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Guide des bonnes pratiques environnementales Protéger l’environnement Valoriser l’innovation Vous accompagner

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Guide des bonnes pratiques

environnementales

Protéger l’environnement

Valoriser l’innovation

Vous accompagner

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Guide de bonnes pratiques

Editorial

L’ Agriculture du futur : un modèle à construire

• Produire avec moins d’intrants• Produire des denrées avec un meilleur profil environnemental• Produire suffisamment de nourriture pour alimenter la planète

Ce sont les demandes des agriculteurs, des consommateurs et du monde en général, qui constituent un réel défi pour notre agriculture.

Mais ce nouveau modèle reste à construire. La pression sociétale, la réglementation, mais aussi les limites au recours du tout chimique nous obligent à faire évoluer la stratégie de production sur nos exploitations et à mettre en œuvre des solutions alternatives.

Si nous avons l’absolu nécessité de produire mieux pour l’environnement et la santé, nous devons aussi produire plus, car la quantité est le «diviseur de charges» de nos exploitations, à la base de la compétitivité de notre agriculture française, moteur d’une partie de l’économie de notre pays et de l’Europe.

Face à ces enjeux, votre coopérative s’engage activement avec ses partenaires, son réseau de techniciens et d’agronomes mais aussi ses agriculteurs expérimentateurs.

Voici un recueil dans lequel vous trouverez des «fiches» traitant de sujets tels que les techniques de luttes alternatives, la biodiversité, l’agriculture de précision ... fruit du travail de tous ces acteurs.

Vous y trouverez également des témoignages d’agriculteurs engagés dans les groupes écophyto DEPHY et les premiers résultats de notre expérimentation Ecophyto sur la ferme de Gaïa.

Le but est de vous permettre de trouver quelques pistes de réflexions et des fiches pratiques simples pour continuer à cultiver notre avenir.

Julien BadurauxPrésident de la commission Innovation EMC2

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Guide de bonnes pratiques

Sommaire

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 1

1. Mettre au point des systèmes de culture innovants pluri-performants

• Les réseaux de fermes DEPHY .................................. p 2• DEPHY fermes EMC2 Lorraine ................................... p 4• DEPHY fermes EMC2 Haute-Marne ............................ p 10• Tester des systèmes de cultures innovants (Gaïa) .. p16• L’agriculture de précision ........................................... p 22

2. Techniques alternatives et bonnes pratiques à intégrer pour faire évoluer les systèmes de culture

• Le réseau Equilibre EMC2, les enseignements ........ p 24• Les plantes compagnes .............................................. p 26• Les intercultures .......................................................... p 28• Le désherbage mécanique ......................................... p 30

3. Pour aller plus loin ...• EMC2 et ses réseaux biodiversité ............................. p 38• Les pratiques favorables à la biodiversité utile ....... p 40• Les auxiliaires à favoriser .......................................... p 42• Les cultures mellifères ............................................... p 44• Les jachères apicoles ................................................. p 46• Les solutions de biocontrôle ..................................... p 50• Les haies ...................................................................... p 52• Les placettes vers de terre ......................................... p 56• Les nichoirs pour abeilles solitaires .......................... p 58• Les planches pour invertébrés ................................... p 60• Les transects papillons ............................................... p 62

4. Vos contacts chez EMC2

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1. Systèmes de culture innovants

Ecophyto 2

Les réseaux de fermes DEPHY

Le réseau DEPHY Fermes Ecophyto a pour objectif de produire des références sur la performance et la fiabilité des systèmes de cultures optimisés pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Pour cela, il est nécessaire d’identifier les changements et de développer des compétences pour mieux s’orienter vers ces nouvelles pratiques .

Le réseau des Fermes Ecophyto, c’est près de 3000 exploitations engagées

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 20172

Photographie du réseauen novembre 2016

Un réseau multi-partenarialLancé en 2009, le dispositif DEPHY est multi-partenarial. Il rassemble et mobilise toutes les parties prenantes du monde agricole : agriculteurs, mais aussi conseillers, techniciens, fournisseurs, chercheurs, enseignants ..., quel que soit leur organisme de rattachement, Chambres d’Agriculture, coopératives, CIVAM, instituts techniques, INRA ... 250 organisations professionnelles sont ainsi partenaires.

Le réseau couvre toutes les filières de production : grandes cultures, polyculture-élevage, arboriculture, viticulture, cultures légumières, horticulture et cultures tropicales. Il est implanté sur l’ensemble du territoire national.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 3

Les 2 réseaux DEPHY FERME EMC2

Les projets collectifs des groupes FERMELes groupes FERME (environ 2880 exploitations agricoles) sont désormais structurés autour de projets collectifs qui permettent aux 245 ingénieurs réseau et aux agriculteurs de travailler sur des thématiques plus larges en lien avec la réduction des produits phytosanitaires.

Le tableau ci-contre présente les thématiques les plus explorées par filière.

Carte d’implantation des fermes

En complément des fermes DEPHY, le réseau EXPE EcophytoIl réunit 41 porteurs de projets répartis sur environ 200 sites expérimentaux et permet de concevoir, tester et évaluer 5000 systèmes de culture qui ambitionnent une forte réduction de l’usage des produits phytosanitaires.EMC2 dispose d’un site expérimental au sein du projet EXPE régional lorrain multi-partenarial piloté par la Chambre Régionale d’Agriculture (cf fiche “site expérimental Gaïa” page 16)

La démarche de consolidation (réengagement) et de rénovation du réseau FERME :La démarche repose sur les points clés suivants :• la réalisation d’un bilan pour les anciens groupes (2009 à 2016)• le réaménagement et l’élargissement éventuel des groupes actuels d’agriculteurs• la sortie d’anciens groupes et l’intégration de nouveaux• l’élaboration d’un projet collectif pour les 5 années à venir (2017 à 2021)

750 parcelles DEPHY contribuent au réseau national d’épidémiosurveillance dans le cadre du Bulletin de Santé du Végétal.

120 exploitations de lycée agricole membres du réseau FERME

Réseau EMC2 Lorraine

Réseau EMC2 Haute Marne

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1. Systèmes de culture innovantsDEPHY Fermes EMC2 Lorraine

20 fermes lorraines EMC2 sont engagées bénévolement et collectivement pour réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Leur projet collectif pour la période 2017-2021 est de «s’adapter à la demande sociétale et améliorer leur qualité de vie en modifiant leurs pratiques : rotation, travail du sol, couverts et molécules en préservant la performance des

filières».

Présentation du groupeLe groupe est constitué de 20 agriculteurs adhérents de la coopérative EMC2, engagés dans le groupe GIEE EMC2 Lorraine. 6 nouveaux agriculteurs ont rejoint le groupe, en place depuis 2009, pour Ecophyto 2.Les exploitations du groupe se situent à l’ouest de la région Lorraine, sur les départementsde la Meuse et de la Meurthe et Moselle proches. C’est une zone de polyculture-élevage (70 % des exploitations du territoire) de potentiel agricole «moyen».La problématique de la performance économique est prioritaire pour le groupe.Les SAU se situent entre 117 et 392 ha. Tous les ateliers présents sur la Lorraine sont représentés dans le groupe : bovins (lait, allaitant, engraissement), ovins, porcs, ainsi que toutes les cultures : colza, blé d’hiver, orges d’hiver et de printemps, pois de printemps, maïs ensilage et grain, lin oléagineux, tournesol et luzerne .

Le levier variétal et diminution de la pression des bio-agresseurs : Un travail important réalisé sur ces exploitations a été l’observation à la parcelle et la reconnaissance des agresseurs (adventices, insectes, maladies) ainsi que le choix de variétés productives mais avec de meilleurs profils maladies. Ce choix n’est pas toujours simple et des variétés peu sensibles à la septoriose par exemple peuvent se révéler très sensibles à la rouille qui devient problématique dans notre région.Il faut trouver le meilleur compromis sur chaque exploitation et chaque situation est bien-sûr différente de part son historique, l’acceptation du risque par l’agriculteur, le potentiel de ses parcelles et l’année climatique.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 20174

Le levier allongement de la rotation : Des cultures de printemps ont été introduites sur la première période : orge de printemps, tournesol, lin oléagineux de printemps et pois de printemps. L’objectif était de “casser la rotation hiver” pour éviter au maximum de spécialiser la flore adventice. Le constat à ce jour est que les marges sont plus sécurisées avec des cultures d’hiver qu’avec des cultures de printemps.Pour exemple, pour atteindre des marges brutes/ha équivalentes à 500 €/ha, il faut récolter 31 q/ha en colza, 68 q/ha en blé d’hiver, 52 q/ha en orge de printemps, 48 q/ha en pois de printemps, 23 q/ha en tournesol, en sachant que les rendements moyens en Lorraine (source conjoncture grandes cultures septembre 2015) sont de 35 q/ha en colza, 76 q/ha en blé d’hiver, 47 q/ha en orge de printemps,38 q/ha en pois de printemps et 18 q/ha en tournesol. Sans oublier qu’un coup de sec au mois de juin (plutôt fréquent en Lorraine) est très préjudiciable aux cultures de printemps. De plus, certaines parcelles ne sont pas toujours faciles à travailler en sortie d’hiver (parcelles hydromorphes).Comment introduire des cultures de printemps dans la rotation sans impacter le résultat économique reste une vraie question qui, à ce jour, ne trouve malheureusement pas encore de réponse chez tous les agriculteurs du groupe.

Le réseau lorrain

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 5

L’IFT reste l’indicateur principal. Chaque agriculteur a un objectif ambitieux de réduction, qui est réfléchi en fonction de ses pratiques, de la façon dont les choses ont déjà évolué depuis 5 ans et de son niveau d’acceptation du risque. Les autres indicateurs retenus sont : • les marges qui seront comparées aux résultats de la région.• les temps de travaux qui seront comparés entre eux et avec le point 0 de leur exploitation.• le rendement et la qualité qui seront mesurés tous les ans. La qualité devra répondre aux exigences du

marché et le rendement devra être suffisant pour garantir un revenu satisfaisant.

Indicateurs retenus et valeurs cibles

Le projet du groupe

Evolution de l’utilisation des produits phytosanitaires par le suivi des IFTSur la période 2012 - 2015, les trajectoires IFT ne baissent pas de façon homogène malgré les efforts continus des adhérents.Par exemple, les IFT remontent en 2015 dans 2/3 des exploitations à cause d’une forte pression insectes, limaces, vulpins et dicotylédones sur colza, septoriose. Depuis, 2012, le gel suivi d’hivers doux et humides a favorisé la pression vulpin et a fait remonter les IFT herbicides.Des échecs de désherbage ont entrainé des conséquences sur plusieurs années. Par exemple, un exploitant du groupe qui avait semé des plantes compagnes dans son colza en 2013 pour limiter son IFT herbicide a encore aujourd’hui des problèmes de vulpins dans sa parcelle.Au final, malgré les efforts de chacun pour baisser l’utilisation des produits phytosanitaires, le but est difficile à atteindre car le climat est un facteur d’hétérogénéité annuel important.Les situations hétérogènes entre exploitations sont une richesse et un moteur pour le groupe.

Le but est de répondre à la demande sociétale (diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires) sans perdre en qualité de vie (revenu et temps de travail) et en préservant les filières (trituration de colza à Baleycourt, par exemple). Cette problématique nécessite d’aborder différents thèmes :• Rotation : quelles cultures pour allonger la rotation ?

Quelles variétés les mieux adaptées ?• Travail du sol : quelles pratiques sur mes parcelles :

semis direct, labour, déchaumage ?• Couverts : comment tirer bénéfice des SIE et des

CIPAN ?• Molécules : comment faire pour limiter l’impact de mes

applications sur l’environnement ?• Agriculture de précision : comment les évolutions

technologiques vont contribuer à baisser l’IFT ?Des actions de communication et de diffusion des bonnes pratiques sont prévues pour les années à venir.

IFT objectif 2020 :IFT

HerbicidesIFT Hors

HerbicidesIFT Chimique

Hors TSPYF10679 0,9 1,65 2,55PYF10163 1,8 2,5 4,3PYF10204 1,35 2,48 3,83PYF10368 0,9 1,65 2,55PYF10215 1,62 2,97 4,59PYF10111 1,62 2,97 4,59PYF11045 1,33 2,31 3,64PYF10761 1,8 3,3 5,1PYF11024 1,8 2,48 4,28PYF10054 1,8 3,3 5,1PYF11180 0,9 0,5 1,4PYF10652 1,25 1,23 2,48PYF10374 1,35 2,48 3,83PYF10290 1,33 2,31 3,64GCF35161 1,35 2,48 3,83GCF35920 1,35 2,48 3,83GCF38085 1,09 3,27 4,36GCF37636 1,8 2,48 4,28GCF32717 1,35 2,48 3,83GCF34216 1,35 2,48 3,83Moyenne 1,4 2,39 3,79

Niveau par rapport à la référence

-22 % -28 % -26 %

.

Evolution de l'IFT Total de 2012 à 2015% par rapport à la reférence 2012 2013 2014 2015 Evolution de

2012 à 2015

PYF10368 63% 47% 84% 52% -11%PYF10215 150% 76% 105% 110% -40%PYF10111 104% 111% 115% 115% 11%PYF11045 70% 67% 56% 67% -3%PYF10761 130% 118% 109% 163% 33%PYF11024 136% 99% 48% 116% -20%PYF10054 81% 85% 90% 106% 25%PYF10679 86% 46% 61% 56% -30%PYF11180 29% 36% 32% 46% 17%PYF10652 79% 65% 37% 49% -30%PYF10163 70% 64% 65% 94% 24%PYF10374 60% 68% 85% 89% 29%PYF10204 85% 79% 98% 98% 13%PYF10290 60% 66% 68% 86% 26%PYF10745 76% 88% 103% 57% 19%Moyenne 85% 74% 77% 87% 2%

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Fiche trajectoire exploitation de Jean-Yves Castellani

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 20178

Le développement du maïs grain sur l’exploitation L’introduction du maïs grain sur le système de culture a permis de casser la rotation par l’introduction d’une culture de printemps sarclée. Cette culture a pour autre avantage d’être peu exigeante en intrants avec un potentiel élevé sur les parcelles en limon argileux. Il est enfin possible d’intervenir en mécanique pour éventuellement un rattrapage d’adventices car Jean Yves Castellani est équipé d’une bineuse.

Le regard de l’ingénieur réseau DEPHY

«Depuis 5 ans, le rendement en maïs grain a toujours progressé sur mon exploitation . Le choix cette année se porte même sur des variétés dentées tropicales qui vont me permette de diminuer l’humidité à la récolte. Ici je n’ai pas de soucis de pyrale depuis l’arrivée des variétés dentées»

Témoignage du producteur

Pourquoi avoir modifié vos pratiques ? « Mon objectif est de diminuer la proportion de colza, pour limiter les problèmes de maladies, (sclérotinia et phoma très présents dans la Woëvre) d’insectes et de désherbage sur cette culture. Dans un souci de préserver l’environnement et de diminuer ma pression adventice surtout vulpins et brômes, j’ai introduit aussi les cultures suivantes : triticale d’hiver, orge de printemps et blé de printemps. Les cultures de printemps me permettent de mieux gérer les mauvaises herbes à moindre frais. Dans un souci de gain de temps et une meilleure gestion de pratique de pulvérisation, j’ai mis en œuvre la technique du bas volume. Mon père travaillait à 80 l/ha, ce qui était déjà peu et aujourd’hui je suis à 35 l/ha, ce qui me permet de diminuer de 10% les doses de produits phytosanitaires et d’augmenter mon débit de chantier. » Comment avez-vous fait le choix de la culture pour allonger la rotation? « L’introduction du maïs s’est faite naturellement car il est déjà présent sur mon exploitation, avec des niveaux de rendement très satisfaisants. Par exemple, ça fait 2 ans que je dépasse les 110 quintaux sec. J’ai à l’inverse arrêté le tournesol car le potentiel des variétés adaptées à nos terroirs est insuffisante et le salissement des parcelles est trop important. En effet, il n’existe pas de solution de post sur cette culture. » Quelles sont les conséquences sur votre travail ? « La moisson est étalée sur une période plus longue. Il y a moins de pics de travail mais plutôt une meilleure répartition sur l’année des différents travaux : préparation de sol, semis, intervention chimique et mécanique et récolte. Le bas volume m’impose parfois de me lever tôt et de me recoucher car il y a trop de vent même si l’hygrométrie est bonne ! »

Si c’était à refaire ? A titre personnel, que vous a apporté DEPHY? « Je re signe tout de suite car je suis soucieux de mon environnement et de tester de nouvelles techniques pour gagner du temps, diminuer mon impact sur l’environnement et maintenir mon revenu. Le réseau DEPHY m’a permis de travailler avec un groupe d’agriculteurs qui ont des techniques et des visions différentes dans un objectif commun de préserver l’environnement en maintenant nos revenus. Nos échanges m’ont permis d’avoir un regard extérieur sur mes pratiques et de les faire évoluer. »

Ce système de culture a été complètement reconstruit avec l’agriculteur depuis son engagement dans le réseau DEPHY Ecophyto : • Allongement de la rotation, avec la mise en

place de 2 années consécutives de culture de printemps

• Choix de programme adapté à la parcelle • Travail mécanique dans le maïs dès que les

conditions le permettent. Il reste des perspectives de travail comme l’introduction de mécanique sur les céréales, la mise en place de plantes compagnes et une meilleure gestion des graminées qui commencent a être problématiques sur cette exploitation

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 9

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1. Systèmes de culture innovantsDephy Fermes EMC2 Haute-Marne

11 fermes Haut Marnaises EMC2 sont engagées bénévolement et collectivement pour réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Leur projet collectif pour la période 2017-2021 s’intitule «Comment construire une nouvelle filière de production agricole rémunératrice et économe en produits phytosanitaires ?».

Présentation du groupeLe groupe de 11 agriculteurs est constitué de 3 exploitations céréalières et 8 exploitations de polyculture-élevage. Parmi les éleveurs, 5 ont un troupeau allaitant, 2 ont un élevage de vaches laitières et 1 exploitation a un troupeau mixte mouton/vaches allaitantes. Les exploitations sont situées dans le département de la Haute-Marne, principalement dans la petite région du Barrois.

Ce groupe d’agriculteurs est constitué d’un noyau d’anciens agriculteurs membres du réseau DEPHY Ecophyto d’EMC2 (appel à projet 2010-2016) et de 4 nouveaux exploitants volontaires pour entrer dans une dynamique de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Ils sont tous animés par la même envie de trouver des solutions alternatives aux produits phytosanitaires afin de produire plus pour améliorer leur revenu tout en en impactant moins l’environnement.Le levier agronomique qui est apparu au groupe le plus adapté pour répondre à leurs attentes est celui de l’allongement de la rotation. D’autres techniques ont aussi été testées comme le semis de plantes compagnes avec le colza d’hiver, diverses techniques de travail du sol telles que l’utilisation répétée du faux-semis ou le passage d’un outil de type Strip-Till (permettant de semer dans un couvert permanent censé limiter la prolifération des adventices).

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201710

Evolution de l’utilisation des produits phytosanitaires par le suivi des IFT

Ainsi tous les agriculteurs ont désormais une rotation comprise entre 5 et 8 ans avec un colza qui ne revient qu’une fois par rotation ce qui permet de réduire de manière significative la pression parasitaire et l’emploi de produits phytosanitaires (le colza étant l’une des espèces les plus consommatrices de produits phytosanitaires).Aujourd’hui, tous ont réussi à diminuer l’IFT hors herbicide avec pour 2015 une moyenne à 52 % de l’IFT régional Champagne-Ardenne. En revanche la diminution de l’IFT herbicide est plus difficile à obtenir, la moyenne du groupe est égale à la moyenne régionale en 2015.

Le réseau Haut-Marnais

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 11

L’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) est le principal indicateur retenu.

Chaque agriculteur affiche une ambition en cohérence avec la volonté du plan Ecophyto 2 (-25 % d’IFT en 2020 et -50 % d’IFT en 2025).

Les autres indicateurs qui seront utilisés sont la marge (traduisant les performances économiques) et les consommations/production d’énergies (traduisant les performances environnementales et nourricières des exploitations).

Indicateurs retenus et valeurs cibles

Le projet du groupe

Il ressort que l’allongement de la rotation a conduit à une diminution d’utilisation de fongicides et d’insecticides.

A contrario, malgré l’introduction de cultures de printemps, la problématique du désherbage du vulpin est toujours d’actualité avec des gros problèmes de résistance (le gel de 2012 a entrainé un fort salissement des parcelles non re-semées).

Une autre nouvelle culture de printemps (le chanvre) sera bientôt mise en place sur les exploitations.

La thématique retenue répond tout à fait à la demande des agriculteurs et de la société : réduire l’utilisation des produits phytosanitaires tout en conservant des performances économiques viables sur leurs exploitations. Le projet est conçu et porté par l’ensemble des agriculteurs du groupe. Les thématiques d’allongement de la rotation ainsi que la mise en place de couverts végétaux et l’utilisation des produits de bio-contrôle ont été choisis comme les leviers offrant la meilleure baisse d’IFT et le maintien des performances économiques sur leurs exploitations.

Des actions de communication et de diffusion des bonnes pratiques sont prévues pour les années à venir (visites portes ouverte, réseaux sociaux : facebook, @agilemc2 sur twitter ....).

IFT 2020 :-30 % de la référence

soit un IFT de 3,61

0

1

2

3

4

5

6

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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

IFT

IFT chimique Moyen sur 5 ans

Objectif IFT chimique 2020

IFT chimique de référencerégionale

75 % de l'IFT chimique deréférence régionale

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201712

Fiche trajectoire exploitation d’Emmanuel Sausseret

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 13

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201714

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 15

Herbicides Hors Herbicides

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1. Systèmes de culture innovantsSystèmes de cultures innovants

Initié avec l’aide de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse en 2010, le dispositif expérimental de Gaïa a rejoint en 2012 le réseau Ecophyto “EXPE grandes cultures” lorrain agréé par le Ministère de l’agriculture et piloté par la Chambre régionale d’agriculture.

Produire avec 50 % de produits phytosanitaires en moins

Description du dispositif expérimental

L’objectif du dispositif situé à l’EARL de Gaïa, chez MM. Sidot à Flirey, est de tester la réduction de 50 % des produits phytosanitaires à l’échelle de la rotation en système céréalier, sans perdre de vue la faisabilité tant à l’échelle d’une exploitation que des différents types de sol. 2 niveaux de rupture sont comparés à un système “raisonné”.• Le 1er niveau de rupture correspond à la mise en oeuvre de méthodes alternatives dans une rotation

classique.• Le second niveau de rupture revoit l’ensemble du système de culture avec l’allongement de la rotation.

3 parcelles de 1 ha découpées en 3 bandes pour permettre la comparaison avec la présence de chaque culture tous les ans.Contexte pédo-climatique : Les sols argilo-calcaires superficiels à moyens sont situés sur le plateau lorrain à 290 m d’altitude. La pluviométrie annuelle constatée sur le secteur est de 800 à 900 mm et les températures sont représentatives d’un climat continental modéré.Contexte de production et enjeu environnemental :Les potentiels de rendement des parcelles sont au-dessus des moyennes départementales (80 q/ha en blé, 45 q/ha en colza, 75 q/ha en orge d’hiver). Les enjeux sont la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires avec le maintien des résultats économiques, et la maîtrise de l’impact environnemental. L’ensemble des conduites culturales suivent les principes de la protection intégrée.Risques climatiquesL’introduction de pratiques alternatives n’est pas aisée en raison de conditions climatiques parfois difficiles. De même, l’allongement de la rotation avec de nouvelles cultures plus sensibles aux aléas climatiques, fréquents sur le secteur (humidité, sècheresse), peut fortement affecter les résultats économiques.Risques adventices :Les parcelles sont propres au début de l’expérimentation. Les adventices qui ont posé problème sont les pensées, les renouées, les géraniums et les vulpins. Des mesures de l’infestation sont réalisées par comptages fixes avant traitement.Risques maladies :La maladie principale en blé est la septoriose, (nuisibilité moyenne du secteur : de l’ordre de 15 q/ha).En orge, le complexe maladie principal est rhyncosporiose et helminthosporiose. La pression maladies colza est essentiellement liée au sclérotinia, voire à la cylindrosporiose les années humides.Risques ravageurs :La pression des ravageurs est variable selon les années, notamment celle des limaces peut être très forte. Des piégeages et comptages des différents ravageurs sont réalisés régulièrement.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201716

Dispositif expérimental Gaïa

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 17

1. Le système de référence raisonné : en rotation triennale «classique»

Ce système sert de référence pour comparer avec les systèmes innovants : La conduite culturale est optimisée sur les aspects économiques, rendement et qualité. Les interventions sont raisonnées d’après les observations à la parcelle et les seuils d’intervention couramment admis par les instituts techniques et la profession, utilisés dans le BSV. Cette conduite fait appel aux OAD (Outils d’Aide à la Décision) disponibles, aux flashinfo Technic PV et aux outils de raisonnement proposés par la coopérative (Guide de protection intégrée des cultures EMC2).Elle est représentative d’une grande majorité des adhérents de la coopérative également par la rotation triennale (colza-blé-orge d’hiver).Elle est proche de la conduite de la parcelle agriculteur.

Schéma décisionnel de la lutte adventices du système de référence

Schéma décisionnel de la lutte ravageurs du système de référence

Les leviers

Les leviers

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201718

2. Le 1er niveau de rupture : en rotation triennaleDes pratiques sont mises en oeuvre pour diminuer la pression parasitaire. Il s’agit d’un premier niveau de rupture dans les pratiques agronomiques (variété tolérante, date de semis retardée…), tout en restant dans une rotation classique de la région sur 3 ans (colza/blé/orge d’hiver).

La règle concernant les traitements est de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires d’au moins 30 % par rapport à l’IFT régional à la culture avec l’objectif d’atteindre 50 % de l’IFT régional à la rotation. Une prise de risque supplémentaire par rapport au rendement est ajoutée avec certaines impasses et parfois le dépassement des seuils de traitement habituels pour limiter l’utilisation d’intrants phytosanitaires.

Schéma décisionnel de la lutte adventices du système en 1er niveau de rupture

Schéma décisionnel de la lutte ravageurs du système en 1er niveau de rupture

Les leviers

Les leviers

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 19

3. Le 2ème niveau de rupture : en rotation allongéeLe “second niveau de rupture” est une complète re-conception du système de culture. La prise de risque est également plus importante que pour le premier niveau de rupture.Les changements concernent l’allongement de la rotation (6 ans avec le remplacement de l’orge d’hiver par le triticale et l’introduction du tournesol et de l’orge de printemps), le travail du sol et la conduite des cultures.La règle concernant les traitements est de ne pas dépasser 50 % de l’IFT régional de référence à la culture.

Schéma décisionnel de la lutte ravageurs du système en 2ème niveau de rupture

Les leviers

Les leviers

Schéma décisionnel de la lutte adventices du système en 2ème niveau de rupture

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201720

4. Premiers résultats sur 6 ans

L’objectif de produire à 50 % de la référence IFT régionale sur 6 ans est atteint dans notre expérimentation. L’impact environnemental est sans doute moindre, avec des quantités de matières actives également diminuées. Toutefois, cette baisse imposée n’est pas sans conséquences au niveau de la productivité et des résultats économiques.

Le système de référence est celui qui présente le plus haut niveau de charges. Les 2 autres systèmes sont moins gourmands. Cependant, la charge semences est plus forte en 2ème niveau de rupture, du fait :

• de l’introduction de cultures de printemps qui nécessite l’implantation de couverts végétaux hivernaux et de semences de cultures de printemps plus chères

• de l’utilisation de méthodes alternatives de désherbages (variétés VTH, plantes compagnes)

IFT et matière active moyens sur 6 ans

IFT moyen/ha par système de culture

Niveau de charges moyen par système de culture

1.861.08 0.67

1.900.95

4.45

2.24

1.30

3.30

1.65

0

1

2

3

4

5

6

7

Raisonné 1er niveau 2e niveau Regional -50%

IFT Moyen Hors Herbicide IFT Moyen Herbicide

0

100

200

300

400

500

600

Raisonné 1er niveau 2e niveau

Ch Autres intrants (€/ha)

Ch Adjuvants (€/ha)

Ch Régulateurs (€/ha)

Ch Molluscicides (€/ha)

Ch Insecticides (€/ha)

Ch Fongicides (€/ha)

Ch Herbicides (€/ha)

Ch Engrais (€/ha)

Ch Semences (€/ha)

Des résultats environnementaux encourageants

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

0

1

2

3

4

5

6

7

Raisonné 1er niveau 2e niveau

IFT Moyen Total Matiere active (g/ha)

IFT Matière active en g/ha

Des résultats économiques très insuffisants

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 21

Il apparait toutefois que l’allongement de la rotation est un facteur de résilience des systèmes de culture.Ainsi, en 2012, année du gel, il n’y a pas eu de resemis dans le 2ème niveau de rupture, ce qui n’a pas perturbé la rotation prévue et a limité les charges.De plus, l’introduction de cultures de printemps permet de mieux répartir la charge de travail sur l’année et de lisser les pics de travaux (pour une charge globale de10,5 h/ha/an).Par ailleurs, les plantes compagnes dans le colza, ont montré leur efficacité sur des parcelles propres au départ (à confirmer dans la durée).

Les différences de rendement expliquent l’essentiel de la performance économique.

Au final, les charges, moins élevées dans les systèmes en rupture, ne compensent pas sur les 6 années la différence de produit liée aux rendements.

Ainsi, la différence moyenne de marge brute entre les systèmes est en faveur du système de référence à + 85 €/ha/an par rapport au 1er niveau de rupture et + 237 €/ha/an par rapport au 2ème niveau de rupture.

Les parcelles des systèmes en rupture ont tendance à se salir mais le niveau d’infestation reste maîtrisable.

Note moyenne Note minimum Note maximumRaisonné 8,6 7 101er niveau 7,3 6 9

2ème niveau 7,1 4 9

Note salissement : de 1 très sale à 10 parfait en passant par 7 acceptable

Différences de rendements par rapport au niveau de référence Colza Blé tendre d’hiver Orge d’hiver

1er niveau de rupture -14 % -10 % -12 %2ème niveau de rupture -21 % -24 % -17 %

702617

465

234

110

-43

215236

322

0

50

100

150

200

250

300

350

-200

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

Raisonné 1er niveau 2e niveau

€/t

€/ha

Produit brut (€/ha)

Marge Brute hors aides (€/ha)

Ch Méca (€/ha)

Marge Nette hors aides (€/ha)

Coût de Production (€/t)

Performance économique annuelle moyenne sur 6 ans

Des résultats agronomiques à améliorer

Malgré des résultats économiques encore décevants, le suivi de systèmes innovants, en rupture par rapport à un système raisonné de référence en rotation triennale est riche d’enseignements.Nous avons pu mettre en évidence l’intérêt de l’introduction de cultures de printemps pour concevoir un système de culture plus résilient et diminuer la pression des ravageurs et adventices.Cependant, des progrès doivent encore être accomplis sur le bilan économique de ces cultures de printemps par la mise en place de filières structurées et optimisées de l’amont (variétés) à l’aval (débouchés).Nous avons montré que l’utilisation du levier variétal est un facteur primordial pour diminuer le niveau des traitements phytosanitaires. Cependant, une souplesse doit être conservée au niveau des possibilités de traitements (IFT) pour faire face à des années à pression élevée et ne pas essuyer d’échecs trop pénalisants en terme économique.Le désherbage mécanique peut-être un vrai apport à condition de ne pas avoir de contrainte de disponibilité pour le matériel, étant donné le faible nombre de jours disponibles pour un travail efficace dans les sols argileux lors des automnes et printemps humides. D’autant que des conditions favorables à un désherbage mécanique efficace n’ont été présentes en moyenne qu’une année sur 2 (herse étrille à l’automne : 4 années sur 6, bineuse au printemps : 2 sur 6).

5. En conclusion, à poursuivre et à améliorer ...

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1. Systèmes de culture innovants

L’Agriculture de précision L’agriculture de précision permet de mieux gérer les intrants grâce

aux nouvelles technologies. Ce mode de production innovant et performant permet d’obtenir un rendement optimal, de respecter l’environnement avec des doses précisément adaptées aux besoins, d’améliorer la performance économique et le confort de travail.

Les avantages

Les applications déjà en place

Amélioration des performances :• Optimisation et modulation d’apport d’intrants : semences, engrais et

produits phytosanitaires.• Gain en non recouvrement de surface : diminution des surfaces

travaillées (13 % pour le travail du sol, 5 % pour les travaux de récolte, 2 % pour le semis et les épandages)• Economies de carburant et d’usure du matériel• Régularité du travail, précision des travaux

Optimisation du temps et du confort de travail :• Travail de nuit ou par brouillard facilité• Précision et vitesse d’intervention avec des outils parfois difficiles en guidage

manuel

Accès aux nouvelles technologies et à de nouvelles méthodes de travail :• Lien direct avec les OAD : Champs d’@venir, Télédétection satellite et drone, pilotage des cultures.

1. Systèmes de guidage et coupures de tronçon : • plusieurs corrections sont possibles, dGPS (EGNOS précision sur 15 minutes de l’ordre de 30 cm),

RTK (précision dans le temps de 2 cm : PRECISIO).• Guidages d’outils de désherbage mécanique : bineuse, herse étrille, houe rotative ...• Automatisation des tâches : coupure de tronçons et de rangs automatiques pour éviter les recouvrements

inutiles et gagner en confort de travail2. OAD et pilotage des cultures pour s’adapter au contexte parcellaire et climatique

3. Modulation intra-parcellaire des intrants pour s’adapter à l’hétérogénéité intra-parcellaire : télédétection, Be Api, équipements interconnectés

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201722

A intégrer sans modération

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Le Club agriculture de précision EMC2

21 agriculteurs à la recherche d’une agriculture multi-performante : économe et respectueuse de l’environnment ! Les objectifs du groupe :• Améliorer ses pratiques

• Mutualiser les expériences : échanger, partager, recevoir

• Tester et évaluer les applications de l’agriculture de précision : expérimenter et partager les résultats

• Rencontrer et engager des partenariats avec des experts de la profession

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 23

Activités et recherches mise en place par le Club

Aller plus loin avec les prestations beApi

• Estimation des dommages aux cultures avec Airinov : métrage et localisation de dégâts de gibier sur tournesol

• Modulation d’herbicides par télédétection d’adventices : localisation et métrage des surfaces en maïs à désherber

• Modulation des doses d’azote : comparaison du fonctionnement et des résultats de deux modèles, drone et satellite

• Notation de micro-parcelles d’essais via le drone : essais variétaux colza, phytotoxicité des herbicides blé, formes d’azote sur blé ...

• Démonstration de modulation d’azote avec un pulvérisateur connecté

• Partenariat avec la Digiferme d’Arvalis à Saint Hilaire (55) : démonstration du robot de désherbage de Naïo technologies, intervention de C. Desbourdes, spécialiste agriculture de précision chez Arvalis.

• Démonstration de semis et de binage de maïs autoguidé : guidage RTK Précisio, interface «tracteur-outil»

Avec beApi, EMC2 permet à ses adhérents de profiter des bénéfices de ce mode de production innovant et performant.

• Un accompagnement de proximité• Un diagnostic personnalisé• Des gains économiques de 20 à 60 €/ha• Une prestation adaptée à son exploitation :

beApi-fertilité et beApi-potentiel, afin de caractériser finement l’hétérogénéité pédologique et chimique de vos parcelles et moduler efficacement vos intrants avec beApi-azote, beApi-semis, beApi rendement, beApi drone.

Vous trouverez sur le site www.beApi.coop des quizz pour entrer dans la démarche, faire les bons choix et en évaluer les bénéfices.

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Le réseau Equilibre EMc2

Depuis 2009, EMC2 anime un réseau d’agriculteurs expérimentateurs «Équilibre EMC2» avec l’objectif de tester en grandes parcelles et en conditions agriculteurs, des techniques «alternatives» visant à diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires tout en améliorant ses rendements et ses résultats économiques.

Les objectifs

Quelques résultats : intérêt de la lutte mécanique contre les limaces (rouleau)

Le Réseau Équilibre EMC2 permet d’associer les agriculteurs volontaires pour bénéficier de leur savoir-faire et tester la faisabilité de techniques alternatives en conditions réelles.

Ces expérimentations en grandes parcelles sont complémentaires des références obtenues par l’expérimentation en micro-parcelles conduites par le service Agronomie d’EMC2.

Les thèmes principaux concernent le désherbage mécanique, les dates de semis, l’allongement des rotations, les plantes compagnes du colza, les couverts d’interculture (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates), la lutte mécanique contre les limaces, le bio-contrôle et les biofertilisants, les activateurs de la vie du sol, les stimulateurs de défense des plantes...

La limace est un problème majeur pour les rotations courtes avec colza d’où l’utilisation de molluscicides. L’activité des limaces peut être très variable d’une année à l’autre en fonction de leurs conditions de vie. Le climat est notre principal allié pour lutter contre les limaces. Le sol est le second facteur à prendre en compte (les cavités et l’abondance de nourriture sont favorables à leur développement).Les techniques testées permettent de mettre en œuvre des actions préventives qui limitent le développement des populations.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201724

Essai 2016 - Vignot (55)application le 2/10 à semis + 2 japplication le 13/10

Notation biomassedes 4 blocs non roulés

(19/11 et 22/01, note de 0 à 9)

Notation biomassedes blocs roulés

(note de 0 à 9)

Métarex INO 4 kg/ha 1,7 3,7Sanlim 4 kg/ha 1,5 2,7Sluxx 4 kg/ha 1,3 4,8

La présence d’une bande non roulée après semis permet de mesurer l’efficacité du roulage.

L’effet du roulage est très positif. Les biomasses constatées dans le bloc roulé sont de 2 à 3 fois supérieures aux blocs non roulés. Le roulage est donc une technique essentielle pour parvenir à des résultats satisfaisants dans la lutte contre les limaces. L’emploi d’antilimaces doit être considéré comme un moyen supplémentaire pour limiter les dégâts dans les situations où le roulage après semis s’avère impossible à mettre en oeuvre (conditions trop humides) ou insuffisant.

Les enseignements

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Quelques résultats désherbage : techniques alternatives ou complémentaires des phytos

Le désherbage est un thème majeur de notre travail car certains agriculteurs se retrouvent dans des situations d’impasses techniques avec la seule utilisation de produits phytosanitaires. En effet, le désherbage doit se gérer sur le long terme et nécessite la mise en œuvre de plusieurs techniques agronomiques. Sur l’aspect utilisation de produits phytosanitaires, il peut être difficile de diminuer l’IFT (Indice de Fréquence de Traitement : indicateur du plan Ecophyto 2018 qui mesure le nombre de pleines doses de produits phytosanitaires utilisées par hectare) dès la première année de mise en place de techniques alternatives dans des situations difficiles. Plusieurs leviers agronomiques sont testés, comme l’allongement de la rotation qui va permettre une déspécialisation de la flore des parcelles, le choix d’espèces plus couvrantes (triticale, orge d’hiver), le décalage des dates de semis, le travail du sol avec l’alternance labour/non labour, le faux semis, le désherbage mécanique (binage, herse étrille...).Exemples de protocoles mis en place :

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 25

Sur cet essai (2009/2010), le décalage de la date de semis et le labour ont une efficacité respective de 63,8 % et de 30,1 % sur les populations de vulpins. Un des principaux facteurs de réussite est le temps sec et ensoleillé de la mi-octobre qui a permis un semis dans d’excellentes conditions, sans remettre en germination de nouvelles graines.

Les différentes modalités de désherbage ont une très bonne efficacité du fait d’un printemps très sec en 2011. On note toutefois des

écarts significatifs et favorables au double

désherbinage (en réduction d’IFT). En effet, la désherbineuse apporte une efficacité supplémentaire sur le rang qui permet de limiter la concurrence pour la culture en place.

Suite aux résultats de nos essais, 2 techniques ont été validées par le service Agronomie. Le double désherbinage qui permet de ne traiter qu’1/3 de la surface à une dose efficace, ce qui divise donc l’IFT par 3. L’idéal est un 1er passage au stade 3 feuilles du maïs. Et le désherbage en post-levée précoce repris par un double binage. La réussite de ces techniques dépend toutefois des conditions météorologiques et du stade de développement des adventices.

En maïs

0

20

40

60

80

100

120

140

160

2 déchaumages +semis 22/09

2 déchaumages +semis 14/10

Labour + semis14/10

Nombre de vulpins/m² en fonction de la date de semis et du travail du sol

Efficacité (%) du désherbage mixte des maïs

84

85

86

87

88

89

90

91

Traitement enplein

1désherbinage

2désherbinages

2 binages

IFT : 0,8

IFT : 0,22

IFT : 0,22

IFT :0

En céréales, le labour et le décalage de dates de semis sont de bons leviers pour diminuer la pression de graminées

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Les plantes compagnes

Le semis de plantes compagnes ou cultures associées, est une technique issue de l’horticulture consistant à associer, à une culture principale, une ou plusieurs plantes d’accompagnement, dans l’objectif d’apporter à la culture principale différents bénéfices : fertilisation, action répulsive ou toxique sur des insectes spécifiques et/ou des mauvaises herbes.

Les objectifs

Qu’en est-il en réalité ?

Le semis de plantes compagnes dans du colza vise plusieurs objectifs :

• Concurrencer les adventices afin de limiter leur développement et diminuer l’IFT Herbicide.

• Perturber les insectes dans le but d’éviter d’intervenir sur les altises et les charançons du bourgeon terminal pour diminuer l’IFT Insecticide.

• Introduire une légumineuse dans la rotation pour favoriser la culture du colza par l’apport d’azote et une meilleure structuration du sol ce qui permet de diminuer les apports d’azote.

Les résultats des premières années de test sont encore à nuancer. Cette technique reste donc à utiliser avec beaucoup de précaution. Par exemple, nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer l’effet sur les insectes.Il est de toute façon nécessaire de se familiariser avec cette technique avant d’envisager son usage à grande échelle. Les préconisations du Service Agronomie sont les suivantes :

• Semer sur une parcelle peu infestée d’adventices au départ, ce qui est rare sur des rotation de type Colza/Blé/Orge d’hiver. Le colza devrait revenir a minima tous les 5 ans pour envisager une parcelle sans problème de dicotylédones. Le bénéfice de cette technique est nul sur graminées et quasi nul sur

dicotylédones (moins de 10 % de nos essais montrent un effet bénéfique en comparaison avec un témoin non traité). De plus, sur cette culture, aucune solution de rattrapage

n’est envisageable en cas d’échec.

• Semer en mélange avec le colza ou au centrifuge (en augmentant de 10 % la dose de semis du couvert). Dans nos essais, le semis avec un semoir classique, du couvert et du colza en 2 interventions, même faites à la suite, provoque

une double germination des adventices et donc un plus fort salissement de la parcelle.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201726

Une technique à s’approprier

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Les effets indésirables

En conclusion, une technique à s’approprierLes résultats sont très encourageants, mais il est nécessaire de s’approprier la technique sur quelques parcelles avant de la généraliser à toute sa sole de colza.

Il faut également faire attention aux effets non désirés : • Limaces : il est fréquent d’observer un effet vert avec les plantes

compagnes mais les limaces préfèrent le colza au couvert de légumineuses.• Campagnols : la plante compagne permet une couverture quasi-totale

du sol ce qui protègent le campagnol de ses prédateurs, notamment en TCS.

• Il existe un risque accru d’élongation du colza, lié à la concurrence entre le colza et le couvert.

• Choisir son couvert parmi des légumineuses gélives : Lentille/vesce : ces plantes présentent une très bonne couverture des sols et une bonne dynamique

de levée. Trèfle d’Alexandrie : cette espèce est implantée dans les couverts pour sa capacité à capter de

l’azote, les essais 2011 nous montrent un impact positif sur le rendement. Trèfle incarnat : non gélif, il nous permet de maintenir une couverture en cas

de repousse de renouées en sortie hiver. Il est en fleur en même temps que le colza mais aura disparu au moment de la récolte. Féverole : c’est la légumineuse qui restitue le plus d’azote au colza,

par contre elle ne peut pas être semée en mélange à la semence. La technique consiste à l’épandre au centrifuge et à semer ensuite le colza pour l’enfouir superficiellement. Si l’objectif est de capter de l’azote avant d’être détruite par le gel, une implantation superficielle suffit, ce qui n’est pas le cas pour une culture de féveroles. Par contre, elle ne présente aucun intérêt pour limiter le salissement des parcelles.

Sarrasin/Pois de printemps : ils ont provoqué des élongations sur colza du fait de la concurrence pour la lumière.

Gesse : elle n’a aucun intérêt. Son introduction dans la rotation est préjudiciable car elle est toxique pour le bétail.

Fenugrec : il attire les sangliers et n’a donc n’a pas fait l’objet d’essai.

Mélange Légumix de Semence de France : semé à 15 kg/ha, il est constitué de 50 % de lentille, de 25 % de trèfle incarnat et de 25 % de trèfle d’Alexandrie.

• Désherber en post-semis, avec Novall ou Alabama 1,5 l/ha au stade rayonnant du colza, est actuellement la seule solution qui permet de maintenir le couvert et de désherber la culture.

• Intervenir avec un insecticide s’il y a présence d’altises et/ou de charançon du bourgeon terminal.

• Eviter la concurrence : détruire le couvert s’il n’est pas gelé en sortie d’hiver avec une intervention chimique, sauf pour le trèfle incarnat. En effet, la présence trop important du couvert en sortie d’hiver impacte négativement le rendement du colza.

• Bénéficier de l’azote fourni par le couvert : si le couvert est suffisamment développé à l’automne, il est en mesure de fournir de l’azote à la culture. Cet azote pourra être comptabilisé dans le calcul de la dose d’apport. Cependant, la présence du couvert permettant de déplafonner le rendement, la réduction de la dose d’apport devra être partielle et ne devra pas excéder 30 unités.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 27

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Les interculturesCulture intermédiaire : couvert (repousses ou espèce implantée) présent pendant la période d’interculture. Selon les objectifs de cette couverture dusol, elle s’appelle culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN = piégeage de l’azote à l’automne), engrais verts, culture intercalaire (restructurationdu sol, limitation des adventices, ...).

Le choix

Quelques inconvénients ...

Quels intérêts

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201728

Les crucifères présentent l’avantage de s’implanter rapidement et de piéger efficacement l’azote. Elles peuvent être semées aussi bien en début d’été qu’en fin d’été.Les graminées apportent du carbone au sol. Cependant, cette haute teneur en carbone se traduit par une consommation d’azote du sol lors de leur dégradation, ce qui peut créer une faim d’azote pour la culture suivante. Les graminées s’installent moins rapidement que les crucifères.Enfin, les légumineuses sont intéressantes pour leur capacité à fixer l’azote de l’air. Elles apportent donc de l’azote à la culture qui suit. Cependant, leur vitesse d’implantation est assez lente ce qui peut favoriser les relevés d’adventices ou de la culture précédente. Il est déconseillé de recourir aux légumineuses en cas de semis tardif. Le choix du couvert doit se raisonner en fonction du précédent, de la culture suivante, de la durée de l’interculture, de la date d’implantation mais aussi de la réglementation en vigueur sur la parcelle.

En plus de leurs intérêts agronomiques non négligeables (restitution d’azote pour la culture suivante, lutte contre l’érosion et structuration du sol), les intercultures présentent de nombreux intérêts pour les pollinisateurs en fin de saison. Pour que les intercultures représentent un intérêt pour les abeilles, elle doivent fleurir avant l’entrée en hivernage des abeilles. Ainsi, 2 points clé sont à prendre en compte :• la date d’implantation : privilégier les intercultures implantées derrière une céréale

à paille car elle fleuriront précocement.• le choix des espèces qui la composent : la phacélie, la moutarde blanche, le

radis fourrager, le sarrasin ou encore les trèfles annuels semés de fin juin au 15 juillet présentent une source de pollen pour les abeilles.

Bon à savoir : EMC2 réalise régulièrement des essais pour proposer les mélanges les mieux adaptés : couverts à vocation réglementaire et économique, couverts multi-espèces à vocation agronomique, couverts à valorisation fourragère, couverts de céréales immatures (méteil), mélanges apicoles ...

Pour choisir la bonne espèce ou le bon mélange, n’hésitez pas à consulterle Guide automne de protection intégrée des cultures EMC2.

• Zone refuge pour les ravageurs (limaces, cicadelles, pucerons ...)

• Dessèchement du profil, surtout pour les fortes biomasses et/ou les destructions tardives

• Mobilisation du phosphore par la moutarde• Dégradation lente des couverts lignifiés (moutarde)• Maintien des adventices (repousses)

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 29

Une interculture peut contribuer à l’objectif de SIE

Les intercultures longues en zone vulnérable

Les CIPAN

Dans le cadre du «Verdissement de la PAC», les SIE (Surfaces d’Intérêt Ecologique) doivent représenter au moins 5 % de la surface arable de l’exploitation (si celle-ci est supérieure à 15 ha). Les SIE doivent être sur la surface arable de l’exploitation ou adjacentes à la parcelle éligible pour les éléments de paysage (haie, mares ou bandes tampons).Les exploitations dont la surface en prairie temporaire et/ou jachère et/ou légumineuses est supérieure à 75 % de la SAU et dont la surface arable restante est inférieure à 30 ha sont exemptée de SIE ainsi que celles dont la surface en prairies permanentes + prairies temporaires est supérieure à 75 % de la SAU et dont la surface arable restante est inférieure à 30 ha.1 ha de surface portant des cultures dérobées ou à couverture végétale compte pour 0,3 ha de SIE.

En pratique,

Ce doit être un ensemencement d’un mélange d’au moins 2 espèces, portant des cultures dérobées ou à couverture végétale ou surfaces mises en place par un sous semis d’herbe dans la culture principale. Les cultures hivernales ensemencées à l’automne sont interdites.L’implantation doit avoir lieu entre les 01/07 et 01/10 et le couvert doit avoir levé avant de pouvoir être détruit.

Les risques de lixiviation des nitrates sont particulièrement élevés pendant les périodes pluvieuses à l’automne. La couverture des sols à cette période peut contribuer à limiter les fuites de nitrates au en immobilisant temporairement l’azote minéral sous forme organique. Ainsi, pour tout îlot cultural situé en zone vulnérable, la couverture des sols est obligatoire pendant les intercultures longues. Dans le cas général, elle est obtenue soit par l’implantation d’une culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN), soit par l’implantation d’une culture dérobée, soit par des repousses de colza denses et homogènes spatialement. Les repousses de céréales denses et homogènes spatialement sont également autorisées dans la limite de 20 % des surfaces en interculture longue à l’échelle de l’exploitation dans certaines régions.Toutes les espèces sont autorisées sauf l’utilisation de légumineuses pures. Se référer aux Décrets et Arrêtés prefectoraux régionaux en vigueur.

Semis : les parcelles reverdies doivent être désherbées, mécaniquement ou chimiquement avant l’implantaon d’une CIPAN. Le semis peut être réalisé en semis direct ou après un passage de déchaumeur suivi d’un roulage. La profondeur de semis n’excède pas 1 à 2 cm. (Le semis à la volée avec un épandeur centrifuge reste possible. Il est précédé d’un passage de déchaumeur et suivi d’un passage de rouleau. Cett technique est possible pour les espèces à petit PMG mais attention à la répartition). Attention, la présence de phacélie et de vesce commune dans ces mélanges imposent un semis post-récolte afin d’assurer une bonne implantation de ces espèces. L’association de 2 à 3 espèces limite le risque d’échec à la levée. Destruction climatique : le gel est la solution la plus neutre d’un point de vue environnemental et aussi la moins coûteuse. La sensibilité des cultures intermédiaires au gel est cependant fortement variable selon les espèces et leur stade de développement.Destruction mécanique : labour, broyage, roulageDestruction chimique : (glyphosate) réglementairement, les possibilités de destruction chimique sont encadrées.

Liste des espèces autoriséesgraminées : avoine, brôme, dactyles, fétuques, fléole, millet jaune ou perlé, mohas, pâturin commun, ray grass, seigles,sorgho fourrager, X-festuloliumBrassicacées : caméline, colzas, chou fourrager,cresson alénois, moutardes, navet, navette, radis fourrager ou chinois, roquette Boraginacées : bourrache Polygonacées : sarrasin Hydrophyllacées : phacélie Linacées : lins Astéracées : niger, tournesolFabacées : féverole, fénugrec, gesses cultivées, lentilles, lotier corniculé, lupins blanc, bleu ou jaune, luzerne cultivée, minette, mélilots, pois, pois chiche, sainfoin, serradelle, soja, trèfles, vesces.

Bon à savoir :• Eviter la moutarde avant le

tournesol• Une CIPAN peut être une SIE si

elles est constituée d’au moins 2 espèces.

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Le désherbage mécanique

Le désherbage mécanique est une des solutions pour diminuer l’usage des produits phytosanitaires.Il peut être utilisé seul ou en association avec un désherbage chimique.

Efficacité des outils

PCAE : Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles

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La Région Grand Est, l’Etat, les Agences de l’eau concernées et le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) soutiennent les exploitations agricoles afin d’améliorer leur compétitivité économique, d’adapter les systèmes de production, de rechercher la triple performance économique, environnementale et sanitaire, de diminuer les charges d’exploitations (intrants, économies d’énergie,…) et d’améliorer les conditions de travail. Les investissements subventionnés sont, entre autre, le matériel de substitution à l’utlisation des pesticides : bineuse, houe rotative, herse étrille, désherbeur thermique...

Toutes les informations sont sur le site de la Région Grand Est :http://www.grandest.fr/aides-aux-investissements-exploitations-agricoles-grand/

Houe rotative Herse étrille Bineuse

Dicotylédones

Vivaces

Graminées

Petites terres à cailloux

Sols argileux

Limons battants

Limons et terres blanches

Sols sableux

Très adapté Adapté Délicat Déconseillé

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Les modalités «100 % chimique», «de pré-levée localisée reprise par un double binage» et «de pré-levée en plein reprise par un double binage» ont de très bons niveaux d’efficacité.

L’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) le plus élevé (2,06) est évidement celui de la modalité 100 % chimique. Dans cet essai, en remplaçant les herbicides de post-levée par un double binage nous avons conservé la même efficacité et diminué l’IFT de 1,7. Nous avons également testé la localisation d’herbicide sur le rang qui est concluante en terme d’efficacité et d’IFT, puisque c’est le plus faible avec 0,35 hormis la modalité 100 % mécanique. Les modalités où la houe rotative et la herse étrille ont été passées en pré-levée sont d’un niveau d’efficacité moyen car les interventions mécaniques n’ont pas eu d’action suffisante. La modalité 100 % mécanique a un IFT nul mais l’efficacité la plus faible de l’essai.Au final, ce sont les modalités mixtes avec la bineuse qui ont le meilleur rapport IFT/efficacité. La localisation de l’herbicide est un bon outil mais peu d’agriculteurs en sont équipés. En revanche, ne faire qu’une application d’herbicide en plein comme dans l’essai permet déjà de diminuer significativement l’utilisation de produits (baisse de 42 % de l’IFT).

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 31

Quelques résultats : désherbage mécanique longue duréeL’objectif de l’essai est de tester plusieurs itinéraires techniques intégrant le désherbage mécanique sans changement du mode de travail du sol et de la rotation. Les matériels utilisés sont : la herse étrille, la houe rotative, la bineuse et la localisation d’herbicides sur le rang.

La herse étrille et la houe rotative ont été passées à différents stades de la culture :• Herse étrille en post-semis : aucun manque de sélectivité• Herse étrille et houe rotative au stade début tallage : marquage sur la culture en place mais pas de

perte significative de pieds.• Herse étrille au stade 2 nœuds : marquage sur la culture mais pas de perte significative.

A l’inverse, l’intervention chimique réalisée le 05/04/2011 avec de l’Atlantis WG a fortement marqué les parcelles. Hélas, la sécheresse de fin de cycle a plafonné tous les rendements, nous ne pouvons donc pas conclure sur le réel impact de ces pratiques sur le rendement.Les efficacités sont globalement satisfaisantes sauf pour les bandes mixte et mécanique depuis 2 ans.L’IFT de 0,85 est le même sur toutes les parcelles désherbées chimiquement, il correspond à 46 % de la référence régionale.

Modalités 2010 29/04 04/06 07/06 25/06 Efficacité IFT

100% chimique Dakota P 3,5 l/ha Cambio 1,5 l/ha + Kart 0,7 l/ha 77 % 2,06Binage associé Dakota P 3,5 l/ha localisé Binage à 5 F Binage à 8 F 83 % 0,35Mécanique seul Herse étrille Binage à 5 F Binage à 8 F 38 % 0Houe associée Houe rotative Cambio 1,5 l/ha + Kart 0,7 l/ha 45 % 1,18Herse associée Herse étrille Cambio 1,5 l/ha + Kart 0,7 l/ha 50 % 1,18Binage associé Dakota P 3,5 l/ha Binage à 5 F Binage à 8 F 88 % 0,88

Année 1 : maïs ensilage

Très bons résultats du binage associé !

Modalité 2011 Efficacité

Agriulture raisonnée Programme herbicide 95 %

Mixte Herse étrille en pré-levée et reprise herbicide au printemps 75 %

Mécanique Herse étrille en pré-levée et herse étrille x 2 au printemps 60 %

Mixte (hour rotative) Houe rotative à 3 feuilles et reprise herbicide au printemps 85 %

Mixte (herse étrille) Herse étrille à 3 feuilles et reprise herbicide au printemps 90 %

Mécanique Herse étrille x 2 au printemps 95 %

Année 2 : blé tendre d’hiver

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

La herse étrille

La herse étrille en quelques chiffres :• Vitesse de travail : 5 à 12 km/h• Débit de chantier : 5 à 12 ha/h• Besoin de traction : 7 à 10 cv/m• Profondeur de travail : 3 cm

• Largeur de travail : 3 à 24 m

Le principe de fonctionnement

Réglage de la herse étrille

La herse étrille est composée d’un châssis, support d’éléments articulés et indépendants, comprenant chacun des dents longues vibrantes qui déracinent les adventices.

Cet outil permet en outre d’aérer et de niveler le sol. Il est possible d’utiliser la herse étrille sur toutes les cultures (céréales, prairies, maïs, maraichage, oléoprotéagineux...).

Elle s’utilise sur la ligne de semis et sur l’inter rang.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201732

Prix indicatif HT : 4000 à 13 000 €

Coût du passage : 18 à 21 €/ha

• La vitesse de travail varie en fonction du stade de la culture : plus la culture est jeune, plus la vitesse doit être lente.

• La profondeur de travail se règle à l’aide du 3ème point ou avec les roues de terrage.

• L’ inclinaison des dents a aussi son importance : plus les dents sont verticales, plus l’agressivité de l’outil est forte.

Les avantages Les inconvénients• Travail superficiel du sol• Coût d’achat et d’utilisation correct• Plage d’intervention large (par rapport au stade des

cultures)• Débit de chantier élevé• Désherbe sur toute la surface• Possibilité de faire du faux semis

• Efficacité réduite voire négative sur sol : - pris en masse - avec forte présence de résidus - humide - à cailloux• Nécessite un sol bien nivelé• Peu efficace sur les adventices développées

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 33

La bineuse

La bineuse en quelques chiffres :• Vitesse de travail : 5 à15 km/h• Débit de chantier : 1,5 à 4 ha /h• Besoin de traction : 12 à 15 cv/m• Profondeur de travail : 4 cm

• Largeur de travail : 3,40 à 9,80 m

Le principe de fonctionnement

Réglage de la bineuse

La bineuse est constituée d’une poutre centrale sur laquelle sont montées des éléments bineurs indépendants et amovibles pour s’adapter aux différents écartements de semis.

A la différence des autres outils, la bineuse ne permet de travailler que l’inter-rang.

Elle peut s’utiliser sur toutes les cultures qui présentent un écartement minimum de 20 cm, un sol ressuyé, et en conditions séchantes lors des stades d’intervention.

Prix indicatif HT : 4000 à 13 000 €

Coût du passage : 18 à 21 €/ha

2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Les avantages Les inconvénients• Efficace sur adventices développées• Peu coûteux à l’entretien • Écroutement du sol en surface afin de limiter le

ruissellement • Longue période d’intervention• Utilisable même par fort vent

• Efficacité réduite si : - Sol caillouteux - Forte présence de débris végétaux • Nécessite un sol bien nivelé• Ne s’utilise que sur plantes sarclées et maïs • Faible débit de chantier sans autoguidage• Manque d’efficacité sur les vivaces et le liseron

Vitesse d’avancement : 5 km/h au premier passage, 10 km/h aux passages plus tardifs, voire 15 km/h avec des systèmes auto-guidés. La profondeur de travail peut varier en fonction des socs utilisés (Le-lièvre, plat large ou patte d’oie).

Écartement entre l’extrémité des socs : • 55 cm pour un semis à 75 cm • 60 cm pour un semis à 80 cm

Les disques protège-plants peuvent être maintenus abaissés ou relevés.

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2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Le désherbinage

EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201634

La désherbineuse en quelques chiffres :• Vitesse de travail : 12 km/h• Débit de chantier : 1,2 à 2,4 ha/h• Besoin de traction : 20 à 25 cv/m• Profondeur de travail : 3 à 6 cm

• Largeur de travail : 6 m

Le principe de fonctionnement

Réglage de la désherbineuse

Le désherbinage consiste à biner l’inter-rang et à pulvériser de l’herbicide simultanément sur le rang avec un seul outil.

Les deux techniques se recoupent sur quelques centimètres afin d’assurer une efficacité maximale.

Il est donc primordial d’allier des conditions correctes pour la pulvérisation et le binage, ce qui est souvent difficile à réunir.

Cet outil est adapté aux cultures semées en ligne à grand écartement.

Grâce à sa pulvérisation localisée sur le rang, la concurrence des mauvaises herbes est très vite stoppée.

Le désherbinage est une technique qui permet d’obtenir des rendements et une efficacité sur mauvaises herbes équivalents au désherbage chimique tout en économisant entre 60 et 70 % de produit, et sans effectuer plus de passages, sur maïs par exemple.

La vitesse de travail : jusqu’à 7 km/h pour la pulvérisation au semis, entre 5 et 8 km/h au premier passage et jusqu’à 10 km/h pour les autres passages à la désherbineuse

Prix indicatif HT : 10 000 à 15 000 €

Coût du passage : 20 à 29 €/ha

Les avantages Les inconvénients• Bonne maitrise des adventices sur le rang • Réduction des herbicides (jusqu’à 60 %)• Diminution du ruissellement et du transfert des

herbicides vers l’eau• Limite très tôt les mauvaises herbes

• Débit de chantier faible • Investissement lourd• Exige un semis soigné• Conditions idéales pour binage et pulvérisation

rarement réunies• Efficacité réduite sur sol caillouteux

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 2016 35

2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

La houe rotative

La houe rotative en quelques chiffres :• Vitesse de travail : 10 à 20 km/h• Débit de chantier : 5 à 10 ha/h• Besoin de traction : 15 cv/m• Profondeur de travail : 2 cm

• Largeur de travail : 3 à 9 m

Le principe de fonctionnement

Réglage de la houe rotative

La houe rotative est composée de roues étoilées disposées en décalé sur deux rangées. A l’extrémité de chacune des roues se trouvent des dents en forme de cuillère qui vont permettre de déchausser les adventices.

En fonction de la vitesse, les dents vont pénétrer dans les premiers centimètres du sol, brasser une fine couche de terre pour déraciner les adventices.

La houe rotative peut s’utiliser sur les céréales mais aussi sur le maïs.

Prix indicatif HT : 2 500 à 12 000 €

Coût du passage : 10 à 14 €/ha

Les avantages Les inconvénients• Rapide• Casse la croûte de battance• Facilité d’utilisation • Efficace sur sol avec résidus et sur sol humide • Désherbe sur toute la surface• Nécessite peu d’entretien• Débit de chantier élevé• Utilisable sur de nombreuses cultures

• Efficacité réduite sur : - terres caillouteuses - vivaces• Peu efficace sur adventices développées• Meilleure efficacité sur sol nivelé• Largeur de travail limitée

La vitesse de travail influe sur l’impact des dents sur le sol. Pour déchausser les adventices correctement, la vitesse doit être supérieure à 10 km/h.

La profondeur de travail se règle à l’aide des bras de relevage, le 3ème point mais aussi avec les roues de terrage.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201636

2.Bonnes pratiques et techniques alternatives

Le Stril-Till

Le Strip-Till en quelques chiffres :• Vitesse de travail : 6 à 12 km/h• Débit de chantier : 1,5 à 2,5 ha/h• Profondeur de travail : 15 à 30 cm

• Largeur de travail : 10 à 20 cm/rang, 4 à 12 rangs soit 3 à 6 m• Puissance requise : 25 à 30 cv/rang

Le principe de fonctionnement

Réglage du Strip-Till

Travailler uniquement la future ligne de semis sur une largeur de 15 à 20 cm et une profondeur de 10 à 30 cm.L’outil Strip-Till permet d’ouvrir un passage à travers les résidus en créant un lit de semence comparable à un travail conventionnel, mais en laissant la structure et les résidus en surface entre les rangs pour conserver au maximum les avantages du semis direct. Un des avantages du Strip-Till est de pouvoir en même temps apporter une fertilisation localisée, à l’aide d’un équipement optionnel.

Un élément de Strip-Till est capable de faire soit une belle butte d’automne souple, soit une bande ferme et très homogène pour un travail de printemps. Il faut utiliser le Strip-Till comme se pratique le labour : à l’automne sur sols argileux, en conditions les plus ressuyées possibles puis un second passage au printemps pour fertiliser avant le semis et structurer le lit de semence. En sol plus léger, le passage de Strip-Till peut se faire uniquement au printemps, de deux semaines à quelques jours avant le semis.

Prix : de 15 000 à 40 000 € HT Coût du passage : 25 à 35 €/ha

Les avantages Les inconvénients• Réchauffement et émiettement du sol sur la ligne

de semis• Conservation de l’humidité du sol• Fertilisation localisée• Economie de carburant et de temps• Limite l’érosion (agriculture de conservation)

• Utilisable sur des cultures à écartement supérieur à 45 cm (tournesol, maïs, colza, betterave sucrière, soja… )

• Conditions d’interventions parfois limitantes• Coût de l’équipement

Disque ouvreur entre 3 et 6 cm de profondeur (découpe des résidus).

Chasse-débris plus ou moins agressif selon les pailles et résidus.

Dents réglables jusqu’à 30 cm de profondeur pour foisonner ou fissurer le profil.

Disque déflecteur avec peu de pression et angle réglable pour foisoner la ligne de semis (butte).

Roue de rappui avec une pression suffisante pour casser les mottes sèches (été).

Conjuguer les avantages du labour et des TCS

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Les essais pour des semis de colza et de maïs

Strip-till : un pas vers l’agriculture de conservation

Quelques conseils : essais conduits par le Service Agronomie EMC2Ne pas travailler sur un sol humide Bien détruire le précédent

Les conditions d’application :

• le strip-till ne doit pas être passé en conditions plastiques, la terre ne doit pas coller sur le striger

• bien détruire le précédent avant l’implantation pour éviter la concurrence avec la culture

EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 2016 37

• En terres lourdes, passage à l’automne puis reprise au printemps.

• En terres légères (< 20 % d’argile), préparation de la ligne de semis en 1 passage unique.

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3.Pour aller plus loin

EMC2 et ses réseaux biodiversité

Le but de ces réseaux est de montrer que le respect de la biodiversité et une agriculture productive et rentable sont compatibles.

Les objectifs du réseau :• Utiliser et mettre au point différents indicateurs de suivis (à l’échelle de l’exploitation)• Obtenir des données exploitables au niveau national sur différentes typologies de fermes• Proposer de nouveaux aménagements et tester leurs effets• Corréler résultats et conduite de l’exploitation

Chez EMC2, 2 exploitations volontaires participent à ce réseau depuis 2012.

Les indicateurs pris en compte :

• Les indicateurs de résultats (suivi des oiseaux, des abeilles...)• Les indicateurs de moyen et d’état (suivis des aménagements et de leur qualité)• Les indicateurs sociaux et économiques (contribution de l’exploitation à la part

énergétique/protéique de la nutrition humaine - Perfalim, rendement moyen, marge brute.)

Ces indicateurs ont été choisis pour répondre aux exigences des agriculteurs : • simples à suivre• peu coûteux en temps• et en lien avec l’agriculture

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201738

Le réseau BiodiversID

Ce réseau national, constitué d’agriculteurs volontaires a pour objectif le suivi d’indicateurs de biodiversité. Au sein de ce réseau, 2 niveaux d’implication sont envisageables :

Un réseau de vulgarisation (pour les agriculteurs volontaires), avec comme indicateurs suivis :• le succès reproducteur des perdrix grises, rouges et des faisans• le nombre d’abeilles et bourdons (comptage avec méthode des

transects)• des indicateurs de moyens, d’état et de suivis économiques

Un réseau d’expérimentation (pour les fermes pilotes) avec, en plus, le suivi des populations nicheuses et hivernantes des oiseaux de passage et le suivi de ruchers.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 39

Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles (RBA)

L’observatoire agricole de la biodiversité (OAB)

Ce réseau, créé en 2007, rassemble des apiculteurs, des agriculteurs et des organisations professionnelles.

Chacun de ces acteurs participe au bon fonctionnement du réseau à sa manière : • les agriculteurs sèment les jachères apicoles,• les semenciers et coopératives fournissent les semences de jachère apicole• les organismes professionnels mettent à disposition leurs connaissances.

Les résultats obtenus sont recensés sur un site internet «Agriculture, biodiversité et Abeilles» pour que l’ensemble des membres de la filière puissent faire profiter de leurs expériences et connaissances.

L’OAB est un projet national piloté par le Ministère de l’Agriculture en partenariat avec le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHM).

Il consiste à observer la biodiversité présente dans des parcelles d’agriculteurs volontaires.

Il doit ainsi permettre d’acquérir des données sur la biodiversité « utile » de nos parcelles et d’envisager des pratiques agricoles à favoriser pour préserver la biodiversité.

4 protocoles d’observation de la biodiversité sont proposés aux agriculteurs :• Les placettes vers de terre (Cf.Fiche protocole p 56)• Les nichoirs à pollinisateurs (Cf.Fiche protocole p 58)• Les planches pour invertébrés terrestres (Cf. Fiche protocole p 60)• Le transfert papillons (Cf. fiche protocole p 62)

Le site de référence : www.observatoire-agricole-biodiversite.fr

Chez EMC2, plus de 100 ha de cultures apicolesont été implantés depuis 2006.

(N’hésitez pas à contacter votre TD si vous êtes intéressé).

Le site de référence : www.jacheres-apicoles.fr

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3.Pour aller plus loin

Les pratiques favorables à la biodiversité utile

Afin de préserver une biodiversité utile à l’agriculteur, il est nécessaire de favoriser les habitats naturels permettant aux auxiliaires d’y trouver des refuges et de la nourriture (pollen, insectes...).Il est aussi important de n’utiliser des insecticides qu’en dernier recours.

Les gites

Les arbres isolés ou tas de branches

Les gites à insectes vont favoriser certains pollinisateurs des grandes cultures.Ils peuvent être réalisés en assemblant des fagots de tiges creuses (bambou, roseau, carottes sauvages...) ou en perçant une buche de bois (abeilles et guêpes solitaires).Il est possible d’utiliser des tiges de plantes à moelle (ronce, framboisier, buddleia...)pour attirer d’autres insectes.

Les arbres isolés peuvent servir de perchoir à certaines espèces d’oiseaux, les rapaces, qui contribuent à réguler les populations de campagnols des champs. Il peuvent aussi être utilisés comme support de nidification. Des perchoirs peuvent aussi être plantés dans des parcelles pour remplacer les arbres isolés.Les tas de branches ou feuilles mortes peuvent servir d’abris aux hérissons pour l’hibernation.De plus, en se nourrissant essentiellement de limaces, les hérissons participent à la régulation de cette population.Leur présence contribue à diversifier les niches écologiques offertes aux animaux et à la flore.

Les principales actions à mettre en œuvre sont : • Préserver les arbres isolés existants• Veiller à ne pas compromettre leur état sanitaire• Maintenir un enherbement au pied de l’arbre• Replanter de nouveaux arbres ou des perchoirs

EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201640

Lutte contre les limaces et les campagnols

Bon à savoir :1 arbre isolé = 30 m² de SIE

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Les bandes tamponsLes bandes tampons localisées le long des cours d’eau protègent les sols des risques érosifs, améliorent leur structure et contribuent à la protection des eaux courantes en limitant les risques de pollutions diffuses. D’une façon générale, elles favorisent les auxiliaires de culture et la biodiversité.

Ces bandes doivent respecter certains critères : traitements phytosanitaires, fertilisation et sol nu interdits, largeur de 5 m minimum, couvert autorisé, entretien ...

Le couvertHerbacé, arbustif ou arboré, il peut être implanté ou spontané mais il doit répondre aux objectifs de permanence de la bande tampon, donc être pluri-spécifique et semi-naturel.Pour le couvert spontané, il est préférable de favoriser les dicotylédones par rapport aux graminées en exportant les produits de fauche (attention, cependant à ce que les surfaces ne soient pas déclarées en gel).Pour le couvert implanté, seuls les espèces autochtones sont autorisées (l’implantation d’espèces considérées comme invasives n’est pas autorisée). Le mélange d’espèces est conseillé mais l’implantation d’une seule espèce reste autorisée à l’exception de l’implantation de légumineuses « pures » qui est interdite mais les légumineuses en mélange avec des graminées sont autorisées. L’imlplantation se fait préférentiellement à l’automne et de toutes façons avant le 1er avril.En cas de couverts spontanés ou implantés déjà existants, le maintien est recommandé (sauf le miscanthus qui devra être détruit) avec, le cas échéant, des modalités de gestion favorisant une évolution vers une couverture permanente et diversifiée :• les cultures pérennes déjà implantées devront faire l’objet d’un enherbement complet sur 5 mètres de large

au minimum• les implantations en légumineuses pures seront conservées pour éviter les émissions d’azote lors du

retournement et gérées pour permettre une évolution vers un couvert autochtone diversifié.

L’entretien du couvert• le couvert de la bande tampon doit rester en place toute l’année,• l’utilisation de fertilisants minéraux ou organiques et de traitements phytopharmaceutiques est interdit

sur les bandes tampon (sauf dans le cadre de la lutte contre les nuisibles prévue par un arrêté préfectoral pris en application de l’article L.251-8 du code rural et de la pêche maritime),

• la surface consacrée à la bande tampon ne peut être utilisée pour l’entreposage de matériel agricole ou d’irrigation, pour le stockage des produits ou des sous-produits de récolte ou des déchets (fumier),

• le labour est interdit mais le travail superficiel du sol est autorisé,

• le pâturage est autorisé sous réserve du respect des règles d’usage pour l’accès des animaux au cours d’eau,

• la fauche ou le broyage sont autorisés sur une largeur maximale de 20 mètres sur les parcelles enherbées déclarées en jachère

• les amendements alcalins (calciques et magnésiens) sont autorisés.

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Les auxiliaires à favoriser

Les auxiliaires des grandes cultures sont des insectes favorables aux grandes cultures. Certains, par leur alimentation, vont détruire les ravageurs des grandes cultures ; d’autres, par la pollinisation vont augmenter les rendements. Pour favoriser les auxiliaires, il est bon de n’utiliser les insecticides qu’en

dernier recours, de privilégier les produits spécifiques, respectueux des auxiliaires et de ne jamais traiter en présence des abeilles.

Les auxiliaires des grandes cultures

• Coccinelles : il existe différentes espèces de coccinelles. Cependant, c’est la coccinelle à 7 points qui est la plus efficace pour lutter contre les populations de pucerons. C’est en mai et juin qu’elle est la plus active. En hiver, les adultes restent cachés sous des feuilles mortes ou derrière des écorces d’où l’importance de conserver ces débris végétaux.

• Les carabes vivent au niveau du sol dans des endroits sombres. C’est au printemps et à l’automne que leur action sur les populations de limaces, larves d’insectes, escargots... est la plus importante. Pour favoriser leur présence, il est important de préserver les zones refuges comme les haies, les bandes enherbées, les talus et les pierriers.

• Les punaises (mirides) ont une activité efficace sur les pucerons et les noctuelles. Elles peuvent ingérer plus de 500 pucerons durant 1 cycle !

• Les staphylins sont carnivores et consomment des proies vivant à terre : limaces, araignées et acariens. Les adultes sont principalement actifs au printemps et en été, notamment sur les acariens phytophages.

• Syrphes : il en existe 2 espèces, les syrphes végétariens qui se nourrissent de matières organiques mortes et les syrphes carnivores dont la larve est capable de dévorer plus de 100 pucerons par jours.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201742

3.Pour aller plus loin

Puceron Grosse altise Mouche du chou Charançon Méligèthe CécidomyieCoccinelle

7pointsCarabes et staphylins

Syrphes

Hyménoptères parasitoïdes

Efficacité potentielle Aucune donnée

Efficacité potentielle de certains auxiliaires à limiter les infestations (d’après ACTA-CETIOM)

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Les auxiliaires pollinisateurs

Les hyménoptères floricoles (abeilles et bourdons) sont les principaux acteurs de la pollinisation car ils sont mellifères.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 43

Les coléoptères, diptères et lépidoptères sont des pollinisateurs secondaires.

Les coléoptères, participent à la pollinisation, mais ne sont pas de très bons pollinisateurs car leur morphologie est mal adaptée pour faire tenir le pollen.

Les diptères, jouent un rôle plus important que les coléoptères dans la pollinisation, mais ne restent pas fidèles à une espèce de fleur.

Les lépidoptères peuvent puiser du nectar de fleur grâce à leur longue trompe, mais ne participent pas vivement à la pollinisation. De plus, les populations de papillons ne sont pas suffisantes pour assurer la pollinisation.

• L’abeille domestique, est une espèce très efficace car elle reste «fidèle» à la même espèce de fleurs tant que la quantité de pollen/nectar est disponible. C’est grâce à sa forte pilosité sur l’abdomen, que la dissémination de pollen est facilitée.

• L’abeille solitaire permet elle aussi une forte pollinisation. Il est nécessaire d’aménager des zones de refuges pour ces abeilles (branches creuses, buches de bois ...), mais aussi des zones d‘alimentation.

• Les bourdons sont de très bons pollinisateurs et leur butinage n’est pas affecté par les conditions météorologiques (fortes pluies ou températures trop froides). Cependant, il ne sont pas autant fidèles à une espèce de fleurs que les abeilles.

• Les guêpes se nourrissent principalement de nectar et de fruits. Cependant, pour nourrir leurs larves (10 000/nid), elle recherchent des aliments carnés et peuvent donc détruire des colonies entières d’insectes et de chenilles.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201644 EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201744

3.Pour aller plus loin

Les cultures mellifères

La pollinisation est indispensable à toute production de graines et de fruits par les plantes à fleurs.Aujourd’hui, au niveau mondial, 35 % de la nourriture résulte de cultures dépendant de pollinisateurs.

Le colza

Le tournesol

Grâce à sa floraison dès avril-mai, le colza offre une grande quantité de pollen aux abeilles, permettant de réaliser une part importante de la première récolte de miel.En France, chaque année, environ 1,5 million d’ha sontimplantés en colza (dont 13 % en Champagne-Ardenne et 10% en Lorraine).

Le colza permet à certaines colonies de puiser jusqu’à 55 %de leurs apports polliniques quotidiens.La qualité nutritive du colza est relativement correcte avec un taux de protéines proche de 32 % (ce taux oscille entre 3 % pour certaines espèces pollinisées par le vent et 60 % pour la phacélie).

Cependant, le caractère nectarifère des variétés peut varier.

Le tournesol est aussi une culture très importante dans l’approvisionnement en pollen des abeilles. Il va en effet permettre de réaliser une seconde récolte de

miel et offrir aux abeilles une réserve de nourriture pour passer l’hiver.

En moyenne, près de 700 000 ha de tournesol sont implantésen France, chaque année (contre 1,2 million d’ha au début desannées 90).

La Lorraine et la Champagne-Ardenne ne recensent que 2 %de la surface en tournesol.

Le tournesol permet aux butineuses de puiser jusqu’à 80 % deleurs apports quotidiens.

La pollinisation augmenterait de 10 % le rendement du colza.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 2016 45EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 45

Les plantes mellifèresLes vivaces :

Ces fleurs sont généreuses en pollen et en nectar (nectarifères).

Elles attirent la majorité des hyménoptères qui viennent les butiner afin de fabriquer du miel.La forme et la couleur des fleurs influencent le type d’insectes qui les fréquentent : les insectes butineurs et les coléoptères dépourvus de trompe ou de langue ne peuvent pas s’alimenter sur les mêmes plantes.

Par exemple, le coquelicot est plus visité par les papillons car ce sont les seuls insectes capables de détecter le rouge.

Par ailleurs, de part leur forme, les fleurs de bleuet, mélilot ou sainfoin ne sont accessibles que par les abeilles ou les papillons à longue trompe.

Les fleurs de chicorée sauvage, en étoile et généreusement ouvertes, offrent la possibilité à tous les insectes butineurs et aux coléoptères de venir

s’approvisionner en nectar.

Les bisannuelles :

Les annuelles :

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201746

3.Pour aller plus loin

Les jachères apicoles

Qu’est ce qu’une jachère apicole ?

Mortalité d’abeilles : les causes clairement identifiées

La jachère à intérêt apicole (jachère mellifère ou jachère pollinifère) est une parcelle gelée que l’on va valoriser au profit des pollinisateurs.Sur ces parcelles non productives, l’agriculteur va implanter des variétés à forte production de pollen et de nectar où insectes pollinisateurs, abeilles domestiques et solitaires et papillons pourront s’alimenter à des périodes où les grandes cultures sont peu productives (printemps et été).

Les plantes mellifères ou nectarifères sont des plantes qui vont attirer les insectes butineurs car elles ont une floraison abondante et généreuse en nectar qui sera alors transformé en miel par les abeilles.

Certaines espèces de plantes, comme les coquelicots, ne produisent pas de nectar, cependant, elles fabriquent énormément de pollen et sont très visitées par les abeilles et autres pollinisateurs. De plus, il existe des insectes «floricoles», se nourrissant exclusivement du nectar ou du pollen de fleur.

Phacélie Sainfoin Luzerne

Les conclusions 2015 du dispositif officiel de suivi des troubles d’abeilles par les services du Ministère de l’Agriculture sont claires et sans ambigüité : ce sont bien des facteurs sanitaires et nutritionnels qui expliquent les mortalités d’abeilles. On peut donc hierarchiser les facteurs par importance : 1 : pathologies (varroa : 40 %), 2 : mauvaises pratiques apicoles (14 %), 3 : manque de ressources alimentaires, 4 : produits phytosanitaires (4 %)

76

2822

13 11 103 2

36

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Maladies Mauvaisespratiquesapicoles

Désertion Famines Intoxicationsprobables

Autres Plusieursfacteurs

Intoxications Inexpliqué

Répartition des alertes liées aux déclarations de mortalités pour l’année 2015Source : Ministère de l’Agriculture/Fayçal Meziani

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 47

Une jachère présente un intérêt apicole à condition que :• les espèces qui composent le couvert permettent de produire du pollen et du nectar en quantité et

qualité suffisantes.• la floraison des différentes espèces qui composent le mélange soit étalée dans le temps de façon à fournir

de l’alimentation aux pollinisateurs le plus longtemps possible.Pour qu’une jachère apicole offre un maximum de ressources aux abeilles, elle doit être composée de fleurs ayant un fort potentiel nectarifère : phacélie, sainfoin, luzerne, mais aussi de fleurs dont les floraisons sont étalées.EMC2 et le Réseau Biodiversité pour les Abeilles (RBA) favorisent la mise en place de cultures apicoles aux abords des parcelles pour favoriser la pollinisation et l’alimentation des abeilles.Selon le RBA, des expérimentations conduites depuis 2006 ont montré que l’implantation d’une jachère apicole à proximité de champs de

maïs a comblé le déficit en protéines du maïs. Elle a ainsi évité une malnutrition des abeilles et des larves et elle a maintenu le rucher en bonne santé.

Trèfle

Trappes à pollen installées pour l’expérimentation

Vous pouvez agir à votre niveau sur 2 facteurs importants de la mortalité des abeilles : la famine, par une offre alimentaire plus étalée dans le temps grâce aux jachères apicoles, et les intoxications, par le respect des bonnes pratiques de traitement agricole.

... tout traitement insecticide ou

acaricide doit se faire en dehors de la

présence des abeilles !

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à consulter sur internet les fiches cultures (céréales à paille, colza, maïs ...) réalisées par les instituts techniques et la FNSEA sur www.avenir.coop/Mon métier/Bonnes pratiques.Et n’oubliez pas que même si le produit a la mention : emploi autorisé pendant la floraison, emploi autorisé au cours des périodes de production d’exsudats ou emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats ...

Aux petits soins pour les abeilles !EMC2, en partenariat avec le RBA (Réseau Biodiversité pour les abeilles), a réalisé 2 années d’expérimentation (2006 et 2007) pour déterminer l’intérêt des jachères apicoles et la composition idéale des mélanges à semer.Les suivis ont été réalisés sur des ruchers appartenant à MM. Dronet, apiculteurs professionnels dans la vallée de la Meuse. Ils ont fait l’objet de 2 mémoires de fin d’études d’ingénieurs (ENSAIA, Nancy et ISARA, Lyon). Ils ont permis de valider les distances parcourues par les abeilles (rayon de 3 km) et l’appétence des pollens des espèces proposées dans les mélanges proposés par EMC2. Le principal intérêt est de proposer aux abeilles une alimentation pendant l’été à des périodes où il y a moins de fleurs disponibles et lorsque les abeilles préparent l’hivernage.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201748

1 ha de jachère = 1 ha de Surface d’Intérêt Ecologique (SIE). Rappel : dans le cadre du verdissement de la PAC, les SIE doivent représenter au moins 5 % de la surface arable de l’exploitation.

Liste des espèces sauvages les plus remarquables au niveau mellifère pour les pollinisateurs

Espèces Nectarifère Pollinifère FlorifèreBleuet des champs ++++ ++ +Bourrache commune +++ ++ ++Sainfoin ++++ ++ +Chicorée sauvage ++ ++ +Coquelicot - ++++ ++Luzerne +++ ++ ++Moutarde des champs +++ +++ +++Pâquerette vivace + ++ ++++Phacélie ++++ +++ ++Pissenlit commun ++ +++ ++++Ronce commune ++ +++ ++Trèfle des près +++ ++ +Trèfle blanc +++ ++ +++Vesce +++ + +

- Nulle, + Moyen à bon, ++ Bon, +++ Très bon, ++++ Exceptionnelle

Les jachères apicoles présentent de nombreux avantages tant au niveau agronomique qu’au niveau des pollinisateurs.Au niveau agronomique :• Prévention de l’érosion • Maintien d’un sol propre • Production potentielle de fourrage

(sur autorisation préfectorale)• Favorise l’activité biologique du sol • Enrichissement des sols en matière organique• Bonne structuration du sol • Rupture du cycle de certains ravageurs• Intérêt cynégétique : refuge pour le petit gibier• Maintien de la biodiversité animale et végétale

et des populations d’auxiliaires des cultures

Au niveau des pollinisateurs :• Multiplie les sources de nourriture pour les abeilles

entre floraison du colza et celle du tournesol• Permet aux abeilles de se constituer une réserve

de nourriture suffisamment conséquente pour s’alimenter l’hiver

• Augmente les récoltes de miel

Favoriser les pollinisateursPour initier le mise en place des jachères apicoles, vos techniciens developpement peuvent vous proposer des semences apicoles gratuites (en partenariat avec BASF).

Bon à savoir !

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 49

Mélanges conseillés par EMC2 et RBAMélange jachères apicoles : pour sol calcaire / sec (pH > 6,5)SEDA - MIEL 2 - Société Nungesser Semences - Densité de semis : 20 kg/ha

Nom espèce%

dans le mélange

Période de floraison

Intérêt apicole Intérêt cynégétique Autres intérêts

remarquablespollen nectar couvert nourriture

SainfoinOnobrychis

viclifolia (fabaceae)

60 (graines

en cosses)

Mai-Juin; remontée

possible après broyage

++ +++ + +

Pluriannuelle, très résis-tant sécheresse, excellent fourrage (non météorisant) si droit de faucher ou pâturer les jachères (sécheresse)

MélilotMelilotus alba

(fabaceae)25 Juin-Juillet

(2 ème année) ++ ++ ++ ++Bisannuelle, bonne résis-tance sécheresse, grosse production de matière sèche

Trèfle violetTrifolium pratense

(fabaceae)5 Mai-Juin +++ ++++ +++ +++

Pluriannuelle, installation rapide, très bon précédent à céréales

Minette Medicago lupulina

(fabaceae)

5 Juin-Août + ++ ++

Pluriannuelle, végétation basse couvrant rapidement le sol

PhacéliePhacelia

tanacetifolia (hydrophyllaceae)

5 60 à 70 jours après semis +++ +++++ +++ +

Annuelle, rupture parasitaire, amélioration de la structure du sol

Mélange jachères apicoles : pour sol acide / frai (pH < 6,5)SEDA - MIEL 1 - Société Nungesser Semences - Densité de semis : 20 kg/ha

Nom espèce% dans le mé-lange

Période de floraison

Intérêt apicole Intérêt cynégétique Autres intérêts

remarquablespollen nectar couvert nourriture

MélilotMelilotus alba

(fabaceae)30 Juin-Juillet (2

ème année) ++ ++ ++ ++Bisannuelle, bonne résis-tance sécheresse, grosse production de matière sèche

Lotier corniculéLotus corniculatus

(fabaceae)20 ++ +++ ++

Pluriannuelle, bonne résis-tancde au froid, non météo-risante

Trèfle hybrideTrifolium hybridum

(fabaceae)15

Juin-Juillet, remontée

possible après broyage

+++ +++ ++ ++

Pluriannuelle, très résis-tant au froid, bonne valeur alimentaire en fourrage

Trèfle d’Alexandrie

Trifolium alexandrinum

(fabaceae)

15 Juin-Juillet ++ +++ +

Annuelle, installation rapide, bon précédent à céréales

Trèfle violetTrifolium pratense

(fabaceae)10

Mai-Juin, remontée

possible après broyage

+++ ++++ +++ +++

Pluriannuelle, installation rapide, très bon précédent à céréales

PhacéliePhacélie

tanacetifolia (hydrophyllaceae)

10 60 à 70 jours après semis +++ +++++ +++ +

Annuelle, rupture para-sitaire, amélioration de la structure du sol

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Le biocontrôle : ensemble de méthodes de protection des cultures s’appuyant sur des mécanismes naturels de régulation des bio-agresseurs. Le biocontrôle fait partie des méthodes alternatives compatibles avec les principes de la protection intégrée.

Les solutions de biocontrôle

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201750

3.Pour aller plus loin

• Substances naturelles : substances d’origine animale, végétale ou minérale présentes à l’état naturel dans l’environnement.

• Micro-organismes : champignons, bactéries ou virus.• Médiateurs chimiques : phéromones ou kairomones d’insectes.• Macro-organismes auxiliaires : invertébrés tels que les insectes, les acariens et les nématides.

Classification des solutions de biocontrôle

De nombreuses recherches ont montré l’efficacité d’agents de biocontrôle en conditions naturelles :

• Des champignons du genre Trichoderma sont capables de réduire de 70 % la sévérité de la septoriose sur le blé (Perello et al., 2006) ou encore de produire des toxines qui limitent le développement des fusarium pathogènes.

• Les hyphes de coniothyrium minitans, un champignon mycoparasite, peuvent pénétrer et détruire les sclérotes de sclérotinia. Ce champignon, fait l’objet d’une solution homologuée et commercialisée sous le nom de Contans WG depuis 2003.

Cependant l’efficacité du biocontrôle est souvent inférieure aux méthodes chimiques et n’apporte pas la même rentabilité. Les travaux pour améliorer l’efficacité de ces méthodes de lutte sont finalement très récents et nécessitent une meilleure compréhension des mécanismes en jeu (recherche fondamentale) ainsi que l’optimisation de la production, des formulations et des pratiques agricoles (intégration dans une stratégie globale de prophylaxie).

Potentiel / Recherches

TrichodermaHarzanium

sclérote colonisé par des spores de coniothyrium minitans

EMC2 est d’ailleurs très impliquée dans la recherche et la mise au point de solutions de biocontrôle efficaces en grandes cultures. Votre coopérative est notamment engagée avec ARD (Agronomie Recherche et Développement : centre de recherche et d’innovation privé des coopératives) dans plusieurs programmes de R&D en bio-intrants, notamment la lutte contre la septoriose et la fusariose du blé grâce à des micro-organismes.

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Les trichogrammes sont de minuscules guêpes qui détruisent les œufs de la pyrale en les parasitant. Les femelles trichogrammes vont pondre leurs œufs dans ceux de la pyrale, détruisant ainsi les œufs de la pyrale, tout en donnant naissance à des œufs de trichogrammes.Des lâchers innondatifs sont effectués dans les champs de maïs afin de réduire les dégâts tout en évitant le recours aux produits chimiques.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 51

Utilisable en agriculture biologique

Lutte contre le sclérotinia sur colza

Lutte contre la pyrale du maÏs

Cage à pyrale EMC2

Exemples de solutions existantes en grandes culturesLe Sluxx HP est un antilimace actif après ingestion contre les limaces et escargots. La matière active (orthophosphate ferrique) entraine un blocage de l’alimentation et une impression de satiété pour la limace qui la pousse à s’enterrer et à se laisser mourir.Le produit peut s’utiliser sur toutes les cultures, à n’importe quelle période de l’année. Il est inoffensif pour les oiseaux, vers de terre, hérissons et carabes. Il s’applique à 7 kg/ha, de préférence de manière préventive ou dès le constat des premiers dégâts.

Pyrale

Trichogramme

Principales modalités testées (doubles applications 2 & 13/10)

Note biomasse19/11 & 22/01

Tenue à l’eau 20/09

Sanlim 6 kg/haSanlim 3 kg/ha + Sluxx HP 3 kg/ha

Métarex INO 4 kg/haSanlim 4 kg/ha

Extralugec Techno 4 kg/haSluxx 4 kg/haCopalim 4 kg/ha

Contre Limaces 4 kg/haArmor 4 kg/ha

Métarex INO 3 kg/ha

2,52,41,71,51,41,31,30,80,80,4

AAAB BC BC BC BC BC BC C

4,83,13,04,04,32,24,13,02,21,2

Moyenne généraleEcart type résiduelCoef. variation %

1,40,433,1

Biomasses : 1 (absence de végétation) à 9 (végétation très fournie)Tenue à l’eau : 1 (absence de granulés) à 9 (granulés nombreux et repérables)

Essais Anti-limaces EMC2 2015 - Boncourt/Meuse

Ecart de biomasse par rapport au témoin zéro en entrée et sortie hiver

Utilisable en agriculture biologique

Bien positionné, Trichotopmax couvre toute la période de ponte des pyrales : 4 vagues spécifiques + technologie Ultra Retard.Le trichogramme doit être appliqué dès le début des vols de pyrale. Il ne parasite que les pontes fraîches de pyrale. Des trichogrammes épandus trop précocement ou trop tardivement seront moins efficaces.Votre service technique suit l’évolution des pyrales dès le printemps à l’aide d’une cage à pyrale : elle permet de surveiller les stades des chenilles et d’observer la chrysalidation.

DuPont™ Acapela® Soft Control est l’association, présentée en pack, d’un fongicide de synthèse (Acapela® 250 SC - 250 g/l de picoxystrobine, Groupe FRAC 11) et d’un micro-organisme d’origine naturelle, le Bacillus pumilus (Ballad®1-1012 CFU/l de Bacillus pumilus, groupe FRAC 44).

Acapela® Soft Control a été conçu pour lutter contre le sclérotinia du colza. Acapela® Soft Control se positionne comme une nouvelle façon d’envisager la protection contre le sclérotinia sur colza.

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3.Pour aller plus loin

Les haies

Une haie est selon la définition de la conditionnalité «une unité linéaire de végétation ligneuse, implantée à plat, sur talus ou sur creux, avec :• présence d’arbustes, et, le cas échéant, présence d’arbres et/ou d’autres ligneux (ronces, genêts, ajoncs...)

• ou présence d’arbres et d’autres ligneux (ronces, genêts, ajoncs...).»

EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201652

Les haies sont des éléments fixes du paysage, véritables refuges pour la biodiversité.La diversité floristique et la diversité des strates végétales des haies (herbacée, arbustive, arborée) permettent de multiplier les possibilités d’alimentation, de refuge, de déplacement, à la fois pour les mammifères (hérissons, chauves souris ...), les oiseaux insectivores (mésanges, pouillots, troglodytes) et les rapaces

régulants les rongeurs.

Des intérêts multiples

Composées d’essences d’arbres différents et d’arbustes à tailles et à floraisons variées, elles peuvent abriter une foule d’auxiliaires capables de réguler certaines populations de ravageurs. La haie contribue notamment à la présence d’arthropodes prédateurs, à l’activité biologique du sol en favorisant la présence de lombriciens (on dénombre 40 fois plus de lombrics le long des haies qu’en plaine céréalière), d’insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, papillons) et d’auxilliaires (syrphes, chrysopes, coccinelles, cécidomyies ...).

Elles jouent aussi un rôle important de «mise en relation» de milieux riches de biodiversité (forêts et milieux aquatiques) : c’est la notion de corridors biologiques, favorisant la dispersion des espèces. Par exemple, une étude menée sur les carabes (prédateurs de limaces et pucerons) montre que les espèces forestières de carabidés ne s’éloignent pas à plus de 100 m de la limite de la forêt, alors que les espèces «de corridors», plus aptes à la dispersion, peuvent se retrouver à 15 km de leur forêt d’origine.

De plus, ces haies présentent de réels intérêts agronomiques grâce à leur action brise-vent (vitesse réduite de 30 à 50 % en aval, sur 10 à 15 fois la hauteur de la haie, si celle-ci est perméable) et à leur effet thermique (régulation des températures et limitation du dessèchement). Ainsi, les haie induisent des microclimats ayant des impacts sur les cultures voisines : par exemple, la précocité est améliorée de 2 semaines pour les grandes cultures et les prairies.

La haie contribue aussi au bien-être animal des troupeaux au pâturage : elle offre ombre en été et abri en cas d’intempéries.

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Les haies sont l’habitat d’une multitude d’oiseaux, de pollinisateurs voire de petits gibiers.

Afin qu’ils puissent profiter pleinement de la haie, il est nécessaire de respecter certains points importants :

• choisir des espèces productrices de pollen et de nectar (châtaigner, merisier, troène, aubépine, ronce...) avec des stades de floraison variés

• favoriser l’implantation entre novembre et mars (hors gel)

• travailler profondément le sol : sous-solage, labour

• orienter la haie perpendiculairement au vent • favoriser les essences locales, plus attractives pour les auxiliaires

autochtones

• Préférer les espèces adaptées aux conditions pédo-climatiques de la région afin d’éviter les maladies et l’appauvrissement génétique

• favoriser les espèces à feuillage persistant car elles hébergent les auxiliaires en hiver

• Associer 10 essences différentes environ avec une période de floraison la plus longue possible

• Eviter les conifères moins intéressants et toutes les espèces qui abritent comme hôtes primaire un ravageur des cultures (pucerons dans les prunus par exemple) ou une maladie (rouille du blé dans l’épine-vinette).

• Elaguer les haies à l’automne (septembre-octobre), quand les oiseaux ne nidifient plus et que les insectes auxiliaires ne sont pas encore tous dans les sites d’hivernage, et avec douceur pour éviter les blessures qui constituent le point d’entrée des maladies

• Laisser une bande herbeuse, spontanée si possible, de 50 cm à 2 m le long de la haie (elle a ainsi 3 strates végétales, ce qui renforce la zone réservoir)

• éviter de réaliser l’entretien durant la période de floraison

• éviter toute utilisation de produits chimiques (risque de disparition de la biodiversité)

EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 2016 53

Quelques conseils pour optimiser votre haie

Les haies jouent également un rôle essentiel dans la gestion et la protection de l’eau : maintien des berges et ombrage du lit des rivières, frein au ruissellement. Elles permettent donc à la fois une limitation de l’érosion et des risques d’inondation, ainsi qu’une épuration de l’eau (filtration et absorption des éléments polluants).

Enfin, le bois issu de la taille des haies arborées peut être recyclé en bois de chauffage (bois plaquette).Par ailleurs, l’aménagement de haies va avoir un impact direct sur les paysages, en favorisant l’intégration des bâtiments grâce à ses couleurs et à ses formes.

Bon à savoir :

1m linéaire de haie = 10 m² de SIE

• Des aides financières peuvent être proposées pour la plantation de haies champêtres (se renseigner auprès de la fédération des chasseurs locale)

• Certaines haies peuvent être protégées par arrêté prefectoral ou par des plans locaux d’urbanisme.

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 201654

Quelles essences choisir ?

Nom commun Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec

AlisierAmandierAmélanchierAubépineAulneBourdaineBuisCerisierChâtaignierChêne (pédonculé, rouvre)Chèvrefeuille des boisCornouiller (blanc, mâle)CotonéasterEglantierFrêneGenêtsHouxLierreMerisierNerprunNoisetierOrmePommierPrunellierRonce arbrisseauSaule (blanc, marsault)SureauTilleul des boisTroèneVigneViorne cotonneuxViorne obier

Tableau. Essences favorables aux auxiliaires (source http://unebetedansmonchamp.fr/)intéressants en grandes cultures en tant que sources de nourriture ou sites d’hivernage et de refuges, et leurs périodes de floraison. En rouge les essences à éviter car plantes hôtes à quelques nuisibles (pucerons de la grappe du merisier, Agrotis spp....). Pour plus de renseignements sur les arbres locaux : www.afahc.fr (Association Française des Arbres champêtres) ou les chambres d’agriculture qui disposent de conseillers « agroforestiers » ou « bois ». , les CAUE de votre département ou encore les parcs naturels régionaux.

Pour plus de renseignements, vous trouverez, l’ensemble des fiches sur les auxiliaires des cultures sur le site : http://unebetedansmonchamp.fr/

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EMC2 - Agronomie et Développement - Décembre 2016 55

Les espèces de ligneux classées selon leur production de pollen et de nectar.Souce RBA : www.jacheres-apicoles.fr

Des arbres

Des arbustes et buissons

Nom français Hauteur(m)

Largeur(m) Floraison Croissance Pédologie Emplacement Rusticité Indice

pollen (/5)Indice nectar

(/5)

Erable plane 20 à 35 15 avrilmai rapide tout type

de solsoleil, mi-

ombretrès

rustique *** ****

Châtaigner 25 très variable

maijuin

juillet

lente au début

sol riche en humus non

calcairesoleil très

rustique *** **

Sureau noir 4 à 10 5 juinjuillet rapide

sol frais, neutre ou basique

soleil léger ou mi-ombre rustique **

Merisier 20 5 avrilmai rapide sol riche

frais soleil rustique **** **

Nom français Hauteur(m)

Largeur(m) Floraison Croissance Pédologie Emplacement Rusticité Indice

pollen (/5)Indice nectar

(/5)

Cornouiller mâle 5 à 6 3 mars

avril lente sol calcaire ombre rustique *****

Nerprun 4 3 maijuin lente

sol basique, calcaire, plutôt sec

soleil, mi-ombre rustique * **

Aubépine à deux styles 6 3 mai

juin rapide tout type de sol

soleil, mi-ombre

très rustique **** **

Troène 5 2 à 3 juinjuillet moyenne tous les

sols mi-ombre rustique *** ****

Ronce 0,5juin

juilletaoût

rapide sol humide soleil, ombre non ** **

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3.Pour aller plus loin

Placettes de vers de terre

Les vers de terre sont particulièrement sensibles à certaines pratiques agricoles. Leur présence et leur abondance vont être un bon indicateur de leurs conditions de vie.Ils ont pour rôles principaux l’aération du sol et le mixage des matières organiques et minérales.

Les résultats des observations de vers de terre en grandes cultures et en prairies vont alimenter une base de données permettant de créer des indicateurs

et d’établir un lien entre les pratiques agricoles et la présence de vers de terre.

3 familles de vers de terre

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201756

Les épigés

Taille : 1 à 5 cmCouleur : rouge vifLocalisation : dans les amas organiques (fumier, compost, feuilles)

Les endogés

Taille : 1 à 20 cmCouleur : rose, gris clair, verdâtreLocalisation : dans le sol (creusent des galeries horizontales)

Les anéciques

Taille : 10 à 100 cm2 catégories : tête noire et tête rougeRôle : mixent les matières organique et minérale, creusent des galeries permanentes verticales, ouvertes en surface, rejettent leurs déjections à la surface du sol (turricules)

Les pratiques à favoriser Les pratiques à éviter• Protection phytosanitaire raisonnée• Chaulage• Semis direct• Couvert végétal (légumineuses)• Amendement organique (fumier/compost)• Rotation longue• Fertilisation raisonnée (fumure organo-minérale,

lisier)

• Produits phytosanitaires : mollucides, insecticides• Rotation courte/monoculture• Travail profond• Compactage des sols• Fertilisation minérale exclusive (acidification des

sols)• Mélange de matières actives

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Le protocole

Exemple : les résultats 2016D’une manière générale le semis direct est la technique la plus adaptée pour le développement de vers de terre, d’autant plus s’ il est couplé à un couvert de légumineuses. Les labours ou les TCS bouleversent la litière organique en surface ce qui est néfaste pour les vers de terre qui vivent en surface. Les Anéciques (vers de terre les plus gros) sont les plus visibles lorsqu’un outil agricole les remonte à la surface et sont donc davantage soumis à la prédation. De plus, le travail du sol détruit leurs galeries et réduit la nourriture disponible en surface, leur lieu d’alimentation habituel.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 57

Temps nécessaire : 1 h/placette 1 prélèvement/3 ans

Matériel nécessaire/placette

300 g de moutarde Amora Fine et Forte 20 l d’eau 1 arrosoir à rampe 1 bassine1 fiche d’ identification

Conditions de prélèvement

Dès janvier et jusqu'au 15 avril Uniquement sur sol ressuyé (ni gelé, ni trop sec)Le matin entre 6 et 10 °CSe placer à 10 m du bord de la parcelle et éviter les passagesde roues

1. Déterminer 3 placettes d’1m²

2. Diluer 150 g de moutarde Amora Fine et Forte dans 10 l d’eau Arroser Renouveler l’arrosage 15 minutes plus tard

3. Prélever les vers de terre Les placer dans une bassine avec de l’eau

4. Compter et identifier les vers de terre Compléter les fiches fournies par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN)

0

50

100

150

200

250

L L L L L L L SD SD SD TCS TCS TCS TCS TCS TCS TCS TCS TCS TCS TCS

1 7 13 14 16 19 20 2 4 17 3 5 6 8 9 10 11 12 15 18 21

tête rouge

tête noire

endogés

épigés

L : Labour, SD : Semis Direct, TCS : Technique Culturale Simplifiée

Dénombrement des vers de terre, Réseau Fermes Ecophyto EMC2 - Résultats 2016

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3.Pour aller plus loinNichoirs pour abeilles solitaires

Il existe de nombreuses espèces d’abeilles solitaires et chaque espèce apprécie des feuilles de végétaux différents. Mégachile versicolor va préférer les rosiers et les prunelliers alors que Mégachile analis préfèrera des feuilles de bouleau et de chêne.

L’Osmie rousse (Osmia rufa) est l’une des abeilles solitaires les plus répandues. Elle nidifie dans des bois creux, des bûches percées....

Au cours des observations, de nouvelles espèces apparaissent comme en témoignent les différents modes d’obstruction (par terre, feuilles, coton ou résine).Pour qu’un nichoir soit colonisé, il est préférable qu’il soit abrité et orienté vers le sud.Les abeilles déposent alors dans les cavités des œufs et du miellat afin de permettre aux larves de se développer. Les résultats des observations en grandes cultures et en prairies vont alimenter une base de données permettant d’établir un lien entre les pratiques agricoles et la présence des abeilles.

La nature des bouchons

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201758

Les pratiques à favoriser Les pratiques à éviter• Favoriser les légumineuses (trèfle, sainfoin)• Multiplier les refuges (haies, talus et bosquets)• Favoriser les prairies naturelles• Installer une couverture hivernale du sol

• Éviter le broyage • Minimiser l’emploi d’insecticide• Éviter les bandes fleuries mono-spécifiques

(phacélie)• Éviter d’implanter des variétés horticoles (bleuet)

ou des variétés exotiques (zinnia, cosmos)

Bouchon de terre Bouchon de feuilles machées

Bouchon de coton Pollen/miellat+ larves d’abeilles

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Le protocole

Les résultats

1. Fixer la bouteille en plastique au piquet à 1 m de hauteur

2. Assembler et placer les tubes en cartons dans la bouteille

3. Installer dès février 2 nichoirs par exploitation

4. Les nichoirs doivent être distants de 5 m, orientés au sud et à l’abri du vent (haie, bosquet...)

5. Tous les mois (de mars à septembre) compter les tubes obstrués et identifier la nature du bouchon.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 59

Temps nécessaire : 5 minutes/nichoir 1 passage/mois

Matériel nécessaire/nichoir32 tubes en carton (fournis par le MNHN)1 bouteille en plastiqueVis Collier rilsan Du gros scotch1 piquet d'1,20 m de hauteurFiche terrain

Nature des opercules - Fermes Ecophyto - Réseau des Coopératives

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3.Pour aller plus loin

Planches pour invertébrésLes carabes vivent au niveau du sol à des endroits sombres. C’est au

printemps et à l’automne que leur action sur les populations de limaces, larves d’insectes, escargots... est la plus importante.Les résultats des observations d’invertébrés terrestres en grandes cultures et en prairies vont alimenter une base de données permettant de créer des

indicateurs et d’établir un lien entre les pratiques agricoles et la présence et l’abondance de ces invertébrés.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201760

Larve de coccinelleEscargot des haies

Carabe noir Limace tachetée

Les pratiques à favoriser Les pratiques à éviter• Favoriser les zones refuges : haies, talus,

pierriers• Favoriser la fauche haute • Mettre en place des bandes enherbées dès que

possible• Favoriser les espaces couverts non entretenus

• Le travail du sol en sortie d’hiver • Éviter l’utilisation de molluscicides et

d’insecticides à base de carbamates• Éviter les labours profonds

Vers de terre

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Le protocole

Les résultats : moins de limaces près des bosquets

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 61

Temps nécessaire : 5 minutes/planche 1 relevé/mois

Matériel nécessaire 3 planches de peuplier non traitéesDimensions : 30 x 50 x 2,5 cmGuide des mollusques terrestresFiches terrain

Conditions optimalesEffectuer les relevés le matin Éviter le passage d’engins agricoles sur les planches Éviter les relevés en cas de forte pluie ou de forte sécheresse

1. Prendre comme point de référence le coin de la parcelle

2. Installer une planche à 50 m du coin de la parcelle sur chacune des bordures

3. Effectuer un relevé par mois de préférence le matin

4. Retourner la planche d’un coup sec

5. Compléter les fiches terrain

On remarque que l’abondance des invertébrés phytophages est plus importante dans les parcelles bordées par d’autres cultures. Ces invertébrés dits ravageurs, sont surtout représentés par les limaces et les escargots. Ainsi, il y aurait presque dix fois moins d’escargots et deux fois moins de limaces dans les parcelles situées à la lisière d’un bosquet. Ce qui peut s’expliquer par la présence plus importante de prédateurs à proximité des zones boisées qui ont un rôle dans la régulation des populations phytophages. Ce qui est confirmé par le présence de plus de carabes et d’araignées sur les parcelles à proximité d’un bosquet. Cette abondance ainsi que la baisse des populations de ravageurs nous conduit à penser qu’une parcelle située en bordure d’un bosquet est un environnement favorable aux auxiliaires des cultures, qui sont alors capables de réguler les populations de phytophages.

Planche 1 Planche 2

Planche 3

50 m

50 m

Parcelle suivie

Moyenne des invertébrés fonction du voisinage de la parcelle - Comptages EMC2, 2015

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3.Pour aller plus loin

Transect papillonsLes papillons jouent un rôle important dans la pollinisation des cultures.

Grâce à leur longue trompe, ils peuvent visiter et polliniser de nombreuses plantes. Ils sont de réels indicateurs de la qualité des écosystèmes. Les résultats des observations de papillons en grandes cultures et en prairies alimentent une base de données permettant de créer des indicateurs et

d’établir un lien entre les pratiques agricoles et l’abondance de papillons.

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 201762

MyrtilVulcainAmaryllis

TircisHespéride orangéeHespéride tachetée

Les pratiques à favoriser Les pratiques à éviter• Privilégier la fauche tardive• Favoriser les haies, bosquets et arbres isolés• Mettre en place des jachères apicoles• Privilégier la mise en jachère de parcelles de

grande taille plutôt que des bandes étroites le long des champs

• Favoriser l’emploi de produits sélectifs

• Éviter le broyage• Éviter l’usage d’herbicides

Les principaux papillons de notre région

Piéride blancheCitron

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EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 63

Le protocoleTemps nécessaire : 10 minutes/passage 3 passages/an

Matériel nécessaire Filet à papillonsFiche terrain

Conditions optimalesJournée ensoleilléeFaible couverture nuageuseSans vent fortEntre 11 et 17 h Température comprise entre 13 et 17 °C (si temps nuageux)

1 . L’observateur doit se déplacer le long d’une haie durant 10 minutes

2 . Compter et identifier les papillons présents dans une boite virtuelle de 5 m3

3 . Effectuer au minimum 3 passages aux dates suivantes : 1er juin 5 juillet 10 aoûtLa distance réalisée en 10 minutes lors du premier passage servira de référence pour les passages suivants.

Les résultatsLe type de culture influe sur la nature des espèces rencontrées.La présence de fleurs (bandes enherbées, jachères fleuries...) va favoriser la présence de papillons tandis que les fortes chaleurs ou de mauvaises conditions météorologiques la limiteront.

Papillons comptabilisés depuis 2011, Réseau Fermes Ecophyto EMC2

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Guide de bonnes pratiques

Vos contacts à EMC2

EMC2 - Agronomie et Développement - Février 2017 64

Votre Technicien Développement, votre Conseiller Agronomie, le Service Agro-environnement (03 29 83 28 51)

Aurélien BOURGEOIS - 06 86 55 06 86 - [email protected]• Conseiller Agro-environnement• Ingénieur Réseau DEPHY Fermes 52• Animateur Club Agriculture de précision, beApi • Animateur GIEE Agro-Ecologie EMC2 «en marche vers une agriculture multi-performante :

allonger la rotation», Groupe Haute-Marne

Nicolas GRUSELLE - 07 87 57 70 28 - [email protected]• Conseiller Agro-environnement• Ingénieur réseau DEPHY Fermes 55• Animateur GIEE Agro-Ecologie EMC2 «en marche vers une agriculture multi-performante :

l’agriculture de précision», Groupe Lorraine

Benoît MALLINGER - 06 88 93 01 24 - [email protected]• Technicien expérimentateur Agronomie• Conduite du projet Ecophyto EXPE Gaïa

Léna MANSARD - 06 78 37 42 48 - [email protected]• Conseillère Agronomie• Animatrice des Parcelles Réseaux d’Observation (PRO EMC2), et des réseaux BSV, ENI et

Biodiversité• Animatrice du réseau Equilibre EMC2 pour tester les techniques alternatives en grandes par-

celles

Lorraine BRIARD - 06 33 95 88 94 - [email protected]• Conseillère Agro-environnement• Suivi des opérations de protection des captages d’eau potable

Vous pouvez également consulter le portail EcophytoPic de protection intégrée des cultures sur http://grandes-cultures.ecophytopic.fr

Pour plus de renseignements

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