Guide d'Alimentation Des Vaches Laitières

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Guide d'alimentation des vaches laitières Guide d'alimentation des vaches laitières La production de lait d'une vache laitière dépend de quatre principaux facteurs : a) le potentiel génétique, b) le programme d'alimentation, c) la conduite du troupeau, et d) la santé. Alors que le potentiel génétique des vaches s'améliore constamment, nous devons perfectionner l'alimentation et la conduite du troupeau pour permettre à chacune de produire à la mesure de ses aptitudes héréditaires. Un bon programme d'alimentation pour vaches laitières doit indiquer les aliments qui sont appropriés, les quantités nécessaires, ainsi que la manière et le moment de les servir. Consommation de matière sèche (MS) Amener la vache à consommer de grandes quantités d'aliments est la clé d'une production de lait abondante et efficace. En choisissant les aliments on doit viser à assurer le maximum de consommation. Tous les éléments nutritifs (sauf l'eau) requis pour la production de lait se trouvent dans la matière sèche (MS) des aliments. Une forte consommation de matière sèche se traduit par un grand apport d'éléments nutritifs et une haute production laitière. Le tableau 1 indique le maximum de MS totale (fourrage et mélange de concentrés) qu'une vache laitière peut consommer dans la seconde moitié de sa lactation. Dans ce tableau, la MS totale est exprimée en pourcentage du poids vif de la vache et en kg par jour. Une vache de 550 kg donnant 30 kg de lait peut consommer 3,7 % de son poids vif en MS chaque jour, soit à peu près 20,4 kg. Une plus grosse vache (650 kg) ayant une production laitière similaire ne peut consommer que 3,4 % de son poids en MS (22,1 kg par jour). Des vaches plus grosses à production laitière supérieure peuvent consommer davantage de MS alimentaire.

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La production de lait d'une vache laitière dépend de quatre principaux facteurs : a) le potentiel génétique, b) le programme d'alimentation, c) la conduite du troupeau, et d) la santé.

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Guide d'alimentation des vaches laitiresGuide d'alimentation des vaches laitires

La production de lait d'une vache laitire dpend de quatre principaux facteurs : a) le potentiel gntique, b) le programme d'alimentation, c) la conduite du troupeau, et d) la sant. Alors que le potentiel gntique des vaches s'amliore constamment, nous devons perfectionner l'alimentation et la conduite du troupeau pour permettre chacune de produire la mesure de ses aptitudes hrditaires. Un bon programme d'alimentation pour vaches laitires doit indiquer les aliments qui sont appropris, les quantits ncessaires, ainsi que la manire et le moment de les servir.

Consommation de matire sche (MS)

Amener la vache consommer de grandes quantits d'aliments est la cl d'une production de lait abondante et efficace. En choisissant les aliments on doit viser assurer le maximum de consommation. Tous les lments nutritifs (sauf l'eau) requis pour la production de lait se trouvent dans la matire sche (MS) des aliments. Une forte consommation de matire sche se traduit par un grand apport d'lments nutritifs et une haute production laitire.

Le tableau 1 indique le maximum de MS totale (fourrage et mlange de concentrs) qu'une vache laitire peut consommer dans la seconde moiti de sa lactation. Dans ce tableau, la MS totale est exprime en pourcentage du poids vif de la vache et en kg par jour. Une vache de 550 kg donnant 30 kg de lait peut consommer 3,7 % de son poids vif en MS chaque jour, soit peu prs 20,4kg. Une plus grosse vache (650 kg) ayant une production laitire similaire ne peut consommer que 3,4 % de son poids en MS (22,1 kg par jour). Des vaches plus grosses production laitire suprieure peuvent consommer davantage de MS alimentaire.

Production laitire (kg)Poids vif de la vache (kg)

450550650

%Kg%Kg%Kg

102,611,72,312,72,113,7

203,415,33,016,52,818,2

304,218,93,720,43,422,1

405,022,54,323,73,824,7

505,625,25,027,54,428,6

Tableau 1. Ingestion de matire sche par vache en seconde moiti de lactation (% du poids vif et kg par jour)

Dans le cas de vaches en dbut de lactation, les valeurs du tableau 1 peuvent tre rduites d'au plus 18 %, les vaches ayant moins d'apptit en dbut de lactation. En outre, toute difficult au vlage, la fivre vitulaire, la rtention placentaire et la torsion d'estomac (volvulus) sont autant de facteurs qui font chuter la consommation de MS. Chez la plupart des vaches, la consommation de MS augmente graduellement aprs le vlage pour atteindre un sommet 10 ou 12 semaines de lactation.

La teneur de la ration totale en MS devrait se situer entre 50 et 75 %. Les rations plus humides ou plus sches limitent la consommation de MS. Quand la proportion d'ensilage est forte, on doit s'attendre une diminution de la consommation de MS de 0,02 % du poids vif de la vache pour chaque 1 % de rduction de MS dans la ration totale. Exemple : une ration de 40 % de MS moins la limite de 50 % = -10 x 0,02 % x vache de 600 kg = -1,2 kg de consommation de MS par jour.

La consommation maximale de MS dpend de l'accs en tout temps de l'eau frache et propre. L'eau doit tre place dans un endroit bien clair, moins de 15 mtres de l'auge. Une vache boit environ 5 L d'eau par kilogramme de lait produit (p. ex., une vache produisant 40 L de lait boit 200 L d'eau). Les vaches ressentent la soif et la faim aussitt aprs la traite. Une diminution de 40 % de l'apport d'eau entranerai t donc une chute de 16 24 % de consommation de MS et une forte diminution de la production laitire. Par temps chaud, les vaches ont besoin de plus d'eau.

Les vaches rduisent leur consommation de MS quand la temprature ambiante dpasse 24 C. La diminution est gnralement attribuable une baisse de la consommation de fourrage. Les vaches commencent ressentir intensment le stress de chaleur quand la temprature dpasse 27 C et l'humidit dpasse 80 %, ou quand la somme des deux valeurs est suprieure 100. Pendant les trs chaudes journes d't, la consommation de MS peut subir une baisse de 15 20 %. Pour rehausser la consommation de MS en t, il suffit de servir au moins 60% de la ration en soire et de s'assurer que les aliments et l'eau sont offerts dans un endroit ombrag.

Consommation de fourrages grossiers

Les fourrages grossiers (foin, ensilage prfan, ensilage de mas) sont des aliments riches en fibre. La teneur en MS de ces fourrages dtermine la quantit et l'espce de grain requis dans la ration. Pour tre conomique, le programme d'alimentation doit tre bas sur une forte consommation de fourrages grossiers de bonne qualit. La consommation de fourrages grossiers dpend de leur qualit, du poids vif de la vache et de la proportion de grain dans la ration totale.

Les vaches laitires peuvent consommer chaque jour de 1,8 2,2 % de leur poids vif en quivalent de MS provenant d'un fourrage grossier sec de qualit moyenne. La qualit du fourrage grossier dpend en partie de sa teneur en fibre, laquelle augmente mesure que mrit la rcolte. Les fourrages forte teneur en fibre sont moins apptents, moins riches en protines et moins digestibles que les fourrages de haute qualit. Or, les aliments ne sont pas expulss du rumen tant que leur digestion n'est termine, et la vache doit interrompre sa consommation jusqu' ce que le rumen puisse en accepter d'autres. Voil pourquoi les fourrages forte teneur en fibre rduisent la consommation de MS. Une vache peut consommer 3 % de son poids en quivalent de MS provenant d'un excellent foin, mais seulement 1,5 % d'un foin de pauvre qualit (tableau 2).

La valeur nutritive des fourrages grossiers est fonction des espces vgtales, de leur stade de maturit, des systmes de rcolte et d'entreposage ainsi que des pertes. Le foin rcolt tt (moins de 10 % en fleurs) et entrepos correctement fournit un fourrage grossier de haute qualit pour le troupeau laitier. Pour plus de renseignements sur la qualit des fourrages, se rfrer la publication 30F,La production fourragre, et la fiche techniqueLgumineuses fourragres comme complments protiques, AGDEX 120/81, MAAARO.lments nutritifs (% de la MS)MS (kg) du fourrage

MS en % du poids de la vachePoids de la vache (kg)

PBFDANDF400500600

Excellente>18>33531,56,07,59,0

Tableau 2. Quantit maximale (kg) de MS ingre selon la qualit du fourrage (foin de lgumineuses ou ensilage prfan)

PB = protines brutes; FDA = fibre au dtergent acide; NDF = cellulose au dtergent neutre. Les termes techniques utiliss en alimentation des bovins laitiers sont dfinis dans la fiche techniqueTerminologie de la nutrition du btail, AGDEX 400/60, MAAO.Les valeurs du tableau 2 sont des maximums bass sur le fourrage seulement. Gnralement, quand la vache ingre plus de grain, sa consommation de fourrage grossier diminue. De 5 7 kg de grain ne feront probablement pas diminuer la consommation de fourrage grossier. Par contre, au-del de ce niveau de grain, la consommation de fourrage grossier diminue d' peu prs 1 kg par 2,5 kg de grain supplmentaires. Dans la plupart des essais d'alimentation utilisant du fourrage et du grain, la consommation de MS tire du fourrage grossier s'est rvle infrieure 2 % du poids vif de la vache.

D'aprs certaines recherches, la MS du fourrage consomm est lie la teneur en NDF. Par exemple, l'apport de NDF du fourrage au milieu de la priode de lactation est d'environ 0,9 % du poids vif de la vache. Ainsi, une vache de 650 kg pourrait ingrer 650 kg x 0,9 % = 5,85 kg de NDF. S'il s'agit d'un excellent foin de lgumineuse (42 % de NDF), elle pourrait consommer 5,85 kg x 100/42 = 13,9 kg de MS provenant de ce foin. S'il s'agit d'un foin mdiocre de lgumineuse (54 % de NDF), elle ne pourrait consommer que 5,85 kg x 100/54 = 10,8 kg de MS provenant de ce foin.

La NDF dans la ration devrait reprsenter de 25 28 % de la MS. Les trois quarts de la NDF devraient provenir de fourrages grossiers. Rgle gnrale, il faut hacher les ensilages une longueur thorique de 95 mm (3/8 po) afin qu'au moins 15 20% des particules mesurent plus de 3,8 cm (1 po), ces particules constituant une fibre dite efficace pour stimuler la rumination. Les vaches devraient ruminer la plupart du temps quand elles ne sont pas en train de s'alimenter. Toute carence en fibre efficace fait baisser l'apptit des vaches et entrane la chute de la teneur en gras du lait. Quand la ration contient une proportion adquate de fibre efficace et de NDF provenant de fourrages, il n'est pas ncessaire d'inclure du foin sec longue tige dans la ration journalire.

On devrait aussi s'assurer que l'ingestion de fourrage ne tombe pas sous un certain niveau. Une trs faible ingestion de fourrage provoque l'acidose du rumen, une baisse de la teneur du lait en gras et la torsion de l'estomac. En proportion de la MS, une ration contenant 19 % de FDA et 28 % de NDF maintient le rumen en bon tat de fonctionnement et favorise une rumination normale.

Pour des vaches haute production en dbut de lactation, au moins 40 % de la MS dans la ration devraient provenir de fourrages grossiers. Le rapport fourrage/mlange de concentrs serait donc d'au moins 40:60. Quand l'ensilage de mas reprsente plus de 45% de la MS du fourrage grossier, un rapport de 45:55 est acceptable. Des quantits plus fortes de fourrage grossier (moins de grain) peuvent tre servies aux vaches en fin de lactation et aux vaches qui produisent peu. Un rapport fourrage/mlange de concentrs dpassant 80:20 peut convenir la production de 20 kg de lait si le fourrage grossier est de bonne qualit.

Alimentation de la vache tarie (jusqu' 3semaines avant le vlage)

La vache devrait tre bien en chair (indice de 3,5 ou 4) avant le dbut de son tarissement. La vache est mieux apte restaurer son tat de chair pendant sa lactation qu'au cours de sa priode de tarissement. Elle devrait reconstituer ses rserves corporelles durant la seconde moiti de son cycle de lactation. Les vaches ne devraient ni engraisser ni maigrir pendant leur priode de tarissement.

La quantit de grain donner quotidiennement aprs le tarissement dpendra de la qualit du fourrage grossier. Si le fourrage grossier est de qualit mdiocre, 2 4 kg (4 9 lb) de grain par jour peuvent tre ncessaires pour maintenir l'tat de chair de la vache. S'il s'agit de bon fourrage, mais que les vaches sont maigres, 2 4 kg seront requis pour permettre un gain modr et graduel de poids durant la priode de tarissement.

Des programmes d'alimentation individualiss peuvent tre labors pour des vaches taries groupes selon leur tat de chair et la proximit du vlage. Une ration quilibre pour vache tarie doit contenir des quantits adquates de fibre, de protines, de vitamines et de minraux (tableau 6). Une ration adquate pour vache tarie prvient les dsordres mtaboliques et la rtention du placenta, et elle permet aux vaches de continuer de s'alimenter au vlage.

Alimentation prvlage (2 3 semaines avant le vlage)

Pour permettre aux bactries du rumen de s'adapter aux changements de ration, la vache doit commencer recevoir du grain et la quantit doit augmenter lentement jusqu'au vlage. Dans le cas de vaches groupes, on prpare une ration commune pour tout le groupe en prvlage.

Deux semaines avant la date de vlage prvue, on augmente la quantit de grain jusqu' un maximum de 1 % du poids vif de la vache ou de la taure. C'est la ration prvlage. la date du vlage, de 5 7 kg (11 15 lb) par jour conviennent pour les vaches Holstein et de 4 5 kg (9 11 lb) pour les Jersey.

La ration prvlage amliore l'apptit au vlage et au dbut de la lactation. Le mlange de concentrs pour vache laitire peut causer la fivre vitulaire s'il est trop riche en calcium. Les grains d'orge, d'avoine ou de mas, et les minraux pour vaches taries, conviennent idalement dans la ration prvlage. On peut y ajouter en surface de faibles quantits (0,5 1 kg) de complment protique juste avant le vlage.

Certains fourrages pour vaches en lactation peuvent tre servis dans la priode de prvlage. Toutefois, le foin ou l'ensilage prfan de lgumineuse de haute qualit servis en grande quantit peuvent causer la fivre vitulaire. On vitera les rations riches en ensilage de mas pour prvenir la torsion de l'estomac. Si l'on utilise plus de 7 kg (15 lb) d'ensilage de mas, il faut rduire le niveau de grain dans la ration prvlage. Le foin longues tiges devrait former une part importante de la ration prvlage.

Au troupeau qui reoit une ration totale mlange (RTM) on offrira 8 9 kg (15 20 lb) de la RTM pour vache en lactation comme ration prvlage, plus du foin sec. Il n'est pas ncessaire de servir aussi du grain si la RTM pour vache en lactation en contient dj une forte proportion. Il faut que le passage la ration pour vache en lactation soit graduel pour maintenir une bonne alimentation et la sant des vaches.

Alimentation de dfi (peu aprs le vlage)

Une alimentation judicieuse au prvlage permet l'leveur habile d'amener rapidement ses vaches la pleine alimentation aprs le vlage. Pendant les premiers jours aprs le vlage, il ne faut pas augmenter le grain au-del de la quantit offerte en prvlage. Il est prfrable d'offrir du fourrage de qualit, comprenant autant de foin sec que possible. Servir plusieurs seaux d'eau tide pour rduire le stress de vlage. Il faut s'assurer que la vache s'alimente volont et que son rumen reste plein pour prvenir la torsion d'estomac et la fivre vitulaire.

Environ 3 ou 4 jours aprs le vlage, utiliser la ration de dfi pour obtenir la meilleure production possible, en commenant par augmenter la quantit de grain. Ajouter au grain, qui constitue l'aliment nergtique principal en dbut de lactation, un aliment riche en protines. Offrir le complment protique ds les premiers jours de lactation s'il n'a pas t servi en prvlage. Les protines stimulent l'apptit et la digestion chez la vache qui reprend sa production. Au dbut de la lactation, les besoins en protines sont levs, atteignant 19 % de la MS de la ration (tableau 6). Au pic de la production laitire, le besoin de protines est de 18 %. L'objectif est d'amener les vaches au maximum d'aliment riche en protines dans les deux premires semaines de lactation (figure 1).

Augmenter graduellement la quantit de grain. Trop pousses, les vaches en viendront manifester du refus. La plupart des vaches tolrent une augmentation de 1 kg tous les deux jours pendant la premire semaine, puis 0,5 kg tous les deux jours de la deuxime semaine et ensuite 0,3 kg tous les deux jours de la troisime semaine. Si les niveaux de ration prvlage taient corrects, on amnera ainsi les vaches leur consommation maximale de grain et de protine dans les 3 3 premires semaines de lactation.

La figure 1 illustre comment utiliser les grains et le complment protique dans les rations de prvlage et de dbut de lactation. Dans cet exemple, l'apport de complment protique atteint son sommet (4,5 kg ou 10 lb) au dixime jour de lactation, tandis que celui de grain atteint son sommet (10,5 kg ou 23 lb) au vingt-deuxime jour de lactation.

Figure 1. Ajout de grain et de protine dans la ration de vaches en prvlage et en dbut de lactation (Vaches de 600 kg, pic de lactation 45 kg/j) Consommation (kg par jour) Prvlage Dbut de lactation Vlage Consommation de grain Consommation de complment protique Jours en lactation Grain de base Complment protique Note : La consommation de grain et de complment protique varie selon la qualit du fourrage.

Pour les troupeaux RTM spars en deux groupes de vaches pendant la lactation (niveau lev et niveau faible de production), les vaches seront places dans l'un ou l'autre des deux groupes selon leur production. Servir un peu de RTM en prvlage aidera les vaches s'adapter aux niveaux levs de grain dans la RTM. Certains producteurs laitiers ont bien russi en introduisant les vaches leur retour en lactation dans le groupe faible production pour deux semaines et en les dplaant ensuite vers le groupe haute production. Pour rduire le stress de comptition, on dplace plusieurs vaches du mme coup et en soire, moment o les animaux sont les plus calmes. Maintenir l'alimentation continue en servant la RTM volont. Les vaches doivent s'alimenter autant qu'elles le dsirent et quand elles en sentent le besoin. cette fin, il faut garder les auges remplies et tre dispos tolrer 5 % de refus. Une auge compltement vide signifie que nombre de vaches ont faim et n'atteignent pas leur potentiel de production.

Niveaux de grain dans l'alimentation

L'alimentation doit rpondre aux besoins nutritionnels une fois que la vache a atteint son pic de production (6 8 semaines pour les vaches, 10 12 pour les taures en premire lactation). Les besoins en grain varient selon : la production laitire, la teneur en gras du lait, le stade de lactation, le poids vif de la vache, l'tat de chair de la vache, la quantit de fourrage ingre, la qualit du fourrage.

Meilleure est la qualit du fourrage grossier qu'elle consomme, moins la vache a besoin de grain. Pour formuler la ration quilibre d'un troupeau, il faut connatre la qualit du fourrage et les quantits effectivement consommes. Les rations quilibres l'ordinateur doivent fournir un rapport imprim des quantits de grain dans l'alimentation, avec indications pour les vaches en dbut de lactation (avant le pic de production) et pour celles qui ont dpass leur pic de production afin de permettre la reconstitution de leur tat de chair.

On trouvera au tableau 3 les quantits de grain suggres pour diffrents niveaux de production. Ces quantits de grain conviennent aux vaches dans la seconde moiti de leur lactation qui consomment des fourrages de qualit moyenne et dont l'tat de chair est stable. Les quantits de grain du tableau 3 sont des quantits totales de grain de base (mas, orge) ou de mlange de concentrs, et de complment protique.

Tableau 3. Quantits de grain recommandes en fonction de la production laitire (aprs le pic de production)Production laitire kg (lb)Rapport de la production au grain serviQuantit totale de grain servie kg (lb)

40 (90) et +2,5:116,0 (35)

35 (75)2,6:113,5 (30)

30 (65)2,7:111,0 (24)

25 (55)2,9:18,5 (19)

20 (45)3:16,5 (14)

15 (35) et -4:13,8 (8)

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Il faut corriger les quantits de grain dans les situations suivantes :

1) Le tableau 3 est bas sur un fourrage de qualit moyenne. Quand le fourrage grossier est constitu surtout d'ensilage de mas ou de foin d'excellente qualit, rduire la quantit de grain de 10 %. Si le fourrage est de qualit mdiocre, ajouter 10 % de grain.

2) Ne pas servir plus de grain que chaque vache peut ingrer en toute scurit. Le maximum quotidien par vache gale 2 2,5 % du poids vif. une vache de 650 kg, on ne donnera donc pas plus de 13 16 kg.

3) Les quantits du tableau 3 s'appliquent du grain sec. Augmenter les quantits de 5 10 % si le grain est humide.

4) Compenser l'ingestion rduite des vaches en dbut de lactation par une augmentation de la teneur en grain. Donner un aliment riche en protines en plus du grain de base ou du mlange de concentrs aux vaches qui sont en lactation depuis moins de 100 jours. Fournir 1 1,5 kg (2 3 lb) de complment protique par 5 kg (11 lb) de lait au-dessus de 35 kg (75 lb).

Exemples : Production de 40 kg; besoin de 40/2,5 kg de grain = 16 kg Production de 5 kg au-dessus de 35; d'o le besoin de 1 ou 1,5 kg de complment protique Servir : 15 kg de grain + 1 kg de complment protique ou 14,5 kg de grain + 1,5 kg de complment protique Production de 45 kg; besoin de 45/2,5 kg de grain = 18 kg Production de 10 kg au-dessus de 35; d'o le besoin de 2 ou 3 kg de complment protique Servir : 16 kg de grain + 2 kg de complment protique ou 15 kg de grain + 3 kg de complment protique

5) Satisfaire les besoins de croissance des taures en donnant celles en premire lactation 1 1,5 kg (2 3 lb) supplmentaire, et celles en deuxime lactation 0,5 1 kg (1 2 lb) supplmentaire, en plus des besoins relatifs la production laitire.

6) Corriger en fonction de l'nergie ncessaire la production de matire grasse du lait en donnant 10 % plus ou moins de grain par 0,5 % d'augmentation ou de diminution de la teneur en gras par rapport 4,0 %.

7) Corriger l'apport de grain en fonction des besoins de chair aprs le pic de production. Ajouter ou enlever 2 3 kg (4 6 lb) pour les vaches manifestement maigres ou grasses.

8) Compenser pour les chutes excessives de production mensuelle. Rgler les quantits de grain en plafonnant 10 % les chutes de production journalire. On prvient ainsi toute baisse svre de l'apport de grain aux vaches qui seraient en chaleurs ou malades le jour de la vrification. Examiner les vaches qui montrent une chute excessive de la production laitire, afin de dceler tt les cas de mammite chronique ou d'autres problmes. Rechercher les causes de toute baisse de 5 10 % de la production mensuelle que pourrait manifester un groupe de vaches ou tout le troupeau.

9) Alimenter chaque groupe de vaches en visant un niveau de production d'au moins 10 kg (22 lb) au-dessus de la moyenne relle du groupe. On prvient ainsi les chutes importantes de production quand les vaches entrent dans un groupe infrieur, et on permet une amlioration de l'tat de chair en fin de lactation.

Sous-alimentation et suralimentation

Il n'est pas rare que des producteurs laitiers suralimentent les vaches de faible production et sous-alimentent les vaches de forte production en dbut de lactation. On corrige cette erreur en redistribuant le grain de faon assurer la satisfaction des besoins des meilleures productrices.

La sous-alimentation en grain entrane :

1) une faible production de lait, particulirement en dbut de lactation, 2) une perte excessive de poids, 3) une chute de la fertilit, 4) des problmes plus nombreux de sant, 5) une baisse du revenu aprs dduction des cots d'alimentation.

La suralimentation se produit surtout vers la fin de la lactation et pendant le tarissement. La suralimentation est coteuse en terme de valeur de production laitire, et elle peut entraner l'engraissement des vaches l'excs. Les vaches trop grasses ont plus de difficults au vlage, manquent d'apptit aprs le vlage et sont plus sujettes l'actonmie, la torsion d'estomac et l'oedme du pis. En outre, ces vaches sont plus sensibles aux infections bactriennes comme la mtrite et la mammite.

La prcision en alimentation

En pratique, trs peu de producteurs laitiers se donnent la peine de peser le grain ou le fourrage chaque jour, mais ils devraient trouver le temps de le faire. Les grains devraient tre servis 0,5 kg prs de la quantit recommande par repas. Exactement, quelle quantit de grain ou de protine tient dans une pelle main? Le grain servi dans l'table quotidiennement devrait correspondre la recommandation du guide d'alimentation. Des erreurs sont souvent commises, et ce 3 ou 4 fois par jour, quand on traduit en nombre de pelles main par repas le nombre quotidien de kilogrammes que recommande le guide d'alimentation. Dans l'table, l'affichage de cartes de consommation de grain permet plus d'exactitude; ces cartes devraient tre corriges chaque jour pour les vaches en dbut de lactation et, tous les mois pour les vaches au-del de leur pic de production.

L o l'on utilise des distributeurs et des mlangeurs d'aliments commands par ordinateur, des balances prcises sont ncessaires. Il est essentiel d'en faire frquemment l'entretien, le dpoussirage et la calibration. Il faut les recalibrer chaque fois que changent la sorte de grain, le lot de produits achets, la composition du mlange de concentrs ou la teneur en MS du fourrage. Chaque semaine, il faut vrifier la teneur en MS du fourrage destin la RTM et modifier la composition du mlange au besoin.

On peut vrifier l'exactitude de la RTM en ajoutant 1 kg de bonbons de couleurs vives dans le mlange de concentrs. Prlever un petit seau de RTM du premier et du dernier lot et d'un lot intermdiaire. Tous les chantillons devraient contenir le mme nombre de bonbons. On peut aussi vrifier l'exactitude du mlange de concentrs en faisant analyser chaque portion. Quand on doute de l'exactitude du mlange, on fait alterner l'ordre de distribution aux vaches d'un jour l'autre. Mentionnons qu'il faut viter de surcharger le mlangeur, la plupart des mlangeurs de RTM tant le plus efficaces 60-70 % de leur capacit.

Changement d'apport de grain

Idalement, l'apport de grain aux vaches en tout dbut de lactation devrait tre chang chaque jour. Certains nourrisseurs commands par ordinateur font ce changement automatiquement. La distribution des aliments la main 60 vaches en stabulation entrave est une tout autre histoire! Distribuer aux vaches une ration de dfi pendant les 6 8 premires semaines de lactation. Permettre aux vaches de s'alimenter volont. Si les vaches refusent le grain, il faut en diminuer la quantit puis revenir graduellement au niveau dsir.

Les vaches retrouveront leur tat de chair d'avant le dbut de la lactation si les grandes quantits de grain sont maintenues pendant les 10 ou 12 premires semaines. On favorise ainsi le cycle de reproduction et la conception, puisqu'on arrive ensuite l'poque de l'insmination. Une bonne vache qui consomme beaucoup de grain atteint son pic de production laitire 6 ou 8 semaines et maintient ce niveau de production durant les 3 4 semaines qui suivent. Son poids augmente jusqu' la 8eou 10esemaine de lactation.

Aprs 10 ou 12 semaines et jusqu'au tarissement, rgler l'apport de grain mensuellement, selon les rsultats des tests DHI et l'tat de chair de la vache. Si l'apport de grain rpond peine ses besoins pour la production laitire, la vache est incapable de retrouver l'tat de chair ncessaire. Elle sera maigre au tarissement, et elle produira probablement moins de lait, de matire grasse et de protines au cours de la lactation suivante.

Pour qu'une vache retrouve son poids, il lui faut peu prs 2 3 kg de grain de plus par jour (au-del des besoins pour le lait) durant les 100 derniers jours de lactation. La densit nergtique de la RTM doit tre assez haute pour que le tarissement des vaches se fasse un tat de chair convenable (indice de 3,5 4).

Teneur en protines brutes du mlange de concentrs

La teneur en protines brutes du mlange de concentrs dpend de l'espce et de la qualit de fourrage, de la production laitire, de la teneur en matire grasse du lait et du stade de lactation. Le guide de niveau de protines dans le mlange de concentrs (tableau 4) s'applique aux vaches produisant 25kg de lait 4 % de matire grasse par jour.

Il faut utiliser la donne minimale de la plage approprie du tableau si l'ensilage de mas a t ammoni. Le niveau de l'apport de grain affectera le pourcentage de protines brutes requis dans le mlange de concentrs. Les vaches faible production consommant peu de grain doivent recevoir un mlange de concentrs teneur en PB plus leve. Les niveaux et fractions de protines du tableau 4 refltent les nouveaux besoins nutritionnels des bovins laitiers (NRC,Nutrient Requirements of Dairy Cattle, 1989).

Tableau 4. Teneurs recommandes en PB et PDR dans les concentrs selon les fourragersMlange fourrager% de PB dans le mlange de concentrsTeneur en PDR du mlange de concentrs

75 % ensilage mas, 25 % foin lgumineuses18 - 20haute

75 % ensilage mas, 25 % foin gramines20 - 22Haute

50 % ensilage mas, 50 % foin gramines17 - 20Haute

50 % ensilage mas, 50 % foin lgumineuses15 - 17moyenne

Foin de lgumineuses

feuillu, coupe htive12 - 14basse

coupe tardive15 - 18moyenne

Foin de gramines

bonne qualit, coupe htive15 - 17Moyenne

coupe tardive17 - 20haute

Foin mlang (lgumineuses/gramines) qualit moyenne15 - 16moyenne

Pturage

excellente qualit14 - 16basse

qualit bonne passable15 - 17moyenne

PDR = protine dgradable dans le rumenFractions protiques du mlange de concentrs

La quantit de protines fournie par le mlange de concentrs revt une grande importance. La sorte de protines est galement importante (tableau 4). La protine alimentaire se compose de deux fractions protiques principales. La protine digre dans le rumen par la population microbienne est la protine dgradable dans le rumen (PDR). Les aliments riches en PDR sont l'ensilage prfan, le soya cru et l'ure. peu prs 55 65 % de la protine totale dans la ration devrait tre dgradable dans le rumen.

La protine non digre par les micro-organismes du rumen est la protine absorbable dans l'intestin (PAI). C'est la protine tanne, qu'on dit soustraite la dgradation ruminale parce qu'elle traverse le rumen sans y tre digre. Quelques exemples d'aliments riches en PAI de sources vgtales sont le soya torrfi, les drches de distillerie, les drches de brasserie et la farine de gluten de mas. La PAI devrait constituer environ 35 45 % de la protine de la ration. Le niveau de 35 % convient aux vaches dans la seconde moiti de leur lactation. En dbut de lactation, les vaches haute production ont besoin de 40 45 % de PAI dans la MS de la ration. Pour les vaches qui consomment de grandes quantits de gras alimentaire, les besoins de PAI sont de 45 50 %.

La PAI de source animale (farine de viande, farine de poisson, farine de sang) cote plus cher la tonne que celle de source vgtale. Compte tenu de leur forte teneur en PAI, les aliments de source animale sont un trs bon achat. La PAI de source animale renferme des composs protiques (acides amins) similaires ceux qu'on trouve dans le lait. En consquence, la protine de source animale est une PAI de haute qualit. Cependant, les aliments PAI de source animale ne sont pas trs apptents. Il faut les servir en petites quantits, soit sous forme de granuls ou dj incorpors dans les aliments complets vendus dans le commerce. Pour plus de renseignements sur ce sujet, se rfrer la ficheConcentrs protiques pour rations laitires, AGDEX 410/64, MAAARO.

Recommandations concernant l'nergie, la fibre et les lipides dans les mlanges de concentrs

Mme si elle consomme 14 16 kg (30 35 lb) de grain par jour, une vache forte production ne peut pas absorber assez d'nergie pour satisfaire ses besoins en dbut de lactation. La vache doit donc puiser dans ses rserves corporelles de gras pour complter son apport en nergie alimentaire. Brler des graisses de rserve corporelle peut fournir l'nergie ncessaire, mais la dpendance l'nergie des rserves doit rester faible.

Une carence en nergie alimentaire amne la vache faire une dpense excessive de ses rserves corporelles. Une mobilisation rapide des lipides du corps accompagne d'un apport faible en aliment ou en nergie conduit l'actonmie. La vache maigrit et son bilan nergtique devient ngatif. Ses chaleurs sont moins apparentes et son taux de conception est plus bas que celui des vaches qui progressent en tat de chair et connaissent un bilan nergtique positif. En dbut de lactation, la plupart des vaches forte production sont dans un faible tat (chronique) d'actonmie, ce qui pose peu de problmes exception faite de l'amaigrissement graduel.

Le mas est le grain le moins coteux, mais c'est le grain le plus nergtique, suivi de l'orge puis de l'avoine. Les grains sont trs riches en amidon. Digr par les micro-organismes du rumen, l'amidon est transform en produits acides. L'augmentation d'acidit dans le rumen nuit la digestion de la fibre. Il peut en rsulter un refus des aliments ainsi qu'une diminution de la production laitire et de la teneur en matire grasse du lait. Il faut donc augmenter la densit nergtique de la ration en servant plus de grain haute nergie. On doit aussi maintenir un niveau de fibre assez lev pour une bonne sant du rumen et de la vache.

Les glucides solubles (GS), c.--d. qui ne renferment pas de fibre, sont rapidement digrs. Ils forment un groupe de glucides qui comprennent les hydrates de carbone, l'amidon et la pectine. On dtermine leur quantit dans un aliment au moyen de l'quation suivante : 100 - (NDF + PB + lipides + cendres). Dans la ration totale, les GS doivent constituer au moins 20 25 % de la MS mais pas plus de 40 45 %. Les rations dont la MS renferme de 35 37 % de glucides solubles ne causent aucun des troubles mtaboliques gnralement associs aux hautes teneurs en amidon des mlanges de grains et des complments. Dans le cas de rgimes qui contiennent beaucoup d'ensilage de mas ou de grain, l'utilisation de sous-produits alimentaires riches en fibre contribue rduire la charge d'amidon dans le rumen. Les sous-produits tels que les enveloppes de soya, le son de bl, les drches de brasserie et de distillerie sont tout indiqus pour les rations visant une forte production laitire puisqu'ils sont pauvres en GS.

Quand les niveaux de grain sont au maximum, l'ajout de gras est un moyen plus coteux d'lever le niveau d'nergie. Le gras cote trop cher pour tre servi des vaches qui ne sont pas en dbut de lactation ou qui ne produisent pas au moins 35 40kg de lait. Le gras contient au-del de 2 fois plus d'nergie que les grains. Le gras ajout amliore le bilan de l'nergie en diminuant la perte de poids de la vache, en prolongeant la production de haut niveau et en favorisant le retour prcoce un bilan positif d'nergie.

Il y a trois sortes de gras :

1) Les gras insaturs (ils sont liquides la temprature de la pice). Exemples : l'huile de mas, l'huile de soya (dans les fves entires), l'huile de coton (dans les graines entires).

2) Les gras saturs (ils sont solides la temprature de la pice). Exemple : le suif.

3) Les gras protgs : matires grasses traites ou combines une autre substance pour empcher leur dgradation dans le rumen. Exemples : le Megalac, l'Energy Booster et d'autres produits commerciaux.

l'tat naturel, les diffrents concentrs contiennent de 3 4 % de gras. On peut ajouter du gras supplmentaire jusqu' ce que la MS de la ration en renferme au plus 7 8 %. On peut utiliser du gras provenant de multiples sources. Voir les indications du tableau 5. Une suralimentation en gras non protgs (particulirement en huiles vgtales) est nuisible. Cinq kilogrammes de soya torrfi ou de graines de coton entires fournissent environ 1 kg de gras. Au-del des limites, on risque de perturber le mtabolisme du rumen ou d'abaisser la digestibilit de la fibre ainsi que la teneur du lait en matire grasse et en protine. Quand on inclut de hauts niveaux de gras (particulirement de gras non protgs) dans la ration, on doit s'assurer que :

a) la teneur en calcium de la ration dpasse 1 % de la MS,b) la teneur en magnsium de la ration dpasse 0,3 % de la MS,c) l'apport de vitamine E s'lve 1000 UI ou plus par vache par jour, sinon le gras risquerait de s'oxyder et le lait pourrait prendre un got dsagrable,d) la concentration de PAI dans le rumen reprsente de 45 50 % des protines de la ration.

Suivre ces directives concernant le grain et le gras pour permettre chaque vache d'atteindre un pic de production qui approche autant que possible de son potentiel gntique. L'avantage de pousser le pic au maximum est de maintenir le plus haut niveau de production laitire tout au long de la lactation.

Tableau 5. Guide d'apport de gras dans la ration laitireSorte de grasGras (% de MS ingre)Apport de gras (kg par jour)

Naturels (fourrages, grains, etc.)2 3%0,75

Non protgs (suif, huile de graines)2 3%0,5*

Protgs (savons de calcium, gras

perls, gras encapsuls)2 3%0,5 0,6

*2,5 kg de soya torrfi ou de graines de coton entires fournissent environ 0,5 kg de gras.Prparation du mlange de concentrs

Les concentrs (grains) qui sont servis sparment plutt qu'incorpors dans la RTM doivent tre de mouture grossire-moyenne ou encore rouls. Une mouture correcte du grain amliore le taux de digestion de l'amidon, ce qui est dsirable quand la ration contient de hautes teneurs en protine dgradable. On permet ainsi aux micro-organismes du rumen d'utiliser l'amidon et les protines simultanment, et on favorise au maximum la croissance microbienne. La mouture fine n'est pas dsirable car elle cre un aliment pteux et peu apptent. Dans les rations forte proportion de grain, la mouture fine peut entraner des troubles de rumen et une chute de la teneur en matire grasse. Par contre, les concentrs moulus fin ne posent aucun problme dans les RTM car ce type d'aliment ne manque pas d'apptence en gnral. Le grain entier n'est pas facilement digestible.

La prsence de grains de mas entiers (non digrs) dans les djections signifie un gaspillage d'nergie. Ce phnomne est d des teneurs leves en grain, au passage rapide des aliments dans le systme digestif, une carence de fibre ou une mauvaise mouture des grains.

Moudre le mas-grain rafle moyen-fin. Les particules les plus grosses doivent tre de la grosseur d'un pois. La mise en granules des concentrs est utile pour acclrer l'ingestion ou quand les concentrs ne sont offerts que dans la salle de traite. Si la ration contient suffisamment de fibre, les aliments granuls n'affectent pas la teneur du lait en matire grasse.

Gestion de l'alimentation

Il suffit de simples stratgies de gestion pour amliorer considrablement l'ingestion de MS et la production de lait. Voici quelques conseils en matire de gestion : Ne pas servir plus de 4 kg de concentrs par repas; Offrir les concentrs en plusieurs petits repas par jour plutt qu'en deux gros repas, surtout par temps chaud; Distribuer le complment protique aprs ou pendant le repas de concentrs; Servir le fourrage 1 ou 1 heure avant les concentrs; Combiner les fourrages (p. ex. ensilage prfan et ensilage en coupe directe) ou offrir une RTM; Assurer la disponibilit des aliments dans les mangeoires ou les auges aprs l'heure de la traite; Adapter les stratgies d'alimentation au comportement alimentaire des vaches; Servir les fourrages plusieurs fois par jour et les RTM au moins deux fois; Rapprocher frquemment les aliments des vaches en stabulation entrave; Nettoyer les auges et les mangeoires chaque jour, particulirement par temps chaud; Nettoyer frquemment les abreuvoirs et les auges; Allouer au moins 60 cm (2 pi) de mangeoire par vache; Permettre l'accs des vaches aux aliments au moins 22 heures par jour; Les vaches en sant et satisfaites consomment plus d'aliments; Le parage rgulier des onglons amliore la mobilit de la vache et sa consommation d'aliments.

La prsente fiche technique ne prsente que des gnralits sur la formulation des rations. Le seul moyen d'laborer un programme d'alimentation particulier consiste quilibrer compltement les rations. Un service informatique gratuit de formulation des rations est offert par tous les bureaux locaux du MAAO et par le Service de consultation sur l'alimentation du btail, Direction des productions animales. Certaines fiches techniques pourront aussi tre utiles :Comment quilibrer les rations de la vache laitire, AGDEX 410/52;Besoins des bovins laitiers en lments nutritifs, AGDEX 410/53;Rgie et alimentation des vaches taries, AGDEX 410/50;valuation de l'tat de chair des bovins laitiers, AGDEX 411/10.

Formulation des rations compltes

Le tableau 6 contient des recommandations relatives aux aliments complets. Il s'agit de minimums l'intention de professionnels en formulation de rations.

Tableau 6. Guide de formulation des rations compltesProduction de lait par jourDbut lact.

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