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Guide des Bonnes Pratiques pour la conduite du Mirabellier en Lorraine Réalisé en 2014

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Guide des Bonnes Pratiques

pour la conduite du Mirabellier

en Lorraine

Réalisé en 2014

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Edité par : Lefevre Graphic (55)

Date de publication : Novembre 2014

Rédigé par : Loïc Picard (AREFE), Ingénieur Réseau ECOPHYTO DEPHY

Avec la collaboration de : Maria-Martha Fernandez (CTIFL)

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PRESENTATION DU RESEAU DE FERMES DEPHY « PRUNES » EN LORRAINE

Le réseau est constitué de 10 exploitations situées sur les versants des côtes de

Lorraine, territoire répondant au cahier des charges IGP (Indication Géographique Protégée)

Mirabelle de Lorraine. Il est réparti sur 3 départements (Meuse, Meurthe-et-Moselle et

Vosges). Depuis 2012, ce groupe travaille principalement sur les ravageurs et champignons

pathogènes des mirabelliers et pruniers, car la diversité des débouchés de ces productions

demandent une grande technicité aux producteurs. Les producteurs engagés raisonnent déjà

leurs pratiques grâce à l’appui technique de la station expérimentale AREFE et des conseillers

techniques de la chambre d’agriculture mais ils ont la volonté de réduire encore davantage

leur impact sur l’environnement. Parmi les moyens mis en œuvre afin de réduire les IFT

(Indice de Fréquence de Traitements) de ces producteurs, il y a la confusion sexuelle du

carpocapse homologuée en 2011 sur prunier. Ce réseau permet également de valider des

outils d’aides à la décision pour l’évaluation des risques des ravageurs afin d’ajuster les

calendriers de traitements.

Carte du Réseau DEPHY ECOPHYTO « Prunes »

en Lorraine suivi par Loïc PICARD,

Ingénieur Réseau ECOPHYTO DEPHY et

Ingénieur Expérimentateur à l’AREFE

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Jérôme THOMAS

Producteur de Mirabelles et Quetsches à GIGNEY (88)

« En tant que producteur, mon objectif est de produire des fruits de qualité et tous les ans. La

connaissance fine de tous les ravageurs et maladies permet d’appréhender tous les risques

pour ma culture en intervenant que lorsque cela est strictement nécessaire. Par ailleurs,

l’approche globale de ces risques est la base de la constitution de systèmes plus économes en

intrants. La diffusion de ces pratiques via le réseau de fermes présente un intérêt technique

pour nous, producteurs, et qui sera bénéfique pour tous. »

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PRESENTATION DE L’IFT MOYEN DU RESEAU DE FERMES

L’indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) permet de suivre

l'évolution de la consommation de produits phytosanitaires. Il représente le nombre de doses

homologuées utilisées sur un hectare au cours d'une campagne. Cet indicateur peut être

calculé pour un ensemble de parcelles, une exploitation ou un territoire. Il peut également être

décliné par grandes catégories de produits (le plus souvent : herbicides, fongicides et

insecticides). Dans le cadre du réseau DEPHY Ecophyto, l'IFT est mobilisé afin

d’accompagner les agriculteurs dans leur changement de pratiques et effectuer un suivi

territorialisé par type de culture. Il se calcule selon la formule suivante :

IFT = (dose utilisée/dose minimale homologuée1)*(surface traitée/surface totale)

1pour un produit d’une espèce végétale donnée

Pour le réseau de fermes DEPHY Prunes, l’IFT moyen est de 14,8 par hectare et par

an. Il se décompose inégalement dans les 3 catégories comme on peut le voir sur le graphique

suivant :

9,5 (64%)

4,3 (29%)

1,0 (7%)

Répartition des IFT par cible pour le réseau de fermes Prunes en 2011

Fongicide

Insecticide

Herbicide

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IMPASSE DU CUIVRE A L’AUTOMNE

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 2 passages au cuivre à l’automne contre la bactériose

Bonne pratique : aucun traitement au cuivre à l’automne

Principe de la bonne pratique : Les risques de bactériose étant très faibles sur

prunier, les producteurs ayant réalisé cette impasse pendant plusieurs années n’ont

pas vu de problème de bactériose émerger.

Avantages/Inconvénients :

Moins de travail à l’automne (-1.5h/ha), économie financière de produit (+50€)

Aucun

IFT économisés : 2

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Eric FLOQUET

Producteur de Mirabelles et de Quetsches à LAGNEY (54)

« Je ne réalise plus depuis quelques années de cuivre à l’automne contre la bactériose et je

n’ai pas vu pour autant de recrudescence de dégâts liés à cette maladie. Je me suis basé sur

les résultats d’expérimentation de l’AREFE qui montraient l’inutilité de ce traitement. Cela

représente un coût en moins pour mon exploitation. Cependant, j’ai vu l’apparition d’une

nouvelle maladie : le coryneum sur rameau sur certains vergers. De ce fait, j’ai tenté une

réhabilitation du cuivre à la fin de l’été mais cela n’a rien changé. Il ne semble pas que l’arrêt

du cuivre soit corrélé à l’apparition de la maladie. »

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IMPASSE DU CUIVRE AU PRINTEMPS

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 1 passage au cuivre au printemps contre la maladie des

pochettes

Bonne pratique : pas de traitement

Principe de la bonne pratique : Les risques de pochettes ont été faibles sur prunier

ces deux dernières années. Les producteurs ayant réalisé cette impasse en 2013 et

2014 n’ont pas vu de problème de pochettes majeur. Il semble que lors de printemps

doux et secs, l’impasse du traitement au cuivre au printemps est envisageable.

Avantages/Inconvénients :

Moins de travail au printemps (-0.75h/ha), économie financière de produit (+25€)

Prise de risque avec peut-être un impact sur le développement du monilia

IFT économisés : 1

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Bernard MANGIN

Producteur de Mirabelles et de Quetsches à OCHEY (54)

« Je n’avais jamais vu de maladie des pochettes dans mes vergers alors je me suis demandé

si les traitements que je réalisais étaient utiles. J’ai donc essayé depuis plusieurs années de ne

plus réaliser de cuivre au printemps et en effet, je n’ai pas vu de problème de pochettes

émerger. Les conditions douces et sèches au printemps de ces dernières années me confortent

dans l’idée que la pression de la maladie est faible voire inexistante sur mes vergers. »

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GRILLE MONILIA FLEUR

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Vincent SESMAT

Producteur de Mirabelles à DIEULOUARD (54)

« J’ai testé cette grille depuis 2013 et selon moi, c’est un outil très utile. Elle donne une

bonne indication sur le niveau de risque de la maladie. En 2014, la pluie était absente à la

floraison et il était donc évident qu’il ne fallait pas traiter. En 2013, la pluie était présente à

ce moment clef. Malgré ce facteur favorable au développement du champignon, la grille

indiquait qu’aucun traitement n’était nécessaire et en effet, la maladie n’a pas été présente.

Ces résultats positifs valident cette grille et selon moi, il n’y a plus de question à se poser sur

son utilité. »

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 2 passages de fongicides au moment de la floraison du

mirabellier

Bonne pratique : Outil d’aide à la décision permettant de ne traiter que si un risque

de la maladie existe

Principe de la bonne pratique : Une grille d’aide à la décision vis à vis du risque

monilia fleur a été établie par l’Arefe et mise en œuvre en 2012 dans les exploitations

du réseau ferme. Cette grille permet d’obtenir une note de risque à la parcelle en

fonction notamment de l’environnement du verger (verger ventilé), de l’inoculum

(attaques de monilia l’année précédente), et enfin du climat au moment de la

contamination sur fleur.

Avantages/Inconvénients :

Economie de temps et d’argent/Traitement lors des années de pression donc peu de

risques de la maladie

Nécessite de relever la pluviométrie pendant cette période

IFT économisés : 1 à 2 selon les années mais on estime que le risque de la maladie est

présent environ 1 année sur 5.

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GRILLE DE RISQUE MONILIA FLEURS

La connaissance de la biologie du champignon (Monilia laxa) permet de recenser les

différents facteurs de risques qui peuvent aboutir à un développement des attaques au

printemps.

Le calcul d’une note de risque permettra de mieux cibler la surveillance du verger

concerné et d’adapter une stratégie de traitement et de prévention.

Après avoir fait la somme des risques de chaque critère, on situera le verger sur une gamme

allant de 0 à 27 pour chacune des périodes d’intervention (stade 20% boutons blancs et

stade 20% fleurs ouvertes) contre les monilioses sur fleur.

Stratégie à adopter au stade 20% de boutons blancs

Note risque

1+2+3+4

20 % boutons

blancs Divers

pas de fleurs Impasse

supprimer les

momies sup à 18 Traitement *

de 0 à 18 Impasse

* sauf si un traitement cuivre a été fait au stade séparation des boutons / boutons blancs.

Stratégie à adopter au stade 20% de fleurs ouvertes

Note risque

1+2+3+5

20 % fleurs

ouvertes Divers

pas de fleurs Impasse

supprimer les

momies sup à 14 Traitement

de 0 à 14 Impasse

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NOTATION DU RISQUE MONILIA FLEURS

CRITERES A OBSERVER DU STADE C A 20% DE FLEURS OUVERTES

1 - Environnement du verger :

Sit

uat

ion

du

ver

ger

- Proximité de bois, cuvette… = 2

- Secteur dégagé, ventilé = 0

- Proximité de vergers non traités = 2

- Verger isolé = 0

Aér

atio

n d

e

l’ar

bre

- Intérieur dense, touffu = 2

- Intérieur normalement ventilé = 1

- Intérieur clairsemé = 0

2 – Antécédents du verger

Inte

nsi

té d

es a

ttaq

ues

de

mo

nil

ia e

n n

-1 e

t n-2

- Attaque visible importante (qqs

bouquets atteints et/ou qqs

momies par arbre)

= 9

- Qqs bouquets atteints et/ou qqs

momies sur l’ensemble du verger

= 4

- Aucune attaque = 0

3 - Observation de début de saison dans le verger

Pré

sen

ce

d’i

nn

ocu

lum

- Chancres sur bois et non taille = 2

- Absence de chancres = 0

STADE 20% BOUTONS BLANCS

4 – Climat du stade C à 20% boutons blancs

- Pluvieux (> 20 mm par décade) = 10

- Sec (< 20 mm par décade) = 0

Total des points de risque

1+2+3+4

(sur 27)

= ?

STADE 20% FLEURS OUVERTES

5 – Climat de 20% boutons blancs à

20% fleurs ouvertes

- Pluvieux (> 20 mm par décade) = 10

- Humide (< 20 mm par décade) = 5

- Sec (pas de pluie) = 0

Total des points de risque

1+2+3+5

(sur 27)

= ?

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CONFUSION SEXUELLE

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 1 à 2 passages d’insecticides pour chaque génération de

carpocapse

Bonne pratique : Pose de diffuseurs à phéromones sexuelles au début du printemps

(Produit de Biocontrôle)

Principe de la bonne pratique : Emettre des phéromones synthétiques en grande

quantité afin de perturber la phase de rapprochement des papillons mâles et femelles.

Ces phéromones reproduisent la substance naturelle émise par la femelle pour attirer le

mâle. Dans un milieu saturé en phéromone, les mâles sont incapables de localiser les

femelles ce qui limite donc les accouplements. Ceci implique donc moins d'œufs,

moins de chenilles et par conséquent moins de dégâts.

Avantages/Inconvénients :

Absence de toxicité pour l'utilisateur/ Respect de la faune auxiliaire/Absence de résidus

sur les fruits

Coût et temps de mise en place élevés/ Surface minimum de 1.5ha en un seul bloc pour

être efficace.

Plus intéressant pour des vergers nécessitant 2 ou 3 passages

Insecticides Confusion sexuelle

Coût protection annuelle 40 à 120€ (selon nombre

d’applications) 215€

Temps de travail

(h/ha/an) 20 min par traitement

2,5h pour la pose à

l’année

IFT économisés : 1.5 IFT chimiques économisés en moyenne

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Bertrand BLANPIED

Producteur de Mirabelles et de Quetsches à VIEVILLE-SOUS-LES-CÔTES (55)

« Sur ma parcelle de 8ha de quetsches, le carpocapse devenait un réel problème puisque

j’étais obligé de réaliser 4 à 5 traitements par an pour éviter les dégâts. Avec le système de

confusion sexuelle, je n’ai plus que la pose à réaliser en un seul passage et je n’ai plus de

problème de carpocapse. Les diffuseurs double brin sont faciles à poser et à plusieurs, il ne

faut pas beaucoup de temps. »

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Photo AREFE ®/ Pose de diffuseurs de confusion sexuelle à l’aide de cannes spécifiques dans

un verger de quetschier

Photo AREFE ®/ Zoom sur la canne et le diffuseur

double-brin

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GESTION DE L’HOPLOCAMPE ET DU CARPOCAPSE

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 2 passages d’insecticides pour le carpocapse et 1 pour

l’hoplocampe

Bonne pratique : Pas de traitement lors des années de fortes charges contre

l’hoplocampe et contre la première génération du carpocapse

Principe de la bonne pratique : Lors d’années de forte charge, il faut essayer de

réguler la production pour éviter l’alternance. Ainsi, on va utiliser les ravageurs tels

que l’hoplocampe et le carpocapse en tant qu’éclaircissants naturels. Les petits fruits

infestés début mai vont tomber quelques mois plus tard et ne seront plus présents à la

récolte. Ainsi, la charge est diminuée sans qu’il y ait un problème de

commercialisation.

Avantages/Inconvénients :

Régulation naturelle de la charge/Economie d’insecticides et de produits

éclaircissants

Aucun

IFT économisés : 1 à 2 IFT économisés 1 an sur 2

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Pierre-Vincent HOUOT

Producteur de Mirabelles et de Quetsches à Rapey (88)

« L’hoplocampe est un ravageur très utile les années de forte charge comme c’était le cas en

2014 mais il peut facilement réduire à zéro une récolte. Ainsi, on le surveille avec des pièges

pour évaluer les vols. Selon la charge et selon l’intensité du pic de vol, on va réfléchir à

effectuer un traitement ou non. C’est du cas par cas puisqu’à 2 km près, on peut voir des vols

très différents et selon le verger, on va avoir des charges plus ou moins élevées donc il faut

bien réfléchir et suivre précisément son verger. Lorsqu’on veut réaliser une impasse, on suit

tous les 2 jours l’évolution des dégâts afin de rester vigilant car si les dégâts deviennent trop

importants, une intervention s’impose. »

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REDUCTION DE DOSES DE 5%

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Vincent SESMAT

Producteur de Mirabelles à DIEULOUARD (54)

« Depuis l’implantation de mon verger, j’ai pratiqué des réductions de dose en commençant à

50%. J’ai augmenté la proportion de la dose homologuée avec l’âge du verger pour

finalement atteindre un seuil de 90 à 95% lorsque le verger entrait en production. Ces

réductions de dose sont toujours possibles sur un verger qui n’a pas un volume trop

important après mise à fruit et sur lequel la pression en maladie n’est pas trop excessive. En

effet, 90% de la dose semble suffire pour éviter le développement de l’inoculum.

Néanmoins, en cas d’inoculum important, il semble que ce soit plus compliqué de réduire la

dose. Il me faudra un recul plus grand pour me permettre de voir si cette réduction de dose

réalisée jusqu’à présent n’aura pas de conséquences sur le long terme. »

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : Passage à dose homologuée

Bonne pratique : Des petites réductions de dose de l’ordre de 5% sont possibles.

Principe de la bonne pratique : Des producteurs ont essayé des réductions de dose

de 2 à 10% sur tous les traitements de l’année. Cette réduction est possible sans avoir

de conséquences sur la pression phytosanitaire du verger. Cette pratique est à réserver

à des vergers de mirabelliers dont la hauteur n’est pas trop élevée.

Avantages/Inconvénients :

Petite réduction de quantité de produits utilisée

Pas adapté à des vergers trop volumineux ; Nécessite un contrôle régulier du

pulvérisateur et des buses et un respect de bonnes conditions d’application (vent,

hygrométrie,…)

IFT économisés : 5% de l’IFT total de l’année ce qui représente environ 1 IFT par an

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UTILISATION D’UN BIOSTIMULANT À BASE DE GLYCINE-BÉTAÏNE

PRESENTATION DE LA PRATIQUE :

Pratique courante : 1 à 4 passages de fongicides à partir de 30 jours avant la récolte

suivant la pluviométrie

Bonne pratique : Remplacement d’un à plusieurs anti-monilia par une application de

2 à 4kg/ha du biostimulant à 30 jours de la récolte.

Principe de la bonne pratique : La glycine-bétaïne est une substance naturellement

présente chez les végétaux qui leur permet de surmonter des périodes de stress face à

des conditions climatiques difficiles (froid, salinité, aridité, pluie, chocs thermiques).

Son utilisation sur prune en tant que matière fertilisante (classification e-phy) permet

de limiter les microfissurations en régulant la pression osmotique dans la cellule

végétale.

Avantages/Inconvénients :

Qualité des fruits identique et durée de vie des fruits en frigo égale voire plus longue/

Pas d’impact sur le prix de commercialisation/Moins de résidus sur fruits

Surcoût de 0 à 82€/ha

IFT économisés : 1 à 2

PAROLE DE PRODUCTEUR :

Ludovic DECLERCQ

Producteur de Mirabelles et de Quetsches à LOROMONTZEY (54)

« J’ai testé en 2013 le produit biostimulant en remplacement d’un produit anti-monilia

classique et de visu je n’ai pas vu de différence entre les deux stratégies de protection.

L’ingénieur réseau avait réalisé des échantillons sur les arbres et effectivement, il n’y avait

pas de différence voire même une amélioration de la conservation des fruits traités avec ce

produit. Il semble tout de même que ce produit est davantage à préconiser sur une année où

la pression moniliose n’est pas très forte. »

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CONCLUSIONS

Des pratiques déjà expérimentées par des producteurs permettent de réduire l’impact

environnemental et la quantité de produits phytosanitaires apportés.

Ces solutions peuvent être pratiquées seules ou en combinaison.

D’autres pratiques expérimentées à l’AREFE et ayant donné des bons résultats vont

se mettre en place chez les producteurs dans les années à venir :

Réduction de la largeur de désherbage : les 7 premières années de la vie d’un

verger, une bande désherbée de 1m20 suffit à limiter la concurrence de

l’herbe sans diminuer la croissance des arbres et par conséquent sans diminuer

la vigueur ;

Recherche de biofongicides : actuellement, des produits de biocontrôle à base

de micro-organismes ou de bicarbonate de potassium ont permis de limiter le

développement des ravageurs ;

Réduction de dose avec adjuvant : on recherche à optimiser les traitements

avec des adjuvants naturels pour limiter le recours aux matières actives

chimiques.

Des essais systèmes sont réalisés dans le cadre du réseau DEPHY EXPE depuis 2013

à l’AREFE. Ces essais s’inscrivent dans un projet national : CAP RED (Cerise,

Abricot et Prune : REDuction des intrants). Ils pourront permettre de décrire des

systèmes innovants économes en intrants mettant en œuvre un ensemble de bonnes

pratiques. 3 systèmes sont comparés à l’AREFE : un système Témoin sans prise de

risque, un système ECO 1 qui raisonnent chaque traitement avec le plus souvent des

outils d’aide à la décision et enfin un système ECO 2 où les traitements sont

raisonnés et certains produits phytosanitaires sont remplacés par des alternatives ou

sont supprimés.

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CONTACT

Association Régionale d’Expérimentation Fruitière de l’Est

Rue Arnay le Duc

Hattonville

55210 VIGNEULLES-LES-HATTONCHATEL

Tel :03.29.89.58.18

Mail : [email protected]

Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office

nationale de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions

diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO