Guide méthodologique pour accompagner les projets...

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Réseau Ecole et Nature édition Guide méthodologique pour accompagner les projets de jardins partagés, éducatifs et écologiques.

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Réseau Ecole et Nature édition

Guide méthodologiquepour accompagner les projetsde jardins partagés,éducatifs et écologiques.

[ Le jardin des possibles ] 3

Préambule

Introduction

Itinéraires des Jardins des possibles

Les étapes-clés du montage du projet

Repères méthodologiquesComment monter un projet de jardin participatif ?

Introduction

Fiche 1 : Un jardin, avec qui et pour qui ?Identifier les acteurs du projet

Fiche 2 : Mener son projet de façon collective et participative Favoriser les démarches qui impliquent chacun

Fiche 3 : Un jardin, pour quoi faire ? Préciser et organiser les objectifs du projet

Fiche 4 : Quel type de jardin ? Repérer les spécificités du projet par rapport aux différents types de jardins existants

Fiche 5 : Trouver le terrainPour passer du rêve à la réalité

Fiche 6 : Analyser l’état initial du terrain Identifier ses caractéristiques physiques, biologiques et écologiques

Fiche 7 : Analyser le contexte historique et social du terrainRechercher les liens existant entre le site, son environnement humain et son histoire

Fiche 8 : Prévoir les usages et le fonctionnement du jardin S’organiser : quoi, qui, où, quand, comment ?

Fiche 9 : Concevoir l’aménagement du jardinOrganiser et caractériser les espaces

Fiche 10 : Réaliser un budget prévisionnelPrévoir les dépenses et les recettes

Fiche 11 : Chercher des financementsOù et comment ?

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> Sommaire

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Repères écologiquesComment réaliser un jardin respectueux de l’environnement ?

Introduction

Fiche 12 : Penser les aménagements écologiques Gérer l’eau, l’énergie et les déchets

Fiche 13 : Entretenir la vie et la fertilité du solPrendre soin du premier allié du jardinier

Fiche 14 : Choisir les plantes et les culturesPour une bonne gestion de la flore sauvage et des végétaux cultivés au jardin

Fiche 15 : Protéger les culturesComment éloigner naturellement les adventices, ravageurs et maladies ?

Repères pédagogiquesComment valoriser le potentiel éducatif du jardin ?

Introduction

Fiche 16 : La pédagogie de projetUne méthode active et motivante

Fiche 17 : Trois grands principes de la formation Se former seul, avec les autres et au contact du monde

Fiche 18 : Alterner différentes approches pédagogiques Pour aborder les multiples facettes du jardin et respecter la diversité des participants

Fiche 19 : Jardiner avec un groupe Techniques et spécificités

Fiche 20 : Aménager pour éduquer Concevoir un aménagement et des installations pédagogiques

Fiche 21 : Jardiner sans jardin...Même sans jardin, jardiner est possible !

Ressources

Remerciements

[ Le jardin des possibles ] 5

> Préambule

Pour des jardins partagés, écologiques et éducatifs

Face à la pression urbaine, au bétonna-ge des villes, à l’effritement du liensocial et des valeurs, de nouveaux jar-

dins proposent des lieux à la croisée des che-mins. Bien qu’ils soient tous différents parleur forme, leurs objectifs, le public accueilli,leur implantation ou leur dimension, ils par-tagent certains principes : ce sont des jar-dins partagés, éducatifs et respectueux del’environnement.

Un jardin partagé est un jardin qui se conçoit,se construit, se cultive à plusieurs. Il offreà chacun la possibilité de travailler à uneréalisation commune. Il suppose une concer-tation et une coopération entre les jardi-niers et les partenaires éventuels, et cecidans la durée.

Un jardin respectueux de l’environnementest un lieu où l’homme et la nature dialo-guent. Là, l’homme participe aux cyclesnaturels : celui des saisons, du sol, de l’eau,de la matière organique, des végétaux… Iljardine avec la nature pour créer un milieuéquilibré où se conjuguent respect des res-sources naturelles et maintien de la diver-sité animale et végétale : il cultive un jar-din écologique. L’intervention du jardinierimplique donc des choix appropriés de pra-tiques culturales et de gestion de l’eau, del’énergie, des déchets.

Ces jardins partagés et écologiques jouentun rôle éducatif primordial. Certains jardinsfont d'ailleurs de la pédagogie leur objectifprincipal. Le jardin fournit en effet un cadreépanouissant pour découvrir, écouter, échan-ger, expérimenter, prendre des initiatives,devenir plus autonome. Les jardiniers yconstruisent des projets collectifs où ils pren-nent plaisir à faire ensemble, où ils appren-nent à partager des responsabilités et à s’en-traider. Au jardin, chacun peut s’enrichir aucontact des autres, des éléments naturelset du monde vivant. Chacun peut observerla richesse, la diversité de la nature etprendre conscience de l’importance de sonrespect. Chacun peut découvrir et mettreen pratique des techniques, des comporte-ments respectueux de l’environnement.

Le jardinier apprend ainsi à devenir acteurde son environnement, à le préserver, à amé-liorer sa qualité et dans le même temps àgérer un espace avec d’autres : c’est l’ap-prentissage de l’éco-citoyenneté.

En un mot, ces jardins partagés, écologiques,éducatifs cultivent le dialogue et la coopé-ration entre les personnes, ils répondent auxbesoins vitaux de nature et de ré-appro-priation du cadre de vie, ils éduquent aurespect des autres et de l’environnement.

[ Le jardin des possibles ] 7

> Introduction

Qui êtes-vous ? Un groupe de jardiniersfamiliaux qui souhaite ouvrir des par-celles pour créer un jardin pédagogique

accessible à des personnes handicapées ? Uneassociation d’éducation à l’environnementqui essaie de monter un jardin pédagogiqueaccueillant aussi bien des groupes d’écoliersavec leurs enseignants que des adultes en for-mation ? Un maire qui a l’idée de créer unjardin d’habitants en pied d’immeuble pourtransformer une friche en un espace d’ani-mation et de création dans un quartier sen-sible de sa ville ? Une équipe d’enseignantsqui projette de créer un jardin pédagogiquecomme support aux programmes des sciencesde la vie et aux activités artistiques dans l’éco-le ? Un centre social qui a un projet de jardinintergénérationnel…Cet ouvrage vous concerne ! Que vous souhaitiez créer un nouveau jardinou développer un volet pédagogique dans unjardin existant, le “Jardin des possibles” vousaccompagne tout au long de votre démarche.

Il existe probablement autant de jardins quede jardiniers. Ces jardins présentent millefacettes et mille usages. Ils révèlent millehistoires et mille particularités. Chaque pro-jet, chaque jardin se développe dans un envi-ronnement différent, avec des individus etdes objectifs spécifiques. Aussi ne sont four-nies ici ni réponses toutes faites, ni “recettesde cuisine” mais plutôt des pistes de réflexionet des orientations.

Comment monter un projet de jardinparticipatif ? Quelles sont les étapes-clés du montage deprojet et comment les animer de manièreparticipative, pour que votre projet soit leprojet de tous et pour garantir son ancragedurable dans le territoire ?

Les fiches “Repères méthodologiques” vousaccompagnent dans le montage de votre pro-jet, depuis l’idée initiale jusqu’à sa concré-tisation.

Comment réaliser un jardinrespectueux de l’environnement ? Les fiches “Repères écologiques” vous gui-dent dans la conception et la réalisation d’unjardin respectueux des ressources et deséquilibres naturels.

Comment valoriser le potentieléducatif du jardin ?Comment réaliser un jardin éducatif ou déve-lopper un volet pédagogique dans un jardinexistant ? Comment utiliser le projet de jar-din et le jardin en lui-même comme supportspédagogiques ?

Les fiches “Repères pédagogiques” vousaident à intégrer la dimension pédagogiquelors du montage du projet et à concevoir lesactivités pédagogiques au jardin.

Elles trouveront leur prolongement dans lescahiers thématiques de la série “Les Clés desjardins”, qui proposent des conseils pratiques,trucs et astuces, pour réaliser concrètementdes animations au jardin.

[ Le jardin des possibles ]8

Un menu “à la carte”

“Le Jardin des possibles” est constitué detrois séries de fiches Repères méthodolo-giques, Repères écologiques, Repèrespédagogiques dont la lecture est “à lacarte” : c’est à vous de composer votre menu,ainsi que l’ordre des étapes, en fonction devos envies, de votre projet, et de votre rôledans le projet.

Cet ouvrage peut s’utiliser de plusieursmanières.

• Vous aimez lire des histoires, vous identi-fier à des personnages ? Plongez-vousd’abord dans les Itinéraires des Jardinsdes possibles, pages 9 à 16. Suivez lesparcours proposés, en vous reportant aufil de l’histoire aux fiches mentionnées.

• Vous préférez visualiser et comprendre ladémarche générale pour vous repérer avantde vous lancer dans l’aventure ? Rendez-vous page 24 au schéma récapitulatif dumontage de projet. La démarche idéaleest détaillée, étape par étape, avec desrenvois aux fiches correspondantes.

• Votre projet est déjà bien avancé et vousn’avez besoin que de conseils oud’exemples ? Consultez directement lesfiches (à partir de la page 31), elles vouspermettront d’enrichir et d’étayer votreréflexion.

[ Le jardin des possibles ] 9

Itinérairesdes Jardins des possibles

[ Le jardin des possibles ]10

Plongez-vous dans les “Itinéraires desJardins des possibles” : vous y décou-vrirez six histoires de jardin avec leurs

problèmes et leurs parcours respectifs de lagraine du projet jusqu’aux premières pousses.Les étapes incontournables sont notées, ladémarche est déclinée suivant différentesvariantes. A chaque étape, les numéros ren-voient aux fiches correspondantes.

Votre situation, votre problématique ont pro-bablement des ressemblances avec certainesde ces histoires ; appuyez-vous dessus pourcomposer votre propre cheminement.

La septième histoire… c’est la vôtre ! A vousde jouer et de piocher dans les fiches !

ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS

PROPRIETAIRE PROPRI

PROPRIETAIRE PROPRI

JARDINIERS JARDINIER

ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEUR

ENSEIG

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ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS

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ANIM

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:: UNE ECOLE

UN GROUPE D’ENSEIGNANTS A LE PROJET DE

REALISER UN JARDIN PEDAGOGIQUE SUR UN

TERRAIN A DISPOSITION DANS L’ECOLE

• LEUR PROBLEME AU DEPART : COMMENT S’Y

PRENDRE ? PAR QUOI COMMENCER ?

:: DES JARDINIERSUN GROUPE DE JARDINIERS FAMILIAUX SOUHAITEOUVRIR DES PARCELLES POUR CREER UN JARDINPEDAGOGIQUE ACCESSIBLE A DES PERSONNESHANDICAPEES.• LEUR PROBLEME AU DEPART : QUI VAS’OCCUPER DE CE PROJET ?

• PRECISION DE L’INTENTION •Le propriétaire ou les jardiniers se posent lesquestions suivantes :- Avons-nous des souhaits ou des conditions

quant à l’utilisation du terrain ? : cadrejuridique, durée, type de jardin, deculture, public concerné…

- Voulons-nous participer au projet ?- Les réponses sont-elles cohérentes entre

elles et au vu du terrain ?

• PRECISION DE L’INTENTION •Les enseignants, les animateurs précisent lesgrandes lignes du projet en tant que porteurs deprojet.

• CONSTRUCTION / VERIFICATION DUCADRE DU PROJET •Le cadre existe, c'est le cadre scolaire. Lesenseignants vérifient que le principe d’un jardins’inscrit bien dans le projet d’école et s’assurentde l’accord des instances pédagogiques etadministratives (académie, direction del'établissement).S'ils font appel à d'autres partenaires(associations, services techniques...) un cadrecomplémentaire est construit avec ceux-ci.

• CONSTITUTION DU PARTENARIAT •Le partenariat comprend le porteur de projet, lespartenaires institutionnels, administratifs et sibesoin techniques, financiers…

:: UNE ASSOCIATION D’EDUCATION

A L’ENVIRONNEMENT

UN GROUPE D’ANIMATEURS A UN PROJET DE JARDIN

PEDAGOGIQUE ACCUEILLANT ENFANTS ET ADULTES

• LEUR PROBLEME AU DEPART : COMMENT

TROUVER UN TERRAIN ?

:: DOCUMENT D’INTENTION

Rédaction rapide d’un texte d’intention comprenant :

- une présentation du terrain, s’il existe

- une présentation du public concerné

- les grandes lignes du projet

- les choix de démarche participative et écologique

- une argumentation sur le bien fondé de l’idée et

sur son évolution possible dans le temps.

:: DOCUMENT-CADRE

Rédaction d’un document-cadre comprenant :

- les rôles respectifs des partenaires

- les objectifs généraux

- les choix de démarche participative et écologique

- les moyens humains techniques et financiers

- le calendrier général

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19 fiches à consulter pour info

3 fiches à consulter impérativement

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DEPART

DEPART

DEPART

ENSEIGNAN

JARD

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JARD

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MAIRIE MAIRIE MAIRIE

SEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSEIGNANT

CEN

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RIE

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MAI

RIE

:: UNE INSTITUTION

UNE MAIRIE A L’ IDEE DE CREER UN JARDIN

D’ HABITANTS EN PIED D’ IMMEUBLES EN QUARTIER

SENSIBLE.

• SON PROBLEME AU DEPART : CE PROJET PEUT-IL

FONCTIONNER ICI ? EST-CE POSSIBLE DE FAIRE

PARTICIPER LES HABITANTS ?

:: UNE ASSOCIATIONSOCIO-EDUCATIVE

UN CENTRE SOCIAL A UN PROJET DE JARDIN

INTERGENERATIONNEL, MAIS PAS DE TERRAIN.

• SON PROBLEME AU DEPART : COMMENT TROUVER

UN TERRAIN ? EST-CE POSSIBLE DE COMMENCER

SANS TERRAIN ?

:: DOCUMENT D'INTENTION

Il comprend :

- l’identification du public

- un constat des besoins et des attentes

- une présentation du terrain s’il est connu

- les grandes lignes du projet

- son potentiel et sa pertinence

- le répertoire des partenaires possibles

- une approche budgétaire globale

PROPRIETAIRE PROPRIETAIRE

PROPRIETAIRE

OPRIETAIRE PROPRIE

RDINIERS JARDINIERS

MATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIMATEURS ANIM ANIM

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NIMATEURS ANIMATEURS

JARDINIERS JARDINIERS JARDINIERS

PROPRIETAIRE PROPRIETAIRE PROPRIET

PROPRIETAIRE PROPRIETA

JARDINIERS JARDINIERS J

PRO

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:: UN MECENEUN PROPRIETAIRE A UN TERRAIN A CONFIER, PAS DEPROJET, PAS DE PORTEUR DE PROJET.• SON PROBLEME AU DEPART : VERS QUI SETOURNER ? COMMENT CERNER SES ATTENTESPOUR TROUVER UN PORTEUR DE PROJET ?

• CONSTITUTION DU PARTENARIATPAR LE PORTEUR DE PROJET •

Il constitue le partenariat en s'appuyantsur le document d'intention. Selonl’ampleur du projet, le partenariatcomprend le porteur de projet, lespartenaires institutionnels,administratifs, techniques, financiers…

• PRECISION DE L’INTENTION •L'initiateur précise les grandes lignes du projet et envérifie la pertinence.• PRISE DE CONSCIENCE •Cela suppose une prise de conscience des enjeux duprojet, de la responsabilité engagée vis à vis des habitants qui se traduit par :- l’obligation de prévoir une action à long terme

par la construction d’un partenariat avec desinstitutions et associations de terrain,

- la nécessité de construire un cadre d’animation, - la mise en place d’un fonctionnement

participatif entre l’institution commanditaire, lespartenaires, l’association porteuse de projet etles habitants,

- le réel respect des aspirations des habitants.

• CONSTITUTION DU PARTENARIAT •• TROUVER UN PORTEUR DE PROJET •L'intention détermine dans quel domaine chercher uneinstitution ou association locale (social, éducatif, santé,technique, environnement, scientifique…).Privilégier les critères de reconnaissance du publicattendu et la capacité à animer un projet avec unedimension participative (le porteur de projet peut êtrel'initiateur du projet).

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MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE

ENSEIG

NAN

TS ENSEIG

NAN

TS

EFFET "JARDIN GRILLE"Un projet commencé ou laissé sans anima-

teur, c'est comme un jardin abandonnél'été à la fournaise : il grille ou tourne enterrain vague. Un jardin ça s'arrose ! Unprojet de jardin doit durer pour exister.

DEPART

DEPART DEPART

RIE

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MAIRIE MAIRI

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RS ANIM

ATEURS AN

I

CENTRE SO

CIAL CENTRE SO

CIAL CENTRE SO

CIAL CENTRE

:: DOCUMENT-CADRE

Comprenant :

- le cadre juridique d'attribution

du terrain s'il préexiste

- les rôles respectifs des parte-

naires

- les objectifs

- les choix de démarche partici-

pative et écologique

- les moyens humains techniques

et financiers

- le calendrier

ANIM

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ANIMATEURS

CENTRE SOCIAL CENT

CENTRE SOCIAL CENTRE S

OCIAL CENTRE SOCIAL CENTRE SOCIA

CENTRE SOCIAL CENTRE S

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ANIMATEURS ANIMATE

ANIMATEURS ANIMATEURS AN

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JARDINIERS JARDINIERS J

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PROPRIETAIRE

• CONSTRUCTION DU CADREDU PROJET •

Le porteur de projet et les partenaires(les initiateurs ou commanditairesdeviennent partenaires s'ils veulentparticiper à la suite) se posent ensembleà un niveau général, les questions-clés :un jardin pour quoi faire ? pour qui ? parqui ? avec qui ? quel type de jardin ?comment pratiquer la participation ?pourquoi utiliser des pratiquesrespectueuses de l’environnement ? quelssont les besoins, les contraintes ? quelssont les moyens humains, matériels etfinanciers à mettre en œuvre ? quelstypes d’animation développer ?

CONCERTATION EN PORTE A PORTEPremier temps d’animation : le projet estprésenté individuellement aux habitants dela zone choisie pour favoriser l’expressionde la demande de jardin et pour inviter àune première réunion.

• TROUVER UN TERRAIN •Le cadre du projet étant posé, leporteur de projet peut lancer sarecherche de terrain. Il disposed’arguments et de l’appui despartenaires. Les institutions locales,mairies, communauté urbaine,organismes HLM détiennent souvent lasolution.

• CONSTRUCTION DU CADRED'ATTRIBUTION DU TERRAIN •

Le porteur de projet et le propriétairedu terrain ou les jardiniers posent lecadre juridique d'attribution du terrain(vente, location, prêt, don).

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MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAI

JARDINIERS J

AIRE PROPR

PROPRITAIRE B PROPRIETA

PRO

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JARDIN

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IERS JARDIN

IERS JARDIN

IERS JARDIN

• CONSTRUCTION DU CADRED’ATTRIBUTION DU TERRAIN •

Le porteur de projet et le propriétairedu terrain posent le cadre juridiqued'attribution du terrain (vente, location,prêt, don).

• CONSTITUTION DU GROUPEDE PARTICIPANTS JARDINIERS •

?

• RECHERCHE DE MOYENS POUR RECRUTERL’ANIMATEUR DU PROJET •

Parfois, le porteur de projet est aussi l'animateur.

OUVERTURE DE LA CONCERTATIONCOLLECTIVEL’animateur présente le cadre du projet,son origine, les partenaires engagés. Il explique le principe de la participation et les étapes suivantes.Un groupe de personnes intéressées seconstitue.

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EFFET "FONTE DES SEMIS"Parti trop vite, sans prise de conscience des enjeux,

sans réflexion en amont,avec une mobilisationprématurée des habitants, un projet ne peut allerloin. Attention à l'éveil de frustrations chez leshabitants : elles démotivent durablement.

MAIRIE MAIRIE MAIRIE

CENTRE SOCIAL CENTRE

PROPRIETAIRE B PROPRIETA

:: DOCUMENT-PROJET

Rédaction d’un document projet comprenant :

- un rappel du cadre du projet

- les objectifs

- le fonctionnement et les usages

- le projet d’aménagement

- les moyens nécessaires et le montage financier

- le mode d'évaluation et de suivi du projet

- le calendrier

SEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSE

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NIMATEURS ANIMATEURS ANIM

RDINIERS JARDINIERS JAR

ENSEIGNANTS ENSEIGNANTS ENSE

JARDINIERS JARDINIER

RIE MAI MAI

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RE B PROPRIETAIRE B

OPRITAIRE A PROPRIETAIRE A

ANIMATEURS ANIMATEU

PROPRITAIRE A PROPRIETAIRE A

FORMALISATION DES OBJECTIFSL’animateur invite le groupe à définir sesobjectifs en se posant les questions-clés : unjardin pour quoi faire ? pour qui ? par qui ? avecqui ? quel type de jardin ? pourquoi despratiques respectueuses de l'environnement ?quels sont les moyens disponibles ?

ETUDE DU TERRAIN ET DE SON CONTEXTELes jardiniers étudient l’espace initial et soncontexte, ses composantes, ses atouts, sescontraintes.

ELABORATION DU PROJETLe groupe a maintenant repéré ses besoins, sesdésirs, ses contraintes. Il peut faire ses choix :trouver un mode de fonctionnement, prévoirl’organisation de l’espace, la gestion de l’eau etdes déchets...

ETUDE DU TERRAINET DE SON CONTEXTE

Le porteur de projet etl'animateur étudient l’espaceinitial et son contexte : sescomposantes, ses atouts, sescontraintes.

FORMALISATION DES OBJECTIFSDU PROJET D'ENSEMBLE

A partir de l’expression de leursattentes et idées, le porteur de projetet l’animateur définissent des objectifspédagogiques plus opérationnels ainsique leur choix en matière de pédagogie.

Les futurs participants peuvent êtreconsultés, leurs attentes, idées oucraintes nourriront le projet.

ELABORATION DU PROJET D'ENSEMBLELe porteur de projet et l'animateur ontmaintenant repéré leurs objectifs, leurscontraintes, leurs atouts. Ils peuvent en déduiredes choix :- établissement d’un programme

pédagogique, d’une progression desobjectifs,

- organisation du fonctionnement, desusages,

- prévision des grands aménagements etdes aménagements non réalisables parles futurs participants.

C’est le moment de vérifier la pertinence deschoix, de les confronter aux moyens et auxressources disponibles. Il peut être nécessaired’ajuster le projet, d’envisager la recherchede nouveaux moyens techniques et financiersou de trouver des partenaires…

• CONSTRUCTION DU PROJET D’ENSEMBLE DU JARDIN PEDAGOGIQUE •

• CONSTRUCTION DU PROJET PAR LES JARDINIERS •

:: DOCUMENT-PROJET D'ENSEMBLE

Rédaction d’un document-projet comprenant :

- un rappel du cadre du projet

- les objectifs

- le programme pédagogique

- le fonctionnement et les usages

- le projet d’aménagement

- les moyens nécessaires et le montage financier

- le mode d'évaluation et de suivi du projet

- le calendrier

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CEN

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CENTRE SOCIAL CENTRE

MAIRIE MAIRIE

RECUEIL DES REPRESENTATIONSAprès avoir rappelé le cadre, l’animateur invitechacun à exprimer ses attentes, ses idées, sescraintes par rapport au projet et à écouter cellesdes autres. Le groupe construira son projet en entenant compte.

:: C’est le moment de vérifier la pertinence des choix, deles confronter aux moyens et ressources disponibles. Cedocument est validé par le porteur de projet, l’anima-teur, les partenaires et les participants jardiniers. C’estaussi le moment de rédiger le cahier des charges. Il peutêtre nécessaire d’envisager la recherche de moyenstechniques et financiers complémentaires ou de trouverde nouveaux partenaires.

EFFET " COURGETTE " Un projet pharaonique avec trop d’objectifs, pas assez de moyens, de temps,

d’énergie pour le réaliser et personne pour s’en apercevoir : voici le défautd’anticipation. Mieux vaut prévoir moins ambitieux ou échelonner par étapes,car trop c’est trop ! Le ras le bol et la démotivation guettent les imprévoyants.

ENSEIGNANTS

JARDINIERS

ANIMATEURS

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ATEURS AN

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EIGNANTS ENSEIGNANTS

JARDINIERS JARDINIER JARDI

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PROPRITAIRE A

• CONSTITUTION DU GROUPEDE PARTICIPANTS-JARDINIERS* •

Dans les jardins pédagogiques, la participationpeut être ponctuelle, étalée sur quelques séances ou régulière tout au long de l’année.Peuvent exister et cohabiter sur le même espace :- des groupes captifs (milieu scolaire,

médical, centres aérés…) constitués à partir d’un partenariat avec desinstitutions,

- des groupes basés sur le volontariat(chantiers de formation,"club-jardin"enfants ou adultes…) constitués à partird’une communication dans les lieux etsupports parcourus par les publicsattendus.

*dans les jardins pédagogiques

• CONSTRUCTION DU PROJETDES PARTICIPANTS-JARDINIERS •

C’est un projet dans le projet : il est plus restreint.Exemples : étude de l’influence des saisons sur lesactivités jardinières, aménagement d’une zone dujardin, réalisation d’un abri…

RECUEIL DES REPRESENTATIONSAprès avoir rappelé le cadre, l’animateur invitechacun à exprimer ses attentes, ses idées et sescraintes par rapport au projet et à écouter cellesdes autres. Le groupe construira son projet en entenant compte.

FORMALISATION DES OBJECTIFSDES JARDINIERSL’animateur invite le groupe à définir sespropres objectifs à partir des questions-clés :pour quoi faire ? pour qui ? par qui ? avec qui ?pourquoi des pratiques respectueuses del’environnement ? quels sont les moyensdisponibles ?

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MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE M

CENTRE SOCIAL CENTRE SOCIAL CENTRE SOCIAL CENT

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• RECHERCHE DE MOYENS HUMAINS,MATERIELS ET FINANCIERS SUPPLEMENTAIRES •

• REALISATION DES AMENAGEMENTSHORS DE LA PORTEEDES FUTURS JARDINIERS •

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RIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE MAIRIE MA

NTRE SOCIAL CENTRE SOCIAL CENTRE SOCIAL CE

OPRIETAIRE B PROPRIETAIRE B

:: DOCUMENT-PROJET DES PARTICIPANTS-

JARDINIERS

Rédaction d’un document projet comprenant :

- le projet d’aménagement

- les objectifs opérationnels

- les moyens nécessaires, le montage financier

- le fonctionnement

- le mode de suivi et d'évaluation du projet

- le calendrier.

Ici encore, il faut vérifier la pertinence et la faisa-

bilité des choix. Les ajustements sont fréquents.

La recherche de moyens ou de partenaires com-

plémentaires sont parfois nécessaires. Ce docu-

ment est validé par les jardiniers, l’animateur,

les partenaires éventuels. RECHERCHEDE MOYENS HUMAINS,MATERIELS,FINANCIERS SUPPLEMENTAIRESSi nécessaire !

ETUDE DU TERRAINET DE SON CONTEXTELes jardiniers étudient l’espaceinitial sur lequel est situé leurprojet avec ses composantes,ses atouts, ses contraintes.

EFFET "FORTES PRECIPITATIONS"Au fait, quand met-on les graines en terre ? Le calendrier jar-

dinier coïncide rarement avec les calendriers administratifs.Le montage de tels projet peut souvent profiter de ces déca-lages temporels pour se construire plus solidement.

Commencer le montage d'un projet en hiver, c'est se voiraccorder d'office un temps pour la réflexion. Au printemps,l'urgence de "faire" risque d'occulter ces étapes nécessaireset de mener ensuite à des échecs.

ELABORATION DU PROJETLe groupe a maintenant repéré sesbesoins, ses désirs, ses contraintes.Selon le projet, il peut faire seschoix : trouver un mode defonctionnement, prévoirl’organisation de l’espace, lagestion de l’eau et des déchets...

• REALISATION DU PROJET PAR LESJARDINIERS EUX-MÊMES •

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le

Jardinsort de terre

[ Le jardin des possibles ] 17

Les

étapes-clésdu montage de projet

[ Le jardin des possibles ] 19

Si les participants sont au coeur de ladémarche, trois types d’acteurs aurontdes rôles-clés dans le montage et la mise

en œuvre du projet : l’initiateur, le por-teur de projet et l’animateur. Ils ont desfonctions différentes qui font appel à descompétences spécifiques. Dans certains pro-jets, il s’agit effectivement de trois per-sonnes ou structures différentes qui vont sepasser le relais. Par exemple, dans le cas dela mairie qui a l’idée de créer un jardin d’ha-bitants en pied d’immeuble, l’initiateur estle maire qui devient alors le commanditai-re, le porteur de projet est une associationlocale et l’animateur sera sans doute un sala-

rié de l’association. Mais il arrive que l’ini-tiateur décide de porter lui-même le projet(cas de l'association d'éducation à l'environ-nement qui veut concevoir un jardin péda-gogique) ou que le porteur de projet soitaussi l’animateur (cas de l’équipe d’ensei-gnants qui veut créer un jardin pédagogique).

Un quatrième type d’acteurs a une grandeimportance aussi : le participant-jardi-nier. Dans l’idéal d’un jardin partagé, ils’implique dans le projet dès la phase deconception lors de la réflexion sur le projetdu groupe.

Dans un projet participatif, une des diffi-cultés va consister à bien repérer qui coor-donne chaque étape (l’initiateur, le porteurde projet ou l’animateur) et avec qui il met

en oeuvre chaque étape (tout seul, avec despartenaires, avec les participants). Le dérou-lé détaillé des étapes présenté ci-après pré-cise ces questions importantes.

La plupart des projets de jardins partagés peuvent être découpés de façon idéale de lamanière suivante.

• Phase de conception : de l’idée jusqu’à la mobilisation de financements.A - L’initiateur précise son intention, son idée de départ.B - Le porteur de projet construit le cadre du projet avec une équipe de partenaires.C - L’animateur accompagne les participants-jardiniers dans l’élaboration de leur projet,

à l’intérieur du cadre fixé.

• Phase de réalisation : des premiers travaux aux activités jardinières et éducatives. D - Les partenaires techniques réalisent les premiers aménagements.E - Les participants-jardiniers accompagnés par l’animateur réalisent les autres aména-

gements et démarrent les activités programmées.

• Phase d’évaluation

[ Le jardin des possibles ]20

A> Précision de l’idée de départpar l’initiateur

1 L’histoire commence à partir d’une idée. Une idéequi germe dans la tête de l’initiateur. L’idée peutnaître d’une opportunité (un terrain à disposition),d’une envie (envie de faire un jardin pédagogique,un jardin collectif…) du constat d’un besoin (besoind’un lieu partagé dans un quartier difficile)...

2 L’initiateur précise son idée et en vérifie le bienfondé.

3 L’initiateur rédige un “document d’intention”. Cedocument expose :

- le contexte du projet,- le public concerné,- les besoins et les attentes,- le potentiel du projet,- les grandes lignes du projet : 1ers objectifs envisagés, type

de jardin, principes éducatifs…, - un répertoire des partenaires possibles, - une approche budgétaire globale, - une esquisse de calendrier. Le document d’intention permet de vérifier la perti-nence de l’idée ; il aidera aussi à convaincre et à mobi-liser des partenaires.

4 L’initiateur identifie un porteur de projet auquelil passe le relais ; dans ce cas il devient le comman-ditaire. L’initiateur peut également décider de por-ter lui-même le projet.

B> Construction du cadre du projetpar le porteur du projet et les partenaires

5 Le porteur de projet construit un partenariat encontactant tous les partenaires institutionnels, tech-niques, administratifs, financiers potentiels.

6 Il construit avec les partenaires le cadre dans lequelle projet va se développer. Ce cadre s’élabore demanière participative à partir de questionnementset d’échanges, animés par le porteur de projet. Lecadre doit être suffisamment large pour permettreaux futurs participants d’investir le projet.

:: fiche 1Un jardin, avec qui et pour qui ?

:: fiche 2Mener son projet de façoncollective et participative

:: fiche 3Un jardin pour quoi faire ?

:: fiche 4Quel type de jardin ?

:: fiche 7Analyser le contexte historique etsocialdu terrain

:: fiche 10Réaliser un budget prévisionnel

:: fiche 16La pédagogie de projet

:: fiche 1Un jardin, avec qui et pour qui ?

:: fiche 2Mener son projet de façoncollective et participative

Fiches ressources>>

Détail des étapes de conception et de réalisation

[ Le jardin des possibles ] 21

7 Le porteur de projet rédige le “document-cadre”et le fait valider par l’ensemble des partenaires.

Le cadre fixe : - les objectifs généraux - les rôles respectifs des acteurs - les démarches pédagogiques à mettre en oeuvre- les moyens humains, techniques et financiers - le calendrier général - le cadre juridique. Ce document est le fondement du projet sur lequel leporteur de projet s’appuiera pour conduire les étapessuivantes.

8 Le porteur de projet recherche le terrain propiceà son projet (s’il n’en a pas à l’origine).

9 Il recherche des moyens pour financer la suite duprojet : coût de l’animateur, études éventuelles…

10 Il recrute, missionne ou mandate l’animateur.

A moins qu’il ne décide de se charger lui-même de l’ani-mation du projet, le porteur de projet passe le relais àl’animateur, auquel il délègue les phases suivantes dumontage de projet, tout en en gardant la responsabilité.

C> Élaboration du projetdans le cas idéal : directement par le groupede participants-jardiniers avec l’animateur,plus souvent : par le porteur de projet etl’animateur.

Le projet s’élabore à l’intérieur du cadre précédem-ment fixé. L’animateur a pour mission de vérifier quele projet respecte toujours ce cadre.

11 L’animateur prévoit les démarches pédagogiquesqu’il va mettre en oeuvre avec le groupe de partici-pants-jardiniers pour monter le projet.

12 Il constitue le groupe de participants-jardiniers.

13 Il anime la réflexion collective au sein du groupepour élaborer le projet.

13a Le groupe de participants-jardiniers formalise sesattentes et ses objectifs. Il s’agit ici des objectifs desparticipants, ils s’inscrivent à l’intérieur du cadredéjà mis en place. Opérationnels et concrets, cesobjectifs guideront directement l’organisation etl’aménagement du jardin.

:: fiche 1Un jardin, avec qui et pour qui ?

:: fiche 2Mener son projet de façoncollective et participative

:: fiche 3Un jardin, pour quoi faire ?

:: fiche 4Quel type de jardin ?

:: fiche 16La pédagogie de projet

:: fiche 17Trois grands principes de laformation

:: fiche 5Trouver le terrain

:: fiche 11Chercher des financements

:: fiche 2Mener son projet de façoncollective et participative

:: fiche 16La pédagogie de projet

:: fiche 17Trois grands principes de laformation

:: fiche 18Alterner différentes approchespédagogiques

:: fiche 19Jardiner avec un groupe

:: fiche 3Un jardin, pour quoi faire ?

:: fiche 4Quel type de jardin ?

:: fiche 16La pédagogie de projet

[ Le jardin des possibles ]22

13b Parallèlement, le groupe de participants-jardi-niers analyse le terrain et étudie son contexte socio-historique, avec l’appui éventuel de partenaires etde spécialistes. Il en déduit les contraintes à prendreen compte et les potentialités à exploiter.

13c Avec l’animateur, le groupe définit les usages etles modalités de fonctionnement du jardin. II en véri-fie la faisabilité. Les résultats de cette étape sontformalisés, validés par le groupe de participants, leporteur de projet et aussi par les partenaires. C’estun moyen de s’assurer que chacun a bien compris leprojet et qu’il y adhère.

13d Le groupe de participants conçoit ensuite les amé-nagements en faisant éventuellement intervenir desspécialistes (bureaux d’ingénierie, paysagistes…).Cette étape est formalisée par la rédaction d’un pro-jet d’aménagement avec plans, croquis, maquettes,descriptifs… validé par l’ensemble des acteurs.

13e Le groupe de participants et l’animateur, épauléspar lett porteur de projet, élaborent le budget pré-visionnel. Le budget prévisionnel est l’occasion devérifier la faisabilité du projet : sa mise au pointentraîne parfois des modifications du projet.

13f Le groupe de participants, l’animateur et le por-teur de projet prévoient le suivi et l’évaluation duprojet : ils choisissent des critères de suivi et d’éva-luation des objectifs ainsi que la méthodologie àsuivre.

Dans certains cas, cahier des charges des aménage-ments, budget prévisionnel, suivi et évaluation (13d/e/f) restent du ressort du porteur de projet, de l’ani-mateur et des partenaires.

14 Le groupe de participants-jardiniers, l’animateuret le porteur de projet rédigent le “document pro-jet”, il comporte :

- un rappel du cadre du projet - les objectifs (y compris pédagogiques),- le fonctionnement et les usages, - le projet d’aménagement, - les moyens nécessaires, - le budget prévisionnel et le montage financier, - le calendrier, - les méthodes de suivi et d’évaluation. Ce document est validé par le groupe de participants,le porteur de projet et par les partenaires. C’est unoutil de référence pour convaincre et pour réaliser.

:: fiche 6Analyser l’état initial du terrain

:: fiche 7Analyser le contexte historique etsocial du terrain

:: fiche 8Prévoir les usages et lefonctionnement du jardin

:: fiche 9Concevoir l’aménagement duterrain

:: fiche 12Penser les aménagementsécologiques

:: fiche 13Entretenir la vie et la fertilité du sol

:: fiche 14Choisir les plantes et les cultures

:: fiche 15Protéger les cultures

:: fiche 20Aménager pour éduquer

:: fiche 21Jardiner sans jardin…

:: fiche 10Réaliser un budget prévisionnel

[ Le jardin des possibles ] 23

15 Le porteur de projet peut maintenant réunir lesmoyens humains, matériels et financiers nécessaires.

Lorsque les moyens sont trouvés, le montage du projetest terminé. Place à la réalisation !

D> Réalisation des premiers aménagementspar les partenaires techniques

16 Les partenaires techniques réalisent, s’il y a lieu,les travaux qui ne sont pas à la portée du groupe. Entant que représentant du porteur de projet, l’ani-mateur assure directement le suivi des travaux oubien il est l’interlocuteur du paysagiste ou de l’ar-chitecte.

E> Réalisation des autres aménagements etdémarrage des activités jardinières etéducatives

par les participants-jardiniers accompagnéspar l’animateur

17 Et voilà ! Les activités au jardin peuvent démar-rer. Les participants-jardiniers réalisent des aména-gements, préparent le terrain, jardinent, appren-nent, discutent, organisent des fêtes... L’animateurpoursuit sa mission d’animation, les partenaires sontparfois sollicités ponctuellement.

De nouveaux projets peuvent s’élaborer au jardin…:: Remarques

Le déroulement des étapes peut paraître long et complexe : il l'est souvent pour les pro-jets de grande ampleur faisant intervenir de nombreux partenaires et pour les projets dedéveloppement urbain situés sur le domaine public. En réalité, un déroulement logique serépète du niveau général jusqu'au plus concret : des phases de réflexion aboutissent à deschoix, elles sont suivies de la vérification de la pertinence de ces choix, puis de leur for-malisation et de leur validation par les acteurs.

La démarche décrite ici représente le cas d’un projet participatif idéalisé dans lequel lesparticipants-jardiniers ont une grande autonomie dans les différentes étapes d’élabora-tion du projet. Dans de nombreux cas, la participation des personnes est plus réduite.

Pour les petits projets, les étapes de formalisation et de validation sont souvent simpli-fiées : un tour de table suffit parfois, l'important est que chacun puisse comprendre, s'ex-primer et que les décisions prises à un moment donné soient inscrites d'une manière oud'une autre pour qu'il soit possible de s'y référer.

:: fiche 1Un jardin, avec qui et pour qui ?

:: fiche 11Chercher des financements

:: fiche 9Concevoir l’aménagement du jardin

:: fiche 12Penser les aménagementsécologiques

:: fiche 20Aménager pour éduquer

:: fiche 16La pédagogie de projet

:: fiche 17Trois grands principes de laformation

:: fiche 18Alterner différentes approchespédagogiques

:: fiche 19Jardiner avec un groupe

:: fiche 21Jardiner sans jardin…

2] Précision del’intentionpourquoi ? quoi ? pour qui ? avec qui ?…

17] Réalisation desautresaménagements etdémarrage desactivités jardinièreset éducatives

7] Rédaction dudocument cadre

1] Idée de départ

4] Identification duporteur du projet

13] Elaborationcollective du projetpourquoi ? quoi ?pour qui ? avec qui ?comment ? combien ?quand ?

14] Rédaction du projet

15] Recherche desmoyens humains,financiers, matérielsnécessaires

6] Constructioncollective du cadrepourquoi ? pour qui ?avec qui ? quoi ?…

8] Recherche du terrain

3] Rédaction dudocumentd’intention

9] Recherche demoyens pour la suitedu montage

11] Préparation duprogrammepédagogique

12] Constitution dugroupe departicipants

16] Réalisation despremiers aménagements

5] Constitution dupartenariat

10] Recrutement del’animateur

[ Récapitulatif ]Etapes de conception et de réalisation

APrécision

de l’intention

B Constructiondu cadre

C Élaboration du projet

D Premiers

aménagements

E Démarrage des

activités

CONCEPTION RÉALISATION

Partenaires

InitiateurResponsable(s)

Groupesimpliqués

Porteur de projetAnimateur

(et porteur de projet)Animateur

(ou porteur de projet)Animateur

Participants-jardiniers

(et partenaires)

Participants-jardiniers(et autres usagers)

Partenaires techniques

[ Le jardin des possibles ] 25

Cas des projets de jardins pédagogiques

Dans le cas des projets de jardins péda-gogiques, les phases de conception et deréalisation s’effectuent en deux temps.

Dans un premier temps, le porteur de pro-jet et l’animateur élaborent ensemble leprojet général sans faire intervenir les participants-jardiniers : ils organisent le fonctionnement global, établissent un pro-gramme pédagogique, prévoient les amé-nagements généraux, vérifient la faisabili-té, prévoient les budgets et recherchent lesmoyens nécessaires. Ils rédigent ce que l’onappelle ici un “document-projet d’ensemble”.Dans certains cas, les participants sontconsultés, mais il ne sont pas réellementassociés à cette étape : d'une part parce queles discussions d’ordre pédagogique peuventdifficilement être abordées par eux (d’au-tant plus dans le cas des enfants) ; d’autrepart, parce que leur participation se dérou-le souvent sur quelques séances seulement.Dans un deuxième temps, une fois que sontrassemblés tous les moyens nécessaires pourréaliser le projet et que le lieu est prêt àaccueillir le(s) groupe(s) de participants-jar-diniers, ces derniers peuvent intervenir. Ilsmontent un “projet dans le projet” : ils peu-vent prévoir par exemple l’aménagementd’un espace, l’usage d’un équipement…

Dans le cas particulier des projets de jar-dins d’école, le déroulement est plus rapi-de que celui décrit. En effet, le cadre estdéjà posé, c’est le cadre scolaire ! Le ter-rain est souvent là… Attention cependant àvérifier ce cadre en s'assurant de l'accorddes instances pédagogiques et administra-tives, ou à veiller à en construire un dans lecas où interviennent des partenaires.

monterComment

un projet de jardin

participatif ?

[ Le jardin des possibles ] 27

Repères méthodologiques

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:: Fiche 1 : Un jardin, avec qui et pour qui ?

:: Fiche 2 : Mener son projet de façon collective et participative

:: Fiche 3 : Un jardin, pour quoi faire ?

:: Fiche 4 : Quel type de jardin ?

:: Fiche 5 : Trouver le terrain

:: Fiche 6 : Analyser l’état initial du terrain

:: Fiche 7 : Analyser le contexte historique et social du terrain

:: Fiche 8 : Prévoir les usages et le fonctionnement du jardin

:: Fiche 9 : Concevoir l’aménagement du jardin

:: Fiche 10 : Réaliser un budget prévisionnel

:: Fiche 11 : Chercher des financements

Repères méthodologiques

Le jardincommunautaire des

retrouvailles à Lille réunitles habitants qui se

réunissent pour jardiner,pique-niquer, voir des

spectacles… Ce lieu ouvertreprésente une nouvelle

sorte d’espace publicanimé par les

usagers.

Dans le quartier

de Pontanezen à Brest

les habitants font un

jardin au pied de leur

immeuble. Ils jardinent

un nouvel art de vivre

ensemble.

[ Le jardin des possibles ] 29

> Introduction

Combien de projets de jardins partagés n’ontjamais vu le jour, combien n’ont pas vécu plusd’un an, combien ne répondent pas aux attentes

initiales ? D’autres vivent bien, grandissent et… don-nent envie d’en faire autant ! L’expérience des unset des autres peut aider les nouveaux candidats.

Pourquoi des échecs ?

“Cela n’intéressait personne — Impossible de semettre d’accord entre nous — Les institutions n’ontpas voulu du projet — Le projet était trop grand,irréalisable — L’animateur ne comprenait rien au jar-din ou le jardinier responsable ne savait pas animer— C’était la pagaille…”

On relève souvent un manque de méthode et unedifficulté à faire ensemble qui révèlent l’absence oula déficience d’un cadre d’animation du projet. Lamise en commun et l’analyse des expériences heu-reuses et malheureuses montrent que pour réussirdans le montage d’un projet partagé et avoir unechance de le voir perdurer, il est fondamental de luidonner une dimension participative et de le doterd’un cadre d’animation.

Une envied’habitants du

quartier populaire dela Belle de Mai à

Marseille a fait naîtreun jardin collectif

de production.

Dans la cité des

Aubiers à Bordeaux il y

a des jardins familiaux pas

ordinaires. Leur création a

fait l’objet d’une concertation

de la population. Celle-ci a

participé activement à la

réflexion sur les aménagements

et le fonctionnement. Les

jardins sont un havre de

nature et de civilité.

C’est l’un desplus petits jardinscollectifs de France,seize carrés sur uneterrasse de Paris. Dans cecentre social, les enfants,les parents, les salariésjardinent ensemblequelques m2 debonheur.

[ Le jardin des possibles ] 31

fiche

1

Un jardin, avec qui et pour qui ? [ Identifier les acteurs du projet ]

De l'élu local aux voisins du quartier, des enfants de l'école au jardinier che-vronné, des services sociaux au jardinier en insertion, nombreuses sont lespersonnes qui peuvent et vont s'impliquer dans le projet. Chacune à son niveau,

avec des motivations et des contributions différentes. Il s’agit ici de faire connais-sance avec ces différents acteurs.

Cette fiche s’adresse à la fois à l’ini-tiateur, au porteur de projet et àl’animateur qui vont se poser tour àtour deux questions :

- à qui va bénéficier le projet ?- qui va nous aider à réaliser ce projet ?

A qui s’adresse cettefiche ?

Objectifs

• Identifier les différents acteurs du projet.

• Préciser et rendre lisibles les motiva-tions, les responsabilités, les rôles etles domaines d’intervention de chacun.

• Identifier et associer les différentescompétences et énergies nécessairesà la mise en œuvre du projet.

• Initier des démarches citoyennes :échanges, liens, organisation, prise dedécision…

Démarche et repères

Identifier les différents acteurs du pro-jet ainsi que leur domaine de compé-tences.

Qui est l’initiateur ?L’initiateur est la personne qui a l’idéede départ. L’initiative de créer un jar-din peut bien évidemment provenir deplusieurs personnes.Dans certains cas, l’initiateur décide deporter le projet, dans d’autres cas, ilpasse le relais à un porteur de projet.Dans ce cas, l’initiateur devient le com-manditaire du projet : il passe alors com-mande au porteur de projet.

Exemples d’initiateurs(cf. Itinéraires des jardins des possibles)

• Un groupe de jardiniers familiaux quisouhaite ouvrir une parcelle auxenfants afin de transmettre leur pas-sion.

• Une association d’éducation à l’envi-ronnement qui souhaite monter un jar-din pédagogique accueillant aussi biendes groupes d’écoliers avec leurs ensei-gnants que des adultes en chantier deformation.

• Un maire qui a l’idée de créer un jar-din d’habitants en pied d’immeublepour transformer une friche en un espa-ce d’animation et de création dans un

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[ Le jardin des possibles ]32

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quartier sensible de sa ville.• Une équipe d’enseignants qui projet-

te de créer un jardin pédagogiquecomme support aux programmes desciences de la vie et aux activités artis-tiques dans l’école.

• Un centre social qui a un projet de jar-din intergénérationnel.

• Un mécène qui a un terrain à confiermais pas de projet…

• ... et peut être vous bientôt !

Qui est le porteur de projet ?Le porteur de projet est la personne quiest responsable de la concrétisation duprojet. C’est lui qui va mobiliser les par-tenaires (institutionnels, techniques,financiers). Le porteur de projet construitle cadre du projet avec les partenaires.Il rédige le document cadre, va chercherdes financements et un animateur. Il peutêtre à l’initiative du projet ou non.

Exemples de porteurs de projet• Une association missionnée par une

collectivité. • Une collectivité souhaitant garder la

maîtrise d’ouvrage et s’appuyant surdes compétences externes.

• L’association d’éducation à l’environ-nement précédemment citée commeinitiateur.

Qui sont les partenaires ?Le projet fait partie d’un environnementinstitutionnel, politique, local. Les par-tenaires sont les organismes et personnesqui rendent le projet possible.

Un projet de jardin a la particularitéd’être transversal et de fédérer des com-pétences et des services très différents.Pour que des partenaires s’impliquent,il est nécessaire que les structures ou les

institutions perçoivent le bien fondé del’action et leur intérêt à s’engager dansce projet. Leur participation dans laconstruction du cadre et la recherchedes moyens est à cette condition. Leurshorizons, leur culture professionnelle,leurs représentations peuvent différer.Il est nécessaire, pour les amener à col-laborer sur un même projet, d’animer legroupe de partenaires.

Les partenaires interviennent dans leprojet à différents stades et s’impliquenten fonction de leur champ de compé-tences, à la hauteur de leur volonté poli-tique et de leur intérêt dans le projet.Si pour certains il est nécessaire qu’ilssoient associés le plus en amont pourcontribuer à la construction du cadre duprojet afin de faciliter son inscriptiondans le contexte local, d’autres sontmobilisés plus tard pour du conseil, desétudes de faisabilité technique, le pro-jet d’aménagement, ou pour des réali-sations techniques.

Pour tisser des liens avec les partenaires,il est utile de préciser :• Le type de contribution et d’implica-

tion attendu de leur part : technique,financier, expertise, mise en réseau,communication…

• Les modalités de ce partenariat : sou-tien sur la durée du projet, soutienponctuel, contractuel, prestation rému-nérée…

• La contrepartie à offrir aux partenairessachant qu’un partenariat fonctionnebien dans les deux sens : démultipli-cation de leur action (c’est le cas despartenariats avec les services sociauxpar exemple), retour sur image (sou-vent le cas des entreprises)…

Il est important également d’amener lespartenaires à la formulation de leursattentes et de valoriser leurs compé-tences et savoir-faire.

[ Le jardin des possibles ] 33

fiche

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Exemples de partenaires techniques• Des associations (locales, départe-

mentales, régionales ou nationales)de jardinage, d’éducation à l’envi-ronnement, de protection de la natu-re, d’insertion sociale.

• Les services sociaux du département,de la ville…

• Les services “espaces verts” de la ville.• Des pédagogues, des éducateurs.• Des spécialistes de l'économie solidaire

ou du droit.• Des syndicats, des collectifs d’agri-

culteurs.• Des entreprises de jardinage ou de

matériel agricole…

et de partenaires politiques etfinanciers • Les collectivités locales et territoriales.• Les propriétaires fonciers.• Les entreprises.• Les établissements publics.• Les fondations…

Qui est l’animateur ? L’animateur est un acteur primordial dansun jardin partagé et éducatif.Il accompagne le groupe de participants-jardiniers dans l’élaboration collectivede leur projet. L’animateur est le garantdu cadre du projet auprès de la structu-re qui l’emploie et auprès des tiers (par-tenaires, lois...). L’animateur intervient ensuite dans lamise en œuvre du projet, il est respon-sable de son bon déroulement et de lagestion temporelle, financière et péda-gogique. C’est lui qui le fait vivre, quile met en dynamique, qui le rend pos-sible.Les compétences en animation de groupesd’adultes ou de jeunes constituent unparamètre essentiel pour atteindre lesobjectifs éducatifs et sociaux de ce typede projet. S’il est important que l’ani-

mateur apprécie et connaisse le jardi-nage, il n’est pas nécessaire qu’il soittechnicien en horticulture. Le cadre de référence de l’animateur setrouve dans le document cadre. Il peutêtre mandaté par le porteur de projet.

Qui sont les participants-jardiniers ?Ce sont toutes les personnes, adulteset/ou enfants, qui vont jardiner et fairevivre le lieu. Ce sont les usagers qui trans-forment le terrain en jardin. Ils peuventvenir de façon régulière ou ponctuelle,être volontaires ou captifs (cadre sco-laire, par exemple).

Exemples de participants-jardiniers• Les élèves de l'école voisine.• Les élèves d’un établissement d’en-

seignement agricole.• Les riverains.• Les enfants d’un centre de loisirs.• Les habitants de la commune, du quar-

tier.• Des personnes en difficulté d’inser-

tion.• Des personnes handicapées.

Dans la plupart des projets de jardinspartagés, les participants-jardiniers sontimpliqués dans l’élaboration du fonc-tionnement, dans le choix des aména-gements et leur réalisation. Dans cer-tains projets, le groupe departicipants-jardiniers est même à l’ini-tiative du projet. Dans ce cas précis, ilest à la fois initiateur, porteur de projetet participant (exemple des habitantsd’un quartier qui veulent créer des jar-dins en pied d’immeubles).

Y a-t-il d’autres usagers à prendreen compte ? Le jardin partagé est accueillant, il peutrecevoir des visiteurs et son espace uti-

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[ Le jardin des possibles ]34

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lisé pour des activités extérieures :accueil d’un café botanique, goûter d’an-niversaire, repas partagé, théâtre…

Lors de la conception du projet, il fau-dra préciser : • Le type de personnes à accueillir.• La capacité d'accueil.• Le type d'accueil (simple visite, tra-

vail collectif, cycle pour les écoles duquartier…) et fréquence d'accueil.

Exemples d’usagers à prendre en compte• Les visiteurs, les touristes qui vont pro-

fiter ponctuellement du jardin, quivont assister à des animations ou acti-vités ponctuelles.

• Les anciens utilisateurs de l’espace.• Des usagers mal intentionnés.

Mener son projet de façon collective etparticipative

[ Favoriser les démarches qui impliquent chacun ]

[ Le jardin des possibles ] 35

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2

La démarche présentée ci-après peuts’appliquer dès lors qu’il y a un groupeà impliquer et de façon transversale àtous les stades du projet. Elle s’adressedonc tout aussi bien au porteur du pro-jet avec son groupe de partenaires qu’àl’animateur avec son groupe de parti-cipants-jardiniers.Une démarche pédagogique active estparticulièrement adaptée à la réalisa-tion collective : la pédagogie de projet(fiche 16).

Dès son origine, dès sa conception, le jardin se partage, s’ensemence par lesrêves, les envies et les savoir-faire de chacun. Chaque partenaire, chaqueparticipant peut participer à son niveau, apporter sa touche personnelle, assu-

mer une part de responsabilité et se sentir partie prenante du projet. Les parte-naires et les participants-jardiniers sont au cœur de la démarche participative etdu projet. Chacun participe à la mise au monde d’un jardin dont l’originalité, lavitalité, le fonctionnement seront les reflets d’un partenariat actif et du groupe departicipants et non pas la copie d’un modèle stéréotypé ou imposé.

Pour que les individus se regroupent autour d’un jardin partagé, il faut impérative-ment que celui-ci soit animé, aussi bien par le porteur de projet que par l’animateur.Ces derniers réalisent l’alchimie du groupe en le menant vers une action collective.Quand le projet est ouvert, la démarche participative permet d’accueillir de nou-veaux arrivants, qu’ils soient partenaires ou participants-jardiniers, et aussi de nou-velles propositions ou idées. Le jardin entre alors dans une dynamique de projet, iln’est pas figé mais toujours en évolution… Le principe même de la vie, et du jardin.

A qui s’adresse cettefiche ? Objectifs

• Garantir l’enracinement du projet dansle territoire.

• Rendre possible la pérennisation duprojet.

• Favoriser l’appropriation, l’implica-tion et l’engagement de chacun.

• Enrichir chaque facette du projet parla diversité des acteurs, de leur per-sonnalité, de leurs idées, de leurs moti-vations et de leurs compétences.

• Accueillir de nouveaux arrivants.

Démarche et repères

Quelques étapes à réussir

L’appel à participationLorsque les acteurs ne sont pas encore impli-qués, voire identifiés, l’appel à participa-tion est la première étape du projet parti-cipatif. Il faut y prêter une grande attentionet multiplier les moyens de réussite.

• Avoir un message clair, accueillant etmotivant.

• Des médias diversifiés pour toucher dessphères différentes (affiches, tracts,journaux, courriers, dossiers de pré-sentation, radio, mais aussi pour les par-ticipants-jardiniers le bouche à oreille,bistrot, école, stands sur le marché…).

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[ Le jardin des possibles ]36

Démarche et repères

• Dans un premier temps, le contactpeut être direct (porte à porte, dis-cussion à la sortie de l’école, ou enbas des immeubles). Dans un secondtemps, il peut se faire sous forme d’uneinvitation conviviale plutôt que d’uneconvocation à une réunion (éviter lessalles tristes, les lieux institutionnelsintimidants pour certains…).

La présentation de l’intention L’idée de projet doit être présentée defaçon à créer le moins de blocages pos-sible et à faciliter une attitude partici-pative, en particulier en précisant :• Ce qui est “ouvert” : les possibilités

d’intervention, de choix, de décision,d’initiatives!.

• Ce qui est “fermé” : déjà défini, cesur quoi il n’est pas possible d’inter-venir, les contraintes physiques, maté-rielles, institutionnelles.

Ainsi, les règles du jeu et le cadre d’in-tervention sont clairs. C’est un bon moyend’éviter des pertes de temps, des décep-tions et des frustrations.

Le recueil de représentations de chacunChacun a son idée du jardin, sait deschoses, croit en savoir d’autres, imagi-ne, aime ou n’aime pas tel ou tel aspect,a ses a priori, ses préjugés et ses asso-ciations d’idées, possède un imaginairepropre sur le sujet… C’est sur ses repré-sentations mentales que chacun forgeses opinions, ses actions, ses choix, etconstruira son projet. Il est importantque les partenaires s’expriment indivi-duellement sur leur vision du projet lorsde la construction du cadre au mêmetitre que les participants-jardiniers aumoment de la définition et de l’élabo-ration du projet. S’exprimer de maniè-re écrite puis orale sur ce que représentele jardin, ou tel aspect du projet, (dans

son histoire, son imaginaire, son quoti-dien…) et exprimer les raisons de sonengagement sur ce projet, c'est déjà affi-cher ses objectifs, ses envies et s’impli-quer. Il est important de recueillir aussiles craintes, les obstacles et les diffi-cultés pressentis, car l’écoute et la priseen compte de ces données constituentles premières discussions et les premiersproblèmes qui seront à résoudre.

Une dynamique de groupe àenrichir constamment

Créer des dynamiques de groupePour qu’un groupe existe, ses membresdoivent se connaître et se re-connaître.C’est-à-dire savoir qui ils sont et se légi-timer les uns les autres. La confiance,en soi, en l’animateur ou le porteur deprojet (avec sa capacité de régulation),en les autres (avec leurs particularités)et le respect mutuel sont nécessaires.Lorsque ces valeurs sont acquises le grou-pe peut se mettre au travail. Il y a unedynamique de groupe quand les indivi-dus peuvent être ce qu’ils sont au seind’un collectif qui s’est donné une mis-sion. Les objectifs définis, le cadre posé,l’attitude de celui qui anime sont deséléments qui favorisent cette dynamique.Il faut rendre lisibles les motivations dechacun et ce qu’ils peuvent apporter departiculier. Toutefois, il n’y a pas que lestemps de travail, il faut aussi créer lesoccasions d’échanges informels pour faci-liter cette reconnaissance :• Favoriser la convivialité au jardin (les

fêtes et les repas ont un rôle impor-tant, et le plaisir reste un bon moteur),

• Multiplier les occasions d’échangesinformels,

• Amener chacun à rendre lisibles sesmotivations et ce qu’il peut apporterau projet.

Même s’ils se rencontrent souvent, plu-sieurs “groupes” existeront probable-

[ Le jardin des possibles ] 37

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2

Démarche et repères

ment autour de votre projet, ayant cha-cun leurs objectifs spécifiques, leursmotivations et leur rôle : celui des par-ticipants-jardiniers, celui des partenaires,celui des riverains…

Permettre à chacun de s’exprimerNous connaissons tous ces réunions quilaissent la part belle à deux ou trois inter-venants quand 80% des participants res-tent silencieux. Tout le monde n’a pasla même facilité à s’exprimer. Pour faci-liter l’expression de chacun, plusieursconseils sont à expérimenter :- l’alternance : varier et alterner les

tailles des groupes (lors d’une granderéunion, prévoir des séquences en sous-groupes pour échanger et débattre plusfacilement et faire des propositions),

- la diversité : diversifier les modali-tés d'intervention : exposé préparé,débat, questions-réponses, restitutiondes groupes…

- l’expression écrite : inciter les par-ticipants à écrire leurs idées, leursremarques… avant de les exprimer ora-lement,

- l’attention : offrir la priorité de paro-le à ceux qui ne se sont pas encoreexprimés.

Echanger et discutersur ses pratiquesIl est important de pouvoir échanger surses propres pratiques, sur son vécu, avecles enthousiasmes, mais aussi les crainteset les doutes, de pouvoir les analyser etréguler ensemble.

Prévoir des cadres facilitateurs, des tempsde bilan ou de mise au point réguliers, àl’écrit ou à l’oral, permet d’anticiper etde résoudre bien des problèmes avant qu’ilsne deviennent gênants, et de valoriser aumieux chacune des étapes du projet.Le montage d’un projet ou la gestion

d’un espace commun favorise la discus-sion, le débat sur des points de vue. Laconfrontation et les tensions peuventêtre mal vécues par les membres du grou-pe. S’il y a opposition et blocage, il peutexister plusieurs solutions : • Remettre la résolution du problème à

plus tard et rechercher les complé-ments d’informations si nécessaire.

• Poser clairement la problématiqueensemble et, si l’effectif le permet,constituer des sous-groupes d’échan-ge, d’expression et de propositions desolutions.

• Poser le problème sous un autre angle,re-préciser le sens et l’objectif de l’ac-tion ou trouver une nouvelle techniqued’animation pour l’aborder différem-ment avant de prendre une décision.

Décider ensembleDans une démarche participative, onexplore le plus possible la recherche d’unesolution consensuelle satisfaisante pourtous. Cette démarche demande une gran-de écoute de tous les participants et unsavoir-faire sur les techniques non-direc-tives de la part de l’animateur. Ce der-nier est un véritable médiateur entre ladécision à prendre et le collectif. Parfois il est nécessaire de recourir auvote. Une décision collective dans unedémarche participative doit réunir plu-sieurs conditions pour qu’elle soit opé-rante et bien vécue. Le recours systé-matique au vote à la majorité simplepeut entraîner un sentiment de frustra-tion pour la minorité. L’animateur peutévoquer ce problème et proposer au grou-pe de définir ses propres règles de modede décision.Dès la constitution du groupe, détermi-ner avec lui quelle est la majorité largequi emporte la décision (60%, 75% oul’unanimité par exemple). Commentprendre en compte les votes blancs ? Ilsrévèlent un problème, un manque d’avis

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[ Le jardin des possibles ]38

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

Démarche et repères

pour toutes sortes de raisons : manqued’informations, de compréhension desenjeux, de légitimité…À partir de quel taux maximum de votesblancs (10%, 15%…) faut-il remettre encause la décision de voter et reprendrela discussion ? Ces procédures peuvent prendre du tempsmais elles sont le gage d’une véritableimplication et appropriation du projetpar les acteurs.Quand un groupe décide qu’il est prêt àvoter, le rôle de l’animateur est de :

• S’assurer que toutes les personnesconcernées sont présentes ou qu’ellesont été bien informées.

• Faire un résumé de la problématiqueà résoudre et des choix envisagés lorsdu débat, énoncer clairement lestermes de la décision.

• Quand la décision est prise, la consi-gner par écrit et la communiquer.

• Puis veiller à son application et à sonrespect.

• Mettre en pratique une citoyennetéactive, apprendre à faire ensemble età échanger entre personnes diffé-rentes.

• Se former à la conduite d’un projet.• Développer la solidarité et la confiance.

Quelques conseils

• Repérer les capacités des participantsafin d'adapter à la situation et au grou-pe les techniques participatives et depermettre à chacun d’exprimer sa per-sonnalité.

• Stimuler l'expression des attentes dechacun.

• Veiller à la transparence, l’accessibi-lité, la lisibilité et la bonne circula-tion de l’information.

• Veiller à la bonne compréhension et àl’adhésion du plus grand nombre auprojet.

• S’assurer que chacun a pu s’exprimeravant de valider une décision.

• L’animateur doit veiller à son posi-tionnement et penser à prendre durecul par rapport à ses propres aspi-rations : son rôle est de faciliter laproduction du groupe.

Conseils spécifiquespour l’animateur• La participation peut revêtir des formes

multiples (du coup de main d’un ser-vice technique à la prise en charged’une tâche, de la présence ponctuelleà la permanence…), l’important estqu’elle puisse s’exprimer de façonvolontaire.

• Il est important de ne pas juger ledegré d’implication des personnes, àmoins qu’elles n’aient pas honoré leurengagement. C’est sur le sens de laresponsabilité, la notion d’engagementet le plaisir qu’il faut miser et non surla contrainte. C’est la capacité d’au-tonomie et la conscience d’agir quipermettent à chacun de trouver saplace dans le projet.

Un jardin, pour quoi faire ? [ Préciser et organiser les objectifs du projet ]

[ Le jardin des possibles ] 39

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3

On observe que, de plus en plus, les jardins multiplient leurs objectifs, leursusages et leurs acteurs. Des synergies et des complémentarités se dévelop-pent, valorisant leurs potentiels. Ici, c’est un jardin communautaire qui offre

une parcelle à l’école du village, là, c’est celui d’un centre d’éducation à l’envi-ronnement qui devient support pédagogique, ailleurs, c’est le jardin public qui pré-sente une collection de légumes et accueille des jardiniers amateurs.

A partir d’un jardin, on peut se rencontrer, apprendre et comprendre, se détendre,construire des liens avec les autres, la terre et le monde vivant, collectionner ouconserver des espèces végétales... et aussi se nourrir. Un jardin peut servir à millechoses, mais chaque jardin ne sert pas à tout. A chaque objectif d’un projet peutcorrespondre une dimension spécifique du jardin. Il faut savoir associer les objec-tifs avec discernement.

La réussite du projet repose sur une définition claire, comprise et partagée par tousde ses objectifs. Il est fort probable que les motivations soient sensiblement diffé-rentes pour les multiples acteurs du projet. Il est donc important que l’ensembledes acteurs puisse contribuer à la définition de ces objectifs communs lors desétapes de conception du projet.

A l’initiateur du projet lorsqu’il préci-se son intention.Au porteur de projet lorsqu’il construitle cadre du projet avec l’équipe de par-tenaires.A l’animateur lorsqu’il accompagne legroupe de participants-jardiniers dans la

conception du projet. Il s’agit alors desobjectifs des participants, ils s’inscriventà l’intérieur du cadre mis en place. Lesobjectifs des participants sont opéra-tionnels et concrets : ils serviront direc-tement à concevoir l’organisation etl’aménagement du jardin.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Permettre à chacun de s’exprimer surce qu’il attend du projet.

• Enrichir le projet des multiples envies.• Rechercher la complémentarité entre

des visions différentes du jardin.• Harmoniser les points de vue pour par-

venir à un projet collectif commun.

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3

[ Le jardin des possibles ]40

Des exemples

De multiples objectifs peuvent être défi-nis autour d’un projet de jardin, qu’ils’agisse de création, de conduite ou departicipation à un jardin. Nombreux sontceux qui peuvent être réalisés en paral-lèle, mais tous ne peuvent pas êtreatteints en même temps, des choix doi-vent être faits. La liste ci-dessous four-nit des exemples de grands types d’ob-jectifs, elle est indicative et les objectifseux-mêmes ne sont pas formulés.

Des objectifs sociaux• Lien social, inter-générationnel et

interculturel, animation d’un quartier,création d’espaces ou de temps de ren-contre et d’échange.

• Insertion sociale : rupture de l’isole-ment, apprentissage des rythmes, tra-vaux collectifs, échanges et rencontres.

• Insertion économique : retour à l'em-ploi, création d’emplois, formationprofessionnelle.

• Loisirs, agrément, jeux, convivialité,échange, repos…

Des objectifs de sensibilisation,d'éducation et de formation • Apprentissage de comportements res-

pectueux de l’environnement, desautres et de soi (compréhension et res-pect du vivant).

• Eveil des sens, création artistique.• Apprentissage de la citoyenneté, de

la démocratie participative, de laconduite de projet collectif.

• Techniques de jardinage, de gestionet d'aménagement de l’espace.

• Techniques de valorisation des pro-duits du jardin : transformation, cui-sine, conservation, commercialisation…

Des objectifs environnementauxet patrimoniaux • Conservation et valorisation de la bio-

diversité : jardins botaniques, arbo-retums, collections, conservatoires.

• Accueil des auxiliaires du jardinier(insectes et oiseaux), aménagementsautour du jardin (haies, mares, prai-ries…), valorisation des micro-milieuxnaturels.

• Conservation du patrimoine, de tech-niques, de modes de gestion, de cul-tures.

• Amélioration du cadre de vie...

Des objectifs techniqueset scientifiques• Expérimentations, études : techniques

de culture, variétés, pédologie, bota-nique, météorologie, astronomie…

Des objectifs économiques • Production alimentaire : auto-consom-

mation, vente (paniers pour les adhé-rents, vente sur les marchés…), trocs.

• Production de semences, de plantesd'agrément : sur place, à emporter, àéchanger, à vendre.

• Prestations de services divers : accueil,visites, dégustation.

• Recherche d'un équilibre économique,d’une autonomie financière.

[ Le jardin des possibles ] 41

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3Organiser les différents niveauxd'objectifs • Des finalités, philosophiques, très

larges et ambitieuses : créer du liensocial, mieux gérer l’environnement,auto-produire une partie de son ali-mentation…

• Des objectifs généraux : dévelop-per la solidarité intergénérationnelle,comprendre la relation de l’homme àson environnement, favoriser l’auto-nomie, l’expression…

• Des objectifs opérationnels, partype d'action menée : objectifs péda-gogiques, objectifs techniques, objec-tifs économiques, objectifs sociaux…

Les objectifs opérationnels doivent cor-respondre à des étapes de conception etde réalisation. Ils seront atteints de façonsuccessive (par tranche de temps, parannée…).

Vérifier la faisabilité des objectifs Il est important de vérifier la cohéren-ce entre les objectifs et leur faisabilitéen fonction des moyens à disposition.Mieux vaut un projet évolutif dont lesobjectifs de départ sont limités maisaccessibles de façon satisfaisante, qu'unprojet trop ambitieux qui ne serait pasréalisable et entraînerait déception etdécouragement.La définition des objectifs est donc étroi-tement liée à l'identification et à la carac-térisation des acteurs du projet, à sesmoyens techniques et financiers et auxcontraintes environnementales. • Réfléchir aux limites liées aux

contraintes que l'on peut déjà identi-fier : administratives, environnemen-tales, humaines, techniques, finan-cières…

• Réfléchir aux évolutions et aux pro-longements du projet, à la façon d’in-tégrer de nouvelles idées ou de saisirde nouvelles opportunités.

Démarche et repères

Quelques conseils

• Visiter d'autres structures porteusesde projet, rencontrer d’autres ani-mateurs.

• Préciser dans quelle échelle de terri-toire s’inscrit le projet (quartier, vil-lage, ville, région…) et dans quelledurée approximative.

• Prendre le temps de bien poser lesobjectifs : ils peuvent vous engagerpour des mois ou des années.

• Lors des échanges pendant la défini-tion des objectifs, veiller à se mettresuffisamment en retrait pour ne pasimposer sa vision mais permettre àchacun d’exprimer la sienne.

• Avec le groupe, être vigilant à la fai-sabilité du projet (des objectifs opé-rationnels inatteignables peuvent êtrerapidement démobilisateurs).

• Rendre visibles et lisibles par tous lesobjectifs définis. Les faire reformulerde différentes manières afin d’être sûrde leur compréhension commune etles formaliser par écrit.

Quel type de jardin ? [ Repérer les spécificités du projet par rapport àdifférents types de jardins existants ]

[ Le jardin des possibles ] 43

fiche

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On peut distinguer plusieurs types principaux de jardins, auxquels correspon-dent des fonctions et des usages particuliers. Dans le cas d’un projet quidémarre sans terrain, la définition des objectifs orientera vers tel ou tel type

d’espace, d’organisation et de fonctionnement. Deux exemples : en ville, un pro-jet d’habitants doit obligatoirement se situer en coeur de quartier, un jardin d’in-sertion sociale a besoin d’exister sous les regards de la communauté.

A l’inverse, dans le cas d’un projet démarrant avec un terrain, ce dernier condi-tionnera probablement les objectifs et les utilisations du jardin.

A l’initiateur qui cherche à préciser sonidée.Au porteur de projet lorsqu’il construitle cadre du projet avec l’équipe de par-tenaires.

A l’animateur lorsqu’il accompagne legroupe de participants-jardiniers dansl’élaboration du projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Eviter des faux-pas et le décalage entreles moyens et les objectifs : un toutpetit potager dans un jardin dont lavocation est l'auto-consommation, unlieu, des outils et des surfaces inadap-tés aux enfants...

• Ouvrir les yeux sur la diversité et sedonner la permission d’oser aussi horsdes sentiers battus. il n'y a pas un jar-din, mais des milliers de jardins pos-sibles.

• Rechercher la conciliation et la com-plémentarité entre des visions diffé-rentes du jardin. Harmoniser les pointsde vue pour parvenir à un projet col-lectif commun.

• Permettre aux partenaires d'identifierle jardin et la teneur du projet, et tes-ter ainsi la clarté et la faisabilité dece dernier.

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[ Le jardin des possibles ]44

Des exemples

Chaque type de jardin permet d’atteindreplus particulièrement un ou plusieursobjectifs. • Jardin pédagogique : prédominance

des objectifs de sensibilisation, d’édu-cation ou de formation.

• Jardin public : agrément, accueil dugrand public, collection et agencementdes plantes.

• Jardin collectif : échange et lien social,insertion, production, auto-consom-mation et loisirs.

• Jardin des sens : parcours sensoriel,jardin de couleurs, jardin de senteurs,jardin musical.

• Jardin historique : conservation de labiodiversité et du patrimoine.

• Jardin botanique : conservation de labiodiversité, collections, apprentissa-ge de la détermination.

• Friche : gestion d'espace, conservationet valorisation de la biodiversité…

Ces différents types de jardins ne sontpas exclusifs : plusieurs d’entre eux peu-vent se combiner et se retrouver au seind’un même jardin.

Démarche et repères

Identifier les types de jardinsexistants• Visiter des jardins, rencontrer des jar-

diniers et des porteurs de projets.• Consulter des documents sur des jar-

dins existants, dans d'autres pays,d'autres lieux, à d'autres époques.

Caractériser le jardin• Identifier les caractères dominants du

projet, par exemple sous forme detableau : ce que le jardin est / ce quele jardin n’est pas…

Identifier le projet par rapportaux autres types de jardins• Repérer les potentiels, les partenaires,

les atouts locaux, les ressources et lescontraintes qui correspondent le mieuxau type de jardin souhaité... Lister ceséléments, les organiser (en schéma,sous forme d'arborescence…) en met-tant en évidence les objectifs que cha-cun peut permettre d'atteindre.

• Situer le projet, renforcer ses spéci-ficités et son originalité.

Trouver le terrain[ Pour passer du rêve à la réalité ]

[ Le jardin des possibles ] 45

fiche

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Un jardin est avant tout un lieu, un réel projet de jardin ne peut se réaliserque sur un lopin de terre aussi petit soit-il. A partir de là, deux cas de figu-re peuvent se présenter.

- Le terrain existe : le projet se construit autour de l’opportunité d’avoir un jar-din à disposition. Il convient alors de vérifier que le terrain correspond vraimentaux objectifs du jardin projeté.

- Il faut partir à sa recherche : la recherche du foncier peut s’avérer longue et dif-ficile, surtout en milieu urbain. Les partenaires doivent être associés à cetterecherche. Ils peuvent être bien placés pour convaincre certains bailleurs. Enrevanche, il semble très hasardeux de mobiliser les participants-jardiniers à cettequête. En effet, les langueurs et les longueurs administratives peuvent user, frus-trer et déprimer le groupe qui a envie de passer à l’action jardinière et éducati-ve.

Au porteur de projet. Il doit animer etcoordonner le groupe des partenaires danscette recherche. Il est recommandé auporteur de projet de trouver le terrainavant de confier le projet à l’animateuret au groupe de participants-jardiniers.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Trouver un terrain constitue une étape-clé, c’est le début de la concrétisa-tion, le rêve devient réalité.

• Permettre aux partenaires de s’ap-proprier un peu plus le projet en par-ticipant à la recherche du foncier.

• Vérifier la volonté d’implication despartenaires.

• Mobiliser les énergies et de nouveauxpartenariats.

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[ Le jardin des possibles ]46

Quelques conseils

• La plus belle des terres, sans jardinier,ne devient jamais un jardin. Alors quela plus affreuse des friches, avec unjardinier inventif, devient un petitparadis. C’est pourquoi les critères deproximité et d’accessibilité sont pri-mordiaux.

• Avant de se lancer dans la recherched’un terrain, il faut avoir à l’espritqu’un jardin est une aventure qui enga-ge dans le temps, il convient donc depouvoir s’installer au moins deux outrois années consécutives. Si l’instal-lation sur un terrain doit être de façon

précaire, il s’agit de limiter les inves-tissements (matériel, financier, affec-tif…) et d’intégrer cette éventualitéd’un départ à moyen terme dans lecadre du projet.

• Si aucun terrain cultivable n’est dis-ponible, et que seules une cour gou-dronnée ou une terrasse dallée sontexploitables, une activité de jardina-ge collectif peut quand même sedérouler (voir fiche 21 “Jardiner sansjardin…”).

Démarche et repères

Rédiger les critères du jardinpour vérifier l’adéquation entreles objectifs du projet et l’espacerecherché.• La proximité avec les jardiniers poten-

tiels.• L’accessibilité : est-il possible de s’y

rendre à pied, en voiture, en trans-port en commun ? Est-il possible d’yaccéder de façon indépendante ?

• La surface nécessaire, l’exposition etl’environnement souhaités.

• L’ouverture ou la fermeture du jar-din : le jardin sera-t-il visible par lespassants ? Y aura-t-il une clôture ?

Muni de ces critères,entreprendre des recherchesauprès :• de la mairie : consulter le cadastre

pour identifier des parcelles et rele-ver le nom du propriétaire, rencontrerl’adjoint à l’urbanisme, le Maire…

• de propriétaires privés (particulier,congrégation religieuse, institution,maison de retraite, association…), pas-ser des articles et communiquer sur leprojet auprès de la presse locale ouspécialisée,

• des bailleurs publics, offices HLM…• autres moyens : parcourir la ville pour

repérer des terrains, questionner lesvoisins, rechercher les propriétairessur le cadastre, faire jouer les rela-tions, les réseaux, élargir la rechercheà d’autres types d’espaces (cours, ter-rasses, passages, espaces publics…).

Lorsque le terrain est trouvé,lui donner un cadre juridique.Le statut du terrain : • Le propriétaire actuel est-il un parti-

culier, une collectivité, une associa-tion ?

• Est-il à vendre ? Est-ce possible del'acheter ?

• Est-ce envisageable de le louer ?• Si le jardin est prêté, pour quelle durée

et à quelles conditions ?

Quel que soit le cas (achat, location ouprêt à titre gracieux), il convient demettre par écrit sous forme de conven-tion les termes et les conditions de l’oc-cupation du terrain.

Analyser l’état initial du terrain [ Identifier ses caractéristiques physiques,biologiques et écologiques ]

[ Le jardin des possibles ] 47

fiche

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Qu’il soit en friche de longue date ou récemment exploité, un terrain renfer-me bon nombre d'informations pour qui sait les décrypter. Etudier l’état ini-tial du terrain, c’est étudier ce sur quoi le projet de jardin posera ses fon-

dations. Dès qu’il est connu, le terrain est parcouru par les différents acteurs etceci tout au long du montage de projet : son étude se fait plus fine au fur et à mesu-re que le propos devient plus concret.

Au tout début du montage du projet, une étude globale permet de vérifier s’ilconvient à la mise en œuvre des objectifs généraux annoncés au stade de la préci-sion de l’idée, puis à celui de la définition du cadre du projet. Ensuite, au stade de l’élaboration du projet par les participants-jardiniers, uneétude plus précise est utile pour définir des objectifs opérationnels adaptés, pourfaire des choix d’aménagement et de mise en culture plus judicieux et cohérentsavec le lieu, pour repérer les contraintes et jardiner en synergie avec les conditionsnaturelles.

A l’initiateur qui veut vérifier si un ter-rain peut convenir pour accueillir le typede jardin qu’il projette au moment où ilprécise son idée. Au porteur de projet lorsqu’il construitle cadre du projet avec l’équipe de par-tenaires, pour en vérifier la faisabilitépar rapport au terrain.

A l’animateur lorsqu’il accompagne lesparticipants-jardiniers dans la définition deleurs objectifs et l’élaboration du projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Identifier ou déduire des pistes d’ob-jectifs ou des usages possibles.

• Faire les choix d'aménagement qui tien-nent compte des contraintes et despotentialités du lieu. Eviter les décon-venues liées à l’absence de prise encompte des contraintes physiques etbiologiques du terrain (manque d'en-soleillement, présence de sel…).

• Jardiner en synergie avec les condi-tions naturelles : adapter les modes deculture aux réalités du lieu (travail dusol, types de culture, gestion de l’eau).

• Estimer les travaux nécessaires (drai-nage, apport de terre, terrassement…).

fiche

6

[ Le jardin des possibles ]48

Démarche et repères

Plusieurs approches peuvent être utili-sées en parallèle :• Une approche sensible, sensorielle ou

“imprégnation”.• Une approche descriptive ou “analy-

tique” des différentes composantesdu lieu : sa faune, sa flore, son sol,son climat…

• Une approche plus fonctionnelle - ou“systémique”- permettant de com-prendre comment ces différentes com-posantes interagissent et comment lelieu “fonctionne” d’un point de vueécologique.

Approche sensible,imprégnation du siteAvant toute recherche de critères ration-nels, il est important de laisser parlerses émotions. Se laisser imprégner parle site, ressentir le lieu. Ouvrir ses cap-teurs sensoriels (odorat, vue, toucher,ouïe, goût) et noter ses sensations et sesimpressions. Ces aspects permettent aussid’orienter les choix d’aménagement etd’organisation de l’espace. Le charmed’un jardin vient souvent de la prise encompte ces premières impressions.

Approche descriptiveet analytique du milieu Recenser les différents éléments natu-rels (physiques et biologiques) du ter-rain. Relever en particulier ceux qui sontsusceptibles d’interagir avec le projetde jardin et avec le type de culture envi-sagé.

• Végétation : repérer les principalesespèces présentes, leur répartition (car-tographie) sur le terrain en “micro-milieux” (haie, prairie, friche, pierrier…).Evaluer leur diversité, leur quantité etleur intérêt pour le jardin (adventices,plantes compagnes, refuges…).

• Animaux : repérer les animaux pré-sents (insectes, mammifères, oiseaux,reptiles…), leur répartition sur le ter-rain, leur présence (permanente,cyclique…). Evaluer leur diversité, leurquantité et leur intérêt (“parasites”,alliés…).

• Climat : relever l’ensoleillement, lestempératures, la pluviométrie, la rosedes vents, les zones de micro-climat(pentes, zones d’ombre…).

• Homme : voir la fiche 7 “Analyser lecontexte historique et social du ter-rain”

• Eau (hydrologie) : pluviométrie, réten-tion d’eau dans le sol, circulation etpoints d’eau, caractéristiques physi-co-chimiques des eaux (traces de pol-lution…), crues et inondations…

• Sol (géologie et pédologie) : géologie,roche mère (nature, profondeur), struc-ture et texture du sol, fertilité, pH,composition... La végétation fournitbeaucoup d’informations concernantla nature du sol (voir la fiche 13 “Entre-tenir la vie et la fertilité du sol”).

Approche systémique du milieuL’approche systémique du milieu consis-te à mettre en évidence toutes les inter-actions possibles entre les différentescomposantes du système : végétation,animaux, climat, homme, eau, sol…Chaque interaction peut être analysée.

Exemples d’interactions à repérer sur leterrain.• Végétaux/végétaux : certaines espèces

végétales sont en concurrence entre elles(les arbres font de l’ombre empêchantcertaines plantes de pousser), d’autress’associent entre elles…

• Végétaux/animaux : certaines planteshébergent des insectes qui sont lesalliés du jardinier, d’autres favorisentla présence de ravageurs…

[ Le jardin des possibles ] 49

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Démarche et repères

• Animaux/végétaux : les limaces peu-vent faire des dégâts considérables,les herbivores ont une influence impor-tante sur la végétation (plus rase sielle est broutée, limitant le dévelop-pement de certaines espèces, apportsd’azote par les déjections…), ...

• Sol/végétaux : la végétation peut serépartir sur le terrain en fonction descaractéristiques du sol. Certainesplantes, qu’on appelle indicatrices,fournissent des informations sur le soloù elles poussent. On peut ainsi repé-rer des zones plus humides aux joncsqui y poussent, des parties plus richespleines d’orties…

• Eau/sol : traces d’érosion, d’alluvions,d’assèchement, capacité de rétentiond’eau du sol…

Analyse et interprétationdes éléments recueillisGrâce à cet état des lieux, il est possiblede déterminer les atouts du terrain ainsique ses contraintes.Bien repérer les facteurs limitants(manque d’eau, présence de sel, calcaireactif, vent…) est parfois crucial car celapermet d’en déduire : • Des choix d’aménagement et d’orga-

nisation de la parcelle (garder l’en-droit le plus favorable pour un espa-ce détente, cultiver en fonction del’humidité, de l’ensoleillement ou dutype de sol…).

• Des techniques culturales à utiliser(travail du sol, amendements, gestionde l’eau…).

• Les plantes et les variétés à cultiveret celles (sauvages) à conserver.

• Des valorisations pédagogiquespossibles.

Quelques conseils

• Il est souvent intéressant de faire appelà des personnes ressources (associa-tions naturalistes, techniciens, cher-cheurs…) qui facilitent cet état deslieux.

• Au-delà de l’état initial du terrain,prêtez attention aux environs (par-celles voisines, friches, parcs, autresjardins) qui peuvent avoir une influen-ce sur votre terrain (animaux, écou-

lements d’eau, apports de graines,ombre portée…).

• Un projet, comme la terre, a besoin dese reposer, et comme un fruit, de mûrir.Donnez-vous le temps, ainsi qu’auxgroupes (partenaires, participants-jar-diniers), d’avoir une vision claire despossibilités offertes par le site avantd’y développer des activités.

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Apprendre à observer avec attentionson environnement proche.

• Développer un rapport personnel aumonde vivant et au terrain.

• Apprendre à analyser et caractériserun lieu, à identifier ses habitants (flore

et faune), à comprendre le fonction-nement d’un espace.

• Prendre en compte l’impact des amé-nagements futurs sur le paysage.

• Identifier les équilibres environne-mentaux pour les préserver.

Analyser le contexte historique etsocial du terrain

[ Rechercher les liens existant entre le site,son environnement humain et son histoire ]

[ Le jardin des possibles ] 51

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Impossible pour un jardinier d’imaginer le terrain qu’il met en culture commeune île déserte, vierge de toute influence et sans histoire. Si le projet de jardinest nouveau, le lieu lui ne l’est pas. Déjà utilisé, visité ou parcouru, voire oublié,

le terrain porte les traces d’événements passés. Il s’inscrit dans un quartier, un vil-lage, avec son histoire et ses habitants. L’étude du contexte historique et social du terrain va permettre de comprendre cequi l’entoure, dans le temps (son histoire) et l’espace (son environnement), d’unpoint de vue social, économique, écologique, urbanistique… C’est avec cet envi-ronnement que le projet va interagir.

A l’initiateur ou au porteur de projetdès que le terrain est trouvé. L’analysedu contexte historique et social du ter-rain permet de vérifier son adéquationavec les objectifs généraux (ou parfoisd’avoir de nouvelles idées).A l’animateur, avec le groupe de par-ticipants-jardiniers (ou avec le porteurde projet dans le cas des jardins péda-gogiques). L’analyse du contexte histo-rique et social du terrain constitue undes éléments essentiels de réflexion pourla définition des objectifs opérationnels,pour l’organisation et l’aménagementdu jardin.

A qui s’adresse cettefiche ? Objectifs

• Favoriser l’intégration du projet dansson environnement en assurant sondéveloppement dans le respect dupatrimoine et de l’histoire locale.

• Apporter des garanties de pérennisa-tion du projet par le respect du contex-te social et par des contacts privilé-giés avec les riverains.

• Eviter les problèmes relationnels liésau parachutage d’un projet.

• Dégager de nouvelles pistes d'activi-tés, culturelles, patrimoniales, histo-riques ou économiques.

Démarche et repères

Rencontrer, enquêter, étudierla documentation disponible• Rencontrer l'ancien propriétaire et les

utilisateurs passés ou présents du lieu.Ils dévoileront les atouts et les fai-blesses du terrain.

• Rencontrer les habitants du quartier,les commerçants et les entreprises voi-sines.

• Mener une enquête sur les utilisationset la fréquentation du lieu, sous formede questionnaire par exemple.

• Consulter les archives locales et ladocumentation existante sur le lieu,le quartier. Rencontrer des personnesressources (historiens, services muni-cipaux, associations de quartier…).

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[ Le jardin des possibles ]52

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Prendre conscience que les choix etles décisions doivent prendre en comp-te un contexte environnemental et

humain plus large que les limites duterrain et du groupe.

• Apprendre à avoir une vision globale.

Quelques conseils

• Quels que soient les axes d’étude pri-vilégiés et les résultats obtenus, il estimportant de se poser à chaque foisles questions suivantes :- quelle est l’incidence du contexte

socio-économique sur le projet ? - qu’est-ce que le projet apporte à la

vie locale ? • L'approche et l'appropriation du lieu

peuvent être longues, rien de plus nor-mal. Ne pas précipiter les choses. Cetemps est riche pour tous, pour le grou-pe et pour le voisinage.

• Le recueil de données sur le site estl’occasion de créer des liens avec levoisinage, les élus locaux et les usa-gers du lieu. En profiter pour :- les intégrer dans la dynamique collective, - expliquer et mesurer l'impact du pro-

jet auprès d’eux, - promouvoir le projet auprès des rive-

rains, futurs acteurs potentiels duprojet.

Démarche et repères

Recueillir les données historiques • Par qui, comment et pour quoi a été

utilisé l'espace préalablement ? • Quel a été le statut du terrain dans

les documents d’urbanisme ?• Quelles traces en reste-t-il : construc-

tions, aménagements, allées, outils,installations, anciennes cultures,arbres… ?

• Quelles utilisations peuvent être faitesde ces vestiges ? Peut-on utiliser lesoutils, se servir des aménagements,de l’organisation précédente ou est-ilpréférable de repartir à zéro ?

• Existe-t-il des pollutions résiduellesliées à une activité ancienne ?

Recueillir les données spatiales• Quelle est la situation géographique

du terrain, son emplacement dans lequartier, dans la ville ?

• Quelles sont les voies de circulation,les accès, qu’y a-t-il à proximité ?

Recueillir les donnéessocio-économiques• Quelles sont les activités économiques

environnantes : commerces, marchés,entreprises… ?

• Quels sont les aménagements logis-tiques : points d’eau, bornes élec-triques… ?

• Quels sont les éventuels dangers envi-ronnants : voie rapide, plan d’eau,friches industrielles, activité polluan-te… ?

• Quels projets d’aménagement ou dedéveloppement existent sur le site ouà proximité ?

• Quelle est la situation sociale envi-ronnante : population, chômage, acti-vité, loisirs… ?

• Quels sont les usages et les usagersactuels : crottoirs pour chiens, terraind’aventure pour les enfants…

Prévoir les usages et le fonctionnementdu jardin

[ S’organiser : quoi, par qui, où, quand, comment ? ]

[ Le jardin des possibles ] 53

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Les acteurs étant identifiés, le cadre posé, les objectifs définis, le terrain trou-vé, il faut maintenant dessiner les modalités de fonctionnement et évaluer lesmoyens qui seront nécessaires à la mise en œuvre du projet. C’est le moment

de choisir les actions, répartir les tâches, inventorier les besoins matériels et lescompétences disponibles… en respectant les points déjà établis dans le cadre.

C’est au collectif de jardiniers de réguler, de réévaluer, de faire des allers-retoursentre idée et concrétisation, d’ajuster et d’avancer ensemble.La méthode est ici importante. Elle évite de se laisser dépasser par les événements.Le jardinier débutant connaît bien le défaut d’anticipation ou "effet courgette",quand, poussé par l’enthousiasme, il sème trop de courgettes et trouve son jardinet sa table envahis jusqu’à saturation.

Au porteur de projet : au moment dela construction du cadre, il doit prendreconscience des limites d’intervention ducadre et ne pas les dépasser.A l’animateur : il accompagne les par-ticipants-jardiniers dans cette étape dedéfinition des usages et du fonctionne-ment, tout en étant garant du respectdu cadre.

Dans le cas des jardins pédagogiques,cette étape s’effectue en deux temps :- dans un premier temps, le porteur de

projet et l’animateur définissent le

fonctionnement global du jardin etétablissent leur programme pédago-gique. Les futurs participants peuventêtre consultés sur certains points etleurs avis pris en compte mais ils nesont pas associés : leur statut, leur âge(souvent un public enfant) ou la duréelimitée de leur participation limitentcette implication,

- dans un second temps, les participants-jardiniers peuvent définir un fonc-tionnement propre à leur groupe surun projet restreint à l’intérieur dufonctionnement général du jardin.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Permettre une concrétisation plus cohé-rente, réaliste et efficace du projet.

• Donner à chacun la possibilité de par-ticiper au montage de projet selon sescapacités et ses envies.

• Obtenir l’adhésion et la motivation detous pour la réalisation du projet.

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[ Le jardin des possibles ]54

Les questions suivantes peuvent aider àidentifier les moyens nécessaires à lamise en œuvre et au fonctionnement duprojet.

Quelles sont les actionsà développer ?• Activités jardinières.• Activités éducatives ou de formation.• Fêtes, rencontres, moments conviviaux.• Organisation et/ou participation à des

événements, manifestations, expositions.• Mise à disposition d’une partie du ter-

rain à d’autres structures…

Quels sont les travaux et tâchesà effectuer ?• Gros travaux : terrassement, adduc-

tion d’eau, raccordement EDF…• Tâches jardinières : aménagement de

l’espace, travail du sol, organisationdes productions, récoltes.

• Accueil et encadrement des usagerset du public.

• Entretien, sécurité, entretien et gestiondu matériel.

• Administration (compte-rendu deréunion, montage de dossiers…) et ges-tion financière.

• Relations avec les partenaires…Sans oublier une tâche importante : lesuivi et la coordination du projet.

Quels sont les moyens nécessaires ? • Quels sont ceux qui sont acquis et ceux

restant à trouver ? • Quels moyens financiers sont acquis ?• Comment obtenir des financements

complémentaires ?

Quels sont les modes de fonctionnement du jardin ? • Comment sont prises les décisions :

vote, recherche de consensus… ?

• Le travail se déroulera-t-il systémati-quement avec le groupe entier, enpetits groupes, voire individuellementselon les thèmes ?

• Quel sera le rôle des accompagnateurs(enseignants ou autres) dans le cas desjardins pédagogiques ?

• L’espace est-il réparti en parcelles indi-viduelles avec des zones communes,ou est-il entièrement collectif ?

• Le jardin est-il accessible uniquementaux participants ou sera-t-il ouvert auxpassants ou à des publics extérieurs ?

• Une clôture est-elle nécessaire ? Doit-elle offrir la vue aux passants ou abri-ter des regards ? Doit-elle protéger dubruit, du vent, des chats, des chiens,des voleurs ?

• Comment l’avancement du projet (acti-vités, tâches…) est-il évalué ? Selonquel planning ?

Quand fonctionnera le jardin ?• A heures fixes sur rendez-vous ou libre-

ment à n’importe quelle heure de lajournée ? Selon quelle fréquence ?

• Des temps sont-ils à prévoir selon lesactivités ou les travaux prévus : tempsde concertation, temps de travail admi-nistratif, temps pour les fêtes, tempspour le travail jardinier…

• Quelles sont les périodes d’activité etles périodes creuses ? Que s’y passe-ra-t-il l’hiver, le week-end, les joursde mauvais temps… ?

Des régulations etdes ajustements à faireUne fois ces points précisés, il est néces-saire de revoir la pertinence des choixinitiaux pour s’assurer que le projet pour-ra être mené à bien.• Le projet réunit-il les acteurs néces-

saires à sa bonne mise en œuvre ?• Les moyens techniques et financiers

nécessaires sont-ils disponibles ?

Démarche et repères

[ Le jardin des possibles ] 55

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8• Les contraintes (naturelles, humaines,

techniques, géographiques…) n’em-pêchent-elles pas de mener à bien leprojet tel qu’il est défini ?

• Et donc : les objectifs initiaux et lesactions projetées sont-ils réalistes ? Sice n’est pas le cas, des ajustementssont indispensables pour éviter les frus-trations et la démotivation.

Formaliser les choixet les décisionsLes résultats de cette étape doivent êtreformalisés et validés par les acteurs :groupe de participants-jardiniers, ani-mateur, porteur de projet, partenaires.Il s’agit de s’assurer que chacun ait biencompris le projet et qu’il y adhère.

A qui s’adresse cette fiche ?

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Apprendre à s'organiser et à anticiper. • Construire le projet dans la durée,

imaginer les étapes et les répercus-sions futures des actions et des déci-sions.

• Se positionner par rapport au projet,prendre ses responsabilités.

Quelques conseils

• Ce travail est incontournable. Il estpréférable de le mener collectivementpour qu’il soit le plus exhaustif pos-sible.

• Il faut aider au positionnement indi-viduel et collectif, permettre à cha-cun de se projeter dans l’avenir etréévaluer les objectifs en fonction deces positionnements.

• Aller à la rencontre des responsablesd’autres jardins peut se révéler trèsutile.

Concevoir l’aménagement du jardin [ Organiser et caractériser les espaces ]

[ Le jardin des possibles ] 57

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Les ingrédients du projet sont entre vos mains, l’ouvrage va aborder des aspectsplus concrets : la conception des aménagements et des espaces du jardin. Il fautprévoir un abri, organiser l’adduction d’eau, le stockage des déchets, dessiner

la circulation générale, les zones de plantations, imaginer les espaces de détente…

Une partie de la réflexion a déjà été menée : les objectifs sont définis, le type dejardin choisi, le fonctionnement prévu. A partir de ces éléments, le groupe doitd’abord cerner ses besoins et ses désirs en terme d’aménagement, tout en tenantcompte des atouts et des contraintes du terrain ainsi que des moyens inventoriés.Il s’en déduit une série de caractéristiques que devra présenter l’installation fina-le. C’est le “cahier des charges”.

En s’appuyant sur ce cahier des charges, le groupe imagine ensuite l’aménagement,établit le projet d’aménagement qu’il confronte aux moyens déjà recensés. Desajustements sont toujours nécessaires. Pour être utilisable, le projet d’aménage-ment doit être accompagné d’une liste des travaux avec leurs descriptifs, d’uneprésentation du budget prévisionnel et du planning des travaux.

Au porteur de projet : au moment dela construction du cadre, il doit prendreconscience des limites d’intervention ducadre et ne pas les dépasser. A l’animateur : il accompagne les par-ticipants-jardiniers dans cette étape, ilest garant du respect du cadre.

Dans le cas des jardins pédagogiques,nécessitant des aménagements non pré-visibles par des apprenants ou ne béné-ficiant d’aucun aménagement de base(abri, adduction d’eau, sanitaires, clô-ture…), cette étape est effectuée d’abordpar le porteur de projet et l’animateur.Puis les jardiniers poursuivent sur desprojets plus restreints, accompagnés parl’animateur.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Optimiser l’organisation du site avantde démarrer les aménagements.

• S’assurer de la faisabilité des envieset des choix.

• Anticiper l'utilisation pédagogique etle développement d’activités (cas desjardins pédagogiques).

• Valoriser au mieux les ressources et lespotentiels du terrain : reliefs, construc-tions, sol…

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[ Le jardin des possibles ]58

Etablir un cahier des chargesÀ partir des contraintes, des désirs, desbesoins et des moyens.

• Les contraintes d’aménagement résul-tent le plus souvent du terrain exis-tant et de sa situation, du cadre juri-dique ou urbanistique voire du cadreposé par les partenaires. Par exemple,les plantations d’arbres en bordure deparcelles sont réglementées, la proxi-mité d’une rue passante nécessiteraun traitement adéquat… La présenta-tion du terrain initial sous forme deplans ou de maquettes est un outil effi-cace : ses atouts et ses contraintes ysont facilement observables.

• Les désirs sont propres aux personnesqui composent le groupe. Ils peuventtoucher des domaines très variés : styleet ambiance, envies de couleur ou dematériaux spécifiques, de plantes,techniques de jardinage… Les désirsse recueillent au cours de séances d’ex-pression. Il est intéressant de nourrirces temps de visites, de rencontres,de consultation de documents. Pouréviter des représentations stéréoty-pées, les techniques d’aide à la créa-tion sont précieuses : remue-méninges,exploration analogique où l’on déca-le le propos (si c’était une chanson,un objet…, ce serait…), palabre sursupport de listes, utilisation de tech-niques d’expression artistique…

• Les besoins en aménagement décou-lent des objectifs, du public concer-né, du type de jardin et du fonction-nement choisis, certaines contrainteset certains désirs génèrent des besoins.Exemples : dans un jardin historique,les vestiges existants seront mis envaleur, un jardin d’habitants a besoinde grands espaces de convivialité, dansun jardin pédagogique les circulationsdoivent être surdimensionnées, un ter-

rain en pente suppose des circulationsverticales adaptées…

• Les moyens regroupent l’inventairedes moyens humains, techniques etfinanciers recensés.

Les éléments réunis permettent d’éta-blir une liste de caractéristiques quedevra respecter le projet d’aménage-ment. Ces caractéristiques peuvent êtrede tout ordre : style, références symbo-liques, esthétiques ou culturelles, choixde matériaux, de couleurs, parti pris decirculation, techniques de culture, prin-cipes d’agencement, liste d’équipe-ments… S’y ajoute la liste des contrainteset des moyens. L’ensemble composerale “cahier des charges”. Il faut vérifier l’adéquation de celui-ciavec les objectifs initiaux. Certainescontradictions peuvent être des obs-tacles, d’autres seront résolues par dessolutions créatives. Le cahier des charges doit être présentà l’esprit du groupe au moment de laconception du projet d’aménagement.Il est indispensable de l’écrire ou de levisualiser.

Etablir un projet d’aménagement Plusieurs propositions peuvent être étu-diées par petits groupes ou individuel-lement. Il est cohérent d’imaginerd’abord l’ambiance, le style général dujardin (références culturelles, esthé-tiques, symboliques), puis de situer deszones correspondant aux différentsusages, d’y implanter les équipementsfixes (abri, toilettes, entrée, arrivéed’eau, circulations, serre…) et de tracerdes circulations. Les autres aménage-ments viendront affirmer et compléterce parti pris.

Parfois c’est un élément du terrain quidétermine l’implantation (arbre excep-

Démarche et repères

[ Le jardin des possibles ] 59

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A qui s’adresse cette fiche ?

tionnel, abri préexistant…). Chaque par-cours de conception est spécifique mêmesi la démarche générale est commune.

Dans tous les cas, la pertinence des pro-positions sera vérifiée, chaque caracté-ristique du cahier des charges doit êtrerespectée.Il faut aussi s’assurer de la faisabilité duprojet en le confrontant aux moyens etressources disponibles ou à mettre enoeuvre. Des ajustements voire des rema-niements sont toujours nécessaires. Demême la recherche de l’accord du grou-pe autour d’un projet et sa validationpar les partenaires peut donner lieu àdes modifications. C’est par ajustementssuccessifs que se construit le projet.Ces étapes de mise au point et le projetd’aménagement lui-même pourront êtrevisualisés au moyen de maquettes, deplans, de croquis, de photo-montages,de descriptifs… La communication estainsi possible et les échanges plus clairs.

Utiliser le projet d’aménagementIl sert à finaliser et à communiquer leprojet.

La finalisationLe projet d’aménagement validé, uneétude plus précise peut commencer : elleporte sur l’inventaire et la planificationdes travaux, sur leur chiffrage et la bud-gétisation.Une liste détaillée des travaux avec leurdescriptif sert de base à la planificationet au chiffrage ainsi qu’à la réalisationfuture.

• La planification doit tenir compte ducalendrier des saisons, de l’ordrelogique des travaux propre à chaqueprojet. En général, les travaux de grosœuvre, ceux nécessitant le passaged’engins volumineux doivent être effec-tués en premier. Par exemple : nivel-

lement et terrassement des sols, pas-sage de canalisations ou autresréseaux, système d’alimentation eneau, construction de murs de soutè-nement… Suivent les installations debase (abri, toilettes, clôture…), le tracédes circulations et des différenteszones…

• Le descriptif des travaux permet dedéterminer plus finement les moyensnécessaires et notamment de les chif-frer. Ces données seront intégrées aubudget prévisionnel final.

La communicationLe projet d’aménagement permet de visua-liser un but concret à atteindre. Il pré-sente le projet d’une manière accessible: c’est un outil pour le faire comprendre,pour le partager, l’ouvrir à d’autres par-ticipants. Il peut convaincre éventuelle-ment de nouveaux partenaires d’appor-ter leur soutien ou des subventions…Pour le groupe et les partenaires, il repré-sente le travail déjà effectué. Il permetde s’assurer de la compréhension et del’adhésion de tous : c’est un élément deréférence qui mobilise et canalise lesénergies.

Repères sur les composants d’unaménagement de jardin

L’espaceIl est grand ou petit, long ou large, pleinde recoins ou d’une seule pièce. Il estorganisé à partir de critères fonction-nels, esthétiques, symboliques, ludiques…Il est structuré (tracés, reliefs du ter-rain, hauteurs de végétation…) ou plusinformel. Il se donne à voir (clôture basse,trouée dans la végétation, point de vueprivilégié...), ou bien il se cache (murs,haies…). Il révèle ou il transforme l’échel-le du lieu…

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[ Le jardin des possibles ]60

Les reliefsIls sont prononcés ou inexistants, hautsou bas, créés par les reliefs du terrainou par les installations verticales. Ils dis-simulent ou mettent en valeur, ils sou-tiennent les végétaux ou les encadrent…

Les limites du terrainElles sont inexistantes, juste signifiées(tracé, bornes, bordures…) ou fortementmarquées (mur, haie, fossé, talus…). Ellessont opaques ou laissent passer le regard(percement, transparence…). Elles sontneutres ou signifiantes (symbole, style…).Elles sont utilisables ou intouchables…

Les circulations Elles sont horizontales ou verticales(pentes, escaliers…). Elles sont imposées(respect d’un cheminement) ou libres.Elles sont larges ou étroites, droites ousinueuses…Elles sont durables ou éphé-mères, fermes ou souples, résistantes àla compression ou au piétinement. Ellessont signalées ou secrètes, nombreusesou mesurées… Elles servent à circuleret/ou se rencontrer, se reposer…

Les passagesIls sont larges ou étroits, profonds, libresou fermés. Porte, faille, tunnel, couloir,passerelle, sas, portique, portail… : ilssont neutres ou signifiants, inquiétants

ou accueillants…

Les matériaux Ils sont bruts ou fabriqués, de formes,de textures et de couleurs variées… Ilssont hétéroclites ou homogènes. Ils sonten accord avec la végétation ou encontraste. Ils sont porteurs de sens ouneutres…

L’ombre et la lumièreL’ombre est profonde ou légère. Elle meten valeur par contraste ou elle cache…Elle apporte calme et fraîcheur, outrouble et secret… La lumière est forteou faible, dégradée ou uniforme. Elle estchaude ou froide, naturelle ou artifi-cielle… Elle est rassurante ou angois-sante… Les effets d’ombre et de lumiè-re sont variés ou homogènes, rythmés,diffus…

La dimension temporelleLe jardin évolue selon les saisons et aufil des années, cette donnée est à inté-grer lors de la conception. L’hiver, la struc-ture du jardin apparaît plus nettement.Les arbres prennent leur place lentement,dans l’intervalle les vides sont à gérer.Les plantes annuelles se remplacentchaque année, des roulements de plan-tations sont parfois nécessaires : à cesoccasions le projet se revoit en partie.

A qui s’adresse cette fiche ?

Quelques conseils

Faire appel à des professionnelsCette étape demande un minimum decompétences et de savoir-faire. Les plansou les maquettes doivent être à l’échel-le, certaines solutions sont difficiles àimaginer par des non-spécialistes.Souvent, l’apport de professionnels estfacilitateur et porteur d’ouverture. Acondition qu’ils sachent respecter la paro-le du groupe en évitant d’imposer leurpropre vision des choses. L’animateur

doit le sensibiliser à cet aspect.Dans les projets à grande échelle, ce sontdes professionnels qui réalisent le pro-jet d’aménagement en s’appuyant surun cahier des charges élaboré en concer-tation avec les participants-jardiniers,les partenaires, le porteur de projet.L’aide de professionnels de la gestionpeut aussi s’avérer indispensable.L’interface et la médiation de l’anima-teur sont partout décisifs.

[ Le jardin des possibles ] 61

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Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Se projeter dans l’avenir, imaginer lesconséquences de chacun des choix.

• Bien comprendre les raisons des choixqui amèneront à faire tel ou tel tra-vail sur le terrain.

• S’exprimer, donner son avis et fairedes choix collectifs.

• Développer sa perception de l’espace.• Exercer sa créativité.

A qui s’adresse cette fiche ?

Garder des espaces libres Il est vital de garder des espaces à amé-nager car ils laissent la possibilité deréinvestir le projet et d’y pratiquer unedémarche participative et impliquante.Le groupe doit pouvoir construire un pro-jet et le réaliser, même si sa participa-tion est ponctuelle. Heureusement, lejardin se remanie en partie chaqueannée, sa maturité est longue à atteindre,les domaines d’activité sont larges et

variés. De plus, limiter l’espace à tra-vailler est un moyen d’éviter d’éparpillerl’énergie et d’être plus efficace. Par exemple : les enfants ne peuventmaîtriser la complexité des enjeux lorsdu montage de projet d’un jardin péda-gogique, par contre ils pourront, selonleur âge, construire un abri, créer uneclôture, imaginer l’aménagement d’unezone circonscrite…

Réaliser un budget prévisionnel [ Prévoir les dépenses et les recettes ]

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L'estimation précise des charges du projet, tant pour les investissements quepour le fonctionnement du jardin, et des ressources que peut procurer l'acti-vité permet de réaliser un budget prévisionnel. Celui-ci servira, d’une part,

dans la recherche de moyens financiers, et d’autre part pour piloter le projet, envous assurant de sa faisabilité.

Il est conseillé de construire deux budgets prévisionnels bien distincts : celui dufonctionnement et celui de l’investissement. Chacun d’entre eux obéit à des règlescomptables différentes et les partenaires financiers pourront selon leurs critèressouscrire à l’un ou l’autre, ou aux deux.

A l’initiateur dans un premier temps,il doit estimer globalement le “volumefinancier” du projet, lorsqu’il préciseson intention.Au porteur de projet ensuite, lors-qu’il construit le cadre du projet avecles partenaires. Il doit faire une esti-mation financière du projet et établirun budget.A l’animateur : il établit le budget pré-visionnel du projet du groupe, avec lesparticipants-jardiniers ou non. Il estaccompagné par le porteur de projetdans cette étape.

Dans le cas des projets pédagogiques,le budget prévisionnel du projet est réa-lisée par le binôme porteur de projet/ani-mateur avant qu’ils impliquent le grou-pe de participants-jardiniers. Ces derniersseront mis à contribution dans un deuxiè-me temps, pour définir les besoins maté-riels relatifs à leur projet, à l’aménage-ment qu’ils décident de réaliser.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Vérifier la faisabilité du projet.• Rechercher des financements auprès

des partenaires.• Gérer le projet : éviter les gaspillages,

les oublis et les mauvaises surprises,

gérer les ressources de manière éco-nome, se responsabiliser et responsa-biliser les participants-jardiniers parrapport aux dépenses et aux frais enga-gés, au matériel, à l'entretien.

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LES CHARGES (les dépenses)

Les coûts de conception • Temps de travail (salaires et charges) : montage du projet, recherche des moyens,

mise en place du partenariat...• Prestations de services : architecte, dessinateur, études diverses…

Les coûts de fonctionnement • Salaires et charges de personnel : administration, animation, travaux de

jardinage…• Frais administratifs : téléphone, courrier, assurances, taxes, loyers…• Prestations de services : expertise, conseil, prestations techniques…• Energie : eau, gaz, électricité, carburant.• Achats de petit matériel (non amorti), équipements.• Fournitures liées à l’activité jardinière.• Fourniture liées à l’activité pédagogique.• Documentation.• Frais de formation.• Frais de déplacement• Dotations aux amortissements (voir budget prévisionnel d’investissement)

LES PRODUITS (les recettes)

Les produits provenant de “l’extérieur” • Subventions et aides au fonctionnement.• Sponsoring et mécénat.• Aides à l’emploi : pour les Contrats Emploi Solidarité et Consolidés, Emplois

Jeunes, FONJEP…).

Les produits provenant de l’activité même (autofinancement)• Produit des ventes : légumes, plantes, produits transformés, travaux réalisés à

l’extérieur… Pour les associations, rester vigilant sur l’importance de cette res-source qui peut conduire à une fiscalisation.

• Produit des prestations, visites, animations, formations, conseil…• Cotisations des membres.

Démarche et repères

Le budget prévisionnelde fonctionnementCe sont les moyens matériels, humainset financiers à mobiliser pour le fonc-tionnement de l’activité durant uneannée ou une période à définir.La liste suivante précise, de façon nonexhaustive, les lignes qui sont générale-ment intégrées dans un budget prévi-sionnel.

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MATÉRIEL AMORTISSABLE

Tout matériel supérieur à 382 ¤ .• Le bâti : cabane à outils, salle de travail, serre…• Le matériel administratif : ordinateurs, photocopieur, fax…• Le matériel de jardinage : outillage, machines.• Le matériel pédagogique. • Les gros travaux d’aménagements.• Les remboursements d’emprunts et de leurs intérêts.

Le terrain lui ne s’amortit pas, car il ne se dévalorise pas.

Démarche et repères

Les contributions volontaires Il est très intéressant d’inscrire au bud-get les ressources qui ne sont pas moné-taires : les contributions volontaires. Celapermet de visualiser de façon plus réa-liste l’envergure du projet ou d’une acti-vité au-delà du strict point de vue finan-cier. Ainsi, une association, sans salariéet sans grands moyens financiers, peutmettre en évidence qu’elle génère uneimportante activité d’échange et d’en-traide. C’est très utile pour argumenterauprès d’un élu local et mettre en évi-dence que l’importance d’un projet nese résume pas à ses seules incidencesfinancières.Ces contributions s’inscrivent à la foisen produits (ce sont des ressources) eten charges (afficher ce qu’auraient coûtéces contributions si elles avaient dû êtrepayées).

• Bénévolat valorisé, compté en géné-ral sur la base du SMIC horaire brut encomptant les charges patronales :nombre de personnes x nombre dejours de travail x taux journalier duSMIC.

• Mise à disposition de personnel parune autre structure, une collectivitéou une administration.

• Aides en nature : prêt de terrain, delocaux et de matériel, dons non moné-taires, sur la base des tarifs de loca-tion ou d’achat.

• Frais pris en charge par des tiers : fac-tures payées par une autre structure.

• Récupération, réutilisation, auto-pro-duction des graines et plants, auto-consommation (sur la base des tarifsd’achat).

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Le bugdet prévisionneld’investissementL’investissement correspond à desdépenses de matériel qui doivent servirpour une longue durée. Le coût est doncréparti sur le budget de fonctionnementde plusieurs années successives sousforme d’amortissement.

Ce sont les dotations aux amortissements.Exemple d’un motoculteur de 1.500 ¤ :il s’amortira en 3 ans donc la dotationaux amortissements de cet outil sera de1.500 ¤ divisés par 3 ans soit de 500 ¤ .Chaque matériel a, selon sa valeur et sonusage, une durée d’amortissement codi-fiée.

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• Pour monter ce budget, prévoir dedemander des devis ou rechercher lestarifs sur catalogue. Ces éléments sontsouvent demandés par les financeurs.

• Le budget prévisionnel d’investisse-ment peut se faire sur plusieurs années.Tous les moyens financiers ne serontpas forcément réunis pour le réaliserla première année, il faut prévoird’étaler ces achats dans le temps.

• Il est possible et parfois assez judi-cieux de faire passer dans le budgetd’investissement les frais d’ingénieriede conception (frais, salaires, hono-raires) liés au montage du projet.

Quelques conseils

• Différencier les financements ponc-tuels définis sur la base d'une actionunique et les financements reconduc-tibles qui peuvent faire l'objet d'uneconvention pluriannuelle.

• Se projeter dans l’avenir et s’imagi-ner mettre en œuvre l’activité pourpenser à toutes ses incidences finan-cières : matériel, services, tâches àréaliser, différentes étapes, qui va tra-vailler, combien de temps ?

• Essayer d’imaginer les imprévus pourdéfinir les marges de sécurité néces-saires.

• Ecrire plusieurs scénarii pour faire faceà l’imprévu (version haute, versionbasse), en repérant les activités annu-lables en cas d’absence de finance-ment et celles qui peuvent être ajus-tées au financement obtenu.

• Envisager un échelonnement des acti-vités dans le temps, pour répartir lescoûts (notamment les investissements)sur plusieurs années.

• Eviter d’engager des dépenses avantd’avoir la certitude des financements !

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Se responsabiliser sur le coût des inves-tissements, des moyens et des activi-tés mis en œuvre.

• Se former à l’élaboration et au suivid’un budget.

• Apprendre à communiquer avec despartenaires, à présenter son projet età négocier.

Chercher des financements [ Où et comment ? ]

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Les différents moyens nécessaires au projet sont maintenant évalués. Certainspourront être pris en charge par les partenaires sans passer par des tractationsfinancières (par exemple, la mise à disposition à titre gracieux du terrain ou

du local, ou la prise en charge des travaux et des aménagements par la commune).

Toutefois, dans la majorité des cas, la recherche de financements s’impose à lacréation du jardin et avant la réalisation d’actions.Si les partenaires sont impliqués dans une démarche participative dès le début duprojet, leur collaboration sera plus facile. Par ailleurs, selon l’envergure, l'origina-lité, l'intérêt et les objectifs du projet, plusieurs types de partenaires peuvent appor-ter leur soutien financier.

Au porteur de projet, qui réalise unerecherche sommaire après avoir définile cadre du projet : cette recherche per-met de réunir les moyens nécessairespour poursuivre le montage du projet(rémunérer l’animateur, engager les éven-tuelles études…) A l’animateur : encadré par le porteurde projet, il peut effectuer la recherchede financements pour la partie réalisa-tion. Il aide les participants-jardiniers siceux-ci travaillent aussi à cetterecherche.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Rassembler les moyens nécessaires pourque le projet se réalise.

• Rémunérer à leur juste valeur lesacteurs du projet : porteur de projet,animateur, associations, bureauxd’études…

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[ Le jardin des possibles ]68

Démarche et repères

Où trouver les financements ?

Des partenaires locaux• Les collectivités locales : mairie, com-

munauté de communes, aggloméra-tion, pays, SIVOM, district…, plus spé-cifiquement les services sociaux,espaces verts, environnement, cultu-re, éducation, politique de la ville.

• Les entreprises : jardineries, super-marchés, grainetiers, machinistes agri-coles…

• Les associations : certaines sont desrelais de financements publics.

• Les banques.

Des partenaires départementauxet régionaux• Les conseils généraux et régionaux.• Les services déconcentrés de l'Etat :

DIREN (Direction régionale de l'envi-ronnement), DRAF (Direction régiona-le de l'agriculture et de la forêt), DDASSet DRASS (Directions départementaleet régionale des affaires sanitaires etsociales), DRAC (Direction régionaledes affaires culturelles), DRJS (Direc-tion régionale jeunesse et sports).

• Les établissements publics : OfficeHLM, éventuellement l’Ademe (Agen-ce de l'environnement et de la maî-trise de l'énergie) sur les aspects decompostage.

• Les administrations : CAF (Caisse d'Al-locations Familiales), Caisse des Dépôtset Consignations.

Des partenaires nationauxet européens• Les ministères (pour les subventions

sur projet et l’aide à l’emploi).• Les fondations : Fondation de France,

Fondation Nature et Découvertes, fon-dations d’entreprises…

• Les entreprises.

• L’Union européenne : en général surappels à projet ou par l’intermédiai-re des régions.

Que faire financer ?

Des actions précises plutôtqu’un projet vagueIl sera plus facile d’obtenir des finance-ments sur la base d’un projet spécifiqueprécis (avec des objectifs concrets, repé-rables dans le temps et mesurables) quesur des projets larges et des ambitionsgénéreuses mais difficilement évaluables.

De l’investissement et des actionsplutôt que du fonctionnement liéà la structureIl est également difficile de trouver dufinancement sur le fonctionnement glo-bal d’une association (administration,frais de fonctionnement transversaux...)qui devra de ce fait émarger sur les bud-gets spécifiques de chacune des actionsmenées sous forme de “charges de struc-ture”.

Comment trouver lesfinancements ?

Convaincre un financeurTout partenaire financier doit d’abordbien comprendre le projet, être convain-cu de son intérêt et bien percevoir sa“plus-value” (apports d’un point de vuesocial, culturel, économique, environ-nemental…). Il doit également com-prendre à quoi servira sa contribution,quels en seront les critères d’évaluationet quelle en sera la valorisation (com-munication…).Un partenaire financier est rarement unsimple bailleur de fonds. Il aide le pro-

[ Le jardin des possibles ] 69

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Démarche et repères

jet, parce qu’il y trouve un intérêt, soitparce que le projet correspond assezétroitement à ses propres objectifs (c’estle cas généralement des financeurspublics), soit parce qu’il en retirera autrechose (image, communication, valorisa-tion…). C’est au porteur de projet demettre en évidence clairement ce quipeut intéresser le financeur.

Des rencontres Plus les partenaires seront impliqués tôtdans le projet, plus ils seront investis etprêts à l’aider. La dimension humaineest essentielle dans une relation de par-tenariat. Rencontres, rendez-vous,réunions permettront une meilleureconnaissance mutuelle et rendront leprojet plus pertinent aux yeux des par-tenaires. Ne pas hésiter à les inviter surle terrain, à organiser des rencontresavec les autres acteurs. Un partenairefinancier n’est jamais anonyme, il estreprésenté par une ou des personnes quiapprécieront cette convivialité.

Le dossier de financement Ce dossier est l’une des pièces maîtressesdans la recherche de financements. Soncontenu est souvent équivalent à celuidu “document projet”, à la nuance prèsqu’il s’adapte aux destinataires de lademande de financements. Les bailleursde fonds utilisent souvent des procéduresprécises pour traiter les demandes, ilsuffit alors de s’y conformer (suivre uncanevas ou remplir des documents). Ledossier de financements doit être vali-dé par le groupe de participants, le por-teur de projet et par les partenaires.C’est un outil de référence à la fois pourconvaincre et pour réaliser.

Il devra comporter au moins :• Un historique et un rappel du contex-

te du projet.

• Les finalités, les ambitions et les objec-tifs opérationnels évaluables.

• Un argumentaire sur son intérêt, sesapports : sa “plus-value” sociale, envi-ronnementale, culturelle, écono-mique…

• Une présentation des acteurs impli-qués : porteur du projet, partenaires,bénéficiaires…

• Une planification des activités (calen-drier).

• Une présentation des moyens acquiset de ceux restant à réunir.

• Une présentation des modalités defonctionnement en œuvre et envisa-gées.

• Les modalités de suivi et les critèresd’évaluation.

• Les budgets prévisionnels de fonc-tionnement et d’investissement.

• Des éléments techniques (superficiedu terrain, carte à l’échelle...).

Une convention de partenariat Elle peut clarifier et préciser les apportset les engagements de chacun des inter-locuteurs. Elle est intéressante à la foisparce qu’elle oblige à formaliser leschoses, et donc à discuter et élaborerensemble, et parce qu’elle garantitcontre les dérapages, incompréhensionsou détournements de l’esprit initial dupartenariat.

un jardinComment réaliser

respectueuxde

l’environnement?Repères écologiques

[ Le jardin des possibles ] 71

:: Fiche 12 : Penser les aménagements écologiques

:: Fiche 13 : Entretenir la vie et la fertilité du sol

:: Fiche 14 : Choisir les plantes et les cultures

:: Fiche 15 : Protéger les cultures

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79

83

87

Lecompostage estune pratique

coutumière dansun jardin

écologique.

Sommes-nous

condamnés à

partager les récoltes

avec tous les hôtes

du jardin ?

La présence

d’une mare dans

un jardin invite

grenouilles et

libellules.

Repères écologiques

[ Le jardin des possibles ] 73

> Introduction

Jardiner avec la nature, voici sans doute une despréoccupations du jardinier, le cœur de son tra-vail. Le jardinage n’est pas à proprement par-

ler de l’agriculture ; sa vocation première, du moinsdans un projet social et/ou d’éducation à l’environ-nement, n’est pas la production de masse.

Le jardinier apprend à “jardiner avec la nature”, enmettant à profit les caractéristiques de son terrain,en s’adaptant aux conditions de son milieu, en créantle plus de synergies possibles entre sa production etles cycles naturels.

Ecoute, attention, essais, tâtonnements, compré-hension des phénomènes naturels, tels sont lesmaîtres-mots du jardinier. Loin de vouloir faire iciun manuel technique de jardinage, ce chapitre four-nit quelques éléments pour aider à cultiver le jar-din dans cet esprit.

L’eau,élément vital, et sarécupération font

appel à toutel’ingéniosité, et le

savoir-faire dubricoleur-jardinier.

Fleurs, fruits

et légumes font

bon ménage. Le

jardin éveille nos cinq

sens et recherche la

biodiversité.

Pour éviterla fatigue du

désherbage etalléger la facture

d’eau une solution, lepaillage.

Penser les aménagements écologiques[ Gérer l’eau, l’énergie et les déchets ]

[ Le jardin des possibles ] 75

fiche

12

Pour cultiver un jardin, le jardinier a besoin d’eau, d’énergie et de différentesmatières premières. L’activité jardinière ne produit pas que des plantes, ellegénère aussi des déchets, solides ou liquides. La gestion de ces ressources et

de ces déchets a une incidence importante sur l’environnement. Pollution et épui-sement des ressources peuvent être évités.

L’aménagement et le mode de gestion du jardin doivent permettre une utilisationraisonnée des ressources, d’un point de vue économique et écologique. La sensibi-lisation à la préservation de l’environnement et à la gestion des ressources natu-relles est en outre un élément important dans un projet d’éducation à l’environ-nement.

Au porteur de projet, pour l’aider àcerner les enjeux du projet lorsqu’il défi-nit le cadre avec les partenaires. A l’animateur, lorsqu’il accompagneles participants-jardiniers :- dans l’élaboration du fonctionnement

du jardin,- dans la conception des aménagements, - dans la réalisation des aménagements,- dans l’utilisation du jardin et de ses

ressources.

Dans le cas des jardins pédagogiques,la conception des aménagements écolo-giques est entre les mains du binôme por-teur de projet/animateur. Ensuite, c’estl’animateur qui veillera à l’utilisationraisonnée de ces mêmes ressources parles participants-jardiniers.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Préserver les ressources naturelles etgarantir la pérennité du projet.

• Contribuer à la cohérence environne-mentale et écologique du jardin.

• Diminuer les coûts de fonctionnementdu jardin, le rendre plus autonome.

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[ Le jardin des possibles ]76

Démarche et repères

La gestion durable des ressources et desflux au jardin s’articule autour dequelques grands principes faciles à mettreen œuvre.

Economiser les ressources• Limiter la consommation en eau et en

énergie pour des raisons autant éco-logiques qu'économiques :- par des règles simples d’utilisation(fermer le robinet après usage, choi-sir le lieu de stockage des déchets…),

- par une bonne connaissance descycles naturels (circulation de l’eaudans le sol, évapotranspiration, bio-dégradation…),

- par des modes de gestion écono-miques et des techniques adaptées(arrosage au goutte à goutte plutôtque par aspersion pour les plantesqui n’apprécient pas d’avoir leurfeuillage humide, choix des horairesd’arrosage…).

• Récupérer les eaux de pluie (citernes)et de ruissellement (fossés, bassins,mares).

• Limiter la consommation de produitsgénérant des déchets non recyclables(emballages plastiques…).

• Définir collectivement les règles defonctionnement et d’utilisation desressources en responsabilisant chacunsur les coûts et les conséquences dugaspillage.

Privilégier les ressources locales• Privilégier les ressources disponibles

sur place ou localement, que ce soitl’eau (puits, canal proche, récupéra-tion…), l’énergie (éolienne, hydrau-lique, solaire) ou les déchets (compostproduit sur place). La qualité et le coûtpourront être mieux maîtrisés.

Favoriser les ressourcesrenouvelables• Privilégier le compost plutôt que les

fertilisants minéraux achetés.• Les énergies éolienne, solaire ou

hydraulique offriront la satisfactionde la cohérence environnementale, etdes sujets éducatifs et techniques pas-sionnants.

Récupérer des matériaux aussipour le jardinage et l’animation…• L’industrie et la grande distribution

sont de grands producteurs de déchetsintéressants pour les jardiniers : bacs,bâches, matériaux de construction…

• Une grande quantité de matériel d’ani-mation et de jardinage peut être réa-lisée à partir de matériel de récupé-ration (cartons, bouteilles enplastique…).

Des exemples

L’eauSources et adduction • Puits, fossés, canaux, peuvent fournir

l’eau nécessaire au jardin. La faireanalyser avant de l’utiliser pour véri-fier que sa qualité convient à l’usagevoulu.

• Pour les différentes utilisations de l’eau,il n’est pas nécessaire d’avoir la mêmequalité : les eaux de boisson, d’arro-

sage des légumes, de nettoyage desoutils, ou de remplissage de la marepeuvent avoir des origines différentes.

• Concevoir plusieurs systèmes d’ad-duction : tuyaux municipaux, canauxd’irrigation, cuve d’arrosage, avec cha-cun leur fonction propre. De nombreuxsystèmes de récupération peuvent êtreinventés (sous une gouttière, en basd’une pente, le long d’un fossé…).

[ Le jardin des possibles ] 77

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Démarche et repères

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Prendre conscience de la nécessité etde la possibilité de préserver les res-sources naturelles.

• Se responsabiliser sur la gestion desressources naturelles.

• Comprendre l'impact de nos actes surles systèmes biologiques et découvrir

des moyens de maintenir, voire de res-taurer, la qualité de notre environne-ment et de notre milieu de vie.

• Définir collectivement des règles defonctionnement et d’utilisation desressources.

Quelques conseils

Certains choix ont un coût d'investisse-ment élevé, en particulier pour la pro-duction d’énergie. Cependant ils peu-vent être rentabilisés dans le temps etsont souvent plus judicieux que des solu-tions moins onéreuses mais aussi moinsperformantes et peu durables.

Economies d’eau• Une bonne connaissance des capaci-

tés de rétention d’eau du sol permetde prévoir des apports de façon judi-cieuse (par petites quantités pour dessols très asséchants, par inondationdans d’autres cas).

• Le binage, le paillage, l’enrichisse-ment en humus, les engrais verts oula présence de haies permettent delimiter les pertes par ruissellement etévaporation.

• Choisir un type d’arrosage écono-mique : aspergeur, goutte à goutte,arrosoir, canaux d’irrigation… en fonc-tion du sol, de la culture et du jardin.

• Choisir le meilleur moment de la jour-née pour arroser et la meilleure tem-pérature d'arrosage.

• Organiser l’évacuation ou la rétentiondes eaux de pluie : fossés, rigoles ouau contraire haies et talus.

• Apprendre à ré-utiliser l’eau : l’eaude lavage des outils et des bottes peutservir pour arroser les légumes…

L’énergie• Faire un point précis des besoins en

énergie : - pour quels usages ? motoculture,

éclairage, pompage d’eau, appa-reillage électrique…

- avec quelle forme d’énergie ? élec-trique, calorifique, carburant fossi-le…

• Envisager des modes de productiond’énergie autonomes et renouvelables :solaire, éolien, hydraulique.

• Les engins motorisés (tondeuse etmotoculteur) sont polluants, en limi-ter l’usage au maximum.

Entretenir la vie et la fertilité du sol [ Prendre soin du premier allié du jardinier]

[ Le jardin des possibles ] 79

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Meuble, facile à travailler, riche en humus, fertile, grouillante de vers de terre,d’insectes et de micro-organismes... telle est la “ bonne terre de jardin” surlaquelle peut être envisagé sereinement tout type de culture. Elle existe

dans la plupart des potagers cultivés de longue date et bien entretenus, ne rece-vant ni engrais minéraux, ni pesticides ou herbicides.

Une terre qui ne présente pas toutes ces qualités peut les acquérir. Des amendementsréguliers, un choix de variétés cultivées, des rotations judicieuses, des travaux du soladaptés amélioreront progressivement sa structure, sa texture et sa fertilité.

Comme l’expérience du jardinier, la qualité du sol s’entretient et se construit pasà pas. La terre du jardin n’est pas un support inerte ou exploitable à merci. C’estla première alliée du jardinier. Il est indispensable d’apprendre à la connaître etd’en prendre soin, quotidiennement, comme d’un organisme vivant.

Apprendre à préserver, à respecter le sol du jardin, c’est comme ménager sa mon-ture pour aller plus loin, et c’est aussi apprendre à respecter le travail d’autrui.

A l’animateur, et plus particulièrementà l’animateur qui débute en jardinage :cette fiche lui fournit des bases, qu’ilpourra partager avec les participants-jardiniers lors de l’élaboration du pro-jet et bien sûr lors des séances de jar-dinage.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Respecter le sol et se responsabilisersur son entretien. Le reconnaîtrecomme un véritable écosystème par-tenaire et non comme une ressourceexploitable gratuitement.

• Ouvrir le champ des possibles en termede jardinage, grâce à la diversité des

cultures permises par la qualité du solet les conditions du terroir.

• S’assurer du succès des cultures entre-prises.

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[ Le jardin des possibles ]80

Démarche et repères

Analyser et comprendrele fonctionnement du sol Chaque sol a ses spécificités. Bien leconnaître permet à la fois de choisir destechniques culturales et des variétés delégumes qui lui sont bien adaptées, etde veiller à sa fertilité.

Les éléments à étudier • La profondeur du sol et ses diffé-

rents horizons : le sol est constitué decouches aux caractéristiques diffé-rentes, reflets de sa maturité et deson histoire. Se succèdent l’horizonsuperficiel, riche en matière organique,puis un horizon d'altération, où ladécomposition de la roche mère est laplus poussée et enfin l’horizon miné-ral, près de la roche mère.

• La structure : façon dont les consti-tuants du sol sont organisés. La struc-ture du sol est plus ou moins favorableà l’activité des micro-organismes et àla rétention de l’eau. Elle dépendbeaucoup de la richesse du sol enhumus, en matière organique, et dela façon de travailler le sol.

• La texture : éventail de la taille desgrains qui composent le sol. Sableuse,limoneuse ou argileuse, la textureinflue sur la rétention d’eau et d’élé-ments nutritifs. Elle peut être déter-minée au toucher ou par analyse gra-nulométrique.

• La composition minérale : fractiond’éléments minéraux utilisable par lesplantes. Elle est liée à l’altération phy-sique et chimique de la roche mère,aux apports de fertilisants et à ladégradation des matières organiques.

• La teneur en matière organique :transformée en humus par les micro-organismes, puis en éléments miné-raux, la matière organique intervientsur la structure du sol et sur sa ferti-lité à long terme.

• La micro-flore et la faune qui habi-

tent le sol (algues, champignons, bac-téries, insectes) : elles transformentprogressivement la matière organiqueen éléments minéraux assimilables parles plantes.

• L’humidité du sol (et ses variationsau fil des saisons) : elle est détermi-nante pour l’absorption des élémentsminéraux.

• Le pH (mesure de l’acidité) : il estdéterminant pour l’activité biologiqueet pour le développement des plantes.

Les méthodes utilisables • Etude de la flore spontanée. De

nombreuses plantes sont dites “indi-catrices” : elles renseignent sur la tex-ture, l’acidité, la composition chimique,la fertilité (les orties aiment l’azote,les prêles la silice…), l’humidité ouencore la profondeur du sol. Consulterun livre d’écologie végétale.

• Enquête auprès des jardiniers oudes agriculteurs occupant les ter-rains voisins. Ils connaissent en géné-ral bien leur terre, ses spécificités etses besoins.

• Analyse du sol : il est possible de lamener soit en utilisant les services d’unlaboratoire spécialisé, soit en réalisantsoi-même quelques tests (profil pédo-logique, test du petit boudin, acidité,texture, structure, étude de la faune…).Faire des prélèvements à différentesprofondeurs (surface, 30 cm, 60 cm…).

Améliorer et entretenir le sol• Fertiliser : en récoltant, des richesses

issues du sol sont exportées. Fertili-ser consiste à redonner au sol ce quilui a été enlevé, pour éviter son épui-sement. La matière organique du solest décomposée par les micro-orga-nismes. Ces derniers libèrent pro-gressivement des éléments minéraux,que les plantes peuvent assimiler.

[ Le jardin des possibles ] 81

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Démarche et repères

- Des apports ponctuels de fertilisants(azote, potasse…) peuvent être faitssous forme de guano, algues, poudrede sang ou de corne, poudre d’os oude roche…- Les décoctions de plantes (purin d’or-tie ou de consoude, par exemple)constituent un excellent apport d’azo-te, si la fertilisation par le fumier n’estpas suffisante.

• Apporter des matières organiques :la matière organique et l’humus amé-liorent la structure du sol, facilitent sontravail et favorisent une fertilité durable.- Fumer : le fumier, mélange de déjec-tions animales et de litière (paille),améliore la structure et la vie du sol.Incorporé au sol par un bêchage légerou épandu avant l’hiver en surface, ilfacilite grandement le travail du solau printemps. Attention, certainslégumes (comme les carottes) sup-portent mal le fumier frais.- Cultiver ses engrais : les engrais vertssont des plantes que l’on cultive maisqu’on ne récolte pas. Elles peuventêtre semées entre des rangs delégumes, ou en alternance entre deuxcultures successives (en particulier àl’automne) pour être enfouies dans lesol avant qu’elles n’arrivent à graine.Elles favorisent la vie microbienne,protègent le sol de l’érosion, aug-mentent son taux d’humus et amélio-rent sa structure et sa fertilité. Sontle plus souvent utilisés : des crucifères(moutarde), des légumineuses (lupin,vesce, luzerne qui fixent l’azote del’air), de la phacélie ou du sarrazin…- Composter : du jardin, rien ne seperd. Prévoir deux bacs aérés au fonddu jardin, l’un pour stocker les déchetsorganiques végétaux crus (éviter lesdéchets cuits), l’autre pour les com-poster (en alternant des couches dedéchets végétaux, de terre et de déjec-tions animales, en les mélangeant eten aérant régulièrement). Après 3 ou

4 mois, le compost peut être épanduentre les rangs de légumes ou incor-poré au sol. Attention, un apport tropimportant de compost peut engendrerun excès en nitrates.

• Apporter des éléments minéraux :sable, chaux, cendres sont envisa-geables sur certaines terres mais sontà utiliser avec parcimonie. Ils peuventaméliorer la structure et la texture dusol et modifier son pH.

Travailler le sol• Faire les travaux du sol au bon

moment : trop humides, certainesterres argileuses se bêchent mal et setasseront comme du béton en séchant.Trop sèches elles sont presque impos-sibles à retourner.

• Retourner ou ne pas retourner le sol ?Il existe plusieurs “écoles”. Différentestechniques existent, avec différentsoutils : - la bêche qui retourne le sol et enfouitle compost et les herbes indésirables,mais cette technique a tendance àfaire remonter en surface une terreplus pauvre,- d’autres outils, comme la grelinet-te, permettent d’ameublir et d’aérerle sol sans le retourner.

Quel que soit le choix, les travaux du solne sont pas les mêmes pour chaque typede culture envisagée. Ne pas laisser lesol à nu, le protéger des intempéries :la pluie, le gel, le froid, la sécheressepeuvent briser sa structure. Semer desengrais verts entre deux cultures, paillerou composter entre les rangs. • Limiter les herbes indésirables en

recouvrant le sol avec un paillis (paille,feuilles, herbe coupée, écorces).

• Un épandage de fumier à l’automnepeut économiser un bêchage au prin-temps, la faune du sol et les précipi-tations assurant le travail à la placedu jardinier.

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[ Le jardin des possibles ]82

• Les cultures en buttes facilitent ledrainage en terrain humide. A l’in-verse, en terrain sec, des sillons pro-fonds et un ratissage régulier de la sur-face du sol améliorent la rétentiond’eau, mais attention à la destructiondes habitants du sol.

• Attention aux tracteurs et aux enginslourds qui tassent le sol !

• Attention aux arrosages : l’arrosageau jet peut avoir pour effet de tasserla terre et de dégrader sa structuresuperficielle. Ne pas oublier "qu’unbinage vaut deux arrosages" parce qu’illimite la capillarité et l’évaporation.

Choisir avec attention les cultureset leurs rotations • Les plantes n’ont pas toutes les mêmes

besoins, d’où l’importance de choisir,pour la culture, des plantes adaptéesau sol.

• Les plantes influent sur la terre. Parle choix des cultures et de leur rota-tion, le sol peut être amélioré : leslégumineuses une fois enfouies amé-liorent la teneur du sol en azote, laculture des pommes de terre décom-pacte le sol.

• Certaines méthodes culturales propo-sent d’intégrer dans les rotations de cul-tures des périodes de repos du sol, sanslaisser le sol nu, mais sans récolter.

Démarche et repères

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Apprendre à connaître le sol et sonfonctionnement : ses origines, sesconstituants, sa structure, les innom-brables êtres vivants qui le peuplent,la manière dont fleurs, fruits etlégumes s'y nourrissent…

• Appréhender le concept de terre nour-ricière, source de vie et de santé pourles plantes, les animaux et les hommes.

• Apprendre à respecter le travail d’autrui.

Choisir les plantes et les cultures [ Pour une bonne gestion de la flore sauvage et desvégétaux cultivés au jardin ]

[ Le jardin des possibles ] 83

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Fleurs, légumes nourrissants ou amusants, massifs décoratifs… Le moment oùle jardinier décide de l’assolement et des variétés que l’on va cultiver est l’undes plus motivants. Il se projette dans des récoltes futures, de bons repas à

venir, dans la beauté d’un espace qui va se construire au fil des saisons, des odeurs,des saveurs…

Les cultures, la présence de telle ou telle plante sauvage, ont aussi une incidencesur la conduite du jardin et les résultats espérés. Bien choisir les plantes est impor-tant car toutes ne poussent pas de la même façon. Elles n’ont pas les mêmes sen-sibilités aux maladies, ne nécessitent pas les mêmes travaux d’entretien et coha-bitent avec plus ou moins de bonheur. Au final, elles n’offriront pas le même résultat.

A l’animateur, et plus particulièrementà l’animateur qui débute en jardinage :cette fiche lui fournit des bases, qu’ilpourra partager avec les participants-

jardiniers lors de l’élaboration du pro-jet et bien sûr lors des séances de jar-dinage.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Faciliter la mise en œuvre d’un jardinécologique et garantir un minimum deréussite et de production aux jardi-niers.

• Valoriser les conditions de sol et de cli-mat du jardin ainsi que les interactionsentre les plantes.

• Conserver des espèces et des variétésun peu oubliées.

Démarche et repères

Diversifier les espèces La diversité biologique d’un jardin n’estpas intéressante uniquement du point devue de la qualité environnementale,esthétique ou culturelle. Elle a de réellesutilités techniques pour le jardinier.• Une monoculture sera plus sensible

aux ravages de la maladie qu’un jar-din diversifié. La récolte sera toujourspossible avec la culture de plusieursespèces et variétés de légumes.

• De nombreuses plantes sont des hôtespour les alliés du jardinier tels que lesinsectes, parasites ou prédateurs deravageurs des cultures…

Associer les culturesqui se favorisent mutuellement• La concurrence et les différences dans

l’utilisation des ressources (eau, lumiè-re, éléments minéraux) impliquent d’es-

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[ Le jardin des possibles ]84

Démarche et repères

pacer les plants d’une même culture,et d’associer ou d’éloigner les plantsd’espèces différentes. Certaines planteshôtes hébergent des parasites. Ces der-niers se concentrent alors sur ces plantesdélaissant ainsi les plantes cultivées.

• D’autres plantes hébergent des pré-dateurs de certains ravageurs des cul-tures. Un bon moyen de lutter natu-rellement contre les parasites du jardinen restaurant les relations proies/pré-dateurs, entendre par là auxi-liaires/ravageurs…

Faire se succéder des culturescomplémentaires Une parcelle conserve, dans son sol, lestraces d’une culture passée. La succes-sion des cultures sur une même parcellerequiert donc une attention particulière.• Certaines cultures enrichissent le sol

(les légumineuses, après enfouissement,libèrent de l’azote dans le sol) ou l’ap-pauvrissent (en puisant beaucoup).

• D’autres modifient la structure du sol,par l’impact de leurs racines, par lamatière organique résiduelle qu’elleslaissent après récolte ou simplementpar les travaux du sol qu’elles ont occa-sionnés (c’est le cas des pommes deterre qui laissent un sol déjà aéré).

• Certaines libèrent des éléments chi-miques et des toxines. Ces élémentspeuvent être défavorables à la germi-nation ou au développement desplantes qui les suivront.

• D’autres peuvent être bénéfiques enlimitant tel ou tel type de parasite.

Quelques règles de base• Ne planter ni ne semer la même varié-

té au même endroit deux ou troisannées de suite. Alterner plantesracines (betteraves, carottes), plantesà feuilles et plantes à fleurs.

• Eviter de laisser le sol nu entre deux cul-

tures. Utiliser les engrais verts qui mobi-lisent les réserves du sol, évitent le les-sivage des éléments minéraux solubleset préservent la structure du sol.

• Une prairie ne se transforme pas enjardin en un seul jour. Faire se succé-der des cultures qui contribuentd’abord à l’aération du sol (capucinesdéfrichantes, le haricot vert aussi"défriche", car il contraint à utiliser labinette pour sarcler et butter).

Faire un jardin “agro-forestier”Associer dans le jardin ou sur une mêmeparcelle des arbres, des arbustes et desplantes annuelles. Ce mélange favoriseau maximum la biodiversité, protège lesol du soleil et de l’érosion, créé un espa-ce de fraîcheur, d’humidité et de diver-sité favorable à la vie et aussi au travailde l’homme. Les arbres puisent en pro-fondeur des minéraux dans le sol, retien-nent le sol avec leurs racines, le protè-gent avec leur feuillage. Ce dernierapporte une abondante matière orga-nique et abrite une foule d’insectes etd’animaux divers absents des culturesannuelles. Un tel jardin agro-forestierconstitue un mini-écosystème favorableaux équilibres biologiques.

Choisir les plants, les semenceset les variétés• De nombreuses variétés de légumes

un peu oubliées sont souvent adaptéesà des conditions de sol, de climat oude culture locales. Leur culture favo-rise la diversité légumière, la conser-vation du patrimoine, et des goûts etcouleurs parfois très surprenants.

• Les différentes variétés d’un même légu-me réagissent différemment aux mala-dies et aux caractéristiques de sol et declimat. Choisir les variétés adaptées auxconditions de culture pour varier les plai-sirs et éviter les mauvaises récoltes.

[ Le jardin des possibles ] 85

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14

Démarche et repères

Quelques conseils

• Il est facile et intéressant d’expéri-menter soi-même différentes varié-tés, associations et successions. Cetteculture peut se faire en bac ou sur desmicro-parcelles.

• La bonne variété de tomate n’est pasforcément celle qui produit le plus,c’est aussi celle qui a un bon goût etse conserve longtemps…

• Ne pas hésiter à plonger dans desrevues ou livres de jardinage et à ques-tionner les jardiniers voisins.

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Acquérir des techniques et des savoir-faire de jardinage.

• Acquérir des notions d’écologie végé-tale sur les relations entre les planteset leur milieu.

• Comprendre l’intérêt de la biodiversité.

Produire ses plantset ses semencesPrivilégier les variétés dont il est pos-sible d’assurer la production de semencessoi-même (en évitant les variétés hybrideset les OGM). Cette pratique coûte moinscher et est plus satisfaisante d’un pointde vue éducatif (voir le cycle completd’une plante du semis à la production degraines).

Adapter les travaux au temps,à la saison et aux besoins• Mieux vaut reporter les semis que de

les faire dans un sol détrempé ou gelé.• Suivre le calendrier phénologique

(calendrier qui suit le rythme de lavégétation). C’est la méthode la plusfiable (par exemple, les pommes deterre se plantent au moment où fleu-

rit le lilas, car quand le lilas est enfleur les conditions climatiques cor-respondent aux besoins de la planta-tion de la pomme de terre…). C’est lecycle de la végétation naturelle quiindique les travaux à entreprendre.Ce calendrier tient compte des condi-tions locales. Prévoir les semis en fonc-tion de la période de récolte espérée :quelle tristesse de voir tous ces hari-cots sécher sur place pendant lesvacances d’été !

• Echelonner les productions en fonc-tion de leur consommation pour évi-ter les délicats problèmes de conser-vation des légumes frais.

• Noter des remarques et observationssur un agenda afin de pouvoir compa-rer les années et améliorer les pratiques.

Protéger les cultures [ Comment éloigner naturellement les adventices,ravageurs et maladies ? ]

[ Le jardin des possibles ] 87

fiche

15

Mauvaises herbes, ravageurs et maladies sont les principaux soucis du jardi-nier. La tentation est forte d’avoir recours à des produits chimiques phyto-sanitaires pour résoudre ces difficultés lorsqu’elles nous prennent de court.

En jardinage biologique, le jardinier essaie d’éviter que ces difficultés ne survien-nent plutôt que de devoir les traiter de façon radicale. Par le choix des cultures,des travaux du sol, par la définition de seuils de tolérance et quelques moyens pré-ventifs simples et respectueux de l’environnement, il parvient à éviter une bonnepartie des risques.

Le consommateur peut aussi apprendre à supporter l'imperfection, une tâche surune pomme, un trou sur la feuille d'un choux, bref à baisser son seuil d'intolérance.

A l’animateur, et plus particulièrementà l’animateur qui débute en jardinage :cette fiche lui fournit des bases, qu’ilpourra partager avec les participants-

jardiniers lors de l’élaboration du pro-jet et bien sûr lors des séances de jar-dinage.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs

• Produire des légumes sains et respec-tant le fonctionnement biologique dujardin.

• Respecter l’environnement en évitantde polluer le sol et la nappe phréatique.

• Eviter d’avoir recours à des produitsphytosanitaires dangereux et coûteux.

fiche

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[ Le jardin des possibles ]88

Intérêts pédagogiques pour les participants-jardiniers

• Observer, comprendre et utiliser lefonctionnement et le cycle de vie desmaladies et ravageurs des cultures.

• Apprendre à anticiper et prévenir plu-tôt que de devoir guérir.

• Acquérir des savoir-faire techniques.

Démarche et repères

Les quelques éléments présentés ne sontque des principes généraux. Se référerégalement à des ouvrages plus techniques.

Développer des modes de luttebiologique contre les ravageurs• Fertiliser le sol de façon adéquate pour

atteindre une résistance de la planteaux parasites et aux maladies.

• Choisir des espèces adaptées au milieuet des variétés résistantes aux maladies.

• Prévenir le plus en amont possible l’ap-parition d’attaques ou de maladies enobservant fréquemment les cultures(avant que les doryphores ne dévorentles aubergines et pommes de terre,les pontes oranges collent sous lesfeuilles ; il suffit de supprimer la feuillepour éradiquer le problème ou dumoins atténuer ses effets). Fabriquerdes pièges à insectes et à limaces.

• Favoriser les prédateurs naturels enleur construisant des abris (tas de boispour les hérissons, mare pour les batra-ciens grands mangeurs d’escargots etde limaces…) et en multipliant lesplantes hôtes.

• Créer un milieu défavorable aux“ennemis” des cultures (aération régu-lière du sol, couverture par mulchcontre les adventices…).

• Protéger physiquement certaines cul-tures par des filets, du mulch, des filmset voiles textiles.

Utiliser des traitements à basede plantes et de minérauxen cas d’urgence• Savon noir et alcool à brûler.• Insecticides naturels (extraits de végé-

taux) : roténone, pyréthrine...• Décoctions d’ortie, de prêle et de

consoude.• Traitements fongicides à base de soufre

(attention : ils peuvent être aussitoxiques pour les auxiliaires !).

• Eviter le cuivre, toxique pour le sol,en voie d’interdiction en agriculturebiologique.

DésherberIl est important de bien choisir le momentdu désherbage. Son efficacité et sa faci-lité en dépendent.• Faire un faux semis : sur une parcel-

le préparée, laisser lever les grainesprésentes dans le sol et les ratisseravant de semer.

• Faire régulièrement des travaux super-ficiels du sol (binage, sarclage) et désher-ber à la main. Après un bon arrosage,c’est toujours une partie de plaisir…!

potentiel

Comment valoriser

éducatif

le

du

jardin ?Repères pédagogiques

[ Le jardin des possibles ] 91

:: Fiche 16 : La pédagogie de projet

:: Fiche 17 : Trois grands principes de la formation

:: Fiche 18 : Alterner différentes approches pédagogiques

:: Fiche 19 : Jardiner avec un groupe

:: Fiche 20 : Aménager pour éduquer

:: Fiche 21 : Jardiner sans jardin...

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99

103

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111

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Toutes lesbonnes occasionssont prétextes à

festivités : fêtes dessaisons, dégustation

des récoltes ouinauguration de la

serre…

Trois pasdans le jardin,une approchesensible et un

désir de jardinerpeut naître.Apprendre

à faire seul et

avec d’autres :

discuter, choisir,

expérimenter…

et fêter lejardin.

Repères pédagogiques

[ Le jardin des possibles ] 93

> Introduction

La dimension pédagogique d’un projet de jardin collec-tif est fondamentale. Le jardin est le lieu par excellen-ce où les compétences s’acquièrent au fur et à mesure

de l’expérience. Dans un jardin on apprend autant de seséchecs que de ses réussites. L’essentiel c’est de faire, d’es-sayer. Chaque tentative ouvre de nouvelles perspectives. Lamise en place d’un projet avec des enfants ou des adultes,avec des scolaires, des retraités, des personnes souffrant d’ex-clusion ou des enfants handicapés fait appel à différentesapproches et méthodes pédagogiques spécifiques.

Créer un jardin pédagogique ou intégrer un volet pédago-gique à un projet de jardin collectif nécessite donc des com-pétences en pédagogie et en animation. Sont fournis dans cechapitre des éléments de base en matière de pédagogie : péda-gogie de projet, formation de l’individu, diversité d’approchespédagogiques.

Les jardins pédagogiques ont des objectifs d’éducation et deformation spécifiques qui génèrent des besoins particuliers entermes d’aménagement et d’animation de groupes. Les conseilsde ce chapitre permettront de répondre aux premiers besoinsde l’animateur.

La pédagogie de projet [ Une méthode active et motivante ]

[ Le jardin des possibles ] 95

fiche

16

La pédagogie de projet est une méthode active, motivante pour tous les parti-cipants du jardin (enfants, jeunes, adultes) par l'implication, l'autonomie etla dynamique qu'elle procure. Elle considère que les conditions d'un appren-

tissage sont aussi importantes que les contenus de cet apprentissage. Elle n'est pascentrée sur l'objet d'étude, en l'occurrence le jardin, mais sur le participant, la per-sonne ou le groupe, et son processus de recherche et de découverte.

La pédagogie de projet participe à la progression des savoirs (ce que l'on sait), dessavoir-faire (ce que l’on sait faire) et des savoir-être (la façon de se comporter,l’autonomie, le sens critique). Elle s'appuie sur :• un choix réel laissé aux participants des thématiques et des méthodes qu'ils exploreront,• une dynamique de groupe efficace qui s'appuie sur un ou plusieurs projets et une

volonté commune de découverte et d’expérimentation,• une valorisation du travail effectué par le groupe.

A l’animateur : il la mettra en oeuvreavec le groupe de participants-jardiniers,d’abord dans les phases d’élaborationcollective du projet, puis lors des séancesd’animation au jardin.

Au porteur de projet : il peut utiliserla pédagogie de projet pour mettre enpratique des démarches participatives :elle lui sera utile pour impliquer l’en-semble des partenaires dans la défini-tion du cadre du projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs méthodologiques

• Créer un véritable élan et une moti-vation pour le projet, qui est celui dugroupe et non celui d’une personneextérieure.

• Permettre la mise en place d’une dyna-mique participative.

Objectifs pédagogiques

• Développer l'autonomie et l'émanci-pation dans les processus d'apprentis-sage.

• Permettre à chacun une réelle appro-priation du projet.

• Inciter au respect de l'autre, de sesidées, de ses questions et de ses actes.

• Favoriser l'expression de chacun.• Permettre à chacun de suivre le che-

minement de son apprentissage, à sonrythme, tout en favorisant les inter-actions avec les autres et le milieu.

fiche

16

[ Le jardin des possibles ]96

Démarche et repères

La pédagogie de projet est présentée icien sept phases successives qui partentde l’idée du projet à son évaluation. Onavance, on découvre, parfois on revienten arrière… L'important n'est pas de res-pecter strictement les étapes maisd'avancer, à son rythme. Ce qui compte,et ce qui est formateur, n’est pas tantle but à atteindre que le chemin par-couru pour l'atteindre.

Phase 1La présentation du projetLa présentation du cadre du projet augroupe est une étape importante. Ellepermet à chacun d’en voir les contours(thème, durée, lieu, objectifs pédago-giques…), les contraintes (moyens,consignes de sécurité…), d’en devinerles ouvertures, et de commencer à repé-rer la place qu’il pourra y prendre.Une simple présentation orale peut êtresuffisante.

Phase 2L’expression des représentationsinitialesChacun a sa conception du jardin, saitdes choses, croit en savoir d’autres, ima-gine, est attiré ou est réticent, a des apriori et fait ses propres associationsd’idées, chacun possède un imaginairepersonnel sur le sujet… C’est sur cesreprésentations mentales que chacunforge ses opinions, ses actions, ses choixet construira son projet. Ces représentations ne sont pas lesmêmes pour un animateur que pour unenfant, un jardinier, un élu local… Pourmener un projet commun, il faut per-mettre à chacun d’exprimer ses propresreprésentations et d’entendre celles desautres.

S'exprimer, de manière écrite de préfé-rence, sur ce que représente le jardin,

ses motivations, ses craintes… et expri-mer les raisons de son engagement surce projet, c'est à la fois :• commencer à s’impliquer dans le projet,• rendre lisible les représentations (sur

lesquelles on construit souvent incons-ciemment) et les motivations (sur les-quelles on construit consciemment)de chacun et éviter les incompréhen-sions ultérieures,

• mettre en commun et échanger.Dessins, maquettes, photo-langage, motsjetés, questionnaires sont quelques tech-niques simples permettant de faire émer-ger ces représentations.

Phase 3L’immersion : s'éveiller et s’ouvrirà la diversité des possiblesChacun s’est exprimé sur ses représen-tations, mais n’a probablement qu’unevision parcellaire des projets qui peu-vent voir le jour à partir du jardin. S’ou-vrir à d’autres approches, d’autres expé-riences, d’autres jardins permet d’élargirle champ des possibles et de créer uneculture commune dans le groupe. Eveillerla curiosité des uns et des autres sansapporter de réponse aux questions quise posent, cela crée une stimulation quipeut devenir le moteur de la dynamiquedu groupe et du projet.

C’est dans cette phase “d’éveil” queprend place la découverte du terrain, dujardin, de ses habitants, de son envi-ronnement, de ses contraintes et de sesatouts. Varier les approches (sensoriel-le, scientifique, sensible…) permet d’en-richir cette phase de contact. Une visi-te d’autres jardins est toujoursenrichissante dans cette phase.

Cette phase ne vise pas à transmettredes savoirs, mais à susciter des envies etun questionnement. Chacun est invité àconserver une trace de ses découvertes

[ Le jardin des possibles ] 97

fiche

16

Démarche et repères

et de ses interrogations dans un carnet,une boîte à collection ou même en vidéo.

Phase 4La définition des projets et desactions à venirAu cours de la phase d’immersion, le jar-din a été exploré, apprivoisé. Des ques-tions ont été soulevées, la curiosité aété aiguisée, des envies ont émergé... Ilfaut maintenant que chacun les expri-me, les partage avec les autres, les ana-lyse. Le groupe les organise pour déga-ger des projets possibles, des pistes detravail :• des projets d’action : aménager,

construire, semer, planter…• des projets de visite et de découver-

te : jardin botanique, jardin d’artiste…• des projets d’apprentissage, à partir

de questions à résoudre : de quoi uneplante a-t-elle besoin pour pousser ?Comment se recycle la matière orga-nique ? Comment se cultivent lestomates ? …

Il est possible de noter toutes les envies,les questions et les idées sur un tableau,ou mieux sur des bandes de papier, quipermettent de les visualiser toutes puisde les regrouper par thème.A partir de cet “univers des possibles”,chacun s’inscrit dans un groupe de pro-jet dont la thématique l’intéresse, ou legroupe essaie de trouver une thématiquecommune motivante pour tous.

Phase 5La recherche et l’action : mettreen œuvre le projetUne fois le ou les projets communs défi-nis, il convient d’en dessiner le plan d’ac-tion : comment va-t-on atteindre nosobjectifs ? De quelle façon ? Par quelsmoyens ? …

Pour un projet d’action :• Identifier les informations nécessaires

et les connaissances à acquérir pourle mener à bien (où et comment lesacquérir).

• Etablir un plan de travail spécifiantles étapes successives.

• Lister les moyens nécessaires.Pour un projet d’apprentissage : • Formuler des hypothèses.• Expérimenter, consulter les ressources

disponibles.• Formuler des conclusions ou de nou-

velles hypothèses.

Il ne reste plus qu’à remonter sesmanches et se mettre à l’ouvrage. Lesparticipants mettent en œuvre leur pro-jet, cherchent à atteindre les objectifsqu’ils ont eux-mêmes posés.

C’est souvent à des activités s’inscrivantdans cette phase que se résument lesanimations dans un jardin. La pédagogiede projet permet de faire en sorte quele projet sur lequel les participants tra-vaillent ne soit pas simplement celui del’animateur, ou d’une autre personne,mais bien du groupe dans son ensembleet s’intègre dans un réel processus d’ap-prentissage.

Phase 6La transmission des acquisdu groupe à d’autres Une phase de partage et de restitutiondes découvertes et du vécu du groupepermet de valoriser le travail réalisé etd’offrir à d’autres une production origi-nale du jardin. Elle apprend égalementaux participants à synthétiser, prendredu recul sur leur projet et mettre enforme ce qu’ils souhaitent en présenter.Les restitutions peuvent se faire sous demultiples formes : exposition, animation,visite, mise en scène théâtrale, réalisa-tion artistique, émission de radio, bul-

fiche

16

[ Le jardin des possibles ]98

Démarche et repères

Vivre la méthode• Il est conseillé de vivre cette métho-

de comme participant avant de lamettre en œuvre. Par ses aspects nondirectifs, elle peut être déstabilisan-te à la fois pour l’animateur et les par-ticipants.

• La phase de définition du projet estsouvent assez délicate à animer puis-qu’il s’agit de définir un projet com-mun, partagé par tous, sur lequel toutle reste se construira.

Veiller à la faisabilité du projetLa pédagogie de projet s'inscrit dans ladurée. Le temps dont on dispose, lerythme du projet (une journée, unesemaine, tout au long de l'année) déci-de du contenu de chaque étape. L’ani-mateur est le garant de la faisabilité duou des projets du groupe. A lui doncd’être vigilant à l’adéquation entre lesmoyens disponibles, le temps, les com-pétences du groupe et le projet défini.Cela évitera des déconvenues et des frus-trations.

Lire ou relire la fiche 2 "Mener son pro-jet de façon collective et participative".

Quelques conseils

letin d’information… Elles peuvent êtreprétexte à des moments de convivialité(repas, fête) et de rencontres (portesouvertes…). Ce partage permet unereconnaissance de l’action menée,notamment par les partenaires et lesriverains du projet.

Phase 7L’évaluation du travailIl importe, avant de terminer le projet,de jeter un regard rétrospectif sur le tra-vail et le chemin parcouru. On peut ana-lyser la pertinence des choix de culture,mais aussi des méthodes et moyens misen œuvre et l’écart entre les objectifs

posés (en phase 4) et la réalité atteinte.

L’évaluation peut se faire à plusieursniveaux :• au niveau individuel d’abord, chacun

avait ses objectifs propres,• au niveau du groupe, le projet a été

défini collectivement,• au niveau de l’animateur, dont les

objectifs éducatifs sont spécifiques.L’évaluation peut aussi porter sur l’écartentre les représentations de départ etcelles de fin de projet.

A partir de là, un nouveau projet peutse définir et démarrer.

Trois grands principes de la formation [ Se former seul, avec les autres et au contact dumonde ]

[ Le jardin des possibles ] 99

fiche

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Ce que nous sommes, nous le devons à ceux qui nous ont élevés, à ceux avecqui nous échangeons et à qui nous sommes confrontés, parents, amis, ensei-gnants, collègues, rencontres… Nous le devons aussi au monde dans lequel

nous vivons, aux objets, aux paysages, aux lieux et aux êtres vivants que nouscôtoyons. Celui qui a toujours vécu à proximité d’un jardin n’est pas le même quecelui qui a grandi au bord de l’océan, au milieu des vaches ou en centre ville. Ceque nous sommes, nous le devons enfin à nous-mêmes, à notre propre capacitéd’analyse et d’expérimentation, à notre curiosité et nos envies.Jean-Jacques Rousseau dans son ouvrage sur l'éducation (“Emile ou de l'éducation”)a fait le constat que trois "maîtres" participent à l'éducation ou à la formation d'unepersonne : soi-même, les autres, et les choses (la nature et le monde physique quinous entoure). Chacun grandit donc sur un mode “tripolaire” de formation : l'auto-formation (par lui-même), l'hétéro-formation (par les autres) et l'éco-formation (parle monde physique).

A l’animateur, pour le montage du pro-jet et pour l’animation des activités aujardin.

Au porteur de projet : porter à saconnaissance le contenu de cette fichepeut lui permettre d’enrichir son argu-mentaire dans la phase de constructiondu projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs pédagogiques

Permettre à chaque participant de :• développer son apprentissage en fonc-

tion de ses préférences,• découvrir sa richesse intérieure,

apprendre à expérimenter, essayer,chercher,

• s’enrichir au contact des autres, desdifférences,

• mieux comprendre ses propres pro-cessus de formation et d’épanouisse-ment.

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17

[ Le jardin des possibles ]100

Les trois grands principes de la formation

Démarche et repères

Hétéro-formation(par les autres)

Formationde la personne

Auto-formation(par soi-même)

Eco-formation(par le monde)

Au jardin, les activités et méthodes péda-gogiques peuvent s’articuler autour deces trois principes de formation et ainsipermettre à chacun de : • Se former seul, à partir de ce qu'il sait,

de ce qu'il est, pour devenir le moteurde son apprentissage, en cherchant enlui les ressources dont il a besoin. Cecigarantit la pérennisation du processusde formation au-delà des activités orga-nisées dans le cadre du projet.

• Se former au contact des autres(membres du groupe, animateur, per-sonnes ressources) et donc rencontrer,échanger, écouter…

• Se former au contact des éléments, laterre, l’eau, les plantes, les outils etles paysages… Cette approche impliquede pouvoir être en relation directeavec son environnement sans l’inter-férence d'un médiateur. Ce principese met rapidement en place de façoninformelle dans un jardin.

La frontière entre ces trois principes estun peu artificielle car ils se superposentsouvent et s’enrichissent mutuellement.A un même moment, un jardinier a lesmains dans la terre, réfléchit à l’actionqu’il mène et la façon dont il le fait, et

échange avec ses collègues. Quelquespistes sont proposées pour valoriser aumieux chacun de ces trois principes.

Ménager des temps pour permettreà chacun de se former seul• Prévoir des moments de travaux, d’ex-

périmentation, de réflexion, d’analy-se et d’évaluation individuels.

• Prévoir des accès à des ressources uti-lisables de façon autonome (docu-mentation, bibliothèque, Internet,téléphone, réseaux de jardins…).

• Laisser parfois les personnes tâtonneret expérimenter sans donner de solu-tions ou d'explications. A elles de trou-ver leurs solutions ou d’aller chercherles réponses à leur questions.

• Envisager des moyens pour continuerl’apprentissage en dehors des tempsd'animation.

Favoriser les échanges etles interventions pour se formerau contact des autres• Identifier et valoriser les compétences

au sein même du groupe de partici-pants-jardiniers.

[ Le jardin des possibles ]101

fiche

17• Faciliter les temps d'échanges, formels

et informels, en petits ou en grandsgroupes, entre les participants.

• Alterner des temps d’apport de savoiret des temps de discussion et de débat.

• Faire intervenir des personnes exté-rieures qui apporteront leurs connais-sances et leurs réflexions.

Favoriser les moments où chacunse retrouve au contact dela nature, de préférence seul• Accorder de l’importance à des

moments de silence, qui peuvent sem-bler non productifs, durant lesquelsles personnes observent, manipulent,écrivent, rêvent, se reposent et s’im-prègnent de leur environnement.

• Proposer des activités mettant les per-sonnes seules au contact des éléments :jardiner un espace personnalisé, allerchercher l’eau à la rivière, identifierla végétation, récolter…

• Développer les activités créatrices etd’expression favorisant le lien avec lanature : ateliers d’écriture en exté-rieur, peinture et dessin, sculpture àpartir de matériaux collectés sur leterrain…

Des moments d’échange autour de cestrois pôles de formation permettent auxparticipants d’approfondir leur vécu per-sonnel et de créer du lien entre eux.

Démarche et repères

Alterner différentes approchespédagogiques

[ Pour aborder les multiples facettes du jardin etrespecter la diversité des participants ]

[ Le jardin des possibles ]103

fiche

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Jardinage, observation, création, jeu, réflexion, collecte d’informations, expres-sion, dégustation, expérimentation, exploration, contemplation… sont autantde moyens d’être avec et dans le jardin.

Dans un jardin, nous sentons la nécessité de diversifier les espaces : un coin fleuriici, le potager là-bas, plus loin une aire de jeu, une zone de repos avec hamac…Chacun de ces espaces est traité différemment, laissé en friche ici, tondu ailleurs,exposé au soleil là, protégé sous un paillage plus loin… Le jardinier use de tout sontalent pour que la diversité biologique, culturale et récréative du jardin s'exprime.

Il en va de même dans le domaine de la pédagogie, qu'elle soit en direction d'en-fants ou d'adultes. Pour une rencontre riche, innovante et la plus complète possibleentre les mille facettes du jardin et celles des personnes, il est nécessaire de diver-sifier les approches pédagogiques : des coups de bêche et des semis pour acquérirles techniques du jardinage, des expériences scientifiques pour comprendre le fonc-tionnement du vivant, des créations artistiques pour développer l’imaginaire etl’expression, du jeu, des temps calmes pour rêver, contempler et profiter de laquiétude de l’espace et de ce qu’il nous apporte…

A l’animateur, à la fois pour le monta-ge du projet et pour l’animation des acti-vités au jardin.

Au porteur de projet : porter à saconnaissance le contenu de cette fichepeut lui permettre d’enrichir son argu-mentaire dans la phase de constructiondu projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs pédagogiques

• Permettre à chacun de trouver l'ap-proche qui lui convient le mieux dansle déroulement des activités.

• Développer les champs de perceptionpour aborder le jardin dans toutes sesdimensions.

• Maintenir la motivation au sein du grou-pe par la multiplication des angles d’ap-proche.

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[ Le jardin des possibles ]104

Rythmer les modalités d’interventionet d’action pédagogiqueOn ne peut pas concevoir une pédagogiedu jardin qui passe uniquement par descours magistraux, pas plus qu’une péda-gogie du jardin qui se résumerait exclu-sivement à de la pratique culturale ettechnique. Cette façon de procéder seraittrop lassante et évidemment incomplè-te pour former quelqu’un de façon satis-faisante. Il est nécessaire de faire se suc-céder des moments physiques comme lestravaux du sol, d’autres plus contem-platifs et introspectifs, des discussionsen groupe et des moments seuls, de laréflexion et de l’expression, du jeu etde l’analyse.

Une “différenciation pédagogique”pour des personnes aux modesd’apprentissage différentsUn groupe est constitué d’individus ayanttous leurs particularités (histoires per-sonnelles, capacités d’apprentissage,modes d’expression…). Il convient demettre en place une dynamique qui per-mette à chacun de “grandir” et de seformer dans un projet collectif danslequel il trouve sa place.

Certains vont être très physiques dansleur manière d'explorer l'espace, d'autresvont avoir une démarche plus intellec-tuelle. Telle personne va intégrer immé-diatement ce qu'elle a entendu, telleautre aura besoin d'une trace écrite, unetroisième ne comprendra qu'après avoirexpérimenté de manière concrète.

La différenciation pédagogique impliquedes modes d’intervention qui prennenten compte les différences de chacun etassocient action, écriture et lecture,expérimentation, écoute et expression…

Faire co-exister des approchesobjectives et subjectivesNotre rapport au monde se développesur deux modes. L'un est objectif, ration-nel, socialisé. Il se base sur des savoirs,sur la logique. L'autre est subjectif, per-sonnel : il se fonde sur l'imaginaire, l'af-fectif, le symbolique et la sensibilité.Etre objectif, c’est voir le monde demanière rationnelle, un monde qui obéità des règles, des lois. Faire preuve desubjectivité, c'est regarder à travers leprisme des émotions, des sentiments etdes souvenirs.

Deux types de pédagogies en découlent :• Apprendre à décrypter les fonction-

nements de notre environnement pourintervenir en connaissance de cause.L'étude de milieu, l'analyse systémique,l'expérimentation scientifique offrentdes pistes méthodologiques.

• Une pédagogie de l'imaginaire inviteà rêver le monde, à l'exprimer sym-boliquement, à le contempler poéti-quement, à le jouer corporellement.

Démarche et repères

[ Le jardin des possibles ]105

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18Une même animation permet souventplusieurs approches du jardin. Voici uneprésentation succincte des approches lesplus habituelles.

L'approche technique (culturale)C'est sans doute la première qui vient àl'esprit car elle concerne l'apprentissa-ge des gestes, des savoirs et des tech-niques de jardinage : travail du sol,modes de culture, successions et asso-ciations végétales… Beaucoup de res-sources techniques et pédagogiques exis-tent à ce sujet.

L'approche scientifiqueElle est aussi assez évidente dans un jar-din, car elle consiste en la mise en œuvrede démarches scientifiques et expéri-mentales pour comprendre le fonction-nement du vivant : expérimentation durôle de l'eau, de la lumière et des diffé-rents “facteurs écologiques” sur la crois-sance des plantes, analyse de l'influen-ce de l'orientation ou du type de sol surla végétation, comparaison de différentestechniques culturales, différentes varié-tés, étude des habitants “sauvages” dujardin et de leurs interactions. Déve-lopper des approches dites “systé-miques”, considérant le jardin commeun système complexe va permettre decomprendre les flux (d'eau, de matière,d'énergie…) et le fonctionnement global.

L’approche sensorielleElle permet d'aborder le jardin en tantque lieu de senteurs, de couleurs, detextures et de perceptions aussi richesque diverses. C'est le jardin dans tousles sens. Se promener pieds nus sur lesol est une expérience qui laisse destraces, dans tous les sens du terme. Déve-lopper et utiliser ses cinq sens permetd’enrichir sa perception et de cultiverson émerveillement pour le monde vivant.

L’approche artistiqueCette approche permet de faire naîtreet de laisser place à une émotion, quientraîne une sensibilisation au sujet abor-dé : elle constitue un élément très moti-vant et intéressant de l'éducation à l'en-vironnement, utilisable de manière bienplus large qu'en simple conclusion d'uneaction comme c'est le cas bien souvent.L'approche artistique permet d'aborderle jardin comme lieu de création. Dufleurissement à l'aménagement paysa-ger en passant par la construction decabanes, la musique et les sons, la sculp-ture, la peinture, le dessin, et tous lestravaux de type “land art”, l’individuparticipe au principe de création plus oumoins éphémère, à l’image du mondevivant.

L’approche culturelleLes jardins sont les empreintes des jar-diniers et de leurs cultures. Ils révèlentun imaginaire et une relation individuelleet collective au monde. Il est intéres-sant de comparer différents jardins dansle monde, ou simplement dans sa ville,avec un regard de sociologue. Les visitesde jardins publics et paysagers nousapprennent beaucoup.

L’approche culinaireLe jardin, par sa production, fournit unepart plus ou moins importante de notrealimentation. Développer l'approche culi-naire, c'est utiliser les produits du jar-din pour des recettes et des dégustationsqui peuvent conduire à un véritable fes-tin. Aujourd'hui, les comportements ali-mentaires évoluent, les crises alimen-taires se succèdent. Il apparaît doncprimordial de faire le lien entre ce quel'on mange et ce que l'on cultive dans unsouci de respect de la santé, de l’envi-ronnement et du corps.

Des exemples

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[ Le jardin des possibles ]106

L’approche ludiqueLe jardin est aussi un espace de jeu. Ilsuffit de regarder les cultures aux formesdélirantes qu'ont créées quelques jardi-niers facétieux ou de visiter un jardinlabyrinthe pour constater que cetteapproche n'est pas réservée aux enfants.Parmi les activités possibles, les concoursd'épouvantails ou de la plus belle cour-ge, les moulins à eau, les jeux collectifsà adapter au jardin... sans compter toutesles idées qui viennent spontanément !Construire, inventer, comprendre, échan-ger, cela peut aussi être jubilatoire etludique.

L’approche mytho-poétique Entre le jardin d'Eden et celui de Monet,le jardin est un lieu poétique etmythique. On pourra y animer des ate-liers d'écriture, lire de la poésie (lesauteurs sont féconds sur le sujet), tra-vailler sur des illustrations ou de la lit-térature.

L’approche historiqueL'histoire des jardins est étroitement liéeà celle de l'humanité. Cette approche seconcrétise par un travail sur la mémoi-re. Il peut aussi bien s’agir d’une enquê-te à la maison de retraite, de la consul-tation de livres, de la visite de jardins“historiques” que de l'étude des tracesdu passé dans un jardin. L'approche his-torique n'est pas exclusivement tournéevers le passé mais peut permettre de seprojeter vers l'avenir et inventer les jar-dins de demain.

L’approche physiqueLa relation physique est la plus éviden-te dans notre rapport au monde. Culti-ver la relation entre le corps et l'espacedu jardin met en valeur le plaisir de sesentir en mouvement, actif, en relationavec les éléments. Bêcher, transporter,creuser, fouiller et farfouiller, arpenter,mesurer, délimiter, parcourir, explorer,courir, grimper sont autant de moyensd’appréhender le jardin.

L’approche contemplativeIncontournable puisqu’un grand plaisirdu jardinier est de rester assis entre deuxrangs de salades sous prétexte de désher-bage, sur un billot de bois face à unebelle perspective ou simplement assou-pi dans un carré de trèfle. Qui que soientles participants du jardin, il faut leurlaisser des portes ouvertes pour se poser,admirer, rêver et laisser vagabonder leurspensées.

Le jardin peut s’aborder de toutes cesfaçons et de bien d’autres encore. L'édu-cateur comme le cuisinier doit savoirmarier les saveurs et faire se succéderles plats. La relation à l'environnementet au jardin ainsi développée n'en seraque plus riche et plus profonde.

Des exemples

Jardiner avec un groupe [ Techniques et spécificités ]

[ Le jardin des possibles ]107

fiche

19

Le jardin va accueillir des enfants, des adultes, des personnes en difficulté ouayant un handicap. L’animateur doit avoir une bonne connaissance du publicqui viendra au jardin et prévoir l’équipement initial, les outils, les techniques,

les activités et les méthodes adaptées.

Ce que doit cultiver l’animateur, c’est l’intérêt des participants, l’émerveillementde la découverte, le plaisir du faire ensemble. Il cultive un climat de confiance, debienveillance, de sécurité, d’écoute, de respect.

Le rôle de l’animateur est de maintenir la dynamique et la cohésion du groupe. Tou-tefois il n’est pas évident de jardiner à plusieurs en même temps. Cet acte est per-sonnel comme l’écriture, il nous lie à notre création. Comme le Petit Prince qui estresponsable de sa rose, nous sommes responsables de ce que nous avons semé. Ilfaut ménager des temps et des approches différentes qui permettent à chacun d’ac-quérir la technique d’un geste précis, de favoriser l’autonomie, la créativité et de participer aux choix et auxdébats autour du jardin.

A l’animateur, à la fois pour le monta-ge du projet et pour l’animation des acti-vités au jardin.

Au porteur de projet : porter à saconnaissance le contenu de cette fichepeut lui permettre d’enrichir son argu-mentaire dans la phase de constructiondu projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs pédagogiques

Permettre à chaque participant de :• partager, échanger ses savoirs et ses

savoir-faire avec d’autres,

• participer à la création et à la gestiond’un espace,

• découvrir d’autres pratiques.

Démarche et repères

Poser le cadre de l’animation• Dans quel cadre le groupe participe-

t-il : de loisirs, familial, scolaire … ?• Quelle sera la durée de sa présence sur

le jardin : quelques séances, une annéescolaire, une année jardinière ?

• Quelle sera la fréquence : une fois parmois, une fois par semaine, librement ?

• Est-il accompagné par un éducateur,

un enseignant ? Quelles sont lesattentes de ce dernier par rapport àl’activité jardinière ?

Prendre le temps de rédiger unefiche sur l’activité En précisant les objectifs de l’activité, ladémarche, les moyens mis en œuvre, la pro-gression et les outils pédagogiques utilisés.

fiche

19

[ Le jardin des possibles ]108

Ce document de référence facilitera la miseen place et l’évaluation de l’activité.

Préparer le matériel et le lieuavant l’animationQuel que soit l’animation ou le public,l’animateur doit vérifier le matériel etles conditions pour que l’activité ait lieu.• Etat et nombre d’outils disponibles. • Quantité de terreau ou de semences.• Préparation du terrain sur lequel les

enfants doivent intervenir.• L’espace qui doit accueillir le groupe

de personnes en fauteuil roulant est-il toujours praticable après les pluiesde la nuit ?

• En cas d’intempérie avoir toujours uneactivité préparée et un lieu où sereplier (en salle, sous serre).

• Vérifier que les jardiniers enfants ouadultes sont bien équipés (bottes, cha-peau pour le soleil, vêtements toutterrain).

• L’outillage et le matériel doivent êtreadaptés aux capacités physiques desjardiniers. Il convient de fournir devrais outils, notamment pour lesenfants. Définir ensemble les règlesd’utilisation du matériel (sécurité,prêt, rangement, nettoyage…).

Accueillir le groupeLors de la première séance sur le jardinl’animateur se présente, présente rapi-dement les lieux, donne les repères augroupe (durée de l’activité, règlement dujardin, contraintes…). Selon le type d’ani-mation prévu, il présente l’activité pro-posée. L’animateur peut ensuite s’inscri-re dans une méthode active pour que lespersonnes qui composent le groupe puis-sent s’impliquer dans le jardin et parti-ciper. Dès lors chaque fois que le grou-pe se réunit de nouveau pour jardiner,l’animateur laisse les jardiniers faire letour du jardin pour voir l’évolution d’uneplantation, l’éclosion des fleurs…

La notion du tempsLa notion de temps est importante aujardin, c’est un temps cyclique au ryth-me des saisons, du climat. Il s’agit derendre tangible cette dimension quelleque soit la fréquentation du jardin.

Deux situations possibles :Les séances sont régulières Les jardiniers peuvent prendre leursmarques, suivre leurs réalisations et êtreautonomes (à des degrés divers selon lepublic concerné). Dans ce cadre-là, onapprend à prendre son temps, l’appren-tissage des gestes et de l’autonomie seconstruit au fil des saisons. Les jardiniersvoient évoluer le jardin et le résultat deleur travail.

Les séances sont ponctuellesAvec un groupe dont l’animateur connaîtpeu les connaissances et l’expérience,il faut prendre le temps de faire parlerles participants de leur expérience : ont-ils déjà jardiné ? avec qui ? comment ont-ils fait ? afin d’inscrire l’animation dansune continuité. Pour cette même raison,il est intéressant qu’ils puissent partiravec un échantillon de ce qu’ils ont fait,un plant en pot ou des semis parexemple.

S’adapter au public

Avec des enfants

• Proposer des séances rythméesMaintenir l’attention des enfants plusd’une heure est difficile. Proposer desséances rythmées et alterner les tempsd’expérimentation, de concentration etde création, par exemple : jardinage(semis, plantation…), création collecti-ve d’un massif de fleurs ou d’épouvan-tails sonores, recherche et expérimen-tation sur les plantes tinctoriales… Prévoirdes temps de pause pour se laver lesmains, boire, discuter de ce que l’on fait

Démarche et repères

[ Le jardin des possibles ]109

fiche

19

Démarche et repères

au jardin… Penser à des temps en grandgroupe et des activités individuelles ouen plus petits groupes.

• Privilégier l’apprentissage parl’expérimentation

L’animateur laisse le temps d’émettredes hypothèses sur la manière de s’yprendre, de faire des propositions. Ils’agit de stimuler la réflexion, de se pro-jeter dans le temps et l’espace pour ima-giner à quel problème on risque de seconfronter. Par exemple : nous devonsinstaller des plants de courgettes sur leterrain : où va-t-on les mettre en sachantqu’elles aiment beaucoup le soleil ? Aquoi ressemble la plante en pleine matu-rité, quel espace occupe-t-elle ? Parconséquent à quelle distance faut-il lesplanter les unes des autres ? L’animateur présente la finalité d’un ate-lier et tout en étant présent laisse lesenfants s’organiser (pour la récolte, letri de graines, le rangement, le nettoyagedu matériel…)Faire vivre une activité que les enfantspourront raconter et partager avec lesautres. Ou encore permettre à un enfantde guider un ou deux autres dans un tra-vail qu’il maîtrise bien.

Avec des adultes

L’animation de chaque type de jardinfait appel à des méthodes, des techniquesd’animation différentes. Les jardins collectifs peuvent avoir desmodes de fonctionnement différents ;sur l’accessibilité au jardin par exemple,deux cas de figure sont possibles.- Les séances de jardinage sont à heure

et jour fixes : les jardiniers viennentensemble sur le terrain et se répar-tissent les tâches. L’animateur est pré-sent.

- Il n’existe pas de cadre horaire : lesjardiniers viennent selon leur dispo-nibilité et se retrouvent seul ou enpetit groupe. Le jardin est accessible

à toute heure. L’animateur est pré-sent lors de rendez-vous autour d’untravail collectif programmé (planta-tion de poireaux, épandage du fumier,peinture de la cabane) ou d’un évé-nement festif.

Toutefois certaines constantes se retrou-vent généralement.

• La démarche participativeLes adultes sont a priori plus présentsdans les jardins, ils s’inscrivent plus sou-vent dans la continuité et s’engagent surplusieurs saisons ou plusieurs années.La principale fonction de l’animateur estalors de valoriser les savoir-faire des per-sonnes et de faciliter les échanges ausein du groupe. Les techniques non-direc-tives et participatives sont nécessairespour que le jardin devienne une chosecommune, pour que puisse se constituerle groupe. C’est pourquoi l’animateur neprévoit pas tous les moyens matériels, illaisse le groupe définir ses besoins ettrouver ses propres ressources. Celles-ci peuvent être internes, chaque per-sonne puise dans son potentiel, ouexternes, ce sont les réseaux familiaux,amicaux, de voisinage qui seront alorssollicités. Les jardiniers peuvent aussiparticiper à la rédaction d’un dossier dedemande de subvention. Le jardin devientalors l’affaire d’un plus grand nombre,il s’inscrit dans le tissu humain et admi-nistratif de la localité.

• L’importance des temps de ren-contre

Tous les jardins collectifs ont un pointcommun : c’est la rencontre lors deréunions régulières pour débattre et déci-der ensemble de ce qui est fait au jar-din. L’animateur joue un rôle très impor-tant de médiateur, il facilite l’expressionde chacun, valorise la richesse des dif-férences dans le groupe, met en placedes modes décisionnels qui respectentles points de vue. C’est lui aussi qui estgarant du cadre dans lequel le jardin

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19

[ Le jardin des possibles ]110

s’inscrit, auprès des jardiniers et auprèsdes tiers (partenaires institutionnels,financiers…).L’animation des jardins familiaux entredans ce cas de figure quand le projet aété conçu en concertation avec les jar-diniers tant sur les aménagements quesur la rédaction d’un règlement intérieur.Bien que les jardiniers soient sur des par-celles individuelles une dynamique degroupe existe alors.

• Encourager la co-animationUne autre spécificité de l’animationauprès des adultes, c’est leur capacitéà co-animer le jardin. En effet les évé-nements festifs, l’ouverture sur le quar-tier, sont des temps forts et les jardi-niers s’avèrent souvent être desparticipants actifs qui prennent en char-ge les différentes tâches pour réussir cesactions.

• Mixité des publicsLes projets inter-générationnels et inter-culturels sont nombreux dans les jardins.Le lieu est propice à la mixité du public. Ici, les enfants d’un centre de loisirs fontun jardin avec les résidents de la mai-son de retraite. Là, au pied desimmeubles, les espaces verts sont col-lectivement fleuris par des familles d’ori-gine culturelle différente. Là, un grou-pe d’enfants non-voyants retrouverégulièrement les élèves d’une écolepour cultiver un jardin. Jardiner ensembleest très enrichissant. Pour que ces pro-jets ambitieux réussissent, il faut quel’animateur travaille avec beaucoup desoin le programme d’animation. Commeprécédemment avec les adultes, on sol-licite des personnes référentes qui pren-dront en charge un espace ou un petitgroupe.

Démarche et repères

Travailler en partenariat avecl’accompagnateurL’animateur du jardin peut accueillir desgroupes qui sont accompagnés par unenseignant ou un éducateur. Il convientde travailler en partenariat avec celui-ci sur le contenu, le déroulement desséances et sur l’exploitation qu’il ferapar la suite de cette activité de jardi-nage.Prévoir que l’accompagnateur puisseprendre part activement à l’activité, lemissionner sur des actions en repérantrapidement ses possibilités pour ne pasle mettre en difficulté. L’aider à reconnaître les étapes où il estjudicieux d’aider les jardiniers et là oùil vaut mieux les laisser expérimenter.

Renforcer ses compétences pardes formationsL’animateur peut avoir une expériencequi lui permet de concevoir et de gérerce type de jardin ; toutefois des forma-tions qualifiantes et des formations plusponctuelles sont utiles pour évoluer etêtre opérationnel dans ce métier. Pour s’informer sur les formations exis-tantes, consulter les sites Internet duRéseau Ecole et Nature (www.ecole-et-nature.org) et du Jardin dans Tous SesEtats (www.jardinons.com). Des ren-contres sont aussi régulièrement pro-grammées, les échanges avec d’autresanimateurs et jardiniers permettent nonseulement le troc de graines mais aussid’enrichir les réflexions sur les pratiqueset de découvrir d’autres approches dujardin.

Quelques conseils

Aménager pour éduquer [ Concevoir un aménagement et des installationspédagogiques ]

[ Le jardin des possibles ]111

fiche

20

La fiche 9 “Concevoir l’aménagement du jardin” propose une démarche quis’applique à tous les types de jardin. Les jardins pédagogiques ont des objec-tifs d’éducation et de formation spécifiques qui génèrent des besoins particu-

liers d’aménagement. Ces aménagements doivent donner envie de faire, la moti-vation étant le premier moteur de l’apprentissage. Il est intéressant que cesaménagements permettent de pratiquer différentes approches pédagogiques.

Plusieurs critères sont à prendre en compte pour réaliser des “aménagements édu-catifs” : les objectifs pédagogiques (apprentissages techniques, comportemen-taux…), le public concerné (adultes, enfants, familles…), le cadre de pratique (sco-laire, loisirs, formation…), la fréquence et le nombre d’interventions (ponctuelle,à intervalles réguliers…), les choix pédagogiques (pédagogie active, pédagogie direc-tive…) et le genre d’activités projetées.

A l’animateur, à la fois pour le monta-ge du projet et pour la réalisation desaménagements.

Au porteur de projet : porter à saconnaissance le contenu de cette fichepeut lui permettre d’enrichir son argu-mentaire dans la phase de constructiondu projet.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectifs pédagogiques

L’aménagement et les installations d’unjardin pédagogique doivent :• donner envie de faire,• fournir un cadre adapté à la forma-

tion par soi-même, par les autres etpar le contact avec l’environnement,

• inciter à diversifier les approches péda-gogiques.

Démarche et repères

Des aménagements qui donnentenvie de faireLe principe est de penser des espaces etdes installations qui éveillent la curiosi-té et l’intérêt, qui rassurent par leur sim-plicité, leur taille accessible, leur aspectludique… et qui mettent en valeur lesréalisations.

• L’entrée : clairement indiquée,accueillante et de dimension adaptée,elle annonce la couleur.

• Les limites : le traitement des limitesdu terrain est tout aussi important :présenter des vues choisies, attirantesest plus judicieux que de donner toutà voir d’un seul coup.

fiche

20

[ Le jardin des possibles ]112

• L’aménagement intérieur : il s’agitlà aussi de ménager des surprises, d’or-ganiser des points de vue variés et sti-mulants sans pour autant rendre le lieuillisible et inefficace.

• Les lieux-clés : l’accès aux lieuximportants (abri, point d’eau, stocka-ge des outils…) doit rester facile etévident. L’ambiance de ces lieux doitêtre particulièrement soignée au mêmetitre que leur fonctionnalité.

A contrario, certains aménagements sontde véritables repoussoirs d’envie : desplanches de culture interminables dansun potager, l’absence ou l’insuffisancede lieux de repos, d’abri (soleil, pluie etregards), de sanitaires, des circulationsillogiques et épuisantes vers les lieux-clés, un stockage d’outils inorganisé,sombre, trop petit, des murs rébarbatifsà l’entrée…

Les choix de couleur, de texture, deforme, de dimension des installationsparticipent pour une grande part à lacréation d’ambiances chaleureuses,simples, où l’on trouve facilement saplace. Les ambiances solennelles, aus-tères ou sophistiquées sont à éviter ouà réserver à de petites zones.

Des aménagements qui incitent àse former par soi-même et aucontact de l’environnement

• La possibilité de s’isolerLes installations qui l’offrent sont sou-vent propices à la contemplation, à larêverie, à la réflexion, à une approchesensorielle… L’implantation de ces ins-tallations sera décidée en fonction desobjectifs recherchés : sièges bas au milieude plantations pour privilégier l’obser-vation rapprochée et le recueil de sen-sations, postes d’observation élevés pourétudier le site, parcelles blotties dansun repli de terrain pour faire tranquille-

ment des essais de plantation… L’intimité peut être obtenue par uneorganisation de l’espace en petits coins(végétation, structures diverses…), parla création ou l’utilisation des reliefs etdes caractéristiques du terrain (replis etendroits dominants, terrasses, arbre-per-choir, implantation avec des recoins…).Le traitement symbolique de ces espacespar une signalisation ou un marquage estun autre moyen.

• La possibilité d’expérimenterPour mettre chacun en situation de réflé-chir et d’expérimenter ses propres solu-tions, l’usage de petites parcelles indi-viduelles est un moyen idéal.

• L’autonomiePour que les situations d’expérimenta-tion ou d’expression personnelle soientvraiment bénéfiques, chacun doit pou-voir accéder aux ressources utiles demanière autonome, que ce soit l’ou-tillage, l’accès aux parcelles, à l’eau, àla documentation…Il s’agit de se poser la question de lacommodité des installations : sont-ellesfaciles à repérer dans le lieu ? L’accèsen est-il aisé ? Leur forme, leurs dimen-sions, leur hauteur permettent-elles unemanipulation aisée, sans aide, par lesparticipants-jardiniers ? Dans le cas de publics mélangés, il estparfois nécessaire d’imaginer plusieursdispositifs sur un même lieu : plans detravail, planches de culture ou robinet-teries à différentes hauteurs par exemple,selon que l’on s’adresse à des tout-petits,des enfants, des adultes ou à des per-sonnes handicapées.

Des aménagements qui permettentde se former par les autresLe minimum est d’obtenir que les amé-nagements ne gênent pas les échanges,la concertation et la coopération, quece soit en petit ou en grand groupe.

Démarche et repères

[ Le jardin des possibles ]113

fiche

20Les circulations doivent être dimension-nées en rapport à cette utilisation dansles zones les plus passantes. Les lieuxtrès fréquentés sont aussi dans ce cas :point d’eau, rangement des outils, ves-tiaires, accueil… Leur fractionnement enpetites unités s’avère parfois nécessai-re pour éviter les bousculades.La forme choisie provoquera des situa-tions où les personnes se trouvent face àface par petits groupes plutôt qu’en file.

Certains aménagements sont spécifiquesà ce type de formation.• Les parcelles collectives : leur agen-

cement doit permettre le travail à plu-sieurs sur un même espace, sans gêne,ni piétinement excessif, tout en favo-risant les échanges. Ici aussi les situa-tions “face à face” ou “autour de”sont à privilégier. Elles se concrétisentsouvent par un fractionnement de l’es-pace et par la présence de circulationsinternes aux parcelles.

• Les lieux de réunion sont indispensables.Les besoins sont variables, ils sont àcerner en fonction des objectifs, desactivités, du nombre de participants,du fonctionnement du jardin :

- espaces à proximité des plantationspour se concerter, se préparer, effec-tuer certains travaux, se reposer.Avec abri ou sans…

- lieux de discussion en grand groupe :prévoir des lieux de palabre dedimension adaptée à la taille desgroupes, en extérieur ou sous abri.A proximité des cultures ou près del’entrée, vers le point d’eau…

- avec tables et chaises, en amphi-théâtre…

• Des lieux pour partager et valoriser.Ce sont tous les lieux d’exposition, leslieux festifs (aire pour danser, pourmanger, pour faire une veillée autourd’un feu…) ainsi que les lieux scéniques(kiosque à musique, amphithéâtre…)situés à l’extérieur ou à l’intérieur.

Des aménagements pour pratiquer unediversité d’approches pédagogiquesCoin labo, serre expérimentale, salle dedocumentation, mare, bassins, fontaines,bacs à terre, labyrinthe, cuisine et bar-becue, lieux pour se mettre à table, ate-liers, aire de compost, présentoirs àoutils, à récoltes, à graines, système d’ir-rigation…

Démarche et repères

A propos des aménagements de base Bien sûr, la réalisation de tels aménage-ments suppose un étalement dans letemps. Les installations de base sont réa-lisées en premier : adduction d’eau,construction d’un abri, de sanitaires,gros travaux… Ils sont souvent effectuésavant l’ouverture du jardin, surtout sicelui-ci accueille des enfants (se ren-seigner sur les conditions d’accueil obli-gatoires minimales selon les âges et lenombre de jardiniers auprès de Jeunes-se et Sports, et de l’Education Nationa-le). Parfois il est possible d’utiliser desinstallations voisines (cas fréquent des

écoles ou des centres sociaux) au moinsle temps de réaliser des aménagementsminimaux, et cela si possible avec lesjardiniers.

Polyvalence des aménagementset étalement des travaux L’espace et les moyens disponibles ontleurs limites. Il est souvent nécessaire depenser à la polyvalence des lieux, d’ima-giner de petites installations réalisablesl’une après l’autre. Un projet d’aména-gement général de départ peut être ambi-tieux et se concrétiser petit à petit.

Quelques conseils

Jardiner sans jardin… [ Même sans jardin, jardiner est possible ! ]

[ Le jardin des possibles ]115

fiche

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Si vous ne disposez pas encore de terrain, ou si vous n’envisagez pas d’en avoirun, concevoir un projet est quand même possible. Il est effectivement possiblede développer de nombreuses activités qui ne nécessitent pas de terrain : expé-

rimenter en petit, visiter et utiliser des jardins existants, réaliser des activités péda-gogiques en salle, jardiner en bac…

A l’initiateur, au porteur de projet età l’animateur, pour ouvrir des perspec-tives quand les recherches pour trouver

un terrain piétinent… et pour tous ceuxqui ont envie de jardiner sans jardin.

A qui s’adresse cette fiche ?

Objectif

Jardiner envers et contre tout en tra-vaillant sur des projets moins ambitieux,

plus souples et faciles à mettre en œuvre.

Démarche et repères

Faire des animations dans desjardins publics et privésMême sans cultiver la terre, de nombreusesactivités permettant de découvrir les jar-dins peuvent être développées :• identifier les éléments naturels,• observer les cycles naturels : cycle de

la matière, faune et flore “sauvages”et “domestiques”,

• suivre le travail des jardiniers.

Attention aux règles d'usage et aux autori-sations nécessaires si les activités amènentà prélever, gratter et observer de très près.• Utiliser des jardins ouverts au public,

qui illustrent souvent une thématiqueproposée aux visiteurs avec ou sansanimations.

• Visiter les jardins de particuliers.

Fabriquer un jardin en modèleréduit pour expérimenter• Créer un mini-jardin (en pots, en bac,

en extérieur ou en intérieur…) ou unjardin de poche dans une cour.

• Faire des expériences en intérieur surla germination des plantes (le haricotdans du coton est le plus petit jardinqui soit), la décomposition de la matiè-re organique, les besoins des plantes…

• Imaginer des jardins portatifs (enbrouette, en cagette…).

• Poser des cadres sur les murs (jardinsverticaux).

Se faire prêter un petit bout dejardin• Se faire prêter un petit coin de plates-

bandes par un voisin, un parent d'élè-ve, une association de jardinage, unagriculteur ou par la commune.

• Utiliser les friches, nombreuses autantaux abords des villes qu'en milieu rural.Veiller aux problèmes de sécurité, auxéventuels autres usagers des lieux etobtenir les autorisations nécessaires.Une friche a toujours un propriétaire.

Ressources

[ Le jardin des possibles ]117

[ Le jardin des possibles ]119

Le Réseau du Jardin dansTous Ses Etats est uneplate-forme d'échanges,de solidarités et d'initia-tives des acteurs du jar-

din partagé. Ces jardins sont divers, maisportent des valeurs communes de partage,de créativité, de solidarité entre les com-munautés, d’aide aux personnes en difficul-té, de liens retrouvés avec le monde vivant,de respect de notre environnement…

Être acteur du JTSE c'est s'approprier lesvaleurs et les principes de la charte élabo-rée en commun ; c'est aussi se rendre dispo-nible pour soutenir et enrichir de sa propreexpérience, aussi modeste soit-elle, les autresacteurs. Le choix organisationnel est basé surl'initiative, la participation et l’engagement.Aujourd'hui, un collectif représentant unequinzaine de structures existe pour orches-trer - et non diriger - les actions communesdes membres du JTSE. Depuis 1997, le réseaua élaboré plusieurs documents de repèresméthodologiques, organisé un second forum

à Nantes en 1999, créé le site Internetwww.jardinons.com et élaboré un tissu rela-tionnel autour des jardins partagés.L'enjeu est de permettre l'émergence de pro-jets locaux, nourris des expériences d'autrui,sans y être inféodé.

Si nous avions une devise, elle pourrait être"les valeurs appartiennent à ceux qui les fontvivre" ou "les pieds dans la terre, la tête dansles nuages, nous jardinons un monde plussouriant pour demain".Ce réseau est animé au niveau national par :

:: Chantier Nature16, place Cormontaigne - 59000 LilleT : 03 20 17 11 77 - F : 03 20 17 11 [email protected]

:: Les Jardins d'Aujourd'hui42, rue Waldeck Rousseau33220 Sainte-Foy-la-GrandeT : 05 57 46 04 37 - F : 05 57 56 19 [email protected]

Le Jardin dans Tous Ses Etats

Le présent ouvrage a été réalisé dans lecadre du dispositif Mon Jardin SeCrée, fruit d’un travail partenarial de

recherche-action entre deux réseaux : leRéseau Ecole et Nature, réseau d'éducateursà l’environnement, et le Réseau "Jardin dansTous Ses Etats", qui regroupe des porteurs deprojets impliqués dans la pratique sociale etenvironnementale du jardin. L'objectif dudispositif Mon Jardin Se Crée est de favo-riser l’émergence de projets de jardins ayantune dimension sociale, écologique et péda-gogique, et d’accompagner les actions édu-catives dans les jardins existants.

Le dispositif comprend deux volets :- L'édition de documents pédagogiques : le

présent guide méthodologique “Le Jardindes possibles”, suivi d’une série de cahiersthématiques “Les Clés des jardins”.

- La mise en oeuvre d’une dynamiqued’échange et de formation sur la théma-tique “jardin et éducation à l’environne-ment” à l’échelle nationale et en régions(mise en lien d’acteurs, organisation derencontres, formations…).

ContactRéseau Ecole et Nature : 04 67 06 18 70

Le dispositif

Mon Jardin se Crée

[ Le jardin des possibles ]120

Le Réseau Ecole et Nature, réseau nationald’éducation à l’environnement, existe depuis1983 et s’est structuré en association en 1990.En 2003, il compte environ 500 adhérents,personnes physiques et morales.

Les objectifs du réseauFaire progresser l’éducation à l’environne-ment, de façon qualitative et quantitative.L’éducation à l’environnement s’appuie surdes valeurs de respect de la vie, de la diver-sité et d’autrui. Ecole et Nature y associe lesvaleurs fondamentales de l’humanisme et del’écologie : respect de l’individu, de son épa-nouissement et de sa liberté, respect deséquilibres de la nature. Les origines diverses des adhérents d’Ecoleet Nature et la multiplicité des approchespédagogiques qui y sont pratiquées consti-tuent une caractéristique du réseau. Tous seretrouvent dans les valeurs et les pratiquesque l’on peut résumer par quelques mots-clés : autonomie, responsabilité, socialisa-tion, pratique de terrain, travail de groupe,créativité, pensée globale, action concrète.

Les actions du réseauLe Réseau Ecole et Nature travaille essen-tiellement autour des trois axes suivants :• La mise en relation d’acteurs de l’éduca-

tion à l’environnement : animateurs, ensei-gnants, agents de collectivités, agents deservice de l’Etat, responsables associatifs,parents… par l’organisation de rencontresnationales depuis 1983, la publication d’unerevue d’éducation à l’environnement"l’Encre Verte", l’actualisation d’un siteInternet, l’animation de divers groupes detravail.

• La mutualisation des savoir-faire de ses adhé-rents et la mise à disposition d’outils péda-gogiques créés par et pour les acteurs deterrain de l’éducation à l’environnement.

• La promotion d’une réelle éducation àl’environnement pour tous, en France etdans le monde. Ecole et Nature s’est for-tement impliqué dans la structuration duCollectif Français pour l’Education à l’En-vironnement (CFEE) en 2000 et du ForumPlanet’ERE II en 2001. Le Réseau était éga-lement présent au Sommet mondial deJohannesburg en 2002.

En 2003, le Réseau Ecole et Nature est animépar une équipe de 17 permanents.

:: Réseau Ecole et Nature

Espace République20, rue de la République34000 MONTPELLIERTel : 04 67 06 18 70Fax : 04 67 92 02 [email protected]

Le Réseau Ecole et Nature

[ Le jardin des possibles ]121

:: TERRE VIVANTEDomaine de Raud - 38710 MENS - T : 04 76 34 80 80 - F : 04 76 34 84 [email protected] - www.terrevivante.org

Notre objectifPromouvoir les pratiques et les modes de vie respectueux de l'environnement.

Nos domaines de compétenceL'alimentation saine et équilibrée, l'habitat écologique, la gestion de l'énergie et de l'eaudans la maison, et le jardinage biologique.

Nos moyens et nos actions- Les Quatre saisons du jardinage : revue bimestrielle vendue par abonnement.- Des ouvrages pratiques sur le jardinage biologique, l'habitat écologique, l'alimentation saine.- Un centre de découverte de l'écologie pratique sur 20 hectares de nature à découvrir.- Des actions de sensibilisation, d'initiation et de formation au jardinage biologique pour

tous les publics.

:: CHANTIER NATURE16, place Cormontaigne - 59000 Lille - T/F : 03 20 17 11 77/[email protected] - www.chantiernature.org et www.jardinons.com

Notre objectifInitier et promouvoir des aménagements extérieurs respectueux des principes du Dévelop-pement Durable auprès des particuliers, écoles, entreprises, institutions...

Nos domaines de compétenceL'écologie urbaine, les espaces verts, l'éducation à l'environnement, l'eau, l'emploi et l'en-vironnement, la maîtrise des flux, les jardins collectifs et particuliers…

Nos moyens et nos actions- Une équipe pluridisciplinaire de 12 salariés.- Des outils de communication : sites Internet, guides méthodologiques et techniques (concer-

tation, jardins naturels, fleurissement écologique…).- Un réseau de partenaires associatifs, institutionnels et privés.- Aide aux acteurs sur le terrain : sensibilisation stratégique, aide à la décision, accompa-

gnement technique et méthodologique.- Conception et animation des outils et des supports de sensibilisation et d'implication des

acteurs : animation de réseaux, formation, campagnes d'actions…

Mosaïque de JardinsQuelques structures ayant participé au groupe Mon Jardin Se Crée…

[ Le jardin des possibles ]122

:: LA FERME DE COCAGNE Association d'insertion par l'économique - Quartier la rivière - 26380 PeyrinsT : 04 75 05 91 97 - F : 04 75 02 95 79

Nos objectifs(charte nationale des réseaux de Cocagne)- Développer une activité d'insertion pour un public en difficulté.- Produire et distribuer des légumes biologiques pour un réseau d'adhérents consommateurs.- Etablir des relations de non concurrence avec le secteur professionnel agricole.

Nos domaines de compétence4 domaines d'activités complémentaires : le maraîchage biologique, l'entretien de l'espacerural, l'éducation à l'environnement et le développement local.

Nos moyens et nos actions- Une équipe composée de 13 salariés et 40 postes d'insertion.- Les ateliers d'initiation au jardinage dans des jardins dans des cours des écoles : les cycles

d'animation à l'année sont rythmés par la pédagogie de projet.- La mise en place de jardins participatifs en pied d'immeubles pour enfants du quartier en

difficulté dans le cadre de l'Opération de Renouvellement Urbain.- Un jardin pédagogique à la Ferme, 3 sites de Jardins Familiaux.

:: CHICO MENDES 52, rue d'Artois - 59000 LILLE - T : 03 20 12 85 00 - F : 03 20 12 85 [email protected] - www.nn-chicomendes.org

Nos moyens Une équipe de 10 salariés, 35 espaces Chico Mendès répartis dans la région.

Nos actions - Créer des espaces de nature retrouvée avec les enfants des écoles.- Animer des projets pédagogiques “nature”.- Former à l'éducation à l'environnement.- Conseiller, accompagner les acteurs locaux dans leurs projets “nature”.- Promouvoir des méthodes et techniques plus respectueuses de l'environnement.- Former à l'éducation, à l'aménagement et à la gestion écologique des milieux.- Aménager des mares écologiques et pédagogiques…

:: LES JARDINS D'AUJOURD'HUI42, rue Waldeck Rousseau - 33220 Ste-Foy-la-Grande - T : 05 57 46 04 37 - F : 05 57 56 19 [email protected]

Nos objectifsDévelopper les capacités d'autonomie et consolider les réseaux de solidarité et de convi-vialité par le biais d'espace à jardiner d'auto-production.L'association agit plus particulièrement au sein des dispositifs publics de développementsocial et urbain, et d'insertion.

Nos moyens- Conseil méthodologique à l'élaboration de projet tant dans la conception d'aménagement

que la programmation et la conduite participative, ainsi que la gestion et l'animation dejardins partagés (familiaux ou collectif).

- Une équipe de 7 salariés.

[ Le jardin des possibles ]123

Nos actions Au-delà du soutien méthodologique apporté aux nouveaux porteurs de projet sur le terri-toire national, Les Jardins d'aujourd'hui animent deux sites de jardins familiaux, un jardincommunautaire et un jardin collectif d'insertion à Bordeaux.Notre association contribue à la mise en œuvre au Liban d'un réseau d'animateurs en édu-cation à l'environnement.Elle participe à l'animation nationale et régionale du réseau du Jardin dans Tous Ses Etats.

:: AU JARDIN D'AVENTURES 15, chemin du Sémaphore - 86000 POITIERS - T : 05 49 456 256

Notre objectifAllier respect de l'environnement, relations sociales et autonomie (financière, en énergieet matières premières).

Nos moyens- Un animateur-formateur et des bénévoles.- Un terrain privé de 47000 m2 en cours d'aménagement dans une zone verte urbaine de 30 ha.- Outils variés pour des interventions en dehors du site.

Nos actions- Activités avec des enfants (écoles, centres sociaux,…), des adultes (éducatrices, ensei-

gnantes, jardiniers amateurs, CE...) :- Accompagnement dans la création et la valorisation éducative de jardins.- Ateliers de fabrication de micro éoliennes, chauffe-eau, fours et séchoirs solaires.- Création d'épouvantails, bancs, mobiles…- Chantiers d'auto-construction de cabanes en matériaux sains, locaux ou récupérés ; sen-

sibilisation à l'habitat bio-climatique. - Sensibilisation à l'alimentation, l'eau, les déchets : économies, recyclage…

:: LES JARDINS D'AME.L.I.E Aménagement d'un lieu pour une insertion par l'échange9 bis, rue du Général de Gaulle - 13120 Gardanne - T : 04 42 65 98 58 - F : 04 42 65 93 [email protected] - www.jardinons.com rubrique "réseau méditerranéen"

Nos objectifs- Promouvoir des initiatives contre l'exclusion avec pour support des jardins potagers solidaires.- Promouvoir l'autoproduction pour un développement social.- Favoriser la création d'un réseau interactif d'échanges et de savoirs et le développement

local d'une économie solidaire.

Nos moyens- Un pôle ressources “autoproduction, développement social, jardins solidaires”, - Une équipe de 4 salariés aux compétences transversales.

Nos actions- Accueil du public.- Accompagnement des porteurs de projets de jardins collectifs d'autoproduction.- Animation du réseau des Jardins Solidaires Méditerranéens.- Ouverture de nouvelles voies pour des formations, des qualifications, des créations d'activités…- Animation d'un centre de documentation.

[ Le jardin des possibles ]124

:: LES ARTS VERTS Association d'éducation à l'environnement - 118, route d'Iragon - 40320 Eugénie-les-Bains T : 05 58 51 11 02 - [email protected]

Notre objectifFavoriser le développement de l'individu par la créativité, l'échange, le partage, la curio-sité, l'envie d'agir ensemble pour une meilleure qualité de vie.

Nos moyens et nos actions- Une équipe de bénévoles aux compétences complémentaires.- Des partenaires techniques pour répondre aux besoins de compétences particulières.- Un jardin éducatif "le jardin des Lys", lieu d'échange, de formation et d'expérimentation

culturale, artistique et paysagère.- Un centre de ressource thématique "jardin, paysage, art et nature", lieu de documenta-

tion, d'information et de conseils en d'éducation à l'environnement.- Des actions de formation, d'animation et d'éducation à l'environnement, pour les collec-

tivités, les écoles, les lycées et collèges, les associations…

:: LE PASSE-JARDINSAssociation loi 1901 - 131, rue Challemel-Lacour - 69008 LYONT : 04 78 00 22 59 - F : 04 78 00 22 95 - [email protected]

Notre objectifCréer des jardins et développer le lien social autour de toutes les activités économiques,sociales, culturelles, scientifiques… qui s'y rattachent.

Nos moyens - Une équipe de professionnelles et de bénévoles (animateurs, urbaniste, jardinier, formateur…).- Un centre ressource.- L'animation du site www.jardinons.com, Rhône-Alpes.

Nos actions (sur les jardins partagés et solidaires)- Conseil auprès des collectivités, associations, porteurs de projet.- Formation.- Animation de jardins communautaires d'habitants à Villeurbanne et Lyon et de jardins

d'insertion sociale à Bron.

:: LA BASE NATURE DE LA VILLE OGERChemin de la ville Oger - 22000 Saint Brieuc - T : 02 96 78 12 14 - F : 02 96 78 12 [email protected] - www.basenature.free.fr

Nos objectifs- Préserver un espace dans un secteur fortement urbanisé.- Eduquer à l'environnement et apprendre à découvrir la nature à de jeunes urbains sur le

temps scolaire ou de loisirs.- Avoir une démarche de prévention sur un quartier "sensible".- Développer des activités d'éducation à l'environnement.

Nos moyens et nos actions- Six animateurs permanents, 4 animateurs vacataires.

[ Le jardin des possibles ]125

- Bergerie, chèvrerie, poulailler, lapinière, asinerie, soues à cochons, étable fromagerie,four à pain, abris de jardins.

- Cinq hectares de terres agricoles sont utilisés pour les animations à partir du support végé-tal : prairie, verger, potager, jardin sensoriel, serre, arboretum, champ pour grandes cul-tures (maïs, choux, betteraves…).

:: JARDINS ET LANDES Association loi 1901 - 26560 Eourres - T : 04 92 65 25 98

Notre objectifInitier au jardinage et à l'agriculture biologique par le développement de l'agroforesterie, asso-ciant des plantes pérennes et des plantes annuelles et l'utilisation de la traction animale.

Nos moyens- Un agriculteur-animateur.- Un hectare de jardin maraîcher : la ferme de la Fontaine.- Une aire naturelle de camping.

Nos actions- Des séjours de découverte sur l'agrobiologie, l'écologie et le yoga.- Accueil de bénévoles et de stagiaires sur le jardin.- Organisation de stages d'initiation à la traction animale avec des méthodes de travail du

sol sans labour.- Projet pédagogique "jardiner avec la nature" pour une initiation à l'écologie et à l'agro-

biologie auprès d'enfants en milieu scolaire et de personnes en insertion.- Travail en réseau avec plusieurs jardins éducatifs et le GRAINE en région PACA, sur l'ap-

proche de l'IRAAB (Institut pour la recherche et l'application en agriculture biologique).

:: LE VIEL AUDONAssociation loi 1901 "Le Mat" et Société Civile d'Exploitation Agricole du Viel AudonHameau du Viel Audon - 07120 Balazuc - T : 04 75 37 73 80 - F : 04 75 37 77 [email protected]

Nos objectifs- Promouvoir des actions citoyennes et conséquentes en éducation à l'environnement, à la

citoyenneté et à la gestion durable des ressources.- Former des jeunes au travail coopératif et à la création d'activités économiques respon-

sables et solidaires.

Nos moyens et nos actions- Sept salariés permanents et plusieurs dizaines de bénévoles.- Une structure d'accueil de 47 places agréée par Jeunesse et Sports et l'Education Natio-

nale dont un gîte d'étape de 18 places, un centre de formation déclaré, un centre de res-sources éducatives sur l'agriculture, la boulangerie, les énergies renouvelables, le tri desdéchets, la découverte de la garrigue et le jardinage...

- Une ferme (40 chèvres, 4 vaches, 3 cochons, plein de poules et de lapins et de grands jar-dins avec légumes, arbres fruitiers et plantes aromatiques.) Vente directe dans une bou-tique paysanne.

- Trente ans d'expérience dans les chantiers internationaux (plus de 200 jeunes par an).

[ Le jardin des possibles ]126

:: CPIE DE LA GATINE POITEVINE Le Bourg - 79340 Coutières - T : 05 49 69 01 44 - cpie.deux.sè[email protected]

Notre objectifDévelopper des actions en éducation à l'environnement.

Nos moyensAu cœur du petit village de Coutières : - une équipe composée de 12 salariés,- un hébergement de 35 lits,- un espace éducatif Jardin composé d'un jardin des sens, d'une maison des jardiniers, d'un

espace pour les apprentis jardiniers, d'une prairie et d'une mare pédagogique.

Nos actions- Initier et s'impliquer dans des formations pour adultes.- Accompagner les porteurs de projets, collectivités territoriales ou organismes publics.

:: JARDINIERS DE FRANCE Association créée en 1876, reconnue d'utilité publique.40, route d'Aulnoy - BP 559 - 59308 Valenciennes cedex - T : 03 27 46 37 50 - F : 03 27 29 08 12www.jardiniersdefrance.com

Nos objectifs- Faire du jardin un espace d'épanouissement pour tous.- Favoriser la rencontre et l'échange entre tous les jardiniers.- Transmettre le savoir-faire jardinier.- Respecter et protéger la nature et l'environnement.

Nos moyens et nos actionsLe premier réseau de jardiniers amateurs : 5000 clubs jardins dans toute la France proposant :- des cycles de conférences,- des rencontres, des visites de parcs et jardins, des échanges,- la revue mensuelle "Pour Nos Jardins",- le service SOS jardin qui répond à tous les problèmes du jardinier,- les réunions du catalogue du Comptoir des Jardiniers de France.

Les correspondants locaux, créateurs et partenaires d'événements locaux- Plus de 400 événements : forums associatifs, foires, évènements jardins, concours de mai-

sons fleuries.- Animation des "ateliers découverte" dans les écoles.

Jardiniers de France, association reconnue d'utilité publique- Jardin pour les autres : 80 clubs locaux.- Hortithérapie : Atelier expérimental à Valenciennes.- Club enfant au jardin pédagogique du siège à Valenciennes.

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Des productions du Réseau Ecole et Nature

:: Eduquer à l’environnement par la pédagogie de projet, un chemin d’émancipa-tion, Réseau Ecole et Nature, Ed. l'Harmattan, 1996 (2de édition).

:: Guide pratique d’éducation à l’environnement : monter son projet, RéseauEcole et Nature, Ed. Chronique Sociale, 2001.

:: Rouletaboule : dispositif pédagogique sur le thème des déchets, Réseau Ecole etNature, 2003 (7ème édition).

:: Ricochets : dispositif pédagogique pour découvrir l’eau, Réseau Ecole et Nature, 1997.

:: L’Encre verte n°36 (dossier sur le jardin), revue d’éducation à l’environnement duRéseau Ecole et Nature, 1999.

:: Alterner pour apprendre : entre pédagogie de projet et pédagogie de l’écoforma-tion, Dominique COTTEREAU, Réseau Ecole et Nature, 1997.

Des productions du collectif Jardin dans Tous Ses Etats

:: Jardin et développement social : quelques éléments de repères méthodolo-giques, Collectif Jardin dans Tous Ses Etats.

:: Carnet de voyage vers les jardins communautaires, Collectif Jardin dans Tous SesEtats, 2003.

:: Jardins familiaux : appropriation et intégration paysagère, Collectif Jardin dansTous Ses Etats.

Autres publications

:: Revue Les quatre saisons du jardinage : l’écologie en pratique au jardin et à lamaison. 100 pages, paraît tous les deux mois, Ed. Terre Vivante.

:: L'agenda du jardinier, Rémy BACHER, Antoine BOSSE-PLATIERE, Ed. Terre Vivante.

:: Mon jardin sauvage, fleuri et productif, Gertrud FRANCK, Ed. Terre Vivante.

:: Le compost au jardin, Kraft VON HEYNITZ, Ed. Terre Vivante.

:: Les jardiniers de l’ombre : vers de terre et autres artisans de fertilité, BlaiseLECLERC, Ed. Terre Vivante.

:: La bonne terre de jardin, Jo READMAN, Ed. Terre Vivante.

Ressources documentaires

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:: Ces herbes qu’on dit mauvaises, Jo READMAN, Ed. Terre Vivante.

:: Compost et paillage au jardin : recycler, fertiliser, Denis PEPIN , Ed. Terre Vivante, 2003.

:: Ravageurs et maladies au jardin, les solutions biologiques, O. SCHMID, S. HENG-GELER, Ed. Terre Vivante.

:: L'agriculture biologique : des techniques efficaces et non polluantes, C. DE SIL-GUY, Ed. Terre Vivante,1994.

:: Le guide du jardinage biologique, Jean-Paul THOREZ, Ed. Terre Vivante.

:: Le poireau préfère les fraises : les meilleures associations de plantes, Hans WAG-NER, Ed. Terre Vivante.

:: Une mare naturelle dans votre jardin, Hartmut WILKE, Ed. Terre Vivante, 1989.

:: Jardiner bio c'est facile, Ed. Terre Vivante.

:: Construire des actions collectives, Points de repères “Impliquer les habitants dansl’aménagement et la gestion des espaces publics”, Chantier Nature, 2001.

:: A propos du partenariat, Lettre du GRAINE Poitou-Charentes, n°spécial juin 1999.

:: Des jardins pour tous, Ministère de l’Agriculture, Direction de l’espace rural et de la forêt.

:: Les jardins solidaires méditerranéens : un réseau en construction, Jardind'AME.L.I.E., 2000.

:: Jardins Citoyens, Communauté urbaine de Lyon, CAUE du Rhône.

:: Fiches "Jardins familiaux", Communauté Urbaine de Lyon, CAUE du Rhône 1999.

:: Ouvrez les jardins familiaux aux écoles, GNIS.

:: Jardins des villes, jardins des gens, groupe "Education à l’environnement urbain"de Bretagne, 2000 (renseignements CIELE : 02 99 54 42 98).

:: L'almanach, Jean-Paul COLLAERT, Ed. Nouveau Jardinier.

:: L'art du potager en carré, Jean-Paul COLLAERT, Eric PREDINE, Les nouveaux Jardi-niers EDISUD, 1999.

:: Découvre les plantes et crée ton jardin, Dominique et Philippe JOLY, Mango, 1994.

:: L’amour des jardins, B. et R. KAYSER, Arléa, 1986.

:: Le calendrier des travaux au jardin, Furlani PEDOJER, Ed. De Vecchi, 1998.

:: Images de jardins, Yves PÉRILLON, Sang de la terre, 1987.

:: Le guide du jardin naturel, Chantier Nature, 2001

:: A l'école des éléments, Dominique COTTEREAU, Réseau Ecole et Nature, 1994.

:: Mon Jardin de Sorcières, Bernard BERTRAND, Frédéric LISAC, Ed. Plume de Carotte, 2002.

:: Jardinons à l’école, fiches jardithèques et posters, catalogue 2002, GNIS.

:: Potager, potageons, In : Symbioses n°39, été 1998, p.11

:: Jardiner avec les enfants, Jardiniers de France - Graine Ile de France, 1998.

:: Plantipouce, In : repères pour l’éducation à l’environnement, n°13, mars avril 1997.

:: Adoptez un jardin, 24 projets pour vous guider, 1997 In : Symbioses, n° 43, printemps 99.

:: Les amis de mon jardin : la boîte à outils, CRES Nord pas de Calais.

[ Le jardin des possibles ]129

:: Et si on faisait un jardin, La petite école de la forêt, Ville de Besançon – CFPPA deBesançon, 2002.

:: Savoir communiquer avec un groupe, Christophe CARRE, Ed. Retz.

:: Une éducation pour l'environnement, André GIORDAN, Christian SOUCHON, Z'editions, 1991.

:: Copains des jardins : le guide des petits jardiniers, Renée KAYSER, NathalieVOGEL, Ed. Milan, 1998.

:: Mon jardin de poche, Frédéric LISAK, Eric PREDINE, Ed. Plume de Carotte, 2001.

:: Les aventuriers du jardin sauvage, Gabriel De POTTER, CPN, 1996.

:: Le petit jardin des écoliers, Emmanuel ROLAND, CDDP Côtes-d’Armor, Saint-Brieuc.

:: Jardiner sans jardin, Gay SEARCH, Hachette, 1998.

:: Devenons écocitoyens avec Nature et Découvertes (à la maison, au jardin, enville), Nature et Découvertes, 2002.

Vidéo

:: Le jardin fait école : exemples de jardins scolaires (Vidéo), OCCE 67, 21 mn, 1998.

:: Planter sans se planter, brochure d’accompagnement du film vidéo Le jardin faitécole, OCCE 67, 1998.

Des sites internet

:: Site du Réseau Ecole et Nature : www.ecole-et-nature.org

:: Site du réseau du Jardin dans Tous Ses Etats (JTSE) : www.jardinons.com

:: Site de Terre Vivante : www.terrevivante.org

:: Site de Jardiniers de France : www.jardiniersdefrance.com/enfants/magazine.asp

:: Site “Jardinons à l’école” du Groupement National Interprofessionnel des Semenceset plants (GNIS) : www.jardinons-alecole.org

:: Site de l’Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE) : www.occe.net

:: Site de la Maison du Jardinage :www.paris.fr/FR/Environnement/jardins/animations_jardins/maison_jardinage

Remerciements

[ Le jardin des possibles ]131

[ Le jardin des possibles ]133

:: Cet ouvrage est une œuvre collective. Il est le fruit du travail de recherche-action et d’écriture d’une trentainede personnes. Qu’elles soient ici remerciées :Catherine Barbier, Eric Beaudout, Gabrielle Bouquet, Samuel Cacciabue, Emmanuel Caron, Antoine Cassard, Vin-cent Celliers, Dominique Cottereau, Laurent Dekeyser, Evelyne Desmoulin, Eric Dubois, Chrystèle Ferjou, RudiFloquet, Dominique Florian, Christophe Fournier, Catherine Gaillard, Marieke Hazard, Paul Gabriel Jan, Benoi Lau-rent, Vincent Leras, Michel Onimus, Brigitte Paganelli, Valérie Le Priol, Joëlle Quintin, Catherine Ramos, AndréSieffert, Marie Simon, José Tisserand, Isabelle Walczak.

:: Un grand merci également à toutes les personnes qui ont donné de leur temps, à un moment ou un autre dansl’histoire de cette rédaction :Marie-Françoise Allard, Paola Alphandéry, Myriam Arpage, Birane Ba, Serge Bailleul, Philippe Bambust, LaurenceBaudelet, Claire Bernardo, Christophe Bernier, Jean-Claude Berten, Jean-Paul Biessy, Kirsten Blachetta, AntoineBosse-Platière, Jean Bouise, Edith-Claude Bouquin, Michel Campion, Daniel Cérézuelle, Catherine César, Caroli-ne Chekroun, Christophe Claveau, Jean-Paul Collaert, Rose Combe, Xavier Coste, Catherine Creuze, DominiqueDaviot, Christel Delamezière, Amélie Deloule, Martine Demiras, Véronique Dumont, Marc Falco, Roland Gérard,Anne Guglielmino, Jean-Guy Henckel, Béatrice Hollande, Patrick Jolaine, Vincent Larbey, Mikael Laurent, MireilleLemahieu, Claudie Le Roy, Didier Loridan, Frédéric Lisak, Dominique Luc, Anne-Gaëlle Marcy, Gil Melun, PatriciaMonniaux, François Moussu, Laurence Nahmias, Oscar Nascimento, Laurent Olivry, Régine Pattyn, Cécile Perrin,Elisa Pillaï, Véronique Pontvianne, Eric Prédine, Jérémy Pringault, Marie-Pierre Quillard, Sandrine Ratolojanaha-ry, Cécile Régnier, Anne Rivoalen, Jean-Claude Rodriguez, Jean-Marc Roussel, Isabelle Roux, Elzbieta Sanojca,Joël Savio, Bernard Streigcher, Florence Tchavdaroff, Frédéric Thélinge… et tous ceux qu’on oublie inévitable-ment !

:: Merci enfin aux nombreuses personnes qui, au cours d’une rencontre, d’un échange, nous ont aidé à cheminerdans le travail de mutualisation.

:: Par l’intermédiaire des personnes précédemment citées, de nombreuses structures ont collaboré au “Jardin despossibles” :Action Nature (Chartres, 28), AIFST (Caen, 14), Les Arts Verts (Eugénie les Bains, 40), Base Nature de la Ville Oger(Saint-Brieuc, 22), Bergerie Nationale (Rambouillet, 78), CAUE du Rhône (Lyon, 69), Chantier Nature (Lille, 59),Chico Mendes (Lille, 59), CPIE de la Gâtine-Poitevine (Coutières, 79), CPIE Vallée de l'Elorn (Plougastel Daoulas,29), Ecolothèque de la communauté d’agglomération de Montpellier (Saint- Jean de Védas, 34), Echos d’Images(Plerin, 22), Etat des lieux (Tressan, 34), L’Eveil en vert (Bourges, 18), Fédération PACA des clubs CPN-Connaîtreet Protéger la Nature (Châteaurenard, 13), Fédération OCCE-Office Central de la Coopération à l'Ecole (Paris, 75),La Ferme de Cocagne (Peyrins, 26), GIFAE-Groupement International des Fermes d’Animation (Lille, 59), GNIS-Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants (Paris, 75), Graine Ile-de-France (Juvisy sur Orge,91), Graine de Jardins (Suresnes, 92), Association Icare (Mulhouse, 68), Institut Environnement Tarn - CPIE desPays Tarnais (Castres, 81), IRAAB-Institut pour la Recherche et l'Application en Agriculture Biologique (Loriol-du-Comtat, 84), Jardilien (Aubagne, 13), Les jardins d’AME.L.I.E (Marseille, 13), Les Jardins d’Aujourd’hui (Sainte-Foy-la-Grande, 33), Au Jardin d’aventures (Poitiers, 86), Le Jardin du cheminot (Paris, 75), Le Jardin des Dènes(Marseille, 13), Jardiniers de France (Valenciennes, 59), Jardins et landes (Eourres, 26), Jardin Nature des Marettes(Amblie,14), Maison de la Châtaigne (Aurillac, 15), Maison de la Consommation et de l’Environnement (Rennes,35), Maison de l’Environnement d’Angers (Angers, 49), Maison de l’Environnement et de la Nature des Hauts-de-Seine (Issy les Moulineaux, 92), Maison du Jardinage / Paris-Nature - Mairie de Paris (Paris, 75), Maison Pointue(Saint-Genis Laval, 69), MDSL-PADES - Programme autoproduction et développement social (Paris, 75), Le Passe-Jardins (Lyon, 69), Parc Nature de Miribel-Jonage (Vaux-en-Velun, 69), Planète Tonique (Lyon, 69), Quoi de neuf? (Florac, 48), Réseau de Cocagne (Besançon, 25), Réseau d’Education à l’Environnement 05 & Ecrins (Gap, 05),Association Semailles (Avignon, 84), Service Animation de la Ville de Gap (Gap, 05), Service Espaces Verts de laVille de Brest (Brest, 29), Terre Vivante (Mens, 38), Vert le Jardin (Brest, 29), Le Viel Audon (Balazuc, 07)…

Coordination : Michael Le Coz, Stéphane Nahmias, Yvan Le GoffRelecture : Isabelle Lépeule, Eric Prédine

Conception graphique : Christophe Galvani

Imprimé sur papier recyclé par Atelier Six,Centre Trifontaine, Domaine des Pins, 47, Impasse des Eglantiers,

34980 Saint-Clément-de-Rivière, T : 04 67 63 52 00.

Document réalisé avec le soutien financier de :Fondation de France

Fondation Nature et DécouvertesCarrefour SolidaritéRégion Rhône-Alpes

Ministère de l’écologie et du développement durable Ministère de la culture et de la communication

Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales

© Novembre 2003 - Réseau Ecole et NatureEspace République, 20 rue de la République, 34000 Montpellier

www.ecole-et-nature.org

ISBN 2-910062-00-7

Face à la pression urbaine, au bétonnage des villes, à l’effritement dulien social et des valeurs, de nouveaux jardins proposent des lieux à lacroisée des chemins. Bien qu’ils soient tous différents par leur forme,leurs objectifs, le public accueilli, leur implantation ou leurdimension, ils partagent certains principes : ce sont des jardinspartagés, éducatifs et respectueux de l’environnement. Ces jardinscultivent le dialogue et la coopération entre les personnes, ilsrépondent aux besoins vitaux de nature et de ré-appropriation ducadre de vie, ils éduquent au respect des autres et del’environnement.

Vous avez un projet de jardin partagé, éducatif et respectueux del’environnement ? Vous voulez développer des activités pédagogiquesdans un jardin existant ? Que vous soyez un groupe de jardiniersfamiliaux, une association d’éducation à l’environnement, un maire,une équipe d’enseignants, un centre social, un propriétaire privé… cetouvrage vous concerne.

Le accompagne tout au long de leurdémarche différents types de porteurs de projet de jardin. Il précise,dans un premier temps, les étapes-clés du montage d’un projetparticipatif, puis il apporte des pistes de réflexion et des orientationsconcrètes organisées selon trois séries de "fiches repères" :

:: Repères méthodologiquesComment monter un projet de jardin de manière participative ?

:: Repères écologiquesComment réaliser un jardin respectueux de l’environnement ?

:: Repères pédagogiquesComment valoriser le potentiel éducatif du jardin ?

Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration d’un grand nombre destructures et de personnes œuvrant dans les domaines de l’éducationà l’environnement et des jardins partagés au sein de deux réseaux : leRéseau Ecole et Nature et le Réseau Jardin dans Tous Ses Etats (JTSE).

Soutien financier :

Réseau Ecole et Nature édition

ISBN : 2-910062-00-7