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MauRIcE aNTISTE: Le maire du Franois donne sa position dans laffaire du Roi Mongin

DaNIEL NISaS : Le prsident de la Ligue de Handball trs satisfait de la saison

N 1457 - 26 Mai 2011 n 2,20 - [19812011]Guadeloupe/Guyane: 2,30 euros - France: 2,60 euros - c.P. 0510 I 86520 - ISSN : 0 757 555

Claude LISE brise le silence

Aprs lchec

sur Cyrille Bissetten

n Gilbert

PaGO

Laurent PREVOST :

le prfet et les atouts du dveloppement endogne

Photo Valentine HELLENIS

EDITORIAL/Henri PIED

La Ville de Schlcher peut craindre l'asphyxie court termeLa Chambre Rgionale des comptes (CRC) a confirm la situation particulirement difficile de la Ville de Schlcher qui sans ressources nouvelles, peut craindre l'asphyxie court terme . M. Luc-Louison CLMENT (LLC, lu maire en mars 2008) a succd M. Alfred ALMONT, maire de 1995 2008 et Dput UMP depuis 2002. Citons quelques extraits significatifs du rapport de la CRC - Les charges globales de gestion taient de 27 889 055 (2004), de 26 628 627 (2008), pour diminuer 24 536 658 (2009)-(ndr : gestion de LLC). - Le produit fiscal a t de 5 264 582 (2004), de 5 956 472 (2007), de 6 210 454 (2009)- (ndr : gestion par LLC) - Dans lhypothse de laffectation de lintgralit de lautofinancement brut au dsendettement, 43 annes seraient ncessaires pour teindre la dette, au lieu de 10 en 2004 et de 6 en 2008. - les charges de personnel reprsentent encore des valeurs trs suprieures celles des communes de Martinique. Elles stablissent, en 2008, 1 020 par habitant, pour une moyenne de 719 . Elles reprsentent 80,13 % des charges de gestion prises en compte pour le calcul de lautofinancement, et 75,67 % des dpenses relles de fonctionnement, pour une moyenne rgionale de 61,35 %, soit des niveaux comparables ceux de 2004. - Le niveau dendettement de la commune, en 2008 est conforme la moyenne des communes de Martinique. Il stablit 870 par habitant, en comparaison de 863 . Lannuit de la dette est, toutefois, sensiblement suprieure la moyenne nationale, soit 148 par habitant, pour une rfrence de 137 . - La chambre note, au demeurant, que 90 recrutements sont intervenus en 2007, anne prlectorale, contre 36 en 2006 et 35 en 2008. - Les agents des services techniques, sauf administratifs, exercent leur service du lundi au vendredi, de 7 h 30 14 heures, soit 32 heures 30 par semaine. Le volume annuel correspondant peut tre estim 1 485 heures. Cette mesure apparat manifestement contraire aux dispositions de larticle 1er du dcret n 2001-613 du 12 juillet 2001, selon lesquelles la dure de travail effectif annuel est fixe 1 607 heures. - En 2007, les absences des agents titulaires reprsentent une moyenne de 36 jours calendaires par agent, dont 17 joursAntilla 1457 - 26 Mai 2011

M.Luc-LouisonCLMENT, maireactueldeSchlcher(TD)Directeur de la publication : Alfred Fortun : 0596 56.81.87 Directeur de la rdaction : Henri Pied : 0596 75.48.68 Rdacteur en chef : Tony Delsham: 0596 75.48.68 Comit de rdaction: Tony Delsham, Henri Pied, Grard Dorwling-Carter Secrtariat : liane Monlouis Maquette : Jacqueline Louis-Marie Commercialisation, marketing et publicit : Valentine Hellnis. PIMEDIAS sarl Conception couverture/Charte graphique : PIMEDIASsarl. 0696 73 26 26 Collaborateurs : Sarah Netter, ADV, Nadia Celcal, Mike Irasque, Nathalie Laul. Guadeloupe : Maryse Romanos: 0590836871 Guyane : Frdric Farine: 0594913721. France : Sarah Netter

pour les absences pour maladie ordinaire, comme pour les absences pour longue maladie. - Au vu des tats fournis par les services, la commune compte 616 agents au 1er janvier 2010, contre 892 au 1er janvier 2004. Ce constat souligne, a posteriori, la dmesure des effectifs communaux. - Lexercice 2009 marque une dtrioration des comptes de la commune, avec un rsultat de fonctionnement ngatif (0,486 m) et une capacit dautofinancement fortement dficitaire (- 1,998 m). -----De ces chiffres assez explicites on peut retenir > que lanne 2009 na pas t terrible seulement pour le patronat mais aussi pour la plupart des gestionnaires de nos mairies, qui ont eu, en plus, financer - sur des dficits - les avances sociales obtenues lors des vnements de fvrier/mars 2009 > que le personnel technique de la ville de Schlcher effectue 1 485 heures de travail annuel (La moyenne lgale tant de 1 607 heures) > que les absences des agents titulaires ont reprsent en 2007 une moyenne de 36 jours calendaires > Quil faudrait 43 annes pour teindre la dette de Schlcher au lieu de 10 en 2004 et de 6 en 2006 Dans largumentation en dfense propose par le maire actuel, celui-ci citait comme exemple des efforts accomplis par son quipe celui davoir fait baisser la note globale de tlphone de 260 000 30 000 : Une amlioration certaine mais accablante pour son prdcesseur Bref, tout cela compose un tableau dsolant mais qui permet une question simple : O serait-on sil ne sagissait pas de la seule ville Schlcher mais de toute la Martinique, fire de son Autonomie ? On comprend les mfiances stratgiques de llecteur Et, aussi, qui permet de comprendre les espoirs des uns et des autres, attendant de la conqute de la gestion saine de la prcdente quipe en poste la Rgion, des moyens financiers pour compenser les dficits cumuls par certains de nos grands lus

impression: imp.ABsAlONAttention : les documents, manuscrits ou non, restent la proprit de la rdaction.

Antilla - B.P.46 97281 Le Lamentin Cdex 1 Martinique FWI E-mail: [email protected] TLPHONE : 0596 75 48 68 Fax 0596 75 58 46

Henri PIED

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actualits

Les Ilets du Franois : Affaires suivre

Affaire du Roi Mongin

Maurice antiste expliquecomportement dAlbert Mongin pour le Parquet; procs de la discrimination , du deux poids deux mesures pour ses avocats. Une ligne de dfense des robes noires, fortement caractrise en effet par un contenu que nous qualifierons d historico-ethnique (bk contre ngre, puissant contre plus faible etc.) ; lautre exploitant de llet Oscar, JeanLouis de Lucy, ayant t rgulirement nomm par les avocats Le procureur requit douze mois demprisonnement, 45.000 euros damende (pour deux dlits: dgradation et excution de travaux), et 750 euros damende lencontre dAlbert Mongin. Un rquisitoire suivi par la prsidente du tribunal.Image forte ce jour-l, cette condamnation nempcha pas les soutiens du prvenu de le porter en triomphe, lissue des dbats. Avant, pendant, et surtout aprs laudience, le nom du maire du Franois, Maurice Antiste, fut rcurrent dans les propos dAlbert Mongin et de ses partisans. Ldile tant accus en substance de vouloir mettre en pril , dun point de vue conomique, le chef dentreprise Nous avons voulu avoir le son de cloche de Maurice Antiste.Albert Mongin et ses partisans vous accusent de faire en sorte de le mettre en pril conomiquement. Que rpondez-vous ces propos? Maurice Antiste: On connat bien le dicton selon lequel Qui veut tuer son chien laccuse de la rage. Les choses sont extrmement simples. Oui, il y a un srieux contentieux entre la ville du Franois et Mr Albert Mongin. Trs sAntilla 1457 - 26 Mai 2011

rieux, qui date de longtemps. Mais non, jamais nous navons voulu porter atteinte lactivit conomique. La seule proccupation de la ville, cest de prserver lenvironnement pour les gnrations qui viennent. La preuve, cest que nous avons pris un arrt avec la Prfecture. Un arrt de protection du biotope, sur cinq lets dj; il nous en reste trois prendre. Llet Oscar, o se droulent les manifestations dAlbert Mongin, est dj concern par cet arrt pour la protection du biotope. Avec des panneaux implants sur llet. De quand date cet arrt? Cinq ou six ans. Je vais vous dire des choses importantes. Albert Mongin a t condamn en 1990, aprs un procs intent par lONF (Office National des Forts, ndr).La municipalit que je dirige arrive aux responsabilits en 1995. Donc on voit bien que le contentieux dAlbert Mongin nest pas de la volont de Maurice Antiste. Nous avons sans cesse tent daccompagner Albert Mongin, pendant plus de dix ans. Je vous donne des lments, des preuves. Premirement, Albert Mongin a t menac lpoque dexpulsion de ses bateaux du port de pche. Parce que son activit ne relve pas de la pche. Je me suis battu en tant que conseiller gnral, aprs lavoir vu, pour faire rebaptiser le port du Franois en port de pche et de commerce. De telle sorte que son activit soit protge, et que ses bateaux restent quai. Vous voyez bien que a ne sappelle pas dtruire Albert Mongin. Deuximement, il faut savoir quentretemps, sur un autre let de la ville, nous avons mis une pression terrible sur Albert Mongin, pour quil dbarrasse cet let dun levage de cochons libres. Elevage de cochons en libert sur llet De que let sagissait-il? De llet Lavigne, appel couramment le gros let au Franois. Devant la surdit dAlbert Mongin, les services municipaux sont alls enlever ces cochons, pour prserver cette Na-

n juillet 2010, le clbre entrepreneur touristique Albert Mongin surnomm le roi Mongin tait reconnu coupable par le tribunal de grande instance, de dgradations et constructions illgales sur llet Oscar au Franois. Ce tribunal lui avait cependant accord un dlai de dix mois pour rgulariser sa situation, notamment en procdant une dconstruction de ses installations (un dsaccord est dailleurs survenu sur ce point prcis, lors de laudience correctionnelle du 18 mai dernier, entre le Ministre public et les avocats dAlbert Mongin ; les robes noires arguant quil avait t demand leur client une rgularisation administrative et juridique). Lors de laudience prcite, le procureur et la prsidente du tribunal indiqurent que rien navait t fait par le prvenu dans le sens dune dconstruction. En somme, que dix mois plus tard les installations juges illgales taient toujours l. Inconsquence, irresponsabilit, manquements dans le

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Maurice ANTISTE (MI)

ture si fragile. Et je peux vous fournir les photos. Troisimement, nous expliquons Albert Mongin quil ne peut pas recevoir autant de gens sur un let, llet Oscar. Nous surprenons Albert Mongin reverser dans la mer les excrments laisss par ses touristes. Nous avons des photos o lon peut voir les excrments reverss dans leau de mer. Le maire du Franois na pas le droit de demander Albert Mongin darrter a ? Quatrimement, nous demandons Albert Mongin de prendre des dispositions pour ne pas faire la vaisselle dans leau de mer. Cest interdit par la loi. Ce nest pas tout. Autre lieu en danger: la Pointe Courchet. Albert Mongin prend un engin et a cest lanne dernire , il prend un engin, il coupe un morne dans une zone boise, une zone protge, il vous pousse des milliers de mtres cube dans la mer, ensuite il prend du sable sur llet Oscar, transporte le sable de nuit sur cette jete, quil a prpare illgalement, de manire y recevoir des gens. Nous lui demandons darrter a, nous lui disons que ce nest pas possible. Autrement dit Albert Mongin fait ce quil veut, se moquant de toutes les autorits. Et ce nest pas tout. Albert Mon-

gin modifie une petite case quil a la Pointe Courchet, et y met deux tages, contre le rglement du POS (Plan dOccupation des Sols, ndr), qui rgle ces questions durbanisme. Il nentend toujours pas ; nous prenons patience. Ce nest pas termin. Autre affaire: Albert Mongin a un htel sur la terre ferme. Savezvous que l o il reoit ses clients, et bien cest un terrain vol la municipalit ? Il nest pas sur sa proprit. Nous lui disons darrter. Il finit par accaparer tous les terrains qui sont autour de cette btisse. Tous les terrains autour sont la proprit municipale. Et je naurais pas le droit delui demander de restituer les terrains la municipalit ? Voil, en gros, ce que nous reprochons Albert Mongin. Nous lui reprochons galement de mettre 400 500 personnes dun coup sur llet. De btonner llet, de carreler llet Nous lui demandons darrter. A votre connaissance, combien de clients dAlbert Mongin se rendent-ils, en moyenne, la Baignoire de Josphine puis sur llet Oscar? Albert Mongin, lui tout seul, russit mettre 400 500 personnes sur llet Oscar. Donc surexploitation et industrialisation de lactivit. Ce qui la tue, videmment. Il y a dix-sept autres excursionnistes au Franois. Dix-sept? Oui, et avec qui nous navons aucun problme. Ce sont pour la plupart des marins-pcheurs, qui sont dune grande rigueur, qui respectent la Nature, qui reviennent avec leurs ordures, etc. Ce sont des gens trs bien. Mais des gens qui, en termes de bateaux notamment, nont pas les moyens dAlbert Mongin. Mais qui sont respectueux de la Nature. Vous savez, Albert Mongin a le syndrome de limprialisme. Pourquoi? Parce que, quand un de ses baAntilla 1457 - 26 Mai 2011

teaux ne sappelle pas Empereur, lautre sappelle le Roi . Et nous insistons normment pour dire Albert Mongin, que malheureusement pour lui nous sommes en dmocratie, et en plus, que ce nest mme pas une monarchie constitutionnelle. Nous sommes dans un rgime rpublicain qui est clair. Et au Franois il ne saurait y avoir de privilges, quand bien mme on se sentirait roi. Ce que je peux dire, pour conclure cette partie, cest que la municipalit est ferme et ne va pas lcher. Nous navons jamais traduit Albert Mongin devant le tribunal. Jamais. Parce que nous pensions que ctait une ncessit de laccompagner. Mais lhomme est ttu, il ne comprend pas. En juillet 2010, le tribunal aurait fait injonction Albert Mongin, de procder la dconstruction de ses installations. Quentend-on par dconstruction selon vous? Cela a-t-il le mme sens que destruction? Et de quelles installations sagit-il? Il sagit des installations illgales sur llet Oscar. De la pointe Courchet aussi. Il sagit de casser, cest bien cela que a veut dire. Ils ont utilis le mot dconstruire, car on ne le chassait pas des lieux. On lui disait vous cassez tout; lONF amnage llet, comme il la fait sur les lets du Robert, et vous pouvez revenir exercer votre activit, dans les rgles cette fois-ci. Il ne pourrait plus y amener 500 personnes. Et ce ne serait plus un lieu priv mais un lieu public ; les autres excursionnistes pourraient y venir. Les installations en question, ce sont des quais, des appontements? Les appontements ntaient pas encore concerns. Ce sont surtout des baraques. LONF reprend llet en main, reboise, et ralise des abris comme il le fait ailleurs. Ce serait plus propre, davantage taille humaine, et Albert Mongin pourrait revenir. Lors du dernier procs (en juillet 2010, ndr), on lui a dit: Ecoutez, faites des propositions. Et si la municipalit accepte, vous travaillez avec elle jusqu un nouveau projet. Albert Mongin na pas boug. Et puis, un mois avant le procs, il prsente des projets qui nont aucun sens. Des projets o il fallait encore construire sur llet. Albert Mongin en dfinitive, na pas fait ce que le tribunal lui demandait. Albert Mongin doit beaucoup dargent

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actualits

Affaire du Roi Mongin, Maurice Antiste expliqueen termes damendes. Dans le cas de la russite de ce projet en commun, nous tions mme prts demander de laisser tomber ces amendes, puisquil semblait vouloir se mettre dans les normes. Cest ce quon appelle dtruire Albert Mongin? Et bien-sr mes adversaires politiques ont saisi la balle au bond Prcisment, vos adversaires municipaux du MIM et du CNCP vous accusent de vous en prendre un entrepreneur martiniquais, un homme qui sest fait tout seul, etc. Que leur rpondez-vous? Ou ils ne sont pas de bonne foi, et je ne vais pas les injurier sur ce fait, ou alors ils ne savent pas. Et dans ce casl je demande quils soient pardonns, parce quils ne savent pas. Au Franois on ne comprend pas. On ne comprend pas comment un groupe qui a men autrouver une entente, un moyen de fonctionner. Vous amenez ma prochaine question: comment la population franciscaine ragit-elle, face cette opposition entre deux fils de la commune? Deux fils de la commune, ns dans la mme rue. Dans la mme rue du bourg, avec des pres exerant le mme mtier, et des pres amis. Ah, en plus. En plus. Donc nous nous connaissons bien. La seule diffrence cest que lui, cest lindividu, alors que moi je suis responsable dune collectivit, je nai aucun intrt personnel dans laffaire. Le problme cest que Albert Mongin, les affaires lui sont trs certainement montes la tte, au point de se croire au-dessus de toutes les lois. Pour le Vous pensez que cest le cas? Oui, je pense quAlbert Mongin est un instrument dans les mains de ces messieurs. Quil accepte dpouill de ses intentions royales (sourire) , de venir simplement vers nous. Et puis nous rglons le problme ensemble, en tant que gestionnaires dune collectivit et simples citoyens. Face au roi Mongin, je veux rester le roturier choisi par la population, pour protger son patrimoine. La semaine dernire, lors de laudience, Albert Mongin indiquait que le projet de valorisation du littoral franciscain, projet port par votre majorit municipale, impliquait quil ne fasse plus son arrt de quelques heures, avec ses clients, sur llet Oscar. Votre raction? Non, ce nest pas tout fait a. Le temps que cet let reprenne vie, et le temps de ramnager avec lONF, il ne pourra plus sjourner avec ses centaines de personnes. Il pourra y revenir, ds lors que la Nature aura repris ses droits, sous le contrle de lONF. Nous ne pourrions pas permettre certains dy venir, et pas Albert Mongin. Il a les mmes droits que tous. Albert Mongin a clairement indiqu quil continuerait dexercer son activit comme il le fait depuis de nombreuses annes. Surtout avec les grandes vacances qui arrivent, a-t-il ajout. Sorti du tribunal, il est hiss sur le dos de mes adversaires politiques, comme si il avait gagn quelque chose. Mais il se trompe lourdement, parce que nous nallons pas lcher le morceau. Sorti du tribunal, son premier propos cest je vais continuer. Cest grave. Mais ny a-t-il pas le risque, si chacun reste ferme sur ses positions, que la situation puisse dgnrer? Ce nest pas mon souhait. Vous savez jai la tte dure. Tant quil sagira de patrimoine collectif, alors je me battrai jusquau bout. Et que ce soit entendu, par les uns et par les autres. Je naccepterai pas que le bien public soit rcupr; ni par les uns, ni par les autres. Et quon en fasse nimporte quoi. Je ne peux pas accepter a. Propos recueillis par Mike Irasque. n

Le roi Mongin, porte en triomphe (MI)

tant de combats pour la sauvegarde de la Nature martiniquaise (Maurice Antiste fait ici allusion lAssaupamar, ndr), comment un groupe comme a peut aujourdhui soutenir Albert Mongin dans ses exactions mme dans le reversement dexcrments humains dans leau de mer ; comment un groupe comme a peut ignorer ces exactions au nom de la politique Je prfre dire que lAssaupamar et le MIMne savent pas tout. Je leur demande simplement de venir aux informations ; ils vont comprendre. Jattendais que ces deux groupes puissent dire simplement Albert: Ecoute, tu en as fait assez. Collabore avec la mairie et tu verras, on va

reste, Albert naccepte pas que le petit Maurice, de la mme rue que lui, puisse aujourdhui lui demander de rendre des comptes sur ses exactions quotidiennes. Il ne laccepte pas. Cest aussi simple que a? Il raconte des choses, mais cest aussi simple que a. Pourquoi? Parce quil a t soutir par dautres, et il ne comprend pas comment le petit Maurice aujourdhui lui demande darrter a. Alors quAlbert Mongin aurait tout fait intrt arrter dtre un instrument aux mains de mes adversaires politiques.

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Le 22 m de Guyane, cest le 10 juin

Mois de la mmoire de lesclavage et du marronnage en Guyane:a Guyane a clbr le 163e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, par de multiples manifestations mmorielles travers le pays dans le cadre du Mois de la Mmoire de la Guyane 10 mai -10 juin : Le marronnage . Rappelons en effet que cest le 10 juin 1848 quy fut proclame labolition par PARISET, Commissaire gnral de la Rpublique en Guyane.

MARGARET TANGER, invite dhonneur des crmonies officielles

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De G a D Mme Zonzon, Me Tanger et Mme Habran-Mery

Docteur en droit, Avocate la Cour de Fort-de-France. Notre compatriote, auteur de louvrage Les juridictions coloniales devant la Cour de cassation : 18281848 , prim par lAssociation du Palais littraire et musical du Barreau de Paris, fut charge de faire une prsentation de lhistoire de lesclavage et de labolition qui sorte des sentiers battus. Lauditoire rasAvec la delegation des deputes de l'Amapa sembl dans la salle des dlibrations de la Cit administrative rgionale fut particulirement attentif sa communication sur LEsclavage et le Code Noir. En effet, travers la prsentation de plusieurs affaires judiciaires qui se sont droules sur le territoire de la Guyane franaise, lintervenante dmontra Au lycee Melkior comment les esclaves pourtant qualifis de Pour la crmonie de lancement ofmeubles, se firent les acteurs du rficiel, le Conseil Rgional des Clubs tablissement des droits acquis aprs la UNESCO, reprsent par Madame premire la premire abolition de 1794, George HABRAN-MERY, et le Conseil et qui leur avaient t retirs en 1802. Rgional de la Guyane, dont le PrsiUne seconde communication fut dent est Monsieur Rodolphe ALEXANprsente par Madame Jacqueline DRE, avaient convi tout spcialement ZONZON, Professeur, Coauteur de plu Cayenne, Matre Margaret TANGER, sieurs manuels sur lhistoire de laAntilla 1457 - 26 Mai 2011

Guyane, sur Le Marronnage, phnomne beaucoup plus frquent la Guyane compte tenu de sa gographie et de sa taille. Une dlgation de Dputs de lAssemble lgislative de ltat dAmapa au Brsil, conduite par lAvocat et Dput brsilien Paulo Jos, membre de la Commission des Relations Extrieures de l'assemble amapaense, assistait galement aux dbats. La crmonie fut ponctue par le vernissage d'une riche exposition consacre au Marronnage en Guyane, ainsi que par des prestations artistiques proposes par le groupe de danses traditionnelles Musenda. Margaret TANGER alla galement la rencontre de plusieurs classes de seconde et de terminale des Lyces Gontran-Damas Rmire, et Melkior-Garr Cayenne, o les lves furent particulirement intresss de dcouvrir cette lgislation spcifique lesclavage dans les colonies franaises, et de comprendre par quels mcanismes des meubles pouvaient ester en justice. Devant cette jeunesse avide de connatre son histoire, lintervenante rappela que son travail de recherche sur cette thmatique tait mu par une volont de susciter des rflexions positives, afin de mieux percevoir notre destin commun, et non de ressasser le pass. Nul ne peut nier quun pass sombre attriste notre prsent, et que pour nous en prserver, nous devons dvoiler les choses dantan sans embarras. Connatre davantage lhistoire instruit notre prsent, nous donne les moyens de mieux prparer lavenir et denvisager un futur plus serein. n

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actualits

Entreprises

scurit et sant au travail : la cGSS sengagee 17 mai dernier, la Caisse Gnrale de Scurit Sociale de la Martinique (CGSSM) prsentait un dispositif daides financires accessibles aux entreprises. Des subventions ddies un double objectif: augmenter la scurit et prserver la sant au travail.Directrice des risques professionnels la CGSS, Evelyne Para assura cette prsentation, devant un auditoire des plus attentifs. Dans la

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Evelyne Para (MI)

plupart des secteurs dactivit (BTP, Mtallurgie, Agriculture etc.), les structures de moins de 200 salaris dsireuses de sengager dans une dmarche de prvention (visant une matrise globale de leurs risques professionnels) et de financer leurs plans dac- Frantz Leocadie, directeur general de la CGSS (MI) tions, peuvent signer des constituant une rponse sur mecontrats de prvention. Les dits sure en somme. A ce jour, cest une contrats ont vocation appuyer un cinquantaine dentreprises qui ont projet global de prvention, et aident sign ce type de contrats. De plus, les entreprises financer des installaafin dinciter les petites structures tions et dispositifs innovants, mais ( particulirement celles de moins parfois onreux. Accorde par la de 20 salaris ), sengager dans la CGSS, cette aide varie entre 15 et prvention des AT/MP (Accident du 70 % du montant total de linvestissetravail/Maladie professionnelle), la ment raliser (la moyenne de son CGSS Martinique a galement mis niveau de participation tant auen place un dispositif daides finanjourdhui de 30 %). Bien videmment cires simplifies (AFS), venant ces aides sont soumises, entre autres complter le systme de contrats de conditions, la ralisation (dans les prvention (AFS qui ne pourra tre dlais impartis) du programme tabli suprieure 25.000 euros). dans le contrat de prvention, et souA lissue de la prsentation, des mises notamment llaboration du responsables dentreprises tmoign document unique dvaluation rent des consquences positives de des risques de lentreprise soit une ces aides au sein de leurs structures analyse de ces risques et un plan respectives. En termes dacquisition dactions en dcoulant ; le contrat de matriel (gage dune plus grande scurit et efficacit), mais aussi en termes de dialogue social (les salaris tant associs, via leurs propositions, lvaluation et la matrise des risques professionnels). Concluant la manifestation, une convention rgionale dobjectifs, fixant un programme dactions de prvention spcifique aux activits de lagriculture et du secteur de lagro-alimentaire, a t signe entre la CGSS et les organisations professionnelles suivantes : CGPME, Mdef, AMPI et FDSEA. Mike Irasque. n

Des chefs d'entreprise attentifs (MI)Antilla 1457 - 26 Mai 2011

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Pour la jeunesse

Exiger lexcellenceLexcellence incarnCo-dlgu de ces Entretiens, JeanChristophe Duton possde un parcours sans doute loin dtre achev marqu du sceau de lexcellence. Le jeune homme (30 ans) est avocat daffaires dans un cabinet international. Depuis lanne dernire, il a galement rejoint le Commissariat Gnral lInvestissement (CGI), sous lautorit de Franois Fillon, en tant que conseiller aux affaires juridiques. Mais revenons aux dbuts. Originaire de Martinique, il obtient son baccalaurat scientifique au lyce de

Dans les allees du Campus (MI)

e 21 mai dernier, le Campus de Schoelcher accueillait les Entretiens de lExcellence. Au programme pour notre jeunesse ? Partager lexprience de professionnels, prparer son avenirCe sont en effet quelques 500 col-

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lgiens et lycens (venus de toute la Martinique) qui se sont retrouvs dans les alles et couloirs du campus, afin de suivre les ateliers de leurs choix (passant parfois, pour certains, dun atelier lautre). Des ateliers recouvrant des champs aussi varis que la haute fonction publique, la banque et la finance, lentreprenariat, le journalisme, les mtiers du Droit, etc. les ateliers mtiers de

Jean-Christophe Duton (MI)

Face a la releve (MI)Antilla 1457 - 26 Mai 2011

Bellevue, puis intgre une classe prparatoire dans ce mme lyce. Vient une cole de management, spcialise dans les nouvelles technologies ( Tlcom Ecole de management, ndr). Au sein de cet tablissement, Jean-Christophe Duton se rend compte que ce qui lintresse le plus, cest le Droit. Il dcide donc dobtenir une matrise de Droit des affaires (ainsi quun DESS), et dintgrer Sciences-Po Paris, sur concours, directement en quatrime anne. Ce sera chose faite. Paralllement, il passe avec succs le concours de lcole du Barreau de Paris, et devient donc avocat. Peut-tre par modestie, Jean-Christophe Duton ne nous a indiqu quune partie de ses accomplissements. Il suffit en effet de google-iser (horrible nologisme) son nom, pour en dcouvrir bien dautres : diplmes obtenus dans le systme anglais (University College of London), laurat 2009 du Prix des talents de lOutremer... What else? Les prochaines annes le diront. A coup sr.

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actualits

Exiger lexcellence de la jeunesselingnieur et mtiers de la sant tant peut-tre parmi les plus frquents. Chez tous les intervenants de ces ateliers, un trait commun : des hommes et des femmes, souvent jeunes, occupant des postes et exerant des mtiers responsabilits. Parcours personnels, filires de formation, passerelles ventuelles, conseils et anecdotes, ils rpondirent aux nombreuses questions dun auditoire attentif, fait dlves mais aussi de parents. Etant entendu que dtermination, rigueur et travail restent des impratifs premiers Des intervenants originaires de pays dAfrique, des Antilles galement Thierry Lauza, Charles Larcher, Olivier Laouchez (PDG du Groupe Trace et parrain de la manifestation) travaillant ou non dans leurs terres natales, et souvent porteurs dune exprience hexagonale ou ltranger. Des personnes issues, selon lexpression consacre, de la diversit franaise. lence: le Club 21me Sicle. Comment faire voluer les mentalits, comment faire pour quon retrouve dans les grandes entreprises, des Mohamed, des Amadou etc. ? Il faut quon puisse leur laisser leur chance, ouvrir les portes, les prendre en compte aussi bien au niveau conomique, quau niveau des reprsentations politiques. Laction du Club cest celle-l, ouvrir et faire voluer la France en ce sens , nous indiqua lintervenante. Compos de personnes issues de la diversit (mais pas exclusivement) ayant russi leurs parcours professionnel, le Club 21me Sicle lance les premiers Entretiens dans lHexagone, en 2006.Fatiha Gas (MI)

La diversit prcisment, Fatiha Gas considre que cest une chance pour la France. Docteur-ingnieur en informatique, la jeune femme fait partie du collectif lorigine de ces Entretiens de lExcel-

Une premire dition a eu lieu en Guadeloupe lan dernier, avant la Martinique cette anne. Forte de son succs, la reconduite de la manifestation est plus que probable. Mike Irasque. n

concours Lycen de la ralisation technologique et professionnelle 2010-2011Serge LETCHIMY, prsident du Conseil rgional a procd la remise des prix du Concours Lycen de la Ralisation Technologique et Professionnelle, anne 2010-2011, le 25 mai 2011 Sur lhlisurface de lHtel de Rgion. Lobjectif de ce concours, ouvert aux lycens et tudiants de tous les lyces soit titre individuel ou collectif, est de susciter chez ces catgories de lycens des initiatives dont la mise en uvre, le caractre innovant et lintrt rgional mritent dtre souligns.

Procs de Lisa David: RFO se dsiste!Trop facile. La direction de RFO qui poursuivait devant le Tribunal correctionnel Lisa David au motif de diffamation publique envers un ancien rdacteur en chef franais de la station de Clairire sest dsiste de la poursuite engage. Curieux procd qui montre bien la lchet de ceux qui sont lorigine des tracasseries que vit de la journaliste depuis plusieurs annes. Ainsi dfaut de la faire taire les responsables de RFO ont cherch la salir par une campagne jetant ainsi le doute sur la personnalit de Lisa David, allant jusqu la faire passer pour une raciste. Lisa DAVID Aujourdhui, la barre du tribunal, laffaire semblait sans doute trs mal engage pour les apprentis accusateurs de la tlvision de Clairire et plutt que de perdre la face publiquement, ces dtracteurs professionnels ont prfr la formule courage fuyons! Mais qui sme le vent Cest pourquoi lissue du non procs, Lisa David sinterrogeait sur les suites quelle pourrait donner aux menes de la direction de RFO, et ce, ne serait-ce pour que celle-ci rflchisse et ne se sente pas encourage recommencer demain, les basses petites manuvres comme si rien ne stait pass. nAntilla 1457 - 26 Mai 2011

[SelonleSitewww.cgf-martinique.fr]

Lu pour vous

Lindice mensuel des prix la consommation MartiniqueLES PRIX EN AVRIL 2011 : 0,3 %. (Source INSEE) n

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Interview de Claude Lise aprs lchec du 31 mars

claude Lise, un homme sereinous nous sommes pos la question de la dfaite politique et de ses effets sur des personnalits qui ont t la pointe des affaires pendant une longue priode, pour Camille Darsires par exemple, qui, dans lombre avait conserv une certaine prminence sur son parti en dpit de son chec lectoral. Claude Lise en quelque part subit un sort identique celui dun homme qui aprs avoir t son ami au sein du mme parti tait devenu son rival le plus ardent en politique: nous en sommes le tmoin. Linterview du Prsident du RDM, Snateur de la Rpublique franaise.Claude Lise, non plus Monsieur le prsident, mme sil est difficile, aprs 19 annes de prsidence du Conseil gnral de ne plus vous appeler ainsi, nous dirons Monsieur le Snateur, quel est votre tat desprit aprs cette campagne pour les cantonales qui avaient t annonces comme devant tre une Brzina de votre groupe politique, mais qui malgr tout vous a fait perdre votre sige de prsident du Conseil gnral? Etes-vous un homme malheureux? Je suis, en fait, trs serein. Vous savez, jai un temprament qui ne me porte pas labattement dans ladversit. Et puis, je suis dot dune vritable carapace qui sest forge dans les preuves dun long parcours de vie militante et politique. Jai appris depuis longtemps que rien nest jamais vraiment acquis, surtout dans le domaine politique; un domaine o il faut apprendre faire la part des comportements gomtrie variable dicts par les seuls intrts personnels du moment; o il faut sattendre, par consquent, aux trahisons les plus viles. Et Dieu sait si jen ai t victime! Pour en revenir plus prcisment aux dernires cantonales, jtais convaincu que le no-ppm allait amor-

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cer un recul. Cest bien ce qui sest pass: partout, il a vu ses rsultats en baisse par rapport 2004. Et il a connu une svre dfaite Sainte-Marie avec llimination ds le premier tour de Fred Lordinot qui tait lun de mes plus farouches opposants au Conseil gnral. A Fort-de-France, je savais que seule une forte mobilisation des lecteurs pouvait contrer la machine municipale. Elle ne sest malheureusement pas produite. Mais les rsultats nont pas du tout t la hauteur des attentes des responsables progressistes ; par exemple, sur le 6me canton, o le candidat RDM, Jol Bar-

re. Je mtais prpar lventualit de la situation qui sest prsente et javais annonc mes amis quen cas de troisime tour, je meffacerais devant mon ami Alfred Sinosa. Pour tre sr de lemporter au bnfice de lge? Ctait, bien sr, la solution logique dans lhypothse o le groupe Ensemble pour une Martinique nouvelle, compos du no-PPM et ses allis, prsentait la candidature de Rodolphe Dsir de 4 ans mon ain mais plus jeune quAlfred Sinosa.

Claude LISE

det, et sa supplante ont ralis un score remarquable. En tout cas, ce quil faut bien souligner, cest que le noppm et ses allis ont fait, sur lensemble des cantons sortants, plus de 6000 voix de moins que les candidats se rclamant de la majorit que je prsidais. Je ne peux donc tirer un sentiment dchec de ces lections. Alors, bien sr, je nai pu me maintenir la prsidence. Cest la consquence du mode de scrutin propre au Conseil gnral. Sil stait agi dune lection la proportionnelle, les choses auraient t videmment bien diffrentes. Au vu du nombre de cantons gagns de part et dautre, je savais que llection la prsidence serait trs serAntilla 1457 - 26 Mai 2011

Mais cest madame Manin qui a t maintenue, vous pouviez donc gagner? Oui; condition que lon retrouve toujours 22 voix de chaque ct et un vote blanc. Or, il ne faut pas oublier ce quoi lon a assist pendant linterruption de sance prcdant le 3eme tour: des pressions exerces ouvertement sur certains lus, soit directement par des personnalits politiques arrives point nomm dans la salle, soit par appel tlphonique. En loccurrence, lauteur du vote blanc a reu sur son portable une engueulade qui certains moments sentendait mme distance. Dans ces conditions, rien ntait sr.

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actualits

Aprs lchec, Claude Lise parleSi tel tait son objectif, pourquoi ne On ne pouvait mme pas exclure une me la-t-il pas propos? Lorsque je lai stratgie subtile consistant faire voter rencontr le vendredi 18 fvrier, il ne la Dsir, malgr une annonce officielle pas fait. Je peux prciser dailleurs que, de candidature Manin. Ce qui compte, ce jour l, il ne ma absolument pas en effet, cest le rsultat obtenu au dconfirm les rumeurs qui couraient sur pouillement. lventualit dune candidature dun lu Mais, je vous avoue que ce qui a de son parti contre moi. t le plus dterminant pour moi, cest En tout cas, je peux vous affirmer le souci de ne pas donner limage dun que si la proposition mavait t faite de homme accroch son fauteuil de prmeffacer en faveur de Josette Manin, sident nimporte quel prix. Car cela pour permettre une femme daccaurait signifi quoi de me faire lire au der, pour la premire fois, la prsibnfice de lge? Cela aurait signifi dence du Conseil gnral de la le choix dassumer une prsidence Martinique, jaurais accept sans hsisans majorit, donc avec un handicap tation. Et, pour moi, cela naurait pas majeur face un bloc dopposition qui, consist cder la place une femme depuis 2006, a amplement dmontr parce que cest une femme. Ce nest sa volont dobstruction systmatique, pas l ma conception de la promotion au mpris de lintrt gnral de la de la femme. Je laurais fait en faveur Martinique. Dans ces conditions, il vadune femme ayant particip sans rlait mieux chercher une solution viable, serve la politique mene depuis des une solution permettant au Conseil gannes sous ma prsidence. Une nral de pouvoir fonctionner normalefemme ayant, par consquent, la posment et donc de continuer jouer le sibilit dassurer la continuit de la porle qui lui revient dans une conjonclitique mene. Et je suis convaincu que ture particulirement difficile. pas une voix de la majoCela pouvait tre rit qui me soutenait le cas avec la En loccurrence, lauteur ne lui aurait mancandidature du vote blanc a reu sur son qu. dAlfred Siportable une engueulade qui Mais ne nosa, certains moments sentendait nous garons condition, mme distance.() pas, ce qui bien sr, sest pass que les di Il faut savoir que les aides na rien voir rigeants la personne assures par le avec une acde Btir conseil gnral de la Martinique tion de promole Pays reprsentent par habitant plus tion de la femme Martinique du double de la moyenne martiniquaise. acceptent nationale. Bien au contraire, dassumer leurs Josette Manin a t insresponsabilits cet trumentalise pour servir une cause gard. Cela aurait t dautant plus douteuse dont elle ne connat peut-tre normal de leur part que le groupe pas tous les tenants et aboutissants. Btir a pleinement particip lacLe prsident du no-PPM a cru devoir tion de la majorit pendant toute la affirmer, dans une interview donne au mandature coule, deux de ses memquotidien local, quelle tait libre! Ce bres ayant mme assum dimporque lon peut constater, en observant tantes fonctions au sein de cette le fonctionnement actuel du Conseil majorit (Claire Tunorf en commission gnral, cest quelle est, en ralit, en permanente et Alfred Sinosa comme libert surveille; cest que ses marges prsident de la commission des fide manuvre sont assez limites ; nances depuis 2004). Btir avait loccest quelle est, en quelque sorte, encasion davoir la prsidence du Conseil cadre par de vritables commissaires gnral avec une majorit dau moins politiques qui interviennent partout di24 siges. La preuve a pu tre ainsi rectement dans la marche des serfaite, de faon irrfutable, que lobjectif vices. Et, qui plus est, que son premier de la direction de Btir ntait pas vice-prsident, le seul autre lu de son tant de conqurir la prsidence du parti au sein de lactuelle majorit, est Conseil gnral que de servir les desconsidr comme totalement acquis seins hgmoniques du no-PPM. la cause du no-PPM. Je souhaite videmment, et dans lintrt de la MartiPierre Samot voulait peut-tre nique, quelle parvienne dgager un faire lire, pour la premire fois, une minimum de marges de manuvre. femme la tte du Conseil gnral?Antilla 1457 - 26 Mai 2011

Vous me recevez dans votre cadre personnel. Retrouver du temps pour agir, rflchir, cela ne vous semble-t-il pas trange? Certains pensent que quitter la charge administrative vous donnera une formidable efficacit politique, estce votre tat desprit? Cest vrai quactuellement, je nai plus sur les paules le poids des responsabilits qui incombent au prsident dune collectivit territoriale ayant diriger une administration de plus de 2200 agents, grer un budget de plus de 650 millions deuros et animer une assemble menant une action considrable dans les nombreux domaines de comptences dvolus un conseil gnral, quoi se sont ajoutes les importantes politiques volontaristes que jai tenu voir le Dpartement Martinique impulser, ces dernires annes, dans toute une srie de secteurs et dans lintrt de la Martinique. Cela me permet videmment de consacrer plus de temps la rflexion - toujours ncessaire un politique -, de consacrer plus de temps aussi au RDM, son organisation et son fonctionnement au quotidien, mais galement, avec les dirigeants et les militants du parti particulirement actifs et dtermins, la prparation de notre prochain congrs, prvu pour le dbut du mois de juillet. Je me consacre, en mme temps, bien sr, mon activit de parlementaire qui ma notamment conduit, il y a une dizaine de jours, participer lexamen, au Snat, du projet de loi relatif aux collectivits territoriales de Guyane et de Martinique. Mais je crois que nous y reviendrons On parle dores et dj de vous comme candidat aux prochaines municipales Tout ce que je peux dire, cest que le RDM participera cette lection. Le moment venu, les instances du parti dcideront de la position adopter. Le RDM ne manquera pas dentamer des discussions avec ses allis ce sujet.

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Vous avez certainement des regrets de laisser en plan des projets, tel le programme de soutien au BTP, mais dites-nous ce que vous avez nanmoins pu raliser, on parle de 30 millions deuros utiliss dans ce cadre? Je dirais que jai surtout des craintes. Craintes que ne soient plus poursuivies, avec la mme dtermination, certaines politiques innovantes qui ont fait la rputation du Conseil gnral de la Martinique. Je pense tous les dispositifs que nous avons mis en place dans le domaine de ltude et de la gestion des catastrophes naturelles. Je pense tout ce que nous avons mis en uvre, malgr une insuffisance de ressources financires, au profit des personnes ges, mais galement de lenfance en difficult. Il faut savoir que les aides la personne assures par le Conseil gnral de la Martinique reprsentent par habitant plus du double de la moyenne nationale. Il ne faudrait surtout pas que leffort budgtaire consenti en faveur dune politique sociale volontariste soit rduit pour permettre des cofinancements avec la Rgion dans des domaines loigns des comptences du Conseil gnral. Bien entendu, je souhaite que le programme de travaux durgence de soutien au BTP que jai impuls en novembre dernier soit vritablement et efficacement men son terme. Cest actuellement plus de 230 oprations qui ont dj t attribues des entreprises, et notamment des petites entreprises, pour un montant total de quelque 30 millions deuros. Mon intention tait, devant le succs obtenu par cette opration et la demande de nombreux responsables du monde de la petite entreprise et de lartisanat, de mettre en place un nouveau plan du mme type. Cela me parait indispensable pour maintenir en activit beaucoup de petites entreprises dont on connat limportance sur le plan de lemploi et de la sauvegarde dun certain nombre de savoir-faire locaux. Comment voyez-vous le devenir politique du RDM, parti que lon dit avoir t un regroupement intress de maires autour de la personne du prsident du Conseil gnral, le parti va-t-il se dsagrger? Quelle est lambiance la suite des dernires lections? Le RDM se porte trs bien. Jai soulign ses bons rsultats lors des der-

qui partagent nos valeurs et notre nires lections. Sil a perdu un sige conception de lavenir de la Martinique, Fort-de-France, il en a gagn un celles et ceux qui partagent tout partidans le canton Grand-Rivire /Maculirement la conviction que la dmocouba avec llection de Joachim Boucratie est une condition indispensable quety. lpanouissement des peuples, y La perte de la majorit au Conseil compris lefficacit mme des polignral na pas eu leffet dmobilisateur que certains imaginent. Il y a eu certes quelques dparts - qui nont touch videmment que ceux qui navaient pas de relles convictions -, mais il y a beaucoup de nouvelles adhsions venant dhorizons socioprofessionnels divers et qui manent de nombreux jeunes. Le parti connat, en fait, un regain dactivit dans le cadre de la prparation de notre congrs de dbut juillet. Il sagit dun ren- Claude LISE (ValH) dez-vous important qui accordera, tiques de dveloppement. comme il se doit, une large place aux Ce congrs sera, bien sr, aussi dbats de fond. Il sera videmment loccasion daborder plus largement la question de la future collectivit unique question du rapport des citoyens maret notamment - quel que soit le contenu tiniquais la probldu texte qui rsultera matique de la des dbats par une prime de cinq siges lementaires la liste arrive en tte, au lieu responsabilit locale. des condides neuf prvus, serait largement tions suffisante. E t e s remplir vous prt pour que En fait, rien ne soppose cet instruvraiment la mise en place de conduire ment soit la collectivit unique en 2012, une une liste vraiment possibilit que le conseil dEtat pour lasmis au sera avalise dans un avis rendu semble vice des inunique? trts de la au mois de janvier dernier. Si mes amis Martinique, sinpolitiques le souhaigulirement en matent, bien entendu. Je nai jamais fui tire de dmocratie et defficacit des mes responsabilits. politiques conues et mises en uvre On parle dun pamphlet non par les lus martiniquais. sign et diffamatoire issu dun cadre Nos rflexions porteront immanquadu parti, cela vous affecte-t-il? On blement sur la ncessit de tout mettre remarque aussi des attaques prioen uvre pour aborder victorieusediques sur le site du Naf ment, le moment venu, lchance de Effectivement, on a vu circuler un la mise en place de la future assemtexte non sign, mais dont lauteur, on ble de Martinique. Cela suppose vile sait, a occup jusquaux dernires demment de poursuivre un vritable travail dexplication auprs des cirgionales un poste de responsabilit toyens, mais galement une authenau parti. Son dsaccord concernant sa tique stratgie de rassemblement pour place sur la liste la amen se retirer gagner avec toutes celles et tous ceux de toute activit militante, puis se lanAntilla 1457 - 26 Mai 2011

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actualits

Aprs lchec, Claude Lise parlecer priodiquement dans des attaques la fois injustes et outrancires. Son dernier libelle est particulirement odieux sur le fond comme sur la forme et a fait lobjet dune raction indigne du Bureau excutif du RDM en date du 20 avril 2011. Je ne mattarderai pas plus sur une attitude unanimement rprouve par nos militants qui ne manquent pas de sinterroger sur les motivations obscures dun comportement qui, en tout cas, a dfinitivement discrdit son auteur. Quant aux autres attaques auxquelles vous faites allusion, elles relvent dune conception de la politique que jai toujours condamne. Une conception que rsumait le sinistre Joseph de Maistre de la faon suivante dans cette phrase devenue clbre: On na rien fait contre les opinions tant quon na pas attaqu les personnes. Ceux qui recourent ce type de mthodes doivent faire attention au fait quil y a des limites ne pas dpasser, dautant quen gnral, ils ont beaucoup de raisons de soccuper de ce qui se passe chez eux et quils devraient certainement commencer par balayer devant leur porte. Lopinion est, en tout cas, gnralement svre leur gard. Vous revenez du Snat o vous vous tes abstenu sur le projet de loi relatif la collectivit unique, pourtant vous tes lun de ceux qui se trouvent lorigine de cet apport institutionnel pour la gouvernance du pays Martinique. Expliquez nos lecteurs votre position. Le texte soumis lexamen du Snat le 11 mai dernier me donne satisfaction sur un point fondamental : celui de la nature de la collectivit unique. Il traduit bien, en effet, la volont exprime par les lecteurs le 24 janvier 2010. Je me flicite, en loccurrence, quait t cart le point de vue, dfendu par certains, tendant faire de la collectivit unique une collectivit sui generis susceptible de bnficier de comptences et de pouvoirs normatifs allant bien au-del de ce qui va rsulter de laddition des comptences de la Rgion et du Dpartement. En disant cela, je ne mconnais videmment pas lintrt pour la Martinique dun accroissement de la responsabilit locale. Mais je suis radicalement contre toute tentative de dtournement du vote des lecteurs martiniquais. Il sagit l dun impratif dmocratique. Il y a, par contre, deux points sur lesquels jai particulirement eu exprimer mon dsaccord. Le premier concerne la date de mise en place de la collectivit unique: le Snat a, en effet, modifi le texte du gouvernement qui prvoyait une mise en place de la collectivit unique au plus tard le 31 dcembre 2012 et a fix une nouvelle limite au 31 mars 2014. Cela peut tre utilis pour repousser trois ans la mise en place. Mais, comme jai eu loccasion de le dire: comment expliquer aux lecteurs qui ont t consults, en janvier 2010, dans des conditions de prcipitation, que plus rien ne presse et que lon peut tranquillement attendre 2014? Ensuite, si ce cadre peut permettre leurs lus dtre plus efficaces dans la conduite des politiques publiques locales, sil peut offrir plus de lisibilit aux acteurs conomiques, ny-a-t-il pas urgence la mettre en place alors que la situation conomique et sociale se dgrade et possibilit que le Conseil dEtat a avalise dans un avis rendu au mois de janvier dernier. Jajoute que plus on attendra, plus on verra sexacerber chez les agents des deux collectivits le sentiment dtre confront un avenir incertain, plus on verra aussi saccrotre le risque de voir se crer entre les deux collectivits des services concurrents

Le parti connat, en fait, un regain dactivit dans le cadre de laprparation de notre congrs de dbut juillet.et en doublon. Le deuxime point sur lequel jai exprim un ferme dsaccord concerne la question de la dmocratie et plus spcialement celle de la prime majoritaire excessive prvue par le projet de loi. Comme je lai dit dans mon explication de vote, on a privilgi une conception aboutissant concentrer un maximum de pouvoirs dans les mains du parti ou du regroupement de partis qui gagnerait les lections lassemble unique. Dans ces conditions, lopposition sera rduite la portion congrue. Certaines formations, bien que reprsentatives de courants dopinions relativement importants, seront marginalises voire limines. On a donc dlibrment choisi lefficacit au dtriment de la dmocratie. Une prime de cinq siges la liste arrive en tte, au lieu des neuf prvus, serait largement suffisante. Je maintiens, en tout cas, pour ma part, que sans dmocratie vritable, il ne peut y avoir de dveloppement russi, commencer par le dveloppement conomique. Et il est clair que si, demain, dans le cadre dune collectivit unique, les oppositions nont pas la possibilit de se faire rellement entendre, nous irons devant des crises rptition! Je nai pas vot contre le texte, car je considre videmment que la rforme visant supprimer le systme de rgion monodpartemental est rellement ncessaire. Je me suis abstenu, en esprant que lAssemble nationale sattachera corriger les aspects franchement contestables de ce texte. Propos recueillis par Grard Dorwling-Carter. n

Claude LISE (ADV)

que les collectivits territoriales doivent intervenir davantage avec des ressources qui diminuent? Par ailleurs, le processus dunification des moyens humains et matriels des deux collectivits actuelles est moins complexe que ce que lon a parfois tendance faire croire, dautant quil ne sagit pas dun processus type fusion dentreprises. Enfin, largument de la concomitance entre lection des membres de la future assemble de Martinique et lection, en 2014, des conseillers territoriaux de lHexagone ne tient pas. Cette concomitance peut tre obtenue ultrieurement, comme ce fut le cas pour les assembles rgionales doutre mer qui ont t mises en place trois ans avant lHexagone. En fait, rien ne soppose vraiment la mise en place de la collectivit unique en 2012, uneAntilla 1457 - 26 Mai 2011

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Expo. 22 Artistes se prsenteront lOrangerie

Lart contemporain de lOutre-Mer sexpose lOrangerie du Snatamedi 21 mai, Bernard Hayot, Prsident de la Fondation Clment en prsence de Tran Arnault, commissaire indpendant et membre de lAssociation Internationale des Critiques dArt, ont prsent les vingt-deux artistes des D.O.M qui, du 10 juin au 8 juillet, exposeront leurs uvres lorangerie du Snat, Jardin du Luxembourg Au centre, Bernard HAYOT (PP)Le Prsident de la Rpublique a donc dclar 2011, Anne de lOutremer. Que lon ne sy trompe pas! Ce nest pas le fruit du hasard, ou le fait du prince, mais prise en compte de ce que jappelle LE DEVENU. Cest-dire lacceptation consciente et sereine, par les uns et par les autres de la marche tranquille de lHistoire, dont la boussole est, incontestablement, la mondialisation. Bien entendu, pas une virgule ne doit tre oublie. Le pass, au contraire, doit tre bullition fconde dans laquelle nous devons puiser, afin de mieux apprhender notre environnement. Nous avons le devoir de savoir le pass, dans ses moindres dtails, pour comprendre le prsent et russir le futur. Car dame nature, jen suis convaincu, a un projet qui en ce qui nous concerne, senclencha ds la mise en relation hors leurs matrices originelles en terre de Martinique, de lAfricain, de lEuropen, de lIndien, du Syro-libanais, du Palestinien, du Chinois. Cest constat dhuissier de dire que nos racines sont plantes dans tous les continents accouchant de cette identit qui fait notre fiert. Or, qui mieux que lArtiste peut ex-

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Les artistes invitsPour la Guadeloupe: Thierry, Alet. Jean-Franois Manicom. Nicolas Nabajoth. Bruno Perdurand. Cynthia Phibel. Michel Rovelas. Philippe Thomarel. Pour la Martinique: Christian Bertin. Ernest Breleur. Rodrigue Glombard. Serge Helenon. Louis Louchez. Raymond Mdlice. Luz svrino. Sept Martiniquais, sept Guadeloupens. Pas de jaloux. Pour la Guyane: Mirto Linguet. Thierry Tian-Sio-Po. Pour la Runion: Franois Louis Athna. Jack Beng-thi. Thierry Fontaine. Stphanie hoareau. Jean-Claude Jolet. Yohann Queland de Saint-Pern. p

B. Hayot repond aux medias (MI)Antilla 1457 - 26 Mai 2011

primer le syncrtisme du choc de la rencontre dabord dune violence inoue, puis dune cohabitation guerrire et aujourdhui, dune lucidit de plus en plus sereine? Les organisateurs prvoient plusieurs milliers de visiteurs parmi lesquels on trouvera: le simple curieux, le fru dArt, mais galement le professionnel la recherche de talents. Cette exposition est donc une formidable opportunit pour limage que veulent vhiculer les D.O.M confronts la mise en place dune industrie touristique, lune des cartouches de la dernire chance, que nous laisse la gopolitique mondiale. De mme que lartiste, lui, qui sait, trouvera peut-tre la filire qui le propulsera sur la scne mondiale. Tony DELSHAM. n

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actualits

Foire de Paris : la Guadeloupe bat la Martinique

de gauche qui vous dit : conomie dabord, production dabord qui ne va pas, ce remde est pire que le mal lui-mme. Ma mthode est dintroduire la concurrence entre les oprateurs de limport distribution du commerce en insufflant un nouvel tat desprit. Bien entendu, je me fais des ennemis car la concurrence nest pas une conception de la gauche. Nous devons crer une S.E.M du Patrimoine avec des capitalistes professionnels du commerce et de la grande distribution. Aujourdhui, nous sommes en discussion, en ce qui concerne lex-Cora de Basse-Terre. Le groupe Ho Yo Hen, veut reprendre cette enseigne, notre exigence est quil faut sauvegarder les emplois, nous tentons donc de vaincre la maldiction des exclusivits. En effet, il y a deux socits qui ont ce monopole Victorin LUREL (TD) Monsieur le Prsident, aprs et qui prlvent leur dme et fvrier 2009, aprs avoir dit de leur tribut. Il faut augmenter tion viande, fleurs, canne, lgumes faon pdagogique, voire scientileffectif de la Concurrence et de la etc. fique, nos besoins et notre ralit rpression des fraudes, il ny en aura au gouvernement, comment va la jamais assez, car il ne sagit pas de Ces propositions ont-elles t Guadeloupe en 2011 ? faire du capitalisme classique, nous nonces lors des Assises ? Victorin LUREL : Mieux. Je lesnarriverons rien. Nous devons Victorin LUREL : Non, cest de pre en tout cas, mais la conjoncture changer lappropriation du capital, linnovation rcente et jai six grandes conomique nest pas bonne. La mettre les salaris dans ce capital, priorits pour la Guadeloupe. Il y a conjoncture sociale se dgrade. Le mme symboliquement afin quils une appropriation du capital par les chmage et les prix continuent aient un droit de regard autour de la mmes familles depuis toujours. Jai augmenter. Il y a deux manires de table, dfinir une politique tarifaire et le souci de ne pas confondre capital lutter contre la hausse des prix : celle commerciale, tablir une chartre priet couleur et sombrer dans je ne sais du L.K.P qui tous les trois mois apvilgiant linterprofession guadelouquelle pigmentocratie. Nous avons pelle de grands dfils pour lutter penne qui redistribuerait une part de largent en Guadeloupe, nous decontre les profitations et mdiatise ce de son profit en faveur de la producvons le mobiliser avec une nouvelle thique, rassembler tous les lolos, Nous devons changer lappropriation du capital, mettre acheter des grandes surfaces, discules salaris dans ce capital, mme symboliquement afin ter avec le groupe Parfaite (et des quils aient un droit de regard autour de la table, dfinir pourparlers sont en cours), discuter une politique tarifaire et commerciale, tablir une chartre priavec Monsieur Hayot et avec les vilgiant linterprofession guadeloupenne qui redistribuerait groupes de la mtropole. Tout cela une part de son profit en faveur de la production viande, fleurs, cest nouveau. Lorigine des capicanne, lgumes etc. taux, je men fiche. Lessentiel est

Victorin LuREL : cest un hommees Guadeloupens sont-ils en train de nous distancerla Martinique? la Foire de Paris limpression fut nette. Linterview suivante rvle, sinon une intention dlibre, une stratgie rsolue. Deux hautes figures guadeloupennes, Monsieur Barnier lancien maire de Saint Franois et Madame Lucette Michaux-Chevry mavaient, il y a quelques annes de cela, martel leur intention de faire en sorte que la Guadeloupe ne soit pas la trane de la Martinique. Ce qui lpoque tait le cas. Leurs successeurs semblent avoir continu luvre commence.

L

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que notre politique, rflchie en fonction des intrts des salaris et de la Guadeloupe, soit globalement, respecte. Vous tes galement preneur de capitaux trangers, entendons des capitaux trangers des Antilles franaises ou de lEurope, bref des capitaux amricains, Brsiliens, Chinois ? Victorin LUREL : Nous souhaitons un capitalisme se substituant aux importations. Je suis n en Guadeloupe et je mourrai en Guadeloupe. Bien entendu, jagirai dans le respect des textes de la Rpublique et des intrts guadeloupens et si ceux qui ne sont pas ns la Guadeloupe viennent habiter chez moi, amnent leurs capitaux en le risquant dans mon pays, ils seront aussi guadeloupens que moi, et je dois les respecter. Mon objectif est la cration demplois et que la cration des valeurs se fasse chez moi. Nous semblons tre convaincus que lun de nos atouts, sinon notre atout, est le tourisme. Quelles sont nos chances face une Carabe dj rode et dont les charges sociales ne sont pas aussi contraignantes ? Victorin LUREL : Cest un vrai problme. Vous savez, cest un homme de gauche qui vous dit : conomie dabord. Production dabord. Jai eu loccasion de le dire pendant les grands mouvements sociaux alors, si on saccage lentreprise, il ny aura pas de production et de valeur ajoute. Nous avons, cest vrai, une vocation touristique et nous avons des atouts : un paysage, une gastronomie, un sens de laccueil, etc. Aprs avoir tabli un schma directeur, nous affirmons une ambition touristique pour la Guadeloupe. Vous avez raison nous aurons du mal lutter contre nos concurrents de la Carabe mais, il nest pas question dun nivellement par le bas, la rponse est un tourisme haut de gamme de haute qualit. Propos recueillis par Tony Delsham. n

239postesdefonctionnairessupprimsen2011enMartinique:

cinq syndicats protestent

Les syndicats SE-UNSA- SNETAA-FO, CSTM-Education, UNSA-Education, UGTM ducation, Snuipp-Fsu et SmpeCgtm) ainsi que lassociation des parents dlves UPEM ont appel un rassemblement le 18 mai dernier au rectorat, site de Terreville.Pourquoi ? Car le nombre de suppressions de postes de fonctionnaires a atteint un niveau record en 2010 : 31 000 ! Sur la priode 2008-2010, plus de 80 000 postes ont disparu par le non-remplacement des dparts la retraite. En 2011, ce sont 31 638 qui doivent tre supprims. 16 000 postes le seront dans lducation nationale, dont 239 en Martinique. Tout cela entrane une situation intenable dans les services publics : coles, hpitaux, caisses dallocations familiales, etc. Cest pour dnoncer cette situation que Le Smpe-Cgtm (dont le secrtaire gnral est M. Gabriel Jean-Marie [notre photo]) appelle les personnels et en particulier ses adhrents et sympathisants se joindre cette action. n

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Antilla 1457 - 26 Mai 2011

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actualits

Universit Antilles-Guyane

Lhistoirepolitique,conomiqueetculturelle desAntillesfranaisesoffrebeaucoupdesimilitudes aveccelledetoutelAmriqueLatine aurice Belrose, un des pres-fondateurs de l'Universit des ANTILLES et de la GUYANE, vient de partir la retraite aprs 35 ans de bons et loyaux services. L'UAG lui a rcemment rendu un hommageANTILLA : Maurice Belrose, vous arrivez au terme dune longue carrire au sein de lUAG. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a pouss choisir des tudes despagnol ? Maurice BELROSE : Ma carrire universitaire a dbut en octobre 1970, en Guadeloupe, au Centre dEnseignement Suprieur Littraire (CESL), antenne de la Facult des Lettres et Sciences Humaines de Bordeaux. Jai commenc comme assistant, puis jai accd au grade de matre assistant, pour finir par devenir professeur des universits de premire classe. Jai fait mes tudes suprieures Bordeaux, aprs avoir reu une solide formation au Lyce Schoelcher, o je suis entr en classe de troisime, en 1958. Avant le Lyce Schoelcher, jtais au Cours Complmentaire du Marin. A cette poque-l, il ny avait que deux lyces en Martinique, rservs prioritairement aux lves issus des classes sociales aises. Le Cours Complmentaire du Marin, qui accueillait les lves du Marin, du Vauclin et de Sainte-Anne, se voyait attribuer chaque anne un quota de deux lves pouvant entrer en classe de seconde : une fille au Lyce, dit de jeunes filles, et un garon au Lyce Schoelcher. Voyant que jtais bon lve, lun de mes profes-

Maurice Belrose:

M

Maurice BELROSE, au micro (MI)

seurs, feu Raymond NRIS, conseilla mes parents de me faire entrer au Lyce Schoelcher en troisime. Pour cela je devais passer un examen comportant une preuve de franais et une preuve despagnol. Mais cette poque, lespagnol ntait plus enseign au Marin. Jai essay de lapprendre tout seul, mais ne me sentant pas au niveau, je ne me suis prsent qu lpreuve de franais. Surprise : jai t admis sur la base de cette seule preuve. Cest que javais reu une bonne formation en franais, comme dans toutes les

cest ainsi quau Venezuela nat vers 1890 le mouvement connu sous la dnomination de criollismo, qui annonce quelque part notre crolit. a ce propos, on observe tout dabord une intressante volution smantique du terme criollo, qui a fini par signifier national ou authentiquement vnzulien.Antilla 1457 - 26 Mai 2011

autres matires au demeurant, ce qui ma permis dobtenir le Prix dExcellence en troisime. Je dois prciser que je suis de la campagne (du quartier Morne Courbaril), n (en 1943) et lev au sein dune famille de modestes cultivateurs crolophones, et que jai appris (difficilement) le franais lcole. Je suis tomb amoureux de la langue espagnole lge de huit ans, quand un oncle, militaire de carrire, est revenu en vacances avec une radio portative alimente par une grosse batterie. Je passais mon temps couter les metteurs du Venezuela, subjugu par la musicalit de la langue espagnole. Quand je suis entr au Lyce, javais un bon niveau en anglais, mais peu peu lespagnol a chass langlais de mon cur. Le processus sest acclr en classe de premire, quand jai commenc avoir cours avec lexcellent Alfred MELON, -dj dcd-, qui ma conseill fermement de demander une bourse et daller continuer mes tudes Bordeaux aprs le Baccalaurat. A Bordeaux jai continu bien travailler, et l encore un professeur a guid ma vie. Il sagit de Nol SALOMON - dj dcd lui aussi -, minent hispaniste, directeur de lInstitut dEtudes Hispaniques et Ibro-amricaines. Marxiste convaincu, anticolonialiste et anti-imprialiste, Nol SALOMON tait persuad que les Antillais et Guyanais devaient sinvestir dans la construction de la future universit des Antilles et de la Guyane, que lUniversit de Bordeaux, en accord avec ltat, avait dcid de crer. Cest ainsi quaprs avoir fait entrer au CESL le Guadeloupen Alain YACOU, il me donna ma chance. Ni YACOU, qui a fini professeur des universits de classe exceptionnelle, ni moi, ne lavons du.

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Pourquoi le Venezuela est-il devenu votre champ de recherche privilgi ? A cause de la radio et de Nol SALOMON. Lorsque je suis entr au CESL, avec obligation de russir ma carrire, jai d chercher un champ de recherche. Nol SALOMON, mon directeur de recherche, sest content de me dire : Voyez du ct du Venezuela . A cette poque, les liaisons ariennes entre la Martinique et le Venezuela taient faciles, la vie au Venezuela ntait pas chre, et surtout il ny avait pas l-bas lactuel climat dinscurit. Dautre part, trs peu duniversitaires franais sintressaient ce pays. Je me suis donc lanc fond dans ltude de sa littrature. Pouvez-nous nous prsenter vos principales publications ? Jai crit mes deux thses sur la littrature vnzuelienne : une thse de doctorat de 3 cycle, soutenue en 1976, et une thse de doctorat dtat, soutenue en 1986. Les deux ont t traduites en espagnol, sous forme de condens, et publies au Venezuela. La premire porte sur le roman de la priode 1892-1935, et la deuxime sur un mouvement littraire hispano-amricain de la fin du XIX sicle et du dbut du XX sicle, appel Modernismo, que jai tudi travers un certain nombre de revues et duvres de fiction. Jai publi aussi un ouvrage sur le Noir dans le roman vnzuelien, en franais dabord, en espagnol ensuite ; un autre, en franais puis en espagnol, sur le romancier Julin Pern ; et un dernier, en espagnol, sur le romancier Jos Balza. Y a-t-il un rapport entre les mouvements cultur e l s vnzueliens et ceux des An-

tilles franaises (Ngritude-Antillanit-Crolit) ? A cela, je rponds tout dabord que le Venezuela est la fois un pays sud-amricain et cariben, et ensuite que lhistoire politique, conomique et culturelle des Antilles franaises offre beaucoup de similitudes avec celle de toute lAmrique Latine. Lorsque la France a pris possession des Antilles, le systme colonialespagnol avait dj un sicle dexistence. Par exemple, la prsence desclaves noirs au Venezuela est atteste ds 1525. Lhabitationplantation antillaise a son anctre dans lhacienda hispano-amricaine, avec la mme hirarchie des

bien des similitudes entre la littrature antillaise et la littrature hispanoamricaine. Aprs une phase dimitation plus ou moins servile de modles franais et dexotisme, la littrature hispano-amricaine est entre la fin du XIX sicle dans une phase de production doeuvres originales, daffirmation identitaire. Cest ainsi quau Venezuela nat vers 1890 le mouvement connu sous la dnomination de Criollismo, qui annonce quelque part notre Crolit. A ce propos, on observe tout dabord une intressante volution smantique du terme criollo, qui a fini par signifier national ou authentiquement vnzulien. On constate ensuite

Hommage et cadeau (MI)

groupes ethniques, la mme confusion entre race et classe sociale , le mme racisme. Le mot crole vient de lespagnol criollo, qui son tour drive du portugais crioulo (prononcer : kriolou). Au dbut, il a servi dsigner les esclaves ns en Amrique. Mais aux Antilles comme dans le monde hispano-amricain, les Blancs ns dans la colonie ont prtendu tre les seuls croles, ou criollos. Une fois lindpendance acquise au dbut du XIX sicle, les pays latino-amricains se sont tourns vers Paris pour tout ce qui concerne la culture intellectuelle et artistique, ce qui expliqueAntilla 1457 - 26 Mai 2011

que, bien que le pays soit indpendant depuis longtemps, les intellectuels continuent de poser la question de la nation, certains affirmant que la nation existe bel et bien, tandis que dautres disent que la population vnzulienne ne constitue pas encore une nation, en tout cas pas la vritable nation, bien intgre, quils appellent de leurs vux. Les crivains criollistas recherchent l me crole ou l me nationale la campagne : dans le paysage ainsi que dans les coutumes, les croyances, les traditions et le langage des paysans, lesquels sont gnralement des ouvriers agricoles

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actualits

Interview de Maurice Belrosevivant dans le cadre dune hacienda. Certains dentre eux, anims par un nationalisme troit, en viennent mme affirmer que seules les uvres dont laction se droule au Venezuela sont des oeuvres nationales . Peona, de Manuel Vicente Romero Garca, le premier roman annonciateur du Criollismo au Venezuela, a t publi en 1890. Il est aussi le premier mettre en scne des personnages Noirs. En 1934, avec la publication de Cancin de negros de Guillermo Meneses nat une tendance proche de la Ngritude, qui offre du Noir limage de lhomme joyeux, sensuel, rotique, dou pour la musique, sensible aux fluides cosmiques et telluriques. Ce Negrismo va trouver sa plus belle expression dans Cumboto (1950) du Multre Ramn Daz Snchez, qui pose, entre autres problmes, celui de lalination du Noir et du Multre, problmatique que va dvelopper, dans une perspective diffrente, Frantz Fanon dans Peau noire, masques blancs (1952). Au Venezuela, il ny a rien qui rappelle lAntillanit. Quel regard jetez-vous sur lUAG, aprs trente et quelques annes dexistence de cette institution, dont on peut dire que vous tes lun des pres fondateurs ? Avant lUAG, il y a eu le CUAG (Centre Universitaire des Antilles et de la Guyane) cr en 1971. Lvolution de notre universit ne peut tre spare de lvolution conomique, sociale, socitale, dmographique de nos trois pays, et des rformes introduites dans lenseignement suprieur franais par les gouvernements successifs, de droite ou de gauche. En gros, on peut dire que dans toutes les universits franaises, UAG comprise, on a assist une progressive dgradation des conditions de travail, source de frustration, voire de dcouragement. Pour de multiples raisons (chmage, manque de perspective, manque de motivation, choix par dfaut) les tudiants sont globalement de mois en moins performants. Laveu le plus clair de lchec de luniversit franaise est le plan russite en licence : depuis trois ans, lEtat consacre un budget spcifique la lutte contre lchec en licence, et toutes les universits en bnficient. LUAG, qui participe videmment ce plan, est par ailleurs lune des universits qui reoivent la dotation budgtaire par tudiant la plus faible. dplor rcemment la ministre Valrie Pcresse, elle souffre dun manque de vritable transparence , ce qui est un autre problme. Maintenant que vous naurez plus de cours assurer, comment envisagez-vous votre nouvelle vie ? Aprs quelques 42 annes au service de lducation nationale, dont 41 lUAG, jaspire vivre un peu diffremment. Dsireux de continuer animer la recherche lUAG, jai

Lhommage des amis, au premier plan Jean Bernab. (MI)

La rforme du LMD favorise-telle lUAG, ou au contraire rend-telle sa mission plus difficile ? La rforme LMD (Licence, Master, Doctorat) a t impose par lEurope, et initie par le socialiste Jack Lang. Conue selon le modle anglosaxon, elle vise lintgration europenne. Cest dire quelle implique une nouvelle culture universitaire, droutante, difficile acqurir et pas forcment efficiente. Son aspect le plus critiquable est li en fait la prcipitation avec laquelle lactuel gouvernement a rdig et fait voter en 2007 sa fameuse LRU (loi relative aux liberts et responsabilits des universits) et impos ensuite sa rforme des concours de recrutement des enseignants du primaire et du second degr. LUAG sefforce de sadapter la nouvelle situation engendre par la rforme. Comme laAntilla 1457 - 26 Mai 2011

demand bnficier du titre de professeur mrite . Je pense combler mes nombreuses lacunes culturelles, en lisant et en voyageant. Je voudrais recommencer parler anglais et portugais. Je veux surtout apprendre ne rien faire ; revoir les ciels toils de mon enfance campagnarde (peut-tre dans la savane africaine, en Patagonie ou au sommet des Andes) ; revivre cette poque lointaine o la lumire lectrique ne troublait pas le sommeil des oiseaux. Je souhaite finalement consacrer le plus de temps possible ma femme, sans laquelle je naurais jamais fait une telle carrire, nos deux fils expatris en Europe, et nos cinq petits-fils : cinq charmants petits mles ! Propos recueillis par Mike Irasque. n

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Bissette vu par Pago

Gilbert Pago, sur cyrille Bissette et labolition de lesclavage(extraitdelmissionClub-ActudATV,diffuseledimanche22mai2011).Comment expliquer que le rle, et le nom, de Cyrille Bissette, soit aussi mconnu en Martinique? Est-ce d sa rivalit avec Schoelcher? Et au culte qui a t rig Victor Schoelcher? Gilbert Pago : Il y a un norme dbat. Avec lequel, sur beaucoup de points, je ne suis pas daccord. Cyrille Bissette, cest un libre de couleur. Avant labolition de lesclavage il tait libre. Parmi ses anctres il y a le pre de Josphine (Tascher de la Pagerie, ndr). Il est libre de couleur et propritaire desclaves. En 1822, au moment de la grande rvolte des esclaves du Carbet, il est de ceux qui participent lcrasement de cette rvolte. Alors que sa mre est agonisante dailleurs. Sauf que, tout en tant propritaire desclaves, les libres de couleur taient tous Blancs. Et que lanne daprs, il y a cette brochure qui sort, sur la situation des hommes de couleur etc., dont on dit quil aurait t lun des gens qui lont rdige. On ne sait pas, mais en tous les cas il en est solidaire. Et il se fait arrter. Et lorsquil se fait arrter, on lui applique toutes les saloperies excusez mon mot quon applique aussi aux esclaves : il est marqu au fer rouge, il est dport, avec plus de 300 personnes. Parce quon ne parle souvent que de Bissette, mais il y a Fabien, Volny, des gens quon a dport Saint-Martin, Sainte-Lucie. Et il se rend compte dune chose, cest que, pour que les libres de couleur puissent obtenir lgalit, finalement il faudrait supprimer le systme esclavagiste. Et cest ce moment quil change de position, et quil devient partisan de labolition du systme esclavagiste. Mais avec toutes les ides sociales quil avait. [] Et aprs alors, il y a la rivalit avec Schoelcher. Alors que Schoelcher, lorsque lui il dcouvre le systme esclavagiste en 1830, il est tout jeune, il dcouvre le systme esclavagiste dans un voyage quil a fait au Mexique. [] Et il revient en France en disantAh il faut abolir ce systme, et il faut labolir au moins de manire progressive. C'est la prise de position quil prend, au dpart, alors que Bissette ditil faut labolir totalement. Et puis Schoelcher volue. Et il dcide une deuxime fois de faire un voyage en Martinique, en 1842 ; il se fait mme inviter par les bks, et par le plus puissant des bks, savoir celui de Saint-Pierre: Prinelle. Comme il est un Blanc, qui pay par le gouvernement et soutenu par les bks. Il est le candidat des bks. Ce qui fait que a cre une scission ici. Et ce qui sest pass dans la vie politique martiniquaise, cest quune grande partie des libres de couleur ont rejet Bissette aprs labolition de les-

Gilbert PAGO (DR)

vient de France, il est reu par tous les bks. Qui sont furieux contre lui, mais qui le reoivent quand mme. Ce quon naurait pas fait pour Bissette. [] Revenant de cela, Schoelcher dit finalement toutes les positions que javais sont fausses; il faut abolir dfinitivement. Voil la rivalit. Comme il a du poids Schoelcher il est en France, il est riche , il a plus de poids que le pauvre Bissette. Je dis pauvre Bissette, parce que le pauvre, on la dmoli. En France il vit de petits expdients, il doit de largent celui-ci ou celui-l etc., alors que Schoelcher, lui, il a les moyens. Donc cest une rivalit qui est terrible. [] Et l o Bissette va et cest ce qui va poser un problme dans lHistoire martiniquaise cest quil va se rapprocher des bks et quil est oppos, en 1848, labolition de lesclavage et Schoelcher. Il est oppos au comit dabolition, il va dans des runions avec les bks, et il revient ici,Antilla 1457 - 26 Mai 2011

clavage. Et pendant longtemps ils lont rejet. Donc le pays a t divis entre bisstistes et schoelchristes. [] Ce qui fait que toute la classe politique martiniquaise, jusqu Aim Csaire il faut relire les textes dAim Csaire sur Bissette, ce sont des textes terribles, anti-Bissette etc. , les gens estimant que Bissette, cest un peu le Ptain de la France. C'est--dire un gars qui a jou un grand rle au moment de la premire guerre mondiale, mais quau moment de la deuxime Cest ce qui se passe dans lHistoire. [...] il y a un dbat, que je trouve extrmement faux actuellement. On est en train de se battre, en prsentant Bissette comme tant le Martiniquais, face au Blanc Schoelcher. Je ne dfends pas toutes les positions de Schoelcher, mais jestime que, dans lHistoire, Bissette a pris des positions extrmement graves Propos retranscris par Mike Irasque. n

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actualits

Entreprises

Rhum J.M, une marque en constante progression

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es Rhums J.M sont le resultat dun mode de production artisanale preserve issu du magnifique site de Fonds Preville qui heberge la rhumerie J.M, situee au nord de lile de la Martinique, sur le flanc est de la Montagne Pelee.

Les Vieux Rhums J.M, rares et precieux, sont reconnus dans le monde entier pour leurs qualites organoleptiques exceptionnelles. La Rhumerie J.M a souhaite renforcer cette reputation acquise depuis plus de deux siecles, en travaillant a la modernisation du packaging de ses rhums.

La marque RHUM J.M, dont les rhums vieux AOC sont consideres par les connaisseurs comme etant les meilleurs du monde, fait evoluer ses packagings afin de mieux valoriser les qualites intrinseques de ses Rhums Vieux. Par cette demarche, la Rhumerie J.M souhaite renforcer lidentite de sa gamme, ancree dans lhistoire et la tradition, tout en preservant son authenticite, indissociable de son succes. Il en resulte une nouvelle identite visuelle au rendu particulierement sobre et elegant, en parfaite adequation avec lADN de la marque. Linformation au consommateur est aussi rendue plus claire et plus lisible pour une meilleure valorisation des produits.

Medailles 2011 Les rhums JM ont ete recompenses par deux medailles au Concours Mondial de Bruxelles 2011 qui sest deroule les 6,7 et 8 mai dernier. Le RHUM VIEUX X.O, a obtenu une medaille dor et le RHUM BLANC une medaille dargent. n

clment : deux concours en 2011, 10 mdailles

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Heritiers dun savoir-faire rhums les precieux, Clement sont aujourdhui les premiers producteurs de rhum vieux de la Martinique. Les rhums Clement sont le fruit dune recherche permanente de lexcellence alliee a la rigueur de lappellation dorigine controlee (AOC) dont beneficie le rhum agricole de la Martinique depuis 1996. Le respect de la tradition qui caracterise le travail quotidien du maitre de chai et de son equipe saccompagne dune innovation constante. Clement: Le savoirfaire et linnovation dans le respect de la tradition .Le vieillissement Afin de maintenir sa position de premier producteur martiniquais de rhum vieux et la qualite de ses produits, la maison Clement a construit plusieurs chais sur lHabitation au cours de la derniere decennie :

---Chai Homere Clement : annees 50 Chai Charles Clement : 1999 Chai Georges-Louis Clement : 2002 Chai Jean-Jose Clement : 2009 Cet important developpement permet daccompagner la forte demande de rhum vieux depuis 1996. Les chais Charles, Georges-Louis et Jean-Jose Clement, respectivement fils et petitfils du fondateur Homere Clement, ont porte a 1 200 000 litres la capacite de vieillissement des rhums Clement. Durant de longues annees, le rhum vieillit dans des futs de chene a labri de nos chais. Depuis des annees, les Heritiers H. Clement obtiennent de nombreuses medailles dans les plus grands concours nationaux et internationaux. Leur savoir-faire a ete reconnu au concours mondial de Bruxelles qui s'est tenu les 6, 7 et 8 mai 2011. Les rhums Clement ont obtenu : une medaille d'argent pour le Clement vieux VO, trois medailles d'or pour : Le rhum Clement VSOP,Antilla 1457 - 26 Mai 2011

Le rhum Clement 10 ans Le rhum Clement Cuvee Homere.Les Medailles 2011

Ces resultats recompensent la passion, la maitrise et le travail du maitre de chai et de son equipe qui elaborent patiemment nos differents rhums. n

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Le nouveau Prdet dcouvre notre agriculture

Le prfet, Laurent Prvost, et les atouts du dveloppement endognees membres du bureau de la Chambre dagriculture et son prsident Louis Daniel Bertome ont accompagn sur le terrain, le 17 mai dernier, le prfet Laurent Prvost la dcouverte des ralits de notre agriculture . Une journe dense o plusieurs visites de sites ddis la diversification taient prvues.Nous avons pu faire dcouvrir un certain nombre de ralits de notre agriculture martiniquaise. Le prfet a t trs content de dcouvrir cela, ainsi que le directeur de lagriculture. Nous avons vu des agriculteurs qui sont en diversification et qui dveloppent des productions pour des circuits organiss, des coopratives. Mais qui galement dveloppent dautres activits pour des circuits dits courts: pour les marchs locaux ou pour les revendeurs. Ce sont des systmes qui peuvent cohabiter avec une agriculture organise au sein de coopratives. Et je pense quil faut tout cela pour bien montrer ce que nous faisons au sein de la Martinique. Il est 18h30 et Louis Daniel Bertome, le prsident de la Chambre dagriculture, fait avec nous le bilan de la journe mene tambour battant dentreprises en exploitations. Et il est vrai que cette mise en lumire de facettes moins connues du secteur agricole madininais fut effectivement trs enrichissante. Instructive, dabord, avec la visite de la socit Kini, au Robert; atelier cr en 2005 spcialis dans la dcoupe de porc. Avec de petits dpartements pour les bovins et les lapins. Et la prsentation de son directeur, Fabrice Marquet, qui malgr les multiples difficults rencontres, est arriv embaucher une dizaine de personnes. Et faire progresser de faon constante son tonnage de viande dcoup en kg: en passant de 371550 en 2008 387416 pour lanne 2010. Etonnante, ensuite, avec lexploration

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de lunivers de Christian Cartesse qui, aprs 15 ans passs cultiver une trentaine dhectares de banane, a dcid en 2004 de se reconvertir. Et qui aujourdhui est la tte dune exploitation compose dun grand verger diversifi et souvent goteusement insolite (Jacques, Durians, Mangoustans, Ramboutans, Camites, Mangues, Avocats, Sapotes, Fruits pain, Abricots, Grenades, etc.). Mais galement dun levage bovin naisseur (voir photo). La journe se clturait dans les hauteurs du Morne des Esses Sainte-Marie avec Yves Palladino, agriculteur vaillant, membre du MANA (March Agricole du Nord Atlantique) et crateur (en 1989) dune exploitation ddie llevage de poulets de chair et aux cultures marachres et vivrires. Le bilan du prfet Laurent Prvost trs attentif toutes les explications donnes par les professionnels du secteur tait, lui aussi, positif:Pour cette premire journe de rencontres trs oprationnelles avec une partie de la profession agricole, je crois quil y a un mot qui revient: cest la passion. Passion qui a illustr toutes les rencontres que lon a eues avec le directeur de lagriculture. Cette passion qui anime soit des industriels comme Kini ; o ces exploitants que lon a rencontrs tout au long de la journe, qui ont reconverti leurs exploitations, qui participent au March Agricole du Nord Atlantique. Cette passion que lon rencontre chez les agriculteurs, qui ont une profession que lon ne fait pas par hasard... Que lon fait parce que lon aime le rapport la terre, ou aux animaux. Et que lon a cette conviction cheville au cur. Une autre journe similaire de rencontres avec les exploitants des grandes filires que sont la banane et la canne est programme prochainement. Annick de VASSOIGNE. n

(de g d) Fabrice Marquet, directeur de Kini, prsente son atelier au prfet Laurent Prvost. (ADV)

Lonard Christian Cartesse (2me droite) prsente la dlgation les fruits de son verger. (ADV)

Une partie de llevage de bovins naisseur de Christian Cartesse. (ADV)

Visite de

lexploitationYves Palladino( g, ct du prfet) (ADV)

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actualits

n Mi

lang Kryol laBelpoveb kryol153de Jid Pli ou dchir, pli chien ralw, L ladvenn tonb anlw menm an t sek ou ka trap an pirzi.sOsurGeNCes SAMU : 15 POMPIERS : 18 POLICE : 17

KRYOLAD 369/Hebdo1457 de JID

Pichon

usdi poveb-la bien ni rzon pli ou dchir pli chien ralw. S bien sa ki riv s sinistr Mn Kalbas-la. Ni an boug pi madanmli ki t sinistr pi ranfalman tren-an, yo vry yo lotel (nou pa ka di non lotel-la). Pandan yo t la t ka dmi dlo anvayi chanm-lan. Si p a yo t pran-an, tousa mouy. Madanm lan di : Chien pis anl mwen ! Pas apr i ped kayli, i p pa menm dmi an ti-moman. S ki adan lotel-la yo mt yo-a, la t ni an lagrev. Akondi anlot poveb l zatrap band i pa konnet si sisi malad !. L grvis pa pou konnet si sinistr an banmbanm. Yo menm pa sav la yo y. Grvis di s la direksion. La direksion di s l grvis. Met koumand chien, chien koumand latjy. Antoulka zaf solidarit-a ka vini ra kon z bourik. Erezdionn ni yonnd fanmiy ka tjb labriz toujou. Misi Lim Foyal ka f tousa i p, pas si i responsab lavil, i p pa sav l lat ka dsid glis, jijw tranbl. Menm l siyantifik pa ka sav, s pa li k p di moun tel kot k glis. M i p di kanmenm pa bati tel kot ti yo sav t ni dlo ka pas anba t. Sa nou ka w, s ki nouvel-tala f moun tranbl telman, ou s jik di la t ni an tranblannt asou Mn Kalbas. Ni an boug Loren ki di an gran : Erezdibonn man pa ka rt lavil ! M l misi vir mont al chanj bef-li, an gro mn t t ranfal asou tout jadeny. Kidonk anlot poveb ni rzon : l bab kanmarad-ou ka bril wouz taw !. JidAntilla 1457 - 26 Mai 2011

O

URGENCE EUROPEENNE : 112 S.O.S. MEDECIN : 0596.63.33.33 CENTRE ANTI POISON : 0596.75.15.75 CENTRE HOSPITALIER : 0596.55.21.50 AMBULANCE 24/24 H : 0596.63.22.22 CLINIQUE : 0596.71.22.22 DePANNAGes AUTOMOBILES : 0596.70.18.88 REMORQUAGE 24/24 H : 0596.70.18.88 BATEAU : 0596.66.10.00 ELECTROMENAGERS : 0596.51.81.00 T.V. HI-FI VIDEO : 0596.51.81.11 ELECTRICITE : 0596.66.10.00 CLIMATISATION . 0596.52.24.25 CLIM AUTO : 0596.51.50.15 PLOMBERIE : 0596.66.10.00 SOS PISCINE : 0596.77.62.39 lOCAtiONs VOITURES : 0596.51.22.88

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Le regard de Grard DORWLING-CARTER

DSK: uN FRaNaIS cOMME LES auTRES?e dtective Steven Lane, de la brigade de dtectives de l'Unit spciale de Manhattan, a dress un procs-verbal aux termes duquel il a relev que le 14 mai 2011, vers midi, l'adresse 45 West 44th Street, dans le comt et l'tat de New York, une plaignante a dpos plainte sur les chefs d'accusations de : 1. Acte sexuel criminel au premier degr (deux chefs d'accusation) 2. Tentative de viol au premier degr (un chef d'accusation) 3. Abus sexuel au premier degr (un chef d'accusation) 4. Squestration au second degr preuve par ADN admise (un chef d'accusation) 5. Agression sexuelle au troisime degr - preuve par ADN admise (un chef d'accusation) 6. Attouchement sexuel - preuve par l'ADN admise (un chef d'accusation) Que laccus (Dominique StraussKahn) a tent d'avoir, par la force, une relation sexuelle anale et orale avec cette personne ; que l'accus a tent par la force d'avoir des rapports vaginaux avec cette mme personne et la force un contact sexuel ; Quila squestr cettepersonne : la oblige un contact sexuel sans son consentement ; et de faon intentionnelle et sans raison lgitime touch les parties sexuelles et autres parties intimes de cette personne dans le but de l'avilir et d'abuser d'elle, et dans le but d'assouvir sondsir sexuel. Ces attaques ont t commises dans les circonstances suivantes