H3 MC la ville rendue a ses habitants · 2016-07-15 · Maurice Charrier – la ville de demain...

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Intervention de Maurice Charrier Président de l'INTA INTA39 Paris 24 26 novembre Contribution versée à l’Initiative INTA pour Habitat 3 LA VILLE DE DEMAIN, RENDUE A SES HABITANTS… Trouvant son origine dans le XV° siècle, un proverbe allemand affirme que « L’AIR DE LA VILLE REND LIBRE ». XV° siècle, période dans laquelle les paysans aspirent à rejoindre les villes en pleine expansion ; cette ville où se développaient des réseaux de solidarité avec les confréries et les corporations de métiers, qui offrait des franchises, et où en conséquence le pouvoir seigneurial n’était pas omniprésent. Aller à la ville : une opportunité pour se libérer des carcans féodaux. Certainement s’inspirant de ce proverbe Richard SENNETT affirme à son tour : « Il arrive que les villes soient mal administrées, sales et délabrées. Nombreux sont ceux qui estiment pourtant que l’on gagne à y vivre, même dans les plus épouvantables. Pourquoi ? Parce qu’elles ont la capacité de faire de nous des êtres humains plus complexes. Une ville est un lieu où les gens peuvent apprendre à vivre avec des inconnus, à partager des expériences et des centres d’intérêt non familiers. L’uniformité abrutit tandis que la diversité stimule. La ville offre à ceux qui l’habitent la possibilité de développer une conscience d’eux-mêmes plus riche…Les gens peuvent développer des images multiples de leur identité, en sachant que ce qu’ils sont varie en fonction des personnes qu’ils fréquentent C’est là le pouvoir de la diversité : libérer de toute identification arbitraire ». En relisant ces quelques lignes je comprends mieux l’attachement à leur lieu d’habitation, exprimé par les habitants de cette favela située en plein cœur de Rio de Janeiro, à quelques pas de la fameuse plage de Copacabana. Je garde en mémoire un des leurs propos retenus : « ici nous pouvons vivre des miettes que nous laisse la ville … ailleurs (sous entendu, hors du cœur de la ville) on meurt ». Je comprends mieux l’irrésistible désir de cette famille, rencontrée au fin fond de la vallée de Lares au Pérou, d’aller à Cuzco et mieux encore à Lima pour assurer l’avenir de ses enfants. Alors que je lui décrivais la dureté de la vie dans les quartiers populaires « informels » de Lima, je fus vite ramené à la dureté de sa vie dans cette vallée des Andes. Plus proche, me revient en tête l’attrait de la rue de la République, en plein centre de Lyon, pour les jeunes des quartiers populaires de « banlieue », de Vaulx-en-Velin. Rue de la République, lieu de libération d’une « identification arbitraire ». Ainsi, ces habitants de la favela de Rio de Janeiro ou de la vallée de Lares, comme ces jeunes de « banlieue » percevaient la ville comme un lieu d’émancipation et de progrès humain, tout comme les paysans allemands du XV° siècle. Également je me permets un témoignage personnel : mon père, ouvrier maçon, portait quotidiennement un « bleu de travail », mais le dimanche quand nous allions au cinéma, au théâtre, c’était costume-cravate, et plus rien n’identifiait mon père et la famille ; nous étions comme les autres, dans l’anonymat pour ainsi dire. Un anonymat que la ville permettait. Mais nous savons que la ville, création humaine, est la traduction de l’état, évolutif d’une société humaine. Elle est le lieu où s’expriment les capacités créatrices de toute société au plan social, cultuel et économique. Elle est une représentation des rapports sociaux, de

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Intervention de Maurice Charrier Président de l'INTA INTA39 Paris 24 26 novembre Contribution versée à l’Initiative INTA pour Habitat 3

LA VILLE DE DEMAIN, RENDUE A SES HABITANTS… Trouvant son origine dans le XV° siècle, un proverbe allemand affirme que « L’AIR DE LA VILLE REND LIBRE ». XV° siècle, période dans laquelle les paysans aspirent à rejoindre les villes en pleine expansion ; cette ville où se développaient des réseaux de solidarité avec les confréries et les corporations de métiers, qui offrait des franchises, et où en conséquence le pouvoir seigneurial n’était pas omniprésent. Aller à la ville : une opportunité pour se libérer des carcans féodaux. Certainement s’inspirant de ce proverbe Richard SENNETT affirme à son tour : « Il arrive que les villes soient mal administrées, sales et délabrées. Nombreux sont ceux qui estiment pourtant que l’on gagne à y vivre, même dans les plus épouvantables. Pourquoi ? Parce qu’elles ont la capacité de faire de nous des êtres humains plus complexes. Une ville est un lieu où les gens peuvent apprendre à vivre avec des inconnus, à partager des expériences et des centres d’intérêt non familiers. L’uniformité abrutit tandis que la diversité stimule. La ville offre à ceux qui l’habitent la possibilité de développer une conscience d’eux-mêmes plus riche…Les gens peuvent développer des images multiples de leur identité, en sachant que ce qu’ils sont varie en fonction des personnes qu’ils fréquentent C’est là le pouvoir de la diversité : libérer de toute identification arbitraire ». En relisant ces quelques lignes je comprends mieux l’attachement à leur lieu d’habitation, exprimé par les habitants de cette favela située en plein cœur de Rio de Janeiro, à quelques pas de la fameuse plage de Copacabana. Je garde en mémoire un des leurs propos retenus : « ici nous pouvons vivre des miettes que nous laisse la ville … ailleurs (sous entendu, hors du cœur de la ville) on meurt ». Je comprends mieux l’irrésistible désir de cette famille, rencontrée au fin fond de la vallée de Lares au Pérou, d’aller à Cuzco et mieux encore à Lima pour assurer l’avenir de ses enfants. Alors que je lui décrivais la dureté de la vie dans les quartiers populaires « informels » de Lima, je fus vite ramené à la dureté de sa vie dans cette vallée des Andes. Plus proche, me revient en tête l’attrait de la rue de la République, en plein centre de Lyon, pour les jeunes des quartiers populaires de « banlieue », de Vaulx-en-Velin. Rue de la République, lieu de libération d’une « identification arbitraire ». Ainsi, ces habitants de la favela de Rio de Janeiro ou de la vallée de Lares, comme ces jeunes de « banlieue » percevaient la ville comme un lieu d’émancipation et de progrès humain, tout comme les paysans allemands du XV° siècle. Également je me permets un témoignage personnel : mon père, ouvrier maçon, portait quotidiennement un « bleu de travail », mais le dimanche quand nous allions au cinéma, au théâtre, c’était costume-cravate, et plus rien n’identifiait mon père et la famille ; nous étions comme les autres, dans l’anonymat pour ainsi dire. Un anonymat que la ville permettait. Mais nous savons que la ville, création humaine, est la traduction de l’état, évolutif d’une société humaine. Elle est le lieu où s’expriment les capacités créatrices de toute société au plan social, cultuel et économique. Elle est une représentation des rapports sociaux, de

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l’état des forces productives, le lieu où se développent les mouvements sociaux et culturels qui impriment le sens de l’évolution de la société. Certes nous n’avons pas à avoir une vision merveilleuse du passé, mais force est de constater que les exclusions et les ségrégations sociales s’accentuent, que la ville se fragmente de plus en plus. Est-ce au point de faire craindre à la remise en cause du « Contrat Social ». « Contrat Social » tel que défini par Jean Jacques Rousseau : l’homme est tout à la fois reconnu comme être social qui renonce à une liberté absolue pour se soumettre à l’intérêt général, mais également reconnu comme individu à qui la société garantit le respect de ses droits matériels, moraux et civiques. Cette fragmentation de la société conduit à la constitution de « ghettos » sociaux, ceux des « inclus » et ceux des « exclus » pour reprendre des terminologies sujettes à controverses. L’"entre-soi" devient la règle. Et quand des politiques publiques audacieuses s’engagent à diversifier l’offre d’habitat dans l’espoir de favoriser la « mixité sociale », force est de constater qu’au mieux le résultat est le « vivre côte à côte ». Il est à noter que cette fragmentation n’est pas seulement la conséquence des inégalités sociales engendrées par une crise économique aggravant le chômage et la précarité et par les effets des mutations économiques liées à la financiarisation de l’économie ; pas seulement par les inégalités dans les conditions d’accès aux services qu’offre la ville. Elle est également le produit de positionnements politiques que je qualifie « d’idéologiques ». Ce qui explique, par exemple, que les radicalisations à caractère religieux, ne sont pas, pour l’essentielle fait de personnes, de jeunes plus particulièrement, issus de quartiers populaires qualifiés de « sensibles », mais pour une bonne part de milieux sociaux dits « stables ». Ce qui explique également que les replis sociaux et culturels soient le fait de toutes les couches de la population. Pour se convaincre de cette réalité, considérons le rejet du « logement social » et par conséquence de la famille du locataire, représentée bien souvent comme assistée, parfois comme source de « problèmes » voir délinquante, et ce d’autant plus que les enfants sont nombreux et qu’elle est « immigrée ». Alors que, devenir propriétaire, même surendetté, est signe de réussite et d’inclusion sociale. Surtout si ce propriétaire s’est porté acquéreur d’une maison individuelle. Attitude traduisant entre autre un refus de la « densification de la ville », comme si celle-ci est systématiquement synonyme de « mal-vivre », tournant ainsi le dos aux principes du « développement durable », que tout le monde invoque pourtant. Pour se convaincre de cette réalité, observons comment il est difficile, car refusé, d’implanter des équipements sociaux, culturels ou éducatifs d’excellence dans les quartiers populaires, considérés comme « sensibles » (au fait : « sensibles » en quoi, « sensibles » de quoi), comment les transports publics de qualité s’arrêtent à leurs portes. Observons comment, au prétexte de s’adapter aux réalités sociales, les exigences d’excellences dans les apprentissages sont revues à la baisse, comme si un enfant d’une famille modeste était, de fait, incapable de satisfaire aux rigueurs d’apprendre ; comment on flatte, instrumentalise et dévoie les cultures, les talents dits des « quartiers ». En effet trop de positionnements renforcent les « identifications arbitraires », au point de renforcer les « identités meurtrières ». Un groupe de délinquants qui incendient des voitures pour faire sortir de prison l’un d’entre eux, est «identifié» comme appartenant à la « communauté des gens du voyage » ; tel individu est agressif, il faut l’identifier comme habitant d'un de ces quartiers « sensibles »….Comme si leurs actes ne suffisaient pas pour les condamner. De telles « identifications » traduisent la fragmentation de notre société et l’accentue. Paradoxalement, alors que les « identifications arbitraires » deviennent prégnantes, se constituent des entités urbaines nouvelles : les métropoles, qui peuvent faire oublier les communes et les quartiers. Ce double phénomène peut accentuer les exclusions dans cette

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phase de métropolisation. En effet comment s’approprier un espace urbain plus large, plus global, si chacun d’entre nous est renvoyé à une identification arbitraire et particulière. En premier lieu les habitants des quartiers populaires de périphéries, présentés comme dangereux ou pour le moins comme des « poids morts » handicapant le développement métropolitain qui devrait s’inscrire dans une « compétition » entre les territoires. Or, une observation est à faire : si certains des habitants de ces quartiers stigmatisés hésitent ou refusent à nommer leur lieu de résidence (de peur du regard qui peut être porté sur eux), tous précisent leur appartenance à la métropole. Pour le plus grand nombre, on n’est pas seulement de telle ou telle commune de banlieue, on se dit également métropolitain. L’habitant de Vaulx-en-Velin, même s’il porte fièrement sont titre de «Vaudais », s’affirmera également comme «Lyonnais». L’identification arbitraire et stigmatisante d’une commune, ou d’un quartier, devient un poids insupportable dans la vie du quotidien, dans la recherche d’un emploi, pour s’inscrire dans une grande école, comme pour exercer une pleine citoyenneté par une reconnaissance pleine et entière par la société. Il faut, dans certaines situations, du caractère pour brandir l’étendard national, des habitants le font d’autres pas. J’ai connu également cela, certes dans un cas extrême, mais juste après d’écroulement du régime d’apartheid en Namibie, à Windhoek lors d’une rencontre avec des habitants du bidonville de « Katatoura », ce qui veut dire en langue herero « le lieu où on ne veut pas aller » (ils avaient été contraints de vivre là à l’époque de l’apartheid). Beaucoup avaient construit sur cette base, au départ ségrégative et humiliante, leur identité, mais se considéraient comme citoyen de la nouvelle Namibie. Mais j’avais également beaucoup échangé avec une universitaire de descendance allemande, militante comme l’avait été son époux dans les mouvements anti-apartheid, qui s’interrogeait sur l’avenir de ses petits enfants en Namibie ….tant les stigmates du passé sont encore violents . Comment en est-on arrivé là ? Je l’ai déjà dit, gardons nous d’une vision idyllique de la ville du passé, et de la mythifier ; les inégalités territoriales, les ségrégations sociales étaient réalités. L’expression séculaire « le haut du pavé » présentait ceux qui de par leur rang s’autorisaient à marcher sur les bords surélevés de la chaussée, pour ne pas avoir à patauger dans le caniveau central qui collectait eaux sales et ordures. Mais, et sans remonter si loin, si je considère la ville de mon enfance, du simple fait que l’espace urbain était plus resserré, que la ville et les quartiers, pour la plus part d’entre eux étaient plurifonctionnels et bien des espaces de la ville pouvaient être partagés par le plus grand nombre (places publiques, rues commerçantes, services publics, écoles …) et les quartiers populaires, qui n’étaient pas pour autant des « ghettos sociaux », n’étaient pas relégués en des lieux perdus. De plus le contexte social et économique, et certainement des choix politiques de société hérités du programme du Conseil National de la Résistance, favorisaient malgré tout une possible « ascension sociale », par exemple par l’acquisition de savoirs ; le rêve était possible. Ce nous pouvons appeler « la promotion républicaine ». Les habitants des quartiers populaires se faisaient reconnaitre par leurs savoir-faire ; les grands mouvements d’éducation populaire, dans la pluralité de leurs origines (syndicales, politiques, laïques ou religieuses), irriguaient ces quartiers ; le Festival de Jean Vilar (pour garder en référence Avignon) s’y ancrait. Chacun était fier de son quartier , de son école publique, et en même temps tous avaient un sentiment profond d’être d’Avignon, avec son glorieux passé, son patrimoine….parce que personne s’interdisait de fréquenter toute la ville et donc de pouvoir rencontrer tout le monde, pour échanger ou pour s’opposer. Je ne retrouve, plus autant, aujourd’hui tout cela. Non pas qu’il y ait absence d’idées, et d’engagements militants ; nombreuses sont les associations grandes et petites qui donnent

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du sens et qui fondent leurs actions sur une vision de la société, mais parce je vois comment l’« éducation populaire », comme mouvement émancipateur par la connaissance et l’engagement citoyen a été discréditée ; parce que je ne vois pas encore, de nos jours, un lieu ou des lieux politiques suffisamment reconnus, en situation de prendre en considération toutes ces expériences pour offrir en débat un projet cohérent de société . Je pense que nous devons nous persuader, que le développement de l’économie "financiarisée" - au détriment d’une économie productrice de biens matériels et de services, que la recherche d’une productivité maximale - non pas pour mieux répondre à l’évolution croissante des besoins et réduire le temps de travail, mais pour accroitre la rentabilité des capitaux investis dans le cadre d’une économie mondialisée plus orientée vers la compétition que vers la coopération - et dans ce cadre, la marchandisation accrue de la ville et de ses services - ont contribué à amoindrir voir à entraver les capacités émancipatrices de la ville . Nous avons subi (et encore aujourd’hui) toute une phase de délocalisations des activités industrielles au cours de laquelle, entre autres arguments, celles-ci nous étaient présentées comme le trait du passé, alors que la tertiarisation et la finance étaient l’avenir. Ceux qui se risquaient à défendre le potentiel industriel, étaient taxés d’archaïques, de populistes, de nationalistes étroits d’esprit… Mais il n’y a qu’un pas (et il a été franchi) pour passer d’une vision selon laquelle l’industrie est archaïque, à considérer que celles et ceux qui y travaillaient ne représentaient plus une force vive de notre société. Mais comment il était difficile d’affirmer cela, il fallut théoriser sur la « disparition de la classe ouvrière » et sur la mythification des « couches moyennes » (des bobos, pour reprendre le vocabulaire à la mode) ; sans voir que la classe ouvrière avait considérablement mutée, avec l’interpénétration du travail manuel et du travail intellectuel, et que les couches moyennes pouvaient subir la précarité de leur statut. Cela n’a pas été sans conséquences sur le regard porté sur les catégories sociales populaires, vite assimilées à une population d’assistés, et pourquoi pas dangereuses, d’autant plus si elle sont « étrangères ». Les conséquences sont dramatiques : un terreau favorables aux « identifications arbitraires et meurtrières » . Que l’on ne s’y trompe pas, la ville et certains de ses services ont toujours été marchandises, mais l’action publique, certes plus ou moins présente selon les pouvoirs politiques, mais jamais absente, était en mesure d’atténuer les effets négatifs. Aujourd’hui le recul de l’action publique, pas seulement mise en cause par l’insuffisance de moyens, mais également du point de vue idéologique, libère ces effets négatifs. Loin de moi de négliger la nécessité permanente de l’action publique à faire évoluer ses métiers et ses relations à l’habitant, mais gardons nous de ne pas se faire à nouveau piègé, comme quand l’industrie était présentée comme marque du passé . Ce recul de l’action publique, dont la vocation est entre autre de favoriser les solidarités, l’équité dans l’exercice des droits, dans l’accès aux services de la ville, constitue un risque majeur pour la cohésion sociale. Le phénomène de marchandisation s’est trouvé amplifié avec la « libération » de fonciers considérables, abandonnés par le départ des activités industrielles des centres (pas toutes sources de nuisances insurmontables). Cela, associé à une conception « fonctionnaliste » de la ville (séparations des fonctions) offre des opportunités aux opérations spéculatives énormes, d’autant plus si l’action foncière publique est négligée. Les mécanismes des inégalités sociales associées maintenant aux inégalités territoriales, s’en trouve renforcées, ouvrant dans ce domaine également la voie à des « identifications arbitraires ».