsions défensi,es qui 5 sont

attac!ées.

?u’alors la réalisation de désir$ consciente et inconsciente$ soit en

e6et tou+ours de retrou,er un o&+et "erdu$ cela n’est "as le "lus

im"ortant. e qui est ca"ital$ c’est que dans cette quKte nous

<*




"ou,ons de,enir les acteurs de nos fantasmes conscients$ si nous

arri,ons ( les lester du "oids de notre ,écu désirant$ qui "lon'e ses

racines dans l’inconscient D et que sinon nous sommes mal'ré nous

les +ouets de nos fantasmes inconscients$ li,rant ceu7 que nous

cro5ons aimer ; ( ces mKmes forces a,eu'les.

<



Chapitre 3. La relation m)re-enfant : creuset de

l’amour

Le centre de 'ra,ité de l’Ktre ne se constitue "as (

"artir de l’indi,idu : il se trou,e dans ce tout formé "ar le

cou"le en,ironnement/indi,idu. ;

9innicott$ 9e la pédiatrie à la psychanalyse.

1. 4reud et 5innicott

La ré"onse est le mal!eur de la question ;$ lanait en &outade

Faurice lanc!ot$ Nr$ "enser su""ose de ne +amais clore la question

que nous sommes$ "ar le lan'a'e$

Les mots$ a&solument nécessaires ( toute "rise de conscience$

distordent nécessairement le ,écu ; J "ou,ant mKme aller +usqu’(

l’i'norer D le fait de dire "ar e7em"le ( quelqu’un +’ai "laisir ( ,ous

,oir ; se su6isant ( soimKme$ dans des con,entions qui "eu,ent

n’en'a'er "ersonne.

Le lan'a'e est source d’illusion$ dans la mesure oE$ étant si'ne$ il

"artici"e ( la fois de la marque et du manque. Il marque la c!ose :

ceci est une %eur ;$ mais la marquant$ il la manque J le mot n’est

"as la c!ose mKme. Il est de son essence de dési'ner en omettant$ en

tra,estissant$ en déformant.

<<



!a"itre 3. La relation m0reenfant : creuset de l’amour

La question qu’est le cor"s$ qu’est le ,isa'e de l’autre$ qu’est mon

cor"s$ mon "ro"re ,isa'e$ ne trou,e +amais de ré"onse dans les

mots.

Wous sommes ici en "lein "arado7e : le cor"s$ le ,isa'e$ le monde$

ce que nous a""elons le réel ; sont ( la fois totalement autres que

la "ensée$ et "ourtant n’acc0dent ( ce statut de cor"s$ de ,isa'e$ de

monde di6érents de nous$ que 'rUce ( la re"résentation que nous en

construisons "ar la "ensée$ qui "eut$ elle seule$ les "oser !ors de

nous.

Fais le risque est 'rand de +ustement se ser,ir de ces

re"résentations du cor"s$ "our occulter celuici$ en tant que cor"s

"s5c!é D ce qui rend ce dernier présent au monde, ce n’est pas la

représentation de mot, mais l’a-ect qui fait agir.

Il 5 a un sa,oir sur le cor"s$ sur la se7ualité$ sur la castration$ une

faon d’utiliser intellectuellement ce sa,oir et de le &randir dans de

&rillantes t!éorisations$ qui "eut +ustier le fait de ne "as Ktre

"résent ( son "ro"re cor"s et ( celui de l’autre. Nr$ qu’estce que le

cor"s$ si ce n’est ce qui nous donne d’occu"er une "lace unique etirrem"laa&le dans le monde$ oE manifester notre "résence attenti,e

et acti,e ( l’autre et ( nousmKmes >

9innicott a "osé le "ro&l0me du cor"s di6éremment de 8reud D il

l’a "ensé dans sa dimension de "résence e6ecti,e ( un dou&le

ni,eau :

J "résence contenante et é,eillante de la m0re : ( l’intérieur de

son cor"s/"s5c!é$ celleci é,eille et faonne le cor"s/"s5c!é de sonenfant D

J "résence en acte de l’enfant ,ers sa m0re : celuil( est

"résent au monde dans son cor"s$ ( tra,ers ce qu’il a""elle 1’

experiencing ;$ le playing ; ou le being ; D ces e7"ériences

n’étant "as ( assimiler ( des fonctions du cor"s$ mais étant ce qui

est en train de se ,i,re émotionnellement ; entre le &é&é et sa m0re

et qui crée un entredeu7$ fait d’es"ace et de tem"s. Gans cet es"ace

1==




et ce tem"s entre eu7 deu7$ ensem&le$ m0re et enfant$ a'issent et

construisent$ dans la tension qui les "orte l’un ,ers l’autre$ une union

s5m&olique qui est la forme de leur amour. ouer$ ce n’est "as

seulement fantasmer$ c’est faire$ c’est a'ir D or a'ir donne ( la ,ie

fantasmatique qui 'arde son lien ( l’autre$ la ca"acité de structurer

le réel.

9innicott$ "édiatre a,ant d’Ktre "s5c!anal5ste$ a été le "remier (

t!éoriser la relation m0reenfant$ en "renant en com"te l’interaction

réelle de la m0re a,ec son enfant : si la m0re a "orté son &é&é de

lon's mois dans son ,entre$ il faut encore qu’elle le "orte$ a"r0s sa

naissance$ de lon's mois ( l’intérieur de sa "s5c!é$ "our l’enfanter (

la ,ie "s5c!ique et a6ecti,e. Le moi de l’enfant reste lon'tem"s

dé"endant d’un en,ironnement qui aura une in%uence décisi,e sur

son dé,elo""ement$ tant "ersonnel que relationnel. Ht si cette

in%uence décroCt a,ec le tem"s$ en tant qu’in%uence im"ara&lement

su&ie$ elle reste néanmoins tou+ours "résente$ qu’elle soit da,anta'e

e7ercée$ ou da,anta'e su&ie.

A,ant lui$ 8reud et surtout Felanie `lein a,aient &ien sXr aussi

"ris en com"te le rle de la m0re D mais ils l’a,aient fait en se

centrant sur le moi isolé de l’enfant$ confronté essentiellement ( une

m0re fantasmatique$ ,écue comme &onne dans les e7"ériences de

"laisir$ mau,aise dans celles de dé"laisir$ et lui "ermettant ou non de

se construire un dedans$ "ar ra""ort ( un de!ors. ’étaient les

e7"ériences "ulsionnelles qui étaient étudiées$ o&li'eant ( mettre en

"lace des défenses$ "lus ou moins e6icaces ou ada"tées$ face ( une

an'oisse qui "ou,ait Ktre massi,e et destructrice.

Ainsi ces deu7 auteurs se "laaientils en a,al de la 'en0se du

fonctionnement mental : indé"endamment de l’o&+et e7terne et de

l’en,ironnement$ ils focalisaient leur étude sur le monde interne$ et

ce qui 5 or'anise la "s5c!é. Ht comment ne "as souscrire ( ce mode

de com"ré!ension > Wous a,ons lon'uement insisté sur le rle$

déterminant "our la "ensée$ des o&+ets internes.

1=1




Nr$ quand 9innicott écrit ses tra,au7 sur la relation m0reenfant$

il entre"rend d’o&ser,er la m0re réelle dans son Ktrematernel : il se

"lace donc en amont$ et c’est de l’o&+et d’a&ord e7terne qu’il nous

"arle$ qui "ermet$ dans l’interaction ,écue a,ec son enfant$ &ien$ ou

mal$ ou "as du tout$ que se construise un o&+et interne aimant/aimé.

Réintroduisant ainsi dans le c!am" de sa t!éorisation l’o&+et e7terne$

il "ermet$ audel( de cette relation e7em"laire$ d’élar'ir notre

com"ré!ension des interactions en,ironnement/indi,idu$

indi,idu/en,ironnement.

@i l’o&+et e7terne$ nous ditil$ est ou a été non a&le$ a5ant fait

,i,re au &é&é des e7"ériences ré"étées de déce"tion ( ses attentes

de "laisir "aciant$ les e7"ériences mau,aises$ sollicitant des

mécanismes d’e7"ulsion$ em"Kc!eront que se construise un monde

interne et o&li'eront ( renforcer en re,anc!e l’em"rise sur le monde

e7terne$ qui a été ,écu comme menaant. Gans ce cas$ l’éc!an'e

entre deu7 "ersonnes réelles n’a5ant "as été source de "laisir ne

donnera$ ipso facto, "as contenu et donc "as sens au c!am"

transitionnel$ au soi ;$ ce c!am"tierce qui ,ient

fantasmatiquement réunir moi et nonmoi$ que 9innicott t!éorise

comme a,ant ; de la "ulsion et de l’instinct42.

e conce"t de soi ; ou self ; "rend des sens tr0s di6érents

sui,ant les nom&reu7 auteurs qui l’em"loient. Il nous faut donc dans

un "remier tem"s en cerner "lus "récisément les contours D dans le

c!am" transitionnel il nous sera "articuli0rement "récieu7 : il "ourra

nous ser,ir de mod0le ( ce que ,eut dire aimer dans un "arta'e

,i,ant$ oE le "laisir s’éc!an'eant dans la réci"rocité donne au7 deu7

"artenaires les mKmes c!ances d’é"anouissement.

&. Le ! soi "

Le soi ; est un es"ace e7"érimenté de continuité entre ce qui

est le moi et ce qui n’est "as le moi D il se tisse d’e7"ériences

"arta'ées a,ec la m0re oE l’enfant a "u 'oXter J a,ant que de le

1=2






sa,oir J que le "laisir d’Ktreun a,ec quelqu’un de su6isamment

di6érencié donnait ( la ,ie son d5namisme créateur.

9innicott en e6et ne ,a "lus dénir la santé comme l’a,ait fait

8reud en termes de ca"acités inté'rati,es du moi$ fussentelles les

"lus dé'a'eantes et e6icaces "ossi&le D ce n’est "as la satisfaction

"ulsionnelle$ en tant que telle$ qui "ermet ( l’enfant de faire

l’e7"érience que la ,ie est réelle et qu’elle a un sens : cette

satisfaction n’est mKme que séduction et em"iétement de

l’en,ironnement$ donc aliénation$ si elle ne s’enracine d’a&ord (

l’intérieur de ce c!am" transitionnel e7"érimenté a,ec la m0re$ le

soi ; :

’est le soi qui doit précéder l’utilisation de l’instinct par le

soi. ;T

@’il n’en est "as ainsi$ il n’5 a "lus qu’( se soumettre ( des de'rés

di,ers ( l’en,ironnement$ quitte ( construire un monde cac!é ( cté D

mais cela entraCne un sentiment de ,ide$ de lé'0reté futile$ d’ennui

irré"ressi&le$ oE rien ne sem&le "lus a,oir d’im"ortance$ mKme "as

soimKme. La ,ie qui a "erdu son tro"isme ,ers l’autre 5 a$ du faitmKme$ "erdu son lest "ulsionnel$ qui n’est rien d’autre que le centre

de 'ra,ité du moi. Le soi ; comme ,écu "arado7al n’a5ant "as "ris

cor"s$ il ne reste qu’( surin,estir la réalité e7térieure$ ceci an de

su""léer au ,ide intérieur$ qui a été creusé "ar le désin,estissement

"ulsionnel.

Remarquons toutefois que ce surin,estissement du monde

e7terne$ qui sera ada"tation et conformité au7 r0'les et con,entionssociales$ donnera ( ces "at!olo'ies du soi$ le la&el ma7imal de

normalité. ’est l’o&éissance ( la norme con,enue qui sert de moi (

ces "ersonnalités nommées comme si ; ou en fau7 self ;$

,oulant traduire "ar l( l’as"ect de "laqua'e qui est le leur : le

"arado7e ou c!am" transitionnel Sce sont deu7 s5non5mes constitué

"ar les tensions interne/ e7terne$ moi/nonmoi$ qui est le c!am"

1=3




constitutif de l’e7"érience !umaine$ en étant la matrice de l’uni,ers

s5m&olique$ est ici totalement esqui,é.

Gans la "ers"ecti,e innicottienne$ le soi ; qui tient ensem&le

de faon insé"ara&le la m0re réelle et l’enfant réel$ construisant dans

l’interaction un monde "s5c!ique et a6ectif$ "eut Ktre com"ris

comme le moment relationnel le "lus intense : d’un cté$ l’enfant

s’en remet totalement ( sa m0re$ et$ de l’autre$ la m0re se dé,oue

dans une dé"endance ma7imale ( son &é&é. Le soi ; est alors

d’a&ord et a,ant tout une aire de rencontre ,écue$ qui a-ecte ( la

mKme mesure quoique de faon diss5métrique les deu7 "artenaires

de la d5ade D dans la diss5métrie des "laces$ se donne et se reoit la

,ie : l’enfant 5 est a6ecté a,ant toute re"résentation "ossi&le$ et ce

sera ( la m0re que sera dé,olue la tUc!e de miseensens$ d’un a6ect

qu’elle doit ellemKme ressentir$ lui "ermettant de satisfaire et

d’a"aiser les "ulsions de son &é&é.

Il est intéressant de remarquer que ce mKme moment du dé&ut de

la ,ie a été décrit "ar les autres auteurs$ de faon radicalement

o""osée. 8reud se centrant e7clusi,ement sur l’enfant éla&ore le

mod0le t!éorique de l’autoérotisme et du narcissisme "rimaires$

re+oint "ar F. Fal!er et 8. Oustin "ar e7em"le qui "arlent d’

autisme normal "rimaire ;.

L’enfant ,ient certes au monde a,ec un équi"ement

neuro"!5siolo'ique en "artie 'énétiquement "ro'rammé$ tout "rKt (

fonctionner D toutefois$ "our que se dé,elo""ent ses di6érentes

"otentialités$ il a &esoin d’Ktre stimulé "ar des e7"ériences

sensorielles et a6ecti,es$ en mKme tem"s qu’a"aisé. Oout e7c0s$ de

mKme que tout manque de stimuli$ lui fait ressentir une mKme

surc!ar'e tensionnelle qui demande ( se déc!ar'er$ sous "eine

d’une accumulation désinté'rante du cor"s.

Nr$ comme cela a dé+( été souli'né$ le &é&é n’a ( sa dis"osition

que deu7 ,oies "our éc!a""er ( ces surc!ar'es : son cor"s oE "ar

ses cris$ ses 'i'otements$ il ,a essa5er d’é+ecter de lui$ ce qui n’est...

1=4




que lui$ et unique autre alternati,e$ sa m0re. @eule la m0re qui a ( sa

dis"osition une ,ie "s5c!ique et a6ecti,e$ "ourra ser,ir de relais (

son enfant$ en e7"érimentant dans son cor"s ( elle$ ce que lui

ressent$ an de donner sens ( ce qui est ressenti$ et "ou,oir alors

a""orter un rem0de adéquat D dans un "rocessus d’inté'ration et de

maturation$ l’enfant "etit ( "etit$ "ar identication$ a""rendra (

donner luimKme sens$ et émer'era ainsi lentement du &iolo'ique. A

l’intérieur de la ,ie "s5c!ique et a6ecti,e de sa m0re$ le &é&é

in,entera sa ,ie "s5c!ique et a6ecti,e$ se créera un moi ; fait des

réseau7 de si'nication$ qui sont ceu7 que sa m0re a construits dans

son !istoire$ et qui lui seront ( la fois relais et mod0les.

e moment "récis oE le &é&é fait l’e7"érience de son "ro"re

cor"s$ ( tra,ers et 'rUce au cor"s"s5c!é d’un autre$ ,écu comme

sien Sdonc dans un es"ace transitionnel$ est "récisément ce qui

constitue le soi ; de l’enfant. Gans cette identité é"rou,ée du su+et

et de l’o&+et se fonde l’Ktre$ que 9innicott dit re"résenter l’essence

du féminin43.

Ainsi ce soi ; est tissé "ar l’enfant$ ( son insu$ a,ec sa m0re$ qui

se doit d’Ktre su6isamment &onne ; ou a&le$ "our qu’il "uisse

faire l’e7"érience "ro'ressi,e de ce "arado7e : "lus il se sé"arera de

sa m0re ( l’intérieur de l’es"ace dé"lo5é entre eu7 "ar sa tendresse

acti,e$ "lus il lui sera donné de la retrou,er$ dans le dé,elo""ement

d’une acti,ité créatrice$ qui n’est autre c!ose que la matrice du réel.

La création ne "eut ad,enir qu’entre deu7 "les qui sont tous les

deu7 aussi indis"ensa&les :

J un "le dé+( l( D le "laisir "assif de la rencontre et de l’Ktre

un s’inscrit dans les traces mnésiques de la mémoire somatique D

c’est le soi.

J un "le ( in,enter sur un mod0le identicatoire qui trou,era

son ac!0,ement dans le mod0le Bdi"ien$ tu seras comme moi ;$

dit le "0re$ crée qui tu seras$ ,a ,ers toimKme en a'issant et en

1=






créant. Le réel n’est "as donné$ dé+( fait J il n’est "as ce sur quoi il

faudrait se mouler. Il est ( construire ( neuf.

Ooutefois cette création ne "eut +aillir que d’un es"ace

e7"érimenté de conance. @ans e7"érience "ré,alente de conance

en l’autre$ la loi ne "ourra qu’Ktre refusée$ contournée ou tournée en

dérision$ em"Kc!ant toute acce"tation d’un renoncement$ nécessaire

( une réelle sé"aration/indi,iduation. Ht sans renoncement en lien (

l’interdit$ de quoi se soutiendra le désir >

Gans l’H7ode$ les ta&les de la Loi ne seront données ( Fose

qu’a"r0s qu’il aura fait l’e7"érience qu’il "ou,ait a,oir conance en

un Gieu qui l’arrac!era ( la ser,itude im"osée "ar P!araon$ et qui le

nourrira de manne dans le désert.

La loi qui ,ient interdire des "laisirs ar&itrairement refusés "ar un

autre$ "arce que luimKme ne s’est "as soumis ( cette loi$ ne "eut

qu’Ktre refusée comme "er,erse. Pour se soumettre ( une loi$

autrement qu’en fau7 self$ il faut que cette loi ait trou,é (

s’e7"érimenter comme promesse tenue d’un "laisir retrou,é

autrement$ a"r0s frustration et interdits$ au creu7 d’une relationa&le$ c’est(dire d’une relation oE l’autre reste "résent +usque dans

l’a&sence$ manifestant ainsi son Ktre ; "ardel( un sim"le

faire ;.

Au dé"art$ &ien sXr$ l’enfant i'nore tout d’un quelconque es"ace

entre lui et sa m0re$ et il doit l’i'norer ( tel "oint qu’il doit ,i,re sa

m0re comme créée "ar lui$ au moment oE il en a &esoin D ,oici

comment 9innicott "ose ce "ro&l0me du c!am" de l’illusion Sautrefaon encore d’a""eler le c!am" transitionnel :

(ous ne mettrons #amais le bébé au dé/, en lui demandant de

répondre à la question ! Pas4tu créé l6ob#et ou l6as4tu trouvé 8 7 ;1

e ,écu est ca"ital : ( "artir de ce sentiment d’omni"otence et

d’isomor"!ie moi/autre$ désir/réalité$ "ourra se né'ocier tout ce qui

sera de l’ordre de la di6érence et de la similarité$ "réformes de

l’#di"e. Parado7alement$ "lus le su+et aura a,ec "laisir ,écu l’o&+et

1=-




comme mKme que lui$ "lus la di6érence "ourra Ktre acce"tée D "lus

l’illusion d’omni"otence aura été donnée "ar une m0re "ou,ant se

mettre ( la "lace de son &é&é$ "lus cette illusion "ourra Ktre

a&andonnée.

’est dire alors toute l’im"ortance de l’Ktrematernel qui est &ien

autre c!ose qu’un com"ortement ou un sa,oirdonnerdessoins. @i la

m0re fait &ien les c!oses ; et +oue seulement un rle$ au lieu

d’Ktre$ elle induira c!eV son enfant un fairecomme ; et non un

Ktrecomme ;. Ht cela de,iendra le mod0le de toutes les

identications qui ,ont sui,re. Il a""araCt alors essentiel de

s’interro'er sur le soi ( "artir de deu7 a7es : ( "artir de l’enfant et

de ses &esoins D ( "artir de la m0re$ de cet Ktre ; maternel qui a (

,oir a,ec une ca"acité d’amour$ qui fait qu’un autre$ créant sa "ro"re

,ie ( "artir de la ,tre$ ,ous donne$ en retour$ la +oie d’une "lénitude.

3 .Le soi ,écu par l'enfant

Hn quoi le moi de l’enfant se construitil ( l’intérieur du soi > Ge

quoi celuici atil &esoin "our dé,elo""er au mieu7 ses "otentialités

!umaines >

t. )eu et réalité.

es derni0res années$ &eaucou" de rec!erc!es sur le nourrisson

ont con,er'é "our montrer sa "récocité "erce"ti,e$ &attant en

&r0c!e les conce"tions dé+( si'nalées d’un autisme normal ;.

G0s la naissance le &é&é ,it un contact sensoriel intense a,ec sa

m0re D n’estil "as étonnant d’a""rendre$ "ar e7em"le$ qu’unnourrisson ,a "ou,oir distin'uer ( l’odeur une com"resse ,ier'e

d’une com"resse a5ant touc!é le sein de sa m0re$ et qu’au &out de

quelques +ours il sera mKme ca"a&le de distin'uer celleci d’une

autre com"resse$ a5ant touc!é le sein d’une autre femme > Fais ce

qu’il faut souli'ner$ c’est que la "résence$ aussi ,i,e soitelle$ de ces

di6érentes modalités "erce"ti,es$ qui ,ont aller en se dé,elo""ant au

l des +ours$ ne s’or'anisent "as immédiatement en une structure

1=*




"s5c!ique ; D au dé"art$ elles restent isolées$ di6uses$ localisées

dans l’une ou l’autre "artie du cor"s$ du fait essentiellement de la

nonmaturation des fonctions inté'rati,es du s5st0me ner,eu7.

es im"ressions sensorielles "remi0res$ F. `lein les a""ellera

memories in feelings$ émotions et traces mnésiques somatiques$

d’a,ant la mémoire$ d’a,ant la "ensée$ d’a,ant la conscience qui

seront un réser,oir d’e7"ériences en soi$ nécessairement a6ectées

du si'ne p e qu’un &é&é ,it$ "ermettra$ ne "ermettra "as$ ou

encore "ermettra mal l’inté'ration de son moi44. Hn tout cas$ toutes

les e7"ériences faites de,iendront ine7ora&lement cor"s de son

cor"s$ c!air de son moi$ cBur de son Ktre : elles seront

inélucta&lement ressenties dans une indistinction radicale im"act de

l’en,ironnement/e7i'ences instinctuelles$ de!ors/dedans$ m0re/lui.

Ht$ ici$ deu7 c!oses sont im"ortantes ( noter :

J Au tout dé&ut de la ,ie$ le &é&é n’a ( sa dis"osition que son

corps comme seul lieu d6échange, de contact et d’e7"ression. Ht c’est

ce corps qui$ ( tra,ers les e7"ériences somatiques de &ienKtre ou de

malKtre données "ar la m0re$ est le lieu d’émer'ence de la ,ie"s5c!ique Set il faut insister a,ec force sur la continuité a&solue des

e7"ériences somatiques a,ec les e7"ériences "s5c!iques et

a6ecti,es. arences et frustrations en,ironnementales tro"

im"ortantes ( cette "ériode de la ,ie ne "ro,oquent "as des trou&les

&anals comme ils "ourront en "ro,oquer "lus tard quand l’enfant

aura ( sa dis"osition sa "ro"re ,ie "s5c!ique D ils attei'nent l’enfant

tout entier dans ses mo5ens d’inté'ration$ de maturation et de

discrimination. Oout le sc!éma cor"orel et donc le sentiment

d’identité$ l’un s’éta5ant sur l’autre$ se construisent ( "artir des

stimuli internes et e7ternes dans un éc!an'e a,ec l’en,ironnement :

faon dont l’enfant est tenu$ éc!an'e r5t!mique$ caresses$ etc.

J G’autre "art$ toutes ces sensations cor"orelles font$ comme

nous ,enons de le noter$ nécessairement "artie d’un tout indistinct

environnementInourrisson, c’est(dire qu’il n’5 a "as de "ossi&ilité

1=






de discriminer stimuli internes et/e7ternes$ dedans et/de!ors$ m0re

et/lui$ mais "ar contre ce que le &é&é distin'ue tout de suite$ c’est le

"laisir et le dé"laisir. Nr$ c’est le "laisir J ce qui est &on$ a"aisant J

qui ,a KtOe 'ardé et de,enir "artie du moi du &é&é$ dans un

"rocessus d’irradiation au cor"s tout entier qui se rassem&le. Hn

o""osition le dé"laisir J ce qui est mau,ais ,a le forcer ( réa'ir et$

en ,oulant e7"ulser ce qui lui est intoléra&le$ ,a le faire éclater au

de!ors allant ( l’encontre de toute unication et l’em"Kc!ant de

rassem&ler un dedans ;. Nn "eut ainsi "enser que$ "ar e7em"le

dans l’autisme$ les tensions intenses qui ne trou,ent "as ( se

déc!ar'er ,ont$ "aO la force de la sensation ,écue$ faire e7ister "our

eu7mKmes ces lieu7 de tension sensorielle$ les em"Kc!ant de

s’unier D ceu7ci$ alors "er,ertissant l’autoérotisme$ seront in,estis

comme lieu7 immua&les du sentiment d’e7ister$ oE se c!erc!era

désormais$ !ors de tout éc!an'e a,ec la m0re$ un sentiment de

continuité.

A "artir de ces considérations$ nous "ou,ons maintenant mieu7

cerner ce qu’attend un &é&é et a6irmer que celuici a d’a&ord &esoin

d6établir un sentiment de continuité de son existence corporelle et

ceci sous deu7 as"ects en lien direct a,ec ce qui "réc0de :

p Zne continuité qui lui "ermette de rassem&ler une image

enti"re de son corps : et cela ,eut dire que les tem"s des

es"acements entre les e7"ériences de "laisir restent toléra&les (

l’enfant. ar une fois franc!i un certain seuil de tolérance$ il se fait

un trou ; dans ce qui se montait d’une trame continue d’un ,écu$

et si cette e7"érience se re"roduit sou,ent$ elle ,a "ou,oir entraCner

des distorsions et des failles Squi$ en 'énéral$ "eu,ent ne se

manifester que &eaucou" "lus tard.

p 0ne continuité nourrisson4environnement, dedansde!ors$ qui

ne soit "as démentie au dé"art. Le &é&é a &esoin de faire ce que

9innicott a""elle une e7"érience d’omni"otence créatrice$ c’est(

dire qu’il a &esoin de trou,er l’o&+et satisfaisant son &esoin

1=<




e7actement au moment oE il le c!erc!e dans une expérience de

totale dépendance réciproque SmKme si cette dé"endance se +oue

c!eV les deu7 "artenaires$ ( des ni,eau7 de conscience radicalement

di6érents$ lui donnant ainsi l’enti0re illusion que c’est lui qui crée

cet o&+et Set nous sommes l( au cBur du ,écu "arado7al ou,rant au

monde de la culture$ de l’art et de la reli'ion. Ht c’est "arce que

cette e7"érience d’omni"otence a "u Ktre ,écue au tout dé&ut de la

,ie que$ "arado7alement$ il "ourra 5 a,oir acc0s ( la réalité dans un

renoncement ( cette omni"otence et dans une acce"tation de la

sé"aration. @i cette e7"érience a été ratée ou rendue im"ossi&le "ar

une m0re im"ré,isi&le$ elle continuera ( se c!erc!er sous des formes

inadéquates comme si un as"ect non ,écu au moment oE il aurait dX

l’Ktre "ersistait en "arasite$ sans "lus "ou,oir se lier ou s’inté'rer

au7 e7"ériences structurant le moi4.

Gonc$ "our qu’il 5 ait un tel sentiment de création omni"otente

"ar le &é&é$ il faut que cette rencontre se fasse en ré"onse ( son

acti,ité dans une e7"érience que la m0re ,it comme mutualité. ’est

ettel!eim4- qui insistera sur cette nécessité$ en contre"oint ( ses

e7"ériences des cam"s de concentration$ dont il se ser,ira "our

décrire analo'iquement ce que "eut Ktre le ,écu autistique$ dont il

dit :

6est la conviction que nos propres e-orts n6ont aucune

in$uence sur le monde. ;

Pour illustrer com&ien un manque total de ré"onse ( une acti,ité

"eut "ro,oquer une faille irré"ara&le$ et "arfois ( lon'ue éc!éance$

on "eut se re"orter au7 e7"ériences faites "ar l’ét!olo'ue Marlo :

des &é&és sin'es furent mis e7clusi,ement en contact a,ec des

m0res en tissu é"on'e$ au7quelles ils "ou,aient s’a'ri""er autant

qu’ils le ,oulaient mais qui$ &ien sXr$ n’a,aient aucune interaction

a,ec eu7 D ces sin'es "ouss0rent tr0s &ien$ aucun ne fut malade$ mais

de,enus adultes ils ne "urent +amais ,i,re a,ec d’autres sin'es et

encore moins s’accou"ler.

11=








Il est donc im"ortant que le 'este du &é&é soit ,u et qu’il 5 soit

ré"ondu : le ,rai self s’enracine dans ce 'enre d’e7"ériences oE le

désir meut ,ers la décou,erte d’un en,ironnement qui$ ici$ se donne

comme satisfaction de ce désir. Plaisir et o&+et sont alors liés et le

désir trou,e une orientation ,ers l’autre sans que le sens du self soit

"erdu.

SIl faut souli'ner com&ien les e7"ériences les "lus courantes de

tout un c!acun ne ré"ondent "as ( cet idéal ; relationnel. Le "lus

'énéralement$ le désir de l’autre est ,écu comme contrecarrant le

sien "ro"re$ a,ec deu7 issues : le re+et de l’autre ou la soumission$

dans un sentiment de se cou"er de soimKme et toutes les straté'ies

alors$ "our ,i,re ( cté ; quelque c!ose oE se récu"érer$ soi.

Ainsi$ curieusement$ la relation d’o&+et se doit de "asser "ar cette

adéquation fu'iti,e du désir et de la réalité. ais à l6intérieur de

cette continuité solidement établie, le bébé a peu à peu à apprendre

la discontinuité et l6absence. Adéquation désir/réalité certes$ mais

fu'iti,e$ car cette adéquation "orte en soi la mort "s5c!ique et

a6ecti,e.

p e n’est que dans la haine et le refus que l’autre "eut Ktre

reconnu comme autre$ et la réalité comme réalité. Zn o&+et

satisfaisant reste un o&+et su&+ectif ;$ c’est(dire un o&+et qui ne

se distin'ue "as de soi et n’est qu’un faisceau de "ro+ections. Pour

"asser ( la reconnaissance de l’autre ou de la réalité comme

autres que son "laisir ;$ c’est(dire !ors de son contrle

omni"otent$ la frustration et des moments d’a&sence Smais une

a&sence qui ne soit "as une "erte sont indis"ensa&les car elles

suscitent col0re et attaque et ,ont "ermettre un mou,ement de

sé"aration d’a,ec l’autre.

Gans un "remier tem"s$ le mau,ais sera localisé ; aude!ors$

"ermettant de 'arder un &on dedans et ceci en lien a,ec une réalité

+ustiée "ar les circonstances D c’est une col0re qui a un sens et qui

est reliée ( une carence réelle de la m0re : il est +uste que son enfant

111




ait en,ie de la détruire et cette col0re ,a drainer toutes les tensions

a'ressi,es confuses qui ne trou,aient "as de lieu oE se déc!ar'er.

Zne m0re la "lus com&lante qu’on "uisse ima'iner ne "eut "as

em"Kc!er les tensions internes de son enfant qui le rendent a'ressif$

a,ec cette di6érence qu’elle n’o6rira aucune raison lé'itime ( la

col0re et donc "eu de mo5ens de discrimination et de reliaison des

sentiments$ le condamnant ( la confusion.

Ht cette déc!ar'e d’une tension destructrice sera d’autant "lus

"ositi,e qu’elle ,a se trou,er liée ( la m0re qui re,iendra "lus tard

"rodi'uer soins et caresses. Wous sommes ici au cBur d’une

e7"érience ca"itale : ( "artir de cette liaison m0re mau,aise/m0re

&onne$ l’enfant ,a "ou,oir lier "our lui$ en luimKme$ les deu7 forces

!aine et amour D il sait désormais que l’amour de sa m0re sur,it ( ses

"ires attaques$ et que la !aine "eut s’e7"rimer ( l’intérieur de

l’amour$ sans qu’aucune catastro"!e ne sur,ienne. La !aine liée au

courant li&idinal "ourra Ktre reconnue dans sa dimension

d’a'ressi,ité contre l’o&+et et +ouer un rle moteur$ sans faire son

Bu,re souterrainement$ "ar déliaison.

p G’autre "art$ deu7i0me conséquence "rimordiale :

l’inadéquation m0re/enfant crée c!eV celuici le "remier es"ace

"s5c!ique oE ,a 'ermer le "rocessus qui est ( l’ori'ine de la "ensée D

l’enfant ,a !alluciner l’e7"érience de la satisfaction$ dans un &ut de

diminution des tensions... en attendant que sa m0re re,ienne dans la

réalité. Ht l( encore$ tout un dosa'e attente/'ratication est

nécessaire "our que ces "remi0res !allucinations de,iennent

"romesses d’e7"ériences de réalité et ne s’em&allent "as "our elles

mKmes J mais nous ,oici encore en train de su""oser la m0re

su6isamment &onne ;.

6. Le soi ,écu par la m)re

a 0n contact nécessaire avec ses a-ects. J G’a"r0s ce qui ,ient

d’Ktre dit des frustrations indis"ensa&les ( la maturation$ on

112




com"rendra "ourquoi une m0re se doit d’Ktre$ non "as "leinement

&onne

J elle em"Kc!erait de ,i,re la di6érence comme "ositi,e et

d’inté'rer les "ulsions a'ressi,es$ et serait "ar l( "récisément

mau,aise J$ mais su6isamment ; &onne$ su6isamment ada"tée.

Fais que ,eut dire ada"tée$ et surtout d’a&ord ( "artir de quoi$ de

quelles e7"ériences$ la m0re s’ada"tetelle ( son &é&é >

Zne des c!oses im"ortantes ( com"rendre$ c’est que la ca"acité

d’ada"tation n’est en aucun cas une a"titude ( satisfaire un &esoin

dans un rle ( +ouer J rle qui "ourrait s’a""rendre "ar des

conseils ou des li,res Snon "as &ien sXr que des conseils ne "uissent

"as aider mais ici tout ce qui est de l’ordre de la ,olonté consciente

sera nul et non a,enu$ car il ne sera "as ce qu’entendra l’enfant.

PeutKtre "ourraiton donner un e7em"le "our faire com"rendre de

quoi il s’a'it : si une m0re c!ante une c!anson ( son &é&é ou si elle

lui "arle$ qu’entend l’enfant > Nn ou&lie qu’il n’entend "as le sens

des mots que lui dit sa m0re J mots qui sont ce que consciemment

celleci ,eut lui transmettre D il est$ lui$ sur la lon'ueur d’ondes

a6ecti,e D il n’entend "as le messa'e conscient mon c!éri ou mon

"etit amour ; D il entend le ton de la ,oi7 détendu "arce que la m0re

a "laisir ( Ktre "r0s de lui ou$ au contraire$ éner,é "arce que ces

"aroles ont "our &ut d’endormir l’enfant au "lus ,ite$ an de s’en

dé&arrasser. L’enfant est directement relié au monde émotionnel

inconscient de sa m0re "ar des si'nau7 "erce"tifs ténus$ qui "assent

"ar les modulations de la ,oi7$ les rec!erc!es ou les retraits de

contact$ la douceur ou la &rusquerie des 'estes$ le confort ou

l’inconfort des "ositions données$ etc.$ tout cela traduisant la ,érité

inconsciente de sa relation ( son enfant$ indé"endamment de ce que

celleci croit ou ,eut donner$ dans des contrein,estissements "ar

e7em"le.

Fais disons tout de suite et en mKme tem"s que$ de cette ,érité

inconsciente$ cette m0re n’est "as totalement res"onsa&le$ car elle

113




est e7actement la ,érité de ses identications ( sa "ro"re m0re. Ht

comment "ourraiton Ktre res"onsa&le de la m0re qu’on a eue$ mKme

si les c!oses ne sont "as aussi sim"les$ car identication ne ,eut en

aucun cas dire du"lication mais interaction > Ht ceci est tr0s

im"ortant ( ra""eler alors que tout un courant d’idées a +oué dans le

sens d’une cul"a&ilisation terri&le des m0res sus"ectées d’Ktre

seules causes des 'ra,es "ro&l0mes que "ou,aient "résenter leurs

enfants. Hn contre"oint cela a suscité une "osition aussi fausse dans

son e7c0s in,erse$ qui est de ,ouloir "enser que seule l’!érédité

'énétique serait en +eu$ alors qu’il faut tenir ensem&le$ &ien sXr cette

!érédité$ mais aussi la transmission relationnelle$ dans ce qu’elle a (

la fois d’im"ara&lement donné$ et de construit.

Nn "ourrait d’ailleurs "arler d’identications croisées dans la

maternité$ dans des ra""orts de "ou"ées'i'o'nes _ dé+( il faut

souli'ner que l’enfant luimKme$ "ar ce qu’il est et ce qu’il a""araCt$

contri&ue ( créer la m0re qu’il aura D et la m0re$ elle$ s’ada"te ( son

enfant en retrou,ant émotionnellement en lui l’enfant qu’elle a elle

mKme été$ dans une identication simultanée ( sa "ro"re m0re

s’occu"ant d’elle$ et sui,ant la mani0re dont celleci s’est

dé,ouée ; ( elle ou non. et as"ect d’identications croisées fait

&ien com"rendre com&ien la maternité ne "eut "as ne "as ré,eiller

les con%its qui ont marqué la relation de la m0re ( sa "ro"re m0re$ et

ne "eut Ktre com"rise que comme un moment de crise$ "ou,ant ( la

fois "ermettre de résoudre des con%its restés latents$ mais

in,ersement "ou,ant faire s’e6ondrer un équili&re resté +usquel(

maintenu$ quoique fra'ile.

ette identication d’une m0re ( sa "ro"re m0re n’est ce"endant

"as une identication "onctuelle qui remonterait le tem"s de faon

linéaire. ette m0re a une !istoire$ lourde d’é,énements !eureu7 et

mal!eureu7$ et tout ce qu’elle a ,écu a in%éc!i$ enric!i$ renforcé$

com"le7ié$ 'é tel ou tel as"ect identicatoire$ lui donnant sa

d5namique "ro"re J et quand +e "arle d’é,énements$ +e ne "ense "as

114




seulement "ar e7em"le ( une mort accidentelle d’un "arent$ +ouant

alors le rle d’un traumatisme$ mais +e "ense surtout ( des modes

d’Ktres relationnels insidieusement transmis ( tra,ers di,ers

canau7 :

J "ar les 'rands"arents$ sous forme d’e7i'ences tr0s sé,0res

intériorisées D

J transmis "ar les "arents sous forme d’une relation de cou"le

oE "ar e7em"le le "0re !umiliait tou+ours la m0re D

J transmis dans les relations "arentsenfants sous forme de

"référence de l’un au détriment de l’autre$ et a5ant suscité$ "ar

e7em"le$ c!eV la m0re une +alousie consumante ( l’é'ard du fr0re"référé...

’est tous ces ,écus qui$ sur la &ase des e7"ériences "récoces$ se

sont cristallisés au ni,eau des émotions et qui ont construit un

nid ; a6ectif ( un enfant ( ,enir. e nid "ro"osé ; "ar la m0re

est trou,é/créé "ar l’enfant qui utilise sa m0re$ et qui$ dans ce

mou,ement$ sert luimKme de nid ( sa "ro"re m0re. Wicolas A&ra!am

disait ce "arado7e dans cette tr0s &elle formule : La m0re de toutc’est la m0re "erdue. Il 5 a en nous un creu7 de m0re. Zn creu7 de

m0re en nous a,ec un creu7 d’enfant. Le creu7 a,ec son creu7$ cela

forme une unité : +e l’ai a""elée l’unité duelle. ; A "artir de cette

unité s’est construit un mode de relation "articulier ( l’autre$ dont$

soit dit en "assant$ le c!oi7 du mari sera l’e7em"lication$ et qui sont

les clés du com"ortement et des modes d’Ktre maternels.

Hn e6et il faut &ien ,oir sur quoi ac!o""ent les conseils qu’on"eut donner ( une m0re : ils sont eu7 aussi de l’ordre du te7te de la

c!anson et non "as de l’air sur lequel celleci ,a Ktre c!antée D mais

surtout ils font comme si le s5st0me de communication$ cette fois

dans le sens &é&ém0re$ était clair$ o&+ectif et rationnel$ comme si le

&é&é en,o5ait des messa'es co!érents et construits au7quels il 5

aurait ( ré"ondre "ar oui ou "ar non. Nr$ qu’émet un &é&é > Il émet

des si'nau7 di6us et non discriminés$ traduisant sim"lement un ,écu

11




soit de &ienKtre$ soit de malKtre$ qui demandent ( Ktre misensens

Scette fois il 5 a l’air$ mais il faut retrou,er le te7te. Ht la m0re ne

"ourra accom"lir cette tUc!e que si elle a ( sa dis"osition un

minimum d6acc"s à ses propres émotions "our com"rendre celles de

son &é&é et éta&lir des liens.

oici trois e7em"les qui "ourront faire com"rendre comment on

"eut ne "as Ktre en contact a,ec certaines de ses émotions et donc

les i'norer c!eV les autres. Zne lar'e e7"érience de tests "ro+ectifs$

dans des conte7tes et normau7 ; et "at!olo'iques$ met en

é,idence d’ailleurs la rareté d’une acce"tation réelle de ses "ro"res

a6ects$ dans leur dimension relationnelle &ien référée.

Far'aret Fa!ler raconte comment elle a,ait "ris en t!éra"ie une

m0re et son enfant autiste$ et com&ien elle était étonnée "ar la

+ustesse a,ec laquelle la m0re inter"rétait les si'nau7 émis "ar son

enfant$ mais dans ce cas "récis cette m0re ne ré"ondait +amais au7

demandes$ "ourtant +ustement décr5"tées. ’est qu’alors ces

derni0res allaient dans le sens d’une demande de s5m&iose4*

m0re/enfant$ qu’elle ne "ou,ait "as se "ermettre d’entendre : elle

n’a,ait "as ellemKme réussi ( construire les "ro"res fronti0res de

son moi$ et une demande de s5m&iose la menaait d’Ktre en'loutie et

de se "erdre. Le refus de ré"ondre ( son enfant était "our elle de

l’ordre d’une sur,ie "ersonnelle.

Ima'inons maintenant ( titre de deu7i0me e7em"le une m0re

,i,ant une en,ie ou une an'oisse "ersécutrice dans ses relations au7

autres. Pour rendre la réalité ;$ qui est tou+ours d’a&ord la sienne

"ro"re$ "lus toléra&le$ cette m0re aura mis en "lace des mécanismes

de défense d’un ordre de l’é,acuation des a6ects$ allant ( l’encontre

d’une em"at!ie quelconque4. 8ace ( un &é&é$ cette m0re ne "ourra

"as se laisser aller ( ressentir ce que ressent son &é&é$ qui risquerait

alors de l’entraCner ( re,i,re ses "ro"res an'oisses intoléra&les.

Wous retrou,ons ce que nous disions au c!a"itre "récédent sur la

ré"ression de l’a6ect$ qui fait "erdre l’o&+et luimKme. Hlle ne "ourra

11-








donc qu’i'norer les réelles émotions de celuici$ mettant en "lace

une maCtrise intellectuelle coXte que coXte$ au détriment de tout

ressenti J com"ré!ension qui ne "eut Ktre que fausse$ "uisqu’elle

est cou"ée de toute réalité émotionnelle J seule réalité aut!entique

du nourrisson. Fais il faut &ien ,oir que ce qui est intoléra&le et

inéla&ora&le en soi est encore moins toléra&le ,enant d’un autre$ fXt

ce son "ro"re &é&é.

Il "eut Ktre intéressant de "rendre un troisi0me e7em"le dans un

tout autre re'istre$ aussi tellement fréquent. ertaines femmes

éla&orent "eu ce qu’elles ressentent mais "ar contre le ,i,ent

directement au ni,eau de leur cor"s : con%its$ contrariétés$ tensions

dans la famille ou au tra,ail trou,ent des traductions somatiques

directes ( tra,ers mi'raines$ crises de foie ou intense sensation de

fati'ue D "ourtant le lien est totalement i'noré entre les malaises

"!5siques et les con%its qui s’5 e7"riment. oici encore un des

nom&reu7 cas de 'ure oE une m0re sera mise en di6iculté$ car

comment transformeratelle les ,écus c!aotiques de malaise

cor"orel de son &é&é en réalité intra"s5c!ique$ elle$ dont toute la

straté'ie défensi,e est construite dans le sens in,erse > Ht$ dans ce

casl($ elle "eut ellemKme Ktre désor'anisée "ar des trou&les

somatiques de son &é&é$ redou&lant alors l’an'oisse et a5ant un e6et

am"liant du malaise. eci ren,oie ( une rec!erc!e que +’a,ais

menée sur des m0res dont les enfants a,aient fait une

dés!5dratation ai'uQ D "ar e7em"le$ l’une d’entre elles$ ( "artir du

moment oE son &é&é s’était mis ( ne "lus man'er$ a,ait réa'i en ne

man'eant "lus non "lus$ +ouant alors un rle de ré,er&ération du

trou&le et de l’an'oisse$ ( l’in,erse d’une fonction maternelle

contenante attendue1.

Nn ,oit ici que "lus une m0re aura ellemKme de di6icultés

"ersonnelles d’éla&oration ou de discrimination de ses a6ects$ moins

elle arri,era ( Ktre dis"oni&le au7 réels &esoins de son &é&é et "lus

alors elle se fera im"ré,isi&le ou com&lante de tout es"ace$ dans son

11*




&esoin de contrler ou de nier son "ro"re monde fantasmatique et

a6ectif$ qui ne ,eut "as a,oir de lien a,ec celui de son "ro"re &é&é D

comme sans doute dé+( la "ro"re m0re de cette m0re a,ait fait.

Refusant ou i'norant certaines demandes$ elle a,ait suscité en

ré"onse des attitudes réactionnelles et défensi,es$ créant une faon

ori'inale d’Ktreaumonde$ dans un dialo'ue ,écu et re"ris ( c!aque

'énération$ a,ec son c!a"elet de ré"étitions et de renforcements de

di6icultés$ mais aussi "arfois et$ !élas Y a""aremment moins

sou,ent$ a,ec ses mutations !eureuses. Zn enfant donne "arfois ( sa

m0re l’occasion d’une re"rise ré"aratrice de son !istoire 'rUce (

l’interaction entre eu7.

ar il faut encore a+outer que la mKme m0re n’est +amais la mKme

a,ec aucun de ses enfants$ car$ si nous a,ons "arlé de son !istoire

"assée$ il faut aussi "arler de son !istoire "résente : un enfant

arri,ant ( un moment de &on!eur con+u'al ne sera "as accueilli de la

mKme faon que dans une "ériode de c!ma'e ou de di6icultés du

cou"le &ien sXr$ et l’as"ect "!5sique de c!aque enfant Sressem&lant

( tel ou tel ancKtre$ son se7e$ son ran' dans la fratrie ,ont Ktre des

mo&ilisateurs de fantasmes tr0s im"ortants.

A titre d’illustration ra"ide$ re"renons cette m0re a5ant sou6ert

d’une forte +alousie ( l’é'ard d’un fr0re "référé "ar ses "arents D on

"eut ima'iner qu’elle n’accueillera "as de faon neutre un 'aron$

1. f. `reisler$ Les dés!5dratations ai'uQs du nourrisson$ in

L6enfant du désordre psychosomatique.

W. HAFFHO 4 ,enant ra,i,er ses sentiments né'atifs. Hlle ne "ourra que mettre

en "lace di6érentes "arades$ de"uis le ren,ersement en son

contraire dans un surin,estissement idéalisant$ +usqu’au re+et "lus ou

moins ou,ertement e7"rimé. Nr certaines "arades sont "lus

destructrices de l’éc!an'e que d’autres$ la "lus mortif0re en étant la

ré"ression des émotions.

11




Hn tout cas ce qu’il faut dire$ c’est que c!aque enfant nouera a,ec

sa m0re un dialo'ue a&solument ori'inal et "articulier$ car c!aque

enfant se trou,e ( une intersection forcément unique de l’!istoire

"assée et "résente de celleci.

b 4 0ne continuité psychique construite pour soi4m:me. J A5ant

désormais "osé ce ( "artir de quoi une m0re "eut Ktre m0re$ il

im"orte maintenant de dénir$ de faon quelque "eu t!éorique$ ce

que serait une m0re su6isamment &onne.

?uand nous a,ons ré%éc!i sur les &esoins essentiels du

nourrisson$ nous a,ons insisté sur l’as"ect de ,écu de continuité

indis"ensa&le :

J continuité dans le temps ( tra,ers des e7"ériences de "laisir

ré"étées de faon "ré,isi&le D

J et continuité dans l6espace a,ec un moment de concidence

désir/ réalité$ m0re/&é&é$ dans une "ossi&ilité "our la m0re de ,i,re

quelque c!ose de l’ordre de la mutualité.

Fais$ "our donner ( ,i,re ( son enfant une continuité$ il n’5 a

qu’une ,oie "ossi&le : la m"re doit avoir pu elle4m:me construire sa

propre continuité psychique, dans une distance "rise "ar ra""ort au

monde réel. Nn "eut sans doute ima'iner qu’un ,écu de continuité

"s5c!ique se maintienne d’un accroc!a'e ( la réalité e7terne et

concr0te

J réalité des "ersonnes$ réalité d’un tra,ail in,esti$ d’un cadre

social$ etc. Zn tel ,écu de continuité$ outre le fait qu’il "eut Ktre

&ala5é "urement et sim"lement "ar un deuil$ une "erte de tra,ail$

etc.$ colle ( l’o&+et sans "ermettre aucun écart fantasmatique$ ni

a6ectif.

Pour un enfant un écart est une "réforme nécessaire ( un monde

s5m&olique$ dont les matrices sont faites du mKme et de l’autre$ de

l’a&sence et de la "résence. Zne continuité "s5c!ique aut!entique ne

"eut e7ister qu’( "artir d’une éla&oration de l’a&sence$ ou,rant au

11<




désir. ’est de l’a&sence de notre m0re$ nous a5ant fait ,i,re celleci

( l’intérieur d’un in,estissement sta&le que s’est construit notre

intérieur$ et c’est cette relation ,i,ante maintenue qui fait de cette

a&sence une modalité de la "résence4< Set non son en,ers qui est

alors une "erte$ comme dans les autres cas.

Ht ceci est ca"ital$ car seule une m0re a5ant ainsi construit sa

"ro"re continuité "s5c!ique sur une a&sence structurante "ourra

donner ( ,i,re ( son enfant :

J et une réelle continuité J tout sim"lement "arce qu’elle la ,it

cou"lée ( un écart qui "rot0'e de tout risque de confusion D

J et une réelle discontinuité$ car elle la ,it cou"lée ( une"résence qui lui fera$ "ar e7em"le$ ne "as se sentir cou"a&le de se

sé"arer ou de frustrer son enfant dans la réalité. e qui ne "eut "as

Ktre le cas de ces m0res dont la continuité est &Utie sur un

accroc!a'e ( la réalité e7terne et qui ne "ourront rien refuser ( leur

enfant$ car cela les ren,errait ( une frustration pour elles

intoléra&le.

ette articulation continuité / discontinuité$ ou a&sence /"résence$ monde interne / monde e7terne est le lieu e7act du

"arado7e$ qui se fait source de ,ie.

Wous allons re"rendre &ri0,ement ces deu7 as"ects$ s’éta5ant et

se construisant l’un l’autre$ c!eV une m0re su6isamment &onne.

omme nous ,enons de le dire$ une m0re ne "ourra faire ,i,re (

son enfant une réelle e7"érience de continuité$ c’est(dire des

e7"ériences de s5m&iose satisfaisantes$ que si cette e7"érience ne

met "as en +eu son identité Scf. la m0re d’enfant autiste décrite "lus

!aut "ar risque de "erte des limites de son moi$ et que si elle a ( sa

dis"osition un autre monde disponible et stable à l6intérieur d6elle, lui

"ermettant de ne "as s’en'ou6rer sans reste dans ces e7"ériences

de s5m&iose indis"ensa&les ( son enfant. Au fond$ elle ne fera ,i,re

une réelle continuité dans le tem"s et dans l’es"ace que si ellemKme

se sent et se sait autre$ di6érenciée$ et enti0re dans cette

12=






di6érenciation$ a5ant ( sa dis"osition un o&+et interne dis"oni&le "ar

ra""ort auquel ré'uler sa "ro"re estime J si'ne d’un #di"e résolu.

Il faut en e6et distin'uer ce que doit ,i,re l’enfant et ce que la

m0re doit donner$ car le tem"s ,écu "ar l’enfant ne doit "as Ktre le

mKme que celui ,écu "ar la m0re. Wous a,ons dé+( é,oqué cette

diss5métrie des "laces$ que fait totalement "erdre de ,ue

l’e7"ression$ tro" sou,ent$ et a&usi,ement em"lo5ée$ de fusion

m0reenfant ;.

c 0ne présence corporelle qui partage plaisir et déplaisir. J La

relation m0reenfant est une relation qui "asse essentiellement "ar le

cor"s et "ar le touc!er : faon de tenir l’enfant ou de faire sa toilette$

&ercement$ mani0re de donner le sein$ caresses$ etc. Le "laisir que

"eut é"rou,er la m0re ( tous ces 'estes 5 est tout ( fait ca"ital.

A,oir soimKme du "laisir ( s’occu"er d’un enfant$ c’est "ar le fait

mKme en donner : c’est faire décou,rir ( l’enfant des sensations

a'réa&les qui$ parce qu6elles sont partagées, "ourront Ktre

stimulantes$ sans dé"asser un seuil d’e7citation intoléra&le. La m0re

a les mo5ens de ré'uler "laisir et dé"laisir sans les faire monter en ,rille e7citante$ dé&ordant le moi. Ht cela mKme si la m0re +oue

tou+ours inconsciemment un rle séducteur et fait "ar,enir aussi (

son enfant ce que La"lanc!e a""elle des si'nau7 éni'matiques. Ainsi

"our l’enfant l’a'ressi,ité ne se distin'ue "as du mou,ement li&idinal

et il ne "eut "as reconnaCtre$ dans la montée de sa +u&ilation$ les

moments de 'lissement ,ers l’a'ressi,ité$ oE "ar e7em"le il ,a tout (

cou" faire mal ( la "ersonne aimée et faire s’em&aller une e7citation

qui le su&mer'era. @i la m0re ré"ond de faon ,i,ante$ en "renant

soin d’ellemKme$ refusant "aisi&lement que ce +eu aille tro" loin$

dans le "laisir de l’a"aisement qu’elle a""orte$ elle ou,re la

"ossi&ilité de reconnaCtre "eu ( "eu les sentiments a'ressifs D

aut!entiant ceu7ci dans le refus qu’elle o""ose$ elle "ermet (

l’enfant de se sentir ,i,ant et le sort de la soumission aliénante.

121




Hn re,anc!e ne "as reconnaCtre l’a'ressi,ité en ne la ressentant

"as$ c’est attaquer le moi isolé et li,ré ( luimKme de l’enfant qui

sera alors dé&ordé dans ses ca"acités d’or'anisation et de défense D

cela ne laisse d’autre issue que la confusion a'ressi,ité/amour$ ou le

déni J dans les deu7 cas$ de toute faon$ cela a&outit ( une

inca"acité ( aimer.

Ht il n’5 a "as que l’a'ressi,ité et le dé"laisir qui doi,ent Ktre

"arta'és et modulés "ar la m0re D il en est de mKme "our tout ce qui

donne du "laisir. !eV &eaucou" de femmes ce"endant des

cul"a&ilités di,erses "ourront 'Kner ou entra,er cette acce"tation de

"laisirs ( "arta'er a,ec leur enfant$ l’érotisation/se7ualisation de la

relation n’étant "as la moindre. Ooute m0re n’a "as ellemKme les

mo5ens de ré'uler le "laisir$ autrement dit$ d’a'ir des sentiments

tendres. Pour ne "as Ktre entraCnée dans une e7"érience qui lui ferait

"erdre la maCtrise de la relation$ et qui lui ferait se sentir dé"endante

de quelqu’un$ elle "ourra se &orner ( donner ellemKme du "laisir$

déniant qu’elle "uisse$ elle$ en rece,oir. Fais alors elle fera

nécessairement ,i,re un sentiment d’intrusion D source d’e7citation$

elle laissera ensuite l’enfant ( luimKme$ ne lui donnant aucune

"ossi&ilité de lier et d’or'aniser ses sensations D seule la m0re$ qui a

( sa dis"osition des re"résentations au7quelles lier ses ,écus de

"laisir et de dé"laisir "eut$ en les "arta'eant$ +ouer le rle de "are

e7citation.

Les e7"ériences de tendresse et d’a'ressi,ité "arta'ées et

modulées "ar la m0re modient en outre l’in,estissement du &é&é

"ar luimKme. Le "laisir "arta'é sera un "laisir ( ré"éter et (

rec!erc!er acti,ement D cette rec!erc!e de quelque c!ose ;

d’a'réa&le ( retrou,er Sune sensation "ortera dé+( en li'rane la

"résence de quelqu’un Sla m0re. L’autoérotisme &ascule : il acquiert

dans ce "arta'e une é"aisseur o&+ectale. Le "laisir autoérotique

inclut désormais l’autre dans une "remi0re identication$ ou,rant (

l’enfant un es"ace "otentiel. et es"ace du soi ; n’est ni

122




soumission ( l’autre$ ni rec!erc!e isolée de "laisir : la "ulsion réalise

ici une "réforme de la relation o&+ectale$ au cBur mKme de ce qui la

meut ,ers son "laisir. L’autre est l($ construisant le moi et orientant

la "ulsion=. Gans cette continuité de l’autoérotisme a,ec la m0re$

est donnée la "ossi&ilité de "asser de la discontinuité du &esoin

Srelation d’o&+et "artiel ( la "résence "ermanente et e7térieure de la

m0re Srelation d’o&+et total.

d 4 0n miroir ob#ectai. J Plaisir et dé"laisir a,aient ( Ktre

"arta'és comme mKmes e7"ériences "our la m0re et l’enfant D

"ourtant tr0s ,ite il faudra que l’enfant a""renne ( quitter les

modalités sensorielles du touc!er "our décou,rir a,ec elle d’autres

modalités relationnelles D le re'ard et l’écoute a""rendront la

distance et l’écart$ dans l’es"ace et dans le tem"s.

9innicott fait du ,isa'e de la m0re un miroir "our son enfant$

miroir sur lequel ,ont se "eindre les di,erses émotions qui la

tra,ersent$ et ( "artir desquelles l’enfant ,a a""rendre ( se ,oir

aimé$ o&+et d’éner,ement ou d’indi6érence... et si +ustement sur le

,isa'e de la m0re aucun trait ne &ou'e quand l’enfant se re'arde$ il

n’aura "as ( sa dis"osition de mo5ens de distin'uer ce qui

di6érencie l’animé de l’inanimé$ une "ersonne d’une c!ose.

Firoir ,isuel donc$ mais aussi miroir sonore ( tra,ers le &a&il

re"ris "ar la m0re$ ré"été$ in+ecté de sens$ a6ecti,ement modulé$

redou&lé ( nou,eau "ar l’enfant dans une décou,erte d’un éc!an'e

qui donne forme ( une "roduction sonore qui ne serait$ laissée ( elle

mKme$ que c!aos insensé. @i la m0re ré"était$ sans modier les

lallations de l’enfant$ celuici ne "ourrait "as 'randir D mais la m0re

"arce qu’elle est située ailleurs dans le tem"s$ antici"ant un monde

qui fait sens$ l’ou,re "our son enfant.

Ge la mKme faon$ "arce qu’elle est située ailleurs dans l’es"ace$

elle "eut sim"lement ,oir ou entendre l’enfant$ re"lacé dans l’es"ace

en,ironnant$ "armi les Ktres et les c!oses$ sans a,oir de désirs

"articuliers sur lui : il e7iste$ lui$ l(&as$ tout seul$ sé"aré$ dans une

123






aire tendrement neutre$ indi6érente1 du "ur e7ister$ comme elle

mKme se sait occu"er un es"ace de solitude$ infranc!issa&le$ autant

que nécessaire.

9innicott écrit :

Quand #e regarde, on me voit, donc #6existe,

)e peux alors me permettre de regarder et de voir,

)e regarde alors créativement et ce que #6aper;ois )e le per;ois

également ;a$

autrement dit :

e suis re'ardé$ donc +e re'arde

Parce que +e suis re'ardé$ sans &esoin "our la m0re$ +e "eu7

occu"er sans crainte l’es"ace qui est le mien.

Hn contre"oint$ 8. Fauriac$ dans Rénitrix, méta"!orise la ,oracité

maternelle de 8élicité aVena,e "our son ls$ dans cette formule :

Hlle se le man'e des 5eu7 Y ;

Le re'ard tendre de la m0re qui ne demande ni n’e7i'e rien en

retour donne ( l’enfant son es"ace$ reconnaCt "our lui une "lace$ qui

n’aura "as ( Ktre dis"utée ou ra"tée. L’enfant se sent sim"lement

alors ( la "lace oE il doit Ktre.

’est ( "artir de cet a""rentissa'e d’es"aces "aisi&lement

sé"arés que se construit la distance intra"s5c!ique : l’enfant "ensé

et ,écu comme dé+( autre "ar la m0re 5 trou,e un lieu oE 'randir

dans la conance et la mutualité.

?uand le &é&é crie$ 'esticule$ la m0re inter"r0te ces si'nau7 D ellene "eut "as sa,oir ce qu’ a ; l’enfant$ elle ne "eut que l’ima'iner$

le su""oser : elle ,a "ar e7em"le "enser qu’il a faim$ ou qu’il a des

coliques D elle mettra en sens ces si'nau7 sui,ant ce qu’elle

com"rend$ en référence ( ses "ro"res fantasmes et associations D et

il est ,rai qu’on "eut ( +uste titre "arler ici de ,iolence de

l’inter"rétation ; a,ec P. astoriadisAula'nier. Il 5 a tou+ours une

"art d’in,ention et de "ro+ection$ donc d’inéquation latente ou

124






manifeste$ entre la ré"onse de la m0re et la demande de son enfant.

Wotons d’ailleurs que cette inadéquation orientera ensuite celleci :

"ar e7em"le une m0re qui ré"ondra ( tous les "leurs "ar un 'a,a'e

uniformisera les &esoins dans la s"!0re orale.

Nr$ cette inadéquation iné,ita&le$ il sem&le im"ortant que la m0re

la ,i,e ellemKme$ comme forme non réducti&le de la sé"aration : elle

sera alors en mesure d’admettre qu’un enfant continue "ar e7em"le

( "leurer a"r0s une tétée ou des &ercements... elle "ourra rester

co!érente dans ses soins$ sans Ktre amenée ( c!an'er sans arrKt ses

mani0res d’Ktre et de faire$ dans une discontinuité a6olée et

a6olante$ qui sa"e toute conance "ossi&le dans l’autre$ "arce

qu’elle fait "erdre tout "oint de re"0re. La a&ilité d’une m0re

su""ose qu’elle "uisse ne "as se sentir détruite$ ou sim"lement

mau,aise$ "ar son im"uissance ( com&ler.

Ht s’il 5 a écart$ si la m0re ne se ,it "as comme totalement

identiée ( un &é&é ( com&ler$ sau,er ou ré"arer$ mais se sent un

es"ace lui a""artenant en "ro"re J autrement dit$ si elle "eut

médiatiser ses éc!an'es 'rUce ( un o&+et interne dis"oni&le J elle

"ourra ima'iner et anticiper cet es"ace c!eV son enfant : un 'este$

un re'ard seront ,us et inter"rétés "ar elle comme "ou,ant faire

sens pour lui, dans une "ré'uration de la "ersonne qu’il est dé#à

"our elle. ’est la di6érence du tem"s ,écu "ar la m0re entre ce qu’il

est$ et ce qu’elle désire qu’il soit$ qui "romeut l’enfant ,ers son

accom"lissement.

A l’in,erse de cette antici"ation$ ettel!eim décrit comme autisti

santes des demandes acti,es ré'uli0rement i'norées "ar la m0re. Nr$

admettre que le &é&é "uisse Ktre actif$ solliciter et "romou,oir cette

acti,ité$ c’est "our la m0re acce"ter aussi de rece,oir$ +usques et 5

com"ris du "laisir. ?uand l’enfant t0te le sein$ il ,it une e7"érience

d’omni"otence créatrice$ mais il ne "ourra &ien la ,i,re que si$

encore une fois$ la m0re ne ,it "as la mKme e7"érience$ en mKme

tem"s. La m0re$ elle$ doit sa,oir qu’elle ne crée "as son enfant$

12




qu’elle ne le com&le "as tout entier$ en un mot qu’elle n’est "as

omni"otente D dé+( s’est instaurée entre eu7 une s"!0re de mutualité

qu’elle doit ,i,re comme telle$ oE ils se donnent c!acun$ dans une

iné,ita&le diac!ronie$ ce dont l’autre a &esoin. La m0re donne certes

son lait et tout le "laisir du &oire$ du touc!er$ du sucer$ mais l’enfant

doit sentir qu’a"aisant la tension des seins de la m0re$ il lui donne le

réel "laisir d’Ktre&ue$ d’Ktretouc!ée$ d’Ktresucée. ’est ce "laisir

"arta'é et ,écu comme tel qui constituera le "remier mod0le d’une

relation o&+ectale conante oE donner "ourra ne "as équi,aloir (

"rendre ; et rece,oir ( Ktre "ris ; J équi,alence retrou,ée

dans tous les cas oE la m0re n’a "as acce"té de rece,oir$ sa"ant

toute "ossi&ilité de faire conance.

e 0ne absence, source d6uni/cation. J La m0re n’est "as

tou+ours l($ et le &é&é connaCt &eaucou" de tensions que la m0re

n’a"aise "as$ et que$ de toute faon$ elle ne "ourrait "as toutes

a"aiser D c’est 'rUce ( cet es"ace créé "ar l’attente non com&lée que

se manifeste la "remi0re é&auc!e du monde "s5c!ique : l’enfant

!alluciné en luimKme et "our luimKme l’o&+et de son &esoin.

Fais !allucinant la "résence "otentielle de la m0re$ il retrou,e le

"laisir de l’e7"érience. ?uand ensuite celleci re,ient a"aiser la

tension de la faim$ dans une dis"oni&ilité su6isante$ sa "résence qui

réunit sou,enir et sensation a'réa&les uni/e par là m:me la psyché

et le corps de son enfant.

’est dans la rencontre du désir de l’o&+et a&sent Squi s’est éta5é

sur l’o&+et du &esoin et du "laisir retrou,é 'rUce ( lui dans le cor"s$

dans cette union "s5c!osomatique$ que la réalité s’o&+ecti,e$ en

de,enant concr0te$ 'urée$ et donc 'ura&le et que le tem"s

s’unie : le désir 5 acquiert une continuité$ oE un o&+et désormais

interne ,a "ou,oir commencer ( e7ister. et o&+et$ c’est la m0re

que des e7"ériences de satisfactions ré"étées ont créée ;2.

12-






La continuité du su+et se construit ainsi de l’éc!an'e a,ec un

o&+et qui a5ant été autrefois cause de réelles satisfactions a été

"erdu ;.

(. Le soi! comme lieu du parado2e

Wous ,enons de nous situer constamment dans un re'istre oE$

,oulant "arler du soi$ nous n’a,ons fait que "enser en termes de

"arado7es successifs et com"lémentaires.

Wous a,ons com"ris la continuité "s5c!ique ( "artir d’une

discontinuité nécessaire dans la réalité$ la constitution d’un o&+et

interne ( "artir de l’a&sence d’un o&+et réel "résent$ l’o&+ecti,ité

conquise$ ( "artir d’une su&+ecti,ité qui se doit d’aller +usqu’(

l’omni"otence !allucinatoire$ l’identité m0reenfant dans un radical

déni,ellement$ ( la fois dans l’es"ace et dans le tem"s$ etc.

Ht surtout nous a,ons mis l’accent sur la "rééminence du cor"s$

qui est dans le mKme tem"s dé+( "lus qu’un cor"s$ "uisqu’il est le

lieu mKme d’éclosion de la "s5c!é J la "s5c!é "ou,ant Ktre

com"rise comme la "ro+ection 'urée$ re"résentée du cor"s "ro"rea6ecté J mais dans le mKme tem"s aussi rien qu’un cor"s$ en

attente d6un autre qui$ si'niant les ,écus cor"orels$ "ourra le faire

éclore ( la ,ie d’un moi conscient et lui donner$ ( tra,ers un ,écu

"arado7al dé+( assumé$ acc0s ( 8 Ktre ;.

Wous "ourrions alors dire que ce qui caractérise le soi ;$

comme réussite d’une ,ie "arta'ée moi/nonmoi$ c’est que toutes les

liaisons sont en'endrées "ar d’incessantes déliaisons$ d’incessantsécarts$ des dis+onctions$ ( tous les ni,eau7 de l’e7"érience : ainsi la

m0re ne se laissera aller ( ,i,re &ien la s5m&iose$ donc ( aimer &ien$

que si elle a "u au"ara,ant constituer ses "ro"res fronti0res$ "our se

,i,re di6érente et a,oir un autre monde dis"oni&le ( l’intérieur

d’elle$ oE ré'uler sa "ro"re estime D l’Ktreun créateur de ,ie su""ose

alors un acc0s ( une réelle altérité D l’enfant ne "ourra intérioriser

une "résence de sa m0re en lui que dans ses moments d’a&sence D

12*




l’autre n’est décou,ert tel que dans son refus "ar la !aine D accéder (

une aut!entique solitude su""ose d’Ktre a,ec quelqu’un$ "résent en

soi D n’acc0de ( la désillusion féconde que celui qui a "u au"ara,ant

,i,re la "lénitude de l’illusion D n’acc0de ( la réelle autonomie que

celui qui a "u 'oXter une dé"endance !eureuse$ etc.

Remarquons que ces écarts et ces déliaisons ont tou+ours été

'énétiquement construits en trois tem"s :

J Zn "remier tem"s de nécessaire confusion moi/nonmoi : le

&é&é a dX se ,i,re omni"otent dans une totale dé"endance$ non sue

( une m0re$ ( la fois illusionnante et désillusionnante$ ( la fois

e7citante et "aree7citante$ dans des ,ariations ( c!aque fois uniques

( la relation entre telle m0re et tel &é&é. ette e7"érience fondatrice

est celle d’un Ktreaimé ; totalement "assif.

J Zn deu7i0me tem"s d’autonomisation et de fermeture de ses

"ro"res fronti0res sur le moi$ oE l’intro+ection des &onnes

e7"ériences a "ermis 'rUce ( un "ersonna'etiers l’attaque$ la !aine

qui refuse et qui dit non D c’est un tem"s éminemment actif

d’a6irmation de soi$ ainsi que d’identication structurante.J Zn troisi0me tem"s de reconquKte d’un es"ace créateur

moi/nonmoi$ dans un +eu oE le soi ; acquiert sa dimension

"arado7ale de tension maintenue entre trois "les : le moi$ l’autre en

soi Sl’o&+et interne et l’autre !ors de soi Sl’o&+et e7terne D s’5

con+u'uent acti,ité et "assi,ité$ "our lier ensem&le dedans et de!ors$

moi et nonmoi.

e troisi0me tem"s est celui de l’acc0s ( une meilleures5m&olisation : celleci se fait ainsi "ar 'radients$ "ar maintien en soi

de l’autre et du mKme$ 'rUce ( la reliaison de la !aine et de l’amour :

l( se dé,elo""e une ca"acité de "lus en "lus aut!entique d’aimer.

Gans les écarts et les confrontations incessantes de l’autre en soi$

et de l’autre !ors de soi$ se rencontrant dans le moi$ se nuancent

"ro'ressi,ement et s’aut!entient les a6ects. A "artir de ce +eu de

relations se d5namisant entre elles$ le moi s’a+uste alors de mieu7 en

12




mieu7 ( l’autre$ dans une di6érenciation de "lus en "lus 'rande$ oE

"eut s’in,enter l’identité "ro"re$ "arce que a&solument ori'inale$

que 9innicott a""elle le ,rai self.

Ht on "eut dire que c’est "arce que la m0re sera ,i,ante de ces

éc!an'es "ermanents qu’elle donnera une ,ie "leine et lar'e. Ainsi

une m0re su6isamment &onne ;$ mod0le d’une +uste mani0re

d’aimer$ n’estelle "as une m0re "lutt 'entille ou douce$ "lutt

stricte$ ou au contraire décontractée. Il ne s’a'it "as d’a,oir des

qualités D une m0re "eut Ktre douce$ et ne "as donner la ,ie. Il s’a'it

d’ Ktre ; : a5ant construit un es"ace de solitude et de di6érence

su6isants o' prendre soin de soi4m:me, il s’a'it d’Ktre alors$ "ar un

enric!issement constant de soi dans l’éc!an'e a,ec l’en,ironnement$

"romesse tenue de solidité et 'a'e de création "our ce mKme

en,ironnement. @eul donne la ,ie celui en qui on "eut se er.

Hn re,anc!e$ la m0re qui est construite en réaction (

l’em"iétement de l’en,ironnement Set cela quelle que soit la

construction "s5c!o"at!olo'ique qui est la sienne$ "ou,ant aller

d’une a""arente normalité +usqu’( des formes "at!olo'iques

"atentes$ et qui refuse$ de ce fait$ tout "arta'e réel et toute

mutualité$ donnetellc la mort a6ecti,e. Won seulement elle ne

ré"ond "as au7 désirs de son enfant$ mais elle lui im"ose de faon

a&solue les siens "ro"res$ faisant ,i,re des sentiments d’intrusion et

de mani"ulation intoléra&les$ qui em"Kc!eront que la relation soit

e7"érimentée comme lieu réci"roque d’enric!issement. ela

renforcera mKme le &esoin de contrle$ dans la rec!erc!e d’une

omni"otence$ qui doit ser,ir ( se "roté'er contre une dé"endance$

,ériée comme destructrice de soimKme. Nr$ si l’amour s’a""rend

en de!ors de la ca"acité ( s’en remettre ( l’autre$ il n’est "lus qu’une

forme "lus ou moins ra6inée et "er,erse de mainmise sur un autre$

qui est sommé de ne "as l’Ktre...

9innicott "ose comme "rinci"e fondamental de l’e7istence ce qui

suit :

12<




e qui proc"de du vrai self est senti comme réel 2et plus tard

comme bon 3, quelle que soit sa nature, si agressif que cela puisse

para>tre. e qui se passe cheG un individu, en réaction à

l6empiétement de l’environnement, est senti comme irréel et futile

2plus tard comme mauvais3 si satisfaisant que ce soit sur le plan

sensuel. ;3

La li'ne de "arta'e entre les m0res su6isamment &onnes et les

autres "asse ainsi entre ,rais et fau7 selfs : il 5 a celles qui en aimant

leur enfant créent$ dans le don et l’accueil incessants de la

di6érence$ et il 5 a celles qui$ en aimant$ imitent$ co"ient "arfois ( la

"erfection tout ce qu’une &onne m0re doit ; faire$ mais qui

n’arri,ent +amais ( trou,er$ ni donner$ é"anouissement et &on!eur.

13=





Chapitre 6. La haine et ses destins

@i en nous$ la conscience et la morale ne

corres"ondent "as ( notre amour$ elles de,iennent les

,é!icules de notre !aine D si elles sont désillusionnées$ elles

nous du"ent ( leur tour. Hlles "eu,ent ainsi nous é'arer

dans une rec!erc!e com"laisante du ,ice$ qui est en fait

"artiellement une défense contre l’illusion. Fais étant

donné que nous trou,ons le mal "lus facilement c!eV les

autres qu’en nousmKmes$ il n’e7iste "as de 'uérison (

l’illusion. Oous ces dan'ers$ toutes ces di6icultés onttendance ( nous faire nous détourner des "ro&l0mes de

&ienKtre intérieur$ "ar "eur d’Ktre déus$ "ar "eur de

l’im"uissance et de l’insécurité qui nous menacent. ;

oan Ri,i0re$ L6amour et la haine

bénéralement la !aine et l’amour sont com"ris comme des forces

ou des sentiments o""osés : la !aine détruit$ attaque les liens D elle

est la com"lice de la mort. L’amour$ en re,anc!e$ construit$ tisse des

liens$ com"ose des ensem&les "lus 'rands D elle est au ser,ice de la

,ie.

Nr$ ,oulant "arler ici de la "s5c!é$ et des lois qui ré'issent son

fonctionnement$ nous a,ons sans cesse été confrontés ( ce "ro&l0me

des destins enti0rement intriqués de la !aine et de l’amour.

131



!a"itre 4. La !aine et ses destins

L’amour a &esoin d’inté'rer la !aine "our Ktre aut!entique : sans

cette inté'ration$ l’amour donne la mort de la confusion. Fais$ de la

mKme faon$ la !aine a &esoin de l’amour$ "our éc!a""er ( son

destin de semer la mort de la désintrication$ de la déliaison.

Réinté'rée dans l’amour$ elle est une force de ,ie. La question ne se

"ose donc "lus dans des termes d’e7clusion de l’une "ar l’autre$ mais

dans des termes de fécondation réci"roque$ nécessitant néanmoins

une relation ,i,ante et sta&le "our se "roduire.

ette dialectique court de faon di6use ( tra,ers tout le li,re D il

nous a "aru toutefois im"ortant d’en re"rendre &ri0,ement les

éléments$ "our mieu7 en com"rendre la "ortée.

1. Le #esoin pour ,i,re de se croire ! #on "

Il faut re"artir de cette constante$ "our com"rendre le com&at

que tous nous allons mener : sans un sentiment minimal d’Ktre

aima&les$ nous ne "ourrions "as continuer ( ,ouloir ,i,re.

’est cette donnée fondamentale que tous nous aurons ( 'érer$

né'ocier$ ( "artir d’e7"ériences "rimiti,es en tout ou rien : au dé"artle &on$ c’est nous$ et le mau,ais tout ce qui n’est "as nous$ et qu’il

nous faut nous em"resser de mettre de!ors$ dans une illusion de

com"létude fusionnelle a,ec un o&+et qui n’est que... nous.

Oout un tra,ail de décondensation et de recom"osition des

éléments &ons/mau,ais$ nous/autre$ ( tra,ers un incessant ,aet

,ient "erce"tion/sou,enir$ sera nécessaire "our a,oir acc0s ( la

réalité... en 'ardant le sentiment d’Ktre &on... Nr la "remi0reem&Xc!e se trou,e dans le fait que la réalité ne "ourra "rendre

forme qu’en résistant au "laisir D c’est la frustration$ donc le

dé"laisir$ en'endrant la !aine$ qui si'nalera la &utée du réel$ de

l’autre. Fais alors comment continuer ( se sentir &on$ quand on est

en,a!i "ar la !aine >

132




#. La haine et se destins de vie

désirs maternels : il ne "eut "as trou,er mau,ais ce qui est &on

"our sa m0re$ car il "erdrait tout le &on qu’elle seule lui donne.

@ans "ersonna'e tiers aimé aussi$ et aimé de faon di6érente$ "arla m0re$ il ne sera "as "ossi&le ( l’enfant de se distin'uer d’elle$ en

s’o""osant "our a6irmer son "ro"re désir. Pour risquer cela$ il lui

faut trou,er un lieu autre de sécurité$ oE "rendre a""ui. Pour !ar et

refuser$ il faut Ktre sXr de ne "as Ktre alors su&mer'é "ar le mau,ais$

qui ferait dis"araCtre ( +amais tout le &on. SNn "eut ainsi com"rendre

com&ien des menaces d’a&andon em"Kc!ent toute sé"aration.

’est tout le +eu de dé"lacements "ossi&les sur le "0re 'rUce ( la

m0re$ "uis sur la m0re 'rUce au "0re$ etc.$ qui feront "eu ( "eu

"asser l’enfant d’une relation en &on/mau,ais$ ( une relation oE les

"ersonnes seront reconnues telles$ dans une am&i,alence assumée$

dans une tension maintenue en soi entre la !aine et l’amour$ dont la

cul"a&ilité Bdi"ienne ,iendra témoi'ner.

Wous n’allons "as re,enir sur ces as"ects$ que nous a,ons

lon'uement dé,elo""és dans les c!a"itres "récédents. Pour

mémoire$ ra""elons l’a""ort essentiel de la !aine$ quand elle est

inté'rée ( l’amour$ c’est(dire quand les &onnes e7"ériences

l’em"ortent sur les mau,aises :

J elle "ermet de "oser l’o&+et Sdonc le réel !ors de soi$ et de ne

"lus se confondre a,ec D a,ant la !aine$ l’o&+et n’est qu’un faisceau

de "ro+ections D il est totalement su&+ectif et n’a donc aucune

e7istence "ro"re. A,ec la !aine$ il de,ient de "lus en "lus o&+ectif et

réel.

J elle fait e7"érimenter la discontinuité des a6ects

"laisir/dé"laisir comme es"ace créateur de di6érence$

d’indi,iduation. L’a&sence s’5 décou,re$ mo5en de trou,er une

distance a,ec l’autre : se distin'ue alors ce qui a""artient ( c!acun$

donnant consistance ( des limites.

133




A "artir de la discontinuité de la "résence de l’autre$ éclora la

continuité du désir$ "renant forme dans un o&+et interne$ lieu ( la fois

de la distance ( l’autre$ et de sa "résence.

’est cet o&+et interne qui se fait médiateur des éc!an'es a,ec

tout o&+et e7terne$ ainsi qu’a,ec soimKme D les in,estissements de

l’o&+et seront désormais sur un ,ersant o&+ectai$ dans une solitude

!a&itée$ 'arante d’un narcissisme cette fois secondaire : ce

re"résentant interne de l’o&+et aimé sera le miroir$ dans lequel nous

"ourrons nous re'arder &ons ;.

La reconnaissance en nous de sentiments négatifs et hostiles

référés à un ob#et aimé, op"re une transformation qualitative de la

haine, comme d6ailleurs de tous les ingrédients du narcissisme

primaire de quelque c!ose d’inassou,issa&le comme l’en,ie J

"uisque la destruction mKme au'mente la !aine J de sans n et !ors

du tem"s$ on "asse maintenant ( quelque c!ose de li&idinal$

d’o&+ectal$ de re"résenta&le. La !onte se fera cul"a&ilité en,ers

quelqu’un$ l’en,ie$ +alousie liée ( une "ersonne "récise$ la !aine$

a'ressi,ité. Oransformée "ar la sta&ilité du lien ( un o&+et aimé$

cette !aine "erd son caract0re destructeur$ dont le meilleur aliment

était dans l’an'oisse de la dé"endance ( l’autre. Hlle de,ient force

d’a6irmation de soi$ dans une ca"acité ( s’en'a'er dans les relations

oE il de,ient "ossi&le de manier l’a'ressi,ité de faon adéquate et

constructi,e. L’a'ressi,ité est nécessaire ( toute relation ,i,ante :

elle est le lieu de tension soi/autre oE se dit notre di6érence de "oint

de ,ue$ de sensi&ilité$ d’intérKt qui "ermettra une rec!erc!e de

com"romis$ a"r0s l’a6rontement. Hlle est aussi en nous le moteur de

l’acti,ité en 'énéral$ et du d5namisme amoureu7 en "articulier.

ertaines im"uissances masculines sont "articuli0rement

illustrati,es de l’éc!ec de cette liaison D si la !aine et le sadisme

inconscients sont tro" im"ortants dans la relation d’un !omme ( une

femme$ cela "eut entraCner une im"ossi&ilité "our celuici ( faire

l’amour D l’acte d’amour demande qu’une certaine dose d’a'ressi,ité

134




soutienne le désir de "énétration$ mais que cette a'ressi,ité soit

orientée "ar un désir li&idinal "ré,alent$ qui$ modiant le courant

a'ressif$ le rend non seulement acce"ta&le$ mais sou!aita&le.

L’a'ressi,ité se fait alors d5namisme de l’amour$ en contre"oint d’un

amour qui se refuse$ "our sim"lement "roté'er l’o&+et$ de "ulsions

sadiques tro" ,iolentes non éla&orées.

$. La haine et ses destins de mort

mKme J cercle ,icieu7 de la confusion qui$ attaquant les

identités$ "ousse ( la destruction.

omment alors$ quand sur,ient le con%it Bdi"ien$ celuici

"ourraitil or'aniser la "s5c!é$ en étant intériorisé > Les e7"ériences

de di6érences d’a6ects$ amenant des tensions$ qui de,aient ser,ir de

"romesses ( des décou,ertes d’autres "laisirs$ 5 ont été étou6ées

dans l’Buf$ "ar des déc!ar'es "ulsionnelles directes : la di6érence

est restée associée ( un si'nal de dan'er$ é,eillant s"ontanément

une !aine e7istentielle$ qu’aucune e7"érience "ositi,e n’a modiée.

ette !aine J celle que nous décri,ions quand nous "arlions de

réalisations de désir$ déliées de l’o&+et J alimentera le cours et

l’orientation des désirs inconscients$ les ré'issant

des"otiquement4.

’est ce "ro&l0me de la !aine déliée et errante$ faisant son Bu,re

souterraine dans l’inconscient qu’il nous faut "enser$ sur deu7 "lans

distincts$ &ien que com"lémentaires.

Le "remier "lan est celui que "rend en com"te la "s5c!anal5se :c’est celui de l’indi,idu$ qui s’est or'anisé$ "lus ou moins &ien$ en

fonction de ces données de &ase$ et qui se laisse mener en "artie "ar

des sentiments qu’il ne connaCt "as$ leur a5ant refusé le droit d’Ktre

reconnus en lui. ette !aine qui lui fait tellement "eur$ en lui faisant

"erdre sa sécurité intérieure$ la retourneratil contre luimKme dans

des actes suicidaires qui mettent sa ,ie en dan'er > @ur quel autre

"lan réussiratil ( la dé"lacer$ an d’é"on'er son an'oisse > ?uels

13






mécanismes de défense réussiratil ( mettre en "lace > eu7ci lui

laisserontils une "la'e su6isante de dé'a'ement$ lui assurant un

"laisir de ,i,re$ dans un su6isant amour ; de luimKme >

La question 5 est de l’aména'ement tou+ours si di6icile

d’in,estissements qui$ a,ant d’Ktre$ dans le meilleur des cas$

a""ro"riés en soi sous forme de "arado7es$ sont ,écus comme

contradictoires et déc!irent le moi. omment satisfaire la "ulsion et

l’idéal$ le &esoin de "laisir et la réalité$ comment concilier "ar

e7em"le ses &esoins de dé"endance$ et ses &esoins$ non moins

im"ortants$ d’indé"endance > 8ace ( ces "ro&l0mes au7quels nous

sommes tous confrontés$ c!acun doit décider seul de la ré"onse qu’il

"eut donner D réussir sa ,ie a tou+ours ( ,oir a,ec des con%its

surmontés ( l’intérieur de soi$ que "ersonne ne "eut résoudre ( ,otre

"lace et qui construisent une !istoire$ la ,tre$ unique.

Fais cette ,érité fait ou&lier un deu7i0me "lan$ celui de la

mutualité : que de,ient donc$ si des aména'ements ont été trou,és

sur un "lan narcissique$ la !aine nécessairement e7"ulsée de soi sur

l’entoura'e : dans l’enfant$ le con+oint$ l’ami > Peuton se limiter (

"enser la réussite uniquement sur le "lan de l’indi,idu$ sans tenir

com"te du "ri7 "a5é "ar les "ersonnes de l’en,ironnement > Prendre

comme unique crit0re de réussite de la ,ie$ le "laisir d’un

fonctionnement$ allié ( l’e6icacité de défenses$ qui "ermettent une

réussite sociale "ar e7em"le$ ne "ose "as la question des

ré"ercussions de toutes les défenses narcissiques$ qui "eu,ent Ktre

si mer,eilleusement e6icaces "our soi$ si terri&lement noci,es "our

les autres.

Pensons ( toutes les innom&ra&les straté'ies relationnelles dé+(

é,oquées$ oE l’autre est e7"loité "our des "rots "ersonnels J

re"renons sim"lement deu7 e7em"les de dé'uisement de sa "ro"re

en,ie : la dé,alorisation de l’o&+et et l’acti,ation de l’en,ie c!eV

l’autre. Gans l’im"ossi&ilité "our un mem&re de la famille de faire

face ( ses "ro"res sentiments d’en,ie$ il en disqualiera un autre$

13-




an de su""rimer l’om&ra'e qu’il "ou,ait lui faire : déniant

"aciquement son altérité "ar e7em"le$ il l’acculera ( se montrer

,iolent$ mesquin$ l’o&li'eant ( un dou&le +eu qu’il dénoncera. Nu

encore la réussite sera &Utie sur une nécessité de faire ,i,re ( un

autre une en,ie intoléra&le en soi D cet autre sera é"in'lé dans un

rle d’ en,ieu7 ; a&solument nécessaire$ au confort narcissique de

celui qui réussit.

?ue sont de,enus ceu7l($ qui ont eu ainsi ( traiter seuls des

sentiments qui n’étaient "as les leurs et dont la "lace relationnelle

était immua&lement 7ée "ar d’autres > Sou du moins des sentiments

qui n’étaient "as que les leurs$ car le drame c’est que l’en,ie e7istant

c!eV tout le monde$ il leur a été im"ossi&le de ne "as en Ktre

su&mer'és : la "art de ,érité de l’attaque a re+oint un sentiment de

cul"a&ilité réel D mais l( oE la "er,ersité s’installe$ c’est +ustement

quand cette vérité ; est dénoncée sans reste, "uisque l’autre ,ous

5 é"in'le$ en ,ous refusant un autre es"ace et un autre tem"s$ ceu7

de la ré"aration entre lui et ,ous. Hn ontils été ( +amais écrasés >

L’attaque des liens$ la non"rise en com"te de ,otre "arole$ de ,otre

"lace$ de ,otre désir$ quel tra,ail insidieu7 ontils accom"li >

Les centrales nucléaires ou les usines de traitement c!imique ne

"eu,ent ainsi éluder la question de ce qui ad,ient des déc!ets et de

la "ollution de l’atmos"!0re$ et cela ( court$ mo5en et lon' terme.

We seraitce "as irres"onsa&le J en tout cas irréaliste J de ne

,ouloir sa,oir que les incontesta&les &énéces qui "eu,ent en Ktre

tirés$ aussi &ien sur le "lan économique que "olitique >

8reud écri,ait :

ien dans la vie psychique ne peut se perdre, rien ne dispara>t

de ce qui s6est formé, tout est conservé d6une fa;on quelconque et

peut repara>tre dans certaines circonstances.

ette loi$ qui "résidera ( toute l’éla&oration de l’Bu,re de 8reud$

9innicott$ introduisant dans son c!am" de rec!erc!e La présence

réelle de l6ob#et, en interaction a,ec le su+et$ "ermet de ne "as la

13*






réser,er au seul c!am" "s5c!ique$ clos sur luimKme. Htudiant les

m0res su6isamment &onnes ;$ 9innicott nous a fait ré%éc!ir sur

des formes de relations ( deu7$ qui "eu,ent o6rir ou refuser des

c!ances d’é"anouissement au7 "artenaires du cou"le$ dans des +eu7

de forces qui se d5namisent dans c!aque "artenaire$ ( la mesure oE

ils se d5namisent entre eu7. Hntre la m0re et son enfant se ,i,ent des

forces anta'onistes$ qui n’ont de c!ances de de,enir fécondes "ar la

tension de leur alliance$ que si la m0re$ dans la réalité$ fait ,i,re

certaines formes d’e7"ériences a6ecti,es "arta'ées : "ar e7em"le

faisant ,i,re ( l’enfant une dé"endance !eureuse$ en la ,i,ant elle

mKme$ elle lui o6re des c!ances de construire une forme

d’indé"endance intérieure. Lui faisant ,i,re une continuité de

"résence$ dans une suite d’a&sences qu’elle lie dans une tendresse

a&le$ elle "ermet de construire cette "résence ( l’intérieur de soi$

donnant "ar l( acc0s ( une réelle solitude$ etc.

Ainsi l’amour et la !aine$ seuls$ "oursui,ent leur c!emin

dé,astateur dans le monde$ l’un "ar la confusion$ l’autre "ar la

défusion$ et ne de,iennent constructifs que s’ils sont liés ensem&le$

dans un tra,ail qui ne "eut s’e6ectuer que dans une relation ,i,ante

et sta&le a,ec quelqu’un. Ge toutes les forces anta'onistes$ nous

"ou,ons dire la mKme c!ose : elles ne de,iennent structurantes et

fécondes que$ si nous étant a""u5és ( un certain moment de notre

,ie sur quelqu’un d’autre$ nous a,ons "u les dialectiser en nous dans

des "arado7es$ qui n’acqui0rent ce statut que de la tension

maintenue entre l’autre construit en nous$ et l’autre qui e7iste en

de!ors de nous.

Prenons deu7 e7em"les$ celui de la "résence/a&sence$ celui de

l’illusion/désillusion.

La "résence qu’on "eut donner ( ,i,re ( quelqu’un n’est &onne

que si elle a "u se cou"ler ( une a&sence de soimKme ( l’autre$ qui

si'nale la di6érence$ l’altérité$ l’intimité solitaire indis"ensa&le (

c!acun D sinon$ la "résence n’est "our soi et "our l’autre

13




qu’en,a!issement et em"iétement réci"roques des territoires D de la

mKme faon$ l’a&sence$ c’est é,ident$ doit s’allier ( une "résence$

sinon elle n’est que ,ide ou "erte.

L’illusion n’est &onne que si elle a "u Ktre corri'ée et modulée "ar

un désillusionnement ; des fantasmes de toute"uissance D

autrement dit$ si a "u Ktre "rise en com"te l’e7istence de l’autre (

"art enti0re. Hlle est alors ce qui ou,re sans cesse l’a,enir$ dans une

"romesse identicatoire$ et qui a""elle ( la création. Ge mKme le

désillusionnement n’est structurant que s’il est resté lié ( l’illusion

d’un c!am" de rencontre et de "arta'e "ossi&les soiautre D sinon il

dé'én0re en déses"oir mortif0re et en c5nisme.

We "as dialectiser les contraires en soi$ c’est donc leur faire

"erdre leur "ou,oir de ,ie et de créati,ité$ mais comme rien ne se

"erd de ce qui s’est formé ; c6est forcément alors les vivre et les

faire vivre l’un et l’autre, sous des modalités perverties, qui font agir

des comportements destructeurs.

elui qui ne "eut ,i,re la "résence$ sans intimité interne

"réser,ée Sforme d’a&sence ( l’autre ,i,ra luimKme l’autre commeen,a!issant de faon intoléra&le D il sera alors contraint ( faire

alterner a&sence et "résence dans la réalité "our$ retrou,ant mal'ré

tout un lieu d’a&sence e7istentiellement nécessaire$ se "roté'er

contre une "résence$ qui "rend une forme dé,orante et aliénante.

Gans ce cas d’éc!ec d’une tension interne/e7terne$ c’est l’a&andon

a'i dans la réalité J donc l’attaque des liens ainsi que de l’autre J

qui réta&lira l’équili&re "ersonnel mis en défaut.

A l’e7"érience de continuité dedans/de!ors$ donnée "ar une réelle

s5m&olisation qui assure une continuité de "résence$ sera su&stituée

une e7"érience d’alternance "résence/a&sence$ dans la réalité.

Ge mKme celui qui ne se fait "lus aucune illusion ; sur le

monde s’autorise ( ne "lus "rendre que lui en com"te$ "uisqu’il ne

croit "lus en "ersonne. A l’intérieur de son désillusionnement

radical$ il dit alors la "résence d’une illusion restée démesurée d’un

13<




monde dont$ lui$ aurait été le centre D attaquant l( relation de

conance en l’autre$ il attaque toute "ossi&ilité de ,ie "arta'ée. Fais

niant la "lace de l’autre$ il ne "ourra en retour trou,er la sienne

"ro"re.

Ainsi$ que nous le ,oulions ou non$ si nous n’arri,ons "as ( faire

de toutes ces forces anta'onistes des "arado7es$ dans une tension

qui int"gre 5autre en nous, pour sans cesse le reconfronter à 5autre

hors de nous, nous li&érons$ en "ri,ilé'iant une des forces au

détriment de l’autre$ des éner'ies mortif0res en nous et dans le

monde.

es éner'ies innommées sont sans ,isa'es et sans liens$ a5ant été

e7tériorisées telles$ "our soula'er le moi. Adam ainsi au Paradis

terrestre$ nommetil tous les animau7 qui lui seront soumis et qui

!a&itent le +ardin J ce sont les forces conscientes que nous a,ons

maCtrisées en les nommant nousmKmes J mais il 5 aura le ser"ent

anon5me qui ,iendra des c!am"s non culti,és$ ,ers le +ardin

d’Hden...

es forces inconscientes ne "ros"0rent "as seulement enfantasmes dans un lieu clos Sce serait a"O0s tout un moindre mal$

elles ,iennent comme le ser"ent inltrer les +ardins culti,és$ oE elles

a'issent et font a'ir. Wous l’a,ons dit : celui qui ne "rend "as

conscience de sa réalité "s5c!ique$ 5agit alors forcément dans les

autres : il utilise l’en,ironnement "our ré'ler ( l’e7térieur de lui ses

tensions J ( l’e7térieur de lui$ ,oulant dire au détriment de la "lace

et de l’e7istence des autres. Les fantasmes comme mises en acte

inconscients "ourront a,oir des elfets in,erses : soit ils feront a'ir et

,ioler les es"aces a""artenant ( d’autres$ soit ils em"Kc!eront d’a'ir

J "uisque la réalisation fantasmatique tiendra lieu d’acte J a,ec le

mKme résultat de ,iol de l’es"ace a""artenant ( d’autres. We tenant

"as notre "lace dans notre uni,ers relationnel$ nous em"Kc!ons

l’autre de trou,er la sienne. Gans les deu7 cas$ des "rocessus

14=




mortif0res sont enclenc!és "our ceu7 qui nous entourent$ sollicitant

et "er"étuant l’en,ie et la !aine.

ien sXr dans le c!am" fantasmatique "ur$ tout est dé+( +oué "our

c!acun$ ( tra,ers des transmissions relationnelles im"ara&les. elle

qui ,a de,enir m0re ne "ourra donner que ce qu’elle a ellemKme

reu$ et dans le c!am" des amours et des amitiés$ les élections se

font$ "our les deu7 "artenaires$ dans des +eu7 su&tils de retrou,ailles

d’o&+ets "erdus. L’as"ect de conditionnement de toute rencontre est

sur ce "lan é,ident$ et il n’est que tro" facile d0s lors de +ouer au +eu

des rec!erc!es de com"lémentarité$ ( tra,ers les com"ensations

rec!erc!ées$ et les &énéces secondaires o&tenus dans toute

relation.

Fais c’est ,ouloir i'norer la transformation incessante des

fantasmes et des sou,enirs "ar les e7"ériences réelles ,écues$ qui

a6ectant le su+et et le "oussant ( a'ir$ "eu,ent transformer le réel et

enclenc!er ( "artir de l( un "rocessus de modication

fantasmatique.

Ooutefois ce "rocessus ne "eut se déclenc!er que dansl’interaction : seul un o&+et in,esti "arce que re"résentant d’un o&+et

"erdu S,oil( le conditionnement ; im"ara&le des rencontres "eut

"ermettre de renouer le l cassé a,ec cet o&+et$ autrement... ou non$

et c’est l( que les rencontres sont déterminantes dans la c!ance

qu’elles o6rent$ audel( et 'rUce ( la ré"étition-$ de modier

quelque c!ose en soi et en l’autre. Pour re"rendre$ ou instaurer un

dialo'ue intérieur a,ec un o&+et in,esti$ il faut d’a&ord a,oir "u

dialo'uer a,ec un o&+et rencontré dans la réalité$ et a,oir "u faire

a,ec lui l’e7"érience d’un réel "arta'é$ c’est(dire d’un réel oE

c!acun$ ( sa faon "arce que di6éremment situé$ acce"te d’Ktre

a6ecté "ar l’autre : dans ce "arta'e de l’a6ect$ resur'it alors l’es"oir

d’un "ossi&le c!an'ement.

141






6. Le ,isa$e de l'autre! un miroir

Il est di6icile de "arler de miroir sans é,oquer aussitt Warcisse

se mirant dans l’eau$ et tom&ant amoureu7 de sa "ro"re ima'e.

La relation en miroir Sou s"éculaire$ oE le re'ard de l’autre estca"té "our se ,aloriser soimKme$ est une forme en e6et t5"ique de

relation narcissique. Le re'ard 5 est tou+ours surin,esti$ le sien au

mKme titre que celui de l’autre. Le sien "our "osséder l’autre "ar la

séduction$ celui de l’autre "our constater l’e6et "roduit et s’5 éta&lir

en conquérant. e "rocédé "eut d’ailleurs Ktre étendu de faon

sem&la&le ( tout l’en,ironnement : o&+ets de ,aleur$ décor$ !a&its$

ra6inements d’am&iance$ etc.$ tout cela de,ra Ktre &eau$ "récieu7$lisse$ "our$ ren,o5ant une ima'e "arfaite$ rassurer sur la ,aleur de

celui qui s’en est entouré et "aré. Le monde$ animé ou inanimé "eu

im"orte$ 5 est de,enu un o&+et de +ouissance est!étique qui doit$ tel

le miroir de la reine +alouse de lanc!eWei'e$ dire sans relUc!e (

celui qui se re'arde$ qu’il est le "lus &eau ou le "lus "uissant.

e t!0me du re'ard et de l’éta5a'e ne doit ce"endant "as Ktre

traité de faon uni,oque D ainsi en clinique$ d0s que nous "arlons derec!erc!e d’éta5a'e$ nous "ensons au7 fonctionnements limites

Sdont les "ersonnalités narcissiques font "artie : un o&+et e7terne

leur est indis"ensa&le "our "allier leurs déciences narcissiques.

e"endant on "ourrait laisser croire que cette rec!erc!e de

re'ard ou d’éta5a'e est en soi "at!olo'ique D or la dé,iation$ encore

et tou+ours$ n’est "as dans la rec!erc!e ellemKme J il n’est

sim"lement "as "ossi&le de fonctionner sans le re'ard d’un autre$ oE

se ,oir aimé J mais dans sa modalité : c’est "arce que ce re'ard et

cet éta5a'e ont été défaillants$ ne permettant pas leur

intériorisation, qu’ils de,iennent indis"ensa&les en mKme tem"s

qu’aliénants$ dans l’actualité du fonctionnement.

142




9innicott$ a"r0s Lacan$ a re"ris ce t!0me du miroir "our l’enfant D

mais a5ant le 'énie de le "ersonnier et de lui donner ,ie dans le

,isa'e de la m0re$ il rendra "ensa&les deu7 sortes de miroirs :

J Zn miroir o&+ectai ; D si la m0re sait re'arder son enfant$

celuici se re'ardant dans le ,isa'e de sa m0re$ ,erra son "ro"re

,isa'e se re%éter : il acc0de l( ( une s5m&olisation "rimaire.

J Zn miroir narcissique ; D la m0re est ailleurs et n’a "as de

"laisir ( Ktre a,ec son enfant : il ,oit alors uniquement le ,isa'e de

sa m0re. e miroir, qui refuse de vous voir, est celui qui vous

contraint à la haine de 5autre, par amour ; de vous4m:me. Gans

un monde sans é"aisseur interne$ "ersonne ne se ré%éc!it dans

"ersonne : si la m0re ne ré%éc!it "as le ,isa'e de son enfant$ c’est

qu’ellemKme ne se ,oit$ ( l’intérieur d’elle$ dans aucun autre ,isa'e

aimé. Gans cet uni,ers du c!acun "our soi$ la "erce"tion se fait ,ite

arme défensi,e : il s’a'it d’a&ord de "ré,enir les !umeurs

maternelles$ qui menacent d’im"ré,isi&ilité$ donc de se "roté'er

contre l’ar&itraire de l’autre$ et d’a""rendre ( le contrler. Il s’a'it

de se méer de celuil( qui$ ne reconnaissant "as ,otre "lace$ ,ous

o&li'e$ sim"lement "our e7ister$ ( la lui ra"ter$ dans une !aine qui ne

sera "as reconnaissa&le comme telle : cette e7"érience la +ustie

"leinement et lui donne ,aleur de force de ,ie.

Ainsi ( "artir de deu7 e7"ériences de miroirs di6érents$ la

"erce"tion sera utilisée ( des ns e7actement in,erses : si elle

"artici"e de la rencontre moi/nonmoi Sle soi$ elle "ermet au moi de

l’enfant de sim"lement se re"oser en étant la m0re et lui : elle sert

l’union de l’autre et de soi$ dans un "laisir de coe7istence "aisi&le

qui est amour de mutualité. @inon$ elle sert la méance$ l’em"rise...

la !aine$ car l’autre ne sera "lus que celui qui ,ous em"Kc!e d’Ktre

,ous D ce sera tou+ours$ ou lui$ ou ,ous$ dans un com&at sans "itié D

comment en seraitil autrement$ quand l’en+eu n’est rien moins

qu’e7istentiel >

143




Ht ceci ne touc!e "as que la "erce"tion D on "eut dire la mKme

c!ose ( "ro"os de l’utilisation des fantasmes ainsi que des facultés

intellectuelles. La fonction fantasmatique "eut équi,alemment se

dé,elo""er au dé"art sui,ant deu7 ,oies : si l’enfant "eut se ,oir

dans la m0re$ quand celleci sera a&sente$ le fantasme ou

l’!allucination ser,ira la re,i,iscence de la réunion D l’es"ace de

sé"aration de,iendra l’es"ace oE c!erc!er et trou,er la "résence de

cette m0re : cette mKme "résence éta&lissant une forme de "résence

( soimKme. L’ Ktre ; de la m0re donne ( e7"érimenter une

continuité de "résence qui "eut Ktre ailleurs sans Ktre "erdue D cet

ailleurs "ou,ant ensuite Ktre méta"!orisé "ar la sc0ne "rimiti,e non

,ue$ "ar la "ersonne du "0re$ etc. Hn re,anc!e si l’enfant$ re'ardant

l’o&+et ne s’5 ,oit "as$ il fera l’e7"érience d’une "erte$ d’un ,ide. @i

l’enfant n’est "as dans la m0re$ il n’e7iste tout sim"lement "as...

é,eillant une an'oisse d’anéantissement telle que le fantasme sera

utilisé "our sur"lom&er ce 'ou6re qui s’est ou,ert sous ses "ieds.

Gans ce cas comment le fantasme "ourraitil acquérir une dimension

créatrice > ’est alors que la réalité du re'ard de l’autre sera

surin,estie ( l’e7térieur de soi$ dans une quKte com"ulsi,e autant

que ,aine d’une identité é,anescente.

Gans cette mKme li'ne$ les facultés intellectuelles "eu,ent ser,ir

en "riorité les mKmes &uts défensifs$ en se cou"ant des émotions

liées au cor"s Sceci su""rimant la "résence des traces de l’o&+et en

soi$ comme nous l’a,ons ,u et se dé,elo""er tr0s "récocement en

faisant ca,alier seul$ dans un &ut de contrle omni"otent$ ,oire de

désanimation d’un en,ironnement qui a été douloureusement

e7"érimenté comme dan'ereu7. Il est d’ailleurs intéressant de noter

que ,raisem&la&lement ces facultés seront d’autant "lus dé,elo""ées

et surin,esties qu’elles seront liées ( une o"érationsur,ie "ar

ra""ort ( l’autre$ tout autre$ qui désormais sera ,écu de "ar sa seule

"résence comme menaant l’inté'rité narcissique du su+et et sa

"lace dans le monde au "lus intime de luimKme. Il n’est que de faire

144




"asser des tests "ro+ectifs ( une "o"ulation de cadres &rillants$ qui

ont réussi dans les "remiers les concours les "lus renommés$ "our

,oir com&ien cette réussite intellectuelle du "lus !aut ni,eau$ a la

"lu"art du tem"s ( ,oir a,ec une "at!olo'ie "articuli0rement sé,0re

du soi ;$ de la mutualité$ entraCnant une in%ation ma7imale du moi

sé"aré$ du narcissisme.

’est Pouc!^ine qui écri,ait :

*lus l’homme est vide, et plus il est rempli de lui4m:me ;

ou "lutt de ce qu’il accumule de titres$ de di"lmes$ de fortune$

"our$ rem"lissant ce ,ide$ se ,aloriser luimKme D mais dans cette

nécessité narcissique$ il ne laisse "lus aucune "lace au désir d’uneautre "résence$ qui serait "arado7alement "résence ( luimKme.

ette "at!olo'ie du soi ne "eut "as mieu7 Ktre com"arée qu’(

l’e6et "roduit "ar une &om&e ( neutrons$ tom&ant sur une maison :

rien de son a""arence n’est touc!é D tout 5 est intact +usqu’au7

moindres détails$ +usqu’au7 moindres ra6inements Sentendons les

ra6inements de la culture intellectuelle et mondaine. @eul ce qui

serait ,i,ant a quitté cette maison : le su+et$ ,ide des émotions liées (la "résence désirée d’un autre$ ( qui s’a&andonner$ est ,ide de son

KtremKme D ou dit dans un lan'a'e un "eu désuet : il a tout

sim"lement "erdu son Ume...

(. L'idéalisation : masque dé,astateur de la haine

Wous l’a,ons dit et redit : "our nous trou,er nousmKmes une

"lace$ une identité ,i,ante$ il 5 a fallu a""rendre ( manier ettransformer la !aine$ an de nous sé"arer d’un autre qui$ confondu

au dé"art a,ec nous$ reste et restera toute la ,ie$ le "i0'e a6ectif

ma+eur.

Oou+ours renaCt en c!acun de nous$ sous des formes c!aque fois

nou,elles et séduisantes$ la tentation fusionnelle$ la tentation de

ramener l’autre réel ( ce que nous en connaissons$ ( ce que nous en

14




aimons$ ( ce qui ,ient conforter nos c!oi7 e7istentiels du moment$

nous donnant la sécurité d’un accord sans conditions.

Oous$ nous sommes$ ( tra,ers la rec!erc!e de cet o&+et "erdu$

dé+( é,oqué$ en quKte d’un monde sans tensions$ sans con%its$ donc

sans !aine J un monde idéal J dans lequel le sentimentalisme et

l’émotion est!étique "ure$ autrement dit l’émotion culti,ée "our elle

mKme$ se "rennent "our l’amour.

`undera a su* &rosser le ta&leau féroce de cette "rison de

l’ima'inaire qui utilise l’idéalisation Sce &esoin d’un tout le monde

il est &eau$ tout le monde il est 'entil ; de sa "ro"re famille$ "arti

"olitique$ "atrie$ race$ ( l’e7clusion &ien sXr de tous les autres "our

nier$ a,ec &on!omie et 'entillesse$ la !aine$ la ,olonté de détruire$ en

un mot$ le mal$ "résents en c!acun de nous.

e monde$ il l’a""elle le ^itsc! ; D c’est celui

d6un accord catégorique avec l6<tre, o' la merde est niée et o'

chacun se comporte comme si elle n6existait pas 2...3.

L6argument en est la sensibilité. Lorsque le c?ur a parlé, il

n’est pas convenable que la raison él"ve des ob#ections. Au oyaume

du Sitsch s’exerce la dictature du c?ur. Le Sitsch fait na>tre coup sur

coup deux larmes d6émotion la premi"re larme dit ! comme c6est

beau des gosses courant sur une pelouse J la deuxi"me larme dit !

comme c6est beau d6:tre ému avec toute l’humanité à la vue des

gosses courant sur une pelouse. %eule, cette deuxi"me larme fait que

le Sitsch est le Sitsch 2...3. La fraternité de tous les hommes ne

pourra #amais avoir d’autre base que le Sitsch. Le Roulag peut :treconsidéré comme une fosse sceptique, o' le Sitsch totalitaire #ette

ses ordures ;.

’est une ma'nique illustration de ce "rétendu amour qui$

édulcoré$ a6adi$ "arce que cou"é de ses racines !aineuses

reconnues$ construit les boula's... "our un monde meilleur$ un

monde de fraternité Y

14-






e boula' de l’idéalisation émotionnelle$ c’est e7actement le

monde$ quand il se &Utit sur le déni d’une m0re arc!aque$ terriante

de n’a,oir "as "u Ktre re"résentée et a6ecti,ement "ensée$ comme (

la fois &onne et mau,aise. @ous la dorure d’une idéalisation$ qui

s’entretient dans des com"licités collecti,es$ cette m0re$

omni"otente d’ar&itraire "ersécuteur$ est restée inc!an'ée dans les

inconscients oE elle se ta"it$ et c!erc!e aliment ( sa !aine déliée et

errante... Ht cet aliment$ elle le trou,e dans l’idéolo'ie totalitaire$

cette "ensée qui$ cou"ée de la relation$ de l’a6ectation "ar le ,isa'e

des autres$ rK,e un monde de "ureté et de "erfection : un monde oE

il n’5 aura que des Ar5ens &londs... et Mitler e7termine

tranquillement un "eu"le D un monde oE le salut "eut seul ,enir d’un

retour ( la cam"a'ne$ et Pol Pot ,ide les ,illes...

14*



Chapitre (. L’amour 7 8uel amour 7 Pourquoi 7

Zn moi n’est +amais qu’une somme$ "lus ou moins

inté'rée d’identications$ un ensem&le "lus ou moins

dis"arate de fonctions S...p e qui l’anime n’est "as en lui

S.... Le soi est$ non l’élan ,ital$ mais dans l’es"ace

"s5c!ique$ le re"résentant du ,i,ant : es"ace ou,ert$ si +e

"uis dire au7 deu7 &outs$ sur l’en,ironnement$ qui le

nourrit d’a&ord$ et qu’en retour il crée.

T <tre quelqu6un de vivant S... tUc!e contradictoire$ si

l’on 5 ré%éc!it$ mais qui assure ( l’indi,idu !umain sa

tension et sa mo&ilité$ qui lui donne le "ou,oir d’Ktre$ non

normal mais normatif$ et qui fait de la rencontre renou,elée

a,ec l’autre l’é,énement nécessaire ;.

.. Pontalis$ <ntre le r:ve et la douleur

Pou,onsnous maintenant éclairer "ar la ,ie toute la construction

t!éorique sur l’amour que nous a,ons &Utie >

Redisons de faon la"idaire en quoi seul l’Ktreaimé fonde la

ca"acité d’aimer : c6est la con/ance donnée par des expériences

vécues de /abilité avec l6autre qui, permettant de renoncer au

premier ob#et qui nous a aimé et d6accepter sa perte dé/nitive, dans

sa forme originelle, donne la "ossi&ilité de rencontrer et l’autre$ et

soimKme$ ( tra,ers une quKte tou+ours audel( d’ellemKme.

14



!a"itre . L’amour > ?uel amour > Pourquoi >

We "as acce"ter cette "erte in!érente ( toute rencontre Sdans

toutes les formes d’em"rise et de contrle condamne ( s’accroc!er

( un monde ima'inaire : l’o&+et de notre désir ne "eut qu’Ktre ( tout

+amais di6érent de tous les o&+ets réels rencontrés$ tout sim"lement

"arce que la reconnaissance ; de l’autre et de soimKme$ "ar le

tra,ail de "ensée$ transforme nécessairement toutes les e7"ériences

faites. Penser su""ose tou+ours de "asser "ar les détours d’un code

inadéquat au ,écu D ainsi

l’o&+et interne$ qui re"résente en nous l’o&+et e7terne$ est en tant

que tel au mieu7 un s5m&ole$ au "is un fantme$ une c!ose morte et

em&aumée$ un fétic!e... Il n’est ,i,ant que si un réel échange

s’e6ectue +our a"r0s +our a,ec des o&+ets e7ternes$ 'rUce au7

rencontres. Hn cellesci se trou,ent tou+ours ( nou,eau les lieu7

uniques du sens$ oE élar'ir indéniment le c!am" du réel$

constamment menacé "ar la rec!erc!e du mKme.

’est dans les rencontres que naCt un troisi0me c!am"$

a&solument nou,eau et ori'inal$ celui du ra""ort cette fois

indissocia&lement réel et s5m&olique entre l’autre et soi$ l’es"ace

transitionnel. et es"ace ce"endant ne se dé"loie "as du fait de la

seule rencontre D il faut encore que celleci se fasse dans une

conance réci"roque. Le renoncement ( la mainmise sur l’o&+et$

"ermis "ar une certitude d’Ktre aimé$ laisse$ lui seul$ se dé"lo5er

entre soi et l’autre un es"ace de sé"aration$ qui de,ient

"arado7alement l’unique lieu "ossi&le de réunion$ ( tra,ers le désir

qui fait a'ir vers l’o&+et aimé. Oout amour ,i,ant$ aut!entique et

créateur se trou,e dans cet entre4deux de désir, oE les e7"ériences

faites et les désirs d’un Ktreaimé ne sont "lus si'ne de

narcissisme ; qui se ferme sur soi$ mais conditions d’un amour

o&+ectai.

Ge mKme que les stades "réBdi"iens ne "renaient sens que dans

l’a"r0scou" de l’#di"e$ de mKme ce n’est qu’( "artir de cet

entredeu7 d’union dans la di6érence$ qu’il de,ient "ossi&le de

14<






réinter"réter toutes les e7"ériences antécédentes du ra""ort (

l’autre et ( soimKme$ et d’en faire le lieu "récis de leur

discrimination : que ce soit l’amour de soi et le &esoin d’Ktreaimé$ la

loi$ l’autonomie$ la li&erté$ l’idéal$ le désir de ré"aration$ le "laisir...

la !aine$ tout "rend un sens a-ectif et relationnel exactement

opposé, sui,ant que l’amour d’un autre ,ous a ou,ert ce c!am"$ ou

que son malamour ,ous l’a fermé. e malamour a fait équi,aloir

toute dé"endance a6ecti,e ( une aliénation. La démesure du moi$

réduisant tout es"ace au sien "ro"re$ a alors été la seule forme

"ossi&le d’ indé"endance ;. Gans l’amour e7"érimenté en

re,anc!e$ le lien ( un o&+et a&le a enraciné les e7"ériences dans le

"laisir 'oXté ( "arta'er sa ,ie a,ec lui. Gans cet es"ace de "arta'e$

l’o&+et aimant et aimé a donné une si'nication et un essor di6érents

( toutes les e7"ériences de soimKme. ellesci$ insé"ara&les de

l’e7"érience d’un Ktrea,ecl’autre$ ont fait a""araCtre un lieu

nou,eau oE conquérir son autonomie. Zn lieu qui se trou,e$ non "lus$

"ar l’attaque des liens$ dans l’in%ation d’un moi !ors du tem"s$ mais

en avant de soi, dans la rec!erc!e incessante et tou+ours ( ,enir de

sa "ro"re altérité$ 'rUce au7 rencontres renou,elées a,ec les autres.

Gans ce nou,eau

lieu entre 5autre et soi, oE mettre ses e7"ériences ;

S9innicott$ la !aine transformée "ar ce lien "ré,alent est de,enue

"récisément ce qui donne ,i'ueur ( l’amour : elle s’5 est transformée

en force d’a6irmation de soi$ et ca"acité d’un aut!entique

en'a'ement dans et ,ers le monde.

Audel( de la réussite indi,iduelle$ qui ne "rend "as en com"te les

liens au7 autres$ s’im"ose d0s lors un autre idéal : celui d’une

réussite relationnelle d6un individu situé a-ectivement par rapport à

son environnement. La question est alors d’essa5er d’en trou,er ou

d’en retrou,er le c!emin$ ( tra,ers des rencontres ,i,antes$ en

refusant l’a&solutisation du conditionnement. ette réussite de

mutualité$ il est ur'ent d’en redécou,rir le sens et la ,aleur

1=




!umanisante : donnant d’Ktre "résent ( soimKme$ en étant "résent (

l’autre$ elle seule "eut assurer la sécurité dans les &esoins a6ectifs

"ersonnels que +amais rien d’autre ne "ourra donner : ni l’ar'ent$ ni

le "ou,oir$ ni le succ0s. Ht "ar surcroCt elle fait 'ermer$ 'rUce ( la

ca"acité donnée ( coo"érer a,ec les autres !ommes$ un es"oir

d’arri,er ( ,i,re les uns a,ec les autres. ?uelle autre forme de

&on!eur nous est au+ourd’!ui "ro"osée$ qui réconcilie ainsi réussite

indi,iduelle et collecti,e >

%. La lo&iue de la consommation, obstacle à la

lo&iue de l'amour

un monde qui$ "rnant des ,aleurs d’é"anouissement de

l’indi,idu$ fait des défenses narcissiques un atout ma+eur. Au ser,ice

de l’e6icacité$ rendant relati,ement in,ulnéra&les$ donc

indé"endants$ ces défenses arment au mieu7 "our une société oE la

loi du "lus fort est de mise$ oE il n’5 a de sécurité que dans un

"ou,oir qu’on e7erce soimKme$ oE la relation se résume enn ( la

consommation des "ersonnes et des c!oses.

Peu ( "eu$ insensi&lement$ dans ce monde er de son

indi,idualisme conquis$ s’émousse la question d’un &esoin d’aimer et

d’Ktre aimé. ?ui actuellement sait que l’amour donne de réussir sa

,ie et "ermet d’o6rir au7 autres des c!ances de réussir la leur >

Ht le saurionsnous$ les mod0les am&iants ne nous laisseraient

que la nostal'ie de cette cro5ance ;. G’a&ord "arle la raison

raisonnante ; contre la raison "arado7ale : si tout a dé"endu d’unen,ironnement quant ( la qualité d’un amour reu$ qui aurait alors

"ermis é,entuellement de réussir sa ,ie$ la question est "urement

formelle. ?uand rien n’a dé"endu de soi$ le seul salut réel n’atil "as

été$ de fait$ dans un ren,ersement des situations de dé"endance

e7"érimentées comme aliénantes >

Puis se déclenc!ent les ré%e7es conditionnés actuels : ous

,oudrieV montrer qu’il est mieu7 d’aimer et d’Ktre aimé > ous ,ouleV

11




ainsi dire qu’il 5 a quelque "art une ,érité qui "ourrait Ktre ,ala&le

"our tout !omme > ; ette "rétention ressentie comme une attaque

est aussitt disqualiée et assimilée au "éc!é du si0cle : un do'me$

qui cac!e un s5st0me forcément "aranoaque.

Au7 étiqueta'es ,rai/fau7$ &on/mau,ais$ l’aller'ie est au+ourd’!ui

,i,e. !acun les ressent comme une entra,e ( sa "ro"re li&erté de

+u'ement : c!acun se ,eut désormais la faculté de se 'ou,erner soi

mKme$ et de décider ce qui pour lui est ,rai ou fau7$ &on ou mau,ais.

L’identité se c!erc!e dans le refus d’Ktre soumis ( un im"ératif

caté'orique quel qu’il soit : l’!omme d’au+ourd’!ui a un sens ai'u du

droit ( son irréducti&le di6érence. A"r0s que la "ensée eut été

consquée "ar des normes collecti,es$ elle est maintenant

consquée "ar l’indi,idu.

(agu"re aveugle au totalitarisme, la pensée est maintenant

aveuglée par lui ; dénonce A. 8in^iel^raut< dans son dernier essai.

Ht il continue :

%6étant /xé pour ob#ectif prioritaire la rupture avec le

masochisme moralisateur ;et a,ec les anciennes structures communautaires S...

l6homme démocratique se con;oit lui4m:me comme un :tre

indépendant, comme un atome social ! séparé à la fois de ses

anc:tres, de ses contemporains et de ses descendants, il se

précocupe en premier lieu de pourvoir à ses besoins privés, et il se

veut l6égal de tous les autres hommes 2...3 ;. 0ne telle

réhabilitation de l6individualisme occidental mériterait d6:tre

applaudie sans réserve, si, dans sa rage antidépréciative, elle ne

confondait 5égoEsme 2ou, pour employer me périphrase dénuée de

toute connotation morale ! la poursuite par chacun de ses intér:ts

privés3 avec l6autonomie, 2...3 Au moment m:me o' la technique, par

télévision et par ordinateurs interposés semble pouvoir faire entrer

tous les savoirs dans tous les foyers, la logique de la consommation

détruit la culture. Le mot demeure, mais vidé de toute idée de

12






formation, d6ouverture au monde et de soin de l6me. 6est

désormais le principe de plaisir J forme postmoderne de l6intér:t

particulier J qui régit la vie spirituelle. +l ne s6agit plus de constituer

les hommes en su#ets autonomes, il s6agit de satisfaire leur envie

immédiate, de les divertir au moindre coFt. ;

La lo'ique de la consommation$ si elle détruit la culture$ détruit

aussi l’amour. Wotre société occidentale$ &Utie sur l’indé"endance de

l’indi,idu$ le droit au "laisir et au tem"s li&re ; dans un

a"aisement "ulsionnel sans contraintes$ cautionne et ,alorise dans

son discours toute forme de se7ualité$ rendant en re,anc!e$ o"aque

et incom"ré!ensi&le$ l’amour de mutualité. 8ace mKme ( ce que

l’indé"endance$ le "laisir et le di,ertissement ont de c!arme rieur$

lé'er en mKme tem"s que facile ( e7"érimenter$ 1’ amour ;

a""araCt confusément ennu5eu7$ 'uindé$ et "ire que tout "our notre

é"oque$ com"lice de la morale. onfusément... car ce mot$ comme

celui de culture est en fait ,idé de tout contenu "récis$ et c!acun

l’utilise$ la "lu"art du tem"s$ dans des "irouettes-=.

Pourtant$ ce tra,ail l’a montré$ ce conce"t a un sens e7trKmement

"récis et on "eut a""liquer ( son anal5se les décou,ertes faites dans

l’étude des interactions "récoces. ellesci nous "arlent a,ec

"ertinence de la lo'ique d’un amour qui +oue un rle fondamental

dans notre ,ie$ et qui "eut$ sur le mod0le de ces relations

fondatrices$ modier l’économie de notre fonctionnement "s5c!ique.

Pour notre fonctionnement$ deu7 c!oses sont essentielles et

insé"ara&les : les e7"ériences a6ecti,es et leurs 'urations D seules

les re"résentations "eu,ent qualier les a6ects. G’oE l’im"ortance

considéra&le d’un s5st0me de "ensées et de re"résentations qui est

censé nommer ;$ donc donner sens$ et alors forcément orienter le

ressenti. ’est le rle des idéau7 de "ermettre les "ro+ets$ c’est(

dire la "ro+ection de soi dans l’a,enir qui$ crédité de ,aleur$ mo&ilise

l’éner'ie "ulsionnelle. @eul le fait de croire que quelque c!ose est

"ossi&le et sou!aita&le$ le rend de fait "ossi&le.

13






ien sXr une relation con+u'ale$ amicale ou "rofessionnelle n’est

"as identique ( cette relation$ oE la m0re est Sen "rinci"e une

"ersonne indi,iduée$ de,ant mettre enti0rement au monde "s5c!ique

et a6ectif$ son enfant. Gans toutes les autres relations$ les "laces de

c!acun ne sont "as aussi radicalement diss5métriques et les

défections 5 ont des conséquences$ moins 'ra,es$ en tout cas moins

re"éra&les. Fais si la relation n’est en e6et "as identique$ elle n’en

est "as moins analo'ique.

Le drame est que notre monde nous o6re "eu de mod0les de

réussites de ,ie qui attei'nent ( cette qualité "arado7ale$ alliant

é"anouissement indi,iduel et "arta'e. Nr l’identication reste la ,oie

nécessaire ( toute a""ro"riation. Hn re,anc!e$ il nous inonde de

mod0les et d’idoles qui nous font idéaliser$ rK,er un autre monde$

,i,re d’ima'inaire et d’idées$ c’est(dire qui nous font "asser ( cté

de notre ,ie... la seule qui nous sera donnée.

e drame n’est "as moderne. Gé+($ au 7iii) si0cle$ R. Lulle se

lamentait$ lui aussi$ de ce que l’amour n’était "as aimé$ alors que

"roliférait "!iloso"!ie de sa,oir$ qui em"Kc!ait les !ommes de ,i,re

ensem&le :

)e m6appelle philosophie d6amour. )e me lamente et #e pleure,

parce que #6ai peu d6amoureux, tandis que ma s?ur, philosophie de

savoir, en a beaucoup plus que moi. =r cela est une in#ustice et un

péché contre moi, et la cause d6un grand dommage pour beaucoup

d6amoureux du savoir, car plus ils savent sans m6aimer et sans aimer

le bien, et plus ils ont le moyen de faire le mal, de tromper et de se

trahir les uns les autres 2...3. )e pleure, parce que la plupart des

hommes ne savent pas aimer, ;T

&. L'identité ,i,ante construite dans les rencontres

a La qualité déterminante des ob#ets externes rencontrés. J

ien que cela soit &lessant "our notre narcissisme$ et que nous nous

e6orcions de ne "as le sa,oir$ il nous faut quand mKme &ien admettre

14




que nous dé"endons les uns des autres D nous n’a,ons "as c!oisi

notre ,enue au monde$ ni la famille dans laquelle nous sommes nés D

d’autres en ont enti0rement décidé ( notre "lace. Pourtant ces

"arents$ ces fr0res et sBurs$ qui seront$ "ar la force des !asards$

ntres$ +oueront un rle ca"ital dans l’é,eil et l’orientation de nos

"otentialités. Puis$ au l du tem"s$ les "rofesseurs$ les amis$ le

con+oint ou les liaisons de "assa'e$ les enfants$ la &ellefamille$ les

coll0'ues de tra,ail$ etc.$ "ourront a,oir une in%uence décisi,e J

mKme si elle n’est +amais aussi contrai'nante que celle des "arents

J sur nos c!oi7 "ersonnels.

Pour Ktre nousmKmes$ il nous a fallu et il nous faudra tou+ours

nous ,ouloir inconsciemment et consciemment comme quelqu’un D il

est im"ossi&le de faire l’économie des identications Sou des contre

identications au7 "ersonna'es in,estis de l’en,ironnement$ qui

eu7mKmes se sont aussi trou,és dé"endants des mod0les

identicatoires$ ( leur dis"osition. Wous sommes tou+ours

"assi,ement et acti,ement situés. A la fois$ nous rece,ons tout : ces

"ersonna'es in,estis$ quel c!emin ontils eu7mKmes "arcouru dans

la résolution de leurs "ro"res con%its > ?uelles solutions ont été les

leurs > Nntils "u "rendre en eu7 leurs con%its d’amour et de !aine$

ou s’en sontils déc!ar'és sur leur en,ironnement$ c’est(dire sur

nous > A la fois$ nous donnons tout : quelles solutions ont été les

ntres$ "ar ra""ort ( ceu7 qui nous entourent$ et qui nous ont eu7

mKmes in,estis >

Parado7alement c’est en ce lieu oE il nous sem&le le "lus aisé de

nous e7cuser sous le "oids des conditionnements$ que nous sommes

le "lus res"onsa&les : c’est ( nous seuls qu’incom&e le de,oir

d’éla&orer nos "ro"res con%its$ mais ce de,oir ne concerne "as que

nous$ comme il ne concernait "as que nos "ro"res "arents. Hduquant

nos enfants$ c’est e7actement le ni,eau d’éla&oration de nos con%its

que nous transmettons J a""elé mode d’Ktreaumonde J et cela

+usqu’( nos arri0re"etitsenfants. W’est transmis de structurant et

1




de ,i,ant que ce qui a été conquis dans un es"ace interne$ car alors

des o&+ets aimés re"résentés dans cet es"ace a'randissent la mar'e

identicatoire et ou,rent ( des "ossi&ilités ,ariées. Ht$ si tout le reste

est aussi transmis$ c’est sous la forme d’entra,es aliénantes et

am"utantes. ’est que "lus les solutions trou,ées sont au contraire

du cté du déni des con%its et

des tensions internes$ "lus les contraintes identicatoires sont

lourdes.

Gans le "remier cas$ le miroir oE se re'arder aimé re%0te

"lusieurs ,isa'es : a""araCt celui qui se re'arde dans celui qui

re'arde$ luimKme se ré%éc!issant dans le re'ard de ceu7 qui

l’aiment. oe7istant dans leurs di6érences$ tous ces ,isa'es ou,rent

alors le c!am" ( la com"araison$ au dialo'ue... au7 c!oi7 réels. Gans

le deu7i0me cas$ le miroir n’a aucune "rofondeur susce"ti&le de

ré%éc!ir d’autres ,isa'es en lui Sla "rofondeur est donnée "ar la

"résence d’un monde interne dis"oni&le et il ali0ne l’autre ( lui

mKme$ dans un ra""ort de séduction$ nécessaire ( une sur,ie

"s5c!ique.

b 4 9ans le regard aimant d6un autre se re;oit sa place o' :tre et

créer. J Les mod0les identicatoires et les relations ,écues nous

faonnent. Les relations ne sont "as une o"tion "armi d’autres D elles

sont constituti,es de notre Ktre. G’a,oir été re'ardés a,ec amour

nous met en mesure de nous sé"arer des o&+ets aimants$ et de les

retrou,er alors en nous$ 'rUce ( des identications structurantes : la

conance a""rise dans une relation sXre donne de renoncer (

"rendre toute la "lace$ et ce renoncement "ermet d’éta&lir en soi un

monde de conance.

L’enfant qui nalement arri,e ( ne "lus en,ier ses "arents$ dans

leurs "ri,il0'es$ se décou,re dans l’a"r0scou" reconnu "ar ceu7l(

qui$ de cette "lace de "arents$ le conrment dans leur amour "our

lui$ leur ls. Zn lien nou,eau s’éta&lit a,ec des o&+ets intérieurs$ qui

cautionnent le su+et dans le droit e7clusif ( Ktre ( la "lace oE il se

1-




trou,e : l($ il "ourra "enser$ +u'er$ a'ir li&rement. e lien est ,i,ant

et solide car il est inscrit dans une irréducti&le di6érence assumée.

Le narcissisme, ou sentiment de sa "ro"re ,aleur$ est tr"s

directement référé à un espace unique à occuper et à remplir dans le

monde. Zn es"ace$ d’oE les o&+ets aimés se sont a&sentés$ "our nous

laisser désirer$ "enser et accom"lir seul une Bu,re ntre$ qui

de,iendra notre !istoire. Le tem"s se fait alors celui des

mXrissements$ des accom"lissements "ro'ressifs$ oE trouverIcréer

sa "lace$ dans les limites des relations dont certaines sont données$

certaines sont c!oisies.

La réussite de notre ,ie a ( a,oir a,ec cet a+ustement relationnel$

qui est recréé "ar nous$ ( "artir de ce qui est trou,é l(. 8ace ( ce qui

est trou,é et qu’il n’est "as "ossi&le d’éluder$ "eu,ent se donner

deu7 ré"onses : la démission du conditionnement nous n’5 sommes

"our rien ; D la li&erté d’une res"onsa&ilité 'oXtée$ dans l’aire des

"arado7es : ?ue "ou,onsnous créer ( "artir de ce qui est reu$ et

donner ( créer au7 autres > ;

W. HAFFHO Ht dans cette aire$ la création$ l’Bu,re$ de"uis l’intérieur des

limites relationnelles qui forment "our c!acun son cadre de ,ie$ ne

seront ,oulues et accom"lies que "our retrou,er$ audel( de

l’a&sence et de la solitude$ les o&+ets "erdus et désirés$ mais "our les

retrou,er désormais sur un "lan radicalement di6érent.

’est l’Bu,re réalisée$ tendue vers un autre qui$ franc!issant

l’es"ace entre le nonmoi et le moi$ reconstruit le soi. Gans cetes"ace s5m&olique et "arado7al$ la solitude acce"tée se trou,e Ktre

une forme de l’union$ l’a&sence$ une "résence redonnée$ et la

di6érence se décou,re$ dans l’a"r0scou"$ identité "leine$ ,rai

self ; : l’autre !a&ite &ien!eureusement le moi$ et le conrme dans

l’Ktre$ ( tra,ers un désir qui s’est concrétisé dans une action ,ers lui.

Le mouvement d’intro#ection des parents réels, incluant leurs

sin'ularités$ leur fonction et aussi les relations$ qu’ils entretenaient

1*




entre eu7 et a,ec nous$ a paradoxalement estompé, par la

dynamique actionIfantasme, leurs singularités. Ainsi "lus

l’intro+ection des "arents réels se réalise et se "arac!0,e$ "lus ils

sont désin,estis en tant que tels$ "lus s’ou,re l’acc0s ( un ni,eau

transcendantal. Gans cette d5namique tendent ( se réconcilier alors$

de faon as5m"totique$ la "remi0re forme du lien ( l’o&+et J

l’identication "rimaire J et la relation ( celuici$ et cela dans un

troisi0me terme : l’Bu,re médiatrice. ’est ce que "oétiquement

nous dit R. Oa'ore : un autre, au cBur mKme de notre acti,ité ;$ se

retrou,e en nous$ l( oE nous sommes.

)e ne pourrai #amais oublier me bribe de chanson que #’entendis

une fois au point du #our ! PBatelier, conduis4moi #usqu’à l6autre

rive J

9ans toute l6agitation de notre travail retentit cet appel !

Ponduis4moi #usqu6à l6autre rive.

9ans l6+nde, le charretier qui conduit sa voiture chante ! P

onduis4moi #usqu6à l6autre rive le petit colporteur qui vend de

l6épicerie à ses clients chante ! Pconduis4moi #usqu’à l’autre rive ;. ais o' est l’autre rive 8

<st4ce autre chose que ce que nous avons 8

(on, c’est au c?ur m:me de notre activité que nous cherchons

notre but. (ous appelons pour qu’on nous fasse traverser, là m:me

o' nous sommes...

=' pourrais4#e 1e trouver, sinon dans ma maison devenue

1ienne 8 =' pourrais4#e me #oindre à 1oi, sinon dans mon travail

transformé en 1on travail 8 %i #e quitte ma maison, #e ne pourrai

#amais 1e re#oindre en 1on travail. ar Ou !a&ites en moi$ et moi en

Ooi. ;T

c 4 La loi nécessaire à me relation #uste. J Pour Ktre +uste$ la

relation ( l’autre doit Ktre cou"lée ( une relation ( un autre en soi.

Ht ceci "arce qu’elle maintient$ 'rUce ( cette "résence intérieure$

1




une aire d’altérité$ d’inconnu$ d’a&sence silencieuse et secr0te$

entre l’autre et soi$ entre soi et l’autre$ oE c!acun des deu7

"artenaires se sent li&re de "enser et d’a'ir. L’acc0s ( un monde

intérieur dis"oni&le "ermet d’occu"er$ sans crainte ni désir

d’usur"ation$ l’es"ace qui est le sien$ dans une solitude

infranc!issa&le : les limites des rles familiau7$ sociau7 ou

"rofessionnels$ rendues ,i,antes et sou"les "ar les relations internes$

"eu,ent Ktre ,écues comme une nou,elle "eau ;$ ( l’intérieur de

laquelle rem"lir et unier sa ,ie.

et amour et ce res"ect de soi sont reus d’un autre$ du "0re$ ( la

mesure e7acte du deuil de son a""ro"riation immédiate. Il ne s’a'it

"as seulement de s’identier au "0re$ qui s’est luimKme soumis ou

non ( la loi$ mais de s6identi/er aussi à une loi transcendant tout

homme et o&li'eant ( a&andonner sa "ro"re toute"uissance$ en

mKme tem"s que celle "ro+etée sur le "0re. A cette mesure$ elle

fonde et délimite un es"acetiers$ qui transcende ces relations

"articuli0res. La loi qu’on a soimKme ratiée de,ient une loi qui

"rot0'e notre "lace$ comme elle "rot0'e celle de l’autre D elle se fait

&orne im"rescri"ti&le de "ro"riété$ dans un s5st0me s5m&olique oE

les di6érences des "laces des uns "ar ra""ort au7 autres fondent

l’é'alité des droits. Audel( de l’am&i'uté su&+ecti,e qui$

s’a""ro"riant le droit de réunir les contraires$ détruit l’es"ace

collectif$ s’ou,re l’aire des "arado7es de la ,ie "arta'ée : le re'istre

indi,iduel 5 donne ,ie au re'istre communautaire.

A cté d’un moi conscient$ est désormais 'uré "arce que

e7"érimenté un Wous$ comme lieu de coe7istence s5m&olique qui

"rée7iste ( c!acun : l’autre$ tous les autres sont reconnus "résents

dans le monde$ qu’ils 5 soient ou non in,estis "ar soi$ tous é'alement

soumis ( une mKme loi qui "ermet l’a+ustement des relations. @ans

loi$ il ne "eut 5 a,oir de relation +uste ( quiconque.

ette loi$ si ,itale "our l’!omme$ dans son é"anouissement

indi,iduel et collectif$ doit Ktre ( la fois interne et e7terne. Hlle ne

1<




"eut "as Ktre "urement e7térieure : la "eur du 'endarme fait

seulement attendre qu’il ait le dos tourné "our frauder$ et la

reconnaissance formelle de la lettre sert ( i'norer ce qui est de

l’ordre de la ,ie entre les "ersonnes.

Fais elle ne "eut "as "lus Ktre "urement intérieure : de,ant la loi

Bdi"ienne$ c!acun n’est "as ( é'alité. G’une "art &eaucou" n’5 ont

"as acc0s$ et d’autre "art ceu7 qui la ratient ratient e7actement ce

que "our tels "arents "articuliers si'niait e7istentiellement la loi :

son contenu est alors tout ( fait aléatoire et c!an'eant$ et ce qui est

transmis n’est "as contrai'nant ( la mKme mesure "our c!acun. Il

n’5 a de +ustice "ossi&le que dans une aire reconnue de "arta'e des

droits et des de,oirs$ "our c!aque mem&re d’une communauté. La

+ustice n’est "as a6aire de désir$ et$ si elle l’est$ elle "artici"e

seulement de l’ima'inaire. Hlle demande l’inscri"tion e7"resse de

ses r0'les dans un c!am" social qui assure la lé'itimité réelle de

l’e7istence de c!acun. Il ne su6it "as$ si on ,ous a ,olé ,otre ,oiture

que$ dans le meilleur des cas$ le ,oleur se sente cou"a&le$ il faut

encore qu’une loi de,ant laquelle c!acun est ( é'alité$ ser,ant de

cran d’arrKt au7 désirs désordonnés$ o&li'e ( rendre des com"tes$ ni

"lus ni moins "our c!acun.

Fais "oser la question ( "artir de la di,ision loi interne/loi

e7terne m0ne ( une im"asse : n’étant "as de mKme nature J l’une

est sociale$ l’autre morale/"s5c!olo'ique J$ elles ne sont "as

directement su"er"osa&les. ’est ( "artir de la forme de

dé"endance ,écue a,ec les 'ures "arentales que cette question

"rend son sens car$ nous le disions au dé&ut de ce c!a"itre$ la loi qui

aura été expérimentée, ne sera pas la m:me, selon que les

expériences d’amour auront été prévalentes ou non ! dans un cas$

elle aura donné ( 'oXter la li&erté D dans l’autre$ elle aura donné (

su&ir une t5rannie im"osée.

@ans amour$ tout ce qui est loi ; est associé ( une contrainte

ar&itraire : elle fait tout sim"lement re,i,re les e7"ériences "récoces

1-=




de cet ar&itraire$ &a"tisé loi "ar ceu7 qui ont eu le "ou,oir$ et qui

s’en sont ser,is "our e7i'er une soumission qu’eu7mKmes

esqui,aient. ette "rétendue loi a été e7"érimentée comme

em"iétement destructeur de ses désirs les "lus lé'itimes$ et

,iscéralement associée ( un a&us de "ou,oir$ qui attaque

"récisément sa li&erté ;. La loi n’est alors &ien sXr "as acce"tée

en soi$ et la loi qui ,iendra ( l’e7térieur ra""eler des r0'les

communautaires ne "ourra qu’Ktre de la mKme faon contestée$

esqui,ée$ trans'ressée$ ,oire "arfois totalement ri'idiée$ la lettre

"rimant sur le contenu.

Au contraire$ dans un amour su6isant ,écu$ la loi est ce qui a

"ermis de se sé"arer de ses "arents$ et de trou,er son autonomie et

son identité. La li&erté ; ,eut alors dire tout ( fait autre c!ose : au

lieu de continuer ( entendre la réalisation re,endiquée de tous ses

désirs dans un fantasme d’u&iquité maintenue Sl’inconscient n’est

"as seulement comme le dit 8reud intem"orel$ il est aussi es"ace

indi6érencié$ le fait que l’autre$ 'rUce ( la loi qu’il a luimKme

reconnue$ m’ait donné ma "lace$ ramasse et condense en ce "oint

"récis le lieu d’e7ercice d’une li&erté qui s’5 enracinant$ s’articule

a,ec d’autres li&ertés.

La loi e7térieure$ codiant la distance ( res"ecter entre les

!ommes$ ,ient donner forme sociale ( un contenu interne dé+(

inscrit. Il im"orte "eu de s’interro'er sur les di6érences$ "uisque

com"te sim"lement l’e7"érience a6ecti,e$ en attente d’une

re"résentation trou,ée dans les r0'les sociales. La loi e7terne

'urant la loi interne$ elles de,iennent dans ce cas 'arantes$

ensem&le$ du "arta'e de la ,ie.

Gans ce réseau relationnel$ la li&erté s’in,ente dans la loi et les

liens. ’est elle qui "ermet maintenant d’acce"ter ses "arents dans

la tendresse$ c’est elle qui "ermet les en'a'ements con+u'au7$

amicau7$ "rofessionnels$ qui enracinent la ,ie dans un es"ace et un

tem"s$ circonscrits "ar ces liens conclus.

1-1




A "artir de ces en'a'ements$ un nou,eau tem"s$ ou,ert "ar les

"ro+ets rendus "ossi&les "ar les rencontres faites$ et un nou,el

es"ace

J celui qui e7iste entre le mari et la femme$ la m0re et c!acun de

ses enfants$ tel ami et tel autre J se dé"loient et de,iennent les lieu7

oE e7ercer "leinement sa li&erté$ oE in,enter sa ,ie$ 'rUce ( ces

rencontres$ qui$ c!acune di6éremment$ ou,rent des c!am"s de

"ossi&les$ c!aque fois uniques : "arce que c’était lui$ "arce c’était

moi ;$ disait La oétie.

Ainsi aimer estce a,ant tout accueillir d’un autre une "lace$ d’oE

donner au7 autres la leur$ en étant l($ dis"oni&le$ "our eu7 : "0re ou

m0re "our ses enfants$ femme "our son mari$ mari "our sa femme$

sBur "our son fr0re$ etc.$ dans une di6érenciation claire des rles.

La "lace tenue et rem"lie "ar soi "ermet alors ( l’autre qui ,ous

rencontre ou qui ,it a,ec ,ous$ de se situer luimKme dans une

relation qui$ "arce qu’elle est di6érenciée$ le ren,oie ( son désir

"ro"re. Htre ren,o5é ( son désir "ro"re est l’e7"érience essentielle

faite en "s5c!anal5se. La ,ie ( tra,ers les interactions réelles estaussi un lieu oE faire autrement cette mKme e7"érience... si toutefois

nous a,ons la c!ance de rencontrer quelqu’un qui sait occu"er sa

"lace$ et nous fait alors ,i,re ( la fois son indi6érence ; J quoique

nous fassions$ il continue ( Ktre lui J ( la fois son in,estissement J

tout ce que nous faisons le concerne en m:me temps. Wous

retrou,ons l( ce que nous a,ons dit de la nécessaire inanité d’une

m0re qui est en mKme tem"s "résente ( son enfant. Nu ce que nous

a,ons dit d’une relation qui se doit d’Ktre médiatisée "ar un o&+et

interne. Le fait d’occu"er cette "lace a,ec "laisir$ 5 ,i,ant de"uis

celleci des éc!an'es relationnels clairement situés$ et 5 réalisant

une Bu,re qui ,ous é"anouit$ sans louc!er a,ec en,ie sur ceu7 qui

,ous entourent$ "eut faire ,érier et désirer la li&erté féconde du

renoncement.

1-2




’est 'rUce ( ce lieu éta&li et assuré de solitude !a&itée$ que la

relation ( l’autre "rend sens$ et que l’amour "eut Ktre ,écu$ car il

donne la c!ance unique d’un dialo'ue fécond a,ec l’autre ( "artir

duquel &Utir une Bu,re dans un aut!entique éc!an'e. L( il de,ient

"ossi&le de rece,oir$ d’écouter et de ré"ondre au7 demandes et au7

désirs$ en un mot d’acce"ter une dé"endance amoureuse et amicale$

et d’en faire des enric!issements. Ht cela "récisément "arce qu’il est

"ossi&le$ dans le mKme tem"s de demander$ de désirer$ de refuser et

d’entrer en con%it.

L6amour est dans l6accueil qui donne et dans le don qui re;oit, et

nul ne "eut se l’a""ro"rier. @’il 5 a a""ro"riation$ il ne s’a'it alors

"lus d’amour$ mais de ca"tation narcissique. Il est la médiation$ le

%u7 et le re%u7$ la force d5namique$ le lien des contraires$ la tension

féconde des di6érences D il ne vit que dans l6entre4deux personnes

qui s’aiment, mais qui ne "eu,ent ellesmKmes s’aimer que si$

ailleurs et autrement$ elles sont aimées et aimantes D il est le soi, ce

mou,ement$ cette ,ie$ cette circulation incessante des éc!an'es et

des éner'ies$ ,écu d’un !omme ( l’autre$ et cela ( l’inni. Il est ce

qui nécessairement "rend forme dans un troisi0me terme : l’Bu,re$

l’enfant.

d Les conditions aux expériences correctrices. J Audel( des

"arents$ qui sont certes nos "remiers mod0les$ il 5 a toutes les

rencontres de la ,ie$ qui c!aque fois ou,rent ( nou,eau un es"oir de

c!an'ement +usques et 5 com"ris la rencontre a,ec nos enfants : seul

en e6et le réel$ ( tra,ers la "résence de l’autre$ est susce"ti&le de

modier le fantasme-1. A "artir de nos di6érences de ,isions$ de

com"ré!ensions$ de sensi&ilités$ ,enant de nos di6érences de

situation$ nous "ou,ons Ktre les uns "our les autres$ occasions de

décentrement.

@e décentrer intellectuellement$ en com"renant les di6érences$

ce"endant$ ne su6it "as D des c!an'ements ne "eu,ent inter,enir

que si les a6ects sont mo&ilisés$ et dans cette quKte de nousmKmes$

1-3






nous &utons tous sur cet o&stacle im"ossi&le ( éluder : le traitement

et l’éla&oration de la !aine. ela entraCne une im"ossi&ilité ( éta&lir

en nous un monde interne ,i,ant$ et ( nous unier alors dans des

"arado7es féconds.

Audel( des colmata'es de surface$ une c!ance de relier nos

sentiments$ n’e7iste que dans une relation aimante et sta&le. Fais

alors comment >

La condition "remi0re et essentielle est donc que cette relation

soit a-ectivement investie "ar les deu7 "artenaires. L( "eut Ktre

réintroduit le fait qu’aucune rencontre im"ortante "our soi ne se fait

au !asard : "our que l’autre soit tout ( cou" in,esti comme ami ou

comme amant$ il faut qu’il é,eille forcément des sou,enirs et des

désirs liés ( tra,ers é,énements$ ressem&lances$ etc.$ ( des o&+ets

"erdus de l’enfance. ’est dans la mémoire a6ecti,e qu’est en'a'ée

la "ulsion.

Ainsi$ les rencontres amoureuses seraient d’autant "lus ,écues

comme des cou"s de foudre ; qu’elles font ,i,re un "laisir

fusionnel manifestant un accord "arfait a,ec l’autre$ dans un ,écuori'inel de continuité de lui ( soi. Hn mKme tem"s ces rencontres

réactualiseraient &rusquement de faon di6érente quoique

com"lémentaire "our les deu7 "artenaires une situation traumatique

de l’enfance restée 'elée$ 'ée$ quelque "art en soit$ car elle n’a,ait$

( l’é"oque$ "as "u trou,er d’issue.

Nr ,oil( que cette rencontre$ de faon im"ré,isi&le$ donne

inconsciemment ( sa,oir que tous les in'rédients nécessaires ( uneremise en sc0ne de cette situation sont réunis... mais cette fois$ a,ec

l’es"oir fou$ donné "ar l’amour$ qu’il 5 aura une issue !eureuse. Gans

ce cas$ si la ré"étition du traumatisme luimKme est assurée$ l’issue

!eureuse l’est &eaucou" moins... car cela su""ose une re"rise$ (

nou,eau7 frais$ de toute la !aine inconsciente liée ( ce traumatisme

non éla&oré$ ainsi qu’au ,écu fusionnel.

1-4




8ace ( cette situation$ on "eut ne "ri,ilé'ier que le "assé$ 5

re"érer "ar un tra,ail d’anal5se$ la ré"étition a&surde et

insu""orta&le$ l’étiqueter masoc!isme$ et$ "ensant alors que le

conditionnement résume toute la relation$ rom"re a,ec cette "art de

soi$ en rom"ant a,ec celui qui s’en est ,oulu com"lice.

Zne c!ance de c!an'ement ce"endant ne "eut se saisir que dans

la durée$ et dans son anticipation en avant de soi, par l6acceptation

des con$its, vécus comme des temps nécessaires et structurants.

Fais quels sont les mod0les et les re"résentations dis"oni&les$ qui

,iendraient soutenir cette antici"ation > Wotre monde ,eut

consommer et +ouir au "lus ,ite$ et ne ,eut "lus sa,oir les lenteurs$

les di6icultés et les risques des 'erminations et des mXrissements.

Nr &eaucou" de tem"s$ fait d’alternances d’an'oisses et de "laisirs$

est nécessaire au7 "rises de conscience et au7 c!eminements

a6ectifs. La deu7i0me condition est donc de "arier sur l’a,enir$ en

+ouant la carte d’une "ossi&ilité réci"roque de c!an'ement o6erte

"ar un lien ( un o&+et qui$ &ien que !a ( certains moments$ "ourra

rester mal'ré tout aimé.

e qui est déterminant$ "our une mutation qualitati,e du

fonctionnement mental$ est tou+ours cette "ossi&ilité de reconnaCtre

ses "ro"res sentiments né'atifs et !ostiles ( l’é'ard de l’o&+et que

"ar ailleurs on aime$ et a,ec qui on entretient des relations sta&les.

L( "eut se re+ouer ce qui a,ait a,orté ou s’était 'auc!i lors du

con%it Bdi"ien$ em"Kc!ant alors la construction d’un o&+et interne$

lieu d’une "résence ( l’autre dans sa di6érence. Le re+et$ la col0re$

les désirs de fuite et de ,en'eance$ quand ils ne détruisent "as o&+et

et relation$ et que l’autre sur,it ( ces attaques$ sont les nécessaires

c!emins ( toute sé"aration a6ecti,e qui "eu ( "eu "osent l’autre

dans son Ktre di6érent$ son m5st0re$ son c!eVlui im"rena&le. es

e7"ériences né'ati,es sont le seul lieu oE a""rendre la li&erté de

l’autre$ qui "our soi "rend alors la forme d’une an'oisse d’a&andon

1-




et d’une solitude "arfois sans fond... et en retour rece,oir la sienne :

li&erté de faire c!acun le c!emin$ ( sa faon$ ( son r5t!me.

Ht si sa "ro"re li&erté se reoit ainsi en retour$ c’est +ustement

qu’il a été "ossi&le de tenir dans ces an'oisses d’a&andon. om&ler

tout de suite le manque$ la frustration$ la déce"tion$ ailleurs et

autrement ( l’e7térieur de soi ne laisse "as le tem"s nécessaire$ "our

relier en soi la !aine ( l’amour. Au contraire$ dans cette attente

acti,e$ dans cette a&sence nue qui est a""rentissa'e d’un lUc!er

"rise de l’o&+et aimé$ se fait un douloureu7 tra,ail d’accouc!ement (

l’autre et ( soimKme$ oE sont réduits "eu ( "eu em"iétements et

c!e,auc!ements. Gans le renoncement ( Ktre com&lé se dessine

"ro'ressi,ement ce qui a""artient ( c!acun en "ro"re$ délimitant

identités et es"aces de ,ie entre c!acun.

L’#di"e est matrice de cette identité$ "ar l’éc!ec de sa réalisation

fantasmatique : l’enfant se ,oulait le "artenaire a&solument

satisfaisant d’un des "arents$ au détriment de l’autre. ’est en

renonant ( son désir de tout "rendre$ dans une di6icile remise de

soi$ qu’il trou,e sa "lace réelle$ "arce que limitée.

Ainsi analo'iquement$ toutes les situations qui remettent en +eu

des désirs Bdi"iens dé"lacés sur des su&stituts amoureu7 "eu,ent

"ermettre de re+ouer ce "assa'e qui est tou+ours un deuil de

com"létude ( faire. Gans la sXreté des c!oi7 inconscients$ se font

toutes les rencontres amoureuses$ o6rant "ar l( une c!ance de

re"rise des e7"ériences ratées et tordues de l’enfance. A "artir de

ces rencontres$ "eu,ent s’in,enter des c!emins de li&ération-2 "ar

l’accueil "ossi&le de sa "lace dans le re'ard aimant/aimé d’un autre :

de mKme qu’un ls ne "eut s’autoen'endrer$ de mKme "ersonne ne

"eut se donner ( soimKme sa "lace$ que ce soit celle d’un con+oint$

d’un ami$ d’un "arent. Ooute "lace doit$ ( un moment ou ( un autre$

Ktre reue du "artenaire$ comme lieu de son désir à lui, oE

reconnaCtre son désir "ro"re. Hn ce lieu de mutualité$ c!acun "eut

alors donner ( l’autre$ ce qu’il désire luimKme rece,oir et les

1--






e7i'ences qu’on "eut a,oir ( l’é'ard de son "artenaire sont ici

e7actement "ro"ortionnelles au don que l’on a fait de soimKme. Il

faut ne "as s’Ktre "ersonnellement en'a'é dans une relation$ "our

ne rien e7i'er de l’autre et le laisser détruire ou attaquer les liens de

mutualité. omment ne "as ,oir en e6et que l’indul'ence qui e7cuse

tout$ la lUc!eté des silences$ l’idéalisation qui "ermet d’i'norer la

!aine dans la relation enfoncent l’autre dans la cul"a&ilité$ qu’il ne

"eut que retourner contre lui > Ht que les e7i'ences de réci"rocité

sont au ser,ice de la li&erté >

ette cul"a&ilité inconsciente est la "ierre d’ac!o""ement de

toutes nos ,ies : c’est elle qui distille le "lus sXrement le "oison de la

!aine et de la di,ision D "lus elle est ressentie$ "lus ( l’intérieur de

nous se renforce la sé,érité sadique d’un surmoi$ qui nous condamne

et nous torture sans autre "ossi&ilité de soula'ement... que de lui

donner raison dans la réalité Y le "ire sadisme n’est "as e7térieur (

soi$ il est au cBur de soimKme et nous fait connaCtre tous les

ra6inements des tortures morales. ’est lui qui fera éc!ouer toutes

nos tentati,es de liaison de la !aine ( l’amour : la liaison des

sentiments$ donnant de ressentir consciemment un souci "our l’autre

s’il fait ,i,re un sentiment de cul"a&ilité é,eillant tro" d’afects

massifs$ ne "ourra "as Ktre su""orté et sera aussitt déc!ar'é dans

un acte a'ressif qui courtcircuitera le sentiment intoléra&le en soi.

6est alors que la réalité, à travers l6attitude de l6autre, pourra avoir

un impact déterminant sur le fantasme.

La nonreconnaissance de l’attitude !ostile enfonce dans cette

cul"a&ilité. Ge mKme tout ce qui ,a dans le sens d’une conrmation

de sa "ro"re dan'erosité : si l’autre se laisse détruire$ ,oire 5 trou,e

un "laisir "er,ers$ les liens sadomasoc!istes resserrés$ seront quasi

indénoua&les.

Snous retrou,ons la nécessaire diss5métrie des "laces. Parfois

+ustement la tro" 'rande similitude des "ro&lématiques et des

re,endications sera telle que la rencontre ne m0nera qu’( une

1-*




aliénation renforcée. ’est alors que la ru"ture "eut Ktre une des

seules issues "arce que la moins destructrice. G0s qu’il 5 a c!ance de

li&ération$ il 5 a en mKme tem"s risque d’aliénation... L’un ne ,a

+amais sans l’autre.

Hn re,anc!e$ des com"ortements et des décisions marquant

l’o""osition et le refus auront un e6et de soula'ement en

re"olarisant l’a'ressi,ité sur une "ersonne aimée. Ils donneront une

c!ance de relier la !aine et la cul"a&ilité qui lui est associée (

l’amour dans la ré"aration. Ooutefois &ien sXr ( condition que ces

e7"ériences ne "ro,oquent "as la ru"ture$ "ar im"ossi&ilité (

su""orter la tension des con%its.

Nr cette a'ressi,ité mutuelle$ qui ( cté de l’acce"tation du

"laisir "ourra s’allier ( une acce"tation de la sou6rance J

sou6rance qui est ( la mesure du sens de la li&erté de l’autre J est

la "ierre de touc!e de toute ,érité relationnelle : e7"érimenter

l’a6rontement$ le désaccord dans l’an'oisse d’une "erte$ "uis

décou,rir$ sans oser le croire$ que sa "ro"re !aine n’a "as tout

en,a!i... mais que l’autre est l($ que l’amour renaCt$ est ca"ital (

toute relation comme ( toute e7"érience de soimKme D de ,i,re que

l’amour est "lus fort que la !aine c!an'e sa "erce"tion du monde$

car nous ne sa,ons que ce que nous a,ons surmonté dans la

sou6rance.

Gans la ca"acité ( reconnaCtre$ ( nommer "eu ( "eu torts et

in+ustices$ les siens et ceu7 de l’autre$ ( les "arler dans

l’a6rontement et le désaccord$ se dit la conance en un c!an'ement

mutuel D l( s’antici"e$ a"r0s la tension et le con%it$ un autre échange,

"renant un "eu "lus en com"te le réel. Zn "eu "lus$ +usqu’( un

nou,el a6rontement qui fera a""araCtre$ "our c!acun$ d’autres

"i0'es de l’ima'inaire$ alimentés "ar cette cul"a&ilité maléque qui$

telle une mau,aise fée$ nous tient tous "risonniers.

Gans l’éc!an'e seul$ s’a""rennent et s’aut!entient les a6ects$

"ermettant$ a"r0s la discrimination$ de les lier grce à la réparation

1-




que permet un lien stable. N6rir ( l’autre$ et acce"ter de l’autre un

es"ace oE c!acun "eut$ ( son tour et ( sa faon "ersonnelle$ se

montrer &on et 'énéreu7$ a"r0s les o6enses et les con%its$ accroCt la

conance que c!acun "eut a,oir en soi. Ht "ermettant de mettre en

c!aCnes les a6ects$ cela au'mente les c!ances d’accéder ( un monde

interne$ oE trou,er la "ai7 et la sécurité... et "ou,oir alors les donner$

en ou,rant "our soi et "our l’autre le tem"s qui "rend sa source dans

l’(,enir de ce que nous "ou,ons Ktre. @ans "atience conante$ qui

est "assion "our le "ossi&le$ le tem"s se referme sur l’instant$ sur

l’identique ( soi$ et em"Kc!e tout amour de ,i,re$ comme amus le

faisait dire au Gr Rieu7$ dans La peste ! Il faut &ien le dire$ la

"este a,ait enle,é ( tous le "ou,oir de l’amour et mKme de l’amitié.

ar l6amour demande un peu d6avenir, et il n’5 a,ait "lus "our nous

que des instants ;.

3. 9e proté$er de la haine proetée sur soi

e qui "réc0de ne "eut concerner qu’une relation amicale et

surtout amoureuse$ oE$ en tout cas$ c!aque "artenaire a ( sa

dis"osition une ca"acité et une ,olonté minimales d’éc!an'e a,ec

l’autre.

Fais qu’en estil des relations im"osées "ar des cadres familiau7

ou "rofessionnels oE l’éc!an'e s’a,0re im"ossi&le > Zne "remi0re

attitude se contente de mettre en ,aleur les com"lémentarités des

"ro&lématiques du t5"e : la ,ictime c!erc!e nécessairement son

&ourreau$ etc.$ désamorant ( &on com"te toute forme de

res"onsa&ilité$ et faisant de nécessité... innocence. ien sXr aucune

,ictime n’est +amais &lanc!e

J c’est le sens de ce "ro,er&e ara&e qui dit : ats ta femme

c!aque soir mKme si toimKme tu ne sais "as "ourquoi$ elle$ elle le

sait ; J et il est tou+ours nécessaire de se remettre en question$

a,ant d’a6irmer que l’autre "ro+ette sur soi son en,ie ou sa !aine Y le

s5st0me en miroir est$ dans ce cas$ fréquemment de mise.

1-<




ette ,ision ce"endant est réductrice de la com"le7ité des

situations : il 5 a des mani0res d’Ktre au monde$ qui ne sont ni

réactionnelles ni com"lémentaires de ,otre "ro&lématique$ et qui

em"i0tent de faon "arfois dé,astatrice sur ce que ,ous Ktes. Ainsi

des "at!olo'ies narcissiques : "ou,ant a""araCtre sans s5m"tmes

re"éra&les dans des contacts su"erciels$ elles sécr0tent toutefois

des déc!ets tou+ours to7iques "our leur en,ironnement. Attaquant

les liens$ elles réduisent l’es"ace au leur$ dans un déni su"er&e$

autant que naf$ d’altérité. @ans !aine consciente$ elles sollicitent de

nous cette !aine de ne +amais Ktre reconnu$ d’Ktre mani"ulé comme

un "ion$ et de ne "as "ou,oir en retour leur donner ( ressentir$ ce

que nous$ nous ,i,ons si ,iolemment D la ré"ression a6ecti,e leur est

une arme des "lus "aciques J ils ne sa,ent "as qu’ils nous

détestent$ sim"lement nous n’e7istons "as "our eu7... Leur meurtre

ne laisse aucune trace ,isi&le.

Ht "lus la cara"ace sera sans failles$ moins il 5 aura de c!ances de

c!an'ements. Pourtant ces "ersonnalités sont celles qui utilisent le

"lus les autres$ "our se déc!ar'er de ce qui ne leur con,ient "as. Ht

ce qui est le "lus redouta&le est de su&ir une telle relation$ quand

celleci est tr0s im"ortante a6ecti,ement "our soi$ et qu’aucun

mo5en n’est donné "our en reconnaCtre la folie ; "otentielle-3.

Hn de!ors de ce cas$ qui est ce"endant "lus fréquent qu’on ne

l’ima'ine$ la "remi0re "rotection est d’ordre "s5c!ique : ne "as se

laisser +eter de la "oudre au7 5eu7 "ar les fausses solidités

narcissiques. @ous la dorure et le &rillant de l’idéalisation Squi

sollicite en nous une com"licité ( idéaliser se cac!ent tou+ours une

e7trKme fra'ilité et une 'rande mis0re intérieure. Gans le re'istre

narcissique rien n’est +amais acquis$ et la course au7 !onneurs ou

au7 étourdissements di,ers c!erc!e ( com&ler un ,ide$ que rien ne

com&lera$ un ,ide qui était la "lace d’un o&+et$ qui n’a "as su nous

aimer$ un ,ide qui est désormais lié ( toute rencontre.

1*=






Prendre conscience de cela "ermet sans doute de ne "lus

ressentir le mé"ris ou l’indi6érence$ comme aussi &lessants. Il ne

s’a'it "as de soi

J nous n’e7istons "as$ ou si "eu Y J mais de l’autre qui est muré

en luimKme. Prendre cette distance "ermet de se situer "lus

+ustement.

Fais cela n’est "ossi&le que si$ "our soi$ l’attente d’une

reconnaissance e7térieure n’est "as tro" 'rande. Hncore et tou+ours

re,ient la nécessité d’a,oir construit$ en soi$ un monde interne$ oE

ré'uler sa "ro"re estime$ an de ré'uler la distance ( l’o&+et

e7terne.

ette distance "ermettra alors$ a"r0s l’irritation$ d’e7ercer son

es"rit critique$ et derri0re les faades$ de "erce,oir ( mille "etits

si'nes$ les di6icultés "ersonnelles$ les &lessures ( ,if$ les déses"oirs

secrets et les !ontes ina,oua&les$ tel ceu7 du !éros d’N. 9ilde-4$

!omme du monde c5nique$ qui se réfu'ie dans l’est!étisme :

1ous les trésors qu6il avait rassemblés, son exquise demeure

n6étaient pour lui qu6un moyen d6oublier, une mani"re d6échapper,pour un temps, à une terreur, qui lui semblait parfois d6une violence

insoutenable. ;

Fais il ne su6it "as de com"rendre. L’autre a'it et ses actions

nous somment de ré"ondre et d’a'ir ( notre tour.

omment se situer face ( une acti,e indi6érence de soi qui nous

fait Ktre mani"ulé sans ,er'o'ne$ face ( une mani0re de "rendre

notre "lace$ "our 5 "arler en toute im"unité en notre nom$ une

"rom"titude ( nous "rKter des sentiments qui ne nous a""artiennent

"as >

Parfois J et c’est le cas ici J l’autre refuse de nous traiter comme

une "ersonne$ et sous "eine d’utiliser les mKmes "rocédés que lui$ il

faut &ien reconnaCtre que c’est son droit formel le "lus strict. ien

sXr$ d’amour il n’est "as ici question entre cette "ersonne et nous.

1*1






Alors "récisément$ il nous reste le de,oir de nous aimer nousmKme

comme un autre, qui a e7istentiellement droit au res"ect.

ette !aine &lanc!e ; est d’autant "lus meurtri0re qu’elle n’est

"as reconnue comme telle et qu’elle a'it dans la "lus 'rande

sérénité$ l’ou&li$ l’e6acement de notre "lace$ de notre "arole et de

nos droits$ ne nous laissant aucune "rise directe. 8ace ( celleci$ la

seule relation +uste est alors J "uisque l’autre s’est de luimKme

a&senté de la relation J d’Ktre +uste en,ers nousmKme : il im"orte

d’o6rir une force de résistance ( tenir notre "lace et ( défendre nos

droits$ au moins aussi é'ale que la force mise "ar l’autre ( nous les

dénier. Géfendre en nous le droit a&solu ( Ktre une "ersonne face (

une autre et refuser d’Ktre nié$ détruit$ ou rendu fou$ est$ ( n’en "as

douter$ la forme la "lus ac!e,ée et la "lus di6icile de l’amour. Wous

sommes tou+ours "our nousmKme$ le "roc!ain ; le "lus di6icile (

aimer et res"ecter$ et il est fréquent que le 'oXt de la destruction

trou,e "lus de com"licités ( notre "ro"re é'ard qu’( l’é'ard des

autres... Arri,er ( re'arder en nousmKme a,ec tendresse et

com"assion$ celuil( mKme qui sou6re la ,iolence d’une

méconnaissance$ dans une conscience ai'uQ de la fra'ilité de celui

qui méconnaCt$ comme de celui qui est méconnu$ c’est témoi'ner

d’une formida&le$ &ien que sou,ent o&scure$ es"érance : oui$ il arri,e

que$ dans le cBur de certains d’entre nous$ la !aine soit réellement

,aincue.

1*2



Conclusion

Zne "ara&ole du aal@!em- ser,ira de conclusion ( ce li,re :

elle dit la res"onsa&ilité indissocia&lement indi,iduelle et collecti,e

de toutes nos ,ies. Wous ,enons de clore le dernier c!a"itre sur une

note qui a "u Ktre entendue de faon su&+ecti,e : certains

arri,eraient ( dé"asser "our eu7mKmes la délectation de la !aine D

mais en quoi cela nous concernetil >

9es hommes se tenaient sous un tr"s grand arbre. <t l6un des

hommes avait des yeux pour voir. +l vit ! au sommet de l6arbre, il y

avait un oiseau, magni/que dans sa beauté essentielle. Les autres ne

le voyaient pas. ais l6homme fut saisi d6un violent désir de parvenir

à l6oiseau pour le prendre il ne pouvait s6en aller sans l6oiseau.

ependant comme l6arbre était haut, il ne pouvait y parvenir, et il

n6avait pas d6échelle. ais son désir étant si puissant, son me

trouva un moyen. +l prit les hommes qui se trouvaient là et les mit les

uns sur les autres, chacun sur les épaules d’un compagnon. Lui il se

mit en haut de tous, si bien qu6il parvint #usqu6à l’oiseau et le prit.

Les autres, tout en ayant aidé cet homme, ne savaient rien de

l’oiseau et ne le voyaient pas. ais lui qui savait que l’oiseau était là

et qui le voyait n’aurait pas pu parvenir à lui sans eux. %i celui

d’entre eux qui était tout à fait en bas avait quitté sa place, celui qui

est en haut serait nécessairement tombé par terre. ;

1*3





onclusion

Gans cette "ara&ole$ un seul a des 5eu7 "our ,oir l’oiseau

ma'nique dans sa &eauté essentielle ; : un seul ,oit la &eauté

essentielle de l’amour. Nn "eut &ien sXr "enser qu’il a$ lui$ de la

c!ance. @ans doute$ atil reu$ ( sa naissance$ des 5eu7 qui

,oient ; D mais s’il les a reus$ il lui a fallu aussi les créer$ en

ai'uisant son désir d’un autre$ tou+ours audel( de l’autre rencontré.

’est alors que son désir est de,enu si "uissant ; que son Ume

trou,e un mo5en ; "our le réaliser et que l’action a,ec les autres le

fait sortir de l’ima'inaire "our dé&ouc!er sur le réel$ c’est(dire sur

un monde qu’il ,a transformer "ar la construction de liens entre les

!ommes. @eule l’e7"érience d’une action "arta'ée$ soustendue "ar

un désir "ersonnel$ fait faire l’e7"érience de l’amour.

Ainsi la "remi0re leon de cette "ara&ole estelle que toute action

a,ec les autres su""ose d6abord une action désirée "our soi seul. Ht

ce "arado7e d’un amour des autres qui n’est que la sura&ondance et

la fécondité d’un amour de soimKme e7"ose ( des contresens$

d’autant qu’ici le aal@!em J du moins dans cette traduction J a

une faon c!osiée et a""aremment mani"ulatoire de si'nier

l’action e7ercée "ar celui qui ,oit sur ceu7 qui ne ,oient "as : Il

"rit les !ommes$ et S... les mit les uns sur les autres$ ... ;

Nr dans le conte7te de l’ensei'nement du aal@!em ( ses

disci"les$ cette mani0re de dire est l( "our insister sur un as"ect de

l’amour qui n’est +amais é,ident$ tellement il est en a""arence

e7actement sem&la&le au narcissisme ou é'osme ; : celui qui

aime$ n’aime "as d’a&ord en s’occu"ant des autres$ mais en réalisant

lui4m:me l6?uvre pour laquelle il s6est découvert destiné, dans une

a""arente indi6érence ; ( ceu7 qui l’entourent. @’occu"er des

autres sert tro" sou,ent ( se cac!er ( soimKme qu’on ne s’aime "as$

et qu’on se refuse ( occu"er la "lace qui est sienne D c’est l(

"récisément qu’est le "rinci"e de toutes les mani"ulations.

L’essentiel qui a lieu entre les Ktres a lieu$ non "as "ar leur contact$

mais par l6action que chacun réalise de son c7té !

1*4



onclusion

%i un :tre humain chante ;$ écrit ailleurs ce mKme aal@!em$

et que la voix lui manque, et si quelqu6un vient pour l6aider et

commence à chanter, le premier peut alors de nouveau élever la

voix. <t voilà le secret de l6union ;.

e secret du réel ou de l’union J c’est ici la mKme c!ose J réside

+ustement dans l’acce"tation "our c!acun de sa di6érence de

situation "ar ra""ort ( tous les autres. ’est la deu7i0me leon de

cette "ara&ole : si tout le monde a,ait été un Bil qui ,oit ;$ +amais

l’oiseau n’aurait été atteint. ’est "arce que certains acce"tent de

"orter sans ,oir$ et d’autres de ,oir sans "orter que se construit cette

colonne !umaine ,ers l’oiseau mer,eilleu7. Gans cette "ers"ecti,e

d’un "ro+et collectif$ c!acun$ de"uis et 'rUce ( son irréducti&le

di6érence a la mKme im"ortance$ alors que dans une "ers"ecti,e

indi,iduelle$ celleci est tou+ours manque in+uste ; et intoléra&le$

alimentant l’en,ie.

@olitude radicale de la di6érence$ incandescence du désir de"uis

cette solitude$ qui "ousse ( a'ir J c’est dans ce terreau qu’éclt le

seul amour qui ne soit "as frelaté : l’amour de mutualité. A tous ces!ommes$ qui se tenaient sous l’ar&re$ isolés les uns ( cté des autres$

ce désir "orté ( son acmé "ar un seul$ ,a$ de soi$ "ro"oser une autre

,ision du monde. Les rassem&lant ,ers cet oiseau ( saisir$ cet !omme

leur o6re$ en de( de leur conscience Sils ne ,oient "as l’oiseau de

,i,re$ pour eux4m:mes, des "laisirs qu’ils ne connaissaient "as. es

e7"ériences nou,elles seront "orteuses d’ou,ertures ( d’autres

désirs et donc ( d’autres c!oi7 D elles a""elleront ( d’autres modes

relationnels qui$ "arado7alement$ alors qu’elles sont ,écues dans le

"arta'e$ ren,erront "our c!acun au risque "ersonnel d’un accueil ou

d’un refus$ qui concerne$ en "remier$ soimKme et son "ro"re

&on!eur.

ar c!acun$ ,ous et moi$ dans le secret de nos ,ies$ nous sommes

seuls ( nous créer nousmKmes$ ( tra,ers des Bu,res$ dont le désir

naCt de nos !istoires uniques.

1*



onclusion

Fais nos désirs$ "our s’accom"lir$ ne "eu,ent +amais rester ni tout

( fait les ,tres$ ni tout ( fait les miens. Gu &as en !aut de l’ar&re$ ils

sont ntres.

1*-



;i#lio$raphie

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1*



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J L6enfant et le monde extérieur, Paris$ Pa5ot$ 1<*.

1

!an'ement dou&le : 1 de la m0re ,ers le "0re D 2 "uis du "0re

,ers l’o&+et se7uel.

2

@orace.

3

f. La t!éorie de 9innicott$ 3$ ". 2.

4

e narcissisme secondaire o&+ectalisé s’o""ose au narcissisme

"rimaire$ né d’un mou,ement e7actement in,erse. 8reud a""elle

celuici dans 5+ntroduction au narcissisme : Zne situation

"s5c!ique ori'inaire oE le moi se trou,e ori'inairement tout au

dé&ut de la ,ie "s5c!ique$ in,esti "ar les "ulsions$ et en "artie

ca"a&le de satisfaire ses "ulsions sur luimKme. ;

12

http://var/www/apps/LaHaineNecessaire-NicoleJEAMMET.htm#footnote1










i&lio'ra"!ie

La "ensée inclut a6ect et acte dans sa dimension de "s5c!é

restant reliée au cor"s. f. II.

- f. 8reud$ La né'ation$ in ésultats, idées, probl"mes, t. II.

*

Mors c!am" ne ,eut "as dire !ors sa,oir. 8reud écri,ait "ar

e7em"le dans *sychologie collective et analyse du moi : Autrui

+oue tou+ours dans la ,ie de l’indi,idu le rle d’un mod0le$ d’un o&+et$

d’un associé$ ou d’un ad,ersaire... et la "s5c!olo'ie indi,iduelle se

"résente comme étant d0s le dé&ut$ comme étant en mKme tem"s$

"ar un certain cté$ une "s5c!olo'ie sociale dans le sens élar'i$ mais

"leinement +ustié du mot. ;

Oransfert : "rocessus selon lequel des désirs inconscients$

concernant des "ersonnes in,esties de l’enfance$ sont transférés ;$

actualisés sur l’anal5ste.

<

f. P. RicBur$ olloque de Bonrteval.

1=

Pontalis écrit "ar e7em"le : Wos amours a,ec leur o&+et

im"ro&a&le sont fra'iles. La !aine$ elle$ ne l’est +amais. <lle est

assurée au contraire, car elle a prise sur l’ob#et. Il n’est mKme "as

certain qu’elle ,euille anni!iler$ tuer l’o&+et. L’amour de la !aine$ celae7iste ; SIntroduction ( la discussion sur le transfert né'atif$ Bulletin

de la &<*3. ’est dans ce sens que . billi&ert "arle du liant ; des

e7"ériences de !aine$ "ar o""osition au7 liens ; qui résultent des

e7"ériences d’amour.

11

ette an'oisse de castration est le roc d’ori'ine dont 8reud

"arle ( la n d’ Anal5se terminée$ anal5se intermina&le ;. Il ne s’5

13

















i&lio'ra"!ie

a'it "as de l’acce"tation d’une castration ;$ entendue ( la lettre$

comme$ "our la femme "ar e7em"le$ d’un renoncement ( l’as"iration

"ositi,e ( "osséder un "!allus ;. Il s’a'it de "ou,oir ,i,re cette

as"iration dans un re'istre oE elle ne "rend "lus la si'nication

d’une attaque ou d’un ra"t "ar ra""ort ( l’autre se7e D dans

l’acce"tation de la "erte s’ori'inent des retrou,ailles.

12

Gans la relation narcissique$ l’autre est un "rolon'ement de

soi D dans la relation o&+ectale$ l’autre est "osé dans son e7istence

di6érente.

13 f. article . !iland$ !emins de l’#di"e ( l’Anti#di"e ;.

14

Oerme créé "ar F. `lein : a"r0s sé"aration en soi du &on et du

mau,ais$ le su+et e7"ulse ( l’intérieur de quelqu’un d’autre le

mau,ais qu’il refuse en lui$ "our nuire ( cette "ersonne$ en mKme

tem"s que "our la contrler comme "artie de lui.

1

Il ne s’a'it "as d’une reconnaissance de la di6érence dans la

réalité. ela si'nie que cette di6érenciation désormais structurera

fantasmatiquement la "s5c!é sur l’acce"tation du manque.

1-

F. de F’ZVan a &eaucou" insisté sur cette nécessaire mou,ance

entre le moi et le nonmoi constituti,e du s"ectre d’identité : Ainsi

l’indécision "rimaire entre moi et le monde e7térieur ne dis"araCt

+amais com"l0tement. Hlle a été non seulement un moment mais un

moteur de dé,elo""ement$ cela 'rUce ( son "ou,oir d’en'lo&er$

d’en'loutir des o&+ets$ des fra'ments d’o&+et ; SLa "ersonne de moi

mKme$ (ouvelle evue de *sychanalyse3.

1*

14















i&lio'ra"!ie

Le soi est ce moment et ce lieu d’e7"érience du cor"s "ro"re (

tra,ers le cor"s"s5c!é de la m0re$ ,écu "ar le &é&é comme sien. f.

le c!a"itre sur la relation m0reenfant.

1

ourte étude du développement de la libido.

1<

evue fran;aise de *sychanalyse$ 1<*$ 42$ -.

2=

`anner J qui a décrit le "remier l’autisme J é,oque "ar

e7em"le l’autisme réussi ; des "arents d’un enfant autiste.

Gou&le lien : contrainte "arado7ale et$ de ce fait$ "s5c!otisante$

e7ercée dans le re'istre de la communication$ et décrite "ar l’école

de PaloAlto. Geu7 c!oi7 anta'onistes sont maintenus en mKme

tem"s$ qui tous les deu7 m0nent ( une im"asse : une m0re ac!0te (

son ls une cra,ate rou'e et une autre ,erte. Le ls met la rou'e$ et

la m0re alors lui dit : A! &on Y tu n’aimes donc "as la cra,ate ,erte

que +e t’ai ac!etée Y ;

3. La culpa#ilité <dipienne

?ui dit am&i,alence reconnue dit forcément sentiments de

cul"a&ilité ressentis : cette m0re aimée que l’enfant ,ient de détester

et de ,ouloir attaquer$ "arce qu’elle n’était "as l($ l’atil

endomma'ée$ détruite$ l’atil ( tout +amais "erdue >

21

Les criminels "ar sentiment de cul"a&ilité$ <ssais ie psychanalyse

appliquée.

22

8reud "ense qu’( ce stade l’enfant$ lle ou 'aron$ ne "eroit

qu’un seul or'ane se7uel$ le "énis. Wous ne discuterons "as ici de

tous les tra,au7 "ostfreudiens dénonant la conce"tion d’une

se7ualité féminine$ faussement calquée sur celle de l’!omme. ar$ de

1













i&lio'ra"!ie

toute faon$ l’an'oisse de castration comme l’en,ie du "énis 'ardent

leur ,aleur !euristique.

23

@’identier Sen de!ors é,idemment de l’identicationnarcissique ce n’est "as seulement "rendre en soi l’o&+et$ c’est

aussi$ et du mKme cou"$ !ériter les o&+ets de l’o&+et. ’est "ar

e7em"le "our un ls$ aimer désormais la m0re à la fa;on du "0re$

in,estir un nou,el as"ect de la m0re. ’est aussi tenter de se faire

aimer "ar le a$ "ar le surmoi ; S8. Pasc!e$ L’antinarcissisme$ in A

partir de &reud3.

24 G. raunsc!ei'$ F. 8ain$ La nuit, le #our.

2

(arcissisme de vie, narcissisme de mort.

2-

Il me sem&le qu’on "eut rattac!er ( ce que +e ,iens de dire ce

qu’écrit H. `estem&er' dans Astrid$ !omose7ualité$ identité$

adolescence ;. La qualité de la relation ( l’identique dans

l’!omose7ualité "rimaire détermine la qualité de l’!omose7ualité

"rimaire$ oE la relation est ( l’autre$ "eutKtre au sem&la&le mais

non ( l’identique$ à travers le m:me tout le tra,ail "s5c!ique 5 est

alors d’or'aniser l’altérité "our ( tra,ers elle conser,er l’identité ;

S @omosexualité et +dentité, Les a!iers ;$ n $ "rintem"s 1<4$ ".

13=.

2*

Wous ne "arlerons "as ici du masoc!isme ori'inaire qui "ermet

dans un mou,ement de retour sur soi d’intérioriser et de lier la

douleur$ donnant la ca"acité d’attendre. Hn ce sens . Rosen&er' a

"u ainsi "arler d’un masoc!isme 'ardien de la ,ie ; S a!iers du

13T ; ( la suite de 8reud dans les Pro&l0mes économiques du

masoc!isme ;.

1-













i&lio'ra"!ie

2

Fem&re de la @ociété de Ps5c!anal5se de Paris.

2<

9ans cet éclairage d6une interaction réelle avec les autres, nepeut :tre éludé le probl"me d6un #ugement sur la valeur de tel ou tel

fonctionnement mental Sceci n’équi,alant "as ( un +u'ement sur des

"ersonnes. Les "s5c!anal5stes mettent leur "oint d’!onneur ( ne

+ustement "as "orter ce 'enre de +u'ement$ dans la crainte d’une

,ision normalisante ; de la cure D il est ,rai en outre que !ors cet

as"ect interactionnel il n’est ni mieu7 ni "lus mal de fonctionner sur

quelque mode que ce soit$ si tant est qu’on 5 trou,e su6isamment de"laisir ( ,i,re...

3=

. russet$ dans *sychanalyse du lien, fait référence au7

"ositions de 8air&aim : en l’a&sence a6ecti,e des "arents Sles

attitudes c!aotiques ou intrusi,es équi,alant ( cette a&sence

a6ecti,e$ l’enfant n’a comme unique ressource que de "réser,er

l’illusion que de &ons "arents e7istent dans le monde e7térieur D maiscela l’o&li'e alors ( 'arder tout le mau,ais en lui.

31

9e l’art à la mort.

32

We "as ,oir le ,isa'e "eut Ktre entendu ( un "remier de'ré

comme une faon de réaliser l’inceste$ en l’i'norant. Ntto Ran^ a,ait

ainsi fait remarquer que$ dans les rK,es inces

33

O!0se de doctorat : 96une histoire qui n6est pas la m:me cheG les

m"res d6enfants normaux, déshydratés et autistes.

34

étapsychologie.

1*

















i&lio'ra"!ie

3

+bid.

3-

Geuil et mélancolie ;.3*

étapsychologie.

3

Processus de déc!ar'e directement lié dans l’inconscient au

"rinci"e de "laisir.

3<

Les "s5c!oné,roses de défense ;.

4=

Abrégé.

41

(ouvelles conférences.

42

Wous nous sommes dé+( e7"liqués sur cette antériorité

"ulsionnelle qui n’est "as com"ré!ensi&le$ ( notre a,is$ comme

antériorité c!ronolo'ique$ mais comme reconstruction dans l’a"r0s

cou" oedi"ien.

43

f. La créati,ité et ses ori'ines$ in )eu et réalité. 9innicott 5

o""ose l’élément masculin ( l’élément féminin. Gans la relation du&é&é au sein$ l’élément masculin est de l’ordre de la motion

"ulsionnelle qui "résu""ose la sé"aration D la frustration 5 sera

e7"érimentée dans un faire ;$ une rec!erc!e acti,e ,ers un :tre4

un4avec. L’élément féminin$ lui$ est totalement di6érent : il se

constitue de l’e7"érience que le sein, c’est l’enfant, dans une identité

"rimaire qui inclut l’o&+et$ fondement de la ca"acité d’ Ktre ;. Ici

l’e7"érience du manque n’est "as la frustration$ mais l’am"utation.

1





















i&lio'ra"!ie

e qui lui fait écrire cette formule cél0&re : after &ein' J doin'

and &ein' done to J &ut rst &ein' ;.

44

f. F. @oulé et coll.$ L’enfant et son corps.4

’est ainsi que les ,écus d’omni"otence ( l’U'e adulte sont

comme l’a,eu qu’on déses"0re ( tout +amais de "ou,oir

&ien!eureusement dé"endre de quelqu’un$ comme le su''0re

9innicott.

4-

La forteresse vide.

4*

Préface in I. Mermann$ L’instinct /lial.

4

L’em"at!ie est la ca"acité de se mettre ( la "lace de l’autre.

4<

ette construction re"résentati,e a deu7 as"ects : un as"ect

d’!allucination "ositi,e$ la m0re est re"résentée en son a&sence. A.

breen souli'ne l’as"ect d’!allucination né'ati,e$ oE c’est l’a&sence

de cette m0re qui est$ en tant que telle$ 'urée.

=

Il est intéressant de noter qu’en contre"oint A. breen dénit 1’

arc!aque ; comme un état de confusion qui ré'nerait entre

"ulsion$ o&+et et Foi ; SA"r0s cou" l’arc!aque$ (ouvelle evue de

*sychanalyse3.

1

Gans ure t5"e et réalité ;$ 8. Pasc!e insiste sur cette

indi6érence qui$ selon lui$ est le meilleur crit0re de réalité ;.

L’autre indi6érent ou en,ers lequel on n’é"rou,e qu’indi6érence

n’en est "as moins l($ dans son altérité$ mais il l’est d’autant "lus. ;

1<



















i&lio'ra"!ie

L’indi6érent c’est le de!ors$ sur lequel il n’5 a aucune "rise de l’ordre

du "laisir ou du dé"laisir$ et "our lui$ l’o&+et$ a,ant d’Ktre décou,ert

dans la !aine$ l’est dans le non"laisir. La réalisation !allucinatoire

de désir est la "orte d’entrée de l’an'oisse arc!aque car la fronti0re

entre moi et nonmoi s’e6ace dans les e7"ériences de "laisir faites et

rec!erc!ées D le moi se dissout alors dans l’autre et dans le monde.

’est "ourquoi la m0re doit "rou,er ( l’enfant son inanité$ son

indi6érence$ en m:me temps que son in,estissement.

2

8reud$ +nhibition$ sympt7me, angoisse.

3 9e la pédiatrie à la psychanalyse.

4

Wous a,ons conscience de cam"er$ "our la clarté de l’e7"osé$ des

"ositions e7trKmes de résolution idéale de l’#di"e ou

d’ac!o""ement total D les c!oses sont é,idemment moins tranc!ées

dans la ,ie. Gisons que nous serons sur des ,ersants ( "ré,alence

o&+ectale$ ou narcissique$ a,ec des "lus ou des moins$ qui ne seront

"as né'li'ea&les.

alaise dans la civilisation.

-

Gans oEse et le monothéisme$ 8reud écrit sur le traumatisme

"ositif : Les e6ets du traumatisme sont de deu7 sortes$ "ositifs et

né'atifs. Les "remiers sont des e6orts "our remettre en Bu,re le

traumatisme$ donc "our remémorer l’e7"érience ou&liée ou$ mieu7

encore$ "our la rendre réelle$ "our en ,i,re ( nou,eau une ré"étition$

mKme si ce ne fut qu’une relation a6ecti,e antérieure$ "our la faire

re,i,re$ dans une relation analo'ue ( une autre "ersonne. Les

réactions né'ati,es tendent au &ut o""osé : ( ce qu’aucun élément

1<=













i&lio'ra"!ie

des traumatismes ou&liés ne "uisse Ktre remémoré ni ré"été. Wous

"ou,ons les réunir sous le nom de réactions de défense. ;

*

L6insoutenable lég"reté de l6:tre.

8reud l’écri,ait : das 'anVe Gen^en ist nur ein Zme' ; [a

toute la "ensée n’est qu’un détour ;] S Audel( du "rinci"e de

"laisir ;.

<

La défaite de la pensée.

-=

Zne "etite anecdote : un "s5c!anal5ste$ dans un con'r0s$ fait

remarquer que les enfants ,ont d’autant "lus mal$ que les "arents ne

les in,estissent "as D la "reu,e en étant que ceu7ci sont inca"a&les$

lors des consultations$ de "arler de leurs enfants. e ( quoi un

coll0'ue ré"ond "ar cette &outade$ qui désamorce toute discussion :

?uand +’étais enfant$ mes "arents ne sa,aient "as "arler de moi$ et

+e "ensais qu’ils ne m’aimaient "as asseV D quand +’ai été "0re$ +e n’ai

"as su "arler de mes "ro"res enfants$ et +’ai com"ris alors que c’était

"arce que +e les aimais tro"... ; Ge quoi est donc fait ce tro" ;

d’amour >

-1

La "s5c!anal5se reste &ien sXr une ,oie ro5ale quant ( cette

modication fantasmatique. Ooutefois le monde interne e7"loré en

"s5c!anal5se "eut de,enir ( son tour aliénant : la réication

intellectuelle 'uette les anal5stes quand ils c!erc!ent ( tout

contrler et ( e7"liquer en de!ors des éc!an'es ,i,ants$ et se

ser,ent des e7"ériences retrou,ées de l’enfance$ "our +ustier le

statu quo du désillusionnement.

-2

1<1















i&lio'ra"!ie

H,idemment ces c!emins dé"endent des deux "artenaires. ela

su""ose tou+ours qu’au moins un des deu7 ait fait ailleurs$ "our lui

mKme$ un &out de ce c!emin$ le situant ( un moment de maturation

di6érent$ &ien que com"lémentaire de celui de son "artenaire

-3

f. M. @earles$ L6e-ort pour rendre l6autre fou.

-4

Le portrait de 9orian Rray.

-

Le aal@!em$ de son ,rai nom Ra&&i &en HliéVer$ ,eut dire :

FaCtre du Wom de Gieu. Il est le fondateur du mou,ement !assidique

qui a ,u le +our au milieu du 7,in si0cle en Huro"e orientale.







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