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POLITIQUE ET RELIGION L’IMPOSSIBLE DIVORCE 12 septembre 2010 | N° 17370 | Rs 25 www.lexpress.mu SOCIÉTÉ : NOS MACAQUES FONT GRISE MINE BoM : UN COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU

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POLITIQUE ET RELIGION

L’IMPOSSIBLEDIVORCE

1 2 s e p t e m b r e 2 0 1 0 | N ° 1 7 3 7 0 | R s 2 5

www.lexpress.mu

SOCIÉTÉ : NOS MACAQUES FONT GRISE MINE

BoM : UN COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU

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l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 3

Un métier qui rapporte

■ Par Rabin Bhujun

SANS CONCESSION

La scène est grotesque. Somduth Dulthumun, le leader autoproclamé des hindous du pays, craque une allumette. Sous les applaudisse-ments des membres du Front commun hin-dou, il met le feu à la couverture de l’express

dimanche. Mais la fl amme meurt après quelques secondes. Dulthumun s’y remet méticuleusement pendant que crépitent les fl ashs des photographes. Ouf, le feu a pris ce coup-ci. Le show a bien eu lieu ! Si le côté ridicule des facéties de Dulthumun prête à sourire, les raisons qui motivent son action sont bien trop graves pour être prises à la légère.

La séquence des événements depuis le retour au pays du Premier ministre, dimanche dernier, est intéressante à décrypter. Ce jour-là, Navin Ramgoolam fait volte-face. Alors qu’il s’était totalement désolidarisé des propos de son ministre Mookhesswur Choonee, il explique désormais que la polémique est une invention de la presse. De fossoyeur des principes républicains, voilà que Choonee devient victime en puissance des médias. La presse remplace Choonee dans le box des accusés. Les organisations sectaires du pays semblaient n’attendre qu’un signal clair du « patron » pour sonner la charge. Dirigée, bien évidemment contre le meilleur ennemi de Ramgoolam : le groupe La Sentinelle.

La cible toute trouvée est l’express dimanche. Nous sommes accusés de « balkaniser la communauté hindoue » et de mettre le pays « à feu et à sang ». Notre faute ? Avoir appelé un chat un chat dans notre dernier numéro en titrant en Une « Le vrai pouvoir des castes ». Selon Dulthumun et ses pairs, tout le dossier est bidon. Les castes n’existent pas à Maurice.

Le mensonge est éhonté. Les dizaines de SMS, appels, mails et commentaires reçus de nos lec-teurs indiquent qu’ils ont vu au travers du bluff. Même Nita Deerpalsing, si prompte à défendre son leader Navin Ramgoolam, a préféré ne pas se couvrir de ridicule dans l’entretien qu’elle accorde cette semaine à Mauritius Times. En effet, elle ne remet pas en doute l’existence des castes dans la communauté hindoue. Se contentant de descendre notre dossier en se demandant : « What did it bring other than say these things exist in parts of our society ? »

Si Nita Deerpalsing a des raisons objectives de défendre son leader et de pourfendre le meilleur ennemi dès que son patron lui en intime l’ordre, on comprend moins bien pourquoi Dulthumun et consorts se sentent à ce point obligés de régler leurs discours sur celui de Ramgoolam et d’appeler, comme lui au boycott de l’express. La lecture de notre dossier de la semaine dernière fournit, selon nous, quelques pistes de réponse.

« Certains leaders familiaux profi tent … pour nouer des liens avec le candidat. On ne sait jamais où cette proximité … peut mener : une décoration de la République, une nomination au conseil d’administration d’un petit organisme parapublic… », peut-on y lire. Une situation théorique énoncée dans un article peut parfois rejoindre la réalité. En effet, Dulthumun est un nominé politique. Il est membre du conseil d’administration de la Banque de Développement. Par ailleurs, le président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation (MSDTF) a également été élevé au rang d’Offi cier de l’Ordre de l’Etoile et de la Clé de l’océan Indien par le gouvernement en mars 2008.

On pourrait penser que Dulthumun mérite sa déco-ration pour son action dans la sphère socioculturelle. On a par contre beaucoup plus de mal à comprendre comment un ancien Chief Valuation Technician au ministère des Finances devient expert en fi nancement des PME sur le conseil d’administration de la DBM. A moins que ces deux nominations aient à faire avec les prises de position passées et actuelles de Dulthumun. N’a-t-il pas déjà expliqué qu’en « tant que dirigeant de la communauté hindoue, j’ai le droit de donner le mot d’ordre de voter pour un candidat. Et on n’a pas le droit de m’en empêcher. » Et d’ajouter, quelques jours après l’élection de Pravind Jugnauth à la partielle de mars 2009, que c’est grâce au soutien de son association que le leader du MSM a été élu.

D’élections, il sera encore question en mai-juin 2011. Mais cette fois-ci, ce seront celles visant à remplacer l’exécutif de la MSDTF. Dulthumun serait candidat à sa propre succession. Et si tout ce cirque n’était en fait que le début de la campagne d’un dirigeant d’association socioculturelle soucieux de se faire réélire ? Car au vu des faits, « dirigeant de la communauté hindoue », c’est un métier qui rapporte !

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7 • Crayon de POV8 • RadarCallikan en cour9 • RevueRowin Naraidoo réintégré

10-15 • En couverturePolitique et religion :l’impossible divorce16 • Réaction 18-19 • EconomieBanque de Maurice : un coup d’épée dans l’eau20-21 • SociétéLa production alimentaire offshore…pas pour demain22-23 • InterviewJacques Maillard : « La diplomatie n’est pas l’art de tourner autour du pot »24-31 • Société• La valse des squatters• Municipales : la longue attente• Nos macaques font grise mine• Il n’y a pas d’âge pour apprendre• Adolescents : pourquoi en viennent-ils aux mains ?34-43 • Monde• France : l’Eglise s’engage aux côtés des Roms45 • InspirationNez à nez : avec Pascaline Chettiar46-47 • Voir et écouterNight and day, jeux d’espions50-51 • CultureCarmen : du grand art !52-55 • LoisirLa Vieille Cheminée : en avant pour la balade56-57 • AttitudeLa beauté, est-elle injuste ?58 • Cuisine59-61 • PratiqueHypnose, au-delà du réel62-63 • TechnoSamsung dévoile sa star, la tablette Galaxy tab64-65 • Zapping69 • People71 • Jeux71 • Ce que j’en dis…72-78 • Sport

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24IMPRESSION Caractère LtéeTél. : 206 84 84 ■ Fax : 247 10 41

VENTES ET PROMOTIONE-mail : [email protected]

PUBLICITÉ/PETITES ANNONCESPort-LouisTel : 208-2300 ■ Fax : 211-6482E-mail : [email protected] du TombeauTel : 206-8200 ■ Fax : 247-1030E-mail : [email protected]

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DIRECTRICE DE PUBLICATION Ariane Cavalot de l’EstracTel : 206-8381 / Fax : 247-1010Email : [email protected]

RÉDACTEUR EN CHEF Rabin BhujunTel : 206-8200 / Fax : 247-4215Email : [email protected]

RÉDACTRICE EN CHEF-ADJOINTCorina JulieTel : 206-8516Email : [email protected] Téléphone : composez le 206, puis les chiffres entre parenthèses qui suivent le nom du journaliste recherché.

DIRECTEUR ARTISTIQUE J. D. Maxwell Marie

RÉDACTION Lindsay Prosper (8505), Fabrice Acquilina (8517), Bindu Boyjoo (8506), Raj Jugernauth (8507), Guillaume Gouges (8502), Amrish Bucktowarsing (8503)Melhia Bissière (8514),Joanna Seenayen (8532), Joëlle Elix (8513)

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Marie Gouges (8511)Christophe Poussier

GRAPHISTES Didier Lebon, Ludger Kali Din

DESSINS : Pov

PHOTOGRAPHIE Veekash Narainsami, Vishal Arora

LE SOMMAIRE

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CRAYON DE POV

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RADAR EN CHIFFRE

83 716

38 000

DVD ont été saisis en 2010. L’Anti-Privacy Crime

Unit a verbalisé plus d’une centaine de propriétaires de

magasin de CD. Les DVD saisis n’avaient pas le label

du Film Classifi cation Board. Ces saisies ont été effectuées

de janvier 2010 à début deptembre.

tonnes de sucre seront importées pour la consomma-

tion intérieure du pays. Les 450 000 tonnes qui seront

produites - 300 000 tonnes en tant que sucre raffi né et

150 000 tonnes en tant que sucres spéciaux - seront

exportées. Le pays obtient, de par des accords avec l’Union

européenne, un prix élevé pour son sucre, plus élevé

que le prix qui sera payé pour les 38 000 tonnes importées.

C’est le 7 octobre prochain que Dan Callikan, directeur gé-néral de la MBC, devra répondre des violations de certaines dispo-sitions de l’Employment Rights Act, en cour industrielle. Pour rappel, il avait refusé de répondre aux deux convocations de Shakeel Mohamed, ministre du Travail, dans le cas de la suspension de la syndicaliste Rehana Ameer.

Callikan en cour

La State Trading Corporation (STC) envisage sérieusement de mettre fi n à l’importation du riz « ration », qualifi é de riz pour les pauvres et les chiens des riches. Le plan de la STC est d’importer un riz de meilleure qualité, avec beaucoup moins de brisures et moins de poussière. Elle subventionnera

ce riz en partie avec les profi ts provenant de l’importation du riz de luxe qu’elle compte mettre sur le marché.

Les subventions de l’Etat seront maintenues au même niveau pour ce nouveau type de riz destiné aux économiquement faibles.

La fi n du riz ration

Georges Ah Yan n’en démord pas

Le leader du Forum des citoyens libres défendra son droit mardi au 8e siège de député correctif à l’Assemblée nationale, en Cour suprême. Pour rappel, Georges Ah Yan, conteste l’octroi du 8e siège de député correctif à Michaël Sik Yuen qui, lors des dernières élections générales, a déclaré qu’il est membre de la population générale. Georges Ah Yan s’appuiera sur la Constitution et la nécessité de maintenir un équilibre ethnique pour défendre son propos.

Le laboratoire de la WMA fi able

Voici de quoi faire taire les détracteurs de la Wastewater Mana-gement Authority (WMA). Le labo-ratoire des eaux et eaux usées recevra mardi, le certifi cat d’accréditation ISO:IEC 17025 :2005 du Mauritius Accreditation Servives (Mauritas). Cette reconnaissance concerne au-tant les aspects organisationnels que techniques du laboratoire. Cette re-connaissance internationale classe désormais le laboratoire comme éta-blissement fi able.

Négociationavec Airbus

Air Mauritius est actuellement en négociation avec Airbus pour le renouvellement d’une partie de sa fl otte. Selon nos informations, le contrat donnera lieu à des com-pensations économiques, des « off-sets », incluant des investissements à Maurice de l’avionneur européen.

L’incinérateur de retour au tribunal

Suite de la bataille légale autour du projet d’incinérateur à La Chaumière. Les promoteurs et les détracteurs du projet se retrouve-ront les 29 et 30 septembre devant le Tribunal d’appel de l’Environne-ment. Les experts sollicités par la « Plateforme anti-pollution » auront la parole. Ce collectif, depuis trois ans, conteste le permis EIA (Envi-ronmental impact assessment) accordé au groupe Gamma-Covanta par le ministère de l’Environnement.

S.O.S enfantsDe meilleurs moyens pour

protéger les enfants : c’est l’objectif du Consolidated Children’s Bill. Ce nouveau projet de loi sera présenté à l’Assemblée nationale prochainement par Sheila Bappoo, ministre de l’Egalité des genres. Les dispositions de la loi devront comprendre une meilleure coordination entre le National Children Council et les organisations non gouvernementales afi n de défi nir des actions au sujet des problèmes des enfants.

Malgré la fl ambée du coût du blé dans le monde, Philippe la Hausse de Lalouvière a affi rmé qu’une hausse du prix de la farine n’est pas envisageable localement pour l’heure. Les Moulins de la Concorde Ltée (LMLC), qui approvisionne le pays en farine, achète son blé pour une année selon son directeur général. Ce qui fait que les fl uctuations sur le prix du blé au niveau international n’auront pas de répercussion pour les consommateurs mauriciens pour cette année.

C’est grâce à un accord

signé en 2008 avec le groupe Souffl et, l’Offi ce National Interprofessionnel des Céréales,

pour 130 000 tonnes de blé par an que LMLC assure sa « garantie d’approvisionnement ».

La farine n’augmentera pas

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REVUE

Meeah globe-trotterLe député du Front solidarité mauricien, Cehl Meeah, qui fait l’objet

d’une procédure judiciaire dans le cadre du braquage d’une bijouterie, a été autorisé cette semaine à effectuer un voyage à l’étranger. Le député se rendra en France, avant de mettre le cap sur l’Allemagne, l’Italie, le Japon et l’Arabie Saoudite.

L’ICTA aux aguetsTrop, c’est trop ! Décidé à mettre

un terme aux abus de certains opéra-teurs internationaux et autres centres d’appels, l’Information & Communi-cation Technologies Authority (ICTA) a émis une directive qui contraint une dizaine d’opérateurs locaux à se plier aux lois. L’enquête initiée par l’instance régulatrice des télécom-munications l’an dernier a révélé que 70 % de ces opérateurs contournent la loi. Ainsi, l’ICTA impose un régime plus strict concernant les fi nances de ces fraudeurs.

Ramano-Deerpalsing : le torchon brûle

Après les débats et la fermeture de Ti Vegas, la circonscription n° 18 (Belle-Rose-Quatre-Bornes) fait encore parler d’elle. Kavi Ramano, député mauve de la ville des fl eurs, a fait une virulente sortie contre Nita Deerpalsing, députée de la circonscription, pour avoir tenu une réunion avec les offi ciers de la mairie. « Qu’elle ne transforme pas la mairie de Quatre-Bornes en une succursale de l’Alliance sociale ! », a fulminé Kavi Ramano.

« Est-ce que je n’ai pas le droit de chercher des explications avec les offi ciers de la mairie de Quatre-Bornes à la suite des doléances formulées par mes mandants ? Voyons, je n’ai fait que mon travail de députée ! », a rétorqué Nita Deerpalsing.

Sida : 50 nouveaux cas chaque mois

Les chiffres offi ciels du ministère de la Santé font état d’un peu plus de 4 500 personnes séropositives à Maurice. L’ONUSIDA estime qu’il y aurait plus de 10 000 personnes séropositives à Maurice.

Egalité des genres : peut mieux faire

Le dernier Gender and Media Pro-gress Study a livré son verdict. L’étude menée par Gender Links Mauritius a révélé qu’il y a eu des progrès consi-dérables dans l’univers médiatique par rapport à la représentation féminine dans ce domaine. Les chiffres avan-cés indiquent une hausse de 19 % en 2009, comparé à 17 % en 2003.

Le professeur de théâtre peut enfi n dormir sur ses deux oreilles. Suspendu de ses

fonctions depuis le 23 août dernier, la direction de l’école maternelle Le Nid a décidé de réintégrer Rowin Naraidoo. On lui reprochait d’avoir utilisé une comptine avec le mot « tonkin » lors d’une fonction où

le Premier ministre était l’invité d’honneur. Cette suspension avait fait débat. Kalianjali Bhoyroo, la directrice de l’école qui avait trouvé le mot « grossier », a été contrainte de revoir sa position.

Rowin Naraidoo réintégré

Pas de suicide en dehors des heures de bureau

7 pour 100 000. C’est le taux de suicide par an à Maurice. Pour faire reculer les chiffres, un site Web a été lancé jeudi par Leela Devi Dookun Luchoo-mun, la ministre de la Sécurité sociale, marquant par la même occasion la Journée mondiale de la prévention du suicide. Le hic, c’est que l’adresse du site n’est pas mentionné et qu’il s’agit d’un site opérant uniquement pen-dant les heures de bureau.

Les animateurs de la Suicide Prevention Unit apporteront, en effet, son soutien aux personnes qui passent par des moments diffi ciles à travers des dialogues en ligne et courriels entre 9 et 16 heures en jour de semaine. Prière de ne pas avoir des ten-dances suicidaires en dehors de ces heures.

665 C’est le nombre de mineures qui ont accouché en 2009 dans les

hôpitaux de l’île. Ce nombre se décline comme

suit : 9 cas (13 ans), 28 cas (14 ans), 107 cas (15 ans), 203 cas

(16 ans), 318 cas (17 ans).

25 millionsTel est le montant du budget de promotion de notre île en

Chine. Ce budget a été nettement revu à la hausse, passant de Rs 2,5 millions

à Rs 25 millions par an. Par ailleurs, le ministère

du Tourisme négocie actuellement pour un vol

direct Maurice-Chine.

EN CHIFFRES

Savoir Choisir s’inspirera de Que Chosir Le magazine des consommateurs bimestriel Savoir Choisir refait surface. Pour ce deuxième numéro, dont l’éditeur est le ministère des Affaires, des entreprises, des coopératives et la protection des consommateurs, le

magazine accorde un dossier sur le surendettement des familles, fait un zoom sur l’importance du petit-déjeuner et explique comment bien choisir son auto-école, etc. Ming Chen, qui préside le comité éditorial, explique que les pourparlers sont en cours avec la Mauritius Standards Bureau pour tester des produits. « L’idée est d’aider les consommateurs à faire un choix éclairé à travers les tests qui seront effectués sur différents produits. » Une idée

inspirée du magazine français Que Choisir.

Chady pas au bout de ses peinesSiddick Chady n’est pas sorti de l’auberge.

Siégeant en Cour correctionnelle de Port-Louis, la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing a maintenu la charge provisoire de « receiving a gift for a corrupt purpose » contre lui. Elle a demandé à la Commission anti-corruption de faire connaître, chaque mois à la Cour, le progrès de l’enquête. Depuis février 2007, il est reproché à Siddick Chady d’avoir bénéfi cié de 25 000 euros (Rs 1 million) du géant Boskalis, qui avait obtenu un contrat de dragage dans le port.

Le haut commissariat britannique se renouvèle

L’île compte un nouveau haut commissaire britannique. Nicholas Leake, qui succède ainsi à John Murton, a rencontré Navin Ramgoolam cette semaine. Ce jeune diplomate, qui a débuté sa carrière au Foreign & Commonwealth Offi ce en 1994, a expliqué souhaiter raffermir les liens qui lient l’île à la Grande-Bretagne. S’exprimant devant les journalistes cette semaine, il a déclaré s’être préparé à la prochaine célébration du bicentenaire de la bataille de Grand Port.

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EN COUVERTURE

Inquiétant. Les liaisons dangereuses entre politique et religion gagne du terrain. Cette complicité renforcée entre l’élu du peuple et l’élu de Dieu n’augure rien de bon. Explications.

POLITIQUE ET RELIGIONL’IMPOSSIBLEDIVORCE

Fabrice Acquilina, Raj Jugernauth et Estelle Dautry■

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«Connaissez-vous beaucoup de gouvernements qui vous paient pour prier Dieu ? Votre gouvernement le fait, il vous donne des

subventions pour prier Dieu. » Ainsi parlait Choonee à d’Epinay. Cette tirade du ministre des Arts et de la Culture, concurrencée par le désormais célébrissime couplet sur les Vaish, est presque passée inaperçue, et quelque part c’est injuste. Parce qu’un Etat qui « paie » ses citoyens pour prier, ça interpelle. Sur le principe de laïcité pourtant considéré comme un élément intangible de notre République. Sur la place du religieux qui peine à se replier dans la sphère privée. Et sur le nouveau job de Dieu comme acteur politique.

L’Etat, ce banquier miséricordieux

Les liens entre l’Etat et la religion ne datent pas d’hier. Déjà, le Code Noir imposait aux esclaves d’être « baptisés et instruits dans la religion catholique ». Au début de l’époque britannique, « le gouvernement anglais fi nançait à la fois l’anglicanisme et le catholicisme », précise l’historien Yvan Martial. Jusqu’au tournant des années 1950, où « l’hindouisme et l’islam ont commencé à être subventionnés, sans opposition des autorités religieuses chrétiennes ». Dès lors, le principe est acquis. L’île Maurice indépendante ne fera jamais marche arrière.

Certes, il y a bien eu des tentatives. Toutes se sont soldées par un échec. En 2008, Raouf Khodabaccus, conseiller municipal de Port-Louis, dénonce cette « culture d’assistanat » des religions. Avant, il a empilé les additions. Résultat : Rs 4,5 millions de dépenses annuelles pour les fêtes religieuses. C’est trop, la municipalité n’a pas les moyens. Mais le robinet reste ouvert et l’insolent Khodabaccus est vite remis à sa place. L’an dernier, un autre conseiller, à Curepipe cette fois, ose une motion kamikaze : transférer les subventions religieuses vers des projets sociaux et éducatifs. Crime de lèse-majesté, la motion fi nit au panier.

Cette année, la générosité du ministère des Finances envers les religions tutoie les Rs 74 millions, un record. Une dizaine d’associations (voir page suivante) se partagent ce joli magot... qui est en réalité beaucoup plus gros. Notre estimation de l’enveloppe globale, elle, dépasse les Rs 150 millions. Exemptions fi scales et douanières, fourniture d’eau potable à l’œil, allocations et subventions en tout genre : l’Etat est un banquier miséricordieux. Il l’a encore prouvé cette semaine, quand les organisateurs du pèlerinage Père Laval ont exigé une rallonge de dernière heure. C’est comme si c’était fait, a acquiescé sans broncher le Premier ministre !

S’il faut s’en étonner ? Après tout, même la Constitution balafre la laïcité, fait remarquer Ram Seegobin, de Lalit. Le « texte sacré » de la République divise la population en quatre groupes. « Deux de ces groupes, à savoir les hindous et les musulmans, sont défi nis en fonction de leur appartenance religieuse. » En clair, le lien organique entre la religion et l’Etat était déjà inscrit dans nos gènes constitutionnels ! La pratique politique quotidienne a fait le reste. Combien de comités ministériels dévoués à telle ou telle fête religieuse ? Combien de prières politiciennes, micros ouverts, à l’invitation des socioculturels, ces groupes fourre-tout qui ont l’art de tout confondre, de tout mixer, mystique et politique dans le même panier.

Vendredi, en pleine fête de l’Eid, le leader de l’opposition est tombé dans le panneau. Paul Bérenger s’en est allé draguer des pèlerins du Hadj, réclamant au Premier ministre une ristourne d’urgence sur les vols pour la Mecque. Nouvelle génufl exion de Navin Ramgoolam… Fraîchement élu, le député MMM Satish Boolell, a vite été mis au parfum. « Il faut être présent dans toutes les cérémonies. On y oublie Dieu mais ce n’est pas grave, c’est le calcul politique qui compte. Il faut être vu et si vous faites une donation c’est encore mieux. » Fin du raisonnement : « Pour convaincre l’électeur, la compétence compte moins que l’omniprésence dans les cercles religieux. »

Double instrumentalisationCette « géopolitique » de la religion et

de l’Etat peut présenter quelques avantages. Une partie du trésor de guerre des religions « permet d’entretenir des lieux de culte », font valoir dans un même souffl e pandits, prêtres et imams. Ces deniers peuvent également « fi nancer des oeuvres sociales au bénéfi ce des plus démunis ». Sans compter que « tout cet argent a le mérite de maintenir en vie les religions qui sont des gisements de cultures, et donc de repères et de liens entre les individus », observe un ethnologue.

Mais il ne faut pas s’y tromper : si le mariage du politique et du religieux peut s’avérer utile, la noce, bien souvent, tourne mal. D’abord, parce que les religions sont passées maîtres dans l’art de la surenchère. En dix ans, la subvention du ministère des Finances a grimpé de 160 % ! Un éditorialiste à l’aise sur ces questions y voit une porte ouverte à toutes les dérives. « Jetés devant des esprits faibles, ces millions deviennent une redoutable tentation. L’argent corrompt nos religions, il les affaiblit en attirant des Tartuffe qui seraient restés chez eux s’il leur avait fallu fi nancer eux-mêmes la prédication de leurs prétendues convictions. »

■ Lors de Mahashivaratree, en 2006 à

Grand-Bassin. Entre prières et apartés.

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« Hier, on se servait des religions pour régler les problèmes sociaux, aujourd’hui on s’en sert pour accéder au pouvoir. »

« Le plus gênant, c’est le mélange des genres », rebondit un membre de l’évêché qui ne veut pas être cité. « Dulthumun est-il un chef religieux ou l’agent de Ramgoolam ? Je me pose la question. Pareil pour Jocelyn Grégoire ou pour Cehl Meeah, qui sont-ils ? Des chefs politiques ou des prédicateurs ? Cette confusion est malsaine. » Satish Boolell tente un raccourci : « Hier, on se servait des religions pour régler les problèmes sociaux, aujourd’hui on s’en sert pour accéder au pouvoir. »

Si la politique se mêle de religion, l’inverse est vrai aussi. Certains se contentent de l’assumer : « L’Eglise ne vit pas dans une bulle », se défend Mgr Maurice Piat. D’autres, à l’image du discours de la Sanathan Dharma Temples Federation - « c’est nous qui choisissons le vainqueur des élections » - poussent le bouchon plus loin. En fait, une double instrumentalisation s’opère. L’élu de Dieu se sert de l’élu du peuple, et inversement. D’où un verrouillage quasi-total.

D’un côté, quelques gardiens autoproclamés de l’orthodoxie religieuse instrumentalisent le pouvoir politique. De l’autre, le pouvoir

politique se sert de la religion comme source de légitimation et de contrôle. Cette connivence ne se contente pas de brouiller les règles du jeu démocratique. Enveloppée du manteau de la croyance religieuse, elle est, bien souvent, source de manipulations identitaires. N’est-ce pas ce qui s’est passé à d’Epinay ?

Généralement, c’est en période électorale que cette alliance célèbre ses fi ançailles. Le sociologue Ibrahim Koodoruth développe. « Des noyaux religieux exercent un lobbying intense auprès des candidats. En échange d’un lopin de terre, d’une nomination ou d’un contrat, ils promettent des votes assurés. » Si ça marche ? « Pour renforcer le mot d’ordre, les leaders jouent sur les peurs. » Exemple : « Demain, ne venez pas vous plaindre si le candidat du camp d’en face est élu, il n’aura rien à vous offrir. » De quoi faire réfl échir... sauf si l’on considère que « la grande majorité » de ces divins rabatteurs sont « des imposteurs » !

Ils ont cependant un atout : ce sont des traits d’union. « Pour avoir accès aux gens, il faut avoir accès à leurs représentants », explique Satish Boolell. « Je connais un village de 1 200 électeurs qui compte une dizaine de lieux de cultes. Pour toucher un maximum de monde, le plus simple est encore de réunir les chefs religieux. » D’autant que sept Mauriciens sur dix leur font confi ance. Une cote de popularité largement supérieure à celle des politiques, de la justice ou des syndicalistes(1).

Reste la question essentielle : demain, comment rompre le lien ? « Commençons par reconnaître que nous avons un problème et acceptons d’en parler », suggère Satish Boolell. Plus facile à dire qu’à faire. « Nous sommes une société fragile et nous marchons sur des oeufs », reconnaît-il.

Souvent évoquée, jamais décidée, la fi n des subventions aux religions est-elle la solution ? Rien n’est moins sûr. « Soyons constructifs, faisons des propositions », réagit Ram Seegobin. Son idée : remplacer la manne publique par des dons privés. Et laisser ainsi le choix aux Mauriciens de mettre au pot. « On peut imaginer un système de label pour les groupes religieux s’impliquant dans la vie sociale. Et des déductions fi scales pour leurs donateurs. »

Ibrahim Koodoruth va plus loin : l’avenir de cette relation, c’est le citoyen qui l’a entre ses mains. « Lorsque l’électeur comprendra où se situe son intérêt, lorsqu’il se mettra dans le crâne qu’une faveur individuelle et ponctuelle pèse moins lourd qu’un projet collectif à long-terme, alors, tout naturellement, les liens entre politique et religion se distendront. » Amen.

(1) Selon une étude réalisée en 2008 par DCDM et Ipsos océan Indien.

EN COUVERTURE

Le jackpot au diocèse catholique

● Diocèse catholique romain : Rs 23,7 millions● Sanathan Dharma Temples Federation : Rs 17,8 millions● Board of Waqf Commissioners : Rs 11,7 millions● Mauritius Tamil Temples Federation : Rs 5 millions● Arya Sabha Mauritius : Rs 4,9 millions

● Mauritius Andhra Maha Sabha : Rs 1,4 million● Mauritius Marathi Mandali Federation :Rs 1,2 million

Deux associations ont refusé cette année les aides de l’Etat : l’Assemblée nationale des Bahaïs de Maurice et l’Ahmadiyya Muslim Federation. L’Eglise adventiste, elle, refuse depuis toujours les subventions.

■ L’essentiel est d’être vu, explique un député. Là, c’est gagné...

Subventions directes perçues en 2010 par les principales organisations religieuses (liste non-exhaustive) :

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«Quand Sookdeo Bissoondoyal, en 1955, demande à ce que toutes les religions disposent des aides de l’Etat, c’est pour lutter

contre une injustice », explique Satteeanand Peerthum, historien. Il n’y a que les religions chrétiennes qui obtiennent un fi nancement de l’Etat. Il pense avant tout à l’Islam et aux hindous. »

Du temps de l’Isle de France et de la colonisation française, la religion catholique est religion d’Etat, elle reçoit donc une subvention du gouvernement. Avec l’arrivée des Anglais, l’Eglise anglicane devient religion offi cielle et obtient les subventions du gouvernement colonial. Mais l’Eglise catholique garde également ce privilège grâce à l’accord signé entre la France et l’Angleterre.

Suicide politique

Un comité législatif est institué en 1955 suite à la demande de Sookdeo Bissoondoyal. « Face à une telle discrimination, le comité avait deux choix : cesser de donner aux religions chrétiennes ou accepter de donner à toutes les religions », ajoute Satteeanand Peerthum. Le comité a donc recommandé de verser des subventions au prorata du poids de chaque groupe religieux de la population.

A partir de 1957, une allocation est versée à toutes les religions de Maurice. Le seul critère de versement est que ce soit une religion reconnue par l’Etat et non une secte. Au départ, c’est une somme minime qui est accordée aux associations religieuses en fonction du nombre de fi dèles. Les

Travaillistes au pouvoir ont fait augmenter cette subvention. La somme est établie aujourd’hui à environ Rs 59 par adhérent.

« On ne sait pas exactement combien de fi dèles compte chaque religion. Le recensement de la population de 1972 est le dernier où la religion est demandée. Et les subventions sont aujourd’hui encore basées sur ces chiffres. » Les chiffres sur lesquels le gouvernement s’appuie pour verser ces subventions sont donc une estimation. De plus, ils ne prennent pas en compte la réalité des activités religieuses et les conversions de Chrétiens vers l’Islam et d’Hindous vers les religions pentecôtistes et évangélistes, par exemple.

Depuis quelques années, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inutilité de ce fi nancement. Satteeanand Peerthum l’explique : « Maurice est une République laïque, la religion devrait être une affaire personnelle et privée. » Car l’Etat, lorsqu’il donne, est évidemment en mesure d’attendre un retour des communautés religieuses.

L’historien conclut : « Maurice est une exception dans le monde. Mais c’est notre façon de faire, et maintenant que c’est entré dans les mœurs, ce sera diffi cile de revenir en arrière. Aucun Premier ministre ne s’y risquera, cela serait un suicide politique. »

LES SUBVENTIONSUNE VIEILLE TRADITION

■ Les subventions des religions par l’Etat,

une longue tradition, leur a permis d’asseoir leur infl uence.

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Le patrimoine foncier des trois principales religions du pays est estimé à plusieurs milliards. Mais il n’est pas commercialisable. « Prenez, par exemple, l’église de Cassis. Le

terrain et le bâtiment avec ses pierres taillées et ses centaines de décorations fabriquées minutieusement à la main valent plusieurs millions de roupies. Mais on ne peut les vendre. Ils font partie d’un patrimoine religieux et historique de valeur inestimable », explique Monseigneur Amédée Nagapen, ex-vicaire général et historien.

Idem pour les principaux temples hindous et les mosquées du pays. Nissar Ramtoola, président de la Jummah Mosque, explique que s’il fallait la reconstruire à l’identique, il faudrait Rs 125 millions. Si on prend en considération l’emplacement de cette mosquée et sa superfi cie, sa valeur représenterait plus que le double de ce que coûterait sa reconstruction à l’identique.

De plus, l’Islam est la seule religion du pays à posséder des biens fonciers outre ses

lieux de culte. « Nous possédons 22 bâtiments dans la capitale, dont l’Ehram Court, occupé entièrement par la MRA. Les 22 bâtiments, qui valent en moyenne Rs 10 millions, sont tous loués à des tierces », indique Nissar Ramtoola.

Pourquoi cette politique foncière ? « Simple-ment parce que nos aïeux ont eu la sagesse d’investir dans le foncier pour pouvoir soutenir économiquement nos mosquées », souligne le président de la Jummah Mosque. En effet, avec 210 mosquées sunnites à travers le pays, les Rs 11,7 millions de subventions que verse l’Etat an-nuellement au comité Waqf suffi -sent à peine à payer la facture d’électricité de ces lieux de prière. Les loyers obtenus des 22 bâtiments et les dons des fi dèles représentent des sources de revenus nécessaires pour fi nancer notamment les salaires du personnel des mosquées ainsi que les activités religieuses, explique-t-on.

L’Eglise catholique, quant à elle, possède peu de terrains. Il était question, il y a environ un an, d’un développement foncier sur deux lopins de terre contigus d’environ un arpent appartenant respectivement à la cure de Notre- Dame de Lourdes et au diocèse de Port-Louis. Mais il est aujourd’hui plus que probable que ce terrain soit mis en vente sous peu. « L’Eglise catholique possède très peu de terrains. Le plus gros lopin qu’elle possédait, environ 40 arpents à Vallée- des-Prêtres, a été donné en cadeau au

gouvernement. C’est le ministre des Terres et du Logement d’alors, sir Razack Mohamed, qui avait demandé à Monseigneur Liston de lui céder ce terrain pour la construction de maisons pour les démunis. Cité La Cure, entre autres, a été construite sur ce terrain », raconte Mgr Nagapen.

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« Nos aïeux ont eu la sagesse d’investir pour soutenir nos mosquées »

DIEU CROIT DANS LE FONCIER

EN COUVERTURE

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Ainsi, devant le montant faible des subventions pour les lieux de prières, les catholiques et les hindous comptent sur les dons des fi dèles principalement pour fi nancer leurs activités et pour la construction de nouveaux lieux de prière.

Les temples hindous et tamouls possèdent en général des salles qui sont louées pour des mariages religieux et qui représentent une petite source de revenus. Les paroisses des églises catholiques ont, pour leur part, traditionnellement organisé dans le passé une kermesse annuelle pour lever des fonds. Il y a eu par la suite le concept de « amène to block » pour fi nancer l’étude des séminaristes, entre autres.

Quoi qu’il en soit, la National Development Unit a un budget conséquent pour l’aménagement des enceintes des lieux de culte de toutes les principales religions du pays. Budget considéré comme conséquent et dont les travaux viennent rehausser la valeur de ces patrimoines religieux et culturels.

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Maurice est le seul pays laïc à subven-tionner directement ses institutions religieuses. En Europe, il y a bien cer-tains pays comme l’Espagne et l’Italie qui fi nancent les lieux de culte et le per-sonnel religieux, mais le catholicisme y est religion d’Etat. Ailleurs, un modèle prédomine : pas de fi nancement direct du fait religieux mais un fi nancement indirect sous forme de subventions aux associations religieuses qui gèrent des services sociaux.Les Etats-Unis par exemple, interdisent tout fi nancement public des lieux de culte et des écoles confessionnelles. Mais George W. Bush a créé en 2002, un Offi ce of Faith-based Community Initia-tives, programme attaché à la Maison Blanche qui permet une aide fi nancière directe aux congrégations religieuses offrant des services sociaux. Ainsi des Etats, des banques et des fondations peuvent verser des fonds à des as-sociations religieuses qui s’occupent d’éducation ou de lutte contre la pau-vreté. Le gouvernement américain fait ainsi une bonne affaire : il se déleste des services sociaux auprès d’asso-ciations, et fi nance des organisations religieuses tout en respectant ses en-gagements d’Etat laïc.Le Royaume-Uni, siège de l’Eglise anglicane, ne fi nance pas non plus offi -ciellement de culte. Les ressources des organisations religieuses proviennent de collectes et de dons, ainsi que de leur patrimoine. Mais dans la réalité, par l’intermédiaire de l’English Heri-tage, organisme public dépendant du

ministère de la Culture, les travaux d’entretien des églises et des cathé-drales peuvent être subventionnés. En pratique, l’Église anglicane est la principale bénéfi ciaire de ces disposi-tions, et l’on estime que l’État contribue à hauteur de 10 % aux dépenses qu’elle engage pour ses immeubles. Et toutes les communautés religieuses peuvent obtenir le statut d’institutions chari-tables, qui leur permet de jouir d’un régime fi scal avantageux.En théorie, la France est le pays le plus strict en matière de fi nancement public. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 interdit tout fi nancement des lieux de culte et du personnel religieux. Ils sont donc entièrement fi nancés par les dons. Un problème pour l’Eglise ca-tholique française, régulièrement en proie à des problèmes fi nanciers. Il y a tout de même une exception, l’Alsace et la Lorraine, allemandes en 1905, n’appliquent pas la loi de sépa-ration de l’Eglise et de l’Etat. Le per-sonnel religieux est, dans ces régions, fonctionnaire de l’Etat.Enfi n, en vertu du sécularisme, l’Etat indien, laïc, ne représente aucune reli-gion particulière mais protège et recon-nait à égalité toutes les religions. Cela ne signifi e pas la neutralité puisque l’Etat peut fi nancer des écoles reli-gieuses. Et la Constitution de 1950 a accordé une place au droit hindou et au droit musulman. Mais malgré l’impor-tance du monde religieux, le gouver-nement n’accorde pas de subventions directes à leurs responsables.

ET AILLEURS ?FINANCEMENT DES RELIGIONS

■ Tout comme

à Maurice, il arrive que le président américain (ici l’ancien chef d’Etat George W. Bush) reçoive des chefs religieux qui viennent solliciter des aides.

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Je tire mon chapeau au dossier sur les castes indiennes (et donc indo-mauriciennes) paru dans la précédente édition de l’express dimanche. J’en ai apprécié le professionna-lisme et l’objectivité. (…)

Merci à tous pour cette éclairante couver-ture d’un sujet d’importance nationale ici, et trop longtemps occulté. C’est de la sociologie que vous nous offrez, selon mon appréciation sommaire.

Le « cinéma » de ceux qui trouvent à en redire, manifestement pour des raisons ina-vouables, ne mérite que le mépris.

Il faut peut-être souligner que le « phéno-mène castéiste » touche aussi, de près ou de loin, une bonne part des musulmans mauri-ciens, originaires autant de la même mère-pa-trie culturelle que les hindous locaux, l’Inde.

Quoiqu’une autre frange des coreligion-naires musulmans s’en défendront bec et ongles, de le pratiquer, n’osant l’avouer parce que le Coran l’interdit formellement.

Du bon travail. Une expérience à renou-veler souvent.

Tchota Yadallee

Permettez-moi de vous féliciter pour votre article publié dimanche dernier. (…) Sachez que la très grosse majorité des lecteurs est derrière vous dans votre démarche d’étaler la vérité.

Shrivan

I think the press is giving too much at-tention to those sociocultural groups and making Dulthumun look like a hero. My point is l’express should stop covering their press conferences and ignore them and they will crawl back to their hole rather than inciting hatred among different com-munities.

By the way, you are doing a wonderful job and I really appreciate your work. Best of luck in whatever you do and I am really proud that you are standing for what you believe in.

Parvez

In the shadows, lurked monsters. The free press lit a candle, either we confront the monsters we can now see, or we curse the light bearers for lighting up the darkness.

J.H.

Monsieur Somduth Dulthumun vient de dire que ce que l’express dimanche a écrit est faux et que le problème de caste n’existe pas. Alors avant de critiquer l’express dimanche, je lui de-mande de critiquer et de dissoudre toutes ces as-sociations qui se disent Rajput, Ravived ou Vaish qui défendent leurs hommes à chaque fois qu’ils sont menacés de perdre leur place à la tête d’un organisme. Si le problème de caste n’existe pas, pourquoi Arvin Boolell n’occupe pas un poste important au sein du PTr ? C’était la même chose avec son père qui était le leader du PTr et qui n’a pu devenir le PM de Maurice, car quelqu’un d’une autre caste a été choisi...netway divan to la-port avan to bril l’express-dimanche !

Enn Mauricien (sur www.lexpress.mu)

Please Mr Dulthumun, don’t ridicule your-self and deny the fi rm and strong existence of the caste system in Mauritius. You are making a fool of yourself. Instead you should concentrate your energy on getting the hindu community together through education and collective participation in issues of national interest. Why don’t you correct the newspaper through a rational and intelligent debate about the issue and build a credible discus-sion platform to make your point ? I am a hindu and only then I will be with you.

SB (sur www.lexpress.mu)

COURRIER

Débat. Notre dossier sur le pouvoir des castes, publié dans notre précédente édition, a fait réagir nos lecteurs. Extraits.

Pouvoir des castes la parole aux lecteurs

Anou koz morisien

■ Somduth Dulthumun, président de la Mau-

ritius Sanathan Dharma Temples Federation, a brûlé mercredi un exemplaire de «l’express dimanche» pour protester contre le dossier traitant de la relation entre les castes et la politique.

NA

SSEE

M A

CK

BUR

ALL

Y

S e avek fi erte e dan langaz morisien ki mo bizin vinn dir ou kouman mo fi nn apresie ou le-ditorial dan l’express dimanche 5 septam. Mo kontan trouve ki ou fi nn pran exacteman po-zision ki ti pe bizin pran ek mo sagrin ki missie Jimmy Harmon pe al rod belbel largiman

pou defann so move swa sekter. Mo bien zeki ar so lopinion me la kott mo sagrin se ki so pozision dan linstiti Cardinal Jean Mar-

géot pou donn sa lopinion la plis limportans ki li vreman merite. Dimounn pou ezite reponn li kare kare. Arnaud Carpooran olie dir « qu’il n’est pas de mon ressort d’en décider » ti fi nn bizin ena kouraz pou dir plito : « Mwa mo diksioner ena pou ti Diksioner Morisien » - enn poin se tou !

San ki nou vinn integrist fode ki dan tou zournal ki dakor nou servi lapelasion morisien a sak fwa ki kapav plito ki « kreol » ou « kreol morisien » pou fer rant sa lexpresion la dan latet tou ban lek-ter. Ena enn pake langaz kreol dan lemond e tou deba lingwistik lor bann zil kot zot existe inn fi ni depase. Aster nou bizin guet pli divan. Enn gran paz bizin tourne a partir dimoman ki gras a lespri progresis minis Bunwaree sa Gouvernman la pe fer listwar ek a pe rekonet morisien kouman langaz nasional pei Moris.

Bann sekreter redaksion bizin fer enn zefor spesial pou na pa fer fot. Zot bizin servi diksioner morisien Le Carpooran e konpil tou bann nouvo mo ki pou bizin azoute dan so bann prosin edi-sion. Dan ou prop leditorial zot fi nn laisse ou ekrir « non » avec enn « m » e « casteist »... « i-s-t-e-s »...

Mwa ousi mo fi nn tante pou ekrir sa de trwa mo la ek led Le Carpooran me ousi avec enn gran lazoi dan mo leker mem si mo bizin azoute : « sori pou mo bann fot ... mo pa fi nn ena sans apran nou lang nasional dan lekol » !

Kordialman,

Gérard Ahnee

PrécisionMe référant à votre dossier de la semaine dernière, je voudrais préciser que j’avais dit à votre journa-liste qu’on avait trois groupes importants au sein de la communauté musulmane locale du point de vue ethnico-géographique : les Memons, les Sur-tees et les Calcuttyas et non les Chiites comme cela a été rapporté dans votre dernière édition. D’autre part, j’avais fait part de mon analyse sur la mise en valeur des « vaish » dans les années 80 comme « contre-pouvoir » et je suis heureux que votre journaliste ait repris cette perspective historique.

Shafi ck Osman

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ECONOMIE

un coup d’épée dans l’eauSans résultat. Depuis le mois de juillet, la Banque de Maurice est intervenue cinq fois sur les changes pour tenter de satisfaire les exportateurs qui réclament la dépréciation de la roupie afi n de retrouver une meilleure rentabilité et de la compétitivité sur les marchés extérieurs.

La Bank of Mauritius (BoM) fait feu de tout bois. Après avoir ponctionné à plusieurs reprises des liquidités

pour réduire l’excédent de roupies sur le marché monétaire, elle a récemment multiplié les interventions sur le marché des changes en achetant essentiellement du dollar mais également un peu d’euro.

Trois interventions sont intervenues en juillet dernier. Une opération a été effectuée en août. Et

depuis début septembre, la BoM a procédé à trois séries d’achats. Depuis le début du mois de juillet, la banque centrale aura ainsi dépensé un total de Rs 2,1 milliards sur le marché des changes.

Ces interventions sur le niveau de la roupie face au dollar et à l’euro sont bien évidemment à mettre en parallèle avec le débat sur les conséquences de l’appréciation de la monnaie nationale. Depuis de nombreux mois, les exportateurs réclament une dépréciation de la roupie afi n de retrouver à la fois

une meilleure rentabilité et de la compétitivité sur les marchés extérieurs. Et ils n’ont pas désarmé en faisant jouer leur lobby à tous les niveaux de l’Etat.

Une stratégie de lobbying qui semble avoir porté ses fruits. Certains ministères, par exemple l’Industrie, leur accordent une oreille de plus en plus attentive et commencent à reprendre leurs revendications à leur propre compte. Au point de les présenter au niveau du ministère des Finances.

Si Pravind Jugnauth a

toujours su se montrer garant de l’indépendance de la banque centrale, il n’en reste pas moins conscient des problèmes créés par une roupie trop forte. Lors de la présentation de l’Economic Restructuring and Competitiveness Programme, il avait d’ailleurs laissé entendre que les bienfaits de la baisse de l’euro et de la livre sterling en matière d’infl ation ne pouvait contrebalancer les risques pesant sur la croissance, l’investissement étranger et la création d’emplois.

Et la pression monte à

Banque de Maurice

■La Banque de Maurice a dépensé

Rs 2,1 milliards lors de ses différentes interventions sur les changes.

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Dans une mesure connue, à l’échelle Celsius, cela fait un peu plus de 232°. C’est la température à laquelle brûle le papier. À l’échelle anglaise impériale : 451°. D’où le titre du roman de Ray Bradbury, de même que celui du fi lm de François Truffaut qui en est adapté : Fahrenheit 451.

Dans le roman de Bradbury, un pouvoir a interdit les livres. Des « pompiers » ont pour mission de brûler tous les ouvrages qui subsistent encore. Face à cette barbarie, la résistance s’organise : des itinérants décident d’apprendre par cœur, chacun, un livre. Chacun assurera la survie d’un ouvrage tant que lui-même vivra.

Dernier détail : Fahrenheit 451 a été publié en 1953. L’Amérique était en plein maccarthisme, ces deux années de démission morale et intellectuelle qui permirent à une inculture imbécile de réduire au silence plus d’un créateur.

On pourrait imaginer une version contemporaine du roman. Pour que la structure narrative fonctionne, il faudrait concevoir un pouvoir exercé de manière très personnelle, de surcroît avec une large part d’inavouable qu’il importe de cacher au peuple. Cela se passerait dans un pays qui serait dirigé, disons, par Lui, un hédoniste qui ne se refuse rien, ne buvant que les meilleurs vins, ne fumant que les meilleurs cigares, peu préoccupé par les questions religieuses mais ayant confi é à un détachement de vendeurs de divin la mission d’abrutir la population.

À la tête de multiples associations, les vendeurs de divin n’entendent pas brader leur stock à vil prix. Ils veulent bien fourguer à tarif promotionnel au petit peuple mais à condition que Lui et sa cour acceptent de leur laisser quelques miettes de leurs festins. Ce qui est fait, quelques arpents de terres, çà et là, du patrimoine public, quelques nominations à des conseils d’administration d’organismes totalement inutiles, ce sont les choses qu’on peut donner à trois dizaines d’imbéciles en contre-partie d’une paix royale avec le peuple. Pour cela, il suffi t d’avoir une population plus préoccupée de rituels que de justice. D’où l’utilité de nos vendeurs de divin.

Pour plaire davantage, les vendeurs, menés par Son Éminence, le plus servile de tous, ont décidé qu’il faudrait désormais brûler les journaux. Mais il y a déjà eu de semblables tentatives dans le passé. Et cela n’a pas empêché les titres indépendants de continuer à assumer leur mission, ce au sujet de quoi ils n’ont aucun doute. C’est la section certaine de la presse.

Fahrenheit 451 !

l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 19

Par Gilbert Ahnee■

PRISAU JEU

l’approche du 27 septembre date à laquelle le comité de politique monétaire de la banque centrale devra statuer sur le niveau des taux d’intérêt. On se rappelle que la banque centrale s’était déjà fait tirer l’oreille pour baisser ses taux afi n d’accompagner l’Additional Stimulus Package de Rama Sithanen. Il est vrai qu’à l’époque l’infl ation était à des niveaux plus élevés qu’aujourd’hui.

Un excédent de devises

En multipliant les interventions, le gouverneur de la BoM, Manou Bheenick, montre qu’il aimerait bien éviter une baisse du taux repo afi n de se garder une marge de manoeuvre si une détente monétaire massive se révélait nécessaire. Las, les achats de devises de la banque centrale se sont révélés plutôt vains. Malgré sept interventions, depuis début juillet, le dollar a perdu 3,2 % en retombant à Rs 31,45 et l’euro a abandonné 3,1 % en revenant à Rs 39,60.

C’est que le marché des changes local est caractérisé par un excédent de devises. En effet, la demande des importateurs en dollar est moins importante, malgré une reprise des importations, comme en témoigne la récente aggravation du défi cit commercial.

Cet apparent paradoxe s’explique par le fait que les importateurs reportent leurs achats de devises et empruntent du dollar

à des taux très bas en jouant le billet vert à la baisse. A l’échéance de leur emprunt, ils espèrent rembourser à taux très faible un dollar qui se sera encore déprécié.

Parallèlement, les exportateurs souhaitent immédiatement vendre leurs devises avant qu’elles ne se déprécient davantage. Pour couronner le tout, la Banque de Maurice vend désormais directement des devises aux plus importants utilisateurs de devises du pays comme la State Trading Corporation. Les banquiers s’inquiètent d’ailleurs de cette « désintermédiation » du marché des changes mauricien qui leur enlève une part de leur chiffre d’affaires.

La banque centrale souhaiterait par ailleurs réduire l’exposition des banques commerciales au « risque devises ». Pour ce faire, elle pourrait décider de réduire le pourcentage maximal d’exposition des établissements de crédit aux monnaies étrangères. Il est actuellement de 20 % du « tier 1 capital » qui est composé des actions ordinaires et des réserves publiées.

Ce pourcentage pourrait être ramené à 15 %. Pour les banques, il s’agira soit d’augmenter leur capital, ce qui dans le contexte actuel est peu concevable, soit de réduire leurs activités sur les devises. Ce qui semble être le but recherché par la banque centrale.

Pierrick Pédel■

Interventions de la Banque de Maurice sur les changes

Source : Axys Stockbroking

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SOCIÉTÉ

20 | l’express dimanche | n°17370 | 12 septembre 2010

pas pour demainSécurité alimentaire oblige, Maurice souhaite se lancer dans la production alimentaire offshore à Madagascar et au Mozambique. Mais des obstacles se dressent sur sa route…

Fin 2008. la fi rme coréenne Daewoo Logistics of South Korea obtient un bail de 99 ans pour produire

du maïs et de l’huile de palme sur une superfi cie de 1,3 million d’hectares. Une superfi cie qui équivaut à la moitié du territoire belge. Le but visé : renforcer la sécurité alimentaire de la Corée du Sud.

Cette sécurité alimentaire, Maurice la recherche également et a initié des actions dans ce sens. Ainsi, le pays prévoit une production alimentaire offshore à Madagascar

et au Mozambique. Certes, le projet refait surface à chaque annonce de majoration du prix des denrées alimentaires, principalement le riz, la farine, le lait et le maïs, sur le marché international en raison des sécheresses, inondations et autres faits liés au changement climatique.

Mais si aucun projet de ce type n’a abouti jusqu’ici, l’Etat mauricien n’a pas pour autant abandonné l’idée d’une production alimentaire offshore pour se prémunir d’une éventuelle crise alimentaire.

Le gouvernement mauricien vient en fait d’obtenir des milliers

d’hectares du gouvernement mozambicain pour des projets de développement agricole. Et il cherche en ce moment des terres pour de tels projets auprès de la Tanzanie et du Swaziland.

« Toutes les terresne sont pas idéales »

Les priorités : produire du maïs, du riz, de la pomme de terre, du lait et de la viande pour la consommation locale. Mais comme par le passé, le principal obstacle à ces productions alimentaires

offshore demeure un problème stratégique. En effet, il n’y a pas de route d’accès vers ces terres et de ces terres vers le port notamment. Pas de système de canalisation d’eau ni d’électricité, non plus.

Toutefois, l’Etat mauricien semble avoir pris en compte ce facteur. Puisque ni l’Etat, ni les investisseurs, encore moins les pays qui offrent ces terres ne sont intéressés à investir dans les infrastructures. La solution réside donc dans les organismes donateurs qui souhaitent investir dans des infrastructures pour assurer le développement des pays très peu avancés.

« Nous allons créer un organisme pour solliciter ces fonds et gérer la construction des infrastructures », indique un responsable du nouveau plan de développement agricole sur les terres données par le gouvernement mozambicain.

« Dans quelle mesure a-t-on une assurance que les Mauriciens qui iront investir là-bas vendront leurs produits à l’île Maurice ? Ils seront libres de vendre à qui ils veulent et normalement

La production alimentaire offshore…

Dans son plan stratégique, le Food Security Fund, qui dispose d’une enveloppe de Rs 1 milliard, cible des projets et des produits alimentaires stratégiques dont le lait, la viande, la pomme de terre, la pêche hors lagon, etc. Dans ce cadre, ce fonds travaille en collaboration avec le MSIRI pour relancer la production du maïs à Maurice.Le pays importe en ce moment 80 000 tonnes de maïs de l’Amérique du Sud pour la préparation des aliments concentrés pour poulet et bétail. Or, le prix du lait et des viandes produits localement dépend largement du prix du maïs. On estime que Maurice pourrait produire une bonne partie de sa consommation de maïs pour se mettre à l’abri. Idem pour la pomme de terre. Le but visé est de produire 80 % de notre consommation de ce féculent, soit 16 000 tonnes. On estime que ce tonnage pourrait être dépassé cette année si les bonnes conditions climatiques se maintiennent.

Le retour du maïs

■Productions de pommes de terre et

autres légumes… Ce sont, entre autres, les exploitations agricoles que Maurice prévoit d’initier offshore, afi n d’assurer la sécurité alimentaire du pays.

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l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 21

■Certains employés ont passé 60 mois dans des organismes parapublics

et leur contrat est toujours renouvelé mensuellement.

Emploi précaire : leur vie suspendue à un contrat

Ils croyaient avoir obtenu le job dont ils rêvaient. Grâce au deal vote contre emploi. Mais ces employés ont vite

déchanté. Des années après avoir été embauchés, nombre d’entre eux n’ont toujours pas été titularisés.

Désiré, un employé de la Cargo Handling Corporation, y travaille depuis trois ans comme opérateur de fork lift (chariot élévateur). Après 12 mois de service, il demande à la direction de la compagnie de le titulariser mais selon ses dires, celle-ci lui aurait déclaré que pour obtenir un contrat, il ne faut pas seulement 12 mois de service mais cinq permis d’opérateurs de chariot élévateur.

Certains employés de Mauritius Telecom (MT) seraient aussi dans la même situation. Ashvin (prénom modifi é), 25 ans, qui travaille depuis bientôt un an et demi dans le département technique de MT, n’a pas encore de contrat. Et faute d’un emploi stable, il ne peut obtenir un prêt bancaire. Du coup,

son mariage devra attendre…De son côté, Martine

(prénom modifi é) est employée au Central Electricity Board depuis cinq ans. Elle est l’un des responsables du service clientèle. Elle a fait son entrée après les élections générales de 2005. Et depuis 60 mois, son contrat est renouvelé mensuellement.

Trois cas différents certes, mais trois cas où les employés ont déjà plus de 12 mois de service et pas de contrat à durée indéterminée.

Les employeursen abusent

Contacté au téléphone, le directeur général de la Cargo Handling Corporation, Dhun Bhima, soutient que la compagnie emploie seulement sur une base minimum d’un an renouvelable dépendant de la qualité du travail.

Sollicité pour une réaction, Sarat Lallah, directeur général de Mauritius Telecom, n’a pas souhaité réagir sur la situation. Mais il déclare tout de même que : « lorsque le poisson ferme

sa bouche, il n’a pas de souci à se faire. »

Selon l’avocat Kishore Pertab, la nouvelle loi du travail, l’Employment Rights Act, pousse l’employeur à faire des contrats à durée déterminée. Il affi rme que les employeurs en abusent pour éviter de payer des indemnités de licenciement.

Vishnu Jugdharee, né-gociateur de la Telecommu-nication Workers Union de Mauritius Telecom, soutient que l’Employment Rights Act et l’Employment Relations Act doivent être revues. Il affi rme que si ces deux lois sont amendées en ce sens, ce type de situations deviendra moins fréquent.

Entre-temps, les cas de Désiré, d’Ashvin et de Martine sont peut-être les arbres qui cachent la forêt car d’autres personnes exerçant dans les organismes parapublics seraient dans la même situation. L’hyperactif ministre du Travail, Shakeel Mohamed a peut-être là un dossier dont il doit s’occuper d’urgence.

Elvissen Adaken■

ce sera au plus offrant », souligne, avec justesse, Jocelyn Kwok, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture.

Mais l’Etat mauricien semble avoir trouvé une parade si une telle situation se produit. Des conditions seront ainsi imposées à tous les Mauriciens ou compagnies mauriciennes qui obtiendront des terres pour une exploitation agricole dans l’un des pays où l’Etat mauricien aura obtenu des concessions et où il aura mis en place des infrastructures.

Une des conditions primordiales concernera l’exportation obligatoire d’un pourcentage de la production vers Maurice, indique un proche du dossier de développement agricole offshore.

Par ailleurs, le ministère des Finances a fait appel aux Mauriciens intéressés à se lancer dans la production agricole et énergétique sur les terres obtenues du gouvernement mozambicain. On ne sait pas encore quelle a été la réaction des opérateurs économiques du pays. Mais d’ores et déjà, on sait que certains Mauriciens, qui ont déjà initié des projets agricoles au Mozambique, rouspètent.

« Toutes les terres obtenues ne sont pas idéales pour le type de développement que cherche l’Etat mauricien », précise l’un des opérateurs. Il n’a pas voulu en dire plus.

La production alimentaire offshore a donc encore un long chemin à parcourir. Et elle n’est manifestement pas pour demain.

Raj Jugernauth■

Du riz local bientôt sur le marchéDu riz produit localement sera mis sur le marché l’année prochaine par la compagnie Vitarice. Cette compagnie plantera du riz sur plus de 500 hectares. Engagée principalement dans la production des semences, elle réservera 20 % de sa production pour du riz de consommation. Elle produit principalement du riz hybride qui a un rendement six fois supérieur au riz traditionnel.L’Etat qui s’est lancé dans la production du blé à Réduit et Pamplemousses compte également produire une partie de notre consommation localement.

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INTERVIEW

| Quelle est la raison de votre départ ? Elle est très simple, les ambassadeurs

tournent. Dans un pays comme Maurice, chez nous, le temps de séjour est de trois ans, voilà pourquoi je m’en vais. Quelqu’un me succèdera dans quelques semaines, c’est la vie normale des diplomates. Quelque part, nous sommes tous... des clones !

| Ce n’est donc pas une sanction ? Pourquoi voulez-vous me sanctionner ?

Mon départ n’a aucune signifi cation particulière si ce n’est que mon temps de séjour est achevé.

| Votre côté franc du collier a parfois embarrassé. En avez-vous conscience ?

Quand je suis devenu diplomate, tous mes amis s’étaient tordus de rire, c’était pour eux un contre-emploi total. Je l’assume, je suis comme je suis. Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis. Je ne crois pas que la diplomatie soit l’art de tourner autour du pot, de minimiser ou d’employer le moindre mot. Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Surtout dans un pays comme Maurice où il n’y a aucune raison de tenir un langage ampoulé et coincé.

| Que pensez-vous avoir réussi ici ? Je n’ai rien réussi, c’est Navin Ramgoolam

et Nicolas Sarkozy qui ont réussi des choses. Si on a bougé sur Tromelin, c’est qu’ils l’ont voulu ensemble. Derrière, des gens ont fait tourner la machine, c’était mon rôle, je l’ai joué du mieux que j’ai pu. L’accord sur la

cogestion de Tromelin a été un symbole fort de l’amitié entre la France et Maurice. Chacun a accepté des compromis. Ce n’était pas facile pour Maurice, ça ne l’était pas non plus côté français. Toucher à une vache sacrée n’est jamais simple !

| La France a choisi d’accompagner l’île durable. Etes-vous satisfait de la tournure du projet ?

A mon arrivée, j’ai rencontré un grand scepticisme. Aujourd’hui, le discours a changé. Je dis bien le discours, pas la réalité. Mais ça viendra d’ici deux ou trois ans. Le prix de l’énergie fossile va repartir à la hausse. Dès que la croissance sera revenue, notamment en Asie, des tensions apparaîtront sur le prix du pétrole. D’où l’intérêt pour Maurice de compter sur ses propres ressources, sur le

vent, le soleil, etc. Ce sont des investissements d’avenir.

| Que retenez-vous de la visite en France de Navin Ramgoolam, la semaine dernière ?

Une chose m’a frappé. Les entretiens avec François Fillon et Nicolas Sarkozy ont duré très longtemps alors que nous n’avons

aucun contentieux, nous sommes d’accord sur tout.

| Du coup, ils ont échangé des recettes de cuisine ?

Pas exactement. Nous avons fait le point sur les nouvelles choses à faire ensemble. Par exemple, la France va aider Maurice à mettre en place un centre de surveillance des catastrophes naturelles. Beaucoup de petits projets de ce genre et d’autres plus

importants, comme la construction d’un métro léger ou le renouvellement de la fl otte d’Air Mauritius. L’autre point fondamental, c’est le développement de la relation Maurice-Réunion. Les choses vont bouger, nous sommes à la veille d’une petite révolution avec la création d’une sorte de marché commun.

Jacques Maillard, ambassadeur de France

« La diplomatie n’est pas l’art de tourner autour du pot »

Trois ans et puis s’en va. L’ambassadeur de France a quitté Maurice hier. L’heure du bilan.

Entretien réalisé par Fabrice Acquilina■

« Quand je suis devenu diplomate, mes amis s’étaient tordus de rire. »

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| Chouette, une nouvelle bureaucratie régionale !

Justement, nous ne voulons pas d’un marché commun à l’européenne. L’idée est de construire une réalité économique unique entre les deux îles.

| Elles ont décidé de se rapprocher en matière de tourisme. Vrai potentiel ou effet d’annonce ?

J’y crois fermement. Des destinations balnéaires, il y en a déjà beaucoup et il y en aura de plus en plus. Pour que Maurice conserve son attractivité, ma suggestion - et Nando Bodha l’a bien compris - est d’annexer le volcan du Piton de la Fournaise. Les opérateurs mauriciens ont tout à y gagner. Je leur dis : venez annexer le volcan ! Faites de la destination Maurice-Réunion un seul produit mer-montagne. Vous n’y perdrez pas, ce sera du business en plus.

| Qu’est-ce qui vous laisse un goût d’inachevé ?

Nous avons peu progressé en matière d’éducation. Je pense notamment à l’idée

d’un baccalauréat bilingue français-anglais, à créer avec La Réunion. Cela ne veut pas dire que le créole ne compte pas. Le créole est un marchepied important pour les enfants, mais il n’ouvre sur rien, alors que le français et l’anglais sont les langues de l’ouverture sur le monde. Se refermer sur une éducation créole serait dramatique pour Maurice. (En aparté) Je vais me fâcher avec beaucoup de gens mais ce n’est pas grave...

Je constate par ailleurs qu’il y a un problème d’attractivité de la destination France pour les études. J’ai beaucoup poussé pour que les meilleurs étudiants mauriciens s’intéressent davantage aux classes préparatoires. En France, les fi lières d’excellence ne sont pas à l’université mais dans les classes préparatoires, puis dans les grandes écoles.

| L’évasion d’un ressortissant condamné pour trafi c de drogue, est-ce un atout sur votre CV ?

(Expiration interminable). Ce qui est arrivé est arrivé, Caterino s’est évadé... (Pause) Je n’étais pas son geôlier donc je ne me sens pas directement responsable de son évasion. Et je peux certifi er à vos lecteurs que je ne pilotais pas le hors-bord.

| Est-ce si compliqué de dire la vérité aux Mauriciens sur cette affaire ?

C’est-à-dire ? | Dire que la commission rogatoire, c’est

du vent. Dire que la coopération judiciaire est une farce. Dire que Caterino ne risque plus rien.

La coopération judiciaire internationale, c’est compliqué et lent entre tous les pays. Mais nos deux justices continuent de travailler sur ce dossier, personne n’a abandonné. L’ambassade est en liaison avec le DPP, nous faisons le lien avec la chancellerie à Paris pour que les choses avancent. Je ne peux pas entrer davantage dans les détails.

| Cette affaire a-t-elle égratigné l’amitié entre nos deux pays ?

Le trafi c de Subutex entre la France et Maurice est certainement quelque chose d’inopportun.

| Au point de s’inviter à la rencontre Sarkozy-Ramgoolam ?

Ils ont évoqué le sujet, effectivement. | Qu’avez-vous pensé de la polémique

autour de la commémoration de la Bataille de Grand-Port ?

Honnêtement, j’aime beaucoup la presse mauricienne, mais sa capacité à créer sept polémiques par semaine est assez remarquable. Celle-ci était à la limite du ridicule.

| Qui déraille à Maurice. La presse ?

Le pouvoir ? Les deux ?Chacun fait son métier. Une presse qui

ne serait pas poil à gratter n’en serait pas une. J’aime beaucoup Le Canard Enchaîné, c’est beaucoup plus instructif que Le Monde (rires).

| L’affaire Choonee est-elle instructive, qu’en avez-vous pensé ?

Je suis Français, j’ai donc une conception bien française de l’intégration et de l’assimilation. Un pays communautarisé comme Maurice, au début, cela me choquait. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je crois que ce compartimentage fait sens. Certes, il y a des frottements entre les communautés, des polémiques, mais au fi nal ça marche. Les Mauriciens, tout en gardant une identité beaucoup plus marquée qu’en France, savent parfaitement vivre ensemble.

| Quelle est votre analyse des forces et faiblesses de Maurice ?

Maurice a la capacité des pays développés sans en avoir les rigidités, c’est sa force. Ce n’est pas un hasard si de plus en plus d’entrepreneurs français viennent s’installer ici. Ils trouvent un environnement proche du leur mais sans les lourdeurs et les rigidités. D’un autre côté, les règles et les lois que l’on trouve en France ont l’avantage de cadrer les choses, et c’est ce qui fait défaut à Maurice. On le voit en matière d’aménagement du territoire. Au bord de mer, les gens qui possédaient la terre en ont fait ce qu’ils voulaient. L’intérêt privé a prédominé sur l’intérêt général.

| Quelle sera votre prochaine affectation ?(Son visage se ferme) Je ne sais pas.| On dit que la sérénité, c’est vivre en

accord avec ses convictions. Êtes-vous un homme serein ?

Non. La sérénité n’est pas mon idéal, j’adore avoir à me battre. Je suis en bagarre, en permanence.

| Quel est votre bagarre du moment ? J’en ai toujours deux-trois en cours, ça

entretient la santé.| Lorsqu’on demanda à un ambassadeur

polonais comment il conciliait son catholicisme et son communisme, il eut cette réponse : « C’est bien simple, le catholicisme, j’y crois sans le pratiquer et le communisme, je le pratique sans y croire. » Et vous, que pratiquez-vous sans y croire ?

(Il réfl échit) Au risque de vous paraître hypocrite ou psychorigide - ou les deux à la fois ! - je m’efforce de concilier mes pratiques et mes croyances. La vie vous pousse à dissocier les deux, c’est vrai. J’ai fait le choix d’y résister.

« Ma suggestion pour le tourisme est d’annexer le Piton de la Fournaise. »

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La valse des squattersAussitôt partis, les squatters de Dubreuil ont été remplacés. Des travailleurs sociaux parlent de familles venues s’installer dans des squats à travers l’île avec l’espoir de décrocher un lopin de terre.

«Dès que des s q u a t t e r s sont relogés, d ’ a u t r e s a c cour en t

pour prendre leur place. » Ce constat, fait par un travailleur social, illustre bien la diffi culté à laquelle font face les pouvoirs publics pour trouver une solution au dossier squatters. Au contact des plus démunis au quotidien, des travailleurs sociaux expliquent en effet avoir noté ces dernières semaines l’arrivée de nouvelles familles dans des régions connues pour l’occupation illégale des terres de l’Etat.

Une recrudescence qu’ils expliquent par le fait que les 24 familles de Dubreuil se sont récemment vu offrir des lopins de terre. Car si elles sont pour l’heure toujours hébergées dans l’ancienne usine de thé de la région, ces familles aux revenus modestes peuvent envisager l’avenir avec plus de sérénité. Un dénouement qui semble avoir inspiré d’autres familles en quête d’un logement « facile ».

Certains travailleurs sociaux,

qui œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie des squatters, ont ainsi vu débarquer quelques jours plus tard de nouvelles familles venues tenter leur chance dans des squats dans le Nord et l’Est de l’île. « Ce n’est malheureusement pas un phénomène nouveau. A chaque fois que des squatters voient leur situation régularisée, d’autres viennent tenter leur chance en espérant eux aussi obtenir un jour un logement.

Pour eux, c’est comme jouer à la loterie », explique un travailleur social qui assiste, impuissant, à l’augmentation du nombre de squatters à travers l’île.

Pour l’heure, ces « arrivées » ont été notées dans le Nord et l’Est de l’île. Il aura fallu à ces nouveaux squatters moins de trois jours pour ériger une bicoque en taule et y installer leurs familles. « Si les autorités restent les bras croisés, il y a

peu de chance de pouvoir résoudre ce problème. On ne peut pas laisser les gens vivre dans de telles conditions », s’indigne Steeve, qui vient en aide aux squatters de l’Ouest depuis plus de dix ans. Comme lui, les travailleurs sociaux réclament des mesures concrètes pour endiguer de problème.

Guillaume Gouges■

■Les 24 familles de Dubreuil,

qui sont toujours hébergées dans l’ancienne usine à thé de la région, ont obtenu chacune un lopin de terre et une maison.

QUESTIONS À… Mary Jolicoeur, coordinatrice de la maison Cœur Ecoute à Barkly

« Il faut une vraie politique sociale »L’affaire des

squatters de Dubreuil a-t-elle bien été gérée selon vous ?

Certes, une solution a pu être trouvée. Mais

toute l’affaire aurait défi nitivement pu être mieux gérée. Les autorités auraient pu, par exemple, s’assurer que des logements sociaux étaient disponibles avant de détruire leurs habitations et les mettre à la rue. Au lieu de cela, les responsables publics ont attendu que

la situation dégénère pour agir une fois encore dans l’urgence.

Voir que les squatters de Dubreuil ont obtenu un lopin de terre incite d’autres squatters à tenter leur chance. Un problème sans fi n ?

Le problème perdurera tant que les pouvoirs publics ne prendront pas réellement la mesure du problème. Ce n’est certainement pas en fermant les yeux sur un problème aussi grave que les choses s’arrangeront. Il faut une vraie politique sociale.

Quelle serait selon vous la solution à long terme qui permettrait de venir à bout du squat ?

Il faut pour cela qu’une étude adéquate soit réalisée sur ce sujet complexe et sensible. Savoir combien de familles n’ont pas de toit est important pour la mise sur pied d’une politique de logements sociaux effi cace. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe dans certaines cités où quatre à cinq familles vivent dans un trois-pièces. Ce sont justement ces gens qui seront les squatters de demain si rien n’est fait pour leur offrir un logement décent.

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Le calme avant la tempête. En attendant que la date des élections ne soit fi xée, les municipalités soignent leur bilan alors que l’opposition aligne ses grosses pointures. La joute serait imminente.

Municipales : la longue attente

La frénésie, qui s’était emparée des municipalités il y a quelques mois, est retombée. La faute,

confi ent certains conseillers, à l’indécision du gouvernement quant à la date de la tenue des prochaines élections municipales. En attendant la joute, les municipalités dirigées par la majorité gouvernementale soignent leur bilan pendant que l’opposition affûte ses armes avec l’espoir de reprendre « ses » villes.

La municipalité de Beau-Bassin-Rose-Hill a ainsi prévu de nombreuses activités pour les prochains mois. Une ébullition mal vue par l’opposition, représentée au conseil municipal des villes sœurs par André Toussaint, unique conseiller mauve. « C’est un conseiller dévoué qui a fait du bon travail. Cela montre que le MMM a les capacités humaines nécessaires pour redonner aux villes leur gloire d’antan », explique le député mauve, Rajesh Bhagwan.

« Une véritable anarchie »

Un argument que conteste le conseiller municipal travailliste de Beau-Bassin-Rose-Hill, Paul Lemière, qui mise lui sur une nouvelle victoire de la majorité gouvernementale aux prochaines élections municipales. « Notre équipe

a abattu un travail considérable ces dernières années. Et il ne fait aucun doute que les habitants de la ville nous renouvelleront leur confi ance », affi rme-t-il.

A la municipalité de Port-Louis, l’heure semble être davantage au bilan. Le conseil municipal s’empresse, depuis quelques semaines, à fi naliser certains projets. « Le dernier projet qui me tient à cœur est l’ouverture prochaine de la piscine des Salines,

qui est restée fermée pendant sept ans. J’aimerais que les mandants réalisent que j’ai travaillé pour tous les habitants de Port-Louis », explique le lord-maire, Sheik Mukhtar Hossenbocus, qui estime que les électeurs se fi eront au bilan de son conseil municipal au moment de faire leur choix.

Une opinion que ne partage pas le MMM. Déterminé à reprendre les municipalités aux mains de ses adversaires,

l’opposition a décidé de faire appel à ses députés. « Il règne dans les cinq municipalités une véritable anarchie. Fort de ce constat, nous sommes, au MMM, partis à la reconquête des bastions mauves et nous sommes persuadés que nous récupérerons ces villes », lâche le député mauve, Rajesh Bhagwan estime que les électeurs accorderont leur confi ance à des « politiciens aguerris qui ont déjà fait leur preuves ».

Le maire de Curepipe, Coomara Pyaneandee, a, quant à lui, opté pour la prudence : « Nous nous concentrons essentiellement sur le suivi des projets déjà en chantier. Cela parce que nous ne souhaitons pas initier de nouveaux projets, de peur que certains cataloguent cela comme étant de la corruption électorale. »Preuve, s’il en fallait une, que les différents partis s’observent et se jaugent avant que le départ ne soit donné.

Guillaume Gouges■

■A la municipalité de Beau-Bassin-Rose-Hill, plusieurs activités sont prévues dans les prochains mois, alors

que dans les autres mairies, l’heure est plutôt au bilan et au suivi des projets.

Une réforme en bonne voieLa réforme du ministère des Administrations régionales avance bon train. Si la grande majorité des mesures contenues dans le projet de loi est prête, le ministère attend toujours l’aval du ministère des Finances et du State Law Offi ce qui se penchent sur certains aspects fi nanciers et juridiques du très attendu projet de loi. « Avant que le projet de loi ne soit présenté à l’Assemblée, il faudra que le Conseil des

ministres approuve les changements apportés à la réforme. Cela prendra un peu de

temps », explique un cadre du ministère des Administrations régionales. De ce fait, nul ne sait quand se tiendront les prochaines élections municipales. « Nous

avons déjà pris les mesures nécessaires au cas où ces élections seraient renvoyées

pour l’année prochaine car il nous faudra alors amender la loi pour étendre le mandat

des maires en place », explique cette même source.

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Nos macaques font grise mine

«Nous espérons que le département de l’Environ-nement de ce ministère nous

accordera l’Environment Impact Assessment (EIA) Licence au mo-ment opportun. Ceci permettra à Prima Cyno Ltd d’initier son projet le plus vite possible, répondant ainsi à la demande accrue du marché de l’exportation de singes à des fi ns bio-médicales. » C’es ce que l’on peut lire sur le site du ministère de l’En-

vironnement. La compagnie Prima Cyno Ltd (voir hors-texte), se pro-pose de créer une ferme d’élevage de macaques (macaca fascicularis) à Belle Vue, Mare d’Australia. Ainsi, même après 20 ans de commerce, le macaque Mauricien n’aurait pas pris une ride.

On pourrait penser qu’après une année 2009 plutôt diffi cile pour les compagnies exportatrices de singes, que la situation se serait quelque peu améliorée. L’an dernier certaines d’entre elles

accusaient une baisse de 10 % dans le nombre de singes vendus. Non seulement les sociétés devaient composer avec une baisse dans la demande des singes en raison de la crise fi nancière, mais elles ont également dû faire face à une forte concurrence venant de la Chine et d’autres pays asiatiques comme le Vietnam, le Cambodge et les Philippines.

Le projet de ferme d’élevage et d’exportation de Prima Cyno Ltd démontrerait-il alors que

Une dixième société exportatrice de macaques, Prima Cyno Ltd, vient de soumettre son projet en vue d’obtenir un EIA licence du ministère de l’Environnement. Pour la Cyno Breeders Association, dans le contexte économique actuel, ce projet surprend.

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le commerce des macaques mauriciens a encore de beaux jours devant lui ? Owen Griffi ths, président de la Cyno Breeders Association, n’en est pas convaincu. « Ce projet est très surprenant dans le contexte actuel. Beaucoup de centres d’élevage et pas seulement à Maurice revoient en ce moment leur capacité de production à la baisse. De plus, nous n’avons aucune visibilité pour les mois à venir… »

Il reste que les défi s à relever dans ce domaine sont nombreux. « Nous devons maintenir une qualité irréprochable pour nous démarquer de la concurrence, réajuster notre capacité de production (à la baisse), réduire nos coûts de production, nous adapter aux exigences de l’EU et nous ouvrir à de nouveaux marchés », poursuit Owen Griffi ths.

Les sociétés exportatrices doivent garder à l’esprit les conséquences de la crise économique l’an dernier sur le marché de l’exportation des macaques. Elles ont été très importantes. Les chiffres le prouvent ; la totalité des exportations en 2009 ont été de 6 034 alors qu’en 2008 les sociétés avaient exporté 8 493 macaques.

Les choses ne s’annoncent pas aussi bien qu’on pourrait le croire. Maurice ne doit également pas perdre de vue que les macaques chinois ont pris du galon ces dernières années. Les sociétés exportatrices de macaques ont toujours existé en Chine mais

elles n’étaient pas bien gé-rées au niveau de la qualité. Porteurs de vi-rus pathogènes pour l’homme tels l’herpès B et le Simian Retro-virus, les singes chinois étaient boudés par les laboratoires de recherche.

Or, depuis que ces entre-prises chinoises

se sont mises en tête d’avoir leur part du gâteau, elles ont soigné leur produit et se sont mises au diapa-son des dernières avancées dans le domaine. Elles parviennent à créer de grands élevages de qualité en se débarrassant de ce qui constituait un obstacle majeur à leur produit : les virus et parasites.

De plus, plusieurs de ces entreprises asiatiques arrivent à obtenir la fameuse accréditation de l’Association for Assessment of Laboratory Animal Care (AALAC), ce qui démontre leur engagement à de bonnes pratiques en ce qui concerne les animaux utilisés

dans la recherche scientifi que. Autre avantage chinois que les sociétés mauriciennes arrivent diffi cilement à concurrencer, le prix compétitif des macaques de l’Empire du milieu, en raison d’une main-d’œuvre bon marché.

Mais au-delà de toutes ces considérations, le macaque mauricien reste un produit de choix. Cela pour plusieurs raisons. « Ils sont prisés à cause de leur profi l viral unique (très sain) et pour le très haut niveau des animal welfare practices des éleveurs mauriciens en général. Mais depuis la crise fi nancière, ces critères semblent ne plus être aussi importants pour les utilisateurs », souligne Owen Griffi ths tout en brossant un tableau sombre du futur. « Les éleveurs n’ont pas circulé

leurs chiffres à ce jour, mais nous savons qu’ils seront moins bons qu’en 2009 », ajoute-t-il.

Certes, les laboratoires de recherche continuent à s’approvisionner en primates en raison de leur qualité, mais pour combien de temps ? En février dernier, l’une des sociétés mauriciennes a vu le renouvellement de son accréditation AAALAC non sans avoir été félicitée pour ses installations de qualité et notamment pour « providing and maintaining an excellent programme of laboratory animal care and use ». Les éleveurs ont tout intérêt à ce que le vent tourne.

Bindu Boyjoo■

Capturer, élever et exporter des macaques. C’est ce que

projette la compagnie Prima Cyno Ltd sur une surface d’un

peu plus de 6 hectares à Belle Vue, Mare d’Australia. Cette

portion de terre sera louée à bail de la Société Malherbes. La

ferme, dont le directeur est le Dr Alexander Espitalier-Noël,

accueillera des primates connus comme macaca fascicularis.

Le ministère de l’Agro-industrie a donné l’autorisation

à Prima Cyno Ltd de capturer et d’exporter 2 000 singes par an.

Toutefois, étant donné les spécifi cités d’une ferme d’élevage

de singes et le besoin de constituer un stock de ces primates,

les promoteurs expliquent qu’il pourrait y avoir entre 8 000 à

10 000 singes sur la ferme. Mais le nombre de singes capturés

et importés par an se limitera à 2 000.

Durant la première et deuxième année, la ferme capturera

et exportera 1 000 singes par an. Les singes seront exportés

vers des institutions de recherche médicale en France, Italie,

Allemagne et les Etats-Unis. Ceci inclut la recherche ayant

trait à des maladies telles que l’Alzheimer et de la maladie

de Parkinson, vu le vieillissement de la population mondiale.

Il est également probable que ces singes soient destinés à des

recherches sur le VIH/sida et la malaria, entre autres.

En ligne avec les recommandations du département des

services vétérinaires du ministère de l’Agro-industrie, la

ferme sera composée de quatre zones séparées, notamment,

une zone dédiée à la capture et la quarantaine, une zone

réservée à l’élevage, une autre au sevrage, et la dernière

à l’exportation. D’une perspective purement économique ce projet, selon

les promoteurs, contribuera à la diversifi cation du secteur

de l’agriculture, aidera à promouvoir la croissance

économique, créera des emplois directs et indirects

et permettra de contrôler la population des singes.

Le projet Prima Cyno Ltd

singes ont été exportés en 2009.

ENCHIFFRES

fermes d’élevage de singes existent actuellement. Elles sont Noveprim Group, Bioculture (Mauritius) Ltd,

Les Campêches Ltd, Biodia Co Ltd, Centre de Recherche Primatologique Ltd. Les quatre autres fermes sont situées à Grande Rivière Noire, Casela, Tamarin et Le Vallon.

9

singes par an. C’est la capacité d’exportation de singes à Maurice.

7 000 à 10 000

30 %. Le prix du macaque mauricien varie

beaucoup, mais en moyenne il a baissé d’un tiers depuis la crise fi nancière.

6 034

« Les chiffres seront moins

bons qu'en 2009.

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SOCIÉTÉ

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■Au sein de la Bel-Ombre Foundation

for Empowerment, dix dames suivent assidûment le cours d’alphabétisation.

Le cas du Brésilien, Sebastiao Oliveira, habitant d’une petite ville de l’Etat du Parana, dans le sud du

Brésil, est unique. En 2008, il reçut un certifi cat d’alphabétisation. Il est alors âgé de 101 ans. Tous les jours, il a parcouru les 800 mètres qui séparent son domicile de l’école municipale d’Ampere pour assister aux cours pour adultes avec d’autres élèves dont la moyenne d’âge était de 20 ans. Il envisageait ensuite de faire son primaire.

Plus près de nous, à l’extrême sud de l’île, au cœur de la Bel-Ombre Foundation for Empowerment, dix dames, réparties en deux groupes de

cinq, suivent assidûment le cours d’alphabétisation dispensé par Kate Fok Chak et Sweeta Choony. Depuis un an, elles font tourner l’Atelier du savoir appelé La planète des Alphas, à plein régime. « L’objectif, c’est de permettre à ces mères et grand-mères de savoir lire et écrire et à savoir utiliser l’ordinateur », explique d’emblée Sweeta, 24 ans.

Faut dire que ces cours d’alphabétisation ne se dispensent pas que sur le tableau noir. L’ordinateur est un outil de travail indispen-sable. L’Information Technology(IT) Literacy est aujourd’hui indispensable. L’apprentissage des mathématiques, de l’anglais et du français ne porterait pas ses fruits s’il ne revêtait pas la forme d’une

expérience ludique. « Chaque mot est associé à un chant, chaque lettre à une fi gurine. On leur raconte aussi des histoires, proches de leur vécu. »

Et ces étudiantes d’une autre

génération s’éveillent aux mots avec une curiosité déconcertante. Chez chacune d’elles, il existe la même volonté de s’autonomiser, pour être enfi n indépendante. Solliciter de l’aide auprès de son entourage pour remplir sa fi che de banque a assez duré. Scolarisées jusqu’au Certifi cate of Primary Education ou pas du tout, elles ont voulu se prendre en charge. L’atelier du savoir était la chance à saisir.

De son côte, Danny Sola, 32 ans, reconverti

Il n’y a pas d’âge pour apprendreConstat. Un adulte sur six, dont deux tiers de femmes, n’est pas alphabétisé. Si l’analphabétisme exclut toute participation à la vie de la société, il est possible de s’en sortir, même après 50 ans.

« Nous les aidons à pouvoir

se débrouiller seules dans leur

quotidien.

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■Les élèves du cours d'alphabétisation dispensé par Caritas

et fi nancé par la Bel-Ombre Foundation for Empowerment.

Elles se nomment Clothilde, Sobraytee, Dolina ou Marie-Josée. Elles apprennent sur le tard à lire et à écrire. Du haut de ses 59 ans, Clothilde Armoogum a trouvé le moyen de s’émanciper. « Dan mo lakaz, mo tou sel pa ti konn lir. Mo pa ti konn narien. Aster, mo kapav debrouye », raconte cette grand-mère de cinq petits-enfants qui habite Saint-Martin. A 61 ans, il était temps pour Sobraytee Boyjonauth de se prendre en charge. « Zordi mo kapav dibout lor mo lipie ! Ou koné, li pas evidan pou chak fwa dimand dimounn ki bis mo bizin pran. Parfwa ou senti dimounn la pas envi reponn ou. Ler la, mo leker fer mal. » Dolina Baichoo, 34 ans, participe aux cours d’alphabétisation de Caritas dans son quartier de la Cité Valijee depuis trois ans. « Enn gran progre mone fer dan mo lavie. Enn gran timidite ine kasse dan mwa », raconte-t-elle heureuse. Scolarisée jusqu’au CPE, elle avait perdu tout espoir de savoir un jour lire. « Lontan, mo ti hezite dan labank pou dimand led enn dimounn. Mo ti per zot reaksyon. Zordi, mo alle fer mo banne ti zafer mo mem. »

Comme Clothilde, Sobraytee a eu envie un jour de se prendre en main. Elle en a eu marre de toujours devoir compter sur les autres. « Ou kone, avan, pas ti ena sa banne kour la. Aster, noune devlop enn lamour pou ledikasyon, » raconte cette femme douce et avenante. Jamais scolarisée, elle a pourtant gagné sa vie en travaillant sur la propriété sucrière de la localité. « Kan mama ek papa fi nn mor, mone bizin bate mo lezel. Avek de trwa kamarad dan lendrwa noune debrouye lor tablisseman. » Femme courage, elle a adopté deux garçons et leur a permis d’être scolarisés. Marie-Josée Fricot a 56 ans. Elle habite le village de Baie-du-Cap. Scolarisée jusqu’à la troisième, elle n’a conservé que quelques souvenirs de l’école primaire. Ses enfants ont eu la chance d’être scolarisés, mais se sont arrêtés au CPE. Dans le jargon courant, ils sont des « school drop outs ». Une réalité qui ne fait pas forcément plaisir à Marie-Josée. « Apre zot CPE, zot pa fi nn kompran narien ek zot fi nn arret alle lekol, », explique navrée cette grand-mère de sept petits-enfants. « Mwa, mo pane gagn sans. Apre mo trwaziem, mo mama inn tir mwa lekol. Mone touzour sagrin kan mo trouv le zot lir ! »

Loin de se décourager, elle décide à 56 ans, de retourner apprendre l’alphabet. « Ban zenfan dir mwa aster to pe alle appran ! Me mwa mone extra kontan ki mem si mo bizin epel bann mots, zordi mo pe kapav lir enn paz dan enn zournal ! »Après leur année d’initiation à l’alphabet et aux chiffres, vont-elles poursuivre leur aventure scolaire ? « Si Miss dir nou nou kapav kontinie », confi e Clotilde. Même son de cloche du côté de Sobraytee et de Marie-Josée. Mais qu’elles se rassurent, les objectifs de l’atelier sont déjà défi nis : les accompagner et leur permettre en 2011 de prendre part aux examens du CPE. Une fois cette étape franchie, elles pourront poursuivre jusqu’au School Certifi cate. Tout est une question d’ambition et de volonté.

« Zordi mo kapav dibout lor mo lipie »

Témoignages

dans la formation pour adultes, vit ses premiers pas à l’atelier avec un réel enthousiasme. « C’est un travail qui requiert une sacrée dose de patience parce qu’il faut tout leur apprendre. Notre atelier permet à ces quinquagénaires de pouvoir enfi n utiliser les guichets automatiques à la banque. »

Bernard Li Kwong Ken, General Manager de la Bel-Ombre

Foundation for Empowerment précise que l’atelier du savoir propose du « functional literacy », c’est-à-dire que les « animateurs accompagnent les personnes inscrites, mais que leur progrès, dépend surtout d’elles-mêmes. Nous ne sommes pas là pour les pousser ou les fouetter, seulement les accompagner selon leur rythme et leur volonté. »

Josian Labonté, responsable de l’atelier de l’alphabétisation fonctionnelle au niveau de Caritas, explique que « très souvent, on associe l’alphabétisation à un statut économique, alors qu’il s’agit d’illettrisme. Ces personnes sont souvent exclues de la société parce qu’elles ne sont pas capables de s’assumer. Nous les accompagnons dans cette prise en charge personnelle et nous sommes chaque jour témoins de la transformation qui s’opère en elles lorsqu’elles sont capables de lire la date d’expiration sur un produit. Nous les aidons à pouvoir se

débrouiller seules dans leur vie de tous les jours. »

Aujourd’hui, Caritas gère une trentaine de centres d’alphabétisation à travers l’île. Vingt-cinq bénévoles

sont les formateurs de ces centres, qui forment en moyenne

300 personnes par an.

Martine Luchmun■

■■■■■■Les élèves du cours d'alphabétisation dispensé par Caritas

l Bel Ombre Foundation for Empowerment.

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SOCIÉTÉ

l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 31

Rixe. Deux clans d’étudiants se sont affrontés le 31 août et cela a failli se terminer dans un bain de sang. Qu’est-ce qui provoque la guerre des gangs ? Pourquoi une telle décadence ? Le point.

Adolescents pourquoi en viennent-ils aux mains ?

Un autobus vandalisé, des tentatives d’agression au gourdin, cutters, coups de poing américains : voilà les nouveaux rituels des adolescents. Plusieurs étudiants des collèges John

Kennedy et Régis Chaperon ont été impliqués dans une bagarre le 31 août. Et pour rajouter de l’huile sur le feu, après l’affrontement, certains se sont munis d’armes pour violenter un étudiant qui avait fi lmé l’agression, et pour s’en prendre à leur recteur dans son bureau ! « C’est révoltant de voir à quel point certains collégiens sont dangereux aujourd’hui », confi e une étudiante de Form V.

Cette bagarre, qui s’est soldée par trois arrestations et une comparution en cour, choque de par sa violence et les conséquences qu’elle aurait pu avoir si la police et la direction de l’établissement n’étaient pas intervenues à temps. « Mo pa compran. Kouma zot gagn zarm ? Kouma zot kapav agress bann lezot zenes kouma zot ? », s’interroge Potiah, un parent.

La violence entre les gangs est bien réelle. Avant l’affaire Kennedy/Chaperon, c’était à Triolet que la guerre des clans avait éclaté le 10 août dernier. Et la saga ne fait que commencer ! Qu’est-ce qui provoque ces guerres de gangs ? En premier lieu, il y a l’infl uence des masses. « C’est ce qu’on appelle le Mob Behaviour, l’effet de foule. Je prends, par exemple, la crucifi xion du Christ où la foule huait pour qu’on le crucifi e et le décideur est allé dans le sens de la foule. Donc, dans le cas des étudiants, il suffi t de quelques meneurs et les autres suivent », explique David White, psychothérapeute.

Très souvent, un étudiant à lui tout seul n’est pas un danger. Mais le phénomène de masse accélère

le mouvement, pousse à toutes sortes d’actes, dont la violence. La guerre des gangs s’explique aussi par une plus grande exposition des jeunes aux lieux à risque. « Les gares, les manifestations et autres rassemblements publics exposent davantage les étudiants à des bagarres et autres violences », souligne Jacques Malié, recteur du collège St Esprit.

« On récolte ce qu’on a semé »

En troisième lieu, la force des gangs puise ses racines des maux sociaux. « C’est le refl et des maux de notre société. On récolte ce qu’on a semé », indique le recteur du collège St Mary’s. Ses propos sont repris par Chandra Rungasawmi, sociologue : « Quand on voit à quel point la drogue, le sexe et l’alcool sont entrés dans les collèges, il ne faut pas s’étonner de la montée de l’indiscipline et la violence. »

Nous sommes en train d’emboîter le pas aux pays occidentaux où une présence policière est nécessaire dans les écoles. Il ne faut pas qu’on en arrive là ! Chaque partenaire de l’éducation doit travailler avec l’autre pour éviter ces esclandres »

Sur le banc des accusés, il y a aussi une absence de responsabilité des parents. « Certains se contentent juste de déposer leurs enfants et de les récupérer. Ils ne se demandent pas dans quelles conditions ces derniers évoluent pendant et en dehors des heures de classe », souligne un enseignant.

Résultat : aujourd’hui, ce sont les poings et les armes qui parlent. Les jeunes s’allient pour faire régner leur loi. L’union fait bien la force, et même dans le mauvais sens…

Melhia Bissière■

QUESTIONS À…

David White, psychothérapeute

« Nos jeunes vivent avec un ego démesuré »

| Des guerres de clans d’étudiants, est-ce une nouvelle tendance qui se dessine ?

A l’échelle internationale, ce phéno-mène est ancré dans la réalité. Cela se produit souvent mais à des degrés va-riables. Toutefois, je ne m’attendais pas à ce que cela se produise à Maurice. Mais d’un autre côté, ceci s’explique par une imitation de ce qu’ils voient sur Internet ou dans les médias. Dans les séries, par exemple, on voit sans cesse des comporte-ments violents refl étés par des guerres de gangs. C’est une tendance qui existe bel et bien. Cela se produit pour plusieurs rai-sons. Par exemple, chacun veut marquer son territoire ; cela peut être à cause d’un copain ou une copine ou encore le résul-tat d’une rivalité. Malheureusement, pour ce faire, on a parfois recours à la violence gratuite.

| La rivalité est-elle forcément nocive ?

Le monde est très compétitif. Il y a un culte de la rivalité à travers le monde, qui est aussi très palpable à Maurice. Et entre les collèges, c’est un fait qui existe depuis longtemps. Si la rivalité se refl ète sur le plan sportif, par exemple, elle sera saine. Hélas, la rivalité ne s’arrête pas à ce niveau-là, mais donne cours à une rivalité violente. On fait tout pour se démarquer, pour prouver sa différence et sa supério-rité. Nos jeunes vivent avec un ego déme-suré nourri par des discours qu’ils enten-dent. Les étudiants entrent dans un esprit corporatif avec certains qui mènent et d’autres qui suivent pour faire de la casse.

| Peut-on éviter un tel emballe-ment ? Le problème de la guerre des gangs vient du fait que nous parlons aux jeunes sans prendre la peine de les écouter. Au fond d’eux, ils sont idéalistes mais ne sont pas canalisés dans la bonne direction. Tout ce que le jeune voit ou entend l’induit à un comportement archaïque. Pour contour-ner cela, il faut retourner aux valeurs ; leur inculquer le savoir-vivre dans le cur-sus scolaire, cesser les discours assassins à l’effet que les jeunes sont des bons à rien. Cela nous aidera à mieux les aider.

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MONDE VU D’ICI

l’Eglise s’engage aux côtés des Roms

France

Stigmatisation, accusation de racisme contre une minorité ethnique. Le gouvernement français semble s’être embourbé dans un discours sécuritaire en prenant comme cible les Roms.

La France, souvent désignée comme « patrie des droits de l’homme », a dû fournir, fi n août, des explications à la Commission

européenne à propos de sa politique d’expulsions de Roms dans leurs pays d’origine, dont la Roumanie. En même temps, l’Eglise catholique s’est rangée aux côtés des Roms, au grand dam des catholiques pratiquants (voir hors-texte).

Devant la Commission européenne, Eric Besson, ministre

de l’Immigration, a ainsi tenté tant bien que mal de démontrer que ces reconductions aux frontières ont été effectuées dans le respect du droit européen.

Bruxelles avait, à plusieurs reprises, demandé à Paris de respecter la réglementation européenne en matière de liberté de circulation dans les pays de l’Union européenne. M. Besson avait bien essayé de faire valoir, au sujet du droit de séjour des citoyens européens dans le pays de l’Union

de leur choix, qu’il y va aussi de la «responsabilité propre de chaque Etat de l’UE pour l’intégration sociale et économique de ses ressortissants ». Pour la Commission, « les Roms sont des citoyens européens, ils ont les mêmes droits que tout le monde. L’intégration des Roms, c’est partout en Europe ( ) Il faut une intégration complète dans chaque Etat membre ».

Le problème, c’est que les Roms constituent une minorité ethnique dans ces pays et que les Etats membres de l’Union européenne

« Les Roms sont des citoyens européens

et ont les mêmes droits.

■Les Roms, pour beaucoup,

font les frais de la politique sécuritaire française. Une ethnie minoritaire qui constitue une cible commode, au mépris des droits humains.

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QUESTIONS À…

L’Eglise catholique en France a vivement réagi contre les mesures prises contre les Roms. Se dirige-t-on vers un engagement social plus prononcé des religieux ?

La théologie de la libération est essentiellement orientée vers les marginalisés et les opprimés. Ce qui a été accompli en Amé-rique du Sud en faveur des minorités doit être souligné. Gustavo Gutierrez, une grande fi gure de ce combat, a, dans le cadre de sa mission, soutenu les pauvres. Paolo Freire a commencé les com-munautés de base pour rendre le peuple maître de sa destinée. L’Eglise est appelée à se mettre aux côtés des ti-dimounn à tout prix. Les théologies émergentes bougent en ce sens pour com-battre les structures de l’oppression et pour s’exprimer au nom des sans-voix, des plus pauvres parmi les pauvres.

Le député socialiste français Arnaud Montebourg ré-sume ainsi les malheurs des tziganes dans son pays : « Stigmatiser un groupe en raison de son origine [ ] est une très grave et condamnable attitude. » La question de l’eth-nicité a donc la primauté sur toute autre considération ?

Malheureusement oui, quand nous lisons l’Histoire, nous nous rendons compte que ce qui se passe en France n’est pas nouveau. Il y a un terme anglais intraduisible : Dieu est colour-blind. Le Divin voit le genre humain comme une seule commu-nauté. C’est ce que nous appelons Imago Dei, nous sommes créés à l’image de Dieu. Nous partageons une humanité commune. La spiritualité d’une personne se refl ète dans sa façon de traiter son semblable.

A Maurice également la question de l’ethnicité revient très souvent au centre des débats

Quand je parle de l’interculturel, j’ai l’habitude de dire que c’est un voyage. Votre perception des autres cultures dépend beaucoup de votre fréquentation des autres.

S’enfermer dans son groupe ethnique rend aveugle à la ri-chesse des autres. C’est un très long voyage. Y a-t-il le désir d’ap-prendre des autres ? Aucun dialogue n’est possible si on croit que sa culture est supérieure à celle des autres. Nous démarrons l’échange interculturel sur un pied d’égalité, on écoute, on ap-précie, on partage

Est-ce que le Conseil des religions, dont vous êtes membre, ne devrait pas réagir plus vivement quand il y a dérapage communal ?

Vous avez raison. Nous faisons beaucoup de choses pour établir des ponts. Le projet de cours en Interfaith à l’université de Maurice, qui débutent en septembre, va dans ce sens. En ce qui me concerne, je réponds qu’effectivement le Conseil des re-ligions doit jouer un rôle plus important quand il y a dérapages et nous, les membres de ce conseil, sommes appelés à être des modèles à cet effet.

Eddy Cheong See, membre du Conseil des religions

« S’enfermer dans son groupe ethnique rend aveugle »

l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 35

n’appliquent pas la même politique vis-à-vis d’eux. Ainsi, en Bulgarie, par exemple, où vivent 800 000 Roms, ils sont perçus comme un « corps étranger » et continuent de souffrir de ségrégation tant au niveau scolaire que dans le monde du travail. Ou encore en Grèce, où les 300 000 Roms sont souvent victimes d’expulsions arbitraires.

Mais si la question des Roms est revenue dans l’actualité, c’est bien à cause de la politique d’expulsion appliquée par le gouvernement français. La politique sécuritaire de Sarkozy a suscité une réprobation très étendue, l’Eglise catholique choisissant de faire cause commune avec l’opposition de gauche.

Le président de l’épiscopat, le cardinal André Vingt-Trois, a tenu à faire ressortir que les préoccupations de l’Eglise catholique « viennent d’un certain

nombre de cas, dans plusieurs régions de France, où des Roms vivent dans des situations de misère et de déchéance grave pour lesquels des chrétiens ont exprimé leur émotion ». Le cardinal Vingt-Trois avait ajouté : « Dans notre vie sociale pouvons-nous prendre notre parti de l’écart croissant entre les citoyens qui jouissent de la sécurité des droits sociaux et ceux qui sont lentement marginalisés et poussés à l’exclusion ? »

De son côté, Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard, estimait que « les catholiques ont changé, ils ne veulent pas rester silencieux quand une décision publique heurte leur conscience chrétienne » et que « le temps où l’on restait dans nos églises uniquement pour parler du cultuel est révolu ».

Iqbal KALLA■

Les catholiques français sont majoritairement favorables à la reconduite dans leur pays des Roms dont les camps ont été démantelés, selon un récent sondage pour le quotidien La Croix.Selon cette étude, 55 % des catholiques sont favorables aux reconduites des Roms en Roumanie contre 34 % qui y sont opposés. Cette proportion est la même pour les catholiques pratiquants et chute à 48 % sur l’ensemble des Français.Les prises de position de l’Eglise catholique n’ont donc pas convaincu les fi dèles, qui estiment à 54 % qu’elle est sortie de son rôle. Parmi les catholiques pratiquants, en revanche, 56 % jugent que l’Eglise était dans son rôle en s’exprimant sur ce sujet de société.Les sympathisants de gauche, défavorables à cette politique, jugent que l’Eglise a eu raison de s’exprimer tandis que les sympathisants de droite estiment qu’elle a eu tort.

Lescatholiques ne suivent pas

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Quelle est la situation actuelle sur le marché du blé par rapport à 2008 ?

Nicolas Bricas : Il y a une hausse assez nette du prix du blé sur le marché international, liée aux incendies en Russie et accentuée par la décision de ce pays de bloquer les importations. Pour certains, comme le département de l’agriculture américain, ce choix aurait été fait pour sécuriser l’approvisionnement domestique mais aussi à des fi ns de spéculation.

On ne peut pas exclure que ce phénomène ait une part dans l’augmentation des prix, comme ce fut le cas en 2008. L’augmentation des prix du blé est pour l’instant d’une moindre ampleur, et le riz n’est pas encore touché mais on s’attend à une fl ambée sur cette céréale à cause de la situation au Pakistan. Il existe de toutes façons de fortes tensions sur les marchés, avec une demande soutenue et une

offre qui s’ajuste de manière limite.Pourquoi les choses se sont

emballées au Mozambique ?L’augmentation des prix

au Mozambique n’est pas

seulement liée à la hausse du prix du blé, elle est aussi liée au fait que la monnaie a été dévaluée par rapport au rand sud-africain, alourdissant le coût des importations. La situation du Mozambique est donc un peu particulière, notamment par rapport aux pays de la zone franche, qui sont indexés sur l’euro.

Ce n’est pas uniquement le prix du blé qui fait descendre les gens dans la rue, mais aussi celui de l’eau, de l’électricité, du pétrole... Il y a une pauvreté urbaine très forte, la population est à bout et n’est plus capable de résister aux chocs. Ce sont d’ailleurs des manifestations spontanées, qui ne sont pas provoquées par l’appel de syndicats.

D’autres pays d’Afrique peuvent-ils être touchés ?

La situation mozambicaine ne va sans doute pas se généraliser au reste de l’Afrique. Cela dit, la

situation de la pauvreté ne s’est pas améliorée depuis 2008, loin s’en faut. Il ne faut pas oublier que la sécurité alimentaire, ce n’est pas seulement produire

assez, c’est aussi fournir des emplois à ceux qui accèdent aux produits alimentaires par le marché. Il a été calculé que dans les pays africains, il fallait créer en moyenne 30 000 emplois par an et par million d’habitants juste pour absorber les jeunes qui arrivent sur le marché du travail.

Un des moyens pour les pays de se prémunir contre les variations des prix alimentaires sur le marché international est bien sûr de développer leur agriculture, mais il ne faut pas penser que celle-ci s’est effondrée. En Afrique de l’Ouest, elle a fortement augmenté depuis les années 80, avec le développement de cultures de rente sur le maïs, le sorgho, le manioc, l’igname... Il est vrai que la situation reste tendue en Afrique de l’Est.

De quels instruments disposent les gouvernements, notamment au Mozambique, face à ce genre de crise ?

Aujourd ’hu i , ils n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre face à l’augmentation des prix. Une piste serait de les aider à constituer des

stocks, mais la fragilité de ces gouvernements pose problème. On craint une mauvaise utilisation, avec du clientélisme par exemple... La solution

peut être des stocks mutualisés au niveau régional : c’est actuellement en réfl exion dans les pays du Sahel. Il y a aussi des mécanismes d’assurance sur les prix.

Enfi n, beaucoup de pays – ce fut le cas du Mali en 2008 – utilisent des taxes variables sur les importations, qu’ils suppriment en cas de hausse des prix. C’est en théorie interdit par l’OMC, mais ils font le pari qu’aucun pays n’osera les attaquer là-dessus, et c’est un pari raisonnable. Il faudrait d’ailleurs peut-être remettre en question cette règle.

Propos recueillis par ■

Marion Solletty

Analyse. Le Mozambique est secoué par de violentes émeutes liées à l’envolée des prix, notamment sur les denrées alimentaires. Nicolas Bricas, spécialiste de la sécurité alimentaire, explique les facteurs de la crise actuelle.

MOZAMBIQUE

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MONDE

« La population est à bout »

CINQ CONTINENTS

Une piste serait de les aider à constituer des stocks, mais la fragilité de ces gouvernements pose problème.

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Le gouvernement tente l’apaisementLe gouvernement mozambicain fait marche arrière. Il a renoncé, a annoncé le ministre du plan, Aiuba Cuereneia, à augmenter le prix du pain à la suite des émeutes contre la vie chère, la semaine dernière, qui se sont soldées par la mort de treize personnes.Le gouvernement a également décidé d’annuler certaines augmentations des prix de l’eau et de l’électricité et tentera de « diminuer les dépenses publiques pour dégager des fonds et subventionner les prix des produits de base », a ajouté le ministre.Dans un autre geste d’apaisement, les ministres ont décidé de geler jusqu’à la fi n de l’année les salaires des hauts fonctionnaires, des directeurs de

compagnies publiques et de réduire leurs déplacements en avion.L’annonce d’une hausse de 17 à 33 % du prix du pain (selon le poids de la miche) avait enfl ammé les faubourgs pauvres de Maputo, où des manifestations ont tourné à l’émeute, avant de s’étendre à d’autres villes du pays, la semaine dernière.Incapable de contenir la foule qui avait dressé des barricades de pneus enfl ammés, la police avait ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants. 13 personnes ont péri et plus de 400 ont été blessées dans ces affrontements. La police a annoncé avoir arrêté près de 300 personnes pour des violences publiques.

Le président Guebuza, un millionnaire souvent présenté comme l’homme le plus riche du pays, a remporté plus de trois quarts des suffrages lors des élections de l’an dernier face à une opposition divisée. Depuis, les prix ont fl ambé, notamment en raison de la dépréciation de la devise nationale, le metical, par rapport au rand sud-africain dans un pays très dépendant des importations en provenance de son voisin.65 % des 23 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, en dépit de la solide croissance que connaît le Mozambique depuis la fi n de la guerre civile (1976-1992) qui a suivi l’indépendance de l’ancienne colonie portugaise.

Au total, 13 personnes

ont été tuées et 443

blessées depuis mercredi

dans les émeutes contre

la vie chère à Maputo.

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MONDE CINQ CONTINENTS

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Les sacs Louis Vuitton et les montres Rolex achetés à l’étranger pour une bouchée de pain donnent souvent

mauvaise conscience aux ache-teurs. Si les vacanciers sont ravis d’avoir fait une bonne affaire, ils ont souvent peur d’avoir acheté un produit de mauvaise qualité, d’avoir outrepassé les limites de la légalité et engraissé le grand banditisme.

Mais apparemment, ces in-quiétudes n’ont pas lieu d’être. Un nouveau rapport fi nancé par l’UE donne même carte blanche aux vacanciers pour leurs achats. Selon cette étude, rédigée en par-tie par un conseiller du Home Offi ce [le ministère de l’Intérieur britannique], les consommateurs et le marché du luxe ont en re-vanche tout à gagner.

Ainsi, les pertes liées à la contrefaçon pour l’industrie du luxe seraient complètement su-restimées – puisque la plupart des gens qui achètent des contrefa-çons n’auraient jamais les moyens de se payer les originaux – et ces marchandises prohibées seraient même une bonne opération de marketing.

D’après ce rapport, la police ne doit pas perdre son temps à essayer d’enrayer ce trafi c. En effet, l’étude bat en brèche l’af-fi rmation selon laquelle la contre-façon fi nancerait le terrorisme et le grand banditisme. L’opinion publique, rappelle les rappor-teurs, n’est d’ailleurs guère fa-vorable à un renforcement de la répression puisque les consom-mateurs sont les premiers à pro-

fi ter de ce commerce illégal, qui rapporterait 1,3 milliard de livres chaque année au Royaume-Uni.

Pour le professeur David Wall, coauteur du rapport et conseiller du gouvernement en matière de criminalité, la valeur du préjudice subi par le secteur du luxe est largement surestimée : les pertes s’élèveraient en fait à un cinquième des estimations ac-tuelles. « Voire peut-être moins », dit-il. « D’ailleurs, selon certains éléments, la contrefaçon profi terait aux grandes marques en raccourcis-sant notamment le cycle de vie d’un produit et en augmentant la sensibi-lité des gens aux marques. Ce qui est vraiment préoccupant en revanche, c’est la contrefaçon de médicaments, des pièces détachées pour les avions et toutes ces choses qui peuvent vrai-ment causer du tort aux consom-mateurs. Alors que les restrictions budgétaires affectent également la police, et qu’on leur demande tou-jours d’en faire plus, la lutte contre la criminalité devrait avoir d’autres priorités », explique-t-il.

Qualité améliorée

Si les autorités britanniques traquent les trafi quants de contre-façons, le gouvernement a décidé de ne pas pénaliser les consomma-teurs. Ce qui n’est pas le cas par-tout. En France par exemple, l’achat de contrefaçons est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 300 000 euros ou de trois années d’em-prisonnement. Cet été, en Italie, lors d’un coup de fi let, un touriste a été condamné à verser une amende de 1 000 euros pour avoir acheté un

faux sac Vuitton pour 7 euros près de Venise.

Selon le rapport, près de 3 millions de personnes achètent chaque année des marchan-dises estampillées Louis Vuitton, Yves Saint Laurent, Burberry ou Gucci. Un tiers des ventes se font par Internet. Pour David Wall, les consommateurs ne sont pas dupes : « Je reviens de Corfou. Il y avait des montres Breitling à 10 euros. Il faudrait être fou pour croire que ce sont des vraies. »

La qualité a été nettement améliorée, ajoute le rapport des-tiné au British Journal of Crimi-nology. Le document conclut que « l’opinion publique n’est pas favo-rable à l’affectation de fonds publics à la surveillance et à la poursuite des auteurs et des fabricants de ce type de contrefaçons » ; et avance que c’est à l’industrie du luxe et

non à la police de faire ce travail.La police et les grandes

marques de luxe ne sont toute-fois pas convaincues. « La vente de contrefaçons est un délit grave dont les bénéfi ces fi nancent des or-ganisations criminelles aux dépens des consommateurs, des entreprises et des gouvernements », déclare un porte-parole de Louis Vuit-ton. Même son de cloche chez Burberry : la contrefaçon n’est pas à prendre à la légère. Quand un cas de contrefaçon est avéré, Burberry se prononce toujours en faveur de la peine maximale, a déclaré un représentant de la marque. Pour l’association des commissaires de police, la contre-façon n’est « pas un délit sans victimes. » Les entreprises, les particuliers et les contribuables ont tous, selon son porte-parole, à en subir les conséquences.

Les bienfaits de la contrefaçon

PAKISTAN

La contrefaçon ne se fait pas seulement au bénéfi ce de certains consommateurs. Les marques copiées en tirent elles-mêmes profi t, estime un rapport fi nancé par l’Union européenne.

■ Des bijoux contrefaits, dans un magasin de Jakarta, Indonesie.

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Les enfants de moins de 5 ans qui manquent de sommeil sont plus susceptibles de devenir obèses tôt dans leur vie

que leurs congénères meilleurs dormeurs, révèle une étude publiée cette semaine. « Nous avons découvert une forte corrélation entre la durée de sommeil nocturne à un jeune âge et l’obésité chez les enfants entre 5 et 9 ans », indiquent les auteurs de la recherche publiée dans les Archives of Pediatric and Adolescent Medicine.

Les chercheurs, emmenés par Janice Bell, de l’université de l’Etat de Washington et Frederick Zimmerman de l’université de Californie à Los Angeles, ont mené une étude sur 1 930 enfants américains au cours d’une période de cinq ans, en prenant en compte les facteurs qui infl uencent la prise de poids (poids des parents, activités physiques de l’enfant...)

et le nombre d’heures de sommeil nocturne et de sieste.

Les enfants ont été répartis en deux groupes : les moins de 5 ans et ceux ayant entre 5 et 13 ans. Les chercheurs ont comparé les données relevées au début de l’étude et cinq ans après. En moyenne, les plus jeunes enfants dorment dix heures par nuit,

tandis que les plus âgés dorment 9 heures et demie. Mais, dans les deux groupes, certains enfants ne dorment pas plus de cinq heures et demi par nuit.

Cinq ans après le début de l’étude, 33 % des enfants les plus jeunes étaient obèses ou en surpoids. Ceux du groupe des plus âgés étaient 36 % à être

dans ce cas. « Chez les plus jeunes enfants, une durée de sommeil faible au début de l’étude a très fortement augmenté les probabilités pour qu’un enfant ayant un poids normal soit en surpoids cinq ans plus tard et pour qu’un enfant en surpoids soit obèse cinq ans plus tard », expliquent les auteurs.

Moins d’exercice

Selon eux, s’assurer que les jeunes enfants bénéfi cient d’assez d’heures de sommeil nocturne permettrait de prévenir l’obésité et le surpoids. Les auteurs de l’étude avouent avoir du mal à expliquer comment le sommeil infl ue sur le poids chez les jeunes enfants. Mais d’après les chercheurs, moins de sommeil pourrait conduire « à moins d’exercice physique à cause de la fatigue et à une alimentation plus fréquente » car l’enfant a plus d’occasions de manger.

Sommeil. Selon des chercheurs de l’université de Washington et de l’université de Californie, les enfants de moins de 5 ans qui ne dorment pas assez auraient plus de chances de devenir obèses.

ETATS-UNIS

GRANDE-BRETAGNE

Bébé qui ne dort pas... bébé en surpoids

Les cafards, antibiotiques de demain

■■ Selon les chercheurs, s’assurer que les jeunes enfants bénéfi cient

d’assez d’heures de sommeil permettrait de prévenir l’obésité et le surpoids.

■■ Les cafards ont développé

des moyens de se protéger contreles micro-organismes.

Les cafards, insectes à jamais associés aux immondices, pourraient contribuer à de nouveaux traitements

contre les bactéries résistantes, selon une étude publiée par des chercheurs britanniques qui ont découvert des substances aux propriétés antibiotiques inattendues chez ces insectes.

Une équipe de l’université de Nottingham a identifi é jusqu’à neuf molécules différentes dans les cerveaux et les tissus nerveux de cafards et de sauterelles. Des

substances toxiques pour les bactéries et qui pourraient déboucher sur des traitements pour certaines infections fréquemment résistantes aux antibiotiques communs.

Selon ces chercheurs, ces tissus sont ainsi capables de tuer plus de 90 % de staphylocoques dorés résistants à la méticilline (SARM) et d’Eschirichia coli (E. coli), sans endommager les cellules humaines. Ils sont en train d’étudier les propriétés spécifi ques des substances découvertes dans leur laboratoire.

Pour Simon Lee, de l’école de médecine et de science vétérinaire

de l’université britannique, cette découverte était prévisible. « Les insectes vivent souvent dans de très mauvaises conditions sanitaires et d’hygiène, dans des environnements où

ils sont exposés à un grand nombre de bactéries différentes. Il est donc logique qu’ils aient développé des moyens de se protéger contre les micro-organismes », estime-t-il. « Nous espérons que ces molécules pourront aboutir à des traitements contre les infections par l’E. Coli et le SARM qui deviennent de plus en plus résistants aux médicaments actuels », explique M. Lee. « En outre, ces antibiotiques pourraient constituer une alternative aux traitements déjà disponibles, qui peuvent être effi caces mais ont des effets secondaires indésirables importants », ajoute le chercheur.

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«Mourir, ce n’est pas nor mal . J’en ai eu conscience

dès mes 16 ans », affi rme Valeria Oudalova, directrice générale de la société KrioRus. « Pourquoi devrais-je mourir ? Et si je veux aller sur Mars un jour ? Une seule vie ne suffi t pas. »

C’est en 2000 que Valeria a créé son entreprise de cryogénisation. Parmi ses premiers clients, elle compte sa mère, qui a accepté le principe après six mois de négociations. Pour la convaincre, Valeria lui a fait miroiter que dans sa prochaine vie elle pourrait réaliser son rêve de devenir ingénieur, qu’elle aurait une existence plus heureuse, entourée de sa fi lle et sa petite-fi lle, qui allaient elles aussi bénéfi cier de ce traitement.

« Pourtant, ajoute Valeria, j’ai parfois des inquiétudes lorsque je songe au choc que subira ma mère quand elle se réveillera dans un corps jeune. Il faudra probablement prévoir un accompagnement psychothérapeutique pour se réadapter. » Car, selon elle, les gens seront ramenés à l’âge optimal du point de vue biologique, soit entre 20 et 25 ans. Elle en est persuadée, « dans un avenir proche, on saura très bien rendre leur jeunesse aux organismes ».

Pour les adeptes de la cryogénisation, cette technique convient à n’importe quel défunt à condition que son cerveau ne soit pas trop endommagé. D’ailleurs,

dans certains cas on ne congèle que la tête ou le cerveau, et non le corps entier. Sinon, le procédé consiste à vider le défunt de son sang, que l’on remplace par un liquide constitué de cryoconservateurs chimiques. Le corps est ensuite progressivement amené à la température de l’azote liquide (- 196 °C) et conservé ainsi.

Revenirà la vie

Ceux qui croient à cette technique invoquent la notion de « mort des informations », le seul processus qu’ils considèrent comme irréversible. Explication

de Valeria Oudalova : « Imaginez un verre cassé. Vous pouvez recoller les morceaux. Mais s’il est réduit en poussière, il devient impossible à reconstituer. Il en va de même avec notre corps, qui est un ensemble d’informations. Ce qui compte, c’est de les sauvegarder avant que la désagrégation soit trop avancée. »

La comparaison n’est pas très convaincante, mais les partisans de la cryogénisation n’ont pas besoin de grands discours. Leur objectif est de congeler des corps dès aujourd’hui en espérant que la science trouve bientôt une façon de les ranimer.

Confi ance inébranlable dans le

progrès ou sens aigu des affaires ? Quoi qu’il en soit, Valéria estime qu’un tel retour des défunts à la vie sera possible dans une quarantaine d’années.

« Dès qu’il sera possible de recréer tout ce qui compose un corps, il sera possible d’en reconstituer un. Le vrai problème consiste à refaire fonctionner le cerveau. Des nanorobots pourraient permettre de réparer les cellules du cerveau que la mort aura abîmées. Ils seront acheminés jusqu’aux neurones, évalueront les dégâts et y remédieront. Lorsque tout sera remis en ordre, l’être cryogénisé pourra revenir à la vie », conclut-elle.

Un froid à réveiller les morts

RUSSIE

Incroyable. Une société de cryogénisation moscovite affi rme être capable de ramener des défunts à la vie à l’horizon 2050. Une arnaque ? Sûrement pas, la fondatrice a déjà congelé sa propre mère…

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MONDE CINQ CONTINENTS

■■ A KrioRus, les cadavres sont conservés dans des containers spéciaux remplis de glace carbonique.

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Monde e n i m a g e s

■Des musulmans priant autour

du Kaaba au centre de la Grande Mosquée de la Mecque.

■Angelina Jolie se mobilise. L’actrice et

ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat aux réfugiés était en mission au Pakistan pour soutenir les victimes de l’inondation.

■Il s’appelle Edward Nino Hernandez, est colombien et a 24 ans.

Et du « haut » de ses 70 cm, c’est l’homme le plus petit du monde. Il est ici aux côtés de son frère de 11 ans !

■Pied dans l’eau…

A Jakarta, qui a connu des pluies diluviennes, des milliers de musulmans ont quitté la capitale pour célébrer Eid ul-Fitr avec leurs proches.

■Haute voltige ! Les pompom girls de l’équipe de football américain

d’Edmonton Eskimos aiment s’envoyer en l’air ! C’était lors

du match opposant cette équipe à Calgary Stampeders,

à Alberta, au Canada.

■Petits, mais costauds ! Les nains ont aussi leur équipe de foot en Iran.

On les voit ici en pleine séance de stretching avec leur entraîneur Yousef Azari.

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MONDE ANALYSE

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Aforce de se trouver des excuses, on fi nit par y croire soi-même. Prenez l’exemple de l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, qui ne cesse de

ressasser les arguments qu’il a avancés en 2003 pour justifi er son soutien à George Bush dans l’invasion de l’Irak. La semaine dernière, il répétait encore sur les ondes de la BBC que « l’islam radical » était la menace numéro 1 dans le monde à l’heure actuelle.

Mais un islam extrémiste représente-t-il une plus grande menace que la possibilité d’une grande guerre nucléaire (fort heureusement très improbable, mais impossible à exclure complètement) ? Pire que le risque de voir le retour de maladies infectieuses que l’on croyait éradiquées pour cause d’antibiotiques devenus ineffi caces ? Pire même que la menace d’un réchauffement climatique à vitesse grand V ?

Pour Tony Blair, cela ne fait aucun doute, c’est pour cela qu’il était parmi ceux qui ont lancé cette guerre contre l’islam radical au lendemain du 11 septembre. Pour être plus précis, ils voulaient s’en prendre à ceux qu’ils accusaient de soutenir l’islam radical, bien que nombre d’entre eux, Saddam Hussein notamment, ne se soient jamais inscrits dans cette démarche.

Quoi qu’il en soit, Tony Blair ne peut pas refaire l’histoire et le débat sur l’Irak n’est plus d’actualité, à ceci près que de nombreuses personnes infl uentes en Occident continuent de soutenir que l’islam radical est la plus grande menace qui pèse sur notre monde. Certaines le font par carriérisme, d’autres par conviction, mais toutes sont beaucoup trop écoutées.

Naturellement, tout dépend de la défi nition donnée au concept d’« islam radical ». Dans certains cercles occidentaux, tout musulman qui ose remettre en question les politiques occidentales est taxé d’islamisme radical. Si on se limite en revanche à la mouvance sunnite, fi dèle à l’interprétation salafi ste de l’islam et dont les membres sont prêts à recourir au terrorisme pour promouvoir leur foi, le problème prend des proportions bien moins alarmantes : cela représente tout au plus quelques centaines de milliers d’individus.

On imagine mal ces fanatiques se lancer dans des attentats dans le New Jersey ou en Bavière, quoiqu’ils constituent une lourde menace pour leurs coreligionnaires dans leurs

propres pays. (Ils adorent s’en prendre aux Chiites.) La majorité d’entre eux ne maîtrise aucune langue étrangère et ne parviendrait jamais à obtenir un passeport.

C’est un problème grave et complexe pour des pays comme l’Irak ou le Pakistan, mais ce n’est pas grand-chose à l’échelle mondiale. Sur les dix dernières années, le nombre de personnes tuées par les « islamistes extrémistes » en dehors du monde musulman est probablement inférieur à 15 000.

Il va de soi que rien ne saurait justifi er ces morts, mais il est tout de même suspect d’affi rmer mordicus qu’un phénomène qui tue en moyenne 1 500 non-musulmans par an sur une planète qui compte près de 7 milliards d’habitants est la grande menace actuelle. C’est pourtant la thèse que défendent ceux qui ont lancé cette « guerre contre la terreur »

et d’autres qui ont fait valoir cet argument fallacieux pour bâtir leur carrière.

À en croire Tony Blair, ils ne font que tirer la sonnette d’alarme en rappelant que « ces mouvements extrémistes sont une réalité et que, s’ils y avaient accès, ils n’hésiteraient pas à faire usage d’armes nucléaires, chimiques ou biologiques, un risque que nous ne pouvons pas nous permettre de courir ».

Qu’importe dès lors que les terroristes ne provoquent en réalité que peu de dégâts. Imaginez un peu le désastre qu’ils POURRAIENT causer s’ils mettaient la main sur ce genre d’armes ! Allons-y, imaginons…

Pendant la Guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique avaient 10 000 têtes nucléaires prêtes à être lancées contre l’ennemi. Si la guerre avait réellement éclaté, des centaines de millions de personnes auraient péri, voire plusieurs milliards en cas d’hiver nucléaire. Sans compter que les deux pays disposaient également d’armes biologiques et chimiques tout à fait terrifi antes.

Si les islamistes radicaux parvenaient à obtenir l’arme nucléaire, il s’agirait d’UNE SEULE bombe, pas de 10 000. En admettant qu’ils parviennent à la faire exploser, elle provoquerait une véritable catastrophe à l’échelle locale, mais pas un holocauste planétaire. L’attentat au gaz le plus grave à ce jour, en 1995 dans le métro de Tokyo, n’a fait que 13 victimes et, bien que les armes bactériologiques soient potentiellement très meurtrières, elles impliquent des compétences scientifi ques très pointues.

Par ailleurs, on est en droit de se demander en quoi le fait d’envahir différents pays musulmans peut réduire ces dangers. Bien au contraire, cela les augmente probablement à cause de l’aliénation de nombreux musulmans et en fournissant aux extrémistes un affl ux régulier de nouvelles recrues.

Le terrorisme, islamiste ou non, est une menace bien réelle, mais une menace limitée. Le vaincre totalement n’est pas possible, mais il peut être contrôlé via un travail de police et des choix politiques plus judicieux. Si on établissait un classement des pires menaces, il fi gurerait peut-être dans les dix premières, mais sûrement pas dans le trio de tête. Quiconque prétend le contraire doit éveiller la méfi ance : il a soit quelque chose à vendre, soit quelque chose à cacher.

Gwynne Dyer■

GRANDE-BRETAGNE

La grande menace islamique selon Blair

■Pour l’ancien Premier ministre britannique,

l’islam radical est la menace numéro 1 dans le monde

« Le terrorisme, islamiste ou non, est une menace bien réelle, mais

une menace limitée »

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Si vous lui aviez demandé juste après ses études le métier qu’elle voulait embrasser, Pascaline Chettiar n’aurait pas

su quoi vous répondre. Entre le management ou la psychanalyse, son cœur balançait. Bien loin du métier de sommelier qui lui a permis de remporter la première édition du concours du meilleur sommelier de Maurice organisé par l’Association des Sommeliers de l’île Maurice et l’Ecole hôtelière sir Gaëtan Duval. Pourtant, le vin ne lui était pas tout à fait inconnu. En effet, durant ses deux dernières années de collège, elle avait travaillé comme hôtesse pour Grays Ltd. Sans oublier que son père est un amateur de vin.

Mais son voyage dans le monde du vin n’avait pas encore commencé. Ce sont, quelque part, ses parents qui vont la pousser dans les bras du dieu Bacchus. Après

ses études secondaires, Pascaline intègre le groupe d’hôtels Constance et apprend, sur le tas, le métier de la restauration et de la sommellerie.

Et son initiation à la sommellerie se fera sous la houlette de quelques grands noms de la sommellerie, notamment Jérôme Faure, Head Sommelier du groupe hôtelier, Jonathan Bauer-Monneret, meilleur jeune sommelier de France en 2009 et ancien sommelier du restaurant gastronomique Blue Penny Café de l’hôtel Belle Mare Plage, et de Frédéric Gille, chef sommelier du même hôtel. Il faut savoir que ces derniers ont créé une Académie de sommellerie au sein du groupe hôtelier. « J’étais la première fi lle à recevoir la formation de sommellerie », souligne Pascaline Chettiar.

Et la passion de Pascaline Chettiar pour ce breuvage n’a fait que grandir depuis. « A travers le vin, on peut faire passer pas mal d’émotions. Chaque

bouteille est remplie d’émotions, et avec ce métier, on fait plaisir aux clients et on se fait plaisir », explique la jeune femme de 21 ans.

« Satisfaction et plaisir »

Concrètement, en quoi consiste son métier ? Le métier de sommelier, explique-t-elle, consiste à savoir accorder les mets avec les vins et spiritueux. C’est aussi de savoir choisir le breuvage en fonction du budget du client. « Et la satisfaction et le plaisir du sommelier résident dans l’appréciation du résultat par le client et le fait de posséder de belles bouteilles », souligne la jeune femme de 21 ans. « Avec le vin, tu voyages », ajoute celle qui préfère « les vins de Bourgogne » parce qu’ils ont « des rouges qui sont d’une fi nesse qu’on ne retrouve pas ailleurs ».

Mais il ne faut pas croire que le métier de sommelier est de tout

repos. Loin de là, puisque Pascaline doit goûter continuellement des vins et des spiritueux, apprendre à les connaître, travailler avec les chefs cuisiniers pour comprendre lesquels se marieront le mieux avec les plats. « Ce n’est pas un métier évident. On travaille souvent jusqu’à fort tard, jours fériés compris… »

Par ailleurs, son adhésion à l’Association des sommeliers de l’île Maurice lui a également permis de se perfectionner. En effet, l’association permet à ses membres de participer à des déjeuners-dégustation avec les vignerons, d’assister à des ateliers pour mieux connaître le vin, entre autres.

Une assiduité et une passion qui ont porté leurs fruits puisque son titre de meilleur sommelier de Maurice lui a ouvert les portes d’un voyage dans les vignobles du Rhône, en France, l’année prochaine, pour faire corps avec le vin.

Joanna Seenayen ■

INSPIRATION

Sacre. A 21 ans, Pascaline Chettiar a remporté le titre de meilleur sommelier de Maurice. La jeune femme, qui exerce au sein de l’hôtel Constance Belle Mare Plage, s’impose ainsi dans ce monde où les hommes sont souvent maîtres.

avec Pascaline ChettiarNez à nez

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Grâce à sa victoire, Pascaline Chettiar pourra découvrir les vignobles du Rhône, en France. Elle est ici aux côtés de David Biraud, meilleur sommelier du monde 2010.

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SECRETSDE TOURNAGE

Grâce à Night and Day, le tandem Cruise et Diaz se retrouve après neuf ans. En effet, les deux acteurs avaient joué dans Vanilla Sky en 2001 où Péneloppe Cruz avait aussi un rôle principal. Par ailleurs, Cameron Diaz a déjà tourné sous la houlette de James Mangold avec Allumeuses.

Un duo de choc

Un spécialiste en tous genres. C’est ainsi qu’on peut qualifi er James Mangold. Le réalisateur a tourné plusieurs genres cinématographiques, soit le fi lm policier Copland, le drame Une vie volée, la comédie romantique Kate et Leopold, le thriller Identity, la biopic Walk the line et le western 3h10 pour Yuma. Et fi nalement, le voilà de retour avec Night and Day, un mélange de La mémoire dans la peau et Le Chasseur de primes. Il a donc plus d’une corde à son arc.

Un touche-à-tout !

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jeux d’espions

En voilà un chevalier pas comme les autres ! Il vous sauve, puis révèle qu’il doit vous tuer

mais qu’il ne le fera pas car il fait partie des gentils. Mais il y a aussi d’autres (mauvaises ?) langues qui prétendent le contraire. Ainsi, on vous noircit un tableau, égratignant votre héros et en l’affublant d’un CV de serial

killer. Sacré coup dur ! Il y a de quoi sombrer

dans le doute ! Eh bien, ce sera là le cruel dilemme de Cameron Diaz.

La jeune femme qui, au départ, embarque dans un avion, va au-delà de plusieurs péripéties. Tout ceci après avoir succombé au charme de ce jeune homme, qui en un tournemain, a maîtrisé l’équipage, pose l’avion comme un grand et révèle qu’il est agent secret.

Passionnant pour le début d’une romance. Mais vous savez

bien qu’il y a toujours un mais ! La situation va se corser avec l’arrivée d’un autre personnage. Et on découvrira la véritable étendue de la mission…

Le fi lm, Night and Day, réalisé par James Mangold, conjugue l’action à la comédie et revisite le genre des fi lms d’espionnage. Cette fois-ci, il s’agit d’une touche plus burlesque et romantique, sur fond de cascades délirantes. Et derrière le manteau de l’espion, on trouve un habitué : Tom Cruise. Décidément, ce costume lui va bien ! Après avoir incarné l’incontournable Ethan Hunt, dans la saga Mission Impossible, le voilà de retour pour jouer aux chevaliers-espions. Et cela s’avère être un pur moment de détente !

Melhia Bissière■

Tuer n’est pas jouer ! Dans Night and Day, Roy est un drôle d’espion. Il sauve une fi lle, puis l’enlève. Mais voilà qu’un agent fédéral l’accuse d’être un serial killer. Qui croire dans cette histoire ? A découvrir au Star.

« J’adore m’entraîner pour les séquences de combat. On récolte quelques coups, coupures et

entorses, mais c’est très amusant. Quand je suis allée aux Golden Globes cette année, en plein milieu du tournage de Night and Day, j’avais des bleus partout sur les bras et mes genoux étaient égratignés. Mais j’ai adoré ça ! », a déclaré Cameron Diaz, qui a aussi réalisé plusieurs cascades elle-même dans le fi lm. Casse-cou jusqu’au bout !

Night and day

DITElle a

VOIR ET ÉCOUTER CINÉMA, RADIO, MUSIQUE

A l’affi che

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On a tous, plus ou moins, un jour suivi un régime pour, entre autres, se sentir mieux dans sa peau. Dans le cadre du concours Miss Mauritius, Jean-Luc Emile abordera, de son côté, L’obsession de maigrir

vendredi dans son émission C’est notre histoire. Il parlera de la ruée de certaines Mauriciennes vers… la taille de guêpe. Ceux qui souhaitent témoigner peuvent appeler au 211.91.91 ou le 211.45.61.

Maigrir à tout prix

CD ET DVD

SUR LE NET

RADIO

CINÉNEWS

Ils sont deux Mauriciens. Tous deux ont étudié en Australie et ils veu-lent aujourd’hui partager leurs connaissances de ce pays avec ceux souhaitant y mi-grer. C’est pour-quoi ils ont créé australiainfo.org, un site qui donne des informations pratiques sur le pays des kangou-rous, à travers plusieurs rubriques : Immigration, Conseils Essentiels, Travail, Résidence, entre autres.

Par exemple, la rubrique Immigration, fournit les informations nécessaires sur les formalités à remplir, les démarches essentielles à faire en arrivant en Australie, comme

faire une demande de numéro d’imposition (Taxe File Number) ou encore s’enregistrer à l’Assurance Médicale Publique.

Un site pratique, selon ses concepteurs, et qui évitera à tous ceux souhaitant s’installer en Australie de se faire avoir par certains agents d’immigration malhonnêtes.

Tokio Hotel back and liveTokio Hotel est de retour dans

les bacs. Après Schrei - so laut du kannst et Zimmer 483, le troisième opus du groupe gothico-rock allemand s’intitule Humanoid City Live. Sorti en version allemande et anglaise, ce CD-DVD est en fait la version live du concert donné en avril par Tokio Hotel au Mediolanum Forum à Milan, en Italie.

Humanoid City Live comprend 19 titres du groupe, dont le célèbre hit Scream’in, les deux singles phares de l’album Humanoid City, Automatic et World Behind

My Wall. En bonus, le DVD propose une galerie de photos, ainsi qu’une incursion dans les coulisses du concert de Tokio Hotel. Disponible chez Power Music Shop, au Caudan.

Immigration en Australie : mode d’emploi

PROGRAMMEAU

Du thriller au mélodrame, The Town est riche en émotions. Il s’agit d’un fi lm réalisé par et avec Ben Affl eck. Le fi lm sort en France le 15 septembre et raconte l’histoire de Doug MacRay, un criminel qui est à la tête d’un gang. Mais un jour, ils cambriolent une banque et prennent la directrice de la banque en otage. Ce jour-là, tout va basculer ! A voir donc prochainement.

Adam Sandler est un comédien qui vaut son pesant d’or. Ainsi, avec Copains pour toujours, sorti dans les salles obscures américaines le 25 juin 2010, l’acteur a atteint pour la 11e fois la barre symbolique des 100 millions de dollars de recettes au box-offi ce américain !

Le cinéma fait donc recette pour ce comédien !

L’homme qui valait 11 fois 100 millions !

Un petit tour en ville

Chulbul est po-licier au sein de la brigade de Laalguri. Il travaille dur et n’a peur de rien. Mais il n’est pas irrépro-chable. En effet, de-puis qu’il est enfant, il a été confronté à des obstacles qui l’ont rendu amer. Ainsi, après la mort de son père, sa mère s’est remariée et a eu un deuxième

enfant : Makhnachan. Celui-ci a toujours été le pré-féré. Aussi, Chulbul s’est détaché de sa famille et a développé un mépris des règles. Une attitude qui lui a valu quelques enne-mis, dont Cheddi Singh qui utilise Makhnachan pour lui nuire.

Dabangg, qui réunit Salman Khan, entre autres, est à l’affi che du cinéma Novelty.

EGALEMENT DANS LES SALLES

Dabangg, le fl ic fait la loi

● Star (Caudan)- Night and Day – du 12 au 14 septembre à 11 h 30, 13 h 30, 15 h 30, 18 h 00 et 21 h 00- The Expendanbles – du 12 au 14 septembre à 11 h 30, 13 h 30, 15 h 30, 18 h 00 et 21 h 00- Inception – du 12 au 14 septembre à 11 h 00, 14 h 00, 18 h 00 et 21 h 00● Star (Curepipe)- Night and Day – aujourd’hui à 11 h 30, 14 h 30, 16 h 30 et 20 h 30, et du 13 au 14 septembre à 11 h 30, 14 h 30 et 20 h 30● Novelty (Curepipe)- Dabangg – en week-end à 10 h 00, 13 h 15, 16 h 30 et 20 h 15, et en semaine à 10 h 00, 13 h 15 et 20 h 15

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CULTURE

Carmen du grand art ! Grandiose. La deuxième édition du festival Opera Mauritius est l’occasion de redécouvrir Carmen, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art lyrique. Un opéra servi par une excellente distribution et qui bénéfi cie d’un bon accompagnement orchestral.

Mis à part une version consi-dérablement rac-courcie et très contestable don-

née en playback en 2005, cela faisait pas moins de 22 ans que l’opéra Carmen de George Bi-zet n’avait pas été joué à Mau-rice. La nouvelle production de cette grandiose œuvre scénique que nous proposent Opera Mau-ritius et la Fondation Spectacles et Culture dispose de sérieux atouts et vaut incontestablement le dé-tour.

Le rôle titre est connu pour être l’un des plus diffi ciles du répertoire lyrique en raison de la complexité du personnage et de la maîtrise technique qu’il requiert. La

cantatrice allemande Ann-Katrin Naidu nous livre une interprétation de Carmen impeccable de justesse et empreinte d’intelligence, de virtuosité et de sensualité. En sus d’être une excellente danseuse et comédienne, la mezzo-soprano allemande possède une tessiture et un timbre de voix qui conviennent parfaitement à cette partition.

Les autres personnages principaux sont également servis par de très bons interprètes, dont le ténor Francesco Petrozzi dans le rôle du brigadier Dom José et le versatile baryton Mathias Tosi dans celui du toréador Escamillo. L’on soulignera également la très belle et sensible interprétation de Micaëla par Véronique Zuel-Bungaroo. Un rôle que la soprano

mauricienne connaît bien pour l’avoir joué à plusieurs reprises, notamment durant les quelques années qu’elle a passées en Angleterre.

Des instrumentistes de grande qualité

La performance du chœur mauricien Magoakan, créé en 2007 est l’une des agréables surprises de cette production. Cet ensemble composé essentiellement d’amateurs passionnés d’opéra a fait des progrès considérables depuis sa création grâce au travail accompli par les chefs de chœur Katrin Caine et Cyril Joseph.

L’enthousiasme, l’engage-

ment et les grandes qualités vocales des membres de ce groupe, notamment des sopra-nos, apportent une contribution indéniable à la qualité de ce spec-tacle. A noter que la très classique mais néanmoins agréable mise en scène est l’œuvre d’Angela Brandt et de Gérard Sullivan.

Par ailleurs, l’orchestre philharmonique de Cape Town, qui a été fondé en 1914 et qui accompagne Carmen, est l’un des trois orchestres professionnels d’Afrique du Sud. Cet ensemble instrumental nous offre une lecture limpide et élégante de la musique de George Bizet.

La section des bois impressionne particulièrement avec ses fl ûtistes et ses bassonistes

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Par Raj Jugernauth■

Par Joseph Cardella■

Mécanisme castéisteBeaucoup de bruits et d’encre qui ont coulé (et qui coulent toujours) autour du discours du ministre des Arts et de la Culture adressé à la caste des vaish. Le terme de « caste » est justement intéressant : il viendrait du portugais « casta » (rien à voir avec Laetitia) qui veut dire « pure, non mélangé » et qu’il faudrait rapprocher du mot français « chaste ». Peu de civilisations, de cultures ou de pays ont connu d’organisation sociale sans castes. Un groupe qui a un certain pouvoir et qui décide de se fermer et de ne pas se mélanger aux autres, afi n de perpétuer certaines prérogatives politiques, peut être qualifi é de caste. L’Europe médiévale est un exemple au niveau planétaire avec les familles nobles qui ont pratiqué (et continuent de le faire dans une moindre mesure) le mariage endogame pour préserver une certaine pureté.

De la puretéCette idée de pureté fait peur. Même si le pur et l’impur sont présents dans les religions, ils posent problème. Il suffi t de voir un des grands fantasmes humains qu’est la virginité qui donne une soi-disant pureté aux femmes vierges. Ne répudie-t-on pas d’ailleurs dans beaucoup de contrées des femmes dont la promesse de virginité n’a pas été tenue ? Ne discrimine-t-on pas des personnes qui sont censées appartenir à des « castes impures » ? Dans ce délire de pureté, n’a-t-on pas vu, dans les années 1910, un jeune peintre autrichien, échouant à deux reprises à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, développer l’idée d’une race pure, la race aryenne, et de la race impure par excellence, les juifs ? Hitler, d’ailleurs, est pris en exemple par certains membres du BJP, parti de droite nationaliste hindou, et ceux du parti d’extrême droite RSS de la Grande Péninsule.

« Kominalis, kasteis, mem zafer » ?La dérive de tout phénomène identitaire est que les individus se considèrent comme les « vrais », les « purs ». Les autres étant en dessous. Ne trouve-t-on pas dans toute communauté des pratiques discriminatoires façon castéiste ? Le nombre de clubs privés à caractère ethnique ou religieux, le coup de pouce dans l’embauche des « nôtres » et la nomination des ministres montrent quelques-unes de ces pratiques « noubannistes ». L’appeler communaliste ou castéiste, cette pratique revient, en défi nitive, au même. Les propos du ministre Choonee sont d’une assez grande banalité, en somme, dans notre société. Mais au fait, en quoi ces propos ou ces pratiques sont-ils condamnables ? Au nom d’un idéal républicain ? Ou bien tout simplement parce que l’enfermement identitaire est comme cette idée de pureté : absurde.

Propos ca(s)tastrophiques

PAUSEPHILO

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Une œuvre incomprise à sa création La première représentation de l’opéra de Georges Bizet Carmen eut lieu à l’Opéra Comique de Paris le 3 mars 1875. Si la salle était bondée lors de cette première à cause de la popularité grandissante de Bizet, l’œuvre reçut un accueil assez froid de la part du public. Elle fut aussi sévèrement critiquée par la presse pour son indécence. Le personnage de bohémienne sensuelle et insoumise fi t une nouvelle fois scandale. Certains critiques musicaux reprochèrent au compositeur de s’être inspiré de Richard Wagner et déplorèrent injustement la pauvreté mélodique de son opéra. Si cette production ne fut pas un échec fi nancier, les nombreuses critiques que le compositeur eut à subir le blessèrent. Bizet qui était âgé de 36 ans mourut d’une crise cardiaque trois mois après la première de Carmen qui lui apporta cependant une immense gloire posthume. Carmen est désormais l’un des opéras les plus populaires et les plus joués dans le monde.

d’un excellent niveau et un hautbois solo admirable. Il aurait peut-être fallu étoffer un peu la section des cordes en ajoutant quelques violons et quelques violoncelles afi n d’avoir une texture orchestrale plus consistante.

D’autre part, l’auditorium J & J, sans être un lieu dédié à l’opéra est pourvu d’une acoustique correcte même si à quelques rares endroits de cette salle, il faut un peu tendre l’oreille pour bien entendre l’orchestre. La direction musicale précise, intelligente et pleine de verve est assurée par le maestro allemand Martin Wettges. Un spectacle prometteur et

Kenneth Babajie ■

De l’opéra, mais encore…Outre l’opéra Carmen, cette deuxième édition du festival Opera Mauritius propose des concerts et spectacles très variés jusqu’au 19 septembre. Un programme très cross-over comprenant des adaptations jazzy d’airs d’opéras et de comédies musicales sera donné à l’Alliance Française de Bell Village le 15 septembre à 20 heures. Les solistes seront pour l’occasion Andreas Kohn et Kevin Conners, tous deux chanteurs à l’Opéra d’Etat de Bavière. Le 16 septembre, le public mauricien pourra apprécier un spectacle de fl amenco avec le danseur Antonio Martinez. Le lieu où se tiendra cet évènement n’a cependant pas été confi rmé. Quant aux amateurs de musique symphonique, ils pourront assister, le 17 septembre, à un concert avec l’orchestre de Cape Town à l’Auditorium J & J de Phoenix à 20 heures. Au programme, Wagner, Mozart et surtout la très célèbre cinquième symphonie de Beethoven. A noter que des représentations de Carmen sont prévues les 12, 14 (sous réserve), 18 et 19 (sous réserve) septembre à l’Auditorium J&J de Phoenix. Renseignements et réservations sur le Rezo Otayo au 466.99.99.

■ Ci-dessus et de g. à dr. toute

la troupe de l’opéra Carmen, la talentueuse Ann-Katrin Naidu dans le rôle principal, et l’ochestre philharmonique de Cape Town.

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LOISIRS

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LOISIRS

La Vieille Cheminée en avant pour la balade Dépaysement. Un séjour au cœur de la nature. C’est ce que vous propose La Vieille

Cheminée, nichée au cœur de Chamarel, et bordée de 360 arpents d’arbres indigènes et

de plantations d’ananas, de canne à sucre. Incursion.

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L’agritourisme, vous connaissez ? C’est en quelque sorte ce que propose La Vieille Cheminée, domaine situé au cœur de Chamarel. « C’est avant tout une ferme agricole. Nous avons diverses plantations

de cannes à sucre, palmiers, ananas et bananiers. Le client qui vient à la ferme vient voir l’agriculture mauricienne », explique Caroline de Spéville, la propriétaire du domaine de La Vieille Cheminée. Un domaine qui est également recouvert de forêts de ravenales et d’arbres indigènes.

A l’entrée de la propriété, la vieille cheminée est le dernier vestige de l’ancien moulin sucrier du village. Bordé de deux rivières, le domaine permet de découvrir une manière authentique de vivre à la mauricienne. Ce cadre magnifi que, idéal pour la détente, est destiné à tous ceux qui recherchent un coin paisible, tranquille pour se reposer ou se ressourcer. En effet, le domaine propose trois maisons de style créole, avec une décoration soignée, des objets et autres meubles en bois retapés. Chaque maison a son propre cachet et sa particularité.

Le Campement est la plus grande des trois maisons. Il est composé de trois chambres à coucher, d’une grande véranda meublée avec une cheminée, sans oublier le jardin privatif. Situé sur une petite colline à l’arrière des écuries, le Campement assure une certaine intimité aux résidents.

Un peu plus haut, on retrouve Le Perchoir et La Remise, deux maisons idéales pour les couples. La première doit son nom à un ancien poulailler qui se trouvait en contrebas et parce

qu’elle domine la vallée. Quant à La Remise, elle s’appelle ainsi à cause de l’ancienne remise qui s’y trouvait. Attenante au Perchoir et entourée d’un joli jardin, elle fait face au Piton Canot et procure une vue superbe sur les montagnes de l’Ouest.

En s’aventurant un peu plus haut, on arrive au kiosque avec son toit en chaume. Il offre une vue imprenable sur Chamarel, ses champs de canne à sucre, sa verdure luxuriante, entre autres. Une piscine est aussi disponible pour les résidents qui désirent faire trempette, tout en admirant la vue, ou se prélasser au soleil, en écoutant le chant des oiseaux. Les résidents peuvent même déjeuner sur la terrasse du kiosque. Chacun a libre accès au domaine, ses bois, ses plantations et à ses nombreux sentiers de marche. La mini-ferme abrite, quant à elle, une collection de poules naines, de canards et d’oies.

Ravenaleset arbres endémiques

L’attraction principale de La Vieille Cheminée reste avant tout ses écuries. Cinq chevaux de randonnée d’Afrique du Sud y résident. Ces derniers sont « robustes, doux et gentils. Non ferrés, ils sont idéaux pour la promenade », souligne Clothilde Auguste, responsable des ventes.

A pied ou à cheval, des excursions payantes sont proposées à l’heure ou à la journée avec un guide. Les balades se font à travers les champs de canne, d’ananas et de banane, ou encore sur des

sentiers cahoteux le long d’une rivière qui s’enfouit dans une forêt assez dense, regorgeant de ravenales et d’arbres indigènes. La randonnée dure une à deux heures, avec un guide, au départ des Ecuries.

Envie de découvrir le domaine à vélo ? Des VTT sont mis à votre disposition. Il existe cinq parcours, notamment en direction de la Terre des 7 couleurs, la rivière St Denis qui alimente la cascade Chamarel, le sentier des arbres endémiques et aussi les haies de palmistes, ou encore le parcours « cochon marron ». Autant de choses à voir et à faire pour les amoureux de la nature.

Joëlle Elix ■

’agritourisme, vous connaissez ? C’est enquelque sorte ce que propose La Vieille Cheminée, domaine situé au cœur deChamarel. « C’est avant tout une ferme agricole. Nous avons diverses plantations

de cannes à sucre, palmiers, ananas et bananiers. Le client qui vient à la ferme vient voir l’agriculture

qu’elle domine la vallée. Quant à La Remise, elle s’appelle ainsi à cause de l’ancienne remise qui s’y trouvait. Attenante au Perchoir et entourée d’un joli jardin, elle fait face au Piton Canot et procure une vue superbe sur les montagnes de l’Ouest.

En s’aventurant un peu plus haut,on arrive au

Pour une chambre double, il faut compter Rs 3 020 et pour un lit additionnel, Rs 750, par nuit. Le Campement, idéal pour une famille est à Rs 1 510 en demi-double, par nuit. Si vous voulez que vos amis vous rejoignent pour la journée, un droit d’entrée de Rs 150 vous sera réclamé. Sachez que les clients Mauriciens ont droit à une remise de 10%. Pour les sorties, la randonnée à cheval avec guide pour les résidents et pour une heure est à Rs 1 200, alors qu’il faut compter Rs 1 500 pour les deux heures. Pour une demi-journée de marche guidée, il faut compter Rs 1 500. Les forfaits pour une nuit d’hébergement avec excursion marche ou cheval sont aussi proposés. Pour une nuit en demi-pension avec une excursion de deux heures de marche ou à cheval, le tarif est de Rs 3 580 alors que pour une nuit en pension complète, avec excursion de deux heures de marche ou à cheval, il faut compter Rs 4 225. A noter que du 20 septembre au 7 octobre, La Vieille Cheminée propose des offres spéciales. Par exemple, pour deux nuits payantes, la troisième est gratuite. Ou encore une réduction de 20 % sur l’hébergement du lundi au jeudi.

Adresse : La Vieille Cheminée, tél.: 483.52.49 ou 725.55.46

Infos pratiques

■ Balade à cheval ou

à vélo, maison de style

créole, piscine...

le domaine de

La Vieille Cheminée

regorge de trésors

à découvrir en famille

ou en amoureux.

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Zee Nite :zoom sur les artistesAvant-goût. Les stars du petit écran de Zee Tv seront chez nous samedi pour un show survolté de trois heures au centre Swami Vivekananda. En attendant, portraits croisés de ces artistes d’exception.

Charmante Shakti MohanElle représente la quintessence du féminisme. Son sacre au

Zee TV Lux Dance (DID 2) n’a été une surprise pour personne. Elle surclassa ainsi ses camarades Dharmesh, Punit et Binny lors de cette fi nale. Douée également pour les études, elle a

décroché une maîtrise en sciences-politiques à l’université de Mumbai. Spécialiste de la danse contemporaine, Shakti Mohan a été sollicitée par Bollywood pour y être actrice. Pour le moment,

elle préfère se concentrer sur sa carrière de danseuse.

Rubina Dilaik, actrice réaliste

Ancienne Miss Himachal Pradesh, cette jeune femme au caractère bien trempé est une actrice aux talents indéniables. C’est comme cela qu’elle a surclassé une centaine de sélectionnées et a décroché le rôle titre

dans Radhika in Choti Bahu. Pourtant, l’actrice préfère étudier. D’où sa persévérance pour

décrocher son Masters au

plus vite. Il a fait ses premiers pas dans l’industrie du spectacle

à l’âge de 15 ans. Il était l’un des premiers à défi ler pour la M.A.E.M.D Company. C’est ainsi qu’il a atterri à Mumbai pour être assistant réalisateur sur le plateau de Hatim, diffusée sur Star Plus. La chance lui a encore souri lorsqu’il décrocha le rôle de Dev dans la série Choti Bahu. Aujourd’hui, il poursuit son petit bonhomme de chemin.

Sexy Avinash Sachdev

Manu, actrice accomplie

Après avoir fait ses premiers pas sur un plateau télé grâce à Kanpur Kasauti Zindagi Ki ne Krratika Sengar, Manu du show télé Jhansi Ki Rani, est devenue une gloire du petit écran. Artiste dévouée, elle n’a eu de cesse d’impressionner ses pairs. Salman Khan lui a rapidement accordé ses faveurs. Maniant l’équitation et le combat au sabre, Manu est une actrice accomplie qui n’a pas froid aux yeux.

Harpreet Deol, le revenant

Heureux fi naliste du concours de chant SaReGaMaPa en 2007, les fans d’Harpeet Deol n’avaient plus de ses nouvelles, jusqu’à ce qu’il revienne en force dans ce même concours. Son interprétation de Kawa Kawa extrait du fi lm Monsoon Wedding, lui valu une ovation du public et du jury. Surnommé affectueusement Devdas en raison de son aversion pour le shopping et la fête, ce passionné du chant et du cricket avoue être extrêmement timide.

Jeetumoni, le p’tit surdoué Il est le favori de Farah Khan, chorégraphe des fi lms indiens de l’industrie de Mumbai. Son interprétation du titre Chala Idhar Chala mainudhar, lui a valu le respect du jury. Champion incontesté du L’il Masters 2010, concours de danse, il sera sans doute l’une des attractions majeures de ce Zee Nite qui pose ses cartons chez nous après les Etats-Unis, Singapour ou Hong-Kong.

Classé deuxième au prestigieux

concours Dance India Dance, Siddesh

Pai a su mettre son talent au profi t

de Bollywood. Originaire de Goa, sa

palette artistique s’étend du hip-hop

au jive en passant par la salsa. Danseur

autodidacte, il n’a rien à envier aux

grands noms de Bollywood.

Siddesh Pai, le rythme dans la peau

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LOISIRS

Atul Banmoria, danseur hors pair Son passage dans le prestigieux L’il Masters 2010, lui a valu le surnom de « kadakchai ». Il devint rapidement le chouchou de Sir Sandeep, membre du jury. Ce dernier trouve que sa danse

est d’une fl uidité sans pareille. Capable de reproduire les techniques de danse les plus poussées avec une facilité

déconcertante, son hip-hop acrobatique appelé le « B-Boying », est déjà entré dans la postérité.

Danseur éclectique capable de faire de la danse contemporaine, du jazz ou du hip-hop, Jai Kumar Nair a été la révélation de la première saison de Dance India Dance. Il possède son école de danse qu’il souhaite convertir en académie. Il a fait fort en chorégraphiant le numéro d’ouverture du Hero Honda SaReGaMaPa Singing Superstars porté par Salman Khan. Son ambition : conquérir Bollywood pour y être chorégraphe.

Jai Kumar Nair, danseur touche-à-tout

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Portraits en mosaïque ou mosaïques de portraits. Peinture sur canevas à l’huile et à l’acrylique. Objet de décoration design minimaliste ou sculpture minutieuse à l’interprétation fi gurative… Voilà ce que le public pourra découvrir à la galerie de la faculté des Beaux Arts du Mahatma Gandhi Institute (MGI)

jusqu’au 15 septembre. Les étudiants des différentes

fi lières de la faculté (peinture, céramique, gravure, sculpture, art appliqué, digital) y exposent quelques-uns de leurs travaux exécutés durant l’année. L’exposition est visible de 9 à 16 heures en semaine et de 9 heures à midi le samedi.

Les étudiants du MGI exposent

C’est parti ! Si vous êtes amateurs de course à pied, voilà un rendez-vous à ne pas rater. La Fuma, boutique spécialisée dans les équipements pour les randonneurs et sportifs, organise un Trail Run le 19 septembre. Le parcours s’étalera sur 15 km pour les professionnels et 8 km pour la famille dans la région des Mariannes.

Les frais de participation sont de Rs 350 pour les adultes et Rs 200 pour les enfants âgés de moins de 12 ans. Les lieux d’inscription sont : les magasins La Fuma à Curepipe, Fit for Life à Bambous, Cyclo Sport à Péreybère et La Trobe à Riche-Terre. Renseignements au 249.38.00.

Une course au cœur des Mariannes

L’énergie à l’affi che

Energie…la Fête est fi nie ? est le thème d’une exposition temporaire qui sera inaugurée demain à L’Aventure du Sucre. Cette exposition ludique, ouverte 7 jours sur 7, de 9 à 17 heures, comprend une série d’animations, conçue par La Main à la Pâte et la Cité des Sciences de La Villette, à Paris.

Le but : faire comprendre aux plus jeunes les effets de la surconsommation énergé-tique sur notre environnement. Après l’exposition Nourrir les hommes, L’Aventure du Sucre place l’année 2010 sous le signe de l’énergie et du développe-ment durable à travers cette exposition.

Et le meilleur D.J est…

Manish Mohit aussi connu comme D.J. Nek. Il a remporté la palme lors du Bollywood D.J. contest organisé par le Xindix. Il est suivi de Shehzad Khodabacus (D.J. Shehzad) et d’Ashvin Pullut (D.J. Trenor), qui se retrouvent à la deuxième et troisième place respectivement.

Le jury du concours était composé de trois professionnels du deejaying, notamment D.J. Sash, D.J. Sanpriest et D.J. Master Crazy. Lors d’une remise de prix, qui se tient aujourd’hui à la discothèque de Curepipe, le gagnant recevra un certifi cat de participation, des bons d’achats chez Liquid et un lecteur CD. Le club sera également ouvert à la clientèle avec entrée gratuite réservée aux couples et aux fi lles.

Vroum vroum… les automobiles sont en fête. Jusqu’au 3 octobre, le centre commercial Phoenix Les Halles organise le Motor Show. Au menu de cette deuxième édition, des expositions de plus de 70 modèles de voitures de neuf concessionnaires. Des motos sont aussi au menu, ainsi que les accessoires pour les voitures. Egalement au programme, un tuning show du 2 au 3 octobre. L’exposition est visible tous les jours au centre commercial.

Ils seront 26 couples à se déhancher sur la scène du centre Swami Vivekananda à Pailles le 2 octobre à 19 heures pour la grande fi nale de la 2e édition du National Ballroom Dancing Contest, organisé par Immedia. Les couples sélectionnés ont été répartis en deux catégories : amateurs de 18 à 44 ans et 45 ans et plus, et semi-professionnels avec les danseurs d’hôtels.

Le Grand Jury sera composé d’une présidente de l’Imperial Society of Teachers of Dancing (ISTD UK), d’Emma Tarrant (Uk Ballroom Dancing Champion) et Richard Chane Woa de la Fédération française de danse. Celui qu’on ne présente plus dans le domaine du ballroom dancing sera aussi des nôtres. Il s’agit de Simon Cruwys qui fera des démonstrations avec Emma Tarrant.

Pour assister à la fi nale, les billets pour les sièges rétractables sont à Rs 600 et en vente chez Immedia et Otayo. Pour ceux qui veulent dîner et assister au spectacle, les billets, disponibles chez Immedia, sont à Rs 2 600 par personne. Pour une table de huit personnes, il faut compter Rs 20 000.

En piste pour le Ballroom Dancing

A la rencontre des bolides

Un délice nommé Risotto

Grandissimo Risotto : c’est tout un programme qui vous attend au Suffren. Un festival culinaire dédié au risotto s’y tient jusqu’au 18 septembre. Vous pourrez déguster cette spécialité italienne en entrée, accompagnée de crevettes et au palmiste ou à la salsa verdé, ou encore en plat principal au marlin fumé et pâtisson rôti, aux fruits de mer, à la saveur de poulet thaï, etc.

Le risotto se déguste même en dessert avec du sorbet ou accompagné d’orange et de mousse au chocolat. A découvrir au déjeuner ou dîner au restaurant La Boussole. Réservations au 202.40.24.

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ATTITUDES

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Ce serait trop beau si le physique ne comptait pas. Tout le monde serait sur le même pied d’égalité. Tout le monde pourrait participer au concours de Miss Univers. Tout

le monde pourrait postuler pour être hôtesse de l’air. Mais voilà la tyrannie de la beauté, qu’on l’accepte ou pas, existe bel et bien.

Et malgré tout le discours sur la beauté intérieure, même si elle est importante, avant de connaître quelqu’un c’est de par son physique qu’on le juge. S’il n’est pas beau, ça ne veut pas dire qu’il ne réussira pas. Il aura juste plus de mal.

Un professeur en sociologie, Jean-François Amadieu, n’y va pas de main morte dans son livre Le poids des apparences. Disons qu’il ose dire le non-dit. En gros, il raconte que la beauté est un outil de discrimination sociale. Que les plus beaux ont plus de chance de réussir dans la vie et que les plus laids partent dans la vie avec un handicap.

Avec statistiques, études américaines et européennes à l’appui, il montre que l’apparence conditionne notre relation avec les autres. Que ce soit à l’école, au travail, en amour. Et ses conclu-sions déstabilisent.

Il paraîtrait qu’on joue plus avec les bébés qui sont beaux. Que les parents insistent plus sur l’éducation de leur enfant qui n’a pas un physique avantagé. Ceci afi n qu’il puisse plus tard compenser ses défauts. Diplôme en mains, vous pensez que c’est gagné ? Le sociologue persiste et signe. A diplôme égal, une belle gueule, a plus de chance de peser dans la balance.

Et puis, on pardonnerait plus facilement la faute d’un « beau » que celle d’un laid. On considèrerait les beaux comme plus intelligents, sexuellement plus intéressants, plus sociables. D’ailleurs, si on se fi e à certains tableaux, la laideur est associée au mal, au satanisme, à la bêtise. Alors comment faire face à cette inégalité ? Se résigner…ou s’insurger.

Quelques points de vue de Trishla Dhunoo, psychothérapeute, sur la beauté, histoire de mieux l’apprivoiser.

Certes elle compte

« Depuis la nuit des temps, la beauté a une place primordiale dans le jeu de la séduction. Les hommes préhistoriques se peignaient le corps et portaient des parures sophistiquées », explique la psychothérapeute. D’ailleurs, le squelette d’un homme enseveli depuis plus de 25 000 ans, près de Moscou, dont les vêtements étaient sertis de milliers de perles d’ivoire, en dit long. « Notre ancêtre avait déjà compris que notre corps est notre première carte d’identité. Et aujourd’hui plus que jamais, nous sommes tous plus ou moins victimes des diktats. La société nous projette l’image de la santé et de la réussite comme le fait d’être beaux, jeunes et avec un physique d’athlète », ajoute-t-elle.

Mais la beauté, c’est quoi au juste ?

Le beau, c’est une expérience. Quelque chose qui nous procure du plaisir, une satisfaction. Ça peut être une atmosphère, un son, une forme. Pas qu’une question d’équilibre, d’harmonie. Et nous percevons la beauté différemment. Pour Dominique Loreau, auteure du livre L’art de la simplicité, être beau, c’est d’abord être soi. « La beauté est la convergence de plusieurs facteurs : assurance, fi erté, présence, allure, entrain... C’est parce qu’une femme se sent attirante que précisément elle l’est. »

Pour Trishla Dhunoo, la beauté est subjective. « Par exemple, pour une mère, son bébé est toujours le plus beau, et pourtant certains ne sont vraiment pas gâtés par la nature. Et là se trouve la véritable beauté. Elle est dans l’amour. L’amour qui nous fait voir l’autre beau ou belle. Parce que nous le voyons avec notre cœur et pas uniquement avec notre regard subjectif. Nos yeux

découvrent alors la beauté de l’âme qui est la seule à avoir véritablement de l’importance. »

Notre corps est un héritageN’empêche, nous avons parfois un rapport

complexe avec notre corps. Tantôt on l’aime, tantôt on l’oublie, tantôt il nous pèse. Car on sait qu’on est jugé par notre apparence. Qu’elle est notre carte de visite. Mais que faire quand on n’est pas un canon ? C’est à chacun de décider s’il sera indulgent ou exigeant envers ce corps qu’il « a » et qu’il « est ». Dans l’idéal, il faut savoir accepter ce que l’on a. Accepter que notre physique est le fruit d’un héritage familial, qu’il a une histoire propre à lui, une singularité.

L’adapter, le métamorphoser, le valoriser, à travers la chirurgie esthétique, la musculation, le maquillage, les antirides, les régimes... ça peut sembler futile, mais ça peut être utile pour certains.

Pour Dominique Loreau, quand on prend soin de son corps, on prend soin de son esprit. « Une femme maquillée émet des ondes d’énergie positive... tout ce que vous faites pour vous-même (nettoyage de peau, massage ou séance de manucure) a d’abord pour effet de vous donner conscience que vous avez un corps et que vous vous en occupez. »

Les hommes plus sensibles au physique mais...

On dit que les hommes sont plus sensibles aux critères physiques des femmes. Surtout quand ils sont dans la phase attirance-séduc-tion. Les femmes le sont moins, plus axées sur l’intelligence, l’humour des hommes. « L’attirance physique est certes en fonction de critères esthétiques. Ceux-ci sont personnels, mais aussi façonnés par la culture ambiante », explique Trishla Dhunoo.

est-elle injuste?Diktat. Il y a eu l’élection de la Miss Earth. Le concours Miss Mauritius est enclenché. La Miss Univers est connue. Bref, les hymnes à la beauté ne manquent pas. Mais quel est le poids de la beauté dans la vie de tous les jours?

La beauté

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Mais qu’on se rassure, l’attirance n’est pas qu’une histoire de beauté. L’odeur, la peau, la voix, le sourire peuvent peser lourdement dans la balance. Quoi qu’il en soit dans une relation établie, quand le couple est entré dans le stade de construction, le ressenti intérieur devient plus important que la beauté. « La psychanalyse nous a appris que l’attirance physique n’est jamais le fruit du hasard, mais le choix de deux inconscients qui se reconnaissent et se choisissent. La femme ou l’homme à l’origine du trouble ressenti possède un ou plusieurs éléments (voix, odeur, comportement), dont on n’a pas conscience la plupart du temps, qui vient réveiller le souvenir de la première personne aimée : le père ou la mère. »

L’amour peut nous rendre beau

Bonne nouvelle, il y a le regard de l’autre. Il peut changer plein de choses. Quelqu’un qui a été valorisé pendant son enfance, sera plus souple envers lui-même. Quant au regard amoureux, il a le pouvoir de nous faire aimer ce qu’on n’aime pas. Ou sinon de nous faire accepter que si nous on n’aime pas, d’autres peuvent aimer. Ou encore, il peut nous faire oublier ce qu’on n’a pas. Le regard de l’autre peut donc être libérateur, transformer la vision que l’on a de son propre corps, de ses imperfections.

Corina Julie■

Par Corina Julie■

Ça nous arrive à tous. Et certains jours plus que d’autres. On est irrité, on est exaspéré, on s’énerve. On s’offusque qu’autour il y ait toute cette injustice et souffrance. On est révolté par l’attitude des gens. On se déteste parce qu’on se trouve moche…Bref, on s’en veut, on en veut aux autres, on en veut à la terre entière.

Trouver que tout va mal et en être en colère, être frustré…là n’est pas le problème. Au contraire, réagir face à ce qui nous incommode est une attitude saine. Cela nous permet de rectifi er le tir ou au moins nous défouler. Mais là où ça craint, c’est quand on reste dans ce schéma de confl its et de frustrations.

Car il faut bien à un moment arrêter de tourner en rond. On ne peut pas être perpétuellement en guerre. On ne peut pas en vouloir aux autres parce qu’ils ne sont pas sensibles, parce qu’ils ne sont pas polis, parce qu’ils mentent, parce qu’ils trichent… On ne peut pas passer son temps à être rude envers soi, trouver qu’on ne vaut pas la peine, se mettre sans cesse la pression… On ne peut pas toujours s’indigner des injustices, des absurdités, des catastrophes naturelles, de la mort…On ne peut pas sans cesse s’infl iger ce calvaire.

Il faut accepter un jour de faire la paix. Accepter qu’on est bien obligé de vivre avec les défauts des autres. Que les imperfections existeront toujours. Qu’il vaut mieux éviter de trop se concentrer sur les problèmes et les défauts. Apprendre à tolérer, s’adapter, agir en conséquence. Préférer l’action saine quand c’est possible mais se dire qu’on ne peut pas tout contrôler. Accepter aussi la diversité psychologique. Car nous n’avons pas les mêmes manières de voir les choses. Et si c’est contre soi qu’on est en guerre, il est temps de s’écouter, d’avoir une meilleure estime de soi, de devenir son propre meilleur ami.

Car de toute façon on vit dans un monde imparfait. Il n’est pas toujours juste, il n’est pas habité que par des gentils et on ne peut pas être à son top tout le temps. Il ne s’agit pas de renoncer à vouloir un monde meilleur. Mais de rester serein malgré tout, d’être plus stoïque et surtout ne pas négliger tout le reste. Tout ce qui est bon, beau, bien !

EQUILIBRE

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Partir en guerre

En passant…La dysmorphophobieC’est un trouble de l’image de soi, une maladie imaginaire. C’est une crainte obsédante d’être laid ou malformé. C’est une maladie caractérisée par une préoccupation ou une obsession concernant un défaut dans l’apparence, fût-ce une imperfection légère réelle, voire imaginaire. Cette focalisation envahissante est l’expression d’une anxiété. Cela peut engendrer une dépression sévère ou des tentatives de suicide. Les patients développent des pratiques rituelles compulsives pour couvrir leur(s) défaut(s). Ils cherchent de manière compulsive des médecins, des médicaments ou ont recours à la chirurgie plastique.

Source : wikipedia.

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Escale méditerranéenne

CUISINE

Du soleil dans votre assiette. Mais aussi de la couleur, de la cuisine fusion, et des saveurs. C’est cela la cuisine méditerranéenne. Ce mariage gastronomique nous est mitonné par Alain Ponty, chef et gérant du restaurant Le Courtyard.

Adresse utile : Le restaurant est ouvert du lundi au samedi à midi ainsi que les jeudis, vendredis et samedis soirs. Il est aussi ouvert en soirée sur réservations. Adresse utile : Le Courtyard, rue St Louis, Port-Louis, tél.: 210.08.34.

Fraîchement embarqué dans une nouvelle aventure culinaire, Alain Ponty partage son savoir-faire au Courtyard. Il vient de reprendre le restaurant et lance une nouvelle carte composée d’une gamme de 25 plats. Le chef nous fait donc faire une incursion dans la gastronomie, au travers de ses 23 ans de carrière et de ses deux étoiles Michelin à l’étranger et à Maurice. Il exerce chez nous depuis une dizaine d’années. Il a travaillé au Trou aux Biches Hotel et à La Plantation, avant de se diriger vers Le Courtyard.

Alain Ponty

Ingrédients pour 1 pers.● 200 g de poisson vielle Laboue ● 1 pomme de terre ● 3 tomates cerise ● 50 g de coques et 50 g de moules ● 1,5 dl de fumet de poisson ● 0,5 dl de crème fl eurette ● 10 g d’aïoli ● citron ● 1 dl d’huile d’olive ● une feuille de laurier, 15 g d’oignons ciselés, pluches d’estragon et persil plat, fl eur de sel, sel et poivre, pour la piperade : 2 petites courgettes ● 1 poivron rouge ● 1 poivron vert ● 2 gousses d’ail● 1 oignon rouge ● 1 pincée de piment d’Espelette, pour le tian de légumes : 1 tomate ● 1 courgette ● 1 aubergine ● 1 oignon● 5 g de thym effeuillé.

■ Commencez avec le tian de légumes. ■ Coupez fi nement les légumes en rondelles et faites-les monter dans un petit moule en les arrosant d’un peu d’huile d’olive et en les assaisonnant de sel et de poivre. ■ Déposez le thym effeuillé et faites cuire au four pendant 40 minutes à 150 degrés. ■ Pour la piperade, coupez tous les légumes en dés, écrasez les gousses d’ail et faites cuire dans une poêle avec un peu d’huile d’olive jusqu’à ce qu’ils deviennent croquants. ■ Assaisonnez et ajoutez la pincée de piment d’Espelette. ■ Continuez

avec la pomme de terre. ■ Coupez-la en deux et tournez-les. ■ Faites un chapeau puis creusez l’intérieur. ■ Mettez-les à cuire dans un bouillon safrané et gardez-les al dente. ■ Préparez le poisson. Faites-le cuire à la vapeur pendant 12 à 15 minutes. ■ Procédez avec la sauce. ■ Mettez les coquillages dans une casserole avec 15 g d’oignons ciselés et la feuille de laurier. ■ Laissez les coquillages s’ouvrir. ■ Filtrez le jus. ■ Faites chauffer le fumet de poisson, ajoutez le jus de coquillage, laissez réduire un peu et ajoutez la crème fl eurette, puis l’aïoli.

■ Assaisonnez et donnez un trait de citron, puis mélangez. ■ Pour le dressage, placez le fi let de poisson sur le côté gauche de l’assiette, le tian sur le côté droit, intercalez avec les pommes de terre safranées garnies de piperade et les tomates cerise au milieu de l’assiette. ■ Décorez de quelques coquillages, nappez de sauce et parsemez de pluches d’estragon que vous trouverez au marché, et de persil. ■ Ce plat s’accompagne d’un vin blanc sec et d’un dessert léger comme un souffl é froid à l’aloe vera.

Râble de vielle Laboue, tian de légumes, pommes de terre safranées et piperade, coquillages et fumet à l’aïoli

LEXIQUE● Al dente : il s’agit de cuire un aliment de façon à ce qu’il reste ferme sous la dent. Pour votre pomme de terre, placez-la dans le bouillon safrané, portez l’eau à ébullition puis enlevez la pomme de terre aussitôt. ● Piment d’Espelette : c’est un piment qui possède des notes plus parfumées que le piment classique. Vous en trouverez dans les boutiques gastronomiques. ● Aïoli : il s’agit d’une mayonnaise que vous ferez monter avec des jaunes d’œufs, de l’huile d’olive et de l’ail. ● Tian : un millefeuille. ● Râble : dos du poisson.

La recette

Préparation

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| C’est quoi l’hypnose ?L’hypnose est un état de sommeil artifi ciel

provoqué par suggestion. C’est un état naturel où l’on se sent très détendu et l’on n’a pas besoin d’utiliser des médicaments pour l’atteindre. Lorsqu’on est hypnotisé, on est conscient de tout ce qui nous entoure et de ce qui est dit autour de nous. On est détendu. On ne se soucie pas des choses de tous les jours, on est concentré sur nos imaginations. L’esprit est très éveillé. | L’hypnose est-elle une autre méthode de relaxation ?

Non. Des tests en laboratoire ont prouvé que l’hypnose est bien plus qu’une relaxation. Après une séance d’hypnose, le cœur bat plus au ralenti qu’après une relaxation. Le scan du cerveau d’un patient hypnotisé démontre qu’une partie du cerveau, qui n’est pas active dans un état de conscience normal, devient active. | Comment se déroule une séance ?

Pour commencer, le client vient me voir et me dit ce qu’il souhaite changer ou ajouter dans sa vie. Je lui explique ensuite ce qu’est l’hypnose car souvent les gens en ont une image négative. Puis, je le mets dans un état de détente physique et mentale. Je me sers d’une hypnose indirecte, par exemple, en lui faisant écouter les bruits de l’extérieur pour qu’il se détende. Tout est fait en parlant.

Ensuite, j’approfondis cette détente avec des techniques spécifi ques et je propose des thérapies qui incluent les suggestions, visualisations, les techniques pour changer les habitudes, etc.

Par exemple, pour une personne qui souhaite arrêter de fumer, lors de la séance d’hypnose, on lui demande de poser sa cigarette. On peut, grâce aux suggestions, éliminer ce désir de fumer ou encore créer de nouvelles envies. Grâce à l’hypnose, on

peut communiquer avec l’inconscient et une croyance négative qu’on aimerait changer. | Quelles sont les maladies que l’hypnose peut traiter ?

L’hypnose peut être utilisée de plusieurs manières. En fait, elle compte plus de 200 utilisations. L’hypnose peut être utilisée, par exemple, pour se débarrasser de certaines mauvaises habitudes, notamment le fait de se ronger les ongles, de fumer, le surpoids, l’insomnie, la migraine, la dépression. Elle peut aussi aider à améliorer les performances des sportifs. | Est-ce que ça fonctionne ?

Oui, si la personne met en pratique tout ce que je lui dis lors de la séance, car il y a un peu de devoir à faire à la maison. Certains réussissent, alors que d’autres connaissent des améliorations dans leur vie. L’hypnose n’est pas miraculeuse. Il faut aussi savoir que lors d’une séance d’hypnose, on n’oblige pas le patient à faire des choses qu’il ne veut pas.

| Parlez-nous de la causerie Unique Mind Power Diet que vous animerez de concert avec la nutritionniste Diane Desmarais.

Diane donnera des conseils pour bien manger alors que, de mon côté, je vais utiliser l’hypnose pour travailler sur l’esprit des gens afi n qu’ils puissent suivre les conseils de Diane. Ce sera une causerie très interactive avec des techniques sur place. J’apprendrai aux gens à manger correctement, réduire leur appétit, se débarrasser des mauvaises habitudes alimentaires, avoir le désir de faire de l’exercice.

De plus, pendant deux heures, je parlerai de tout ce qui est mental avec le Neuro-Linguistic Programming (NLP), qui est un groupe de techniques qui peut aider les gens à réussir. Diane prendra également deux heures afi n de proposer une meilleure façon de manger sainement.

Joëlle Elix■

PRATIQUE

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au-delà du réelDécryptage. Arrêt du tabac et nutrition. C’est le thème du séminaire qu’organise l’Ecole Mauricienne du Bien-être le 18 septembre avec la nutritionniste, Diane Desmarais et l’hypnothérapeute, Mélanie Jauffret. Le point sur l’hypnose avec celle-ci.

Hypnose

Infos pratiquesLe séminaire payant à Rs 2 600 est de 9 h 30 à 13 h 30 au siège de l’Ecole Mauricienne du Bien-être à Forest Side, Curepipe. Vous fumez ? Vous n’arrivez pas à vous arrêter ? Ou vous avez peur de grossir en vous arrêtant ? Cet atelier de travail sera axé autour de ces problèmes. Mélanie Jauffret enseignera le pouvoir de l’hypnose et de la conscience pour fi nalement arrêter de fumer, et Diane vous apprendra les méthodes naturelles et effi caces pour vous refaire une santé et ne pas grossir. Si ça vous dit, il est conseillé de réserver sur le 756.62.64 ou le 784.40.67.

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Il était là sur le tarmac à nous attendre. Le Boeing 777-300ER décoré de vert, rouge et noir, couleurs d’Emirates Airlines, attendait

patiemment les journalistes pour révéler ses atours. A première vue, l’appareil ne surprend pas car vu de l’extérieur, un avion reste un avion. Mais dès qu’on en franchit le seuil, on note déjà la différence. Les suites privées de la première classe se démarquent. Plus proche de la cabine de pilotage, la première classe offre tout le confort d’un hôtel de

luxe. Huit cabines ergonomiques et aux fi nitions en bois sont destinées aux passagers voyageant en première classe.

Mini-bar, massage et friandises

Chaque cabine comprend un siège en cuir. Celui-ci a plusieurs fonctions. Il peut servir de lit et même vous procurer un bon massage. Très fonctionnel et pratique pour les longs trajets ! Pour plus d’intimité, il y a même

une cloison pour ne pas être dérangé par le voisin.

De plus, grâce à une télécommande, vous pouvez contrôler la luminosité, choisir les différentes vibrations du massage, regarder la télé, entre autres. Un écran plat avec plus de 500 fi lms à la demande, plus la radio et divers jeux sont proposés comme divertissements. « Le passager peut même stopper le fi lm et aller aux toilettes et ensuite le remettre là où il s’est arrêté », explique Sonia, une hôtesse Française qui est au service des passagers des suites privées.

Par ailleurs, le passager a droit à un panier rempli de friandises ainsi qu’un mini-bar avec une variété de boissons au choix. Il a aussi une trousse de rafraîchissement et un placard personnel à sa disposition. « Chaque cabine est dotée d’une petite armoire. A noter que tous les nouveaux appareils d’Emirates ont le même concept surtout pour les longs courriers », explique Sunil de Alwis, chef de cabine.

Le repas, quant à lui, se fait à la demande. Le passager peut passer sa commande peu importe l’heure pour le petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Pour info, un billet en première classe pour Dubaï dans les suites privées est à Rs 80 000. Alors qu’un voyage en classe affaires revient à Rs 72 000.

Joëlle Elix■

PRATIQUE

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Emirates, une classe au-dessus

Luxueux, confortable et high-tech. C’est ainsi que l’on peut décrire les Private Suites qui se trouvent en première classe du Boeing 777-300ER d’Emirates Airlines qui a foulé le sol mauricien jeudi.

Par ailleurs, le passager a droit àun panier rempli de friandises ainsi

nsi

■Luxueuses et high-tech, les suites

privées sont dotées, entre autres, d’un siège massant et d’un mini-bar.

Ils s’appellent Faadhil Mooslim, Munawwar Teelhawod, Hans Narrain, Vasheel Neermul, Yashvir Ramlukhon. Ils sont élèves en Lower VI au collège Régis Chaperon, et ont conçu, sous la supervision de leur professeur, Iswarraj Boodia, un gril solaire. Une invention qui leur a permis de rafl er le Young Scientist Award lors du National Science Challenge 2010 organisé par le Rajiv Gandhi Science Center.

Mais qu’est-ce que ce gril solaire et comment est-ce qu’il

fonctionne ? En fait, le gril solaire est un système d’alimentation en énergie à usage ménager, utilisant l’énergie solaire pour la cuisson. Son but : réduire ou être une alternative à l’usage des énergies fossiles. Le solar gril est composé d’un solar trough - un panneau chromé incurvé - d’une pompe reliée à un module électronique, d’une plaque, et d’un fl uide pour transporter l’énergie vers la plaque pour la chauffer.

Pour fonctionner, le panneau doit être placé sous un soleil intense. Le module électronique

est activé par l’intensité des radiations du soleil. Ce dernier active la pompe qui pousse le

fl uide chauffé vers la plaque. Astucieux !

Joanna Seenayen■

COMMENT ÇA MARCHE ?

Le gril solaire

■Les élèves de Lower Vi et leur professeur Iswarraj Boodie,

posent aux côtés de leur gril solaire qui leur a permis de remporter le Young Scientist Award.

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TECHNO

Les concurrents à l’iPad ont bien bûché. Hier à l’IFA, salon des technologies à Berlin, Samsung

a dégainé son Galaxy Tab, sous système Android. Entre

téléphone portable et tablette, l’appareil à écran tactile fait 17,78 cm de diagonale contre 25 cm pour son concurrent californien, et pèse 380 g, soit deux fois moins que l’iPad.

Parmi ses fonctions : télé-

phoner, faire des photos, naviguer sur Internet, regarder des fi lms, lire des journaux en ligne. Son prix reste encore inconnu. Ce qui est certain, c’est que Samsung a l’intention de le commercialiser en Europe dès ce mois-ci

Samsung dévoile sa star

Galaxy tabla tablette

Apple cède à la mode des réseaux sociaux. Mais à sa façon. Son nouveau réseau social consacré à la musique, Ping, a été décrit par Steve Jobs comme la « rencontre entre Facebook, Twitter et iTunes ». Le résultat est surprenant, car Ping n’est pas disponible sur Internet, mais intégré dans iTunes 10, sur Mac, PC, iPhone et iPod.

Une fois entré dans Ping, les fonctions et la navigation rappellent pourtant bien celles d’un réseau social. On vient y créer un profi l, ajouter des amis, créer un cercle de contacts, suivre les actualités de célébrités et publier des messages et commentaires. Ping, si on l’y autorise, récupère aussi le titre des morceaux achetés sur iTunes par ses amis pour constituer des classements personnalisés des meilleures ventes. L’objectif, pour Apple, est bien de vendre toujours plus de morceaux.

Ping : Apple fait dans le (réseau) social

Ubuntu 10.10 disponible en Beta Ubuntu, distribution Linux réputée parmi les plus populaires, connaîtra une nouvelle version, intitulée Maverick Meerkat et dont la sortie est prévue le 28 octobre. Les plus impatients peuvent se jeter sur la beta, déjà disponible. Au programme de cette version de test : pas mal de nouveautés. L’on retrouve un tout nouveau centre d’applications (Ubuntu Software Center), mieux organisé et plus clair mais aussi le logiciel Shotwell, qui s’impose désormais comme un nouveau gestionnaire de photos par défaut. De nouveaux contrôles multimédia ont par ailleurs été ajoutés à l’interface. Les utilisateurs de versions alternatives d’Ubuntu constateront d’autres changements. Le plus fl agrant sera sans doute réservé aux utilisateurs d’Ubuntu Netbook Edition, dont l’interface est entièrement rénovée pour passer sous le système Unity.Vous pouvez télécharger Ubuntu 10.10 beta sur le site offi ciel de la distribution. Si vous disposez déjà d’une version d’Ubuntu 10.04 installée sur votre ordinateur, il est possible de la mettre à jour en entrant la commande suivante dans un terminal : update-manager-d

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Vous ne pilotez pas de drone Predator mais vous aimeriez disposer du même genre de clavier que ceux utilisés par les militaires. Pas de problème si vous êtes prêt à aligner les dollars. Ce combiné clavier trackball étanche est un mélange d’acier et de caoutchouc rétro-éclairé en

Un clavier militaire furtif hors de prix

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Deux ans après la première version de son navigateur, Google propose, une sixième mouture de Chrome, en version fi nale. « Chrome est maintenant trois fois plus rapide qu’il ne l’était il y a deux ans », assure le groupe américain, sur son blog offi ciel.

Outre l’amélioration des performances, le navigateur a obtenu quelques modifi cations graphiques. L’interface de

Chrome se veut plus épurée, et certains boutons ont été déplacés, pour plus d’ergonomie.Une nouvelle fonctionnalité

permet aussi un remplissage auto-

matique des formulaires des sites Web. Après avoir permis de syn-chroniser ses favo-ris sur plusieurs postes informa-tiques, la dernière version de Chrome permet aussi de syn-chroniser les exten-sions, ces programmes additionnels qui person-nalisent le navigateur.

Selon les dernières statistiques publiées par le site Net Applications, Chrome est le troisième navigateur le plus utilisé par les internautes, et représente 7,52 % du marché, contre

6,73 % au mois de mai. Il est devancé par Internet Explorer (60,40 %) et Firefox, édité par Mozilla (22,93 %).

Google Chrome

se refait une beauté

Après le fi lm sur Facebook et Google, voilà qu’on va peut-être avoir droit à un fi lm sur l’histoire de The Pirate Bay. C’est le réalisateur et producteur suédois, Simon Klose, qui a lancé l’idée de retracer le parcours de ce site considéré comme l’une des plus

grosses sources de téléchargement illégal d’œuvres culturelles dans le monde. Le nom de ce fi lm est déjà connu : The Pirate Bay - Away From Keyboard.

Mais le fi lm a une autre particularité : il sera fi nancé par les internautes et proposé sous licence creative commons. L’appel à participer au projet devrait durer un peu

plus d’un mois. Les fonds dont le réalisateur avait besoin, 25 000 dollars, ont été largement atteint en seulement trois jours.

The Pirate Bay aura son documentaire

rouge (pour la vision nocturne). Il coûte 700 $. Pas vraiment donné.

Mais si vous êtes très maladroit et que vous détruisez régulièrement un clavier le soir parce que vous renversez votre bière dessus, votre investissement pourrait vite se rentabiliser.

C’est encore loin d’être le cas partout, mais il n’empêche qu’au Japon le mois dernier, le

Walkman de Sony s’est mieux vendu que les baladeurs d’Apple. Certes, Sony a pratiqué

des prix agressifs et les acheteurs d’iPod avaient peut-être choisi de différer leurs achats en attendant la keynote de rentrée. Mais tout de même, avec de bons produits et un

marketing bien pensé, Sony pourrait venir reprendre sa place sur le marché des appareils musicaux

portables. Cela constituerait une sorte de retour aux sources.

dépassé par le Walkman ?L’Ipod

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ZAPPING

Passions et époques s’alternent dans cette savoureuse comédie qui évite sans cesse le drame. Voici l’histoire

parallèle d’une Américaine dans le Paris de l’après-guerre et celle, à New York, de nos jours, d’une jeune femme qui va jusqu’à mettre en péril son couple pour la cuisine. Attention, l’amour y tient une place de choix, mais il n’est pas l’essence du fi lm. Ici, l’ambition personnelle mène la danse.

Julie veut égaler Julia qu’elle tient en haute estime, en la battant à son propre jeu. Elle se lance donc dans la pratique assidue de la cuisine, en relatant quotidiennement ses trouvailles sur son blog, quitte à oublier son petit ami. Quelques décennies plus tôt, Julia Child, épouse d’un ambassadeur, découvre les joies du « bouffe bourreguignon ». Elle en tirera un manuel de cuisine, puis animera une émission culinaire.

Ces deux vies s’entremêlent avec élégance. Julia Child, dont on aime l’anti-hygiénisme (toujours plus de beurre, toujours plus de sucre), a trouvé une interprète à sa mesure : Meryl Streep, gigantesque comme on l’aime, capable de se métamorphoser en une cuisinière singulière, pleine de gouaille et d’énergie. Nul besoin d’effet spéciaux ou de grands coups de stratégies scénaristiques, le cocktail est explosif. Nora Ephron, scénariste et réalisatrice hors pair, trouve en Meryl Streep, l’actrice qui n’est jamais dans l’interprétation, toujours dans la composition. Un régal !

- mercredi à 21 h 10 sur Canal+

Une télénovéla en chasse une autre sur la MBC ! Après Shades of Sin, voici The Storm, une télénovéla « made in Guatemala », composée de 216 épisodes de 42 minutes, diffusée en Anglais. A la mort de sa mère, Maria Teresa (Natalia Stregnard) est contrainte d’habiter « La Tormenta », le ranch de sa famille, afi n de le sauver de la ruine. A peine arrivée, la jeune femme se retrouve en milieu hostile. La présence de Santos Torrealba (Christian Meier), l’administrateur du ranch, n’est pas pour arranger les choses. Pis, la présence de sa cousine Isabela Montilla (Natasha Klauss), lui complique davan-tage la vie. Maria Teresa pourra-t-elle, malgré l’adversité, remettre « La Tormenta » sur pied ? A découvrir.

Diffusé dans de nombreux pays, dont le Brésil, The Storm a fait fort. Elle a battu des records d’audience et a fait mieux que le journal télévisé ! A noter que Natalia Stregnard (photo) a été sacréé Miss Vénézuéla. Quant à Christian Meier, hormis ses talents d’acteur, il est également un chanteur et un musicien respecté dans son pays d’origine : le Pérou.

- à suivre le samedi et le dimanche à 20 h 00 sur la MBC 3

cuisine thérapieJulie & JuliaDélice. Comment passer cordon bleu quand on est une secrétaire frustrée ? En appliquant les conseils culinaires de la célèbre Julia Child. C’est le propos de Julia & Julie, une comédie signée Nora Ephron.

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TÉLÉNOVÉLAThe Storm : Troublantes passions

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Mad Men série consacrée !

La série délicieusement décadente, Mad Men est de retour pour une troisième saison ! Avec elle, on poursuit notre saisissante plongée dans l’univers de la pub new-yorkaise des années 60.

Boudée par les grandes chaînes françaises, Canal+ a su détecter en elle le nec plus ultra en matière de série. L’occasion de s’enivrer de l’ambiance sophistiquée et enfumée de l’agence de pub new-yorkaise Sterling Cooper.

Don Draper y est le séduisant directeur de création. Son quotidien : plancher clope au bec et verre de whisky à la main, sur les plus importantes campagnes du moment. Tout cela en compagnie de ses collaborateurs, tous des hommes, évidemment !

Ecrit par Matthew Weiner, le génial scénariste des Soprano, bien avant que celle-ci n’emballe l’Amérique, Mad Men sommeille dans ses tiroirs, jusqu’à ce que le

succès des Soprano lui permette de la faire. Voici comment Weiner analyse le comportement humain, en se servant du milieu de la pub comme d’un miroir, pas toujours déformant. Son écriture est subtile et intelligente. Sa série est une trouvaille. A ranger au rayon des séries cultes.

- chaque vendredi à 21 h 20 sur Canal+

La télévision française a retrouvé ses couleurs. Faut dire qu’on en avait vraiment ras-le-bol des rediffusions. Même la saga des gendarmes avec ce bon vieux Louis de Funès n’avait plus de saveur, d’autant que M6 nous l’avait servie l’an dernier. Et voilà que depuis le 1er septembre, alors que 12 millions de Français retournaient sur les bancs de l’école, la télé a fait sa rentrée. On salue le retour du prime time avec ses grands rendez-vous série, cinéma, divertissement et magazines de société.

Cela dit, ce qui nous éclate vraiment, c’est Le grand journal de Canal+. Le retour de Michel Deni-sot et de son équipe de chroniqueurs politiquement incorrects, est un ren-dez-vous de haute facture. D’abord parce qu’on y apprend des choses et que le défi lé des people est réjouissant. Ensuite parce que le plateau est habillé de couleurs sobres. Enfi n Le petit jour-nal de Yann Barthès est un condensé de bonne humeur, d’attrape-nigaud et de news croustillantes et décalées.

La cerise sur le gâteau depuis cette rentrée, c’est Charlotte Lebon. Avec son patronyme qui sonne mauricien, la nouvelle Miss Météo a de l’allure ! Sur Canal+, être Miss Météo, c’est un métier d’avenir. Louise Bourgoin peut en témoigner ! Char-lotte Lebon, Québécoise au savoureux accent, mannequin de profession, égé-rie de la célèbre marque Lolita Lempic-ka, âgée de 24 ans, lit les cartes météo avec tellement de glamour qu’on en reste bouche bée. Loin d’être une chro-nique usée, la météo de Canal+ c’est tellement classe !

NOUVEAUTÉ

FILM

RENDEZ-VOUS

SERIE TÉLÉRÉALITÉ

24 heures chrono : l’ultime saisonSuivez dès vendredi, à 20 h 00, la huitième et ultime saison de 24 heures chrono, à raison de deux épisodes par semaine. Jack Bauer se lance dans sa dernière quête contre le terrorisme de haut vol. En attendant l’adaptation sur grand écran, cette huitième saison devrait être meilleure que les deux précédentes.

CanalSat fait le plein Deux chaînes généralistes régionales et une chaîne d’information. C’est ce que prévoit CanalSat Maurice à partir du 14 septembre avec ORTC, TVM et France 24. ORTC, chaîne n°1 de l’archipel des Comores, sera diffusée en direct sur la chaîne 58. TVM, décrite comme une chaîne incontournable dans le paysage audiovisuel malgache, sera retransmise sur le canal 59 de 7 à 14 heures. Alors que la chaîne de France Télévisions, France 24, qui couvre l’actualité internationale, sera diffusée de 6 à 20 heures sur le canal 35. Les trois chaînes sont accessibles dans les bouquets PASSIONS+ et au-delà.

Classe !

M6 zoome sur deux familles mauriciennes Les Parents les Plus Stricts du Monde revient jeudi sur M6 avec un épisode tourné à… Maurice. Rappelez-vous, en février nous vous parlions de deux adolescents français venus se confronter à l’autorité parentale à Maurice.A mi-chemin entre le re-portage et la télé-réalité, Les Pa-rents les Plus Stricts du Monde suit des jeunes français aux personnalités diffi ciles qui séjournent dans des familles francophones strictes et se trou-vant à l’autre bout du monde. Cédric, 15 ans, et Alexis, 17 ans, avaient été fi lmés lors de leur séjour d’une semaine dans une famille de Floréal. Qu’ont-ils appris de leur séjour à Mau-rice ? A suivre jeudi. - jeudi à 22 h 00 sur M6.

C’est avec fougue que Quentin Tarantino redonne vie au terrible Adolf Hitler dans Inglourious Basterds. Pour mettre fi n à l’abjection du IIIe Reich, les méthodes diffèrent. La plus brutale est celle des fameux « Bâtards », groupe de scalpeurs américains menés par Brad Pitt. Plus civilisée, la technique du lieutenant britannique (Michael Fassbender) ou celle de l’actrice aristocrate devenue espionne (Diane Kruger).

- mardi à 20 h 10 sur Canal+Cinéma

Inglourious Basterds : Au temps du nazisme

OMON

EIL■

par Martine Luchmun

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PEOPLE

20 ans pour LMLCLes Moulins de la Concorde Ltée (LMLC) a célébré ses 20 ans à Mer Rouge entouré des membres de sa direction, de son personnel et d’invités de marque.

Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, s’est laissé tenter par les viennoiseries et les faratas chauds.

Michel de Spéville, Pierre Yves Pougnet

et Philippe la Hausse de Lalouvière,

respectivement directeur-fondateur, président du conseil

d’administration et directeur général de LMLC, entourent Navin Ramgoolam.

Trio des plus anciens employés

des Moulins de la Concorde,

récompensés d’une médaille

ce soir-là.

Deux des invités de la soirée de commémoration.

Chic, les chaussures !Du nouveau pour se chausser avec le magasin Borboleta Shoes and Things qui a ouvert ses portes à la Galerie Daby à Grand-Baie. Une adresse qui fourmille de chaussures haut de gamme et tendances, provenant des Etats-Unis. Sans oublier les accessoires et sacs assortis.

Les deux belles-soeurs Christina et Marie-Julie Levallois. Elles sont HR Coordinator du Groupe Union et Branch Manager à La Prudence Mauricienne, respectivement.

Thibault Lamoure, directeur de In-Panema, Rachel Mamet de Consulting International, et Gabrielle Mamet, Brand Coordinator de Grays, entourent les propriétaires du magasin, le Dr Damien Da Pena et son épouse, Annick.

Vincent Bourelly vient d’offrir une paire de chaussures à son épouse, Sandra.

Elodie Lagourgue, Prestige Manager chez Phoenix Beverages Ltd, prend la pose avec une chaussure très tendance.

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SUDOKU, KASSE TÊTE, KONG GOLO…JEUX

Des dix huit lignes horizontales & verticales, trouvez le mot le plus long possible. Comptabilisez autant de points que de lettres composant chacun des mots trouvés.

Le but est de remplir ces 81 cases avec des chiffres de 1 à 9, en veillant toujours à ce qu’un même chiffre ne fi gure qu’une seule fois par colonne, une seule fois par ligne et une seule fois par carré de 9 cases.

Le but est de remplir ces 81 cases avec des lettres de A à I, en veillant toujours à ce qu’une même lettre ne fi gure qu’une seule fois par colonne, une seule fois par ligne et une seule fois par carré de 9 cases.

Des 6 cases horizontales & verticales trouvez le bon compte ou un compte rapproché.

SOLUTION DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Kasse tête

Kase à lettre Sudoku

Kong Golo

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CE QUE J’EN DIS…

Voilà une info qui est passée presqu’inaperçue. Pourtant, elle devrait nous interpeller. C’est d’autant plus bizarre qu’il paraît qu’on va accueillir une conférence internationale en octobre sur la piraterie somalienne qui nous cause bien des soucis.

De quoi s’agit-il, vous vous dites ? Une minute, y’a pas le feu au lac comme disent les Suisses (eux, ce serait plutôt les fl ibustiers de la fi nance, leur problème. Chacun a les pirates qu’il peut, ça dépend dans quelle eau on navigue). Bref, il s’agit de la nomination de Jack Lang, jeudi dernier, comme conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU, chargé des questions juridiques liées à la piraterie somalienne. Vous comprenez maintenant mon étonnement. D’autant plus qu’il y aura des tas de personnes bien bien importantes qui vont se pencher sur la question. Et qu’en plus, Navin, c’est son cheval de bataille, les pirates somaliens.

Là, vous allez me dire, qui c’est celui-là ? Jack (prononcez à l’américaine) Lang, THE ministre de la Culture contemporaine française, sous Mitterrand, de 1981 à 1992, (oui, je sais, encore un, on les collectionne). Celui qui a inventé « la démocratie du goût », tout un programme, et qui a élevé au rang de culture, la mode, le design, la BD, la pub, les Love Parade, les Tags, j’en passe et des meilleures. On lui doit entre autres, la Fête de la musique et le prix unique du livre. Pour la petite histoire, il paraît que ce fl euron sexy paillettes de la gauche caviar de la belle époque exaspérait Lionel Jospin par, je cite, sa futilité, ses approximations, sa grandiloquence, sa soif de gloire, d’honneurs et d’argent. C’est ce qui s’appelle lui tailler un costume sur mesure, mais ça lui va comme un gant.

Par curiosité, j’ai été sur son blog : côté com’, c’est pas terrible, surtout pour quelqu’un qui se vante d’être toujours « up to date ». La mise à jour date de juillet 2007 ! Mais le plus surprenant, c’est son site offi ciel. Là, c’est du chinois, en japonais dans le texte (enfi n, à première vue). C’est pas une blague. De là, à ce qu’il se soit fait pirater. Allez-y, je vous donne l’adresse : http://www.blogjacklang.net/. Avec ça, les corsaires n’ont qu’à bien se tenir. Je l’vois d’ici, la bouche en cœur, adresser des sommations en japonais à des pirates somaliens ! A mon avis, il a plus de chance de se faire comprendre en organisant une Love Parade sur leurs bateaux.

Je confi rme pour le japonais. En cliquant sur des liens, on tombe sur des sites qui ont trait à la coloration des cheveux. Et comment je le sais ? Par déduction, pardi ! Il y a des photos, et dessus, on voit des Japonaises se passer des crèmes dans les cheveux. Et connaissant le soin qu’il apporte à son look, ça m’étonne pas. Donc, je suis en mesure d’affi rmer que Jack se teint les cheveux (ça, on le savait déjà) avec des produits japonais ! Le traître à la patrie ! Il aurait pu faire comme tout le monde et se servir chez L’Oréal.

Tout ça, c’est bien joli, mais, ça nous dit toujours pas ce qu’il est venu faire dans cette galère ? Peut-être partager son expérience. Après tout, il est aussi docteur en droit international et de la pitrerie à la piraterie, il y a pis comme ratage.

La Love Pirate de Jack

■ Par Isabelle Motchane-Brun

l’express dimanche n°17370 | 12 septembre 2010 | 71

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