Guide Programmation Chambre Dhopital APHP

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  • Ce guide est destin apporter une aide l'ensemble des acteurs qui interviennent dansla conception et la ralisation des chambresd'hospitalisation.

    Il s'adresse au Matre d'Ouvrage, dont ici lanotion juridique s'estompe pour s'largir auxutilisateurs que sont le personnel hospitalier,qu'il soit mdical ou paramdical mais aussiaux techniciens qui seront impliqus dans l'u-tilisation.

    Il claire le travail des programmistes et desMatres d'Oeuvre, qu'ils soient architectes ouingnieurs.

    Les lments prsents dans ce cahier spcialdoivent tre adapts chaque situation et l'volution de la mdecine, des techniques,voire de la rglementation.

    Robert Ducarme qui a coordonn ce travailest la disposition des services techniquespour le commenter.

    Guy BernfeldDirecteur du Patrimoine

    et de la Logistique

    1

    du Management Technique

    SommaireIntroduction page 2

    Les donnes conceptuelles page 8

    Les prescriptions techniques et rglementaires page 24

    Schmas de principe page 37

    Bibliographie page 52

    Composition du groupe de travail page 53

    DIRECTION DU PATRIMOINE ET DE LA LOGISTIQUE - RSEAU DES SERVICES TECHNIQUES HOSPITALIERS

    Le Guide de Programmation des chambres dhospitalisation

    HORS-SERI

    E

  • 2INTRODUCTION

    L'Assistance Publique - Hpitaux de Paris at cre par une loi du 10 janvier 1849.Hrite d'une tradition d'accueil des plus ds-hrits remontant au Moyen-ge, cette cra-tion avait pour objectif de coordonner l'en-semble des actions du devoir d'assistanceaux plus ncessiteux.

    Le dbut du XIXme sicle avait dj mar-qu la mdicalisation de certaines de cesinstitutions par l'organisation de la fonctionmdicale dans les hpitaux. C'estl'Assistance Publique qui reconnat le pre-mier corps des mdecins spcialistes, quiconcourra la mdicalisation des tablisse-ments. Il faudra, galement, attendre lesdbuts du XXme sicle pour que la dfini-tion du mtier de soignant soit prcise.L'aprs-guerre organisera la profession d'in-firmire, lui donnera un rle propre et crerala profession d'aide-soignante.

    L'Assistance Publique - Hpitaux de Parisest riche d'une culture et d'une architectureremontant plusieurs sicles. Les progrs dela connaissance mdicale ont toujoursinfluenc l'architecture. Le progrs social l'atoujours prcde.

    La conception des hpitaux est une rponsearchitecturale la connaissance de la trans-mission des maladies avec un certain dcala-ge dans le temps. C'est ainsi que l'architectu-re du XIXme sicle est guide parl'importance du cubage de l'air pour le bien-tre des malades. Au dbut du XXme si-cle, les dcouvertes pastoriennes et la notionde transmission microbienne font concevoir"l'hpital pavillonnaire". La rvolution del'infectiologie par la dcouverte des antibio-tiques permet un nouveau concept architec-tural : "l'hpital bloc" qui trouvera sa cons-cration dans la seconde moiti du XXme

    sicle, mme si l'hpital Beaujon est unexemple antrieur.

    Le XXIme sicle est orient vers la luttecontre les infections contractes l'hpitaldites "infections nosocomiales", dont laconception architecturale est l'un des l-ments qui doit contribuer son radication.

    L'lment central dans la conception archi-tecturale hospitalire est la chambre del'hospitalis. En fonction des progrs de lamdecine et des modifications sociales, ellea connu une volution au fil des ans. Au-delde sa rponse fonctionnelle et des impratifssociaux, la notion d'appropriation de l'espacepar l'individu est l'un des lments dont ilfaut tenir compte.

    A. Lvolution historique de la chambre dhospitalisationAvant le XIXme sicle, les salles taient communes et le lit ou la paillas-se, communs plusieurs assists.

    Le XIXme sicle connat, avec le dveloppement du savoir mdical,une volution dans la conception des lieux ; mais il faudra attendre laseconde moit du XXme sicle pour passer de la salle commune lachambre individuelle.

    De la salle commune...Les salles communes sont souvent de 40 50 lits, la rpartition desmalades se fait uniquement en fonction du sexe. Si elles ont l'avantagede faciliter la surveillance, elles interdisent toute intimit au malade.Aussi, jusqu'au milieu du XIXme sicle, on pallie ce manque en entou-rant le lit par des rideaux. Le seul lien du malade avec l'extrieur est uncoffre plac sous le lit dans lequel il range ses affaires personnelles.

    Dans la seconde moiti du sicle, les tentures sont mises en cause dansla propagation des contagions. C'est cette mme poque que la notion

    de cubage d'air ncessaire au malade, qu'avait prne Tenon au sicleprcdent, est mise en application, donnant lieu des hauteurs sous-pla-fonds souvent suprieures 5,70 mtres.

    La rvolution pasteurienne trouve son prolongement architectural pardes salles de contagieux et la conception d'hpitaux pavillonnaires.

    Piti-Salptrire - Salle commune des malades - dbut du XXme sicle

  • 3En 1893, Antoine Bclre crivait au Directeur de l'hpitald'Aubervilliers sur les dangers que constituaient, pour les malades, lessalles communes ; il terminait sa lettre en demandant la cration d'unpavillon compos de vingt chambres un lit.

    Dj en 1878, la maternit de l'hpital Tenon tait conue en chambresindividuelles, desservies par un balcon extrieur. Les portes taient cal-feutres par des joints de caoutchouc, dans le but de protger, d'ailleursde manire errone, contre les fivres puerprales, qui seront remis encause dix ans plus tard.

    Dans le livre dit par l'Assistance Publique - Hpitaux de Paris, pourson cent-cinquantenaire, le tmoignage d'une lve-infirmire est lo-quent sur les conditions d'hospitalisation : "ce qui m'a le plus impres-sionne, lorsque je pntrai pour la premire fois l'hpital Tenon, futl'immensit des salles avec des hauts plafonds, de hautes fentres et 40 lits serrs les uns contre les autres".

    Dans le livre "Regards sur l'hpital Laennec", un autre tmoignagecomplte cette impression sur les salles communes : "c'tait impres-sionnant ! Une odeur quand on arrivait l-dedans... d'urine et detranspiration... par contre, un bon contact avec les malades".

    De nombreux tmoignages insistent sur la surveillance plus facile et l'en-traide qui rgnait dans les salles communes mais, galement, sur la pr-sence visuelle ou sensorielle avec la mort : "quand un dcs se prpa-rait, on faisait venir le paravent". D'autres signes, comme lesgmissements, le transfert en chambre seul, taient des signes annoncia-teurs faisant natre l'angoisse des autres malades.

    La premire politique d'humanisation date des annes 1960 ; elle seconcrtise par la cration de boxes ; ceux-ci, consistent cloisonner mi-hauteur les salles communes avec une partie suprieure vitre et un espa-ce non clos devant le lit.

    C'est un dbut d'intimit puisqu'une partie de l'espace est dlimite et quechaque malade peut bnficier d'une lumire individuelle. La facilit desurveillance et la vie sociale de la salle subsistent. Par contre, la confi-dentialit et le secret mdical ne peuvent tre respects.

    La mdecine est encore partiellement clinique, base sur l'examen etl'auscultation du malade par le mdecin, directement au lit du malade.C'est ce que Foucault appelle "la suzerainet du regard". La radiologie etles examens de laboratoires ne sont qu'un complment de l'examen cli-nique ; peu d'appareils entrent dans l'espace du malade.

    On assiste, pendant la mme priode, la cration de chambres 4, 3 et2 lits.

    Toutefois, qu'il s'agisse de salles communes ou de chambres, la concep-tion est base sur les habitudes sociales et l'absence de confort de l'habi-tat.

    Il n'existe souvent que 2 W-C, 2 3 lavabos et, parfois, une baignoirepour 30 ou 40 lits. Les chambres les mieux quipes ne comprennentqu'un lavabo.

    Cette conception se retrouve dans les pensionnats et les casernes. Il fautdire que certains appartements des faubourgs, de mme que les maisonsindividuelles ont un quipement sanitaire semblable. Les douches muni-

    Htel Dieu - Service des tuberculeux - 1932

    Saint-Louis - Chambres boxes - 1952

  • 4cipales existent et permettent la population de certains secteurs d'enprofiter la fin de la semaine.

    Ce n'est que dans la seconde moiti du XXme sicle que le progrssocial influence la vie du malade l'hpital, pour arriver la notion dechambres individuelles.

    ... la chambre particulireLe progrs technique et la rforme hospitalo-universitaire de 1958, dontles vritables effets se feront sentir ultrieurement, amneront l'hpitalune nouvelle catgorie de malades aux habitudes sociales diffrentes.

    Aussi, l'hpital est amen rechercher une adquation avec les habitu-des de vie extra-muros. C'est ainsi qu'entre le XIXme sicle et la secon-de moiti du XXme sicle, le rveil du malade passe de 5 h du matin 7 h ; les horaires des repas passent de 10 h-16 h 12h30-19h ; les visi-tes qui taient autorises jusqu' 15 h, se voient prolonges jusqu' 20 h.

    Cet effort de rapprochement avec les habitudes de vie, se retrouve dansl'habillement qui est pass de l'obligation de porter les effets fournis parl'hpital la tolrance, dans les annes 1958, de porter ses habits per-sonnels pour aboutir ce que cela constitue un droit.

    Le paiement des journes d'hospitalisation a, galement, renforc les exi-gences du malade et a tabli une concurrence entre le secteur public et lesecteur priv.

    Ds les annes 1970, la conception des chambres volue. Elles seront 2 ou 1 lit. Du simple cabinet de toilette, parfois commun deux cham-bres, on arrivera la salle d'eau individuelle comprenant un lavabo, un W-C et une douche.

    La chambre se mdicalisera avec les gaines tte-de-lit, comprenant lesprises de fluides et de nombreuses prises lectriques permettant de bran-cher les appareils mdicaux qui font partie du traitement.

    Le mobilier lui-mme voluera. Dans la premire moiti du XXme si-cle, les lits sont en fer et mesurent 0,80 m sur 1,96 m. En 1923, des critsprcisent que l'infirmire doit pouvoir passer librement sur ses cts eten arrire. La table de nuit est en fer et, outre les objets personnels, ellepermet de ranger le pistolet. Il ny a aucun placard, puisque les habitscivils et les valises sont gards dans un vestiaire centralis.

    Ds le dernier quart du XXme sicle, les lits atteignent souvent desdimensions proches de 1,10 m sur 2,15 m, sont lectriques et font appel des matriaux l'aspect dcoratif, souvent proche de l'htellerie. Lemalade gardant ses vtements, dispose d'un placard. Le fauteuil de reposet les siges pour les visiteurs, la table permettant de prendre ses repas aulit, font partie du mobilier.

    La table de nuit s'est modifie dans sa fonctionnalit, devenant parfoisrgrigrante.

    L'ouverture sur les habitudes de vie externe se retrouve dans la mise disposition du tlphone, de la tlvision et bientt des ordinateurs.

    La dcoration de la chambre a, galement, volu. Jusqu'aux annes1970, les salles voire les chambres, avaient leurs murs recouverts de car-relage, parfois de peintures dont les couleurs taient invariablement leblanc, le vert, le bleu.

    Le souci de rapprochement avec l'habitat et les progrs techniques dansles matriaux, ont donn lieu une diversit souvent influence par l'ef-fet de mode. C'est ainsi que sont apparus les textiles, les revtementsplastififs, les faux liges, les couleurs vives, les papiers peints, lesfresques, la toile de verre, le bois, les stratifis.

    Le choix des matriaux dans la conception des sols et des plafonds a ga-lement intgr les connaissances de la science sur la propagation desinfections, les facilits d'entretien et les nouvelles techniques.

    Les carrelages, les dalles thermoplastiques, les rsines, les linos sontemploys suivant les poques.

    Les progrs de la technique, allis la recherche d'insonorisation deschambres ont entran les faux-plafonds que proscrit l'actuelle lutte contre les infections.

    La suppression des salles communes ncessite la conception d'un espa-ce social polyvalent o malades et familles puissent se runir et avoir unautre univers que la chambre.

    Paradoxalement, la dure moyenne d'hospitalisation, qui est passe deprs de 30 jours au XIXme sicle moins de 7 jours au XXme sicle,a vu les exigences de confort s'accrotre. C'est ce qui conduit l'hpital chercher une conception des chambres proche du concept htelier touten respectant les contraintes fonctionnelles et d'hygine que ncessite laspcificit du lieu.

  • Le malade arrive l'hpital avec son histoire. Aucune n'est commune l'ensemble de la population et chaque vnement sera vcu de faon dif-frente.

    On pourrait essayer de constituer des groupes pour chercher des simili-tudes, classs par sexe, par ge, par culture, par classe socioprofession-nelle voire par maladie.

    Certaines enqutes s'y sont essayes. Celle ralise sur la qualit de l'in-formation reue par les patients hospitaliss a montr qu'il fallait am-liorer l'information des patients jeunes dans les services d'adultes, que lespatients de niveau culturel lev taient plus demandeurs d'informations,que ceux dans un mauvais tat de sant se sentaient insuffisammentinforms sur les soins et sur leur tat.

    L'enqute ralise par un tudiant dans un service de l'hpital AntoineBclre tend dmontrer que, sur un mme sujet architectural, la rpon-se varie si on la pose au malade ou au personnel. Ainsi, sur la ques-tion : "prfrez-vous une chambre individuelle ?" : les malades rpon-dent oui 50% et oui 50% pour les chambres deux lits, pour avoirun contact.

    La mme question pose au personnel rvle 50 % de oui pour la cham-bre un lit, 0% pour les chambres deux lits ; pour les autres 50% cesten fonction des pathologies.

    A la question : "votre chambre vous parat-elle accueillante ?" : lesmalades rpondent oui 60%, le personnel oui 0%.

    A la question : "votre chambre vous parat-elle triste ?" : les maladesrpondent oui 0%, le personnel oui 70%.

    Si une conclusion pouvait tre tire du rsultat de cette enqute, ce seraitque l'apprhension d'un lieu diffre en fonction de l'appartenance ungroupe.

    Le personnel vit plus dans les lieux que le malade ; il est uni dans sarponse aux questions par une rflexion de bien-portant et d'utilisateurpour lequel le lieu a une importance capitale. Le malade ne fait que pas-

    ser dans les lieux et son souci principal est son tat de sant et la chaleurhumaine de l'accueil.

    Bien sr, la qualit de la chambre est trs importante mais elle est un desmaillons de son histoire hospitalire. Il serait intressant de connatre sonavis plusieurs annes aprs sa sortie sur ce qui l'a marqu.

    Pourtant, un lien est commun l'ensemble des malades, c'est l'arrivedans un univers inconnu avec ses rgles et l'anxit occasionne par lamaladie, la coupure du monde extrieur, la peur du diagnostic, desconsquences de la maladie, les soins.

    Aussi, aprs l'accueil, la chambre doit dgager une impression de qui-tude.

    Plusieurs sociologues et psychologues ont analys l'apprhension del'espace par l'individu et l'influence rciproque exerce.La valeur d'un espace n'est homogne ni au niveau individuel, ni auniveau social.

    De l'histoire individuelle...Au niveau individuel, l'histoire personnelle influence la perception etl'occupation de l'espace.

    Qu'il s'agisse d'une chambre d'htel ou d'une chambre d'hpital, chaqueoccupant marque et est marqu par le lieu. C'est l'occupant qui donne lavie l'espace.

    Les lieux occups antrieurement et les vnements qui s'y seront drou-ls auront une influence sur la perception qu'il aura du nouveau local.

    Un espace fait natre des sensations et des sentiments varis ; chaque l-ment qui le constitue peut voquer un souvenir. La configuration dulocal, sa couleur, sa vue, son odeur, la lumire vont, dans le subcons-cient, se rapporter des vnements heureux ou malheureux. Le lieudgagera pour les uns, un sentiment de tristesse, d'angoisse, d'ambigu-t, pour les autres, un sentiment de bonheur, de plnitude.

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    Compte tenu du caractre volutif des besoins, il est certain que la flexi-bilit des lieux est une exigence que le concepteur doit toujours avoir pr-sente l'esprit.

    Si l'histoire est un lment de connaissance ncessaire des facteurs quiinfluent sur la conception d'un lieu hospitalier, les reprsentations imagi-naires de l'espace sont des lments indispensables aux sentiments qu'el-les font natre.

    B. Les diverses influences sur lapprhension de lespace

  • 6La dimension de l'espace est un sujet flottant : une grande pice peut vo-quer la puissance, la richesse ; une petite pice, son tour, le confort maistoutes deux peuvent, suivant sa dcoration ou les individus, engendrer unsentiment d'inscurit.

    La couleur est un lment qui, selon les cultures, a une signification dif-frente : en Asie, le blanc est la couleur du deuil en opposition totale avecle noir auquel les pays occidentaux sont habitus.

    Certaines conceptions ont une influence sur des individus fragiles ; or,l'hpital fragilise l'individu.

    Les sociologues parlent du rapport d'intriorit/extriorit et du senti-ment d'inscurit que peut entraner l'absence d'entre dans un logement.La fentre a aussi une importance symbolique capitale, elle est le seullien de l'habitat avec l'extrieur qui peut tre prolong par celui avec lanature par la prsence de balcon ou de terrasse. La privation de libert estsouvent ressentie dans un lieu ou avec des moyens ne permettant pas devoir au dehors.

    Au niveau de la chambre d'hpital, son importance est encore plus gran-de dans la symbolique. Pourtant, la ncessit de voir est assortie de cellede ne pas tre vu. En dehors de la ncessit de faire le noir, les volets ontcette fonction, souvent renforce par des voilages et des doubles rideaux.

    On retrouve cette mme contrainte lhpital. Plusieurs malades disentque le second lien avec l'extrieur est la tlvision.

    L'emploi des matriaux et des techniques est galement empreint d'uneforte symbolique. L'isolation thermique et phonique mettent l'homme enrupture avec la nature.

    Le bruit est un facteur de fatigue et de drangement, le silence peut deve-nir stressant et peut voquer l'absence de vie. Le malade doit pouvoir sereposer mais doit, galement, tre rattach la vie par la vue sur l'ext-rieur et une isolation relative de la vie interne du service. C'est ainsi que,pour se rattacher au mouvement, de nombreux malades laissent leurporte ouverte.

    Les lments naturels ont une forte symbolique ; la pierre et le bois sontrassurants ; aussi, les techniciens ont-ils cherch les imiter par des mat-riaux synthtiques mais la connotation sociale des espaces influe sur lescomportements.

    L'emploi de certains matriaux peut rappeler un univers contraint et nonchoisi et provoquer un sentiment de rejet de l'espace. L'exemple du btonbrut rappelant l'usine est significatif cet gard.

    ... l'influence socialeMais la conception de l'espace peut influencer la vie sociale. Certainsfacteurs favorisent le renforcement de la cohsion sociale. La notiond'appartenance un mme groupe est un lment prgnant. L'exempledes salles communes est reconnu dans le domaine hospitalier. Cettenotion s'applique aussi bien aux malades qu'au personnel : appartenir une entit de taille humaine, un groupe identifiable avec des repairescommuns.

    Le courant fonctionnaliste attribue l'organisation de l'espace un rled'organisation sociale. C'est ainsi que la taille des btiments, l'organisa-tion autour d'une cour ou la localisation dans une impasse, favoriseraientles interactions sociales.

    D'autres courants voient une interaction entre l'espace et les relationssociales. Le changement d'un membre du groupe va modifier les rap-ports sociaux mais aussi son rapport l'espace.

    L'influence de l'architecture et du vcu de l'tre humain dans son int-gration, sont magnifiquement illustrs par cette remarque d'une infir-mire de l'hpital Laennec "les btiments avec des petits coins, desrecoins... Enfin, un petit peu comme si tu avais des petites cachettes. Cafait vraiment vieille maison de famille : avec les grandes parties decache-cache quand on tait gamins.... a fait grande famille mais vrai-ment grande famille avec normment de gens, avec des diffrentesbranches et puis, en fait, on se rend compte qu'on est de la mme famillemais qu'on est pas tous pareils".

    L'histoire et l'ensemble des notions qui s'attachent l'interaction entrel'homme et l'espace sont des lments essentiels dans la conception deschambres d'hospitalisation.

    Recherche de fonctionnalit, besoin d'un habitat rassurant, relationssociales de qualit, tel est le sisyphe du Programmiste et du Matred'Oeuvre.

    Aussi, le document plus technique qui suit, ralis par un groupe pluri-disciplinaire se situe-t-il dans cette logique, qui recherche concilierattentes du personnel et des malades dans une perspective volutive, per-mettant d'intgrer l'volution sociale et le progrs technique.

  • 7Chambre sans accompagnant - 2000

    Chambre avec accompagnant - 2000

  • 8LES DONNES CONCEPTUELLES

    Prambule

    A. Un guide indissociable dune dmarche gnrale et spcifiqueL'Assistance Publique - Hpitaux de Paris apubli en mars 1999, un Guide deProgrammation indiquant les diverses dmar-ches suivre pour laborer un programmearchitectural.

    Il rappelle, qu'avant de raliser un programmeet de dterminer la superficie ncessaire, il estutile de rattacher l'opration envisage au sch-ma directeur spatial. La conception de locauxne peut se faire que sur la base d'un program-me mdical finalis par service ou ple et parunit fonctionnelle. L'tude de l'organisationgnrale, notamment logistique, des flux, descircuits et des proximits est un pralableindispensable toute conception des lieux.

    Ce n'est qu'aprs avoir effectu cette dmarcheque la liste des locaux ncessaires au fonction-nement des services peut tre dresse. Leur

    surface a une influence certaine sur l'tude defaisabilit ; les amnagements, les prescrip-tions techniques par pice et par lot, ne devien-nent indispensables qu'au niveau duProgramme Technique Dtaill.

    Le prsent guide a pour objectif de dterminer,dans la conception des chambres d'hospitalisa-tion, l'ensemble des contraintes communes diverses disciplines mdicales. Tout en rpon-dant des critres fonctionnels, leur prise encompte permettra de ne pas modifier leslocaux en cas de changement de types depathologies des malades hospitaliss.Ce document ne peut tre dtach de l'ensem-ble du programme, lequel doit analyser etdcrire l'organisation gnrale de l'activit duservice et de l'hpital.

    Ce guide s'impose aussi bien aux programmis-tes qu'aux concepteurs et fait partie du cahierdes charges. Toutes les oprations, aprs un ande fonctionnement, feront l'objet d'une valua-tion par le Matre d'Ouvrage, aussi bien auniveau de l'adquation du programme auxbesoins que de la conception et de la ralisa-tion. En fonction des rponses apportes, leguide fera l'objet de mises jour.

    Certaines activits comme les maternits ou lesservices de psychiatrie demandent des com-plmentarits traites dans ce guide. D'autresspcialits, comme les secteurs de ranimationet les soins de longue dure, ncessitent un trai-tement spcifique et feront l'objet d'un autredocument.

    B. Les concepts dune chambreLa chambre du malade est un lieu o s'exercentdes activits diffrentes.La premire d'entre elles est l'hbergement.Proche de l'htellerie, elle doit, toutefois, tenircompte, dans sa conception, des autres imp-ratifs.La seconde, concerne les soins, qui est l'essen-ce mme du sjour et, de ce fait, doit tre pri-vilgie.

    Enfin, la chambre est soumise des ncessitslogistiques, techniques et de maintenance. Saconception et les matriaux employs serontde nature faciliter la lutte contre les infectionsnosocomiales.

    Cet ensemble se retrouve dans des conceptsqui participent au respect des droits du malade.

    a. La qualit de l'hbergementAinsi, pour l'hospitalis, la chambre est un lieud'intimit. Elle doit dgager une ambiancereposante. Le confort acoustique, l'esthtiqueet les amnagements intrieurs, sont des l-ments qui concourent faciliter son sjour.

    L'espace sanitaire est galement importantpendant son sjour. La conception doit pren-dre en compte les contraintes applicables auxpersonnes handicapes et notamment aux mal-entendants et malvoyants. En effet, si le nom-bre de personnes handicapes peut paratre fai-ble, certaines pathologies impliquent unhandicap passager pendant le sjour de l'hospi-talis. Aussi, dans la mesure des possibilitsarchitecturales, est-il ncessaire de concevoirl'ensemble des chambres dans cette optique.

    b. La qualit des soinsCependant, la chambre est un lieu o se prati-quent des soins mdicaux et paramdicaux.Certains gestes sont routiniers, d'autres sontpratiqus en urgence. Parmi ces derniers, peuttre cit le massage cardiaque qui se pratique la tte du lit. Chaque spcialit peut avoir sesspcificits qui feront l'objet d'adaptation avecles utilisateurs. Dans les gestes d'urgence, lasortie du lit ou d'un brancard est, sans doute, leplus rptitif.

    La lutte contre les infections nosocomiales res-sort de ce concept.

  • 9c. La fiabilit de la maintenance

    L'ensemble technique et architectural ncessitedes besoins de maintenance. Il doit tre dura-ble, facile d'entretien et facilement accessibleau personnel technique.

    d. Une logistique qui participeau bien-tre

    La chambre est galement un espace o s'ef-fectuent des prestations logistiques : comman-de et distribution des repas, rfection des lits,entretien des surfaces, etc.

    Les flux de matriels sont importants : entrentdans la chambre les chariots de soins, les cha-riots d'urgence, les appareils radio mobiles et

    des quipements spcifiques certaines sp-cialits, voire certains types de malades, lebrancard, les appareils ncessaires au nettoya-ge des surfaces.

    e. Un lieu d'changesEn terme de flux, outre le patient, entrent dansla chambre les mdecins, les infirmires, lesaides-soignantes, les agents hospitaliers, le per-sonnel d'entretien, les visiteurs du malade,voire d'autres spcialits paramdicales telleque les kinsithrapeutes, les ditticiennes, lespersonnels administratifs, etc.

    Chacun a un colloque singulier avec le maladequi demande une certaine confidentialit, unenvironnement propre l'coute.

    L'ensemble de ces impratifs peut paratrecontradictoire. Des compromis devront tretrouvs avec les utilisateurs. Toutefois, lerespect des contraintes lies aux soins et lalutte contre les infections contractes par lemalade en milieu hospitalier (dites infectionsnosocomiales) est prioritaire par rapport auxautres attentes.

    Ce guide constitue la base des contraintesapplicables. A partir de celles-ci, leProgrammiste et le Matre d'Oeuvre enrichi-ront la conception des espaces par un changeavec les utilisateurs.

    Contraintes fonctionnelles

    A. Les chambres pluridisciplinaires

    Sur le plan hteliera. Les rangementsAson arrive, le malade doit pouvoir ranger ses habits, sa valise et dispo-ser d'un casier scuris pour ses objets de faible valeur.

    Le placard comprendra un ct penderie permettant de susprendre deuxvtements, un ct rayonnages, un espace de rangement de valises et uncoffre-casier de faible dimension pour placer ses valeurs. Un espace seradvolu au rangement de deux chaises pliantes.

    Le placard devra tre conu de manire faciliter l'entretien et l'accessi-bilit aux personnes handicapes. Atitre d'exemple, le placard sera toutehauteur du sol au plafond. Les vtements pourront tre suspendus unetringle coulissante perpendiculaire aux portes, permettant une plus faibleprofondeur.

    b. Equipements caractre htelier ou mdicalEn permanence dans la chambrez le lit : 2,15 m x 1,10 mz la table de chevet : 0,45 m x 0,45 m x 0,80 m

    pouvant faire rfrigrateurz la table de repas : 0,80 m x 0,40 mz le fauteuil : 0,80 m x 0,80 mz la chaise : 0,45 m x 0,45 mSporadiquement dans la chambrez chariot pansements : 0,84 m x 0,57 mz chariot de ranimation : 1,30 m x 0,60 mzbrancard : 2,15 m x 0,70 mz radio mobile : 1,10 m x 0,55 m.

  • 10

    c. Les loisirsLa lectureLa lecture et l'criture ncessitent une tablette, mobile en hauteur, rabat-table, situe dans un espace bien clair. Une prise de courant et une prisebanalise tlphone informatique doivent tre proximit.

    La tlvisionLa tlvision sera situe sur une tablette dgageant l'espace au sol etdevra tre visible du lit et du fauteuil.Son utilisation pouvant tre largie d'autres activits, telles que com-mande de repas, dossier mdical, une prise informatique, branche sur lerseau de l'hpital, sera proximit.Une chaise et un fauteuil quipent les chambres pour l'exercice de cesactivits.

    Le tlphoneLa difficult de mobilit de certains hospitaliss, ncessite que le postetlphonique soit facilement accessible du lit et puisse indiffremmenttre plac de l'un ou l'autre ct en fonction du type de handicap del'hospitalis, ventuellement par support sur la table de nuit.

    Au niveau des soinsa. Les espacesL'espace comprend des quipements caractre htelier mais galementdes quipements caractre mdical dont la prsence dans la chambrepeut tre permanente ou occasionnelle.

    La pratique d'actes mdicaux, paramdicaux et le transfert du malade,impliquent une rpartition des espaces par rapport des points fixes ou des appareils.

    Espaces par rapport au litz85 cm de chaque ct pour pouvoir piquer ou perfuser le maladez130 cm au pied du lit pour pouvoir passer avec un appareil de radio-

    logie, un brancard, un E.C.G., un E.E.G, un chariot de pansements,un chariot de ranimationz le lit d'une longueur de 2,15m peut tre augment de 40 cm pour

    installer un appareil de traction dans les services d'orthopdiez il faut pouvoir tirer le lit de 80 cm pour qu'un ranimateur ou un

    anesthsiste puisse ranimer un patient, en se tenant la tte

    z conformment aux normes pour personnes handicapes, la cham-bre doit comporter une aire de 1,50m de diamtre permettant larotation du fauteuil roulant en dehors du mobilier.

    b. Les donnes techniqueszgaine de tte de lit avec lumire indirecte, avec au minimum 6 pri-

    ses lectriques 10/16A, rparties de chaque ct du lit (clairage delecture : 300 lux), 1 prise d'oxygne, 1 prise de vide, 1 prise d'aircomprim, 1 prise domotique regroupant les commandes, espacesd'au moins 11 cm.

    z spot orientable permettant les actes infirmiers de prcision (500 luxau milieu du lit)

    zprises lectriques 10/16A la tte du lit pour brancher le lit et la tablerfrigrateur en plus des prises de la gaine tte de lit

    z botier de commandes des diverses fonctions, telles que manoeu-vre des stores, interphonie inter-chambres et postes de soins ditsappel malades, avec rappel l'entre de la chambre et servant aupersonnel soignant. (possibilit d'intgrer un systme de domotiquesuivant les prescriptions jointes en annexe)

    zprise tlphoniquez dans certains cas, air renouvel : minimum 2 volumes/heure avec

    une grille nettoyablezprise informatique relie au SIH.

    Un lave-mains devra tre plac l'entre de la chambre. Les caract-ristiques seront :zmonobloczmatriau rsistant aux rayuresz commande cellulezdistribution automatique de savon neutre ou antiseptiquezprofondeur permettant de se laver les avant-brasz systme anti-giclementzdisposition dans la chambre ne gnant pas le passage des lits.Il faudra prvoir aussi un distributeur d'essuie-mains et un emplace-ment mural pour poubelle suspendue

    Lespace sanitairea. Donnes GnralesLa salle d'eau doit tre accessible une personne handicape en fauteuil.La conception et la disposition des divers quipements situs dans cetespace, permettront leur accessibilit une personne mobilit rduite.

  • 11

    zChauffage par radiateur, chauffe-serviette.z Bouton d'appel accessible permettant son utilisation du lavabo, des

    W-C et de la douche.z Porte coulissante, non encastre dans les cloisons, de 90 cm de large,

    poigne 90 cm du sol maximum ; dans les autres cas, respecter leslargeurs de passage. Prvoir un systme, tel que barre de seuil com-pressible ou autre, vitant l'eau de pntrer dans la chambre.z Systme d'extraction plac latralement de manire viter que le

    malade ne sente les effets de la circulation d'air : (dbit 30 m3/heure).zPrise de courant type rasoir, accessible par une personne en fauteuil.

    b. Le lavaboSon installation rpondra aux critres suivants :z suspenduz sans trop-pleinzrobinetterie au mur avec mitigeur, type levier manoeuvrable par une

    personne en fauteuilzmiroir dont le bas est au maximum 1,05 m du sol, suffisamment

    grand ou inclinable permettant un handicap de se voirzvasque incorpore sans rebord, en matriau non rayable, facile d'en-

    tretien ; deux vasques dans les chambres deux lits ; le plan de tra-vail remontera sur les murs et ne devra pas tre d'une profondeurinfrieure 0,60 m et sa face infrieure 0,70 m minimum dusol ; son amnagement doit permettre d'accder aux affaires de toi-lette

    z siphon dmontablezdessus du lavabo 85 cm du solz tablette.

    c. Les W-Cz suspenduszrhausss, hauteur : 50 cm entre le sol et l'assise, axe latral 0,40m,

    axe frontal 0,50m du fondz ils doivent permettre le passage d'un soignant d'un ctz prsence de deux barres d'appui repliables, dpassant la cuvette de

    20 cm situes une hauteur comprise entre 0,70m et 0,80mzpossibilit d'accs en fauteuilz si possible, non situs en face de la portez tuyaux non apparentsz chasse d'eau automatique ou accessible, facile manoeuvrer pour

    des personnes ayant des difficults de prhension (type boutonpoussoir, conforme aux normes sur la scurit incendie)

    Le rservoir sera situ dans une gaine technique extrieure la cham-bre accessible par le personnel de maintenance, respectant le degrcoupe-feu prvu par les textes.z en cas de couvercle et abattant, ceux-ci doivent tre nettoyables,

    voire dsinfectables automatiquementzporte-rouleau papier hyginique dont l'accs se fait sans rotation ni

    flexion du patient

    Devant le lavabo et les W-C, une aire d'approche de 0,80m x 1,30mest ncessaire pour un accs en fauteuil roulant, les deux sont cumu-lables.

    d. La douchezproscription des bacs douche et du carrelagez plans inclins permettant l'accs des fauteuils pouvant comprendre

    un ressaut la limite de la chambre, dans la limite autorise par larglementation handicaps, et permettant d'viter l'coulement del'eau en dehors du cabinet de toilette.

    zpente vers le siphon de sol de 1%z douche pouvant se suspendre, manoeuvre par mitigeur, type levier

    compris entre 1m et 1,10m du sol, manoeuvrable par une personneassise et une tierce personne

    z crans, pares-douche suspendus dont l'un repliable (verre proscrit)z siphon dont la capacit d'absorption est suprieure au dbit de la

    douchez la douche et le siphon doivent tre loigns de l'entre de la salle

    d'eauzdans la salle d'eau, les quipements suivants seront disposs : pat-

    re pour accrocher les vtements une hauteur maximum de 1,30m,crochets pour les poches mdicamenteuses, support poubellesuspendu 1,90m du sol.

    z le sol sera antidrapant

    Un espace permettant une giration de fauteuil de 1,50m de diamtredoit tre prvu dans le cabinet de toilette.

    Une cassette vido tourne l'hpital Laennec peut tre visionne par leconcepteur afin d'apprhender les gestes et les espaces ncessaires,notamment aux soins de nursing et aux handicaps.

  • 12

    B. Spcificits additionnelles concernant les maternits

    Une mdicalisation progressive de laccouchement...Atravers les sicles, l'accouchement en institution est pass de l'aideaux plus dmunies une assistance mdicale pour la mre et l'enfant.

    a. L'accouchement en institution tait une exception, rser-ve aux plus dmunies, et qui, paradoxalement, accrois-sait les risques

    Jusqu' la fin du XVIIIme sicle, les naissances avaient lieu au domici-le. Seules les femmes vivant de la charit publique accouchaient dans leshpitaux ordinaires. Leur hbergement se faisait dans des salles com-munes.

    Aprs son enqute sur la situation des femmes enceintes et partir duconstat de l'important taux de mortalit, Tenon a, dans un rapport, pro-pos des mesures de rorganisation.

    Parmi celles-ci, il prconisait l'attribution d'un lit chaque femmeenceinte et chaque accouche. Il indiquait la ncessit de sparer lesfemmes " grosses " des accouches et les femmes saines, des malades.L'auteur s'interrogeait sur l'affectation d'un hpital particulier aux fem-mes en couches.

    Ces mesures furent l'origine de la cration de la maison d'accouche-ment installe dans l'ancienne abbaye de Port-Royal.

    Au dbut du XIXme sicle, l'cole d'accouchement pour les lvessages-femmes fut cre par le ministre Chaptal.

    Un service de 54 lits et 37 berceaux, spcifique aux femmes enceintes,fut cr l'hpital des cliniques ; il comportait des salles de 4 et 8 lits.

    L'insuffisance de ces deux tablissements donna lieu la cration de ser-vices spcifiques aux femmes en couches et aux nouveaux-ns dans leshpitaux suivants : Htel-Dieu, Piti, Charit, Saint-Antoine, Necker,Beaujon, Lariboisire, Saint-Louis et Cochin.

    Qu'il s'agisse de Dubois ou de Tarnier, au milieu du XIXme sicle, l'u-nanimit se fait sur l'important taux de mortalit dans les maternits : enmoyenne de 1 sur 19, alors qu'il n'est que de 4 pour 1000, hors tablis-sement.

    Malgr des amliorations architecturales, la contagion puerprale nepeut tre endigue. Seule l'vacuation des salles infectes limite l'pid-mie.

    Ces donnes poussent le comit d'hygine des hpitaux placer les fem-mes maries ncessiteuses chez les sages-femmes de ville.

    b. Une rigueur dans les mesures d'hygine et une conceptionarchitecturale moderne a, ds la fin du XIXme sicle, in-vers la tendance

    Tarnier conoit un vritable projet architectural et organisationnel desmaternits.

    Au niveau de l'architecture, il prconise l'isolement des nouvelles accou-ches dans un btiment spcifique, sans saillies, balay par le vent. Ilrecommande la sparation intrieure par des cloisons allant du plancherau plafond, chaque chambre devant tre spare des autres.

    Celle-ci doit comprendre une chemine servant au chauffage et l'ara-tion, mais aussi un lavabo avec eau froide et eau chaude et une sonnettelectrique ct du lit.

    Afin de limiter les infections, il prvoit de remplacer le parquet par del'asphalte, mais l'organisation et de strictes rgles d'hygine doivent com-plter cette conception.

    En cas de maladie, l'accouche doit tre transfre dans un autre bti-ment, sa chambre est alors inoccupe pendant quarante jours.

    Dans les divers pays europens, de multiples mesures d'hygine sont pri-ses : une deux fois par an, les parquets sont imbibs d'une solution hui-leuse spciale, lavs grande eau tous les huit jours, nettoys l'pongeet au linge mouill tous les jours.

    Les murs sont blanchis la chaux tous les six mois.

    Le personnel doit commencer ses visites par les femmes saines et termi-ner par les malades.

    Il est interdit au personnel d'entrer dans les chambres, aprs avoir prati-qu des autopsies ou manipul des liquides infects.

    Pourtant, l'ensemble de ces mesures se rvle d'une efficacit limite.

  • 13

    A l'identique des autres spcialits mdicales ou chirurgicales, ce n'estque dans la seconde moiti du XXme sicle que la tendance s'inverse,et que les hpitaux sont frquents par une population socialement diver-sifie.

    Dans le dernier quart du sicle, les maternits reoivent des cas de plusen plus dlicats, aussi bien la mre que le nouveau-n, ce qui ncessitedes units spcialises appeles nonatologie et ranimation no-natale.L'emplacement de ces units, l'une par rapport l'autre, et la maternitstricto sensu, revt une telle importance dans le processus vital qu'il estcodifi.

    Enfin, la prsence de l'enfant auprs de sa mre et l'implication du pre,sont pris en compte. Ceci se retrouve dans l'talement des jours de visi-tes qui, en 1849, limits aux jeudis et dimanches de 13h 15h, devien-nent quotidiennes de 13h30 20h, ds 1972.

    Lassistance mdicale la procration et l'interruption volontaire de gros-sesse, innovation du dernier quart de sicle, font partie des units ratta-ches aux maternits.

    ... qui a conduit reglementer certainsaspects conceptuels.Les maternits comportent, en principe, deux grandes spcialits : lagyncologie et l'obsttrique.

    La gyncologie ne concerne pas la naissance, alors que l'obsttrique estune spcialit pr et post-natale.

    De ce fait, les chambres de gyncologie doivent rpondre aux critresdes chambres pluridisciplinaires, encore que dans un souci de souplessed'utilisation, elles puissent comprendre les amnagements additionnelsspcifiques l'obsttrique.

    Les chambres d'obsttrique doivent, dans leur conception, respecter lesdonnes gnrales du prsent guide, et rpondre strictement aux spcifi-cits des textes mentionns ci-dessous :La conception des chambres d'obsttrique comporte des contraintesspcifiques rsultant des dcrets n98-899 du 9 octobre 1998 et n99-56du 15 juillet 1999.

    a. Donnes gnrales concernant les litsOutre les lits et places servant la gyncologie, toute unit d'obsttriquenouvellement cre, comprend un minimum de quinze lits.

    Le nombre de chambres individuelles doit tre au moins gal 80 % del'ensemble du secteur.

    b. Donnes spcifiquesComme il est indiqu dans la partie pluridisciplinaire, chaque chambredoit disposer d'un W-C, d'une douche, d'un lavabo (ou deux, dans leschambres deux lits).

    Les chambres doivent avoir une surface utile minimale de 17 m pour unlit, 23 m pour deux lits.

    Chaque chambre doit disposer d'une paillasse permettant de baigner etde changer les nouveaux-ns.

    Elle devra rpondre aux caractristiques suivantes :zdimensions de la baignoire : 56 cm x 35 cm : profondeur : 25 cm.z absence de trop-pleinz espace pour changer : la paillasse doit comprendre en bout de bai-

    gnoire, un espace de 70 cm pour effectuer les changes du bb.L'extrmit pourra tre releve pour viter les chutes. Tous les angleset les bords doivent tre arrondis.zhauteur de la paillasse : 87 90 cm du sol.z amnagements sous paillasse pour ranger les affaires.z robinet pivotant, temprature de l'eau, non suprieure 37.zproscription des joints creux.z ensemble en rsine post-form.z lampe au-dessus de la paillasse, de type conomique fluo avec

    variateur.z lorsque la paillasse dispose d'une extrmit contre un mur, laisser

    un espace suffisant entre la baignoire et celui-ci afin d'viter leschocs la tte du bb ou la gne du coude pour la soutenir.

    z la paillasse doit comprendre, son extrmit, un repose-serviette.

    z La chambre doit tre conue de manire permettre la prsenced'un berceau aux dimensions suivantes : 1 m x 0,45 m.

  • 14

    zLa prise d'oxygne et la prise de vide doivent tre accessibles de lapaillasse. En cas d'impossibilit, des prises spcifiques doivent trecres cet effet.

    c. LocauxOutre le poste de soins, chaque tage doit disposer d'un local de regrou-pement des enfants bien portants, pouvant au minimum recevoir 50 %des enfants prsents dans la nuit, amnag de manire permettre leursurveillance.

    Un secteur spcifique doit tre rserv la prparation des biberons.Celui-ci est, s'il y a lieu, divis en deux zones distinctes permettant d'unepart, la prparation des aliments des nouveaux-ns, d'autre part, l'entre-tien des biberons.

    d. ProximitsToute unit d'obsttrique comprend des locaux rservs d'une part, l'ac-cueil des parturientes, d'autre part, aux consultations, un secteur de nais-sance, un secteur d'hospitalisation pour l'hbergement et les soins,avant et aprs l'accouchement, ainsi qu' un secteur affect l'alimenta-tion des nouveaux-ns. Ce dernier peut, lorsque l'tablissement disposegalement, sur le mme site, d'une unit de nonatalogie ou d'une unitde ranimation nonatale, tre commun ces diffrentes units.

    En cas de cration d'une unit de nonatalogie, de reconstruction ou deramnagement d'une unit existante, les locaux qui composent cetteunit sont implants dans le mme btiment, proximit de l'unit d'ob-sttrique.

    En cas de reconstruction ou de ramnagement d'une unit de ranima-tion nonatale, les locaux qui la composent sont implants dans le mmebtiment, proximit immdiate du secteur des naissances de l'unitd'obsttrique et proximit de l'unit de nonatalogie.

    Remarques conceptuellesLe Ministre de l'Emploi et de la Solidarit a ralis un ouvrage sur lesaspects architecturaux et les fonctionnalits de certaines ralisations desannes 1990 concernant la prinatalit.

    Ce document fait, partir de celles-ci, apparatre les points forts et lescueils viter.

    a. Les points fortsz les chambres 1 lit.z les douches dans les chambres.z la baignoire, la table langer et les rangements dans chaque cham-

    bre.z la superficie des chambres individuelles comprise entre 18 et 20 m.z l'appropriation individuelle de l'espace dans les chambres 2 lits.z la prsence de deux lavabos dans les chambres 2 lits.z la proximit et la souplesse dans les divers secteurs.

    b. Les points faiblesz l'espace bb contigu la chambre ou les nurseries entre deux

    chambres.z les chambres trop grandes qui favorisent les visites trop longues ou

    trop nombreuses.z la conception de paillasses bbs quipes de vasques dont l'troi-

    tesse ou la faible profondeur ne permet pas de pratiquer correcte-ment l'hygine corporelle.

    zdes units trs clates.z la linarit qui entrane de longues distances.z le dficit de chambres mre-enfant (Kangourou).

  • 15

    Contraintes architecturales

    Un respect fonctionnel qui peut ncessiter descompromisDans le cas de restructurations, la configuration architecturale peut nepas permettre le respect des recommandations concernant les personneshandicapes dans l'intgralit des chambres. Toutefois, le nombre de per-sonnes ncessitant le respect de ces normes s'tend aux hospitaliss dontle handicap est transitoire.

    Tel est le cas en phase post-opratoire, qu'il s'agisse d'orthopdie, de chi-rurgie viscrale, de chirurgie vasculaire, voire de service de mdecine etnotamment de neurologie.

    Aussi, dans la recherche de polyvalence des chambres, est-il ncessaired'en quiper le maximum rpondant ces critres.En cas d'impossibilit, il est recommand que les contraintes qui s'atta-chent la chambre stricto sensu soient respectes et que le sanitaire soitrduit. Dans ce cas, prvoir une chambre permettant de recevoir unaccompagnant et rpondant aux recommandations pour les personneshandicapes et une douche et un sanitaire pour personnes handicapes l'tage ou par unit. Celui-ci ne sera pas commun avec le sanitaire desti-n aux visiteurs.

    Une ambiance rassurante et chaleureuseLa conception, tout en intgrant les donnes ci-dessus, et notamment lescritres renforant la lutte contre les infections nosocomiales, devra s'at-tacher se rapprocher du concept htelier. Celui-ci a, pour impratif, unaspect accueillant qui doit perdurer.

    La chambre est un lieu o doit tre respecte l'intimit, o doivent tretraits les problmes acoustiques. Elle doit dgager une certaine ambian-ce rassurante et de confort.

    La relation de l'hospitalis avec le monde extrieur est capitale dans lanotion de confort moral. Aussi, la conception des lieux devra-t-elle s'at-tacher par la vue, partir de son lit, prendre cet impratif en compte.Toutefois, le respect de l'intimit ncessite la limitation des vues que peu-vent avoir les immeubles voisins sur l'intrieur de la chambre.

    Les lments dcoratifs, qu'il s'agisse du mobilier, des matriauxemploys ou des couleurs, participent la cration d'une ambiance. Dansses choix, le Matre d'Oeuvre, devra troitement collaborer avec leMatre d'Ouvrage et les utilisateurs, d'autant que pour certaines maladies,les couleurs et les motifs dcoratifs peuvent avoir une influence nfastesur le comportement.

    Le diagnostic mdical implique l'examen rapide de coloration de la peau,des ongles de l'hospitalis ; pour ces raisons, certaines couleurs de murssont proscrites. De mme, la lumire artificielle ne doit pas dformer lescouleurs.

    Un bien qui perdureLa durabilit dans le temps implique une facilit de maintenance, la ma-trise de son cot et la bonne tenue des matriaux.

    A. Un objectif tri-dimensionnel, une conception fonctionnelle, confortable, qui doit perdurer

    B. Les proximits

    La localisation des chambres doit permettre une surveillance et une inter-vention rapide du personnel mdical et paramdical. C'est galement unespace, objet de nombreux dplacements en approvisionnements divers.La scurit des soins et la prise en compte de bonnes conditions de tra-

    vail du personnel, impliquent que les postes de soins, les offices alimen-taires et les rserves soient une distance maximale de 30 mtres.

    Un poste de soins doit desservir entre 20 et 30 lits sur un mme niveau,suivant la spcialit concerne.

  • 16

    C. Les matriaux, les ouvrants

    Les matriaux utiliss doivent rpondre aux critres suivants :z rsistance aux chocs, notamment la manipulation de matriels

    lourds tels que lits et appareils de radiologiez rsistance et facilit d'entretien pour les produits tels que les anti-

    septiques colors ou dsinfectantsz facilit d'entretien, surfaces lisses, matriaux non poreux ; viter les

    surfaces prsentant des difficults de nettoyage, viter les joints, lesrecouvrements sous lesquels prolifrent les germes.

    Les lments dcoratifs doivent prendre ces donnes en compte ; sontnotamment proscrits les joints creux, le carrelage, les faux-plafondsdmontables, le papier peint, la toile de verre comportant des reliefs.Dans certaines rhabilitations, il peut tre ncessaire de doubler lesplafonds pour des raisons techniques. Dans ce cas, les plaques de pl-tre ou le staff devront tre employs l'exclusion de tout faux-plafonddmontable.z le mur situ la tte du lit, devra faire l'objet d'une protection cont-

    re les chocs en tenant compte de la hauteur variable du litz indice de frottement lev pour les sols, relevs en plinthes, vitant

    les infiltrations d'eau ou de produits, bords arrondiszqualit isophonique des matriaux tout en respectant la ncessit de

    lutte contre les infections nosocomialesz les portes doivent permettre le passage des lits ; suivant la largeur

    des couloirs, elles seront de 1,20m, voire tierces dans certains cas.

    Elles feront, de mme que les huisseries, l'objet d'une protectionbasse contre les chocs. Les huisseries et les angles saillants serontprotgs verticalement.

    z les poignes de porte en saillies, boutons et interrupteurs lectriquesdoivent tre situs une hauteur maximale de 1,30m

    z les fentres devront tre double vitrage, munies d'un entrebilleurne permettant pas un hospitalis de passer par l'ouverture et, n'-tant dcondamnable que par le personnel ; elles devront tre muniesde stores ou de volets roulants extrieurs, manoeuvrables de l'int-rieur, pouvant, quand le cas se prsente, tre manoeuvrs par ladomotique.

    z l'eau chaude sanitaire devra tre au dpart au point de livrage 41 %, au point de puisage avec mitigeage final.

    zhaute qualit environnementale (HQE).

    Dans le cadre des rgles de scurit incendie (Art Co3), celles donnantsur une voie chelles, seront munies extrieurement d'une possibilitd'ouverture par un carr de 6 x 6mm permettant de dcondamner enmme temps l'entrebilleur de fentre. Le passage sera au minimum de1,30m x 0,90m, permettant un sapeur-pompier de pntrer dans leslocaux par l'extrieur.

    Toutes les chambres doivent tre munies d'un dtecteur d'incendie.

    D. La lumire et les couleursLes sensations rsultant de la vision sont influences par la lumire et lescouleurs.

    Ds le XVIIme sicle, les peintres ont utilis ce binme pour faire na-tre des ambiances. C'est ainsi que Rembrandt donne l'impression delumire par les oppositions de " clairs-obscurs " alors que Vermeer jouesur la lumire, l'espace, la matire et les couleurs. Le XIXme sicle estdomin par Turner souvent appel " le peintre de la lumire ", maisDelacroix dclarait : "la couleur a une force mystrieuse et puissante,elle agit, pour ainsi dire, notre insu".Le XXme sicle avec Edouard Jeanneret-Gris dit " Le Corbusier ",architecte et peintre, utilise toutes les formes et les diffrentes couleursque permettent les nouveaux matriaux. Nul n'a mieux exprim l'in-fluence de la couleur et de la lumire que Fernand Lger qui dclarait :

    "la couleur et la lumire, fonction sociale, fonction ncessaire. Pntronsdans les usines, les banques, les hpitaux. Si la lumire y est exige,qu'est-ce-qu'elle claire ? Rien. Faisons entrer la couleur, ncessit vri-table comme l'eau et le feu, dosons-la savamment, qu'elle soit une valeurplus agrable, une valeur psychologique, son influence morale peut treconsidrable".

    La lumire : de sa perception sa fonctionune perception diffuse

    La lumire naturelle est empreinte de significations. Elle varie en inten-sit suivant le rythme circadien. L'opposition lumire/ombre modifie laperception des espaces et des objets.

  • 17

    Un mme lieu est vu diffremment suivant la modification des jeux delumire mais aussi en fonction de la perception oculaire et mnsique dechaque individu.

    L'obscurit masque et dforme les espaces et les objets. De ce fait, ellefait appel l'imaginaire et peut tre un facteur d'angoisse. Par son impos-sibilit de voir, elle voque l'inconnu dont la reprsentation est souventla mort et l'au-del.

    La lumire est source de vie, de couleur. Pour la faune, comme pour laflore, elle symbolise la naissance, l'closion.

    Ses effets bnfiques sont reconnus, notamment en mdecine, par lestraitements en dermatologie (purvathrapie) et dans certaines formes dedpression par la photothrapie.

    Le soleil, source de lumire naturelle a, galement, des proprits recon-nues dans la prvention des infections.

    Toutefois, les excs sont nfastes. Une lumire trop intense fatigue lavue, une exposition excessive au soleil peut aller jusqu' l'ophtalmie etprovoquer de graves problmes cutans.

    L'une des difficults que les concepteurs ont rsoudre, dcoule de laperception propre chaque individu. Celle-ci rsulte, certes de son his-toire, mais aussi du systme oculaire qui transmet les images au cerveau.L'il et le cerveau influent sur la perception de la lumire, des formes etdes couleurs.

    Notamment, le vieillissement, voire certaines maladies, peuvent engen-drer une baisse de l'acuit visuelle, une sensibilit accrue l'blouisse-ment, une restriction du champ visuel, une diminution de la perceptionchromatique.

    Chez certains sujets, le besoin de lumire, pour avoir une vision norma-le, doit tre trois fois suprieur aux autres.

    La lumire dans une chambre d'hpital a diverses fonctions.

    des fonctionnalits bien tabliesla vue externeLa lumire naturelle est une ouverture sur l'extrieur. Par l'intermdiairede la vue, elle permet l'hospitalis de conserver un lien exogne l'h-pital.

    Aussi, pour viter toute rupture avec la vie habituelle, le malade doit-il, partir de son lit, avoir une vision la plus large possible au niveau de lafentre.

    Cet objectif peut tre atteint en situant les allges des fentres une hau-teur proche de 60 cm du sol.

    la lecture, les soins, la lumire d'ambiance, la veilleuseCes diverses activits doivent pouvoir s'exercer avec des lumires artifi-cielles appropries.

    Ainsi, la source lumineuse pour la lecture devra tre efficace pour sa pra-tique aussi bien au lit quen fauteuil.La lumire d'ambiance doit relayer la lumire du jour sans que soit pra-tique une activit prcise.

    La veilleuse est de faible intensit, afin de permettre de distinguer de nuit,la forme des objets, sans pour autant gner le sommeil.

    La pratique des soins comporte des actes mdicaux et paramdicauxinvasifs qui ncessitent une prcision certaine mais elle comporte aussiun examen clinique du teint du malade qui, dans certaines affections, estcapital dans le processus vital.

    Ce binme demande une lumire directionnelle pouvant se focaliser surun point et des clairages ne dnaturant pas les couleurs.

    Techniquement, ces contraintes imposent que :z l'indice de rendu des couleurs (IRC) soit suprieur 85z la temprature de couleur soit suprieure 3300 K et tende vers

    5500 K ; au-del, l'clairement devra tre suprieur 500 Luxz l'clairage gnral ait un facteur d'uniformit suprieur 0,8z l'clairage de lecture ait un indice suprieur 0,5z le nombre de Lux varie suivant l'activit.

    La direction de la lumire du jour, l'intrieur de la chambre, a une dou-ble importance. Elle conditionne un bon clairement et un apport ther-mique matris.

    Le projet de recherche europen CURES a dmontr que le brise-soleilinvers tait un moyen efficace pour diriger la lumire vers le plafondmais il doit, pour obtenir un bilan thermique favorable, rejeter l'nergiethermique qui lui est nuisible vers l'extrieur.

  • 18

    Les brise-soleil extrieurs en mtal, doivent avoir une forme en adqua-tion avec l'efficacit thermique du btiment. En hiver, les profils des van-telles laisseront pntrer dans le local, le rayonnement solaire. En t, ilsrejetteront la majeure partie des rayonnements vers l'extrieur.

    Toutefois, le brise-soleil s'avrant insuffisant, il est parfois utile de dispo-ser dans la pice, d'un air rafrachi qui permet de favoriser les surfacesvitres.

    Cependant, l'clairage, qu'il soit naturel ou artificiel, a une interactionavec son environnement. Les couleurs des parois, du sol, du plafond etdu mobilier, influent sur le choix de la temprature des couleurs.

    Il en est de mme pour le type de matriaux, absorbant ou rflchissantla couleur.Aussi bien, en ce qui concerne les quipements, les matriaux que lespeintures, il faut viter les surfaces brillantes qui fatiguent la vue.

    L'ambiance dgage par une pice rsulte non seulement de son claire-ment mais aussi de sa couleur.

    La couleur, un symbole fluctuant, un impactdterminantLa couleur a des significations variables mais marque toujours l'em-preinte d'un lieu.

    un symbolisme fort mais fluctuantAu fil des sicles, la reprsentation sociale de la couleur s'est inverse.La Royaut, l'Empire, la Rpublique jusqu' la dernire dcennie, ontassoci la couleur la richesse, au pouvoir, l'lite.L'or en est le symbole le plus marquant ; on le retrouve dans tous les artset, notamment, dans l'architecture.Le bleu, le pourpre, le vert ont marqu certaines poques, voire certainsstyles.Pour des raisons techniques et conomiques, le blanc produit par lachaux tait le produit le plus rpandu et le moins onreux que l'on retrou-vait dans l'habitat commun.

    La premire moiti du XXme sicle, a identifi l'hpital la couleurblanche, bleue, verte, voire des drivs du jaune.

    Au troisime quart de sicle, les chambres d'hpitaux se sont colores etrapproches de l'habitat aussi bien dans les couleurs que dans l'emploides matriaux.

    Cependant, dans les dernires dcennies, les tendances se sont inversesquel que soit le domaine d'activit.Ainsi, la " non couleur " telle que les gris, les blancs, est devenue l'em-blme d'une socit distingue, alors que les couleurs vives seraientreprsentatives du mauvais got et d'un statut social populaire.Certaines constantes restent, nanmoins, intemporelles.Ainsi, le bleu est identitaire des garons et le rose des filles.Le blanc reste associ la puret et la propret.Le noir est reprsentatif du deuil dans les socits occidentales.Certaines professions attribuent une superstition certaines couleurs ;ainsi, le vert est proscrit chez les gens de thtre et le rouge dans certainscorps de l'arme.Si le symbole de la couleur varie, les effets de celle-ci doivent tre adap-ts chaque situation.

    des effets dont il faut tenir compteDans certaines circonstances, l'uniformit des couleurs ou l'emploi deteintes spcifiques, rpondent leur impact.

    L'uniformit de couleur des costumes des orchestres symphoniques estdestine ce que le spectateur n'ait pas l'il attir par un instrument sp-cifique qui capterait l'attention et dformerait l'audition.Sur le plan militaire, la couleur, son uniformit pour les tenues de com-bat, rpond un double souci : se fondre dans l'environnement et, par l'u-niformit, laisser le mme nombre de chances de survie chacun.

    Au niveau de l'architecture, la couleur, ramene son environnement, aune influence sur les comportements.Il est reconnu que les couleurs chaleureuses rassurent et que les couleursfroident temprent. Ainsi, des expriences menes dans les lyces ontmontr que la couleur turquoise avait un effet calmant alors que le bleuincline la pense et le jaune au dynamisme.La transparence fait natre un sentiment de douceur, de lgret et depuret ; lorsqu'elle tend vers le translucide, s'y ajoutent la srnit et lalibert.

    Une corrlation doit exister entre la couleur et l'exposition d'un local. Lesteintes chaudes sont plus spcifiquement utilises au nord, les teintesfroides au sud.

    L'emploi des couleurs, l'opposition des teintes, les trompe-l'il, peuventdonner une impression de grandeur, de volume ou d'troitesse d'un espa-ce mais la fin du XXme sicle, par les procds de communication,la " couleur lumire ", prend une profondeur laquelle l'il s'est habitu.

    L'examen clinique de certains malades, ncessite des couleurs sans effet

  • 19

    sur le teint. Aussi, le vert est viter, mais suivant les spcialits mdi-co-chirurgicales, d'autres couleurs peuvent tre proscrites.

    Le systme NCS Color System, diffus par l'Institut Scandinave de laCouleur, permet un classement des couleurs en fonction de leur percep-tion par l'tre humain. Il s'appuie sur des critres psycho-sensoriels : latonalit, la saturation et la clart ou le fonc.

    La couleur, mais galement la composition et la conception des pla-fonds, est importante notamment pour les malades ne pouvant se lever.

    Les caractristiques physiques de la peinture du plafond, doivent tretudies pour absorber la partie thermique du rayonnement solaire etrflchir la lumire dans la chambre.

    Les peintures brillantes sont proscrire pour la fatigue occasionnequ'elles induisent.

    Les fresques et la reprsentation du ciel peuvent donner une impressiond'vasion fort apprcie mais tre contestes. En effet, l'art fait appel lasensibilit et, de ce fait, ne peut tre universel. L'idal serait un dcorchangeant, adapt chaque occupant.

    L'interaction entre la lumire, la couleur, le plafond, les volumes et lemobilier, ncessite que le matre d'uvre prenne cet ensemble en compte.

    Le plafond doit respecter, dans sa conception, l'emploi de matriauxcompatibles avec la lutte contre les infections.De ce fait, les surfaces seront souvent peintes.

    Certains logiciels permettent des simulations d'clairement qui donnentune ide assez prcise aux utilisateurs.

    Afin d'viter les erreurs conceptuelles et de mesurer la possibilit deprise en compte des divers lments de ce guide dans chaque projetarchitectural, une simulation relle est indispensable.

    Avant l'tablissement du dossier de consultation des entreprises, dans lamesure des possibilits de l'tablissement, une chambre-tmoin seraconstruite et value par le comit de pilotage, les utilisateurs, leCHSCT, le CLIN, en prsence des services techniques de l'hpital et dela Matrise d'Oeuvre.

  • 20

    C. Guide des chambres psychiatriques

    La personne hospitalise est passe du statut de dtenu celui de malade.

    Du statut d'enfermement...Ds le XVIIme sicle, deux courants s'opposent. L'un, dvelopp par lePre Vincent-de-Paul, prnant la cration de petites cellules pour lesncessiteux dans toutes les villes, l'autre, rsultant des thses deLamoignon, favorable un grand renfermement.

    Pour des raisons plus spcifiquement policires, le second l'emporta. Ilconduisit la cration des hpitaux gnraux de La Salptrire et deBictre, destins l'enfermement des pauvres et des mendiants.

    Outre cette activit, ces tablissements enfermrent les dtenus et lesfous, notamment "La Force".

    Il n'existe, d'ailleurs, pas de diffrence de statut entre ces deux catgories.

    Les folles arrivent La Salptrire pour y tre enchanes, aprs avoirpass 3 mois l'Htel-Dieu et dclares incurables.

    Les femmes sont enfermes La Salptrire et les hommes Bictre.

    Parmi les plus clbres, on peut citer, au XVIIIme sicle, les convul-sionnaires de Saint-Mdard, qualifies d'hystriques qui mangeaient dela terre et se mortifiaient en se transperant le corps avec des tringles.En 1799, Throigne de Mricourt y fut incarcre.

    Il fallut attendre la seconde moiti du XIXme sicle pour que, progres-sivement, on passe du statut d'enfermement celui du malade.

    ... celui du maladeDj en 1748, l'arrive de Tenon La Salptrire, marque les prmicesd'une nouvelle approche de l'alin.

    Son tude du comportement l'amne sparer les pileptiques des au-tres malades.

    Cependant, le vritable changement rsulte des travaux de Pinel qui estconsidr comme le fondateur de la psychiatrie et fit passer les alinsde l'enchanement une nouvelle vision de la maladie mentale, par lancessit de s'adresser aux malades sous la forme d'une psychothrapiemorale.Charcot apporta une vue psychologique de l'hystrie. Ses recherchesdvelopprent la neurologie.Esquirol, lve de Pinel, prcurseur de la clinique psychiatrique, classales maladies mentales et inspira la loi du 30 juin 1838.

    Parmi les grands noms de la psychiatrie, on peut citer : Janet, Freud,Bourneville, Seglas, Delay.Babinski fait de nombreux travaux sur le cervelet, la craniectomie, lesrflexes et le tabs. Il impute l'hystrie aux troubles de la personnalit etde la volont.Avec le XXme sicle, les mdicaments, la chirurgie et les moyens d'in-vestigations, permettent une avance dans la connaissance.On est ainsi pass de la camisole physique la camisole chimique et auxtraitements. De ce fait, le placement libre est devenu la rgle et le place-ment d'office, l'exception.Ces progrs ne sont pas sans influencer l'architecture. Cependant, lespriodes d'agitation imprvisibles demandent certaines prcautions dansla conception des lieux et dans l'utilisation des matriaux.

    Ce guide complte celui des chambres d'hospitalisation. En effet, la psychiatrie constitue une spcialit mdicale, qui, mme si elle tend se rap-procher des autres disciplines, comporte encore certaines spcificits dont il convient de tenir compte dans la conception architecturale.L'volution des connaissances n'a cess de rduire l'cart entre la prise en charge de cette catgorie de malades et les autres.

    Cependant, certaines phases, voire certaines pathologies, exigent encore une protection du malade face son environnement mais, galement,face lui-mme pour viter d'attenter ses jours.

    Une avance historique du statut de lhospitalis...

  • 21

    De nombreux tmoignages montrent l'volution des conditions d'hber-gement mme si elles ne peuvent pas, par scurit, tre tout fait commepour les autres pathologies.

    Les conditions d'hbergement carcrales...Au XVIIIme sicle, les folles sont enchanes et menottes dans descachots, sans air ni lumire.

    Certains appels " basses loges " sont inonds par la Bivre et la Seine,en hiver.

    Entre 1784 et 1789, l'architecte Viel de Saint-Maux, construit de nou-velles loges l'abri des inondations. Il veille laisser circuler l'air et diviser les corps de logis en fonction de l'tat de folie des alines.

    Le travail, les exercices physiques de la promenade et sous l'impulsiond'Esquirol, la musique, les sorties thtrales, les bals, font sortir lesmalades de l'univers carcral.

    Seul le XIXme sicle amliore progressivement les conditions d'hber-gement.

    ... font graduellement place celles prochesdes autres maladesIl faudra attendre 1815 pour que les " basses loges " soient supprimeset ce n'est qu'en 1818 que l'enchanement est abandonn totalement.La mme anne, les loges sont partiellement remplaces par despavillons neufs.Cette modification des conditions d'hbergement, participe la diminu-tion de mortalit des alins qui passa du tiers au quart.

    La description des conditions d'hospitalisation la fin du 19ime sicleest encore saisissante :" Au milieu d'un immense prau, sont places sur trois ranges, douzemaisons en bois, qui ressemblent d'normes niches. Un espace de 2 mles isole de chaque ct ; c'est l qu'on enferme ces folles furieuses dont,par certaines nuits d'hiver, on entend distinctement les cris sur leBoulevard de l'Hpital. Des cloisons de bois rendent ces cris trange-ment vibrants ".

    Les souvenirs d'un infirmier de Bictre, datant de la seconde moiti duXXme sicle, marquent la lenteur des progrs :" Les salles communes sur deux tages donnaient l'impression que noustions encore au XIXme sicle. Les lits en fer, munis d'un large tiroir ser-vant d'armoire aux malades, les escaliers en bois, uss par le temps, lerfectoire avec de longues tables recouvertes de toiles cires dlaves etleurs bancs en bois et, l'extrieur, une grosse cloche qui tintait pourprvenir les pensionnaires de l'heure du repas ".

    Cette autre description d'un tudiant, datant de 1970, marque la lenteurd'volution des conditions d'hospitalisation, en psychiatrie, dans le sec-teur des agits :" L'impression que me laissa le stage est celui d'un milieu carcralcaractris par un profond dnuement. Ma fonction comportait, enoutre, la surveillance d'un secteur d'administrs, pensionnaires, tra-vailleurs qui taient hospitaliss au long cours pour troubles neuropsy-chiques ; la plupart d'entre eux souffraient d'pilepsie. Ils avaient, dansles anciens btiments, un dortoir commun, haut de plafond, aux fentresvotes. Les lits taient aligns de part et d'autre d'un pole charbonqu'on chargeait le soir venu. La plupart des pensionnaires dormaient, uncasque de motocycliste sur la tte, en prvision d'une crise comitialenocturne.La comprhension de certains tableaux cliniques complexes ne prove-naient, hlas, que de l'anatomopathologie, la seule image de l'encpha-le tait l'artriographie. "

    Dans le dernier quart de sicle, les chambres communes font place deschambres individuelles. Celles-ci sont souvent proches de 10 m et necomportent pas de sanitaires.

    Le mobilier ne comprend qu'un lit, les fentres sont munies de grilles.Malgr une volution importante, la difficult architecturale rsulte, endpit des diagnostics et des traitements, de la modification de comporte-ments, parfois imprvisibles de certains malades.

    La tendance tant d'hospitaliser le moins possible, les malades admis entablissement sont, en principe, dans une phase aigu de leur maladie.

    ... qui a influenc larchitecture

    La conception actuelle

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    Les concepts spcifiquesSi les concepts des chambres pluridisciplinaires sont prendre en comp-te, certains n'ont pas le mme signifiant, d'autres sont additionnels.

    1. Une chambre rassuranteEn psychiatrie, la notion de chambre accueillante se confond avec cellede rassurante.La conception des lieux ne doit pas accrotre lanxit du malade. Lacouleur, les formes, les figures gomtriques, peuvent faire natre desreprsentations obsessionnelles et provoquer des troubles allant jusqu'la violence.Les couleurs vives, sombres, les revtements motifs, sont proscrire.Les ombres prennent, galement, une dimension particulire.Le traitement des volumes est tudier avec attention. La sensationd'exigut des lieux peut tre stressante. Cependant, une trs grande hau-teur sous-plafond ou une pice paraissant trop vaste, peut produire lesmmes effets.L'art, sous toutes ses formes, est souvent apprci par ce type de malade.Cependant, il faudrait, compte tenu des reprsentations personnelles etopposes que l'art peut faire natre, qu'il soit adapt chaque cas.L'aspect rassurant doit tre doubl d'une conception scurisante.

    2. Une conception scurisanteCertains malades ncessitent un traitement spcial eu gard leur tat.Ils dveloppent des comportements violents envers le personnel et vis--vis des autres patients, mais aussi des pisodes d'agitation, de tentativede fugue, d'automutilation, de suicide, et de pyromanie.Ils peuvent tre dans un tat confusionnel qui leur enlve tout repre.

    La temprature ambiante influe sur les comportements lorsqu'elle estinfrieure 19 ou suprieure 25.La chambre devra donc prsenter, dans sa conception comme dans l'em-ploi des matriaux, les garanties suffisantes pour viter ces risques.Les cordons permettant de se pendre sont proscrits.Les protections mtalliques ou les objets coupants, doivent tre limins,de mme que les recoins.Les matriaux doivent prsenter une solidit l'arrachement, l'enfon-cement, l'effritement.

    Les postes de soins doivent tre situs de telle manire qu'ils permettentune vision directe sur l'ensemble des chambres.Les issues de secours sont, en temps normal, condamnes par une gchelectrique, relie la centrale de dtection incendie qui commande sonouverture.

    Un systme d'appel rapide pour le personnel, en cas de danger, est pr-voir. Le systme doit tre mobile et permettre tout membre du person-

    nel, d'alerter par un poste dtermin, quelque endroit qu'il se trouve. Ildevra permettre la localisation de l'appel.

    C'est ainsi que, suivant la gravit des cas, deux types de chambres exis-tent : les chambres libres et les chambres d'isolement.

    Les contraintes fonctionnellesLe secteur libreIl concerne les malades n'tant pas dans une phase aigu et immdiatede leur maladie.

    1. Sur le plan htelierIl ne sera pas diffrent des chambres pluridisciplinaires. Toutefois, il sedistinguera de celui-ci par :z l'absence de tlvisionzun placard la solidit renforce, allant de haut en bas, pouvant tre

    condamn.z les quipements et les matriaux ne doivent pas pouvoir tre dso-

    lidariss de leur support et servir d'armes par destination.z les quipements permanents ou sporadiques, situs dans la cham-

    bre, sont identiques aux autres spcialits.

    2. Au niveau des soinsSi les espaces n'ont pas de spcificit, il n'en est pas de mme des don-nes techniques.

    FluidesSeule 1 chambre sur 20 sera quipe de fluides, comprenant une prise devide et une prise d'oxygne, espaces au moins de 11 cm de centre cen-tre et situes 1,40 m du sol.

    L'ElectricitzUne prise 10/16 Ade type " protge enfant " sera situe la tte du

    litz L'clairage gnral de la chambre sera sur variateur, command

    partir du lit et l'extrieur de la chambre. Il sera de type fluorescent.Les appareils seront traits anti-vandalisme.

    zL'clairage de veille ne devra pas tre command par le malade.zUn clairage de 1000 lux sera destin aux soins.zL'appel malade, accessible du lit, sera sans fil.zUne prise permettra, ventuellement, de brancher un tlphone.zToutes les chambres seront munies d'une dtection incendie, inac-

    cessible par les patients.zLes lave-mains seront proscrits dans la chambre.

  • 23

    3. L'espace sanitaireSpcificits par rapport aux sanitaires des chambres pluridisciplinaires :z La porte ne sera pas coulissante et devra pouvoir tre condamne

    de l'extrieur et non de l'intrieur :zLa douche sera quipe d'un systme de pommeau, intgr au mur,

    avec direction du jet rglable sur lequel on pourra, en cas de besoin,adapter un flexible.

    z Les W-C ne seront pas suspendus et ne comprendront pas d'abat-tant.

    zLes miroirs seront incassables, type macrolon, et devront permettrede se voir sans dformation.

    zL'clairage sera de type anti-vandalisme.zLes tablettes seront en matriau non coupant.zPas de barre d'appui repliable, pas de pare-douche, pas de crochets.

    4. Contraintes architecturaleszPortes me pleine de 1,20 m de large, sans occulus, pouvant tre

    ferme par un systme sans clef.zLes fentres pourront tre fermes clef avec carr pompier ext-

    rieur. Le verre sera incassable, l'entrebailleur devra rsister l'arra-chement, ne pas permettre une ouverture suprieure 11 cm et pou-voir tre ouvert de l'extrieur avec un carr pompier.

    z Les stores d'occultation seront extrieurs, commands lectrique-ment partir de l'extrieur de la chambre.

    zLes murs seront en matriaux robustes, insonorisants et traits anti-graffitis (cloison sche en plaques de pltre proscrites).

    Le secteur disolement1. Spcificits gnralesLe passage d'un patient en secteur d'isolement est une mesure thrapeu-tique souvent pratique en urgence.Elle rpond la ncessit imprieuse d'une surveillance et d'une protec-tion du malade, voire du personnel ou des autres hospitaliss.Il doit avoir un effet protecteur en offrant un cran vis--vis des interac-tions malfiques lies la perscution dlirante.

    La conception requiert la prise en compte fortement accentue del'aspect scuritaire, tant pour le patient que pour le personnel.

    Le personnel de service, dont la prsence numrique dans la chambrepeut tre proche d'une dizaine, est amen intervenir dans les chambres.Son rle consiste, parfois, matriser le patient de manire injecter uncalmant et prendre des mesures de scurit.

    La fiabilit technique des matriaux et quipements prend ici toute savaleur, de manire limiter les interventions du personnel techniquedans cet espace.

    2. Particularits conceptuellesz Les chambres doivent tre proximit du poste de soins, afin de

    permettre une surveillance visuelle.zLa porte devra comporter un occulus trait anti-effraction, avec des

    paumelles renforces et une serrure trois points clef ou un syst-me magntique.

    z Sa conception ne devra pas permettre le passage d'objets ou delames mtalliques au-dessous et sur les cts.

    z La fentre ne comportera aucun systme d'ouverture. Les vitresseront incassables. L'aration ne sera pas accessible par le patient etne permettra pas le passage d'une personne.

    zLa chambre ne comportera aucune prise lectrique.zL'clairage ne se fera que par le plafonnier. Il sera de type anti-van-

    dalisme, inaccessible par le malade, notamment en position deboutsur son lit. Il sera fluorescent avec variateur.

    zLes commandes de l'clairage, des stores et de l'eau, se feront l'ex-trieur de la pice.

    zLe cabinet de toilette ne comportera pas de douche. Les W-C et lelavabo seront en rsine ou tout autre matriau non cassant, non tran-chant. Ils seront encastrs dans une structure exempte d'angle droit.

    z La chasse d'eau sera infrarouge, de faon se dclencher auto-matiquement aprs le passage du patient.

    zLa porte fermera clef de l'extrieur et ne pourra pas tre condam-ne de l'intrieur.

    z La chambre comportera uniquement un lit scell au sol avec unsommier compos de plaques mtalliques soudes l'armature.

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    Recommandations applicables dans le domaine de la construction en matire de prescriptions techniques,

    lattention des matres doeuvre

    LES PRESCRIPTIONS TECHNIQUES ET RGLEMENTAIRES

    Le prsent document n'est qu'un guide de rfrence non spcifique aux chambres d'hospitalisation. Il doit tre utilis comme tel.Il n'est ni exhaustif, ni limitatif.

    Il demeure une base de travail indispensable lors de la cration ou la restructuration de chambres de patients l'Assistance Publique - Hpitaux deParis (hors service de ranimation, psychiatrie ou long et moyen sjour).Les recommandations ci-aprs tiennent compte :zde critres de fonctionnement : exploitation, d'entretien et de maintenance ;z de critres de qualit ;zde critres conomiques.

    Elles sont le fruit de la rflexion et de l'exprience de l'Assistance Publique - Hpitaux de Paris.Elles ont t tablies en fonction de la rglementation, applicable l'poque du prsent document. Elles sont donc susceptibles de modifications dansle temps.Ce document n'interdit aucunement aux matres d'oeuvre de faire d'autres propositions de matriaux ou matriels justifis, au regard des critres dfi-nis ci-avant et tenant compte de leur propre exprience.

    Recommandations aux matres doeuvre concernant la rdaction du descriptifLes ouvrages et leur mise en oeuvre devront rpondre aux lois, dcrets,normes et rglements en vigueur et notamment :Code de la Construction et de l'Habitation et de l'Urbanisme et sesmodifications concernant notamment :

    la rglementation contre les risques d'incendie et de panique dans lestablissements recevant du public :z arrts du 25 juin 1980 modifi le 02/02/82 et le 12/12/84, du

    23/05/1989, du 11/09/1989, du 22/06/1990, et du 12/06/1995.zDcret n 73-1007 du 31/10/73 codifi R123.1 R123.55 du Code

    de la Construction et de l'Habitation zArrt du 04/11/75 et arrt du 01/12/76 concernant la rglementa-

    tion de l'utilisation de certains matriaux et produits dans les ta-blissements recevant du public .

    la rglementation concernant l'accessibilit des personnes mobilitrduite :zLoi 75-534 du 30/06/75 : Dispositions en faveur des personnes han-

    dicapes ;

    z Loi 91-663 du 13/07/91 portant modification du Code de laConstruction et de l'Habitation et de l'Urbanisme ;

    zDcret 94-86 du 26/01/94 relatif l'accessibilit aux personnes han-dicapes des locaux d'habitation, des ERP ;

    zLoi 89-421 du 23/06/89 ;zDcret 78-1296 du 21/12/78 ;zDcret 85-988 du 16/09/85 ;zDcret 78-109 du 01/02/78 ;zDcret 78-1167 du 09/12/78 ;z Arrt du 31/05/94 : Dispositions techniques destines rendre

    accessibles aux personnes handicapes les ERP et installationsouvertes ;

    zCirculaire 94-55 du 07/07/94 : accessibilit aux personnes handica-pes les ERP et installations ouvertes ;

    zCirculaire DH/SI 94 n25 du 25/06/94 ;zArrt du 25/06/80 ;zNFP 91.201 de juillet 1978.

  • 25

    l'isolation acoustique sera prvue conformment la rglementationen vigueur :zArrt du 30/08/90 : correction acoustique des locaux de travailzDbat de l'Assemble Nationale du 18/10/90 sur l'acoustique des

    btiments publics z Loi n 92-1444 du 31/12/92 relative la lutte contre le bruit (J.O.

    du 1/01/93) ;zArrt du 28/10/1994 : caractristiques acoustiques des btiments

    d'habitation ;zDcret 95-21 du 09/01/1995 relatif au classement des infrastructu-

    res de transports terrestres et modifiant le code de l'urbanisme et lecode de la construction et de l'habitation ;

    zArrt du 30/05/96 relatif aux modalits de classement des infras-tructures de transports terrestres et l'isolement acoustique des bti-ments d'habitation dans les secteurs affects par le bruit (J.O. du28/06/96)

    zCirculaire n 98-57/98-399 du 05/05/98 relative l'application de larglementation acoustique dans les btiments d'habitation neufsabroge par la circulaire DGS/VS3 n2000-5 du 28/01/2000 relati-ve l'application de la rglementation acoustique dans les bti-ments d'habitation neufs.

    zArrt du 30/06/1999 relatif aux caractristiques acoustiques desbtiments d'habitation (J.O. du 17/07/99)

    zArrt du 30/06/1999 relatif aux modalits d'application de la rgle-mentation acoustique (J.O. du 17/07/99)

    les caractristiques thermiques des constructions et quipements :zRgles de calcul thermique TH K77 et TH suivant DTU P 50.704

    d'avril 1991 ;zArrt du 11/03/88 quipements et caractristiques thermiques des

    btiments sanitaires et sociaux ;zDcret 88-319 du 05/04/88 : caractristiques thermiques des bti-

    ments d'habitation et arrt du mme jour ;zDcret 88-355 du 12/04/88 : caractristiques thermiques des bti-

    ments et de leurs quipements ;z Arrt du 13/04/88 : quipements et caractristiques thermiques

    dans les btiments usage de bureaux et de commerce ;z Arrt du 13/04/88 : quipements et caractristiques thermiques

    dans les btiments usage d'htellerie ;z Arrt du 06/05/88 : quipements et caractristiques thermiques

    dans les btiments usage d'enseignement ;

    Rglement sanitaire : Code du travail et ses modifications :zDcret 87-809 du 01/10/87 ;zDcret 92-332 du 31/03/92 : dispositions concernant la scurit et

    la sant que doivent observer les matres d'ouvrage lors de la cons-truction de lieux de travail ou de leur modifications, extensions outransformations ;

    zDcret 92.333 du 31/03/92 : dispositions concernant la scurit etla sant applicables aux lieux de travail que doivent observer leschefs d'tablissements utilisateurs ;

    z Dcret 92-535du 16/06/92 : mise en conformit des ascenseursdpourvus de porte cabine ;

    zCirculaire 92-33 du 16/06/92 : mise en conformit des ascenseursdpourvus de porte cabine ;

    Code de la Sant Publique et ses modifications :zLoi 91-32 du 10/01/91 relative la lutte contre le tabagisme et l'al-

    coolisme ;z Dcret 92-478 du 29/05/92 fixant les conditions d'application de

    l'interdiction de fumer dans les lieux affects un usage collectif etmodifiant le code de la sant publique ;

    zArrt du 07/01/97 sur le livret d'accueil dans les tablissements desant ;

    zCirculaire DGS/DH n330 du 08/06/99 relative la lutte contre letabagisme dans les tablissements de sant.

    le cahier des Prescriptions Communes applicables aux marchspublics de btiment.

    Cette liste n'est pas limitative et pour l'ensemble des textes cits ou non,il sera toujours fait application de la dernire dition avec mise jour envigueur, la date fixe pour la remise des offres.Il est recommand aux matres d'oeuvre d'indiquer clairement dans leCCTP, les performances souhaites des matriels ou matriaux souhai-ts :z type et caractristiques prcises des produits choisis : descriptif

    dtaill du produit mettant en vidence les exigences minimales dequalit requises : niveau de classement dans les labels et les certifi-cats de qualit, avec classement acoustique,....

    z facilit d'entretien : surfaces lisses, rsistantes aux agressions tantchimiques que mcaniques, implantation adapte d'quipementstechniques pour le nettoyage ( prises de courants, nacelles,.....),accessibilit,...Les joints creux sont proscrire ;

    z facilit de maintenance : rfrence aux quipements techniquesexistants dans l'tablissement s'il y a lieu, dmontables et accessi-bles (faux-plafonds, gaines techniques, stores,...), remplacement ouremise en tat simple et rapide, durabilit et prennit des matriauxet quipements techniques, etc ;

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    Une attention toute particulire sera apporte au traitement acoustique del'ensemble des volumes traits et par consquent, aux qualits isopho-niques des matriaux utiliss.

    Il est demand aux matres d'oeuvre de faire figurer en avant-propos duCCTP. TCE l'avertissement suivant :z"Les marques commerciales et les types des appareils ou matriaux

    explicitement notifis dans le CCTP, constituent la rfrence debase de la qualit minimale exige.

    zEn tout tat de cause, chaque candidat doit prsenter une proposi-tion entirement conforme au dossier de consultation.

    zChaque candidat peut, en outre, prsenter une ou plusieurs varian-tes respectant les exigences techniques prvues dans le dossier deconsultation.

    zLes propositions des candidats comportant des variantes drogeantaux prescriptions de base du dossier de consultation ne seront pri-ses en considration que dans la mesure o les candidats aurontgalement prsent une proposition conforme au dossier de consul-tation.

    zLe candidat devra faire la preuve, fonde sur la remise des procs-verbaux d'essais des produits proposs en variante, que ces dernierssont conformes aux exigences de qualit du descriptif et qu'ils of-

    frent un rapport qualit/prix suprieur ceux des propositions debase.

    z L'entrepreneur adjudicataire aura la facult pendant la priode deprparation prvue au march de proposer, par crit, au matre d'ou-vrage, avec l'accord et par l'intermdiaire du matre d'oeuvre, unmatriau ou matriel dit "quivalent".

    z Pass ce dlai et dans le cas o le matre d'oeuvre et/ou le matred'ouvrage ne jugerait pas le produit quivalent ou satisfaisant, il serafait obligation l'entrepreneur de fournir et de poser le produit derfrence".

    Les prescriptions techniques et qualitatives doivent correspondre auLabel QUALITEL tel que dfini par le plan QUALITE - CONS-TRUCTION d'Avril 1990.

    Cette adquation entre les prescriptions et le cot du programme doit tremise au point en liaison avec le Bureau de Contrle, le matre d'oeuvre,l'conomiste de la construction et l'Assistance Publique - Hpitaux deParis.

    Sommaire par lot

    1. Structure, Gros-Oeuvre et Cloisonnement2. Traitement des faades - Isolation thermique -

    Menuiseries extrieures -Volets roulants - Occultation3. Mtallerie - Serrurerie4. Traitement d'air- Ventilation - Chauffage - Climatisation5. Plomberie - Equipements sanitaires6. Fluides mdicaux7. Revtement mural8. Faux-plafond9. Revtement de sol

    10. Menuiserie intrieure11. Electricit

    12. Dtection Incendie13. Eclairage :

    13-1 Naturel13-2 Artificiel

    14. Appel malades15. Cblage-Voix-Donnes-Images16. Tlvision17. Anti-malveillance18. Equipements

    18-1 Fixe18-2 Mobile

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    Les ouvrages et leur mise en oeuvre devront rpondre aux lois, dcrets,normes et rglements en vigueur et notamment :z Instructions techniques n249 relatives aux faadeszRgles AL71 - Rgles de conception et de calcul des charpentes en

    alliage aluminiumzRgles TECMAVER - Office des matriaux verriersz Rgles SNJF - recommandations pour l'utilisation des joints de

    faadezCahiers de CSTB n 467-6, livraison 58 et 549 livraison 66 relatifs

    aux tempratures de surfaces conscutives l'ensoleillementz Rgles UTEAC pour l'agrment des fentres et pour la mise en

    uvre des joints d'tanchit en faadezArrt du 10/09/70 relatif