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    Sommaire :

    Le Kikivi et ses cousins

    A travers la Guyane des oiseaux :

    le littoral de Kourou Sinnamary

    La synthse des observations : avril - juin 1993

    L'actualit ornithologique internationale

    Vie du Groupe

    3 & 4 m e trimestres 1993N3/4

    Spcial initiation

    l'ornithologie

    Groupe

    d'Etude

    et de Protection

    des Oiseaux

    en Guyane

    L a R e v u e D e s O r n i t h o l o g u e s A m a t e u r s D e G u y a n e

    H A R P I A

    D O S S I E R

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    S o m m a i r e

    EDITO

    DOSSIER : Spcial Initiation l'Ornithologie - Observer et reconnatre les oiseaux

    ETUDE ET CONNAISSANCE DE L'AVIFAUNE

    Aide l'Identification

    Le Tyran kikivi et ses cousins

    C'est un jardin extraordinaire

    A travers la Guyane des oiseaux

    L'intrt ornithologique du littoral entre kourou et sinnamary

    la synthse des observations

    Erratum la synthse du 1er trimestre 1993

    Priode Avril Juin 1993

    LE MONDE A TIRE D'AILE

    L'actualit ornithologique internationale

    D'UNE BRANCHE A L'AUTRE

    Portrait

    Le lzard des sables

    VIE DU GROUPE

    le coin des zls

    Bon Pied, bon oeil !

    Histoire de plume

    LES ORNITHOLOGIQUES

    - 1 -

    p. 2.

    p. 4.

    p. 19.

    p. 24.

    p. 27.

    p. 40.

    p. 41.

    p. 47.

    p. 49.

    p. 50.

    p. 53.

    p. 59.

    p. 62.

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    Index des illustrations

    - Alexis dans "La passion des oiseaux', pages 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 14, 16.- N. Arlott dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", pages 18.- B. Bellaton, pages 1 ', 2,49, 50.- M. Bouyer dans "La Guyane franaise', page couverture fin.- N. Eterradossi dans "Carnet de notes d'Eugne Ruber", pages 59, 60.- Franquin dans "Mars le Noir", pages 62.- R. Gillmor dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", pages 18, 34.- B. Goguillon pages intercalaire 3/4, 5, 7, 8, 19, 20, intercalaire 26/27, 36, 37, 38, 47, 48, 52,54,59,61,62.- B. Goguillon d'aprs illustrations tires du journal "La Hulotte"& Morris dans "Lucky Luke",pages 3, 21.

    - P. Hayman dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", pages 25, 48.- P. Hayman dans "Shorebirds", page 7.- Laly dans "La Guyane franaise", page 24.- D. Ovenden dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", pages couverture, 3, 40.- R. T. Peterson dans "Guide des oiseaux de l'Amrique du Nord", page 8.- H. D. Pratt dans "Guide d'identification des oiseaux de l'Amrique du Nord", pagescouverture, 3, 32, 33, 39, 40, 41, 43.- D. Quinn dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", page 24.- S. Roux dans "Le Livre rouge des oiseaux menacs des rgions franaises d'outre mer",page 48.- D. Thelwell dans "L'Encyclopdie mondiale des oiseaux", page 18.- G. Tudor dans "Bird's of Venezuela", pages couverture,7, 8, 18, 21, 22, 34, 35, 42, 43, 44, 45,

    46.

    - 1' -

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    La Journe Rgionale de l'Oiseau 1993 fut un succs et acontribu au dveloppement du GEPOG. Mais pour mener bien son organisation, beaucoup de travail nous a tdemand, ne permettant pas d'assurer en temps voulu lardaction du n 3 d'Harpia.Aussi, plutt que de le faire paratre avec retard, et afind'apporter la revue les quelques petits changements dontnous allons vous expliquer les motivations, cette ditionregroupe sous le mme volume les numros 3 & 4.

    EDITO

    En effet, alors que parait cette nouvelle dition d'Harpia, le GEPOG vient de dpasser les70 membres en 10 mois d'existence. D'un groupe de quelques passionns au dpart,

    l'association rassemble aujourd'hui aussi bien le simple promeneur dsireux de mieuxdcouvrir les oiseaux qu'il rencontre au gr de ses promenades, que le spcialiste del'identification des limicoles ou bien encore le cocheur fou (prt tout mais pas mchantcomme Christophe Cadiran).Face cet engouement pour le monde des oiseaux, les activits et la revue du Gepogdoivent donc permettre chacun d'y trouver un intrt.

    Harpia se devait donc de s'adresser aux nouveaux venus et aux plus dbutants d'entrenous.Elle joue, en effet, aujourd'hui son rle de diffusion des observations et informationsornithologiques rcoltes en Guyane et dans le monde. La technicit des articles publis etdes donnes recueillies nous vaut la reconnaissance des ornithologues franais et

    trangers. Cela n'est cependant pas toujours adapt aux nouveaux (de plus en plusnombreux) qui nous rejoignent ; notre revue n'ayant pas assez un rle d'initiation.

    Aussi, cette dition consacre un dossier spcial l'initiation l'ornithologie et auxtechniques d'observations. Quelques informations et conseils aux ornithologues dbutantsncessaires pour aborder l'ornithologie de terrain et ainsi progresser dans leur nouvellepassion. Des rappels jamais inutiles, mme pour les plus initis d'entre nous !Des sujets plus proches de nos possibilits d'observation y sont galementabords : le Kikiwi, les oiseaux des jardins...

    Ce nouvel envol d'Harpia avec la volont d'adapter la revue pour en faire un outil dediffusion et de dcouverte, pour la rendre galement accessible au public le plus largepossible. Que tout lecteur (qui ne sera pas forcment ornithologue et membre du GEPOG),

    puisse ainsi aller la rencontre du monde passionnant des oiseaux.

    Bien des choses sont encore crer dans cette revue, notamment une rubrique destineaux plus jeunes. N'hsitez pas nous faire parvenir vos ides, et prendre la plume (vosarticles seront les bienvenus) afin d'en enrichir encore le contenu.C'est travers la diversit des rubriques et des sujets qui y sont traits, mais aussi des stylesutiliss (vulgarisation, humour, posie, donnes scientifiques, chiffres et graphiques...) quechacun trouvera un intrt dans sa lecture.Pour que la revue faite par nous et avant tout pour nous, reflte vritablement l'association,la richesse des membres qu'elle rassemble.

    En ce dbut d'anne, nous esprons que cette nouvelle orientation de la revue rpondra vos attentes ornithologiques. Nous vous en souhaitons une agrable lecture.

    A tous, bonne anne ! Pleine d'observations remarquables et d'motions avec les Oiseaux.

    Le Bureau.

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    Rponse page 22

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    QUEL EST LE

    VRAI KIKIVI ?

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    D O S S I E R

    SPECIAL

    INITIATION A

    L'ORNITHOLOGIE

    Observer et Reconnatre les Oiseaux

    Par Alain LE DREFF

    Prsident du GEPOGConseiller scientifique de la LPO & reprsentant du Birdlife International

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    Au commencement, il y a eu l'oiseau, puis vintl'homme. Ce dernier vit l'oiseau et, comme il avaitfaim, il le mangea. C'est ainsi que dbuta lalongue histoire qui allait unir l'homme l'oiseaupour le meilleur et pour le pire.

    Ds la prhistoire, l'oiseau a constitu uneprocupation majeure pour l'homme qui l'achass, a rcolt ses oeufs, et s'est attachlorsque faire se pouvait le domestiquer. Puis vintle temps de la fascination o l'oiseau occupaitune place de choix dans l'art et la mythologie.Allant parfois jusqu' l'lever au rang de demiDieu, l'Homme ft sduit par son ramage, sonplumage souvent merveilleux et surtout pourcette facult jalouse qu'il a de voler, de sedplacer si haut, si vite et si loin.

    Avec la dcouverte de nouveaux instruments optiques, l'homme se mit tudier labiologie des oiseaux avec plus de rigueur, dans un cadre plus global, prenant ainsiconscience de la fragilit de son environnement qui est aussi incidemment celui desoiseaux.

    Dans les annes 70, des sciences de la nature naquit un mouvement au conceptpolitique et social que l'on connait aujourd'hui et avec lui ce dsir pour certain deconnatre leur environnement.Si quelque uns devinrent ornithologues professionels, d'autres, ayant choisis deschemins diffrents, consacrrent leurs amis ails, week-end, vacances et loisirs. Ainsiest ne l'ornithologie amateur, qui compte aujourd'hui des milliers d'adeptes traversle monde.De petits groupes formels au dpart, au travers de relations faites d'amitis, deconnivences, d'expriences vcues, devait natre des associations rgionales puis

    nationales et enfin internationales, dont la rigueur et les comptences leur valu d'trereconues et coutes par les organismes gouvernementaux. Elles accdrent ainsiaux programmes de recherches, aux suivis des populations, tout cela coordon pardes professionels.

    D'tudes approfondies auxquelles se livrent quelques ornithologues amateurs, lasimple donne d'observation, chacun d'entre nous apporte sa pierre l'difice desconnaissances de notre environnement et ainsi participe de faon active saprotection.

    Forts de quelques annes d'exprience (et aids par une excellente bibliographie !),nous avons voulu vous donner quelques informations pour mieux apprhenderl'ornithologie en Guyane et ainsi mieux apprcier les plaisirs qu'elle procure. Voicidonc quelques rponses des questions telles que : O et quand observer lesLimicoles en Guyane ? : Le Coq de roche est il protg ? ; Qui faut il contacter si ontrouve un oiseau bless ? ; Quel guide de terrain dois-je utiliser ?

    Nous demeurons votre disposition pour tous renseignements complmentaires.

    Ornithologiquement vtre.

    - 4 -

    Ce n'est qu'au 18me sicle qu'apparurent les sciences de la nature dont leurs dignesreprsentants profitaient des nombreuses expditions de l'poque vers lespossessions lointaines pour en dresser les inventaires faunistiques et floristiques. Ons'intressait alors peu au mode de vie des oiseaux et les collections de spcimensnaturaliss et d'oeufs connurent une vague inouie au 19me sicle avant d'trereliques dans les muses. Ne portons pas de jugements htifs sur des hommes telsque Audubon, Alexander Wilson et bien d'autres naturalistes anonymes (grandschasseurs devant l'ternel), on ne peut juger ses hommes qu'en fonction de leurtemps.

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    COMMENT OBSERVER UN OISEAU,

    OU BIEN OBSERVER POUR PROGRESSER

    Combien de fois avons nous t confronts auproblme suivant : je dcouvre une espce que jene connais pas, je l'observe bien (couleur desplumes, forme du bec, longueur des pattes, etc),et devant mon guide, je dcouvre horrifi qu'ilfallait aussi regarder la longueur des ailes !.

    Voil prsents quelques lments de base pourune bonne observation et une bonnedtermination.

    LA TOPOGRAPHIE

    La connaissance prcise des diffrentes parties d'un oiseau est un lmentindispensable pour progresser dans le domaine de l'identification.

    Les guides se rfrent souvent une terminologie prcise et il est important pourl'ornithologue de savoir s'y rfrer au premier coup d'oeil.

    Entrainez vous sur des oiseaux que vous connaissez bien et dcouvrezprogressivement ce qu'est un manteau, une rmige, une sous caudale.

    LA CO LO RA TIO N ET LES CARACTERISTIQUES VISUELLES

    Nous avons la chance de pratiquer l'ornithologie dans un pays o les couleurs desoiseaux sont parmis les plus brillantes du monde avien.Si le rle de ces colorations n'est certes pas de satisfaire nos aspirations esthtiques,sachons utiliser leur diversit pour identifier les espces.

    Chaque plumage (mais aussi coloration du bec et des pattes) comporte de bonsindices pour l'identification de l'oiseau.

    Ce sont ces "traits de terrain" que l'observateur doit chercher voir : le contrasteentre le dos et la tte, les raies des flancs, les couleurs dominantes, etc.

    Ils peuvent tre trs voyant comme la couleur du Coq deroche ou plus subtils comme les diffrentes couleurs degorges du Tyran diadme et du Tyran kikivi. De mme, lesparties dplumes (bec et pattes) doivent trecorrectement observes pour livrer leurs couleurs : lespattes jaunes du Bcasseau minuscule sont un bon indicepour le distinguer d'un Bcasseau semipalm (attention la

    vase qui assombrie parfois les pattes des Limicoles) ; ouencore des pieds jaunes trahissent une Aigrette neigeuse.

    Des couleurs alaires dvoiles uniquement en volpeuvent galement nous viter toutes confusions : lePluvier argent dvoile en vol des aisselles noires trsmarques et inexistantes chez son cousin le Pluvierdominicain.

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    LA TOPOGRAPHIE D'UN PASSEREAU

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    Si certains oiseaux se reconnaissent leurs seules couleurs, au sein de certainesfamilles l'identification demeure difficile. On doit alors faire appel aux "caractristiquesvisuelles" de chacun d'eux :

    - Taches ou abscence de taches sur la poitrine.

    - Motif de queue (bon critre d'identification pour certains rapaces ; ex : Buse queue courte et Buse queue blanche).

    - Marque sur le croupion (bien utile pour les Limicoles ; ex : Bcasseau deBonaparte et Bcasseau de Baird).

    - Sourcil et cercle orbital (ex : Viro).

    - Barres alaires: les ailes prsentent elles ou non des barres ? (leur prsenceou leur abscence est importante pour identifier les petits Tyrans).

    - 7 -

    LA TAILLE

    La taille des oiseaux est trs variable, depuis l'oiseau mouchedont le poids n'exde pas quelques grammes jusqu' l'Aigleharpie qui pse plusieurs kilogrammes.Si ces deux espces ne peuvent tre confondues, l'estimationde la taille devient une vritable cls de dtermination pourde nombreuses autres espces.

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    QUELQUES QUESTIONS A SE POSER

    POUR BIEN IDENTIFIER

    Quelle est sa silhouette ?

    Elance comme un Coulicou ? Trapue comme une Sturnelle ?

    Effil comme celui d'une Paruline ? Gros et court comme celui d'un Sporophile ?

    Comment est son bec ?

    Quelle est la forme de sa queue ?

    Arrondie comme celle de l'Ani ?Fourchue comme chez l'Hirondelle rustique ?

    Quelle est la forme de ses ailes ?

    Arrondie comme celle de la Buse ? Pointue comme celles du Faucon ?

    Sur place comme une Sterne ?

    Vite et droit comme un Pigeon ?

    Comment vole t-il?

    En ondulant comme un Pic?

    Hoche t-il la queue comme le Chevalier grivel ?

    Quel est son comportement ?

    Courre t-il le long du rivagecomme le Bcasseau sanderling ?

    Sonde t-il la vase comme le Courlis ?

    Quel est son habitat ?

    La canope de la fortcomme le Tyran gorge blanche ?

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    Les Palmiers bches

    comme le Tyran des palmiers ?

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    Rappelions que les tailles donnes dans les guides d'identification correspondent ladistance mesure de la pointe du bec au haut de la queue, valeur qu'un oeil humainmme exerc ne peut estimer avec prcision.Il est donc prfrable pour l'observateur d'estimer une "taille relative" en procdantde la manire suivante : Il faut prendre l'habitude de comparer la taille d'un oiseau

    inconnu celle d'une espce qui nous est familire, le Troglodyte (Rossignol), leTangara bleu (Bleuet), le Tyran kikivi, l'Anis des savonnes (zozo diable)... De faon pouvoir dire : "plus petit qu'un Kikivi, plus gros qu'un Tangara bleu" (l'oiseau considrmesure alors entre 17 et 20 cm). Procder ainsi pour chaque grand groupe,Limicoles, Rapaces, Passereaux, etc.

    C'est ainsi que dans des bandes mixtes de Limicoles, vous dcouvrirez malgrs leurressemblance le Grand et le Petit Chevalier pattes jaunes ; ou encore cettemthode vous permettra t'elle de faire la distinction entre un Faucon poitrineorange et un Faucon des chauve souris.

    Alors ayez le compas dans l'oeil!!!

    D'autres dtails peuvent galement tre pris en considration pour affiner votredtermination : la silhouette, la forme des ailes, du bec, de la queue, lecomportement de l'oiseau, son vol, son habitat... (voir illustrations ci-contre).

    Et si malgrs tout cela vous n'avez toujours pas identifi l'oiseau, sachez utiliser votreoreille pour le dterminer par sa voix.

    Outre le fait que le chant ou le cri sert attirer un partenaire ou revendiquer unterritoire ("a que c'est vrai !"), il permet galement d'attirer votre attention (condition de respecter certaines rgies telles que pratiquer une progression lente etsilencieuse (difficile assimiler pour certains) entrecoupe de stations prolonges).Des espces secrtes ou nocturnes telles que Buses, Rles ou Hiboux sont le plussouvent entendues avant d'tre vues.

    La voix permet galement une identification instantanne decertaines espces et si quelques ornithologues font 90% deleurs identifications l'oreille (a existe !), le nophyte devrason apprentissage des chants et des cris des enregistrements(disponibles en cassettes et CD).Tout en sachant que rien ne remplace vraiment l'associationson et image, et des observations rptes d'oiseaux en trainde chanter ou de crier laissent des traces plus persistantesdans les mmoires (ce n'est pas le Kikiwi qui me

    contredira !).D'o les irremplaables sorties de terrainaccompagnes par un guide expriment et organises parla LPO et le GEPOG !

    En dernier lieu, prcisons que la voix peut devenir la seule et unique cl dedtermination pour des espces morphologiquement trs proches ; citons parexemple le Limnodrome long bec et son homologue bec court, que seul le cris l'envol permet de dissocier.

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    LA VOIX

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    MENTIONS D'OISEAUX RARES

    Le nombre d'ornithologues amateurs tant en net progression en Guyane (en jugerpar le nombre sans cesse croissant d'adhrents au GEPOG !), il se pourrait que l'und'entre vous soit un jour ou l'autre confront une espce rare ou encore uneespce jamais observe en Guyane.Cette donne, outre la fiert que peut en retirer l'observateur, peut tre d'un intrtscientifique capital et doit tre aussitt mentionne et confirme si cela est possible.

    Voici comment valider vos observations :

    En premier lieu, il convient de prendre des notes dtailles son sujet.

    La photo est de plus en plus utilise pour tayer de telles observations.

    De plus, la rgie veut qu'au moins deux observateurs aient vu l'oiseau pour valider ladonne.

    En tout tat de cause, qu'il y ait doute ou certitude sur une espce, contactez leGEPOG qui dpchera un observateur pour parfaire la dtermination.Enfin, une fiche type d'homologation pour un certain nombre d'espces rares oud'identification dlicate est en cours d'laboration. Elle permettra chacun d'entrenous d'avoir une grille de rfrence pour les donnes ncessaires l'identification etfacilitera ainsi la validation des observations.

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    MATERIEL DE TERRAIN

    LE CHOIX DU MATERIEL OPTIQUE

    L'observateur expert laisse parfois son guide d'observation la maison mais il ne peut jamais sortir sans ses jumelles, unepice d'quipement essentiel pour tout ornithologue.

    LES JUMELLES

    Accessoire indispensable, la paire de jumelle prend peu de place, est lgre ets'oublie vite autour du cou. En balades ou en randonnes, elle permet des

    observations rapides ou fugaces.

    Le choix:

    Avant tout, essayez si possible plusieurs modles avant d'acheter : 7X40, 8X30, 8X40,10X40.

    En terme d'observation d'oiseaux, et de bas prix, la meilleure jumelle pour ledbutant est la 8X40. Le premier chiffre indique le grossissement (8 fois). Lesgrossissements suprieures 10 sont inutilisables pour des oiseaux en mouvement. Ledeuxime chiffre qui figure sur les jumelles correspond au diamtre de l'objectif. Ilconditionne la luminosit d'une jumelle.

    En rsum, le bon choix se situe dans les gammes 8X40, 10X40 sans ngliger le critredu poids. Le maniement efficace des jumelles vient avec la pratique et pensez quela qualit de l'image et le confort d'utilisation rendent plus agrables encore vosobservations.

    LE TELESCOPE

    C'est avec les jumelles, un outil que tout ornithologue se doit de possder.Il vous sera indispensable pour observer les oiseaux de rivage ou de marais lorsquele grossissement des jumelles devient insuffisant.

    Avec des grossissements allant de 15 60 fois ; le tlescope est tout fait adapt

    l'observation d'espces ayant des distances de fuite importantes tels que lesLimicoles, Rapaces, Canards ne permettant pas une approche suffisante.Le choix du tlescope se fait sur les mmes critres que pour les jumelles ; Ouvertureet grossissement avec possibilit d'opter pour un occulaire grossissement variable(zoom) de 15 60 fois, avec galement le choix de l'angle d'implantation (visedroite ou coude) sur lequel peut s'adapter un appareil photo.

    L'usage d'un trpied est indispensable pour une bonne stabilit, ce dernier ne doittre ni trop lourd (encombrant) ni trop lger (peu stable).

    En rsum, le tlescope idal a un ob jectif de 60 mm , une vise de 45, un occul lair e20X, voir un zoom de 15 40 fois.

    Conseil pratique:

    Le pire ennemi de tout matriel optique est sans nul doute l'humidit qui favorise ledveloppement de champignons sur les lentilles intrieures. Le climat de la Guyanetant particulirement humide, il convient (si vous tenez conserver votre matrielquelques annes) aprs chaque utilisation de stocker votre matriel dans unrcipient hermtique (touque par exemple) contenant du "silica gel", et cela afin devous viter les dpenses trs onreuses qu'occasionnent un nettoyage des lentilles.

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    1 rgler l'cartement des deuxlunettes par rapport votredistance interpupillaire. Dans labonne position, l'image devientunique. Reprez alors, sur

    l'axe central, la graduationcorrespondante (pour les futuresutilisations).

    2 Avec la main, occulter l'objectifde la lunette portant la bague decorrection dioptrique (en positioncentrale). Faire la "mise au point"de l'autre lunette sur un objetprcis, en tournant la molettecentrale.

    3 Occulter alors l'autre objectif(ou fermer cet oeil) et rgler lanettet de la premire lunette entournant uniquement la bague de

    correction dioptrique. Reprez lagraduation qui vous est propre.

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    COMMENT REGLER DES JUMELLES ?

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    LE CARNET D'OBSERVATION

    Encore un instrument indispensable de l'ornithologue de terrain. C'est l Qu'il consigneses observations et d'ventuels croquis ou descriptions. On peut galement y fairefigurer des notes de terrain tel que l'endroit de l'observation, le comportement del'oiseau, son sexe, les effectifs, la prsence d'un nid, de jeunes, etc.

    Gardez en mmoire que ces quelques notes seront pour vous (ou pour autrui) desrfrences qui pourront quelques annes plus tard vous tre utiles.

    Retranscription des notes pour archivage personnel:

    Cette opration est bien entendue facultative.Cependant je recommande aux dbutants lesystme d'archivage suivant : Il s'agit d'avoir unclasseur (ou un ordinateur) dans lequel unefeuille est consacre chaque espce

    observe. Divisez cette feuille en 3 colonnes :lieu ; date ; observations diverses (pour les nids,jeunes, parades) ; qu'il vous suffit de remplir augrs de vos observations.

    Outre la fiert, ces listes vous procureront beaucoup de plaisir en permettant de vousremmorer toutes vos observations de Kikiwi, ou votre premire coche de l'IbisRouge.

    LES GUIDES D'IDENTIFICATION

    Un ouvrage d'identification est bien entendu lecompagnon indispensable l'ornithologue, qu'il soitdbutant ou confirm.Le temps investi tudier votre (vos) guide(s) lamaison, vous sera trs utile lorsque vous partirez larecherche d'oiseaux sur le terrain.

    Il n'existe pas (pas encore) de guide de terrain particulier aux oiseaux de Guyane. Laseule rfrence que nous ayons est le "Birds of Venezuela", couvrant 98 % desespces de notre dpartement : elles y sont bien illustres et les textes (en anglais)sont de bonne qualit. C'est sans nul doute le plus complet des guides actuellementsur le march (disponible sur commande au Pou d'Agouti, 11 rue Victor Hugo 97320Saint-Laurent-du-Maroni). Son prix : 350F.

    Pour les Limicoles et certains Passereaux hivernants nord-amricains, "Oiseauxd'Amrique du Nord" du National Gographie Society, fournit d'exellentes illustrationsen couleur et un texte en franais (Editions Marcel Broquet C.P 310. La Prairie. QUEJ5R9Z9 Canada).

    Outre les guides de terrain, il existe d'autres ouvrages qui leur sont complmentairesparmi lesquels figure en premire place "Oiseaux de Guyane" Toutes les espcesconnues de Guyane y sont prsentes en dtail (biologie, reproduction,rpartition gographique). Cet ouvrage est disponible galement au Pou d'agouti.Son prix : 280F.C'est un ouvrage que tout ornithologue amateur pratiquant en Guyane se doitd'acqurir en complment du "Birds of Venezuela". Il vous permettra entre autre decocher sur votre guide de terrain ("B.O.V") les espces figurant en Guyane, ce quifacilitera vos recherches lors d'une dtermination d'espces.

    Il existe galement un petit guide sonore d'une 40aine d'espces d'oiseaux deGuyane, disponible en K7 et dit par la SEPANGUY (Av. Pasteur Cayenne) au prixde 60f. De mme, il vous sera possible de retrouver les chants de nombreuses autresespces travers les 2 compacts disques illustrant les ambiances sonores de la fortguyanaise.

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    OU OBSERVER LES OISEAUX EN GUYANE

    Le choix du site d'observation revt un caractre principal quant on veut observertelle espce ou dcouvrir l'avifaune d'un milieu particulier.

    O aller observer l'Ibis rouge et l'Hoazin ? Quel est le meilleur endroit pour observerles limicoles ? etc.

    Sont donc reprsentes ici quelques localits remarquables de Guyane.

    LES HATTES

    Grande plage de sable favorable au Gravelot d'Azara et au Bcasseau sanderling.Point de passage des Ibis rouges et de nombreux oiseaux de mer (Pontes des tortuesde Mai Septembre).

    LES MARAIS ET RIZIERES DE MANA

    Hrons, Aigrettes, haut lieu de passage des limicoles rares et moins rares deSeptembre Novembre. Busard de buffon et Canards.

    L' ANSE DE SINNAMARY

    Avifaune de fort brousailleuse du littoral. Le long de la piste vous dcouvrirezJacamars, Perruches, Anis des paltuviers, Cathartes ttes rouges.

    TROU POISSON

    Oiseaux de marais ; Courlan, Milan des marais, Jacana. Point de dpart pour lesexcursions sur la crique Yiyi.

    LES SAVANES DE SINNAMARY

    Oiseaux de savanes sches tels que la Buse des savanes, le Troupiale, la Sturnellemilitaire, mais aussi des Limicoles en migration tels que le Maubche des champs, lePluvier dominicain (et le Courlis esquimau ???)

    LE SITE D'ETUDES FORESTIER DE PARACOU

    Avifaune forestire (dans un milieu non chass) ; Vautour Pape, Faucon forestier.Perroquets, Manakins, etc. A dcouvrir en compagnie du matre des lieux, PascalPetronelli. Possibilit d'hbergement, se renseigner au CIRAD Kourou.

    LA VASIERE DE KOUROU

    Situe l'embouchure du fleuve Kourou ; Larids, Hrons, Aigrettes, Sternes, FauconPlerin, Balbuzard Pcheur en hivernage et de nombreux limicoles dterminer.

    LA ROUTE DE GUATEMALA

    Entre Kourou et Tonate, dpartemental longeant la fort de mangroves. Buse descrabes, Buse pcheuse, Faucon Rieur, nombreux rapaces en tout genre.

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    Cartographie des principaux lieux

    d'observations ornithologiques en Guyane

    1 Les Hottes2 Les marais et rizires de Mana3 L'anse de Sinnamary

    4 Trou Poisson5 Les savanes de Sinnamary6 Le site d'tudes forestier de Paracou7 La vasire de Kourou8 La route de Guatemala9 Le Vieux Port de Cayenne10 Les sentiers du Rorota et de la Mirande11 Les marais de Kaw12 Les communes de St-Georges. Maripassoula et Sal13 L'le du Grand Conntable

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    LE VIEUX PORT DE CAYENNE

    Avifaune du littoral et lieux de rencontre du lundi soir pour tous les ornithologuesbranchs de Cayenne.

    LES SENTIERS DU ROROTA & DE LA MIRANDE

    Passereaux de vgtation secondaire, Grbe dominicain sur le lac du Rorota.

    LES MARAIS DE KAW

    Marais d'eau douce o abondent les Hrons, Jacanas, Canards musqus, Hoazins,Anhingas dans un site exeptionnel.

    LES COMMUNES DE ST-GEORGES, MARIPASSOULA & SAUL

    Communes de l'intrieur. Point de dpart pour les excursions en fort et sur le fleuve.Aras, grands Aigles.

    L'ILE DU GRAND CONNETABLE

    Principal site de nidification des oiseaux de mer de Guyane. Accs difficile etdbarquement interdit.

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    DE L'OBSERVATION A LA PROTECTION

    Le plaisir que procure l'observation ou l'tude des oiseaux dans la nature, ne doit pasfaire oublier l'ornithologue amateur les rgies auxquelles il ne doit pas droger.Cette activit ne doit en aucun cas dranger ou porter atteinte aux oiseaux et leurs habitats (faites attention particulirement ne pas faire de stations tropprolonges proximit de nids). Par sa pratique du terrain et ses connaissances,l'ornithologue est souvent le tmoin privilgi de l'tat de sant de notreenvironnement. En constatant la rarfaction d'une espce, l'atteinte porte unmilieu, le braconnage, la vente d'espces protges, plus qu'un droit, il a le devoirmoral de dnoncer de telles pratiques, prenant ainsi une part active la protection

    des espces et de leur habitat.

    Voici prsente la lgislation en vigueur en matire de protection des espces dansnotre dpartement. Diffusez l et attachez vous la faire respecter.

    Toutes infractions cette lgislation peut tre dnonce auprs des servicesde Gendarmerie ainsi qu'auprs de la Direction des Services de l'Environnement,Tel : 37/89/80.

    Soulignons l'ouverture prochaine du centre de soins pour oiseaux tenu par nos bonsamis du "Pou d'agouti" lequel pourra bientt accueillir des oiseaux saisis ou blesss.Tel : 34/24/16 ou 34/20/97.

    ESPECES MENACEES EN GUYANE

    Extrait du "Livre Rouge des oiseaux menacs des rgions franaises d'outreMer", J.M. Thiollay.

    LES CAUSES

    La chasse est de loin la principale raison de dclin avifaune Guyanaise.Pour certains oiseaux, elle prend aujourd'hui des proportions inquitantes ; citons par

    exemple les massacres de Toucans de juin aot lors de leur migration vers la zonectire, le braconnage de l'Ibis rouge, l'approvisionnement des restaurants enespces protges.

    L'exploitation anarchique de la fort et plus encore son dfrichement pour la mise enculture ont galement un impact considrable sur l'avifaune.

    LES MOYENS DE CONSERVATION DE L'AVIFAUNE

    -1 L'application de la lgislation en vigueur en matire de chasse et decommercialisation des espces.

    -2 La cration de rserves en Guyane.

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    LES ESPECES MENACEES

    Sont cites des espces conues dont le statut demeure prcaire.

    - Canard Musqu d'Amrique (Cairina moschata)

    Habitat : Marais ctiers.Menace : Chasse intensive malgr son interdiction.Conservation : Mise en rserve des marais de Kaw.

    - Ibis Rouge (Eudocimus ruber)

    Habitat : Jeunes mangroves et vasires du littoral.Menace : Braconnage intensif non rprim, provoquant depuisquelques annes une diminution importante de la populationnicheuse. Artisanat non rprim.Conservation : Application de la lgislation en vigueur,

    - Hoazin hupp (Opisthocomus hoazin)

    Habitat : Oiseau follivore primitif infod aux bords de rivires.Me nace : Population de la plaine ctire menace par lachasse.Conservation : Application de la lgislation et tablissement dela rserve de Kaw.

    - Aras macao et chloroptre (A. macao &chloroptera)

    Habitat : Autrefois abondant sur toute l'tendue de la zoneforestire.Menace : Chasse et dforestation.

    Conservation : Etablissement d'une rserve dans l'intrieur.

    - Coq de roche (Rupicola rupicola)

    Habitat : Secteurs de fort o se trouvent des grottes.

    Menace : Colonies accessibles pilles par les trafiquants (cetteespce subit une forte mortalit en captivit et il faut donccapturer un grand nombre d'individus pour rentabiliser le trafic).

    Conservation : Application de la lgislation, contrle plus svredes parcs animaliers.

    Ce dossier a t ralis par Alain LE DREFF, reprsentant scientifique du BirdlifeInternational en Guyane et d'aprs les rfrences bibliographiques suivantes :

    - La passion des oiseaux de P.J.Dubois & More Duquet

    - Oiseaux d'Amrique du Nord du National Gographie Society

    - Guide des oiseaux de l'Amrique du Nord de R. T. Peterson.

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    A I D E A L ' I D E N T I F I C A T I O N

    LE

    KIKIVI

    et ses

    cousins

    B. Goguillon

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    A I D E A L ' I D E N T I F I C A T I O N

    Le Tyran kikivi, Pitangus sulphuratus, et ses cousins

    Puisque cette dition spciale d'Harpia

    consacre un dossier l'initiation, cette rubrique

    se devait d'aborder un oiseau que tout le

    monde connait, le kikivi.

    Venant chanter sous nos fentres en ville comme

    en commune, chacun d'entre nous le rencontre

    ainsi quotidiennement. Il est le vritable et bien

    agrable rveil-matin guyanais par son cri

    auquel il doit son nom.

    Le kikivi construit de gros nids en forme de boules

    d'herbes sches, souvent installs sur de grands arbres

    ou mme dans les pylnes lectriques et les

    lampadaires.

    Il est trs clectiques dans son alimentation, incluant

    aussi bien des insectes, des fruits, des lzards et des

    grenouilles, que des crabes et des petits poissons.

    C'est en fait un vritable omnivore opportuniste.

    Le Tyran kikivi, de son nom scientifique Pitangus sulphuratus, fait partie de l'ordre des

    Passereaux et de la famille des Tyrannids. Celle-ci compte en Guyane 92 espces.

    Parmi elles, un grand nombre prsente des plumages et des tailles semblables, ce qui rend

    leur identification souvent difficile. Il suffit d'ouvrir son "Bird's of Venezuela" aux planches 29

    et 30 pour s'en apercevoir.

    Mais il est vrai qu'aprs avoir lu le dossier d'Harpia, l'identification n'a plus de secret pour

    vous ; et que vous savez dsormais en djouer les piges... Que l'observation de l'habitat,

    du comportement, sont quelques astuces que vous utilisez maintenant couramment pour

    assurer votre identification.

    Et puis me direz-vous, notre oiseau auquel on s'intresse ici se reconnait facilement ; alors

    qu'il cherche passer inaperu avec son bandeau sur les yeux.

    Et bien, il n'est pas vident que tout les kikivis que vous avez rencontrs taient rellement

    des kikivis. A s'y mprendre premire vue, plusieurs de ses cousins prsentent descaractres communs : bandeau noir et blanc, ailes et dos bruns, ventre jaune.

    Voil donc maintenant que le kikivi n'est pas toujours un kikivi !

    L'ornithologie peut vous paratre bien dconcertante. Alors, voici quelques indices vous

    permettant de devenir le spcialiste des "kikivis".

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    LE POL IC IER

    DU

    D I M A N C H E

    R

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    S

    O

    I

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    Tyran kikivl Pitangus sulphuratus

    Identification: d'une taille de 22 cm, Il porte unmasque fascial ray caractristique et communaux autres Tyrans voqus ici. Celui-ci est noir etblanc surmont d'une tche jaune sur le haut ducr ne . La poitrine et le ventre sont galement d'u njaune brillant. La gorge est blanche. Le dessus estd'un brun rousstre avec le bas du dos et le

    croupion d' un roux plus marqu. De mme les ailessont nettement rousses. Les plumes centrales de laqueue sont brun fonc bordes de roux, lesextrieures tant elles essentiellement d'un rouxbrillant. Son bec est long et relativemenr troitSon cri est un "ki-ki-vi" articul, mis de maniretantt mlodieuse, tantt plus criarde, enaccent uant la dernire syllabe.

    Habi tat, distribution: Il frquente et s'adapte unegrande varit de milieux ouverts et partiellementboiss, le plus souvent dgrads et fortementanthropiss. Rpandu sur l'ensemble des paysagesurbaniss, ruraux et cultivs de Guyane, il est ainsitrs commun proximit des habitations dans lesbourgs et en ville, dans les secteurs de cultures, depturages et de dfricheme nts. Moins frquentdans les savanes naturelles, les jeunes mangrovesde front de mer, Il devient trs rare dans lesclairires naturelles incluses au sein du massifforestier.

    Tyran pit angua Megarynchus pitangua

    Identification: de la mme taille que le Tyran kikivi, ils'en distingue essentiellement par son bec trs fort.

    Le crne et les cts de la tte sont brun noirtreet non noir comme prcdemment. Le bandeaublanc prolongeant le sourcil est interrompuderrire la nuque. La crte varie du jaune auorange. Le dos est brun olive ; les ailes et la queuebrun fonc (les rmiges internes et les rectricessont troitement bordes de roux).Sa voix est caractrise par un gazouillisdiscordant, puissant et soutenu.

    Hab itat , distribution: il hab ite les broussailles desformations secondaires d'origine anthropique, leslisires forestires, les dfrichements, les borduresde pistes forestires et les grandes ouvertures au

    sein de la fort. S'il est rgulier sur l'ensemble duterr i to i re , i l semble cependant occuperessentiellement l'intrieur (frquent dans les abattiset bordures de villages) et reste peu commun dansles milieux rudraux du littoral. Il a galement tobserv occasionellement sur des savanes rochesdans l'intrieur, et en savane sur la cte.

    Tyran licteur Pitangus lictor

    Identification: c'est le "kikivi" en miniature (18 cm).Outre la taille, il s'en diffrencie par le dessus brun

    olive et le bec proportionnellement plus long etplus troit.Son cri est constitu par un sifflement faible etmlancolique de 2 3 notes, accentu sur lapremire.

    Hab itat , distribution: il est strictement infod auxformations vgtales ripicoles basses de la plainelittorale o il est bien rpandu. Il pntre dansl'intrieur par les fleuves et les petites rivires.

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    Tyran de Cayenne Myiozetetes cayanensls

    Identi fication: c'est galemen t un "kiklvl" miniaturecar de longueur Identique celle du Tyran licteur.Cependant, sa crte est orange. Le dessus estbrun teint d'olive, et contraste avec le masquefascial noir. Les longs sourcils blancs ne se joignentpas derrire la nuque. Les ailes et la queue sont

    brunes ; du roux colore partiellement l'Intrieur desrmiges et borde les primaires Internes. Le bec estcourt ce qui le diffrencie nettement des Tyranslicteur et kikivi.Son cri correspond une trille aigu et puissante.

    Habitat, distribution; Il occupe les paysages semi-ouverts parsems d'herbages et de broussailles,les lisires et les Jeunes recrs, les secteursagricoles, urbaniss et en gnra l dgrads. Il estainsi trs rpandu dans les milieux ouvertsanthropiss et dgrads du lit toral, ainsi que sur lespoints de peuplements humains rpartis dans lafort intrieure.

    Tyran sociable Myiozetetes similis

    Identification: ressemble l'espce prcdente,le bec est court galement, mais le crne et lescts de la tte sont gris fonc. La crte est rouge,le sourcil blanc jauntre. Le dos est olive terne encontraste avec le masque fascial. La queue et lesailes brunes ; les couvertures et les rmiges internessont bordes de blanc gristre.Son cri est un sifflement peu mlodieux, fort et aigu.

    Habitat, distribution: par rap por t l'es pce

    prcdente, il est plus infod la grande fortprimaire, o il se tient sur les cimes, les lisiresd'ouvertures (chablis, rives). Il semble bien rpandusur l'ensemble du massif forestier de l'intrieur, ainsique localement autour de secteurs trs arbors dela plaine ctire o il est alors sympatrique avec leTyran de Cayenne.

    Tyran diadme Conoplas albovittata

    Identification: c'est un petit "kikivi" (16,5 cm) quiressemble aux Myiozetetes mais avec un bec pluslarge et un peu plus long. Le crne et les cts de

    la tte sont brun noir. La crte est jauneentirement cercle par un large bandeau blanc.Le dos est brun fonc avec les plumes nettementbordes d'olive. La queue et les ailes sont brunes.Les couvertures et les rmiges internes troitementbordes de bla nc. Tout comm e les autres Tyrans, leventre et la poitrine sont jaune brillant ainsi que lagorge (et non blanche chez les autres).son cri est un "dee-di-dl-dee" typique. Sesmissions vocales portent bien au dessus de lavote et sont le meilleur moyen de dceler saprsence.

    Habitat, distribution: c'est un habitant exclusif de lafort primaire de l'Intrieur. Il y est souvent difficile dceler, car il se tient gnralement en couple la cime des arbres, parfois plus bas sur les borduresdes grands chablis. Il est uniformment rparti etcommun sur l'ensemble du bloc forestier

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    C'EST UN JARDIN EXTRAORDINAIRE

    Rve d'un citadin qui avait des oiseaux plein la tte

    La lune claire encore les brumes matinales marquant au loin les courbes des collinesboises. Dj, quelques timides chants d'oiseaux annocent le rveil de la nature. Les crisrauques des paracouas s'touffent dans l'atmosphre humide.

    Les plumes encore bouriffes, c'est le kikivi qui entrouve vritablement ma fentre sur leverger. L, la vie s'agite soudain trs vite dans le premier rayon du soleil. Le feuillages'illumine et se sche de sa rose. Les insectes s'animent autour des fruits brillants qui sechauffent doucement. Les bandes de tangaras s'gaillent en claboussant de leurs plumesmulticolores le paysage. Les becs-d'argent et les bleuets jouent les acrobates pour le fruit

    inaccessible.

    Je marche travers le jardin, travers les parfums qui s'embrassent dans les alizs. Lebourdonnement d'un clair bleu mtallique donne la parole aux fleurs ; le colibri salut lematin.Devant moi, les vols bruyants des petites perruches, vertes comme des mangues, couvrentles tambourinages du pic. Je m'avance alors dans l'pais manteau form par les feuillesdes balisiers pour l'entr'apercevoir courrir plus haut, le long d'un tronc mort.

    La matine s'avance doucement elle aussi, et le vent berce les picolettes dans lesgramines. Poursuivant ma ballade, le long du ruisseau, le petit hron vert glissesilencieusement travers la vgtation luxuriante. Dans le pr, quelques rouges gorgess'empressent de djeuner avant que le soleil au plus haut ne calme le jardin...

    Le balancement de mon hamac prend le rythme des sifflements du rossignol, qui est bien leseul ne pas faire la sieste.Puis le ciel se teinte magiquement d'or et d'argent. Un souffle chaud monte soudainement,faisant onduler et chanter les feuillages. Tout s'assombrit enfin aprs un dernier appelmlancolique, pour redonner au jardin toute sa sensualit...

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    Le chant de la pluie de l'aprs-midi fait place aux notes plaintives et solitaires dugocoucou qui clbre le retour du soleil. Une multitude de gazouillis joyeux les effacentensuite sous le dernier nuage dessin dans le ciel. Dans ce paysage sonore, quelquesclapautis m'intriguent : des merles s'brouent autour d'une flaque ; les sucriers bleus sedsaltrent eux de l'eau prisonnire du feuillage.

    Regagnant la maison, j'arrive prs du hangar o les hirondelles construisent leurs nids pardes va-et-vient incessants. Le passage d'un rapace sme soudain la panique au milieu dela colonie. Tout ce monde ail se retrouve alors associ dans un mme ballet arien.

    Puis dj, les derniers mouvements ails marquent la fin de cette journe. Solitaire, le tyranmlancolique virvolte pour chasser les libellules en plein vol, puis regagne fidlement sonperchoir. L'lane dressant sa huppe, me prie le bonsoir. Sous une lumire orange etsereine, le dernier repas, la dernire toilette du plumage avant le coucher, blotti l'abri desfeuillages pais...

    Je regarde l'obscurit envelopper le jardin pour ne laisser apparatre que les inquitantessilhouettes des arbres. Et j'attend d'entendre l'trange chant de la chouette lunette qui

    en fait la Matresse de la nuit. Instant magique sous un ciel bloui des lumires de la villes.Je referme enfin ma fentre sur ce monde merveilleux et jamais vraiment endormi.

    Observer le kikivi attrapper et dvorer goulment un petit lzard.Deviner l'emplacement du nid en suivant discrtement du regard le batara ray, dit"junga", se faufiler travers la vgtation.Admirer le chant du troglodyte.Rver devant le vol d'un colibri.Epier le jacarini se baignant dans une flaque.S'mouvoir face au spectacle de la becque, du premier envol des oisillons...

    Tout ce la , chez soi, en commune, au coeur de la ville ou dans ses environs !

    Tous ces oiseaux, ces chants et ces couleurs, nous sont encore offert, habitant de l'Ile de

    Cayenne, par ses bois, ses marais et forts marcageuses, ses prairies et ses jardins...

    Non loin du Grand Matoury, un petit lotissement au milieu de tous ces coins de verdure.Dans ce jardin extraordinaire dont je vous ai fait partager une promenade travers sonmonde d'oiseau, j'y ai rencontr plus de 50 espces, du hron au colibri, du rapace aumerle, des perruches aux parulines. Et il m'en reste encore beaucoup dcouvrir !

    Au moment o le grand dbat national pour l'amnagement du territoire est lanc, l'heure o la Guyane est un tournant de son histoire face la croissance dmographiquede la population de l'Ile de Cayenne, il est important de s'orienter vers un dveloppementurbain cohrent, quilibr, prservant la qualit du cadre de vie des habitants. Il est doncessentiel de conserver des coupures vertes dans le tissu urbain, de protger les forts de

    nos collines bien malmenes, les mangroves et les marais...Mais aussi, de prendre conscience de l'importance de tout ces petits coins de nature etde paradis ; de chaque jardin et verger ; du petit bois et du ruisseau au milieu de la ville dedemain. Pour garder la magie et la posie qu'apporte les oiseaux dans notre vie auquotidien.

    B.G.

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    LISTE DES OISEAUX OBSERVES

    AU LOTISSEMENT SAMU EL A MATO URY

    Butorides striatusCoragyps atratusButeo brachyurus

    Falco rufigularisOrtalis motmotColomba cayennensisColumbina passerinaColumbina minutaColumbina talpacotiLeptofila rufaxillaForpus passerinusAmazona amazonicaTapera naeviaCrotophaga aniPulsatrix perspicillataChaetura brachyuraChaetura spinicaudaReinarda squamafaAnthracothorax nigricollisChlorostilbon mellisugusHylocharis sapphirinaGalbula galbulaCapito nigerPicumnus exilisColaptes punctigulaDryocopus lineatusCerthiaxis cinnamomeaThamnophilus doliatus

    Manacus manacusElaenia flavogasterElaenia cristataTodirostrum cinereumMyiarchus tyrannulusPitangus sulphuratusMyiozetetes cayanensisLegatus leucophaiusTyrannus melancholicusTyrannus dominicensisTachycineta albiventerProgne chalybeaThryothorus leucotis

    Troglodytes aedonTurdus leucomelasTurdus nudigenisVireo olivaceusDendroica petechiaGeothlypis aequinoctialisCaclcus celaQuiscalus lugubrisIcterus cayanensisIcterus nigrogularisSturnella militarisDacnis cayana

    Cyanerpes cyaneusTangara mexicanaThraupis episcopusThraupis palmarumRamphocelus carboSporophila americanaSporophila minutaSporophila castaneiventrisVolatinia jacarina

    Hron stri IUrubu noirBuse queue courte

    Faucon des chauves-sourisOrtalide paracouaPigeon roussetColombe queue noireColombe pygmeColombe rousseColombe front grisToui tAmazone aourouGocoucou tachetAni bec lisseChouette lunettesMartinet polioureMartinet spinicaudeMartinet ClaudiaMango cravatte noireEmeraude orvertSaphir gorge rousseJacamar vertCabzon tachetPicumne de BuffonPic de CayennePic ouentouSynallaxe aquatiqueBatara ray

    Manakin casse-noisetteElane ventre jauneElane huppeTodirostre familierTyran de WiedTyran kikiviTyran de CayenneTyran pirateTyran mlancoliqueTyran grisHirondelle ailes blanchesHirondelle chalybeTroglodyte face pleTroglodyte familierMerle leucomleMerle lunettesViro aux yeux rougesSylvette jauneParuline masqueCacique croupion jauneQuiscale merleOriole paulettesOriole jauneSturnelle flamboyanteDacnis bleu

    Guit-guit saCalliste diable-enrhumTangara vqueTangara des palmesTangara bec d'argentSporophile bec-rondSporophile des maraisSporophile ventre chtainJacarini noir

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    A T r a v e r s L a G u y a n e D e s O i s e a u x

    L'intrt ornithologique du littoral

    entre Kourou et Sinnamary

    Des zones humides d'importance internationalepour les oiseaux d'eau

    Par Bertrand Goguillon

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    A t r a v e r s l a G u y a n e d e s o i s e a u x

    L'INTERET ORNITHOLOGIQUE

    DU LITTORAL ENTRE KOUROU ET SINNAMARY

    Des zones humides d'importance internationale pour les oiseaux d'eau

    Le littoral situ entre les estuaires des fleuves Kourou et Sinnamary correspond l'un des

    secteurs ctiers les plus beaux de toute la Guyane.

    Il se compose d'une grande diversit de milieux, domine par des marais herbacs en

    arrire d'une mangrove ctire et d'une importante vasire d'o mergent quelques ilts

    rocheux. Il est ponctu par un rseau de petites criques et de chenaux de mares. Ce

    secteur du littoral guyanais tant soumis l'envasement, sa morphologie et sa physionomie

    varient en fonction des phnomnes d'accrtion et d'rosion lis au dplacement du banc

    de vase d'est en ouest.

    Facilement accessible par endroit, il attire un certain nombre de touristes et d'ornithologues

    par les richesses qu'il offre aux visiteurs. En effet, il constitue une zone d'importance

    internationale pour les oiseaux d'eau, notamment pour les Limicoles migrateurs du continent

    nord-amricain qui s'alimentent sur les vasires et dans les lagunes, pour les oiseaux marins

    qui nichent sur les ilts rocheux et pour les grands chassiers comme les Aigrettes et les Ibis

    rouges qui se reproduisent dans les mangroves.

    D'une valeur biologique exceptionnelle, ce site est class l'inventaire du patrimoine

    naturel de la rgion en Zone Naturelle d'Intrt Ecologique Faunistique et Floristique(Z.N.I.E.F.F.) de type 2, comprenant localement des ZNIEFF de type 1 : Battures de

    Malmanoury, Embouchure de la Karouabo.

    DESCRIPTION DES DIFFERENTS MILIEUX ET DE LEURS FORMATIONS VEGETALES

    Les ilts rocheux

    Les ilts rocheux dnomms "Battures de Malmanoury" sont constitus de deux groupes

    principaux de rochers, l'un situ l'extrmit de la route de l'anse, l'autre entre les

    embouchures des criques Malmanoury et Karouabo.

    Situs au coeur de la zone de balancement des mares, ils mergent (4 5 m) mare

    basse au milieu d'une immense vasire fluide. Sur ces ilts o les espaces rocheux sont

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    prpondrants, les rares dpressions sont remplies de sables coquillers et colonises par des

    gramines et des cypraces. On y rencontre parfois galement des massifs de Cactus

    cierges, Cereus hexagonus.

    La mangrove ctire

    La mangrove est une fort inonde par l'ocan chaque mare haute, presque

    exclusivement compose de paltuviers. Sa prsence est troitement lie au dplacement

    des bancs de vase d'est en ouest le long du rivage, entrains par le courant quatorial, lui

    mme engendr par les alizs.

    Ce milieu instable, asphyxiant et plus ou moins sal, est trs contraignant ; de fait, peu

    adapt la vie vgtale. Aussi sa composition floristique est-elle extrmement pauvre, de

    l'ordre d'une vingtaine d'espces dont deux seulement sont ligneuses (les paltuviers).

    L'originalit de la flore en jeune mangrove est nulle, les espces constitutives tant des

    plantes vaste rpartition gographique en raison de leurs moyens de dispersion trs

    efficaces par les courants marins.

    Au niveau de l'anse de Sinnamary et des battures de Malmanoury, la cte est en

    progression, les dpots vaseux sals rcents sont coloniss et fixs, tout d'abord par les

    Paltuviers gris, Laguncularia racemosa. Ils sont prcds et accompagns d'espces

    herbaces comme Spartina brasiliensis (formant sur la vase des taches orbiculaires qui

    s'accroissent rapidement jusqu' devenir confluentes) & Crenea maritima ; puis par

    l'implantation des Paltuviers blancs, Avicennia germinans. Ces derniers forment des

    ensembles pratiquement monospcifiques. La colonisation du banc de vase tant rapide

    et totale, tous les arbres d'un mme ensemble sont du mme ge et de la mme taille

    avec un sous-bois gnralement inexistant. Ainsi la mangrove revt un aspect de

    peuplement homogne.

    En retrait de ce front pionnier et dans les secteurs qui ne sont pas soumis des phnomnes

    rosifs durant plusieurs dcennies, cette formation tend voluer vers une fort vote

    claire. Il y domine de trs grands Paltuviers blancs qui se sont dvelopper au dessus d'un

    sous-bois enrichi en plantes herbaces comme le "Moucou-moucou", Montrichardia

    arborescens. en palmiers associs d'autres arbres de la fort marcageuse dont elle

    prfigure l'installation.

    La mangrove d'estuaire et la fort marcageuse

    Le long des criques, mesure que l'on s'loigne de l'ocan, les Paltuviers blancs

    disparaissent peu peu, et des espces d'eau douce apparaissent. Le boisement est alors

    domin par les Paltuviers rouges, Rhizophora racemosa, reconnaissables leurs longues

    racines chasses en arceaux. On note galement l'apparition de fourrs pineux de

    Machaerium lunatum. Bien que pauvre, sa flore est cependant plus riche que celle de la

    mangrove ctire : de l'ordre d'une cinquantaine d'espces. Le milieu est en effet plus

    stable et moins contraignant. Des espces caractristiques de la fort marcageuse se

    mlent ainsi dj aux paltuviers.

    Plus en amont, en s'loignant encore un peu plus de l'influence de la mare, la richessefloristique s'accrot progressivement et l'on passe avec une lente progression de la

    mangrove d'estuaire la fort marcageuse ripicole. Celle-ci se dveloppe sur des sols

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    hydromorphes temporairement et partiellement exonds (saison sche). Selon la nature et

    l'ge des sdiments, le degr d'hydromorphie, de nombreuses variantes existent. Plusieurs

    espces leurs sont communes et caractristiques : le "Palmier pinot", Euterpe oleracea, le

    "Yayamadou-marcage", Virola surinamensis. le "Manil", Symphonia globulifera, le "Cacao-

    rivire", Bombax aquaticus et le "Moutouchi-marcage", Pterocarpus officinalisaux larges

    contreforts onduls et ramifis. On y rencontre galement le "Palmier bche", Mauritia

    flexuosa, ainsi que Caryocar microcarpumet Carapa guianensis. En sous-bois on trouve des

    pipraces, de petits palmiers des genres Bactris et Geonoma. des rapataces et de

    nombreuses plantes piphytes tels les Phylodendron qui couvrent parfois les arbres pour

    former de vritables manchons. Les massifs de "Moucou-moucou" abondent galement

    dans ces formations ripicoles.

    Les marais vgtation herbace

    En retrait de la vasire et de la mangrove, s'tendent des marais ctiers vgtation

    herbace prdominante, ponctus par la prsence de petits tangs. Ils sont parfois en

    relation avec l'ocan par des chenaux de mares. Il existe ainsi une srie de marais allant

    des eaux saumtres aux eaux douces et dont la physionomie est variable selon la saison.

    Bien qu'ils soient en permanence inonds, la vgtation est particulirement luxuriante

    durant et juste aprs les pluies. Leur composition floristique varie galement selon la nature

    du sol. De toutes les formations vgtales des zones humides en Guyane, les marais

    possdent la flore la plus riche avec 200 250 espces de plantes vasculaires. Les

    diffrents groupements vgtaux peuvent tre schmatiquement classs ainsi :

    Marais Eleocharis mutata

    Ce sont les lagunes ou les savanes paltuviers morts. Ils correspondent au premier

    groupement que l'on rencontre juste derrire la mangrove (sur des argiles marines

    consolides et sales entre 10 et 50 cm de profondeur), prcdant l'installation des marais

    en eau douce. Les sols se diffrencient de ceux de la mangrove qui y prexistait par un

    dbut d'accumulation de matire organique en surface, l'augmentation de l'acidit et de

    la dessalure provoque par l'apport d'eau douce en saison des pluies ; les modifications

    du rgime hydrique et de la salinit constituent des facteurs entrainant progressivement la

    mort des paltuviers.

    La vgtation qui s'y installe, encore pauvre en nombre d'espces, est domine parEleocharis mutata. Elle marque la physionomie du milieu par ses tendues uniformes vert-

    fonc, souvent parsemes de touffes de quelques autres cypraces, Acnida cuspidata.

    Cyperus articulatus. de fourrs pineux de Machaerium lunatum. d'lots de Montrichardia

    arborescens. de fourrs de "Pruniers zicaques", Chrysobalanus icaco. de "Palmiers pinots",

    et dans les zones d'eau libre des Nnuphars, Nymphaea sp pi.

    Marais Typha angustifolia & Cyperus articulatus

    La transition entre les marais d'eau saumtre ou sale Eleocharis mutata et les marais

    d'eau douce cypraces sur pgasse est constitue par un groupement vgtal dense

    atteignant 2 2,5 m de haut. Sa physionomie est marque par les grands roseaux, Typhaangustifolia, qui dominent les autres herbaces : Cyperus articulatus. Acnida cuspidata.

    Ludwigia leptocarpa. Mikania micrantha, Leersia hexandra. ainsi que de grandes touffes de

    fougre, Acrostichum aureum.

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    Marais d'eau douce cyperaces et fougres sur pgasse

    Plus l'Intrieur, les argiles marines consolides sont grises gris-bleu, compltement

    dessales en surface et sales seulement plus de 1 m de profondeur. Une couche de

    matire organique appele "pgasse" (tourbe acide), d'paisseur variable les recouvre.

    Leur flore est beaucoup plus riche que celles des prcdents. En fonction de l'paisseur de

    la couche de tourbe et du pH de l'eau, ces marais prsentent plusieurs variantes. Ils ont

    comme caractristiques communes l'existence d'un tapis herbac dense flottant avec la

    pgasse sur une hauteur d'eau variable selon les sites et les saisons. Les vgtaux qui

    composent ce substrat sont essentiellement des fougres, Blechnum serrulatum. Dryopteris

    gongylodes, Pytyrogramma calomelanos & Thelypteris interrupta, qui acidifient le milieu et

    sont les principales productrices de tourbe. Elles sont associes de nombreuses autres

    espces herbaces : Leersia hexondra, Cyperus arficulatus, Eleocharis interstincta,

    Rhynchospora sp. pi.. Sacciolepissfriata. Trs souvent le "Moucou-moucou" abonde soit

    uniformment, soit par taches.

    On peut distinguer plusieurs variantes de ce type de marais, allant de la savane

    cyperaces au marcage "Pruniers zicaques".

    La premire est caractristique des zones o la couche de pgasse atteint une paisseur

    considrable (de 1 3 m). Rhynchospora corymbosa est associ au tapis herbac

    fougres, interrompu ponctuellement par des mares d'eau libres plantes aquatiques

    (nnuphars, jacinthes et lentilles d'eau) dont la plus commune est Nymphaea rudgeana.

    La seconde est caractristique d'une couche de tourbe de 50 100 cm d'paisseur. La

    vgtation flottante y est galement dense et riche en cyperaces avec comme autres

    espces que celles cites prcdemment : Lagenocarpus guianensis, Rhynchosporagigantea, R. cyperoides, R. triflora. On y rencontre de nombreux fourrs de "Pruniers

    zicaques" associs aux "Palmiers bches".

    Ces marais forment de vritables prairies flottantes appeles "pri-pris tremblants" ou

    "savanes tremblantes".

    INTERET AVIFAUNISTIQUE

    L'tendue et la diversit des biotopes rencontrs confrent au site une grande richesse

    avifaunistique, tout particulirement en oiseaux d'eau.Des espces trs rares et de passages, y ont t notes, comme le Flamant rose,

    Phoenicopterus ruber, et le Plican brun, Pelecanus occidentalis.

    Il s'inscrit, en fait, dans le contexte des platires vaseuses, associes aux mangroves, du

    nord de l'Amrique du Sud. Celles-ci reprsentent pour des millions de Limicoles

    narctiques, le premier lieu d'arrt aprs un vol, la plupart du temps sans escale, au dessus

    de la mer des Carabes et du secteur ouest de l'Atlantique. Plusieurs espces de ces

    oiseaux restent dans le nord du continent sud-amricain durant tout l'hiver boral. D'autres y

    sont uniquement de passage, hivernant plus au sud, aussi loin qu'en Terre de Feu. D'autresenfin, y sont reprsents toute l'anne par un certain nombre d'estivants en juin et juillet.

    Ces vasires abritent galement des espces limites aux rgions notropicales comme

    l'Echasse cou noir, Himantopus melanurus, le Pluvier de Wilson, Charadrius wilsonia. et le

    pluvier d'Azara, Charadrius collaris.

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    La Guyane accueille ainsi plusieurs milliers de Limicoles (reprsentant plus de 30 espces),

    et notamment plus de 20 % des effectifs de Bcasseaux nord-amricains hivernants ou

    migrateurs sur les ctes de l'Amrique du Sud. La vasire de Sinnamary constitue l'un des

    principaux sites d'accueil de ces oiseaux, avec un minimum de 600 000 individus pendant

    les priodes de migrations (REYNAUD, dcembre 1991).

    En fait, la vasire qui dcouvre mare basse, hberge toute une faune d'annlids et

    pige une grande quantit de larves de crustacs et de poissons. Les Limicoles retirent de

    cet estran vaseux l'nergie ncessaire la mue et l'accumulation prmigratrice de

    dpts lipidiques.

    On peut ainsi distinguer les Limicoles selon leur stratgie de capture et de recherche de

    proies :

    - les chasseurs tactiles, souvent long bec : Bcasseaux roux, Limnodromus griseus,

    et B. chasses, Calidris himantopus;

    - les chasseurs visuels bec plus fort et plus court : les Gravelots semipalm et

    d'Azara, Charodrius semipalmatus& C. collaris, le Pluvier argent, Pluvialis squatarola, et le

    Tournepierre collier, Arenaria interpres;

    - le Courlis, Numenus phaeopus, qui exploite les trous de crabes ;

    - et ceux qui selon le milieu qu'ils exploitent, sont chasseurs visuels (sur les platires

    vaseuses mare descendante) ou chasseurs tactiles (dans les boues molles sous la ligne

    de mare) : espces longues pattes et long bec tels que les Grands et Petits

    Chevaliers, Tringa melanoleuco & T. flavipes, le Chevalier grivel, Actitis macularia, la

    Symphmie semipalme, Catoptrophorus semipalmatus, la Barge hudsonienne, Limosa

    haemastica, l'Echasse cou noir et certains petits Bcasseaux, Calidris sp pi.

    Cela amne les Limicoles exploiter diffremment le rivage : il y a tagement des espces

    selon la ligne de mare, de plus, les exigences cologiques propres chaque espce et

    les variations dans l'abondance des proies affectent l'espacement et le degr

    d'agressivit des oiseaux : les tactiles sont grraires en bandes denses, souvent associs

    d'autres espces, les visuels sont plus solitaires ou en groupes monospcifiques et sont

    souvent territoriaux.

    De nombreuses autres espces exploitent galement les ressources alimentaires de la

    vasire, en particulier les Ardeids littoraux : Hron cocoi, Ardea cocoi. Hron garde-boeuf,

    Bubulcus ibis. Aigrette neigeuse, Egretta thula. Aigrette bleue, E. caerulea. Aigrette tricolore,

    E. tricolor; et les Larids comme le spectaculaire Bec-en-ciseaux noir, Rynchops niger, et la

    Sterne hansel, Gelochelidon nilotica, prsente sur les ctes avec des effectifs trs importants

    sur le plan international, faisant de la Guyane une rgion essentielle pour la survie des

    populations nichant aux Etats-Unis. Egalement migratrices, de petites populations de Sterne

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    plan mondial justifiant leur protection, et y prsentent des effectifs importants l'tat des

    populations respectives pour la rgion Carabe. Elles forment de ce fait un peuplement de

    trs haute valeur scientifique. Par ailleurs, ces oiseaux sont tous des migrateurs au sein de la

    rgion des Guyanes ; les sternes voyagent mme jusque sur les ctes mridionales du Brsil.

    La Guyane joue donc un rle primordial dans la conservation de ce patrimoineinternational, les battures de Malmanoury constituant l'un des maillons essentiels pour cette

    conservation. C'est particulirement le cas pour la Sterne de Cayenne, extremmement

    menace et dont l'aire de rpartition notamment est trs restreinte : le site joue un rle au

    niveau mondial pour sa survie en accueil lant 20 % de la population reproductrice.

    Cependant des menaces prcises psent sur l'avenir de ces colonies d'oiseaux de mer.

    ces dernires sont en effet rgulirement dranges et pilles par des pcheurs qui

    dbarquent sur les rochers et ramassent les oeufs en grande quantit. On assiste

    galement, de manire plus occasionnelle toutefois, des destruction directes d'oiseaux

    par des chasseurs. Certaines annes les drangements sont tels que les colonies sontabandonnes en cours de reproduction, et d'une manire gnrale, les effectifs des

    colonies varient fortement d'une saison l'autre en fonction de l'intensit des perturbations

    humaines.

    Face la gravit de ces drangements rgulirement perptrs, il est urgent de mettre en

    place une protection assurant la tranquillit des oiseaux au moins durant leur priode de

    reproduction (mars septembre) ; en interdisant sur le site la circulation des personnes. Les

    exemples sont malheureusement nombreux de par le monde o des populations entires

    d'oiseaux de mer nicheuses ont disparu dfinitivement suite de telles perturbations.

    Ce secteur littoral accueille la dernire colonie nicheuse d'Ibis rouge en Guyane. Ce

    facteur justifie lui seul la ncessit d'une protection.

    En effet, l'aire de rpartition de l'espce qui s'tendait jadis sur la faade atlantique del'Amrique centrale jusqu'au sud du Brsil, est aujourd'hui quasiment restreinte la cte

    allant du nord-est de la Colombie jusqu' l'embouchure de l'Amazone. Cette disparition de

    l'ibis est exclusivement lie aux drangements et destructions d'origine humaines.

    Depuis 1970, la situation de cet oiseau en Guyane est devenue critique : l'espce tant

    actuellement 15 fois moins nombreuse que par le pass. La population nicheuse relictuelle

    est donc localise la jeune mangrove bordant le territoire du CNES, et value en 1993

    1500 couples. De plus, celle-ci ne se reproduit pas chaque anne et subit encore des

    destructions importantes malgr la protection dont l'oiseau bnficie thoriquement.

    Dans ce contexte, la place et le rle de la Guyane pour la protection et la survie de cetteespce, patrimoine biologique international menac d'extinction au niveau mondial, est

    tout fait fondamental. La responsabilit des gestionnaires du dernier site de reproduction

    de l'oiseau dans le dpartement est donc trs grande. De la protection absolue de cette

    colonie dpend en grande partie l'avenir de l'Ibis rouge en Guyane.

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    De plus, cet oiseau reprsente un lment important dans le cadre d'une politique

    d'cotourisme et d'image de marque.

    La Guyane accueille un grand nombre de Limicoles migrateurs nord-amricains en halte lors

    de leurs passages ou pour leur hivernage (20 % de la population mondiale du Bcasseaux

    semipalm par exemple). Les vasires et mangroves du dpartement jouent ainsi un rle

    fondamental dans la biologie de ces oiseaux, et la survie de ces derniers dpend de leur

    existence et de la qualit de l'accueil qu'ils pourront y recevoir. Le site de Kourou-Sinnamary

    constitue l'un de ces secteurs les plus importants du littoral guyanais pour ces oiseaux, et

    joue donc un rle primordial dans la conservation de ce patrimoine naturel international.

    Il est alors impratif d'assurer pour ces oiseaux la tranquillit dont ils ont besoin sur ce site

    d'accueil.

    Une grande partie de l'avifaune, qui fait l'essentiel de l'intrt biologique du site, est'

    protge par l'arrt ministriel du 1986 : Larids, Ardeids et Ibis.

    Cependant la chasse de certaines espces gibiers (Limicoles), tout comme la simple

    circulation des personnes, peut causer des drangements (mouvements, bruits) non

    ngligeables pour ces espces, et pouvant avoir des rpercussions sur leur reproduction.

    De plus, il est illusoire de penser contrler sur le terrain les intentions relles du chasseur. Il

    reste encore aujourd'hui difficile de faire appliquer la rglementation relative aux espces

    protges. Or pour certaines d'entre elles, comme nous venons de le voir pour l'Ibis rouge,

    la situation appelle d'urgence une protection efficace.Il s'avre donc indispensable d'avoir un statut de protection adapt, base lgale et

    pratique pour matriser le braconnage des espces, seul moyen efficace pour contrler

    l'accs au site.

    Un statut de protection est un label favorable au dveloppement de l'cotourisme. C'est la

    garantie de la qualit du produit propos la clientelle ; c'est l'engagement de

    dvelopper sur le site uniquement des activits compatibles avec la conservation du

    patrimoine naturel ; c'est prniser les actions entreprises pour la mise en valeur touristique,

    pdagogique, voire scientifique du site. La protection effective des espces d'oiseaux surle site, tels les Larids, les Ardeids, les Ibis, et les Limicoles galement, par un statut et une

    rglementation bien adapte se justifie parce que ce sont eux qui constitueront la valeur du

    produit offert dans le cadre d'un tourisme ornithologique.

    Enfin, de la diversit des milieux viss par la protection, dpend en partie la richesse

    faunistique du site susceptible d'tre rencontre par le public.

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    Afin d'en conserver les richesses biologiques exceptionnelles, divers projets de protection

    de ce littoral ont dj t tablis.: les battures de Malmanoury ont fait l'objet d'un premier

    projet d'arrt de biotope (TOSTAIN, 1988), rvis par la suite (REYNAUD, 1991) compte tenu

    de rvolution des milieux et le souci de prendre en compte l'existence de la colonie d'Ibis

    rouges.

    Aujourd'hui, un dossier ractualis est en cours de ngociation. Il concerne le littoral de laPointe Charlotte l'Anse de Sinnamary jusqu' la limite du territoire du CNES, qui serait ainsi

    class en rserve naturelle volontaire.

    Ce dernier projet vise protger une grande diversit de milieux (des vasires aux savanes

    sches et massifs forestiers) ce qui se justifie tant sur le plan cologique (volution

    gomorphologique, continuit et imbrication des cosystmes, utilisation diffrentielle des

    milieux par la faune) que pour une mise en valeur pdagogique et touristique du site. Il

    prserve galement des drangements humains les espces animales qui y vivent, en

    assurant la tranquilit totale aux oiseaux de mer, ardids et ibis durant leur cycle de

    reproduction, mais galement aux limicoles. et autres migrateurs en halte ou hivernant. Iltient compte des contraintes lies aux activits du centre spatial, et prvoit par des

    amnagements et une ouverture au public, la valorisation pdagogique et touristique de

    certains secteurs. A terme, cette protection et cette mise en valeur pourrait s'tendre la

    totalit de la zone le long de la route de l'anse si la commune de Sinnamary s'associait

    cette dmarche...

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    Les formations vgtales de la bande ctire de Guyane franaise dans "Le littoral

    guyanais, fragilit de l'environnement". J.J. de Granville ; Nature Guyanaise, 1986.

    Limicoles nord-amricains en Guyane franaise, origine, distribution, mouvements

    saisonniers et abondance dans "Le littoral guyanais, fragilit de l'environnement". H. Ouellet

    & R. McNeil ; Nature Guyanaise, 1986.

    Conservation des vasires, lagunes et mangroves dans "Le littoral guyanais, fragilit de

    l'environnement". H. Ouellet & R. McNeil ; Nature Guyanaise, 1986.

    Protection des zones humides notropicales dans "Le littoral guyanais, fragilit de

    l'environnement". J.L. Dujardin ; Nature Guyanaise, 1986.

    Dossier de demande d'arrt de protection du biotope pour les battures de Malmanoury.

    O. Tostain ; ORSTOM Cayenne, 1988.

    Protection des vasires et battures de Malmanoury. P.A. Reynaud ; ORSTOM Cayenne, 1991.

    Le littoral de Kourou Sinnamary, prsentation cologique - projets d'arrt de

    conservation des biotopes et de rserve naturelle volontaire. B. Goguillon ; DRAE, 1993.

    Oiseaux de Guyane. O. Tostain, J.L Dujardin, Ch. Erard & J.M. Thiollay ; S.E.O. 1992.

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    Principales rfrences bibliographiques

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    Erratum la synthse du 1er trimestre 1993

    La mention en page 27 concernait la Sturnelle des prs, Sturnella magna, etnon la Sturnelle militaire, Leistes militaris. Elle correspondait bien cependant lapremire donne de reproduction en Guyane pour cette espce qui nicheau sol et sans doute communment dans les savanes et prairies littorales. Lanidification de Leistes militaris n'en demeure pas moins galement inconnuedans notre dpartement (et ce, malgr son statut d'espce commune dansles milieux favorables).

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    SYNTHESE DES OBSERVATIONS

    Priode : Avril - Mai - Juin 1993

    Rdacteur : Bertrand GOGUILLON

    Liste des observateurs :

    B. BELLATON (B.B.) A; HERGIBO (A.H.) 0. TOSTAIN (O.T.)Ch.CADIRANjC.C.) A LE DREFF (ALD.)P.DELUERE(RD.) P. PETRONELLI (P.P.)

    Les donnes mentionant le GEPOG se rfrent aux observations de groupe ralises au cours des sorties organises par l'association.

    Ordre des TINAMIFORMES

    Famille des TINAMIDAE

    Tinamus major Grand tinamou

    1 femelle co uv an t 4 oeufs Pa racou. le 20/04/1993 (PP.).

    Ordre des PROCELLARIIFORMESFamille des PROCELLARIIDAE

    Puffinus gravis Puffin majeur

    1 oiseau par 524'N et 5201 'W. le 23/06/1993 (O. T.).

    Famille des HYDROBATIIDAE

    Oceanites oceanicus Ocanite de Wilson w

    10 individus au tota l le 22/06,18 le 23/06 et 1 le 24/06/1993 au large des ctes de la Guyane (O. T.).

    Oceanodroma Ocanlte sp.

    1 au large de Kourou le 15/05/1993 (B. B.).

    Famille des THRESKIORNITHIDAE

    Mesembrinibis cayennensis Ibis vert

    1 Individu en tendu Moteur/ , le 11/04/1993 (B. B.).

    Famille des CATHART1DAE

    Cathartes burrovianus Urubu tte Jaune

    Observ piste de "Risque-tout", le 01/05/1993 (GEPOG).

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    Sarcoramphus pa pa Vautour pape

    1 indiv idu Piste "Risque-tout-, le 01/05/1993 (GEPOG).

    Famille des PHOENICOPTERIDAE

    Phoenicopterus ruber Flamant rose

    4 oiseaux Pointe Isre, le 24/04/1993 (B. B. & C. C ) .

    Ordre des FALCONIFORMES

    Famille des ACCIPITRIDAE

    Harpagus bidentatus Milan bident

    Offrande de proie (cigale) observe Paracou le 30/05/1993 (P. P.).

    Famille des FALCONIDAE

    Falco peregrinus Faucon plerin

    1 femelle l'embouchure du Kourou captu re une Aigrette bleue, le 09/04/1993 (A. L.D.).

    Falco rufigularis Faucon des chauves-souris

    1 coup le pa ra de du 17/05 au 30/05/1993 puis nche probablemen t dans la zone industrielle de Par iacabo

    Kourou (A- L.D.).

    Ordre des GALLIFORMESFamille des CRACIDAE

    Crax alector Grand Hocco

    Observ piste "Risque-tout', le 01/05/1993 (GEPOG).

    Ordre des CHARADRIIFORMES

    Famille des JACANIDAE

    Jacana jacana Jacana nolr

    3 oiseaux Kaw nots en mai (C. C).Comme son habitude, Christophe CADIRAN, notre animateur ornithologue professionnel, nous offreencore ce trimestre une de ses observations remarquables (dont il a le secret) avec lesquelles il ne

    manque jamais d'enrichir ta synthse.

    Famille des SCOLOPACIDAE

    Bartramia longicauda Maubche des champs

    8 oiseaux dans la savane C ombi . le 06/04/1993 (P. P.).

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    Arenaria Interpres Tourneplerre collier

    1 Individu sur la vasire de Kourou le 21/04/1993, bag u en mars 1992 au mm e endroit (A. LD.) .

    Calidrls pusilla Bcasseau semipalm

    Sur la vasire de Kourou (donnes de A. L.D.) :-le 21/04/1993:

    - 2 Individus bagus entre septembre et novembre 1991 au m me endroit ;- 3 Individus bagus entre mars et avril 1992 au mme endroit ;-le 05/05/1993:

    -1 individu ba gu entre septembre et novembre 1991 au mme endroit ;-1 Individu bagu en Baie de Fundy au canada en 1988.

    Calidrls minutilla Bcasseau minuscule

    1 individu sur la vasire de Kourou le 05/05/1993, bag u en fvrier 1992 au mm e endroi t (A. LD.).

    Famille des RECURVIROSTRIDAE

    Himantopus melanurus Echasse queue noire

    1 individu le 09/05 et 10 le 04/06 l'anse Nad au Cayenne (B. B.).

    Famille des STERCORARIIDAE

    Stercorarius pomarinus Labbe pomarin

    1 individu en vol l'embouchure du Sinnamary, le 11/06/1993 (A. L.D.).

    Ordre des COLUMBIFORMES

    Famil le.des COLUMBIDAE

    Columbina minuta Colombe pygme

    Observe sur la piste "Risque-tout", le 02/05/1993 (GEPOG).

    Ordre des STRIGIFORMESFamille des TYTONIDAE

    Tyto alb a Chouette effraie

    1 indiv idu Matoury le 11/04/1993 (B. B.).

    Famille des STRIGIDAE

    Bubo virginianus Grand-Duc d'Amrique

    1 Individu tu par chasse Kourou, le 19/05/1993 (A. LD.).

    Asio clamator Hibou stri

    1 individu mort sur la route de Mana . le 03/04/1993 (A. H.).

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    Ordre des APODIFORMES

    Famille des TROCHILIDAE

    Chrysolampis mosquitus . Colibri rubls-topaze

    1 oiseau observ sur le sentier du Rorota (Mahury) , le 29/05/1993 (B. B.).Cette espce frqente normalement les savanes arbustives.

    Hylocharis sapphirina Saphir gorge rousse

    1 indiv idu observ sur le sentier de la Mirande (Grand Matoury). le 03/04/1993 (B. B.).

    Ordre des TROGONIFORMESFamille des TROGONIDAE

    Trogon violaceu s Trogon violac

    Observ sur la piste "Risque-tout" le 02/05/1993 (GEPOG).

    Ordre des CORACIIFORMES

    Famille des MOMOTIDAE

    Momotus momota Motmot houtouc

    Observ le long de la nouvelle RN Kourou. le 17/05/1993 (A. L.D.).

    Ordre des PICIFORMESFamille des GALBUUDAE

    Galbula de a Jacamar longue queue

    Nourrlssage obser v Paracou le 30/04/1993. La lo ge est faite dans une termitire arboricole environ25 m de hauteur (P. P.).

    Famille des CAPITONIDAE

    Capi to niqer Cabzon tachet

    1 coup le nicheur dans un trou prs de ta ferme Vida l, le 16/04/1993 (A. H.).3 jeunes volants l'en tre du sentier de Vida l, le 16/04/1993 (B. B.).

    Famille des RAMPHAS71DAE

    Pteroqlossus viridis Araari vert

    Observ sur la pis te "Risque-tout", le 01/05/1993 (GEPOG).1 coup le observ Paracou, le 02/05/1993 (P. D. ).

    Famille des PICIDAE

    Melanerpes cruentatus Pic chevron d'or

    Observ sur la piste "Risque-tout", le 01/05/1993 (GEPOG).

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    Celeus flavus Pic jaune

    Observ le long de la route de Guatemala, le 11/05/1993 (A. L.D.).

    Dryocopus lineatus Pic ouentou

    1 cou ple man ge des fruits de comou en comp agn ie de Cabezons tachets, sur le mont grand Matoury, le11/04/1993 (B. B.).

    Campephllus rubrlcollls Plc cou rouge

    Creusement d'une loge dans un arbre vivant (Parkia niti da). Paracou le 16/04/1993 (P. P.).

    Ordre des PASSERIFORMES

    Famille des DENDROCOLAPT1DAE

    Deconychura longicauda Grimpar longue queue \&

    Observ sur la piste " Risque-tour, le 01 /05/1993 (GEPOG). 1

    Il s'agi t d'une e spce de fort primaire peu com mu ne sur l'ensemble du massif forestier de l'intrieur.

    Glyphorynchus spirurus Grimpar bec-en-coin

    2Jeunes au nid observs Paracou, le 11 /04/1993 (P. P.).

    Famille des THAMNOPHILIDAE

    Myrmotherula axillaris Myrmidon flancs blancs

    1 femelle al imentant un juvnile ave c un papillon (mle proximit), le long de la nouvelle RN1, le17/05/1993 (A. L.D.).

    Herpsilochmus stictocephalus Grlsin de Todd

    1 m le subadul te (ca lotte brune) le long de la nouvelle RN1, le 17/05/1993 (A. L.D.).

    Microrhopias quixensis Grisin toil

    Cette espce est caractristique des ouvertures lianescentes et broussailleuses en fort primaire.

    Percnostola leucostigma AlapI ponctu

    1 Individu nourissant un Juvnile route de Gua tema la , le 11/05/1993 (A. L.D.).

    Un coup le observ le long de la nouvelle RN1, le 01 /04/1993 (A. L.D.).

    Famille des COTINGIDAE

    Cotinga cotinga Cotinga de Daubenton

    1 femelle observe Piste de Comb i, le 17/04/1993 (P. D.).Observ piste "R isque-tout', le 01/05/1993 (GEPOG).

    Famille des TYRANNIDAE

    ELANINAE

    Tolmomyias poli ocephalus Platyrhynque poliocphale

    Observ btissant un nid piste "Rique-tout", le 02/05/1993 (GEPOG).

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    FLUVICOLINAE

    Terenotrlccus erythrurus Moucherolle rouge-queue

    1 oiseau observ sur le Grand Matoury, le 03/04/1993 (B. B.).

    Ce tt e espce trs discrte du sous-bols de la fort primaire Intacte est rpandue en petit nombre sur

    l'ensemble du massif de l'intrieur.

    TYRANNINAE

    Megarynchus pitangua Tyran pitangua -Observ piste de Combi , le 17/04/1993 (P. D.).Cette espce rgulire sur l'ensemble de la Guyane dans les biotopes favorables ( ). semble cependantoc cu pe r essentiellement l'Intrieur, restant peu com mun e dans les milieux rudraux du littoral.

    Tyrannus savana Tyran des savanes

    853 individus au dortoir de Kourou (Place Newton), le 15/04/1993 (A. L.D.).

    Tvrannus dominicens ls Tyran gris

    Les derniers hivernants sont observs au moins jusqu'au 06/04/1993 Kourou (O. T.).

    Famille des HIRUNDINIDAE

    Progne chalybea Hirondelle chalybe

    Nicheuse dans un lampadaire Kourou, le 12/06/1993 (A. L.D.).

    Famille des ICTERIDAE

    Quiscalus lugubris Quiscale merle

    Nourrisage de jeunes volants Cayenne, le 25/04/1993 (P. P.).

    Icterus cayanensis Oriole paulettes

    2 individus prs du Lyce Vidal, le 10/04/1993 (B. B.).Observ prs de l'IFREMER, le 12/05/1993 (A. H.).

    Famille des EMBERIZIDAE

    Euphonia minuta Organiste cul-blanc

    2Individus sur le sentier de la ferme Vidal, le 10/04/1993 (B. B.).

    Ramphocelus ca rb o Tangara bec d'argent

    Jeunes volants observs Paracou le 01 /05/1993 (P. P.).

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    LE MONDE

    A TIRE-D'AILE

    L'Actualit Ornithologique Internationale

    BASSE MANA

    5me Confrence Mondiale de laCONVENTION DE RAMSAR : la reconnaissancede la richesse du patrimoine naturel guyanals

    Adopte Ramsar en Iran en 1971, cetteconvention vise assurer la conservation desprincipales zones humides du monde. A ce Jour,

    plus de 600 sites d'importance internationalenotamment comme habitats pour les oiseauxd'eau, ont t dsigns, couvrant prs de 40millions d'hectares.

    Suite au sminaire Ramsar sur les zones humidesde la rgion Carabe qui s'est tenu Slnnamaryen avril de rn ier (lire Harpia n2 p.31), la 5meConfrence mondiale de la Convention deRAMSAR s'est droule du 9 au 16 juin runissantles 77 pays ayant ratifi cette convention, 26dlgations de pays venus en observateurs, et273 associations ou O.N.G. 900 personnes se sontainsi retrouves Kushiro au Japon. Cette ville se

    situe au coeur de marais dsigns site Ramsar(inscrit sur la liste des zones humidesd'importance internationale) o niche et hivernela Grue du Japon. Ce fut l'occasion de travaux,d'changes, de runions techniques etd 'engagements de la par t des par t iescontractantes pour assurer une meil leureconservation de leurs zones humides.66 nouveaux sites devraient donc tre inscritprochainement. Les intentions de la France d'enInscrire 6 supplmentai res au 8 dj existants, sesont concrtises dbut dcembre. Parmis eux,les 3 premiers sites pour les DOM : le Grand Cul-de-Sac Marin en Guadeloupe, Kaw et la BasseMana en Guyane.

    Les sites Ramsar de Guyane

    KAW

    I an aprs son classement en rserve naturelle, la richesse duConntable est reconnue une nouvelle fois par sonintgration au site Ramsar de la rgion de Kaw.

    Durant la premire semaine de dcembre, leConseil des Rivages d'Amrique s'est runi Sinnamary. Au cours de cette runion, plusieurspro jets d 'acquis i t ion concernant les 3dpar tements en prsence (Mart in ique,Guadeloupe et Guyane) ont t soumis l'approbation. Tous les projets concernant lesAntilles ont reu un avis favorable. Ce ne futmalheureusement pas le cas pour la Guyanedont l'image l'extrieur dans le domaine de laconservation de ta nature n'a pas t revalorisepour l'occasion (une fois de plus I). En effe t, les _intentions d'acquisitions de site (la Montagned'Argent et les 4 lets de Rmire) ont tajournes du fait qu'elles n'ont pas obt enu l'avaldes municipalits concernes. Seule consolation,l'accord de la commune de Slnnamary pourl'acquisition par le Conservatoire du Littoral de lapar tie ava l de la Yiyi (17000 ha au nord de la RN1 ).

    Ceci reprsentera tout de mme une avance,une fois que le Prfet aura entrin la dcision.L'objectif de cette acquisition est de protger lesite tout en l'amnageant de faon en faireprofiter le public. A terme, un statut de rservenature l le devra i t donc accompagn toutnaturellement cette acquisition. Hlas, aucunacco rd n'a pu tre trouv pour la zone amont dela Yiyi ; son avenir restant vou au projet agro-Industriel soutenu par le maire de Sinnamary. Ils'agit pourtant du secteur le plus intressantnotamment d'un point de vue cotouristique,terme si cher Mr. Castor (pardon, il s'agissaitd'codveloppement I). A croire qu'il n'a pas

    cout ou compris les discours tenus au cours detous ces congrs qui se sont drouls dans saco mm un e, com mencer par les siens IDe ce site, nous aurons l'occasion d'en reparleravec les rsultats de l'tude mene par leGEPOG pour le Conservatoire et les propositionsd'amnagement et de gestion que nous avonsformules.

    Yiyi au conservatoire du Littoral

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    LE MONDE

    A TIRE-D'AILE

    L'Actualit Ornithologique Internationale

    PETREL DE BARRAU

    Pas de nouvelles... Mauvaises nouvelles !

    Cet oiseau fait partie de la famille des Rhynochetids dont lesaffinits et l'origine sont encore mal tablies. Les connaissancessur sa biologie se sont considrablement amliores avecl'tude de l'oiseau et son levage en captivit au Parc forestierde Nouma (permettant galement des rintroductions afinde renforcer les populations de certaines rgions).

    Le Cagou. quasiment incapable de voler, se nourrit au soi enavanant d'un pas curieux, le corps bien droit, et plongeantson grand bec dans la ferre d'o il extrait larves d'insectes,mollusques et vers. Son rgime alimentaire est en effet trsvari, compos d'invertbrs mais aussi de vgtaux (coeursde fougres).Les deux sexes portent une huppe touffue et dansent l'un autour

    de l'autre au cours de la parade nuptiale, ailes dployes pourexhiber les barres noires, rousses et blanches qui tranchent su leplumage gris ardoise. Il niche au sol. de septembre dcembre. Le nid compos de feuil les sches et debranchettes accueille un unique oeuf crme ou jauntre,tachet de brun roux et de gris, et incub 35 jours par les deuxadultes. Le jeune quitte le nid assez rapidement aprs l'closionpour suivre les parents ; il sera indpendant vers l'ge de 14semaines.

    Dans le dernier numro d'Harpia, nous vous avions voqu lemassacre de cette espce endmique et protge de l'I lede la Runion.En raction ce braconnage intense, les associations deprotection de la nature locales (SREPEN). nationales (LPO, WWF.SNPN) et internationales (IUCN, Birdlife) se sont mobilises. Leursactions ont permis d'aboutir l'arrestation en flagrant dlit de 2des 11 braconniers recenss.

    Depuis septembre, le Ptrel de Barrau est revenu sur ses sitesde nidifi